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Ivan Pavlov
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Le 14 septembre, 26 septembre au calendrier Julien 1849 à Riazan naît

Ivan Petrovitch Pavlov



en russe : Иван Петрович Павлов, Empire russe, médecin et un physiologiste russe, lauréat du prix Nobel de physiologie ou médecine de 1904 et de la médaille Copley en 1915. Il meurt, à 86 ans le 27 février 1936 à Léningrad, en URSS, Pavlov, dont le nom reste attaché à la découverte des réflexes conditionnels, a été véritablement l'initiateur des recherches sur ce qu'il a appelé la physiologie de l'activité nerveuse supérieure, et, à ce titre, son influence a été grande chez les physiologistes. Au XVe Congrès international de physiologie qui s'est tenu à Rome en 1932, il a été proclamé princeps physiologorum mundi. Par l'intérêt qu'il a manifesté pour les problèmes psychologiques et par la portée qu'ont eue ses travaux, il a donné une impulsion décisive au développement de la psychologie scientifique moderne.

En bref

L'œuvre de Pavlov a profondément influencé le développement de la psychophysiologie et de la psychologie expérimentale modernes. Cela, toutefois, ne s'est pas fait sans quelques changements d'éclairage, surtout pour la dernière. Les découvertes de Pavlov sur la nature et le fonctionnement des réflexes conditionnels, sur leurs conditions d'établissement, sur les processus qui leur sont connexes, extinction, généralisation du stimulus, discrimination ou différenciation, etc., ont fourni un contenu et imprimé un élan indiscutable aux recherches conduites sur les processus d'apprentissage ; mais celles-ci se sont faites ensuite, pour l'essentiel, dans une perspective béhavioriste. Le fait historique marquant en ce domaine est justement que les grands théoriciens américains de la psychologie du comportement, à commencer par J. B. Watson lui-même, puis de façon plus systématique C. L. Hull, B. F. Skinner et bien d'autres après eux, ont réinterprété les phénomènes de conditionnement dans leur propre perspective, qui était celle du béhaviorisme dit S-R, stimulus-réponse.
Cette évolution a eu une double conséquence : d'une part l'étude expérimentale intensive et minutieuse de ces phénomènes a conduit à les connaître de façon plus précise, à rectifier des erreurs, à modifier des explications, à apporter des faits nouveaux – comme ceux qui sont relatifs au conditionnement instrumental ou opérant, qui se situe hors de la conception pavlovienne – et aussi à vérifier leur extension et à situer leurs limites, chose particulièrement importante lors du passage de l'animal à l'homme ; l'acquis en cette matière est considérable.
Mais d'autre part s'est trouvée surimposée à ces données scientifiques, et parfois confondue avec elles, une conception épistémologique particulière, de caractère essentiellement positiviste, qui réduit à leur minimum, et parfois à rien, les conclusions que l'on peut tirer pour la connaissance des processus internes de l'observation du comportement.
Il convient donc de bien garder présente à l'esprit l'idée que, ni réflexologie ni béhaviorisme S-R, la conception de l'activité nerveuse supérieure élaborée par Pavlov mérite d'être considérée pour ce qu'elle est, à savoir une théorie générale qui, en dépit d'un certain nombre d'invalidations locales, de compléments et de remaniements apportés par la recherche postérieure, conserve aujourd'hui encore un intérêt réel et, en tout cas, dépasse de loin la caricature qu'en donne parfois la réduction à une mécanique de réflexes conditionnels.
Carrière résumé

Sa vie

Né dans une famille russe où l'on est pope de père en fils, il est d'abord, dès 11 ans, élève au séminaire de Riazan. Il se passionne déjà pour les sciences naturelles et la lecture d'un petit livre du professeur Ivan Setchenov, Réflexes de l'encéphale et de la traduction russe du travail de George Henry Lewes, Physiologie de la vie commune, le fit s'inscrire à la Faculté de physique et de mathématiques de Saint-Pétersbourg après un bref passage en Faculté de Droit ; il se spécialise alors en physiologie animale qu'il étudie à l'Académie de chirurgie et de médecine. Des intrigues écartent alors Ivan Setchenov, envoyé en disgrâce à Odessa, mais il bénéficie des cours d'un autre grand maître, son successeur Élie de Cyon, qui fait de lui un virtuose de la technique. Il obtient son diplôme en 1879 et soutient sa thèse de doctorat en 1883.
En 1890, il est nommé titulaire de la chaire de pharmacologie de l'Académie de médecine militaire de Saint-Pétersbourg.
Il devient professeur de physiologie puis directeur de l'Institut de médecine expérimentale de Saint-Pétersbourg devenue Léningrad en 1895 jusqu'à sa mort en 1936.
Pavlov est un expérimentateur habile et méthodique jusque dans ses heures de travail et ses habitudes.
C'est ainsi qu'il déjeune à 12 heures exactement, il se couche chaque soir au même moment, il nourrit toujours ses chiens à la même heure chaque nuit et chaque année il ne manque pas de quitter Leningrad pour l'Estonie où il passe ses vacances le même jour. Cette conduite change quand son fils Victor est tué au service de l'Armée Blanche ; après ce drame il est victime d'insomnies.

Travaux

Au cours des années 1890, Pavlov réalisa une expérience sur la fonction gastrique du chien en recueillant grâce à une fistule les sécrétions d'une glande salivaire pour mesurer et analyser la salive produite dans différentes conditions en réponse aux aliments. Ayant remarqué que les chiens avaient tendance à saliver avant d'entrer réellement en contact avec les aliments, il décida d'investiguer plus en détail cette « sécrétion psychique.
Il s'avéra que ce phénomène était plus intéressant que la simple chimie de la salive, et ceci le conduisit à modifier ses objectifs : dans une longue série d'expériences, il variait les stimuli survenant avant la présentation des aliments. C'est ainsi qu'il découvrit les lois fondamentales de l'acquisition et la perte des réflexes conditionnels — c'est-à-dire, les réponses réflexes, comme la salivation, qui ne se produisaient que de façon conditionnelle dans des conditions expérimentales spécifiques chez l'animal.
Ces expériences, réalisées au cours des années 1890 et 1900, ne furent connues des scientifiques occidentaux que par des traductions isolées et ce n'est qu'en 1927 qu'elles furent toutes traduites en anglais.
En 1904, il est lauréat du prix Nobel de physiologie ou médecine en reconnaissance de son travail sur la physiologie de la digestion, ce qui a permis de transformer et d'élargir le savoir sur les aspects essentiels du sujet.
Il fut le premier Russe à recevoir le prix Nobel et à exposer en russe ses travaux. L'usage d'une langue peu connue provoqua un fameux contresens ; c'est ainsi qu'on parle encore de réflexes conditionnés alors que réflexes conditionnels serait plus exact.

Pavlov se situe dans la tradition de Ivan M. Sechenov, qui est considéré comme le père de la physiologie et de la psychologie soviétiques. Pour ce dernier, les activités psychiques complexes sont le résultat des interactions continuelles entre l'organisme et son milieu, et elles ne sont pas d'une autre nature que les actes réflexes qui sont une réponse de l'organisme à un agent extérieur. À côté des réflexes innés dont le fonctionnement repose sur des voies anatomiques établies dès la naissance, il en existe qui sont acquis par l'expérience individuelle et sont au principe des formes les plus complexes de l'activité.

Par la découverte des réflexes conditionnels, Pavlov donnait corps à cette idée et développait une nouvelle approche de l'étude de la vie psychique. Il a toujours tenté de répondre à la question, pour lui fondamentale, de la liaison entre l'activité psychique et le cerveau : Ne serait-il pas possible, écrit-il, de trouver un phénomène psychique élémentaire qui, en même temps, pourrait à bon droit être entièrement considéré comme un phénomène purement physiologique, afin que, partant de là, par une étude rigoureusement objective des conditions de son apparition, de ses complications et de sa disparition, nous puissions obtenir le tableau physiologique objectif et complet de l'activité supérieure des animaux, du fonctionnement normal du segment supérieur de l'encéphale, au lieu des expériences effectuées jusqu'alors et basées sur l'excitation artificielle et sur la destruction ?

Pavlov commença par des études sur la physiologie de la circulation et de la digestion, et plus précisément sur le caractère adaptatif de ces phénomènes physiologiques, point de vue qui se comprend aisément par la tradition philosophique et scientifique dans laquelle le chercheur se situait. C'est à l'occasion de ses travaux sur la régulation nerveuse des glandes digestives qu'il mit en évidence l'existence de réflexes conditionnels.
Il constata que l'activité réflexe engendrant la sécrétion des glandes salivaires non seulement est mise en jeu quand il y a contact direct entre les excitants alimentaires et les zones sensibles de la bouche ou du tube digestif, mais qu'elle est également déclenchée à distance par ces excitants ou même par des phénomènes qui ne se trouvent liés qu'accidentellement à ces derniers des signaux, tels les bruits qui précèdent le repas. Pavlov désigna par le nom de réflexes à distance ou de réflexes signaux ce type de réactions qu'il appela plus tard réflexes conditionnels .

La régulation nerveuse réflexe de la sécrétion des glandes digestives semble donc dépendre non seulement de facteurs purement physiologiques, au sens où on l'entendait alors, c'est-à-dire de facteurs liés au contact direct avec l'excitant, mais de facteurs que Pavlov qualifie d'abord de psychiques .
Il emploie, en effet, l'expression de sécrétion psychique dans ses Conférences sur l'activité des principales glandes digestives, parues en 1897.
Il regrettera plus tard cette expression, qui peut laisser penser que ces réactions sont de nature différente de celles provoquées par les excitants externes et qu'elles dépendent d'excitants internes tels que sentiments, impressions, états d'âme, toutes choses que la psychologie introspective de l'époque mettait sous le nom de psychisme.
Pavlov eut à combattre jusque dans son propre laboratoire cette conception dualiste. Un de ses collaborateurs, Snarski, voyait dans le comportement de l'animal la manifestation d'une activité psychique particulière, l'activité des glandes salivaires ne faisant que traduire un état interne du chien pris pour sujet d'expérience.
Pavlov raconte ainsi cette controverse : Snarski avait entrepris l'analyse du mécanisme intérieur de cette excitation en partant de positions subjectivistes, c'est-à-dire en tenant compte de la vie intérieure imaginaire du chien, par analogie avec la nôtre ....
C'est ce qui provoqua un épisode unique dans les annales de notre laboratoire. Nous nous mîmes à diverger foncièrement en ce qui concernait l'explication de cette vie intérieure et, malgré tous nos efforts, nous fûmes dans l'impossibilité d'arriver à un compromis ou à une conclusion commune quelconque, contrairement à l'habitude de notre laboratoire où, en général, contradictions et disputes trouvaient toujours leur solution dans de nouvelles expériences entreprises de concert ....
Cela me dressa définitivement contre l'interprétation psychologique du sujet et je décidai de poursuivre mes recherches d'une manière purement objective, ne prenant en considération que le côté extérieur des choses, c'est-à-dire en notant exactement l'irritation exercée sur l'animal à un moment donné et en examinant la riposte de l'animal soit sous forme de mouvements soit sous forme de sécrétion.

Réflexe conditionnel et activité nerveuse supérieure

Pavlov précise les conditions d'apparition du réflexe dit conditionnel, qui, à la différence du réflexe inconditionnel dont l'apparition dépend de la seule présence de l'excitant absolu ou inné, dépend de la conjonction répétée d'un excitant absolu et d'un excitant neutre. Par exemple, si la présentation de la nourriture est accompagnée d'un bruit, ce bruit provoque à lui seul au bout d'un certain temps la salivation ; si le bruit n'est plus jamais accompagné de la nourriture, la salivation qu'il provoque diminue progressivement puis disparaît : c'est l'extinction du réflexe ; si la réaction de salivation est conditionnée à un son donné, on constate que des sons de fréquence voisine provoquent également la réaction : c'est ce que Pavlov appelle la généralisation.
On peut cependant obtenir que la réaction soit provoquée par le son initial, mais non par un son voisin, en faisant accompagner de l'excitant absolu le son original, mais non le son voisin. Pavlov parle de synthèse des excitations pour désigner le transfert de la capacité réactionnelle d'un excitant à l'autre et d'analyse des excitations pour désigner la différenciation. Ces deux activités constituent à ses yeux une pensée élémentaire concrète. Pavlov et ses élèves ont décrit les phénomènes essentiels de l'activité réflexe conditionnelle à partir du réflexe salivaire.
Les recherches qui ont suivi ont confirmé ces résultats sur nombre d'autres réflexes.
Le projet essentiel de Pavlov est de faire, à travers l'étude du réflexe conditionnel, une description de l'activité nerveuse supérieure, description qui est formulée en termes d'excitation et d' inhibition. Un excitant peut provoquer un processus d'excitation ou d'inhibition au niveau cortical et l'un et l'autre peuvent s'irradier dans des zones voisines. Lorsqu'en deux points se développent des processus d'excitation d'intensité inégale déclenchés par l'excitant absolu et l'excitant neutre, l'irradiation se produit de façon telle que les excitations issues du point faiblement excité tendent à venir se concentrer au point fortement excité. Il se crée ainsi un frayage qui fait que la réaction propre à l'excitant absolu peut être provoquée par un excitant primitivement neutre. Pour Pavlov, la liaison temporaire qui caractérise le réflexe conditionnel est une liaison entre des excitants, non une liaison entre un excitant et une réponse, comme dans la tradition behavioriste américaine.
À partir des résultats de ses recherches sur l'activité nerveuse supérieure, Pavlov développe une typologie dans laquelle il considère trois traits : l'intensité des processus d'excitation et d'inhibition, leur équilibre et leur mobilité. Un premier type d'animaux est caractérisé par un fort processus d'excitation et par un processus d'inhibition faible : ce sont des animaux agressifs. Pour une deuxième catégorie d'animaux, l'activité nerveuse est forte et équilibrée : chez certains, les processus d'excitation et d'inhibition sont très mobiles, ce sont des animaux vifs, chez d'autres, ils manifestent une certaine inertie ce sont des tempéraments calmes. D'autres animaux enfin se caractérisent par des processus d'excitation et d'inhibition qui sont également faibles : ce sont des animaux timides, agités, instables.

Pavlov met les types nerveux en relation avec un phénomène qu'il a découvert au cours de ses recherches sur les réflexes conditionnels et qu'il appelle « névrose expérimentale : quand on met en jeu, selon une succession rapide, des processus d'excitation et d'inhibition, par exemple en rapprochant de plus en plus les excitants à différencier, l'animal se met en état d'agitation, les différenciations acquises disparaissent, et il peut se passer des mois avant que l'animal ne recouvre son état normal. Comme Pavlov le constate, c'est le type fort mais non équilibré et le type faible qui présentent le plus de cas de névroses expérimentales.
Le chercheur rapproche ces observations de celles qu'on peut faire dans la pathologie humaine, à laquelle il s'intéresse vivement. Il eut, en particulier, une correspondance avec Pierre Janet. Le même souci de ne pas séparer les aspects élémentaires et les aspects complexes du comportement le conduit à une interprétation du sommeil et de l'hypnose en termes de processus d'inhibition, interprétation qu'il étaie par de nombreuses observations faites sur l'animal.
Pavlov est à l'origine des grands courants de la psychologie soviétique par l'impulsion qu'il a donnée aux recherches sur le conditionnement et les voies qu'il a ouvertes du côté de la typologie de l'activité nerveuse et de la pathologie.
Il a été également un précurseur par la distinction qu'il a établie entre les deux systèmes de signalisation : le système des signaux externes, communs à l'homme et à l'animal, et le système des signaux issus du langage, lequel est spécifique de l'homme. Vitgosky puis Luria développeront la théorie de ce dernier système qui, selon Pavlov, n'est pas réductible au premier et auquel est liée la pensée abstraite.
En dehors de l'U.R.S.S., la découverte du réflexe conditionnel a suscité le courant de recherches théoriques et expérimentales sur l'apprentissage qui a été dominant dans la psychologie de la première moitié du siècle. En effet, les réflexes conditionnels, que Pavlov appelle aussi liaisons temporaires, fournissaient une base expérimentale à la notion d'association qui souffrait d'avoir été liée trop longtemps à un contexte mentaliste. Pavlov a, par ailleurs, fait plus que tout autre pour le développement de la psychologie scientifique en montrant à quels résultats pouvait conduire l'analyse objective d'un phénomène, résultats bien différents de ceux dont se contentait l'analyse anthropomorphique.

Vie après la Révolution d'Octobre

La Révolution russe fut pour lui un moment pénible, particulièrement les années 1919-1920 où il vécut dans la misère, sans argent non plus pour son laboratoire. Il refusa cependant une offre de l'Académie des Sciences suédoise qui l'invitait à s'installer à Stockholm où l'on bâtirait pour lui un institut suivant ses directives : il déclara qu'il ne quitterait pas la Russie.
À la différence de beaucoup de scientifiques qui avaient commencé leur carrière avant la Révolution, Pavlov était apprécié du gouvernement soviétique et il eut la possibilité de continuer ses recherches jusqu'à un âge très avancé. Lui-même n'était pas favorable au marxisme, mais comme lauréat du prix Nobel on le regardait comme un capital politique de grande importance. Après sa première visite aux États-Unis en 1923 la deuxième eut lieu en 1929, il dénonça publiquement le communisme, déclarant que le marxisme reposait sur des bases fausses, ajoutant même : Pour le genre d'expérience sociale que vous faites, je ne sacrifierais pas les pattes arrières d'une grenouille !
En 1924, quand les fils de prêtres furent expulsés de l'Académie médicale militaire, ancienne Académie médicale impériale de Léningrad il démissionna de sa chaire de physiologie en déclarant, Moi aussi, je suis fils de prêtre et si vous expulsez les autres je m'en irai aussi ! Après l'assassinat de Kirov en 1934, il écrivit à Molotov plusieurs lettres où il condamnait les persécutions de masse qui avaient suivi et demandait qu'on reconsidérât le cas de plusieurs personnes qu'il connaissait personnellement. Il se confessait auprès du père Siméon 1900-1979.

Il est enterré au cimetière Volkovo à Saint-Pétersbourg.

Héritage

Le chien de Pavlov au Pavlov Museum
Un point intéressant, c'est que l'expression de Pavlov réflexe conditionnel, условный рефлекс a été mal traduite du russe en réflexe conditionné, et d'autres scientifiques en lisant ses travaux ont conclu que, comme de tels réflexes étaient conditionnés, ils devaient avoir été produits par un processus appelé conditionnement. Comme le travail de Pavlov a été surtout connu à l'Ouest par les écrits de John B. Watson, l'idée de conditionnement en tant que forme automatique d'apprentissage est devenue un concept clé dans la psychologie comparative qui se développait et l'approche générale de la psychologie qui la sous-tendait : le béhaviorisme. Bertrand Russell était un avocat passionné de l'importance du travail de Pavlov pour la philosophie de l'esprit.
Les travaux de Pavlov sur les réflexes conditionnels ont eu une grande influence non seulement sur la science, mais également sur la culture populaire. On utilise souvent l'expression chien de Pavlov pour décrire quelqu'un qui réagit de façon instinctive à une situation, plutôt que d'utiliser son esprit critique. Le conditionnement pavlovien était un thème important dans les romans dystopiques d'Aldous Huxley, Le Meilleur des mondes et d'Orwell, 1984 Minute de la Haine, Langage automatique, ainsi que dans le livre L'Orange mécanique d'Anthony Burgess où le protagoniste est conditionné pour réagir de manière négative à la violence et au sexe. Ses travaux ont également été repris par divers obstétriciens européens Fernand Lamaze, Grantly Dick Read et leur ont permis de mettre au point les premières méthodes de préparation à la naissance dans le but de permettre aux femmes d'accoucher sans douleur, réflexes conditionnés de respirations adaptées aux contractions lors du travail.
On croit généralement que Pavlov faisait toujours savoir que les aliments allaient arriver en appuyant sur une sonnette. Pourtant, ses écrits témoignent qu'il utilisait une large variété de stimuli, y compris des sifflets, des métronomes, des fourchettes qu'il faisait résonner, en plus des stimuli visuels habituels. Quand, au cours des années 1990, il est devenu plus facile pour les scientifiques occidentaux de visiter le laboratoire de Pavlov, ils n'y ont pas découvert la moindre trace de cloche.

Pavlov, grâce à ses recherches novatrices sur le conditionnement, et plus spécifiquement sur le conditionnement classique, est considéré comme l'un des fondateurs de la psychologie soviétique moderne.

Liens

http://youtu.be/e7nSSahbzvA La conditionnement classique
http://youtu.be/FMJJpbRx_O8 autre réponse au conditionnement


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Posté le : 13/09/2014 19:32
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Bourvil
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Le 27 juillet 1917 à Prétot-Vicquemare en Seine-Maritime, naît

André Robert Raimbourg connu sous le nom de Bourvil


acteur, chanteur et humoriste français, mort à 53 ans, le 23 septembre 1970 à Paris XVIe.Ses films les plus notables sont "La Traversée de Paris", "La Grande Vadrouille", "Le Corniaud", "Le Cerveau", "Le Cercle rouge"

En bref

Sans aucun doute possible, Bourvil a été le plus grand acteur comique de sa génération. Son registre s'étendait à tous les genres, de l'humour bouffon au drame, avec une subtilité qui lui a permis de passer d'un extrême à l'autre en donnant l'impression de rester toujours naturel. Tout au long de sa carrière, il eut, à plusieurs reprises, le courage de ne pas se satisfaire d'un succès trop facile, faisant preuve d'exigence vis-à-vis de lui-même et de son métier de comédien.
Bourvil est sans doute le seul fantaisiste de music-hall avec Raimu et Fernandel à avoir réussi au cinéma une carrière qui ait exploité toutes les facettes de sa riche personnalité. Étiqueté amuseur , il parviendra, malgré les réticences des producteurs qui le cantonnèrent pendant plusieurs années dans les emplois de « niais », à prouver qu'il était un interprète d'une absolue diversité.
Mais le cinéma accapare Bourvil, qui alterne avec un instinct très sûr les aventures de cape et d'épée Le Bossu, 1959, et Le Capitan, 1960, de Hunebelle, le mélodrame Le Miroir à deux faces, 1958, de Cayatte ; Fortunat, 1960, de Joffé et le drame Les Bonnes Causes de Christian-Jaque, sans oublier les superproductions américaines comme Le Jour le plus long 1961 de Zanuck, où il incarne le maire de Sainte-Mère-l'Église. Il revient toujours, malgré tout, à la comédie. C'est à Gérard Oury, qui a la bonne idée de l'opposer à Louis de Funès dans Le Corniaud (1965), que Bourvil devra son plus grand succès commercial.
La gloire et la fortune n'ont pas statufié le paysan-Bourvil : il est le premier comédien prestigieux à faire confiance au jeune cinéaste Jean-Pierre Mocky, pour Un drôle de paroissien 1963, comédie grinçante qui sera un succès. Le public boudera leur Cité de l'indicible peur 1964, avec des dialogues de Queneau, d'après Jean Ray, refusant d'admettre Bourvil en détective anglais : il y était pourtant excellent. La Grande Lessive 1968, satire de la télévision, et L'Étalon 1969 donneront deux preuves supplémentaires du désir de Bourvil de se renouveler, sous la direction de Mocky.
Pendant les dix dernières années de sa vie, le comédien accumulera les succès publics, avec des films comme Le Magot de Josépha 1963, Autant-Lara, Les Grandes Gueules 1967, Enrico et Le Cerveau 1968, Oury. Peu de temps avant de disparaître, Bourvil verra exaucé le rêve de sa carrière : jouer le rôle d'un commissaire de police dans Le Cercle rouge 1970 de Jean-Pierre Melville, avec Alain Delon et Yves Montand. Loin des tics comiques de ses débuts, Bourvil s'y montre remarquable de sobriété et de finesse. Sa disparition, à l'âge de cinquante-trois ans, nous a privés de chefs-d'œuvre potentiels.

Sa vie

André Raimbourg, alias Bourvil ou, de 1940 à 1942, Andrel en référence à Fernandel qu'il admirait, n'a jamais connu son père, Albert Raimbourg 1889-1918, tué durant la Première Guerre mondiale. Il passa son enfance avec sa mère, Eugénie Pesquet 1891-1970, et le nouveau mari de celle-ci, un agriculteur nommé Ménard, dans le village de Bourville. Il eut ainsi un demi-frère, Marcel Ménard, futur maire de Bourville. Son cousin germain, Lucien Raimbourg, étant déjà dans le métier, il prit un nom de scène afin d'éviter toute confusion et choisit Bourvil en référence au village de son enfance. Il sera parfois nommé André Bourvil, il existe d'ailleurs un Théâtre André Bourvil à Paris, XIe arrondissement. C'est sous ce nom qu'il apparaît au générique et à l'affiche de l'avant-dernier film qu'il a tourné, Le Cercle rouge.

Apprenti boulanger, il s'amuse à jouer du cornet à piston : une passion qui lui ouvre le chemin du royaume des saltimbanques. À Paris, où il fait son service militaire, en 1937, dans la musique, au 24e régiment d'infanterie, le futur Bourvil pousse volontiers la chansonnette, et hante les caf'conc' de quartier. À la Libération, il tente sa chance dans les radios-crochets en imitant son idole, Fernandel, et débute au cabaret et à la radio. Vêtu, comme le veut la tradition, d'un costume de paysan endimanché, Bourvil mène l'art de la chansonnette faussement naïve jusqu'à un raffinement jamais atteint. Entre ses mains, les couplets assez consternants de Elle vendait des cartes postales... et aussi des crayons deviennent le canevas d'une petite comédie irrésistible : la gestuelle de Bourvil est aussi éloquente que sa parole et ses silences.
Il épousa le 23 janvier 1943, Jeanne Lefrique 1918-26 janvier 1986, avec qui il eut deux fils :

Dominique Raimbourg né le 28 avril 1950, avocat pénaliste et député de la Loire-Atlantique ;
Philippe Raimbourg né le 18 mars 1953, professeur de finance à l'université Paris 1 Panthéon-Sorbonne et à l'ESCP Europe.
Après un apprentissage de boulanger, il partit en région parisienne pour tenter une carrière musicale, qu'il commença par des radio-crochets. Jeune artiste en quête de succès, il s’installe avec son épouse à Vincennes, dans un minuscule appartement du 25 rue des Laitières, au septième étage sous les toits, où il restera jusqu’en 1947.
Il enchaîna ensuite avec des numéros de comique-paysan dérivé du comique troupier, mais c'est avec la chanson Les Crayons que sa carrière débuta vraiment en 1945. C'est d'ailleurs avec cette chanson qu'il fit sa première apparition au cinéma, en 1945 dans La Ferme du pendu, de Jean Dréville.

Le succès

Le jeu comique de Bourvil a reposé principalement sur des rôles de gentil, parfois un peu bête ou naïf, comme les rôles qu’il a tenus face à l’énergique Louis de Funès : le personnage incarné par Bourvil parvient toujours, par sa gentillesse, non seulement à faire rire, mais aussi à échapper aux manipulations des personnages machiavéliques interprétés par de Funès.

Très vite, Bourvil débute au cinéma où il se contente de reprendre à l'écran son personnage de music-hall. Pendant cinq ans, et ce dès La Ferme du pendu 1945, Bourvil sera le paysan naïf, plein de bon sens, l'amoureux niais, l'archétype du comique troupier. Sa drôlerie et son ton très personnels rendent visibles des films comme Blanc comme neige, Par la fenêtre ou Le Rosier de Mme Husson. Fort heureusement, Henri Georges Clouzot a l'œil : avec Miquette et sa mère 1949, il lui permet d'affiner son personnage comique. Cette première « mue » de Bourvil sera suivie d'une seconde, encore plus spectaculaire, avec La Traversée de Paris 1956, où Claude Autant-Lara, pressentant les possibilités dramatiques et l'épaisseur humaine de Bourvil, lui confie son premier très grand rôle face à Jean Gabin. Son interprétation lui vaudra le grand prix d'interprétation au festival de Venise.
Il n'en néglige pas la scène pour autant : il reste plusieurs années à l'affiche de l'ABC dans La Route fleurie de Lopez et Vinci, avec Georges Guétary et Annie Cordy et connaîtra d'autres succès populaires avec Pacifico, Ouah ! Ouah ! et La Bonne Planque, comédie où il a Pierrette Bruno pour partenaire.

Bourvil a cependant tenu des rôles plus dramatiques, comme l’homme à tout faire dans L'Arbre de Noël, dans lequel il aide un petit garçon atteint d'une leucémie à assouvir sa passion pour les loups. Dans ce film comme dans les films comiques, le spectateur peut facilement s’identifier au personnage joué par Bourvil, car c’est un homme simple. Dans Le Miroir à deux faces, son jeu est méconnaissable : face à Michèle Morgan, il incarne un homme qui manipule une femme laide pour pouvoir l'épouser, puis lorsque celle-ci devient belle grâce à une opération, il devient ignoble avec elle, jusqu'à la harceler et lui retirer ses enfants. On peut enfin citer son rôle de l'odieux Thénardier dans l’adaptation cinématographique des Misérables, ou encore son avant-dernier rôle, celui d’un commissaire de police dans Le Cercle rouge. Ce grand comique arrive même à verser des larmes dans Fortunat à l'annonce de la mort d'une institutrice qu'il considérait comme sa mère.

Bourvil était un homme très cultivé. Dans les années cinquante, aimant le calme de la campagne, il choisit le petit village de Montainville, car bien relié à Paris par l'autoroute de l'Ouest. Son ami Georges Brassens, qui habitait non loin de là, à Crespières au Moulin de La Bonde, confiait qu’il était le parfait honnête homme, façon XVIIe siècle et lui suggérait des lectures. Il partageait avec Brassens une connaissance encyclopédique sur la chanson française.
Il connaissait aussi Jean-Paul Sartre et on pensa à lui pour la Comédie-Française.

Il reste aujourd'hui une référence pour de nombreux artistes. François Morel et Antoine de Caunes ont notamment réalisé un portrait de lui, en mars 2005, dans le cadre de l’émission télévisée sur le plus célèbre des Français à travers les siècles, classement dans lequel il arrivait en 7e position, gage d’une très grande popularité, 35 ans après sa disparition. Il parlait le français, l'anglais et un peu l'espagnol dans les films qu'il tournait.
Jean-Pierre Mocky a tourné quatre films avec Bourvil dont Un drôle de paroissien, La Cité de l'indicible peur, La Grande Lessive et L'Étalon. Mocky a donné à Bourvil des rôles à contre-emploi.

Derniers films et décès

Puis en 1967, lors du tournage des Cracks, Bourvil apprend qu'il est atteint de la maladie de Kahler, aussi connue sous le nom de myélome multiple. Ses jours sont comptés alors qu'il est au faîte de la gloire. Il vivra encore trois ans, jusqu'au 23 septembre 1970, où il s'éteint à l'âge de 53 ans dans son appartement parisien du boulevard Suchet. Il venait de terminer le tournage du Cercle rouge avec Alain Delon et Yves Montand.
Son dernier film, tourné juste après Le Cercle rouge, fut Le Mur de l'Atlantique, dans lequel il jouera en souffrant énormément pendant le tournage. Ces deux films sortirent quelques semaines après sa mort.
Bourvil repose à Montainville Yvelines, village où il avait sa maison de campagne.
La mort de Bourvil mit fin à plusieurs de ses projets cinématographiques, L'Albatros de Jean-Pierre Mocky ; une Guerre des Gaules et les tribulations de deux frenchies aux États-Unis, avec Louis de Funès, et toujours par Gérard Oury ; les aventures d'un tonique curé de campagne du Pays de Caux imaginées par l'abbé Alexandre… et théâtraux, Le Contrat avec de Funès, écrit par Francis Veber et mis effectivement en scène par Jean Le Poulain.

Seuls La Folie des grandeurs, tirée de Ruy Blas, Yves Montand le suppléant et L'Emmerdeur, issu du Contrat avec Jacques Brel comme premier François Pignon furent ensuite réalisés.

Jeanne Lefrique, son épouse, née en 1918, meurt le 26 janvier 1986 dans un accident de voiture, alors qu’elle se rend de Paris à Montainville sur la tombe de son époux.

Rôles et œuvres

Bourvil a reçu le prix du meilleur acteur du festival de Venise la Coupe Volpi pour son rôle dans le film La Traversée de Paris d’après l’œuvre de Marcel Aymé. Comédien complet, il a choisi à maintes reprises des rôles traitant de sujets de société, notamment en coproduisant les films avec Jean-Pierre Mocky La Cité de l'indicible Peur ou La Grande Frousse, La Grande Lessive !…. Il a également assuré le doublage de ses films en anglais.

Filmographie de Bourvil.

Théâtre, opérettes, opéra, radios, tournées

1937 : L'Anglais tel qu'on le parle, théâtre aux Armées, caserne de la Pépinière 24e régiment d'infanterie, Paris 8e
1937 : L'Arlésienne, à la Gaîté-Lyrique de Paris, théâtre aux Armées
1938 : Le Music-hall des Jeunes Amateurs, sur Radio Cité
1942 : La Revue du Rire, Théâtre de l'Alhambra octobre avec Ouvrard, Roger Pierre…
1943 : Ça sent si bon la Revue, Théâtre de l'Alhambra juillet avec Georges Guétary…
1945 à fin 1947: Pêle-Mêle, sur Radio-Luxembourg, émission de Jean-Jacques Vital (l'inventeur de La Famille Duraton, futur Directeur de Air Production), avec Monsieur Champagne aux jeux, Ray Ventura et ses Collégiens, Henri Génès..; Robert Rocca assure ses textes
1946 : La Bonne Hôtesse opérette de Jean-Jacques Vital et Serge Veber, musique Bruno Coquatrix, mise en scène Fred Pasquali, Théâtre de l'Alhambra
1946 : tournée estivale de trois mois en première partie vedette des Collégiens de Ray Ventura, patronnée par Bruno Coquatrix
1947 : Le Maharadjah opérette de Jean-Jacques Vital et Serge Veber, musique Bruno Coquatrix, mise en scène Fred Pasquali, Théâtre de l'Alhambra
1947 et 1948 : Constellation 48, émission radiophonique de music-hall sur la RDF écrite par Robert Picq et Pierre Ferrary, présenté par Mauricet, avec Ray Ventura et son orchestre, Henri Salvador..; textes de Bourvil encore avec Robert Rocca
1948 : Les Contes d'Hoffmann, opéra de Jacques Offenbach, Théâtre des Champs-Élysées avec l'orchestre de l'Opéra-Comique
1949 : Le Bouillant Achille comédie de Paul Nivoix, mise en scène Robert Dhéry, Théâtre des Variétés
1949 et 1950: Le Café du coin, émission radiophonique sur Radio-Luxembourg par Jean-Jacques Vital, avec des textes de Maurice Horgues et Robert Rocca, patronnée par Verigoud puis Cinzano. Jacques Grello est le Barman, et Bourvil Monsieur Chose
1950 : Quelques Pas dans le Cirage, pour trois mois au Québec, avec Roger Pierre (complice deux ans plus tard dans Le Trou normand), Jean Richard, Darry Cowl, dans le cadre de la troupe Les Burlesques de Paris (dont Louis de Funès fera partie quelques mois plus tard, comme pianiste-comédien) dirigée par Max Révol
1950 : M’sieur Nanar opérette de Jean-Jacques Vital, Pierre Ferrari et André Hornez, musique Bruno Coquatrix, mise en scène Fred Pasquali, Théâtre de l'Étoile
1951 et 1952 : Les Aventures de Bourvil, sur Radio-Luxembourg, réalisées par André Sallée, textes de Robert Picq, patronnées par les pâtes Milliat. Bourvil est Marcel Lapierre
1951 : Soucoupes volantes, sur Radio-Luxembourg avec Jean Nohain, émission de Louis Merlin. Bourvil est alors Le Professeur Soucoupe, aux côtés de Pauline Carton et de André Gillois
1952 : La Route fleurie opérette de Raymond Vincy, musique Francis Lopez, mise en scène Max Révol, avec Georges Guétary, Théâtre des Célestins, Théâtre de l'ABC. L'œuvre durera 4 ans sans interruption. Soit 1302 représentations a Paris, et une tournée en province
1952 : Phi-Phi enregistrement de la célèbre opérette de Albert Willemetz
1956 : Cavalcade avec Georges Guétary, sur Radio-Luxembourg, chacun coachant un groupe d'artistes en compétition, puis
1956 : La Course à l'émeraude, toujours sur Radio-Luxembourg, et Radio Monte-Carlo, et toujours avec Georges Guétary, pour un feuilleton musical cette-fois
1958 : Knock ou le Triomphe de la médecine de Jules Romains, mise en scène Jean-Louis Barrault
1958 : Pacifico opérette de Paul Nivoix, musique Jo Moutet, mise en scène Max Revol, Théâtre de la Porte-Saint-Martin, avec ses principaux complices de La Route fleurie
1962 : La Bonne Planque de Michel André, mise en scène Roland Bailly, Théâtre des Nouveautés
1965 : Ouah ! Ouah ! opérette de Michel André, mise en scène Roland Bailly, musique Étienne Lorin et Gaby Wagenheim, Théâtre de l'Alhambra
entre 1969 et 1970 : Paillasson, émission quotidienne matinale sur Europe 1, avec Robert Rocca et Maurice Horgues, sous la direction de Lucien Morisse, durant quelques semaines. Jean Richard lui succéda

Discographie

Article détaillé : Discographie de Bourvil.
Article détaillé : Liste des chansons de Bourvil.
Un hommage lui a été rendu par Tom Novembre en 2006 par l'interprétation de quatorze chansons dans son CD André.

Sketchs et monologues

L'Histoire du jockey
L'ingénieur
L'inventeur
L'unique mousquetaire
La Causerie anti-alcoolique, sketch écrit par Roger Pierre enregistrement audio, transcription
Le ministre de l'agriculture
La plume
Le vélo
Les castagnettes
Mon chien
Une redingote
Le conservatoire
Quand il pleut
Père nourricier
Les terrassiers
Le charcutier
La laide
Frédo le porteur
Vive la mariée

Musique

Harmonica, mandoline, accordéon, guitare, cornet à pistons, trompette, bugle…:

1934 : harmonie municipale de Fontaine-le-Dun
1935 : trio musical à Saint-Laurent-en-Caux, à la trompette, avec Victor Gemptel mécanicien, à l'accordéon, et le Dr Piory médecin, au violon
1935 : harmonie municipale de Rouen-Saint-Sever
1936 : harmonie municipale de Rouen
1937 : section musique du 24e régiment d'infanterie Paris
1941 et 1942 : cours de trompette du Conservatoire de Paris en candidat libre
Accordéoniste de Bordas, la femme à barbe, à l'ABC en 1941, avec Étienne Lorin

Récompenses

1er du concours de Georges Briquet au Poste parisien en 1938
Prix Byrrh du radio-crochet Les Fiancés de Byrrh à Radio Paris en 1938
Grand Prix de l'Académie du disque français en 1953, avec les Pierrots Parisiens et l'orchestre Nelly Marco
Comique français le plus populaire de l'année pour Radio-Luxembourg en 1953 sondage
Prix d’interprétation masculinenote 1 coupe Volpi à la Mostra de Venise en 1956 pour La Traversée de Paris
Prix d’interprétation de l’Académie du Cinéma français Étoile de Cristal en 1957 pour La Traversée de Paris
Victoire du Cinéma français du meilleur acteur en 1959 pour Le Miroir à deux faces
Prix Georges Courteline de l'humour en 1961 pour Le Tracassin
Prix Courteline de l'humour en 1964 pour La Cuisine au beurre également décerné à Fernandel
Nommé Chevalier des Arts et des Lettres en 1968
… alors que la même année, il a refusé – toujours par modestie – d'être intronisé dans l'Ordre de la Légion d'Honneur, Charles de Gaulle s'étant proposé en personne pour éventuellement la lui remettre
Durant les années 1960, il a aussi obtenu la Médaille d'Honneur de la ville de Paris

Anecdotes

Il fut reçu premier du canton au certificat d’études primaires en 1931 à l'âge de 14 ans. Dans Le Trou normand , film de 1952, 21 ans plus tard, le personnage qu'il incarne (qui est censé avoir 30 ans) réussit cette même épreuve par inadvertance.
Il forma d’éphémères duos au cabaret en 1941, avec Étienne Lorin clowns musicaux, puis Jean Richard
Bourvil devient un personnage de dessin animé, dans le court métrage Grrr de 1952
Lucien Raimbourg, son cousin germain, tourna avec lui dans Sérénade au Texas en 1958
Il refusa le rôle du commissaire Juve dans Fantômas, confié à Louis de Funès, pour cause d'emploi du temps surchargé
Le triporteur du film Les Cracks lui tomba dessus dans un fossé en 1967 : ses douleurs osseuses vertébrales se dévoilèrent alors
Un timbre postal « Bourvil » a été édité par la poste française en 1994, dans le cadre d’une série consacrée aux acteurs du cinéma français.
L'astéroïde n° 6207 a été nommé en son honneur.
Peu de jours avant sa mort, alité, il refusa le cachet qui lui était versé pour son rôle dans Le Cercle rouge.

Autobiographie autre projet

C'est l'Piston : une soixantaine de feuillets manuscrits, inachevés… et perdus

Bibliographie

1949 : Le Miroir des vedettes, no 2, article Bourvil, comique paysan, Jean Polbernar, dans le supplément illustré de Radio-Revue
1951 : Le Film vécu, no 32, mars, spécial Bourvil, éd. Cinémonde
sd : Les Grandes stars du grand écran, no 1, spécial Bourvil, Bourvil: le génie du comique, éd. du page
1969 : Notre ami Bourvil, Catherine Claude, éd. Éditeurs français réunis
1972 : André Bourvil, Maurice Bessy, éd. Denoël
1975 : Bourvil, du rire aux larmes, Pierre Berruer, éd. Presses de la cité
1981 : Bourvil, Jacques Lorcey, éd. P.A.C.
1983 : Bourvil, Christian Plume et Xavier Pasquini, éd. Bréa
1990 : Un certain Bourvil, Catherine Claude, éd. Messidor
1990 : Bourvil, Jean-Jacques Jelot-Blanc et James Huet, éd. Stock
1990 : Bourvil, ou la tendresse du rire, Philippe Huet et Élizabeth Coquart, éd. Albin Michel
2000 : Bourvil… c'était bien, Gérard Lenne, éd. Albin Michel
2003 : Chansons de Bourvil en bandes dessinées (coll.), éd. Petit à Petit
2006 : répliques de Bourvil, Jean-Jacques Jelot-Blanc, éd. du Rocher
2006 : Bourvil. De rire et de tendresse, Philippe Crocq et Jean Mareska, éd. Privat
2008 : Dictionnaire des comédiens français disparus, Yvan Foucart, Mormoiron : Éditions cinéma, 2008, 1185 p. (ISBN 978-2-9531-1390-7)
2010 : Bourvil : ça va, ils sont contents, Pascal et Annie Delmotte, Gilles Verlant, préface de Dany Boon, Flammarion.

Documentaires

Légende Bourvil, Air Production (la société de Jean-Jacques Vital, grand ami de Bourvil), 52' (VHS)
1982 : Bourvil, un éclat de rire, réalisateur Catherine Dupuis, scénario Catherine Chanteloup et Jocelyne Triquet (téléfilm)
1996 : Bourvil, réalisateur Jacques Pessis, 25' (téléfilm)
2000 : Sur les traces de Bourvil, évocations avec les Frères Taloche, réalisateur Pierre Dupont, RTBF/ARTE/TSR, 30' (TV et DVD)
2005 : portrait sur France 2 par François Morel et Antoine de Caunes, dans le cadre de l'émission Les 100 plus grands français de tous les temps, (TV - cf. supra)
2006 : Bourvil, l'homme qui s'était fait artiste. Portrait d'une star pas comme les autres, réalisateur Armand Isnard, Cat Productions, 58' (téléfilm)
2007 : L'air du temps, réalisateur Jacques Plessis, 55' (téléfilm)
2013 : "La rage de vaincre" Un jour, Un destin - présenté par Laurent Delahousse



Bourvil vu par son fils, le député Dominique Raimbourg
Par AFP, publié le 29/09/2012 à 19:47, mis à jour à 19:47

NANTES - Elu député socialiste de Loire-Atlantique en juin, Dominique Raimbourg, un des deux fils du célèbre acteur Bourvil, a accepté exceptionnellement de livrer sa vision de son père - fantaisiste et travailleur - dans un entretien accordé vendredi à France 3 Pays de la Loire.
"J'ai été élu député en juin 2012. Donc, après l'élection, je peux parler de mon père", explique M. Raimbourg, avocat pénaliste de formation, qui avait reconnu publiquement sa filiation en 2001, en accédant pour la première fois à l'Assemblée Nationale comme suppléant, mais souhaitait alors "pouvoir parler d'autre chose".
"J'ai considéré que je voulais être estimé sur ma valeur personnelle et non pas en me présentant comme le fils de...".
Pour lui, Bourvil est "un acteur qui a incarné, dans presque tous les films qu'il a joués, presque tous les personnages qu'il a joués, au fond la même histoire, c'est à dire qu'il a dit: quel que soit son rang, quelle que soit sa place sociale, dès l'instant où on se comporte correctement, on est porteur d'une part d'humanité".
"C'est le message de la Traversée de Paris, où le porteur de valise devient l'égal de l'artiste peintre", et aussi dans "la Grande Vadrouille, le peintre en bâtiment devient l'égal du chef d'orchestre prestigieux", ajoute M. Raimbourg.
André Robert Raimbourg, dit "Bourvil", est né en 1917 et décédé en 1970, à 53 ans seulement. Outre Dominique Raimbourg, il a eu un autre fils, Philippe, devenu professeur. Au cours de sa carrière, qui n'a véritablement commencé qu'en 1945, il connu des grands succès populaire, comme, outre "La Grande Vadrouille" ou "La traversée de Paris", "Le Corniaud" ou "Un drôle de paroissien".
Bourvil, selon son fils, avait "un goût aussi pour la fantaisie, pour voir derrière les situations les plus solennelles et parfois les plus tristes, le cocasse, mais à l'inverse, derrière les situations drôles, parfois le tragique; et cette capacité, il l'a gardée toute sa vie".
"C'est un homme qui a toujours travaillé, qui avait l'amour du travail (...) c'est un homme que j'ai vu répéter des textes des heures.."
Il était "comme un père ordinaire, mais c'est vrai que c'était un homme drôle, il aimait la rigolade, moi, je l'ai connu comme ça".
"Ce qui est un peu difficile, c'est de se forger une personnalité quand on a un père très célèbre; quand on est dans la jeunesse, c'est une situation un peu écrasante", ajoute le député, qui n'a jamais songé à devenir comédien. "C'était à mon avis infaisable de passer derrière une carrière de ce type-là".
Dominique Raimbourg a accepté de donner cet entretien, en ligne sur le site de France 3 Pays-de-la-Loire, pour accompagner la projection samedi soir, dans un cinéma de l'agglomération nantaise, de deux films de Jean-Pierre Mocky avec Bourvil, "Un drôle de paroissien" et "La cité de l'indicible peur" à laquelle il assistera avec le réalisateur.

liens

http://youtu.be/pFwFj6SIMLE Un jour un destin la rage de vaincre
http://youtu.be/WizGTZtjgvo?list=PLEF8C081A4ED6CC5E Ses plus belles chansons
http://youtu.be/VtXa14O0koQ Un drôle de paroissien film complet
http://youtu.be/TLj_5NQwE3s 1970 Un mois avant sa disparition
http://youtu.be/C8cq31UOTPc De l'autre côté du miroir avec Annie cordy
http://youtu.be/ifWCyhBkAlk La bonne planque Bourvil au théâtre
http://youtu.be/9CwP_5ziEn4 Dernier interview
http://youtu.be/4A6Wce5YiSw L'eau ferrugineuse
http://youtu.be/vpWMAQ2BVcc Le dernier jour de tournage du cercle rouge
http://youtu.be/I3H3vtzJbK4 La route fleurie Bourvil est Raphaël
http://youtu.be/oHhPUNEArhI C'est la vie de Bohème
http://youtu.be/l4v4abYRZaQ Avec Louis de Funès la pêche
http://youtu.be/DEmpMsUQeyI Le mur de l'Atlantique bande annonce
http://youtu.be/cD2qcN3R5hA Bourvil/de Funès
http://youtu.be/fYWGzUZcIr0 La traversée de Paris
http://youtu.be/7uuv8siquoA Scène du Corniaud
http://youtu.be/m-2thDZpjEo La grande Vadrouille annonce




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Posté le : 25/07/2014 19:10

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Alberto Santos-Dumont
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Le 20 juillet 1873 à Palmira, aujourd’hui ville de Santos Dumont, Brésil naît

Alberto Santos-Dumont


pionnier franco-brésilien de l'aviation. Il passe la majeure partie de sa vie en France mort à 59 ans le 23 juillet 1932 à Guarujá, Brésil
Il construit de nombreux ballons à bord desquels il vole et conçoit le premier dirigeable pratique. La démonstration de son puissant aéronef plus-lourd-que-l'air, le 14 Bis, a lieu dans le parc de Bagatelle près de Paris, lors d'un vol public, homologuant par la même occasion le premier record du monde d'aviation, le 23 octobre 1906. C'est le premier homme à posséder les trois brevets de pilote : ballon, dirigeable et aéroplane.


En bref

Venu très jeune en France, il créa, de 1898 à 1905, plusieurs modèles de dirigeables. Il effectua le 23 octobre 1906 le premier vol propulsé homologué en Europe. Ses avions du type Demoiselle, créés à partir de 1909, sont les précurseurs des avions légers modernes.
Sans apporter de solution positive aux premières expériences aéronautiques, Alberto Santos-Dumont suscite à leur égard, par des démonstrations originales, une grande curiosité dans le public français. Brésilien d'origine et Parisien d'adoption, il construit, à partir de 1898, de nombreux dirigeables équipés d'un moteur à explosion — la priorité, en l'occurrence, appartenant au dirigeable de l'Allemand Wölfert avec un moteur Daimler en 1888. Ces aérostats sont expérimentés à Longchamp, à Bagatelle et à Saint-Cloud sur le terrain de l'Aéro-Club de France. C'est en 1904 que Santos-Dumont réalise deux prototypes d'aéroplanes, qu'il essaie sans succès. Deux ans plus tard, il exécute un modèle pour le moins très insolite : le Santos-Dumont-XIV bis, avion biplan suspendu sous le dirigeable Santos-Dumont-XIV, ce dernier devant assurer l'envol et la sustentation. Les ailes, assemblées en dièdre, sont reliées deux à deux par des plans verticaux formant cellules.
À l'avant, debout dans le fuselage, le pilote manœuvre une cellule indépendante qui remplace les gouvernails de profondeur et de direction. À l'arrière : moteur Antoinette de 24 ch propulsant une hélice. L'ensemble 300 kg repose sur trois roues de bicyclette. Essayé à Bagatelle juillet 1906, cet engin hybride est à peine soulevé. Débarrassé du ballon, l'aéroplane effectuera quelques vols, sur 220 mètres, au mieux, et sans dépasser 5 mètres d'altitude. Santos-Dumont lancera ensuite en 1907 le premier de ses petits monoplans appelés Demoiselles, envergure : 5,10 m ; poids : 56 kg. Mais, déjà, les frères Voisin et Louis Blériot engagent la construction aéronautique vers des réalisations plus convaincantes.

Sa vie

Son père, Henri Dumont était français naturalisé Brésilien qui fit fortune dans la plantation de café. Sa mère Dona Francisca dos Santos était la fille d’un notable Brésilien. Santos-Dumont eut sept frères et sœurs.
Alberto suivit des études à São Paulo et à la prestigieuse école des mines d'Ouro Preto. À la suite d'un accident de cheval, son père devint paraplégique et vendit les plantations. Sa famille décida d’émigrer à Paris en 1891. En 1896, Alberto retourna au Brésil où vivait sa mère mais en 1897 il revint vivre à Paris.
En 1898, Alberto participa à une course de ballons avec un ballon de 1 800 m³ nommé l'Amérique. Durant cette course il effectua un vol de 22 heures, de Paris à la Creuse.
Cette même année, il commanda à deux ingénieurs français, Henri Lachambre et Alexis Machuron, le plus petit ballon du monde, qu'il appela le Brazil. Le diamètre de ce ballon était de 6 mètres, ce qui correspond à une sphère dont le volume et la surface sont égaux en chiffres : 113 mètres cubes et 113 mètres carrés. Construite en soie du Japon, l'enveloppe ne pesait que 3,5 kg et 14 kg après avoir été vernie en trois couches. Le filet en coton pesait 1 800 g. La nacelle, petite mais suffisamment spacieuse, pesait elle 6 kg. Un guiderope de 8 kg et un grappin de 3 kg complétaient l'équipement. Son poids total était de 27,5 kg sans ses engins d'arrêt. En raison du poids réduit de l'aéronaute, 50 kg, le Brazil gonflé à l'hydrogène réussit à emporter 30 kg de lest. L'inauguration eut lieu le 4 juillet 1898. L'ascension se prolongea pendant cinq heures, durée impressionnante pour un si petit ballon, et se termina près de Pithiviers.

Santos-Dumont fit construire son premier dirigeable, le numéro 1 en 1898 par Henri Lachambre. Celui-ci était équipé d'un moteur De Dion-Bouton. Une grande lignée suivit jusqu'à 1905.
En 1901, Henry Deutsch de la Meurthe créa une compétition, dotée de 100 000 francs, réservée aux seuls dirigeables et qui consiste à couvrir en moins de 30 minutes la distance entre Saint-Cloud et la Tour Eiffel. Santos-Dumont y participa et la remporta. Il se passionna également pour les machines volantes de Clément Ader, des frères Wright et d'Otto Lilienthal, dont les machines parvenaient à peine à s’arracher du sol.

En 1904, il publia son livre Dans L'air chez Fasquelle. Ce livre ne fut tiré qu'à cinquante exemplaires numérotés.
Six mois après le premier vol de Traian Vuia, le 23 octobre 1906, dans le parc de Bagatelle, Santos-Dumont parvint à maintenir sa machine au-dessus du sol sur une distance d’une soixantaine de mètres « au-dessus de l’herbe.
L'histoire retint cet évènement comme l'un des premiers vols d'Europe. Conforté par cet exploit, le 12 novembre 1906, à bord du 14 Bis, un biplan à moteur Antoinette d’une puissance de 50 ch, il franchit en vol une distance de 220 mètres en 21 secondes, à la vitesse de 41,3 km/h – considérable pour l'époque ; cette prouesse figurait sur les tablettes de la toute nouvelle Fédération aéronautique internationale comme le premier record du monde d'aviation. Il avait appelé son aéroplane 14 Bis parce que ses premières expériences de sustentation s’étaient déroulées arrimées à un dirigeable immatriculé 14
Le 22 novembre de la même année, l’aérostier remporta le prix d'aviation créé conjointement par Deutsch de la Meurthe et Ernest Archdeacon. En 1907, Santos-Dumont tenta à quinze reprises des vols motorisés avec les moteurs Antoinette. Bon nombre furent des échecs.
Alors que le nom de Santos-Dumont circulait depuis plus de 10 ans dans les milieux des aéronautes et des aérostiers, Alberto entreprit la construction des "Demoiselle ", petits monoplans motorisés.
Ces réalisations augmentèrent sa popularité auprès du public français mais aussi auprès des vedettes des meetings aériens. Son aura augmenta d'autant plus qu'il offrait gratuitement les plans de ses avions à ceux qui souhaitaient les construire. Ces appareils étaient d’une incroyable maniabilité, si bien qu’ils devinrent à leur tour les vedettes des exhibitions aériennes que le public réclamait. Encouragé par ses succès et sa célébrité naissante, Santos-Dumont modifia et améliora ses aéronefs. Bientôt ce furent de véritables avions de tourisme faits de toile de chanvre et de bambous qu’il vendit en kit au public. Il en abandonna les droits de licence ce qui en favorisa la construction par des tiers, Roland Garros, Audemars et Brindejonc des Moulinais firent leurs premiers vols sur des Demoiselle, on les appelait alors les demoisellistes.
Après la Première Guerre mondiale, Santos-Dumont resta encore en France une dizaine d’années. Mais la seule perspective de voir évoluer l'aviation aux seules fins militaires le dégoûta. Il fut atteint de sclérose en plaques en 1928 et retrouva son pays natal la même année où il fit quelques meetings, mais il finit par se suicider dans une chambre du Grand hôtel de Guarujá le 23 juillet 1932.

Anecdotes

Santos-Dumont a favorisé la création du Parc national de l'Iguaçu à la frontière argentino-brésilienne. Une statue dans la partie brésilienne du parc commémore cette intervention.
À Paris existent, dans le 15e arrondissement la rue Santos-Dumont et la villa Santos-Dumont.
En 1904, le joaillier Louis Cartier, avec lequel il est ami, crée pour lui une montre spécifiquement conçue pour être portée au poignet avec un bracelet de cuir.
Le film Odyssée de la marque Cartier rend hommage à Santos-Dumont.

Controverse

Santos-Dumont revendique être le premier à avoir quitté le sol à bord d'un aéronef plus lourd que l’air pourvu d'un moteur à essence qu'il a lui-même élaboré, mais Clément Ader, sous contrat avec l'armée française aurait le premier volé, en 1890, sur un aéronef propulsé par un moteur à vapeur.

Honneurs posthumes

En hommage à Santos-Dumont, pionnier brésilien de l'aviation, La Poste française émet un timbre à son effigie.
Une rue a son nom a été crée à Bois d'Arcy.

Liens
http://youtu.be/3cRc-MA0IS0 (Brésilien)
http://youtu.be/o7Rf-MnERfo Biographie en Anglais
http://youtu.be/849ytgB2WV4 Premier vol
http://youtu.be/tz1y5TgkgfU Centenaire 12 Novembre 2006



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[img width=600]http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/9/9b/Alberto_Santos_Dumont_flying_the_Demoiselle_(1909).jpg[/img]

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Posté le : 19/07/2014 14:02

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Première coupe du monde 1930
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Le 13 Juillet 1930 est ouverte la première édition de la coupe de monde

de football

de la Fédération internationale de football association FIFA. Elle se déroule en Uruguay du 13 au 30 juillet 1930 et voit la victoire de l'Uruguay en finale contre l'Argentine. Elle réunit 13 participants, 18 rencontres, et une affluence de 549 090 spectateurs. cette première coupe fut remportée par l'Uruguay, les finalistes furent Argention et les états-unis, il y eut 70 buts, le meilleur buteur était Guillermo Stabile avec 8 buts.

Sous l'impulsion de son président, le Français Jules Rimet, la FIFA décide de l'organisation d'une Coupe du monde le 28 mai 1928.
Elle choisit l'Uruguay comme pays organisateur le 18 mai 1929 pour fêter le centenaire de l'indépendance du pays, mais aussi car le pays accepte de payer les frais de participation des équipes et de construire un nouveau stade, le stade Centenario, dans un contexte économique difficile lié au krach de 1929.
Toutes les équipes affiliées à la FIFA sont invitées à participer à la compétition mais seulement treize d'entre elles acceptent l'invitation, neuf du continent américain et quatre du continent européen. Peu d'équipes européennes acceptent de participer à cause de la durée du voyage en bateau, qui est de deux semaines.
Les deux premiers matchs de la Coupe du monde se disputent simultanément et voient les victoires de la France sur le Mexique par quatre buts à un et des États-Unis sur la Belgique par trois buts à zéro. Le premier but de la compétition est marqué par le Français Lucien Laurent. Les deux grands favoris du tournoi, l'Uruguay et l'Argentine, se qualifient aisément pour la finale. Les Argentins mènent par deux buts à un à la mi-temps, mais les Uruguayens parviennent à renverser le match en seconde mi-temps en marquant trois buts, pour finalement s'imposer par quatre buts à deux devant près de 70 000 spectateurs.

Cette Coupe du monde est considérée comme une grande réussite sportive, avec des matchs de très bon niveau, mais aussi comme un succès populaire, avec plus de 500 000 spectateurs cumulés sur les dix-huit rencontres de la compétition.
La Coupe du monde est créée en 1928 sous l'impulsion du président de la FIFA, Jules Rimet.
Lors de la fondation de la Fédération internationale de football association FIFA en 1904, celle-ci déclare qu'elle est la seule à avoir le droit d'organiser un championnat international. Cependant, cette idée ne prend forme que dans les années 1920, notamment grâce au tournoi de football aux Jeux olympiques où ce sport prend une dimension internationale.
En effet, en 1920, l'Égypte est la première équipe non-européenne à disputer la compétition, et l'édition de 1924 voit la participation des deux premières équipes américaines, les États-Unis et l'Uruguay. À cette occasion, 50 000 spectateurs assistent à la victoire de l'Uruguay en finale contre la Suisse.

Cependant, le football est évincé des Jeux olympiques de 1932 à cause d'un désaccord entre la FIFA et le Comité international olympique CIO sur le statut des joueurs. Le CIO souhaite que seuls les joueurs amateurs prennent part au tournoi, alors que la FIFA veut autoriser la participation des joueurs professionnels, de nombreux pays européens disposant alors de championnats professionnels. Sous l'impulsion du président de la FIFA, le français Jules Rimet, qui souhaite s'affranchir de l'idéal olympique, l'idée d'une Coupe du monde se concrétise.
Le 26 mai 1928, le jour du début du tournoi olympique, la FIFA vote lors du congrès d'Amsterdam l'organisation d'une nouvelle épreuve ouverte à tous ses pays membres, autorisée aux professionnels, et dont la première édition est prévue pour 1930. Le vote est validé par vingt-cinq voix pour, cinq voix contre les pays scandinaves et une abstention l'Allemagne.

Désignation du pays organisateur

Dans un premier temps, l'Italie, les Pays-Bas, l'Espagne, la Suède, la Hongrie et l'Uruguay se portent candidats pour organiser cette Coupe du monde5. Cependant, seul l'Uruguay est prêt à payer le voyage et l'hôtel aux équipes participantes et à pouvoir garantir la construction d'un nouveau stade dans le contexte économique incertain de l'entre-deux-guerres. Avant même le vote de la FIFA, les Pays-Bas, l'Espagne, la Suède et la Hongrie se retirent pour soutenir la candidature italienne.
Puis, notamment à la suite du soutien du délégué argentin Adrián Béccar Varela pour la candidature uruguayenne, l'Italie se retire pour mener au choix de l'Uruguay, désormais seul candidat.
Soutenue par le fait que l'Uruguay est double tenant du titre du tournoi olympique, 1924 et 1928 et que le pays fêtera le centenaire de son indépendance en 1930, la FIFA confirme le 18 mai 1929 lors du congrès de Barcelone que le pays sera le premier à accueillir la Coupe du monde de football.

Ville retenue et stades

Tous les matches de la Coupe du monde 1930 se jouent à Montevideo, la capitale de l'Uruguay. Trois stades sont utilisés : le Stade Centenario, l'Estadio Pocitos et l'Estadio Parque Central. Le Stade Centenario est construit pour le tournoi et la célébration du centenaire de l'indépendance de l'Uruguay.
Il est le stade principal du tournoi, désigné par Jules Rimet comme un temple du football. Le stade accueille dix des dix-huit matches dont les deux demi-finales et la finale. Cependant, des retards dans le calendrier à cause de la saison des pluies font que le stade n'est pas prêt cinq jours avant le début de la compétitiong. Les premiers matchs sont joués dans des stades plus petits, utilisés alors par les clubs de football de Montevideo, l'Estadio Pocitos, enceinte du Club Atlético Peñarol et l'Estadio Gran Parque Central, stade du Club Nacional de Football.

Détails des stades retenus pour la Coupe du monde

Stade Centenario
Estadio Gran Parque Central
Estadio Pocitos
Montevideo
Stade Centenario Estadio Gran Parque Central Estadio Pocitos
34° 53′ 40.38″ S 56° 09′ 10.08″ O 34° 54′ 04″ S 56° 09′ 32″ O 34° 54′ 18.378″ S 56° 09′ 22.428″ O
Capacité : 90 000 Capacité : 15 000 Capacité : 5 000

Équipes de la Coupe du monde de football 1930.

États-Unis Mexique Paraguay Uruguay Argentine Brésil Pérou Bolivie Chili Belgique France Roumanie Yougoslavie

Équipes invitées à la Coupe du monde 1930 :

Amérique du Nord et centrale 2: États-Unis et Mexique
Amérique du Sud 7 : Argentine, Bolivie, Brésil, Chili, Paraguay, Pérou et Uruguay pays organisateur.
Europe 4 : Belgique, France, Roumanie et Yougoslavie.
Dans l'histoire de la Coupe du monde de football, cette première édition est la seule qui ne prévoit pas de phase qualificative, toutes les équipes affiliées à la FIFA étant invitées à prendre part à la compétition, avec le 28 février 1930 comme date limite d'inscription. Le nombre de places est alors limité à seize équipes. Cependant, tous les pays affiliés à la FIFA ne souhaitent pas participer, notamment les sélections européennes, pour différentes raisons. Devant le peu de motivation des équipes européennes, la date limite d'inscription est repoussée à fin mai.
La compétition se déroulant en Uruguay, l'Amérique du Sud est naturellement le continent le plus représenté avec sept équipes : l'Argentine, la Bolivie, le Brésil, le Chili, le Paraguay, le Pérou et l'Uruguay. Deux nations nord-américaines acceptent de plus l'invitation : les États-Unis et le Mexique.

Avec le krach de 1929, c'est dans un contexte de crise financière que se déroule la compétition. Fortement touchées par la crise, les équipes européennes hésitent à faire le trajet en bateau à cause de son coût et de sa durée d'environ deux semaines. Deux mois avant le début de la compétition, aucun pays européen n'est encore inscrit. Poussées par Jules Rimet, quatre nations, la France, la Belgique, la Yougoslavie et la Roumanie, décident finalement de participer à la compétition. Les équipes venues d'Europe sont donc peu nombreuses, une situation unique pour une phase finale mondiale. Plusieurs nations européennes majeures sont absentes. L'Italie, qui ne répond pas à l'invitation de la FIFA, l'Angleterre, qui ne souhaite pas intégrer la fédération, ou encore l'Espagne, qui décline l'invitation, les clubs n'ayant pas voulu céder leurs joueurs et l’entraîneur José María Mateos marquant sa désapprobation à participer, alors que la sélection reste sur plusieurs succès majeurs en matchs amicaux.
Plaque commémorant le départ de l'équipe de France de Villefranche-sur-Mer le 21 juin 1930.
Les Belges, les Français et les Roumains font le voyage vers l'Uruguay ensemble à bord du SS Conte Verde, tandis que les Yougoslaves font la traversée de l'océan Atlantique à bord du MS Florida. Le SS Conte Verde appareille en juin 1930 de Gênes, en Italie, avec à son bord l'équipe roumaine, choisie personnellement par le roi Carol II en raison de soucis de gestion et de la réticence de certains joueurs à faire un si long voyage. Cependant, une compagnie pétrolière britannique qui emploie plusieurs joueurs leur refuse le congé de trois mois nécessaire pour participer au tournoi en prévenant que les absences seront sanctionnées par des licenciements. Le roi s'occupe lui-même du problème en appelant la compagnie et en la menaçant de fermeture, ce qui aura pour effet de la faire revenir sur sa décision. Le bateau fait escale le 21 juin à Villefranche-sur-Mer, dans les Alpes-Maritimes, où l'équipe de France embarque. Les Belges montent ensuite sur le SS Conte Verde à Barcelone le lendemain, avant que le bateau ne fasse des escales à Lisbonne, à Madère, aux îles Canaries puis à Rio de Janeiro, où la sélection brésilienne prend place sur le bateau le 29 juin. Ces équipes sont accompagnées entre autres de Jules Rimet, qui voyage avec sa fille et le trophée en or de la compétition, et des trois arbitres européens invités à arbitrer les matchs. Le voyage s'effectue dans une atmosphère bon enfant, seuls quelques joueurs se plaignant de ne pas pouvoir se préparer normalement en raison du manque d'espace sur le pont et dans la salle de gymnastique. Le SS Conte Verde, accueilli par plus de 10 000 Uruguayens, arrive à Montevideo le 4 juillet tandis que les Yougoslaves, ayant fait le voyage à bord d'un bateau à vapeur un peu plus lent, n'arrivent que quelques jours après.
Sur ses terres, l'Uruguay part favori de la compétition en compagnie de l'Argentine et du Brésil. Le statut uruguayen est justifié par le fait que la Celeste joue à domicile et qu'elle est double championne olympique en titre, à la suite de ses succès en 1924 et 1928. Cette dernière victoire, remportée en finale contre le rival argentin, justifie le statut de favori de l'Argentine. Les autres équipes américaines apparaissent moins performantes, tandis que les quatre équipes européennes, qui ont en plus effectué un voyage fatigant, sont jugées nettement moins fortes que les trois favoris de la compétition.

Joueurs

Clubs ayant au moins cinq joueurs représentés
Joueurs Clubs
9Alianza Lima
Universitario de Deportes
8Colo-Colo
Club Nacional
BSK Belgrade
7CF Atlante
5Oruro Royal
Fluminense FC
RC France
Club América
Club Libertad
Club Olimpia
CA Peñarol
Il n'y a pas de règles concernant le nombre de joueurs autorisés par sélection, chaque équipe comptant cependant entre quinze et vingt-cinq joueurs. Parmi les joueurs sélectionnés dont la date de naissance est connue, le plus jeune joueur est le Brésilien Carvalho Leite, âgé de 18 ans et 1 mois au début de la compétition. Il dispute le match de son équipe contre la Bolivie au poste d'avant-centre. Le plus vieux joueur est le Belge Jean De Bie, âgé de 38 ans et 1 mois au début du tournoi. Il ne dispute cependant aucun match, le plus vieux joueur prenant part à une rencontre étant le défenseur chilien Ulises Poirier, âgé de 33 ans et 5 mois lors du match du premier tour Chili-Mexique. Un doute persiste cependant avec le défenseur mexicain Rafael Garza Gutiérrez, âgé selon certaines sources de 33 ans et 7 mois, mais de seulement 26 ans et 4 mois selon la FIFA qui semble le confondre avec son frère Francisco.
La quasi-totalité des joueurs jouent alors dans un club de leur pays, seuls trois Yougoslaves faisant partie d'un club français. L'attaquant Branislav Sekulić évolue au SO Montpellier, tandis que Ljubiša Stefanović et Ivan Bek jouent au FC Sète. Bek sera plus tard naturalisé français et connaîtra cinq sélections avec l'équipe de France sous le nom d'Yvan Beck. D'autre part, la sélection yougoslave ne compte que des joueurs serbes car les joueurs croates refusent de participer en représailles à la Fédération de Yougoslavie de football, qui a déménagé son siège le 16 mars de Zagreb à Belgrade. À la suite de leur match contre le Brésil, les Yougoslaves sont surnommés par la presse uruguayenne Iciaciosi et l'équipe Icici, à cause de la fin de leurs noms de famille.
La plupart des équipes sont composées de joueurs venant de seulement quelques clubs du pays. Ainsi, presque tous les Péruviens jouent dans les deux grands clubs de Lima, l'Alianza Lima et l'Universitario de Deportes ; huit Chiliens évoluent au Colo-Colo, le club le plus populaire du pays ; huit Yougoslaves jouent au BSK Belgrade, le meilleur club du pays pendant les années 1930. L'Uruguay est représenté majoritairement par les deux grands clubs de Montevideo, le Club Nacional et le CA Peñarol, qui se partagent alors les titres de champion d'Uruguay ; le Mexique l'est par le CF Atlante et le Club América ; la sélection du Paraguay accueille surtout des joueurs du Club Olimpia et du Club Libertad, tout juste champion du Paraguay. Trois autres clubs envoient au moins cinq joueurs au tournoi : le club bolivien de l'Oruro Royal, le club brésilien du Fluminense FC et le RC France, tout juste finaliste de la Coupe de France.
L'Uruguay, l'un des favoris de la compétition, se présente avec six joueurs doubles champions olympiques en titre : José Nasazzi, José Andrade, Pedro Cea, Pedro Petrone, Héctor Scarone et Santos Urdinarán. D'autre part, l'équipe des États-Unis est partiellement composée de joueurs britanniques récemment émigrés et naturalisés : cinq Écossais, Jimmy Gallagher, Alexander Wood, Andy Auld, Jim Brown et Bartholomew McGhee, et un Anglais, George Moorhouse.

Arbitres

Onze arbitres officient lors de cette première édition de la Coupe du monde. Ils sont de sept nationalités différentes, la nation la plus représentée étant l'Uruguay avec quatre arbitres : Ricardo Vallarino, Anibal Tejada, Francisco Matteucci et Domingo Lombardi. Il y a quatre autres arbitres sud-américains : l'Argentin José Bartolomé Macías, le Brésilien Gilberto de Almeida Rêgo, le Bolivien Ulises Saucedo et le Chilien Alberto Warnken. Les trois autres arbitres sont européens : deux Belges, Henry Christophe et John Langenus, ce dernier étant désigné pour arbitrer une demi-finale et la finale, et le Français Thomas Balvay. Quatre autres arbitres prennent part à l'événement en tant qu'arbitres de touche : le Roumain Costel Rădulescu, le Mexicain Gaspar Vallejo et les Uruguayens Gualberto Alonso et Martin Aphesteguy.
Le Belge John Langenus arbitre quatre matches, dont une demi-finale et la finale.
Afin de s'accorder sur les décisions arbitrales et d'éliminer les différences de décision qu'il pourrait y avoir entre arbitres de nationalités différentes, ceux-ci sont invités avant le début de la compétition à une réunion pour remédier à cet éventuel problème. L'accent est porté sur le hors-jeu, le coup franc et le penalty, dont il est rappelé la nécessité de l'appliquer avec sévérité. La consigne est particulièrement bien suivie par le Bolivien Ulises Saucedo, qui en siffle cinq lors du match Argentine-Mexique.

Liste des arbitres de la compétition

Arbitre Matchs
Thomas Balvay 1
Henry Christophe 1
John Langenus 4 (D, F)
Domingo Lombardi 1
José Bartolomé Macías 2
Francisco Matteucci 1
Gilberto de Almeida Rêgo 3 (D)
Ulises Saucedo 1
Anibal Tejada 2
Ricardo Vallarino 1
Alberto Warnken 1
Légende : D indique que l'arbitre a arbitré une demi-finale et F la finale
Compétition

Format et tirage au sort

À l'origine, les organisateurs souhaitent que la compétition se tienne sous forme de matchs à élimination directe, mais le nombre des équipes engagées, treize, les pousse à mettre en place un premier tour par groupe. Les équipes sont réparties en trois groupes de trois sélections et un groupe de quatre sélections, disputés en tournoi toutes rondes. Le vainqueur de chaque groupe se qualifie alors pour la phase finale, jouée en matchs à élimination directe. En phase de groupe, deux points sont attribués pour une victoire, un point pour un match nul et aucun pour une défaite. En cas d'égalité de points entre les premières équipes, il est prévu qu'elle soient départagées par un match d'appui, mais le cas ne se présente pas. Lors de la phase finale, si deux équipes sont à égalité à la fin du temps réglementaire, elles sont départagées lors d'une prolongation. Cependant, ce cas de figure ne se présente pas non plus. De plus, les remplacements en cours de match ne sont pas autorisés.
Le tirage au sort est prévu une fois que toutes les équipes sont arrivées en Uruguay. Il a lieu le 7 juillet 1930, moins d'une semaine avant le début de la compétition. Pour la formation des groupes, le comité organisateur prend en compte deux éléments : s'assurer de conserver une compétition intéressante en phase finale et donner à chaque équipe la possibilité de disputer de bons matchs. Pour cela, des têtes de série sont choisies. La discussion est laborieuse, mais trois équipes, jugées capables d'atteindre la finale, finissent par être désignées tête de série : l'Uruguay, le Brésil et l'Argentine. La quatrième place a du mal à être attribuée entre les États-Unis et le Paraguay. Il est finalement décidé de les placer dans le même groupe, les États-Unis jouant le rôle de tête de série. Les quatre équipes européennes sont ensuite placées dans un chapeau, puis le reste des équipes dans un autre.

Chapeaux
Têtes de série Équipes européennes Autres équipes
Argentine
Brésil
Uruguay
États-Unis

Belgique
France
Roumanie
Yougoslavie

Bolivie
Chili
Mexique
Paraguay
Pérou

Le tirage au sort désigne les quatre groupes indiqués ci-dessous. La compétition commence le 13 juillet à quinze heures par deux matchs d'ouverture joués simultanément, France-Mexique dans le groupe 1 et États-Unis-Belgique dans le groupe 4. Le premier tour se clôture le 22 juillet par le dernier match du groupe 1, Argentine-Chili. Les demi-finales ont lieu les 26 et 27 juillet, puis la finale le 30 juillet.

Tirage au sort

Groupe 1 Groupe 2 Groupe 3 Groupe 4
Argentine
France
Mexique
Chili

Brésil
Yougoslavie
Bolivie

Uruguay
Roumanie
Pérou

États-Unis
Belgique
Paraguay

Premier tour Groupe 1

"Quand j'ai marqué ce but, j'ai eu une joie simple, celle d'un buteur normal avec ses coéquipiers. On a dû tout juste s'embrasser ou se taper dans la main avant de reprendre le jeu. Sur le coup, je ne me suis même pas posé la question de savoir si c'était le premier but du Mondial. Je n'ai pas réalisé. "
— Lucien Laurent à propos de son but.
Le groupe 1 est composé de l'Argentine, du Chili, de la France et du Mexique. Le 13 juillet 1930 à quinze heures, sous quelques flocons de neige, la France et le Mexique s'affrontent pour l'un des deux matchs d'ouverture de la compétition. La rencontre, disputée à l'Estadio Pocitos, est arbitrée par l'Uruguayen Domingo Lombardi. À la 19e minute de jeu, le Français Lucien Laurent devient le premier buteur de l’histoire de la Coupe du monde en reprenant de volée un centre d'Ernest Libérati, qui en devient le premier passeur décisif. Un peu avant la demi-heure de jeu, le gardien français Alexis Thépot se blesse et doit céder sa place au joueur de champ Augustin Chantrelo. Réduite à dix, la France ajoute tout de même peu avant la mi-temps deux buts, par Marcel Langiller et André Maschinot, portant l'écart à trois buts. Juan Carreño réduit l'écart à la 70e minute, avant que les Français n'ajoutent un quatrième but par Maschinot, qui réalise un doublé, scellant la victoire de la France sur le Mexique.
Le Chili bat la France un but à zéro sur un but de Guillermo Subiabre.
Deux jours plus tard, la France est opposée à l'Argentine. Le gardien Thépot retrouve sa place dans les buts et réalise de nombreux arrêts, ne s'inclinant qu'à dix minutes de la fin sur un coup franc de Luis Monti, consécutif à une faute de Capelle sur Evaristo. Alors que les Français attaquent pour égaliser, l'arbitre brésilien Gilberto de Almeida Rêgo siffle la fin du match six minutes avant la fin du temps réglementaire, provoquant la colère des joueurs français et des spectateurs. Après le retrait des deux équipes, le terrain est envahi par les spectateurs indignés, la police montée devant intervenir pour les faire évacuer. L'un des arbitres de touche finit par convaincre l'arbitre de son erreur, et celui-ci rappelle les joueurs, alors que ceux-ci sont dans le vestiaire, certains étant même déjà sous la douche. Le score ne change pas, mais les Français sortent sous l'ovation des spectateurs uruguayens. Les Argentins protestent auprès de l'organisation à la suite de cet incident, et menacent même de se retirer de la compétition.
Le Chili fait ensuite son entrée dans la compétition. Le 16 juillet, les Chiliens battent et éliminent les Mexicains sur le score de trois buts à zérof 3. Trois jours plus tard, ils se défont de la France un but à zéro sur une réalisation de Guillermo Subiabre. La France est éliminée.
Lors du cinquième match, l'Argentine s'impose par six buts à trois face au Mexique, qui subit sa troisième défaite, grâce notamment à un triplé de Guillermo Stábile. Pour ce match, les Argentins sont pourtant privés de leur capitaine Manuel Ferreira, retourné au pays pour passer un examen universitaire1. L'Argentine et le Chili se retrouvent alors en tête du groupe avant le dernier match, avec deux victoires chacun, le vainqueur de leur confrontation se qualifiant donc pour les demi-finales. Devant les 41 000 spectateurs du stade Centenario, les Argentins mènent déjà deux buts à un au bout d'un quart d'heure de jeu. En seconde mi-temps, Mario Evaristo ajoute un troisième but pour l'Argentine, permettant à son équipe d'assurer la première place du classement.

Classement et résultats

Classement
Rang Équipe Pts J G N P Bp Bc Diff Résultats (▼ dom., ► ext.)
1 Argentine 6 3 3 0 0 10 4 +6 Argentine 3-1 1-0 6-3
2 Chili 4 3 2 0 1 5 3 +2 Chili 1-0 3-0
3 France 2 3 1 0 2 4 3 +1 France 4-1
4 Mexique 0 3 0 0 3 4 13 -9 Mexique

Détails des matchs

13 juillet 1930 France 4 – 1 Mexique
15 juillet 1930 Argentine 1 – 0 Franc
16 juillet 1930 Chili 3 – 0 Mexique
19 juillet 1930 Chili 1 – 0 France
19 juillet 1930 Argentine 6 – 3 Mexique
22 juillet 1930 Argentine 3 – 1 Chili

Groupe 2

Action de jeu de Yougoslavie-Brésil, avec de gauche à droite Jakšić, Mihajlović et Teóphilo.
Le groupe 2 est composé de la Yougoslavie, du Brésil et de la Bolivie. Le Brésil, tête de série, est favori tandis que la Bolivie se présente au tournoi en n'ayant encore jamais gagné de rencontre internationale.
Le 14 juillet, la Yougoslavie, sans doute la meilleure équipe européenne présente, est opposée au Brésil. Bien organisés, les Yougoslaves créent la surprise en menant deux buts à zéro à la mi-temps sur des buts de Aleksandar Tirnanić et Ivan Bek. Les Brésiliens réduisent l'écart à l'heure de jeu par Preguinho, mais les Yougoslaves tiennent la victoire.
Trois jours plus tard, la Yougoslavie a l'opportunité d'assurer la première place du groupe contre la Bolivie. Pour l'occasion, les Boliviens rendent hommage aux organisateurs de la compétition en se présentant avec une lettre sur leur maillot, celles-ci formant la phrase Viva Uruguay une fois que l'équipe est alignéei 2,29. La Bolivie tient en première mi-temps, mais la Yougoslavie inscrit quatre buts en seconde mi-temps, validant son billet pour les demi-finales.
Dans un match sans enjeu, le Brésil rencontre la Bolivie le 20 juillet, l'entraîneur brésilien opérant six changements par rapport à leur première rencontre. Il sauve l'honneur en s'imposant par quatre buts à zéro comme les Yougoslaves trois jours plus tôt, grâce à des doublés de Preguinho et Moderato. C'est lors de ce match que joue le plus jeune joueur de la compétition, le Brésilien Carvalho Leite, âgé de 18 ans et 1 mois.

Classement et résultats

Classement
Rang Équipe Pts J G N P Bp Bc Diff Résultats (▼ dom., ► ext.)
1 Yougoslavie 4 2 2 0 0 6 1 +5 Yougoslavie 2-1 4-0
2 Brésil 2 2 1 0 1 5 2 +3 Brésil 4-0
3 Bolivie 0 2 0 0 2 0 8 -8 Bolivie

Détails des matchs

14 juillet 1930 Yougoslavie 2 – 1 Brésil
17 juillet 1930 Yougoslavie 4 – 0 Bolivie
20 juillet 1930 Brésil 4 – 0 Bolivie

Groupe 3

Dans un des matchs avec la plus faible affluence de l'histoire de la Coupe du monde, le gardien roumain Lăpușneanu récupère un ballon devant l'attaquant péruvien Lores.
Le pays organisateur, l'Uruguay, est dans le groupe 3 avec la Roumanie et le Pérou. Le premier match du groupe oppose la Roumanie au Pérou à l'Estadio Pocitos. L'affluence officielle n'est que de 2 549 spectateurs, même s'il est généralement admis que celle-ci ne dépassait même pas les 300 spectateurs, soit la plus petite affluence de l'histoire de la Coupe du monde. Le match est marqué par le but le plus rapide du tournoi, inscrit par le Roumain Adalbert Deșu au bout de 50 secondes de jeu30 et par la première expulsion de l'histoire de la Coupe du monde - la seule de la compétition - lorsque le Péruvien Plácido Galindo est sorti peu avant l'heure de jeu par l'arbitre Alberto Warnken pour un tacle dangereux sur le milieu László Raffinsky. Il ne reçoit cependant pas de carton rouge, ceux-ci n'existant pas encore à l'époque. Alors que les deux équipes sont à égalité avec un but partout, la Roumanie profite de cet avantage numérique en marquant deux buts en fin de rencontre par Ștefan Barbu et Constantin Stanciu pour remporter le match trois buts à un.
L'Uruguay ne fait son entrée dans le tournoi que le 18 juillet contre le Pérou, cinq jours après les matchs d'ouverture, à cause du retard de construction du Stade Centenario que la Céleste doit inaugurer. Le match est précédé d'une cérémonie marquant le centenaire de la première constitution de l'Uruguay, ratifiée le 18 juillet 1830, un peu plus d'un mois avant l'indépendance officielle du pays. Les quatre semaines précédant la rencontre, les Uruguayens se préparent dans un camp d'entraînement sous une discipline stricte. Le gardien Andrés Mazali est même exclu du groupe car il a enfreint un couvre-feu pour rendre visite à sa femme. Sur le terrain, l'Uruguay remporte le match par un but à zéro sur un but d'Héctor Castro, la performance étant jugée mauvaise par la presse uruguayenne mais louée au Pérou.
Avec chacun une victoire, le vainqueur du dernier match, Uruguay-Roumanie, se qualifie pour les demi-finales. Avec quatre changements par rapport à l'équipe qui a péniblement battu le Pérou trois jours plus tôt, la Céleste remporte cette fois facilement le match quatre buts à zéro, avec des réalisations de Pablo Dorado, Héctor Scarone, Peregrino Anselmo et Pedro Cea, terminant ainsi première du groupe.

Classement et résultats

Classement
Rang Équipe Pts J G N P Bp Bc Diff Résultats (▼ dom., ► ext.)
1 Uruguay 4 2 2 0 0 5 0 +5 Uruguay 4-0 1-0
2 Roumanie 2 2 1 0 1 3 5 -2 Roumanie 3-1
3 Pérou 0 2 0 0 2 1 4 -3 Pérou

Détails des matchs

14 juillet 1930 Roumanie 3 – 1 Pérou
18 juillet 1930 Uruguay 1 – 0 Pérou
21 juillet 1930 Uruguay 4 – 0 Roumanie

Groupe 4

Pour l'un des deux matchs d'ouverture de la compétition, les États-Unis battent la Belgique 3-0.
Le groupe 4 regroupe les États-Unis, la Belgique et le Paraguay. Avec plusieurs joueurs connaissant leur première sélection du côté des États-Unis, les Américains et les Belges sont opposés le 13 juillet à quinze heures pour l'un des deux matchs d'ouverture de la compétition. Grâce à un doublé de Bartholomew McGhee, le premier de l'histoire de la Coupe du monde, les États-Unis mènent deux buts à zéro à la mi-temps, avant d'ajouter un troisième but en seconde mi-temps. La facilité de la victoire est inattendue, le journal uruguayen Imparcial affirmant même que « le large score de la victoire américaine a vraiment surpris les experts. De leur côté, les Belges déplorent l'état du terrain et les décisions de l'arbitre José Bartolomé Macías, arguant que le deuxième but est hors-jeu.
Quatre jours plus tard, les États-Unis sont opposés au Paraguay avec l'occasion de se qualifier en cas de victoire. Par des conditions venteuses, l'attaquant américain Bertram Patenaude inscrit les trois buts de son équipe, mais aussi le premier triplé de l'histoire de la Coupe du monde lors de ce match, permettant à son équipe de se qualifié.
Le troisième et dernier match du groupe est sans enjeu. Le capitaine et ailier gauche Luis Vargas Peña marque le seul but du match qui voit la victoire du Paraguay sur la Belgique, qui rejoint la Bolivie au sein des équipes n'ayant pas marqué de but lors du tournoi.

Classement et résultats

Classement
Rang Équipe Pts J G N P Bp Bc Diff Résultats (▼ dom., ► ext.)
1 États-Unis 4 2 2 0 0 6 0 +6 États-Unis 3-0 3-0
2 Paraguay 2 2 1 0 1 1 3 -2 Paraguay 1-0
3 Belgique 0 2 0 0 2 0 4 -4 Belgique
Détails des matchs[modifier | modifier le code]
13 juillet 1930 États-Unis 3 – 0 Belgique
17 juillet 1930 États-Unis 3 – 0 Paraguay
20 juillet 1930 Paraguay 1 – 0 Belgique

Phase finale

Demi-finales Finale
26 juillet 1930, 14 h 45 au Stade Centenario 30 juillet 1930, 15 h 30 au Stade Centenario
Argentine 6
États-Unis 1
Argentine 2
27 juillet 1930, 14 h 45 au Stade Centenario
Uruguay 4
Uruguay 6
Yougoslavie 1

Demi-finales

Les quatre vainqueurs de groupe sont qualifiés pour les demi-finales. Les affiches des demi-finales ne sont pas prévues avant la compétition, un tirage au sort étant effectué le 22 juillet8. Le vainqueur du groupe 1, l'Argentine, est opposé au vainqueur du groupe 4, les États-Unis, et le vainqueur du groupe 2, la Yougoslavie, est opposé au vainqueur du groupe 3, l'Uruguay. Seule la Yougoslavie est parvenue à se qualifier sans être tête de série de son groupe. Les deux demi-finales se terminent sur le score identique de six buts à un.
L'Uruguayen Pedro Cea égalise lors de la deuxième demi-finale Uruguay-Yougoslavie.
La première demi-finale, Argentine-États-Unis, se tient le 26 juillet en début d'après-midi au Stade Centenario devant plus de 70 000 spectateurs, sur un terrain détrempé. Les États-Unis, avec six joueurs sur le terrain nés au Royaume-Uni, connaissent un coup dur au bout de dix minutes de jeu, leur milieu Raphael Tracey se cassant la jambe à cause du jeu dur d'un Argentin. Il poursuit tout de même le match, mais ne revient pas sur le terrain pour la seconde mi-temps. Luis Monti ouvre la marque pour l'Argentine à la 20e minute de jeu, les deux équipes se séparant sur ce score à la mi-temps. Les Argentins dominent la seconde mi-temps et ajoutent cinq buts, un de Alejandro Scopelli et deux doublés de Guillermo Stábile et Carlos Peucelle, pour porter le score à six buts à zéro. L'Américain Jim Brown réduit l'écart en fin de rencontre ; l'Argentine remporte le match six buts à unf 16.
Le lendemain, dans le même stade et à la même heure, 80 000 spectateurs assistent à la rencontre entre l'Uruguay et la Yougoslavie. Đorđe Vujadinović ouvre rapidement le score pour la Yougoslavie au bout de seulement quatre minutes de jeu. L'Uruguay reprend l'avantage peu après en marquant trois fois entre la 19e et la 23e, par Pedro Cea et par un doublé de Peregrino Anselmo. Le but du 2-1 est contesté, un policier uruguayen ayant renvoyé la balle à Anselmo alors que celle-ci venait de sortir du terrain. À la stupéfaction générale, l'arbitre brésilien Gilberto Rêgo accorde le but. Puis, peu avant la demi-heure de jeu, la Yougoslavie marque un but qui est refusé pour une position de hors-jeu controversée. En seconde mi-temps, l'Uruguay marque trois nouveaux buts, par Santos Iriarte et par Pedro Cea à deux reprises, qui conclut un triplé. Plus rien n'est marqué lors des vingt dernières minutes et l'Uruguay se qualifie pour la finale.

Détails des matchs

26 juillet 1930 Argentine 6 – 1 États-Unis
27 juillet 1930 Uruguay 6 – 1 Yougoslavie

Petite finale

La troisième place du tournoi, attribuée dès 1934 lors d’une petite finale entre les deux perdants des demi-finales, fait l'objet de débats pour cette Coupe du monde. Les récits divergent quant à savoir si un match pour la troisième place était initialement prévu. La seule source qui mentionne la tenue d'un tel match est un bulletin officiel de la FIFA datant de 1984 qui évoque une victoire de la Yougoslavie sur les États-Unis par trois buts à un. Un livre sorti en 2009 mentionne quant à lui que la Yougoslavie aurait refusé de jouer une petite finale, excédée par la mauvaise qualité de l'arbitrage lors de sa demi-finale contre l'Uruguay.
En 2010, le fils de Kosta Hadži, chef de la délégation yougoslave lors de cette Coupe du monde et à l'époque vice-président de la Fédération de Yougoslavie de football, annonce que la Yougoslavie a été récompensée d'une médaille de bronze gardée dans la famille de Hadži depuis quatre-vingts ans. Selon lui, la Yougoslavie aurait reçu cette médaille pour avoir perdu en demi-finale contre le futur vainqueur de la compétition, l'Uruguay. La médaille n'a cependant pas été authentifiée, d'autant plus que les descendants de Tom Florie, capitaine des États-Unis, et du Yougoslave Blagoje Marjanović, possèdent eux aussi une médaille de bronze au nom de la Coupe du monde 1930.
D'autre part, en 1986, la FIFA publie un classement rétrospectif de toutes les Coupes du monde en se basant sur le nombre de points marqués et sur la différence de buts des équipes lorsque celles-ci avaient atteint le même tour. Les États-Unis ayant encaissé un but de moins que la Yougoslavie, la FIFA classe officiellement les États-Unis en troisième position. Malgré le flou concernant cette troisième place, ce classement officiel est toujours celui publié par la FIFA.

Finale de la Coupe du monde de football de 1930

Environ 30 000 supporteurs argentins traversent le río de la Plata pour la finale.
La finale de la Coupe du monde se déroule dans le Stade Centenario le 30 juillet 1930 à 15 h 30 entre les deux favoris de la compétition, l'Uruguay et l'Argentine. Les deux pays entretiennent alors une grande rivalité sportive, s'étant déjà affronté une centaine de fois. L'Association uruguayenne de football met 10 000 places à disposition des Argentins. La veille du match, une ambiance folle règne sur les quais du port de Buenos Aires, où des dizaines de milliers de supporteurs argentins veulent embarquer à bord des six paquebots affrétés pour effectuer la traversée du río de la Plata. Au milieu des pétards et des cris victoria o muerte, la victoire ou la mort, ils sont plus de 30 000 à effectuer le voyage avec les navires affrétés, mais aussi avec d'autres embarcations, le nombre de paquebots se révélant vite insuffisant, sans compter les nombreux supporteurs restés à quai. À leur arrivée, le port de Montevideo est tellement débordé que beaucoup d'entre eux restent un certain temps à quai, manquant le coup d'envoi.
Les portes du stade sont ouvertes à huit heures, plus de cinq heures avant le coup d'envoig 3, les spectateurs étant fouillés pour éviter l'introduction d'armes à feu dans l'enceinte. À midi, le stade est plein. Il y a officiellement 68 346 spectateurs selon la FIFA, bien que plusieurs sources évaluent ce chiffre à beaucoup plus, de 90 000o 2 à 93 00036. La rencontre est particulièrement suivie par les médias, 400 journalistes, pour la plupart sud-américains, assistant au match.

Ballons utilisés pour la finale

Ballon de l'Argentine, utilisé en première mi-temps.
Ballon de l'Uruguay, utilisé en seconde mi-temps.

Le Belge John Langenus accepte d'arbitrer la finale quelques heures avant le coup d'envoi après avoir exigé des mesures de protection pour sa sécurité personnelle, en cas de débordements de supporteurs suite à d'éventuelles décisions arbitrales contestées. L'une de ses requêtes est qu'un bateau soit prêt à partir une heure après la fin du match, dans le cas où il devrait quitter rapidement le pays. De plus, un différend cocasse oppose les deux équipes avant le coup d'envoi. Chacune d'entre elles veut jouer le match avec son propre ballon. Les deux équipes n'arrivant pas à tomber d'accord, John Langenus entre sur le terrain avec un ballon sous chaque bras et les départage à pile ou face. Le ballon argentin gagne et est utilisé pour la première mi-temps, le ballon uruguayen l'étant pour la seconde période
Le onze uruguayen avant de disputer la finale. Debout : Gestido, Nasazzi, Ballestero, Mascheroni, Andrade et Fernández. Accroupis : Dorado, Scarone, Castro, Cea et Iriarte.
L'Argentine effectue deux changements par rapport à sa demi-finale. Francisco Varallo, bien que légèrement blessé à la jambe, retrouve sa place en attaque aux dépens d'Alejandro Scopelli et Rodolfo Orlandini cède sa place au milieu à Pedro Suárez. L'Uruguay effectue un seul changement par rapport à son match précédent, au poste d'avant-centre, Héctor Castro prenant la place de Peregrino Anselmo, malade.
Malgré le tirage au sort du ballon favorable aux Argentins, l'Uruguay ouvre le score dès la 12e minute de jeu par l'ailier droit Pablo Dorado, d'un tir à ras de terre de la droite qui rentre après avoir frappé le poteau. Bien organisés, les Argentins égalisent huit minutes plus tard par leur ailier droit Carlos Peucelle, qui marque après avoir éliminé son défenseur à la suite d'une passe de Manuel Ferreira. L'Argentine continue sur sa lancée et prend l'avantage par son avant-centre Guillermo Stábile à la 37e minute de jeu, malgré les protestations du capitaine uruguayen José Nasazzi, qui réclame un hors-jeug. Les deux équipes se séparent alors à la mi-temps sur ce score de deux buts à un pour l'Argentine. Dès le début de la seconde mi-temps, l'Uruguay se rue à l'attaqueo. Le milieu argentin Luis Monti manque une occasion de porter le score à trois buts à uni puis son coéquipier Francisco Varallo frappe sur la barre transversale, aggravant sa blessure sur le coup. Les Uruguayens en profitent, attaquent en nombre et parviennent à égaliser peu avant l'heure de jeu par Pedro. Dix minutes plus tard, à la 68e minute de jeu, l'attaquant uruguayen Héctor Scarone adresse une passe à l'ailier gauche Santos Iriarte, qui envoie le ballon dans les filets d'une frappe fulgurante, sous les cris et les encouragements des supporteurs uruguayens, dont leur équipe reprend l'avantage. L'Argentine essaye alors d'égaliser ; Guillermo Stábile envoie un tir sur la barre transversale, puis, sur l'action suivante, l'avant-centre uruguayen Héctor Castro ajoute un nouveau but de la tête dans les dernières minutes de jeu, scellant le résultat du matchg.
À la fin de la rencontre, Jules Rimet remet le trophée portant son nom au président de l'Association uruguayenne de football, Raúl Jude, puis les joueurs entament un tour d'honneur avec le trophée pour célébrer leur victoire dans cette première Coupe du monde. Les rues de Montevideo sont alors envahies par des dizaines de milliers de supporteurs qui célèbrent la victoire de leur pays, le lendemain, le 31 juillet étant même proclamé fête nationale. En marge du match, des accidents sont à déplorer à Buenos Aires, où une centaine de supporteurs argentins déçus se rejoignent devant l'ambassade d'Uruguay pour y jeter des pierres, obligeant les policiers à faire usage de leurs revolvers pour rétablir l'ordreg.

Détail du match

30 juillet 1930
15 h 30
Historique des rencontres Uruguay 4 – 2
(1 - 2) Argentine Stade Centenario (Montevideo)
Spectateurs : 68 346
photos du match
Arbitrage : John Langenus
Dorado 12e
Cea 57e
Iriarte 68e
Castro 90e
Rapport
20e Peucelle
37e Stábile
Joueurs :
G Enrique Ballestero
D Ernesto Mascheroni
D José Nasazzi
M José Andrade
M Lorenzo Fernández
M Pelegrín Gestido
A Pablo Dorado
A Héctor Scarone
A Héctor Castro
A José Cea
A Santos Iriarte

Entraîneur :
Alberto Suppici
Adjoint technique :
Pedro Arispe

Joueurs :
G Juan Botasso
D José Della Torre
D Fernando Paternoster
M Juan Evaristo
M Luis Monti
M Pedro Suárez
A Carlos Peucelle
A Francisco Varallo
A Guillermo Stábile
A Manuel Ferreira
A Mario Evaristo

Entraîneur :
Francisco Olazar
Adjoint technique :
Juan José Tramutola

Bilan de la compétition

Malgré le faible nombre d'équipes participantes et les incertitudes liées à l'organisation d'une première édition, cette Coupe du monde est considérée comme une grande réussite sportive, avec des matchs de très bon niveau. Parmi les trois favoris de la compétition, l'Uruguay et l'Argentine tiennent leur rang en atteignant la finale. Seul le Brésil déçoit, éliminé au premier tour. Pourtant loin d'être favoris, les pays européens sont remarqués, grâce notamment à la qualification de la Yougoslavie pour les demi-finales et aux bons matchs de la France, dont leur défaite épique contre l'Argentine au premier tour. Cette Coupe du monde est aussi un succès populaire, avec plus de 500 000 spectateurs cumulés, et un succès financier, avec 233 000 pesos de recette, soit l'équivalent de 255 107 dollars.

Classement des équipes

À l'origine, les équipes ayant participé à cette Coupe du monde n'étaient pas classées. Cependant, en 1986, la FIFA établit rétroactivement un classement final de chaque Coupe du monde, basé sur la progression lors de la compétition, le nombre de matchs gagnés, la différence de buts puis enfin sur le nombre de buts marqués. Les États-Unis, battus en demi-finale par la future vice-championne, l’Argentine, sont classés troisièmes au détriment de la Yougoslavie, quatrième, pour avoir encaissé un but en moins sur l’ensemble de la compétition. Parmi les équipes éliminées au premier tour, le Chili termine cinquième grâce à ses deux victoires ; le Brésil, la France, la Roumanie et le Paraguay suivent avec une victoire ; le Pérou, la Belgique, la Bolivie et le Mexique ferment le classement avec aucune victoire.

Classement final des équipes

Place Sélection Stade
Uruguay Vainqueur
Argentine Finale
États-Unis Demi-finale
4 Yougoslavie
5 Chili Premier tour
6 Brésil
7 France
8 Roumanie
9 Paraguay
10 Pérou
11 Belgique
12 Bolivie
13 Mexique

L'après Coupe du monde

Après le mondial, les équipes des États-Unis, de la France et de la Yougoslavie restent en Amérique du Sud pour disputer des matchs amicaux. Le Brésil reçoit successivement entre le 1er et le 17 août la France, la Yougoslavie et les États-Unis, et s'impose dans les trois rencontres. La Yougoslavie dispute de plus un match le 3 août à Buenos Aires contre l'Argentine, et s'incline trois buts à un.
Quatre ans plus tard, seules huit des treize équipes de ce mondial s'inscrivent pour les qualifications à la Coupe du monde de 1934. Six de ces équipes parviennent à se qualifier, l'Argentine, la Belgique, le Brésil, les États-Unis, la France et la Roumanie. L'Uruguay ne s'inscrit pas et ne participe donc pas à la Coupe du monde de 1934, devenant la première et l'unique équipe à ne pas défendre son titre. Pourtant en vue lors de la première Coupe du monde, aucune équipe américaine ne parvient à se qualifier pour les quarts de finale de la compétition. Cependant, récemment naturalisé italien, l'ancien argentin Luis Monti participera à sa deuxième finale consécutive.
Le dernier vainqueur survivant est le défenseur Ernesto Mascheroni, mort le 3 juillet 1984 à l'âge de 76 ans. Néanmoins, à cette date, de nombreux participants à cette Coupe du monde sont encore en vie. Le dernier survivant est l'Argentin Francisco Varallo, décédé le 30 août 2010 à l'âge de 100 ans. Titulaire lors de quatre matchs, dont la finale, il a inscrit un but contre le Mexique, et a donc connu les dix-neuf premières éditions de la Coupe du monde. En 2005, Varallo affirme lors d'un entretien avec la FIFA à propos de la finale : Nous n'avons pas eu assez de culot. Je peux vous l'avouer : je n'ai toujours pas digéré cette défaite.

Statistiques générales

Soixante-dix buts sont marqués au cours des dix-huit matchs, soit une moyenne de 3,9 buts par rencontre. L'Argentine a la meilleure attaque avec dix-huit buts marqués, mais c'est L'Uruguay qui présente la meilleure moyenne, avec 3,8 buts par match contre 3,6 buts pour l'Argentine. De même, le Brésil à la meilleure défense avec deux buts encaissés en deux matchs, mais l'Uruguay à une meilleure moyenne avec 0,75 but encaissé par match. La Belgique et la Bolivie sont les deux seules équipes à ne pas avoir inscrit de but.

Buteurs

Guillermo Stábile termine meilleur buteur de la compétition avec huit buts.
L'attaquant argentin Guillermo Stábile termine meilleur buteur de la compétition, avec huit buts marqués en quatre matches disputés. Il devance l'Uruguayen Pedro Cea, auteur de cinq buts, dont quatre en demi-finale et en finale, puis l'Américain Bertram Patenaude et le Chilien Guillermo Subiabre, chacun réalisateur de quatre buts. Trente-six joueurs inscrivent au moins un but dans le tournoi, l'Argentine étant le pays qui connaît le plus de buteurs différents, à savoir sept.

Meilleurs buteurs de la compétition

Place Joueur Sélection Buts Matches
1 Guillermo Stábile Argentine 8 4
2 Pedro Cea Uruguay 5 4
3 Bertram Patenaude États-Unis 4 3
Guillermo Subiabre Chili 4 3
5 Peregrino Anselmo Uruguay 3 2
Yvan Beck Yougoslavie 3 3
Carlos Peucelle Argentine 3 4
Preguinho Brésil 3 2
2 buts
Luis Monti
Adolfo Zumelzú
Moderato
André Maschinot
Manuel Rosas
Héctor Castro
Pablo Dorado
Santos Iriarte
Bartholomew McGhee
1 but
Mario Evaristo
Alejandro Scopelli
Francisco Varallo
Carlos Vidal
Marcel Langiller
Lucien Laurent
Juan Carreño
Roberto Gayón
Luis Vargas Peña
Luis Souza Ferreira
Ștefan Barbu
Adalbert Deșu
Constantin Stanciu
Jim Brown
Héctor Scarone
Blagoje Marjanović
Branislav Sekulić
Aleksandar Tirnanić
Đorđe Vujadinović

Affluences

Cette Coupe du monde est un succès populaire, avec 549 090 spectateurs cumulés, soit une moyenne de 30 505 spectateurs par match selon les affluences officielles de la FIFA. L'affluence la plus importante est celle de la demi-finale Uruguay-Yougoslavie, avec 79 867 spectateurs. Les cinq meilleures affluences sont celles de la finale, des demi-finales et des deux matchs de groupe de l'Uruguay. Parmi les plus faibles affluences se trouvent trois matchs de pays européens, deux de la France et un de la Roumanie, dont l'un des deux matchs d'ouverture, France-Mexique, qui n'attire que 4 444 spectateurs. Le match avec la plus faible affluence officielle, Chili-France, avec 2 000 spectateurs, est aussi le match de l'histoire de la Coupe du monde avec la plus faible affluence officielle.
Cependant, ces chiffres officiels sont parfois probablement loin de la véritable affluence. Par exemple, pour la finale Uruguay-Argentine, des estimations vont de 90 000o 2 à 93 00036 spectateurs, soit beaucoup plus que les 68 346 spectateurs officiels. À l'inverse, certaines affluences seraient gonflées, comme le match de groupe Roumanie-Pérou, crédité de 2 549 spectateurs, alors qu'elle ne dépassait probablement même pas les 300 spectateur.

Classement des affluences

Place Match Tour Affluence
1 Uruguay - Yougoslavie Demi-finale 79 867
2 Argentine - États-Unis Demi-finale 72 886
3 Uruguay - Roumanie 1er tour 70 022
4 Uruguay - Argentine Finale 68 346
5 Uruguay - Pérou 1er tour 57 735
6 Argentine - Mexique 1er tour 42 100
7 Argentine - Chili 1er tour 41 459
8 Brésil - Bolivie 1er tour 25 466
9 Yougoslavie - Brésil 1er tour 24 059
10 Argentine - France 1er tour 23 409
11 États-Unis - Belgique 1er tour 18 346
12 Yougoslavie - Bolivie 1er tour 18 306
13 États-Unis - Paraguay 1er tour 18 306
14 Paraguay - Belgique 1er tour 12 000
15 Chili - Mexique 1er tour 9 249
16 France - Mexique 1er tour 4 444
17 Roumanie - Pérou 1er tour 2 549
18 Chili - France 1er tour 2 000
Premières

Lucien Laurent inscrit le premier but du mondial sur une passe décisive d'Ernest Libérati.
De nombreux premiers événements liés à l'histoire de la Coupe du monde se sont naturellement déroulés durant cette édition. Le premier but est marqué par le Français Lucien Laurent et la première passe décisive est délivrée par son coéquipier Ernest Libérati, à la 19e minute du match France-Mexique le 13 juillet. Le même jour, l'Américain Bartholomew McGhee inscrit le premier doublé du mondial contre la Belgique, tandis que Jimmy Douglas devient le premier gardien de but à conserver son but inviolé.

Le cas du premier triplé a longtemps été attribué à l'Argentin Guillermo Stábile, auteur de trois buts contre le Mexique le 19 juillet. Cependant, deux jours plus tôt, lors de la victoire des États-Unis contre le Paraguay trois buts à zéro, Bertram Patenaude est crédité de deux buts, le troisième étant donné à un Paraguayen contre son camp. Pourtant, en 1992, le milieu américain Arnie Oliver soutient au Soccer History Symposium que son coéquipier a marqué les trois buts, corroborant les interviews des milieux Billy Gonsalves et Jim Brown, qui affirmaient également que leur coéquipier avait inscrit un triplé. Certains journaux de l'époque abondent également dans ce sens. Ainsi, le journal argentin La Prensa accorde les trois buts à Patenaude, en publiant même des schémas pour expliquer comment les buts ont été marqués, tout comme le journal brésilien O Estadio do Sao Paulo. Il semblerait que la confusion vienne du fait que le troisième but est inscrit sur une frappe du joueur américain, déviée par un joueur paraguayen. Finalement, le 10 novembre 2006, plus de 76 ans après les faits et grâce au travail d'historiens du sport, la FIFA a officiellement attribué le premier triplé de la Coupe du monde à Patenaude.

D'autre part, le premier joueur expulsé est le capitaine péruvien Plácido Galindo, sorti par l'arbitre lors du match Roumanie-Pérou. Toutefois, il ne reçoit pas de carton rouge, ceux-ci n'existant pas encore à l'époque. Par conséquent, aucun joueur ne reçoit non plus de carton jaune lors de ce mondial.

Liens

http://youtu.be/w3G5iibzxfM coupe du monde 1930 film muet
http://youtu.be/qDELQtQXaSA Finale coupe du monde 1930
http://youtu.be/FdDcsgbpVWw Photo officielle de la première coupe du monde
http://youtu.be/h3MuyOlClGA Interview du premier buteur de la coupe du monde ( 1930)
http://youtu.be/UjIyZi8wOzU 1930


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Posté le : 12/07/2014 23:47
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Tom Simpson
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Pour tous ceux qui comme moi sont amoureux du tour de France :

Le 13 juillet 1967 sur les pentes du mont Ventoux, en France, 29 ans

meurt Thomas Simpson dit Tom Simpson

coureur cycliste britannique anglais, né le 30 novembre 1937 à Haswell comté de Durham.Il intégre une équipe amateur en 1954,, il est en équipe junior de 1956 à 1958 puis amateur et en équipe professionnelle en 1959. De 1961 à 1967 il intègre successivement les équipes 1963-1964, 1965-1967, Saint-Raphael-R Geminiani-Dunlop, Saint-Raphael-Gitane-Dunlop, Gitane-Leroux-Dunlop-R Geminiani, Peugeot-BP-Englebert, Peugeot-BP-Michelin. Ses Principales victoires :1 championnat, Champion du monde sur route 1965, 4 classiques, Tour des Flandres 1961, Milan-San Remo 1964, Tour de Lombardie 1965, Bordeaux-Paris 1963, 2 étapes dans les grands tours : Tour d'Espagne 1967 2 étapes, Courses à étapes: Paris-Nice 1967.

Vainqueur du Tour des Flandres en 1961, de Bordeaux-Paris en 1963, de Milan-San Remo en 1964 et du Tour de Lombardie en 1965, le coureur cycliste britannique Tom Simpson devient champion du monde sur route en 1965, devant l'Allemand Rudi Altig. Le 13 juillet 1967, lors du Tour de France, sur les pentes du mont Ventoux, il s'écroule sur la chaussée surchauffée, et décède à 17 h 30. L'autopsie révélera que l'Anglais avait absorbé des amphétamines. Ce jour-là, le dopage a tué un sportif, et chacun commence à prendre conscience que la lutte contre ce fléau devient une priorité.

Sa vie

Né à Haswell, dans le comté de Durham, Simpson était le benjamin des six enfants de Tom Simpson senior, un mineur, et de sa femme Alice.
Après la Seconde Guerre mondiale, la famille de Simpson s’installa dans le Nord du Nottinghamshire, à Harworth, un autre village minier, où Simpson grandit et où s’éveilla son intérêt pour le cyclisme.
Il fréquenta l'école du village et plus tard le Worksop Technical College, avant de devenir en 1954 apprenti dessinateur dans une entreprise technologique de Retford.
En tant que cycliste, il fut d'abord membre du Club cycliste de Harworth et des environs, puis de la Scala de Rotherham et, avant d’avoir vingt ans, il gagnait déjà des épreuves locales.
On lui conseilla alors d'essayer le cyclisme sur piste et il se rendit régulièrement au Stade Fallowfield de Manchester pour participer à des compétitions, remportant des médailles aux épreuves nationales de poursuite individuelle sur 4000 m.
Alors qu’il n’avait que 19 ans, il fit partie de l'équipe britannique de poursuite par équipe qui remporta une médaille de bronze aux Jeux de Melbourne en 1956. Deux ans plus tard, en 1958, il gagnait une médaille d'argent en poursuite individuelle à Cardiff, aux jeux de l'Empire britannique et du Commonwealth.
En avril 1959, Simpson déménagea dans le port de pêche breton de Saint-Brieuc, il est entraîné au COB par Robert Le Roux, ce dernier fût également l’entraîneur de Bernard Hinault avant de passer professionnel.
Simpson espéra gagner assez de courses d’amateurs locales pour être remarqué par l'équipe cycliste professionnelle Saint-Raphaël. Cette installation à l'étranger permit aussi à Simpson d’éviter de faire son service national. C’est à Saint-Brieuc qu'il rencontra sa future femme, Hélène Sherburn, qu’il épousa le 3 janvier 1960, avec qui il a eu ses deux filles : Jane et Joann.

Carrière professionnelle

Il est le premier champion anglais de dimension internationale dans le sport cycliste. Il est sacré champion du monde en 1965 à Lasarte-Oria, au Pays basque espagnol. Il est également le premier Britannique à porter le maillot jaune dans le Tour de France. Il a à son palmarès quatre grandes classiques dont Milan-San Remo, à la suite duquel il fut anobli par la reine Élisabeth II, en 1964.
La totalité du paragraphe est tirée de l'article Les sujets de sa majesté, paru dans le quotidien L'Équipe du vendredi 20 juillet 2012.
Il est introduit en 2009 au British Cycling Hall of Fame. Son neveu Matthew Gilmore fut aussi professionnel dans les années 90-2000 et plusieurs fois médaillés lors des grands championnats sur piste pour le compte de la Belgique.

Tour de France

Plus à l'aise dans les courses d'un jour ou les courses à étapes d'une semaine type Paris-Nice, Tom Simpson ne réussit jamais complètement dans le Tour de France qu'il disputa à 7 reprises. Il termina à la 29e place de son premier Tour, effectué au sein de l'équipe de Grande-Bretagne en 1960, 9e de la 1re étape clm à Bruxelles, 3e de la 2e étape à Malo-les-bains et de la 15e à Gap. Sélectionné à nouveau en 1961 au sein de l'équipe britannique, il abandonna sur chute dès la 3e étape.
Sélectionné en 1962 au sein de l'équipe Gitane-Leroux, il s'empara du maillot jaune à l'issue de la 12e étape à Saint-Gaudens.
Il le perdit le lendemain lors de la montée contre-la-montre de Superbagnères, puis termina le Tour à la 6e place. Absent en 1963, il participa à nouveau au Tour en 1964 comme leader au sein de l'équipe Peugeot, finissant à la 14e place, après avoir terminé 2e derrière Jacques Anquetil lors de la 9e étape, à Monaco.
Toujours sociétaire de l'équipe Peugeot-BP, il abandonna lors de la 20e étape en 1965 6e à Saint-Brieuc, 9e au Ventoux et de la 17e étape en 1966. Porteur du maillot arc-en-ciel en 1966, il s'illustra en terminant deux fois second lors de deux étapes consécutives, la 12e à Revel derrière Rudi Altig et la 13e à Sète derrière Georges Vandenberghe, en terminant à la 5e place du contre-la-monte de Vals-les-Bains, puis en s'échappant dans le Galibier lors de la 16e étape. Une chute sévère dans la descente du Galibier provoqua son abandon le lendemain. Leader de l'équipe britannique dans le Tour 1967, il avait terminé 7e à Roubaix 4e étape, 5e au Ballon d'Alsace 8e étape, 4e à Divonne-les-bains 9e étape et 7e à Marseille 12e étape.
Il était 7e au classement général, le 13 juillet au matin, au départ de la 13e étape Marseille-Carpentras, par le mont Ventoux qui lui fut tragique.

Mort sur le Ventoux

Tom Simpson trouve la mort sur les pentes du mont Ventoux lors de la 13e étape Marseille-Carpentras surnommée l'"étape de la soif" du Tour de France 1967.
La fatigue, la chaleur étouffante 35 °C, l'effort, la privation d'eau le ravitaillement en course sera autorisé dans les années suivantes, la prise d'amphétamines Tonédron dont on retrouva plusieurs tubes dans les poches du maillot, qui repousse le besoin de repos, mais ne l'annule pas et, l'acceptation du cognac des spectateurs sont les facteurs qui ont provoqué le dépassement des capacités thermorégulatrices du corps, provoquant un malaise et l'évanouissement du champion.
Il gît quarante minutes à même la caillasse après être sorti de la route avant de mourir dans l'hélicoptère pour Avignon.
Selon le rapport d'autopsie, le décès ... est dû à un collapsus cardiaque imputable à un syndrome d'épuisement dans l'installation duquel ont pu jouer certaines conditions atmosphériques défavorables, chaleur, anoxémie, humidité de l'air, un surmenage intense, l'usage de médicaments du type de ceux découverts sur la victime qui sont des substances dangereuses.
À cet égard, les experts toxicologues confirment qu'il a été décelé dans le sang, les urines, le contenu gastrique et les viscères du défunt, une certaine quantité d'amphétamine et de méthylamphétamine, substances qui entrent dans la composition des produits pharmaceutiques retrouvés dans les vêtements de Simpson ....
Les mêmes experts précisent que la dose d'amphétamine absorbée par Simpson n'a pu, à elle seule, déterminer sa mort ; qu'elle a pu, par contre, l'entraîner à dépasser la limite de ses forces et, par là-même, favoriser l'apparition de certains troubles liés à son épuisement.

Dans l'étape du lendemain, à Sète, le peloton laissa la victoire à son coéquipier et ami Barry Hoban, qui épousa Mme Simpson quelques années plus tard.

Un an avant cet épisode dramatique du mont Ventoux, les coureurs du Tour de France avaient manifesté contre les premiers contrôles anti-dopage. Simpson avait d'ailleurs été un des rares coureurs à avouer la pratique dans le peloton en 1965.
La mort de Simpson a l'effet d'un électrochoc et déclenche la guerre contre le dopage. À partir de 1968, des contrôles antidopage sont effectués à l'arrivée de chaque étape. À partir de cette édition également, le ravitaillement en course est autorisé.

Palmarès

Professionnel en 1959, il fut vainqueur de 53 courses et étapes.

1959
1 étape de l'Essor Breton
4e étape et 2e tronçon de la 5e étape du Tour de l'Ouest
4e du championnat du monde sur route
1960
Tour du Sud-Est
Course de côte du Mont Faron
Polymultipliée Bretonne
7e de la Flèche wallonne
9e de Paris-Roubaix
1961
Tour des Flandres
2e étape du GP d'Eibar
5e de Paris-Nice
9e du championnat du monde sur route
1962
2e de Paris-Nice
3e du Critérium des As
5e du Tour des Flandres
6e du Tour de France
6e de Gand-Wevelgem
1963
Bordeaux-Paris
1re étape du Tour du Var
Man'x Trophy
Roue d'Or avec Rolf Wolfshohl
Grand Prix du Parisien contre la montre par équipes
2e de Paris-Tours
2e de Paris-Bruxelles
2e de Gand-Wevelgem
2e du Critérium des As
3e du Tour des Flandres
8e du championnat du monde sur route
8e de Paris-Roubaix
10e du Tour de Lombardie
10e de la Flèche wallonne
1964
Milan-San Remo
5e étape du Circuit Provençal
GP Corona
2e de Kuurne-Bruxelles-Kuurne
3e du Trophée Baracchi avec Rudi Altig
4e du championnat du monde sur route
10e de Paris-Roubaix
1965
Champion du monde sur route
Tour de Lombardie
Six jours de Bruxelles avec Peter Post
3e de Bordeaux-Paris
3e de la Flèche wallonne
3e du Grand Prix du Midi libre
6e de Paris-Roubaix
10e de Liège-Bastogne-Liège
1966
2e du Grand Prix du canton d'Argovie
1967
Paris-Nice
5e et 16e étapes du Tour d'Espagne
Man'x Trophy
5e étape du Tour de Sardaigne

Liens

http://youtu.be/94JXL1atq2Q La tragique fin de Tom Simpson Ina
http://youtu.be/4BstxVPorI4 Hommage à Tom Simpson
http://youtu.be/0DjDBmB-mY8 Mémorial Tom Simpson au Mont Ventoux
http://youtu.be/2G2aG0Ca_1E Adieu Tom
http://youtu.be/oAPWNs0LDyo Tom Simpson 1 BBC
http://youtu.be/_DIUkzWjdTg Tom Simpson 2
http://youtu.be/H3QxpHmGkYE Tom Simpson 3
http://youtu.be/w0XZgI7sp5s Tom Simpson 4
http://youtu.be/-4JuR9VjTNE Tom Simpson 5
http://youtu.be/m21PA7cNfWcTom Simpson 6


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Posté le : 12/07/2014 23:23
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Nicolas Appert
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Le 1er juin 1841 à Massy, à 91 ans meurt Nicolas Appert

dit par erreur François, Nicolas-François, Charles ou Charles-Nicolas, né le 17 novembre 1749 à Châlons-sur-Marne, inventeur français.
Il est le premier à mettre au point une méthode de conservation des aliments en les stérilisant par la chaleur dans des contenants hermétiques et stériles dans des bouteilles en verre puis dans des boîtes métalliques en fer-blanc. Il crée en France la première usine de conserves au monde.


Sa vie

Neuvième enfant d’un couple d’aubergistes de Châlons-sur-Marne aujourd'hui Châlons-en-Champagne, Nicolas Appert se familiarise dès sa jeunesse avec les métiers de cuisinier et de confiseur, et avec les modes de conservation des denrées alimentaires.Il quitte sa famille à onze ans pour apprendre le confisage art de conserver par l'acide, la graisse, le sucre ou le sel, d'abord par la pratique dans les caves à champagne, puis dans une brasserie. Élève officier de bouche à la cour de Rhénanie, il approfondit ses connaissances sur l'alimentation. Après la mort de son père, il s'établit à Paris comme confiseur et entreprend des recherches sur la conservation par la chaleur.

En 1772, il entre au service de bouche du duc palatin Christian IV de Deux-Ponts-Birkenfeld au château de Zweibrüken en Allemagne où il est élève officier de bouche à la cour de Rhénanie, il approfondit ses connaissances sur l'alimentation.
Après la mort de son père, en 1775 il s'établit à Paris comme confiseur et entreprend des recherches sur la conservation par la chaleur, puis il reste comme officier de bouche au service de la comtesse de Forbach Marianne Camasse, veuve de Christian IV, en son château de Forbach, département de la Moselle jusqu'en 1784, date à laquelle il quitte Forbach et s’installe à Paris. Il y ouvre, au 47 rue des Lombards, une boutique de confiseur à l'enseigne de la Renommée.
Soigneux, rigoureux, malgré quelques échecs il met en bouteille en 1782 des petits pois qu'il mange dix-huit mois plus tard. Dans son magasin rue des Lombards, il propose bientôt ses conserves à sa clientèle qui accueille avec joie ces légumes frais en plein hiver.

Il épouse en 1785 Élisabeth Benoist, dont il aura trois filles.

Dans cette boutique de détaillant, après quelques années, Appert devient grossiste, emploie six employés, et a des correspondants à Rouen et à Marseille. Après s’être engagé dans l’action révolutionnaire dès 1789, et jusqu’en 1794, il devient président de la Section des Lombards et passe alors trois mois en prison. Il oriente ses travaux sur les solutions à apporter aux faiblesses des moyens de conservation de l’époque.

Prenant en compte plusieurs critères, modification du goût, coût important et piètres qualités nutritives des produits salés, séchés, fumés et confits, il met au point le procédé qui rend possible la mise en conserve, appelée appertisation des aliments en 1795, soit soixante ans avant Louis Pasteur et la pasteurisation.

Installé à Ivry-sur-Seine, Nicolas Appert améliore sa découverte. La Verrerie de la Gare, créée en 1792 par Jean André Saget, lui fournira des bouteilles à large col pour ses essais de conserves pour la marine. Après maintes pressions auprès des amiraux, il parvient enfin à fournir la marine française. En 1802, il crée à Massy la première fabrique de conserves au monde, où il emploie une dizaine, puis une cinquantaine d’ouvrières.
Il construit à Ivry en 1794 son usine de conserves, bouteilles, bocaux. Puis il s'agrandit en 1802, il crée à Massy la première fabrique de conserves au monde, où il emploie une dizaine, puis une cinquantaine d’ouvrières et il livre ses dépôts de Cherbourg et Bordeaux, les marins apprécient ces vivres qui évitent le scorbut.
En 1809, le Conservatoire des arts et manufactures consacre les travaux d'Appert qui devient célèbre.
L'opinion publique le nomme bienfaiteur de l'humanité. Un prix de 12 000 francs lui est proposé pour écrire le Livre de tous les ménages 1810 qui est épuisé en six mois

En 1806 il présente pour la première fois ses conserves lors de l'exposition des produits de l'industrie française mais le jury ne cite pas la découverte.
À la même époque, la marine teste ses conserves : ce ne sont que des éloges, il décide alors d'en informer le gouvernement et de solliciter un prix. Le 15 mai 1809, il adresse au ministre de l'Intérieur Montalivet un courrier l'informant de sa découverte. Dans sa réponse du 11 août le ministre lui laisse le choix : soit prendre un brevet, soit offrir sa découverte à tous et recevoir un prix du Gouvernement, à charge pour Appert de publier à ses frais le fruit de ses découvertes. Nicolas Appert opte pour la seconde solution, préférant faire profiter l'humanité de sa découverte plutôt que de s'enrichir. Une commission est alors nommée.
Le 30 janvier 1810, le ministre notifie à Nicolas Appert l'avis favorable de la commission et lui accorde un prix de 12 000F.

En juin, Nicolas Appert est traduit en allemand. Des conserves en boîtes apparaissent en Angleterre, dont la métallurgie est en avance. Il publie à 6 000 exemplaires L'Art de conserver pendant plusieurs années toutes les substances animales et végétales. Il doit en remettre 200 exemplaires au Gouvernement impérial ; dès juillet, toutes les préfectures en reçoivent, et diffusent l'information. Trois éditions suivront en 1811, 1813 et 1831.

Dès ce moment, sa méthode de conservation se voit copiée par les Britanniques. Ces derniers ne lui versent aucune compensation financière, et se contentent de l’honorer du titre symbolique de bienfaiteur de l’humanité.
Utilisant la technique Appert, reprise dans un brevet déposé par Peter Durand, les Britanniques Bryan Donkin et John Hall remplacent les bouteilles de verre par des boîtes en fer-blanc.
Celles-ci, beaucoup plus résistantes, permettent surtout de contenir de plus gros volumes, mais ont l’inconvénient de ne pouvoir s’ouvrir que très difficilement la boîte sertie et l’ouvre-boîtes n’arriveront que beaucoup plus tard.
Le déclin de la marine impériale de Napoléon, après la défaite de Trafalgar et le blocus continental, réduisent drastiquement la demande de conserves pour les voyages au long cours et pour les guerres.
La concurrence des Britanniques, favorisés par un accès à un fer-blanc de meilleure qualité et moins coûteux, finit par ruiner Appert.

Bien qu'il ait été ruiné par la guerre, et par l'avidité de la concurence agressive des anglais, en 1815, il continue inlassablement ses recherches conservation du vin, fabrication de tablettes de bouillon de viande, extraction de la gélatine, désodorisation des chandelles.
En 1840, il cède son affaire à Auguste Prieur, qui poursuivra l'exploitation sous l'enseigne 'Prieur-Appert'. Ce dernier révisera, sous le nom de Prieur-Appert, et conjointement avec Gannal, la cinquième édition en 1842 de L'Art de conserver pendant plusieurs années toutes les substances animales et végétales. Prieur-Appert cède à son tour, en 1845, l'affaire à Maurice Chevallier et un procès opposera les deux hommes sur le droit d'utiliser le nom d'Appert.
Il meurt pauvre, délaissé, à quatre-vingt-onze ans.
Autodidacte passionné, inventeur, entrepreneur, technicien, il n'a pas été un commerçant avide d'argent mais un philanthrope qui voulait éviter à ses contemporains les disettes et aussi les gaspillages au moment des surproductions.
Veuf et sans argent pour s’offrir une sépulture, Appert meurt le 1er juin 1841 à Massy, où son corps est déposé dans la fosse commune.

Ses travaux et l’appertisation

L’appertisation peut être définie comme un procédé de conservation qui consiste à stériliser par la chaleur des denrées périssables dans des contenants hermétiques boîtes métalliques, bocaux....

Bouteille à conserve Appert

L’appertisation ou stérilisation consiste à faire subir à un aliment un traitement thermique suffisamment intense pour assurer sa stabilité à long terme, à la température ambiante du lieu de son stockage. Ce traitement thermique détruit ou inactive tous les micro-organismes et enzymes susceptibles d’altérer le produit, ou de le rendre impropre à la consommation.
Il s’effectue à une température égale ou supérieure à 100 °C, pendant une durée variable selon la nature et la quantité de produit à traiter. En réalité, lors de la stérilisation d’aliments dans les conditions de température et de durée appliquées, la destruction des germes ne peut être totale si on veut conserver le plus possible les qualités organoleptiques de ces aliments.
Des micro-organismes vivants ou revivifiables peuvent subsister.
Pour cette raison, le traitement thermique de stérilisation vise, en pratique, à obtenir un produit qui doit rester stable au cours d’une longue conservation de 5 à 6 mois, voire plus, c’est-à-dire exempt de germes susceptibles de s’y développer et d’y provoquer des altérations.
Parmi ces germes, seuls les non pathogènes subsistent éventuellement, les plus thermorésistants d’entre eux étant détruits par des combinaisons temps/température très inférieures.
La technique de l’appertisation implique l’utilisation de récipients étanches qui empêchent la recontamination du produit alimentaire après le traitement thermique, et assurent la formation d’un vide partiel qui réduit la présence d’oxygène à l’intérieur du contenant, appelé dans le langage courant conserve.
Le procédé de Nicolas Appert consistait à remplir à ras bord des bouteilles, à les fermer hermétiquement avec des bouchons de liège puis à les faire chauffer au bain-marie.
Ces bouteilles étaient identiques à celles qui étaient destinées au champagne mais avaient le goulot élargi. Parce que leur verre était plus épais, elles résistaient beaucoup mieux à la pression intérieure induite par l’augmentation de chaleur provoquée par le bain-marie.
Les bouteilles utilisées par Appert étaient produites à la verrerie de la Gare à Ivry-sur-Seine, fondée en 1792 par Jean André Saget de Maker qui aida ce dernier dans ses travaux.
Avant l’arrivée de Louis Pasteur, la société scientifique n’avait d’ailleurs pu déterminer qui du chauffage ou du maintien en vase hermétiquement clos était responsable de la conservation. Cette méthode de conservation, en plus du fait qu’elle respectait le goût des aliments, protégeait en bonne partie leur apport nutritionnel, dont celui de la vitamine C, évitant ainsi le scorbut qui faisait de nombreuses victimes parmi les marins qui entreprenaient des voyages de plusieurs mois.

C’est à Appert que l’on doit le bouillon en tablettes, les procédés de clarification des boissons fermentées, le lait concentré, et le premier lait pasteurisé deux semaines de conservation en plein été !.
Il expliquera ces découvertes dans le nouvelle édition revue et augmentée de son ouvrage Le Livre de tous les ménages publié en 1831 soit 30 ans avant les expériences et travaux de Pasteur.

Portraits d'Appert

Seuls deux portraits d'époque de Nicolas Appert sont connus:

Dans Les Classiques de la table de 1840, gravure portrait de face par Auguste II Blanchard.
Dans Les Artisans illustres d'Édouard Foucaud de 1841, portrait d'Appert, gravure bois anonyme, dit portrait au turban (celui de cette page) avec un monogramme E F le E étant la barre supérieure du F, ou T F .
Ces deux portraits sont visibles au Musée des Beaux-Arts et d'Archéologie de Châlons-en-Champagne.

Honneurs posthumes

Nicolas Appert, par Marion à Malataverne, 2010
En 1991, une statue monumentale, œuvre en bronze de l'artiste Jean-Robert Ipoustéguy, lui a été érigée à Châlons-en-Champagne. Plaque sur sa maison natale apposée en 1986.
La promotion 1996 de l'École nationale du patrimoine a choisi Nicolas Appert comme nom.
En 1999, bustes par Richard Bruyère érigés à Chicago USA, Massy, Malataverne et au musée des Beaux-Arts et d'Archéologie de Châlons-en-Champagne.

Une salle du musée des Beaux Arts et d'Archéologie de Châlons-en-Champagne lui est consacrée, collection Jean Paul Barbier et A.I.N.A. détail des objets présentés sur le site de l'association internationale Nicolas Appert
72 rues Nicolas Appert en France et une au Canada.

En commémoration, un timbre-poste français est émis le 07-03-1955, dans la série "inventeurs célèbres".
2010, année Nicolas Appert «Célébration Nationale :
Timbre Appert juillet 2010 Principauté de Monaco
Statue Appert à Malataverne, pierre par Roger Marion
Exposition "Mise en boîte" Musée des Beaux-Arts et d'Archéologie de Châlons-en-Champagne...
Lycée Nicolas APPERT à Orvault (44)

Œuvres

Nicolas Appert, Le livre de tous les ménages, ou l’art de conserver pendant plusieurs années toutes les substances animales et végétales, Paris : chez Charles-Frobert Patris, 1810, in-8°, XXII-116 p. (en ligne) ; 2e éd., 1811 ; 3e éd., 1813 ; 4e éd., Paris, 1831, in-8° ; 5e revue par Prieur-Appert et Gannal, Paris : Le conservateur, 1842, in-8° Collection A. Carême.
Nicolas Appert, Notice sur la dépuration de la gélatine sur Google Livres, Paris, Vérat, 1826.

Bibliographie

Jean-Paul Barbier, Appert et l'invention de la conserve, in Revue du Souvenir Napoléonien, hors série no 2, 2009, p. 88-93.
(en) Nicolas Appert, dans Answers.com, New York (NY), env. 2000-2004.
Attention aux erreurs de dates. Contient aussi les articles de History of Science and Technology (éd. par Bryan Bunch et Alexander Hellemans), 2004 ; et de The Columbia Electronic Encyclopedia, Sixth Edition, 2003.
(de) Eckehard et Walter Methler, Von Henriette Davidis bis Erna Horn : Bibliographie und Sammlungskatalog hauswirtschaftlicher Literatur, Wetter (Ruhr), 2001, réf. 471-486 .
Alain Frerejean historien du monde industriel, Nicolas Appert, les marins lui disent merci !, in Historia, 656, Paris, août 2001.
Jean-Paul Barbier, Nicolas Appert et Grimod de la Reynière, in Papilles, no 12, juin 1997.
Jean-Paul Barbier, Nicolas Appert, inventeur et humaniste, Paris, 1994.
100 ans d’emballage métallique alimentaires - De Jules-Joseph à CarnaudMetalBox, Châtenay Malabry, 1994.
Jean Dhombres, La Bretagne des savants et des ingénieurs : 1750-1825, Rennes, 1992.
Jean-Paul Barbier, Nicolas Appert », in Historia Spécial, Paris, octobre 1991.
Jean-Paul Barbier, Le père de la conserve, Appert, in Historia, 514, Paris, octobre 1989.
François Lery, Nicolas Appert et l'art de la conserve, in Pour la science, 124, Paris, 1988, p. 16-24.
Jean-Paul Barbier Situation de la maison natale de Nicolas Appert, Mémoire de la SACSAM, volume CI, 1986.
Rosemonde Pujol, Nicolas Appert, l’inventeur de la conserve, Paris, 1985, roman historique.
Katherine Golden Bitting 1869-1937, Un bienfaiteur de l’humanité : a tribute to M. Nicolas Appert, s. l. États-Unis, 1924.
Julien Potin, Biographie de Nicolas Appert, in Exposition universelle internationale de 1889 à Paris. Rapports du jury international. Groupe VII. - Produits alimentaires 1re partie Classes 67 à 73 1re partie dont classe 70 et 71. Viandes et poissons ; légumes et fruits, Paris, 1891, p. 89-94.
On peut noter que Raymond Chevallier-Appert Médaille d'or à l'Exposition universelle de 1878 pour ses conserves de viandes et légumes repreneur de la Maison Appert, faisait partie de ce jury comme suppléant.
Cette biographie a été reprise dans Almanach-annuaire historique, administratif et commercial des départements de la Marne, de l'Aisne et des Ardennes dit Almanach Matot-Braine, Reims, 1893.
Alfred de Vergnette de Lamotte, Le vin, Paris, 1867 surtout le chapitre 28
Denis Placide Bouriat, Rapport fait par M. Bouriat, au nom d'une Commission spéciale composée de M. Parmentier, M. Guyton-Morveau et M. Bouriat, sur les substances animales et végétales conservées d'après le procédé de M. Appert, à Massy, près Paris, dans Bulletin de la Société d'encouragement pour l'industrie nationale, no 55-66, 1809 8e année, p. 109-115 ; Note de M. Bouriat sur les Substances alimentaires conservées, Ibid., no 115-126, 1814 13e année, p. 118-119; médaille d'argent de la Société d'encouragement pour l'industrie nationale Séance générale du 6 novembre 1816, Ibid., no 139-150, 1816 15e année
... quoique l'inventeur ne paroisse pas lui avoir donné dans la pratique tout le développement qu'on avoit lieu d'en espérer 1816.

Articles connexes

Alfred de Vergnette de Lamotte
Louis Pasteur
Conservation des aliments
Conserve
Boîte de conserve
Liens externes

Nicolas Appert
Nicolas Appert, L’Art de conserver pendant plusieurs années, toutes les substances animales et végétales sur Gallica
Pasteur, Œuvres - tome 3 - Étude sur le vinaigre et le vin. Ouvrage téléchargeable gratuitement sur le site de la bibliothèque nationale de France BNF sur le site de Gallica. Pasteur Œuvres tome 3 – Étude sur le vinaigre et le vin pages 362-363
Salle Appert musée Châlons
Célébrations nationales Nicolas Appert 1999
Il y a 200 ans, naissaient les conserves sur le site de l'Espace des sciences des Champs Libres Rennes. attention erreur concernant Appert et Collin
Rit Nosotro, Nicholas Appert, 1749-1841 : Father of Canning, 2008, site hyperhistory.net.

Liens
http://youtu.be/Fq7laNuCr7c Appert (anglais)
http://youtu.be/z7ZCD8ZSB9U sa vie ( anglais)


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Posté le : 31/05/2014 20:02

Edité par Loriane sur 01-06-2014 15:14:24
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Le Docteur Petiot
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Le 25 mai 1946 à Paris est guillotiné Marcel André Henri Félix Petiot

, dit le docteur Petiot alias Wetterwald François, alias capitaine Valéry, né le 17 janvier 1897 à Auxerre Yonne, médecin français qui, au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, fut accusé de meurtres, après la découverte à son domicile parisien des restes de vingt-sept personnes.
Voici le parcours d'un monstre particulièrement détestable car sans morale.
Il fut surnommé le Vampire de l'Etoile, le Boucher de Paris, le Cuisiner du Diable, ou l'Ange de la Mort parmi tant d'autres et fit couler beaucoup d'encre .
Les psychiatres le disaient déséquilibré, pervers, fugueur, dissimulateur, menteur, un individu sans scrupules dépourvu de tout sens moral.

Intelligent, il avait un sens de l'humour très développé, mais noir et morbide, et deux visages : le "bon docteur" qui soignait gratuitement les pauvres ,les enfants maladeset les indigents en sa clinique de la rue Lesueur à Paris ; et l'assassin sans pitié qui attirait dans ses filets les victimes des persécutions nazies, juifs ou resistants, les gangsters en fuite mais aussi des personnes qui le gênaient ou le menaçaient.
La nuit, il gazait, dépeçait et brûlait des victimes de la Gestapo, espérant que M. Eugène les aiderait à gagner la zone libre ou l’Argentine. L’honorable médecin n’était qu’un tueur en série à qui la Seconde Guerre mondiale donna l’opportunité d’exprimer pleinement sa folie.
Le 11 mars 1944, après que l’alerte fut donnée à cause de la fumée que sa cheminée évacuait, la police découvrit dans sa cave des corps prêts à être incinérés, 72 valises et 655 kg de souvenirs, dont le pyjama du petit René Kneller, disparu avec ses parents.
Marcel Petiot , le célèbre "Docteur Petiot" fut condamné à mort et exécuté à Paris en 1946.

sa vie

Né le 17 janvier 1897 à Auxerre, de Félix Irénée Petiot, 30 ans, employé des postes et télégraphes et de Marthe Marie Constance Joséphine Bourdon, 22 ans, mariés, domiciliés 100 rue de Paris à Auxerre3. Son oncle, Gaston Petiot, est professeur de philosophie au collège d'Auxerre.Marcel Petiot est le fils choyé d’un employé de la poste, auquel il donne vite du fil à retordre. l’enfant est connu pour massacrer les chats du quartier.
Dès son enfance, il manifeste des signes de violence, allant jusqu'à tirer au revolver sur des chats ou à en étrangler un après lui avoir plongé les pattes dans l'eau bouillante. Toutefois, il manifeste une grande intelligence – à cinq ans, il lit comme un enfant de dix ans –, et une forte précocité –. Cet enfant est assez complexe. Il a beau être très intelligent, et lire à 5 ans, comme un enfant de10 ans, il n’en reste pas moins troublant et effrayant :
sa scolarité est aussi truffée d’accidents violents: On raconte qu’il étranglait les chats après leur avoir brûlé les pattes à l’eau bouillante.à 8 ans, il est attrapé distribuant des images obscènes à ses camarades, l’enfant est connu pour massacrer les chats du quartier. A 11 ans, il tire un coup de feu en classe d’histoire avec le revolver de son père. C’est pourquoi après avoir été renvoyé à 2 reprises, il décide de finir ses études seul chez lui et passe son bac avec succès.

Internée à Sainte-Anne pour une pathologie psychiatrique, sa mère meurt lorsqu'il a douze ans. Il est par la suite renvoyé de plusieurs écoles pour indiscipline. À dix-sept ans, il est arrêté pour vol. Il ne sera jamais condamné, un psychiatre l'ayant déclaré inapte à être jugé, estimant qu'il avait une personnalité que l'on qualifierait aujourd'hui de bipolaire, inadaptée socialement et anormale
Enrôlé pendant la Première Guerre mondiale en 1916, il est blessé au pied d'un éclat de grenade six mois plus tard. Accusé de vol de couverture à l'hôpital où il est soigné, il fait un premier séjour à la prison militaire d'Orléans avant d'être transféré dans le service psychiatrique de l'hôpital de Fleury-les-Aubrais où les psychiatres le déclarent neurasthénique, déséquilibré mental, dépressif paranoïaque et sujet à des phobies. Il est tout de même renvoyé au front en 1918, blessé une nouvelle fois, et révoqué pour troubles psychiatriques. Les anciens combattants bénéficiant d'un accès facile aux études, il obtient son diplôme de médecine de la Faculté de Paris le 15 décembre 1921, avec mention très bien.

Villeneuve-sur-Yonne

En 1921, il achève brillamment ses études de médecine mention très bien et s’installe au pays, à Villeneuve-sur-Yonne. C’est un bon docteur, que les pauvres consultent sans bourse délier. Il se dédommage auprès de sa riche clientèle : kleptomane, il la déleste de ses effets personnels lors des visites domiciliaires.

En 1926, la jeune bonne de Petiot, Louise, déclare, un peu trop fort, être enceinte des œuvres de son employeur.
Curieusement, la jeune Louise disparaît…Quelques bruits courent la population découvre la liaison qu'il entretient avec la fille, Louisette, d'une de ses patientes. Peu de temps après, la maison de la jeune fille est incendiée, et elle-même disparaît sans laisser de traces. On retrouvera un corps décomposé et non identifiable. En supposant qu'il s'agissait d'elle, aucun lien avec le docteur Petiot ne peut être dégagé.
on découvre aussi d’étranges disparitions d’argent ou d’objets précieux après les visites du docteur, mais c’est insuffisant pour ébranler les consciences En 1927, la vie lui sourit, il est élu maire de façon douteuse en juillet 1926, et se marie.
Il épouse le 4 juin 1927 à Seignelay, Georgette Valentine Lablais, fille d'un commerçant propriétaire du restaurant parisien Chez Marius 5 rue de Bourgogne, notable de la ville. Rapidement, il est cité devant les tribunaux pour plusieurs délits : fausses déclarations d'assurance maladie, détournements de fonds, vol d'électricité. Il est finalement révoqué de ses fonctions de maire en 1931 et est élu conseiller général, avant d'être définitivement privé de tout mandat électif en 1933.
Cinq ans et une ribambelle de vols plus tard, c’est l’infamie.
Dès ce moment, des disparitions inexpliquées commencent à susciter des rumeurs.
En mars 1930, la police découvre le corps à moitié calciné de Madame Debauwe, gérante de la coopérative laitière de Villeneuve-sur-Yonne. Elle a été achevée à coups de marteau et la laiterie a été incendiée. La veille, elle avait encaissé la somme de deux cent quatre-vingt mille francs…
Les rumeurs persistent. On insinue qu’elle était la maîtresse du docteur Petiot et un certain Frascot affirme même l’avoir vu rôder vers la laiterie peu avant le début de l’incendie. Petiot est bien soupçonné… mais seulement soupçonné. Les preuves manquent et le témoin meurt, fort opportunément, il faut le reconnaître. Frascot sortait d’ailleurs d’une visite chez le médecin quand il a été foudroyé par une crise cardiaque. C’est du moins ce qui est inscrit sur le permis d’inhumer signé par ce même médecin… c’est-à-dire Marcel Petiot !
Ces indices sont insuffisants pour la police mais la population, elle, ne tarde pas à réagir : Petiot, qui vient aussi d’être condamné pour vol d’électricité, est révoqué de ses fonctions de maire. Les rumeurs persistantes le poussent à abandonner aussi son cabinet. Condamné, révoqué par le conseil municipal, le Dr Petiot est contraint de quitter l’Yonne.
En 1933, Marcel Petiot signe le permis d’inhumer d'un témoin important dans une affaire de meurtre dans laquelle lui-même était impliqué, ce témoin étant mort brutalement après une visite dans son cabinet. Poursuivi par la justice pour divers délits, le docteur part la même année s'installer à Paris.

L'affaire Petiot Le premier cabinet

À son arrivée dans la capitale, Petiot ouvre un cabinet médical au no 66 rue de Caumartin au premier étage, situé au-dessus d'un magasin d'objets de piété.
En 1936, il est arrêté pour vol à l'étalage à la librairie Joseph Gibert, dans le Quartier latin. Il se justifiera devant les juges en disant qu'un génie ne se préoccupe pas de basses choses matérielles .
De 1933 à 1939, il ouvre un cabinet dans le IXe arrondissement et multiplie les larcins.
Il emménage avec sa famille au 66 rue Caumartin à Paris. Il y ouvre une clinique ultra moderne pour l’époque et distribue à tours de bras des prospectus dans le quartier:

"Vous êtes prié de bien vouloir noter que le cabinet médical, tenu précédemment au premier étage, 66, rue Caumartin, sera désormais occupé par le Dr Marcel Petiot, diplômé de la Faculté de Médecine de Paris en 1921, Conseiller général de l’Yonne, ex-interne de l’hôpital, directeur de clinique, médecin-chef de l’Office médical de la Seine.
Ce cabinet, en plein centre de Paris, vous offre toutes facilités d’accès, autobus, métro: stations Saint-Lazare et Caumartin.
Il comporte les matériels des plus modernes et des plus perfectionnés, avec rayons X, UV, UR, et radiothérapie superficielle ou même profonde, laboratoire de galvanisation, ionisation, ergothérapie, diathérapie, toutes fréquences, ondes courtes à grande puissance, fièvre artificielle, bistouris électriques, outillage chirurgical, œnothérapie, aérothérapie, etc..
Le docteur Petiot fut le promoteur en 1921-1923 d’une technique parvenant à supprimer complètement les douleurs dans les accouchements, sans anesthésie générale ou régionale et sans instrument dangereux. Cette méthode permet la suppression de la douleur dans les affections les plus pénibles, sciatique, rhumatisme, névralgie, zona, névrite, ulcération, cancer.
Auteur d’ouvrages originaux sur les maladies nerveuses et leurs traitements modernes, spécialement des affections à crises périodiques et cures de désintoxication.
Créateur, avec un physicien connu, d’un matériel et d’une technique permettant la guérison de toute tumeur non généralisée ou affectant des organes vitaux, ganglions externes ou internes, loupes, lipomes, polypes, végétations, verrues, taches rouges, goitres, déformations, tatouages, cicatrices, etc. et même fibromes et tumeurs malignes ou cancers, même profonds.
Le docteur Petiot vous sera parfaitement reconnaissant de bien noter dans vos annuaires, son adresse:
66, rue Caumartin Paris IXe, ainsi que son numéro de teléphone: PIG 7711".


Le docteur Petiot réussit, à Paris, à se constituer une autre clientèle importante
Le succès ne se fait pas attendre et avec ses larges bénéfices, il acquiert 2 propriétés en province et un hôtel particulier à paris, rue Le Sueur.
2 ans après, la Guerre éclate et la France se retrouve envahie par les allemands.
Mais ses actions frauduleuses provoquent une succession de plaintes et il est accusé plusieurs fois de pratiquer des avortements, de fournir de la drogue à des toxicomanes, de non-déclaration de revenus, de fabrication et d'usage de faux ; il blâme tous ces crimes sur le fait qu'il n'est pas un comptable ni un secrétaire, que son premier souci est de soigner des indigents et des indigents, il s'en présente dix, douze, vingt à tous ses procès prêts à témoigner sur sa grandeur d'âme et sa générosité.
Il est condamné à quelques amendes et même à 15 jours de prison puis finalement confié à un hôpital psychiatrique pour évaluation. Il échappe à la prison en se faisant reconnaître aliéné mental et est alors interné à la Maison de santé d'Ivry.
L’internement dure quatre ans.

Mr Eugène

Apres sa sortie, il achète en eptembre 1941 un hôtel particulier au 21, de la rue Lesueur, dans le XVIe, qu’il transforme en clinique. Il rénove aussi sa cave, consolide le puits existant, fait installer une imposante chaudière, un large évier.
Cet hôtel particulier est situé au no 21 rue Le Sueur, où vécut la comédienne Cécile Sorel ; détail piquant : c'est à la même époque que sort sur les écrans le premier film de Clouzot, L'assassin habite au 21. Petiot réalise dans cette demeure d'importants travaux : il fait surélever le mur mitoyen afin de barrer la vue de la cour et transforme les communs en cabinet médical.
Lors de fouilles, la police découvrira une cave complètement aménagée, des doubles portes, une chambre à gaz dont la porte était équipée d'un judas pour regarder l'agonie de ses victimes, ainsi qu'un puits rempli de chaux vive.
Marcel Petiot est fin prêt à recevoir…
En même temps, Petiot réalise rapidement qu’il peut gagner bien plus d’argent en créant un faux réseau de passeurs pour échapper aux nazis. Il peut remercier son voisin, Joachim Guschinow, un fourreur juif, qui lui a demandé s’il connaissait une astuce pour passer la frontière. Petiot y voit là une sacrée aubaine, qu’il saisit. Et le voilà chef du réseau d’évasion. Résultat, le 2 février 1942, Guschinow arrive avec tous ses diamants (d’une valeur de 2 millions de francs) au domicile de notre chef de réseau. On ne le reverra plus jamais. Guschinow est le 1er d’une longue liste.
Après lui, c’est Jean-Marc Van Brever qui disparaît mystérieusement. Ce toxicomane avait dénoncé le docteur Petiot comme dealer de drogue. Après une visite chez celui-ci, il va se volatiliser. Tout comme Madame Khayt, une femme à qui Petiot a demandé d’être complice de ses trafics.
Après s’être fait la main, le docteur Petiot voit plus grand: devenir un faux passeur pour attirer les riches juifs voulant fuir la dictature nazie.

À partir de 1942, il propose à des personnes menacées de poursuites par la Gestapo de les faire passer clandestinement en Argentine. Ces personnes sont invitées à se présenter de nuit rue Le Sueur munies d'une valise contenant bijoux, numéraires, argenterie, il organise ainsi un réseau et recrute des rabatteurs : un coiffeur, Raoul Fourrier, et un artiste de music-hall, Edmond Pintard. Les prétendants au voyage disparaîtront mystérieusement, et aucun d'eux n'atteindra l'Amérique du Sud, pas même Yvan Dreyfus, prisonnier envoyé par la Gestapo pour infiltrer le réseau du docteur.

Le premier à disparaître est Joachim Guschinow, un voisin de Petiot qui aurait apporté avec lui l'équivalent de 300 000 euros en diamants. Visant d'abord les personnes seules, il s'en prend bientôt à des familles entières, proposant des tarifs de groupe. Les victimes sont essentiellement des juifs, mais on trouve aussi parmi elles des malfrats, désireux de se mettre au vert. Parallèlement aux disparitions de ces gens fuyant la France, d'autres personnes présentant des risques de dénonciation et étant en relation avec le docteur finissent aussi par s'évanouir dans la nature.

Au cours de l’année 1943, de 20 heures à l’aube, il devient M. Eugène, spécialisé dans l’aide aux Juifs que pourchasse la Gestapo.
Dès la nuit tombée, l’homme dévoué qui ne craint pas les représailles ouvre sa porte aux candidats à la fuite vers la zone libre et l’étranger. Pour des sommes variant entre 25 000 et 100 000 francs, Petiot promettait aux clients qui lui étaient référés ou qu'ils recrutaient, de faux papiers, une nouvelle identité et une route sûre vers l'Argentine.
Un voisin du médecin, Joachim Guschinow, un fourreur juif, confie à son cher ami Petiot qu’il aimerait quitter la France. Jamais plus il ne réapparaîtra…Quelques semaines après, Jean-Marc Van Brever, un toxicomane notoire qui avait dénoncé Petiot comme trafiquant de drogue, disparaît. Ensuite c’est le tour d’une Madame Khayt, qui avait refusé d’être impliquée dans une des magouilles de Petiot.
À la même époque, disparaît Paul Braunberger, un médecin, suivi le mois suivant de la famille Kneller, le père, la mère et le petit René, âgé de huit ans à peine. En janvier 1943, Petiot lance les tarifs de groupe : quatre couples, les Basch, les Woolf, les Stevens et les Anspach s’embarquent à leur tour…
À cette clientèle choisie, s’ajoutent quelques malfrats, heureux de se mettre au vert pour quelque temps. Parmi eux, François Albertini, dit le Corse ; Joseph Réocreux, dit aussi Jo le Boxeur, accompagné de ses deux gagneuses.
Les "voyageurs" sont vaccinés contre les maladies exotiques, il serait en effet dommage d'attraper un virus mortel... en Argentine... Tout est pensé et étudié et les malheureux, recherchés par la gestapo, ne peuvent que se soumettre aux ordres de leur "sauveur"... L'affaire est rentable et les disparitions s'amplifient sans aucune réclamation des familles.
Les clandestins sont éliminés par injection létale de poison, puis démembrés ou découpés.
Il est réputé avoir passé quantité d’indésirables. Jamais l’un d’eux ne se manifesta par la suite pour témoigner que M. Eugène favorisa effectivement sa fuite. Le voyage des malheureux s’est achevé dans le puits de chaux vive ou les tuyaux du calorifère, 21, rue Lesueur.
On ne sait pas avec exactitude comment il procédait. Mais tout porte à croire qu’ils leur demandaient de venir avec toute leur fortune au cabinet de la rue Le Sueur. Là, il leur injectait une dose mortelle de poison, leur faisant croire que c’était un vaccin. Puis, une fois les victimes assassinées, Pétiot les dépouillait avant de les découper, et de les brûler ou de les jeter dans la Seine.
Il s’attaque aux personnes seules, et aux familles entières. Tous rentrent de nuit dans le cabinet, et aucun ne ressort. C’est ainsi que périrent les familles Braunberger, Kneller, Basch, Woolf, Stevens ou Anspach.
Du côté des bandits aussi, Petiot a fait de nombreuses victimes. On peut citer François Albertini, dit le Corse, Joseph Réocreux dit Jo le boxeur, Claudia Chamoux dite Lulu, Annette Petit, Joseph Piéreschi, dit Zé, Adrien Estébétéguy, Paulette Grippay, dite la chinoise et Gisèle Rossmy.

Le réseau du docteur Eugène fonctionne donc à merveille. Et c’est ce qui dérange la Gestapo.
En 1942, la police allemande s’intéresse à son cas: il donne trop de morphine à ses patients. Mais le problème, c’est que les témoins disparaissent tous au fur et à mesure.
La Gestapo ayant eu vent de ce réseau qu'elle croyait être véritable tenta de l'infiltrer mais sans succès, ses agents-doubles disparaissaient au fur et à mesure qu'ils entraient en communication avec le docteur Eugène, en désespoir de cause, elle le fit arrêter en mai 1943 mais ne put en tirer quoi que ce soit, même sous la torture, Les services allemands découvrent le réseau grâce à un second indicateur, un Français du nom de Beretta. Petiot est alors arrêté et torturé pendant huit mois à la prison de Fresnes, mais il ne dira jamais rien. Et pour cause : il n'a aucun lien avec la Résistance. Libéré faute de preuves, le 13 janvier 1944, puis il décide de faire disparaître les indices compromettants, jugeant que cela devient trop dangereux pour lui.Ses agents-doubles disparaissaient au fur et à mesure qu'ils entraient en communication avec le docteur Eugène, en désespoir de cause, elle le fit arrêter en mai 1943 mais ne put en tirer quoi que ce soit, même sous la torture, Petiot ne pouvant naturellement pas dévoiler les noms des membres de son réseau puisqu'il n'y en avait aucun. - On le relâcha, faute de preuve quelques semaines plus tard.

L'horrible découverte

Lorsque, samedi 11 mars 1944, un voisin s’inquiète de l’odeur nauséabonde et de l’épais nuage noir qui s’échappent de la cheminée de la rue le sueur il prévient pompiers et policiers.

Pas trace du propriétaire. Après avoir appelé Petiot chez lui et vainement attendu son arrivée, mais il a disparu, ils fracturent une fenêtre et pénètrent dans l'immeuble. Ils sont vite alertés par l'odeur et le ronflement d'une chaudière et, descendant dans la cave, découvrent des corps humains dépecés, prêts à être incinérés. Arrive alors Petiot qui, se faisant passer pour son frère, constate la situation et quitte la scène des crimes.

Une autre version raconte que, présent, il se justifia en affirmant que tous les corps étaient les cadavres de nazis qu'il avait tués lui-même, mystifiant ainsi les policiers qui le laissent partir... Toujours est-il qu'il se volatilise.
Lors de perquisitions, on découvrira une chambre à gaz, une fosse de chaux vive et un débarras au sous-sol,un puits rempli de chaux et une chambre à gaz dont la porte est équipée d’un judas qui permet d’assister à l’agonie des victimes. Sur l’égouttoir de l’évier, des résidus de chair humaine… plusieurs corps dépecés en attente de combustion, des valises, bijoux, vêtements, bibelots, jouets, tout ce que parents et enfants contraints à l’expatriation voulaient emporter, 655 kg de souvenirs, d'objets divers, parmi lesquels un pyjama d'enfant qui sera reconnu comme étant celui du petit René Kneller, disparu avec ses parents.

Tandis que la France découvre l’ampleur de la folie du docteur Petiot, celui-ci se cache parmi les vaillants des FFI Forces françaises de l’intérieur. Il est devenu le capitaine Valéry . Le 31 octobre 1944, il fut arrêté dans une station de métro.
Le capitaine Simonin arrête le capitaine Wetterwald, alias Valéry dans la Résistance, médecin-capitaine au 1er Bataillon.Sur lui, il avait 31 700 francs, une fortune, une cinquantaine de documents sous six noms différents et un revolver. Il est enfin confondu. Accusé de vingt-sept assassinats, il en revendiquera soixante-trois à son procès en 1946.
Le médecin précisera cependant que ses proies n’étaient que des collaborateurs et des Allemands. La cour ne l’a pas cru et l’a envoyé à l’échafaud.

L’affaire Petiot choqua tant le monde entier que, durant une décennie au moins, elle alimenta la chronique.
L’avocat général rapporta que, mené à la guillotine, le médecin s’exclama : Ah, ça ne va pas être beau ! Mais avant cet épisode, il y eut le procès dont l’Institut national de l’audiovisuel a conservé de saisissantes séquences.

Arrestation et procès

En fuite de nouveau, Petiot s'engage dans les Forces françaises de l'intérieur sous le nom de Capitaine Valéry . Devenu capitaine, il est affecté à la caserne de Reuilly. À la Libération, un mandat à son nom est publié, mais Petiot reste introuvable.

En septembre 1944, Jacques Yonnet publie dans Résistance un article titré Petiot, soldat du Reich. Ce n'est qu'à ce moment que le docteur commet une imprudence. Sa mégalomanie prend le dessus : il se fend d'un droit de réponse et écrit une lettre manuscrite au journal. La police en déduit qu'il est toujours caché à Paris au sein même de la Résistance française. Il est arrêté le 31 octobre 1944 dans une station de métro.

Jugé du 18 mars au 4 avril 1946 pour vingt-sept assassinats, il en revendique soixante-trois lors de son procès. Il se défend en proclamant qu'il s'agit de cadavres de collaborateurs et d'Allemands et proclamera jusqu'au bout avoir tué pour la France. Toutefois, il reste incapable d'expliquer comment un pyjama d'enfant s'est retrouvé dans les affaires dérobées à ses victimes, ni comment des innocents attestés faisaient partie des corps retrouvés.

L’affaire Petiot choqua tant le monde entier que, durant une décennie au moins, elle alimenta la chronique.
Mais avant cet épisode, il y eut le procès dont l’Institut national de l’audiovisuel a conservé de saisissantes séquences.

La guillotine se prépare pour le Dr Petiot

Le sinistre Marcel Petiot se présente à la cour d’assises en complet et nœud papillon, paraissant aussi à l’aise que s’il présidait un colloque sur l’art de bien disséquer. Provocateur et arrogant, il est tout sourire lorsque, menant magistrats, badauds et journalistes en sa clinique, il les invite à un macabre tour du propriétaire, leur expliquant comment il gazait, découpait et calcinait ses visiteurs du soir.
Injuriant les membres des familles de ses victimes, il les traita de menteurs, de membres de la juiverie internationale, d'ennemis de la république. Questionné quant à une de ses victimes, il jura de ne jamais l'avoir rencontrée mais ne put expliquer qu'on avait retrouver ses vêtements chez lui.
Durant le mois de débats, il répète inlassablement que ceux-ci n’étaient que collabos ou nazis. Somme toute, il est un patriote, résistant à sa manière.

Le procès du docteur Petiot s’ouvre le 18 mars 1946. Il est jugé pour 27 assassinats. Lui, en revendique 63.
A ses yeux, tous des ennemis de la France, lui, le grand résistant, chef du réseau Fly-Tox. Avec ses connaissances pointues sur la résistance, il fait douter les juges, se disant que cette époque était terriblement trouble. Mais les noms d’Yvan Dreyfus ou du petit René Kneller suffisent à prouver que nombre des personnes tuées étaient purement et simplement innocentes.
Lors de ce procès, une scène a été marquante. Cela se passe le jour de la reconstitution, rue Le Sueur. Personne n’avait bloqué l’immeuble, du coup de nombreuses personnes se baladaient, ça et là, au milieu de cette pièce, qui avait vu tant de personnes succomber face à l’acharnement de Petiot. Et lui était là, ravi de cette foule, riant et pimentant ses histoires….

Malgré une plaidoirie longue de six heures de son avocat, maître René Floriot, Petiot est condamné à mort. Le 25 mai 1946,
Me Floriot plaida en vain durant six heures pour sauver Petiot de la peine capitale. En vain.
Le 4 avril à 00h10, il est reconnu coupable des 27 meurtres et se voit condamné à la peine de mort.

Le 25 mai 1946, à 5h05, le docteur Marcel Petiot déclare Je suis un voyageur qui emporte ses bagages. Ca ne va pas être beau, et le couperet tombe
il est guillotiné à la prison de la Santé, dans le 14e arrondissement, à Paris même si en marge de son acte de naissance, il est stipulé : décédé le 25. 5.46 Paris 18e , des œuvres du bourreau Jules-Henri Desfourneaux.
À l'avocat général qui venant le réveiller pour l'exécution lui lance : Ayez du courage, Petiot c'est l'heure , Petiot rétorque : Tu me fais chier. Puis, plus tard, devant la guillotine, il dit : Ça ne va pas être beau . Au magistrat qui lui demande, au moment d'aller au supplice, s'il a quelque chose à déclarer, il répond : Je suis un voyageur qui emporte ses bagages. D'après les témoins, il meurt un sourire aux lèvres.
Nul ne sut jamais ce qu'il advint de la fortune qu'il amassa avec son prétendu réseau. Selon certaines estimations, les sommes détournées auraient atteint l'équivalent de 30 millions d'euros.

Michel Serrault l’incarnera magistralement à l'écran.

Petiot dans les œuvres de fiction
Roman
Dan Franck et Jean Vautrin, Les Aventures de Boro, reporter photographe, tome 7 : La Fête à Boro, Paris, Fayard, 2007 (rééd. Pocket, no 13873 , 2010. – Personnage longuement décrit dans le roman.

Bande dessinée

Nury scénario, Vallée dessin, Il était une fois en France, Paris, Glénat, 2007-2012. – Personnage secondaire dans les tomes 2, Le Vol noir des corbeaux (2008), et 3, Honneur et Police 2009

Cinéma

1973 : Los Crímenes de Petiot, de José Luis Madrid. – Film espagnol de série B très lointainement inspiré de l'affaire Petiot.
1990 : Docteur Petiot, de Christian de Chalonge, avec Michel Serrault dans le rôle-titre.

Sa vie en date

7 janvier 1897 : naissance de Marcel André Henri Félix Petiot
1916 : il part à la guerre 1ere guerre mondiale et se blesse
1918 : il retourne au front
15 décembre 1921 : il réussit son diplôme de médecine
1922 : il ouvre son cabinet à Villeneuve-sur-Yonne
1926 : il a une liaison avec une femme dont la maison est brûlée et qui a disparu
juillet 1926 : il est élu maire
1931 : il est révoqué de ses fonctions de maire
1933 : il part s’installer à Paris et ouvre une clinique au 66 rue de Caumartin
1934 : il est privé de tout mandat électif suite à de nombreuses affaires
1936 : il est arrêté pour vol et échappe à la prison pour aliénation mentale. Il est donc interné
mai 1941 : il s’offre un hôtel particulier rue Le Sueur
1943 : il créé un réseau pour aider les juifs et les malfrats à passer clandestinement en Argentine, mais en réalité il rabat ses prochaines victimes
1943 : il est arrêté par les allemands pour meurtres mais il n’avouera pas, même sous la torture
9 mars 1944 : la police découvre chez lui des restes humains mais pas de docteur Petiot
31 octobre 1944 : il est arrêté par la police suite à une lettre publiée dans un journal
18 mars 1946 : ouverture du procès du docteur Petiot
4 avril 1946 : il est condamné à mort
25 mai 1946 : le docteur Petiot est guillotiné

Liens

http://youtu.be/Epqp4Z1RC90 Crimes presque parfait Petiot
http://youtu.be/2XotQwol97E L'oeilleton du Docteur Petiot
http://youtu.be/mraYVE54LQc Le 21 rue Lesueur
http://youtu.be/1KEX9433URM Crimes en Vendée 1
http://youtu.be/nDp-Omy_V_0 Crimes en Vendée 2
http://youtu.be/sWT_yP6QC50 Crime en Vendée 3
http://youtu.be/5SYZIE0IPwI Docteur Petiot film de Christian de Chalonge en 1990 avec Michel Serrault


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Posté le : 20/05/2014 16:37
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Henri Laborit
Administrateur
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14/12/2011 15:49
De Montpellier
Messages: 9500
Niveau : 63; EXP : 93
HP : 629 / 1573
MP : 3166 / 57675
Hors Ligne
Le 18 mai 1995 à Paris à 80 ans meurt Henri Laborit,

né le 21 novembre 1914 à Hanoï, alors en Indochine française médecin chirurgien et neurobiologiste, il travaille aux Institutions, Hôpital militaire du Val-de-Grâce, Hôpital Boucicaut , il reçoit le Diplôme de l'école principale du service de santé de la Marine, il est Renommé en agressologie, chlorpromazine, il reçoit la distinction Prix Albert Lasker pour la recherche médicale en 1957.
Il introduisit l'utilisation des neuroleptiques en 1951. Il était également éthologue, spécialiste du comportement animal, eutonologue, selon sa propre définition c'est à dire spécialiste du comportement humain et philosophe.
Il s'est fait connaître du grand public par la vulgarisation des neurosciences, notamment en participant au film Mon oncle d'Amérique d'Alain Resnais.


Sa vie

Henri Laborit naît d'un père officier médecin des troupes coloniales en Indochine qui décède alors que son fils n'a que cinq ans.
Henri Laborit est né à Hanoi le 21 novembre 1914, sous le signe du Scorpion, ce dont il était assez satisfait, comme d'être issu d'une mère née de Saunière et d'un père officier médecin des troupes coloniales. Laborit ne reniera toutefois jamais ses origines vendéennes et se présentera volontiers comme descendant des Atlantes !
À l'âge de cinq ans, avec sa mère, il accompagnera en pirogue sur le Maroni la dépouille de son père, mort en Guyane d'un tétanos contracté en service.

À douze ans, lui-même fut atteint de la tuberculose. Les séquelles pleurales qu'il en conserva ne l'empêchèrent pas de préparer, et de réussir, d'abord son baccalauréat à Paris lycée Carnot, puis son certificat de sciences physiques, chimiques et naturelles faculté des sciences, enfin, à vingt ans, le concours d'entrée à l'École principale de santé de la Marine, à Bordeaux, où, grâce à un médecin compréhensif, il put être incorporé.
L'histoire a oublié le nom de ce praticien qui influença de façon décisive le destin de Laborit. Car, en dépit ou à cause de sa rébellion contre l'institution médicale, c'est à elle qu'il dut de pouvoir cultiver ses dons.
De 1937 à 1939, il est en effet interne des hôpitaux de Bordeaux, et, à trente-quatre ans, il devient chirurgien des hôpitaux des armées, pour finir, de façon imprévisible mais méritée, maître de recherche du Service de santé des armées, avec le grade de médecin en chef de 1re classe.
En 1939, il est médecin à bord du torpilleur Sirocco, lequel est coulé, le 31 mai 1940, lors de l'évacuation de Dunkerque.
Il a la vie sauve, mais son séjour prolongé dans les eaux de la mer du Nord lui fait vivre les effets d'une réfrigération sans préparation, auxquels il songera sans doute en 1950, lorsqu'il mènera à bien ses recherches sur l'“hibernation artificielle”, obtenue par une atténuation des réactions au froid. En 1944, il est sur l'Émile-Bertin pour le débarquement d'Anzio janvier et pour celui de Provence août, comme chirurgien de la 6e division de croiseurs.
Après la guerre, il opère dans les hôpitaux maritimes de Lorient, puis de Bizerte Sidi Abdallah, où il entraîne son épouse et ses cinq enfants. Mme Laborit deviendra chef de travaux de la faculté de Créteil et praticien dans le service de réanimation de Pierre Huguenard à l'hôpital Henri-Mondor.
C'est à Bizerte que, vers 1946, désolé d'assister à des “maladies opératoires tourmentées”, notamment faute d'anesthésies adéquates, il commence ses réflexions et ses recherches sur ce qui deviendra la maladie postagressive, ses manifestations neurovégétatives et les moyens de les apaiser.
De cette époque datent ses premières publications connues, en particulier L'Anesthésie facilitée par les synergies médicamenteuses, par lesquelles ce chirurgien va révolutionner l'anesthésiologie, puis la psychiatrie, puis une grande partie de la médecine, voire la sociologie.
En effet, la chance a voulu que ce médecin militaire atypique soit muté en 1949 au laboratoire de physiologie du Val-de-Grâce, dirigé par le médecin général Jaulmes, homme cultivé, compétent, tolérant, amical. Ainsi pourra commencer la troisième vie de Laborit : après les études et la guerre, voici le temps du chercheur qui devient biologiste, philosophe et écrivain.
En tant que chirurgien, Henri Laborit s'intéresse à la qualité de l'anesthésie et plus particulièrement à la neuroleptanalgésie, ce qui le conduit à deux premières grandes découvertes :
de 1950 à 1952, il met au point la technique de l'hibernation artificielle, qui va révolutionner la chirurgie.
en 1951, il introduit la 4560 RP chlorpromazine, le premier neuroleptique au monde. Cette molécule, commercialisée sous le nom de Largactil, est utilisée dans le traitement de la schizophrénie.
Cette troisième vie s'ouvrira sur la découverte, en 1951, de la chlorpromazine Largactil, premier neuroleptique au monde, synthétisée par les laboratoires Specia. Elle fut illustrée par l'attribution du prix américain Albert-Lasker, prélude au prix Nobel, qu'il n'obtint jamais à sa forte déception à cause de l'hostilité du microcosme médical civil français, et plus précisément parisien.
International Notable du Congrès américain, président de l'Institut de psychosomatique à l'université de Turin depuis 1983, professeur titulaire de la Jolla University de San Diego États-Unis et du Campus européen à Lugano Suisse, il fit de nombreuses conférences, sur invitation, en Amérique, en Europe, en Afrique et en Extrême-Orient. Cette activité internationale ne l'empêchera pas de créer et de diriger à partir de 1958, dans le cadre de l'hôpital Boucicaut à Paris, le laboratoire d'eutonologie, géré par une association sans but lucratif loi 1901 ; ce laboratoire fonctionne sans aide de l'État, grâce aux droits d'auteur des brevets pris par l'association.
Henri Laborit a publié un grand nombre d'articles et d'ouvrages divers, ce qui rend difficile de dresser une liste exhaustive de ses publications. Il faut néanmoins citer La Vie antérieure Grasset, 1989, ouvrage autobiographique relatant sa carrière scientifique, et la somptueuse Légende des comportements (Flammarion, 1994), volumineux livre d'art et de science qui apparaît désormais comme son luxueux testament.
La plupart de ses livres sont des essais de philosophie scientifique ou des tentatives pour expliquer les connaissances biologiques dans le champ des sciences humaines. Le premier, Biologie et structure, aborde l'aspect biologique de la sociologie et du comportement.
Le succès de ce livre paru en mars 1968, peu avant les événements de Mai donc, a attiré sur son auteur l'intérêt des étudiants du département d'urbanisme de la faculté expérimentale de Vincennes, qui lui ont demandé de créer une unité de valeur “biologie et urbanisme”. Depuis le début de 1969 et jusqu'en 1974, il a donc, avec son collaborateur Bernard Weber, assuré cet enseignement. Le livre L'Homme et la ville résume son approche biocomportementale des problèmes urbains.
La Nouvelle Grille 1974 fait le point de son apport en sociologie, économie et politique à partir des grandes lois de la biologie générale et de la biologie des comportements abordées précédemment dans La Société informationnelle 1973 et Les Comportements 1973.
De 1978 à 1983, il assure un enseignement de bio-psycho-sociologie, comme professeur invité, à l'université du Québec, à Montréal, qui prolonge la ligne de pensée qu'il inaugurait en 1970 avec L'Homme imaginant, et poursuivait dans L'Éloge de la fuite 1976 et L'Inhibition de l'action 1979.
La Colombe assassinée vulgarisait en 1983 ses thèses sur la violence.
Mais avec Dieu ne joue pas aux dés 1987, il devait revenir à l'étude des systèmes vivants qui lui avait déjà inspiré, en 1963, Du soleil à l'homme, pour achever ce parcours encyclopédique avec son Esprit du grenier 1992.
Il est le père de l'actrice Maria Laborit, du psychiatre Jacques Laborit et le grand-père de l'actrice Emmanuelle Laborit, fille de ce dernier. Mais aussi de Marie Noël, Philippe et Jean Laborit. Son épouse est décédée en 1997.

Travaux scientifiques

En tant que chirurgien, Henri Laborit s'intéresse à la qualité de l'anesthésie et plus particulièrement à la neuroleptanalgésie, ce qui le conduit à deux premières grandes découvertes :
de 1950 à 1952, il met au point la technique de l'hibernation artificielle, qui va révolutionner la chirurgie.
en 1951, il introduit la 4560 RP chlorpromazine, le premier neuroleptique au monde. Cette molécule, commercialisée sous le nom de Largactil, est utilisée dans le traitement de la schizophrénie.
Il s'oriente par la suite vers l'étude des mécanismes liés au stress. En 1958, il crée le laboratoire d’eutonologie. Il y travaille avec son équipe à l’hôpital Boucicaut et en est le directeur jusqu'à sa mort.
En même temps, il dirige la revue Agressologie jusqu'en 1983.
Il donne sa vraie importance à la névroglie ou ensemble de cellules gliales, et aux radicaux libres, bien avant leur irruption dans la presse radio-télévisée et même dans la presse scientifique. Il est également le premier à synthétiser le GHB au début des années 1960.
En 1968, il publie son premier ouvrage de vulgarisation, Biologie et structure (ISBN 2070351564). Il écrit par la suite une trentaine d'œuvres dédiées à la philosophie scientifique et à la nature humaine.
Il apparaît en 1971 et en 1972 dans Italiques. De 1978 à 1983, il est professeur invité de bio-psycho-sociologie à l’Université du Québec, où il donne des cours en alternance avec son adjoint le Dr Bernard Weber, physiologiste et collaborateur au CEPEBPE, son laboratoire à Boucicaut

En 1989, il accepte la présidence de l'Institut de Psychosomatique de Turin. La même année et jusqu'en 1992, il occupe une chaire de professeur à l'Université Européenne de Lugano en Suisse Italienne.
Henri Laborit est aussi l'un des pionniers de la théorie de la complexité, initiateur de la pensée complexe et de l'auto-organisation du vivant par l'introduction de la cybernétique et de la systémique par sa participation au Groupe des dix.

Activités socio-politiques

" Tant qu'on n'aura pas diffusé très largement à travers les hommes de cette planète la façon dont fonctionne leur cerveau, la façon dont ils l'utilisent et tant que l'on n'aura pas dit que jusqu'ici cela a toujours été pour dominer l'autre, il y a peu de chance qu'il y ait quoi que ce soit qui change. "

Henri Laborit, Mon oncle d'Amérique

Durant toute sa vie, Henri Laborit est un esprit curieux et anticonformiste : il prend la défense de façon inattendue de la revue Planète contre les attaques de l'Union rationaliste dans les années 1960, il rappelle discrètement les massacres de Vendée dans Mon oncle d'Amérique en 1980, il participe au comité de direction de l'Institut de Sémantique générale de Lakeville. Il ne se laisse pas étiqueter sous quelque mouvement que ce soit.
En 1969, les étudiants en urbanisme de la nouvelle université de Vincennes l'invitent à animer une unité de valeur intitulée « biologie et urbanisme », ce qu'il fait jusqu'en 1974.
Avec son livre La Nouvelle grille 1974, il fait connaître ses idées sur la biologie comportementale au grand public dans le contexte favorable d'après mai 68. Le bon accueil fait par un public lettré à ce livre le conduit à écrire Éloge de la fuite, qui en constitue une introduction accessible à tous; celle-ci connaîtra plusieurs réimpressions en version de poche.
Ses travaux sur le conditionnement sont à la base du film Mon oncle d'Amérique d'Alain Resnais en 1980. Il y expose les expériences scientifiques conduites sur des rats et qui l'ont amené à développer le concept d'inhibition de l'action et qui explique dans quelles conditions de stress des rats isolés somatisent (apparition d'ulcères).

Publications

Physiologie et biologie du système nerveux végétatif au service de la chirurgie, G. Doin et Cie,‎ 1950, 163 p.
L’anesthésie facilitée par les synergies médicamenteuses, Masson & Cie,‎ 1951
Réaction organique à l’agression et choc, Masson & Cie,‎ 1952
Pratique de l’hibernothérapie en chirurgie et en médecine, Masson & Cie,‎ 1954
en collab. avec Pierre Huguenard
Résistance et soumission en physio-biologie : l’hibernation artificielle, Masson & Cie, coll. Évolution des sciences,‎ 1954
Excitabilité neuro-musculaire et équilibre ionique. Intérêt pratique en chirurgie et hibernothérapie, Masson & Cie,‎ 1955
en collab. avec Geneviève Laborit
Le delirium tremens, Masson & Cie,‎ 1956
en collab. avec Robert Coirault
Bases physio-biologiques et principes généraux de réanimation, Masson & Cie, coll. Agressologie – réanimation – hibernothérapie,‎ 1958
Les destins de la vie et de l’homme. Controverses par lettres avec P. Morand sur des thèmes biologiques, Masson & Cie,‎ 1959
en collab. avec Pierre Morand
Physiologie humaine cellulaire et organique, Masson & Cie,‎ 1961
Du soleil à l’homme, Masson & Cie, coll. Évolution des sciences ,‎ 1963
Les régulations métaboliques, Masson & Cie,‎ 1965
Biologie et structure, Gallimard, coll. Idées,‎ 1968
Neurophysiologie. Aspects métaboliques et pharmacologiques, Masson & Cie,‎ 1969
L’homme imaginant : Essai de biologie politique, Union Générale d’Édition, coll. 10/18,‎ 1970
L’agressivité détournée : Introduction à une biologie du comportement social, Union Générale d’Édition, coll. 10/18,‎ 1970
L’homme et la ville, Flammarion,‎ 1971
La Société informationnelle : Idées pour l’autogestion, Éditions du Cerf,‎ 1973
Les Comportements : Biologie, physiologie, pharmacologie, Masson & Cie,‎ 1973
La Nouvelle grille, Éditions Robert Laffont, coll. Libertés 2000 ,‎ 1974
Éloge de la fuite, Éditions Robert Laffont, coll. La vie selon … ,‎ 1976
Discours sans méthode, Éditions Stock, coll. Les grands auteurs ,‎ 1978
en collab. avec Francis Jeanson
L’Inhibition de l’action, Masson & Cie,‎ 1979
Copernic n’y a pas changé grand chose, Éditions Robert Laffont,‎ 19
L’Alchimie de la découverte, Grasset,‎ 1982
en collab. avec Fabrice Rouleau
La Colombe assassinée, Grasset,‎ 1983
Dieu ne joue pas aux dés, Grasset,‎ 1987
La vie antérieure, Grasset,‎ 1989
Les récepteurs centraux et la transduction de signaux, Masson & Cie,‎ 1990
Les bases biologiques des comportements sociaux, coll. Grandes conférences,‎ 1991
Musée de la civilisation-Québec
L’esprit du grenier, Grasset,‎ 1992
Étoiles et molécules, Grasset,‎ 1992
La légende des comportements, Flammarion,‎ 1994
Une Vie - Derniers entretiens, éditions du Félin,‎ 1996, 318 p.
entretiens avec Claude Grenié

Prix et distinctions

1957 : Prix Albert Lasker pour la recherche médicale, équivalent américain du prix Nobel.
1972 : médaille de l'O.M.S.
1981 : prix Anokhin (URSS).
Il n'a pas eu le prix Nobel bien qu'il ait été nommé. D'après Pierre Huguenard, professeur émérite à la Faculté de Médecine de l'Université de Paris XII, ce prix lui aurait échappé « à cause de l'hostilité du microcosme médical civil français, et plus précisément parisien6. » Alors qu'il était pressenti pour le Prix Nobel, le doyen de la faculté de Médecine de Paris, envieux de son succès et supportant mal les remises en question que ses travaux suscitent, fait le voyage à Stockholm pour dissuader le jury de lui décerner la prestigieuse récompense7[réf. insuffisante].

La République française l'élève au grade d'Officier de la Légion d'honneur

en 1967.

L'hôpital psychiatrique de Poitiers, la structure médico-chirurgicale des urgences de l'Hôpital d'Instruction des Armées de Bordeaux, la promotion 1997 de l'École du service de santé des armées de Bordeaux, le grand amphithéâtre de l'Institut de médecine navale de Toulon et la promotion 2006 de l'Institut Toulousain d'Ostéopathie portent son nom.

Liens

http://youtu.be/HFoiBWUXvYQ rencontre avec H.Laborit 1
http://youtu.be/mRwzI-MktcU rencontre avec Laborit 2
http://youtu.be/4hho57NP6RQ Eloge de la fuite
http://youtu.be/38o367D16LU Biologie comportementale 1
http://youtu.be/e49gZKx9YFE Laborit/Dali 1
http://youtu.be/_0ODv6KRy88 Laborit/ Dali 2
http://youtu.be/VuV1PdiN4mA Biologie comportementale 2



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Posté le : 18/05/2014 21:09

Edité par Loriane sur 19-05-2014 22:12:37
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Jean-Paul II pape catholique 1ère partie
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Le 18 mai 1920 à Wadowice en Pologne nait Karol Józef Wojtyła,

pape Polonais de l'église catholique, élu au pontificat le 16 octobre 1978 à 58 ans; Intronisation le 22 octobre 1978
Il meurt à Rome, cité du Vatican, à 84 ans le 2 avril 2005 Fin du pontificat le 2 avril 2005 après 26 ans, 5 mois et 16 jours
Ordination sacerdotale 1er novembre 1946 par le cardinal. Adam Stefan Sapieha, fait Cardinal de l’Église catholique le 28 juin 1967 par le pape Paul VI, Titre cardinalice, Cardinal-prêtre de San Cesareo in Palatio, Évêque de l’Église catholique, Consécration épiscopale 28 septembre 1958, archevêque de Cracovie du 13 janvier 1964 – 29 décembre 1978 Adam Stefan Sapieha, Franciszek Macharsk, puis Évêque auxiliaire de Cracovie, Évêque titulaire d'Ombi le 28 septembre 1958 au 13 janvier 78

Il est fait Saint de l’Église catholique Canonisé le 27 avril 2014 par le pape François après une Béatification le 1er mai 2011 par le pape Benoît XVI son successeur.

Karol Józef Wojtyła, prononcé [ˈka.ɾɔl ˈju.zεf vɔi̯.ˈtɨ.wa] Wadowice, est né près de Cracovie, en Pologne, 18 mai 1920
prêtre polonais, évêque puis archevêque de Cracovie, cardinal, élu pape de l’Église catholique le 16 octobre 1978 sous le nom de Jean-Paul II en latin Ioannes Paulus II, en italien Giovanni Paolo II, en polonais Jan Paweł II.
Étudiant polonais en philologie, il joue dans un groupe de théâtre antinazi et entre au séminaire clandestin en 1942. Ordonné prêtre en 1946, après des études à Rome et en France, il est prêtre en Pologne communiste en 1948 auprès de la jeunesse. Après sa thèse sur l'amour, particulièrement conjugal, le cardinal Sapieha le nomme à l'université. Il devient en 1958 le plus jeune évêque Polonais. Il s'oppose au matérialisme notamment en demandant une église à Nowa Huta.
Pendant Vatican II, sa maîtrise des langues et de la théologie en font le porte-parole de l'épiscopat polonais ce qui le fait remarquer par le futur Paul VI. Archevêque, puis cardinal en 1968 le plus jeune il défend les ouvriers face au régime communiste, défendant les droits de l'homme et il s'intègre à la curie où, à la demande de Paul VI, il prêche avec charisme les exercices spirituels de 1976. Il reçoit des voix lors du premier conclave de 1978. Il est élu sur proposition du cardinal König à la mort brutale de Jean-Paul Ier.

Son pontificat 26 ans 5 mois et 18 jours est à ce jour le troisième plus long de l’histoire de l’Église après celui de saint Pierre et Pie IX 31 ans 7 mois et 23 jours. C’est le premier pape non italien depuis le pape hollandais Adrien VI en 1520 et le premier pape polonais de l’histoire de l’Église.
Sa volonté de rapprocher les religions a conduit à sensiblement améliorer les relations de l'Église catholique avec les juifs, les Églises orthodoxes, les anglicans et les musulmans. Il est à l’origine de la première réunion internationale interreligieuse d’Assise en 1986, réunissant plus de 194 chefs de religion.
Il parcourut plus de 129 pays pendant son pontificat, plus de cinq cents millions de personnes ayant pu le voir durant cette période, et institua de grands rassemblements comme les Journées mondiales de la jeunesse. Il béatifia 1 340 personnes et canonisa 483 saints, soit plus que pendant les cinq siècles précédents.
Il fut l'ardent défenseur des réformes du concile Vatican II, auquel il participa très activement en tant qu’évêque. Sa volonté de défense de la dignité humaine l’a conduit à promouvoir les Droits de l’homme. Il s'est opposé à l'idéologie communiste et par son action, notamment en Pologne, a favorisé la chute du bloc de l'Est. Il a également condamné les excès du capitalisme.
Jean-Paul II est considéré par certains comme l’un des meneurs politiques les plus influents du xxe siècle. Plus encore, il est présenté de plus en plus comme le modèle de la nouvelle évangélisation, portée par l'ensemble de sa vision pastorale et incarnée jusque dans sa sainteté de vie.
Béatifié le 1er mai 2011 par son successeur le pape Benoît XVI, puis canonisé par le pape François le 27 avril 2014, il est considéré comme saint par l'Église catholique et fêté le 22 octobre, date de son intronisation pontificale

Sa vie

Karol Wojtyla lors de sa première communion.

Karol Józef Wojtyła est né à Wadowice, petite ville de Galicie, deuxième fils d’Emilia, née Kaczorowska 1884-1929, et de Karol Wojtyła 1879-1941, officier en retraite. Le couple a eu également un autre garçon, Edmund en 1906 et une fille, Olga, morte en 1914 dès la naissance. Très tôt, le petit Karol perd sa mère 1929, atteinte d'une infection rénale, puis son frère aîné, Edmund 1906-1932, qui était médecin, atteint de la scarlatine.

Adolescent, Karol Wojtyła est passionné de littérature et de théâtre. Il participe à des représentations théâtrales données par son lycée. Il se lie d'amitié avec deux actrices de sa troupe, Halina Krolikiewicz (pl) et Ginka Beer. Une communauté juive importante réside à Wadowice, que Karol Wojtyla côtoie quotidiennement. Il joue dans de nombreuses pièces et obtient souvent les rôles principaux, remplaçant même au pied levé un acteur qui ne pouvait être présent. Il rencontre Mieczysław Kotlarczyk, professeur d'histoire au lycée des filles de Wadowice et passionné de théâtre. À partir de 1936, Kotlarczyk forme Karol Wojtyla à sa propre technique théâtrale, essentiellement fondée sur la force de la parole et du texte. Il discute aussi avec lui de la place de la langue dans la culture et l'identité polonaise. Karol Wojtyla a alors la volonté de devenir acteur, et souhaite se consacrer au théâtre. Il continuera à écrire à Mieczysław Kotlarczyk quand il quittera Wadowice. À quinze ans, il devient président d'une association de jeunes qui se consacre à la Vierge Marie.
Le 6 mai 1938, Karol Wojtyła reçoit le sacrement de confirmation. En août 1938, il quitte Wadowice, accompagné par son père, pour Cracovie où il suit des études de lettres à l’université Jagellonne de Cracovie. Il approfondit sa connaissance de l'étymologie, de la phonétique polonaise, du théâtre et de la poésie lyrique. Il se spécialise en philologie polonaise.
La défaite polonaise de 1939 entraîne le démembrement et l'occupation du pays par l'Allemagne nazie et l'URSS. Parmi d'autres mesures, l'occupant allemand impose la fermeture de l'université, et l'interdiction de fêter les saints polonais. Karol Wojtyła rencontre alors celui qui deviendra un proche, Jan Tyranowski, tailleur féru de spiritualité, homme de prière engagé dans sa paroisse. Une fois pape, Jean-Paul II dira de lui qu'il était l'un de ces saints inconnus, cachés comme une lumière merveilleuse au bas de la vie, à une profondeur où règnent habituellement les ténèbres Celui-ci lui propose de participer au Rosaire vivant, organisation catholique clandestine. Jan Tyranowski pousse les membres du Rosaire vivant à prier, à se former, à vivre en présence de Dieu et à faire que chaque instant serve à quelque chose. Tyranowski conseille à Karol Wojtyła la lecture des écrits de saints de l'Ordre du Carmel, comme Jean de La Croix, Thérèse d'Avila et Thérèse de Lisieux.
Karol Wojtyła continue à être acteur dans des pièces de théâtre. Il écrit aussi trois pièces, David, Job et Jérémie. Dans ces pièces on peut voir des parallèles entre le destin de la Pologne et d'Israël. Le théâtre est conçu par Karol Wojtyła comme un moyen de résistance et de défense de la patrie polonaise contre l'occupant nazi. Karol Wojtyła donne des représentations clandestines avec des amis : c'est le théâtre surnommé Studio 39.

Karol Wojtyła travaille pendant l'automne 1940 dans la carrière de Zabrziwek, où il découvre la réalité du travail manuel. En octobre 1940, Karol Wojtyła se fait embaucher en tant qu'ouvrier dans l'usine chimique Solvay, ce qui lui permet d'échapper au service obligatoire allemand. Cette expérience marquera durablement sa vie : Cette expérience de la vie ouvrière avec tous ses aspects positifs et ses misères, aussi bien qu'à un autre niveau, les horreurs de la déportation de mes compatriotes polonais dans les camps de la mort, ont profondément marqué mon existence.

Le 16 février 1941 survient le décès de son père, dernier membre vivant de sa famille.

En juin 1941, l'Allemagne nazie déclare la guerre à son alliée l'URSS et toute la Pologne passe sous le joug nazi.

En juillet 1941, Mieczysław Kotlarczyk rejoint Cracovie avec son épouse. Ils sont hébergés dans l'appartement de Karol Wojtyła. Un mois plus tard, avec un groupe d'acteurs incluant Karol Wojtyła, Kotlarczyk fonde le théâtre rhapsodique. Ce style théâtral, d'une grande sobriété de moyens, met en exergue le texte à travers un art déclamatoire très travaillé. Pour Kotlarczyk, la tension dramaturgique provient de la parole exprimée et reçue, plus que d'une mise en scène spectaculaire. Ce travail sur la puissance, en soi, de la parole, influencera profondément Karol Wojtyła dans son apostolat de prêtre, puis d'évêque et de pape.
L'éradication de la culture polonaise est un des moyens utilisés par les nazis pour supprimer toute résistance à long terme dans le pays. Le théâtre rhapsodique fait dès lors partie d'un vaste mouvement de résistance culturelle clandestine, baptisé Uni. L'Unia a aussi une branche militaire. Mais Karol Wojtyła refuse d'entrer dans la résistance armée, préférant des moyens plus pacifiques, comme le combat culturel et la prière. La troupe du Théâtre rhapsodique se produit dans la clandestinité, les acteurs risquant le peloton d'exécution s'ils se font prendre.

Au cours de l'automne 1942, après un long temps de réflexion, il décide de devenir prêtre, et entre au séminaire clandestin de Cracovie.

Séminariste sous l'occupation

Karol Wojtyła est accepté au séminaire clandestin que Mgr Sapieha, archevêque de Cracovie, a organisé malgré l’interdiction allemande de former de nouveaux prêtres, en octobre. Chaque étudiant est suivi par un professeur ; les cours ont lieu dans des églises ou chez des particuliers. Karol travaille comme ouvrier la journée et étudie le soir. Il lit alors le Traité de la dévotion à la Très Sainte Vierge Marie, de saint Louis-Marie Grignion de Montfort. La lecture de Louis-Marie Grignon de Montfort aura un grand impact dans sa vie, et il prendra en tant qu'évêque puis pape sa devise Totus Tuus, issue de la lecture du Traité de la dévotion à la très Sainte Vierge Marie. Il s'initie aussi à la philosophie, et notamment à la métaphysique. Celle-ci, dans un premier temps, le déroute. Mais au bout de deux mois de travail intensif, il y trouve les raisons profondes de son existence et la confirmation de ses intuitions sensibles. Il restera toute sa vie passionné de philosophie.

Le 29 février 1944, il frôle la mort. Il est renversé par une voiture et se retrouve pendant quinze jours à l'hôpital, victime d'un traumatisme crânien.

Le 6 août 1944, Hitler décide de réprimer l'insurrection de Varsovie. Karol Wojtyła échappe à une rafle qui a lieu dans son immeuble, restant silencieusement en prière dans son appartement situé en sous-sol. Menacé par la répression, il trouve refuge au palais épiscopal où Mgr Sapieha décide de cacher les séminaristes. Il ne sort que très rarement du palais épiscopal et avec de faux papiers. Il ne retrouve sa liberté de mouvement que le 17 janvier 1945, à la suite de la libération de Cracovie par l'Armée rouge. L'armée soviétique salue l'attitude du cardinal face aux nazis.
Karol Wojtyła étudie particulièrement la théologie de Jean de La Croix, de Thérèse d'Ávila et de Thérèse de Lisieux. Il pense d'ailleurs un temps à devenir carme, mais y renonce. En 1946, Mgr Sapieha, qui vient d'être nommé cardinal, décide de l'envoyer compléter sa théologie à Rome. Il avance la date de son ordination pour faciliter son départ. Karol Wojtyła est ordonné prêtre lors de la Toussaint, le 1er novembre 1946. Il a 26 ans.

Ministère de prêtre

Il poursuit ensuite sa formation à l’Angelicum de Rome, université alors dirigée par les dominicains. Les cours y sont dispensés en latin. Il y reste deux ans, pour préparer sa thèse de doctorat en théologie sur La foi dans la pensée de saint Jean de la Croix. Il loge dans le collège belge, où il apprend le français. Pour les besoins de sa thèse sur Jean de La Croix, il apprend aussi l'espagnol.
Le cardinal Sapieha lui demande pendant ses vacances de visiter l'Europe afin d'y étudier les méthodes pastorales. Il voyage alors en France et en Belgique. Pendant ce séjour il découvre la réalité du début de la déchristianisation de la France mais aussi les nouvelles méthodes pastorales. Il rencontre le théologien Henri de Lubac et observe l’expérience des prêtres-ouvriers. En Belgique, il rencontre l’abbé Joseph Cardijn, fondateur de la Jeunesse ouvrière chrétienne. Lorsqu'il rentre en Pologne, il publie dans la revue catholique de Cracovie son impression positive sur les nouvelles formes d'évangélisation en France. Pays d'une magnifique culture intellectuelle catholique, mais pays de mission ayant de nombreux incroyants. Il voit alors la nécessité de s'adapter aux situations nouvelles du fait de la disparition d'une foi plus traditionnelle et observe avec intérêt les nouvelles formes d'évangélisation, qui montre de nouvelles voies, de nouvelles méthodes pour le travail apostolique : une nouvelle évangélisation.

Il revient ensuite en Pologne et, en juin 1948, est envoyé à Niegowic, un petit village de la campagne galicienne à cinquante kilomètres de Cracovie. Il y découvre le développement du stalinisme en Pologne. Il lit Lénine et Karl Marx, afin de mieux comprendre la logique communiste. Il défend cette conception : Le socialisme n'est pas contraire aux enseignements de l'Église, mais les méthodes des communistes sont contre l'Église. Le communisme prétend imposer aux gens des conceptions matérialistes, il torture la nation. Face aux pressions faites par le régime communiste, Karol Wojtyła conseillait de ne jamais résister, affirmant que les coses mauvaises doivent être vaincues par la bonté. Nous devons montrer le bon exemple, faire preuve d'humilité .
Le cardinal Sapieha le nomme en mars 1949 à la paroisse universitaire Saint-Florian de Cracovie. Pendant cette période il découvre l'importance fondamentale de la jeunesse. Il encadre alors un groupe de jeunes, à qui il donne des conférences.
Il apprend avec eux, fait du ski avec eux et organise une nouvelle forme d'évangélisation. Il organise des excursions, composées de temps de réflexion, de prière et de sport, ceci deux fois par an pendant quinze jours. Il célèbre la messe sur un canoë, chose assez rare avant le concile Vatican II, s'habille en civil, afin de ne pas se faire repérer par le régime communiste. Au cours de ces excursions, il écoute et discute beaucoup avec des jeunes, souvent fiancés, avec qui il parle des différents aspects de la vie conjugale. Il innove en discutant ouvertement de la sexualité. Il invitait les hommes et les femmes à apprendre à être ensemble avant de s'engager dans une relation plus intime. Ils devraient apprendre à se comporter l'un vis-à-vis de l'autre, à être patients, à s'entendre, à se comprendre mutuellement. Il développe une réflexion profonde sur la vocation du mariage, qui restera toute sa vie l'une des grandes thématiques de son enseignement.

Il est nommé à l'université par le cardinal Sapieha, contre sa volonté. Il étudie alors pour rédiger une thèse de philosophie. Il se spécialise en éthique et précisément la question de l'amour en général et de l'amour conjugal. Il étudie la philosophie de saint Thomas d'Aquin et les phénoménologues, dont Edith Stein, et sa thèse porte sur le phénoménologue Max Scheler. Il apprend alors l'allemand afin de pouvoir mieux comprendre Max Scheler. Il obtient alors un doctorat de philosophie, en 1953. Il continue cependant ses excursions avec les jeunes pendant l'été.
En 1953, il occupe la chaire de théologie morale et éthique sociale de la Faculté de théologie de Cracovie. Il écrit des poèmes sous le pseudonyme d'Andrzej Jawien. Le régime soviétique accentue alors la répression, développant le culte de la personnalité autour de Staline. Des personnalités catholiques comme le cardinal Stefan Wyszyński sont emprisonnées en septembre 1953. Le prêtre responsable du Rosaire Vivant fut condamné à mort. L'enseignement catholique est interdit dans les écoles, et la faculté de théologie de l'université Jagellonne où il enseigne, est ferméeB 17 en octobre 1954. À partir de la mort de Staline, les relations sont plus libres. Des manifestations en faveur de la liberté religieuse se produisent et le cardinal Stefan Wyszyński est libéré en 1956. En 1954, il est nommé professeur d'éthique à l’université catholique de Lublin. Il fonde dans cette ville un Institut de morale dont il conserve la direction jusqu’en 1978.
Karol Wojtyła participe alors secrètement autour du doyen et des professeurs de philosophie à des réunions afin de discuter de la situation de l'Église et de la nation. Ils développent des moyens subtils afin de saper le communisme de l'intérieur, spirituellement et philosophiquement. Karol Wojtyła critique le communisme, en considérant que l'éthique marxiste ne permettait pas d'appréhender la réalité de l'homme en tant que tel. Ainsi il considère que les marxistes considèrent l'homme comme quelque chose qui peut être créé dans le communisme - mais il n'y a pas de place pour l'individu, pour l'essence de l'homme. Parce que l'essence de l'homme s'incarne en chaque individu. Karol Wojtyła considère que l'approche chrétienne de la vie et de la société était extrêmement réaliste, alors que l'approche marxiste finissait par être purement idéaliste, faute d'être concrète. Face à cette opposition, Karol Wojtyła ne cherche jamais à développer une confrontation armée ou violente avec les communistes. Il cherche ainsi à fuir les problèmes politiques et les conflits, afin de ne pas gaspiller de temps, mais concentre son activité au développement de la connaissance, afin de se consacrer à un travail positif. Ainsi on ne trouve pas de réaction officielle de Karol Wojtyła lors du soulèvement de Poznań en 1956.

Évêque à Cracovie

Visite de l'église de la Visitation de la Bienheureuse Vierge Marie dans Cracovie. Carmes sur le sable - début juin 1967, peu de temps avant d'être créé cardinal
Le 28 septembre 1958, le pape Pie XII le nomme évêque auxiliaire de Cracovie. À 38 ans, Karol Wojtyła est le plus jeune évêque de la République populaire de Pologne. Cette nomination est validée par le régime communiste, car Karol Wojtyła est considéré comme une personne qui ne s'intéresse pas aux débats politiques, contrairement au cardinal Stefan Wyszyński. Le régime communiste voit dans le nouvel évêque un moyen de contrer et de diviser l'épiscopat polonais.
C’est à cette époque qu’il choisit sa devise Totus tuus : tout à toi , inspiré de la spiritualité de Louis-Marie Grignion de Montfort et illustration de sa dévotion à la Vierge Marie.
En tant qu'évêque auxiliaire il est responsable de la pastorale des étudiants. Il continue alors d'enseigner la morale à la faculté de théologie. Il enseigne principalement saint Thomas d'Aquin, Scheler, Husserl, Heidegger, Ingarden. Il tente de concilier dans sa réflexion, mais aussi dans les articles qu'il publie, la philosophie de saint Thomas avec la phénoménologie. Il considère que la phénoménologie propose des outils mais qu'il lui manque une vision générale du monde propre au thomisme.
Il continue ses activités littéraires, donnant même en 1960 une pièce de théâtre, La Boutique de l’orfèvre, dont le sous-titre est : Méditation sur le sacrement de mariage qui, de temps en temps, se transforme en drame . Il collabore aux revues Znak et Tygodnik Powszechny, signant ses poèmes du pseudonyme Andrzej Jawień.
En 1962, l'administrateur apostolique de Cracovie, Mgr Eugniusz Baziak, meurt. Karol Wojtyła est alors nommé pour le remplacer le 13 janvier 1964, devenant ainsi le plus jeune administrateur de diocèse en Pologne.
Pendant plus de 20 ans, Karol Wojtyła défend les paroissiens de la nouvelle ville Nowa Huta, une ville communiste modèle, privée de lieu de culte. Il soutient la construction d'une église en célébrant des messes de Noël en plein air afin de promouvoir la création d'un lieu de culte digne pour les ouvriers. Paul VI lui offre même une pierre de l'ancienne basilique de Saint Pierre.

CoIIe concile œcuménique du Vatican II

Peu de temps après sa nomination comme évêque, le nouveau pape Jean XXIII décide d'ouvrir le IIe concile œcuménique du Vatican. L'évêque Karol Wojtyla est alors invité à participer au concile. La phase préparatoire se déroule du 2 janvier 1959 au 11 octobre 1962. Dans la réponse au questionnaire pour le Concile Vatican II, Karol Wojtyła demande que le concile se prononce clairement sur l'importance de la transcendance de la personne humaine face au matérialisme croissant de l'époque moderne. Il souhaite que soit renforcé le rôle des laïcs dans l'Église, mais aussi le dialogue œcuménique et le célibat des prêtres qu'il défend. Même s'il n'a jamais joué un rôle fondamental au cours du Concile, sa position semble s'être progressivement renforcée au fil du concile au sein de la délégation des évêques polonais.
La première session du concile se déroule du 11 octobre 1962 au 8 décembre 1962. Au cours de ce concile, Karol Wojtyła, parlant le français, l'anglais, l'allemand, le polonais, le russe, l'espagnol, l'italien et le latin, devient progressivement le porte-parole de la délégation polonaise. Cette délégation étant la plus importante du monde communiste, elle jouit d'une certaine autorité sur les questions concernant la vie de l'Église au sein du bloc de l'Est. Au fil des débats, Karol Wojtyła se lie d'amitié avec des évêques africains, qu'il sent animés d'une foi jeune, vivante, mais aussi avec les évêques allemands. Il croise des théologiens tels que Hans Küng et Joseph Ratzinger. La nomination de Karol Wojtyła comme archevêque en 1964, lui permet d'avoir une plus grande stature au sein de la délégation.
Il participe de manière active au Schéma XIII du Concile Vatican II, contribuant principalement au développement de l'exhortation sur l'Église dans le monde de ce temps. Lors du concile Vatican II, deux tendances s'affrontent sur la conception de l'athéisme, souvent liée à la représentation existante du marxisme. Karol Wojtyła ne prend jamais ouvertement position pour l'une d'entre elles, mais défend sa conception face à l'athéisme, lors d'une tribune le 21 octobre 1964 : Nous poursuivons une quête en même temps que nos frères humains... Évitons de faire de la morale. Il invite l'Église à employer la méthode heuristique, exactement comme on aide l'élève à découvrir la vérité par lui-même. Karol Wojtyła demande alors de considérer l'athéisme, non dans sa composante sociologique ou politique, mais avant tout dans son état intérieur de la personne humaine. Ainsi lors de son intervention du 28 septembre 1965, il déclare : L'athée croit fermement à son ultime solitude, parce qu'il croit que Dieu n'existe pas. D'où son désir de se rendre d'une certaine manière immortel, à travers la vie de la collectivité. Nous devons donc nous demander pourquoi le collectivisme favorise l'athéisme et vice et versa.
Le 30 novembre 1964, Paul VI reçoit pour la première fois Karol Wojtyła lors d'une audience privée. Le pape avait suivi ses interventions lors du concile, et il lui apparaissait comme la figure la plus marquante parmi la délégation polonaise, celle d'un évêque attaché à la tradition mais recherchant résolument le renouveau de l'Église, défendant l'autorité de l'Église sans étroitesse d'esprit, tout en étant doté d'une volonté de mettre la personne humaine et son salut au cœur des préoccupations.
À la fin du concile, les évêques polonais envoient une lettre aux évêques allemands, appelant à la réconciliation des deux nations. La dernière phrase Nous pardonnons et implorons le pardon, est vivement critiquée par le régime politique polonais, qui stigmatise l'attitude des évêques et leur manque de patriotisme. L'objectif était de favoriser la réconciliation entre les deux nations et d'éviter les revendications de territoire entre celles-ci, tout en n'oubliant pas la réalité des tensions historiques entre les deux pays, liées aux guerres et aux camps de concentration.

Archevêque

Il est nommé archevêque au côté du Cardinal Wyszyński, primat de Pologne, et figure de proue de l’épiscopat polonais dans la résistance au communisme. Paul VI le nomme archevêque de Cracovie le 30 décembre 1963. Il entre en fonction le 13 janvier 1964. Cette nomination continue à être soutenue par le régime communiste, qui considère toujours Karol Wojtyła, du fait de son absence d'implication dans les débats politiques, comme un allié face au cardinal Wyszynski. Cette nomination intervient alors même que le cardinal Wyszynski voulait promouvoir d'autres personnes à ce poste. Ce titre posa des problèmes à Karol Wojtyła qui craignait que le pouvoir communiste utilise et développe une concurrence entre les deux archevêques de Pologne. Karol Wojtyla choisit alors de soutenir inconditionnellement le Cardinal Wyszyński. Il est secrètement convoqué par le régime communiste. Il décide en juillet 1965, sans l'en avertir, de reprendre et de défendre les conceptions du cardinal Wyszynski sans montrer la moindre divergence avec lui. Ainsi Karol Wojtyła refuse de participer au premier Synode des évêques, qui a lieu à Rome, car le cardinal Wyszynski n'est pas autorisé par le régime à y participer. Karol Wojtyła est alors mis sous écoute et espionné par le pouvoir en place ; il est parfois suivi lors de ses déplacements.

Célébration du Millénaire

En 1966, l'archevêque organise la célébration du millénaire de la Pologne, lié à la commémoration du baptême de Mieszko Ier de Pologne, le 4 avril 966. Il préside plus de cinquante messes d'anniversaire, dont une messe pontificale au nom du pape Paul VI, qui n'est pas autorisé à entrer en Pologne, au sanctuaire Jasna Góra de Częstochowa, haut lieu du catholicisme polonais. L'objectif de la célébration du millénaire de la Pologne est aussi de mettre en avant l'héritage profondément chrétien du pays alors même que le gouvernement communiste promeut l'athéisme.

Amour et responsabilité

En 1962, il publie Amour et responsabilité dans lequel il développe une conception philosophique et chrétienne de l'amour et de la sexualité.

Cardinal

Paul VI le nomme cardinal de San Cesareo in Palatio le 28 juin 1967. Âgé de quarante-sept ans, il est alors le plus jeune de tous les cardinaux vivants. À la suite de sa nomination comme cardinal, Karol Wojtyła passe deux mois par an au Vatican. Il devient membre de quatre congrégations du Vatican : celle pour le clergé, pour l'éducation catholique, pour le culte divin, et pour les Églises orientales. Paul VI le nomme aussi consulteur du Conseil des laïcs.
Au printemps 1968, une révolte des étudiants polonais éclate face à la censure du régime communiste. Celui-ci accuse les Juifs d’être responsables de la révolte. Karol Wojtyła prend alors publiquement la défense des étudiants et invite, à une conférence organisée à l’archidiocèse de Cracovie, le philosophe juif Roman Ingarden, montrant ainsi son soutien à la communauté juive. L'année suivante il visite officiellement une synagogue montrant par là-même sa volonté de montrer sa solidarité envers la communauté juive.
Au cours de ces années, Karol Wojtyła organise l'aide secrète à l'Église de Tchécoslovaquie, en grande partie détruite par le régime communiste. Il ordonne alors secrètement des prêtres à Cracovie. Lors de la mort en prison de l'évêque Štěpán Trochta, en 1974, le pouvoir interdit à Karol Wojtyła de venir célébrer les obsèques. Néanmoins, il salue publiquement la figure héroïque de l'évêque tchèque.
Les ouvriers de Pologne se révoltent en 1970 face à l’augmentation des prix. La répression du régime entraîne la mort d’ouvriers. Karol Wojtyła, tout en se défendant de vouloir agir politiquement, prend la défense des ouvriers. Il tente d'éviter le durcissement des conflits.
Une nouvelle révolte éclate le 25 juin 1976. Des ouvriers manifestent dans la rue. Karol Wojtyła prend la défense des droits de l’homme, affirmant, lors de l’homélie de la veille du jour de l’an, qu’il défendait le droit de manger à sa faim, le droit à la liberté… une atmosphère d’authentique liberté sans contraintes… que rien ne menace. Il critique plus tard ouvertement la censure et les obstacles à la pratique du catholicisme. Cette défense des droits de l’homme se fait de plus en plus ouvertement. Il va jusqu’à affirmer en 1977 que les droits de l’homme ne peuvent être accordés sous la forme de concessions. Ce sont des droits innés, qu’il s’efforce de concrétiser au cours de sa vie. Et s’il ne peut pas les réaliser, les vivre pleinement, l’homme se révolte. Et il ne peut en être autrement, car il est homme, son sens de l’honneur l’exige. Cette défense des droits de l’homme va de pair pour le cardinal Wojtyła avec la défense et la reconnaissance de la nation. Il rejette la conception d’une nouvelle Pologne rattachée au mouvement communiste international et qui oublierait l’histoire et l’héritage du pays.
Parallèlement à ces prises de positions publiques, le cardinal encourage l’émergence du réseau d’intellectuels clandestins Odrodzenie Renaissance, dialoguant fréquemment avec eux.
Le cardinal Wojtyła participe aussi à des congrès internationaux, invité par Anna-Teresa Tymieniecka, tant à Naples où il débat avec des phénoménologues sur la place de l'auto-détermination en 1974, qu'à Harvard en 1976 où il participe à une conférence. Cela lui permet de connaître au cours de ces voyages l'épiscopat américain, et de commencer à avoir une stature internationale.

Humanae Vitae


Dès la fin du concile Vatican II, le pape Paul VI nomme Karol Wojtyła membre de la commission sur les questions de la contraception et de la sexualité. Il joue un rôle important dans le groupe qui conseille Paul VI au sujet de la contraception juste avant l'encyclique Humanae Vitae, publiée en 1968. Il reprend la conception de la sexualité qu'il avait déjà développée au début de son ministère de prêtre. Il préside une commission d'étude dans son diocèse. Celle-ci est composée de laïcs et de membre du clergé. Il envoie directement au pape Paul VI le fruit de ses réflexions. Lors de la publication d’Humanae Vitae, Karol Wojtyła se dit très satisfait d'avoir aidé le pape. Un prêtre du diocèse de Cracovie affirma que près de soixante pour cent de l'encyclique provenait du rapport de Wojtyła.

Synode diocésain

Une de ses initiatives originales, en tant qu’archevêque de Cracovie, est l'ouverture, en 1972, d’un synode pastoral, visant à partager la collégialité de Vatican-II avec les prêtres et fidèles de l’archidiocèse. Plus de 500 groupes d’études, composés de fidèles de toutes conditions, vont approfondir régulièrement les textes de Vatican-II ; plus de onze mille personnes, étudient ainsi les enseignements du concile. Ce synode de Cracovie se poursuit jusqu’en 1979 et contribue à mettre en pratique les principes du concile dans l’archidiocèse.

Synode des évêques

Karol Wojtyła participe aux synodes des évêques de 1969 sur la collaboration des épiscopats nationaux avec le siège apostolique, puis à celui de 1971 sur le sacerdoce et la justice dans le monde. Il est, en 1974, le rapporteur du synode sur l'évangélisation dans le monde contemporain.
Paul VI reçoit souvent le cardinal Wojtyła, dont plus de onze fois pendant la période 1973 à 1976. Cette connivence entre le cardinal Wojtyła et Paul VI conduit ce dernier à proposer à Karol Wojtyła de prêcher les Exercices spirituels du carême 1976 au pape et à la curie romaine. La préparation des Exercices spirituels conduit à un échange de correspondance entre Karol Wojtyła et le théologien allemand Joseph Ratzinger qui lui envoie son introduction au christianisme. Ce sera le début d'une amitié entre les deux hommes. Cette retraite prêchée au Vatican fait connaître Karol Wojtyła auprès de la Curie, le rendant pour la première fois papabile. Au cours de ces homélies il développe l'idée que les catholiques devaient être un signe de contradiction dans le monde, affirmant la vérité de Dieu, face au silence. Il critique tant le consumérisme de l'Occident que l'athéisme d'État communiste.

Personne et Acte

Il rencontre Anna-Teresa Tymieniecka en 1973 et développe avec elle un livre publié en anglais, The Acting Person, dans lequel il développe sa conception de l'amour et de l'homme. Certains ont cru voir dans ce livre une étape importante dans la maturation philosophique du cardinal Wojtyla. Ce travail dure près de trois ans. Le développement de sa conception de l'homme donne une place primordiale à l'auto détermination de l'être humain, l'individu devant donner forme à sa vie et décider ce qu'il veut en faire. Cette conception centrée sur la personne constitue le fondement pour le cardinal Wojtyła du rôle des systèmes politiques, qui ont pour vocation d'aider les individus à se déterminer eux-mêmes. Cela le conduit à critiquer les dérives des systèmes politiques : Si, d'une part, un système sociopolitique ne donne pas à l'individu ce droit légitime - c'est le cas des régimes totalitaires et communistes, qui abolissent l'autodétermination de l'être humain-, l'État est pernicieux. D'autre part, si les sociétés et les cultures autorisent l'individu à devenir strictement individualiste et à négliger les liens avec la communauté que cette autodétermination exige et établit à la fois, la cohésion sociale s'effrite.

Conclave

Le 26 août 1978, à la mort de Paul VI, Karol Wojtyła, cardinal, participe à l'élection du futur pape. Albino Luciani, patriarche de Venise, est alors élu, et prend le nom de Jean-Paul Ier, en hommage aux deux précédents papes qui ont ouvert et fermé le Concile Vatican II, Jean XXIII et Paul VI.
Jean-Paul Ier meurt trente-trois jours plus tard. Au cours de ce conclave, Karol Wojtyła avait déjà reçu neuf voix de cardinaux.

Élection

D'après l'opinion qui s'imposa par la suite, le conclave aurait été divisé entre deux favoris : Giuseppe Siri, archevêque de Gênes, plutôt conservateur et Giovanni Benelli, archevêque de Florence proche de Jean-Paul Ier et grand électeur du conclave précédent. Mais aucun ne s'impose et Karol Wojtyła, qui était aussi pressenti, est élu au huitième tour de scrutin, le 16 octobre 1978, pape de l’Église catholique. On sait d'autre part, que Mgr König, archevêque de Vienne, était très proche de lui, et paraît avoir été l'un de ses grands électeurs.
Enfin, les cardinaux allemands ont activement fait campagne pour l'archevêque de Cracovie ; parce qu'ils représentaient une église aux moyens financiers considérables, ils passaient beaucoup de temps en déplacements hors d'Europe pour mettre en œuvre une action caritative importante (hôpitaux, écoles, etc. ; ils disposaient d'une forte notoriété auprès de prélats africains et sud-américains et donc, d'une influence importante ; moins de quarante ans après l'agression nazie sur la Pologne, ce soutien était particulièrement symbolique.
D’après George Weigel, plusieurs facteurs peuvent expliquer son élection. Cardinal depuis onze années, Karol Wojtyła était bien connu des autres électeurs. Ses interventions lors du concile Vatican II et sa prédication pendant la retraite papale en 1976 avaient été remarquées. Il avait une longue expérience de la résistance culturelle au communisme qui pouvait contribuer à renouveler l’Ostpolitik du Saint-Siège. Mais avant tout, selon Weigel, il avait marqué les esprits dans sa mission d’évêque diocésain, montrant qu’une direction ferme pouvait être possible au milieu des tensions post-conciliaires. De même, pour Bernard Lecomte, le souhait général des cardinaux était d'élire un pasteur, un homme ayant l'expérience du terrain.
La surprise n'en est pas moins très grande : il est le premier pape slave de l'histoire et le premier non italien depuis Adrien VI en 1522. Le cardinal protodiacre peine d'ailleurs à prononcer son nom lors de l'habemus papam et en oublie même de donner le nom choisi par le nouveau pape. La foule croit d'abord avoir affaire à un cardinal africain, et nombre de commentateurs sont pris de court lors de l'annonce, ignorant tout du nouveau pape, le service de presse du Vatican n'ayant lui-même pas prévu de fiche biographique. Jean-Paul II se démarque dans la succession des papes par sa nationalité, sa relative jeunesse et sa condition d’ancien athlète. Surtout, il vient d’un pays communiste, d’au-delà du rideau de fer. Dans sa première déclaration, ce détenteur de l'infaillibilité suggère avec humour à la foule de le corriger s'il fait des erreurs… en italien. Le pape est polyglotte.
Après avoir, semble-t-il, renoncé à prendre le même nom que le saint patron de la Pologne, Stanislas, sur demande du cardinal-primat de Pologne, il choisit Jean-Paul II, en continuité avec ses trois prédécesseurs immédiats. Il inaugure son pontificat le 22 du même mois.
Son pontificat est le troisième plus long 9 664 jours de l’histoire bi-millénaire de la papauté. Sur ses 263 prédécesseurs, seul Pie IX 1846-1878 a régné plus longtemps que lui 31 ans 7 mois et 17 jours, mais saint Pierre, le premier des évêques de Rome, aurait régné encore plus longtemps 34 ans ou 37 ans dont 25 à Rome. Durant son règne, il aura connu trois présidents français, cinq présidents des États-Unis, et sept chefs d’État d’Union soviétique puis de Russie.

Pontificat

Les premiers jours de son pontificat sont marqués par des changements de forme du fait de Jean-Paul II. Il prépare personnellement ses premiers discours, et va directement à la rencontre du public, montrant alors sa grande indépendance vis-à-vis du protocole et de la curie.
Les premiers discours de Jean-Paul II marquent son attachement au concile Vatican II, à la collégialité dans l'Église, mais aussi au respect de la tradition, de la liturgie et sa volonté de poursuivre le dialogue œcuménique et la recherche de la paix et de la justice.
Le 22 octobre 1978, lors de la messe inaugurale de son pontificat, il prononce le discours" N'ayez pas peur "qui marque le début de son pontificat, montrant sa détermination, appelant à un christianisme plus engagé et à l'ouverture des frontières, interpelant :
" N'ayez pas peur ! Ouvrez, ouvrez toutes grandes les portes au Christ. À sa puissance salvatrice, ouvrez les frontières des états, des systèmes politiques et économiques, les immenses domaines de la culture, de la civilisation et du développement. N’ayez pas peur ! Le Christ sait ce qu’il y a dans l’homme ! Et lui seul le sait!"
Il visite alors Assise, et se proclame porte-parole de l'Église du silence, représentant l'église sous les régimes communistes. Il défend très vite les droits de l'homme, considérant la liberté de pratiquer sa religion comme le fondement de toutes les autres libertés lors d'un discours pour le trentième anniversaire de la Déclaration des droits de l'homme.
Jean-Paul II décide d''aller au Mexique en 1978. Au cours de son voyage, il multiplie les rencontres et les allocutions. Il visite le sanctuaire marial de Notre-Dame de Guadalupe. Au cours de ce voyage le pape critique les fonctions politiques que prennent certains prêtres, en partie liés à la théologie de la libération. Cependant le refus par le pape de fonction trop politique de la part du clergé ne l'empêche pas de prendre position pour la défense des pauvres et des indigènes. Il invite ainsi à lutter contre l'injustice et dénonce les atteintes portées à la dignité de l'homme.
Dès l'année suivante il visite la Pologne, l'Irlande, les États-Unis il est le premier pape à se rendre à la Maison-Blanche et la Turquie. Il débute au cours des audiences papales du mercredi une véritable catéchèse sur la destinée humaine, la sexualité ou la théologie du corps. En 1980 il se rend en Afrique, en France et au Brésil. Il défend l'appartenance à l'Église catholique de l'Église uniate, que Staline avait voulu dissoudre et annexer au patriarcat orthodoxe.

Tentative d'assassinat de Jean-Paul II du 13 mai 1981.

Le mercredi 13 mai 1981, jour de l'audience générale hebdomadaire qui se tient place Saint-Pierre à Rome, Jean-Paul II est victime d’un attentat : Mehmet Ali Ağca tire sur lui devant une foule de 20 000 fidèles. Mehmet Ali Ağca fait feu avec un Browning 9 mm automatique à moins de six mètres du pape, deux mois après la tentative d'assassinat de Ronald Reagan.
Le jour de l'attentat étant exactement le même que le jour de l'apparition de la Vierge de Fatima, qui devait être mentionnée dans son discours de l'audience, Jean-Paul II attribue sa miraculeuse survie à l’intervention de la Vierge de Fátima, et il pense que cet attentat correspond à celui évoqué dans le message de Fatima.
Plus tard, le pape se rendra dans la cellule de Mehmet Ali Ağca pour lui accorder son pardon.
Plusieurs thèses ont été formulées sur un possible commanditaire. Selon certaines sources, cet attentat pourrait être l’œuvre du GRU, les services de renseignements de l’armée soviétique. D'autres personnes du fait de la nationalité turque de Mehmet Ali Ağca pensent que des islamistes radicaux pourraient être à l'origine de cet attentat, celui-ci étant contre la visite du pape en Turquie, voyant en lui le Commandant des Croisades, Jean-Paul déguisé en chef religieux. Si cette visite n'est pas annulée, je ne manquerai pas de tuer le pape-Commandant. D'autres sources laisseraient entendre qu'il s'agirait d'une action menée par la mafia turque commanditée par la mafia italienne. Enfin certains n'y ont vu que la volonté propre de Mehmet Ali Ağca, considérant qu'il souffrait de troubles psychiatriques.

À la suite de cet attentat, qui a manqué de peu de lui coûter la vie et qui lui laissera des séquelles, il circule parmi la foule dans une voiture blindée, surnommée la papamobile .

Pologne

Walesa a la permission de rencontrer le pape en 1981. Il affirme alors que sans l'Église rien ne peut se passer en Pologne. Jean-Paul II publie sa première encyclique sociale entièrement consacrée à la question du travail, Laborem Exercens. Il affirme dans cette encyclique la supériorité du travail sur le capital, définissant une anthropologie catholique du travail. Il défend aussi la légitimité des syndicats.
Par cette encyclique, il montre son soutien à la cause polonaise de Solidarność. Il pousse les évêques polonais à défendre les accords qui ont lieu en Pologne. Cette période marqua un fort rapprochement entre l'administration Reagan et Jean-Paul II, qui partagent des informations confidentielles sur la Pologne. Ronald Reagan soutient aussi la position du pape sur les questions liées à l'avortement. Le 12 décembre 1981, face à l'augmentation des protestations en Pologne, le général Wojciech Jaruzelski déclare la loi martiale. Jean-Paul II cherche alors à apaiser les revendications, craignant un bain de sang, et affirmant qu'il faut promouvoir la paix. Lors de sa visite en Pologne en 1983, il soutient les opposants au régime. Il appelle les Polonais à suivre leur conscience, à faire un effort pour être un individu doté de conscience, appeler le bien et le mal par leur nom et de ne pas les confondre... développer en soi ce qui est bon et chercher à redresser le mal en le surmontant en soi-même. Par la suite il défend la justice sociale, les droits fondamentaux, les salaires équitables et les syndicats interdits par la loi martial. Au cours de cette visite, il reçoit le titre de docteur honoris causa de l'université Jagellon de Cracovie, en 1983.

Attaque à Fatima en 1982

Dans le film Testimony, portant sur la vie de Jean-Paul II, le cardinal Stanisław Dziwisz affirme que le souverain pontife a été blessé par un coup de poignard lors d'une visite au sanctuaire marial de Fatima au Portugal en 1982.
Le pape, qui venait remercier, dans ce sanctuaire, la Vierge Marie pour avoir échappé aux coups de feu tirés contre lui par Mehmet Ali Ağca, est attaqué par Juan María Fernández y Krohn, un prêtre intégriste espagnol opposé à la libéralisation de l'Église. Celui-ci se précipite sur le Pape avec un poignard à la main, mais il est rapidement maîtrisé. L'information n'est pas diffusée et le pape termine son voyage sans révéler ses blessures. Je peux aujourd'hui révéler que le Saint-Père avait été blessé. Quand nous sommes entrés dans la salle, nous avons vu qu'il saignait, déclare Mgr Dziwisz dans le documentaire.

Amérique centrale

Jean-Paul II fait un voyage en 1983 en Amérique centrale, au cours duquel il prend position contre la théologie de la libération. Il défend la lutte contre la pauvreté et l'exclusion qui touche ces populations, mais s'oppose aux révolutions armées. Face aux théologiens voulant concilier révolution et christianisme, il appelle à l'unité de l'Église et au dialogue, montrant une opposition à certains aspects de la théologie de la libération.
Il rencontre Mère Teresa et lui demande à partir de 1986 d'être son porte-parole pour défendre la position de l'Église concernant la vie, et notamment son opposition à l'avortement.
En 1986, il lance les premières Journée mondiale de la jeunesse. Ces journées sont nées de sa volonté de répondre aux préoccupations des jeunes et de les rencontrer. Stanisław Dziwisz affirme que ces journées sont issues des rassemblements qu'il a eus avec les jeunes, et particulièrement celui ayant eu lieu à Paris, au Parc des princes, en 1980. Ces rencontres réunissent des centaines de milliers de personnes, et ont lieu tous les deux ou trois ans

Rencontre d'Assise.

L'évènement le plus marquant de son pontificat est peut-être son initiative d'inviter les représentants de toutes les grandes religions à Assise, le 27 octobre 1986, pour participer à une Journée mondiale de la prière. Pour la première fois dans l'histoire, toutes les religions sont représentées ensemble afin de prier pour la Paix. La démarche de Jean-Paul II n'était pas du syncrétisme : toutes les religions étaient ensemble pour prier, mais ne priaient pas d'une seule voix. Cette démarche inter-religieuse fut critiquée par Mgr Marcel Lefebvre qui provoqua un schisme deux ans plus tard. Au cours de cette journée le pape pria avec les autres chefs religieux, et fit acte de repentance, affirmant que les catholiques n'avaient pas toujours été des bâtisseurs de paix.

Au cours de cette journée pour la paix, il n'y eut aucun mort sur les champs de bataille.

En 1987 il visite le Chili et est accueilli par Augusto Pinochet. Cette visite est critiquée, certains y voyant un soutien au dictateur. Cependant le pape ne critique pas lors de cette visite le vicariat à la solidarité, organisé par l'Église chilienne, qui aide les opposants au régime. Au cours de cette visite, il demanda en privé à Augusto Pinochet de démissionner et de rendre le pouvoir à la société civile.
En 1988, il publie l'encyclique Sollicitudo Rei Socialis. Dans cette encyclique, il défend une vision chrétienne du progrès social, tout en dénonçant les inégalités criantes entre le Nord et le Sud.

Nouveau millénaire

Statue de cire du pape Jean-Paul II au musée Tussaud de Londres en 1992.
La chute du mur de Berlin en 1989 et la fin de l'URSS, l'année suivante, furent considérées comme étant liées à l'action de Jean-Paul II. Le succès de ses voyages, en Pologne notamment, avaient contribué à déstabiliser le régime. Mikhaïl Gorbatchev affirmera : Tout ce qui s'est passé en Europe orientale au cours de ces dernières années n'aurait pas été possible sans la présence de ce pape, sans le grand rôle, également politique, qu'il a su tenir sur la scène mondiale.
Jean-Paul II critique alors avec plus de force les dérives du capitalisme. Au Mexique il dénonce les inégalités criantes de richesses dans le monde, du fait d'un capitalisme qui se développe sans souci du bien commun. La même année il publie l'encyclique sociale Centesimus Annus, où il critique le néolibéralisme et sa conception capitaliste du profit qui ne tient compte ni de l'Homme ni des ressources de la terre. Jean-Paul II refuse la primauté des choses matérielles sur l'Homme et insiste sur la nécessité d'une éthique dans l'économie. Il affirme que l'exploitation du pauvre et des ignorants est un crime contre l'œuvre de Dieu , affirmant que les pays pauvres jugeront les pays riches.

Il s'oppose aussi au déclenchement de la guerre en Irak.

Lors de sa visite en Pologne à Lubaczów les 2 et 3 juin 1991, il dénonce avec force la société de consommation. Il réaffirme également dans ses homélies son opposition claire à l'avortement et appelle les Polonais à suivre leur conscience et à ne pas confondre liberté et immoralisme. Il dénonce toute cette civilisation du désir et du plaisir qui règne désormais sur nous, en profitant des divers moyens de séduction. Est-ce de la civilisation ou de l'anticivilisation ?.
Il proclame l'année 1994 année de la famille. Il fait de la lutte contre l'avortement l'une de ses priorités, luttant contre sa légalisation lors de la conférence des Nations unies au Caire. Il dénonce alors une culture de mort, et invite les catholiques à défendre la vie humaine face aux manipulations génétiques, à l'avortement et à l'euthanasie.
Il organise le Jubilé de l'an 2000 qui marque le deux millième anniversaire de la naissance de Jésus. Au cours de cette année, il soutient officiellement la démarche d'annulation de la dette des pays d'Afrique, initiative lancée par Bob Geldof et Bono.

Problèmes de santé et décès

Mort et funérailles de Jean-Paul II.

L'historien Philippe Levillain estime que trop malade, Jean-Paul II n'a pas réellement gouverné l'Église durant les cinq dernières années de son pontificat.
Jean-Paul II avait réclamé dès l'ouverture de son pontificat que les malades soient placés au premier rang. Il a lui-même subi en tout six interventions chirurgicales. Après avoir perdu trois litres de sang lors de l'opération de cinq heures qui a suivi l'attentat de 1981, il a été transfusé avec du sang contaminé par un cytomégalovirus, ce qui l’affaiblira énormément par la suite. Il a souffert de la maladie de Parkinson depuis le milieu des années 1990. Il a été victime d'une tumeur de l'intestin, suivie d'une opération en 1992. Il fit plusieurs chutes, occasionnant notamment une fracture du col du fémur et une luxation de l'épaule.
En 2005, il contracte une grippe qui se transforme en laryngotrachéite aiguë avec des crises de spasmes du larynx, ce qui l'oblige à être hospitalisé le 9 février 2005. Le 23 février, il est de nouveau hospitalisé à la suite d'une crise d'étouffement, puis on pratique une trachéotomie. Il s'était entraîné à prononcer la bénédiction Urbi et orbi le jour de Pâques mais reste muet à sa fenêtre, sans arriver à dire un mot. Le 31 mars, il est victime d'un choc septique, d'un collapsus cardio-vasculaire et d'une infection urinaire en même temps. Jean-Paul II refuse alors l'hospitalisation. Dans la journée du 2 avril 2005, il dit adieu à ses collaborateurs, un par un, puis écoute l'Évangile de Jean prononcé par une des religieuses qui l'avait servi pendant 25 ans.

Il entre dans le coma en soirée puis s'éteint au Vatican le 2 avril 2005, veille du dimanche de la divine Miséricorde, à 21 h 37, heure locale, à l’âge de 84 ans et après un pontificat de 9 673 jours, le deuxième plus long de l’histoire de l’Église. D’après le certificat du décès publié le 3 avril par le Vatican, sa mort est due à un choc septique et à une insuffisance cardiaque. Il est enterré au Vatican le 8 avril. Le cardinal Joseph Ratzinger lui succède le 19 avril 2005 sous le nom de Benoît XVI.

Funérailles

Des Polonais se recueillent à l'annonce de la mort du pape dans tout le pays
Article détaillé : Mort et funérailles de Jean-Paul II.
Trois aéroports – Fiumicino, Ciampino, et l’aéroport militaire de Pratica di Mare – accueillent quelque 110 avions d’États et une soixantaine d’avions civils pour l’arrivée de ces délégations qui comprennent jusqu’à une cinquantaine de membres ; sont notamment présents lors des funérailles George W. Bush, président des États-Unis, Jacques Chirac, président de la République française, le roi d'Espagne Juan Carlos et le roi des Belges Albert II. Parmi les dignitaires religieux qui se rendent à Rome, on trouve, entre autres, Mgr Rowan Williams, archevêque de Cantorbéry et président du Conseil mondial des évêques anglicans, et Bartholomée Ier, patriarche orthodoxe de Constantinople.
Plus de 3 millions de personnes viennent à Rome, du 2 au 8 avril 2005. Celles qui vont en la basilique vaticane, saluer la dépouille du pape, défilent au rythme de 21 000 à l'heure, soit 350 personnes à la minute. L'attente va de 13 à 24 h, avec une queue maximale de cinq kilomètres.
Le jour des funérailles, 500 000 fidèles se trouvent place Saint-Pierre et Via della Conciliazione, 600 000 dans les sites urbains dotés d'écrans géants installés par la municipalité. La salle de presse du Saint-Siège et le Conseil pontifical pour les Communications sociales délivrent plus de 6 000 accréditations journalistes, photographes, reporters de radio-télévision pour la couverture de l'événement. 137 chaînes TV de 81 pays diffusent la Messe de funérailles. On estime à deux milliards le nombre de personnes qui ont vu la cérémonie d'enterrement de Jean-Paul II à travers le monde.
La messe de funérailles est concélébrée par 157 cardinaux, en présence de 700 archevêques et évêques, 3 000 prélats et prêtres.
De nombreux pays décrètent une ou plusieurs journées de deuil à la suite du décès de Jean-Paul II. Certains à majorité catholique comme le Brésil, l'Italie, les Philippines, la Pologne. D'autres où les chrétiens sont minoritaires, comme l'Inde, le Tchad, l'Albanie, etc. Dans d'autres pays, dont la France, la Suisse et la Turquie, les drapeaux sont mis en berne sur les bâtiments publics.

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Posté le : 18/05/2014 19:15

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Jean-Paul II pape Catholique 2ème partie
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Administration et diplomatie Rencontres officielles et fondations

Le troisième voyage apostolique en Pologne 1987
Il a plus que doublé le nombre des nonciatures (ambassades du Saint Siège) qui passent de 85 en 1978 (à son élection) à 174 à la fin du pontificat.
Au 16 octobre 2004, il a participé à plus de 1 475 entretiens avec des personnalités politiques, comprenant les 38 visites officielles : 738 audiences avec des chefs d'État et 246 avec des chefs de gouvernement, 190 ministres des affaires étrangères, 642 ambassadeurs accrédités près le Saint-Siège. Ces chiffres ne comprennent pas les diverses rencontres qui ont lieu en clôture de cérémonies liturgiques, tant au Vatican que de par le monde.
En février 1984, il fonde l’institut Jean-Paul II pour le Sahel et en février 1992 : la Fondation Populorum Progressio pour les pauvres d’Amérique latine. Il a également fondé l'Académie pontificale pour la vie et l'Académie pontificale des sciences sociales.
De plus, il a institué la journée du malade célébrée chaque année le 11 février et les Journées mondiales de la jeunesse JMJ, la journée mondiale pour la Paix, la journée mondiale pour les migrants et les réfugiés, la journée mondiale pour les communications ainsi que six autres journées mondiales.

Représentations diplomatiques du Saint-Siège

En 1989, il rencontre le Chef Raoni afin de discuter des enjeux liés à la préservation de la forêt amazonienne.
Il a été le premier pape à tenir des conférences de presse dans des avions et une dans la salle de presse du Saint-Siège 24 janvier 1994.
Il a fait construire deux immenses basiliques près de Cracovie : la basilique de Nowa Huta en tant qu’évêque de Cracovie et celle dédiée à la Miséricorde Divine dans Łagiewniki à la consécration il a fait l'Acte de confier le destin du monde à la miséricorde divine.
Il a été reçu onze fois docteur honoris causa.

Curie et organisation de l'Église

Article connexe : Évolution du collège cardinalice sous le pontificat de Jean-Paul II.
L'organisation de l'Église a été profondément remaniée sous le pontificat de Jean-Paul II. Il a au cours des 9 consistoires créé 232 cardinaux et cherché à universaliser la Curie. Dès 1988 la majorité des cardinaux, ceux qui élisent le pape, venait des pays non européens. Il a également convoqué 6 réunions plénières du collège des cardinaux.
Jean-Paul II a voulu rendre l'administration du Vatican universelle. Il nomma aux postes importants de la Curie des cardinaux venant du monde entier comme Francis Arinze ou François Xavier Nguyen Van Thuan, alors que l'administration était principalement italienne avant son pontificat. Privilégiant la pastorale à la gouvernance du Vatican, il délègue une bonne partie de ses pouvoirs à son cardinal secrétaire d'État Agostino Casaroli surnommé le vice pape.
Il a nommé plus de 3 500 des 4 200 évêques encore vivants lors de son décès. Il intervient directement dans la nomination des évêques, ce qui fut critiqué comme une marque d'autoritarisme du pape. Il n'a pas fait évoluer la pratique des synodes des évêques, et convoqua 15 synodes: : 6 assemblées générales ordinaires sur la famille en 1980, la réconciliation en 1983, les laïcs en 1987, la formation des prêtres en 1990, la vie consacrée en 1994 et en 2001 sur le ministère épiscopal, 1 assemblée générale extraordinaire sur le concile Vatican II en 1985, 7 assemblées spéciales sur l'Europe en 1991 et en 1999, l'Afrique en 1994, le Liban en 1995, l'Amérique en 1997, l'Asie et l'Océanie en 1998 et un synode particulier pour les Pays-Bas en 1980. Il réaffirma l'autorité du pape sur les évêques et les églises locales afin de renforcer l'universalité de l'Église.
Il a consacré environ 10 000 audiences aux évêques venus à Rome.
Il a permis l’ordination d'hommes mariés dans certains cas très précis par ex. pasteurs protestants mariés qui se convertissent au catholicisme. Il a œuvré à la promotion du diaconat.
Il a également voulu associer davantage les femmes au fonctionnement de l’Église à tous les niveaux, y compris dans les processus d’élaboration des décisions. Il écrit une lettre aux femmes datée du 29 juin 1995. Il nomme le 9 mars 2004 Mme Mary Ann Glendon (professeur de droit à Harvard, et ancienne représentante de la délégation pontificale à la conférence de Pékin sur la Femme en 1995 présidente de l’Académie pontificale des sciences sociales. Auparavant, il avait déjà nommé : sœur Sara Butler, M.S.B.T., professeur de théologie à l’université St. Mary of the Lake » de Mundelein Chicago, et madame Barbara Hallensleben, de l’université de Fribourg, en Suisse à la Commission théologique internationale.
Jean-Paul II appuiera tout au long de son pontificat l'émergence et le développement de nouvelles congrégations religieuses et les nouvelles formes de rassemblement de catholiques en dehors des structures paroissiales habituelles de l'Église. Une partie de ces communautés et associations avaient des origines pré-conciliaires. Il les avait parfois rencontrées pendant ces voyages durant le concile Vatican II. Il les appuya durant son pontificat malgré certaines réticences parmi des membres de la Curie. Il marqua son attachement à ces groupes comme Communion et Libération, le Mouvement des Focolari, la communauté de l'Arche, communauté de vie avec des personnes handicapées ; l'Opus Dei qui favorise la sanctification sur le lieu de travail, les légionnaires du christ, mouvement de laïcs, le Chemin néocatéchuménal fondé dans les taudis de Madrid, la communauté de l'Emmanuel, fondée par un laïc, la Communauté de Sant'Egidio promouvant un intense engagement social, ou Sodalitium Christianae Vitae mouvement né au Pérou qui a une mission d'enseignement. Le pape les soutient malgré les risques de déstabilisations que ces mouvements pouvaient représenter vis-à-vis des structures traditionnelles de l'Église.

Rencontres et voyages Liste des visites pastorales du pape Jean-Paul II hors d'Italie.

Pays visités par Jean-Paul II

Jean-Paul II visitant Estelle Satabin lors d'une visite au Gabon en 1983
Durant son pontificat, Jean-Paul II effectue 104 voyages représentant 576 jours en dehors du Vatican, 143 voyages en Italie, 740 visites à Rome ainsi qu'à Castel Gandolfo. Il a rendu visite à 317 des 333 paroisses de Rome. Il a visité 129 nations la plupart d'entre elles accueillaient un Pape pour la première fois et 614 villes. La distance parcourue lors de ses voyages apostoliques est de 1 163 835 km soit 28 fois le tour de la terre ou presque trois fois la distance terre - lune.

Les pays les plus visités par Jean-Paul II ont été la Pologne, son pays natal (neuf fois, puis la France (huit fois, sept fois en métropole et une fois à la Réunion, et les États-Unis sept fois. Jean-Paul II avait un attachement particulier pour la France. Il a rappelé, lors de son premier voyage en France en 1980, qu'elle est la fille aînée de l'Église et, à la fin de son homélie au Bourget, a demandé : France, Fille de l’Église et éducatrice des peuples, es-tu fidèle, pour le bien de l’homme, à l’alliance avec la sagesse éternelle ?. Il a également effectué deux voyages à Lourdes 1983, 2004, un voyage européen à Strasbourg, Metz, et Nancy 1988, un voyage pour le 1500e anniversaire du baptême de Clovis 1996, et un voyage pour les Journées mondiales de la jeunesse à Paris 1997.
Durant son plus long voyage, le 32e, qui a eu lieu en novembre-décembre 1986, Jean-Paul II, qui avait déjà visité les Indes du 1er au 10 février de la même année, parcourt le Bangladesh, les Seychelles, Singapour, les iles Fidji, la Nouvelle-Zélande, l'Australie.
Alors que certains de ses voyages comme aux États-Unis ou à Jérusalem le mènent sur les traces de Paul VI, beaucoup d’autres pays n’avaient jamais été visités par un pape. Il devient le premier pape à se rendre au Royaume-Uni où il rencontre Élisabeth II, chef de l’Église anglicane. Lui et l’archevêque anglican de Cantorbéry s’embrassent devant les médias dans la cathédrale de Cantorbéry.
Il a été le premier pape à descendre dans un hôtel et non à la nonciature du pays visité Hôtel Irshad à Bakou, Azerbaïdjan en mai 2000, à dire la messe dans un avion, à dire la messe pour la communauté catholique située la plus au Nord à 350 km au nord du cercle polaire à Tromsø en Norvège en 1989. Il a repris la pratique de Paul VI de baiser la terre à son arrivée sur un sol étranger.
Il a présidé 1 160 audiences générales hebdomadaires en présence de plus de 18 512 300 pèlerins provenant du monde entier et plus de 1 500 audiences privées. Plus de 160 millions de personnes sont venues à Rome pour le voir.
Les raisons de ses nombreux voyages étaient la volonté de Jean-Paul II de montrer le caractère universel de la mission du pape, qui doit parler au monde entier, et doit être un signe visible de l'universalité de l'Église. Il voulait aussi permettre aux fidèles de voir le pape, en allant lui-même, comme le Christ, à la rencontre des personnes, d'autant que beaucoup de celles-ci n'avait pas les moyens de se déplacer à Rome.

Format des visites apostoliques

Durant ses voyages, il montre une dévotion particulière envers la Vierge Marie, visitant de nombreux lieux lui étant consacrés, dont Lourdes France par deux fois, Fátima Portugal, Guadalupe Mexique. Ces visites avaient trois principales raisons : l'attachement personnel de Jean-Paul II envers la Vierge Marie, la volonté de renforcer et populariser les pèlerinages vers des sanctuaires mariaux, le désir de rappeler cette dévotion des catholiques pour la mère du Christ, dévotion qui n'est pas partagée, au même titre, par les protestants.
Ses visites ont aussi la particularité de rassembler de gigantesques foules. Lors de manifestations, comme les Journées mondiales de la jeunesse, on a souvent dépassé le nombre du million de personnes présentes.

Doctrine sociale

Le pontificat de Jean-Paul II a été marqué par un profond engagement social. La dignité de l'homme est l'aspect le plus marquant de sa doctrine au cours de son pontificat.

Opposition au communisme

Le système soviétique anticlérical fut l'objet des critiques du pape dès le début de son pontificat, même si le communisme avait déjà été condamné par Pie XI. La dignité de l'homme donne le droit, selon le pape, à des droits inaliénables. Ce constat le conduit à critiquer les dangers des idéologies et des totalitarismes qui vont à l'encontre de cette dignité. Cette opposition au communisme sera renforcée par sa conviction que le communisme nie, selon lui, la vérité tant de Dieu, que la nature humaine. Il affirme ainsi que La vérité est aussi nécessaire que le charbon. Au nom de la dignité de l'homme dans le travail il défendit la création de syndicats libres, qui étaient interdits sous le régime communiste. Il favorisa en Pologne une résistance intransigeante contre le communisme. Son soutien aux dissidents de l’ex-bloc soviétique, en particulier au syndicat Solidarność et à Lech Wałęsa ainsi son élection comme pape venu de derrière le rideau de fer, ont joué un rôle important dans l’effondrement des régimes communistes en Europe de l’Est à la fin des années 1980. Il fut considéré comme l'un des acteurs principaux de la chute du communisme.

Dénonciation de la pauvreté

Jean-Paul II s'est également opposé aux inégalités criantes dans le monde. Il rejette l'impérialisme et toutes formes de négation de l'indépendance des nations. Dans ses discours il s'oppose à des idéologies et politiques telles que le féminisme, l'impérialisme, le relativisme, le matérialisme, le fascisme y compris le nazisme, le racisme, l'ultra-libéralisme et le capitalisme. À plusieurs reprises, il a dénoncé l'oppression des plus pauvres.

Démocratie

L'attitude de Jean-Paul II à l'égard des courants proche du marxisme, et notamment la théologie de la libération, ainsi que sa dénonciation de certains régimes dictatoriaux, tant en Amérique, qu'en Asie, ont favorisé, selon certains, la transition démocratique en Amérique du Sud et en Asie.
À l’occasion de son voyage au Chili, Augusto Pinochet demanda au pape : Pourquoi l’Église parle-t-elle sans cesse de démocratie ? Toutes les méthodes de gouvernement se valent. Jean-Paul II répondit : Non, le peuple a le droit de jouir de ses libertés fondamentales, même s’il commet des erreurs dans l’exercice de celles-ci. Au cours de cette même visite le pape demanda à Augusto Pinochet, lors d'un entretien en privé avec lui, de démissionner et de rendre le pouvoir à la société civile.

Dialogue interreligieux Rencontre d'Assise.

Le pontificat de Jean-Paul II s’est caractérisé par une intensification des échanges avec les autres religions. Au cours de ses voyages, il a rencontré bon nombre de leurs dignitaires et a prié dans plusieurs de leurs lieux saints. Le pape Jean-Paul II a sensiblement amélioré les relations entre le catholicisme et les autres religions. À plusieurs reprises, il a invité les responsables de toutes les religions à une prière commune pour la paix à Assise : 27 octobre 1986, en 1993 pendant la guerre des Balkans et le 22 janvier 2002, quelques mois après les attentats du 11 septembre 2001.

Relations entre judaïsme et christianisme.

Jean-Paul II a grandi dans un contexte de culture juive florissante, son intérêt pour elle datant de son enfance. Il écrit un grand nombre de textes et de discours sur le sujet des relations entre l’Église et les Juifs, rendant hommage aux victimes de la Shoah. Son premier voyage, qui est aussi le premier d’un pape en ce lieu, est à Auschwitz. Il est le premier pape à visiter une synagogue, à la Grande synagogue de Rome en avril 1986. Il déclare que les juifs sont nos frères bien-aimés et, d'une certaine manière, …nos frères aînés .
En 1993, Jean-Paul II décide de reconnaître l'État d'Israël, établissant pour la première fois des liens diplomatiques officiels avec l'État hébreu, et ceci malgré l'opposition de membres de la Curie qui souhaitaient le règlement de la question palestinienne avant la reconnaissance des relations diplomatiques. Lors d'un colloque le 31 octobre 1997, Jean-Paul II affirme qu'un examen lucide du passé … peut démontrer clairement que l'antisémitisme est sans justification aucune et est absolument répréhensible.

En mars 2000, Jean-Paul II se rend au Mémorial de Yad Vashem, où il retrouve une rescapée qu'il avait secourue, et demande pardon à Dieu pour les actes antisémites commis par les chrétiens. Dans un billet glissé dans une fente du Mur des Lamentations, il demande à Dieu de pardonner pour les torts faits au peuple juif.
La rédaction par une partie des théologiens juifs du document Dabru Emet en 2000, qui affirme qu'« un nouveau dialogue religieux avec les chrétiens n'affaiblirait pas la pratique juive et n'accélèrerait pas l'assimilation des juifs et affirme la volonté de dialogue théologique avec les chrétiens, montre, pour certains, l'impact du pontificat de Jean-Paul II qui a permis de favoriser l'émergence de ce courant juif dans le développement du dialogue inter-religieux.
Des polémiques émaillèrent le pontificat de Jean-Paul II. Un carmel s'était établi à Auschwitz. Cette fondation fut très critiquée par une partie de la communauté juive. Jean-Paul II finit, après plusieurs années, par ordonner aux religieuses de déménager, afin de pacifier les relations. De même la canonisation d'Edith Stein, juive convertie au catholicisme, morte à Auschwitz fut décriée, et considérée par certains comme une récupération de la Shoah par l'Église, alors que Jean-Paul II, lecteur d'Édith Stein, considérait celle-ci comme exemplaire et sainte.

Islam

Jean-Paul II devint le deuxième pape à avoir visité la Turquie en se rendant dans ce pays en novembre 1979.
Le pape effectue une visite les 18-19 août 198538 à Casablanca au Maroc. Il parle devant 80 000 musulmans. Au cours de cette rencontre le pape affirme nous adorons le même Dieu. Plusieurs réactions négatives dans les pays arabes suivirent cette rencontre ; l'Iran et l'ayatollah Khomeini ne reconnurent plus le titre de commandeur des croyants au roi Hassan II. Le pape a effectué une visite d’une journée à Tunis le 14 avril 1996. L'assassinat des moines de Tibhirine en mai 1996 ainsi que celui de l'évêque Mgr Pierre Claverie ont cependant rendu les relations entre les deux religions plus difficiles.
Il encourage la construction d'une mosquée à Rome, tout en demandant plus de réciprocité dans la liberté de culte des pays musulmans. Les attentats du 11 septembre 2001, conduisent Jean-Paul II à condamner toute forme de violence au nom de Dieu, et affirme que ces attentats n'ont rien à voir avec le vrai Islam. Il invita alors à une journée de prière rassemblant toutes les religions et particulièrement les musulmans, voulant éviter de légitimer toute guerre des religions entre chrétiens et musulmans.
En mai 2001, Jean-Paul II est le premier pape à se rendre dans une mosquée. Désireux de se recueillir sur le lieu où se convertit saint Paul, il entre et prie auprès des reliques de saint Jean le Baptiste à la mosquée des Omeyyades à Damas Syrie.

Bouddhisme

Jean-Paul II a rencontré le 14e dalaï-lama, Tenzin Gyatso au Vatican en 1980, 1982, 1986, 1988 et 1990. Plus tard, le 27 janvier 2003, après une audience avec le pape, le dalaï-lama a déclaré lors de sa rencontre avec le président du Sénat italien Marcello Pera : J'ai dit au pape mon admiration pour ce qu'il a fait pour la paix et l'harmonie religieuse dans le monde .

Dialogue œcuménique

Article détaillé : Rôle de l'Église catholique romaine dans l'œcuménisme.
Le pontificat est marqué par une volonté de rapprochement avec les églises orientales. Dès le début il se pose en avocat des églises orthodoxes en grande partie contrôlées par le régime communiste. En se proclamant le leader de l'Église silencieuse, il affirme sa défense des églises orientales et occidentales lors de sa première visite en Pologne.
En 1985 il publie l'encyclique Slavorum Apostoli consacré aux saints Cyrille et Méthode, dans laquelle il appelle à un dialogue œcuménique.
Sur le sujet de la primauté du pape, il a proposé aux chrétiens des autres confessions de « chercher, évidemment ensemble, les formes dans lesquelles ce ministère pourra réaliser un service d’amour reconnu par les uns et par les autres dans l’encyclique Ut Unum Sint 1995.

Avec les orthodoxes

Article détaillé : Dialogue entre l'Église catholique romaine et l'Église orthodoxe.
En 1999, Jean-Paul II visite la Roumanie avec les personnalités locales de l’Église orthodoxe. Il est d’ailleurs le premier pape à visiter un pays à majorité orthodoxe depuis le schisme de 1054. Au cours de ce voyage il demande pardon au nom des catholiques pour le sac de Constantinople.
Lors du Jubilé de l'an 2000, il ouvre la Porte Sainte avec le métropolite orthodoxe Athanasios et le primat anglican George Carey, marquant la volonté d'unité des différents chrétiens. Cependant il ne put jamais se rendre en Russie, le patriarche de Moscou refusant de le rencontrer.
En 2004, lors d'un voyage en Grèce, il offre les reliques de Grégoire de Nazianze, conservées jusque-là au Vatican, au Patriarche Bartholomée Ier de Constantinople dans une logique de réconciliation.
Les tentatives de réconciliation avec les orthodoxes ont aussi été entravées par des conflits de juridictions et de frontières, les Églises uniates réclamant les églises confisquées par les Soviétiques au profit des orthodoxesE 10. Le pape fut critiqué du fait du prosélytisme des catholiques en Russie, conduisant au refus de l'épiscopat russe de le recevoir. Enfin la reconnaissance par le Vatican de l'indépendance de la Croatie fut très mal vécue par les orthodoxes serbes qui considéraient ce pays comme lié à la Serbie.

Protestants

Déclaration commune sur la justification par la foi.
À plusieurs reprises il demande pardon, au nom des catholiques, pour les torts infligés aux autres chrétiens. Ainsi, lors de son voyage en Slovaquie, il se rend devant un monument commémorant l'assassinat de calvinistes par des catholiques.
En 1998 les Églises luthériennes signent avec le Vatican ensemble un texte, la Déclaration commune sur la justification par la foi, sur une conception commune de la justification par la foi. Ils parviennent ainsi à un accord sur l'un des points principaux des divergences issues de la réforme de Luther.

Théologie sur le corps et la sexualité Conception de la sexualité de Jean-Paul II.

Jean-Paul II discourant après avoir reçu la Médaille présidentielle de la liberté, en juin 2004.
Jean-Paul II développa une véritable théologie du corps au cours de 129 conférences de 1979 à 1984. Cet enseignement est considéré comme une bombe à retardement théologique. Dans sa catéchèse Jean-Paul II affirme, en s’appuyant sur une anthropologie biblique, que le corps, créé à l’image de Dieu, a pour vocation première de permettre la communion entre l’homme et la femme, cette communion étant à l’image de la communion des personnes en Dieu. La sexualité ne peut donc pas se réduire à une relation de plaisir, qui réduit l’homme ou la femme à un objet dont on peut se satisfaire. Cette tendance utilitariste est selon Jean-Paul II une conséquence du péché originel. Cependant selon Jean-Paul II, le Christ contribue à restaurer la sexualité à travers le mariage, qui devient donc le lieu indissociable de la sexualité. Le mariage est le lieu de la communion entre deux personnes, à l’image de Dieu. La relation du mariage conduit à une relation de soumission réciproque de l’homme et de la femme, source de sanctification. La sexualité, le don des corps selon Jean-Paul II, dans l’acte conjugal vient donc exprimer et réaliser le don mutuel que les époux font d’eux-mêmes et de toute leur vie. La sexualité exprime donc l’amour, la fidélité et l’honnêteté entre les époux.
Cette conception conduit Jean-Paul II à confirmer l’opposition de l’Église à la contraception. Celle-ci va à l’encontre de la dignité du mariage et du don véritable des époux, et empêche une communion véritable à l’image de Dieu. Dans un entretien avec des scientifiques il affirme qu’il ne veut pas séparer la sexualité de sa potentialité procréative, la contraception allant à l’encontre de la vocation de l’homme et de l’ordre dans lequel Dieu l’a créé. Selon Jean-Paul II l’homme n’est pas et ne doit pas être maître de la vie, mais dépositaire de la vie.
Son opposition alla aussi à l’encontre de l’avortement. La vie humaine étant présente dès la fécondation, tout avortement constitue selon lui un meurtre, constituant une atteinte fondamentale tant aux dix commandements tu ne tueras point, mais aussi à la dignité de l’homme qui est niée.
À plusieurs reprises, il a rappelé l’enseignement de l’Église concernant l’exigence de fidélité conjugale et la recommandation d’éviter les méthodes artificielles de contraception. Ainsi quand on l’interrogea sur la possibilité d’utiliser la contraception pour éviter des avortements, Jean-Paul II affirma que la contraception et l’avortement étaient les deux fruits d’une même plante, qui conduit à nier toute la vocation à l’amour présente dans le mariage.
Il n'a jamais prononcé une seule fois le mot préservatif, mais a par contre insisté de nombreuses fois sur l'efficacité absolue de l'abstinence et de la fidélité contre les maladies sexuellement transmissibles43. Cette position fut très vivement critiquée, certains accusant le pape d’être responsable du SIDA en Afrique.
Il s’est fait le défenseur inlassable du droit à la vie, rappelant l’opposition de l’Église à l’avortement, l’euthanasie et à toute forme d’eugénisme. Il a également appelé à une plus ferme condamnation de la peine de mort.
Face aux nouvelles questions de bioéthique et notamment la fécondation artificielle, il publia le document Donum Vitae44. Le document la considère comme une technique moralement illicite parce qu'elle prive la procréation humaine de la dignité qui lui est propre et conaturelle, ainsi le détachement de la fécondation de l'acte sexuel, tout comme la contraception est là encore critiqué. Il s’opposa à tous les travaux sur les cellules souches embryonnaires, le clonage humain, qu’il considère comme une atteinte à la dignité humaine.
Il a également confirmé la tradition catholique sur le mariage en s'opposant au mariage homosexuel. Il a par ailleurs maintenu l’interdiction de la communion sacramentelle pour les divorcés remariés en raison de leur absence de communion spirituelle préalable avec l'enseignement de l'Église.

Abus sur mineurs commis par des prêtres

Plusieurs observateurs ont relevé que le Saint-Siège avait tardé à réaliser l’ampleur du problème des abus sexuels commis par des prêtres. Ces dossiers étaient traités, la plupart du temps, dans les diocèses, ce qui a pu empêcher une prise en compte globale de ce phénomène. Pour Bernard Lecomte, Jean-Paul II, sans être indifférent, a pu être négligent sur ce problème. Les accusations en 1998 contre le père Marcial Maciel Degollado, fondateur des Légionnaires du christ, n'ont pas été traitées avec suffisamment de moyens et de rapidité. Cette confiance excessive dans la personne du père Marcial Maciel constitue, d'après George Weigel, une erreur de gouvernement du pape. Les allégations d'abus sexuels contre le cardinal Hans Hermann Groër, n'ont pas non plus donné lieu à une enquête immédiate. L'habitude de traiter les affaires de mœurs dans la discrétion, une certaine culture du silence qui prévalait sur ces sujets, n'ont pas favorisé l'émergence de la vérité et la reconnaissance publique des souffrances subies par les victimes. Pour plusieurs vaticanistes, un tournant est pris en 2001, avec le motu proprio Sacramentorum sanctitatis tutela de Jean-Paul II et la lettre De delictis gravioribus Les Délits les plus graves, envoyée par le cardinal Ratzinger, imposant aux évêques de faire remonter les dossiers d'abus sexuels à Rome. Une plus grande transparence est alors préconisée. En avril 2002, alors que le scandale des abus sexuels de prêtres américains sur des enfants vient d'éclater, Jean-Paul II convoque onze cardinaux, tous venus des États-Unis. À cette occasion, il déclare : les gens ont besoin de savoir qu’il n’y a pas de place dans la prêtrise et dans la vie religieuse pour ceux qui feraient du mal aux jeunes. Il ajoute être profondément peiné et tient à exprimer sa solidarité aux victimes des violences sexuelles et à leurs familles, où qu’elles soient.
Abus sexuels sur mineurs dans l'Église catholique.

Béatifications et canonisations

Articles détaillés : Liste des béatifications par Jean-Paul II et Liste des canonisations par Jean-Paul II.
Il a redonné une impulsion au culte des saints, en célébrant 1 338 béatifications et 482 canonisations dont 402 martyrs. Il réforme les exigences de la canonisation, en ne demandant qu'un miracle au lieu de deux pour canoniser. La volonté du Pape était de montrer l'universalité de la sainteté, le Concile Vatican II affirmant que tous les chrétiens étaient appelés à la sainteté. Jean-Paul II voulait donc revivifier la dévotion aux saints qui avait été un peu oubliée après le Concile Vatican II, la vie des saints étant souvent considérée comme exceptionnelle et éloignée de la réalité quotidienne. II a recherché par ces nombreuses béatifications et canonisations à démontrer que tous les catholiques étaient appelés à devenir des saints, et ceci quels que soient leurs pays, leurs cultures et leurs origines, montrant par là même l'universalité de l'Église. Ainsi il béatifia de nombreuses personnes, tant laïcs que prêtres et religieux, montrant que tous les états de vies, le mariage comme la vie religieuse, étaient des formes possibles.

Catéchisme de L'Église catholique

En octobre 1986, il décide de constituer une commission de cardinaux et d’évêques pour préparer un projet de catéchisme universel romain et en confie la présidence au cardinal Ratzinger. Le cardinal autrichien Christoph Schönborn en sera l’un des principaux rédacteurs. Le Catéchisme de l'Église catholique60 est approuvé officiellement, le 11 octobre 1992, par le pape qui le considère comme un acte majeur de son pontificat.
La publication du catéchisme de l'Église catholique avait pour objectif de montrer que le catholicisme pouvait rendre compte de la foi, de l'amour qui sont à la base de la vie chrétienne. Dans cet ouvrage sont expliquées la doctrine et la tradition de l'Église catholique. Il place au cœur de l'enseignement de l'Église l'enseignement de la Vérité.

Liturgie et spiritualité

Le pape a commencé son pontificat par l'écriture de deux encycliques, Redemptor Hominis et Dives in Misericordia63, recentrant la foi catholique sur la personne du Christ rédempteur et invitant à approfondir le mystère de la miséricorde de Dieu. En 1986, il complète cette trilogie par l'encyclique Dominum et vivificantem, consacrée à l'Esprit Saint.
Il a institué dans le calendrier liturgique, à partir de l'an 2000 dans le jour de la canonisation de Faustine Kowalska, le dimanche de la divine miséricorde. Celui-ci a lieu une semaine après le dimanche de Pâques.
Il a ajouté, en octobre 2002, 5 nouveaux mystères à la prière populaire du rosaire. Il s'agit des mystères lumineux : le baptême au Jourdain, les noces de Cana, l’annonce du Royaume de Dieu, la Transfiguration, l’institution de l’Eucharistie.

Questions scientifiques Cas de Galilée

Repentance de l'Église catholique.
Le 10 novembre 1979, à l'occasion de la commémoration du centenaire de la naissance d'Albert Einstein, il exprime le désir que des théologiens, des savants et des historiens, animés par un esprit de sincère collaboration, approfondissent l'examen du cas Galilée. Le 3 juillet 1981, il désigne une commission d'étude chargée de réexaminer l'affaire Galilée, afin de reconnaître les erreurs commises par l'Église. Le 31 octobre 1992 il reconnaît les erreurs de la plupart des théologiens dans la condamnation de Galilée en 1633.

Théorie de l'évolution

Le 22 octobre 1996 il reconnaît dans un message à l’Académie pontificale des sciences que la théorie de l’évolution est « plus qu’une hypothèse », faisant allusion au qualificatif qu'avait employé Pie XII dans son encyclique de 1950, Humani Generis. Il précise en revanche que les théories qui verraient « l'esprit comme émergeant des forces de la matière vivante ou comme un simple épiphénomène de cette matière sont incompatibles avec la vérité de l'homme et incapables de fonder la dignité de la personne .

Rapport entre la foi et la raison

Le 14 septembre 1998, il promulgue l’encyclique Fides et Ratio sur les rapports entre la foi et la raison.

Reconnaissance posthume

Béatification de Jean-Paul II et Sœur Marie Simon-Pierre.

Béatification de Jean-Paul II le 1er mai 2011

Tombeau de Jean-Paul II dans la chapelle Saint-Sébastien de la basilique Saint-Pierre de Rome depuis le 5 mai 2011
Lors de ses funérailles présidées par le cardinal, doyen du collège cardinalice, Joseph Ratzinger, le 8 avril 2005, la foule avait scandé en italien Santo subito! saint tout de suite, appuyant la demande par des calicots écrits en grandes lettres rouges.

Le cardinal Camillo Ruini, vicaire de l'évêque de Rome, demande que la cause de Jean-Paul II soit introduite sans attendre la fin du délai de 5 ans après sa mort. Le 13 mai 2005, seulement 41 jours après sa mort, le jour du 24e anniversaire de l’attentat accompli contre lui place Saint-Pierre le 13 mai 1981 le pape Benoît XVI, élu le 19 avril, dispense la cause en béatification de Jean-Paul II du délai de cinq ans avant son ouverture.

Jean-Paul II avait lui-même ramené de trente ans code de droit canonique de 1917 à cinq ans après la mort du candidat le délai requis pour l’ouverture d’une cause.
Mais il avait aussi fait une exception à cette règle en autorisant, en 1999, l'ouverture du procès diocésain de Mère Teresa, deux ans seulement après sa mort. Antoine de Padoue a été canonisé un an après sa mort, mais depuis que le pape Sixte Quint a instauré, en 1588, la procédure moderne de canonisation, jamais aucune cause n’a été ouverte aussi vite.
Le postulateur de la cause en béatification de Jean-Paul II est monseigneur Slawomir Oder. Début 2010, 271 cas de guérisons avaient été soumis aux autorités vaticanes chargées de l'authentification des miracles de Jean-Paul II. Le diagnostic de la maladie de Parkinson dont aurait été atteinte puis guérie une religieuse du diocèse d'Aix-en-Provence, sœur Marie Simon-Pierre, restait à confirmer.
Quelques théologiens sont opposés à ce processus de canonisation. En octobre 2007, onze théologiens parmi lesquels le jésuite espagnol Jose Maria Castillo et l'italien Giovanni Franzoni, ont relevé sept points d'opposition qui incluent les dernières considérations de Jean-Paul II sur la contraception et le rôle des femmes au sein de l'Église catholique. On relève également des critiques concernant la couverture des affaires de pédophilie de prêtres catholiques, les négociations financières opaques avec la banque Ambrosiano et les sanctions à l'encontre d'une centaine de théologiens catholiques.
En novembre 2009, la congrégation pour les causes des saints valide l'héroïcité des vertus du défunt pape. Le 19 décembre 2009, le pape Benoît XVI a proclamé le décret reconnaissant son prédécesseur comme vénérable.
Le 14 janvier 2011, le Vatican annonce sa décision de béatifier Jean-Paul II. La béatification a lieu le 1er mai 2011, place saint Pierre, à l'occasion du dimanche de la divine miséricorde célébré par Benoît XVI devant plus d'un million de fidèles, parmi lesquels beaucoup de polonais. Le cercueil de Jean-Paul II, retiré de la crypte vaticane le 29 avril 2011 pour être exposé au public dans le chœur principal de la basilique Saint-Pierre de Rome, est ré-inhumé, le 2 mai 2011, dans la chapelle Saint-Sébastien de cette basilique, à la place précédemment occupée par Innocent XI. La canonisation de Jean-Paul II aura lieu si une autre guérison miraculeuse, postérieure à la béatification, est authentifiée.

Canonisation des papes Jean XXIII et Jean-Paul II et Floribeth Mora Diaz.


Canonisation des bienheureux Jean XXIII et Jean-Paul II, par le pape François.

Portrait de Jean-Paul II installé lors de sa canonisation.
Le 23 avril 2013, la commission de sept médecins de la Congrégation pour les causes des saints reconnaît le caractère scientifiquement inexplicable d'une guérison attribuée à Jean-Paul II. Il s'agit de Floribeth Mora Diaz, avocate costaricienne, atteinte d'une maladie incurable, plus précisément d'une lésion cérébrale, qui aurait été guérie dans la soirée du 1er mai 2011, le jour de la béatification de Jean-Paul II.
La commission des théologiens a reconnu le caractère scientifiquement inexpliqué de cette guérison le 18 juin 2013, selon la presse italienne.
Le 2 juillet 2013, les évêques et cardinaux membres de la Congrégation pour les causes des saints se réunissent en assemblée plénière pour évoquer différents cas de béatifications et de canonisations. Dès le 5 juillet suivant, le pape François autorise la congrégation à promulguer le décret permettant la canonisation des bienheureux Jean-Paul II et Jean XXIII. Lors du consistoire convoqué le 30 septembre 2013, le pape fixe la date de la cérémonie de canonisation de ses deux prédécesseurs au 27 avril 2014, dimanche de la divine Miséricorde, fête instituée par Jean-Paul II, fixée par lui au deuxième dimanche de Pâques, et au cours duquel il s'éteint le 2 avril 2005.

Le 13 avril 2014, lors de la messe des Rameaux, le pape François le nomme saint patron des Journées mondiales de la jeunesse

Le 27 avril 2014, lors de la messe du dimanche de la divine Miséricorde, le pape François préside la cérémonie de canonisation conjointe des papes Jean XXIII et Jean-Paul II. C'est la première fois dans l'histoire de l’Église qu'une double canonisation de papes a lieu en présence de deux papes vivants, François, qui préside la cérémonie, accompagné de son prédécesseur Benoît XVI. Jean-Paul II est fêté le 22 octobre, date de son intronisation pontificale.

Autres reconnaissances

Avant son enterrement, la crypte du Vatican recevait 1 000 visites par jour. Depuis, le chiffre approche des 2 000.
La place du Parvis-Notre-Dame de Paris s’appelle désormais parvis Notre-Dame - place Jean-Paul-II par décision du maire de Paris Bertrand Delanoë.
Il en va de même pour le parvis des cathédrales de Metz, Nancy visitées toutes les deux par le pape en 1988 et de Cambrai, et celui de l'église Notre-Dame des Mineurs à Waziers. La place jouxtant la cathédrale d'Évry qu'il avait visitée le 22 août 1997, initialement appelée clos de la Cathédrale, porte le nom de square Jean-Paul-II .

Une statue en bronze de 9 mètres de haut du pape Jean-Paul II a été offerte à la ville de Ploërmel, dans le Morbihan, par l'artiste russe Zurab Tsereteli, nommé citoyen d'honneur de la ville. Cette œuvre d'art, installée au centre-ville, place Jean-Paul II, a été inaugurée le dimanche après-midi 10 décembre 2006 en présence de 2 000 personnes. La subvention du conseil général du Morbihan pour ce monument a été annulée par le tribunal administratif de Rennes, à la suite d'un recours de membres de la Libre Pensée du Morbihan.
Une autre statue en bronze de 3 mètres et de 7 tonnes de Jean-Paul II a été érigée le 5 octobre 2011 sur le parvis de la basilique de Fourvière à Lyon en mémoire de son passage le 5 octobre 1986. Elle a été intégralement financée par le mécénat et la fondation Fourvière à hauteur de 200 000 €.
La maison où il se rendait d'habitude en été pour ses vacances, aux Combes d'Introd, en Vallée d'Aoste, est devenue aujourd'hui un musée. Elle témoigne de son amour pour la montagne, qu'il considérait être l'endroit idéal pour la réflexion et la prière.
À Nice depuis le 23 octobre 2010, la place sise devant le monastère franciscain de Cimiez porte le nom de Jean-Paul II et est ornée d'un buste le représentant.

Divers

Le père Stanisław Dziwisz fut le secrétaire personnel de Jean-Paul II pendant tout son pontificat. Le pape le nomma en 1998 évêque et préfet adjoint de la maison pontificale, puis en septembre 2003 archevêque titulaire de San Leone en Calabre (it).
La béatification du père Jacques-Désiré Laval, né à Croth en Normandie, fut la première de Jean-Paul II. Il plaça son pontificat sous la protection de cet humble missionnaire.
Selon un article de février 2002 du New York Post, Jean-Paul II a procédé personnellement à trois exorcismes pendant son pontificat. Le premier exorcisme qu’il a conduit a eu lieu en 1982 sur une femme qui se convulsait sur le sol. Le deuxième a eu lieu en septembre 2000 quand il a pratiqué le rite sur une femme de 19 ans qui était devenue furieuse sur la place Saint-Pierre. Un an plus tard, en septembre 2001, il a exorcisé une femme de 20 ans.
Jean-Paul II avait été créé cardinal par le pape Paul VI en 1967. À sa mort, il était donc le prélat le plus ancien ayant reçu la dignité cardinalice, aucun autre cardinal n’ayant alors autant d’ancienneté.
Au début de son pontificat et conformément à l'orthographe latine, le double prénom Jean Paul s'écrivit quelque temps sans trait d'union. Lorsque le site du Vatican utilisa ce trait d'union sur la partie francophone de son site, cette nouvelle orthographe s'imposa peu à peu.

Œuvres

Jean-Paul II a prononcé 20 351 discours pendant son seul pontificat dont 3 438 hors d'Italie. Ses écrits et textes de discours représentent, plus de 80 000 pages (soit environ 40 fois le volume de la Bible catholique.

Les seuls écrits officiels de Jean-Paul II représentent 55 volumes auxquels il faut ajouter des publications à titre personnel et sans doute des milliers de lettres et documents privés divers.

Encycliques
Jean-Paul II a écrit 14 encycliques :

Ecclesia de Eucharistia, 17 avril 2003, sur l'Eucharistie dans son rapport à l'Église
Fides et Ratio, 14 septembre 1998, sur les relations entre la foi et raison.
Ut Unum Sint, 25 mai 1995, sur l'engagement œcuménique
Evangelium vitæ, 25 mars 1995, sur la valeur et l'inviolabilité de la vie humaine.
Veritatis Splendor, 6 août 1993, sur l'enseignement moral de l'Église (publié en France)
Centesimus Annus, 1er mai 1991, mise à jour de Rerum Novarum, sur les connaissances et l'organisation sociale
Redemptoris Missio, 7 décembre 1990, sur la valeur permanente du précepte missionnaire
Sollicitudo Rei Socialis, 19 février 1988, sur la question sociale, à l'occasion des 20 ans de Populorum progressio
Redemptoris Mater, 25 mars 1987, sur la place de la Vierge Marie dans la foi
Dominum et Vivificantem, 30 mai 1986, sur l'Esprit Saint dans la vie de l'Église et du monde
Slavorum Apostoli, 2 juillet 1985, sur saints Cyrille et Méthode
Laborem Exercens, 14 septembre 1981, sur le travail humain
Dives in Misericordia, 2 février 1980, Sur la miséricorde divine
Redemptor Hominis, 4 mars 1979, sur la dignité humaine

Autres écrits
Jean-Paul II a écrit :

15 exhortations apostoliques
12 constitutions apostoliques
28 motu proprio
42 lettres apostoliques

Livres

En tant que Karol Wojtyla, sous son nom ou sous le pseudonyme Andrzej Jawień
Frère de notre Dieu et Écrits sur le théâtre, éditions Cana/Jean Offredo et éditions du Cerf, 1983, 157 p, (Cerf) (ISBN 978-2-86335-037-9) (Cana)
La Boutique de l’orfèvre, éditions Cana/éditions du Cerf, 1983, 157 p,
Personne et acte, éditions Bayard, 1983,
Amour et responsabilité, éditions Stock, 1985 et 1998,

Depuis son élection sous la signature Jean-Paul II

À l’image de Dieu Homme et Femme : une lecture de Genèse 1-3, les éditions du Cerf, 1981,
Jeunes mes amis : le pape Jean-Paul II parle à la jeunesse du monde, éditions Lito, 1982,
Mémoire et identité : Conversations au passage entre deux millénaires, François Donzy (traduction, Flammarion, 2005, coll. « Divers sciences », 217 pages
Message pour demain, Presses du Châtelet, 2005, 60 pages, .
Entrez dans l’Espérance, avec Vittorio Messori, 1994, Rééd. Pocket, 2003, 331 pages.
Homme et femme il les créa : une spiritualité du corps, Cerf, 2004, Documents d’Église, 694 pages.
Jean-Paul II parle aux enfants, illustrations de Giulia Orecchia, Flammarion, 2004, Albums jeunesse, 84 pages,.
À vous les jeunes. Paroles d’un père spirituel, en coll. avec sœur Joëlle-Marie Micaud commentaires, Saint-Augustin, 2004, 108 pages.
Le rosaire de la Vierge Marie, Éditions Salvator, 2002, 52 pages.
Triptyque romain. Méditations, 2003, la version italienne de Grażyna Miller publiée par l’Édition de Vatican, 49 pages.
Levez-vous ! Allons !, François Donzy traduction, Pierre-Marie Varennes (traduction), Pocket, 2005, 182 pages.
Testament spirituel, Éditions Salvator, 2005.
Ma vocation : don et mystère (à l’occasion du 50e anniversaire de mon ordination sacerdotale), Bayard éditions/Cerf/Fleurus-Mame/Tequi, 1996,
Mes prières pour chaque jour de l’année, Plon/Mame, édition 1996 : 604 p,
Mon livre de méditations, textes choisis par Krzysztof Dybciak, Claude-Henry du Bord et Christophe Jezewski traduction, 287 pages, Éditions du Rocher
Les gémissements de la Création - Vingt textes sur l'écologie, Parole et silence, 126 pages, 2006,
Mon dernier livre de méditations pour le troisième millénaire, textes choisis par Krzysztof Dybciak sous l'autorité du Saint-Siège, Claude-Henry du Bord et Christophe Jezewski traduction, 348 pages, Éditions du Rocher, 2008,

Œuvres sur Jean-Paul II
Films


2005 : La Vie de Jean-Paul II, réalisé par Lorenzo Minoli & Judd Parkin
2005 : Daniel Costelle, Isabelle Clarke, Jean-Paul II, L'empreinte d'un géant, éd. Nouveau Monde (DVD).
2005 : Karol, l'homme qui devint Pape Karol, un uomo diventato Papa, réalisé par Giacomo Battiato, tiré d'un livre de Gian Franco Svidercoschi95
2006 : Karol, Pape resté humain, réalisé par Giacomo Battiato
2008: Les Toilettes du pape (El Baño del Papa, un film uruguayen réalisé par Enrique Fernández et César Charlone.

Biographie filmographique

Parmi quelques autres, le film Karol, l'homme qui devint Pape, de Giacomo Battiato, racontant la vie de Karol Wojtyla à partir de ses 18 ans dans la Pologne en guerre et jusqu'à sa mort. La prestation de Piotr Adamczyk dans le rôle de Jean-Paul II est assez étonnante, notamment par les transformations physiques majeures de l'acteur pendant le déroulement chronologique du film vieillissement du visage et du corps).

Après sa première présentation et projection au Vatican avec le réalisateur et les acteurs, le pape Benoît XVI a qualifié le film de « véritable encyclique » et a déclaré « Le film montre des scènes et des épisodes dont le réalisme suscite chez le spectateur un frisson d'horreur instinctif et le poussent à réfléchir sur les abîmes de cruauté qui peuvent se cacher dans l'âme de l'homme. Dans le même temps, la révocation de telles aberrations ne peut manquer de raviver en chaque personne ayant des sentiments justes l'engagement à faire tout ce qui est en son pouvoir afin que ne se répètent jamais plus des épisodes de barbarie si inhumaine » en parlant de l'Europe et de la Pologne en guerre.

Documentaires

2006 : Jean-Paul II - Sa vie, son pontificat produit par le Centre de télévision du Vatican [distr. HDH Communications].
2011 : Jan Paweł II. Szukałem Was… (Jean-Paul II. Je vous ai cherché), long métrage polonais réalisé par Jarosław Szmidt sur un scénario écrit avec Mariusz Wituski

Théâtre

N’ayez pas peur de Robert Hossein et Alain Decaux, avec la collaboration de Jean-Michel Di Falco et de Bernard Lecomte, au Palais des Sports de Paris, du 21 septembre au 5 décembre 2007.
Santo Subito de Pierre Amar - Éditions Parole & Silence.

Comédie musicale

Jean-Paul II de Michel Olivier Michel produite par l'association Revelateur. À Paris les 11, 12, 13 novembre 2011 et les 24, 25 mars 2012. Une comédie musicale avec plus de 50 jeunes chanteurs, danseurs, acteurs sur scène. www.spectaclerevelateur.fr

Discographie

Pierre Bachelet en 1986 composa L'Homme en blanc, hommage à tous les voyages de Jean-Paul II dans le monde.

Christine Baud, Jean-Paul II, le messager de la paix. Récit pour enfant de la vie de Jean-Paul II.
Liens

http://youtu.be/oNjooQaJH-I Histoire de Jean-Paul II
http://youtu.be/QLkTGptUQck Karol l'homme devenu pape
http://youtu.be/39_TCjKMLM8 Documentaire sur le pape Jean-Paul II
http://youtu.be/nTCWlmdzcjQ Canonisation de Jean XXIII et Jean-Paul II
http://youtu.be/xFcLa75WOc4 N'ayez pas peur
http://youtu.be/uID_iVjWugY Chorale N'ayez pas peur
http://youtu.be/FrY-VKZMrHU L'homme en blanc de P. Bachelet


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Posté le : 18/05/2014 19:13

Edité par Loriane sur 19-05-2014 12:57:30
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Par une aquarelle de Tchano

Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
.

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