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Re: Plaisir des yeux
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Posté le : 09/12/2013 19:15
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Re: Plaisir des yeux
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Posté le : 09/12/2013 19:10
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Re: Plaisir des yeux
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Posté le : 09/12/2013 19:02
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Richard Fleischer
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Le 8 décembre 1916 à Brooklyn New York naît Richard Fleischer réalisateur américain,

mort le 25 mars 2006 au Motion Picture and Television Hospital de Woodland Hills de Los Angeles.

Il est le fils de l'un des pionniers de l'animation, Max Fleischer, le producteur de Popeye et de Betty Boop.
Il tente d'abord de devenir acteur, mais il est engagé comme monteur de films d'actualités pour la RKO Pictures ; il réalise ensuite des courts métrages, puis des films de série B, et enfin des films à gros budget avec des grandes vedettes, passant en cours de route à la Fox et à la MGM
.
En 1953, Fleischer est engagé par Walt Disney Pictures pour résoudre la complexité technique du tournage de Vingt Mille Lieues sous les mers, 1954 en raison de son travail sur le format CinemaScope avec le film Arena en 1953. Bien qu'il semble que techniquement le film a rencontré plus de difficultés avec le tournage sous-marin, le format CinemaScope a été utilisé pour les scènes de mouvements du sous-marin Nautilus afin de renforcer l'effet dynamique1.
Ayant réussi avec Vingt Mille Lieues sous les mers, Fleischer aurait encouragé le studio à utiliser le format CinemaScope sur les longs métrages d'animation, La Belle et le Clochard en 1955 alors en production a bénéficié d'une sortie dans ce format1.
Il a réalisé tous les genres de films : péplum, Barabbas, film noir, L'Assassin sans visage, L'Énigme du Chicago Express, comédie, L'Extravagant docteur Dolittle, western, Duel dans la boue. Il a également réalisé les films de guerre Le Temps de la colère, sur la guerre de Corée et Tora! Tora! Tora!, un film sur l'attaque de Pearl Harbor qui devait initialement être mis en scène par Akira Kurosawa.
Il s'est aussi illustré dans la science-fiction avec Le Voyage fantastique et Soleil vert, un récit d'anticipation assez pessimiste qui remporta un grand succès. Il fut moins heureux avec ses films biographiques. "Che !", film sur Che Guevara réalisée moins de deux ans après la mort du révolutionnaire marxiste , fut particulièrement mal reçu et Incroyable Sarah, sur la vie de Sarah Bernhardt, ne fut pas jugé convaincant.
Fleischer s'est aussi livré à la reconstitution de certains faits divers ayant défrayés en leurs temps la chronique policière ou judiciaire. Le Génie du mal est l'évocation d'un fait réel arrivé à Chicago en 1924 et qui est également à la base du film La Corde d'Alfred Hitchcock.
L'Étrangleur de Rillington Place relate une erreur judiciaire survenue en Angleterre au cours des années 1940, l'affaire John Christie.
À l'annonce du décès de Richard Fleischer, le gouverneur de l'État de Californie, Arnold Schwarzenegger, avec qui il avait tourné, lui a rendu hommage, saluant une véritable légende de Hollywood

Films notables Vingt Mille Lieues sous les mers,
Les Vikings,
Filmographie

1946 : Child of Divorce
1947 : Mon chien et moi (Banjo)
1948 : Bodyguard
1948 : So This Is New York
1949 : Make Mine Laughs
1949 : L'Assassin sans visage (Follow Me Quietly)
1949 : Le Pigeon d'argile (Clay Pigeon)
1950 : Armored Car Robbery
1951 : Fini de rire (His Kind of Woman) (non-crédité)
1952 : Sacré printemps... (The Happy Time)
1952 : L'Énigme du Chicago Express (The Narrow Margin)
1953 : Arena
1954 : Vingt mille lieues sous les mers (20.000 Leagues Under the Sea)
1955 : La Fille sur la balançoire (The Girl in the Red Velvet Swing)
1955 : Les Inconnus dans la ville (Violent Saturday)
1956 : Bandido caballero (Bandido)
1956 : Le Temps de la colère (Between Heaven and Hell)
1958 : Les Vikings (The Vikings)
1959 : Le Génie du mal (Compulsion)
1959 : Duel dans la boue (These Thousand Hills)
1960 : Drame dans un miroir (Crack in the Miror)
1961 : Le Grand Risque (The Big Gamble)
1962 : Barabbas
1966 : Le Voyage fantastique (Fantastic Voyage)
1967 : L'Extravagant docteur Dolittle (Doctor Dolittle)
1968 : L'Étrangleur de Boston (The Boston Strangler)
1969 : Che !
1970 : Tora! Tora! Tora!
1971 : L'Étrangleur de la place Rillington (10 Rillington Place)
1971 : Les Complices de la dernière chance (The Last run)
1972 : Terreur aveugle (Blind Terror)
1972 : Les flics ne dorment pas la nuit (The New Centurions)
1973 : Don Angelo est mort (The Don Is Dead)
1973 : Soleil vert (Soylent Green)
1974 : Mr. Majestyk
1974 : Du sang dans la poussière (The Spikes Gang)
1975 : Mandingo
1978 : Le Prince et le Pauvre (Crossed Swords)
1979 : Ashanti
1980 : Le Chanteur de jazz (The Jazz Singer)
1983 : La Force de vaincre (Tough Enough)
1983 : Amityville 3D - Le démon
1984 : Conan le Destructeur (Conan the Destroyer)
1985 : Kalidor, la légende du talisman (Red Sonja)
1989 : Call from Space


Liens

http://youtu.be/C6WDcXPp96w Interview
http://youtu.be/SWFFrcTfDP0 Richard Flescher (le cinéaste)
http://youtu.be/JDEEZCEcb4I Soleil vert extrait 1
http://youtu.be/eZKJuya4rMk soleil vert extrait 2
http://youtu.be/x43Zo3gAKSs soleil vert scène culte
http://youtu.be/ODi-HtVmIak Soleil Vert discussion
http://youtu.be/DFes1Rl2l0Q The vikings complet
http://youtu.be/MXRll2KBA3c Barabbas complet
http://youtu.be/emtoJqpvQWk 20000 lieues sour les mer (complet)
http://youtu.be/O_D3O90VyNQ violent samedi
http://youtu.be/UV0Tf1nvuy0 Le temps de la colère (annonce)
http://youtu.be/OXSf9_-o5Zw Arena extrait
http://youtu.be/zmpR5bjPKIM Bodyguard extrait 1948
http://youtu.be/KWfwUGDeFCU The last run extrait



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Posté le : 08/12/2013 11:10
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Georges Méliès
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Le 8 décembre 1861 à Paris, naît Marie georges Jean Méliès, réalisateur de films français,

mort à Orly le 21 janvier 1938 à 76 ans .
Il est considéré comme l'un des principaux créateurs des truquages et des effets spéciaux : arrêt de caméra, surimpression, fondus, grossissements et rapetissements de personnages.
Il a fait construire le premier studio de cinéma en France.

Jeunesse

Georges Méliès est né à Paris au no 45 boulevard Saint-Martin, dans le 3e arrondissement, acte de naissance no 2517 du 08/12/1861, dans une famille de fabricants de chaussures de luxe.
Il fait ses études au lycée Michelet de Vanves, puis au lycée Louis-le-Grand en compagnie de Maurice Donnay. En 1881, il fait son service militaire à Blois, la patrie du prestidigitateur Robert-Houdin.
Certains auteurs parlent de ses visites à Saint-Gervais-la-Forêt près de Blois, dans la propriété « Le Prieuré » de Robert-Houdin, sans que ces visites soient attestées2. Alors qu’il veut devenir peintre, il travaille un temps dans l'entreprise de son père Jean Louis Stanisla Méliès, il y apprend notamment le métier de mécanicien qui lui est très utile ensuite dans sa carrière, qui l'envoie à Londres en Angleterre en 1883 pour y perfectionner son anglais chez un de ses amis, propriétaire d'un grand magasin londonien de confection : il y est vendeur au rayon des fournitures pour corsets et en profite pour y apprendre la prestidigitation, notamment à l’Egyptian Hall dirigé par John Nevil Maskelyne, où se produit le célèbre illusionniste David Devant qui l'initie à son art, Méliès lui réalisant des décors en échange.

Débuts dans la prestidigitation

De retour à Paris en 1885, il épouse Eugénie Genin, une pianiste accomplie d'origine hollandaise, amie de la famille de sa mère qui lui apporte une belle dot, et il présente quelques numéros de magie dans des brasseries, à la galerie Vivienne et au cabinet fantastique du musée Grévin tout en étant journaliste et caricaturiste, sous le pseudonyme « Géo Smile », dans le journal satirique et antiboulangiste La Griffe, dont son cousin Adolphe Méliès est le rédacteur en chef.
Puis, il vend ses parts dans l'entreprise familiale à un de ses frères pour 500 000 francs afin de racheter en 1888 au 8, boulevard des Italiens le théâtre Robert-Houdin à la veuve d'Émile Robert-Houdin, pour 47 000 francs il récupère notamment le matériel des Soirées Fantastiques, dont une dizaine d'automates construits par Robert-Houdin, dont il devient le directeur.
Il y monte des spectacles de prestidigitation et de « grandes illusions » qu'il présente avec ses magiciens dont Duperrey, Raynaly, Harmington, Jacobs, Okita, Henry's, Arnould, Carmelli, Foletto, Albany (Coussinet), D'Alvarès, Legris, Maurier et ses opérateurs de scène Marius et Jeanne d'Alcy.
Ces spectacles se clôturant par des projections de photographies peintes sur verre connaissent rapidement le succès grâce à l'inventivité, la poésie et le sens de l'esthétique de Méliès, notamment la collection d'automates raffinés aux gestes plus vrais que nature.
En 1891, il crée l'Académie de Prestidigitation, qui se transforme en 1893 en Syndicat des Illusionnistes de France et en 1904 en Chambre syndicale de la prestidigitation, afin de légitimer la présence des magiciens ambulants assimilés à des romanichels par la police. Il en fut le président pendant une trentaine d'années
.
Découverte du cinéma

Invité à la première projection publique du Cinématographe des frères Lumière le 28 décembre 1895, au Salon indien du Grand Café de l'hôtel Scribe, 14 boulevard des Capucines à Paris, Georges Méliès comprend tout de suite ce qu'il peut faire avec une telle machine et propose d'acheter les brevets des frères Lumière. Leur père, Antoine Lumière, ou l'un des frères, selon les versions et des souvenirs lointains recueillis le plus souvent auprès de vieillards, l'un des trois en tout cas tente de l'en dissuader : « Remerciez-moi, je vous évite la ruine, car cet appareil, simple curiosité scientifique, n'a aucun avenir commercial ! ».
Cet avis pessimiste sur l'avenir du cinéma est néanmoins corroboré par les souvenirs plus proches de l'un des opérateurs Lumière, Félix Mesguich, qui raconte comment Louis Lumière lui présenta son embauche en 1896 « Je ne vous offre pas un emploi d’avenir, mais plutôt un travail de forain. Ça durera un an ou deux, peut-être plus, peut-être moins. Le cinéma n’a aucun avenir commercial ».
En repoussant l'offre de Georges Méliès, les frères Lumière voulaient-ils simplement écarter un concurrent potentiel ? Pour leur part, ils vont envoyer des opérateurs dans toutes les parties du monde pour rapporter des images dans leurs salles.
Mais Georges Méliès est têtu : il achète le procédé de l'Isolatograph des Frères Isola et le projecteur Theatograph commercialisé à Londres par son ami, l'opticien et premier réalisateur de films anglais Robert William Paul. Il fonde sa propre société de production, la Star Film - sans imaginer l'impact universel que ces mots allaient provoquer - et, dès le 5 avril 1896, il projette dans son théâtre des films inspirés - et même copiés, c'est la coutume à l'époque ! - par les films des frères Lumière (scènes de villes et de champs).

Films de fiction

Le premier studio de cinéma de France.

Afin de renouveler l'intérêt de son public, Méliès a l'idée de tourner non plus des scènes de la vie quotidienne, mais de courtes fictions, ainsi que les frères Lumière l'ont déjà fait avec leur Arroseur arrosé. Un incident de prise de vues lui en aurait fourni une idée nouvelle : alors qu'il filmait un omnibus, la manivelle de sa machine se serait bloquée, le temps de réussir à la faire redémarrer, quelques instants se seraient écoulés.
Méliès aurait visionné le résultat : l'omnibus s'était transformé subitement en corbillard. Méliès aurait ce jour-là compris la richesse d'un tel incident, en décidant de le provoquer volontairement pour obtenir des effets étonnants, fantastiques, ou comiques.
Anecdote véritable, ou belle histoire enjolivée d'un spécialiste du récit merveilleux ? Une chose est certaine, Georges Méliès décide alors d'exploiter le « cinéma dans sa voie théâtrale spectaculaire », et de faire de ce trucage son fonds de commerce, bientôt imité par beaucoup de cinéastes européens et américains. Sa première utilisation de ce procédé s'intitule Escamotage d'une dame au théâtre Robert Houdin, et date de 1896.
En 1897, il crée dans sa propriété de Montreuil le premier studio de cinéma en France, un studio de 17 mètres sur 66, sa toiture vitrée à 6 mètres du sol dominant la scène, la fosse et la machinerie théâtrale.
Il y filme ses acteurs, amateurs recrutés dans la rue, artistes de music-hall, danseuses du Châtelet et souvent des proches ou lui-même devant des décors peints, inspirés par les spectacles de magie de son théâtre, ce qui lui vaut le surnom de « mage de Montreuil ».
Il filme également, faute de pouvoir être sur place, des "actualités reconstituées" en studio, son chef-d'œuvre étant Le Couronnement ou sacre du roi Édouard VII présenté à la cour du Royaume-Uni en 1902. Il développe aussi un atelier de coloriage manuel de ses films, procédé largement inspiré de ce qui se fait déjà pour la colorisation de photos en noir et blanc. Il se fait ainsi tour à tour producteur, réalisateur, scénariste, décorateur, machiniste et acteur.

Problèmes de contrefaçons

Le Voyage dans la Lune 1902.
De 1896 à 1914, Georges Méliès réalise près de six cents « voyages à travers l'impossible », autant de petits films enchanteurs, mystérieux, naïfs, à la beauté poétique, aujourd'hui parfois surannée. Courts métrages de quelques minutes projetés dans des foires et vus comme une simple évolution de la lanterne magique. Son premier film important, l'Affaire Dreyfus (1899), est une reconstitution de 10 minutes qui témoigne de son intérêt pour le réalisme politique.
Son Voyage dans la Lune (1902), chef-d'œuvre d'illusions photographiques et d'innovations techniques, "long métrage" de 16 minutes, remporte un franc succès au point d'être recherché pour une diffusion aux États-Unis.
L'historien américain Charles Musser affirme : « Le cinéaste majeur des toutes premières années du nouveau siècle (ndlr : XXe siècle) est sans conteste le Parisien Georges Méliès, dont les films ont tous été piratés par les plus grandes sociétés de production américaines9 ». L'installation de son frère Gaston à New York dès 1903, ouvrant une succursale de la Star Film, destinée à organiser et contrôler la diffusion, fait apparaître que le piratage, non seulement des films de Méliès, mais aussi de ceux de ses amis anglais, est généralisé à tous les niveaux.
Toujours selon Musser, la Biograph Company, l'une des plus puissantes sociétés de production de New York, a acheté et payé à Méliès tout un lot de copies de la Star Film, mais elle en a aussitôt tiré des duplicatas hors contrat, qu'elle a revendus à son profit. L'Edison Manufacturing Company, elle, a acheté des copies dont elle a négligé de contrôler l'origine, mais qui s'avèrent être toutes des copies piratées.
Gaston fait paraître un avis dans la presse américaine, un texte signé Georges Méliès : « Nous sommes prêts et déterminés à poursuivre énergiquement tout contrefacteur ou pirate. Nous ne préviendrons pas, nous agirons sans délai ».
Mais de son côte, Edison, depuis déjà plusieurs années, mène des actions judiciaires contre les encore plus nombreux contrefacteurs à la fois de ses propres films, et de ses inventions. Son appareil de visionnement, le Kinétoscope, a été piraté dans le monde entier, Edison n'ayant breveté l'appareil que sur le territoire américain, ce qu'il se reprochera amèrement plus tard.
En revanche, il a protégé par des brevets internationaux le type de perforations rectangulaires, à raison de quatre perforations (sprockets en anglais) par photogramme, qui constituent le film 35 mm tel que nous le connaissons encore aujourd'hui. L'historien français Georges Sadoul note que « Edison fit accomplir au cinéma une étape décisive en créant le film moderne de 35 mm, à quatre paires de perforations par image».
Les frères Lumière, en industriels avisés, ont dessiné leur pellicule à raison d'une seule paire de perforations rondes, configuration totalement différente de la pellicule Edison, ainsi que l'on peut le constater sur le site de l'Institut Lumière.
Or, Georges Méliès, lui, n'est pas un commercial, selon son aveu même : « En ce qui me concerne, ne croyez pas que je me considère rabaissé en m'entendant traité dédaigneusement d'artiste, car si vous, commerçants (et rien d'autres, donc incapables de produire des vues de composition, vous n'aviez pas des artistes pour les faire, je me demande ce que vous pourriez vendre », il commet l'imprudence de perforer ses films selon le standard Edison, car les films piratés de l'Edison Manufacturing Company, qui accompagnent le piratage du Kinétoscope en Europe, sont bien entendu piratés selon ce standard, et Méliès tient à ce que ses propres films puissent être vus sur les Kinétoscope de contrebande.
Ce faisant, il commet une contrefaçon délictueuse14. Son bureau de New York l'ayant mis à portée d'Edison, celui-ci comprend qu'il peut maintenant récupérer son préjudice financier global sur le seul Européen facile à poursuivre : Georges Méliès et sa filiale américaine. Commence alors une interminable suite de procès, qu'Edison mène aussi contre un nouvel arrivant français : Pathé frères, et des producteurs américains.
Les adversaires d'Edison préfèrent alors passer un accord avec lui, qui met fin aux poursuites en stipulant que les copies contrefaites seront exploitées par Edison en compensation de son préjudice financier. C'est ainsi qu'Edison obtient l'exploitation de plusieurs centaines de copies du Voyage dans la lune, un manque à gagner important pour la Star Film.

Problèmes financiers et Première Guerre mondiale

Georges Méliès ne parvient cependant pas à rivaliser avec les sociétés à production élevée, ce qui lui fait dire avec amertume : « Laissons les profits au capitaliste acheteur et marchand soit, mais laissons au réalisateur sa gloire, ce n'est pas trop demander, en bonne justice ».
En 1911, Pathé devient le distributeur exclusif de la « Star Film » et prend progressivement le contrôle éditorial sur les films. Voici comment sa petite fille, Madeleine Malthête-Méliès, relate en 1961 cette période : « Méliès cessa toute activité cinématographique en 1913. C'est en mai de cette même année qu'il perdit sa femme et resta seul avec ses deux enfants, Georgette, née en 1888, dont je suis la fille, et André, né en 1901. Il ne pouvait disposer de ses fonds comme il le voulait à cause de son fils mineur dans la succession.
Il se trouvait donc dans une situation financière extrêmement embrouillée lorsque la guerre de 1914 éclata. Le théâtre Robert-Houdin qui était devenu un cinéma avec séance de prestidigitation le dimanche seulement fut fermé dès le début des hostilités par ordre de la police ».
De 1915 à 1923, Méliès monte, avec l'aide de sa famille, de nombreux spectacles dans l'un de ses deux studios cinématographiques transformé pour l'occasion en théâtre. En 1923, poursuivi par un créancier, il doit revendre à Pathé sa propriété transformée en cabaret d'opérette et quitter Montreuil. « Toutes les caisses contenant les films furent vendues à des marchands forains et disparurent.
Méliès lui-même, dans un moment de colère, brûla son stock de Montreuil » selon Madeleine Malthête-Méliès. Ses films sont alors en majorité détruits (notamment fondus pour en extraire l’argent) ou vendus, récupérés au poids et transformés en celluloïd pour les talonnettes de chaussures destinées aux Poilus.
Paradoxalement, et c'est là une ironie de l'histoire qui aurait beaucoup plu au réalisateur du Voyage dans la lune, ce sont les copies piratées ou confisquées de ses films, retrouvées plus tard quand enfin les chercheurs se sont intéressés à l'histoire du cinéma, qui ont permis de sauver la plus grande partie de l'œuvre du maître.

Fin de vie

En 1925, Méliès retrouve une de ses principales actrices, Jeanne d'Alcy, de son vrai nom Charlotte Faës, dite Fanny.
Elle tient, dans la gare Montparnasse, une boutique de jouets et de sucreries. Ils se marient et s'occupent ensemble de la boutique. C'est là qu'il est retrouvé en 1929 par Léon Druhot, rédacteur en chef de Ciné-Journal, revue de cinéma abandonnée en 1938, qui le fait sortir de l'oubli.
Les surréalistes découvrent alors son œuvre.
Claude Autant-Lara, dans ses mémoires, La Rage dans le cœur (1984), décrit Méliès quand il était devenu simple vendeur de bonbons. Cette partie de sa vie a d'ailleurs inspiré le livre L'Invention de Hugo Cabret, écrit par Brian Selznick, devenu depuis un film éponyme, réalisé par Martin Scorsese et sorti en 2011. En 1932, il est placé au château d'Orly, maison de retraite de la Mutuelle du cinéma, il y termine sa vie en compagnie de son épouse.
Il meurt d'un cancer le 21 janvier 1938, à l’hôpital Léopold Bellan à Paris. Il repose au Père-Lachaise à Paris, 64° division.

L'après-Méliès

Principales inventions et techniques utilisées

- Georges Méliès importe de la photographie des techniques qui deviennent les premiers effets spéciaux du cinéma :
surimpression : on rembobine la pellicule et on impressionne de nouvelles images sur les premières.
fondus enchaînés : on bouche progressivement l'objectif avec une soie ou un feutre noirs, on rembobine sur quelques dizaines de photogrammes, on redémarre la caméra dont l'objectif est obturé par la soie, on enlève progressivement la soie, débouchant ainsi l'objectif ; les prises de vues se succèdent après un bref mélange des deux.
- Georges Méliès importe un trucage mis au point par deux cinéastes de l'équipe de Thomas Edison, pour "décapiter" la reine Marie Stuart, qu'il systématise et porte à une complexité inégalée à l'époque :
l'arrêt de caméra, qui permet de modifier comme par miracle un objet ou un personnage, ou le faire apparaître ou disparaître comme par enchantement : on arrête la caméra, on change la position des objets ou des acteurs, on reprend la prise de vues; après développement, on coupe les photogrammes surexposés qui révèlent l'arrêt et le redémarrage de la caméra, et on soude avec de l'acétone.
- Georges Méliès met son talent de dessinateur au service des décors de ses films, qu'il peint lui-même, et notamment en exécutant d'habiles "trompe-l’œil", donnant l'illusion de la réalité sur 3 dimensions à des surfaces peintes à plat.

Reconnaissance

À la charnière du théâtre et du cinéma, l'importance capitale de Georges Méliès dans le cinéma en tant que divertissement populaire, est reconnue aujourd'hui dans le monde entier.
D. W. Griffith dit de Méliès : « Je lui dois tout. » et Charles Chaplin rajoutera « C'était l'alchimiste de la lumière. »
Georges Méliès est décoré de la Légion d'honneur en 1931.
Depuis 1946, le prix Méliès couronne chaque année le meilleur film français ou de coproduction française.
Le 13 mars 1961, la Poste française émet un timbre d'une valeur de 50 centimes à l'effigie de Georges Méliès. Il fut retiré de la vente le 14 octobre 1961 après avoir été tiré à 5 270 000 exemplaires.
Le documentaire américain Georges Méliès, cinema magician, de Luciano Martinengo et Patrick Montgomery, 21 minutes, rend hommage au cinéaste en 1978.
Les recherches de Serge Bromberg aboutissent en 2010 à l'édition d'un coffret de DVD avec 208 films restaurés de Georges Méliès.
Le documentaire Le voyage extraordinaire de Serge Bromberg et Éric Lange rétablit en 2011 une copie en couleur du Voyage dans la Lune.
Le film Hugo Cabret de Martin Scorsese, adapté du livre de Brian Selznick, L'Invention de Hugo Cabret, est une adaptation libre de la vie de Georges Méliès, incarné par Ben Kingsley.
1995 : Queen se sert des scènes De la Terre à la Lune pour le vidéo-clip de Heaven for everyone.
Le clip des Smashing Pumpkins : Tonight, Tonight lui rend hommage, on y voit notamment un navire appelé le SS Méliès.
Georges Méliès apparaît comme protagoniste dans le roman La Mécanique du cœur de Mathias Malzieu en incarnant une figure de mentor par rapport au personnage principal, Jack.

Reconstitution de l'œuvre de Méliès

Henri Langlois, créateur de la Cinémathèque française, a contribué à la postérité du cinéaste en sauvant, peu avant sa mort, une partie de ses films, aussi bien issus de sauvegardes effectuées directement à partir des négatifs d’origine que, pour l'essentiel de son œuvre, de copies illégales, dont il a supervisé la restauration.
La petite-fille de Georges Méliès, Madeleine Malthête-Méliès, devient à 20 ans la secrétaire d'Henri Langlois dans la toute nouvelle Cinémathèque française. Celui-ci « l'incite à rechercher ses films dont il ne restait rien : seulement huit sur plus de 500 ».
Madame Malthête-Méliès voyage alors sur tous les continents pour leur recherche et leur identification. Elle rédige une biographie de son grand-père : Georges Méliès, l'enchanteur, parue en 1973 et enrichie en 201119.
L'association Les Amis de Méliès, fondée en 1961, réalise L'année Méliès en 2011. Un coffret de DVD contenant la quasi-totalité des films retrouvés est distribué par Lobster Films et édité sous le titre Georges Méliès, le premier magicien du cinéma.
Sauvetage du Voyage dans la Lune : tourné en 1902, Le Voyage dans la Lune est proposé en noir et blanc mais aussi en couleur, peint à la main, image par image. Cette version coloriée fait le tour du monde, puis sera longtemps considérée comme perdue.
Une copie est retrouvée en 1993 à Barcelone, en très mauvais état. À partir de 1999, Lobster Films commence des travaux extrêmement délicats pour décoller et numériser les images.
La restauration du film est soutenue par la Fondation Groupama Gan pour le Cinéma et la Fondation Technicolor pour le Patrimoine du Cinéma en collaboration avec Lobster Films. Les images manquantes, perdues ou trop dégradées, sont reprises d'une version noir et blanc puis recoloriées. Une restauration complète est engagée qui permet au public de redécouvrir cette œuvre importante du cinéma mondial.
Un siècle après la réalisation du film, les outils numériques actuels sont utilisés pour réassembler les fragments de 13 375 images du film et de les restaurer une par une.
Le 30 mai 2002, des films de Méliès, dont le Voyage dans la Lune, ont été présentés lors de la soirée de lancement de la « Liste des œuvres représentatives du cinéma mondial » par l’Unesco.
Contrairement à une confusion parfois rencontrée, le Voyage dans la Lune n'est pas classé au patrimoine mondial de l'Unesco23.
Le groupe musical français Air, Jean-Benoît Dunckel et Nicolas Godin compose une bande originale pour ce film en 2011.

Films notables :
L'Affaire Dreyfus,
L'Homme orchestre,
Le Voyage dans la Lune
Vingt Mille Lieues sous les mers


Filmographie sélective de Georges Méliès.

On estime qu'en dix-sept ans d'activité Georges Méliès a réalisé près de 600 courts métrages de 1 à 40 minutes, en privilégiant trois genres : la féerie, la science-fiction et la reconstitution historique.
Il est à noter que selon la législation en vigueur concernant les droits d'auteur, l'ensemble des réalisations de George Méliès est passée dans le domaine public au 1er janvier 2009, l'année suivant le soixante-dixième anniversaire de sa mort.
1896 : Escamotage d'une dame au théâtre Robert-Houdin
1896 : Le Manoir du diable
1897 : Faust et Marguerite
1897 : L'Hallucination de l'alchimiste
1897 : L'Auberge ensorcelée
1898 : Un homme de têtes
1898 : La Tentation de saint Antoine
1898 : La Damnation de Faust
1898 : Guerre de Cuba et l'explosion du Maine à La Havane
1899 : L'impressionniste fin de siècle
1899 : Cendrillon
1899 : L'Affaire Dreyfus
1899 : Cléopâtre
1900 : Nouvelles luttes extravagantes
1900 : L'homme-orchestre
1900 : Le Malade hydrophobe
1900 : Le déshabillage impossible
1901 : L'Homme à la tête en caoutchouc
1901 : Barbe-Bleue
1902 : Le Voyage de Gulliver à Lilliput et chez les géants
1902 : Le Voyage dans la Lune
1903 : Illusions funambulesques
1903 : Le Puits fantastique
1903 : Le Revenant
1903 : Le Mélomane
1903 : Le Chaudron infernal
1903 : Le Cake-walk infernal
1903 : La Flamme merveilleuse
1903 : Le Royaume des fées
1903 : Le Monstre
1903 : L'Auberge du bon repos
1903 : La Lanterne magique
1903 : Le Rêve du maître de ballet
1903 : Faust aux enfers
1904 : Les Cartes vivantes
1904 : Le Thaumaturge chinois
1904 : Le Bourreau turc
1904 : Le Juif errant
1904 : Le Roi du maquillage
1904 : Le Voyage à travers l'impossible
1905 : Le Tripot clandestin
1905 : Les Affiches en goguette
1905 : Le Palais des mille et une nuits
1905 : Le Raid Paris-Monte Carlo en deux heures
1905 : Les Chevaliers du chloroforme
1906 : Les Quatre cents farces du diable
1906 : Alchimiste Parafaragamus ou la Cornue infernale
1907 : L'Éclipse du soleil en pleine lune (image)
1907 : La Prophétesse de Thèbes
1907 : Vingt mille lieues sous les mers
1908 : Le Rêve d'un fumeur d'opium
1908 : Tartarin de Tarascon
1908 : La Fée libellule
1909 : Le Locataire diabolique
1909 : Le Mousquetaire de la reine
1911 : Les aventures du baron de Münchhausen
1912 : À la Conquête du Pôle
1912 : Le Chevalier des neiges
1912 : Cendrillon ou La pantoufle mystérieuse
1913 : Le Voyage de la famille Bourrichon

Liens

http://youtu.be/_g_yqDsXD4M Mélies voyage à travers l'impossible
http://youtu.be/EZldw38_ufc La conquète du pôle
http://youtu.be/0FBQq744bes L'homme à la tête en caoutchouc
http://youtu.be/Eeqfxe4WSqk Le voyage dans la lune
http://youtu.be/Uz5KKh4R70E le voyage dans la lune avec texte.
http://www.ina.fr/video/CAF97061969/c ... 1-janvier-1938-video.html Ina
http://www.ina.fr/video/AFE09000135/l ... nema-numero-25-video.html Les echos du cinéma (Mélies)


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Posté le : 08/12/2013 00:39
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Aristide Maillol
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Le 8 décembre 1861 naît Aristide Joseph Bonaventure Maillol

à Banyuls-sur-Mer dans les Pyrénées-Orientales, où il est mort le 27 septembre 1944.
Peintre, graveur et sculpteur français du mouvement Nabis, il fut influencé par Pierre Puvis de Chavannes et Paul Gauguin, il eut pour maître Jean-Léon Gérôme, Alexandre Cabanel et Antoine Bourdelle et pour mécènes le comte Harry Kessler, il est considéré comme l'un des plus grands sculpteurs du XXe siècle, il fut un des créateurs de la sculpture moderne en établissant la rupture avec le signifié, ce qui ouvrit la porte de l'abstraction.


C'est en 1905 seulement, après la parution des articles d'Octave Mirbeau, de Gide et de Maurice Denis, et le Salon d'automne où était présenté le plâtre de la Méditerranée, que Maillol s'imposa comme un sculpteur à la position originale rompant avec l'académisme et avec le lyrisme expressif de Rodin. Révélant en son auteur un classique dans la lignée de Cézanne, artiste que Maillol admirait entre tous, la Méditerranée attira l'attention autant par la perfection et la sobriété des formes que par son « silence » Gide.
Ce refus de sollicitations extérieures avait déjà frappé Rodin dans Léda :
« Quelle sûreté dans le goût ! Quelle intelligence de la vie dans le simple ! ... Ce qu'il y a d'admirable en Maillol, ce qu'il y a, pourrais-je dire, d'éternel, c'est la pureté, la clarté, la limpidité de son métier et de sa pensée ; c'est que ... rien, jamais, n'accroche la curiosité du passant », propos rapportés par Mirbeau.
En 1905 pourtant, Maillol avait plus de quarante ans. Mais il atteignait seulement alors le terme d'une longue évolution qui avait trouvé son point de départ dans l'entourage des Nabis et au cours de laquelle il s'était intéressé tour à tour à la peinture, à la tapisserie, à la céramique, avant d'aborder la sculpture, guidé par « la jouissance d'affronter la matière ... et parfois même de se laisser guider par elle » Judith Cladel.


sa vie

Aristide Maillol est né à Banyuls Pyrénées-Orientales dans une famille de paysans. Il a fait ses études secondaires à Perpignan au lycée Saint-Louis de Gonzague, puis des études artistiques à Paris.
Arrivé dans la capitale en 1882 pour obéir à une vocation de peintre, Maillol y vécut misérablement malgré l'amitié de Bourdelle et une subvention de son département natal. En 1885, il fut admis à l'École des beaux-arts dans l'atelier de Cabanel dont l'enseignement devait le rebuter.

Avant 1900 : peintre et lissier

« C'est Gauguin et Maurice Denis, écrivit-il, qui après mon départ de l'École ont commencé à m'ouvrir les yeux » Cladel.
Ses débuts furent surtout influencés en effet par Puvis de Chavannes, dont il copia le Pauvre Pêcheur, par Gauguin et le groupe des Nabis : si la Vague, env. 1896-1898, Petit-Palais, Paris est directement influencée par l'Ondine de Gauguin, les portraits de profils, Jeune Fille de profil, env. 1891, musée H. Rigaud, Perpignan ; Enfant couronné, env. 1892, coll. D. Vierny, Paris, rappellent Puvis et témoignent de recherches analogues à celles des Nabis par l'arrangement décoratif de la composition, le refus de profondeur, l'emploi de couleurs claires disposées en aplats.
Celles-ci apparaissent de façon plus nette encore dans les Lavandières, tandis que par sa monumentalité la Femme à l'ombrelle, env. 1892, musée d'Orsay, Paris évoque les fresques du Quattrocento.
Son style onirique revenant vers le classicisme restera un modèle jusque vers la fin de la Seconde Guerre mondiale.

Moins connu pour sa première carrière de peintre, Maillol rejoint le mouvement des Nabis en 1893.
Il est passé à la postérité pour ses sculptures de bronze, fondues par Eugène Rudier, il n'a commencé celles-ci qu'au tournant du siècle après avoir été l'élève d'Antoine Bourdelle. Ses premiers travaux, de tapisserie, ont été réalisés à Banyuls-sur-Mer, sous l'influence artistique de contemporains comme Pierre Puvis de Chavannes ou Paul Gauguin.
À Banyuls-sur-Mer, un musée lui rend hommage à la Métairie, maison qui lui servit d'atelier à partir de 1910, et l'on peut voir dans la ville un des monuments aux morts pacifistes.
Les tapisseries gothiques du musée de Cluny l'impressionnent profondément, et il expose à Paris en 1893 un premier « essai de tapisserie » Jeunes Filles dans un parc, musée des Arts décoratifs, Copenhague puis, l'année suivante à Bruxelles, le Jardin enchanté (coll. D. Vierny, Paris) qui fut remarqué par Gauguin.
Pour réaliser ces tapisseries aux couleurs éclatantes obtenues grâce à des végétaux qu'il sélectionnait lui-même, Maillol avait créé à Banyuls un petit atelier qui fonctionna de 1893 à 1900 environ. Il y employait plusieurs ouvrières dont l'une, Clotilde Narcisse, devint sa femme en 1895. L'atelier était encouragé par la princesse Bibesco qui acheta plusieurs tapisseries, en particulier Musique pour une princesse qui s'ennuie (1897, musée des Arts décoratifs, Copenhague), l'une des plus élaborées, et la Vague, la dernière sans doute dans laquelle Maillol revint à une figure unique. À la même époque, il aborda la céramique et transposa la Vague en bas-relief détruit, moulage en plâtre, musée d'Orsay, Paris.

La tapisserie lui laissant des loisirs, il commence alors à sculpter : il taille dans le bois des reliefs d'abord ornés de silhouettes aux lignes sinueuses influencées par l'Art nouveau : Danseuse, 1895, musée d'Orsay, Paris ; La Source, env. 1896, coll. D. Vierny, Paris), puis des statuettes aux formes plus géométriques et allongées (Baigneuses, 1899, Stedeljik Museum, Amsterdam ; env. 1900, fondation O. Reinhart, Winterthur) et il modèle en terre de petites figurines nues aux volumes forts, éditées en grand nombre par Ambroise Vollard avec qui Vuillard l'avait mis en relation Léda, 1900 ; Lutteuses, 1900.... Cette période se clôt en 1902 avec la première exposition de Maillol chez Vollard où figurent à la fois des tapisseries et un ensemble de statuettes.

Après 1900 : sculpteur

En 1900, Maillol avait commencé sa première grande figure, une Femme assise qui prendrait plus tard le nom de Méditerranée. En 1902, il acheva un premier état encore très proche du modèle posé par sa femme, mais, disait-il, « l'art ne consiste pas à copier la nature » (Puig). Aussi reprit-il la statue dont le modèle définitif fut exposé au Salon d'automne de 1905. La comparaison des deux états est très significative de sa démarche et montre combien l'attitude apparemment très naturelle de la figure est en fait concertée. Doué au plus haut point du sentiment de la forme, il simplifie le modelé et élimine les accessoires : « pas de classique qui ne soit économe de ses moyens, qui ne subordonne toutes les grâces de détail à la beauté de l'ensemble » Maurice Denis ; il resserre la composition élaborée en fonction d'un point de vue unique de façon à ce qu'elle s'inscrive dans un cube presque parfait ; il ne cherche en effet d'autre signification à son œuvre que la beauté : « elle ne rêve pas, n'a jamais rêvé, mais elle vit intensément, normalement, dans la nature dont elle est en quelque sorte le symbole de joie et de santé » Mirbeau.

Ces qualités qui caractérisent l'ensemble de l'œuvre sculptée de Maillol frappèrent le comte Kessler, amateur d'art allemand pour lequel il exécuta dès 1905 une version en pierre de la Méditerranée, fondation O. Reinhart, Winterthur, tandis qu'il fallut attendre 1923 pour que l'État français la commandât à son tour (marbre, musée d'Orsay, Paris). Par la suite, le comte Kessler lui acheta plusieurs œuvres, dont le Cycliste et le Désir, emmena Maillol en Grèce en 1908 et entreprit la publication de livres ornés de gravures sur bois exécutées par l'artiste, les Églogues de Virgile, le premier livre, parut en 1925.

Maillol continua en effet à peindre et à dessiner jusqu'à la fin de sa vie tout en se consacrant désormais à la sculpture : à la Méditerranée succédèrent la Nuit 1909, Pomone 1910, Flore et l'Été 1911, l'Île-de-France 1910-1925, Vénus 1918-1928, Les Nymphes de la prairie 1930-1937, Monument à Debussy marbre, 1930-1933, Saint-Germain-en-Laye, l'Harmonie 1944, figures harmonieuses aux gestes sans passion avec lesquelles contrastent vivement l'Action enchaînée 1905-1908, la Montagne, 1937, la Rivière, 1938-1943, exceptionnellement dynamiques. Quoique Maillol ait éprouvé une indéniable prédilection pour le corps féminin, son œuvre comprend aussi quelques figures masculines, le Cycliste, 1907 et des reliefs, le Désir, 1908 qui, par la mise en évidence du cadre et leur affirmation du support, offrent les qualités mêmes de la sculpture grecque classique;

Dix-huit de ses bronzes représentant des femmes à la corpulence puissante ont été exposés d'une manière permanente dans le jardin des Tuileries à partir de 1964, sous l'impulsion d'André Malraux, dont Trois Nymphes, Baigneuse à la draperie, Méditerranée 1905, Baigneuse se coiffant 1930, Flore 1910, Ile-de-France, Jeune fille allongée 1921, Pomone, La Rivière, l'Air. Ils ont été réimplantés dans le jardin du Carrousel, pour mieux s'harmoniser dans la nouvelle perspective des jardins.
Une statue de femme, La Méditerranée, orne la tombe du sculpteur et le patio de l'hôtel de ville de Perpignan.
Aristide Maillol a été enterré dans le jardin du musée Maillol de Banyuls-sur-Mer.

Maillol reçut également la commande de monuments dont les premiers furent difficilement acceptés par le public : l'Action enchaînée du monument de Blanqui, érigé avec réticence en 1908 à Puget-Théniers ; le Monument à Cézanne 1912-1925, réalisé à l'initiative d'un comité d'artistes présidé par Frantz Jourdain, refusé par la Ville d'Aix-en-Provence et placé aux Tuileries.

Les monuments aux morts qu'il exécuta pour sa région natale suscitèrent moins de controverse : pour Banyuls, il conçut trois reliefs disposés en triptyque (au centre, le Guerrier mourant dont il disait « c'est extraordinaire, on dirait tout à fait un antique » Henri Frère ; pour Elne et Port-Vendres, il reprit en les drapant Pomone et le Monument à Cézanne. C'est également ce dernier, découpé et réassemblé d'après une esquisse datant de 1900 environ, qui servit de point de départ à l'Air, 1939, Monument aux aviateurs morts, Toulouse.

Éditée en bronze ou en plomb, l'œuvre de Maillol est largement diffusée : en 1964-1965 dix-huit grands bronzes ont été placés dans les jardins du Carrousel à Paris grâce à l'initiative d'André Malraux et de Dina Vierny, dernier modèle de l'artiste. Celle-ci a réalisé à Paris un musée Maillol, ouvert en 1995, où sont rassemblés les modèles et les œuvres originales de l'artiste.

Musées Maillol

Dina Vierny, dernier modèle de Maillol durant une dizaine d'années - qui avait été sauvée de la déportation grâce à l'entremise d'Arno Breker et de Maillol - a depuis le décès de Maillol entrepris de diffuser son œuvre à l'aide de sa fondation et du musée Maillol, à Paris.
En 1994 est inauguré le musée Maillol de Banyuls-sur-Mer, sa ville natale, dans son ancienne métairie qui lui servit d’atelier. Dina Vierny restaura pendant de nombreuses années le bâtiment, le sauvant ainsi de la ruine. C’est là que Maillol venait méditer, travailler. C’est dans cet endroit isolé, en pleine nature, environné par les montagnes délimitant la frontière des Pyrénées, qu’il est aujourd’hui enterré sous le socle de l’un des ses chefs-d’œuvre, Méditerranée.

Commémoration

Le 20 février 1961, la poste française a émis un timbre d'une valeur de 20 centimes à la mémoire d'Aristide Maillol. Le timbre représente Méditerranée (1905), bronze de 1,03 m situé au jardin du Carrousel des Tuileries à Paris.
Le 4 avril 2009, à l'occasion de la journée inaugurale de l'Espace Maillol et des Chemins de la liberté ont été dévoilées sur le front de mer, la sculpture Ile de France sans bras 1925 et la plaque inaugurale de l'Espace Maillol.


Liens


http://youtu.be/4Ny7YRKqFWU peintures
http://www.youtube.com/watch?v=1JUkd8 ... e&list=PLDCEE92574636699C Sculptures au carroussel
http://youtu.be/rU-3VW1CLac sculptures
http://www.ina.fr/video/CAF97002230/a ... -d-art-moderne-video.html
http://youtu.be/eiI9aAwVR_4 Conférence sur Maillol le peintre


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Posté le : 07/12/2013 23:56
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Camille Claudel
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Le 8 Décembre 1864 naît Camille Anastasia Kendall Maria Nicola Claudel est une

sculptrice française,

sœur du poète et écrivain Paul Claudel, née à Fère-en-Tardenois, dans l'Aisne, elle meurt à 78 ans, à Montdevergues, au centre de santé de Montfavet, dans le Vaucluse, le 19 octobre 1943 à 2 h du matin.
Elle a entretenu une relation passionnelle et tumultueuse avec le sculpteur Auguste Rodin, de vingt-quatre ans son aîné. Cet amour impossible, ainsi que son internement psychiatrique en 1913, la murant dans le silence le plus total, lui ont donné une aura égalant son génie.
Le succès du film au titre homonyme de Bruno Nuytten en 1988 a permis de la sortir de l'oubli.
En 2014, la municipalité de Nogent-sur-Seine ouvrira un musée consacré entièrement à Camille Claudel.


Enfance de Camille Claudel

Camille Anastasia Kendall Maria Nicola Claudel est née à Fère-en-Tardenois le 8 décembre 1864, de Louis-Prosper Vivenne Claudel, conservateur des hypothèques, et de Louise-Athanaïse, née Cerveaux, fille du médecin et nièce du prêtre du village.
En raison de la disparition de Charles-Henri, né en août 1863, le premier né du couple, mort à seize jours, Camille devient l’aînée d'une famille qui comptera deux autres naissances.
Par la suite, le couple s'installe à Villeneuve-sur-Fère, petit village à quelques kilomètres de Fère-en-Tardenois. Camille y passe son enfance entourée de sa sœur Louise, née en février 1866 et de son jeune frère Paul, né en août 1868. La famille Claudel s'installera ensuite pour trois années à Nogent-sur-Seine, de 1876 à 1879. Cette ville de province sera le lieu où Camille fera ses premiers pas d'artiste. Là, elle rencontrera le sculpteur Alfred Boucher qui lui fera prendre conscience de ses dons exceptionnels.

Sculpture.

Depuis son adolescence, Camille est passionnée par la sculpture et commence très jeune à travailler la glaise.
Appuyée constamment par son père qui prend conseil auprès d'Alfred Boucher, Camille doit affronter la très forte opposition de sa mère, laquelle aura toujours une violente aversion pour cet art qui passionne son aînée.
En 1882, alors que les Claudel séjournent à Wassy, Camille persuade sa famille d'emménager à Paris, à l'exception de son père retenu par ses obligations professionnelles. Cela, afin de perfectionner son art auprès des maîtres.
Avec sa mère, sa sœur Louise, son frère Paul, elle habite au 135 bis, boulevard du Montparnasse de 1882 à 1886 puis occasionnellement au 31, boulevard de Port-Royal de 1886 à 1892. Ensuite Camille vit et travaille dans son atelier du 19 quai de Bourbon, dans l'île Saint-Louis de 1899 jusqu'à son internement en 1913, ce que rappelle une plaque souvenir apposée sur cette maison.
Elle suit, tout d'abord, des cours à l'Académie Colarossi. Par la suite, elle loue un atelier avec des étudiantes anglaises dont Jessie Lipscomb avec qui elle se liera d'une profonde amitié.
Camille a d'abord étudié avec Alfred Boucher. Celui-ci était à Paris pour mettre en place La Ruche, un phalanstère, une communauté d'artistes. Mais lorsqu'il part pour Rome et s'installe à la Villa Médicis afin d'honorer des commandes, il n' a jamais gagné le Prix de Rome, étant toujours arrivé en second, c'est seulement à l'aide de la fortune amassée grâce aux commandes de l'État — notamment la Piété Filiale —, qu'il peut entreprendre ce voyage il demande à Auguste Rodin de le remplacer pour son cours de sculpture qu'il donne au groupe de jeunes filles. Ainsi Camille et Rodin font connaissance, en 1882.

Rodin

Très vite, la connivence puis la complicité artistique s'installent ; devant le génie de Camille, l'originalité de son talent et sa farouche volonté, Rodin ne résiste pas longtemps ; tel qu'il le dit lui-même : « Mademoiselle Claudel est devenue mon praticien le plus extraordinaire, je la consulte en toute chose ».
Et à ceux qui la critiquent, Rodin répondra : « Je lui ai montré où trouver de l'or, mais l'or qu'elle trouve est bien à elle ». Camille influence profondément Rodin, qui modèlera « l'Éternelle idole », « le Baiser » ils y travaillèrent à deux, ainsi que la monumentale « Porte de l'Enfer »… Suivront également des œuvres comme la Danaïde ou Fugit Amor.
Camille Claudel glisse de l'expressivité passionnée et exclusive du corps nu, propre à ce dernier, à une science des attitudes plus originale et maîtrisée qui relève de son génie propre. Des drapés très Art nouveau enveloppent de plus en plus les corps. Un chef-d'œuvre tel que « La Valse » qui compte plusieurs versions montre l'étendue de son talent.
Mais l'artiste ne s'arrête pas là, elle explore une nouvelle voie, profondément originale. « J'ai beaucoup d'idées nouvelles », confie-t-elle à son frère Paul. Elle en donne quelques croquis étonnants, parmi lesquels on reconnaît « les Causeuses ». Des œuvres nombreuses et remarquables naissent alors sous ses doigts. C'est l'invention d'une statuaire de l'intimité qu'elle seule a pu atteindre.
La voie amorcée par Camille Claudel vise à saisir sur le vif le vécu d'un geste simple, dans l'intensité de l'instant. Elle s'attarde au moment qui s'échappe et réussit magistralement à en faire sentir toute la densité tragique.
Comprenant que le monde de l'art continuera à ne voir en elle que l'élève de Rodin, Camille Claudel décide de quitter celui-ci en 18926. Les dix années qui suivront seront les plus productives de sa carrière, mais elle ne recevra aucune commande de l'État, commandes demandées à grands cris par son admirateur enthousiaste Octave Mirbeau, qui proclama à trois reprises son génie dans la grande presse.
En effet, Camille défie la morale sexiste du monde de l'art de l'époque en sculptant le nu avec la même liberté que les hommes. À la fin de sa carrière, elle reçoit enfin une commande lorsqu'elle sculpte le nu saisissant d'une femme seule et mourante Niobide blessée.

Internement psychiatrique

Vivant misérablement, Camille Claudel s'enferme bientôt dans la solitude et sombre peu à peu dans la folie.
Elle est âgée de presque cinquante ans lorsque son père meurt, le 2 mars 1913, sans que Camille semble en être prévenue — elle n'assistera d'ailleurs pas à l'inhumation.
Sa famille la fait interner à l’asile de Ville-Évrard, où elle entre dès le 10 mars, et demande à ce que soient restreintes ses visites et sa correspondance. Elle sera internée 30 ans.
Diagnostiquée pour une démence paranoïde avec « délire systématisé de persécution basé principalement sur des interprétations et des fabulations » selon les docteurs Truelle et Broquère, dont l'origine pathologique est discutée : malnutrition, alcoolisme, syndrome de Korsakoff...
En 1914, la Première Guerre mondiale éclate et les hôpitaux sont réquisitionnés : elle est transférée le 9 septembre à l'asile d'aliénés de Montdevergues, à Montfavet, dans le Vaucluse, où elle restera jusqu'à la fin de ses jours.
Elle y est affreusement malheureuse, ne sculpte plus, et ne recevra jamais une seule visite de sa mère, qui meurt en 1929, ni de sa sœur : seul son frère Paul viendra la voir, à douze reprises.
Elle écrit de nombreuses lettres à son frère et à sa mère, dans lesquelles elle se plaint des conditions de son internement, et reçoit en retour de la nourriture et des affaires diverses. Jessie Lipscomb viendra la voir deux fois avec son mari William Elbourne en mai 1924 et en décembre 1929. Une photographie de Camille assise sur une chaise prise par William Elbourne sera le seul témoignage visuel de ces années d'asile : elle a 65 ans.

Elle meurt le 19 octobre 1943 d'un ictus apoplectique, vraisemblablement par suite de la malnutrition sévissant à l'hôpital, à l'âge de 78 ans.
Selon Max Lafont, entre 1940 et 1944, 40 000 malades mentaux meurent de faim dans les hôpitaux psychiatriques en France. Deux mois avant la mort de Camille, le directeur de l'hôpital psychiatrique avait affirmé à Paul Claudel : « Mes fous meurent littéralement de faim : 800 sur 2000. » En août 1942 il lui écrivait que l'état général de Camille « a marqué un fléchissement net depuis les restrictions qui touchent durement les psychopathes.
Votre sœur... en juillet, a dû être alitée pour œdème malléolaire en rapport avec une carence et le déséquilibre alimentaire ».
Elle est inhumée quelques jours après sa mort au cimetière de Montfavet, accompagnée du personnel de l'hôpital, puis ses restes seront transférés dans une fosse commune, son corps n'ayant pas été réclamé par ses proches qui s'étaient progressivement détachés d'elle.

Controverses autour de l'internement psychiatrique

Dès les mois qui suivent son internement psychiatrique, celui-ci est condamné par les admirateurs de Camille Claudel, qui y voient un « crime clérical ».
Ainsi, le journal l'Avenir de l'Aisne publie le 19 septembre 1913 une tribune s'indignant de ce qu'« en plein travail, en pleine possession de son beau talent et de toutes ses facultés intellectuelles, des hommes soient venus chez elle, l'ont jetée brutalement dans une voiture malgré ses protestations indignées, et, depuis ce jour, cette grande artiste est enfermée dans une maison de fous.
Une campagne de presse est alors lancée contre la séquestration légale, accusant en particulier la famille de Camille Claudel de vouloir se débarrasser d'elle et demandant l'abrogation de la loi du 30 juin 1838 sur les aliénés.
Bouleversé, Rodin tentera de faire en sorte d'améliorer le sort de Camille, sans grand succès9 ; il meurt en novembre 1917.

Œuvres

Camille Claudel est considérée aujourd'hui comme une artiste majeure de la fin du xixe siècle, « artiste en phase avec l'art de son temps ».

Au Musée Rodin

Le Musée Rodin conserve une partie des quelque cinquante sculptures répertoriées à ce jour dans une salle qui lui est consacrée20 :
L'Abandon (bronze)
L'Âge mûr (1re version en plâtre, 2e version en bronze.)
Buste de Rodin (version en plâtre, version en bronze)
Les Causeuses (version en plâtre, version en onyx, version en bronze)22
Clotho (plâtre)
L'Implorante (réduction, bronze)
Jeune femme aux yeux clos (argile ?)
La Jeune Fille à la gerbe (terre cuite)
La Niobide blessée (bronze)
Paul Claudel à trente-sept ans (bronze)
Pensée (marbre)
La Petite Châtelaine (marbre)
Profonde Pensée (bronze)
Profonde Pensée (marbre)
Sakountala (statue mutilée en glaise)
La Vague (onyx et bronze)
La Valse7 (bronze)
Vertumne et Pomone (marbre)
Exposition temporaire
Le Musée Rodin lui consacre une exposition et divers ateliers, pour le 70ème anniversaire de sa mort : Camille Claudel sort de ses réserves, du 1er octobre 2013 au 5 janvier 2014, en présentant une vingtaine d’œuvres de l'artiste.

Autre

Au Musée d'Orsay, Paris
L'Âge mûr (bronze)
Torse de Clotho (plâtre)
Au Palais des beaux-arts de Lille (Nord)
Louise Claudel, buste en terre cuite, 45 × 22 × 25 cm, 1885
Giganti, tête en bronze, 32 × 26 × 27 cm, 1885
Au Musée Sainte-Croix de Poitiers (Vienne)
Niobide blessée, bronze
Jeune femme aux yeux clos, buste en terre cuite
Au Musée Dubois-Boucher de Nogent-sur-Seine (Aube)
Persée et la Gorgone
À La Piscine, Musée d'art et d'industrie de Roubaix (Nord)
La petite Châtelaine, buste de marbre, 1896
Au musée Calvet d'Avignon (Vaucluse)
Buste de Paul Claudel en jeune romain
Au Musée d'art de Toulon (Var)
Mon frère en jeune romain (bronze)
Au Musée Albert-André de Bagnols-sur-Cèze (Gard)
L'Implorante (bronze)
Au musée Bertrand de Châteauroux (Indre)
Sakountala (statue mutilée en plâtre)

Hommages

Exposition
Le Musée Rodin lui consacre une exposition et divers ateliers, pour le 70e anniversaire de sa mort : Camille Claudel sort de ses réserves, du 1er octobre 2013 au 5 janvier 201426, en présentant une vingtaine d’œuvres de l'artiste.

Associations

Diverses associations ont été créées pour promouvoir le travail et l’œuvre de l'artiste :
Association pour la promotion de l’œuvre de Camille Claudel, par Reine-Marie Paris, petite-fille de Paul Claudel et petite nièce de Camille Claudel.
Association Camille Claudel à Nogent-sur-Seine, créée en 2004, dont Patrick Poivre d'Arvor est Président d'Honneur.
Association Camille Claudel, créée en 1991.

Lieux et bâtiment

Le lycée Camille-Claudel de Vauréal.
La Place Camille-Claudel, dans le 15e arrondissement de Paris, nommée ainsi en 1992.
Plusieurs lycées Camille-Claudel, dont : un lycée conçu par l'architecte Roger Taillibert à Vauréal (Val-d'Oise) ; à Vitry-sur-Seine (Val-de-Marne) ; à Blois (Loir-et-Cher) ; à Remiremont (Vosges).
Le collège Camille-Claudel, dans le 13e arrondissement de Paris.
Le Centre culturel Camille-Claudel à Saint-Gratien (Val-d'Oise), et L'Espace Camille Claudel à Saint-Dizier (Haute-Marne).

Autres

Son bronze La Valse est édité en timbre postal par La Poste en 20007.
L'artiste figure sur une pièce de 10 € en argent édité en 2012 par la Monnaie de Paris pour représenter sa région natale, la Picardie.


Liens


http://www.ina.fr/video/MAC9305213220 ... amille-claudel-video.html centenaire de sa mort
http://www.ina.fr/video/2246766001036 ... gent-sur-seine-video.html Rétrospective à Nogents
http://youtu.be/5_CblWSYBNg rétrospective
http://youtu.be/emmVOyXKHiA Camille Claudel (annonce du film)
http://youtu.be/yLP8nDMYCUU le film
http://youtu.be/VX1cYITqWwA l'oeuvre
http://youtu.be/mLtz1hTTNy0 l'oeuvre
http://youtu.be/aEg7NjzwDO0 Camille Claudel 1915 le film (Juliette Binoche)



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Posté le : 07/12/2013 23:00
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Morris père de Lucky Luke
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Le 1 Décembre 1923, à courtrai, naît Morris, de son véritable nom Maurice Bevere,

Scénariste et dessinateur de bande dessinée connu pour être le père de "Lucky Lucke, il meurt le 17 juillet 2001 à Bruxelles des suites d'une embolie cérébrale consécutive à une chute accidentelle. Il a qualifié pour la première fois la bande dessinée de « neuvième art » dans le journal Spirou, en 1965

À 20 ans, il travaille comme encreur dans un studio belge de dessins animés (CBA) et rencontre Peyo, André Franquin et Eddy Paape.
Plus tard avec Franquin, Will et Jijé, il formera un groupe d'illustrateurs qu'on surnommera « La Bande des quatre ».
En 1944, Morris fait de l'illustration pour Le Moustique et Het Laatste Nieuws.
En 1945, il réalise des couvertures et des illustrations pour le journal humoristique Le Moustique et un an plus tard il se retrouve chez Spirou et prend le pseudonyme de Morris pour créer Lucky Luke.
En 1946, il crée le personnage de Lucky Luke dans une aventure appelée Arizona 1880 qui paraîtra fin 1946 dans L'Almanach Spirou des éditions Dupuis.
En 1947, le début de La Mine d'or de Dick Digger paraît dans l'hebdomadaire Spirou.
Morris part aux États-Unis où il fait la connaissance de Jack Davis et de Harvey Kurtzman et assiste à la naissance du magazine Mad en 1950.
Aux États-Unis, il rencontre aussi René Goscinny, qui sera le scénariste de Lucky Luke à partir de 1955. Leur premier album commun paraîtra dans Spirou en août 1955 avec Des rails sur la prairie. Ils collaboreront jusqu'à la mort de Goscinny, en 1977.
De 1964 à 1967, Morris et Pierre Vankeer réalisent La Chronique du 9e Art, ainsi que quelques histoires brèves, publiées dans Spirou.
En 1968, Lucky Luke paraît dans Pilote.
En 1972, il reçoit le Grand Prix Saint-Michel.
De mars 1974, à février 1975, Lucky Luke est publié dans le mensuel Lucky Luke puis dans Fluide glacial.
À la mort de Goscinny, il choisit d'autres scénaristes comme Xavier Fauche, Bob de Groot, Jean Léturgie, Lo Hartog Van Banda, Vicq, Guy Vidal, etc., en utilisant alternativement les services de l'un ou de l'autre selon les albums.
Sept ans plus tard, sortie du deuxième long métrage, La ballade des Dalton suivi des Dalton en cavale en 1983 et réalisé par les studios Hanna Barbara. À la même époque, une série de 26 dessins animés sort pour la télévision. Une deuxième série de 26 épisodes sortira en 1991. De plus, cette même années Lucky Luke devient en chair et en os au grand écran. Le cow-boy solitaire sera incarné par Terence Hill.
En 1983, Lucky Luke arrête de fumer et troque sa cigarette contre une brindille.
Le 7 avril 1988, à Genève, Morris est récompensé par l'OMS (Organisation mondiale de la santé) lors de la Journée Mondiale sans Cigarette.
En 1987, il crée la série Rantanplan (le chien idiot de Lucky Luke) scénarisée par Xavier Fauche et Jean Léturgie, dessinée par Michel Janvier qui alternera les crayons avec Vittorio Leonardo à partir de 1993.
Fin 1990, il fonde Lucky Productions (actuellement Lucky Comics), en partenariat avec Dargaud.
Le 27 juin 1992, il reçoit le Grand Prix Spécial du 20e Anniversaire du Festival international de la bande dessinée d'Angoulême.
Morris est un des rares auteurs à s'être entièrement consacré à un seul héros.
Lucky Luke à été traduit en plus de trente langues et est maintenant un classique dans la mémoire de millions de gens.
Notons aussi que Morris est un des seuls qui ait consacré son oeuvre à un seul héros.

Œuvres publiées

Albums

Lucky Luke (dessin et parfois scénario), avec René Goscinny, Vicq, Bob de Groot, Xavier Fauche, Jean Léturgie, Lo Hartog Van Banda, Guy Vidal, Claude Guylouis, Éric Adam, Yann et Patrick Nordmann (scénaristes), Dupuis (1-31), Dargaud (32-59), Lucky Productions (60-67) et Lucky Comics (68-70), 70 volumes, 1949-2002.
Rantanplan, Lucky Productions puis Lucky Comics, 18 volumes, 1987-2009. Dessiné par Morris et Michel Janvier et alternativement par Vittorio Léonardo

Revues

Lucky Luke, dans Spirou, 1946-1985.
Illustrations de romans, contes et rédactionnels, dans Spirou, 1955-1967.
Les Mille Usages d'un chapeau, deux pages dans Spirou no 1000, 1957.
Lucky Luke, dans Pilote, 1967-1985.
Lucky Luke, dans Lucky Luke, 1974-1975.
Illustrations, dans Lucky Luke, 1974-1975.
Lucky Luke, dans Le Journal de Tintin, 1975-1976.
Lucky Luke, dans Pif Gadget, 1978-1992.

Bibliographie

Collectif, Savoir dessiner à la manière de Morris, Dargaud 1971. Réédition augmentée : Morris vous apprend à dessiner, 1984.
Collectif, Schtroumpf, Les cahiers de la bande dessinée no 43, janvier 1980.
Philippe Capart et Erwin Dejasse, Morris, Franquin, Peyo et le Dessin Animé, éditions de l'An 2, 2005
Yvan Delporte, La Face cachée de Morris, Lucky Productions, 1992.
Philippe Mellot et Jean-Paul Tibéri, L'Univers de Morris, Dargaud, coll. « L'univers de... », 1988.
Jean-Paul Tibéri, Le Livre d'or de Morris, SEDLI, 1984.

Sites internet

Deux interviews de Morris sur le site Bangbangluckyluke.
Morris sur le site BDoubliées.
Une biographie richement informée sur le site Planète Lucky Luke.

Liens

http://youtu.be/latp_UO9TMo Morris et Goscinny
http://youtu.be/y7Jhergmaic Lucky Lucke le film
http://youtu.be/9FNd8bxfc4A Lucky Lucke contre Pat PoKer
http://youtu.be/l2vAaA3W4Kw Lucky lucke indiens et daltons
http://youtu.be/Y6Gm3acD0V4 Lucky Lucke et les Daltons Anglais1
http://youtu.be/Cgfrqr8wli0 2
http://youtu.be/Cgfrqr8wli0 3
http://youtu.be/LWVZALDUd7c 4
http://youtu.be/onbkKAhjw9M 5
http://youtu.be/UieMrMSW-f 6
http://youtu.be/2s7_tJR6c9w 7
http://youtu.be/jK5AzIZ8jAA 8









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Posté le : 30/11/2013 22:50
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Woody Allen
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Le 1 Décembre 1935, à New-york naît Woody Allen,

Woody Allen, de son vrai nom Allen Stewart Königsberg est un réalisateur, scénariste, acteur et humoriste américain.
Il a obtenu de nombreuses récompenses cinématographiques, dont quatre Oscars (deux pour Annie Hall en 1978, un pour Hannah et ses sœurs en 1987 et un pour Minuit à Paris en 2012) auxquels viennent s'ajouter 18 autres nominations, particulièrement pour le meilleur scénario original, catégorie pour laquelle il détient le record de victoires et, de très loin, de nominations .
Il est également écrivain (pièces de théâtre et nouvelles) et clarinettiste de jazz.

Woody Allen est l'un des cinéastes américains les plus connus et les plus prolifiques de ces quarante dernières années. Les comédies de mœurs, souvent sur fond psychanalytique, sont incontestablement son domaine favori bien qu'il s'essaye parfois à d'autres genres. Il se met lui-même en scène comme acteur dans un grand nombre de ses films, incarnant souvent un personnage proche de lui-même, caricature de l'intellectuel juif new-yorkais en proie à des affres tragi-comiques.
Il réalise pratiquement un film par an depuis le début des années 1970 au cours desquelles sa popularité a explosé.

Talent précoce

Issu d'une famille juive d'immigrants d’origine russo-autrichienne parlant l'allemand, Allen Stewart Königsberg voit le jour le 1er décembre 1935 à New York, dans le quartier du Bronx et grandit ensuite dans celui de Brooklyn. C’est plus précisément à Midwood (Brooklyn) qu’il passe son enfance avec son père (Martin Königsberg), sa mère (Netty Cherrie) et sa jeune sœur (Letty), tous natifs de New York. Ses oncles et tantes étaient aussi très souvent chez eux.
Son éducation débute à l’école judaïque où il restera pendant huit ans avant d'aller à l’école publique. Finalement, il fréquentera la Midwood High School. À cette époque, Allen vit en partie dans l’avenue K. Il est surnommé « Red » en raison de la couleur rousse de ses cheveux (« roux » se dit « red » en anglais). Déjà, il impressionne les autres étudiants par son extraordinaire habileté aux cartes et ses tours de magie. En 1952, il écrit des gags pour un journal.
Il commence à gagner sa vie en écrivant des gags pour l’agent David O. Alber qui les revend à différents chroniqueurs. Ainsi, la première de ses blagues à avoir été publiée serait « I am at two with Nature ». À l’âge de 16 ans, il se met à écrire pour des stars telles que Sid Caesar. Il décide alors d’endosser le pseudonyme de Woody Allen.
Woody s'inscrit à l’université de New York où il est censé étudier la communication et le cinéma. Ses mauvais résultats et son manque d’intérêt pour les études (« Je m’intéressais pas à l’université, tout ce que je voulais c’était écrire » Harry dans tous ses états), lui font rapidement abandonner ses études. Plus tard, il fréquentera pourtant brièvement le City College de New York.

Du scénariste au comédien

À 19 ans, il est auteur au sein d’importantes émissions de télévision telles que The Ed Sullivan Show, The Tonight Show, Caesar’s hour… Ce dernier show occasionnera par ailleurs le début de sa collaboration avec Danny Simon. Celui-ci l’aidera à structurer son style et Allen dira à son sujet : « J’ai appris depuis une ou deux choses par moi-même et modifié certaines choses qu’il m’a enseignées mais tout ce que j’ai appris de l’écriture de comédie, je l’ai appris, sans équivoque, de lui ».
Il devient ensuite gagman pour des comiques comme Bob Hope ou Buddy Hackett, puis rédacteur du show télévisé de Gary Moore (1957). Naturellement doué pour la comédie, il entame en 1960, une nouvelle carrière dans le stand-up (les albums Standup Comic et Nightclub Years 1964-1968 contiennent quelques-uns de ses sketches dont la fantaisiste histoire de l’élan qu’il emmène à un bal costumé après l’avoir percuté avec sa voiture). Dans le même temps, il contribue à la revue From A to Z de Broadway et commence à écrire pour le très populaire show télé Candid Camera (en), apparaissant même dans quelques épisodes. En outre, il rédige des nouvelles publiées dans certains magazines dont le très fameux The New Yorker.
Petit à petit, avec l’aide de son manager, Allen transforme ses défauts « psychologiques » en qualités « théâtrales ». Il développe ainsi son célèbre personnage d’intellectuel névrosé, instable et nerveux. Rapidement, il rencontre un succès qui lui ouvre les portes de la télévision et des nightclubs. En 1969, sa popularité est telle qu’il apparaît en couverture de Life à l’occasion de l’ouverture à Broadway de Play It Again, Sam).

À la conquête des salles obscures

La carrière cinématographique de Woody Allen débute en 1965 lorsqu’il joue dans son premier film Quoi de neuf, Pussycat ?. On notera qu'il est seulement scénariste et acteur dans ce film. Remarqué par le producteur Charles Feldman, il réalise son premier film en 1966, Lily la tigresse (What's Up, Tiger Lily?). Ce long métrage est à l'origine un film d’espionnage japonais dont il a réécrit les dialogues afin d'en faire une œuvre burlesque à la suite du doublage en anglais. En 1967, il interprète le neveu de James Bond dans la parodie Casino Royale.
La fin des années 1960 marque les débuts d'Allen en tant que réalisateur. Il réalise successivement et avec succès Prends l'oseille et tire-toi (Take The Money and Run) (1969), Bananas, Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur le sexe sans jamais oser le demander (Everything You Always Wanted To Know About Sex (But Were Afraid to Ask), Woody et les Robots (Sleeper), ainsi que Guerre et Amour (Love and Death). Ces films s'inscrivent dans la continuité de son travail d'auteur de sketches télévisés au style burlesque et satirique. Et pour cause, il s'agit exclusivement de pures comédies s'appuyant sur de grosses farces et autres gags visuels. Allen est alors fortement influencé par les œuvres de Bob Hope, Groucho Marx et Humphrey Bogart. Le grand public voit en lui un petit bonhomme à lunettes, tourmenté et d'une épouvantable maladresse. Il s'imposera toutefois grâce à des œuvres plus personnelles, teintées de mélancolie, mais toujours pleines d'autodérision, comme Annie Hall et Manhattan (1979), films dans lesquels s'illustre sa première muse en la personne de Diane Keaton.

De Annie Hall à Stardust Memories

La période qui suit est certainement la plus prolifique et la plus célèbre de la carrière de Woody Allen. En moins de 10 ans, il écrit et réalise ses films les plus appréciés dont Annie Hall, Manhattan, La Rose pourpre du Caire (l'un des 100 meilleurs films de tous les temps selon le Times Magazine et l'un des trois favoris d'Allen) ainsi que Hannah et ses sœurs qui remporte trois Oscars du cinéma.
Annie Hall, film de tous les succès (vainqueur de quatre Oscars dont l'Oscar du meilleur film, celui du meilleur réalisateur, celui de la meilleure actrice pour Diane Keaton et celui du meilleur scénario), marque un tournant majeur dans l'œuvre de W. Allen. Il s'oriente alors vers un humour plus sophistiqué et aborde des sujets moins légers dans des comédies dramatiques. Certains iront jusqu'à dire qu'il a peut-être réinventé ce genre ou, au moins, qu'il en a fixé les règles modernes. Mais outre cela, W. Allen parvient surtout à trouver son style, sa touche personnelle. Avec Annie Hall, le cinéaste parvient à se détacher de l'influence de ses idoles pour imposer son propre personnage et avec lui, tout un univers complexe de questions existentielles obsédantes inspirées par ses incalculables références culturelles qu'il fait semblant de résoudre par la dérision. Il crée un univers où il est normal d'aborder une inconnue en lui parlant de Sartre pour se retrouver une heure plus tard à discuter avec elle de Kierkegaard dans un jazz club où ils peuvent tous deux se délecter des œuvres de Cole Porter. En somme, il crée un univers égocentrique où tous les personnages sont des parties de Woody Allen.
Manhattan sera l'œuvre de la confirmation et marquera probablement l'apogée du « style Allen ». Le film est en tout cas considéré par beaucoup de critiques comme sa meilleure œuvre. Tourné en noir et blanc, il constitue un hommage à la ville - sa ville - de New York, véritable « personnage » central du film. Là encore, les rôles principaux représentent des intellectuels lettrés issus de classes sociales élevées. Toutefois, le regard posé sur cette classe est assez ambivalent, critique autant que valorisant. Cet amour-haine des intellectuels new-yorkais (principalement) est par ailleurs une importante caractéristique de la plupart de ses films. Manhattan est sa cinquième collaboration avec l'actrice Diane Keaton. Il encourage également les débuts de la jeune Meryl Streep qui tient un second - mais très surprenant - rôle dans le film.
Entre Annie Hall et Manhattan, W. Allen écrit et dirige le mélancolique Intérieurs (Interiors) dans le style du réalisateur suédois Ingmar Bergman. Ce film est annonciateur d'une période dans l'œuvre d’Allen, au cours des années 1980, essentiellement marquée par l'influence des metteurs en scène européens tels que Fellini. Tous ses films à cette époque, y compris les comédies, seront marqués d'une touche sombre et philosophique, à l'image de September et Stardust Memories. « Depuis toujours, je suis tenté par le drame, mais la comédie était mon point fort. Seulement, quand vous faites une comédie, il y a un monstre sur votre épaule, qui vous harcèle : « Sois drôle ! Ne les ennuie pas ! » Le sérieux est plus relaxant ».

De Comédie érotique d'une nuit d'été à Harry dans tous ses états

Les années 1980 sont marquées par la rencontre avec Mia Farrow, sa nouvelle égérie. Elle apparaît dans tous ses longs métrages de 1982 avec Comédie érotique d'une nuit d'été à 1992 avec Maris et Femmes.
Les années 1990 constituent une décennie d'essais ou d'hommages sans véritable ligne de conduite. Ainsi, avec Ombres et Brouillard (Shadows and Fog) (1992), il rend hommage aux expressionnistes allemands. L'année suivante, il combine suspens et comédie noire pour réaliser Meurtre mystérieux à Manhattan (Manhattan Murder Mystery). Le meurtre et ses préparatifs est pour lui un sujet relativement intéressant pour dépeindre les différentes facettes de ses personnages, ainsi : « L'homicide est un sujet passionnant parce qu'il permet d'explorer à fond la faiblesse humaine et le sentiment de culpabilité ».
En 1994, il revient à des sujets moins sombres avec Coups de feu sur Broadway (Bullets Over Broadway) qui lui vaudra une nouvelle nomination pour l’Oscar du meilleur réalisateur. Deux ans plus tard, sa comédie musicale Tout le monde dit I love you (Everyone Says I Love You) apparaît comme plus accessible et remporte un vif succès auprès du public. Là encore, il se retrouve en course pour les Golden Globe Awards et pour les Césars. Entre ces deux derniers films, W. Allen a également réalisé le surprenant, par sa construction, Maudite Aphrodite (Mighty Aphrodite) où ses éternels intellectuels new-yorkais croisent la route de personnages plus simples (une ancienne actrice porno et un boxeur bas de plafond) ainsi que des héros des tragédies grecques.
En 1997 paraît Harry dans tous ses états (Deconstructing Harry), sans aucun doute le plus « allénien » de tous ses films. Ce long métrage nous plonge dans une histoire complexe. Allen livre un scénario entrecoupé de sketches qui participent à l'histoire globale pour aboutir à la rencontre d'un florilège de personnages divers qui, rassemblés, ne forment plus qu'un, Harry. On y retrouve tous les thèmes majeurs de l'œuvre d'Allen. Il signe ici une parodie de sa propre existence et de ses propres difficultés avec originalité et humour.
La rupture de Woody Allen et Mia Farrow intervient sur fond de scandale, la comédienne ayant découvert qu'il détenait des photos de sa fille adoptive Soon-Yi Previn entièrement dévêtue. Il se marie avec cette dernière en 1997. La même année, Miramax le renvoie à la suite des échecs financiers consécutifs de Nuits de Chine, Maudite Aphrodite et Tout le monde dit I love you. Allen est tout de suite engagé par Fine Line Features chez qui il va enchaîner les succès, notamment Accords et Désaccords, Escrocs mais pas trop et Hollywood Ending.

De Celebrity à Melinda et Melinda

Comme pour Coups de feu sur Broadway (avec John Cusack), en 1998 dans Celebrity Allen confie son personnage à un autre acteur, ici Kenneth Branagh. Tourné en partie en noir et blanc, avec des acteurs inhabituels (Leonardo DiCaprio, Melanie Griffith entre autres), les événements s'enchaînent à une vitesse incroyable dans une histoire une fois de plus très complexe, impliquant une foule de personnages. Leur incapacité à communiquer les bloque dans une position de spectateurs de leur propre vie. Ce film, tout en gardant un style très « allénien », peut apparaître, par certains côtés, comme surprenant dans l'œuvre de l'artiste.
L'année suivante, avec Accords et Désaccords (Sweet and Lowdown), il rend une fois de plus hommage à l’une de ses passions : le jazz. Construit comme un documentaire biographique, ce film traite d'un guitariste fictif dans un univers musical bien réel où l'on croise et recroise la route du plus célèbre des manouches : Django Reinhardt. Cette fois, Allen réussit le tour de force d'inventer de toute pièce un personnage complexe, à la fois pathétique et fascinant, aussi génial que ridicule, détestable autant qu'attendrissant. Servi par une musique de qualité et une interprétation phénoménale de Sean Penn, Allen propose cette fois une comédie dramatique tout à fait à part et totalement réussie.
Entre 2000 et 2003, Allen retourne à la pure comédie de ses débuts. Il livre Escrocs mais pas trop (Small Time Crooks), Le Sortilège du scorpion de jade (The Curse of Jade Scorpion), Hollywood Ending et La Vie et tout le reste (Anything Else). Le public ne suit pas, les critiques sont féroces. Même l'original Melinda et Melinda (Melinda and Melinda) ne parviendra pas à le faire revenir au-devant de la scène. On prétend déjà que ses meilleures années sont derrière lui. C'est sans compter sur sa créativité.

De Match Point à Blue Jasmine

En 2005, le réalisateur quitte New York pour tourner Match Point à Londres avec Jonathan Rhys-Meyers et Scarlett Johansson. La critique est en général positive, le public nombreux. Le film lui vaut plusieurs nominations aux Oscars, Golden Globes et Césars. Woody Allen dira dans une interview avec le magazine Première qu'il s'agit de son meilleur film. Le scénario est très fortement inspiré d'Une place au soleil de George Stevens (1951), certaines scènes étant quasiment identiques.
En 2006, Allen tourne de nouveau avec Scarlett Johansson. Scoop, son deuxième film londonien, reçoit des critiques mitigées. Une troisième œuvre londonienne arrive en 2007, Le Rêve de Cassandre (Cassandra's Dream), avec Colin Farrell et Ewan McGregor.
Woody Allen poursuit son périple européen et rejoint l'Espagne pendant l'été pour tourner Vicky Cristina Barcelona avec Scarlett Johansson, Penélope Cruz, Javier Bardem et Rebecca Hall. Le film est présenté lors du Festival de Cannes 2008 puis sort progressivement dans le monde à partir de l'été de la même année.
2009 voit le retour de Woody Allen à New York avec Whatever Works avec Larry David et Evan Rachel Wood au générique. Le scénario du film date des années 1970 et avait été rédigé spécifiquement pour Zero Mostel, mort l'année de la sortie de Annie Hall. À l'occasion de la sortie de Whatever Works, Allen confie au cours d'une interview qu'il considère n'avoir jamais réalisé un « grand film ».
Le retour en terres américaines est bref puisque Londres redevient le lieu de tournage de l'opus 2010, Vous allez rencontrer un bel et sombre inconnu6(You Will Meet a Tall Dark Stranger), de nouveau présenté à Cannes hors-compétition. Le film suivant, Midnight in Paris, est tourné durant l'été 2010 à Paris et Giverny, avec Marion Cotillard, Rachel McAdams, Michael Sheen, Owen Wilson et Kathy Bates (déjà aperçue dans Ombres et Brouillard) sans oublier la jeune pétillante Léa Seydoux. Le film a été présenté en tant que film d'ouverture au Festival de Cannes 2011. En 2012, il est récompensé par l'Oscar du meilleur scénario original. Minuit à Paris est le plus important succès au box-office mondial de la carrière de Woody Allen8. L'opus 2012, To Rome with Love, est tourné à Rome pendant l'été 2011 et pour la première fois depuis 2006, il y est également acteur9. Blue Jasmine, l'opus 2013, est tourné durant l'été 2012 à San Francisco et à New York. Au générique figurent entre autres Cate Blanchett et Alec Baldwin. À l'automne 2012, Woody Allen tourne pour John Turturro dans Fading Gigolo.

Les prochaines étapes connues

La prochaine réalisation de Woody Allen, Magic in the Moonlight, est tournée durant l'été 2013 dans le Sud de la France, Emma Stone et Colin Firth en sont les acteurs principaux.
Revenant sur sa carrière au cinéma, il déclare Je crois que je ne suis ni purement comique, ni purement tragique, simplement réaliste.

Vie privée

Il se marie pour la première fois à l’âge de 20 ans en 1956 avec une jeune étudiante en philosophie, Harlene Rosen, qu'il avait connue dans un centre communautaire. L'idylle durera six ans et se terminera par un procès pour diffamation à cause d'une blague douteuse de Woody au sujet du viol de son ex-femme.
Il épouse ensuite Louise Lasser (1966) qui jouera dans trois de ses films : Bananas, Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur le sexe (sans jamais oser le demander) et Prends l'oseille et tire-toi. Le couple se sépare après trois ans de vie commune.
Par la suite, Allen ne se marie plus, ce qui lui réussit un peu mieux puisqu’il maintient sa relation avec Diane Keaton pendant près de 10 ans avant de partager 12 ans de sa vie avec Mia Farrow. Ensemble, ils adopteront une petite fille (Dylan). Ils élèvent l'enfant probable de Mia Farrow et Franck Sinatra, (Satchel, aujourd'hui connu sous le nom de Ronan Seamus Farrow, avocat spécialisé dans les droits de l'homme). Woody décidera aussi d'adopter l'un des nombreux enfants de Mia (Moses).
En 1992, Mia le quitte après avoir découvert son attrait pour sa fille adoptive Soon-Yi Previn. Allen détenait des photographies de la jeune fille entièrement dévêtue. Il s’installe alors avec cette dernière, âgée de 22 ans, et l’épouse en 1997. Dans cette aventure, Allen a perdu le droit de voir ses enfants (il ne peut plus voir Dylan, Moses refuse de le voir et il a un droit de visite pour Satchel exclusivement sous surveillance). Malgré le dommage que le scandale a pu faire à sa réputation, Allen estime que le moment où Farrow a découvert son attirance pour Soon-Yi a été « un coup de chance dans ma vie... c'était un point tournant pour ce qu'il y avait de mieux ». Au sujet de sa relation avec Mia, il dit: « Je suis sûr qu'il y a des choses que j'aurais pu faire différemment... Rétrospectivement, j'aurais dû probablement sortir de cette relation plus tôt que je ne l'ai fait ». En 2011, Allen déclara au sujet de sa relation avec Soon-Yi: « Où était le scandale ? Je suis tombé amoureux de cette fille et je l'ai épousée. Nous sommes mariés depuis près de 15 ans maintenant. Il n'y avait aucun scandale, bien que tout le monde en ait parlé comme d'un scandale. Dans un sens, ça me plait, parce que lorsque je mourrai, j'aimerais pouvoir dire que j'aurai eu au moins un vrai gros scandale dans ma vie »

Autres activités

Théâtre

Woody Allen a écrit plusieurs pièces de théâtre. Paradoxalement, il ne s'est mis à la mise en scène de ses pièces qu'en 2003 avec Writer's Block (littéralement : "le blocage de l'écrivain" évoquant la panne d'inspiration ; c'est sous ce titre qu'en 2003 il a mis en scène les 2 pièces en un acte Riverside Drive et Old Saybrook). L'autre mise en scène due à Woody Allen lui-même eut lieu en 2004 pour Second Hand Memory. Sans compter les sketchs qu'il a écrits pour la revue From A to Z (Broadway, 1960) et ceux qui composent son propre spectacle de stand up (1964-196819), la liste des pièces écrites et publiées de Woody Allen est la suivante :
1966 : Don't Drink The Water, qui donnera lieu à un téléfilm, réalisé en 1994 par Woody Allen, dont le titre est traduit en français par Nuits de Chine.
1969 : Play It Again, Sam, pièce dans laquelle Woody Allen joue le rôle-titre, dans une mise en scène de Joe Hardy ; la pièce a été adaptée pour le cinéma en 1972 par Herbert Ross avec également Woody Allen dans le rôle-titre titre du film en français : Tombe les filles et tais-toi. Adaptation en français en 1992 sous le titre Une aspirine pour deux, par Francis Perrin.
1975 : Death (inédit en français), pièce qui, remaniée, donnera lieu au film Ombres et Brouillard.
1975 : God. La première adaptation en français est réalisée en mars 2010 à Paris, sous le titre Dieu, au théâtre de La Manufacture des Abbesses dans une mise en scène de Nicolas Morvan.
1981 : The Floating Light Bulb, mis en scène à Broadway par Ulu Grosbard21. Adaptation française en 1994 sous le titre L'Ampoule magique, par Attica Guedj et Stephan Meldegg, lequel a aussi assuré la mise en scène de cette pièce créée au Théâtre La Bruyère.
1995 : Central Park West, comédie en un acte créée à New York au sein du spectacle Death Defying Acts, mis en scène par Michael Blakemore (regroupant 3 pièces en un acte, les 2 autres étant l'œuvre d'Elaine May et de David Mamet).
2003 : Riverside Drive et Old Saybrook, jouées au sein du spectacle Writer's Block, dans une mise en scène de Woody Allen. Adaptation française en 2006 : Adultères, mise en scène de Benoît Lavigne, avec Pascale Arbillot, Pierre Cassignard, Dominique Daguier, Xavier Gallais, Valérie Karsenti, Eglantine Rembauville, Fabrice de La Villehervé, Bernard Yerlès, au théâtre de l'Atelier à Paris. Trois pièces sur le thème de l'adultère : Riverside Drive, Old Saybrook et Central Park West.
2004 : Second Hand Memory, créée à New York en 2004, dans une mise en scène de Woody Allen. Adaptation française en 2007 par Sébastien Azzopardi, sous le titre Puzzle, au Théâtre du Palais-Royal à Paris, avec Michel Aumont, Anne Loiret, Sébastien Azzapardi, Gérard Lartigau, Geneviève Fontanel, Julie De Bona et Marie Le Cam.
2011 : Honeymoon Motel, joué à Broadway en octobre 2011 au sein du spectacle Relatively Speaking, mis en scène par John Turturro (regroupant 3 pièces en un acte, les 2 autres étant l'œuvre d'Elaine May et de Ethan Coen.
Au-delà de cette liste, on sait qu'Allen a dans ses cartons des textes de pièces totalement inédites (comme par exemple la pièce The Jazz Baby, qu'il a remaniée pour faire le film Accords et Désaccords.

Littérature

Outre les textes de ses scénarios et de ses pièces, Woody Allen est l'auteur de plusieurs livres, tous composés sous formes de nouvelles, récits et réflexions, qui reprennent souvent des textes publiés ailleurs (entre autres dans The New Yorker).
Pour en finir une bonne fois pour toute avec la culture (Getting Even, 1971).
Dieu, Shakespeare et moi (Without Feathers, 1975).
Destins tordus (Side Effects, 1980).
L'erreur est humaine (Mere Anarchy, 2007).

Musique

À 14 ans, Woody Allen a son premier coup de cœur pour Sidney Bechet, clarinettiste et saxophoniste de New Orleans entendu à la radioNote 4. Il nourrit depuis ce jour une passion pour le jazz.
Il commence par étudier le saxophone, mais, peu doué pour cet instrument, il se tourne ensuite vers la clarinette. Le prénom " Woody " qu’il s'est choisi vient d’ailleurs du patronyme d’une de ses idoles, le clarinettiste Woody Herman. Chaque lundi, Allen se produit au Carlyle Hotel (en) de Manhattan avec son jazz band « New Orleans ». En 1996, il a également effectué une tournée européenne avec le groupe qui donna lieu à un documentaire intitulé Wild Man Blues. En tout, le groupe a sorti deux albums : The Bunk Project (1993)26 et la BO de Wild Man Blues (1997).

Filmographie

Box-office

Film Budget27 États-Unis27 France28 Monde27
Lily la tigresse (1966) N/A N/A 220 144 entrées N/A
Prends l'oseille et tire-toi (1969) 1 500 000 $ N/A 925 931 entrées N/A
Bananas (1971) 2 000 000 $ N/A 1 225 323 entrées N/A
Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur le sexe sans jamais oser le demander (1972) 2 000 000 $ 18 016 290 $ 1 737 735 entrées N/A
Woody et les Robots (1973) 2 000 000 $ 18 344 729 $ 218 474 entrées N/A
Guerre et Amour (1975) 3 000 000 $ 20 123 742 $ 544 826 entrées N/A
Annie Hall (1977) 4 000 000 $ 38 251 425 $ 1 344 539 entrées N/A
Intérieurs (1978) N/A 10 432 366 $ 817 436 entrées N/A
Manhattan (1979) N/A 39 946 780 $ 2 350 995 entrées N/A
Stardust Memories (1980) 10 000 000 $ 10 389 003 $ 591 560 entrées N/A
Comédie érotique d'une nuit d'été (1982) N/A 9 077 269 $ 1 131 245 entrées N/A
Zelig (1983) N/A 11 798 616 $ 1 000 177 entrées N/A
Broadway Danny Rose(1984) N/A 10 600 497 $ 421 368 entrées N/A
La Rose pourpre du Caire (1985) N/A 10 631 333 $ 1 800 960 entrées N/A
Hannah et ses sœurs (1986) N/A 40 084 041 $ 1 402 462 entrées N/A
Radio Days (1987) N/A 14 792 779 $ 900 181 entrées N/A
September (1987) N/A 486 434 $ 308 555 entrées N/A
Une autre femme (1988) N/A 1 562 749 $ 461 382 entrées N/A
Crimes et délits (1989) N/A 18 254 702 $ 695 643 entrées N/A
Le Complot d'Œdipe Court-métrage du film New York Stories (1989) N/A N/A 411 540 entrées N/A
Alice (1990) N/A 7 331 647 $ 1 244 890 entrées N/A
Ombres et Brouillard (1992) 14 000 000 $ 2 735 731 $ 568 632 entrées N/A
Maris et Femmes (1992) N/A 10 555 619 $ 644 002 entrées N/A
Meurtre mystérieux à Manhattan(1993) N/A 35 291 068 $ 1 553 577 entrées N/A
Coups de feu sur Broadway (1994) N/A 13 383 747 $ 1 022 313 entrées N/A
Maudite Aphrodite (1995) N/A 6 468 498 $ 1 063 526 entrées N/A
Tout le monde dit I love you (1996) N/A 9 759 200 $ 1 555 752 entrées N/A
Harry dans tous ses états (1997) 20 000 000 $ 10 686 841 $ 1 285 535 entrées N/A
Celebrity (1998) 12 000 000 $ 5 078 660 $ 738 102 entrées N/A
Accords et Désaccords (1999) 29 750 000 $ 4 197 015 $ 677 222 entrées N/A
Escrocs mais pas trop(2000) 25 000 000 $ 17 266 359 $ 1 038 868 entrées 29 934 477 $
Le Sortilège du scorpion de jade (2001) 33 000 000 $ 7 517 191 $ 732 402 entrées 18 914 307 $
Hollywood Ending (2002) 16 000 000 $ 4 850 753 $ 813 053 entrées 14 569 744 $
La Vie et tout le reste (2003) 18 000 000 $ 3 212 310 $ 473 993 entrées 13 585 075 $
Melinda et Melinda (2004) N/A 3 826 280 $ 373 279 entrées 20 085 825 $
Match Point (2005) 15 000 000 $ 23 151 529 $ 1 567 793 entrées 85 306 374 $
Scoop (2006) N/A 10 525 717 $ 810 748 entrées 39 215 642 $
Le Rêve de Cassandre (2007) N/A 973 018 $ 420 089 entrées 22 658 632 $
Vicky Cristina Barcelona (2008) 20 000 000 $ 23 216 709 $ 1 914 781 entrées 96 409 300 $
Whatever Works (2009) 15 000 000 $ 5 306 706 $ 904 614 entrées 35 097 815 $
Vous allez rencontrer un bel et sombre inconnu (2010) 22 000 000 $ 3 248 246 $ 866 732 entrées 34 275 987 $
Minuit à Paris (2011) 17 000 000 $ 56 817 045 $ 1 739 215 entrées 151 119 219 $
To Rome With Love (2012) N/A 16 685 867 $ 559 784 entrées 73 244 881 $
Blue Jasmine (2013) N/A 32 519 480 $ 1 405 370 entrées 51 019 480 $

Succès au box-office ailleurs dans le monde

Outre en France, le cinéma de Woody Allen remporte du succès en Italie et surtout en Espagne. Dans ce dernier pays, les recettes sont parfois supérieures à celles enregistrées en France 7 M€ contre 5,4 M€ pour Scoop par exemple ou proches malgré un marché moins large. Elles sont souvent comparables en Italie (Le Rêve de Cassandre y marcha néanmoins mieux avec 6,9 M€ de recettes contre 3,5 M€ en France et en Espagne pour 0,9 M€ aux États-Unis).
En Angleterre, le succès est généralement bien moindre.

Distinctions

Woody Allen, Oviedo (détail).
1 ADIRCAE Awards
4 Oscars
1 American Comedy Award
9 BAFTA Film Award
1 Ours d'argent
5 Bodil Awards
2 BSFC Award
2 Butaca
1 FIPRESCI Prize
2 César
5 Prix David di Donatello
4 Directors Guild of America Award
2 Fotogramas de Plata
2 Golden Globe Awards
1 Prix Goya
2 Guild Film Award
1 Hochi Film Award
1 Silver Ribbon
2 Kansas City Film Critics Circle Awards
1 Lifetime Achievement Award
4 Prix du Cercle des critiques de film de Londres
2 Los Angeles Film Critics Association Awards
1 Prix du film Mainichi
1 National Board of Review
2 National Society of Film Critics
5 NYFCC Award
1 Prince of Asturias Award
1 Audience Award
1 Sant Jordi
1 Science Fiction and Fantasy Writers of America
1 Gran Angular Award
1 Turia Awards
1 Lion d'or

Principales récompenses et nominations

Oscars

Récompense Année Film Résultat
Meilleur réalisateur 1978 Annie Hall Récompensé
1979 Intérieurs Nommé
1985 Broadway Danny Rose Nommé
1987 Hannah et ses sœurs Nommé
1990 Crimes et délits Nommé
1995 Coups de feu sur Broadway Nommé
2012 Minuit à Paris Nommé
Meilleur scénario original 1978 Annie Hall Récompensé
1979 Intérieurs Nommé
1980 Manhattan Nommé
1985 Broadway Danny Rose Nommé
1986 La Rose pourpre du Caire Nommé
1987 Hannah et ses sœurs Récompensé
1988 Radio Days Nommé
1990 Crimes et délits Nommé
1991 Alice Nommé
1993 Maris et Femmes Nommé
1995 Coups de feu sur Broadway Nommé
1996 Maudite Aphrodite Nommé
1998 Harry dans tous ses états Nommé
2006 Match Point Nommé
2012 Minuit à Paris Récompensé
Meilleur acteur 1978 Annie Hall Nommé
Les films de Woody Allen ont été nommés 3 fois dans la catégorie meilleur film (Annie Hall en 1978, Hannah et ses sœurs en 1987 et Minuit à Paris en 2012) avec une victoire (pour Annie Hall en 1978) mais cette récompense n'est pas nominative pour le réalisateur), donc techniquement, Woody Allen n'a bien reçu que 4 Oscars.

Golden Globes

Récompense Année Film Résultat
Meilleur réalisateur 1978 Annie Hall Nommé
1979 Intérieurs Nommé
1987 Hannah et ses sœurs Nommé
2006 Match Point Nommé
2012 Minuit à Paris Nommé
Meilleur scénario 1978 Annie Hall Nommé
1979 Intérieurs Nommé
1986 La Rose pourpre du Caire Récompensé
1987 Hannah et ses sœurs Nommé
2006 Match Point Nommé
2012 Minuit à Paris Récompensé
Meilleur acteur - Film musical ou comédie 1978 Annie Hall Nommé
1984 Zelig Nommé

BAFTA

Récompense Année Film Résultat
Meilleur réalisateur 1978 Annie Hall Récompensé
1980 Manhattan Nommé
1987 Hannah et ses sœurs Récompensé
1991 Crimes et délits Nommé
Meilleur scénario original 1978 Annie Hall Récompensé
1980 Manhattan Récompensé
1984 Zelig Nommé
1985 Broadway Danny Rose Récompensé
1986 La Rose pourpre du Caire Récompensé
1987 Hannah et ses sœurs Récompensé
1988 Radio Days Nommé
1991 Crimes et délits Nommé
1993 Maris et Femmes Récompensé
1996 Coups de feu sur Broadway Nommé
2012 Minuit à Paris Nommé
Meilleur acteur 1978 Annie Hall Nommé
1980 Manhattan Nommé
1987 Hannah et ses sœurs Nommé

Césars

Récompense Année Film Résultat
Meilleur film étranger 1978 Annie Hall Nommé
1980 Manhattan Récompensé
1986 La Rose pourpre du Caire Récompensé
1987 Hannah et ses sœurs Nommé
1992 Alice Nommé
1993 Maris et Femmes Nommé
1994 Meurtre mystérieux à Manhattan Nommé
1996 Tout le monde dit I love you Nommé
2006 Match Point Nommé

Doublage français


Bernard Murat dans :
Lily la tigresse : Le narrateur
Bananas : Fielding Mellish
Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur le sexe sans jamais oser le demander : Victor / Fabrizio / Le bouffon / Le spermatozoïde
Woody et les Robots : Miles Munroe
Guerre et Amour : Boris Grushenko
Annie Hall : Alvy Singer
Manhattan : Isaac Davis
Stardust Memories : Sandy Bates
Comédie érotique d'une nuit d'été : Andrew
Zelig : Leonard Zelig
Broadway Danny Rose : Danny Rose
Hannah et ses sœurs : Mickey Sachs
New York Stories : Sheldon
Crimes et Délits : Cliff Stern
Scènes de ménage dans un centre commercial : Nick Fifer
Ombres et Brouillard : Kleinman
Maris et Femmes : Gabe Roth
Meurtre mystérieux à Manhattan : Larry Lipton
Fourmiz : Z (Voix)
Jean-Luc Kayser dans :
Maudite Aphrodite : Lenny
Tout le monde dit I love you : Joe Berlin
Harry dans tous ses états : Harry Block
Les Imposteurs : Le directeur de l'audition
Accords et Désaccords : Lui-même
Escrocs mais pas trop : Ray Winkler
Morceaux choisis : Tex Cowley
Company Man : Lowther
Le Sortilège du scorpion de jade : C.W. Briggs
Hollywood Ending : Val Waxman
La Vie et tout le reste : David Dobel
Scoop : Sidney Waterman
To Rome with Love : Jerry
Jacques Jouanneau dans Quoi de neuf, Pussycat ? : Victor Shakapopulis
Gérard Hernandez dans Casino Royale : Jimmy Bond
Guy Piérauld dans Prends l'oseille et tire-toi : Virgil Starkwell
Roger Crouzet dans Tombe les filles et tais-toi : Allan Felix

Publications

Il existe, en français, quelques publications de nouvelles, pièces ou autres réflexions de Woody Allen parmi lesquelles :
Pièces de théâtre
Une aspirine pour 2 : comédie (Play it again, Sam) ; adaptation et mise en scène de Francis Perrin. Paris : "L'avant-scène", 1992, 63 p."L'avant-scène théâtre", no 918).
L'Ampoule magique (The Floating Light Bulb) ; adapt. d'Attica Guedj et Stéphan Meldegg. Paris : "L'avant-scène", 1994. (L'avant-scène. Théâtre", no 944).
Adultères : trois pièces en un acte (Three one-act plays, 2005) / Woody Allen ; traduit de l'américain par Jean-Pierre Richard. Paris : 10-18, 2005, 222 p. (10-18. Domaine étranger ; 3810). (ISBN 2-264-04039-4)
Central Park West - Il s'agit de l'une des 3 pièces faisant partie de Adultères (2006).

Scénarios
Annie Hall : [Film. Scénario et dialogues in extenso (continuité)] / film de Woody Allen ; scénario et dialogues Woody Allen et Marshall Brickman. Paris : L'Avant scène, 1977, 66 p. (Avant scène cinéma no 198. 15 décembre 1977).
Crimes et délits (Crimes And Misdemeanors) / Woody Allen ; trad. de l'américain par Michel Lebrun. Paris : Éd. du Seuil, 1993, 163 p. (Point virgule ; 137). (ISBN 2-02-012949-3)
Annie Hall : scénario bilingue / Woody Allen et Marshall Brickman ; dialogues trad. de l'américain par Georges Dutter. Paris : "Cahiers du cinéma", 2000, 214 p. (Petite bibliothèque des "Cahiers du cinéma" ; 41). Texte anglais et trad. française en regard. (ISBN 2-86642-256-2)
Hannah et ses sœurs (Hannah And Her Sisters) / Woody Allen ; trad. Michel Lebrun. Paris : Éd. du Seuil, 1991, 186 p. (Point virgule ; 106). (ISBN 2-02-012950-7)
Harry dans tous ses états (Deconstructing Harry) : scénario bilingue / Woody Allen ; dialogues trad. Jacqueline Cohen. Paris : "Cahiers du cinéma", 1998, 190 p. (Petite bibliothèque des "Cahiers du cinéma"). (ISBN 2-86642-204-X)
Quoi de neuf, Pussycat ? (What's New Pussycat?) : Film. Découpage après montage définitif et dialogue in extenso (continuité) / scénario de Woody Allen ; réal. Clive Donner. Paris : l'Avant-scène, 1966, 56 p. (l'Avant-scène-cinéma. no 59. mai 1966).
Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur le sexe sans jamais oser le demander... (Everything You Always Wanted To Know About Sex But Were Afraid To Ask) / Woody Allen ; trad. Michel Lebrun. Paris : Éd. du Seuil, 1990, 140 p. (Points. Point virgule ; 85). (ISBN 2-02-012022-4)

Entretiens

Conversation avec Woody Allen / Jean-Michel Frodon, d'après les entretiens parus dans Le Monde. Paris : Plon, 2000, 175 p. Filmogr., 4 p. (ISBN 2-259-19286-6)
Woody Allen : Entretiens avec Stig Björkman / Stig Björkman (Woody Allen on Woody Allen) ; trad. Sylvie Durastanti et Jean Pêcheux. Paris : Cahiers du cinéma, 2002, 383 p. Bibliogr. p. 379. Filmogr. p. 364-372. Index. (ISBN 2-86642-324-0)
Entretiens avec Woody Allen / Eric Lax (Conversations With Woody Allen: His Films, the Movies, and Moviemaking) ; trad. Christophe Mercier : Plon, 2008 (ISBN 978-2-259-20490-3)

Réflexions et recueils de nouvelles
Dieu, Shakespeare et moi. Opus 1 (Without Feathers, 1975) ; trad. et adapt. Michel Lebrun. Paris : Solar, 1975, 270 p. Rééd. Paris : Seuil, 1985, 134 p. (Points. Point virgule ; 30). (ISBN 2-02-008617-4). Paris : Éd. du Seuil, 2001, 153 p. (Point virgule ; 9). (ISBN 2-02-048235-5)
Pour en finir une bonne fois pour toute avec la culture / Opus 2 (Getting Even, 1973) (ISBN 978-2-7578-1306-5) (rééd.2009).
Destins tordus (Side Effects, 1980) ; trad. Michel Lebrun. Paris : R. Laffont, 1981, 178 p. (Pavillons). (ISBN 2-221-00713-1). Rééd. Paris : Seuil, 1988, 178 p. (Points. Série Point-virgule ; 58). (ISBN 2-02-009871-7). Paris : R. Laffont, 2006, 203 p. (Pavillons poche). (ISBN 2-221-10642-3)
L'erreur est humaine (Mere Anarchy, 2007) ; trad. Nicolas Richard. Paris : Flammarion, 2007, 252 p. (ISBN 978-2-08-120367-9). Rééd. Paris : le Grand livre du mois, 2007, 252 p. (ISBN 978-2-286-03261-6)
Woody Allen / Gilles Cèbe. Paris : H. Veyrier, 1981, 205 p.-[24] p. de pl. (Collection Cinéma). Contient un choix de textes de Woody Allen. Bibliogr. p. 199-204. Filmogr. p. 173-197. Discogr. p. 205

Bande-dessinée

Angoisse & Légèreté / Doutes & Certitudes (2010) (Dread & Superficiality, 2009) : ces deux albums (un seul album en version anglaise) réunissent une collection des meilleurs "comic strips" publiés quotidiennement dans les journaux américains, de 1976 à 1984, illustrés par Stuart Hample en collaboration avec Woody Allen. Éditons Fetjaine. (ISBN 978-2-35425-195-6) (tome 1) et (ISBN 978-2-35425-203-8) (tome 2)
Préface
L'Œil de l'idole de S.J. Perelman, éditions Wombat, 2011

Bibliographie

Christian Dureau, Woody Allen, Paris, PAC, coll. « Cinépoche », 1986, 146 p. (ISBN 2-85336-286-3)
Yannick Rolandeau, Le cinéma de Woody Allen, Lyon, Aléas, 2006, 555 p. (ISBN 2-84301-144-2, présentation en ligne)
Jean-Philippe Guerand, Woody Allen, Payot & Rivages, coll. « Rivages-cinéma », 1995, 221 p. (ISBN 2-86930-993-7)
Eric Lax, Woody Allen, Julliard, 1999, 410 p. (ISBN 2-26000-843-7)
Giannalberto Bendazzi, Woody Allen, Liana Levi, 1985, 199 p. (ISBN 2-86746-012-3)
Florence Colombani, Woody Allen - Collection : Grands cinéastes, Cahiers du cinéma, 2008, 96 p. (ISBN 2-86642-523-5)
Coordonné par Gregory Valens, Woody Allen - Collection Positif, Éditions Scope La Collection Positif, 2008 (ISBN 2-912573-23-8)
Guillaume Evin, Woody Allen, Un ovni à Hollywood - Collection Les 50 plus belles Histoires, Timée-éditions, 2008, 139 p. (ISBN 2-3540106-99)
Fabian Maray, Woody Allen little big man, Somnambule Équivoque, 2010, 199 p. (ISBN 2930377240)
Laurent Dandrieu, Woody Allen, portrait d'un antimoderne, CNRS éditions, 2010 (ISBN 2-2710667-43)
Jean-Max Méjean, Woody Allen, Gremese, 2004 (ISBN 8873015654)

Travaux universitaires

Philippe Bellaloum, L'angoisse existentielle dans l'œuvre cinématographique de Woody Allen et les mécanismes de défense par l'humour et la dérision, Université de Rouen, Thèse de doctorat d'état, Faculté de médecine de Rouen, 1988, 126 p. (présentation en ligne)
Fatima-Zahra Benjelloun Touimi, La représentation des femmes dans les films de Woody Allen, Université Paris 10, Thèse de doctorat, Études anglaises, Paris, 2003

Documentaires sur Woody Allen

La liste n'est pas exhaustive mais recense les principaux documentaires réalisés sur Woody Allen.
To Woody Allen from Europe with Love (1980), téléfilm documentaire réalisé par André Delvaux, 90 minutes.
Meetin' WA (1986), court métrage documentaire réalisé par Jean-Luc Godard, 26 minutes.
Wild Man Blues (1998), long métrage documentaire réalisé par Barbara Kopple, 94 minutes.
Woody Allen: A Life in Film (2002), téléfilm documentaire réalisé par Richard Schickel, 90 minutes.
Woody Allen: A Documentary (2011), téléfilm documentaire réalisé par Robert Weide, 192 minutes

Liens

http://youtu.be/LIkXDZQgAvM Interview sous titrée
http://youtu.be/2Bb2kdg9mSI musiques des films de Woody Allen
http://youtu.be/hW3GHSmKDh8 love and death (film entier)
http://youtu.be/hv2z_nhhoFw Annie Hall extrait
http://youtu.be/FluvMWBOOmk A1nnie Hall extrait




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Posté le : 30/11/2013 22:22

Edité par Loriane sur 01-12-2013 17:31:57
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Lorenzo Ghiberti
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Le 1 Décembre 1455, à Florence meurt Lorenzo Ghiberti, de son véritable nom Lorenzo

di Cione,


né en 1378 dans la même ville est un sculpteur italien du Quattrocento, dont l'œuvre s'inscrit dans le vaste mouvement de renouvellement de l'art occidental qui donnera naissance à la Renaissance.

Lorenzo Ghiberti était le fils de Cione di ser Bonaccorso, mais son père mourut jeune et c'est le second mari de sa mère, l'orfèvre Bartoluccio (Bartolo di Michele) qui se chargea de son éducation. Lorenzo, le considérant comme son véritable père, lui en garda une grande reconnaissance, au point que, jusqu'à l'âge de soixante ans, il conserva le nom de Lorenzo di Bartolo.
Lorenzo fit donc, comme la plupart des maîtres florentins de cette époque, son apprentissage dans des ateliers d'orfèvres. Il comptera parmi les premiers sculpteurs-orfèvres du Quattrocento qui associeront étroitement la sculpture et la peinture.
En 1401, alors qu'il était totalement inconnu, Lorenzo Ghiberti remporta le concours organisé par l'Arte di Calimala pour la réalisation de la seconde porte en bronze du Baptistère du Dôme de Florence, aux dépens de six concurrents parmi lesquels Filippo Brunelleschi, Niccolò di Piero Lamberti et Jacopo della Quercia.

Adam et Eve, partie des portes du paradis

Par la suite, ce concours a été considéré, par les historiens d'art, comme l'acte fondateur de la Renaissance artistique. Ghiberti sera, avec Donatello, l'un des initiateurs d'un renouvellement de la sculpture permettant la représentation naturelle d'un grand nombre de figures placées dans un espace totalement nouveau. Ghiberti fut déclaré vainqueur du concours à l'unanimité, Filippo Brunelleschi, s'étant même retiré après avoir vu l'œuvre soumise par son rival. Le 23 novembre 1403, Lorenzo signait le contrat par lequel il s'engageait à travailler sans interruption à partir du 1er décembre, à la porte du baptistère jusqu'à son entier achèvement. L'exécution de la commande qui n'osera pas s'écarter du schéma gothique adopté par Andrea Pisano - l'auteur de la première porte - s'étalera de 1403 à 1424. Le contrat prévoyait que l'artiste devait livrer trois bas-reliefs par an, mais cette clause ne fut pas respectée. En 1407, on renouvelait le contrat en obligeant, cette fois, le sculpteur à poursuivre son travail à l'exclusion de tout autre, moyennant un salaire de deux-cents florins par an.
L'artiste retrouvera sa liberté de composition dans l'exécution de la porte d'honneur, commencée en 1425 et achevée en 1452. Cette porte sera composée de deux séries de cinq panneaux chacune, représentant des scènes bibliques. Michel-Ange estimera que ces portes seront dignes d'ouvrir sur le Paradis. Le sculpteur utilisera la perspective et un relief de moins en moins accentué, pour disposer un grand nombre de personnages sur plusieurs plans.

Le sacrifice d'Isaac,

œuvre ayant remporté le concours pour la seconde porte du Baptistère Saint-Jean de Florence (1401)
Ces portes que Lorenzo Ghiberti exécuta pour le baptistère de Florence - « admirables par la distribution et l'encadrement des panneaux, par leur richesse d'invention, par leur élégance fluide et par le noble sentiment des sujets » - ont été décrites par le critique et historien de l'art Henri Focillon, dans son ouvrage sur l'Art d'occident : « Le rapport du relief selon la distance feinte des plans, le passage calculé de la ronde-bosse au bas-relief et enfin au modelé presque plat de la médaille, la fuite rigoureuse de l'architecture, la suggestion dans le bronze d'un paysage aérien frappèrent comme une révélation miraculeuse l'imagination populaire ; les portes du baptistère furent désormais les portes du Paradis.»
Ghiberti sculptera plusieurs figures de bronze pour la chapelle Orsanmichele, dont un Saint Jean-Baptiste (1414) et un Saint Matthieu (1421/1422), des saints des corporations marchandes les Arti. Il réalisera, entre 1417 et 1427, les panneaux des fonts baptismaux du baptistère de Sienne, ornés du Baptême du Christ et Saint Jean conduit devant Hérode. L'artiste rédigera, à partir de 1447, un traité en trois tomes appelé les « Commentaires ». Le deuxième, retraçant la vie et l'œuvre des plus grandes personnalités artistiques des xive et xve siècles, constituera la première véritable histoire de l'art moderne.

Formé dans l'atelier florentin de son beau-père, l'orfèvre Bartolo di Michele Bartoluccio, Lorenzo di Cione Ghiberti poursuivit son apprentissage en tant que peintre et sculpteur dans les Marches avant de revenir à Florence sa ville natale, vers l'âge de vingt ans, pour participer au concours de la deuxième porte du baptistère de la cathédrale.

Connu principalement pour ses œuvres de sculpture en bronze qui témoignent d'une nouvelle conception de l'espace, Ghiberti étend également son activité aux domaines de la terre cuite, de l'orfèvrerie liturgique, des vitraux historiés et de l'ornementation architecturale. Son travail était apprécié dans toute la Toscane et même au-delà : à Sienne, à Pistoia, à Città di Castello. Le succès de sa carrière est dû à la continuité de son implantation locale dans les institutions florentines. Il voyagea aussi, à Venise en 1424 et à Rome, vers la fin des années 1420, pour compléter sa collection personnelle d'objets antiques.

Lorenzo Ghiberti est également célèbre pour avoir été l'un des premiers artistes à écrire un traité théorique. Dans les Commentaires, rédigés vers la fin de sa vie, il exposa sa conception historique et théorique de la pratique des arts. Sa carrière et son œuvre sont représentatives de la volonté des artistes du début de la Renaissance de s'émanciper de la condition des arts « mécaniques » pour accéder à celle des arts libéraux et de prétendre ainsi à une plus grande reconnaissance sociale et à une meilleure rémunération. Ghiberti exprima son désir d'accroître sa réputation auprès de ses concitoyens et de marquer son statut d'auteur en signant plusieurs de ses œuvres comme au baptistère de Florence les panneaux de la porte nord et de la porte du Paradis ainsi que la statue de saint Jean-Baptiste à Or San Michele.

Le concours de 1401

Le baptistère San Giovanni de la cathédrale Santa Maria del Fiore, construit au début du XIIe siècle selon un plan octogonal évoquant celui du Latran à Rome dans lequel l'empereur Constantin avait été baptisé, était considéré par les Florentins comme le seul bâtiment de la ville inspiré des modèles de la Rome antique. Depuis la fin du Moyen Âge, l'Arte di Calimala, une corporation de riches marchands, en assumait les travaux d'entretien et de décoration. En 1329, elle avait commandé à Andrea Pisano une série de panneaux de bronze pour décorer l'une des portes du monument.
En 1401, elle décide de faire décorer une deuxième porte, mais à l'issue d'un concours, selon une procédure courante à l'époque. Plusieurs artistes y participèrent, qui devinrent célèbres comme Filippo Brunelleschi ou Jacopo della Quercia. On leur demanda de réaliser un essai sur le thème du sacrifice d'Isaac en suivant un schéma iconographique prédéterminé, un paysage minéral avec un jeune garçon nu à l'Antique avec Abraham sur sa droite, un ange placé dans un des lobes supérieurs, deux domestiques et un âne et une forme qui suivait exactement celle des panneaux polylobés réalisés soixante-dix ans plus tôt par Andrea Pisano. Le jury préféra la proposition de Ghiberti, car elle associait le nouvel intérêt pour une iconographie à l'Antique à un schéma narratif traditionnel propre à séduire un public plus conservateur. Cet ensemble illustrant les histoires du Nouveau Testament, et dont la réalisation s'acheva en 1424, est actuellement placé à la porte nord du baptistère.

La fabrique de Santa Maria del Fiore

En 1404, les membres de la fabrique de la cathédrale appelèrent Ghiberti, Brunelleschi ainsi que dix-huit autres maîtres-artisans à une consultation sur la poursuite de la construction de la cathédrale commencée à la fin du XIIe siècle. Lors du concours de 1418-1419 pour la couverture en coupole de la croisée du transept, Ghiberti proposa un modello, maquette concurrent de celui de Brunelleschi. Il semble qu'il ait suggéré la construction d'un cintre alors que la solution de Brunelleschi évitait l'emploi de cet auxiliaire. Mais ce n'est qu'en 1429 que l'on décida de confier la mise en chantier à la responsabilité conjointe des deux hommes. Les premiers biographes de Brunelleschi, le pseudo-Manetti, Antonio Billi... ont souligné les incompétences techniques de Ghiberti et la querelle permanente entre les deux maîtres. Il n'en reste pas moins que la renommée dont jouissait Ghiberti au sein des institutions florentines et en particulier de celles qui étaient en charge des chantiers de la cathédrale, lui permit de jouer le rôle de contrôleur quasi permanent des travaux de Brunelleschi.

Or San Michele

Au XIVe siècle, la Commune construisit un nouveau bâtiment pour le commerce des céréales, abritant au premier niveau un oratoire dédié à la Vierge. Les travaux se poursuivirent au siècle suivant et Ghiberti aurait alors fourni des dessins pour le portail d'entrée, le tabernacle et plusieurs niches, réalisés par Albizo di Pietro. Différentes corporations financèrent progressivement la décoration des niches extérieures de cet édifice en commandant des statues de leurs saints patrons. À partir des années 1410, deux artistes, Nanni di Banco et Donatello, furent sollicités. En 1415-1416, Ghiberti acheva la statue en bronze de saint Jean Baptiste pour l'Arte di Calimala. Bien qu'elle soit destinée à n'être vue que de face, cette sculpture, réalisée avec la technique de la cire perdue, est également travaillée sur son revers. D'autres corporations s'adressèrent à Ghiberti : en 1419, l'Arte del Cambio lui commanda la statue de saint Matthieu, suivie en 1425 par l'Arte della Lana pour celle de saint Étienne. Ces figures dénotent une attention considérable pour certains détails du corps humain comme les veines, les rides et la chevelure ; leur aspect général ne remet cependant pas en cause l'utilisation habituelle de l'espace dans les sculptures de niche.

Ghiberti à Sienne

Durant l'été de 1416, les membres de la fabrique de la cathédrale de Sienne consultèrent Ghiberti ainsi que deux autres Florentins, Giuliano di Ser Andrea et Maître Bartolomeo, à propos de la décoration des fonts baptismaux du baptistère. Ils lui commandèrent deux bas-reliefs de bronze doré qu'il n'acheva que vers 1427. Le Saint Jean-Baptiste devant Hérode et le Baptême du Christ marquent une certaine évolution par rapport aux travaux pour la porte nord de Florence. L'intégration des figures au fond est plus synthétique et l'on peut constater que la connaissance qu'avait Ghiberti des bas-reliefs de sarcophages romains s'est approfondie. Au-delà de ces quelques contributions, importantes pour l'évolution de sa propre carrière, Ghiberti a influencé plusieurs artistes siennois comme l'orfèvre Giovanni di Turino et le sculpteur Francesco di Valdambrino.

Ghiberti architecte

Si la participation de Ghiberti à la cathédrale de Florence ne permet pas d'affirmer qu'il avait une grande connaissance technique de la construction, ses goûts en matière d'architecture se révèlent dans l'iconographie des différents panneaux des portes du baptistère. On y trouve des niches en cul-de-four ornées de coquilles et de fleurs dans les écoinçons, des élévations aux colonnes composites, des architraves avec des festons. Cet intérêt pour l'Antiquité ne se limite pas à l'ornementation, comme on peut l'observer dans le panneau consacré à l'histoire de Joseph sur la porte du Paradis. Le grand portique circulaire témoigne d'une connaissance de la typologie des édifices dressée par Vitruve.

Ghiberti ne s'est cependant pas limité à représenter l'architecture et, s'il eut moins de succès dans ce domaine proprement dit, il n'en aurait pas moins fourni des dessins pour l'escalier des appartements pontificaux du couvent de Santa Maria Novella de 1418-1419, pour le portail de la salle des Audiences du palais du parti Guelfe vers 1418, pour la sacristie de Santa Trinità de 1419-1423 ainsi que pour la tour du Marzocco, construite en 1439 à Livourne à l'entrée du canal qui conduit à Pise. Dans les Commentaires, il annonçait enfin son intention de consacrer un traité spécifique aux questions d'architecture.

La porte du Paradis

Immédiatement après l'achèvement de la porte nord, dès le début de l'année 1425, l'Arte di Calimala commanda à Ghiberti la réalisation d'une seconde porte. Le programme iconographique initial, consacré à l'Ancien Testament, rédigé par l'humaniste Leonardo Bruni, prévoyait une répartition en vingt-huit panneaux, sur le modèle des deux portes précédentes, qui furent ramenés par la suite à dix panneaux de plus grandes dimensions, en bronze doré. L'iconographie est liée aux événements politiques et religieux de l'époque. Par exemple, la Rencontre de Salomon et de la reine de Saba rappelle le succès de la seigneurie florentine qui réussit à faire converger les vues des Églises d'Orient et d'Occident lors du concile de Florence en 1439.

L'atelier de Ghiberti, qui s'occupa de ce chantier durant près de vingt-cinq années, connut de nombreux changements : Michelozzo l'abandonna en 1429 pour aller chez Donatello, mais il travailla à nouveau aux portes en 1442. Deux années plus tard, Benozzo Gozzoli entra dans l'atelier de Ghiberti où il resta trois ans. En 1451, c'est l'orfèvre Bernardo di Bartolomeo Cennini qui les rejoignit. Bref, si l'ensemble de ce travail fut réalisé sous la seule responsabilité de Lorenzo Ghiberti, il faut considérer la durée de l'entreprise et la diversité des personnalités artistiques y ayant participé avant de porter tout jugement stylistique.

Il n'en reste pas moins que cette œuvre constitue la plus grande innovation du début de la Renaissance en matière de bas-relief. Dans ses Commentaires, Ghiberti déclare « avoir mis dans certaines histoires environ une centaine de figures, parfois plus, parfois moins. [...] Il y eut dix histoires, toutes insérées dans des architectures dessinées en perspective de telle façon que, lorsque l'on s'en éloigne, elles apparaissent en relief ». Il introduisit dans la sculpture les principales nouveautés de la théorie de la peinture et parvint à développer dans ce but les possibilités spécifiques de son médium. Le calcul des ombres portées fondé sur les règles de la perspective est à cet égard très révélateur.

Cette porte est traditionnellement dite « du Paradis », car elle est placée sur la façade est du baptistère, face à l'entrée du Duomo, dénomination définitivement adoptée après que Vasari eut attribué à Michel-Ange l'opinion que ces portes « sont si belles qu'elles iraient bien à la porte du Paradis ».

Les Commentaires de Ghiberti

Vers la fin de sa vie, Ghiberti dicta à un copiste l'ébauche d'un traité sur les arts connu sous le nom de Commentaires, fruit de recherches et de réflexions commencées depuis plusieurs dizaines d'années. Le texte est d'une compréhension difficile, en raison, en particulier, d'innombrables ruptures syntaxiques. Mais c'est un document irremplaçable, première tentative de traité dans l'esprit humaniste écrit par un artiste qui possédait avant tout une formation manuelle mais qui fut capable d'enrichir sa culture par des lectures et des échanges. Ce traité s'adresse au jeune « peintre ou sculpteur » et entend lui fournir en un seul texte toutes les connaissances et informations pratiques nécessaires à l'exercice de son art. En cela, il est très différent des traités d'Alberti. D'une manière générale, le modèle suivi par Ghiberti consiste à réécrire des passages choisis de textes de l'Antiquité en les adaptant à son propos personnel.

On divise généralement ce texte en trois parties. La première s'ouvre sur de nombreuses recommandations à l'usage des artistes néophytes et tente de définir la fabrique des arts comme l'association de la matière avec le raisonnement théorique. Cette partie s'inspire largement de Vitruve, et adapte pour les peintres et les sculpteurs des conseils qui s'adressaient aux architectes dans le De architectura de l'auteur romain. Elle se poursuit par une histoire de l'art antique dans laquelle Ghiberti reprend des informations qu'il a trouvées chez Pline le Jeune. La deuxième partie est la plus originale. Fondée sur une documentation de première main, elle retrace une histoire de la renaissance des arts en Toscane depuis Cimabue jusqu'à la période contemporaine de Ghiberti et s'achève donc sur une autobiographie professionnelle. La troisième partie est la plus riche et aussi la plus longue. Elle contient un choix de textes scientifiques du Moyen Âge provenant en grande partie de l'Optique (Kitāb al-Manā.zir/De Aspectibus) d'Ibn al-Haytham, de la Perspectiva de Roger Bacon et de la Perspectiva communis de John Pecham. Ghiberti explique en détail comment ces savoirs en matière d'anatomie, d'optique et de perspective constituent les fondements de la nouvelle pratique des arts.

Ghiberti, collectionneur d'antiques

L'intérêt que Ghiberti porte à l'Antiquité ne se limitait pas aux textes mais s'étendait également aux objets. Bien qu'elle n'ait pas la même importance que celles de Côme l'Ancien ou de Niccolò Niccoli, la collection d'antiques de Ghiberti était suffisamment prestigieuse pour motiver la visite d'un connaisseur comme Cyriaque d'Ancone en 1433. L'Anonyme Magliabecchiano (vers 1537-1542, manuscrit de la Bibl. nat. de Florence) ainsi que Vasari donnent une liste assez précise des pièces qui la composaient, aujourd'hui perdues ou non identifiées. On y trouve notamment le bas-relief d'Amour et Psyché « dit le lit de Polyclète » qui se trouvait toujours en possession des héritiers de Ghiberti en 1517, qui refusèrent de le vendre à Raphaël agissant pour le compte d'Alfonso d'Este de Ferrare. Cette collection comprenait également des pièces moins célèbres comme une jambe en bronze « aussi grande que nature », un certain nombre de têtes d'hommes et de femmes ainsi que des vases grecs. Ghiberti fut ainsi l'un des premiers artistes à disposer d'un répertoire personnel d'objets de l'Antiquité sur lesquels il pouvait non seulement vérifier certains calculs de proportions idéales mais également s'inspirer d'un lexique ornemental à la fois varié et nouveau, comme on peut le constater dans la châsse en bronze des saints Proto, Giacinto et Nemesio, aujourd'hui conservée au musée du Bargello à Florence.

Les descendants de Lorenzo

Lorenzo eut deux fils qui collaborèrent à son atelier et l'assistèrent dans la réalisation des portes du Paradis. Le reste de l'activité de Tommaso (env. 1417-apr. 1455) est mal connue, mais on sait qu'il a collaboré à la réalisation de la statue en bronze du Saint Jean-Baptiste de Michelozzo (Museo dell'Opera del Duomo, Florence). Vittorio (1418 ou 1419-1496) reprit quant à lui la direction de l'atelier familial dont l'activité déclina toutefois grandement après la mort de Lorenzo. Son œuvre personnelle est principalement connue à travers les bas-reliefs encadrant la porte d'Andrea Pisano achevés au début des années 1460. Le fils de Vittorio, Buonaccorso (1451-1516), fut ingénieur et l'auteur d'un important Zibaldone, recueil contenant de nombreux documents et dessins illustrant l'activité de son grand-père ainsi que son propre intérêt pour la technologie et la machinerie.
Liens

http://youtu.be/C6AbLI4QBAU The Gates of paradise in Florence
http://youtu.be/ogKs1DQN17o
http://youtu.be/j0NDWHeMPbk




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Posté le : 30/11/2013 22:12

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Par une aquarelle de Tchano

Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
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