Ce n'est pas que je n'aime pas la poésie. Il est vrai qu'à une époque pas si éloignée ça ne m'intéressait pas du tout, j'avais tendance à la considérer comme un genre mineur. L'Orée des rêves a beaucoup contribué à me faire évoluer sur le sujet.
Mais voilà on ne se refait pas, du moins pas entièrement, je reste indéfectiblement attaché à la prose et je trouve qu'elle se fait un peu rare ici ces derniers temps.
Ce que j'ai appris de plus précieux ces deux ou trois dernières années, c'est qu'il ne faut pas partir du principe que la prose a pour effet systématique de couper les ailes à l'inspiration poétique.
Et il faut éviter de se faire des idées fausses : un texte en vers peut très bien ne dégager aucune poésie. Il suffit de voir les pièces en vers de Molière, Corneille ou Racine : c'est impeccablement rimé, mais ça ne vend pas vraiment de rêve.
Pour l'heure ce n'est qu'un voeu personnel mais j'espère que d'autres y adhéreront : prosateurs et aficionados de la rime, essayez donc de nous faire rêver un peu en prose.

J'aime la prose parce que c'est la liberté ! lorsque j'écris je ne mesure pas les vers et ne compte pas les pieds.A l'instinct toujours je me livre sans faillir et ainsi n'ai pas la prétention, de poèmes accoucher( avec labeur). Il y a des freins à la création et l'on ne devrait pas devoir se préoccuper de règles, d'autres le font pour nous et très bien, rivaliser avec eux ne m'a pas effleuré , pour ma part je n'aime pas les entraves sans doute un défaut de paresseux, certaines règles sont faites pour êtres transgressées sinon il ne peut y avoir d'évolution,les cadres ne m'ont jamais intéressés si ce n'est pour mettre en valeur certains tableaux, je ne me préoccupe de rien j'écris comme cela vient. selon l'humeur et le sujet.
Alors pardonnez moi si je ne suis pas à la hauteur de vos attentes...
Et vous l'aurez certainement constaté; j'ai du mal à publier ne fût-ce que sur un forum.
Mais je me soigne

Je vous rejoins tous les deux et je pense que vous avez raison sur ce point : la poésie n'est pas attachée à une écriture.précise.
La poésie ne se résume pas à une science de la sémantique ou de la syntaxique, elle doit la survoler.
Dire que le théâtre classique n'est pas poétique est une évidence, dire que la prose peut-être d'une émouvante poésie est certain.
Les belles lettres il est vrai ne font pas rêver, Molière avait une muse, sociologue, pragmatique et passionnée, Corneille était un guerrier aux vers héroïques, Racine était plus tendre mais reste terre à terre ...
Quand la forme prend le pas sur l'émotion, on ne peut plus parler d'émotion mais de démonstration magistrale qui écrase le lyrisme.
La poésie qui est une musique de l'âme, une transcendance des perceptions, des sensations, la poésie est un univers qui s'exprime indépendamment de la forme.
Et c'est vrai que le sentiment poétique peut se trouver écraser et détruit par une trop grande rigueur.
La poésie est une fleur sensible, bien fragile qui craint la rigidité et son excellence passe souvent par la liberté de l'expression.
La rime n'est pas la poésie, elle n'est qu'une forme artificielle de la musique et ce rythme musical peut-être obtenu par d'autres artifices que ce moyen conventionnel, et c'est là d'ailleurs que l'adresse et l'inspiration s'exprime, c'est dans cet espace de création que se remarque le génie du poète.
Au vingtième siècle, nous avons quitté depuis longtemps ces contraintes scolaires pour ouvrir de l'air frais sur les vers libres, sur la prose poétique, les vers irréguliers, etc ... Les roses poussent mal dans la rectitude obligatoire, la loi n'est pas une muse amusante et inspirante. elle serait plutôt asséchante , la loi n'est pas l'étincelle des bardes et des chantres.
Cependant il y a une telle jubilation à réussir un texte classique qui fait rêver, c'est à dire à lier l'exigence formelle, une syntaxe rigoureuse mais devenue invisible, pour ne laisser voir que le rêve sublimé.
Celui qui réussit cela est un maître et il peut à tous nous arriver, lorsque la muse nous visite, de réussir ce défi de l'union de la règle et de la fantaisie, du lyrisme, chacun de nous en se laisser un tout petit peu devenir le maître du mot, le virtuose agile en que ce soit vers ou en prose.
Pour moi, je penche à reconnaître plus de difficulté à écrire une bonne prose plutôt qu'à la confection d'un poème.
Dans la prose la syntaxe est inévitable et exigeante, les règles sont quasi inflexibles, la typographie, l'orthographe ont une part d'importance, en revanche dans la poésie (moderne s'entend) la liberté est plus grande : plus de ponctuation, on peut sans remords tordre le cou à la syntaxe : vers elliptiques, sujet inversé, sens absent, phrases à l'envers, incomplètes ou simplement suggérées, seule la musique et le ressenti comptent.
Mais prosateur ou versificateur nous avons tous des pulsions de poètes, c'est le signe de notre liberté.
Christine je ne vois pas où se trouve ton problème ton écriture est bonne, continue et la confiance en toi viendra.
Quand à toi Iktomi, tu as déjà écrit de jolis vers même si n'est pas ta spécialité première.
Merci

Christine, tu n'as pas posté beaucoup de textes ici, mais j'en ai gardé un très bon souvenir et j'espère bien, à présent que tu es de retour, en lire de nouveaux.

Merci à tous deux,pour votre bienveillance!