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Marilyn Monroe
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Le 1er juin 1926 naît, à Los Angeles en Californie, Marilyn Monroe

née Norma Jeane Mortenson, Norma Jeane Baker selon son certificat de baptême, actrice et chanteuse, mannequin américaine, ses films les plus notables sont "Niagara", "Les hommes préfèrent les blondes", "Rivière sans retour", "Sept ans de réflexion",
"Certains l'aiment chaud", "Les Désaxése", elle est morte le 5 août 1962, à Los Angeles à 36 ans.


À la fois sensuelle, innocente et enfantine, Marilyn Monroe a conquis hommes et femmes. Elle a surtout incarné la mutation du système hollywoodien : elle fut en effet la dernière star à l'ancienne qui, toute sa vie, s'est battue pour s'imposer comme une vraie actrice. En la transformant en icône du pop art dans ses tableaux, Andy Warhol opéra une dernière métamorphose.
Elle connaît une enfance difficile entre une mère atteinte de troubles mentaux et internée à plusieurs reprises et un père inconnu. Ballottée d'orphelinats en familles d'adoption, peut-être violée alors qu'elle n'avait qu'une dizaine d'années, elle pense échapper à sa condition en se mariant dès seize ans. Son physique attirant lui permet de devenir modèle dès 1944. Marilyn Monroe restera fidèle à l'objectif de l'appareil photo jusqu'à sa fin prématurée : elle est sans doute la star hollywoodienne qui s'est le plus prêtée aux grands photographes, pour lesquels elle fut une véritable inspiratrice.
Elle se destine initialement au mannequinat avant d'être repérée par Howard Hughes et de signer son premier contrat avec la 20th Century Fox en 1947
Elle se retrouve ensuite à Hollywood, actrice sans expérience, cantonnée aux films à petit budget. Ni la 20th Century-Fox, ni la Columbia, ni la M.G.M. ne se doutent de son potentiel. De ses débuts, on retiendra son irruption dans le bureau du détective privé Groucho Marx dans La Pêche au trésor. Dans Quand la ville dort, John Huston lui donne son premier véritable rôle, celui de la jeune protégée du notable Louis Calhern ; déjà sa conception très personnelle du sex appeal est en place quand elle entrebâille une porte, mi-sirène, mi-innocente. Ève confirme son ascension. Dans le rôle de Miss Casswell, jeune actrice sans talent mais au physique notable, elle se moque déjà d'elle-même, ou plutôt de l'image qu'Hollywood veut divulguer d'elle.
Au début des années 1950, elle accède au statut de star hollywoodienne et à celui de sex-symbol. Ses grands succès incluent Les hommes préfèrent les blondes, Sept ans de réflexion ou encore Certains l'aiment chaud qui lui vaut le Golden Globe de la meilleure actrice dans une comédie en 1960.
En dépit de son immense notoriété, sa vie privée est un échec et sa carrière la laisse insatisfaite.
En 1962 elle accepte un scénario de comédie anodin, Something's Got to Give car elle doit y retrouver George Cukor, le grand directeur d'actrices, qui l'aime et l'estime, et avec qui elle se sent en sécurité.
Après quelques jours de tournage dont il reste certains plans magnifiques montrant une Marilyn mince et jeune, nue, dans une piscine bleu turquoise, on la découvre morte par excès de barbituriques.
Cette mort brutale n'a cessé d'alimenter les imaginations : ce qui paraissait être un suicide fut peut-être, selon certains, un complot politique suscité par la dernière liaison de Marilyn Monroe, avec le président des États-Unis, John F. Kennedy, et orchestré, selon les versions, par la mafia ou le F.B.I., voire la C.I.A.

Ce tragique point final vient cruellement parfaire le mythe de la blonde que tout le monde aimait et qui était pourtant mal aimée.

Sa vie

La mère de Marilyn, Gladys Pearl Monroe 27 mai 1902 - 11 mars 1984 née au Mexique de parents américains, travaille comme monteuse dans le laboratoire cinématographique Consolidated Film Industries. Le 17 mai 1917, elle épouse John Newton Jasper Baker, dont Marilyn adoptera le patronyme en 1938. Le couple a deux enfants : Robert Kermit Jack né le 24 janvier 1918 et Berniece Inez Gladys, née le 30 juillet 1919.
Gladys connaît autant de liaisons sentimentales sans lendemain que de problèmes psychologiques et de santé, aussi Marilyn ne connaîtra jamais l'identité de son vrai père.
Le 20 juin 1921, elle demande le divorce pour cruauté et cruauté mentale mais est accusée en retour de comportement indécent et de luxure. Le divorce est prononcé le 11 mai 1923. Gladys obtient la garde de ses enfants, mais incapable de s'en occuper, elle est contrainte de les laisser à leur père, qui s'est installé dans le Kentucky et s'est remarié. Robert meurt le 16 août 1933 à l'âge de 16 ans.
Quant à Berniece, elle ne renouera avec sa mère qu'en 1939, alors que celle-ci est internée à l'hôpital Agnews State pour schizophrénie c'est à cette occasion qu'elle apprendra l'existence de sa demi-sœur, Norma Jeane.

Enfance et adolescence

Marilyn Monroe naît le 1er juin 1926 à l'hôpital général de Los Angeles en Californie, sous le nom de Norma Jeane Mortenson. Elle est cependant baptisée sous le nom de Norma Jeane Baker. Son prénom est choisi par sa mère en référence à l'actrice Norma Talmadge.
Sur le certificat de naissance apparaissent les noms de sa mère, Gladys Monroe, et du mari de celle-ci à l'époque, Martin Edward Mortenson 1897-1981, un Californien d'origine norvégienne exerçant la profession de releveur de compteurs de gaz.
Le couple s'était marié le 11 octobre 1924 mais s'était séparé en mai 1925 soit un an avant la naissance de Marilyn ; Mortenson obtient le divorce le 15 août 1928 pour abandon de domicile.
Bien qu'elle soit une enfant légitime Marilyn a toute sa vie nié le fait que Mortenson soit son père. Lorsqu'elle était enfant, sa mère lui aurait montré une photographie d'un homme qui aurait été son père.
Elle se souvient qu'il a une fine moustache et une certaine ressemblance avec Clark Gable.
Pendant une très longue période, Gladys ne peut pas s'occuper de sa fille qui est confiée, entre autres, à des familles d'accueil. Marilyn préfère prétendre longtemps que sa mère est morte, plutôt que d'avouer qu'elle vit dans un institut spécialisé.
Norma Jeane est ainsi confiée pendant les sept premières années de sa vie à Albert et Ida Bolender, voisins de sa grand-mère Della, à Hawthorne Californie.
Dans son autobiographie, Marilyn mentionne qu'elle ne savait pas qui était cette dame rousse sa mère qui lui rendait visite de temps en temps pendant cette période.
En 1933, elle peut vivre quelque temps avec Gladys qui loue une chambre chez les Atkinson, à Arbol Street Hollywood mais celle-ci est internée l'année suivante à la suite d'une nouvelle crise d'hystérie.
En 1935, Grace McKee, colocataire, collègue de travail et meilleure amie de Gladys, demande à devenir la tutrice de Marilyn, ce qui sera officialisé le 27 mars 1936. Norma Jeane s'installe avec Grace et son mari, Ervin Silliman Doc Goddard, à Van Nuys Californie mais à la suite d'une tentative d'abus sexuel de la part de celui-ci, Grace préfère placer la jeune fille chez sa tante, Ana Lower, où Jack Monroe, un de ses cousins, l'agresse sexuellement.
Selon le psychanalyste Michel Schneider, c'est à la suite de ces abus qu'elle aurait été affligée de son bégaiement, sa mère refusant de la croire.
En 1941, Norma Jeane fait la connaissance de James Jim Dougherty, un voisin de cinq ans son aîné, ouvrier dans la première usine de drones radio-commandés, la Radioplane Company, créée par l'acteur Reginald Denny.
Grace, qui arrange le mariage, organise les noces qui ont lieu le 19 juin 1942, soit quelques jours après son seizième anniversaire. Un an plus tard, après qu'elle abandonne ses études, Jim rejoint la marine marchande puis en 1944 un équipage de B-17 au-dessus de l'Allemagne, avant son retour à la vie civile dans le LAPD.
Norma Jeane travaille à l'ignifugation des ailes d'avions et à l'inspection des parachutes dans l'usine de son mari.
C'est dans cette usine qu'elle est repérée par des photographes militaires.
Ce qu'a relaté Marilyn de sa vie de femme mariée ne correspond en rien aux affirmations que Jim a faites beaucoup plus tard. Alors qu'elle raconte que la sexualité ne l'intéressait pas à cet âge et qu'elle considérait Jim plutôt comme un grand frère, lui s'étend sur l'initiation dont il a fait profiter sa jeune épouse.

Carrière de mannequin et premier pas au cinéma

En 1944, elle rencontre pour la première fois sa demi-sœur, Bernice Baker Miracle, dans le Tennessee, son demi-frère, Hermitt Jack, étant mort plus tôt. La première photo quasi professionnelle de Norma Jeane est prise à l'automne 1944 par le photographe David Conover dans le cadre d'une campagne de l'armée américaine pour illustrer l'implication des femmes dans l'effort de guerre. En quelques mois, elle fait la couverture d'une trentaine de magazines de pin-up et commence à se faire connaître comme la Mmmmm girl.
Elle abandonne son travail pour se consacrer à sa carrière de mannequin, notamment auprès de l'agence Blue Book Modeling Agency. En décembre 1945, elle tourne son premier film-test pour l'agence, afin de promouvoir des maillots de bain.
En février 1946, elle éclaircit la couleur de sa chevelure pour la campagne de publicité d'un shampooing. Elle divorce de Jim, avec lequel elle n'a que peu de contacts en raison de leur éloignement, le 2 octobre 1946.
Rêvant de cinéma, elle prend des cours de théâtre, continue de se teindre en blond clair et se dessine son fameux grain de beauté au crayon, parfois au menton, le plus souvent sur la joue gauche au-dessus de la lèvre pour masquer une tache pigmentée. Norma Jean attire l'attention d'un cadre de la 20th Century Fox, Ben Lyon, qui lui fait passer un essai. Impressionné ce dernier déclare : Voici la nouvelle Jean Harlow.
Elle signe avec la Fox un premier contrat de six mois le 26 juillet 1946, pour un salaire de 125 US$ par semaine. Elle convient alors avec le studio de changer son nom en Marilyn Monroe, le prénom Marilyn étant inspiré par l'actrice Marilyn Miller et le nom Monroe venant de sa mère elle adoptera officiellement ce patronyme le 23 février 1956.
Elle apparaît pour la première fois à l'écran en 1947 dans Bagarre pour une blonde et Dangerous Years. En 1948, elle signe un nouveau contrat avec Columbia d'une durée de six mois30 et tourne dans le film musical à petit budget Les Reines du music-hall.
Le film étant un échec, son contrat n'est pas renouvelé. Son apparition dans La Pêche au trésor des Marx Brothers impressionne les producteurs qui l'envoient à New York faire la promotion du film. Elle attire également l'attention de Johnny Hyde, agent à la William Morris Agency, qui accepte de la représenter et devient son amant.
Il lui obtient un rôle pour Quand la ville dort de John Huston. Les critiques soulignent alors la qualité de sa performance.
Elle manque néanmoins d'argent, ce qui l'amène, sous le nom de Mana Monroe, à poser nue pour le photographe Tom Kelly, photos de calendrier qui font le tour du monde quelques années plus tard lorsqu'elle devient célèbre.
Remarquée par Joseph L. Mankiewicz, qui distingue en elle un grand talent, elle est engagée par ce dernier dans Ève 1950 aux côtés de Bette Davis. Compte tenu du succès de ses derniers films, Marilyn négocie un contrat de sept ans avec la 20th Century Fox en décembre 1950.
En septembre, Photoplay Magazine fait paraître le premier article de fond sur elle : How a star is born? Comment naît une vedette ?, faisant allusion au film A Star Is Born de William A. Wellman 1937.
L'année suivante, Marilyn s'inscrit à l'Université de Californie à Los Angeles où elle étudie la littérature et l'art et apparaît dans des films mineurs avec pour partenaires des acteurs comme Mickey Rooney, Constance Bennett, June Allyson, Dick Powell et Claudette Colbert.
Jamais nommée aux Oscars, elle y fait sa première et unique apparition le 29 mars 1951 pour remettre celui du meilleur son à Thomas T. Moulton pour Ève. Une soirée de cauchemar qu'elle termine en larmes en découvrant sa robe déchirée. Elle auditionne pour l'adaptation du comic strip Li'l Abner pour la télévision mais le projet ne se concrétise pas.

Consécration

En mars 1952, elle fait scandale pour avoir posé nue sur un calendrier. Cet épisode de sa vie, loin de ternir sa carrière, ajoute à sa notoriété. Elle déclare aux journalistes avoir posé pour payer son loyer.
Le 7 avril 1952, elle fait pour la première fois la une du magazine Life où elle est décrite comme The Talk of Hollywood. C'est à ce moment qu'elle commence sa romance avec Joe DiMaggio, légende vivante du baseball qui vient juste à l'époque de prendre sa retraite.
Elle tourne dans les mois suivants quatre films. Pour RKO Pictures, elle tient un second rôle dans Le démon s'éveille la nuit de Fritz Lang avec Barbara Stanwyck. Sortie en juin 1952, le film est un succès critique et public.
Elle participe ensuite à la comédie Cinq mariages à l'essai et le drame Troublez-moi ce soir dans lequel elle tient le rôle principal, celui d'une nourrice qui menace de s'en prendre à l'enfant dont elle a la charge.
La critique ne suit pas, et Variety qualifie le film de léger. Dans Chérie, je me sens rajeunir où elle apparaît pour la première fois en blonde platine, elle joue aux côtés de Cary Grant et de Ginger Rogers sous la direction de Howard Hawks.
Le film réalise un bon score au box-office malgré certaines critiques négatives.
Darryl F. Zanuck voit en elle un fort potentiel commercial et l'engage pour Niagara dans lequel elle interprète une femme fatale qui souhaite faire assassiner son mari que joue Joseph Cotten.
Les critiques apprécient le film et considèrent son interprétation comme ouvertement sexuelle. Constance Bennett juge que Marilyn a un grand avenir devant elle. Zanuck l'a cependant toujours méprisée en tant qu'actrice et ne s'est pas privé de le lui faire savoir. Ce dernier est suivi par l'actrice Joan Crawford, qui décrit Marilyn comme vulgaire.
La jeune femme devient amie avec Jane Russell sur le tournage de Les hommes préfèrent les blondes réalisé par Howard Hawks. Russell, qui a décrit sa partenaire comme très timide, très douce et très intelligente, reçoit 400 000 US$ alors que Marilyn est payée 18 000 US$ par semaine.
À Los Angeles, lors de la sortie du film le 26 juin 1953, les deux actrices laissent leurs empreintes dans le ciment du Grauman's Chinese Theatre, juste à côté du trottoir du Walk of Fame d'Hollywood Boulevard.
Elle a pour partenaires Betty Grable et Lauren Bacall dans son film suivant Comment épouser un millionnaire, 1953 de Jean Negulesco.
Écrit par Nunnally Johnson, l'histoire est celle de trois mannequins new-yorkais qui mettent tout en œuvre afin d'épouser chacune un millionnaire. Les films qu'elle tourne à cette période contribuent à accentuer sa popularité.

Les hommes préfèrent les blondes en 1952

Marilyn évoque au New York Times son désir de jouer des rôles dramatiques. Elle exprime son désir à la 20th Century Fox de faire partie du casting du film L'Égyptien. Darryl F. Zanuck s'y oppose sans même lui faire passer un essai.
Elle signe alors pour Rivière sans retour. Elle ne s'entend pas avec le réalisateur Otto Preminger à qui elle refuse de parler pendant le tournage. Robert Mitchum, son partenaire principal, doit jouer les médiateurs. Elle dira plus tard qu'elle aurait mérité mieux qu'un film de série Z de cow-boy. Fin 1953, Marilyn doit commencer le tournage The Girl in Pink Tights avec Frank Sinatra. Quand elle exprime son refus de tourner, elle est suspendue par la Fox.
Le 14 janvier 1954, elle épouse Joe DiMaggio et déclare à la presse : Ma principale ambition est, maintenant, de me consacrer à mon mariage. Le mois suivant, alors qu'elle accompagne son mari qui doit entrainer une équipe de baseball au Japon, l'armée américaine lui propose de se rendre durant quatre jours en Corée et de chanter à neuf reprises trois chansons, tirées de ses films récents, devant un total de 60 000 soldats américains. Cette première expérience de la scène lui a permis de surmonter la peur qu'elle avait face à la foule.
De retour à Hollywood en mars 1954, elle règle son différend avec la Fox et tourne dans La Joyeuse Parade. Ce film musical de Walter Lang est un échec. Le film est également mal reçu par les critiques qui décrivent la performance de Marilyn comme désastreuse et embarrassante.
L'actrice révèle n'avoir accepté le rôle qu'à la condition de faire ensuite Sept ans de réflexion. Elle commence les prises de vues de ce dernier en septembre avec Tom Ewell. C'est à New York qu'elle joue la plus célèbre scène de toute sa carrière, celle de la grille de métro où sa robe blanche se soulève.
Le réalisateur Billy Wilder exigea de nombreuses prises ce qui irrita Joe DiMaggio. Après plusieurs disputes, Marilyn annonce leur séparation.
Ils divorcent en novembre 1954 après huit mois de mariage. Elle quitte alors incognito Hollywood le 16 décembre 1954 pour rejoindre New York puis le domicile de son photographe et ami Milton Greene, avec qui elle fonde le 31 décembre 1954 les Marilyn Monroe Productions, Inc., société de production avec laquelle elle souhaite lancer sa nouvelle carrière à New York, Milton Greene l'ayant convaincue de s'affranchir des grands studios qui lui donnent des cachets indignes selon lui. À la suite de ce désir d'indépendance, elle est officiellement suspendue par la Fox le 15 janvier 1955.

Comment épouser un millionnaire en 1953

En 1955, elle prend des cours de comédie avec l'actrice britannique Constance Collier grâce à Truman Capote. Collier estime que Marilyn possède un beau talent fragile et subtil. Après quelques semaines de travail, celle qui s'est illustrée entre autres dans La Corde d'Alfred Hitchcock meurt le 21 mai 1955. Lors d'une réunion avec la Fox, Marilyn demande à travailler avec Hitchcock. Mais le réalisateur rétorque ne pas aimer les femmes qui ont le sexe affiché sur la figure et préfère des blondes froides comme Grace Kelly ou Tippi Hedren.
Lors du tournage de La Joyeuse Parade, Marilyn rencontre Paula Strasberg et sa fille Susan. Elle leur demande alors d'étudier à l'Actors Studio avec Lee Strasberg. En mars 1955, Monroe rencontre Cheryl Crawford, l'un des fondateurs de l'Actors Studio, qui lui présente Lee Strasberg qui l'accepte comme élève après l'avoir rencontrée.
En mai, elle commence à fréquenter le dramaturge Arthur Miller qu'elle a rencontré cinq ans plus tôt. Le 1er juin, jour de son anniversaire, Joe DiMaggio l'accompagne à la première de Sept ans de réflexion à New York, et organise une petite fête en son honneur. Cette soirée se termine par une dispute en public avant le départ précipité de Marilyn. Ils ne se voient plus pendant un long moment.
Elle continue à suivre des cours à l'Actors Studio et se lie d'amitié avec les acteurs Kevin McCarthy et Eli Wallach, qui la décrivent comme studieuse et sincère dans son approche. Elle joue dans la pièce Anna Christie avec Maureen Stapleton d'après l'œuvre de Eugene O'Neill sans oublier son texte lors des représentations ce qui n'avait pas été le cas aux répétions où elle échouait à chaque reprise. Anna Christie connaît un grand succès et le public applaudit Marilyn. Bien qu'elle ne soit qu'étudiante, elle est l'élève dont Lee Strasberg est le plus fier, J'ai travaillé avec des centaines d'acteurs et actrices, et il n'y a que deux qui sont bien meilleurs que les autres. Le premier est Marlon Brando, et le deuxième Marilyn Monroe, il la prend sous sa protection elle trouve refuge dans la maison familiale des Strasberg, l'incite à suivre une psychanalyse pour être plus près des personnages qu'elle interprète.
Pendant ce temps, Sept ans de réflexion devient un très grand succès avec environ 8 millions de dollars US de recettes au box-office. La critique salue la performance de Marilyn. Grâce à ce succès, elle négocie un nouveau contrat avec la 20th Century Fox qui lui donne plus de pouvoir : 100 000 dollars par film, 500 dollars en plus par semaine pour frais divers, un droit de regard sur le scénario ainsi que sur le metteur en scène et sur le directeur de la photographie et pouvoir jouer pour d'autres studios que la Fox.

Arrêt d'autobus 1956

Le premier film à être réalisé dans le cadre de ce nouveau contrat est Arrêt d'autobus de Joshua Logan, qui approuve les méthodes de travail de la star. Paula Strasberg devient sa conseillère personnelle sur tous ses films. La femme de Lee use les nerfs des réalisateurs Logan, Laurence Olivier, Billy Wilder, George Cukor et John Huston, qui en ont pourtant vu d'autres. Après chaque scène, c'est vers elle que se tourne Marilyn pour savoir si sa performance a été à la hauteur de ses aspirations. Un signe de tête de Paula et Marilyn exige de refaire une nouvelle prise, même si la précédente semble parfaite aux yeux de tous. Détestée de tous, Paula s'attire les surnoms de Champignon noir ou Sorcière de la part des techniciens à qui elle n'adresse pas la parole. Elle rassure néanmoins Marilyn bien que sa présence soit une ineptie pour beaucoup.
Dans Arrêt d'autobus, elle joue Chérie une chanteuse de cabaret qui tombe amoureuse d'un cow-boy. Très satisfait de son interprétation, Logan essaya de lui faire obtenir une nomination à l'Oscar de la meilleure actrice. Elle est néanmoins nommée au Golden Globe.
Elle passe plus de temps avec Arthur Miller avec qui elle entretient une liaison depuis plus d'un an. C'est à ce moment que la presse commence à écrire sur eux, les surnommant souvent : The egghead and the hourglass. Ils se marient le 2 juin 1956.

Le Prince et la Danseuse 1957

Arrêt d'autobus est suivi du Prince et la Danseuse également interprété et réalisé par Laurence Olivier. Ce dernier déteste Marilyn en raison de ses caprices sur le plateau. Plus tard, il la décrira comme merveilleuse, la meilleure de toutes. Le film est un échec cuisant. Néanmoins, elle est saluée par la critique, en particulier en Europe, où elle remporte le prix David di Donatello, ainsi que le Crystal Star Award en France. Elle est également nommée pour un BAFTA.
Absente des écrans en 1958, elle vit désormais avec Arthur Miller à Long Island et subit une fausse couche le 1er août 1957. Il l'encourage néanmoins à retourner à Hollywood pour filmer Certains l'aiment chaud. Le réalisateur sait pourtant qu'elle est souvent en retard, qu'elle a le trac, et qu'elle a des difficultés à apprendre son texte lorsqu'il la dirige dans Sept ans de réflexion. Cette fois-ci, Marilyn est hostile et refuse de tourner certaines scènes. Ses retards incessants ont raison de son amitié avec Tony Curtis qui déclare par la suite que l'embrasser était comme embrasser Hitler. L'acteur dira plus tard que ce n'était qu'une farce. Enceinte au moment du tournage, elle a une nouvelle fausse couche en décembre 1958, une fois le film achevé.
Certains l'aiment chaud connait un succès retentissant, et est nommé pour cinq oscars. Marilyn obtient le Golden Globe de la meilleure actrice dans un film musical ou une comédie pour sa performance. Billy Wilder déclare que le film a été leur plus grand succès bien que Marilyn ait toujours détesté le film. Il évoque aussi les problèmes qu'il a rencontrés pendant le tournage du film Marilyn était très difficile parce qu'elle était totalement imprévisible. Je ne savais pas quelle journée nous allions passer … serait-elle coopérative ou obstructive? dira-t-il. Cependant, il aime Marilyn et la définit comme une actrice comique et de génie. Il a également évoqué d'autres projets avec elle y compris Irma la douce avec Shirley MacLaine.

Certains l'aiment chaud 1959

Dans les années 1960, sa popularité est à son comble. Elle accepte de tourner Le Milliardaire de George Cukor. Insatisfaite du scénario, elle le fait réécrire par Arthur Miller. Gregory Peck doit y tenir le premier rôle masculin mais il a finalement refusé à la suite de la nouvelle version écrite tout comme Cary Grant, Charlton Heston, Yul Brynner ainsi que Rock Hudson avant qu'il ne soit attribué à Yves Montand. Le tournage est difficile pour l'actrice qui ne s'est pas entendue avec le réalisateur. Ce dernier, ouvertement homosexuel, avait un faible pour l'acteur français avec qui la star entretient une liaison terminée lorsque Montand refuse de quitter sa femme Simone Signoret. Le film est un échec critique et commercial.
C'est à cette période que débutent ses problèmes de santé. Elle commence à consulter un psychiatre de Los Angeles, le docteur Ralph Greenson qu'elle voit quasiment tous les jours. Ce dernier exerce une influence déterminante sur sa patiente. Selon lui, son mariage était tendu depuis quelque temps bien que Miller fasse tout pour s'occuper d'elle. Greenson a déclaré que son objectif principal était alors de réduire les prises de drogue de Marilyn.
Elle joue ensuite dans Les Désaxés de John Huston. Le film, écrit pour elle par Arthur Miller, met également en scène Clark Gable, Montgomery Clift et Eli Wallach. Le tournage a débuté en juillet 1960. Souvent malade, Marilyn ne peut jouer. Elle est même hospitalisée pendant dix jours. Sans l'aide du docteur Greenson, elle se remet à prendre des somnifères et de l'alcool. Le 16 novembre 1960, Gable meurt d'une crise cardiaque à Los Angeles à l'âge de 59 ans. Les journalistes accusent Marilyn de sa mort en raison de ses nombreux retards sur le plateau. Le film n'est pas un succès commercial et les critiques sont en majorité négatives, bien que certains saluent les performances de Monroe et Gable.
Durant les mois suivants, elle devient de plus en plus dépendante à l'alcool et aux médicaments. Elle divorce d'avec Arthur Miller en janvier 1961, rédige son testament le 14 janvier 1961. Elle accepte que sa psychanalyste Marianne Rie Kris la fasse interner dans la clinique psychiatrique Payne Whitney en mais elle y est placée en cellule de sécurité. Elle a plus tard décrit l'expérience comme un cauchemar. Ayant le droit à un appel téléphonique, elle contacte Joe DiMaggio qui la fait transférer dans le centre ouvert de l'hôpital presbytérien de New York où il reste près d'elle. Après trois semaines de soins, elle sort de l'hôpital, harcelée par une foule de reporters à sa sortie. Incapable de jouer, elle retourne en Californie se reposer. À la suite de cet internement, elle demande à son avocat Milton Rudin de modifier son testament, ce qui ne sera pas fait et suscitera une controverse sur ce testament à sa mort, notamment sur l'influence invalidante des époux Strasberg et de Marianne Rie Kris.

L'année 1962 Les Désaxés 1960

Marilyn doit encore un dernier film à la Fox, selon les termes de son contrat de 1956. Les dirigeants du studio confient alors à l'un de leurs scénaristes, Arnold Schulman, le remake d'une comédie de 1940, Mon épouse favorite avec Irene Dunne et Cary Grant. L'histoire d'une femme disparue, supposée morte, qui rentre chez elle et retrouve son mari remarié. Frank Tashlin, réalisateur des comédies de Jerry Lewis est contacté pour diriger le film. Marilyn Monroe, qui souhaite revenir à l'écran avec un film événement, refuse le projet dans un premier temps le jugeant insipide. Bénéficiant d'un droit de regard sur le script et le réalisateur, elle consent à réexaminer le projet. Nunnally Johnson, qui a travaillé avec elle sur Comment épouser un millionnaire, est alors engagé pour signer une nouvelle version. George Cukor, qui doit lui aussi un film pour la Fox, commence par refuser le projet en raison du souvenir cauchemardesque du tournage du Milliardaire. Menacé de poursuites s'il n'honore pas ses engagements, il se résigne donc à accepter la proposition du studio pour 300 000 US$ et à retrouver ainsi Marilyn qu'il méprise profondément. Malgré un scénario inachevé, Marilyn signe son engagement pour Something's Got to Give. Selon les termes du contrat qui la lie de manière non exclusive à la Fox, elle gagne toujours 100 000 US$ par film, soit sept fois moins que la norme alors en vigueur à Hollywood pour une star de son rang.
À trente-cinq ans, elle achète sa première maison par prêt immobilier, pour la somme de 35 000 US$. C'est Eunice Murray, sa nouvelle gouvernante et ancienne infirmière psychiatrique, qui lui a trouvé la maison du 12305, Fifth Helena Drive, à Brentwood dans les environs de Los Angeles.
Le 5 mars 1962, lors de la cérémonie des Golden Globes, la presse étrangère lui décerne, pour la seconde fois, le prix de la star mondiale de cinéma. Accompagnée du scénariste José Bolanos, elle est ivre et reçoit son prix des mains de Rock Hudson en titubant et peinant à bafouiller quelques remerciements devant la salle atterrée. Afin de ne pas l'embarrasser, la cérémonie ne sera pas diffusée.
Pendant ce temps, Nunnally Johnson livre le scénario terminé de Something's Got to Give qu'approuve Marilyn. Mécontent, George Cukor engage son ami Walter Bernstein pour réécrire les dialogues qu'il juge trop fades. Ses partenaires Dean Martin et Cyd Charisse sont engagés. À la veille du début de tournage qui doit avoir lieu le 23 avril, Marilyn souffre de fièvre et prévient le studio qu'elle sera absente. Cukor commence le tournage par toutes les scènes dans lesquelles elle ne figure pas. Cette dernière consulte son médecin, le docteur Engelberg, le jour même. Celui-ci diagnostique une sinusite chronique et Lee Siegel, médecin officiel du studio recommande de décaler le tournage d'un mois ce que le studio refuse. Le 30 avril, Marilyn se rend pour la première fois sur le plateau et tourne 90 minutes de rushes contre l'avis du docteur Siegel. Elle est prise d'un malaise et est évacuée du studio. Elle retrouve l'équipe et tourne pendant trois jours au début du mois de mai des scènes autour d'une piscine.
Profitant d'une pause déjeuner, elle quitte une nouvelle fois le tournage – malgré l'interdiction des studios – pour assister à l'anniversaire de John Fitzgerald Kennedy à New York, au cours duquel elle interprète le célèbre Happy Birthday, Mister President. Jackie Kennedy s'oppose à sa venue à la fête privée de son mari et préfère se retirer en Virginie en compagnie de ses enfant.
Marilyn restent à Hollywood pour tourner ses scènes qui enchantent les patrons de la Fox. Malgré plusieurs jours de prises sans difficultés, elle montre des signes de nervosité et n'arrive pas à apprendre son texte, ce qui irrite Cukor qui finit par s'emporter violemment contre elle. Le 1er juin, jour de son 36e anniversaire, elle est de retour sur le plateau où une fête est organisée en fin de journée en son honneur : ce sera sa dernière apparition professionnelle. Le 7, la Fox organise des fuites à destination de la presse, indiquant que Marilyn est renvoyée et que Kim Novak et toutes les autres actrices, d'Hollywood et d'ailleurs, ont été contactées pour la remplacer. Le studio attaque Marilyn et lui réclame 500 000 US$. Peter Levathes, qui dirige la production à la Fox, déclare à l'attention de la star : Le star-system a perdu tout contrôle. Nous avons laissé les fous diriger l'asile et ils l'ont quasiment détruit.
Cependant, Kim Novak et Shirley MacLaine déclinent l'offre de reprendre son rôle. Le studio annonce officiellement que Lee Remick est finalement choisie. Dean Martin s'y oppose et refuse de reprendre le tournage sans Marilyn. La Fox lui intente alors un procès et lui réclame également 500 000 US$ pour rupture de contrat50. L'équipe du film est peu de temps après suspendue. Cyd Charisse attaque alors Dean Martin en justice à son tour et lui réclame 14 000 US$ de dommages et intérêts pour manque à gagner. De leur côté, les dirigeants de la Fox augmentent les charges dans leur procès contre Marilyn et lui réclament dorénavant 750 000 US$50. Le 19 juin, le studio se retourne à nouveau contre Dean Martin, les avocats de la Fox lui réclamant 3 339 000 US$50. L'acteur contre-attaque et intente en retour un procès à la Fox pour 6 885 000 US$ de dommages et intérêts. L'affaire fait la une des journaux, certains titres reprennent même les propos de l'acteur : No Marilyn, no picture!. Un an après, les poursuites sont abandonnées.

Des négociations sont immédiatement engagées : le 20, la Fox annonce la reprise du tournage sous peu. Marilyn, dans le cadre d'une campagne de relations publiques pour restaurer son image auprès du grand public, participe à des séances photos avec plusieurs photographes de premier plan et des interviews avec de grands magazines. DiMaggio et elle évoquent un remariage et une date est même arrêtée : le 8 août 1962. D'autres projets de films sont discutés comme I Love Louisa et The Jean Harlow Story. Son différend avec la Fox est résolu et son contrat est renouvelé. Something's Got to Give devait reprendre au début de l'automne. Peter Levathes se rend chez elle pour une réunion de conciliation. À l'issue de l'entrevue, Marilyn obtient l'assurance d'un nouveau scénario, l'abandon des poursuites à son égard, le renvoi officiel de George Cukor et son remplacement par Jean Negulesco qui avait réalisé Comment épouser un millionnaire ainsi qu'un nouveau contrat d'un million de dollars portant sur deux films : 250 000 US$ pour terminer Something's Got to Give et 750 000 US$ pour un autre film a déterminer. Marilyn Monroe, qui a tourné dans trente films, a alors trente-six ans.
Fin juillet, déprimée, elle confie à sa coiffeuse qu'elle vient de subir un avortement. Au moins deux médecins lui ont prescrit de nombreuses ordonnances pour des somnifères la dernière semaine de sa vie. Le vendredi 3 août est consacré à de nombreux appels téléphoniques professionnels et privés, et des rencontres avec son psychiatre et avec son amie Pat Newcomb.Le samedi est identique : appels téléphoniques, travail dans le jardin avec le docteur Greenson et balade sur la plage avec l'acteur Peter Lawford, beau-frère des Kennedy. Certains témoignages la décrivent sous l'influence de tranquillisants. À 19h45, elle a encore une conversation téléphonique avec Lawford, où elle semble déprimée et confuse. Il rappelle un peu plus tard mais la ligne est en dérangement. Il passe plusieurs appels à des proches pour la joindre tout de même. Finalement jointe, Eunice Murray, la gouvernante engagée à la demande du docteur Greenson, indique que tout va bien : il est alors 20h30. Selon Donald Spoto auteur d'une biographie de Marilyn qui est selon lui victime d'une erreur médicale, à ce moment elle est déjà morte ou en train de mourir de surdosage.
Marilyn Monroe meurt dans la nuit du 4 au 5 août 1962. Près de cinq heures se sont écoulées entre l'heure estimée du décès et le coup de téléphone des Greenson, aux côtés de Mrs. Murray et du docteur Engelberg, à la police. Après enquête, le médecin légiste de Los Angeles notera sur son dossier : Suicide probable. Sa mort ne sera jamais élucidée, dès 1962 la thèse de l'homicide étant évoquée, incriminant le FBI ou le CIA.
À la morgue, sa coiffeuse habituelle Agnès Flanagan coiffeuse de Jean Harlow qu'elle avait engagée pour réaliser sa célèbre coloration blonde platine ne peut apprêter les cheveux de Marilyn trop abîmés par des années de traitement peroxyde pour la coloration, soude caustique pour le défrisage mais aussi par l'autopsie. Une perruque lui est mise, copiant la coiffure qu'elle portait dans son dernier film Something's Got to Give et faisant naître la rumeur qu'elle portait déjà une perruque durant le tournage, ainsi que pour le précédent Les Désaxés.
Marilyn est inhumée le 8 août 1962 au Westwood Village Memorial Park Cemetery de Los Angeles. C'est sa demi-sœur, Bernice Miracle, avec l'aide de Joe DiMaggio, qui organise les funérailles auxquelles ne sont pas présents, malgré leurs protestations, ses amis stars tel que Dean Martin ou encore Frank Sinatra. Bouleversé, son ex-mari se penche sur son cercueil et murmure à trois reprises Je t'aime. La cérémonie prend fin avec l'un des airs préférés de Marilyn Over the Rainbow interprété par Judy Garland.

Vie privée Marilyn fut mariée trois fois au cours de sa vie.

du 19 juin 1942 au 13 septembre 1946 avec James Dougherty;
du 14 janvier 1954 au 27 octobre 1954 avec Joe DiMaggio;
du 29 juin 1956 au 24 janvier 1961 avec Arthur Miller.
Âgée de seize ans, elle épouse en 1942 James Dougherty surnommé Jim le Veinard pour l'avoir épousée. Elle le surnomme Daddy et se fait appeler Bébé. Dans son enfance, Marilyn a manqué de tout et, lorsque James s'engage dans la Marine, elle s'effondre et se sent une nouvelle fois abandonnée. Elle dira plus tard que ce mariage n'avait été ni heureux, ni malheureux.Cette première séparation n'est pour elle qu'une simple formalité.
D'origine sicilienne, le champion de baseball Joe DiMaggio le plus populaire des années 1950 tombe sous son charme et divorce pour l'épouser en 1954. Leur histoire passionne l'Amérique entière. Mais, l'amour qu'elle voue à son travail et à son public fait exploser le couple neuf mois plus tard. Même s'ils s'aiment encore, le tribunal l'accuse officiellement de cruauté mentale.
Pour aimer, Marilyn a aussi besoin d'admirer. C'est le cas devant l'écrivain Arthur Miller qui est fasciné par elle. Après leur mariage en 1956, ce dernier change d'avis et n'hésite pas à raconter sur elle les pires horreurs : C'est un monstre narcissique et méchant qui a pris mon énergie et m'a vidé de mon talent. Marilyn pense avoir trouvé le bonheur et l'équilibre auprès de lui, mais malgré tous ses efforts dont sa conversion au judaïsme, le couple se sépare en 1961.
Sur le tournage du Milliardaire, Marilyn tombe sous le charme de son partenaire Yves Montand. Simone Signoret, la compagne de celui-ci, déclare : Si Marilyn est amoureuse de mon mari, c'est la preuve qu'elle a bon goût. Montand finira par se lasser des sentiments pourtant sincères de l'actrice à son égard et reviendra vers Signoret.
Clark Gable symbolisa longtemps l'homme idéal pour Marilyn qui aimait imaginer que son père lui ressemblait. Durant le tournage des Désaxés, Gable ignora courtoisement le fait que l'actrice soit amoureuse de lui.

Les Kennedy

Le 19 mai 1962, Monroe fait sa dernière apparition publique importante, en chantant Happy Birthday, M. President à l'occasion de l'anniversaire du président John Fitzgerald Kennedy au Madison Square Garden. La robe qu'elle porte à cette occasion est vendue pour 1,3 million de dollars aux enchères en 1999. Cette robe fourreau en gaze de soie rose parsemée de strass est devenue la robe la plus chère au monde, devançant celle que la princesse Diana portait pour danser avec John Travolta, vendue pour 222 500 dollars en juin 1997.
Dès les années 1960, les relations de la star avec JFK et son frère Robert Kennedy ont fait l'objet de rumeurs. Ces liaisons ont été préservées jusqu'en 1970, lorsque l'auteur Frank Cappell publie son livre The Strange Death of Marilyn Monroe. Une autre maîtresse de JFK, Judith Campbell, a également écrit sur le sujet dans une autobiographie de 1977. L'épouse du président, Jackie Kennedy, déclara à la mort de l'actrice : « Marilyn Monroe vivra éternellement.

Nudité dans sa carrière

En mai 1948, Marilyn pose nue pour Tom Kelley dans un calendrier mural connu sous le nom de calendrier Golden dreams. En 1952, alors qu'elle bénéficie déjà d'une notoriété certaine, elle est victime d'un maître chanteur qui menace de tout révéler. Finalement, Marilyn l'annoncera elle-même en prétextant avoir été dans le besoin financier. En décembre 1953, quelques-unes de ces photos apparaissent dans le premier numéro du magazine Playboy, son éditeur Hugh Hefner ayant racheté les clichés pour 500 $.
Une rumeur infondée attribuait à Marilyn des films érotiques ou pornographiques, dont un blue movie intitulé Apples, Knockers and the Coke Bottle littéralement Pommes, seins, et la bouteille de coca. Des photos sont présentées dans des magazines érotiques dans le monde entier. En 1982, Playboy infirmera cette rumeur en précisant que l'actrice de ce film était une ancienne playmate de 1954, Arlene Hunter, aussi orthographiée Arline, une blonde qui partage des traits de ressemblance avec Marilyn. En 2008, le New York Post dévoile qu'une copie d'un film pornographique de la star, qu'elle aurait réalisé en noir et blanc dans les années 1950, aurait été achetée par un homme d'affaires new-yorkais pour 1,5 million de dollars. L'information a depuis été démentie.
En juin 1962, peu de temps avant sa mort, Marilyn Monroe participe à une dernière séance de photo, plus tard dénommée The Last Sitting, qui comprend des clichés où elle apparaît seins nus.
Son dernier tournage, resté inachevé, Something's Got to Give de George Cukor comprend une scène tournée et immortalisée par le photographe Lawrence Schiller le 23 mai 1962 au bord d'une piscine où elle apparait de dos furtivement nue. Ces images ont fait le tour du monde

Incertitudes autour de sa mort

Le 5 août 1962, le sergent Jack Clemmons de la police de Los Angeles reçoit un appel téléphonique à 4h25 du Dr. Ralph Greenson. Ce dernier l'informe de la mort de Marilyn. Clemmons est le premier agent de police à arriver au domicile de la star à Brentwood.
Le rapport du médecin légiste Thomas Noguchi parle de suicide probable dû à un surdosage accidentel de barbituriques acute barbiturate poisoning ingestion of overdose.
En raison d'un manque de preuves, les enquêteurs n'ont ni classé le dossier, ni dit s'il s'agissait d'un suicide ou d'un homicide. Selon certaines rumeurs, Marilyn aurait été victime d'un complot ourdi par le FBI et la CIA dans le but d'accumuler des preuves contre les Kennedy.
D'après Don Wolfe, Marilyn Monroe a été assassinée. Cette version impliquerait Robert Kennedy et tout un ensemble de proches de l'actrice qui se seraient tus pendant des années.
Selon Donald Spoto, Marilyn est morte à la suite d'une erreur médicale. On lui aurait administré un lavement à l'hydrate de chloral le chloral lui permettait de dormir alors qu'elle avait absorbé, préalablement, du Nembutal. Le mélange de ces deux substances pouvant se révéler fatal.

Les funérailles ont lieu le 8 août 1962 au Westwood Memorial Cemetery de Los Angeles.

En 2005, le Los Angeles Times publie des extraits d'entretiens de Marilyn à son psychiatre, tels que rapportés par un enquêteur sur sa mort, dans lesquels la star s'interrogerait sur sa carrière, son physique, ses mariages, et révèlerait avoir eu une liaison avec Joan Crawford.
Après sa mort, le procureur chargé de l'enquête, John Miner, aurait obtenu du psychiatre de la star, le Dr. Ralph Greenson, qu'il lui passe les enregistrements faits des séances de Marilyn sur son divan, et en aurait pris des notes très complètes. Dans ces notes, Marilyn se montrerait obsédée par les oscars et se posant des questions sur sa carrière, envisageant notamment de jouer du William Shakespeare pour être enfin considérée comme une actrice sérieuse.
Elle aurait également raconté à son psychiatre comment elle s'examinait dans le miroir, nue, pour observer l'effet de l'âge sur son corps, et trouvant que ma poitrine commence à s'affaisser un peu, mais ma taille est encore bien, et mes fesses sont encore ce qui se fait de mieux.
Elle parlerait également de Clark Gable, chez qui elle chercherait un amour paternel, et de ses mariages et divorces avec le joueur de baseball Joe DiMaggio et le dramaturge Arthur Miller. Elle y révèlerait enfin avoir eu une aventure lesbienne d'une nuit avec l'actrice Joan Crawford.
La fois suivante que j'ai vu Crawford, elle voulait recommencer, mais je lui ai dit franchement que je n'avais pas tellement aimé faire ça avec une femme. Après ça, elle m'en a voulu. Le psychiatre aurait permis à John Miner d'écouter ces bandes à condition qu'il n'en révèle jamais le contenu. Celui-ci n'a rompu cette promesse de secret que des années après la mort du psychiatre, lorsque certains biographes de l'actrice ont suggéré que celui-ci pouvait être considéré comme suspect dans la mort de la star.

Selon le procureur, à écouter ces bandes, il serait évident qu'il n'était absolument pas possible que cette femme se soit suicidée. Elle a des projets bien précis pour son avenir, elle sait exactement ce qu'elle veut faire. Lee Strasberg lui a dit qu'elle doit jouer du Shakespeare, et elle est fascinée par cette idée. Le procureur estime que l'actrice a été assassinée : après l'avoir endormie par quelque chose dans son verre, on lui aurait administré du Nembutal dissous dans de l'eau, à forte dose, sous forme de lavement. Cependant, les affirmations du procureur Miner sont remises en doute par de nombreux biographes et contredites par plusieurs témoins dont l'ancien substitut du procureur et la veuve du psychiatre Ralph Greenson qui a affirmé au Los Angeles Times que son mari n'avait jamais évoqué l'existence de ces bandes.

Popularité

Les empreintes de Marilyn Monroe et de Jane Russell au Grauman's Chinese Theatre à Hollywood, photographiées en 2011.
Cinquante ans après sa mort, Marilyn Monroe reste une des actrices les plus connues. De nombreux documentaires et biographies lui ont été consacrés et plusieurs téléfilms ont retracé sa vie, avec des comédiennes comme Ashley Judd ou Poppy Montgomery. Elle a récemment été incarnée par Charlotte Sullivan dans la mini-série Les Kennedy et Michelle Williams dans My Week with Marilyn.
Son image est encore largement utilisée sur les couvertures de magazines, dans les publicités, pour des produits dérivés comme du maquillage, ou au cinéma, comme dans Pulp Fiction, L.A. Confidential ou encore la série Les Simpson, où on peut apercevoir la scène du métro de Sept ans de réflexion.
En 2006, Nicole Kidman prête sa voix au personnage de Norma Jean du dessin animé Happy Feet. Elle est également évoquée dans plusieurs chansons comme Candle in the Wind , Goodbye Yellow Brick Road d'Elton John,Vogue de Madonna ou Marilyn Monroe de Pharrell Williams.
En 2012, Marilyn Monroe affichait un revenu annuel estimé par le magazine Forbes à 27 millions de dollars. Elle est de ce fait considérée comme l'icône féminine la plus lucrative au monde.
Pour l'anecdote, les quelque cinq cent-soixante-seize lots vendus aux enchères par la maison Christie's les mercredi 27 et jeudi 28 octobre 1999 à New York avaient été légués par Marilyn à Lee Strasberg dans l'idée qu'il les remettrait à leur cercle d'amis, ce qu'il n'a pas fait : les biens ont été thésaurisés et, à la mort de Lee, transmis à sa deuxième épouse, Anna Strasberg, qui a finalement décidé de les vendre. Le montant total des enchères, estimé entre dix et quinze millions de dollars, s'est élevé à 13,4 millions de dollars.
L'actrice a également été le sujet d'une célèbre série de sérigraphies réalisée par le pape du Pop art, Andy Warhol en 1964. C'est l'une des œuvres de l'artiste les plus reproduites à ce jour. En 1967, l'exposition Hommage to Marilyn Monroe rassemble de nombreux artistes de la tendance pop à la galerie Sydney Janis de New York.

Ses salaires

Marilyn et Cary Grant dans Chérie, je me sens rajeunir (1952)
Année Film Salaire
époque / réactualisé138
1948 Bagarre pour une blonde 75 $/semaine (600 $/sem.)
1950 Quand la ville dort 1 050 $ (9 000 $)
Ève 500 $/sem. (4 000 $/sem.)
1952 Cinq mariages à l'essai 750 $/sem. (6 000 $/sem.)
1953 Les hommes préfèrent les blondes 1 250 $/sem. (11 000 $/sem.)
1954 La Joyeuse Parade 1 000 $/sem. (8 300 $/sem.)
1955 Sept ans de réflexion 1 500 $/sem. (12 000 $/sem.)
1959 Certains l'aiment chaud 200 000 $ + 10 % des bénéfices (1 700 000 $)
1961 Les Désaxés 250 000 $ (2 100 000 $)
1962 Something's Got to Give 100 000 $ (830 000 $)

Filmographie

Année Titre du film Rôle Réalisateur
1947 The Shocking Miss Pilgrim Telephone Operator (non créditée151) George Seaton
Dangerous Years Evie Arthur Pierson
1948 You Were Meant for Me Flapper (non créditée152) Lloyd Bacon
Bagarre pour une blonde (Scudda Hoo! Scudda Hay!) Betty (non créditée153) Hugh Herbert
Green Grass of Wyoming Square Dancer (non créditée154) Louis King
Les Reines du music-hall (Ladies of the Chorus) Peggy Martin Phil Karlson
1949 La Pêche au trésor (Love Happy) Grunion's Client David Miller
1950 Le Petit Train du Far West (A Ticket to Tomahawk) Clara (non créditée155) Richard Sale
Tourment (Right Cross) Dusky Ledoux (non créditée156) John Sturges
Les Rois de la piste (The Fireball) Polly Tay Garnett
Quand la ville dort (The Asphalt Jungle) Angela Phinlay John Huston
Ève (All About Eve) Miss Claudia Caswell Joseph L. Mankiewicz
1951 Chéri, divorçons (Let's Make It Legal) Joyce Mannering Richard Sale
Home Town Story Iris Martin Arthur Pierson
Rendez-moi ma femme (As Young as You Feel) Harriet Harmon Jones
Nid d'amour (Love Nest) Roberta « Bobbie » Stevens Joseph M. Newman
1952 La Sarabande des pantins (O. Henry's Full House) Streetwalker Henry Koster
Chérie, je me sens rajeunir (Monkey Business) Lois Laurel Howard Hawks
Le démon s'éveille la nuit (Clash by Night) Peggy Fritz Lang
Cinq mariages à l'essai (We're Not Married!) Anabel Norris Edmund Goulding
Troublez-moi ce soir (Don't Bother to Knock) Nell Forbes Roy Ward Baker
1953 Niagara Rose Loomis Henry Hathaway
Les hommes préfèrent les blondes (Gentlemen Prefer Blondes) Lorelei Lee Howard Hawks
Comment épouser un millionnaire (How to Marry a Millionaire) Pola Debevoise Jean Negulesco
1954 Rivière sans retour (River of No Return) Kay Weston Otto Preminger
La Joyeuse Parade (There's No Business Like Show Business) Vicky Walter Lang
1955 Sept ans de réflexion (The Seven Year Itch) La fille Billy Wilder
1956 Arrêt d'autobus (Bus Stop) Cherie Joshua Logan
1957 Le Prince et la Danseuse (The Prince and the Showgirl) Elsie Marina Laurence Olivier
1959 Certains l'aiment chaud (Some Like It Hot) Sugar Kane Kowalczyk Billy Wilder
1960 Le Milliardaire (Let's Make Love) Amanda Dell George Cukor
1961 Les Désaxés (The Misfits) Roslyn Taber John Huston
1962 Something's Got to Give (inachevé) Ellen Wagstaff Arden George Cukor

Distinctions

Étoile de Marilyn Monroe sur le Boulevard Walk of Fame à Hollywood, photographiée en 2011.
Ses empreintes de main et de pied ont été immortalisées dans la cour d'honneur du Grauman's Chinese Theatre le 26 juin 195355, tandis qu'à Hollywood, sur la promenade des célébrités, Walk of Fame, une des 2 000 étoiles porte son nom, à hauteur du 6778 Hollywood Boulevard.
En 1999 l’American Film Institute l’a classée sixième des plus grandes actrices américaines de tous les temps dans le classement AFI’s 100 Years….
En 2009, Marilyn Monroe a été classée n°1 de l'émission Film's Sexiest Women of All Time Femme la plus sexy de tous les temps au cinéma sur la chaîne américaine TV Guide Network.

Récompenses

1952 : Prix spécial du magazine Photoplay
1953 : Star féminine la plus populaire pour le magazine Photoplay
Golden Globes 1954 : Henrietta Award
Prix David di Donatello 1958 : Meilleure actrice étrangère pour Le Prince et la Danseuse
Étoile de cristal 1959 : Meilleure actrice étrangère pour Le Prince et la Danseuse
Golden Globes 1960 : Meilleure actrice dans un film musical ou une comédie pour Certains l'aiment chaud
Golden Globes 1962 : Henrietta Award

Nominations

BAFTA Awards 1956 : Meilleure actrice étrangère pour Sept ans de réflexion
Golden Globes 1956 : Meilleure actrice dans un film musical ou une comédie pour Arrêt d'autobus
BAFTA Awards 1958 : Meilleure actrice étrangère pour Le Prince et la Danseuse

Voix françaises

C'est la comédienne Claire Guibert qui a prêté sa voix à Marilyn dans la plupart des versions françaises de ses films mais elle a également été doublée par Mony Dalmès Les hommes préfèrent les blondes et Comment épouser un millionnaire.

Liste des voix françaises de Marilyn Monroe. Chansons enregistrées

Les hommes préfèrent les blondes 1952
Ladies of the Chorus du film Les Reines du music-hall
Every Baby Needs a Da Da Daddy du film Les Reines du music-hall
Anyone Can See I Love You du film Les Reines du music-hall
Kiss du film Niagara
She Acts Like a Woman Should (1953)
When I Fall in Love (1953)
A Fine Romance (1953)
Do it again (1953)
Diamonds are a Girl's Best Friend du film Les hommes préfèrent les blondes
Bye Bye Baby du film Les hommes préfèrent les blondes
When love goes wrong du film Les hommes préfèrent les blondes
Two Little Girls from Little Rock du film Les hommes préfèrent les blondes
The River of No Return du film Rivière sans retour
One Silver Dollar du film Rivière sans retour
I'm Gonna File My Claim du film Rivière sans retour
Down In the Meadow du film Rivière sans retour
Lazy du film La Joyeuse Parade
You'd be surprised du film La Joyeuse Parade
Heat wave du film La Joyeuse Parade
A Man Chases a Girl du film La Joyeuse Parade
After You Get What You Want, You Don't Want It du film La Joyeuse Parade
There's No Business Like Show Business du film La Joyeuse Parade
That Old Black Magic du film Arrêt d'autobus
I Found a Dream du film Le Prince et la Danseuse
I Wanna be Loved By You du film Certains l'aiment chaud
Runnin' Wild du film Certains l'aiment chaud
I'm Through With Love du film Certains l'aiment chaud
Some Like It Hot du film Certains l'aiment chaud
My Heart Belongs to Daddy du film Le Milliardaire
Specialization du film Le Milliardaire
Let's Make Love du film Le Milliardaire
Incurably Romantic du film Le Milliardaire
Happy Birthday, Mr President

Publications

Agnès Michaux, Les Sentiments, Flammarion,‎ 2010, 231 p.
Marilyn Monroe (trad. Tiphaine Samoyault), Fragments. Poèmes, écrits intimes, lettres, Le Seuil,‎ 2010, 264 p. (
Marilyn Monroe et Ben Hecht, Mémoire inachevée, Robert Laffont,‎ 2011
BIOGRAPHIE → Marilyn Monroe d'Anne Plantagenet, Folio Biographies,‎ 2012

Œuvres inspirées par l'artiste

Marilyn Monroe, œuvre d'un anonyme, inspirée d'Andy Warhol.
Sérigraphies d'Andy Warhol, peinture
Après la chute, d'Arthur Miller, théâtre
Blonde, de Joyce Carol Oates, roman
Marilyn, dernières séances, de Michel Schneider, roman
Norma Jeane Baker, de Serge Gainsbourg, chanson
Marilyn & John, de Vanessa Paradis, chanson
Candle In The Wind, d'Elton John, chanson
Marilyn, de Florent Mothe, chanson
My Week with Marilyn, de Simon Curtis, film
Marilyn Monroe de Nicki Minaj, chanson
Black Marilyn de Shy'm, chanson
Smash de Theresa Rebeck, série télévisée
Chanson pour Marilyn, de Claude Nougaro, chanson
Love Without Tragedy, de Rihanna, chanson
Marilyn Monroe, de Pharrel Williams, chanson

Portraits

Willem de Kooning : Marilyn Monroe, 1954
Andy Warhol : Marilyn Diptych, 1962
James Rosenquist : Marilyn Monroe I, 1962
Mimmo Rotella : Marilyn Monroe, 1962
Wolf Vostell : Marilyn Monroe, 1962
Richard Hamilton : My Marilyn, 1966
Salvador Dalí : Mao Monroe, 1967
Robert Rauschenberg : Test Stone #1, 1967
George Segal : The Film Poster, 1967
Richard Lindner : Marilyn was here, 1970
Richard Serra : Marilyn Monroe–Greta Garbo, 1981
Gottfried Helnwein : In Boulevard of Broken Dreams, 1984
Peter Blake : Marilyn Monroe Wall No 2, 1990
Douglas Gordon : As Kurt Cobain, as Andy Warhol, as Myra Hindley, as Marilyn Monroe, 1996
Mel Ramos : Peek-a-boo Marilyn, 2002

Au cinéma et à la télévision

2011 : Les Kennedy de Jon Cassar, jouée par Charlotte Sullivan
2011 : My Week with Marilyn de Simon Curtis, jouée par Michelle Williams

Liens

http://youtu.be/jhFTT-7LC64 Un jour un destin
http://youtu.be/mrUygpdDQzY Les faits Karl Zéro Marilyn
http://youtu.be/bU7KElvRasE Une star née sous une mauvaise étoile 1
http://youtu.be/f3qb1XynCjo Une star née sous une mauvaise étoile 2
http://youtu.be/MiNWHZ0dbc0 Une star née sous une mauvaise étoile 3
http://youtu.be/jhFTT-7LC64 Morts mystérieuses Marilyn


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Posté le : 01/06/2014 17:56
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Alberto Korda
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Hors Ligne
Le 25 mai 2001 meurt Alberto Díaz Gutiérrez, plus connu sous le nom

d' Alberto Korda,

photographe cubain renommé pour son cliché mondialement connu de Che Guevara, le Guerrillero Heroico, cousin de Maurice Jacob il est né le 14 septembre 1928

L'avenir brillant que Korda s'était imaginé d'un univers de frivolité s'efface avec la révolution castriste en 1959. Korda s'enthousiasme pour les perspectives généreuses du nouveau régime. Il fait partie de la multitude des journalistes qui couvrent l'entrée de Castro et de ses compañeros dans La Havane, le 1er janvier 1959. Son reportage et sa notoriété lui valent d'être désigné, en 1959, comme photographe officiel des voyages de Castro au Venezuela et aux États-Unis. Castro a trente-deux ans, Korda trente et un, une amitié s'installe entre les deux hommes, et la volonté créatrice que Korda pensait consacrer à la beauté des femmes se transforme en une inspiration militante, où la recherche esthétique vise aussi la puissance symbolique. La photographie qui saisit l'attitude déférente de Castro au pied de la statue de Lincoln à Washington, le grand reportage de 1961, Fidel vuelve a la Sierra, destiné à paraître dans la revue Revolucíon, et dans lequel le nouveau Premier ministre cubain retrouve les partisans paysans sur les lieux du maquis héroïque, appartiennent à ce courant de la „photographie épique et révolutionnaire“. Avec son confrère Raúl Corrales né en 1925, Korda fonde, en 1961, la section photographique de l'Union des écrivains et artistes de Cuba.
La renommée internationale de Korda viendra d'une photographie de Che Guevara, réalisée au téléobjectif le 5 mars 1960, au cours des funérailles des victimes d'un attentat attribué à la C.I.A. Le portrait, pris à la faveur d'une brève apparition en arrière-plan du Che pendant le discours de Castro, est en réalité le recadrage d'un cliché où figurait un autre militaire. Isolé, coiffé de son béret étoilé, le Che a une expression grave et sereine. Cependant le Comandante ne verra jamais ce portrait que Revolucíon ne retient pas mais dont l'éditeur milanais Giangiacomo Feltrinelli, en visite à Cuba en juin 1967, se fait offrir un tirage. Après la mort d'Ernesto Guevara, le 9 octobre 1967, son portrait, édité en posters, en T-shirts, en cartes postales, en couverture de livres et de disques fera la fortune de Feltrinelli sans rapporter un peso à son auteur. Heureux de voir le portrait du Che célébré par les révolutionnaires et la jeunesse du monde entier, Korda ne revendiquera sa propriété intellectuelle que pour empêcher l'exploitation de l'icône du guérillero à des fins publicitaires.
Korda ferme son studio, en 1968, pour intégrer le Département d'investigations sous-marines de La Havane. En 1980, il revient à la photo de mode et occupe le poste de directeur de la photographie pour la revue cubaine Opina.
L'œuvre de Korda a fait depuis 1962 l'objet de multiples expositions sur le thème de la révolution castriste. Invité d'honneur au premier festival Visa pour l'image de Perpignan en 1989, appelé à siéger dans les différents jurys, Korda intervient en 1998 au Musée d'art contemporain de Los Angeles en Californie au cours de la conférence „Cubans on Cuban Art“. La même institution montre ses images dans la grande exposition collective Shifting Tides : Cuban Photography after the Revolution, accueillie par l'université de New York d'août à octobre 2001 et par le Musée de la photographie contemporaine de Chicago de novembre 2001 à février 2002. Alberto Korda meurt à Paris le 25 mai 2001.

Sa vie

Né le 14 septembre à la Havane, le photographe cubain Alberto Díaz Guttierez, dit Alberto Korda, est le fils d'un cheminot.
Malgré quatre années d'études, de 1946 à 1950, au Candler College et à la Havana Business Academy, Alberto Díaz Guttierez renonce à faire une carrière commerciale pour devenir l'assistant d'un photographe publicitaire de La Havane. En 1953, il ouvre son propre studio dans le quartier de Vedado, emprunte son pseudonyme aux cinéastes hongrois Alexandre et Zoltan Korda.
Le studio Korda exécute d'abord des commandes publicitaires mais, pour donner vie aux packshots et autres images de produits alimentaires, Korda introduit bientôt des personnages, privilégie l'éclairage naturel. Ses partis pris lui ouvrent les portes des milieux de la mode.
Il travaille pour des revues comme Romances y Vanitades, épouse l'un de ses modèles, le mannequin Norka, qui lui donnera trois enfants.
Il eut de nombreux petits emplois avant de devenir un photographe assistant pour des raisons inhabituelles. En effet, il confia que sa principale motivation était de rencontrer des femmes .
Il atteignit par ailleurs son objectif dans la mesure où sa première femme, Natalia Menendex, devint la première top-model cubaine.
Il achète un appareil photo dans un mont-de-piété.
Puis il commente ainsi ses débuts : "Mes débuts dans la photographie ressemblent un peu à un roman à l'eau de rose parce qu'ils furent placés sous le signe de l'amour. J'avais 16 ans et naturellement j'étais amoureux. J'ai pris ces photos de Yolanda, ma première fiancée et mon premier modèle, avec un Kodak 35 ".

C'est dans les années 1950, alors qu'il ouvre un studio avec un autre photographe, qu'il se fait appeler Korda. « J'avais une grande admiration pour les cinéastes hongrois Zoltan et Alexandre, c'est vrai, mais j'ai surtout adopté ce nom en raison de son affinité phonétique avec Kodak, la marque la plus réputée à l'époque.
Il acquiert une renommée internationale en utilisant la lumière naturelle pour réaliser des photos de mode et de modèles.
Après la révolution cubaine, Korda devint le photographe personnel de Fidel Castro pendant dix ans. De hier à aujourd'hui, il se consacra à la photographie sous-marine jusqu'à une exposition japonaise en 1978 qui stimula l'intérêt mondial pour son travail.

Il apparaît brièvement dans le Buena Vista Social Club de Wim Wenders, en 2013, quoiqu'il ne soit pas crédité au générique. Alberto Korda succombe à une crise cardiaque à Paris, en 2001, tandis qu'il présentait une exposition de son œuvre.
Il est enterré au Colon Cemetery de La Havane. En 2005, quatre ans après sa mort, un documentaire intitulé Kordavision et réalisé par Hector Cruz Sandoval lui est entièrement consacré.

La photo du Che

Il était photographe pour le journal cubain Revolución le 6 mars 1960 quand il prit le fameux cliché lors des funérailles des victimes du sabotage du bateau La Coubre.
Korda raconta ainsi l'instant historique :

"Je me trouvais à quelque huit-dix mètres de la tribune où Fidel prononçait un discours et je tenais à la main un appareil muni d'un court téléobjectif, lorsque je vis le Che s'approcher de la balustrade près de laquelle se tenaient Jean-Paul Sartre et Simone de Beauvoir."

"Moi, je mitraille systématiquement tous ceux qui entourent Fidel. J'ai l'œil vissé sur le viseur de mon vieux Leica. Soudain surgit du fond de la tribune, dans un espace vide, le Che. Il a une expression farouche. Quand il est apparu, au bout de mon objectif de 90 mm, j'ai eu presque peur en voyant la rage qu'il exprimait. Il était peut-être ému, furieux, je ne sais pas. J'ai appuyé aussitôt sur le déclic, presque par réflexe. Et j'ai "doublé" la prise mais, comme toujours, c'est la première qui était la meilleure. Il n'est resté que quelques instants et je n'ai pris que ces deux uniques photos. Elles ne sont d'ailleurs pas d'une netteté extraordinaire parce que je n'ai pas eu le temps de faire une bonne mise au point. "
Dès qu'il développe la photo en arrivant au journal, Korda pense que c'est une bonne photo :
"On sent dans son regard une grande colère concentrée, une force extraordinaire dans son expression". Cependant Revolución ne la publie pas.

C'est pendant l'été 1967 que l'éditeur italien Giangiacomo Feltrinelli débarque dans le studio de Korda. Il cherche des photos du Che et Korda lui remet la fameuse photo.

"En octobre le Che meurt et Feltrinelli imprime ma photo sur une affiche de un mètre sur 70 centimètres. On dit qu'il vendit un million d'exemplaires en six mois."

C'est ensuite cette photo qui est reprise dans les manifestations, les affiches, pour illustrer la plupart des publications.
Il n'a jamais reçu aucun droit d'auteur pour cette photographie, bien qu'il ait poursuivi en 2000 la marque Smirnoff pour avoir utilisé le cliché dans une publicité. Commentant l'utilisation illicite de sa photographie, l'artiste déclara :
"En tant que partisan des idéaux pour lesquels Che Guevara est mort, je ne suis pas opposé à sa reproduction, celle de la photographie par ceux qui souhaitent propager sa mémoire et la cause de la justice sociale à travers le monde, mais je suis catégoriquement contre l'exploitation de l'image du Che pour la promotion de produits comme l'alcool, ou pour tout autre objet qui dénigre la réputation du Che."
À ce titre, on peut citer la campagne publicitaire de 2003 "Magnum Cherry Guevara"du groupe Unilever où on pouvait trouver le "Cherry Guevara": une crème glacée à la vanille, enrobée dans du chocolat avec un coulis de cerises”. Sur le packaging de la crème glacée, il apparaissait cette déclaration solennelle: “La lutte révolutionnaire des cerises a été écrasée et coincée entre deux couches de chocolat. Puisse leur souvenir vivre dans votre bouche”.
Dans l'affaire de la Vodka Smirnoff, il remporta le procès et eut un dédommagement de 50 000 $ qu'il reversa au système médical cubain. Il dit :
" Si le Che était encore vivant, il aurait fait la même chose."

Adoptant un comportement différent, la fille d'Alberto Korda a entamé plusieurs procès pour faire prévaloir ses droits sur la photographie.
Le 21 mai 2010, la Cour d'appel de Paris a décidé que celle-ci était protégée. La reproduction du portrait de Che Guevara sur une fresque d'un bar-restaurant de cuisine sud-américaine débouche donc sur une condamnation de 22 500 euros au profit de la fille du photographe.

Polémique

Juan Vivès, ancien agent des services secrets cubain et aujourd'hui opposant au régime castriste, a déclaré à plusieurs reprises être l'auteur, âgé alors de seize ans, de la photo le 5 mars 1960. Alberto Korda n'aurait fait que retoucher la photo pour l'isoler des autres personnages et de contraster au maximum les traits de l'Argentin, pour lui donner l'aspect qu'on lui connaît aujourd'hui.
Korda aurait même envoyé une lettre à Vivès pour s'excuser de s'approprier la photo, à la demande du régime castriste. Le régime ne voyant pas d'un bon œil que l'une des photos emblématiques de la révolution cubaine ait été réalisée par un opposant politique.
Cependant pour le biographe du Che, Pierre Kalfon, il est probable que Juan Vivès soit un affabulateur car il n'apporte aucun élément de preuve de ce qu'il avance alors que Korda a montré le rouleau de pellicule comprenant le cliché historique.
La thèse de Juan Vivès semble d'autant plus sujette à caution qu'il ne peut produire la prétendue lettre d'excuses de Korda, disant l'avoir jetée. De plus, celui-ci est coutumier des allégations douteuses.
En effet, il prétend également que Salvador Allende a été assassiné par un agent cubain ou que l’armée cubaine aurait organisé l’exode forcé de milliers d’enfants du Sahara occidental pour les livrer à la prostitution .

Par jugement du 24 septembre 2008, le Tribunal de grande instance de Paris a reconnu la qualité de Korda en tant qu'auteur de ce cliché, tel qu'il a été défendu par Maître Randy Yaloz. En effet, le Tribunal a rejeté la thèse de Monsieur Juan Vivès et a condamné la revue "Marianne" à des dommages et intérêts pour atteinte au droit de paternité de Korda.

Liens

http://youtu.be/PKA1YZeJnPo Alberto Korda 1
http://youtu.be/hivoWMDZ9vI Alberto Korda 2
http://youtu.be/nCsJQ_CRR6k Alberto Korda Interview Anglais
http://youtu.be/IU8F1filvwA Che Guevara Alberto Korda
http://youtu.be/p7koJ0IHbsk Alberto Korda en espagnol
http://youtu.be/lik00rkygRU por Alberto Korda


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Posté le : 17/05/2014 22:56

Edité par Loriane sur 20-05-2014 22:37:16
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Gustave Adolph Mossa
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Hors Ligne
Le 25 mai 1971, à 88 ans, à nice meurt Gustav-Adolph Mossa,

peintre symboliste français,

influencé par Gustave Moreau et le mouvement Préraphaélites, né le 28 janvier 1883 à Nice.
Gustav-Adolf Mossa est un peintre symboliste tardif dans la mouvance de Gustave Moreau, Lucien Lévy-Dhurmer, Edgar Maxence ou Émile-René Ménard. Imprégné de ses lectures, Mallarmé, Baudelaire, Huysmans, il s'inspire des maîtres du Quattrocento, des préraphaélites, de l'Art nouveau.

Il produit l'essentiel de son œuvre peint jusqu'en 1918. La plupart de ses toiles symbolistes ne sont découvertes qu'après son décès.
Le dernier symboliste, Gustave-Adolphe Mossa
Gustave-Adolphe Mossa a passé la plus grande partie de sa vie à Nice. Fils de peintre, il est né en 1883. L'essentiel de son œuvre date d'avant 1918, la Guerre de 14 ayant littéralement fracturée sa vie comme ce fût le cas pour de nombreux combattants.
Grand lecteur des auteurs symbolistes, il est élève aux Arts Décoratifs de Nice pendant que son père l'initie à la peinture de paysage. La visite de l'Exposition Universelle de 1900 est un choc. Il est converti à l'Art Nouveau. Il reprendra alors tous les thèmes du symbolisme un peu décadent des années 1900-1910 et notamment, une angoisse de la figure féminine.
Il expose sa première toile en 1901 alors qu'il commence à écrire ses premières pièces.
Mossa occupe en France un peu la même place que Spilliaert en Belgique. Symboliste hyper-tardif, sa peinture prend un aspect caricatural et terrifiant. En revanche, chez lui les visions nocturnes sont remplacées par une très grande culture littéraire qui le pousse à moderniser les mythes chrétiens et antiques à la manière de Jules Laforgue 1860-1887 dans ses Moralités Légendaires 1887.
Ce support littéraire est patent dans le tableau Salomé ou le goût du sang 1904 où Mossa fait à l'évidence référence au monologue de Salomé dans la pièce éponyme de Wilde 1892 dans lequel la petite princesse chez Mossa c'est une enfant qui joue à la poupée demande si le goût du sang est le goût de l'amour. Au moment où Freud explore l'inconscient, Mossa nous pose la question de l'innocence enfantine. Troublante rencontre !
L'année suivante, il revient sur le thème de Salomé avec une œuvre encore plus énigmatique puisque le rapport entre la fille du Tétraque de Judée et le Baptiste semble inversé puisqu'il semble bien que ce soit la main du saint qui tienne la Princesse. Etrange rapport entre le victimaire et sa victime.
Il fait plusieurs voyages en Italie avec son père en 1902 et 1903. Il est marquée par la peinture du Quattrocento.
C'est sous l'influence de son premier voyage qu'il peint l'étrange Ephèbe à la Tarasque 1902, entre Académisme et Symbolisme, entre Lecomte du Nouÿ et Von Stü
A mon avis les deux peintres avec lesquels il a le plus d'affinités sont Cosmé Tura et Carlo Crivelli par une obsession maniaque du détail et de la décoration.
La Sirène repue est un bon exemple de l'art de Mossa. Le personnage, déformé, semble trop grand pour être dans le cadre. Le malaise est toujours patent. Un autre exemple est donné par un des tableaux les plus célèbres de Mossa, Elle. Une femme, hypersexualisée, à la poitrine colossale, est couchée sur un amas de corps sanglants et couronnée d'un diadème de crânes. Thanatos et l'Eternelle Féminin ne font qu'un.

Sa vie

Né en 1883 d'une mère italienne, Marguerite Alfieri, et du peintre Alexis Mossa,1844-1926, auteur de nombreuses affiches pour le Carnaval de Nice qui a fortement influencé Gustav-Adolf dans sa carrière de peintre.Gustav-Adolf est très tôt intéressé par la peinture. Un tableau de son père le représente d'ailleurs peignant à l'âge de neuf ans.
Son père, paysagiste et imagier du carnaval de Nice depuis 1873, va être son professeur. Jusqu'en 1900, Gustav-Adolf étudie à l'École des arts décoratifs de Nice où il se familiarise avec l'Art nouveau. Parallèlement, son père l'initie à l'art du paysage à l'aquarelle aux alentours de Nice et dans l'arrière-pays.
Dès 1900, après la visite de l'Exposition universelle, il est porté par le mouvement symboliste finissant et l'Art nouveau.
Alors qu'il quitte l'École des arts décoratifs, il se lance également dans l'écriture de pièces de théâtre et de poèmes.
En 1901, Mossa crée sa première grande toile symboliste : Salomé ou prologue du Christianisme. Il fait en même temps une série de voyages en compagnie de son père en Italie, où il visite Gênes, Pise, Sienne et surtout Florence. Dans la lignée de son père, il réalise alors ses premières œuvres pour le carnaval de Nice.
Fin 1902, Gustav-Adolf Mossa retourne à Nice, où il présente son premier projet de char au concours Carnaval. En 1903, il entame un nouveau voyage avec son père à Mantoue, Padoue et Venise.
De 1904 à 1911, il connaît une période féconde : peinture symboliste, scènes de carnaval, paysages à l'aquarelle, poèmes, pièces de théâtre.
En 1908 il épouse Charlotte-Andrée Naudin.
En 1911, il connaît un certain succès à l'occasion d'une exposition à la galerie Georges Petit à Paris. Il découvre alors l'art primitif flamand et abandonne le symbolisme.
Au cours de l'année 1913, Gustav-Adolf Mossa expose à Nice et à Paris une série d'œuvres inspirées par Robert Schumann.
Il est mobilisé lors de la Première Guerre mondiale en 1914, où il est gravement blessé. De cette expérience de la guerre, il tire une toile achevée en 1916 : Les tristes heures de la guerre.
Il rompt avec sa femme en 1918 et sa mère meurt l'année suivante.
Gustav-Adolf Mossa poursuit alors son œuvre avec moins d'intensité, en produisant des paysages, des illustrations et des écrits.
Il se remarie en 1925 avec Lucrèce Roux qui meurt en 1955.

À la mort de son père en 1926, il prend sa succession comme conservateur du musée des beaux-arts de Nice.
Après le décès de sa seconde épouse, il se marie à nouveau en 1956 avec Marie-Marcelle Butteli, qu'il surnomme Violette.

Lorsque Gustav-Adolf Mossa meurt le 25 mai 1971, son œuvre symboliste est redécouverte, occultée par lui-même à ses proches et au public qui le connaissait essentiellement par son travail d'imagier du carnaval de Nice.

Œuvre

Artiste à la production polymorphe, Gustav-Adolf Mossa laisse derrière lui, outre son œuvre picturale, un grand nombre de textes parmi lesquels des livrets d'opéras ou autres pièces lyriques. Il faut considérer son œuvre dans ses rapports avec la musique, la peinture et la littérature. Il a puisé son inspiration dans l'œuvre des grands écrivains dont il était un lecteur assidu et en particulier Baudelaire.
Ses œuvres aux compositions souvent dramatiques, aux dessins fouillés, souvent caricaturaux, analysent des situations de vie en font preuve d'une certaine lucidité psychologique.
L'œuvre de Gustav-Adolf Mossa est un ensemble de références à des mythes, des fables qu'il manie tel un psychanalyste : conflits des pulsions de vie et des pulsions de morts, Éros et Thanatos et plus particulièrement dans la représentation de Salomé qui hante presque tous les symbolistes, mais aussi dans celles de Sapho et Dalila.

Liste d'œuvres

Salomé ou prologue du Christianisme 1901
Circé 1904, huile sur toile. Musée Fin-de-Siècle, Bruxelles
Judith et Holopherne 1904
La sirène repue, Le baiser d'Hélène, Dalila s'amuse et Le Fœtus 1905
Pierrot s'en va, Elle, Lui, La Sphinge, Valse macabre, Suzanne et les vieillards et Leda 1906
Une charogne 1906, huile sur toile. Musée Fin-de-Siècle, Bruxelles
Eva Pandora 1907, huile sur toile. Musée Fin-de-Siècle, Bruxelles
Le Vice, Esther, Femme aux oenocoes, La Harpyie et Rubria 1907
Les Mortes 1908, technique mixte sur papier. Musée Fin-de-Siècle, Bruxelles
Christus, Salomon et Salomé 1908
Le coq et la perle 1909
Bruges la morte 1911
Les tristes heures de la guerre 1916
Sourire de Reims 1918
La Ronde des Sylphes 1913 av

Illustrations

Hyalis, le petit faune aux yeux bleus de Samain, chez Ferroud, 1918.
Le petit soldat de plomb d'Anatole France, chez Ferroud, 1919.
Xanthis ou la vitrine sentimentale de Samain, chez Ferroud, 1920
Les sept femmes de Barbe-Bleue d'Anatole France, chez Ferroud, 1921.
La leçon bien apprise d'Anatole France, chez Ferroud, 1922.
La ceinture de Vénus, 1923.
Zadig ou la destinée de Voltaire, chez Ferroud, 1924.
La légende des saintes Oliverie et Liberette, chez Ferroud, 1924
Madame de Luzy d'Anatole France, chez Ferroud, 1927.
Hérodias de Flaubert, chez Ferroud, 1927.
Le barbier de Séville de Beaumarchais, chez Ferroud, 1930.
Chansons niçoises, chez Delrieu. 1953, 12 illustrations coloriées à la main par Mossa.

Analyse de l'oeuvre

Mossa choisit toujours de réinterpréter des mythes qui font intervenir des femmes séductrices et dominatrices qui entraînent l'homme à la catastrophe, Hélène, Salomé, Dalila ou des figures mythologiques liées à la mort, Thanatos, les Parques ou les Sirènes. La plupart du temps, les femmes sont vêtues à la mode de la Belle Epoque, robe longue et invraisemblable chapeau à plumes ou à fleurs.
Certaines œuvres sont beaucoup plus énigmatiques comme Le Fœtus 1905, par exemple. On voit une femme se poudrer pendant qu'un homme semble l'attendre. Une scène classique, presque un pastiche de la Nana 1877 de Manet bien que le rapport des personnages soit inversé puisque chez Mossa, la femme est assise et l'homme est debout. Mais au premier plan, posé sur une table, on voit une sorte de reliquaire néo-baroque qui contient un fœtus. Est-ce le symbole d'une maternité à jamais évanouie ?
Peut-être faut-il rapprocher cet énigmatique et dérangeant tableau d'un autre de la même année, Le Système du Docteur Forceps. On peut supposé que le sinistre personnage au premier plan, vêtu d'un cape aux motifs mortuaires, va se livrer à un avortement sur la femme couchée dans le lit. Les petits fantômes de fœtus qui planent sur le côté droit inclinent à cette interprétation.
La trilogie s'achève par l'Autoportrait surchargé de symboles du peintre, daté aussi de 1905. Le mur derrière la figure centrale est ornée de trois tableau. Les deux latéraux sont des paysages italiens, mais le tableau centrale représente une femme tenant un fœtus. Difficile de faire une interprétation de ce détail comme de la présence sur le corps du peintre d'un serpent et d'un scorpion.
Même s'il est difficile de rapprocher l'art de Mossa de celui d'autres artistes, certains tableaux montre, à mon avis, l'influence de Félicien Rops 1833-1898. Le grand artiste belge partageait avec Mossa une vision noire de la féminité et un certain penchant pour les mises en scène macabres. Deux tableaux de Mossa, en particulier, peuvent être mis en rapport avec l'univers de Rops, Circé 1904 et Marie de Magdala 1907. Le premier est une illustration de l'épisode de l'Odyssée, où l'enchanteresse transforme les compagnons d'Ulysse en cochons. Dans le tableau de Mossa, Circée règne véritablement sur un troupeau d'admirateur. Comment ne pas rapprocher cette image du célèbre Pornocratès 1896 de Rops, dans lequel une femme aux yeux bandés sans doute une prostituée, nue et coiffée de plume tient en laisse un cochon. Les deux artistes partagent sans aucun doute la même vision très sombre de l'humanité.
Dans son tableau Marie de Magdala, Mossa représente la pécheresse en tenue de prostituée et crucifiée. Le rapprochement avec le Pornocratès peut bien sûr s'effectuer mais aussi avec un autre tableau de Rops, La Tentation de Saint-Antoine 1878, ou l'ermite a la vision d'une somptueuse femme nue attachée à la Croix. Le mot Eros remplace les traditionnelles intiales INRI. Mossa, lui, place sa signature au dessus du chapeau de Marie de Magdala.
Dans certaines œuvres particulièrement caricaturales et plutôt reliées aux mythes bibliques, on peut peut-être distinguer l'influence du trait d'Aubrey Beardsley comme dans son Entrée d'Hérodiade 1893 tiré de ses illustrations pour la Salomé de Wild
En 1905, Mossa fait sa première exposition personnelle dans sa ville natale. En 1908, il se marie. En 1909, nouvelle exposition à Nice avec son père.
Son père, qui était conservateur du Musée de Nice depuis 1886, était aussi imagier du carnaval. Il est possible que cette activité ait influencé le côté caricatural des personnages de Gustave-Adolphe Mossa et aussi la présence du personnage de Pierrot.
Lui est un étrange tableau dans lequel on voit un personnage androgyne, vétu et fardé de blanc comme un Pierrot, se regarder dans un miroir pendant qu'une foule d'hommes en tenue de soirée s'approche, le tout dans un décor antique et oriental. Il semble qu'il existe un autre titre plus explicite : Elagabale s'admirant dans le miroir, reprenant la légende de l'empereur romain efféminé très en vogue dans les milieux décadentistes. En étant prudent, on peut interpréter le personnage principal comme une autocaricature sans en tirer aucune conséquence.
Le même personnage se retrouve dans un autre tableau, Œdipe vainqueur peint aussi en 1906. Déchiré, défait, Œdipe (si c'est bien lui), étrangle une femme qui est peut être Jocaste. La victoire d'Œdipe serait alors double, avoir triomphé du destin et avoir repoussé le tabou de l'inceste. Mossa avait-il lu Freud ?
Toujours en 1906, Mossa peint un autre tableau baptisé Pierrot s'en va. On y voit toujours le même personnage costumé en Pierrot tenant un couteau ensanglanté alors qu'un couple s'éloigne, l'homme soutenant la femme peut-être blessée par Pierrot et qu'une foule de personnages nus semble se rassembler devant les murs d'une ville gothique. L'espèce de grouillement des corps nus n'est pas sans évoquer Luca Signorelli 1450-1524 dont on peut supposer qu'il était connu par Mossa.
Tout aussi énigmatique est son Eloge de la Folie 1906 qui n'a que peu de chose à voir avec le texte d'Erasme. Un Pierrot regarde, angoissée une poupée de chiffon pendant que se déroule une procession devant une espèce de Tour de Babel qui évoque lointainement celle de Bruegel. Au premier plan, Mossa a disposé un exemplaire de l'Eloge de la Folie. Personnellement je décèlerais dans cette toile certaines convergences avec l'œuvre antérieure à 1900 de James Ensor.
C'est l'année de son mariage 1907 qu'il peint cette Eva Pandora dont le dessin semble beaucoup plus influencé à la fois par la Sécession Viennoise et par Khnopff, que le reste de son œuvre. C'est en tout cas une femme qui joue avec l'homme qu'elle tient dans sa main, et avec le sort.
Il peint aussi un classique du décadentisme de la Belle Epoque, Sapho et ses amours lesbiens. Alors que chez de nombreux peintres, comme De Feure, les amours saphiques n'étaient que suggérés, ils sont ici affirmés. Remarquons que, pour une fois, les deux femmes n'affichent pas une fausse innocence et qu'il n'y a ni fœtus, ni couteau, ni squelette. C'est un des seuls tableaux de Mossa de cette période qui soit relativement détendu.
Comme chez tous les Symbolistes, la mort est omniprésente comme nous l'avons vu avec le tableau Elle. Dans les années 196-1908, qui est sans doute la période la plus intense de la production du peintre, des tableaux particulièrement impressionnants lui sont dédiés;
La Valse macabre 1908 a peut être été inspiré à Mossa par la Valse Triste de Sibelius. En effet, elle est tirée d'une musique de scène pour un drame de l'écrivain finlandais Arvid Jarnefelt 1861-1932, La Mort Kuolema créé en 1903, dans lequel une jeune fille danse avec un squelette sur le thème de Sibelius. Le tableau sera exposé la même année au Salon d'Automne à Paris.
A partir de 1908-1909, le style de Mossa est plus détendu. En 1909, il envoie trois aquarelles déjà anciennes dont Marie de Magdala et une huile qu'il vient d'achever, Le Coq et la Perle, qui est une interprétation libre de la fable de La Fontaine, au Salon d'Automne. Il quitte le domaine de l'inquiétant pour celui du grotesque.
En même temps qu'il produit une œuvre inquiétante marquée par un symbolisme morbide, Mossa aura aussi une activité de paysagiste de facture très classique. C'est du reste cette partie de son œuvre qui est le plus appréciée lors de ses expositions niçoise.
1911 est une année très importante pour deux raisons. D'abord, la Galerie Georges Petit à Paris organise une grande exposition de ses œuvres symbolistes, exposition qui remporte un grand succès. Ensuite, il séjourne en Belgique et découvre les vieilles cités comme Bruges et la peinture flamande du XVème siècle qui le marque durablement. Son style évolue vers une plus grande précision du trait. Le tableau le plus caractéristique de cette tendance est Bruges la Morte. Le titre fait référence au livre le plus fameux de Georges Rodenbach 1855-1898, publié en 1892. Le tableau illustre la scène finale ou le héros étrangle une comédienne à la ressemblance frappante avec sa défunte bien-aimée. Curieusement, Mossa travaille à rebours par rapport à son habitude, puisqu'il place au Moyen-Age, une scène qui se passe au XIXème siècle dans le roman. Le décor est d'une précision maniaque, même si Mossa place des édifices brugeois en des lieux où il ne sont pas.
Une autre œuvre est spécifiquement liée à Bruges, La Châsse de Ste-Ursule. Mossa reprend la légende en nous montrant la sainte percée de flèches selon la légende, par des huns face à des soldats minuscules. Elle porte, très reconnaissable, la Châsse de Sainte-Ursule, décorée par Hans Memling vers 1489 et déposée à l'Hospice St-Jean de Bruges. On reconnait au loin le clocher de l'église Sainte-Marie.
Mossa expose à Nice en 1912, ses œuvres consacrés à Bruges et les Flandres. Entre 1912 et 1914, il fera encore deux expositions avant d'être mobilisé en 1914. En Novembre 1914, il est gravement blessé lors de la première bataille d'Ypres proche de la frontière franco-belge. Après son rétablissement, il commence une série d'œuvres consacrée à la guerre et situées dans la ville martyr d'Ypres. Le fil conducteur en est la légende de Persée.

La dernière œuvre symboliste de Mossa est le Sourire de Reims en 1918 où l'on voit l'ange au sourire apparaître à une pénitente. Rappelons que la Cathédrale de Reims était en ruine à la fin de la guerre.
L'œuvre symboliste de Mossa est entièrement terminée. L'essentiel de son travail graphique est désormais la peinture de paysage et l'illustration, notamment pour le Carnaval de Nice.
En 1926, après la mort de son père, Gustave-Adolphe Mossa lui succède comme conservateur du Musée de Nice.
Ayant tout fait pour qu'on oublie son œuvre antérieure à la Guerre de 14, il meurt d'une crise cardiaque en 1971, à 88 ans. Son œuvre géniale est redécouverte à partir des années 80.
On peut ici reprendre le parallèle avec Léon Spilliaert qui changera aussi totalement sa manière après la Guerre de 14. L'un peindra des arbres et l'autre des chars de carnaval.


Liens

http://youtu.be/BqC5fE7JI64 I,soutenable légèreté
http://youtu.be/yGZe6EEH86Y l'oeuvre secrète de Mossa
http://youtu.be/iTghRreN2Ek Gustave Adolph Mossa 1/2

http://youtu.be/iQTbQM5x15A Gustave Adolph Mossa 3/2


[img width=600]http://servat.rene.free.fr/mossa/LeBaiserd'H%E9l%E8ne2.jpg[/img]

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Posté le : 17/05/2014 21:56

Edité par Loriane sur 20-05-2014 23:08:04
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Robert Capa
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Le 25 mai 1954 en Indochine, à Thai Binh, État du Viêt Nam à 40 ans

meurt Robert Capa,


né Endre Ernő Friedmann photographe et correspondant de guerre américain d’origine hongroise résidant l'Allemagne, la France, et les États-Unis, marié à Gerda Taro, Ingrid Bergman, Cornell Capa, né le 22 octobre 1913 à Budapest

Il a couvert les plus grands conflits de son époque et est un des fondateurs de la coopérative photographique Magnum, première de ce genre à voir le jour.
Robert Capa avait à peine vingt-cinq ans lorsque, en décembre 1938, le magazine anglais Picture Post présenta, sur onze pages, un choix de ses dernières photographies ainsi que son portrait sous lequel courait en légende : Le plus grand photographe du monde : Robert Capa.
La formule fit fortune, et Capa – qui venait de passer deux ans en Espagne et en Chine comme reporter de guerre – allait couvrir par la suite la Seconde Guerre mondiale, la guerre d'indépendance d'Israël et celle d'Indochine, où il trouva la mort. Il fut tué, le 25 mai 1954, par une mine, sur la route de Thai-Binh Nord-Vietnam, alors qu'il photographiait les troupes au combat. Tombé en soldat au milieu des soldats, le photographe de guerre se muait en héros-martyr, à qui l'on attribua à titre posthume la croix de guerre avec palme à l'ordre de l'Armée, une des plus hautes distinctions françaises.
Jusqu'à la dernière photo – le lieu où il sauta sur une mine en franchissant un fossé –, les planches contacts de Robert Capa présentent une continuité narrative, une poursuite du moment décisif, selon la formule chère à Cartier-Bresson. Avec celui-ci, David Seymour Chim et George Rodger, il créa l'agence Magnum en 1947. Conflit après conflit, Capa prit les mêmes images de la guerre dans son uniformité et où, en dépit de la mort, la vie continue : fureur des combats, comme celles parmi les plus fortes et les plus intenses que l'on ait prises du Débarquement, le 6 juin 1944, mais aussi repos des hommes derrière les lignes, préparatifs à l'assaut, réfugiés aux maisons détruites par les bombes, civils fuyant devant l'avance des troupes ennemies, alertes de raids aériens, blessés, cadavres, décombres. Refusant tout effet technique, Copa affirme la force de l'image en tant que document historique. En 1947, il écrit son livre Slightly out of Focus, qui brosse le portrait d'un photographe en guerre, du côté des Américains de 1942 à 1945, tant sur les lieux d'affrontement que hors champ, auprès de la douleur des autres,vainqueurs, vaincus, familles devant
Capa ne manque pas d'exprimer son affection véritable pour les gens, les ruines, les femmes en larmes, sa vive compréhension et sa sympathie pour toutes les victimes de la guerre. Si vos photos ne sont pas assez bonnes, c'est que vous n'êtes pas assez près, aimait-il dire souvent, en bon journaliste professionnel, à ses amis photographes. Mais, au-delà de l'humour, de l'ironie, de l'attitude désinvolte qu'il avait vis-à-vis de son propre courage, il possédait une grande force d'émotion qui l'amena à dire :
"Ce n'est pas toujours facile d'être là tout près, incapable de faire quoi que ce soit, sinon témoigner des souffrances autour de soi. "
Son œuvre compte cependant quelques images de paix : photos de la vie des rues parisiennes, des fêtes de la Libération et des boîtes de strip-tease, des enfants dans l'après-guerre du Japon et de nombreux amis célèbres : Hemingway qui s'inspira de ses photographies pour écrire Pour qui sonne le glas en 1940, Picasso, Gary Cooper, Ingrid Bergman. Lorsqu'il couvre le Tour de France en 1939, Copa photographie aussi bien les cyclistes que ce qui se passe en marge de l'événement – les spectateurs, les familles des coureurs.
Étroitement lié à tous les grands événements du milieu du siècle, Capa lui appartient tout entier, par son témoignage humaniste comme par le mythe du grand reporter qu'il contribua largement à fonder.

Sa vie

Il naît dans une famille juive hongroise aisée et non pratiquante ; ses parents Pédro et Sophie Friedmann1 sont propriétaires d'une maison de couture à Pest.

À l’âge de 17 ans, il est arrêté pour avoir participé aux activités politiques d’étudiants de gauche. Le régime politique autoritaire de l’amiral Horthy le libère à la condition de quitter sa contrée natale.
Originaire de Budapest Hongrie, comme tant d'autres grands photographes Moholy-Nagy, Kertész, Brassaï..., Endre Ernö Friedmann – tel était son nom – se lança, encore adolescent, dans le journalisme qui cristallisait ses deux grands centres d'intérêt : la littérature et la politique. Il a alors pour maître à penser l'écrivain Lajos Kassák et se donne pour objectif de faire carrière dans le journalisme. Grâce à son amie d’enfance exilée Eva Besnyö, il trouve un premier travail comme apprenti développeur dans une agence photographique berlinoise. Parallèlement il suit des études de sciences politiques à la Deutsche Hochschule für Politik .
Ses amis Eva Besnyo et Layos Kassac le confrontèrent aux œuvres des photographes engagés du mouvement hongrois Szciofoto qui avait été grandement influencé par des photographes américains, tels Jacob O. Riis et Lewis Hine, préoccupés de justice sociale.

Il part en juillet 1931 pour Berlin.

Expulsé de Hongrie à dix-sept ans, pour agitation politique contre la dictature de Horthy, Capa se rendit à Berlin, Il part en juillet 1931 pour Berlin. où il suivit les cours de l'université des sciences politiques. Pour gagner sa vie, il se tourna vers la photographie : son premier travail publié dans le Berliner illustrierte Zeitung est le reportage qu'il effectua le 27 novembre 1932 sur Léon Trotski lors d'une conférence à Copenhague, à la demande de son compatriote Simon Guttmann, fondateur de l'agence Dephot Deutscher Photodienst, qui fournissait des photographies à la plupart des grands illustrés berlinois, lui donne l’occasion de couvrir son premier sujet, Léon Trotski.
Il part en novembre 1932 pour Copenhague afin de photographier le responsable communiste, alors pourchassé par des assassins aux ordres de Staline.
Capa y obtint un poste d'assistant. Cette agence représentait la majorité des grands photographes d'actualités Felix H. Man, Walter Bosshard, Harold Lechenperg... et défendait une nouvelle vision du reportage, celle qui s'intéressait davantage aux hommes et donnerait naissance à des magazines comme Life et Picture Post.

Juif, il quitte en 1933 l’Allemagne lorsqu'Adolf Hitler accède au pouvoir, gagne Vienne mais le chancelier chrétien-social Engelbert Dollfuss y établit une dictature cléricalo-fasciste, aussi émigre-t-il finalement à Paris à l’automne 1934. Il rencontre dans les cafés de Montparnasse Henri Cartier-Bresson et d'autres juifs émigrés, tels que David Seymour et André Kertész. Il décide de franciser son prénom et se fait désormais appeler André Friedmann. Épais sourcils, yeux et cheveux noirs, lèvres charnues, son charme est immense.

Au café la Capoulade, il fait en septembre 1934 la connaissance de Gerda Taro, une étudiante allemande antifasciste, qui d’assistante, devient photographe. Il vit avec elle une histoire d'amour. Il fréquente l'Association des écrivains et artistes révolutionnaires où elle est inscrite, comme ses principaux amis ou collègues photographes.
En 1935, il échafaude un subterfuge en sa compagnie en se forgeant la légende d’un photographe américain.
Ses photos se vendant très mal, il décide de prendre un pseudonyme : Robert Capa , qui sonne plus américain et est plus facile à prononcer. Il invente tout un personnage autour de ce pseudonyme. Capa est américain, Capa est chic, Capa est riche, Capa est mondain.
La même année, il participe à la création de l’agence Alliance-Photo aux côtés de Pierre Boucher et de Maria Eisner. Il immortalise notamment le Front populaire par sa photo du 14  juillet 1936.

La guerre d’Espagne : Capa faussaire ?

En août 1936, il part avec sa compagne couvrir la Guerre civile espagnole aux côtés de troupes républicaines, pour les magazines Vu et Regard.
En Espagne, il devient un fervent antifasciste mais sa seule arme reste son appareil photo. Il va même jusqu’à monter certaines photos de toutes pièces, notamment une improbable victoire des forces républicaines.
Mais c’est avec une photographie qu’il atteint une grande renommée à l’origine du mythe Capa.
Intitulée Mort d'un soldat républicain, elle représente un soldat des forces républicaines, en chemise blanche, s’effondrant après avoir été touché par une balle. Cette photo symbolise la guerre d’Espagne et reste gravée dans la mémoire collective. Néanmoins, une polémique sur l’authenticité de la photo naît à partir de 1970.
Une enquête a toutefois permis de découvrir l’identité du soldat : le militant anarchiste Federico Borrell Garcia qui a bien été tué le 5 septembre 1936, le jour où Capa a pris la photo ; la polémique s'arrête un temps mais elle reprend quelques décennies plus tard quand le journal catalan El Periodico affirme en juillet 2009, clichés comparatifs à l’appui, que la photo n’a pas été prise près de Cerro Muriano, mais près de la localité d’Espejo à 50 kilomètres, endroit où il n’y avait pas de combats à la date de la prise de vue.
Un argument supplémentaire à l'appui de la thèse de la fraude vient du fait que Capa a pris deux photos de soldats républicains différents à cet endroit une des deux photos étant devenue plus célèbre que l'autre : aux yeux de certains, la chute de deux soldats exactement au même point devant un appareil se trouvant dans la même position constituerait un hasard difficilement crédible.
Alors que Robert Capa est de retour à Paris, Gerda Taro est écrasée accidentellement par un char républicain en Espagne lors des combats de la bataille de Brunete.
Elle meurt le 26 juin 193712 et, jusqu’à la fin de sa vie, Capa aimera à dire que Gerda et lui étaient unis par le mariage.
Dès lors, Robert Capa, le reporter, l'homme passionné, l'observateur pénétrant et impliqué dans les bouleversements du monde, se fixe comme tâche de témoigner sur le malheur que les hommes créent eux-mêmes : la guerre. Aux approches de la Seconde Guerre mondiale et alors que monte l'antisémitisme, Capa émigre à New York en 1939, où il rejoint sa famille et obtient la nationalité américaine quelques années plus tard.

La Seconde Guerre sino-japonaise

En 1938, il est envoyé par le magazine Life pour suivre la Seconde Guerre sino-japonaise 1937-1945. Avec le documentariste hollandais Joris Ivens, il couvre notamment les raids aériens japonais contre Hankou et la bataille de Taierzhuang.
Il prend une photo qui fait la couverture de Life, celle d’un enfant chinois, habillé en militaire. Life apposa alors la légende : Un défenseur de la Chine. Le 3 décembre 1938, la revue de photographie anglaise Picture Post le proclame" le plus grand photographe de guerre du monde" .

La Seconde Guerre mondiale

Confronté aux lois françaises contre les étrangers indésirables  , il quitte Paris en octobre 1939 et émigre à New York où il rejoint sa mère et son frère. Là, il est chargé par le magazine Colliers de couvrir le front d’Afrique du Nord en 1942.
Il continue ensuite en Sicile, afin de suivre le débarquement des troupes alliées, pour le magazine Life. Ses photos sont empreintes de souffrance et montrent le courage de la population sicilienne dans le conflit. En accompagnant les soldats américains, il prend des clichés partout, même dans les plus petits villages.
En effet, la photo symbole du débarquement en Sicile, où l'on voit un soldat américain accroupi et un berger sicilien qui lui indique la route, a été prise près de Sperlinga.
En février 1943, il rencontre Elaine Justin, alors mariée à l'acteur John Justin et dont il tombe amoureux, leur relation se rompant en 1945.
Le 6 juin 1944, toujours pour Life, il est le seul photographe présent lors du débarquement allié en Normandie, sur la plage d’Omaha Beach, dans le secteur désigné "Easy Red" face à Colleville-sur-Mer.
Pendant plus de 6 heures, sous les obus et entre les balles, il photographie la guerre d'au plus près. Aux côtés des soldats, il prend 119 photos. Cependant, un laborantin de Life, pressé par le temps, les photos sont arrivées juste avant le bouclage, ferme dans sa hâte la porte de l’appareil de séchage.
L’émulsion des pellicules fond. Finalement, il ne reste que 11 photos à peu près acceptables, mais plutôt floues.
L’une des photos les plus marquantes prises par Capa, le jour J, est celle d’un soldat allié qui, à peine sorti de sa barge de débarquement, tente par tous les moyens de rester hors de l’eau alors que le poids de son arme le gêne, ou bien de manière plus plausible, le GI a choisi de rester au ras de l'eau pour s'exposer le moins possible aux tirs ennemis, la plage d'Omaha, la plus meurtrière du jour J, ayant ensuite été surnommée " Omaha la sanglante " Bloody Omaha. La photo, assez floue pour les raisons évoquées précédemment, mais bien cadrée, est légendée par Life, Slightly out of focus, Un peu floue, titre que Capa reprendra en 1947 pour son autobiographie.

À la Libération, Capa prend des clichés de femmes tondues à Chartres et offre ainsi un témoignage sur l’épuration.
Après cette guerre, il a une liaison de deux années avec Ingrid Bergman, ce qui fut connu, des années plus tard, lorsqu’elle publia son autobiographie.
En décembre 1945, il la suit à Hollywood, où il travaille comme photographe de mode et photographe de plateau pour l'American International Pictures, notamment pour le film d’Alfred Hitchcock Les Enchaînés, le cinéaste britannique s'inspirant de l’idylle du couple pour écrire le scénario de Fenêtre sur cour.
Leur relation prend fin l'été 1946, Capa dans son refus de se fixer il n'aura jamais de maison et vivra toujours à l'hôtel s'étant rendu en Turquie.

Magnum

En 1947, il fonde avec David Seymour, Henri Cartier-Bresson, William Vandivert et George Rodger la coopérative photographique Magnum. Magnum regroupe certainement les plus célèbres photographes et photojournalistes du monde.
Capa et ses amis ont décidé de créer une coopérative et non une agence pour permettre aux photographes de garder l’intégralité des droits sur leurs photos, ce qui jusque là n’était pas le cas dans les agences photos traditionnelles.
La collection de Magnum comprend une large variétés de sujets comme : la famille, la drogue, la religion, la guerre, la pauvreté, la famine, le crime, le gouvernement et les célébrités.
Il entretient à cette époque une grande amitié avec l’écrivain américain John Steinbeck. Ils partent ensemble en URSS durant l’année 1947. De ce voyage naît le livre A Russian Journal, illustré par Capa. Ces mêmes années, il maintient en parallèle ses activités de photographe de mode.

Israël

En 1948, il assiste à la naissance de l’État d’Israël. Il développe un lien étroit avec le jeune État, où il se rend à plusieurs reprises entre 1948 et 1950. Les photos prises au cours de ces séjours font l’objet d’un livre, Report on Israel, publié en 1950 avec un texte d’Irwin Shaw.

La guerre d'Indochine

En 1954, afin de couvrir la guerre d’Indochine, le magazine Life a besoin d’un photographe. Se trouvant alors au Japon pour une exposition de Magnum, Robert Capa se porte volontaire. Ainsi, c’est aux côtés des troupes françaises qu’il parcourt le Viêt Nam, une partie de l'Indochine française de l'époque.

Le 25 mai 1954, dans une zone proche du Tonkin Nord du Viêt-Nam actuel, où se trouve la capitale Hanoï, voulant prendre une photo d'ensemble de soldats français, il s’écarte du chemin où progresse la troupe et met le pied sur une mine. Il est tué sur le coup par l'explosion.
À titre posthume, la France lui décerna la Croix de guerre.

Le style Capa.

Pour qu’une photographie ait le style Capa, il faut qu’elle soit prise au plus près de " l’homme " et de l’action. Il s’intéresse à l’éphémère de la vie, aux instants fragiles de l'existence.

Dans toutes ses photographies, Robert Capa tenta de prendre l’instant où l’homme est face au danger, parfois à la mort, à la vérité. Pour cela il faut que le photographe soit le plus près possible du danger, également. Robert Capa disait même :
" Si ta photo n’est pas assez bonne, c’est que tu n’étais pas assez près".
Certaines personnes attribuent cette phrase à Gerda Taro C’est pour cette raison que ses plus célèbres photographies sont mal cadrées et bien souvent floues. Il les a prises la plupart du temps debout ou allongé, la stabilisation de la prise étant bien souvent impossible.
Par exemple, il photographie un coureur du Tour de France dans sa chambre de repos avec sa femme et ses enfants ; il photographie aussi le visage ravagé d’une femme espagnole réfugiée. Son regard est celui d’un humaniste, non pas réellement celui d'un artiste. Il est le simple témoin du bonheur et de la douleur des hommes.
Depuis 1955, le Prix Robert Capa Gold Medal Médaille d’or Robert Capa est remis par l’Oversea Press Club of America OPC pour "le meilleur grand reportage photographique publié ayant requis un courage et une initiative exceptionnels "Best published photographic reporting from abroad requiring exceptional courage and enterprise.

Anecdotes

Capa entretint une longue amitié avec Ernest Hemingway, qui s’est inspiré de ses photos pour écrire le livre Pour qui sonne le glas.
Robert Capa a donné son nom à la promotion 2004 de l’Institut d’études politiques de Strasbourg.

En janvier 2008, trois valises nommées la valise mexicaine contenant 4 500 négatifs de Robert Capa, Gerda Taro et David Seymour pris pendant la guerre civile espagnole, supposés détruits et dont la présence était soupçonnée à Mexico depuis 1995, ont été remis au Centre international de la Photographie de New York fondé par Cornell Capa 1918-2008, frère de Robert.
Lors de la Libération de Paris, les reporters de guerre n'avaient en général pas la permission de suivre les troupes lors des engagements… sauf Robert Capa ; il a pu rester proche des combats grâce aux hommes de "la Nueve", la neuvième compagnie composée en majorité d'espagnols anti-franquistes intégrés aux troupes alliées, lesquels ont facilité la levée d'interdiction le concernant, "Slightly out of focus" de Robert Capa

Inspirations

La série de romans feuilletons écrite par Dan Franck et Jean Vautrin, intitulée Les Aventures de Boro, reporter photographe, s’inspire de la vie et l’œuvre de Capa. Blèmia Borowicz est un jeune hongrois juif par son père, émigrant à Paris pour devenir photographe et choisissant Boro comme pseudonyme. Il est en Allemagne lors de la montée du Nazisme, suit de près le Front populaire en France, puis part en Espagne au moment de la guerre civile… Il connaît aussi une liaison avec une grande actrice fictive.
Le 20 janvier 2011, paraît aux Éditions Héloïse d'Ormesson, le roman de Susana Fortes, En attendant Robert Capa paru en 2009 en Espagne et récompensé par le prix Fernando Lara. Ce roman retrace l'histoire d'amour entre Capa et Taro : débutant en 1935, année de leur rencontre. Traduit en douze langues, il sera adapté au cinéma par Michael Mann avec Eva Green dans le rôle de Gerda Taro.

En 2012, le groupe anglais Alt-J transcrit en musique le récit de la mort de Robert Capa en 1954 au Viêt Nam sur la chanson intitulée Taro, tirée de l'album An Awesome Wave.

Principaux clichés et reportages

1932 : il réalise son premier reportage publié pour photographier Léon Trotsky à Copenhague. Il en tire Copenhague.
1936 : il suit l’arrivée au pouvoir du Front populaire et les grèves qui suivent à Paris. Œuvres principales : Manifestants du front populaire, Léon Blum, Maurice Thorez19.
1936-1939 : il se rend plusieurs fois en Espagne pour suivre la guerre civile sur de nombreux fronts. La photo Mort d’un soldat républicain lui assure la célébrité.
1938 : reportage en Chine lors de la guerre contre le Japon. Publication de Défenseur de la Chine, Entraînement des soldats chinois et de Après un raid japonais.
1939 : il suit le tour de France et photographie les Réfugiés espagnols conduits vers un camp entre Argelès-sur-Mer et Le Barcarès.
1943 : il suit la remontée des alliés d’Afrique du Nord jusqu’en Italie.
1944 : il débarque avec la première vague de soldats américains sur la plage de Omaha Beach en Normandie : il prend le cliché Jour J.
1945 : reportages sur la libération de l’Allemagne.
1947 : visite de l’Union soviétique avec John Steinbeck.
1948 : il suit la proclamation de l’État d’Israël et la guerre qui lui a succédé.
1954 : reportage au Japon.
1954 : reportage en Indochine où il est tué par une mine antipersonnelle.

Citations

If your pictures aren’t good enough, you aren’t close enough. : Si vos photos ne sont pas assez bonnes, c’est que vous n’êtes pas assez près.
War is like an aging actress : more and more dangerous and less and less photogenic. :
La guerre c’est comme une actrice qui vieillit : de plus en plus dangereuse et de moins en moins photogénique.
For a war correspondent to miss an invasion is like refusing a date with Lana Turner. : Pour un correspondant de guerre, louper un débarquement, c’est comme refuser un rendez-vous avec Lana Turner.
Like people and let them know it. : Aime les gens et fais leur savoir.
It’s not always easy to stand aside and be unable to do anything except record the sufferings around one. : Ce n’est pas toujours facile de se tenir à l'écart de l'action et d’être incapable de faire la moindre chose sauf d’enregistrer la souffrance autour de soi.
The pictures are there, and you just take them. : Les photos sont là, et tu n'as qu’à les prendre.
I hope to stay unemployed as a war photographer till the end of my life. : J’espère rester au chômage en tant que photographe de guerre jusqu’à la fin de ma vie. Citation à la fin de la Seconde Guerre mondiale

Liens
http://youtu.be/MYe4ynXnqug Robert Capa interview anglais
http://youtu.be/ObfUDpJu5iY Robert Capa D day en images
http://youtu.be/rzvVnCg9XaI Budapest célèbre son centenaire
http://youtu.be/LUFmTYBzxNE L'homme qui voulait croire en sa légende
http://youtu.be/gtRPXQIWAmU Capa en vidéo
http://youtu.be/cZaMZFteOo0 Capa (en Polonais)
http://youtu.be/LxfEv6iRjfk Robert Capa


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Posté le : 17/05/2014 21:33

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Salvador Dali 1
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Le 11 mai 1904 à Figueras Catalogne en Espagne naît Salvador Dali

Domingo Felipe Jacinto Dalí i Domènech, connu comme Salvador Dalí, marquis de Dalí de Púbol, mort à 84 ans dans la même ville le 23 janvier 1989, peintre, sculpteur, graveur, scénariste et écrivain catalan du mouvement cubisme et surréalisme, de nationalité espagnole.Ses Œuvres les plus réputées sont "La Persistance de la mémoire", "Christ de saint Jean de la Croix", "La Gare de Perpignan", "Le Torero hallucinogène" . Il est considéré comme l'un des principaux représentants du surréalisme et comme l'un des plus célèbres peintres du XXe siècle.

Influencé très jeune par l'impressionnisme, il quitta Figueras pour recevoir une éducation artistique académique à Madrid où il se lia d'amitié avec Federico García Lorca et Luis Buñuel et chercha son style entre différents mouvements artistiques. Sur les conseils de Joan Miró, il rejoignit Paris à l'issue de ses études et intégra le groupe des surréalistes où il rencontra sa femme Gala. Il trouva son propre style à partir de 1929, année où il devint surréaliste à part entière et inventa la méthode paranoïaque-critique. Exclu de ce groupe quelques années après, il vécut la guerre d'Espagne en exil en Europe avant de quitter la France en guerre pour New York où il fit fortune et résida huit ans. À son retour en Catalogne en 1949, il opéra un virage vers le catholicisme, se rapprocha de la peinture de la Renaissance et s’inspira des évolutions scientifiques de son temps pour faire évoluer son style vers ce qu'il nomma mysticisme corpusculaire.
Les thèmes qu'il aborda le plus fréquemment furent le rêve, la sexualité, le comestible, sa femme Gala et la religion. La Persistance de la mémoire est l'une de ses toiles surréalistes les plus célèbres, le Christ de saint Jean de la Croix est l'une de ses principales toiles à motif religieux. Artiste très imaginatif, il manifestait une tendance notable au narcissisme et à la mégalomanie qui lui permettaient de retenir l'attention publique mais irritaient une partie du monde de l'art qui voyait dans ce comportement une forme de publicité qui dépassait parfois son œuvre. Deux musées lui furent dédiés de son vivant, le Salvador Dali Museum et le théâtre-musée Dalí. Dalí créa lui-même le second, comme une œuvre surréaliste à part entière.
La sympathie de Dalí pour Francisco Franco, son excentricité et ses œuvres tardives font de l'analyse de son œuvre comme de sa personne des thèmes difficiles et sujets à controverses.
Né en Catalogne, Salvador Dalí porte le même prénom que son père, notaire quelque peu possessif, et que son frère décédé quelques années auparavant : voilà pour le roman familial où Dalí voit la cause de certains de ses troubles psychiques, son complexe d'Œdipe et ses obsessions morbides. Très jeune, il montre son talent de dessinateur ; Ramón Pitchot, peintre impressionniste ami de son père, frappé par son inventivité, l'encourage dans cette voie. Il suit bientôt des cours de dessin et est admis en 1921 à l'École des beaux-arts de Madrid. À la résidence des étudiants où il loge, il rencontre Luis Buñuel et Federico García Lorca ; de cette amitié naîtront échanges littéraires et collaborations artistiques. Au cours de cette période, il assimile les apports successifs de l'art moderne avidement étudié dans les revues d'avant-garde L'Esprit nouveau ou Valori Plastici ; il alterne les manières impressionniste, divisionniste, cubiste ou encore puriste qui scandalisent ses professeurs, sans toutefois abandonner un mode de représentation plus réaliste et académique.
Parallèlement à sa formation artistique, Dalí participe à l'agitation anarchiste d'alors et s'oppose à la dictature du général Miguel Primo de Rivera, activités qui lui valent d'être exclu temporairement de l'École des beaux-arts en 1923 et même emprisonné. En 1925, la galerie Dalmau de Barcelone organise sa première exposition personnelle ; l'accueil de la critique est favorable et la peinture de Dalí remarquée par ses deux compatriotes Joan Miró et Pablo Picasso. L'année suivante, Dalí rend visite à ce dernier à Paris, après un voyage aux Pays-Bas où il s'enthousiasme pour Vermeer : avant-garde et tradition, tels sont les deux pôles entre lesquels se situe désormais son œuvre.
Important acteur de l'avant-garde littéraire et artistique catalane dans la seconde moitié des années 1920, il collabore à la revue L'Amic de les arts à partir de 1927 et signe le Manifeste anti-artistique catalan en 1928, charge violente contre la culture catalane contemporaine, jugée rétrograde et purement folklorique.
Dès 1925, l'avant-garde espagnole est informée des œuvres et théories surréalistes par le biais de conférences, de revues et de traductions de textes ; Dalí s'y intéresse bientôt et son œuvre s'en ressent très nettement à partir de l'automne de 1927. Introduit par Miró dans les milieux artistiques parisiens, il s'y fait véritablement connaître en 1928 lors du tournage et de la projection du film Un chien andalou réalisé en collaboration avec Buñuel, chef-d'œuvre du cinéma surréaliste, décrit par Dalí comme le film de l'adolescence et de la mort, enchaînement de visions énigmatiques et violentes, traduction visuelle de fantasmes et de phobies. L'été de 1929 est décisif à plus d'un titre : Dalí peint Le Jeu lugubre collection particulière où s'affirme sa technique illusionniste et précise ; l'espace est inspiré des œuvres d'Yves Tanguy, mais cette influence – très nette dans des œuvres telles que Le miel est plus doux que le sang, 1927 localisation inconnue, ou Chair de poule inaugurale, 1928 Teatre-Museu Dalí – cède le pas aux visions personnelles de Dalí où les morphologies organiques de Joan Miró et de Jean Arp cohabitent avec des images scatologiques et sexuelles, fantasmes de pénétration et peur de la castration. Séjournant à Cadaquès, il est rejoint par Magritte, Camille Goemans, Eluard et sa femme Gala, dont il tombe amoureux. Elle le guérira de ses violentes crises nerveuses et deviendra pour le reste de sa vie son modèle et son inspiratrice. Alors s'amorce la période la plus féconde et la plus inventive de la carrière de Dalí qui se déroulera, sous les auspices du surréalisme, entre Paris, l'Espagne et les États-Unis.
Dalí est sans conteste l'un des principaux animateurs et l'un des peintres les plus connus du mouvement surréaliste, figure emblématique de la peinture ultra-réaliste inspirée par les toiles de De Chirico et incarnée en outre par Tanguy et Magritte. Thuriféraire de la tradition académique européenne, admirateur inconditionnel de la « photographie conforme » d'un Vermeer ou d'un Meissonier, sa tendance au classicisme, une fois détachée de la représentation illusionniste de visions oniriques, fournira l'un des motifs de son exclusion du groupe surréaliste.
Pour l'heure et jusqu'en 1929, Dalí expérimente les diverses techniques surréalistes de surgissement d'images automatisme, taches, incorporation de matériaux divers tels que le sable, mais évite de s'engager trop avant avec le groupe lui-même.
Son adhésion officielle date de sa première exposition personnelle organisée à Paris par la galerie Goemans en 1929. André Breton rédige la Préface au catalogue, texte dans lequel s'affirme son admiration pour l'œuvre de Dalí : C'est peut-être avec Dalí, la première fois que s'ouvrent toutes grandes les fenêtres mentales et qu'on va se sentir glisser vers la trappe du ciel fauve .... L'art de Dalí, jusqu'à ce jour le plus hallucinatoire qu'on connaisse, constitue une véritable menace. Des êtres absolument nouveaux, visiblement mal intentionnés, viennent de se mettre en marche. C'est une joie sombre de voir comme rien n'a plus lieu sur leur passage qu'eux-mêmes et de reconnaître, à leur façon de se multiplier et de fondre, que ce sont des êtres de proie. Si l'enthousiasme de Breton est à n'en pas douter sincère, Dalí n'en arrive pas moins à point nommé dans l'histoire déjà mouvementée du surréalisme pour en regonfler les rangs clairsemés. Le groupe en effet traverse sa première crise grave, l'exclusion de Georges Bataille, Robert Desnos, Michel Leiris, Raymond Queneau entre autres, événement déclencheur de la rédaction du Second Manifeste du Surréalisme, publié en 1930 et de la fondation de la revue sécessionniste Documents. L'arrivée de Dalí dans la sphère du surréalisme, son désir de conquête de l'irrationnel apparaissent dès lors comme un nouveau souffle des plus inespérés. La démarche de Dalí, quant à elle, n'est pas non plus dépourvue d'arrière-pensées : le Journal d'un génie le montre occupé à étudier consciencieusement, en les décortiquant jusqu'au plus petit osselet, les mots d'ordre et les thèmes surréalistes, décidé à devenir le surréaliste intégral et éventuellement à prendre ensuite la tête du mouvement ; outre cette ambition, son entrée dans le groupe lui permet de s'affirmer rapidement sur la scène parisienne. Cette part d'intérêts bien compris ne saurait masquer les réelles convergences et l'apport profond de Dalí à l'art surréaliste ; à partir de 1929, il prend part aux différentes activités du groupe, publie dans ses revues successives Le Surréalisme au service de la révolution et Minotaure et illustre des ouvrages de ses principaux écrivains et poètes en particulier des recueils d'André Breton et de Paul Eluard, ainsi que Les Chants de Maldoror de Lautréamont.
Dalí est sans conteste l'un des principaux animateurs et l'un des peintres les plus connus du mouvement surréaliste, figure emblématique de la peinture ultra-réaliste inspirée par les toiles de De Chirico et incarnée en outre par Tanguy et Magritte. Thuriféraire de la tradition académique européenne, admirateur inconditionnel de la photographie conforme d'un Vermeer ou d'un Meissonier, sa tendance au classicisme, une fois détachée de la représentation illusionniste de visions oniriques, fournira l'un des motifs de son exclusion du groupe surréaliste.
Pour l'heure et jusqu'en 1929, Dalí expérimente les diverses techniques surréalistes de surgissement d'images automatisme, taches, incorporation de matériaux divers tels que le sable, mais évite de s'engager trop avant avec le groupe lui-même.
Son adhésion officielle date de sa première exposition personnelle organisée à Paris par la galerie Goemans en 1929. André Breton rédige la Préface au catalogue, texte dans lequel s'affirme son admiration pour l'œuvre de Dalí : C'est peut-être avec Dalí, la première fois que s'ouvrent toutes grandes les fenêtres mentales et qu'on va se sentir glisser vers la trappe du ciel fauve .... L'art de Dalí, jusqu'à ce jour le plus hallucinatoire qu'on connaisse, constitue une véritable menace. Des êtres absolument nouveaux, visiblement mal intentionnés, viennent de se mettre en marche. C'est une joie sombre de voir comme rien n'a plus lieu sur leur passage qu'eux-mêmes et de reconnaître, à leur façon de se multiplier et de fondre, que ce sont des êtres de proie. Si l'enthousiasme de Breton est à n'en pas douter sincère, Dalí n'en arrive pas moins à point nommé dans l'histoire déjà mouvementée du surréalisme pour en regonfler les rangs clairsemés. Le groupe en effet traverse sa première crise grave, l'exclusion de Georges Bataille, Robert Desnos, Michel Leiris, Raymond Queneau entre autres, événement déclencheur de la rédaction du Second Manifeste du Surréalisme publié en 1930 et de la fondation de la revue sécessionniste Documents. L'arrivée de Dalí dans la sphère du surréalisme, son désir de conquête de l'irrationnel apparaissent dès lors comme un nouveau souffle des plus inespérés. La démarche de Dalí, quant à elle, n'est pas non plus dépourvue d'arrière-pensées : le Journal d'un génie le montre occupé à étudier consciencieusement, en les décortiquant jusqu'au plus petit osselet, les mots d'ordre et les thèmes surréalistes, décidé à devenir le surréaliste intégral et éventuellement à prendre ensuite la tête du mouvement ; outre cette ambition, son entrée dans le groupe lui permet de s'affirmer rapidement sur la scène parisienne. Cette part d'intérêts bien compris ne saurait masquer les réelles convergences et l'apport profond de Dalí à l'art surréaliste ; à partir de 1929, il prend part aux différentes activités du groupe, publie dans ses revues successives Le Surréalisme au service de la révolution et Minotaure et illustre des ouvrages de ses principaux écrivains et poètes en particulier des recueils d'André Breton et de Paul Eluard, ainsi que Les Chants de Maldoror de Lautréamont.

Sa vie - Enfance

Salvador Dalí naquit au 20 rue Monturiol à Figueras le 11 mai 1904. Cette région, l'Empordà, avec le port de Cadaqués servit de toile de fond, de portant et de rideau de scène à son œuvre. Son père, Salvador Dalí y Cusi 1872 – 1952 était notaire. Sa mère se nommait Felipa Domènech Ferrés y Born 1874 – 1921. Il naquit 9 mois après le décès de son frère, également nommé Salvador 1901 – 1903, décès survenu à la suite d'une gastro-entérite infectieuse. Alors qu'il avait cinq ans, ses parents l’emmenèrent sur la tombe de son frère et lui dirent – selon ce qu'il rapporta – qu'il en était la réincarnation. Cette scène aurait fait naître en lui le désir de prouver son unicité dans le monde, le sentiment d'être la copie de son frère, ainsi qu'une crainte du tombeau de son frère.
"Je naquis double. Mon frère, premier essai de moi-même, génie extrême et donc non viable, avait tout de même vécu sept ans avant que les circuits accélérés de son cerveau ne prennent feu "
Son père est décrit comme autoritaire ou plutôt libéral selon les sources. Quoi qu'il en soit, il accepta sans trop de mal que son fils embrassât la carrière des arts, encouragé par le renouveau artistique de la Catalogne du début de siècle. Sa mère compensait un peu ce caractère autoritaire, appuyait l'intérêt artistique de son fils, tolérait ses colères, son énurésie, ses rêves et ses mensonges.

"À l'âge de six ans, je voulais devenir cuisinière. À sept ans, je voulais devenir Napoléon. Depuis mon ambition n'a cessé de grandir".

Dalí eut également une sœur, Ana Maria, de quatre ans plus jeune que lui. En 1949 elle publia un livre sur son frère, Dalí vu par sa sœur. Durant son enfance, Dalí se lia d'amitié avec de futurs joueurs du F.C. Barcelone, comme Emilio Sagi-Barba ou Josep Samitier. Pendant les vacances, le trio jouait au football à Cadaqués. En 1916, il découvrit la peinture contemporaine lors d'une visite de famille à Cadaqués où il connut la famille du peintre impressionniste Ramón Pichot, un artiste local qui voyageait régulièrement à Paris, capitale de l'art de l'époque. Sur les conseils de Pichot, son père l'envoya prendre des cours de peinture auprès de Juan Núñez à l'école municipale de gravure. L'année suivante son père organisa une exposition de ses dessins au crayon à la maison de famille. À quatorze ans 1919, Dalí participa à une exposition collective d'artistes locaux au théâtre municipal de Figueras où plusieurs de ses toiles furent remarquées par deux critiques célèbres : Carlos Costa et Puig Pujades. Il prit également part à une seconde exposition collective à Barcelone parrainée par l'Université et où il reçut le prix du Recteur. L'influence impressionniste se note clairement dans les toiles de Dalí jusqu'en 1919. Il les réalisa pour la plupart à Cadaqués en s'inspirant du village et de ses scènes de la vie quotidienne.

À la fin de la Première Guerre mondiale, il rejoignit un groupe d'anarchistes et misa sur le développement de la révolution marxiste. L'année suivante, en 1919, alors qu'il était en terminale à l'institut Ramón Muntaner, il édita avec plusieurs de ses amis une revue mensuelle Studium qui présentait des illustrations, des textes poétiques et une série d'articles sur des peintres comme Goya, Velázquez et Léonard de Vinci. En 1921, il fonda avec des amis le groupe socialiste Renovació social. En février 1921 sa mère mourut d'un cancer de l'utérus. Dalí avait alors 16 ans. Il affirma plus tard que ce fut le coup le plus dur que je reçus dans ma vie. Je l'adorais. Je ne pouvais pas me résigner à la perte d'un être avec qui je comptais faire invisibles les inévitables tâches de mon âme. Après sa mort, le père de Dalí se remaria avec la sœur de la défunte, ce que Dalí n'accepta jamais. Il obtint son baccalauréat en 1920

Jeunesse à Madrid

En 1922 Dalí s'installa dans la célèbre résidence d'étudiants de Madrid pour commencer ses études à l'Académie royale des beaux-arts de San Fernando8. Il attira immédiatement l'attention à cause de son caractère excentrique de dandy. Il portait une longue chevelure à favoris, une gabardine, de hautes chaussettes épaisses de style victorien. Cependant, ce furent ses peintures, que Dalí teintait de cubisme, qui attirèrent le plus l'attention de ses camarades de résidence, notamment ceux qui devinrent des figures de l'art espagnol : Federico García Lorca, Pepín Bello, Pedro Garfias, Eugenio Montes, Luis Buñuel, Rafael Barradas et plus généralement la génération de 27. À cette époque, cependant, il est possible que Dalí n'eût pas compris complètement les principes cubistes. En effet, ses uniques sources étaient des articles publiés par la presse – L'Esprit Nouveau – et un catalogue que lui avait donné Pichot puisqu'il n'y avait pas de peintres cubistes à Madrid à cette époque. Si ses professeurs étaient ouverts à la nouveauté, ils se trouvaient en retard sur l'élève : ils adaptaient l'impressionnisme français aux thèmes hispaniques, approche que Dalí avait dépassé l'année précédente. Dalí se consacra avec Lorca et Buñuel à l'étude des textes psychanalytiques de Sigmund Freud. Il considérait la psychanalyse comme l'une des découvertes les plus importantes de sa vie. Accusé à tort de diriger un mouvement d'agitation en Catalogne, il fut expulsé en 1923 de l’académie et emprisonné du 21 mai au 11 juin. La raison de son arrestation semble être liée à la plainte pour fraude électorale déposée par le père de Dalí à la suite du coup d'état de Primo de Rivera. Dalí retourna à l'académie l'année suivante.
Dans leurs blancs studios, les peintres modernes coupent les fleurs aseptiques de la racine carrée... Federico Garcia Lorca, Ode à S. Dalí

En 1924, toujours inconnu, Salvador Dalí illustra un livre pour la première fois. C'était une publication du poème en catalan Les Bruixes de Llers Les sorcières de Llers d'un de ses amis de la résidence, le poète Carles Fages de Climent. Dalí se familiarisa rapidement avec le dadaïsme, influence qui le marqua pour le reste de sa vie. Dans la résidence, il refusa les avances amoureuses du jeune Lorca qui lui dédia plusieurs poèmes :

Salvador Dalí : " Il était homosexuel, ça, tout le monde le sait, et il était fou amoureux de moi. Il essaya de s'approcher de moi quelques fois… et moi, j'étais très gêné, parce que je n'étais pas homosexuel, et que je n'étais pas disposé à céder. …"

Alain Bosquet

Les deux artistes devinrent amis. Il est probable que chacun des jeunes hommes trouva en l'autre une passion de découverte esthétique correspondant à ses propres désirs. Les demandes de l'écrivain se firent à un tournant de l'œuvre de Dalí qui les ressentit comme un écho à ses recherches sur l'inconscient. Compte tenu des affabulations de Dalí, on ne saura sans doute jamais quelles furent leurs relations alors que les deux artistes faisaient amoureusement le portrait l'un de l'autre. Les toiles de cette époque sont marquées par l'onanisme du peintre qui affirma être resté vierge avant sa rencontre avec Gala. Dalí reçut la visite de Federico Garcia Lorca en novembre 1925 à Cadaqués, puis, cette même année, Dalí réalisa sa première exposition personnelle à Barcelone à la Galerie Dalmau où il présenta Portrait du père de l'artiste et Jeune fille debout à la fenêtre. La même galerie exposa fin 1926 d'autres œuvres de Dalí, et notamment La Corbeille de pain peinte durant l'année. Ce fut la première toile de l'artiste présentée hors d'Espagne, en 1928, lors de l'exposition Carnegie de Pittsburgh. Sa maîtrise des moyens picturaux se reflète impeccablement dans cette œuvre réaliste. Les premières critiques barcelonaises furent chaleureuses. Pour l'une d'elles, si cet enfant de Figueras tourna son visage vers la France
C'est parce qu'il peut le faire, parce que ses dons de peintre que Dieu lui a donné doivent fermenter. Qu'importe si Dalí pour aviver le feu se sert du crayon à mine de plomb d'Ingres ou du gros bois des œuvres cubistes de Picasso
Propos rapportés par Robert Descharnes et Gilles Néret
Dalí fut par la suite expulsé de l'Académie en octobre 1926, peu avant ses examens finaux, pour avoir affirmé que personne n'était en condition de l'examiner.

Paris, mariage avec Gala

En 1927, probablement en début d'année, Dalí visita Paris pour la première fois, muni de deux lettres de recommandation destinées à Max Jacob et à André Breton. D'après lui, ce voyage fut marqué par trois visites importantes, Versailles, le musée Grévin et Picasso que le jeune Dalí admirait profondément. Picasso avait déjà reçu des commentaires élogieux sur Dalí de la part de Joan Miró :

" ...Picasso est espagnol, moi aussi. Picasso est un génie, moi aussi. Picasso est communiste, moi non plus"

Pablo Picasso avait 23 ans de plus que lui. Dalí raconta que lors de cette rencontre, il lui montra une de ses petites toiles, La Fille de Figueras que Picasso contempla pendant un quart d'heure, puis Picasso en fit autant avec quantité des siennes, sans un mot. Il ajouta qu'au moment de se quitter, sur le pas de la porte, nous échangeâmes un regard qui disait : Compris ? — Compris ! . Picasso resta une référence constante pour Dalí, admiré et rival. Dans son Analyse dalinienne des valeurs comparées des grands peintres, il lui attribua 20/20 à la catégorie génie, à égalité avec Léonard de Vinci, Vélasquez, Raphaël et Vermeer alors qu'il ne s'attribua que 19/2037. À la fin de sa vie, il se permit d'être plus critique sur la peinture de Picasso : Picasso refuse la légitimité ; il ne prend pas la peine de corriger, et ses tableaux ont de plus en plus de jambes, tous ses hâtifs repentirs sortent avec le temps ; il s'est fié au hasard ; le hasard se venge. Ils restèrent en contact durant toute leur vie.
Avec le temps, Dalí développa un style propre et se transforma à son tour en une référence et en un facteur influent de la peinture de ces peintres. Certaines caractéristiques de la peinture de Dalí de cette époque se convertirent en marques distinctives de son œuvre. Il absorbait les influences de divers courants artistiques, depuis l'académisme et le classicisme, jusqu'aux avant-gardes. Ses influences classiques passaient par Raphaël, Bronzino, Zurbarán, Vermeer et évidemment Velázquez dont il adopta la moustache en croc et qui devint emblématique. Il alternait les techniques traditionnelles et les méthodes contemporaines, parfois dans la même œuvre. Les expositions de cette époque attirèrent une grande attention, suscitèrent des débats et divisèrent les critiques. Sa jeune sœur Anna-Maria lui servit souvent de modèle à cette époque, posant souvent de dos, devant une fenêtre. En 1927, Dalí, âgé de 23 ans, atteignit sa maturité artistique. Cette évidence transparaît dans ses œuvres Le Miel est plus doux que le sang et Chair de poule inaugurale, la première inspirée par sa relation avec Lorca et la seconde par sa première rencontre intime avec Gala.
Quelques mois plus tard, Luis Buñuel se rendit à Figueras où les deux amis écrivirent le scénario du film surréaliste Un chien andalou avant que Dalí ne retournât à Paris en 1928 accompagné d'un autre catalan, Joan Miró. Pour Robert Descharnes et Gilles Néret, le film lança Dalí et Buñuel comme une fusée. C'était pour le peintre, un poignard en plein cœur du Paris spirituel, élégant et cultivé, ajoutant que le film avait été ovationné par un public abruti qui applaudit tout ce qui lui semble nouveau et bizarre . À la suite de la visite à l'été 1929 de René Magritte et Paul Éluard à Cadaqués, et sur les conseils de Joan Miró, Dalí allait adhérer au surréalisme. De retour à Paris il commença donc à fréquenter le groupe des surréalistes constitué de Hans Arp, André Breton, Max Ernst, Yves Tanguy, René Magritte, Man Ray, Tristan Tzara et de Paul Éluard et son épouse Helena surnommée par tous Gala. Née sous le nom d'Elena Ivanovna Diakonova, c'était une migrante russe dont Dalí tomba amoureux et qui fut séduite par cet homme de dix ans plus jeune qu'elle. Bien que Dalí eût allégué être complètement impuissant et vierge, son œuvre reflète son obsession sexuelle. Il représenta notamment le désir sous la forme de têtes de lions.
Gala était sa muse. Elle lui tenait lieu de famille, organisait ses expositions et vendait ses toiles. En décembre, en raison de sa liaison avec Gala — femme mariée —, Salvador Dalí se brouilla profondément avec son père et sa sœur Anna-Maria. La légende d'une gravure mal interprétée complète le tableau d'un fils en rupture avec sa famille. Le critique d'art Eugenio d'Ors aurait rapporté dans un journal barcelonais, que Dalí aurait montré au groupe des surréalistes une chromo représentant le Sacré-Cœur sur lequel était écrit parfois, je crache par plaisir sur le portrait de ma mère, provoquant l'ire de son père et obligeant Dalí à partir. Gala et lui passèrent les années 1930 à 1932 à Paris. Les premiers mois furent pourtant difficiles, ses toiles se vendaient mal et le couple vivait de peu. Mais le peintre se fit connaître à Paris où il fréquentait autant les dîners mondains que les cercles surréalistes. En 1930, ne pouvant s'installer à Cadaqués en raison de l'hostilité paternelle, Dalí et Gala achetèrent une minuscule maison de pêcheur à quelques centaines de mètres de Cadaqués, au bord de la mer, dans la petite crique de Portlligat. Au fil des ans, la fortune aidant, il transforma sa propriété en une fastueuse villa aujourd'hui convertie en musée. Le paysage sur la petite crique devint une référence picturale permanente dans l'œuvre du peintre qui affirma : Je ne suis chez moi qu'ici, partout ailleurs, je ne suis que de passage. Gala et Dalí se marièrent civilement en 1934 avant de se marier religieusement en 1958.
En 1931 Dalí peignit l'une de ses toiles les plus célèbres, La Persistance de la mémoire, également connue sous le nom des montres molles, qui selon certaines théories illustre son refus du temps comme entité rigide ou déterministe. Dalí, dans un pathétique désir d'éternité fait du temps de la montre, c'est-à-dire du temps mécanique de la civilisation, une matière molle, ductile qui peut aussi être mangée à la manière d'un camembert coulant. Cette idée est développée par d'autres figures de l'œuvre comme l'ample paysage ou certaines montres à gousset dévorées par des insectes. D'autre part, les insectes feraient partie de l'imaginaire dalinien comme entité destructrice naturelle et, comme le peintre l'explique dans ses mémoires, seraient des réminiscences de son enfance.

Dalí et le groupe des surréalistes

Dalí continuait d'exposer régulièrement et rejoignit officiellement le groupe des surréalistes dans le quartier parisien de Montparnasse. Durant les deux années suivantes, son travail influença fortement le cercle des surréalistes, qui l'acclama en tant que créateur de la méthode paranoïaque-critique, qui, selon ce qui s'en disait, permettait d'accéder au subconscient, libérant les énergies artistiques créatrices. C'est, d'après le peintre, une méthode spontanée de connaissance irrationnelle basée sur l’objectivation critique et systématique des associations et interprétations délirantes. Breton rendit hommage à cette découverte qui venait de doter
...le Surréalisme d'un instrument de tout premier ordre en l'espèce la méthode paranoïaque critique qu'il s'est montré d'emblée capable d'appliquer à la peinture, à la poésie, au cinéma, à la construction d'objets surréalistes typiques, à la mode, à la sculpture, à l'histoire de l'art et même le cas échéant, à toute espèce d'exégèse

— André Breton

À cette époque, Dalí délaissa temporairement ses travaux autour des images à double sens telles que l'Homme invisible tandis que les figures de Guillaume Tell, Lénine, les paysages et figures anthropomorphes, l'Angélus de Millet, Vermeer et Hitler apparurent systématiquement dans ses toiles. Une activité marquante de cette époque fut la réalisation avec le sculpteur Giacometti d'objets surréalistes. Selon Dalí, ils sont dotés d'un minimum de fonctionnement mécanique, et sont basés sur les fantasmes et les représentations susceptibles d'être provoqués par la réalisation d'actes inconscients. Il restait hermétique aux problèmes des surréalistes avec la politique, une anecdote de l'histoire selon lui. Il agaçait le groupe en étudiant systématiquement Hitler et la croix gammée vieille comme le soleil chinois, qui réclame l'honneur de l'objet.Si les divergences politiques éloignaient peu à peu André Breton et Louis Aragon, celles provoquées par Dalí furent sans commune mesure. Pour André Thirion, Dalí n'était pas marxiste et s'en foutait, mais entre les rêveries érotiques de Dalí envers des fillettes de 12 ans qui firent réagir jusqu'au comité central du parti communiste, et son obsession pour la figure d'Hitler durant deux années, le peintre fut convoqué en janvier 1934 chez Breton où il se présenta vêtu en malade, avec un chandail et un thermomètre dans la bouche. Une fois l'accusation de Breton terminée, il lut sa plaidoirie en faisant un strip-tease, affirmant en langage fleuri, qu'il ne faisait que retranscrire ses rêves — particuliers — et que, en conséquence de ses rêves, Breton et lui feraient bientôt l'objet d'une représentation homosexuelle. Il fut exclu à l'issue de cette réunion. Dalí continua cependant à travailler avec le groupe, qui en avait besoin, notamment en tant qu'agent publicitaire, à Londres en 1936 en tenue de scaphandrier, à Paris en février 1938 où il montrait son Taxi pluvieux où deux mannequins recevaient la pluie entre salades et escargots de Bourgogne.
Fin 1933, leur marchand d'art Julien Levy exposa 25 œuvres de Dalí à New York. Dalí mourait d'envie d'aller voir les États-Unis. Les œuvres de Picasso y étaient déjà exposées contrairement aux musées français. Il se laissa facilement convaincre par une riche Américaine, Caresse Crosby d'entreprendre le voyage. Dalí et Gala se rendirent pour la première fois à New York en 1934 ; Picasso avança l'argent pour leurs billets. Les Américains furent subjugués par l'excentricité du personnage et les audaces d'un surréalisme qu'ils ne connaissaient alors presque pas. Au grand désespoir de Breton, Dalí était considéré comme le seul surréaliste authentique, ce que le peintre triomphant et ivre de mégalomanie, s'empressa de confirmer le 14 novembre à New York les critiques distinguent déjà le Surréalisme avant ou après Dalí. L'exposition à la Galerie Julien Levy eut un franc succès et Dalí comprit que sa réussite passait par les États-Unis. Sa peinture commençait à être appréciée. Edward James — filleul du roi Édouard VII — devint son mécène et lui racheta toute sa production de 1935 à 1936. La Métamorphose de Narcisse et Cannibalisme de l'automne font partie des plus célèbres toiles de cette période.

Guerre d'Espagne

Déclaration d'indépendance de l'imagination des droits de l'homme à sa propre folie
Quand, dans l'histoire de la culture humaine, un peuple éprouve la nécessité de détruire les liens intellectuels qui l'unissaient aux systèmes logiques du passé afin de créer pour son propre usage une mythologie originale, mythologie qui, correspondant parfaitement à l'essence et à la pression totale de sa réalité biologique, est reconnue par les esprits d'élite des autres peuples, alors l'opinion publique de la société pragmatique exige par égard pour elle que soient exposés les motifs de la rupture avec les formules traditionnelles éculées
De retour en Catalogne, Dalí et Gala quittèrent Portlligat en 1936 pour fuir la guerre civile espagnole et voyagèrent en Europe. Ils vécurent un temps en Italie fasciste où il s'inspira des œuvres romaines et florentines de la Renaissance, notamment pour réaliser des images doubles telles que Espagne61. Ses toiles Construction molle aux haricots bouillis également connue sous le nom de Prémonition de la guerre civile et la Girafe en feu furent les plus représentatives de cette période qui vit l'invention de ces monstres. Ceux-ci reflètent sa vision de la guerre mais non son attitude politique. Il représenta la guerre civile comme un phénomène d'histoire naturelle, une catastrophe naturelle et non un évènement politique comme Picasso avait pu le faire avec Guernica. Ce fut à Londres qu'il apprit le meurtre de son ami Federico García Lorca le 19 août 1936 à Grenade par un franquiste, le faisant tomber dans une profonde dépression.
Durant son second voyage aux États-Unis, la presse et le public firent un accueil triomphal à Mr Surrealism. Le portrait de Dalí par le photographe Man Ray fit la Une en décembre 1936 du magazine Time. En février 1937, Dalí rencontra à Hollywood les Marx Brothers et fit un portrait de Harpo Marx, agrémenté de cuillères, harpes et fils de fer barbelés. Le film qu'ils projetaient ne vit pas le jour. En 1938, par l'intermédiaire de Edward James ainsi que celle de son ami Stefan Zweig, Dalí rencontra à Londres Sigmund Freud qu'il admirait depuis longtemps et dont les travaux avaient inspiré ses propres recherches picturales sur les rêves et l'inconscient D'après le récit qu'en fit Conroy Maddox, Freud âgé confia à Zweig en cette occasion à propos de Dalí :

" Je n'ai jamais vu un spécimen d'espagnol plus parfait ; quel fanatique ! "
— Conroy Maddox
Dalí publia en 1939 une Déclaration d'indépendance de l'imagination et des droits de l'homme à sa propre folie66. Ses pérégrinations européennes l'emmenèrent en exil pendant 5 mois à partir de septembre 1938 dans la villa de Coco Chanel, La Pausanote 8,61 où il prépara l'exposition de New York à la galerie Julien Levy. Il détruisit à cette occasion en 1939 une œuvre qu'il avait créée et qui avait été modifiée sans son accord dans un magasin de la cinquième Avenue

New York

Lors de l'entrée en guerre de la France en 1939, Dalí et Gala étaient à Paris qu'ils quittèrent pour Arcachon. Peu avant l'invasion allemande, ils partirent en Espagne puis au Portugal. Dalí qui avait fait un détour par Figueras pour voir sa famille, rejoignit Gala à Lisbonne d'où ils embarquèrent pour New York. Ils y résidèrent durant huit ans. Dalí s'intégra parfaitement à la haute société new yorkaise, peignit de nombreux portraits de riches Américains – Helena Rubinstein – participa activement à la vie théâtrale avec de grandes peintures murales, réalisa ses premiers bijoux, et s'intéressa au cinéma, en particulier aux Marx Brothers, à Walt Disney, à Alfred Hitchcock. Après ce déménagement, il chercha également la foi catholique et à rapprocher sa peinture du classicisme ce qu'il ne fit effectivement qu'à partir de 1945.

En 1941 Dalí envoya un script de cinéma à Jean Gabin Moontide La Péniche de l'amour. À la fin de cette année, la première rétrospective de Dalí fut exposée par le Museum of Modern Art. Ces soixante œuvres – 43 huiles et 17 dessins – parcoururent les États-Unis durant les deux années suivantes. Les huit plus grandes villes accueillirent l'exposition, assurant la notoriété du peintre et bientôt, les propositions commerciales se multiplièrent. S'il n'en accepta que certaines, elles lui permirent d'amasser une fortune certaine qui inspira à Breton l'anagramme féroce Salvador Dalí – Avida Dollars. Robert et Nicolas Descharnes expliquent que durant cette période Dalí n'arrêta jamais d'écrire. En 1942, il publia son autobiographie La Vie secrète de Salvador Dalí. Il écrivit régulièrement pour les catalogues de ses expositions comme celle organisée par Knoedler Gallery en 1943. Il y exposait que le surréalisme aura servi au moins pour donner des preuves expérimentales de la totale stérilité des essais pour automatise sont allés trop loin et ont généré un système totalitaire ... La paresse contemporaine et le manque de technique ont atteint leurs paroxysmes dans la signification psychologique de l'utilisation actuelle de l'institution universitaire.
Il écrivit également un roman publié en 1944, sur un salon de mode pour automobiles, qui inspira une caricature d'Erdwin Cox pour The Miami Herald, où Dalí porte une automobile comme costume de fête. Durant ces années, Dalí réalisa des illustrations pour des éditions anglophones de classiques tels que Don Quichotte, l'autobiographie de Benvenuto Cellini et les essais de Michel de Montaigne. Il fit également les décors pour le film Spellbound de Alfred Hitchcock, et entreprit avec Walt Disney la réalisation du dessin animé Destin, inachevé et qui fut monté en 2003 longtemps après la mort de ses auteurs.
Ce fut une époque des plus prolifiques de sa vie, mais qui est discutée par certains critiques pour qui Dalí troublait la frontière entre art et biens de consommation, en délaissant la peinture pour se consacrer au design et aux articles commerciaux. Les peintures de cette période furent inspirées par les souvenirs de la Catalogne par leurs couleurs et leurs espaces, dans lesquels le peintre représenta des sujets d'Amérique. À ce titre, la toile Poésie d'Amérique, fut visionnaire. Elle réunit en une œuvre la ségrégation noire, la passion américaine pour le rugby, et l'irruption d'une marque dans une œuvre d'art : Coca-Cola. À la fin de la Seconde Guerre mondiale, il ne revint pas immédiatement en Europe. Il effectua son virage vers le classicisme en 1945 sans se couper du reste du monde. Les bombardements atomiques de Hiroshima et Nagasaki lui inspirèrent Idylle atomique et uranique mélancolique et Trois sphinx en Bikini. L'abandon du Dalí de la psychanalyse pour le Dalí de la physique nucléaire ne lui permit pas d'effectuer immédiatement son rapprochement vers le catholicisme. La peinture de cette époque empruntait aux classiques les rapports géométriques – le nombre d'or ou divine proportion. Ce fut notamment le cas avec Leda atomica.

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...L'unique différence entre un fou et moi, c'est que moi, je ne suis pas fou...

À partir de 1949, les Dalí revinrent vivre en Catalogne sous la dictature franquiste et passaient leurs hivers à Paris dans une suite de l'hôtel Meurice. Il décupla sa virtuosité technique, intensifia son intérêt pour les effets optiques mais surtout réalisa son retour à la foi catholique. Il fut reçu en audience privée le 23 novembre 1949 par le pape Pie XII. Ses recherches sur les proportions classiques le menèrent à sublimer toutes les expériences révolutionnaires de son adolescence dans la grande tradition mystique et réaliste de l'Espagne. Cette conversion prit notamment la forme de deux toiles La Madone de Port Lligat 1949 et le Christ de saint Jean de la Croix 1951 qui furent complétées d'illustrations pour La Divine Comédie 1952, aquarelles. Il avait alors déjà publié son manifeste mystique où il expliquait les tenants et aboutissants de son mysticisme nucléaire, et signé ses premières toiles corpusculaires dont la toile Galatée aux sphères est une représentante. Il lia catholicisme et physique des particules en expliquant les Élévations — de la Vierge, de Jésus — par la force des anges, dont les protons et neutrons seraient des vecteurs, des éléments angéliques. Il lia la corne de rhinocéros à la chasteté, à la Vierge Marie et à La Dentellière de Vermeer dans un raisonnement mêlant la géométrie divine de la spirale logarithmique, la corne l'animal et la construction corpusculaire de la plus violente rigueur de la toile du maître hollandais. Il peignit de nombreux sujets composés de cet appendice. Le 17 décembre 1955, il exposa ces idées à la Sorbonne lors de sa conférence Aspects phénoménologiques de la méthode paranoïaque-critique. Il se rendit à l'université dans une Rolls-Royce jaune et noire, remplie de choux-fleurs qu'il distribua en guise d'autographes. Opposant dans sa présentation la France et l'Espagne, le premier étant selon lui le pays le plus rationnel au monde et le second le plus irrationnel, il démontra au cours de cette conférence l'unicité de l'arrière-train du pachyderme avec un tournesol, l'ensemble étant lié à la célèbre dentellière et aux corpuscules de la physique atomique.
En 1959, André Breton organisa une exposition nommée Hommage au surréalisme pour célébrer le quarantième anniversaire de ce mouvement. Cette exposition rassembla des œuvres de Dalí, Joan Miró, Enrique Tábara et Eugenio Granell. Breton s'opposa fermement à l'inclusion de la Madone Sixtine de Dalí à l'exposition surréaliste internationale de New York l'année suivante. Selon Robert Descharnes, le comportement de Dalí à cette époque fut une réaction à sa célébrité pour protéger sa créativité. Si Picasso, pour les mêmes raisons s'était réfugié dans le château de Vauvenargues, Dalí, incapable de se taire, commentait les phénomènes, découvertes et événements de son époque et le mélange résultant n'était pas toujours du meilleur goût. Semant la confusion chez les critiques, il laissait aux médias grand public le soin d'analyser ses moustaches et de se concentrer sur quelques-unes de ses toiles telles le Christ de Saint Jean de la Croix. Cette attitude fit dire à l'expert du surréalisme de Sotheby's Andrew Strauss

Dalí a travaillé à la construction de sa popularité à l'échelle mondiale. Il a précédé Andy Warhol dans cette stratégie du culte de l'artiste star.
Dalí s'intéressa aux nouvelles découvertes scientifiques de son époque. Il se fascina pour l'ADN et le tesseract, un hypercube en quatre dimensions. Son tableau Corpus hypercubus 1954 représente Jésus-Christ crucifié sur le patron d'une telle hyperfigure où il chercha à créer une synthèse de l'iconographie chrétienne et d'images de désintégrations inspirées par la physique nucléaire. Artiste expérimenté, Dalí ne se confinait pas à la peinture. Il resta très attentif à toutes les évolutions de la peinture post-surréaliste, y compris les formes qui en étaient totalement détachées. Il expérimenta de nombreux médias et procédés nouveaux ou innovants, telles que les peintures par projection ou l'holographie, technique dont il fut l'un des pionniers. Nombre de ses œuvres incorporaient des illusions d'optiques, des calembours visuels, des trompe-l'œil. Il expérimenta aussi le pointillisme, le halftoning réseau de points semblables à ceux utilisés dans l'impression et les images stéréoscopiques. Il fut un des premiers à utiliser l'holographie dans l'art. De jeunes artistes comme Andy Warhol proclamèrent que Dalí avait une influence importante sur le pop art. Découverte en gare de Perpignan Perpinyà, Dalí se passionna à la fin de sa carrière à peindre des images doubles à l'effet stéréoscopique qui sont difficilement accessibles à la reproduction. Nombre d'entre elles sont exposées au musée Dalí de Figueras Athènes brûle !.
Dalí avait un sol en verre dans une pièce près de son atelier. Il s'en servit beaucoup pour étudier le raccourci, vu d'en bas comme d'en haut, pour incorporer des personnages et des objets très expressifs dans ses peintures. Il aimait aussi s'en servir pour amuser ses amis et ses invités.
Les revenus de Dalí et de Gala leur permettaient de mener une vie de luxe. Dès 1960, ils embauchèrent le gestionnaire John Peter Moore. Son successeur, Enrique Sabater expliquait Dalí gagnait plus que le président des États-Unis. À cette époque, Salvador Dalí et Gala commencèrent à se séparer. En 1965 Dalí fit la connaissance d'Amanda Lear qui fut alors présentée comme un transsexuel. Amanda Lear prit des cours de peinture auprès de Dalí, lui servit de modèle et devint son égérie. En 1969, Gala Dalí acquit le vieux château à Púbol, près de Figueras, qu'elle restaura et qui abrite la Fondation Gala-Salvador Dalí.

Œuvres historiques et stéréoscopiques

Les peintures de petit format des années précédentes firent place à partir de 1958 à des œuvres de monumentales sur des sujets historiques comme la bataille de Tétouan 1962, 308 × 406 cm. Le tableau représente la conquête espagnole de Tétouan au Maroc en 1860. Dalí peignit une peinture de grand format chaque anné telle que La Découverte des Amériques par Christophe Colomb 1959. Les derniers chefs-d'œuvre de cette période furent La Gare de Perpignan 1965, Le Torero hallucinogène 1968-1970 et la Pêche au thon 1966/67. De 1966 à 1973 Dalí travailla sur une commande pour une édition de luxe d'Alice au pays des merveilles.
Il s'intéressa à améliorer la représentation de la troisième dimension au-delà de la perspective classique. Selon le peintre, le 17 novembre 1964 eut lieu le moment le plus rassurant de toute l'histoire de la peinture, lorsque le peintre découvrit au centre de la gare de Perpignan, la possibilité de peindre à l'huile la véritable troisième dimension en faisant appel à la stéréoscopie. La découverte de l'holographie lui permit d'aborder la quatrième dimension le temps, technique qu'il utilisa à partir des années 1970, afin d'obtenir l'immortalité des images enregistrées holographiquement grâce à la lumière du provisoire laser. En 1969 il peignit ses premiers plafonds et il se concentra à partir de l'année suivante sur des images stéréoscopiques. Ses toiles holographiques les plus connues datent de 1972. Les premiers hologrammes furent présentés à la galerie Knoedler à New York en avril 1972.

Théâtre musée

En 1960, Dalí commença à travailler sur son théâtre-musée, dans sa ville de Figueras. C'était son plus grand projet. Il y consacra la plus grande partie de son énergie jusqu'en 1974. Il continua à le développer jusqu'au milieu des années 1980. Avec l'accord du maire Ramon Guardiola, il choisit les ruines du théâtre de Figueras incendié lors de la guerre civile espagnole, où il avait réalisé sa première exposition en 1914. Les fonds pour la rénovation furent avancés par l'état espagnol en 1970. Le dôme de verre de forme byzantine fut conçu par l'architecte Emilio Pérez Piñero à la demande de Dalí qui rêvait d'un dôme vitré dans le style de l'architecte américain Buckminster Fuller. Dalí conçut lui-même une grande partie du musée, depuis les œufs monumentaux qui ornent les murs jusqu'à la hauteur des toilettes. L'architecte Joaquim Ros de Ramis travailla à la rénovation toujours en accord avec les directives du maître. La construction commença le 13 octobre 1970 et un an plus tard le peintre commença à travailler aux peintures des plafonds du Théâtre-Musée.

Dernières années

En 1979, le Centre Georges Pompidou réalisa une grande rétrospective Dalí exposant 169 peintures et 219 dessins, gravures et objets de l'artiste. Une des particularités de l'exposition était en sous-sol. Une Citroën était suspendue au plafond avec une botifarra saucisse catalane, une cuillère de 32 m de long et de l'eau coulait dans le radiateur de la voiture.
L'année suivante, la santé de Dalí se dégrada fortement. À 76 ans, Dalí présentait les symptômes de la maladie de Parkinson et perdit définitivement ses capacités artistiques. Il reçut en 1982, le titre de Marqués de Dalí de Púbol marquis de Dalí de Púbol.
Gala mourut le 10 juin 1982, à 87 ans. Dalí déménagea de Figueras pour le château de Púbol où en 1984, un incendie éclata dans sa chambre à coucher, dont la cause ne fut jamais éclaircie. Dalí fut sauvé et retourna vivre à Figueras dans son théâtre-musée. En novembre 1988, Dalí entra à l'hôpital après un malaise cardiaque. Il reçut une ultime visite du roi d'Espagne le 5 décembre 1988. Le peintre mourut le 23 janvier 1989 à Figueras, à l'âge de 84 ans. Il fut inhumé dans la crypte de son théâtre-musée. Sa fortune fut pillée à sa mort.

Œuvre

Le personnage turbulent a parfois fait oublier l'investissement artistique du peintre. Dalí fut pourtant un peintre méticuleux et acharné, concevant longuement ses toiles et les réalisant avec un soin qu'il voulait proche de ses maîtres classiques, Raphaël ou Vermeer. Michel Déon considère que son génie, Dalí en a, jusqu'au vertige, la conscience. C'est, semble-t-il, un sentiment intime très réconfortant. Les premières peintures conservées montrent un réel talent précoce, dès l'âge de 6 ans. Ses premiers portraits de sa famille à Cadaqués avaient déjà une force picturale étonnante, notamment impressionniste. Jouant sur la matière, il mélangea un temps des graviers à la peinture Vieillard crépusculaire, 1918.
Il regretta le manque de formation théorique dispensée à l'Académie des beaux-arts de Madrid. À l'issue de ces années madrilènes commença une période d'influences diverses. Le jeune Dalí s'imbibait de diverses techniques allant du pointillisme Nu dans un paysage, 1922 au cubisme Autoportrait cubiste, 1923 ; Mannequin barcelonais, 1927 et à Picasso Vénus et un marin, 1925.

Œuvre picturale Influences

Dalí affirma à l'âge de dix ans ne pas vouloir de professeur de dessin car il était un peintre impressionniste. Si cette affirmation péremptoire souleva les rires, le peintre subit effectivement très jeune l'influence impressionniste par la proximité de la famille Pichot et notamment de Ramón Pichot. Ce dernier fut l'un des premiers impressionnistes catalans, à avoir fait partie de l'entourage de Picasso en 1900 et son style rappelait Toulouse-Lautrec. Dalí admirait Renoir et Meissonier un véritable rossignol du pinceau , dont il moquait le manque de génie mais dont la technique incroyablement méticuleuse l'impressionnait. À ces influences, s'ajouta vers 1918, un intérêt pour les peintres pompiers tels que Marià Fortuny101 dont il s'inspira pour réaliser La Bataille de Tétouan 1962. Picasso fut une sorte de grand frère qui lui fit bon accueil quand il arriva à Paris. Dalí chercha toute sa vie à se confronter à lui, seul artiste contemporain auquel il reconnaissait un génie au moins égal au sien.
Plus que toute autre, la Renaissance italienne fut pour Dalí une référence permanente et indispensable. S'il se considérait comme le meilleur dessinateur de son époque, il reconnaissait que ses dessins ne valent à peu près rien face aux grands maîtres de la Renaissance. Admirateur de Léonard de Vinci chez qui il trouve les racines de sa méthode paranoïacritique, il porta longtemps Raphaël au pinacle, proclamant qu'il était le seul contemporain capable de le comprendre. Vers la fin de sa vie, les personnages de Michel-Ange prirent une part considérable dans sa production picturale. Il voua aussi toute sa vie une admiration sans borne à Diego Vélasquez et Vermeer fut un autre phare, dont il chercha longuement à imiter la technique ; y parvenant parfois.
Dalí revendiquait une technique très classique, voire hyperréaliste pour certaines périodes, et chercha tout au long de sa carrière à faire de plus en plus preuve d'une réelle virtuosité, restant fidèle à la peinture à l'huile pour la quasi-totalité de son œuvre peinte. Le travail est presque toujours très minutieux, ce qui lui donne l'aspect rassurant de l'académisme avec des dessins préparatoires très soignés et une exécution méticuleuse, souvent à la loupe. Certaines œuvres minuscules témoignent d'un véritable talent de miniaturiste Premier portrait de Gala, Portrait de Gala avec deux côtelettes d'agneau en équilibre sur l'épaule. Il affirma que l'ultra-académisme était selon lui, une formation que tout peintre devait avoir, ce n'est qu'à partir de cette virtuosité que quelque chose d'autre, c'est-à-dire l'art, est possible. Il détestait Cézanne qui était selon lui le plus mauvais peintre français. Il s'opposa aux peintres modernes dans leur ensemble ; à la rationalisation, au scepticisme et à l'abstraction. Matisse était un des derniers peintres modernes qui représentait les dernières conséquences de la Révolution, et le triomphe de la bourgeoisie. Par opposition à sa conversion au catholicisme, il assurait que les jeunes peintres modernes ne croyaient en rien, et qu'il était par conséquent

Tout à fait normal que quand on ne croit à rien, on finisse par peindre à peu près rien, ce qui est le cas de toute la peinture moderne ...

— Salvador Dalí Images multiples et effets optiques

Avant sa rencontre avec le surréalisme, alors qu'il était encore à Cadaqués, Dalí commença à réaliser avec une aisance diabolique dans toutes les techniques, des photographies en trompe-l'œil comme lui-même les nomma, anticipant de plus de 25 ans les hyperréalistes américains. Il représentait vers la fin des années 1920 ses rêves. Sa première image double fut l'Homme invisible 1929 et il conserva cette approche durant l'essentiel de sa carrière. La notion de double fut centrale chez Dalí, tant dans sa peinture que dans sa vie. Elle trouva ses origines dans la mort son frère aîné, Salvador, se poursuivit avec Veermer et la spirale logarithmique, continua avec son alter ego Gala, se mua en une opposition entre Dentelière et Rhinocéros, chez un personnage simultanément agnostique et catholique romain. Il affina et diversifia sa technique d'images dans l'image et de réseaux La Madone Sixtine.

Ses recherches sur les troisième et quatrième dimensions le menèrent à travailler successivement sur la stéréographie puis sur holographie. En 1973, il déclara réaliser des photographies en couleur à la main d'images superfines extra-picturales de l'irrationalité concrète. Il s'attacha jusqu'à la fin à jouer avec l'œil du spectateur, notamment dans ses dernières œuvres Cinquante images abstraites qui vues à 2 yards se changent en trois Lénine masqués en chinois et qui vues à 6 yards apparaissent en tête de tigre royal, Le Torero hallucinogène, Gala regardant la mer Méditerranée qui à vingt mètres se transforme en portrait d'Abraham Lincoln – Hommage à Rothko.

Surréalisme

Alors qu'il étudiait encore à la résidence d'étudiants de Madrid, Dalí travailla avec Lorca et Buñuel à l'étude des textes psychanalytiques de Sigmund Freud qui inspira ses recherches picturales sur les rêves et l'inconscient. Les deux hommes se rencontrèrent à Londres en 1938. Cependant, la conversion du peintre au surréalisme date de 1929. Pour Robert Descharnes et Gilles Néret, ce fut l'année où on s'entend à reconnaître que Dalí est devenu surréaliste à part entière. La rencontre déterminante avec le mouvement surréaliste parisien libéra son extraordinaire puissance créative.

Son œuvre fut désormais remplie d'allusions personnelles, souvent cryptées et oniriques, qu'il réutilisa à son gré comme la figure obsédante du Grand Masturbateur qu'il utilisa de nombreuses fois en 1929 Portrait de Paul Éluard, 1929 ; Le Grand masturbateur, 1929. Il reconnut que la peinture de Miró était faite du même sang que le sien et subit l'influence de René Magritte mais acquit vite un premier style propre avec ses toiles Le miel est plus doux que le sang, 1927 et Cenicitas, 1928 puis avec l'invention de la méthode paranoïaque-critique. Patrice Schmitt, à propos d'une rencontre entre Dalí et Lacan, nota que la paranoïa selon Dalí est aux antipodes de l'hallucination par son caractère actif. Elle est à la fois méthodique et critique. Elle a un sens précis et une dimension phénoménologique et s'oppose à l'automatique, dont l'exemple le plus connu est le cadavre exquis. Faisant le parallèle avec les théories de Lacan, il conclut que le phénomène paranoïaque est de type pseudo-hallucinatoire. Or, les techniques d'images doubles sur lesquelles Dalí travaillait depuis Cadaqués l'Homme invisible, 1929 étaient particulièrement propres à révéler le fait paranoïaque ; conjonction qui fait dire à Robert Descharnes et Gilles Néret que Dalí fut
le seul véritable peintre totalement surréaliste, de la même manière qu'on peut dire que Monet est le seul véritable peintre totalement impressionniste, du début de son œuvre jusqu'aux Nymphéas à la fin

Mysticisme corpusculaire

Les explosions des bombes atomiques à Hiroshima et Nagasaki ébranlèrent sismiquement le peintre et impulsèrent une nouvelle source d'inspiration : la physique nucléaire. Il déclara alors être un ex-surréaliste, bien que selon Robert Decharnes et Gilles Néret, il le restât plus que jamais. La théorie atomique suppose une discontinuité fondamentale de la matière : la physique nucléaire dit en simplifiant les choses que des particules élémentaires séparées par du vide se maintiennent en équilibre, tout en formant à échelle macroscopique un ensemble cohérent. Trouvant en Heisenberg son nouveau père et avec une logique toujours irréfutable, il affirma que ce que les physiciens produisent, les peintres, qui sont déjà spécialistes des anges, peuvent le peindre. Durant cette période, les corps et objets représentés par Dalí se trouvèrent en état de lévitation, une nouvelle approche qui était liée tant au nombre d'or qu'aux spéculations de la physique moderne. Ils traduisirent l'évolution spirituelle du peintre, dans un souci constant d'appartenance double, agnostique et catholique apostolique romain.
Lors de ce virage opéré en 1946 il retourna puiser son inspiration dans la peinture de la renaissance, ce qui permit au peintre de réaliser la synthèse de trois approches improbables : corpusculaire, catholique romaine, et de la Renaissance.

Thèmes picturaux Nature

La crique de Portlligat mais aussi le port de pêche ou l'avant de la maison du peintre apparaissent dans nombre de ses tableaux à partir de l'installation du couple en 1930 dans ce port. Les parages du cap de Creus représentaient pour Dalí le paysage le plus concret du monde. Ses rochers aux angles acérés et aux formes étranges sont bien connus des promeneurs de Cadaqués. Dalí les utilisa souvent dans ses toiles exemples : Le Grand Masturbateur, 1929 ; Le Nez de napoléon transformé en femme enceinte promenant son ombre parmi les ruines originales, 1945. L'image composite et d'allure énigmatique du Grand masturbateur apparut en 1929 dans le Portrait de Paul Éluard. Il est composé de plusieurs éléments parfois variables : paupière, cils, le tout reposant sur un nez de profil. Une sauterelle est souvent représentée la tête en bas, proche de la place de la bouche. Cet élément fut très présent de 1929 à 1931 Le Grand masturbateur 1929, Jeu lugubre 1929, la Persistance de la mémoire 1931. Outre la symbolique propre à l'auteur, l'allure générale est celle d'un important rocher visible près du cap de Creus que Dalí connaissait bien.

Plusieurs animaux prennent pour lui un caractère morbide. C'est par exemple le cas des fourmis, très présentes depuis le Portrait de Paul Éluard 1929. D'après ses dires, elles seraient en relation avec une scène d'enfance où, après avoir recueilli une petite chauve-souris blessée, le jeune Salvador avait retrouvé le lendemain matin l'animal agonisant : la chauve-souris, couverte de fourmis frénétiques, râle, la gueule ouverte, découvrant des dents de petite vieille. L'Âne pourri fait également partie de ces représentations. Il fut présent dans le film Un chien andalou 1929 et dans plusieurs toiles de cette même époque – Le miel est plus doux que le sang 1927, Cenicitas 1928, L'Âne pourri 1928 – de même que plusieurs cadavres d'animaux en putréfaction. Selon le peintre, ces images lui rappelaient la scène traumatisante du cadavre de son hérisson apprivoisé, envahi par une armée de vers : son dos hérissé de piquants se soulevait sur un grouillement inouï de vers frénétiques. Les sauterelles renvoient également à des scènes d'enfant et à sa terreur des sauterelles, que ses condisciples lui envoyaient parfois en plein cours. Les sauterelles furent très présentes dans ses œuvres des années 1920-1930 et furent souvent associées au grand masturbateur. Le Rhinocéros – et surtout sa corne – fut en revanche un instrument divin en relation avec son mysticisme nucléaire ainsi qu'un appendice phallique évident Jeune Vierge autosodomisée par les cornes de sa propre chasteté. Dalí l'utilisa dès 1951 Tête Raphaélesque éclatée puis surtout vers 1955 Étude paranoïacritique de la Dentellière de Vermeer. Il expliqua que la Dentellière de Vermeer atteint un maximum de dynamisme biologique grâce aux courbes logarithmiques des cornes de rhinocéros. Les mouches seraient au contraire liées à un sentiment positif. Dalí racontait adorer ces insectes, et qu'à Portlligat il s'en laissait couvrir le corps. Il les aurait considérées comme les fées de la Méditerranée. Michel Déon raconte qu'il se faisait un délice de la lecture de l'Éloge de la mouche par Lucien de Samosat.
Comme son père, qui se cachait pour les déguster, Dalí adorait manger les oursins qu'on lui ramenait de la mer toute proche. Il les utilisa dans son œuvre picturale La Madone de Port Lligat 1950, en photographie, et même comme artiste en enfilant une paille dans leur bouche et dont les mouvements venaient dessiner des formes sur un écran. Il s'agit sans doute de la première utilisation d'un échinoderme comme artiste pictural

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Posté le : 10/05/2014 00:09
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Salvador Dali suite 2
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Exposition de Dalí à Londres. Au premier plan, une sculpture d'éléphant aux pattes arachnéennes avec une pyramide sur le dos semblable à celles qui apparaissent sur la toile. Au fond se trouve London Eye.
La nourriture, et l'acte de manger, ont une place centrale dans l'œuvre et la pensée dalinienne pour qui la beauté sera comestible ou ne sera pas. Figure picturale essentielle, le pain fut très présent dès 1926 La Corbeille de pain. La très classique Corbeille de pain, Plutôt la mort que la souillure 1945 fut exposée à une place d'honneur par Dalí au musée de Figueras, exprimant l'importance de ce tableau. Ce fut avec une baguette de 2 m qu'il débarqua aux États-Unis pour la première fois et avec une de 12 m de long portée par plusieurs boulangers qu'il se présenta à une conférence parisienne en 1959. Sa symbolique semblait très importante pour Dalí : Le pain a été l'un des thèmes de fétichisme et une des obsessions les plus anciennes de mon œuvre, le premier, celui auquel je suis resté le plus fidèle.

L'œuf au plat sans le plat revient régulièrement dans son œuvre. Il aurait rappelé au peintre les phosphènes qui apparaissent quand on comprime les globes oculaires et qu'il associe à un souvenir intra-utérin. La création picturale peut-être la plus connue de Dalí sont les Montres molles. Elles coulent comme un camembert : Les montres molles sont comme du fromage, et surtout comme le camembert quand il est tout à fait à point, c’est-à-dire qui a la tendance de commencer à dégouliner. Et alors, mais quel rapport entre le fromage et le mysticisme ? … Parce que Jésus, c’est du fromage. Les dos et fesses des femmes furent présentes très tôt dans l'œuvre, en particulier sur les portraits de sa sœur Anna-Maria à Cadaqués Personnage à une fenêtre 1925, Jeune fille de dos Anna Maria 1926. Plus tard, un tableau plus explicite, Jeune Vierge autosodomisée par les cornes de sa propre chasteté 1954, éclaira le sens érotique de ces poses. Elles restèrent présentes tout au long de l'œuvre du peintre.
Gala apparut en 1931 dans une œuvre minuscule Premier portrait de Gala, véritable tour de force de miniaturiste, exposée au Teatre-Museu Gala Salvador Dalí avec une loupe pour mieux apprécier les détails. Ses portraits furent ensuite très nombreux, son visage et sa coiffure caractéristique la faisant reconnaître aisément. Elle apparut de face L’angélus de Gala 1935 ou de dos Ma femme, nue, regardant son propre corps devenir, trois vertèbres d'une colonne, ciel et architecture 1945, nue Leda Atomica 1949, en Vierge Marie La Madone de Port Lligat 1950, un sein nu Galarina 1945. La découverte d'une paire de béquilles abandonnées dans le grenier de la maison paternelle fut une révélation. Il la définit comme un support en bois dérivant de la philosophie cartésienne. Généralement employé pour servir de support à la tendresse des structures molles. Elle devint immédiatement un objet fétiche qui prolifère dans son œuvre souvent pour soutenir un appendice mou. On y décèle l'angoisse de l'impuissance qui dominait Dalí avant sa rencontre sexuelle avec Gala. En 1929, la présence dans le tableau Jeu lugubre d'un homme portant un caleçon maculé fit scandale dans le cercle surréaliste. Gala fut envoyée en délégation pour s'assurer que le jeune catalan n'avait pas de penchant coprophage, ce qui les horrifiait. Gala put les rassurer, en même temps qu'elle mit en garde Dalí contre l'état d'esprit très petit-bourgeois d'un groupe d'artistes qui se réclamaient pourtant d'une sincérité totale.

Œuvres renommées

L'Angélus de Millet devint une véritable obsession chez Dalí. Ses personnages furent représentés dans un grand nombre de ses toiles depuis Monument impérial à la femme-enfant, Gala – Fantaisie utopique 1929 jusqu'à La Gare de Perpignan en 1965. Dalí s'expliqua souvent sur l'érotisme du tableau, en même temps que sur sa conviction que le couple priait autour du cercueil de leur enfant mort. De façon étonnante, une radiographie réalisée au Louvre révèle une zone sombre et rectangulaire, sous la terre, entre les deux personnages.
La Vénus de Milo fut une référence occasionnelle. Elle apparut d'abord dans une sculpture détournée avec son ami Marcel Duchamp, puis comme une image se métamorphosant en torero dans le Torero hallucinogène.

La Mort

Je pense à la mort, surtout quand je mange des sardines en boîtes...
La mort est présente tout au long de l'œuvre depuis les premières toiles surréalistes, voire les premiers portraits de vieillards. La mort apparaît tout d'abord dans son aspect physique le plus répugnant, celui de cadavres en putréfaction. Plus tard, elle se fit plus discrète mais fut toujours présente, jusque dans les toiles chrétiennes – principalement des crucifixions. Elle est notable dans Portrait de mon frère mort (1963), La Pêche au thon (1967), Le Torero hallucinogène (1970).

Alphabet amoureux

L'alphabet amoureux est né de la passion de Dalí pour les arts graphiques et pour sa muse Gala. À partir de leurs initiales, S , D et G et d'une couronne, il invente huit caractères abstraits, symbole de leur amour. L'alphabet devint public à partir des années 1970 lorsqu'il passe commande à la maison Lancel d'un sac à main pour l'offrir à Gala.
Ce sac est un petit modèle à soufflet dont l'anse est une chaîne à vélo. Son cuir est orné d'une impression de type Toile Dalígram utilisant les caractères de l'alphabet amoureux.

Sculpture Hommage à Newton 1969.

La sculpture resta longtemps anecdotique dans la création dalinienne139 avec de rares exceptions Buste rhinocérontique de la Dentellière de Vermeer, 1955. Il revint à la création en trois dimensions dans les années 1960 et surtout 1970 avec la création du Teatre-Museu Gala Salvador Dalí : Buste de Dante 1964, Chaise aux ailes de vautour 1960, Lilith – Hommage à Raymond Roussel 1966, Masque funèbre de Napoléon pouvant servir de couvercle à un rhinocéros 1970.
Salvador Dalí racontait qu’enfant, il fit un modelage de la Vénus de Milo car elle figurait sur sa boîte de crayons : ce fut son premier essai de sculpture. Dès les années 1930, Dalí s’essaya à la troisième dimension avec des objets surréalistes. Il créa avec Giacometti des objets à fonctionnement symbolique Buste de femme rétrospectif – Buste : pain et encrier en assemblant une marotte de modiste en porcelaine peinte avec différents autres objets de récupération 1933. En 1936, Marcel Duchamp et Salvador Dalí collaborèrent pour réaliser la Vénus de Milo aux tiroirs.
De cette époque date la réalisation de sculptures en bronze réalisées à partir de ses plus célèbres tableaux, telles que la Persistance de la Mémoire, le Profil du Temps, la Noblesse du Temps, Vénus à la girafe, Le Toréador hallucinogène, La Vénus spatiale, Alice au pays des Merveilles, l’Éléphant spatial qui témoignent avec une vigueur extrême de la force d’expression de ses images iconographiques surréalistes.

Dalí réalisa ses premiers bijoux après la Seconde Guerre mondiale à New York : The eye of time 1949, Ruby Lips 1950, The Royal heart 1953.

Architecture Maison de Dalí à Portlligat

En 1939, pour la Foire internationale de New York, il créa le pavillon Dream of Venus. Il s'agissait d'une attraction foraine surréaliste, avec entre autres, une Vénus terrassée par la fièvre de l'amour sur un lit de satin rouge, des sirènes et des girafes. De cette maison, il n'en reste plus que le souvenir, une quarantaine de photos d'Eric Schaal, un film de huit minutes, et le somptueux quadriptyque aux montres molles, conservé au Japon. Le peintre avait fait du surréalisme un art de vivre. À Portlligat, il décora sa maison à sa manière, en prince du kitsch, de l'ironie et de la dérision. Sa bibliothèque fut volontairement inaccessible, avec des rangées de livres installées au plus haut du mur, afin que nul ne pût les atteindre. Dans l'axe de la piscine phallique était disposé un temple avec une grande table d'autel, où il s'abritait du soleil et recevait ses amis. Le fond de sa piscine était tapissé d'oursins ; il s'agissait d'une commande du maître au sculpteur César qui avait réalisé une coulée de polyester pour marcher sur les oursins comme le Christ a marché sur les eaux. Le patio avait la forme d'une silhouette de femme tirée de L'Angélus de Millet. Le canapé était fait selon un moulage des lèvres de Mae West. Le mur du fond, appelé mur Pirelli était décoré avec de grandes publicités de pneus.
Au début des années 1970, le projet du théâtre-musée à Figueras se précisa enfin. Dalí prit à cœur la conception de ce musée édifié à sa gloire : Je veux que mon musée soit un bloc unique, un labyrinthe, un grand objet surréaliste. Ce sera un musée Théâtral. Les visiteurs en sortiront avec la sensation d'avoir eu un rêve théâtral.

Littérature

Les écrits de Dalí forment un important corpus qui n'est édité dans son ensemble qu'en espagnol. Il écrivait au moins depuis l'adolescence Studium, des poèmes, quelques textes littéraires et un journal qui a été publié en 2006. Il publia de nombreux textes qui exposent ses idées, sa conception de la peinture et donnent des éléments biographiques permettant de comprendre la genèse de certains de ses tableaux. Oui expose ses conceptions théoriques dans deux grands textes : La révolution paranoïaque-critique et L'archangélisme scientifique qu'il présente dans Italiques.
Écrits dans un style très personnel, les deux textes autobiographiques les plus célèbres de Dalí restent La Vie secrète de Salvador Dali qui donne des éléments biographiques sur son enfance, ses relations problématiques avec son père et la conviction acquise dès l'enfance qu'il était un génie et le Journal d'un génieouvrages 3 traite des années 1952 à 1963. Dalí écrivit, pendant la guerre, un unique roman Visages Cachés Il y met en scène l'aristocratie française durant cette guerre, et notamment la passion amoureuse de deux personnages, le duc de Grandsailles et Solange de Cléda. Cette dernière est l'illustration de ce qu'il a lui-même nommé le clédalisme ayant pour but de clore la trilogie passionnelle inaugurée par le marquis de Sade dont les deux premiers éléments sont le sadisme et le masochisme.
Il rédigea également en 1938 une interprétation paranoïaque-critique d'une de ses œuvres de référence dans Mythe tragique de l'Angélus de Millet, publiée en 1963. Il illustra Fantastic memories 1945, La Maison sans fenêtre, Le labyrinthe 1949 et La Limite 1951 de Maurice Sandoz, dont il fit connaissance à New York au début des années 1940.

Cinéma

La jeunesse de Dalí coïncida avec l'âge d'or du cinéma muet. Il rencontra Luis Buñuel à la résidence des étudiants à Madrid — il en fit le sujet d'un de ses premiers tableaux. Cette amitié déboucha sur une collaboration qui se développa dans le contexte du surréalisme. En complicité avec lui, il participa à l'écriture de deux films emblématiques du cinéma surréaliste. Le premier, Un chien andalou 1929, est un court-métrage de seize minutes. Il fut financé par le vicomte et la vicomtesse de Noailles à la suite d'une exposition parisienne. Après une brutale image d'introduction destinée à mieux marquer la scission entre monde réel et monde surréaliste diverses scènes oniriques se succèdent dotées seulement de la logique du rêve. Le film fit scandale dans les milieux intellectuels parisiens. Cependant, d'après Robert Descharnes, Dalí et Buñuel souhaitaient réaliser quelque chose de différent de tout ce que l'on avait tourné jusque-là. Ce fut dans cette optique que fut réalisé 1930 le second film, L'Âge d'or. Malgré un programme commun les deux auteurs s'opposèrent. Dalí voulait représenter l'amour, la création, les mythes catholiques dans le décor du cap de Creus. Ce qui devait créer pour Dalí un sacrilège subtil, raffiné et profond fut transformé par Buñuel en un anticléricalisme primaire. D'une durée d'une heure, le film provoqua des troubles publics entre royalistes et surréalistes. Jugé à l'époque insolent, il fut interdit jusqu'en 1988.

Dalí participa à la réalisation de plusieurs films qui ne purent pas être terminés. En 1941, il écrivit une première scène de rêve pour le film Moontide de Fritz Lang qui ne fut pas tournée en raison de l'entrée en guerre des États-Unis. En 1945, Dalí commença à réaliser avec Walt Disney le dessin animé Destino qui fut arrêté au bout de quelques mois à cause de problèmes financiers liés à la guerre. Dalí et Disney s'appréciaient beaucoup, et Dalí considérait le cinéaste comme un grand surréaliste américain, great American surrealist au même titre que les Marx Brothers et Cecil B. DeMille.

. Hitchcock est l'un des rares personnages que j'ai rencontrés récemment à posséder un certain mystère.

Il écrivit un scénario pour les Marx Brothers, intitulé Giraffes on Horseback Salad qui resta à l'état d'esquisses. En 1945, il réalisa le décor de la scène du rêve spellbound pour le film d'Alfred Hitchcock, La Maison du docteur Edwardes. Dans cette scène, Gregory Peck, psychanalysé par Ingrid Bergman, voit un rideau d'yeux grands ouverts — idée reprise du film Un chien andalou — et des ciseaux énormes qui découpent paupière et rétine.

Dalí produisit lui-même quelques courts-métrages expérimentaux surréalistes où il se mit en scène. Pendant les années 1950, il produisit L'Aventure prodigieuse de la dentellière et du rhinocéros réalisé par Robert Descharnes où s'associaient des images et objets par la courbe logarithmique et le nombre d'or. En 1975, ce fut Impression de la Haute Mongolie Hommage à Raymond Roussel, réalisé par José Montes Baquer. Dans ce film, Salvador Dalí raconte l'histoire d'un peuple disparu dont il a retrouvé la trace au cours d'un voyage en Haute Mongolie. L'histoire était complètement inventée. Dalí avait uriné sur la bague d'un stylo et attendu que la corrosion agisse en filmant les effets à distances macro et microscopique, le tout agrémenté d'un commentaire d'historien.
Il réalisa avec Jean-Christophe Averty et Robert Descharnes L'Autoportrait mou de Salvador Dalí, 1967, une réclame publicitaire pour le chocolat Lanvin en 1968146. Alejandro Jodorowsky, dans son projet avorté de film pour le roman Dune, avait sollicité Dalí pour jouer le rôle de l'empereur Shaddam IV. Celui-ci exigea, entre autres, d'être payé au tarif astronomique de 100 000 dollars de l'heure et proposa un trône d'inspiration scatologique.

Théâtre

Dalí participa à plusieurs projets liés au théâtre. Il collabora en 1927 avec Federico García Lorca pour la pièce Marina Pineda et écrivit le livret de Bacchanale, inspiré du Tannhäuser de Richard Wagner. Pendant son séjour new yorkais, Dalí réalisa plusieurs toiles de fond, décors et costumes pour des ballets : Bacchanale 1939, Labyrinth 1941, Helena 1942, Roméo et Juliette 1942, Café de Cinitas 1943 et Tristan Fou 1944.

Monde de la mode

Dalí, tout au long de sa vie et de son œuvre, resta comme en symbiose avec le monde polymorphique de la mode. Dans son désir insatiable de matérialiser la créativité sans limite qui le singularisait, il explora les registres créatifs les plus hétérogènes du secteur de la mode. Ses modèles étaient de préférence des femmes aux hanches proéminentes — les femmes coccyx — et imberbes au niveau des aisselles telle Greta Garbo. Parmi ses réalisations les plus notables, il produisit nombre de motifs de tissus et de dessins décoratifs pour les vêtements. Il collabora avec Coco Chanel pour dessiner les costumes et les décors de cadre de la pièce Bacchanale, paranoïaque-kinétique, participa à la création de quelques modèles de chapeaux dont un célèbre en forme de chaussure, et avec la couturière Elsa Schiaparelli, créa la robe homard années 1930 sur une commande d’Edward James pour son amie l’actrice Ruth Ford. Il imagina avec Christian Dior en 1950 le Costume de l'année 1945 à tiroirs. Salvador Dalí créa La Toile Dalígram à la fin des années 1960, à partir d'un étui de Louis Vuitton. En 1970, un sac à main Lancel fut décoré de son alphabet amoureux alors que l'anse était formée d'une chaîne de vélo138. Il créa des maillots de bain pour femme qui compriment les seins et donnent ainsi un aspect angélique ; un smoking aphrodisiaque recouvert de verres de liqueur remplis de peppermint frappé ; des cravates ; le design capillaire de ses moustaches-antennes métamorphiques ; des flacons de parfu
Nombre de ses créations restèrent à l'état de modèles sans jamais être réalisées. Ce fut le cas de robes avec de faux intercalaires et bourrées d’anatomies factices ; du maquillage au niveau des joues creuses pour éliminer les ombres sous les yeux ; des lunettes kaléidoscopiques pour les voyages en voiture ; de faux ongles composés de mini miroirs dans lesquels on peut se contempler.

Photographie

Dalí montra un réel intérêt pour la photographie à laquelle il donna une place importante dans son œuvre. Il harmonisa les décors et les photographies comme un peintre travaille sa toile avec ses pinceaux. Dalí photographe fut la révélation d'une partie majeure et méconnue de la création dalinienne. Il travailla avec des photographes comme Man Ray, Brassaï, Cecil Beaton et Philippe Halsman. Avec ce dernier, il créa la fameuse série Dalí Atomicus. Ce fut sans aucun doute Robert Descharnes, son ami collaborateur-photographe pendant 40 années, qui fit le plus de clichés de Dalí, de l'homme et de son œuvre.

Le photographe et journaliste Enrique Sabater rencontra Dalí lors de l'été 1968 alors qu'il était chargé par l'agence américaine Radical Press, d'interviewer le peintre dans sa maison de Port Lligat. Une amitié naquit entre eux et le photographe passa douze ans auprès de Dalí en tant que secrétaire, bras droit et confident. Enrique réalisa des milliers de photos de Dalí et Gala. En 1972, alors qu'Elvis Presley lui rendait visite, Dalí fut si impressionné par sa chemise country à motifs brodés et boutons de nacre que le chanteur la lui offrit. Il la porta alors pour réaliser Dalí avec la chemise d'Elvis. Le maître raconta à Marc Lacroix qui réalisa la photographie : Quand Elvis Presley est venu me rencontrer dans mon atelier il a tout de suite remarqué que j'étais fasciné par sa chemise country. Au moment de partir il m'a dit : Vous aimez ma chemise ? Oui. Beaucoup. Sans un mot il a défait les boutons et est reparti torse nu. Depuis je ne la quitte jamais pour peindre.
Avec ce photographe de mode Marc Lacroix, Dalí posa, en 1970, pour une série de portraits où il se mit en scène, dans des photos délirantes : Dalí à la couronne d'araignée de mer, Dalí à l'oreille fleurie, Avida Dollars. Cette dernière photographie fut réalisée au-dessus d'une enseigne de la Banque de France, entouré de billets à son effigie. Toujours avec Marc Lacroix, il tenta une expérience à laquelle il songeait depuis longtemps. Il réalisa une peinture en trois dimensions, Huit Pupilles, fait à l'aide d'un appareil-prototype à prise de vue stéréoscopique permettant de rendre la profondeur.

Dalí entretenait une relation amicale avec le chanteur du groupe de Hard Rock Alice Cooper, Vincent Furnier. Les deux artistes s'admiraient mutuellement, Alice Cooper usant d'une toile de Dalí pour illustrer son album DaDa en 1983, après que ce dernier lui eut dédié dix ans plus tôt un hologramme intitulé Premier cylindre. Portrait du cerveau de Alice Cooper. L'une des photographies les plus marquantes est celle du peintre coiffé d'un chapeau haut-de-forme sur les côtés duquel il avait disposé des masques de Joconde. Selon Thérèse Lacroix, il la créa pour sa participation à un bal donné par la baronne Rothschild. Seule une moitié du visage de Dalí apparaît au milieu de sourires énigmatiques figés.

Œuvres notoires- La Corbeille de pain

La Corbeille de pain (31,5 × 31,5 cm, huile sur toile, Salvador Dali Museum) est une huile sur bois réalisée 1926. Ce fut la première œuvre de Dalí exposée hors d'Espagne, lors de l'exposition internationale au Carnegie Institute de Pittsburgh de 1921. Cette œuvre de jeunesse fut réalisée peu après la fin de ses études d'art à Madrid et alors qu'il étudiait les maîtres hollandais. Dalí y démontra à vingt-deux ans la pleine possession de ses moyens picturaux.

Représentée de façon très réaliste dans un clair-obscur très classique, une corbeille de pain en osier est présentée avec quatre tranches de pain, l'une d'entre elles est beurrée. L'ensemble est posé sur une nappe blanche faisant nombreuses volutes. Au centre, l'envers de la nappe est représenté laissant apparaître les détails du tissu de façon très nette. Le fond est sombre, voire noir. La lumière blanche crue semble vitrifier la scène.

La Métamorphose de Narcisse

La Métamorphose de Narcisse fut réalisée en 1936-1937 alors que le peintre était en pleine période surréaliste. C'est une scène mythologique dont l'histoire la plus détaillée est rapportée dans les Métamorphoses d'Ovide.

D'après Ovide, après une rencontre avec la nymphe Écho qui ne put le séduire, Narcisse, fils de la nymphe Liriopé et du fleuve Céphise, fut contraint par Némésis, la déesse de la vengeance à boire une eau limpide. Cependant, épris de son image qu'il aperçoit dans l'onde, il prête un corps à l'ombre vaine qui le captive : en extase devant lui-même, il demeure, le visage immobile comme une statue de marbre de Paros. Narcisse tomba amoureux de son reflet, mais ne pouvant se séparer de son corps, il se mit à pleurer. Ses larmes troublèrent l'image qui disparut. Narcisse se frappa de désespoir, et, une fois l'eau redevenue calme, il contempla son reflet meurtri. Il se laissa mourir se lamentant d'un hélas qu'Écho répéta inlassablement jusqu'à un dernier adieu à laquelle la nymphe répondit également. Lors de son enterrement, on ne trouve à sa place qu'une fleur jaune, couronnée de feuilles blanches au milieu de sa tige.

Dalí présenta avec sa toile un poème paranoïaque de même nom et de même sujet, l'ensemble précédé par un méta-texte, un mode d'emploi. Selon le peintre, ce fut la première œuvre, peinture et poème, à être entièrement conçue selon la méthode paranoïaque critique. Si, d'après le poème, le Dieu neige est présent dans les montagnes en fond, la scène se passe au printemps, saison des narcisses. Le peintre exploite une image double issue de sa méthode paranoïaque critique en représentant l'état précédant la transformation de Narcisse à gauche et sa transformation à droite, utilisant le sens de lecture latin. À gauche le personnage aux contours imprécis se reflète dans l'eau. Il est courbé et sa tête est posée sur ses genoux, attendant la mort. À droite, figure le double de l'image après transformation. Le personnage devient une main fine et pierreuse qui sort de terre. Elle porte sur ses trois doigts réunis un immense œuf d'où sort un narcisse. L'ongle comme l'œuf sont brisés et le groupe est représenté dans un gris cadavérique et pierreux sur lequel montent des fourmis symboles de putréfaction.

En fond et au centre est représenté ce que Dalí définit dans le poème comme un groupe hétérosexuel en état d'attente. C'est un groupe de huit hommes et de femmes nus éconduits par Narcisse, qui comporterait selon Dalí un Hindou, un Catalan, un Allemand, un Russe, un Américain, une Suédoise et une Anglaise. Une autre interprétation est faite par Shnyder qui considère la transformation inverse. La main à droite est l'état initial. À gauche, décalé par translation, figure le peintre Dalí, dans un double de cette image. Ce groupe se métamorphose en un personnage assis et penché se mirant dans une eau figée et qui figure la Narcisse du mythe d'Ovide. Les couleurs sont chaudes, dorées et douces. Dalí dit de ce personnage lorsqu'on le regarde avec insistance, elle commence elle aussi à se fondre dans les rochers rouges et dorés.

Génie protéiforme, pratiquant l'autocélébration, Salvador Dalí pratiqua une forme d'art de l'inconscient dont il eut la révélation en lisant Freud. Il marqua de sa personnalité le surréalisme en peinture comme au cinémen proie à cette mobilité catalane qui se retrouve chez Picasso et chez Miró, Dalí manifeste très tôt son agilité intellectuelle en subissant, entre 1920 et 1925, les tentations simultanées de l'Académisme il se forme aux Beaux-Arts de Madrid et gardera toujours une grande habileté de praticien, du réalisme hollandais et espagnol, du Futurisme, du Cubisme et du réalisme cubisant de l'après-guerre Jeune Fille assise, vue de dos, 1925, Madrid, M.E.A.C.. Sa vocation pour un art de l'inconscient s'éveille à la lecture passionnée de Freud et lui fait d'abord pratiquer la peinture métaphysique . Sa première exposition se tient à Barcelone, gal. Dalmau, en novembre 1925. Il peint à cette époque des compositions où apparaît déjà l'obsession des paysages marins de son enfance, qui ne l'abandonnera plus Femme devant les rochers, 1926, Milan, coll. part. À Paris en 1927, puis en 1928, il rencontre Picasso et Breton. Il est prêt à se joindre au groupe surréaliste aux idées voisines, et, selon Breton, il s'y " insinue " en 1929. Il rencontre Gala Eluard, qui va devenir sa compagne et son inspiratrice.
Dalí met au service du mouvement une publicité ingénieuse et bruyante. Une exposition à la galerie Goemans, en 1929, présente ses œuvres surréalistes l'Énigme du désir, Ma mère, ma mère, ma mère, 1929, Zurich, coll. part, illustrant sa théorie de la " paranoïa critique ", qu'il expose dans son livre la Femme visible 1930. Il s'agit, à la suite d'une tradition illustrée par Botticelli, Piero di Cosimo, Vinci qui l'avait formulée dans le Traité de la peinture et, plus récemment, par le " tachisme " romantique et par les frottages de Max Ernst, de représenter des images suscitées par de libres associations d'idées à partir de formes données par le hasard, signifiantes ou non. De là ces peintures où, sous l'apparence de trompe-l'œil minutieux, les objets s'allongent montres molles, se dissolvent, pourrissent, se métamorphosent en d'autres objets, ou encore ces interprétations incongrues de tableaux célèbres, comme l'Angélus de Millet, où le chapeau de l'homme dissimule, selon Dalí, un sexe en érection. Il y a là une gymnastique intellectuelle qui ne va pas sans complaisance et où les limites du jeu ne sont d'ailleurs pas spécifiées. Malgré le reniement de Breton en 1934, provoqué par le comportement du peintre, l'art de Dalí relève bien de l'esthétique surréaliste, dont il partage la poésie du dépaysement, l'humour, l'initiative laissée à l'imagination Persistance de la mémoire, 1931, New York, M.O.M.A. ; Prémonition de la guerre civile, 1936, Philadelphie, Museum of Art. Il est même abusif d'en nier l'originalité : sous une technique que Dalí rapproche lui-même, avec une fierté provocatrice, de celle de Meissonier, les thèmes obsessionnels révèlent un univers cohérent, sous le signe de l'érotisme, du sadisme, de la scatologie, de la putréfaction. Les influences de De Chirico, d'Ernst, de Tanguy sont assimilées avec une horreur avouée de la simplicité, sous le signe du Modern Style celui de Gaudí, dont Dalí célèbre " la beauté terrifiante et comestible " — tous caractères que l'on reconnaît dans ses créations extrapicturales, comme ses poèmes et ses films en collaboration avec le cinéaste Luis Buñuel : Un chien andalou, 1928 ; l'Âge d'or, 1930

Salvador Dalí n'a cessé de se raconter dans ses toiles, dans ses écrits et à ses inlassables commentateurs ; parmi ses nombreuses présentations de lui-même, celle-ci, définitive, publiée en 1964 dans son Journal d'un génie au titre éloquent : Les événements les plus importants qui puissent arriver à un peintre contemporain sont au nombre de deux : 1. Être espagnol ;. S'appeler Gala Salvador Dalí. Ces deux choses me sont arrivées à moi. Comme mon propre nom de Salvador l'indique, je suis destiné à rien moins que sauver la peinture moderne de la paresse et du chaos.
Une telle déclaration – si exagérée qu'elle en devient absurde – illustre l'extrême difficulté à démêler le vrai du faux, à distinguer la part de provocation et celle de fatuité réelle chez ce narcissique dissimulateur et mystificateur invétéré. Difficile surtout de séparer son œuvre de sa vie, la création majeure de Dalí étant peut-être précisément ce personnage excentrique et parfois agaçant, aux déclarations tonitruantes, fil conducteur d'une œuvre protéiforme et de qualité inégale.

La méthode paranoïaque-critique

Passionné de longue date par la psychanalyse de Freud et les études psychopathologiques de Richard von Krafft-Ebing en particulier l'ouvrage Psychopathia sexualis paru en 1886), Dalí développe dans les années 1930 sa méthode dite paranoïaque-critique, instrument de tout premier ordre dont Dalí, de l'avis de Breton, dote alors le surréalisme. La principale originalité de cette méthode tient à sa dimension active et volontaire opposée à la passivité des hallucinations recherchées jusque-là par les surréalistes, de même qu'à son association avec une forme de folie ou de dérèglement mental. Telle est l'ambivalence de l'art de Dalí, qui oscille entre l'application consciencieuse et systématique des manuels de psychanalyse et la manifestation de troubles réels, ce que Dalí résume dans son Journal d'un génie : Je n'ai jamais refusé à ma féconde et élastique imagination les procédés de recherche les plus rigoureux. Ils ne firent que donner de la rigidité à ma loufoquerie congénitale. Au-delà d'une fantaisie débridée règne la cohérence d'une œuvre fondée sur la récurrence de motifs obsessionnels. Le délire systématique qui résulte de la méthode paranoïaque-critique engendre une forme de savoir irrationnel fonctionnant essentiellement par associations et créant des images qui provisoirement ne sont pas explicables ni réductibles par les systèmes de l'intuition logique ni par les mécanismes rationnels. La Conquête de l'irrationnel, paru en 1935, offre la discussion la plus approfondie esquissée dans une première publication, La Femme visible, 1930 des principes développés par Dalí : Toute mon ambition sur le plan pictural consiste à matérialiser avec la plus impérialiste rage de précision les images de l'irrationalité concrète. Que le monde imaginatif et de l'irrationalité concrète soit de la même évidence objective, de la même consistance, de la même dureté, de la même épaisseur persuasive, cognoscitive et communicable, que celle du monde extérieur de la réalité phénoménique. Ces interférences entre le monde réel et celui que crée l'imagination engendrent le paradoxal sujet concret irrationnel que Dalí cherche à exprimer dans des œuvres telles que L'Énigme de Guillaume Tell 1933, Moderna Museet, Stockholm. La toile, d'après Dalí, décrit le drame psychologique de la révolte surréaliste du fils contre le père, à grand renfort de déformations des chairs amollies, de béquilles, symboles de mort et de résurrection, de projections d'angoisses liées au cannibalisme.
Les ressorts principaux des œuvres réalisées selon cette méthode sont le rapprochement d'images hétérogènes, la transformation ou encore la métamorphose que subissent, entre autres, les composantes de L'Angélus de Millet dans Atavisme du crépuscule phénomène obsessif de 1933-1934, musée des Beaux-Arts, Berne : Dalí y réinterprète les relations entre les deux personnages à la lumière d'associations sexuelles et morbides et fait ainsi coexister dans la même image différents plans de l'activité psychique. En effet, l'activité paranoïaque-critique organise et objective de façon exclusiviste les possibilités illimitées et inconnues d'association systématique des phénomènes subjectifs et objectifs qui se présentent à nous comme des sollicitations irrationnelles, à la faveur exclusive de l'idée obsédante. L'activité paranoïaque-critique découvre par cette méthode des significations nouvelles et objectives de l'irrationnel, elle fait passer tangiblement le monde même du délire sur le plan de la réalité. Dans cette optique, Dalí expérimente à partir de L'Homme invisible 1929, Museo nacional centro de Arte Reina Sofia, Madrid, et 1932, Salvador Dalí Museum, Saint-Petersburg, Floride la technique des images doubles, effet de superposition qui atteint sa complexité maximale dans L'Énigme sans fin en 1938, Museo nacional centro de Arte Reina Sofia, Madrid où se fondent, visibles chacune par intermittence, quelque six images différentes.

Les objets surréalistes

Autre apport de Dalí à l'art surréaliste, l'objet surréaliste. L'objet irrationnel à fonctionnement symbolique repose sur des principes similaires de rapprochement d'objets hétéroclites qui par là échappent à leur banalité et regagnent un pouvoir d'étonnement, voire de fascination. Dalí en décrit le mode de fonctionnement dans La Vie secrète de Salvador Dalí 1942 : L'objet surréaliste devait être absolument inutile tant au point de vue pratique que rationnel. Il matérialiserait, avec le maximum de tangibilité, les fantaisies spirituelles de caractère délirant. Par le travail avec de réels objets, l'interférence entre réalité et dimension inconsciente est poussée à son paroxysme comme dans le Veston aphrodisiaque œuvre détruite et le Téléphone-homard Deutsches Postmuseum, Francfort de 1936. Le surréalisme se trouve alors doté d'un nouveau et puissant moyen d'expression largement exploré par les membres du groupe et célébré en 1936 par L'Exposition surréaliste d'objets organisée à Paris à la galerie Charles Ratton et par le numéro spécial de Cahiers d'art entièrement consacré à l'objet.

Mythe et réalités

Dès 1934, l'attitude ambiguë de Dalí à l'égard d'Hitler, ses prises de positions politiques parfois douteuses et son penchant pour le classicisme dégradent ses relations avec Breton et les surréalistes. La rupture est consommée à son retour en Europe après la Seconde Guerre mondiale passée en exil aux États-Unis. À compter de cette époque, la carrière de Dalí prend un tour déconcertant. Touche-à-tout génial ou imposteur rusé, tantôt peintre, tantôt écrivain, il passe avec aisance à la création de robes, de bijoux ou encore de mobilier autant pour son plaisir que par facilité et appât du gain. Celui pour qui Breton forgea l'anagramme Avida Dollars renouvelle toujours son art à la source des découvertes scientifiques contemporaines telles que la nature corpusculaire de la matière ou les recherches en optique et en biologie, mais semble surtout passionné par un hypothétique espoir de cryogénisation. Son œuvre s'oriente parallèlement vers une religiosité et un mysticisme exacerbés, tandis qu'il emprunte aux mouvements contemporains expressionnisme abstrait, pop art ou encore op art de nouvelles solutions plastiques. Agent simulateur qui ne sait lui-même – il l'affirme à Alain Bosquet – quand il ment et quand il dit la vérité, Dalí, depuis son appartement parisien de l'hôtel Meurice, travaille alors essentiellement à la construction de son mythe personnel : publications telles que Comment on devient Salvador Dalí 1973, entretiens télévisés, publicités, Dalí pose dans des tenues extravagantes et un décor surchargé ; son entourage étonne. Ces mises en scène ne manquent pas de frapper le public et lui garantissent, ainsi que la lisibilité et l'inquiétante étrangeté de ses œuvres, un important succès populaire dont témoigne aujourd'hui la fréquentation des musées entièrement consacrés à son œuvre à Figueras, Cleveland Ohio et Saint Petersburg Floride.

Prémonition de la guerre civile Construction molle aux haricots bouillis.

Comme de nombreuses toiles de Dalí, cette toile a un titre double : Constructions molles aux haricots bouillis - Prémonition de la guerre civile. C'est une huile sur toile de 100 × 99 cm conservée au musée d'art de Philadelphie. Elle fut commencée à Paris en 1936, alors que la multiplication des troubles armés en Espagne ne laissait que peu de doutes sur l'avenir immédiat du pays, sur l'approche du grand cannibalisme armé de notre histoire, celle de notre guerre civile à venir. Le peintre raconte dans Vie secrète de Salvador Dalí comment, en 1934, lors de la proclamation de la république catalane, Gala et lui avaient fui Barcelone pour Paris, entre barrages d'anarchistes et déclaration d'indépendance de la Catalogne. Leur chauffeur avait été assassiné sur le chemin du retour.
En fond, la plus grande partie de la toile est occupée par le ciel. Sur le sol terreux et ensoleillé figure un être immense, au visage grimaçant et à l'anatomie absurde. L'ensemble est vu en contre-plongée. Dalí réalise dans cette toile une forme de décomposition, de dissection et de recomposition d'un géant en un monstre. C'est, selon Jean-Louis Ferrier, une toile où un gigantesque corps humain se déchire lui-même, s'écartèle, s'étrangle, grimace de douleur et de folie. Une main est à terre dans la poussière tandis que l'autre dressée vers le ciel serre un sein. Elles sont toutes deux contractées et grises cadavériques. Les bras forment un angle et se prolongent en une sorte de jambe reliée à un bassin. Sur le bassin, un pied en décomposition et sa jambe dressée forment avec les parties précédemment citées un immense trapèze dont le grand côté est surmonté d'une tête grimaçante levée vers le ciel. L'ensemble est soutenu par un pied coupé et morbide et une table de chevet minuscule, tous deux posés entre des haricots bouillis disséminés sur le sol. Sur le bassin, à droite du pied, figure un étron.
Dalí commenta lui-même la présence de ces haricots qui justifie le premier titre de l'œuvre : La structure molle de cette énorme masse de chair dans la guerre civile, je l’ai garnie de haricots bouillis, parce qu’on ne peut s’imaginer avalant toute cette viande insensible sans l’accompagnement même banal de quelque légume mélancolique et farineux

L'association guerre-nourriture-amour est le thème central d'une autre de ses toiles sur le même thème : Cannibalisme de l'automne.
La Tentation de Saint Antoine La Tentation de saint Antoine Dalí
La tentation de saint Antoine fut réalisée en 1946. C'est une huile sur toile surréaliste de 90 × 119,5 cm conservée à Bruxelles au Musée Royal des Beaux-Arts. La toile fut réalisée en 1946 à New York et est représentative de cette période où le surréalisme laissa peu à peu place à la religion. Dalí s'était alors rapproché du cinéma et réalisa cette œuvre lors d'un concours organisé pour une adaptation cinématographique du roman de Guy de Maupassant, Bel-Ami. Le concours fut remporté par Max Ernst et la toile de Dalí ne fut pas acceptée. Pour Gilles Néret, sans s'y limiter, la toile joue sur l'opposition religieux – érotique.

Alchimie des peurs et des désirs, la Tentation de saint Antoine opère une subtile synthèse entre la peinture classique et le sens aigu de la spiritualité de son auteur.

Gilles Néret

Le tableau montre saint Antoine dans le désert, agenouillé et portant une croix pour se protéger des tentations qui l'attaquent dans un geste d'exorcisme. Ces tentations prennent la forme d'un cheval géant, d'une file d'éléphants aux pattes arachnéennes immenses et grotesques. Saint Antoine est représenté sous les traits d'un mendiant alors que chaque animal est chargé d'une tentation sur son dos, parmi les plus communes parmi les hommes : Le triomphe est représenté par le cheval aux sabots sales et usés ; à sa droite, une femme nue couvrant ses seins offre son corps voluptueux. Elle représente la sexualité. Ensuite viennent les richesses. Il s'agit un obélisque d'or sur l'éléphant suivant inspiré l'obélisque du Bernin à Rome. Suit une femme nue prisonnière dans une maison dorée. Celle-ci est surmontée des trompettes de la renommée. En fond, un dernier éléphant porte un monolithe phallique immense et dépassant un nuage sur lequel figure un château. Au milieu du paysage désert, sous les éléphants, deux hommes se disputent. L'un est vêtu d'une cape rouge et porte une croix. L'autre est gris et penché en avant. Un ange blanc vole au-dessus du désert.

Christ de saint Jean de la Croix.

Le Christ de saint Jean de la Croix est une des plus célèbres toiles du peintre. C'est une huile sur toile réalisée en 1951 de 205 cm × 116 cm qui est conservée au musée Kelvingrove de Glasgow. L'originalité de la perspective et l'habileté technique rendirent la toile très célèbre, au point qu'en 1961, un fanatique tenta avec peu de succès de la vandaliser. Durant les années 1950, l'artiste représenta plusieurs fois la scène de la crucifixion, comme dans Corpus hypercubus peint en 1945. Pour réaliser cette toile, Dalí se basa sur les théories du Discours sur la forme cubique de Juan de Herrera, responsable du monastère de San Lorenzo de l'Escorial au XVIe siècle.

Dalí s'inspira d'un dessin mystique de saint Jean de la Croix conservé au Monastère de l'Incarnation d'Ávila, et d'une image qu'il dit avoir rêvé d'un cercle dans un triangle. Cette figure qui d'après lui était comme le noyau d'un atome, était similaire au dessin du monastère et il décida de l'utiliser pour sa toile. La peinture montre Jésus crucifié, pris en perceptive plongeante et vu d'au-dessus de la tête. Cette dernière regarde vers le bas et est le point central de l’œuvre. La partie inférieure du tableau représente un paysage impassible, formé par la baie de Port Lligat. En bas à droite, deux pêcheurs s'affairent près d'une barque. Ils sont inspirés d'un dessin de Velázquez pour La Reddition de Breda et d'une peinture de Le Nain. Entre le Crucifié et la baie s’intercalent des nuages aux tons mystiques et mystérieux, illuminés par la clarté qui émane du corps de Jésus. Le puissant clair-obscur qui sert à rehausser la figure de Jésus provoque un effet dramatique.

Le Christ est représenté de façon humaine et simple. Il a les cheveux courts – au contraire des représentations classiques – et est dans une position relaxée. L'écriteau de la partie supérieure de la croix est une feuille de papier doublée aux initiales INRI. À la différence des représentations classiques, le Christ n'est pas blessé, n'est pas cloué sur la croix, n'a pas d'entaille, très peu de sang et ne possède aucun des attributs classiques de la crucifixion – clous, couronne d'épines, etc. Il semble flotter accolé à la croix. Dalí se justifia en expliquant qu'au cours d'un rêve il changea son projet initial de mettre des fleurs, œillets et jasmins, dans les blessures du Christ peut-être à cause d'un proverbe espagnol qui dit A mal Cristo, demasiada sangre Certains commentateurs affirment qu'il s'agit de l’œuvre la plus humaine et humble sur le thème de la Crucifixion.

Principales œuvres picturales Liste des œuvres de Salvador Dalí.

Salvador Dalí peignit 1 640 tableaux principalement des huiles sur toile. Les titres et les dates sont issus de l'ouvrage de Gilles Néret et Robert Descharnes.
Époque Nom de l'œuvre Technique dimensions Ville Institut
vers 1920 Autoportrait Huile sur toile 52 × 45 cm - Collection particulière
vers 1924 Portrait de Luis Buñuel Huile sur toile 70 × 60 cm Madrid Musée Reina Sofía, anciennement collection Luis Buñuel
1925 Personnage à une fenêtre (Jeune fille debout à la fenêtre) Huile sur toile 105 × 74,5 cm Madrid Musée Reina Sofía
1926 La Corbeille de pain Huile sur toile 31,5 cm × 31,5 cm Saint Petersburg (Floride) Salvador Dali Museum
1927 Le Miel est plus doux que le sang Huile sur toile - Château de Púbol Fondation Gala-Salvador Dalí
1928 L'âne pourri Huile sable et graviers sur bois 61 × 50 cm Paris Musée national d'art moderne, Centre Georges Pompidou
1929 L'Énigme du désir - Ma mère, ma mère, ma mère Huile sur toile 110 × 150,7 cm Munich Galerie nationale d'art moderne, anciennement collection Oskar R. Schlag
1929 Le Grand Masturbateur Huile sur toile 110 × 150 cm Madrid Musée Reine Sofía
1931 La Persistance de la mémoire Huile sur toile 24 × 33 cm New York Museum of Modern Art
1932 Pain anthropomorphe - Pain catalan Huile sur toile 24 × 33 cm Saint Petersburg (Floride) Salvador Dali Museum
1933 L'énigme de Guillaume Tell Huile sur toile 201.5 × 346 cm Stockholm Moderna museet
1933 Buste de femme rétrospectifPain et encrier, porcelaine, épis de maïs, et bande zootrope sur carton -Collection particulière. reconstruite en 1970
1933 L'Angélus architectonique de Millet Huile sur toile 73 × 61 cm Madrid Musée Reine Sofía
1933 Téléphone-homard Assemblage 15 × 30 × 17 cm Rotterdam Musée Boijmans Van Beuningen, anciennement collection Edward James
1936 Construction molle aux haricots bouillis - Prémonition de la guerre civile Huile sur toile 100 × 99 cm Philadelphie Philadelphia Museum of Art, collection Louise et Walter Arensberg, anciennement collection Peter Watson
1936 Vénus de Milo aux tiroirs Bronze patiné blanc avec boutons d'hermine 98 × 32,5 × 34 cm Rotterdam Musée Boijmans Van Beuningen
1936 - 1937 Sofa Mae West Armature en bois avec capitonnage en feutre rose foncé et rose clair 92 × 213 × 80 cm Brighton Musée et galerie d'art de Brighton. (reconstruction au Théâtre-Musée Dali à Figueras)
1937 Le Sommeil Huile sur toile 51 × 78 cm - Collection privée
vers 1937 La Girafe en feu Huile sur bois 35 × 27 cm Bâle Kunstmuseum
1937 Métamorphose de Narcisse Huile sur toile 50,8 × 78,3 cm Londres Tate Gallery, anciennement collection Edward James
1941 Autoportrait mou avec des lardons grillés Huile sur toile 61,3 × 50,8 cm Figueras Fondation Gala-Salvador Dalí
1943 Enfant géopolitique observant la naissance de l'homme nouveau Huile sur toile 45,5 × 50 cm Saint Petersburg (Floride) Salvador Dali Museum
1944 Rêve causé par le vol d'une abeille autour d'une grenade, une seconde avant l'éveil Huile sur toile 51 × 40,5 cm Madrid Musée Thyssen-Bornemisza
1946 La Tentation de Saint Antoine Huile sur toile 89,7 × 11,5 cm Bruxelles Musées royaux des beaux-arts de Belgique
1949 Leda atomica Huile sur toile 61,1 × 45,3 cm Figueras Fondation Gala-Salvador Dalí
1950 La Madone de Port Lligat Huile sur toile 275,3 × 209,8 cm Fukuoka Musée d'art de Fukuoka
1951 Christ de saint Jean de la Croix Huile sur toile 205 × 116 cm Glasgow Kelvingrove Art Gallery and Museum
1952 Galatée aux sphères Huile sur toile 65 × 54 cm Figueras Fondation Gala-Salvador Dalí
1954 Corpus hypercubus (Crucifixion) Huile sur toile 194,5 × 124 cm New York Metropolitan Museum of Art
1954 Jeune Vierge autosodomisée par les cornes de sa propre chasteté Huile sur toile 40,5 cm × 30,5 cm Los Angeles Manoir Playboy
1955 Buste rhinocérontique de la « Dentellière » de Vermeer (premier état) Plâtre patiné 50,5 × 35,4 × 38,5 cm - Collection particulière
1956 Nature morte vivante Huile sur toile 125 × 160 cm Saint Petersburg (Floride) Salvador Dali Museum, prêt de E. et A. Reynolds Morse
1958 La Rose méditative Huile sur toile 36 cm × 28 cm Huntsville Musée d'art
1963 Galacidalacidesoxyribonucleicacid Huile sur toile 305 cm × 345 cm Saint Petersburg (Floride) Salvador Dali Museum
1965 La Gare de Perpignan Huile sur toile 296 cm × 406 cm Cologne Musée Ludwig
1969 Le Torero hallucinogène Huile sur toile 398,8 × 299,7 cm Saint Petersburg (Floride) Salvador Dali Museum
Un grand nombre d'œuvres de Salvador Dalí sont exposées à la Fondacion Gala-Salvador Dali à Figueras, dans le Théâtre-musée Dalí, qu'il a décrit comme le plus grand des objets surréalistes au monde.

Collections et musées Principaux musées

Avec Pablo Picasso, Salvador Dalí fut l'un des deux artistes pour qui deux musées exclusivement dédiés à son œuvre ont été créés de son vivant. Le premier à ouvrir fut fondé par les collectionneurs A. Reynolds Morse et Eleanor Morse qui avaient réuni au fil des années une vaste collection. En 1971, un premier musée, situé à Beachwood Cleveland, fut inauguré par Salvador Dalí en personne. Au cours des années 1980, le couple légua les œuvres à la ville de Saint-Petersburg en Floride, qui ouvrit un nouveau Salvador Dali Museum en 1982. 96 toiles de Dalí y sont réunies aux côtés de plus de 100 aquarelles et dessins, de plus de 1 300 photographies, sculptures, bijoux, ainsi que de nombreuses archives. Un nouveau bâtiment capable de résister aux ouragans ouvrit en 2011. Le second musée à ouvrir fut le Théâtre-musée Dalí. Situé dans sa ville natale de Figueras en Catalogne il fut construit dans les ruines d'un ancien théâtre ravagé par les flammes de la guerre civile espagnole. Il fut transformé dans les années 1970 en musée par le peintre et donna à la ville un nouveau lieu touristique. Il ouvrit en 1974.
Au milieu des années 1990, deux autres musées ouvrirent en Espagne. Le premier est le Château de Púbol, qui fut la résidence de son épouse Gala. À sa mort 1982, le château servit de résidence à Salvador Dalí pendant deux ans jusqu'à ce qu'un incendie se déclarât dans la chambre en 1984. De même, sa maison de Portlligat dans le port de Cadaqués a été transformée en musée public. En France, l'Espace Dalí présente la collection comprenant plus d’une quinzaine de sculptures originales conférant à cette exposition son statut de plus importante collection de France. En Allemagne, le Musée Dalí sur la Place Leipzig à Berlin réunit plus de 400 œuvres de l'artiste catalan.

Cinéma sur Dalí

Les rapports de Dalí avec le cinéma firent fait l'objet en 2004 d'un film documentaire intitulé Cinéma Dalí, d'une rétrospective par la Tate Modern de Londres en 2007. En 2009, le film réalisé par Paul Morrison, Little Ashes, retrace la jeunesse de Dalí à Madrid. Robert Pattinson y tient le rôle de Salvador Dalí.
En 2011, une comédie réalisée par Woody Allen, Minuit à Paris, raconte le parcours de deux jeunes américains dans le milieu des artistes du Paris des années 1920. Ils rencontrent notamment Salvador Dalí interprété par Adrien Brody. Le film reçoit l'Oscar du meilleur scénario original en 2012.

Ouvrages

Liste des œuvres de Salvador Dalí.

Mon amie et la plage, 1927
L'Âne pourri, publié dans le premier numéro du Surréalisme au service de la révolution, juillet 1930145
Oui : La révolution paranoïaque-critique, l'archangélisme scientifique, Paris, Denoël,‎ 2004 (ISBN 2207256219)
Visages cachés : roman, Paris, S. Wespieser éditeur,‎ 2004 (ISBN 2848050187) N° d'édition 2720
Salvador Dalí (préf. Jack Spector), La vie secrète de Salvador Dali : suis-je un génie? : édition critique des manuscrits originaux de La vie secrète de Salvador Dalii, Lausanne, Age d'homme,‎ 2006 (ISBN 2825136433)163
La vie secrète de Salvador Dali, Paris, Gallimard,‎ 2002 (ISBN 2070763749)
Journal d'un génie, Paris, Gallimard,‎ 1994 (ISBN 2070738116)
Salvador Dalí et Louis Pauwels, Les passions selon Dali, Paris, Denoël, coll. « Méditations »,‎ 2004 (ISBN 9782207256206 et 2207256200)
Les cocus du vieil art moderne, Paris, B. Grasset, coll. « Les Cahiers Rouges »,‎ 2004 (ISBN 9782246421436)
Pensées et anecdotes, Paris, Le Cherche midi,‎ 1995
Journal d'un génie adolescent, Monaco Paris, le Serpent à plumes,‎ 2004 (ISBN 2907573063)
Lettres à Picasso : (1927-1970), Paris, Promeneur,‎ 2005 (ISBN 9782070775484)
Le mythe tragique de "L'Angélus" de Millet : interprétation paranoïaque-critique, Paris, Éd. Allia,‎ 2011 (ISBN 9782844854186)

Le personnage

Le personnage reste controversé parmi les critiques d'arts et les historiens. Lors du centième anniversaire de la naissance de Dalí, le critique littéraire Peter Bürger soulignait dans Die Zeit que les classifications des artistes modernes mises en place à partir de 1955 n'incluent généralement pas Dalí, au contraire d'autres peintres surréalistes tels André Masson, Joan Miró et Max Ernst. À partir des années 1940 aux États-Unis, Dalí fut la cible de critiques à cause de ses travaux pour la haute couture, les bijoux, et plus généralement le design. Il était accusé de troubler la frontière entre art et consommation. Cette attitude de la critique ne prit fin qu'avec l'avènement du pop art qui assuma complètement cette confusion. Son obsession pour Hitler était également polémique.

L'historien de l'art Michael Peppiatt écrivait à ce propos que Dalí est passé de la brillance subversive de sa jeunesse à une vacuité grandissante et à un exhibitionnisme rémunérateur, s'opposant à Jean Dutourd, de l'Académie française :

Salvador Dalí, qui était très intelligent, avait compris plusieurs choses qui, généralement échappent aux artistes, la première étant que le talent ou le génie est une baraque foraine. Pour attirer les clients, il faut bonimenter, avoir la langue bien pendue, faire des pitreries et des cabrioles sur une estrade. Ce en quoi Dalí, dès ses débuts, excella. Il considérait qu'il était le plus grand peintre du XXe siècle, c’est-à-dire un artiste classique ayant eu la malchance de tomber dans une basse époque de son art. Les Trissotin de l'intelligentsia occidentale et les bourgeois à leur suite faisaient la loi, c'est-à-dire l'opinion.

Il y a deux façons de se concilier ces gens-là, dont dépendent les réputations ; la première est d'être aussi grave qu'eux, aussi imbu de sa dignité. Ils reconnaissent aussitôt un membre de la tribu et savent le lui montrer. L'inconvénient est que pour réussir une telle attitude il faut être soi-même un peu un imbécile, …. Il ne lui restait que l'autre issue qui est la provocation, c'est-à-dire les extravagances et l'imprévu en pensée autant qu'en paroles, la sincérité brutale, le goût de la facétie, l'iconoclastie à l'égard de tout ce qui est à la mode et de ce fait est intouchable.
Cependant, Dalí utilisait l'académisme et la peinture de salon du xixe siècle d'une façon complètement inattendue, ce qui obligea plus récemment certains critiques à reconsidérer leur jugement sur son art. Ce fut notamment le cas après les rétrospectives sur le surréalisme daliniens à Paris et Düsseldorf. Selon Peter Bürger, Dalí, qui est décédé en 1989 n'a pas encore trouvé sa place dans l'art du XXe siècle.
En préface au Journal d'un génie, Michel Déon résume l'originalité du peintre : … ce qui est le plus aimable, en Dalí, ce sont ses racines et ses antennes. Racines plongées profondément sous terre où elles vont à la recherche de tout ce que l'homme a pu produire de succulent selon un de ses trois mots favoris en quarante siècles de peinture, d'architecture et de sculpture. Antennes dirigées vers l'avenir qu'elles hument, prévoient et comprennent avec une foudroyante rapidité. Il ne sera jamais assez dit que Dalí est un esprit d'une curiosité insatiable. Thérèse Lacroix, l'épouse et collaboratrice de Marc Lacroix qui durant dix ans rendit de nombreuses visites à Salvador et à Gala, observe que Dalí était impressionnant par son regard et son port de tête. Il était altier mais amusant, ne se prenait pas au sérieux.

Politique

Les rapports de Dalí avec la politique furent souvent équivoques et mal compris. Ils jouèrent cependant un rôle notable dans sa carrière artistique. Adolescent, Dalí penchait vers l'anarcho-syndicalisme radical, suivit avec passion la révolution russe et la progression de l'armée rouge de Trotsky et se définit à l'époque lui-même comme socialiste. Il fut arrêté et emprisonné pendant quelques semaines à Girona pour agitation révolutionnaire. Mais sa vision politique évolua progressivement vers un anarchisme violemment antisocial puis un apolitisme provocateur. Son individualisme viscéral ne pouvait sans doute pas s'accommoder à long terme d'un mouvement populaire. Il provoqua en 1934 la colère des surréalistes en représentant Guillaume Tell sous les traits de Lénine ce que André Breton considéra comme un acte anti-révolutionnaire. La rupture fut complète quand Dalí concentra ses travaux sur Hitler envers qui il portait des propos ambigus à la fin des années 1930 jusqu'à ce que Breton exclût définitivement le peintre. Dalí fuit juste à temps l'Espagne au moment de l'embrasement de la guerre civile.

Pour Robert Descharnes et Gilles Néret, Dalí vécut cette guerre d'Espagne avec incompréhension. Ils relèvent les paroles du peintre je n'avais pas l'âme et la fibre historique. Plus les événements allaient, plus je me sentais apolitique et ennemi de l'histoire. Il resta abasourdi devant l'ignominie de l'assassinat de son ami Lorca, le peintre par excellence le plus apolitique de la terre. Poussé à choisir entre Hitler et Staline par la hyène de l'opinion publique il choisit de rester lui-même. Il eut la même attitude durant la Seconde Guerre mondiale, fuyant la France en guerre, et en fut très critiqué, par exemple par George Orwell : À l'approche de la guerre en Europe, il n'eut qu'une préoccupation : trouver un endroit qui ait une bonne cuisine et d'où il puisse rapidement déguerpir en cas de danger, ajoutant dans sa biographie que Dalí était un dessinateur exceptionnel et un bonhomme dégoûtant.
Après son retour à Cadaqués en 1948, Dalí afficha un monarchisme presque mystique. Jean-Louis Gaillemin relève les paroles du peintre :
La Monarchie absolue, coupole esthétique parfaite de l'âme, homogénéité, unité, continuité biologique héréditaire suprême, tout cela en haut, élevé près de la coupole du ciel. En bas, anarchie grouillante et super gélatineuse, hétérogénéité visqueuse, diversité ornementale des ignominieuses structures molles, comprimées et rendant le dernier jus de leurs ultimes formes de réactions.

Cette attitude fut interprétée soit comme un rapprochement avec le Franquisme — notamment par André Breton — soit comme un moyen de ne pas soutenir directement ce régime, qui se servit néanmoins de certaines des déclarations du peintre et lui décerna la Grand-croix de l’ordre d’Isabelle la Catholique en 1964. Son attitude resta ambiguë. Outre les considérations surréalistes, si d'un côté Dalí ne pardonnait pas la mort de Lorca par les milices franquistes et dénonça jusqu'au bout la censure de l’œuvre de son ami poète, il rencontra personnellement Franco en 1953 et réalisa un portrait de sa petite-fille en 1974.

Pour Robert Descharnes, Dalí se rapprochait avant tout de la tradition monarchiste espagnole qui complétait d'autres aspects de son virage traditionaliste vers le catholicisme romain et la peinture de la renaissance. Dalí revendiqua son ralliement à la monarchie dont il fit l'apologie comme une trahison à la bourgeoisie, sa classe sociale d'origine. Commencé à l'extrême-gauche, son parcours politique bascula à droite. En France, Dalí était surtout soutenu dans les années 1950 et 60 par les intellectuels de droite, tels que Louis Pauwel ou Michel Déon mais lorsqu'il déclara en 1970 être anarcho-monarchique, il ouvrit la porte aux spéculations sur cette orientation politique, certainement minoritaire.

Selon Vicente Navarro, Dalí félicita en 1975 le vieux général Franco peu avant sa mort, pour ses actions visant à éclaircir l'Espagne des forces destructrices après la signature d'ordres d'exécution de quatre prisonniers d'ETA. Si pour beaucoup Dalí jouait là son rôle de bouffon de la cour de Franco, d'autres, comme l'architecte Óscar Tusquets dans son livre Dalí y otros amigos, soulignèrent que l'extrême exagération de ces félicitations envers un dictateur aux portes de la mort devraient être interprétées de façon ironique, les provocations permanentes du peintre visant à construire un personnage public surréaliste.

Marché de l'art

La gare de Perpignan, centre cosmique du monde selon Dalí en parlant de sa façade.
Les peintures de Salvador Dalí sont des œuvres très recherchées par les collectionneurs d'art. L'huile sur bois Ma femme nue regardant son propre corps devenir marches, trois vertèbres d'une colonne de 1945 a été vendue chez Sotheby's à Londres le 4 décembre 2000 pour 2 600 000 £ soient 4 274 140 euros175. L'huile sur toile Écho nostalgique de dimensions 96,5 cm × 96,5 cm a été vendue chez Sotheby's à Londres le 2 novembre 2005 pour 2 368 000 $ soient 2 028 665 euros.

Une rumeur affirme que Dalí avait été forcé, par son entourage, de signer des toiles vierges afin qu'elles puissent être peintes par d'autres et vendues après sa mort, comme des originaux, nourrissant la suspicion et dévaluant en conséquence les œuvres tardives du maître.

Liens

http://youtu.be/C4OvIW9qyUQ Salvador Dali 1
http://youtu.be/Jr60GyURmW8 Salvador Dali 2
http://youtu.be/2AKi5iKdYDw La collection secrète de Dali
http://youtu.be/7oWB8sQrrT4 Documentaire Analyse d'une peinture
http://youtu.be/uhLfuDWuOco Portrait d'artiste


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Posté le : 10/05/2014 00:08

Edité par Loriane sur 10-05-2014 18:45:04
Edité par Loriane sur 11-05-2014 23:26:49
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Jean-Léon Gérôme
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Le 11 mai 1824, à Vesoul en haute Saône, naît Jean-Léon Gérôme,

mort à Paris le 10 janvier 1904, peintre et sculpteur français du mouvement orientalisme, membre de l'Académie des beaux-arts. Il composa des scènes orientalistes, mythologiques, historiques et religieuses. À partir de 1878, il réalise des sculptures, principalement réalisées en polychromie, ses sculptures représentent souvent des scènes de genre, des personnages ou des allégories. Il a pour maîtres Paul Delaroche et Charles Gleyre
et pour élève Jean-Amédée Gibert. Il meurt à Paris, à 79 ans le 10 janvier 1904,

Nommé grand officier de la Légion d'honneur, Gérôme est distingué lors des différentes Expositions universelles auxquelles il participe et il fait figure de peintre officiel à la fin du XIXe siècle. Il devient professeur à l’École des beaux-arts, durant près de quarante années, et forma plus de 2000 élèves.
Considéré comme l'un des artistes français les plus célèbres de son temps, Jean-Léon Gérôme est l'un des principaux représentants de la peinture académique du Second Empire. Après avoir connu un succès et une notoriété considérable de son vivant, son hostilité violente vis-à-vis des avant-gardes, et principalement des impressionnistes, le fait tomber dans l'oubli après sa mort. Son œuvre est redécouverte à la fin du XXe siècle, et rencontre une postérité inattendue en devenant, entre autres, une source d'inspiration pour le cinéma.

Sa vie

Il débuta ses études au collège Gérôme de Vesoul, qui lui prit son nom en hommage.
Jean-Léon Gérôme est né le 11 mai 1824, au 9 rue d'Alsace-Lorraine à Vesoul, préfecture du département de la Haute-Saône. Son père, Pierre Gérôme, est orfèvre et sa mère, Mélanie Vuillemot, est la fille d’un négociant. Ses parents sont tous deux âgés de vingt-trois ans lorsqu'il est né. Il étudie au collège Gérôme de Vesoul, établissement scolaire qui prit le nom de l’artiste en 1907, où il montra des talents naturels pour le dessin.
En 1840, à 16 ans, il décroche son baccalauréat, puis part faire ses études à Paris en 1841. Par la suite, il devient l’élève du peintre Paul Delaroche, qu’il accompagnera en Italie quelques années plus tard. Aussi, durant son adolescence, Gérôme suit des cours des Beaux-Arts. En 1842, il expose à Vesoul ses premiers tableaux : Esquisse de bataille ; Chiens savants ; Moines au lutrin.

Carrière de peintre

Gérôme fait des excursions en Turquie, sur les bords du Danube en 1854 et en Égypte en 1857, tout en remplissant ses carnets de nombreux dessins. En 1855, il envoie à l'Exposition universelle Pifferaro, Gardeur de troupeaux, Concert russe et une grande toile représentant Le Siècle d'Auguste et la naissance de Jésus-Christ, acquise par le ministère d'État. Sa réputation augmente considérablement au Salon de 1857, où il expose sept tableaux d'un genre plus populaire, entre autres La Sortie du bal masqué et Le Duel de Pierrot.

En 1859, il envoie au salon une Mort de César et deux petites compositions, pleines de détails érudits, l'une retraçant un détail de gladiateurs et intitulée Ave Caesar, l'autre représentant Le Roi Candaule. En 1861, il fait paraître : Phryné devant l'aréopage, Socrate venant chercher Alcibiade chez Aspasie, Les Deux Augures.
Au même salon, il envoie une scène orientale, Le Hache-paille égyptien, et Rembrandt faisant mordre une planche à l'eau-forte. Ses meilleures œuvres lui ont été inspirées par le courant orientaliste, sur la base de sujets égyptiens ou ottomans : Le Prisonnier et le Boucher turc en 1861, La Prière, La Porte de la mosquée El-Hasanein au Caire en 1866, Le Charmeur de serpent en 1880, Le Marché d'esclaves, Le Marché ambulant au Caire et Promenade du harem.
À son retour d'Italie, il se fait connaître au Salon de 1847 par son Jeunes Grecs faisant battre des coqs en 1846, toile qui déjà illustre son souci du détail authentique et pour laquelle il reçut la médaille d'or. Il devient alors chef de file d'un nouveau courant, les néogrecs, qui comptait également parmi ses membres les peintres Jean-Louis Hamon et Henri-Pierre Picou. Puis il change de genre et expose La Vierge, L'Enfant Jésus et Saint Jean, et, comme pendant Anacréon, Bacchus et l'Amour. Gérôme obtient en 1848 une deuxième médaille. Cette même année, il peint La République, prêtée par la Ville de Paris aux Lilas, où elle est exposée depuis 1922 à la mairie. Il réalise ensuite : Bacchus et l'Amour ivres, Intérieur grec et Souvenir d'Italie en 1851, Vue de Paestum en 1852, Idylle en 1853.

En 1864, il devient professeur de peinture à l'École des beaux-arts nouvellement créé. Il y enseigne avec Alexandre Cabanel et Isidore Pils. La base de son enseignement repose sur le dessin.

Amoureux du fini, de la précision et du détail objectif tout en manifestant une sensualité ingresque, il a cultivé la scène de genre antique, moderne ou orientale thèmes puisés dans ses voyages. Professeur à l'École des beaux-arts à partir de 1863, il fut un ennemi juré de l'impressionnisme.
Jean Léon Gérôme accompagna Delaroche en Italie en 1844, il fut d'abord attiré par l'Antiquité, qui lui inspira quelques œuvres ingresques de grande qualité où se mêlent les réminiscences grecques et pompéiennes, Jeunes Grecs faisant battre des coqs, 1846, Paris, musée d'Orsay. Son vaste tableau le Siècle d'Auguste 1855, id. fut une tentative assez froide d'ample allégorie historique. Puis la culture antique du peintre servit surtout de prétexte à l'illustration habile de faits divers, la Mort de César, 1865, Baltimore, W. A. G. ; Pollice Verso, 1874, musée de Phoenix, Arizona, de même que son intérêt pour Louis XIV et la légende napoléonienne. Il voyagea plusieurs fois en Égypte, en Turquie et en Algérie et fut séduit par l'exotisme coloré des costumes et des paysages. Les cavaliers arabes et les odalisques devinrent alors ses thèmes favoris la Garde du sérail, Londres, Wallace Coll.. Les petites toiles orientalistes de l'artiste sont savoureuses, bien composées et d'une facture très savante, le Prisonnier, 1861, musée de Nantes. Professeur à l'École des beaux-arts 1863, il fut, bien que rigoureux et caustique, très aimé de ses élèves. Il s'opposa avec acharnement aux impressionnistes lors du Salon des refusés en 1863, lors du legs Caillebotte en 1894 et de l'Exposition universelle de 1900, et se montra toujours le défenseur de l'art officiel. Son œuvre, très appréciée aux États-Unis, a été remise à l'honneur par une exposition organisée par le Dayton Art Inst. en 1972. Gérôme fut aussi sculpteur.

Les honneurs dont a été couvert Gérôme, sa célébrité contrastent avec la défaveur qui suivit bientôt une carrière tard prolongée. Son hostilité à l'impressionnisme il proteste en vain, en 1884, contre l'exposition Manet à l'École des beaux-arts où il professe, mène campagne en 1894-1895 contre le legs Caillebotte devait assimiler à un pompier un artiste remarquablement doué qui a illustré, dans la seconde moitié du XIXe siècle, cette tradition d'une peinture objective et réaliste qui connaît depuis les années 1970 un net regain d'intérêt. Il est significatif, à ce propos, que Gérôme n'ait cessé d'être apprécié aux États-Unis, patrie de l'hyperréalisme, où une importante exposition lui a d'ailleurs été consacrée en 1972-1973 Dayton, Minneapolis, Baltimore.
Après avoir été l'élève de Delaroche, il présente au Salon de 1847 Le Combat de coqs musée d'Orsay, Paris, tableau qui allait connaître une éclatante célébrité et où se révèlent bien les deux aspects de son talent : un réalisme et une virtuosité dignes d'un peintre flamand dans le traitement des animaux et une souplesse de la ligne comme une sensualité dans les figures humaines qui viennent directement d'Ingres. Assez vite, il abandonne la grande peinture, l'immense et ambitieux Siècle d'Auguste, 1855, Amiens pour s'illustrer dans des sujets très divers : thèmes antiques, les célèbres scènes de cirque comme l'Ave Caesar, 1859, Yale, modernes Louis XIV recevant à sa table Molière, 1862, Malden, États-Unis, contemporains (Réception des ambassadeurs du Siam à Fontainebleau, 1864, Versailles, mais d'abord, à la suite de ses voyages répétés en Turquie, en Grèce et surtout en Égypte, orientaux, Le Prisonnier, 1863, Nantes ; le Marchand de tapis au Caire, 1887, Minneapolis.
On y trouve, avec un certain humour, le sénateur qui dort dans La Mort de César, 1867, Baltimore et un érotisme évident, scènes de bains maures, marchés d'esclaves, un souci archéologique digne de Flaubert, le casque du gladiateur dans Pollice verso, 1874, Phœnix, des curiosités ethnographiques et psychologiques qui donnent à l'anecdote le caractère d'un véritable document. Enfin, le souci de précision qui veut rivaliser avec la photographie s'appuie sur un sens pictural que révèle à l'évidence la liberté des esquisses, Les Conspirateurs, 1892, Vesoul. À la fin de sa vie, le passage à la troisième dimension et à la sculpture témoigne de cette fondamentale obsession de l'illusion spatiale, tactile et visuelle, puisque certaines de ses sculptures reprennent même les techniques chryséléphantines.

Il peint souvent des scènes historiques telles que Louis XIV et Molière en 1863, La Réception des ambassadeurs du Siam à Fontainebleau en 1865, La Mort du Maréchal Ney en 1868, L'Éminence grise en 1873, Réception du Grand Condé à Versailles en 1878, scènes qui privilégient la théâtralisation de l'anecdote et le goût du détail par rapport aux tableaux d'histoire traditionnels. Dès 1862, ses toiles connaissent une large diffusion, notamment due au fait qu'il épouse en 1863 Marie Goupil, la fille d'Adolphe Goupil, un éditeur d'art renommé.

Carrière de sculpteur

Gérôme arrive tardivement à la sculpture. Il débute sa carrière officielle de sculpteur à l'Exposition universelle de 1878 avec Les Gladiateurs, inspirés de groupe central de son tableau Pollice verso en 1872, premier exemple des allers-retours permanents entre son œuvre peint et sculpté. Ses groupes Anacréon, Bacchus et l'Amour, et ses statues d’Omphale en 1887 et de Bellone en 1892, cette sculpture polychrome en ivoire, métal et pierres précieuses, est exposée à l'Académie Royale de Londres et attira beaucoup l'attention, Tanagra. La polychromie est une caractéristique technique de ses sculptures. Gérome parvient à ses fins soit en variant les matériaux comme dans son Bellone, soit en peignant directement la pierre à l'aide d'une cire teintée, Sarah Bernhardt, 1894-1901. Il entreprend aussi une série de sculptures de conquérants, travaillées dans l'or, l'argent et les gemmes : Bonaparte entrant au Caire en 1897
, Tamerlan en 1898 et Frédéric le Grand, 1899. C'est également à Gérôme que l'on doit la statue du duc d'Aumale qui se trouve devant les grandes écuries à Chantilly en 1899. Enfin, sa sculpture la plus célèbre restera certainement " L'Aigle blessé", monument érigé à Waterloo, à l'emplacement du dernier carré, deux ans après sa mort.
Gérôme s'est souvent représenté dans ses propres tableaux en train de sculpter Le travail du marbre, 1895, Autoportrait peignant la joueuse de boule, 1901-1902. Il existe également un certain nombre de photographies où il se met en scène devant ses propres œuvres.

Succès

Gérôme connaît un large succès de son vivant, si bien qu'il a son buste dans la cour de l'Institut de France. Pourtant, à la fin de sa vie, sa farouche hostilité envers les impressionnistes, qu'il considérait comme le déshonneur de l'art français, contribue au déclin de sa popularité, notamment en France. En France, il devient le symbole de l'académisme.

De nombreux musées conservent ses œuvres aux États-Unis, dus aux collectionneurs américains qui l'achetèrent de son vivant, Son influence a été déterminante dans l'esthétique des peplums du cinéma italien et hollywoodien9.

Expositions consacrées

Un universitaire américain, Gerald Ackermann, a établi le catalogue de ses œuvres et a organisé la première exposition à lui être consacrée, en 1981, à Vesoul, ville natale de Gérôme10. En conséquence, un grand nombre de ses œuvres sont visibles au Musée Georges-Garret de Vesoul, et la municipalité donna son nom à un collège de Vesoul. En 2000, Hélène Lafont-Couturier a organisé une exposition ayant pour thème Jean-Léon Gérôme et son marchand de tableaux, Adolphe Goupil, à Bordeaux, New York et Pittsburgh. Une importante rétrospective lui a été consacrée au musée d'Orsay en 201011. Une exposition lui est consacrée au musée Anne-de-Beaujeu de Moulins (Allier du 20 janvier au 29 avril 2012, autour du tableau La Vérité sortant du puits, armée de son martinet, pour châtier l'humanité appartenant à ce musée12.

Œuvres

Cave canem, prisonnier de guerre à Rome (1881), Musée Georges-Garret, Vesoul
Phryné devant l'aréopage (1861), Hamburg Kunsthalle
Marchand de peaux, Le Caire (1869), Collection privé
L'éminence grise (1873), Museum of Fine Arts, Boston
Bonaparte devant le Sphinx (1867-68), Hearst Castle, San Simeon, Californie
Golgotha Consummatum est, (1867), Musée d'Orsay, Paris
Pygmalion et Galatée (1890), Metropolitan Museum, New Yor
Après le bain
Tigre à l'affût (1888), avec son encadrement

En France- Musée Georges-Garret de Vesoul

La Danse, marbre, h. 87 cm, (inspirée de Loïe Fuller (1862-1928), fameuse danseuse et chorégraphe américaine), Musée Georges-Garret, Vesoul.
Femmes au bain, huile sur toile, 66 × 55 cm, Musée Georges-Garret, Vesoul.
Les Mouettes, vers 1902, huile sur toile, 60 × 92 cm, Musée Georges-Garret, Vesoul.
Cléopâtre devant César, vers 1865, esquisse pour César et Cléopâtre (tableau perdu), Musée Georges-Garret, Vesoul.
Paysages d’Orient, 1868, huile sur toile, 24 × 32 cm, Musée Georges-Garret, Vesoul.
Prisonnier de guerre à Rome, dit aussi Cave Canem, 1880, huile sur toile, 108 × 91 cm, Musée Georges-Garret, Vesoul13.
Saint Vincent de Paul, 1847, huile sur toile, 175 × 135 cm, Musée Georges-Garret, Vesoul13.
Anachréon, Bacchus et l'Amour, 1881, bronze, 75 × 28,5 × 18,9 cm, Musée Georges-Garret, Vesoul13.
Nominor Leo, Musée Georges-Garret, Vesoul.

Musée du Louvre

Le Baron Alphonse Delort de Gléon, 1894, huile sur toile, 39 × 31 cm, Musée du Louvre, Paris14
Dante méditant dans le jardin des Cascine à Florence, aquarelle, crayon et rehaut de gouache, 51 × 31 cm, Département des arts graphiques, Musée du Louvre, Paris.
Deux Têtes de cantatrices et une Tête de chanteur, dessin (mine de plomb), 23 × 18 cm, Département des arts graphiques, Musée du Louvre, Paris.
Ephèbe agenouillé, dessin, 13,4 × 13,4 cm, Département des arts graphiques, Musée du Louvre, Paris.
Portrait de la tragédienne Rachel en buste, costume antique, 1859, dessin (pierre noire sur papier), 60 × 47,2 cm, Département des arts graphiques, Musée du Louvre, Paris.
Tête de garçon, de profil à droite, 1881, dessin (mine de plomb), 23 × 18 cm, Département des arts graphiques, Musée du Louvre, Paris.
Tête de profil à droite, 1881, dessin (mine de plomb), 23 × 18 cm, Département des arts graphiques, Musée du Louvre, Paris.
La République, 1848, huile sur toile, 292 × 193 cm, Mairie des Lilas, Les Lilas, Seine-Saint-Denis13.

Musée d'Orsay

Jeunes Grecs faisant battre des coqs, 1846, huile sur toile, 143 × 204 cm, Musée d'Orsay, Paris.
Corinthe, 1903, sculpture, 47,5 × 33 × 30 cm, Musée d'Orsay, Paris13.
Intérieur grec, 1848, huile sur toile, 155 × 210 cm, Musée d'Orsay, Paris.
Golgotha Consummatum est, 1867, huile sur toile, 63.5 × 98 cm, Musée d'Orsay, Paris.
La Nuit, vers 1850, huile sur toile, 76,5 × 46 cm, Musée d'Orsay, Paris.
Henri II, roi de France, vers 1846, huile sur toile, 220,1 × 143 cm, Musée d'Orsay, Paris.
Portrait de la baronne Nathaniel de Rotschild, 1866, huile sur toile, 49,6 × 35,8 cm, Musée d'Orsay, Paris13.
Deux paysannes italiennes et un enfant dit aussi Souvenir d'Italie, 1849, huile sur toile, 88,3 × 67,9 cm, Musée d'Orsay, Paris13.
Frise destinée à être reproduite sur un vase commémoratif de l'exposition universelle de Londres en 1851, dit aussi Les Quatre parties du monde présentant leurs productions à la première exposition internationale de Londres en 1851, 1852, huile sur toile, 55 × 310 cm, Musée d'Orsay, Paris13.
Réception du grand Condé à Versailles par Louis XIV, Versailles, 1674, 1878, huile sur toile, 96.5 × 139,7 cm, Musée d'Orsay, Paris13,15.
Sarah Bernhardt, vers 1895, sculpture (marbre, polychrome), 69 × 41 × 29 cm, Musée d'Orsay, Paris13.
Tanagra (tenant dans sa main gauche la danseuse au cerceau), 1890, sculpture (marbre et polychromie), 154,7 × 56 × 57,3 cm, Musée d'Orsay, Paris.

Musée des beaux arts de Nantes

Le Prisonnier, 1861, huile sur toile, 45 × 78 cm, Musée des Beaux-Arts, Nantes 10.
La Plaine de Thèbes (Haute Egypte), 1857, huile sur toile, 76 × 131 cm, Musée des Beaux-Arts, Nantes 10.
Pifferaro, huile sur bois, 1856, 18 × 12,7 cm, Musée des Beaux-Arts, Nantes.
Tête de femme coiffée de cornes de bélier, 1853, huile sur toile, 47,5 cm (diamètre), Musée des Beaux-Arts, Nantes.
Vue de la plaine de Thèbes (Haute-Egypte), 1857, huile sur toile, 76 × 131 cm, Musée des Beaux-Arts, Nantes.
Vue de la plaine de Thèbes (Haute-Egypte), 1847, dessin (crayon noir sur vergé blanc), 23,2 × 34 cm, Musée des Beaux-Arts, Nantes.
Tête de femme coiffée de cornes de bélier -Étude, dit aussi la Bacchante, 1853, huile sur toile, diam. 47,5 cm, Musée des Beaux-Arts, Nantes.

Autres lieux

Jules César en buste, huile sur toile, 38,5 × 32,6 cm, musée national du chateau de Compiègne, Compiègne.
Jules César entouré de ses généraux, huile sur toile, 38,5 × 32,5 cm, musée national du chateau de Compiègne, Compiègne.
La Joueuse de boules ou la Danseuse aux trois masques, vers 1902, huile sur toile, 63 × 36,5 cm, musée des beaux-arts, Caen.
Tête de paysan de la campagne romaine, vers 1843, huile sur toile, 46 × 36 cm, musée national Magnin, Dijon
Femme nue allongée, dessin (graphite sur papier velin), 12,7 × 19,2 cm, musée de l'Ancien Evêché, Évreux.
Pierre et Jean Gérôme, père et fils de l'artiste, sur le seuil de sa maison de campagne, vers 1866, huile sur bois, 26,8 × 21 cm, musée des beaux-arts, Rouen13.
Anachréon, Bacchus et l'Amour, 1848, huile sur toile, 136 × 211 cm, Musée des Augustins de Toulouse.
Portrait de femme, huile sur toile, 114 × 86 cm, Musée Ingres, Montauban.
Bacchus et l'Amour ivres, vers 1850, huile sur toile, 149 × 113 cm, Musée des beaux-arts de Bordeaux13.
La Vérité est au fond du puits, 1895, huile sur toile, 100 × 72 cm, musée des beaux-arts, Lyon.
Les Palmiers, dessin (crayon noir sur papier blanc), 22 × 33 cm, Musée des beaux-arts, Marseille.
La Vérité sortant du puits, armée d'un martinet pour châtier l'humanité, 1896, huile sur toile, 91 × 72 cm, musée Anne-de-Beaujeu, Moulins13,16.
L'Idylle, l'innocence, dit aussi Daphnis et Chloë, 1852, huile sur toile, 252 × 156, Musée Massey, Tarbes13.
Le Siècle d'Auguste : naissance de N.S. Jésus-Christ, 1855, huile sur toile, 620 × 1 015 cm, Musée de Picardie, Amiens, (dépôt du Musée d'Orsay, Paris)13.
Femme nue allongée, graphite sur vélin collé sur carton, signé en bas à droite : J.L.G., 12,7 × 19,2 cm. Musée d'Évreux.
Rachel, « la tragédie », 1859, huile sur toile, 218 × 137 cm, Collections de la Comédie-Française, Paris13.
Portrait de Charles Garnier, 1877, huile sur panneau, 25 × 22 cm, Bibliothèque nationale de France, Bibliothèque-musée de l'Opéra, Paris13.
Suites d'un bal masqué, 1857, huile sur toile, 50 × 72 cm, Musée Condé, Chantilly (deux répliques sont présentes au musée de l'Ermitage, à Saint-Pétersbourg et au Walters Art Museum à Baltimore).
Réception des ambassadeurs siamois par Napoléon III à Fontainebleau le 27 juin 1861, 1864, huile sur toile, 128 × 260 cm, château de Versailles.

Aux États-Unis

Walters Art Museum à Baltimore
Sortie du bal masqué, dit aussi Un Duel après le bal, 1857-1858, huile sur toile, 39,1 × 56,3 cm, The Walters Art Museum, Baltimore, Maryland13.
Le Duel à la tulipe dit aussi Folie tulipière, 1882, huile sur toile, 65,4 × 100 cm, The Walters Art Museum, Baltimore, Maryland13.
Diogène, 1860, huile sur toile, 74,5 × 101 cm, The Walters Art Museum, Baltimore, Maryland13.
Mort de César, vers 1859-1867, huile sur toile, 85,5 × 145,5 cm, The Walters Art Museum, Baltimore, Maryland13.
Vente d'esclaves à Rome, 1866, huile sur toile, 64 × 57 cm, The Walters Art Museum, Baltimore, Maryland.
Dernières prières des martyrs chrétiens, 1883, huile sur toile, 87,9 × 150,1 cm, The Walters Art Museum, Baltimore, Maryland13.
Bachi-bouzouk chantant, 1868, huile sur toile, 46,3 × 66 cm, The Walters Art Museum, Baltimore, Maryland13.

Museum of Fine Arts de Boston

Bain turc ou Bain Maure : deux femmes, 1872, huile sur toile, 50,8 × 40,8 cm, Museum of Fine Arts, Boston13.
L'éminence grise, (1873), huile sur toile, 68,6 × 101 cm, Museum of Fine Arts, Boston13.
Le marchand de couleurs (le pileur de couleurs), 1890-1891, huile sur toile, 65 × 54,9 cm, Museum of Fine Arts, Boston13.

Collection Terence Garnett à San Mateo

Récréation au camp (souvenir de Moldavie, 1854), 1855, huile sur toile, Collection Terence Garnett, San Mateo, Californie13.
Bischarin, buste de guerrier, 1872, huile sur toile, 29,5 × 21,3 cm, Collection Terence Garnett, San Mateo, Californie13.
Markas Botzaris, 1874, huile sur toile, 70,2 × 54,6 cm, Collection Terence Garnett, San Mateo, Californie13.
Enfant avec un masque, 1861, huile sur toile, diam. 50 cm, Collection Terence Garnett, San Mateo, Californie13.
Socrate venant chercher Alcibiade chez Aspasie, 1861, Collection Terence Garnett, San Mateo, Californie.

New York

Pygmalion et Galatée, 1890, huile sur toile, 88,9 × 68,6 cm, Metropolitan Museum, New York13.
La prière à la mosquée, 1871, huile sur toile, 88,9 × 74, 9 cm, Metropolitan Museum, New York.
Bachi-bouzouk nègre, 1869, huile sur toile, 80,6 × 66 cm, don de Mme Charles Wrightsman (2008), Metropolitan Museum, New York13.
Arabes traversant le désert, 1870, huile sur panneau, 41,2 × 56 cm, Metropolitan Museum, New York13.
Le modèle de l'artiste, 1895, huile sur toile, Dahesh Museum of Arts, New York
Le travail du marbre, 1895, huile sur toile, 50,5 × 39,5 cm, Dahesh Museum of Arts, New York13.
Les courreurs du pacha dit aussi Souvenir du Caire, 1867, huile sur panneau, 55,9 × 43,5 cm, New York Historical Society, New York.

Museum of Art de Cleveland

Tête de femme italienne, 1843-1844, huile sur toile, 44,5 × 36 cm, The Cleveland Museum of Art, Cleveland, Ohio13.
Le lion aux aguets, vers 1865, huile sur toile, The Cleveland Museum of Art, Cleveland, Ohio.
Le lion aux aguets, vers 1890, huile sur panneau, 72,3 × 100,5 cm, The Cleveland Museum of Art, Cleveland, Ohio13.

Art Museum de Phoenix

Pollice verso, 1872, huile sur toile, 97,5 × 146,7 cm, Phoenix Art Museum, Phoenix, Arizona.
Mirmillon, vers 1859-1873, bronze, 38,9 × 13,3 × 12,7 cm, Phoenix Art Museum, Phoenix, Arizona13.
Retiaire, 1859, bronze, 39,9 × 15,2 × 14,6 cm, Phoenix Art Museum, Phoenix, Arizona13.

Autres lieux aux États-Unis

Le marché aux chevaux dit aussi Marchands de chevaux au Caire (le cheval à la montre), vers 1876, huile sur panneau, 57 × 45 cm, Hagggin Museum, Stockton, Californie13.
Le porte-drapeau dit aussi L'étendard du prophète, 1876-1878, huile sur toile, 61,6 × 50,1 cm, Hagggin Museum, Stockton, Californie13.
Boucher turc à Jérusalem, 1862, huile sur panneau, 33 × 27,4 cm, collection privée (Frankel Family trust), Santa Ana, Californie13.
La fin de la séance, 1886, huile sur toile, 45 × 40,6 cm, collection privée (Frankel Family trust), Santa Ana, Californie.
Promenade du harem, 1869, huile sur toile, 121,4 × 177,8 cm, Chrysler Museum of Art, Norfolk, Virginie17.
Le bain, 1880-1885, huile sur toile, 73,6 × 59,6 cm, Fine Arts Museums of San Francisco.
Charmeur de serpent, 1880, huile sur toile, 84 × 122 cm, The Sterling and Francine Clark Art Institute, Williamstown, Massachusetts18.
Marché d'esclaves, 1866, huile sur toile, 84,6 × 63,3 cm, The Sterling and Francine Clark Art Institute, Williamstown, Massachusetts13.
Louis XIV et Molière, 1862, huile sur panneau, 45,7 × 78,7 cm, Malden public library, Malden, Massachusetts13.
Le Siècle d'Auguste : naissance de N.S. Jésus Christ, vers 1853-1854, huile sur toile, 37 × 53 cm, J. Paul Getty Museum, Los Angeles, Californie13.
Pifferari, 1857, huile sur panneau, 25,4 × 18,9 cm, Iris and B. Gerald Cantor Center for Visual Arts, Université Stanford, Palo Alto, Californie13.
Bonaparte devant le Sphinx, dit aussi Oedipe, (1863-1886), huile sur toile, 60,1 × × 101 cm, Hearst Castle, San Simeon, Californie13.
Femme du Caire à sa porte, (date à préciser), huile sur toile, 81 × 71 cm, Syracuse University Art Collection, Syracuse, New York17.
Intérieur de mosquée, 1870, huile sur toile, 57 × 89 cm, Memorial Art Gallery of the University of Rochester, New York10.
La danse du sabre dans un café, 1875, huile sur toile, 58,5 × 80 cm, Herbert F. Johnson Museum, Cornell University, Ithaca, New York17.
Le muezzin, 1866, huile sur toile, 100 × 83,8 cm, Joslyn Art Museum, Omaha, Nebraska13.
Marchand de tapis au Caire, 1887, huile sur toile, 86 × 68,7 cm, Minneapolis Institute of Arts, Minneapolis, Minnesota.
Portrait de femme, 1851, huile sur toile, 92,6 × 73,7 cm, The Art Institute of Chicago, Chicago, Illinois13.
La douleur du pacha. Le tigre mort, 1885, huile sur toile, 92,7 x73,6 cm, Joslyn Art Museum, Omaha, Nebraska13.
Ave caesar, morituri te salutant, 1859, huile sur toile, 93,1 × 145,4 cm, Yale University Art Gallery, New Haven, Connecticut13.
Le général Bonaparte au Caire, 1867-1868, huile sur toile, 35,8 cm × 25 cm, Princeton University Art Museum, Princeton, New Jersey13.
Une causerie au coin du feu, 1881, huile sur toile, 46,4 × 38,1 cm, Spencer Museum of Arts, Université du Kansas, Lawrence, Kansas13.
L'odalisque, vers 1902-1903, huile sur toile, 41,2 × 32,5 cm, The Appleton Museum of Art, Florida state University, Ocala, Floride.
L'Almée, 1863, huile sur panneau, 50,2 × 81,3 cm, Dayton Art Institute, Dayton, Ohio13.
Vente d'esclaves au Caire, 1871, huile sur toile, 74,9 × 59,7 cm, Cincinnati Art Museum, Cincinnati, Ohio13.
Le Marabout, 1888-1889, huile sur toile, 73,6 × 59,6 cm, Arnot Art Gallery, Elmira, New York13.

Hors des États-Unis

Le roi Candaule, 1859, 67,3 × 99 cm, Museo de Arte, Ponce, Puerto Rico.
Phryné devant l'aréopage (1861), huile sur toile, 80,5 × 128 cm, Hamburg Kunsthalle, Hambourg, Allemagne.
La prière au Caire, 1865, huile sur panneau, 49,9 × 81,2 cm, Hamburg Kunsthalle, Hambourg, Allemagne.
Portrait d'Armand Gérôme, 1848, huile sur toile, 50,2 × 43,8 cm, The national Gallery, Londres, Royaume Uni13.
Une almée à la pipe, huile sur toile, 53 × 40,5 cm, Mathaf Gallery, Londres, Royaume Uni18.
Le harem au kiosque, huile sur toile, 76,2 × 115 cm, Mathaf Gallery, Londres, Royaume Uni18.
Les joueurs de dames, 1859, huile sur panneau, 40.3 x 28,6 cm, Collection Wallace, Londres, Royaume Uni18.
Vue du Nil à Louxor, 1857, huile sur toile, 16.5 x 28,7 cm, Ashmolean Museum, Oxford, Royaume Uni18.
Circus Maximus, vers 1876, huile sur toile, 16.1 x 32,3 cm, Sudley House (National Museums Liverpool), Liverpool, Royaume Uni.
Le Cardinal Valeane et la Cage de Torture, huile sur toile, 45 × 37 cm, Cooper Gallery, Barnsley, Royaume Uni.
Le 7 décembre 1815, à neuf heures du matin, l'exécution du maréchal Ney, 1855–1865, huile sur toile, 65.2 x 104,2 cm, Sheffield Galeries and Museums Trust, Sheffield, Royaume Uni.
Autoportrait, 1886, huile sur toile, 32.7 x 26 cm, Aberdeen Art Gallery, Aberdeen, Royaume Uni.
Portrait de femme, 1850, huile sur toile, 99,4 × 76,3 cm, Musée des beaux-arts du Canada (National Gallery of Canada), Ottawa, Canada13.
Sculpturae vitam insufflat pictura, 1893, huile sur toile, 50,1 × 69,8 cm, Musée des beaux-arts de l'Ontario, Toronto, Canada13.
Bachi-bouzouk dormant dit aussi La dame pyrrhique, 1878, huile sur toile, 81 × 65 cm, Palais national, Ankara, Turquie13.
La porte de la mosquée El-Hasanein au Caire où furent exposées les têtes des beys immolés par Salek-Kachef, 1866, huile sur panneau, 54 × 43,8 cm, Orientalist Museum, Doha, Qatar13.
Femme circassienne voilée, 1876, huile sur toile, 40,7 × 32,6 cm, Orientalist Museum, Doha, Qatar13.
Le Barde noir dit aussi Le Barde africain, 1888, huile sur toile, 61,2 × 50,8 cm, Orientalist Museum, Doha, Qatar13.

Lieux non précisés

La naissance de Vénus ou L’Étoile ou Vénus sortant des eaux, 1890, collection privée.
Le Tombeau du Sultan, (date à déterminer), huile sur toile, 65 × 54 cm19.
Quittant la mosquée, (date à déterminer), huile sur toile, 54.5 × 78,7 cm19.
Marchand de peaux, Le Caire, 1869, huile sur toile, 61,5 × 50 cm, collection privée19.
L'Arabe et son coursier, (1872), huile sur toile, 59,7 × 99 cm19.
L'Allumeuse de narguilé, (date à préciser), huile sur toile, 54,6 × 66 cm, collection privée19.
Arabe et ses chiens, (date à préciser), huile sur toile, 55 × 37,5 cm, collection privée19.
Grande piscine de Brousse, 1885, huile sur toile, 70 × 100 cm, collection privée17, Londres20.
Le Bain de vapeur, (date à déterminer), huile sur toile, 73 × 101 cm, collection privée17.
Femme du Caire, (date à déterminer), huile sur toile, 81,2 × 64,7 cm, collection privée17.
Intérieur grec, 1850, huile sur toile, 64,5 × 89 cm, collection privée (Micheline Connery)13.
Les Deux augures, 1861, huile sur toile, 65,3 × 50,3 cm, collection privée13.
Un Hache-paille égyptien, vers 1859, huile sur panneau, 21 × 36,2 cm, collection privée13.
Le Général Bonaparte et son état-major en Egypte - esquisse, 1867, huile sur toile, 48 × 80 cm, collection Mohammad Ladjevardian13.
Le Lion aux aguets, vers 1890, huile sur toile, 29,2 × 42,3 cm, collection privée13.
Italien jouant du zamponia, 1855, huile sur panneau, 19 × 12 cm, collection privée13.
La Vierge, l'Enfant Jésus et saint Jean, 1848, huile sur toile, 108 × 75 cm, collcetion privée13.
La Rentrée des félins, 1902, huile sur toile, 83,2 × 129,5 cm, collection privée13.
Le Mur de Salomon, dit aussi Le mur des lamentations, 1876, huile sur toile, 92,4 × 73,7 cm, collection privée13.
La Terrasse du sérail, dit aussi le Harem sur la terrasse, 1886, huile sur toile, 82x 122 cm, collection privée13.
Le Derviche tourneur, 1889, huile sur toile, collection privée13.
Les Baigneuses du Harem, 1901, huile sur toile, 99,7 × 80,6 cm, collection privée13.
Promenade du Harem, (date à déterminer), huile sur toile, 85.50 × 150 cm, collection particulière21.
Socrate venant chercher Alcibiade chez Aspasie - Étude préparatoire, 21 × 33 cm, collection privée.

Œuvres perdues

1866 : Cléopâtre et César.

Liens

http://youtu.be/j2y-GFJq2qA peintures en musique
http://youtu.be/zvMHtoNyxKU peintures en musique
http://youtu.be/Y6gsZKM_Ogs peintures en musique


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Posté le : 09/05/2014 19:51

Edité par Loriane sur 10-05-2014 17:43:05
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Madame Récamier
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Le 11 mai 1849, à Paris meurt Juliette ou Julie Récamier

née Jeanne Françoise Julie Adélaïde Bernard, dite Madame Récamier, femme d'esprit dont le salon parisien réunit, à partir du Directoire et jusqu'à la monarchie de Juillet, les plus grandes célébrités du monde politique, littéraire et artistique, née le 3 décembre 1777 à Lyon,

Juliette Récamier garda toujours des liens avec sa ville natale, où, exilée par Napoléon, elle revint vivre quelque temps sous l'Empire, et à laquelle elle légua à sa mort, en 1849, des œuvres emblématiques de sa collection. Lyon a toujours cultivé le souvenir de cette femme admirée par ses contemporains comme un modèle de beauté et d'esprit. Édouard Herriot, historien et ancien maire de la ville, lui consacra en 1904 une biographie qui fait toujours référence, et le Musée historique de Lyon organisa une première exposition, elle aussi à caractère biographique, en 1977.
De la vie de Madame Récamier, l'histoire a jusqu'ici surtout retenu le souvenir de son brillant salon de la rue du Mont-Blanc à Paris, de ses liens avec les milieux royalistes et de son opposition sans trêve à Napoléon, de son amitié avec Madame de Staël et Chateaubriand, enfin de sa retraite, sous la Restauration, après des revers de fortune, au couvent de l'Abbaye-aux-Bois, situé rue de Sèvres, à Paris. Ses relations avec les milieux artistiques, ses choix et son influence personnelle dans ce domaine ont été moins souvent mis en avant. Modèle, commanditaire, collectionneuse, initiatrice d'un nouveau goût, tels sont les aspects de sa personnalité que le musée des Beaux-Arts de Lyon s'est attaché à explorer à travers près de deux cents œuvres confrontées aux données biographiques et à d'autres productions contemporaines dans la remarquable exposition Juliette Récamier, muse et mécène 27 mars-29 juin 2009, accompagnée d'un catalogue exemplaire par la qualité de ses contributions.
Immortalisée par deux tableaux de David 1800 et de Gérard vers 1801-1802, seuls grands absents de ce parcours, Juliette Récamier fut la femme la plus portraiturée de son temps davantage encore que l'impératrice Joséphine, par des artistes très divers. On saisit vite dans la grâce à peine posée du célèbre buste de Joseph Chinard ou encore dans la sensualité et le naturel de la toile de Firmin Massot en 1807 en quoi cette femme a pu apparaître en son temps comme un véritable idéal féminin, jusqu'à s'imposer comme une sorte d'icône. Cette grâce est encore présente, avec une fine allusion à la Juliette de David que l'on voit allongée sur son lit de repos, dans le tableau de François Louis Dejuinne La Chambre de Madame Récamier à l'Abbaye-aux-Bois en 1826, et fait encore douter quelque peu de l'identité du modèle empâté du portrait attribué à Antoine Jean Gros en vers 1825.

Enfance et mariage

Juliette Récamier naquit et grandit rue de la Cage à Lyon dont la famille appartenait à la bourgeoisie. Le père, Jean Bernard, était notaire royal. Nommé receveur des Finances par Calonne, il s'installa à Paris en 1786 puis devint administrateur des Postes. Il fut arrêté et emprisonné sous le Consulat comme suspect de connivence avec les royalistes. Sur l'intervention de Julie, le général Bernadotte obtint sa libération mais Jean Bernard fut destitué de son emploi. Madame Bernard, née Marie-Julie Matton, issue d'un milieu aisé, également originaire de Lyon, était une femme coquette et intelligente.
Julie, mise en pension à Lyon au Couvent de la Déserte, ne rejoignit ses parents à Paris qu'en 1787. En avril 1793, à 15 ans et en pleine Terreur, elle fut mariée à un ami de ses parents, Jacques-Rose Récamier, riche banquier d'origine lyonnaise et venu lui aussi à Paris peu avant la Révolution. Elle noua avec Jacques Récamier une relation affectueuse et platonique : elle en était vraisemblablement la fille naturelle.

Vie mondaine et célébrité européenne, 1797-1811

À partir de 1797, Juliette Récamier commença sa vie mondaine, tenant un salon qui devint bientôt le rendez-vous d'une société choisie. La beauté et le charme de l'hôtesse, l'une des Trois Grâces du Directoire, avec Joséphine de Beauharnais et Madame Tallien, lui suscitèrent une foule d'admirateurs. Le cadre de l'hôtel particulier de la rue du Mont-Blanc, hôtel de Jacques Necker ancienne rue de la Chaussée-d'Antin, acquis en octobre 1798 et richement décoré par l’architecte Louis-Martin Berthault, ajoutait à la réputation de ses réceptions. Elle fut l'une des premières à se meubler en style étrusque et à s'habiller à la grecque et joua de ce fait un rôle non négligeable dans la diffusion du goût pour l'Antique qui allait prévaloir sous l'Empire. L’hôtel Récamier acquit une renommée telle qu'il devint rapidement une curiosité parisienne que tous les provinciaux et étrangers de marque se devaient de visiter. L'année 1800 marqua l'apogée de la puissance financière de Jacques Récamier : il devint alors Régent de la Banque de France. Mais Juliette Récamier ne tarda pas à exciter les ombrages du pouvoir. Amie de Madame de Staël, elle fut une figure clé de l'opposition au régime de Napoléon. Les réceptions de son salon qui jouait un rôle non négligeable dans la vie politique et intellectuelle de l'époque, furent interdites par un ordre officieux de Bonaparte ; Madame de Staël, Adrien de Montmorency, tous deux proches de Juliette et assidus de son salon, furent exilés de Paris ; quand Napoléon devint empereur, Juliette refusa à quatre reprises une place de dame d'honneur à la cour.

Son salon, ses brillantes relations, ses visiteurs étrangers, ses voyages en Europe et ses exils ont évidemment contribué à rendre célèbres la beauté et l'esprit de Madame Récamier. Il semble – elle s'en ouvre à plusieurs reprises dans sa correspondance – qu'elle ait été particulièrement attentive à son image et qu'elle suivait de près la reproduction en gravure de ses portraits, largement diffusés en Europe. En atteste sa réaction boudeuse face aux bustes – coiffée en cheveux et couverte d'un voile – réalisés en 1813, à Rome, par Canova auquel elle vouait pourtant admiration et amitié : en opposition au naturel d'un Chinard, ces œuvres dont Canova tirera une représentation de Juliette en Béatrice de Dante 1819-1822 s'inscrivent dans la série des têtes idéales du grand sculpteur italien.

Dans la recherche d'une définition du goût de Madame Récamier, l'exposition étayait l'hypothèse d'un néo-classicisme de charme, en rupture avec l'austérité davidienne, qu'on peut qualifier à certains moments d'anacréontique. L'esquisse en terre cuite des Trois Grâces de Canova, 1810, don de l'artiste à Juliette, les toiles de François Gérard ou de Firmin Massot et les bustes de Chinard déjà évoqués plaident en ce sens. Ses choix en matière d'arts décoratifs et de mode vestimentaire sont en harmonie. Merveilleuse sous le Directoire, vêtue alors à l'étrusque, Madame Récamier fait meubler par les frères Jacob, sur des dessins de Louis-Martin Berthault et Charles Percier, son luxueux hôtel de la rue du Mont-Blanc. Les précieux ornements en bronze doré, cygnes, sphinges, éphèbes, des meubles de sa chambre, vers 1799 relèvent de cette sensibilité. Mais une inflexion déjà romantique va se manifester dans le portrait de François René de Chateaubriand en 1809 aux cheveux emportés par le vent, commandé à Girodet, et se confirmer dans Corinne au Cap Misène de Gérard 1819-1821, donné par le prince Auguste de Prusse à Juliette qui l'installe à l'Abbaye-aux-Bois, avec un mobilier de salon des frères Jacob.
L'influence de ces choix emprunte diverses voies : le mobilier de la chambre de la rue du Mont-Blanc qui de réputation inaugure le style Directoire est cité en exemple, imité en témoigne le lit de la duchesse de Gaëte, et dessiné par l'Anglais Robert Smirke ; le succès des multiples portraits de Juliette se ressent dans l'expression et les poses de ceux de ses contemporaines, y compris de la famille impériale, et jusque dans les gravures de mode. Des robes et des voiles de mousseline, des châles et autres accessoires, dont certains lui ayant appartenu, complétaient ici l'évocation de la dame allongée sur son sofa, dont David avait fait l'un de ses chefs-d'œuvre, et dont Magritte, dans Perspective. Madame Récamier de David en 1951, allait tirer un saisissant et drôle Memento mori.

Les difficultés de la Banque Récamier, à partir de 1805, obligèrent le couple d'abord à réduire son train de vie puis à vendre l'hôtel particulier de la rue du Mont-Blanc. À ces revers de fortune s'ajoutèrent pour Juliette des chagrins personnels : le décès de sa mère en 1807 ; une histoire d'amour puis une rupture avec le prince Auguste de Prusse rencontré lors d'un séjour au château de Coppet près de Genève chez Madame de Staël ; l'obligation de s'éloigner de Paris par ordre de la police impériale.

Le temps de l'exil puis le retour à Paris, 1811- 1814

Après avoir séjourné quelque temps de septembre 1811 à juin 1812 à Châlons-sur-Marne avec Marie Joséphine Cyvoct, petite-nièce de son mari récemment orpheline et devenue sa fille adoptive, Juliette séjourna à Lyon, où elle retrouva Camille Jordan, son vieil ami qu'elle connaissait depuis 1797 et qui lui fit alors connaître Ballanche. Elle partit en mars 1813 pour l'Italie. À Rome, elle reconstitua peu à peu sa vie de société ; c'est à ce moment-là que le sculpteur Canova fit deux bustes d'elle. Invitée à Naples en décembre 1813 par le roi Murat et la reine Caroline, elle y apprit, en avril 1814, l'abdication de Napoléon. De retour à Paris le 1er juin 1814 après un exil de près de trois années, elle retrouva tous ses anciens amis qui avaient été exilés comme elle, ainsi que Benjamin Constant, ex-amant de Madame de Staël. Juliette reprit ses réunions mondaines, recevant des personnalités françaises ou étrangères de toutes opinions mais exigeant que ses invités observassent chez elle une stricte neutralité politique. Son salon prit de plus en plus une orientation littéraire. Sa rencontre avec Chateaubriand se fit en 1817 ; l'écrivain fut un des hôtes les plus assidus de son domicile situé au no 31 rue d'Anjou-Saint-Honoré, revendu dès 1819 à la suite de nouveaux revers de fortune de son mari.

Le refuge de l'Abbaye-aux-Bois, à partir de 1819

Juliette s'installa alors à l'Abbaye-aux-Bois à Paris, couvent dont les religieuses louaient des appartements à des dames de la haute société. Elle y occupa d'abord un petit appartement au troisième étage, composé de deux pièces séparées par un couloir, avant d'en louer vers 1825 un plus vaste au premier étage.
Pendant plus de vingt années, ses réceptions rassemblaient, autour d'elle et de Chateaubriand qui les présidait souvent, les esprits les plus brillants de l'époque, Victor Cousin, Saint-Marc Girardin, Edgar Quinet, Tocqueville, de jeunes écrivains comme Lamartine, Sainte-Beuve, Balzac, des artistes comme François Gérard, Joseph Chinard, Antonio Canova, des acteurs, Talma et Rachel, etc.
En 1823–1824, un séjour en Italie, en compagnie de sa nièce Amélie Cyvoct, de Ballanche et de Jean-Jacques Ampère, lui permit de recréer à Rome un cercle regroupant artistes et hommes de lettres. Des évènements dans son entourage familial marquèrent cette période : l'éloignement de sa fille adoptive Amélie Cyvoct, devenue madame Charles Lenormant en 1826, la disparition de son père en 1829 puis celle de son mari Jacques Récamier en 1830.

Dernières années, 1840–1849

À partir de 1840, Juliette Récamier dont la santé déclinait et dont la vue baissait notablement, menait une vie de plus en plus retirée, recevant cependant les fréquentes visites de Chateaubriand. Une des dernières grandes soirées qu'elle organisa à l'Abbaye-aux-Bois avec l'aide de l'actrice Rachel fut guidée par sa charité. Il s'agissait de collecter des fonds pour aider les victimes des graves inondations de Lyon. Atteinte de cataracte, elle subit sans succès deux opérations et devint quasiment aveugle. Elle eut le chagrin d'apprendre les décès de ses plus chers amis : le prince Auguste de Prusse en 1843, Pierre-Simon Ballanche en 1847 et elle assista le 4 juillet 1848 à la mort de Chateaubriand.
Quand l'épidémie de choléra sévit en 1849, le quartier de la rue de Sèvres étant particulièrement touché, elle quitta l'Abbaye-aux-Bois pour aller chez sa petite-nièce, Amélie Lenormant, qui habitait avec son mari à la Bibliothèque nationale, rue des Petits-Champs près du Palais-Royal. Frappée par la maladie, c'est là qu'elle mourut le 11 mai 1849, âgée de 72 ans. Elle fut inhumée au cimetière Montmartre à Paris dans la sépulture où avaient été ensevelis ses parents, son mari et son vieil ami, Pierre-Simon Ballanche.
Sa nièce et fille adoptive, Amélie Lenormant, est l'auteur d'une biographie parue en 1859 qui publie une partie des nombreuses lettres reçues de ses illustres correspondants. Celles-ci sont aujourd'hui conservées en partie au département des manuscrits de la Bibliothèque nationale de France.

Louis David, "Madame Récamier"

C'est parce que la fougueuse Juliette Récamier ne supportait pas d'attendre son portrait par David, qu'elle passa une commande identique au peintre Gérard. David, vexé de se voir préférer son élève, arrêta ses travaux et prévint son modèle qu'il conserverait son tableau. Exemplaire du néoclassicisme par sa disposition sur un fond uni, avec pour seuls accessoires un lit de repos de style Directoire et une torchère à l'antique, cette toile nous conserve les traits d'une des Parisiennes les plus élégantes et les plus célèbres de ce début de siècle, dans le salon de laquelle se prépara le coup d'État du 18 brumaire an VIII (9 novembre 1799).

Liens
http://youtu.be/goEAoAoe4to Expostion Juliette Récamier
http://youtu.be/uQMbwP0jbUU Les amis de Juliette Récamier
http://youtu.be/JmPloVMq0Lw Juliette Récamier et la mode




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Stéfano-Maria Légnani
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Le 4 mai 1713 à Milan meurt Stefano Maria Legnani dit le Legnanino

peintre baroque italien naît à Milan le 16 Avril 1661

Sa vie

Fils d’Ambrogio, un modeste peintre élève de Giuseppe Nuvolone et originaire de Saronno qui avait décoré l’église de San Francesco, Stefano fut nommé aussi le Legnanino le petit Legnani pour le distinguer de son père.

En 1663 la famille part à Saronno, et retourne à Milan en 1672, fixant sa résidence dans le quartier de la paroisse Santa Maria Beltrade.
Stefano, ayant appris les premiers enseignements du père, en 1683 va à Bologne, élève de Carlo Cignani, et en 1686 il est à Rome, où il collabore avec Carlo Maratta, en exécutant le retable de La Sainte Famille dans l’église de San Francesco a Ripa.
Retourné à Milan vers le 1687, il travaille dans les églises San Marco et San Francesco et il peint à fresque l’arc triomphal de l’église Sant'Angelo et, dans la chapelle Sainte-Savina de la Basilique de Sant’Ambrogio, la Prédication de saint Sébastien

De ce temps, il obtint plusieurs commissions en décorant en 1691 le sanctuaire de la Beata Vergine dei Miracoli à Saronno, puis l’église des Santi Cosma e Damiano à Uboldo, la basilique de San Gaudenzio à Novara et la XVIe chapelle du Sacro Monte à Orta.
Il y représente les Scènes de la vie de saint François, le Saint François conduit en ciel par les anges et le Miracle de l’hémorroïsse. Dans le Sacro Monte près Varèse il peignit à fresque un Ecce Homo et, à l’huile, le retable du Congé de Christ.
Depuis un séjour à Turin en juin 1694, où il travaille à la décoration monochrome du plafond de la chapelle de la Pia Congregazione dei Banchieri e dei Mercanti, représentant le Paradis avec saints et sibylles, en octobre il se marie avec Caterina Sampietro.

En 1696 il décore la cathédrale de Monza avec les fresques de la Gloire de saint Jean-Baptiste – dont les ébauches sont conservées en sacristie.
En décembre il est inscrit à l’Accademia di San Luca, et il devient directeur de l'Académie du dessin.

En 1699 Legnani travaille encore à Turin aux décorations des palais Provana et Carignano, où il décore une douzaine de salles et une galerie avec de sujets mythologiques et allégoriques et à Lodi il peint à fresque le chœur de l’église de l'Incoronata avec les Histoires d'Ester, considérées comme son chef-d’œuvre.
Pendant une brève période en 1710 à Gênes il décore l’église de San Filippo avec un Saint Filippo en gloire avec la Vierge et l’Enfant et anges, La Prédication de saint Filippo et le Saint Filippo administrant les Sacrements, il retourne à Milan, où il meurt le 4 mai 1713, selon les registres de la paroisse de Santo Stefano in Borgogna.

Autres œuvres

Marie-Madeleine, 109 cm × 90 cm, Museo Civico, Crema,
Marie-Madeleine, 85 cm × 63 cm, collection privée, Milan,
Saint en prière, 100 cm × 136 cm, collection privée, Milan
Saint Pierre libéré de l’ange, 108 cm × 84 cm, collection privée, Milan
Apparition de la Vierge à saint Filippo Neri, huile sur tableau de 46 cm × 42 cm, Museo Civico, Savone
Saint Jérôme traduisant les Saintes Écritures,


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Posté le : 03/05/2014 19:12
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Gerrit Van Honthorst
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Le 27 avril 1656 à Utrecht meurt Gerrit – ou Gerard – Hermansz.

van Honthorst,


surnommé aussi, en italien, Gherardo delle Notti Gérard des Nuits Utrecht, peintre de genre et d'histoire et un portraitiste néerlandais Provinces-Unies du siècle d’or. il naît le 4 novembre 1590 à Utrechtpeintre de genre et d'histoire et un portraitiste néerlandais Provinces-Unies du siècle d’or. Il a pour maître Abraham Bloemaert et pour éléves Joachim von Sandrart, Willem Van Honthorst, Cornelis Bloemaert ; il appartient au Mouvement artistique de l'École caravagesque d'Utrecht, Caravagisme, Classicisme ses Mécènes sont Vincenzo Giustiniani, Benedetto Giustiniani, Scipione Borghese, Urbain VIII, Élisabeth d'Angleterre, Charles Ier d’Angleterre, Guillaume II d'Orange-Nassau Van Honthorst est Influencé par Le Caravage.

Né dans une riche famille catholique, son père Gerrit est le doyen de la gilde d'Utrecht en 1579 et son grand-père Herman sont tous les deux peintres.
Il commence par être l'élève d'Abraham Bloemaert à Utrecht, puis arrive à Rome vers 1610, où il adhère totalement à l'esthétique nouvelle du Caravagisme. De puissants protecteurs, le cardinal Scipione Borghese, le grand-duc de Toscane et surtout le marquis Gustiniani chez qui il loge, lui font obtenir d'importantes commandes pour les églises de Rome. Rentré en 1620 à Utrecht, inscrit à la gilde des peintres en 1625, il connut un succès considérable. En 1627, Rubens lui rend visite, consacrant ainsi sa renommée. Il produit alors nombre de tableaux religieux et de scènes de genre, et aurait occupé jusqu'à 24 élèves. En 1628, il est invité par Charles Ier à la cour d'Angleterre, où il peint plusieurs portraits et un Mercure présentant les arts libéraux à Apollon et à Diane Hampton Court. En 1635, il réalise de vastes compositions historiques pour Christian IV, roi de Danemark. En 1637, il est inscrit à la gilde de La Haye et devient le peintre favori de la cour du prince d'Orange. Il exécute des tableaux mythologiques pour les châteaux de Rijswijk et de Honselaersdijk, et décore en 1649-50 le célèbre Huis ten Bosch, tout en peignant aussi beaucoup de portraits. La participation de ses élèves est proportionnelle à ses nombreuses commandes.
Avec Hendrick Ter Brugghen et Van Dirck Baburen, Honthorst est l'un des principaux introducteurs du style nouveau et de l'esthétique de Caravage à Utrecht et dans les Pays-Bas du Nord.
Dans les années 1620, il fut, avec Hendrick ter Brugghen et Dirck van Baburen, l'un des principaux représentants de l’École caravagesque d'Utrecht. Son style évolua par la suite vers le classicisme.
Réputé de son vivant, il reçut des commandes notamment de Frédéric V et Élisabeth, roi et reine de Bohême en exil aux Pays-Bas, de Charles Ier d'Angleterre et Christian IV de Danemark, avant de devenir peintre de cour de Guillaume II d'Orange-Nassau. Toutefois, ce sont surtout ses œuvres de la période caravagesque qui font aujourd'hui sa renommée.

Formation à Utrecht

Gerrit van Honthorst est né le 4 novembre 1590 dans une famille catholique d'Utrecht. Il était le fils de Herman van Honthorst, un peintre de décors qui figure aux côtés d'Abraham Bloemaert parmi les fondateurs de la guilde de Saint-Luc d'Utrecht2. En dehors de son père, sa famille comptait plusieurs autres artistes, notamment des peintres et des fabricants de tissus et de tapisseries3. C'est sans doute d'abord auprès de son père qu'il fait son apprentissage, avant de devenir l'élève de Bloemaert.

Rome et Italie v.1610-1620

Au début des années 1610, il part pour Rome afin d'y parfaire sa formation. Il y séjournera plusieurs années, et visitera d'autres villes italiennes, comme Venise – où il est documenté à partir de 1616 – et Florence.
À Rome, il entre en contact avec Guido Reni. Leurs œuvres à tous deux rencontrent un vif succès, ce qui leur permet de trouver en Vincenzo Giustiniani et son frère Benedetto des mécènes importants. Ceux-ci invitent van Honthorst et Reni à venir vivre dans leur palais durant une période assez longue ; ils peuvent alors y étudier une collection incomparable d’œuvres d’art, qui comprend notamment plusieurs tableaux du Caravage. Un dessin daté de 1616 que van Honthorst réalise d'après le Crucifiement de saint Pierre 1600, un tableau du Caravage se trouvant dans l'église Sainte-Marie-du-Peuple, témoigne de sa présence à Rome à cette époque.
En 1618, van Honthorst réalise, pour le compte des carmes déchaux, le retable La Décollation de saint Jean-Baptiste servant à la décoration de l'église Santa Maria della Scala. Il reçoit également des commandes du cardinal Scipione Borghese, qui le charge de la décoration de l’autel majeur de l’église. Paolo, ainsi que du cardinal Barberini, le futur pape Urbain VIII.
Parmi les peintres néerlandais qui vivaient à Rome à la même période, van Honthorst se lie avec Paul Bril et un certain Colijn, en compagnie desquels il retourne à Utrecht en 1620.

Utrecht 1620-1628

Six mois après son retour, van Honthorst épouse Sophia Coopman, qui est la fille d'un riche marchand de vins et en même temps sa cousine. En 1622, il est inscrit dans la guilde de Saint-Luc d’Utrecht. Avec Hendrick Ter Brugghen et Dirck Van Baburen, il devient à cette époque l’un des principaux représentants d'un groupe de peintres hollandais, disciples du Caravage, qui sera plus tard appelé l’ École caravagesque d'Utrecht. Van Honthorst prend alors l’habitude de présenter chacun de ses sujets sous la forme de scène nocturne, depuis la Nativité – ce qu’avait déjà fait auparavant Le Corrège –, jusqu’à Marie Madeleine pénitente, en passant par la Dérision du Christ et le Reniement de saint Pierre.
Rapidement, il acquiert une excellente réputation. Ainsi gagne-t-il le soutien du roi de Bohême, Frédéric V, et surtout de sa femme, Élisabeth, sœur de Charles Ier d'Angleterre – depuis 1621, en effet, le couple vit en exil aux Pays-Bas où il a trouvé refuge dans la maison de sir Dudley Carleton, 1er vicomte de Dorchester, alors ambassadeur à La Haye. Élisabeth charge l’artiste d’enseigner le dessin à ses enfants.
En 1627, van Honthorst peint deux tableaux pour le pavillon de chasse de la famille d'Orange-Nassau à Honselaarsdijk Westland Il achète alors sur la Domplein à Utrecht une vaste maison, dans laquelle il fait aménager un atelier sur 100 m², dont le succès est important, puisqu’il accueillera jusqu’à une vingtaine d’élèves à la fois, payant chacun cent florins par an. Le 28 juillet de la même année, il reçoit, en tant que doyen de la guilde, la visite de Rubens, que Van Honthorst peindra sous les traits de l’ honnête homme cherché par Diogène que celui-ci trouve enfin.
Sir Carleton, de retour en Angleterre 1625, recommande ses œuvres auprès de Thomas Howard, 14e comte d’Arundel6, favori du roi Charles Ier et, tout comme le monarque, grand amateur d'art. Le roi ne tarde pas à inviter le peintre à venir en Angleterre, ce que celui-ci fait en 16284.

Londres en 1628 et Utrecht

De mai à décembre 16282, van Honthorst séjourne à Londres en compagnie de Joachim von Sandrart, son élève. Charles Ier lui confie une partie de la décoration intérieure de la Maison des banquets du Palais de Whitehall. Il peint aussi une série de portraits, ainsi qu’une imposante allégorie représentant Charles et Henriette son épouse en Apollon et Diane dans les nuages, recevant le duc de Buckingham en Mercure, tuteur des enfants du roi de Bohême ; une œuvre que l’on peut voir de nos jours au château de Hampton Court. À Londres, il fait de nouveau la rencontre d’Orazio Gentileschi, arrivé dans la ville en 1626, et qui entretemps avait développé un style différent. Van Honthorst est alors au faîte de la gloire : il reçoit un bon cheval, la citoyenneté anglaise et une pension à vie.
Il repart cependant de nouveau à Utrecht, où sa position parmi les artistes semble avoir été importante. Il réussit à conserver le soutien du monarque anglais, pour qui il exécute en 1631 un portrait du roi et de la reine de Bohême entourés de leurs enfants. À peu près à la même période, il illustre l’Odyssée pour lord Dorchester et compose des scènes de l’histoire du Danemark pour le roi Christian IV – il en subsiste un exemplaire, conservé au Musée de Copenhague4. En 1633, il devient peintre de la cour de Frédéric V et du prince Frédéric-Henri d'Orange-Nassau3.

La Haye 1637-1651

En 1637, il se fixe à La Haye où, pour répondre à la demande, il ouvre sur la Westeinde un second atelier. La même année, il est membre de la guilde de Saint-Luc locale8. En 1641, après la mort de Michiel Van Miereveld, il devient peintre de la cour du stadhouder Guillaume II d'Orange-Nassau. Il participe alors à la décoration des palais de Rijswijk, Honselaarsdijk et, en 1649, à celle de la alle orange l’Oranjezaal du palais Huis ten Bosch. Il exécute également les portraits de bon nombre de dames de cour.

Dernières années à Utrecht 1652-1656

Il rentre à Utrecht en 1652, et y meurt quatre ans plus tard, le 27 avril 1656. C’est là qu’il est enterré, dans la Catharijnekerk – l’église Sainte-Catherine.
Van Honthorst eut de nombreux élèves et assistants, parmi lesquels Joachim von Sandrart et son propre frère Willem Van Honthorst, connu pour les œuvres qu’il réalisa comme peintre de cour de Louise Henriette de Nassau, épouse de Frédéric Guillaume, grand électeur de Brandebourg. Herman, l’autre frère de Van Honthorst, fut un prêtre qui fit parler de lui ; jeté en prison, il fut libéré suite à l'intervention du stadhouder.

Œuvre.

Le Fils prodigue, 1623 Alte Pinakothek, Munich.
Van Honthorst et ses ateliers a produit de nombreuses œuvres dont il se trouve des exemples dans beaucoup de musées à travers le monde : des tableaux d’histoire de petit format, aux sujets bibliques, mythologiques, allégoriques et littéraires, des peintures de genre montrant des buveurs et des musiciens, ainsi que d’innombrables portraits, notamment de Charles Ier et la reine d'Angleterre, du duc de Buckingham, et du couple souverain de Bohême.
En Italie, il fut influencé par Le Caravage et son utilisation du clair-obscur. Également l’œuvre d’Annibale Carracci constitua pour lui une source d’inspiration. Il se spécialisa progressivement dans des scènes nocturnes montrant des personnages éclairés par la lumière vive d’une chandelle. Ces peintures, au style vigoureux et saisissant, frappent l'imagination et charment la vue, malgré des coloris quelquefois un peu trop assombris ; elles furent très prisées du public et lui valurent le surnom de « Gherardo delle Notti ». Van Honthorst ne se risqua toutefois jamais à un réalisme cru ; contrairement à ce qui est le cas pour ses collègues Hendrick Ter Brugghen et Dirck Van Baburen, ses peintures possèdent toujours un brin d’élégance qui rappelle Bloemaert.
Après son retour à Utrecht, il demeure encore quelque temps fidèle à ce style mais, dans le courant des années 1620, son œuvre se rapproche de plus en plus du classicisme, davantage au goût de la noblesse. Les peintures lisses et froides qu’il réalise finalement dans les dernières années de sa carrière ne témoignent pas d’une grande personnalité, et sont de nos jours moins appréciées. Samuel Van Hoogstraten écrivit à ce propos en 1678 :
Hondhorst ... had in zijn bloeijende tijdt een wakker pinseel gevoert ; maar, 't zy om de juffers te behaegen, of dat hem de winst in slaep wiegde, hy verviel tot een stijve gladdicheyt.
Hondhorst ..., dans sa période d’épanouissement, avait un pinceau vif ; mais, soit pour plaire aux demoiselles, soit qu’il se laissa endormir bercé par le profit, il sombra dans un style lisse et rigide.
Ainsi, sa réputation repose-t-elle principalement sur sa période caravagesque.
Parmi ses œuvres postérieures, cependant, certaines, bien que d'un traitement assez sec, sont loin de manquer d’intérêt, comme ses portraits du duc de Buckingham et de sa famille Hampton Court, du roi et de la reine de Bohême Hanovre et Combe Abbey, et de Marie de Médicis 1628, hôtel de ville d’Amsterdam, les Stadhouders et leurs Femmes Amsterdam et La Haye, les représentations de Charles Louis et Rupert, neveux de Charles Ier d’Angleterre Louvre, Saint-Pétersbourg, Combe Abbey et Willin, et le portrait de William Craven, 1er duc de Craven, 1er baron de Craven National Portrait Gallery, Londres.

L'Oeuvre

Il fut surnommé en Italie " Gherardo della Notte " en raison de ses éclairages contrastés à la bougie : Christ devant le grand prêtre peint pour Vincenzo Giustiniani v. 1617, Londres, N. G. ; Décollation de saint Jean-Baptiste 1618, Rome, S. Maria della Scala, qui procèdent des raccourcis dramatiques et de l'expression réaliste de Caravage. L'éclairage à la bougie, simplifiant les plans et les masses du Christ enfant et saint Joseph couvent S. Silvestro à Montecompatri et Ermitage ou du Reniement de saint Pierre musée de Rennes, présente des solutions analogues à celles que proposera Georges de La Tour en France. Mais, en définitive, dès son retour à Utrecht, Honthorst retint davantage la première manière, claire, de Caravage mais aussi celle de Manfredi ; son apport réside aussi dans l'introduction de la grande manière décorative italienne, qui lui est inspirée par l'étude des Carrache et qui tempère le clair-obscur et le réalisme sans outrance de son Adoration des bergers 1620, Offices. Dans ses scènes de genre, telles que la Joyeuse Compagnie 1620, Offices, les Musiciens au balcon 1622, Los Angeles, J. P. Getty Museum, vus en perspective plafonnante, le Concert 1624, Louvre, l'Entremetteuse 1625, musée d'Utrecht ou l'Arracheur de dents Louvre, il affectionne la disposition à mi-corps des figures, dont l'une, au premier plan, sert de repoussoir, tandis que le clair-obscur cerne beaucoup les formes, qui gardent leur vivacité colorée. L'humour, pris sur le vif, de ces scènes de genre constitue aussi une différence essentielle par rapport au Caravagisme. Les vastes compositions décoratives de la fin de la vie de Honthorst lui furent surtout suggérées par la leçon des Carrache, teintées toutefois de rubenisme. Cependant, il ne sut pas éviter le ton conventionnel dans l'Allégorie du roi et de la reine de Bohême 1636, Herrenhausen ou celle du Mariage de Frédéric Hendrik avec Amalia Van Solms 1650, Oranjezaal, Huis ten Bosch. Ces grandes compositions représentent la part la plus inégale de son œuvre, ainsi que ses portraits, pour la plupart issus de l'atelier. Parmi ses élèves, il en est un de connu, Sandrart, l'historien de la peinture allemande.
Son frère Wilhem Utrecht 1594 – id. 1666 , élève d'Abraham Bloemaert, fut son collaborateur et assimila parfaitement sa manière. Wilhem est certainement l'auteur de nombreux portraits, situés à la fin de la carrière de son frère. Il travailla à Utrecht et à La Haye et, de 1647 à 1664, à Berlin, à la cour du grand Électeur de Brandebourg. Il demeure surtout connu comme portraitiste de l'aristocratie. Nombre de ses œuvres furent signées G. Honthorst ou G. H. en monogramme — comme signait son frère — tel le Portrait de Guillaume II, prince d'Orange Rijksmuseum, qui est une réplique de la version de Gerrit (Mauritshuis). Les musées d'Amsterdam, de Berlin et de Hanovre conservent de nombreux portraits princiers de Wilhem.
Son luminisme nocturne, si proche de Caravage Le Christ devant le grand prêtre, National Gallery, Londres, n'exclut pas l'influence de Bassano L'Adoration des bergers, musée des Offices, Florence, ni les réminiscences manfrediennes dans des sujets d'inspiration hollandaise Le Joyeux Violoniste, Rijksmuseum, Amsterdam.
On doit à Willem van Honthorst des portraits dans la manière de son frère, avec lequel il collabora.

Liste d’œuvres

Le Rijksmuseum d'Amsterdam possède cinq tableaux de Gerrit Van Honthorst :
Le Joyeux Violoniste 1623.
Frédéric-Henri d'Orange-Nassau, prince d'Orange et Stadhouder, avec sa femme Amalia et leurs trois jeunes filles 1647.
Le Musée du Louvre en possède six :
Le Concert au balcon 1624.
La Joueuse de guitare 1624.
L'Arracheur de dents v. 1627.
Portrait du prince palatin Maurice de Bavière 1621-1652, quatrième fils de Frédéric V de Palatinat, roi de Bohème 1640.
Portrait du prince palatin Édouard de Bavière 1624-1665, sixième fils de Frédéric V de Palatinat, roi de Bohème v. 1640.
Portrait de Frédéric-Henri d'Orange-Nassau, prince d'Orange et Stadhouder des Provinces-Unies Pays-Bas v. 1650.

Dans d'autres musées :

Le Reniement de saint Pierre v. 1612, musée des Beaux-Arts, Rennes.
Samson et Dalila v. 1615, Cleveland Museum of Art, Cleveland.
Le Christ devant le grand prêtre Caïphe v. 1617, huile sur toile, 272 x 183 cm, National Gallery, Londres.
Le Christ dans le jardin de Gethsémané v. 1617, Musée de l'Ermitage, Saint-Pétersbourg.
Le Dîner v. 1619, Galerie des Offices, Florence
L'Enfance du Christ v. 1620, Musée de l'Ermitage, Saint-Pétersbourg.
L'Incrédulité de saint Thomas v. 1620, Musée du Prado, Madrid.
Le Dentiste, 1622 Gemäldegalerie Alte Meister, Dresde.
Groupe musical sur un balcon 1622, J. Paul Getty Museum à Los Angeles, États-Unis.
Le Fils prodigue 1623, Alte Pinakothek de Munich.
Femme accordant un luth 1624, huile sur toile, 83 × 67 cm, Musée national du Musée national du château de Fontainebleau.
La Joueuse de luth 1624, Musée de l'Ermitage, Saint-Pétersbourg.
Le Joyeux Violoniste avec un verre de vin 1624, Musée Thyssen-Bornemisza, Madrid.
Solon et Crésus 1624, Kunsthalle, Hambourg.
Le Repas de fiançailles 1625, Galerie des Offices, Florence.
Le Marieur 1625 au Centraal Museum, Utrecht.
La Violoniste 1626, huile sur toile, 84,5 × 66 cm, Musée royal Mauritshuis, La Haye.
Apollon et Diane 1628, Palais d' Hampton Court, Angleterre.
Lamentations du Christ 1633, Cathédrale de Gand.
Le Christ couronné d'épines 1640, J. Paul Getty Museum à Los Angeles,États-Unis.
Portrait de Guillaume, comte de Craven 1642, Fitzwilliam Museum, Université de Cambridge, Angleterre.
Allégorie de la peinture 1648, Crocker Art Museum, Sacramento, Californie.
Margareta Maria de Roodere et ses parents 1652, Centraal Museum, Utrecht.
Jésus et ses disciples, Cathédrale Notre-Dame de Dax.
Le Philosophe imperturbable, Kunsthistorisches Museum Musée de l'histoire de l'art à Vienne, Autriche.
Les Chanteurs, au musée des Beaux-Arts, Lyon.
Saint Sébastien, Cathédrale de Gand.
Le Triomphe de Silène, au Palais des Beaux-Arts, Lille.
Le Couronnement d'épines, aux Musées royaux des beaux-arts de Belgique, Bruxelles.
Nativité, 1622, huile sur toile, 164 × 190 cm, Wallraf-Richartz Museum, Cologne.
A musical party 1616-1618 au National Gallery of Ireland, Dublin.
À noter à la Galerie des Offices de Florence L'Adoration des bergers qui fut détruit pendant les attentats mafieux du 27 mai 1993.

Liens

http://youtu.be/KMxDsE_QGws diaporama
http://youtu.be/Q7YsVddb0AI peintures
http://youtu.be/yP7Rckv42QM peinture sur la musique de Buxtehude
http://youtu.be/Q7YsVddb0AI Avec Bach
http://youtu.be/jEXcFcJpYuI Explications en anglais
http://youtu.be/KkOAQKSKpmc Peintures sur la mandoline


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Posté le : 26/04/2014 21:50
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Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
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