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Bizet
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Bizet Le pécheur de perles Interprétation sublime :









Rolando Villazon

Posté le : 02/11/2014 16:54
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Page 26/10/14E.Bourdet,Danton,Gilles de Rais,Scarlatti,E.Pahlavi,Clérambault,CarloCollodi, M.Jackson
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Texte à L'affiche : "Des atomes et des cellules " de  DONALDO 75

             
                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                     
Le  26  Octobre  1919 naît le Shah d'Iran Reza PAHLAVI
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Le  26 Octobre  1440  exécution de  Gilles  
RAIS ou RETZ

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Le  26 Octobre  1890  meurt  Carlo  
COLLODI
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Le 26  Octobre  1749  meurt  Louis-Nicolas  
CLERAMBAULT

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Aujourd'hui Dimanche 26 Octobre  2014
 
LIRE , ECRIRE, DECOUVRIR

PAGES D'ACCUEIL PRECEDENTES Dans la BIBLIOTHEQUE LIRE ICI 


 Nouveau  vos rendez-vous hebdomaires :

*Bacchus sa tribune : quand sa lyre délire

*Emma "dos à dos" sa chronique d'jeuns
*Iktomi "chef-d'oeuvre, pas chef-d'oeuvre ?
*Les bons mots de la semaine par Grenouille

*La pensée de la semaine de Grenouille



 " La richesse; ce qui compte ce n'est pas d'en disposer mais bien d'en profiter "

                                                                             Benjamin Franklin




Le  26  Octobre  1887  naît  Edouard  BOURDET
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Le 26  Octobre  1759  naît   Georges-Jacques  
DANTON

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Le 26 Octobre 1911  naît  Mahalia  JACKSON
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Le 26 Octobre 1685 naît Domenico  
SCARLATTI
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*Emma vous propose :

Je voudrais proposer un recueil de texte collectif d’environ une centaine de pages à partir des textes publiés sur ce site en 2012. Recueil sous forme d’un fichier PDF (et même en version imprimée, si ce projet en intéresse certains ?)
Pour donner 

            ---*ATELIER CONCOURS
*--

        *Cliquez ici pour rejoindre Couscous 
                   dans son nouveau défi 

         Lucinda vous pose deux questions :
         *Pourquoi le mensonge ?
         *pourquoi avons-nous besoin des autres ?                                               
                                                            
 
      
     




Posté le : 01/11/2014 18:55
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La Toussaint
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La Toussaint, fête religieuse à l'entrée de l'hiver

est une fête instituée par l'église catholique en fait et place des anciennes célébrations paIennes qui annonçaient la disparition de la lumière, la longue nuit de l'hiver assimilée à la mort de la nature, de l'équinoxe d'automnne au solstice d'hiver. Ces fêtes Celtiques, egyptienne, Nordiques...etc donnaient lieu à des réjouissances populaires entre l'équinoxe d'automne, 21 Septembre et le solstice d'hiver, 21 Décembre.

La Toussaint

est une fête instituée par l'église catholique en fait et place des anciennes célébrations païennes qui annonçaient la disparition de la lumière, la longue nuit de l'hiver assimilée à la mort de la nature, elles étaient nombreuses dans la période allant de l'équinoxe d’automne, 21 Septembre au solstice d'hiver, 21 Décembre . Ces fêtes Celtiques, égyptienne Nordiques...etc, donnaient lieu à des réjouissances populaires.

Le 1 Novembre est la fête de tous les saints

La fête de tous les saints, que l'Église catholique célèbre le 1er novembre, est relativement populaire parce qu'elle s'est trouvée liée à la commémoration des défunts, fixée au 2 novembre. Beaucoup de fidèles n'ayant de pratique liturgique que quatre fois l'an, Noël, Pâques — ou les Rameaux —, le 15 août, la Toussaint, cette fête donne lieu à de longs défilés des familles, chrysanthèmes en main, venant rendre sur la tombe des leurs un culte aussi fort qu'obscur.
L'origine de cette fête n'est point le souvenir des morts, mais la dédicace de l'ancien temple du Panthéon de Rome par le pape Boniface IV en 607, suivant la pratique de l'Église des premiers siècles qui consistait à transformer en lieux chrétiens les lieux païens de culte. Un autre pape, Grégoire II, en 731, dédia à son tour une chapelle à l'église Saint-Pierre de Rome à tous les saints, qu'on commença alors à célébrer chaque année. Vers 837, le pape Grégoire IV ordonne que cette fête soit célébrée dans le monde entier. Pour certains, c’est à l’occasion de cette décision, prise en 835, que la fête de la Toussaint est fixée au 1er novembre. Sur le conseil de Grégoire IV, l’empereur Louis le Pieux institua la fête de tous les saints sur tout le territoire de l’empire carolingien.
Philippe Walter établit un lien entre la fête des morts, lendemain de la Toussaint, le 2 novembre et la fête celtique de Samain. Cette fête pénétra en France autour de l'année 837.
La signification liturgique de la Toussaint peut se résumer ainsi : tous les croyants qui ont été les amis de Dieu, comme disent les textes anciens, même s'ils n'ont pas laissé leur nom dans quelque œuvre sortant de l'ordinaire, sont à commémorer, car ils appartiennent à cette part de l'Église qui, établie déjà dans la gloire, se trouve mystérieusement en communion avec le peuple actuellement dans l'histoire. Cela revient à souligner que les fidèles sont tous appelés à cette sainteté de tous les jours qui consiste à être simplement évangélique. Au lieu d'honorer une personnalité, comme quelqu'un de plus admirable qu'imitable, la conscience chrétienne reconnaît, dans cette fête, la portée et la valeur des gestes quotidiens, le poids de chaque vie humaine, si cachée soit-elle, l'honneur que mérite le plus humble chrétien. Il reste que la religiosité populaire a fait glisser l'orientation de cette fête dans le sens de la prière pour les morts ou d'une réactivation solennelle du deuil causé par leur disparition.

Le 2 Novembre en revanche est la fête des morts.

Le rite universel, est commémorée le 2 novembre par l'ensemble du monde catholique. La célébration de Toussaint fut suivie localement d'un office des morts dès le IXe siècle. En 998, les moines de Cluny instituèrent une fête des trépassés le 2 novembre, qui entra comme dans la liturgie romaine comme commémoration des fidèles défunts au XIIIe siècle.
Le culte des morts resta cependant massivement célébré au 1er novembre.
Cette célébration de l'église catholique, nous l'avons vu, a des origines païennes comme la plupart des fêtes religieuses célébrées de nos jours. Un des rituels païens les plus anciens relatif à la fête des morts est Samain. Cette coutume, que nous verrons plus loin, est d'origine celtique. Ce rite, célébrée par les païens rejetant l'autorité divine, commençait par des prières honorant la mémoire des âmes disparues, prises par Dieu. Célébrée dans le monde entier par des peuples aux coutumes différentes, séparés par les océans et les montagnes, mais aussi par les siècles, la fête des morts est universelle. Le culte païen disparu avec l'arrivée des rites druidiques puis fut progressivement réhabilité par l'église catholique pour devenir le culte que nous connaissons. Cette dernière en a définitivement fixé la date au 2 novembre. Ce jour sert donc à saluer les âmes des fidèles défunts et en particulier ceux qui sont décédés dans l'année écoulée.
Les premiers chrétiens de l'Antiquité pratiquaient déjà la veillée des morts, à l'image des juifs. Plus tard, des prières et des messes ont été dites en mémoire de l'âme des défunts. En 998, l'abbé Odilon décida pour la première fois d'une journée spécialement dédiée à ces prières pour les morts. Plus tard, au XIIIème siècle, cette journée du 2 novembre deviendra officiellement une fête chrétienne reconnue. La Commémoration des fidèles défunts, voit sa solennité officiellement fixée au 2 novembre, deux siècles après la création de la Toussaint.

Fête d'obligation

En 1484, le pape Sixte IV accrut la solennité de la fête en la dotant d'une octave. En 1914 Pie XI en fit une fête d'obligation.
Cette fête ne se fonde pas sur des textes bibliques, ni sur la liturgie de Jérusalem.
Elle est dédiée à tous les saints. Selon Mgr Robert Le Gall, cette célébration groupe non seulement tous les saints canonisés, c’est-à-dire ceux dont l’Église assure, en engageant son autorité, qu’ils sont dans la Gloire de Dieu, mais aussi tous ceux qui, en fait et les plus nombreux, sont dans la béatitude divine. Il s’agit donc de toutes les personnes, canonisées ou non, qui ont été sanctifiées par l’exercice de la charité, l’accueil de la miséricorde et le don de la grâce divine. Cette fête rappelle donc à tous les fidèles, la vocation universelle à la sainteté.
La Toussaint ne doit pas être confondue avec la Commémoration des fidèles défunts, fêtée le lendemain. Cette dernière est un héritage des lectures monastiques du rouleau des défunts : la mention des frères d’une abbaye, ou d’un ordre religieux, au jour anniversaire de leur décès. Elle a été inaugurée par Odilon, abbé de Cluny au XIe siècle.
Cependant, du fait qu’en France, le 1er novembre, jour de la Toussaint, est un jour férié, l’usage est établi de commémorer les morts ce jour au lieu du 2 novembre, comme le témoigne la tradition multi-séculaire de chandelles et bougies allumées dans les cimetières et, depuis le XIXe siècle le fleurissement, avec des chrysanthèmes, des tombes à la Toussaint, évènement particulièrement bien représenté dans le tableau La Toussaint du peintre Émile Friant ; ces deux gestes symbolisant la vie heureuse après la mort.

Célébration de la Fête des morts Chez les Catholiques.

Le jour de la fête des morts, une messe solennelle est dédiée à tous les défunts. Au cours de cette messe le prêtre procède à la lecture de textes liturgiques ayant pour thème la mort et la vie éternelle. S'ensuit une prière universelle pour tous les défunts et le salut de leur âme.
L'église catholique romaine purifie ce jour les âmes des morts de leurs pêchés pour leur permettre le repos éternel. On confond souvent la fête des morts avec la Toussaint qui est célébrée le 1er novembre. La Toussaint est une fête célébrant tous les Saints du panthéon catholique. En effet cette commémoration n'est pas chrétienne, les protestants ne fêtent pas la Toussaint.
L'amalgame entre le 1er novembre et le 2 novembre vient du fait que ce jour étant férié il est plus simple pour les croyants et les non croyants de se rendre au cimetière ce jour là pour fleurir, entretenir les tombes et aussi prier les personnes disparus. La tradition veut que l'on fleurisse les tombes des personnes disparues avec des chrysanthèmes, la fleur la plus achetée en cette période de l'année. Cette fête est l'occasion pour de nombreuses nations de faire la fête tout en respectant les âmes des personnes défuntes. Au Mexique, El día de los Muertos, est un jour de festivité et de joie. Les mexicains profitent de cette commémoration de la fête des morts pour chanter, danser et s'amuser. Les offrandes sont des têtes de morts en sucre, des bonbons et de la tequila. Ce peuple très croyant se réunis ce jour pour montrer aux morts le chemin à suivre vers leur dernière demeure, le paradis, en allumant dans toutes les maisons et les cimetières des petites bougies. Les pays anglo-saxons fêtent aussi à leur manière la fête des morts à travers Halloween.
Les enfants sont alors invités à faire du porte à porte en scandant le célèbre trick or treat pour réclamer des offrandes à la population afin d'apaiser l'âme des disparus. Ainsi, la fête des morts est célébrée dans le monde entier de manière plus ou moins festives selon les traditions, les coutumes et les mentalités des peuples. Les rites ne cessent de changer au fil des siècles. Peut être que la fête des morts continuera d'évoluer pour devenir un jour une grande fête mondiale, célébrée de façon homogène par tous les peuples.
Les protestants ne pratiquent pas de culte des saints mais certaines églises luthériennes célèbrent néanmoins cette fête. Les orthodoxes célèbrent une fête analogue, le dimanche de tous les Saints, le dimanche suivant la Pentecôte.(voir plus loin)

Histoire Les fêtes des martyrs

Des fêtes honorant tous les martyrs existaient dès le IVe siècle dans les Églises orientales le dimanche après la Pentecôte. De nos jours, c’est toujours à cette date que la Communion des Églises orthodoxes célèbre le dimanche de tous les Saints. À Rome, au Ve siècle également, une fête en l’honneur des saints et martyrs était déjà célébrée le dimanche après la Pentecôte.
Après la transformation du Panthéon de Rome en sanctuaire, le pape Boniface IV le consacra, le 13 mai 610, sous le nom de l’église Sainte-Marie-et-des-martyrs. Boniface IV voulait ainsi faire mémoire de tous les martyrs chrétiens dont les corps étaient honorés dans ce sanctuaire. La fête de la Toussaint fut alors fêtée le 13 mai, date anniversaire de la dédicace de cette église consacrée aux martyrs, peut-être en aussi référence à une fête célébrée par l'Église de Syrie au IVe siècle. Elle remplaçait la fête païenne des Lemuria de la Rome antique célébrée à cette date pour conjurer les spectres malfaisants.

St Odilon de Cluny Initiateur de la fête de la Toussaint Premiere célébration.

Saint Odilon de Cluny, parfois connu comme Odilon de Mercœur vers 962-1048, fut le cinquième abbé de Cluny. On situe son lieu de naissance, vers 962 au château de Mercœur près de Saint-Cirgues Haute-Loire ou sur la butte de Mercœur près d'Ardes-sur-Couze Puy-de-Dôme. Il est mort le 31 décembre 1048 - on donne aussi les dates du 1er janvier 1049 ou du 2 janvier - au cours d'une visite au prieuré de Souvigny, où il a été enterré.
C'est un fils de la famille seigneuriale de Mercœur en Auvergne, branche de la famille des comtes d'Auvergne, dont les terres se trouvaient sur les plateaux situés de part et d'autre de l'Allier entre Brioude et Langeac. Il commence ses études comme chanoine à l'église Saint-Julien de Brioude. En 991, Mayeul, quatrième abbé de Cluny l'attire à l'abbaye où il enseigne les novices. Il devient son coadjuteur peu avant sa mort.
Il devient le cinquième abbé de Cluny en 994, à la mort de Mayeul. Il va terminer entre 1002 et 1018 l'église Saint-Pierre-le-Vieil ou Cluny II. En fait, il a été élu abbé vers 990, du vivant de l'abbé Maïolus, Mayeul, en présence de l'archevêque de Lyon, Burchard, de l'évêque de Genève, Hugues et de l'évêque de Grenoble, Isarn.
Il est le principal instigateur de l’empire religieux de Cluny, avec ses monastères affiliés. Avec l’appui du pape, il étend l’ordre clunisien au-delà des Pyrénées et du Rhin.
Le 5 mai 999, il reçoit des mains d'Hugues de Chalon, comte de Chalon et évêque d'Auxerre le prieuré de Paray-le-Monial, en présence de trois évêques, du roi de France: Robert II de France dit le Pieux, ainsi que du duc de Bourgogne Henri Ier de Bourgogne lors d'une grande cérémonie en l'Abbaye Saint-Marcel-lès-Chalon
Cet accroissement de la puissance de l'ordre de Cluny et le rattachement de l'abbaye directement au Saint-Siège va créer un conflit avec les évêques au moment où Odilon va tenter de rattacher l'abbaye de Vézelay à l'ordre clunisien. Au cours du concile d'Anse en 1025, les évêques rappellent que les abbayes dépendent de l'évêque du diocèse où elles sont situées conformément aux décisions du concile de Chalcédoine. Le pape rappelle sa primauté dans l'église en 1027. Adalbéron de Laon raille le "roi Odilon". Sur les conseils de Guillaume de Volpiano, Odilon a abandonné le rattachement de l'abbaye de Vézelay à celle de Cluny. Finalement ce rattachement a été fait vers 1058 par Hugues de Semur.
Le 14 septembre 1025, il fonde avec sa famille le prieuré Sainte-Croix de Lavoûte-Chilhac.
En 1027, il est présent au couronnement impérial de Conrad II à Rome.
À la mort d'Odilon, l'ordre de Cluny compte environ 70 prieurés et abbayes.
On lui attribue des pouvoirs thaumaturges, avec la guérison d’un aveugle, et d'autres miracles comme la transformation de l’eau en vin. Ces miracles suscitent de nombreuses vocations et de nombreux dons, à l'avantage de Cluny. Il est à l’un des promoteurs de la Paix de Dieu et de la Trêve de Dieu ainsi que de la fête des morts, célébrée au lendemain de la fête de la Toussaint, le 2 novembre, cette fête est célébrée pour la première fois le 2 novembre 998. Pour secourir les pauvres, il n'hésite pas à sacrifier une partie du trésor de son ordre, déjà bien pourvu à l'époque. Il refuse en 1031 l’archevêché de Lyon. Sa pensée théologique a laissé, à Cluny, une empreinte importante même après sa mort, en 1049. Hugues de Semur lui succéda à la tête de l'abbaye. Odilon est décrit comme
un petit homme maigre et nerveux ... Peu éloquent, aimant l'autorité et ne le cachant pas, jaloux de ses prérogatives, il fut un chef très énergique et un organisateur inégalable. Mais il sut aussi être doux et charitable et il lui arriva souvent de comprendre, mieux que ses contemporains, les problèmes de son époque.
Il repose aujourd'hui dans l'église prieurale de Souvigny où il gît aux côtés de saint Maïeul de Cluny, son prédécesseur, quatrième abbé de Cluny, mort en 994. Les sondages et les fouilles archéologiques menés entre novembre 2001 et janvier 2002 ont mis au jour leurs sépultures oubliées depuis les déprédations de la Révolution.

Dictons régionaux sur la météo de début novembre

Ces dictons traditionnels, parfois discutables, ne traduisent une réalité que pour les pays tempérés de l’hémisphère nord :
De Saint Michel à la Toussaint, laboure grand train ou à la Toussaint, sème ton grain, à la Toussaint, manchons au bras, gants aux mains, à la Toussaint blé semé, aussi le fruit enfermé (ou les fruits serrés.
À la Toussaint, commence l’été de la Saint-Martin ou au contraire à la Toussaint, le froid revient et met l’hiver en train.
S’il neige à la Toussaint, l’hiver sera froid mais s’il fait soleil à la Toussaint, l’hiver sera précoce, s'il fait chaud le jour de la Toussaint, il tombe toujours de la neige le lendemain, tel Toussaint, tel Noël, givre à la Toussaint, Noël malsain, autant d’heures de soleil à la Toussaint, autant de semaines à souffler dans ses mains, suivant le temps de la Toussaint, l’hiver sera ou non malsain. De la Toussaint à la fin de l’Avent, jamais trop de pluie ou de vent ou entre la Toussaint et Noël ne peut trop pleuvoir ni venter, Vent de Toussaint, terreur du marin, le vent souffle les trois quarts de l’année comme il souffle la veille de la Toussaint.
La Toussaint venue, laisse ta charrue ou le jour des morts ne remue pas la terre, si tu ne veux sortir les ossements de tes pères

Les fêtes des morts dans le monde

La fête des morts est un rituel pratiqué dans de nombreuses cultures et religions, qui consacrent souvent un ou plusieurs jours fériés à la commémoration des défunts

Traditions bouddhistes en Chine

En Chine, la fête de Qing Ming, Qingmingjie, au début du mois d'avril, est essentiellement consacrée à la visite et au nettoyage des tombes familiales et ceux de la famille de leur familles.
La fête des fantômes, Zhongyuanjie, le 15e jour du septième mois lunaire, est pour sa part consacrée aux esprits orphelins et fantômes sauvages, auxquels sont offerts des repas réconfortants et des cérémonies pour leur délivrance.

Népal

Lors de la fête népalaise de Gai Jatra, fête des vaches, chaque famille qui a perdu un de ses membres l'année précédente construit un gai constitué de branches de bambou, de décorations en papier, de vêtements et de portraits du défunt..

Corée

Lors de Chuseok, la fête des récoltes, le quinzième jour du huitième mois du calendrier lunaire coréen, les familles retournent sur la terre de leurs ancêtres et célèbrent une messe anniversaire en leur honneur.

Japon

Le festival O-Bon a lieu du 13 au 15 juillet dans la partie orientale du Japon et du 13 au 15 août dans la partie occidentale.

Traditions chrétiennes catholiques

Pour l'Église catholique romaine, le 2 novembre correspond à la Commémoration des fidèles défunts, célébration des morts par des messes, en particulier pour les défunts de l'année écoulée. La messe a une valeur de purification des péchés véniels pour atteindre la vision béatifique. Ce jour est traditionnellement consacré à une visite familiale au cimetière et à l'entretien des tombes.

En Europe

En Belgique, en France, au Luxembourg, ce jour est le 2 novembre dans les faits, mais le 2 novembre n'est pas un jour férié, alors que le 1er novembre, jour de la Toussaint en est un. C'est donc plutôt le 1er novembre que les citoyens consacrent à la visite des tombes de leurs proches, d'où une confusion fréquente entre la Toussaint et la Commémoration des fidèles défunts. Il est courant de fleurir la tombe avec un pot de chrysanthèmes, la fleur la plus achetée ce jour-là.

Jour des morts Au Mexique

Au Mexique le 1er novembre jour de la Toussaint Día de Todos los Santos est une fête chrétienne durant laquelle sont célébrés tous les saints qui eurent une vie exemplaire ainsi que les enfants défunts.
Le 2 novembre lors du jour des morts, Día de Muertos, les gens vont dans les cimetières avec des offrandes de nourriture, d'alcools, de friandises, de musique, etc. selon les goûts du défunt qu'ils veulent honorer. Si cet usage est en vogue dans certaines régions surtout centrales du pays, il n'y est pas connu dans son ensemble, cette fête n'est pas considérée par les mexicains et l'Eglise catholique comme étant chrétienne.

Célébration des morts en Russie.

L’église orthodoxe russe distingue les jours de joie qui sont réservés aux visites des églises, Pâques, Pentecôte etc. et les jours de peine qui sont réservés aux visites des cimetières. Il y a plusieurs journées par an destinées à la commémoration des morts.
Ces jours sont fixés généralement un samedi, que l'on nomme "samedi parental" qui ont lieu le :
- Samedi parental une semaine avant le Grand carême
- Samedi parental avant le jour de la Pentecôte orthodoxe
- Samedis parentaux la 2-ème, 3-ème et 4-ème semaines du Grand Carême
Le jour principal pour la commémoration de tous les morts est Radonitsa mardi ou dimanche après Pâques orthodoxe. Ce jour-là il est conseillé d’aller au cimetière pour partager la joie de de la résurrection de Jésus avec les morts, Radonista probablement venant de "radost" qui signifit joie.
En fait le jour choisit pour se rendre en famille au cimetière est la fête de Pâques, alors que ceci est fortement déconseillé par l’Église. Pâques étant une fête joyeuse suppose des prières à l’église mais pas au cimetière.
La confusion entre ces fêtes de commémoration et fêtes de réjouissance vient de l’époque soviétique quand les églises ont été fermées. A cette époque le cimetière était le seul endroit où les gens pouvaient se réunir pour fêter Pâques. Ils avaient donc délaissé l’église pour le cimetière.
Les familles offrent à leurs défunts, des fleurs et de la nourriture, pain, œufs de Pâques, bonbons, un shot de vodka. L’église considère la coutume de nourriture et d'alcool comme païenne et la blâme.
Au moment du décès d'une personne, une commémoration a lieu le 3-ème, le 9-ème et le 40ème jour après la mort.

Origines païennes des rites chrétiens

La fête chrétienne a succédé à des rites païens plus anciens dont le plus célèbre est Samain, une fête celtique célébrée à la même époque de l'année et qui disparut vers la fin de l'Antiquité, avec la religion druidique. Ce rituel païen fut graduellement remplacé par les rituels de l'Église. Les fêtes se déroulaient uniquement dans des emplacements prévus à cet effet. Par exemple, la Plaza del Pais, qui est la place centrale de la ville de Moska, a accueilli plus d'une centaine de fêtes païennes.
Ce rituel païen a un rapport avec les mythologies de tous les peuples anciens, elles-mêmes reliées aux évènements du Déluge. Cet évènement est célébré non seulement par des peuples plus ou moins liés entre eux, mais par d'autres qui sont séparés par un océan et par les siècles. Toutes ces nations célèbrent cette fête le jour même où, selon le récit de Moïse, le déluge commença, à savoir le 17e jour du second mois, période qui correspond au début de notre mois de novembre, Genèse, 7 : 11. Cette fête, célébrée par les païens qui rejetaient Dieu, débutait par une cérémonie honorant la mémoire des âmes que Dieu détruisit aux jours de Noé en raison de leur méchanceté.

Fête des fantômes, paganisme et culte des ancêtres.

Gai Jatra
Chuseok
O-Bon
Samain
Toussaint et Commémoration des fidèles défunts
Jour des Morts Mexique
Nuit de Walpurgis
Hallowen

Les fêtes païennes anciennes

L'équinoxe d' automne

Il s'agit d'une des fêtes solaires. Le jour et la nuit sont en balance. Le froid commence à venir, le temps des chaleurs est terminé. C'est le moment de la fête de la seconde moisson et des vendanges. Les foins ont fini d'être rentrés.
C'est aussi le début de repli sur elle-même de la nature. Les feuilles roussissent et s'apprêtent à tomber. Cependant, les graines aussi se préparent à tomber et donner naissance à de nouvelles générations au retour des beaux jours. Ainsi,selon les localisations, c'était aussi le temps des semailles d'hiver.
on honorait Cornucopia, la "corne d'abondance" et Alban Elfed la "lumière de l'eau".

-Jusqu'encore très récemment, les fêtes des vendanges étaient la continuation des fêtes païennes de l'équinoxe. On gardait une petite partie du raisin pour le faire fouler au pied par les jeunes filles à marier, jupes remontées, plutôt que le presser. Il s'agissait d'une fête majeure pour les régions de vins, car de la récolte allait se jouer la prospérité de l'année suivante.
Dans la Rome antique, c'était l'occasion de fêter le dieu Liber de la fertilité humaine et Ceres, la déesse des moissons. Les paysans se rendaient à Rome en apportant des raisins de la vendange, pour de grandes fêtes exubérantes mêlant chants, danses et spectacles grotesques. De nombreux débordement pouvaient avoir lieu du fait de la grande consommation de vin, de l'année précedente, le nouveau n'étant que du jus de raisin. Avec le temps, Liber fut assimilé à Dionysos qui devint Bacchus, dieu de l'ivresse mystique, de la vigne et du vin.
En cette occasion, de nombreux jeunes hommes citoyens passaient leur passage d'âge, d'enfant à homme, sous ces auspices de fertilité favorables. Ils coupaient ainsi pour la première fois leur duvet d'adolescent.
Mabon est un dieu gallois, celui de la fertilité masculine. Mabon ap Modron signifie "le Grand Fils de la "Grande Mère" déesse universelle, de la légende orale celte. Mabon est le Jeune fils, la Jeunesse Divine ou le fils de la lumière. Modron est la Grande Déesse, la terre elle-même. Mabon enlevé trois jours après sa naissance. Sa mère le pleure... Finalement Mabon est sauvé en apprenant de la sagesse et de la mémoire des plus anciens animaux vivants : Le merle, le cerf, l'aigle, le hibou et le saumon, Selon certaines légendes se serait le Roi Arthur lui-même qui l'aurait sauvé, dans d'autres, il s'agirait de Culhwch subissant une épreuve de la part du géant Yspaddaden pour obtenir en mariage sa fille Olwen. Il est éduqué dans les entrailles de Modron, le refuge... Il apporte la lumière à la Mère Terre jusqu'à ce qu'il soit assez fort pour remporter la bataille contre les ténèbres. La lumière a alors assez de sagesse et de force pour planter une nouvelle graine.
Il existe plusieurs versions de l'histoire de Mabon, cependant on trouve quelques constantes. Il a été enlevé très jeune à sa mère, il doit être présent à la chasse du sanglier Twrch Trwyth car il est le seul à avoir prise sur Drutwyn, le chien de Greit ab Eri, indispensable pour l'attraper.
Dans la tradition arabe, c'était l'époque du pèlerinage à Muzdalifah, près de la Mecque, pour célébrer Qusah. La ville a une colline au sommet duquel brûle un feu sacré. Qusah est le dieu du tonnerre et il peut tirer la foudre avec son arc. Celui-ci apparaissait du feu sacré situé au sommet de la montagne pour chasser le démon du soleil d'été et mettait fin à son oppression, Sécheresse restrictions de l'eau,... Bien qu'on en garde pas de témoignages précis, il semble que la population l'aidait en lançant des pierres au démon du soleil. Le dieu était aussi invoqué afin qu'il apporte pluie et fertilité après cette période difficile. En arabe, Qusah signifie encore "Arc-en-ciel".
Dans la tradition nordique, c'est aussi le signal de rentrer envoyé à ceux qui voyagent loin. Le temps va se dégrader en mer et les tempêtes commencer à apparaître. Les expéditions qui décident de ne pas rentrer doivent préparer leurs camps d'hivers avant qu'il ne soit trop tard. C'est aussi le temps des séparations pour ceux qui laissent leurs enfants pour éducation auprès de leurs parrains.
L'équinoxe d'automne donne donc le signal à chacun de commencer à prendre se mettre en place pour l'hiver.
L'équinoxe d'automne correspond au mythe hellénique de Perséphone et de sa mère Déméter. Perséphone est la fille de Zeus et de Déméter, également connue sous le nom de Korê, la Jeune Fille. Épouse d'Hadès, le frère de Zeus, elle est à la fois reine des Enfers et déesse de la végétation. Ce mythe, étroitement lié à la germination après le repos de la terre, la mère symbole de la vie et de la mort, donna naissance aux Mystères d'Eleusis. Pour les initiés, le retour sur la terre de la déesse était une promesse de résurrection.
Perséphone était très belle, et sa mère Déméter l'élevait dans les bois d'Enna, en Sicile où la jeune fille était en sécurité. Perséphone vivait en compagnie des Océanides. Mais un jour, alors qu'elles cueillaient des fleurs, Perséphone s'écarta du groupe, apercevant un narcisse bleu, produit par Zeus à la demande d'Hadès (qui voulait l'épouser malgré le refus de Déméter). Hadès jaillit du sol sur son char, et l'emmena malgré ses cris. La nymphe Cyané, témoin de l'enlèvement, protesta en vain. Seule la bienveillante Hécate, "celle qui voit au loin", en informa Déméter.
Celle-ci parcourut le monde à la recherche de sa fille, jeûnant et une torche à la main, si bien que la terre devint stérile. Au cours de sa quête, Déméter arriva à Éleusis déguisée en vieille femme et reçut l'hospitalité du roi Céléos et de sa femme Métanira. S'occupant de leur fils nouveau-né, on la découvrit un jour alors qu'elle mettait en secret l'enfant dans un feu afin de le rendre immortel. Elle dévoila sa divinité en expliquant son geste, et ordonna que des rites, les mystères d'Éleusis, soient institués en son honneur dans cette cité.
Lorsque Déméter sut où se trouvait sa fille, elle obtint son retour, en échange de redonner à la terre sa fertilité, à condition que Perséphone n'eût rien mangé dans la demeure d'Hadès. Toutefois, Ascalaphos, le fils de l'Archéon, Déméter pour cela le changea en hibou, révéla qu'elle avait mangé quelques grains de grenade, et Hadès put ainsi faire valoir ses droits. On en vint cependant à un compromis nécessaire et Hermès conduisit Déméter et Perséphone devant Zeus. Celui-ci décida que la jeune femme passerait six mois près d'Hadès et le reste de l'année sur la terre. Perséphone a accepté ce rôle en accord avec son époux. Ce mythe important, chacun de ces épisodes peut développer une interprétation spécifique a toujours été interprété comme une allégorie des cycles de la nature et de la réincarnation.

Nordique, Blót des nuits d'hiver

La date est variable en fonction de la lune. Cette célébration se situe mi-octobre. Le nom peut être trompeur, mais il faut préciser que la tradition nordique n'a que deux saisons, l'hiver et l'été.
Il s'agit de la célébration de l'arrivée des jours sombres. C'est l'occasion d'offrandes aux puissances pour tenir toute la mauvaise saison.
Avec le froid, les déplacements sur de longues distances étaient de moins en moins possibles et chacun essayait d'être au foyer pour cette date, avant d'être bloqué ailleurs. Les activités humaines passent donc d'activités extérieures à des activités intérieures. Aussi, c'est le moment de faire des stocks pour l'hiver et le moment de l’abattage des bêtes pour les réserves. C'est ainsi aussi la fête de la dernière moisson.
C'est ainsi l'opposé du Sumarblót.
De nos jours, les nordisants célèbrent cette fête au moment de Samhain

Samhain ou samanios est la grande fête celtique de l'entré en hiver

Alors que les feuilles des arbres jaunissent, qu'elles tombent à terre, le voile, entre le monde des morts et celui des vivants, est d'une finesse inégalée durant l'année. C'est la rentrée dans l'hiver pour nos ancêtres, la préparation à un long sommeil de plusieurs mois pour la nature.
C'est l'heure de Samhain, la fin de l'été.
Les feux de cheminées s'allument alors remplaçant petit à petit la lumière et la chaleur du soleil, qui se fait plus rare. Les gens se retrouvent et se racontent des histoires pendant les veillées. Les chemins sont balisés de feux pour guider le retour du bétail mais aussi les âmes des morts, pour qu'à la fin de la nuit ils puissent retrouver leur route jusqu'à leur demeure dans l'autre monde. C'est la période du rassemblement, de la réunion, des hommes, du bétail, des morts avec les vivants...
Les festivités pour honorer l'évènement se faisaient dès la tombée du jour. On allumait des grands feux sur les collines, des grands banquets étaient préparés et on laissait des offrandes pour les morts.
Aujourd'hui cette fête est la plus connue, cette importante fête celte porte le nom d'Halloween qui vient de All hallow-even signifiant eve of All Saints : la veille de la Toussaint, mais cette fête n'est pas celle des saint catholique mais la fête des morts, des ancêtres, de la longue nuit de la vie symbolisée par l'entrée de l'hiver.
C'est une période favorable à l'introspection, au travail sur soi, à la divination et à la communication avec les âmes des morts et leur monde. C'est le moment de la Chasse Sauvage, avec la grande cavalcade des esprits qui parcourent les cieux à la recherche des âmes des morts perdues ou errantes, afin de pouvoir les reconduire chez elles. A la tête, un chasseur illustre dont le nom varie selon les lieux : Gwynn Ap Nudd, Roi des Esprits au pays de Galles, Herne le Chasseur en Angleterre, voire le Roi Arthur lui-même.

Einherjarblót fête nordique située le plus fréquemment le 11 Novembre.

Il ne s'agit pas d'un fête traditionnelle, aussi n'est elle pas célébrée par tous, c'est une fête moderne, du moins dans sa forme et sa date. Les einherjar sont les guerriers morts à la bataille choisis par les valkyries et amenés au Valhalla, le paradis des guerriers.
Le choix du jour de l'armistice de la première guerre mondiale, n'est pas un hasard. C'est la première guerre d'une telle amplitude et qui fit tant de morts et de mutilés parmi les vétérans. Ainsi, certains nordisants modernes ont donc décidé de rendre les honneurs en ce jour à l'ensemble des soldats morts en accomplissant leur devoir et ceux qui sont mort en protégeant les leurs. Selon les groupes ou individus, par extension, hommage est aussi rendu à tous ceux qui trouvent la mort à cause des guerres et aux vétérans, quelle que soit leur nationalité.
Les Einherjar sing.:einherji sont la moitié des guerriers tombés à la bataille et choisis par les valkyries, ce qui signifie d'ailleurs "celles qui choisissent les morts" pour leurs qualités va à Freya dans sa halle de Sessrumnir à Folkvang, l'autre moitié va à Oðinn à la valhöll/Valhalla, la halle des occis et on nomme ceux-ci einherjar, les guerriers uniques.
Tous les matins ils sont réveillés par le coq Gullinkambi et se rendent sur le champ de Idavoll au centre d'Asgard où ils s'entrainent au combat jusqu'au soir. Ceux qui sont de nouveau mort dans la journée réssuscitent et toute la troupe rentre alors à la valhöll pour festoyer jusque tard dans la nuit en mangeant le cochon Saehrimnir "Suie de mer" qui réssuscite aussi tous les jours et en buvant de l'hydromel coulant des pies de la chèvre Heiðrún.
La valhöll compte 540 portes qui peuvent chacune laisser sortir 800 guerriers à la fois. Les einherjar seront l'armée accompagnant Oðinn à la bataille lors de Ragnarökr. Ils y disparaitront tous, accomplissant une dernière fois leur devoir de guerriers afin de permettre l'émergence un monde neuf apaisé, le cycle de vie suivant.
Cette fête n'est pas traditionnelle et donc pas fixée dans sa forme et les manières de la célébrer sont libres. A cette occasion on peut :
se rendre dans des cimetières militaires pour honorer ou fleurir les tombes
aller voir les tombes des membres de leur famille morts à la guerre pour leur rendre hommage
aller prier à un monument aux morts s’entraîner toute la journée au combat faire un festin funéraire
faire un sumbel, rituel consistant à boire à la mémoire ou en l'honneur de quelqu'un pour les einherjar et les autres morts
Il ne s'agit pas vraiment d'une fête guerrière en soi. C'est une fête de l'espoir d'un monde meilleur pour lequel certains sont morts. A cette occasion, chacun peut réfléchir à son système de valeurs et s'il est prêt à se battre, voire mourir, pour ce en quoi il croit et ceux à qui il tient, car c'est ça le vrai devoir d'un Guerrier.

Liens

http://youtu.be/9Gqsvx8Pib0 Pourquoi la Toussaint le 1 Novembre
http://youtu.be/uVf0K36qlxI Hallween, Toussaint Samain

http://youtu.be/hrg9jeZ-fuI Faire une citrouille pour Halloween


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Posté le : 01/11/2014 18:45

Edité par Loriane sur 02-11-2014 16:25:55
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Marie-Antoinette
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Le 2 novembre 1755 à Vienne naît Marie-Antoinette Josèphe Jeanne de

Habsbourg-Lorraine,


en allemand, Maria Antonia Josepha Johanna von Habsburg-Lothringen, archiduchesse d’Autriche, de la maison de Habsbourg-Lorraine, princesse impériale, princesse royale de Hongrie et de Bohême, morte guillotinée à 37 ans, place de la révolution à Paris, le 16 octobre 1793 à Paris, fut la dernière reine consort des Français du 4 septembre 1791 au 10 août 1792 soit 11 mois et 6 jours, puis Reine consort de France et de Navarre du 10 mai 1774 au 4 septembre 1791 soit 17 ans, 3 mois et 25 jours 1774–1792, elle reçut pour surnom L’Autrichienne, Madame Déficit, puis plus tard, Madame Véto. Elle est inhumée à la nécropole de Saint-Denis, épouse de Louis XVI de France avec qui elle eut 4 enfants, Marie-Thérèse de France,
Louis-Joseph de France, Louis-Charles de France et Sophie-Béatrice de France
Fille de l'empereur François Ier du Saint-Empire, et de Marie-Thérèse d'Autriche, reine de Hongrie et de Bohême, elle était par son père, arrière-petite-fille de Philippe, duc d’Orléans, frère de Louis XIV, donc une lointaine descendante des rois de France Henri IV et Louis XIII.

En bref

Fille de Marie-Thérèse d'Autriche et de François de Lorraine, celle que les siens nommaient Antonia est destinée tout enfant à sceller la réconciliation de la monarchie française avec celle des Habsbourg. Elle n'a pas encore quinze ans lorsque, au printemps de 1770, elle épouse le dauphin Louis, petit-fils de Louis XV. Les fêtes données à cette occasion sont magnifiques, impayables selon le mot du contrôleur général Terray ; à Paris, le feu d'artifice est l'occasion d'une bousculade monstre qui fait cent trente-deux morts ; c'est le premier contact entre la future reine et sa capitale. La petite archiduchesse est aussitôt la coqueluche de la cour ; elle est délicieuse selon ses contemporains, toute menue, blonde, blanche et rose avec déjà cette grâce et ce port de tête qui faisait dire à son page que, comme on offrait une chaise aux autres femmes, on avait envie de lui avancer un trône. Mais c'est une tête légère qui se laisse vite entraîner dans les coteries et les intrigues et d'autant plus facilement que son nouvel époux ne semble guère s'intéresser à elle. Elle doit attendre huit ans, dans l'inquiétude d'être reconnue stérile, la naissance de sa fille, la petite Madame Royale. En attendant, elle s'étourdit : fêtes et bals, tables de jeu où elle perd des sommes énormes, escapades avec ses compagnons favoris qui font d'autant plus jaser que l'on connaît ses problèmes conjugaux. Mercy d'Argenteau, ambassadeur de Vienne, fait régulièrement des rapports à Marie-Thérèse qui à son tour écrit à sa fille pour lui prodiguer ses conseils : moins de folles dépenses, plus de considération pour le roi, pour les duchesses à tabouret, pour l'étiquette pesante mais inséparable du trône. En 1775, Marie-Thérèse écrit à Mercy : Ma fille court à grands pas vers sa ruine.
Marie-Antoinette est devenue reine l'année précédente ; Louis et elle n'ont pas trente-huit ans à eux deux et la balourdise, l'apathie du jeune roi font penser à beaucoup que c'est elle qui va gouverner. Elle se mêle en effet de politique : pour faire avoir des places à ceux de sa coterie, pour faire chasser ceux qui lui ont déplu. Marie-Thérèse ne pourra plus bientôt prodiguer ses conseils ; elle meurt en 1780. En 1784, Marie-Antoinette soutient les intérêts de son frère Joseph II dans sa querelle avec les Pays-Bas à propos d'Anvers ; Vergennes, appuyé par Louis XVI, refuse de prendre le parti de l'Autriche ; les manœuvres de la reine ayant abouti à un accord désavantageux pour la France, le peuple lui donne son surnom : l'Autrichienne. En 1785 éclate l'affaire du Collier, préface de la Révolution selon Goethe. Dans cette affaire, la reine est victime à la fois d'une audacieuse escroquerie montée par une aventurière qui se fait appeler La Motte-Valois, de la sottise d'un grand seigneur, le cardinal de Rohan, et des rancunes de tous ceux qu'elle a méprisés, égratignés de son esprit ; mais, surtout, elle est prise au piège de sa légèreté, de ses imprudences qui ont donné prise à toutes les calomnies. Pénétrée de son innocence, elle exige l'arrestation de Rohan et un procès public devant le Parlement qui condamne la fausse comtesse de La Motte, mais innocente le cardinal et éclabousse le trône d'un scandale aux dimensions européennes. Malgré les quatre enfants qu'elle a donnés à la France, la reine est maintenant détestée. La misère engendrée par les mauvaises récoltes successives, c'est elle ; la faillite du Trésor, révélée en 1787, c'est elle. Elle pleure et se réfugie dans son amour pour Axel de Fersen, le bel officier suédois qui lui a été présenté en 1774, amour partagé et révélé par la correspondance échangée entre les amants et qui ne cessera qu'à la mort de la reine. Dès le début de la Révolution, elle refuse tout compromis avec les députés de l'Assemblée, cet amas de fous. Ses lettres à Fersen, à Joseph II montrent que, jusqu'à la chute du trône, elle demeure murée dans un orgueil intransigeant, qu'elle ne comprend pas l'idée, si nouvelle d'ailleurs, de nation. Elle repousse successivement l'appui de La Fayette, de Mirabeau, de Barnave qui est tombé amoureux d'elle lors du retour de Varennes et avec lequel elle entretient quelque temps une correspondance secrète ; ce n'est qu'une feinte de sa part pour temporiser, attendre le secours de son frère. En 1792 encore, elle refuse le secours de Dumouriez. Elle pousse à la guerre, persuadée que c'est de là que viendra le salut, la délivrance. Depuis les terribles journées d'octobre 1789, elle est quasi captive de la nation avec sa famille ; les épreuves ont fait d'elle une mère admirable, une épouse exemplaire qui, à défaut d'amour, a de l'estime et de l'affection pour l'homme maladroit mais bon que le sort lui a donné. Elle fait face avec courage et dignité aux grandes journées révolutionnaires, c'est sur elle que se cristallisent les haines populaires ; elle n'est plus que l'infâme, la bête féroce dont il faut arracher le cœur. Le 13 août 1792, elle se retrouve enfermée avec les siens dans le vieux donjon du Temple. Tous ses amis lui sont arrachés, emprisonnés, exécutés, massacrés : les restes sanglants de la princesse de Lamballe sont présentés sous ses fenêtres. Après l'exécution de Louis XVI, le 21 janvier 1793, on lui arrache son fils âgé de huit ans qu'elle entend bientôt jurer avec ses geôliers dans la cour de la prison.
En octobre c'est la dernière étape : la Conciergerie, le procès. Mêlant dans son réquisitoire les arguments les plus fondés sur les dépenses de la reine et son action politique avec des récits fantaisistes sur les orgies de la cour, Fouquier-Tinville y joint, à l'instigation d'Hébert, d'infâmes accusations sur des pratiques sexuelles auxquelles elle aurait initié son fils. Elle répond à tout avec une grande dignité. Marie-Antoinette ne sait pas que sa mort est déjà décidée et garde jusqu'au bout l'espoir, un espoir entretenu par les nombreux dévouements qu'elle inspire jusqu'à la fin. Ses deux avocats Chauveau-Lagarde et Tronson du Coudray épuisent en vain leur éloquence et sont arrêtés en pleine audience. Condamnée à quatre heures du matin, elle est conduite à l'échafaud quelques heures plus tard. Âgée de trente-huit ans, elle en paraissait alors soixante : depuis le retour de Varennes, ses cheveux étaient devenus blancs.

Sa vie

Marie-Antoinette est la quinzième et avant-dernière enfant de l’empereur germanique François Ier de Lorraine et de l’archiduchesse d’Autriche, reine de Hongrie et de Bohême Marie-Thérèse dite la Grande, au milieu de leurs cinq fils, Joseph l’héritier du trône, Léopold, Charles, Ferdinand et Maximilien et de leurs huit filles, Marie-Anne, Marie-Christine, Marie-Élisabeth, Marie-Amélie, Marie-Jeanne, Jeanne-Gabrielle, Marie-Josèphe, Marie-Caroline.
Elle naît le 2 novembre 1755, au palais de la Hofburg, à Vienne. Ses parrain et marraine sont le roi Joseph Ier de Portugal et son épouse la reine Marie Anne Victoire d'Espagne. On apprend quelques jours plus tard qu'un tremblement de terre a ravagé Lisbonne la veille de la naissance de l'archiduchesse, jour de la Toussaint. D'aucuns y verront — surtout après coup — un mauvais présage.
L'archiduchesse est baptisée sous les prénoms de Maria Antonia Josepha Joanna . Elle est aussitôt confiée aux ayas, les gouvernantes de la famille royale comme Mme de Brandeis et partage son enfance entre le palais de la Hofburg à Vienne et le château de Schönbrunn. Son enfance est ponctuée de belles rencontres, comme celle avec le tout jeune enfant prodige Mozart dans le Salon des Glaces du palais de Schönbrunn le 13 octobre 1762, ce dernier l’ayant ingénument demandée en mariage à cette occasion.
Marie-Antoinette reçoit une éducation où le maintien, la danse, la musique et le paraître occupent l’essentiel de son temps et ne bénéficie d’aucune instruction politique. Cependant, à l'âge de dix ans, elle a encore du mal à lire ainsi qu’à écrire en allemand, parle peu et difficilement le français, et très peu l’italien – trois langues qui étaient alors parlées couramment dans la famille impériale, sans compter son apprentissage des rudiments de latin. Mme de Brandeis, rendue responsable par l'impératrice du retard de la jeune princesse, est congédiée et est remplacée par Mme de Lerchenfeld, plus sévère. Maria Antonia est à cette époque une enfant débordante de vie, espiègle, étourdie, volontiers moqueuse
À cette époque, la cour d’Autriche possède une étiquette beaucoup moins stricte que celle de Versailles : les danses y sont moins complexes, le luxe y est moindre et la foule moins nombreuse. La jeune Maria Antonia Josepha est très proche de sa plus jeune sœur aînée, Marie-Caroline, qui deviendra reine consort de Naples en épousant Ferdinand Ier des Deux-Siciles.

Promise au roi de France

Sa mère Marie-Thérèse, comme tous les souverains de l’époque, met le mariage de ses enfants au service de sa politique diplomatique, qui vise à réconcilier, après des décennies de guerres fratricides, les Habsbourg et les Bourbons, contexte du renversement des alliances et de la fin de la guerre de Sept Ans, et faire ainsi face aux ambitions de la Prusse et de la Grande-Bretagne.
Ainsi, parmi les sœurs aînées de Marie-Antoinette, seule Marie-Christine, l’enfant préféré de l’impératrice, peut épouser en 1766 - après la mort de leur père qui y était opposé - le prince Albert de Saxe, fils cadet du roi Auguste III de Pologne et frère de la dauphine Marie-Josèphe de Saxe, mère du futur Louis XVI de France. Le prince cadet Saxon est même créé duc de Teschen par Marie-Thérèse. Marie-Christine et Albert seront nommés avec lui régents des Pays-Bas en 1780.
En revanche, Marie-Amélie épouse contre son gré, en 1769, Ferdinand Ier, duc de Parme, et Marie-Caroline épouse en 1768 Ferdinand IV, le roi de Naples et des Deux-Siciles, après que deux sœurs successivement promises au jeune monarque soient mortes prématurément.
Désormais veuve depuis le décès de François Ier, extrêmement douloureux pour Marie-Antoinette, Marie-Thérèse prend en mains la vie de ses filles et le mariage entre le dauphin – futur Louis XVI – et Marie-Antoinette qui doit concrétiser la réconciliation des deux Maisons les plus prestigieuses d'Europe semble poindre. Louis XV ne voit pas d'inconvénient au mariage de la princesse avec son petit-fils à condition que celle-ci soit capable de parler convenablement français. Cela semble perdu d'avance. C'est pourquoi Mathieu-Jacques de Vermond est envoyé à la Cour pour s'occuper de la future dauphine. Celle-ci semble bien progresser. Elle est alors prise en charge par de grands professionnels français afin d'améliorer entre autres sa dentition, alors très mauvaise, et sa coiffure.
Le 7 février 1770 au soir, Marie-Antoinette est réglée, prête à être donnée en mariage. Cela ne tarde pas, le 17 avril 1770, Marie-Antoinette renonce officiellement à ses droits sur les couronnes dépendant de la Maison d’Autriche. Le 19 avril 1770, on célèbre son mariage par procuration, à cinq heures du soir, dans l'église des Augustins. Seul le mariage de Louis XIV avec l'infante d'Espagne un siècle auparavant avait eu un semblable retentissement. Par ailleurs, on n'avait pas vu une archiduchesse d'Autriche sur le trône de France depuis Élisabeth d'Autriche, épouse de Charles IX en 1570.
Deux jours plus tard, au petit matin, elle quitte Vienne pour ne jamais y revenir. Elle a quatorze ans. Sa mère lui laisse alors un grand nombre de recommandations. De douloureux pressentiments entourent alors son départ de Vienne. Weber dira, dans ses mémoires : On a peine à se défendre de la superstition des pressentiments quand on a vu les adieux de Marie-Antoinette à sa famille, à ses serviteurs et à son pays, en 1770. Hommes et femmes se livrèrent aux mêmes expressions de la douleur. Les avenues, comme les rues de Vienne en retentirent. On ne rentrait chez soi qu'après avoir perdu de vue le dernier courrier qui la suivait, et l'on y rentrait que pour gémir en famille d'une perte commune. L'impératrice sa mère semble aussi touchée par le phénomène. Une anecdote raconte que Joseph Gassner, ecclésiastique venu chercher l'asile à Vienne, se croyant inspiré par Dieu, à une question de Marie-Thérèse lui demandant comment allait sa fille, ne répondit pas, pâlit, et finit par articuler : Madame, il est des croix pour toutes les épaules.
En chemin pour la France, Marie-Antoinette croise le cortège de sa tante paternelle Anne Charlotte de Lorraine, qui, comme toute sa famille, est résolument opposée à l'alliance avec la France qui a dépossédé ses ancêtres des duchés sur lesquels ils avaient régné près de 700 ans. Marie-Thérèse demanda à Charlotte et Louise de Hesse-Darmstadt, amie de Marie Antoinette d'accompagner cette dernière en France.

L'arrivée en France

Après près de trois semaines de voyage, le 7 mai 1770, la jeune Marie-Antoinette arrive à Kehl où elle doit participer au rite de remise de l'épouse, tradition de l'Ancien Régimea 13. Au moment de quitter le Saint-Empire, tous les biens venant de son pays d’origine, même ses vêtements, lui sont retirés dans un bâtiment construit, en bois, à cet effet sur l'île aux Épis, au milieu du Rhin, entre les villes de Kehl et de Strasbourg, formant ainsi une sorte de rite de passage de sa vie de jeune fille à sa vie de femme.Le choix de cette île, entre l'Allemagne et la France représente également une sorte de zone neutre. Les deux entrées de ce bâtiment sont disposées de telle manière qu’elle y entre du côté autrichien et en ressort en France. C'est alors qu'elle fait la connaissance de sa première femme d'honneur, Mme de Noailles qui lui présente alors la duchesse de Villars, sa femme d'atour ainsi que les comtesses de Mailly, de Tavannes, la duchesse de Picquigny et la marquise de Duras, ses secondes femmes d'honneur.
Une fois le rituel achevé, elle sort du bâtiment par la porte côté français, sous une pluie battante. Arrivée à Strasbourg, le temps redevenu clément, elle est complimentée de toutes parts et à M. d'Autigny, maire de la ville, qui s'adresse à elle en allemand, elle répond : Non ! Ne parlez point allemand, s'il vous plaît. À dater d'aujourd'hui je n'entends plus d'autre langue que le français. Parvenue à l'Évêché, elle fait la connaissance du vieux cardinal de Rohan qui l'attend et reçoit trente-six jeunes femmes de la noblesse d'Alsace. Puis elle se rend le soir-même à la comédie où l'on donne alors Dupuis et Desronnais ainsi que la Servante maîtresse. Le lendemain, remerciant M. d'Autigny du bel accueil qui lui avait été réservé, elle quitte Strasbourg pour cinq jours de voyage, au bout duquel elle rencontrera enfin le dauphin à qui elle est promise.
À Saverne, sa première escale, elle voit pour la première fois une résidence princière française, le château des princes évêques de Strasbourg, alors récemment embelli. Le 9 mai 1770, elle s'arrête à Nancy. La ville, ancienne-capitale du Duché de Lorraine c'est là le lieu de naissance de son père et la capitale ancestrale de sa famille, n'est devenue française que quatre années auparavant. Elle se recueille en l'église des cordeliers, devant les tombeaux de ses ancêtres paternels, les ducs de Lorraine et de Bar. Le 10, elle passe à Bar-le-Duc, le 11 à Châlons-sur-Marne,aujourd'hui Châlons-en-Champagne où elle assiste à la représentation de La Partie de chasse de Henri IV, le 12 à Soissons où elle séjourne quarante-huit heures. Weber écrit aussi, à propos de ce voyage : Sur la route, tous les habitants des campagnes abandonnent leurs travaux pour venir la saluer. Les chemins sont jonchés de fleurs ; les jeunes filles, dans leurs plus belles parures, présentent leurs bouquets à la dauphine, qui sourit à la naïveté des unes, daigne répondre aux compliments des autres, et les accueille toutes avec bonté. À vingt lieues de Strasbourg, les habitants des villages voisins se sont rassemblés. On entendait de toutes parts retentir les cris de : Vive la dauphine ! Vive le dauphin ! Le chemin était obstrué par la foule. Les stores de sa voiture étaient levés et tous les spectateurs pouvaient contempler à loisir sa beauté, son sourire enchanteur, sa douce physionomie. De jeunes paysans se disaient l'un à l'autre : Qu'elle est jolie, notre dauphine!. Le 14 mai enfin, à deux pas de Compiègne, la jeune dauphine rencontre le premier ministre, le duc de Choiseul, venu au devant d'elle.
La jeune princesse va ensuite attendre la cérémonie de son mariage près de Paris au château de la Muette, dont le dauphin avait pris possession en 1764.
Elle fut surnommée l’Autrichienne dès son arrivée à Versailles, puis Madame Déficit et, plus tard, Madame Veto.

Mariage

Le 16 mai 1770, Marie-Antoinette épouse le dauphin à Versailles.
Le jour même des noces, un scandale d’étiquette a lieu : tout comme l'avaient fait leurs ancêtres en 1698 lors du mariage d'Élisabeth-Charlotte d'Orléans, nièce de Louis XIV avec le duc Léopold Ier de Lorraine, grand-père de Marie-Antoinette, les princesses de Lorraine, arguant de leur, lointaine parenté avec la nouvelle dauphine, ont obtenu de danser avant les duchesses, au grand dam du reste de la noblesse qui, suivant l'exemple des filles de Louis XV, murmure déjà contre l’Autrichienne .
Le soir du 30 mai 1770, où l'on fête place Louis XV, à Paris, le mariage princier, est tiré un magnifique feu d'artifice dont une fusée tombe sur les pièces d'artifice destinées au bouquet final, créant un incendie, puis une véritable panique, conduisant à la mort de plusieurs centaines de victimes,131 selon les chiffres officiels, mais en réalité vraisemblablement autour de 400. Bouleversés, le dauphin et la dauphine - qui n'ont que 15 ans - financeront sur leur cassette personnelle une importante aide aux victimes et à leurs familles.
La jeune fille, au physique agréable, est assez petite et ne possède pas encore la gorge si appréciée en France. Elle est blonde, d'un blond assez soutenu tirant sur le roux, qui, sous la poudre, prend des reflets rosés. Ses yeux bleu pâle sont un peu trop saillants. Son visage, au vaste front bombé, considéré comme trop haut, offre un ovale très allongé. Le nez, qui promet d'être légèrement aquilin, offre peu de finesse. La jeune dauphine a néanmoins beaucoup de grâce et une légèreté presque dansante dans sa façon de se mouvoir. Archiduchesse d’Autriche, arrière-petite nièce de Louis XIV, par sa grand-mère paternelle Élisabeth-Charlotte d'Orléans duchesse de Lorraine et de Bar, objet vivant du renversement des alliances du roi Louis XV, elle attire dès son arrivée l’inimitié d’une partie de la cour. De plus, la jeune dauphine a du mal à s’habituer à sa nouvelle vie, son esprit se plie mal à la complexité et à la rouerie de la vieille cour, au libertinage du roi Louis XV et de sa maîtresse la comtesse du Barry. Son mari l’aime mais l’évite, partant très tôt chasser ; elle peine à s’habituer au cérémonial français, au manque d’intimité et subit péniblement l’étiquette, rigide mode d’emploi de la cour.
Elle est manipulée par Mesdames Tantes, les filles du roi Louis XV, qui lui enseignent l’aversion pour la comtesse du Barry, ce qui agace Louis XV. Par ailleurs, Marie-Antoinette s’en fera bientôt une ennemie : pendant les premiers temps, elle refuse de lui parler mais, forcée par Louis XV, et poussée par Marie-Thérèse sa mère, et Mercy-Argenteau, elle finit par adresser la parole à la comtesse avec ces quelques mots il y a bien du monde à Versailles aujourd'hui. Marie-Antoinette ressortira humiliée de cet incident, surtout que Mesdames tantes verront en son acte une haute trahison. En outre, Vienne tente de la manipuler par le biais de la volumineuse correspondance qu’entretient sa mère avec le comte de Mercy-Argenteau, ambassadeur d’Autriche à Paris. Ce dernier est le seul sur lequel elle puisse compter, car le duc de Choiseul, celui qui avait permis le rapprochement de la France avec l’Autriche, est tombé en disgrâce moins d’un an après le mariage, victime d’une cabale montée par Mme du Barry. Cette fameuse correspondance secrète de Mercy-Argenteau est une large source d’information sur les détails de la vie de Marie-Antoinette depuis son mariage en 1770 jusqu’au décès de Marie-Thérèse Ire en 1780. Selon l’auteur du livre regroupant cette correspondance : Ces documents originaux ne se contentent pas de nous introduire dans son intimité, ils nous révèlent aussi comment Marie-Antoinette, dépourvue d’expérience et dénuée de culture politique, fut manipulée par sa famille autrichienne à laquelle elle demeura toujours attachée.
Elle se fait une amie en la personne de Rosalie de Beauchamp, présentée à la cour par Honoré III, prince de Monaco et le comte d'Angiviller. Mademoiselle de Beauchamp devint la lectrice de la future reine.
Une tradition fait de Marie-Antoinette d'Autriche celle qui aurait officiellement introduit et popularisé en France le croissant à partir de 1770, d'où le nom de viennoiserie.

Reine de France

Le roi Louis XV meurt le 10 mai 1774 et Marie-Antoinette devient reine de France et de Navarre à 18 ans. Toujours sans héritier à offrir à la France et toujours considérée comme une étrangère même par la famille royale qu'elle n'aime pas, en fait le mariage entre elle et Louis XVI met sept ans à être consommé, la reine devient, dès l’été 1777, la cible de premières chansons hostiles qui circulent de Paris jusqu’à Versailles.
Une véritable coterie se monte contre elle dès son accession au trône, des pamphlets circulent, d'abord de courts textes pornographiques puis des libelles orduriers. Ses déboires conjugaux étant publics, on l’accuse d’avoir des amants le comte d’Artois son beau-frère, le comte suédois Hans Axel de Fersen ou même des maîtresses, la duchesse de Polignac, la princesse de Lamballe, de dilapider l’argent public en frivolités, robes de Rose Bertin, parfums de Jean-Louis Fargeon ou pour ses favoris, de faire le jeu de l’Autriche, désormais dirigée par son frère Joseph II. Elle y est clouée au pilori comme une nymphomane perverse et insatiable et bien vite la certitude de son insatiable érotisme se répand. Elle est décrite comme une prostituée babylonienne, une infâme tribade ayant l'habitude, à Trianon, d'épuiser quotidiennement plusieurs hommes et plusieurs femmes pour satisfaire sa diabolique lubricité. De plus, le couple royal n'arrive pas à procréer, ce qui alimente les rumeurs sur l'impuissance de Louis XVI ou la stérilité de Marie-Antoinette. Le premier se révèle en fait inexpérimenté et intimidé par sa femme avec qui il ne s'entend pas. Cette dernière, peu attirée par son époux, se montre réticente à accomplir le devoir conjugal. Sa mère Marie-Thérèse, craignant pour la survie de l'Alliance franco-autrichienne et que sa fille puisse être répudiée, envoie son fils aîné Joseph le 19 avril 1777 à la Cour de France afin d’analyser au mieux la situation du couple. Un an plus tard, le couple donne naissance à leur première fille, Marie-Thérèse-Charlotte mais cette naissance tant attendue apparaît suspecte et fait naître la rumeur de bâtardise de l'enfant, la paternité de la princesse étant attribuée au Comte d'Artois ou au duc de Coigny.

Son portrait

Sa beauté n'est pas régulière. …. D'aucuns lui reprochent aussi la mâchoire trop forte des Habsbourg et une poitrine trop abondante. …. Elle est grande, admirablement faite avec des bras superbes Mme Vigée-Lebrun. …. Sa peau, dit encore sa portraitiste, était si transparente qu'elle ne prenait point d'ombre. …. C'était la femme de France qui marchait le mieux Vigée-Lebrun …. On n'a jamais fait la révérence avec tant de grâce s'émerveille Tilly. Elle salue dix personnes en se ployant une seule fois. De la tête et du regard elle donne à chacun ce qui lui revient. …. L'intelligence n'est pas moins vive. La correspondance le montre.

Son caractère

Marie-Antoinette ne peut souffrir les personnages ennuyeux. On dit d'elle qu'elle a un bon caractère mais qu'elle est en même temps partiale. Le trait déplaisant de son caractère est la partialité. …. Beaucoup accusent Marie-Antoinette de légèreté. À commencer par sa propre mère. …. Elle aime seulement à se divertir, ….

Ses goûts

Marie-Antoinette aime le théâtre, la comédie, le jeu, pharaon, tric-trac, billard, .... Elle aime la danse On dit qu'elle ne danse pas en mesure, écrit Horace Walpole, mais alors c'est la mesure qui a tort et la musique. Elle chasse également. Le duc de Croÿ rapporte qu'elle monte supérieurement. Elle aime les toilettes, les voyages dans les différents châteaux de la Cour autour de Paris, l'aménagement intérieur et la décoration. Elle lit même si la lecture n'est pas son passe-temps préféré.
On lui passe difficilement ses bals et ses soirées dansantes chez ses amies ou ses beaux-frères. On ne lui pardonne pas les bals masqués de l'Opéra, inconvenants, juge-t-on, pour une reine de France. Malheureusement elle en raffole, et s'y fait conduire plusieurs fois pendant le carnaval. …. On lui reproche aussi sa passion du jeu. Tous les soirs, elle joue au Pharaon jusqu'à deux ou trois heures du matin. …. L'opinion publique lui fait grief de ses goûts dispendieux en matière de toilettes et de réceptions. Elle aime les toilettes, c'est vrai, mais ses fournisseurs en profitent abusivement. …. Pour les réceptions et les voyages, Marie-Antoinette manifeste parfois des exigences coûteuses. …. La reine agit de même pour les aménagements et décorations de ses appartements. Tout doit être fait tout de suite, et sans avoir égard au coût de l'opération. …. En décoration son goût n'est pas toujours le meilleur, mais il est parfait en musique. Musicienne elle-même - elle chante et joue de la harpe et de la flûte -, elle exerce dans cet art un intelligent mécénat. Elle protège Gluck, son ancien professeur de musique, et surtout elle réalise fort bien le caractère novateur de son art.

Sa piété

Souvent même, elle paraît plus proche de la philosophie nouvelle que de la religion. Sa piété est jugée tiède.

Son rôle politique

Elle tente d’influencer la politique du roi, de faire et défaire les ministres, toujours sur les conseils intéressés de ses amis. Mais, contrairement à la rumeur, son rôle politique s’avère extrêmement limité. Le baron Pichler, secrétaire de Marie-Thérèse Ire, résume poliment l’opinion générale en écrivant : Elle ne veut être ni gouvernée ni dirigée, ni même guidée par qui que ce soit. C’est le point sur lequel toutes ses réflexions paraissent jusqu’à présent s’être concentrées. Hors de là, elle ne réfléchit encore guère, et l’usage qu’elle a fait jusqu’ici de son indépendance le prouve assez, puisqu’il n’a porté que sur des objets d’amusement et de frivolité.

Sa vie à la Cour de France

S’entourant d’une petite cour d’amis vite qualifiés de favoris, la princesse de Lamballe, le duc de Lauzun, le baron de Besenval, le duc de Coigny puis la comtesse de Polignac plus enjouée et spirituelle que la princesse de Lamballe qu'elle juge trop pieuse et timorée, elle suscite les jalousies des autres courtisans surtout après avoir évincé dans sa cour les vieux aristocrates11. Ses toilettes et les fêtes coûteuses qu’elle organise profitent au rayonnement de la France, notamment pour la mode et le commerce du textile, mais sont critiquées, bien qu’elles soient une goutte d’eau dans les dépenses générales de la cour, des administrations, ou comparées au niveau de vie de certains princes de sang ou seigneurs menant grand train. Au total, les dépenses de la cour ne représentent que 7 % du budget du royaume, soit guère plus que les règnes précédents.
Elle tient grand couvert et reçoit trois fois par semaine à Versailles.

Pour retrouver à Versailles ce qu’elle a connu à Vienne – une vie plus détendue en famille avec ses amis –, elle va souvent avec quelques privilégiés au Petit Trianon construit par Louis XV sous l'impulsion de sa maîtresse, Madame de Pompadour, qui décèdera avant que celui-ci ne soit terminé, puis que Louis XVI offrit à Marie-Antoinette. Elle fait construire un village modèle, le Hameau de la Reine, où elle installe des fermiers. Dans son petit théâtre, elle joue notamment Le Barbier de Séville de Beaumarchais et tient souvent des rôles de servante devant un Louis XVI amusé. Par son désir de plaisirs simples et d’amitiés exclusives, Marie-Antoinette va vite se faire de plus en plus d’ennemis, même à la cour de Versailles.
Les escapades de Marie-Antoinette sont aussi fréquentes. Si Marly est délaissé - le cérémonial paraissant encore plus gênant qu'à Versailles - le petit Trianon a toute la faveur de la reine. … Enthousiaste, la baronne d'Oberkirch ne s'étonne pas que la reine y reste "la plus grande partie de la belle saison". Les usages ne sont pas ici ceux de la Cour, ils imitent plutôt la simplicité de vie de la gentilhommerie. La reine "entrait dans son salon sans que le piano-forte ou les métiers de tapisserie fussent quittés par les dames, et les hommes ne suspendaient ni leur partie de billard ni celle de trictrac". Trianon offre peu de logements. Aussi les invités dînent-ils avec la reine, passent l'après-midi, soupent puis reviennent coucher à Versailles. Le roi et les princes sauf Madame Élisabeth viennent en galopins. Dames d'honneur et du palais n'y sont pas davantage établies, mais, par grâce royale, peuvent y venir souper les mercredis et samedis, nommés ainsi "jours du palais". Vivre en particulier loin de la pompe monarchique, échapper à la tyrannie de l'étiquette, abandonner les fastueux mais encombrants habits de Cour pour "une robe de percale blanche, un fichu de gaze, un chapeau de paille", fait le bonheur de Marie-Antoinette. Au hameau - auquel on a donné "à grands frais l'aspect d'un lieu bien pauvre" - la reine joue à la fermière, regarde pêcher dans le lac ou assiste à la traite des vaches.
Après la mort de la Marquise de Pompadour 1764, l'arrivée en France de l'archiduchesse Marie-Antoinette en 1770 ranime la vie musicale à Versailles. La dauphine cultive le chant, touche le clavecin et la harpe. …. Plus que son talent de harpiste, la protection qu'elle accorde aux musiciens "constitue son vrai mérite musical". Négligeant peintres et écrivains, la reine met son influence au service des musiciens, attire à la Cour Gluck 1773, Piccini - le maître le plus célèbre d'Italie 1776 -, Sacchini 1781, favorise la carrière de Grétry. Très attachée à l'auteur de Richard Cœur de Lion, elle le nomme directeur de sa musique particulière 1787, lui obtient dons et pensions, accepte d'être la marraine d'une de ses filles, favorise la création de ses opéras-comiques à Versailles, Fontainebleau ou Trianon. Dès son arrivée à la Cour, le chevalier Gluck, son ancien professeur à Vienne, est comblé d'honneurs. Six mille livres de pension et autant pour chaque opéra qu'il fera jouer doivent le retenir à Versailles.
Marie-Antoinette suit son exemple de Madame de Pompadour. Dauphine, elle courait avec son mari les salles parisiennes. Reine, elle ne change pas ses habitudes. "Sa Majesté, écrit Mercy-Argenteau en 1777, est venue aux spectacles de Paris deux ou trois fois chaque semaine." Avec ses belles-sœurs elle anime agréablement sa société intime : elle apprend à jouer et possède son théâtre à Trianon. Au printemps 1780, elle devient actrice, avec une prédilection pour les comédies à ariettes.
Vrai et gai. La cour de France lui doit pour une bonne part le charme riant de ses derniers feux. Se plaisant à la vie de famille et aux simples réunions amicales, elle fait aménager pour sa vie intime à Versailles, Fontainebleau, Compiègne et Saint-Cloud, des petits appartements tapissés de toiles peintes à motifs de fleurs et d'oiseaux, ornés de lambris blancs et de glaces. Ennemie du cérémonial et de l'étiquette, elle invente un nouveau style de vie et de divertissement. À Marly, par exemple, en 1788, elle établit une espèce de café, où les seigneurs et les dames vont prendre leur petit déjeuner le matin. On se met à une petite table, et chacun se fait servir ce qu'il veut.

Descendance

Huit ans et demi après son mariage, Marie-Antoinette accouche de son premier enfant, le seul qui parviendra à l'âge adulte. Trois autres suivront.
Marie-Thérèse-Charlotte 1778-1851, dite Madame Royale ;
Louis Joseph Xavier François 1781 -1789, Dauphin ;
Louis-Charles 1785-1795, duc de Normandie 1785 puis Dauphin 1789 puis Prince Royal 1790-1792 puis roi sous le nom de Louis XVII 1793-1795 ;
Sophie-Béatrice 1786-1787, morte à 11 mois.
Dans une entreprise de calomnie sciemment orchestrée, les libelles ne manquent cependant pas d'affirmer que ses enfants, en particulier ses fils, ne sont pas de Louis XVI.
Après le scandale de l'affaire du collier, Marie-Antoinette se tourne davantage vers sa famille et s'emploie à montrer d'elle l'image d'une mère de famille comme les autres. Enceinte, elle se fait peindre par Madame Vigée-Lebrun entourée de ses enfants, mais perd sa fille Sophie-Béatrice au berceau en 1787 âgée de 11 mois.
Marie-Antoinette vivra très douloureusement cette perte. À l'origine, se trouvait peinte dans le berceau, sa fille Sophie Béatrice. La reine a souhaité laisser le berceau vide comme un symbole de deuil et de douleur. Constante source de chagrin pour la reine qui ne pouvait retenir ses larmes à la vue de l'œuvre, le tableau sera expédié à Vienne, Louis XVI l'offrant à son beau-frère Joseph II du Saint-Empire.
Elle perdra ensuite un deuxième enfant, Louis Joseph Xavier, âgé de presque 8 ans, en juin 1789, en pleine session des États-Généraux.

La Maison de la Reine Maison ecclésiastique Grand Aumônier de la Reine

1774 - Mgr François de Fontanges, archevêque de Toulouse
1774 - 1780 - Le cardinal André Hercule de Fleury, évêque de Chartres
1780 - 1789 - Mgr Louis Hector Honoré Maxime de Sabran, évêque de Laon
Premier Aumônier de la Reine
1774 - 1780 - Mgr de Sabran
1780 - 1789 - Mgr Camille de Polignac, évêque de Meaux
Aumônier ordinaire
Roch-Étienne de Vichy, vicaire général d'Évreux
Aumôniers de quartier
Chapelain ordinaire
Chapelains de quartier
Clerc ordinaire
Clerc de quartier
Sommiers
Confesseurs de la Reine
1770 - 1789 - l'abbé Mathieu-Jacques de Vermond, professeur de français, lecteur et confident, secrétaire de cabinet.
1792, l'abbé Poupart
1793, l'abbé Magnin et l'abbé Cholet, prêtre vendéen, qui lui donna les sacrements la veille de sa comparution devant le Tribunal révolutionnaire.

Affaire du collier de la reine.

En juillet 1785, éclate l’affaire du Collier : les joailliers Boehmer et Bassange réclament à la reine 1,6 million de livres pour l’achat d’un collier de diamants dont le cardinal de Rohan a mené les tractations, au nom de la reine. La reine ignore tout de cette histoire et, quand le scandale éclate, le roi exige que le nom de sa femme soit lavé de l’affront. Le cardinal est arrêté en pleine journée dans la Galerie des Glaces, sous les yeux des nombreux courtisans. Le roi confie l’affaire au Parlement, l’affaire est jugée par Étienne François d'Aligre, qui conclut à la culpabilité du couple d’aventuriers à l’origine de l’affaire, les prétendus comte et comtesse de la Motte et disculpe le cardinal de Rohan et le comte de Cagliostro, abusés mais innocents.
Le cardinal de Rohan, aussi innocent que la Reine dans cette affaire, s’est laissé manipuler par Madame de La Motte. Le Cardinal, frivole et volubile, est ignoré par la Reine depuis qu'il a mécontenté sa mère, Marie-Thérèse, alors qu'il était ambassadeur de France à la Cour d'Autriche, des années plus tôt. Lorsque Madame de la Motte, qui se dit amie et cousine de Marie-Antoinette, lui confie les tractations avec le bijoutier, le Cardinal demande des preuves et Madame de La Motte va jusqu’à lui présenter une fausse Marie-Antoinette en réalité une prostituée Nicole Leguey qui ressemblait à s’y méprendre à la reine un soir dans le parc de Versailles et inventer une fausse correspondance ; le naïf mais ambitieux Cardinal accepte donc sa mission avec zèle, clamant à qui voulait l'entendre qu'il était enfin devenu intime de Sa Majesté.
La reine, bien qu’innocente, sort de l’affaire du collier déconsidérée auprès du peuple. Non seulement l'affront ne fut pas lavé, mais il généra une réelle campagne de désinformation étendue à tout le royaume. C'est à la même époque qu'est diffusée une littérature diffamante à propos des amours de la reine et du roi. Parmi ces représentations, l'une fut très populaire : Les Amours de Charlot et Toinette, caricatures du couple royal 1789, un succès de librairie.
Marie-Antoinette se rend enfin compte de son impopularité et tente de réduire ses dépenses, notamment en réformant sa maison, ce qui déclenche plutôt de nouveaux éclats quand ses favoris se voient privés de leurs charges. Rien n’y fait, les critiques continuent, la reine gagne le surnom de « Madame Déficit et on l’accuse de tous les maux, notamment d’être à l’origine de la politique anti-parlementaire de Louis XVI.

La Révolution française 1789

Le 5 mai 1789 s’ouvrent les États généraux. Lors de la messe d’ouverture, Mgr de La Fare, qui est à la chaire, attaque Marie-Antoinette à mots à peine couverts, dénonçant le luxe effréné de la cour et ceux qui, blasés par ce luxe, cherchent le plaisir dans une imitation puérile de la nature, rapporté par Adrien Duquesnoy, Journal sur l’Assemblée constituante, allusion évidente au Petit Trianon.
Le dauphin qui mourut à 7 ans pendant les États Généraux
Le 4 juin, le petit dauphin meurt. Pour éviter la dépense, on sacrifie le cérémonial de Saint-Denis. L’actualité politique ne permet pas à la famille royale de faire son deuil convenablement. Bouleversée par cet événement et désorientée par le tour que prennent les États généraux, Marie-Antoinette se laisse convaincre par l’idée d’une contre-révolution. En juillet, Necker démissionne. Le peuple interprète cette démission comme un renvoi de la part du roi. La reine brûle ses papiers et rassemble ses diamants, elle veut convaincre le roi de quitter Versailles pour une place-forte sûre, loin de Paris. Il faut dire que, depuis le 14 juillet, un livre de proscription circule dans Paris. Les favoris de la reine y sont en bonne place et la tête de la reine elle-même est mise à prix. On l’accuse de vouloir faire sauter l’Assemblée avec une mine et de vouloir faire donner la troupe sur Paris, ce qui est faux. Il est néanmoins vrai que la reine prônera l’autorité et restera toujours ancrée dans la conviction de la légitimité du pouvoir royal.
Le 1er octobre, un nouveau scandale éclate : lors d’un banquet donné par les gardes du corps de la Maison militaire, au régiment de Flandre qui vient d’arriver à Paris, la reine est acclamée, des cocardes blanches sont arborées, et selon la presse révolutionnaire des cocardes tricolores auraient été foulées. Paris est outré par ces manifestations contre-révolutionnaires, et par la tenue d’un banquet alors que le pain manque à Paris. Il en résulte les journées révolutionnaires d'octobre, dont l'historiographie tel le récit romancé de Jules Michelet a retenu la marche des femmes sur Versailles, disant aller chercher le boulanger, le roi, la boulangère, la reine et le petit mitron le dauphin.

Journées des 5 et 6 octobre 1789

Bien des gens attribuent faussement à Marie-Antoinette une boutade cynique : S’ils n’ont pas de pain, qu'ils mangent de la brioche !. On lui a attribué cette phrase en 1789 alors qu’elle figure dans le Livre vi des Confessions de Jean-Jacques Rousseau publiées en 1782. Aucune personne n'attribua la boutade à Marie-Antoinette à l'époque, les partisans de la Révolution compris.

La monarchie constitutionnelle

Louis XVI et Marie-Antoinette auraient pu se résoudre à demander de l’aide aux souverains étrangers, le roi d’Espagne Charles IV et Joseph II, frère de la reine. Mais le roi d’Espagne répond évasivement et, le 20 février 1790, Joseph II meurt. Des doutes et des controverses entre historiens subsistent sur ce possible appel à l’étranger. La Fayette suggère froidement à la reine le divorce. D’autres parlent à mots à peine couverts d’un procès en adultère, et de prendre la reine en flagrant délit avec le comte de Fersen.
Il est à noter que durant cette période, la famille royale est assignée à résidence et ne peut quitter son palais : il lui a notamment été interdit de quitter les Tuileries pour aller fêter Pâques à Saint- Cloud.
Breteuil propose alors, fin 1790, un plan d’évasion. L’idée est de quitter les Tuileries et de gagner la place-forte de Montmédy, proche de la frontière. La reine est de plus en plus seule, surtout depuis qu’en octobre 1790 Mercy-Argenteau a quitté la France pour sa nouvelle ambassade aux Pays-Bas et que Léopold II, le nouvel empereur, un autre de ses frères, élude ses demandes d’aide, car, monarque philosophe, il pousse au contraire sa sœur à jouer le jeu de la nouvelle Constitution. Le 7 mars, une lettre de Mercy-Argenteau à la reine est interceptée et portée devant la Commune. C’est le scandale, une preuve, pense-t-on, du comité autrichien, des tractations de la reine pour vendre la patrie à l’Autriche.
Le 20 juin 1791 débute la tentative d’évasion, stoppée le lendemain par l’arrestation à Varennes-en-Argonne.

Fuite de Louis XVI et arretation Après Varennes

Interrogé à Paris par une délégation de l’Assemblée constituante, Louis XVI répond évasivement. Ces réponses, rendues publiques, suscitent le scandale, et certains révolutionnaires réclament la déchéance du roi. Marie-Antoinette, elle, correspond secrètement avec Barnave, Duport et Lameth qui veulent convaincre le roi d’accepter son rôle de monarque constitutionnel. Mais elle joue là un double jeu car elle espère seulement les endormir et ... leur donner confiance ... pour les mieux déjouer après, lettre de la Reine à Mercy. Elle écrit même à Fersen ces mots : Quel bonheur si je puis un jour redevenir assez puissante pour prouver à tous ces gueux que je n’étais pas leur dupe. Le 13 septembre, Louis XVI accepte la Constitution. Le 30, l’Assemblée constituante se dissout et est remplacée par l’Assemblée législative, cependant que des bruits de guerre avec les monarchies alentour, au premier rang desquelles l’Autriche, se font plus pressants. Le peuple est alors monté contre Marie-Antoinette, toujours appelée l’Autrichienne. Les pamphlets et journaux révolutionnaires la traitent de monstre femelle ou encore de Madame Veto, et on l’accuse de vouloir faire baigner la capitale dans le sang. Le 20 avril 1792, la France déclare la guerre à l'Autriche et elle subit dans un premier temps de sérieux revers. Le 3 août 1792, le manifeste de Brunswick, largement inspiré par Fersen, achève d’enflammer une partie de la population.
Le 10 août, c’est l’insurrection. Les Tuileries sont prises d’assaut, les gardes massacrés, le roi et sa famille doivent se réfugier à l’Assemblée, qui vote sa suspension provisoire et leur internement au couvent des Feuillants. Le lendemain, la famille royale est finalement transférée à la prison du Temple. Pendant les massacres de septembre, la princesse de Lamballe, proche amie de la reine et victime symbolique, est sauvagement assassinée, démembrée, mutilée, déchiquetée et sa tête est brandie au bout d’une pique devant les fenêtres de Marie-Antoinette pendant que divers morceaux de son corps sont brandis en trophée dans Paris. Les auteurs du meurtre veulent "monter dans la tour et obliger la reine à embrasser la tête de sa grue". Ils veulent lui montrer la tête et le corps nu et profané de la princesse sur lequel, ils en sont convaincus, la reine se serait si longtemps livrée à ses penchants saphiques. Peu après, la Convention déclare la famille royale otage. Début décembre, a lieu la découverte officielle de l’armoire de fer dans laquelle Louis XVI cachait ses papiers secrets et dont l’existence est aujourd’hui sujette à débats. Le procès est désormais inévitable. Le 11 décembre, Louis XVI est séparé de sa famille pour être emmené dans un autre logement de la prison du Temple.
Le 26 décembre, la Convention vote la mort avec une majorité étroite, en partie à cause du duc d'Orléans, cousin du roi, connu alors sous le nom de Philippe Égalité. Louis XVI est exécuté le 21 janvier 1793. Le 27 mars, Robespierre évoque le sort de la reine pour la première fois devant la Convention. Le 13 juillet, le dauphin est enlevé à sa mère et confié au savetier Simon. Le 2 août, c’est Marie-Antoinette qui est séparée des princesses, sa fille Madame Royale et sa belle-sœur madame Élisabeth et est conduite à la Conciergerie. Durant son séjour dans sa prison, Marie-Antoinette aurait développé un cancer de l'utérus, un cancer cervical, un fibrome ou aurait été affectée d'une ménopause précoce : Robespierre inquiet la fait suivre par son propre médecin Joseph Souberbielle qui rapporte à L'Incorruptible des métrorragies récurrentes, aussi Robespierre fait accélérer la procédure judiciaire. Lors du transfert, alors qu’elle s’est violemment cogné la tête, elle répond à ses geôliers qui s’en inquiètent son fameux Rien à présent ne peut plus me faire de mal. Son interrogatoire commence le lendemain.

Le Procès de Marie-Antoinette de Habsbourg-Lorraine.

Le 3 octobre 1793, Marie-Antoinette comparaît devant le Tribunal révolutionnaire, mené par l’accusateur public Fouquier-Tinville. Si le procès de Louis XVI avait conservé quelques formes de procès équitable, ce n’est pas le cas de celui de la reine. Le dossier est monté très rapidement, il est incomplet, Fouquier-Tinville n’ayant pas réussi à retrouver toutes les pièces de celui de Louis XVI. Pour charger l’accusation, il parle de faire témoigner le dauphin contre sa mère qui est alors accusée d’inceste par Jacques-René Hébert. Il déclare que la reine et Mme Élisabeth ont eu des attouchements sur le jeune Louis XVII. Marie-Antoinette ne répond rien et un juré en fait la remarque. Marie-Antoinette se lève et répond. Si je n’ai pas répondu c’est que la nature elle-même refuse de répondre à une telle accusation faite à une mère. J’en appelle à toutes celles qui peuvent se trouver ici !. Pour la dernière fois, la foule, et surtout les femmes applaudit la reine. Une fois la séance terminée, celle-ci demande à son avocat. N’ai je pas mis trop de dignité dans ma réponse ? Selon Gaspard Louis Lafont d'Aussonne dans ses mémoires publiés en 1824, des personnes dans la foule dirent le matin du jugement Marie-Antoinette s'en retirera : elle a répondu comme un ange, on ne fera que la déporter.
On l’accuse également d’entente avec les puissances étrangères. Comme la reine nie, Herman, président du Tribunal, l’accuse d’être l’instigatrice principale de la trahison de Louis Capet : c’est donc bien un procès pour haute trahison. Le préambule de l’acte d’accusation déclare également : Examen fait de toutes les pièces transmises par l’accusateur public, il en résulte qu’à l’instar des Messaline, Frédégonde et Médicis, que l’on qualifiait autrefois de reines de France et dont les noms à jamais odieux ne s’effaceront pas des fastes de l’histoire, Marie-Antoinette, veuve de Louis Capet, a été, depuis son séjour en France, le fléau et la sangsue des Français. Il ajoute la cause des troubles qui agitent depuis quatre ans la nation et ont fait tant de malheureuses victimes.
Les dépositions des témoins à charge s’avèrent bien peu convaincantes. Marie-Antoinette répond qu’elle n’était que la femme de Louis XVI, et qu’il fallait bien qu’elle se conformât à ses volontés. Fouquier-Tinville réclame la mort et fait de l’accusée l’ennemie déclarée de la nation française. Les deux avocats de Marie-Antoinette, Tronçon-Ducoudray et Chauveau-Lagarde, jeunes, inexpérimentés et n’ayant pas eu connaissance du dossier, ne peuvent que lire à haute voix les quelques notes qu’ils ont eu le temps de prendre.

Quatre questions sont posées au jury :

Marie-Antoinette devant le Tribunal révolutionnaire.
1. Est-il constant qu’il ait existé des manœuvres et des intelligences avec les puissances étrangères et autres ennemis extérieurs de la République, lesdites manœuvres et des intelligences tendant à leur fournir des secours en argent, à leur donner l’entrée du territoire français et à leur faciliter le progrès de leurs armes ?
2. Marie-Antoinette d’Autriche … est-elle convaincue d’avoir coopéré à ces manœuvres et d’avoir entretenu ces intelligences ?
3. Est-il constant qu’il ait existé un complot et une conspiration tendant à allumer la guerre civile à l’intérieur de la République ?
4. Marie-Antoinette est-elle convaincue d’avoir participé à ce complot et à cette conspiration ?
Aux quatre questions, le jury répond oui. Lorsque le jury rend son verdict, il n’existe aucune preuve de l’accusation de haute trahison que l’on impute à la reine. Le dossier est vide de toute pièce.
Techniquement, au vu des pièces du procès, la condamnation n’est pas basée sur des faits avérés. On apprit plus tard que la reine entretenait une correspondance avec le comte Hans Axel de Fersen où il apparaît que l'Autriche et les monarchies d'Europe se préparaient à la guerre contre la France, ainsi lit-on dans une lettre du 19 avril 1792 adressée au comte que la reine écrivait : ... "Les ministres et les jacobins font déclarer demain au roi la guerre à la maison d'Autriche, sous prétexte que par ses traités de l'année dernière elle a manqué à celui d'alliance de cinquante-six, et qu'elle n'a pas répondu catégoriquement à la dernière dépêche. Les ministres espèrent que cette démarche fera peur et qu'on négociera dans trois semaines. Dieu veuille que cela ne soit point et qu'enfin on se venge de tous les outrages qu'on reçoit dans ce pays-ci! ...". La reine, captive, n'était pour autant personnellement pas en mesure d'organiser ou d'ordonner directement quelque directive militaire que ce soit. Sa correspondance avec le comte de Fersen indique néanmoins qu'elle y incite par divers courriers.
En réalité, il fallait condamner la veuve Capet. Robespierre a donc intégré au jury le médecin qui soignait la reine à la Conciergerie, lequel a indiqué aux autres jurés que de toute façon Marie-Antoinette était médicalement condamnée à brève échéance car elle avait de forts épanchements sanguins.
La condamnation à mort, pour haute trahison, est prononcée le 16 octobre 1793 vers 4 heures du matin.

La dernière lettre de Marie-Antoinette

À l'annonce de la sentence, Marie-Antoinette rédige une dernière lettre à l'attention de Madame Élisabeth, sœur de feu le roi Louis XVI.
Cette lettre, qui n'est jamais parvenue à sa destinataire, a été conservée par Robespierre, puis récupérée par le conventionnel Courtois, avant d'être saisie par Louis XVIII. Elle est aujourd'hui conservée dans "l'armoire de fer" des Archives nationales cote AE/II/1384 et un fac-similé est exposé au Musée des Archives nationales.
Cette lettre, à usage privé, ne contient aucun message d'ordre politique. Marie-Antoinette l'a rédigée dans son cachot de la Conciergerie juste après l'annonce de sa condamnation. L'en-tête porte la mention :
Ce 16 octobre, 4 heures 1/2 du matin.
Elle n'est pas signée et ne mentionne aucun nom propre même pas celui de sa destinataire la sœur de Louis XVI, qui partage la captivité des enfants royaux au Temple :
C'est à vous, ma sœur, que j'écris pour la dernière fois ; je viens d'être condamnée non pas à une mort honteuse, elle ne l'est que pour les criminels, mais à aller rejoindre votre frère. Comme lui innocente, j'espère montrer la même fermeté que lui dans ces derniers moments. Je suis calme comme on l'est quand la conscience ne reproche rien ; j'ai un profond regret d'abandonner mes pauvres enfants ; vous savez que je n'existais que pour eux, et vous, ma bonne et tendre sœur, vous qui avez par votre amitié tout sacrifié pour être avec nous, dans quelle position je vous laisse ! J'ai appris par le plaidoyer même du procès que ma fille était séparée de vous. Hélas ! la pauvre enfant, je n'ose pas lui écrire, elle ne recevrait pas ma lettre, je ne sais même pas si celle-ci vous parviendra, recevez pour eux deux ici ma bénédiction. J'espère qu'un jour, lorsqu'ils seront plus grands, ils pourront se réunir avec vous, et jouir en entier de vos tendres soins.
Malgré son exécution très proche et son isolement, Marie-Antoinette récuse d'avance toute assistance d'un prêtre assermenté qui aurait prêté le serment de fidélité à la Constitution civile du clergé condamnée par Rome :
Je meurs dans la religion catholique, apostolique et romaine, dans celle où j'ai été élevée, et que j'ai toujours professée, n'ayant aucune consolation spirituelle à attendre, ne sachant pas s'il existe encore ici des prêtres de cette religion, et même le lieu où je suis les exposerait trop s'ils y entraient une fois. Adieu, adieu ! Je ne vais plus m'occuper que de mes devoirs spirituels. Comme je ne suis pas libre dans mes actions, on m'amènera peut-être un prêtre, mais je proteste ici que je ne lui dirai pas un mot,et que je le traiterai comme un être absolument étranger.
Celle qui vient de vivre seule une captivité de deux mois et demi, sans pouvoir communiquer avec ses enfants, tente de leur faire passer ses dernières recommandations. La femme autrefois décrite comme autoritaire et superficielle s'exprime à ce dernier instant en toute humilité. Sa préoccupation essentielle concerne l'état d'esprit dans lequel ses enfants assumeront la mort de leurs parents, dans leur vie à venir dont elle ne veut pas douter, alors que le dauphin mourra en captivité. Sans un mot de plainte ni de regret, Marie-Antoinette ne songe plus qu'à laisser un héritage spirituel à ses enfants :
Qu'ils pensent tout deux à ce que je n'ai cessé de leur inspirer : que les principes et l'exécution de leurs devoirs sont la première base de la vie ; que leur amitié et leur confiance mutuelle en feront le bonheur ; qu'ils sentent enfin tous deux que, dans quelque position où ils pourront se trouver, ils ne seront vraiment heureux que par leur union, qu'ils prennent exemple de nous : combien dans nos malheurs, notre amitié nous a donné de consolations, et dans le bonheur on jouit doublement quand on peut le partager avec un ami ; et où en trouver de plus tendre, de plus cher que dans sa propre famille.

Le dernier conseil n'est pas celui de l'Autrichienne perverse que le Tribunal s'efforcera de montrer pour justifier la condamnation à mort :
Que mon fils n'oublie jamais les derniers mots de son père que je lui répète expressément : qu'il ne cherche jamais à venger notre nom.
et plus loin
Je pardonne à tous mes ennemis le mal qu'ils m'ont fait. Je dis ici adieu à mes tantes et mots rayés et à tous mes frères et sœurs.
Resteront sans doute de cette lettre retrouvée en 1816 ces mots touchants :
Mon Dieu ayez pitié de moi ! Mes yeux n'ont plus de larmes pour pleurer pour vous mes pauvres enfants. Adieu, Adieu !

Exécution de Marie-Antoinette d'Autriche.

Marie-Antoinette est exécutée après un procès injuste le même jour à midi et quart. Le matin du 16 octobre, Marie-Antoinette est menée, mains entravées et sur une charrette – alors que Louis XVI avait eu droit à un carrosse –, de la Conciergerie, jusqu'à la place de la Révolution ancienne place Louis-XV, actuelle place de la Concorde. D'après certains historiens, elle subit avec dignité les sarcasmes et les insultes lancés par la foule massée sur son passage, elle mettra une heure pour traverser la place et monter à l'échafaud. Le peintre et révolutionnaire Jacques-Louis David, observant le cortège depuis la rue Saint-Honoré, en dessine un croquis resté légendaire. Selon ces mêmes historiens, c'est avec courage qu'elle monte à l'échafaud. En marchant sur le pied du bourreau Sanson, elle lui aurait demandé pardon. Ce seront ses dernières paroles.
Selon une légende, ses cheveux auraient entièrement blanchi, phénomène connu sous le nom de syndrome de Marie-Antoinette les jours suivant son retour de Varennes.
Le jour de son exécution, la reine aurait trébuché et perdu un escarpin, récupéré par un fidèle et conservé actuellement au musée des Beaux-Arts de Caen. Cette chaussure a fait l'objet d'une exposition en 1989.

L'inhumation

Tout comme pour Louis XVI, il a été ordonné que les bières des membres de la monarchie soient recouvertes de chaux. Marie-Antoinette est inhumée avec la tête entre les jambes dans la fosse commune de la Madeleine, rue d’Anjou-Saint-Honoré, Louis XVIII fera élever à cet endroit la chapelle expiatoire située de nos jours sur le square Louis-XVI, seul endroit de Paris portant le nom du roi. Ses restes et ceux de Louis XVI furent exhumés le 18 janvier 1815 et transportés le 21 en la basilique de Saint-Denis.
Le premier crime de la Révolution fut la mort du Roi, mais le plus affreux fut la mort de la Reine dit Chateaubriand.
Napoléon prononça ces mots : La mort de la reine fut un crime pire que le régicide.
Acte de décès de Marie Antoinette dans l'état-civil de Paris
L'acte de décès de Marie Antoinette est rédigé le 24 octobre 1793. L'original de l'acte a disparu lors de la destruction des archives de Paris en 1871 mais il avait été recopié par des archivistes et des historiens. Voici ce que dit le texte, on remarquera que de nombreuses informations n'avaient alors pas été indiquées par les officiers publics de l'état civil :
Du trois du second mois de l'an Second de la République française 24 octobre 1793.
Acte de décès de Marie Antoinette Lorraine d'Autriche du vingt-cinq du mois dernier 16 octobre 1793, âgée de trente-huit ans, native de..., domiciliée à..., veuve de Louis Capet.
Sur la déclaration faite à la commune par..., âgé de... ans, profession..., domicilié à..., ledit déclarant a dit être..., et par..., âgé de..., profession..., domicilié à..., ledit déclarant a dit être...
Vu l'extrait du jugement du tribunal criminel révolutionnaire et du procès-verbal d'exécution, en date du 25 du mois dernier.
Signé : Wolff, commis-greffier ;
Vu le certificat d... ;
Claude-Antoine Deltroit, officier public.
Signé : Deltroit

Le mythe

Marie-Antoinette est une femme célèbre et controversée de l'histoire de France. Après sa mort sur l'échafaud, les royalistes ont composé la légende de la reine martyre. Alors que de son vivant, la reine eut à subir des paroles ou des écrits malveillants, bien des souvenirs furent oubliés plus ou moins volontairement et camouflés après sa mort. L'un des principaux doutes qui subsistèrent concerne la nature de sa liaison avec Hans Axel de Fersen. Ce roman d'amour a tourmenté plusieurs générations de fidèles inconditionnels, qui considéraient que la soupçonner de quelque faiblesse amoureuse revenait tout simplement à commettre un crime contre la monarchie même. Pour les républicains, la dernière reine de l'Ancien Régime ne figure plus parmi les grandes criminelles de l'Histoire mais apparaît plutôt comme une princesse sotte, égoïste, et inconséquente, dont on minimise le rôle politique. Cependant, Marie-Antoinette suscite généralement intérêt et compassion jusqu'à nos jours. Marie-Antoinette est la dernière souveraine à avoir porté le titre de reine de France. Marie-Amélie de Bourbon-Siciles 1782-1866, épouse de Louis-Philippe Ier, régna de 1830 à 1848 sous le titre de reine des Français.

Tous les 16 octobre, jour anniversaire de sa mort, de nombreuses personnes se rendent en pèlerinage au château de Versailles afin d'y déposer des fleurs dans ses jardins.

Liens
http://youtu.be/DUGGD5Q5cu4 L'histoire de Marie-Antoinette
http://youtu.be/TrVC_FIW7oQ L'ombre d'un doute, Fallait-il condamner Marie-Antoinette ?
http://youtu.be/VSE5PoxgRdo Le meurtre d'une femme, d'une mère
http://youtu.be/PbDNHha3WwY L'éxécution de Marie-Antoinette
http://youtu.be/qmCsy0f1B9E Marie-Antoinette par H. Cuillemin
http://youtu.be/0A2Mdf7Ewnc Marie-Antoinette Les dernières heures 1
http://youtu.be/bUgL1LkEhrI Marie Antoinette Les dernières heures 2
http://youtu.be/0A2Mdf7Ewnc?list=PLD87628DFF7CAE7EF 11 vidéos Marie-Antoinette



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Posté le : 01/11/2014 17:50

Edité par Loriane sur 02-11-2014 18:26:01
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Georges Bernard Shaw
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Le 2 novembre 1950, à 94 ans meurt Georges Bernard Shaw

à Ayot St Lawrence, Hertfordshire, né à Dublin le 26 juillet 1856, écrivain, critique musical et dramaturge irlandais, essayiste, scénariste, et auteur célèbre de pièces de théâtre. Irlandais acerbe et provocateur, pacifiste et anticonformiste, il obtint le prix Nobel de littérature en 1925.son oeuvres la plus connue est Pygmalion en 1912

En Bref

Issu de la gentry protestante d'Irlande, pratiquement autodidacte, journaliste, il rêve de révolution, rédige le manifeste de la Fabian Society 1884 et prêche l'évangile de l'intelligence satisfaite. L'Impossibilité de l'anarchisme 1891, le Fabianisme et l'Empire 1900 et le Guide de la femme intelligente en présence du socialisme et du capitalisme 1928 dévoilent, sous les complexités économiques et politiques, les jeux du bon sens. Ses premiers romans tournent le dos au romantisme juvénile ; Shaw se fait une réputation d'humoriste mondain. Ses pièces plaisantes le Héros et le Soldat, 1894 ; Candida, 1897 ; On ne peut jamais dire, 1899, comme ses pièces déplaisantes L'argent n'a pas d'odeur, 1892 ; l'Homme aimé des femmes, 1898 ; la Profession de Mrs. Warren, 1902, ses pièces pour puritains le Disciple du diable, 1897 ; la Conversion du capitaine Brassbound, 1900 ; César et Cléopâtre, 1901 reposent sur la même recette : la démonstration de l'hypocrisie prélude à la révolte contre la révolte, ramenant aux satisfactions de la lucidité. Paradoxes et épigrammes émaillent cette marche vers l'ordre retrouvé. L'aspiration croissante à la surhumanité et l'éloge de l'élan vital inspirent l'Autre Île de John Bull 1904, l'Homme et le Surhomme 1905, Major Barbara 1905, le Dilemme du docteur 1906, Androclès et le Lion 1912, En remontant à Mathusalem 1922, Sainte Jeanne 1923. Pygmalion créé en 1913, publié en 1916 est sans doute son œuvre la plus célèbre, qui reprend le mythe en le modernisant : un jeune et riche phonéticien transforme une jolie bouquetière à l'accent faubourien en l'initiant aux règles du beau langage. Devenue élégante et recherchée, Eliza, amoureuse de son Pygmalion, comprend qu'elle n'est pour lui qu'une expérience réussie. Cette réflexion sur le langage comme moyen de la pensée et de la conquête sociale a été popularisée par la comédie musicale My Fair Lady 1964. Bernard Shaw a reçu en 1925 le prix Nobel de littérature et a continué d'écrire jusqu'à sa quatre-vingt-dixième année.

Sa vie

Né à Dublin dans une petite famille de la noblesse protestante le 26 juillet 1856, George Bernard Shaw acquiert une culture littéraire et musicale étendue. À l'âge de vingt ans, il rejoint à Londres sa mère, séparée de son père alcoolique, et s'intéresse à l'économie politique et au socialisme. La lecture de Karl Marx est pour lui une révélation. À côté de son activité de militant politique, il devient critique d'art et de musique, puis critique dramatique et écrit de nombreux essais.
En 1882, il adhère au socialisme. Il est également intéressé par le programme eugénique de Francis Galton de 1883. En 1884, lors de l'exposition de Santé internationale de Londres, il visite le stand du Laboratoire anthropométrique de Galton. Il adhère à la Société eugénique dès 1890. Son eugénisme est de type positif mais rejette les idées hégémoniques de Francis Galton et des autres conservateurs. Le socialisme eugénique de Shaw peut en fait se résumer à deux mesures jugées par lui essentielles : la suppression de la propriété privée et la disjonction radicale du mariage et de la reproduction.
Après avoir tenté en vain de publier cinq romans, George Bernard Shaw s'intéresse à partir de 1892 au théâtre pour lequel il écrit plus de cinquante pièces. Il développe alors un style où sa verve humoristique, mieux mise en valeur, fait de lui un maître incontesté du théâtre anglophone. Dans ses premières pièces, très engagées mais peu jouées, George Bernard Shaw s'attaque aux abus sociaux. La pièce Le Héros et le Soldat, produite en 1894 aux États-Unis, marque le début de sa notoriété internationale.
George Bernard Shaw fréquente la Fabian Society, où il rencontre Charlotte Payne Townshend qu'il épouse en 1898. Atteint de maladie et de surmenage, il réduit son activité politique. Ses succès et son mariage, la même année, mettent fin à sa vie de bohème. Sans jamais cesser de s'intéresser à la politique et aux questions sociales, il se consacre désormais entièrement à ses œuvres, pièces à thèse, où il tourne en ridicule le conformisme social. Son talent et sa renommée sont récompensés par le prix Nobel de littérature en 1925. Il remporte en 1939 un Oscar pour le scénario adapté de sa pièce Pygmalion au cinéma, mais il n'aurait jamais beaucoup estimé cet honneur : on raconte que, chez lui, il se servait de la statuette pour bloquer les portes. Resté très actif tout au long de sa vie, il meurt des suites d'une chute à l'âge de 94 ans.

La personnalité de Shaw, son extraordinaire vitalité, ses écrits politiques, sociaux et philosophiques, surtout son éblouissant théâtre d'idées dominent la scène littéraire anglaise de la fin du XIXe et du début du XXe siècle. Tour à tour romancier, critique littéraire, musical, dramatique, vulgarisateur des idées socialistes, brillant causeur, pamphlétaire paradoxal, réformateur impénitent et surtout auteur dramatique de tout premier plan, il s'imposera à la société anglaise de son temps, à la fois divertie par son humour et son génie comique et irritée par ses prises de position politiques, son didactisme de prophète ou ses extravagances. Le masque parfois excentrique ou sarcastique de G. B. S. ses initiales sont célèbres de bonne heure dans sa carrière cache un homme généreux, secret, d'une grande intelligence, dont la vie est une lutte pour la vérité et contre les conventions, pour la justice sociale et contre tous les abus. L'auteur dramatique compte parmi les plus illustres du théâtre anglais.

Le réformateur social et le critique

George Bernard Shaw tire peu de profit des différentes écoles qu'il fréquente, mais il acquiert par lui-même, un peu au hasard, une culture littéraire et musicale étendue. Après avoir travaillé quelque temps à Dublin, puis à Londres, où il est allé retrouver sa mère désormais séparée de son mari, il végète pendant plusieurs années au cours desquelles il complète sa formation par d'innombrables lectures.
Pendant cette période, il écrit cinq romans qui ne sont pas dénués d'intérêt, mais que tous les éditeurs refusent : parmi lesquels L'Amour chez les artistes (Love Among the Artists, 1881, La Profession de Cashel Byron, Cashel Byron's Profession, 1882 et Un socialiste peu sociable, An Unsocial Socialist, 1883. Ils contiennent déjà l'ébauche de certains thèmes que Shaw reprendra dans son théâtre. Entre-temps, une conférence de l'économiste H. George en 1882 et la lecture de Marx l'ont converti au socialisme qui lui apparaît comme la seule solution possible aux problèmes sociaux. La satire sociale et la lutte pour l'amélioration de la société occuperont une grande partie de sa vie. Pendant une quinzaine d'années, 1883-1898, il déploie une intense activité dans deux directions : celle du socialisme et celle de la critique d'art.
Devenu membre de la Société fabienne, groupe d'intellectuels Sidney Webb et H. G. Wells entre autres qui souhaitaient imposer le socialisme par une lente et prudente pénétration dans tous les organes de direction de la société, il multiplie conférences, débats, articles et essais : Essais fabiens Fabian Essays, 1889. Son intérêt pour les questions sociales, économiques et politiques ne fléchira pas puisqu'il publiera, en 1928, le Guide de la femme intelligente en présence du socialisme et du capitalisme The Intelligent Woman's Guide to Capitalism and Socialism et, en 1944, Le Manuel politique pour tous, Everybody's Political What's What.
Parallèlement, Shaw devient critique d'art au journal The World, critique musical pour The Star et The World et enfin critique dramatique à la Saturday Review. Ses articles seront réunis dans plusieurs recueils. Il écrit à la même époque La Quintessence de l'ibsénisme, The Quintessence of Ibsenism, 1891 sur le grand dramaturge norvégien et Le Parfait Wagnérien, The Perfect Wagnerite, 1898, prenant aussi la défense des artistes qui renouvellent à cette époque le théâtre et la musique.

L'auteur dramatique

Depuis 1892, Shaw est attiré par un nouveau mode d'expression où il va exceller : le théâtre. De 1892 à 1950, il écrit plus de cinquante pièces, dont une trentaine d'au moins trois actes.

Les sept premières sont publiées en 1898 sous le titre Pièces plaisantes et déplaisantes, Plays, Pleasant and Unpleasant. L'Argent n'a pas d'odeur, Widower's Houses, 1892, L'Homme aimé des femmes, The Philanderer, 1893 et La Profession de Mrs. Warren, Mrs. Warren's Profession, 1893 sont des pièces de combat, s'attaquant de front aux abus sociaux : les propriétaires de taudis, la prostitution, hypocrisie générale qui masque les réalités sordides. Le pamphlet et la satire dominent, la technique dramatique est encore peu sûre. Shaw s'oriente rapidement vers des pièces plus jouables dans lesquelles la satire est portée par une verve comique et humoristique qui va se développer : Le Héros et le soldat, Arms and the Man, 1894 attaque l'idéal romantique ou romanesque, la gloire militaire, la guerre ; Candida, 1894 oppose le bonheur domestique, l'amour et la solitude de l'homme de génie ; L'Homme du destin, The Man of Destiny, 1895, pochade sur Bonaparte, et On ne sait jamais You Never Can Tell, 1895 complètent le groupe des pièces plaisantes.
Les Trois Pièces pour puritains, Three Plays for Puritans, 1901 contiennent entre autres Le Disciple du diable, The Devil's Disciple, 1896, où est abordé le problème religieux et surtout César et Cléopâtre, Caesar and Cleopatra, 1898, pièce dans laquelle éclatent le comique verbal de Shaw et son traitement irrévérencieux de l'histoire.
En 1903, Shaw termine l'une de ses pièces les plus importantes : L'Homme et le Surhomme, Man and Superman. Sur le thème de Don Juan, l'auteur qui commence à élaborer sa philosophie de la force vitale soutient que, dans le duel des sexes, c'est l'homme qui est pris en chasse par la femme, poussée par la force de l'instinct vital de la nature, qui tend à élaborer une espèce supérieure, le surhomme.
L'Autre Île de John Bull, John Bull's Other Island, 1904 donne à Shaw l'occasion d'écrire une pièce sur les Irlandais, puis il revient à ses préoccupations sociales : La Commandante Barbara, Major Barbara, 1905, Le Dilemme du Docteur, The Doctor's Dilemma, 1906, Mariage, Getting Married, 1908 abordent tour à tour les problèmes de la pauvreté considérée comme un crime social, de la puissance de l'argent, de la médecine, de l'amour et du mariage. Puis viennent deux pièces, Androclès et le lion, Androcles and the Lion, 1912 qui met en scène les premiers chrétiens et le développement du christianisme, et Pygmalion, 1912 qui conte la transformation d'une petite marchande de fleurs en duchesse grâce aux bons soins d'un professeur de phonétique.
La Première Guerre mondiale marque une étape dans la carrière de Shaw. Écrivain célèbre et penseur écouté jusqu'alors, il va s'attirer l'insulte et l'incompréhension de l'opinion par ses prises de position lucides et sans préjugés sur la politique de son pays. Commonsense about the War, 1914. Écrite de 1913 à 1916, La Maison des cœurs brisés, Heartbreak House offre un tableau pessimiste de l'Europe cultivée d'avant-guerre, qui a failli à sa mission par incompétence politique. Retour à Mathusalem, Back to Methuselah, 1918 à 1921, énorme spectacle allégorique et symbolique en cinq pièces, représente la somme philosophique de Shaw, pentateuque métabiologique montrant la force vitale et l évolution créatrice à l'œuvre dans l'univers, élaborant des surhommes, les anciens, êtres chargés d'ans qu'habite seul un tourbillon de pure intellectualité. Ici, la vigueur dramatique ne parvient plus à animer ces pièces écrasées par leur thème et par l'utopie.
En 1923 paraît un des derniers chefs-d'œuvre de Shaw, Sainte Jeanne, Saint Joan, qui étudie les relations entre la société, ses génies et ses saints, une société incapable de discerner dans l'hérésie du jour la vérité du lendemain.
Véritable figure légendaire, Shaw est maintenant l'homme de son époque, le réformateur et le prophète. Il reçoit le prix Nobel en 1925. Parmi les pièces qu'il ne cessa d'écrire jusqu'à sa mort, qui survient à Ayot Saint Lawrence, on peut citer : La Charrette de pommes The Apple Cart, 1929, satire politique ; Le Naïf des îles imprévues, The Simpleton of the Unexpected Isles, 1934 ; Genève, Geneva, 1938, extravagance politique. Il faut aussi mentionner un conte philosophique : Les Aventures d'une jeune négresse à la recherche de Dieu, The Adventures of the Black Girl in Her Search for God, 1932.

L'art et l'humour au service de la pensée

Les grands thèmes du théâtre de Shaw : l'art conçu comme didactique et réformateur, le socialisme iconoclaste destiné à détruire les structures présentes et à instaurer une juste démocratie dont les citoyens seront des surhommes, la philosophie de la force vitale qui anime la matière et tend vers la création d'espèces supérieures, la religion métabiologique, sorte de mysticisme naturaliste nécessaire à l'homme de demain, tous ces thèmes se trouvent développés et amplifiés dans les importantes et célèbres préfaces aux pièces, véritables essais indépendants, dans lesquelles Shaw précise sa pensée, les pièces apparaissent alors comme de simples illustrations. On peut citer Mieux que Shakespeare ?, Sur les médecins, Épître dédicatoire à A. B. Walkley, Le Demi-Siècle incroyant, L'Avenir du christianisme.
Du point de vue de la technique dramatique, l'apport de Shaw n'est pas moins important. Pour redonner vie au théâtre anglais, il substitue au conflit des passions, devenu banal et conventionnel, un conflit d'idées, tout aussi dramatique, car pour Shaw les pensées sont aussi des passions, passions intellectuelles, certes, mais aussi fortes que les autres. Ces discussions sont portées par un dialogue où l'humour, l'esprit, le paradoxe et la fantaisie sont toujours présents dans une sorte de gaieté intellectuelle. Ces dialogues mettent en lumière les jeux et les rapports entre illusions et réalité. Il faut aussi noter le soin apporté par Shaw à préciser le décor, l'attitude des personnages et leurs réactions dans des indications scéniques très développées.
Il apparaît donc comme un manieur d'idées qui cherche toujours à faire réfléchir sur le bien-fondé des opinions reçues, à rejeter ce qui est caduc ou hypocrite, et à accepter après examen critique de généreuses et bénéfiques nouveautés. Dans sa quête inlassable de la vérité, dans sa lutte pour la dignité de l'homme et dans son génie comique réside sa durable grandeur.

Notes sur son œuvre et ses idées

Le comique de ses pièces va de pair avec la rigueur logique des idées qu'il développe. Ses préfaces parfois volumineuses sont de véritables essais où il développe ses thèmes favoris, art, pacifisme, idées politiques, conceptions philosophiques et religieuses et propose des solutions pour remédier aux maux qu'il dénonce dans ses pièces. Son œuvre est celle d'un révolutionnaire et d'un réformateur visant à détruire le capitalisme pour lui substituer un socialisme éclairé et plus élevé. Pygmalion 1912 et Sainte Jeanne 1923, œuvres de sa maturité, sont souvent considérées comme ses chefs-d'œuvre. Ayant voyagé en Union soviétique, il en nie les travers et se fait un ardent promoteur du stalinisme. Au début des années 1930, l'historien Gaetano Salvemini, réfugié en Angleterre, mena contre lui une dure polémique en raison de ses positions philofascistes.
Provocateur et anticonformiste, George Bernard Shaw dénonce le puritanisme étroit, la hiérarchie religieuse et l'hypocrisie des conventions de la religion, Disciple du diable, 1896 et Le Vrai Blanco Posnet, 1909. Dans Androclès et le lion 1912, il étudie les motivations religieuses et spirituelles de l'homme. S'inspirant des enseignements de Charles Darwin, il fonde sa philosophie sur l'évolution, force encore mystérieuse, qu'il appelle Force de la vie, puissance imparfaite qui cherche à atteindre la perfection, préface de En remontant à Mathusalem, 1920. Il s'oppose avec vigueur à la personnification de toute divinité. George Bernard Shaw a également été un ardent défenseur de la cause animale, "les animaux sont mes amis, je ne mange pas mes amis".

"J'aime un état de perpétuel devenir, avec un but devant et non derrière… "à Ellen Terry, 28 août 1896

Artiste et calculateur, bohème et avare. Méfiant jusqu'au cynisme. Pourtant toujours disponible, jamais las de prêter sa plume à toutes sortes de causes, de la vivisection au minimum income . Soutenu par une rare ténacité et une impérieuse volonté de vaincre. Donnant à quatre-vingt-douze ans une pièce pleine de chaleur, de sympathie pour la vie. Acharné travailleur, lucide critique de l'art d'écrire et aussi de penser. Ainsi apparaît Bernard Shaw, tel que le révèle sa vie, longtemps difficile, et tel que nous le montre son œuvre entière, son énorme correspondance et ses morceaux plus singulièrement autobiographiques, comme Sixteen Self Sketches ou ses Préfaces, à The Irrational Knot ou à Three Plays for Puritans par exemple. Certaines caractéristiques de son tempérament, il les doit peut-être à une enfance sans véritable affection dans un ménage mal assorti, à des études trop rapides et aux difficultés de gagner sa vie en attendant de percer. D'un passage en météore à la Wesleyan Connexional School, à la Central Model Boys' School et à la Dublin English Scientific and Commercial Day School, il garde une aversion profonde pour écoles et universités qui stéréotypent l'esprit. Autodidacte acharné, hantant la Dublin National Gallery, le Royal Theatre, puis, à Londres, le British Museum, familier des grands musiciens, il fréquente aussi assidûment réunions et meetings politiques et travaille successivement comme clerc à la Charles Uniacke Townshend, 1871, comme caissier dans une agence foncière jusqu'en 1876 et enfin à la Edison Telephone Company de 1879 à 1880. Ses premières armes dans les lettres, il les fait en qualité de critique musical, littéraire, artistique et théâtral, et, grâce à sa verve étincelante alliée à ses qualités naturelles de fantaisie et à un jugement sain, il y réussit bien mieux que dans son expérience romanesque. En 1885, en collaboration avec William Archer, 1856-1924, Shaw écrit une pièce qu'il reprendra seul en 1892, Widowers' Houses. On trouve là, avant l'heure, la totalité du programme qu'il fixe à R. Golding Bright dans sa lettre du 2 décembre 1894, où on peut lire également : Faites de l'efficacité votre unique but pour les quinze prochaines années …. Enfin … ne prenez jamais l'avis de personne. Ainsi agit toute sa vie cet original, époux de la millionnaire irlandaise Charlotte Payne-Townshend, 1898, amant plus ou moins platonique d'une foule de dames, dont deux célèbres actrices, Ellen Terry et Mrs Patrick Campbell, « vestryman » et membre du borough council de Saint Pancrace, 1897-1903. Ce personnage compte Einstein, Tagore, Staline, William Morris, Gandhi, T. E. Lawrence parmi ses connaissances ou amis et H. G. Wells ou sir Henry Irving au rang de ses ennemis intimes ; il amasse une fortune énorme avec sa plume, entreprend un tour du monde à soixante-douze ans, pourvoie allègrement de pièces le Malvern Festival, depuis sa fondation en 1929, et de ses oracles le monde entier ; prix Nobel de littérature en 1925, il assistera à la fondation de la Shaw Society 1941 et verra le cinéma s'emparer avec succès de ses pièces, comme le Pygmalion en 1938 devenu en 1964 My Fair Lady. Certes Shaw est d'une nature vraiment exceptionnelle.
"J'aime partir en guerre contre les gens installés ; les attaquer ; les secouer ; tâter leur courage. Abattre leurs châteaux de sable pour leur en faire construire en pierres …. Un homme ne vous dit jamais rien jusqu'à ce que vous le contredisiez … "
La vérité acquise, les tabous, le confort intellectuel et moral, Shaw ne prise guère cela. The Man of Destiny, Saint Joan ou Caesar and Cleopatra moquent le nationalisme anglais, et, quand W. Yeats lui demande une pièce patriotique pour l'Irish Literary Theatre, Shaw donne John Bull's Other Island, tentative de démystification du romantisme de l'Irlande. Il choque, se déclarant volontiers partisan de l'élimination des gens pour que la terre devienne plus vivable. Il sympathise avec l'Allemagne de la Première Guerre mondiale, Common Sense about the War, mais s'en prend aux politiciens et aux dictateurs qui troublent la paix, Geneva. Ennemi de la bardolatry, il sape même les bases de ce monument sacré et intouchable de la littérature anglaise, Shakspere, comme il le nomme. Et, pour graver un dernier trait à son image de marque, il lègue le plus gros de son énorme fortune à une œuvre chimérique, qui recherche un Proposed British Alphabet, pour tous les pays de langue anglaise, en au moins quarante lettres.
À cet anticonformiste viscéral, le combat politique, qui fait autant partie de la vie que le jeu ou la poésie, s'impose naturellement – comme le théâtre d'idées –, et l'économiste américain Henry George, 1839-1897 révèle à Shaw une nouvelle dimension sociale avec Progress and Poverty, 1879. Il lit le Capital de Marx, mais se détourne vite de la Social Democratic Federation de H. M. Hyndman, 1842-1921, qu'il accuse d'une incurable confusion de pensée. Le socialisme, s'il s'établit un jour, le devra à toute la classe ouvrière du pays et pas à une fédération ou société de quelque nature qu'on l'imagine. À ses yeux, la toute récente Fabian Society, à laquelle il s'affilie en 1884, œuvre dans ce sens. Shaw en devient donc, avec l'économiste Sidney Webb, l'un des piliers et aide à fonder le British Labour Party en 1906. Il défend ses convictions non seulement dans les Fabian Essays in Socialism, 1889 ou dans des tracts comme The Impossibilities of Anarchism, Tract 45, mais aussi sur la scène, tribune irremplaçable. Son premier groupe de pièces, au titre éloquent, Plays Pleasant and Unpleasant, vise, selon la Préface, à utiliser la force dramatique pour contraindre le spectateur à regarder en face des faits déplaisants. Dès Widowers' Houses, Shaw dénude la bourgeoisie. Il lui apprend que, si l'argent gagné en louant des taudis ou en exploitant de pauvres filles dans des maisons closes, Mrs. Warren's Profession, longtemps interdite peut servir à faire une demoiselle, on ne saurait se montrer trop hypocrite en refusant de l'utiliser à des fins humanitaires. La misère demeure le seul vrai péché à combattre, et ce thème, illustré par Major Barbara, pièce brillante, lui permet de décocher quelques traits acérés en direction d'une très digne et respectée institution anglaise à travers le conflit qui oppose Undershaft, riche marchand d'armes, à l'intransigeante, mais quelque peu irréaliste Barbara, sa fille, Major de l'Armée du salut. Les pièces dites plaisantes battent en brèche les valeurs les mieux assurées au regard d'une certaine société : le culte du patriotisme, le héros guerrier, tel Bluntschli dans Arms and the Man, qui lance Shaw vers le succès, ou le héros romantique tel le poète Marchbanks dans Candida.
D'ailleurs, Shaw se plaît à représenter les héros sans l'aura dont les pare l'histoire : Napoléon dans The Man of Destiny ou César dans Caesar and Cleopatra. Il n'oublie pas non plus les médecins, cible classique de la comédie, notamment dans The Doctor's Dilemma, mais sa satire s'étend à l'aspect social, impliquant un contrôle de la médecine pour la rendre moins chère et plus sérieuse.
Quant à l'Amour, il l'écrit amour, plutôt fonction biologique ou lutte des sexes, The Philanderer ; You never can tell… que sentiment poétique, avec l'un ou l'autre des partenaires – ou les deux – insatisfait, en guise du happy ending traditionnel.
Pêle-mêle, ainsi, il dénonce petits défauts et grandes plaies. Il voudrait une structure sociale et politique plus juste, et aussi que se réforme la mentalité satisfaite de soi que chacun porte en lui. L'esprit irrésistible de Shaw masque souvent la gravité de sa satire sociale, The Millionairess ou le célèbre Pygmalion. Il n'en fustige pas moins une bourgeoisie enfermée dans l'ouate confortable d'une situation bien assise et de pensées futiles, comme dans Heartbreak House, imprégnée de Tchekhov. Si l'on en croit son œuvre en général et The Adventures of a Black Girl in Her Search for God en particulier, sa position à l'égard de l'homme, de son pourquoi et surtout de son comment, pourrait se définir par aide-toi, le ciel t'aidera. Mais, s'il ne recherche pas l'aide de la religion, assez paradoxalement, Shaw ne l'agresse pas, Androcles and the Lion, et Saint Joan, tenu pour son chef-d'œuvre, un immense succès public, reste l'une de ses meilleures réussites par l'inoubliable portrait plein de sincérité et d'authenticité qu'il brosse d'une sainte selon son cœur. Au centre de la philosophie de Shaw s'inscrivent les mots clefs Évolution créatrice et Life Force, le second désignant finalement Dieu, la Force de vie qui règle le progrès, la lente ascension de la nature vers son but de pensée pure et qui passe par le surhomme, In Good King Charles's Golden Days. Cette Force de vie se manifeste dans la femme possédée par l'instinct de procréation. On la voit en action en particulier dans Man and Superman, tandis que Back to Methuselah illustre le thème de l'évolution créatrice, la préoccupation du devenir de l'espèce, que traduit le souci des deux sages orientaux de l'amélioration de l'espèce humaine dans The Simpleton of the Unexpected Isles.
" Les choses me viennent à l'esprit sous forme de scènes, avec action et dialogue, sous forme de moments, progressant à partir de leur propre vitalité "
Malgré le succès à la scène d'Henry Arthur Jones, 1851-1929, de sir Arthur Wing Pinero, 1855-1934, disciple de Scribe et de Sardou, des pièces de Maugham et, naturellement, de la comédie étourdissante de Wilde ou de Noel Coward, 1899-1973, l'idée de théâtre non commercial, de critique sociale suit son cours en Angleterre H. Granville-Barker 1877-1946, J. Galsworthy 1867-1933 …. Surtout quand Ibsen s'y fait connaître aux environs de 1890 et que ses pièces sociales et didactiques, se développant selon la logique réelle des choses et non des conventions, suscitent des remous et la ferme intervention de Shaw en sa faveur dans The Quintessence of Ibsenism.
Comme Auden, O'Casey, Synge ou T. S. Eliot, Shaw participe à l'évolution du théâtre contemporain. Ses écrits et ses Préfaces réaffirment sans trêve sa volonté de parvenir uniquement au réel, ce qui s'accompagne dans son esprit de la soumission stricte à la pièce des acteurs et des metteurs en scène. Il méprise le théâtre conventionnel selon lui, doctrinaire jusqu'à la plus extrême limite du dogmatisme, si bien que le dramaturge … empêtré dans les théories de conduite … ne peut même pas exprimer sa solution conventionnelle clairement, mais la laisse vaguement comprise, Lettre à H. A. Jones du 2 février 1894. Il ne cache pas son horreur des nice pièces, avec des nice robes, des nice salons et des nice gens, mais également des soi-disant pièces à problèmes qui dépendaient pour leur intérêt dramatique de conclusions prévues d'avance, Préface de Three Plays for Puritans. Pour lui, rien ne saurait remplacer l'activité et l'honnêteté intellectuelles. La nécessité de faire de son théâtre le support de ses idées et de consacrer auxdites idées tout leur développement communique aux pièces de Shaw une dimension très particulière – spécifiquement shawienne – avec, par exemple, Back to Methuselah, en cinq parties, et, le plus souvent, des Préfaces de belle longueur également. Le dramaturge sérieux reconnaît dans la discussion non seulement l'épreuve principale, mais aussi le centre d'intérêt réel de sa pièce Quintessence…, affirme Shaw. Il en découle que, dans son œuvre dramatique, tout se subordonne à la discussion, les événements et même la psychologie des personnages – ni bons, ni mauvais, en respect des principes du réalisme –, moins importante que la nécessité du discours. Ceux du troisième acte de Man and Superman, entre Don Juan et le Diable, constituent à cet égard un exemple fameux. L'étincelante et vigoureuse rhétorique de Shaw demeure un modèle du genre. Trouvez toujours de façon rigoureuse et exacte ce que vous voulez dire et ne le faites pas à la pose, écrivait-il à R. Golding en 1894. La sincérité – et nul ne met en doute la sienne – ne suffit pas à assurer la pérennité et le succès, surtout à qui bouscule idées et situations établies. Shaw trouve dans son humour, héritier du wit du xviiie s., un précieux allié à sa cause, un humour marqué de son sceau personnel, jouant brillamment de l'anachronisme parfois et du paradoxe le plus souvent, permettant à la longueur, à l'intelligence, à la critique de passer et conférant à son art, même quand il irrite, une tonicité à l'abri des modes et du temps.
Les principales œuvres de G. B. Shaw

Sa correspondance inspira une pièce de théâtre que l'on nomma Cher menteur Dear Liar.

Bibliographie

L'argent n'a pas d'odeur 1892
La Profession de Madame Warren 1893
L'Homme aimé des femmes 1893
Le Héros et le Soldat 1894
Candida 1894
L'Homme du destin 1896
Disciple du diable 1896
César et Cléopâtre 1898
Homme et surhomme 1903
La Commandante Barbara 1905
Le Dilemme du docteur 1906
Le Vrai Blanco Posnet 1909
Androclès et le Lion 1912
Pygmalion 1912, théâtre
La Maison des cœurs brisés 1919
En remontant à Mathusalem 1920
Sainte Jeanne 1924, 1939, théâtre
Guide de la femme intelligente en présence du socialisme et du capitalisme 1928
Les Aventures d'une jeune Négresse à la recherche de Dieu 1932
La Charrette de pommes 1929
Trop vrai pour être beau 1931)
La Vérité est bonne à dire 1932
L'Idiot des îles imprévues 1934
La Milliardaire 1934
Écrits sur la musique, Paris, Robert Laffont, 1994, coll. Bouquins,
NB : The Genuine Islam ou L'Islam originel 1936 lui est parfois attribué. Shaw n'en est pas l'auteur ; il s'agit d'une citation qui lui est attribuée sans preuve qu'il l'ait prononcée.

Filmographie comme scénariste

1917 : Masks and Faces
1938 : Androcles and the Lion
1939 : The Dark Lady of the Sonnets (TV)
1939 : Annajanska, the Bolshevik Empress (TV)
1939 : Passion, Poison and Petrifaction (TV)
1941 : La Commandante Barbara (Major Barbara) de Gabriel Pascal
1959 : Covek sudbine (TV)
1965 : Caesar und Cleopatra (TV)
1966 : Idylle villageoise (TV)
1967 : You Never Can Tell (TV)
1967 : Candida (TV)
1973 : Candida (TV)
1984 : Don Juan in Hell
1991 : The Best of Friends (TV)

comme acteur

1914 : Rosy Rapture

comme réalisateur

1928 : Shaw Talks for Movietone News

Liens
http://youtu.be/l4TEy6n7grA Pygmalion film complet
http://youtu.be/g9ELYjU7qvI Film Complet Cesar et Cléotre, adaptation cinématographique du roman de Georges Bernard Shaw

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Posté le : 01/11/2014 17:04
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Odysseas Elytis
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Le 2 novembre 1911 à Héraklion en Grèce naît, Odysséas Elytis

en grec Οδυσσέας Ελύτης, nom de plume d’Odysséas Alepoudhéllis Οδυσσέας Αλεπουδέλλης, poète grec, mort à 84 ans, le 18 mars 1996 à Athènes. Il a reçu le prix Nobel de littérature en 1979.
Il était proche des poètes surréalistes français et de peintres comme Picasso et Matisse qui ont illustré certaines de ses œuvres. Ami de René Char et d'Albert Camus dont il a partagé la pensée de midi sur le primat accordé aux sensations et au culte de l'harmonie de la nature contre tout absolutisme historique, il fut aussi en France et en Grèce l'ami de son compatriote Tériade.
Auteur du grand poème Axion esti, hymne à la Création qui exalte la lutte héroïque des Grecs en faveur de la liberté, il fut aussi critique d'art, et s'attacha à créer des collages dans lesquels s'exprime sa conception de l'unité de l'héritage grec, par la synthèse de la Grèce antique, de l'Empire byzantin et de la Grèce néo-hellénique. Ses poèmes ont été mis en musique par deux des compositeurs grecs les plus célèbres du xxe siècle, Míkis Theodorákis et Mános Hadjidákis. D'autres ont été popularisés en France par Angélique Ionatos.


En bref

Influencé, à ses débuts, par le surréalisme français, et surtout par Eluard et Breton Orientations, 1940 ; Soleil premier, 1943, il est ensuite profondément marqué par l'expérience de la guerre (Chant héroïque et funèbre pour le sous-lieutenant tombé en Albanie, 1945. Suit alors un long silence rompu par deux recueils, Six plus un Remords pour le ciel et, surtout, Axion esti 1960.
Deuxième Prix Nobel grec 1979, après Georges Séféris, Odysseus Elytis est sans doute un des poètes majeurs de la Grèce contemporaine. Sa réputation de poète de la mer Égée ne doit pas tromper. Ce n'est pas, bien entendu, dans la peinture statique du paysage grec ni dans la présence de quelques thèmes persistants îles, mer, soleil, jeunes filles, etc. que réside l'importance de cette œuvre polyvalente, mais dans un effort d'unité profonde où la poésie joint la nature, l'histoire et la liberté. Pur poète lyrique, Elytis combine l'acuité du regard avec la force de l'imagination et la fraîcheur du sentiment. En dernière analyse, le surréalisme ne lui a révélé qu'une aptitude qui lui était propre : celle d'unir et de transformer les choses à la fois.
Originaire de Lesbos, Elytis naquit à Héraclion Crète en 1911 et, dans son enfance, il effectua plusieurs séjours dans les îles de la mer Égée (Spetsai, Cyclades). C'est ainsi que se forme au moment propice sa conscience insulaire ou, selon son propre mot, sa « métaphysique solaire ». Fait caractéristique : chez les poètes grecs qui lui sont les plus proches et les plus chers de Sappho à Solomos, Calvos et Sikélianos, nous retrouvons le même contact avec la nature et le même sens de l'amour et de la lumière.
Mettre le monde en accord avec ses rêves ? Mais Elytis s'y applique avec zèle depuis qu'il écrit. Révolutionnaire dans le sens le plus large du terme, il ne cesse de songer à des changements profonds :
J'ai brassé les horizons dans la chaux et, d'une main lente mais sûre, bâti les quatre murs de mon futur. Il est, dis-je, grand temps que l'impudicité accède à la sacralité et dans un Couvent de Lumière garantisse l'instant suprême où le vent déchira une nuée légère sur l'arbre des extrémités de la terre.
Surréaliste peu enclin à la politique et assez respectueux de la tradition grecque, Elytis n'est pas un partisan de l'écriture automatique ; bien au contraire, depuis sa jeunesse il considère que, pour maîtriser la matière poétique, « il faut toujours une intervention consciente » (1938). Esprit pictural (la peinture occupe dans sa vie la deuxième place après la poésie), il transforme ses impressions en images dans lesquelles la présence d'éléments contraires semble être moins motivée par un effet de contraste que par un besoin d'« unité de tout ». Visionnaire et voyant, il appartient à la famille des poètes qu'il traduit, et entretient des rapports privilégiés avec la poésie française : Rimbaud, Lautréamont, Eluard... Dans son œuvre, le miracle est aussi réel que la lumière est transparente. Chantre de l'amour et de la mer, païen et chrétien à la fois, Elytis n'a cessé d'honorer « la sainteté des sens » et d'affirmer sa vision « biologique » des choses, son optimisme et sa foi profonde en l'avenir de l'homme.

Sa vie

La famille Alepoudhéllis, qui possède une fabrique de savonnerie, s'installe à Athènes en 1914, et transfère le siège de son entreprise au Pirée. C'est une famille aisée, qui entretient des relations étroites avec celui qui est à cette époque le Premier Ministre grec, Elefthérios Venizélos. Le jeune Odysséas connaît une enfance heureuse et choyée ; il passe les étés en famille dans les îles, en Crète, à Mytilène, et plus souvent à Spetses : à courir pieds nus sur les rivages, au contact de la mer et du soleil, l'enfant enregistre dans sa mémoire les riches impressions sensorielles qui figurent plus tard dans sa poésie. Auprès de sa gouvernante allemande, Anna Keller, il découvre la poésie germanique, notamment celle de Novalis, et il apprend le français, langue que le poète parle couramment toute sa vie. Un premier deuil plonge la famille dans une profonde affliction : en 1918, la sœur d'Odysséas Elytis, Myrsini, la seule fille de la famille, meurt à 20 ans de la grippe espagnole. Dès l'âge de douze ans, il effectue des voyages à l'étranger, découvrant en compagnie de sa famille l'Italie, la Suisse, l'Allemagne et la Yougoslavie. En Suisse, à Lausanne, l'enfant est présenté à Vénizélos, venu signer en 1923 le Traité de Lausanne. Un second deuil frappe la famille lorsque le père, Panayotis Alepoudhéllis, décède en 1925.

La formation intellectuelle et poétique

Passionné par la lecture, l'adolescent dépense tout son argent pour acheter des livres et des revues. Mais la poésie ne l'attire pas : Enfant, je m'en souviens, écrit-il, la poésie ne me disait rien. De la Littérature Néo-hellénique j'avais gardé la vague impression d'un bavardage ennuyeux sur un rythme répétitif. Cette période de l'adolescence est d'abord celle des grands modèles littéraires découverts au fil de lectures dans lesquelles le jeune Odysséas se plonge avec une ardente curiosité. Il cherche à retrouver, dans l'expression littéraire, le souvenir de ses propres émotions : À 16 ans, je recherchais la part tout à fait personnelle de ce que j'avais emmagasiné enfant, dans les moments de fougue et de solitude, lorsque j'errais pieds nus sur le rivage des îles : le poli, le brillant, le tressaillement d'un jeune corps, l'éclat de sa nudité. Au printemps de 1927, à l'âge de 16 ans, le surmenage, aggravé par une adénite, le cloue au lit pendant deux mois : il dévore alors les livres de littérature aussi bien grecque qu'étrangère, et connaît son premier vrai choc poétique en découvrant le poète Constantin Cavafy.
En le lisant, il éprouve, dit-il, une secousse, quelque chose de très fort qui l'intrigue : J'ai été saisi d'une profonde curiosité, qui plus tard allait devenir un profond intérêt, et plus tard encore, une profonde admiration. Mais qui ne sera jamais de la séduction.Le poète Andréas Kalvos le séduit également par le ton de sa voix et par les thèmes et les idées qu'il aborde. Poussé par l'amour de la littérature, l'adolescent hante les boutiques des libraires : il n'est pas encore en classe de terminale lorsqu'il pénètre dans l'obscure librairie Kauffmann, où il feuillette, par hasard, Noces de Pierre-Jean Jouve, et les recueils de Paul Éluard, Capitale de la douleur et Défense de savoir. Il éprouve aussitôt une impression inédite, le charme surprenant d'une poésie qui, rompant avec la prosodie classique, lui ouvre les portes d'un monde inconnu, avec son évidence poétique immédiate et sa fraîcheur virginale. Rencontre fortuite mais déterminante que plus tard, Elytis analysera comme un événement symbolique, un effet du fameux hasard objectif des Surréalistes. Paul Éluard est dès lors, avec Pierre-Jean Jouve, de ceux qu'il se promet de faire connaître au public grec. La découverte d'Eluard oriente la curiosité d'Elytis vers le surréalisme, sur lequel il cherche aussitôt à s'informer. De ce mouvement, dont il connaîtra plus tard les principaux représentants français et grecs, il refuse les extravagances et l'arbitraire de l'écriture automatique, pour retenir essentiellement le sens poétique du merveilleux et, en art, la technique du collage.
Il achève ses études secondaires en 1928. Après avoir accepté, à la demande de sa famille, d'étudier la chimie, il s'oriente plutôt, en 1930, vers les études de droit, sans cesser pour autant de s'intéresser à la littérature d'avant-garde. C'est ainsi qu'il lit les œuvres de César Emmanuel, de Nikitas Randos, de Théodore Dorros, et le recueil Strophe de Georges Séféris. Quoique de valeur très inégale, ces œuvres lui font pressentir la fin d'une époque, représentée en littérature par Kostas Karyotakis, mort en 1928, et le début d'une ère nouvelle, encore imprécise. Par réaction contre les tenants d'un passé qu'il juge révolu, Elytis se consacre à la philosophie et au droit, d'autant plus que de nouveaux professeurs sont arrivés à l'Université d'Athènes, et que leur réputation draine vers eux, avec un incontestable succès, un grand nombre d'étudiants. Il s'agit de Kostas Tsatsos, de Panayotis Kanellopoulos, et d'Ioannis Théodorakopoulos. Une quinzaine d'étudiants en droit fonde alors un groupe de réflexion baptisé pompeusement dira plus tard Elytis Groupe Ιdéologique et Philosophique de l'Université d'Athènes. Étudiants et professeurs se réunissent pour lire et commenter des textes de philosophie, mais ces débats ennuient Elytis. La rencontre du poète et philosophe Georges Sarantaris, avec lequel Elytis se lie d'une grande amitié faite d'une profonde estime mutuelle, contribue à officialiser ses dons poétiques, tenus jusque là secrets. Le bouillonnement des idées nouvelles en littérature et en poésie va précipiter son évolution.

Le renouveau des années 1930

À partir de 1934, l'arrivée d'une nouvelle génération d'écrivains suscite dans la jeunesse un regain d'enthousiasme, dans un foisonnement d'idées et d'initiatives. Les jeunes gens se rallient aux idées exprimées par Georges Théotokas dans son ouvrage Esprit libre publié en 1929, et se reconnaissent dans son roman Argô. Dans l'ambiance animée et joyeuse des réunions estudiantines auxquelles participe Elytis, on débat avec ardeur sur tous les sujets, la réforme linguistique, la littérature aussi bien que la politique de Venizélos. Dans ces milieux où se prépare le renouveau littéraire de l'hellénisme, Elytis noue toute une série de relations qui vont bientôt jouer un rôle décisif pour fixer son destin de poète.
Il fait d'abord la connaissance, en 1934, d'Andréas Karantonis, critique littéraire ouvert aux innovations, plein de curiosité et amateur de poésie ; Karantonis devient à partir de janvier 1935 le directeur de la revue mensuelle des Lettres Nouvelles Νέα Γράμματα qui vient d'être créée : en accueillant dans ses colonnes les nouveaux talents et en assurant la promotion de la poésie moderne, cette revue devient le lieu d'expression des écrivains novateurs de la génération de 1930. Peu après, en février 1935, Elytis rencontre le poète Andréas Embirikos, l'un des représentants majeurs du surréalisme grec, formé aux études freudiennes et à la psychanalyse. C'est à son contact qu'Elytis s'essaie aux premiers collages surréalistes en découpant des photographies dans des revues. Ensemble, ils se rendent sur l'île de Lesbos à Pâques 1935 et, en compagnie des peintres Oreste Kanellis et Takis Elefthériadès, ils songent à révéler au public l'œuvre du peintre naïf Théophilos, mort juste un an auparavant. À la fin de l'été 1935, Elytis rencontre le critique littéraire Georges Katsimbalis, personnage truculent et poète dans l'âme, si haut en couleurs qu'il servira bientôt de modèle à Henry Miller pour son Colosse de Maroussi. C'est chez Georges Katsimbalis qu'Elytis fait aussi la connaissance de tout ce que les lettres grecques à cette époque comptent comme écrivains déjà reconnus ou novateurs. Parmi eux, les plus importants sont sans conteste Georges Séféris, qui découvre avec intérêt les poèmes d'Elytis, et Georges Théotokas, qui devient un ami proche. Katsimbalis, à qui Elytis a confié timidement quelques-uns de ses manuscrits, les soumet, à l'insu du poète, à la revue des Lettres Nouvelles qu'il finance. C'est ainsi qu'en novembre 1935 paraissent pour la première fois quelques-uns des poèmes d'Elytis, sous le pseudonyme d'Odysséas Vranas. Révélé malgré lui dans sa qualité de poète, Elytis s'insurge d'abord, puis finit par céder devant le fait accompli. Il se sent à présent soutenu par des amis influents, et songe à abandonner définitivement les études de droit.
Dès le début de 1936, la revue des Lettres Nouvelles réunit un groupe d'écrivains étroitement unis, décidés à œuvrer en faveur de l'avant-garde littéraire, dans un esprit combatif et solidaire. Ils s'enhardissent et décident même d'impressionner l'opinion publique en organisant, en mars 1936, la Première Exposition Surréaliste Internationale d'Athènes. Des œuvres de Max Ernst, Oscar Dominguez et Victor Brauner sont exposées. Elytis y présente quelques-uns de ses collages photographiques, ainsi que sa traduction des poèmes d'Éluard. Mais, s'appuyant sur une définition lexicale étroite et réductrice du surréalisme, les journaux et plusieurs revues d'opposition ne tardent pas à donner libre cours à des critiques acerbes ; les polémiques se déchaînent contre les tenants du surréalisme, au point qu'Elytis décide de répondre aux attaques dans un article des Lettres Nouvelles intitulé Les dangers du demi-savoir. Il tâche ensuite, mais en vain, de mettre fin à la polémique dans l'article Un point c'est tout.
Les rangs des amis d'Elytis continuent cependant à grossir : en 1936, la nouvelle recrue des Lettres Nouvelles s'appelle Nikos Gatsos, en qui Elytis découvre avec plaisir un grand amateur de poésie française et un bon connaisseur du surréalisme. Ils deviennent très vite amis et fonderont plus tard le premier café littéraire d'Athènes, l’Héraion : là les discussions enflammées sur La Jeune Parque , Les Chants de Maldoror ou The Waste Land de T.S. Eliot vont bon train jusqu'au milieu de la nuit. Plus tard, Nikos Engonopoulos, lui aussi grand poète francophile, s'adjoindra au groupe des amis d'Elytis.
Mais la situation politique qui se dégrade dans toute l'Europe ne tarde pas à entraîner chacun dans la tourmente.

Le sous-lieutenant

Le 4 août 1936, le général Métaxas instaure en Grèce une dictature. En Italie, Mussolini se range aux côtés d'Hitler. Les amis d'Elytis se dispersent. Katsimbalis part à Paris. Séféris, nommé Consul de Grèce, se morfond en exil à Koritsa Albanie. Quant à Elytis, il entre, en janvier 1937, à l'École des Officiers de Réserve de Corfou. Il en sort huit mois plus tard, avec ses galons d'officier, rattaché au 1er Régiment d'Infanterie. À Athènes, seuls demeurent Nikos Gatsos et Karantonis pour assurer la parution des Lettres Nouvelles. Rares consolations dans l'isolement où se trouve Elytis : la correspondance avec Séféris et Nikos Gatsos, une rencontre avec Lawrence Durrell et son épouse, à Paliokastritsa, et toujours la poésie.
De retour à Athènes en septembre 1937, il reprend ses activités littéraires : pour défendre le Surréalisme, il fait paraître une Lettre ouverte à Georges Théotokas. La revue des Lettres Nouvelles publie des traductions d'Apollinaire, Supervielle, Michaux, Pierre-Jean Jouve et Lautréamont. Il ébauche la première esquisse d'un important essai sur la poésie d'Andréas Kalvos, et s'intéresse à l'influence du Surréalisme sur la peinture grecque.

Au matin du 28 octobre 1940, les troupes de Mussolini envahissent la Grèce par la frontière avec l'Albanie. C'est la mobilisation générale : Elytis est rattaché, avec le grade de sous-lieutenant, à l'état-major du 1er Corps d'Armée, puis incorporé au 24e Régiment d'Infanterie. Il est transféré sur la zone des combats le 13 décembre 1940, au moment où un froid sibérien s'abat sur l'ensemble du front albanais. Sous le feu des batteries d'artillerie italiennes qui pilonnent les lignes grecques, Elytis reste cloué au sol pendant deux heures, blessé au dos par des éclats d'obus. Puis, dans les conditions d'hygiène déplorables qui prévalent dans cette guerre, il est victime d'un cas sévère de typhus. Évacué sur l'hôpital de Ioannina le 26 février 1941, il lutte pendant plus d'un mois contre la mort ; il a témoigné lui-même de cet épisode dramatique : Faute d'antibiotiques à cette époque, la seule chance de salut contre le typhus résidait dans la résistance de l'organisme. Il fallait patienter, immobile, avec de la glace sur le ventre et quelques cuillerées de lait ou de jus d'orange pour toute nourriture, pendant les jours interminables où durait une fièvre de 40° qui ne baissait pas. Après une phase d'inconscience et de délire, où les médecins l'ont cru perdu, Elytis se rétablit.

Dans l'avant-garde littéraire

À partir d'avril 1941, la Grèce, occupée par les Allemands, les Italiens et les Bulgares, sombre dans la guerre et la famine ; les pelotons d'exécution et les déportations achèvent de ravager la population. Intellectuels et poètes ont à cœur de résister avec les armes de l'esprit. Elytis, poursuivant sa convalescence, participe à de nombreuses réunions, clandestines ou publiques, visant à exalter dans le peuple les valeurs helléniques. Il assure également la promotion de l'avant-garde littéraire.
C'est ainsi qu'à l'initiative du professeur Constantin Tsatsos et de Georges Katsimbalis est fondé, au début de 1942, le Cercle Palamas. Ce mouvement réunit des professeurs d'Université et des hommes de lettres, parmi lesquels Elytis, tout juste âgé de trente ans, est le plus jeune. Il donne là une lecture publique de son essai sur La véritable figure d'Andréas Kalvos et son audace lyrique. Ce poète, que la jeunesse découvre et lit avec passion, fait l'objet de débats à l'Université d'Athènes. Andréas Karantonis, Nikos Gatsos et Elytis y participent au milieu d'une foule d'étudiants qui ont envahi l'amphithéâtre, les couloirs et les escaliers : le public, dont l'orgueil national est blessé par l'Occupation, a soif de "Grécité".
En 1943, les réunions clandestines, en petit comité chez des amis, connaissent aussi un grand succès : derrière les fenêtres fermées aux vitres occultées par du papier, une jeunesse privée de tout vibre à la voix grave de Katsimbalis lisant les vers de Kostis Palamas. C'est dans ces instants qu'elle éprouve le plus intensément la fierté de l'hellénisme. Le même sentiment s'exprime à la mort de ce grand poète : il reçoit des funérailles nationales le 28 février 1943, auxquelles Elytis assiste au milieu de la foule ; sur sa tombe, Angelos Sikelianos déclame un poème en hommage au défunt, puis tous les participants entonnent l'hymne national grec, transformant ainsi les funérailles en une manifestation d'hostilité à l'occupant allemand.
En ces temps de malheur, la poésie n'est pas un jeu futile, mais le dernier refuge de l'espérance. Face à l'occupant allemand, les vers de Friedrich Hölderlin sur la Grèce prennent une résonance particulière dans l'esprit d'Elytis, tandis qu'Eluard et Aragon offrent un exemple encourageant de Résistance qui dépasse les frontières. Elytis découvre à cette époque la poésie de Federico Garcia Lorca, auquel il consacre, l'année suivante, un article. Il compose aussi de nouveaux poèmes : dans la nuit de l'Occupation, Soleil Premier, publié en 1943, adopte un titre symbolique, et est suivi de Variations sur un rayon. En 1944, il publie le Chant héroïque et funèbre pour un sous-lieutenant tombé en Albanie. Ce long poème de près de 300 vers, inspiré par son expérience personnelle des combats durant la guerre italo-grecque, soulève dans le public l'enthousiasme réservé aux grands poètes nationaux. En 1946, sept poèmes inspirés par l'Occupation sont réunis sous le titre La Grâce dans les voies du loup, mais ils passent presque inaperçus.
À Athènes, le café Loumidis est devenu le lieu de rendez-vous de la jeunesse et le centre du marché noir. C'est là, au cours d'une réunion entre amis, qu'Elytis fait la connaissance du compositeur Manos Hadjidakis : la musique va désormais nouer avec la poésie grecque une alliance féconde.
Les soirées littéraires sont nombreuses, mais les plus célèbres se tiennent au domicile d'Andréas Embirikos : tous les jeudis soir, les poètes y donnent des lectures publiques de leurs dernières créations, interrompues parfois par le hurlement des sirènes sonnant l'alarme, ou par le bruit des batteries anti-aériennes ; le succès de ces soirées ne se dément pas pendant toute la durée de l'Occupation.
La poésie moderne continue cependant d'être attaquée, et pour la défendre, Elytis doit se faire le théoricien de l'avant-garde littéraire dans la revue des Lettres Nouvelles. Il publie d'abord l'essai Art, Chance, Audace consacré au Surréalisme et à l'année 1935. Ces trois mots deviennent aussitôt le signe de ralliement de la jeunesse. Il entame ensuite un débat philosophique avec le professeur Tsatsos sur le sens et les associations d'idées dans la poésie nouvelle. Puis, à partir de Noël 1943, et tout au long de l'année 1944, en collaboration avec la revue des Nouvelles Artistiques, il organise auprès des poètes et des critiques, une grande enquête, suivie d'un large débat sur les problèmes posés par l'art et la poésie modernes. Elytis publie à cette occasion une série d'essais qui dressent un état général de la question, mais mettent aussi un terme au mouvement littéraire commencé en 1935 avec le Surréalisme. En témoigne le titre significatif du dernier de ses articles, Bilan et nouveau départ, où il résume, en 1945, les conclusions à tirer de cette enquête. Un chapitre se clôt : dix ans de combats en faveur de l'avant-garde littéraire prennent ainsi fin ; parallèlement, la revue des Lettres Nouvelles, qui fut l'organe de ce combat, disparaît, en proie aux difficultés, après les troubles politiques suscités par les événements de décembre 1944. C'est vraiment toute une époque qui s'achève.

La crise intellectuelle

Après les bouleversements opérés dans la sensibilité par la révolution surréaliste et par la guerre, Elytis comprend qu'il est temps, pour la poésie lyrique, d'entrer dans une phase classique. Il constate d'ailleurs que cette évolution a déjà eu lieu en France avec Saint-John Perse et René Char, en Angleterre avec Dylan Thomas, et au Mexique avec Octavio Paz. La période qui s'ouvre pour Elytis est donc celle d'une quête inlassable pour ouvrir à la poésie de nouveaux chemins de création.
Au lendemain de la guerre, dans un pays en ruines, les intellectuels grecs considèrent qu'il est de leur devoir d'œuvrer en faveur du peuple. En 1945, Elytis accepte donc, avec le soutien de Georges Séféris, d'assumer la direction des programmes à la Radiodiffusion Nationale, nouvellement créée. Parallèlement, il se propose de tenir une rubrique régulière dans le journal Liberté, afin d'éclairer l'opinion publique sur les problèmes brûlants du pays. Mais constatant son échec, il met un terme à cette activité au bout de quelques semaines, et donne également sa démission du poste de Directeur de la Radio, en juillet 1946.
La guerre civile qui éclate en Grèce en 1946, sévit jusqu'en 1949, et le pays sombre dans une affreuse misère. Elytis cesse d'écrire, mais éprouve le besoin d'agir. Son amour de la peinture l'incite à tenir une rubrique de critique d'art dans le journal Le Quotidien. Mais il est mal accepté par les artistes, et lui-même est déçu par les expositions de peinture de cette époque, qu'il juge trop médiocres. Il conserve cependant cette rubrique jusqu'en février 1948. Il prend alors la décision importante de quitter la Grèce, totalement ravagée par une guerre civile meurtrière. Il arrive en Suisse au début de février 1948, et s'installe presque aussitôt après à Paris.
Venir en France, qu'Elytis considère comme le berceau de la culture et sa seconde patrie, c'est se rapprocher des sources de la poésie moderne. Réduit au silence depuis 1945, il cherche par tous les moyens à découvrir une nouvelle poétique. Il parcourt les librairies de Saint-Germain-des-Prés, fréquente les cafés des Deux Magots et de « Mabillon », visite les ateliers de ses amis, peintres et poètes. Il suit également en auditeur libre des cours de philosophie à la Sorbonne. Surtout, il rencontre tous les plus grands poètes de cette époque, à commencer par les Surréalistes : auprès de Tristan Tzara, Benjamin Péret, Philippe Soupault, André Breton et Paul Éluard, il engage de longues discussions sur la situation de la poésie. Mais celle-ci a bien changé : c'est maintenant Jacques Prévert qui est à la mode, au grand désespoir de Pierre Reverdy et de Pierre-Jean Jouve. Au domicile de Paul Éluard, Elytis constate que ce dernier a enrôlé sa poésie sous la bannière du Parti communiste français, qui le sollicite directement par téléphone. Cette poésie engagée au service d'un parti politique met André Breton en fureur : c'est à ses yeux une trahison des buts du Surréalisme. Quant à Breton lui-même, Elytis considère qu'il ne s'est pas adapté au nouveau contexte littéraire, ce qui le met dans une impasse. La poésie française, en déclin, n'offre donc aucune perspective à sa quête de renouveau. Déçu de ne rien retirer de ces contacts, il avoue : J'ai littéralement mijoté dans mon jus pendant trois ans et demi tout entiers.
La mode est en effet à l'existentialisme et à la philosophie de l'absurde. Elytis voit de pseudo-intellectuels flâner dans Saint-Germain-des-Prés avec un snobisme frivole qui l'indispose profondément. Rien, décidément, dans le Paris de 1948, ne parvient à le retenir. Il s'enferme dans sa chambre, pour échapper à un climat général qui lui est totalement étranger, et il lit le Phédon de Platon : Je traversais en plein une crise, écrit-il, dont les premiers symptômes étaient apparus quatre ans plus tôt vers la fin de l'Occupation, lorsque le Grec s'éveillait en moi. Il pressent alors que la langue grecque correspond à une morale et à une manière de sentir qui, de Platon à Solomos se sont perpétuées, sans obstacle et sans altération.
Cet esprit grec, tout à l'opposé de l'existentialisme sartrien, deux écrivains français l'admirent profondément : c'est René Char, qui à cette époque a déjà composé son Hymne à voix basse en faveur des insurgés grecs, et Albert Camus, qui a fait de la Grèce la patrie de son âme et le symbole le plus pur de la pensée de midi. Tous deux manifestent à Elytis leur fraternelle amitié et leur compréhension. Ils lui proposent de rédiger un article pour la revue Empédocle, fondée en avril 1949, dans laquelle ils mènent ensemble le combat en faveur d'un humanisme grec, baigné par la lumière de la nature méditerranéenne. L'article d'Elytis, qui devait s'intituler Pour un lyrisme d'inventions architecturales et de métaphysique solaire, n'a jamais été écrit, mais la réflexion théorique d'Elytis sur ce que doit être la structure d'un poème commence à faire son chemin. Cette réflexion se développe aussi en direction de l'art et de la peinture, complémentaires de la poésie selon Elytis.
Car il fait à cette époque la connaissance de deux éditeurs d'art, Christian Zervos, qui publie les Cahiers d'Art, et Tériade, son compatriote de Mytilène, qui édite la revue Verve. Au même moment il est élu membre de l'Association Internationale des Critiques d'Art, et en 1949 il participe à leur première Conférence internationale qui se tient à Paris. Durant l'été, il séjourne dans la propriété de Tériade, la célèbre "Villa Natacha" à Saint-Jean-Cap-Ferrat, et grâce à lui, se lie d'amitié avec les plus grands peintres, entre autres Picasso, Léger, Matisse, Giacometti et Chagall. Impressionné par le peintre espagnol, il écrit une Ode à Picasso. En 1950, son intérêt pour l'art s'approfondit lors d'un voyage en Espagne où il visite les grands centres culturels. À Malaga, il rencontre les parents de Picasso, et l'été venu, retrouve la Côte d'Azur. De décembre 1950 à mai 1951, il séjourne en Angleterre, accordant des entretiens à la B.B.C. et visitant les universités d'Oxford et de Cambridge. Il effectue ensuite un court séjour en Italie où il visite Venise, Ravenne, Florence, Pise et Rome, et où il fait la connaissance du peintre Giorgio de Chirico. Ces voyages et ces rencontres, ainsi que la participation à un séminaire à l'Abbaye de Royaumont, orientent la réflexion théorique d'Elytis vers une multitude de sujets, entre autres l'Orient et l'Occident, la mission de la poésie moderne et le problème de la forme : Mes tiroirs, mes étagères, mes valises débordaient des notes que j'avais prises, écrit-il. De tout ce ramassis de notes, il songe à faire un essai, sous le titre Sept Lettres de Royaumont, dont la rédaction est achevée durant l'été 1951. Mais il n'a pas composé un seul poème. C'est Picasso, par son exemple, qui va le ramener à la poésie et le tirer, selon ses propres termes, de tout cet embrouillement d'idées.
Elytis passe en effet l'été 1951 dans la "Villa Natacha" à Saint-Jean-Cap-Ferrat, et a ainsi l'occasion de vivre quelques jours dans l'intimité familiale de Picasso à Vallauris. Il découvre un véritable méditerranéen qui pratique, dans la simplicité et la joie de vivre, le culte du soleil et de l'amour. Il voit un homme qui vit torse nu et en short, qui marche à quatre pattes pour amuser sa petite fille, Paloma, et qui va se baigner à Golfe-Juan. La sensualité qui prédomine dans l'œuvre et l'art de vivre de Picasso font écho au dialogue qu'Elytis entretient au même moment avec Matisse : ce dernier achève la décoration de la Chapelle du Rosaire de Vence, et se montre très soucieux d'y faire pénétrer la lumière du soleil32. Loin de l'existentialisme, du nihilisme et des philosophies du désespoir dans lesquels se morfond l'Europe, c'est décidément aux impressions sensorielles et à la vie elle-même qu'il faut revenir. Galvanisé par l'exemple vivifiant de Picasso, il quitte Vallauris, et de retour à la "Villa Natacha", il rédige d'un seul jet l'article Équivalences chez Picasso. L'issue à la crise, dans laquelle Elytis a été plongé durant quatre ans, est enfin trouvée. Quelques jours plus tard, il s'embarque à Marseille pour rentrer en Grèce, après avoir jeté à la poubelle toutes ses notes manuscrites.

Le théâtre et la poésie

De retour en Grèce en septembre 1951, Elytis devient membre d'un jury littéraire, le « Groupe des Douze, qui décerne chaque année un prix à un écrivain. L'essentiel de son temps est désormais consacré à la poésie et au théâtre. Pendant quelque temps, il retrouve les fonctions de Directeur des programmes à la Radiodiffusion Nationale, mais il referme rapidement cette parenthèse, en démissionnant de ce poste en mai 1954.
Il s'installe dans le quartier de Kifissia, à Athènes, et travaille pour le théâtre : il devient membre du Conseil d'administration du "Théâtre d'Art", fondé par le metteur en scène grec Karolos Koun, auquel il consacre un article, en 1959, pour fêter ses vingt-cinq ans de théâtre. Pour Karolos Koun, il traduit Le cercle de craie caucasien de Bertolt Brecht. Il traduit aussi Ondine de Jean Giraudoux, pièce représentée en 1956 au Théâtre National d'Athènes. Il préside également le Conseil d'Administration du "Ballet-Théâtre".
Parallèlement, il poursuit la rédaction de deux importants poèmes : Six plus un remords pour le ciel, achevé dans sa seconde version en 1958, et surtout Axion Esti, monument poétique qui l'occupe depuis plus de sept ans. Des extraits d'Axion Esti sont d'abord publiés dans la Revue d'Art, mais l'accueil des critiques est défavorable, et Elytis en est profondément déçu. Achevé en décembre 1959, le poème est publié en 1960, et marque le début de la gloire d'Elytis : à présent l'opinion a évolué, d'importants critiques littéraires manifestent un intérêt grandissant pour son œuvre et multiplient les études à son sujet. Axion Esti est couronné la même année par le Grand Prix National de Poésie. La vie privée du poète est cependant marquée par deux deuils qui l'affectent douloureusement : après une grave maladie, son frère Constantin meurt le 15 juillet 196033, et sa mère décède le 19 septembre de la même année.

La notoriété internationale

La renommée d'Elytis connaît durant cette période un retentissement international qui se traduit par des invitations à effectuer des visites à l'étranger, par des distinctions honorifiques, et par le succès de son œuvre. En même temps, les traductions de cette œuvre se multiplient à travers le monde, tandis que se développe la fécondité de la veine artistique et littéraire du poète.

Voyages à l'étranger

Le premier de ces déplacements à l'étranger le conduit aux États-Unis à l'invitation du Département d'État américain. Il y séjourne de fin mars à juin 1961, visitant New York, où il retrouve le poète Nikitas Randos qui y a émigré, mais aussi Washington, La Nouvelle-Orléans, Los Angeles, San Francisco, Chicago et Boston.
L'année suivante, en mai 1962, il participe aux Rencontres internationales de la Culture à Rome. Et en décembre, c'est le gouvernement soviétique qui l'invite, en même temps qu'Andréas Embiríkos et Georges Théotokas. Tous trois visitent Odessa, Moscou, où Elytis accorde une interview, et Léningrad.
En 1965, à l'invitation de l 'Union des Écrivains bulgares, il visite Sofia en compagnie de Georges Théotokas et raconte ainsi la scène : On nous fait monter sur une estrade en bois. À côté de nous, sur une plus grande estrade, le conseil des ministres au grand complet, et à sa droite, à un rang analogue au nôtre, le corps diplomatique, à ce qu'on me dit. Partout des drapeaux, des inscriptions, des fleurs ... Nous applaudissons continuellement ou nous agitons les mains, pour saluer et manifester notre participation à cette fête merveilleusement pacifique.
En 1966, il effectue un voyage privé en France, s'arrêtant à Paris puis visitant le Midi. En février 1967, il se rend en Égypte où il visite Alexandrie, Louxor, Le Caire et Assouan. Peu après son retour en Grèce, le coup d'État militaire du 21 avril 1967 amène au pouvoir la junte des Colonels. Elytis se tient alors à l'écart de la vie publique, se consacrant à un travail de traduction et de peinture. Il décide finalement de s'exiler, le 3 mai 1969, pour s'installer à Paris, 7 rue de l'Éperon. Il anime des séminaires de philologie et de littérature à la Sorbonne.

À la fin du printemps 1970, il effectue un séjour de quatre mois à Chypre, où il rencontre Monseigneur Makarios III.

Étés en Grèce

Ces nombreux voyages à l'étranger n'éloignent pas Elytis très longtemps de la Grèce, et surtout de la mer Égée, car fidèle à son habitude, il se réserve la période estivale, et chaque année, il passe l'été dans une île grecque différente, revenant souvent à Spetses, Andros, Sériphos ou Rhodes. À Mytilène, il se rend plusieurs fois pour mener à bien le projet conçu en commun avec Tériade d'édifier un musée consacré au peintre Théophilos. L'idée est née en juillet 1961, lorsqu'Elytis découvre l'exposition consacrée à ce peintre qui se tient au Louvre. Il se rend aussitôt après à Mytilène pour y chercher, à la demande de Tériade, un terrain à vendre. Il y revient durant l'été 1962, en compagnie de Tériade, et ensemble, ils arpentent les collines de l'île à la recherche de l'emplacement idéal pour le futur musée. Les étés suivants, avec l'aide du peintre Yannis Tsarouchis et de l'architecte Yannoullellis35, Elytis et Tériade choisissent les matériaux, et étudient la question du volume des salles et de leur luminosité. À la fin des travaux, en juillet 1965, les deux amis organisent une courte cérémonie religieuse dans la chapelle voisine.

Distinctions et succès

Si les pays étrangers s'intéressent à Elytis durant cette période, la Grèce le met aussi à l'honneur : en 1965, le roi Constantin II l'élève au rang de Commandeur dans l'Ordre du Phénix. Sous la dictature des colonels, en 1971, le Grand Prix de Littérature lui est attribué mais Elytis le refuse. En 1975, il devient citoyen d'honneur de l'île de Mytilène, et la même année, il est fait docteur honoris causa de l'Université de Thessalonique. Le succès populaire se confirme aussi : la collaboration entre Elytis et le compositeur Mikis Théodorakis aboutit à l'oratorio "Axion Esti", présenté au cinéma Rex à Athènes le 19 octobre 1964. C'est un immense succès. L'oratorio est interprété de nouveau en 1976 à l'Odéon d'Hérode Atticus puis au Théâtre du Lycabette. Désormais, l'œuvre poétique d'Elytis peut courir sur les lèvres du grand public : elle est portée par la voix des chanteurs les plus populaires, et interprétée par les comédiens du Théâtre National dans différents montages de poèmes.

Une veine artistique féconde

Sans attendre la chute du régime des Colonels, Elytis met fin à son exil volontaire en France ; il rentre en Grèce le 6 juillet 1971. À partir de cette date, sa production littéraire et artistique connaît une floraison exceptionnelle dans tous les domaines. En 1971 paraissent deux importants recueils de poèmes : Le Monogramme et L'arbre de lumière et la quatorzième Beauté suivis en 1972 par le recueil de chansons Les R d'Éros ; il publie aussi plusieurs grands poèmes : Mort et Résurrection de Constantin Paléologue 1971, Soleil Soléiculteur 1972, Villa Natacha 1973, Le Phyllomancien 1973 et Marie des Brumes 1978. Son œuvre en prose s'accroît aussi avec la publication de l'important recueil d'essais Cartes sur table en 1974, et la rédaction de nombreux articles d'importance majeure, entre autres La magie de Papadiamantis 1975, Romanos le Mélode 1975 et Rapport à Andréas Embirikos 1977. Il produit nombre de gouaches et de collages, accorde de nombreux entretiens dans divers journaux et fait paraître plusieurs éditions d'art à tirage limité auxquelles collaborent Picasso, le sculpteur Koulentianos ou le graveur Dimitris. Il revient en 1976 sur ses traductions de plusieurs poètes français, ainsi que de Giuseppe Ungaretti, de Federico Garcia Lorca et de Maïakovski. Cette activité débordante ne l'empêche pas d'assumer aussi les fonctions de Président du Conseil d'Administration de la Radio et Télévision grecques, de 1974 à 1977, et de siéger comme membre au Conseil d'Administration du Théâtre National.

La gloire du Prix Nobel

Le 18 octobre 1979, le prix Nobel de littérature est attribué à Elytis, avec la mention suivante : Pour sa poésie qui, sur le fond de la tradition grecque, dépeint avec une force sensuelle et une clarté intellectuelle, le combat de l'homme moderne pour la liberté et la créativité. Le 8 décembre 1979, le nouveau lauréat prononce en français son discours de réception du Prix Nobel ; il reçoit des mains du roi Charles XVI Gustave de Suède la médaille et le diplôme Nobel, qui sont légués, en 1980, au Musée Benaki à Athènes. Le 10 décembre suivant, au cours du Banquet Nobel, il prononce une allocution de remerciement, comparant le voyage d'Ulysse dont il lui a été donné de porter le nom à sa propre aventure poétique : En me consacrant, à mon tour, pendant plus de quarante ans, à la poésie, je n'ai rien fait d'autre. Je parcours des mers fabuleuses, je m'instruis en diverses haltes.
Les honneurs à son égard se multiplient ensuite dans toute l'Europe. En Grèce, il est reçu par le Président de la République hellénique, Constantin Caramanlis, et le Parlement grec, siégeant dans une séance extraordinaire, lui rend un hommage solennel. En France, en 1980, il est fait docteur honoris causa de l'Université de Paris ; il prononce à cette occasion une allocution36 dans le grand amphithéâtre de la Sorbonne, évoquant son parcours de poète : « Les ressources indispensables pour ne pas me perdre en route dans la grande aventure de la poésie, je les ai acquises en me mettant, dès mon enfance, à l'école de la poésie française. Et je m'empresse d'ajouter : la meilleure école qui soit ... Le dialogue, les courants, les questions, les écoles littéraires, le renfort des théories, tout s'est développé dans cette ville, qui conserve à juste titre la prééminence intellectuelle en Europe. La même année, il se rend en Espagne à l'invitation du Premier Ministre, Adolfo Suarez, et il est reçu à l'Académie Royale de Madrid. En Angleterre, il est fait docteur honoris causa de l'Université de Londres, en 1981, et la médaille d'argent Benson lui est décernée par la Société Royale de Littérature. En Italie, un hommage solennel lui est rendu par l'Université de Rome : il prononce une importante allocution, envisageant l'avenir de l'Union Européenne comme la nécessaire synthèse de son triple héritage historique37 : Nous savons que l'idéal européen ne pourra pas se réaliser s'il ne prend pas appui, clairement, sur son socle spirituel, sur les bases des civilisations grecque et romaine, c'est-à-dire la Démocratie et le Droit, à quoi il faut ajouter l'esprit apporté par le christianisme.
Simultanément, il poursuit son exploration d'une poésie sans frontières : des origines de la poésie lyrique dans l'Antiquité grecque, en passant par l'époque hellénistique, les débuts du christianisme et les lettrés byzantins, Elytis embrasse de son regard le vaste champ de la poésie grecque dont il se plaît à effacer les limites temporelles. Après Trois poèmes sous pavillon de fortune parus en 1982, il publie Journal d'un invisible Avril, en 1985, tout en travaillant à une recomposition en grec moderne des fragments de Sappho, en qui il reconnaît une contemporaine. En 1986, il traduit en grec moderne l'Apocalypse de saint Jean et la même année fait paraître Le petit marinier. L'année suivante il traduit en grec moderne les épigrammes de Krinagoras, poète né à Mytilène au Ier siècle av. J.-C. qui vécut à la cour d'Auguste et d'Octavie à Rome.

Deuxième Prix Nobel grec 1979, après Georges Séféris, Odysseus Elytis est sans doute un des poètes majeurs de la Grèce contemporaine. Sa réputation de poète de la mer Égée ne doit pas tromper. Ce n'est pas, bien entendu, dans la peinture statique du paysage grec ni dans la présence de quelques thèmes persistants îles, mer, soleil, jeunes filles, etc. que réside l'importance de cette œuvre polyvalente, mais dans un effort d'unité profonde où la poésie joint la nature, l'histoire et la liberté. Pur poète lyrique, Elytis combine l'acuité du regard avec la force de l'imagination et la fraîcheur du sentiment. En dernière analyse, le surréalisme ne lui a révélé qu'une aptitude qui lui était propre : celle d'unir et de transformer les choses à la fois
Elytis appartient à une génération de novateurs, celle de 1930, et il s'oriente dès ses débuts vers une expression poétique d'avant-garde. Le hasard lui rend service de façon significative : un jour, dans une librairie athénienne, il tombe sur un livre de Paul Eluard. Au demeurant, l'an 1935 est une date importante non seulement pour la littérature néo-hellénique en général apparition officielle du surréalisme en Grèce avec un recueil de poèmes d'A. Embirikos, parution de la revue Les Lettres nouvelles, mais aussi pour le jeune poète en particulier, révélation de la nature grecque, publication de ses premiers vers. C'est ainsi que commence une œuvre féconde, dans laquelle il distingue lui-même trois périodes
La première est celle des Orientations 1940 et de Soleil le premier 1943. Elle consacre la priorité de la nature et des métamorphoses. On dirait ici que, à l'instar du jeune Sikélianos, Elytis prend son premier bain cosmique dans la mer grecque, sous la lumière éblouissante d'un soleil placé au centre de son univers. Mais il ne faut pas sous-estimer l'apport du surréalisme : en réalité, la métaphore l'emporte sur la comparaison. Les choses ne se ressemblent pas, ne sont pas les unes comme les autres ; elles se transforment et s'identifient, elles se confondent les unes avec les autres.
C'est à la guerre, cependant, qu'Elytis doit son passage à une nouvelle étape qui, sans l'amener à se renier, rend de plus en plus sensible dans son œuvre la présence de l'histoire. Les expériences personnelles du poète, qui fut combattant de la guerre gréco-italienne 1940-1941, n'y sont certainement pas pour rien. Elles apparaissent aussi bien dans Chant héroïque et funèbre pour un sous-lieutenant tombé en Albanie 1945 que dans Axion esti 1959. Mais ces deux œuvres, séparées par un long silence public du poète, s'opposent sur plusieurs points. Ce qui dans la première est encore un contact immédiat avec l'événement devient dans la seconde rapport profond à la diachronie. Œuvre de synthèse à l'architecture tripartite et qui tire profit de la poésie ecclésiastique et moderne à la fois, Axion esti marque sans doute dans la création d'Elytis une étape importante : le poète se transforme sans perdre son aptitude à rester le même.
Cette aptitude se manifeste non seulement dans Six Plus Un Remords pour le ciel 1960, mais aussi dans les poésies plus récentes telles que L'Arbre de lumière et la quatorzième beauté (1971), Maria Néphéli (1978). Il publie également des essais sur la littérature et sur les écrivains qui lui sont proches : Cartes sur table (1974) et Seconde Écriture (1976). Ce qu'Elytis appelle « métaphysique solaire » et qui marque sa troisième période n'est sans doute pas étranger à un certain nombre d'expériences personnelles et collectives : dictature des colonels en Grèce, mai 1968, deuxième séjour du poète à Paris (1969-1972). C'est en ce sens qu'il achève d'émanciper son œuvre de toute limite pour la mettre au service de la liberté : « Je considère la poésie comme une source d'innocence pleine de forces révolutionnaires. Ma mission est de diriger ces forces contre un monde que ma conscience ne peut accepter, de façon à ce que je puisse, à travers des métamorphoses successives, mettre ce monde en accord avec mes rêves » (1975).

Un surréaliste non orthodoxe

Mettre le monde en accord avec ses rêves ? Mais Elytis s'y applique avec zèle depuis qu'il écrit. Révolutionnaire dans le sens le plus large du terme, il ne cesse de songer à des changements profonds :
J'ai brassé les horizons dans la chaux et, d'une main lente mais sûre, bâti les quatre murs de mon futur. Il est, dis-je, grand temps que l'impudicité accède à la sacralité et dans un Couvent de Lumière garantisse l'instant suprême où le vent déchira une nuée légère sur l'arbre des extrémités de la terre.
Surréaliste peu enclin à la politique et assez respectueux de la tradition grecque, Elytis n'est pas un partisan de l'écriture automatique ; bien au contraire, depuis sa jeunesse il considère que, pour maîtriser la matière poétique, « il faut toujours une intervention consciente » (1938). Esprit pictural (la peinture occupe dans sa vie la deuxième place après la poésie), il transforme ses impressions en images dans lesquelles la présence d'éléments contraires semble être moins motivée par un effet de contraste que par un besoin d'« unité de tout ». Visionnaire et voyant, il appartient à la famille des poètes qu'il traduit, et entretient des rapports privilégiés avec la poésie française : Rimbaud, Lautréamont, Eluard... Dans son œuvre, le miracle est aussi réel que la lumière est transparente. Chantre de l'amour et de la mer, païen et chrétien à la fois, Elytis n'a cessé d'honorer « la sainteté des sens » et d'affirmer sa vision « biologique » des choses, son optimisme et sa foi profonde en l'avenir de l'homme.

La solitude et la fin

Les dernières années de la vie d'Elytis sont marquées par un retrait progressif de la vie publique, dû à la maladie : il souffre depuis plusieurs années d'anémie hémolytique et d'infections pulmonaires qui l'obligent à de fréquentes hospitalisations. Ainsi, en 1988, il doit renoncer à se rendre à Paris pour l'inauguration d'une exposition qui lui est consacrée au Centre Georges Pompidou.
Il reste néanmoins entouré par ses plus proches amis, et par la compagne des treize dernières années de sa vie, la poétesse Ioulita Iliopoulou. Et il ne cesse pas d'écrire : en 1990, la prose poétique de "Voie Privée" s'accompagne de 81 gouaches, aquarelles et dessins. En 1991, paraît le poème "Dit de Juillet" avec des photographies de la jeunesse d'Elytis. Les essais et discours des années 1972 à 1992 sont publiés dans l'important recueil "Blanc-seing". En 1993, dans une lettre rendue publique, il apporte son soutien à Antónis Samarás qui vient de créer un nouveau parti politique, le Printemps politique. L'œuvre du crépuscule de sa vie, toute de méditation et de contemplation devant la nature, laisse s'exhaler, malgré lui, un parfum de tristesse dont témoignent les titres des derniers recueils : "Les Elégies d'Oxopétra", "A l'ouest du chagrin", et "Le jardin des illusions", publiés en 1995.
Celui qui s'était attaché à « habiter poétiquement ce monde », selon le vœu de Hölderlin, souhaitant, avant de mourir, que son départ soit entouré d'un profond silence chrétien, s'éteint à son domicile d'Athènes, victime d'un arrêt cardiaque, le 18 mars 1996.

Œuvres d'Élytis en français

Equivalences chez Picasso, revue Verve, Vol. VII, 1951, n°25-26
Six plus un remords pour le ciel, Traduction Jacques Lacarrière, Fata Morgana, 1977
Les clepsydres de l’inconnu, éditions Fata Morgana, 1980
Marie des Brumes, Traduction Xavier Bordes et Robert Longueville, F.Maspero, 1982
Le monogramme, Traduction Natalie Depraz éditions Fata Morgana, 1997
Le monogramme, Traduction de Xavier Bordes et Robert Longueville
Belle et étrange patrie, Calligraphie de Lalou, Orange. Grandir 1998
Pierre Reverdy entre la Grèce et Solesmes, traduction Georges Spyridaki, Fata Morgana, 1998
Temps enchaîné et Temps délié, Traduction Malamati Soufarapis, l'Echoppe, 2000
Autoportraits, éditions Fata Morgana, 2002,
Axion Esti suivi de l'Arbre lucide et la quatorzième beauté, et de Journal d'un invisible avril, traduction de Xavier Bordes et Robert Longueville.
Voie privée, Traduction Malamati Soufarapis avec trois temperas de l'auteur, l'Echoppe, Paris, 2003
Vingt-quatre heures pour toujours, Traduction Malamati Soufarapis, l'Echoppe, 2004
Les Stèles du Céramique, Traduction Malamati Soufarapis, l'Echoppe, 2005
Le petit navigateur, Traduction par Malamati Soufarapis de trois séquences seulement du poème, l'Echoppe, 2006
En avant lente, Traduction Malamati Soufarapis, l'Echoppe, 2008

Essais et adaptations en grec

Οδυσσέας Ελύτης, Εν Λευκώ (Blanc-seing), Ίκαρος, πέμπτη έκδοση, 1999,
Οδυσσέας Ελύτης, Ανοιχτά Χαρτιά (Cartes sur Table), Ίκαρος, έκτη έκδοση, 2004,
Adaptation-recomposition en grec moderne des fragments de Sappho de Mytilène.
Οδυσσέας Ελύτης, Αυτοπροσωπογραφία σε λόγο προφορικό, Ύψιλον βιβλία, Αθήνα 2000

Bibliographie

(de) Hans Rudolf Hilty, Odysseus Elytis, ein griechischer Lyriker unsere Tage, Neue Zürcher Zeitung, Zürich, 17 juillet 1960
(fr) La Nouvelle Revue Française, Paris, juin 1970, no 18, p. 884-887
(fr) Nicolas Svoronos, Histoire de la Grèce moderne, 3e édition mise à jour, P.U.F. 1972
(el) Γ.Π.Σαββίδης, Πάνω Νερά, Ερμής, 1973, p. 142-155.
(el) K.Θ.Δημαρά, Ιστορία της Νεοελληνικής λογοτεχνίας, έκτη έκδοση, Ίκαρος, 1975
(en) Books Abroad, Norman, Oklahoma, tome 49, no 4 Automne 1975, p. 625-716 : articles entre autres de Robert Jouanny, Ivar Ivask et Lawrence Durrell.
(el) Mario Vitti, Οδυσσέας Ελύτης. Βιβλιογραφία 1935-1971, συνεργασία Αγγελικής Γαβαθά, Ίκαρος, 1977
(el) Τάσος Λιγνάδης, Το Άξιον Εστί του Ελύτη, Εισαγωγή, σχολιασμός, ανάλυση. 3η έκδοση, 1977
(fr) Dimitri T. Analis, Six plus un remords pour le ciel. Poèmes d'Odysseus Elytis in Les Nouvelles Littéraires, Paris, no 2617, 5-12 janvier 1978
(el) Kimon Fraier, Άξιον Εστί, το Τίμημα. Εισαγωγή στην ποίηση του Οδυσσέα Ελύτη, Κέδρος, 1978
(el) Οδυσσέας Ελύτης, σύγχρονοι ποιητές, Εκλογή 1935-1977, έκτη έκδοση, ΑΚΜΩΝ, Αθήνα, 1979.
(fr) "Odysséas Elytis, un Méditerranéen universel", ouvrage collectif édité à l'occasion de l'exposition Odysséas Elytis, organisée au Centre Pompidou en 1988, Bibliothèque Publique d'Information / Centre Georges Pompidou, Éditions Clancier-Guenaud, Paris, 1988

Liens
http://youtu.be/7vBdngd4TGA Poème chanté en grec
http://youtu.be/OZwjoPyk_ew
http://youtu.be/ncjenmnN4ew Poéme de Elytiss chanté et dit par Angélique Ionatos
http://youtu.be/s0ERRNccIwE?list=PL5866FCF2113B8587 Elytiss et Théodorakis


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Posté le : 01/11/2014 16:42
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Re: Les bons mots de Grenouille
Plume d'Or
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De Alsace
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Hors Ligne
L'humour est l'arme blanche des hommes désarmés. Il est une forme de révolution pacifique et passive que l'on fait en désamorçant les réalités pénibles qui vous arrivent dessus. Romain Gary




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Halloween est aujourd'hui célébrée principalement en Irlande, en Grande-Bretagne, aux États-Unis, au Canada, en Australie et en Nouvelle-Zélande. En France, certaines voix se sont élevées pour dénoncer une américanisation croissante du monde, ou pour craindre que les fêtes religieuses autour du 31 octobre, comme la Toussaint, ne soient balayées par cette fête.
Halloween reste une occasion de sourire à ...




L' HUMOUR NOIR :
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CITATIONS :

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« Le sommeil n’est pas un lieu sûr. »
de Jean Cocteau


« Je pense, donc je sue. De trouille, évidemment. »
de Jacques Sternberg

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« Elles sont bien noires, les pensées des nuits blanches. »
de Edmond et Jules de Goncourt
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« Est-ce que je crois aux fantômes ? Non, mais j’en ai peur. »
de Marie du Deffand



« Je rigole face au danger, ensuite je cherche un trou pour me cacher. »
de Anonyme



« Si vous n'aimez pas les cercueils, on vous fera monter de la bière. »
Extrait de Signé Furax



« Une bonne terreur, de temps en temps, vous remet les idées en perspective. »
de Elisabeth Vonarburg



« Vivre dans un camp de nudistes doit sans doute gâcher tout le plaisir qu’on attend d’Halloween. »
de Anonyme



« Si la nuit est noire, c'est pour que rien ne puisse nous distraire de nos cauchemars. »
de Bill Watterson



« Il y a le peureux qui regarde sous son lit, et le peureux qui n’ose même pas regarder sous son lit. »
de Jules Renard



« Le timide a peur avant le danger, le lâche au milieu du danger, le courageux après le danger. »
de Jean-Paul Richter


« Jésus, portant sa croix dans la montée du Golgotha, aurait souhaité avoir un diable pour l'aider. »
de José Artur


« Les cadavres ont ceci de commun avec les pots de yaourts que leur date de fabrication est inscrite sur la boîte. »
de Anonyme

« On cloue les cercueils comme si on avait peur que les morts s'envolent. »
de Georges Perros






A CHAQUE PAYS SON MONSTRE :
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Les zombies - Haïti :
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Dans le vaudou haïtien, le zombie est une personne plongée dans un état cataleptique et privée de son âme. Cet état est causé par une puissance drogue, donnée par un prêtre vaudou.
La victime, qui passe pour morte, est ensuite enterrée.
Après 24 heures, le sorcier revient déterrer le corps tout en récitant diverses formulesmagiques. Il lui fait boire un antidote qui le sort de sa léthargie mais lui fait perdre toute volonté, cela afin de le réduire en esclavage.




Les Banshees - Irlande :
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Dns la légendes du folklore irlandais et écossais, la Banschee est une créature féerique féminine qui commence à gémir quand quelqu’un est sur le point de mourir.




Les Gorgonnes - Grèce :
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-


Les Gorgones, dans la mythologie grecque, sont des créatures fantastiques et malfaisantes d’une telle laideur que quiconque ose les regarder meurt pétrifié.
La plus célèbre est Méduse. On les représentait comme des jeunes femmes, souvent avec des ailes et de grandes dents. Leur chevelure était constituée de serpents.




Les Goules - Pays Arabes:
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La Goule est une créature monstrueuse du folklore adage et perse qui apparaît dans les contes « Les Mille et une Nuits «
Prenant la forme d’une hyène ou d’une femme, elle affections le cimetières, où elle déterre les cadavres pour s’en nourrir.




Les Vampires - Les Balkans :
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C’est en Serbie, vers 1725, que le mot vampire fait son apparition, à la suit d’un cas supposé, celui d’ Arnold Paole
Selon la croyante slave, après la mort, l’âme persiste et peut évoluer sur la terre pendant 40 jours avant de rejoindre l’Au-Delà. Le vampire passe pour vouloir se venger des vivants en leur subtilisant leur sang et leur énergie vitale.




Les Loups-Garous - Allemagne:
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Il s’agit de personnes mortes en état de péché mortel qui revenaient sous forme de loups pour boire du sang avant de retourner à leur corps humain dés les premières lueurs du jour.
Ce phénomène devient commun dans certaines zones rurales de l’Allemagne, de la Pologne et du nord de la France.
On mentionne toutefois des loups-garous dans la Grèce Antique.




Les Momies - Egypte :
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Les Egyptiens de l’Antiquité croyaient que la préservation du cadavre du Pharaon lui assurait une vie éternelle dans l’Au-Delà. D’où les légendes de cs momies revenant à la vie.




Les Oni - Japon :
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Ils ont habituellement une forme humanoïde, une taille gigantesque, des griffes acérées, deux cornes protubérantes poussant sur leur front , des poils ébouriffés et un aspect hideux.
Cependant leur forme n’est pas totalement définie, certains détails de leur anatomie varient, comme le nombre d’yeux, de doigts ou d’orteils qu’ils possèdent, ou bien la couleur de leur peau, qui est généralement rouge ou bleue. Ils adorent manger de la chair humaine.




Les Ogres - France :
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C’est à partir de 1697, année où ilapraît dans « Les Contes de ma mère L’Oye « de Charles Perrault, que le terme se popularise en langue française. L’auteur donne de l’ogre la définition suivante:
« Homme sauvage qui mange les petits enfants ».





LISTE DES CREATURES LEGENDAIRES :
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Des créatures issues des mythes antiques.

Cette liste regroupe les créatures légendaires : des créatures dont l'existence a été l'objet de croyances passées ou actuelles, mais dont rien n'a prouvé l'existence. Certaines ont été démontrées comme imaginaires et d'autres sont des créatures issues de diverses religions. Il ne s'agit cependant pas de divinités.

A

* Abatwa, mythologie zoulou
* Abominable homme des neiges ou Yéti, Népal
* Acheri, folklore indien
* Açoura ou asura, mythologie indienne
* Addanc, castor maléfique de la mythologie celtique
* Adlet, mythologie Inuit
* Aërico, lutin d'Albanie
* Agloolik, mythologie inuit
* Agni, mythologie hindoue
* Agta, folklore philippin
* Ahkiyyini, squelette-fantôme du folklore Inuit
* Aitvaras, mythologie lituanienne
* Ajatar, folklore finlandais

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* Akurojin-no-hi, folklore japonais
* Al, mythologie perse
* Alastyn, cheval aquatique
* Almasty ou kaptar, folklore russe
* Amazones, mythologie grecque
* Amarok, mythologie Inuit
* Âme en peine, légendes anglo-saxonnes
* Amikiri, mythologie japonaise
* Amphisbène, mythologie grecque et romaine
* Ananta, mythologie indienne
* Ange, religions
* Anguipède, mythologie celtique
* Ankou, Bretagne
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* Arimaspes, peuple légendaire mythologie grecque
* Arkan Sonney, folklore de l'île de Man
* Arragousset, nain belliqueux du folklore anglo-normand
* Aspic, serpent cité dans le bestiaire divin
* Aziza, folklore africain

B

* Baku, folklore japonais
* Bannik, mythologie slave
* Banshee, Irlande, Écosse
* Barghest, folklore du nord de l'Angleterre
* Basilic, mythologie grecque
* Bécut, géant de Gascogne et des Pyrénées centrales
* Béhémoth, créature biblique
* Berbalang, vampire de Malaisie
* Bergleute, nain-mineur d'Allemagne
* Bête du Gévaudan, France
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* Bête des Vosges, France
* Bête du Vaccarès, en Provence au XVe
* Bête Faramine, ou Tarasque
* Biche de Cérynie, mythologie grecque
* Bigfoot, folklore nord-américain
* Bisclaveret, loup garou de Bretagne
* Bolla, mythologie albanienne
* Brownie, lutin du folklore écossais
* Boggart, mythologie britannique
* Bonhomme sept-heures, croque-mitaine du folklore québécois
* Bonnacon, taureau asie-grèce
* Bonnet-Rouge, vilain assassin du folklore Écosse
* Boobrie, canard du folklore des Highlands écossais
* Bouraq, folklore arabe
* Brun de Cúailnge, taureau de la mythologie celtique irlandaise
* Bucentaure, homme-taureau de la mythologie grecque
* Buggane, folklore de l'île de Man
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* Bukavac, mythologie serbe
* Bunyip, mythologie aborigène

C

* Caladrius, oiseau du Moyen Age
* Capricorne, bouc à queue de poisson
* Catoblépas, mythe romain
* Cauque-mar, ou cauchemar
* Cavales de Diomède, mythologie grecque
* Centaure, mythologie grecque
* Cerbère, mythologie grecque
* Changelins, folklore européen
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* Charybde, mythologie grecque
* Chat d'argent, folklore français
* Chien noir (fantôme), folklore britannique
* Chimère, mythologie grecque
* Chipekwe (mythologie africaine)
* Chupacabra, folklore d'Amérique centrale
* Chipique, folklore africain
* Cocatrice
* Criosphinx, mythologie égyptienne
* Croque-mitaine, folklore européen
* El Cuélebre, mythologie hispanique
* Cyclope, mythologie grecque

D

* Daugr, mythologie nordique
* Dahu, Folklore européen
* Dame blanche, Irlande, Ecosse
* Deildegast, folklore nordique
* Démon
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* Div, mythologie iranienne
* Djîn ou Djina, folklore sémitique
* Djinn, mythologie sémitique
* Dragon chinois
* Dragon européen
* Dryade, mythologie grecque
* Duergars, mythologie nordique

E

* Eale, mythologie hindoue
* Each Uisge, mythologie écossaise
* Ebu Gogo, folklore indonésien
* Éfrit, mythologie sémitique
* Égipan, mythologie grecque
* Elfe, mythologie nordique
* Emela-ntouka, mythologie africaine
* Erawan, mythologie indienne
* Esprit hurleur, voir Banshee

F

* Fáfnir (voir dragon), mythologie nordique
* Fantôme
* Farfadet, folklore français
* Faucheuse
* Faune, mythologie grecque
* Fée, folklore européen
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* Feng-Huang, mythologie chinoise
* Fenrir, mythologie nordique
* Feu follet, folklore européen
* Fir Darrig, mythologie britannique
* Furie, mythologie greco-romaine

G

* Gamaïoun, mythologie slave
* Garache, mythologie française
* Gargouille, mythologie européenne
* Garuda, mythologie indienne
* Géant
* Génie (voir Djinn)
* Gnome, folklore européen
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* Gobelin, folklore germanique
* Golem, mythologie sémitique
* Gorgone, mythologie grecque
* Goule, mythologie mésopotamienne
* Graoully, folklore français
* Griffon, mythologie grecque
* Guerrier noir, voir Tortue noire
* Guivre, mythologie européenne

H

* Hai Ho Shang, mythologie chinoise
* Harpie, mythologie grecque
* Herensugue, folklore du Pays Basque
* Hiéracosphinx, mythologie égyptienne
* Hippogriffe, mythologie européenne
* Homa, mythologie iranienne
* Homme-bête, ou Thérianthrope
* Homme-papillon
* Houkou, mythologie japonaise
* Hrosshveli, folklore isladais
* Huldre, mythologie norvégienne
* Hydre, mythologie grecque

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I

* Ijiraq, mythologie inuit
* Incube, démon européen
* Inugamai, mythologie japonaise
* Isonade, mythologie japonaise

J

* Jack Talons-à-Ressort, folklore anglais
* Jackalope, folklore américain
* Jatayu, mythologie indienne
* Jiangshi, mythologie chinoise
* Joint snake, folklore américain
* Jörmungand, mythologie nordique

K

* Kachinas, mythologie amérindienne
* Kami, esprits japonais
* Kappa, mythologie japonaise
* Karakasa, folklore japonais
* Kelpie, mythologie écossaise et irlandaise
* Ki-rin ou Ki-lin, mythologie japonaise
* Kitsune, mythologie japonaise
* Klabautermann, mythologie germanique
* Knocker, mythologie germanique
* Kobold, folklore germanique
* Korrigan, folklore breton
* Kraken, mythologie romaine et nordique
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L

* Ladon, mythologie grecque
* Lammasu, mythologie mésopotamienne
* Lamie, mythologie grecque
* Laminak, folklore basque et pyrénéen
* Leprechaune, folklore irlandais
* Léviathan, mythologie sémitique
* Licorne
* Lindworm, folklore de Suède et d'Europe centrale
* Lion de Némée, mythologie grecque
* Lorialet
* Loup-garou (lycanthrope), folklore européen
* Lucrote, mythologie indienne
* Lutin, folklore français
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M


* Macachera, mythologie indienne
* Madera (Dame Madela), folklore birman
* Mahr (la)
* Maja, folklore espagnol
* Makara, mythologie indienne
* Mânes
* Mang, mythologie chinoise
* Manticore, mythologie perse
* Margot
* Marie Morgane, folklore breton
* Marte (Marse)
* Masgugue (le), folklore irlandais
* Matergabia, mythologie slave
* Matre (matronae, mairae)
* Maymaygwashi, folklore amérindien
* Méduse, mythologie grecque (voir gorgone)
* Meiga, folklore espagnol
* Meis, folkore chinois
* Meister Hämmerlinge, folklore allemand
* Méliade, mythologie grecque (voir Nymphe)
* Memphré, folklore québécois
* Merrow, (voir Nixe)
* Mimi, mythologie aborigène
* Mngwa, folklore tanzanien
* Mogwai, folklore chinois
* Moin, mythologie celtique
* Mokèlé-mbèmbé, folklore congolais
* Monaciello, folklore italien
* Mourioche
* Minotaure, mythologie grecque
* Monstre du Loch Ness (Nessie), folklore écossais
* Moroï, folklore roumain
* Mum Poher, folklore de l'île de Wight
* Muezm-mumi, mythologie ougro-finoise
* Myrmidon
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N


* Naga, mythologie indienne
* Naïade, mythologie grecque
* Nain, mythologie nordique
* Namazu, mythologie japonaise
* Nandi, mythologie indienne
* Nanuq ou Nanuuq, mythologie inuit
* Nephilim
* Nessie : Voir Monstre du Loch Ness, folklore écossais
* Nian, mythologie chinoise
* Nídhögg, mythologie nordique
* Nisse, folklore scandinave
* Nuckelavee, folklore écossais
* Nue, mythologie japonaise
* Nymphe, mythologie grecque
* Nixe, mythologie germanique
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O

* Ogre, folklore européen
* Oiseau-tonnerre, mythologie amérindienne
* Oiseaux du lac Stymphale, mythologie grecque
* Olgoï-Khorkhoï ou Ver intestin, mythologie mongole
* Oni, mythologie japonaise
* Ondine, mythologie germanique
* Onocentaure, folklore européen
* Orang pendek, folklore indonésien
* Orochi, mythologie japonaise
* Orc, légende germanique reprise dans la littérature contemporaine
* Oupyr, mythologie slave
* Ours Nandi, mythologie africaine

P

* Pari, mythologie perse
* Pégase, mythologie grecque
* Péryton, mythologie grecque
* Phénix ou Phœnix, mythologie grecque
* Picolaton ou pique-au-mollet, quiperlibresson, cacalambri, mythologie française
* Pixie, folklore britannique
* Poisson-évêque, folklore européen
* Pooka voir Puck
* Poulpiquet voir Korrigan
* Puck, folklore britannique
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Q

* Qilin, mythologie chinoise

R

* Rakshasa, mythologie hindoue
* Raijû, mythologie japonaise
* Ratatosk, mythologie scandinave
* Rhinograde, folklore scientifique
* Rokh, Roc ou Rukh, mythologie perse
* Rusalka, mythologie slave

S

* Sanglier d'Érymanthe, mythologie grecque
* Sasquatch, mythologie amérindienne
* Satyre, mythologie grecque
* Saumon de la sagesse, mythologie celtique irlandaise
* Sciapode, mythologie grecque
* Scylla, mythologie grecque
* Selkie, folklore écossais
* Serpent de mer
* Silène, mythologie grecque
* Simurgh, mythologie perse
* Sirène, mythologie grecque
* Skvader, folklore scandinave
* Sleipnir, mythologie nordique
* Sphinx (mythologie égyptienne), mythologie égyptienne
* Sphinx (mythologie grecque), mythologie grecque
* Storsjöodjuret, folklore scandinave
* Strigoi, mythologie roumaine
* Stryge, mythologie romaine
* Succube, mythologie européenne
* Sylphe, mythologies gauloise, celte et germanique
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T

* Tarasque, folklore français
* Tatari Gami, mythologie japonaise
* Tengu, folklore japonais
* Tortue noire, mythologie chinoise
* Triton, mythologie grecque
* Troll
* Typhon, mythologie grecque
* Tatzelwurm ou stollenwurm "ver à pattes", mythologie germanique

U

* Umi-Bozu, mythologie japonaise
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* Valkyrie, mythologie nordique
* Vampire
* Ver de Lambton, serpent du folklore anglais.
* Vetalâ, mythologie indienne
* Vouivre
* Voirloup, espèce lycanthrope

W


* Wagyl ou Waagal ou Serpent arc-en-ciel, mythologie aborigène
* Wendigo ou Windigo, mythologie amérindienne
* Wivre voir Vouivre
* Wodianoï, mythologie slave
* Wolpertinger, folklore bavarois
* Worg, folklore scandinave
* Wyvern : nom anglais de la Vouivre

X

Y


* Yamata-no-orochi, mythologie japonaise
* Yama-Uba, mythologie japonaise
* Yéti, mythologie népalaise
* Yôkai, mythologie japonaise
* Yuki-onna, mythologie japonaise
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Z

* Zombie
* Zmeï, mythologie slave












PARANORMAL OU MYSTIFICATION ? :
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Maison hantée en Moselle :



http://www.wat.tv/video/maison-hantee ... elle-je-6zfhj_2eyxv_.html


La maison d'un retraité en Moselle a été mise sens dessus dessous mercredi. Il était présent avec sa femme et dit avoir vu les objets voler tout seul pendant neuf heures. Une affaire suffisamment intrigante pour faire la Une ce vendredi matin du Républicain Lorrain.

Ils ne croyaient pas aux fantômes et ont été servis ! Ce mercredi 27 août, un couple de sexagénaires a assisté à un phénomène, pour le moins déroutant, dans leur pavillon
d’Amnéville en Moselle, à quelques kilomètres de Metz.

Il est 13h quand, sous leurs yeux, des objets tombent les uns après les autres, les tables se renversent et la vaisselle se fracasse au sol. La maison est ainsi ravagée pendant plus de 9 heures et les témoins sont nombreux à s’être dépêchés sur les lieux : policiers, personnel de la mairie, voisins…

« Les objets se cassaient à l’étage, au rez-de-chaussée, on ne savait plus où donner de la tête. Quand je les remettais en place, ça repartait, ça retombait », a confié le retraité à France 3 Lorraine.

Armindo Dos Santos, adjoint à l’urbanisme de la ville d’Amnéville témoigne : « Il n’y avait personne à côté de ce fameux pot, et il était si lourd qu’il aurait fallu deux personnes pour le transporter. En plus, il était scellé dans le sol avec une dalle de béton. Quant à un mini-séisme ou quelque chose de ce genre, je l’aurais senti s’il avait eu lieu. »

Au cours de cet étrange épisode, les animaux du couple, eux, n’ont pas osé bouger d’un poil !

Pour le moment, une plainte a été déposée mais le mystère demeure



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Elle demande de l'aide pour fuir un fantôme:

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L’histoire singulière de Stacey McGill, une jeune britannique de 29 ans, fait actuellement le tour de la toile. La jeune femme demande l’aide d’une société de logement pour quitter sa maison, qui selon ses propos, serait hantée par un fantôme du nom de Nigel.

Stacey emménage avec son compagnon Carl et leur petite-fille de 18 mois, Chelsey, en décembre 2013 dans un pavillon de Loughborough, au Royaume-Uni.
Seulement, depuis leur installation, rien ne se passe comme prévu ! Le couple ne cesserait d’être confronté à des phénomènes paranormaux. Un micro-onde qui s’active seul, des lumières qui s’allument ou qui s’éteignent sans raison, des posters qui changent de place sur les murs, des bruits assourdissants, le plancher qui craque, des sensations de toiles d’araignées sur le corps ou encore des chuchotement en pleine nuit

Stacey McGill a fait appel à deux spécialistes. Une médium aurait confirmé la présence d’un entité. Plus tard, Dave Vickers, un autre expert du paranormal, aurait pressenti également une « énergie masculine ». Il serait même parvenu à communiquer avec l’esprit :

« J’ai permis à l’esprit de se servir de moi comme un moyen de transmettre un message via l’écriture. J’ai réalisé cette expérience dans l’obscurité la plus complète. Je me suis assis avec du papier sur mes genoux et un stylo. Une énergie s’est emparée de mon esprit, Nigel, un défunt de 30ans a pris possession de mon esprit, et ma main a commencé à déplacer le stylo […] L’écriture est difficile à distinguer mais j’ai senti que Nigel ne veut aucun mal à la famille.»



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Maison hantée dans le Pas de Calais:


Cette histoire n’est pas un canular. Le 29 août 2014, pris de panique, les Larmigny, quittent en catastrophe leur domicile après avoir été témoins de nombreux phénomènes paranormaux.

Ils vivaient paisiblement, depuis 2 ans, dans un pavillon situé à Villers-Outréaux, proche de Cambrai, dans le département du Pas-de-Calais.

Tout a basculé le 26 août 2014, date à laquelle, Stéphane, le père de famille, décide d’abattre l’arbre situé devant la maison.
«Il n’était pas énorme pourtant, le tronc faisait une trentaine de centimètres. Mais le moteur de ma tronçonneuse a brûlé. J’ai dû en acheter une autre, qui a dû dérailler une vingtaine de fois, la chaîne a sauté.»

«Nous avons ressenti une présence dès ce jour. Cela a commencé avec des chuchotements, des bruits dans la cage d’escalier, des portes qui claquaient derrière nous sans aucune raison puis les phénomènes se sont intensifiés. Mes enfants se réveillaient en pleine nuit, terrorisés car ils voyaient des visages dans leur chambre. Ma fille de 3 ans hurlait, en disant qu’il y avait une petite fille, au plafond, qui la regardait. Une autre fois, elle m’a dit qu’il y avait une dame à côté des toilettes.», témoigne la mère.

« J’ai aussi vu des visages, des fantômes.», explique Stéphane.

«Un homme avec des moustaches comme au XIXe siècle. Et puis une grosse forme noire, dans le couloir, une nuit où je me suis levé. Je suis resté bloqué dans le salon une demi-heure, effrayé. Je n’ai même pas osé en parler tout de suite à ma femme.»

«Un jour, au réveil, j’avais des traces de doigts sur la poitrine puis, un autre matin, la marque d’un chiffre (6 ou 9) inscrit sur mon poignet.» rapporte Stéphane.

Le couple avait également fait appel à un prêtre pour bénir la maison. Deux heures après, les phénomènes paranormaux avaient repris avec encore plus de violence obligeant ainsi la famille à prendre la poudre s’escampette.

Quelques jours plus tard, une société belge spécialisée dans le domaine du paranormal, « Euroghost investigation », s’installait dans la maison pour mener une batterie de tests avec des caméras thermiques, électromagnétiques et infrarouge. Pendant près de 5h, ces experts bénévoles ont enregistré et filmé jusqu’au moindre mouvement d’air de la maison. Au regard de la réaction des appareils, les résultats de l’équipe sont sans appel : plusieurs fantômes occupent les lieux.

Les sceptiques sont invités à passer une nuit dans la maison hantée.



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L’astronaute Edgar Mitchell témoigne : les ovnis existent


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Edgar Mitchell surnommé Ed est né le 17 septembre 1930 à Hereford au Texas. Il n’est autre que le 6ème astronaute à avoir posé le pied sur la lune, durant 33 heures, lors de la mission Apollo 14 en 1971.

Homme de renom et héros de l’Amérique, il est l’une des grandes figures de la science : diplômé en science de la gestion industrielle en 1952 à l’US Naval Postgraduate School, Edgar Mitchell obtient un doctorat en sciences de l’aéronautique et de l’astronautique en 1964 au MIT. Il devient ensuite pilote d’essai au Air Development Squadron 5 et participe à des projets militaires importants. Il démissionne de la NASA en 1972 et termine sa carrière en tant qu’instructeur à l’Air Force Aerospace Research Pilot School. Edgar Mitchell a déclaré, à plusieurs reprises, que l’existence des ovnis et des extraterrestres était avérée et reconnue des autorités gouvernementales

Le 24 juillet 2008, l’astronaute est intervenu en direct sur la station britannique Kerrang Radio, interrogé par Nick Margerrison. Il a été catégorique avec l’animateur « Nous sommes en contact avec des êtres d’autres planètes, nous sommes visités régulièrement et le gouvernement dissimule les faits depuis plus de 60 ans […] Le crash de Roswell était réel. Tous les ovnis ne sont pas d’origine extraterrestre, certains sont fabriqués et expérimentés chez nous. Les extraterrestres sont de petite taille mais ne sont pas hostiles, sinon il y a bien longtemps que nous ne serions plus là : nous n’aurions pas les moyens de nous défendre face à une technologie aussi avancée. »

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Dans un autre documentaire s’intitulant « Out of the Blue » réalisé par James Fox en 2002, Edgar Mitchell avait déclaré : « Il y a eu des crashs d’ovnis et des récupérations de corps et de matériels […] La raison de cette couverture par le gouvernement tient au fait que nous n’étions pas en mesure de dire aux populations si ces êtres étaient ou non hostiles, et si nous pourrions nous en protéger ».



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La malédiction du château de Lunéville:



Le château de Lunéville, surnommé le château des lumières, est un chef d’œuvre architectural français. Situé près de la ville de Nancy, il fut, au 18ème siècle, la demeure officielle des Ducs de Lorraine. Lieu de culture important, le château de Lunéville dissimulerait, en réalité, une incroyable malédiction.

Une série inexpliquée de terribles incendies auraient ravagé le château : au fil des années, 13 incendies - 7 majeurs - se déclarés, pour plusieurs, le même jour (2 janvier), à quelques heures d’intervalle. La malédiction débuta le jour de l’achèvement du château, le 3 janvier 1719. Une série de dates s’ensuivit : 1739, 1759, 1789, 1849, 1961, la dernière date étant le 2 janvier 2003. A chaque fois, il fut impossible d’identifier l’origine des flammes.

Serait-ce l’œuvre d’un fantôme pyromane qui hanterait le château ? En effet le Duc de Lorraine, Stanislas Leszczinski, qui aurait lui même périt dans les flammes le 5 février 1766, aurait, quelques années avant sa mort, conclut un pacte secret avec son confident, Nicolas ferry : » celui qui trahirait ce pacte serait, toute sa vie, frappé de malheurs et périrait par le feu « . Stanislas aurait il trahit le pacte et décidé de maudire le château ?


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POEME de BAUDELAIRE :
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MORT JOYEUX

Dans une terre grasse et pleine d'escargots
Je veux creuser moi-même une fosse profonde,
Où je puisse à loisir étaler mes vieux os
Et dormir dans l'oubli comme un requin dans l'onde,

Je hais les testaments et je hais les tombeaux ;
Plutôt que d'implorer une larme du monde,
Vivant, j'aimerais mieux inviter les corbeaux
A saigner tous les bouts de ma carcasse immonde.

Ô vers ! noirs compagnons sans oreille et sans yeux,
Voyez venir à vous un mort libre et joyeux ;
Philosophes viveurs, fils de la pourriture,

A travers ma ruine allez donc sans remords,
Et dites-moi s'il est encor quelque torture
Pour ce vieux corps sans âme et mort parmi les morts !
Baudelaire






PAROLES DE GEORGE W. BUSH :
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43 éme Président des Etats Unis du 20 janvier 2001 au 20 janvier 2009 …..
La présidence des Etats-Unis par George W. Bush marquera sans nul doute l'Histoire. Ses phrases cultes aussi.



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QUELQUES CITATIONS :
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[b]"Les hommes et les poissons peuvent coexister pacifiquement."


"Bien sûr que je connais l'Europe. Je regarde la télévision quand même. J'en suis définitivement fan !"


"De plus en plus, nos importations viennent de l'étranger." (NPR's morning edition, 25 Septembre 2000)


"La troisième priorité est de donner la première des priorités à l'enseignement". (Site officiel de George W. Bush)


"Il y a une grande confiance autour de moi. Je le sens chaque jour, quand les gens que je rencontre me disent : Ne nous laissez pas tomber, une fois de plus !" (Boston, 3 Octobre 2000)


"Notre nation doit s'unifier pour se réunir" (Tampa, 4 Juin 2001)


"J'aime cette idée d'une école dans laquelle les gens viennent s'instruire et restent dans l'état dans lequel ils sont." (Grand Rapids, Mich., 29 Janvier 2003)


"Il faut garder de bonnes relations avec les Gréciens." - (Cité dans The Economist, 12 Juin 1999 au sujet de la Géce)


"L'idée que les Etats-Unis se préparent à attaquer l'Iran est tout simplement ridicule. Cela dit, toutes les options sont ouvertes."—(Bruxelles, Belgique, Février. 22, 2005)


"Je crois que nous sommes d'accord, le passé est révolu." (Dallas Morning News, Mai 10, 2000)


"Le niveau d'illettrisme de nos enfants sont scandaleux."—(Washington, D.C., Jan. 23, 2004)


"C'est très intéressant, quand on y pense : tous ces esclaves qui sont partis d'ici pour l'Amérique, à cause de leur ténacité, de leur religion, et de leur croyance dans la liberté, ont contribué à changer l'Amérique" - (Dakar, Sénégal, Juillet 8, 2003)


«Je suis convaincu, que Dieu parle à travers moi. Sans cela, je ne pourrais pas faire mon travail.” — À un groupe d’Amish rencontré en privé, 9 juillet 2004


« Les gens s'attendent à ce que nous échouions. Notre mission est de dépasser leur attente. »de George W. Bush


« Je crois que vous m'avez mal sous-estimé. »


« Si nous ne réussissons pas, nous courons le risque d'échouer. »


« Si nous étions en dictature, les choses seraient plus simples - du moment que ce serait moi le dictateur. »



Ca en bush un coin …






LE DICTIONNAIRE DE BIERCE :
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FANTOME: Signe extérieur évident d'une frayeur interne. »


SORCIERE : 1 ) Vieille femme laide et repoussante qui a contracté une alliance perverse avec le diable.
2) Jeune femme belle et séduisante dont la perversité dépasse celle du diable.


CUPIDON : Le soi-disant dieu de l’amour. Cette création bâtarde d’une imagination barbare a été sans aucun doute infligée à la mythologie en raison des péchés de ses dieux.
De toutes les conceptions hideuses et déplacées, celle-ci est l’une des plus offensantes et des plus infondées. L’idée de l’amour sexuel symbolisé par un bébé au sexe indéterminé, de comparer les affres de la passion aux blessures d’une flèche - d’introduire cet homoncule grassouillet dans l’art de manière grossière pour en matérialiser l’esprit subtil et ce qu’il suggère-, cette idée est éminemment représentative de l’époque qui, après lui avoir donné naissance, l’a déposée sur le seuil de la postérité.


HAINE : Sentiment approprié face à la supériorité d’autrui.


HOSPITALITE :Vertu qui nous incite à nourrir et à loger certaines personnes qui n’ont besoin ni de nourriture ni de logement.


MOUCHE TSÉ-TSE : Insecte africain ( Glossina morsitans ) dont la piqûre est souvent considérée comme le remède naturel le plus efficace contre l’insomnie , encore que certains patients aient une préférence pour le romancier américain ( Mendax interminabilis )


OPTIMISTE : Partisan de la doctrine selon laquelle le noir est blanc.


PARESSE : Attitude de repos injustifié chez une personne de basse extraction.


PHILANTHROPE : Vieux monsieur riche ( et généralement chauve ) qui s’est entraîné à sourire pendant que sa conscience lui fait des reproches.


PHONOGRAPHE : Jouet irritant qui redonne vie aux bruits défunts.


RELIGION : Fille de l’Espoir et de la Crainte, qui explique à l’ Ignorance la nature de l’Inconnaissable.





]QUESTIONS EXISTENTIELLES :
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]- Anvers, est-ce un bel endroit ?


- Quand on rêve, est-ce que la fin du rêve est déjà prévue dès le début, ou est-ce que le cerveau improvise des trucs au fur et à mesure ?


- Pourquoi les pubs pour parfums pour hommes sont-elles en noir et blanc ?


- Ce n'est pas bizarre que les appareils photo fassent des photos rectangulaires alors que les objectifs sont ronds ?


- Peut-on avoir des trous de mémoire à force de se creuser la tête ?


- Pourquoi écrit-on "séparément" tout attaché, alors que "tout attaché" s’écrit séparément ?


- Mettre son grain de sel, certes, mais où ?


- Pourquoi dit on "arrière grand père" et "arrière petit enfant", on devrait pas plutôt dire "avant petit enfant" ?


- Pourquoi on dit que les blagues Carambar sont nulles, alors qu'on les lis à haute voix et que l'on fait une dépression lorsque on dechire le papier en l'ouvrant ?


- L'expression ' 3 francs 6 sous' à t-elle son équivalent en euros ?


- Comment celui qui a découvert le lait a-t-il expliqué ce qu'il faisait a la vache


- Quelle langue parlaient Adam et Ève ?


- On dit qu'une hirondelle ne fait pas le printemps. Alors combien faut-il d'hirondelles pour que ce soit le printemps ?


- Si je divorce d'une anorexique, dois-je (quand même) lui verser une pension alimentaire ?


- Considérant le prix actuel des cigarettes, l'expression "pour des clopinettes" est elle toujours valable?








DOUBLE VISION :
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LA PHOTO :
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Bonne semaine
La Grenouille

Posté le : 01/11/2014 13:11

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Re: Les expressions
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« En écraser »


Dormir profondément.


Cette expression est de l'argot relativement récent, puisqu'il date du XXe siècle.

Bizarrement, dans le monde de la prostitution du début de ce siècle-là, "écraser un client", c'était "faire une passe", et en écraser, c'était "avoir de nombreux clients".

Mais écraser a aussi d'autres sens comme "faire un travail", "expédier une tâche" ou même "voler" dans les magasins, pas dans les airs.

Selon Alain Rey, celui qui nous intéresse aujourd'hui est peut-être une évolution de l'argot écraser du XVIIIe siècle qui voulait dire 'supprimer' écraser un homme : on 'écrase' le sommeil un faisant un bon somme.

Cela dit, en russe, une expression argotique de même sens se dit "écraser des poux".
On imagine alors facilement ces milliers de pauvres petites bêtes complètement écrasées dès que la tête pouilleuse se pose sur l'oreiller, même si on sait qu'il en faut en réalité beaucoup plus pour indisposer réellement ces bestioles. Est-ce que l'origine ne serait pas plutôt là ?

Ce verbe écraser peut être employé à différentes sauces en argot, puisque lorsqu'une femme "écrase des tomates", elle a ses règles, ou que "écraser un pet" se dit pour quelqu'un qui 'dégaze' très discrètement pour le bruit, en tous cas, parce que pour ce qui est de la maîtrise des désagréments olfactifs....
Ah, que de poésie dans tout ça !.


Posté le : 01/11/2014 09:24
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Jules Barbey D'Aurevilly
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Le 2 novembre 1808 naît Jules Amédée Barbey d’Aurevilly,

à Saint-Sauveur-le-Vicomte, en Normandie, écrivain français, mort, à 80 ans le 23 avril 1889 à Paris. Surnommé le Connétable des lettres, il a contribué à animer la vie littéraire française de la seconde moitié du XIXe siècle. Il a été à la fois romancier, nouvelliste, essayiste, poète, critique littéraire, journaliste, dandy, et polémiste.Il appartient au mouvement réalisme, fantastique, surnaturalisme, dandysme, ses Œuvres principales sont, Les Diaboliques, L'Ensorcelée, Une vieille maîtresse, Le Chevalier Des Touches, Un prêtre marié, il est entouré de Charles Baudelaire, Honoré de Balzac et Guillaume-Stanislas Trébutien
Né au sein d’une ancienne famille normande, Jules Barbey d’Aurevilly baigne dès son plus jeune âge dans les idées catholiques, monarchistes et contre-révolutionnaires. Un moment républicain et démocrate, Barbey finit, sous l’influence de Joseph de Maistre, par adhérer à un monarchisme intransigeant, méprisant les évolutions et les valeurs d’un siècle bourgeois. Il revient au catholicisme vers 1846 et se fait le défenseur acharné de l’ultramontanisme et de l’absolutisme, tout en menant une vie élégante et désordonnée de dandy. Il théorise d'ailleurs, avant Baudelaire, cette attitude de vie dans son essai sur le dandysme et George Brummell. Ses choix idéologiques nourriront une œuvre littéraire, d’une grande originalité, fortement marquée par la foi catholique et le péché.
À côté de ses textes de polémiste, qui se caractérisent par une critique de la modernité, du positivisme ou des hypocrisies du parti catholique, on retient surtout, même s'ils ont eu une diffusion assez limitée, ses romans et nouvelles, mélangeant des éléments du romantisme, du fantastique, ou du surnaturalisme, du réalisme historique et du symbolisme décadent. Son œuvre dépeint les ravages de la passion charnelle, Une vieille maîtresse en 1851, filiale, Un prêtre marié, 1865 ; Une histoire sans nom, 1882, politique, Le Chevalier des Touches, 1864 ou mystique, L’Ensorcelée, 1855. Son œuvre la plus célèbre aujourd'hui est son recueil de nouvelles Les Diaboliques, paru tardivement en 1874, dans lesquelles l’insolite et la transgression, plongeant le lecteur dans un univers ambigu, ont valu à leur auteur d’être accusé d’immoralisme.
Son œuvre a été saluée par Baudelaire et plusieurs écrivains ont loué son talent extravagant, notamment à la fin de sa vie, mais Hugo, Flaubert ou Zola ne l'appréciaient pas. Ses héritiers ont pour nom Léon Bloy, Joris-Karl Huysmans, Octave Mirbeau ou Paul Bourget et sa vision du catholicisme exercera une profonde influence sur l’œuvre de Bernanos

En bref

On ne peut aisément situer ni définir Barbey d'Aurevilly. Par les dates de sa vie, il touche aux deux mouvements littéraires extrêmes du XIXe siècle, le romantisme et le symbolisme ; il semble prolonger l'un et, par certains aspects de son œuvre, annoncer l'autre. Personnage contradictoire, il a laissé de soi une image complexe, ou plutôt des images opposées dont la critique a quelque peine à tirer un portrait : celle d'un dandy un peu ridicule, celle d'un critique brutal et dogmatique, appuyant ses condamnations violentes sur un catholicisme étroit, celle d'un romancier régionaliste, attiré par le passé de sa Normandie natale et par la chouannerie qui flatte son royalisme, celle aussi d'un créateur qui pousse ses personnages aux limites de la révolte, du satanisme et du blasphème.
Jules Barbey d'Aurevilly est né le 2 novembre 1808, à Saint-Sauveur-le-Vicomte, petite ville du Cotentin. S'il ne descendait pas, comme on l'a longtemps prétendu, de Louis XV, il appartenait à une famille aisée, très officiellement anoblie vers le milieu du XVIIIe siècle. La Révolution avait brusquement interrompu cette ascension sociale. L'enfant vécut au milieu des rêves, des regrets et des rancœurs. La Restauration même parut tiède à de tels royalistes qui s'enfermèrent dans leur mauvaise humeur. Des études traditionnelles et assez sérieuses, une licence de droit faite à Caen sont les concessions qu'il fait à sa famille. En 1833, il se libère grâce à un petit héritage, et vient s'installer à Paris. L'héritage dilapidé, il tentera de se faire une place dans la littérature ; il lui faudra plus de quinze ans pour connaître son premier succès, avec la publication simultanée d'un pamphlet, Les Prophètes du passé, et d'un roman, Une vieille maîtresse. C'était en 1851 ; il avait déjà collaboré à divers journaux, pour des articles politiques ou de la critique littéraire ; il mène alors une vive campagne en faveur du rétablissement de l'Empire. L'année suivante, il entre au Pays, journal officieux dont il rédigera le feuilleton littéraire pendant plus de dix ans. Son bonapartisme était du royalisme résigné, son catholicisme intransigeant irritait ; il se maintint non sans difficulté dans ce journal jusqu'à 1862. Les années qui suivent le rejettent à l'agitation : il collabore à de « petits journaux », généralement d'opposition, Le Figaro, Le Nain jaune, Le Parlement... publiant de la critique, des feuilletons de théâtre, des articles polémiques (Les Médaillons de l'Académie, Les Ridicules du temps, Les Vieilles Actrices...). Son œuvre romanesque se développe parallèlement : L'Ensorcelée, 1852 ; Le Chevalier des Touches, 1863 ; Un prêtre marié, 1864. Après la mort de son grand ennemi, Sainte-Beuve, il est chargé de la critique littéraire au Constitutionnel. La vie s'apaise, la violence profonde demeure, dans de nouvelles polémiques politiques en 1872, en 1880 ; dans l'œuvre romanesque : Les Diaboliques, publiées en 1874, sont déférées au Parquet, le procès évité non sans peine. Dans les dernières années de sa vie, la réputation et l'autorité lui sont enfin venues. Autour de celui que quelques-uns appellent « le Connétable des lettres » se réunissent de jeunes écrivains, des amis, ou simplement des admirateurs : Léon Bloy, Paul Bourget, Peladan, Jean Lorrain, Rollinat... Les dernières heures sont tristes, et bien connues : la baronne de Bouglon, l'Ange blanc, à qui, trente-cinq ans plus tôt, d'Aurevilly s'était fiancé, dispute l'héritage de l'écrivain à Louise Read, secrétaire et amie des dernières années.

Sa vie

Jules-Amédée Barbey naît le 2 novembre 1808, le jour des Morts, à Saint-Sauveur-le-Vicomte, commune française située dans le département de la Manche et la région Basse-Normandie. Jules est l’aîné d'une fratrie de quatre enfants : Léon né en 1809, Édouard né en 1810, Ernest né en 1811. Son père Théophile Barbey appartient à une famille dont la présence à Saint-Sauveur est attestée dès la fin du XIVe siècle. La famille Barbey accède à la noblesse en 1756, lorsque Vincent Barbey, avocat au bailliage de Valognes, acquiert une charge. Sa mère Ernestine Ango, issue d’une famille de bonne bourgeoisie installée à Caen au XVIe siècle est la fille du dernier bailli de Saint-Sauveur.
L’enfance de Barbey se déroule entre Saint-Sauveur, Valognes et le bord de mer à Carteret, dans une atmosphère conservatrice et ultra : la Révolution a durement touché les deux familles. Les Barbey vivent dans l’attente du retour à la monarchie, au milieu des souvenirs et des vieilles coutumes normandes. Jules grandit entre une mère peu aimante et un père austère. Il est attentif aux récits de coin du feu de sa vieille bonne Jeanne Roussel et de Louise Lucas-Lablaierie, sa grand-mère : les exploits plus ou moins mythiques de son oncle le chevalier de Montressel, qui se serait illustré lors des guerres de la chouannerie, impressionnent l’enfant.

Les années de formation

En 1816, l’admission de Jules est refusée à l'école militaire. Il poursuit ses études au collège de Valognes. En 1818, il habite chez son oncle le docteur Pontas-Duméril, un esprit libéral qui encourage l’émancipation intellectuelle et morale de son neveu - dans les Diaboliques, Barbey peindra son oncle sous les traits du docteur Torty. Cet ancien maire de Valognes attise son imagination lorsqu’il lui confie les détails intimes et croustillants des personnalités de la ville - le dessous des cartes de la haute société valognaise. Son cousin Edelestand du Méril, un poète et philosophe érudit, lui communique son admiration pour Walter Scott, Lord Byron, Robert Burns, ainsi que son goût pour l’histoire et la métaphysique.
En 1823, Barbey compose sa première œuvre, une élégie Aux héros des Thermopyles, dédiée à Casimir Delavigne et qu’il publie l’année d’après. Il compose dans la foulée un recueil de vers, qu’en 1825 il brûle de dépit faute d’avoir pu l’éditer. En 1827, il entre en classe de rhétorique au collège Stanislas à Paris. Il y rencontre Maurice de Guérin avec lequel il noue une amitié. Après son baccalauréat en 1829, il rentre à Saint-Sauveur la tête pleine d’idées politiques et religieuses nouvelles, contraires à celles de sa famille. Il souhaite ardemment, contre la volonté de son père, entamer une carrière militaire mais il cède et accepte de faire son droit à l'université de Caen. À la mort de son oncle Jean-François Barbey d’Aurevilly, il refuse temporairement, par conviction républicaine, de reprendre la particule.

L’élan romantique de la jeunesse

Vers 1830, Barbey rencontre Guillaume-Stanislas Trébutien, libraire à Caen et correspondant essentiel, et tombe amoureux de Louise du Méril, la femme de son cousin Alfred. Leur liaison est incertaine et c’est pour Barbey l’époque de sa vie la plus malheureuse. Il est alors très marqué par l’influence des romantiques. En 1831, il écrit sa première nouvelle Le Cachet d’Onyx, inédite jusqu’en 1919, et dont il réutilisera le dénouement dans Un dîner d’athées, puis Léa en 1832, publiée dans l’éphémère Revue de Caen qu’il a fondée avec Trébutien et Edelestand du Méril.
En juillet 1833, Barbey soutient sa thèse, Des causes qui suspendent le cours de la prescription, puis s’installe à Paris où il retrouve Maurice de Guérin. Il fonde en 1834 une Revue critique de la philosophie, des sciences et de la littérature avec Trébutien et du Méril, où il publie pendant quelques mois des articles de critique littéraire. Il retourne à Caen en décembre dans l’espoir de revoir Louise et écrit là-bas en une nuit La Bague d’Annibal, poème en prose d’inspiration byronienne, qui ne trouve acquéreur qu’en 1842. En 1835, il compose un autre poème en prose, Amaïdée, publié en 1889, et un roman, Germaine ou La Pitié, qui deviendra Ce qui ne meurt pas en 1883. En 1836, il rédige les deux premiers Memoranda à l’intention de Guérin et rompt avec sa famille.

Le dandy : Sardanapale d’Aurevilly

De retour à Paris, Barbey vit sur l’héritage de son oncle et rêve d’une carrière politique en lisant nombre d’ouvrages historiques. Il collabore au Nouvelliste, un journal politique, rencontre Hugo et se lie avec Eugénie de Guérin - la très dévote sœur de Maurice. Ses ambitions mondaines l’amènent à composer un personnage de parfait dandy : il s’applique à se froidir, se perfectionne dans l’art de la toilette, fréquente Roger de Beauvoir et le café Tortoni, cultive l’ironie, l’art de l’épigramme et le mystère. Il mène une vie désordonnée : il se jette dans les fêtes et les plaisirs, les soirées noyées dans l’alcool et enchaîne les passades. Il consomme du laudanum pour s’endormirnote 11 et ses amis le surnomment Roi des ribauds ou encore Sardanapale d’Aurevilly.
Rouge aux lèvres, rose sur les joues, les cheveux teints passant du noir au bronze suivant la date de la teinture, des bagues à la main, un corps massif sanglé dans une redingote juponnée, cravate verte et gilet diapré, Barbey d'Aurevilly surprit ses contemporains. Mais son œuvre, singulièrement originale, étonne encore, pour autant que, en dépit de ses artifices et de ses effets voulus, elle unit l'éclat de l'imagination à la richesse d'un verbe romantique et raffiné.

Du dandysme et de George Brummell.

Ses causeries spirituelles lui valent de nombreuses conquêtes et lui ouvrent les portes des salons - il fréquente avidement celui de la marquise Armance du Vallon, qu’il entreprend de séduire. Cette bataille l’occupe quotidiennement pendant quelques mois, sans succès : elle se révèle plus dandy que lui. Elle lui inspire une longue nouvelle, L’amour impossible, tragédie de boudoir publiée en 1841 et qui passe inaperçue. La mort de Guérin en 1839 l’affecte profondément. Il fréquente le salon à tendance catholique et légitimiste de la baronne Amaury de Maistre, nièce par alliance de Joseph de Maistre, et en 1842 il collabore au Globe, un journal politique qui publie sa Bague d’Annibal remaniée. On le détache à Dieppe, faire campagne pour le baron Levavasseur, armateur à la fortune considérable, et qui possède des parts dans le journal. En 1843 il collabore au Moniteur de la Mode sous le pseudonyme de Maximilienne de Syrène et commence son étude sur George Brummell. Il entretient une liaison avec une mystérieuse Vellini, la future héroïne d'Une vieille maîtresse. Du dandysme et de George Brummell paraît en 1845, édité à une trentaine d’exemplaires. L’œuvre est un succès de salon. Il commence un autre ouvrage sur le dandysme, le Traité de la princesse, manuel de séduction sous forme d’aphorismes, inspiré du Prince de Machiavel. Il le reprendra souvent pour l’enrichir mais l’ensemble restera inachevé.

Le retour à l’enfance et au catholicisme

Après une tentative infructueuse pour collaborer à la Revue des deux Mondes, puis au Journal des Débats, Barbey passe les années 1845/46 à sa Vieille maîtresse. Il en compose la moitié avant de connaître une panne d’inspiration passagère. Fin 1846 il voyage dans le centre de la France en quête de fonds pour un projet de Société catholique. Il passe un mois dans le Forez, à Bourg-Argental, théâtre de la future Histoire sans nom, et réapparaît assagi à la fin de l’année : même s’il ne pratique pas encore, la lecture de Joseph de Maistre, sa rencontre avec Eugénie de Guérin, ses échanges avec son frère Léon Barbey d’Aurevilly, qui a embrassé la prêtrise, ont amorcé sa conversion. La lecture des Docteurs du jour devant la famille de Raymond Brucker, paru en 1844, et dans lequel l’auteur raconte son propre retour au catholicisme, a pu aussi jouer un rôle important. Le retour au catholicisme lui renouvelle l’inspiration : l’écrivain de 38 ans qui sent au même moment resurgir le passé lointain et les impressions de l’enfance reprend son roman dans de nouvelles dispositions. Il place la seconde partie non plus à Paris mais en Normandie, dans le Carteret de sa jeunesse.
La Revue du Monde catholique, journal ultramontain dont il est rédacteur en chef, l’occupe constamment en 1847. Il achève son roman à la fin de l’année, mais ne peut le publier : la Révolution de 1848 perturbe les délais de parution. Dans la confusion qui suit les journées de février, il tente de s’adapter à la nouvelle situation et va jusqu’à présider un club d’ouvriers durant quelques semaines. La revue cesse de paraître et Barbey, écœuré par le présent, se retire dans la solitude pour préparer des œuvres très différentes, mais toutes en rapport avec le passé. Il passe le reste de l’année et une partie de 1849 à lire et se documenter. Il révise Une vieille maîtresse, en même temps qu’il prépare un grand article sur Jacques II Stuart et Les prophètes du passé - essai de philosophie politique sur Joseph de Maistre, Louis de Bonald, François-René de Chateaubriand, Félicité de Lamennais et Antoine Blanc de Saint-Bonnet - ces hommes supérieurs « qui cherchent les lois sociales là où elles sont, c’est-à-dire dans l’étude de l’histoire et la contemplation des vérités éternelles. Il conçoit dans sa retraite le plan d’une série de romans au titre d’ensemble Ouest - il veut être le Walter Scott de la Normandie. Ricochets de conversation : Le dessous de cartes d’une partie de whist, la première des Diaboliques, est publiée en 1850.

Le critique littéraire et le romancier

En 1851 paraissent simultanément Une vieille maîtresse et Les Prophètes du passé - œuvres très contrastées qui étonnent la critique : on comprend mal que le même écrivain livre en même temps un pamphlet catholique et monarchiste et un roman de mœurs aux pages sensuelles et passionnées. La parution d’Une vieille maîtresse est l’occasion de soulever le problème du roman catholique, de la morale et de l’art. La même année Barbey rencontre chez Mme de Maistre Françoise Émilie Sommervogel, baronne de Bouglon, veuve du baron Rufin de Bouglon. Celle qu’il surnomme l’Ange blanc va dominer sa vie pour les dix années à venir. Elle trouve le talent de son fiancé trop féroce: il se modère pour Le Chevalier des Touches, roman historique sur un héros chouan, commencé l’année suivante. Il rentre au Pays, un journal bonapartiste, en 1852. Au départ il s’y occupe de critique littéraire en attendant de se voir confier une chronique politique. Il restera 10 ans à cet office. L'Ensorcelée, l’histoire du retour à son village d’un prêtre chouan défiguré par une tentative de suicide, est publiée cette même année en feuilleton puis en volume en 1854, mais passe inaperçue. Baudelaire toutefois considère ce roman comme un chef-d’œuvre. Les deux hommes se rencontrent à cette époque. Il publie aussi des Poésies. En 1855, Barbey se tourne vers la pratique religieuse. Il publie avec Trébutien les Reliquiae de son amie Eugénie de Guérin, décédée en 1848 et commence Un prêtre marié, roman frénétique mettant en scène un prêtre impie et sa fille. En 1856, à l’occasion d’un voyage en Normandie et de sa réconciliation avec ses parents, il écrit le troisième Memorandum. Il publie une critique audacieuse contre Les Contemplations de Victor Hugo, gloire intouchable.
Par ses articles, il contribue à faire découvrir Stendhal et à réhabiliter Balzac. Il défend également Les Fleurs du mal de Baudelaire et consacre à Madame Bovary de Flaubert une critique favorable mais sévère. Il déclare son goût pour les romantiques et n’hésite pas à tailler en pièces le réalisme, le naturalisme et les parnassiens : Champfleury, Jules et Edmond de Goncourt, Banville, Leconte de Lisle, et plus tard Émile Zola figurent parmi ses cibles. En 1858, il fonde Le Réveil, un journal littéraire, catholique et gouvernemental. Les articles qu’il publie lui valent des inimitiés : Sainte-Beuve, Pontmartin, Veuillot. Il fait encore parler de lui avec Une vieille maîtresse : l’œuvre est rééditée et crée le scandale.
En 1860, il s’installe au 25, rue Rousselet à Paris, qui sera jusqu’à sa mort son tournebride de sous-lieutenant, et publie le 1er volume des Œuvres et les hommes, vaste ensemble de recueils critiques où il entend juger la pensée, les actes et la littérature de son temps. En 1862, ses articles contre Les Misérables créent le scandale. Il quitte Le Pays à la suite d’un autre article contre Sainte-Beuve et part quelques mois travailler à ses romans chez Mme de Bouglon à la Bastide-d’Armagnac. En 1863, une chronique au Figaro qui ridiculise Buloz et la Revue des deux Mondes lui vaut un procès. Il persévère et s’en prend à l’Académie en publiant dans le Nain jaune les Quarante médaillons de l’Académie, pamphlet contre les membres de l’Institut. Le Chevalier des Touches paraît la même année, Un prêtre marié paraît l’année suivante. Le dernier Memorandum est composé en 1864, à l’occasion d’un voyage à Saint-Sauveur.
En 1865, il quitte définitivement Le Pays et retourne au Nain jaune, devenu démocrate et anticlérical. Ses opinions sont diamétralement opposées à celles du journal, mais on le laisse libre de ses propos. Il y publie les Ridicules du temps et des articles de critique dramatique. Cette collaboration dure quatre ans. En 1867, il rencontre Léon Bloy, qui devient rapidement son disciple. En 1869, il entre au Constitutionnel où il s’occupera jusqu'à sa mort de critique littéraire. Les années suivantes, il alterne vie parisienne et séjours plus ou moins prolongés en Normandie. Paul Bourget raconte qu'il ne gagna alors rien de plus que les 500 francs par mois pour ses articles au Constitutionnel. À la fin du siège en 1871, il retourne à Valognes où il achève Les Diaboliques. Il entretient la flamme polémiste en publiant des articles antirépublicains.

Le connétable des lettres

Les Diaboliques sont publiées en novembre 1874. Les exemplaires sont immédiatement saisis et l’auteur est poursuivi pour « outrage à la morale publique et aux bonnes mœurs, et complicité. Barbey fait intervenir Arsène Houssaye et Gambetta pour éviter le procès. Il accepte de retirer l’ouvrage de la vente et le juge d'instruction conclut au non-lieu. L’œuvre sera rééditée en 1883 avec une préface, ajoutée par précaution. Durant les années qui suivent, il se rapproche de la génération montante : Bloy, Vallès, Daudet, Bourget, Rollinat, Jean Lorrain, Richepin, Péladan, Huysmans, Coppée, Hello, Uzanne, Octave Mirbeau... ainsi que d’écrivains autrefois éreintés : Banville, Hérédia, Taine. Edmond de Goncourt l’inscrit sur une des premières listes de l’Académie des Dix. En 1878, il publie Les Bas-bleus, cinquième volume des Œuvres et les hommes, consacré aux femmes qui écrivent, car les femmes qui écrivent ne sont plus des femmes. Ce sont des hommes - du moins de prétention - et manqués.
En 1879, il rencontre Louise Read, sa dernière amie et celle qui va se dévouer à sa gloire. En 1880, il publie Goethe et Diderot, un pamphlet. Une histoire sans nom, autre roman catholique dans lequel un moine capucin qui prêche l’Enfer croise la route d’une jeune fille innocente et somnambule, paraît en 1882 - c’est un succès. Il collabore au Gil Blas et publie en 1883 deux histoires d’inceste et d’adultère : Retour de Valognes, Une page d’histoire et Ce qui ne meurt pas, un roman écrit presque 50 ans plus tôt.
Il donne également les troisième et quatrième Memorandum. En 1884, il publie des poésies, Les Rythmes oubliés et ses derniers articles de critique - il salue notamment A rebours le roman-manifeste fin de siècle de Huysmans. Malade du foie, il continue de fréquenter les salons de la baronne de Poilly, des Daudet et des Hayem, où ses causeries émerveillent. Il soutient les débuts à la scène de la jeune Marthe Brandès. En 1888, il publie Léa, l’une de ses premières nouvelles, puis Amaïdée en 1889, avant de tomber malade. Il s’éteint le 23 avril 1889. Les circonstances de sa mort vaudront de violentes attaques autour de son testament, Louise Read est instituée légataire universelle, en mai 1891, du journal La France sous la plume du Sâr Joséphin Peladan, et un procès de ce dernier à l’encontre de Léon Bloy et de Léon Deschamps rédacteur en chef de la revue La Plume. La quasi-totalité de la presse d’alors salue la condamnation du Sâr en octobre 1891. L’écrivain normand est inhumé au cimetière Montparnasse avant d’être transféré en 1926 au château de Saint-Sauveur-le-Vicomte. C’est Louise Read qui poursuivra la publication des Œuvres et les hommes.

Les influences et modèles Les modèles romantiques

Dans ses premières œuvres, Barbey imite souvent les romantiques. Son premier poème Aux héros des Thermopyles est dans la manière de Casimir Delavigne, alors le chantre des vaincus, auquel il est dédié. Les modèles lui servent souvent de repoussoir, il crée par opposition : Le cachet d’onyx est inspiré de la jalousie d'Othello, de Julie et des théories de Madame de Staël, Corinne. Germaine ou La pitié, Ce qui ne meurt pas est influencé par Lélia de George Sand, La bague d’Annibal par Musset, Mardoche. Une vieille maîtresse est l’antithèse complète de Adolphe de Benjamin Constant et de Leone Leoni George Sand, à laquelle il emprunte son sujet - l’amour d’une femme pour un amant dont elle découvre peu à peu la dépravation. La lecture de Stendhal en 1839, pendant qu’il compose L’amour impossible, le marque profondément : il admire la sécheresse et la netteté de l’analyse. Les patriotes écossais des Chroniques de la Canongate de Walter Scott lui inspirent vers 1850 l’idée d’une série de romans normands sur la chouannerie, dont le titre collectif devait être Ouest.

Lord Byron

Barbey, dès son plus jeune âge, est un passionné de Lord Byron : Byron et Alfieri, n’ont que trop empoisonné les dix premières années de ma jeunesse. Ils ont été à la fois ma morphine et mon émétique. Byron domine son imagination, aucun écrivain n’aura sur lui une influence aussi profonde : C’est dans Byron que j’ai appris à lire littérairement. Il possède les œuvres complètes et en anglais du poète de Childe Harold, et les connaît à la virgule près.
Les héros de Byron, sombres figures de la Force blessée au cœur, qui ont ce charme de la goutte de lumière dans l’ombre et d’une seule vertu parmi plusieurs vices, l’ensorcellent et influencent les personnages de ses romans : Jehoël de La Croix-Jugan dans l'Ensorcelée, Monsieur Jacques du Chevalier des Touches, Sombreval dans Un prêtre marié.
Le couple de Satan et de l’Ange, thème satanique très présent chez Byron, mais également chez Vigny, Éloa, est récurrent chez Barbey : Jehoël de La Croix-Jugan et Jeanne Le Hardouey, L'Ensorcelée, Hermangarde et Vellini, Une vieille maîtresse, Sombreval et sa fille Calixte, Un prêtre marié. Les personnages de prêtre coupable et impénitent symbolisent la chute de l'ange et Satan. Comme lui, ils pèchent contre l'esprit et choisissent la damnation : La Croix-Jugan, Sombreval, mais aussi le père Riculf (Une histoire sans nom) supportent comme le Manfred de Byron une malédiction et le poids d'une lourde faute.

Joseph de Maistre

Joseph de Maistre est un des plus fermes partisans de la contre-révolution et un ennemi des Lumières. Il soutient l'ultramontanisme, la théocratie et l'absolutisme. Barbey découvre Les soirées de Saint-Pétersbourg vers la fin 1838. Il se délecte de la lecture de cet ouvrage qui coupe la respiration à force d'idées et d'images, à la métaphysique toute puissante. Il lui consacre ensuite une série d'études importantes : Maistre figure au premier rang, avec Bonald, des Prophètes du passé, 1851. Il lui rend hommage lors de la parution en 1853 des Mémoires de Mallet du Pan, puis en 1858 et 1860 lors de la publication de la Correspondance diplomatique, enfin en 1870 lors de la parution de ses Œuvres inédites. Les connivences de Maistre et de Barbey sont à la fois éthique, métaphysique et esthétique.
Sur le plan moral, Maistre fait preuve d'une extrême rigueur dogmatique qui le conduit à légitimer l'Inquisition et à défendre le rôle social du bourreau. Ce goût de la posture provocante et polémique se retrouve chez Barbey. Maistre combat également l'idée, selon lui néfaste à toute critique, de distinguer la personne des opinions qu'elle formule dans ses écrits. Barbey sera fidèle à ce principe dans ses critiques littéraires.
La métaphysique de Maistre accorde une large place au mal, dont l'origine est la Chute de l'homme. Le dogme de la réversibilité, souffrance volontaire des hommes offerte à Dieu pour appeler la miséricorde et la rédemption de leurs frères, est considéré par Maistre comme l'une des vérités les plus importantes de l'ordre spirituel. Maistre affirme la possibilité pour tout innocent d'acquitter par sa souffrance le crime des coupables : toute vie étant coupable par nature, tout être vivant étant souillé par la Chute, il lui est possible de répondre à la place d'un autre, et même d'un crime qu'il n'a pas commis. Cette idée de réversibilité se retrouve dans Un prêtre marié. La nouvelle Le bonheur dans le crime illustre une autre idée maistrienne.
Les deux écrivains partagent certaines valeurs esthétiques, opposées à la modernité littéraire : Barbey d'Aurevilly comme Joseph de Maistre affirment la supériorité des classiques et de la tradition littéraire française du xviie siècle sur les écrivains de leur temps. Tous deux ils citent la Bible et les Pères de l'Eglise. Barbey critique subordonne comme de Maistre la création au vrai et au bien, idéal de Beauté classique. Enfin le style net et énergique, parsemé d'ironie de l'écrivain savoyard, plaît à Barbey dont le style partage les mêmes caractéristiques.
Les contemporains avaient remarqué l'influence de Maistre sur Barbey. Pontmartin ironisera sur le paradoxe de cette parenté littéraire entre les deux hommes qui conduit Barbey à penser comme M. de Maistre et à écrire comme le marquis de Sade.
Barbey sera aussi influencé par la pensée d'un disciple de Joseph de Maistre, le philosophe Antoine Blanc de Saint-Bonnet, auquel il va consacrer un chapitre des Prophètes du passé et plusieurs articles élogieux. C'est Barbey qui fera connaître ce métaphysicien à Léon Bloy.

Honoré de Balzac

C'est vers 1849 que Barbey d'Aurevilly découvre La Comédie humaine. Immédiatement, il déclare admirer leur auteur comme les Alpes. Il se charge de l'édition de ses Pensées et maximes, recueil d'aphorismes sélectionnés dans son œuvre et publié en 1854. Il prend sa défense en 1857 dans Le Pays, en réponse à une attaque de La Revue des Deux Mondes. Le 1er février sa veuve lui envoie une lettre de remerciement et le médaillon de son mari par David d'Angers.
Des œuvres comme La vieille fille ou Le Réquisitionnaire vont l'aider à trouver sa voie. La lecture de Balzac lui enseigne tout ce que sa propre expérience renferme de thèmes romanesques, notamment la peinture de la vie provinciale, l'atmosphère des petites villes et leurs drames secrets. Barbey a hérité de Balzac son esthétique de la nouvelle - ce qu'il nomme le dessous de cartes ou le fantastique de la réalité : vectorisation implacable vers un évènement, la nouvelle est comme un roman en raccourci, jeu du dehors et du dedans, plongée dans les mystères et faux-semblants de la conscience, révélation de la face cachée des faits et des individus - autant de procédés que l'on retrouve dans Les Diaboliques. L'oralité est très présente dans les œuvres des deux auteurs. Elle permet des effets de réverbération, de carambolage, et démultiplient les perspectives. Les Diaboliques s'appelaient primitivement Ricochets de conversation, en référence à Une conversation entre onze heures et minuit.

Le roman aurevillien Un écrivain normand

Dès Une vieille maîtresse, les récits de Barbey se déroulent systématiquement dans sa Normandie natale. Cela fait-il de Barbey d'Aurevilly un écrivain normand, et de ses romans des romans de terroir ?
La Normandie, ses paysages, ses coutumes, son histoire tiennent une grande place dans ses romans. Les poissonniers dans Une vieille maîtresse y parlent comme des poissonniers véritables, c'est-à-dire en patois normand. Dans L'Ensorcelée, son roman suivant, et malgré les objections de ses amis Trébutien et Baudelaire, l'emploi du patois est plus accentué encore : on n'y parle pas normand du bout des lèvres. Cette langue devient un élément essentiel de son esthétique : les langues sont le clavier des Artistes, le moule-à-balles du Génie dans lequel il coule l'or. La poésie pour lui n'existe qu'au fond de la réalité et la réalité parle patois.
Barbey demeure fidèle à son pays. L'évocation des paysages de cette région donnent de la profondeur à ses romans. La lande de Lessay dans L'Ensorcelée, l'étang du Quesnoy dans Un prêtre marié, Valognes sont au centre du récit, et ces romans ne pourraient pas se situer ailleurs. Ces paysages ne sont pas des cadres choisis et adaptés en fonction d'une histoire, ils proviennent des souvenirs de l'écrivain, et ne sont pas toujours fidèles à la réalité.
La Normandie et la vie provinciale, fortement associées à ses impressions de l'enfance, est un atout majeur de son talent : Le premier Milieu dans lequel ont trempé les poètes, voilà l'éducation ineffaçable, la véritable origine de leur genre de talent, ce qui damasquine et fourbit leur acier, ce qui en décide le fil et les reflets. Dès qu'il y revient, qu'il fait cette découverte aux alentours de 1850, il devient grand romancier et écrit successivement la fin d'Une vieille maîtresse, Le dessous de cartes d'une partie de whist et L'Ensorcelée.
Les personnages des oeuvres de Barbey emprunte souvent à des personnalités marquantes, aujourd'hui encore identifiables, de la vie valognaise ou de ses environs à l'époque de la Restauration. Ainsi André Chastain a-t-il pu établir la figure du véritable docteur Blény, l'un des convive dans A un diner d'athée. Le baron Fierdrap du Chevalier Destouches, pécheur impénitent, avait pour modèle Thomas François de Beaudrap dont l'inventaire après décès répertorie tout un arsenal de pécheur. Et toujours les noms des personnages des romans sont normands, "aromatiquement normands." Et quand il ne peut recourir à ses propres souvenirs, il fait appel à Trébutien comme pour l'évocation de la lande de Lessay ou pour le personnage de Destouches.
Mais ces emprunts au réel sont toujours passés au filtre de l'imagination. Selon sa propre formule, Barbey travaille "le pinceau trempée dans la sanguine concentrée du souvenir".

Un romancier catholique

Barbey d'Aurevilly développe lui-même sa théorie du roman catholique en 1866 dans la préface d'Une vieille maîtresse alors rééditée, œuvre pour laquelle son catholicisme est mis en cause. Barbey se défend en rappelant que le catholicisme n'a rien de prude, de bégueule, de pédant, d'inquiet, que le catholicisme est la science du Bien et du Mal, et que son but a été de montrer non seulement les ivresses de la passion, mais ses esclavages.
Barbey estime avoir peint la passion telle qu'elle est et telle qu'il l'a vue, mais qu'en la peignant, il l'a à toute page de son livre condamnée. Il n'a fait que l'exprimer. Un catholique peut-il toucher au roman et à la passion ? Barbey estime que l'art est permis par le catholicisme, il est même encouragé et protégé par lui. Le catholicisme absout le procédé de l'art qui consiste à ne rien diminuer du péché ou du crime qu'on avait pour but d'exprimer. Quand on lui reproche l'immoralité de son livre, Barbey oppose que la moralité de l'artiste est dans la force et la vérité de sa peinture : en étant vrai, l'artiste est suffisamment moral.
Sa théorie du roman catholique se retrouve dans ses romans où le personnage du prêtre est omniprésent : l'abbé Jéhoël de La Croix-Jugan, L'Ensorcelée, Jean Sombreval Un prêtre marié, le père Riculf, Une histoire sans nom. Les Diaboliques, où s'épanouissent à chaque page le Mal, les passions et le sadisme, sont l'illustration parfaite de ces idées.

L'œuvre critique

Avec les vingt volumes des Œuvres et les hommes, Barbey d'Aurevilly a voulu dresser l'inventaire intellectuel du xixe siècle. Sa critique littéraire est une grande chasse à la sottise. Injustes souvent, mais toujours logiques et en concordance avec ses principes, ses jugements sont légitimés par le talent et par le courage.
Ses victimes portent des noms illustres : Victor Hugo, George Sand, Madame de Staël, Jules Michelet, Mérimée, Ernest Renan, Théophile Gautier, Flaubert, les Goncourt, Émile Zola. Les Parnassiens, les bas-bleus, l'école naturaliste ont fait les frais de sa plume. Il est également l'auteur de plusieurs pamphlets contre Buloz, l'Académie française, et Sainte-Beuve - à travers Goethe et Diderot. Les rééditions d'auteurs classiques lui donnent l'occasion de stigmatiser la philosophie des Lumières, responsable du positivisme, du matérialisme et de l'idéologie dominante du progrès, qui heurtent son catholicisme et son idéal.
Mais il voit juste lorsqu'il défend Les Fleurs du mal, Baudelaire, Madame Bovary, Flaubert, les œuvres de Balzac et celles de Stendhal, Emaux et camées, Gautier, A rebours Huysmans.

Une critique d'humeur

Barbey d'Aurevilly vint à la critique littéraire par nécessité, ne pouvant obtenir la rédaction politique qu'il souhaitait ; il s'y habitua sans s'y complaire jamais, et y mit toute sa violence, ses colères, son goût de la bataille. Des éreintements célèbres marquent les étapes de sa carrière : Les Contemplations, Les Misérables, L'Éducation sentimentale, les romans de Zola... Ils ont fait oublier un peu que Barbey d'Aurevilly défendait Balzac, Stendhal, Baudelaire... En apparence, sa critique est dogmatique, strictement et parfois étroitement catholique, intransigeante. Le mouvement vrai est autre, c'est une critique d'humeur, d'instinct, de goût. Même s'il n'en a pas toujours conscience, Barbey cherche dans une œuvre la sensibilité dont elle témoigne. L'accord ou le désaccord sur ce plan profond décide du jugement : ainsi peut-il critiquer des écrivains catholiques et faire l'éloge de Stendhal. La passion, l'esprit, la grâce sont ses critères plus que l'orthodoxie. Non qu'il y soit insensible, mais elle lui importe pour confirmer un jugement, non pour le fonder. Les oppositions se situent à un autre niveau que celui des idées. Détestant la démocratie, la philanthropie, la fadeur, le matérialisme qui réduit la littérature au réalisme, il eut plus de haines que d'admirations. Il ne le regrettait nullement, aimant la bataille – tempérament agressif qui se définit plus aisément dans l'opposition. L'éreintement peut d'ailleurs n'être pas incompréhensif : il a admirablement compris Madame Bovary ou La Faute de l'abbé Mouret, par exemple, même si la sécheresse apparente de Flaubert le heurte, ou si le naturalisme de Zola le met hors de lui. Un style capricieux, imagé et violent, soutient admirablement cette critique.

Les passions déchaînées

On voit mieux comment une telle critique s'accorde à l'œuvre romanesque qui l'emporte de beaucoup sur elle. On peut l'envisager dans son déroulement : une lente maturation à travers les premières nouvelles, Le Cachet d'onyx, 1831 ; Léa, 1832 ; La Bague d'Annibal, 1843 ; un roman psychologique et mondain, L'Amour impossible, 1841. La conversion, qui est retour à la foi et aux souvenirs de l'enfance, se produit au cours de la composition d'Une vieille maîtresse 1845-1850, dont la seconde partie annonce l'œuvre postérieure : L'Ensorcelée, Le Chevalier des Touches, Un prêtre marié, Les Diaboliques, Une histoire sans nom 1882.
On a beaucoup parlé du normandisme de Barbey d'Aurevilly, trait profond, mais qu'il faut bien comprendre. Il a voulu peindre la Normandie, revenir dans certains romans à l'histoire de la chouannerie normande : les lieux étaient ceux de son enfance, chargés pour lui d'émotions et de souvenirs ; l'atmosphère convenait aux passions déchaînées qu'il souhaitait peindre. Seul Le Chevalier des Touches reste fidèle à cette conception historique du roman. L'Ensorcelée y échappe, qui est l'aventure d'un prêtre, ancien chouan – héros luciférien – et d'une femme qui s'éprend de lui et en meurt. Le même type de héros se retrouve dans Un prêtre marié, et le même amour impossible entre les deux jeunes gens. Toutes Les Diaboliques présentent des passions violentes : amour, vengeance, crime... Tous les héros de Barbey – ce trait donne à l'œuvre son unité – sont enfermés dans une insurmontable solitude ; tous, sauf deux, les personnages du Bonheur dans le crime ; encore la retrouvent-ils, plus profonde, dans la complicité.
Amour impossible, solitude, inquiétude et angoisse... des thèmes modernes dominent cette œuvre romanesque. Au-delà du romantisme, qui les avait déjà exploités, d'Aurevilly les situe dans un univers religieux où ils prennent toute leur force tragique. Paradoxalement, c'est en effet le catholicisme qui introduit dans cette œuvre l'élément tragique ; la solitude n'y est plus seulement l'impossible communication des êtres, elle est aussi l'angoisse de l'homme qui sent Dieu inaccessible. Univers du péché, univers janséniste, on l'a dit souvent. La grâce en est absente. Il reste à mourir dans une déréliction totale, comme cette sainte, Calixte, à la fin d'Un prêtre marié ou à se dresser dans une attitude blasphématoire qui est encore affirmation de Dieu. Le blasphème et le sacrilège, note le romancier, n'ont de sens que si l'on croit en Dieu.
Ces grands mouvements donnent son sens vrai à une œuvre qui doit beaucoup encore à l'imagerie romantique, qui a subi très profondément l'influence de Byron ou même celle de Walter Scott. En dépit de ces traits d'époque et de son dandysme, Barbey d'Aurevilly est un des premiers représentants de ce qu'on appellera plus tard le « roman métaphysique.

Le théoricien du dandysme

Sous le pseudonyme de Maximilienne de Syrène, Barbey signe en 1843 des impertinences raffinées dans le Moniteur de la Mode, ainsi qu'un article intitulé De l'élégance. S'appuyant sur une biographie de George Brummell qui vient de paraître à Londres, il en extrait quelques anecdotes et le prend pour prétexte afin d'écrire le récit de son propre dandysme. Du dandysme et de George Brummell paraît en 1845. Il est réédité et augmenté en 1861, puis en 1879, enrichi d'un texte consacré à Lauzun et intitulé Un dandy d'avant les dandys.
Il y développe et analyse les principes du dandysme, plus intellectuels que vestimentaires, le dandy n'étant pas un habit qui marche tout seul. Le dandysme est une manière d'être tout en nuances, qui résulte d'un état de lutte sans fin entre la convenance et l'ennui. Le dandy est le souverain futile d'un monde futile et se caractérise par l'absence d'émotion, l'horreur de la nature, l'audace et l'impertinence, la passion du luxe, l'artificialité, et le besoin d'individualité.
Cet essai est l'un des trois principaux sur la question, avec le Traité de la vie élégante de Balzac et Le Peintre de la vie moderne de Baudelaire.

Barbey d'Aurevilly et la postérité Réception de ses contemporains

Barbey d'Aurevilly a fait l'objet de critiques contrastées. Presque tous s'accordent à trouver dans son art originalité et noblesse. Sainte-Beuve le juge homme d'un talent brillant et fier, d'une intelligence haute et qui va au grand, une plume de laquelle on peut dire sans flatterie qu'elle ressemble souvent à une épée. Lamartine, lorsqu'il le rencontre, après l'avoir lu, déclare qu'il est le Duc de Guise des belles-lettres françaises. Pour Baudelaire, c'est un vrai catholique, évoquant la passion pour la vaincre, chantant, pleurant et criant au milieu de l'orage, planté comme Ajax sur un rocher de désolation. Paul de Saint-Victor : le polémiste intraitable est en même temps un écrivain de l'originalité la plus fière. Jules Vallès lui trouve un talent bizarre, tourmenté et fier. Maupassant trouve dans ses œuvres quelques merveilles. Edmond de Goncourt émet des réserves, mais l'inscrit dans ses premières listes de l'Académie en projet.
Ceux qu'il a éreintés par ses articles lui rendent en général la politesse. Victor Hugo le pastiche en le surnommant Barbey d'or vieilli. La légende veut qu'il ait composé un vers inédit en l'honneur du critique : Barbey d'Aurevilly, formidable imbécile !. Flaubert dans sa correspondance en parle franchement comme de son ennemi. Il juge Les Diaboliques à se tordre de rire et trouve qu'on ne va pas plus loin dans le grotesque involontaire. Zola le rejoint et trouve qu'il a deux ou trois siècles de retard. Il condamne son attitude au moment des poursuites contre Les Diaboliques, lorsque Barbey accepte de retirer son œuvre de la vente.
Sa personnalité inspire au moins par deux fois les romanciers : le personnage de Franchemont, apparaissant dans Charles Demailly des frères Goncourt, un roman sur les hommes de lettres, en est inspiré. Le Connétable des lettres sert également de modèle à Monsieur de Bougrelon, roman de Jean Lorrain.

La génération symboliste et décadente

Paul Verlaine déplore les systèmes mais ne peut s'empêcher de lui reconnaître un style de race et une manière originale. Il admire la profusion des images souvent réussies et toujours poétiques, des hardiesses parfois heureuses, et jamais vulgaires. Jean Lorrain le trouve admirablement taillé pour la génération littéraire fin de siècle. Pour Huysmans, il fut le seul artiste, au sens pur du mot, que produisit le catholicisme de ce temps, ainsi qu'un grand prosateur et un romancier admirable. Dans A rebours, il fait figurer ses œuvres parmi les préférées de la bibliothèque élitiste de Des Esseintes. Pour Rémy de Gourmont, Barbey d'Aurevilly est l'une des figures les plus originales de la littérature du dix-neuvième siècle, qui excitera longtemps la curiosité et restera longtemps un de ces classiques singuliers et comme souterrains qui sont la véritable vie de la littérature française.

Jugements posthumes

Julien Green lit Les Diaboliques avec une admiration étonnée. Paul Morand préface en 1967 Une vieille maîtresse. Marcel Proust, dans La Prisonnière, rend hommage à l'œuvre romanesque de l'écrivain normand après avoir affirmé que la preuve du génie n'est pas dans le contenu de l'œuvre mais dans la qualité inconnue d'un monde unique révélé par l'artiste. On trouve chez Barbey d'Aurevilly une réalité cachée révélée par une trace matérielle, la rougeur physiologique de l'Ensorcelée, d'Aimée de Spens, de la Clotte, la main du Rideau cramoisi, les vieux usages, les vieilles coutumes, les vieux mots, les métiers anciens et singuliers derrières lesquels il y a le Passé, l'histoire orale faite par les pâtres du terroir, les nobles cités normandes parfumées d'Angleterre et jolies comme un village d'Écosse, la cause de malédictions contre lesquelles on ne peut rien, la Vellini, le Berger, une même sensation d'anxiété dans un passage, que ce soit la femme cherchant son mari dans une Vieille Maîtresse, ou le mari, dans l'Ensorcelée, parcourant la lande, l'Ensorcelée elle-même au sortir de la messe. L'exemple de Barbey illustre parfaitement, selon Proust, une certaine monotonie propre à tous les grands littérateurs, qui n'ont jamais jamais fait qu'une seule œuvre, ou plutôt réfracté à travers des milieux divers une même beauté qu'ils apportent au monde.

Éditions et adaptations

Ses œuvres romanesques ont fait l'objet d'une édition complète en deux volumes dans la prestigieuse collection de la Pléiade. Son œuvre critique est rééditée aux Belles Lettres, tandis que les Archives Karéline s'est chargée récemment de l'œuvre poétique.
Ses nouvelles et romans ont fait l'objet d'une douzaine d'adaptations à l'écran. La plus récente, Une vieille maîtresse, présentée à Cannes en 2007, est l'œuvre de Catherine Breillat.
Jacques Debout a adapté au théâtre, sous le titre de Sombreval, le roman Un prêtre marié, créé à Paris le 5 février 1932. Le bonheur dans le crime, l'une des six Diaboliques, a inspiré en 2003 une bande dessinée, Hauteclaire, du nom de son héroïne.
En 2012, Mathilde Bertrand rassemble dans un seul volume les lettres de Jules Barbey d'Aurevilly à Trebution concernant Louise Trolley, dont Trebutien est éperdument amoureux. L'idée avait été suggérée par Barbey d'Aurevilly lui-même dans sa lettre du 4 avril 1857.

Musée et œuvres commémoratives

Le 28 juin 1925 est inauguré, dans le vieux château de Saint-Sauveur-le-Vicomte, un musée en l'honneur de l'écrivain. Fondé par Louis Yver, qui en sera le premier conservateur, le musée est réinstallé après la guerre au logis Robessard, à la suite de l'occupation du château par les Allemands. Il déménage une troisième fois en 1989, et réintègre la maison familiale de Saint-Sauveur. On y trouve réunis la plupart des objets mobiliers et souvenirs ayant appartenu à Barbey d'Aurevilly. Sa dernière demeure, le 25 de la rue Rousselet à Paris, est décorée d'une plaque. Le collège de Saint-Sauveur-le-Vicomte et un collège de Rouen, situé au 39, boulevard de la Marne, portent son nom, de même qu'à Paris en 1910, l'avenue Barbey-d'Aurevilly du Champ de Mars percée en 1907. Diverses manifestations, dont plusieurs à l'initiative du musée Barbey d'Aurevilly ou en liaison avec lui et les municipalités de Saint-Sauveur-le-Vicomte et de Valognes, ont été organisées à l'occasion du bicentenaire de la naissance de l'écrivain en 2008. Une plaque en marbre est accrochée à la maison qu'il occupait à Caen de 1831 à 1834 quand il était étudiant à la faculté de droit.

Le syndrome de Ferjol

Dans son roman Une histoire sans nom, Barbey met en scène une jeune fille, Lasthénie de Ferjol, qui éprouve le besoin de se rendre volontairement malade en se faisant saigner pour évacuer de grandes quantités de sang. Cette pathologie, connue sous le nom de syndrome de Lasthénie de Ferjol, a fait l'objet d'études médicales.

Œuvres

Manuscrit des Diaboliques

Romans

Une vieille maîtresse, 1851
L'Ensorcelée90, 1852
Le Chevalier Des Touches, Alphonse Lemerre, Paris, 1879 ─ L’édition originale a paru en 1864.
Un prêtre marié, 1865
Une histoire sans nom, 1882
Ce qui ne meurt pas, 1884

Nouvelles

Le Cachet d'onyx, composé en 1831
Léa, 1832
L'Amour impossible, 1841
La Bague d'Annibal, 1842
Le Dessous de cartes d'une partie de whist, 1850 reprise dans les Diaboliques
Le Plus Bel Amour de Don Juan, 1867 reprise dans les Diaboliques
Une page d'histoire, 1882 (Sous le titre Retour de Valognes. Un poème inédit de Lord Byron), 1886

Recueil de nouvelles

Les Diaboliques, 1874

Poésies

Ode aux héros des Thermopyles, 1825
Poussières, 1854
Amaïdée, 1889
Rythmes oubliés, 1897

Essais et textes critiques

Du Dandysme et de Georges Brummel, 1845
Les Prophètes du passé, 1851
Les Œuvres et les hommes 1860-1909
Les Quarante Médaillons de l'Académie, 1864 ;
Les Ridicules du temps, 1883
Pensées détachées, Fragments sur les femmes, 1889
Polémiques d'hier, 1889
Dernières Polémiques, 1891
Goethe et Diderot, 1913
L'Europe des écrivains recueil d'articles rassemblés en 2000
Le Traité de la Princesse ou la Princesse Maltraitée, éditions du Sandre, 2012, texte établi par Mathilde Bertrand.
Le texte est établi à partir de la correspondance de Barbey d'Aurevilly avec Trebutien.

Mémoires, notes et correspondance

Correspondance générale 1824-1888, 9 volumes de 1980 à 1989
Memoranda, Journal intime 1836-1864
Disjecta membra cahier de notes La Connaissance 1925.
Omnia cahier de notes Grasset 2008.

Liens

http://www.ina.fr/video/CPC09000126/b ... eorge-brummell-video.html Olivier Barrot présente
http://www.ina.fr/video/CPB77052380/u ... ur-de-jeunesse-video.html un amour de jeunesse
http://youtu.be/DrPLOd66pz4 Une vieille maïtresse
http://www.ina.fr/video/CPA81058743/u ... toire-sans-nom-video.html Histoire sans nom


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Posté le : 31/10/2014 20:15
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Bonjour à tous,

C'est le week-end d'Halloween et des monstres se baladent dans les rues de mon patelin réclamant sous la menace d'un mauvais sort quelques friandises tueuses de dents saines.

J'aimerais donc que vous écriviez quelque chose qui nous fasse tressaillir ou plus communément "flipper sa race" !

Alors à vos plumes, pondez quelque chose d'aussi terrifiant que si Donald retirait ses chaussures, qu'Arielle décidait de se teindre les cheveux en bleu, que Bacchus se rasait la moustache, que Kjtiti voyait sa cave à vin totalement pillée ou qu'Exem enfilait un tutu rose.

J'ai hâte de frissonner en vous lisant...

à bientôt sur ce poste.

Couscous

Posté le : 31/10/2014 20:03
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Par une aquarelle de Tchano

Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
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