Plume d'Or
Inscrit: 23/10/2013 18:00
Niveau : 32; EXP : 86 HP : 0 / 796 MP : 493 / 26140
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Mes chers amis, pardonnez si j'ai beaucoup commenté et pas très savamment, mais comme c'était mon tour de presenter le défi, je crois avoir joint l'utile à l'agréable. Bref. Bravo à tous. Vous êtes tous bourrés de talent. Voici ma contribution. Je sais (je vous connais tous) que vous serez plus qu'indulgent avec moi. Merci. Bises à tous.
Poussée par le brûlant et volatil délire que provoque le désir sur le point d'être assouvi, elle lança un cri. Trois heures plus tôt, elle avait attendu dans un état d'excitation grandissant, l'heure de se rendre au Dream Motel, le lieu habituel de leurs rendez-vous. Durant ces rencontres, dans une chambre minable, ils passaient leur temps à satisfaire leur vice. « Vice » était bien le mot qui décrivait ce à quoi ils s’adonnaient ensemble. Lui, avait les instincts d'un animal qui le transformait en une brute quand il la possédait. Elle, ceux d'une nymphomane que ses sens avaient détraquée. Le plaisir n'était jamais, ni suffisant, ni suffisamment grand. Entre eux, rien n'existait d'autre que le cycle durant lequel ils se joignaient et se séparaient au rythme du battement puissant de leur sang. La beauté d’Edwina Edwards était de celles qui font écarquiller les yeux des hommes avant de leur faire perdre la tête. Sa physionomie, cependant, contenait une impureté, semblable à celle que certaines roches cristallines portent en leur cœur, une impureté que les gens du métier nomment un « crapaud », et qui fait d’un diamant un vulgaire morceau de verre. Le vide reflet d’Edwina devait être en quelque sorte, la cause de son dérèglement, supposition basée sur la possibilité que le profil génétique responsable de ce type de beauté - trésor sans valeur -, puisse aussi participer à l'exacerbation des sens. " La beauté du diable " n'est certainement pas une expression vaine : derrière les chefs d'œuvres de la nature se cachent les démons surgis du tréfonds de la terre, et cette femme en était la parfaite illustration. Dès le début, elle avait su qu'elle allait se donner à lui. Elle avait vu sur son visage les scènes luxurieuses qui devaient suivre, comme si elles eussent été gravées sur sa peau en scarifications sataniques. Quand il était descendu de voiture, et avait ajusté avec une calme affectation son chapeau de cow-boy - la jugulaire pendant sur sa nuque de taureau -, elle avait, dans un mouvement inconscient, écarté imperceptiblement les genoux. Elle l'avait tout de suite reconnu : Bob Markham, le deputy sheriff de Lousym. Elle fit descendre la vitre de sa Cadillac et le regarda sans rien dire. Les yeux de Markham, derrière ses lunettes noires, étaient tombés sur les jambes découvertes de la conductrice. Il en fut troublé mais n'en laissa rien paraître afin de conserver son autorité. « Hello, sheriff. Y a-t-il un problème ? - Deputy sheriff, ma'am…seulement deputy. Vous rouliez à quatre-vingt. Cette route est sinueuse, vous risquez d'avoir un accident… - Je m'excuse, sheriff, je n'ai pas réalisé… Je n'ai pas senti la vitesse… » En disant cela, elle s'entendait ajouter en elle-même, « Je n’ai pas senti la vitesse mais je sens ton désir. " En fait, Markham était debout si près de la portière qu'elle pouvait le sentir à travers le métal. « Madame Edwards, je devrais vous dresser contravention. » Elle lui jeta un coup d'œil. Sa forte taille et sa tête rasée le faisait ressembler à un forçat. Ses petits yeux noirs réfléchissaient une lâcheté qu'il tentait de dissimuler sous des airs arrogants. Son nez trop fin pour un homme de sa corpulence ne pouvait que respirer la bêtise. Enfin sa bouche sans lèvres, au dessus d'un léger double menton, indiquait une nature faible et brutale. Elle nota tout cela mais elle ne vit en lui que ce qu'elle désirait voir et qu'elle imaginait déjà . Elle lui dit sur un ton aguichant : « Vous pouvez m'appeler Edwina. » Si Markham était lent d'esprit, il y avait certaines choses qu'il comprenait rapidement. L'ouverture d'Edwina Edwards ne l'avait pas éludé. L'occasion était trop belle pour la laisser échapper. Il retira ses lunettes noires, et sourit. « C'est bon… Edwina… Un avertissement suffira… » Ainsi, tout avait commencé par… un " avertissement ". La suite eut lieu dans ce même Dream Motel où elle venait de laisser échapper un cri d'anticipation avant d'être transportée dans l'enfer que son esprit grisé par les sens prenait pour un paradis sur terre. Les amours illicites éclosent, et se fanent en ces hôtels borgnes où un concierge aveugle est toujours prêt à louer une chambre pour la nuit, la journée, ou n'importe quelle fraction de vingt-quatre heures. Le Dream Motel était l'endroit rêvé pour y venir passer un moment en galante compagnie. Situé dans un coin discret, à environ cinquante kilomètres au nord de Lousym, sa clientèle était surtout formée de femmes mariées, épouses autrement parfaites en dehors de ces écarts de conduite au détour d'un chemin écarté. Elles y trouvaient là un lit, une télévision où passaient des films pornographiques, et un bidet où elles effaçaient, à la fin, le DNA, preuve scientifique de leur faute sans conséquences.
Posté le : 01/07/2014 04:47
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