L'Odyssée Sauvage, un rêve, un défi
6000 kilomètres du 21 décembre 2013 à mi-mars 2014
De la côte Pacifique de la Sibérie jusqu'aux rives gelées du Lac Baïkal
En passant par la Chine et la Mongolie
Une meute de 10 chiens
1 rêve...
27/01/14 : En direct de l'expédition ! Aux portes de la Mongolie
Après une météo trop douce au départ, le « pack » (ou amoncellement de glace) sur le fleuve Amour, c’est maintenant le manque de neige qui me gêne et me contraint d’utiliser parfois le traîneau à roulettes que me donnent Pierre ou Arnaud qui s’occupent des questions administratives et logistiques. Souffrant de casses mécaniques et de problèmes en tout genre, eux aussi se demandent quand est-ce que la chance va tourner !
C’est peut-être en train de se produire avec plusieurs belles journées sur des rivières serpentant entre de petites collines boisées. Leur surface gelée recouverte d’un peu de neige offre une surface idéale pour dérouler des kilomètres tout en restant très vigilant à cause de nombreuses poches de « slutch » (eau mélangée à la neige).
La surprise de ces derniers jours vient de Miwook qui a remplacé Quest en tête avec brio, en tandem avec Burka. Quest, trop timide et un peu hésitante face aux dangers, communiquait son stress aux chiens tandis que Miwook assume parfaitement sa place et seconde admirablement Burka qui, à ma grande surprise, n’est pas du tout jalouse et s’en remet même parfois à lui lors de choix difficiles ! Ce chien progresse de jour en jour et prend plaisir à occuper cette place stratégique. Dans son regard, il semble me dire « tu vois, tu peux me faire confiance ». Quest, quant à elle, semble tout autant ravie de ne pas avoir à « stresser » devant !
Les Chinois rencontrés sur la piste, au bord des rivières ou dans les quelques villages traversés sont adorables et toujours prêts à rendre service : des pécheurs ont offert des poissons aux chiens, des bûcherons m’ont proposé de boire un thé chaud dans leur campement… Dimanche, j’ai traversé une magnifique forêt où pullulaient les chevreuils, les tétras, les lièvres et un lynx assis au milieu de la piste ! Je m’y suis complètement perdu, heureusement un couple d’éleveurs de rennes m’a remis dans le droit chemin !
Je suis particulièrement attentif aux chiens avec ce grand froid : je leur prépare un bon « lit » avec des herbes hautes et les couvre de petits manteaux de laine polaire. Je protège leurs pattes avec des petites bottines car la neige est très abrasive et peut provoquer des blessures : mieux prévenir que guérir !
Madame Sylvie Bermann, Ambassadeur de France en Chine, m’a fait l’honneur d’une visite et a participé à notre départ sur une rivière que je pense pouvoir suivre sans encombre jusqu’au lac Hulun, je me trouverai alors aux portes de la Mongolie. J’ose espérer que la chance nous sourira enfin et que j’aurais de belles histoires à vous raconter !
Le quotidien : Comment choisit-on les pistes ?
La surface de progression idéale en traîneau, c’est une neige suffisamment tassée par le vent pour former une croûte sur laquelle les patins glissent et les chiens courent sans s’enfoncer. Pas besoin de faire de pistes! C’est le cas dans l’Arctique où le paysage désertique n’offre aucun obstacle au vent mais aussi en Mongolie, que je vais traverser pour l’Odyssée Sauvage.
Pour parcourir en 3 mois, les 6000 km que représente l’Odyssée Sauvage, j’utiliserai la plupart du temps des pistes existantes. Dans le Grand Nord, les pistes forestières et les rivières gelés sont les principaux axes reliant les villages entre eux, parfois distants de centaines de kilomètres. Mais la densité démographique est très faible dans ces régions reculées, les pistes peu entretenues et ces routes de glace, sont donc éphémères et plus ou moins praticables d’une année à l’autre.
L’entraide et la solidarité sont des valeurs inestimables dans le Grand Nord ! Des nomades, fermiers et trappeurs proposent naturellement leur aide pour ouvrir la voie, accompagnant ainis Alain et Fabien, mes compagnons chargés de valider les pistes ou de les créer plusieurs jour suivant mon passage.
Parfois, la neige peut atteindre une profondeur très importante! J’ai effectué quelques milliers de kilomètres dans ces neiges épaisses avec mes raquettes, afin de faire la piste devant le traîneau.
Les p'tits chiens : une race à part...
Mon premier chien de traîneau, Otchum, était un chien… de chasse. En Sibérie, les trappeurs traquent avec eux l’ours et la zibeline. Capable de suivre longtemps la piste d’un animal dans la neige, le « laïka » est un chien très endurant. Il ressemble à un husky puissant mais plus léger et plus rapide que les traditionnelles races de chiens nordiques : malamutes et groenlandais.
L’alaskan n’est pas une vraie race, c’est le nom donné à un croisement mêlant différentes origines, sans réel pedigree. Des chiens de compétition devenus des « Formule 1 » qui gagnent toutes les grandes courses de traîneaux. Incontestablement les plus rapides, ils sont aussi devenus plus fragiles.
Mes premiers chiens, les portées d’Otchum et de Ska, étaient puissants et endurants, parfaitement adaptés à mes expéditions d’alors : longues, dans des conditions extrêmes et avec un traîneau lourdement chargé. Au fil des portées, un apport modéré de sang alaskan a allégé le modèle et apporté de la vitesse tout en préservant la corpulence du chien nordique. Aujourd’hui, mes chiens ont la vitesse, l’endurance et la résistance pour performer sur une longue distance.
Tous les temps forts de l'expédition dans le carnet de bord
Après un repos bien mérité, un petit tour sur la place Lénine à Khabarovsk ; Nicolas et ses chiens ont rejoint la frontière pour entrer en Chine. Il entraîne les chiens pour les fatiguer et les calmer avant le passage de la frontière !
Vidéos
L'ODYSSÉE SAUVAGE
13/01/14 : Nous voilà enfin en Chine
http://www.m6.fr/l_odyssee_sauvage/