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#141 Pamela Lyndon Travers
Loriane Posté le : 08/08/2015 16:29
Le 9 août 1899 naît à Maryborough Australie, Pamela Lyndon Travers


de son vrai nom Helen Lyndon Goff, romancière, actrice et journaliste australienne, morte à 96 ans, le 23 avril 1996, à Londres au Royaume-Uni. Elle est principalement connue comme créatrice du personnage de Mary Poppins, héroïne d'une série de romans pour la jeunesse, adaptée à plusieurs reprises, notamment au cinéma en 1964 avec Julie Andrews. Elle a été faite officier dans l'ordre de l'Empire britannique OBE par la reine Elisabeth II en 1977.

Sa vie

Helen Lyndon Goff naît au Queensland dans une famille d'origine irlandaise. Elle est la fille aînée de Travers Robert Goff, un directeur de banque né à Deptford en Angleterre2 et Margaret Agnes Morehead, nièce de Boyd Morehead, premier ministre du Queensland, qui était qualifiée par la biographe Valerie Lawson de « belle mais bonne à rien.
Travers Goff meurt d'un délire de type épileptique lorsque Helen a sept ans mais, devenue adulte, elle est persuadée que c'est dû à la boisson. Il laisse derrière lui sa femme et ses trois filles qui déménagent à Bowral en Nouvelle-Galles du Sud en 1907. Trois ans plus tard, Margaret, dépressive, annonce à ses filles un soir de tempête qu'elle va aller se noyer dans une crique proche. Pamela Travers raconte qu'elle a alors attisé le feu de la cheminée, près duquel elle a installé ses deux petites sœurs, et qu'elle a commencé à leur raconter une histoire de cheval volant magique, interrompue par les questions excitées des deux fillettes. Margaret est revenue trempée de son suicide manqué, mais c'est désormais la jeune Helen qui mène la maison à la baguette.
Quelques années plus tard, elle part pour Sydney faire des études, devenant une adolescente rebelle. Elle commence à publier des poèmes dès son adolescence et écrit pour The Bulletin. À l'âge de 21 ans, Helen, qui s'intéresse au théâtre, décide d'en faire son métier et prend le pseudonyme de Pamela Lyndon Travers.
Elle arrive en Angleterre en 1924 pour entamer une carrière d'auteur. En 1925, en Irlande, elle rencontre le poète George William Russell, dit AE, qui publia quelques-uns de ses poèmes.
Mary Poppins en 1934 est son premier succès littéraire. La série comporte en tout huit épisodes le dernier paru en 1988. Elle a également publié des anthologies, des recueils de poésie et des essais.
Bien qu'elle ne se soit jamais mariée, elle a adopté à l'âge de quarante ans un petit garçon d'origine irlandaise qui sera séparé de son frère jumeau. Elle a également vécu de nombreuses années avec une femme, Madge Burnans, sans que Lawson n'explicite la nature réelle de leurs rapports.

Œuvre Romans de la série Mary Poppins

Mary Poppins, Londres, Gerald Howe, 1934.
Publié en français sous le titre Mary Poppins, traduction de Léo Lack, illustrations de Mary Shepard, Desclée De Brouwer, 1937 ; rééd. trad. de Vladimir Volkoff, ill. de Brigitte Monzein et Jean-Gabriel Monnier, coll. Jeunesse, Le Livre de poche, 1980
Mary Poppins Comes Back, Londres, L. Dickson & Thompson Ltd, 1935.
Publié en français sous le titre Le Retour de Mary Poppins, trad. de Vladimir Volkoff, ill. de Jean Reschofsky, coll. Idéal-Bibliothèque, Hachette, 1964 ; rééd. dans une traduction intégrale de Thierry Beauchamp, ill. de Sibylle Delcroix, Rocher jeunesse, 2010
Mary Poppins Opens the Door, Londres, Peter Davies, 1944.
Publié en français sous le titre Les Bonnes Idées de Mary Poppins, trad. de Vladimir Volkoff, ill. de Jean Reschofsky, coll. Idéal-Bibliothèque, Hachette, 1965
Mary Poppins in the Park, Londres, Peter Davies, 1952.
Publié en français sous le titre Mary Poppins en promenade, trad. de Vladimir Volkoff, ill. Jean Reschofsky, coll. Idéal-Bibliothèque, Hachette, 1966
Mary Poppins From A-Z, Londres, Collins, 1963.
Mary Poppins in the Kitchen, New York / Londres, Harcourt Brace Jovanovich, 1975.
Mary Poppins in Cherry Tree Lane, Londres, Collins, 1982.
Mary Poppins and the House Next Door, New York, Delacorte Press, 1989.

Autres romans

I Go By Sea, I Go By Land, Londres, Peter Davies, 1941
Aunt Sass, New York, Reynal & Hitchcock, 1941
Ah Wong, New York, Reynal & Hitchcock, 1943
Johnny Delaney, New York, Reynal & Hitchcock, 1944
Gingerbread Shop 1952
Mr. Wigg's Birthday Party 1952
The Magic Compass 1953
The Fox at the Manger, Londres, Collins, 1963
Friend Monkey, Londres, Collins, 1972
Two Pairs of Shoes, New York, Viking Press, 1980

Autres écrits

Moscow Excursion, New York, Reynal & Hitchcock, 1934
About the Sleeping Beauty, Londres, Collins, 1975
What the Bee Knows : Reflections on Myth, Symbol and Story, Londres, Thorsons Publishers, 1989
La Mort de AE : Héros et mystique irlandais, traduit et présenté par Patrice Repusseau, Paris, Les Deux Océans, 2008,

Adaptations Livres
Mary Poppins, adapt. Francine Jabet d'après l'œuvre originale de P. L. Travers, Paris, ODEJ, 1965, coll. "Beaux contes", Paris, 16 p.
Mary Poppins, adapt. Annie North Bedford d'après l'œuvre originale de P. L. Travers, Paris, Hachette, 1977, coll. "Le Jardin des rêves", illustrations de Grace Clarke, 26 p.
Mary Poppins et ses amis, trad. Jan Neely d'après l'œuvre originale de P. L. Travers, raconté par Homer Brightman, Paris, Hachette, 1978, coll. "Gentil coquelicot", 20 p.
Mary Poppins, raconté par Marlène Jobert d'après P. L. Travers, Evreux, Éditions Atlas, 2004, coll. "Les plus beaux contes du monde", 16 p., 1 disque compact.

Cinéma

1964 : Mary Poppins, film de Robert Stevenson, inspiré du roman et produit par les studios Disney
2013 : Dans l'ombre de Mary Saving Mr. Banks, film de John Lee Hancock racontant la période de tractation entre Pamela Travers Emma Thompson et Walt Disney Tom Hanks pour l'adaptation de Mary Poppins au cinéma au début des années 1960.

Spectacle

Mary Poppins: The Musical, un spectacle musical adapté du film précédent et présenté par Walt Disney Theatrical Productions depuis décembre 2004 à Londres et 2006 à Broadway.

Bibliographie

Patricia Demers, P. L. Travers, Boston, Twayne's English Authors Series, Children's Literature, 1991, 141 p.
Giorgia Grilli, In volo, dietro la porta, Cesena, Il Ponte Vecchio, 1997
Publié en anglais sous le titre Myth, Symbol, and Meaning in Mary Poppins : The Governess As Provocateur, postface de Neil Gaiman, traduction de Jennifer Varney, New York-London, Routledge, 2007, 178 p.
Ellen Dooling Draper et Jenny Koralek dir, A Lively Oracle : A Centennial Celebration of P. L. Travers, Creator of Mary Poppins, Burdett New York, Larson, 1999, 224 p.
Valerie Lawson, Out of the Sky She Came, Hatchette Australia,‎ 1999
Valerie Lawson, Mary Poppins, She Wrote : The Life of P. L. Travers., New York, Simon & Schuster,‎ 2006, 401 p.

La véritable histoire de "Mary Poppins"

Trahisons et crises de nerfs : le tournage du film, en 1964, ne fut pas une partie de plaisir...

Réalisé en 1964 par Robert Stevenson pour les studios Disney, Mary Poppins fut un succès considérable qui généra de juteuses recettes et permit à son interprète Julie Andrews d’être faîte commandeur dans l’Ordre de l’Empire britannique par la reine Elizabeth II.
Aujourd’hui, un film - Dans l’ombre de Mary » de John-Lee Hancock, avec Tom Hanks dans le rôle du producteur et Emma Thompson dans celui de la romancière bafouée -, se pique de raconter que ce blockbuster fut accouché dans la douleur.
D’un côté, une ex-actrice devenue romancière, Pamela Lyndon Travers, née en Australie. Fille aînée d’un banquier et d’une suffragette, elle publie à partir de 1934 une série de récits dont l’héroïne est une nurse, employée peu conventionnelle d’un couple trop occupé pour gérer ses enfants père dans la finance, mère féministe : l’oeuvre est donc un rien autobiographique.
C’est une femme crispée sur ses prérogatives, à l’enfance douloureuse, nourrie de contes celtiques et de bouddhisme, une insoumise ayant tâté de la psychanalyse, fréquenté les indiens Navajos, et croyant à l’existence de mondes parallèles.
De l’autre un nabab à la mauvaise réputation : on dit Walt Disney odieux avec ses employés, coupable de sympathies racistes, nazies, antisémites. Ses deux filles, Diane Marie et Sharon adoptée, sont folles de cette irrévérencieuse Mary Poppins, le créateur de Mickey leur promet d’en faire un film et n’a de cesse d’en acheter les droits.

Crises

Mais Pamela Lyndon Travers (un pseudo, elle se nomme en réalité Helen Lyndon Goff) refuse de lui vendre. Les négociations durent seize ans ! Au bout de discussions électriques, de contrats avortés et de courbettes multipliées devant elle, l’écrivain finit par céder, mais pose ses conditions : elle veut conserver le contrôle du scénario et pinaille, contestant pied à pied tout ce qu’elle considère comme trahisons ou édulcorations.
Disney la regarde piquer ses crises…et fait comme il l’entend.
Le film tourné, elle le déteste. Sortie en larmes de la projection, la malheureuse hurle à la trahison, exige des coupes, des aménagements. A ses yeux, la nounou magicienne et directive, conçue pour interpeller les lecteurs adultes plutôt que pour amuser les petites filles modèles est devenue trop falote, trop farfelue. Censée illustrer une pédagogie dénuée de toutes concessions et de toute mièvrerie, son héroïne à gabardine à boutons et parapluie, à tête de canard, est parachutée dans un divertissement charmant et pimpant.
" Supercalifragilisticexpialidocious…". Elle trépigne, tonne en vain.

Morte en 1996, elle avait signifié sur son testament son interdiction absolue d’autoriser toute autre adaptation de son œuvre en comédie musicale, de vendre le moindre droit à Disney ou à l’un de ses collaborateurs, et exigé que plus aucun artiste américain ne touche à ce qu’elle avait écrit.


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#142 Charles Cros
Loriane Posté le : 08/08/2015 16:05
Le 9 août 1888, à Paris 6éme meurt Charles Cros

à 45 ans né le 1er octobre 1842 à Fabrezan Aude, originaire d'une famille de Lagrasse Aude, écrivain, poète et inventeur scientifique, français. Charles Cros possède son musée à Fabrezan. Distinction de l'académie Charles-Cros, académie créée sur son nom par des critiques.
Savant et poète français Fabrezan, Aude, 1842-Paris 1888, frère d'Henri Cros. Il a découvert un procédé indirect de photographie des couleurs, et a donné la description d'un appareil qui s'est révélé l'ancêtre du phonographe. Il est également l'auteur de poèmes délicats "le Coffret de santal" en 1873.

En bref

Personnage hors du commun, autodidacte de génie qui fut également attiré par la littérature et par la science. Descendant d'une lignée de professeurs, né à Fabrezan Aude, Charles Cros fait ses études sous la direction de son père. En 1860, il entre comme surveillant à l'Institution des sourds-muets et commence des études de médecine qu'il ne tarde pas à abandonner. À partir de ce moment-là, sa vie mondaine et sa carrière de chercheur sont intimement mêlées. Il travaille à la conception d'un télégraphe automatique, qu'il présente à l'Exposition universelle de 1867, et envoie une note à l'Académie des sciences sur un projet de système de reproduction des couleurs, des formes et des mouvements. Parallèlement, entre 1872 et 1885, il apparaît dans tous les groupes de bohème littéraire plus ou moins marginaux : dans le salon de Nina de Villard qui sera sa maîtresse jusqu'à son mariage avec Mary Hjardemaal, en 1878, de qui il aura deux fils dont l'aîné, Guy Charles, se révélera poète de talent, chez les zutistes, chez les phalanstériens de Montmartre, au Chat-Noir, chez les vilains bonshommes, au café artistique de la Nouvelle Athènes et dans d'autres cercles aussi pittoresques qu'éphémères. Ses amis s'appellent Verlaine, Coppée, Villiers de L'Isle-Adam, Richepin, Germain Nouveau et Rimbaud, qu'il accueille à Paris en le logeant quinze jours chez lui en septembre 1871. De ces fréquentations, il gardera toujours le goût d'une vie désordonnée.
En 1869, il fait ses débuts poétiques dans L'Artiste ; il publie Moyens de communication avec les planètes, collabore à La Parodie et au Second Parnasse contemporain. Son premier recueil de poèmes, Le Coffret de santal, paraît en 1873. Il fonde La Revue du monde nouveau, qui ne sortira que trois fois. Il publie Le Fleuve 1874 avec des eaux-fortes de Manet, les Dixains réalistes 1876. Il écrit aussi des monologues pour le comédien Coquelin Cadet, genre qu'il renouvelle. En 1877, il adresse à l'Académie un pli relatif au principe de l'enregistrement des sons et toute une série de notes au sujet du phonographe et de la photographie des couleurs. En 1879, il obtient un prix de l'Académie française, faible récompense pour ses travaux littéraires, et touche de l'État une indemnité au titre des arts et des lettres. Cependant, sa vie de bohème, l'absinthe aidant, altère sa santé, et des années de difficultés morales, physiques et financières surviennent. Le 9 août 1888, Charles Cros meurt inconnu et misérable, laissant non publiée la majeure partie de son œuvre, qui ne sera éditée qu'en 1908, sous le titre Le Collier de griffes, grâce à son fils Guy.
Cet homme, qui a vécu en marge de la société de son temps, n'a pas été admis par elle. Il n'a pas été reconnu comme inventeur, victime qu'il fut de la rivalité de Ducos de Hauron, en ce qui concerne le procédé photographique de reproduction en couleurs, et du succès d'Edison, qui ne découvrit pourtant qu'après lui le principe du phonographe. Comme poète, il ne connut la réussite que tardivement ; il la dut aux surréalistes qui virent en lui un précurseur. Charles Cros reste un poète isolé, n'appartenant à aucune école, ni parnassien, ni symboliste, ni décadent ; un poète qui passe de l'ironie "Le Fleuve " et de "l'humour " Le Hareng saur ", " Jeune Fille de caboulot" à l'absurdité " Révolte " et à l'angoisse la plus profonde " L'Heure froide" , sans laisser d'être précieux et sensuel " Distrayeuse ", " Sultaneri".Hélène Lacas

Sa vie

" Physicien, chimiste, philosophe et poète, je suis depuis longtemps condamné à n'être que l'humoriste titubant de Pituite et du Hareng saur." Cros consate en 1887 un malentendu : on le réduit à un bohème fantasque. Assidu aux Vilains Bonshommes , au Cercle zutique, 1871, un des premiers hydropathes, une célébrité du Chat-Noir 1881, il avait fondé le Club des zutistes 1883. L'habitué des tavernes, Quartier latin, Montmartre, Montparnasse avait fait rire : il laisse la trace d'un humoriste vertigineux. Il avait recréé le genre médiéval oublié du monologue, devenu grâce à lui une espèce de vaudeville à un personnage selon la définition de Coquelin : il reprend les textes du poète miséreux, mélange corrosif de burlesque et de fumisterie d'où surgit une poésie absurde. Seul Verlaine, Hommes d'aujourd'hui, 1888 reconnaît le « versificateur irréprochable qui laisse au thème sa grâce ingénue ou perverse. En 1873, Cros publie à ses frais son unique recueil de vers, le Coffret de santal. Mêlant thèmes et genres, fonds populaire ou métrique savante, la terza rima chère à Gautier, dans des vers ni classiques, ni romantiques, ni décadents bien qu'avec une pente à être décadents, s'il fallait absolument mettre un semblant d'étiquette sur de la littérature aussi indépendante et primesautière Verlaine, cette somme, fraîche, hétérogène, retient par ses Fantaisies en prose, dont Sur trois aquatintes de Henry Cros. Elle a une rare fantaisie de voyant. Les parnassiens, croisés dans le salon de Nina de Villard sa passion, impassibles, oubliant sa participation aux deux premiers Parnasse, l'excluent, "Je suis l'expulsé des vieilles pagodes". Sa Revue du Monde nouveau, qui publia le Démon de l'analogie de Mallarmé, eut trois numéros. Celui qui rêvait de communiquer avec les planètes a dispersé ses dons littéraires et scientifiques. Il eut l'idée du phonographe d'où l'actuel prix du même nom, du télégraphe, réussit la synthèse des pierres précieuses, fit des recherches sur la photographie en couleurs. Sa légèreté, sa désinvolture ont les fulgurations de l'humour moderne, Breton le cite dans son Anthologie de l'humour noir et l'empêchèrent de figurer au premier rang des poètes ou des physiciens. Moi, je vis la vie à côté. Le Collier de griffes est posthume. Pour Breton, Cros annonce les Illuminations et Rimbaud.

Passionné de littérature et de sciences, il est pendant un temps, de 1860 à 1863, professeur de chimie à l'Institut parisien des sourds-muets, avant de se consacrer à la recherche scientifique.
En 1867, il présente à l'Exposition de 1867 un prototype de télégraphe automatique à la suite de ses travaux portant sur l'amélioration de la technologie du télégraphe.
En 1869, il présente à la Société française de photographie un procédé de photographie en couleurs qui est à l'origine du procédé actuel de trichromie.

Le paléophone, ou l'idée du phonographe

Le 30 avril 1877, il adresse à l'Académie des sciences un mémoire décrivant le principe d'un appareil de reproduction des sons, qu'il nomme paléophone, prototype du phonographe. Son document suggère que les vibrations sonores peuvent être gravées dans du métal à l'aide d'un crayon rattaché à une membrane vibrante, et que, par la suite, en faisant glisser un stylet rattaché à une membrane sur cette gravure on parviendrait à reproduire le son initial. Avant que Charles Cros n'eût la possibilité de suivre son idée, voire de construire un prototype, Thomas Edison, aux États-Unis, mettait au point le premier phonographe. Cependant, dans un de ses textes à la mémoire de son ami publié dans Le Chat noir, l'écrivain Alphonse Allais prétend avoir vu et entendu les sons restitués par un phonographe construit par Charles Cros bien avant le modèle d'Edison. On pense généralement que les deux hommes ne connaissaient pas leurs travaux respectifs.
En hommage à ses travaux, en 1947 son nom est retenu pour désigner l'Académie Charles-Cros, fondée par des critiques et des spécialistes du disque attribuant chaque année des distinctions très remarquées, les Prix du Disque de l'Académie Charles-Cros.
Dans les années 1980, la Bibliothèque nationale de France a choisi à son tour le nom de Charles Cros pour désigner sa collection d'appareils de lecture et d'enregistrement, visitable aujourd'hui au département de l'Audiovisuel de la Bibliothèque nationale.

Le poète

Il publie ses premiers poèmes dans le Parnasse contemporain et fréquente les cercles et cafés littéraires de la bohème de l'époque le Cercle des poètes Zutistes — qu'il a créé —, les Vilains Bonshommes, les Hydropathes, ainsi que le salon de Nina de Villard qui sera sa maîtresse jusqu'en 1877. Mais il est davantage connu pour ses monologues, dont le plus connu est Le Hareng saur, qu'il récite lui-même dans des cabarets parisiens comme Le Chat noir.
Son œuvre de poète, brillante elle sera plus tard l'une des sources d'inspiration du surréalisme est cependant ignorée à son époque. Il le résume amèrement dans ce poème caractéristique :

Je sais faire des vers perpétuels. Les hommes
Sont ravis à ma voix qui dit la vérité.
La suprême raison dont j'ai, fier, hérité
Ne se payerait pas avec toutes les sommes.

J'ai tout touché : le feu, les femmes, et les pommes ;
J'ai tout senti : l'hiver, le printemps et l’été ;
J'ai tout trouvé, nul mur ne m'ayant arrêté.
Mais Chance, dis-moi donc de quel nom tu te nommes ?

Je me distrais à voir à travers les carreaux
Des boutiques, les gants, les truffes et les chèques
Où le bonheur est un suivi de six zéros.

Je m'étonne, valant bien les rois, les évêques,
Les colonels et les receveurs généraux
De n'avoir pas de l’eau, du soleil, des pastèques.

Œuvres

Le Coffret de santal 1873, augmenté en 1879
Le Fleuve 1874
La Vision du Grand Canal des Deux Mers 1888
Le Collier de griffes posthume, 1908
Plainte 1873
Charles Cros - Tristan Corbière, Œuvres complètes, édition de Pierre-Olivier Walzer et Louis Forestier, Gallimard, Bibliothèque de la Pléiade, 1970
Le Coffret de santal, avec une préface d'Hubert Juin, Gallimard collection Poésie, 1972
Le Coffret de santal - Le Collier de griffes, édition de Louis Forestier, Garnier-Flammarion GF, 1979
Inédits et documents, recueillis par Pierre E. Richard, éditions Jacques Brémond, 1992
Vers inédits, recueillis par Pierre E. Richard, éditions l'Autre Tigre, Nîmes, 1992
Derniers textes savants retrouvés, recueillis par Pierre E. Richard, chez l'auteur à Nîmes, 1999
Œuvres complètes, Éditions du Sandre, 2010
Monologues, Éditions Marguerite Waknine, 2013

Poèmes célèbres mis en musique

L'Orgue, mis en musique par Louis Loréal, harmonisé par Larrieu, interprété par Damia.
Belle, belle, belle Paroles d’un miroir à une belle dame, mis en musique par Robert Caby, interprété par Jacques Douai.
Moi je vis la vie à côté mis en musique et interprété par Julos Beaucarne.
Sidonie Triolets fantaisistes du Coffret de santal, interprété par Brigitte Bardot, mis en musique par Jean-Max Rivière et Yani Spanos pour le film Vie privée de Louis Malle en 1962, super 45 tours, EP, Barclay 70.436 paru le 8 février 1962.
Berceuse, Endormons-nous, petit chat noir..., du Coffret de santal, interprété par Juliette Gréco, mis en musique par Yani Spanos pour l’album Complainte amoureuse, 33 tours, LP, Philips 849.457 BY paru en octobre 1969.
Le Hareng saur, Romance, Soir, Aux imbéciles, Sonnet astronomique, Vocation, Le but..., interprété par Jean-Marc Versini, 17 poèmes mis en musique par Jean-Marc Versini pour l’album Charles Cros chanté, CD, LP, Marmottes Productions MAR 445591 paru en 2006.


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#143 Jean Lorrain
Loriane Posté le : 07/08/2015 18:54
Le 9 août 1855 à Fécamp naît Jean Lorrain

pseudonyme de Paul Alexandre Martin Duval, à Fécamp en Haute Normandie, écrivain français à très forte tendance parnassienne décadentisme, mort, à 50 ans le 30 juin 1906 à Paris. Jean Lorrain est l'un des écrivains scandaleux de la Belle Époque, au même titre que Rachilde, Hugues Rebell et Fabrice Delphi. Ses œuvres peuvent être rapprochées de la littérature fin de siècle. Ses Œuvres principales sont Monsieur de Phocas, La Maison Philibert, Histoires de masques, Princesses d'ivoire et d'ivresse

En bref

Romancier et conteur fantastique, Jean Lorrain fut une sorte de dandy obsédé par la perversité. Cet ancien militaire se met à écrire des poèmes immoraux avec une complaisance évidente pour le monde de l'aristocratie corrompue qu'il met en scène. Ses recueils Le Sang des dieux 1882, Modernités 1885, L'Ombre ardente 1897 connurent un certain succès dans le genre. Journaliste, il travaille comme chroniqueur pour L'Événement, L'Écho de Paris, le Journal. Il publie une série de romans hallucinés où se mêlent un goût profond de la vie et une décadence élégante et morbide qui peuvent avoir caractérisé non seulement toute son œuvre, mais encore sa vie personnelle. Au contraire de sa contemporaine Rachilde, qui semblait jouir de la grande santé des amateurs de monstres et d'un formidable appétit de violence, Lorrain, lui, semble soumis à ces mêmes contradictions qui fondent ses livres : une mélancolie permanente cohabitant avec une volupté impossible à satisfaire sinon dans une suite de fantasmes obsessionnels. Dans Buveur d'âmes 1894, Poussière de Paris 1896, Histoires de masques 1900 se débattent aventuriers et courtisanes raffinés, experts en toutes sortes de cruautés subtiles où s'épuise leur humanité. Monsieur de Bougrelon 1897, Monsieur de Phocas 1901 et le prince Noronsoff du Vice errant 1902 sont les types les plus achevés de cette évocation d'un siècle finissant : aventure et misère, désolation et désinvolture, une sensualité fiévreuse et lasse qui tente de masquer le désespoir d'un paradis inaccessible ! Antoine Compagnon
"Je cherche à m'élancer hors de ma personnalité, hors de mon siècle" , écrivait-il : par leur nature, ses évasions, drogue, alcool, dandysme radical, homosexualité, violence verbale autant que physique, présentées comme affirmations esthétiques, en font un des héritiers des frénétiques autant qu'une des meilleures illustrations du décadentisme. De son œuvre abondante on retiendra moins la poésie que les récits Monsieur de Bougrelon, 1897 ; Histoires de masques, 1900 ; Monsieur de Phocas, 1901 ; la Maison Philibert, 1904, qui évoque l'univers de Toulouse-Lautrec, dont certaines trouvailles fascineront les surréalistes. Dans son refus de se plier aux conventions tant sexuelles que sociales, Lorrain, adepte d'un style recherché au risque souvent de la préciosité, y invente un merveilleux aussi noir que pervers qui, longtemps méprisé, rencontre aujourd'hui des échos renouvelés.

Sa vie

Fils d'Amable Duval, armateur, et de sa femme née Pauline Mulat, Paul Duval fait ses études au Lycée du Prince impérial à Vanves 1864-1869 puis comme interne chez les dominicains d'Arcueil au collège Albert-le-Grand 1869. C'est alors qu'il compose ses premiers vers.
En 1873, il rencontre Judith Gautier lors de vacances à Fécamp : elle s'intéresse assez peu à lui, mais le subjugue littéralement. En 1875, il est volontaire au 12e hussards, à Saint-Germain-en-Laye et à Rocquencourt. Il commence des études de droit à Paris en 1876, mais les abandonne en 1878 et commence à fréquenter les salles de rédaction et les cafés, ainsi que la bohème qui gravite autour de Rodolphe Salis et du cabaret du Chat noir, où il rencontre les Hydropathes et les Zutistes, Jean Moréas, Maurice Rollinat, Jean Richepin, Émile Goudeau, et d'autres auteurs et artistes de ce milieu. En 1880, il éprouve ses premières crises de spasmophilie cardiaque et s'installe définitivement à Paris, logeant dans des meublés à Montmartre.
En 1882, il publie à compte d'auteur, chez l'éditeur Alphonse Lemerre, son premier recueil de poèmes, Le Sang des dieux, et collabore à des revues comme Le Chat noir ou Le Décadent. En 1883, il publie un nouveau recueil de poésies, La Forêt bleue, et fréquente le salon de Charles Buet, où il rencontre Jules Barbey d'Aurevilly, Joris-Karl Huysmans, François Coppée, Léon Bloy, Laurent Tailhade…
En 1884, il commence à collaborer au Courrier français dans lequel il publie une série de portraits, dont l'un de Rachilde, qui marque le début de l'amitié entre les deux auteurs. L'année suivante, il publie un nouveau recueil de poèmes, Modernités, et son premier roman, Les Lépillier, qui scandalise sa ville natale de Fécamp. Il rencontre Edmond de Goncourt, avec qui il restera lié jusqu'à la mort de ce dernier en 1896.

Lorrain se crée un personnage, avec une volonté affichée de provoquer le scandale. Il affiche avec tapage, sous le surnom d'Enfilanthrope, son homosexualité et son goût pour les lutteurs de foire, n'hésitant pas à paraître au bal des Quat'z'Arts en maillot rose avec le caleçon en peau de panthère de son ami, le lutteur Marseille. Il se veut esthète et dandy en même temps qu'explorateur tapageux du vice et de la vulgarité, curieux assemblage qui verse souvent dans le pire mauvais goût, et qui lui vaut le mépris hautain de Robert de Montesquiou, dont Lorrain, pour sa part, fait volontiers sa tête de turc pour sa prétention à l'élégance et à la chasteté. « Lorrain », écrit Léon Daudet dans ses Souvenirs, « avait une tête poupine et large à la fois de coiffeur vicieux, les cheveux partagés par une raie parfumée au patchouli, des yeux globuleux, ébahis et avides, de grosses lèvres qui jutaient, giclaient et coulaient pendant son discours. Son torse était bombé comme le bréchet de certains oiseaux charognards. Lui se nourrissait avidement de toutes les calomnies et immondices.

Son père meurt en 1886. Il rencontre Sarah Bernhardt, pour qui il écrira sans succès quelques pièces de théâtre, et publie son deuxième roman, Très Russe, qui manque provoquer un duel avec Guy de Maupassant, son camarade d'enfance, détesté, qui a cru se reconnaître dans le personnage de Beaufrilan. Il publie des articles dans La Vie moderne et amorce une collaboration avec L'Évènement 1887 et L'Écho de Paris en 1888.
En 1891, son recueil de nouvelles Sonyeuse lui vaut son premier succès de librairie. En 1892, il fait un voyage en Espagne et en Algérie. Sa mère le rejoint à Auteuil et restera près de lui jusqu'à sa mort. L'année suivante, il rencontre Yvette Guilbert, pour qui il compose quelques chansons, mais qui le tiendra à distance. Le docteur Pozzi l'opère de neuf ulcérations à l'intestin, consécutives à l'absorption d'éther.
Il rencontre en 1894 Liane de Pougy, qu'il aidera à se hisser au premier rang de la galanterie. À partir de 1895, il collabore au Journal, où il publie ses Pall-Mall Semaine, devenant l'un des chroniqueurs les mieux payés de Paris. Ses chroniques au vitriol sont goûtées autant que redoutées. En 1896, il figure sur la liste des membres de la première Académie Goncourt.
En 1897, la critique salue son roman Monsieur de Bougrelon comme un chef-d'œuvre. Le 6 février, il se bat en duel avec Marcel Proust, à Meudon, après une critique violente des Plaisirs et les Jours. Il effectue en 1898 son premier voyage à Venise où il retournera en 1901 et 1904. En 1900, Jean Lorrain s'installe sur la côte d'Azur et, en 1901, publie son œuvre maîtresse, Monsieur de Phocas.
En 1903, il est mis en cause dans l'affaire des ballets roses1 puis dans l'affaire Greuling2 pour ses fréquentations des inculpés. Dans les deux cas, ses écrits sont incriminés, en marge des procès, pour dégradation de la moralité et incitation au crime. En 1904, pour payer la très lourde amende à laquelle il a été condamné à la suite du procès perdu contre Jeanne Jacquemin, il publie La Maison Philibert qui met en scène deux tenanciers de bordel.
Sa santé se dégrade sous l'effet de l'abus des drogues – l'éther en particulier – et de la syphilis. Il voyage et effectue plusieurs cures à Peïra-Cava, Le Boréon, et Châtel-Guyon. Il meurt le 30 juin 1906 d'une péritonite, provoquée par une tentative d'administration d'un lavement, à l'âge de cinquante ans dans la clinique du docteur Samuel Pozzi. Il est inhumé le 4 juillet à Fécamp.

Résidences

1880-1885 : divers meublés à Montmartre
1885-1887 : 20 boulevard de Clichy 18e arrondissement
1887- ? : 8 rue de Courty 7e arrondissement, appartement décrit dans les Contes d'un buveur d'éther
1900-1906 : Nice, villa Bounin
1906 : Nice, place Cassini

Œuvres Poésie

Le Sang des dieux 1882
La Forêt bleue 1882
Modernités 1885
Les Griseries 1887
L'Ombre ardente 1897

Romans

Les Lépillier 1885 et 1908
Très russe3 1886
Monsieur de Bougrelon 1897
La Dame turque 1898
Monsieur de Phocas 1901
Le Vice errant 1901
La Maison Philibert 1904, adaptée par José de Bérys, Noré Brunel et Georges Normandy et représentée sur la scène du Moulin de la Chanson à Paris en février 1932.
Madame Monpalou 1906
Ellen 1906
Le Tétreau Bosc 1906, Le Livre Moderne Illustré n° 354 1941
L'Aryenne 1907
Maison pour dames 1908
Hélie, garçon d'hôtel 1908

Nouvelles et contes

Sonyeuse 1891 ; réédition Séguier, Bibliothèque Décadente, 1993, présentation de Jean de Palacio
Buveurs d'âmes 1893
Un démoniaque 1895
La Princesse sous verre 1896, illust. par André Cahard
Âmes d'automne 1897, illust. par Oswald Heidbrinck
Loreley 1897
Contes pour lire à la chandelle 1897
Ma petite ville 1898
La Mandragore Édouard Pelletan, 1897
Princesses d'Italie 1898, illust. par Manuel Orazi
Histoires de masques 1900
Princesses d'ivoire et d'ivresse 1902 ; réédition, Séguier, Bibliothèque Décadente , 1993, présentation de Jean de Palacio
Sensualité amoureuse 1901
Vingt femmes 1903
Quelques hommes 1903
Fards et poisons 1904
Propos d'âmes simples 1904
L'École des vieilles femmes 1905
Le Crime des riches 1906
Narkiss 1909

Théâtre

Viviane, conte en 1 acte 1885
Très russe, pièce en 3 actes, avec Oscar Méténier, Paris, théâtre d'Application La Bodinière, 3 mai 1893
Yanthis, comédie en 4 actes, en vers 1894
Prométhée, avec André-Ferdinand Hérold 1900: création le dimanche 26 août6, au théâtre des Arènes, à Béziers de la tragédie lyrique en 3 actes musique de Gabriel Fauré.
Neigilde 1902
Clair de lune, drame en un acte et deux tableaux, avec Fabrice Delphi, Paris, Concert de l'Époque, 17 décembre 1903
Deux heures du matin, quartier Marbeuf, avec Gustave Coquiot 1904
1904 : Sainte-Roulette de Jean Lorrain et Gustave Coquiot, théâtre des Bouffes du Nord
Hôtel de l'Ouest, chambre 22, avec Gustave Coquiot 1905
Théâtre : Brocéliandre, Yanthis, La Mandragore, Ennoïa 1906

Chroniques, récits de voyage, essais

Dans l'oratoire 1888
La Petite Classe 1895
Sensations et souvenirs 1895
Une femme par jour. Femmes d'été 1896
Poussières de Paris 1896-1902
Madame Baringhel
Heures d'Afrique 1899
Heures de Corse 1905
Voyages, 1921, Édouard-Joseph - rééd. par Les Promeneurs solitaires, préface de Sébastien Paré 2009
Pelléastres. Le poison de la littérature, couverture d'Armand Rapeño, préface de Georges Normandy A. Méricant, 1910
La Nostalgie de la beauté, pensées choisies et précédées d'une préface de Jean Boucastel, Sansot, 1912
La Ville empoisonnée 1930
Femmes de 1900 1932
Venise, éditions La Bibliothèque 2001


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#144 William S Burrough
Loriane Posté le : 01/08/2015 18:54
Le 2 août 1997 à 83 ans meurt William S. Burroughs

dans sa propriété de Lawrence Kansas de complications liées à une crise cardiaque, né le 5 février 1914 à Saint-Louis au 4664 de Pershing Avenue dans l'État du Missouri, romancier américain du mouvement Beat Generation. Son Œuvre principale est Le Festin nu
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Principalement connu pour ses romans hallucinés mêlant drogue, homosexualité et anticipation, il est associé à la Beat Generation et à ses figures emblématiques : ses amis Jack Kerouac et Allen Ginsberg. On retient de lui son utilisation littéraire du cut-up, technique mise au point dans une petite chambre d'hôtel rue Gît-le-Cœur à Paris avec Brion Gysin : le cut-up consiste à créer un texte à partir d'autres fragments textuels de toute origine littérature, articles de presse, catalogues de vente par correspondance... découpés de manière régulière, et remontés selon une logique prédéfinie, afin de faire émerger l'implicite, l'inavoué des textes de départ. Associé aux routines récurrences de fragments du texte tout au long d'une œuvre, le cut-up a également pour objectif de briser la cohérence logique imposée au discours par l'emploi du langage, considéré comme structure structurante. L'impression de semi-chaos générée par les cut-ups et de déjà-vu initié par les routines permettent de se rapprocher, sur le plan formel, de la logique de perception d'un individu plongé dans un environnement dont il ne maitrise par définition pas les stimuli. L'ensemble a pour ambition de faire faire à la littérature la même révolution que celle de la peinture lors du passage à l'abstrait.
Alors que Kerouac retourna vivre avec sa mère dans les années 1960 et épousa la sœur d’un ami d’enfance, et que Ginsberg régna pendant les années hippies, ce furent les années 1980 et 1990 … qui allaient être l’ère de William Burroughs, le plus sombre des trois anges de la Beat Generation.

En bref

William Seward Burroughs est né le 5 février 1914 à Saint Louis dans le Missouri. Il fait ses études à Harvard, puis voyage en Europe en 1936 Paris, Vienne, Budapest, Dubrovnik, retourne à Vienne l'année suivante pour étudier la médecine. À Dubrovnik, il épouse Ilse Klapper pour lui permettre d'obtenir la citoyenneté américaine. De retour aux États-Unis, il s'intéresse à différentes disciplines, dont l'archéologie et l'anthropologie. Sa première nouvelle, écrite en 1938, n'est pas publiée. Il entre en traitement chez un psychanalyste de New York, le docteur Herbert Wiggers. Il exerce plusieurs petits métiers, dont celui d'employé dans une société de dératisation qu'il évoque plus tard dans Exterminator ! 1973. En 1944, Burroughs fait la connaissance d' Allen Ginsberg et de Jack Kerouac. C'est l'époque où se constitue le cercle d'écrivains qui va devenir célèbre sous le nom de Beat Generation. Le meurtre commis par un ami commun, Lucien Carr, inspire Kerouac, qui demande à Burroughs de l'aider à rédiger un roman policier, And the Hippos Were Boiled in their Tanks. Mais aucun éditeur n'accepte le texte. En 1946, Burroughs est initié à la drogue. Il s'installe alors au Texas avec l'idée de cultiver de la marijuana, puis tente une autre expérience à La Nouvelle-Orléans avec la culture du coton. Après son échec, il part pour le Mexique et voyage en Amérique centrale. De retour à Mexico, il tue accidentellement sa seconde femme, Joan, en septembre 1951. En janvier 1953, il repart pour le Mexique et se rend en Colombie à la recherche d'une mystérieuse drogue initiatique, le yage. Les lettres qu'il adresse à Ginsberg au cours de sa quête seront réunies en 1960 dans un volume : Les Lettres du yage. Burroughs revient aux États-Unis au printemps de 1953, quand paraît son premier roman, Junkie, qu'il a composé après la mort de Joan. Il y raconte son expérience à New York après la guerre, à La Nouvelle-Orléans en 1949 et au Mexique en 1950, et veut en faire la confession d'un drogué non repenti. C'est dans cette œuvre autobiographique, où il décrit la logique impitoyable de la drogue et le bouleversement auquel elle soumet la perception, qu'il forge le personnage gris et banal de William Lee. Son éditeur lui ayant demandé un autre ouvrage, Burroughs rédige la suite de Junkie, Queer, qui se déroule exclusivement à Mexico. Il y approfondit les relations de dépendance provoquées par l'intoxication tout en brossant un tableau tragi-comique du petit milieu de l'homosexualité. Sa dimension immorale vaudra au livre de ne paraître qu'en 1985. En 1954, Burroughs s'embarque pour Tanger sur les conseils de Paul Bowles. Là, il atteint le degré zéro de la déchéance : J'ai passé un mois dans une chambre de la Casbah en train de regarder la pointe de mes pieds ..., j'ai compris brusquement que je ne faisais rien. J'étais en train de mourir. Parvenu au terminus de la came, il écrit un grand nombre de pages qui sont ensuite rassemblées sous le titre d'Interzone. Kerouac et Ginsberg qui l'ont rejoint l'aident à mettre de l'ordre dans le manuscrit. Kerouac lui donne même son titre définitif : The Naked Lunch Le Festin nu. À Paris en 1959, Ginsberg propose l'ouvrage à l'éditeur Maurice Girodias, qui trouve sa prose éblouissante mais exige qu'il soit sérieusement remanié. En moins d'un mois, Burroughs et ses amis s'attellent à cette tâche. En naît un livre complètement différent qui sort chez Olympia Press l'année même. Mais sa version définitive ne sera établie qu'en 1964, au moment de sa traduction en français. Les textes composant Interzone ont été perdus, retrouvés vingt ans plus tard et publiés en 1989. Quant au Festin nu, il est interdit à l'affichage et à la vente aux mineurs en France, et, en 1966, sa parution lui vaut plusieurs procès pour obscénité. C'est sans nul doute l'opus magnum de Burroughs. Manifestement influencé par La Colonie pénitentiaire et Le Procès de Kafka, il se présente comme une pérégrination picaresque, une fiction apatride Mary McCarthy défiant les lois de l'espace et du temps. William Lee traverse des villes angoissantes et ne cesse de changer d'identité. Il tente de s'infiltrer dans le système qui a déterminé sa dépendance et sa chute afin de le démanteler. La planète est soumise aux impératifs délirants de l'algèbre du besoin. De New York au Marché d'Interzone, en passant par Annexie et la République de Libertie, le monde est victime d'une fracture nette, définitive, violente et de caractère manichéen. Il comprend quatre catégories d'individus au pouvoir : les Factualistes, les Divionistes, les Émissionnistes et les Liquéfactionistes. Tous, à l'instar du Contrôleur, entendent s'assurer la domination des masses par des manipulations biologiques ou psychiques. Pour décrire cet univers de cauchemar, Burroughs invente un style d'écriture qui procède par collages de phrases, de situations, de personnages empruntés à des auteurs anciens ou modernes, tous les genres traditionnels ou populaires se confondant dans une contamination frénétique.

Sa vie

William Seward Burroughs naît dans une famille bourgeoise. Il est le petit-fils de William Seward Burroughs I, inventeur de la première machine comptable et fondateur de la « Burroughs Adding Machine Company ». Sa mère, Laura Lee Burroughs, est la fille d'un homme d'Église dont la famille se réclamait de l'ascendance de Robert E. Lee. Burroughs étudie la médecine à Vienne, expérience dont il garda toute sa vie un goût prononcé pour la chirurgie et les modifications du corps, la chimie du cerveau et les drogues. Il entre à l'université Harvard pour une licence de littérature anglaise dont il sort diplômé en 1936. Son expérience à Harvard est résumée au début de Junky : J'ai détesté l'université et la ville dans laquelle je vivais. Tout en elle était mort. L'université était un faux décor anglais entre les mains de diplômés de faux collèges anglais.
En 1944, Burroughs est détective et travaille avec la pègre à New York, vit avec Joan Vollmer, une jeune femme brillante, passionnée de littérature et de philosophie, dans un appartement partagé avec Jack Kerouac et sa première femme Edie Parker. C'est à cette période, entre autres marquée par une affaire de meurtre dans laquelle sont impliqués des amis proches - l'affaire Kammerer-Carr, relatée dans le roman coécrit avec Kerouac Et les hippopotames ont bouilli vifs dans leurs piscines - qu'il commence sa consommation d'héroïne et de morphine, jusqu'à son traitement à la méthadone à partir de 1980. Il épouse Joan deux ans plus tard, en 1946, avec le projet de fonder une famille. Leur fils William S. Burroughs Jr. naît en 1947, au Texas. Le 6 septembre 1951, en voyage à Mexico, Burroughs, ivre, aurait accidentellement tué sa femme d'une balle en pleine tête alors qu'il essayait de reproduire la performance de Guillaume Tell, qui fendit d'une flèche la pomme posée sur la tête de son fils. Burroughs est inculpé pour homicide involontaire. Il est arrêté et passe un court séjour en prison avant d'être relâché. Commencent alors des années d'errance : il parcourt l'Amérique du Sud à la recherche d'une drogue hallucinogène du nom de yagé, puis l'Afrique du Nord, avant de s'installer à Tanger, au Maroc en 1954. Il confesse dans Queer, roman écrit en 1953 mais qui ne sera publié qu'en 1985: "I am forced to the appalling conclusion that I would have never become a writer but for Joan’s death... So the death of Joan brought me into contact with the invader, the Ugly Spirit, and maneuvered me into a lifelong struggle, in which I had no choice except to write my way out". Queer, 1985, p.xxii.
En 1956, il entame une première cure de désintoxication avec l'aide de John Dent6, un médecin londonien qui inventa la cure d'apomorphine. À l'issue du traitement, il emménage au légendaire Beat hotel à Paris, où il accumule des masses de fragments de pages manuscrites. Avec l'aide de Ginsberg et Kerouac, il fait éditer Le Festin nu par Olympia Press. De leur côté, les fragments deviennent les trois épîtres d'une trilogie : La Machine molle, Le Ticket qui explosa et Nova express. Après sa sortie, le Festin nu est poursuivi pour obscénité par l'État du Massachusetts puis de nombreux autres. En 1966, la Cour Suprême du Massachusetts déclare finalement le livre non obscène, ce qui ouvre la porte à d'autres travaux comme ceux d'Henry Miller en particulier Tropique du Cancer.
Burroughs part pour Londres en 1960 où il publie de nombreux petits textes dans des magazines underground, travaillant dans le même temps sur un projet qui est publié en trois parties : Les Garçons sauvages, Les cités de la nuit écarlate et Havre Des Saints. Il retourne à New York en 1974, où il devient professeur d'écriture pendant quelque temps, avant de réaliser que l'écriture ne peut être enseignée.
Dans les années 1980, il entame une cure de désintoxication, s'installe à Lawrence en 1981 avec son dernier compagnon de vie et amant James Grauerholz, avec qui il forme un couple de 1974 à sa mort. Dans les années 1990, Burroughs a attiré de nombreux symboles de la culture pop. Il apparaît notamment dans le film Drugstore Cowboy de Gus Van Sant, et collabore avec Bob Wilson et Tom Waits pour donner naissance à la pièce Black Rider8. Burroughs participe aussi à des enregistrements de ses textes qui sortent chez Industrial Records, label de musique expérimentale et bruitiste de Londres :
Throbbing Gristle Nothing Here Now But The Recordings
Sonic Youth Dead City Radio
Kurt Cobain The Priest They Called Him
R.E.M., Ministry, Bill Laswell, Parrhesia Sound System, etc.
Décoré de l'ordre de Chevalier des Arts et Lettres en 1984, lors de son passage en France au Printemps de Bourges avec Brion Gysin, Burroughs est considéré comme un des écrivains les plus influents du xxe siècle. Un des Cahiers de l'Herne lui fut consacré par Dominique de Roux, qui avait été son premier éditeur chez Christian Bourgois.

Une écriture de l'âge électronique

Le séjour parisien de Burroughs entre 1958 et 1960, au célèbre Beat Hotel de la rue Gît-le-Cœur, se traduit par une phase intense d'expérimentations. Le peintre et poète Brion Gysin met au point la technique du cut-up découpage. Burroughs se passionne pour les résultats de cette pratique : Même taillé en pièces et recomposé selon la fantaisie de Bill, le texte de Rimbaud était toujours compréhensible et ... les mots prenaient des significations nouvelles, plus fortes, plus cinglantes B. Gysin. Ces jeux littéraires donnent lieu à des compositions collectives qui remplacent les cadavres exquis. Burroughs emploie d'autres techniques, comme le fold-in pliage et les permutations. Les expériences accomplies avec Gysin seront réunies par la suite dans un volume intitulé The Third Mind Œuvre croisée, 1976. Ce sont ces méthodes radicales qu'il met à contribution pour construire la grande trilogie élaborée entre 1960 et 1964. La Machine molle 1966 en constitue le premier volet. Il s'agit d'une épopée qui se déroule dans un labyrinthe en mouvement ou, mieux, au sein d'un kaléidoscope : des lieux réels se confondent avec des lieux imaginaires, et des figures se travestissant inlassablement sont entraînées dans le passé, le présent, l'avenir. Le Ticket qui explosa 1967 et Nova Express 1969 développent cet univers des puissances belliqueuses ». Avec le héros-cosmonaute, nous pénétrons dans le Jardin des Délices Dieu avec ses Fours Nova, le foyer de tous les dualismes et de toutes les guerres, de tous les paroxysmes et de tous les phantasmes interdits, nous découvrons la Cité de Minraud, le repaire des hommes-insectes. La trilogie s'achève par une insurrection générale contre les forces coercitives, la police biologique ou police Nova.
Avec ces œuvres, Burroughs excède violemment les frontières du romanesque. Marshall McLuhan note à ce propos qu'il tente de reproduire en prose ce dont nous nous accommodons chaque jour comme un aspect banal de la vie à l'âge électronique. Si l'existence collective doit être transcrite sur le papier, il faut employer la méthode de “non-histoire discontinue”. La révolte transgressive, carnavalesque et millénariste animant les damnés évoluant dans ces zones troubles où dominent la terreur et l'abjection est théorisée dans un traité intitulé La Révolution électronique 1971 que Burroughs écrit après son installation à Londres. Et elle constitue le moteur d'une œuvre séparée en deux volumes, Les Garçons sauvages 1970 et Havre des saints 1973, auxquels il faut rattacher Exterminateur ! Là, Burroughs renonce aux cut-up et aux méthodes révolutionnaires qu'il a privilégiées. Il se sert de modèles comme le peep show et l'écriture hiéroglyphique. Les métamorphoses des garçons sauvages prennent une tournure dionysiaque, évoquent une danse au-dessus du volcan de l'ère moderne. Quand il rentre à New York en 1974, Burroughs entreprend un nouveau et ambitieux cycle romanesque. Celui-ci commence avec Les Cités de la nuit écarlate 1981. Trois récits distincts s'enchevêtrent : celui des pirates qui créent leur république à Libertatia au XVIIIe siècle, l'enquête de Clem Williamson Snide et la traversée des six cités mythiques du désert de Gobi il y a cent mille ans. Le cycle romanesque se poursuit avec Parages des voies mortes 1983. Son héros, Kim Carson, parcourt le temps, de Boulder en 1899 aux grandes plaines de l'Ouest américain jusqu'à 2001. Dans ce western métaphysique, Kim Carson songe paresseusement à sa mission – localiser le chaînon manquant dans la chaîne de l'évolution, remonter aux racines du langage. Il se conclut avec Les Terres occidentales 1987, qui est une version moderne du Livre des morts égyptien. Dans ces trois fictions, Burroughs accentue le métissage sémantique, empruntant des scènes appartenant à Joseph Conrad ou à Denton Welch, des décors caractéristiques des tableaux d'Édouard Manet et d'Edward Hopper.
Burroughs s'est souvent exprimé en public ou dans la presse à propos de sa vision de la littérature. Ses conférences et ses articles sont réunis dans deux volumes encore inédits aux États-Unis, les Essais 1981 et 1984. Sa réflexion excède largement le champ de l'écriture. Sa représentation du monde, corrosive et sarcastique, dénonce avec véhémence les préjugés et les injustices qui rendent les sociétés occidentales invivables et virtuellement dangereuses pour l'avenir de l'humanité. Longtemps regardé comme un auteur marginal et subversif, William S. Burroughs est aujourd'hui considéré comme l'un des grands écrivains de la seconde moitié de ce siècle. Norman Mailer n'a pas hésité à affirmer qu'il est « le seul narrateur américain vivant qui puisse raisonnablement être considéré comme un génie.Gérard-Georges Lemaire

Œuvres traduites en français

Junky
Le métro blanc
Les Lettres du Yage
Le Festin nu
La Machine molle
Le Ticket qui explosa
Trilogie / Dead Fingers Talk
Nova Express
Les Garçons sauvages - Un livre des morts
Œuvres Croisées
Les Cités de la nuit écarlate
Interzone
L'Ombre d'une chance
Mon éducation - Un livre des rêves My Education : A Book of Dreams, 1995 ; traduit et paru en 2007 Christian Bourgois éditeur, 2007
Essais 2 volumes
Queer
Entre chats
Lettres de Tanger à Allen Ginsberg
Takis avec Gregory Corso et Pierre Restany
Ah ! Pook est là et autres contes
L'Œuvre croisée avec Brion Gysin
Les Derniers Mots de Dutch Schultz The Last Words of Dutch Schulz, 1969 ; traduction par Mary Beach et Claude Pélieu, paru chez Christian Bourgois éditeur, 1972
Les Terres occidentales
Exterminateur
Révolution électronique
Lettres 1945-1959
Le Porte-lame Blade Runner: A Movie, 1979, traduit par Bernard Sigaud Tristram, 2010
Et les hippopotames ont bouilli vifs dans leurs piscines avec Jack Kerouac
Ultimes Paroles, traduction par Mona de Pracontal, Christian Bourgois éditeur

Œuvres complètes originales

1952 - "Junky"
1952 - "Queer"
1959 - "The Naked Lunch"
1963 - "Nova Express"
1967 - "The Ticket That Exploded"
1968 - "The Soft Machine"
1969 - "The Wild Boys: A Book of the Dead"
1970 - "The Last Words of Dutch Schultz : A Fiction in the Form of a Film Script"
1973 - "Exterminator!"
1975 - "Port of Saints"
1979 - "Blade Runner, A Movie"
1979 - "Ah Pook is Here and Other Texts"
1980 - "Cities of the Red Night"
1983 - "The Place of Dead Roads"
1984 - "The Burroughs File"
1986 - "The Western Lands"
1988 - "Interzone"
1991 - "Ghost of a Chance "
1992 - "Painting and Guns"
1994 - "My Education: A Book of Dreams"
1997 – "Last Words : The Final Journals of William Burroughs"
1998 – "Word Virus : The William Burroughs Reader"
2001 – "Naked Lunch : The Restored Text"
2003 – "Junky : The Definitive Text of Junk "

Collaborations

1960 - The Exterminator, avec Brion Gysin Auerhaun Press
1960 - Minutes To Go, avec Brion Gysin, Sinclair Beiles et Gregory Corso. Two Cities Editions.
1967 - Darayt, avec Lee Harwood Lovebooks
1967 - So Who Owns Death TV?, avec Claude Pélieu & Carl Weissner Beach Book Texts and Documents
1970 - The Job: Interviews with William Burroughs, avec Daniel Odier
1970 - The Braille Film, avec Carl Weissner. Nova Broadcast Press
1970 - Third Mind, avec Brion Gysin.
1971 - Jack Kerouac, avec Claude Pélieu, Paris, L'Herne, 1970. en Français
1973 - Brion Gysin: Let the Mice In, avec Brion Gysin et Ian Somerville Something Else Press
1974 - The Book of Breething, avec Bob Gale
1975 - Sidetripping, avec Charles Gatewood et Hunter S. Thompson Strawberry Hill
1975 - Snack: Two Tape Transcripts, avec Eric Mottram Aloes Books
1981 - A Report from the Bunker, avec Victor Bockris
1985 - The Cat Inside, avec Brion Gysin dessins
1989 – Tornado Alley, avec S. Clay Wilson
2008 - And the Hippos Were Boiled in Their Tanks, avec Jack Kerouac10 Grove Press

Essais

1978 - Essais I: Christian Bourgois
1978 - Essais II: Christian Bourgois
1985 - The Adding Machine: Collected Essays. Calder.

Correspondances

1953 - The Yage Letters avec Allen Ginsberg, publié en français par les Éditions de L'Herne, 1967.
1981 - Letters to Allen Ginsberg, 1953-1957. Full Court Press.
1993 - The Letters Of William S. Burroughs 1945-1959

Enregistrements

1965 - Call Me Burroughs English Bookshop
1971 - Obsolète de Dashiell Hedayat. Shandar LP, 1971 réédité par Mantra cd, 1992
1975 - William S. Burroughs/John Giorno. Giorno Poetry Systems.
1981 - You're The Guy I Want To Share My Money With avec Laurie Anderson et John Giorno Giorno Poetry Systems.
1982 - Nothing Here Now but the Recordings. Industrial Records.
1982 - Revolutions Per Minute The Art Record. Ronald Feldmann Fine Arts.
1982 - Old Lady Sloan. Fresh Sounds.
1983 - Big Science avec Laurie Anderson
1984 - Sharkey's Night, de Laurie Anderson, sur l’album Mister Heartbreak
1985 - The Elvis of Letters avec Gus Van Sant
1986 - Break Through in Grey Room sub rosa
1986 - 'Home Of The Brave' avec Laurie Anderson
1989 - Seven Souls de Material
1992 - The ‘Priest’, They Called Him avec Kurt Cobain à la guitare. Tim Kerr Records.
1990 - Dead City Radio.FilmsIsland Records, avec John Cale et Sonic Youth.
1993 - Spare Ass Annie & Other Tales, avec Disposable Heroes of Hiphoprisy
1993 - Just One Fix, de Ministry, sur l’album Psalm 69
1993 - reprise de T'Aint No Sin, Walter Donaldson / Edgar Leslie, sur l'album The Black Rider de Tom Waits,
1994 - Words of Advice', de Material, sur l’album Hallucination Engine
1996 - Star Me Kitten avec R.E.M., sur la B.O. Songs in the Key of X: Music from and Inspired by The X-Files
1997 - What Keeps Mankind Alive, sur l’album September Songs: The Music of Kurt Weill'
1999 - The Western Lands avec Iggy Pop, sur l’album Hashisheen: The End of Law de Bill Laswell
2006 - Dr Benway du groupe Underwires sur l'album In Your Room Again.
2014 - "Berlin / Cut-ups" de l'artiste électro T.O album enregistré à Berlin d'après la technique du cut-up sonore, notamment sur le titre No Rain.

Filmographie

1963 - Towers Open Fire, écrit par William S. Burroughs. Coréalisé par Anthony Balch et William S. Burroughs. Avec William S. Burroughs.
1963 - William Buys a Parrot, écrit par William S. Burroughs, et réalisé par Anthony Balch.
1966 - Chappaqua, écrit et réalisé par Conrad Rooks, avec Allen Ginsberg et Ravi Shankar.
1966 - The Cut Ups, adapté et réalisé par Anthony Balch. D'après une histoire de William S. Burroughs. Avec William S. Burroughs.
1968 - Häxan, écrit et réalisé en 1922 par Benjamin Christensen. Version de 1968 narrée par William S. Burroughs.
1969 - Cain’s Film, écrit et réalisé par Jamie Wadhawan. Court-métrage anglais de 27 minutes avec Alexander Trocchi et William S. Burroughs.
1970 - Prologue, coécrit et réalisé par Robin Spry. Avec Jean Genet, Allen Ginsberg et William S. Burroughs.
1972 - Bill and Tony, réalisé par Antony Balch. Court-métrage avec Antony Balch et William S. Burroughs.
1978 - Thot-Fal’N, court-métrage américain réalisé par Stan Brakhage. Avec Allen Ginsberg, Peter Orlovsky et William S. Burroughs.
1978 - Fried Shoes Cooked Diamonds, avec Amiri Baraka, Allen Ginsberg, Timothy Leary et William S. Burroughs.
1981 - Energy and How to Get It, réalisé par le photographe Robert Frank.
1981 - Saturday Night Live du 7 novembre 1981.
1982 - The Discipline of D.E., adapté et réalisé par Gus Van Sant. D'après une nouvelle de William S. Burroughs.
1982 - Poetry in Motion, réalisé par Ron Mann. Avec Charles Bukowski, John Cage, Allen Ginsberg, John Giorno, Michael Ondaatje, Ed Sanders, Gary Snyder, Tom Waits, Anne Waldman et William S. Burroughs.
1983 - Taking Tiger Mountain, long métrage de science-fiction réalisé par Tom Huckabee. D’après l’histoire Blade Runner, a Movie de William S. Burroughs. Avec Lou Montgomery et Bill Paxton.
1983 - Pirate Tape, réalisé par Derek Jarman. Court-métrage anglais avec William S. Burroughs.
1984 - Decoder, réalisé par Muscha. Histoire de Klaus Maeck. Avec William Rice et William S. Burroughs.
1984 - It Don’t Pay to Be an Honest Citizen, réalisé par Jacob Burckhardt, avec Allen Ginsberg, William Rice et William S. Burroughs.
1985 - BURROUGHS, d’Howard Brookner. Documentaire sur la vie de William S. Burroughs.
1985 - Ornette : Made In America, documentaire de Shirley Clarke, avec William S. Burroughs, Ornette Coleman, Brion Gysin et Eugene Tatum.
1985 - What Happened to Kerouac ?, avec des images de Gregory Corso, Allen Ginsberg, Jan Kerouac, Jack Kerouac et William S. Burroughs.
1985 - Kerouac, the Movie.
1986 - Home of the Brave, film de Laurie Anderson, écrit et réalisé par Laurie Anderson.
1987 - The Beat Generation - An American Dream, réalisé par Janet Forman.
1989 - Drugstore Cowboy, adapté et réalisé par Gus Van Sant.
1989 - Bloodhounds of Broadway, coadapté et réalisé par Howard Brookner.
1989 - Heavy Petting, documentaire d'avec Allen Ginsberg, Laurie Anderson et William S. Burroughs.
1990 - Twister, de Michael Almereyda. Avec Harry Dean Stanton, Crispin Glover et William S. Burroughs.
1990 - Thanksgiving Prayer, réalisé par Gus Van Sant.
1990 - Laurie Anderson : Collected Videos.
1991 - Wax, or the Discovery of Television Among the Bees, écrit et réalisé par David Blair.
1991 - William S. Burroughs : Commissioner of Sewers, documentaire réalisé par Klaus Maeck.
1992 - Naked Making Lunch, de Chris Rodley, avec David Cronenberg et William S. Burroughs.
1993 - The Junky’s Christmas, coréalisé par Nick Donkin et Melodie McDaniel, et adapté par William S. Burroughs et James Grauerholz.
1993 - Disposable Heroes of Hyphoprisy : "A Junky Christmas" : Vidéoclip.
1993 - Even Cowgirls Get The Blues, de Gus Van Sant.
1994 - Ah, Pook Is Here, de Philip Hunt.
1994 - Drug-Taking and the Arts, documentaire fictif de Storm Thorgerson.
1994 - The Life and Times of Allen Ginsberg.
1995 - The Music of Kurt Weill : September Songs. Documentaire
1997 - Last Night On Earth, vidéoclip du groupe U2, tirée de l’album Pop

Bibliographie sur Burroughs

Servando Rocha, Nada es verdad, todo está permitido. El día que Kurt Cobain conoció a William Burroughs, Alpha Decay, 2014.


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#145 Isabel Allende
Loriane Posté le : 01/08/2015 17:33
Le 2 août 1942 à Lima, au Pérou naît Isabel Allende

à 72 ans écrivaine chilienne d'expression espagnole du mouvement réalisme magique qui reçoit le prix de la littérature chilienne C'est une des premières romancières latino-américaines à connaître un succès mondial. Nièce du président Salvador Allende, elle s'exila dès 1973 après le coup d'État militaire de Pinochet et écrivit son premier roman, la Maison aux esprits 1982, une chronique familiale prise dans le tourbillon des changements politiques et économiques mettant en œuvre certains éléments propres au réalisme magique, dont le principal représentant est le Colombien G. García Márquez. Ce roman fut porté à l'écran par le réalisateur danois Bille August. Allende continua son exploration des questions intimes et politiques avec D'amour et d'ombre 1984 et Eva Luna 1987. En 1995, elle publia un livre de souvenirs, Paula. Après Fille du destin, elle plonge à nouveau, avec Portrait sépia 2000, dans les profondeurs de la mémoire et des secrets de famille, conviant son lecteur à un voyage mouvementé dans le Chili du XIXe siècle.

Sa vie

Isabel Allende, de nationalité chilienne, est née à Lima au Pérou, où son père, Tomás Allende, cousin de Salvador Allende, était diplomate. En 1945, ses parents se séparent et sa mère retourne vivre au Chili avec ses trois enfants.
De 1953 à 1958, la famille réside successivement en Bolivie et au Liban Beyrouth. En Bolivie, Isabel Allende fréquente une école privée américaine et à Beyrouth une école privée anglaise. En 1958, elle retourne au Chili, où elle achève ses études secondaires. Elle rencontre alors son futur mari, Miguel Frías.
De 1959 à 1965, elle travaille pour la FAO Food and Agriculture Organization des Nations unies, à Santiago. En 1962, elle épouse Miguel Frías. L'année suivante naît sa fille Paula.
Les années 1964-1965 sont occupées par un long séjour en Europe. Elle réside notamment à Bruxelles et en Suisse. Elle retourne en 1966 au Chili, où naît son fils Nicolás.
À partir de 1967, elle fait partie de la rédaction de la revue Paula. En 1973-1974, elle collabore à la revue pour enfants Mampato. Elle publie deux contes pour enfants, La abuela Panchita Grand-mère Panchita et Lauchas y lauchones Petites et grosses souris, ainsi qu'un recueil d'articles, Civilice a su troglodita Civilisez votre troglodyte. Elle anime des émissions à la télévision chilienne chaînes 13 et 7.
En 1973, sa pièce de théâtre El embajador L'ambassadeur est représentée à Santiago. Le coup d'État du 11 septembre de la même année, mené par le général Pinochet, cause la mort de son oncle Salvador Allende, président du Chili élu en 19701. Cela rend la position d'Isabel Allende difficile ; en 1975 elle s'installe avec sa famille au Venezuela. Elle y restera treize ans. Elle travaille au journal El Nacional de Caracas, puis dans une école secondaire jusqu'en 1982.
En 1981, en apprenant que son grand-père, âgé de 99 ans, est en train de mourir, elle commence à lui écrire une lettre, qui deviendra le manuscrit de La Maison aux esprits La casa de los espíritus, son premier roman. Publié l'année suivante, il connaîtra un immense succès et sera plus tard adapté au cinéma par Bille August.
Séparée de son mari, elle épouse en secondes noces Willie Gordon, le 7 juillet 1988, à San Francisco. Elle réside depuis cette date à San Rafael, en Californie. Sa fille Paula meurt le 6 décembre 1992, après avoir été dans le coma durant toute une année, des suites de la porphyrie. Au cours des heures interminables passées dans les couloirs de Madrid puis à son chevet en Californie, cette douloureuse épreuve lui inspire Paula, paru en 1994.

Isabel Allende est la cousine de la femme politique chilienne Isabel Allende Bussi.

Style et thèmes

Quand Isabel Allende écrit, elle élabore un contexte en choisissant le lieu et l'époque, et à partir de là, les personnages et l'intrigue viennent d'eux-même. L'humour est partie intégrante de ses œuvres. Avec l'écriture de La ciudad de las bestias, elle s'adresse à un public plus jeune qu'à l'accoutumée. Son œuvre est classée dans le mouvement littéraire Post Boom, qui se caractérise par un retour au réalisme et une écriture plus simple en opposition à la méta-littérature.

Critiques

Malgré un succès populaire retentissant, certains critiques ou écrivains considèrent sa littérature comme commerciale ; d'autres l'accusent de copier Gabriel García Márquez.

Œuvre Romans

Trilogie involontaire :
La Maison aux esprits La Casa de los Espíritus, 1982
Fille du destin Hija de la fortuna, 1999
Portrait sépia Retrato en sepia, 2000

Autres romans

D’amour et d’ombre De amor y de sombra, 1984
Eva Luna, 1987
Le Plan infini El plan infinito, 1991
Aphrodite, Contes recettes et autres aphrodisiaques, 1997
Zorro El Zorro: Comienza la leyenda, 2005.
En France, cette version de Zorro a été adaptée en comédie musicale aux Folies Bergère
Inés de mon âme Inés del alma mía, 2006
L’Île sous la mer La isla bajo el mar, 2009
Le Cahier de Maya El cuaderno de Maya, 2011
Le Jeu de Ripper El juego de Ripper, 2014 roman policier, 2015

Autobiographies romancées et Mémoires

Paula roman / autobiographie, 1994
Afrodita roman / autobiographie, 1997
Mon pays réinventé Mi país inventado mémoires, 2003
La Somme de jours La suma de los días roman / autobiographie, 2007

Ouvrages de littérature d'enfance et de jeunesse

La abuela Panchita, 1974
Lauchas y lauchones, ratas y ratones, 1974
La Grosse en porcelaine La gorda de porcelana, 1984 recueil de contes
La Cité des dieux sauvages La ciudad de las bestias, 2002
Le Royaume du dragon d'or El reino del dragón de oro, 2003
La Forêt des pygmées El bosque de los Pigmeos, 2004

Recueil de nouvelles

Les Contes d'Eva Luna Cuentos de Eva Luna, 1989

Théâtre

L'Ambassadeur El embajador, 1972
La Ballade de la classe moyenne La balada del medio pelo, 1973
Yo soy la Tránsito Soto, 1973
La Maison aux sept miroirs La casa de los siete espejos, 1975
Autre publication
Amor, 2013

Prix littéraires


Entre autres : Meilleure nouvelle de l'année, Chili 1983 ; Auteur de l'année, Allemagne 1984 ; Livre de l'année, Allemagne 1984 ; Meilleur roman, Mexique 1985 ; Auteur de l'année, Allemagne 1986 ; Meilleure roman étranger, Portugal 1987 ; Livre de l'année, Suisse 1987 ; "Library Journal's Best Book", États-Unis 1988 [réf. souhaitée]

Prix Relay 19842 pour La Maison aux esprits

Adaptation de son œuvre au cinéma

1993 : La Maison aux esprits, d'après son roman éponyme de 1982, film américain de Bille August.



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#146 Claude Esteban
Loriane Posté le : 25/07/2015 23:09
Le 26 juillet 1935 naît Claude Esteban

à Paris où il est mort, à 70 ans le 10 avril 2006, est un poète français. Ses Œuvres principales sont Le Jour à peine écrit 1967-1992 poèmes, Morceaux de ciel, presque rien poèmes en 2001, La Mort à distance poèmes en 2007, Janvier, février, mars proses en 1999, Le Partage des mots essai, en 1990, La Dormition du comte d'Orgaz essais en 2004, Soleil dans une pièce vide récits en 1991.
Fondateur de la revue Argile aux éditions Maeght, il est aussi l'auteur de nombreux écrits sur l'art et sur la poésie, ainsi que le traducteur de Jorge Guillén, Octavio Paz, Borges, García Lorca, Quevedo, entre autres.

En bref

Professeur d'espagnol, la langue de ses ancêtres, il est aussi traducteur Paz, Guillén et critique d'art averti. Aux éditions Maeght, il fonde la revue Argile 1973-1981, conçue comme un dialogue entre les écritures, qui recherche une place propre pour le poème. Celui-ci est pour Esteban interrogation des racines de la parole et dévoilement de sens. La Saison dévastée 1968 propose de brefs fragments quand Conjonction du corps et du jardin 1983 traduit une quête spatiale érotique. Le Nom et la Demeure 1985 est un recueil fondateur. L'Élégie de la mort violente 1987, son chef-d'œuvre, reflet d'un deuil brutal, a la splendeur grave d'un requiem. Esteban propose la même année une Critique de la raison poétique.
L'œuvre de Claude Esteban est tout entière placée sous le signe d'une expérience de la langue qui tient pour une part décisive de la traduction : poète attentif au retrait du sensible dans la formulation verbale, prosateur vif tour à tour ironique et méditatif, affrontant l'expérience du deuil ou l'irréparable du bilinguisme, comme la mémoire évasive des tableaux ou des livres, il fut aussi un critique d'art éclairé et le passeur, en langue française, d'écrivains de langue espagnole tels que Quevedo, Jorge Guillén Cantique, 1977 ou Octavio Paz Le Singe grammairien, 1972, notamment. Cependant, cet écrivain épris de solitude, et dont l'œuvre ne peut être aisément rattachée à tel ou tel des courants de la poésie française des quarante dernières années, a su rester ouvert aux entreprises collectives dont il prit la responsabilité, à la direction de la prestigieuse revue Argile qui assura aux éditions Maeght le relais de L'Éphémère, à la tête de la collection Poésie chez Flammarion, au cours des traductions collectives de la fondation de Royaumont comme à la présidence de la Maison des écrivains.
Claude Esteban venait de faire paraître Le Jour à peine écrit 2006, anthologie de ses poèmes publiés de 1967 à 1992 : ce volume donne la mesure d'une trajectoire poétique qui trouva à se formuler dans des directions diverses mais toujours corrélées. En effet, le poète solaire et tellurique de La Saison dévastée 1968, premier recueil fondateur, a conduit pendant quarante ans une expérience d'écriture dont la diversité laisse transparaître une attention permanente au travail du visible et à l'inachevé. La forme ramassée de la plupart de ses poèmes répond à une vocation originaire, dont les premiers recueils, réunis en 1979 sous le titre Terres, travaux du cœur, portent l'empreinte. Renonçant à exercer sur le monde sensible une souveraineté dont elle connaît la nature précaire, la langue s'efforce cependant de rendre compte de l'instant, du fragment, de ces Morceaux de ciel, presque rien titre d'un recueil paru en 2001 dont elle donne la mesure sous une forme explicitement classique : en distiques souvent, en mètres réguliers parfois. Ainsi ce contemporain mélancolique et réservé, extrêmement attentif aux formes les plus innovantes de la langue poétique, a-t-il théorisé dans Critique de la raison poétique 1987, avec sa retenue coutumière et une pointe de provocation aussi, ses méfiances à l'endroit de l'image issue du surréalisme, des pratiques formelles de rupture, et sa propre passion pour l'inactuel, où se rencontrent les figures tutélaires de Shakespeare ou Pessoa, de Quevedo ou d'Octavio Paz, de Nerval, le poète de la seconde patrie, comme celles d'Yves Bonnefoy ou de Jorge Guillén.
Attaché à l'immédiat, fût-il étroitement conjoint à l'inaccessible, Claude Esteban a composé des recueils poétiques on retiendra Le Nom et la demeure, 1985 ; Élégie de la mort violente, 1989 ; Quelqu'un commence à parler dans une chambre, 1995 ; Étrangers devant la porte, 2001 dont la succession s'accompagne de proses et d'essais d'une nature fort proche, et qu'il paraît vain de distinguer fondamentalement des poèmes proprement dits. Il y est question aussi bien de la traversée des langues et d'une expérience fondatrice du Partage des mots 1990, comme de l'expérience lumineuse et désolée à la fois des tableaux d'Edward Hopper, dans le beau Soleil dans une pièce vide 1991. De même, lorsque Claude Esteban rassemble dans Poèmes parallèles 1980 des textes de Góngora, Quevedo, Jiménez, Guillén, Aleixandre, Vallejo, Paz, Pizarnik, Pessoa et Gimferrer, il accompagne cette anthologie d'un bref essai qui indique à quel point l'expérience de l'œuvre traduite s'inscrit dans la continuité de sa propre écriture. Qu'il s'agisse de Virgile ou de T. S. Eliot, ces œuvres de translation, à la façon des classiques, viennent rejoindre ses propres vers ou proses comme ces figures du Fayoum 1999 entourent de leur visage intensément présent la méditation poétique. Dans un autre ordre d'idées, deux livres ont paru sous le nom d'Arthur Silent, qui témoignent d'une veine ironique et mordante où la légèreté d'un hétéronyme allusif laisse percer, cependant, quelques ombres familières.
Enfin, Claude Esteban s'est consacré à ces Veilleurs aux confins 1978 que sont aussi les peintres de son temps : Fernandez, Morandi, Sima, Szenes, Tal Coat, Ubac, Vieira da Silva, autant d'essais auxquels s'ajoutent les deux importantes monographies Palazuelo 1980 et Chillida 1972. D'autres proses publiées après 1992 portent sur des contemporains cette fois inactuels, tels que Velázquez, Goya, le Greco ou Picasso. Pierre Vilar

Sa vie

De père espagnol et de mère française, partagé entre deux idiomes, Claude Esteban est marqué par le sentiment douloureux d'une division et d'un exil dans le langage, qui se trouve à la source même de sa vocation poétique.
Il retrace cette expérience dans Le Partage des mots, sorte d'essai autobiographique sur le langage et l'impossible bilinguisme, qui le mène à l'écriture poétique et au choix d'une langue, le français.
Dominé par ce sentiment d'un partage, il aura pour souci de rassembler l'épars, de dépasser les séparations, et ainsi de réunir poésie et peinture, de traduire et donner à lire les poésies étrangères en français, d'écrire pour retrouver un lien immédiat entre soi et le monde sensible.
Collaborateur du Mercure de France à partir de 1964, puis de la La Nouvelle Revue française, revues dans lesquelles il écrit de nombreux articles sur des poètes et des peintres, il fonde en 1973, à la demande d'Aimé Maeght et avec l'appui moral de René Char, la revue Argile, dont les vingt-quatre numéros n'ont pas cessé, huit années durant, de témoigner de la connivence entre poésie et peinture, tout en accordant un espace nouveau à la poésie étrangère traduite.
Parallèlement, il consacre une monographie à Chillida, une autre à Palazuelo, et il préface de nombreux catalogues d'expositions de peintres dont il se sent proche, tels Morandi, Ubac, Vieira da Silva, Szenes, Aguayo, Sima, Braque, Le Brocquy, Asse, Castro, Chagall, etc. la plupart de ces textes ont été repris en volumes, voir infra.
C'est en 1968 qu'il publie son premier livre de poèmes, La Saison dévastée, suivi d'autres livres faits avec des artistes comme Arpad Szenes, Jean Bazaine et Raoul Ubac. Ces livres sont réunis dans son premier grand recueil publié chez Flammarion en 1979, Terres, travaux du cœur.
Simultanément, les éditions Galilée publient Un lieu hors de tout lieu, essai sur la poésie qui, à partir de l'évocation initiale des Géorgiques de Virgile, construit une réflexion sur la poésie et un manifeste pour une nouvelle poétique, marquée par la nostalgie d'un lieu hors de tout lieu et par un devoir à chercher dans l'obscur une conjoncture nouvelle entre les mots et les chose
Il éprouve très tôt une vive admiration pour l'œuvre du grand poète espagnol Jorge Guillén, dont il devient l'ami et dont il traduit en 1977 pour Gallimard une grande partie de son livre majeur, Cantique — Guillén lui-même a traduit en espagnol quelques poèmes d'Esteban, qu'il a insérés dans son dernier livre, Final 1982. Il traduit aussi de nombreuses œuvres d'Octavio Paz, dont deux livres majeurs, Le Singe grammairien et Pétrifiée pétrifiante.
C'est en 1980, sous le titre Poèmes parallèles, qu'il publie une anthologie de ses traductions, dont la préface, Traduire, pose les principes d'une réflexion originale sur la poétique et la traduction de la poésie.
En 1987, il rassemble ses essais sur la poésie dans Critique de la raison poétique chez Flammarion.
En 1984, il reçoit le Prix de l'Académie Mallarmé pour Conjoncture du corps et du jardin, suite de poèmes en prose. Il fonde, la même année, la collection Poésie aux éditions Flammarion, dans laquelle il publie, entre autres, Jean Tortel, Jean-Luc Sarré, Nicolas Cendo, Esther Tellermann, Jacqueline Risset, Mathieu Bénézet, Emmanuel Mosès, Jean-Claude Schneider et Yves di Manno qui prend sa succession à la tête de la collection en 1993.
En 1989, trois ans après la mort accidentelle de sa femme, le peintre Denise Esteban, il publie Élégie de la mort violente, livre sur le deuil et la mémoire. C'est en 1993 que paraît Sept jours d'hier, remarquable suite de poèmes courts et denses qui suivent les itinéraires du deuil et tracent la voie d'un apaisement.
Profondément marqué par la figure du roi Lear, il publie en 1996 Sur la dernière lande, poèmes de l'errance et du cheminement dans les décombres du sensible, qui convoquent les figures de la pièce de Shakespeare. La Société des gens de lettres SGDL lui décerne en 1997 le grand prix de poésie pour l'ensemble de son œuvre.
La peinture reste pour lui un souci majeur.
En 1991, il reçoit le prix France Culture pour Soleil dans une pièce vide, suite de narrations poétiques à partir de toiles d'Edward Hopper, dans lesquelles il brouille à dessein les frontières du récit et du poème. Il n'en continue pas moins d'écrire des essais sur l'art, et livre des approches lumineuses de Velázquez, Goya, Greco, Le Lorrain, Rembrandt, Murillo…, jusqu'à son dernier essai consacré au Caravage, L'Ordre donné à la nuit, dans lequel il retrace l'itinéraire de son regard et définit son approche de l'art.
C'est encore la peinture, celle des portraits du Fayoum, qui suscite l'écriture des saisissants poèmes de Fayoum, publié hors commerce en 1999 aux éditions Farrago puis en 2001 dans Morceaux de ciel, presque rien chez Gallimard, livre d'un certain accomplissement poétique qui lui vaut le Prix Goncourt de la poésie pour l'ensemble de son œuvre. En 2004, il livre ses ultimes réflexions sur la poésie dans Ce qui retourne au silence, qui comprend aussi un essai sur Robert Bresson et un autre sur les Récits de la Kolyma de Varlam Chalamov.
Ancien élève de l'École normale supérieure, il a été Professeur de littérature espagnole à l'université de Paris-Sorbonne jusqu'en 1996, puis président de la Maison des écrivains de 1998 à 2004.

Peu avant sa mort sort en librairie une anthologie de ses poèmes, Le Jour à peine écrit 1967-1992, tandis que le manuscrit de son dernier livre et testament poétique est achevé sous le titre de La Mort à distance ; il paraît chez Gallimard un an plus tard, en mai 2007.

Le cas Arthur Silent

En 1984, un livre intitulé Mémoires minuscules est publié dans la collection Textes des éditions Flammarion avec une préface d'Emmanuel Hocquard. Son auteur, le mystérieux Arthur Silent, est, selon la quatrième de couverture, né à Namur en 1940, professeur de psychopathologie animale au Québec et spécialiste de la nouvelle poésie iroquoise. Il est totalement inconnu, on précise qu'il a quitté sa carrière scientifique pour se consacrer à l'écriture loin des continents à bord de sa goélette Hispaniola II .
Le livre est composé de trente-quatre histoires brèves où l'auteur apparaît comme agent de change, poète belge, tireur à l'arc japonais, goûteur de brume, etc. Le livre excite la curiosité, suscite maints articles de presse et se voit décerner en 1985 le prix des Deux Magots.
On a beau conjecturer, on ne trouve pas qui se cache derrière ce nom. Ses amis Claude Esteban et Emmanuel Hocquard entretiennent le mystère, qui demeure même lorsqu'il se rend en personne, moustachu et manchot, à la remise du prix des Deux Magots.
En 1991, lors de la publication de Meurtre à Royaumont, Arthur Silent et Emmanuel Hocquard reçoivent conjointement à l'abbaye de Royaumont l'unique et prestigieux prix Nabel de littérature…

On peut lire à ce sujet Le veau est un moment du frais, une enquête désespérée de la journaliste Laurence Paton à la recherche sans issue du véritable Arthur Silent dans L'ère du faux, Paris, Autrement, 1986.

Œuvres

Poésie Prose Écrits sur l'art Écrits sur la poésie Traductions

Poésie

La Mort à distance, Gallimard, 2007.

Le Jour à peine écrit 1967-1992, Gallimard, 2006.
Morceaux de ciel, presque rien, Gallimard, 2001.
Étranger devant la porte, I. Variations, Farrago, 2001.
Fayoum, Farrago, 1999.
Sur la dernière lande, Fourbis, 1996.
Quelqu'un commence à parler dans une chambre, Flammarion, 1995.
Sept jours d'hier, Fourbis, 1993.
L'Insomnie, journal, Fourbis, 1991.
Elégie de la mort violente, Flammarion, 1989.
Le Nom et la Demeure, Flammarion, 1985.
Douze dans le soleil, Orange Export Ltd, 1983.
Conjoncture du corps et du jardin suivi de Cosmogonie, Flammarion, 1983, prix Mallarmé.
Terres, travaux du cœur, Flammarion, 1979.
Comme un sol plus obscur, gravures de Raoul Ubac, Galanis, 1979.
Dans le vide qui vient, eaux-fortes d'Arpad Szenes, Maeght, 1976.
Croyant nommer, dessins de Jean Bazaine, Galanis, 1971.
Celle qui ne dort pas, aquatintes de Charles Marq, Galerie Jacob, 1971.
La Saison dévastée, pointes-sèches de Brigitte Simon, D. Renard Éditeur, 1968.

Prose

Trajet d'une blessure, Farrago, 2006.
Janvier, février, mars. Pages, Farrago, 1999.
Choses lues, Flammarion, 1998.
Soleil dans une pièce vide, Flammarion, 1991, rééd. Farrago, 2003, prix France Culture.
Le Partage des mots, Gallimard, coll. L'un et l'autre, 1990.
Sous le nom d'Arthur Silent :
Meurtre à Royaumont, éd. Royaumont, 1991, prix Nabel de littérature.
Mémoires minuscules, Flammarion, 1984, prix des Deux Magots.

Écrits sur l'art et monographie

L'Ordre donné à la nuit, Verdier, 2005 essai sur Caravage.
La Dormition du Comte d'Orgaz, Farrago, 2002 essais sur Greco, Le Lorrain, Saenredam, Velázquez, Rembrandt, Murillo, Goya, Picasso.
Les Gueux en Arcadie/Los Pícaros en Arcadia, Casa de Velázquez, 2000.
Trois Espagnols. Velázquez, Goya, Picasso, Farrago, 2000.
Le Travail du visible, Fourbis, 1992.
Traces, figures, traversées. Essais sur la peinture contemporaine., Galilée, 1985 essais sur Braque, Chagall, Morandi, Sima, De Kooning, Fernández, Aguayo, Lam, Szenes, Bazaine, Ubac, Tal-Coat, le vitrail contemporain, Hayter, Bacon, Le Brocquy, Assar, Palazuelo, Appel et Alechinsky.
Palazuelo, Maeght, 1980.
Ubac, Maeght, 1978.
L'Immédiat et l'Inaccessible, Galilée, 1978 essais sur Baudelaire et la peinture, Matisse, Morandi, Giacometti, Vieira da Silva, Szenes, Ubac, Aguayo, Picasso, Dubuffet, Paulhan, Bacon, Breton et le surréalisme, Bonnefoy et la peinture.
Veilleurs aux confins Fernández, Morandi, Sima, Szenes, Tal-Coat, Ubac, Vieira da Silva, Fata Morgana, 1978.
Chillida, Maeght, 1971.

Écrits sur la poésie

Ce qui retourne au silence, Farrago, 2004 essais sur la poésie en France après la guerre, sur la voix et le poème, sur Stanley Cavell, Yves Bonnefoy, Robert Bresson et Varlam Chalamov
Étranger devant la porte, II. Thèmes, Farrago, 2001 essais sur Mallarmé, Reverdy, Char, Du Bouchet, Dupin, la traduction de la poésie, et la traduction collective à la Fondation Royaumont.
D'une couleur qui fut donnée à la mer, Fourbis, 1997 essais sur le langage du poème, sur Nerval traducteur de Heine, sur García Lorca et traductions de Virgile et T.S. Eliot.
Critique de la raison poétique, Flammarion, 1987 trois essais sur la poésie, un essai sur la traduction, essais sur Hölderlin, Machado, Saint-John Perse, Jorge Guillén, Bachelard, Bonnefoy, Jaccottet, Bernard Noël, Adonis, Octavio Paz.
Un lieu hors de tout lieu, Galilée, 1979.

Principales traductions

Poèmes parallèles, Galilée, 1980 anthologie de ses traductions de Góngora, Quevedo, Jiménez, Guillén, Aleixandre, Vallejo, Paz, Pizarnik, Pessoa et Gimferrer.
Jorge Luis Borges, Les Conjurés - Le Chiffre, Gallimard, 1988.
Federico García Lorca, Romancero gitan - Poème du Chant profond, Aubier/Flammarion, 1995.
Federico García Lorca, Ferias, Ed. du Félin/Arte, 1998.
Jorge Guillén, Au-delà, gravures d'Eduardo Chillida, Maeght, 1973.
Jorge Guillén, Cantique, Gallimard, 1977.
Octavio Paz, Le Singe grammairien, Skira, coll. "Les sentiers de la création", 1972, rééd. Champs/Flammarion, 1982.
Octavio Paz, Pétrifiée pétrifiante, eaux-fortes d'Antoni Tàpies, Maeght, 1979.
Octavio Paz, Le Feu de chaque jour, Gallimard, 1986.
Octavio Paz, La Flamme double, Gallimard, 1994.
Francisco de Quevedo, Monuments de la mort, trente et un sonnets, Deyrolle, 1992.
Virgile, Quatrième bucolique, in Passeurs de mémoire, Poésie/Gallimard, 2005.


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#147 Aldous Huxley
Loriane Posté le : 25/07/2015 23:08
Le 26 juillet 1894 naît Aldous Leonard Huxley

à Godalming Royaume-Uni, mort, à 69 ans le 22 novembre 1963 à Los Angeles États-Unis, écrivain philosophe britannique plus particulièrement connu du grand public pour son roman Le Meilleur des mondes. Petit-fils de Thomas Henry Huxley et frère de Julian Huxley, biologistes spécialisés dans les théories de l'évolution, Connu comme romancier et essayiste de Science-fiction, anticipation. Ses Œuvres principales sont Contrepoint en 1928, Le Meilleur des mondes en 1932, Les Diables de Loudun en 1952, Le Ciel et l'Enfer en 1956.
il a aussi écrit quelques nouvelles, de la poésie, des récits de voyage et des scénarios de film. Dans ses romans et ses essais, Huxley se pose en observateur critique des usages, des normes sociales et des idéaux et se préoccupe des applications du progrès scientifique potentiellement nuisibles à l'humanité. Alors que ses premières œuvres étaient dominées par la défense d'un certain humanisme, il s'intéresse de plus en plus aux questions spirituelles, et particulièrement à la parapsychologie et à la philosophie mystique, un sujet sur lequel il a beaucoup écrit. Dans certains milieux, Huxley était considéré, à la fin de sa vie, comme l'un des phares de la pensée contemporaine. Le courant de pensée dit du New Age se réfère fréquemment à ses écrits mystiques et d'étude des hallucinogènes.
Pratiquement aveugle, il doit interrompre ses études de médecine. L'imagisme le tente la Défaite de la jeunesse, 1918 ; Leda, 1920, mais ses poèmes souffrent de transparence. Ses premiers romans, Jaune de Crome 1921, Contrepoint 1928, Musique nocturne 1931, dépeignent une intelligentsia britannique troublée par le premier conflit mondial. Dans le Meilleur des mondes 1932, dont l'action se situe en l'an 2500, un État dont la devise est Communauté, Identité, Stabilité assure la reproduction sélective de ses citoyens dans des éprouvettes. Les valeurs et les désirs sont remplacés par des pilules, les sentiments sont indécents et seuls les derniers sauvages ont lu Shakespeare. Cette contre-utopie brillante et prophétique, signale, derrière la montée de la barbarie, le danger d'une civilisation technicienne parfaitement huilée dont le pouvoir sera psychobiologique. À la Seconde Guerre mondiale Huxley répond par une étude sur le pouvoir l'Éminence grise, 1941 et sur la possession les Diables de Loudun, 1952. Il plonge ensuite dans le tourbillon dont naîtra la sous-culture hippie Île, 1962 ; The Politics of Ecology, 1963 ; Moksha, 1976

En bref

L'abondance de l'œuvre — poèmes, essais et romans —, la force de la personnalité et l'originalité de l'itinéraire intellectuel assurent une place de choix à Aldous Huxley dans le panthéon des écrivains britanniques. Il a été l'un des plus brillants intellectuels de sa génération en Angleterre. Son grand-père Thomas Henry Huxley était un biologiste célèbre et son père, Leonard Huxley, dirigeait la Cornhill Review. Par sa mère, il était le petit-neveu de Mathew Arnold et parent de la romancière Humphry Ward. Son frère Julian sera le premier directeur de l'U.N.E.S.C.O.
C'est après d'excellentes études secondaires à Eton qu'Aldous Huxley est soudain frappé par une infection de la rétine. Il a lui-même expliqué qu'être devenu presque complètement aveugle à l'âge de seize ans a constitué l'événement le plus important de sa vie. En fait, son destin tout entier s'est noué autour de cette cécité. Elle l'oblige en effet à s'isoler pendant les années critiques de l'adolescence, et à se tourner vers ses « ressources intérieures ». C'est de cette vie intérieure intense, exaltée par la maladie, qu'est sortie la recherche spirituelle constante qui a marqué la vie et l'œuvre d'Aldous Huxley. En quelques mois, il apprend le braille, et peut se remettre à lire. Il pourra aussi taper à la machine. Il compose ainsi tout un roman, tapant un fragment après l'autre, mais il en égare le manuscrit. Pourtant, il applique surtout sa volonté à guérir. C'est à force d'exercices qu'il recouvre la vue au bout de trois ans. Mais toute sa vie, il sera sujet à des troubles et à des rechutes.
Sa maladie était survenue au moment où il entamait des études de biologie avec l'intention de devenir médecin. Lorsque à dix-neuf ans il peut reprendre ses études, sa santé ne lui permet pourtant pas de poursuivre une carrière scientifique, et il s'oriente vers la littérature. En 1915, il obtient un diplôme d'Oxford en littérature et en philologie. Son infirmité lui a épargné d'être mobilisé et de faire la Première Guerre mondiale.
Après des poèmes de jeunesse, La Roue de feu The Burning Wheel, 1916, La Défaite de la jeunesse et autres poèmes The Defeat of Youth and Others Poems, 1918, Leda 1920 et des nouvelles Limbo, 1920, publié dans Dépouilles mortelles, Aldous Huxley publie ses premiers romans : Jaune de chrome Crome Yellow, 1921, Cercle vicieux Antic Hay, 1923, et surtout, après d'autres de moindre importance, Contrepoint, Point Counter Point, 1928, et Le Meilleur des mondes Brave New World, 1932.
Cette première période est marquée par le scepticisme, la désillusion et le pessimisme. Swift, a-t-il écrit, n'a jamais pu pardonner à l'homme d'être à la fois un mammifère vertébré et une âme immortelle. Cette formule s'applique aussi bien à Huxley lui-même. Cette dualité tragique de l'homme n'a, en effet, pas cessé de le hanter, et détermina peut-être son amitié pour D. H. Lawrence, qui affirmait, lui, à travers toute son œuvre, que l'homme est un, corps et âme. Aldous Huxley a d'ailleurs peint Lawrence dans Contrepoint sous les traits du peintre Marj Rampion, Lawrence trouva le personnage assommant !.
C'est dans Le Meilleur des mondes que ce pessimisme s'explicite le plus manifestement sous la forme d'une contre-utopie. Dans un avenir où l'on datera les années selon une ère nouvelle, remplaçant l'ère chrétienne par celle de Ford, la civilisation de la machine reçoit sa puissance suprême des progrès de la biologie : les hommes, fabriqués en bocaux dans de gigantesques laboratoires, sont rigoureusement conditionnés psychologiquement en classes selon les besoins planifiés tâches subalternes, travaux techniques, postes gradués de commandement d'une société que dirigent totalitairement quelques individus supérieurs biologiquement déterminés ; chaque être humain est parfaitement satisfait d'appartenir à sa classe, qu'elle soit inférieure ou supérieure, et peut se procurer toutes les jouissances adéquates au conditionnement de sa classe.
Contrepoint qui se ressent de l'influence gidienne des Faux-Monnayeurs est une tentative attachante et complexe pour entrecroiser les destins de quelques membres de l'intelligentsia londonienne. Quelques années plus tard, Eyeless in Gaza La Paix des profondeurs, 1937 tente un autre entrecroisement, dans le temps cette fois ; en regardant une poignée de photos éparpillées, un homme revit sans ordre de succession divers moments de sa vie : par cette négation du fil chronologique, est-il possible d'atteindre la persistance intime d'une individualité ?
On a dit d'Aldous Huxley qu'il était un esprit trop brillant, trop intellectuel pour faire un bon romancier. Trop intelligent pour être sensible, il n'atteignait les sentiments et les passions qu'à travers une élaboration cérébrale. Et, peu à peu, il s'est détourné du roman pour se consacrer presque entièrement aux essais. Après un voyage qui le mène en Inde et au Népal, c'est dans un mysticisme d'inspiration orientale qu'il trouve une réponse à ses questions obsédantes. Il publie de nombreux essais, parmi lesquels Ends and Means, 1938, La Fin et les Moyens, et The Perennial Philosophy, 1945 La Philosophie éternelle. Dans une préface de 1946 pour Le Meilleur des mondes, et dans Brave New World Revisited, 1956 (Retour au Meilleur des mondes, il estime avoir péché par optimisme : la réalité sera, est déjà pire que ses prévisions. Toutefois, il conçoit une solution pour l'humanité : une petite collectivité, qui, par le mysticisme, s'efforcerait d'atteindre la connaissance unitive du Tao. Dans un domaine proche, poussé par sa fascination pour la science, et peut-être aussi par son infirmité, il se penche sur les problèmes de la perception, et fait des expériences avec la mescaline. Il publie The Doors of Perception, 1956 Les Portes de la perception et Heaven and Hell, 1956, Le Ciel et l'Enfer.
Il meurt d'un cancer en Californie, où il s'était établi pour soigner ses yeux, le même jour que John Kennedy.Ann Daphné Grieve

Sa vie

Aldous Huxley est né le 26 juillet 1894 à Godalming, dans le Surrey, Royaume-Uni. Il est le fils de l'écrivain Leonard Huxley et de sa première épouse, Julia Arnold. Son grand-père, Thomas Henry Huxley, est un des plus importants naturalistes du XIXe siècle, surnommé le Bouledogue de Darwin. Son frère Julian Huxley est un biologiste connu pour ses théories sur l'évolution. La famille de sa mère, quant à elle, est plutôt littéraire.
Huxley est un enfant fragile, mais fin d'esprit et doué intellectuellement. Son père, en plus d'être écrivain, exerce le métier d'herboriste, et Aldous commence à s'instruire dans le laboratoire botanique de son père, avant d'entrer à l'école Hillside, dont sa mère fut directrice jusqu'à ce qu'elle tombe gravement malade. À l'âge de neuf ans, il entre dans un internat. Dès lors, il est préparé à défendre ses idées.

Sa mère, Julia, meurt en 1908, alors qu'Aldous n'a que quatorze ans. Le même mois, sa sœur Roberta trouve la mort dans un accident dont les circonstances n'ont pas été relatées. Trois ans plus tard, Aldous contracte une maladie keratitis punctata qui endommage gravement sa vision pour deux ou trois ans1. Son grand frère Trev se suicide en 1914. Quasiment aveugle, Aldous est déclaré inapte au service lors de la Première Guerre mondiale. Une fois rétabli, notamment grâce à la méthode Bates à laquelle il consacrera plus tard son ouvrage L'Art de voir, il étudie la littérature anglaise au Balliol College d'Oxford.
Il porte un intérêt grandissant à la littérature. Cet intérêt est avant tout d'ordre intellectuel. Ce n'est que bien plus tard selon certains sous l'influence d'amis comme D. H. Lawrence qu'il prend conscience de l'importance des sentiments dans son expression philosophique et littéraire.
Alors qu'il poursuit son éducation au Balliol College, Huxley n'est plus entretenu financièrement par son père et doit gagner sa vie. Il donne des cours de français à Eton College, où étudient Eric Blair plus tard connu sous le nom de George Orwell et Steven Runciman. C'est un professeur incompétent, incapable de discipline, mais il impressionne par son langage. Pendant une courte période en 1918, il est employé à l'intendance du ministère de l'Air, mais ne désire pas faire carrière dans l'administration ni dans les affaires. Son besoin d'argent le conduit à mettre en application ses talents littéraires.
Il termine son premier roman impublié à l'âge de dix-sept ans et se tourne de façon décisive vers l'écriture à l'âge de vingt ans. Il publie alors des poèmes. Journaliste, critique musical et critique d'art, il voyage et fréquente l'intelligentsia européenne de l'époque. Musicien, ami du compositeur russe Igor Stravinsky, il rencontre aussi les surréalistes à Paris. Il écrira de nombreux essais littéraires sur ces thèmes. Profondément préoccupé par les bouleversements que connaît la civilisation occidentale, il écrit pendant les années 1930 de grands romans, sur les graves menaces que fait peser le mariage du pouvoir, du progrès technique et des dérives de la psychologie telles le béhaviorisme Le Meilleur des mondes, contre la guerre et le nationalisme La Paix des profondeurs. Adepte, comme de nombreux intellectuels et artistes anglo-saxons, de la méthode mise au point par Frederick Matthias Alexander, il fait apparaître celui-ci dans La Paix des profondeurs.

L'entre-deux-guerres

Déjà reconnu comme satiriste et chroniqueur pendant la Première Guerre mondiale, Huxley passe la majeure partie de son temps à Garsington Manor, propriété de Lady Ottoline Morrell où se réunissent les membres du groupe de Bloomsbury tels que Bertrand Russell ou Alfred North Whitehead. Plus tard, dans Jaune de Crome 1921, il caricaturera la manière de vivre à Garsington. En 1919, il y fait la connaissance de Maria Nys, une réfugiée belge. Cette même année, John Middleton Murry, le second mari de la romancière Katherine Mansfield et proche ami de D.H. Lawrence, lui propose de rejoindre l'équipe rédactionnelle du magazine Athenaeum : Huxley accepte immédiatement cette offre et épouse rapidement Maria Nys3. Ils auront ensemble un enfant, Matthew, qui deviendra épidémiologiste. Au début des années 1920, le couple part vivre avec leur jeune fils en Italie où Huxley rendra de fréquentes visites à son ami D. H. Lawrence. Après la mort de ce dernier, survenue en 1930, Huxley publiera sa correspondance 1932.
En 1926, il écrit un roman à fort succès Contrepoint publié en 1928, où il donne une vision ironique de la society. Certains de ses personnages se rapprochent des mondains de Balzac ou d'André Gide. Selon André Billy, dans son roman Contrepoint Aldous Huxley nous a présenté une jeune lady qui n'est pas très différente de la lady Dudley de Balzac dans Le Lys dans la vallée, ni de la lady Griffith de Gide.
En 1937, Huxley s'installe à Hollywood, en Californie, avec sa femme et son ami Gerard Heard. Heard initie Huxley à la philosophie védanta et à la méditation. Il devient alors végétarien et commence à pratiquer le yoga. Dans son livre La Fin et les Moyens 1937, Huxley affirme que dans les civilisations modernes la plupart des individus s'accordent dans le même désir d'un monde de liberté, de paix et de justice, d'amour fraternel, mais ne sont pas capables de s'accorder sur la manière d’y parvenir. Ce livre enquête ensuite sur les raisons de la confusion et du désaccord, et sur les moyens d'y remédier.

Pendant la plus grande partie de sa vie, sa vue reste très basse malgré la guérison partielle qui lui avait permis d’étudier à Oxford. Vers 1939, il entend parler de la Méthode Bates pour l’amélioration de la vision naturelle, et d’un professeur, Margaret Corbett, qui pouvait lui apprendre cette méthode. Il révèle que sa vue s’est radicalement rétablie grâce à cette méthode dans L'Art de voir, publié en 1942 aux États-Unis 1943 au Royaume-Uni. Il y déclare que pour la première fois depuis 25 ans, il a pu lire sans lunettes et sans effort.
À cette période, il gagne très bien sa vie en écrivant des scénarios pour Hollywood. Cet argent lui permet d'aider des Juifs, des écrivains et des artistes fuyant l'Allemagne Nazie. Il écrit ,notamment, l’adaptation à l’écran d'Orgueil et préjugés 1940 et de Jane Eyre 1944.

De 1945 à la fin de sa vie 1963

Après la Seconde Guerre mondiale, Huxley demande la citoyenneté américaine, qui lui est refusée parce qu’il refuse d’envisager de prendre les armes pour défendre les États-Unis.
Par la suite, ses écrits sont fortement influencés par le mysticisme et par ses expériences hallucinatoires avec la mescaline, que lui fait connaître le psychiatre Humphry Osmond en 1953. Les expériences psychédéliques de Huxley sont racontées dans les essais : Les Portes de la perception et Le Ciel et l'Enfer, dont les titres s'inspirent directement de l’œuvre du poète visionnaire William Blake, Le Mariage du Ciel et l’Enfer.
Selon Dick Huemer, Huxley a participé au début des années 1940 à la première des cinq réunions préliminaires à l'élaboration du scénario d'Alice au pays des merveilles 1951 et n'est jamais revenu. Pour John Grant, malgré le personnage la Chenille qui peut rappeler les les expériences d'Huxley en matière d'hallucinogènes, sa participation au film est inexistante.
L’épouse d'Aldous Huxley, Maria, meurt d’un cancer du sein en 1955 ; en 1956 il se remarie avec Laura Archera, elle-même auteur, et qui écrira une biographie de son mari. En 1960, on diagnostique chez lui un cancer de la gorge. Durant les années suivantes, sa santé se détériorant, il écrit le roman utopique Île, et donne des cours sur les potentialités de l’être humain à l’Institut Esalen. En 1959, Huxley, qui était resté citoyen britannique, refuse le titre de Knight Bachelor que lui offre le gouvernement Macmillan.
Huxley est régulièrement invité à s’exprimer dans de prestigieuses universités américaines. Huxley développe des idées similaires à celles que J.B. Priestley, un écrivain qui lui était contemporain, développe dans son livre Les Magiciens. :
Il y aura dès la prochaine génération une méthode pharmaceutique pour faire aimer aux gens leur propre servitude, et créer une dictature sans larmes, pour ainsi dire, en réalisant des camps de concentration sans douleur pour des sociétés entières, de sorte que les gens se verront privés de leurs libertés, mais en ressentiront plutôt du plaisir.
— Aldous Huxley, discours prononcé en 1961 à la California Medical School de San Francisco.
Dans un autre de ces discours, prononcé à l'université de Californie à Los Angeles le 20 mars 1962, Huxley expose en détail sa vision d'une société totalitaire et en profite pour comparer la vision de George Orwell dans 1984 avec la sienne, qu'il juge bien plus efficace et durable. Il note également que certaines des techniques de contrôle des populations imaginées trente ans plus tôt étaient dorénavant disponibles ou sur le point de le devenir.

Mort et postérité

Les derniers mots, manuscrits, d'Aldous Huxley : LSD, 100 µg, IM
Sur son lit de mort, incapable de parler à cause d'un cancer de la gorge avancé, il demanda par écrit à son épouse : « LSD, 100 µg, i.m. , il n'avait pas pris de psychédélique depuis près de deux ans et il faut savoir que le LSD est le plus proche équivalent existant du remède-moksha psychédélique utilisé par les protagonistes de son roman Île. Elle lui fit une première injection de 100µg puis une seconde plus tard et il mourut paisiblement, le 22 novembre 1963.
L'annonce de sa mort par les médias fut éclipsée par celle de John F. Kennedy, survenue le même jour, tout comme celle de l'écrivain irlandais C. S. Lewis.

Spiritualité et engagements

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Militant pacifiste dans l'entre-deux guerre, il est membre de la Peace Pledge Union.
À la fin des années 1930, Gerard Heard initie Huxley à la philosophie védanta et à la méditation. Il devient alors végétarien et commence à pratiquer le yoga. En 1938, Huxley se lie d'amitié avec Jiddu Krishnamurti, dont il admirait les enseignements. Il devient en même temps un védantiste dans le cercle de Swami Prabhavananda, et il initie Christopher Isherwood à ce même cercle. Huxley publiera ,en 1948, une anthologie des valeurs communes à certaines religions : La Philosophie éternelle, dans laquelle il discute des doctrines des grands courants mystiques.
Les écrits d'Huxley à partir de 1945 sont fortement influencés par le mysticisme et par ses expériences hallucinatoires avec la mescaline, que lui fait connaître le psychiatre Humphry Osmond en 1953. Il a décrit ces années où il s'est soumis aux psychotropes comme un paradis habituellement arrosé de bourbon. Il a été un des premiers à faire l'expérience des drogues psychédéliques sur lui-même, dans une quête d’illumination, et il est connu pour avoir pris 100 microgrammes de LSD sur son lit de mort. Les expériences psychédéliques de Huxley sont racontées dans les essais : Les Portes de la perception et Le Ciel et l'Enfer, dont les titres s'inspirent directement de l’œuvre du poète visionnaire William Blake, Le Mariage du Ciel et l’Enfer. Le titre du premier livre inspira plus tard à Jim Morrison et à son groupe le nom de The Doors. Ses écrits sur les expériences psychédéliques devinrent des classiques parmi les premiers hippies. À partir de cette époque, il fréquente beaucoup la région de Big Sur avec d'autres écrivains progressistes.
Par ses expériences avec les drogues, Huxley ne cherchait pas seulement une exaltation indéterminée, vague, mystérieuse, et individuelle, mais cherchait plutôt à atteindre ce qu'on appelle parfois le haut mysticisme ; lui préférait le terme de philosophie éternelle, qu'il donna à l’un de ses livres sur ce sujet.
Pendant les années cinquante, l’intérêt de Huxley pour le domaine de la recherche psychologique ne cesse de croître. Pendant presque un an, au début des années cinquante, Huxley et le psychiatre Milton Erickson consacrent beaucoup de temps à préparer une étude commune sur les différents états de conscience. Leur projet prend fin lorsqu'un incendie de broussailles détruit la maison de Huxley à Los Angeles et leurs carnets respectifs pour cette étude.

Ses idées furent à la base du Mouvement du potentiel humain.

Les idées de Huxley sur les rôles spécifiques de la science et de la technologie dans la société tels qu'il les a décrits dans Île sont parentes de celles de penseurs britanniques et américains du xxe siècle, tels que Lewis Mumford, Gerald Heard et, sous certains aspects, Buckminster Fuller et E.F. Schumacher, ainsi que du Français Jacques Ellul qu'il a contribué avec Ivan Illich à rendre célèbre aux États-Unis. Ces idées trouvèrent un écho dans les générations suivantes chez des personnes comme Stewart Brand.
Grâce à G. Heard, Huxley rencontra Huston Smith, qui devint plus tard un spécialiste reconnu et prolifique des religions. Les deux amis initient Smith au Védanta et la pratique de la méditation. Plus tard, alors que Huxley était professeur invité au Massachusetts Institute of Technology, il présenta Smith à Timothy Leary, ce qui amena des épiphanies que Smith présenta dans son dernier livre, Purification des Portes de la Perception.

Style et thèmes d'écriture

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Parmi les penseurs humanistes, Huxley fut considéré comme un intellectuel pour les intellectuels. Bien que les contraintes financières l’aient souvent amené à produire des articles et des livres en abondance, sa pensée et ses meilleurs écrits lui valent une haute estime. Ses œuvres ont été régulièrement inscrites dans la liste d’étude des cours de philosophie britannique moderne dans les lycées et universités d’Amérique. Il fut l’un des penseurs du xxe siècle honorés dans Leaders of Modern Thought Les Grands penseurs modernes des éditions Scribner, un volume de biographie et de critique littéraire par P. Thody, Aldous Huxley.

Récompenses

1939 : Prix James Tait Black pour Jouvence
1959 : Médaille du mérite de l'Académie américaine des arts et des lettres pour Le Meilleur des mondes
1962 : Companion of Literature à la Royal Society of Literature

Œuvres

Romans


Les dates correspondent à la première publication en langue originale.
1921 : Jaune de Crome Crome Yellow
1923 : Cercle vicieux Antic Hay
1925 : Marina di Vezza Those barren leaves
1928 : Contrepoint Point Counter Point
1932 : Le Meilleur des mondes Brave New World
1936 : La Paix des profondeurs Eyeless in Gaza
1939 : Jouvence After Many a Summer
1944 : L'éternité retrouvée Time must have a stop
1948 : Temps futurs Ape and Essence
1955 : Le Génie et la Déesse The Genius and the Goddess
1962 : Île Island
1967 : Les Corbeaux de Pearblossom The Crows of Pearblossom livre jeunesse

Essais

1923 : En marge On the Margin
1925 : Along the Road
1926 : Essays New and Old
1927 : Le plus sot animal... Proper Studies La Jeune Parque pour la traduction française, 1945
1929 : Do What You Will
1930 : Vulgarity in Literature
1931 : Music at Night
1932 : Texts and Pretexts
1936 : The Olive Tree and other essays
1937 : La Fin et les Moyens Ends and Means
1940 : Words and their Meanings
1942 : L'Art de voir The Art of Seeing
1945 : La Philosophie éternelle The Perennial Philosophy Mrs Laura Huxley , 1948 ; Librairie Plon, pour la traduction française , 1948 ; Seuil, 1977
1946 : La Science, la Liberté, la Paix Science, Liberty and Peace
1950 : Themes and Variations
1954 : Les Portes de la perception sur les drogues psychédéliques
1956 : Le Ciel et l'Enfer Heaven and Hell sur les ECM - états de conscience modifiée
1956 : Adonis and the Alphabet titre américain : Tomorrow and Tomorrow and Tomorrow
1958 : Collected Essays
1958 : Retour au meilleur des mondes Brave New World Revisited
1963 : Literature and Science
1977 : Moksha : Expériences visionnaires et psychédéliques Moksha: Writings on Psychedelics and the Visionary Experience, édition posthume anthologie des écrits d'Aldous Huxley concernant les drogues hallucinogènes, en particulier la mescaline et le LSD
1977 : The Human Situation: Lectures at Santa Barbara, 1959

Recueil de nouvelles

1920 : Limbo
1922 : Mortal Coils
1924 : Le Petit Mexicain Stock, pour la traduction française, 1933
1926 : Two or Three Graces
1930 : Après le feu d'artifice
1944 : Collected Short Stories
Jacob's Hands: A Fable coécrit avec Christopher Isherwood ; découvert en 1997

Récits de voyages

1925 : Along The Road: Notes and essays of a tourist
1926 : Tour du monde d'un sceptique Jesting pilate
1934 : Beyond the Mexique Bay

Autres

1941 : L'Éminence grise Grey Eminence: a Study in Religion and Politics
1952 : Les Diables de Loudun The Devils of Loudun

Adaptations

1960 : Les Diables de Loudun, adaptation théâtrale de John Whiting
1968 : Point Counter Point mini série TV de Simon Raven diffusée sur la BBC
1969 : Les Diables de Loudun, opéra de Krzysztof Penderecki d'après la pièce de John Whiting
1971 : Les Diables, adaptation de la pièce de John Whiting par Ken Russell
1980 : Brave New World Le Meilleur des mondes téléfilm américain de Burt Brinckerhoff
1998 : Le Meilleur des mondes, téléfilm réalisé par Leslie Libman et Larry Williams
Une autre adaptation du Meilleur des Mondes, réalisée par Ridley Scott et mettant en vedette Leonardo DiCaprio dans le rôle de Bernard Marx, serait en préparation.



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#148 Georges Bernard Shaw
Loriane Posté le : 25/07/2015 23:05
Le 26 juillet 1856 naît George Bernard Shaw

à Dublin, mort à 94 ans, le 2 Novembre 1950 à Ayot St Lawrence, Hertfordshire Royaume-Uni, écrivain, critique musical et dramaturge, scénariste irlandais, essayiste, scénariste, et auteur célèbre de pièces de théâtre. Irlandais acerbe et provocateur, pacifiste et anticonformiste, il obtient le prix Nobel de littérature en 1925.Son Œuvre principale est Pygmalion en paru 1912. La vérité acquise, les tabous, le confort intellectuel et moral, Shaw ne prise guère cela. The Man of Destiny, Saint Joan ou Caesar and Cleopatra moquent le nationalisme anglais, et, quand W. Yeats lui demande une pièce patriotique pour l'Irish Literary Theatre, Shaw donne John Bull's Other Island, tentative de démystification du romantisme de l'Irlande. Il choque, se déclarant volontiers partisan de l'élimination des gens pour que la terre devienne plus vivable. Il sympathise avec l'Allemagne de la Première Guerre mondiale, Common Sense about the War, mais s'en prend aux politiciens et aux dictateurs qui troublent la paix Geneva. Ennemi de la bardolatry, il sape même les bases de ce monument sacré et intouchable de la littérature anglaise, Shakspere, comme il le nomme. Et, pour graver un dernier trait à son image de marque, il lègue le plus gros de son énorme fortune à une œuvre chimérique, qui recherche un Proposed British Alphabet, pour tous les pays de langue anglaise, en au moins quarante lettres.

En bref

crivain irlandais, la personnalité de Shaw, son extraordinaire vitalité, ses écrits politiques, sociaux et philosophiques, surtout son éblouissant théâtre d'idées dominent la scène littéraire anglaise de la fin du XIXe et du début du XXe siècle. Tour à tour romancier, critique littéraire, musical, dramatique, vulgarisateur des idées socialistes, brillant causeur, pamphlétaire paradoxal, réformateur impénitent et surtout auteur dramatique de tout premier plan, il s'imposera à la société anglaise de son temps, à la fois divertie par son humour et son génie comique et irritée par ses prises de position politiques, son didactisme de prophète ou ses extravagances. Le masque parfois excentrique ou sarcastique de G. B. S. ses initiales sont célèbres de bonne heure dans sa carrière cache un homme généreux, secret, d'une grande intelligence, dont la vie est une lutte pour la vérité et contre les conventions, pour la justice sociale et contre tous les abus. L'auteur dramatique compte parmi les plus illustres du théâtre anglais.
"J'aime un état de perpétuel devenir, avec un but devant et non derrière… " à Ellen Terry, 28 août 1896
Artiste et calculateur, bohème et avare. Méfiant jusqu'au cynisme. Pourtant toujours disponible, jamais las de prêter sa plume à toutes sortes de causes, de la vivisection au minimum income. Soutenu par une rare ténacité et une impérieuse volonté de vaincre. Donnant à quatre-vingt-douze ans une pièce pleine de chaleur, de sympathie pour la vie. Acharné travailleur, lucide critique de l'art d'écrire et aussi de penser. Ainsi apparaît Bernard Shaw, tel que le révèle sa vie, longtemps difficile, et tel que nous le montre son œuvre entière, son énorme correspondance et ses morceaux plus singulièrement autobiographiques, comme Sixteen Self Sketches ou ses Préfaces à The Irrational Knot ou à Three Plays for Puritans par exemple. Certaines caractéristiques de son tempérament, il les doit peut-être à une enfance sans véritable affection dans un ménage mal assorti, à des études trop rapides et aux difficultés de gagner sa vie en attendant de percer. D'un passage en météore à la Wesleyan Connexional School, à la Central Model Boys' School et à la Dublin English Scientific and Commercial Day School, il garde une aversion profonde pour écoles et universités qui stéréotypent l'esprit. Autodidacte acharné, hantant la Dublin National Gallery, le Royal Theatre, puis, à Londres, le British Museum, familier des grands musiciens, il fréquente aussi assidûment réunions et meetings politiques et travaille successivement comme clerc à la Charles Uniacke Townshend 1871, comme caissier dans une agence foncière jusqu'en 1876 et enfin à la Edison Telephone Company de 1879 à 1880. Ses premières armes dans les lettres, il les fait en qualité de critique musical, littéraire, artistique et théâtral, et, grâce à sa verve étincelante alliée à ses qualités naturelles de fantaisie et à un jugement sain, il y réussit bien mieux que dans son expérience romanesque. En 1885, en collaboration avec William Archer 1856-1924, Shaw écrit une pièce qu'il reprendra seul en 1892, Widowers' Houses. On trouve là, avant l'heure, la totalité du programme qu'il fixe à R. Golding Bright dans sa lettre du 2 décembre 1894, où on peut lire également : Faites de l'efficacité votre unique but pour les quinze prochaines années …. Enfin … ne prenez jamais l'avis de personne. » Ainsi agit toute sa vie cet original, époux de la millionnaire irlandaise Charlotte Payne-Townshend 1898, amant plus ou moins platonique d'une foule de dames, dont deux célèbres actrices, Ellen Terry et Mrs Patrick Campbell, vestryman et membre du borough council de Saint Pancrace 1897-1903. Ce personnage compte Einstein, Tagore, Staline, William Morris, Gandhi, T. E. Lawrence parmi ses connaissances ou amis et H. G. Wells ou sir Henry Irving au rang de ses ennemis intimes ; il amasse une fortune énorme avec sa plume, entreprend un tour du monde à soixante-douze ans, pourvoie allègrement de pièces le Malvern Festival, depuis sa fondation en 1929, et de ses oracles le monde entier ; prix Nobel de littérature en 1925, il assistera à la fondation de la Shaw Society 1941 et verra le cinéma s'emparer avec succès de ses pièces, comme le Pygmalion en 1938 devenu en 1964 My Fair Lady. Certes Shaw est d'une nature vraiment exceptionnelle.
"J'aime partir en guerre contre les gens installés ; les attaquer ; les secouer ; tâter leur courage. Abattre leurs châteaux de sable pour leur en faire construire en pierres …. Un homme ne vous dit jamais rien jusqu'à ce que vous le contredisiez …"

Sa vie

Né à Dublin dans une petite famille de la noblesse protestante le 26 juillet 1856, George Bernard Shaw acquiert une culture littéraire et musicale étendue. À l'âge de vingt ans, il rejoint à Londres sa mère, séparée de son père alcoolique, et s'intéresse à l'économie politique et au socialisme. La lecture de Karl Marx est pour lui une révélation. À côté de son activité de militant politique, il devient critique d'art et de musique, puis critique dramatique et écrit de nombreux essais.
En 1882, il adhère au socialisme. Il est également intéressé par le programme eugénique de Francis Galton de 1883. En 1884, lors de l'exposition de Santé internationale de Londres, il visite le stand du Laboratoire anthropométrique de Galton. Il adhère à la Société eugénique dès 1890. Son eugénisme est de type positif mais rejette les idées hégémoniques de Francis Galton et des autres conservateurs. Le socialisme eugénique de Shaw peut en fait se résumer à deux mesures jugées par lui essentielles : la suppression de la propriété privée et la disjonction radicale du mariage et de la reproduction.
Après avoir tenté en vain de publier cinq romans, George Bernard Shaw s'intéresse à partir de 1892 au théâtre pour lequel il écrit plus de cinquante pièces. Il développe alors un style où sa verve humoristique, mieux mise en valeur, fait de lui un maître incontesté du théâtre anglophone. Dans ses premières pièces, très engagées mais peu jouées, George Bernard Shaw s'attaque aux abus sociaux. La pièce Le Héros et le Soldat, produite en 1894 aux États-Unis, marque le début de sa notoriété internationale.
George Bernard Shaw fréquente la Fabian Society, où il rencontre Charlotte Payne Townshend qu'il épouse en 1898. Atteint de maladie et de surmenage, il réduit son activité politique. Ses succès et son mariage, la même année, mettent fin à sa vie de bohème. Sans jamais cesser de s'intéresser à la politique et aux questions sociales, il se consacre désormais entièrement à ses œuvres, pièces à thèse, où il tourne en ridicule le conformisme social. Son talent et sa renommée sont récompensés par le prix Nobel de littérature en 1925. Il remporte en 1939 un Oscar pour le scénario adapté de sa pièce Pygmalion au cinéma, mais il n'aurait jamais beaucoup estimé cet honneur : on raconte que, chez lui, il se servait de la statuette pour bloquer les portes.

Resté très actif tout au long de sa vie, il meurt des suites d'une chute à l'âge de 94 ans.

Notes sur son œuvre et ses idées

Le comique de ses pièces va de pair avec la rigueur logique des idées qu'il développe. Ses préfaces parfois volumineuses sont de véritables essais où il développe ses thèmes favoris art, pacifisme, idées politiques, conceptions philosophiques et religieuses et propose des solutions pour remédier aux maux qu'il dénonce dans ses pièces. Son œuvre est celle d'un révolutionnaire et d'un réformateur visant à détruire le capitalisme pour lui substituer un socialisme éclairé et plus élevé. Pygmalion 1912 et Sainte Jeanne 1923, œuvres de sa maturité, sont souvent considérées comme ses chefs-d'œuvre. Ayant voyagé en Union soviétique, il en nie les travers et se fait un ardent promoteur du stalinisme. Au début des années 1930, l'historien Gaetano Salvemini, réfugié en Angleterre, mena contre lui une dure polémique en raison de ses positions philofascistes. Néanmoins, Shaw considérait qu'il était très important que l'humanité se bâtisse désormais, d'après sa propre théorie eugéniste, selon un encouragement général au métissage et au mariage entre différentes classes sociales.
Provocateur et anticonformiste, George Bernard Shaw dénonce le puritanisme étroit, la hiérarchie religieuse et l'hypocrisie des conventions de la religion Disciple du diable, 1896 et Le Vrai Blanco Posnet, 1909. Dans Androclès et le lion 1912, il étudie les motivations religieuses et spirituelles de l'homme. S'inspirant des enseignements de Charles Darwin, il fonde sa philosophie sur l'évolution, force encore mystérieuse, qu'il appelle Force de la vie, puissance imparfaite qui cherche à atteindre la perfection préface de En remontant à Mathusalem, 1920. Il s'oppose avec vigueur à la personnification de toute divinité.
Shaw devint végétarien a vingt-cinq ans, après avoir entendu une conférence donnée par H. F. Lester. En 1901, se souvenant de ses experiences, il déclara : J'étais un cannibale pendant vingt-cinq ans. Pour le reste j'ai été végétarien. En tant que fervent végétarien, il était un ferme anti-vivisectionniste et opposé aux sports cruels jusqu'à la fin de ses jours. Considérer qu'il était immoral de manger des animaux était une de ses fameuses causes qui lui tenait à cœur de mettre en sujet dans ses pièces et préfaces. Sa position était : Un homme de mon intensité spirituelle ne mange point de cadavres ou les animaux sont mes amis, je ne mange pas mes amis.
Sa correspondance inspira une pièce de théâtre que l'on nomma Cher menteur Dear Liar.

Le réformateur social et le critique

George Bernard Shaw naît à Dublin, d'une bonne famille d'origine anglo-écossaise et protestante. Élevé entre un père éthylique aux moyens financiers réduits et une mère, musicienne remarquable et professeur de chant, il tire peu de profit des différentes écoles qu'il fréquente, mais il acquiert par lui-même, un peu au hasard, une culture littéraire et musicale étendue. Après avoir travaillé quelque temps à Dublin, puis à Londres, où il est allé retrouver sa mère désormais séparée de son mari, il végète pendant plusieurs années au cours desquelles il complète sa formation par d'innombrables lectures.
Pendant cette période, il écrit cinq romans qui ne sont pas dénués d'intérêt, mais que tous les éditeurs refusent : parmi lesquels L'Amour chez les artistes Love Among the Artists, 1881, La Profession de Cashel Byron, Cashel Byron's Profession, 1882 et Un socialiste peu sociable, An Unsocial Socialist, 1883. Ils contiennent déjà l'ébauche de certains thèmes que Shaw reprendra dans son théâtre. Entre-temps, une conférence de l'économiste H. George en 1882 et la lecture de Marx l'ont converti au socialisme qui lui apparaît comme la seule solution possible aux problèmes sociaux. La satire sociale et la lutte pour l'amélioration de la société occuperont une grande partie de sa vie. Pendant une quinzaine d'années 1883-1898, il déploie une intense activité dans deux directions : celle du socialisme et celle de la critique d'art.
Devenu membre de la Société fabienne, groupe d'intellectuels, Sidney Webb et H. G. Wells entre autres qui souhaitaient imposer le socialisme par une lente et prudente pénétration dans tous les organes de direction de la société, il multiplie conférences, débats, articles et essais : Essais fabiens Fabian Essays, 1889. Son intérêt pour les questions sociales, économiques et politiques ne fléchira pas puisqu'il publiera, en 1928, le Guide de la femme intelligente en présence du socialisme et du capitalisme, The Intelligent Woman's Guide to Capitalism and Socialism et, en 1944, Le Manuel politique pour tous, Everybody's Political What's What.
Parallèlement, Shaw devient critique d'art au journal The World, critique musical pour The Star et The World et enfin critique dramatique à la Saturday Review. Ses articles seront réunis dans plusieurs recueils. Il écrit à la même époque La Quintessence de l'ibsénisme, The Quintessence of Ibsenism, 1891 sur le grand dramaturge norvégien et Le Parfait Wagnérien, The Perfect Wagnerite, 1898, prenant aussi la défense des artistes qui renouvellent à cette époque le théâtre et la musique.

L'auteur dramatique

Depuis 1892, Shaw est attiré par un nouveau mode d'expression où il va exceller : le théâtre. De 1892 à 1950, il écrit plus de cinquante pièces, dont une trentaine d'au moins trois actes.
Les sept premières sont publiées en 1898 sous le titre Pièces plaisantes et déplaisantes Plays, Pleasant and Unpleasant. L'Argent n'a pas d'odeur, Widower's Houses, 1892, L'Homme aimé des femmes, The Philanderer, 1893 et La Profession de Mrs. Warren, Mrs. Warren's Profession, 1893 sont des pièces de combat, s'attaquant de front aux abus sociaux : les propriétaires de taudis, la prostitution, hypocrisie générale qui masque les réalités sordides. Le pamphlet et la satire dominent, la technique dramatique est encore peu sûre. Shaw s'oriente rapidement vers des pièces plus jouables dans lesquelles la satire est portée par une verve comique et humoristique qui va se développer : Le Héros et le soldat, Arms and the Man, 1894 attaque l'idéal romantique ou romanesque, la gloire militaire, la guerre ; Candida 1894 oppose le bonheur domestique, l'amour et la solitude de l'homme de génie ; L'Homme du destin, The Man of Destiny, 1895, pochade sur Bonaparte, et On ne sait jamais, You Never Can Tell, 1895 complètent le groupe des pièces plaisantes.
Les Trois Pièces pour puritains, Three Plays for Puritans, 1901 contiennent entre autres Le Disciple du diable, The Devil's Disciple, 1896, où est abordé le problème religieux et surtout César et Cléopâtre, Caesar and Cleopatra, 1898, pièce dans laquelle éclatent le comique verbal de Shaw et son traitement irrévérencieux de l'histoire.
En 1903, Shaw termine l'une de ses pièces les plus importantes : L'Homme et le Surhomme, Man and Superman. Sur le thème de Don Juan, l'auteur qui commence à élaborer sa philosophie de la force vitale soutient que, dans le duel des sexes, c'est l'homme qui est pris en chasse par la femme, poussée par la force de l'instinct vital de la nature, qui tend à élaborer une espèce supérieure, le surhomme.
L'Autre Île de John Bull, John Bull's Other Island, 1904 donne à Shaw l'occasion d'écrire une pièce sur les Irlandais, puis il revient à ses préoccupations sociales : La Commandante Barbara, Major Barbara, 1905, Le Dilemme du Docteur, The Doctor's Dilemma, 1906, Mariage, Getting Married, 1908 abordent tour à tour les problèmes de la pauvreté considérée comme un crime social, de la puissance de l'argent, de la médecine, de l'amour et du mariage. Puis viennent deux pièces, Androclès et le lion Androcles and the Lion, 1912 qui met en scène les premiers chrétiens et le développement du christianisme, et Pygmalion 1912 qui conte la transformation d'une petite marchande de fleurs en duchesse grâce aux bons soins d'un professeur de phonétique.
La Première Guerre mondiale marque une étape dans la carrière de Shaw. Écrivain célèbre et penseur écouté jusqu'alors, il va s'attirer l'insulte et l'incompréhension de l'opinion par ses prises de position lucides et sans préjugés sur la politique de son pays. Commonsense about the War, 1914. Écrite de 1913 à 1916, La Maison des cœurs brisés, Heartbreak House offre un tableau pessimiste de l'Europe cultivée d'avant-guerre, qui a failli à sa mission par incompétence politique. Retour à Mathusalem, Back to Methuselah, 1918 à 1921, énorme spectacle allégorique et symbolique en cinq pièces, représente la somme philosophique de Shaw, pentateuque métabiologique montrant la force vitale et l'évolution créatrice à l'œuvre dans l'univers, élaborant des surhommes, les anciens, êtres chargés d'ans qu'habite seul un tourbillon de pure intellectualité. Ici, la vigueur dramatique ne parvient plus à animer ces pièces écrasées par leur thème et par l'utopie.
En 1923 paraît un des derniers chefs-d'œuvre de Shaw, Sainte Jeanne, Saint Joan, qui étudie les relations entre la société, ses génies et ses saints, une société incapable de discerner dans l'hérésie du jour la vérité du lendemain.
Véritable figure légendaire, Shaw est maintenant l'homme de son époque, le réformateur et le prophète. Il reçoit le prix Nobel en 1925. Parmi les pièces qu'il ne cessa d'écrire jusqu'à sa mort qui survient à Ayot Saint Lawrence, on peut citer : La Charrette de pommes The Apple Cart, 1929, satire politique ; Le Naïf des îles imprévues, The Simpleton of the Unexpected Isles, 1934 ; Genève, Geneva, 1938, extravagance politique. Il faut aussi mentionner un conte philosophique : Les Aventures d'une jeune négresse à la recherche de Dieu, The Adventures of the Black Girl in Her Search for God, 1932.

L'art et l'humour au service de la pensée

Les grands thèmes du théâtre de Shaw : l'art conçu comme didactique et réformateur, le socialisme iconoclaste destiné à détruire les structures présentes et à instaurer une juste démocratie dont les citoyens seront des surhommes, la philosophie de la « force vitale » qui anime la matière et tend vers la création d'espèces supérieures, la religion métabiologique, sorte de mysticisme naturaliste nécessaire à l'homme de demain, tous ces thèmes se trouvent développés et amplifiés dans les importantes et célèbres préfaces aux pièces, véritables essais indépendants, dans lesquelles Shaw précise sa pensée, les pièces apparaissent alors comme de simples illustrations. On peut citer Mieux que Shakespeare ?, Sur les médecins, Épître dédicatoire à A. B. Walkley, Le Demi-Siècle incroyant, L'Avenir du christianisme.
Du point de vue de la technique dramatique, l'apport de Shaw n'est pas moins important. Pour redonner vie au théâtre anglais, il substitue au conflit des passions, devenu banal et conventionnel, un conflit d'idées, tout aussi dramatique, car pour Shaw les pensées sont aussi des passions, passions intellectuelles, certes, mais aussi fortes que les autres. Ces discussions sont portées par un dialogue où l'humour, l'esprit, le paradoxe et la fantaisie sont toujours présents dans une sorte de gaieté intellectuelle. Ces dialogues mettent en lumière les jeux et les rapports entre illusions et réalité. Il faut aussi noter le soin apporté par Shaw à préciser le décor, l'attitude des personnages et leurs réactions dans des indications scéniques très développées.
Il apparaît donc comme un manieur d'idées qui cherche toujours à faire réfléchir sur le bien-fondé des opinions reçues, à rejeter ce qui est caduc ou hypocrite, et à accepter après examen critique de généreuses et bénéfiques nouveautés. Dans sa quête inlassable de la vérité, dans sa lutte pour la dignité de l'homme et dans son génie comique réside sa durable grandeur. Jean-Claude Amalric
Malgré le succès à la scène d'Henry Arthur Jones 1851-1929, de sir Arthur Wing Pinero 1855-1934, disciple de Scribe et de Sardou, des pièces de Maugham et, naturellement, de la comédie étourdissante de Wilde ou de Noel Coward 1899-1973, l'idée de théâtre non commercial, de critique sociale suit son cours en Angleterre H. Granville-Barker 1877-1946, J. Galsworthy 1867-1933. Surtout quand Ibsen s'y fait connaître aux environs de 1890 et que ses pièces sociales et didactiques, se développant selon la logique réelle des choses et non des conventions, suscitent des remous et la ferme intervention de Shaw en sa faveur dans The Quintessence of Ibsenism.
Comme Auden, O'Casey, Synge ou T. S. Eliot, Shaw participe à l'évolution du théâtre contemporain. Ses écrits et ses Préfaces réaffirment sans trêve sa volonté de parvenir uniquement au réel, ce qui s'accompagne dans son esprit de la soumission stricte à la pièce des acteurs et des metteurs en scène. Il méprise le théâtre conventionnel selon lui, doctrinaire jusqu'à la plus extrême limite du dogmatisme, si bien que le dramaturge … empêtré dans les théories de conduite … ne peut même pas exprimer sa solution conventionnelle clairement, mais la laisse vaguement comprise Lettre à H. A. Jones du 2 février 1894. Il ne cache pas son horreur des nice pièces, avec des nice robes, des nice salons et des nice gens, mais également des soi-disant pièces à problèmes qui dépendaient pour leur intérêt dramatique de conclusions prévues d'avance, Préface de Three Plays for Puritans. Pour lui, rien ne saurait remplacer l'activité et l'honnêteté intellectuelles. La nécessité de faire de son théâtre le support de ses idées et de consacrer auxdites idées tout leur développement communique aux pièces de Shaw une dimension très particulière – spécifiquement shawienne – avec, par exemple, Back to Methuselah, en cinq parties, et, le plus souvent, des Préfaces de belle longueur également. Le dramaturge sérieux reconnaît dans la discussion non seulement l'épreuve principale, mais aussi le centre d'intérêt réel de sa pièce Quintessence…, affirme Shaw. Il en découle que, dans son œuvre dramatique, tout se subordonne à la discussion, les événements et même la psychologie des personnages – ni bons, ni mauvais, en respect des principes du réalisme –, moins importante que la nécessité du discours. Ceux du troisième acte de Man and Superman, entre Don Juan et le Diable, constituent à cet égard un exemple fameux. L'étincelante et vigoureuse rhétorique de Shaw demeure un modèle du genre. Trouvez toujours de façon rigoureuse et exacte ce que vous voulez dire et ne le faites pas à la pose, écrivait-il à R. Golding en 1894. La sincérité – et nul ne met en doute la sienne – ne suffit pas à assurer la pérennité et le succès, surtout à qui bouscule idées et situations établies. Shaw trouve dans son humour, héritier du wit du XVIIIe s., un précieux allié à sa cause, un humour marqué de son sceau personnel, jouant brillamment de l'anachronisme parfois et du paradoxe le plus souvent, permettant à la longueur, à l'intelligence, à la critique de passer et conférant à son art, même quand il irrite, une tonicité à l'abri des modes et du temps.

Bibliographie

L'argent n'a pas d'odeur 1892
La Profession de Madame Warren 1893
L'Homme aimé des femmes 1893
Le Héros et le Soldat 1894
Candida (1894
L'Homme du destin 1896
Disciple du diable 1896
César et Cléopâtre 1898
Homme et surhomme 1903
La Commandante Barbara 1905
Le Dilemme du docteur 1906
Le Vrai Blanco Posnet 1909
Androclès et le Lion 1912
Pygmalion 1912, théâtre
La Maison des cœurs brisés 1919
En remontant à Mathusalem 1920
Sainte Jeanne 1924, 1939, théâtre
Guide de la femme intelligente en présence du socialisme et du capitalisme 1928
Les Aventures d'une jeune Négresse à la recherche de Dieu 1932
La Charrette de pommes 1929
Trop vrai pour être beau 1931
La Vérité est bonne à dire 1932
L'Idiot des îles imprévues 1934
La Milliardaire 1934
Écrits sur la musique, Paris, Robert Laffont, 1994, coll. Bouquin
NB : The Genuine Islam ou L'Islam originel 1936 lui est parfois attribué. Shaw n'en est pas l'auteur ; il s'agit d'une citation qui lui est attribuée sans preuve qu'il l'ait prononcée.

Filmographie

comme scénariste
1917 : Masks and Faces
1938 : Androcles and the Lion TV
1939 : The Dark Lady of the Sonnets TV
1939 : Annajanska, the Bolshevik Empress TV
1939 : Passion, Poison and Petrifaction TV
1941 : La Commandante Barbara Major Barbara de Gabriel Pascal
1959 : Covek sudbine TV
1965 : Caesar und Cleopatra TV
1966 : Idylle villageoise TV
1967 : You Never Can Tell TV
1967 : Candida TV
1973 : Candida TV
1984 : Don Juan in Hell
1991 : The Best of Friends TV

comme acteur

1914 : Rosy Rapture

comme réalisateur

1928 : Shaw Talks for Movietone News

Les adaptations de Shaw au cinéma sélection

Román boxera 1921 de Václav Binovec Tchéchoslovaquie
Saint Joan 1927 de Widgey R. Newman avec Sybil Thorndike Grande-Bretagne
Pygmalion 1935 d'Erich Engel Allemagne
Pygmalion 1937 de Ludwig Berger Pays-Bas
Pygmalion 1938 d'Anthony Asquith avec Leslie Howard et Wendy Hiller
Major Barbara 1941 de Gabriel Pascal et Harold French avec Wendy Hiller et Rex Harrison
César et Cléopâtre 1945 de Gabriel Pascal avec Claude Rains et Vivien Leigh
Androclès et le lion 1952 de Chester Erskine et Nicholas Ray avec Jean Simmons et Victor Mature
Sainte Jeanne 1957 d'Otto Preminger avec Jean Seberg
Le dilemme du docteur 1958 d'Anthony Asquith avec Leslie Caron et Dirk Bogarde
Au fil de l'épée 1959 de Guy Hamilton et Alexander Mackendrick avec Burt Lancaster, Kirk Douglas, Laurence Olivier
La profession de Madame Warren 1960 avec Lilli Palmer
Les Dessous de la millionnaire 1960 d'Anthony Asquith avec Sophia Loren et Peter Sellers
My Fair Lady 1964 de George Cukor avec Rex Harrison et Audrey Hepburn
Pygmalion 1968 avec Harriet Andersson et Gunnar Björnstrand
The Great Catherine avec Peter O'Toole et Jeanne Moreau
Don Juan in Hell 1984

Les adaptations de Shaw à la télévision sélection

The Dark Lady of the Sonnets 1939 avec Helen Haye
Pygmalion 1948 avec Margaret Lockwood
Great Catherine 1948 avec Gertrude Lawrence
Cashel Byron's Profession 1952 avec Charlton Heston
Captain Brassbound's Conversion 1953 avec Margaret Lockwood
Caesar and Cleopatra 1956 avec Claire Bloom et Cedric Hardwicke
Misalliance 1959 de Robert Stevens avec Claire Bloom et Robert Casper
Don Juan in Hell 960 avec Hurd Hatfield et George C. Scott dans le rôle du diable
Pygmalion 1963 avec Julie Harris
Idylle villageoise 1966 avec Geneviève Fontanel et Bernard Noël
Saint Joan 1967 avec Geneviève Bujold
Sainte Jeanne 1969 avec Dominique Labourier
Arms and the Man 1971 avec Laurence Harvey
The Man of Destiny 1973 avec Stacy Keach
Au théâtre ce soir : Candida 1974 avec Jean Desailly et Simone Valère
Caesar and Cleopatra 1976 avec Alec Guinness et Geneviève Bujold
Village Wooing 1979 avec Judi Dench
The Man of Destiny 1981 de Desmond Davis avec Delphine Seyrig et Simon Callow dans le rôle de Napoléon
Pygmalion 1981 avec Twiggy et Robert Powell
Candida 1982 avec Joanne Woodward
Man and Superman 1982 et Pygmalion 1983 avec Peter O'Toole
L'œuvre de Bernard Shaw a aussi fait l'objet d'adaptations en Espagne, Hongrie, Allemagne de l'Est et de l'Ouest, Bosnie, Autriche, Finlande, Suède, Hollande, Russie ou Union Soviétique, Yougoslavie, Belgique, Grèce, au Portugal, au Danemark, au Brésil.

Les principales œuvres de G. B. Shaw par dates

1879-1883 Immaturity édité en 1930.
An Unsocial Socialist Un socialiste peu sociable, publié en 1884.
Cashel Byron's Profession la Profession de Cashel Byron, publié en 1885-1886.
The Irrational Knot le Lien irrationnel, publié en1885-1887.
Love among the Artists l'Amour chez les artistes, publié en 1887-1888.
Critiques et essais
1885 Critique littéraire pour The Pall Mall Gazette.
1886-1887 Critique d'art pour The World.
1888-1890 Critique musicale pour The Star réunie en 1937 sous le titre de London Music in 1888-89 as heard by Corno di Bassetto.
1889 Fabian Essays in Socialism Essais fabiens, édités par G. B. Shaw.
1890-1894 Critique de musique pour The World réunie en 1932 sous le titre de Music in London, 1890-1894, 3 volumes.
1891 The Quintessence of Ibsenism la Quintessence de l'ibsénisme.
1895 The Sanity of Art.
1895-1898 Critique dramatique pour The Saturday Review réunie en 1900 sous le titre de Our Theatres in the Nineties.
1896 An Essay on going to Church, dans The Savoy.
1898 The Perfect Wagnerite le Parfait Wagnérien.
1900 Fabianism and the Empire le Fabianisme et l'Empire.
1904 The Common Sense of Municipal Trading.
1914 Common Sense about the War, dans The New Statesman.
1928 The Intelligent Woman's Guide to Capitalism and Socialism Guide de la femme intelligente en présence du capitalisme et du socialisme.
1931 What I really wrote about the War.
1932 The Adventures of a Black Girl in Her Search for God les Aventures d'une jeune négresse à la recherche de Dieu nouvelle.
1944 Everybody's Political What's What ? Manuel politique pour tous.
1949 Sixteen Self Sketches Mon portrait en 16 esquisses autobiographie.
Pièces
Plays Pleasant and Unpleasant 1898 Pièces plaisantes et déplaisantes.
1885-1892 Widowers' Houses L'argent n'a pas d'odeur 1re &edition, 1892.
1893 The Philanderer l'Homme aimé des femmes.
1893-1894 Mrs Warren's Profession la Profession de Mrs Warren, créée en 1902.
1894 Arms and the Man le Héros et le soldat.
1894-1895 Candida.
1895 The Man of Destiny l'Homme du destin, créée en 1897.
1895-1896 You never can tell On ne sait jamais, créée en 1900.
Three Plays for Puritans 1901 [Trois pièces pour puritains.
1896-1897 The Devil's Disciple le Disciple du diable.
1898-1899 Caesar and Cleopatra César et Cléopâtre, créée en 1906.
1899 Captain Brassbound's Conversion la Conversion du capitaine Brassbound, créée en 1906.
Autres pièces
1901-1902 The Admirable Bashville ; or Constancy Unrewarded, créée en 1905éditée en 1909.
1901-1903 Man and Superman l'Homme et le surhomme, créée en 1905.
1904 John Bull's Other Island l'Autre Île de John Bull éditée en 1909.
How He lied to Her Husband Comment il mentit au mari éditée en 1909.
1905 Major Barbara éditée en 1909.
Passion, Poison and Petrifaction or the Fatal Gazogene.
1906 The Doctor's Dilemma le Dilemme du docteur éditée en 1911.
1907 The Interlude at the Playhouse.
1908 Getting Married Mariage éditée en 1911.
1909 The Shewing-Up of Blanco Posnet le Vrai Blanco Posnet éditée en 1911.
Press Cuttings.
The Fascinating Foundling éditée en 1926.
The Glimpse of Reality, créée en 1927 éditée en 1926.
1909-1910 Misalliance Mésalliance éditée en 1914.
1910 The Dark Lady of the Sonnets la Dame brune des sonnets éditée en 1914.
1911 Fanny's First Play éditée en 1914.
1912 Androcles and the Lion Androclès et le Lion, créée en 1913(éditée en 1916, Overruled éditée en 1916.
1912-1913 Pygmalion, créée en 1914 éditée en 1916.
1913 Great Catherine la Grande Catherine éditée en 1919.
The Music-Cure, créée en 1914.
1913-1919 Heartbreak House la Maison des cœurs brisés, créée en 1920.
1915 O'Flaherty, V. C. le Soldat O'Flaherty, créée en 1917 éditée en 1919.
1916 The Inca of Perusalem l'Inca de Perusalem, créée en 1917 éditée en 1919.
Augustus does His Bit, créée en 1917 éditée en 1919.
1917 Annajanska, the Wild Grand Duchess, créée en 1918 éditée en 1919sous le titre d'Annajanska, the Bolshevik Empress.
1918-1920 Back to Methuselah En remontant à Mathusalem éditée en 1921, créée en 1922.
1922 Jitta's Atonement adaptation, créée en 1923.
1923 Saint Joan Sainte Jeanne éditée en 1924.
1929 The Apple Cart la Charrette de pommes [éditée en 1930.
1931 Too True to be Good, créée en 1932 éditée en 1934.
1933 Village Wooing, créée en 1934 éditée en 1934.
On the Rocks éditée en 1934.
1934 The Simpleton of the Unexpected Isles le Naïf des îles imprévues, créée en 1935 éditée en 1936.
The Six of Calais éditée en 1936.
1935 The Millionairess la Milliardaire, créée en 1936 éditée en 1936.
1937 Cymbeline Refinished éditée en 1946.
1938 Geneva Genève éditée en 1939.
1939 In Good King Charles's Golden Days Aux jours heureux du bon roi Charles.
1946-1948 Buoyant Billions, créée en 1949 éditée en 1949
1949 Shakes Versus Shav éditée en 1950.
1949-1950 Far-fetched Fables.
1950 Why She would not publication posthume



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#149 André Maurois
Loriane Posté le : 25/07/2015 22:58
Le 26 juillet 1885 naît à Elbeuf, André Maurois

de son nom d'origine Émile Salomon Wilhelm Herzog, mort à 82 ans le 9 octobre 1967 à Neuilly-sur-Seine, romancier, biographe, conteur et essayiste français. Il est fait membre de l'académie française

En bref

Ce brillant élève a pour professeur Alain et en reçoit une influence profonde. Officier-interprète auprès des Britanniques pendant la Grande Guerre, il révèle avec humour leur esprit, les Silences du colonel Bramble, 1918 ; les Discours du docteur O'Grady, 1922 : début d'une carrière à succès. Plus que ses romans, Climats, 1928, ses contes, ses nouvelles ou ses études historiques, Histoire d'Angleterre, 1937 ; Histoire des États-Unis, 1943-1963, restent ses biographies romancées Ariel ou la Vie de Shelley ; Prométhée ou la Vie de Balzac.
Essayiste, romancier, historien, biographe, André Maurois fut avant tout un humaniste. Né en Normandie d'une famille juive qui avait quitté l'Alsace après la guerre de 1870, de son nom d'origine Émile Herzog, André Maurois dirigea l'entreprise familiale après avoir été élève d'Alain au lycée de Rouen. Mais c'est la guerre qui le conduit à la littérature. Son expérience d'officier de liaison auprès de l'armée britannique lui inspire deux livres de réflexions humoristiques, Les Silences du colonel Bramble, 1918 et Les Discours du docteur O'Grady, 1922. Quelques romans psychologiques, dont Climats, 1926, Le Cercle de famille, 1932, lui donnent un large public, et la littérature, de passe-temps qu'elle avait d'abord été pour lui, devient le moyen de sonder et de connaître l'homme. Il s'y consacre entièrement et il écrit des contes moraux, des essais, Dialogues sur le commandement, 1924, Études anglaises, 1927, et surtout des biographies d'hommes illustres. Il débute dans le genre par des études romancées, Ariel ou la Vie de Shelley, 1923, La Vie de Disraëli,1927, Byron, 1931, avant d'évoluer vers un style beaucoup plus dépouillé dans À la recherche de Marcel Proust 1949, Lélia, ou la Vie de George Sand, 1952, Olympio, ou la Vie de Victor Hugo, 1955, Prométhée, ou la Vie de Balzac, 1965. Il découvre, dans le destin de ces figures célèbres, la force créatrice de la personnalité humaine : c'est en quelque sorte à travers la culture que son scepticisme fondamental va pouvoir se transformer en sagesse. Il écrit encore une Histoire d'Angleterre, 1937 et une Histoire des États-Unis, 1947. Sa sympathie pour la culture anglo-saxonne, son humour et la souplesse de son style le rendent sans doute plus proche des essayistes ou des moralistes anglais que des humanistes français contemporains. Antoine Compagnon

Sa vie

Issu d'une famille de drapiers juifs alsaciens, ainsi que de la famille Javal, il est le fils d'Ernest Herzog et Alice Lévy ; et le petit-fils de Salomon Herzog 1818-1876 et Émilie Fraenckel 1828-1891, originaires de Ringendorf. Maurois a pour professeur au lycée de Rouen le philosophe Alain, à qui il sera redevable de son orientation esthétique.
Il préfère en effet une carrière littéraire à la direction de l’usine familiale et s’illustre d’abord par des romans qui lui gagnent un public féminin : Climats, Les Roses de septembre.
Il obtient un Prix d'Honneur au Concours général et passe sa licence de lettres. Ayant fait son service militaire, il va pendant une dizaine d’années s'occuper de l'entreprise paternelle.
Il rencontre Jane-Wanda de Szymkiewicz, dite Jeanine 1892-1923 à Genève en 1909, fille d’un comte polonais. Le couple a deux garçons et une fille, Michelle. Cette dernière sera elle-même écrivain et publiera, entre autres, une trilogie basée sur une multitude de courriers familiaux, L’encre dans le sang - Les cendres brûlantes et Déchirez cette lettre qui retrace l'histoire du couple Caillavet et de leur fille Simone 1894-1968.
Interprète militaire et officier de liaison auprès du BEF Corps Expéditionnaire Britannique en France et en Flandres pendant la Première Guerre mondiale, Maurois écrit en 1918 Les Silences du colonel Bramble qui connaîtra un vif succès, tant en France que dans les pays anglo-saxons.
Il y traduisit sous le titre Tu seras un homme, mon fils le célèbre poème If de Rudyard Kipling. Cet ouvrage sera suivi des Discours du docteur O'Grady. Les événements de cette guerre lui fournissent son pseudonyme Maurois, nom d'un village du nord de la France.

Après la guerre, il a fait partie de la rédaction du journal des Croix-de-feu, Le Flambeau.
À Paris, en 1924, il fait la connaissance de Simone de Caillavet, qui deviendra sa seconde épouse. Cette jeune femme est la petite fille de Léontine Lippmann, épouse de Arman de Caillavet, égérie et maîtresse d'Anatole France et la fille de Gaston Arman de Caillavet, auteur de pièces à succès et de Jeanne Pouquet. Elle écrira également deux ouvrages, dont Fleurs latines que préfacera son époux.
Maurois publie par la suite des biographies de Shelley, Byron, Victor Hugo, George Sand Balzac, Disraeli, du général Lyautey et d'Alexander Fleming.
Revendiquant une plume d'instituteur, il est également très apprécié dans le monde anglo-saxon pour ses Histoires d'Angleterre et des États-Unis. Il a en outre écrit une Histoire de France par laquelle il cherche à sensibiliser son lecteur au destin unique de la France.
Il écrit également pour la jeunesse, avec Le Pays des trente-six mille volontés ou Patapoufs et Filifers, qui dénonce l'absurdité de la constitution des groupes humains autour de simples critères physiques, ici, la minceur et l'obésité.
L'illustrateur de ce dernier album, Jean Bruller, deviendra plus tard l'écrivain Vercors.
Maurois est également l'auteur de plusieurs ouvrages de science-fiction comme Le Chapitre suivant et Le Peseur d'âmes.
Il est membre du Comité de direction de l'Association du Foyer de l’Abbaye de Royaumont.
Grâce aux relations de son épouse, le Maréchal Pétain soutiendra sa candidature à l'Académie française ; il y est élu le 23 juin 1938, au fauteuil 26 qu'occupait René Doumic. Voici ce qu'il en dit dans ses Mémoires: Une réception à l’Académie est une des belles cérémonies françaises. Tout concourt à sa grandeur : l’ancienneté de l’édifice, l’étrangeté de sa forme, l’exiguïté de la salle, la qualité du public, l’appareil militaire, le vocabulaire traditionnel et parfois la qualité de l’éloquence. Il restera titulaire du fauteuil 26 près de trente ans.
Exilé aux États-Unis pendant la Seconde Guerre mondiale, il admire Churchill et se méfie de Pétain3. D'après Pierre Assouline, dans son ouvrage Gaston Gallimard, Maurois serait demeuré pendant la guerre actionnaire des éditions Bernard Grasset.
Par un décret du Président de la République du 27 juin 1947, il est autorisé à changer de patronyme de 'Herzog' en 'André-Maurois'. Son nom de plume devient ainsi son nom officiel.
Il est, sous ce nom, membre du comité de rédaction de l'Echauguette la revue du diplomate et écrivain Jean-Marc Montguerre.

Il s'éteint à Neuilly-sur-Seine le 9 octobre 1967 à l'âge de 82 ans.

Œuvres liste non exhaustive

1918 - Les Silences du colonel Bramble. Contient la traduction par André Maurois du célèbre poème de Rudyard Kipling If— traduction parfois attribuée à tort à Paul Éluard
1919 - Ni ange ni bête fiction historique
1922 - Bernard Quesnay, qui reparaît en 1926 dans une version révisée, sous le titre de : La Hausse et la Baisse.
1922 - Les Discours du docteur O'Grady. Reprend les personnages de Bramble.
1923 - Ariel ou la Vie de Shelley biographie.frontispice de Maxime Dethomas, aux éd. Grasset. 1re édition illustrée en couleurs en 1924, vignettes de Hermine David, aux Éditions Grasset. Un exemplaire de la 81e édition de 1923 porte un envoi à Simone de Caillavet : A Mme Simone de Caillavet qui aime les poètes et mérite de les aimer.
1924 - Dialogue sur le commandement, essai.
1926 - La Hausse et la Baisse, roman
1926 - Meïpe ou la Délivrance, conte et nouvelle
1927 - la Vie de Disraeli , étude historique.
1927 - Études anglaises, essai.
1927 - Le Chapitre suivant , 1re version
1928 - Climats, considéré comme son chef-d'œuvre.
1928 - Voyage au pays des Articoles, conte et nouvelle
1928 - Le pays des trente-six mille volontés, conte et nouvelle
1930 - Don Juan ou la vie de Byron , biographie.
1930 - Relativisme, essai.
1931 - Lyautey, biographie
1931 - Tourgueniev , biographie.
1931 - Le Peseur d'âmes évoque la théorie du poids de l'âme
1932 - Le Côté de Chelsea, roman, Gallimard.
1932 - Mes songes que voici Paris, Grasset
1932 - Le cercle de famille, roman
1933 - Chantiers américains
1933 - Édouard VII et son temps, biographie.
1934 - L'Instinct du bonheur, roman
1934 - Sentiments et coutumes, essai
1935 - Voltaire, biographie.
1935 - Premiers contes, contes, Rouen, H. Defontaine
1937 - Histoire de l'Angleterre, Histoire.
1937 - La machine à lire les pensées, conte et nouvelle.
1938 - René ou la Vie de Châteaubriand biographie et étude littéraire5
1939 - Un art de vivre, essai
1939 - L’Empire français - librairie Hachette, illustrations par Auguste Leroux. Album pour enfants présentant l'Empire Colonial Français.
1939 - États-Unis 1939, Paris 1939.
1939 - Discours prononcé dans la séance publique de sa réception à l'Académie Française le jeudi 22 juin 1939. éd. Firmin Didot et Cie.
1943 - Toujours l'inattendu arrive
1943 - Histoire des États-Unis, Histoire.
1946 - Journal des États-Unis 1946, Paris 1946.
1946 - Terre promise, roman.
1946 - Sept visages de l'amour, essai.
1947 - Nouveaux discours du Docteur O'Grady. Cet ouvrage évoque, entre autres sujets, la guerre mondiale que se livrent entre elles deux espèces de fourmis, les Pheidoles et les Iridomyrmex. Ce livre, qui fait suite à la Deuxième Guerre mondiale, marque quel chemin intellectuel a été parcouru depuis la première.
Les idées de Jean-Paul Sartre comme la nouvelle donne apportée par la bombe atomique y sont évoquées.
1947 - Histoire de France éditions Dominique Wapler, 1947 Histoire.
1947 - Des mondes impossibles, conte et nouvelle
1948 - Rouen dévasté, essai. éd. Nagel 1948.
1949 - À la recherche de Marcel Proust, étude et biographie littéraire6. Éditions Hachette
1950 - Alain, étude et biographie littéraire
1951 - Ce que je crois, essai. Edt Grasset 1951.
1952 - Lélia ou la Vie de George Sand, étude et biographie littéraire
1952 - Destins exemplaires, essai.
1954 - Olympio ou la Vie de Victor Hugo étude historique et biographie
1954 - Femmes de Paris, Plon éditeur.
1956 - Lettres à l'inconnue
1957 - Lecture, mon doux plaisir, essai.
1957 - Les Trois Dumas, biographie
1957 - Robert et Elizabeth Browning, biographie
1958 - L'Impromptu de Barentin, Festival de Barentin
1959 - Portrait d'un ami qui s'appelait moi
1960 - Le Monde de Marcel Proust Éditions Hachette, étude historique et littéraire
1962 - Les Deux Géants - Histoire des États-Unis et de l'U.R.S.S : De 1917 à nos jours, avec Aragon. Robert Laffont.
1965 - Prométhée ou la Vie de Balzac, étude historique et biographique
1956 - Les Roses de septembre, roman
1959 - La Vie de sir Alexander Fleming, biographie.
1960 - Pour piano seul, conte et nouvelle.
1961 - Adrienne ou la Vie de Mme de La Fayette , biographie.
1964 - La Conversation, essai
1966 - Au commencement était l'action, essai.
1967 - Le Chapitre suivant 2e version
Un art de vivre
Magiciens et logiciens
Lettre ouverte à un jeune homme sur la conduite de la vie
La Maison
Snobisme dans l'art
Aspect de la biographie

En collaboration

1932 - David Garnett, Jane-Simone Bussy, Jean Lébédeff : " La femme changée en renard " Arthème Fayard.
Le Mémorial de St Hélène Edt La Pléiade.
Mémoires posthumes de Bras Cubas

Films tirés de son œuvre

1958 - Sursis pour un vivant d'après la nouvelle Thanatos Palace Hotel, par Víctor Merenda
1962 - Climats adapté au cinéma par Stellio Lorenzi en 1962

Divers

André Maurois est le traducteur du poème IF de Rudyard Kipling, en 1918, avec le titre Tu seras un homme, mon fils
André Maurois a traduit les dialogues du film Noblesse oblige.
En 1950, il a participé au numéro de La Nef de Lucie Faure, intitulé L’Amour est à réinventer, avec Marcelle Auclair, Jacques Audiberti, Émile Danoën, Maurice Druon, Roger Vailland, etc.
André Maurois a donné son nom à un lycée-collège à Bischwiller, à des lycées à Elbeuf et à Deauville, à des collèges à Menton, Neuilly-sur-Seine, Limoges et la Saussaye.
Aux États-Unis, André Maurois était vice-président de la Balzac Societé of America fondée par William Hobart Royce et qui éditait le Balzac bulletin.
Une médaille en l'honneur d'André Maurois due au sculpteur Robert Delandre a été éditée en 1954 par la Monnaie de Paris.



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#150 John Wilmot
Loriane Posté le : 25/07/2015 22:33
Le 26 juillet 1680 meurt John Wilmot

deuxième comte de Rochester né le 1er avril 1647, poète, dramaturge et libertin anglais. Ami proche du roi Charles II d'Angleterre, il est l'auteur de nombreuses satires, de poèmes soit lyriques soit philosophiques et de quelques pièces licencieuses.
Favori de Charles II, grand seigneur libertin et courageux, mais incontestablement le meilleur poète parmi les beaux esprits de la Restauration, il aura très jeune une mort édifiante, sous l'influence du pasteur écossais Gilbert Burnet. Sa correspondance avec sa femme et avec Henry Savile compte parmi les plus intéressantes de l'époque et sa Satire contre l'humanité 1875, qui dit l'amertume gracieuse du libre penseur, est le premier poème européen sur le néant.

En bref

John Wilmot, deuxième comte de Rochester (son père avait été anobli par Charles II pour le rôle qu'il avait joué en protégeant le roi à la bataille perdue de Worcester, en septembre 1651, naquit à Ditchley, près de Woodstock dans l'Oxfordshire. Il fut inscrit au Wadham College, à Oxford d'où devait sortir la Royal Society en 1659-1660, l'année de la Restauration. Charles II, reconnaissant envers le fils des services rendus par le père, lui octroya une pension de cinq cents livres et ne cessa de s'intéresser à lui. Il lui fit faire le grand tour, voyage à travers l'Europe où les jeunes aristocrates complétaient leur éducation avec un tuteur distingué. Son voyage dura quatre ans.
À son retour, Rochester, reçu à la Cour, fut un des personnages les plus actifs et les plus séduisants de la société frivole des courtisans, des aristocrates, des poètes, des femmes élégantes, qui se pressaient autour du roi. Il mena avec entrain la vie la plus désinvolte et, bientôt, la plus dissolue qui soit. Il eut de nombreuses aventures, à commencer par son idylle avec Elizabeth Malet, une riche héritière que le roi lui avait désignée pour épouse, qu'il tenta d'enlever le 26 mai 1665, ce qui fit scandale, et qu'il ne put épouser que plus tard. Il tenta de se racheter en allant guerroyer aux Pays-Bas, puis en mer, où il prit part à diverses actions 1665. Sa vie de courtisan reprise, il mena grand train, volage, insolent, spirituel, le plus parfait roué qui soit. Ses farces indisposaient le roi, qui lui interdisait la Cour, mais lui pardonnait peu après. Sa réputation de roué était si fermement établie qu'il devint le modèle d'après lequel Etherege peignit son Dorimant, le héros de sa comédie L'Homme de la mode The Man of Mode, 1676. Mais, à brûler la chandelle par les deux bouts, Rochester perdit sa santé et sa joie de vivre : après quatre années de misères physiques et de dépression, il rendit son âme repentante à Dieu. Son ami l'évêque Gilbert Burnet 1643-1715 l'aida à faire une fin édifiante, et de cette mort chrétienne il publia un récit attachant. Rochester ne vécut pas assez longtemps pour voir paraître le volume de ses poèmes, rassemblés par des mains étrangères et qu'il aurait peut-être répudiés. Le recueil connut plus de cinquante éditions en un siècle. On enterra le poète à Spelsburg, près de Woodstock, sous une pierre sans inscription.
La plupart des courtisans de l'époque se piquaient de poésie : vers légers pour leurs maîtresses ou leurs amis, épîtres, satires, épigrammes, chansons, tous vers de circonstance. Rochester n'y manqua point, c'est même toute son œuvre, mais il fut brillant dans ces exercices que son génie a marqués d'un ton très personnel. Il bat le distique avec autorité et rime avec esprit. La plupart de ses poèmes sont satiriques, tantôt simplement ironiques, tantôt sarcastiques et féroces, dirigés contre les personnages connus, hommes de lettres ou courtisans, grandes dames ou soubrettes friponnes dans l'entourage dissolu de Charles II, qui faisait volontiers voler le jupon. Débauché notoire, le roi lui-même n'était pas à l'abri des impudents libelles (lampoons) de son protégé. Le brocard obscène que ce dernier lui décocha en janvier 1673 le fit chasser pour un temps de la Cour. Il y revint et récidiva, renchérissant en obscénités dans son célèbre Signor Dildo déc. 1673 qui cloue au pilori du sexe quelques duchesses aux complaisances éprouvées. Mais sa satire n'est pas toujours de corps de garde ou rabelaisienne, elle sait être profondément sérieuse, comme dans Satire contre la raison et l'humanité A Satyr against Reason and Mankind, 1675 qu'on rapprocherait de Boileau ou de Juvénal.
Par ailleurs, certains petits poèmes, ses love lyrics poésie amoureuse, peuvent avoir la grâce d'une pochade de Fragonard : fraîcheur de l'expérience érotique et improvisation sur des thèmes de galanterie conventionnelle qui n'excluent pas la moquerie. Henri Fluch-re

Sa vie

Rochester est né à Ditchley, dans l'Oxfordshire. La mère de Rochester, Anne John St. John, protestante, fut une partisane des parlementaires au cours de la Première Révolution anglaise, et inclinait à un certain puritanisme. Son père Henry Wilmot,royaliste d'origine anglo-irlandaise et alcoolique notoire, avait été fait comte de Rochester en 1652 en récompense des services militaires accomplis au nom de Charles II pendant l'exil de ce dernier, sous Oliver Cromwell. Henry Wilmot mourut en 1658, deux ans avant la Restauration anglaise.
Après un MA au Wadham College d'Oxford et après son Grand Tour en Europe de 1662 à 1664 comme tout bon aristocrate britannique, il s’engagea à deux reprises comme volontaire dans la marine pour participer à la seconde guerre des Flandres pendant l’été 1665. Il épousa le 29 janvier 1667 à la Chapelle Royale de Whitehall une héritière dénommée Elizabeth Malet, mais eut de nombreuses maîtresses, dont la célèbre actrice Elizabeth Barry qu'il rencontra vers 1673 et dont il prit en charge la carrière. Rochester fut un personnage incontournable du monde littéraire et de la cour royale sous la Restauration anglaise. Proche de Charles II, il fut un grand protecteur des arts et des lettres. Il fut notamment le protecteur du poète John Dryden et du dramaturge Elkanah Settle. Peu avant de mourir à l'âge de 33 ans, la légende veut que le comte libertin se soit réconcilié avec la foi religieuse, grâce aux efforts de l'évêque Gilbert Burnet.

Œuvres

C'est en 1999 qu'eut lieu la publication aux Presses Universitaires d’Oxford du premier corpus fiable de l’œuvre complète de ce poète de la Restauration anglaise. Le Professeur Harold Love de l'université de Monash en Australie et son équipe établirent une édition variorum qui devint presque immédiatement la nouvelle édition de référence des œuvres du poète, The Works of John Wilmot, Earl of Rochester. L'œuvre apparaît ainsi beaucoup moins licencieuse, expurgée de bien des pièces dont on attribua trop longtemps, pour des raisons mercantiles, la paternité à Rochester. La pièce Sodom ou la quintessence de la débauche, n'est pas, selon toute vraisemblance, de Rochester. La légende, en partie fantasmée, du grand débauché se prolongea jusqu'à nos jours. Le 16 décembre 2004, un exemplaire de Sodome considéré comme la première œuvre imprimée pornographique au monde fut vendue à Sotheby's pour 45 600 livres sterling. En 2004, Johny Depp campa un Rochester plus hollywoodien que réel, dans le film Le dernier des Libertins
C'est en 2009 que parut la première traduction française des œuvres complètes de Rochester dans une édition bilingue et critique : Florence Lautel-Ribstein, John Wilmot, comte de Rochester 1647-1680 : Œuvres, Oxford : Peter Lang.
Rochester excella dans la veine satirique. Les satires les plus célèbres de Rochester sont A Letter from Artemiza in the Towne to Chloe in the Country et A Satyre against Reason and Mankind. Toutes deux dénoncent la folie humaine sous des formes variées. On lui doit aussi des libelles et une tragédie fustigeant l'absolutisme, Lucina’s Rape Or The Tragedy of Vallentiniann qui fut représentée devant le Roi pour la première fois en 1684.
Mais c'est surtout comme poète qu'il restera à la postérité : auteur de dialogues d'amour, d'élégies d'amour, de chansons d'amour et de chansons libertines, son œuvre s'inscrit essentiellement dans une veine lyrique et pastorale teintée de scepticisme et d'interrogations sur la fuite inexorable du temps "All my past Life is mine no more..." dans le poème Love and Life, et sur la mort "After death nothing is and nothing death" dans Nothing. Certains poèmes ou chansons, à coloration baroque de par leur recherche stylistique expérimentale du discontinu, sont de véritables tours de force de rhétorique néo-classique, tout en restant empreints de poéticité :
My dear Mistris has a heart, Soft as those kind looks she gave me, When with Love’s resistless Art, And her eyes she did inslave me; But her Constancy’s so weak, She’s so wild and apt to wander, That my Jealous heart wou’d break, Should we live one day asunder.
Ma chère maîtresse au tendre cœur, Comme ses regards étaient amènes Quand par l’amour et tous ses leurres, Ses yeux me soumirent à la chaîne. Mais sa constance est si ténue, Elle si volage, prompte à s’égarer, Mon cœur jaloux serait rompu D’en être, fût-ce un jour, séparé. Florence Lautel-Ribstein trad.

Critiques

Rochester n'a pas manqué d'admirateurs prestigieux. Daniel Defoe, notamment, le citait souvent et en abondance. Voltaire appréciait quant à lui les satires du comte pour l'énergie et le feu qui s'en dégagent, et en traduisit quelques extraits en français pour montrer l'imagination brillante dont seule sa seigneurie pouvait s'enorgueillir. Goethe cita parfois Rochester, en anglais dans le texte. William Hazlitt estime enfin que ses vers coupent et scintillent comme du diamant, et que son mépris pour tout ce que les autres respectent tient du sublime.

Citations

poésie libertine :
Naked she lay clasp’d in my longing Armes, I fill’d with Love and she all over Charmes, Both equally inspir’d with eager fire, Melting through kindness, flameing in desire in The Imperfect Enjoyment
Ancient person for whome I All the Flutt’ring youth defie, Long be it e’re thou grow old, Aking, shaking, Crazy, Cold; But still Continue as thou art Ancient person of my heart in A Young Lady to Her Antient Lover
Satires :
Reason, which fifty times for one does erre. Reason, an Ignis fatuus of the Mind, Which leaving Light of Nature, sense, behind; Pathless and dangerous wandring wayes it takes... in A Satyre Against Reason and Mankind

Poésie


Why dost thou shade thy lovely face? O why
Does that eclipsing hand of thine deny
The sunshine of the Sun's enlivening eye?

Without thy light what light remains in me?
Thou art my life; my way, my light's in thee;
I live, I move, and by thy beams I see.

Thou art my life-if thou but turn away
My life's a thousand deaths. Thou art my way-
Without.thee, Love, I travel not but stray.

My light thou art-without thy glorious sight
My eyes are darken'd with eternal night.
My Love, thou art my way, my life, my light.

Thou art my way; I wander if thou fly.
Thou art my light; if hid, how blind am I!
Thou art my life; if thou withdraw'st, I die.

My eyes are dark and blind, I cannot see:
To whom or whither should my darkness flee,
But to that light?-and who's that light but thee?

If I have lost my path, dear lover, say,
Shall I still wander in a doubtful way?
Love, shall a lamb of Israel's sheepfold stray?

My path is lost, my wandering steps do stray;
I cannot go, nor can I safely stay;
Whom should I seek but thee, my path, my way?

And yet thou turn'st thy face away and fly'st me!
And yet I sue for grace and thou deny'st me!
Speak, art thou angry, Love, or only try'st me?

Thou art the pilgrim's path, the blind man's eye,
The dead man's life. On thee my hopes rely:
If I but them remove, I surely die.

Dissolve thy sunbeams, close thy wings and stay!
See, see how I am blind, and dead, and stray!
-O thou art my life, my light, my way!

Then work thy will! If passion bid me flee,
My reason shall obey, my wings shall be
Stretch'd out no farther than from me to thee!
Lord John Wilmot

************************

I cannot change, as others do,
Though you unjustly scorn;
Since that poor swain that sighs for you,
For you alone was born.
No, Phyllis, no, your heart to move
A surer way I'll try:
And to revenge my slighted love,
Will still love on, will still love on, and die.

When, killed with grief, Amintas lies
And you to mind shall call,
The sighs that now unpitied rise,
The tears that vainly fall,
That welcome hour that ends this smart
Will then begin your pain;
For such a fauthful tender heart
Can never break, can never break in vain.
Lord John Wilmot

**************************

A Song Of A Young Lady To Her Ancient Lover - Poem by Lord John Wilmot

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Ancient Person, for whom I
All the flattering youth defy,
Long be it e'er thou grow old,
Aching, shaking, crazy cold;
But still continue as thou art,
Ancient Person of my heart.

On thy withered lips and dry,
Which like barren furrows lie,
Brooding kisses I will pour,
Shall thy youthful heart restore,
Such kind show'rs in autumn fall,
And a second spring recall;
Nor from thee will ever part,
Ancient Person of my heart.

Thy nobler parts, which but to name
In our sex would be counted shame,
By ages frozen grasp possest,
From their ice shall be released,
And, soothed by my reviving hand,
In former warmth and vigour stand.
All a lover's wish can reach,
For thy joy my love shall teach;
And for thy pleasure shall improve
All that art can add to love.
Yet still I love thee without art,
Ancient Person of my heart.
Lord John Wilmot

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All My Past Life... - Poem by Lord John Wilmot

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All my past life is mine no more,
The flying hours are gone,
Like transitory dreams given o'er,
Whose images are kept in store
By memory alone.

What ever is to come is not,
How can it then be mine?
The present moment's all my lot,
And that as fast as it is got,
Phyllis, is wholly thine.

Then talk not of inconstancy,
False hearts, and broken vows,
Ii, by miracle, can be,
This live-long minute true to thee,
'Tis all that heaven allows.
Lord John Wilmot


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Par une aquarelle de Tchano

Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
.

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