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Re: Mark Twain
Plume d'Argent
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Je connais cet écrivain que depuis peu, mais je suis tombée amoureuse d'une de ses citations : « Je n’aime pas l’idée d’avoir à choisir entre le ciel et l’enfer : J’ai des amis dans les deux », qui selon moi à était écrite pour une de mes histoire, même s'il est mort bien avant que je naisse.
Merci pour cette histoire de la littérature.
Votre Luciole ;)

Posté le : 28/04/2013 09:56
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Mark Twain
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Le 21 Avril 1910 meurt Mark Twain
,


écrivain, essayiste, mais aussi artiste, acteur comique Américain, il naît le 30 Novembre 1835 et meurt à 74 ans.
Cet esprit libre, exerce son humour avec férocité et une savante insolence, et tou spécialement lorsqu'il est question de dénoncer la religion et les principes fondateurs du christianisme.
Il accuse et dénonce les contradictions et nombreuses invraisemblances des dogmes absolus
Ce brillant polémiste assène ses arguments avec une truculente drolerie et multiplie les bons mots qui font la joie des amuseurs.

Biographie

Mark Twain, de son vrai nom Samuel Langhorne Clemens, son pseudonyme venant du cri "Mark Twain" signifiant Marque deux brasses naît le 30 novembre 1835 dans le Missouri.

Mark Twain est issu d’une famille anciennement installée sur le continent américain dont la trajectoire a épousé le front pionnier dessiné par les colons.
L’environnement de l’enfance de Twain est donc le monde de La Frontière américaine.
Toutefois, la famille Clemens, tout comme Twain lui-même une fois parvenu à l’âge adulte, ne compte pas aux rangs des aventuriers et des défricheurs partis à l’avant-garde du mouvement de colonisation vers l’Ouest.
Elle s’est glissée dans le sillage de ce vaste mouvement de population et s’est installée sur des terres déjà travaillées par les colons où la vie sociale est déjà relativement stabilisée.
Sa mère, Jane Lampton, est née dans le Kentucky au sein d’une famille qui fait vraisemblablement partie des premières générations de pionniers ; la légende familiale lui prête une lointaine ascendance avec les Lambton, ducs de Durham.
La branche paternelle de la famille est originaire du Sud du pays.
Son grand-père, fermier en Virginie, migre vers le Kentucky au début du XIXe siècle pour y devenir percepteur "commissioner of revenue".

Le père de Twain, Charles Clemens, fait des études de droit dans l'Est puis revient dans le Comté d'Adair Kentucky où il épouse Jane Lampton en 1823.
Il occupe la fonction d’"attorney" et court sa vie durant après la fortune.
Sa quête le mène successivement dans le Tennessee, à Gainesboro puis à Jamestown dans le comté de Fentress où il investit ses économies dans 75 000 acres de terres.
Le faible nombre d’affaires de justice à traiter le pousse à la reconversion : il se fait marchand, en ouvrant un magasin d’approvisionnement général, typique de la frontière.
Il tente sa chance dans plusieurs localités du Tennessee puis rejoint John Adams Quarles, le beau-frère de sa femme, dans le Missouri sur les conseils de ce dernier.
Le village de Florida, comté de Monroe dans lequel la famille s’installe est le théâtre de la naissance de Samuel Langhorn Clemens, le cinquième enfant de la famille.

La vie à Hannibal

Maison d'enfance de Twain, à Hannibal.
Lorsqu'il eut 4 ans, sa famille s'installa à Hannibal, une ville portuaire sur le Mississippi dont Twain s'inspirera pour créer la ville de St. Petersburg dans Les Aventures de Tom Sawyer et les Aventures de Huckleberry Finn.
Il passa ainsi toute sa jeunesse à la frontière sud-ouest dans une ville récemment fondée et à l'expansion très forte. Pendant cette période, il passe également ses étés près de Florida, à la ferme de son oncle.
Son père, homme d'affaires, propriétaire, spéculateur, commerçant, y exerça les fonctions de juge. Ses affaires furent la plupart du temps des échecs.
Twain le décrit comme un homme sévère aux sentiments réservés.

Il mourut d'une pneumonie en mars 1847, après avoir été pris dans une tempête de neige en rentrant d'un village voisin.
Twain est alors âgé de 11 ans, et Orion, âgé de 22 ans, fourni le salaire principal pour subvenir aux besoins de sa famille. Mais Orion, d'un caractère excentrique et peu doué pour les affaires, ne parviendra jamais à s'assurer un emploi stable. Plus tard, Twain lui fournira un soutient financier tout au long de sa vie.

Disparition du père


Cette disparition bouleverse la vie de la famille Clemens.
Au mois de mai de l’année suivante, le futur Mark Twain, âgé de douze ans, quitte l’école et devient apprenti typographe dans l’imprimerie locale.
À défaut d’être agréable, le métier qu’il expérimente est à cette époque susceptible d’offrir des revenus réguliers.
Chaque village de quelque importance possède en effet au moins un journal.
À partir de 1850, le jeune homme travaille pour le Western Union, un hebdomadaire dont son frère aîné, Orion, s’est fait le fondateur.
Il y rédige ses premiers papiers et s’imprègne des techniques et des thèmes journalistiques de son temps, à une période où l’abondance de la production et un système d’échange gratuit facilitent la circulation de l’information au sein de la profession.
Il est rédacteur d’articles dans le journal de son frère.


À dix-huit ans, Twain quitte le Missouri, non pour rejoindre le Grand Ouest mais pour arpenter le Nord-Est des États-Unis en s’embauchant comme typographe à New York, Philadelphie, Washington puis Saint-Louis.

Il rejoint le syndicat des typographes et fréquente le soir les bibliothèques publiques, découvrant un monde que l’école d’Hannibal ne lui avait pas laissé entrevoir.
Ses impressions de voyage paraissent sous forme d’articles dans un journal de Muscatine, la nouvelle entreprise de son frère Orion.
En juin 1855, il s’installe comme imprimeur à Keokuk Iowa, où son frère le rejoint peu après. Leur collaboration dure jusqu’à l’hiver 1856-57. Samuel prend alors la direction de Cincinnati.
Le récit de son séjour paraît cette fois dans un journal de Keokuk sous le pseudonyme de Thomas Jefferson Snodgrass .

Sur le Mississipi

A cette époque, se tournant vers le Sud, il s’embarque sur le Mississippi en direction de La Nouvelle-Orléans, avec l’intention probable de gagner l’Amazonie.
Au cours du voyage, la rencontre avec le pilote de bateau à vapeur Horace E. Bixby le persuade cependant d’épouser la carrière de son nouveau mentor.
C'est de cette époque que vient son pseudonyme : alors qu'il tire la corde de sondage pour vérifier la profondeur du fleuve, son capitaine lui criait : "Mark Twain !, Mark Twain !", c'est-à-dire : Marque deux sondes !. Cela signifie "profondeur suffisante", en anglais "safe water".

Pendant cette apprentissage, il convainquit son jeune frère Henry de travailler avec lui. Mais Henri fut mortellement blessé par l'explosion d'un bateau à vapeur, le Pennsylvania, le 13 juin 1858, alors que Twain était absent. Il revint auprès de son frère le 16, et le Eagle and Enquirer du même jour nous en a transmis un témoignage :
« Nous avons assisté hier à l'une des scènes les plus émouvantes que l'on ait jamais vues. Le frère de M. Henry Clemens, second commis sur le Pennsylvania qui se trouve actuellement gravement malade à la suite de blessures reçues dans l'explosion de ce bateau, est arrivé hier après-midi en ville, sur le steamer A. T. Lacy. Il se précipita à la Halle pour voir son frère, et, s'approchant au chevet du blessé, ses sentiments le submergèrent à la vue de la forme ébouillantée et émaciée gisant devant lui, au point qu'il s'effondra, abattu.
Memphis Eagle and Enquirer
Henry mourut le 21 juin 1858.
Twain obtint son brevet de pilote en 1859.

Il travaille sur le Mississippi jusqu’au déclenchement de la guerre de Sécession en 1861 qui interrompt le trafic sur le fleuve.
Il s’engage alors au sein d’une milice de volontaires sudistes, les Marion Rangers, mais Le manque de fermeté de ses convictions sudistes et la perspective de se voir incorporer dans les rangs de l’armée confédérée le pousse à quitter son premier engagement et à se tourner vers l’Ouest ;ne voulant pas se battre au côté des sudistes pour le maintien de l’esclavage, il profite de la nomination de son frère Orion comme secrétaire d’État du Nevada, pour reprendre la route le 28 juillet 1861.
il s’enfuit vers les montagnes du Nevada et devient chercheur d’or.
À partir de 1864, il exerce l’activité de reporter à San Francisco et se déplace en Europe en tant que correspondant de presse, puis il exerce l’activité de reporter à San Francisco et se déplace en Europe en tant que correspondant presse.

Dans l'Ouest

Samuel et Orion Clemens effectuent en quatorze jours le voyage à bord d’une diligence Wells Fargo, s’engageant sur la piste de la Californie qui chemine par Independence Rock et Devil's Gate, Wyoming en jusqu’à South Pass ;
Ils empruntent ensuite la route des Mormons, bifurquant à Fort Bridger vers l’Echo Canyon pour rejoindre Salt Lake City et finalement s’arrêter à Carson City dans le Nevada.
La ville se stabilise tout juste après la période de grande effervescence consécutive à la découverte en 1859 de gisements d’argent dans les monts Washoe.
À la recherche du filon caché, une foule de déçus de la ruée vers l'or en Californie de 1849 et de nouveaux aventuriers attirés par la promesse d’une fortune facile ont convergé vers la ville. Le profil de ces prospecteurs diffère sensiblement des pionniers traditionnels qui s’installent pour mettre en valeur le pays par le travail de la terre.
La population de Carson City est alors essentiellement masculine ; l’avidité, la concurrence et la recherche des plaisirs faciles y maintiennent un climat de tension permanente.
Samuel Clemens est lui-même gagné par la fièvre de l’argent ; persuadé de faire fortune rapidement, il se lance tout azimut dans la prospection.
Ses espoirs sont déçus ; confronté à des difficultés financières, il finit par accepter en août 1862 l’offre d’emploi permanent que lui propose le Territorial Enterprise, un journal de la ville de Virginia City Nevada, pour lequel il écrivait jusque-là occasionnellement des chroniques comiques. C'est l'époque des folles spéculations du Nevada sur les riches mines d'argent du Comstock Lode, cotées à la Bourse de San Francisco.

Carrière littéraire

Après son mariage avec Olivia Langdon en 1870, il s’installe à Hartford, Connecticut.
Il eut 4 enfants dont 3 filles : Susan, Clara et Jeanne et un fils mort prématurément.
Dans ses premiers romans, Mark Twain évoque ses voyages en Europe et en Polynésie "Le voyage des innocents, 1869" en se moquant des préjugés et de la conduite de ses compatriotes, ainsi que sa période de chercheur d’or "À la dure !", 1872.
C’est grâce à ses deux romans Les Aventures de "Tom Sawyer", en 1876, et "Les Aventures de Huckleberry Finn", en 1885 qu’il acquiert la célébrité comme écrivain humoriste.
Mark Twain écrit cependant, dans la seconde partie de son œuvre des textes plus graves dénonçant avec pessimisme les excès de la civilisation et l’immoralité érigée en morale.
La fin de sa vie est assombrie par des ennuis financiers, ainsi que par la mort d'une de ses filles à 24 ans d'une méningite, puis la mort de sa femme.
Il perd bientôt une deuxième fille de 29 ans noyée dans sa baignoire suite à une crise d'épilepsie.
Décrivant avec réalisme et sévérité la société américaine, Mark Twain est l’un des premiers auteurs à utiliser la langue parlée authentique des États du Sud et de l’Ouest.
Souvent comparé à Stevenson et Dickens, il excelle particulièrement dans une peinture régionaliste de l’Amérique, c’est-à-dire réalisée par un natif, parfaitement imprégnée du vécu de l’endroit qu’il décrit.
Une partie importante de son œuvre déroge cependant à ce principe lorsqu’il se fait observateur des peuples en plaçant ses récits dans les pays qu’il a visité.
Il n'en reste pas moins d'un racisme anti-indien d'une extrême virulence.
Relativement éloigné de son style et de son humour habituels, le roman de Jeanne d'Arc titre original : "Personal Recollections of Joan of Arc" est écrit en 1896 sous le pseudonyme Louis de Conte

Éditions posthume

Twain a laissé un très grand nombre de manuscrits, parmi lesquels des œuvres importantes comme son Autobiographie et le roman "L'Étranger mystérieux".
La responsabilité de l'édition est revenue à son biographe officiel, Albert Paine Bigelow, sous la surveillance de Clara, la seule fille survivante de l'auteur.
Cette période de la réception des œuvres de Mark Twain se caractérise par la construction, d'une image hagiographique dont témoigne la biographie de Bigelow, qui, malgré sa longueur plus de 1700 pages en 3 volumes, censure tout élément susceptible de ternir l'image de Twain. Les textes de Twain sont également purgés, comme son Autobiographie, dont seule une partie est publiée, et ses lettres, que Bigelow résume à l'occasion.
"L'Étranger mystérieux" est également publié par ce dernier, préalablement remanié. Certaines œuvres, comme les Lettres de la Terre, ne sont pas publiées, sur ordre de Clara. Bigelow, pendant plusieurs décennies, elle restera la seule personne à avoir accès aux manuscrits et cette situation bloquera longtemps toute possibilité de développer des études twainienne fiables.

Twain et les juifs

Mark Twain est un pamphlétaire virulent et irrévérencieux, notamment lorsqu’il s’en prend à Dieu, à la religion et aux fondements du christianisme. Dans De la religion : Dieu est-il immoral ?, il montre les incohérences de la Bible et dénonce les crimes commis au nom de Dieu et du Christ.
Il a écrit aussi un livre critique sur la science chrétienne, le deuxième tome sur sa fondatrice Mary Baker Eddy n'est jamais paru.
Bien que la majorité de ses contemporains ait une vision stéréotypée négative du peuple juif, Twain défend les Juifs, en paroles et en actes. En 1879, il écrit en privé :
Sampson était un Juif - donc pas un imbécile.
Les Juifs ont la meilleure intelligence moyenne parmi tous les peuples du monde.
Les Juifs sont la seule race qui travaille entièrement avec leur cerveau et jamais avec leurs mains… .
En mars 1898, Harper's Magazine publie un essai de Mark Twain qui mentionne, sans commentaire, les attaques contre les Juifs en Autriche. Mark Twain reçoit alors plusieurs lettres dont une d'un avocat juif américain qui lui demande :
"Pourquoi, à votre avis, les Juifs sont-ils encore aujourd'hui la cible de tant d'animosités et que peuvent-ils faire en Amérique ou à l'étranger pour éviter cela ?".
Dans un contexte postérieur à l'Affaire Dreyfus, Mark Twain rédige en réponse Concerning the Jews, propos des Juifs, un essai dont il pense qu'il ne plaira à personne.
Sa prédiction était correcte.
Mark Twain y indique que les préjugés contre les Juifs ne viennent ni de leur conduite, ni de leur religion, mais de la jalousie des chrétiens face aux succès économiques des Juifs.
Il cite le discours d'un avocat allemand qui voulait que les juifs soient chassés de Berlin parce que, selon l'avocat, quatre vingt-cinq pour cent des avocats brillants de Berlin étaient juifs.
Mark Twain pense que le succès des Juifs est le produit de leur loyauté, de leur fidélité familiale, de leur intelligence et de leur sens des affaires. Il pensait que la criminalité et l'ivresse était inexistante chez les Juifs et qu'ils étaient honnêtes en affaires même s'il savait que ce n'était pas le sentiment de la plupart de ses contemporains. Il écrivit ainsi :
Les Égyptiens, les Babyloniens, et les Perses ont rempli la planète de son et de splendeur, puis... sont passés. Les Grecs et les Romains ont suivi, ont fait grand bruit et ils ont disparu et, d'autres peuples ont vu le jour et ont tenu leur flambeau élevé pour un temps, mais il a brûlé, et ils siègent désormais au crépuscule, ou ont disparu.
Le Juif les a tous vus, tous battus, et est maintenant ce qu'il a toujours été, ne présentant aucune décadence, aucune infirmité de l'âge, aucun émoussement de son esprit alerte et agressif, aucun affaiblissement d'aucune sorte.
Toutes les choses sont mortelles sauf le Juif ; toutes les autres forces passent, mais il demeure. Quel est le secret de son immortalité ?
Twain décrit À propos des Juifs comme son chef-d'œuvre, mais prédit que ni Juif ni chrétien ne l'approuveront .
En effet, le Rabbin M. S. Levy contesta l'affirmation selon laquelle le Juif est un homme d'argent en précisant que les familles Vanderbilt, Gould, Astor, Havemeyer, Rockefeller, Mackay, Huntington, Armure, Carnegie, Sloane, Whitney, n'étaient pas Juives, et contrôlaient pourtant plus de vingt-cinq pour cent de toutes les richesses distribuées aux États-Unis.


Mark Tawain meurt le 21 avril 1910 à Redding (Connecticut) laissant aux lettres américaines une oeuvre qui ne cessera d’inspirer des auteurs aussi éminents qu’Ernest Hemingway ou T.S. Eliot.


"Toute la littérature moderne américaine est issue d'un livre de Mark Twain : Huckleberry Finn. Avant, il n'y avait rien. Depuis, on n'a rien fait d'aussi bien." ( Ernest Hemingway)



Mark Twain est un pamphlétaire virulent et irrévérencieux, notamment lorsqu’il s’en prend à Dieu, à la religion et aux fondements du christianisme. Dans De la religion : Dieu est-il immoral ?, il montre les incohérences de la Bible et dénonce les crimes commis au nom de Dieu et du Christ.

Il a écrit aussi un livre critique sur la science chrétienne, le deuxième tome sur sa fondatrice Mary Baker Eddy n'est jamais paru.

Romans et contes

Mark Twain peint par James Carroll Beckwith
L’Infortuné Fiancé d’Aurélia, 1864
La Célèbre Grenouille sauteuse du comté de Calavéras (1867) (The Celebrated Jumping Frog of Calaveras County)
L'Âge doré (1874) (The Gilded Age: A Tale of Today)
Esquisses anciennes et nouvelles (1875)
Les Aventures de Tom Sawyer (1876) (The Adventures of Tom Sawyer)
Perce, mon ami, perce ! (1878)
Le Vol de l’éléphant blanc (1882)
Le Prince et le Pauvre (1882) (The Prince and the Pauper)
Les Aventures de Huckleberry Finn (1884) (Adventures of Huckleberry Finn)
Tom Sawyer en voyage (1894)
Un Yankee à la cour du roi Arthur (1889) (A Connecticut Yankee in King Arthur's Court)
Le Prétendant américain (1891)
Contes amusants (recueils, 1892)
Le Billet d’un million de livres (1893)
La Tragédie de Pudd’nhead Wilson et la comédie des deux jumeaux extraordinaires (1894)
Tom Sawyer détective (1897)
L'Homme qui a corrompu Hadleyburg (1899) (The Man That Corrupted Hadleyburg)
Extraits du journal d’Adam (1893)
Le Journal d'Ève (1905)
Trois mille ans chez les microbes (1905, posthume)
Le Legs de 30 000 dollars (1906)
Plus fort que Sherlock Holmes (1907)
La Visite du capitaine Tempête dans le ciel (1909)
Le Mystérieux étranger (1916) (The Mysterious Stranger, inachevé)
La Prière de la guerre (publié en 1916)
Essais
Défense d’Harriet Shelley et autres essais (1894)
Mémoires de Jeanne d'Arc (1895) (Personal Recollections of Joan of Arc)
Comment raconter une histoire et autres essais (1897)
Qu'est-ce que l'homme ? (1906)
Shakespeare est-il mort ? (1909)
Discours (1910)
La Prodigieuse Procession & autres charges, Agone, 2011
Autobiographie et récits de voyage
Le voyage des innocents (1869) (Innocents Abroad)
À la dure (1872) (Roughing It)
Ascensions en télescope (1880)
La Vie sur le Mississippi (1883) (Life on the Mississippi)
En suivant l’équateur (1897)
Nouveaux voyages (1897)
Mes débuts comme personnage littéraire (1903)
L'Autobiographie de Mark Twain (1924)
Dompter la bicyclette et autres déboires (1869) (Taming the bicycle), Les Éditions du Sonneur, 2011
Correspondance
Correspondance (1917)
Lettres d’amour à Olivia Langdon (1949)
Lettres à Mrs Fairbanks (1949)

Anecdotes

-Sous son véritable nom de Samuel Clemens, est le héros, avec Richard Francis Burton, du cycle de science-fiction Le Fleuve de l'éternité de Philip José Farmer.
-Toujours sous son véritable nom de Samuel Clemens, il est un des personnages principaux des Feux de l'Éden de Dan Simmons.
-Un épisode de la célèbre série Bonanza, intitulé Enters Mark Twain et tourné en 1959, met en scène Samuel Clemens de passage à Virginia City, et raconte comment il a choisi son pseudonyme.
-Il apparaît aussi dans l'épisode de Star Trek : La nouvelle génération intitulé La Flèche du temps (Time's Arrow).
-Mark Twain est né et mort les années de passages de la comète de Halley.
-L'amitié de Mark Twain avec le président américain Ulysses Simpson Grant a donné lieu à un livre : Grant and Twain: The Story of a Friendship That Changed America de Mark Perry.
À la fois sous le nom de Mark Twain et de Samuel Clemens, l'écrivain est l'un des personnages principaux de BloodSilver de Wayne Barrow.
-Le Mark Twain est le nom de plusieurs bateaux à aubes des parcs Disney.
-Le 30 novembre 2011, Google honore Mark Twain d’un Doodle pour le 176e anniversaire de sa naissance.
-Il apparait auprès de Lucky Luke dans l'album L'Héritage de Rantanplan.
-Il apparait dans le roman To sail beyond the sunset de Robert A. Heinlein, en son propre nom, il est en quelque sorte le mentor de Ira Johnson, père de Maureen Johnson l'héroïne du roman .

Citations

-La familiarité engendre le mépris... et les enfants.

-Le rôle d'un ami, c'est de se trouver à votre côté quand vous êtes dans l'erreur puisque tout le monde sera à côté de vous quand vous aurez raison.

-La bonne éducation consiste à cacher tout le bien que nous pensons de nous même et le peu de bien que nous pensons des autres. (Notebooks / Carnets)

-C'est la différence d'opinion qui fait les courses de chevaux. (Pdd'nhead Wilson's calendar)

-Faites de l'argent et le monde entier s'accordera pour vous appeler Monsieur.

-Il est curieux que le courage physique soit si répandu en ce monde et le courage moral si rare.

-Je n'aime pas l'idée d'avoir à choisir entre le ciel et l'enfer : j'ai des amis dans les deux.

-Il y a trois sortes de mensonges : les mensonges, les sacrés mensonges et les statistiques. (Autobiographie, mot attribué à Benjamin Disraeli)

-Un mensonge peut faire le tour de la terre le temps que la vérité mette ses chaussures.

-Dans le doute dites la vérité. (Pdd'nhead Wilson's calendar)

-Ce fut admirable de découvrir l'Amérique, mais il l'eût été plus encore de passer à côté. (Pdd'nhead Wilson's calendar)

-Le chou-fleur n'est pas autre chose qu'un chou qui est passé par l'université. (Pdd'nhead Wilson's calendar)

-Un classique est quelque chose que tout le monde voudrait avoir lu et que personne ne veut lire. (The Disapperance of Literature)

-Si notre Père céleste a inventé l'homme, c'est parce que le singe l'avait déçu.

-Que seraient les êtres humains sans les femmes ? Ils seraient rares, extrêmement rares.

-Le premier baiser qu'on obtient d'une femme est comme le premier cornichon qu'on parvient à extraire du bocal. Le reste vient tout seul.

-Le fait que l'homme distingue le bien du mal prouve sa supériorité intellectuelle par rapport à tout autre créature ; mais le fait qu'il puisse mal agir prouve l'infériorité de son esprit. (What is Man ?)

-C'est par la grâce de Dieu que nous avons ces trois précieuses choses : la liberté de parole, la liberté de penser et la prudence de n'exercer ni l'une ni l'autre.

-La gentillesse est le langage qu'un sourd peut entendre et qu'un aveugle peut voir.

-Chacun de nous est une lune, avec une face cachée que personne ne voit. (En suivant l'équateur)

-Dans la conduite des affaires de l'Etat, respectez les formalités et négligez la moralité.

Il est noble de s'instruire, mais c'est encore plus noble d'instruire les autres, et moins compliqué.

-Le fait de fumer m'a sauvé la vie. Chaque fois que je vais mal, le médecin me supprime le cigare. Et je guéris ! Où en serais-je si je n'avais pas fumé le cigare ?

-Ne perds pas ton temps à répéter que le monde te doit quelque chose. Le monde ne te doit rien. Il était là avant toi.

-Lorsque quelque chose a été dit et bien dit, n'aie pas de scrupules. Prends-le et copie-le.

-La défense la plus sûre contre la tentation, c'est la lâcheté.

-Plus d'une chose insignifiante a pris de l'ampleur grâce à une bonne publicité.

-On pourrait citer de nombreux exemples de dépenses inutiles. Les murs des cimetières : ceux qui sont dedans ne peuvent pas en sortir, et ceux qui sont à l'extérieur ne veulent pas y entrer.

-Ceux qui sont pour la liberté sans agitation sont des gens qui veulent la pluie sans orage.

-Quelle est la différence entre un taxidermiste et un percepteur ? Le taxidermiste ne prend que la peau.

-La principale différence entre un chat et un mensonge, c'est qu'un chat n'a que neuf vies.

-Je choisirai le paradis pour le climat, et l'enfer pour la compagnie.

-Le jeu, c'est tout ce qu'on fait sans y être obligé.

-Pourquoi dépenser de l'argent pour faire votre arbre généalogique ? Faites de la politique et vos adversaires s'enchargeront.

-Il y a des gens qui, à propos de certains problèmes, font preuve d'une grande tolérance. C'est souvent parce qu'ils s'en foutent.

-Tout ce dont nous avons besoin pour réussir dans la vie est l'ignorance et la confiance. (Dédicace)

-N'apprenez jamais à faire quoi que ce soit ; si vous n'apprenez pas, vous trouverez toujours quelqu'un pour le faire à votre place.

-Le lit est l'endroit le plus dangereux au monde : 99% des gens y meurent.

-Lorsque vous dites la vérité, vous n'avez à vous souvenir de rien.

-C'est plus facile d'avoir des principes quand on est bien nourri.

-L'homme qui est pessimiste à 45 ans en sait trop, celui qui est optimiste après n'en sait pas assez.

-Peu m'importe qu'il soit blanc, noir, jaune ou indien. Il suffit qu'il soit homme, il ne peut rien être de pire.

-Le nom du plus grand des inventeurs : accident.

-Adam est le seul homme qui, quand il disait quelque chose d'épatant, était sûr que personne ne l'avait dit avant lui.

-Ils ne savaient pas que c'était impossible, alors ils l'ont fait.

-Les riches qui pensent que les pauvres sont heureux ne sont pas plus bêtes que les pauvres qui pensent que les riches le sont.

-Commencez par être riche, après vous pourrez être vertueux.



http://www.youtube.com/watch?v=AQ4D8X ... e&list=PL10B993CE4C9986F3 Tom Sawyers complet mais Allemand

Tom Sawyers film complet 1938 (Anglais)
http://youtu.be/KBlQwk2us40

Tom Sawyers film complet 1968(Roumain)
http://youtu.be/a1RMJg2uJGw


Tom Sawyers dessins animés en Français
http://youtu.be/NZGrMd-SLrA 1
http://youtu.be/9gNwZ8lwwyw 2
http://youtu.be/Jfj46HnUTAA 3
http://youtu.be/FQsXC04t7RU 4
http://youtu.be/5dE8ZH_M7eg 5
http://youtu.be/gVG1c1SKGSc 6
http://youtu.be/bEw_HzkN-H8 7
http://youtu.be/2ijPnZh-0fg 8
http://youtu.be/eGQ1SPykvSk 9

http://youtu.be/yUXREb73ZFM 11
http://youtu.be/OV3yPCqh_Nk12

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Jean Racine
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Le 21 Avril 1699 meurt Jean Racine


Naît le 22 Décembre 1639 à La Ferté-Milon cet Important dramaturge et poète français est considéré comme l'un des plus grands auteurs de tragédies de la période classique en France sous Louis XIV.

Enfance

Né dans une famille de la moyenne bourgeoisie et orphelin dès son plus jeune âge, Jean Racine est recueilli par ses grands-parents puis par sa tante, religieuse à Port-Royal.
son père était greffier et ses deux grands-pères occupaient des positions-clés au grenier à sel de La Ferté-Milon et de Crépy-en-Valois ;
Pendant longtemps on put voir sur la façade de la maison des Racine, rue de la Pêcherie, leurs armes parlantes :
d'azur, au rat et au cygne d'argent.
Le jeune Jean racine est Orphelin à l'âge de trois ans, sa mère décède en 1641 et son père en 1643, il est recueilli par ses grands-parents paternels et semble être entré très tôt aux "Petites Écoles" de Port-Royal, ou il suivit sa jeune tante qui avait été accueillie comme professe au monastère de Port-Royal de Paris.

Devenu le pupille de son riche et puissant grand-père maternel; Pierre Sconin, mais à la mort de ce grand-père, Jean Racine en 1649, est laissé quelque temps à Port-Royal, avant d'être envoyé faire ses humanités et sa rhétorique au collège de la ville de Beauvais.
Au lieu d'y faire ses deux années de philosophie, il retourne à Port-Royal où il rejoint ce qui lui reste de famille, à savoir sa grand-mère qui avait elle suivit sa fille qui y était religieuse.
Les "Petites écoles" ayant été fermées sur ordre royal, il y est éduqué quasiment seul et reçoit ainsi de solides leçons des meilleurs pédagogues du temps, et à la différence de la presque totalité des écoliers de son temps il apprend le grec ancien, l'italien et l'espagnol.
Il a pour maîtres les célèbres Claude Lancelot, Pierre Nicole et Antoine Le Maistre, ainsi que Jean Hamon.
Cependant, le théâtre y était totalement absent, car les jansénistes considéraient que, plus que toute autre forme de fiction, il empoisonne les âmes. Il est ensuite envoyé compléter sa formation au collège d'Harcourt et il y fait ses deux années de philosophie.

Après ses études aux Petites Écoles, il poursuit sa scolarité au Collège de Beauvais à Paris et les termine aux Granges à Port-Royal-des-Champs.
Ces trois années d'études, essentielles pour sa formation intellectuelle, philosophique et stylistique, font de Racine l'un des rares grands écrivains du XVIIe siècle à pouvoir lire dans le texte original les auteurs tragiques grecs.
En 1658, Racine va étudier la philosophie à Paris et entre au service du duc de Luynes, janséniste austère, ce qui ne l'empêche pas de fréquenter une société de mondains et de lettrés.
La gloire littéraire le sollicite, il écrit une ode en 1660, ainsi que deux pièces, une tragédie, aujourd'hui perdues.

Début de vie

À 18 ans, Racine qui donc est orphelin et dépourvu de biens, mais non pas pauvre, contrairement à la légende, car il est toujours soutenu par son riche tuteur.
De plus il possède un très vaste savoir, il connaît, outre le latin et le grec, l'italien et l'espagnol et les plus grandes qualités de "civilité", qui est un des points forts de l'enseignement à Port-Royal, sésame de l'entrée dans le "grand monde ".

Il peut en outre s'appuyer sur le réseau de relations des jansénistes. Il découvre la vie mondaine grâce à son cousin Nicolas Vitart qui l'héberge dans ses appartements de l'Hôtel de Luynes, où il réside en tant qu'intendant du duc de Luynes.

Premiers écrits

C'est là qu’il écrit ses premiers poèmes, dans la veine galante, telle qu'on la pratiquait alors dans tous les salons. Bien conseillé par Vitart, il ne laisse pas passer l'occasion de se faire remarquer à l'occasion du mariage de Louis XIV, et soumet à l'été de 1660, au principal critique de l'époque, Jean Chapelain, une ôde, un long poème encomiastique, "La Nymphe de la Seine", dédié à la Reine : Chapelain le corrige et l'encourage et voici bientôt "La Nymphe de la Seine est bientôt imprimée, imprimée à compte d'auteur, sans doute avec l'aide de Vitart, qui semble n'avoir ménagé ni son admiration ni son argent pour son jeune cousin.
La même année il écrivit sa première pièce de théâtre, "Une Amasie", dont on ne sait rien, sinon qu'elle a été refusée par le directeur du Théâtre du Marais auquel elle avait été soumise.

Premiers succès

Quelques mois plus tard, il se lança dans un nouvel essai théâtral au printemps de 1661, consacré à Ovide et à la "seconde Julie" , la petite-fille de l'empereur Auguste; le projet est bien accueilli par la troupe de l'Hôtel de Bourgogne; mais tombé gravement malade d'une fièvre qui sévit dans tout le nord de la France, il ne peut l'achever, et il est envoyé passer sa convalescence à Uzès.
Le choix d'Uzès s'explique par le fait que l'un de ses oncles, le Père Sconin, y réside, et espère pouvoir lui faire obtenir l'un de ses bénéfices ecclésiastiques, ce qui permettrait à Racine de pouvoir se consacrer pleinement à l'écriture tout en étant assuré sur le plan matériel par le revenu d'une cure ou d'un prieuré.
Pour obtenir cette rente il suffisait pour cela d'étudier un peu de théologie, de recevoir la tonsure et de porter un discret habit à petit collet
Mais Racine ne tarde pas à abandonner la théologie pour revenir à la littérature. De retour à Paris dès 1662, il compose une ode sur la Convalescence du Roi, puis "la Renommée aux Muses", œuvres qui attirent sur lui l'attention et lui valent une pension royale.
Il porte sa tragédie Théagène et Chariclée à Molière, qui la refuse, mais encourage le jeune auteur et crée sa première tragédie représentée, la Thébaïde, en 1664, puis en 1665, alexandre le grand.
Mais Racine porte en secret sa seconde pièce à la troupe de l'Hôtel de Bourgogne qu'il juge supérieure à celle de Molière dans le grand genre.
Ce procédé provoque sa brouille avec Molière, tandis qu'il rompt aussi ses attaches avec Port-Royal et s'engage en entier dans la carrière théâtrale.

Andromaque premier vrai triomphe

À vingt-sept ans, en 1667, il affirme sa maîtrise avec Andromaque, dont le rôle-titre est créé par la Du Parc, avec qui il entretient une liaison orageuse, et qui meurt peu de temps après.
Avec Andromaque, racine vit là son premier véritable triomphe, qui fait pleurer avec délectation mondains et courtisans en 1667.

Les plaideurs, seule comédie de Racine

Au faîte de sa gloire, il entreprend même de rivaliser avec Molière avec sa comédie Les Plaideurs en 1668. Alors que Corneille commence à passer de mode, Racine s'impose sur son terrain avec deux pièces dont le sujet est emprunté à l'histoire romaine, Britannicus en 1669 et Bérénice en 1670, qui l'emporte dans le coeur du public sur la pièce rivale, Tite et Bérénice. Suivent Bajazet, orientale et sanglante, en 1672, les rebondissements de Mithridate en 1673, Iphigénie en Aulide en 1674.
Les préfaces de ces pièces montrent à quel point Racine est soucieux d'explorer les virtualités du genre et de justifier ses choix esthétiques.

Relations avec les Jansénistes

L'éducation de Racine le lie pour toujours au jansénisme, même s'il a pris au cours de sa carrière des distances avec Port-Royal.
Jansénius (1585-1638) est le fondateur de cette doctrine austère et pessimiste : damné depuis le péché originel, l'homme est irrémédiablement séparé de Dieu, et son destin est fixé par lui.
Pourtant, la bonté divine permet de sauver certains hommes, sans qu'ils puissent jamais en avoir la certitude, si exemplaire soit leur vie : c'est la grâce efficace.
On peut retrouver ce pessimisme dans le destin des personnages de Racine, et leur sentiment d'abandon face à un Dieu qui ne dévoile pas ses desseins.
À partir de 1669, il se réconcilie avec les jansénistes et collabore au recueil des Poésies chrétiennes publié sous leur direction.
Les chefs-d'œuvre se succèdent sur la scène de l'Hôtel de Bourgogne.
Il triomphe avec Tite et Bérénice, créé par la troupe de Molière, et où le public découvre le talent de la Champmeslé, désormais son interprète de prédilection, Bajazet, en 1672, Mithridate, en 1673, Iphigénie, créée à Versailles en 1674. Succès, carrière, amour, puisque la Champmeslé, tragédienne adulée, est aussi sa maîtresse, tout lui sourit.
L'année de la mort de Molière, en 1673, l'Académie Française lui ouvre ses portes. Il est anobli en 1674 et se voit attribuer la charge lucrative de trésorier de France.

Ses revers

Quelques résistances commencent à apparaître à ce succès vertigineux. D'abord le genre lyrique, de plus en plus en faveur avec notamment les opéras de Lully, constitue un nouveau rival quand Racine semblait avoir triomphé de tous les précédents.
Il est aussi l'ami de Boileau et de La Fontaine, et jouit de la protection de Mme de Montespan. En janvier 1677 il donne à la scène sa tragédie la plus parfaite et la plus émouvante, Phèdre.

Cette même année 1677, la représentation de Phèdre est l'occasion d'affrontements plus aigus qu'à l'accoutumée avec le parti cornélien. Duels de sonnets, injures, menaces de bastonnade, l'affaire est suffisamment sérieuse pour nécessiter l'intervention de Monsieur, frère du roi.
Il restait au roi de la tragédie une marche à gravir pour parvenir au sommet.

Racine et Louis XIV

Racine prend alors ses distances avec le théâtre et par la même occasion, se rapproche de Port Royal. Dans le même temps grandit la dévotion du roi qui épouse en 1684 Mme de Maintenon : l'édit de Nantes est révoqué l'année suivante.
Il est nommé en mars historiographe du Roi, titre qu'il partage avec Boileau, et épouse en juin Catherine de Romanet, qui lui donnera sept enfants à l'éducation desquels il va s'attacher avec rigueur.

Il abandonne le théâtre au profit du service du Roi, qui l'admet parmi ses intimes. Il ne délaisse pas la littérature, écrit des poésies de circonstance, établit en 1687 une édition de ses œuvres dramatiques.
Il ne revient au théâtre que sur les instances de Mme de Maintenon, pour l'institution des jeunes filles de Saint-Cyr, qui représentent en 1689, devant la cour, le Roi et un public tout aussi restreint que choisi, une tragédie à sujet biblique, Esther. Deux ans plus tard, Racine récidive avec Athalie.

Malgré ses liens avec la Cour, Racine n'abandonne pas ses relations avec les jansénistes, alors persécutés, et il rédige un Abrégé de l'Histoire de Port-Royal, qui ne paraîtra qu'après sa mort.

Les tragédies de Racine, qui sont sans doute l'exemple le plus accompli de la musicalité et de l'expressivité des alexandrins français, sont entrées au répertoire de la troupe de l'Hôtel de Guénégaud, peu de temps avant la création officielle de la Comédie-Française, lorsque, en 1679, le couple Champmeslé, quittant l'Hôtel de Bourgogne, est engagé à prix d'or.

Elles ont toujours fait l'objet des plus grands soins des Comédiens-Français. Tour à tour interprétées, au gré des modes, selon les critères d'une déclamation musicale ou sur un ton naturel proche de la prose, elles restent le témoignage inégalé de la perfection classique.

Sa vie matérielle

Sur le plan matériel, Racine vit de dans un premier temps de sa petite rente de prieur de l'Épinay et des très importants revenus du théâtre par la vente de chaque pièce aux comédiens, puis vente de chaque pièce aux libraires-éditeurs, aussitôt convertis en rentes à 5 %, grâce aux conseils de l'habile financier qu'était Nicolas Vitart.
Ces revenus assurent une aisance toujours plus grande à Racine.
En 1674, la faveur royale lui permet d'obtenir la charge de Trésorier de France à Moulins purement lucrative en ce qui le concerne, et anoblissante, ce qui le conduit à renoncer à son bénéfice ecclésiastique.
Le très grand succès de son chef-d'œuvre Phèdre, qui triomphe rapidement d'une Phèdre et Hippolyte concurrente due à Pradon et jouée sur le théâtre de l'Hôtel Guénégaud ne l'empêche pas de sauter sur l'occasion d'une promotion exceptionnelle, celle de devenir, de pair avec Boileau, le nouvel historiographe du roi, grâce à l'appui de Mme de Montespan, maîtresse du roi, et de sa sœur, Mme de Thianges.

Pour préparer son entrée dans l'entourage du roi, il quitte sa maîtresse, épouse une sage héritière issue comme lui de la bourgeoisie de robe anoblie, Catherine de Romanet, avec qui il aura sept enfants, la correspondance révélant que le mariage d'intérêt, préparé par l'indispensable Nicolas Vitart, s'est mué en union amoureuse, et fait savoir qu'il n'écrira plus pour le théâtre afin de se consacrer entièrement à "écrire l'histoire du Roi".

Au cours des quinze années qui suivent il ne déviera de cette entreprise — qui l'amène à suivre régulièrement Louis XIV dans ses campagnes militaires, prenant des notes et rédigeant ensuite des morceaux dont il discute sans cesse avec Boileau — qu'à quatre reprises.

Racine et Mme De Maintenon

Une première fois en 1685 en composant les paroles de l’Idylle sur la Paix, mise en musique par Lully, à la demande du marquis de Seignelay qui est le fils et successeur de Colbert.
Puis en 1689, en écrivant à la demande de Madame de Maintenon une tragédie biblique pour les élèves de la Maison Royale de Saint-Louis, un pensionnat pour jeunes filles, à Saint-Cyr actuelle commune de Saint-Cyr-l'École.
Ces deux dernières tragédies, Esther en 1689 et Athalie en 1691, d'inspiration bibliques, sont commandées par mme De Maintenon dont la ferveur religieuse est bien connue, c'est oeuvre est destinée aux demoiselles de Saint-Cyr.

Esther, est une courte tragédie en trois actes jouée et chantée sur une musique de Jean-Baptiste Moreau à plusieurs reprises en représentations privées devant le roi et un grand nombre de courtisans triés sur le volet par Mme de Maintenon durant le carnaval de 1689.
Le succès de l'expérience incita Mme de Maintenon à demander à Racine de tenter de la renouveler et il écrivit une tragédie plus ambitieuse, Athalie, destinée elle aussi à être accompagnée de musique et de chants.
Elle ne fut pas prête pour le carnaval de 1690 et les jeunes demoiselles de Saint-Cyr recommencèrent à jouer Esther, mais les désordres que cela provoqua dans la communauté incitèrent Mme de Maintenon à interrompre les représentations avant leur terme.

Du coup, Athalie ne fit pas l'objet d'une création en grande pompe, et le roi ne vit la tragédie qu'à l'occasion d'une répétition "ouverte" à la famille royale.
Contrairement à ce qu'on peut lire ici ou là, Racine, en se livrant à ces expériences, n'est pas "revenu au théâtre". Devenu progressivement dévot au cours des années 1680, en même temps que le roi, toujours inquiet devant l'approche de sa mort est très influencé par Mme de Maintenon, il était désormais résolument hostile au théâtre dit "mercenaire", même s'il se refusait à renier son œuvre passée, qu'il polissait d'édition en édition.

Mais les tragédies écrites pour Saint-Cyr furent, du point de vue de la commanditaire comme du sien, des œuvres pédagogiques et morales, auxquelles le talent de Racine ne pouvait que conférer une valeur poétique supérieure.
Troisième et dernière entorse à l'écriture exclusive de l'histoire du roi, à la fin de l’été 1694 il composa — toujours à la demande de Mme de Maintenon —, quatre Cantiques spirituels, dont trois furent mis en musique par Jean-Baptiste Moreau et un par Michel-Richard de Lalande.
On voit par ces dernières créations que Racine était soumis à des conditions pesantes et que sa liberté de créateur était bien compromise.
Récompensé par une charge de Gentilhomme ordinaire de la Maison du Roi en 1691, Racine se rapprochait toujours plus du roi, qu'il suivit régulièrement dans son petit château de Marly avec les courtisans les plus proches du couple royal, et à qui il arriva qu'il fît la lecture durant des nuits d'insomnie consécutives à une maladie, en lieu et place des lecteurs en titre d'office.
Il obtint ensuite la survivance de cette charge pour son fils aîné Jean-Baptiste Racine, puis se sentit obligé d'acheter en 1696 une charge de Conseiller-Secrétaire du Roi" qui ne lui apportait rien de plus en termes de reconnaissance et qui lui coûta une forte somme.

Fin de vie

Depuis 1666, Racine, comme nous l'avons déjà vu s'était brouillé avec les jansénistes, Il les soutient notamment dans leurs démêlés avec le pouvoir, puisque Louis XIV leur étant hostile. Sa présence aux funérailles d'Arnauld en 1694 confirme la réconciliation de Racine avec ses anciens maîtres, et une certaine liberté retrouvée.

Il écrit secrètement un Abrégé de l'Histoire de Port-Royal qui parut après sa mort.
Surtout, neveu chéri d'une religieuse qui gravit tous les échelons de la hiérarchie du monastère de Port-Royal des Champs pour en devenir abbesse en 1689, il œuvra auprès des archevêques de Paris successifs afin de permettre au monastère de retrouver une vraie vie , il faut savoir que depuis 1679 il lui était interdit de recevoir de nouvelles religieuses et son extinction était ainsi programmée.

Tout cela le conduisit au milieu des années 1690 à entreprendre secrètement un Abrégé de l'histoire de Port-Royal, qui ne fut publié qu'au XVIIIe siècle.

Sa mort

Racine meurt rue des Marais-Saint-Germain à Paris dans la Paroisse Saint-Sulpice le 21 avril 1699, à l'âge de cinquante-neuf ans, des suites d'un abcès ou d'une tumeur au foie.

Louis XIV accéda à la demande qu'il avait formulé d'être inhumé à Port-Royal, auprès de la tombe de son ancien maître Jean Hamon, après la destruction de Port Royal par Louis XIV en 1710 ses cendres ont été déplacées à l'église Saint-Étienne-du-Mont de Paris.


L’affaire des poisons

Longtemps après sa mort, les historiens découvrent dans les archives de La Bastille que Racine avait été suspecté dans l'affaire des Poisons qui a éclaté entre 1679 et 1681. La Voisin avait accusé Racine d'avoir fait assassiner, dix ans auparavant, son ancienne maîtresse « Du Parc ».

En réalité, l'actrice connue de Racine, nommée "la du Parc", est morte des complications d'un avortement provoqué.
Elle avait été confondue avec une autre Du Parc qui était une avorteuse et victime dans l'affaire des poisons.
Racine a donc été "blanchi"en interne par la police. Il n'a jamais su qu'il aurait pu être inquiété.


Vie amoureuse

Depuis l'époque romantique, les biographes de Racine et les critiques de son théâtre se sont étonnés qu'un homme ait pu traduire si bien la violence des passions, en particulier féminines, et ils en ont déduit qu'il devait être animé, si ce n'est par une âme féminine, du moins par un très fort penchant pour les femmes.
Certains biographes ont parlé d'infidélité constante et ont mis au compte de cette légèreté sa prétendue disgrâce auprès du roi et Mme de Maintenon à la fin de sa vie.
En fait, outre que la disgrâce est une légende, on ne lui connaît que deux maîtresses avant son mariage : deux comédiennes, Mlle Du Parc, puis Mlle de Champmeslé.
Aucun document du XVIIe siècle ne permet de penser qu'il aurait été ensuite infidèle à Catherine de Romanet, qu'il épousa en 1677 après avoir quitté la Champmeslé.


son oeuvre

Œuvres de Racine, édition bruxelloise de 1700.
Gravure de J. Harrewyn
Liste des œuvres pour le théâtre de Jean Racine
(par ordre chronologique)
Œuvres Genre Création
La Thébaïde Tragédie en cinq actes et en vers 21 juin 1664
Alexandre le Grand Tragédie en cinq actes et en vers 4 décembre 1665
Andromaque Tragédie en cinq actes et en vers 17 novembre 1667
Les Plaideurs Comédie en trois actes et en vers novembre 1668
Britannicus Tragédie en cinq actes et en vers 13 décembre 1669
Bérénice Tragédie en cinq actes et en vers 21 novembre 1670
Bajazet Tragédie en cinq actes et en vers 1er janvier 167213
Mithridate Tragédie en cinq actes et en vers 23 décembre 167214
Iphigénie Tragédie en cinq actes et en vers 18 août 1674
Phèdre15 Tragédie en cinq actes et en vers 1er janvier 1677
Esther Tragédie en trois actes et en vers 26 janvier 1689
Athalie Tragédie en cinq actes et en vers 5 janvier 1691
Traductions :
- Le Banquet de Platon, (entre 1678 et 1686) -
-Vie de Diogène le Cynique, par Diogène Laërte (pas de date donnée)
-Textes d'Eusèbe de Césarée - Fragments de La Poétique, d'Aristote


liens :

http://www.youtube.com/watch?v=sWY6bT ... e&list=PL73EEF4B150FF3A4B
http://youtu.be/QpV6nyfkVQM Phèdre au TNP avec Maria Casarès 1958
http://youtu.be/oevmUqWvgmo Ina Athalie et Dom Juan Racine s'oppose à Molière




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Posté le : 20/04/2013 19:40

Edité par Loriane sur 21-04-2013 16:39:20
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Maurice Druon
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Le 14 Avril 2009 meurt Maurice DRUON


écrivain et homme politique Français


Maurice Druon de Reyniac, né le 23 avril 1918 à Paris et mort le 14 avril 2009, est un écrivain et un homme politique français, membre de l'Académie française dont il a été le secrétaire perpétuel durant quatorze ans et le doyen d'élection.
Fils de Lazare Kessel, lauréat du premier prix du Conservatoire et membre de la Comédie Française, suicidé à l'âge de 21 ans avant de l'avoir reconnu, Maurice Druon est baigné par son ascendance dans la littérature : il est le neveu de l'écrivain Joseph Kessel, arrière-petit fils d'Antoine Cros, troisième et dernier roi d’Araucanie, arrière-petit neveu du poète charles cros, et l'arrière-arrière-petit fils d'Odorico Mendes, homme de lettres brésilien, protecteur du 17e fauteuil de l'Académie brésilienne des lettres.
Il porte le nom de son père à l'état civil, René Druon de Reyniac, notaire dans le Nord, avec qui sa mère s'était mariée.

Il passe son enfance à La Croix-Saint-Leufroy, en Normandie, où il fait la connaissance de Pierre Thureau-Dangin[2], fils du secrétaire perpétuel de l'Académie française, Paul Thureau-Dangin. Il fait ses études secondaires au lycée Michelet de Vanves.
Lauréat du Concours général en 1936, il commence à publier, à l’âge de dix-huit ans, dans les revues et journaux littéraires tout en étant élève à la Faculté des lettres de Paris puis à l'École libre des sciences politiques de 1937-1939.

Résistance

Élève officier de cavalerie à l’École de Saumur en 1940, il participe à la Campagne de France, participant aux glorieux combats des cadets de Saumur sur la Loire. Après sa démobilisation, il reste en zone libre, et y fait représenter sa première pièce, Mégarée. Il s'engage dans la Résistance et quitte la France en 1942 avec son oncle Kessel, traversant clandestinement l’Espagne et le Portugal pour rejoindre à Londres les rangs des Forces françaises libres du Général de Gaulle. Il devient l'aide de camp du général François d'Astier de la Vigerie, puis attaché au poste "Honneur et Patrie" avant d'être chargé de mission pour le Commissariat à l’intérieur et à l’information et correspondant de guerre auprès des armées françaises en 1944 jusqu’à la fin des hostilités.
Il écrit alors avec Kessel le Chant des partisans qui, sur une musique composée par Anna Marly, devient l'hymne aux mouvements de la Résistance durant la Seconde Guerre mondiale.

À partir de 1946, il se consacre à sa carrière littéraire, reçoit le Prix Goncourt en 1948 pour son roman Les Grandes Familles et divers prix prestigieux pour l’ensemble de son œuvre.
Le 8 décembre 1966, il est élu au 30e fauteuil de l’Académie française, succédant à Georges Duhamel.
Il accède à la célébrité avec sa saga historique littéraire, Les Rois maudits, adaptée en 1973 à la télévision. Maurice Druon n'a jamais caché que sa série "Les Rois maudits" avait été le résultat d'un travail d'atelier. Au nombre des collaborateurs qu'il remercie dans sa préface, on relève les noms de Gilbert Sigaux, José-André Lacour et Edmonde Charles-Roux parmi quelques nègres de moindre envergure.

Il participe entre 1969 et 1970 à la Commission de réforme de l'ORTF.

Ministre des Affaires culturelles

Restant engagé politiquement durant toutes ces années, Maurice Druon est nommé en 1973 ministre des Affaires culturelles par georges pompidou. La nomination de cette figure historique du gaullisme, seul non-élu du gouvernement, homme de lettres popularisé par ses succès littéraires et l'adaptation télévisuelle des Rois Maudits, résistant ne cachant pas son goût pour l'ordre, devait permettre de calmer une majorité échaudée par le projet de Beaubourg. Il s'appuie sur son succès littéraire et télévisuel pour asseoir sa légitimité politique, affirmant à Jean Mauriac : Et puis, au fond, mes lecteurs ne sont-ils pas mes électeurs ? .
" Logique qui donne l'Élysée à Guy Lux et Matignon à Zitrone" lui répond Maurice Clavel.

Par ces déclarations abruptes, il incarne une culture conservatrice, en rupture avec l'ouverture et la modernisation voulue par Jacques Duhamel.
Ainsi quand il menace les directeurs de théâtre subversifs de leur couper les subventions en proclamant que" Les gens qui viennent à la porte de ce ministère avec une sébile dans une main et un cocktail Molotov devront choisir" , il provoque la polémique : après la réponse de Roger Planchon puis celle de Jean-Louis Barrault qui dénonce " le clairon de la répression culturelle", une procession funèbre silencieuse symbolisant la mort de la liberté d'expression rassemble le 13 mai 1973, à l'initiative de plusieurs metteurs en scène, dont Ariane Mnouchkine, Jean-Pierre Vincent, Jean Jourdheuil et Bernard Sobel, avec le soutien de la gauche, plusieurs milliers de manifestants.

Mais, si la censure au cinéma persiste, à travers l'interdiction d'Histoires d'A de Charles Belmont et Marielle Issartel, qui présente un avortement par aspiration en direct, et le refus de distribution de La Bonzesse de François Jouffa, racontant l'histoire d'une femme qui se prostitue pour payer un voyage à Katmandou, les coupes et interdictions sont restées limitées sous ce ministère selon Emmanuel Wallon. Maurice Druon inscrit ses actions dans la continuité de son prédécesseur, conservant à leur poste les principaux directeurs du ministère, et reconduisant Jacques Rigaud comme directeur de cabinet, jusqu'au départ de ce dernier et son remplacement par Dominique Le Vert. Ses relations au sein du ministère sont parfois délicates, ses différends avec Pierre Emmanuel provoquant la démission entière du Conseil du développement culturel, créé en décembre 1971 à la suite de la commission culturelle du VIe plan.

Sous son ministère, doté d'un budget d'environ 0,5 % du budget de l'État, pas encore grevé par les travaux de Beaubourg, est créée l'Association française pour les célébrations nationales, tandis que la Caisse nationale des Lettres du ministère de l'Éducation nationale est transférée, sous le nom de Centre national des Lettres, à celui des Affaires culturelles, avec des attributions élargies à l'aide aux auteurs et à la littérature francophone non française.
De nouveaux Centres d'action culturelle (CAC) sont homologués à Annecy, Douai, Fort-de-France, Montbéliard et Paris au Carré Thorigny, les orchestres nationaux se mettent en place à Toulouse, Bordeaux et Alforville, les budgets des théâtres nationaux sont augmentés, et la Comédie française rénovée[8].

Députation & politique

Non reconduit en 1974, il est élu député de Paris de 1978 à 1981. Il occupera divers postes diplomatiques ou politiques comme membre du Conseil franco-britannique ou représentant aux Assemblées parlementaires du Conseil de l'Europe et de l'Union de l'Europe occidentale.

Secrétaire perpétuel de l'Académie française

Secrétaire perpétuel à partir du 7 novembre 1985, il renonce à cette fonction en octobre 1999, cédant la place à Hélène Carrère d'Encausse, et devenant au 1er janvier suivant, secrétaire perpétuel honoraire. Comme académicien, il intervient régulièrement sur l'évolution, qu'il souhaite très lente, de la langue française face à la société, particulièrement hostile sur la féminisation des mots.
En 1990, à l'occasion des réflexions sur la nouvelle orthographe demandée par Michel Rocard, il prend partie pour des rectifications limitées, et surtout non restrictives, pour que ce soit l'usage qui ratifie les évolutions de la langue.

En 2006, sa critique du français pittoresque des Québécois, comparée à la langue très sûre, très pure, très exacte cadrée en France au XVIIe siècle lui a valu plusieurs critiques au Québec.

Il est également membre de plusieurs académies, comme celles de Bordeaux, d'Athènes, du royaume du Maroc et l'Académie roumaine. Il collabore également comme chroniqueur irrégulier au Figaro, rassemblant ses écrits en plusieurs ouvrages dont Le Bon français (1996-1999) et Le Franc-parler (2001-2002). Il est aussi partisan de la reconstruction du Palais des Tuileries.

Distinctions

* Grand-Croix de la Légion d'honneur
* Commandeur des Arts et des Lettres
* Médaille de la France libre
* Knight Commander du British Empire (K.B.E.)
* Grand officier du Mérite de l'ordre souverain de Malte
* Dignitaire ou titulaire des Ordres des pays suivants : Argentine, Belgique, Brésil, Grèce,
Italie, Liban, Maroc, Mexique, Monaco, Portugal, Russie, Sénégal, Tunisie
* Docteur honoris causa de l'université York (Toronto), de Boston University (États-Unis) et de
l'université de Tirana (Albanie)
* Prix Goncourt (Les Grandes Familles, 1948)
* Prix littéraire de la Fondation Prince Pierre de Monaco (pour l'ensemble de son œuvre, 1966)
* Prix Saint-Simon (Circonstances, 1998)
* Prix Agrippa d'Aubigné (Le Bon français, 2000)

Å’uvres

* Mégarée (1942), pièce de théâtre
* Le Sonneur de bien aller (1943), nouvelle
* Le Chant des partisans, avec Joseph Kessel (1943)
* Lettres d'un Européen et Nouvelles lettres d'un Européen (1943-1970), essais
* La Dernière Brigade (1946), roman
* La Chute des Corps (1949), roman
* Les Grandes Familles (1948-1951), roman en trois tomes, prix Goncourt 1948
* Un voyageur (1953), comédie
* Le Coup de grâce (1953), mélodrame, avec Joseph Kessel
* La Volupté d'être (1954), roman
* Les Rois maudits (1955-1977), roman historique en sept tomes
* Tistou les pouces verts (1957), roman jeunesse
* alexandre le grand (1958), roman mythologique
* Des seigneurs de la plaine à l'hôtel de Mondez (1962), nouvelles
* Les Mémoires de Zeus (1963-1967), roman mythologique en deux tomes
* Paris, de César à saint Louis (1964), essai historique
* Bernard Buffet (1964), essai
* Le Pouvoir (1965)
* Le Bonheur des uns (1967), nouvelles
* L'Avenir en désarroi (1968), essai
* Une église qui se trompe de siècle (1972), essai
* La Parole et le Pouvoir (1974), (Plon)
* Attention la France ! (1981), (Stock)
* Réformer la démocratie (1982), (Plon)
* La Culture et l’État (1985), (Vouloir la France)
* Vézelay, colline éternelle, nouvelle édition (1987), (Albin Michel)
* Lettre aux Français sur leur langue et leur âme (1994), (Julliard)
* Circonstances (1997), (Le Rocher)
* Circonstances politiques (1998)
* Circonstances politiques II (1999)
* Le Bon Français (1999), (Le Rocher)
* La France aux ordres d’un cadavre (2000), essai
* Ordonnances pour un État malade (2002), (Éditions de Fallois/du Rocher)
* Le Franc-parler (2003), (Le Rocher)
* Mémoires. L'aurore vient du fond du ciel (2006), (Plon/Éditions de Fallois)
* Les Mémoires de Zeus (2007)


Les Mémoires de Zeus

Les Rois maudits, tome 3 : Les Poisons de la couronne

Les Rois maudits, tome 1 : Le Roi de fer

Les Rois maudits, tome 2 : La Reine étranglée

Les Rois maudits, tome 4 : La Loi des Mâles
Académicien, Artiste, écrivain, Homme d'état, Homme politique et Ministre (Francais)
Né le 23 avril 1918
Décédé le 14 avril 2009 (à l'âge de 90 ans)



A regarder

http://youtu.be/czaNIaSFZ0E biographie de M. Druon
http://youtu.be/TfMIWDKDekk interview
http://youtu.be/TIdo7BsI17Q les rois maudits

http://youtu.be/LWFXPWABCVQ les rois maudit 2/6
http://youtu.be/pwWFAF9wvuc les rois maudits 3/6
http://youtu.be/Xb3aeK_Q8dU les rois maudits 4/6
http://youtu.be/cmib1q4Kz0A les rois maudits 5/6
http://youtu.be/gFrTF-NKUwE les rois maudits 6/6

http://www.youtube.com/watch?v=vix8E9 ... CItnZZHvHax1mTMuIxhJzrwHZ Les rois maudits de josé Dayan

A écouter
http://youtu.be/ok_jSgwd6qY le chant des partisans lina Marly
http://youtu.be/ahJtIfVv7Sg Marc Ogeret et choeurs
http://youtu.be/9Q7IFZpITxs Yves Montand
http://youtu.be/i1RnNbfNNS0 les choeurs de l'armée rouge


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Posté le : 13/04/2013 23:25
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Simone De Beauvoir
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Le 14 Avril 1986 meurt Simone de Beauvoir
monument de la littérature française

Sa vie

Simone de Beauvoir naît à Paris le 9 janvier 1908.
C'est dans cette ville que se déroule son enfance, au sein d'une famille bourgeoise domiciliée Boulevard Raspail. Aînée d’une famille de deux enfants, elle reçoit une éducation maternelle sévère et traditionnelle. Enfant, elle étudie à l’Institut Désir, une école catholique.

Dès l'âge de 5 ans, elle fréquente une école réservée à ce milieu, le Cours Désir.
Enfant, la jeune fille est très proche de sa famille, qu'il s'agisse de sa sœur Hélène (Poupette) ou de ses parents, Georges et Françoise. A cette époque, elle devient aussi très amie avec Elisabeth Lacoin.
Le rejet d’un enseignement religieux
Elle rejette très tôt ces enseignements en se déclarant totalement athée.

Elle se découvre alors une profonde passion pour la lecture et l’écriture. Dès 1926, elle s’inscrit à des cours de philosophie dispensés à la Sorbonne. Elle obtiendra l’agrégation trois ans plus tard avec un résultat plus que satisfaisant. Elle enseignera sa discipline à Marseille, puis à Rouen et à Paris. Toutefois, non comblée par cette profession, elle l’abandonne en 1943 pour suivre une carrière littéraire. Son premier roman, l’Invitée, met en scène des rapports amoureux embrasés par le sentiment de jalousie, au sein d’une relation tripartite.

Par la suite, la situation financière de sa famille se détériore quelque peu, mais elle continue à être une excellente élève. Elle doit cependant déménager vers un endroit moins accueillant. Ses parents l'incitent à étudier du mieux qu'elle peut.
Les vacances de Simone de Beauvoir ont surtout lieu à Saint-Ybard, dans une propriété familiale. L'atmosphère qui y règne renforce Simone de Beauvoir dans ses rêves de grandeur et d'avenir.
La jeune femme qui étudie d'abord à l'institut catholique de Paris, puis à Sainte-Marie (Neuilly) s'épanouit à la Sorbonne.
De Beauvoir étudie donc la philosophie, la psychologie, les lettres, l'éthique...
Là, elle rencontre le philosophe Jean-Paul Sartre, qu'elle considère comme un génie. Dès cette époque, c'est le début d'une relation qui ne cessera jamais entre les deux intellectuels.
Tous deux passent l'agrégation de philosophie la même année, en 1929 : Sartre est premier, Simone obtient la seconde place. Malheureusement, c'est aussi l'année du décès de sa meilleure amie « Zaza »...
A la même période, Simone s'émancipe de sa famille, ce qui passe notamment par un rejet de la croyance.

Les idées qui fleurissent dans l’esprit de Simone de Beauvoir sont marquées très tôt par un fort engagement politique. Dès 1926, elle intègre un mouvement socialiste.
En 1945, Jean-Paul Sartre crée les Temps modernes, une revue de gauche dans laquelle elle écrira de nombreux articles. Au lendemain de la Seconde guerre mondiale, ses engagements politiques redoubleront d’intensité.


Disciple et compagne de Jean-Paul Sartre

En 1929, sa rencontre avec l’existentialiste Jean-Paul Sartre marque un tournant décisif dans son existence et dans sa conception de la vie. Tous deux nouent une relation intellectuelle et affective très forte mais ne se conforment pas à la vie maritale. Ils se refusent en effet à partager le même toit.

Comme Sartre, elle devient enseignante, même si rapidement des problèmes de mutations se posent dans leur relation notamment lorsque son compagnon est muté au Havre.
Toutefois, Simone de Beauvoir refuse de l'épouser, bien que cela puisse lui ouvrir les portes d'un même établissement.
Ces années d'enseignement sont une ère nouvelle pour l'écrivain, qui a plusieurs liaisons avec ses élèves, qu'il s'agisse d'hommes ou de femmes. Mais cela ne compromet en rien sa relation avec Sartre, qui se conforme à ce mode de vie qu'ils ont choisi ensemble. Une sorte de cercle, de petite famille se crée autour du couple mythique.

Dès 1947, Simone de Beauvoir se lance à la découverte du monde.
Elle se rend tout d’abord aux Etats-Unis, où elle rencontrera son amant Nelson Algren, puis parcourt l’Afrique et l’Europe. En 1955, elle débarque en Chine. Elle découvre Cuba et le Brésil au début des années 1960, puis séjourne en URSS. Ses différents périples à l’étranger lui permettent d’enrichir ses ouvrages, qu’elle ne néglige à aucun moment.
Elle fait preuve également d’un engagement très prononcé envers la condition féminine.
En 1949, elle publie un essai intitulé le Deuxième sexe et qui fera date.

Dans des considérations toujours proches de l’existentialisme, elle prône la libération et l’émancipation de la femme dans la société. À travers une étude historique, scientifique, sociologique et littéraire, elle tente de démontrer à quel point la femme est aliénée par l’homme. L’unique moyen de s’y soustraire serait alors d’acquérir une indépendance totale. Cet ouvrage scandalise la haute société mais sera soutenu par Lévi-Strauss et deviendra le socle des premiers mouvements féministes.

Suite à leur retour à paris, Simone de Beauvoir fait paraître ses premières œuvres. Celles-ci sont bien accueillies, voire connaissent un franc succès. Elle obtient notamment le prix Goncourt en 1954, pour les Mandarins.
En 1958 paraissent les Mémoires d'une jeune fille rangée.
Elle est cependant accusée d'"incitation de mineure à la débauche", suite à une plainte est déposée en 1941 par la mère d'une de ses élèves et amantes, elle est suspendue de son poste et réintégrée à la Libération. De Beauvoir se tourne aussi vers des activités radiophoniques, à Radio Vichy.

Une culture du voyage

En 1949, c'est la consécration avec la parution du Deuxième Sexe. Car comme Sartre, Simone de Beauvoir est très engagée, dans les Temps modernes par exemple (une activité qui l'amène d'ailleurs à beaucoup voyager), mais surtout à travers de nombreuses causes : le féminisme et tout ce qui l'entoure, droit à l'avortement, cause des femmes dans d'autres pays, la question des mutilations. Elle est d'ailleurs à l'origine du Manifeste des 343.
De plus, elle crée avec Gisèle Halimi un mouvement, « Choisir », qui défend l'Interruption Volontaire de Grossesse.
Elle rejoint également Sartre dans sa défense de la théorie existentialiste, et défend sa vision propre de la construction de l'identité "on ne naît pas femme, on le devient", ce qui provoquera un tollé chez de nombreux écrivains.

Elle recevra à cet instant le soutien de Lévi-Strauss, mais d'autres l'attaqueront de façon virulente.
Sartre décède en 1980. Simone de Beauvoir publie donc La cérémonie des adieux. L'ouvrage décrit dix ans environ de leur relation. Les détails qu'elle y livre y sont si précis et sans tabous qu'elle choque plusieurs de ses contemporains.

Rappelons que plusieurs de ses œuvres ont un caractère autobiographique qui nous apprend beaucoup de choses sur Simone de Beauvoir, en particulier les Mémoires d'une jeune fille rangée (déjà cités), mais aussi La Force de l'âge (1960), La Force des choses (1963), Une mort très douce (1964), Tout compte fait (1972) et La cérémonie des adieux suivie des Entretiens avec Jean-Paul Sartre.

Outre le célèbre "Deuxième Sexe" paru en 1949, et devenu l'ouvrage de référence du mouvement féministe mondial, l'oeuvre théorique de Simone de Beauvoir comprend de nombreux essais philosophiques ou polémiques, "Privilèges", par exemple (1955), réédité sous le titre du premier article "Faut-il brûler Sade?" et " La vieillesse" (1970). Elle a écrit, pour le théatre, "Les bouches inutiles" (1945) et a raconté certains de ses voyages dans "L'Amérique au jour le jour" (1948) et "La longue marche" (1957).

Après la mort de Sartre, Simone de Beauvoir est particulièrement affectée par cette perte, qu’elle considère avec fatalisme.
Simone de Beauvoir a publié "La cérémonie des Adieux" (1981) et "Lettres au Castor" (1983) qui rassemblent une partie de l'abondante correspondance qu'elle reçut de lui. Jusqu'au jour de sa mort, elle a collaboré activement à la revue fondée par elle et Sartre, "Les Temps Modernes", et manifesté sous des formes diverses et innombrables sa solidarité totale avec le féminisme. Tiré du livre" Mémoires d'une jeune fille rangée"

Simone de Beauvoir décède le 14 avril 1986 ; ses funérailles sont aussi grandioses que celles de Sartre, auprès duquel elle est inhumée au cimetière Montparnasse


Écrivain et essayiste, disciple du mouvement existentialiste, Simone de Beauvoir est considérée comme le précurseur du mouvement féministe français. Son œuvre fut grandement influencée, et illustrée par sa relation anticonformiste avec le philosophe Jean-Paul Sartre.



Simone de Beauvoir par elle-même


"On a forgé de moi deux images. Je suis une folle, une demi-folle, une excentrique.
J'ai les moeurs les plus dissolues;
une communiste racontait, en 45, qu'à Rouen, dans ma jeunesse, on m'avait vue danser nue sur des tonneaux;
j'ai pratiqué tous les vices avec assiduité, ma vie est un carnaval, etc." (La force des choses)

"Souliers plats, chignon tiré, je suis une cheftaine, une dame patronnesse, une institutrice (
au sens péjoratif que la droite donne à ce mot.
Je passe mon existence dans les livres et devant ma table de travail, pur cerveau.
Rien n'interdit de concilier les deux portraits.
L'essentiel est de me présenter comme une anormale."

" Économiquement je suis une privilégiée.
Certains censeurs me reprochent cette aisance: des gens de droite, bien entendu; jamais à gauche on ne fait grief de sa fortune à un homme de gauche, fût-il milliardaire; on lui sait gré d'être de gauche.
L'idéologie marxiste n'a rien à voir avec la morale évangélique, elle ne réclame à l'individu ni ascèse, ni dénuement: à vrai dire, elle se fou de sa vie privée."

La force de l'écriture


"Le fait est que je suis écrivain: une femme écrivain, ce n'est pas une femme d'intérieur qui écrit mais quelqu'un dont toute l'existence est commandée par l'écriture.
Pour l'écrivain, il s'agit de communiquer "le sens de l'être dans le monde".
Cette vie en vaut bien une autre. Elle a ses raisons, son ordre, ses fins auxquels il faut ne rien comprendre pour la juger extravagante." (La force des choses)

"Il y a d'évidents avantages à être un écrivain connu; plus de corvées alimentaires mais un travail voulu, des rencontres, des voyages, une prise plus directe que jadis sur les événements.
L'appui des intellectuels français est recherché par un grand nombre d'étrangers en désaccord avec leur gouvernement; souvent aussi on nous demande de marquer notre solidarité avec des nations amies. Nous sommes tous un peu accablés par les manifestes, protestations, résolutions, déclarations, appels, messages qu'il nous faut rédiger ou signer. Impossible de participer à tous les comités, congrès, colloques, meetings, journées auxquels on nous invite." (Ibid)

"Pourquoi ai-je choisi d'écrire?


La première raison, c'est l'admiration que m'inspiraient les écrivains, les livres, tout le monde les lisait: ils touchaient l'imagination, le coeur; ils valaient à leur auteur la gloire la plus universelle et la plus intime.
En tant que femme, ces sommets me semblaient en outre plus accessible que les pénéplaines; les plus célèbres de mes soeurs s'étaient illustrées dans la littérature.
En écrivant une oeuvre nourrie de mon histoire, je me créerais moi-même à neuf et je justifierais mon existence. en même temps, je servirais l'humanité: quel plus beau cadeau lui faire que des livres?" (Mémoires d'un jeune fille rangée)

"la sincérité littéraire n'est pas ce qu'on imagine d'ordinaire: il ne s'agit pas de transcrire les émotions, les pensées, qui instant par instant vous traversent, mais d'indiquer les horizons que nous ne touchons pas, que nous apercevons à peine, et qui pourtant sont là; c'est pourquoi, pour comprendre d'après son oeuvre le personnalité vivante d'un auteur, il faut se donner beaucoup de peine." (La force de l'âge)

Réflexions sur le public.


"D'ordinaire, le public, s'il découvre que vous n'êtes pas surhumain, vous rabaisse au-dessous de l'espèce: un monstre.
Entre 45 et 52, en particulier nous invitions aux distorsions parce que nous résistions aux classifications: à gauche, mais non communistes, et même fort mal vus du P.C., nous n'étions pas "bohèmes"; on me reprochait d'habiter l'hôtel et à Sartre, de vivre avec sa mère; cependant nous refusions les cadres bourgeois, nous ne fréquentions pas "le monde", nous avions de l'argent mais pas de train de vie; intimement liés, mais non asservis l'un à l'autre, cette absence de repères déconcertait et agaçait." (La force des choses)

"Pendant plusieurs années j'ai détesté me montrer en public.
Cette réserve s'accordait avec le peu de goût que j'ai pour la publicité.
Je ne voulais pas devoir mes réussites à des interventions extérieures, mais à mon seul travail. " (Ibid)

À propos de Jean-Paul Sartre.


"Il y a eu dans ma vie une réussite certaine: mes rapports avec Sartre. En plus de trente ans nous ne nous sommes endormis qu'un seul soir désunis.
Ce long jumelage n'a pas atténué l'intérêt que nous prenons à nos conversations nous disposons pour saisir le monde des mêmes instruments, des mêmes schèmes, des mêmes clefs: très souvent l'un achève la phrase commencée par l'autre; si on nous pose une question il nous arrive de formuler ensemble des réponses identiques.
Nous ne nous étonnons plus de nous rencontrer dans nos inventions mêmes; j'ai lu des réflexions notées par Sartre vers 1952 et que j'ignorais; j'y ai découvert des passages qui se retrouvent, presque mot pour mot, dans mes Mémoires, écrits près de dix ans plus tard. Nos tempéraments, nos orientations, nos choix antérieurs demeurent différents et nos oeuvres se ressemblent peu. Mais elles poussent sur un même terreau." (La force des choses)

"Ce n'est pas un hasard si c'est Sartre que j'ai choisi: car enfin je l'ai choisi. Je l'ai suivi avec allégresse parce qu'il m'entraînait dans les chemins où je voulais aller; plus tard, nous avons toujours discuté ensemble notre route.
Reste que philosophiquement, politiquement, les initiatives sont venues de lui.
Sartre est idéologiquement créateur, moi pas; acculé par là à des options politiques, il en a approfondi les raisons plus que je n'étais intéressée à la faire: c'est en refusant de reconnaître ces supériorités que j'aurais trahi ma liberté; je me serais butée dans la lutte des sexes et qui est le contraire de l'honnêteté intellectuelle. Mon indépendance, je l'ai sauvegardée car jamais je ne me suis déchargée sur Sartre de mes responsabilités: je n'ai adhéré à aucune idée, aucune résolution sans l'avoir critiquée, et reprise à mon compte." (Ibid)


"Le deuxième sexe"

Ardente avocate de l’existentialisme, elle soulève des questionnements afin de trouver un sens à la vie dans l’absurdité d’un monde dans lequel nous n’avons pas choisi de naître. Associée à celle de Sartre, son œuvre s’en différencie dans la mesure où elle aborde le caractère concret des problèmes, préférant une réflexion directe et ininterrompue sur le vécu.
Dans Le Deuxième Sexe, elle affirme :

"On ne naît pas femme, on le devient" : c'est la construction des individualités qui impose des rôles différents, genres, aux personnes des deux sexes.
Son livre souleva un véritable tollé et l'auteure fut parfois calomniée.
Rares furent ceux qui lui apportèrent du soutien. Elle reçut cependant celui de Claude Lévi-Strauss qui lui dit que du point de vue de l'anthropologie, son ouvrage était pleinement acceptable. De grands écrivains comme François Mauriac ne soutiennent pas le sens polémique de son écriture et furent du nombre de ses détracteurs.




Å’uvres


Romans
1943 : L'Invitée
1945 : Le Sang des autres
1946 : Tous les hommes sont mortels
1954 : Les Mandarins
1966 : Les Belles Images
1967 : La Femme rompue
1979 : Quand prime le spirituel

Essais

1944 : Pyrrhus et Cinéas, essai
1947 : Pour une morale de l'ambiguïté, essai
1949 : Le Deuxième Sexe, essai philosophique
1955 : Privilèges, essai
1957 : La Longue Marche, essai
1970 : La Vieillesse, essai
1972 : Faut-il brûler Sade?, essai, reprise de Privilèges

Théâtre

1945 : Les Bouches inutiles

Récits autobiographiques

Signature de Simone de Beauvoir
1958 : Mémoires d'une jeune fille rangée
1960 : La Force de l'âge
1963 : La Force des choses
1964 : Une mort très douce
1972 : Tout compte fait
1981 : La Cérémonie des adieux suivi de Entretiens avec Jean-Paul Sartre : août - septembre 1974

Autres publications

1948 : L'Amérique au jour le jour, récit
1962 : Djamila Boupacha en collaboration avec Gisèle Halimi et des témoignages de Henri Alleg, Mme Maurice Audin, Général de Bollardière, R.P. Chenu, Dr Jean Dalsace, J. Fonlupt-Esperaber, Françoise Mallet-Joris, Daniel Mayer, André Philip, J.F. Revel, Jules Roy, Françoise Sagan, un portrait original de Picasso et un hommage des peintres Lapoujade et Matta;

Å’uvres posthumes

Sylvie Le Bon de Beauvoir, héritière de l'œuvre de Beauvoir, a traduit, annoté et publié de nombreux écrits de sa mère adoptive, en particulier sa correspondance avec Sartre, Bost et Algren. Ce travail colossal et qui restitue parfaitement le style "Beauvoir" lève le rideau sur la vie intime de Beauvoir, en révélant sans ambiguïté sa bisexualité et son exaspération vis-à-vis de certaines proches encore vivantes au moment de la publication, telle que sa sœur Hélène (qui en fut anéantie) ou encore ses anciennes amantes.
Lettres à Sartre, tome I : 1930-1939, 1990
Lettres à Sartre, tome II : 1940-1963, 1990
Journal de guerre, septembre 1939 - janvier 1941, 1990
Lettres à Nelson Algren, traduction de l'anglais par Sylvie Le Bon, 1997
Correspondance croisée avec Jacques-Laurent Bost, 2004
Cahiers de jeunesse, 1926-1930, 2008
Malentendu à Moscou, roman, coll. Carnets, L'Herne, 2013

En 2008 a été créé, en son honneur, le Prix Simone de Beauvoir pour la liberté des femmes.
Théories

A regarder
http://youtu.be/8G9V1auQKsk
http://youtu.be/RIT3vQjmF-E
http://youtu.be/xxEKiMTrHRc
http://youtu.be/XHVTKy1cmuc
http://youtu.be/NWKAD34hOEU
http://youtu.be/MkY57TRv_Wg
http://youtu.be/X__8ktrcrD4
http://youtu.be/8zqBXpRBf_c
http://youtu.be/HDtyEEQiLXI
http://youtu.be/LkuKl1QN438
http://www.ina.fr/video/CAA7900002101 ... ne-de-beauvoir-video.html
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Posté le : 13/04/2013 23:17
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V. Maïakovski
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Le 14 Avril 1930 le poète Vladimir Maïakovski nous quitte


brutalement.


Fils d'un garde forestier russe établi au Caucase, Maïakovski passe son enfance dans le village géorgien de Bagdadi et dans la ville voisine de Koutaïssi, où, à partir de 1902, il poursuit ses études secondaires. À la mort de son père, en 1906, sa mère et ses deux sœurs aînées s'installent avec lui à Moscou.
Sa mère gagne sa vie en louant des chambres à des étudiants, auprès desquels Maïakovski fait son éducation politique. À quinze ans, en 1908, il entre en contact avec les organisations clandestines du parti bolchevik, dont il devient un militant actif.

Arrêté à trois reprises, il finit par passer cinq mois en cellule à la prison de Boutyrki.
À sa sortie de prison, en janvier 1910, il cesse de militer, sans cependant renier ses convictions révolutionnaires ; abandonnant ses études secondaires, il se prépare à entrer à l'école de peinture, sculpture et architecture de Moscou, où il est reçu en automne 1911. Son condisciple, le peintre David Davidovitch Bourliouk, l'introduit dans les milieux de la peinture d'avant-garde, influencée par le cubisme naissant. Il l'enrôle avec Velemir Khlebnikov (1885-1922), théoricien du "mot en tant que tel", traité comme un pur matériau sonore de la création poétique, sous la bannière du cercle Guileïa, Hylê, noyau du groupe cubo-futuriste, dont Maïakovski signe les manifestes (Pochtchetchina obchtchestvennomou vkoussou, Une gifle au goût public, décembre 1912 et que sa haute silhouette et ses dons de tribun contribuent à populariser, notamment au cours d'une tournée de récitals à travers la Russie pendant l'hiver 1913-1914.
Par-delà l'excentricité provocante de son vocabulaire, marqué par les néologismes et les vulgarismes, de sa syntaxe, tourmentée par la recherche d'effets sonores nouveaux et de rimes inédites, de ses rythmes, qui font bon marché des règles traditionnelles de la versification, de ses images outrées, frappées au coin d'un expressionnisme violent, les premiers vers de Maïakovski, publiés à partir de 1912 dans les recueils futuristes – quelques poèmes sont réunis et publiés dès 1913 sous le titre Ia ! (Moi !) –, laissent entrevoir une puissante personnalité, qui, cependant, trouvera son expression la plus adéquate dans des suites lyriques de longue haleine

La barque de l'amour s'est brisée contre la vie courante. Comme on dit, l'incident est clos .

Un halo ambigu entoure la mémoire de Vladimir Maïakovski. Il est fait autant de détestation que de vénération.
Artiste stalinien avant l’heure ? Génial héraut d’un monde en révolution ?
Son suicide dramatique a plus fait pour sa reconnaissance que sa poésie dont une partie importante est aujourd’hui illisible, car polluée par les convulsions de l’histoire qui a rendu des jugements sans nuance, soit le sanctifiant, soit le maudissant.
Lui, l’immense provocateur, le démiurge du verbe, aura tellement fait pour cela qu’en retour, la gifle du temps l’aura atteint.
Sa grande gueule dévastatrice a séduit puis repoussé. Ogre des sentiments et des idées, il aura dévoré les autres avant que de s‘autodétruire.
Ce taureau furieux aura traîné son propre corps dans l’arène. Physique de bûcheron, âme de cosaque, il aura élagué la poésie russe à grands coups de hache. Pour lui tout devait être porté à l’incandescence, à la brûlure la plus vive. Il concevait le poème comme un fleuve, comme une fonderie d’acier.
"Comment osez-vous vous prétendre poète et gazouiller gentiment comme un pinson ? Alors qu’aujourd’hui il faut s’armer d’un casse-tête pour fendre le crâne du monde !"

Le rythme, le rythme avant tout ! Et au diable les images et les pâmoisons poétiques.
"Un poète doit développer son propre rythme… Le rythme magnétise et électrise la poésie ; chaque poète doit trouver le sien ou les siens."
Il aura foutu un sacré bordel dans les lettres russes, barbare violeur de langue. Il aura établi un immense vide-grenier des sentiments.
Après le passage d’un tel ouragan que reste-t-il ?

Il reste pour nous l’amant tragique de l’amour et de la Révolution, aussi malheureux avec l’un comme avec l’autre. Personnage central du Bal des Ardents de la poésie, ses cendres fument encore maintenant. Chantre des opprimés, crieur lyrique des rues, militant exalté, il demeure le Tribun, l’aboyeur de la Révolution. Il en suit pas à pas, anecdote après anecdote le déroulement. Politique jusqu’aux os, il tient un journal de bord outrancier et frénétique du quotidien du bolchevisme.

"La parole
est à vous
camarade mauser,
Maïakovski, Marche gauche, 1918"


Il va sillonner toute l’URSS pour tenir meeting poétique et politique. De sa voix de stentor, il enflamme les foules. Son impact physique est intense, sa taille, son magnétisme, tout cela électrise les auditoires. Bien sûr la poésie dite ainsi doit être incantatoire et oratoire. Il le fut. Il se voudra le simple écho grondant de la rue au risque du simplisme. Lui qui aime se mettre en scène sait aussi devenir un simple et furieux militant de base.
Réaliser cette éruption incandescente par le seul truchement du verbe et de la poésie n’était possible qu’en Russie. Cette nation a toujours entretenu une mystique adorante envers ses poètes et ses fous.

Dans ce temps en gésine, prêt aux enfantements d’un autre monde et habitué à la douleur, bien des messies se seront levés, un seul se sera autoproclamé : Vladimir Maïakovski.
Et le géant Maïakovski sera le plus bavard, le plus tonitruant. Le plus sincère sans doute, malgré ses retournements spectaculaires. Il était un torrent de lave en fusion, il cherchait une cause à habiter, un univers à dynamiter. Cela aurait pu être une religion, une guerre. Non il lui fallait couler la force de sa parole dans une harangue au monde.
Cela sera Lénine, plutôt que le Christ ou autre chose. Il ne pouvait que vaticiner debout, comme un prophète totalement enivré de ses mots, et son évangile était lui-même. La Révolution russe ne servira que de cadre à ses propos incendiaires.

Lui qui venait de l’esthétisme le plus complexe, il enfourchera le cheval furieux du futurisme, puis la machine folle du communisme. Il emportait tout sur son passage comme un torrent en crue. Il était porteur des nuées dans son ventre et dans sa gorge. Ce trop plein de vie, d’ouragan, il lui fallait l’incarner dans une religion de l’homme. Il le fit puis cessa d’y croire.
Il connaissait son charisme digne de Raspoutine, et tous s’inclinaient devant lui. Blok l’avait remarqué, Pasternak lui était soumis.
« Il était tout entier dans chacune de ses apparitions" constatera-t-il fasciné.
Maïakovski ne se sentait bien qu’au milieu des foules qu’il subjuguait et dominait. Il se refermait sur des valeurs préfabriquées dans un nationalisme béat. Contre « ce cirque capitaliste" qui lui suffisait à expliquer les malheurs du monde, il luttera, il gueulera, il maudira, pour faire advenir le règne de l’amour possible et de la fraternité.
Il y a un parfum de guerre civile dans sa poésie. Guerre à l’extérieur certainement, mais guerre que Maïakovski porte contre aussi contre le verbe conformiste autour de lui. Il était partisan de "la Gifle au goût public ".
Et il vaticine :
"Votre pensée/Rêvant dans votre cerveau ramolli/Comme un laquais repu se vautre au gras du lit/Je la taquinerai sur un morceau de cœur sanglant/J’en rirai de tout mon saoul, insolent et cinglant".



Traces d’une comète nommée Maïakovski


Sa vie sera celle d’une comète laissant une traînée de feu derrière lui. Et le valeureux Prométhée se cassera en morceaux devant une petite poupée perverse.
Le fait de naître lui aussi géorgien, comme Staline, le 7 juillet 1893 à Bagdadi, ne lui aura pas porté bonheur. Poussée par la misère sa famille va s’installer à Moscou, cette ville de Moscou qui le possède dans un rapport amour-haine (" Moscou m’étouffait en m’étreignant"). Il militera dès 1908 dans les noyaux bolcheviques, fera de la prison dès 16 ans pour propagande sociale-démocrate !
Vladimir se lancera aussi à corps perdu dans le futurisme et, iconoclaste, rejettera toute forme ancienne se grisant d’avant-gardisme outrancier. Il se voudra moderne et moderniste, possédé par le verbe et provocateur.
À vingt ans, il publie son premier recueil de poèmes : "Moi !" et faisait représenter sa première pièce "Vladimir Maïakovski" à Petersbourg. Cet ego impudique se mêle à la volonté de parler pour ceux qui n’ont pas la parole. Sa vie se fera à corps perdu.
En 1914, sa rencontre avec Lili Brik, grâce à la sœur Elsa Triolet, bouleverse totalement sa vie et sera sa perte et sa raison de vivre.


Il l’aimera d’une passion aveugle et deviendra sa chose. Cet amour "ardent, tortueux, passionné et abrasif" sera sa révélation et son abîme. Lili ne le lâchera plus et sera de toutes les aventures, du futurisme au poète officiel.
Son génie sera alors bien canalisé dans l’idéologie des soviets. Il en sera le chantre et deviendra le héros christique de la jeunesse. Il ne faisait pas dans la nuance ni dans la compréhension des autres. Son attitude envers Tsvétaéva sera odieuse. Possessif en tout il ne pouvait s’apitoyer sur rien.
Sa lucidité tardive l’opposera vers la fin à la critique officielle ("Je joue des coudes à travers la bureaucratie, les haines, les paperasses et la stupidité"). Ses pièces seront cinglantes ("la Punaise" 1920, et "les Bains" 1929). Mais c’était bien trop tard. Déjà il servait d’alibi et l’on avait trop besoin de lui pour l’exclure ou le déporter comme tant d’autres. Et lui ne pouvait renier toute une vie. Momifié tel qui l'était par le régime, ses ruades n’avaient plus aucune importance.

D’autant plus qu’en 1924 paraît son ode à Lénine. Et Lili tenait la laisse malgré la rupture en 1925 et rassurait le pouvoir sur le comportement de « son génie ». Sa vision très simplifiée du monde lui laissait croire que l’amour ne pouvait n’être que malheureux dans un univers ploutocrate dominé par l’argent. Pris dans les redoutables filets des sœurs Brik, Lili et Elsa, expertes en manipulation des sentiments. il n’appliquera pas hélas ce principe à lui-même. Toutes deux furent ses maîtresses et les âmes damnées et diablesses du KGB.
Lili épousera d’ailleurs, (comme récompense ?), un général du KGB en 1943.
Ainsi à Paris ou New York, quand il aura tenté de s’échapper du carcan et sera tombé amoureux d’autres femmes (Elly Jones ou une autre belle dame, l’actrice Veronika Polonskaya), les pressions le ramènent à son chemin de croix. Il tombe peu à peu en disgrâce et la suite est connue. L’ère de Jdanov était bien en place. À un ami rencontré à Nice il a ce mot atroce " Moi je rentre en Russie car je ne suis plus un poète, je suis devenu un clerc de notaire de la Révolution ".
Désabusé il va errer, se battant encore pour sa revue, "Lef".

De plus en plus je me demande
s’il ne serait pas mieux
que je me mette d’une balle
un point final. (La flûte des vertèbres)

Cela fut fait par ses soins en se suicidant d’un coup de revolver en plein cœur, le 14 avril 1930 à dix heures et quart, à l’âge de 37 ans :

"La barque de l’amour s’est brisée contre la vie courante. Comme on dit, l’incident est clos...".


Ses derniers mots sont : "Soyez heureux". Et aussi "Lili aime moi"
Funérailles nationales, cercueil tapissé d’étoffe rouge, souliers solides et résistants aux semelles ferrées au pied, costume foncé enfin bien mis, fleurs à foison, foule en délire, sanctification par Staline en1935 comme le « poète de la Révolution », ne changeront rien à l’incompréhension profonde entre le poète et le monde.
Ce monde qui n’aura vu dans ses textes que des marches et des chansons pour entraîner les bataillons de la République dans les attaques des guerres civiles.
Il avait imprudemment écrit :
Où que je meure
je mourrai en chantant,
dans quelque bouge que je tombe,
je sais je suis digne de reposer
avec ceux qui reposent sous le drapeau rouge.
Le drapeau rouge lui est rentré dans la gorge.
Ce suicide, qui aura retenti comme un coup de pistolet dans une salle de concert, a quelques explications.
Maïakovski faisait simplement un constat de faillite :
- embourgeoisement total de la révolution d’octobre et faillite de l’art révolutionnaire
- persécution tatillonne par le pouvoir triomphant des fonctionnaires imbéciles
- perte de son pouvoir d’orateur car devenu aphone il ne pouvait plus brandir le verbe de la déclamation
- trahison constante de Lili
- solitude et perte d’inspiration
- le peuple pour lequel il voulait écrire s’est détourné de lui
- doutes sur tout : l’avenir, la modernité, l’art, l’amour, la révolution,…
- attirance pour la mort violente


Maïakovski et ses utopies

Art, révolution et donc l’amour seront au centre de sa vie. Et bateau ivre il ira à la mer, éclaté, désespéré.
À la question insoluble : "L’amour va-t-il ou pas naître ?", il n’aura pour réponse que la disparition.
Lui le double mètre, (il faisait plus de deux mètres), qui toisait le monde de façon goguenarde, se fera tout petit devant une poupée perverse, espionne et traîtresse de surcroît.

Lui le superbe qui s’écriait :
"À mon puissant verbe le monde
Est tremblant.
je suis superbe…" (Le nuage en pantalon), la vie et la perversion de la Révolution lui rabattront le caquet.
Pourtant il aura bagarré contre les Philistins, les cerveaux ramollis. Il aura chassé les marchands du Temple mais pas du Kremlin.
Prodigieux orateur, lecteur enflammé en public, il est tout entier oralité. Sa poésie ne peut être jugée que lue à voix haute.
Certes une grande partie de ses vers peut paraitre ridicule, ou du moins pénibles, à lire aujourd’hui que la tourmente de l'urgence est retombée, images du réalisme socialiste triomphant, ("Lénine", "Ça Va", "150 000 000" et tant d’autres). Mais sa poésie amoureuse tient toujours le coup.
Il se voulait rebelle, il sera exploité comme fonctionnaire du bolchevisme. Il se voulait barbare, les fonctionnaires des lettres ne le supportaient pas. Au point que son suicide allait soulever bien des questions. Il faut tout pardonner à quelqu’un qui a écrit cela :
Minuit accourant un couteau à la main
a rattrapé
a égorgé
la douzième heure
dehors. (Le nuage en Pantalon).

Sa langue cinglante, directe est plus facile à traduire que Tsvétaéva, Blok ou autres. Aussi ses soi-disant camarades ont vite inondé l’Occident de ses textes choisis. Jusqu’à l’écœurement hélas.

Maïakovski demeure :

"Je suis là où se trouve la douleur
à chaque larme qui s’enfuit
sur ma croix je me crucifie "(Le nuage en Pantalon).
Il aura douté, voulant fuir "le pain rassis des caresses d’hier" et "le cadavre des rues lynché par le pavé".
Lui "l’archange au pas de fonte" aura trébuché devant la désillusion amoureuse et la perte de foi révolutionnaire
"Au-dessus de tout je place le néant" (Le nuage en pantalon).
C’est le néant qui deviendra son tout.

Papillon fou il se sera cogné à toutes les fausses lampes des idéologies et des amours.
"L ‘univers dort
l’oreille énorme posée
sur sa patte nuitée d’étoiles" (Le nuage en Pantalon).
Vladimir Maïakovski est lui aussi un naufragé des mots et des choses.
Proclamé, même avant d’avoir véritablement écrit, génie et nouvel astre des lettres russes, il prend au sérieux son élection parmi les hommes. Il aura le mépris facile et il attendra que "la terre entière se convulse de désir" devant lui.
Ce mélange d’orgueil fou, de mégalomanie, mais aussi le trop plein de failles intérieures profondes conduira à la trajectoire heurtée et à la chute de cet astre noir.


Maïakovski maintenant

Maïakovski reste écartelé dans notre mémoire pour d’une part avoir été embaumé dans son rôle de poète officiel de Lénine. Mais aussi d’autre part pour avoir été un jour ce souffle immense et cette générosité. Il aura apostrophé le monde. Poète ou orateur, sans doute les deux, il pouvait imaginer 1500 vers dans sa tête d’un seul coup et les jeter en pâture à la foule. Cette folle tentative de vouloir inventer un langage d’avant-garde pour exalter l’aube d’une révolution, et de continuer malgré le carcan de la propagande politique, aura été une aventure étonnante dans le siècle précédent.

Habité par sa lutte contre l’injustice Maïakovski sera un poète de l’utopie, du progrès à tout prix. Il aura brisé la langue russe pour la remodeler à son souffle. Du futurisme au culte prolétarien il a secoué le verbe, aura déconstruit la poésie. Il a introduit le langage de la rue, le langage quotidien dans la vie même. Mais échec amoureux et échec politique seront au bout du chemin. Les statues et les rues en son nom aussi :
"Je me fiche/des tonnes de bronze, je me fiche/du marbre glaireux. Avec la gloire nous ferons nos comptes, nous sommes gens de connaissance."

Sa poésie essentiellement sonore supporte mal la lecture papier, et des pans entiers sont illisibles. Sa poésie de l’avenir semble appartenir au passé. Certains en disant le nom de Vladimir Vladimirovitch Maïakovski, (Volodia pour ceux qui l’aimaient), voient une marée de drapeaux rouges s’agiter sous leurs yeux. D’autres se mesurent à ses textes et sans l’auréole de la légende, la magie sonore du verbe ne joue plus et sa poésie semble parfois emphatique et creuse.

Il semble rester une légende qui s’estompe. L’incident Maïakovski n’est pas clos, et nous ne sommes toujours pas quitte envers lui, et nous ne sommes pas plus heureux.

Cheval ne pleure pas,
écoute-moi
pourquoi penses-tu être pire que nous
cheval chéri,
nous sommes tous un morceau de cheval
tous un cheval en devenir. Lecture de 1929.




Choix de textes

Quelques poèmes
Au moment d’illustrer par quelques textes sa force tellurique, peu d’exemples viennent, car comment capter un fleuve charriant autant de boue que de diamants ?
En voici un tout petit exemple glané dans les quelques traductions existantes

****
Mais peut être
Ne reste-t-il
Au temps caméléon
Plus de couleurs ?
Encore un sursaut
Et il retombera,
Sans souffle et rigide.
Peut - être,
Enivrée de fumées et de combats,
La terre ne relèvera-t-elle jamais la tête ?
Peut être,
Un jour ou l'autre,
Le marais des pensées se fera cristal
Un jour ou l'autre,
La terre verra le pourpre qui jaillit des corps,
Au-dessus des cheveux cabrés d'épouvante
Elle tordra ses bras, gémissante

Peut être...

Écoutez !
Puisqu'on allume les étoiles,
c'est qu'elles sont à
quelqu'un nécessaires ?
C'est que quelqu'un désire
qu'elles soient ?
C'est que quelqu'un dit perles
ces crachats ?
Et, forçant la bourrasque à midi des poussières,
il fonce jusqu'à Dieu,
craint d'arriver trop tard, pleure,
baise sa main noueuse, implore
il lui faut une étoile !
jure qu'il ne peut supporter
son martyre sans étoiles.

Ensuite,
il promène son angoisse,
il fait semblant d'être calme.
Il dit à quelqu'un :
" Maintenant, tu vas mieux,
n'est-ce pas ? T'as plus peur ? Dis ? "

Écoutez !
Puisqu'on allume les étoiles,
c'est qu'elles sont à quelqu'un nécessaires ?
c'est qu'il est indispensable,
que tous les soirs
au-dessus des toits
se mette à luire seule au moins
une étoile?

traduction Simone Pirez et Francis Combes

Écoutez !
Puisqu'on allume les étoiles,
c'est qu'elles sont à
quelqu'un nécessaires?
C'est que quelqu'un désire
qu'elles soient?
C'est que quelqu'un dit perles
ces crachats?
Et, forçant la bourrasque à midi des poussières,
il fonce jusqu'à Dieu,
craint d'arriver trop tard, pleure,
baise sa main noueuse, implore
il lui faut une étoile!
jure qu'il ne peut supporter
son martyre sans étoiles.


Vladimir Maïakovski


À vous toutes
que l’on aima et que l’on aime
icône à l’abri dans la grotte de l’âme
comme une coupe de vin
à la table d’un festin
je lève mon crâne rempli de poèmes
Souvent je me dis et si je mettais
le point d’une balle à ma propre fin
Aujourd’hui à tout hasard je donne
mon concert d’adieu
Mémoire !
Rassemble dans la salle du cerveau
les rangs innombrables des biens-aimées
verse le rire d’yeux en yeux
que de noces passées la nuit se pare
de corps et corps versez la joie
que nul ne puisse oublier cette nuit
Aujourd’hui je jouerai de la flûte sur
ma propre colonne vertébrale

Vladimir Maïakovski 1915
extrait de « La flûte des vertèbres »



Est-ce vous
Qui comprendrez pourquoi,
Serein,
Sous une tempête de sarcasmes,
Au dîner des années futures
J’apporte mon âme sur un plateau ?
Larme inutile coulant
De la joue mal rasée des places,
Je suis peut-être
Le dernier poète.
Vous avez vu
Comme se balance
Entre les allées de briques
Le visage strié de l’ennui pendu,
Tandis que sur le cou écumeux
Des rivières bondissantes,
Les ponts tordent leurs bras de pierre.
Le ciel pleure
Avec bruit,
Sans retenue,
Et le petit nuage
À au coin de la bouche,
Une grimace fripée,
Comme une femme dans l’attente d’un enfant
À qui dieu aurait jeté un idiot bancroche.
De ses doigts enflés couverts de poils roux, le soleil vous a épuisé de caresses, importun comme un bourdon.
Vos âmes sont asservies de baisers.
Moi, intrépide,
je porte aux siècles ma haine des rayons du jour ;
l’âme tendue comme un nerf de cuivre,
je suis l’empereur des lampes.
Venez à moi, vous tous qui avez déchiré le silence,
Qui hurlez,
Le cou serré dans les nœuds coulants de midi.
Mes paroles,
Simples comme un mugissement,
Vous révèleront
Nos âmes nouvelles,
Bourdonnantes
Comme l’arc électrique.
De mes doigts je n’ai qu’à toucher vos têtes,
Et il vous poussera
Des lèvres
Faites pour d’énormes baisers
Et une langue
Que tous les peuples comprendront.
Mais moi, avec mon âme boitillante,
Je m’en irai vers mon trône
Sous les voûtes usées, trouées d’étoiles.
Je m’allongerai,
Lumineux,
Revêtu de paresse,
Sur une couche moelleuse de vrai fumier,
Et doucement,
Baisant les genoux des traverses,
La roue d’une locomotive étreindra ton cou.



Si je croyais à l'outre-tombe...
Une promenade est facile.
Il suffit d'allonger le bras, –
la balle aussitôt
dans l'autre vie
tracera un chemin retentissant.
Que puis-je faire
si moi
de toutes mes forces
de tout mon cœur
en cette vie
en cet
univers
ai cru
crois.

Maïakovski, Cela, 1923



Au sommet de ma voix (1928-1930)
Derniers vers inachevés

1

Elle m’aime, elle ne m’aime pas
Je trie mes mains
Et j’ai cassé mes doigts.
Alors les premières têtes des marguerites
Secouées d’une chiquenaude
sont cueillies et sans doute
éparpillées en mai
que mes cheveux gris se révèlent
sous la coupe et la douche
que l’argent des années nous enserre éternellement !
honteuse sensation banale - sentiment que j’espère
que je jure
jamais elle ne reviendra vers moi.
****

2

C’est bientôt deux heures
Pas de doute tu dois déjà dormir
Dans la nuit
La voix lactée avec ses filigranes d’argent
Je ne suis pas pressé
Et rien en moi
Ne veille ni ne t’accable de télégrammes

***
3
La mer va pleurer
La mer va dormir
Comme ils disent.
L’incident s’est cassé la gueule.
Le bateau de l’amour de la vie
S’est brisé sur les rochers du quotidien trivial
Toi et moi sommes quittes ;
pas la peine de ressasser
Les injures de chacun
Les ennuis
Et les chagrins
****
4
Tu vois,
En ce monde tous ces sommeils paisibles,
La nuit doit au ciel
Avec ses constellations d’argent
En une si belle heure que celle-ci
Quelqu’un alors s élève et parle
Aux ères de l’histoire
Et à la création du monde.

***
5
Je connais le pouvoir des mots ; je connais le tocsin des mots
Ce n’est pas le genre que les boîtes applaudissent
De tels mots des cercueils peuvent jaillir de terre
Et iront s’étalant avec leurs quatre pieds en chêne ;
Parfois ils vous rejettent, pas de publication, pas d’édition.
Mais les mots sacro-saints qui vous étouffent continuent à galoper au dehors.
Vois comme le siècle nous cerne et tente de ramper
Pour lécher les mains calleuses de la poésie.
Je connais le pouvoir des mots. Comme broutilles qui tombent
Tels des pétales à côté de la piste de danse rehaussée.
Mais l’homme avec son âme, ses lèvres, ses os…



liens a regarder, écouter

http://youtu.be/t3ZoJjS__PA
http://youtu.be/Er0iAOwz-Ow
http://youtu.be/SOw07wCEHY8
http://www.ina.fr/video/RAF03033971/l ... ki-a-marseille-video.html



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Posté le : 13/04/2013 23:07

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Re: Jules Verne suite.
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Je te comprends très bien, " Le rayon vert" est une oeuvre d'une grande poésie et de spiritualité mêlées. C'est un rêve éveillé d'une grande beauté et qui donne à réfléchir. C'est loin, mais j'en garde encore des souvenirs, peut-être son côté roman d'amour ??

Posté le : 25/03/2013 22:56
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Re: Jules Verne suite.
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Curieusement, le Jules Verne qui m'a le plus emballé n'était pas du tout un roman d'anticipation ni un récit de voyage extraordinaire, c'est Le rayon vert.

Posté le : 25/03/2013 16:43
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Re: Jules Verne suite.
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Jules Verne...le faiseur de rêves d'enfant....
Lorsque j'étais en communale, plutôt bon élève, je recevais chaque année, à la distribution des prix, quelques livres de la bibliothèque verte ( avec l'incontournable tout-en un ) et je garde toujours le souvenir de mon émerveillement en découvrant le capitaine Némo et son sous-marin magique.
C'est sans doute " de la terre à la lune " qui à amorcé ma passion, éteinte depuis quelques années, pour tout ce qui concernet l'espace et ses habitants. Mais je me dis toujours que, peut- être... parce que, sans rêves, qu'est-ce qu'il reste ?

Posté le : 24/03/2013 20:08
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Jules Verne suite.
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Les Indes noires (1876-1877)
Les "Indes noires", ce sont les houillères d'Écosse. L'overman Simon Ford vit avec sa famille dans une mine de houille abandonnée, convaincu que le gisement n'est pas complètement épuisé. Mais quelques phénomènes inexplicables se produisent. Des personnes auraient-elle intérêt à ce que la mine ne rouvre jamais ? Il s'agit ici de second roman "écossais" de Verne, après Voyage à reculons en Angleterre et en Écosse ; il y aura ensuite Le Rayon vert.

Un capitaine de quinze ans (1877-1878)
Dick Sand, quinze ans, est novice sur le brick-goélette Pilgrim. À la suite d'un accident lors d'une chasse à la baleine, le capitaine Hull et tous les membres de son équipage périssent. Dick Sand prend donc les commandes du navire, dans l'espoir d'en ramener les passagers sains et saufs. À la suite de manoeuvres du traître Negoro, le navire suit une fausse route : croyant accoster la Bolivie, Sand et ses passagers se retrouvent plutôt en Afrique, en plein milieu de l'Angola, là où la traite des esclaves fait la richesse de quelques trafiquants et de rois indigènes. Sand et ses compagnons sont tôt faits prisonniers par les complices de Negoro. La quête de la liberté sera parsemée de nombreuses épreuves... Ce roman est une dénonciation en règle de l'esclavagisme. Verne ne donne pas dans la dentelle quand il sonne la charge contre les négriers et contre les pays qui, à l'époque où fut écrit ce roman, pratiquaient ou toléraient l'esclavage. Certains passages sont très violents et sanguinaires. Bien sûr, Verne ne faisait que décrire ce qui se passait, sans rien inventer, mais j'imagine mal un enfant lire ce livre. Au passage, Verne fait la nomenclature des explorations du continents africain, consacrant un chapitre entier au docteur Livingstone et au journaliste Stanley.

Les tribulations d'un Chinois en Chine (1878)
Kin-Fo est un jeune homme riche, mais qui se retrouve subitement ruiné. Ne pouvant supporter la pauvreté et n'étant pas capable de mettre fin à ses jours, Kin-Fo propose un marché à son maître, le philosophe Wang : celui-ci devra tuer Kin-Fo. En échange, Wang héritera du produit de l'assurance-vie de Kin-Fo, laquelle est assez élevée. Wang accepte et promet de remplir le "mandat" qui lui est confié. Quelque temps plus tard, Kin-Fo apprend qu'il n'est pas ruiné du tout ! Il relève alors Wang de sa promesse, mais celui-ci ne l'entend pas ainsi : il veut remplir le mandat qui lui a été confié (et il veut sans doute empocher l'assurance-vie). Kin-Fo doit donc poursuivre Wang à travers la Chine pour le convaincre qu'il ne veut plus mourir. Continuellement menacé d'être tué à tout instant par Wang, Kin-Fo comprend la valeur de la vie. Morale de l'histoire : c'est quand on est malade qu'on apprécie la santé. Un film mettant en vedette Jean-Paul Belmondo a été tiré de ce roman.

Les 500 millions de la Bégum (1878)
Le Français Sarrasin hérite de 500 millions de francs, mais il doit partager cette somme avec l'Allemand Schultze, l'auteur d'un mémoire intitulé Pourquoi tous les Français sont-ils atteints à des degrés différents de dégénérescence héréditaire ? Le ton du livre est lancé. Chacun des deux héritiers va concevoir et construire une ville "idéale" en Orégon. Les deux villes sont très différentes, celle de Schultze étant davantage une vaste usine d'armement qu'une ville, tandis que la ville française est un exemple de développement urbain. Le but de Schultze est bien sûr de détruire la ville rivale, conçue par un Français dégénéré. Ce roman avait été à l'origine écrit par André Laurie (Paschal Grousset) : Hetzel en avait racheté le manuscrit pour le confier à Jules Verne, qui le reprend à sa manière. Verne y démontre de l'hostilité face aux Allemands : quelques années auparavant, Bismarck avait mené l'Allemagne à la victoire sur la France de Napoléon III, lors de la guerre franco-prusse de 1870-1871. À la suite de cette défaite, la France fut amputée de l'Alsace et la Lorraine. Verne prit part à cette guerre en tant que garde-côte au Crotoy : la défaite française fut ainsi un peu la sienne et c'est sans doute pourquoi les Allemands n'ont pas le beau rôle dans ce roman. Le personnage de Schultze évoque un peu Hitler : bien sûr, Jules Verne ne connaissait pas le Führer, celui-ci n'étant devenu célèbre qu'une quinzaine d'années après la mort de Verne. Mais les ressemblances sont frappantes.

La maison à vapeur. Voyage à travers l'Inde septentrionale (1879)
L'histoire se passe en Inde en 1867 : le colonel Munro achète une étrange machine, un éléphant à vapeur traînant deux pagodes roulantes, afin d'entreprendre avec ses amis un voyage touristique en Inde, pays pacifié et sous contrôle britannique. Mais son voyage vise aussi à retrouver le chef de la résistance indoue, le cruel Nana Sahib, avec qui il a un compte à régler à la suite de la Révolte des Cipayes de 1857, au cours de laquelle Nana Sahib assassina Lady Munro. Et justement, Nana Sahib veut lui aussi se venger car Munro a tué sa compagne, la rani de Jansi ! Ce roman devait à l'origine porter le titre L'éléphant à vapeur, mais Hetzel préférait la maison.

La Jangada. Huit cents lieues sur l'Amazone (1880)
Une jangada est un train de bois, un vaste radeau, utilisé en Amérique du Sud. C'est sur ce genre d'embarcation que Joam Garral et toute sa famille descendront le cours de l'Amazone, afin de marier sa fille à Bélem, à l'embouchure du fleuve. Chemin faisant, nous apprenons que Joam Garral se nomme plutôt Joam Dacosta et que 23 ans plus tôt, il avait été condamné à mort pour un crime qu'il n'avait pas commis ; il avait réussi à s'échapper et à fuir au Pérou, là où il a mené une vie très respectable. Le méchant Torrès détient un parchemin crypté qui prouve l'innocence de Garral, ce parchemin ayant été écrit par le véritable coupable peu avant qu'il ne meure. Torrès veut monnayer ce parchemin et épouser la fille de Garral, déjà promise à Manoel. Garral refuse et Torrès se venge en dénonçant Garral aux autorités. Joam est alors arrêté et l'exécution de la sentence n'est plus qu'une question de jour. Benito, le fils de Joam, tue Torrès en combat singulier, sans savoir que celui-ci détient le parchemin et qu'il connaît la clé qui permettra de le déchiffrer. Retrouver le cadavre de Torrès et le parchemin ne sera pas une mince affaire. Et quand le document aura été trouvé, il faudra le déchiffrer. Heureusement, le juge Jarriquez, grand amateur de rébus, charades, etc., saura décrypter le document et suspendre la sentence juste avant qu'elle ne soit exécutée. L'histoire se terminera non pas par un, mais deux mariages. Un très long roman ; l'action ne s'installe véritablement qu'à partir du moment où Garral est arrêté. Le roman contient bien sûr une description presque complète de la géographie de la région amazonnienne, ainsi qu'un relevé des diverses explorations. Verne cite à plusieurs reprises la nouvelle Le Scarabée d'or, d'Edgar Poe, auteur qu'il qualifie d'ailleurs de "grand génie analytique". On se souviendra que Verne appréciait cet auteur américain et qu'il s'est même permis de faire une suite à Les aventures d'Arthur Gordon Pim, soit Le Sphynx des Glaces.

L'école des Robinsons (1881)
Godfrey Morgan est le neveu du riche William Kolderup. Âgé de 22 ans, il mène une vie oisive. Au cours d'un voyage, lui et son professeur de danse et de maintien, T. Artelett (dit Tartelett), font naufrage et se retrouvent sur une île déserte, où ils doivent se débrouiller pour vivre. Sauf que ce naufrage est "arrangé" et c'est l'oncle William qui tire les ficelles. Ce roman n'est pas le meilleur de Verne, mais il se lit bien. Tartelett nous fait bien rire par son petit côté "précieuse ridicule".

Le Rayon Vert (1881)
Qu'est-ce que le rayon vert ? Une nouvelle arme puissante ? Non : il s'agit du dernier rayon lancé par le soleil au moment où il se couche sur l'océan. Ce rayon, vert bien sûr, n'est visible que pendant une infime fraction de seconde, et encore faut-il que le ciel soit dégagé de brume et d'une pureté parfaite. Et d'après une vieille légende née au pays des Highlands, la personne qui peut voir ce rayon "ne peut plus se tromper dans les choses dans les choses du sentiment ; c'est que son apparition détruit illusions et mensonges ; c'est que celui qui a été assez heureux pour l'apercevoir une fois, voit clair dans son coeur et dans celui des autres." Sib et Sam Melvill, deux vieux écossais, sont les oncles de Miss Helena Campbell, qui est orpheline, comme c'est d'ailleurs bien souvent le cas dans les romans de Jules Verne. Sib et Sam aimeraient qu'elle épouse Aristobulus Ursiclos, un jeune pédant qui ne voit que le côté scientifique des choses. C'est ainsi qu'il décrit la mer comme étant "une combinaison chimique d'hydrogène et d'oxygène, avec deux et demi pour cent de chlorure de sodium". Il va sans dire qu'Helena n'est pas éprise du tout d'Aristobulus et, pour gagner du temps, elle déclare vouloir voir le Rayon Vert. Ses oncles feront tout en leur possible pour la satisfaire et aussi pour lui faire changer d'idée en ce qui concerne Aristobus. Mais Olivier Sinclair, un jeune artiste, viendra mêler les cartes. Helena verra-t-elle le Rayon Vert ? Qui épousera-t-elle à la fin du roman ? Devinez... Du Jules Verne différent. L'auteur ridiculise la science et donne le beau rôle à l'art. "Le Rayon Vert", c'est tout simplement une histoire d'amour qui sert de prétexte à Verne pour se rappeler ses souvenirs de voyages en Écosse.

Kéraban le têtu (1882)
Quel homme têtu que le turque Kéraban ! Pour ne pas avoir à payer un droit de passage pour traverser le Bosphore (détroit séparant l'Europe de l'Asie et reliant la mer Noire à la mer de Marmara), il décide de faire le tour de la mer Noire, entraînant avec lui son ami hollandais Van Mitten et le valet de ce dernier, Bruno : tout un voyage pour sauver 10 paras, soit quelques centimes. Le voyage coûtera beaucoup plus cher à Kéraban, mais il aura la satisfaction de ne pas payer la taxe. Bien sûr, Kéraban et ses amis rencontreront différents obstacles, plusieurs personnes ayant intérêt à ce qu'ils ne parviennent pas à Scutari.

L'archipel en feu (1883)
Tout sur l'accession à l'indépendance de la Grèce au 19e siècle, vue à travers l'histoire de Nicolas Starkos, un pirate grec qui capture et vend ses compatriotes comme esclaves sur les marchés africains. Il trouvera sur sa route le Français Henry d'Albaret, lieutenant de vaisseau de la marine royale, venu appuyer la cause de l'indépendance grecque. Starkos et d'Albaret sont aussi rivaux pout l'amour de la belle Hadjine Elizundo, laquelle préférera d'Albaret, au grand dam de Starkos. Pas beaucoup d'action dans ce roman, sauf dans les derniers chapitres, lors de l'affrontement entre la bande de pirates de Starkos et l'équipage de d'Albaret. Par contre, Verne pousse à fond sa narration des événements ayant mené à l'indépendance acquise par la Grèce sur la Turquie. Pourtant, il n'y a pas beaucoup de Turcs dans la rivalité opposant Starkos à d'Albaret...

L'Étoile du Sud. Le Pays des diamants (1883)
Afrique du Sud : l'ingénieur minier Cyprien Méré veut épouser Miss Watkins, mais John Watkins, son père, refuse car Méré n'est pas assez riche. Méré se lance alors dans la confection d'un diamant artificiel, avec lequel il pourra obtenir la main de sa bien-aimée. Il réussit, mais le diamant est volé. Méré et quelques autres partent à la recherche du suspect, dans le Transvaal. C'est finalement dans le gésier d'une autruche que sera retrouvé l'inestimable joyaux. Méré peut alors épouser Miss Watkins, après avoir rendu justice à un misérable juif qui avait été floué par John Watkins. Mais ce diamant, au juste, est-il vraiment artificiel ? L'idée de ce roman n'est pas de Jules Verne : comme pour Les 500 millions de la Bégum, l'éditeur Hetzel en avait acheté le manuscrit à Paschal Grousset (André Laurie), pour ensuite le confier à Verne afin qu'il le remanie.

Mathias Sandorf (1883-1884)

Mathias Sandorf est un comte hongrois se battant contre la domination autrichienne. Trahi, il est capturé et condamné à mort, mais il réussit à s'échapper en traversant la mer Adriatique à la nage. Quinze ans plus tard, sous le nom du riche Docteur Antékirtt, Sandorf revient et se venge de ceux qui l'ont trahi. Il retrouvera au passage sa fille qu'il croyait morte. Cette histoire ressemble beaucoup au Comte de Monte-Cristo d'Alexandre Dumas, à qui Jules Verne dédie justement son roman.

L'épave du Cynthia (1884)
Erik Hersebom est un jeune norvégien doté d'une remarquable intelligence. Il y a cependant quelque chose qui cloche en lui : il n'a pas du tout les traits physiques caractéristiques des peuples slaves. Il a toute l'apparence d'un celte. Le docteur Schwaryencrona le prend sous son aile et finit par découvrir qu'Erik a été adopté par une famille de pêcheurs norvégiens, après avoir été sauvé du naufrage du Cynthia alors qu'il n'avait que quelques mois. Avec la bénédiction de sa famille adoptive et avec l'aide du docteur Schwaryencrona, il entreprend de découvrir le secret de ses origines. Ce sera l'occasion pour lui de devenir le premier à réussir un voyage circumpolaire. Ce roman n'est pas réellement de Jules Verne : l'auteur original est André Laurie (Paschal Grousset), modeste écrivain dont l'oeuvre est généralement dénuée d'intérêt littéraire. Jules Verne a réécrit l'histoire imaginée par Laurie, lui ajoutant son style bien à lui, mais Laurie a pu co-signer l'oeuvre, contrairement à deux autres romans que Verne a signés seul, L'Étoile du Sud et Les 500 millions de la Bégum. Étant le fruit d'une collaboration, L'épave du Cynthia est hors-série et ne fait pas partie des Voyages extraordonaires.

Robur le Conquérant (1885)
Uncle Prudent et Phil Evans sont respectivement président et secrétaire du Weldon-Institute de Philadelphie, mais aussi d'intimes ennemis. Le Weldon-Institute est un club rassemblant tout ceux pouvaient s'intéresser à l'aérostatique, "mais amateurs enragés et partculièrement ennemis de ceux qui veulent opposer aux aérostats les appareils plus lourds que l'air". Ces "ballonistes" en sont à se disputer la meilleure manière de diriger un aérostat, lorsqu'un homme, Robur, fait irruption dans la salle de séance du Weldon-Institute : il provoque la fureur de ses membres en disant que l'avenir appartient non pas aux ballons, mais aux machines volantes. Pour prouver ses dires, il enlève Prudent et Evans et les embarque à bord de l'Albatros, une machine volante digne du Nautilus. Robur commence un périple autour du monde, prouvant à Prudent et Evans qu'une machine volante mue par l'électricité se contrôle beaucoup mieux qu'un ballon. Le personnage de Robur revient dans Maître du Monde (1904).

Un billet de loterie (1885)
Hulda, une jeune norvégienne, attend fébrilement des nouvelles de son fiancé Ole Kamp, parti à la pêche en haute mer. Le navire est malheureusement porté disparu. Hulda reçoit cependant un message d'adieu qu'Ole a eu le temps d'écrire avant que ne sombre le navire. Ce message, écrit au verso d'un billet de loterie d'un tirage prochain, avait été enfermé dans une bouteille jetée à la mer. Et si ce billet de loterie était chanceux ? C'est ce que pensent beaucoup de gens qui veulent l'acheter, même à prix d'or. Hulda sera-t-elle riche ? Et reverra-t-elle son fiancé ? Qu'en pensez-vous ?

Nord contre Sud (1885-1886)
L'action de ce roman se passe dans le sud des États-Unis, en pleine Guerre de Sécession. James Burbank possède une vaste plantation en Floride et de nombreux Noirs y travaillent librement, Burbank les ayant affranchis de leur condition d'esclavage. Les voisins de Burbank, dont le très méchant Texar, ne l'entendent pas ainsi et le soupçonnent de sympathie pour l'Armée nordiste. Burbank aura fort à faire pour défendre sa plantation, sa famille et lui-même contre Texar, en attendant que les "fédéraux, nordistes, anti-esclavagistes, unionistes" ne viennent prendre le contrôle de la Floride. Verne se montre résolument anti-esclavagiste. Il laisse également voir toute l'admiration qu'il a pour le peuple américain.

Le chemin de France (1885)
L'histoire se passe en 1792. Pendant que Natalis Delpierre, un soldat de l'armée française, est en Prusse pour visiter sa soeur, la guerre éclate entre la France et la Prusse ; Delpierre et ses amis doivent alors trouver le moyen de rentrer en France. Comme dans Les 500 millions de la Bégum, Jules Verne déverse tout son fiel contre les Allemands, qu'il décrit presque tous comme des gueux.

Deux ans de vacances (1886-1887)
Dans la préface, Jules Verne s'explique : d'après lui, beaucoup de livres ont déjà présenté des personnages isolés sur une île, que ce soit l'homme seul (Robinson Crusoé, de Defoe), la famille (Robinson Suisse, de Wyss), la société (Le cratère, de Cooper), les savants (L'Île mystérieuse, de Verne lui-même), en plus d'un Robinson de 12 ans, le Robinson des glaces, le Robinson des jeunes filles, etc.:

Malgré le nombre infini des romans qui composent le cycle des Robinsons, il m'a paru que pour le parfaire, il restait à montrer une troupe d'enfants de huit à treize ans, abandonnés dans une île, luttant pour la vie au milieu des passions entretenues par les différences de nationalités, - en un mot, un pensionnat de Robinsons.

D'autre part, dans le Capitaine de quinze ans, j'avais entrepris de montrer ce que peuvent la bravoure et l'intelligence d'un enfant aux prises avec les périls et les difficultés d'une responsabilité au-dessus de son âge. Or, j'ai pensé que si l'enseignement contenu dans ce livre pouvait être profitable à tous, il devait être complété.
L'un des principaux personnages se nomme Briant. Il semble que Jules Verne se soit inspiré du nom de son ami Aristide Briand, homme politique français

Famille Sans-Nom (1887-1888)
L'histoire des Patriotes canadiens-français lors des Troubles de 1837-1838, vue par Verne. Pour les besoins de son roman, Verne crée de toutes pièces un personnage, Jean Morgaz, qui est à la tête des Patriotes. Verne ne peut malheureusement changer le cours de l'Histoire et la rébellion sera écrasée. Ce n'est pas un roman majeur de Verne, mais un de ceux qui peut le plus intéresser les lecteurs du Québec. Dans ce récit écrit en 1888, Verne place à la tête des Patriotes le jeune Jean Morgaz, fils du traître Simon Morgaz. Tous les personnages historiques ayant pris part à la Rébellion sont dans le roman, à commencer par Papineau. Verne décrit aussi les lieux, comme St-Eustache, St-Denis, Montréal, Québec, etc.

Sans dessus dessous (1888)
À l'origine Le monde renversé, ce roman est le fruit d'une collaboration avec Badoureau, un mathématicien, qui a eu l'idée de départ et qui a cédé son travail à Verne. Nous retrouvons les personnages de De la Terre à la Lune vingt ans plus tard : ils veulent pouvoir, à l'aide d'un gigantesque canon, faire basculer la Terre sur son axe de rotation, le but étant de réchauffer le pôle nord. Une erreur de calcul fera heureusement échouer l'expérience.

Le château des Carpathes (1889)
L'histoire se passe en Roumanie. Les habitants du village de Werst sont terrifiés par des manifestations surnaturelles entourant le château voisin, supposément abandonné depuis des années. Quelques braves auront le courage de monter au château pour en éclaircir le mystère. Bien sûr, l'électricité aura son rôle à jouer et expliquera bien des phénomènes...

César Cascabel (1890)
Les Cascabel sont des saltimbanques français ; après quelques années passées aux États-Unis, ils décident de revenir en France. Malheureusement, ils se font voler l'argent durement gagné et doivent oublier le bateau. Ils choisissent donc de passer par l'Alaska, le détroit de Behring glacé, la Sibérie et la Russie. Se joignent à eux un exilé politique russe et une jeune indienne, ainsi que les habituels bandits. Rien de génial, rien d'extraordinaire, mais un roman amusant et léger.

Mistress Branican (1890)
Dolly Branican est la femme du capitaine John Branican. En 1875, celui-ci quitte San Diego à destination de Calcutta, à bord du Franklin. Quelques temps après, le nourisson de Dolly meurt noyé. La pauvre femme perd la raison sous le choc. Le temps s'écoule et on reste sans nouvelles du navire, qui est considéré perdu. Quand Dolly retrouve la raison, 4 ans plus tard, elle apprend la disparition de son mari, mais refuse de se croire veuve. Elle organise donc une série d'expéditions destinées à retrouver son mari. C'est finalement en Australie qu'elle le libérera de la tribu des Indas, plus de 15 ans après sa disparition. Elle se découvrira aussi un fils, né pendant sa folie. Ce roman rappelle un peu Les enfants du Capitaine Grant, surtout parce qu'une partie de l'histoire se déroule en Australie. L'héroïne, Mistress Branican, y fait preuve d'un très grand courage et d'une détermination sans faille.

Claudius Bombarnac (1891)
Claudius Bombarnac est un journaliste français prenant place à bord du "Grand Transasiatique", train reliant l'Europe à la Chine. Plusieurs personnages secondaires, passagers du train, agrémentent ce récit. Parmi eux, le baron allemand Weissschnitzerdörfer, qui entreprend le tour du monde en... 39 jours. Autre clin d'oeil à son oeuvre, Verne fait allusion à l'adaptation théâtrale de son roman Michel Strogoff. Mis à part une attaque par des bandits, il n'y a pas beaucoup d'action dans ce roman, dont l'intérêt principal repose sur les caractères des personnages de diverses nationalités qui peuplent le train au cours du long trajet.

P'tit-Bonhomme (1891)
L'histoire se passe en Irlande. P'tit-Bonhomme est un orphelin à la vie misérable. Recueilli par un fermier, il vit quelques années de bonheur, mais la Grande Famine de 1846-1848 anéantit cette vie. P'tit-Bonhomme est de nouveau seul et, à force de travail, il réussit à s'enrichir et il peut récompenser ceux qui l'ont soutenu dans son enfance. Il n'y a pas beaucoup d'action dans ce roman : Verne y dépeint surtout les paysages irlandais et les différentes classes sociales côtoyées par P'tit-Bonhomme. Cette oeuvre aurait été inspirée de Dickens.

Mirifiques aventures de Maître Antifer (1892)
L'histoire d'une chasse au trésor, où les indices, arrivant par bribes, mèneront Pierre Servan Malo de St-Malo à la Tunisie, au golfe de Guinée, puis à Édimbourg, ensuite au Spitsberg et enfin au large de la Sicile.

L'île à Hélice (1893)
Quatre musiciens français en tournée aux Etats-Unis sont embarqués contre leur gré sur Standard Island, une gigantesque île artificielle et mobile peuplée de milliardaires. Débute alors un long périple d'un an sur les eaux du Pacifique, pendant lequel les péripéties ne manqueront pas : une invasion de fauves, des pirates, des cannibales, etc. Mais à cause de la bêtise humaine, l'île se disloquera. Bien sûr, il y aura quand même un mariage à la fin ! Verne ne situe pas exactement cette histoire dans le temps : Dans le cours de cette année-là -- nous ne saurions la préciser à trente ans près -- les États-Unis d'Amérique ont doublé le nombre des étoiles du pavillon fédératif (...) après s'être annexé le Dominion of Canada (...), les provinces mexicaines, etc. Verne nous surprend en décrivant quelques-uns des appareils utilisés sur l'île, notamment le télautographe, qui n'est rien de moins qu'un télécopieur, un fax !

Un drame en Livonie (1893, revu en 1903)
L'histoire d'une erreur judiciaire survenue dans les pays baltes. Le professeur Dimitri Nicolef est accusé du meurtre du caissier des frères Johausen, riches banquiers d'origine allemande qui détiennent une grosse créance contre Nicolef, d'origine slave. Toutes les apparences sont contre le pauvre Nicolef. Seuls ses amis et les membres de sa famille doutent de sa culpabilité. Ce qui n'arrange rien, c'est que les frères Johausen sont les ennemis politiques de Nicolef, lequel est retrouvé mort à la suite de ce qui semble être un suicide, ce qui constitue un aveu. Or, quelques temps après, le véritable meurtrier, mourant, avoue ses crimes : les meurtres du caissier Poch et de Nicolef. Ce livre a été écrit pendant la célèbre affaire Dreyfus, affaire judiciaire très délicate, mais ne fut publié qu'en 1904. D'après Jean Jules-Verne, "ce récit comporte une autre démonstration ; celle de l'acharnement mis par un clan politique à perdre ses adversaires". Les Frères Kip porte aussi sur les conséquences d'une erreur judiciaire.

Le Superbe Orénoque (1894)
L'Orénoque est un long fleuve qui coule au Vénézuela. Jean de Kermor entreprend de remonter ce fleuve à sa source, afin de retrouver son père, le colonel de Kermor, disparu depuis quatorze ans. Jean de Kermor est accompagné de son oncle, le grincheux sergent Martial (mais sont-ils vraiment neveu et oncle ?). En cours de route, ils feront connaissance avec les explorateurs français Jacques Helloch et Germain Paterne. Ils devront éviter de tomber sur la bande d'Alfaniz, un redoutable évadé du bagne qui est l'ennemi personnel du Colonel de Kermor. Ce roman a été terminé en 1894, mais Jules Verne l'a laissé mûrir dans ses tiroirs pendant près de 4 ans. Ce n'est qu'en 1898 qu'est publié ce récit de voyage. Car c'est bien ce qu'est Le Superbe Orénoque, qualifié par Jean Jules-Verne de "récit de voyage, émaillé d'incidents qui le rendent attrayant."

Face au drapeau (1894)
Thomas Roch est un inventeur devenu fou ; il a inventé un puissant explosif, mais son pays, la France, ne veut pas le lui acheter. Roch le vendra alors au plus offrant, le pirate Ker Karraje. À la fin du roman, Roch redevient lucide et, pour ne pas commettre de crime de lèse-patrie en détruisant un navire de guerre arborant le pavillon tricolore français, provoque une explosion qui le tue, avec la bande de pirates. Ce roman a valu à Verne un procès de la part de l'inventeur français Turpin. Ce dernier avait inventé en 1885 un explosif qu'il n'avait pas réussi à vendre au gouvernement français, et il avait ensuite été emprisonné. Même si Verne ne se cache pas pour dire que son roman est inspiré de "l'Affaire Turpin", la poursuite de Turpin est rejetée.

Clovis Dardentor (1895)
Clovis Dardentor est un riche industriel, fort en gueule, à qui tout réussi. En visite en Algérie, où il doit "arranger" le mariage de l'insignifiant Agathocle Désirandelle avec la charmante Louise Elissane, il fait la connaissance de deux orphelins venus s'engager dans la Légion étrangère, Marcel Lornans et Jean Taconnat, lesquels aimeraient bien, l'un se faire adopter par Dardentor, l'autre épouser la belle Louise. Un long périple en Algérie sera pour chacun des personnages l'occasion d'arriver à ses fins. Clovis Dardentor, écrit en 1896, c'est l'occasion de découvrir l'Algérie française du 19e siècle, de manière beaucoup plus approfondie qu'avec Tartarin de Tarascon, de Daudet, qui se passait aussi en Algérie. La pièce de théâtre jointe à Clovis Dardentor traite principalement du même propos, soit le mariage et le travail effectué par un tiers pour le favoriser. Dans la version parue en 1979 dans la collection 10/18, Union Générale d'Éditions, l'éditeur a joint à cette oeuvre un vaudeville de Verne, Un neveu d'Amérique ou Les deux Frontignac, et a donné au tout un sous titre, soit L'art de se marier.

Le Sphinx des Glaces (1895)
Notre ami Jules va loin cette fois-ci : il compose une suite à un roman d'un autre auteur, l'Américain Edgar Allan Poe. Et quelle suite ! Jeorling, le narrateur, a lu et relu Les aventures de Gordon Pym et, naturellement, il est persuadé qu'il ne s'agit que d'une fiction issue de l'imagination de Poe. Mais il ira de découvertes en découvertes et d'étonnements en étonnements ! Citons ici Jules Verne, dans une note à Hetzel :
J'ai pris pour point de départ un des plus étranges romans d'Edgar Poe, Les aventures de Gordon Pym, qu'il ne sera point nécessaire d'avoir lu. J'ai profité de tout ce que Poe avait laissé d'inachevé et du mystère qui enveloppe certains de ses personnages. Une idée très heureuse m'est venue, c'est qu'un de mes héros, qui croyait comme tout le monde que le roman était une fiction, se trouve face à face avec une réalité (...)
Je crois personnellement que si la lecture du livre de Poe n'est pas un préalable, elle est à tout le moins fortement recommandée.

Le Village aérien (1896)
Deux chasseurs, un Américain et un Français, accompagnés de leur guide et d'un enfant, s'aventurent dans la Grande Forêt, sise en Afrique centrale et réputée impénétrable. Ils retrouveront l'équipement du Docteur Johausen, disparu depuis quelques années alors qu'il étudiait les signes. Les héros seront ensuite guidés jusqu'à un village situé à 100 pieds dans les airs, sur la cime des arbres. Ce village est peuplé par les Wagdis, desquels on peut se demander si ce sont des singes supérieurs ou des hommes inférieurs... D'abord désigné sous le nom de La Grande Forêt, ce livre est n'a été publié qu'en 1901. Verne adopte la théorie de l'évolution de Darwin et semble considérer les Wagdis comme le "chaînon manquant". Pour cela, Le Village aérien n'a pas dû plaire à ceux qui croient que Dieu a fait l'homme à son image...

Seconde patrie (1896)
Une suite au roman de Johann David Wyss, Le Robinson suisse. Il vaut mieux avoir lu l'original au préalable...

Le testament d'un excentrique (1897)
William J. Hypperbone, l'un des plus éminents membres de l'Excentric Club de Chicago, vient de mourir, laissant une fortune de 60 millions de dollars et aucun héritier ! Son testament cause tout un émoi dans la ville des Chicago, sur tout le territoire américain et dans le monde entier : il lègue toute sa fortune à celui des six participants choisis au hasard qui gagnera une partie basée sur les règles du "Noble Jeu de l'Oie" et qui s'intitule "Le Noble Jeu des États-Unis" : en prenant tous les états américains d'alors, en y ajoutant le District de Columbia et le territoire indien, et en répétant 14 fois l'Illinois, on obtient 63 cases, comme dans le Jeu de l'Oie. Le jeu sera mené par le notaire Tornbrock, qui jetera les dés à chaque deux jours et qui enverra ainsi les participants d'un état à l'autre, le gagnant étant celui qui arrivera le premier à la 63e case. Bien sûr, il y a des pièges. Deux de ces participants, Lissy Wag et Max Réal, se marieront à la fin de la partie ; le journaliste Harris T. Kimbale attirera un peu de notre sympathie, mais il en sera tout autrement des antipathiques Hermann Titbury, un vieil avare, et Hodge Urrican, de même que de l'imbécile Tom Crabbe, boxeur de son état. Mais qui est ce 7e participant, le mystérieux XKZ, ajouté par Hypperbone dans un codicille de dernière minute ? Et qui gagnera la partie et les 60 millions de dollars ? Impossible de ne pas connaître les États-Unis à fond après avoir lu ce roman : la plupart des états sont décrits par Jules Verne comme lui seul en a l'habitude. Et pour la inième fois, Jules Verne nous fait une belle description des chutes Niagara. Ce roman est l'un des plus amusants de la bibliographie de Verne, mais l'histoire prend cependant du temps à prendre son envol, car Verne place minutieusement ses personnages. Il prend aussi trois chapitres pour décrire les funérailles d'Hypperbone, ce qui est assez long.

En Magellanie (1897-1898)
Imaginez la situation : vous êtes un anarchiste misanthrope jusqu'au plus profond de votre âme et vous vivez reclus sur une île. Un jour, un navire échoue et vous en sauvez les nombreux passagers et membres d'équipage, lesquels s'installent sur votre île et vous reconnaissent comme leur chef. Contre votre gré, vous édictez des lois, construisez une prison, donnez des ordres, etc. C'est ce que doit vivre le Kaw-Djer, un mystérieux personnage offrant quelques ressemblances avec le Capitaine Nemo. Ce roman a été écrit par Jules Verne, mais ne fut publié que quatre ans après sa mort, soit en 1909, sous le titre Les naufragés du Jonathan après avoir été largement modifié par son fils Michel, qui a supprimé plusieurs chapitres et en a ajouté d'autres.

Le secret de Wilhelm Storitz (1898, revu en 1901)
L'histoire de ce roman se passe à Budapest, en 1757. Le Français Henri Vidal est venu rejoindre son frère, Marc Vidal, lequel doit épouser la jolie Myra Roderich. Son rival malheureux et frustré, le méchant Wilhelm Storitz, décide de tout faire pour empêcher ce mariage, même à utiliser un secret que son père, alchimiste, lui a légué : le secret de l'invisibilité. Il profite de son invisibilité pour faire peur à la crédule et superstitieuse population hongroise : il déchire l'avis de mariage, vole la couronne nuptiale et, ce qui est le pire, rend Myra invisible. Il mourra, sans avoir dévoilé le secret. Comment donc rendre Myra de nouveau visible ? Ce livre a été publié seulement en 1910, soit cinq ans après la mort de Verne, non sans avoir été modifié par Michel Verne. Plusieurs voient en ce livre une réponse au roman The Invisible Man, de Herbert-Georges Wells, paru quelques années plus tôt, et qui inspira plusieurs films.

Les Frères Kip (1898)
L'histoire d'une terrible erreur judiciaire, où des bandits de la pire espèce, Fling Balt et Vin Mod, assassinent le capitaine Gibson, commandant du navire James-Cook. L'affaire est bien montée et ce sont les frères Karl et Pieter Kip qui seront accusés et condamnés à mort pour ce meurtre. Ce n'est qu'à la lueur d'un fait nouveau que les Kip pourront enfin retrouver leur liberté et leur honneur. Ça ressemble un peu à Un drame en Livonie, écrit à la même époque. Ce livre est paru en 1902. Verne se serait inspiré de l'affaire des Frères Rorique-Degraeve, saga judiciaire de la fin du 19e siècle. On y voit que si Jules Verne peut faire de très longues descriptions géographiques, il peut aussi résumer très succintement les phases d'action : c'est surtout le cas à la toute fin de la première partie, alors que Verne résume en moins d'une page la tentative de rébellion organisée par Fling Balt.

Les histoires de Jean-Marie-Cabidoulin (1899)
Le Saint-Enoch est un baleinier commandé par le capitaine Bourcart et dont l'équipage est composé d'une trentaine de personnes. Le navire quitte le Havre à destination de l'océan Pacifique, d'abord dans les parages de la Nouvelle-Zélande, puis de la côte américaine et, enfin de la Mer d'Okhotsk. La pêche à la baleine est tantôt remplie de succès, tantôt lamentable. Et la présence d'un navire rival battant pavillon anglais, le Repton, n'aide en rien à améliorer les choses. Le capitaine Bourcart doit aussi composer avec le tonnelier Jean-Marie Cabidoulin, qui affole l'équipage avec ses histoires de gigantesques serpents marins. Et si Jean-Marie Cabidoulin avait raison ? Le titre original de ce roman était Le Serpent de mer.

Bourses de voyage (1899)
Des écoliers visitent les Antilles à bord du navire Alert, sans se douter que son équipage, mené par le capitaine Harry Markel, est constitué de meurtriers en fuite. Markel veut se débarasser de ses jeunes passagers et leur voler les importantes bourses de voyage qu'ils ont méritées, mais il devra attendre le bon moment. Jules Verne en profite pour détailler les principales iles antillaises : histoire, géographie, économie, etc.

Le volcan d'or (1899-1900)
Ben Raddle et Summy Skim sont deux cousins vivant à Montréal. Leur oncle Josias Lacoste étant décédé au Klondike, Ben et Summy héritent du claim de ce dernier. Ils traversent le Canada et atteignent Dawson-City. Ils retrouvent et exploitent le claim de leur oncle, mais à la suite d'un tremblement de terre, leur claim est englouti sous les eaux et devient inexploitable. Ben et Summy doivent passer le glacial hiver à Dawson-City. Jacques Laurier, un Français, est retrouvé mourant par Summy Skim. Avant de mourir, il confie à Ben Raddle un secret : il a trouvé un volcan rempli d'or, où il suffit de se pencher pour ramasser les pépites. Ben et Summy partent à la recherche du volcan et le trouvent. Malheureusement, le volcan entre en éruption et crache tout son or dans l'océan Actique... L'expédition des deux cousins tourne donc à l'échec total. Comme dans la plupart des romans de Verne, il y a un méchant : il y en a même deux. Il s'agit de Hunter et Malone, deux prospecteurs américains, qui deviennent vite les rivaux et ennemis de Ben et Summy. Il est à noter que pour une rare fois, les Américains n'ont pas le beau rôle dans l'univers de Verne !!! L'auteur ne semble pas démontrer beaucoup d'appréciation pour l'or, citant même Virgile : auri sacra fames (la maudite soif de l'or). J'ai la chance d'avoir lu la version originale de ce livre, dont le manuscrit a été retrouvé il y a quelques années chez les descendants de l'éditeur Hetzel, et non pas la version édulcorée par Michel Verne, laquelle était jusqu'alors la seule connue.

Le Beau Danube jaune (1901)
Ilia Krusch est un paisible pêcheur hongrois qui décide de suivre le cours du Danube depuis sa source jusqu'à la mer Noire et de ne vivre durant son périple que du fruit de sa pêche. Au moment de débuter son périple en barque, un homme, M. Jaeger, demande à Ilia Krusch de le prendre comme passager. Krusch accepte, sans savoir que M. Jaeger est en réalité le policier Karl Dragoch, dont la mission consiste à mettre le grappin sur le contrebandier Latzko. Tout va bien jusqu'au moment où Krusch est pris pour Latzko et emprisonné. Bien sûr, Krusch sera libéré et le véritable Latzko, arrêté. Ce roman a d'abord été publié sous le titre Le Pilote du Danube, après que Michel Verne y eut apporté de considérables modifications. Jules Verne avait écrit un roman léger et portant sur la description du Danube et sur la pêche, le tout pimenté d'une histoire de contrebande en toile de fonds et où l'action ne se passe que dans les derniers chapitres. Selon Olivier Dumas, président de la Société Jules Verne, qui signe la préface dans l'édition parue chez Stanké, en 1997, "Michel Verne n'apprécie pas du tout la bonhommie paisible et souriante de l'oeuvre de son père. D'un roman léger et ironique, il fera une sombre aventure policière, sans humour."

Le phare du bout du monde (1901)
Cette histoire se déroule en 1859-1860, à l'extrême sud dela Terre de Feu. Afin d'éviter un naufrage aux voiliers qui passent par là, un phare a été construit sur l'île des États, située à l'extrême sud de l'Amérique, là où le Pacifique et l'Atlantique entrent en collision. Trois gardiens sont chargés de veiller au fonctionnement de ce phare, situé en terre inhabitée et inhospitalière. Les trois gardiens ignorent cependant qu'une bande de pirates, menés par Kongre et son bras-droit Carcante, sévissent sur cette île et pillent les navires qui s'y échouent, n'hésitant pas à en massacrer l'équipage. Deux des gardiens sont assassinés par les pirates et le troisième, le vieux Vasquez, s'enfuit et recueille un naufragé américain, John Davis. Ensemble, ils vont tenter d'empêcher les pirates de quitter l'île en attendant l'arrivée du navire militaire Santa-Fé. Ce livre n'a été publié qu'après la mort de Verne, ayant, comme pour les autres oeuvres posthumes de Jules Verne, subi plusieurs modifications apportées par Michel Verne, mais j'ai la chance d'avoir lu la version originale. Ce tragique récit a été écrit pendant une période de dépression de Jules Verne, causée par son état de santé. Le ton de l'oeuvre s'en ressent et Jules Verne semble avoir omis d'inclure des scènes amusantes, comme il avait l'habitude de le faire. Le récit est très bien ficelé, mais le ton est sombre.

La chasse au météore (1901)
Un météore s'approchant de la Terre est découvert simultanément par deux astronomes amateurs de Whaston, en Virginie, MM. Hudelson et Forsyth. Leur rivalité pour s'approprier la découverte du météore causera bien du soucis aux familles de ces deux astronomes amateurs, notamment à Francis Gordon, le neveu de de Forsyth, qui doit épouser Jenny Hudelson, la fille de l'autre. Mais quand on découvrira que le météore est constitué d'or, c'est toute la planète qui voudra s'en approprier. Son orbite ayant été modifiée par une mystérieuse machine du non moins mystérieux Zéphyrin Xirdal, le métérore tombera au Groenland. Qui mettra la main sur ce fabuleux trésor ? Le mariage, un thème cher à Jules Verne, occupe une place importante dans ce roman. Outre le mariage compromis du neveu de Forsyth et de la fille de Hudelson, nous assistons au mariage, au divorce et au remariage de Seth Stanfort et Arcadia Walker. Ce roman, lui aussi modifié par Michel Verne, a été publié en 1908, après la mort de Jules Verne. Il s'agit du troisième roman où Verne parle de la fièvre de l'or, après En Magellanie et Le Volcan d'Or.

L'invasion de la mer (1902)
En creusant un canal depuis la Méditerranée, un ingénieur veut créer une mer intérieure dans le Sahara, ce à quoi s'opposent les tribus nomades du désert. Ce roman portait à l'origine le titre Mer saharienne, mais Hetzel n'aimait pas !

Maître du Monde (1902-1903)
John Strock est un policier américain à qui est confiée une mission : trouver la cause de mystérieux événements s'étant produits au Great-Eyry, dans les Appalaches. Il fait vite le lien avec l'apparition plusieurs fois signalée d'un appareil capable de se mouvoir sur l'eau, sous l'eau, sur la route et dans les airs, à une vitesse alors prodigieuse. Cet appareil, c'est l'Épouvante et son créateur n'est nul autre que Robur le Conquérant. Mais Robur n'est plus celui qui, dans Robur le Conquérant, disait que l'humanité n'était pas assez sage pour profiter des progrès de la science. Il a plutôt sombré dans la folie. Ce livre, publié seulement en 1904, devait à l'origine s'intituler Maître après Dieu, puis Avatars d'un Policeman Américain. Robur y a un rôle somme toute secondaire, n'apparaissant en fait que dans les derniers chapitres du livre, pour donner la clé de l'énigme. Le lecteur notera la différence de ton et de style entre les deux oeuvres dans lesquelles apparaît Robur : Maître du Monde, qu'aucun élément d'humour ne vient pimenter, est beaucoup plus sombre que Robur le Conquérant. Pour plusieurs, cette différence de ton s'explique par les problèmes de santé de l'auteur vieillissant, ainsi que par certains événements dramatiques ayant ponctué sa vie entre les deux oeuvres (blessé par balle par son neveu, mort de son ami et éditeur Hetzel, mort de sa mère, etc.)

Voyage d'études (1903)
Une Commission parlementaire française est envoyée au Congo afin de décider si la colonie doit être représentée au Parlement par un sénateur et un député. Jules Verne n'a pu achever ce roman, n'étant rendu qu'au début du 5e chapitre. Son fils Michel a cependant repris l'idée et parachevé l'oeuvre de son père, sous le titre L'étonnante aventure de la mission Barsac.

Les nouvelles

Plusieurs de ces nouvelles ont été éditées dans des recueils : Le Docteur Ox (1874) et Hier et demain (1910).

L'Amérique du Sud. Études historiques
Les premiers navires de la marine mexicaine
Reprise sous le nom Un drame au Mexique, cette nouvelle raconte l'insurrection des équipages de deux navires espagnols, et la vente de ces deux navires à la jeune Confédération mexicaine. Bien sûr, les meneurs de l'insurrection seront châtiés. Cet essai a été écrit au début de la carrière de l'auteur.

Un voyage en ballon
Repris sous le nom Un drame dans les airs : un vol en ballon tourne mal, alors qu'un passager s'introduit dans la nacelle et prend le contrôle de l'aérostat. Ce fou furieux finit par se jeter dans le vide. Dans ce récit, écrit en 1852, Verne fait la nomenclature des principales catastrophes aéronautiques de l'époque, et conclut en souhaitant que "ce terrible récit, en instruisant ceux qui me lisent, ne décourage donc pas les explorateurs des routes de l'air". Heureusement qu'il nous prévient, car son récit n'a vraiment rien d'encourageant !!!

L'Amérique du Sud. Moeurs péruviennes
Repris sous le nom Martin Paz. Lima, au Pérou : trois classes sociales, Indiens, Métis et Espagnols, rivalisent de haine et de mépris l'une pour les autres. L'Indien Martin Paz rivalise avec le Métis André Certa pour l'amour de Sarah, la fille du vil juif Samuel. Les autres Indiens ne pardonnent pas à Paz cette "trahison". Martin Paz et Sarah mourront finalement ensemble, alors que le canot dans lequel ils prennent place s'engloutit dans le tourbillon d'une cataracte, dans une finale qui ressemble à celle de Famille Sans-Nom... Cette nouvelle a été écrite en 1852, alors que Verne n'avait pas encore développé le style qu'on lui connaît.

Pierre-Jean
Nouvelle datant de la jeunesse de Jules Verne et modifiée par Michel Verne, à la demande de l'éditeur Hetzel. Publiée sous le titre La destinée de Jean Morenas, la version de Michel raconte l'histoire d'un homme évadé de prison, après y avoir été enfermé pour un crime qu'il n'a pas commis ; son évasion est facilitée par le réel auteur du crime. La version originale de Jules Verne raconte l'évasion de Pierre-Jean, aidé par le fils d'une vieille femme qu'il a aidée quelques années auparavant ; Jules Verne en profite pour souligner les problèmes du système carcéral d'alors.

Maître Zacharius ou l'horloger qui avait perdu son âme
Publié sous le nom Maître Zacharius. Un horloger voit ses montres cesser de fonctionner l'une après l'autre, pour d'inexplicables raisons. Comme il vit au rythme de ses montres, il se sent dépérir. Survient un personne bizarre qui offre à Zacharius de lui dire comment dompter ses montres, à condition qu'il lui donne sa fille en mariage. Un récit bizarre dont la première version a été rédigée en 1854.

Un hivernage dans les glaces
Un homme part à la recherche de son fils disparu prè du Groënland. L'expédition sera dangereuse et une partie de l'équipage se révoltera, mais Verne a très tôt commencé à nous habituer à des "happy ending". Cette nouvelle, écrite en 1855, est un brouillon de Les aventures du Capitaine Hatteras et de Les chasseurs de fourrure : les héros passeront au travers des mêmes épreuves, comme une attaque d'ours polaires, un ensevelissement sous la neige, le froid intense, une révolte de l'équipage, le scorbut, etc.

Le siège de Rome
Écrite vers 1860, cette nouvelle raconte comme l'armée française a réussi à prendre la ville de Rome lors du siège de 1849, afin de remettre la pape Pie IX sur son trône. Verne y ajoute une histoire fictive parallèle, celle du capitaine Français Henri Formont qui veut sauver son épouse Marie, enlevée par le traître Andreanni Corsetti. La fatalité sera au rendez-vous.

Le mariage de M. Anselme des Tilleuls. Souvenir d'un élève de huitième
Le marquis Anselme des Tilleuls, 27 ans, est plutôt laid et faible d'esprit. Son noble titre -et la rente qui va avec- lui vient de son ancêtre Rigobert, qui avait, près de 1000 ans auparavant, soigné l'indigestion du roi Louis le Bègue avec une simple feuille de tilleul. Malgré son rang, il lui sera difficile de trouver une épouse, malgré les efforts en ce sens du professeur Naso Paraclet, latiniste distingué et mentor du marquis. Cette nouvelle ironique et parfois grivoise aurait été écrite vers 1855, alors que Verne n'était pas encore marié.

San Carlos

Le capitaine San Carlos est un contrebandier espagnol voulant faire entrer de la marchandise prohibée en France. Pourchassé par le brigadier François Dubois et son équipe de douaniers, il réussira tout de même à berner ses poursuivants. Cette nouvelle a été écrite vers 1865 mais est longtemps restée inédite.

Les forceurs de blocus
L'histoire se passe en 1862, pendant le Guerre de Sécession. La ville de Charleston, peuplée de sudistes, est assiégée par les forces nordistes. Le capitaine James Playfair, commerçant britannique, voit là l'occasion de s'enrichir : avec son puissant navire, le Delphin, il veut forcer le blocus du port de Charleston et livrer une cargaison d'armes aux sudistes, en échange de coton qu'il pourra revendre en Grande-Bretagne . Au cours de la traversée vers les États-Unis, une passagère réussit à convaincre Playfair de remplir une mission encore plus périlleuse, soit celle de délivrer son père, prisonnier des sudistes. Que ne ferait pas James Playfair pour les beaux yeux de Miss Jenny Hallyburtt... Une récit très court, habilement raconté mais qui ne réserve pas de grandes surprises. Les forceurs de blocus est une nouvelle agréable à lire dans laquelle Verne évite les détours et ennuis qu'il réserve habituellement à ses héros et qui font augmenter le nombre de pages de ses romans. Cette nouvelle a été publiée en 1871, avec Une ville flottante. À l'origine, son titre était Étude de moeurs contemporaines. Les forceurs de blocus.

Moeurs américaines. Le Humbug
Le Humbug raconte l'histoire d'un industriel américain qui fonde une sorte d'Exposition universelle, une entreprise colossale. Le gigantesque chantier est arrêté par la découverte d'un squelette géant, lequel attire de très nombreux curieux, prêts à payer pour avoir un souvenir du Humbug !

Une fantaisie du Docteux Ox
Les habitants de la ville de Quiquendone sont depuis des siècles des gens pacifiques, très calmes, très lents, voire même gazants. Mais depuis quelques temps, le calme plat fait place à l'énervement généralisé : des batailles, des discussions viriles, une déclaration de guerre à la ville voisine, etc. Le Docteur Ox aurait-il quelque chose à voir dans ce changement d'attitude ?

Une ville idéale
Les révoltés de la Bounty
La véritable histoire, peut-être un peu romanisée, de la mutinerie de la Bounty, en 1789. Prenant bien soin de nous préciser que le récit n'est point une fiction, Jules Verne raconte la mutinerie, comment les victimes s'en sont sorties et ce que sont devenus les mutins.

Dix heures en chasse
Un court récit narratif, dans lequel Jules Verne raconte les mésaventures de sa première et seule journée de chasse : il n'aime visiblement pas les chasseurs ! Avant d'être publié par Hetzel en 1882, ce texte a d'abord été une causerie effectuée le 18 décembre 1881 à l'Académie des Sciences, des Belles-Lettres et des Arts d'Amiens.

Frritt-Flacc
Un récit bizarre. Le docteur Trifulgas, homme cupide, est mandé pour aller soigner un misérable qui se meure. Lorsqu'il se décide enfin à faire son devoir, il a toute une surprise en voyant le misérable en question !

La famille Raton
L'histoire de rongeurs qui finissent par devenir humains, après avoir traversé toutes les étapes de l'échelle e la création. Un conte de fées pour jeunes enfants.

Gil Braltar
Menés par l'Espagnol Gil Braltar, des singes réussissent presque à s'emparer de la forteresse de Gibraltar. Grâce à la ruse du général Mac Kackmale (ça sonne comme "macaque", non ?), la Grande-Bretagne conserve sa possession.

La journée d'un journaliste américain en 2889
Une vision très futuriste des États-Unis, pays devenu la puissance mondiale. L'Angleterre est même une colonie américaine !!! La première version de cette nouvelle a été écrite par Michel Verne, le fils de Jules, puis révisée par le paternel. Michel en a ensuite fait une 3e version, celle que l'on connaît. Il y a plusieurs rapprochements à faire avec Paris au XXe siècle, une autre vision futuriste de Verne.

M. Ré-Dièze et Mlle Mi-Bémol
Maître Effarane est un facteur d'orgue qui s'offre pour réparer l'orgue de Kalfermatt et pour y installer un registre de voix enfantines, quitte à enfermer des enfants dans les tuyaux de l'orgue.

Édom
Reprise sous le titre L'Éternel Adam, c'est une nouvelle très sombre, une fable sur la naissance et la mort d'une société, puis la naissance d'une autre société. Un savant du futur trouve le journal de bord d'un homme du 20e siècle, lequel raconte la survie d'un groupe d'hommes à la suite d'un cataclysme. Ces hommes dépouillés étaient tout ce qui restait alors de l'Humanité et ce sont eux qui sont à l'origine de la société futuriste dont fait partie le savant. Verne suppose que notre société actuelle a été bâtie par les survivants d'un cataclysme qui aurait détruit une civilisation antérieure, notamment l'Atlantide, et que l'Humanité est une succession de civilisations bâties sur les ruines d'une civilisation précédente.

. Les romans de Michel Verne parus sous le nom de Jules Verne

Michel Verne a modifié plusieurs romans de son père, à la demande d'Hetzel. Il en a même écrits quelques-uns lui-même, sous le nom de son père.
In the Year 2889
Texte originalement commandé à Michel par Jules Verne.

L'Agence Thompson and Co.
Le phare du bout du Monde
La version originale de Jules Verne est maintenant publiée sous le même titre.

Le volcan d'or
La version originale de Jules Verne est maintenant publiée sous le même titre.

La chasse au météore
La version originale de Jules Verne est maintenant publiée sous le même titre.

Le pilote du Danube
La version originale de Jules Verne est maintenant publiée sous le titre Le Beau Danube Jaune.

Les naufragés du Jonathan
La version originale de Jules Verne est maintenant publiée sous le titre En Magellanie.

Suite
Le secret de Wilhelm Storitz
La version originale de Jules Verne a été publiée récemment.


Hier et demain
Contient les nouvelles modifiée : La Famille Raton, M. Ré-dièze et Mlle Mi-bémol, La destinée de Jean Morénas (Pierre-Jean), Le Humbug, La journée d'un journaliste américain en 2889 et L'éternel Adam (Édom).

L'étonnante aventure de la mission Barsac
Le député Barsac est chargé par le gouvernement français d'entreprendre un voyage d'étude dans la boucle du Niger afin de déterminer s'il est possible d'accorder le droit de vote à la population de la région. Plusieurs personnes se joignent à cette expédition, dont le reporter Amédée Florence et Jane Mornas, alias Jane Buxton. Jane Mornas-Buxton a un but bien précis : elle veut prouver que son frère, le Capitaine Buxton, est innocent des crimes qu'il est accusé d'avoir commis dans cette région. De nombreux obstacles se dressent devant la troupe qui finit par se retrouver, bien malgré elle, à Blackland, une ville secrète située au beau milieu du désert et contrôlée par un criminel alcoolique, Harry Killer. Quel est le lien entre Harry Killer, le Capitaine Buxton, l'inexpliqué cambriolage de la Central Bank de Londres et toutes les embûches subies par Barsac et ses compagnons ? Avant de mourir, Jules Verne avait déjà écrit cinq (5) des chapitres de ce livre dont le titre de travail était Voyage d'études. À partir des notes de son père, son fils Michel a entièrement rédigé un roman dont l'intrigue est fort bien ficelée.
Le livre a cependant été publié sous le nom de Jules Verne, d'abord en feuilleton sous le titre Le dernier voyage extraordinaire, puis L'étonnante aventure de la mission Barsac, en 1919.
Quand il ne se contente pas de remanier les oeuvres inédites de son père, Michel Verne montre qu'il est capable d'être intéressant !



http://youtu.be/PdZMsvUf1Ts le tour du monde en 80 jours
http://youtu.be/HjAkOaQ1bjY De la terre à la lune
http://youtu.be/BKXM34U7Yn0 l'ile mystérieuse
http://youtu.be/S62h2eqFtr0 20 000 lieues sous les mers anglais

http://youtu.be/c9O_c5hQgPc année jules verne ina
http://youtu.be/ST2ytiMYZVI jules Verne Prophète de la science anglais


http://www.dailymotion.com/fr/relevan ... ules+verne/2#video=xu3frf L'île mystérieuse 2005
http://www.dailymotion.com/fr/relevan ... ules+verne/1#video=xbdw1d l'ile mystérieuse 1973
http://www.dailymotion.com/fr/relevan ... ules+verne/1#video=xva1m8 Jules verne 1
http://www.dailymotion.com/fr/relevan ... ules+verne/1#video=xv9wj2 Jules Verne 2

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Posté le : 24/03/2013 13:10
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Par une aquarelle de Tchano

Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
.

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