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Re: Percy Bysshe Shelley
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Coucou Madame Emma !!! hi hi hi
Ce poète est un monument, c'est un personnage est passionnant.
Il est bon excellentissime, tu as raison "cloud" est un enchantement, c'est absolument superbe est on ne s'en lasse pas.
C'est le genre d'ambiance qui me touche beaucoup.
J'ai trouvé la traduction sur un bouquin de poésie anglaise traduite prêté par une copine.
Merci

Posté le : 05/08/2013 16:15
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Re: Percy Bysshe Shelley
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Bonjour !

J'aime la poésie anglaise que j'essaye de lire et de traduire de temps en temps.
J'ai été vraiment intéressée par cet article de ce personnage que je ne connaissais que de nom et que je découvre véritablement.
Son poème : the cloud mérite plusieurs lectures tant il y a de choses à lire et à entendre.

Pourrais-tu me dire où tu as trouvé la traduction ?
Merci

Posté le : 05/08/2013 14:35
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Hans Christian Andersen
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Le 4 Août 1875 meurt Hans Christian Andersen

Dans le Copenhague des premières décennies du XIXe siècle, le romantisme nationaliste bat son plein. Passé la longue vogue de l'imitation française, le Danemark, fouaillé par la défaite de 1801 que lui infligea l'Angleterre, éperonné par les théories du Norvégien Steffens, tout récemment rentré d'Allemagne, s'est mis à la recherche de son âme, et la quête, d'instinct, dans les trésors du passé : vieux chants eddiques, chroniques de Saxo Grammaticus, chansons populaires. Avec un grand déploiement de mythologie, de couleur locale antique et de sentimentalisme religieux, Oehlenschlaeger et Grundtvig s'efforcent d'inculquer au peuple danois le sens de sa personnalité originale.

Parallèlement, les élégances et le bon sens critique de J. L. Heiberg flattent le côté bon enfant, bon bourgeois, bon vivant du Danois. Mais c'est à un enfant du peuple sans théorie, sans école, qu'il appartiendra de découvrir au monde l'essence de l'âme danoise : Hans Christian Andersen.
Hans Christian Andersen, né le 2 avril 1805 dans une famille fort pauvre, à Odense, est un romancier, dramaturge, conteur et poète danois, célèbre pour ses nouvelles et ses "contes de fées .
Longtemps ignoré ou tourné en dérision dans son pays, où l'on a raillé son égocentrisme, il n'est reconnu tout d'abord qu'à l'étranger : en Angleterre où il rencontre Charles Dickens et où il devient le lion de la saison, en Allemagne où il se lie avec Chamisso, en France où il se lie avec Heinrich Heine, Honoré de Balzac, Alphonse de Lamartine chez Virginie Ancelot.
Ses nombreux voyages , à Constantinople, Rome, Suisse, Espagne lui inspirent des récits qui constituent la meilleure partie de son œuvre, après les contes.
Mais ses compatriotes lui reprochent justement de parcourir le monde uniquement pour y trouver la célébrité, et ses récits sont mieux accueillis en Allemagne où le roi lui décerne l'Ordre de l'Aigle rouge en 1846 et dans tous les autres pays d'Europe. Andersen a un talent particulier pour se faire des amis à l'étranger, ce qu'aucun autre écrivain scandinave ne réussit à faire. Alexandre Dumas l'appelle "le bon, l'aimable poète danois".
Bien que ses romans et pièces de théâtres n'aient pas connu le succès qu'il souhaitait, Andersen a tout de même eu le plaisir de se voir fêté de son vivant et reconnu dans son pays. Ceci surtout grâce à ses contes traduits et appréciés dans le monde entier, mais aussi grâce à sa personnalité étrange et attachante.
En décembre 1860, il est reçu par le roi Christian IX de Danemark à Copenhague comme un membre de la famille et devient le conteur de ses enfants. Il est alors le plus célèbre de tous les Danois vivants.
Andersen goûte avec délectation cette revanche sur sa vie d'enfant pauvre et méprisé.
" Ma vie est un beau conte de fées, riche et heureux", ainsi commence sa dernière autobiographie Mit Livs Eventyrdestinée à être lue du monde entier et dans laquelle il déclare voir sa vie sous un angle romanesque.
Tout comme certains de ses contes où le comportement anthropomorphique des animaux ramène à une parabole autobiographique tel Le Vilain Petit Canard où l'on reconnaît les tribulations d'Andersen avant sa transformation en cygne.
La première publication complète de ses œuvres à Leipzig en 1848 comprenait trente cinq volumes, à laquelle se sont rajoutés les 34 volumes de celle de 1868.

Jeunesse

Andersen donnent peu de détails sur ses parents, mais beaucoup plus sur ses grands-parents, paysans soi-disant aisés, dont les revers de fortune auraient frappé son imagination.
Mais il semble que ceci ne soit qu'affabulations de la grand-mère devenue folle.
Hans Christian est né dans le bas quartier d'Odense, principale ville de Fionie à une époque où plus de la moitié de la population vit dans la plus extrême pauvreté.
La toute première enfance de l'écrivain est heureuse du vivant de son père, car à ce moment-là, sa mère le choyait. Il n'en alla pas de même par la suite.
Son père, Hans Andersen, un ouvrier cordonnier "que le mirage ds guerres napoléoniennes a entraîné loin de sa famille, est un libre-penseur et un songe-creux".
Il appartient à la catégorie la plus humble des artisans, et entre de ce fait dans la catégorie des ouvriers agricoles.
Sa mère, Anne-Marie Andersdatter, a été domestique et fille-mère, devenue veuve, elle s'est remariée avec un gantier. La tante de Hans Christian tient une maison de tolérance à Copenhague.
Les conditions de vie du futur écrivain sont sordides dans ce minuscule logement de Munkermoellestrade.
Mais déjà Andersen idéalise tout dans ses autobiographies, et pour compenser le manque d'affection de sa demi-sœur Karen, il s'invente une sœur idéale qu'il mettra en scène à ses côtés dans La Reine des neiges (Gerda et Kay).
Sa famille l'entoure pourtant de beaucoup d'affection, qu'il s'agisse de son père, sa mère, ou sa grand-mère.
Son père, qui s'est engagé dans l'armée de 1812 à 1814, revient malade et meurt en 1816.
Sa mère se place comme blanchisseuse. Andersen, qui a été renvoyé de l'école gratuite pour avoir dessiné un curieux château, passe des journées solitaires.
Il se construit un petit théâtre, taille des robes pour ses poupées et lit des œuvres dramatiques.
Son intérêt pour le théâtre date de cette époque.
Il lit William Shakespeare et commence à composer des pièces dont il fait la lecture à sa mère qui le croit fou.

À Copenhague

Après de brèves tentatives de travail, dans une fabrique de draps, puis une manufacture de tabac, le garçon qui a alors treize ans, une jolie voix, et une immense envie de devenir célèbre, il a lu toutes les biographies de personnages célèbres, est admis au cours d'éducation religieuse du doyen Tetens, avec des enfants d'une classe sociale très supérieure à la sienne.
Ses études terminées, il refuse d'entrer en apprentissage chez un tailleur. Seul le théâtre l'intéresse.
En 1818, une troupe du Théâtre royal est venue à Odense, et l'année suivante, après avoir rencontré une comédienne, il part pour Copenhague avec ses maigres économies et une lettre d'introduction pour un membre du Théâtre royal.
À son arrivée, le 4 septembre 1819, le garçon tombe en pleine émeute antisémite.
Plusieurs troubles du même genre ont éclaté dans d'autres villes du Danemark et durent dix jours : on s'en prend aux commerçants juifs.
Ce sera le dernier pogrom qu'Andersen évoque dans son livre Rien qu'un violoneux.

Théâtre à Copenhague.

Après plusieurs visites infructueuses au Théâtre royal, il se souvient qu'à Odense, on avait admiré sa voix, et il se rend chez le ténor italien Giuseppe Siboni qui accepte de lui donner des leçons de chant gratuites.
Andersen sera désormais très souvent pris en charge par des bienfaiteurs qui sont touchés par sa personnalité peu commune.
Le musicien Christoph Weyse, le professeur Frederik Hoegh Guldberg, le ténor Siboni, J.M.Thiele, un antiquaire, lui offrent soit des leçons, soit de l'argent.
Hans Christian a l'habitude d'aller remercier chacun d'eux en leur récitant un de ses textes.
Le garçon devient ainsi élève à l'école de danse de 1820 à 1821, l'acteur Ferdinand Lindgreen accepte également de lui donner des leçons d'art dramatique.
En mai 1821, c'est au tour du maître de chant du Théâtre royal de le prendre comme élève. Andersen vit de subsides amicaux, et il a réussi à attendrir sa logeuse Madame Thorgeen en lui faisant la lecture.
Lui-même commence à écrire sa première pièce : La Chapelle dans la forêt en 1822, année où il se produit comme comédien au théâtre pour la première fois.

La bourse royale d'études

Frédéric VI.
Parmi les personnages influents qui ont aidé Andersen à cette époque, on compte Jonas Collin, membre du comité directeur du Théâtre Royal auquel le jeune écrivain a envoyé un petit poème en 1821.
En 1822, Collin sera inondé des pièces de théâtre d'Andersen et les refuse toutes.
Notamment Les Voleurs de Vissemberg que le jeune homme lui présente le 16 juin 1822, dont une scène sera publiée dans le journal La Harpe le 9 août 1822.
Mais Monsieur Collin considère le garçon avec bienveillance. Il estime que son éducation est encore à faire et il demande pour lui une bourse d'études au roi Frédéric VI.
Bourse qui est accordée. Andersen entre au collège de Slagelse le 26 octobre 1822 au moment où est nommé un nouveau directeur : Simon Meisling qui sera terrible pour le jeune poète.
Le plus terrible pour Andersen est sans doute qu'il a près de dix-huit ans quand il entre dans une petite classe du collège avec des enfants de douze ans.
À cette époque, la nièce de Jonas Collins, Eline Bredsdorff, sœur de l'arrière-grand-père du biographe d'Andersen référencé ci-dessous dit de lui :
"Il écrit des tragédies et des histoires que de temps en temps il vient nous lire à haute voix.
Il y a de bons passages, mais en règle générale, c'est un tissu d'absurdités.
Demain, il vient nous faire la lecture, j'attends ça avec impatience en espérant que je pourrai me retenir de rire, mais c'est presque impossible tellement il se comporte de façon grotesque"
De 1822 à 1827, Andersen étudie au collège, écrit un nombre considérable de poèmes, pièces de théâtre, romans, nouvelles.

Débuts littéraires

Après ces études qui lui paraissent interminables, Andersen rencontre le poète et auteur dramatique Johan Ludvig Heiberg qui fait à l'époque la pluie et le beau temps dans les milieux littéraires.
Il s'intéresse au jeune homme et fait paraître quelques-uns de ses poèmes dans son journal Kjoebenhavns flyvende Post Kjøbenhavnsposten en 1827 et 1828.
Andersen a aussi écrit le poème :L'Enfant mourant que le poète Ludolph Schley a traduit en allemand à Elseneur. Le texte paraît d'abord sans signature dans un journal allemand, puis avec le nom d'Andersen dans le journal d'Heiberg en 1828.

Déjà très observateur, Andersen profite des trajets qu'il doit faire jusqu'à Christianshavn, dans l'île d'Amager, où il prend des cours chez le professeur Müller, pour écrire son premier récit de voyage : Voyage à pied à Amager publié dans le journal de Heiberg en 1828.
Ce voyage parfois intitulé "Voyage à pied du canal de Holmen à la pointe Est d'Amager" correspond approximativement à un voyage depuis la place Saint-Michel jusqu'au Bois de Boulogne.
Le titre exact est " Promenade du canal de Holmen à la pointe orientale d'Amager " Fodrejse fra Holmens Canal til Østpynten af Amager" orthographié également Fodreise fra Holmens Canal til Østpynten af Amager.
Un éditeur lui offre l'année suivante de publier ce voyage, mais Andersen refuse, et il publie son texte à compte d'auteur. L'affaire se révèle un grand succès puisque les exemplaires se vendent aussitôt.
écit baroque dans le style de E.T.A. Hoffmann qu'Andersen admire, il y met en scène un personnage monstrueux dans lequel on reconnait le directeur de l'école de Slagelse qu'il avait détesté.
Il y a aussi une allusion indirecte à Meisling, à un moment donné, le poète rencontre le diable sous l'apparence d'un maître d'école : il avait l'air horrible, ses cheveux hirsutes encadraient un visage violacé, ses yeux avaient un éclat verdâtre et toute sa personne attestait qu'il avait singulièrement besoin de prendre un bain.
Encouragé par ce succès, Andersen rédige un vaudeville : L'Amour dans la Tour Saint-Nicolas qui est sifflé et ne reste à l'affiche que trois jours.
Le théâtre sera presque toujours un échec pour l'écrivain.

Premiers succès, premières attaques

En 1829 il a obtenu un succès considérable avec son premier récit de Un voyage à pied depuis le canal Holmen jusqu'au point d'Amager, et malgré l'échec de sa farce il commence à avoir une certaine notoriété au moment où ses amis commençaient à désespérer de lui et de ses excentricités.
Andersen publie encore un recueil de poèmes sous le titre Digte en 1830, et travaille en même temps à l'écriture de Le Nain de Christian II, roman historique.
Mais tout d'un coup, il tombe amoureux d'une jeune fille, Riborg Voigt, 1805-1883, qui apprécie les écrits du jeune auteur, mais qui malheureusement a déjà un fiancé, et il laisse tomber son roman historique pour se lancer dans l'écriture de nouveaux poèmes un peu mélodramatiques.
Il publie en 1831 "Les Mélodies du cœur", puis encore Fantaisies et esquisses la même année.

Selon Helge Topsøe-Jensen, Andersen aurait exagéré les persécutions dont il était victime dans le monde littéraire.
Dans la période 1830-1833, il est beaucoup plus estimé par le public qu'il ne le dit dans ses autobiographies, même s'il subit effectivement des attaques.
Johannes Carsten Hauch le représente au théâtre sous les traits de Pierrot. Il subit aussi de vives attaques de la part du poète Jens Immanuel Baggesen.
Mais il reconnaît lui-même qu'il est trop susceptible et qu'il a besoin de prendre du recul. Il se lance alors dans son premier grand voyage : Hambourg, Brunswick, les montagnes du Harz, Dresde, Leipzig et Berlin.
Ce qui fournira le sujet d'un récit de voyage Skyggebilleder publié en 1831.
La production d'Andersen devient alors très abondante si l'on excepte le roman historique qu'il ne terminera jamais.
En 1832, il publie un nouveau recueil de poésies Les Douze mois et l'année suivante Poésies complètes, (1833).
À cette époque, Andersen est considéré comme membre de la famille Collin, Jonas Collin lui servant de père, son fils Edvard, tenant lieu de frère raisonnable.
Mais graduellement Andersen tombe amoureux de la fille cadette de Collin, Louise, qui devient une jeune fille.
Elle a dû juger Hans Christian trop falot avec sa figure maigre et ses contradictions.
Plus tard, la belle Jenny Lind, le célèbre "rossignol du Nord", ne saura pas davantage répondre à ses élans. On soupçonne bien un peu de complaisance romantique dans ce rôle de mal-aimé, mais ce serait injuste que de faire d'Andersen un lunaire : peut-être, simplement, était-il trop préoccupé de l'image qu'il donnait de sa personne pour avoir osé se livrer tel qu'en lui-même...
Heureusement, l'écrivain a pris le goût des voyages, ce qui le détourne de problèmes sentimentaux.

Les voyages

En 1833, il passe douze jours en Allemagne. Il rend visite au compositeur Ludwig Spohr, Louis Spohr et à Francfort, il se rend au ghetto juif, dans la rue-même où vit la vieille mère des riches Rothschild.
Elle refuse de quitter ces lieux par superstition, elle pense qu'il arrivera malheur à ses fils si elle abandonne sa demeure d'origine.
Un de ses fils vit non loin de là, dans une grande maison, avec valet de pied à l'entrée. Andersen utilise le thème des Rothschild pour son Livre d'images sans images.

Le 10 mai, l'écrivain danois est à Paris, ville décevante au premier abord, mais qui le séduit bientôt quand le soleil brille et que l'on fête le troisième anniversaire de la Révolution de Juillet.
Il y rencontre le tout-Paris littéraire, mais aussi le compositeur Luigi Cherubini et Heinrich Heine qui aura tant d'influence sur ses écrits.
Il quitte bientôt Paris pour un périple en Suisse, dans les monts Jura, Le Locl où il écrit un nouveau poème dramatique Agnès et le Triton, peu apprécié de Jonas et d'Edvard Collin qui lui en font la remarque.
Andersen, très fâché, répond :
"La critique d'Edvard de la première partie d’Agnès et la vôtre, au sujet de la forme négligée, sont les seuls mots que j'ai entendus si loin de chez moi sur une œuvre dans laquelle j'ai mis de grands espoirs et une grande joie, aussi vos propos m'ont affecté profondément."

Mais déjà Andersen est reparti pour l'Italie. Il en revient ébloui et publie ses impressions sous forme d'un roman : L'Improvisateur, 1834-1835, deux volumes écrits sous l'influence de Germaine de Staël.
Ce roman va lui apporter une gloire internationale, avec des traductions en français, anglais, russe, suédois, néerlandais etc.
L'année suivante en 1835 il donne la deuxième livraison de ses contes de fées, puis la troisième en 1837, et le Livre d'images sans images en 1839.
La critique danoise est aussi agressive qu'anonyme pour les contes auxquels elle reproche tout et n'importe quoi.
Des articles négatifs paraissent non signés :
"Nul ne peut raisonnablement prétendre que le respect de la vie chez un enfant est encouragé par la lecture d'épisodes comme Grand Claus tuant sa grand-mère et Petit Claus le tuant. Cela est raconté comme s'il s'agissait d'un taureau frappé sur la tête. L'histoire de La Princesse au petit pois frappe la critique comme étant non seulement indélicate, mais parfaitement impardonnable."
On lui préfère les contes moralisateurs de Christian Frederik Molbech, très en vue.
Même son ami Johannes Carsten Hauch, quoique bienveillant sur La Princesse au petit pois, dénigre Le Briquet de façon incompréhensible.
Selon P.G. La Chesnais "Inspiré du conte des Mille et Une Nuits et du personnage d'Aladin, Andersen aurait ainsi exprimé son sentiment de triomphe après avoir achevé L'Improvisateur."
Pourtant, malgré les réticences de ses compatriotes, ces contes allaient connaître, deux ans plus tard, le succès fulgurant que l'on sait, avec une première traduction illustrée en Allemagne, puis dans le monde entier.
Dans ces années-là, Andersen continue à voyager, à écrire des récits, et alimente encore la série des contes de fées régulièrement.
En 1843, il est à Paris, fêté par les meilleures plumes françaises, les sculpteurs, David d'Angers, les artistes, les peintres.
C'est d'ailleurs là qu'il fête son anniversaire, personne au pays n'a pensé à le lui souhaiter, ce qui le rend fou de rage.

Reconnaissance du Danemark

Pendant l'été 1844, Andersen est à Weimar dans la demeure de Freiherr von Beaulieu-Marconnay, grand chambellan du duc de Weimar, en 1846 il est chez le prince Radziwiłł.
Mais ce qui le touche le plus, c'est qu'on lui remet cette année-là, dans son pays même, l'importante décoration du Dannebrog, ordre de chevalerie qui remonte au xiie siècle.
Toutefois, il lui semble que les Collins n'ont pas pris la mesure de sa célébrité et que nul dans son pays n'est fier de lui.
Ce qui est totalement injuste comme il va le vérifier par la suite. Après une visite inoubliable en Grande-Bretagne en 1847 et un accueil merveilleux, notamment de Charles Dickens, il est reçu au Danemark en héros.
Malheureusement, le soulèvement du Schleswig-Holstein, qui aboutira à la guerre des Duchés en 1864 assombrit son bonheur. Lors de sa deuxième visite en Grande-Bretagne en 1857, il essaie d'attirer l'attention de ses amis anglais sur le sort de son pays attaqué. Mais il se voit répondre que le Danemark est fort capable de se défendre seul.
Du coup, Andersen reprend ses pérégrinations, ses récits : d'abord en Suède, puis en Espagne, et de nouveau à Paris pour l'exposition universelle de 1867. Et il poursuit l'écriture de ses contes, jusqu'en 1872.
Le 6 décembre 1867, il avait été nommé citoyen d'honneur de la ville d'Odense, ce qui dépasse de loin tous les honneurs dont il a été couvert à l'étranger. Il estime que cette récompense est la plus honorable et la plus diverse.
Dans ses Mémoires, il écrit en 1875 :
"J'ai été deux fois à Paris... J'ai été fait conseiller d'État et à Odense, j'ai reçu un hommage qui est parmi les plus rares que ce monde puisse offrir à quiconque."
Les hommages dans son pays se succèdent ainsi jusqu'à sa mort.
Dès 1868, le jeune critique littéraire Georg Brandes vient lui rendre visite et s'intéresse à ses travaux. Rasmus Nielsen, un des enseignants les plus importants de l'Université de Copenhague, commence une série de conférences sur ses contes de fées en 1869.

Dernières années

Andersen est maintenant l'homme le plus fêté et le plus choyé du Danemark.
Le 6 septembre 1869, qui correspond approximativement au cinquantième anniversaire de son arrivée dans la capitale, ses amis organisent un banquet de deux cent quarante quatre couverts en son honneur.
Les voyages lui conviennent moins car il se sent mieux chez lui. Au mois d'octobre de cette même année, il va jusqu'à Toulon, et Nice, mais il écrit qu'il ne s'embarquera plus jamais seul désormais.
Le globe-trotter est fatigué. En 1870, il écrit ce qui devrait être son dernier roman : Peer Le Chanceux. Il termine son manuscrit au moment où la Guerre franco-allemande 1870 éclate en France.
Andersen écrit dans son journal :
"15 Octobre,- La guerre en France me bouleverse, je souffre d'idées fixes qui me rendent fou ; les horreurs qui se déroulent en France sont perpétuellement devant mes yeux comme si je les vivais moi-même : je vois des baïonnettes qui me percent, des flammes sur la ville, mes amis qui meurent, ou bien je rêve qu'on m'emprisonne. "
Le 31 décembre 1870 il écrit : "L'horrible année 1870, pleine de sang. Andersen se fait maintenant tirer l'oreille pour se déplacer. Il refuse d'abord un voyage en Norvège en 1871, puis il accepte à contrecœur.

Les droits d'auteur

Heureux chez lui, Andersen ne vit pourtant pas dans l'aisance, malgré sa notoriété internationale.
Les éditeurs étrangers ne lui versent pas d'argent puisqu'il n'y a pas d'accord international sur les droits d'auteur. Andersen n'est payé que s'il publie son manuscrit directement dans un pays, avant d'être édité au Danemark.
Ainsi on y trouve notamment Le Grand serpent de mer, une fantaisie inspirée du câble télégraphique qui relie l'Europe à L'Amérique.
En novembre de la même année, il publie ses quatre derniers contes : L'histoire de la vieille Jeanne ou Ce que racontait la vieille Jeanne, La Clef de la porte, La Clef du portail, L'Infirme ou l'Éclopé et Tante Rage-de-dents ou Tante Pal-de-dents).
Andersen ne voyage plus seul désormais. Il refuse d'aller en Amérique. Mais il rend visite à Ibsen à Dresde, il va ensuite à Vienne, puis à Venise, et il tombe malade pendant l'hiver 1873 mal auquel il pense qu'il ne survivra pas.
Pourtant en Mai, il entreprend son dernier voyage en Allemagne et en Suisse en compagnie d'un jeune écrivain danois Nicolaj Boegh, Nicolaj Bøgh.
Il en revient perclus de douleurs. Et malgré le cadeau d'anniversaire du roi qui lui décerne un titre honorifique : Conseiller privé Konferenceraad, l'écrivain tombe dans un état de mélancolie.
De plus, le poète anglais Edmund Gosse, qui souhaite traduire à Londres les derniers contes d'Andersen, se voit opposer un refus catégorique de la part des éditeurs britanniques qui perdent trop d'argent avec la pratique de la contrefaçon, précisément parce que l'auteur est très populaire, à cette époque, plus un auteur était populaire plus grand était le nombre de contrefaçons.

Les enfants

Alors qu'il séjourne au manoir de Bregentved, chez le comte Helmuth Karl Bernhard von Moltke, Andersen reçoit une lettre d'une petite américaine.
Le pli contient un dollar et une coupure de presse où on lance un appel aux enfants d'Amérique pour aider le vieil écrivain à vivre correctement.
On y explique que les droits d'auteur qu'on lui verse sont insuffisants.
Andersen est très embarrassé, d'autant plus que l'Amérique est le seul pays qui le rémunère. Il cherche à arrêter cette collecte. Mais les lettres d'admiration pleuvent et c'est un véritable raz de marée qui est déclenché aux États-Unis en sa faveur.
Andersen, très ému, en perd le sommeil : il veut expliquer qu'il n'est pas dans le besoin, mais ses amis lui conseillent d'attendre. Une souscription nationale est lancée en sa faveur.
Finalement l'auteur des contes de fée envoie un message au rédacteur en chef du Philadelphia Evening News pour dissiper le malentendu, mais l'opération dette des enfants a pris une telle ampleur que rien ne l'arrête.
L'épisode se termine par un envoi à Andersen d'une somme de deux cents dollars accompagnée d'un luxueux ouvrage en deux volumes illustrés : Picturesque America.
En cette dernière année de sa vie, Andersen est contrarié par des tracasseries. Voulant imiter l'Amérique, le Danemark tente de lancer la même opération en faveur de l'écrivain.
Mais ses ennemis s'empressent de tourner l'opération en dérision. Il y a aussi la collecte d'argent pour ériger sa statue, les ébauches du sculpteur August Saabye qui ne lui conviennent pas.

Son seul plaisir est d'être invité régulièrement à la table de la famille royale avec les enfants du roi.
Le vieil homme est épuisé, il tombe malade le 22 mai, et il ne se relèvera pas.

Le 4 août 1875, sa fidèle amie Madame Melchior, qui a continué à tenir son journal sous sa dictée, écrit :
"À présent la lumière s'est éteinte. Quelle mort heureuse! A 11h05, notre cher ami a rendu son dernier soupir. "
Andersen est enterré à Copenhague où il repose dans le cimetière Assistens.

Les Contes Andersen conteur

À partir de 1843, l'écrivain s'est défendu d'avoir écrit ses contes seulement pour les enfants.
Pourtant les recueils publiés de 1832 à 1842 en six brochures, portent bien le titre : Contes pour enfants, titre qu'il ne reprendra pas, une fois la gloire venue, dans sa deuxième série de 1843-184842.
« Andersen écarte pour commencer les modèles livresques en puisant son inspiration dans les contes qu'il a entendus dans son enfance, et s'adressant d'abord aux enfants (Il raconte lui-même, toute sa vie, des contes aux enfants, en les animant avec des papiers découpés). Il sait trouver un style parlé et vif, garder la saveur de la tradition populaire tout en l'affinant pour évoluer ensuite vers des créations originales.
Tous ses biographes s'accordent à dire que la renommée d'Andersen repose entièrement sur ses histoires et contes de fées. Ils ont été traduits dans plus de cent langues et on en republie encore des millions.... Mais il importe de bien prendre conscience que lorsqu'on parle des contes de fées d'Andersen, tout le monde ne parle pas nécessairement des mêmes contes. Beaucoup restent encore peu connus au Danemark. Parmi les trente plus connus, on trouve les premiers contes publiés entre 1835 et 1850."
Ce phénomène de conteur était très nouveau à l'époque en littérature, et si Andersen s'attira la sympathie des cercles intellectuels dans tous les pays, c'est parce qu'il venait d'inventer un genre qui se confondait avec la poésie.

Autobiographie

Les cent cinquante-six contes d'Andersen ont tous été traduits en français, mais les titres varient d'une édition à l'autre. Ainsi Le Stoïque Soldat de plomb, peut devenir L'Intrépide soldat de plomb ou L'Inébranlable soldat de plomb. La Petite Sirène porte aussi le titre de La Petite ondine.
La Petite Fille aux allumettes a une histoire particulière.
Le 18 novembre 1845, alors qu'Andersen est l'hôte du duc d'Augustenborg et vit dans une extrême abondance, il est prié d'écrire un conte dans une lettre où on lui envoie trois illustrations à choisir.
Il prend une gravure sur bois représentant une petite fille tenant un paquet d'allumettes soufrées.
La petite lui rappelle, par contraste avec la vie princière qu'il mène maintenant, la misérable vie de sa grand-mère enfant, qu'on avait envoyée mendier et qui avait passé toute une journée sous un pont sans manger.
Il avait déjà traité ce sujet dans Le Sanglier de bronze, mais il le reprend en plus austère. Son biographe précise que la maison même qu'il habite à Odense forme un renfoncement avec la maison voisine et qu'une petite fille s'y abrite réellement.
Le Vilain Petit Canard est sans doute le plus inconsciemment autobiographique de tous les contes d'Andersen.
Conçu en juillet 1842, après l'échec de sa pièce de théâtre L'Oiseau dans le poirier, qui fut sifflée à la première du 4 juillet de la même année, le Petit Canard commencé fin juillet paraît en octobre de l'année suivante. Andersen y a passé en revue les principales périodes de sa vie, de son enfance à Odense, les années d'étude, l'intimité dans la famille Collin. La poule incarne Madame Drewsen, fille aînée de Jonas Collin.
L'Escargot et le rosier, 1862 fait aussi partie des contes autobiographiques, inspiration qu'Andersen lui-même revendique : " Ce conte fait partie des contes vécus . Hans Brix et Anker Jensen précisent : " Le point de départ de l'histoire est une dispute avec Jonas Collin qui accompagnait Andersen dans son voyage à Rome. "

Un genre littéraire nouveau

Andersen commence relativement tard 1835 à publier des contes si l'on considère le volume des pièces de théâtre, et autres récits qu'il a écrits auparavant.
C'est parce qu'à cette époque-là, le conte n'est pas un genre littéraire. "Les seules affaires d'importance dans la société danoise, au moment des débuts d'Andersen, sont la littérature et la religion. Les grands évènements sont les livres nouveaux, les pièces nouvelles, et le monde littéraire danois est dominé par l'autorité croissante de Heiberg.
Andersen lui-même ne considère pas le conte comme un genre littéraire puisqu'il le déguise sous forme de poème dans un recueil paru en 1830.
Sous le titre Le Revenant, il publie un texte qu'il remaniera plus tard et qui paraît en 1835 sous le titre Le Compagnon de voyage dans son premier recueil de contes.
Pourtant il a bel et bien créé un genre, car, contrairement à Jacob et Wilhelm Grimm, il n'est pas un compilateur de contes populaires, mais un créateur.
Le conte est pour lui un mode naturel d'expression, un talent dont Georg Brandes pense qu'il faut du courage pour l'exprimer librement et aisément.
Son inspiration provient de trois sources principales :
Les récits qu'il a entendus dans son enfance et parmi lesquels se trouvent Les Mille et Une Nuits d'où il tire Le Briquet ou La Malle volante, ainsi que les contes traditionnels scandinaves d'où vient la Princesse au petit pois.
L'observation de la vie quotidienne, les histoires vraies et les choses vues.
La forme littéraire du conte tel qu'il la pratique : style direct, phrases concises, peut se confondre avec certains passages de ses récits de voyages.
Notamment dans Le Voyage dans le Hartz, après avoir vu à Brunswick la pièce Trois jours de la vie d'un joueur, adaptation allemande de Trente ans ou la vie d'un joueur de Victor Ducange, il s'embarque dans un conte qui part de la pièce de théâtre pour aboutir à une histoire de prince.
Autobiographie directe, sa propre vie : Le Vilain Petit Canard ou indirecte, la vie de sa famille ou de son entourage: l'histoire de sa grand-mère misérable, La Petite Fille aux allumettes.
Des trois sources, il tire des éléments féériques ou fantastique.

Le théâtre

Au théâtre, Andersen connaît de nombreux déboires dès son premier essai en 1828 avec un vaudeville intitulé : L'Amour dans la Tour Saint-Nicolas qui est sifflé et ne reste à l'affiche que trois jours. Autre échec retentissant : La Jeune mauresque qui n'est acceptée qu'après de longues tractations le 30 octobre 1840 avec l'actrice, madame Heiberg, qui refuse le rôle principal. Les années 1839 et 1840 sont particulièrement éprouvantes pour lui. Il décrit ses tribulations dans ses Mémoires : " Pendant de nombreuses années, le théâtre a été la cause de beaucoup d'amertume dans ma vie. "
Ses œuvres précédentes ont été pourtant assez bien accueillies : Séparation et retrouvailles, comprenant deux pièces distinctes : Les Espagnols à Odense et Vingt ans plus tard, 1836. Et plus tard son vaudeville l'Homme invisible de Sprögo, présenté au Théâtre royal en juin 1839 fait salle comble pendant assez longtemps.
Mais par la suite, il n'obtient qu'un succès éphémère dans Le Mulâtre, présentée le 3 février 1840, et dont le sujet lui a été fourni par une nouvelle de Fanny Reybaud : Les Épaves. C'est d'abord un grand triomphe populaire. Mais, lorsqu'un journal de Copenhague publie la traduction danoise de la nouvelle française, la pièce n'est plus considérée comme un drame romantique original. La note dans laquelle Andersen reconnaissait sa dette envers l'auteur français a été omise par l'éditeur danois.
Cette même année, l'Album sans image pourtant considéré comme charmant ne retient pas davantage le public. Andersen ne persiste d'ailleurs pas longtemps dans la voie du théâtre.
Dans Mit Livs Eventyr, Andersen reconnaît qu'il s'est fourvoyé :
"Les torts sont peut-être miens, ou peut-être pas, peu importe : le public m'était hostile, j'étais sans cesse manipulé et mal traité. Je me sentais blessé... mal à l'aise chez moi. Je laissai la pièce suivre sa destinée et je me hâtai de partir en voyage".
Et en effet, le 30 octobre 1840, il n'assiste pas à la première représentation de La Jeune mauresque, et il part le lendemain.
Il se consacre dès lors aux contes, récits de voyages, nouvelles, dessins et papiers découpés qui lui assurent une plus grande notoriété.

Les autres talents d'Andersen Esquisses et croquis

Andersen avait un don de dessinateur qui reste peu connu du grand public.
Bien qu'il n'ait jamais pris de cours de dessins, il faisait de nombreux croquis au crayon ou à la plume.
Surtout pendant ses voyages à l'étranger.
Les esquisses tenaient lieu de souvenir et lui permettaient de se rappeler les paysages qu'il avait vus. Son tout premier dessin date de 1831 et représente le château de Regenstein en Allemagne.
Et d'autres esquisses encore plus nombreuses ont été réalisées en 1833-183490, lors de son voyage en Suisse dans les montagnes neuchâteloises au Locle, mais aussi à Rome, Naples.
De Rome il écrit à Edvard Collin :
"A Rome, tous les artistes m'encouragent en raison de ma bonne perception; quoi qu'il en soit, mes nombreuses esquisses, déjà plus de cent sont pour moi un trésor qui me donnera beaucoup de plaisir chez moi. ".
En tant qu'artiste, Andersen peut être, selon Kjeld Heltorf, rattaché aux naïfs.
Il reste 70 esquisses au crayon et 250 dessins à la plume sur l'ensemble de ses dessins.

Les découpages en papier

Un autre talent d'Andersen, plus connu, est son habileté à produire des découpages en papier et notamment des silhouettes dont 1500 ont été conservés par Sir Henry Dickens qui avait huit ans en 1857, quand Andersen a séjourné chez son père Charles Dickens.
Pour Andersen on peut parler de contre-silhouette puisqu'il les réalisait le plus souvent de face et sur papier blanc.
Les motifs extrêmement raffinés et fantaisistes sont souvent repris au Danemark.
Rigmor Stampe, qui sera la femme du compositeur danois Victor Bendix écrit au sujet de ces découpages:
"Ils étaient très importants pour les enfants de la famille. Tout en parlant, Andersen pliait une feuille de papier, laissait les ciseaux aller et venir en faisant des courbes, puis il dépliait le papier, et il y avait des figures.
C'était, si l'on peut dire, de petits contes de fées, non des illustrations pour ses contes écrits, mais des expressions de la même imagination. Il s'en tient à une série limitée de motifs qu'il ne cesse de répéter. Ses sujets sont principalement des châteaux, des cygnes, des lutins, des anges et autres personnages imaginaires".

Distinctions

-Commandeur de l’ordre royal de Dannebrog Danemark
-Ordre de l'Aigle rouge Berlin


Å’uvres

Romans

Bien que la valeur des romans d'Andersen ait été occultée par l'énorme succès de ses contes, et diminuée par les critiques de ses contemporains, une relecture moderne permet de les éclairer sous un jour nouveau. Johan de Mylius considère que l'écrivain a fait "œuvre de pionnier" en introduisant au Danemark le genre moderne du roman contemporain contrairement aux jugements négatifs portés sur lui par Kierkegaard.
L'Improvisateur (1834-1835), deux volumes après un voyage en Italie, influencé par Germaine de Staël
Conte de ma vie, 1835 autobiographie avec des allusions à la maison de réclusion d'Odense.
O. T. 1836
Rien qu'un violoneux 1837
Les Deux baronnes 1848
Être ou ne pas être 1857

Contes

Selon la compilation réalisée par P.G. La Chesnais, Andersen a écrit cent cinquante six contes
Liste des contes d'Andersen. Les Contes les plus connus

Å’uvres principales

Le Vilain Petit Canard 1842
Les Habits neufs de l'empereur 1857 (ou : Les Habits neufs du Grand-Duc)
Le Stoïque Soldat de plomb 1838 (ou : L'Intrépide Soldat de plomb)
La Bergère et le Ramoneur 1845 (dont est tiré le dessin animé Le Roi et l'Oiseau de Paul Grimault et Jacques Prévert)
La Reine des neiges 1844
La Princesse au petit pois 1835 (ou : La Princesse sur le pois,la princesse au pois, La Princesse sur un pois, ou encore, La Vraie Princesse)
Les Cygnes sauvages
La Malle volante 1839 ou : Le Coffre volant
La Petite Fille aux allumettes 1845
La Petite Poucette 1836
La Petite Sirène 1835
Le Briquet 1835 dont l'adaptation en dessin animé date de 1946.
Grand Claus et Petit Claus
Le Crapaud
L'Heureuse Famille
La Grosse Aiguille
Les Fleurs de la petite Ida 1835
Une semaine du petit elfe Ferme-l'Å’il
Le Compagnon de voyage
La Pâquerette
Le Rossignol et l'Empereur de Chine 1843

Poésie

Poésies 1830
Fantaisies et Esquisses 1831
Les Douze mois de l'année 1832
Poèmes anciens et nouveaux 1847
Chants et chansons patriotiques 1851
poésie romantique, influencée par Heinrich Heiner

Récits de voyage

Voyage à pied à Amager 1828
Promenade du canal de Holmen 1839
Images d'ombres rapportées d'un voyage dans le Harz 1831
Voyages en Suisse 1833-1873,
Le Bazar du poète 1842 souvenirs de voyage en orient
En Suède 1851
En Espagne 1863
Visite au Portugal 1866

Divers

Livre d’images sans images 1840, récit de voyage de la Lune qui dialogue avec l'écrivain et lui décrit des paysages qu'elle a vu.

Théâtre

Amour sur la tour Saint-Nicolas 1829
La Mulâtresse 1839
Nouvelle ruelle de l'accouchée 1840

Les Å“uvres d'Andersen

En juillet 1869, Georg Brandes fait paraître un long essai sur Andersen intitulé :
"H.C. Andersen, auteur de contes de fées " dans le journal Illustreret Tidende qui commence ainsi :
" Il faut du courage pour avoir du talent. On doit oser se fier à sa propre inspiration, on doit accepter l'idée de votre cerveau est sain, on doit s'appuyer sur la forme qui vous vient naturellement, même si elle est nouvelle, elle a le droit d'exister".
Cela exprime de façon confiante le droit qu'a un homme de talent de choisir de nouveaux matériaux, d'établir de nouvelles formes, jusqu'à ce qu'il trouve pour sa construction un emplacement tel que, sans se mettre à la torture, il puisse utiliser toute sa force et s'exprimer librement et aisément.
Un tel site pour ses constructions, H.C.Andersen l'a trouvé dans le conte de fées.
Son contemporain et compatriote Søren Kierkegaard se lance dans une critique dévastatrice du roman qu'Andersen a publié en 1838 au Danemark : Rien qu'un violoneux et qui est réédité avec O.T en Angleterre en 1845.
Dans : Extraits des papiers d'une personne encore vivante, publiés contre sa volonté 1838, avec pour sous-titre :
"Sur Andersen comme romancier avec un constant regard sur son œuvre la plus récente Rien qu'un violoneux", seul ouvrage de Kierkegaard traduit en anglais, on trouve une critique considérée comme injuste de nos jours. Il dit au sujet du personnage principal du livre:
"Ce qui périt dans le roman d'Andersen, ce n'est pas un génie qui lutte, mais un pleurnicheur à qui on a dit qu'il était un génie et qui partage seulement avec le génie le fait qu'il souffre."
Cependant le livre de Kierkegaard a peu attiré l'attention, de même que celui d'Andersen et on disait à l'époque qu'ils étaient l'un et l'autre les seuls à les avoir lus.
En janvier 1848, Charles Dickens écrit à Andersen :
"J'ai lu et relu cette histoire, la vieille maison avec le plus indicible plaisir... Revenez bientôt en Angleterre!
Mais quoi que vous fassiez, ne cessez pas d'écrire, car nous ne pouvons nous payer le luxe de perdre aucune de vos pensées. Elles sont trop purement et simplement belles pour être gardées dans votre tête".

Postérité en littérature


En 1882, August Strindberg dans une dédicace à sa fille Anne-Lise écrit :
"En Suède, nous ne disons pas Hans Christian, mais seulement Andersen, car nous ne connaissons qu'un seul Andersen. Il est l'Andersen de nos parents, de notre enfance, de notre âge adulte, de nos vieux ans...
Dans les contes d'Andersen, j'ai découvert l'existence d'un autre monde, d'un âge d'or tout de justice et de compassion, dans lequel les parents n'avaient pour leurs enfants que des gestes de tendresse... une chose que je n'avais jamais connue jusque-là projetait une douce lumière sur la pauvreté même et la résignation : lumière qui est connue sous le nom bien désuet aujourd'hui d'AMOUR.
Andersen a laissé à ses contemporains l'image d'un gaffeur qui est restée longtemps attachée à sa personnalité hypocondriaque, ou maladroite.
Dans ses Mémoires sur Andersen, Jonas Collin rapporte qu'à Londres, Dickens avait conseillé à Andersen de noter le nom de la rue où il habitait sur un morceau de papier.
Ainsi, s'il se perdait, il pourrait demander son chemin. L'écrivain danois parlait très peu d'anglais.
Andersen suivit le conseil de son ami, et au coin de la rue, il nota les mots suivants : Ne rien afficher : Stick no bills. Évidemment, il perdit son chemin, montra ses notes à un agent qui le prit pour un fou, et l'emmena au commissariat de police. Il fallut que le consul du Danemark vienne le tirer de là en expliquant qu'il n'était pas fou.
Simon Leys lui rend hommage dans son recueil Essais sur la Chine où il réunit un ensemble de textes dont le plus fameux est Les Habits neufs du président Mao.
Il montre comment Mao, écarté du pouvoir après l'échec du grand bond, a repris les commandes avec la révolution culturelle, en manipulant la jeunesse. Le titre est issu de Les Habits neufs de l'empereur, Simon Leys place d'ailleurs en exergue la phrase-clé du conte d'Andersen en citant l'auteur :
"-Mais papa, l'Empereur est tout nu ! s'écria l'enfant - Hans Cristian Andersen - Les Habits neufs de l'empereur"
L'empereur est nu, essai de William Olivier Desmond, Isabelle Chapman, Marie-Claude Elsen, et Jack Herer, publié en 1985 fait aussi référence au conte Les Habits neufs de l'empereur.
L'ouvrage propose de la réhabilitation du chanvre puisqu'on ne peut arrêter sa production.
Le Roi est nu est aussi le titre d'un livre de Laurent Joffrin qui fait encore référence au conte d'Andersen les Habits neufs de l'Empereur, soulignant le peu de marge de manœuvre économique de Nicolas Sarkozy.
D'une manière générale, la formule Le Roi est nu ou L'Empereur est nu est passée dans le langage courant pour souligner des apparences trompeuses ou un manque de pouvoir inavoué.

Dans la culture populaire

La maison où il a passé son enfance dans sa ville natale d'Odense se visite, et à Copenhague on ne compte plus les statues à son effigie.
Sur Rådhuspladsen, la place de l'Hôtel de ville, il a son musée : le Wonderful World of H.C. Andersen, où l'on peut déambuler dans les rues de l'Odense du XIXe siècle avant d'entendre conter ses histoires au travers de dioramas animés.
Au sud des Pays-Bas, le parc d'attractions Efteling abrite entre autres le bois des contes dans lequel on peut voir les Å“uvres de H. C. Andersen s'animer.

Adaptations

Les contes d'Andersen ont donné lieu à de nombreuses adaptations théâtrales, des dessins animés, des comédies musicales, des ballets. Notamment La Petite Sirène a été adaptée :
À l'Olympia à Paris de 2007 à 2009, comédie musicale mise en scène de Jeanne Deschaux
Au Théâtre national de Chaillot, en ballet, en 2009, chorégraphie et mise en scène de Sébastien Savin
La Petite Sirène, comédie musicale de Walt Disney Theatrical d'après le dessin animé de 1989 2007.
Les adaptations des autres contes sont mentionnées sur la fiche de chaque titre

Adaptations audio

Les médias évoluent et les contes s’adaptent aux nouveaux moyens de communication et nouveaux supports. Désormais grand nombre de contes sont traités en version Livre audio.
En 2010, Grikoo Productions publie une adaptation très originale de quelques contes de l'auteur : La Bergère et le Ramoneur, La Pâquerette, La Princesse et le Porcher, Le Rossignol et l'Empereur, Le Soldat de Plomb, L'escargot et le Rosier.
Enregistrements audio réalisés et illustrés, musiques et bruitages en Afrique de l’Ouest avec des conteurs traditionnels africains

Liens, cliquez

http://youtu.be/4-sO26wyeOU Hans et Gretel
http://youtu.be/nsP-gi_GsG4 La petite marchande d'allumettes
http://youtu.be/NXXoRGvOK4Y Amaré
http://youtu.be/XYwyKENDaaM les puces savantes
http://youtu.be/gaZXZJcpChM la petite sirène
http://youtu.be/14cod1_JdTE la princesse aux petits pois
http://youtu.be/jbuAncD_2G8 le vilain petit canard


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Posté le : 03/08/2013 21:08
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Percy Bysshe Shelley
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Le 4 août 1792 naît près de Horsham, Percy Bysshe Shelley, poète et romancier britannique

Shelley est le plus romantique des poètes anglais de la première moitié du XIXe siècle
; il exerça longtemps une puissante fascination sur les lyriques de son pays, de Tennyson à Swinburne et à Yeats.
Fils de baronet, élevé à Eton, exclu d'Oxford pour avoir publié un pamphlet contre la religion, renié par son père, il part pour Londres où il subsiste avec l'argent que lui donnent en secret ses sœurs
Révolutionnaire dans sa jeunesse, accusé d'athéisme et d'immoralité, il fut en vérité l'une des plus pures figures du romantisme.
Sa célébrité est aussi associée à celle de ses contemporains John Keats et Lord Byron qui comme lui moururent en pleine jeunesse, ainsi qu’à la femme qu’il épousa en secondes noces, la romancière Mary Shelley, auteur de Frankenstein, dont il préfaça l’édition de 1818.
En 1858, un membre de l'aristocratie anglaise nommé Edward John Trelawny publia un compte rendu de sa vie en Italie avec Lord Byron et Percy Shelley sous le titre Recollections of Shelley and Byron : une ode au génie des deux hommes mais plus particulièrement de Shelley que, sous son caractère fantasque, Trelawny ne pouvait s'empêcher d'aimer et d'admirer alors que le ton du livre est beaucoup plus sévère pour Lord Byron alors en pleine gloire. En 1876, Trelawny, âgé de 84 ans, republia ses Recollections sous le titre Records of Shelley, Byron and the author
Ses longs poèmes manquent de substance humaine et de conflit tragique. À d'autres moments, il a trop peu redouté le didactisme, ce qui alourdit ses envolées. Mais dans certains courts poèmes et dans ses odes, d'une facture artiste et savante, il a atteint à une beauté formelle inégalée. La pensée qui sous-tend son lyrisme fait de lui l'un des rares poètes du siècle chez qui la philosophie ne nuit pas à la vivacité de l'émotion ni à la richesse suggestive du langage.
Il s'exila en Italie où il mourut avant l'âge de trente ans. Il y a sans doute du déchet dans son œuvre, parfois trop molle et sentimentale.

La Nature, l'Amour et la Mort
Le père du poète appartenait à la petite noblesse de province et possédait quelque fortune et des terres. Percy naquit à Field Place, dans le comté de Sussex.
Il avait plusieurs sœurs qu'il charmait, tout enfant, par les histoires fantasques qu'il inventait avec facilité.
Fils de Sir Timothy Shelley, second baronnet de Castle Goring, et d’Elizabeth Pilfold son épouse, il est élevé dans le Sussex auprès de son précepteur le Révérend Thomas Edwards d’Horsham.
Il fait ses premières études à la pension de Sion House, de Brentford, un établissement à la discipline sévère dont il a très tôt à souffrir, puis il est inscrit au collège d'Eton.
À cause de sa santé fragile, de sa beauté efféminée, il est le souffre-douleur de ses camarades.
Pour se consoler, il se réfugie dans les études, apprenant à lire Lucrèce dans le texte latin et se passionnant pour la chimie et l'occultisme. Cela lui vaut le surnom de « Shelley le fou » ou celui, encore plus venimeux pour l'époque, de Shelley l’athée .

Il compose déjà des romans : Zastrozzi (1808), un roman gothique qui se ressent fort de l’influence d'Ann Radcliffe; Saint Irvyne or the Rosicrucian (1810) et des poésies : Wandering Jew, en collaboration avec Thomas Medwin, Original Poetry by Victor and Cazire (1810), en collaboration avec sa cousine Harriet Grove, à laquelle il vouera toute sa vie un amour platonique.
À Oxford, il se lie d'amitié avec Thomas Jefferson Hogg, épicurien, mondain et esprit caustique. Ensemble, ils composent, font imprimer et distribuent une brochure de sept pages intitulée "De la Nécessité de l'athéisme" en Février 1811.
Ce pamphlet fait aussitôt scandale et les deux amis sont convoqués par le rectorat de l'Université.
Son refus de paraître devant "ces messieurs" provoque son renvoi d'Oxford, et celui de Hogg, le 25 mars 1811.
Le père de Shelley obtient sa réadmission à la condition qu'il se rétracte.
Mais l'impétueux adolescent refuse, ce qui entraîne la rupture avec sa famille.
On pense qu'à cette époque le jeune homme fut membre d'une société secrète à l'Université d'Oxford qu'il continua de fréquenter en cachette, malgré son expulsion, pour des réunions clandestines.

Une vie agitée
Malheureux à l'école aristocratique d'Eton, où étaient en faveur les brutalités infligées par les anciens aux nouveaux élèves, il se révélait déjà non conformiste et révolté.
Dès l'âge de dix-sept ans, il écrivait des romans, des poèmes et s'enflammait pour la libre pensée antichrétienne des philosophes du siècle des Lumières.
Cœur généreux et inflammable, toujours prêt à secourir les dames qu'il croyait en détresse et persécutées, Shelley épousa à dix-neuf ans une amie de ses sœurs, Harriet Westbrook, et eut d'elle une fille en 1813.
Il entreprit des voyages en Irlande pour inciter le peuple à la rébellion et aux idées révolutionnaires, avec peu de succès. En 1812, il rencontra le philosophe William Godwin, dont il avait lu à Oxford l'ouvrage Enquête sur la justice politique... An Enquiry Concerning Political Justice....
L'homme, en Godwin, était moins généreux que ses idées, proches de celles des philosophes », et déçut vite son jeune admirateur.
Il tomba amoureux de sa fille, Mary, et s'enfuit avec elle sur le continent en 1814.
Elle mit au monde un fils, William. Pendant un temps, il crut possible d'organiser une vie en commun avec Mary et sa femme légitime, Harriet, avec laquelle il ne ressentait plus aucune affinité intellectuelle.
Celle-ci se suicida dans le lac de Hyde Park en décembre 1816, et Shelley épousa peu après Mary Godwin.
Il avait publié en 1813 un poème, La Reine Mab, Queen Mab, hâtif et juvénile, mais renfermant déjà de grandes beautés.
En 1816 paraissait son premier chef-d'œuvre, Alastor or the Spirit of Solitude, poème écrit en vers blancs, tout imprégné d'un ardent amour de la nature qui rappelle Wordsworth, et du pessimisme qui résulte d'une aspiration idéaliste vers un amour impossible.
Une seconde œuvre, beaucoup plus longue, The Revolt of Islam, suivit en 1818, par endroits très belle, ailleurs pleine d'horreurs gratuites, et fort monotone.
Shelley avait également composé en 1816 deux courts chefs-d'œuvre, "Le Mont-Blanc" et "Hymne à la beauté spirituelle ".
Le premier est un poème philosophique, évoquant une extase panthéiste ressentie par le poète en communion avec la nature et avec la puissance mystérieuse qui l'habite et l'anime.
L'influence de Rousseau s'y fait sentir, ainsi que dans l' "hymne", qui célèbre les visitations et les révélations de l'esprit de beauté, grâce suprême dans une existence guettée par le désespoir.
Dans ces années troublées 1814-1816, les autres poèmes, plus courts, sont hantés par la pensée de la mort.

Les grandes Å“uvres de l'exil
Le décès de son grand-père, en 1815, avait mis le poète rebelle en possession d'une certaine fortune qui lui permettait de voyager et de secourir ses nombreux amis en détresse.
Mais ses souffrances morales étaient grandes. La garde des enfants nés de sa première femme lui fut enlevée par la justice.
L'Angleterre le traitait en hors-la-loi, comme elle avait fait pour Byron, avec lequel Shelley s'était lié d'amitié à Genève en 1816.
En mars de cette même année, il quitta l'Angleterre pour n'y plus revenir et se fixa en diverses villes d'Italie, le plus durablement à Pise.
Cette vie errante, la mort du second bébé de Mary creusèrent un fossé entre celle-ci, également écrivain de talent, auteur du fameux roman de terreur Frankenstein et son mari.
Julian and Maddalo, poème-conversation entre Shelley et Byron sur le thème de la folie causée par un chagrin d'amour, traduit, dans un cadre vénitien, le désespoir du poète qui fut peut-être alors proche de la folie.
Sentiment qui se manifeste pareillement dans les célèbres "Strophes écrites dans le désespoir près de Naples en 1818".
À Rome cependant, en 1819, Shelley est consolé par la splendeur des ruines antiques ; il aimait surtout les vestiges des bains de Caracalla, où il passa de longues heures à écrire son grand drame lyrique, Prométhée déchaîné, Prometheus Unbound.
Son pessimisme personnel, dû à la difficulté d'être et à l'impatience du présent, ne l'amena presque jamais à désespérer de l'avenir.
Les courts poèmes – surtout lorsque cet idéaliste platonicien se sentait captif de complications sentimentales – crient le mal dans l'homme, dans le monde et surtout dans la société.
Mais tous les longs poèmes expriment l'espoir d'une régénération future.
Une fois les tyrannies vaincues et le triomphe de la liberté assuré, l'homme pourrait s'éprouver enfin libre sur un sol libre, débarrassé des superstitions religieuses, prendre en main son destin comme le rêvait le Faust goethéen.

Parmi ces œuvres de plus longue haleine, on trouve une tragédie, The Cenci 1819, un drame lyrique injouable, Hellas 1821, sauvé par la fougue de ses chœurs, et quatre poèmes d'environ six cents vers chacun.
La Magicienne de l'Atlas The Witch of Atlas, 1820 est une fantaisie délicate, parfois dépourvue d'intérêt humain, comme Mary Shelley lui en fit le reproche, mais non exempte d'ironie.
Dans Epipsychidion 1821, hymne d'adoration platonique dédié à une Italienne aperçue à Pise et que Shelley croyait retenue contre son gré dans un couvent, l'amour idéal, celui d'un Dante pour sa Béatrice, est traduit en symboles obscurs. La fin reprend le rêve arcadien des poètes romantiques, celui du voyage avec l'amante idéale vers une île méditerranéenne où la civilisation et le mal n'ont jamais pénétré. Adonais, sublime élégie en l'honneur de Keats qui venait de mourir à Rome (1821), est aussi un portrait de Shelley lui-même et un chant de triomphe – celui de la poésie contre la mort.
Le credo poétique de Shelley, au même moment, imprégnait de ferveur son petit livre en prose Défense de la poésie (Defense of Poetry). Enfin, sous l'inspiration de Rousseau, qu'il avait pris pour guide comme Dante avait choisi Virgile, Shelley écrivait le poème en terza rima Le Triomphe de la vie, qui de toutes ses œuvres est la plus proche et la plus digne de Dante.
Ce poème aurait peut-être été son chef-d'œuvre si la mort ne l'avait interrompu au vers 544 sur cet appel angoissé :
" Mais alors, qu'est-ce que la vie ? "

Dans les pièces brèves des années 1819-1822 sont contenus les poèmes de Shelley que les anthologies ont rendus populaires :
" L'Ode au vent d'ouest ", "Le Nuage ", "À une alouette", la touchante "Plante sensitive", les admirables hymnes d'"Apollon" et de "Pan" dignes des Grecs, et divers autres inspirés en 1821 par Jane Williams, la compagne d'un ami des Shelley à Pise, vers laquelle l'attirait, une fois de plus, une passion romanesque.

Mort romanesque
Le mari de Jane, Edward Williams, et un autre Anglais, un ancien marin, Trelawny, partageaient le goût de Shelley pour la voile.
Le poète avait fait construire un petit bateau, l'Ariel, où il aimait à voguer pendant des heures, rêvant, écrivant.
Pendant l'été 1822, Shelley et son ami Williams construisent un petit voilier, l'Ariel, pour traverser le golfe de Livourne. Ils s'embarquent le 8 juillet accompagnés d'un jeune mousse, Charles Vivian.
Shelley et Williams naviguèrent de Lerici à Livourne pour aller à la rencontre de Leigh Hunt qui arrivait d'Angleterre.
Le 8 Juillet, le temps est lourd, la mer agitée. Après deux heures de navigation au large de la Spezia , l'Ariel est submergé par la tempête. Au bout de dix jours, les trois corps seront rejetés sur la grève.
Dans la veste de Shelley, on retrouvera un petit volume d'Eschyle et un recueil de John Keats.
Les corps furent rejetés par la mer, ils seront incinérés sur un bûcher à la manière antique sur la plage de Viareggio en présence de Byron et de Leigh Hunt, l'ami de Keats.
Les cendres de Shelley furent ensuite enterrées dans le cimetière protestant de Rome, avec une inscription tirée de La Tempête de Shakespeare concernant Ariel, et les mots latins : « Cor cordium ».

Peu d'Anglais alors surent qu'ils avaient perdu un de leurs plus grands poètes. Une édition de ses œuvres mit dix-sept ans avant de voir le jour.
Cependant, une jeune génération d'étudiants épris de poésie, Beddoes, puis Tennyson et Browning ; plus tard Swinburne, Francis Thompson, James Thomson, s'enflammèrent d'admiration pour ce génie méconnu.
À la fin du siècle, Shelley était en Angleterre le plus aimé des poètes romantiques.
Des Allemands, des Italiens, quelques symbolistes français louèrent son œuvre.
Yeats le plaça au-dessus de tous ses prédécesseurs, comme l'avait fait un autre Irlandais, Georges Moore.
Cette gloire peut-être excessive fut suivie d'un reflux avec la venue, après la Première Guerre mondiale, d'une génération attirée par la sobriété, parfois la sécheresse prosaïque, l'intellectualité railleuse, l'esprit critique des poètes anglais du XVIIe et du XVIIIe siècle : Donne, Marvell, Dryden, Pope. T. S. Eliot se montra particulièrement dur pour le lyrisme éperdu de Shelley, pour sa politique utopiste et son défi jeté à la tradition chrétienne.
Il revint ensuite à un sentiment plus juste et loua Shelley de son affinité avec Dante.
Ces fluctuations, qui entraînent une lecture plus avertie des auteurs du passé, valent mieux pour un poète, surtout pour un romantique, Lamartine, Hugo, Schiller ont pareillement mêlé bien des scories à leur métal précieux, qu'une acceptation conventionnelle et morte.

La pensée de Shelley
Il n'est nullement nécessaire qu'un grand poète soit aussi un penseur. Mais il est des poètes qui ont été angoissés par des problèmes philosophiques éternels et par le besoin d'alléger les injustices sociales et les maux causés par l'oppression. Dante est au premier rang de ceux-là, et ce que les Modernes jugent mort dans sa théologie ou sa cosmologie, étroit et haineux dans sa politique n'enlève rien à leur admiration pour sa sensibilité et son art.
Au cœur de l'œuvre shelleyenne s'exprime une pensée religieuse et politique ardente, généreuse, naïve aussi et parfois même simpliste.
On a dit que Shelley était un pur poète, et il est en effet souvent désincarné, habitant des nuées : Matthew Arnold, dans une phrase cruelle, l'a comparé à un ange sans efficacité le mot "ineffectual ", typiquement anglo-saxon et victorien, est presque intraduisible, battant en vain des ailes dans le vide.
Mais ce n'est en rien la pureté de Coleridge ou de Keats, l'alchimie lyrique de Nerval ou de Valéry, qui bannit la prose et le moralisme de l'art pour l'art.
Shelley a eu beau déclarer dans la préface de son Prométhée qu'il abhorrait la poésie didactique, une bonne partie de son œuvre est didactique, dans le sens généreux du mot, comme l'est presque tout roman, comme l'est aussi une bonne part de l'œuvre de Hugo, de Swinburne, de Claudel.
Il combat, il affirme et veut répandre ce à quoi il croit avec intensité, comme l'a désiré d'ailleurs le T. S. Eliot des Quatre Quatuors Four Quartets, ou même Valéry.
L'ambition d'un poète et d'un mystique est de communiquer une expérience profonde, de faire ressentir aux lecteurs l'état poétique qu'elle a suscité chez l'auteur, grâce à des images, des symboles et des rythmes.

Shelley éprouvait le besoin de s'expliquer le mal dans le monde.
Si Dieu doit être conçu, ainsi que l'affirment diverses religions, comme responsable de ce mal cosmique qu'il a infligé aux êtres ou permis, mieux vaut nier Dieu.
L'explication de ce mal par le mythe du péché originel paraît enfantine à ce poète qui avait vu souffrir et mourir plusieurs de ses petits enfants innocents et n'en pouvait voir la justification par la transgression d'Adam, pas plus d'ailleurs qu'il ne pouvait consentir aux souffrances des animaux, il était végétarien et a dit dans Alastor n'avoir jamais fait de mal à serpent, oiseau ou insecte.
Dès ses débuts, observant la misère des ouvriers, l'oppression des pauvres, des Irlandais, des paysans anglais par les riches, par les gouvernants, par l'oligarchie des électeurs des bourgs pourris, Shelley se tourna vers Godwin, et au-delà de lui vers la pensée matérialiste de Diderot, de d'Holbach, de Laplace.
Il y avait en fait une source de poésie plus authentique et plus généreuse dans cette pensée que dans le christianisme conventionnel et affadi des années 1780-1820.
Le divin était placé non au commencement, mais à la fin du monde.

Condorcet, avec sa loi du progrès, impressionna Shelley, comme il avait, par le rôle considérable qu'il accordait à la femme libérée, influencé la mère de sa femme, Mary Wollstonecraft.
À la fin du Prométhée déchaîné, rejetant la conclusion du drame perdu de la trilogie eschyléenne, Shelley envisageait le triomphe de ce Prométhée-Christ, stoïque parmi les tortures, consolé par des femmes.
Le quatrième acte de ce drame lyrique associe le firmament entier : lune, étoiles, terre, à l'allégresse qui chante la libération des perpétrateurs du mal.
Dans son drame Les Cenci, ceux-ci, replacés dans l'histoire et sur un plan terrestre, n'osent pas présenter le triomphe de la pure et douloureuse Béatrice sur le criminel incestueux qu'est son père ; la pièce reste en conséquence une tragédie. Les autres longs poèmes de Shelley, "Ode à la liberté ", Hellas, glorifient le retour d'un âge d'or, celui qu'avait semblé prédire Virgile dans la quatrième églogue, lorsque seraient tombées les chaînes des damnés de la terre.
Cet élan vers le progrès, qui vibre tout autant dans bien des poèmes de Hugo, est une source de poésie aussi riche que les ricanements de poètes pessimistes ou que la monotonie de leurs appels à la mort, fussent-ils Leopardi ou Alfred de Vigny.

La foi en l'avenir, l'art
Cette veine prophétique d'un poète qui veut légiférer pour un monde meilleur qu'il aura aidé à naître entraîne d'ailleurs rarement Shelley vers l'éloquence ou la prédication sociale faciles.
Elle se traduit plutôt par le refus des bornes inutilement imposées à l'homme par l'ignorance, l'erreur ou la faiblesse : on pense en le lisant aux cris de Rimbaud : "Changer la vie" ou "Je me révolte contre la mort ".
Son poème "À l'alouette" a été critiqué comme trop prodigue en comparaisons et en litanies.
Mais Shelley y dit son désir de s'identifier à l'oiseau qui s'envole en flèche loin de la terre pour chanter son allégresse : s'il pouvait, lui, atteindre à une joie aussi entière, le monde écouterait son chant avec le même ravissement.

Son ode la plus célèbre, "Au vent d'ouest ", si elle retombe un moment dans la mélancolie, se gonfle à nouveau de foi dans la dernière strophe.
Puisse le vent faire du poète sa lyre, devenir lui, l'envahir en effaçant toute différence entre le moi et le non-moi.
De ce foyer non éteint que sera alors le poète, le vent soufflera de toutes parts ses paroles, comme des cendres et des étincelles, et il sera " la trompette d'une prophétie".

Cette confiance dans l'avenir de l'humanité et dans la lutte de l'artiste et de l'homme contre la destinée n'aveugle pas Shelley.
Il n'est pas resté un adolescent refusant l'expérience du concret et niant la souffrance. Les cris d'angoisse, de retombée de l'empyrée de ses rêves abondent dans ses courts poèmes et sont déchirants.
" Nos plus doux chants sont ceux qui disent les pensées les plus tristes ", disait un vers de l'"Ode à l'alouette".
La conclusion de "La Plante sensitive" dénonce le règne de la mort ici-bas, même si la beauté et l'amour échappent à la loi du changement. Le huitain "A Dirge " "Chant funèbre" capte un immense sanglot de la terre et des vents, qui se lamente sur le mal dans le monde.
L'avant-dernière année de sa vie, alors qu'il était le plus proche d'une vue platonicienne de l'univers et entrevoyait les idées derrière les apparences imparfaites, Shelley confessait, dans les notes à Hellas, l'incapacité de tout penseur à trancher le nœud gordien de l'origine du mal.
Une grave sagesse et quelque résignation donnent leur poids aux poèmes de 1819-1822. En même temps, le poète ne veut pas renoncer à explorer l'invisible ou, du moins, à rendre visible l'invisible.
Le pressentiment de la fin et la pensée de la mort le hantent.
Adonais, l'un des plus nobles poèmes jamais consacrés à la mort, ne réussit pas à trouver de consolation dans la pensée que "l'un subsiste tandis que le multiple change et passe ".
"La vie, tel un dôme de verre aux mille couleurs, souille le blanc éclat de l'éternité », écrit Shelley, et il ajoute "puis la mort la foule aux pieds et la brise ".
Il est rare que ce poète d'utopie et de rêve se soit égaré dans les nuées, tel l'Ixion dont il se rit.
Il avait, comme le montrent ses lettres et des poèmes familiers "Lettre à Mrs. Maria Gisborne" , un sens vif du concret et même de l'humour.


Plus que tout autre poète anglais, Keats excepté, il possédait une imagination capable de faire resurgir l'enfance et de créer des mythes, comme tous les poètes, surtout les Grecs.
Shelley lisait en effet Homère, Eschyle et Platon dans le texte avec aisance et les sentait fortement et justement. Il a traduit Calderón et Goethe, et pénétrait sans effort dans les secrets de Dante.
Cette imagination, trop riche, s'égarait parfois dans le vague et l'indécis.
La rapidité de vision du poète s'accompagnait d'une rapidité d'exécution qui, comme chez Lamartine, laissait passer bien des négligences.
La structure des poèmes est parfois lâche.
Le danger de la sentimentalité le guette. Mais il est loin d'être un poète simplement décoratif ou qui substitue l'éloquence à la poésie. Pourtant, l'artiste est rarement défaillant. Il atteint fréquemment à une netteté de vision et à une simplicité de forme que plus d'un critique anglais déclare "classiques".
"Nul parmi les Modernes, écrivit Edmund Gosse lors de la célébration du centenaire de Shelley en 1892, n'est allé plus loin que lui dans l'exacte attention apportée à la forme poétique , notamment dans ses chœurs ; et Wordsworth, qui ne goûtait guère le libéralisme politique de son cadet, déclarait en 1827 : Shelley est l'un des meilleurs artistes parmi nous tous, pour ce qui est de la facture du style."

Le destin du poète est d'être bafoué, mais la résurrection artistique, qui donne accès à l'immortalité, est une revanche sur la vie qui comme un dôme de vitraux multicolores tache la pure radiance de l'éternité .
Croire à la fécondité de l'abandon aux forces est un acte de foi.
Apôtre de la non-violence militante et de la rupture avec l'hypnose sociale, Shelley meurt au cours d'une tempête longtemps courtisée, au large de Lerici.
Son corps sera, sur le sable, livré au feu en présence de Byron.


Å’uvres

1808 : Zastrozzi
1810 : Saint Irvyne or the Rosicrucian
1810 : Wandering Jew, en collaboration avec Thomas Medwin, poésie
1810 : Original Poetry by Victor and Cazire
1811 : De la Nécessité de l'athéisme, pamphlet
1812 : Declaration of Rights, écrit
1812 : The Devil’s Walk, écrit
1813 : Queen Mab, poème
1814 : Refutation of Deism, écrit
1816 : Alastor, or The Spirit of Solitude, poème
1816 : Vers écrits dans la vallée de Chamonix parfois intitulé Mont-Blanc
1817 : History of a Six Weeks’ Tour
1818 : Frankenstein ou le Prométhée moderne de Mary Shelley, préface
1818 : The Revolt of Islam, poème
1819 : Les Cenci, poème
1820 : Prometheus Unbound, poème
1820 : Ode au vent d'ouest, poème
1821 : Epipsychidion, poème
Ozymandias, poème
To a Skylark, poème
The Masque of Anarchy, poème



Poèmes traduits


Percy Bysshe Shelley (1792-1822), est un écrivain et poète romantique anglais.


Ce poème a été écrit en 1819, près de Florence, en Italie, un jour de tempête :


Ode au vent d'Ouest (début du poème)


Sauvage Vent d'Ouest, haleine de l'Automne,
Toi, de la présence invisible duquel les feuilles mortes
S'enfuient comme des spectres chassés par un enchanteur,

Jaunes, noires, blêmes et d'un rouge de fièvre,
Multitude frappée de pestilence : 0 toi,
Qui emportes à leur sombre couche d'hiver

Les semences ailées qui gisent refroidies,
Chacune pareille à un cadavre dans sa tombe, jusqu'à ce que
Ta sœur d'azur, déesse du Printemps fasse retentir

Sa trompe sur la terre qui rêve, et emplisse
(Chassant aux prés de l'air les bourgeons, son troupeau),
De teintes et de senteur vivantes la plaine et les monts :

Sauvage Esprit, dont l'élan emplit l'espace;
Destructeur et sauveur, oh, écoute moi !


Toi, dont le courant dans les hauteurs du ciel bouleversé
Entraîne les nuages dispersés comme les feuilles mourantes de la terre,
Détachés des rameaux emmêlés des Cieux et de l'Océan,

Apportant sur leurs ailes la pluie et les éclairs;
On voit s'épandre à la surface bleue de ta houle aérienne,
Telle, emportée par le vent, la chevelure dorée

De quelque Ménade déchaînée, du bord obscur
De l'horizon jusqu'à la hauteur du zénith,
Les boucles échevelées de l'orage approche.
Toi, chant funèbre

De l'an qui meurt, pour qui cette nuit qui tombe
Sera le dôme d'un immense sépulcre,
Au-dessus duquel la cohorte de toutes tes puissances assemblées

Étendra une voûte de nuées, dont l'épaisse atmosphère
Fera jaillir la noire pluie, le feu, la grêle: oh, écoute-moi !



Toi qui as éveillé de ses rêves d'été
La bleue Méditerranée en sa couche,
Bercée par les remous de ses ondes de cristal

Près d'une île de ponce, au golfe de Baïes,
Voyant dans son sommeil palais et tours antiques
Trembler au sein du jour plus lumineux des vagues,

Tout tapissés de mousses glauques et de fleurs
Si suaves, que nous défaillons y songeant ;
Toi, devant qui les flots unis du puissant Atlantique

Se creusent en abîmes, alors qu'aux profondeurs
Les fleurs de mer et les rameaux limoneux qui portent
Le feuillage sans sève de l'océan, reconnaissent

Ta voix soudain, et blêmissent de frayeur,
Et tremblent et se dépouillent: oh, écoute-moi !

Shelley (1819)


Ode to the Westwind(début du poème)



O wild West Wind, thou breath of Autumn’s being,
Thou, from whose unseen presence the leaves dead
Are driven, like ghosts from an enchanter fleeing,

Yellow, and black, and pale, and hectic red,
Pestilence-stricken multitudes: O thou,
Who chariotest to their dark wintry bed

The winged seeds, where they lie cold and low,
Each like a corpse within its grave, until
Thine azure sister of the Spring shall blow

Her clarion o’er the dreaming earth, and fill
(Driving sweet buds like flocks to feed in air),
With living hues and odours plain and hill :

Wild Spirit, which art moving everywhere ;
Destroyer and preserver; hear, oh, hear!


Thou on whose stream, mid the steep sky’s commotion,
Loose clouds like earth’s decaying leaves are shed,
Shook from the tangled boughs of Heaven and Ocean,

Angels of rain and lightning: there are spread
On the blue surface of thine aëry surge,
Like the bright hair uplifted from the head

Of some fierce Maenad, even from the dim verge
Of the horizon to the zenith’s height,
The locks of the approaching storm. Thou dirge

Of the dying year, to which this closing night
Will be the dome of a vast sepulchre,
Vaulted with all thy congregated might

Of vapours, from whose solid atmosphere
Black rain, and fire, and hail will burst: oh, hear !


Thou who didst waken from his summer dreams
The blue Mediterranean, where he lay,
Lulled by the coil of his crystàlline streams,

Beside a pumice isle in Baiae’s bay,
And saw in sleep old palaces and towers
Quivering within the wave’s intenser day,

All overgrown with azure moss and flowers
So sweet, the sense faints picturing them! Thou
For whose path the Atlantic’s level powers

Cleave themselves into chasms, while far below
The sea-blooms and the oozy woods which wear
The sapless foliage of the ocean, know

Thy voice, and suddenly grow gray with fear,
And tremble and despoil themselves: oh, hear !


Percy Bysshe Shelley, 1919 ("The complete poetical works of Percy Bysshe Shelley", Cambridge: Riverside Press, 1901)


Le nuage

J'apporte de fraîches averses pour les fleurs assoiffées,
Venues des mers et des fleuves;
Je répands une ombre légère sur les feuilles qui reposent
Dans leurs rêves de midi.
De mes ailes, je secoue la rosée qui éveille
Tous les charmants bourgeons,
Bercés et assoupis sur le sein de leur mère,
Quant elle danse devant le soleil.
Je brandis le fléau de la grêle,
Fouettant et blanchissant les vertes plaines plus bas,
Puis, à nouveau, je la dissous en pluie,
Et je ris quand je passe, apportant le tonnerre.

Je tamise la neige sur les monts au dessous,
Et leurs pins géants gémissent de terreur ;
Et toute la nuit, c'est là mon blanc oreiller,
Tandis que je dors, dans les bras de la tempête.
Souverain, sur les tours de mes demeures aériennes
Se tient l'éclair, mon pilote ;
Dans un antre inférieur est enchaîné le tonnerre;
Il se débat et rugit par accès ;
Au-dessus de la terre et de l'océan, d'un mouvement doux
Ce pilote me guide,
Attiré par l'amour des génies qui hantent
Les profondeurs de la mer empourprée;
Par dessus les ruisseaux, les rochers, les collines,
Par dessus lacs et plaines,
Partout où il rêve que, sous monts ou rivières,
L'esprit qu'il aime demeure;
Et moi tout ce temps, je me baigne dans le sourire bleu du firmament,
Tandis qu'il se fond en pluie.

Le soleil levant écarlate, aux yeux de météore,
Aux plumes de flammes largements ouvertes,
Bondit sur mes vapeurs flottantes,
A l'heure où s'amortit l'éclat de l'étoile du matin;
Comme à la pointe d'un roc escarpé
Qu'un tremblement de terre ébranle et fait osciller,
Un aigle perché se repose un moment
Dans la lumière de ses ailes d'or.
Et quand le soleil couchant exhale, de la mer qu'il illumine
Ses feux où s'endort l'amour,
Et que le linceul rutilant du soir
Tombe des hauteurs du ciel,
Les ailes repliées, je repose sur mon nid aérien,
Aussi tranquille qu'une tourterelle qui couve.

Cette sphère vierge, rayonnante de flammes blanches,
Que les mortels appellent Lune
Glisse et luit sur ma toison
Éparpillée par les brises de minuit ;
Et toutes les fois que ses invisibles pas
Entendus par les anges seulement,
Rompent la trame de ma mince tente,
Les étoiles regardent derrière elle à la dérobée ;
Et je ris de les voir se mouvoir en cercle et fuir,
Comme un essaim d'abeilles dorées,
Quand j'élargis l'ouverture de ma tente, dressée par le vent ;
Jusqu'à ce que les calmes rivières, les lacs et les mers,
Comme des rubans de ciel tombés de là-haut à travers moi,
Tous, miroitent sous la lune et sous les astres.

J'entoure le trône du Soleil d'une ceinture brûlante,
Et celui de la Lune d'une cordelière de perles ;
Les volcans sont obscurs, les étoiles chancellent et tournoient
Quand les tourbillons déploient ma bannière.
D'un cap à l'autre, semblable à un pont,
Par dessus une mer torrentueuse,
Insensible aux rayons du soleil, je suspends ma voûte,
Dont les montagnes sont les colonnes.
L'arche triomphale à travers laquelle je m'avance
Avec la tempête, l'ouragan, le feu et la neige,
Quand les Puissances de l'air sont enchaînées à mon trône,
Est l'arc-en-ciel aux millions de couleurs;
Cette sphère de feu là-haut tissa ses changeantes teintes,
Tandis que la Terre humide riait au-dessous.

Je suis l'enfant de la Terre et de l'eau,
Et le nourrisson du Ciel ;
Je passe à travers les mailles de l'océan et du rivage ;
Je change, mais ne puis mourir.
Car, après la pluie, quand sans la moindre tache,
Le pavillon du ciel est dégagé,
Et que le vent, avec les rayons du soleil, de leurs reflets convexes,
Bâtissent le dôme bleu de l'air,
Je ris en silence de mon propre cénotaphe ;
Et, des cavernes de la pluie,
Comme un enfant du sein maternel, comme un fantôme de la tombe,
Je me lève, et le détruis à nouveau.

Percy Bysshe Shelley (traduction du titre du recueil : "Pour une alouette", 1820)



The Cloud

I bring fresh showers for the thirsting flowers,
From the seas and the streams ;
I bear light shade for the leaves when laid
In their noonday dreams.
From my wings are shaken the dews that waken
The sweet buds every one,
When rocked to rest on their mother’s breast,
As she dances about the sun.
I wield the flail of the lashing hail,
And whiten the green plains under,
And then again I dissolve it in rain,
And laugh as I pass in thunder.

I sift the snow on the mountains below,
And their great pines groan aghast;
And all the night ’tis my pillow white,
While I sleep in the arms of the blast.
Sublime on the towers of my skiey bowers,
Lightning my pilot sits,
In a cavern under is fretted the thunder,
It struggles and howls at fits;
Over earth and ocean, with gentle motion,
This pilot is guiding me,
Lured by the love of the genii that move
In the depths of the purple sea;
Over the rills, and the crags, and the hills,
Over the lakes and the plains,
Wherever he dream, under mountain or stream
The Spirit he loves remains;
And I all the while bask in heaven’s blue smile,
Whilst he is dissolving in rains.

The sanguine sunrise, with his meteor eyes,
And his burning plumes outspread,
Leaps on the back of my sailing rack,
When the morning star shines dead,
As on the jag of a mountain crag,
Which an earthquake rocks and swings,
An eagle alit one moment may sit
In the light of its golden wings.
And when sunset may breathe from the lit sea beneath,
Its ardours of rest and of love,
And the crimson pall of eve may fall
From the depth of heaven above,
With wings folded I rest, on mine airy nest,
As still as a brooding dove.

That orbèd maiden with white fire laden,
Whom mortals call the moon,
Glides glimmering o’er my fleece-like floor,
By the midnight breezes strewn;
And wherever the beat of her unseen feet,
Which only the angels hear,
May have broken the woof of my tent’s thin roof,
The stars peep behind her and peer ;
And I laugh to see them whirl and flee,
Like a swarm of golden bees,
When I widen the rent in my wind-built tent,
Till the calm rivers, lakes, and seas,
Like strips of the sky fallen through me on high,
Are each paved with the moon and these.

I bind the sun’s throne with a burning zone,
And the moon’s with a girdle of pearl ;
The volcanoes are dim, and the stars reel and swim,
When the whirlwinds my banner unfurl.
From cape to cape, with a bridge-like shape,
Over a torrent sea,
Sunbeam-proof, I hang like a roof,
The mountains its columns be.
The triumphal arch through which I march
With hurricane, fire, and snow,
When the powers of the air are chained to my chair,
Is the million-coloured bow ;
The sphere-fire above its soft colours wove,
While the moist earth was laughing below.

I am the daughter of earth and water,
And the nursling of the sky ;
I pass through the pores of the ocean and shores ;
I change, but I cannot die.
For after the rain when with never a stain,
The pavilion of heaven is bare,
And the winds and sunbeams with their convex gleams,
Build up the blue dome of air,
I silently laugh at my own cenotaph,
And out of the caverns of rain,
Like a child from the womb, like a ghost from the tomb,
I arise and unbuild it again.

Percy Bysshe Shelley ("To a Skylark",1820)
Paysages d'Europe

Liens Cliquez


http://youtu.be/-eIOD0-fEko Ozymandias chanté
http://youtu.be/rkzAml0Een8 Ozymandias
http://youtu.be/HNlNC5qg9Cs





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Maurice de Guerin
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Le 4 aout 1810 naît Georges Maurice de Guérin, à Andillac au château du Cayla.


Poète et écrivain français, issu de vieille famille languedocienne, il passa près de Gaillac, au château du Cayla, une enfance retirée dans une famille désargentée,
triste mais aimante, dont il restera toujours un peu prisonnier.
On sait très peu de choses sur la courte vie de Maurice de Guérin.
Un lien particulièrement fort l'unit à sa sœur Eugénie, substitut de la mère très tôt disparue. L'enfant timide, inquiet, imaginatif, épanouit sa sensibilité dans le culte païen de la nature, mais, parallèlement, se voit encouragé dans son penchant vers la vie religieuse.
La timidité, la passivité, l'irrésolution de son caractère subissent l'heureuse influence de la forte personnalité de sa sœur Eugénie, dont la tendresse et l'autorité remplacent celles d'une mère disparue très tôt et lui seront précieuses sa vie durant.
Des études brillantes et très remarquées au petit séminaire de Toulouse, puis à Paris au collège Stanislas où il rencontre Barbey D'Aurevilly correspond à une poussée d'indépendance qui lui ouvre les portes de la petite congrégation de Lamennais en Bretagne, à la Chênaie.
Avant qu'il ne rompe définitivement avec les autorités ecclésiastiques, Guérin y passera un court séjour consacré à l'étude et à la méditation spirituelle.
Il se laisse séduire un moment par le rêve américain ou par la douceur d'aimer.
Et déchiré, doutant de sa foi, il se retire neuf mois de l'hiver 1832 à septembre 1833 à la Chesnaie, parmi les disciples de Lamennais : là, il renonce à la vie religieuse, mais s'enrichit dans cette nouvelle alliance avec la nature.
La parenthèse bretonne, prolongée par un séjour de trois mois, aura du moins renouvelé sous d'autres cieux et précisé une expérience de fusion avec la nature dont le caractère mystique se révèle de plus en plus difficile à concilier avec l'orthodoxie des dogmes chrétiens.

Il est contemporain de Lamartine, de Victor Hugo, et de Jules Barbey d'Aurevilly, dont il fut l'ami, Maurice de Guérin est l'auteur du Centaure, de la Bacchante et de nombreux poèmes qui se situent dans l'histoire littéraire à la charnière du romantisme religieux de Chateaubriand et de la "modernité poétique" de Baudelaire et Mallarmé.
Son journal, Le Cahier Vert traduit notamment ses interrogations sur sa destinée d'homme et d'écrivain.
Le Centaure révèle de lui sa jeunesse inquiète et ardente, sans refuge contre une errance perpétuelle de l'esprit, sans abri contre "le souffle de la nuit".

De retour à Paris, il vit péniblement de cours et de journalisme, perd son amie Marie de La Morvonnais en 1835, mais découvre dans la solitude un espace intérieur qui lui paraît s'harmoniser avec la vie universelle et qu'il exprimera dans ses poèmes en prose.
Cependant, c'est aussi l'époque des retrouvailles avec Barbey, de la vie mondaine et brillante.
Rompant avec ses habitudes et ses goûts ordinaires, Maurice de Guérin mène à Paris cinq années de vie brillante mondaine.
La tuberculose dont il était atteint interrompit, dans la foi retrouvée, cette courte vie faite de fièvres, d'incertitudes, de combats intimes, quelques mois seulement après son mariage avec une jeune Indienne de Batavia, Caroline de Gervain.
Mais atteint de ce mal incurable, il revient au Cayla peu de temps après son mariage avec la jeune Caroline de Gervain, retrouvant, aux approches de la mort, la ferveur passée de ses sentiments religieux.

C'est là qu'il décède le 19 juillet 1839.


Hommages posthumes

L'hommage posthume qui lui fut rendu par des auteurs tels que George Sand et Sainte-Beuve atteste la qualité d'une œuvre méconnue, mais qui n'en fut pas moins célébrée pour son romantisme exalté.
Un de ses poèmes est cité par François Mauriac en exergue de son roman Le Mystère Frontenac.
L'abbé Arthur Mugnier confie à son journal son admiration pour ce poète.


Ses origines :

La famille Guerin en Albigeois est originaire d'Auvergne.
Noble Pierre de Guerin, seigneur de Senthies et de Rhinodes, s'établit en Albigeois vers 1540. Il fit son testament en faveur de Jean, son fils, le 29 mars 1578 et mourut dans son château de Laval la même année. Il avait épousé le 4 mars 1553 Isabeau de Lisle, fille de Raimond de Lisle, seigneur de la Valette, dont il eut entre autres :
Jean de Guerin, seigneur de Senties, capitaine d'une compagnie de gens à pied qu'il commanda avec succès contre les ennemis du roi, défendit aussi le bourg de Loubers suivant une attestation des jurats de cette ville du 10 avril 1590. Il commanda à Andillac qui étaient ordonnées dès le 25 août 1588, fit son testament le 31 octobre 1603 et mourut dans son château du Cayla. Il avait épousé par contrat le 17 avril 1583 Jeanne de la Peyre, fille d'Antoine de la Peyre, gouverneur du Puy Cely, dont il eut :
Georges de Guerin, seigneur de Senties et de Cayla. Il fit son testament le 11 novembre 1642, après avoir été marié par son père le 25 août 1613 à Fleurette de Verdun. Il eut au moins trois enfants :
Guillaume de Guerin, seigneur de Cayla et de Senties, maintenu dans la noblesse, avec ses frères, par M. de Bezons, intendant du Languedoc, le 26 novembre 1668.
Jean de Guerin
George de Guerin
Maurice de Guérin est descendant de cette famille.

Å’uvres

Son œuvre est entièrement posthume.
Son Journal " le cahier vert" couvre les années 1832 à 1835 .
Guérin raconte dans ces pages une longue crise religieuse qui aboutit au progressif triomphe du scepticisme ; il évoque ses pénibles alternances de pessimisme et d'optimisme et il valorise sa propre souffrance ; le texte peut aussi se lire comme une série d'essais qui préparent l'œuvre poétique future avec des rêveries sur les nuages ou l'évocation de la violence des éléments.
Il écrivit aussi une Méditation sur la mort de Marie, une Correspondance assidue et passionnée avec sa sœur Eugénie, des Poésies et surtout deux poèmes en prose, le Centaure et la Bacchante, qui témoignent le mieux de sa tentative : atteindre, à travers des images denses et un style convulsif, "quelque expression unique que rien ne saurait suppléer ou modifier ".
Son œuvre publiée après sa mort se compose d'un Journal, , d'une Correspondance, témoignages de son itinéraire intérieur et des moments privilégiés où il s'abandonne à son sentiment de la nature, et de poèmes, où il donne à l'alexandrin une allure originale de prose qui lui semble plus apte à traduire l'exactitude de ses impressions et à en donner l'équivalent poétique.
La plus célèbre de ses pièces reste un poème en prose, Le Centaure, admirable chant de fusion panthéiste avec les forces primitives de la Terre.


Le Centaure en1840
La Bacchante, poème en prose en1861
Glaucus en 1840
Reliquiae, publié par Guillaume-Stanislas Trébutien, avec une étude biographique et littéraire par M. Sainte-Beuve 2 volumes, 1861
Journal, lettres et poèmes publiés avec l'assentiment de sa famille par G.-S. Trébutien et précédés d'une notice biographique et littéraire par M. Sainte-Beuve. 1862
Le Crucifix. 1866
Lettres à J. Barbey-d'Aurévilly précédées d'une notice par Jules Barbey d'Aurevilly. 1908
Maurice de Guérin, Collection des plus belles pages, Mercure de France avec un portrait et une notice de Remy de Gourmont en 1909
Œuvres choisies de Maurice et Eugénie de Guérin, avec une introduction biographique et critique, des notes bibliographiques, par Ernest Gaubert. 1910
Le Cahier vert, journal intimesqwgt, édition revue sur les manuscrits de G.-S. Trébutien et publiée avec des notes et des éclaircissements par Adolphe Van Bever. 1929
Lettres d'adolescence, introduction de Gilbert Chinard. 1929
Méditation sur la mort de Marie en 1945
Œuvres complètes, texte établi et présenté par Bernard d'Harcourt en 1947

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Posté le : 03/08/2013 17:54
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Michel Audiard
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Le 28 juillet 1985, décès de Michel Audiard.

Présenté par Iktomi.


L’an dernier, aux obsèques de l’époux d’une collègue, selon la volonté du défunt, on a entendu Ne me quitte pas juste avant que le cercueil passe la porte du crématoire. En sortant du funérarium, un autre collègue m’a fait cette réflexion :

« Tout de même, Brel, c’est pas d’une franche gaieté… », à quoi j’ai répondu du tac au tac :

« T’aurais préféré qu’on passe La bonne du curé ? »

« On dirait du Audiard… » a murmuré mon collègue d’un ton pénétré.

Objectivement, j’ignore si notre petit dialogue était vraiment audiardien. Et de toute façon : « Objectivement est une locution foireuse dont je n’ai que foutre. », dixit Delon dans Mort d’un pourri.

Et c’est diablement vrai, tout bien considéré.

Avec Audiard, on n’est pas dans le domaine de l’objectif.

Avec Audiard, on tourne résolument le dos à l’objectivité, au relativisme, bref, à toutes les minauderies bo-boïsantes qui sont souvent sincères et généreuses mais plus souvent encore cucul la praline.

Avec Audiard, les formules sont brèves, voire expéditives, mais ça veut dire ce que ça veut dire, et tant pis pour ceux qui préfèrent comprendre de travers. Pourtant on trouverait difficilement moins équivoque que la prose d’Audiard. Ce qui n’a pas empêché certains de l’habiller pour l’hiver (du coup, lui, pour les emmerder, il est mort en plein été).

Que n’ai-je pas lu ou entendu sur son compte ? Anarchiste de droite, mais plus de droite que vraiment anar… Xénophobe, voire raciste…

C’est du racisme rampant, ça ? : « Je n'engage que des domestiques idiots, les autres me volent. Où alors, des nègres... Mais on ne trouve plus de nègres. Ils font tous la révolution ou leur licence de lettres. » (Jacqueline Maillan dans Archimède le clochard). « Si le crédit n'existait pas, y'a longtemps qu'l'Afrique serait morte ! » (Belmondo dans Cent mille dollars au soleil). « Le monde est plein d'ennemi du Reich, camouflés, clandestins, têtus... Essayez donc de faire avouer à un Japonais qu'il est juif. Vous verrez si c'est facile... » (Francis Blanche dans Babette s’en va-t-en guerre).

Quant à ses vues en matière politique, il ne faut pas les confondre avec ce qu'il fait dire par exemple à Pierre Larquey et Jean Gabin dans Le président, et dont je ne vous livrerai que ces deux morceaux choisis, qui, avec plus de cinquante ans de recul, restent très actuels : « On est gouvernés par des lascars qui fixent le prix de la betterave et qui ne sauraient pas faire pousser des radis. », « C'est une habitude bien française que de confier un mandat aux gens et de leur contester le droit d'en user. »

Au vrai, Audiard n'a jamais fait son mystérieux sur ses antipathies. Exemple : "Je suis un vétéran de l'antigaullisme depuis le 18 juin 1940". Et pourquoi donc, Monsieur Audiard, s'il vous plaît ? "Les gens qui étaient à Londres, je n'ai pas été voir s'ils s'amusaient... mais ils n'avaient pas les emmerdements qu'on avait ici, ils n'avaient pas la Gestapo aux trousses. Ce qui était dangereux sous l'Occupation, c'était pas d'être derrière un micro à Londres, c'était d'écouter Radio-Londres à Paris." Et aussi : "Rien ne m'irrite davantage que ces films sur l'Occupation où l'on voit les Français, courageux et débrouillards, ridiculiser les Allemands. Les Français ont tremblé de peur pendant quatre ans, c'est sans doute le peuple qui s'est conduit le plus mochement..."

Se conduire mochement ou pas, n'est-ce pas un thème récurrent dans tous les films qu'il a dialogués et tournés ? Au fond, Audiard était un moraliste. Il n'y a pas un de ses films dont la leçon finale ne soit pas "Le crime ne paie pas." Après ça, qu'on ne vienne pas raconter qu'il n'a pas fait oeuvre utile. D'ailleurs je lui laisse le mot de la fin : "Vivant, je veux bien être modeste, mais mort, il me paraît naturel qu'on reconnaisse mon génie..."




Biographie

Paul Michel Audiard naît au 2 de la rue Brézin, dans le 14e arrondissement de Paris, quartier populaire à cette époque, où il est élevé par son parrain. Il y poursuit sans grand intérêt des études qui le mènent jusqu'à un certificat d’études et un CAP de soudeur à l’autogène. Passionné très jeune de littérature et de cinéma, il se forge une solide culture en lisant notamment Rimbaud, Proust et Céline et découvre les dialogues de Jeanson et de Prévert. Passionné également de bicyclette, il traîne du côté du vélodrome d'hiver où il rencontre André Pousse, qu'il introduira plus tard dans le métier d’acteur. Songeant un temps à faire carrière dans le vélo, il y renonce toutefois car il « ne montait pas les côtes ». La Seconde Guerre mondiale, à laquelle il ne participe pas, est pour lui une période de privations et la Libération, le spectacle de tristes règlements de comptes.

Le 3 mai 1947, il épouse Marie-Christine Guibert en l'église Saint Dominique (Paris XIVe). « Cri-Cri » lui donnera deux garçons : François (né en 1949, mort en 1975) et Jacques (né le 30 avril 1952). Bien que toujours marié, il a en 1953 un troisième garçon non reconnu, Bruno Meynis de Paulin qui écrit en 2004 Être le fils de Michel Audiard (éd. Michel Lafon).
Au lendemain de la guerre, il vivote comme livreur de journaux, ce qui lui permet d’approcher le milieu du journalisme. Il entre ainsi à l’Étoile du soir où il commence une série d'articles sur l'Asie rédigés sur les comptoirs des bistrots parisiens. La découverte de l'imposture lui valant d'être rapidement remercié, il devient alors critique pour Cinévie. En 1949, le réalisateur André Hunebelle le fait entrer dans le monde du cinéma en lui commandant le scénario d’un film policier, Mission à Tanger, bientôt suivi de deux autres films, trois romans policiers, et des premiers succès d’adaptation de romans au cinéma : (Le Passe-muraille, Les Trois Mousquetaires). Sa notoriété s’étend et, en 1955, il rencontre Jean Gabin à qui il propose le scénario de Gas-oil. Ainsi commence une collaboration de sept ans et 17 films, dont plusieurs grands succès : (Les Grandes Familles, Les Vieux de la vieille, Le Baron de l'écluse, Un singe en hiver), et qui ne s’est que peu interrompue : (Babette s'en va-t-en guerre, Un taxi pour Tobrouk).

Michel Audiard est à présent un scénariste populaire, ce qui lui attire les foudres des jeunes cinéastes de la Nouvelle Vague pour lesquels il symbolise le « cinéma de papa ». En 1963, après s’être un peu fâché avec Jean Gabin, il écrit pour Jean-Paul Belmondo (100 000 dollars au soleil d'Henri Verneuil) et toute une équipe d’acteurs talentueux, dont Lino Ventura, Francis Blanche, Bernard Blier, Jean Lefebvre, (Les Tontons flingueurs et Les Barbouzes de Georges Lautner). Mais la fâcherie avec Jean Gabin ne dure pas et ils se retrouvent en 1967 pour Le Pacha et collaboreront encore occasionnellement (Sous le signe du taureau de Gilles Grangier ou Le drapeau noir flotte sur la marmite).
En 1966, il entame une carrière de réalisateur et tourne des films dont les titres sont parmi les plus longs du cinéma français : (Elle boit pas, elle fume pas, elle drague pas, mais... elle cause !, Faut pas prendre les enfants du bon Dieu pour des canards sauvages). Mais après huit films et un documentaire, dont les succès restent médiocres, il revient à sa véritable vocation.

Le 19 janvier 1975, alors qu’il travaille avec le réalisateur Philippe de Broca au scénario de L'Incorrigible, il est durement touché par la nouvelle de la mort de son fils François, tué dans un accident de voiture. Il en conservera une profonde tristesse qui donnera désormais à son œuvre une tonalité plus sombre (Garde à vue et Mortelle randonnée de Claude Miller), même s’il continue par ailleurs à participer à de gros succès populaires (Le Grand Escogriffe, Tendre Poulet, Le Guignolo, Le Professionnel, Canicule). En 1978, il publie un roman en partie autobiographique La nuit, le jour et toutes les autres nuits, pour lequel il reçoit le prix des Quatre jurys. Il obtient la reconnaissance de ses pairs en remportant le César du meilleur scénario en 1982 pour Garde à vue.

Il meurt le 28 juillet 1985 dans sa maison de Dourdan dans le département de l' Essonne, des suites d'un cancer, à l'âge de 65 ans. Il repose au cimetière de Montrouge.

Hommages

Une place dans le 14e arrondissement de Paris porte son nom (place Michel-Audiard).
Michel Sardou lui consacre une chanson en 1992, Le cinéma d'Audiard, coécrite avec Didier Barbelivien, mise en musique par Jean-Pierre Bourtayre. Elle reprend ses répliques les plus célèbres.
Les dialogues des films scénarisés par Michel Audiard font l'objet d'un véritable culte populaire, comme en témoigne le nombre de sites web consacrés au sujet.
Alexandre Astier (créateur de la série Kaamelott) est un inconditionnel de Michel Audiard et affirme s'en inspirer pour les dialogues de sa propre série. Il en a été de même pour Bruno Solo et Yvan Le Bolloc'h pour la série Caméra Café4.
Å’uvres[modifier]

Romans

Priez pour elle (Fleuve Noir, 1950)
Méfiez-vous des blondes (Fleuve Noir, 1950)
Massacre en dentelles (Fleuve Noir, 1952)
Ne nous fâchons pas (Plon, 1966)
Le Terminus des prétentieux (Plon, 1968)
Mon petit livre rouge (Presses Pocket, 1969)
Vive la France (Julliard, 1973)
Le Petit cheval de retour (Julliard, 1975)
Répète un peu ce que tu viens de dire (Julliard, 1975)
La Nuit, le jour et toutes les autres nuits (Denoël, 1978) - rééd. 2010

Filmographie

Scénariste et dialoguiste

Années Titres Réalisations Crédité en tant que
1949 Mission à Tanger André Hunebelle Scénariste, adaptation et dialoguiste
On n'aime qu'une fois Jean Stelli Adaptation du scénario
1950 Brune ou blonde (court-métrage) Jacques Garcia scénariste et dialoguiste
Méfiez-vous des blondes André Hunebelle Scénariste, adaptation et dialoguiste
1951 Vedettes sans maquillage (court-métrage) Jacques Guillon Scénariste
Une histoire d'amour Guy Lefranc Scénariste, Adaptation et Dialoguiste
Garou-Garou, le passe-muraille Jean Boyer Adaptation du scénario et dialoguiste
Caroline chérie Richard Pottier non crédité au générique
Ma femme est formidable André Hunebelle non crédité au générique
Massacre en dentelles André Hunebelle Scénariste, adaptation et dialoguiste
L'Homme de ma vie Guy Lefranc adaptation du scénario
Bim le petit âne Albert Lamorisse à confirmer
1952 Adorables Créatures Christian-Jaque non crédité au générique
Pour vous, mesdames Jacques Garcia dialoguiste (non crédité au générique)
Elle et moi Guy Lefranc adaptation et dialoguiste
Le Feu quelque part (court-métrage) Pierre Foucaud Scénariste
Le Duel à travers les âges (Court-métrage) Pierre Foucaud Scénariste
1953 Les Dents longues Daniel Gélin Adaptation et dialogue
Quai des blondes Paul Cadéac Scénariste
Les Trois Mousquetaires André Hunebelle Scénariste et dialoguiste
L'Ennemi public numéro un Henri Verneuil Adaptation et dialoguiste
1954 Destinées Christian-Jaque, Jean Delannoy
et Marcello Pagliero non crédité au générique
Sang et lumières Georges Rouquier Dialoguiste
Les Gaietés de l'escadron Paolo Moffa Scénariste et dialoguiste
Poisson d'avril Gilles Grangier Adaptation et dialoguiste
1955 Série noire Pierre Foucaud Dialoguiste
Gas-oil Gilles Grangier Adaptation et dialoguiste
1956 Jusqu'au dernier Pierre Billon Dialoguiste
Le Sang à la tête Gilles Grangier Adaptation et dialoguiste
Mannequins de Paris André Hunebelle Adaptation et dialoguiste
Courte tête Norbert Carbonnaux Dialoguiste
1957 Le rouge est mis Gilles Grangier Scénariste
Mort en fraude Marcel Camus Scénariste et dialoguiste
Trois Jours à vivre Gilles Grangier Scénariste et dialoguiste
Retour de manivelle Denys de La Patellière Dialoguiste
Maigret tend un piège Jean Delannoy Scénariste et dialoguiste
Jusqu'au dernier Pierre Billon Dialoguiste
1958 Les Misérables Jean-Paul Le Chanois Scénariste et dialoguiste
Le Désordre et la Nuit Gilles Grangier Adaptation et dialogue
Les Grandes Familles Denys de la Patellière Scénariste et dialoguiste
Marchands de rien (court-métrage) Daniel Lecomte Scénariste
1959 Le fauve est lâché Maurice Labro non crédité au générique
Archimède le clochard Gilles Grangier Adaptation et dialoguiste
Pourquoi viens-tu si tard ? Henri Decoin Dialoguiste
Maigret et l'affaire Saint-Fiacre Jean Delannoy Dialoguiste
125, rue Montmartre Gilles Grangier Dialoguiste
Rue des prairies Denys de la Patellière Scénariste et dialoguiste
Babette s'en va-t-en guerre Christian-Jaque Dialoguiste
Les Yeux de l'amour Denys de la Patellière Dialoguiste
Vel d'Hiv' (court-métrage) Guy Blanc Scénariste
La Bête à l'affût Pierre Chenal Scénariste
Péché de jeunesse Louis Duchesne Scénariste
1960 Le Baron de l'écluse Jean Delannoy Dialoguiste
La Française et l'Amour
sketch « L'Adultère » Henri Verneuil Dialoguiste
Les Vieux de la vieille Gilles Grangier Adaptation et dialoguiste
Spécial Noël : Jean Gabin (TV) Frédéric Rossif Scénariste
Un taxi pour Tobrouk Denys de la Patellière Dialoguiste
1961 Les lions sont lâchés Henri Verneuil Dialoguiste
Le Président Henri Verneuil Adaptation et dialoguiste
Les Amours célèbres
sketch « Les Comédiennes » Michel Boisrond Dialoguiste
Le cave se rebiffe Gilles Grangier Adaptation et dialoguiste
Le Bateau d'Émile Denys de la Patellière Adaptation et dialoguiste
1962 Un singe en hiver Henri Verneuil Dialoguiste
Le Gentleman d'Epsom Gilles Grangier Adaptation et dialoguiste
Le Diable et les Dix Commandements
sketch « Tu ne déroberas point » Julien Duvivier dialogue
Le Voyage à Biarritz Gilles Grangier Scénariste (non crédité au générique)
1963 Mélodie en sous-sol Henri Verneuil Scénariste et dialoguiste
Carambolages Marcel Bluwal Dialoguiste
Les Tontons flingueurs Georges Lautner Dialoguiste
Teuf-teuf (TV) Georges Folgoas Scénariste
Des pissenlits par la racine Georges Lautner Dialoguiste
Cent mille dollars au soleil Henri Verneuil Dialoguiste
1964 Les Barbouzes Georges Lautner Scénariste et dialoguiste
Une foule enfin réunie (court-métrage) Monique Chapelle Scénariste
Un drôle de caïd ou Une souris chez les hommes Jacques Poitrenaud Adaptation et dialoguiste
Par un beau matin d'été Jacques Deray Dialoguiste
La Chasse à l'homme Édouard Molinaro Scénariste
1965 La Métamorphose des cloportes Pierre Granier-Deferre Scénariste et dialoguiste
Quand passent les faisans Édouard Molinaro Dialoguiste
Les Bons Vivants Gilles Grangier & Georges Lautner Scénariste, adaptation et dialogues
L'Arme à gauche Claude Sautet non crédité au générique
1966 Sale temps pour les mouches Guy Lefranc Scénariste et dialoguiste
Ne nous fâchons pas Georges Lautner Scénariste et dialoguiste
Tendre Voyou Jean Becker Dialoguiste
1967 La Grande Sauterelle Georges Lautner Scénariste et dialoguiste
Un idiot à Paris Serge Korber Scénariste
Toutes folles de lui Norbert Carbonnaux Dialoguiste
Johnny Banco Yves Allégret Dialoguiste
Fleur d'oseille Georges Lautner Scénariste
Max le débonnaire (Série TV) Gilles Grangier, Yves Allégret et Jacques Deray Scénariste
1968 La Petite Vertu Serge Korber Scénariste et dialoguiste
Le Pacha Georges Lautner Scénariste et dialoguiste
1969 Sous le signe du taureau Gilles Grangier Adaptation et dialoguiste
1973 Baxter ! Lionel Jeffries Scénariste
1974 OK Patron ! Claude Vital non crédité au générique
1975 L'Incorrigible Philippe de Broca Scénariste et dialoguiste
1976 Le Grand Escogriffe Claude Pinoteau Dialoguiste
Le Corps de mon ennemi Henri Verneuil Scénariste et dialoguiste
1977 Mort d'un pourri Georges Lautner Scénariste et dialoguiste
L'Animal Claude Zidi Scénariste et dialoguiste
1978 Le Cavaleur Philippe de Broca Scénariste et dialoguiste
Tendre Poulet Philippe de Broca Scénariste et dialoguiste
1979 Flic ou voyou Georges Lautner Scénariste et dialoguiste
Les Égouts du paradis José Giovanni Dialoguiste
La Fabuleuse histoire de Roland-Garros Charles Gérard Scénariste
Le Guignolo Georges Lautner Dialoguiste
On a volé la cuisse de Jupiter Philippe de Broca Scénariste et dialoguiste
1980 Le Coucou Francesco Massaro Dialoguiste
L'Entourloupe Gérard Pirès Scénariste et dialoguiste
Pile ou face Robert Enrico Scénariste et dialoguiste
1981 Le Professionnel Georges Lautner Dialoguiste
Garde à vue Claude Miller Dialoguiste
Est-ce bien raisonnable ? Georges Lautner Dialoguiste
1982 Espion lève-toi Yves Boisset Scénariste et dialoguiste
1983 Mortelle randonnée Claude Miller Adaptation et dialoguiste
Le Marginal Jacques Deray Dialoguiste
1984 Canicule Yves Boisset Scénariste et dialoguiste
Les Morfalous Henri Verneuil Scénariste et dialoguiste
1985 On ne meurt que deux fois Jacques Deray Adaptation et dialoguiste
La Cage aux folles III, « Elles » se marient Georges Lautner Scénariste
Faut pas prendre les enfants du bon Dieu pour des canards sauvages en 1968
Une veuve en or en 1969
Elle boit pas, elle fume pas, elle drague pas, mais... elle cause ! en 1969
Sortie de secours de Roger Kahane en 1970
C'est jeune et ça sait tout de Claude Mulot en 1973
Comment réussir quand on est con et pleurnichard en 1974
Chantons sous l'Occupation de André Halimi en 1975
Tendre Poulet de Philippe de Broca en 1977 (voix)
Réalisations, dialogues et scénarios[modifier]
(Les films dont Michel Audiard a signé réalisation scénario et dialogues)
1951 : La Marche (moyen métrage)
1968 : Faut pas prendre les enfants du bon Dieu pour des canards sauvages
1969 : Une veuve en or
1969 : Elle boit pas, elle fume pas, elle drague pas, mais... elle cause !
1970 : Le Cri du cormoran le soir au-dessus des jonques
1971 : Le drapeau noir flotte sur la marmite
1972 : Elle cause plus... elle flingue
1973 : Vive la France (documentaire satirique d'histoire de France)
1974 : Comment réussir quand on est con et pleurnichard
1974 : Bons baisers à lundi

Michel Audiard et le box-office :

Films classés par nombre d'entrées :
1953 : Les Trois Mousquetaires 5 534 739 entrées
1981 : Le Professionnel 5 243 511 entrées
1983 : Le Marginal 4 956 822 entrées
1960 : Un Taxi pour Tobrouk 4 945 868 entrées
1959 : Babette s'en va-t-en guerre 4 657 610 entrées
1958 : Archimède le clochard 4 073 891 entrées
1958 : Les Grandes Familles 4 042 041 entrées
1978 : Flic ou voyou 3 950 691 entrées
1953 : L'ennemi public numéro un 3 754 112 entrées
1983 : Les Morfalous 3 621 540 entrées
1963 : Mélodie en sous-sol 3 518 083 entrées
1960 : Les Vieux de la vieille 3 477 455 entrées
1963 : 100 000 dollars au soleil 3 436 161 entrées
1959 : Rue des prairies 3 412 201 entrées
1963 : Les Tontons Flingueurs 3 321 121 entrées
1959 : Le Baron de l'écluse 3 160 233 entrées
1977 : L'Animal 3 157 789 entrées
1955 : Gas-oil 3 096 411 entrées
1957 : Maigret tend un piège 3 076 005 entrées
1960 : La Française et l'Amour (Sketch: L'Adultère) 3 056 737 entrées
1955 : La Bande à papa 2 913 256 entrées
1979 : Le Guignolo 2 876 016 entrées
1959 : Maigret et l'Affaire Saint-Fiacre 2 868 465 entrées
1961 : Le Cave se rebiffe 2 812 814 entrées
1961 : Le Président 2 785 528 entrées
1976 : L'Incorrigible 2 568 325 entrées
1950 : Garou-Garou Le Passe-Muraille 2 566 767 entrées
1950 : Méfiez-vous des blondes 2 525 659 entrées
1964 : Les Barbouzes 2 430 611 entrées
1962 : Un singe en hiver 2 416 520 entrées
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Posté le : 27/07/2013 21:21

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Savinien Cyrano de Bergerac
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Le 28 Juillet 1655 à Sannois, meurt Cyrano de Bergerac

de son véritablement nom Hercule Savinien Cyrano, écrivain français, né à Paris le 6 mars 1619.
Cyrano de Bergerac est né à Paris. Il n'est donc pas gascon : "Bergerac" qu'il ajoute à son nom est le nom d'une terre possession de sa famille, sise dans la vallée de Chevreuse sur les rives de l’Yvette, à Saint-Forget en région parisienne. Ce poète et libre-penseur, contemporain de Boileau et Molière, aime à signer ses écrits de noms plus ou moins imaginaires qu’il rattache au sien.
C’est de 1638 que daterait l’ajout de "Bergerac" à son nom, ce fut peut-être fait lorsqu’il rejoint les cadets de Gascogne.
L'écrivain est surtout connu aujourd’hui pour sa comédie "Le Pédant joué", et pour son anticipation, "Histoire comique des États et Empires de la Lune, première partie de l’Autre Monde", et particulièrement pour avoir inspiré à Edmond Rostand le personnage central de sa pièce" Cyrano de Bergerac", qui reprend certes des éléments de la biographie du poète du grand siècle, mais s’en écarte également par des aspects non négligeables.

Sa vie :

Descendant d’une vieille famille parisienne, Savinien Cyrano de Bergerac naît à Paris, rue des Deux-Portes, l'actuelle Rue Dussoubs dans le 2e arrondissement de Paris, dans la paroisse Saint-Sauveur, où il est baptisé.
Il est le fils d'Abel Cyrano, marié le 3 septembre 1612 à Espérance Bellanger, fille de défunt noble homme Estienne Bellanger Conseiller du Roi et Trésorier de ses Finances ,
Il a quatre frères : Denys né en 1614,
Anthoine né en 1616,
Honoré 1617 — tous deux morts jeunes — et Abel,
ainsi qu'une sœur : Catherine.
Ses grands-parents paternels sont Savinien I Cyrano du domaine de Bergerac, mort en juillet 1590, qualifié de marchand et bourgeois de Paris dans un document du 20 mai 1555, de conseiller du Roi, maison et couronne de France le 7 avril 1573, et Anne Le Maire.
Puis, à partir de 1622, il vit avec sa famille dans les fiefs de Mauvières et Sousforest, nommé Bergerac à cause de ses anciens propriétaires et que son grand-père avait acquis en 1582 à Saint-Forget, près de Chevreuse, dans le sud-ouest de l'Île-de-France.
Après avoir passé une grande partie de son enfance dans cette paroisse de Saint-Forget, il étudie au collège de Beauvais de Paris, dont le principal, Jean Grangier, lui inspire le personnage principal du Pédant joué.
Il n'est donc pas du tout Gascon, mais il s'engage en 1638 avec son ami Henry Le Bret dans la compagnie Royal Gascogne du baron Alexandre Carbon de Casteljaloux du régiment des gardes du roi, qui en comptait un grand nombre.
En 1636, son père vend Mauvières et Bergerac à Anthoine Arbalestrier et place probablement le produit de cette vente en rentes que les dévaluations successives réduiront.
Engagé dans les combats qui opposent Français et Espagnols dans la guerre de Trente Ans, Cyrano est blessé en 1639 au siège de Mouzon d'un coup de mousquet à travers le corps, puis, peut-être passé dans les troupes de Conti, en 1640 à celui d'Arras d'un coup d'épée dans la gorge, qui met fin à sa carrière militaire.
Parmi les compagnons de bataille de Cyrano, Christophe de Champagne, baron de Neuvillette mort dans une embuscade, au retour du siège d'Arras, en août 1640, qui a épousé le 20 février 1635 Madeleine Robineau qui vécu de 1610 à 1657, cousine maternelle de l'écrivain.
De retour dans la vie civile, il reprend ses études au collège de Lisieux en 1641, passe un marché avec un maître d'armes et prend un engagement avec un maître à danser.
À la même époque, Libre-penseur, il devient intime avec Chapelle et s'introduit auprès du précepteur de ce dernier, Pierre Gassendi, un chanoine de l’Église catholique qui tente de concilier l’atomisme épicurien avec le christianisme, dont il devient le disciple.
C'est également sans doute à cette époque, qu'il aurait mis en fuite une centaine de spadassins pour défendre le poète François Pajot de Lignières, près de la porte de Nesle, et qu'il refuse, par haine de la sujétion, de prendre du service auprès du maréchal Jean de Gassion.
Après la fin de sa carrière militaire, il s'engage dans la carrière littéraire.
Son Pédant joué est peut-être représenté en 1646, sa Mort d'Agrippine avec certitude en 1653 — elle fait d'ailleurs scandale.
Tallemant des Réaux écrit dans ses Historiettes :
"un fou nommé Cyrano fit une pièce de théâtre intitulée: la mort d'Agrippine, où Séjanus disoit des choses horribles contre les dieux. La pièce estoit un vrai galimathias. Sercy qui l'imprima dit à Boisrobert qu'il avoit vendu l'impression, en moins de rien: Je m'en estonne, dit Boisrobert.
- Ah! Monsieur, reprit le libraire, il y a de belles impietez."

Avant même leur parution, ses œuvres circulent sous une forme manuscrite.
Nicéron prétend, dans ses Mémoires pour servir à l'histoire des hommes illustres, qu'il a rencontré Molière.
Même si ce n'est pas le cas, ce dernier lui a emprunté de nombreux passages, en particulier une scène de son Pédant Joué.
Les œuvres les plus éminentes de Cyrano sont son duo de proto-romans de science-fiction, L’Autre Monde : l’Histoire comique des Estats et empires de la Lune en 1657 et L’Histoire comique des Estats et empires du Soleil, inachevée à sa mort, qui décrivent des voyages fictifs vers la Lune et le Soleil.
Inventives, souvent ingénieuses, et parfois enracinées dans la science, les méthodes de voyage spatial que décrit Cyrano reflètent la philosophie matérialiste dont il était adepte.
L’objectif principal de ces romans de science-fiction était de critiquer de façon subtile la physique traditionnelle d'inspiration aristotélicienne, notamment le géocentrisme, et le point de vue anthropocentrique de la place de l’homme dans la création, ainsi que les injustices sociales du XVIIe siècle.
Comme en témoignent les divers manuscrits existants, la version de L’Autre Monde parue après la mort de Cyrano a été mutilée pour satisfaire la censure.

Plaque commémorative de Cyrano de Bergerac à Sannois.
Cyrano, décrit par maints auteurs comme homosexuel, devient probablement, vers 1640, l’amant de l’écrivain et musicien D’Assoucy, avant de rompre brutalement en 1650.
Lorsque leur relation se transforme en amère rivalité, Cyrano adresse des menaces de mort à D’Assoucy, qui l’obligent à quitter Paris.
La querelle prend alors la forme d’une série de textes satiriques :
Cyrano écrit Contre Soucidas anagramme du nom de son ennemi et Contre un ingrat, tandis que D’Assoucy contre-attaque avec la Bataille de Cyrano de Bergerac avec le singe de Brioché sur le Pont-Neuf.
En 1653, à bout de ressources, il accepte la protection du duc d'Arpajon, qui l'aide à publier l'année suivante chez Charles de Sercy ses Œuvres diverses et La Mort d'Agrippine.
Cyrano est blessé, en 1654, par la chute d’une poutre en bois alors qu’il entrait dans la maison de son protecteur, le duc d’Arpajon.
On ignore s’il s’agit d’une tentative délibérée contre sa vie ou simplement d’un accident, de même qu’il est impossible de déterminer si sa mort est ou non la conséquence de cette blessure, ou d’une raison non précisée.
Abandonné par le duc d'Arpajon, il trouve refuge chez Tanneguy Renault des Boisclairs.

Le 23 juillet 1655, il se fait transporter à Sannois, dans la maison de son cousin Pierre de Cyrano, trésorier général des offrandes du Roi, où il meurt chrétiennement, selon le certificat de décès délivré par le curé de la paroisse, le 28 juillet, à l'âge de 36 ans.
Il est inhumé dans l’église de Sannois.


Méconnu


Serait-ce donc le destin de Cyrano de ne susciter que commérages ou contresens ?
Ce fut pourtant son lot, jusqu'aux articles de Nodier en 1838 et de Théophile Gautier en 1844, avant que l'enthousiasme du bibliophile Jacob alias Paul Lacroix ne rendît au jour une œuvre que son anticonformisme avait sans doute dérobée à la gloire.
Lorsqu'en 1897 Edmond Rostand donna son Cyrano de Bergerac, il crut peut-être par une imposture réparer une injustice.
Ce qui eut du moins l'intérêt d'attiser l'ardeur vigilante de Remy de Gourmont ou de susciter les recherches érudites de Frédéric Lachèvre.
Mais, pour le public, le nom de Cyrano restait celui d'un nez, ou d'une épée fleurie de vers lyriques, lorsque tout à coup, à la Noël 1968, l'auteur de l'Histoire comique des États et Empires de la Lune eut droit aux honneurs qu'on aurait pu craindre provisoires ou d'une information où l'on s'était passé le mot.
Par chance, il n'en fut rien. En posant le pied sur la Lune, le premier astronaute allait raviver durablement l'intérêt jusque-là languissant que l'on portait à l'un des plus libres, des plus puissants esprits de la première moitié du XVIIe siècle.

Du mythe à l'homme

Il faut débarrasser Cyrano des affûtiaux de son mythe ;
-Comme dit plus haut, il n'était point gascon, mais natif, en 1619, de la région de Chevreuse, où se trouvait la terre de Bergerac.
-Il fut un temps vaillant soldat et glorieusement blessé au siège d'Arras. Bretteur ? Jamais et, s'il dégaina souvent, ce ne fut point pour son compte.
-Il écrivit peu de vers galants et son nez avait la forme exactement opposée à celle dont l'affuble Rostand.
-Il fut pauvre, en effet, et ne mena que peu de temps joyeuse vie dans les tripots de la capitale.
-Il vécut sobre et chaste, d'eau pure et de légumes, à l'exemple de son maître Gassendi, pour raison de santé aussi, jusqu'à l'âge de trente-six ans où il mourut des suites d'un accident, peut-être provoqué, sans avoir pu parachever une œuvre où il avait pourtant déjà donné toute sa mesure.

Il était venu tard à l'étude, en adulte consentant : les collèges l'avaient si bien dégoûté de la férule qu'il exerça d'abord sur ses maîtres un talent qu'ils n'avaient pas su exalter :
Le Pédant joué est une admirable comédie, pleine d'invention, où tout le monde, y compris Molière, a si largement puisé qu'elle en est restée méconnue.
C'est donc sur le tard qu'il se fit admettre au collège de Lisieux, puis dans le cercle de Gassendi où il se trouva en compagnie aussi docte qu'orientée : Molière, Bernier, Chapelle, La Mothe Le Vayer le fils. Il fut l'ami de Tristan l'Hermite, " le seul philosophe et le seul homme libre que la France ait ".
Il admirait Sorel et ne cachait point, même chez Gassendi, sa vénération pour Descartes. Son ami Le Bret, qui, à sa mort, prit soin d'éditer son œuvre et de l'édulcorer un peu, disait que « Démocrite et Pyrrhon lui semblaient, après Socrate, les plus raisonnables de l'Antiquité ». On appréciait l'écrivain, l'homme aussi, malgré son humeur un peu fantasque.
Dans ses Lettres, il fait preuve d'une verve "philosophique" digne de Montaigne ou des Lumières et tente d'y réhabiliter la pointe, dont le goût s'était perdu.
S'il se mêle de tragédie, c'est magistralement : La Mort d'Agrippine est un chef-d'œuvre dont Corneille n'eût point rougi. Avouons qu'en politique il fut assez pyrrhonien, et qu'à des mazarinades fort lestes il fit succéder des pamphlets contre les frondeurs, d'aussi bonne venue et plus conformes au machiavélisme des cercles qu'il fréquentait.

Cyrano entre Descartes et Gassendi

Il travaillait cependant à son Autre Monde, son grand œuvre.
À l'Histoire comique des États et Empires de la Lune, qui en composait la première partie, il adjoignit celle des États et Empires du Soleil, à quoi devait succéder "L'Étincelle".
Il avait lu Thomas Morus, la Civitas Solis de Campanella, sans doute John Wilkins et Godwin qui circulaient en traduction.
Giordano Bruno était son maître, comme de tous les libertins, lui qui fut brûlé vif pour avoir cru à la pluralité des mondes.
Et c'est peut-être à l'invite directe de Sorel que Cyrano répondait en décrivant "des choses qui soient arrivées dans la Lune", puisque "cette Terre où nous sommes il faut croire qu'elle sert de Lune à cet autre monde".
N'oublions pas qu'en 1610 la lunette astronomique avait permis d'observer des montagnes dans la Lune et des taches sur le Soleil, qu'en 1636 Gassendi avait établi la première carte de la Lune et qu'en 1648 un Italien avait expérimenté une machine volante.
Comme Cyrano avait plus que de solides connaissances scientifiques, peut-être lui doit-on la rédaction au moins de l'un des livres de la Physique de Rohault, il ne se lançait point en aveugle dans l'utopie.
On est donc loin de pouvoir parler ici d'intuition géniale ! Outre que Cyrano ne faisait qu'adapter, en matière d'astronomie, des connaissances qu'il avait acquises par des lectures et des expériences faites en compagnie de Gassendi, quelque savant et "philosophe" qu'il fût, son éclectisme en ce domaine n'alla point sans quelques incohérences. Lorsqu'on se préoccupe de sciences exactes, vouloir concilier l'atomisme de Gassendi et la physique cartésienne, voilà qui tient sans doute plus du funambulisme que de la science.
Or Cyrano professe pour Descartes une admiration si patente qu'il a voulu clore "les États et Empires du Soleil" par une accolade du philosophe et de Campanella.
Comme, d'autre part, il a fort rigoureusement démonté la métaphysique de Descartes, avec une force d'argumentation qui ne trouvera pas d'expression plus convaincue chez Diderot, ne dirait-on pas plutôt que la méthode cartésienne porte en soi des germes fatals à la métaphysique de Descartes ?
Si le XVIIIe siècle put être à la fois cartésien et athée, n'est-ce point à des libertins comme Cyrano qu'on doit l'amorce de ce renversement ?

Oeuvre païenne

C'est pourquoi L'Autre Monde sent si fortement la poudre et le bûcher.
Sans jamais sacrifier la clarté à la prudente équivoque, qui était de règle, Cyrano refuse et réprouve tous les compromis.
C'est ainsi qu'il réfute en quelques pages tout le raisonnement sur lequel Pascal appuiera son pari .
Loin, d'autre part, de se sentir angoissé entre l'infiniment grand et l'infiniment petit, cette évidence scientifique le satisfait plutôt.
Et le cycle de l'azote, comme nous dirions aujourd'hui, est pour lui raison de sérénité, de modestie, car "ce grand pontife que vous voyez la mitre sur la tête était peut-être, il y a soixante ans, une touffe d'herbe dans son jardin".
Philosophie bien païenne ; sa morale ne l'est pas moins.
Elle repousse toutes les orthodoxies, toutes les religions et tous les conformismes : les morales en cours et l'ordre moral tout court, l'autorité quelle qu'elle soit, temporelle, spirituelle ou tout simplement paternelle.
Il va bien plus loin que Voltaire et ses convictions sont autrement provocantes.
C'est plutôt à Diderot qu'il fait penser avec, en moins, le souffle lyrique et l'ampleur de la voix. Pour lui, tout vit et tout souffre, même le chou sous ce couteau qui l'arrache à la terre, même la pierre.
Son naturalisme s'exprime à l'échelle cosmique : allègre mutation dans une chaîne ininterrompue, du minerai à l'oiseau, de la graine à l'homme en passant par l'arbre et la fleur ; audacieuse prémonition, s'il en fut, de ce que plus tard on nommera évolution.
Philosophie matérialiste que celle de Cyrano ; rien d'étonnant qu'elle lui ait permis de pressentir l'existence de ce que nous appelons maladies ou médecine psychosomatiques et la nécessité d'avoir recours à des hysionomes , c'est-à-dire à des diététiciens, pour assurer le bon fonctionnement des esprits.
On comprend mal que certains n'aient vu qu'un burlesque, un amuseur, en Cyrano.
De même, on se demande si les surréalistes, en s'entichant de lui, n'ont point commis de contresens.
Chez cet Arcimboldo de la plume ou ce Brauner avant la lettre, ce qu'ils ont pris pour les monstres d'une imagination divagante nous semblerait de rigoureuses fantaisies – et dangereuses à coup sûr.
Le paradoxe, c'est que, vérifiées aujourd'hui, les hypothèses scientifiques de Cyrano ont perdu leur valeur explosive. Loin de brûler personne, fût-ce par l'anathème, on s'accommode si bien des acquis du savoir qu'un esprit sincèrement orthodoxe se flattait naguère de ne rien voir d'embarrassant pour sa foi dans le fait qu'on ait soufflé sur du singe plutôt que sur de la glaise.
Que ne s'en est-on avisé plus tôt ?
Peut-être aurait-on épargné le bûcher à ceux qui, à l'instar des habitants de la Lune, auraient pu se quitter sur un : Songez à librement vivre , après s'être salués d'un : Aime-moi, Sage, puisque je t'aime.
Il est vrai que, en des siècles qui ne connurent point d'aggiornamento, Giordano Bruno ne monta peut-être pas en vain sur le bûcher, que Cyrano ne reçut peut-être pas en vain sur le crâne une poutre qu'on a supposée criminelle.
Puisqu'il faut des martyrs...


L'Autre monde ou les états et empires de la lune, et les états de l'empire du soleil,


livre de Savinien de Cyrano de Bergerac. Première oeuvre de fiction.( exception faite de la Bible, de la torah, le coran ..;)

L

L'Autre Monde ou les États et Empires de la Lune, de Savinien Cyrano de Bergerac (1619-1655), rédigé vers 1650, a d'abord circulé sous forme manuscrite, avant de paraître après la mort de l'auteur, en 1657, mais modifié au regard des manuscrits retrouvés, qui datent de 1653 environ. Le Bret, ami de l'auteur et éditeur de l'écrit libertin, ne souhaitait pas affronter la censure. Cette première publication se terminait avec l'idée qu'il y aurait une suite. Mais ce n'est qu'en 1662 qu'un éditeur anonyme publia un texte, dont on est certain, là aussi, qu'il fut expurgé, mais qui reste infiniment explosif : Les États et Empires du Soleil.

Les États et Empires de la Lune

Sous les couleurs d'une Histoire comique (titre donné par l'éditeur du texte posthume, en 1657), donc du genre littéraire le moins codifié qui soit, Cyrano convie son lecteur à un récit de voyage parfaitement hétérodoxe, régulièrement interrompu par des propositions fantaisistes qui développent des arguments capables de miner durablement les vérités et les croyances au nom d'une liberté matérialiste. Dans le même temps, cette histoire se réfère clairement à Lucien de Samosate et à son Histoire véritable et à l'anglais Francis Godwin (L'Homme dans la Lune, 1638, traduit en 1648), pour l'effet fictionnel de déplacement, mais surtout aux connaissances scientifiques du temps. Géographiques tout d'abord : Les États, empires, royaumes et principautés du monde de Pierre Davity (1625), fournit la trame du roman. Scientifique et philosophique ensuite : le voyage cosmique, cette imagination en actes, n'est valide que s'il est en accord avec les théories de Galilée. Il faudra donc que le personnage se déplace de manière romanesque, comique et scientifique, à la fois dans l'univers (d'un point de la Terre à un autre, de la Terre à la Lune, puis de la Terre au Soleil) et dans les représentations possibles et contradictoires de l'ordre du monde, et surtout dans celles qui choquent les traditions établies.

Le récit d'aventures est rédigé à la première personne. Au tout début des États et Empires de la Lune, le personnage-narrateur, sur une route proche de Clamart, au sud de Paris, déclare, en regardant la Lune, que cet astre « est un autre monde comme celui-ci, à qui le nôtre sert de lune ». Le narrateur décide d'aller vérifier la chose, et part expérimenter sa vision de l'autre monde (ou des nouveaux mondes possibles) en attachant à ses vêtements des fioles de rosée qui, attirées par la chaleur du Soleil, le propulsent dans le ciel et le transportent non point sur la Lune mais en Nouvelle-France (la Terre tourne durant son élévation). Là, il doit se justifier de sa manière à la fois burlesque, poétique et scientifique de voyager auprès de ceux qui le soupçonnent de magie – en particulier le vice-roi et les Jésuites. Voulant détruire sa « machine » par l'explosion de fusées, il se trouve à nouveau propulsé dans le ciel, et finit par se poser sur la Lune, un astre évidemment habité, comme Francis Godwin, John Wilkins et Pierre Borel le supposaient.

C'est là que tout s'inverse. Car, sur la Lune, on appelle la Terre la Lune, les vieux obéissent aux jeunes, la virginité est un scandale. Le suicide, infiniment recommandable, se fait en cérémonie : on y boit le sang du suicidé, et on s'accouple ensuite pour que le mort revive dans les enfants qui naîtront. Assisté du démon de Socrate qui lui traduit le langage lunaire, le narrateur y débat de tout – mœurs, nature, croyances – sans préjugés. Romanesque, vision, imagination, réalité, expérimentation scientifique et ironie se mêlent alors pour enquêter sur le monde, les hommes et la matière.


Les États et Empires du Soleil

Au début des États et Empires du Soleil, le narrateur Drycona, (anagramme de Cyrano) est pourchassé par le parlement de Toulouse qui veut l'envoyer au bûcher au motif qu'il pratique la sorcellerie, alors qu'il ne fait que penser librement. Il est également poursuivi pour avoir écrit Les États et Empires de la Lune. Ce qui permet à Cyrano, en jouant de cette intertextualité, de mettre en scène sa propre persécution et de revendiquer la force polémique de ses ouvrages. Drycona erre donc dans les alentours de la Ville rose, échappe à la populace déchaînée, se fait gueux, voire picaro, avant de poursuivre son voyage, sous une forme nettement plus initiatique. Car il s'agit, durant ce parcours, de se libérer des traditions dogmatiques en explorant les mondes possibles, tout en gardant la distance de l'ironie, si bien que la quête de la vérité se transforme en déstabilisation de tout énoncé de vérité. C'est donc un regard nouveau, frôlant l'utopie, qui, via l'imagination et via la Lune, puis le Soleil, est posé sur notre monde.

Cette fois, pour se rendre sur le Soleil, le narrateur imagine une machine spatiale, constituée d'une boîte percée en haut et en bas, et surmontée d'un vaisseau de cristal qui a forme de globe. Sur le Soleil, les oiseaux, les arbres, les fruits savent raisonner et les choux revendiquent une âme. Les oiseaux, athées impénitents, ont peur des étrangers et haïssent la guerre. Ils regardent les coutumes des hommes avec naïveté et clairvoyance, s'étonnant de leur servitude et de l'oppression tant familiale que politique et religieuse que ceux-ci souhaitent et supportent. Les volatiles, qui n'ont pas lu la Bible, en viennent à contester la supériorité de l'homme sur les animaux, et la singularité de l'espèce humaine dans le règne naturel.

Cette visite aux États du Soleil, qui en appelle tout à la fois à Descartes, Campanella et Gassendi, est-elle le fruit d'une imagination déréglée, celui d'une expérience philosophique, ou bien littéraire ? Elle dessine d'abord la figure d'une émancipation, l'apprentissage de la liberté à travers la recherche d'une science de l'homme fondée sur l'énergie de la matière, sur le désir de sentir et d'être, profondément, homme. Pour Cyrano, l'imagination est un merveilleux plaisir en même temps qu'une rigoureuse expérience. Mais c'est aussi un plaisir sans préjugés, et sans Dieu. On comprend que cette pensée, nouvelle, libertine, polémique et infiniment séduisante, ait été très longtemps combattue et qu'elle soit encore, trop souvent, minimisée par la critique.


Liens

http://youtu.be/3O9cKH8-WN4 Du fabuleux voyage
http://youtu.be/jpAAuf4iL1A Cyrano Film complet 1950
http://youtu.be/SialomNaCZg le pédant joué I
http://youtu.be/dF-V4xS1AW8 le pédant joué II
http://youtu.be/09dPtXQdHAIle pédant joué acte III
http://youtu.be/Yc0AqEo2RqQ le pédant joué IV
http://youtu.be/exzXtKeXW7Y le pédant joué V



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Posté le : 27/07/2013 13:34

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Ernest Hémingway
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Le 21 juillet 1899 naît Ernest Miller Hemingway "l'écrivain-héros"

Sa vie fut celle d'un guerrier, son parti pris d'anti-intellectualisme et son gout certain pour un exhibitionnisme de virilité
ont malheureusement enfermé son œuvre et sa personnalité dans une légende qui lui nuit.
Hemingway a mis les techniques d'un art raffiné, très travaillé sous des allures simplistes, au service d'une conception qu'il voulait exagérément sommaire, brutale, voire primitive de la vie.
Ses héros, qui, dans cette œuvre qui forme une longue chronique autobiographique, sont toujours lui-même, et peuvent paraître stéréotypés.
Laconique, individualiste, blasé, mais actif et viril, le héros de Hemingway est un être blessé, hanté par la mort, mais stoïque et qui cherche une évasion, presque un divertissement au sens "Pascalien", dans l'alcool, l'amour, la chasse et la pêche au gros.
Ses romans d'action cachent une quête, une méditation morale presque obsessive.

Famille, jeunesse

Ernest Miller Hemingway est né à Oak Park près de Chicago, le 21 juillet 1899. Il est le fils de Clarence Hemingway, médecin, et de Grace Hall, une musicienne dont le père était un grossiste en coutellerie très aisé.
C'est le deuxième enfant d’une famille qui en comptera six : Marceline, née en 1898, Ernest, Ursula, née en 1902, Madeleine née en 1904, Carol, née en 1911, et enfin, Leicester Clarence, né en 1915.
Ses deux parents avaient reçu une bonne éducation et étaient appréciés et respectés dans la communauté conservatrice de Oak Park.
Lorsque Clarence et Grace se marièrent en 1896, ils déménagèrent avec le père de Grace, Ernest Hall, raison pour laquelle ils ont appelé leur premier fils Ernest. Hemingway disait ne pas aimer son prénom, qu'il associait au héros naïf, même fou de la pièce d'Oscar Wilde L'Importance d'être Constant.
La maison de sept chambres de la famille dans un quartier respectable contenait un studio de musique pour Grace et un cabinet dentaire pour Clarence.
La mère de Hemingway donnait souvent des concerts dans les villages environnants. Hemingway adulte affirmait haïr sa mère, bien que le biographe Michael Reynolds souligne que Hemingway reflétait son énergie et son enthousiasme.
Son insistance à lui apprendre à jouer du violoncelle est devenu une «source de conflit», mais il a admis plus tard que les leçons de musique lui ont été utiles dans son écriture, comme dans la «structure contrapuntique» de Pour qui sonne le glas.
La famille possédait une résidence d'été appelée Windemere sur les rives du lac Walloon, près de Détroit dans le Michigan, une région habitée par les indiens Ojibways.
C'est là qu'Hemingway apprit avec son père à chasser, pêcher et camper dans les bois. En 1909, son père lui offre son premier fusil de chasse, pour son 10e anniversaire. Ses premières expériences dans la nature lui inculquèrent une passion pour l'aventure en plein air et la vie dans des régions éloignées ou isolées.
À partir de 1913, Ernest étudie à la High School d’Oak Park. Il découvre Shakespeare, Dickens, Stevenson, et participe activement à la vie sportive et culturelle de son école.
En 1916, ses premières histoires et poèmes paraissent dans Tabula et Trapeze, des revues littéraires de l’école. Après avoir obtenu son diplôme en 1917, Hemingway renonce à suivre des études supérieures pour devenir journaliste au Kansas City Star, sous l’influence bienveillante de son oncle paternel, Alfred Tyler Hemingway.

L'écrivain

Ernest Hemingway est le représentant le plus typique de ce qu'on a appelé la « génération perdue ». On désigne par ce terme, aux États-Unis, la génération jetée dans la Première Guerre mondiale, sacrifiée en quelque sorte aussi bien moralement que physiquement, car les survivants en étaient souvent revenus terriblement désabusés.
Ils étaient partis pour une croisade et n'avaient vu partout en Europe que des horreurs, des massacres absurdes et des victimes pitoyables.
Après une si retentissante faillite de leur idéal, il leur avait été impossible de croire plus longtemps aux notions de gloire, d'honneur, de patrie, qui avaient causé tant de souffrances.
Les œuvres des écrivains américains de cette génération ont donc remis en question toutes les valeurs morales et les vertus traditionnelles et exprimé avant tout un grand désarroi et un immense désenchantement.
Cependant, la vie a fini par être la plus forte. Peu à peu, les plaies morales se sont refermées et certains de ces écrivains, dont Hemingway, se sont efforcés de redonner sens et valeur à l'aventure humaine.
Aussi son œuvre dessine-t-elle une courbe assez harmonieuse, qui va du scepticisme négateur et profondément désespéré de ses premiers romans aux affirmations et au stoïcisme de sa maturité.

De l'innocence américaine à l'expérience européenne

Hemingway sortait d'un milieu très bourgeois et très pieux. Un de ses oncles avait été missionnaire en Chine, comme les parents de Pearl Buck.
Son père était gynécologue et sa mère, qui avait voulu devenir cantatrice, avait renoncé à sa carrière pour se consacrer au foyer. Elle semble avoir été très abusivement dominatrice.
Le couple s'était fixé dans une petite ville cossue de la banlieue de Chicago, Oak Park, où Ernest Hemingway passa toute son enfance dans une atmosphère assez étouffante et très puritaine, mais d'où il avait l'occasion de s'échapper tous les étés pour vivre en sauvageon, un peu comme Tom Sawyer ou Huckleberry Finn, dans la maison d'été de la famille, au milieu des bois qui entourent le lac des Wallons au nord du Michigan.
C'est là qu'il fit son apprentissage de chasseur et de pêcheur sous la conduite de son père.
Il a utilisé les souvenirs de cette époque dans tout un cycle de contes consacrés à la jeunesse d'un héros imaginaire, Nick Adams qui, en fait, n'est autre que lui-même.
Il aimait trop la vie et tenait trop à échapper à l'influence de sa famille pour accepter, comme le voulaient ses parents, de faire des études dans une université.
Dès sa sortie de l'excellente high school d'Oak Park, où il avait été un très bon élève, il se lança dans le journalisme et devint reporter au Kansas City Star, l'un des meilleurs quotidiens américains de l'époque.
Le rédacteur en chef lui imposa un certain nombre de règles qu'il ne devait jamais plus oublier : « Faites des phrases courtes. Faites des introductions courtes.
Servez-vous d'un anglais vigoureux. Soyez affirmatif et non pas négatif... »

Sur ces entrefaites les États-Unis entrent en guerre. Hemingway voudrait aller se battre en Europe, mais il ne peut s'engager à cause de sa mauvaise vue. Il ne réussit à partir qu'en avril 1918, lorsqu'il est accepté comme conducteur d'ambulance par la Croix-Rouge italienne.
Peu de temps après se produit le grand évènement de sa vie : le 8 juillet 1918, au petit jour, à Fossalta di Piave, sur le front austro-italien, alors qu'il distribuait du chocolat et des cigarettes en première ligne, un obus tombe sur un groupe d'hommes dont il faisait partie.
Un des hommes est tué, un autre est grièvement blessé.
Hemingway, touché lui-même aux jambes, prend ce blessé sur le dos et essaie de gagner l'arrière.
Il est par deux fois touché par un tir de mitrailleuse, mais il réussit à atteindre un poste de secours. Une vingtaine d'éclats d'obus sont extraits de ses jambes, et non deux cent trente-sept comme il le prétendit plus tard.
Il passa plus de trois mois à l'hôpital de Milan et dut rapprendre à marcher.
Il s'éprit d'une jeune infirmière américaine qui devait lui servir de modèle pour Catherine Barkley dans L'Adieu aux armes.
Il aurait voulu l'épouser, mais elle lui préféra un officier italien.
Il fut très éprouvé, semble-t-il, par cet échec. Bien qu'assez vite rétabli sur le plan physique, il resta longtemps malade nerveusement et souffrit en particulier d'insomnies torturantes.
Il lisait beaucoup – et buvait – pour oublier la rencontre avec la mort qu'il avait faite en Italie, sorte de plongée effrayante dans le néant qu'il décrivait ainsi à un ami : « J'ai senti mon âme, ou quelque chose comme ça, qui quittait mon corps, comme lorsqu'on tire un mouchoir de soie de sa poche par un coin. Elle tournoya autour de moi, puis revint, rentra de nouveau dans mon corps et je n'étais plus mort.

Son style

Son ambition était d'écrire. Il développe une forme d'écriture qui lui est personnelle et innovante, son style est elliptique, sans développement psychologique.
C'est un style, caractérisé par l'économie et la litote qui a influencé le roman du XXe siècle, comme l'ont fait sa vie d'aventurier et l'image publique qu'il entretenait.
C'est alors qu'il met au point son célèbre style, glacé, simple, rigoureux, qui note les faits avec une objectivité de procès-verbal. D'abord il remplace les développements psychologiques par le récit de l'action et du comportement – « behaviourisme » – des personnages.
Puis il utilise les mots vrais, techniques. Enfin, il tisse un réseau de correspondances qui crée une ambiance climatique ou linguistique.
« La prose, écrit-il, n'est pas de la décoration, c'est de l'architecture. »
Il ne dit donc pas « revolver », mais « Smith and Wesson 32 », pas « avion », mais « Junker 88 ».
Ce laconisme rejoint la critique morale. Vie et style sont démythifiés ensemble.
Et ce style discipliné est celui de la panique contrôlée. Puisqu'il faut mourir, autant le faire avec style.
Entre l'homme et la mort, il faut mettre le style. La mort, dont la blessure est l'annonciation, est le destin de tous les héros de Hemingway. Mais, face à elle, il y a le style, qui est affaire de stoïcisme autant que de rhétorique. Les techniques de style sont, chez Hemingway, de la même nature que les techniques de chasse, de pêche, de boxe, de tauromachie ou de stratégie.
Il s'agit à la fois d'évasion et de discipline. Une nouvelle comme « la Grande Rivière au cœur double » est tout entière une fiesta de technique. Le style de Hemingway n'admet pas plus de chiqué que celui du torero : il passe au ras des choses comme l'autre au ras des cornes. Il est célèbre et très imité.
Mais il n'est pas entièrement inventé. Il doit quelque chose à Mark Twain et à Stephen Crane, pionniers du réalisme américain, et à Flaubert, qu'il découvrit par l'intermédiaire d'Ezra Pound.
Bien qu'il l'ait pastiché dans The Torrents of Spring en 1926, il doit aussi à Sherwood Anderson, à Ring Lardner et à Gertrude Stein.
La théorie de l'« objet corrélatif » de T. S. Eliot explicite assez bien l'essence de l'art de Hemingway : « Le seul moyen d'exprimer une émotion de façon artistique, c'est de trouver un ensemble d'objets, une situation, un enchaînement d’évènements qui seront la formule de cette situation particulière, de telle sorte que, quand les faits extérieurs sont donnés, l'émotion est immédiatement évoquée. »
Ainsi, Hemingway décrit non pas une émotion, mais le geste et l'objet qui la matérialisent et la symbolisent. Ce nouveau roman, qui remplace l'analyse par la vision et met un terme à la littérature d'introspection et au romancier omniscient, doit naturellement beaucoup au cinéma.
Cette technique n'est pas simplement un autre moyen d'expression. Elle exprime autre chose – Marx et Freud sont passés par là : elle s'efforce de rendre perceptibles les neuf dixièmes de conscience immergée, que la logique ne saurait exprimer.
En ce sens, les recherches de Hemingway, si elles aboutissent à des résultats différents, ne sont pas sans rapport d'intention avec celles de James Joyce ou de Virginia Woolf, qu'il connaissait bien.
Cet art du geste plus que de la réflexion, cet art du relatif et de l'immédiat portent une morale de l'ambiguïté qui séduisit Sartre et une métaphysique de l'incertitude qui conquit les existentialistes.
Cette vision objective, ces gestes sans rime ni raison, ces actions sans commentaires ni projets sont ceux d'êtres perdus qui agissent à tâtons dans un univers où personne ne juge, n'espère, ne projette ni ne regrette, parce que rien n'a de sens. L'homme est réduit à ses faits et gestes, n'a plus ni espoir ni personnalité ; il ne cherche le combat que par goût du suicide, sachant que le néant – « nada » – triomphera toujours : « winner take nothing ». Le roman de Hemingway est une révolution de la conscience plus que de la littérature et exprime parfaitement le désespoir à la fois stoïque et épicurien d'une génération coincée entre deux guerres et qui fit la grande bringue parce qu'elle n'avait pas vraiment gagné la Grande Guerre.
Ce rapport entre le style et le sujet est évident dès 1926 dans le premier grand roman de Hemingway, Le soleil se lève aussi, The Sun also rises, qui porte en épigraphe la phrase de Gertrude Stein : « Vous êtes tous la génération perdue. » Dans ce roman à clés, Hemingway évoque magistralement la triste bringue des années folles. En ces clochards dorés de la bohème internationale, on reconnaît aisément les Américains de Paris, Harold Loeb, Donald Ogden Stewart, lady Duff Twisten. Mais l'action qui les conduit des cafés de Paris aux arènes de Pampelune ne mène nulle part. Ces touristes du désarroi tournent en rond dans des passions impuissantes, dont la blessure de guerre est, une fois de plus, le symbole. Mais, avec une verve mortelle et un chic fou, ils vivent dans une agitation passionnée, et ce chic est leur honneur : « C'est en somme ce que nous avons à la place de Dieu », conclut admirablement lady Brett.

Les premiers romans

Retour à la vie civile, et difficulté à se réadapter.
Il rompit avec ses parents, qui ne comprenaient pas ses difficultés, reprit du travail comme journaliste au Toronto Star, épousa Hadley Richardson et vint s'installer à Paris dès 1921.
Il s'imposa une discipline rigoureuse, se mêla très peu aux autres expatriés américains, comme on le voit dans Paris est une fête, fréquenta avant tout Gertrude Stein et Sylvia Beach, qui ont toutes les deux parlé de lui dans leurs mémoires, Autobiographie d'Alice B. Toklas et Shakespeare and Company.
Guidé par Gertrude Stein et le poète Ezra Pound, il s'efforça d'atteindre à un style aussi dépouillé et laconique que possible dans des récits très concentrés où il distillait l'essentiel de son expérience de la vie et de la mort – dans La Grande Rivière au cœur double par exemple.
Son premier recueil de nouvelles, De nos jours, In Our Time, parut à New York en 1925, mais n'attira guère l'attention.
C'est seulement lorsqu'il publia, en 1926, Le soleil se lève aussi, The Sun also Rises que Hemingway réussit à s'imposer. Le livre devint aussitôt un best-seller.
Le titre est un rappel de l'Ecclésiaste, et le sujet en est la génération perdue.
On y suit les allées et venues à Paris, puis à Pampelune, pendant les fêtes de la Saint-Sébastien, d'un groupe de jeunes gens complètement désaxés par la guerre.
Le monde où ils évoluent est absurde.
Tout n'y est que vanité.
Ils ont beau s'agiter, boire, essayer de partager la passion des aficionados espagnols pour les courses de taureaux, ils ne réussissent pas à meubler le vide de leur vie.
Il leur faut toute leur volonté pour ne pas céder au désespoir ni sombrer dans le chaos des cauchemars.
Ils ont peur de la nuit et, le jour, ils tâchent de se raccrocher à des occupations précises, à des rites : celui de la conversation, celui de la pêche, celui des courses de taureaux ; ils parviennent ainsi, tant bien que mal, à donner une forme et un minimum de sens à leur vie et à oublier le néant au-dessus duquel ils sont suspendus.
C'est seulement dans son second roman, L'Adieu aux armes, A Farewell to Arms, 1929, avec un retard de dix ans sur les évènements, que Hemingway a osé aborder le sujet de cette guerre qui l'avait si profondément marqué. Une des règles de son esthétique implicite est, en effet, qu'une émotion ne doit être évoquée qu'une fois l'émoi passé. L'Adieu aux armes est un livre ironique.
Le titre est emprunté à un poème patriotique anglais, mais on y voit tout au long que la guerre n'a aucun sens, plus particulièrement pendant la retraite de Caporetto et que l'amour ne vaut pas mieux.
Le héros, en effet, ambulancier américain comme l'auteur, après avoir conclu une paix séparée, c'est-à-dire déserté, et être passé en Suisse avec une jeune infirmière anglaise qu'il aime d'un grand amour sans phrases, s'aperçoit bientôt que le Destin auquel il croyait avoir échappé, en fait l'a pris à son piège.
Après quelques mois de grand bonheur dans la pureté de la neige et des Alpes, la jeune femme meurt dans une maternité de Lausanne à la suite d'un accouchement difficile, et le livre se termine sur une vision du héros partant sans but, le dos courbé sous la pluie.
Hemingway lui-même n'avait pas connu pareille épreuve.
Il avait réussi à oublier l'horreur de la guerre et l'absurdité de la vie en s'adonnant avec passion à deux divertissements, les courses de taureaux et la chasse, auxquels il a consacré deux livres : Mort dans l'après-midi, Death in the Afternoon, 1932 et Vertes Collines d'Afrique, Green Hills of Africa, 1935.


Après l'individualisme, l'engagement

Après le succès de ses premiers romans et son second mariage, il s'était installé en 1928 à Key West, à l'extrême pointe de la Floride, toujours en marge des États-Unis.
Il s'en éloigna même davantage quelques années plus tard en allant à Cuba où il résida, aux environs de La Havanejusqu'en 1960.
Tous ses loisirs se passaient à pratiquer sur son yacht, le Pilar, la pêche à l'espadon dans la mer des Antilles.
Bien que ce fût alors la « crise » aux États-Unis, il semblait complètement détaché des problèmes sociaux et préoccupé uniquement d'exploits sportifs et de littérature.
En fait, cependant, il s'était peu à peu rendu compte qu'il est difficile à l'individu isolé de faire seul son salut et qu'on ne peut pas vivre indéfiniment à l'écart des autres.
Telle est la leçon de En avoir ou pas, To Have and Have Not, 1937, roman assez décousu dont le héros, qui se nomme Harry Morgan comme le célèbre boucanier, est obligé, faute d'argent pour nourrir les siens, de se lancer dans toutes sortes d'aventures où, malgré tout son cran, il finit par succomber.
Il incarne avec une vitalité extraordinaire l'individualiste américain, l'homme de la « frontière » qui, pour défendre son droit à l'existence va jusqu'à la révolte armée contre les pouvoirs établis, mais qui, au moment de mourir, constate que « de quelque façon qu'il s'y prenne, un homme seul est foutu d'avance ».
Cette phrase marque la fin de l'individualisme quelque peu byronien de Hemingway.
Il n'est plus question pour lui, en 1937, de paix séparée. La guerre civile espagnole fait rage.
Le fascisme menace. Il est impossible dorénavant de vivre à part.
Qu'on le veuille ou non, il faut choisir : se solidariser avec ceux qui « en ont » ou se révolter avec ceux qui n'« en ont pas ». Hemingway n'hésita pas. Ses sympathies allaient aux seconds.
On le vit bien lorsqu'il partit pour Madrid en 1937 pour le compte d'un groupe de journaux américains.
Il fit de son mieux pour défendre la cause des Républicains espagnols devant le public américain, en écrivant en particulier le texte d'un film documentaire, La Terre espagnole, et une pièce de théâtre, La Cinquième Colonne, The Fifth Column, 1938.
Contrairement à ses habitudes, il entreprit aussitôt d'écrire un roman où il mettait en œuvre ses souvenirs récents sans même leur laisser le temps de se décanter.
Ce fut Pour qui sonne le glas, For Whom the Bell Tolls qui parut dès 1940. L'épigraphe empruntée à un sermon de John Donne était significative : « Nul homme n'est une île complète en soi-même ; chaque homme est un morceau de continent, une partie du Tout... La mort d'un homme me diminue moi aussi, parce que je suis lié à l'espèce humaine. Et par conséquent n'envoie pas demander pour qui sonne le glas. Il sonne pour toi. » Tel est bien le sens de ce livre qui est tout ensemble un récit d'aventures passionnant, un roman de guerre véridique, une épopée exaltante, une tragédie antique et une méditation sur le destin de l'homme.
Car, à propos d'un acte de sabotage très localisé, à l'arrière des lignes franquistes, Hemingway évoque le destin de l'humanité tout entière.
Le pont que le héros, Robert Jordan, a pour mission de faire sauter n'est pas seulement le centre de la guerre civile espagnole et d'un affrontement plus vaste entre le fascisme et l'antifascisme, il est le moyeu de la roue du destin qui, dans un mouvement giratoire irrésistible, entraîne aussi bien que les personnages du roman l'humanité tout entière.

La deuxième guerre mondiale

Hemingway était dorénavant, en un sens, un écrivain engagé.
Aussi, lorsque éclata la Seconde Guerre mondiale, prit-il tout de suite parti contre l'Allemagne nazie pour défendre les valeurs dont la Première Guerre lui avait semblé révéler la vanité mais dont il comprenait à présent le prix.
Il patrouilla pendant plusieurs mois sur le Pilar dans la mer des Antilles pour essayer de capturer ou de détruire un sous-marin allemand, puis, en 1944, se fit envoyer comme correspondant de guerre en Europe.
Il prit part au débarquement en Normandie le 6 juin, suivit et même parfois devança les troupes alliées dans leur marche sur Paris et assista ensuite aux très durs combats de la forêt de Hürtgen en Allemagne.
Cette partie de sa vie, cependant, n'a donné lieu à aucune transposition romanesque.
Au-delà du fleuve et sous les arbres, Across the River and Into the Trees, 1949 se passe à Venise après la guerre et représente, en somme, Hemingway sous les traits d'un colonel américain vieilli sous le harnois et épris, malgré son âge, d'une charmante jeune fille de l'aristocratie vénitienne.

Le vieil homme et la mer.

Son œuvre est somme toute un immense Bildungsroman, une longue autobiographie romancée, qui s'est déroulée parallèlement à sa vie avec un retard sans cesse décroissant depuis les premières nouvelles du cycle de Nick Adams jusqu'à son dernier roman, Le Vieil Homme et la mer, The Old Man and the Sea, 1952, où on le voit vieillard, en vétéran des luttes humaines, mais toujours prêt à foncer vers l'avenir et l'aventure.
Ce livre fut son chant du cygne, l'adieu de Prospero à ses sortilèges.
On l'a salué comme un chef-d'œuvre et il lui a valu d'obtenir le prix Nobel de littérature en 1954, mais ce n'est peut-être pas le plus grand de ses romans, bien que ce soit le plus sage.
Hemingway a voulu y définir l'essentiel de sa philosophie. Le vieux pêcheur à la Passion de qui nous assistons, nombreuses sont les métaphores chrétiennes représente l'homme aux prises avec les forces aveugles de l'univers qui cherchent à le détruire, mais qui ne peuvent pas vraiment l'écraser, parce que, comme l'a dit Pascal, « il sait qu'il meurt, et l'avantage que l'univers a sur lui, l'univers n'en sait rien ».
Cet univers, cependant, n'est pas qu'un continuel déchaînement de violence, il est aussi un continuum d'amour. Il existe entre toutes les créatures des liens de fraternité que le vieux pêcheur sent très bien. Il s'accuse même avec véhémence d'avoir par traîtrise capturé et tué ce grand poisson qui ne lui voulait aucun mal.
L'homme est condamné à mourir et à tuer pour vivre, mais peut trouver réconfort dans cette pensée que Robert Jordan avait pressentie et que le vieux pêcheur sait vivre à fond, à savoir qu'« aucun homme n'est jamais seul en mer ». À la notion de solitude irréductible du héros succède ainsi, au terme de cette œuvre, l'idée d'une vaste solidarité cosmique qui lie tous les êtres et tous les hommes.
Après ce roman, Hemingway ne sut plus que se pencher sur son passé, dans Paris est une fête , A Moveable Feast, 1952, ou revisiter les lieux où il avait été heureux, l'Afrique orientale et l'Espagne, d'où il rapporta non plus des livres cette fois, mais de simples reportages.
Sa vitalité en apparence intacte était en fait très diminuée. Il quitta Cuba en 1960 pour s'installer dans l'Idaho, mais dut bientôt se faire hospitaliser pour soigner son foie et son hypertension.
Quand il revient aux Etats-Unis en septembre 1960, après des voyages à Cuba et en Espagne, il ne se porte pas très bien, ni physiquement, ni mentalement.
Il est devenu impuissant, il se sent sombrer dans la cécité à cause du diabète, et il est touché par la folie ,en fait un trouble bipolaire qu'il subit toute sa vie. En décembre, le médecin George Saviers l'envoie se faire soigner dans la prestigieuse clinique Mayo du Minnesota, où il est traité par sismothérapie et par des sédatifs.
Il en ressort en janvier 1961, mais trois mois plus tard, il doit retourner se faire hospitaliser, d'abord au Sun Valley hospital, puis de nouveau à la clinique Mayo, où il reçoit de nouveaux électrochocs.

Sa mort

Il revient chez lui le 30 juin 1961, et deux jours après, le 2 juillet, ne pouvant supporter l'idée de sa déchéance physique et de son impuissance à écrire, il se tua chez lui d'un coup de fusil dans la tête.
il se suicide et pourtant autrefois, il avait blâmé son père pour son suicide, considérant cela comme un acte de lâcheté.
Le dossier médical d'Hemingway, rendu accessible en 1991, montra qu'il souffrait d'hémochromatose, diagnostiquée en 1961, une maladie génétique qui provoque de sévères dommages physiques et mentaux.
Cette maladie pourrait expliquer les nombreux suicides dans la famille Hemingway, son père, son frère, sa sœur et sa petite fille Margaux Hemingway.


Ses mariages

Ernest Hemingway se maria quatre fois :
Hadley Richardson du 3 septembre 1921 à janvier 1927. Un enfant.
Pauline Pfeiffer du 10 mai 1927 au 4 novembre 1940. Deux enfants.
Martha Gellhorn de novembre 1940 (trois semaines après son divorce) en 1945.
Mary Welsh Hemingway de mars 1946 jusqu'au suicide de Hemingway.
Il est le parrain du comédien français Claude Brasseur.

Son Å’uvre

Romans


1926 : Torrents de printemps
1926 : Le soleil se lève aussi
1929 : L'Adieu aux armes
1937 : En avoir ou pas
1940 : Pour qui sonne le glas
1950 : Au-delà du fleuve et sous les arbres
1952 : Le Vieil Homme et la Mer, trad. Jean Dutourd, Gallimard, 1952, coll. Livre de Poche N° 946, 1963

Nouvelles

Recueils

1923 : Trois histoires et dix poèmes
1925 : De nos jours
1927 : Hommes sans femmes
1928 : 50 0000 Dollars
1933 : Le vainqueur ne gagne rien
1938 : La Cinquième colonne et 49 histoires
1961 : Les Neiges du Kilimandjaro et autres histoires

Nouvelles notables

1927 : Dix Indiens
1928 : Cinquante mille dollars
1936 : Les Neiges du Kilimandjaro

Traductions

1949 : Paradis perdu, recueil de nouvelles, trad. Henri Robillot, suivi de La 5° Colonne, pièce de théâtre en trois actes. Trad. de Marcel Duhamel, éditions Gallimard, 1949, coll. Livre de Poche N° 380, 381, 1961

Divers

1932 : Mort dans l'après-midi
1937 : Les Vertes Collines d'Afrique

Publications posthumes

1964 : Paris est une fête
1970 : Îles à la dérive, roman
1970 : En ligne. Choix d'articles et de dépêches de quarante années
1972 : E.H., apprenti reporter6
1972 : Les Aventures de Nick Adams (Nick Adams stories), œuvre posthume, recueil de nouvelles édité par Philip Young, paru chez Gallimard en 1977.
1984 : 88 poèmes
1985 : L'Été dangereux. Chroniques
1989 : Le Jardin d'Éden, roman
1995 : Le Chaud et le Froid. Un poète

Liens
http://youtu.be/irklTHzaMhQ Ernest par Hémingway
http://youtu.be/SKMqppVRSn0 Portrait
http://www.youtube.com/watch?v=Niu0oU ... e&list=PLBDB09476461490DE le vieil homme et la mer





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Posté le : 21/07/2013 10:08
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Robert Burns le barde écossais
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Le 21 Juillet 1796 meurt le poète écossais Robert Burns,

le plus grand poète écossais, poète symbole de l'écosse.

Il reçut de nombreux surnoms d'estime et d'affection.
En effet Robert Burns également appelé Rabbie Burns, Scotland's favourite « fils préféré de l'Écosse », the Bard of Ayrshire « le barde de l'Ayrshire » ou, tout simplement, the Bard est un poète écossais.
Il est né le 25 janvier 1759 à Alloway maintenant Ayr, Ayrshire, Fils d'un pasteur d'Alloway, Ayrshire), Robert Burns vécut toute sa vie en Écosse, d'abord dans son comté natal, connu aujourd'hui des touristes sous le nom de Burns Country, puis à Édimbourg de 1787 à 1791. Il se fixa ensuite à Dumfries
il est le plus connu des poètes qui écrivirent en scots, bien que la plus grande partie de son œuvre soit en anglais et en light scots, un dialecte plus accessible à un public non-écossais. Ses écrits en anglais, de nature généralement politique, sont souvent plus rugueux.


Son œuvre, inspirée de la vie à la campagne, de la nature et de culture populaire est aussi nourrie de nombreuses références à la poésie classique et contemporaine. Son audace naturelle l'amène à refuser les normes critiques de son époque.
Sa poésie d'une grande sensibilité a contribué à l'éclosion du romantisme.
Il inspira la production de littérature dialectale dans d'autres pays de l'Europe.
Il fut un critique acide de l'Église calviniste et de l'aristocratie, ce qui lui valut de grandes inimitiés.
Musique
Plusieurs de ses poèmes ont été mis en musique, entre autres par le compositeur allemand Robert Schumann. Jonathan E. Spilman a mis en musique en 1837 Sweet Afton, poème de 1791, sous le titre Flow Gently Sweet Afton.

La vie de Burns fut très mouvementée car elle fut jalonnée d'aventures sentimentales, tragiques ou scabreuses, avant son mariage avec Jean Armour en 1788.

Le premier recueil de ses poèmes fut publié à Kilmarnock en 1786, le second imprimé à Édimbourg en 1787. Burns, d'abord considéré comme une sorte de « poète-paysan », apparut vite comme le grand poète national.

L'instruction était d'un haut niveau en Écosse au XVIIIe siècle et Burns, dans la ferme paternelle, avait beaucoup lu. On connaît ses lectures qui font une large place à la littérature classique anglaise (le Spectator, les poèmes de Pope), à la littérature à la mode (le sentimentalisme de Sterne ou les poèmes d'Ossian). Mais Burns admire aussi les poètes écossais. Tout de suite après l'union avec la Grande-Bretagne, il y eut, à Édimbourg, un renouveau littéraire et surtout poétique sous l'impulsion d'Allan Ramsay (1686-1758). Libraire et poète, celui-ci tenait boutique littéraire et autour de lui se forma un cénacle de jeunes talents. Allan Ramsay édita les anciens poètes écossais des XVe et XVIe siècles, les chaucériens écossais de la cour du roi poète d'Écosse Jacques Ier (1394-1437) et leurs successeurs. Il donna aussi leur chance aux plus jeunes poètes. Entre sa génération et celle de Burns, la poésie écossaise reconnut aussi en Robert Fergusson (1750-1774) son chef de file.

La poésie de Burns n'est donc pas un phénomène unique. Il est l'héritier d'une tradition nationale qui lui a légué une langue poétique. Comme ses prédécesseurs, Burns écrit à la fois en anglais et en dialecte écossais. Il est d'ailleurs plus à l'aise dans le second. Cette langue est un dialecte anglais du Nord, le Lawlan Scot, c'est-à-dire le dialecte des Lawlands du Sud par opposition au gaélique, langue celtique du Nord. Elle avait conquis, grâce aux chaucériens puis à Allan Ramsay, ses lettres de noblesse.

Il a emprunté aux anciens poètes écossais, les makers, des rythmes et des strophes qui souvent venaient eux-mêmes de Chaucer ou des poètes français de la cour de Marie Stuart. Il est ainsi curieux de voir Burns réintroduire dans la poésie anglaise des formes oubliées, venues de France, de Provence ou d'Italie. On dit souvent que Burns est un préromantique. En tant qu'artisan de la poésie, il a certainement aidé à la libération des formes d'expression poétique : bien qu'ayant eu des successeurs en Écosse — lady Nairn (1766-1845), James Hogg (1770-1835) — aucun n'a atteint sa grandeur et son originalité.

Son talent est divers. Homme simple, ses origines rurales ont développé chez lui l'observation et l'amour de la nature et de la simplicité. Son poème To a Mouse est typique de cet aspect « paysan » de l'art de Burns, qui connaît tous les visages de la campagne et les rend tout naturellement, sans recherche d'effets pittoresques.

Il aime les humbles et, comme Fergusson avant lui, il décrit la vie simple du paysan, le cotter, sans artifice, avec des sentiments un peu frustes mais profonds. Il exprime les joies de l'amour conjugal, du foyer après la journée de travail. The Cotter's Saturday Night est caractéristique de cet intimisme où la sentimentalité sait rester discrète. Nous sommes loin, à ce foyer, des salons londoniens et Burns, ici encore, fait œuvre de précurseur.

Pour deux éditeurs d'Édimbourg, James Johnson puis George Thomson, il a recherché les vieilles ballades et chansons populaires et, comme l'avait fait Allan Ramsay, il les a rénovées et modernisées. Le succès vraiment mondial de Auld Lang Syne témoigne de la réussite totale de Burns, véritable interprète du génie de son peuple.

Mais sa poésie a une valeur plus profonde encore et plus originale. À ses contemporains anglais, il a emprunté l'art de la satire et l'a renouvelé par le dialecte écossais et par les sujets qu'il a traités. Tantôt il attaque les cuistres ou les sots de son entourage, tel le portrait d'un apothicaire de village, Death and Dr. Hornbook, tantôt il s'en prend à l'hypocrisie des dévots calvinistes. Dans Holy Willie's Prayer, entre autres poèmes sur ce sujet, il dénonce l'étroitesse d'esprit de ceux qui utilisent le dogme calviniste pour justifier leurs turpitudes ou leurs bassesses.

Burns, franc-maçon et républicain, a été marqué par les idées généreuses du XVIIIe siècle et a admiré la Révolution française. Dans sa cantate The Jolly Beggars, par exemple, il a été très loin dans l'éloge de l'individualisme. Ses poèmes proclament, comme va le faire Blake en visionnaire, la grandeur et la dignité de la personne humaine. Mais la poésie de Burns est une poésie de mesure : point de grandiloquence ni d'enthousiasme lyrique. Elle reste toujours sous le contrôle de l'humour. Celui-ci est d'origine populaire (Tam O'Shanter). Il ajoute encore au naturel et à l'humanité qui font la grandeur et l'originalité de ce poète.
Il meurt le 21 juillet 1796 à Dumfries and Galloway des suites d'une beuverie.


Bibliographie non exhaustive

Poems, Chiefly in the Scottish Dialect (1786)
The Jolly Beggars (1790), The Twa Dogs, Auld Lang Syne et Tam o'Shanter sont parmi les plus célèbres de ses chefs-d'œuvre.
Ses Poésies ont été traduites en français par Léon de Wailly, 1843.
John Gibson Lockhart a écrit sa Vie, Édimbourg, 1828.
Son poème Comin' Through the Rye est cité dans le roman L'Attrape-cœurs, titre original : The Catcher in the Rye) de J. D. Salinger et permet d'expliquer son titre.

Poésies



My love is like a red red rose

My love is like a red red rose
That's newly sprung in June:
My love is like the melodie
That's sweetly play'd in tune.

So fair art thou, my bonnie lass,
So deep in love am I :
And I will love thee still, my dear,
Till a' the seas gang dry.

Till a' the seas gang dry, my dear,
And the rocks melt wi' the sun :
And I will love thee still, my dear,
While the sands o' life shall run.

And fare thee weel, my only love,
And fare thee weel awhile !
And I will come again, my love,
Tho' it were ten thousand mile.



Mon amour est une rose rouge, rouge

Mon amour est une rose rouge, rouge,
Au printemps fraîchement éclose.
Mon amour est une mélodie,
Jouée en douce harmonie.

Si belle es-tu ma douce amie,
Et je t'aime tant et tant,
Que je t'aimerai encore, ma mie,
Quand les mers seront des déserts.

Les mers seront des déserts secs, ma mie,
Les roches fondront au soleil,
Et je t'aimerai toujours, ma mie,
Tant que s'écoulera le sable de la vie.

Au revoir pour un temps m'amour,
A te revoir dans peu de temps!
Je reviendrai, mon seul amour,
Même de l'autre bout du monde.

---

A Bard's Epitaph by Robert Burns

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A Bard's Epitaph

Is there a whim-inspired fool,
Owre fast for thought, owre hot for rule,
Owre blate to seek, owre proud to snool,
Let him draw near;
And owre this grassy heap sing dool,
And drap a tear.

Is there a bard of rustic song,
Who, noteless, steals the crowds among,
That weekly this area throng,
O, pass not by!
But, with a frater-feeling strong,
Here, heave a sigh.

Is there a man, whose judgment clear
Can others teach the course to steer,
Yet runs, himself, life's mad career,
Wild as the wave,
Here pause-and, thro' the starting tear,
Survey this grave.

The poor inhabitant below
Was quick to learn the wise to know,
And keenly felt the friendly glow,
And softer flame;
But thoughtless follies laid him low,
And stain'd his name!

Reader, attend! whether thy soul
Soars fancy's flights beyond the pole,
Or darkling grubs this earthly hole,
In low pursuit:
Know, prudent, cautious, self-control
Is wisdom's root.
Robert Burns

----------

A Bottle And Friend

There's nane that's blest of human kind,
But the cheerful and the gay, man,
Fal, la, la, &c.

Here's a bottle and an honest friend!
What wad ye wish for mair, man?
Wha kens, before his life may end,
What his share may be o' care, man?

Then catch the moments as they fly,
And use them as ye ought, man:
Believe me, happiness is shy,
And comes not aye when sought, man.
Robert Burns
-------

A Dream

Guid-Mornin' to our Majesty!
May Heaven augment your blisses
On ev'ry new birth-day ye see,
A humble poet wishes.
My bardship here, at your Levee
On sic a day as this is,
Is sure an uncouth sight to see,
Amang thae birth-day dresses
Sae fine this day.

I see ye're complimented thrang,
By mony a lord an' lady;
"God save the King" 's a cuckoo sang
That's unco easy said aye:
The poets, too, a venal gang,
Wi' rhymes weel-turn'd an' ready,
Wad gar you trow ye ne'er do wrang,
But aye unerring steady,
On sic a day.

For me! before a monarch's face
Ev'n there I winna flatter;
For neither pension, post, nor place,
Am I your humble debtor:
So, nae reflection on your Grace,
Your Kingship to bespatter;
There's mony waur been o' the race,
And aiblins ane been better
Than you this day.

'Tis very true, my sovereign King,
My skill may weel be doubted;
But facts are chiels that winna ding,
An' downa be disputed:
Your royal nest, beneath your wing,
Is e'en right reft and clouted,
And now the third part o' the string,
An' less, will gang aboot it
Than did ae day.^1

Far be't frae me that I aspire
To blame your legislation,
Or say, ye wisdom want, or fire,
To rule this mighty nation:
But faith! I muckle doubt, my sire,
Ye've trusted ministration
To chaps wha in barn or byre
Wad better fill'd their station
Than courts yon day.

And now ye've gien auld Britain peace,
Her broken shins to plaister,
Your sair taxation does her fleece,
Till she has scarce a tester:
For me, thank God, my life's a lease,
Nae bargain wearin' faster,
Or, faith! I fear, that, wi' the geese,
I shortly boost to pasture
I' the craft some day.

I'm no mistrusting Willie Pitt,
When taxes he enlarges,
(An' Will's a true guid fallow's get,
A name not envy spairges),
That he intends to pay your debt,
An' lessen a' your charges;
But, God-sake! let nae saving fit
Abridge your bonie barges
An'boats this day.

Adieu, my Liege; may freedom geck
Beneath your high protection;
An' may ye rax Corruption's neck,
And gie her for dissection!
But since I'm here, I'll no neglect,
In loyal, true affection,
To pay your Queen, wi' due respect,
May fealty an' subjection
This great birth-day.

Hail, Majesty most Excellent!
While nobles strive to please ye,
Will ye accept a compliment,
A simple poet gies ye?
Thae bonie bairntime, Heav'n has lent,
Still higher may they heeze ye
In bliss, till fate some day is sent
For ever to release ye
Frae care that day.

For you, young Potentate o'Wales,
I tell your highness fairly,
Down Pleasure's stream, wi' swelling sails,
I'm tauld ye're driving rarely;
But some day ye may gnaw your nails,
An' curse your folly sairly,
That e'er ye brak Diana's pales,
Or rattl'd dice wi' Charlie
By night or day.

Yet aft a ragged cowt's been known,
To mak a noble aiver;
So, ye may doucely fill the throne,
For a'their clish-ma-claver:
There, him^2 at Agincourt wha shone,
Few better were or braver:
And yet, wi' funny, queer Sir John,^3
He was an unco shaver
For mony a day.

For you, right rev'rend Osnaburg,
Nane sets the lawn-sleeve sweeter,
Altho' a ribbon at your lug
Wad been a dress completer:
As ye disown yon paughty dog,
That bears the keys of Peter,
Then swith! an' get a wife to hug,
Or trowth, ye'll stain the mitre
Some luckless day!

Young, royal Tarry-breeks, I learn,
Ye've lately come athwart her-
A glorious galley,^4 stem and stern,
Weel rigg'd for Venus' barter;
But first hang out, that she'll discern,
Your hymeneal charter;
Then heave aboard your grapple airn,
An' large upon her quarter,
Come full that day.

Ye, lastly, bonie blossoms a',
Ye royal lasses dainty,
Heav'n mak you guid as well as braw,
An' gie you lads a-plenty!
But sneer na British boys awa!
For kings are unco scant aye,
An' German gentles are but sma',
They're better just than want aye
On ony day.

Gad bless you a'! consider now,
Ye're unco muckle dautit;
But ere the course o' life be through,
It may be bitter sautit:
An' I hae seen their coggie fou,
That yet hae tarrow't at it.
But or the day was done, I trow,
The laggen they hae clautit
Fu' clean that day.
Robert Burns



http://youtu.be/cBCQMWMbeMU a red red rose chanté par Andy
http://youtu.be/PPCnTIY-t7M Les soldats reviennent de R. Burns
http://youtu.be/yMRRQvXXxik Scots wha hae
http://www.youtube.com/watch?v=qMxIBq ... =share&list=TLB3aMLrT3ARE L'histoire de Robert Burns



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Posté le : 21/07/2013 00:14
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Conan Doyle
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Le 7 Juillet 1930, meurt l’écrivain Sir Arthur Conan Doyle
Présenté par Emma


Le corps de Conan Doyle a été retrouvé dans le hall de Windlesham, sa maison de Crowborough, dans l'East Sussex, au Royaume-Uni, le 7 juillet 1930. Il est mort d'une attaque cardiaque, âgé de 71 ans. Ses derniers mots avaient été adressés à sa femme : « Tu es merveilleuse».
S’il demeure pour tous le père de l’intrépide Sherlock Holmes, Conan Doyle est un auteur prolifique qui s’est essayé à de nombreux genres, homme de convictions, passionné d’histoire et de littérature son œuvre immense demeure à découvrir et à redécouvrir.

Enfance et famille

Sir Arthur Conan Doyle est né à Édimbourg, en Écosse, le 22 mai 1859, dans une famille catholique d'origine normande. D'un père anglais Charles Altamont Doyle, et d'une mère irlandaise, née Mary Foley, mariés en 1855.
Conan Doyle effectue sa scolarité primaire à l'école préparatoire des jésuites de Hodder Place, dans la ville de Hurst Green, dans le Lancashire. À l'âge de neuf ans, il est inscrit au collège de Stonyhurst qu'il quitte vers 1875, rejetant le christianisme avant de devenir agnostique. De 1876 à 1881, il étudie la médecine à l'université d'Édimbourg et effectue plusieurs stages à Aston et à Sheffield. Tout en pratiquant la médecine, il commence à écrire des nouvelles dont les premières sont publiées dans le Chambers's Edimburgh Journal avant sa vingtième année. Il obtient son doctorat en 1885 avec une thèse consacrée au tabès, une manifestation fréquente à l'époque des complications nerveuses tardives de la syphilis.

Après ses études, il sert comme médecin de bord d'un navire effectuant un voyage sur la côte d'Afrique de l'Ouest. C'est à une œuvre patriotique sur la guerre en Afrique qu'il doit d'être anobli.
En 1885, il épouse Louisa Hawkins, surnommée « Touie », qui souffre d'une tuberculose et meurt le 4 juillet 1906. En 1907, il se remarie avec Jean Elizabeth Leckie, qu'il avait rencontrée en 1897, mais avec qui il avait maintenu une relation platonique, tant que son épouse était en vie. Jean décédera à Londres le 27 juin 1940. Conan Doyle eut cinq enfants, deux de sa première épouse et trois de sa
seconde épouse


Un homme engagé


Après la seconde guerre des Boers en Afrique du Sud à l'aube du XXe siècle et la condamnation de la conduite du Royaume-Uni par le monde entier, Conan Doyle a écrit un court pamphlet intitulé, La Guerre en Afrique du Sud : sa cause et sa conduite, qui justifiait le rôle de son pays dans cette guerre et qui a été largement traduit.

Conan Doyle pensait que ce pamphlet était à l'origine de son adoubement, qui l'avait fait chevalier en 1902, et de sa nomination au titre de Lieutenant adjoint du Surrey. Il écrivit en 1900 un livre plus important, La Grande Guerre des Boers. Au début du XXe siècle, Sir Arthur se présenta par deux fois au Parlement sous la bannière du parti des unionistes libéraux, une première fois à Édimbourg et une autre à Hawick Burghs. Bien qu'il ait obtenu un score respectable, il n'a pas été élu.
Conan Doyle a été impliqué dans la campagne pour la réforme de l'État indépendant du Congo, menée par le journaliste E.D Morel et par le diplomate Roger Casement. Au cours de l'année 1909, il écrivit Le Crime du Congo, un long pamphlet dans lequel il dénonce les horreurs de ce pays. Il devint proche de Morel et Casement et il est possible qu'avec Bertram Fletcher Robinson, ils soient la source d'inspiration des personnages du roman Le Monde perdu (1912).
Il a rompu avec ses deux partenaires quand Morel est devenu l'un des meneurs du mouvement pacifiste pendant la Première Guerre mondiale et quand Casement a été reconnu coupable de trahison envers le Royaume-Uni pendant l'insurrection de Pâques. Conan Doyle a tenté, en vain, de sauver ce dernier de la peine de mort, en faisant valoir qu'il était devenu fou et n'était pas responsable de ses actes.


Conan Doyle écrivain

En 1882, il s'associe avec son ancien camarade d'université, George Bud, dans un cabinet médical à Plymouth. Mais leur relation s'avère difficile et Conan Doyle finit par s'installer indépendamment. Arrivant à Portsmouth en juin de cette même année, il ouvre son cabinet médical au 1 Bush Villas à Elm Grove, Southsea. Au début, le cabinet n'a pas un grand succès et, en attendant les patients, il recommence à écrire des histoires.
Son premier travail d'importance est Une étude en rouge, qui paraît dans le Beeton's Christmas Annual en 1887. C'est la première apparition de Sherlock Holmes, personnage en partie inspiré par son ancien professeur d'université, Joseph Bell, à qui Conan Doyle écrit : « C'est très certainement à vous que je dois Sherlock Holmes. Autour du noyau déduction, inférence et observation que je vous ai entendu enseigner, j'ai essayé de construire un homme. » Cette similitude n'échappe pas à l'écrivain Robert Louis Stevenson, qui écrit à Conan Doyle de la lointaine Samoa : « Mes compliments pour vos ingénieuses et intéressantes aventures de Sherlock Holmes… Peut-il s'agir de mon vieil ami Joe Bell ? » D'autres auteurs suggèrent des influences supplémentaires, par exemple, le fameux personnage Auguste Dupin d'Edgar Allan Poe.
En 1890, Conan Doyle étudie l'ophtalmologie à Vienne et emménage à Londres en 1891 pour s'établir comme ophtalmologue. Il écrit dans son autobiographie qu'aucun patient ne franchit le seuil de sa porte. Ceci lui donne plus de temps pour l'écriture et, en novembre 1891, il écrit à sa mère : « Je réfléchis à tuer Holmes ; ... et le liquider corps et âme. Il me détourne l'esprit de meilleures choses. » Sa mère lui répond : « Faites comme bon vous semble, mais le public ne le prendra pas de gaieté de cœur. » C'est chose faite en décembre 1893, quand paraît la nouvelle Le Dernier Problème : Holmes disparaît dans les chutes du Reichenbach avec le professeur Moriarty.
Conan Doyle peut alors consacrer plus de temps à des œuvres plus « importantes » à ses yeux, ses romans historiques. Ainsi, 14 ans après La Compagnie blanche, son roman préféré, il en rédige la suite, Sir Nigel. Toutefois, sous la pression des lecteurs, et aussi pour des raisons financières, il est finalement contraint de publier de nouvelles aventures de Sherlock Holmes.
Conan Doyle se remet à l'ouvrage en 1903, avec la nouvelle La Maison vide. Il y explique que seul Moriarty a fait une chute fatale, et que Holmes a laissé croire à sa mort pour se protéger d'autres dangereux ennemis.
Au total, Holmes apparaît dans 56 nouvelles et 4 romans de Conan Doyle (il est apparu depuis dans de nombreux romans et histoires écrits par d'autres auteurs).


Sherlock Holmes, personnage emblématique

Né en janvier 1854 selon les suppositions les plus courantes (aucune date n'est en effet citée) en un lieu non déterminé, descendant de petits propriétaires terriens et petit-neveu du peintre Horace Vernet, Sherlock Holmes est un célibataire endurci, plutôt misogyne, qui a pour logeuse Mrs Hudson. Son seul parent connu est son frère aîné Mycroft, l'un des piliers du Diogenes Club, qui occupe des fonctions importantes auprès du gouvernement britannique. Le docteur Watson, son ami et biographe, est la seule personne qui partage son intimité. Sherlock Holmes réside au 221B Baker Street, à Londres où il exerce la profession de détective privé consultant (consulting detective).
Grand, mince, élégant mais négligent, de façon bohème, Holmes est un fumeur invétéré (cigarette, cigare et pipe), un sportif accompli (baritsu, boxe et escrime), un mélomane averti qui pratique le violon et un médiocre mangeur. Il ne supporte pas l'oisiveté, qui l’épuise et ne vit que pour son travail. Pendant les moments où il ne peut travailler, il est parfois amené à se droguer (cocaïne), mais il en profite aussi pour compléter la culture encyclopédique nécessaire à sa profession.
Selon un portrait dressé par le docteur Watson dans Une étude en rouge, Holmes ne possède aucune connaissance de littérature, de philosophie ou d'astronomie. Ses connaissances en politique sont existantes mais faibles. Inversement le personnage a de très bonnes connaissances en chimie, possède des bases convenables en anatomie, des connaissances pratiques en géologie et en botanique (surtout les poisons comme la belladone).
Égotiste, cet esprit supérieurement intelligent supporte difficilement la lenteur d’esprit chez autrui ; artiste et doué pour les déguisements, il est toujours en représentation aimant surprendre ses clients et son excellent ami Watson. Il n’apprécie guère la police officielle et n’hésite pas à bafouer la loi lorsqu’elle lui paraît peu compatible avec la justice. Le rang de son client lui importe moins que l’intérêt de son affaire. Bien que prétendant mépriser la notoriété, il ne s’oppose en rien à la publication de certaines de ses enquêtes par Watson qui contribue à lui donner une renommée considérable. S’il méprise l’argent et n’hésite pas à enquêter pour des gens modestes, il reçoit néanmoins des récompenses importantes de grands qui lui permettent de prendre sa retraite confortablement.
Sherlock Holmes résout les mystères par un processus en trois étapes : l’observation des indices, l’induction et la synthèse logique.

Le Monde perdu, l’autre postérité de Conan Doyle

Le Monde perdu (The Lost World) est un roman d'aventures, écrit par Sir Arthur Conan Doyle en 1912, qui relate une expédition scientifique sur un haut-plateau d'Amazonie peuplé de créatures préhistoriques. C'est le premier volet de la série des aventures du Professeur Challenger qui comprend cinq romans.
Le Monde perdu reflète l'engouement populaire pour les dinosaures durant les premières années du XXe siècle. Le roman a eu une grande influence sur des œuvres cinématographiques comme Jurassic Park et King Kong.
Londres, début des années 1900. Edward Malone, du Daily Gazette, est envoyé par son rédacteur en chef interviewer le terrible professeur George Challenger, dont la réputation est entachée par de nombreux scandales suite à des bagarres avec des journalistes. Malone se fait passer pour un jeune étudiant pour mieux berner le professeur, mais il est rapidement démasqué : les deux hommes en viennent aux mains. Le journaliste refuse pourtant de porter plainte, ce qui amène le professeur à penser qu'il n'est pas comme les autres. Challenger accepte de révéler à Malone sa découverte : il aurait découvert des dinosaures encore vivants lors d'une expédition en Amérique du Sud. Et il compte bien monter une expédition pour retourner sur les lieux et prouver à la communauté scientifique la véracité de son récit.
Pour impressionner Gladys, la jeune femme qu'il aime, Malone accepte de rejoindre l’expédition de Challenger, qui compte également le professeur Summerlee et Lord John Roxton, chasseur réputé. Le jeune journaliste relate leur périlleuse aventure à travers des lettres qu'il envoie à Londres, sans se douter que ses écrits passionnent bientôt toute l'Angleterre.
"Demain donc, nous disparaissons dans l’inconnu. Je confie ce récit à un canoë qui va descendre la rivière. Peut-être sont-ce là mes derniers mots à ceux qui s’intéressent à notre destin (...)"
Les quatre hommes atteignent finalement un gigantesque plateau rocheux avec l'aide de leurs guides indigènes. Ils entreprennent d'y pénétrer grâce à un arbre abattu en travers d'un profond ravin. Gomez, l'un des porteurs, tient à mener une vengeance personnelle contre Lord Roxton qui a tué son frère des années auparavant. L'indien condamne les quatre hommes à errer sur le plateau en détruisant leur pont de fortune, avant d'être finalement abattu. Décidant d'explorer ce « monde perdu » isolé du monde extérieur par des falaises abruptes, Challenger, Malone, Summerlee et Roxton sont bientôt confrontés à la faune sauvage du plateau composée de créatures préhistoriques comme des Iguanodon, Plésiosaures ou des Megaloceros. Malone baptise le lac central du plateau "lac Gladys" en honneur à sa future épouse.
Roxton et Malone se joignent à des indigènes locaux après qu'une tribu d'homme-singes ait enlevé Challenger et Summerlee. Ils arrivent juste à temps pour empêcher l'exécutions des deux professeurs et aident les indiens à chasser les homme-singes, et à prendre le contrôle du plateau, grâce à leurs armes à feux. Les quatre hommes découvrent finalement une caverne qui mène à l'extérieur.
Dès leur retour à Londres, les explorateurs présentent leur rapport à la communauté scientifique ainsi qu'un bébé ptérodactyle que Challenger a ramené vivant. Mais l'animal s'échappe du bâtiment et disparait dans le ciel de l'Angleterre... Peu après, Roxton partage avec ses compagnons des diamants découverts sur le plateau : Challenger ouvre un musée privé, Summerlee se retire pour classer des fossiles, et le chasseur repart en expédition.

Bibliographie :

Les Aventures de Sherlock Holmes comprennent quatre romans et cinquante-six nouvelles publiés entre 1887 et 1930.

Romans
Une étude en rouge (A Study in Scarlet, 1887)
Le Signe des quatre ou La Marque des Q (The Sign of the Four, 1890)
Le Chien des Baskerville (The Hound of the Baskervilles, 1902)
La Vallée de la peur (The Valley of Fear, 1915)
Recueils de nouvelles
Article détaillé : Liste des nouvelles de Sherlock Holmes.
Les Aventures de Sherlock Holmes (The Adventures of Sherlock Holmes)
Les Mémoires de Sherlock Holmes (The Memoirs of Sherlock Holmes)
Le Retour de Sherlock Holmes (The Return of Sherlock Holmes)
Son dernier coup d'archet (His Last Bow)
Les Archives de Sherlock Holmes (The Case-book of Sherlock Holmes)
Comment Watson apprit le truc (How Watson learned the trick), propre pastiche de Conan Doyle24 (1924)
Les Exploits du Professeur Challenger
1912 : Le Monde perdu (The Lost World)
1913 : La Ceinture empoisonnée (The Poison Belt)
1926 : Au pays des brumes (The Land of Mist)
1927 : La Machine à désintégrer (The Disintegration Machine)
1928 : Quand la terre hurla (When the World Screamed)



Autres récits

1892 : La Grande Ombre (The Great Shadow), récit lié à Napoléon et à son emprise sur l'Europe.
1896 : Les Exploits du brigadier Gérard (The Exploits of Brigadier Gerard) - Paru dans le numéro 140 de The Strand Magazine, inspiré de la vie du général d'Empire Gérard et du général Baron de Marbot
1897 : L'Oncle Bernac (Uncle Bernac). Aussi connu sous le titre : Un drame sous Napoléon 1er.
1903 : Les Aventures du brigadier Gérard (The Adventures of Gerard)

Autres romans

Le Mystère de Cloomber (The Mystery of Cloomber) (1889)
Micah Clarke (1889)
Girdlestone et Cie (The Firm of Girdlestone) (1890)
La Compagnie blanche (The White Company) (1891)
Raffles Haw (1892)
Les Réfugiés (The Refugees) (1893) – roman historique
L’Ensorceleuse (The Parasite) (1894)
Jim Harrison, boxeur (Rodney Stone) (1895). Aussi connu sous le titre : Rodney Stone ou les aventures d'un boxeur.
Le Drame du Korosko ou La Tragédie du Korosko (1896)
Hilda Wade, a woman with Tenacity of Purpose (1900, co-auteur)
Sir Nigel (1906)
Le Cas Oscar Slater
Le Crime du Congo (The Crime of the Congo), ouvrage militant dénonçant le Congo léopoldien (Londres 1909 et Paris 1910, réédition Bruxelles 2005)
Le Gouffre Maracot (The Maracot Deep) (1929)
Nouvelles
Sous la lampe rouge, recueil de 15 nouvelles liées à la vie médicale.
Mystères et aventures
Le Ravin de la digue de l'homme-bleu
Le Clergyman du ravin de Jackman
La Hachette d'argent
Une nuit chez les Nihilistes
Mon ami l'assassin
Contes de terreur
L'Horreur en plein ciel
L'Entonnoir de cuir
De nouvelles catacombes
L'Affaire de lady Sannox
Le Trou du Blue John
Le Chat du Brésil
Contes de crépuscule
La Main brune
Le Professeur de Lea House
B. 24
La Grande Expérience de Keinplatz
Une mosaïque littéraire
Jouer avec le feu
L'Anneau de Toth
Le Fiasco de Los Amigos
Comment la chose arriva
Le Lot n° 249
De Profundis
L'Ascenseur
Contes d'aventures
Les Débuts du Bimbashi Joyce
Le Médecin du Gaster Fell
Scènes de Borrow
L'Homme d'Arkhangelsk
Le Grand Moteur Brown-Pericord
La Chambre Scellée
Contes de l'eau bleue
Le Coffre à raies
Le Capitaine de l'« Étoile polaire »
Le Démon de la Tonnellerie
Le Voyage de Jelland
Déposition de J. Habakuk Jephson
La Petite Boîte carrée
Le monde perdu sous la mer
Contes de pirates
Le Gouverneur de Saint Kitt
Les Rapports du capitaine Sharkey avec Stephen Craddock
La Flétrissure de Sharkey
Comment Copley Banks extermina le capitaine Sharkey
La « Claquante »
Un pirate de la terre
Contes d'autrefois
La Fin des Légions
La Dernière Galère
À travers le voile
L'Arrivée des Huns
Le Concours
Le Premier Navire
Un iconoclaste
Maximin le géant
L'Étoile rouge
Le Miroir d'argent
Le Retour au foyer
Un point de contact
Contes du camp
Le Traînard de 1815
Le Pot de caviar
Le Drapeau vert
Les Trois Correspondants
Le Mariage du Brigadier Gérard
Le Seigneur du Château Noir
Contes du ring
Le Maître de Croxley
Le Seigneur de Falconbridge
La Chute de Lord Barrymore
Le Roi des renards
La Brute de Brocas Court
Contes de médecins
Une femme de physiologiste
En retard sur le temps
Sa première opération
La Troisième génération
La Malédiction d'Ève
Un document médical
Un médecin parle
Les Médecins de Hoyland
La Clientèle de Crabbe
Contes de mystère
On a perdu un train spécial
Le Chasseur de coléoptères
L'Homme aux montres
La Boîte laquée
Le Médecin noir
Le Pectoral du grand-prêtre
Le Salon du cauchemar
Autres contes
L'Épicier au pied-bot
Danger !
La Défense de l'accusé
L'Amnésie de John Huxford
La Retraite de signor Lambert
Une aventure au Foreign Office
Amoureux
Une question de diplomatie
Le Manoir hanté de Goresthorpe
Un faux départ
Les Os
Le Mystère de la vallée de Sasassa
Le Récit de l’Américain
L'Oncle Jérémie et les siens
John Barrington Cowles
Un vétéran
Une éprouvante nuit de Noël ou Ma conférence sur la dynamite
L'Histoire du cocher ou Les Mystères d'un fiacre londonien
Scandale au régiment
La Voix de la science
La Confession
Le Centurion
A deux doigts de la mort
La Pierre de Boxman's Drift
Le Choix du colonel
La Tragédie du Flowery Land
Un tableau de la Régence
Le Dernier Recours
La Fin de Devil Hawker
Gentleman Joe
Le Dernier Tireur
L'Héritière de Glennahowley
Les Tragédiens
Le Sort de l'Évangéline
Le Visiteur de minuit
Une bien triste histoire
Les Souvenirs du capitaine Wilkie
Le Voyage de la mort
Le Magazine de la paroisse
Horreur Pastorale
Le Visiteur inattendu
Idylle de banlieue (1892)
Un duo (1899)
Un début en médecine (1895)
Notre-Dame de la mort
Notre cagnotte du derby
La Pièce de musée
Les Lettres de Stark Munro
Retiré des affaires
L’Étrange Collègue
L’Île hantée


Liens

http://youtu.be/XWjgt9PzYEM Spiritualité
http://youtu.be/QHE9OD-NvrU Souvenir de Conan Doyle (foundation en Suisse)
http://youtu.be/9gKKq3T8S9c Film muet de Conan Doyle (1925) the lost world
http://youtu.be/L1a0qENQKr8 Le chien des Baskerville en Anglais (1939)
http://youtu.be/zUSoG2ZDdPI Le triomphe de Sherloch Holmès Soustitré en français


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Posté le : 07/07/2013 00:47

Edité par Loriane sur 09-07-2013 12:43:25
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Par une aquarelle de Tchano

Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
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