| A + A -
Connexion     
 + Créer un compte ?
Rejoignez notre cercle de poetes et d'auteurs anonymes. Lisez ou publiez en ligne
Afficher/Cacher la colonne
Accueil >> newbb >> Les Forums - Tous les messages

 Bas   Précédent   Suivant

« 1 ... 35 36 37 (38) 39 40 41 ... 46 »


Arrestation des templiers 1
Administrateur
Inscrit:
14/12/2011 15:49
De Montpellier
Messages: 9500
Niveau : 63; EXP : 93
HP : 629 / 1573
MP : 3166 / 57675
Hors Ligne
Le 13 Octobre 1307 les templiers sont arrêtés, emprisonnés et torturés ...

Le temple ordre militaire et religieux voué essentiellement à la protection des pèlerins.
D'abord appelés Pauvres Chevaliers du Christ, les Templiers – chevaliers, prêtres ou frères laïcs – participèrent à toutes les grandes batailles livrées par les croisés en Palestine et en Espagne. Ayant acquis d'immenses richesses et possédant de vastes domaines, ils devinrent les banquiers de la papauté et de nombreux princes. Ils suscitèrent les convoitises de Philippe IV le Bel, qui les afficha ouvertement à partir de 1307.
Les Templiers, ordre monastico-militaire, réalisèrent l'idéal de cette double vocation apparemment contradictoire de moine et de soldat.

Ils répondirent à un besoin particulier de l' Église à une époque où celle-ci s'efforçait d'humaniser la guerre et où la lutte entre deux civilisations, chrétienne et musulmane, exigeait l'action d'une élite. Le dépouillement de centaines de documents a permis de poser en termes nouveaux le problème du Temple et de mettre en valeur le gouvernement, la grandeur militaire, l'influence internationale dans l'économie et les finances, et les données réelles de l'existence de l'ordre. Il faut se garder d'inclure dans les problèmes relatifs au Temple bon nombre de questions encore mal élucidées et dont rien ne prouve qu'elles soient effectivement rattachées à cet ordre. Les Templiers eurent une vie et une observance beaucoup plus simples qu'on ne l'a cru.
Ils furent avant tout des religieux et des soldats, mais encore des administrateurs, des diplomates et des financiers.
La chute de l'ordre du Temple fait également l'objet d'une polémique. Elle serait le fait du roi de France Philippe IV le Bel qui aurait agi dans le but unique de s'approprier le trésor des Templiers. Cependant, les raisons pour lesquelles l'ordre a été éliminé sont beaucoup plus complexes et celles exposées ci-dessous n'en représentent probablement qu'une part

Au matin du vendredi 13 octobre 1307, tous les Templiers de France, soit plusieurs milliers au total, sont arrêtés sur ordre du roi Philippe IV le Bel, le petit-fils de Saint Louis.
Cet acte de violence arbitraire met fin à un ordre original de moines-soldats, vieux de près de deux siècles, qui s'est illustré en Terre sainte et s'est acquis puissance et richesse, s'attirant ainsi la jalousie des féodaux et la convoitise des souverains.
Un ordre monastique prestigieux
Le prestige des moines-chevaliers au manteau blanc frappé d'une croix rouge est immense pendant les deux siècles que durent les croisades... malgré la trahison du grand maître Gérard de Ridefort à la bataille de Hattîn, en 1187.
La huitième et dernière croisade s'achève par la mort tragique du roi Saint Louis devant Tunis en 1270.
Dès lors, les dernières possessions franques de Terre sainte tombent définitivement entre les mains des musulmans.
Ceux-ci s'emparent de Saint-Jean-d'Acre le 28 mai 1291 malgré la résistance héroïque des Templiers autour du grand maître Guillaume de Beaujeu.
Les Templiers se replient en Europe
Au début du XIIIe siècle, l'ordre du Temple, chassé de Palestine, n'en dispose pas moins encore d'une force militaire impressionnante de quinze mille hommes, bien plus que n'aurait pu en lever n'importe quel roi de la chrétienté. Mais, de soldats, les Templiers se sont reconvertis en usuriers et ont complètement perdu de vue la reconquête des Lieux saints.

Création de l'ordre du Temple


L'histoire du Temple se confond avec celle des croisades en Terre sainte et avec celle de la Reconquête dans la péninsule Ibérique.
On peut y voir la cause de la popularité dont l'ordre jouit dès les origines. La milice ne se concentra pas uniquement en Palestine. En 1131, Alfonso le Batailleur, roi d'Aragon, cède une partie de son royaume aux Templiers, qui eurent la sagesse de la refuser peu de temps après sa mort.
Deux chevaliers français, Hugues de Payns et Geoffroy de Saint-Omer, fondèrent à la fin de l'année 1119 l'ordre des Pauvres Chevaliers du Christ, que l'on appellera plus tard l'ordre du Temple.
Les deux fondateurs décidèrent de se mettre au service des pèlerins et se placèrent sous la protection de Baudouin II, qui venait d'être couronné roi de Jérusalem le jour de Noël de cette même année dans l'église de Bethléem. Le patriarche Garimond reçut les vœux des premiers frères, selon les us et coutumes des chanoines réguliers du Saint-Sépulcre, dont les Templiers conservèrent les rituels ; ces rituels provenaient de Saint-Victor de Paris par l'intermédiaire de Godefroi de Bouillon.
Le courageux et actif Hugues de Payns s'installa avec ses premiers frères dans une demeure que leur assigna le roi Baudouin dans la partie méridionale du Temple de Salomon. Dès le début, plusieurs frères vinrent grossir la jeune milice, et notamment Hugues de Troyes, comte de Champagne, au grand scandale de saint Bernard, et Foulques d'Anjou, qui servira en qualité de "frère à temps" pendant une durée limitée.
Le recrutement se fit progressivement puisque les actes révèlent les noms de quatorze frères chevaliers à l'ouverture du concile de Troyes en 1128.

En 1127, Hugues de Payns passe en Occident avec cinq frères pour obtenir du Saint-Siège la confirmation de son institut. Il est renvoyé devant le concile de Troyes qui s'ouvre sous la présidence du cardinal d'Albano, ancien prieur de Saint-Martin-des-Champs de Paris. L'assemblée conciliaire comprenait, outre le légat, douze archevêques et évêques, quatre abbés bénédictins et quatre abbés cisterciens.
Les Pères mirent au point la règle donnée par Garimond, en louant ce qu'ils estimaient profitable et en retranchant ce qui ne leur semblait pas justifié. Bernard de Clairvaux s'étant dérobé, Jean Michel écrivit les soixante-douze articles approuvés par le concile.
Le premier maître parcourut ensuite une partie de la France et de l'Angleterre. De nombreuses donations furent faites alors par des évêques, des chanoines, des seigneurs, des abbés, et par le grand nombre de prosélytes partis vers la Terre sainte dès 1131. Hugues de Payns demanda plusieurs fois à l'abbé de Clairvaux d'encourager la jeune milice, mais Bernard ne fut jamais très favorable à ce système de vie monastique ; le souvenir d'Arnaud, abbé de Morimond, ainsi que le choix du comte de Champagne semblent être à l'origine de cette hargne.
Toutefois, il écrivit vers 1135-1136 le De laude novae miliciae, traité dans lequel il signale ne pas connaître l'ordre du Temple. Au mois de mars 1139, le pape Innocent II confirme l'institution des moines combattants par sa bulle Omne datum optimum.
Cette confirmation favorisa le développement temporel de l'ordre, auquel s'ajoutèrent de nombreux privilèges et exemptions. Il en résulta, aussi bien en Orient qu'en Occident, un accroissement considérable des biens et du nombre des frères. À la mort du deuxième maître du Temple, Robert de Craon, on comptait uniquement pour la maison de Jérusalem deux couvents – ensemble des troupes de combat, comprenant trois cent cinquante chevaliers –, environ mille deux cents sergents, sans compter les autres membres donnés ou à temps. Au XIIIe siècle, plusieurs provinces étaient établies : Provence, France, Poitou, Bourgogne, Angleterre, Aragon-Catalogne, Castille, Portugal, Toscane-Lombardie, Sicile-Pouilles, Hongrie, Magdebourg, Mayence, et les deux sous-provinces de Trèves en Allemagne et du royaume de Valencia en Espagne, dès 1242.
En Palestine, le Temple comprenait trois grandes provinces : Jérusalem, Tripoli, Antioche et, vers 1257, la sous-province commerciale de Petite Arménie. L'ensemble de ces provinces groupait trois mille quatre cent soixante-huit châteaux, forteresses et maisons dépendantes. Tout ce monde était placé sous la juridiction du chapitre général, seule autorité de l'ordre qui désignait les commandeurs de province. Dans les pays de combat, comme la Palestine et la péninsule Ibérique, les châteaux étaient soumis à la juridiction de ces commandeurs de province ou « commandeurs de terre » qui nommaient à leur tour les commandeurs de leur choix. En revanche, dans les pays de rapport, un système hiérarchique de maisons fut établi : chaque province était divisée en régions, ayant chacune à sa tête le commandeur régional, membre de droit de la chambre priorale et capitulaire ; venaient ensuite les commandeurs majeurs, ou baillis, qui supervisaient plusieurs maisons dans une région.
Le chapitre général, représenté hors des sessions par le maître, se réunissait tous les ans en Palestine ; tous les dignitaires y participaient, tandis que les grands baillis et prieurs des territoires d'Europe ne s'y rendaient que tous les cinq ans. Le premier chapitre connu eut lieu en 1147 et fut ouvert à Paris sous la présidence du pape Eugène III et du roi de France Louis VII. Dès cette époque furent édictées les prérogatives du maître, qui se bornaient au maintien de l'observance et à la nomination des petits officiers de l'ordre.
Tout en étant un ordre militaire, le Temple accomplit, dans les pays qui n'étaient pas le théâtre de combats contre les infidèles, une œuvre civilisatrice importante en défrichant et en aménageant de vastes domaines à l'égal de l'ordre de Cîteaux. Souverain par son maître représentant le chapitre général, lequel était la personne morale de tout l'ordre, le Temple acquit une richesse immense et un pouvoir synarchique qui lui suscitèrent des ennemis implacables et qui furent à l'origine de sa perte. Aucun prince souverain ne possédait autant de richesses.
Le Temple était devenu le banquier des papes et des rois. L'histoire de l'ordre reste cependant une véritable épopée, et sa valeur militaire est attestée par divers combats au Moyen-Orient : Ascalon, Ansur, Gaza, Daroum, Ramlah, Damiette, Alep et Mansourah et par la participation des chevaliers au manteau blanc à croix rouge dans toutes les grandes batailles de la péninsule Ibérique : Las Navas de Tolosa, la conquête de Majorque, Badajoz, Cáceres, Alarcos, Salvatierra.
Cinq réformes furent opérées dans le Temple, réformes qui aboutirent à un durcissement des statuts et des retrais; articles des statuts traitant spécialement de la juridiction et des fonctions des Templiers.
Nicolas IV et Clément IV promulguèrent de nombreuses bulles de confirmation de privilèges, à l'exemple de leurs prédécesseurs, tandis que Martin IV essaya d'unir, sous l'impulsion de Raymond de Lille, l'un des deux templiers qui devaient être canonisés par la suite, les Templiers et les Hospitaliers.
Cette première tentative échoua. Boniface VIII ayant repris ce projet, ce fut alors le grand maître Jacques de Molay qui refusa.
La chute de l'Empire latin d' Orient en 1291 précipita les événements, et, lorsque Saint-Jean-d'Acre tomba aux mains des musulmans le 16 juin 1291, il ne restait plus que dix-huit templiers et seize hospitaliers. Au lieu de déployer leur vaillance dans la péninsule Ibérique, les templiers se concentrèrent en France où ils n'avaient pas de raison d'être ; les jugeant trop encombrants et ayant besoin d'argent, Philippe le Bel décida de les faire supprimer ; l'entrée dans l'ordre lui avait été, en effet, refusée.

Le concile de Troyes

Cathédrale Saint-Pierre-et-Saint-Paul de Troyes
Article détaillé : Concile de Troyes.
Arrivant à la fin de sa tournée en Occident et après avoir porté le message du roi de Jérusalem à Bernard de Clairvaux afin qu'il aidât les Templiers à obtenir l'accord et le soutien du pape, Hugues de Payns participa au concile de Troyes (ainsi nommé parce qu'il s'est déroulé dans la cathédrale Saint-Pierre-et-Saint-Paul de Troyes).
Le 13 janvier 1129a 4, le concile s'ouvrit en présence de nombreuses personnalités religieuses dont le prologue de la règle primitive du Temple donne les noms17 : le cardinal Mathieu d'Albano, légat du pape en France, les archevêques de Reims et de Sens, ainsi que dix de leurs évêques suffragants, quatre abbés cisterciens (ceux de Cîteaux, Clairvaux, Pontigny et Troisfontaines), deux abbés clunisiens (ceux de Molesmes et Vézelay), deux chanoines, deux maîtres et un secrétaire.
En plus des religieux, se trouvaient des personnages laïcs : Thibaut IV de Blois, comte de Champagne, André de Baudement, sénéchal du comté de Champagne, Guillaume II, comte de Nevers, Auxerre et Tonnerre.
Le concile mena à la création de l'ordre du Temple et le dota d'une règle propre. Celle-ci prit pour base la règle de saint Benoît (présence des cisterciens Bernard de Clairvaux et Étienne Harding, fondateur de Cîteaux) avec néanmoins quelques emprunts à la règle de saint Augustin, que suivaient les chanoines du Saint-Sépulcre aux côtés desquels vécurent les premiers Templiers. Une fois la règle adoptée, elle devait encore être soumise à Étienne de Chartres, patriarche de Jérusalem.

L'Éloge de la Nouvelle Milice

L'Éloge de la Nouvelle Milice, De laude novae militiae est une lettre que saint Bernard de Clairvaux envoya à Hugues de Payns, dont le titre complet était Liber ad milites Templi de laude novae militiaea et écrite après la défaite de l'armée franque au siège de Damas en 1129.
Bernard y souligne l'originalité du nouvel ordre : le même homme se consacre autant au combat spirituel qu'aux combats dans le monde.
"Il n’est pas assez rare de voir des hommes combattre un ennemi corporel avec les seules forces du corps pour que je m’en étonne ; d’un autre côté, faire la guerre au vice et au démon avec les seules forces de l’âme, ce n’est pas non plus quelque chose d’aussi extraordinaire que louable, le monde est plein de moines qui livrent ces combats ; mais ce qui, pour moi, est aussi admirable qu’évidemment rare, c’est de voir les deux choses réunies."
De plus, ce texte contenait un passage important où saint Bernard expliquait pourquoi les Templiers avaient le droit de tuer un être humain :
-"Le chevalier du Christ donne la mort en toute sécurité et la reçoit dans une sécurité plus grande encore. … Lors donc qu'il tue un malfaiteur, il n'est point homicide mais Malicide. … La mort qu'il donne est le profit de Jésus-Christ, et celle qu'il reçoit, le sien propre. …"
Mais pour cela, il fallait que la guerre soit "juste".
C'est l'objet du de L'Éloge de la Nouvelle Milice. Bernard est conscient de la difficulté d'un tel concept dans la pratique, car si la guerre n'est pas juste, vouloir tuer tue l'âme de l'assassin :
-"Toutes les fois que vous marchez à l’ennemi, vous qui combattez dans les rangs de la milice séculière, vous avez à craindre de tuer votre âme du même coup dont vous donnez la mort à votre adversaire, ou de la recevoir de sa main, dans le corps et dans l’âme en même temps. …la victoire ne saurait être bonne quand la cause de la guerre ne l’est point et que l’intention de ceux qui la font n’est pas droite."
Bernard fait donc bien l'éloge de la Nouvelle Milice, mais non sans nuances et précautions… Tous tracent un portrait volontairement idéal du soldat du Christ, afin de le donner comme un modèle qui sera toujours à atteindre. Le premier à critiquer saint Bernard est le moine cistercien Isaac de Stella qui voit dans la confusion des fonctions tripartites indo-européennes ceux qui prient oratores, ceux qui combattent bellatores et ceux qui travaillent laboratores une monstruosité, mais les contradicteurs restent minoritaires.
Cet éloge permit aux Templiers de rencontrer une grande ferveur et une reconnaissance générale : grâce à saint Bernard, l'ordre du Temple connut un accroissement significatif : bon nombre de chevaliers s'engagèrent pour le salut de leur âme ou, tout simplement, pour prêter main forte en s'illustrant sur les champs de bataille.

La reconnaissance pontificale

Plusieurs bulles pontificales officialisèrent le statut de l'ordre du Temple.
La bulle Omne datum optimum a été fulminée, rendue publiquepar le pape Innocent II le 29 mars 1139 sous la maîtrise de Robert de Craon, deuxième maître de l'ordre du Temple. Elle fut d'une importance capitale pour l'ordre puisqu'elle était à la base de tous les privilèges dont jouissaient les Templiers.
En effet, grâce à elle, les frères du Temple eurent droit à la protection apostolique ainsi que d'avoir leurs propres prêtres.
On vit donc une nouvelle catégorie émerger dans la communauté, celle des frères chapelains qui officieraient pour les Templiers.
De plus, cette bulle confirma le fait que l'ordre du Temple n'était soumis qu'à l'autorité du pape. La bulle créa aussi une concurrence pour le clergé séculier, ce que ce dernier vit souvent d'un mauvais œil.
De nombreux conflits d'intérêt éclatèrent entre les Templiers et les évêques ou les curés.
Les privilèges qu'elle accorda étant souvent remis en cause, la bulle Omne datum optimum fut confirmée douze fois entre 1154 et 1194, et c'est d'ailleurs pour cette raison qu'il ne fut pas aisé de retrouver l'originale.
Omne datum optimum.
La bulle Milites Templi: Chevaliers du Temple a été fulminée le 9 janvier 114422 par le pape Célestin II.
Elle permit aux chapelains du Temple de prononcer l'office une fois par an dans des régions ou villes interdites, "pour l'honneur et la révérence de leur chevalerie", sans pour autant autoriser la présence des personnes excommuniées dans l'église. Mais ce n'est en réalité qu'une confirmation de la bulle Omne datum optimum.
Article détaillé : Milites Templi.
La bulle "Militia Dei" : Chevalerie de Dieu a été fulminée par le pape Eugène III, le 7 avril 1145. Cette bulle permit aux Templiers de construire leurs propres oratoires, mais aussi de disposer d'une totale indépendance vis-à-vis du clergé séculier grâce au droit de percevoir des dîmes et d'enterrer leurs morts dans leurs propres cimetières. De plus, la protection apostolique fut étendue aux familiers du Temple leurs paysans, troupeaux, biens….
Article détaillé : Militia Dei.
Des plaintes furent déposées par des Templiers auprès du pape concernant le fait que le clergé prélevait un tiers du legs fait par les personnes désireuses de se faire enterrer dans les cimetières de l'ordre. La bulle Dilecti filii ordonna en conséquence au clergé de ne se contenter que d'un quart des legs. Dilecti filiil

Règle et statuts de l'ordre du Temple.

Après le concile de Troyes, où l'idée d'une règle propre à l'ordre du Temple a été acceptée, la tâche de la rédiger fut confiée à Bernard de Clairvaux, qui lui-même la fit écrire par un clerc qui faisait sûrement partie de l'entourage du légat pontifical présent au concile, Jean Michel, Jehan Michiel, sur des propositions faites par Hugues de Payns.
La règle de l'ordre du Temple faisait quelques emprunts à la règle de saint Augustin mais s'inspirait en majeure partie de la règle de saint Benoît suivie par les moines bénédictins.
Elle fut cependant adaptée au genre de vie active, principalement militaire, que menaient les frères templiers. Par exemple, les jeûnes étaient moins sévères que pour les moines bénédictins, de manière à ne pas affaiblir les Templiers appelés à combattre. Par ailleurs, la règle était adaptée à la bipolarité de l'ordre, ainsi certains articles concernaient aussi bien la vie en Occident, conventuelle que la vie en Orient, militaire.
La règle primitive, ou latine car rédigée en latin, écrite en 1128, fut annexée au procès-verbal du concile de Troyes en 1129 et contenait soixante-douze articles. Toutefois, vers 1138, sous la maîtrise de Robert de Craon, deuxième maître de l'ordre, 1136-1149, la règle primitive fut traduite en français et modifiée.
Par la suite, à différentes dates, la règle fut étoffée par l'ajout de six cent neuf retraits ou articles statutaires, notamment à propos de la hiérarchie et de la justice au sein de l'ordre.
De sa fondation et durant toute son existence, l'ordre ne s'est pas doté d'une devise.

La Réception dans l'ordre du Temple.

Les commanderies avaient, entre autres, pour rôle d'assurer de façon permanente le recrutement des frères. Ce recrutement devait être le plus large possible.
Ainsi, les hommes laïcs de la noblesse et de la paysannerie libre pouvaient prétendre à être reçus s'ils répondaient aux critères exigés par l'ordre.
Tout d'abord, l'entrée dans l'ordre était gratuite et volontaire. Le candidat pouvait être pauvre.
Avant toute chose, il faisait don de lui-même.
Il était nécessaire qu'il fût motivé car il n'y avait pas de période d'essai par le noviciat. L'entrée était directe, prononciation des vœux et définitive, à vie.
Les principaux critères étaient les suivants :
être âgé de plus de 18 ans, la majorité pour les garçons était fixée à 16 ans, article 58 de la règle
ne pas être fiancé article 669
ne pas faire partie d'un autre ordre article 670
ne pas être endetté article 671
être en parfaite santé mentale et physique ne pas être estropié article 672
n'avoir soudoyé personne pour être reçu dans l'ordre article 673
être homme libre le serf d'aucun homme article 673
ne pas être excommunié article 674
Le candidat était prévenu qu'en cas de mensonge prouvé, il serait immédiatement renvoyé:
"... si vous en mentiez, vous en seriez parjure et en pourriez perdre la maison, ce dont Dieu vous garde."Extrait de l’article 668

Hiérarchie

Hiérarchie de l'ordre du Temple en Orient et Hiérarchie de l'ordre du Temple en Occident.
Les Templiers étaient organisés comme un ordre monastique, suivant la règle créée pour eux par Bernard de Clairvaux.
Dans chaque pays était nommé un maître qui dirigeait l'ensemble des commanderies et dépendances et tous étaient sujets du maître de l'ordre, désigné à vie, qui supervisait à la fois les efforts militaires de l'ordre en Orient et ses possessions financières en Occident.
Avec la forte demande de chevaliers, certains parmi eux se sont aussi engagés à la commande pendant une période prédéterminée avant d'être renvoyés à la vie séculière, comme les Fratres conjugati, qui étaient des frères mariés.
Ils portaient le manteau noir ou brun avec la croix rouge pour les distinguer des frères ayant choisi le célibat et qui n'avaient pas le même statut que ces derniers.
Les frères servants, frères casaliers et frères de métiers étaient choisis parmi les sergents qui étaient d'habiles marchands ou alors incapables de combattre en raison de leur âge ou d'une infirmité.
À tout moment, chaque chevalier avait environ dix personnes dans des positions de soutien.
Quelques frères seulement se consacraient aux opérations bancaires spécialement ceux qui étaient éduqués, car l'ordre a souvent eu la confiance des participants aux croisades pour la bonne garde de marchandises précieuses.
Cependant, la mission première des Chevaliers du Temple restait la protection militaire des pèlerins de Terre sainte.

Les maîtres de l'ordre du Temple

L'expression grand maître pour désigner le chef suprême de l'ordre est apparue à la fin du XIIIe et au début du XIVe siècle dans des chartes tardives et dans les actes du procès des Templiers. Puis, elle a été reprise et popularisée par certains historiens des XIXe et XX siècle.
Elle est aujourd'hui largement répandue.
Or, ce grade n'existait pas dans l'ordre et les Templiers eux-mêmes ne semblaient pas l'utiliser.
Cependant, dans des textes tardifs apparaissent les qualificatifs de maître souverain ou maître général de l'ordre.
Dans la règle et les retraits de l'ordre, il est appelé Li Maistre et un grand nombre de dignitaires de la hiérarchie pouvaient être appelés ainsi sans l'adjonction d'un qualificatif particulier. Les précepteurs des commanderies pouvaient être désignés de la même façon.
Il faut donc se référer au contexte du manuscrit pour savoir de qui l'on parle.
En Occident comme en Orient, les hauts dignitaires étaient appelés maîtres des pays ou provinces : il y avait donc un maître en France, un maître en Angleterre, un maître en Espagne, etc. Aucune confusion n'était possible puisque l'ordre n'était dirigé que par un seul maître à la fois, celui-ci demeurant à Jérusalem.
Pour désigner le chef suprême de l'ordre, il convient de dire simplement le maître de l'ordre et non grand maître.
Durant sa période d'existence, s'étalant de 1129 à 1312 date à laquelle le pape Clément V fulmina la bulle Vox in excelso, officialisant la dissolution de l'ordre du Temple, soit 183 ans, l'ordre du Temple a été dirigé par vingt-trois maîtr

Organisation

Au sommet de la hiérarchie se trouvait le maître, aux pouvoirs limités, malgré une souveraineté représentative du chapitre général. Pour toutes les décisions importantes, il devait consulter le chapitre dans lequel il n'avait qu'une seule voix et devait se ranger à l'avis de la majorité. Son « équipement domestique » se composait du chapelain, d'un clerc, de plusieurs sergents, d'un écrivain sarrasinois servant d'interprète, et enfin d'un ou plusieurs turcoples et écuyers. Il était en outre assisté de deux ou trois chevaliers de rang élevé, membres de droit de son conseil, et, en campagne, il se faisait escorter du gonfanon baussant qui était l'étendard blanc et noir de l'ordre.
Le sénéchal venait après le maître, et le remplaçait en cas d'absence. Le maréchal disposait de l'autorité militaire suprême. Il pouvait au besoin tenir le rôle du maître ou du sénéchal. Le commandeur de la terre et du royaume de Jérusalem est le grand trésorier de l'ordre et chef de la première province. Le drapier s'occupait de l'habillement des frères. Venaient ensuite les commandeurs dont les trois principaux étaient celui de la cité de Jérusalem ou hospitalier de l'ordre, chargé des pèlerins, celui d'Antioche et celui de Tripoli, puis les commandeurs des autres provinces.
À ces grands dignitaires s'ajoutaient les commandeurs des maisons, qui pouvaient être chevaliers ou sergents, les commandeurs des chevaliers, les chevaliers, les sergents (parmi lesquels se recrutaient le sous-maréchal, le gonfanonier, le cuisinier, le maréchal-ferrant) et le commandeur du port d'Acre, amiral de la flotte du Temple. Les casaliers étaient chargés des fermes tandis que le turcoplier commandait les turcoples, formant les troupes légères auxiliaires.
La règle mentionne ensuite les frères chapelains, dépendant directement du Saint-Siège, puis, en dernier lieu, les frères de métiers : maçons, selliers, bourreliers, tailleurs.

Les Templiers

Des hommes de toutes origines et de toutes conditions constituaient le corps du peuple templier à chaque niveau de la hiérarchie. Différents textes permettent aujourd'hui de déterminer l'apparence des frères chevaliers et sergents.

L'habit

La reconnaissance de l'ordre du Temple ne passait pas seulement par l'élaboration d'une règle et un nom, mais aussi par l'attribution d'un code vestimentaire particulier propre à l'ordre du Temple.
Le manteau des Templiers faisait référence à celui des moines cisterciens.
Seuls les chevaliers, les frères issus de la noblesse, avaient le droit de porter le manteau blanc, symbole de pureté de corps et de chasteté. Les frères sergents, issus de la paysannerie, portaient quant à eux un manteau de bure, sans pour autant que ce dernier ait une connotation négative. C'était l'ordre qui remettait l'habit et c'est aussi lui qui avait le pouvoir de le reprendre.
L'habit lui appartenait, et dans l'esprit de la règle, le manteau ne devait pas être un objet de vanité. Il y est dit que si un frère demandait un plus bel habit, on devait lui donner le plus vil.
La perte de l'habit était prononcée par la justice du chapitre pour les frères qui avaient enfreint gravement le règlement.
Il signifiait un renvoi temporaire ou définitif de l'ordre.
Dans sa bulle Vox in excelso d'abolition de l'ordre du Temple, le pape Clément V indiqua qu'il supprimait le dit ordre du Temple et son état, son habit et son nom », ce qui montre bien l'importance que l'habit avait dans l'existence de l'ordre.

La croix pattée rouge

Croix pattée rouge : une forme possible de la croix des Templiers
Il semble que la croix pattée rouge n'ait été accordée que tardivement aux Templiers, en 1147, par le pape Eugène II. Il aurait donné le droit de la porter sur l'épaule gauche, du côté du cœur.
La règle de l'ordre et ses retraits ne faisaient pas référence à cette croix. Cependant, la bulle papale Omne datum optimum la nomma par deux fois. Aussi est-il permis de dire que les Templiers portaient déjà la croix rouge en 1139.
C'est donc sous la maîtrise de Robert de Craon, deuxième maître de l'ordre, que la "croix de gueules" devint officiellement un insigne templier. Il est fort probable que la croix des Templiers ait été issue de la croix de l'ordre du Saint-Sépulcre dont avaient fait partie Hugues de Payns et ses compagnons d'arme.
Cette croix rouge était potencée, cantonnée de quatre petites croix appelées croisettes.
La forme de la croix des Templiers n'a jamais été fixée.
L'iconographie templière la présenta grecque simple, ancrée, fleuronnée ou pattée.
Quelle qu'ait été sa forme, elle indiquait l'appartenance des Templiers à la chrétienté et la couleur rouge rappelait le sang versé par le Christ.
Cette croix exprimait aussi le vœu permanent de croisade à laquelle les Templiers s'engageaient à participer à tout moment. Il faut cependant préciser que tous les Templiers n'ont pas participé à une croisade.

Le visage templier

Dans son homélie, 130-1136, appelée De laude nouae militiae, Éloge de la nouvelle milice, Bernard de Clairvaux présente un portrait physique et surtout moral des Templiers, qui s'opposait à celui des chevaliers du siècle :
"Ils se coupent les cheveux ras, sachant de par l'Apôtre que c'est une ignominie pour un homme de soigner sa coiffure. On ne les voit jamais peignés, rarement lavés, la barbe hirsute, puant la poussière, maculés par les harnais et par la chaleur… ".
Bien que contemporaine des Templiers, cette description était plus allégorique que réaliste, Saint Bernard ne s'étant jamais rendu en Orient.
Par ailleurs, l'iconographie templière est mince.
Dans les rares peintures les représentant à leur époque, leurs visages, couverts d'un heaume, d'un chapeau de fer ou d'un camail, ne sont pas visibles ou n'apparaissent que partiellement.
Dans l'article 28, la règle latine précisait que "les frères devront avoir les cheveux ras", ceci pour des raisons à la fois pratiques et d'hygiène dont ne parlait pas saint Bernard, mais surtout "afin de se considérer comme reconnaissant la règle en permanence". De plus, "afin de respecter la règle sans dévier, ils ne doivent avoir aucune inconvenance dans le port de la barbe et des moustaches."
Les frères chapelains étaient tonsurés et imberbes. De nombreuses miniatures, qui représentent les Templiers sur le bûcher, ne sont ni contemporaines, ni réalistes.
À ce moment, certains s'étaient même rasés pour montrer leur désengagement de l'ordre.
Enfin, les peintres officiels du XIXe siècle ont imaginé les Templiers à leur manière, mêlant idéalisme et romantisme, avec de longues chevelures et de grandes barbes.

La vie quotidienne

Article détaillé : Vie quotidienne des Templiers.
… "car de notre vie vous ne voyez que l'écorce qui est par dehors. Car l'écorce est telle que vous nous voyez avoir beaux chevaux et belles robes, et ainsi vous semble que vous serez à votre aise. Mais vous ne savez pas les forts commandements qui sont par dedans. Car c'est une grande chose que vous, qui êtes sire de vous-même, deveniez serf d'autrui."Extrait de l'article 661 de la règle.
La règle de l'ordre et ses retraits nous informent de manière précise sur ce que fut la vie quotidienne des Templiers en Occident comme en Orient.
Cette vie était partagée entre les temps de prières, la vie collective repas, réunions, l'entraînement militaire, l'accompagnement et la protection des pèlerins, la gestion des biens de la maison, le commerce, la récolte des taxes et impôts dus à l'ordre, le contrôle du travail des paysans sur les terres de l'ordre, la diplomatie, la guerre et le combat contre les infidèles.

Les Templiers et la guerre


Le cheval

Un ordre de chevalerie ne va pas sans cheval.
Ainsi, l'histoire de l'ordre du Temple fut intimement liée à cet animal. Pour commencer, un noble qui était reçu dans l'ordre pouvait faire don de son destrier, un cheval de combat que les écuyers tenaient à dextre, c'est-à-dire de la main droit, donc à gauche.
Après 1140, on comptait de nombreux donateurs de la grande noblesse léguant aux Templiers des armes et des chevaux.
Pour équiper son armée, l'ordre du Temple fournissait trois chevaux à chacun de ses chevaliers dont l'entretien était assuré par un écuyer, articles 30 & 31 de la règle.
La règle précise que les frères pouvaient avoir plus de trois chevaux, lorsque le maître les y autorisait.
Cette mesure visait sans doute à prévenir la perte des chevaux, afin que les frères eussent toujours trois chevaux à disposition.
Ces chevaux devaient être harnachés de la plus simple manière exprimant le vœu de pauvreté.
Selon la règle, article 37 : "Nous défendons totalement que les frères aient de l'or et de l'argent à leur brides, à leurs étriers et à leurs éperons".
Parmi ces chevaux se trouvait un destrier qui était entraîné au combat et réservé à la guerre. Les autres chevaux étaient des sommiers ou bêtes de somme de race comtoise ou percheronne.
Ce pouvaient être aussi des mulets appelés "bêtes mulaces".
Ils assuraient le transport du chevalier et du matériel. Il y avait aussi le palefroi, plus spécialement utilisé pour les longs déplacements.
Selon les retraits, la hiérarchie de l'ordre s'exprimait à travers l'attribution réglementaire des montures.
Les retraits commencent ainsi : "Le maître doit avoir quatre bêtes…" indiquant l'importance du sujet.
D'ailleurs, les trois premiers articles du maître de l'ordre articles 77, 78 et 79 portaient sur son entourage et le soin aux chevaux.
On apprend ainsi que les chevaux étaient nourris en mesures d'orge, céréale coûteuse et donnant beaucoup plus d'énergie aux chevaux que la simple ration de foin et qu'un maréchal-ferrant se trouvait dans l'entourage du maître.
Parmi les chevaux du maître se trouvait un turcoman, pur sang arabe qui était un cheval de guerre d'élite et de grande valeur car très rapide.
Quatre chevaux étaient fournis à tous les hauts dignitaires : sénéchal, maréchal, commandeur de la terre et du royaume de Jérusalem, commandeur de la cité de Jérusalem, commandeurs de Tripoli et d'Antioche, drapier, commandeurs des maisons, commanderies, turcopolier.
Les frères sergents tels que le sous-maréchal, le gonfanonier, le cuisinier, le maréchal-ferrant et le commandeur du port d'Acre avaient droit à deux chevaux. Les autres frères sergents ne disposaient que d'une seule monture. Les turcopoles, soldats arabes au service de l'ordre du Temple, devaient fournir eux-mêmes leurs chevaux.
C'était le maréchal de l'ordre qui veillait à l'entretien de tous les chevaux et du matériel, armes, armures et harnais, sans lesquels la guerre n'était pas possible. Il était responsable de l'achat des chevaux, article 103 et il devait s'assurer de leur parfaite qualité.
Un cheval rétif devait lui être montré article 154 avant d'être écarté du service.
Les destriers étaient équipés d'une selle à "croce", à crosse, appelée aussi selle à arçonnière, qui était une selle montante pour la guerre et qui permettait de maintenir le cavalier lors de la charge. Les commanderies du sud de la France, mais aussi celles de Castille, d'Aragon et de Gascogne, étaient spécialisées dans l'élevage des chevaux.
Ceux-ci étaient ensuite acheminés dans les États latins d'Orient par voie maritime. Pour cela, ils étaient transportés dans les cales des nefs templières et livrés à la caravane du maréchal de l'ordre qui supervisait la répartition des bêtes selon les besoins. Lorsqu'un Templier mourait ou était envoyé dans un autre État, ses chevaux revenaient à la maréchaussée, article 107.
Rares sont les représentations des Templiers. Il nous est cependant parvenu une peinture murale d'un chevalier du Temple en train de charger sur son destrier. Il s'agit d'une fresque de la chapelle de Cressac en Charente, datant de 1170 ou 1180.

L'équipement militaire

Le nobles des XII et XIIIe siècles devait se faire confectionner un équipement complet, vêtement et armes pour être adoubé chevalier. Ce matériel, nécessitant essentiellement des métaux, valait une fortune et pesait une vingtaine de kilos.
Les chevaliers et sergents templiers devaient disposer d'un tel équipement.
La protection du corps était assurée par un écu, une cotte de maille et un heaume.
L'écu ou bouclier de forme triangulaire, pointe en bas, était fait de bois et recouvert d'une feuille de métal ou de cuir. Il servait à protéger le corps, mais sa taille fut réduite dans le courant du XIIe siècle pour être allégé et donc plus maniable.
La cotte de mailles était constituée de milliers d'anneaux en fer d'un centimètre de diamètre entrelacés et parfois rivetés.
Cette cotte était constituée de quatre parties : les chausses de mailles attachées à la ceinture par des lanières de cuir, le haubert protégeait le corps et les bras et le camail ou coiffe de mailles.
Un mortier ou casquette en cuir était posé sur la tête pour supporter le heaume.
Les mains étaient protégées par des gants en mailles appelés gants d'arme, article 325 de la Règle. Il est à noter que le haubert fut raccourci au genou au cours du xiiie siècle pour être plus léger.
Le heaume était sans visière mobile, ou prenait la forme d'un chapeau de fer ne protégeant pas le visage.
Le sous-vêtement se composait d'une chemise de lin et de braies.
La protection du corps était renforcée par le port de chausses de cuir attachées par des lanières, et un gambison ou gambeson en cuir. Pour finir, le surcot, porté sur la cotte, est aussi appelé jupon d'arme ou cotte d'arme.
Il était cousu d'une croix rouge, insigne de l'ordre, devant comme derrière.
Il permettait de reconnaître les combattants Templiers sur le champ de bataille comme en tout lieu. Le baudrier, porté autour des reins, était une ceinture spéciale qui permettait d'accrocher l'épée et de maintenir le surcot près du corps.
Selon Georges Bordonove, le Templier recevait une épée, une lance, une masse et un couteau lors de sa réception dans l'ordre.
Maniée à deux mains, l'épée avait un double tranchant et un bout arrondi.
En effet, elle devait être maniée de façon à frapper de taille, c'est-à-dire avec le tranchant. Elle était pratiquement employée comme une masse d'arme dans la mesure où elle ne pouvait transpercer une cotte de mailles.
Toutefois, contre un ennemi qui n'avait pas cette protection, l'épée se révélait plus efficace et plus élégante que la masse.
La masse d'arme templière était principalement une masse dite turque aux pointes saillantes.
L'épée et les masses servaient à frapper l'ennemi de manière à lui briser les os. Les blessés mouraient alors d'hémorragie interne. La lance était une perche en bois terminée par une pointe en fer forgé appelée tête de fer. Chaque frère détenait trois couteaux dont un couteau d'arme, un autre "de pain taillé" qui servait à manger et un canif à lame étroite56.

Les sceaux templiers

Sceaux des Chevaliers du Temple.
Le mot sceau vient du latin sigillum signifiant marque. C'est un cachet personnel qui authentifie un acte et atteste d'une signature. Il existe une vingtaine de sceaux templiers connus.
Ils appartenaient à des maîtres, hauts dignitaires, commandeurs ou chevaliers de l'ordre au XIIIe siècle.
Leurs diamètres varient entre quinze et cinquante millimètres. Les sceaux templiers français sont conservés au service des sceaux des Archives nationales de France. Le sceau templier le plus connu est celui des maîtres de l'ordre sigilum militum xristi qui représente deux chevaliers armés chevauchant le même cheval.
Il n'y a pas de consensus établi sur le symbolisme des deux chevaliers sur un même cheval.
Contrairement à une idée souvent répétée, il ne s'agirait pas de mettre en avant l'idéal de pauvreté puisque l'ordre fournissait au moins trois chevaux à ses chevaliers. L'historien Georges Bordonove exprime une hypothèse qui peut se prévaloir d'un document d'époque avec Bernard dans son De laude nouae militiae.
"Leur grandeur tient sans doute à cette dualité quasi institutionnelle : moine, mais soldat ... Dualité qu'exprime peut-être leur sceau le plus connu qui montre deux chevaliers, heaumes en têtes, lances baissées, sur le même cheval : le spirituel et le temporel ... chevauchant la même monture, menant au fond le même combat, mais avec des moyens différents."
Alain Demurger explique pour sa part que certains historiens ont cru y reconnaître les deux fondateurs de l'ordre, Hughes de Payns et Godefroy de Saint-Omer. Il retient cependant une autre explication : le sceau symboliserait la vie commune, l'union et le dévouement.

Tenues des chapitres

Un chapitre en Latin : capitulum, diminutif de caput, sens premier : tête est une partie d'un livre qui a donné son nom à la réunion de religieux dans un monastère durant laquelle étaient lus des passages des textes sacrés ainsi que des articles de la règle. L'usage vient de la règle de saint Benoît qui demandait la lecture fréquente d'un passage de la règle à toute la communauté réunie.
Par extension, la communauté d'un monastère est appelée le chapitre. La salle spécifiquement bâtie pour recevoir les réunions de chapitre est aussi appelée salle capitulaire , salle du chapitre , ou tout simplement chapitre .
La tenue se déroule à huis clos et il est strictement interdit aux participants de répéter ou de commenter à l'extérieur ce qui s'est dit durant le chapitre.
Dans l'ordre du Temple, il existait deux types de réunion de chapitre : le chapitre général et le chapitre hebdomadaire.

Le transport maritime

Le lien entre l'Orient et l'Occident était essentiellement maritime. Pour les Templiers, l'expression outre-mer désignait l'Europe tandis que l'en deçà des mers et plus précisément de la mer Méditerranée, représentait l'Orient.
Afin d'assurer le transport des biens, des armes, des frères de l'ordre, des pèlerins et des chevaux, l'ordre du Temple avait fait construire ses propres bateaux.
Il ne s'agissait pas d'une flotte importante, comparable à celles des XIV et XV siècles, mais de quelques navires qui partaient des ports de Marseille, Nice Conte de Nice, Saint-Raphaël, Collioure ou d'Aigues-Mortes en France et d'autres ports italiens.
Ces bateaux se rendaient dans les ports orientaux après de nombreuses escales.
Plutôt que de financer l'entretien de navires, l'ordre pratiquait la location de bateaux de commerce appelés noli.
Inversement, la location de nefs templières à des marchands occidentaux était pratiquée.
Il était d'ailleurs financièrement plus avantageux d'accéder aux ports exonérés de taxes sur les marchandises que de posséder des bateaux. Les commanderies situées dans les ports jouaient donc un rôle important dans les activités commerciales de l'ordre.
Des établissements templiers étaient installés à Gênes, Pise ou Venise, mais c'était dans le sud de l'Italie, plus particulièrement à Brindisi, que les nefs templières méditerranéennes passaient l'hiver.
Les Templiers d'Angleterre se fournissaient en vin du Poitou à partir du port de La Rochelle.
On distinguait deux sortes de bateaux, les galères, et les nefs.
Certaines larges nefs étaient surnommées huissiers car dotées de portes arrières ou latérales huis, ce qui permettait d'embarquer jusqu'à une centaine de chevaux, suspendus par des sangles afin d'assurer la stabilité de l'ensemble pendant le voyage.
L'article 119 des retraits de la Règle indique que tous les vaisseaux de mer qui sont de la maison d'Acre sont au commandement du commandeur de la terre. Et le commandeur de la voûte d'Acre, et tous les frères qui sont sous ses ordres sont en son commandement et toutes les choses que les vaisseaux apportent doivent être rendues au commandeur de la terre.
Le port d'Acre était le plus important de l'ordre. La voûte d'Acre était le nom d'un des établissements possédés par les Templiers dans la ville, celui-ci se trouvant près du port. Entre la rue des Pisans et la rue Sainte-Anne, la voûte d'Acre comprenait un donjon et des bâtiments conventuels31.
Voici les noms de navires du Temple :
Le Templère, le Buscart, le Buszarde du Temple vers 1230 reliant l'Angleterre au continent
La Bonne Aventure en 1248, la Rose du Temple en 1288-1290 à Marseille
L'Angellica en Italie du sud
Le Faucon en 1291 et 1301 ainsi que La Santa Anna en 1302 à Chypre.
Article détaillé : La flotte de l'Ordre du Temple.

Les templiers cubiculaires du pape

Le terme cubiculaire, cubicularius désignait au Moyen Âge celui qu'on nommait aussi le chambrier, c'est-à-dire le responsable de la chambre à coucher cubiculum du pape.
Il ne doit pas être confondu avec le camerlingue camerarius, qui avait à l'époque la direction des finances et des ressources temporelles de la papauté.
Ces fonctions bien distinctes à l'origine, ont été regroupées au début de l'Époque moderne sous le terme cubiculaires, avant d'être divisées à nouveau en plusieurs catégories de camériers.
Les cubicularii, d'abord simples domestiques du pape, avaient également des fonctions cérémonielles, d'intendance et de garde personnelle rapprochée.
Ils bénéficièrent de fonctions de plus en plus importantes au fil des siècles.
Les premiers chevaliers de l'Ordre du Temple à occuper cette fonction sont mentionnés par Malcom Barber auprès du pape Alexandre III, sans que leur nom ne soit cependant cité.
C'est surtout à partir du milieu du XIIIe siècle que les templiers vont se succéder à cette fonction, pour certains à plusieurs reprises, comme Giacomo de Pocapalea, ou Hugues de Verceil, et parfois en doublon comme sous Benoît XI.
Le dernier templier cubiculaire de Clément V fut Giacomo da Montecucco, Maître de la Province de Lombardie, arrêté puis emprisonné à Poitiers en 1307, d'où il s'échappa en février 1308, pour se réfugier dans le Nord de l'Italie.


Liste des cubiculaires


Pape .....................Nom des Cubicularii

Alexandre III 1159–1181 Chevaliers de l'Ordre du Temple
Martin IV 1281 – 1285 Giacomo de Pocapalea en 1282
Innocent III 1198 - 1216 Francone Chevalier de l'Ordre du Temple
Nicolas IV 1288 - 1292 Giacomo de Pocapalea de 1288 à 1289 puis Frère Nicolas, cubiculaire et notaire de 1290 à 1292 tous deux chevaliers de l'Ordre du Temple
Giacomo de Pocapalea reçoit en récompense un fief et un château à Orte
Urbain IV 1261 - 1264 Nicola, Paolo, Martino Chevaliers de l'Ordre du Temple
Boniface VIII 1294 – 1303 Giacomo de Pocapalea de 1294 à 1297, puis Giovanni Fernandi de 1297 à 1300, puis Hugues de Verceil de 1300 à 1302 Chevaliers de l'ordre du Temple,Hugues de Verceil étant de plus maître de la province de Lombardie
Giacomo de Pocapalea reçoit Acquapendente en 129743.
Clément IV 1265 - 1268 Bernardo Chevalier de l'Ordre du Temple
Benoît XI 1303 – 1304
Clément V 1305 – 1314 en 1303: il y avait 2 cubicularii: un Hospitalier, et un Templier Giacomo de Pocapalea ?,Giacomo da Montecucco ou Jacopo da Montecucco de 1304 à 1307 + Giacomo da Montecucco Maître de l'ordre du Temple de la Province de Lombardie
Nicolas III 1277 – 1280) Hugues de Verceil Uguccione di Vercelli de 1278 à 128250,mais également Giacomo de Pocapalea Jacobo ou parfois Jacopo de 1277 à 1280 52,a 6 tous deux chevaliers de l'Ordre du Temple Giacomo de Pocapalea étant originaire de Pocapaglia dans le Piémont

Vie conventuelle, costume

La règle donne de nombreux détails sur la vie conventuelle. Les devoirs religieux se bornaient à l'assistance aux offices dits par les frères chapelains et à la récitation pendant les heures canoniales d'un certain nombre de patenôtres. Les jeûnes étaient rigoureux : ils étaient observés tous les vendredis de la Toussaint à Pâques et la veille des grandes fêtes. L'usage du maigre était ordonné quatre fois par semaine. Les frères mangeaient dans le palais – nom donné au réfectoire – à deux par écuelle ; les restes étaient distribués aux pauvres.
Le code disciplinaire était rude et exposait en dix parties les diverses peines encourues : l'exclusion, ou perte de la maison, était appliquée en cas de simonie, révélation des choses du chapitre, meurtre d'un chrétien, larcin, évasion d'une maison, complot, trahison, désertion, sodomie et mensonge lors de la réception d'un frère ; la privation du port de l'habit pour un an et un jour sanctionnait le refus d'obéissance en cas de bataille avec un frère, blessure, compagnie de femmes, émission contre un frère d'accusations calomnieuses, etc. Il y avait encore la perte de l'habit pour trois jours avec jeûne ; le jeûne de deux jours à terre ; le jeûne pendant un jour ; la discipline en communauté ; la mise en répit, c'est-à-dire en quelque sorte en pénitence en attendant qu'une décision soit prise ; la remise du fautif au frère chapelain ; le relaxe ; l'emprisonnement.
Le trousseau pour la vie conventuelle comprenait : deux chemises, deux paires de chausses, deux braies, un justaucorps, une pelisse, deux manteaux dont un avec fourrure pour l'hiver, une chape, une tunique et une ceinture.
Les frères sergents étaient vêtus comme les chevaliers, cependant les étoffes étaient plus grossières et la couleur du manteau différente : blanc pour les chevaliers, noir pour les chapelains, les sergents et les écuyers. La croix rouge de l'Ordre, donnée par le pape Eugène III en 1146, était appliquée sans distinction sur tous les manteaux.
Les frères couchaient avec leurs vêtements de dessous sur un sac ou paillasse. Ils avaient droit à un linceul, ou drap, ainsi qu'à deux couvertures : une étamine et une carpite. La tenue de campagne comportait un haubert et des chausses de fer, un heaume, des espalières, des souliers d'armer, un jupon d'armer.
L'armement se composait d'un écu en bois recouvert de cuir, d'une épée, d'une lance, d'une masse turque et d'un couteau d'arme. Deux sacs servaient à porter tout cet équipement. Aucune arme ni aucun écu ne devait être peint ou fourbi.
L'ordre du Temple fut supprimé mais non condamné.
Il fut injustement anéanti. La bulle de Clément V abolissait l'ordre sous l'influence de Philippe le Bel, qui ne pardonnait aux frères du Temple ni leur richesse ni surtout d'avoir participé contre lui à la bataille de Courtrai en 1302.
Après le concile de Vienne, les templiers se retirèrent dans diverses maisons religieuses ou dans l'ordre de Saint-Jean-de-Jérusalem, comme le signalent de nombreux actes.

Le drapeau

Le drapeau de l'ordre du Temple était appelé le gonfanon baucent. Baucent, qui signifie bicolore, avait plusieurs graphies : baussant, baucent ou balcent. C'était un rectangle vertical composé de deux bandes, l'une blanche et l'autre noire, coupées au tiers supérieur.
Porté en hauteur au bout d'une lance, il était le signe de ralliement des combattants templiers sur le champ de bataille, protégé en combat par une dizaine de chevaliers. Celui qui en était responsable était appelé le gonfanonier. Selon la circonstance, le gonfanonier désignait un porteur qui pouvait être un écuyer, un soldat turcopole ou une sentinelle. Le gonfanonier chevauchait devant et conduisait son escadron sous le commandement du maréchal de l'ordre.
Le gonfanon devait être visible en permanence sur le champ de bataille et c'est pourquoi il était interdit de l'abaisser.
Ce manquement grave au règlement pouvait être puni par la sanction la plus sévère, c’est-à-dire la perte de l'habit qui signifiait le renvoi de l'ordre. Selon l'historien Georges Bordonove58, lorsque le gonfanon principal tombait parce que son porteur et sa garde avaient été tués, le commandeur des chevaliers déroulait un étendard de secours et reprenait la charge.
Si celui-ci venait à disparaître à son tour, un commandeur d'escadron devait lever son pennon noir et blanc et rallier tous les Templiers présents.
Si les couleurs templières n'étaient plus visibles, les Templiers survivants devaient rejoindre la bannière des Hospitaliers. Dans le cas où celle-ci était tombée, les Templiers devaient rallier la première bannière chrétienne qu'ils apercevaient.
Le gonfanon baucent est représenté dans les fresques de la chapelle templière San Bevignate de Pérouse en Italie. La bande blanche se situe dans la partie supérieure. Il est aussi dessiné dans la chronica majorum, les Chroniques de Matthieu Paris en 1245. Dans ce cas, la bande blanche se trouve dans la partie inférieure59

Le saint patron

Saint Georges était un saint très vénéré par les ordres militaires et religieux, mais les Templiers considéraient Marie comme leur Sainte Patronne.
Les Templiers vus par leurs ennemis
Les croisés dans leur ensemble étaient perçus par les Arabes comme des barbares, ignorants et puérils. Au début du XIIe siècle, les Templiers se révélèrent être les combattants les plus redoutables que durent affronter les Arabes.
Cependant, en dehors du champ de bataille, on note qu'une certaine tolérance religieuse les animait. En 1140, l'émir et chroniqueur Oussama Ibn Mounqidh, par ailleurs ambassadeur auprès des Francs, se rendit à Jérusalem.
Il avait l'habitude d'aller à l'ancienne mosquée al-Aqsa, lieu de résidence de mes amis les Templiers.
L'émir rapporta une anecdote pendant laquelle les Templiers prirent ouvertement sa défense lors de la prière. Alors que la façon de prier des musulmans était à la fois inconnue et incomprise des Francs nouvellement arrivés en Orient, les Templiers, eux, faisaient respecter ce culte, même si celui-ci était qualifié d'infidèle.
Quelques années plus tard, en 1187, lors de la bataille de Hattin, le chef musulman Saladin fit décapiter au sabre, sur place et en sa présence, près de deux cent trente prisonniers Templiers.
Le secrétaire particulier de Saladin concluait en parlant de son maître : Que de maux il guérit en mettant à mort un Templier.
En revanche, les chefs militaires arabes épargnaient les maîtres de l'ordre prisonniers parce qu'ils savaient que dès qu'un maître mourait, il était immédiatement remplacé.

Les principales batailles

Dans l'action militaire, les Templiers étaient des soldats d'élite.
Ils ont fait preuve de courage et se sont révélés être de fins stratèges.
Ils étaient présents sur tous les champs de batailles où se trouvait l'armée franque et ont intégré les armées royales dès 112965.

Second siège d'Ascalon 16 Aoùt 1153

Le siège de Damas ayant été une grosse défaite pour le roi de Jérusalem, Baudouin III, celui-ci décida de lancer une attaque sur Ascalon.
Le maître de l'ordre, Bernard de Tramelay, appuya l'avis du roi et l'attaque fut lancée le 16 août 1153.
Ce fut une hécatombe pour les Templiers qui pénétrèrent au nombre de quarante dans la cité derrière leur Maître. En effet, ils furent tous tués par les défenseurs égyptiens de la cité et leurs corps suspendus aux remparts66.
Cet épisode a soulevé de nombreuses polémiques car certains prétendirent que les Templiers voulaient entrer seuls dans la cité afin de s'approprier tous les biens et trésors alors que d'autres pensaient qu'ils voulaient, au contraire, marquer l'ordre d'un fait d'armes.
Toutefois, la ville d'Ascalon tomba le 22 août 1153 et l'ordre du Temple élut un nouveau maître : André de Montbard.
Il accepta cette nomination pour contrer l'élection d'un autre chevalier du Temple, Guillaume II de Chanaleilles, fils de Guillaume Ier, l'un des héros de la Première croisade aux côtés du comte de Toulouse Raymond IV, dit Raymond de Saint-Gilles, favori du roi de France Louis VII et qui aurait permis au roi de contrôler l'ordre.

Bataille de Montgisard 25 novembre 1177

Cette bataille, menée le 25 novembre 1177, fut l'une des premières du jeune roi de Jérusalem Baudouin IV, alors âgé de seize ans.
Les troupes du roi avaient été renforcées par quatre-vingts Templiers venus de Gaza à marche forcée.
Cette alliance de forces eut raison de l'armée de Saladin à Montgisard, près de Ramla

Bataille de Hattin 4 juillet 1187

Après la mort du roi Baudouin V, Guy de Lusignan devint roi de Jérusalem par le biais de sa femme Sybille, sœur du roi Baudouin IV.
Sur les conseils du Temple, alors commandé par Gérard de Ridefort et de l'Hôpital, Guy de Lusignan apprêta l'armée. Comme le temps était particulièrement aride et que l'unique point d'eau se situait à Hattin, près de Tibériade, le roi fit prendre cette direction à ses troupes.
Le 4 juillet 118769, Saladin encercla les Francs.
Presque toute l'armée fut faite prisonnière, environ quinze mille hommes, ainsi que le roi lui-même. Saladin ayant une aversion particulière pour les Templiers, ceux-ci furent tous exécutés par décapitation, ainsi que tous les Hospitaliers.
Un seul Templier fut épargné, le maître en personne : Gérard de Ridefort.

Bataille d'Arsouf. Le 7 Septembre 1191

Après la chute de Jérusalem, une troisième croisade fut lancée à partir de l'Europe.
Richard Cœur de Lion se retrouva seul après le retrait de la majorité des troupes allemandes de Frédéric Barberousse, après la noyade de ce dernier dans un fleuve et le retour de Philippe Auguste en France.
Richard fit marcher son armée le long de la mer, ce qui lui permit de rester en communication avec sa flotte et, ainsi, d'assurer continuellement l'approvisionnement de ses troupes.
Formée d'une immense colonne, l'armée de Richard avait pour avant-garde le corps des Templiers mené par le maître de l'Ordre du Temple, Robert de Sablé, venaient ensuite les Bretons et les Angevins, Guy de Lusignan avec ses compatriotes Poitevins, puis les Normands et les Anglais et enfin en arrière-garde les Hospitaliers.
Dans les premiers temps de la bataille, Richard subit l'initiative de Saladin mais reprit la situation en main pour finalement mettre l'armée de Saladin en déroute par deux charges successives de la chevalerie franque et ce malgré le déclenchement prématuré de la première charge.

Bataille de Mansourah le 8 février 1250

Bataille de Damiette

Le comte Robert Ier d'Artois, désobéissant aux ordres de son frère le roi Louis IX, voulut attaquer les troupes égyptiennes malgré les protestations des Templiers qui lui recommandaient d'attendre le gros de l'armée royale.
L'avant-garde franque pénétra dans la cité de Mansourah, s'éparpillant dans les rues. Profitant de cet avantage, les forces musulmanes lancèrent une contre-attaque et harcelèrent les Francs.
Ce fut une véritable hécatombe. De tous les Templiers, 295 périrent. Seuls quatre ou cinq en réchappèrent. Robert d'Artois lui-même, instigateur de cette attaque sans ordre, y perdit la vie.
Saint Louis reprit l'avantage le soir même en anéantissant les troupes qui venaient d'exterminer son avant-garde. Cependant, les Templiers avaient perdu entre-temps presque tous leurs hommes.
Cette bataille finira par une lourde défaite et la capture de Louis IX, libéré contre une rançon. La nouvelle de cette défaite fut désastreuse car personne n'imaginait la défaite d'un roi si religieux.

Suite -> http://www.loree-des-reves.com/module ... ost_id=3569#forumpost3569


Posté le : 12/10/2013 13:06
Transférer la contribution vers d'autres applications Transférer


Arrestation des templiers 2 suite
Administrateur
Inscrit:
14/12/2011 15:49
De Montpellier
Messages: 9500
Niveau : 63; EXP : 93
HP : 629 / 1573
MP : 3166 / 57675
Hors Ligne
Les templiers suite
Les Templiers et l'argent


Le financement

Les Templiers devaient exercer une activité économique, commerciale et financière pour payer les frais inhérents au fonctionnement de l'ordre et les dépenses de leurs activités militaires en Orient.
Cependant, il ne faut pas confondre cette activité économique et financière avec celle plus sophistiquée des banquiers italiens à la même époque. L'usure, c'est-à-dire une tractation comportant le paiement d'un intérêt, était interdite par l'Église aux chrétiens et de surcroît aux religieux.
Comme le dit l'Ancien Testament :
"Tu n'exigeras de ton frère aucun intérêt ni pour l'argent, ni pour vivres, ni pour aucune chose qui se prête à intérêt."
Les Templiers prêtaient de l'argent à toutes sortes de personnes ou institutions : pèlerins, croisés, marchands, congrégations monastiques, clergé, rois et princes… Le montant du remboursement était parfois supérieur à la somme initiale lorsqu'il pouvait être camouflé par un acte de changement de monnaie.
C'était une façon courante de contourner l'interdit.
Lors de la croisade de Louis VII, le roi de France en arrivant à Antioche demanda une aide financière aux Templiers. Le maître de l'ordre, Évrard des Barrès, fit le nécessaire. Le roi de France écrivait à son intendant en parlant des Templiers,
"nous ne pouvons pas nous imaginer comment nous aurions pu subsister dans ces pays d'Orient sans leur aide et leur assistance.… Nous vous notifions qu'ils nous prêtèrent et empruntèrent en leur nom une somme considérable. Cette somme leur doit être rendue …."
La somme en question représentait deux mille marcs d'argent.

La lettre de change

L’activité financière de l'ordre prévoyait que les particuliers pussent déposer leurs biens lors d'un départ en pèlerinage vers Jérusalem, Saint-Jacques-de-Compostelle ou Rome. Les Templiers inventèrent ainsi le bon de dépôt.
Lorsqu'un pèlerin confiait aux Templiers la somme nécessaire à son pèlerinage, le frère trésorier lui remettait une lettre sur laquelle était inscrite la somme déposée. Cette lettre manuscrite et authentifiée prit le nom de lettre de change.
Le pèlerin pouvait ainsi voyager sans argent sur lui et se trouvait plus en sécurité. Arrivé à destination, il récupérait auprès d'autres Templiers l'intégralité de son argent en monnaie locale. Les Templiers ont mis au point et institutionnalisé le service du change des monnaies pour les pèlerins.

Le trésor de l'ordre

Il s'agissait d'un coffre fermé à clé dans lequel étaient gardés de l'argent, des bijoux, mais aussi des archives. Ce coffre-fort était appelé huche. Le maître de l'ordre à Jérusalem en effectuait la comptabilité avant que celle-ci ne fût transférée à la fin du XIIIe siècle au trésorier de l'ordre.
Trois articles des retraits de la règle nous renseignent sur le fonctionnement financier de l'ordre.
Le maître pouvait autoriser le prêt d'argent sans intérêt avec ou sans l'accord de ses conseillers selon l'importance de la somme. Les revenus provenant des commanderies d'Occident étaient remis au trésor du siège de l'ordre à Jérusalem.
Tous les dons en argent de plus de cent besants étaient concentrés dans le trésor de l'ordre. Les commanderies de Paris ou de Londres servaient de centres de dépôts pour la France et l'Angleterre.
Chaque commanderie pouvait fonctionner grâce à une trésorerie conservée dans un coffre. Au moment de l'arrestation des Templiers en 1307, il a été retrouvé un seul coffre important, celui du visiteur de France, Hugues de Pairaud.
L'argent qu'il contenait a été confisqué par le roi et a immédiatement rejoint les caisses royales.
La suppression de l'ordre par Philippe IV le Bel ayant pour objectif de récupérer le trésor des templiers est une hypothèse cependant contestée, le trésor du Temple étant bien inférieur au trésor royal. Le roi a en fait pallié ses difficultés financières en essayant d'établir des impôts réguliers, en taxant lourdement les Juifs et les banquiers lombards, parfois en confisquant leurs biens et en pratiquant les dévaluations monétaires.

La garde du trésor royal

Elle a débuté en 1146 lorsque Louis VII, en partance pour la deuxième croisade, avait décidé de laisser le trésor royal sous la garde du Temple de Paris. Par la suite, cela se développa, si bien que nombre de souverains firent confiance aux trésoriers de l'ordre.
Cette pratique, qui ne mêlait en rien les activités financières du Temple et celles de la Couronne, prit fin durant le règne de Philippe IV Le Bel.
Une autre grande personnalité, Henri II d'Angleterre, avait laissé la garde du trésor au Temple.
Par ailleurs, de nombreux Templiers de la maison d'Angleterre étaient également des conseillers royaux.

Le patrimoine des Templiers

Forteresses templières en Orient

Pour pallier la faiblesse de leurs effectifs, les croisés entreprirent la construction de forteresses dans les États latins d'Orient. Les Templiers ont participé à cet élan en faisant édifier pour leur besoin de nouveaux châteaux forts.
Ils entreprirent également de reconstruire ceux qui avaient été détruits par Saladin vers 1187 et acceptèrent d'occuper ceux que les seigneurs d'Orient, ou d'Espagne leur donnaient faute de pouvoir les entretenir.
Certains d'entre eux permettaient de sécuriser les routes fréquentées par les pèlerins chrétiens autour de Jérusalem. Servant d'établissement à la fois militaire, économique et politique de l'ordre, la place forte représentait pour les populations musulmanes un centre de domination chrétienne.
Les Templiers occupèrent un nombre plus important de places fortes dans la péninsule ibérique afin de participer à la Reconquista.
Au XIIe siècle, après la chute de la ville de Jérusalem devant les forces de Saladin en 1187, les Templiers parvinrent à résister quelques mois dans certaines de leurs places fortes mais, peu à peu, en perdirent la plus grande partie.
Il fallut attendre l'issue de la troisième croisade, menée par les rois de France, d'Angleterre et l'empereur d'Allemagne, pour que les Templiers reconstituassent leur dispositif militaire en Terre sainte.
Au XIIIe siècle, dans le royaume de Jérusalem, les Templiers possédaient quatre forteresses : le château Pèlerin construit en 1217-1218, la forteresse de Safed reconstruite en 1240-1243, le château de Sidon et la forteresse de Beaufort tous deux cédés par Julien, seigneur de Sidon en 1260.
Dans le comté de Tripoli, ils disposaient du château de Tortose reconstruit en 1212, d'Arima et du Chastel Blanc.
Au nord, dans la principauté d'Antioche, les places fortes templières étaient Baghras Gaston récupérée en 1216, ainsi que Roche de Roissel et Roche-Guillaume qu'ils détenaient toujours, Saladin ayant renoncé à les conquérir en 1188.

Les forteresses ibériques

Article détaillé : Liste des forteresses templières ibériques.
Dès 1128, l'ordre reçoit une première donation au Portugal, des mains de la comtesse régnante du Portugal, Thérèse de León, veuve d'Henri de Bourgogne : le château de Soure et ses dépendances. En 1130, l'ordre a reçu 19 propriétés foncières.
Vers 1160, Gualdim Pais achève le château de Tomar, qui devient le siège du Temple au Portugal.
En 1143, Raimond-Bérenger IV, comte de Barcelone, demanda aux Templiers de défendre l'Église d'Occident en Espagne, de combattre les Maures et d'exalter la foi chrétienne. Les Templiers acceptèrent non sans réticence, mais se limitèrent à défendre et pacifier les frontières chrétiennes et à coloniser l'Espagne et le Portugal. Une nouvelle population chrétienne venait en effet de s'installer autour des châteaux donnés aux Templiers, la région étant pacifiée.
La Reconquista fut une guerre royale. De ce fait, les ordres de chevalerie y étaient moins autonomes qu'en Orient. Ils devaient fournir à l'armée royale un nombre variable de combattants, proportionnel à l'ampleur de l'opération militaire en cours.
Ainsi, les Templiers espagnols ont participé à la bataille de Las Navas de Tolosa en 1212, à la prise de Valencia en 1238, de Tarifa en 1292, à la conquête de l'Andalousie et du royaume de Grenade.
Au Portugal, les Templiers ont pris part à la prise de Santarém 1146 et à celle d'Alcácer do Sal 1217.
L'action de l'ordre du Temple dans la péninsule ibérique fut donc secondaire, car l'ordre tenait à privilégier ses activités en Terre sainte. Cependant, il possédait bien plus de places fortes dans la péninsule ibérique qu'en Orient. En effet, on dénombre au moins soixante-douze sites rien que pour l'Espagne et au moins six pour le Portugal, on compte seulement une vingtaine de places fortes en Orient.
C'est également dans cette zone que l'on trouve les édifices qui ont le mieux résisté au temps, ou qui ont bénéficié de restaurations, comme les châteaux d'Almourol, Miravet, Tomar et Peñíscola.

Les forteresses dans l'Europe de l'Est

Templiers dans le monde germanique.

À la différence de l'Orient et de la péninsule ibérique où les Templiers faisaient face aux musulmans, l'Europe de l’Est, où les ordres religieux-militaires étaient également implantés, les a confrontés au paganisme.
En effet, les territoires de la Pologne, de la Bohême, de la Moravie, de la Hongrie, mais aussi de la Lituanie et de la Livonie formaient un couloir de paganisme, constitué de terres sauvages en grande partie non encore défrichées, pris en tenailles entre l'Occident catholique et la Russie orthodoxe.
Borusses Prussiens, Lituaniens, Lives ou Coumans, encore païens, y résistaient à l'avancée - lente mais inexorable - du christianisme depuis plusieurs siècles.
La christianisation catholique, qui nous intéresse ici, se faisait à l'initiative de la papauté mais avec le soutien des princes germaniques convertis, qui y voyaient l'occasion d'agrandir leurs possessions terrestres en même temps que de renforcer les chances de salut pour leur âme et avec l'appui des évêques, notamment celui de Riga, qui tenaient en quelque sorte des places fortes en territoire païen.
Après la disparition en 1238 de l'ordre de Dobrin, officiellement reconnu par le pape Grégoire IX sous le nom "Chevaliers du Christ de Prusse", qui avait procédé aux premières conversions, les Templiers se virent invités formellement à prendre pied en Europe orientale.
À cet effet, furent octroyés à l'ordre trois villages le long de la rivière Bug ainsi que la forteresse de Łuków, qu'ils se virent confier en 1257, en même temps que la mission de défendre la présence chrétienne dans cette région.
Tout au long du xiiie siècle, la présence des Templiers en Europe orientale est allée en augmentant et on compta jusqu’à quatorze établissements et deux forteresses templières.
Cependant, les Templiers tout comme les Hospitaliers, qui furent également présents en Europe orientale cédèrent rapidement la place à l’ordre Teutonique dans la lutte contre le paganisme dominant ces régions reculées. Les deux ordres hésitaient à ouvrir un troisième front venant s'ajouter à ceux de la Terre sainte et de la péninsule ibérique, alors que l'idée première de cette installation aux frontières du christianisme était surtout de diversifier les sources de revenus afin de financer la poursuite des activités principales de l'ordre en Terre sainte.
Autre région d'Europe orientale, mais plus méridionale, la Hongrie dut faire face tout comme la Pologne aux invasions dévastatrices des Mongols aux alentours de 1240. Présents là aussi, les Templiers envoyaient des informations aux rois occidentaux sans pour autant arriver à les alerter suffisamment pour qu'une réaction volontaire et efficace fût déclenchée.

Les commanderies

Une commanderie était un monastère dans lequel vivaient les frères de l'ordre en Occident.
Elle servait de base arrière afin de financer les activités de l'ordre en Orient et d'assurer le recrutement et la formation militaire et spirituelle des frères de l'ordre. Elle s'est constituée à partir de donations foncières et immobilières.
Le terme préceptorie, est à tort employé : …Il est donc absurde de parler de “préceptorie” alors que le mot français correct est “commanderie” ; et il est de plus ridicule de distinguer deux structures différentes, préceptorie et commanderie….

Dans les premières années de sa création, les dons fonciers ont permis à l'ordre de s'établir partout en Europe.
Puis, il y a eu trois grandes vagues de donations de 1130 à 1140, de 1180 à 1190 et de 1210 à 1220.
Tout d'abord, on peut noter que tous les hommes qui entraient dans l'ordre pouvaient faire le don d'une partie de leurs biens au Temple. Ensuite, les dons pouvaient provenir de toutes les catégories sociales, du roi au laïc.
Par exemple, le roi Henri II d'Angleterre céda au Temple la maison forte de Sainte-Vaubourg et son droit de passage sur la Seine au Val-de-la-Haye, en Normandie. Un autre exemple que l'on peut citer est le don fait en 1255 par le chanoine Étienne Collomb de la cathédrale Saint-Étienne d'Auxerre d'un cens perçu dans le bourg de Saint-Amâtre.
Même si les dons étaient en majorité composés de biens fonciers ou de revenus portant sur des terres, les dons de rentes ou revenus commerciaux n'étaient pas négligeables. Par exemple, Louis VII céda en 1143-1144 une rente de vingt-sept livres établies sur les étals des changeurs à Paris.
Les dons pouvaient être de trois natures différentes :
Donation pro anima : il pouvait s'agir d'une donation importante, qui était souvent à l'origine de la création d'une commanderie ou alors d'un don foncier mineur ne portant que sur quelques parcelles.
La motivation du donateur était d'invoquer le salut de son âme ou la rémission de ses pêchés.
Donation in extremis : ce type de donation était réalisé en majeure partie par des pèlerins agissant par précaution.
Ils effectuaient ce don avant de partir en Terre sainte. Peu nombreuses, ces donations ont été vite remplacées par le legs testamentaire.
Donation rémunérée : le donateur agissait dans le but de percevoir un contre-don.
Il ne s'agissait pas exactement d'une vente mais plutôt d'un don rémunéré, assurant le donateur d'un avoir lui permettant de recevoir de quoi vivre.
Le bénéficiaire, à cette occasion l'ordre du Temple était également gagnant dans ce type de don, le contre-don étant d'une valeur inférieure. Le but de ce type de donation était de faciliter le processus de don, sachant que la cession de tout ou partie d'un bien foncier pouvait sérieusement entamer le revenu du donateur ou celui de ses héritiers. Il n'était pas rare d'ailleurs que certains conflits entre l'ordre et des héritiers survinssent en de pareils cas, le litige se réglant parfois par le biais de la justice.
Après la réception de ces dons, il restait à l'ordre du Temple d'organiser et de rassembler le tout en un ensemble cohérent. Pour ce faire, les Templiers ont procédé à nombre d'échanges ou de ventes afin de structurer leurs commanderies et de rassembler les terres pour optimiser le revenu qui pouvait en être tiré.
On peut prendre le processus de remembrement comme parallèle, tout au moins à propos du regroupement des terres autour ou dépendant d'une commanderie.
Par essence, on peut citer tous les pays de l'Occident chrétien du Moyen Âge comme terres d'établissement de l'ordre du Temple. Ainsi, il y eut des commanderies templières dans les pays actuels suivants : France, Angleterre, Espagne, Portugal, Écosse, Irlande, Pologne, Hongrie, Allemagne, Italie, Belgique, Pays-Bas. De même, il existait des commanderies en Orient.
Selon Georges Bordonove, on peut estimer le nombre de commanderies templières en France à 700.
La qualité de ces vestiges est très diverse aujourd'hui. Très peu ont pu garder intégralement leurs bâtiments. Certaines commanderies ont été totalement détruites et n'existent plus qu'à l'état archéologique, ce qui est le cas par exemple de la commanderie de Payns dans le fief du fondateur de l'ordre.
En France, trois commanderies ouvertes au public présentent un ensemble completa : pour le nord, la commanderie de Coulommiers, en région centre se trouve la commanderie d'Arville et au sud la commanderie de La Couvertoirade.
Seuls les documents d'archives et en particulier les cartulaires de l'ordre du Temple permettent d'attester de l'origine templière d'un bâtiment.

La chute


Une destruction programmée par le roi de France;

L'idée de détruire l'ordre du Temple était déjà présente dans l'esprit du roi Philippe IV le Bel, mais ce dernier manquait de preuves et d'aveux afin d'entamer une procédure.
Ce fut chose faite grâce à un atout majeur déniché par Guillaume de Nogaret en la personne d'un ancien Templier renégat : Esquieu de Floyran.
Selon la thèse officielle, Esquieu de Floyran, bourgeois de Béziers ou prieur de Montfaucon était emprisonné pour meurtre et partageait sa cellule avec un Templier condamné à mort qui se confessa à lui, lui avouant le reniement du Christ, les pratiques obscènes des rites d'entrée dans l'ordre et la sodomie.
Esquieu de Floyran n’ayant pas réussi à vendre ses rumeurs à Jacques II d'Aragon, y parvint en 1305 auprès du roi de France, Guillaume de Nogaret payant par la suite Esquieu de Floyran afin de diffuser au sein de la population les idées de reniement du Christ et crachat sur la croix, relations charnelles entre frères, baisers obscènes exercés par les chevaliers du Temples. Philippe le Bel écrivit au Pape pour lui faire part du contenu de ces aveux.
En même temps, Jacques de Molay, au courant de ces rumeurs, demanda une enquête pontificale au pape.
Ce dernier la lui accorda le 24 août 1307.

La mise à mort de l'ordre du Temple

Au matin du vendredi 13 octobre 1307, tous les Templiers de France, soit plusieurs milliers au total, sont arrêtés sur ordre du roi Philippe IV le Bel, le petit-fils de Saint Louis.
Cet acte de violence arbitraire met fin à un ordre original de moines-soldats, vieux de près de deux siècles, qui s'est illustré en Terre sainte et s'est acquis puissance et richesse, s'attirant ainsi la jalousie des féodaux et la convoitise des souverains.
Un ordre monastique prestigieux
Le prestige des moines-chevaliers au manteau blanc frappé d'une croix rouge est immense pendant les deux siècles que durent les croisades... malgré la trahison du grand maître Gérard de Ridefort à la bataille de Hattîn, en 1187.
La huitième et dernière croisade s'achève par la mort tragique du roi Saint Louis devant Tunis en 1270.
Dès lors, les dernières possessions franques de Terre sainte tombent définitivement entre les mains des musulmans.
Ceux-ci s'emparent de Saint-Jean-d'Acre le 28 mai 1291 malgré la résistance héroïque des Templiers autour du grand maître Guillaume de Beaujeu.
Les Templiers se replient en Europe
Au début du XIIIe siècle, l'ordre du Temple, chassé de Palestine, n'en dispose pas moins encore d'une force militaire impressionnante de quinze mille hommes, bien plus que n'aurait pu en lever n'importe quel roi de la chrétienté. Mais, de soldats, les Templiers se sont reconvertis en usuriers et ont complètement perdu de vue la reconquête des Lieux saints.

L'arrestation des templiers

Cependant, Philippe le Bel était pressé. Il n'attendit pas les résultats de l'enquête, prépara l'arrestation à l’abbaye Notre-Dame-La-Royale, près de Pontoise, le jour de la fête de l’exaltation de la Sainte-Croix.
Il dépêcha des messagers le 14 septembre 1307 à tous ses sénéchaux et baillis, leur donnant des directives afin de procéder à la saisie de tous les biens mobiliers et immobiliers des Templiers ainsi qu'à leur arrestation massive en France au cours d'une même journée, le vendredi 13 octobre 1307.
Le but d'une action menée en quelques heures était de profiter du fait que les Templiers étaient disséminés sur tout le territoire et ainsi d'éviter que ces derniers, alarmés par l'arrestation de certains de leurs frères, ne se regroupassent et ne devinssent alors difficiles à ar
Au matin du 13 octobre 1307, Guillaume de Nogaret et des hommes d'armes pénétrèrent dans l'enceinte du Temple de Paris où résidait le maître de l'ordre Jacques de Molay. À la vue de l'ordonnance royale qui justifiait cette rafle, les Templiers se laissèrent emmener sans aucune résistance.
À Paris, on compta 138 prisonniers, en plus du maître de l'ordre.
Le vendredi 13 octobre 1307, à l'aube, tous les templiers de France furent arrêtés et jetés en prison. Le roi prit aussitôt possession de la tour du Temple où se trouvaient le trésor et les livres de comptes. Les cent quarante templiers de Paris subirent les pires tortures de la part des inquisiteurs dominicains, qui usèrent de tous les moyens en leur pouvoir, ruse, mensonge, chevalet, bûcher.
Cent trente-sept d'entre eux avouèrent des ignominies incroyables ; mais, par la suite, plusieurs se rétractèrent.
L'Angleterre, l'Espagne, le Portugal, l'Allemagne, l'Écosse reconnurent l'innocence du Temple et de ses membres. De son côté, le pape Clément V, faible et lâche, circonvenu par Philippe le Bel, fit lire à l'ouverture de la deuxième session du concile de Vienne, le 3 avril 1312, la bulle Vox clamantis qui portait la suppression par provision de l'ordre en attendant le jugement définitif d'un prochain concile ; celui-ci ne devait jamais se réunir. Il fut décidé qu'en attendant la réunion d'une assemblée tous ceux qui porteraient le costume et continueraient à se faire appeler templiers seraient excommuniés. Le soir du 18 mars 1314, le maître Jacques de Molay et le commandeur de Normandie furent brûlés vifs dans l'île aux Juifs.
Une plaque rappelle le triste sort de cet homme qui ne sut pas réformer son ordre quand il en était temps.

Le dépeçage du temple.

Il faut dire que de considérables donations ont rendu l'ordre immensément riche et l'ont transformé en l'une des principales institutions financières occidentales... et la seule qui soit sûre. Il gère ainsi, en véritable banquier, les biens de l'Église et ceux des rois d'Occident, Philippe le Bel, Jean sans Terre, Henri III, Jaime Ier d'Aragon....
Ses commanderies qui abritent les moines-soldats, avec aussi une vocation caritative, couvrent l'ensemble de l'Europe médiévale d'une véritable toile d'araignée. On peut voir au sud d'Angoulême, à Cressac, une chapelle rescapée de l'une de ces commanderies et ornée de peintures murales qui évoquent les croisades.
L'opinion européenne commence à s'interroger sur la légitimité du Temple.
Le roi Philippe le Bel lui-même a souvenance que les Templiers ont refusé de contribuer à la rançon de Saint Louis lorsqu'il a été fait prisonnier au cours de la septième croisade.
Suivant une idée déjà ancienne, évoquée par Saint Louis et les papes Grégoire X, Nicolas IV et Boniface VIII, Philippe le Bel souhaite la fusion de l'ordre du Temple avec celui, concurrent, des Hospitaliers afin de constituer une force suffisante pour préparer une nouvelle croisade à laquelle le roi de France et le pape Clément V sont très attachés.
L'affaire est mise à l'ordre du jour de plusieurs conciles et l'on élabore même un projet dans lequel Louis de Navarre aurait été grand maître du nouvel ordre. Son dramatique échec résulte de l'opposition obstinée du grand maître Jacques de Molay ainsi que de l'agressivité du ministre du roi, Guillaume de Nogaret.
Le drame
Tous les Templiers de France sont finalement arrêtés par les sénéchaux et les baillis du royaume au terme d'une opération de police conduite dans le secret absolu par Guillaume de Nogaret. Ils sont interrogés sous la torture par les commissaires royaux avant d'être remis aux inquisiteurs dominicains.
Parmi les 140 Templiers de Paris, 54 sont brûlés après avoir avoué pratiquer la sodomie ou commis des crimes extravagants comme de cracher sur la croix ou de pratiquer des baisers impudiques.
L'opinion publique et le roi lui-même y voient la confirmation de leurs terribles soupçons sur l'impiété des Templiers et leur connivence avec les forces du Mal.
Le roi obtient du pape Clément V la suppression de l'ordre, au concile de Vienne, en 1312. Elle est officialisée le 3 avril 1312 par la bulle Vox in excelso, bien qu'il soit tout à fait exceptionnel qu'un ordre religieux soit purement et simplement dissous.
Le 3 mai 1312, le pape affecte le trésor des Templiers à l'ordre concurrent des Hospitaliers, à l'exception de la part ibérique qui revient aux ordres militaires locaux. Le roi de France et ses conseillers plaident en faveur de cette solution, respectueuse de la volonté des nombreux bienfaiteurs du Temple.
En 1313, sur la base de documents comptables, l'ordre de l'Hôpital restitue 200.000 livres au trésor royal pour solde de tout compte.
Le successeur de Philippe, Louis X, réclamera toutefois un supplément, estimant que son père a été floué. L'affaire est close en 1317, quand le nouveau roi Philippe V reçoit 50.000 livres supplémentaires.

Le procès

Puisque tous les Templiers du royaume de France avaient été arrêtés, Philippe IV le Bel enjoignit aux souverains européens : Espagne et Angleterre de faire de même. Tous refusèrent car ils craignaient les foudres du pape.
Le roi de France n'en fut pas découragé et ouvrit donc le procès des Templiers.
Cependant, l'ordre du Temple était un ordre religieux et ne pouvait subir à ce titre la justice laïque. Philippe le Bel demanda donc à son confesseur, Guillaume de Paris, aussi Grand Inquisiteur de France, de procéder aux interrogatoires des cent trente-huit Templiers arrêtés à Paris.
Parmi ces chevaliers, trente-huit moururent sous la torture, mais le processus des aveux avait été enclenché, donnant lieu aux accusations d'hérésie et d'idolâtrie. Parmi les péchés confessés le plus souvent, l'Inquisition enregistra le reniement de la Sainte-Croix, le reniement du Christ, la sodomie et l'adoration d'une idole appelée le Baphomet.
Trois Templiers résistèrent à la torture et n'avouèrent aucun comportement obscène.
Afin d'essayer de protéger l'ordre du Temple, le pape Clément V fulmina la bulle Pastoralis praeminentiae qui ordonnait aux souverains européens d'arrêter les Templiers qui résidaient chez eux et de mettre leurs biens sous la gestion de l'Église.
Le roi pour en tirer une légitimité au nom du peuple et pour impressionner le pape, convoqua à Tours les États généraux de 1308 qui approuvèrent la condamnation de l'ordre alors que le Pape avait fait interrompre la procédure royale enclenchée par Philippe le Bel.
De plus, le Pape demandait à entendre lui-même les Templiers à Poitiers.
Mais, la plupart des dignitaires étant emprisonnés à Chinon, le roi Philippe le Bel prétexta que les prisonniers, soixante-douze en tout, triés par le roi lui-même étaient trop faibles pour faire le voyage.
Le pape délégua alors deux cardinaux pour aller entendre les témoins à Chinon. Le manuscrit ou parchemin de Chinon qui en traite indique que le pape Clément V a donné l'absolution aux dirigeants de l'ordre à cette occasiona.
La première commission pontificale se tint le 12 novembre 1309 à Paris. Elle avait pour but de juger l'ordre du Temple en tant que personne morale et non les personnes physiques. Pour ce faire, elle envoya dès le 8 août une circulaire à tous les évêchés afin de faire venir les Templiers arrêtés pour qu’ils comparaissent devant la commission. Un seul frère dénonça les aveux faits sous la torture : Ponsard de Gisy, précepteur de la commanderie de Payns. Le 6 février 1310, quinze Templiers sur seize clamèrent leur innocence.
Ils furent bientôt suivis par la plupart de leurs frères.
Le roi de France souhaita alors gagner du temps et fit nommer à l'archiépiscopat de Sens un archevêque qui lui était totalement dévoué, Philippe de Marigny, demi-frère d'Enguerrand de Marigny.
Celui-ci envoya cinquante-quatre Templiers au bûcher le 12 mai 1310, qui avaient reniés leurs aveux faits sous la torture en 1307 et étaient donc relaps. Tous les interrogatoires furent terminés le 26 mai 1311101.
Le fac-similé de l'interrogatoire des dignitaires templiers en août 1308 à Chinon, conservé aux archives vaticanes, a été publié et mis en vente en 2007.

Absous par le pape

L'original du parchemin de Chinon, document essentiel mais perdu dans les archives secrètes du Vatican depuis le XVIIe siècle, a été retrouvé en 2002 par l'historienne Barbara Frale et publié en 2007 avec l'ensemble des documents relatifs au procèsa.
Il indique que le pape Clément V a finalement absous secrètement les dirigeants de l'ordre. Leur condamnation et mise à mort sur le bûcher est donc bel et bien la responsabilité du roi Philippe le Bel et non celle du pape ni de l'Église contrairement a une fausse idée largement répandue.
Non, là aussi les dignitaires qui ont été brûlés l'ont été parce qu'ils sont revenus sur leurs aveux, non pour ceux-ci : les 4 ont avoué, les 4 ont été absous, mais seuls les deux qui ont reniés leurs aveux ont été exécutés.
Une légende reprise par Maurice Druon dans son célèbre roman-fleuve Les rois maudits veut qu'à l'instant de succomber dans les flammes, Jacques de Molay ait lancé une malédiction à l'adresse du roi et du pape, les invitant à le rejoindre dans la mort avant la fin de l'année. Or, c'est pourtant ainsi que les choses vont se passer.
Partout les Hospitaliers de Saint-Jean héritèrent des biens du Temple, sauf en Aragon et au Portugal, pays où furent créés de nouveaux ordres, successeurs légitimes du Temple : Montesa, en Aragon, par une bulle du pape Jean XXII datée du 10 juin 1317 ; l'ordre du Christ, au Portugal, par une autre bulle du même pape, datée du 15 mars 1319.
Les prétendues vies secrètes du Temple ne sont que légende, dont rien ne peut prouver l'existence.

Le concile de Vienne

Le concile de Vienne, qui se tint le 16 octobre 1311 au sein de la cathédrale Saint-Maurice de Vienne, avait trois objectifs : statuer sur le sort de l'ordre, discuter de la réforme de l'Église et organiser une nouvelle croisade.
Cependant, lors du concile, quelques Templiers décidèrent de se présenter : ils étaient au nombre de sept et désiraient défendre l'ordre. Le roi, voulant en finir avec l'ordre du Temple, partit en direction de Vienne avec des gens d'arme afin de faire pression sur Clément V.
Il arriva sur place le 20 mars 1312.
Le 22 mars 1312, le Pape fulmina la bulle Vox in excelso qui ordonnait l'abolition définitive de l'ordre.
Pour ce qui est du sort des Templiers et de leurs biens, le pape fulmina deux autres bulles :
Ad providam le 2 mai 1312, concernait les biens du Temple qui furent légués en totalité à l'ordre de l'Hôpital, à l'exception de l'Espagne et du Portugal, où deux ordres naquirent des cendres de l'ordre du Temple, l'ordre de Montesa et l'ordre du Christ
Considerantes dudum le 6 mai 1312 quant à elle, déterminait le sort des hommes.
Ceux ayant avoué ou ayant été déclarés innocents se verraient attribuer une rente et pourraient vivre dans une maison de l'ordre alors que tous ceux ayant nié ou s'étant rétractés, subiraient un châtiment sévère, la peine de mort.
Toutefois, le sort des dignitaires de l'ordre du Temple restait entre les mains du pape.

Le sort des dignitaires

Une commission pontificale fut nommée le 22 décembre 1313.
Elle était constituée de trois cardinaux et d'avoués du roi de France et devait statuer sur le sort des quatre dignitaires de l'ordre.
Devant cette commission, ils réitérèrent leurs aveux. Le 11 ou 18 mars 1314, les quatre Templiers furent amenés sur le parvis de Notre-Dame de Paris afin que l'on leur lût la sentence.
C'est là que Jacques de Molay, maître de l'ordre du Temple, Geoffroy de Charnay, précepteur de Normandie, Hugues de Pairaud, visiteur de France et Geoffroy de Goneville, précepteur en Poitou-Aquitaine apprirent qu'ils étaient condamnés à la prison à vie.
Toutefois, Jacques de Molay et Geoffroy de Charnay clamèrent leur innocence. Ils avaient donc menti aux juges de l'Inquisition, furent déclarés relaps et remis au bras séculier, en l'occurrence, la justice royale.
Voici la description qu'en fit, dans sa chronique latine, Guillaume de Nangis, un chroniqueur de l'époque :
"Mais alors que les cardinaux pensaient avoir mis un terme à cette affaire, voilà que tout à coup et inopinément deux d'entre eux, le grand maître et le maître de Normandie, se défendirent opiniâtrement contre le cardinal qui avait prononcé le sermon et contre l'archevêque de Sens Philippe de Marigny, revenant sur leur confession et sur tout ce qu'ils avaient avoué".

Les templiers Ibériques

Dans la péninsule Ibérique, deux ordres succédèrent de plein droit aux Templiers, l' ordre de Notre-Dame de Montesa et l'ordre du Christ.
Au XVIIe siècle et surtout au XVIIIe, certaines observances maçonniques prétendirent avoir une filiation avec les Templiers. Sortirent alors plusieurs chronologies de grands maîtres, qui se révélèrent sans fondement.
Au début du XIXe siècle apparut un mouvement se réclamant du Temple, d'inspiration plus folklorique que spirituelle, avec Raymond-Bernard Fabré-Palaprat.
Après plusieurs luttes intestines, les néo-templiers disparurent eux aussi. Vers 1936, quatre commissaires de police belges créèrent une nouvelle milice du Temple, complétant la généalogie des néo-templiers.
Quoi qu'il en soit, parmi les quarante-sept ordres du Temple actuellement connus et les quelque soixante ordres militaires prétendant à une certaine spiritualité templière, en dehors des grades maçonniques, on peut dire que seul l'ordre de Montesa peut se qualifier de véritable successeur du Temple ; il ne reste en effet de l'ordre du Christ que son nom attribué à la première décoration du Portugal ; quant à l'ordre de Malte, il n'a fait qu'hériter des biens temporels du Temple.

Le sort des frères

Dévolution des biens de l'ordre du Temple.
La dissolution de l'ordre lors du concile de Vienne et ensuite la mort de Jacques de Molay marquèrent la fin officielle de l'ordre du Temple.
Les biens templiers, en particulier les commanderies, furent reversés par la bulle papale Ad Providam en majeure partie à l'ordre de l'Hôpital. Pour autant, tous les chevaliers, frères et servants templiers n'ont pas été exécutés, bon nombre d'entre eux sont retournés à la vie civile ou ont été accueillis par d’autres ordres religieux.

Les Templiers en France

L'Ordre étant déclaré éteint en 1312, Le pape Clément V ordonne de faire comparaître tous les Templiers des provinces, et de les faire juger par des conciles provinciaux. S'ils sont absous, on pourra leur donner une pension prise sur les biens de l'Ordre.
En Catalogne par exemple, le mot de la fin est donné par l'archevêque de Tarragone, Guillem de Rocabertí, qui prononce, le 4 novembre 1312, l'innocence de tous les Templiers catalans.
La Commanderie du Mas Deu, devenue possession Hospitalière, verse des pensions aux chevaliers, mais également aux non-nobles et aux frères servants.
En décembre 1318, le Pape Jean XXII s'adresse aux évêques de France, pour les avertir que certains Frères de l'ex-Ordre du Temple avaient repris les vêtements laïques, et leur demande de supprimer les pensions aux Frères qui ne se soumettraient pas à cet avertissement.
Philippe le Bel voulant mettre la main sur certains des biens des Templiers, les Hospitaliers n'auront de cesse de faire respecter les décisions papales, et finiront par obtenir à peu près partout, là où était décidé la dévolution des biens des Templiers.

Les Templiers du royaume d'Aragon


Dans le royaume d’Aragon, les Templiers se répartirent dans différents Ordres, principalement dans l’ordre de Montesa, créé en 1317 par le roi d’Aragon Jacques II, à partir de la branche des Templiers reconnue innocente lors du procès de 1312 en France.
Les biens du Temple y furent transférés en 1319, mais également dans l'Ordre de Saint-Georges d'Alfama, créé dans la même période par fusion entre l’Ordre de Calatrava et les Templiers de France réfugiés en Espagne.
Quant aux biens des templiers, dans le royaume d'Aragon et le comté de Barcelone, ils iront à l’Hôpital lorsque les Templiers ne les avaient pas déjà vendus à des personnes de confiance, et dans le royaume de Valence, les biens templiers et ceux des hospitaliers seront fusionnés dans le nouvel Ordre de Montesaa.

Les Templiers du Portugal

Au Portugal, ils passèrent à l'ordre du Christ. Successeur légitime du Temple, la Milice du Christ est fondée en 1319 par le roi Denis Ier de Portugal et le pape Jean XXII. Les biens des Templiers ont été réservés à l'initiative du roi, pour la Couronne portugaise à partir de 1309, et transférés à l’Ordre du Christ en 1323.
Articles détaillés : Ordre du Christ du Portugal et Dévolution des biens de l'ordre du Temple dans le Royaume du Portugal.
On retrouve de nombreuses influences de l’ordre du Christ dès le début desGrandes découvertes portugaises, dont on verra la croix sur les voiles des navires de Vasco de Gama lors du passage du cap de Bonne-Espérance en 1498 (alors que les voiles des navires de Christophe Colomb lors de sa traversée de l'Atlantique en 1492, portent plus probablement la croix de l’Ordre de Calatrava

Les Templiers d'Angleterre

En Angleterre, le roi Edouard II a tout d'abord refusé d’arrêter les Templiers et de saisir leurs biens.
Il convoque son sénéchal de Guyenne et lui demande de rendre compte, suite à quoi, il rédige le 30 octobre, puis le 10 décembre 1307, des lettres au pape, ainsi qu'au roi du Portugal, de Castille, d'Aragon et de Naples.
Il y défend les chevaliers du Temple, et les encourage à faire de même.
Le 14 décembre, il reçoit confirmation du Pape d'arrêter les Templiers.
Il ordonne, le 8 janvier 1308, que l'on se saisisse de tous les membres de l'Ordre présents dans son pays, et qu'on les assigne à résidence, sans recourir à la torture.
Un tribunal est dressé en 1309, qui finit par absoudre en 1310 les Templiers repentis. Le transfert des biens des Templiers vers les Hospitaliers, ordonné par la Bulle papale de Clément V en 1312,n’a de plus pas été exécuté avant 1324.
C’est à cette date que l'Église du Temple, siège des Templiers à Londres, fut transférée aux Hospitaliers, avant de revenir à la Couronne d’Angleterre en 1540 lorsque le roi Henri VIII dissolut l’ordre des Hospitaliers, confisqua leurs biens, et nomma le prêtre de l'Église du Temple, the Master of the Temple.

Les Templiers d'Écosse

En Écosse, l'ordre de Clément V de confisquer tous les biens des Templiers, n'est pas totalement appliqué, en particulier depuis que Robert Ier d'Écosse a été excommunié, et n'obéit plus au Pape.
Mr William de Lamberton, bishop of St Andrew, accorde en 1311 sa protection aux Templiers en Écosse. En 1312, ils sont même absous en Angleterre et en Écosse par Édouard II d'Angleterre, et réconciliés dans l'Église.
Puis en 1314, les Templiers auraient aidé Robert de Bruce à remporter la bataille de Bannockburn contre les Anglais mais leur présence au sein de cette bataille est hypothétiquea. Par contre, de nombreuses traces templières ont été laissées en Écosse bien après 1307, dans le cimetière de Kilmartin par exemple, ou encore dans le village de Kilmory.

Dans le monde germanique

Procès de l'ordre du Temple dans la Province d'Allemagne.
En Europe centrale, les biens de l'ordre furent confisqués puis redistribués pour certains aux Hospitaliers, et pour d'autres à l'Ordre Teutonique.
Mais peu d'arrestations eurent lieu dans cette province, et aucun Templier ne fut exécuté. Les princes allemands, séculiers et ecclésiastiques, avaient pour grand nombre pris parti pour les templiers.
L'ordre, se sentant soutenu par la noblesse et les princes, semble s'être peu préoccupé de cet appareil judiciaire: le synode de la province ecclésiastique de Mayence renvoya absous tous ceux de sa circonscription.
Le synode de la province de Trêves fut réuni, et après une enquête, prononça également une sentence d'absolution. Enhardis par ces deux jugements, les Templiers essayèrent de se maintenir sur les bords du Rhin, dans le Luxembourg et le diocèse de Trêves, et probablement aussi dans le duché de Lorraine.
Restés sous la protection de leur famille et des seigneurs locaux, beaucoup de chevaliers se virent attribuer une rente à vie, et d'importantes indemnités durent même être versées par les Hospitaliers, en dédommagement des biens confisqués, à tel point qu'ils durent parfois revendre les biens qui venaient de leur être attribués.

Les légendes au sujet des Templiers

Le lendemain, Philippe le Bel convoqua son conseil et, faisant fi des cardinaux, condamna les deux Templiers au bûcher. Ils furent conduits sur l'île aux Juifs afin d'y être brûlés vifs. Geoffroi, ou Godefroi de Paris fut un témoin oculaire de cette exécution.
Il écrivit dans sa Chronique métrique (1312-1316), les paroles du maître de l'ordre :
"… Je vois ici mon jugement où mourir me convient librement; Dieu sait qui a tort, qui a péché. Il va bientôt arriver malheur à ceux qui nous ont condamné à tort : Dieu vengera notre mort. …"
Proclamant jusqu’à la fin son innocence et celle de l'ordre, Jacques de Molay s'en référa donc à la justice divine et c'est devant le tribunal divin qu'il assignait ceux qui sur Terre l'avaient jugé. La malédiction légendaire de Jacques de Molay
"Vous serez tous maudits jusqu'à la treizième génération " lancée par des ésotéristes et historiens par la suite inspira Les Rois maudits de Maurice Druon.
Les deux condamnés demandèrent à tourner leurs visages vers la cathédrale Notre-Dame pour prier.
C'est avec la plus grande dignité qu'ils moururent. Guillaume de Nangis ajouta :
"On les vit si résolus à subir le supplice du feu, avec une telle volonté, qu'ils soulevèrent l'admiration chez tous ceux qui assistèrent à leur mort…."
La décision royale avait été si rapide que l'on s'aperçut après coup que la petite île où l'on avait dressé le bûcher ne se trouvait pas sous la juridiction royale, mais sous celle des moines de Saint-Germain-des-Prés.
Le roi dut donc confirmer par écrit que l'exécution ne portait nullement atteinte à leurs droits sur l'île.
Giovanni Villani, contemporain des Templiers, mais qui n'assista pas à la scène, ajouta dans sa Nova Cronica que
"le roi de France et ses fils éprouvèrent grande honte de ce péché, et que la nuit après que ledit Maître et son compagnon eurent été martyrisés, leurs cendres et leurs os furent recueillis comme des reliques sacrées par les frères et d'autres religieuses personnes, et emmenés en lieux consacrés."
Ce témoignage est toutefois sujet à suspicions, Villani étant un florentin et ayant rédigé son ouvrage entre une et deux décennies après les faits

L'historien et archevêque Guillaume de Tyr rédige à partir de 1167 Historia rerum in partibus transmarinis gestarum, ouvrage dans lequel il se révèle d'abord favorable aux Templiers puis de plus en plus critique à leur égard à mesure qu'ils prennent de la puissance, privilèges pontificaux comme l'exemption de la dîme et de l'excommunication, droit de réaliser des quêtes dans les églises, comptes à rendre exclusivement au pape.
Peu à peu, dit-il, les membres de l'Ordre deviennent arrogants et irrespectueux envers la hiérarchie ecclésiastique et séculière : Guillaume de Tyr est ainsi à l'origine des premières légendes sur les Templiers, tantôt apologétiques, légende des neuf chevaliersa restés seuls pendant neuf ans, tantôt critiques, les accusant notamment à plusieurs reprises de trahir les Chrétiens pour de l'argent.
La fin tragique des Templiers a contribué à générer des légendes à leur sujet. Parmi d'autres, leur quête supposée du Saint-Graal, l'existence d'un trésor caché (comme celui envisagé à Rennes-le-Château par exemple, leur découverte éventuelle de documents cachés sous le Temple d'Hérode, certaines hypothèses de leurs liens avec les francs-maçons.
De plus, certains groupements ou sociétés secrètes, tels que la Rose-Croixou certaines sectesa, telles que l'ordre du Temple solaire, et ses survivances, comme le Collège Templier, la Militia Templi ou l'Ordo Templi Orientis, se réclameront par la suite de l'ordre, affirmant leur filiation en s'appuyant sur la survivance secrète de l'ordre, sans parvenir pour autant à le prouver, ou en produisant même parfois de faux documents.

Documentaires audiovisuels :

La Caméra explore le temps - Les Templiers 131 de Steffio Lorenzi et Alain Decaux. Source INA.
Les Templiers. Émission de Radiofrance, octobre 2007 132.
Les Templiers. Émission La Marche de l'Histoire avec Alain Demurger, France Inter, le 29 août 2012.'Les Templiers / France Inter

Liens
http://youtu.be/1MvNSwcj0yQ Histoire
http://youtu.be/Z5Tg0k6WSPw La caméra explore le temps (1961)
Malebranche
http://youtu.be/sG7Nd4lTRBA Le trésor des templiers
http://youtu.be/E8gcjNrj9hU Le secret des templiers et de l'abbé Saunière
http://youtu.be/g0dkhdK31x4 Le procès des templiers 1
http://youtu.be/ZfscKnKoInw Le procès des templiers 2
http://youtu.be/40pRaf_E--U Le procès des templiers 3
http://youtu.be/fK7TYzsCDq8 Le procès des templiers 4
http://youtu.be/4ZCi83pyw50 Les templiers 2000 ans d'histoire 1
http://youtu.be/OoopjEZ08XY Les templiers 2000 ans d'histoire 2



Cliquez pour afficher l


Cliquez pour afficher l


Cliquez pour afficher l


Cliquez pour afficher l

Attacher un fichier:



jpg  lr33729.jpg (44.82 KB)
3_52592942b94b8.jpg 456X459 px

jpg  bucher10.jpg (37.61 KB)
3_5259294f50e3d.jpg 500X410 px

jpg  jacques-de-molay.jpg (72.89 KB)
3_52592960205b3.jpg 537X700 px

jpg  LES-TEMPLIERS.jpg (64.46 KB)
3_52592976d05cc.jpg 600X320 px

jpg  moyen-age-templiers-img.jpg (70.91 KB)
3_525929969df23.jpg 500X383 px

jpg  Arrestation des Templiers eu octobre 1307.jpg (354.70 KB)
3_525929a6d8983.jpg 1062X807 px

jpg  La_Couvertoirade.jpg (308.05 KB)
3_525929be203e4.jpg 950X628 px

jpg  Bernhard_von_Clairvaux_(Initiale-B).jpg (91.41 KB)
3_525929cd8c763.jpg 208X250 px

jpg  450px-TroyesCathedrale.JPG (73.43 KB)
3_525929de1986c.jpg 450X600 px

jpg  conservatoire_larzac_templier_hospitalier.jpg (80.32 KB)
3_525929fcd3b13.jpg 640X480 px

jpg  Saint_Urbain_II_prêchant_la_croisade.jpg (50.31 KB)
3_52592a20eee5b.jpg 600X485 px

jpg  597px-Templars_Burning.jpg (133.16 KB)
3_52592a3b649da.jpg 597X600 px

jpg  Templars_on_Stake.jpg (47.64 KB)
3_52592a4a627d2.jpg 500X370 px

Posté le : 12/10/2013 12:54
Transférer la contribution vers d'autres applications Transférer


Louis-Philippe 1er roi des français
Administrateur
Inscrit:
14/12/2011 15:49
De Montpellier
Messages: 9500
Niveau : 63; EXP : 93
HP : 629 / 1573
MP : 3166 / 57675
Hors Ligne
Le 6 Octobre 1773, à Paris naît Louis Philippe 1er, roi des français

Il est le fils de Louis-Philippe d'Orléans, cousin du roi Louis XVI et de Marie-Adélaïde de bourbon-Siciles, dernier représentant de la branche des Orléans, lignée descendant de "Monsieur", frère du roi Louis XIV. Louis -Philippe d'Orléans est roi des français du 9 Aout 1830 au 24 février 1848; soit durant 17 ans, 6 mois et 2 semaines, il succedè à son cousin de la branche des bourbons, Charles X, il aura pour lui succéderer Jacques Dupont De l'Eure, gouvernement provisoire de 1848, 9éme président du conseil du gouvernement de facto puis suivent : Présidents du Conseil, Jacques Laffitte, Casimir Perier, Duc de Dalmatie, Comte Gérard, Duc de Bassano, Duc de Trévise
Duc de Broglie, Adolphe Thiers, Comte Molé, Duc de Dalmatie, Adolphe Thiers, Duc de Dalmatie, François Guizot, Comte Molé, Adolphe Thiers

Il aura pour enfant: Ferdinand-Philippe d'Orléans, Louise d'Orléans, Marie d'Orléans, Louis d'Orléans, Françoise d'Orléans, Clémentine d'Orléans, François d'Orléans
Charles d'Orléans, Henri d'Orléans, Antoine d'Orléans. Il établira sa résidence au Palais royal, la première année de son règne puis s'établira au palais des tuileries.
Il décéde le 26 août 1850, à l'âge de 76 ans à Claremont dans le Surrey au Royaume-Uni.


Louis-Philippe Ier Avant l'avènement


Quand éclate la Révolution française, la famille d'Orléans compte déjà parmi les forces hostiles à la Cour et à la monarchie absolue.
Le Palais-Royal est plus qu'une résidence, c'est un centre de ralliement. Louis Philippe Joseph, duc d'Orléans, 1747-1793, y vit en prince éclairé, tout acquis aux idées nouvelles. Ses salons sont fréquentés par un milieu cosmopolite, où se côtoient des gens de lettres, des publicistes à gages et des spéculateurs.
Politique d'idonéité, a-t-on dit à ce sujet, c'est-à-dire, en termes vulgaires : savoir se placer avec opportunité en cas de crise du régime et de vacance du trône pour assurer le meilleur destin à la branche cadette des Bourbons ; sacrifier aux courants de pensée et aux engouements de l'heure pour se constituer un fonds permanent de popularité ; entretenir au besoin agitation et agitateurs.
Le duc de Chartres, le futur Louis-Philippe, suit les traces de son père.
En 1790, il est membre du club des Jacobins.
La guerre éclate en avril 1792. Le jeune prince sert sous Kellermann à Valmy, puis sous Dumouriez à Jemmapes. Autant de titres de gloire, qui se monnaieront plus tard. Le duc d'Orléans, lui, est devenu Conventionnel, et dans sa clientèle se profilent les plus prestigieuses – souvent les plus douteuses – figures de la Révolution : Danton, Fabre d'Églantine, Desmoulins.
Il vote la mort de Louis XVI. Mais Dumouriez déserte après Neerwinden, 18 mars 1793, et le duc de Chartres l'accompagne. La trahison du fils entraîne l'exécution du père le 13 novembre suivant. Pour le nouveau duc d'Orléans, c'est l'exil, la gêne matérielle et surtout le discrédit.
Honni par les représentants de la branche aînée et suspecté par les Cours absolutistes, Louis-Philippe ne redore pas son blason en refusant de servir dans les armées autrichiennes.
Après un séjour aux États-Unis, il rejoint l'Angleterre. En 1800, le fils du Conventionnel régicide fait acte d'allégeance à Louis XVIII. Bien considéré à Londres, il sert d'intermédiaire entre le souverain émigré et le gouvernement anglais pour permettre au prétendant de se fixer à Hartwell.
Le 25 novembre 1809, il épouse Marie-Amélie, fille de Ferdinand Ier, roi des Deux-Siciles. Un moment, il a failli porter les armes contre la France.
Le Conseil de régence espagnol lui offre en 1810 le commandement d'une armée. Louis-Philippe est même à Cadix quand Soult assiège la ville. Mais l'affaire ne se fera pas, et la réputation du prince est sauve.
Le 17 mai 1814, le duc d'Orléans rentre à Paris. Jouer un rôle politique l'attire, mais sa position est délicate. Il se consacre surtout à la gestion des biens que la Restauration lui a permis de récupérer, le Palais-Royal, le parc Monceau, les terres normandes.
Pendant les Cent-Jours, il regagne l'Angleterre. Frappé d'interdit à la Cour durant deux ans, il ne revient en France qu'en 1817. Louis XVIII, d'ailleurs, multiplie à l'égard de son cher cousin les vexations protocolaires et lui manifeste publiquement sa défiance :
"Le duc d'Orléans ne se remue pas et cependant je m'aperçois qu'il chemine.
Cette activité sans mouvement m'inquiète …."
L'avènement de Charles X rend au duc la faveur royale et le titre d'Altesse. Louis-Philippe demeure dans une prudente expectative.
D'un côté, il n'est pas avare de déclarations de fidélité respectueuse envers la couronne, mais, de l'autre, il entretient avec certains chefs libéraux des rapports politiques et des rapports d'affaires.
On connaît son amitié pour Jacques Laffitte, le banquier qui patronne le National, un des principaux organes d'opposition.
Les milieux de la Cour ne s'y trompent pas, qui, au fur et à mesure que la crise s'aggrave, désignent ouvertement le duc d'Orléans comme le bénéficiaire, voire l'instigateur de toutes les manœuvres et de toutes les agitations.
Le Palais-Royal redevient, pour une certaine opposition parisienne, le centre de la nouvelle Fronde.
En juin 1830, à l'occasion de la réception du roi de Naples, beau-père de Louis-Philippe, une curieuse émeute éclate au Palais. La populace brûle des fauteuils et pousse des cris hostiles aux aristocrates. Les malveillants – ou les plus lucides ? – y voient la main du duc d'Orléans.
C'est encore au Palais-Royal que se forment les premiers rassemblements au matin du lundi 26 juillet 1830, quand Paris apprend la parution des ordonnances. Pour endiguer la vague révolutionnaire, Laffitte, Thiers et Mignet lancent la candidature orléaniste.
À Neuilly, en l'absence du duc, prudemment caché au Raincy, Thiers précise à Madame Adélaïde qui vécut de 1777-1847, la sœur du monarque de demain, le sens de sa démarche :
"Il nous faut une dynastie nouvelle, qui nous doive la couronne, et qui, nous la devant, se résigne au rôle que le système représentatif lui assigne."
Dans la nuit du 31, le duc d'Orléans rentre à Paris.
Il fait savoir qu'il accepte la lieutenance générale du royaume que lui offrent les députés libéraux.
Dans le même temps, pour se garder du côté de Saint-Cloud, il semble avoir cherché à accréditer l'idée d'un enlèvement par les insurgés.
Le 2 août, Charles X a abdiqué, mais Louis-Philippe n'est pas encore roi. Il lui faudra d'abord accepter les conditions qui lui sont imposées par la Chambre. C'est chose faite, quand il prête serment à la Charte révisée, en cette séance solennelle et significative du « sacre parlementaire », le 9 août 1830.

La personnalité du roi

Louis-Philippe Ier est peu connu de ses contemporains. Ce que l'on sait de lui n'est pas l'essentiel. On est bien renseigné sur son comportement bourgeois, sur sa vie familiale droite et simple. On apprécie qu'il envoie son fils au collège et qu'il rompe avec les pratiques extérieures surannées et quelque peu méprisantes de ses prédécesseurs.
Mais les idées politiques du souverain de Juillet et ses conceptions du gouvernement échappent à tous. Louis-Philippe est très réservé, voire secret. Ses adversaires le disent cauteleux et fourbe.
À coup sûr, il a le goût du pouvoir. Pragmatiste et manœuvrier, il se méfie des doctrines et des doctrinaires. Sa volonté de jouer un rôle de premier plan ne se trahit jamais, tout au moins au début. Le roi respecte scrupuleusement les institutions, en particulier les formes parlementaires.
Il sait ce qu'il doit à la bourgeoisie libérale et évite soigneusement de laisser soupçonner ses vues par des gestes ostentatoires et maladroits.
Mais il ne perd aucune occasion d' occuper le terrain et de profiter des dissensions.
Il se résigne à accepter les ministres que le Parlement lui soumet, mais divise pour régner. La monarchie de Juillet aurait pu être l'occasion d'implanter en France un système parlementaire stable et régulier.
L'action personnelle du roi a tout faussé et a perdu la dynastie.

Le roi et le pouvoir

La Charte modifiée est devenue un contrat entre le souverain et la nation, plus exactement la nation censitaire. Ce pacte contractuel a d'abord affermi le caractère parlementaire du régime de Juillet.
Le roi doit partager le pouvoir législatif avec les Chambres. Les députés ont le droit d'initiative, le droit d'amendement et le droit d'interpellation. Mais la Charte laisse dans l'ombre le rôle exact des ministres et, par là même, le rôle du souverain.
C'est laisser libre cours aux interprétations les plus contradictoires et servir ainsi les desseins secrets de Louis-Philippe.
Il y a d'abord la thèse des partisans de la prééminence royale. Le roi délègue une part du pouvoir exécutif aux ministres choisis dans la majorité des Chambres. La direction des affaires lui appartient en propre, et les ministres ne sont que les fidèles exécutants de la volonté royale. À l'opposé, il y a la doctrine de la prépondérance parlementaire.
" Le roi règne, mais ne gouverne pas" disait Thiers.
Guizot illustre une troisième thèse, bien conforme à son attachement pour le juste milieu.
Le roi gouverne avec l'appui des pouvoirs institués par la Charte, sans privilégier les uns par rapport aux autres, ni dissoudre l'unité institutionnelle qu'elle consacre. Les ministres lui proposent une politique.
Le roi peut accepter ou refuser, mais son accord conditionne alors un appui sans réserve.
Parlementaires, juristes et publicistes débattent de la question. En 1834 paraît une brochure du comte Pierre Louis Rœderer (1754-1835), partisan de la prérogative royale. C'est une attaque véhémente contre les prétentions du pouvoir parlementaire.
"Le roi seul a la direction de l'État", écrit-il. Il dispose d'un domaine réservé, la politique extérieure. Il n'y a pas de Conseil des ministres, mais un Conseil, où le roi appelle ses ministres. Un peu plus tard, la naissance de la grande coalition contre Molé relance la polémique.
À l'opposé de Prosper Duvergier de Hauranne (1798-1881), qui défend la prépondérance parlementaire, Des principes du gouvernement représentatif et de leur application, 1838, Henri Fonfrède (1788-1841) reprend les conclusions de Rœderer, Du gouvernement du roi et des limites constitutionnelles de la prérogative parlementaire, 1839.
Écarté du débat et des urnes, le pays réel tranchera en février 1848.

Louis-Philippe et ses ministres

L'instabilité ministérielle de la monarchie de Juillet ne doit pas faire illusion. S'il y a eu dix-sept ministères en dix-huit ans, ce sont toujours les mêmes hommes qui ont monopolisé la répartition des portefeuilles.
Le roi n'a jamais cessé de manœuvrer pour écarter les obstacles à son ambition. Dans les mois qui ont suivi les Trois Glorieuses, il lui a fallu subir la pression de la rue et celle de la gauche bourgeoise représentée par le Mouvement de Laffitte.
Louis-Philippe, qui sait aussi ne pas garder ses distances, passe des revues, reçoit des délégations et donne du camarade aux gardes nationaux.
Il laisse Laffitte se discréditer et, quand le Mouvement a épuisé ses capacités de louvoiement, renvoie Laffitte et accepte Casimir Perier (mars 1831).
Choix malheureux, car le chef de la Résistance dicte sa volonté au roi. Le Conseil des ministres sera désormais réuni hors de la présence du souverain. Son président étudiera les affaires avant de les lui soumettre.
Quant à l'héritier du trône, il sera purement et simplement exclu des délibérations. Quand Casimir Perier meurt, le 16 mai 1832, Louis-Philippe pense ressaisir les rênes et laisse vacante la présidence.
Mais, jusqu'en 1836, alliés ou désunis, le duc Victor de Broglie, Thiers et Guizot font la loi. Le roi s'acharne à briser le triumvirat, « Casimir Perier en trois personnes », comme il l'appelle.
En 1834, il réussit à écarter le duc de Broglie, mais doit le reprendre l'année suivante. En 1836, il met Thiers dans son jeu, mais les initiatives de l'ambitieux chef du centre gauche ne laissent guère de place aux siennes. Thiers est renvoyé.
Avec le second ministère Molé (de 1837 à 1839), Louis-Philippe entrevoit une possibilité d'influer directement sur les événements. Un parti du château se constitue avec des députés-fonctionnaires et des notables gagnés par de substantielles faveurs.
Mais la coalition de Broglie-Thiers-Guizot-Barrot a raison de Molé.
Ce n'est qu'après une longue crise et un court intermède Thiers que le roi trouve enfin l'homme de confiance, Guizot, qui va le demeurer jusqu'à la fin (1840-1848). L'illustre universitaire, accueilli d'abord comme un ministre de transition, finit par s'imposer. Seul entre tous, il a eu le maître mot :
"Le trône n'est pas un fauteuil vide."
Louis-Philippe appuiera aveuglément sa politique et lui devra sa chute et son exil.

Louis-Philippe et la politique extérieure

Domaine privilégié du souverain, les affaires européennes ont constitué aussi son principal souci. Le « roi des barricades » n'a eu de cesse de faire oublier sa douteuse origine et de se faire reconnaître par les grandes puissances, à commencer par les puissances absolutistes, la Prusse, l'Autriche et la Russie. Dans un premier temps, Louis-Philippe va mener une politique de sauvegarde de la dynastie.
Pour éviter une nouvelle coalition de 1815, il neutralise toute action susceptible d'inquiéter l'Europe et s'oppose à toute modification territoriale ou dynastique, même bénéfique pour le pays. Mais il doit tenir compte du nationalisme de l'opinion française, y compris de l'opinion bourgeoise, prompte à taxer d'abandon le moindre compromis et qui prône l'intervention hors des frontières pour sauver les frères polonais, belges ou italiens.
Son pacifisme procède aussi d'une saine conception de la politique économique, qu'il partage d'ailleurs avec l'oligarchie dirigeante : la paix est nécessaire aux affaires. Le roi n'hésite pas à agir en sous-main, et sa diplomatie double et contrecarre souvent celle de ses ministres et des représentants accrédités.
Quand, au début de son règne, le ministère du Mouvement paraît cautionner une intervention française en faveur des libéraux italiens, Louis-Philippe s'active à rassurer l'Europe. La révolution belge le met dans une position délicate.
En février 1831, le duc de Nemours est élu roi des Belges. Louis-Philippe, qui craint les réactions anglaises, n'hésite pas à notifier un refus formel aux représentants de la sécession. Cette alliance anglaise sera longtemps indispensable pour faire contrepoids à la pression des régimes absolutistes.
Après une certaine éclipse de 1836 à 1840, elle paraît triompher de nouveau.
C'est l'Entente cordiale de 1840 à 1846, qui se heurte rapidement aux intérêts contradictoires des deux pays en Méditerranée orientale et dans la péninsule Ibérique, et à laquelle met fin l'affaire des mariages espagnols (10 octobre 1846).
Louis-Philippe semble envisager sans crainte un renversement des alliances, car sa politique d'ordre à l'intérieur comme à l'extérieur a eu raison de la méfiance autrichienne. Un rapprochement diplomatique s'esquisse depuis 1847 avec Vienne.
Le roi et Guizot n'en sont pas pour autant prêts à s'intégrer dans une nouvelle et paradoxale Sainte-Alliance.
Leur refus de soutenir les mouvements révolutionnaires qui se déchaînent en Italie, en Allemagne et en Suisse n'est que la manifestation de la politique du juste milieu et de leur souci de maintenir le statu quo.
Mais l'opinion française y voit une trahison succédant à une cascade de capitulations : traité de Londres du 15 juillet 1840, qui consacre la défaite de Méhémet Ali, l'allié privilégié ; affaire Pritchard, etc
La chute de Louis-Philippe
Si la révolution de 1848 a été une surprise, elle l'a été surtout pour le roi, inconscient du danger mortel que faisait courir à la dynastie la politique ultra-conservatrice de Guizot, qu'il appuyait sans défaillance.
Malgré les mises en garde, Louis-Philippe s'est obstiné. Son dernier discours du trône en témoigne :
" Au milieu de l'agitation que fomentent les passions ennemies ou aveugles … À dix-huit ans de distance, on croit entendre Charles X :
"Si de coupables manœuvres "… Quand éclate la révolution le 23 février 1848, Louis-Philippe n'a plus que le réflexe du manœuvrier de couloirs qui a perdu conscience de l'importance des forces déchaînées.
Il appelle Molé. Quelques heures après la tragique fusillade du boulevard des Capucines, même Barrot n'est plus l'homme de l'heure. Le 24 février, Louis-Philippe abdique en faveur de son petit-fils, le comte de Paris, mais la révolution balaie la dynastie. Le roi doit fuir en Angleterre, où il meurt deux ans plus tard.

Abdication et exil

Abdication de Louis-Philippe Ie 24 Février 1848

Devant le déroulement de l’insurrection, Louis-Philippe abdique le 24 février 1848 en faveur de son jeune petit-fils "Louis-Philippe II ", son fils et héritier, le prince royal Ferdinand-Philippe, étant mort dans un accident à Neuilly-sur-Seine en 1842.
Craignant de subir le même sort que Louis XVI et Marie-Antoinette, il se déguise et quitte Paris pour Dreux où il passe la nuit.
Cependant la Chambre des députés, quoique prête, de prime abord, à accepter son petit-fils comme roi, doit faire face à des insurgés qui envahissent le palais Bourbon. Suivant l’opinion publique, elle décide de confier le pouvoir à un gouvernement provisoire qui, dans la soirée, à l’Hôtel de Ville de Paris, proclame la Deuxième République dans des circonstances controversées.
Voyageant dans une voiture banale sous le nom de "Mr. Smith", le roi déchu embarque le 2 mars au Havre sur un paquebot en direction de l'Angleterre où il s'installe avec sa famille au château de Claremont dans le Surrey mis à disposition par la reine Victoria.
Louis-Philippe meurt le 26 août 1850 dans son lieu d'exil et est inhumé dans la chapelle Saint-Charles Borromée à Weybridge.
En 1876, son corps ainsi que celui de sa femme la reine Amélie, décédée le 24 mars 1866, sont ramenés à la chapelle royale Saint-Louis, nécropole familiale que sa mère a fait construire en 1816 à Dreux et qu'il a lui-même fait agrandir pendant son règne.

Famille

Frères et sœurs

Antoine (1775-1807), duc de Montpensier ;
Adélaïde (1777-1847), Mademoiselle : elle restera célibataire et deviendra la confidente indispensable de son frère ;
Louis Charles (1779-1808), comte de Beaujolais ;
Mlle Collard, fille d'une maîtresse de son père, Mme de Genlis, épouse le baron Cappelle, colonel d'artillerie dans la garde impériale.

Fiancée

1804 : Élisabeth du Royaume-Uni (1770-1840), fille du roi George III ; le mariage n'aboutira pas.

Épouse

1809 : Louise-Marie-Amélie de Bourbon-Siciles, princesse des Deux-Siciles (1782-1866), fille du roi Ferdinand IV des Deux-Siciles et de l'archiduchesse Marie-Caroline d'Autriche.

Ascendance de Louis-Philippe Ier, roi des Français 1773-1850

Enfants

Nom Portrait Naissance Mort Notes
Ferdinand-Philippe 3 septembre 1810 13 juillet 1842 Prince royal et duc d’Orléans, épouse Hélène de Mecklembourg-Schwerin, dont postérité.
Louise 3 avril 1812 11 octobre 1850 Première reine des Belges, épouse Léopold Ier de Belgique, dont postérité.
Marie 12 avril 1813 6 janvier 1839 Épouse Alexandre de Wurtemberg, dont postérité.
Louis 25 octobre 1814 26 juin 1896 Duc de Nemours, épouse Victoire de Saxe-Cobourg-Kohary, dont postérité.
Françoise 28 mars 1816 20 mai 1818
Clémentine 3 juin 1817 16 février 1907 Épouse Auguste de Saxe-Cobourg, dont postérité.
François 14 août 1818 16 juin 1900 Prince de Joinville, épouse Françoise du Brésil, dont postérité.
Charles 1er janvier 1820 25 juillet 1828 Duc de Penthièvre.
Henri 16 janvier 1822 7 mai 1897 Duc d’Aumale, épouse Marie Caroline de Bourbon-Siciles, dont postérité.
Antoine 31 juillet 1824 4 février 1890 Duc de Montpensier, épouse Louise-Ferdinande de Bourbon, dont postérité.

Hommages

Noms gravés sous l'Arc de Triomphe de l'Étoile : pilier Nord, 1re et 2e colonnes.
Il fait partie des 660 personnalités à avoir son nom gravé sous l'Arc de triomphe de l'Étoile. Il apparaît sur la 1re colonne, pilier Nord (l’Arc indique CHARTRES).
En France, un musée est consacré au roi Louis-Philippe Ier, il s'agit du Musée Louis-Philippe du château d'Eu.
A Eu, un collège porte son nom.

Citations

"Enrichissez-vous par le travail et par l'épargne ! "(François Guizot)
"Les Orléans passaient, à tort ou à raison, pour fort économes, regardants, et près de leurs intérêts. Louis-Philippe s'était toujours soucié d'une sage économie domestique ...indifférent au qu'en dira-t-on, attentif seulement à ses affaires, menant avec ses banquiers de Londres une correspondance minutieuse, faisant lui-même, refaisant ses comptes, héritier veillant à ce que rien ne se perdît de l'héritage, à ce qu'il s'enrichît d'appoints dès longtemps guettés, bon, excellent père de famille, jusqu'à se substituer à ses enfants et à sauvegarder leur patrimoine en dehors d'eux, sinon contre leur gré. La dernière image que l'on garde (de lui) est celle d'un capitaliste éperdu, balbutiant dans le désastre, réclamant son portefeuille, ses clefs."

Liens

http://www.youtube.com/watch?v=sSQijx ... e&list=PLBFC9B949505FCC85 6 vidéos
http://youtu.be/oQS-5HLdD4s


Cliquez pour afficher l


Cliquez pour afficher l


Cliquez pour afficher l


Cliquez pour afficher l


Cliquez pour afficher l


[img width=600]http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/4/46/Feron_-_Le_Duc_de_Chartres_%C3%A0_Valmy_(1792).jpg[/img]




Attacher un fichier:



jpg  LPhVictoriaEdouardPingret.jpg (71.87 KB)
3_5250469d25484.jpg 528X405 px

jpg  60677.JPG (32.89 KB)
3_525046a88b302.jpg 600X384 px

jpg  eugene-deveria-14.jpg (46.03 KB)
3_525046b4ed2f4.jpg 555X389 px

jpg  dub02_lafaye_001z.jpg (38.84 KB)
3_525046ce44ad3.jpg 555X384 px

jpg  winterhalter05.jpg (186.22 KB)
3_5250470a8f6ba.jpg 520X700 px

jpg  417px-Louis-Philippe_de_Bourbon.jpg (159.23 KB)
3_525047184d575.jpg 460X268 px

jpg  louis_philippe.JPG (85.71 KB)
3_525047271a64a.jpg 320X512 px

Posté le : 05/10/2013 17:16

Edité par Loriane sur 06-10-2013 15:04:15
Transférer la contribution vers d'autres applications Transférer


Re: Une anecdote peu connue de la vie de Jehanne d'Arc
Plume d'Argent
Inscrit:
25/07/2013 00:26
De Sélestat
Messages: 75
Niveau : 7; EXP : 59
HP : 0 / 164
MP : 25 / 5266
Hors Ligne
Merci pour ce message.
Bien évidemment... que cela ne tient pas la route.
Mais il est difficile d'en parler, et ce qui est ancré depuis des années dans l'esprit des gens est difficile à déloger.
Peut-être qu'un jour tout cela se décantera-t-il ?!
Cordialement
P.M.

Posté le : 24/09/2013 22:58
_________________
Musloch
Transférer la contribution vers d'autres applications Transférer


Re: Une anecdote peu connue de la vie de Jehanne d'Arc
Modérateur
Inscrit:
03/05/2012 10:18
De Corse
Messages: 1186
Niveau : 30; EXP : 5
HP : 0 / 726
MP : 395 / 25802
Hors Ligne
Ces textes confirmeraient, selon moi, ceux d'historiens persuadés que Jeanne était de noble lignée.
Une soi-disant bergère , qui s'était adressé à Charles VII en Français ( langue de la cour qu'elle était censée ignorer ) , qui, venant de laisser ses hypothétiques moutons , pouvait peser sur des décisions de nobles et de notables, alors qu'elle n'était guère connue, décidait de s'offrit une bannière, une armure, qui savait monter à cheval ( une bergère ! ) , aurait eu toutes ces connaissances, tout ce savoir innés ?...et dont les Armes que lui avait conféré Charles VII faisaient référence à la bâtarde royale qu'elle était ?
J'ai écrit un texte, que l'on peut trouver dans mes écrits, donnant la véritable origine de Jeanne d' Arc, selon des historiens plus sérieux que ceux qui prétendent à une vocation venue du ciel, comme l'a souhaité l'église qui trouvait grand avantage dans un merveilleux conte à dormir debout..
Et les athées devraient se contenter d' anges, de miracles et de révélations ?
Non, décidément, Jeanne d'Arc, simple bergère, cela ne tient pas la route.

Posté le : 22/09/2013 22:17
Transférer la contribution vers d'autres applications Transférer


Re: Une anecdote peu connue de la vie de Jehanne d'Arc
Plume d'Argent
Inscrit:
25/07/2013 00:26
De Sélestat
Messages: 75
Niveau : 7; EXP : 59
HP : 0 / 164
MP : 25 / 5266
Hors Ligne
Oh oui... merci... impeccable ! Je réponds avec un peu de retard, mais je me suis absenté.
Est-ce que ce type d'article est susceptible de plaire sur ce bon site ?
Car j'en ai d'autres....
Merci encore, et à bientôt.
P.M.

Posté le : 22/09/2013 20:27
_________________
Musloch
Transférer la contribution vers d'autres applications Transférer


La Marseillaise expliquée aux cons par Christophe lings
Administrateur
Inscrit:
14/12/2011 15:49
De Montpellier
Messages: 9500
Niveau : 63; EXP : 93
HP : 629 / 1573
MP : 3166 / 57675
Hors Ligne
La Marseillaise expliquée aux cons
Christopher Lings 02 avril 2012

Cliquez pour afficher l


Époque bien-pensante qui s’indigne à la moindre occasion, époque qui ne veut plus voir la réalité en face, époque amnésique qui ne sait plus d’où elle vient… De nos jours, la Marseillaise est attaquée de toutes parts, considérée par beaucoup comme un chant raciste et xénophobe, violent et haineux. Jusqu’où va-t-on descendre dans la stupidité et l’ignorance ?


Motifs d’inquisition

L’argument récurrent est usé jusqu’à la corde : la Marseillaise, l’hymne national de la République, serait un chant raciste, xénophobe, violent, et ne serait plus adapté à notre époque. Quand ce n’est pas des footballeurs, des supporters ou des rappeurs incultes qui dénigrent ce chant, ce sont les adeptes de l’idéologie de gauche, bien-pensante et antiraciste, qui s’y mettent.

Les exemples foisonnent. Qu’il s’agisse du footballeur Nicolas Anelka lorsqu’il déclare aux Inrocks qu’il aurait quitté l’Équipe de France si on l’avait forcé à chanter l’hymne national, du rappeur Booba, visiblement très au fait du contexte historique, qui estime que le « sang impur » évoqué dans les paroles est celui d’Algériens et d’Africains (sic !), ou encore du romancier Jean Teulé, beaucoup n’ont de cesse de partir à l’assaut d’un chant révolutionnaire vieux de deux siècles.


Interprétation et contextualisation

Tout d’abord, pour répondre à ces procureurs, le « sang impur » tant décrié est souvent mal interprété, voire de manière simpliste et irréfléchie. Par ignorance, par hypocrisie, ou par bêtise tout simplement, ces gardiens de la pensée unique ignorent tout du sens du refrain.


Aux armes, citoyens
Formez vos bataillons
Marchons, marchons !
Qu’un sang impur
Abreuve nos sillons ! Cliquez pour afficher l

Comme l’a très bien expliqué François Asselineau dans sa géniale conférence sur l’Histoire de France, le « sang impur » est en réalité celui du peuple français.

En 1792, alors que l’Europe monarchiste coalisée – ainsi que les nobles français émigrés – est en guerre contre la France révolutionnaire, le peuple est appelé à défendre ses frontières. Dans sa garnison de Strasbourg, à la demande du maire Philippe-Frédéric de Dietrich, le capitaine Claude Joseph Rouget de Lisle écrit ce « chant de guerre pour l’armée du Rhin » pour exhorter les troupes. Repris en cœur par les fédérés marseillais montant sur Paris, il sera baptisé « Marseillaise » par la population.

Ici, le « sang impur » est une référence à celui du peuple, pauvre à la peau basanée, par opposition au « sang pur » – ou « sang bleu » – qui est celui de la noblesse. Ce sang du peuple martyr est voué à abreuver les « sillons » (tranchées creusées sur les champs de bataille) des armées révolutionnaires parties sur le front, et ainsi nourrir la terre de France. Pour confirmer cette interprétation, rien de plus simple. Le 4ème couplet est on ne peut plus clair :



Tout est soldat pour vous combattre,
S’ils tombent, nos jeunes héros,
La terre en produit de nouveaux,Cliquez pour afficher l
Contre vous tout prêts à se battre !

C’est donc ici le sang de « nos jeunes héros » qui abreuve les sillons afin d’en faire germer de nouveaux irréductibles. En aucun cas il ne s’agit de sang étranger, et il n’est également nullement question de race ou d’ethnie. Ainsi, le « sang impur » est bien celui du peuple révolutionnaire. Les paroles parlent d’elles-mêmes.


Révélateur d’une époque sans repères

Enfin, pour ce qui est des procès en « violence » qui sont faits à propos de cet appel à la défense nationale, ils sont bel et bien révélateurs d’une époque. Une époque qui ne sait plus d’où elle vient ni où elle va. Certains oublient peut-être que l’Histoire est faite de violence, de guerre et de sang. Que s’ils en sont là aujourd’hui, c’est justement grâce à ce « sang impur » et à cette violence qui les fait tant bondir.

Oui, l’Histoire est cruelle. Aurait-on tendance à l’oublier ? Du haut de notre Occident pacifié, où la guerre économique a remplacé la guerre militaire, oublie-t-on que notre histoire repose sur un lit de cadavres ? Oublier les sacrifices passés en jouant les vierges effarouchées serait une insulte à leur mémoire, et à notre histoire.

Quoi qu’on pense de la Révolution française et de ses nombreux travers, quoi qu’on pense de la République et de ses vices, la Marseillaise est un magnifique chant patriotique qui se doit d’être respecté… et surtout compris.

Vu le niveau des programmes de l’Éducation Nationale et le matraquage idéologique de gauche, bien-pensant et antiraciste, il n’y a rien d’étonnant à ce que l’hymne national soit ainsi dénigré à l’heure actuelle. Comme le révélateur d’une époque qui ne sait plus d’où elle vient ni qui elle est.

Cliquez pour afficher l


Christopher Lings



Posté le : 21/09/2013 23:25
Transférer la contribution vers d'autres applications Transférer


Anne de Clèves
Administrateur
Inscrit:
14/12/2011 15:49
De Montpellier
Messages: 9500
Niveau : 63; EXP : 93
HP : 629 / 1573
MP : 3166 / 57675
Hors Ligne
Le 22 Septembre 1515 naît Anne de clèves.

Pendant que François premier de France guerroyait à Marignan, en Allemagne, à Dusseldorf dans le duché de Berg, naissait une princesse allemande, Anne de Clèves, connue en allemand sous le nom d'Anna von Jülich-Kleve-Berg, elle sera grâce à un portrait très flatteur la quatrième épouse du roi Henri VIII d'Angleterre durant 6 mois et 3 jours.
Reine d'Angleterre grâce à cette union royale, son mariage se révèlera éphémère quand le roi le fait dissoudre après quelques mois.

Néanmoins, l'ancienne reine entretient par la suite une relation proche avec Henri, qui l'appelle sa "chère sœur".
Quatrième épouse d’Henri VIII, Anne de Clèves réussit le tour de force de survivre à son union avec le roi et de conserver son respect sans lui avoir donné d’héritier.

Jeunesse

Née près de la ville de Düsseldorf en 1515, Anne était la deuxième fille de Jean III, duc de Clèves et comte de la Marck et de Ravensberg et de son épouse, la duchesse Marie de Juliers-Berg. Issue d'une famille divisée sur la question de la religion car le duc et son fils se convertirent au luthéranisme pendant la Réformation, mais la duchesse resta une catholique et de stricte observance.
Quand Anne avait 12 ans elle fut fiancée à François, le futur duc de Lorraine.
Les fiançailles s'achevèrent en 1535 à cause du jeune âge de François, qui n'avait que 10 ans quand sa famille arrangea le mariage.

Projets de mariage

Quand l'union politique entre Clèves et Lorraine n'arrive pas à se matérialiser, Anne devient l'objet de spéculation sur un mariage éventuel avec Henri, roi d'Angleterre. Ce serait une union réciproquement profitable ; le duc de Clèves contesta la revendication du duché de Gueldre par Charles Quint, l'empereur du Saint Empire germanique, alors que les Anglais s'inquiétèrent à propos de la Paix de Nice, qui créa une alliance entre l'Empire et la France.

En 1537, la troisième femme de Henry VIII d'Angleterre, Jane Seymour, meurt de maladie. Elle laisse au roi un bambin, un héritier, enfin... Chose qu'il n'avait pas réussi à obtenir de ses 2 premières femmes.
Seulement, le roi est encore relativement jeune... et son héritier est de petite santé. Il lui en faut un autre.
Il décide de se remarier. Une fois de plus, il cherche une compagne. Cette fois-ci, il agit avant tout pour des raisons politiques. Il envoie une armée de peintres sur le continent, afin de tracer les portraits des jeunes filles des personnages importants d'Europe.
Parmi eux, Hans Holbein.
Le peintre Hans Holbein est envoyé à la cour du Duc de Clèves pour faire un portrait réaliste de la duchesse.
Ces peintres rentrent au pays au bout d'un certain temps, ramenant avec eux les portraits des potentielles futures épouses du roi. Celui-ci choisit alors la plus belle son goût, se fiant aux portraits qu'on lui présente.
Il tombe amoureux de celui d'Anne de Clèves. Ce chef-d'œuvre est celui de Hans Holbein.
Henri Charmé par le portrait et par la réputation de vertu de la jeune femme, accepta le mariage, et Les deux fiancés devaient se retrouver au palais de Greenwich.
Ayant considéré les portraits d'Amalia de Clèves et d'Anne de Clèves, peints par Hans Holbein le Jeune, Henri choisit Anne pour devenir sa quatrième épouse. Ainsi les négociations entre la cour royale anglaise et le duché s'intensifient au printemps de 1539 sous la supervision de Cromwell, menant à un traité de mariage signé le 4 octobre.

Le portrait

Evidemment, le roi voulait juste la femme la plus belle et la plus importante possible. Ayant fait son choix, il convoque la susdite Anne de Clèves à la cour, et lui demande sa main dans la même lettre. Courrier retour : elle accepte.
Quelques mois plus tard, elle arrive à la cour. Le roi attend avec une impatience fébrile sa future si belle femme.
Mais Henri, impatient de faire la connaissance de sa nouvelle épouse, décide de la surprendre à Rochester alors qu’elle regarde un combat de taureaux.
Vêtu d’un long manteau et d’un masque, il l’embrasse. Incapable de reconnaître le roi qu’elle n’avait jamais vu, Anne le repousse en jurant en allemand.
Vexé, Henri déclare dès lors à qui veut l’entendre qu’Anne est repoussante, Quand vient se présenter le modèle vivant du portrait peint par Holbein, le roi n'en croit pas ses yeux : Anne de Clèves est défigurée par la variole qui la ronge depuis plusieurs années. Ses traits sont tirés, son visage est pâle mais tacheté de plaques rouges, et elle a du mal à tenir debout.

Reine d'Angleterre et désenchantement

Le roi la qualifia ouvertement de laide et déclare qu'il a été trompé par ses courtisans et par Cromwell, mais le peintre Holbein n’est jamais inquiété.
En outre, Anne ne parle que l'allemand, une langue que le roi n'a jamais maîtrisée. Néanmoins, respectant son engagement, et pour ne pas compromettre l’alliance entre l’Angleterre et les princes allemands, et malgré les craintes profondes du roi, le couple se marie au palais de Placentia à Londres le 6 janvier 1540 après qu'Anne s'est convertie à l'église anglicane conformément aux attentes de son mari. L'union reste non consommée.

Le roi souffre d'un ennui mortel avec elle. Il ne peut concevoir de faire un héritier avec celle qu'il a surnommé " La jument des Flandres ".
Il divorce donc, la même année. Le mariage n'aura duré en tout et pour tout que 6 mois.

Le 24 juin la reine est sommée de quitter la cour royale. Moins d'un mois plus tard, on l'informe de la décision du roi de faire annuler le mariage. Anne y consent, et l'annulation entre en vigueur le 9 juillet 1540, officiellement pour fait de non-consommation et de ses fiançailles antérieures avec François Ier de Lorraine.

Mais qu'advint-il donc de Holbein?
Eh bien, on ne sait pas comment il réussit à échapper à la colère royale suite à ce portrait mensonger. Ce qu'on sait, par contre, c'est qu'il avait réussi ce qu'on appellerait plus tard un magnifique coup de pub.
En effet, tout le monde à la cour d'Angleterre voulut faire peindre son portrait par cet homme qui avait réussi à rendre Anne de Clèves belle.
Et Hans Holbein est de nos jours connu pour la considérable série de portraits de la cour d'Angleterre de l'époque.

Après l’annulation

Après l’annulation du mariage, Anne de Clèves reçoit de généreuses gratifications, incluant Richmond Palace et le Château d'Hever, la résidence de la famille de l’ancienne épouse d’Henri, Anne Boleyn.
La maison Anne de Clèves, dans le Sussex, n’est qu’une des nombreuses propriétés qu’elle possédait, elle n’y a d’ailleurs jamais habité. Henri et Anne deviennent bons amis – elle est membre honoraire de la famille royale et reçoit le titre de "Sœur aimée du Roi".
Le roi épouse sa cinquième femme, Catherine Howard, le 28 juillet 1540.
Anne de Clèves est souvent conviée à la Cour, et Henri qui lui est très reconnaissant de ne pas avoir contesté l’annulation, décrète qu’elle aura la préséance sur toutes les femmes d’Angleterre, à l’exception de sa propre épouse et de ses filles.
Après la décapitation de Catherine Howard, Anne et son frère, le Duc de Clèves, envisagent une nouvelle union d’Anne et d’Henri.
Cependant Henri refuse.
En mars 1547, le Conseil Privé d’Édouard VI lui demande de quitter le château de Bletchingley, sa résidence habituelle pour celui de Penshurst, afin de céder la place à Thomas Cawarden, le Maître de Cérémonies du Roi.
Le Conseil souligne que Penshurst est plus proche de Hever, et que ce changement était une des volontés du roi Henri VIII.
En 1553, alors que les filles d’Henri, la nouvelle reine Marie première et Élisabeth font leur entrée dans Londres, Anne est présente pour les accueillir.
Elle est également présente au couronnement de Marie à Westminster.
C’est sa dernière apparition publique. La reine étant une fervente catholique, Anne se convertit de nouveau pour devenir catholique romaine.
Quelques mois plus tard, Anne écrit à Marie pour la féliciter de son union à Philippe d’Espagne.
Néanmoins, Anne est assez peu présente à la Cour sous le règne de Marie : elle préfère diriger ses propres possessions. Depuis son arrivée en Angleterre, Anne n’a jamais quitté l’Angleterre.
Ses deux parents sont morts, et son frère, un luthérien strict, désapprouve ses conversions à l’anglicanisme puis au catholicisme.

Décès

Quand la santé d’Anne commence à décliner, Marie première l’autorise à emménager à Chelsea Manor, où la dernière épouse d’Henri, Catherine Parr avait vécu après son remariage. C’est là, au cours de juillet 1557, qu’Anne dicte ses dernières volontés.
Elle y fait mention de son frère, de sa sœur et de sa belle-sœur, ainsi que de la future reine Élisabeth, de la duchesse de Norforlk et de la comtesse d’Arundel. Elle laisse de l’argent à ses serviteurs et demande à Marie et à Élisabeth de les employer dans leurs maisons.

Anne meurt à Chelsea Manor le 16 juillet 1557, quelques semaines avant son quarante-deuxième anniversaire, probablement d’un cancer.

Elle est enterrée à l’Abbaye de Westminster, le 3 août, dans ce qui a été décrit comme une tombe difficile à trouver à l’opposé du tombeau d’Édouard le Confesseur et un peu au-dessous du niveau de l’œil d’une personne de taille moyenne. C’est la seule épouse d’Henri VIII à être enterrée à l’Abbaye.
Elle est aussi la dernière des six épouses d’Henri à mourir, elle a survécu à la dernière épouse d’Henri, Catherine Parr, de 9 ans. Ce n’est pas la plus âgée à mourir, cependant, car Catherine d’Aragon est morte à 50 ans.
On remarque que vivre loin d'Henry VIII est un gage de longévitité.




Barbe bleue

Henry VIII et ses six femmes

En 1509, Henri VIII avait dix-huit ans et était le deuxième Tudor à monter sur le trône. Il était à cette époque très beau, athlète et fort populaire. Cependant, en plus d'être rusé et intelligent, il s'est s'avéré très cruel et jaloux.
De plus, il aura l'occasion au cours de son long règne de 38 ans de contracter six épouses, ce qui caractérisa ce roi. Comment et pourquoi ces femmes ont-elles accédé au titre de reine? Comment ont-elles marqué le règne du "lion d'Angleterre", et qui étaient-elles?

La première femme d'Henry VIII est Catherine D'Aragon, avec qui il vécut vingt ans; Anne Boleyn, qui précipita le schisme; Jeanne Seymour, qui lui donna enfin un fils; Anne de Clèves, la laide "jument des Flandres"; Catherine Howard, sa "rose sans épine"; puis Catherine Parr, avec qui il termina ses jours.

Catherine d'Aragon

-Catherine D'Aragon a d'abord été la femme du frère d'Henri, le prince Arthur.
Puis, Henri VII, sur le point d'expirer, conseilla à son fils Henri d'épouser sa belle-soeur devenue veuve afin de préserver l'alliance espagnole. Henri y consentit volontairement, malgré le fait que Catherine était de cinq ans son aînée.
Toutefois, avant que les fiançailles puissent être tenu, on devait annuler le mariage précédent en s'assurant que ce mariage n'avait pas été consommé.
Or, la virginité de Catherine étant mise en doute, sa mère, Isabelle de Castille, s'empressa d'obtenir une dispense pour régler cette affaire. Ainsi, les fiançailles eurent lieu en 1503.
Cependant, le mariage tardait, car la dot de Catherine posait encore un problème.
Pendant ce temps, Catherine vivait dans l'humiliation et rêvait de reprendre sa place comme princesse royale d'Angleterre.
Son père, Ferdinand D'Aragon, menaçait d'attaquer l'Angleterre si Henri tardait encore à épouser Catherine.
Henri suivit alors le conseil de son père, et l'épousa sans tarder.
Ce mariage forcé et stratégique eut finalement lieu, en 1509, en même temps que leur couronnement.
Les premières années de leur mariage furent heureuses.
Physiquement, Catherine était petite, "mignonne et gracieuse, avec de beaux yeux". Munie d'une bonne dose de fierté et de dignité, elle était également bien éduquée.
En plus, étant donné le jeune âge d'Henri, celui-ci en tomba probablement amoureux.
Néanmoins, des différences importantes les séparaient. Catherine étant espagnole, avait été élevée en dévote.
Elle se levait aux quatre heures pendant la nuit afin de s'agenouiller en prières. Henri, quant à lui, occupait ses loisirs à chasser, à discuter de médecine, de musique et d'armoiries.
Cependant, elle était pleine d'attention pour le roi et lui était totalement dévouée. Lorsque la menace d'un divorce se concrétisa, elle fit preuve d'un courage exemplaire afin de préserver son honneur et les droits de sa fille.
En effet, la cause du divorce fut relié au fait qu'après vingt années de vie commune et de nombreuse grossesses, Catherine n'avait réussi qu'à sauvegarder un seul enfant, une fille qu'ils appelèrent Marie.
Le roi constata que la reine ne pouvait plus enfanter, et son désir d'avoir un héritier mâle pour perpétuer la fraîche dynastie des Tudor se fit impérieux.
Il se mit donc à chercher un moyen de se débarrasser de sa vieille reine.
Mais Catherine n'était pas n'importe qui: fille d'Isabelle de Castille et de Ferdinand D'Aragon, elle était également la tante de Charles Quint, ce qui rendait la tâche des plus délicate. De plus, le pape Clément VII était devenu une marionnette dans les mains de Charles Quint, qui refusait qu'on rejette sa tante ainsi.
Le divorce prit alors des proportions inestimables.
Henri invoqua l'inceste pour cause de divorce: Il avait couché avec la femme de son frère. Toutefois cet argument n'était pas valable, car une bulle papale avait été obtenue pour autoriser le mariage.
Devant l'impossibilité d'un divorce et les pressions de sa maîtresse, Henri décida de procéder à un mariage secret, sans demander la permission du pape, provoquant ainsi le schisme.


Anne Boleyn

Mais qui était cette maîtresse si exigeante? Nul autre qu'Anne Boleyn. En effet, le roi s'était amouraché de cette jeune femme qui pensait-il pourrait enfin lui donner un héritier mâle.
Anne Boleyn était une femme déterminée et futée, et ne voulait aucunement se contenter d'un rôle de second ordre. Elle avait été élevée à la cour de France et bien éduquée dans les moeurs françaises.
Elle avait ensorcelé le roi avec ses yeux en amende et sa coquetterie, et l'avait talonné de crise de jalousie, plaçant le roi dans une position insoutenable.
Pourtant, elle n'était qu'une simple fille de gentilhomme, et était loin de scintiller comme Bessie Blount, une ancienne maîtresse du roi qui lui avait donné un fils malheureusement illégitime.
Malgré le fait qu'elle possédait une voix chaude et enchanteresse, elle avait le corps et la poitrine menus, une verrue dans le cou, et paraîtrait-il, un sixième doigt. Comment le roi pût-il en tomber amoureux?
Et surtout, pourquoi allait-il mettre en péril son allégeance à la religion catholique, sa couronne, ainsi que son alliance espagnole?
Tout simplement parce que cette femme osait lui tenir tête en se refusant obstinément à lui, et que le besoin d'un héritier mâle se faisait pressant.
Malheureusement, Anne Boleyn le déçut amèrement.
Elle le taxa de crise de jalousie dont le roi n'était pas habitué, puis, tout comme Catherine, enfanta d'une fille, puis d'un fils mort-né. Le roi crut qu'il était victime de sorcellerie, et chercha un moyen de se débarrasser de cette porteuse de malheurs.
Pendant ce temps, Catherine D'Aragon avait été relégué aux manoirs d'Ampthill et de Kimbolton, où elle y menait une existence modeste.
En 1536, elle expira, et Henri donna un bal pour célébrer cette occasion.
Anne fêta ce moment, mais réalisa que son tour viendrait inévitablement.
D'ailleurs le roi ne tarda guère à trouver la solution à ce problème. Il l'accusa d'inceste et d'adultère, lui fit un bref procès, et son oncle, le Duc de Norfolk, la déclara coupable. Elle fut décapitée par un bourreau spécialement venu de France pour lui trancher le cou avec une épée. Elle fit preuve d'un courage inégalé, qui témoignait de la préparation morale à cette époque devant la mort.

Jeanne Seymour

Une semaine plus tard, Henri prenait Jeanne Seymour comme épouse.
Le roi avait bien préparé son coup, car depuis plus de six mois, Jeanne avait été assuré des intentions du roi.
Cette jeune demoiselle d'honneur de la maison d'Anne Boleyn était modeste et de sang royal. Elle avait pour mission de calmer les esprits du roi qui était fatigué des intrigues d'Anne, et bien sûr de lui donner un fils.
En fait, c'est elle qui lui donna la sérénité d'une vie de couple paisible, bien que son règne fût plutôt court.
On la disait "belle, de taille moyenne, le visage plutôt pâle" et un peu gauche.
Il faut dire que le roi se sentait attendrit devant cette jeune femme de vingt-cinq ans apeurée -on peut facilement la comprendre car le roi avait pris 42 centimètres de tour de taille en 5 ans- et qui rougissait au moindre compliment.
Tout de même, Jeanne avait plus de personnalité qu'on aurait pu le penser, et elle était digne.
Elle servit de pacificatrice entre Henri et sa fille catholique Marie.
Elle prit pour devise "Tenue d'obéir et de servir", et c'est d'ailleurs ce qu'elle fit, car en 1537, elle mit au monde le fils tant espéré qu'on appela Edouard VI. Malheureusement, elle dû le payer de sa vie, puisque douze jours plus tard elle succomba d'une fièvre puerpérale que la médecine du 16è siècle ne pouvait pas guérir. Henri fit construire un monastère bénédictin en son honneur, et il la fit enterrer à la chapelle St-Georges de Windsor, où il la rejoignait dix ans plus tard.


Anne de Clèves

Henri ne tarda guère, malgré son chagrin, à trouver une autre épouse. Cette fois-ci, son choix fut avant tout pour des raisons politiques et de succession, car son fils était de nature fragile.
Son choix s'arrêta sur Anne de Clèves, qu'il épousa en janvier 1540. En effet, Henri cherchait pendant cette période pacificatrice à s'allier aux États protestants. Lorsque son conseiller Cromwell fut revenu de sa visite chez cette dernière, et qu'il avait assuré le roi de sa grande beauté, Henri se senti à nouveau amoureux.
Malgré le fait que ce mariage fut a priori politique, Henri avait des exigences physiques auxquelles sa nouvelle épouse ne correspondait pas. Holbein en avait fait un portrait élogieux qui était sûrement irréaliste, car lorsque le roi vit sa future épouse, il la qualifia de "laide".
En effet, cette princesse allemande avait le visage couperosé, était grande et maigre. De plus, elle portait d'horribles toilettes germaniques, ne savait pas jouer aux cartes, ne parlait que l'allemand, et ne savait pas apprécier la musique.
Le roi la surnomma "la jument des Flandres", ce qui ne devait guère la flatter.
Le roi s'ennuyant mortellement à ses côtés, il chercha à nouveau un moyen de se débarrasser de cette femme indésirable.
Il l'envoya séjourner seule quelques semaines à Richmond, prétextant une épidémie, puis lui fit parvenir une lettre qui lui expliquait ses intentions de rupture.
Afin de ne point blesser cette famille princière, il fit tout simplement d'Anne la "soeur du roi", lui donna Richmond, une dot importante, et le tour était joué. Leur mariage n'aura duré que six malheureux mois.


Catherine Howard

Cette fois-ci, le roi ne tarda pas une minute à reprendre une femme. En juillet 1540, il prenait pour épouse Catherine Howard, nièce du duc de Norfolk, tout comme Anne Boleyn. La jeune femme était tout le contraste d'Anne de Clèves.
"Orpheline de père et de mère", elle fut élevée par la duchesse douairière de Norfolk.
Elle n'avait que dix-huit ans, était candide et fraîche, ce qui plaisait évidemment au roi vieillissant.
On la qualifia de femme-enfant, et le roi qui se plaisait à donner des diminutifs à ses proches la surnommait "Catrin" ou sa "rose sans épine".
Catherine était toutefois écervelée, insouciante, et de moeurs un peu trop légères. Cachée sous des allures vives, elle était presque illettrée.
Le mariage fut de courte durée, puisque cette jeune femme de peu de vertu continua ses aventures adultérines, et le roi ne tarda pas à connaître toute la vérité sur elle. En fait, on demanda à "Catrin" de dire la vérité sur ses moeurs de catin en lui faisant miroiter la clémence du roi, ce qui fonctionna.
Après ces aveux, le roi bouillant de rage de s'être fait duper encore une fois, ordonna qu'on la décapite. Sa tête tomba en février 1542.


Catherine Parr

L'année suivante, le roi pensa à trouver une nouvelle épouse qui pourrait prendre soin de lui, lui tenir compagnie, et qui saurait "créer un foyer pour sa famille". Son choix s'arrêta sur Catherine Parr, veuve pour la deuxième fois, et qui était maintenant âgée de trente-trois ans.
Cette femme exauça ces désirs, et Henri fut heureux en sa compagnie jusqu'à sa mort en 1547.
On la décrivait comme une femme "sans grand charme", de taille courte et épaisse, mais très cultivée, intelligente et passionnée de théologie.
Elle provenait d'une famille de la noblesse qui était très discrète et modeste, c'est pourquoi elle fut si étonnée du choix du roi. Après la mort de son dernier mari, Thomas Seymour prévoyait la marier, mais le roi, à qui on ne peut rien refuser, retarda le projet.
A leur mariage en 1543, elle avait juré d'"être bonne, obéissante au lit et à la table, jusqu'à la mort". Elle combla les désirs du roi en étant une belle-mère attentionnée, et en prenant soin de son mari malade.
Après la mort du roi, elle convola en juste noce avec Thomas Seymour, mais elle "mourra en couches l'année suivante".



En conclusion, on constate que si Henri VIII à contracter six épouses pendant son règne, c'est que les circonstances le poussaient à agir de la sorte.
Il avait désespérément besoin d'un fils, croyait-il pour assurer la pérennité de la dynastie Tudor. Certaines de ses épouses telles Jeanne Seymour et Catherine Parr, l'avaient compris et ont été honoré d'avoir accompli leur vocation.
Certaines ont failli à la tâche, telles Catherine D'Aragon et Anne Boleyn.
Tandis qu'Anne de Clèves ne se révéla point à la hauteur, et que Catherine Howard paya de sa vie son innocence.
Bien entendu, ces femmes provenaient toutes de milieux fort différents, et les circonstances qui les ont portées au trône diffèrent toutes.
Certaines ont toutefois marqué davantage le règne d'Henri VIII; telle Anne Boleyn, à qui l'ont doit une Angleterre protestante et Elisabeth 1ère, Catherine D'Aragon, qui mit au monde Marie La Sanglante, puis Jeanne Seymour, qui enfanta d'Edouard VI. En terminant, on peut se demander qui, à cette époque, marqua davantage l'histoire: Henri ou ces femmes?

Liens

http://youtu.be/oe5cKybb2Ns henry VIII et ses femmes
http://youtu.be/OdkdYI9DuqA Henry VIII 3
http://youtu.be/NdKN21vi43Y la mode sous les tudors
http://youtu.be/11-Y6yibu2E naissance de l'église Anglicane


Cliquez pour afficher l

Attacher un fichier:



jpg  4354.jpg (38.85 KB)
3_523dd5fe90412.jpg 441X600 px

jpg  5956688_f496.jpg (85.07 KB)
3_523dd62d605a2.jpg 496X704 px

jpg  tumblr_m72akcbL0A1qg46m1o1_500.jpg (94.86 KB)
3_523dd643866b5.jpg 500X375 px

jpg  painting1.jpg (56.71 KB)
3_523dd65982433.jpg 452X660 px

jpg  4c5c9fc08d43.jpg (42.34 KB)
3_523dd66790fe2.jpg 505X700 px

jpg  Anne of ClevesHB.jpg (62.47 KB)
3_523dd67545268.jpg 341X499 px

jpg  Henry-VIII-and-Anne-of-Cleves-tudor-history-31256908-529-358.jpg (42.45 KB)
3_523dd68065bd3.jpg 320X217 px

jpg  Anne of Cleves cosmo.jpg (58.42 KB)
3_523dd68ca8bed.jpg 420X600 px

Posté le : 21/09/2013 19:23
Transférer la contribution vers d'autres applications Transférer


André Le Nôtre
Administrateur
Inscrit:
14/12/2011 15:49
De Montpellier
Messages: 9500
Niveau : 63; EXP : 93
HP : 629 / 1573
MP : 3166 / 57675
Hors Ligne
le 15 Septembre 1700 meurt André Le Nostre ou Le Nôtre

Jardinier du roi et concepteur des grands jardins du royaume de France, notamment le château de Versailles.

Le jardin classique ne saurait être réduit aux broderies des parterres ou à la forme des bosquets, qui appartiennent au temps long de l'histoire des jardins. Prolongement géométrique d'une demeure seigneuriale libérée des contraintes défensives, il participe d'une certaine façon à la transformation de l'environnement, tire parti de la morphologie des sites,
et recourt, tandis qu'elles apparaissent, aux techniques d'inventaire et de tracé mises au point par les géographes.
L'analyse des traités, l'observation des plans établis entre 1620 et 1650 et l'exploitation des comptes des bâtiments du roi montrent que les apports attribués à Le Nôtre ne lui sont pas spécifiques, et surtout qu'il n'agissait pas seul.
Sa destinée illustre l'ascension d'une corporation dont son grand-père, Pierre, était maître-juré à la fin du XVIe siècle.
Son père, Jean, accéda aux Offices en tant que jardinier du roi aux Tuileries.
Quant à André Le Nôtre lui-même, sa charge de contrôleur général des bâtiments du roi lui donnait de très larges compétences qui ne s'arrêtaient pas aux jardins.

Sa vie.

André Le Nostre, ou Le Nôtre, naît à Paris le 12 mars 1613 fut jardinier du roi Louis XIV de 1645 à 1700 et eut notamment pour tâche de concevoir l'aménagement du parc et des jardins du château de Versailles, mais aussi celui de Vaux-le-Vicomte, pour Nicolas Fouquet et Chantilly.
André Le Nôtre est baptisé le 12 mars 1613 en l'église Saint-Roch à Paris.
Il a pour grand-père Pierre Le Nôtre, jardinier fruitier puis jardinier du roi au Tuileries, office prestigieux qu'il transmet à son fils.
Son père Jean Le Nôtre qui vécut de 1575 à 1655 est 'jardinier ordinaire du roi chargé de l'entretien du jardin des Tuileries' de Catherine de Médicis et porte, depuis 1625, le titre de dessinateur des plants et jardins.
Sa mère Marie Jacquelin de 1587à 1675 est fille de jardinier.
Il reçoit le prénom de son parrain, André Bérard de Maisoncelle, contrôleur général des jardins du Roi sous Henri IV et Louis XIII.
Sa marraine, Claude Martigny, est l'épouse de Claude Mollet, également jardinier du roi aux Tuileries.
Le jeune André Le Nôtre entre comme pupille dans l'atelier de Simon Vouet, peintre de Louis XIII, où il apprend le dessin.
Il étudie également la sculpture auprès de Louis Lerambert et l'architecture et la perspective auprès de François Mansart.
Les artisans et artistes, notamment des peintres, qu'il rencontre au château où travaille son père, lui permettent de se familiariser aux usages de la cour qui lui seront utiles pour sa carrière

Il était un très fameux courtisan et réussit à s'acquérir une grande faveur auprès de Louis XIV.
Sous une bonhomie probablement travaillée, en présence même du roi qui lui valut le surnom de son vivant le "bonhomme Le Nôtre", il sut se placer à l'écart des intrigues de la Cour et s'attirer les bonnes grâces d'un roi passionné de jardins. Il fut l'auteur des plans de nombreux jardins à la française.

Le Nôtre avant Le Nôtre

En dehors de la charge de contrôleur général des bâtiments du roi, Le Nôtre donnait les grands dessins et les intentions générales des tracés, pour lesquels il percevait un surcroît de rémunération.
Cependant, à côté de ces fonctions d'encadrement et de conception, il continuait à exécuter certains travaux sur contrat, en tant qu'entrepreneur, toujours dans le cadre des domaines royaux.
Ses revenus importants lui permettaient d'entretenir un train de maison composé de deux jardiniers, d'un cuisinier, d'une femme de chambre, d'un laquais et d'un cocher. Il collectionnait en outre les toiles de maître : Rembrandt, Bruegel, Claude Lorrain et Poussin ornaient la maison des Tuileries que son père avait habitée avant lui. Le Nôtre eut trois enfants, tous morts en bas âge ce qui explique la disparition du nom.
Par contre, l'une de ses sœurs, Élisabeth, avait épousé Pierre Desgotz, jardinier des Tuileries ; leur fils Claude Desgotz, auteur entre autres du jardin de Champs-sur-Marne, sera le disciple et le continuateur du célèbre oncle.
À l'instar des recherches récentes sur l'architecture brique et pierre qui ont fait reculer d'une soixantaine d'années la datation de ce que l'on appelait communément le style Louis XIII, nous pensons que les caractéristiques typologiques du jardin classique sont totalement formalisées aux alentours des années 1620-1630, un quart de siècle donc avant les premières œuvres attestées de Le Nôtre à Saint-Mandé et Vaux-le-Vicomte.
Le domaine de Courances, archétype s'il en fût et attribué comme il se doit à André Le Nôtre, est décrit sous sa forme actuelle dans un acte notarié de 1626, et, pour comble, ce même document testamentaire contient une reconnaissance de dette de Jean Le Nôtre au profit du seigneur du lieu.
La théorie du jardin classique est également élaborée de façon quasi définitive dans le Traité du jardinage selon les raisons de la nature et de l'art de Jacques Boyceau de La Baraudière, paru en 1636.
Cet auteur, qui par ailleurs était aux Tuileries le supérieur hiérarchique de Jean Le Nôtre, traite de l'intégration dans le paysage, de l'utilisation de ses lignes de force, des avantages, quant aux effets pittoresques, des sites irréguliers ou en déclivité, de l'emploi des diagonales et de la nécessaire diversité des formes.

Paysage et topographie

La topographie tient une place prépondérante dans l'enseignement des jésuites durant la première moitié du XVIIe siècle.
La discipline nommée "géométrie pratique" englobe à la fois cosmographie, géographie, arpentage et art des fortifications.
La grande galerie du Louvre, proche de l'habitation des Le Nôtre, et où le jeune André allait apprendre la peinture chez Simon Vouet, abritait, entre autres artisans soustraits au système des corporations par la volonté royale, un fabricant de sphères célestes et d'instruments mathématiques ainsi qu'un ingénieur en fortifications.
L'ampleur des compositions de jardins du XVIIe siècle s'explique par la formation très composite de leurs concepteurs, formation où les techniques d'aménagement de l'espace et l'architecture avaient un rôle essentiel.
Au cours de leurs travaux sur François Mansart, Allan Braham et Peter Smith, ont découvert un texte faisant état de la reconnaissance de Le Nôtre à l'égard du grand architecte dont il aurait été le collaborateur.
Les plans de Maisons et d'Évry-Petit-Bourg prouvent la capacité de Mansart à traiter globalement la demeure, le jardin, le parc dans leur rapport au site : dans les deux cas, les rives de Seine.

La maison des champs

L'affaire de Vaux-le-Vicomte, à l'issue de laquelle Le Nôtre se voit, administrativement parlant, grandi, est un coup d'arrêt non seulement à la carrière de Fouquet, mais surtout au processus de colonisation des anciens fiefs et des terres agricoles de la région parisienne par la bourgeoisie d'office.
La maison de plaisance ou maison des champs, le terme château n'est pas employé à l'époque, est le complément de l'hôtel urbain.
Sur trois générations en moyenne, les négociants parisiens acquièrent des terres, parfois jusqu'à mille hectares d'un seul tenant, et, ultime étape, construisent la maison de plaisance accompagnée de son jardin, en même temps qu'ils accèdent aux charges d'officiers royaux.
La prolifération de ces demeures est indéniable au cours des décennies 1610-1650 ; on peut en recenser une bonne cinquantaine, essentiellement groupées au sud et à l'ouest de Paris.
Certaines comme Villeroy ou Le Raincy n'avaient rien à envier au faste de Vaux. Au-delà des rivalités et des affaires économiques, Fouquet paie en quelque sorte pour les autres, et Louis XIV récupère à son actif le rôle de mécène et de concepteur éclairé qu'avait joué pendant quelques années le Surintendant.

Le projet de Versailles

Ce retour en force de l'État, perceptible dans bien d'autres domaines, va appuyer sur de nouvelles institutions.
Au cénacle d'artistes et d'écrivains, dont les Scudéry, que Fouquet avait constitué pour élaborer son projet, Louis XIV va substituer l'Académie d'architecture, et surtout celle des sciences.
Il faut en effet concevoir le projet versaillais comme un travail collégial, orchestré par Colbert lui-même, où les académiciens des sciences sont impliqués à tous les stades. Mariotte travaille sur la question des fontaines et de leur rendement, et conçoit à cet effet les premières conduites forcées en fer, dont certaines fonctionnent encore aujourd'hui.
Tandis qu'il commence la première carte de France triangulée, que les Cassini achèveront au milieu du XVIIIe siècle, l'abbé Picard travaille au nivellement du grand canal et vérifie l'éventualité d'une jonction avec la Loire ; cela grâce à l'adaptation, pour la circonstance, de la lunette de Galilée sur le graphomètre ou demi-cercle utilisé antérieurement par les topographes.
Ce nouvel instrument à lui seul explique la dimension inusitée qui a pu être donnée au jardin de la demeure royale. D'ailleurs, la même année en 1678, une équipe de géographes est rémunérée pour tracer dans la plaine les allées du parc et faire le levé de la carte ; opérations qui sont donc concomitantes, et expliquent aisément la géométrie à base de triangles composant le grand parc.

De même les plantations massives effectuées à Versailles de 1668 à 1672, et qui se traduisent par l'apport de cent trente mille arbres, ne sauraient être dissociées de la grande "réformation forestière " de 1669, dont le but est d'inventorier, de revaloriser la forêt française, et d'en optimiser la gestion.

Les règles d'assemblage des éléments composant le jardin classique, telles qu'elles sont formulées dans le traité de Boyceau de La Baraudière, puis dans celui de Désallier d'Argenville qui est en quelque sorte le résumé des préceptes de Le Nôtre, constituent en fait la première façon de définir et d'organiser à l'aide de concepts un espace non bâti.
Par rapport à cette méthodologie horticole, le quadrillage homogène des projets de villes qui lui sont contemporains apparaît d'une grande pauvreté. La différenciation des espaces propres à l'urbanisme moderne prend naissance dans le jardin classique où les lieux et les fonctions se distinguent qualitativement par contiguïté, par transition, par degré de densité.
Le parc, avec sa codification, son classement des variations végétales et leur disposition graduée, institue en quelques sorte un zonage.
À la limite, il n'y a plus de parc, il n'y a que des espaces de transition savamment ordonnés entre l'architecture du bâtiment et la campagne ou la forêt.
Véritable opération d'aménagement à l'échelle régionale, le projet de Versailles est un lieu d'expérience pour les techniques de pointe du dernier quart du XVIIe siècle.
Le réseau des étangs artificiels, reliés par des aqueducs maçonnés, s'étendant jusqu'à Rambouillet, afin de récupérer et conduire les eaux pluviales pour alimenter enfin les jets d'eau du parc royal, en est l'apothéose. Le Nôtre participe à tous ces aménagements, quand il n'est pas à l'origine même des idées.
On le trouve au hasard des comptes des bâtiments du roi, chargé un jour par exemple de surveiller la fabrication et la mise en œuvre d'une pompe dotée de pistons à segments de cuir.
Mais le plus intéressant dans le domaine hydraulique, c'est encore l'anecdote rapportée par l'académicien Perrault dans ses Mémoires : un matin de rendez-vous de chantier, Le Nôtre avait rêvé de voir les navires de la Méditerranée venir mouiller dans le grand canal, cela grâce à un réseau de canaux entre les fleuves français.

Le jardin classique

Le Nôtre, contrairement à ce que l'on croit habituellement n'aimait pas les parterres de broderies, et le disait volontiers. Il n'aimait pas non plus que le boisement soit trop rapproché de la demeure, ce qui lui avait valu une déconvenue à Choisy, la Grande Mademoiselle ne lui ayant pas confié, pour cette raison, la réalisation de son jardin.
Il considérait les grandes lignes du tracé, et le parti général, comme constituant l'essentiel ; et ce sont encore aujourd'hui ces grandes traces dans le paysage, traduisant des visées prospectives, que l'on doit considérer comme l'originalité essentielle du jardin classique.
En effet, le contenu des jardins du XVIIe siècle reste dans la tradition romaine et italienne : les arabesques de buis, les effets topiaires, les grottes de rocaille sont toujours là, ainsi que les automates hydrauliques. Des jardins décrits par Pline le Jeune à ceux de Versailles se dessine une longue continuité qui passe par le jardin médiéval d'Hesdin, et par le monde enchanté du Songe de Poliphile.
Les gravures illustrant cet article expriment cette imbrication entre progrès et tradition : bosquet des rocailles dit de la salle de bal, d'une part, qui ne déparerait pas la villa d'Este, et grand canal de Versailles avec sa flottille cosmopolite d'autre part, à l'image du rêve de conquête matérialisé par l'instauration de la Compagnie des Indes.

Le Nôtre ne peut être compris et situé que par référence à une culture et à un milieu dont il serait vain de le dissocier.
Ni à Versailles, ni aux Tuileries il n'était chargé de tout.
L'histoire scolaire a oublié les Mollet, les Marin, les Trumel, et surtout les Le Bouteux, qui ont servi dans les domaines royaux de père en fils, d'Henri IV à 1789, et furent longtemps responsables de Trianon, des orangers, et de l'acclimatation des plantes exotiques ramenées par les galères.

Fin de vie

Le Nôtre est anobli par Louis XIV en 1675 : il reçoit à cette occasion l'ordre de Saint-Michel, suivi en 1681 de l'ordre de Saint-Lazare.
Quand Louis XIV lui impose des armoiries, il se moque en disant qu'il a déjà "trois limaçons couronnés d’une pomme de chou".
Le roi lui fait composer un blason « de sable à un chevron d'or accompagné de trois limaçons d'argent, les deux du chef adossés et celui de la pointe contourné »13. Il forme de nombreux disciples, dont son neveu, Claude Desgots.
Au début de l'année 1679, il se rend à Rome avec l'autorisation du roi.
Colbert écrit à l'ambassadeur de France à Rome que Le Nôtre voyage "non pas tant pour sa curiosité que pour rechercher avec soin s'il trouvera quelque chose d'assez beau pour mériter d'estre imité dans les Maisons Royales, ou pour lui fournir de nouvelles pensées sur les beaux dessins qu'il invente tous les jours, pour la satisfaction et le plaisir de Sa Majesté".
S'il admire les fontaines de la Villa Aldobrandini et d'autres jardins, il estime que les jardins italiens ne s'approchent pas des français15. L'influence du voyage en Italie sur l'œuvre de Le Nôtre reste encore mal connue.
Le Nôtre visite également le Bernin, chargé de sculpter une statue équestre du roi, et à l'académie de France à Rome.
Ayant appris sa présence à Rome, le pape Innocent XI demande à rencontrer Le Nôtre.
Selon Saint-Simon, le pape veut lui confier le tracé des jardins pontificaux.
À la fin de leur entrevue, Le Nôtre déclare :
"Je ne me soucie plus de mourir puisqu'à présent j'ai devisé familièrement avec les deux plus grands hommes du monde, Votre Sainteté et le Roi mon maître ".
Le pape répond :
"Votre roi est un grand prince victorieux, moi je ne suis qu'un pauvre prêtre.
Il est encore assez jeune, moi je suis vieux".
Le jardinier rétorque :
"Mon révérend Père, vous vous portez bien, vous enterrerez tout le Sacré Collège".
Les deux hommes éclatent de rire et, sous le coup de l'émotion, Le Nôtre embrasse sur les deux joues le pape avant de baiser sa mule.
Le duc de Créquy parie avec le roi Louis XIV mille louis que cette scène est une baliverne ; il perd son pari qui confirme le surnom du jardinier "le bonhomme Le Nôtre".
La véracité de cette anecdote est toutefois contestée par Voltaire, qui se fonde sur le témoignage d'un disciple de Le Nôtre et ajoute :"on n'a pas besoin de ce témoignage pour savoir qu'un intendant des jardins ne baise point les papes et les rois des deux côtés".
Le Nôtre entre en 1681 à l'Académie royale d'architecture.
Il intervient dans l'aménagement des jardins du château de Meudon pour Louvois en 1679-1691 et participe aux aménagements du château de Marly-le-Roi, dernière résidence voulue par Louis XIV, en 1692.
Il est cependant agacé par les velléités du Roi-Soleil à vouloir concevoir ses propres jardins.
Il cesse donc de travailler pour ce dernier tout en lui offrant ses plus belles œuvres d'art en 1693.
Il fait encore des projets : il envoie par lettre ses instructions pour les châteaux de Charlottenburg et Cassel en Allemagne en 1694 et adresse à Guillaume III d'Angleterre des plans pour le château de Windsor en 1698.
Dyslexique, il compense ce trouble par une extraordinaire vision en trois dimensions.
En 1693, André Le Nôtre se retire dans sa maison près du pavillon de Marsan dans le palais des Tuileries, auprès de son épouse et de ses nièces et neveux qu'il a adoptés après la mort de ses trois enfants.
Sa maison était entourée d’un jardin qu’il entretenait lui-même.
Il continuait cependant pendant cette fausse retraite, provoquée notamment par la concurrence de François Mansart, de travailler pour les particuliers et souverains étrangers.
Il y meurt le 15 septembre 1700 à l'âge de 87 ans, laissant une fortune estimée à un million de livres.

Ses obsèques sont célébrées en l'église Saint-Germain-l'Auxerrois puis il est inhumé en l'église Saint-Roch selon ses désirs, il est inhumé sans cérémonie, le tableau d’autel de sa chapelle est orné d’une peinture de Jean Jouvenet et aucune armoirie ne figure sur sa pierre tombale.
Sa sépulture est profanée lors de la Révolution, il ne subsiste que le buste d'Antoine Coysevox.

Il n'a laissé cependant aucun écrit pédagogique, ni journal ni mémoires.
Il reste quelques courriers adressés aux grands de son siècle.
L'un des premiers à théoriser son apport est Antoine-Joseph Dezallier d'Argenville qui écrit en 1709 la Théorie et la pratique du jardinage, reprenant ainsi ses principales œuvres.
Ayant chiné depuis les années 1650 auprès de brocanteurs et antiquaires, il lègue les œuvres importants de sa collection de tableaux de peinture, sculptures, porcelaines, médailles modernes et estampes au roi en 1693.
Il laisse derrière lui de nombreux jardins aménagés à la française reconnaissables par leurs perspectives et leurs géométries parfaites, connus et renommés partout dans le monde.

Collections

Le Nôtre avait accumulé une vaste collection de tableaux de maîtres, de porcelaines, de statues antiques, d'estampes et de médailles. Le médecin et géologue anglais Martin Lister témoigne en 1698 que son cabinet de curiosités « vaut la peine d'être vu »25,16. Le marquis de Sourches estime la valeur de sa collection à plus de cent mille livres, un montant considérable26. Ces collections comprennent notamment :
de l'Albane, Actéon métamorphosé en cerf, Salmacis et Hermaphrodite, Apollon et Daphné, aujourd'hui au musée du Louvre ;
de Cornelis Van Poelenburgh, La lapidation de Saint Étienne, au Louvre ;
de Nicolas Poussin : Le Christ et la femme adultère, Moïse sauvé des eaux, Saint Jean baptisant le peuple, au Louvre ;
du Dominiquin, Adam et Ève, au musée de Grenoble.

[size=SIZE]Autres jardins et contributions de Le Nôtre.
[/size]
Parterres du Midi, Château de Versailles

Jardin de l'Évêché dessiné par Le Nôtre à Castres en 1676
Jardin de l'Évêché de Castres (Tarn)
Jardin du château de Sceaux
Jardins du château de Chantilly (Oise)
Jardins du château de Vaux le Vicomte
Jardins du château de Saint-Cloud
Jardins du château de Saint-Vallier (Drôme) ;
Jardins du parc de l'Orangerie à Strasbourg (Alsace) ;
Jardins du château de Bercy à Charenton-le-Pont (Val-de-Marne) ;
Jardins du château de Meudon (Hauts-de-Seine) ;
Jardins du château de Chambonas (Ardèche) ;
Jardins du château du Fayel (Oise) ;
Jardins du château de Cordès près d'Orcival (Puy-de-Dôme) dessinés en 1695 ;
Jardins du château de Ravel (Puy-de-Dôme) ;
Jardins du château de Boury-en-Vexin, Oise;
Jardins du château de Versigny, Oise;
Jardins du château d'Ancy-le-Franc (Yonne)
Jardins du château de Wattignies (Nord)
Jardins privés des châteaux de Fosse belaude, de Coquille et de Miramion à Saint Jean de Braye (Loiret).
Jardins du château de Balleroy à Balleroy (Calvados)
Jardins du château de Benainvilliers (Yvelines)
Jardins des Tuileries à Paris, 1er arrondissement
Jardins du château de Jumilhac (Dordogne)
Jardins du château de Louvois (Marne)
Jardin du château d'Entrecasteaux (Var)

Avenues

Avenue du Château de Hauteville à Charchigné
Avenue du Château de Lucinière à Joué-sur-Erdre

Prix André Le Nôtre


Un "Prix international André Le Nôtre" a été fondé en 2013 à l’occasion du 400e anniversaire de la naissance d’André Le Nôtre. Il a été présenté dans le cadre des Rencontres André Le Nôtre de Versailles.
Il est destiné à récompenser des architectes-paysagistes du monde entier, pour la totalité d'une œuvre de la conception à la réalisation en passant par la qualité de la maîtrise d’œuvre, des recherches et publications ou encore de l'activité d'enseignement et de transfert de connaissances, de savoirs et savoir-faire....


Liens

André Lenôtre
http://www.youtube.com/watch?v=BEf7uU ... wYB-254ZEgwwFx7-65wNHvNsn Lenôtre 8 Vidéos
http://youtu.be/6Lv6Gwtnoh8 Au coeur de L'histoire Lenôtre
http://youtu.be/9QurJe8rAkc André Le nôtre Chantilly et versailles
http://youtu.be/QnbikGbJxlU essais et perspectives St Germain en Laye


Cliquez pour afficher l


Cliquez pour afficher l


Cliquez pour afficher l


Cliquez pour afficher l


Cliquez pour afficher l


Cliquez pour afficher l


Cliquez pour afficher l


Cliquez pour afficher l


Cliquez pour afficher l


Cliquez pour afficher l


Cliquez pour afficher l


Cliquez pour afficher l


Cliquez pour afficher l


Cliquez pour afficher l

Attacher un fichier:



jpg  129271.jpg (10.54 KB)
3_5234afb25bac3.jpg 227X300 px

jpg  Versailles_ Garden.jpg (36.65 KB)
3_5234afde46e67.jpg 480X320 px

jpg  garden-andre-le-notre-castres-france+12855201067-tpfil02aw-3582.jpg (113.19 KB)
3_5234affccade9.jpg 512X384 px

jpg  topiaria-jardins-lindos (8).jpg (111.29 KB)
3_5234b048d2899.jpg 514X385 px

jpg  lenotre03.jpg (82.00 KB)
3_5234b0568346b.jpg 520X322 px

jpg  chateau-Vaux-le-Vicomte-Le-Notre-cmp.jpg (20.16 KB)
3_5234b084bdd2b.jpg 500X354 px

jpg  jardins_versailles.jpg (31.83 KB)
3_5234b093e9487.jpg 520X340 px

Posté le : 14/09/2013 20:56
Transférer la contribution vers d'autres applications Transférer


Re: Une anecdote peu connue de la vie de Jehanne d'Arc
Administrateur
Inscrit:
14/12/2011 15:49
De Montpellier
Messages: 9500
Niveau : 63; EXP : 93
HP : 629 / 1573
MP : 3166 / 57675
Hors Ligne
Musloch dis moi si ça te va comme ça .
Merci

Posté le : 09/09/2013 20:13
Transférer la contribution vers d'autres applications Transférer



 Haut
« 1 ... 35 36 37 (38) 39 40 41 ... 46 »




Mes préférences



Par une aquarelle de Tchano

Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
.

Connexion
Identifiant :

Mot de passe :

Se souvenir de moi



Mot de passe perdu ?

Inscrivez-vous !
Partenaires
Sont en ligne
129 Personne(s) en ligne (81 Personne(s) connectée(s) sur Les Forums)

Utilisateur(s): 0
Invité(s): 129

Plus ...