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Joséphine de Beauharnais
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Le 23 juin 1763 naît Joséphine de Beauharnais,

de son vrai nom, Marie Josèphe Rose Tascher de La Pagerie, aux Trois-Îlets en Martinique et décédée le 29 mai 1814 au château de Malmaison à Rueil-Malmaison, fut la première épouse de l’empereur Napoléon Ier de 1796 à 1809 et impératrice des Français et reine d’Italie de 1804 à 1809.

Sa vie

Elle est issue d'une famille de riches colons installés à la Martinique. Marie Josèphe est la fille aînée de Joseph-Gaspard Tascher de La Pagerie, chevalier, seigneur de La Pagerie, et de Rose Claire des Vergers de Sannois. La famille exploite une plantation de cannes à sucre sur laquelle travaillent plus de trois cents esclaves africains.
Marie-Josèphe-Rose est née le 23 juin 1763 aux Trois-Îlets, près de Fort-Royal qui deviendra plus tard Fort-de-France à la Martinique.
Elle est baptisée le 27 juillet 1763 en l'église Notre-Dame de la Bonne-Délivrance aux Trois-Îlets. Suivant une tradition bien établie en France, elle reçoit le prénom de Marie de sa marraine Marie Françoise Boureau de la Chevalerie, sa grand mère paternelle, et le prénom Josèphe de son parrain Joseph des Vergers de Sannois son grand père maternel. Son troisième prénom, Rose, qui sera son prénom usuel jusqu'à son union avec Napoléon Bonaparte, est également un des prénoms de sa mère.
Elle trichera toute sa vie sur la date de sa naissance pour se rajeunir.
Les Almanachs impériaux indiqueront tous les ans la date du 24 juin 1768. Sa fille, la reine Hortense continuera à maintenir cette fiction.
Au cours de l'année 1777, François de Beauharnais, qui vit avec Désirée, la sœur de Joseph-Gaspard Tascher de La Pagerie, propose à ce dernier d'unir son fils cadet, le vicomte Alexandre de Beauharnais avec sa fille Catherine-Désirée Tascher de La Pagerie, la soeur de Josèphine.
Malheureusement, lorsque cette demande parvient aux La Pagerie, la jeune fille souhaitée vient de mourir, emportée par la tuberculose.
Alexandre accepte alors la main de l'aînée Rose qui quitte son île natale pour l'épouser le 13 décembre 1779 à Noisy-le-Grand.
Le mariage de Rose et d'Alexandre ne sera pas heureux, Alexandre multiplie les liaisons et dilapide sa fortune constituée de trois grandes habitations à Saint-Domingue employant des centaines d'esclaves.
Le couple se sépara dans des conditions difficiles en décembre 1785. Rose ira alors trouver refuge à l'abbaye de Penthemont où elle va parfaire son éducation au contact des nombreuses jeunes femmes de très bonne famille, il y a là Louise d'Esparbès, Bathilde d'Orléans, Louise de Condé, etc. que leurs familles ont placées ici.
Quand elle en sortira, elle ira s'installer chez son beau-père, le marquis de La Ferté-Beauharnais, à Fontainebleau où l'on prétend qu'elle suivra les chasses du roi Louis XVI et les beaux cavaliers qui y participent : le comte de Crenay, le duc de Lorge ou le chevalier de Coigny.
En 1788, elle retournera à la Martinique voir si elle peut améliorer sa situation qui reste très préoccupante.
Mais la Révolution qui éclate en 1789, et touche l'île à partir de 1790, l'incite à regagner la France fin 1790 et Paris où son mari occupe maintenant la situation très en vue mais dangereuse de président de l'Assemblée constituante.
Cependant, le couple donna naissance à deux enfants :
-Eugène-Rose (1781-1824), vice-roi d'Italie, il épousa en 1806 Augusta-Amélie de Bavière (1788-1851), et fut à l'origine des ducs de Leuchtenberg dont plusieurs descendants épousèrent des monarques européens.
-Hortense Eugénie Cécile (1783-1837), qui épousa en 1802 un frère de Napoléon Louis Bonaparte, plus tard roi de Hollande, et fut la mère de Napoléon III et du duc de Morny.

La Révolution

Son mari est élu député aux États généraux en 1789, et ensuite président de l'Assemblée constituante de la Révolution française, le 18 juin 1791, au moment de la fuite à Varennes, où il joue un rôle de premier plan.
En septembre, la Constituante se dissout et Alexandre doit regagner les rangs de l'armée du Rhin où il ne manifestera pas de grandes capacités.
Après la chute de Mayence en juillet 1793, chute qu'on lui attribue, il regagne son fief de la Ferté-Aurain avant d'être arrêté en mars 1794 sur l'ordre du Comité de sûreté générale et emprisonné à la prison des Carmes.
Il sera guillotiné le 23 juillet 1794 peu avant la chute de Robespierre (Thermidor).
C'est presque par miracle que sa femme évitera l'échafaud tant elle s'était, assez naïvement exposée pour sauver des royalistes, bien qu'elle ait mis son fils Eugène en apprentissage chez un menuisier pour faire peuple.
Emprisonnée elle aussi à la prison des Carmes le 21 avril, c'est à dire le 2 floréal, Joséphine en sortit le 6 août 1794, le 19 thermidor an II, peut-être grâce à l'intervention de Thérésa Cabarrus, marquise de Fontenay et pour l'heure épouse de Tallien.
À sa sortie de prison, sa beauté et ses amitiés lui ouvrent les portes des salons à la mode. Elle est alors tellement pauvre qu'on la dispense, comme les autres, lors des soirées, d'apporter son pain comme cela se faisait alors.
Malgré sa pauvreté, la citoyenne Beauharnais s'arrange toujours pour être bien mise, contractant des dettes dont elle règle les plus criantes en jouant probablement de ses charmes.
Au fil des mois, elle s'arrange aussi pour récupérer les biens d'Alexandre grâce à Barras.
À l'été 1795, elle va louer un petit hôtel particulier, rue Chantereine, à Paris, qui va lui permettre de mieux vivre « selon son rang ».
Nouant une grande amitié avec Thérésa Tallien, elle passe pour être une des « reines » du Directoire, et devient la maîtresse de Barras dont elle était éprise mais qui était déjà marié.
Elle est alors une femme entretenue. Mais Barras, se détachant d'elle, cherche à s'en débarrasser et lui présente un officier en disponibilité, Napoléon Bonaparte, censé lui apporter une certaine stabilité financière et une position convenable dans le monde.
La veuve Beauharnais accepte ce mariage sans amour de sa part, mais convaincue des capacités de son époux à se tailler une place dans les sphères les plus hautes du pouvoir. Celui-ci, très épris, jaloux et possessif, transforme le deuxième prénom de sa promise, Josèphe, en Joséphine pour ne pas avoir à prononcer un prénom prononcé par les amants de sa femme.
Joséphine épouse civilement Napoléon Bonaparte le 8 mars 1796 à Paris.
Il a vingt-sept ans, elle en a officiellement six de plus. Les deux époux trichent tous les deux sur leur âge. Le surlendemain, Bonaparte, qui a été nommé par Barras général en chef de l'armée d'Italie, part prendre son commandement.
Joséphine, qui reste à Paris quelques mois, va traficoter en tirant de substantiels revenus sur des marchés de fournitures plutôt douteux avec l'armée, afin de subvenir à ses goûts luxueux.
L'entente avec sa belle-famille est des plus mauvaises ; la sœur préférée de Napoléon, Pauline, qui a le même âge qu'Hortense, l'appelle « la vieille ». Mais surtout Napoléon ne l'a pas encore présentée à sa mère, qui, pour le moment, habite Marseille.
Leur vie de couple sera orageuse sous le Directoire, à cause des infidélités chroniques de Joséphine, surtout avec le capitaine de hussards Hippolyte Charles.
Pendant plusieurs mois elle refuse de quitter Paris pour suivre Napoléon, qui a entrepris la première campagne d'Italie.
Par la suite, la situation s’inversera, Napoléon ne répugnant pas à prendre des maîtresses dans l'entourage de son épouse, et Joséphine, qui ne l'ignorait pas, devant subir la présence de ses rivales.


Épouse du Premier Consul puis impératrice

C'est dans la maison de Joséphine, rue Chantereine, qu'après la campagne d'Égypte, se prépara le coup d'État du 18 brumaire qui mena au Consulat.
Joséphine y aura une part prépondérante, au même titre que Lucien Bonaparte et Joachim Murat.
Napoléon sera nommé Premier Consul en décembre 1799, Cambacérès sera le second, chargé du juridique et Lebrun le troisième, les finances.
Mais c'est à la Malmaison, domaine qu'elle avait acheté pendant la campagne d'Égypte que Bonaparte va rapidement remettre la France dans le « droit chemin » : créant la Banque de France, rétablissant l'esclavage dans les colonies en 1802, instaurant l'ordre de la Légion d'honneur, avant d'être nommé consul à vie.
L'Empire s'annonce et, dès lors, Joséphine, qui ne peut avoir d'enfant, va tenter de régler le problème dynastique qui va se poser en mariant sa fille à son beau-frère Louis Bonaparte.
Effectivement, en 1802, Hortense aura un premier fils, mais Louis refusera avec obstination que son frère ainé l'adopte, conduisant ainsi à la répudiation de sa belle-mère quelques années plus tard.
En tant qu'épouse du Premier Consul puis impératrice, elle assume ses fonctions de « première dame » avec une aisance qui charme ses invités, appréciant peu le titre de « consulesse ».

Couronnement de Joséphine

Le 18 mai 1804, le Sénat vote à l’unanimité l’instauration du gouvernement impérial, proclamant Napoléon empereur héréditaire des Français.
Royaliste dans l'âme, Joséphine suppliera Napoléon de renoncer au trône « Je t'en prie, Napoléon, ne te fais pas roi ! », paroles peut-être aussi motivées par sa stérilité supposée.
Après avoir épousé religieusement et discrètement Joséphine le 30 octobre au palais des Tuileries, Joséphine avait habilement profité de la présence du pape Pie VII pour glisser qu'ils n'étaient pas mariés religieusement, celui qui va s’appeler désormais Napoléon Ier est - le 2 décembre 1804 - sacré empereur en présence du pape Pie VII à Notre-Dame de Paris.
C’est lui-même qui posa la couronne impériale sur la tête de son épouse Joséphine et qui la proclama impératrice.

Le divorce


Joséphine ayant déjà deux enfants, Napoléon croyait être stérile, jusqu’au jour où une dame du palais de sa femme lui donna un fils, le comte Léon, et sa jolie maîtresse polonaise, la comtesse Marie Walewska, un autre.
Son frère refusant de lui laisser adopter ses fils, malgré son attachement à Joséphine il se décida alors à répudier son épouse pour asseoir son pouvoir en fondant une dynastie.
Le divorce fut signé le 15 décembre et prononcé par un sénatus-consulte le 16 décembre 1809, et le mariage religieux fut annulé début 1810, par l'Officialité de Paris. Napoléon permit néanmoins à Joséphine de conserver le titre d’impératrice douairière en lui donnant l'Élysée, le château de la Malmaison et son domaine de 800 hectares, ainsi que le château de Navarre faisant Joséphine duchesse de Navarre près d'Évreux.

L'impératrice Joséphine reçoit à la Malmaison la visite du Tsar Alexandre Ier, à qui elle recommande ses enfants, le prince Eugène, la reine Hortense et ses fils Napoléon-Louis et Louis-Napoléon.
Joséphine se retira au château de Navarre pendant deux ans puis au château de Malmaison qu'elle avait acheté en 1799 et où toutes les têtes couronnées d'Europe, vainqueurs, défilèrent au printemps 1814.
La veille de sa mort, elle faisait encore visiter son beau domaine à l'empereur de Russie, Alexandre Ier.
Elle meurt des suites d'un refroidissement attrapé sur l'étang de Saint-Cucufa.
Dépensière, toujours endettée, extrêmement coquette, elle possédait des centaines de robes, elle continua après son divorce à bénéficier des largesses de Napoléon.
En dix ans il lui donna plus de trente millions.
Malgré cela, elle fut en quasi faillite cinq ou six fois et Napoléon, chaque fois, contribua en rechignant à apurer ses comptes.


L'impératrice et la botanique


Passionnée de botanique, elle contribua à introduire de nombreuses espèces florales en France, notamment des plantes d'origine subtropicale dans ses serres chaudes du château de la Petite Malmaison.
L'impératrice est à l'origine de la première impulsion quant à l'acclimatation de végétaux exotiques sur la Côte d'Azur.
Elle entreprend une correspondance suivie avec le préfet des Alpes-Maritimes, M.J. Dubouchage et envoie sur la riviera française de nombreuses plantes en provenance de La Malmaison.
Bénéficiant de l’aide de l’État, et étant nostalgique des végétaux exotiques de La Martinique, elle réunit dans les serres de son château de la Malmaison de nombreuses plantes étrangères remarquables.
Joséphine est ainsi à l’origine de l’introduction d’espèces nouvelles dans les Alpes-Maritimes, plantées dans le jardin botanique créé en septembre 1801 dans l’enceinte de l’École centrale du département, quartier Saint-Jean-Baptiste à Nice, sous l’égide de la Société d’agriculture des Alpes-Maritimes.
Ce jardin botanique comprend deux parties dont l’une, d’une surface de 30 perches est destinée « à cultiver et à acclimater des plantes exotiques » et l’autre, d’une surface de 25 perches, comprend une grande serre.
C’est pour avoir souhaité montrer au tsar Alexandre Ier son jardin, vêtue d’une simple robe d’été, qu’elle prit froid et contracta une pneumonie qui devait l’emporter,

Le 29 mai 1814. Elle est inhumée dans l'église Saint-Pierre-Saint-Paul de Rueil-Malmaison.


Postérité

Si les Bonaparte n'ont jamais été vraiment admis dans le cercle restreint des maisons souveraines, les Beauharnais, par les origines aristocratiques de l'ex-impératrice, mais aussi par leur charme, leur conduite et leur tenue sont, à l'instar d'autres souverains européens, les ancêtres des dynasties actuellement régnantes.
Parmi les petits-enfants de Joséphine, on compte nombre de souverains.
Par sa fille Hortense, elle est la grand-mère de l'empereur Napoléon III.
Par son fils Eugène, marié à la fille du roi de Bavière, ce qui eut été impensable sans l'empire napoléonien, elle est la grand-mère d'une impératrice du Brésil l'impératrice Amélie, d'une reine de Suède la reine Joséphine, d'un prince consort de Portugal le prince Auguste, d'un grand-duc de Russie le grand-duc Maximilien et l'ancêtre par voie féminine de beaucoup de têtes couronnées européennes actuelles familles royales de Norvège, Suède, Belgique, Luxembourg, Danemark et Grèce.
Nous pouvons également nommer la grande-duchesse de Bade, née Stéphanie de Beauharnais, nièce de son premier mari et adoptée par Napoléon.
Mariée au grand-duc Charles II de Bade en 1806, elle est l'ancêtre des maisons royales de Roumanie et de de Belgique, de Yougoslavie, de Grèce, d'Italie et de la maison grand-ducale de Luxembourg.


la mort et les obsèques de l'impératice sous le règne de Louis XVIII

La terreur
Cette soudaine «maladie», puis la mort de leur mère, ne pouvait manquer de plonger Hortense et Eugène dans le plus grand désarroi.
Cela ne vous aura pas échappé : Hortense et Eugène n'assistèrent pas aux obsèques de leur chère mère.
Certains historiens ont invoqué l'étiquette des Cours ! De quelle Cour veut-on parler ? Il ne pouvait désormais y avoir d'autre Cour en France que celle du roi ! Non, ils furent tout simplement interdits d'obsèques. On leur a fait comprendre que leur présence incommoderait fortement le roi.
Il ne pouvait être question de donner à cette cérémonie un caractère officiel. On ne devait pas porter en terre l'Impératrice Joséphine, mais bien la Beauharnais, ex-épouse de l'Usurpateur. On ne pouvait encore moins y tolérer la présence d'une ex-reine et d'un prince, vice-roi d'Italie, supposé être toujours en exercice.
Le titre de duchesse de Saint-Leu accordé par le roi à Hortense le 20 mai précédent avait un prix !
En les empêchant d'assister aux funérailles de leur mère, on donnait aux souverains étrangers l'argument de leur désistement. Hortense invoquera plus tard dans ses mémoires, sa douleur et celle de son frère pour justifier leur absence et leur repli à Saint-Leu. Certes, ils furent affligés par cette perte cruelle, mais cela ne peut justifier cette retraite précipitée à Saint-Leu.
Car elle fut bien précipitée !
C'est quelques heures SEULEMENT après la mort de leur mère qu'ils quittèrent Malmaison comme nous le rapporte Mlle d'Avrillion qui ayant appris l'horrible nouvelle en ce dimanche 29 mai, quitta Paris pour se précipiter au château de Malmaison : «Au moment où j'entrais par une grille du parc, j'aperçus le prince Eugène, la reine Hortense et ses enfants qui sortaient par une autre, se rendant tous à Saint-Leu.»
Ils ne purent pas même veiller une seule nuit la dépouille de leur pauvre mère qui ne fut pourtant enterrée que quatre jours plus tard ! Qui organisa les obsèques de l'Impératrice ? Sous quelle tutelle avait-on placée Malmaison et son personnel ? Autant de questions auxquelles je n'ai pu trouver de réponses, comme si l'on avait jeté volontairement un voile ténébreux sur cet épisode tragique. Eugène et Hortense adoraient leur mère, et seule une raison impérieuse a pu dicter leur étrange conduite. En réalité, le roi faisait souffler le chaud et le froid.
Ils étaient terrorisés ! Quelques jours auparavant, Hortense, déjà bien contrariée par le mal qui allait emporter sa mère, fut informée par un journal, que son premier fils, Napoléon (1802-1807), décédé en Hollande, et qui reposait dans l'une des chapelles de la cathédrale Notre-Dame de Paris, venait d'être exhumé et ses cendres avaient été placées dans un cimetière communal ! Hortense et Joséphine en furent profondément meurtries. La bonté du nouveau roi n'avait décidément point de bornes.

Enterrement sans titre, ni couronne

L'Impératrice morte, le temps des honneurs était révolu pour les Beauharnais, coupables d'alliance avec l'Usurpateur. Les obsèques elles-mêmes furent de celles que l'on donne à un particulier. Il fut interdit d'apposer couronne et armoiries sur le linceul, ces symboles auraient par trop rappelé le souvenir d'une élévation qui n'avait plus désormais sa raison d'être. Et ces souverains étrangers, ceux qui se trouvaient encore quelques jours auparavant à flatter et à rassurer Joséphine, où étaient-ils ? Et ce bon Alexandre, pourquoi ne suivait-il pas le cortège funèbre de celle dont il se prétendait l'ami ? Il se contenta d'envoyer un détachement de sa Garde impériale et fit savoir «qu'affecté trop profondément de la mort de Sa Majesté, il voulait consacrer les trente-six heures qu'il avait encore à rester à Paris à l'excellent prince Eugène et à sa soeur.» Allons donc !
Le tsar mettra à profit ces trente-six heures pour, sans aucun scrupule, négocier à Eugène la magnifique collection de tableaux de Malmaison. Ces merveilles se trouvent encore aujourd'hui au musée de l'Hermitage à Saint-Pétersbourg en Russie ! Sans doute était-ce là, le prix de ses interventions auprès de Louis XVIII. Et monsieur le duc de Polignac dont la vie fut épargnée grâce à Joséphine, n'aurait-il pas montré la plus éclatante preuve de sa reconnaissance en menant au tombeau sa bienfaitrice ? Non, Joséphine morte, leur mission (à leur corps défendant, sans doute) était terminée et ils se feront représenter. Voila tout !

De l'Impératrice Joséphine, il ne saurait plus désormais être question. Son titre donnait la nausée à la famille royale et à ses partisans. On l'a lu plus haut, le Journal des Débats, pour annoncer sa mort, contournera la difficulté en nommant l'Impératrice «La mère du prince Eugène» Pour annoncer sa mort, ce pauvre Eugène lui-même sera «empêché» de nommer sa mère par son titre dans les faire-parts de deuil. Il décidera donc de ne pas les faire imprimer. Un comble, pour un personnage d'un si haut rang ! Il les rédigera lui-même de sa main. Il «omettra» même, tout comme Hortense, aux dires des historiens, de faire parvenir la triste nouvelle à celui qui demeurait leur père adoptif : Napoléon. De mon côté, je préfère croire à l'interception du faire-part par la police, aidé en cela par le service des postes, tant la ficelle est grosse.

Manipulé par Talleyrand, le comte d'Empire Beugnot qui devait à l'Empereur Napoléon sa bonne fortune, se mit aussitôt au service du roi. Voici comment il annonça à son nouveau souverain, deux jours après le décès de l'Impératrice la mort de cette dernière dans son rapport de police quotidien. Ce texte, visiblement, a été écrit pour écarter tous soupçons à venir à l'endroit de la personne du roi, mais aussi à être versé aux archives.
Chaque mot a été savamment choisi.


Rapport de police du 31 mai 1814 par Monsieur le comte Beugnot :

«La mort de Mme de Beauharnais a excité généralement des regrets. Cette femme était née avec de la douceur et quelque chose d'élégant et d'aimable dans les manières et l'esprit. Elle n'était pas sans instruction et sans quelque goût des beaux-arts. Malheureuse à l'excès durant le règne de son mari, elle s'était réfugiée contre ses brutalités et ses dédains dans la culture de la botanique et avait été assez loin dans cette science aimable.
Depuis sa retraite, elle avait fait de Malmaison un séjour enchanteur et riche de trésors de plus d'un genre. Le public était instruit des combats qu'elle livrait pour arracher des victimes à Bonaparte, et lui avait su gré d'avoir embrassé ses genoux pour sauver le duc d'Enghien.
Seule au milieu de ces Corses fastueux, elle parlait la langue des Français et devinait leurs coeurs. La bonne compagnie lui donne des regrets. Le peuple, qui ne veut pas permettre aux personnages un peu fameux de mourir de leur mort naturelle, veut qu'elle ait été empoisonnée. La vérité est que, mal disposée mercredi dernier, lorsque l'empereur de Russie l'honora de sa visite, elle fit des efforts pour accompagner ce prince dans ses jardins et qu'elle a gagné un refroidissement dont elle a été si mal traitée qu'elle a succombé après quatre jours de maladie.
Son fils, le prince Eugène, n'a point fait imprimer de billets de part, mais il en a envoyé à la main de fort modestes et où il a éludé la difficulté de donner des titres à sa mère. Il s'est retiré avec sa soeur dans la terre de Saint-Leu qui appartient à cette dernière.»

Document étonnant n'est-ce pas ! Ce n'est plus un rapport de police, c'est presque une biographie de Joséphine de Beauharnais ! On y dépeint Joséphine comme ayant été la meilleure des femmes, surtout à l'égard de ceux de l'Ancien régime. On y présente Bonaparte comme un homme brutal, dédaigneux et assassin. On y insulte les Corses. On y méprise le peuple. On continue néanmoins de ménager Eugène en lui donnant du prince et enfin, on confirme au roi son obéissance dans l'affaire des faire-parts et son retrait à Saint-Leu pendant la durée des obsèques, avec sa soeur Hortense. Le roi peut être rassuré. Tout s'est déroulé comme prévu !

Dans ce texte odieux, Beugnot se croit autorisé à rapporter l'opinion du peuple qui, écrit-il, croit à un empoisonnement. Il s'agit là d'une manoeuvre et personne ne doit s'y tromper. Que pouvait-il savoir de l'opinion du peuple moins de quarante-huit heures après la mort de l'Impératrice ? Il n'y avait à cette époque, ni radio, ni télévision et aucun journal ne s'est avisé d'y faire la moindre allusion. Beugnot s'est empressé de répondre à une question qui n'était pas encore posée ! La méthode est classique.

Déjà, en 1670, pour annoncer à Monsieur Mons de Ponponne la mort de la duchesse d'Orléans, morte quelques heures après avoir avalé un verre de «chicorée», Hugues de LIONNE, marquis de Fresne, seigneur de Berny et ambassadeur de Louis XIV écrivit : «Sa Majesté est inconsolable, et avec beaucoup de raison; car on ne pouvait faire ici de plus grande perte, de quelque côté qu'on la regarde.
Cependant, comme dans les morts subites des grands princes, le public est pour l'ordinaire fort enclin à soupçonner qu'elles peuvent avoir été précipitées, j'ai fait dresser pour votre information une petite relation de la manière dont cette disgrâce est arrivée, et de ses véritables causes.»
Comme on le voit, les mêmes causes produisent souvent les mêmes «écrits» !*

Liens :

http://youtu.be/ymw5Pg3jwR4 Joséphine
http://youtu.be/W_dthkHw-eg Joséphine
http://youtu.be/BzTwhqxcqzs Joséphine Napoléon

http://youtu.be/I59F1MKWl7U histoire de la malmaison
http://www.ina.fr/video/AFE86000324/a ... r-de-josephine-video.html la malmaison
http://www.ina.fr/video/PA00001274082 ... tite-malmaison-video.html la malmaison
http://youtu.be/9DaBkY-KsVM la malmaison

http://youtu.be/3AuobbShXKI Napoléon 1
http://youtu.be/e8RdVM8vlyY Napoléon 2
http://youtu.be/hYRneaZTwxY Napoléon 3
http://youtu.be/C4w91HxmJ_Y Napoléon 4



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Posté le : 22/06/2013 23:47
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Valentina Terechkova
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Le 16 juin 1963 Valentina Terechkova à bord de VOSTOK 6

quitte la terre pour un vol de deux jours 22 Heures 50 Minutes
Valentina Terechkova a été la première femme dans l'espace, en orbite autour de la terre

La 6° cosmonaute et 1ère femme, Valentina V. Terechkova est née le 6 mars 1937 à Maslennikovo (Terre).
Elle a trois ans lorsque son père, conducteur de char d’assaut, est tué en Finlande au début de la seconde guerre mondiale. La paix rétablie en 1945, elle part avec sa maman habiter chez sa grand-mère maternelle à Yaroslavl.
Elle peut enfin commencer l’école et sa mère trouve du travail dans une filature de coton. Sa première institutrice lui apprend le français et la lecture des textes traduits de Victor Hugo.
A l’âge adulte, elle veut occuper la place de ces mécaniciens qui agitent une main pour la saluer quand leur train file sur la voie ferrée près de sa maison.
En 1953, Valentina renonce à demander son admission dans un établissement de Leningrad qui forme les cheminots, car elle veut aider financièrement sa mère en arrêt de maladie.
Elle interrompt sa scolarité à 16 ans et entre comme ouvrière chez un fabricant de pneumatiques où elle taille des pneus au sein d'une atmosphère surchauffée et nauséabonde.
Le soir, elle reçoit des leçons de perfectionnement. Deux ans plus tard, elle démissionne pour faire l'apprentissage du métier de fileuse dans l’usine de sa mère.
Allergique à la poussière dégagée par la transformation du coton, elle cherche à obtenir un autre poste en commençant des cours par correspondance de l’Institut Technique des Textiles.
Sur les conseils répétés d’une collègue, Valentina s’inscrit à l’aéroclub de Yaroslavl où elle pratique avec passion le parachutisme dès 1959.
Depuis un avion Yak-12, elle saute de jour comme de nuit, par tous les temps, en touchant le sol ou l’eau. Au début, son moniteur lui reproche d'atterrir comme un ours. Vexée, elle améliore sa technique pour se poser comme une plume. Deux ans après, elle totalise près de 80 sauts et elle fonde un club dans la filature de coton.
La découverte du milieu aéronautique la pousse à rejoindre l’Institut Technologique d’Aviation de Moscou, mais elle ne peut pas quitter sa mère toujours souffrante.
En 1960, Valentina termine son enseignement par correspondance suivi d’un stage pratique à Ivanov. Durant les mois précédents, elle a interrogé et observé ses camarades des autres ateliers.
Les nombreuses notes qu’elle a prises servent à rédiger son rapport de fin d‘études qu’elle présente avec succès devant le jury. Satisfait, il lui remet son diplôme de technicienne supérieure en filatures textiles, mention excellent.
Après les vols de Gagarine et de Titov en avril et août 1961,Valentina rêve de devenir cosmonaute, d’autant plus que sa mère est en meilleure santé.
Elle se confie à une responsable syndicale qui lui suggère d’adresser sa candidature aux autorités de Moscou. Elle rédige la lettre, mais n’ose pas l’expédier, étant persuadée qu’une ouvrière ne retiendra pas l‘attention. Par contre, des centaines de femmes n’hésitent pas à se faire connaître.
C’est pourquoi, Korolev, le Chef des programmes spatiaux, accepte en octobre 1961 la proposition de Kamanine, le Directeur des cosmonautes, d’envoyer une femme dans l’Espace. Le recrutement doit s’effectuer parmi celles qui se livrent au parachutisme, puisqu’à la fin de sa mission l’occupant du vaisseau Vostok s’éjecte pour atterrir en parachute.
Des agents vont alors se rendre dans quatre grands aéroclubs dont celui de Yaroslavl pour questionner les volontaires au vol spatial.
Un jour d’automne 1961, Valentina exprime ainsi son puissant désir de voler dans le Cosmos.
Près de 200 jeunes femmes sont aussi intéressées, mais la sélection sur dossier, sur entretien, sur examens médicaux, sur tests est impitoyable. 58 sont retenues en décembre 1961, 23 en janvier 1962, 7 en février et 5 en mars dont Valentina. Obligée de garder momentanément le secret sur sa nouvelle activité, elle déclare à sa mère qu’elle va devoir s’absenter longtemps pour préparer une compétition de parachutisme.
Avant l’arrivée des heureuses élues dans le monde très masculin du Centre d’entraînement près de Moscou, Youri Gagarine s’adresse à ses confrères : « Des cosmonautes féminines vont nous rejoindre.
Je vous demande d’avoir de la considération envers elles et d’être prêts à les aider. Il ne doit pas y avoir de tension ou une quelconque animosité à leur égard ».
En mars 1962, Valentina Terechkova entre à l’âge de 25 ans dans le groupe des cinq femmes cosmonautes. Aimable et serviable, réservée et opiniâtre, elle est aussi un modèle de savoir-vivre. A cette date, elle a déjà effectué plus de 160 sauts en parachute.
Elle aime également la lecture, la musique et le théâtre, la natation et le ski, le badminton et le trampoline. Elle va être surnommée la « Gagarine en jupons ».
Au moment où les trois premières jeunes femmes franchissent l’enceinte de la Cité des étoiles, leurs rires amusent les cosmonautes qui sont surtout intrigués par une des deux valises que porte Valentina et qui semble très lourde. « Elle contient des poids et des haltères » affirme Bykovsky avec un air moqueur. Le contenu est tout autre : elle est chargée de livres. En galant célibataire, Nikolaïev l’amène dans l’appartement de Valentina dont il devient le tuteur de formation avant qu’ils aient des relations intimes.
Lorsqu'elle termine l’épreuve de la centrifugeuse, Nikolaïev et les techniciens se précipitent avec inquiétude vers l'habitacle suspendu à l’extrémité du bras d'acier à l’intérieur duquel elle est enfermée. Valentina leur dit en souriant : "Ainsi, vous pensiez que vous seuls, les hommes, pouviez supporter le manège diabolique ?
Les femmes aussi !" Elle résiste également au test de la chambre sourde où le silence est si pesant qu’elle doit occuper son esprit en récitant à voix haute des poèmes de Nekrasov célébrant l'émancipation de la femme.
Elle continue aussi à sauter en parachute, puis elle apprend à voler comme copilote d’avion de transport et d’avion à réaction.
En mai 1962, Kamanine revient des Etats-Unis où il a accompagné Titov. Il confirme que des femmes, dont l’aviatrice Jerrie Cobb détentrice de records, essayent d’intégrer le groupe des astronautes du programme Mercury.
En juillet, le président de la commission des affaires spatiales à la Chambre des Représentants (députés) demande à la Nasa d’élaborer un plan en vue d’engager des femmes.
Pour les autorités soviétiques, il n’est pas question qu’une Américaine s’envole la première. Les cosmonautes féminines accélèrent leur préparation et Valentina est choisie pour ce voyage exceptionnel.
Arrivée au cosmodrome de Baïkonour, elle se fiance avec son collègue Adrian Nikolaïev en lui promettant le mariage à son retour sur Terre.
Au moment d’enfiler son scaphandre et afin de plaire aux étoiles, elle se met du rouge aux lèvres et de la poudre sur ses joues. Quatre minutes avant le lancement, son rythme cardiaque monte à 84 pulsations à la minute comparé à celui de Gagarine qui était de 110.
Du 16 au 19 juin 1963, Valentina Terechkova accomplit son unique mission de 2 j 22 h 50 mn autour de la Terre à bord de Vostok 6 (4,71 tonnes/4,40 mètres). La première femme de l’Espace supporte beaucoup mieux les accélérations de la fusée Semiorka que Nikolaïev et Popovitch. C’est le deuxième vol jumelé soviétique, car son vaisseau s’approche à 5 km de Vostok 5 occupé par Bykovsky lancé deux jours auparavant.
La mission est prévue pour durer un à trois jours. Au cours de la seconde orbite, Valentina n'arrive pas à orienter manuellement le Vostok. Il faut absolument qu'elle soit capable de prendre les commandes lors de la rentrée si le système automatique tombe en panne.
On décide de reprogrammer cet exercice pour la 38° orbite et c'est Gagarine qui lui rappelle la procédure à suivre pour réaliser cette manoeuvre complexe. Ce contre-temps ne contrarie pas Valentina qui prend contact avec Bykovsky à qui elle chante par radio des extraits d'un hymne patriotique et de deux chansons populaires. Elle adresse aussi ses voeux à toutes les femmes du monde.
A partir de la fin de la première journée dans l'Espace, Valentina commence à être fatiguée comme Titov après ses nausées. La télémesure indique une faible activité cardiaque et les contrôleurs entendent ses réponses évasives aux questions posées. Korolev, le Chef du programme spatial, s'inquiète sur son mauvais état de santé qu'elle ne veut pas reconnaître.
On envisage son retour anticipé que le médecin Yazdovskiy n'autorise pas, car il estime qu'elle peut poursuivre son vol. La cosmonaute continue d'affirmer qu'elle va bien, en répétant qu'elle accomplira en intégralité sa mission.
Lors de la 38° orbite, Valentina ne réussit pas le test d'orientation de la cabine pour la deuxième fois.
Puis, les responsables ne l'entendent plus. Ils demandent à Bykovsky de la contacter par radio, mais il n’y parvient pas. On envoie alors un signal qui déclenche une alarme à bord du vaisseau.
Elle déclare s’être endormie profondément et elle promet de refaire le test. Le 19, après son réveil, elle parvient à orienter correctement le vaisseau pendant 15 mn au cours de la 45° orbite.
Pendant son vol, Valentina se plaint d’un manque d’appétit, d’une douleur au tibia droit et de démangeaisons sur la tête provoquées par la pression des senseurs sous son casque.
Elle peut néanmoins effectuer des expériences biologiques sur les graines et les insectes, ainsi que des observations scientifiques du ciel et de la Terre concernant la structure des nuages, leur densité et leur direction.
Elle prend le temps d'écouter des cassettes d’Adamo, d’Hugues Aufray et de Gilbert Bécaud.
Lors de la rentrée dans l’atmosphère, la télémétrie indique que toutes les étapes se déroulent normalement.
Cependant l’anxiété monte, car on n'entend pas Valentina confirmer en direct le bon fonctionnement du système d’orientation, ni la mise à feu de la rétrofusée, ni la séparation de la cabine sphérique et du module de service.
Après s’être éjectée en parachute à 6 500 m d’altitude, elle ouvre la visière de son casque pour mieux se repérer.
Elle lève la tête au moment où une pièce de métal se détache de la voilure et vient frapper son nez en laissant une petite coupure et un bleu.
Puis, Valentina constate que le vent la pousse vers une étendue d‘eau. Affaiblie par une insuffisance alimentaire de trois jours, elle se demande si elle aura assez de force pour se débarrasser de son parachute et pour nager vers la rive. Heureusement, la direction du vent change et elle atterrit, mais sur le dos en raison d’une défaillance d’un élément de la coupole.
Des travailleurs d’une exploitation agricole accourent l’aider à se relever et à retirer son scaphandre. Elle se dirige ensuite vers la cabine posée 400 mètres plus loin.
C’est alors que Valentina commet plusieurs infractions au règlement. Elle distribue à ses « secouristes » les tubes d’aluminium et les boulettes contenant des aliments (d’où impossibilité de quantifier la nourriture mangée durant son vol) ; elle accepte un copieux petit déjeuner sur place (d’où annulation des analyses) ; elle nettoie la cabine de tout ce qui a un rapport avec l’hygiène (d’où abandon des examens).
Lorsqu’un médecin arrive sur les lieux, elle lui reproche sévèrement d’avoir désobéi aux consignes. Le ton s’élève entre les deux femmes qui ont une discussion très animée.
Revenue à Yaroslavl, Valentina retrouve sa mère qui va mettre longtemps à lui pardonner d’avoir menti sur ses activités. Lors d‘une transmission télévisée du vol, un voisin avait reconnu sa fille alors qu’elle lui affirmait que c’était impossible puisqu’elle effectuait un stage de parachutisme.
Valentina commence ensuite à parcourir son pays et le reste du monde pour répondre à l’avalanche des invitations adressées par des gouvernements, des villes et des organisations.
Ainsi, en octobre 1963, elle est à New York en compagnie de Gagarine au siège de l’Assemblée Générale des Nations Unies (Onu) dont les membres se lèvent pour l’applaudir longuement.
En novembre 1963, Valentina épouse le cosmonaute Andrian Nikolaïev, un mariage qui durera dix-neuf ans. Sept mois plus tard, elle met au monde leur fille Alyona, le premier enfant "de l'Espace" qui sera chirurgienne.
Elle débute en 1964 des cours en aéronautique à l'Académie de l'Armée de l'Air Joukovski et elle devient, à l’occasion, la porte-parole du programme spatial, en plus de sa fonction récente d’instructeur.
En 1965, Valentina entraîne les deux femmes sélectionnées pour la mission Voskhod 5 : Ponomaryova et Solovyova qui doit effectuer une sortie dans l‘Espace.
Mais les partisans de l’égalité des sexes dans le Cosmos ne résistent pas à la pression des misogynes. Le vol féminin est annulé et remplacé par un vol masculin qui est, lui aussi, supprimé par la suite. Valentina est contrariée par la mise à l’écart des cosmonautes féminines.
Déjà, on lui reproche d’avoir été souffrante durant sa mission. Elle note que dans l’Espace comme sur Terre, on accepte que les hommes tombent malades ou commettent des erreurs. Par contre, on ne pardonne pas aux femmes d’attraper mal ou de faire des fautes.
Le 13 mai 1965, Valentina se rend à Paris avec Nikolaïev pour recevoir le Prix Galabert d’astronautique et elle descend ensuite dans le sud de la France, notamment à Menton où la scaphandrière des profondeurs spatiales rencontre Pierre Graves, un scaphandrier des profondeurs marines.
Au cours de cette année, elle est admise au Comité des femmes soviétiques dont elle devient Présidente trois ans plus tard pour un mandat sans cesse renouvelé et qui dure dix-neuf ans.
Car son influence auprès de l’administration centrale facilite la promotion de la femme dans la vie économique et sociale. A partir de 1966, elle entre au Parlement soviétique où elle va siéger comme Député du district de Yaroslavl.
A compter de 1968, elle représente le gouvernement soviétique dans plusieurs organisations internationales de femmes, ce qui l’amène à de fréquents séjours à l’étranger.
Valentina occupe tous ces postes, souvent par obligation, sans avoir le temps de s’entraîner suffisamment, car elle veut repartir dans l’Espace, malgré les réserves des responsables politiques et spatiaux.
Elle demande à Kamanine d’être dispensée d‘une partie de ses engagements, mais ce n’est pas possible.
Invitée à Moscou à la cérémonie de réception des équipages de Soyouz 4 et 5, elle manque d’être tuée le 22 janvier 1969. La voiture officielle, à bord de laquelle ont pris place également les cosmonautes Leonov et Beregovoï, est criblée de balles par un homme habillé en policier. Il pensait que c’était le véhicule de Brejnev, le dirigeant de l’Urss, se rendant au Kremlin, mais celui-ci avait pris un autre trajet au dernier moment.
En juin 1969, Valentina présente avec succès sa thèse « Moteurs de freinage pour vaisseau orbital » devant le jury de l’Académie de l’Armée de l’Air Joukovski qui lui remet son diplôme d'ingénieur en aéronautique. Elle termine ainsi un cycle d’études de cinq ans mené en parallèle avec ses nombreuses activités. Elle est persuadée que les connaissances acquises vont lui permettre d’être sélectionnée sur un futur vol, bien que la dissolution du groupe des cinq femmes cosmonautes soit prononcée quatre mois plus tard.
Valentina retourne à Paris le 19 novembre 1969 pour assister au congrès de la CGT en qualité de membre de la délégation des syndicats soviétiques.
Quatre jours après, elle visite les Hautes-Pyrénées, d’abord Tarbes à l’invitation du Secrétaire Général de la Fédération mondiale des syndicats, puis Saint-Lary, Gavarnie, Barèges et les sanctuaires de Lourdes.
Malgré ses déplacements et ses occupations, Valentina essaie de ne pas manquer les réunions entre cosmonautes au cours desquelles elle interroge chaque fois Kamanine sur la date de son second vol, mais sa réponse est toujours évasive. Le 1er juin 1970, elle a au moins le plaisir d’être à Baïkonour avec sa fille Alyona pour voir décoller son mari Nikolaïev à bord de Soyouz 9, une mission record de 18 jours en compagnie de Sevastianov.
De retour à la Cité des étoiles, elle présente le bureau du 1er homme de l’Espace à Neil Armstrong venu remettre aux veuves de Gagarine et de Komarov une reproduction des médailles à leur effigie qu’il a déposées sur le sol lunaire lors de sa mission historique Apollo 11.
Pour compléter sa formation de cosmonaute, Valentina suit à nouveau des cours et elle obtient un doctorat en sciences techniques en 1976. Deux ans après, elle apprend avec grand intérêt le recrutement des six premières femmes astronautes américaines.
Elle pense que c’est l’occasion rêvée pour qu’on accepte enfin qu’elle reprenne la route du Cosmos.
Elle demande à passer une visite médicale, mais les résultats des examens et des tests ne l’autorisent pas à repartir vers les étoiles à l’âge de 41 ans, une cruelle déception pour la pionnière de l'Espace.
Les nouvelles cosmonautes sélectionnées à partir de juillet 1980 sont naturellement beaucoup plus jeunes, entre dix et vingt ans de moins qu'elle.
En 1982, dix-neuf ans après Valentina, la Soviétique Svletana Savitskaya, s’envole.
Puis, c’est au tour de la première Américaine Sally Ride.
D’autres femmes les suivent dont la Française Claudie André-Deshays, mariée plus tard avec Jean-Pierre Haigneré, son collègue spationaute.
Elles vont commander des équipages de la navette spatiale et de la station spatiale internationale ISS. En 1985, Valentina revient à Paris pour le premier congrès de l’Association of Space Explorers qui regroupe toutes celles et tous ceux qui ont connu le frisson spatial.
Nommée Chef de la délégation soviétique, Valentina intervient régulièrement lors des conférences données au siège de l’Onu à New York que ce soit sur le désarmement, l’aide alimentaire ou le nouvel ordre international. En 1987, elle devient Présidente de l’Union des sociétés soviétiques pour l’amitié et les relations culturelles avec les pays étrangers où elle se rend.
En avril 1991, Valentina Terechkova rencontre le spationaute Patrick Baudry en déplacement à Baïkonour pour la célébration du 30° anniversaire du vol de Gagarine.
Six ans plus tard, elle quitte l’agence spatiale, mais elle poursuit ses autres activités qui font d’elle une femme publique très active et très dévouée. Elle consacre davantage de temps aux personnes en difficulté et aux établissements qui accueillent des orphelins.
En 2003, elle est désignée Directrice du Centre russe de coopération internationale pour la science et la culture au Ministère des Affaires Etrangères.
Elle continue cependant à fréquenter le milieu spatial. Le 28 avril 2008, elle accompagne la cosmonaute Sud-coréenne Soyeon Yi au pied de la fusée lance-Soyouz pour un vol à destination de la station internationale ISS.



Liens :
Première femme dans l'espace

http://youtu.be/tOgh3H2aLb4 l'envol
http://youtu.be/RFHj8Qe5U2A le départ
http://youtu.be/et_-LxbfPdg muet
http://youtu.be/qoNcqX4QPiI révélation tardive


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Posté le : 15/06/2013 22:45
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16 Juin 1881 loi sur l'école gratuite
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Le 16 Juin 1881 la gratuité de l'école publique est votée.



Premier volet du triptyque qu'elle forme avec l'obligation et la laïcité de l'enseignement, la gratuité que met en place la loi du 16 juin 1881 n'est pas une mesure vraiment nouvelle.


La loi en France avant le 16 juin 1881

En effet, la loi Guizot sur l'instruction primaire de 1833 prévoyait déjà que seraient admis gratuitement les élèves dont il aurait été reconnu que les familles étaient hors d'état de payer une rétribution.
La loi Falloux du 15 mars 1850 accorde à toute commune la faculté d'entretenir une ou plusieurs écoles entièrement gratuites à condition d'y subvenir sur ses propres ressources et, parallèlement, la dispense de l'obligation d'entretenir une école publique à la condition qu'elle pourvoie à l'enseignement primaire gratuit dans une école libre de tous les enfants dont les familles sont hors d'état d'y subvenir.
La loi du 10 avril 1867 sur l'enseignement primaire permet aux communes d'établir la gratuité absolue en les autorisant à lever dans ce but un impôt de 4 centimes additionnels ; elle crée une caisse des écoles destinée à faciliter et à encourager la fréquentation de l'école. Tout cela explique la croissance régulière de la population scolaire pour les écoles primaires et maternelles publiques ou privées en France : 2 millions d'enfants scolarisés en 1830, 3,5 millions en 1848 et 5,6 millions en 1880. Pour l'année 1878-1879, la répartition était de 2.166.976 élèves payants et 2 702 111 gratuits.


Loi pour l'indépendance de l'école publique.

Dans l'esprit des républicains des années 1880, la consolidation du régime politique né en 1875 passe par l'instruction publique.
En laïcisant l'école, ils veulent affranchir les consciences de l'emprise de l'Eglise et fortifier la patrie en formant les citoyens, toutes classes confondues, sur les mêmes bancs. Cette réorganisation de l'enseignement exige une réforme en deux temps.

Tout d'abord, pour libérer l'enseignement de l'influence des religieux, le gouvernement crée des écoles normales, dans chaque département, pour assurer la formation d'instituteurs laïcs destinés à remplacer le personnel congréganiste, c'est la loi du 9 août 1879 sur l'établissement des écoles normales primaires.
Parallèlement, les personnalités étrangères à l'enseignement, et notamment les représentants de l'Eglise, sont exclus du Conseil supérieur de l'instruction publique par la loi du 27 février 1880 relative au Conseil supérieur de l'instruction publique et aux conseils académiques.
Enfin, l'article 7 de la loi du 18 mars 1880 relative à la liberté de l'enseignement supérieur cherche à empêcher les membres des congrégations non autorisées à participer à l'enseignement, qu'il soit public ou libre, primaire, secondaire ou supérieur.
Cependant, cette disposition est rejetée par le Sénat, puis par la Chambre des députés.

Cette première phase passée, les républicains poursuivent la mise en place d'une école laïque mais, pour diviser les résistances, ils fractionnent la réforme en deux temps.
Ils commencent par prononcer la gratuité de l'école publique dans la loi du 16 juin 1881 établissant la gratuité absolue de l'enseignement primaire dans les écoles publiques et exigent que les instituteurs obtiennent un brevet de capacité pour pouvoir enseigner dans les écoles élémentaires, avec loi du 16 juin 1881 relative aux titres de capacité de l'enseignement primaire.
Ils affirment ensuite l'obligation, pour les enfants des deux sexes, de fréquenter l'école de 6 à 13 ans, loi du 28 mars 1882 sur l'enseignement primaire obligatoire.

Dans l'immédiat, les lois scolaires de Jules Ferry apportent peu de changements.
Le caractère obligatoire de l'enseignement ne fait qu'entériner un mouvement de scolarisation de masse déjà commencé.
La véritable plus-value de ces textes porte sur la scolarisation des filles et des enfants des campagnes, que les parents sont obligés d'envoyer à l'école alors qu'ils préféraient les voir participer aux tâches ménagères ou travailler dans les champs.
La loi Camille Sée du 21 décembre 1880 avait déjà fait un pas en ce sens en organisant l'enseignement secondaire des jeunes filles.
Quant aux religieux, ils restent en fonction dans les écoles élémentaires après l'obtention du brevet de capacité.
C'est la loi du 30 octobre 1886 sur l'organisation de l'enseignement primaire qui les en écarte en ordonnant la laïcisation progressive du personnel des écoles publiques.

Les différentes lois sont présentées à la lumière de leur examen par le Sénat.

- Le Sénat devient républicain (1876-1885)
- Historique de l'enseignement primaire
- loi du 9 août 1879 sur l'établissement des écoles normales primaires
- loi du 27 février 1880 relative au Conseil supérieur de l'instruction publique et aux conseils académiques
- loi du 18 mars 1880 relative à la liberté de l'enseignement supérieur
- loi du 16 juin 1881 établissant la gratuité absolue de l'enseignement primaire dans les écoles publiques
- loi du 16 juin 1881 relative aux titres de capacité de l'enseignement primaire
- loi du 28 mars 1882 sur l'enseignement primaire obligatoire
- loi du 21 décembre 1880 sur l'enseignement secondaire des jeunes filles
- loi du 30 octobre 1886 sur l'organisation de l'enseignement primaire


Avant l'adoption de la loi, on comptait déjà près de 7.000 communes qui avaient établi la gratuité de façon absolue.
Il était cependant nécessaire, avant d'imposer l'obligation scolaire, de généraliser et d'inscrire dans la loi le principe de gratuité absolue.
C'est ce qu'affirme clairement l'article premier, les articles 2, 3, 4 et 5 énumérant les ressources qui devront compenser les dépenses.
L'article 2 rend obligatoire pour toutes les communes l'imposition des 4 centimes spéciaux créés par les lois de 1850 et de 1875 tout en déterminant les conditions d'exonération.
L'article 4 fait la même obligation, avec la même réserve, aux départements pour le vote des 4 centimes que les lois de 1850, 1867 et 1875 les autorisaient à émettre. Au produit de ces centimes communaux et départementaux s'ajoutent les ressources des prélèvements à opérer sur les revenus communaux ordinaires.
C'est l'article 3 qui régularise et détermine les prélèvements.
Il vise à mettre fin aux abus commis par les communes qui ne prélevaient pas toujours sur leurs ressources ordinaires toute la part revenant à l'enseignement primaire. L'article 5 prévoit que les dépenses seront couvertes par l'Etat en cas d'insuffisance des ressources définies précédemment.
L'article 6 détermine le traitement des instituteurs et enfin l'article 7 énumère la liste des établissements mis au nombre des écoles primaires publiques donnant lieu à une dépense obligatoire pour la commune.
Il faudra attendre 1933 pour que la gratuité se généralise à l'ensemble de l'enseignement public secondaire.

Grandes lois de la République

Loi du 16 juin 1881 qui établit la gratuité absolue de l'enseignement primaire

Les républicains opportunistes qui accèdent au pouvoir après la crise du 16 mai 1877 attachent une grande importance à la réorganisation de l'enseignement primaire.
Les grandes lois sur l'enseignement primaire ont été adoptées par les chambres sur la proposition ou avec le soutien de Jules Ferry, d'abord ministre de l'instruction publique dans le gouvernement Waddington, de février à décembre 1879, et dans le premier gouvernement Freycinet, de décembre 1879 à septembre 1880, puis président du Conseil, de septembre 1880 à novembre 1881, à nouveau ministre de l'instruction publique dans le second gouvernement Freycinet de janvier à juillet 1882.
Un projet général de réorganisation de l'enseignement primaire en 109 articles avait été préparé par la commission parlementaire présidée par Paul Bert, qui sera ministre de l'instruction publique durant le bref gouvernement Gambetta, le 6 décembre 1879, établissant les trois principes fondamentaux de gratuité, obligation et laïcité de l'enseignement primaire.
Mais le gouvernement, pour éviter les lenteurs de la procédure parlementaire, en détache alors les titres sur la gratuité et sur l'obligation, qui sont présentés en même temps le 20 janvier 1880 à la Chambre des députés.
Le projet sur la gratuité de l'enseignement primaire est ainsi présenté rapporté par Paul Bert, délibéré en juillet, puis en novembre 1880 et adopté le 29 novembre par la Chambre des députés. Le Sénat, sur rapport de M. Ribière, délibère en avril-mai et adopte un texte modifié le 17 mai. La Chambre des député adopte définitivement, le 11 juin, le texte de la loi, qui paraît le 17 juin au Journal officiel, en même temps que la loi relative aux titres de capacité de l'enseignement primaire.
Un peu plus tard, sera adoptée la loi du 28 mars 1882 sur l'obligation scolaire et la laïcité de l'enseignement primaire.


Article premier

Il ne sera plus perçu de rétribution scolaire dans les écoles primaires publiques, ni dans les salles d'asile publiques.
Le prix de pension dans les écoles normales est supprimé.

Article 2

Les quatre centimes spéciaux créés par les articles 40 de la loi du 15 mars 1850 et 7 de la loi du 19 juillet 1875, pour le service de l'instruction primaire, sont obligatoires pour toutes les communes, compris dans leurs ressources ordinaires et votés sans le concours des plus imposés.
Les communes auront la possibilité de s'exonérer de tout ou partie de ces quatre centimes en inscrivant au budget, avec la même destination, une somme égale au produit des centimes supprimés, somme qui pourra être prise soit sur le revenu des dons et legs, soit sur une portion quelconque de leurs ressources ordinaires et extraordinaires.

Article 3

Les prélèvements à effectuer en faveur de l'instruction primaire sur les revenus ordinaires des communes, en vertu de l'article 40 de la loi du 15 mars 1850, porteront exclusivement sur les ressources ci-après énumérées :
1° Les revenus en argent des biens communaux ;
2° La part revenant à la commune sur l'imposition des chevaux et voitures et sur les permis de chasse ;
3° La taxe sur les chiens ;
4° Le produit net des taxes ordinaires d'octroi ;
5° Les droits de voirie et les droits de location aux halles, foires et marchés.
Ces revenus sont affectés jusqu'à concurrence d'un cinquième aux dépenses ordinaires et obligatoires afférentes à la commune pour le service de ses écoles primaires publiques.
Sont désormais exemptées de tout prélèvement sur leurs revenus ordinaires les communes dans lesquelles la valeur du centime additionnel au principal des quatre contributions directes, pour le service de l'instruction primaire, n'atteint pas vingt francs.

Article 4

Les quatre centimes spéciaux établis par les articles 40 de la loi du 15 mars 1850, 14 de la loi du 10 avril 1867, et 7 de la loi du 19 juillet 1875, au principal des quatre contributions directes, pour le service de l'instruction primaire, sont obligatoires pour les départements.
Toutefois, les départements auront la faculté de s'exonérer de tout ou partie de cette imposition, en inscrivant à leur budget, avec la même destination, une somme égale au produit des centimes supprimés, somme qui pourra être prise soit sur le revenu des dons et legs, soit sur une portion quelconque de leurs ressources ordinaires ou extraordinaires.

Article 5

En cas d'insuffisance des ressources énumérées aux articles 2, 3 et 4 de la présente loi, les dépenses seront couvertes par une subvention de l'État.


Article 6

Le traitement des instituteurs et institutrices, titulaires et adjoints, actuellement en exercice, ne pourra, dans aucun cas, devenir inférieur au plus élevé des traitements dont ils auront joui pendant les trois années qui auront précédé l'application de la présente loi.
Le taux de rétribution servant à déterminer le montant du traitement éventuel établi par l'article 9 de la loi du 10 avril 1867 sera fixé chaque année par le ministre, sur la proposition du préfet, après avis du conseil départemental.

Un décret fixera la quotité des traitements en ce qui concerne les salles d'asile ou les classes enfantines.

Article 7

Sont mises au nombre des écoles primaires publiques donnant lieu à une dépense obligatoire pour la commune, à la condition qu'elles soient créées, conformément aux prescriptions de l'article 2 de la loi du 10 avril 1867 :
1° Les écoles communales de filles qui sont ou seront établies dans les communes de plus de quatre cents âmes ;
2° Les salles d'asile ;
3° Les classes intermédiaires entre la salle d'asile et l'école primaire, dites classes enfantines, comprenant des enfants des deux sexes et confiées à des institutrices pourvues du brevet de capacité ou du certificat d'aptitude à la direction des salles d'asile.


http://youtu.be/A3p0_YxKeFw L'arrière pensée des lois de Ferry
http://youtu.be/rG4A_oapGCU Jules ferry et le colonialisme

http://vimeo.com/5199470 L'Orange de Noël extrait du film d'après le roman de Michel Peyramaure
http://www.programme-tv.net/videos/ba ... s/12610-l-orange-de-noel/ Extrait L'orange de Noël



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Posté le : 15/06/2013 19:03
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Léo Lagrange
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Le 9 Juin 1940 meurt Léo Lagrange

Léo Lagrange est né le 28 novembre 1900, à Bourg-sur-Gironde, d’un père comptable, mort à Évergnicourt le 9 juin 1940, est un socialiste français, sous-secrétaire d'État aux sports et à l'organisation des loisirs sous le Front populaire.
Membre des Éclaireurs de France dans sa jeunesse, Enfant, il est membre des Eclaireurs de France, mouvement de scoutisme laïque.
Elève au lycée Henri IV, il s’engage dans l’armée à la fin de ses études, en août 1917.
A son retour, il s’inscrit en faculté de droit et à l’institut de Sciences Politiques. La fréquentation des cercles russes révolutionnaires l’amène progressivement à s’intéresser aux thèses socialistes. Il soutient aussi la tenue des Olympiades populaires à Barcelone, organisées en contrepoint aux Jeux olympiques de Berlin instrumentalisés par le nazisme.
Au lendemain du Congrès de Tours, en 1920, il adhère à la SFIO et rejoint le groupe des étudiants socialistes.
Devenu avocat, il s’inscrit en 1922 au barreau de Paris.
Profondément touché par la guerre, c’est en priorité aux soldats gazés, aux malades des poumons et aux tuberculeux que Léo Lagrange réserve ses services lorsqu’il ouvre son cabinet, dès 1923.
En 1925, il épouse Madeleine Veiller.
L’année suivante, il rencontre André Malraux et Jean Prévost avec lesquels il se lie d’amitié. Il se mêle au bouillonnement culturel des annéesn 30 et devient rédacteur au journal de la SFIO, « Le Populaire » dans lequel il relate l’actualité judiciaire.
Battu en 1928 aux législatives dans le XIème arrondissement de Paris, il est désigné par Paul Faure en 1932 pour reconquérir la 1ère circonscription d’Avesnes-sur-Helpe, dans le Nord. Elle est détenue depuis 1928 par Louis Loucheur, homme d’affaires puissant, six fois ministre et originaire du département.
Au fil des réunions, des rencontres et des débats qui se succèdent, Léo Lagrange défend les idées socialistes.
Il est élu député le 8 mai 1932.
C’est au cours des débats sur l’affaire Stavisky, en 1934, qu’il se fait mieux connaître des parlementaires et du grand public. Il dénonce à la fois les complaisances administratives et judiciaires vis-à-vis de Stavisky et les compromissions du monde des affaires.
Les élections de 1936 marquent la victoire du Front Populaire. Léon Blum confie à Léo Lagrange le tout nouveau Sous-secrétariat d’Etat aux sports et à l’organisation des loisirs.
Aidé par sa femme Madeleine, qui devient sa collaboratrice au ministère, il entend bien faire porter son effort vers " la masse
", en multipliant le nombre de stades, en formant les entraîneurs, en rendant le sport et les loisirs culturels accessible à tous.
Ces initiatives conduiront à la création du Brevet Sportif Populaire.
En 1937, la création de l’Ecole Nationale du Ski Français stimulera quant à elle l’essor d’un sport nouveau.
En matière d’actions culturelles, il créé les Mardis populaires du Louvre, qui permettent aux ouvriers d’aller au musée et devient le co-créateur, avec Jean Zay, du Festival du cinéma de Cannes.
Sa mission ne s’adresse pas exclusivement à la jeunesse, mais à toute la société.
Il s’appuie néanmoins sur les jeunes, sans chercher à les embrigader, car ils constituent le futur d’une société plus juste. C’est pourquoi, il encourage notamment toutes les organisations d’Auberges de Jeunesse, qui voient le nombre d’auberges passer de 250 à 400 entre juin et décembre 1936.
Parallèlement à l’institution des congés payés, il veut permettre au plus grand nombre de travailleurs de profiter des joies de la mer, de la montagne, de la campagne et d’accéder aux activités culturelles et sportives.
Il s’agit d’abord d’abaisser le coût des transports : Léo Lagrange obtient donc 40 % de réduction sur les billets ferroviaires pour les salariés et leurs familles, puis annonce la création du " Billet populaire de congé annuel ", dont bénéficient 600 000 personnes dès l’été 1936.
Ses efforts portent également sur l’hébergement : le ministère encourage le camping et Léo Lagrange négocie des tarifs spéciaux avec les hôteliers sur les prix des pensions.
Il lance également les croisières populaires entre Marseille et l’Algérie.
En 1936, Léo Lagrange s'occupe aussi des Olympiades populaires, Jeux olympiques alternatifs qui devaient se substituer aux Jeux olympiques de Berlin. Prévues à Barcelone, les épreuves officielles qualificatives pour ces Olympiades populaires se déroulent le 4 juillet 1936 au stade Pershing à Paris. Léo Lagrange préside en personne ces journées.
À travers leur club, la FSGT, ou individuellement, 1 200 athlètes français s'inscrivent à ces olympiades antifascistes. Pourtant, le 9 juillet, toute la droite vote « pour » la participation de la France aux Jeux olympiques de Berlin, tandis que l'ensemble de la gauche (PCF compris) s'abstient — à l'exception notable de Pierre Mendès France.
Malgré tout, plusieurs sportifs français se rendent à Barcelone, où les Olympiades sont interrompues le 18 juillet par le pronunciamiento militaire du Général Franco.
Les accords de Munich, en septembre 1938, modifient la position de Léo Lagrange face aux orientations de la S.F.I.O : devant le pacifisme de Paul Faure, secrétaire général du parti, il affirme la nécessité de « porter au maximum la force matérielle du pays ».

Sa mission s'adresse donc à toute la société et non pas exclusivement à la jeunesse :
« … il ne peut s'agir dans un pays démocratique de caporaliser les distractions et les plaisirs des masses populaires et de transformer la joie habilement distribuée en moyen de ne pas penser. »

Le 3 septembre 1939, il écrit dans l’Avenir : « Si Hitler a choisi la guerre, si de sa main, il veut mettre le feu au bûcher sur lequel flambera notre civilisation, il faut qu’il sache que nous défendrons notre pays sans forfanterie, mais sans faiblesse, et que nous irons jusqu’au terme le plus dur de notre devoir. La France veut être libre ».
A la déclaration de guerre, Léo Lagrange a 39 ans.
Ancien combattant de la Grande guerre et parlementaire, il n’est pas mobilisable.
A Daladier qui veut lui confier un commissariat général à la préparation militaire, il répond : " Le pouvoir appartiendra à ceux qui seront battus et qui en sortiront vivants ".
A sa sortie du peloton d’EOR de Poitiers, le sous lieutenant Lagrange est affecté, sur sa demande, au 61ème régiment d’artillerie de Metz.
Le 9 juin 1940, il se charge d’une mission dangereuse sur le front, près d’Evergnicourt, occupé par les Allemands.
Il est tué d'un éclat d'obus, lors de l’offensive de l’Aisne.

« Il est mort dans le courage, dans la recherche de la vérité et dans la dignité. C’était un homme que nous aimions ».

André Malraux.




Citations d'autres discours de Léo Lagrange :

« Dans le sport, nous devons choisir entre deux conceptions :
- la première se résume dans le sport spectacle et la pratique restreinte à un nombre relativement petit de privilégiés,
- selon la seconde conception, tout en ne négligeant pas le côté spectacle et la création du champion, c’est du côté des grandes masses qu’il faut porter le plus grand effort.
Nous voulons que l’ouvrier, le paysan et le chômeur trouvent dans le loisir la joie de vivre et le sens de leur dignité ».

Léo Lagrange, discours du 10 juin 1936.

« Notre but simple et humain, est de permettre aux masses de la jeunesse française de trouver dans la pratique des sports, la joie et la santé et de construire une organisation des loisirs telle que les travailleurs puissent trouver une détente et une récompense à leur dur labeur ».

Léo Lagrange, Sous Secrétaire d'État aux sports et à l'organisation des Loisirs, 1936.

« Notre souci est moins de créer des champions et de conduire sur le stade 22 acteurs devant 40 000 ou 100 000 spectateurs, que d’incliner la jeunesse de notre pays à aller régulièrement sur le stade, sur le terrain de jeux, à la piscine ».
Léo Lagrange, discussion du budget à la chambre des députés, 1937, cité par J.P. Callède, ibid.

« Si nous avons à faire un effort commun dans le domaine sportif, comme dans bien d’autres, c’est un effort de moralité. J’ai écouté avec grand intérêt M. Temple qui a fait apparaître les dangers redoutables du développement du sport professionnel. Hélas ! lorsqu’on accepte qu’un geste humain qui, par nature doit être désintéressé, devienne la source de profits importants, la juste mesure est très difficile à déterminer.
Je crois que le jour où l’on a admis que le jeu sur le stade pouvait être l’occasion de profits importants, on a fortement atteint la moralité du sport.
Aussi, de toutes mes forces et quelles que soient les critiques, parfois sévères, dont mon action pourra être l’objet, je m’opposerai au développement du sport professionnel dans notre pays. Je détiens au Parlement la charge de servir les intérêts de toute la jeunesse française, et non de créer un nouveau spectacle de cirque ».

Léo Lagrange, Sous Secrétaire d'État aux Sports, aux Loisirs et à l’Éducation Physique - ministre des sports -, définit et précise sa politique et celle du Front Populaire, le 3 décembre 1937, à la tribune de la Chambre des Députés.

Hommage posthume

Les premiers clubs Léo Lagrange qui deviendront plus tard la Fédération Léo-Lagrange ont été fondés en 1950 par Pierre Mauroy alors secrétaire des Jeunesses socialistes.
Une station du réseau métropolitain parisien porte son nom sur la ligne 7, dans la commune de Villejuif. Elle se trouve sur la branche sud de la ligne.
Plusieurs stades en France portent son nom, notamment le stade du Ray - Léo Lagrange à Nice mais aussi ceux de Besançon, Cachan, Gueret, Toulon, Lormont....
A Nantes et à Toulouse, une piscine olympique porte son nom.
A Reims, un parc porte son nom.
A Saint-Denis de La Réunion, une rue porte son nom.

Il est enterré à Bourg sur Gironde où le stade porte son nom.


http://youtu.be/w6dU2FInOAQ Ina



La Fédération Léo Lagrange se trouve :
153 avenue Jean Lolive 93695 Pantin.


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Posté le : 09/06/2013 12:03
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Pierre le grand
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Le 9 Juin 1672 naît Piotr Alekseïevitch Romanov, en russe : Пётр Алексеевич Романов, dit Pierre le Grand Piotr Veliki, en russe : Пётр Великий

Pierre Ier Alexeïevitch, surnommé Pierre le Grand, premier empereur de toutes les Russies(La Russie au XVIIIe siècle : L'Empire de Pierre), né au Kremlin de Moscou le 9 juin ou 30 mai pour le calendrier Julien 1672, mort à Saint-Pétersbourg le 8 février (28 juillet) 1725, fils du tsar Alexis Mikhaïlovitch (mort en 1676) et de Nathalie Narychkine. Son père avait laissé deux fils, Féodor et Ivan, et six filles de sa première femme, Maria Miloslavsky, et, outre son fils Pierre, deux filles de sa seconde femme. Féodor lui succéda; mais à sa mort (7 mai 1682), ce fut le plus jeune des deux autres frères, Pierre, âgé de dix ans,qui fut proclamé tsar, Ivan étant faible d'esprit et de corps. Mais il fut soutenu par les parents de sa mère, les Miloslavsky, contre les Narychkine.
L'une des filles de la tsarine Maria Miloslavsky, l'ambitieuse et énergique Sophie, secondée des streltsi, soldats et marchands en même temps, milice permanente et héréditaire, mal disciplinée, fit massacrer les Narychkine le frères de la tsarine, son père adoptif et leurs partisans, et s'imposa comme régente pendant la minorité d'Ivan et de Pierre qui furent tous deux couronnés tsars (23 juillet 1682). C'est l'unique exemple dans l'histoire, russe de deux tsars occupant le trône en même temps. On peut voir au musée de Moscou leur double trône avec une ouverture dans le dossier par laquelle la régente, assise derrière, disait à ses frères sa volonté. Elle comprima de nouvelles émeutes des streltsi qui avaient forcé la cour à s'abriter au couvent de Troïtza, fit périr les princes Khovanski et affermit son pouvoir. Le jeune Pierre, confiné au village de Préobrajenskoé, aux environs de Moscou, était abandonné aux soins du médiocre précepteur Zotov. Son éducation ne progressa que par l'heureuse application de ses caprices.

Curieux de toutes les nouveautés, Pierre retrouva dans la maison de son aïeul, Nikita Romanov, un canot anglais d'une structure particulière, qui fut l'origine de sa passion pour la navigation. Abandonné à lui-même, courant les rues de Moscou, il avait fait connaissance de plusieurs habitants instruits de la Nemestskaïa Slobada (quartier des étrangers); le Genevois Lefort, le vieil Écossais Gordon, le Strasbourgeois Timmerman, les Hollandais Winnius, Brandt,etc., ses initiateurs en civilisation européenne, ses instructeurs en art militaire et de navigation, ses futurs généraux et ingénieurs. Ses familiers russes étaient Andreï Matveïev, Léon Narychkine, les princes Boris Galitzine, Romodanovsky, Dolgorouky, etc. Lefort, profitant de son goût pour les jeux militaires, forma avec cinquante de ses jeunes compagnons une compagnie qui fut le noyau du fameux régiment Préobrajensky; un autre groupe fut le noyau du régiment Séménovsky.

En même temps, le jeune tsar se livrait avec fougue aux plaisirs; sa mère, pour l'en préserver, le maria en février 1689 à Eudoxie Féodorovna Lapoukhine. Sophie, qui avait, dès 1687, voulu prendre pour elle-même le titre d'autocrate, se brouilla avec son frère désireux de mettre un terme à la régence. Il accusa sa soeur de l'avoir voulu faire assassiner; elle tenta de soulever les streltsi, et Pierre se réfugia avec sa mère au couvent de Troïtza; mais ses conseillers étrangers prirent l'avantage; Sophie ne put lui arracher une transaction et dut se soumettre, prendre le voile et se retirer dans un couvent. Le 11 octobre 1689, Pierre rentrait à Moscou; son allié vint le complimenter et lui laissa l'exercice réel de la souveraineté. Ivan ne vécut d'ailleurs que jusqu'en 1696.


Pierre, devenu maître absolu des destinées de la Russie, commença par organiser une armée permanente à l'européenne; Lefort et Gordon s'en chargèrent avec le concours d'officiers étrangers. Simultanément il portait ses efforts sur la marine. Il en sentait la nécessité d'ouvrir à son pays une issue maritime vers l'Europe occidentale. Il songea d'abord à la seule voie russe, à la mer Blanche, que des vaisseaux anglais visitaient déjà du temps d'Ivan le Terrible. Il fit en 1693 le voyage d'Arkhangel, alla jusqu'à Ponoï, sur la côte de Laponie, établit des chantiers, et il travailla lui-même à la construction des bateaux. Revenu en 1694 avec quelques vaisseaux sur la mer Blanche, il nomma Féodor Iouriévitch Romodanovsky amiral. Mais la mer Blanche obstruée par les glaces huit mois par an ne pouvait répondre au but poursuivi; la Caspienne ne menait qu'en Perse (Iran) : les débouchés rêvés ne pouvaient se trouver que sur la mer Baltique et la mer Noire; l'accès de l'une était barré par les Suédois; celui de l'autre, par les Turcs.
-

La vieille inimitié entre le peuple orthodoxe et le « mécréant », l'état de guerre contre la Turquie qui ne cessait d'exister depuis la régence de Sophie et où les Russesavaient une revanche à prendre, décidèrent le jeune tsar à tenter la conquête d'Azov. L'armée, dont firent partie, les nouveaux régiments Préobrajensky et Séménovsky, ainsi que les Cosaques du Don, sous le commandement des généraux Golovine, Gordon et Lefort, arriva devant Azov en 1695, après un long et pénible parcours par les voies fluviales de la Moskva, de l'Oka, du Volga et du Don. Le tsar suivait en simple « bombardier » du régiment Préobrajensky. Mais l'inexpérience des nouvelles troupes, l'absence de flotte et la trahison de l'ingénieur allemand Jansen firent échouer cette première expédition. Pierre ne se découragea point. Il établit sans tarder de nouveaux chantiers à Voronej, y fit construire avec une activité fiévreuse de nombreuses galères et barques (on a conservé un de ces bateaux entièrement taillé par le tsar), appela de l'étranger des artilleurs, des officiers de marine et des ingénieurs, si bien que, quelques mois après, au mois de mai 1696, vainqueur de la flotte ottomane, il put bloquer Azov par terre et par mer, et la place turque dut capituler (29 juillet 1696).

Pierre ordonna la construction d'une flotte de guerre sur la mer Noire et le creusement d'un canal joignant la Volga au Don (entreprise qui ne put aboutir). Désireux de trouver chez ses sujets les connaissances qu'il était obligé de demander à des étrangers, le tsar réformateur envoya une cinquantaine de jeunes nobles russes en Hollande, en Angleterre et à Venise, se perfectionner dans les arts et les sciences. Il se préparait à les y suivre dans le même dessein : une sédition retarda son départ. La vieille Russie s'était émue des innovations du tsar : il ne lui suffit pas de s'entourer des étrangers, murmurait-elle, de leur donner les meilleures places, de ne pas écouter les plus nobles Russes, il abaisse encore sa dignité tsarienne, acceptant le simple titre de bombardier dans l'armée de terre, de pilote dans la marine, marchant à pied derrière le riche traîneau de son général Lefort, négligeant les parades et la vieille étiquette de cour, vivant en mauvais chrétien, etc. De son couvent, Sophie attisait l'irritation. Le complot dénoncé, et les streltsy réprimés (février 1697), la fureur du jeune tsar fut terrible et la répression impitoyable. Il agit en véritable révolutionnaire couronné, ne s'arrêtant devant aucun moyen pour briser l'opposition aveugle des vieux préjugés, et ouvrir à la Russie la «fenêtre » par où devait pénétrer la civilisation européenne.

Ayant confié la direction des affaires à Boris Golitsyne et à Romodanovsky, Pierre sortit de ses États, sous le nom roturier de Pierre Mikhaïlov, dissimulé parmi les 270 « volontaires » de diverses origines et de toutes classes qui formaient la suite de la grande ambassade de Lefort, Golovine et Vosnytzine, envoyée auprès de la plupart des cours de l'Europe (avril 1697). Ce voyage avait autant pour but l'étude des institutions occidentales et l'enseignement que la négociation d'alliances contre les Turcs.

Abandonnant à son ambassade le soin des négociations politiques, Pierre Mikhaïlov visita rapidement les cours de Courlande, de Brandebourg et de Hanovre, se souciant peu de la vie des palais, attiré surtout par les travaux des fabriques, des usines, des arsenaux, des laboratoires, des pharmacies, examinant les ponts, les canaux, les moulins; il étudia avec une égale ardeur les mathématiques, la chimie, la physique, la zoologie, la médecine. Mais son principal objectif demeurait l'art maritime, et il se rendit seul à Saardam (Zaandam) et à Amsterdam, où il travailla en simple manoeuvre dans les scieries, les corderies et les docks, se mêlant à la vie des « skipers » hollandais. S'apercevant que « l'art de la mer » était ici purement empirique, il alla en Angleterre où on « construisait par principes », il y passa trois mois, déployant la même activité et embauchant à son service 500 ouvriers, ingénieurs, architectes, orfèvres, bombardiers, achetant des modèles de vaisseaux. Il revint en Hollande, dont il ne put obtenir la flotte sollicitée contre les Turcs; puis, évitant la France, avec laquelle l'élection du roi de Pologne l'avait brouillé, il se rendit par Dresde à Vienne où l'appelaient des intérêts politiques, et était à la veille de son départ pour Venise, une autre des grandes puissances maritimes de l'époque, lorsqu'il fut prévenu d'une nouvelle révolte des streltsi. Il rentra aussitôt à Moscou (4 septembre 1698), et bien que Gordon et Romodanovsky eussent déjà réprimé l'émeute, Pierre, contrarié de nouveau dans ses projets, fit trembler toute la vieille Moscovie par la cruauté des exécutions et des tortures 130 conjurés furent pendus devant le couvent où était enfermée Sophie.

Il profita de l'occasion pour licencier définitivement cette milice indisciplinée, cause permanente de troubles, et dont l'organisation archaïque ne répondait plus aux besoins militaires de la Russie. Le tsar répudia aussi sa femme Eudoxie Lapoukhine - dont il avait un fils, Alexis - sous prétexte qu'elle était de connivence avec ses ennemis, en réalité parce qu'elle était, comme les autres Lapoukhine, obstinément attachée aux anciens usages. Elle était d'ailleurs peu avenante et plus âgée que lui et avait pour rivale la belle Allemande Anna Mous. Comme Sophie, Eudoxie et Marthe Alexeievna, autres soeurs du tsar, eurent la tête rasée et furent enfermées dans un couvent.

Pierre poursuit alors avec une audace croissante l'organisation de son empire sur le modèle européen. Il fonde le 20 mars 1699 l'ordre de Saint-André. La mort de Lefort et de Gordon n'arrête pas la constitution de la nouvelle armée : 27 régiments d'infanterie et 2 de dragons fournis par un recrutement national. Les impôts sont modifiés, le costume allemand imposé aux fonctionnaires, la longue barbe proscrite à l'armée et dans les villes; il touche même à l'organisation ecclésiastique, laissant vacante la place du patriarche (1700). Il fonde des écoles, des imprimeries, attire des savants étrangers. La chronologie russe faisait commencer l'année en automne, il la fait dater du 1er janvier (1700).

A l'extérieur, il continue de poursuivre la conquête de débouchés vers la mer. Une trêve de trente ans, consécutive à la paix de Carlowitz, est conclue avec le sultan (3 juillet 1700); les Russes conservent Azov et Taganrog et sont affranchis du tribut payé au khan de Crimée. Pierre a envoyé à Constantinople un vaisseau de 46 canons et demandé la libre navigation de la mer Noire; il ne l'obtint pas, mais la paix lui laissa les mains libres du côté du Nord. Il s'est allié avec les rois de Pologne et de Danemark contre le jeune roi de Suède, Charles XII. En août 1700, ses forces occupent l'Ingrieet attaquent Narva. Charles XII, vainqueur des Danois, accourt et avec 8 000 soldats il triomphe sans peine des 38 000 hommes de l'armée hétéroclite et inexpérimentée des Russes (20 novembre 1700). Seuls, les régiments de Préobrajensky et Séménovsky, création de Pierre, se retirèrent avec les honneurs des armes.

Tandis que Charles XII, après ses succès, dirigeait ses troupes contre le troisième ennemi, la Pologne, le tsar, nullement abattu, s'appliqua à la reconstitution de son armée avec ses lieutenants et favoris, Michel Golitzine, Chérémétiev, Mentchikov, Apraksine, Bruce. Il fit travailler tout le monde : soldats, bourgeois, paysans, même les moines et les femmes, aux fortifications. Pour augmenter ses ressources, il créa de nouveaux impôts, exigea de l'argent des couvents, et le bronze de la plupart des cloches des églises fut transformé en canons. Il forma ainsi dix nouveaux régiments et put bientôt mettre en ligne des troupes homogènes et disciplinées. Les résultats furent : les échecs successifs des Suédois dans le bassin de la Baltique, la victoire de l'Embach (1er janvier 1702). Il atteignit, aux bords de la Néva, l'objectif rêvé, prit la forteresse de Notehourg, surnommée par lui SchIüsselbourg, puis Nienchantz, située à l'embouchure du fleuve, la rasa, et procéda aussitôt, le 27 mai 1703, à la création de la citadelle des Saints Pierre-et-Paul et d'un nouveau port, lequel, dix ans plus tard, fut transformé en capitale et reçut le nom de Saint-Pétersbourg.
-

Après avoir fortifié, sur l'île de Cronstadt, l'accès de la Néva du côté de la mer Baltique, les Russes prirent Koproié, lam, Dorpat, et enfin Narva (mai-août 1704). La revanche de la défaite de 1700 était complète. Pendant que Charles XII est retenu par les affaires de Pologne, Pierre poursuit ses conquêtes en Courlande, s'empare de Vilna (Vilnius) et de Grodno. La défaite infligée par Leewenhaupt à Gemauerthof est effacée par la victoire russe de Kalisch (octobre 1706). Entre temps, il fait réduire par son meilleur compagnon d'armes, le feld-maréchal Chérémetiev, une émeute à Astrakhan, et, par les deux princes Dolgorouky, les soulèvements des Cosaques du Don, révoltes causées par le fanatisme des «vieux croyants» (ou raskolniki), par les rébellions autant contre les nouveaux usages que contre le dur service militaire. et les lourds impôts.

Cependant Charles XII ayant obligé Auguste de Saxe à renoncer au trône de Pologne et conclu la paix d'Altranstraedt, se tourne de nouveau contre Pierre. Les troupes russes sont forcées de se replier de Pologne vers l'intérieur du pays, tandis qu'un hiver rigoureux oblige les Suédois à se diriger vers le Sud où ils espéraient trouver un pays moins dévasté, ainsi que l'appui de Mazeppa, l'hetman des Cosaques de l'Ukraine. Mais la colonne suédoise de Loewenhaupt, forte de 18 000 hommes, amenant au roi de l'artillerie et des provisions, est battue par le tsar à Siesna. Charles XII n'entreprit pas moins avec le gros de son armée le siège de Poltava, principale ville de l'Ukraine. Le tsar arriva au-secours de la garnison avec 60 000 hommes.

« L'heure est venue, dit Pierre à ses soldats, où va se décider le sort de la Russie. Rappelez-vous que vous ne combattez pas pour Pierre, mais pour le bien-être de la patrie confiée à Pierre. »
L'armée suédoise n'ignorait pas davantage que de la victoire seule dépendait son salut. Ce fut un combat acharné, épique. Des deux côtés on se battit en héros. Ni le roi ni le tsar ne s'épargnèrent. Charles, blessé, se fit porter sur une litière pour encourager de sa présence officiers et soldats. Trois balles atteignirent Pierre : l'une s'aplatit sur l'image sainte qu'il portait sur la poitrine, la seconde traversa sa coiffure, la troisième s'enfonça dans sa selle. Le nombre l'emporta, les Suédois furent mis en déroute (8 juillet 1709), et Charles XII, suivi de Mazeppa, dut fuir et se réfugier en Turquie.
La Livonie et la Carélie furent conquises, assurant aux Russes la domination sur les côtes de la Baltique par la prise de Vyborg, Riga, Dunamunde, Pernau, Kexholm, Revel (Tallinn). Le tsar projetait une attaque contre la Suède même lorsque Charles XII réussit à lui faire déclarer la guerre par la Porte (ler décembre 1710). Pierre remit le gouvernement au Sénat, restitua aux églises et aux couvents une partie de ce qu'il leur avait pris, et vint avec Chérémetiev camper sur les bords du Pruth, traversant la Moldavie dont l'hospodar Cantemir était son allié. Mais là il fut battu par le grand vizir (20 juillet 1711), cerné entre la rivière et un marais; sa situation semblait désespérée, mais sa femme Catherine Alexeievna (Le Printemps des Tsarines) le releva; le grand vizir fut corrompu et une paix signée à Hush (23 juillet). Les Russes rendaient Azov et l'embouchure du Don.

La compensation de ces pertes fut cherchée et obtenue du côté de la Baltique. Après une cure à Karlsbad (1711), Pierre a marié son fils Alexis à une princesse de Brunswick; il s'est concerté avec les Prussiens et les Danois, et a publié son mariage avec Catherine (2 mars 1712). De concert avec ses alliés allemands et danois, il traque les Suédois en Poméranie, en Holstein, bloque Steenbock à Toeningen, puis entreprend la conquête de la Finlande où il pénètre jusqu'à Tavastehus (1713). Mentchikov laisse neutraliser la Poméranie, ce qui entraîne sa disgrâce, mais le tsar triomphe de la flotte suédoise à Hangœud, s'empare des îles Aland et de Nyslott. Son suppléant habituel, le vice-tsar ou césar Romodanovsky, lui confère le grade de vice-amiral; il s'était plu à gravir un à un les degrés de la hiérarchie.

Charles XII, revenu à Stralsund, rompt la neutralité de la Poméranie, mais ne peut s'y maintenir contre les Prussiens et les Danois. Ceux-ci commencent à se méfier du tsar avec lequel le roi de Suède négocie un rapprochement.

C'est à ce moment, au printemps de 1717, qu'il fit un second voyage dans l'Europe occidentale, visitant La Haye (février 1717), puis Paris et la cour de Versailles (avril-juillet), dans l'intention de conclure un accord contre l'Angleterre avec le régent Philippe d'Orléans, peut-être aussi marier sa fille Elisabeth (qu'il eut de sa seconde femme Catherine) à Louis XV. Il ne réussit qu'à y remporter des succès personnels. Il émerveilla les Parisiens par sa prodigieuse activité, l'étendue de ses connaissances et le désir constant de s'instruire. Il se promenait partout, pénétrait dans les palais, vêtu simplement d'un habit de drap brun à boutons d'or, portant une perruque brune arrondie et non poudrée, sans gants ni manchettes, ne mettant jamais son chapeau, le tenant dans la main même dans la rue. Pendant sa visite à Louis XV, il prit, au grand scandale des courtisans, le petit roi sur ses bras.

Son attention était principalement pour la manufacture des Gobelins, l'Observatoire, les plans des forteresses, les cartes géographiques; sur celle de Russie, il corrigea de sa main les erreurs. Il assista à une séance de l'Académie des sciences et en fut élu membre. Il déclina les propositions de la Sorbonne pour la réunion de l'Église orientale avec l'Église latine. A partir de cette année 1717, la Russie eut un représentant en France, laquelle, de son côté, envoya, en 1721, à Saint-Pétersbourg, un agent diplomatique à poste fixe.

A son retour à Saint-Pétersbourg (21 octobre 1717), Pierre réprima sévèrement les abus commis pendant son absence. En même temps, il n'hésitait pas à assurer la durée de ses réformes par la suppression de son fils, héritier indocile. Le jeune Alexis, de moeurs grossières et d'intelligence arriérée, affichait le mépris des importations étrangères et l'affection pour les vieilles coutumes russes. Il s'entourait des adversaires des réformes, il avait par sa brutalité fait mourir sa femme après ses couches et conspirait avec sa mère et une partie du clergé. Son père vint à Moscou, prononça sa déchéance du droit de succession, le déféra à un tribunal de 124 dignitaires qui le condamna à mort; le lendemain, Alexis n'était plus (26 juin 1718). Après cette fin tragique et mystérieuse, les complices périrent dans les supplices.

Les pourparlers avec la Suède, menés par Gœrz, furent interrompus par la mort de Charles XII (30 novembre1718). Sur les conseils de l'Angleterre, l'aristocratie suédoise décida la Diète de reprendre la guerre contre les Russes. Ceux-ci envahirent à deux reprises le territoire suédois, malgré une démonstration navale de l'Angleterre. Délaissé par ses alliés, Pierre combattit seul; il fit arrêter tous les négociants anglais (1719). En même temps, il obligeait l'Autriche à lui donner satisfaction, expulsait les Jésuites.

La mort de son second fils (né de Catherine le 8 septembre 1717), Pierre Petrovitch, l'arrêta quelques jours (6 mai 1718); son désespoir fut tel qu'il faillit se suicider. Il reprit la guerre, dévasta la Finlande, et par une nouvelle attaque contraignit la Suède à traiter. La paix de Nystad (10 septembre 1791) acquit à la Russie l'Estonie, la Livonie, l'Ingrie, une partie de la Carélie, Vyborg et Kexholm.

Pierre atteignait son but. Il avait sur la Baltique un vaste littoral, non la fenêtre qu'il méditait, mais bien une large porte ouverte sur l'Europe occidentale. Ces heureux événements furent solennellement fêtés; le Sénat dirigeant et le Saint-Synode décernèrent au tsar les titres de «Grand, de Père de la patrie et d'Empereur de toutes les Russies» (2 novembre 1721). Une amnistie générale (sauf aux brigands et assassins) et la remise des impôts arriérés complétèrent les fêtes célébrées dans tout l'empire. Le titre impérial ne fut toutefois reconnu de suite à Pierre le Grand que par la Prusse, la Hollande et la Suède.

il entreprit alors une dernière guerre. Des marchands russes ayant été mis à mort par des Persans, il conduisit lui-même 400 000 hommes vers la mer Caspienne (1722), et s'empara de Derbent et de Bakou. Le shah, affaibli par des troubles antérieurs, dut céder à la Russie, par la paix du 12 sept. 4723, avec ces deux ports, les rivages méridionaux de la Caspienne, Ghilan, Mazandéran, Asterabad. La Porte accéda à ces conventions le 8 juillet 1721. Pierre le Grand a ainsi préparé à ses successeurs le chemin de l'Asie centrale. Une démonstration navale contre la Suède en faveur du duc de Holstein fut la dernière opération militaire du règne (juillet 1724).

A l'intérieur, malgré les guerres et les émeutes; la transformation sociale, politique et économique s'accomplissait, profonde et rapide. Les relations avec l'Occident devenaient de plus en plus suivies; des milliers de « volontaires » de l'instruction, de gré ou de force, franchissaient la frontière; le nombre des étrangers attirés en Russie n'était pas moindre, et la plupart y faisaient souche. Les moeurs s'humanisaient. Les usages asiatiques de la réclusion de la femme et du mariage sans son consentement furent abolis; des fêtes et des « assemblées » furent instituées où les hommes, le menton rasé - le port de la barbe était le signe d'opposition et d'attachement aux anciennes moeurs - et les femmes, à visage découvert (sans la fata), purent se livrer à des danses allemandes et polonaises.

Ce fut le commencement de la vie mondaine. Des mesures furent prises contre la mendicité, des maisons de travail établies pour les vagabonds, des asiles pour les enfants abandonnés et des hôpitaux pour les malades; on prohiba le port des armes; on traqua plus efficacement les brigands et les voleurs par une police régulière. - Les écoles se multipliaient : les élémentaires, dans les villes de la province; les supérieures « de mathématiques », de médecine, de navigation, d'artillerie, de beaux-arts, un « gymnase avec études générales et cours universitaires », des « académies de latin, de grec et d'allemand », à Moscou et à Saint-Pétersbourg. Une Académie des sciences fut fondée dans la nouvelle capitale sur le conseil de Leibniz et dans le désir de Pierre, comme il écrivit à l'Académie des sciences de Paris : « se montrer le membre digne de votre compagnie ». Il fit traduire, en Russie et à l'étranger, un grand nombre de livres techniques: de jurisprudence, d'économie politique, d'agriculture, de sciences militaires, de navigation, de géographie, d'histoire, de linguistique, que souvent il revoyait lui-même.

Sa soeur Nathalie composa des pièces russes, et des comédiens allemands jouèrent pour la première fois devant le public. Un simple marchand, Passochkov, écrit le livre : Pauvreté et Richesse, flétrissant les vices du temps, faisant l'apologie de Pierre le Grand et osant demander l'égalité de tous devant la loi. Polikarpov, subventionné par le tsar, rédige une histoire de la Russie depuis le XVIe siècle. Les bibliothèques s'enrichissent d'ouvrages et les musées de collections précieuses. L'imprimerie russe d'Amsterdam crée l'alphabet civil (1708), les caractères slaves ne servant plus que pour l'impression des livres d'église. D'autres imprimeries sont fondées en Russie, dans les deux capitales et en province. Le premier journal public apparaît : le Messager russe (1703). - Nous avons vu que, pour soutenir ses guerres et réorganiser son armée, Pierre dut en même temps remanier la perception des impôts, et le nouveau système fiscal amena à son tour des modifications importantes dans les groupements et la définition des catégories d'imposables. C'est principalement la population rurale qui subvenait aux frais de la transformation militaire, et, conséquence directe, payait de sa liberté la réforme cadastrale. Elle était composée de paysans libres (odnodvortsi); de métayers (polovniki), cultivant la terre des nobles, mais libres personnellement, et de paysans attachés à la glèbe.

Pierre les confondit dans une même classe assujettie à la captation et à la résidence fixe : c'était le servage définitivement établi et réglementé. L'impôt sur les âmes remplaçait l'impôt sur les feux, et les seigneurs en furent rendus responsables. La mesure fut atténuée par un ukase défendant de vendre séparément les membres d'une même famille. Les commerçants et les industriels payèrent la patente de première et deuxième guildes (classes) et jouirent, en revanche, de certains privilèges de trafic. Les artisans durent former des corporations avec leurs anciens (alderman) à la tête. On établit des monopoles; la régie elle-même vendait le tabac, le sel, d'autres produits de première nécessité, même des cercueils. On procéda, dans un but fiscal, au recensement régulier de la population. Seule, la noblesse demeurait exempte d'impôts; en revanche, tout gentilhomme devait servir l'Etat jusqu'à la mort. Les fiers boïars et les autres dignitaires ne formaient plus une oligarchie fermée; quiconque, Russe ou étranger, entrait au service et se distinguait, devenait noble; la noblesse héréditaire et la noblesse de service furent confondues en une seule classe : dvoriané.

Cependant, comme tous ces nouveaux impôts pesèrent lourdement sur les paysans et ne donnèrent pas toujours le résultat voulu, le tsar chercha à développer l'industrie et le commerce, multiplia les fabriques et les usines, encouragea l'exploitation des mines, de sorte que bientôt ses soldats furent habillés d'étoffes russes, et l'armement, canons et fusils, fait avec les métaux de l'Oural. Il établit des routes avec communication postale, creuse des canaux, fait diriger de force le trafic du port d'Arkhangelsk vers celui de Pétersbourg, conclut des traités de commerce, envoie des agents consulaires en Europe et des caravanes en Orient. II est à la fois libre-échangiste à l'extérieur et protectionniste à l'intérieur. L'ensemble de ces mesures financières et économiques fait monter les revenus de l'Etat de 1 et demi à 10 millions de roubles par an, chiffre considérable pour l'époque. - Résultat corollaire : l'effectif de l'armée peut être porté à 200 000 hommes de troupes régulières et à plus de 400 000 soldats irréguliers (Cosaques, Kalmouk, Tatars, etc.). La flotte compte 200 vaisseaux, 800 barques, 30 000 hommes d'équipage et 2 000 canons.

Dans le domaine administratif, la douma des boïars est remplacée par un Sénat dirigeant, et les prikazes par des collèges ou ministères collectifs, sur le patron allemand, avec l'autorité étendue de surveiller la bonne direction des affaires d'Etat, de poursuivre les abus de pouvoir, de rechercher et de rendre la justice. Le changement ne fut pas seulement de nom, et « le premier serviteur d'Etat » se soumettait lui-même aux décisions de « Messieurs le Sénat ». L'usage de payer les employés par des prélèvements arbitraires en nature fut remplacé par un traitement fixe. Les devoirs et les droits des fonctionnaires furent strictement limités selon le principe de la division du travail et de la responsabilité. Les fonctions civiles et militaires furent établies par rangs et par grades qu'on devait successivement franchir. Le tsar en donna l'exemple en ne passant, un à un, du grade de bombardier aux grades supérieurs, qu'en récompense de services rendus; ainsi, il n'accepta le titre de général qu'après la bataille de Poltava. Il mit de l'ordre dans l'administration provinciale : l'empire fut divisé en douze gouvernements, subdivisés en quarante-trois provinces, avec, à leur tête, des gouverneurs généraux et des vice-gouverneurs assistés de municipalités électives. La justice était rendue en province, soit par les tribunaux, soit par la magistrature élue des villes. Une délégation du Sénat formait la cour suprême à Saint-Pétersbourg.

L'administration ecclésiastique fut réformée dans le sens de la subordination du pouvoir spirituel au pouvoir temporel. La mort du patriarche Adrien (1700) fournit à Pierre, l'occasion d'abolir cette haute fonction, aux prérogatives presque égales à celles du tsar, et il la remplaça par l'assemblée des archevêques et évêques, le Saint-Synode (1721). Un grand procureur représentait auprès de lui l'empereur, de même qu'un procureur général auprès du Sénat. Chaque évêque dut entretenir dans son palais des écoles religieuses, et les fils de popes qui négligeaient de les fréquenter étaient astreints au service militaire. Les raskolniki (vieux croyants) furent poursuivis comme les plus rebelles aux réformes; ceux qui se tenaient tranquilles, sauf le paiement d'un impôt double, ne furent guère inquiétés.

Pierre se montra également tolérant à l'égard des confessions chrétiennes de l'Occident; seuls les Jésuites qui voulaient faire du prosélytisme furent expulsés; il protégea les autres ordres, notamment les Capucins établis à Astrakhan.

Après la mort de ses deux fils, Pierre le Grand s'occupa enfin d'assurer la succession régulière du trône, et, par l'ukase du 16 février 1722, le droit de désigner son successeur fut reconnu au souverain en dépit du principe de primogéniture. Cet ukase que Pierre fit solennellement jurer à ses sujets était la conséquence de l'élimination de son fils Alexis. Mais il n'en fit pas usage et mourut sans avoir pris de disposition pour régler sa succession qui échut à sa femme Catherine.

Atteint de maladie, le tsar continua de travailler, se mit à l'eau pour aider des matelots à mettre à flot une chaloupe échouée et succomba peu après. C'était un homme violent, de passions vives, aimant les femmes et le vin, s'amusant de forces grossières, mais animé d'un profond sentiment du devoir et dominé par l'idée de la grandeur de la Russie.

Le document connu sous le nom de Testament de Pierre le Grand, assignant pour but à la Russie une sorte de domination universelle, et visant en particulier à Constantinople, est une fiction du commencement du XIXe siècle. Si elle n'émane pas directement de Napoléon Ier, l'origine en doit être cherchée dans un ouvrage écrit en 1812 sous son inspiration (Des progrès de la Puissance russe). (E. Halpérine-Kaminsky).



Fondation de st Pétersbourg


16 mai 1703 Pierre le Grand fonde Saint-Pétersbourg

Le 16 mai 1703, sur ordre du tsar Pierre1er le Grand (30 ans), des soldats russes posent la première pierre de la forteresse Pierre-et-Paul, sur l'île Zaïatchi (l'île aux Lièvres).

Celle-ci se situe dans le delta de la Néva, au fond du golfe de Finlande, sur la mer Baltique, une région marécageuse, froide et terriblement inhospitalière !

Le tsar entame ainsi la construction de sa nouvelle capitale, Sankt-Petersburg. Ce nom signifie «ville de Saint-Pierre» en allemand, cette langue étant alors en faveur à la cour de Russie (on écrit en français Saint-Pétersbourg)


Caprice de tsar
L'idée de donner une nouvelle capitale à la Russie est venue au tsar Pierre 1er suite à ses voyages en Europe. Fils du tsar Alexis 1er, Pierre monte sur le trône en 1682, à l'âge de 10 ans, en association avec son demi-frère Ivan V. Livré à lui-même, il se frotte aux idées occidentales et s'empare de la totalité du pouvoir à dix-sept ans, en 1689.

En 1697-1698, Pierre effectue incognito un voyage de découverte en Angleterre, en Allemagne et en Hollande.

De retour à Moscou, il entreprend de moderniser son pays en forçant par exemple les citadins à couper leur barbe et à s'habiller à l'européenne ! Sa volonté d'occidentaliser le pays culmine avec la fondation de Saint-Pétersbourg sur un territoire qu'il vient d'arracher à la Suède.

L'emplacement ne se prête pas a priori à l'établissement d'une grande ville. Mais il a pour le tsar l'avantage d'être plus proche de l'Occident et plus accessible que Moscou, l'ancienne capitale de la Russie.

Une capitale baroque
À sa manière brutale, par un oukase du 1er mars 1704, le tsar réquisitionne 30.000 hommes pour la construction de la ville.

L'architecte Domenico Trezzini (33 ans), originaire du Tessin suisse, dessine un plan d'ensemble de la ville et prévoit des modèles d'habitations adaptés aux différentes classes sociales: haute, moyenne et basse.

Il entreprend dès juin 1704 la construction de la cathédrale Saint-Pierre et Saint-Paul. Deux ans plus tard, il achève la forteresse Pierre-et-Paul.

Celle-ci va d'abord servir de prison et accueillir le propre fils de Pierre 1er, le tsarévitch Alexis. Après la mort de Pierre le Grand, elle deviendra nécropole impériale. Y seront inhumés les tsars et les tsarines, à commencer par Pierre 1er le Grand.

Parmi les premiers aménagements de Saint-Pétersbourg figurent également le Jardin d'été du tsar, la citadelle de Kronstadt et le chantier naval de l'Amirauté.

Les ouvriers ont fort à faire pour surmonter les difficultés liées au terrain spongieux et aux multiples bras de la Néva. Le fleuve est envahi par les moustiques en été et pris par les glaces en hiver, soit cinq mois par an.

Les principales familles de la noblesse russe sont contraintes de construire dans la future capitale un palais en pierre... mais n'en continuent pas moins de résider à Moscou. Les constructions s'élèvent lentement au-dessus des marécages. En 1712, enfin, Saint-Pétersbourg devient officiellement la capitale de l'empire.

Le tsar interdit dès lors toute construction de pierre en Russie ailleurs que dans sa chère capitale. Il oblige par ailleurs tout navire entrant dans le port à amener sa part de pierres et de briques.

En 1716, Pierre 1er appelle à la rescousse l'architecte Jean-Baptiste Alexandre Leblond, qui arrive avec une équipe nombreuse d'artisans français.

Il conçoit pour le centre de la ville, sur l'île Vassilievski, un plan en ovale parcouru par de nombreux canaux qui rappellent Amsterdam... ou Venise (Saint-Pétersbourg, avec ses 42 îles et ses centaines de ponts, mérite le surnom de Venise du Nord). Mais sa mort prématurée à 40 ans, en 1719, ne lui permet de mener à bien ni ce projet d'urbanisme ni aucun de ses projets d'architecture.

À la mort du tsar, en 1725, Saint-Pétersbourg compte déjà 75.000 habitants et possède une Académie des Sciences, créée avec le concours du mathématicien allemand Gottfried Leibniz, ainsi que des musées et un étonnant cabinet des curiosités.

Mais c'est encore et pour longtemps un immense chantier sale, insalubre et malodorant dans lequel les grandes familles moscovites répugnent à vivre... et l'on estime à 150.000 le nombre d'ouvriers qui y ont laissé leur vie sous le règne du tsar.

Le jeune Pierre II (13 ans), qui succède à Pierre le Grand, cède à la pression des boyards et Moscou redevient la capitale de l'empire. Il faut attendre l'impératrice Anna Ivanovna, nièce de Pierre 1er pour que Saint-Pétersbourg retrouve son rang. C'est chose faite en 1732.

De 1741 à 1762, pendant les 20 années du règne de l'impératrice Élisabeth 1ère, fille de Pierre le Grand, l'architecte italien Bartolomeo Francesco Rastrelli complète avec maestria l'oeuvre de ses prédécesseurs.

Il construit de nombreux palais dans le goût rococo qu'il affectionne dont le palais Peterhof et surtout le palais d'Hiver (460 salles), résidence ordinaire du souverain.

C'est ainsi que les palais et les bâtiments officiels hérités des grands souverains de la dynastie des Romanov s'ordonnent peu à peu autour de la forteresse Pierre-et-Paul.

Dans un panorama grandiose et lumineux dont les canaux et les méandres de la Néva soulignent l'ampleur, ces bâtiments construits dans un style qui évoque le baroque italien composent l'une des plus belles villes du monde actuel.

L'Ermitage, joyau des tsars
À l'extrémité de la perspective Nevski (l'équivalent des Champs-Élysées), l'ensembre architectural de l'Ermitage rivalise avec le Louvre pour ses dimensions et ses collections de peintures.
Cet ensemble s'est développé autour du Palais d'Hiver. Cet édifice se prolonge avec le Petit Ermitage, construit par le Français Jean-Baptiste Vallin de la Mothe pour le repos de Catherine II. La tsarine confie par ailleurs à l'Allemand Youri Velten la construction du Grand Ermitage et à l'Italien Giacomo Quarenghi la construction du Théâtre de l'Ermitage, dans le prolongement des précédents, au bord de la Néva.
Détruit par un incendie en 1837, le Palais d'Hiver est reconstruit à l'identique sur ordre de Nicolas 1er et le tsar commande aussi une aile supplémentaire, en style néoclassique, pour abriter les collections impériales. C'est le Nouvel Ermitage, en bordure de la rue Millionnaia et non de la Néva. Le musée est ouvert au public par le tsar le 5 février 1852.

Saint-Pétersbourg ressuscitée
La ville a russifié son nom en Petrograd lorsque le pays est entré en guerre contre l'Allemagne en 1914. Le 10 mars 1918, à l'initiative de Lénine, elle perd une nouvelle fois son rang de capitale au profit de Moscou. Le 26 janvier 1924, quelques jours après la mort de Lénine, elle prend le nom de Léningrad en l'honneur du chef bolchevique et c'est sous ce nom qu'elle connaît pendant la Seconde Guerre mondiale un siège terrible et une famine qui occasionnent près d'un million de victimes.

Un référendum populaire a entraîné en 1991 le retour à l'ancienne appellation, Saint-Pétersbourg.

Avec environ 5 millions d'habitants et d'importantes activités portuaires et industrielles, la ville n'est plus que la deuxième en importance de Russie, après Moscou.


Documentaire
http://youtu.be/yaUTSMSYgz8 Il était une fois l'homme Pierre le Grand
http://www.youtube.com/watch?v=nHze1o ... e&list=PL543557BD2D4065AB Complet
http://youtu.be/w7ln44uKnwY bâtisseurs d'empire La Russie
Musiques
http://youtu.be/DkD9TPB0maI André Ernest Modeste Grétry - Pierre le Grand - Ouverture
http://youtu.be/dpGnf_yrPaw Les Choeurs de l'Armée Rouge - Kalinka - Danse Russe populaire
http://youtu.be/UikFkq6PBuc Les Choeurs de l'Armée Rouge - Les Bateliers de la Volga
http://youtuLes Choeurs de l'Armée Rouge - Kalinka (Russian Popular Dance - Danse R.be/TCAx0gp4t6Q Les Choeurs de l'Armée Rouge -Danse des Cosaques



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Posté le : 08/06/2013 21:33

Edité par Loriane sur 09-06-2013 11:53:05
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Re: Couronnement de la reine Elisabeth II d'Angleterre
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Ne me dis rien ! laisse-moi trouver.....
C'était commenté par Léon Zitrone, non ?

Posté le : 06/06/2013 21:14
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Re: Couronnement de la reine Elisabeth II d'Angleterre
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C'est difficile les déceptions d'enfants, mais bon tu avais peut-être une demande qui ne rentrait pas dans le budget.
J'espère que tu as eu, au moins des îles flottantes pour te consoler.
Tu avais de beaux rêves tout de même.
Pour le couronnement j'ai eu une pièce d'argent frappée pour l'évènement, et offerte par une cousine anglaise.
Mais mon ex, se l'ai appropriée avec tant d'autres choses, et ne me l'a jamais rendue, et voilà, disparue avec ma collection.
Je me souviens d'avoir regardé ce couronnement chez la voisine en eurovision. C’était si extraordinaire !
C'était magique

Posté le : 06/06/2013 00:47
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La " Germanie" de Tacite manuscrit utilisé pour le mythe Aryen.
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Le manuscrit "La Germanie'" a la base du mythe aryen ?

Himmler était le chef de la SS sous les ordres d'Hitler. Il était à la recherche de la bible (La Germanie) de la race aryenne, un recueille qui était censé justifier et de rationaliser de manière scientifique les agissements monstrueux de l'Allemagne nazi. Les meurtres de masse auraient ainsi pu être expliqués et justifiés.
Cette bible était le fondement de la race supérieure à laquelle croyait Hitler.
D'après les nazis, les aryens étaient originaires d'Atlantis, la cité mythique décrite par Platon.
Elle serait à l'origine de toutes les civilisations.
Hitler voulait affirmer la position dominante de son peuple à travers ses écrits, en remontant le fil de l'histoire aussi loin que possible et prouver que son peuple était LE peuple légitime, celui à la base de tout.
Tacite est l'auteur de La Germanie, il a étudié avec grande attention la culture des tribus germaniques, les dieux qu'ils vénéraient, la manière dont ils choisissaient leurs rois, quelles armes ils utilisaient lors de leurs batailles etc.
''Les vices la-bas ne font rire personne et corrompre et être corrompu ne sont pas à la mode''.
"'On choisit les rois pour la noblesse de leur filiation, les chefs de guerre pour leur bravoure''. ''
Aucun autre peuple n'est porté avec plus de générosité aux contacts et à l'hospitalité''.
Il n'en fallait pas plus pour le tyrannique Hitler, il se voyait dans ses paroles et était certain qu'elles correspondaient à son peuple aux cheveux blonds.
Himmler était également obnubilé par la bible germanique, il était passionné par l'histoire de son peuple et de ses ancêtres. Il pensait que chaque allemand devait s'en inspirer pour être meilleur, tout comme l'étaient les germaniques antiques.
''Les chefs se battent pour la victoire, les compagnons pour leur chef''.
La jeunesse hitlérienne était obligée de s'entraîner dur pour parfaitement coller à la description de ces ancêtres. '' Des jeunes gens qui ont l'habitude de ce jeu sautent nus à travers les pointes menaçantes de glaives et de framées''. '' L'exercice a produit l'adresse et de l'adresse est née la grâce''.
Les femmes ayant eu beaucoup d'enfants se voyaient attribuer la croix d'honneur, c'était en effet un honneur pour elles de contribuer à la naissance de la futur génération. ''Les enfants reproduisent la vigueur du couple''.
''Les germains sont un peuple qui se suffit à lui-même''.
Il n'en fallait pas plus pour que les mariages soient dorénavant opérés qu'entre même 'race'. Aucun métissage ou mélange n'était plus autorisé, il fallait une race pure et cela n'allait pas tarder à avoir de très graves conséquences, puisque dire que certaines races étaient inférieures, revenait à dire que ces dernières valaient moins que d'autres.
Voilà comment des meurtres de masse ont été justifiés.
S'en sont suivis les camps de la mort, l'assassinat pur et simple de milliers et de millions d'individus innocents, la souffrance, la torture, la déchéance, le malheur.
Tout ça pour un texte qui n'avait pas encore été authentifié, puisque personne n'arrivait mettre la main sur le manuscrit original et pour une très bonne raison, puisqu'il n'existait plus.
Il restait bien une copie (le Codex Aesinas), un seul exemplaire, mais il était introuvable. Himmler voulait à tout prix mettre la main dessus, c'était vital pour lui, il lui fallait prouver que ce qu'il faisait était avouable et normal.
Himmler à donc parcouru le monde à sa recherche, jusqu'à ce qu'il le trouve dans la bibliothèque d'un riche comte italien. Mais ce dernier n'était pas d'accord pour lui laisser le codex, d'autant plus que Mussolini en personne était venu le chercher pour l'offrir à Hitler, le comte n'aimait pas le fascisme et encore moins Mussolini.
Il a donc fait preuve non seulement de courage, mais également d'intelligence face à ses hommes venus réclamer son bien.
C'était un échec pour Hitler, mais surtout pour Himmler, car son chef commençait à perdre tout intérêt pour le codex, seule la politique et le pouvoir intéressait.
Himmler n'avait quant à lui pas dit son dernier mot et a tenté à plusieurs reprises de reprendre le livre sacré. Le comte italien a alors accepté de le faire photographier et de montrer les photos seulement à Himmler, lequel s'en réjouissait.
Il a par la suite pu reconstituer le livre et a fait la préface lui-même '' Un peuple ne peut vivre heureux dans son époque et dans l'avenir que s'il est conscient de l'ampleur de la lignée dont il descend ''.
Himmler n'était toutefois pas satisfait, il lui fallait la copie originale et quand l'opportunité de s'en emparer est venue, il n'a pas hésité une seule seconde.
1939, seconde guerre mondiale. 1943, Mussolini a été renversé par une révolte de son peuple, Hitler se devait d'envoyer ses troupes sur le sol italien et Himmler en a profité pour envoyer une unité à la recherche du livre tant attendu, chez le comte. Mais arrivés sur place, ils n'ont trouvé personne.
Himmler n'était pas dupe, il savait que le comte avait plusieurs villas, il les a toutes fait fouiller, mais jamais il n'a retrouvé le livre.
Plus tard, Himmler s'est empoisonné tout juste après son arrestation, il a avalé une capsule de cyanure pour être sûr de se taire à jamais. Mais qu'en est-il aujourd'hui du livre ?
Il semble qu'il n'ait jamais quitté la villa du comte, il était seulement caché dans une pièce secrète, sous une couche de linge. Comment ont-ils pu passer à côté ?
Nul le saura, mais c'est toutefois ce qu'il s'est passée et tant mieux, il faut bien l'avouer.
Le gouvernement italien l'a par la suite déclaré trésor national et il a été exposé pendant quelques années. Il a malheureusement fini engloutit par les eaux lors d'une inondation à Florence, un trésor inestimable se perdait alors, mais il a pu être en partie réparé et est en sécurité à Rome désormais.



Bien sûr, la partie du document original où tacite note que les germains sont aussi, un peu ramiers et aiment picoler jusqu'à en crever, tout ça sans rien faire pendant de longs périodes, où il les trouve un peu facilement soumis sans discernement etc ... et un tas d'autres remarques un peu déplaisantes, n'ont pas été retenues par les fondateurs du parti Nazi ???
Pourquoi ??
En fait, il est vraiment que c'est toujours le vainqueur qui écrit l'histoire.
LM



A regarder :

http://www.dailymotion.com/video/xzp7 ... endes-le-mythe-aryen_news

Posté le : 05/06/2013 14:21
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Re: Couronnement de la reine Elisabeth II d'Angleterre
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Oh que je m'en souviens,du couronnement de la queen !
Elle a été la cause d'une énorme déception, pour moi..
A l'occasion de ce mariage, l'Angleterre ( ou la famille royale, je ne sais plus ) avait mis en vente quelques petits ilots. Je me suis imaginé propriétaire d'une petite ile et j'ai bassiné ma mère pour qu'elle m'en achète une ! Déjà que j'étais toujours en attente de mon petit âne et de son attelage, elle ne pouvait pas tout me refuser.
Je ne l'ai jamais eu, ma petite ile...

Posté le : 02/06/2013 18:45
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Couronnement de la reine Elisabeth II d'Angleterre
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Le 2 Juin 1953 Elisabeth II d'Angleterre est couronnée



Londres, 2 juin 1953. Un carrosse transportant une jeune femme de 27 ans sort du palais de Buckingham et se dirige vers l’abbaye de Westminster.
Le couronnement d’Élisabeth II marque une date essentielle dans l’histoire de la télévision.
Pour la première fois, plus de 100 millions de personnes à travers le monde suivent sur le petit écran une cérémonie retransmise en direct.
En 1953, c’est à peine croyable !
Mais pour la reine Élisabeth, pour la couronne et pour le gouvernement de son pays, quel intérêt y a-t-il à médiatiser à ce point l’événement ?
Et pourquoi la télévision a-t-elle été autorisée à filmer alors que tout l’entourage de la jeune souveraine, dont le Premier ministre Winston Churchill, y était opposé ?


Cela fera exactement soixante et un ans qu'Élisabeth II est reine d'Angleterre.
Un règne exceptionnellement long. Le jubilé de ses soixante de règne ont été fétés l'an dernier pendant cinq mois, jusqu'en juin.
Mais, c'était promis, en temps de crise, la facture est restée raisonnable.

Jamais elle n'aurait dû être reine. Et puis son oncle Édouard VIII a préféré l'amour au trône… Ainsi, c'est son père, Georges VI, qui est devenu roi. Voilà comment, à sa mort, Élisabeth Windsor est devenue le 6 février 1952 reine d'Angleterre à 26 ans. Son couronnement s'est déroulé un an plus tard, le 2 juin 1953, à l'abbaye de Westminster. Depuis soixante et un ans donc, elle s'acquitte de ce rôle extraordinaire avec sérieux et application, avec dévouement mais pas forcément avec enthousiasme.
En tout cas, ses sujets l'adorent et adorent la monarchie.


La reine aux 130 millions de sujets

Savez-vous qui est la reine des Tuvalu ? Et celle d'Antigua et Barbuda ? Et qui est chef suprême des Îles Fidji ? N'allez pas imaginer une créature exotique et vêtue d'un simple collier de fleurs : la souveraine de ces jolies contrées, c'est Élisabeth II d'Angleterre, reine de seize États indépendants dont le Royaume Uni, le Canada, l'Australie ou la Nouvelle Zélande, et chef du Commonwealth.

Élisabeth est devenue reine le 6 février 1952, à la mort du roi George VI. Elle est donc en quatrième position pour la longévité de son règne, juste derrière Louis XIV (72 ans), François-Joseph 1er d'Autriche (68 ans), et l'incontournable Victoria, son aïeule (64 ans). Elle fut couronnée un an plus tard, le 2 juin 1953.

Du reste, le collier de fleurs, ce n'est pas trop le style d'Élisabeth Alexandra Mary Windsor. Née dans le sérail d'une des plus vieilles monarchies du monde, dans un univers parfaitement ordonnancé et balisé, « Queen Elizabeth » (avec un z en anglais), assume parfaitement son « conformisme ». Elle vit en dehors du monde, selon des règles qui se sont élaborées, complexifiées, emberlificotées au fil du temps. On appelle cela l'étiquette, et si Michelle Obama prend la liberté de passer le bras sur la royale épaule, la presse people a ses vapeurs, les vieilles ladies s'étranglent. « Shocking ! »

Sa vie est rythmée par des entrevues, des inaugurations, des visites. Tous ses faits et gestes sont codifiés par un rituel empesé. Son entourage ressemble à celui d'une souveraine du XIXe siècle : des dames de compagnie issues de l'aristocratie. Une armée de valets obséquieux. Un petit peuple de cousettes et de femmes de ménages. Rien que des hommes aux postes clés. Et qui ne reflètent pas vraiment le métissage ethnique et culturel de feu l'Empire…

La vie politique ? Elle reçoit une fois par semaine le Premier ministre. Elle en a vu défiler douze, sous les ors de son bureau de Buckingham Palace. Cela a commencé avec Winston Churchill, qu'elle avait pris en affection, surtout après la mort de son père. Elle s'entendait fort bien avec le travailliste Harold Wilson. En revanche, ses rapports avec Margaret Thatcher, la « Dame de Fer », n'ont pas été toujours nickel. Madame le Premier ministre prenait un malin plaisir à faire comprendre à sa majesté que c'était elle, la patronne !

La Reine est toujours parfaitement chapeautée. Mais en privé, sans doute s'est-elle souvent arraché les cheveux devant les turpitudes des membres de sa famille. Le point culminant en fut cette « annus horribilis », 1992 : séparation du duc d'York et de Sarah Ferguson pour une histoire de photos volées. Divorce de la princesse Anne et de Mark Phillips. Séparation du Prince Charles et de Diana… qui allait mourir cinq ans plus tard. Elle aurait tant aimé une famille royale à son image, austère, prude, discrète, et pour tout dire tournant le dos à la modernité. Divorces, remariages, séparations… pour elle, c'était « too much ».

Élisabeth II règne, théoriquement, sur 130 millions de sujets, et porte la tradition sur ses épaules. Elle veille les fantômes d'une civilisation puissante et sophistiquée qui s'étiole. Décalée dans le temps et dans l'espace, cette reine rassemble autour de son image surannée ce qui reste de l'Angleterre et l'Empire. God save the Queen !

Interview de Stéphane Bern :
"C'est la mère de la patrie"
Qui est Élisabeth II ?
C'est une femme ordinaire qui est placée dans une situation extraordinaire depuis qu'elle a dix ans, depuis qu'elle est devenue l'héritière du trône. Dès lors son métier est devenu un sacerdoce. Jusqu'au plus profond d'elle-même, Élisabeth II est dévouée à son métier de reine. Elle l'accomplit avec joie, consciente de ce qu'elle est et de ce qu'elle représente.

Va-t-elle jusqu'à faire abstraction de ses goûts ?
Non, car elle est profondément britannique. Elle possède un humour dévastateur qu'elle ne se prive pas d'exercer en privé. Elle est très frugale et, comme beaucoup de ses sujets elle aime profondément la campagne, les chiens et les chevaux. Si elle n'avait pas été reine, on peut penser sans risque de se tromper qu'elle aurait choisi d'avoir un élevage de chevaux ou de chiens et peut être des deux.
C'est donc une conservatrice ?
On ne peut pas dire çà surtout si on assimile ce mot à passéiste. Elle accompagne les changements mais ne les devance pas. Son rôle la contient dans cette attitude. Elle est la mère de la patrie, garante de l'unité du royaume. Aussi laisse-t-elle le soin aux jeunes générations de faire avancer les situations. Elle se contente d'être dans le mouvement ce qui est déjà énorme.
Être dans le mouvement. Avez-vous un exemple ?
À plus de 80 ans, car il ne faut pas oublier son âge, elle a parfaitement intégré internet. Elle envoie d'innombrables sms à ses enfants et à ses petits enfants. Le site internet de Buckingham Palace est très fourni. C'est elle qui l'a voulu et qui veille à ce que beaucoup de photos soient mises en ligne.
Certes, mais la monarchie anglaise n'est pas réputée pour être particulièrement progressiste…
Ce n'est pas vrai. Cette image est en grande partie due aux entourages qui sont, c'est classique, bien plus conservateurs que la personne qu'ils servent. Les membres de l'administration royale lui sont très dévoués et, comme leur patronne est maîtresse du temps, ils veillent à ce que les choses n'évoluent pas trop vite.
Mais en soixante ans de règne que de changements ! Son père régnait sur l'empire britannique, elle est reine de Grande-Bretagne et d'Irlande du Nord, chef du Commonwealth et de l'Église anglicane et commandant en chef des armées. Quand elle est montée sur le trône, elle a incarné une rupture en s'appuyant sur les piliers immuables de son pays.
Est-ce réussi ?
Je trouve. Tout au long de son règne, en dépit de tous les avatars, du fait de sa personne et de son comportement, elle a garanti l'équilibre de la démocratie anglaise, un équilibre du fait même de sa durée que l'on peut dire inégalé. C'est énorme et, de mon point de vue, la garantie de la pérennité de la monarchie anglaise. Elle a vu venir la crise et a adapté la monarchie à l'époque en acceptant de payer des impôts et en réduisant le train de vie royal. C'est une personne très pondérée, attentive et constante, sans illusion ni indulgence superflue qui sait très bien jauger les gens Elle en a tellement rencontré et dans toutes les parties du monde !
Élisabeth II n'a -t-elle pas mieux réussi dans son rôle de reine que dans son rôle de mère ?
En effet, surtout avec ses deux premiers enfants qui étaient petits quand elle est devenue reine. Elle s'en est peu occupée, pas assez et les rapports avec eux sont difficiles. Par contre ils sont excellents avec ses petits enfants. William et Harry ont une véritable vénération pour elle et pour le duc d'Edimbourg. L'un comme l'autre n'hésitent pas à le dire. Elle est une excellente grand-mère.
Stéphane Bern publie chez Albin Michel au début Mars un album « Le destin d'une Reine » consacré à la vie d'Élisabeth II

Quel avenir ?
Après Elisabeth II y aura-t-il encore un monarque à Buckingham ? Des voix se font entendre, comme celle de Cherie Blair, l' épouse de l'ancien premier ministre, pour réclamer l'avénement d'une république en Grande Bretagne. Ce souhait revient régulièrement avec la cherté des impôts, le coût des Royals et la critique de l'esthétique qu'ils perpétuent. Quoi qu'en disent les tenants du changement, ce pays est une démocratie moderne et une monarchie constitutionnelle, comme les Pays-Bas et les pays scandinaves. Aussi il n'est pas absurde de penser comme l'ancien roi Farouk d'Egypte, que « s'il ne reste que cinq rois, ce sera, celui de pique, de trèfle, de carreau, de cœur et d'Angleterre ».
L' Australie, la Nouvelle-Zélande et le Canada pourraient se détacher du Commonwealth mais le prince Charles se veut déjà le défenseur de toutes les religions et pas seulement de la foi anglicane. La nouvelle génération des Windsor, marchant sur les traces d'Elisabeth, s'apprête à accompagner le changement sans le précéder et à durer.


L'histoire des monarques du Royaume-Uni

Élisabeth II en anglais et en français canadien : Elizabeth II, née le 21 avril 1926, est le monarque constitutionnel de 16 États souverains appelés royaumes du Commonwealth et de leurs territoires et dépendances, ainsi que le chef du Commonwealth of Nations regroupant 54 États.
À son accession au trône britannique le 6 février 1952, Élisabeth II devint la reine de sept États indépendants du Commonwealth : le Royaume-Uni, le Canada, l'Australie, la Nouvelle-Zélande, l'Afrique du Sud, le Pakistan et Ceylan à l'époque Dominion de Ceylan en.
Entre 1956 et 1992, le nombre de ses royaumes changea car des territoires obtinrent leur indépendance et certains royaumes devinrent des républiques.
En plus des quatre premiers pays susmentionnés, Élisabeth II est reine de la Jamaïque, de la Barbade, des Bahamas, de Grenade, de Papouasie-Nouvelle-Guinée, des Îles Salomon, de Tuvalu, de Sainte-Lucie, de Saint-Vincent-et-les-Grenadines, du Belize, d'Antigua-et-Barbuda et de Saint-Christophe-et-Niévès.
Son règne de 61 ans est actuellement le second plus long pour un monarque britannique ; le premier étant celui de la reine Victoria qui dura 63 ans et 7 mois.
Lorsque son père George VI devint roi en 1936 à la suite de l'abdication de son frère Édouard VIII, Élisabeth devint l'héritière présomptive de la Couronne britannique. Durant la Seconde Guerre mondiale, elle s'enrôla au sein de l'Auxiliary Territorial Service.
En 1947, elle épousa Philip Mountbatten avec qui elle eut quatre enfants : Charles, Anne, Andrew et Edward. Son couronnement le 2 juin 1953 fut le premier à être retransmis à la télévision.
Au cours de son long règne, elle réalisa de nombreuses visites historiques et supervisa plusieurs changements constitutionnels dans ses royaumes comme la dévolution du pouvoir au Royaume-Uni et le rapatriement de la Constitution du Canada.
Elle rencontra également des moments difficiles comme la mort de son père à l'âge de 56 ans, l'assassinat de l'oncle du prince Philip, Louis Mountbatten, les divorces de ses enfants en 1992 année qu'elle qualifia d'annus horribilis, la mort de sa belle-fille, Diana Spencer, en 1997 et les décès de sa mère et de sa sœur en 2002.
La reine a parfois dû faire face à de virulentes critiques de la presse à l'encontre de la famille royale et aux idées républicaines mais le soutien à la monarchie et sa popularité personnelle restent élevées.


Elizabeth était le premier enfant du prince Albert d'York futur George VI et de son épouse, Elizabeth.
Son père était le second fils de George V et de la reine Mary et sa mère était la plus jeune fille de l'aristocrate écossais Claude Bowes-Lyon, Lord Strathmore. Elizabeth est née par césarienne à 2 h 40 le 21 avril 1926 dans la résidence londonienne de ses grand-parents maternels à Mayfair.
Elle fut baptisée par l'archevêque d'York, Cosmo Lang, dans la chapelle privée du palais de Buckingham le 29 mai.
elle fut nommée Elizabeth d'après sa mère, Alexandra d'après la mère de George V morte six mois auparavant et Mary d'après sa grand-mère paternelle.
Ses proches la surnommaient Lilibet.
George V adorait sa petite-fille et lorsqu'il tomba gravement malade en 1929, la presse populaire et ses biographes ultérieurs attribuèrent son rétablissement aux fréquentes visites d'Elizabeth.
Elizabeth avait une sœur, Margaret, de quatre ans sa cadette.
Les deux princesses furent éduquées à la maison sous la supervision de leur mère et de leur gouvernante, Marion Crawford, surnommée Crawfie.
L'enseignement se concentrait sur l'histoire, l'élocution, la littérature et la musique.
Au désarroi de la famille royale, Crawford publia en 1950 un livre sur l'enfance d'Elizabeth et de Margaret intitulé The Little Princesses Les Petites Princesses dans lequel elle décrit l'amour d'Elizabeth pour les chevaux et les chiens, sa discipline et son sens des responsabilités.
D'autres corroborèrent ces observations ; Winston Churchill écrivit au sujet d'Elizabeth alors qu'elle avait deux ans : Elle a un air autoritaire et une réflexivité époustouflante pour un enfant.
Sa cousine, Margaret Rhodes la décrivit comme une « petite fille joviale mais extrêmement sensée et bien-élevée.
Héritière présomptive


En tant que petite-fille d'un monarque dans la lignée masculine, le titre complet d'Elizabeth était Son Altesse royale la Princesse Elizabeth d'York.
Elle était troisième dans l'ordre de succession pour le trône britannique derrière son oncle, Édouard de Galles et son père, le duc d'York.
Même si sa naissance attira l'attention du public, il n'était pas prévu qu'elle devienne un jour reine car le prince de Galles était encore jeune et beaucoup pensait qu'il se marierait et aurait des enfants.
En 1936, lorsque George V décéda, son oncle monta sur le trône en tant qu'Édouard VIII et elle passa en second dans l'ordre de succession. En décembre 1936, Édouard VIII abdiqua car son intention d'épouser la mondaine Wallis Simpson, deux fois divorcée, causa une crise constitutionnelle.
Le père d'Elizabeth devint alors roi sous le nom de George VI et elle devint l'héritière présomptive avec le titre de Son Altesse royale la Princesse Elizabeth.
Si ses parents avaient eu un fils par la suite, elle aurait perdu sa position d'héritière présomptive et son frère serait devenu le prince héritier au trône britannique. Elizabeth reçut un enseignement privé en histoire constitutionnelle avec Henry Marten, le vice-président de l'Eton College et elle apprit le français auprès de gouvernantes dont c'était la langue maternelle.
Une compagnie de guidisme, la 1re compagnie du palais de Buckingham fut spécialement formée pour qu'elle puisse rencontrer des filles de son âge.
En 1939, les parents d'Elizabeth se rendirent au Canada et aux États-Unis.
Comme en 1927, lorsqu'ils s'étaient rendus en Australie et en Nouvelle-Zélande, Elizabeth resta au Royaume-Uni car son père considérait qu'elle était trop jeune pour de tels voyages.
Elizabeth semblait au bord des larmes au départ de ses parents.
Ils échangeaient régulièrement des lettres et le 18 mai, ils réalisèrent le premier appel téléphonique transatlantique de la famille royale.

Seconde Guerre mondiale

En septembre 1939, le Royaume-Uni entra dans la Seconde Guerre mondiale qui dura jusqu'en 1945.
Durant cette période, alors que les villes anglaises étaient fréquemment bombardées par l'aviation allemande, les enfants furent évacuées dans les zones rurales.
Le politicien Douglas Hogg (en) suggéra que les deux princesses soient évacuées au Canada mais cette proposition fut refusée par la mère d'Elizabeth qui déclara mes enfants n'iront nulle part sans moi.
Je ne partirai pas sans le roi. Et le roi ne partira jamais.
Les princesses Elizabeth et Margaret restèrent au château de Balmoral en Écosse jusqu'à Noël 1939 lorsqu'elles furent emmenées à Sandringham House dans le comté de Norfolk.
De février à mai 1940, elles résidèrent au Royal Lodge (en) dans le Grand Parc de Windsor avant de s'installer dans le château de Windsor où elles restèrent pendant la plus grande partie de la guerre.
À Windsor, la princesse organisa une pantomime à Noël pour soutenir le Queen's Wool Fund qui achetait de la laine pour tricoter des habits militaires.
En 1940, Elizabeth, alors âgée de 14 ans, réalisa sa première allocution radiophonique durant une émission pour les enfants de la BBC dans laquelle elle s'adressa à ceux ayant été évacués :
« Nous essayons de faire tout ce que nous pouvons pour aider nos valeureux marins, soldats et aviateurs et nous essayons également de porter notre part du danger et de la tristesse de la guerre. Nous savons, chacun de nous, que tout se terminera bien. »
En 1943, à l'âge de 16 ans, Elizabeth réalisa sa première apparition publique seule lors d'une inspection des Grenadier Guards dont elle avait été nommée colonel en chef l'année précédente.
Alors qu'elle approchait de ses 18 ans, la loi fut modifiée pour qu'elle puisse devenir l'un des cinq conseiller d'État (en) en cas d'incapacité de son père ou lors d'un déplacement à l'étranger comme durant sa visite en Italie en juillet 194428.
En février 1945, elle rejoignit l'Auxiliary Territorial Service avec le grade honoraire de sous-lieutenant. Elle reçut un entraînement en conduite et en mécanique et fut promue lieutenant-colonel honoraire cinq mois plus tard.



Le 8 mai 1945, les princesses Elizabeth et Margaret se mêlèrent anonymement à la foule en liesse dans les rues de Londres.
Elizabeth déclara ensuite dans l'un de ses rares entretiens, nous avions demandé à nos parents si nous pouvions sortir et voir de nous-même.
Je me souviens que nous étions terrifiées à l'idée que l'on nous reconnaisse… Je me souviens des files d'inconnus se tenant la main et descendant Whitehall, tous ensemble dans une marée de bonheur et de soutien".
Durant la guerre, le gouvernement chercha à plusieurs reprises à apaiser le nationalisme gallois (en) en rapprochant Elizabeth du Pays de Galles.
Il fut ainsi suggéré que la princesse devienne connétable du château de Caernarfon, une fonction exercée alors par David Lloyd George.
Le secrétaire d'État à l'Intérieur Herbert Morrison (en) envisageait de la nommer à la tête de l'Urdd Gobaith Cymru (en), l'organisation de jeunesse galloise. Les politiciens gallois proposèrent qu'Elizabeth devienne princesse de Galles à l'occasion de son 18e anniversaire.
Ces projets furent abandonnées pour diverses raisons dont la peur qu'Elizabeth soit associé avec les objecteurs de conscience au sein de l'Urdd.
En 1946, elle rejoignit le Gorsedd des bardes de l'île de Bretagne à l'Eisteddfod Genedlaethol.
En 1947, la princesse Elizabeth réalisa son premier voyage à l'étranger en accompagnant ses parents en Afrique australe. Dans une allocution au Commonwealth of Nations le jour de ses 21 ans, elle fit la promesse suivante :
« Je déclare devant vous tous que je consacrerai toute ma vie, qu'elle doive être longue ou brève, à votre service et au service de la grande famille impériale dont nous faisons tous partie. »

Mariage


Elizabeth rencontra son futur époux, le prince Philip de Grèce et de Danemark de cinq ans son aîné en 1934 et 1937.
Ils étaient cousins issus de germains par le roi Christian IX de Danemark et cousins issus d'issus de germains par Victoria du Royaume-Uni.
Ils se rencontrèrent à nouveau au Royal Naval College de Darmouth en juillet 1939 ; même si elle n'avait que 13 ans, Elizabeth déclara qu'elle était tombée amoureuse de Philip et les deux commencèrent à échanger des lettres.
Leurs fiançailles furent officiellement annoncée le 9 juillet 1947.
Cette relation ne fut pas exempte de controverses car Phillip n'était pas particulièrement riche, était né à l'étranger (même s'il avait été naturalisé à la suite de son service dans la Royal Navy durant la Seconde Guerre mondiale) et certaines de ses sœurs avaient épousé des nobles allemands proches du parti nazi.
Certains documents appuyaient clairement et fortement sur les origines étrangères de Philip.
Des biographies ultérieures avancent que la mère d'Elizabeth se serait initialement opposée à l'union en qualifiant même Philip de Hun, équivalent anglais de boche. Elle indiqua cependant vers la fin de sa vie à son biographe Tim Heald que Philip était un gentleman anglais.
Avant le mariage, Philip renonça à ses titres grecs et danois, abandonna l'Église orthodoxe de Grèce pour l'anglicanisme et adopta le titre de Lieutenant Philip Mountbatten en prenant le nom britannique de sa mère.
Juste avant le mariage, il fut fait duc d'Édimbourg et reçut le titre de Son Altesse Royale.
Elizabeth et Philip se marièrent le 20 novembre 1947 à l'abbaye de Westminster.
Ils reçurent environ 2 500 présents venant du monde entier.
Comme le Royaume-Uni ne s'était pas encore complètement remis de la guerre, Elizabeth imposa que des coupons de rationnement soient utilisés pour acheter le tissu de sa robe qui fut dessinée par Norman Hartnell.
Les proches allemands du duc d'Édimbourg, dont ses trois sœurs ainsi que le duc de Windsor, l'ancien roi Édouard VIII, ne furent pas invités à la cérémonie.
Elizabeth donna naissance à son premier enfant, Charles de Galles, le 14 novembre 1948.
Un mois plus tôt, le roi avait délivré des lettres patentes autorisant ses enfants à porter les titres de prince ou de princesse, ce qui leur était théoriquement interdit car leur père n'était plus un prince royal.
Un second enfant, la princesse Anne naquit le 15 aout 1950.
À la suite de son mariage, le couple loua Windlesham Moor près du château de Windsor jusqu'au 4 juillet 1949 lorsqu'ils s'installèrent à Clarence House à Londres.
À plusieurs reprises entre 1949 et 1951, le duc d'Édimbourg fut stationné dans le protectorat britannique de Malte du fait de son rôle d'officier dans la Royal Navy. Lui et Elizabeth résidaient alors dans le village maltais de Gwardamanga où ils louaient la résidence de l'oncle de Philip, Louis Mountbatten. Durant cette période, leurs enfants restèrent au Royaume-Uni.


Règne Accession et couronnement

En 1951, la santé de George VI déclina et Elizabeth le remplaçait fréquemment pour les cérémonies publiques.
Lors de sa visite en Amérique du Nord où elle se rendit au Canada et rencontra le président Truman à Washington, D.C. en octobre 1951, son secrétaire particulier, Martin Charteris, portait avec lui le brouillon d'une déclaration d'accession au trône si le roi venait à mourir lors de son voyage.
Au début de l'année 1952, Elizabeth et Philip entreprirent une tournée en Australie et en Nouvelle-Zélande avec une escale au Kenya.
Le 6 février 1952, alors qu'ils venaient juste de rentrer à leur résidence kényane de Sagana Lodge après une visite du parc national d'Aberdare, ils apprirent la mort du roi. Martin Charteris lui demanda de choisir un nom de règne et elle choisit de rester Elizabeth, évidemment. Elle fut proclamée reine dans tous ses royaumes et les membres de la cour rentrèrent hâtivement au Royaume-Uni56. Élisabeth II et le duc d'Édimbourg s'installèrent dans le palais de Buckingham.
Avec l'accession au trône d'Elizabeth, il semblait probable que la maison royale allait porter le nom de son époux pour devenir la Maison de Mountbatten comme cela était la coutume pour une femme de prendre le nom de son époux.
La grand-mère d'Élizabeth, Mary de Teck, et le premier ministre britannique, Winston Churchill, préféraient conserver le nom de Maison de Windsor et le mot Windsor fut maintenu.
Le duc se plaignit qu'il était le seul homme du pays à ne pas avoir le droit de donner son nom à ses propres enfants.
En 1960, après la mort de Mary de Teck en 1953 et la démission de Churchill en 1955, le nom Mountbatten-Windsor fut adopté pour Philip et ses descendants de lignée masculine qui ne portent pas de titres royaux.


Cérémonie du couronnement d'Élisabeth II

Au milieu des préparatifs pour le couronnement, la princesse Margaret informa sa sœur qu'elle souhaitait épouser l'aviateur Peter Townsend de 16 ans son aîné et ayant deux enfants d'un précédent mariage.
La reine lui demanda d'attendre un an ; selon Martin Charteris, la reine était naturellement compatissante envers la princesse mais je pense qu'elle imaginait, qu'elle espérait, qu'avec le temps, cette affaire s'essoufflerait d'elle-même.
Les chefs politiques étaient opposés à cette union et l'Église d'Angleterre n'autorisait pas le remariage si le divorcé n'était pas veuf. Si Margaret réalisait un mariage civil, il était probable qu'elle devrait renoncer à son droit au trône.
Elle décida finalement d'abandonner sa relation avec Townsend. En 1960, elle épousa Antony Armstrong-Jones qui fut fait comte de Snowdon l'année suivante.
Ils divorcèrent en 1978 et elle ne se remaria pas.
Malgré la mort de la reine Mary le 24 mars, les préparatifs du couronnement se poursuivirent et il eut lieu comme prévu le 2 juin 1953.
À l'exception de l'eucharistie et de l'onction, l'ensemble de la cérémonie à l'abbaye de Westminster fut retransmis à la télévision pour la première fois de l'histoire.
La robe de couronnement fut dessinée par Norman Hartnell et était brodée avec les emblèmes floraux des pays du Commonwealth : la rose Tudor anglaise, le chardon écossais, le poireau gallois, le trèfle irlandais, la feuille d'érable canadienne, le mimosa doré australien, la fougère argentée néo-zélandaise, la protée royale sud-africaine, la fleur de lotus pour l'Inde et Ceylan et le blé, le coton et le jute pakistanais.


Le couronnement en images :
Le jour du sacre :

http://www.ina.fr/video/AFE85005107 le couronnement

Les étapes de la cérémonie :

http://youtu.be/DX6o8wFPObM Mystères d'archives couronnement 1
http://youtu.be/qy4rC0NopbQ Mystère d'archives couronnement 2

http://www.ina.fr/video/CPD11001873 INA

http://videos.tf1.fr/jt-13h/2012/leon ... -de-la-reine-7330428.html


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Posté le : 02/06/2013 15:16
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Par une aquarelle de Tchano

Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
.

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