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Benazir Bhutto
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Le 19 octobre 1993 est élue 1er ministre du Pakistan Benazir Bhutto

en ourdou : بینظیر بھٹو ; en sindhi : بينظير ڀٽو ; /beːnəziːr bɦʊʈːoː/, née à Karachi le 21 juin 1953 et morte assassinée à 54 ans , à Rawalpindi le 27 décembre 2007, femme politique pakistanaise. Elle appartient au parti politique du peuple pakistanais
son Conjoint est Asif Ali Zardari 1987-2007 ses enfants sont : Bilawal Bhutto Zardari, Bakhtawar Bhutto Zardari, Asifa Bhutto Zardari. Diplômé de Radcliffe College Université de Harvard, du Lady Margaret Hall, à l' Université d'Oxford, du St Catherine's College Université Harvard

De religion Islamique, elle a été dirigeante du Parti du peuple pakistanais de 1984 à 2007 et a été deux fois Première ministre du Pakistan. Elle est ainsi la première femme élue démocratiquement à la tête d'un pays à majorité musulmane. Elle est aussi une figure marquante du Pakistan, et a été l'une des principales opposantes au pouvoir des présidents Muhammad Zia-ul-Haq et Pervez Musharraf. Son père, Zulfikar Alî Bhutto a fondé le PPP et a été à la tête du Pakistan de 1971 à 1977. En 1987, elle s'est mariée avec l'homme d'affaires Asif Ali Zardari, qui devient président en 2008.
Elle est le 13e Premier ministre du Pakistan du 19 octobre 1993 au 5 novembre 1996 sous la présidence de Wasim Sajjad Farooq Leghari dont le prédécesseur est Moeenuddin Ahmad Qureshi par intérim et Nawaz Sharif, lui Succede Miraj Khalid par intérim et Nawaz Sharif, elle fut le 11e premier ministre du Pakistan du 2 décembre 1988 au 6 août 1990
sous la présidence de Ghulam Ishaq Khan son prédécesseur est Muhammad Khan Junejo, et son successeur est Ghulam Mustafa Jatoi. Elle est nommée ministre des Finances du Pakistan du 26 janvier 1994 au 10 octobre 1996 sous le président Farooq Leghari du 4 décembre 1988 au 6 décembre 1990 et du président Ghulam Ishaq Khan. Elle est nommée ministre de la Défense du Pakistan du 4 décembre 1988 au 6 août 1990 dans la présidence de Ghulam Ishaq Khan. Dirigeante du Parti du peuple pakistanais du 10 janvier 1984 au 27 décembre 2007 après Nusrat Bhutto et lui succède Asif Ali Zardari et Bilawal Bhutto Zardari
Elle exerce son premier mandat de Première ministre à la tête du Pakistan à partir de 1988, à la suite des élections législatives, remportées par son parti et où elle a mené campagne en son nom. Elle est destituée de ses fonctions par le président Ghulam Ishaq Khan en 1990, et elle perd les élections législatives de la même année. Elle retrouve son poste de Première ministre en 1993 à la suite de nouvelles élections législatives. Son second mandat se termine en 1996 par un ordre de destitution du président Farooq Leghari, sur la base d'accusations de corruption. Afin d'échapper à la justice, elle s'exile à Dubaï puis à Londres en 1998.
Ayant obtenu du président Pervez Musharraf une amnistie et un accord de partage du pouvoir après les élections législatives prévues pour janvier 2008, elle rentre au pays le 18 octobre 2007. Chef de l'opposition, elle est alors pressentie pour redevenir Première ministre, et s'associe avec Nawaz Sharif. Le 27 décembre suivant, deux semaines avant les élections, elle est en campagne pour le Parti du peuple pakistanais, lorsqu'elle meurt, victime d'un attentat-suicide à l'issue d'un meeting à Rawalpindi. Sa mort provoque d'importants troubles, trois jours de deuil national et le report des élections, qui sont finalement remportées par son parti. Elle a obtenu le Prix des droits de l'homme des Nations unies à titre posthume en 2008.

En bref

Fille de l'ancien Premier ministre Zulfikar Ali Bhutto, elle fait ses études à Harvard et à Oxford. Emprisonnée puis exilée après le coup d'État du 5 juillet 1977 qui renversa le gouvernement civil de son père, elle revient au Pakistan en 1986. Coprésidente du parti du Peuple pakistanais, P.P.P. fondé par son père, elle participe à la lutte contre le régime de Zia ul-Haq.
Deux fois Premier ministre du Pakistan, de 1988 à 1990, puis de 1993 à 1996, Benazir Bhutto restera comme la première femme de l'époque moderne à avoir dirigé un pays musulman.
Socialement et politiquement, son parcours est celui d'une héritière. Elle naît à Karachi, le 21 juin 1953, dans une famille de grands propriétaires fonciers du Sind, la province du Sud. Son père, le brillant Zulfikar Ali Bhutto, lui-même fils d'un ministre du gouvernement impérial, sera président puis Premier ministre du Pakistan de 1971 à 1977, jusqu'au coup d'État du général Zia ul Haq. Ses frères, Murtaza et Shahnawaz, qui auraient pu jouer un rôle politique de premier plan, trouveront la mort dans des circonstances mal définies. Benazir Bhutto étudie à Harvard puis à Oxford, dont elle est diplômée, bachelor of arts, en 1973 et 1977, respectivement. Deux ans plus tard, l'exécution de son père fait d'elle la dirigeante du parti qu'il avait créé, le Pakistan People's Party, P.P.P.. Le régime, qui a imposé la loi martiale, est alors des plus autoritaires. Fréquemment emprisonnée de 1979 à 1984, en exil de 1984 à 1986, Benazir Bhutto ne peut faire campagne lors des élections législatives qui sont organisées, mais elle devient à son retour la figure de proue de l'opposition au régime, à travers des manifestations de masse qui caractériseront son action politique. En août 1988, le général Zia disparaît dans un mystérieux accident d'avion. Le vide politique qui en résulte et les élections qui s'ensuivent amènent la victoire du P.P.P., porté par le charisme et le prestige de Benazir Bhutto. Le 1er décembre 1988, celle-ci prend la tête d'un gouvernement de coalition.
Elle est alors l'une des femmes les plus célèbres dans le monde. Elle conservera jusqu'à sa mort, dans les médias occidentaux, une image flatteuse, en dépit d'un bilan politique décevant.
Les succès, en effet, ne suivent guère. La concurrence exercée par la Ligue musulmane de Nawaz Sharif, ses mauvaises relations avec l'armée et avec le président de la République s'ajoutent à ses propres erreurs. En août 1990, accusée de corruption, elle est démise de ses fonctions par le président Ghulam Ishaq Khan. Après la défaite du P.P.P. aux élections d'octobre, Nawaz Sharif lui succède. Le scénario semble se rejouer en 1993, quand celui-ci connaît à son tour le même sort : victorieuse en octobre, Benazir Bhutto forme de nouveau un gouvernement de coalition qui, lui aussi, prendra fin, en novembre 1996, en raison d'accusations de corruption et de mauvaise gouvernance dirigées contre le Premier ministre et contre son époux, Asif Ali Zardari.
Entretenues par le nouveau gouvernement de Nawaz Sharif, large vainqueur des élections de 1997, ces accusations vont désormais conditionner la marge de manœuvre politique de Benazir Bhutto. Asif Ali Zardari est emprisonné de 1996 à 2004. En 1999, l'ex-Premier ministre, qui choisit alors de vivre à Dubaï et à Londres, est déclarée coupable par un tribunal de Lahore. Le jugement sera cassé en 2001 par la Cour suprême, mais Benazir Bhutto demeure sous le coup des mandats d'arrêt lancés contre elle au Pakistan. Son retour suppose un accord préalable avec le nouvel homme fort du pays, le général Pervez Moucharraf, qui a renversé le gouvernement Sharif le 12 octobre 1999.
L'exil durera huit années, pendant lesquelles Benazir Bhutto, qui par ailleurs fait face à une accusation de blanchiment devant la justice suisse, se tient à l'écart de la vie politique pakistanaise, même si le P.P.P. fait bonne figure aux élections générales de 2002. C'est seulement en 2007, peu avant l'élection présidentielle qui le reconduit pour un nouveau mandat, que le général Moucharraf, sans doute pressé par Washington, signe le décret d'amnistie portant l'abandon de toutes les charges dirigées contre l'ex-Premier ministre – une décision critiquée par la Cour suprême. Le 18 octobre, accueillie à Karachi par une foule impressionnante, Benazir Bhutto retrouve un Pakistan où, depuis plusieurs mois, se sont intensifiés la contestation du régime et l'affrontement de ce dernier avec les islamistes radicaux. Ce jour-là, un attentat-suicide contre le cortège fait plus de cent quarante morts. Benazir Bhutto, que l'on dit avoir mené des négociations avec Pervez Moucharraf pour un éventuel partage du pouvoir, apparaît à la fois comme une alliée objective de ce dernier contre les extrémistes religieux et une solution politique dans la perspective d'une victoire de l'opposition aux prochaines élections législatives. Le 27 décembre 2007, à la sortie d'un meeting électoral à Rawalpindi, près d'Islamabad, elle est victime d'un attentat.

Sa vie

Jeunesse et éducation

Benazir Bhutto est née à Karachi le 21 juin 1953 dans une grande famille de politiciens et propriétaires terriens du Sind où la famille Bhutto possède de vastes terres. Elle est la fille aînée de l'ancien président, puis Premier ministre Zulfikar Alî Bhutto, pakistanais d'origine sindhi, et de la Bégum Nusrat Ispahani Bhutto, iranienne d'origine kurde ainsi que la sœur de Murtaza Bhutto.
Son éducation commence dans des pensionnats d'anciennes missions catholiques. Elle fréquente les écoles de la Congrégation de Jésus et Marie à Karachi puis à Murree Pendjab et de nouveau à Karachi5 où elle obtient son O-level à l'âge de 15 ans. Elle passe ensuite son A-level à la Karachi Grammar School.
En 1969, à 16 ans, après ses études secondaires, elle part pour les États-Unis où elle étudie à Radcliffe College, un collège de l'université Harvard. Elle obtient un Bachelor of Arts en gouvernement comparé en 1973 avec la mention cum laude. Elle est membre de la sororité Phi Beta Kappa. Elle poursuit son cursus au Royaume-Uni, au collège Lady Margaret Hall Oxford, où elle étudie la philosophie, la politique et l'économie en parallèle avec le droit international et la diplomatie. En décembre 1976, elle devient la première femme originaire d'Asie à être élue présidente de l'Oxford Union.

Famille

En 1977, une fois diplômée, elle rentre au Pakistan pour entamer une carrière diplomatique. Quelques jours après son retour, son père Zulfikar Alî Bhutto, qui est alors Premier ministre, est démis de ses fonctions après un coup d'État militaire, dirigé par l'ancien chef militaire, le général Muhammad Zia-ul-Haq, qui impose la loi martiale, mais promet de tenir des élections générales dans les trois mois. Mais au lieu de tenir sa promesse, le général Zia fait passer en cour martiale l'ancien Premier ministre pour conspiration dans l'assassinat d'Ahmed Raza Kasuri et celle-ci le condamne à mort. En dépit d'un motif considéré comme douteux et malgré de nombreux appels à la clémence de dirigeants étrangers, Bhutto est pendu le 4 avril 1979. Benazir Bhutto et sa mère sont détenues dans un camp jusqu'en mai 1979. Le 10 janvier 1984, Benazir Bhutto s'exile au Royaume-Uni pour raison médicale.
En 1985, son frère Shahnawaz Bhutto meurt dans des circonstances suspectes en France.
Le 18 décembre 1987, elle épouse à Karachi, Asif Ali Zardari avec lequel elle aura trois enfants Bilawal, né en 1988, Bakhtawar et Aseefa, nées en 1990 et 1993.
L'assassinat d'un autre de ses frères, Murtaza Bhutto, en 1996, a contribué à déstabiliser son deuxième mandat de Première ministre. De nombreux proches de Murtaza accusent Benazir d'avoir commandité son assassinat, les deux étant en concurrence et Murtaza voyant sa popularité augmenter.

Régime du général Zia 1977-1988

Ayant achevé ses études, elle rentre au Pakistan en 1977, l'année du coup d'État du général Zia. Elle est emprisonnée puis assignée à résidence surveillée en 1979 et elle s'exile finalement au Royaume-Uni en janvier 1984.
Elle devient chef du Parti du peuple pakistanais qu'avait fondé son père et dont sa mère avait repris la direction. Soutenue par cette dernière qui reste coprésidente, Bénazir Bhutto exercera de façon autoritaire jusqu'à sa mort une fonction de présidente à vie du PPP, au sein duquel aucune élection ne sera organisée.
Elle revient au pays en 1986 et y est accueillie triomphalement. De nouveau emprisonnée quelques jours après une manifestation interdite contre le général Zia, elle échappe à un attentat en janvier 1987.

Ascension au pouvoir Élections législatives de 1988

Composition de l'Assemblée nationale après les élections de 1988.
Le 17 août 1988, Zia ul-Haq meurt dans un accident d'avion aux causes non élucidées, en rentrant dans la base de Bahawâlpur. Comme le prévoit alors la Constitution, le président du Sénat, Ghulam Ishaq Khan devient Président du Pakistan par intérim. Durant la campagne électorale pour les élections législatives de 1988, le premier enfant de Benazir, Bilawal Bhutto Zardari naît le 21 septembre 1988. Le 29 septembre, des attaques simultanées à Karachi et Hyderabad font 240 morts, paralysant ainsi la campagne électorale. Le 5 octobre, après que Benazir Bhutto a déposé un recours en inconstitutionnalité, la Cour suprême annule le décret prit par Zia qui excluait les partis politiques des futures élections. En septembre 1988, le parti au pouvoir, la Ligue Musulmane du Pakistan, se scinde en deux partis : l'un pro-Zia et l'autre anti-Zia, dirigée par Muhammad Khan Junejo. Cependant, ces deux derniers partis s'unissent avec sept autres partis politiques et forment une coalition, l'Alliance démocratique islamique IDA. Dans le même temps, la loi électorale est modifiée, imposant aux électeurs de présenter une carte d'identité. Auparavant l'inscription dans les listes électorales étaient suffisante. Benazir Bhutto voit cette loi comme un moyen de réduire ses électeurs étant donné que selon elle, seuls 5 % des femmes et 30 % des hommes habitants en dehors des villes disposent d'une carte d'identité. Bhutto introduit alors un recours d'inconstitutionnalité, qui n'aboutit pas. Elle mène campagne durant un mois, en remontant le pays de Karachi à Rawalpindi par le train.
Le 16 novembre 1988, dans le premier scrutin ouvert depuis plus d'une décennie, son parti, le Parti du peuple pakistanais gagne largement les élections législatives de 1988, remportant 114 sièges contre contre 60 pour l'Alliance démocratique islamique à l'Assemblée nationale. Le PPP frôle ainsi la majorité absolue de 119 sièges. Le 16 novembre, Benazir Bhutto est allé voter dans sa circonscription de Larkana et est ensuite allé se recueillir sur la tombe de son père. Elle sera élue dans les trois circonscriptions où elle s'est présentée, c'est-à-dire à Larkana, Lahore et Karachi. Sa mère, Nusrat Bhutto est également élue dans les deux circonscriptions dans lesquelles elle s'est présentée, à Larkana et Chitral. Le 19 novembre, le PPP remporte également les élections aux assemblées provinciales, raflant 184 sièges contre 145 pour l'IDA. Le PPP forme finalement une alliance de coalition avec le Muttahida Qaumi Movement, permettant ainsi d'avoir la majorité absolue à l'Assemblée nationale.

Premier mandat de Première ministre 1988-1990

Malgré sa majorité à l'Assemblée nationale, le président par intérim Ghulam Ishaq Khan ne demande pas à Benazir Bhutto de former un gouvernement, et les deux personnes rentrent en conflit. Finalement, ils trouvent un compromis : Ghulam Ishaq Khan nomme Benazir Bhutto au poste de Premier ministre, et le PPP donnera ses voix à Ishaq Khan pour sa candidature au poste de Président.
Elle prête serment en tant que Première ministre d'un gouvernement de coalition, le 2 décembre 1988, à l'âge de 35 ans et devient la plus jeune personne et la première femme élue démocratiquement à la tête d'un pays à majorité musulmane. Durant le même mois, le président par intérim Ghulam Ishaq Khan, est élu par l'Assemblée nationale, le Sénat, et les quatre assemblées provinciales formant un collège électoral. Il obtient 608 des 700 voix du collège. Le président Ishaq Khan bénéficie alors des réformes constitutionnelles et des amendements votés par le général Zia et qui donnaient un pouvoir important au président.
Son mandat marque une période de transition dans la région, avec le retrait les troupes soviétiques d'Afghanistan. Jusqu'ici le gouvernement du général Zia, ainsi que l'ISI, avaient reçu l'aide et le soutien du gouvernement américain dans leur lutte contre l'armée rouge. En juin 1989, Benazir Bhutto rencontre le président américain George H. W. Bush à Washington photo à droite. Dans son autobiographie, Benazir Bhutto dénonce l'absence de soutien de la part des puissances occidentales à partir de 1989. Elle reçoit le Prix pour la liberté de l'Internationale libérale durant cette même année, un prix destiné à récompenser toutes personnes ou organisation ayant fait des efforts pour favoriser les libertés et la démocratie. Cependant, son mandat marque aussi la recrudescence des partis et des mouvements radicaux, qui réaliseront des scores importants aux élections législatives de 1990.
L'année 1989 correspond également au retour du Pakistan au sein du Commonwealth. En décembre 1988, Rajiv Gandhi et Benazir Bhutto se rencontrent à Islamabad.
Le gouvernement Bhutto mena également un politique de privatisation des grandes entreprises nationales. La réforme commença dès avril 1989 mais fut un semi échec, les investissements privés n'ont pas été suffisants et les fonctionnaires se sont opposés à la réforme. Ainsi, les objectifs de privatisations, qui concernaient en partie l'industrie et les services publics, et notamment la Pakistan International Airlines, la compagnie aérienne nationale, ne purent être totalement atteints. Selon certains analystes cet échec est dû au manque d'une politique plus globale en matière de privatisation, ainsi que d'un manque de volonté de réformer profondément les entreprises concernées pour les rendre plus attractives pour les grands investisseurs. Le gouvernement de Nawaz Sharif qui lui succéda en 1990 entamera une réforme de privatisation plus large, dont les objectifs seront mieux atteints.
Les conflits entre le Président et la Première ministre atteignent leur paroxysme en 1990. Ils concernaient notamment la nomination du chef militaire et du Président de la Cour suprême18. Le 6 août 1990, après vingt mois de fonction, le président Ghulam Ishaq Khan dissout l'Assemblée nationale et démet de ses fonctions Benazir Bhutto, provoquant ainsi de nouvelles élections législatives. Les assemblées provinciales sont également dissoutes par la suite.
Officiellement, elle est démise sous l'accusation de corruption et d'abus de pouvoir en août 1990, elle comparaît devant des tribunaux spéciaux de septembre 1990 à mai 1991 pour abus de pouvoir, malversations et détournement de fonds public, accusations dont elle sera innocentée en 1994. Son époux, Asif Ali Zardari, est maintenu en détention de 1990 à 1993, puis est acquitté.

Élections législatives de 1990

Le président Ghulam Ishaq Khan ayant dissout l'Assemblée nationale, de nouvelles élections législatives se sont tenues le 24 octobre 1990. Le Parti du peuple pakistanais forme alors une coalition avec deux autres petits partis. Face à eux, l'opposition de l'Alliance démocratique islamique s'unit autour de Nawaz Sharif, le nouveau leader de la coalition. Les opposants de Bhutto l'accusent de corruption, et surtout de favoritisme, ce qui poussera certains journalistes à parler du clan Bhutto, qui inclurait notamment son mari Zardari. Le PPP pâti également d'une augmentation de la criminalité et de l'insécurité, et d'une stagnation de la lutte contre la corruption. L'IDA fera campagne notamment autour de ce dernier sujet. Benazir Bhutto va pourtant contester l'équité de la campagne électorale, arguant que son parti disposait d'un moindre accès aux médias. Les observateurs américains signalent quant à eux, signaleront des fraudes préalables au scrutin.
Le 24 octobre 1990, l'IDA obtient 37,4 % des voix et 7,9 millions de votes, contre 36,8 % et 7,8 millions pour le PPP. Toutefois, l'IDA remportant la majorité dans un plus grand nombre de circonscriptions, elle emporte une large majorité à l'Assemblée avec 106 sièges contre 44 pour le PPP.
Malgré ce résultat, le PPP garde sa majorité à l'Assemblée provinciale du Sind ainsi qu'un fort soutien dans ses fiefs, à Karachi, Larkana et Sukkur. De plus, à la veille du scrutin, Bhutto réunit plusieurs centaines de milliers de supporters à Lahore, soit nettement moins que Nawaz Sharif. Ceci permettra notamment aux sympathisants du PPP de contester la régularité du scrutin, et Benazir Bhutto a accusé ses opposants de bourrages d'urnes.

Élections législatives de 1993

Le 18 avril 1993, le président Ghulam Ishaq Khan dissout l'Assemblée nationale et démet de ses fonctions le Premier ministre Nawaz Sharif en raison d'accusations de corruption contre lui. Cependant, la Cour suprême annule cette décision, la jugeant inconstitutionnelle. Finalement, le 18 juillet 1993, la rivalité entre les deux hommes ne trouvant pas de solution, le président et le Premier ministre démissionnent conjointement.
Les élections législatives qui s'ensuivent ont lieu le 6 octobre 1993. Sur les 207 sièges élus directement par le peuple, 86 sièges sont remportés par le Parti du peuple pakistanais et 73 par la Ligue musulmane du Pakistan N, la faction de la Ligue musulmane du Pakistan mené par Nawaz Sharif, qui s'était divisée d'avec celle de Muhammad Khan Junejo, qui obtient six sièges. Les deux principaux partis se lancent alors dans une lutte pour convaincre les petits partis, essentiels pour acquérir une majorité afin de former un gouvernement. Le PPP est ensuite conforté par les élections des assemblées provinciales le 9 octobre. Cependant, il pâtit de la décision du Muttahida Qaumi Movement, traditionnellement son allié, de boycotter les élections. Ces derniers dénoncent des pressions de l'armée. Toutefois, l'élection est reconnue par les observateurs internationaux.

Second mandat de Première ministre 1993-1996

Le 20 octobre 1993, l'Assemblée nationale élit Benazir Bhutto Première ministre, avec 121 voix contre 72 à Nawaz Sharif. Bhutto obtient donc deux voix de plus que la majorité absolue, de 119 voix. Elle est alors investie à la tête d'une fragile coalition composée essentiellement de petits partis, le plus important d'entre eux étant la Ligue musulmane de Muhammad Khan Junejo qui détient six sièges. Après que Benazir Bhutto a été investie par l'Assemblée nationale le 20 octobre 1993, l'élection du Président a lieu, le 13 novembre suivant. Elle oppose le président par intérim Wasim Sajjad à Farooq Leghari, membre du Parti du peuple pakistanais. Ce dernier remporte le scrutin par 274 voix contre 168 à Sajjad.
À partir de 1993, redevenue Première ministre, elle agit en politicienne plus chevronnée, fait des alliances, y compris avec des militaires, ce qui lui permet de traiter certains des problèmes de façon plus efficace que lors de son premier mandat. Elle doit néanmoins faire face à la montée du fondamentalisme musulman. En 1994, elle s'allie pourtant aux islamistes du Jamiat Ulema-e-lslami JUI, qui dirige la plupart des madrassas où seront formés les futurs talibans.
Durant son second mandant, Benazir Bhutto tente aussi de raffermir les liens avec les puissance occidentales, notamment les États-Unis. En mars 1995, elle reçoit Hillary Clinton, femme du président américain Bill Clinton et sa fille Chelsea Clinton à Islamabad. Cette visite, fortement médiatisée, permet de montrer à l'occident un visage différent du Pakistan. En novembre 1994, elle est en voyage officiel en France, accompagnée de généraux de l'armée et de son mari Zardari, où elle rencontre le président François Mitterrand. Elle s'exprime devant les députés de la commission des affaires étrangères :
" Nous et le Monde, qu'il soit musulman ou non musulman, nous ne devons pas permettre que les voies stridentes de quelques extrémistes déforment, pour leurs buts politiques personnels, la voie et l'esprit du message de Dieu. .... Les démocraties devront toujours rester vigilantes à ce sujet. "
Lors de son arrivée au pouvoir en 1993, elle confie la politique afghane à son ministre de l'intérieur, le général Nasrullah Babar. En novembre 1994, les talibans libèrent un convoi pakistanais qui traversait l'Afghanistan pour se rendre au Turkménistan, révélant l'existence d'une alliance stratégique entre les talibans et le Pakistan, ce dernier souhaitant avoir à sa frontière un Afghanistan stable pour pouvoir développer ses relations avec les anciennes républiques soviétiques d'Asie centrale37. Les talibans prennent Kaboul en septembre 1996. Des documents déclassifiés datés du 22 octobre 1996 ont montré que les services secrets des États-Unis disposaient d'informations sur des fournitures pakistanaises de nourriture, de carburant et de munitions destinées aux Talibans.
En 1996, alors que des divergences apparaissent entre la Première ministre et le président, le frère de Benazir, Murtaza Bhutto est tué dans une fusillade avec la police à Karachi. Sa mort provoque de forts soupçons autour de Benazir d'autant plus qu'une rivalité était apparue entre les deux personnes. Certains proches de Murtaza accusent Benazir d'avoir commandité son assassinat, les deux étant en concurrence et Murtaza voyant sa popularité augmenter. Cependant, aucune de ses accusations ne sera jamais démontrée. Le président Farooq Leghari accuse Benazir Bhutto d'être impliquée dans sa mort, puis cette dernière renvoie ces accusations contre le président. Le 5 novembre 1996, le président Farooq Leghari démet de ses fonctions la Première ministre et son gouvernement au milieu d'allégations de dysfonctionnements, et d'accusation de corruption, puis il dissout l'Assemblée nationale puis les assemblées provinciales.

Élections législatives de 1997

Les élections législatives de 1997 ont lieu le 3 février 1997 dans un contexte de polémique suite aux accusations de corruption formulées contre Benazir Bhutto et son gouvernement. Le Parti du peuple pakistanais subit la pire défaite de son histoire, remportant seulement 18 sièges à l'Assemblée nationale, contre 137 pour la Ligue musulmane du Pakistan . Dans le même temps, l'abstention atteint un niveau record, avec 35 % de participation, montrant ainsi la désillusion des Pakistanais envers leurs hommes politiques. La corruption a été le premier thème de campagne, mais la violence islamiste a été abordée plus que durant les autres élections, dans un contexte de talibanisation de l'Afghanistan.
Benazir Bhutto conteste l'impartialité de ces élections, et les observateurs internationaux refusent de parler d'élections démocratiques, mais ne dénoncent pas pour autant des fraudes massives. Les sondages préélectoraux prédisaient néanmoins une telle déroute pour le parti de Benazir Bhutto, estimant les voix de la Ligue musulmane du Pakistan à 40 % contre 20 % pour le PPP.
Nawaz Sharif décrit ce résultat comme la volonté des Pakistanais de mettre fin au chaos. Benazir Bhutto refuse d'appeler à des manifestations, arguant qu'elle ne veut pas menacer la stabilité du Pakistan, alors que l'insurrection talibane prend de l'ampleur.

Accusations de corruption Exil à l'étranger

Afin d'échapper à la justice, elle s'est exilée à Dubaï en 1998. Les poursuites judiciaires restent pour l'essentiel en suspens le temps de son exil et jusqu'à l'amnistie décrétée par Musharraf en octobre 2007.
En 1999, Bhutto et Zardari sont condamnés pour corruption ; Bhutto, en exil en Angleterre et aux Émirats arabes unis, conteste ce jugement. En 2002, ne s'étant pas présentée au procès en appel, elle est condamnée à ne plus pouvoir pénétrer sur le territoire pakistanais. De plus, le président pakistanais Pervez Musharraf fait voter cette même année un amendement à la constitution interdisant de faire plus de deux mandats de Premier ministre. Cette décision empêche ainsi un retour au pouvoir aux anciens Premiers ministres Bhutto et Nawaz Sharif.
Le 5 août 2003, elle devient membre du Minhaj ul Quran International, une organisation d'obédience soufie fondée par le professeur Muhammad Tahir-ul-Qadri.
Elle voyage beaucoup et participe à de nombreuses conférences dans plusieurs pays.
Le 27 janvier 2007, elle est invitée par les États-Unis à prendre la parole devant le président George W. Bush, le Congrès et les responsables du Département d'État.

Retour d'exil et préparation des élections Retour au Pakistan

Durant l'été 2007, de longues transactions ont eu lieu avec le président Musharraf, pour un partage du pouvoir. Le 5 octobre 2007, Musharraf signe l'ordonnance sur la réconciliation nationale, en accordant l'amnistie à Bhutto et Zardari dans toutes les affaires judiciaires à leur encontre, y compris toutes les charges de corruption. D'autres dirigeants politiques, comme l'ancien premier ministre en exil Nawaz Sharif sont exclus de cette amnistie. En retour, Bhutto et son parti, conviennent de ne pas boycotter l'élection présidentielle. Bhutto est alors fortement critiquée par sa famille politique et certains membres du parti pour avoir signé un accord avec le chef de la junte. Le 6 octobre 2007, Pervez Musharraf remporte l'élection présidentielle, toutefois, la Cour suprême statue que le vainqueur ne peut être officiellement proclamé jusqu'à la décision de savoir s'il peut être président tout en restant général de l'armée.
Après huit années d'exil à Londres, Benazir Bhutto est de retour à Karachi le 18 octobre 2007, afin de préparer les élections législatives de 2008. En larmes, elle est accueillie par de nombreux sympathisants dès sa descente d'avion à l'aéroport international Jinnah, elle déclare alors :
"Les gens que vous voyez derrière moi donnent la vraie image du Pakistan. Ce sont les représentants des classes moyennes et des classes ouvrières qui travaillent dur et qui veulent avoir le pouvoir de construire une nation moderne et modérée, ou tous sont égaux, c'est le vrai Pakistan, et si nous avons la démocratie, c'est vraiment le visage du Pakistan que le monde veut voir, pas celui des extrémistes qui ont proliféré sous la dictature. '
En route pour un rassemblement dans la capitale, deux explosions se produisent. Elle est la cible d'un attentat-suicide, dont elle sort indemne mais 136 personnes sont tuées dont au moins 50 des gardes de sécurité de son parti et six policiers, qui formaient une chaîne humaine autour de son camion pour la protéger d'éventuelles attaques et de nombreux sympathisants.

Protestations contre l'état d'urgence

Le 3 novembre, alors qu'elle est à Dubaï depuis le 1er pour voir ses enfants, elle rentre après que le président Musharraf a décrété l'état d'urgence pour lutter contre l'augmentation des attentats-suicides et l'ingérence de la justice dans le domaine politique. Il annonce également le report des élections législatives prévues pour la mi-janvier. Le 7 novembre, Benazir Bhutto appelle à manifester en masse contre l'état d'urgence. Plus tard, 400 de ses partisans seront arrêtés. Le 8 novembre, Pervez Musharraf annonce la tenue des élections législatives avant le 15 février 2008 et promet de démissionner de son poste de chef des armées avant de prêter serment pour son deuxième mandat en tant que chef de l'État. Le 9 novembre, Bhutto est assignée à résidence pour lui éviter de participer au meeting de son parti interdit par l'état d'urgence et par crainte d'attentats. Malgré l'interdiction, elle réussit à passer deux barrages de police avant d'être stoppée. Dans la nuit son assignation est levée, le lendemain, elle participe à une manifestation organisée par des journalistes. Dans une déclaration, elle lance un appel à une « longue marche » le 13 novembre entre Lahore et la capitale Islamabad pour exiger du pouvoir la fin de l'état d'urgence et le maintien des législatives à la mi-janvier. Alors qu'elle souhaite rencontrer l'ancien président de la Cour suprême et leader de l'opposition à Musharraf, le juge Muhammad Chaudhry assigné à résidence, elle est bloquée par la police. Le 10 novembre, elle part pour Lahore, d'où elle compte mener une longue marche de protestation vers la capitale.

Campagne pour les législatives de 2008

Le 11 novembre, Pervez Musharraf annonce la dissolution du Parlement pour le 15 novembre et la tenue d'élections législatives avant le 9 janvier 2008. Il annonce également l'abandon de son uniforme de général si sa réélection est validée par la Cour suprême.
Le 12 novembre, elle annonce que les négociations pour un éventuel partage du pouvoir avec Musharraf sont rompues. Elle menace le président de boycotter les législatives s'il ne met pas fin à l'état d'urgence. Elle est à nouveau assignée à résidence dans la nuit du 12 au 13 novembre pour une période de 7 jours dans le but notamment de l'empêcher de participer à une manifestation interdite prévue le 12 novembre et contre son opposition au président. 20 000 policiers sont déployés à Lahore, dont 4 000 aux abords de la maison où elle séjourne. Le 13 novembre, dans une interview, elle demande à la communauté internationale de cesser de soutenir le président Musharraf et réclame sa démission. Elle exclut également de devenir première ministre tant qu'il sera au pouvoir. Elle propose à son ancien rival et ancien Premier ministre en exil Nawaz Sharif de former ensemble une alliance. Celui-ci s'est dit favorable à cette proposition. 1 500 de ses sympathisants ont été arrêtés alors qu'ils essayaient de mener la longue marche prévue.
Le 16 novembre, son assignation est levée quelques heures avant la visite du numéro deux américain des Affaires étrangères John Negroponte. Elle tient une conférence de presse dans laquelle elle affirme que le gouvernement de transition mis en place aujourd'hui avec à sa tête le président du Sénat Mohammedmian Soomro, nouveau Premier ministre et qui est chargé d'organiser, sous l'état d'urgence, les élections législatives et provinciales qui doivent se tenir avant le 9 janvier 2008, n'est pas acceptable.
Le 25 novembre, elle annonce sa candidature dans la circonscription sud de Karachi pour les élections législatives du 8 janvier. Alors qu'elle essaye de fédérer l'ensemble de l'opposition face à Musharraf et contrairement à certains partis qui ont appelé au boycott du scrutin, elle n'a pas encore décidé si elle le boycotterait.
Le 28 novembre, elle accueille favorablement la démission du président Musharraf de la tête de l'armée mais s'est dite peu pressée de le reconnaitre comme un président civil légitime. Le lendemain, Musharraf prête serment pour un second mandat et annonce la levée de l'état d'urgence pour le 16 décembre. Le même jour, Bhutto annonce que son parti participera aux élections législatives et provinciales du 8 janvier mais se réserve le droit de décider plus tard de les boycotter. Le président Musharraf lève l'état d'urgence le 15 décembre, et annonce que les élections prévues le 8 janvier 2008 seront équitables et transparentes.

Assassinat de Benazir Bhutto. Les faits

Le 27 décembre 2007, Benazir Bhutto se rend à une réunion du Parti du peuple pakistanais dans un parc public de Rawalpindi, dans la banlieue sud d'Islamabad. En quittant les lieux, elle salue la foule à travers le toit ouvrant de son véhicule blindé lorsqu'un homme présent à moins de deux mètres tire trois coups de feu dans sa direction puis déclenche la ceinture d'explosifs qu'il porte sur lui, tuant 20 personnes et en blessant plusieurs dizaines d'autres. Grièvement blessée à la tête et ayant perdu beaucoup de sang, Benazir Bhutto est transportée au Rawalpindi General Hospital à 17 h 35. Après une demi-heure de massage cardiaque et respiration artificielle, les médecins prononcent son décès à 18 h 16.
Transféré dans la nuit à Larkana, le cercueil de Benazir Bhutto est transporté jusque dans sa ville natale de Garhi Khuda Bakhsh, accompagné de centaines de milliers de personnes. Sa dépouille est enterrée aux côtés de son père, dans le mausolée familial. Le nombre de personnes présentes lors de l'enterrement le 28 décembre est estimé jusqu'à 600 000.
Les causes exactes de la mort de Benazir Bhutto font dans les jours qui suivent l'objet d'une controverse. Le gouvernement affirme qu'elle est morte à la suite d'un choc à la tête contre le levier du toit ouvrant de sa voiture alors qu'elle tentait d'éviter les balles tirées par le kamikaze, mais le porte-parole de Benazir Bhutto affirme que l'ancienne Première ministre a été touchée par une balle et déclare : J'ai vu qu'elle avait une blessure par balle à l'arrière de la tête et une autre, causée par la sortie de la balle, de l'autre côté de la tête. Javed Cheema, porte-parole du ministère de l'Intérieur, s'est déclaré prêt à exhumer le corps de Benazir Bhutto pour enquête si son parti le souhaite mais son mari a refusé d'exhumer le corps afin d'effectuer une autopsie.

Réactions

Nationales

Sa mort donne lieu à plusieurs manifestations et à des émeutes dans tout le pays ayant fait au moins 32 morts. Le président décrète trois jours de deuil national.
Le chef des opérations d'al-Qaïda en Afghanistan, Mustafa Abu Al-Yazid, a revendiqué l'attentat et déclaré de Benazir Bhutto qu'elle était une fidèle de l'Amérique et promettait d'écraser les moudjahidines, et elle a été liquidée mais, le même jour, le chef supposé d'al-Qaida au Pakistan, Baïtullah Mehsud, dément l'avoir fait tuer.

Internationales

L'attentat est condamné par la communauté internationale.

L'enquête des Nations unies

Après la victoire du parti de Bhutto, le PPP, aux élections législatives de février 2008, le nouveau gouvernement pakistanais a mandaté l'ONU, en juillet 2008, d'une mission sur les faits et les circonstances de la mort de Bhutto. La commission est présidée par Heraldo Munoz, ambassadeur du Chili auprès des Nations unies. Le rapport aurait initialement dû être rendu public le 31 mars 2010, mais le gouvernement fédéral a demandé que le rapport soit communiqué plus tard afin qu'il soit étayé par des faits, selon le ministre de l'intérieur Rehman Malik.
Le rapport est rendu public le 15 avril 2010, et il remet en cause le gouvernement pakistanais, à l'époque celui du président Pervez Musharraf, en l'accusant de ne pas avoir assuré la sécurité de Benazir Bhutto de façon convenable compte tenu des menaces qui pesaient sur elle. Le rapport accuse aussi la police locale d'avoir sciemment fait échouer l'enquête, en relevant que l'enquête pakistanaise a manqué d'instructions, était inefficace et manquait d'implication pour identifier les criminels et les traduire en justice. Le rapport relève également que des responsables, craignant notamment l'implication des services de renseignement, ne savaient pas vraiment jusqu'où ils pouvaient aller dans l'enquête, même s'ils savaient pertinemment, en tant que professionnels, que certaines mesures auraient dû être prises »60. Le rapport accuse également les autorités locales de la province du Pendjab, et de la ville de Rawalpindi, de ne pas avoir pris les mesures qui s'imposaient. Il relève également un traitement discriminatoire, en argumentant que deux autres anciens Premiers ministres, soutenant Musharraf, avaient bénéficié de meilleurs services de sécurité.
Les cadres du PPP et les proches de Bhutto réagissent en indiquant que les conclusions correspondent exactement à ce qu'ils pensaient depuis le début. Les autorités pakistanaises indiquent qu'elle étudieront les preuves et mèneront une enquête concernant l'implication éventuelle d'officiers ou de responsables de sécurité. Le Premier ministre promet que les coupables seront arrêtés. Cependant Pervez Musharraf, ainsi que de nombreux membres de son parti politique, battu durant les élections législatives de février 2008, remettent en doute le rapport.

L'enquête des autorités pakistanaises

C'est en revanche le gouvernement pakistanais qui se charge de l'enquête sur les coupables, et le 1er mars 2008, la justice pakistanaise a inculpé le chef du TTP, Baitullah Mehsud. Dès le 28 décembre, ce dernier dément l'avoir fait tuer tout en se réjouissant de sa mort, considérant que Benazir Bhutto est une alliée des États-Unis. Mehsud est tué en août 2009 dans l'une des nombreuses frappes aériennes américaines ayant lieu dans le Waziristan.
Après la remise par l'ONU du rapport aux autorités pakistanaises le 15 avril 2010, le gouvernement pakistanais met en place une commission d'enquête le 24 avril. Le 19 avril, huit hauts officiers cités dans le rapport des Nations unies, sont suspendus de leur fonction, dont notamment Saud Aziz, chef de la police de Rawalpindi et qui était responsable de la sécurité de Benazir Bhutto durant sa réunion électorale à Rawalpindi.
Finalement, sept personnes sont inculpées par la Cour anti-terroriste de Rawalpindi, dont cinq présumés talibans pour leur implication directe dans l'assassinat, et deux officiels de la police, dont Saud Aziz pour ne pas avoir assuré correctement la sécurité de Benazir et pour avoir détruit des preuves, selon la Cour.

Postérité

Benazir Bhutto est enterrée dans le village de Garhi Khuda Bakhsh près de Larkana, dans le mausolée familial dans lequel repose également son père. Sa mort est commémorée tous les 27 décembre. La première commémoration réunit 150 000 personnes autour de sa tombe, dans une cérémonie présidée par Asif Ali Zardari et Bilawal Bhutto.
L'aéroport international Benazir Bhutto, desservant Islamabad, a été renommé ainsi le 21 juin 2008 par un décret du Premier ministre Youssouf Raza Gilani. Un nouvel aéroport, devant le supplanter, est actuellement en cours de construction. Il deviendrait le plus important aéroport du Pakistan et pourrait également s'appeler Benazir Bhutto.
Nawabshah 24e plus grande ville du pays avec 270 000 habitants a été officiellement renommée Benazirabad en septembre 2008, et son district Shaheed Benazirabad.

Liens

http://www.ina.fr/video/CAB90008123/m ... nd-au-pakistan-video.html Mitterand en visite au Pakistan
http://youtu.be/fOHYdajmtp4 Dernier discours "l'espoir est perdu "


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Posté le : 18/10/2014 19:12

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Philippe III le hardi
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Le 5 octobre 1285 à Perpignan, royaume de Majorque meurt, à 40 ans,

Philippe III le Hardi


dit Philippe le Hardi, né le 1er mai 1245 à Poissy, roi de France de 1270 à 1285, soit durant 15 ans, 1 mois et 10 jours, il est Couronné le 15 août 1271, en la cathédrale de Reims, son prédécesseur est Louis IX, son successeur est Philippe IV, lle est dixième de la dynastie dite des Capétiens directs. Il était le fils de Louis IX 1214-1270, dit Saint Louis, roi de France, et de Marguerite de Provence, il épouse
Isabelle d'Aragon 1262-1271, puis Marie de Brabant 1274-1285, il a pour enfants Louis de France, Philippe IV , Robert de France, Charles de France, Louis de France, Marguerite de France et Blanche de France, il a pour héritier Louis de France 1270-1276 et Philippe de France 1276-1285

En bref

Fils de Saint Louis et de Marguerite de Provence, Philippe III le Hardi a le malheur de succéder à un roi prestigieux et d'être finalement mal connu. Sa statue à Saint-Denis — image d'un roi vigoureux — ne correspond pas au portrait que tracent ses biographes : pieux, peu lettré, il aurait été le jouet de son entourage. En fait, les progrès de l'État sont tels que le roi a besoin de conseillers d'une autre trempe que ceux dont s'accommodait la royauté patriarcale. Leur activité fait douter du pouvoir réel du roi. Des noms sortent de l'ombre : Mathieu de Vendôme, abbé de Saint-Denis, et surtout Pierre de la Broce, ancien chirurgien et valet de chambre de Louis IX, parvenu au sommet des honneurs et de la fortune par la faveur de Philippe le Hardi. Bientôt, une violente cabale se déchaîne contre le favori ; elle n'hésite pas à utiliser les procédés les plus diffamatoires et parvient à le conduire au gibet 1278. Elle est menée par le cercle aristocratique de la jeune et jolie Marie de Brabant épouse du roi en 1274 après la mort d'Isabelle d'Aragon, où se fait remarquer Charles d'Anjou, image type du chevalier conquérant. Entre les grands soucieux de conserver leurs privilèges, mais divisés en deux clans — celui de la reine en faveur des Angevins et celui de la reine-mère en faveur des Anglais —, et les avis de prudence des conseillers inquiets des problèmes financiers que pose à la royauté la hausse accélérée des prix et des dépenses, le roi hésite. L'annexion du Midi languedocien à la mort d'Alphonse de Poitiers 1271 se réalise sans grosses difficultés ; seul le comte de Foix résiste. Il cède le comtat Venaissin au pape Grégoire X en 1274 et le roi d'Angleterre reçoit l'Agenais en 1279. Cependant, Charles d'Anjou, le pape Martin IV et les barons consultés entraînent le roi dans la première guerre de conquête hors du royaume : la croisade en Aragon. C'est un échec Girone, 1285. Philippe III meurt à Perpignan, victime d'une épidémie.

Sa vie

Cadet de famille, le prince Philippe n'était pas destiné à régner sur un royaume. C'est à la mort de son frère aîné Louis en 1260 qu'il devient le prince héritier. Il a alors quinze ans et présente beaucoup moins d'aptitudes que son frère, étant de caractère doux, soumis, timide et versatile, presque écrasé par les fortes personnalités de ses parents.
Sa mère Marguerite lui fait promettre de rester sous sa tutelle jusqu'à l'âge de trente ans, mais son père le roi Saint Louis fait casser le serment par le pape, préférant bonifier son fils par une éducation sans faille. C'est ainsi que le pape Urbain IV relève Philippe de son serment le 6 juin 1263. À cet effet, il lui adjoint à partir de 1268 pour mentor Pierre de La Brosse. Saint Louis se charge en outre de lui prodiguer ses propres conseils, rédigeant en particulier ses Enseignements, qui inculquent avant tout la notion de justice comme premier devoir de roi. Il reçut également une éducation très tournée vers la foi. Guillaume d'Ercuis était en outre son aumônier, avant d'être le précepteur de son fils, le futur roi Philippe IV.

Un avènement dans la douleur

Dans la mouvance du traité de Corbeil, conclu le 11 mars 1258 entre Jacques Ier d'Aragon et son père, Philippe fut marié en 1262 à Isabelle d'Aragon à Clermont par l’archevêque de Rouen Eudes Rigaud. Il en eut quatre garçons : Louis 1264-1276, Philippe, Robert, 1269-av. 1276 et Charles, ainsi qu'un fils mort-né fin janvier 1271. En 1270, il accompagne son père à la huitième croisade, à Tunis. Peu avant son départ, Saint Louis avait remis la régence du royaume entre les mains de Mathieu de Vendôme et Simon II de Clermont-Nesle, comte de Clermont, auxquels il avait en outre confié le sceau royal. Après la prise de Carthage, l'armée est frappée par une épidémie de dysenterie, qui n'épargne ni Philippe, ni sa famille. Son frère Jean Tristan meurt le premier le 3 août, puis, le 25, vers 15 heures, le roi Louis succombe à son tour. Pour empêcher la putréfaction de la dépouille du souverain, on a recours au mos Teutonicus.
Philippe est donc proclamé roi sous le nom de Philippe III à Tunis. Sans grande personnalité ni volonté, très pieux, mais bon cavalier, il doit davantage son surnom de Hardi à sa vaillance au combat qu'à sa force de caractère. Il se révèle incapable de commander aux troupes, affecté qu'il est de la mort de son père. Il laisse son oncle Charles Ier d'Anjou négocier avec Abû `Abd Allah Muhammad al-Mustansir, sultan hafside de Tunis, et conclure une trêve de dix ans qui lui permet de revenir en France. Ce dernier obtient le versement d'un tribut du calife de Tunis en échange du départ des croisés. Un traité fut conclu le 28 octobre 1270 entre les rois de France, de Sicile, de Navarre et leurs barons d'une part ; le calife de Tunis de l'autre.
D'autres morts endeuillent encore cette débâcle. En décembre, à Trapani, en Sicile, le beau-frère de Philippe, le roi de Navarre Thibaut de Champagne trouve la mort. À Trapani, son épouse, la sœur du souverain, Isabelle de France, rejoint inopinément son mari dans la mort[Quoi ?]12. Enfin, un mois plus tard, en Calabre, l'épouse du souverain, Isabelle d'Aragon, alors enceinte de son cinquième enfant, fait une malheureuse chute de cheval. Elle se brise la colonne vertébrale, fait une fausse-couche et meurt dans d'affreuses douleurs à Cosenza.
Philippe III arrive à Paris le 21 mai 1271, et rend avant tout hommage aux victimes, qui furent bien sûr nombreuses aussi parmi les soldats. Dès le lendemain ont lieu les funérailles de son père. Le nouveau souverain est sacré roi de France à Reims le 15 août 12711.

Un règne charnière

L'avènement de Philippe III s'accompagne rapidement d'un bouleversement dans le paysage politique : la mort du roi d'Angleterre Henri III et la fin d'une vacance du trône impérial longue de 19 ans. En outre, la préoccupation de l'Europe n'est plus aux croisades. Ainsi, alors que celles-ci avaient été des composantes majeures du règne de son père, le sien sera surtout marqué par des conflits territoriaux, des contestations d'héritages et des guerres de vassalité, phénomène qui va encore s'accentuer pendant le règne de son fils.
Conservant la plupart des conseillers de son père, ainsi que Eustache de Beaumarchès, sénéchal de Poitou, de Toulouse et d'Auvergne, Philippe III a pour grand chambellan Pierre de La Brosse qu'il fait pendre en 1278.

Politique intérieure

Par des héritages, annexions, achats, unions, et guerres, Philippe III s'attache sans cesse à agrandir le domaine royal et y affermir son autorité.
En 1271-1272, il opère sa première transaction territoriale en incorporant au domaine royal l'héritage de son oncle Alphonse de Poitiers : le comté de Toulouse, le Poitou et une partie de l'Auvergne. Par le traité d'Amiens de 1279, il est cependant contraint de céder l'Agenais, la Saintonge et le Ponthieu au roi d'Angleterre Édouard Ier. Il hérite également du comté du Perche et du comté d'Alençon de son frère Pierre décédé en 1283.
Donation de Philippe III le hardi à son écuyer Herlier de Montmartre en 1285.
Il a l'occasion de faire ses premiers faits d'armes personnels en 1272, quand il convoque l’ost royal contre les comtes de Foix et d'Armagnac qui lui contestent son pouvoir. Armagnac se rend, et Foix, battu, est emprisonné. Il lui restitue cependant ses terres en 1277. Il achète également les comtés de Nemours et de Chartres en 1274 et 1284. Il acquiert aussi diverses villes, telles Harfleur ou Montmorillon. Il retire également au roi de Majorque l'autorité sur Montpellier. En revanche, il cède au pape Grégoire X le comtat Venaissin en 1274.
Il mène une politique matrimoniale efficace, étant l'instigateur du mariage de sa cousine Mahaut d'Artois avec le comte Othon IV de Bourgogne, préparant ainsi le rapprochement de cette région, terre impériale, l'actuelle Franche-Comté, avec le royaume. Il intervient aussi en Navarre après la mort d'Henri Ier de Navarre qui laisse une fille Jeanne sous la tutelle de sa mère Blanche d'Artois et de Ferdinand de la Cerda. Blanche d'Artois fiance Jeanne au fils de Philippe, le futur Philippe le Bel. La Champagne et la Navarre sont administrées par les Français de par le traité d'Orléans de 1275, et la Champagne est définitivement rattachée au domaine en 1314. Le mariage a finalement lieu en 1284.
Du point de vue des institutions, Philippe III introduit plusieurs nouveautés. Il fixe la majorité des rois de France à quatorze ans. Il affermit la justice royale au détriment des justices seigneuriales, instituant un tribunal royal dans chaque bailliage ou sénéchaussée. Il frappe d’amendes les nobles ne répondant pas à la convocation à l'ost royal. Il crée un impôt sur les transmissions de fiefs. Enfin, il institutionnalise la ségrégation envers les juifs.

Politique extérieure

Gisant de Philippe III à Saint-Denis
En Castille, après la mort de son beau-frère Ferdinand de la Cerda en 1275, Philippe III prend sans succès le parti des enfants de celui-ci contre Don Sanche, désigné successeur par le roi Alphonse X.
En Italie, il soutient le pape Martin IV contre les gibelins, faisant une expédition punitive en Romagne. Il soutient également la politique sicilienne de son oncle Charles d'Anjou, après les massacres des Vêpres siciliennes en 1282. Pierre III d'Aragon, considéré comme l'instigateur du massacre, est excommunié par le pape qui lui enlève son royaume et le donne à Charles de Valois, lequel ne peut le conserver.
En 1285, après l'affaire de Sicile, Philippe III, sans son oncle Charles d'Anjou mort en début d'année, engage la croisade d'Aragon et attaque sans succès la Catalogne siège de Gérone du 26 juin au 7 septembre 1285. Son armée touchée par une épidémie de dysenterie, il est défait en septembre à la bataille des Formigues, et est obligé de faire retraite. Celle-ci est désastreuse, l'armée française est à nouveau défaite le 1er octobre à la bataille du col de Panissars, et lui-même meurt à Perpignan le 5 octobre 1285.
Mort loin de la capitale, se pose la question du traitement de son corps, la technique de l'embaumement antique ayant été perdue. La putréfaction du cadavre est alors limitée par l'éviscération et la technique funéraire du mos Teutonicus. Il est le premier roi de France à disposer de la tripartition du corps delaceratio corporis, division du corps en cœur, entrailles et ossements. Concernant le corps de Philippe III, il sera en fait divisé en quatre parties : ses chairs sont envoyées à la cathédrale de Narbonne et ses entrailles à l'abbaye de la Noë en Normandie, ses os rejoignant la nécropole royale de Saint-Denis, son cœur étant confié à son confesseur dominicain qui l'offre aux Jacobins de Paris16. Cette pratique de sépultures multiples, pourtant interdite par une décrétale du pape Boniface VIII en 1299, est reprise ensuite par les rois puis les reines et les proches de la dynastie capétienne car elle permet la multiplication des cérémonies funérailles du corps, la plus importante, puis funérailles du cœur et funérailles des entrailles et des lieux où honorer le roi défunt.

Pierre d'Aragon mourant un mois plus tard, Gérone se livre à son successeur, et le nouveau roi de France, Philippe IV le Bel décide le retour en France.

Unions et descendane

Le 28 mai 1262 à Clermont-Ferrand, il épouse en premières noces Isabelle d'Aragon (1247-1271), fille du roi Jacques Ier d'Aragon. Ayant accompagné le roi à la Huitième croisade, elle meurt tragiquement d'une chute de cheval, en Calabre, sur le chemin du retour, alors enceinte de son 5e enfant.
De cette union sont issus :

Louis 1264-1276, prince héritier du 25 août 1270 à sa mort ;
Philippe IV 1268-1314, dit Philippe le Bel, roi de France ;
Robert 1269-av. 1276 ;
Charles de France 1270-1325, comte de Valois .
De son mariage avec Marguerite d'Anjou 1273-1299 est issu Philippe de Valois, 1293-1350 futur roi de France en 1328 sous le nom de Philippe VI de France. Il est l'auteur de la Dynastie de Valois.
Le 21 août 1274 à Vincennes, Philippe III épouse en secondes noces Marie de Brabant 1254-1321, fille de Henri III, duc de Brabant, et d'Adélaïde de Bourgogne.

De cette union sont issus :

Louis de France 1276-1319, comte d'Évreux ;
Marguerite de France, épouse en 1299 Édouard Ier, roi d'Angleterre ;
Blanche de France 1278-1306, épouse en 1300 Rodolphe III, duc d'Autriche - postérité éteinte.

Liens

http://youtu.be/pdRWqahfdGE La guerre de 100 ans
http://youtu.be/ETUkY9d8dtA Les capétiens


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Posté le : 04/10/2014 14:05

Edité par Loriane sur 05-10-2014 00:29:02
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Le chevalier d'Eon
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Le 5 octobre 1728 à l'hôtel d'Uzès à Tonnerre naît " le chevalier d'Eon,

de son vrai nom, Charles-Geneviève Louis-Auguste-André-Thimothée d'Éon de Beaumont, dit le chevalier d'Éon ou Mademoiselle d'Eon, mort, à 8I ans, le 21 mai 1810 à Londres, auteur, diplomate et espion français. Il est resté célèbre pour son habillement qui le faisait passer pour une femme. À sa mort cependant, il fut reconnu par un concile de médecins comme de sexe masculin et parfaitement constitué.
Il est le fils de Louis d'Éon de Beaumont, avocat au Parlement de Paris ayant fait fortune dans le commerce du vin en étant directeur des domaines du roi, et de Françoise de Charanton, fille d'un Commissaire Général des Guerres aux armées d'Espagne et d'Italie. D'Éon raconte dans son autobiographie Les Loisirs du chevalier d'Éon de Beaumont qu'il est né coiffé, c'est-à-dire couvert de membranes fœtales, tête et sexe cachés et que le médecin de la ville a été incapable de déterminer son sexe.


En bref

Le Chevalier d'Éon, dont le premier tome est paru en janvier 2014 chez l'éditeur Ankama et dont un second tome est en préparation, est une bande dessinée scénarisée et mise en images par Agnès Maupré. Il s'agit d'une biographie romancée, mais soutenue par une documentation important.
Agent secret de Louis XV, il accomplit avec succès – selon la tradition, sous un déguisement féminin – une mission secrète en Russie 1755, où il fut secrétaire d'ambassade 1757-1759. Ministre plénipotentiaire à Londres 1763, il entretint avec le roi une correspondance politique confidentielle. Il a laissé des Mémoires Loisirs du chevalier d'Éon, 1774
Né à Tonnerre d'une famille de juristes, avocat au Parlement, Charles de Beaumont, chevalier d'Éon, reçoit du prince de Conti une mission à la cour de Russie en 1755 ; agent secret du roi, il est lectrice de la tsarine Élisabeth sous un déguisement féminin ; une seconde mission le voit secrétaire d'ambassade en Russie. Entré dans la carrière des armes en 1761, courageux capitaine de dragons sous les ordres du maréchal de Broglie, il devient ensuite secrétaire d'ambassade en 1762, puis ministre plénipotentiaire, avant de recevoir de Louis XV la croix de Saint Louis. Grâce à son action vigilante et utile, Éon révèle que le ministre protestant Gibert trafique par Rouen et Dieppe l'envoi de protestants dans les colonies anglaises... Mais des menées hostiles et des médisances, ainsi que les discussions auxquelles on se livre sur son sexe, le contraignent à revenir en France. Vergennes et Maurepas l'obligent à paraître dans le monde sous l'aspect de la chevalière d'Éon. Puis il retourne à Londres où il meurt dans l'oubli. Sa collaboration à L'Année littéraire de Fréron, ses œuvres rassemblées et publiées en treize volumes à Londres, en 1775, sous le titre Loisirs du chevalier d'Éon, ses travaux d'économie et de politique témoignent d'un esprit observateur et intelligent. On s'est beaucoup interrogé sur les raisons qui ont déterminé cet homme à accepter ou à créer une telle ambiguïté autour de sa personnalité.

Sa vie

Il naît à Tonnerre où son père de petite noblesse est élu maire et y commence ses études, puis, en 1743, les poursuit à Paris chez son oncle, au collège Mazarin et obtient un diplôme en droit civil et en droit canon en 1749 à 21 ans. Dans la lignée de sa famille de noblesse de robe, il s'inscrit comme avocat au Parlement de Paris le 22 août 1748. Il montre également des talents en équitation et en escrime. Il se met à écrire, publie en 1753 plusieurs Considérations historiques et politiques. L’ouvrage étant remarqué, le jeune homme se crée un réseau de relations, dont le prince de Conti, cousin du roi Louis XV qui le nomme censeur royal pour l'Histoire et les Belles-Lettres.

Carrière

Sollicité, selon la légende il aurait été remarqué par le roi lors d'un bal dans lequel le chevalier était costumé en femme, il est recruté dans le Secret du Roi, cabinet noir de Louis XV qui mène une politique en parallèle des conseils officiels, le prince de Conti, le maréchal de Noailles, Beaumarchais, M. de Tercier en font également partie. Il est aussitôt dépêché à la Cour de Russie comme secrétaire d'ambassade en juin 1756, alors que débute la guerre de Sept Ans, pour obtenir de la tsarine Élisabeth une alliance avec la France. Il racontera plus tard, dans la publication romancée de ses Mémoires en 1836, y avoir été lectrice de la tsarine sous le nom de Lia de Beaumont. Celle-ci aurait percé à jour le déguisement et aurait tenté de consommer, mais il serait resté mou et aurait été traité de fou. En fait, le poste n'existait pas à la cour de Russie, et l'histoire n'apparaît qu'à l'époque où il est en Angleterre. À la cour russe, la tsarine donnant des bals costumés où l'on inversait les rôles les hommes devaient être vêtus en femme et les femmes en homme, il prend sans doute plaisir à se travestir, sa faible corpulence lui permettant de mystifier tout le monde.
Il est de nouveau à Saint-Pétersbourg comme secrétaire d'ambassade de 1758 à 1760. Il porte le texte du traité d'alliance au roi à Versailles où il arrive deux jours avant le courrier dépêché par la tsarine. Le roi le récompense en lui donnant un brevet de capitaine de dragons en 1760. Il participe aux dernières campagnes de la guerre de Sept Ans où il est blessé et quitte l'armée en 1762 pour redevenir agent secret.

Il est envoyé à Londres en 1762, où il collabore, en tant que Secrétaire de l'Ambassade de France pour la conclusion de la paix générale auprès de l’ambassadeur le duc de Nivernais, à la rédaction du traité de paix de Paris qui sera signé le 10 février 1763. Sa grande habileté diplomatique et la subtilisation des documents préparatoires au traité, alors que la France est vaincue par l'Angleterre qui veut s'emparer de tout l'empire colonial français, lui vaut de recevoir une des plus rares distinctions du temps : l'ordre royal et militaire de Saint-Louis.
Parallèlement, il est chargé par le Secret du Roi de la composition d’un plan d’invasion sur la Grande-Bretagne, plus précisément d'un projet de descente sur l'Angleterre et le Pays de Galles dont il a reconnu les côtes avec le marquis Carlet de la Rozière. Il est nommé alors ambassadeur par intérim lorsque le duc de Nivernais malade retourne à Paris. Dans l'attente d'un nouvel ambassadeur, il mène grand train et le ministre des Affaires étrangères Étienne François, duc de Choiseul ne veut plus régler les dettes dues à ce train de vie fastueux. À l’arrivée du nouvel ambassadeur, Claude Louis François Régnier, comte de Guerchy, il en devient le secrétaire en tant que ministre plénipotentiaire. Les deux hommes n’arrivent pas à s’entendre. Imbu de l’estime du Roi et redescendu secrétaire après avoir été ministre plénipotentiaire, d'Éon accepte difficilement les remarques de son supérieur qu'il juge incompétent. Une guerre ouverte s’installe alors à l’ambassade de France, deux camps se forment et une guerre de libelle voit le jour. Le 4 novembre 1763, Louis XV demande l’extradition du chevalier mais la législation anglaise l’interdit. Redevenu simple particulier, il continue par provocation d’aller à l’ambassade de France et divulgue en 1764 des secrets d’État et une partie de sa correspondance personnelle, étant prêt à saborder sa carrière afin de discréditer Guerchy et de faire chanter le roi en révélant notamment l'ordre de mission du roi pour le débarquement. Le conflit est marqué par plusieurs procès devant la Cour de sa Majesté britannique.
Lors d'un autre procès, un témoin surprise accuse l’ambassadeur de France d'avoir tenté d’empoisonner son ex-secrétaire lors d'un repas. Le dernier procès, en septembre 1767, donne raison au chevalier d’Éon qui poursuit alors son métier d'espion et reçoit à nouveau sa pension. Devant comparaître à l'un de ses nombreux procès mais n'ayant ni avocat, ni témoins, il préfère se dérober et se déguiser alors en femme et se réfugie chez un ami. En fait, disgracié et tombant dans l'oubli depuis qu'il a abandonné le chantage, il éprouve le besoin de provoquer en se travestissant en femme et de répandre la rumeur qu'il a toujours été une femme.

Sexe

Satire du duel d'escrime entre Monsieur de Saint-George et Mademoiselle la chevalière d'Éon de Beaumont à Carlton House le 9 avril 1787. Gravure de Victor Marie Picot basée sur l'œuvre originale de Charles Jean Robineau
Sa prétendue folie alimente les arguments de Treyssac de Vergy et d’Ange Goudar, deux hommes de plume aux ordres de l’ambassadeur. La rumeur se fait persistante, alimentée par l’attitude équivoque, non-conformiste du chevalier. Son changement de sexe n’y est pas non plus étranger. De fou, on le prétend hermaphrodite, puis femme. Les Britanniques réalisent de nombreuses caricatures du chevalier qu'ils baptisent Épicène8 d'Éon. Ils vont même jusqu'à ouvrir des paris sur son sexe : un parieur traînant en justice un autre parieur, le tribunal, avec de faux-témoins et en l'absence d'Éon, le reconnaît comme femme. Ce changement de sexe et ce travestissement supportent plusieurs interprétations, interprétations freudiennes, névrose, délire narcissique, schizophrénie, etc, comme des lectures purement politiques ou stratégiques.
À cette même époque, d'Éon est en liaison avec le libelliste français Charles Théveneau de Morande. En 1775, Pierre-Augustin Caron de Beaumarchais est envoyé à Londres par le roi de France Louis XVI pour récupérer auprès du chevalier d'Éon la correspondance échangée avec le feu roi Louis XV, notamment ses projets de débarquement et les Mémoires de Mme du Barry écrites par Théveneau de Morande. Après maintes péripéties, une transaction de plus de vingt pages est conclue entre eux deux qui stipule notamment la remise intégrale des documents et que la chevalière ne quittera plus jamais ses vêtements féminins, se faisant désormais appeler Mlle Éon. En échange de quoi la rente viagère lui était accordée. Les négociations ont duré quatorze mois.
D'Éon quitte Londres le 13 août 1777 et se présente à la Cour en capitaine de dragons. Une ordonnance est prise le 27 août 1777 par le roi Louis XVI qui, par vengeance ou parce qu'il croyait que c'était vraiment une femme, lui donne ordre de quitter l'uniforme de dragons qu'elle continue à porter et de reprendre les habits de son sexe avec défense de paraître dans le royaume sous d'autres habillements que ceux convenables aux femmes : habillé par Rose Bertin aux frais de Marie-Antoinette, il est présenté à la Cour en robe à panier et corset le 23 novembre 1777. Il devient la coqueluche de la capitale mais voulant participer à la guerre d'indépendance des États-Unis, il se rhabille en dragon. Arrêté le 20 mars 1779, il est exilé à Tonnerre où il se résout à s'occuper de son domaine familial.

Fin de vie

En 1783, le roi le laisse revenir à Paris. En novembre 1785 muni d'un passeport, il regagne la Grande-Bretagne où le propriétaire londonien de son appartement lui réclame ses loyers alors qu'il ne bénéficie plus de sa rente. Bien qu'ayant accueilli favorablement la Révolution française et proposé à l'Assemblée nationale de conduire une unité d'Amazones, il perd en effet sa pension. La déclaration de guerre du 1er février 1793 et de lourdes dettes le contraignent à demeurer sur le sol britannique6. Il se retrouve dans une demi-misère, doit survivre par des duels en escrime et vendre sa bibliothèque en mai 1791. Il est finalement recueilli par une dame britannique de son âge, la veuve Mrs Mary Cole. Il continue de se battre en escrime, toujours en habits de femmes, gardant une agilité malgré une forte corpulence, jusqu'à l'âge de 68 ans. Il est gravement blessé lors d'un dernier duel en août 1796 : il est blessé par un fleuret qui casse et qui lui transperce le poumon.

En 1804, il est emprisonné pour dettes ; libéré, il signe un contrat pour publier une autobiographie mais est paralysé à la suite d'une chute due à une attaque vasculaire. Grabataire, il vivra encore quatre ans dans la misère, avant de mourir, à Londres, le 21 mai 1810 à l'âge de 82 ans.
En effectuant la dernière toilette de la défunte, on découvre avec stupéfaction que cette vieille dame… est un homme.

Le chirurgien M. Copeland accompagné de dix-sept témoins, membres de la Faculté médicale de la Grande-Bretagne déclare dans un rapport médico-légal10, le 23 mai 1810 : " Par la présente, je certifie que j'ai examiné et disséqué le corps du chevalier d'Éon en présence de M. Adair, de M. Wilson, du père Élysée et que j'ai trouvé sur ce corps les organes mâles de la génération parfaitement formés sous tous les rapports" .

Le chevalier d'Éon, habillé quarante-neuf ans en homme et trente-trois en femme, est enterré au cimetière de la paroisse Saint-Pancrace, dans le comté de Middlesex.

Postérité Éonisme

L'éonisme désigne l'inversion esthético-sexuelle correspondant au besoin qu'éprouvent certains hommes d'adopter des comportements vestimentaires ou sociaux socialement considérés comme féminins. Deux approches de l'éonisme prévalent : le psychologue Havelock Ellis considère que l'éonisme serait la première étape de l'inversion sexuelle, celle-ci s'exprimant symboliquement sur un plan vestimentaire. Le psychiatre Angelo Hesnard pense que l'éonisme est un moyen d'appropriation de l'image de la femme par le travestisme et peut conduire à une forme de perversion sexuelle. Dans certaines pratiques sexuelles, notamment le fétichisme, l'éonisme est un stimulant puissant. À ce titre, le chevalier d'Éon est considéré par la communauté LGBT comme le saint patron des travestis.
Pour expliquer son ambiguïté sexuelle sont évoqués également les syndromes de Kallmann, d'insensibilité aux androgènes, de Klinefelter ou de transvestisme.

Toile, peinture.

En 2012, un portrait du chevalier d'Éon réalisé en 1792 par le peintre Thomas Stewart, perdu depuis 1926, est retrouvé dans une salle des ventes new-yorkaise par le vendeur et historien d'art Philip Mould.

Ouvrages

Éloge du comte d'Ons-en-Bray publié in L'Année littéraire, 1753
Essai historique sur les différentes situations financières de la France sous le règne de Louis XIV, Ballard, 1753
Mémoire sur l'utilité de la culture des mûriers et de l'éducation des vers à soie en France, Paris, 1758
Les Loisirs du chevalier d'Éon de Beaumont, ancien ministre plénipotentiaire de France, ses divers sujets importants d'administration, etc. pendant son séjour en Angleterre, 13 volumes, Amsterdam, 1774
Lettres, Mémoires & Négociations particulières du Chevalier d'Eon, Ministre Plénipotentiaire de France, Londres, 1764
Frédéric Gaillardet, Mémoires du chevalier d’Éon collection de documents commentés, Paris, 1836. 2 vol.
Il a inspiré la série Chevalier d'Eon, agent secret du roi, d'Anne-Sophie Silvestre
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Dans la culture populaire

Théâtre


La Chevalière d'Éon : comédie historique en deux actes, mêlée de couplets, de Charles Dupeuty et Charles-Auguste Clever, baron de Maldigny, 183715
Le Chevalier d'Éon : comédie en trois actes, mêlée de chants, de Jean-François Bayard et Dumanoir, 1837
Eonnagata, pièce mêlant théâtre et danse, de Robert Lepage, 2010
Éon/Beaumarchais ou la Transaction, de Christian Bédard, 1991

Cinéma

1959 : Le Secret du chevalier d'Éon, un film de Jacqueline Audry, avec Andrée Debar, Bernard Blier et Isa Miranda
1996 : Beaumarchais, l'insolent, un film de Édouard Molinaro, avec Fabrice Luchini, Claire Nebout et Sandrine Kiberlain

Télévision

Le Chevalier d'Éon シュヴァリエ, Shuvarie, série d'animation de 2006 en 24 épisodes de Kazuhiro Furuhashi racontant la vie romancée du célèbre espion de Louis XV.
Qui se cachait derrière le chevalier d’Éon ?, documentaire, Secrets d'histoire, France 2, 22 juin 2008.

Chanson

Dans la chanson Sans contrefaçon, la chanteuse Mylène Farmer se dit être le Chevalier d'Éon en faisant allusion à son déguisement.
Dans la chanson Mon Chevalier d'Éon, la chanteuse du groupe Perox raconte son histoire d'amour avec un certain Chevalier d'Éon.

Bande dessinée et dessin animé

Il a inspiré le manga La Rose de Versailles de Riyoko Ikeda paru au Japon en 1972, puis adapté au cinéma par Jacques Demy Lady Oscar, 1978 et en série animée Lady Oscar, 1979.
Le manga Le Chevalier D'Eon traite des personnages de Lia de Beaumont et d'Éon de Beaumont comme étant frère et sœur et retrace leurs aventures à la cour comme dans l'Europe entière; manga de Kazuhiro Furuhashi, paru en 2006. Une adaptation en anime a été réalisée. L'anime est diffusé par Kazé en streaming légal et gratuit.

Lien

http://youtu.be/7EXOJc6qDpo Chevalier d'Eon


[img width=600]http://1.1.1.4/bmi/upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/1/1f/Le_chevalier_d%E2%80%99%C3%89on_(1728-1810).jpg[/img]

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Posté le : 04/10/2014 12:25

Edité par Loriane sur 06-10-2014 22:54:07
Edité par Loriane sur 06-10-2014 22:54:50
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Mme De Montespan
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Le 5 octobre 1640 au château de Lussac-les-Châteaux naît

Mme de Montespan


de son vrai nom Françoise Athénaïs de Rochechouart de Mortemart, Athénaïs de Montespan ou encore Mademoiselle de Tonnay-Charente, morte le 27 mai 1707 à Bourbon-l'Archambault. Lorsqu’elle se marie à Louis Henri de Pardaillan de Gondrin en février 1663, elle devient marquise de Montespan — d’où son plus célèbre surnom de Madame de Montespan à la cour de Versailles où elle fut la favorite de Louis XIV avec qui elle eut sept enfants.

En bref

D'une famille saintongeaise très ancienne et illustre dans tous les domaines, Françoise Athénaïs de Rochechouart vint à la cour en 1660 pour devenir fille d'honneur de la nouvelle reine. En 1663, elle épousa Louis Henri de Pardaillan, marquis de Montespan, dont elle eut un fils, le duc d'Antin.
Brillant à la cour par sa beauté et son esprit, elle devint la favorite de Louis XIV en 1667. Deux ans plus tard naissait le premier des huit enfants qu'elle eut de Louis XIV et dont six furent légitimés. La liaison fut orageuse, mais dura douze ans : le roi était infidèle et il avait quelquefois des scrupules religieux. Mme de Montespan dut lutter pour conserver le cœur du grand monarque et contrebalancer l'influence dévote de Mme de Maintenon. Son nom fut prononcé dans l'affaire des poisons en 1680. Tenta-t-elle par des pratiques de sorcellerie de regagner la faveur de son illustre amant ? L'histoire est muette sur ce sujet, les preuves éventuelles ayant été détruites sur l'ordre du roi, mais renseignerait aussi l'historien des mentalités sur la société du temps. En 1691, Mme de Montespan se retira au couvent Saint-Joseph qu'elle avait fondé rue Saint-Dominique. Elle protégea les gens de lettres et les artistes, notamment Corneille, Boileau, Quinault, Racine. Son rôle fut grand dans les intrigues futiles de la cour qui amusaient quelquefois le roi, mais elle n'eut jamais d'influence sur la grande politique. Ses enfants, le duc du Maine et le comte de Toulouse, excitèrent la hargne de la grande noblesse. Saint-Simon, qui estimait le comte de Toulouse parce qu'il restait à l'écart de la vie politique, vouait une haine tenace au duc du Maine. Le testament qui leur permettait de monter sur le trône de France en cas de vacance et si le reste de la dynastie s'éteignait, fut cassé par le Parlement au début de la Régence comme contraire aux lois fondamentales du royaume de France.

Une séduisante dame de la cour

Fille de Gabriel de Rochechouart de Mortemart et de Diane de Grandseigne, Françoise, qui prit plus tard le nom d'Athénaïs sous l'influence de la préciosité, fut d'abord élevée au sein d'une abbaye située à Saintes, l'abbaye aux dames. Elle en sortit en 1658, sous le nom de Mademoiselle de Tonnay-Charente. Arrivée à la Cour de France peu après, grâce à l'intervention d'Anne d'Autriche et à la tante de Françoise de Montespan, Anne de Rochechouart de Mortemart, qui fut une de ses camarades de jeu, la jeune fille est attachée au service d'Henriette d'Angleterre, belle-sœur de Louis XIV.
Elle épousa en février 1663 Louis Henri de Pardaillan de Gondrin, marquis de Montespan mort en 1691, dont elle eut Marie-Christine de Gondrin de Montespan, née en 1663 et morte en 1675 et Louis Antoine de Pardaillan de Gondrin, marquis puis duc d'Antin né en 1665, mort en 1736.
Pour Mlle de Mortemart, cette alliance avec une assez obscure maison de Gascogne était médiocre. De plus, le marquis de Montespan, toujours à court d'argent, était en permanence au bord de la saisie judiciaire. La rencontre de Louis Henri de Pardaillan de Gondrin avec Mlle de Tonnay-Charente surnom de Mlle de Mortemart s'effectue à la suite d'un duel où le frère du marquis se retrouve décapité et le futur mari de Françoise s'enfuit en exil.
S'ensuit alors une vie très pauvre mais passionnée entre les deux jeunes époux. Le marquis décide alors de partir à la guerre, afin de faire fortune et offrir un mode de vie à son épouse qu'il considère mérité et nécessaire, compte tenu de l'amour qu'il lui porte. Dans le même temps, il pourra obtenir quelques crédits financiers de la part d'un roi qui lui sera finalement reconnaissant, malgré plusieurs échecs où il se trouvera de plus en plus endetté :
1663 : à Marsal, où les insurgés se rendent avant même le début des combats ;
1664 : durant la retraite de l'expédition de Djidjelli, abandon d'un petit fort Kabyle à Gigeri, Montespan sauve la vie de Saint-Germain, unique témoin de son héroïsme mais qui meurt d'une charge en pleine tête peu après l'avoir remercié et lui avoir promis une récompense. Cet épisode est relaté dans le sixième chapitre du roman de Jean Teulé intitulé Le Montespan et paru en 2008.
C'est après cette période que naît Marie-Christine, et qu'Athénaïs nouveau nom que la Montespan s'est choisi entrera au sein de la société frivole du Marais, et que la Duchesse de Montausier lui propose de devenir dame d'honneur à Versailles. S'ensuit une proposition du roi de diriger une compagnie de cavalerie entretenue par lui-même, près de la frontière espagnole. Athénaïs va alors demander à s'installer en Guyenne, annonçant que le roi est amoureux d'elle.

Favorite du Roi-Soleil

Elle rencontra Louis XIV à l'automne 1666. Occupé de son amour pour sa favorite, Louise de La Vallière, il ne fit tout d'abord pas attention à elle. Mais, lorsqu'elle se lia avec la duchesse, le roi, la rencontrant souvent chez sa maîtresse et chez la reine, remarqua sa conversation piquante, naturelle et enjouée." À la plus surprenante beauté au port de déesse, aux cheveux blonds, soyeux et frisés, au regard d'azur, à la bouche délicate, au nez aquilin, elle joignait l'esprit le plus vif, le plus fin, le mieux cultivé, cet esprit héréditaire dans sa famille" dira Mme de Sévigné. Insensiblement, Louis XIV se laissa charmer par la belle marquise, mordante sans méchanceté et agréable conteuse. On convient que Mme de Montespan ridiculisait beaucoup de gens, uniquement pour amuser le roi. Ses sarcasmes n'étaient pourtant pas sans danger. Les courtisans les craignaient. Ils évitaient surtout de se laisser voir sous ses fenêtres quand Louis XIV était avec elle ; ils appelaient cela passer par les armes. La marquise devint la maîtresse du roi en mai 1667. Vive, coquette, minaudière, elle enchantait par sa compagnie et débordait de saillies malicieuses et mordantes, de reparties cruelles et caustiques. Le fameux esprit des Mortemart. Pourtant ce n'était pas une aventurière, prête a se jeter au cou du roi. Elle était droite et pieuse. Et elle était mal mariée à un hardi cadet de Gascogne, Louis-Henri de Pardaillan de Gondrin, joueur, dépensier, buveur et grand trousseur de cotillons. Son mari fit un scandale à la cour lorsqu'il apprit la nouvelle. Il surgit du château de Saint-Germain-en-Laye tel un fou, hurlant et déversant un tombereau d'injures à l'épouse infidèle. Il fut promptement enfermé au For-l'Évêque, puis exilé sur ses terres, en Gascogne, d'où il ne sortit presque plus jusqu'à sa mort.

Installation de la favorite

On s'aperçut bientôt de la liaison devenue intime qui existait entre elle et le roi. Elle eut un appartement à peu de distance de celui du monarque et les courtisans clairvoyants n'eurent pas de peine à expliquer pourquoi l'un et l'autre se dérobaient en même temps au cercle de la reine. La sensible La Vallière ne fut pas la dernière à s'apercevoir qu'elle n'occupait plus seule le cœur de Louis. Il n'y eut que la reine qui ne voulut pas s'en douter.
Madame de Montespan avait su la persuader de sa vertu. Ce fut en 1670 que sa faveur éclata officiellement lors d'un voyage aux Pays-Bas où elle fit une partie du voyage dans la voiture du roi et de la reine. Et lorsqu'elle montait dans la sienne, quatre gardes du corps entouraient les portières.
En 1674, Louise de La Vallière quitta la cour. Mme de Montespan devint alors la favorite en titre de Louis XIV. Beauté à faire admirer à tous les ambassadeurs, écrit Madame de Sévigné, Junon tonnante et triomphante. Une faveur traversée de crises, car la marquise était capricieuse, autoritaire, dépensière, brûlante d'ambition et de jalousie. Elle faisait même des scènes au roi. De son côté, Louise de La Vallière ne voulait pas céder la place. Par amour, l'ancienne favorite supporta tout : les rebuffades de son amant, les railleries de sa rivale triomphante, le mépris des courtisans. Mme de Montespan fit supprimer la présence des filles d'honneur de la reine, tant par la crainte qu'elle avait devant le goût de la nouveauté de son amant - elle pouvait trouver plus d'une rivale parmi les jeunes personnes qui se succédaient rapidement - que par le souci de cacher la naissance des enfants nés de leur passion.

Réaction de Mr de Montespan " cocu magnifique "

Débute, à cette époque une guerre aux frontières pyrénéennes où Montespan, parti combattre, se retrouvera blessé et reviendra au bout d'onze mois. Il apercevra alors sa femme enceinte du roi. Montespan déclenche alors un tapage épouvantable dans tout Paris, tandis que sa belle-famille est récompensée et que la ville entière demeure stupéfaite devant l'ingratitude de celui qui devrait se trouver flatté par tant d'honneurs. Amphitryon, que Molière écrit et fait jouer alors, relate de manière symbolique les circonstances du cocufiage du mari et de sa réaction. Le marquis humilié décide alors d'une stratégie : il décide d'attraper la vérole auprès des prostituées les plus délaissées de Paris afin de contaminer sa femme, dans le but qu'elle transmette elle-même la maladie au roi. Cette guerre comme les autres s'avère être un échec, et le stratagème du Marquis est démasqué, si bien que le " cocu magnifique " doit se retirer dans ses terres de Gascogne et sa femme refuse désormais de coucher avec lui.

" Au temps du Roi-Soleil, avoir sa femme dans le lit du monarque était pour les nobles une source de privilèges inépuisable. Le jour où Louis XIV jeta son dévolu sur Mme de Montespan, chacun, à Versailles, félicita le mari de sa bonne fortune. C’était mal connaître Louis-Henri de Pardaillan, marquis de Montespan… Gascon fiévreux et passionnément amoureux de son épouse, Louis-Henri prit très mal la chose. Dès qu’il eut connaissance de son infortune, il orna son carrosse de cornes gigantesques et entreprit de mener une guerre impitoyable contre l’homme qui profanait une union si parfaite. Refusant les honneurs et les prébendes, indifférent aux menaces répétées, aux procès en tous genres, emprisonnements, ruine ou tentatives d’assassinat, il poursuivit de sa haine l’homme le plus puissant de la planète pour tenter de récupérer sa femme…"

Mais ses agissements ont énervé le monarque, et le capitaine des gardes du roi le prévient qu'il doit quitter la capitale. Le 20 septembre 1668, Montespan décide de retourner à la cour de Saint-Germain-en-Laye dans une berline peinte en noir coiffée de gigantesque ramures de cerfs, comme les cornes, les andouillers étaient le symbole de la tromperie remplaçant les quatre plumets, ainsi que des cornes dessinées sur les portières. Il va jusqu'à traiter publiquement le roi de canaille, ce qui lui vaudra d'être emprisonné quelques jours à For-l'Évêque, puis exilé en Guyenne par Sa Majesté. Il organisera ensuite le simulacre des funérailles de son amour, une tombe avec une simple croix en bois ornée des dates 1663-1667.
Il est ensuite accusé d'avoir enlevé une jeune fille, risquant l'emprisonnement à vie au donjon de Pignerol. Il s'enfuit avec son fils pendant une année, à un moment où l'Espagne est en guerre avec la France, puis retourne en Guyenne. Le roi lui propose alors de devenir duc afin que sa femme soit duchesse, offre qu'il refuse.
Montespan décide d'écrire son testament où il prétend évoquer Sa Majesté, testament qui déclenche l'hilarité dans Paris. Il apprend alors qu'il est gravement malade, et reçoit une lettre de l'abbaye où Françoise s'est réfugiée après avoir été chassée de Versailles, lui demandant de la reprendre ; il refuse par peur qu'elle ne le voie dépérir.
Il meurt finalement le 1er décembre 1701, à l'âge de 61 ans, après avoir choisi son épouse comme exécutrice testamentaire. Son fils, après l'enterrement de sa mère dans la fosse commune seize ans plus tard, fera casser les cornes en pierre de son portail et verra son marquisat d'Antin être érigé en Duché en récompense du roi.

Les enfants nés de la relation avec le roi.

Ils eurent en effet sept enfants, parmi lesquels six furent légitimés, sans jamais nommer leur mère, mariée à un autre homme et quatre atteignirent l'âge adulte :
Premier enfant tenu secret, 1669-1672 ; selon les sources, ce serait une fille, Louise-Françoise, ou un garçon de prénom inconnu voir la biographie de J.-Ch. Petitfils
Louis Auguste de Bourbon, duc du Maine, 1670-1736, marié à Anne-Louise Bénédicte de Cond
Louis-César de Bourbon, comte de Vexin, abbé de Saint-Germain-des-Prés, 1672-1683,
Louise Françoise de Bourbon, Mademoiselle de Nantes, 1673-1743, épousa Louis III de Bourbon-Condé, duc de Bourbon, 6e prince de Condé,
Louise Marie Anne de Bourbon, Mademoiselle de Tours, 1674-1681,
Françoise Marie de Bourbon, la seconde Mademoiselle de Blois, 1677-1749, qui épousa Philippe d'Orléans, futur régent,
Louis Alexandre de Bourbon, 1678-1737, comte de Toulouse.
Elle confia alors leur éducation à Mme Scarron, la future Madame de Maintenon, qui devint par la suite sa rivale. Mais, avec le temps, la marquise, fatiguée de cette gênante pudeur, s'en débarrassa et ne prit plus la peine de dérober au public ses enfants.

Un règne fastueux

L'emprise que l'orgueilleuse maîtresse exerçait sur le cœur du roi la fit bientôt prétendre obtenir de l'autorité dans les affaires. Elle avait tant de moyens d'influer sur l'esprit du roi que de nombreux ministres et courtisans se soumirent à elle. On demandait et on suivait ses conseils. Louis XIV, lui-même abusé par la vivacité et l'apparente étourderie de la marquise, la montrait aux ministres comme une enfant. Cet enfant connut ainsi de nombreux secrets d'État. Mme de Montespan était également passionnée par le luxe qui, durant sa faveur, s'étendit partout, polit les mœurs, en les corrompant peut-être, imprima tant d'activité au commerce, aux manufactures, et donna un si grand essor au génie des beaux-arts. Il est permis de croire qu'elle a contribué à développer chez Louis XIV ce goût des grandes choses et de la magnificence. Le roi lui ayant fait construire à Versailles le majestueux château de Clagny, la marquise créa autour d'elle une cour brillante où dominait le bel esprit. Elle protégea notamment La Fontaine, Molière et Quinault. La Grande Mademoiselle relate avoir par inadvertance intercepté un billet doux de Frontenac à Madame de Montespan, où il dit qu'il en était fort amoureux. L'époque Montespan fut la plus brillante et la plus glorieuse du règne du Roi-Soleil.

La disgrâce

La beauté de Madame de Montespan s'émoussa à mesure qu'elle prit de l'embonpoint. En 1680, au moment de l'affaire des Poisons, elle fut accusée par plusieurs prisonniers d'avoir donné au roi à son insu des aphrodisiaques, d'avoir fait dire des messes noires, accompagnées de sacrifices d'enfants, et d'avoir cherché la mort du roi et de la nouvelle favorite, Mademoiselle de Fontanges. Les historiens peinent à démêler le vrai du faux. Toujours est-il qu'elle ne fut pas inquiétée.
Avec l'âge, Louis XIV éprouvait le besoin d'une vie plus régulière, encouragé en ce sens par Madame de Maintenon, devenue entre temps l'amie du roi. Celle-ci, forte d'une réputation sans tache, empruntait la voie de la religion et de la morale pour ramener Louis de ses erreurs. Les sévères exhortations de Mme de Maintenon frappaient le roi par leur justesse ; mais habitué depuis longtemps à l'attrait du plaisir, il s'y laissait entraîner avec Mme de Montespan pour revenir ensuite déplorer sa fragilité auprès de Mme de Maintenon. Telle fut la cause de la jalousie réciproque entre les deux femmes. Louis XIV était lui-même obligé d'intervenir dans leurs querelles pour les raccommoder, pour les voir de nouveau se brouiller le lendemain. Mais c'est une troisième femme qui provoqua la disgrâce de Mme de Montespan. En 1678, Louis XIV tomba éperdument amoureux de la magnifique Marie Angélique de Fontanges, âgée seulement de 17 ans. C'était une protégée de Madame de Montespan qui avait cru pouvoir retenir le roi en lui présentant une jeune oie blanche. Le piège se retourna contre elle. Mademoiselle de Fontanges se retrouva vite enceinte mais accoucha prématurément d'un petit garçon qui ne survécut pas. Elle fut alors prise d'un mal lent qui l'affaiblissait de jour en jour et finit par la tuer. Or cette mort précoce intervint en pleine affaire des poisons. Compromise dans cette sombre histoire, à tort, puisqu'on sait maintenant que Mlle de Fontanges est morte d'une éclampsie, la marquise fut délaissée par le roi : elle dut quitter son appartement du château de Versailles, attribué à son fils, pour vivre dans les soupentes du château.
Depuis 1683, Mme de Montespan n'avait plus de titre mais elle demeura cependant à la Cour, ne pouvant se résoudre à s'éloigner du roi. Elle suivait le train de vie, donnant de grandes fêtes, vivant toujours sur un grand pied. En 1685, sa fille Mlle de Nantes épousait le duc de Bourbon, Louis III de Bourbon-Condé. En 1692, son fils le duc du Maine se mariait avec une petite-fille du Grand Condé et sa fille Mlle de Blois devenait l'épouse du duc de Chartres, neveu du roi. Elle était fière des brillants mariages de ses enfants. Le roi lui-même a d'ailleurs envisagé que le duc du Maine monte sur le trône en cas d'extinction des Bourbons et, à sa mort, il souhaita que celui-ci et son frère, le comte de Toulouse, assurent la Régence du futur Louis XV. En 1691, Madame de Montespan se retira à Paris où elle vécut dans la dévotion, la générosité et la volonté d'expier ses torts passés. Elle se disait toujours malade, sans l'être véritablement, et elle montrait constamment la crainte la plus vive de mourir. Son appartement restait éclairé pendant la nuit, et on la veillait toute la nuit au cas où son sommeil vînt à s'interrompre. Sa vie s'acheva en une longue pénitence. Elle retrouva l'humilité chrétienne, chercha à racheter ses péchés et le scandale de l'adultère par une vie de jeûne, de prière et de charité. Elle mourut en 1707, lors d'une cure à Bourbon-l'Archambault, après avoir fait une confession publique. Elle fut inhumée dans la chapelle des Cordeliers de Poitiers.

Anecdote

Pour son maquillage, Mme de Montespan utilisait en abondance, comme une bonne partie des dames de la cour, du blanc de céruse, qui n'est autre que du carbonate de plomb, interdit en 1905 à cause de sa grande toxicité.

Bibliographie

Jean-Christian Petitfils, Madame de Montespan, Fayard,‎ 1988
Jean-Christian Petitfils, Louis XIV, Perrin,‎ 1999
Simone Bertière, Les Femmes du Roi-Soleil, Éditions de Fallois,‎ 1998
Général Louis-Victor-Léon de Rochechouart, Histoire de la famille de Rochechouart, Paris,‎ 1859 ;
Catherine Decours, Aimée du Roi. Mémoires de Françoise de Rochechouart de Mortemart, Marquise de Montespan, Paris, Plon,‎ 2001, 549 p..
Henri Pigaillem, La Duchesse de Fontanges,, Paris, Pygmalion,‎ 2005.
Jean Teulé, Le Montespan, Julliard, 2008, Grand Prix du roman historique
Antonia Fraser, Les Femmes dans la vie de Louis XIV, Flammarion, 2007.
Annie Pietri, Les Orangers De Versailles, Bayard 2000
Annie Jay, Complot à Versailles, Livre de Poche Jeunesse 1993
Maurice Rat, La Royale Montespan, Librairie Plon, 1959
Raymon Veisseyre, Les Pardaillan-Gondrin, ducs d’Antin ou La Descendance du marquis de Montespan, préface de Pierre Mollier, éditeur : Guénégaud, 2006, 317 pages, 24 cm

Adaptations à l'écran et sur scène

Claudette Colbert incarne la marquise de Montespan dans Si Versailles m'était conté... de Sacha Guitry 1954;
Danielle Darrieux a également joué Madame de Montespan dans L'Affaire des poisons d'Henri Decoin 1955
Dans L'Allée du Roi 1995, adaptation du roman de Françoise Chandernagor pour la télévision par Nina Companéez, le rôle de la rivale de Madame de Maintenon échoit à Valentine Varela ;
Madame de Monstespan est interprétée par Lysa Ansaldi dans le spectacle musical Le Roi Soleil mis en scène par Kamel Ouali.

Liens

http://youtu.be/Q2XYxrc1TDs Mme de Montespan et le roi
http://youtu.be/yBEwmDng1dE Secrets d'histoire
http://youtu.be/z9KcvL8B6E0 L'allée du roi


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Posté le : 04/10/2014 12:20

Edité par Loriane sur 05-10-2014 00:14:01
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Pompée empereur
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Le 28 septembre de l'an 48 av. J.-C. à Péluse, en Égypte orientale meurt

Pompée,


dit Pompée le Grand latin: Cnaeus Pompeius Magnus général et homme d'État romain, né le 29 septembre de l'an 106 av. J.-C dans le Picenum, dans l'actuelle région des Marches en Italie Pompée. Il se marie cinq fois et épouse notamment Julia, la fille de Jules César.
Il commence sa carrière militaire sous les ordres de son père, puis, remarqué par Sylla qui lui accorde sa confiance, il remporte ses premiers succès militaires importants en Sicile et en Afrique en 82 av.J.-C.
De 77 av. J.-C. à 72 av. J.-C., Pompée est chargé de mener en Hispanie une guerre difficile contre Sertorius, qui a constitué dans la péninsule ibérique un État indépendant.

S'étant couvert de gloire par sa victoire sur les pirates en Méditerranée en 67 av. J.-C puis par ses conquêtes en Orient l'année suivante en étant imperator, il conclut avec César et Crassus le premier triumvirat, par lequel les trois se partagent le pouvoir à Rome en 60 av. J.-C.
En 52 av. J.-C., il est nommé par le Sénat consul unique de Rome — fait exceptionnel — pour rétablir l'ordre et le calme dans la cité, en proie à des affrontements.
Il est l'adversaire de César lors de la guerre civile qui éclate en 49 av. J.-C. En dépit de l'opposition de Caton, inquiet de son influence grandissante dans les affaires de l'État, la majorité des sénateurs se range derrière lui et déclare César ennemi public.
Après une campagne difficile en Grèce en 48 av. J.-C., qui se termine par sa défaite lors de la bataille de Pharsale, Pompée se réfugie en Égypte, où il est assassiné sur l'ordre de Ptolémée XIII, sur la plage du Péluse le 28 septembre 48 av. J.-C.
Brillant général, il a célébré trois triomphes au cours de sa vie. Il est surnommé par Sylla et par ses soldats Pompée le Grand en référence à Alexandre le Grand.
En tant qu'administrateur, Pompée se veut un brillant bâtisseur. Il fonde Nicopolis, dans la province du Pont. Il revendique la création de bien d'autres cités en Orient, comme Pompéiopolis, en Cilicie, et également en Hispanie. À Rome, il fait construire le théâtre de Pompée ainsi que plusieurs temples. Il est également l'instigateur de la création des provinces romaines de Syrie et de Pont-Bythinie.

En bref

Issu d'une famille de noblesse récente, riche propriétaire de terres dans le Picenum, il participe très jeune à la lutte contre les partisans de Marius en Sicile et en Afrique ; il est proclamé imperator par ses troupes, qui lui donnent le surnom de Magnus le Grand ; Sulla ne peut lui refuser le bénéfice du triomphe à 25 ans. Il combat Sertorius en Espagne 72, puis écrase avec Crassus les bandes de Spartacus 70. Il est élu consul sans avoir accompli la carrière traditionnelle des magistratures. En 67, il réussit une campagne contre les pirates. En 66, il reçoit la direction de la guerre contre Mithridate, laquelle se transforme en une conquête de l'empire séleucide.
De retour à Rome janvier 61, il doit restaurer sa position politique par une entente avec Crassus et César. C'est le premier triumvirat : il épouse Julia, fille de César 60. Le renouvellement de cet accord à Lucques, en 56, est un partage du monde : la péninsule Ibérique est attribuée à Pompée. Mais il reste à Rome, où il est en 52 consul sans collègue. Contre César vainqueur en Gaule, il s'accorde avec le sénat. Quand César franchit le Rubicon, Pompée préfère abandonner l'Italie. Il regroupe ses forces en Illyrie. Mais la bataille de Pharsale 9 août 48 est un échec sans rémission. Il s'enfuit en Égypte, où il est assas

Sa vie

Pompée est le fils de Gnaeus Pompeius Strabo, originaire du Picenum, une région située en Italie centrale. Strabo possède des domaines si vastes qu'il est en mesure de lever lui-même des troupes parmi ses tenanciers. Consul en 89 av. J.-C., il se fait remarquer par ses succès lors de la guerre sociale et, par la suite, par la haine que devait lui vouer le peuple de Rome pour son avarice, ce qui fera dire à Plutarque : Jamais père n'aura réussi à obtenir tant de haine et son fils tant de gloire. La fortune de Pompée Strabo était déjà considérable, celle de Pompée est une des plus importantes de son temps, estimée à au moins deux cents millions de sesterces.

Jeunesse et formation

Pompée est, dès son plus jeune âge, entraîné au maniement de l'épée ou au lancer de javelot à cheval. Il reçoit des éléments d'éducation hellénique, destinée à lui enseigner l'éloquence, mais, amené très tôt à partager avec son père la vie rude des camps militaires, il n'a pas l'occasion de terminer cette éducation. Si Plutarque parle de son éloquence persuasive Cicéron tempère ce jugement : Pompée, se serait fait un nom plus grand dans l'éloquence, si une autre ambition ne l'eût entraîné vers la gloire plus éclatante des guerriers.
En 90 av. J.-C, la Guerre sociale éclate en Italie. En effet, les alliés italiens se révoltent contre Rome après l'assassinat du tribun de la plèbe Livius Drusus, qui avait déposé une motion au Sénat dans le but de faire accéder ces peuples à la citoyenneté romaine. Pompée est aux côtés de son père lors de cette guerre en tant que tribun militaire. Il assiste et prend part au siège d'Asculum qui offre à son père un butin extraordinaire lors du pillage de la ville par ses troupes, lui valant le poste de consul pour l'année 89. C'est au cours de ce siège que Pompée rencontre le jeune Cicéron, qui a le même âge que lui.
Pompée est ensuite témoin des premières guerres civiles, qui opposèrent le parti populaire de Marius au conservateur Sylla. En -87, son père décède, frappé par la foudre selon Plutarque, ou peut-être plus simplement touché par la dysenterie qui faisait des ravages dans son armée. Lors des obsèques, une foule hostile donne libre cours à sa haine pour le défunt et arrache le corps de son lit funèbre.

Pompée et Sylla

Le décès de son père coïncide avec le triomphe des populares de Cinna et Marius, qui font régner la terreur à Rome. Plus de 10 000 morts sont à déplorer sur le Forum. Pompée, comme optimate, est contraint de ne pas se faire remarquer. Sa maison romaine est mise à sac par les gardes du corps de Cinna. Lorsqu'il retourne à Rome, il est poursuivi pour détournement du butin du pillage pendant le sac d'Asculum. Ses fiançailles avec la fille du juge, Antistia, lui assurent une rapide absolution.
Sylla revient d'Orient en -83 avec ses légions et débarque à Brindes pour marcher sur Rome. En effet, il a conclu la paix avec le roi Mithridate à Dardanos. Il peut maintenant retourner en Italie pour affronter les populares. Sylla dispose de plus de 40 000 hommes.
Pompée, quant à lui, se trouve dans son domaine du Picenum et se range dans le camp de Sylla. Il lève par conséquent une armée dans la région et parvient à réunir trois légions, quelque 15 000 hommes. Avec son armée, il chasse les partisans de Marius du Picenum, ralliant ainsi toute la région à Sylla. Le consul Carbo envoie ses légats Carrinas, Brutus et Celius pour mettre fin aux agissements de Pompée. Ce dernier livre bataille et se distingue pendant le combat. Plutarque rapporte que Pompée, en abattant le premier ennemi, un chef gaulois faisant partie de la cavalerie marianiste, qui s'avançait, provoque la débandade de ses adversaires. Pompée fait sa jonction avec Sylla en 83 av. J.-C. Ce dernier apprécie le ralliement de Pompée, dont les troupes constituent un appoint non négligeable. Parmi eux se trouve Crassus, qui devient très vite le rival de Pompée au cours de cette guerre. Sylla, quant à lui, et avec les renforts de Pompée, marche sur Rome, où le fils de Marius fait assassiner tous ceux qu'il soupçonne de sympathie pour Sylla. Parmi les victimes se trouve Antistius, le beau-père de Pompée. Le consul Carbo, lui, s'enfuit en Sicile.

Lucius Cornelius Sulla

Alors que Sylla entre dans Rome, la moitié de son armée, dont Pompée, affronte les troupes marianistes dans le centre de l'Italie. Pompée n'a pas l'occasion de se distinguer particulièrement au cours des dernières opérations dans la péninsule italienne. Pour s'attacher Pompée, Sylla lui offre sa belle-fille, Æmilia Scaura, comme épouse. Æmilia est déjà mariée et est enceinte mais divorce de son mari. Pompée fait de même avec sa femme Antistia. Bien qu'Æmilia meure en couches peu de temps après, le mariage confirme la fidélité de Pompée à Sylla, ce qui contribue fortement à l'avancement de sa carrière.
En 82 av.J.-C, Pompée est chargé de chasser les troupes marianistes de Sicile ainsi que d'Afrique. Il bat les partisans de Caius Marius en Sicile puis débarque en Afrique. De cette époque date son surnom de Adulescentulus Carnifex l'Adolescent boucher à cause de sa froideur et de sa cruauté sur le champ de bataille. On lui reproche notamment l'exécution ignominieuse du consul Carbo en Sicile, qui l'avait pourtant soutenu alors qu'il était accusé de détournement quelques années plus tôt. En Afrique, il affronte le marianiste Domitius. Dès qu'il débarque dans la région, plus de 7 000 soldats de Domitius se joignent à lui, ce qui lui fait une armée de plus de 40 000 hommes. Après avoir vaincu Domitius, Pompée pénètre en Numidie pour rétablir l'infuence romaine dans ce royaume car Domitius y avait placé un souverain favorable aux populares. Pompée sort victorieux de cette campagne.
Allant de victoire en victoire, il est acclamé imperator par ses troupes, alors qu'il n'est encore qu'un chevalier, ce qui est un fait exceptionnel pour l'époque. Il ne possédait en effet aucune charge officielle. Après la Numidie, Sylla lui ordonne de revenir à Rome. Revenu victorieux de ses campagnes contre les derniers partisans du parti de Marius, il reçoit de Sylla le surnom cognomen de Magnus, ce qui signifie le Grand en référence à Alexandre le Grand. Ce surnom sans doute sarcastique à cause de l'âge de Pompée le flattait discrètement et il jugera bon de l'utiliser plus tard, lorsque sa gloire militaire atteindra son apogée. Sylla alors dictateur de Rome décide de lui accorder un triomphe. Ce jour-là, Pompée tente d'éclipser ses aînés avec un char de triomphe tiré par quatre éléphants, rappelant ses conquêtes africaines, mais les éléphants n'arrivent pas à franchir la porte de la ville, pour le plus grand embarras de Pompée et le divertissement du public. C'est au cours de cette période qu'il a une liaison avec une courtisane nommée Flora, qui ne dure cependant pas car Sylla lui offre une nouvelle épouse, Mucia Tercia, la femme de Marius le Jeune, le fils de Marius lui-même.
En 80 av. J.-C, Sylla en a terminé avec la politique et se retire dans sa villa de Campanie. Il meurt en -78. Pompée est exclu de son testament: malgré la désapprobation de Sylla, il avait appuyé la candidature au consulat de Lépide. Sylla lui avait alors prédit que Lépide serait un trouble-fête. Les événements lui donnent raison.

Pompée contre Lépide

Après la mort de Sylla, le consul Lépide et ses partisans s'opposent à ce qu'on lui fasse les obsèques qui convenaient à un homme de son rang. Pompée, utilisant son prestige, veut se distinguer par lui-même, et les oblige à renoncer à leur projet et fait rendre à Sylla tous les honneurs. Ces obsèques sont le premier exemple de funérailles nationales romaines.
Lépide, qui se trouve en Gaule Cisalpine avec ses partisans, entre en conflit avec le sénat. Les sénateurs confient à son collègue Catulus la tâche de réprimer la rébellion et lui adjoignent Pompée, sans que l'on sache exactement à quel titre, soit comme légat de Catulus, soit indépendamment. En 77 av. J.-C. Pompée réunit des légions, marche contre Mutina et y assiège un des lieutenants de Lépide, Brutus, le père de Marcus Junius Brutus, l'assassin de Jules César Brutus est tué dans des circonstances obscures. L'épisode met en lumière un des aspects parfois sombres de Pompée : on lui reproche d'avoir fait exécuter Brutus, alors que celui-ci s'était rendu.
Pendant ce temps, Lépide décide de marcher sur Rome en évitant Pompée. Catulus, à la nouvelle de la victoire de Pompée, réunit une armée et affronte celle de Lépide aux portes de Rome. L'armée de Lépide, peu motivée, se débande et s'enfuit en Etrurie. Pompée, qui s'était mis en route avec son armée en direction de Rome, croise les fuyards et en massacre un grand nombre. Lépide, quant à lui, s'enfuit en Sardaigne où il meurt peu après.

Pompée en Espagne

En 77 av. J.-C., principal représentant des optimates, Pompée est envoyé en Hispanie pour lutter contre les derniers partisans de Marius conduits par Sertorius et Marcus Perperna Veiento. La mission n'est pas facile car Sertorius bénéficie du soutien des populations locales. Il dispose de 60 000 hommes, principalement recrutés parmi la population locale ainsi que de 8 000 cavaliers. De son côté, Pompée traverse les Alpes par une route fort longue, à la tête de 30 000 fantassins et de 1 000 cavaliers. Au printemps de 76 av. J.-C., après avoir remis de l'ordre en Gaule transalpine, il passe en Espagne et fait sa jonction avec Quintus Caecilius Metellus Pius, proconsul d'Hispanie ultérieure. Sertorius est un excellent général qui tient Pompée en piètre estime, qu'il appelle "l'écolier de Sylla". La fortune des armes change plusieurs fois de camp : Pompée est d'ailleurs plusieurs fois vaincu par Sertorius comme à Lauro, à Sucro ou encore à Sagonte et est blessé lors des affrontements. Après avoir adressé au sénat une lettre menaçante évoquant sa possible défaite au cas où des renforts et du blé ne lui seraient pas envoyés, Pompée reçoit deux légions de plus en 74 av. J.-C..
Devant la possible défaite de Sertorius face aux troupes de Pompée et de Metellus, Perpenna, son principal lieutenant, l'assassine au cours d'un banquet en 72 av. J.-C., ce qui précipite la chute des marianistes dans la région. La mort de Sertorius permet donc à Pompée de l'emporter et de terminer peu après la pacification de l'Hispanie.
Après quoi il retourne en Italie par les Pyrénées. À la frontière entre la Gaule et l'Espagne, il fait construire un monument connu sous le nom de Trophée de Pompée retrouvé en 1984, rappelant les cités et les peuples soumis lors de ces campagnes.

Pompée contre Spartacus

En 71 av. J.-C, il revient en Italie avec ses légions alors que la péninsule tremble face à la révolte servile dirigée par Spartacus. Ce dernier s'est enfui d'une école de gladiateurs de Capoue et a saccagé le Picenum, région natale de Pompée, avec 100 000 hommes en armes.
Crassus, qui est chargé de le vaincre, connaît quelques déboires. Il commet alors une erreur, qu'il regrettera : demander au sénat de donner l'ordre à Pompée de lui venir en aide. Au bout du compte il anéantit le principal groupe de révoltés et Spartacus est tué. De son côté, gagnant par là à bon compte l'affection du peuple de Rome, Pompée disperse la dernière bande errante, quelque 5 000 hommes, qui tente de s'enfuir par le nord.
Crassus, qui venait de tailler en pièces la principale bande de révoltés sans susciter un tel enthousiasme, en conçoit une certaine amertume. Si cet épisode engendre des tensions entre les deux rivaux, leurs intérêts convergents les poussent néanmoins à s'allier contre le Sénat.

Le consulat de Pompée et de Crassus

De retour à Rome, Pompée se présente au consulat pour l'année suivante. Sa candidature est totalement anormale puisqu'il n'a pas suivi le cursus honorum, chemin obligé pour accéder au consulat. Sa popularité est telle qu'on ne peut faire autre chose que de lui accorder une dispense. Crassus pose également sa candidature. Les deux hommes sont élus consuls pour l'année 70 av. J.-C.. Les deux généraux, contrairement à la tradition, plutôt que de licencier leurs soldats, les maintiennent campés en armes à proximité de Rome. Pompée assure qu'il licenciera ses légions après son triomphe. Crassus, quant à lui, affirme qu'il ne licenciera les siennes que si Pompée le fait d'abord. Pompée célèbre alors son triomphe, tandis que Crassus doit se contenter d'une ovation, honneur moindre. Les deux hommes se rendent finalement aux supplications du peuple et se réconcilient en public sur le Forum puis démobilisent leurs troupes, ce qui écarte le spectre d'une nouvelle guerre civile.
Au cours de son mandat consulaire, Pompée gagne la faveur du peuple en rendant aux tribuns de la plèbe les pouvoirs qui leur avaient été retirés sous Sylla, c'est-à-dire l'initiative législative et le droit de veto sur les décisions d'autres magistrats ou du Sénat. Il restitue également aux chevaliers le droit de siéger dans les tribunaux. Bien qu'aucun historien ne le mentionne, il y a tout lieu de supposer que les chevaliers ont dû lui témoigner financièrement leur reconnaissance. Ce faisant, Pompée, qui a contribué à la victoire des optimates sous Sylla, se repositionne sur l'échiquier politique. Il s'attire cependant la méfiance de beaucoup de sénateurs, hantés par la dictature.
À la fin de leur mandat, tant Pompée que Crassus renoncent au proconsulat qui leur revient. Le commandement d'une province est pour un ancien consul l'occasion soit de se couvrir de gloire par l'un ou l'autre exploit militaire, soit de s'enrichir aux dépens de ses administrés. Crassus est déjà immensément riche. Quant à Pompée, il a déjà fait ses preuves militairement. Il se contente de siéger au Sénat, dont il est, à 37 ans, un des plus jeunes membres, en attendant qu'on lui attribue un commandement militaire à sa mesure. Il devra patienter quelque peu.

Pompée contre les pirates

Durant l'hiver 67 av. J.-C., Pompée reçoit, par la lex Gabinia , la motion portant le nom du tribun de la plèbe Gabinius, un imperium exceptionnel pour éliminer la piraterie de Méditerranée. En effet, par leurs raids incessants, les pirates qui perturbaient considérablement le transport de vivres vers Rome depuis la Sicile et l'Égypte, menacent d'affamer la péninsule italienne.
Les sénateurs, parmi lesquels Quintus Lutatius Catulus, l'un des deux consuls de l'année 78, qui craignent une nouvelle dictature, sont réticents à lui accorder de tels pouvoirs. La loi est pourtant adoptée sous la pression du peuple. Pompée s'acquitte de sa fonction méthodiquement. Il dispose de 500 navires de guerre et de 120 000 hommes, l'équivalent de vingt légions. La Méditerranée est divisée en treize zones, chacune confiée à un des 24 légats à la tête d'une flotte. La mer est rapidement nettoyée d'ouest en est et les pirates sont refoulés vers leurs repaires de Cilicie dans l'est du bassin méditerranéen. C'est à ce moment que Pompée se rend pour la première fois à Athènes. Très populaire, Pompée est acclamé par la foule athénienne car il n'a pas dérobé les biens des temples de la ville.
Pour vaincre les pirates définitivement, Pompée lui-même, à la tête de soixante navires, bientôt rejoints par de nombreux autres, leur porte alors le coup final en attaquant le port de Coracesium. Il obtient leur capitulation et sait se montrer magnanime envers ceux qui se rendent, en installant un grand nombre d'entre eux avec leurs familles dans la ville de Soli, qui est rebaptisée Pompeiopolis. En effet, cette ville, fondée par Mithridate, a été saccagée et détruite au cours de la dernière guerre contre le Pont. Pompée recolonise alors cette ville avec les pirates repentis. Il a accompli sa mission en trois mois et s'est prodigieusement enrichi en mettant la main sur le butin que les pirates avaient accumulé depuis des années.

Pompée en Orient

Alors qu'il séjournait en Grèce après sa victoire sur les pirates, Pompée se met à lorgner vers l'Orient, où Lucullus peine à vaincre le roi du Pont Mithridate VI Eupator. En 66 av. J.-C., la lex Manilia, initiée par le tribun de la plèbe Caius Manilius, appuyé notamment par Cicéron, accorde à nouveau à Pompée des pouvoirs d'imperium exceptionnels en Asie mineure. De nombreux sénateurs alarmés par la tendance à la croissance du pouvoir personnel des généraux, s'y opposent en vain
Le Royaume du Pont à son apogée, le Royaume d'Arménie est en vert
Pompée se rend en Galatie pour relever Lucullus de son commandement. Selon Dion Cassius, sa première action aurait été de proposer la paix à Mithridate. Il lui aurait envoyé un messager, sans obtenir de réponse. Pompée conclut alors une alliance avec le roi des Parthes Phraatès et lui offre les territoires de l'Arménie. Effrayé, Mithridate aurait alors demandé la paix. Face aux exigences exorbitantes de Pompée, ses soldats se révoltent et le roi ne peut les calmer qu'en prétendant que ses émissaires n'avaient pas été chargés de négocier, mais d'observer ce que faisaient les Romains. Pompée se rend en Galatie pour relever Lucullus de son commandement. L'entrevue est d'abord polie, mais le ton monte entre les deux hommes, et il s'en faut de peu qu'ils n'en viennent aux mains, retenus par leurs gardes du corps. Après cette rencontre, Lucullus doit rentrer à Rome et laisse le commandement des deux légions d'Asie mineure à Pompée. Ce dernier dispose ainsi de plus de 60 000 hommes et de 3 000 cavaliers, soit une dizaine de légions, sans compter les nombreux auxiliaires, pour venir à bout du roi du Pont.
Tout d'abord, Mithridate évite le combat et détruit les régions traversées par les troupes de l'imperator pour les affamer. Plutôt de que de poursuivre Mithridate, Pompée oblique vers l'Arménie Mineure, une province fertile du Royaume du Pont. Mithridate, pour sauver ce qui reste de son royaume, est contraint de livrer bataille. Il est rapidemment vaincu par Pompée mais réussit à s'enfuir. Il décide d'attirer Pompée en Arménie pour provoquer l'hostilité du roi Tigrane II envers les Romains. Pompée rattrape le roi du Pont et livre une bataille de nuit contre ses forces. Les armées de Pompée font plus de 10 000 morts. Mithridate semble vaincu et s'enfuit dans le Royaume du Bosphore, sur les bords de la Mer d'Azov, avant d'avoir ordonné à toutes les places fortes pontiques de résister aux romains. En quelques mois, Pompée est venu à bout du vieux roi.
Pompée se trouve aux confins du royaume d'Arménie et décide d'en faire un État-client de Rome. Conscient de l'inutilité de toute résistance, Tigrane II, un monarque vieillissant, cède à Rome une partie de ses possessions, la Syrie et la Phénicie, une partie de la Cappadoce et de la Cilicie ainsi que la Sophène et consent à Pompée une importante contribution financière après une rencontre avec ce dernier. Par la seule voie diplomatique, Pompée a soumis entièrement l'Arménie et a annexé bon nombre de territoires. Il peut donc se lancer à la poursuite de Mithridate, en passant par le Caucase.
Descendant l'Araxe et en remontant le cours du Cyrus, Pompée pénètre dans le royaume des Albains, et vainc le roi Orosès. En 65 av. J.-C., après avoir hiverné chez les Albains et les avoir vaincus, il soumet le royaume voisin des Ibères sous le règne d'Artokès. Peu après, Orosès, le roi des Albains, se révolte et reprend les hostilités, et lève une armée de 60 000 hommes et de 12 000 cavaliers. Cependant, cette armée n'est composée que de bergers et de paysans sans formation militaire, que Pompée écrase à nouveau. Jamais une armée romaine ne s'était aventurée aussi loin. Ces victoires éclatantes permettent à Rome de s'étendre vers la Bithynie, le Pont et la Syrie, posant ainsi les bases de la future domination de l'Empire romain en Orient.
La campagne est terminée. Bien que Mithridate soit toujours en fuite, Pompée a soumis les Arméniens, les Albains et les Ibères du Caucase. Il peut procéder au rétablissement de la paix dans cette région morcelée par les guerres. Tout d'abord, il met fin à la guerre entre l'Empire parthe et le Royaume d'Arménie par la voie diplomatique. Il rejoint ensuite avec toutes ses légions son légat Afranius en Syrie. En cours de route, il se rend à Zéla, où une armée romaine a été défaite par Mithridate. Pompée tient à faire enterrer les restes des soldats romains qui jonchent encore le champ de bataille. Une fois en Syrie, Pompée fonde la province de Syrie, un nouveau territoire de la République. Il y promulgue des lois et fait venir de nombreux magistrats romains, responsables de cette nouvelle province. Avant de rentrer en Italie, Pompée souhaite régler deux problèmes : mettre de l'ordre en Judée, plongée dans la guerre civile, et mettre au pas Arétas III, roi des Nabatéens.

Pompée en Judée

En 63 av. J.-C., Pompée est à Damas pour régler le problème de la Judée, plongée dans la guerre fratricide qui oppose Aristobule II à son frère Hyrcan II. Chacun des deux frères demande l'aide de Pompée pour vaincre l'autre. Comme Aristobule a eu beaucoup de complaisance pour Mithridate et pour les pirates alors que Hyrcan était plutôt favorable à Rome, Pompée prend alors fait et cause pour ce dernier. Il se met en marche pour vaincre Aristobule qui s'est retranché dans la forteresse d'Alexandreion. Au terme d'un nouvel arbitrage, Pompée ordonne à Aristobule de rendre toutes les places qu'il occupe. Après une nouvelle volte-face d'Aristobule, il s'apprête à prendre Jérusalem. En cours de route, les légions de Pompée font une halte à Jéricho et leur imperator étudie les plans de la forteresse de Jérusalem.
C'est à ce moment qu'un messager lui apprend que Mithridate, qui s'est réfugié dans le Bosphore, s'est suicidé. La guerre contre le Pont est enfin terminée et l'objectif de Pompée en Orient est atteint. Il veut cependant en finir avec Aristobule. Une fois entré à Jérusalem, dont la population est divisée, il assiège les partisans d'Aristobule retranchés sur le Mont du Temple. Celui-ci est emporté d'assaut et, de cet épisode, l'histoire retiendra que Pompée pénétra dans le Saint des Saints du temple de Jérusalem, ce qui constituait un sacrilège pour les Juifs, mais ne toucha à rien. L'assaut du Temple fait plus de 12 000 morts, mais très peu du côté de Pompée. La Judée est tout de suite soumise. Pompée ne restaure cependant pas la royauté : il se borne à réintégrer Hyrcan dans ses fonctions de grand prêtre du temple de Jérusalem.
Pompée, qui est sans doute à l'apogée de sa gloire en Orient, aspire à de nombreux projets pour asseoir sa puissance, comme marcher vers la mer Rouge, ou bien entreprendre une expédition en Egypte. Le Pharaon Ptolémée XII lui demande de mater une révolte dans son pays. Cependant Pompée renonce à tous ces desseins, et décide de repartir vers la Syrie.

Pompée administrateur

Après sa campagne éclair en Judée, Pompée transforme les régions qu'il a conquises au profit de Rome. Il obtient la capitulation des dernières places fortes du Pont et peut ainsi procéder à la réorganisation politique de l'Orient. Il laisse deux légions en Judée sous le commandement de Scaurus. Installé à Sinope, Pompée crée les provinces de Syrie et de Bithynie-Pont, constituée de la Bithynie et de la moitié occidentale du royaume du Pont. Son organisation de cette province restera un de ses legs les plus durables: Pline le Jeune en fait encore mention au ier siècle. Il agrandit également la Cilicie. À Amisos, il reçoit douze princes et rois des régions conquises. À ceux qui étaient favorables à Rome, Pompée conserve leur titre de souverain en faisant de leur territoire un État-tampon, client de Rome. Ils devront lui verser de fortes sommes d'argent et lui fournir des soldats. C'est ainsi que le Royaume du Bosphore, le Royaume de Cappadoce, le Royaume d'Arménie, les principautés de Galatie et la principauté de Colchide deviennent des État vassaux de la République romaine.
Pompée souhaite rivaliser avec Alexandre le Grand en fondant de nouvelles villes. Il revendique notamment la création de huit villes en Cappadoce, plus de vingt en Cilicie. Il y a là une large part d'exagération : dans la plupart des cas, il s'agit de localités existantes rebaptisées et agrandies, comme Magnopolis, dont la construction avait été commencée par Mithridate. Nicopolis, fondée à l'endroit où Pompée avait vaincu Mithridate, constitue sans doute l'exception. Il procède en outre à la reconstruction de plusieurs cités détruites par la guerre en Cilicie, en Cappadoce et en Coelé-Syrie. De plus, il promulgue des lois et accorde la citoyenneté romaine à des notables locaux et ordonne la destruction de toutes les forteresses de la région pour éviter la création de foyers de résistance. Toutes ses mesures le rendent populaire en Orient et obtiennent l'adhésion des chevaliers romains établis dans la région. Sa mission est terminée en Orient et il est temps de retourner à Rome.

Retour de Pompée à Rome

Pompée rentre en Italie en décembre 62 av. J.-C. Il débarque à Brindes avec ses légions et, avant même de recevoir l'ordre du Sénat, licencie ses troupes, à l'étonnement et au soulagement général. L'historien Velleius Paterculus traduit ce sentiment : Bien des gens, en effet, avaient affirmé qu'il ne rentrerait pas à Rome sans être accompagné de son armée, et qu'il limiterait à sa guise la liberté des citoyens. Le soulagement est tel qu'on vient l'acclamer de toutes parts. Sa popularité est alors à son zénith. Le Sénat était effrayé à l'idée que Pompée puisse prendre le pouvoir avec ses légions et instaurer une nouvelle dictature. En outre, Pompée est maintenant très riche grâce aux trésors accumulés en Orient.
Dès son retour à Rome, il divorce de son épouse Mucia Tertia, dont l'inconduite est notoire. Il cherche ensuite à contracter une nouvelle union et sollicte la main d'une nièce de Caton pour s'attirer à nouveau les faveurs des optimates. À Rome les mariages font l'objet de savantes manœuvres politique. Par cette union, Pompée cherche donc à se concilier des sénateurs les plus conservateurs. C'est un échec, il se heurte à un refus cinglant de Caton, qui ne veut pas voir sa liberté politique aliénée de cette façon et lui fait dire que ...ce n'est point par les femmes qu'on peut prendre Caton... . Plutarque reproche à Caton son manque de sens politique en cette occasion, puisque, par son refus, il finira par jeter Pompée dans les bras de César, qui lui offrira sa fille en mariage, avec des conséquences désastreuses pour l'État: ...c'était obliger Pompée de se tourner du côté de César, et de contracter un mariage qui, en réunissant la puissance de Pompée à celle de César, manqua de renverser l'empire de Rome, et perdit au moins la république.
Le jour de son quarante-cinquième anniversaire, il célèbre son triomphe de orbi universo, sur le monde entier, qui a été retardé de six mois par le Sénat qui regarde toujours avec méfiance ce général victorieux couvert de gloire et de succès.
Pompée souhaite faire attribuer des terres à ses vétérans et ratifier les actes qu'il a posés en Orient. Confiant dans sa popularité, il croit y arriver facilement. Il se heurte à l'opposition de nombreux sénateurs, notamment celle de Caton, dont l'opinion est faite, mais aussi celle de Lucullus, qui n'a pas oublié l'humiliation que Pompée lui a infligée en Orient. Cette alliance de la vertu et de la rancœur irrite Pompée. Maintenant très riche, il croit pouvoir arriver à ses fins en pesant sur l'élection des consuls de l'année 60 . Il finance l'élection de son ancien légat Afranius. Ce dernier est effectivement élu consul en 60 av. J.-C. mais il a pour collègue Metellus Celer, du clan des Metelli, que Pompée a heurtés en divorçant de leur demi-sœur Mucia. Une fois élu, Afrianus ne se révèle pas un appui très efficace, constamment contré par Metellus Celer. Pompée demande alors au tribun de la plèbe Flavius de déposer une motion en vue d'acheter des terres en Italie pour les distribuer à ses légionnaires. Metellus Celer s'y opposant obstinément, commence alors une affaire des plus saugrenues. Le tribun Flavius ajoute à sa motion une loi agraire qui permet l'attribution de terres à des simples citoyens, ce qui provoque la colère des optimates. Devant l'opposition de Metellus Celer et en toute légalité, Flavius le fait mettre en prison. Celer réunit le Sénat dans la prison, mais Flavius s'assoit devant l'entrée pour empêcher les sénateurs de passer. Comme Flavius, en tant que tribun de la plèbe, est intouchable, Metellus riposte en perçant un trou dans le mur pour écouter les sénateurs devant les menaces de Flavius. S'il faut en croire Dion Cassius, Pompée rougit en apprenant cet événement. Lorsque Flavius menace Celer de le priver de proconsulat après son mandat si il ne cède pas, ce dernier s'obstine. Pompée, impuissant, doit provisoirement renoncer.

Le premier triumvirat

Peu après, César revient en Italie à la fin de son mandat de propréteur d'Hispanie. Il revient certes endetté, mais il devient très populaire à Rome. Il aspire à être consul de l'année 59. Pour asseoir son projet, il a besoin de soutiens. C'est vers Crassus et Pompée qu'il se tourne. À défaut de pouvoir être le premier dans Rome, Pompée voit cette alliance d'un œil favorable, car il souhaite toujours obtenir des terres pour ses vétérans et voir ses actes en Orient ratifiés.
En 60 av. J.-C., Pompée conclut donc le premier triumvirat avec Jules César et Crassus, un pacte que l'écrivain Varron appelle le monstre à trois têtes. Grâce à cette alliance contre l'oligarchie sénatoriale dirigée par Caton, Crassus et Pompée arrivent à faire élire César consul en 59 av. J.-C.. La violence devient omniprésente à Rome, où l'on assiste à de véritables batailles rangées. Pompée a rameuté ses vétérans, qui terrorisent les partisans des optimates. Pour obliger son nouvel ami Pompée, César fait alors passer une loi agraire et ratifier ses actes en Orient, en dépit de l'opposition de son collègue conservateur Bibulus, moins habile que ne l'avait été Metellus Celer. Face aux violences quotidiennes, Bibulus s'enferme chez lui jusqu'à la fin du consulat.

Julia, fille de César, femme de Pompée

Pour renforcer l'alliance, en mai 59 av. J.-C., Pompée épouse Julia, la fille de Jules César.
Bien qu'en apparence il ait atteint ses objectifs, Pompée ne sort pas véritablement gagnant des événements. Il semblerait qu'il éprouve de réels sentiments pour sa nouvelle épouse Julia : comme elle est enceinte, il se retire avec elle dans sa villa d'Albe. D'après Plutarque, Pompée délaisse la politique au profit de Julia et se laisse emporter par " l'amour que lui inspire sa jeune épouse ". Sa popularité est au plus bas - le temps est loin où on l'appelait Magnus - tandis que César, très actif, tire les marrons du feu.
A la fin de l'année 59 av. J.-C., le climat politique est lourd: un certain Lucius Vettius prétend qu'on l'a chargé, avec l'aide de quelques gladiateurs, d'assassiner Pompée. Il dit avoir renoncé à cet acte et dénonce tour à tour des instigateurs différents. Il aurait peut-être été manipulé par César.
En 58 av. J.-C., César part de Rome à l'issue de son consulat en tant que proconsul de Gaule Cisalpine et d'Illyrie. Crassus, s'occupant de ses affaires, est en dehors de Rome. Pompée est le seul triumvir présent dans la cité. Il est immédiatement pris dans une tempête politique.
Le nouveau tribun de la plèbe, Clodius Pulcher attaque les sénateurs optimates, notamment Caton et Cicéron. Il veut surtout se venger de Cicéron, qui avait témoigné contre lui dans une affaire de sacrilège en 62. Pompée, fort isolé, s'allie inprudemment avec ce dangereux personnage, qui fait régner la terreur en recourant aux services de bandes armées. Clodius parvient à faire exiler Cicéron pour procédés illégaux contre les partisans de Catilina, exécutés sans procès régulier. Cicéron est sacrifié par Pompée, qui est pourtant censé être son allié. S'il faut en croire Plutarque, lorsque Cicéron se rend chez Pompée pour implorer son aide, ce dernier, honteux, s'échappe par une porte de derrière. Le 11 mars 58, Cicéron quitte Rome pour échapper à une condamnation.
Pompée a tout lieu de se repentir de la lâcheté dont il a fait preuve dans cette affaire, car Clodius se retourne contre lui. Il attaque Pompée et le consul en poste Gabinius, un ancien légat de Pompée. Il fait poursuivre en justice certains clients de Pompée. Ce dernier est vivement insulté par Clodius et ses partisans sur le Forum lorsqu'il vient soutenir ses clients. Les hommes de Pompée et ceux de Clodius en viennent rapidement aux mains en plein milieu du Forum. Furieux et humilié, Pompée est maintenant décidé à faire revenir Cicéron à Rome. Il fait venir en masse à Rome ses clients de toute l'Italie. Le 4 août 57 av. J.-C., il obtient un vote annulant l'exil de Cicéron. La leçon n'a pas échappé aux sénateurs conservateurs, las des désordres, qui se rapprochent de Pompée
Comme Rome est menacée de famine - une situation dans laquelle Clodius, qui avait fait passer une loi prévoyant la distribution gratuite de blé au peuple, portait une part de responsabilité -, des émeutes éclatent dans la ville. Cicéron propose que Pompée soit chargé de remédier à la situation. On lui confie la tâche de s'occuper de l'annone, c'est-à-dire le ravitaillement en blé de la ville, pendant cinq ans. Pompée rétablit rapidement le ravitaillement en blé depuis l'Afrique ce qui lui vaut une augmentation rapide de sa cote de popularité au sein du peuple.
En 57 av. J.-C., Pompée reçoit dans sa villa d'Albe la visite du pharaon d'Égypte Ptolémée XII. Celui-ci a été chassé du pouvoir par un soulèvement populaire et vient demander l'aide de Rome pour retrouver son trône. Pompée l'accueille chaleureusement.
Au début de l'année 56 av. J.-C., toute l'attention du sénat est absorbée par l'affaire d'Égypte. Un oracle sibyllin vient compliquer l'affaire : il ne faut pas refuser son amitié au roi d'Égypte, mais ne pas lui accorder d'armée, ce qui exclut d'accorder à celui qui sera chargé de restaurer Ptolémée XII sur son trône un commandement militaire. Différentes motions se succèdent au Sénat, le nom de pompée étant avancé, mais l'affaire est finalement abandonnée. Le prestige de Pompée n'en sort pas grandi. Il se rapproche à nouveau de ses deux compères du triumvirat.
Alors que César se trouve à Lucques, Crassus et Pompée l'y rejoignent en avril. Cette fameuse entrevue ou conférence de Lucques a fait couler beaucoup d'encre. Chacun entend protéger ses intérêts. Les grandes lignes de l'accord sont connues : Crassus et Pompée souhaitent obtenir un deuxième consulat en 55, tandis que César souhaite voir renouveler son commandement en Gaule.
En 55 av. J.-C.,les élections consulaires, qui ont été repoussées, se déroulent non sans difficultés dans un climat d'extrême violence. Une fois élus, Pompée et Crassus tiennent parole et font voter la loi Licinia Pompeia qui proroge les pouvoirs de césar en gaule pour une durée de cinq ans.
Pompée inaugure le premier théâtre romain en pierre de Rome ainsi qu'un portique et une exèdre qui abrite une statue le représentant en triomphateur du monde. Ptolémée XII Aulète est toujours à Rome et Pompée charge Gabinius, alors proconsul de Syrie, de marcher sur l'Égypte afin de mater la révolte du peuple, sans l'accord du Sénat. Gabinius en sort vainqueur et remet Ptolémée XII sur le trône, par l'entremise de Pompée, en échange de 10 000 talents.
L'année suivante, à l'issue de son mandat consulaire, Pompée devient proconsul de l'Hispanie pour cinq ans et prend le commandement de quatre légions. Crassus quant à lui, obtient le proconsulat de Syrie. Bien qu'il soit proconsul, Pompée reste en Italie et charge ses légats d'administrer la province à sa place. Selon la loi, il ne peut pas entrer dans Rome en étant proconsul. Peu de temps après, sa femme, Julia, après une première fausse couche, est de nouveau enceinte. Malheureusement, la fille unique de César meurt en couches et le bébé ne survit pas. Pompée et César partagent leur tristesse et condoléances, mais la mort de Julia rompt leurs liens familiaux. Lucain en résume par un vers les conséquences politiques catastrophiques : Ta mort Julia a rompu leur foi Pompée et César et permis aux chefs de susciter la guerre..
L'année suivante, Crassus, proconsul de Syrie, son fils Publius et la plus grande partie de son armée sont anéantis par les Parthes à Carrhes en 53 av. J.-C. Le triumvirat n'existe plus.

Pompée comme recours au désordre

César, et non Pompée, est maintenant le nouveau grand général de Rome du fait de ses victoires en Gaule, et le fragile équilibre du pouvoir entre eux est menacé. L'anxiété du public augmente, des rumeurs circulent que Pompée se verrait offrir la dictature pour rétablir la loi et l'ordre. César propose une deuxième alliance matrimoniale à Pompée : il lui offre sa petite-nièce Octavia la sœur du futur empereur Auguste. Cette fois, cependant, Pompée refuse. En 52 av. J.-C., il épouse Cornelia Metella, la très jeune veuve de Publius, le fils de Crassus, et la fille de Scipion, l'un des plus grands ennemis de César. Pompée est entraîné de plus en plus vers le camp des optimates. On peut présumer que ces derniers pensaient qu'il était le moindre de deux maux.
Denier à l'effigie de Pompée.Date : c. 49-48 AC. Description avers : Tête de Numa Pompilius à droite, ceinte d’un bandeau inscrit Description revers : Proue de galère à droite .Traduction revers : “Magnus pro consul”, Le grand, Pompée proconsul.
Le 18 janvier 52, Clodius est assassiné par Milon. Lorsque, en représailles, ses partisans brûlent la Curie, où siège le Sénat, commence une période d'anarchie. Le sénat, en proie à la panique, fait alors appel à Pompée. Une majorité de sénateurs est prête à lui octroyer la dictature, mais sous l'influence de Bibulus et de Caton, le Sénat adopte un compromis et fait voter une loi qui nomme Pompée consul unique consul solus en 52 av. J.-C., tout en lui conservant son mandat de proconsul d'Espagne, ce qui lui donne des pouvoirs extraordinaires mais limités. Le peuple accepte cette nomination et Pompée entame un troisième consulat, à l'encontre du principe de collégialité et d'une loi de Sylla qui exigeait un délai de dix ans entre deux consulats. Un dictateur ne pouvait pas légalement être puni pour les mesures prises pendant son gouvernement. Par contre, comme consul unique, Pompée est responsable de ses actions. Il réagit avec rapidité et efficacité, faisant entrer des légionnaires dans Rome pour rétablir l'ordre et voter deux lois : de vi, pour lutter contre la violence, et de ambitu, pour lutter contre la corruption électorale.
En avril, lorsque Milon est inculpé pour l'assassinat de Clodius, Pompée se rend au tribunal avec des soldats qui dispersent les partisans de Milon. Leur présence perturbe tellement Cicéron, l'avocat de Milon, qu'il bâcle sa plaidoirie. Milon est condamné et est contraint à l'exil. Lors de son consulat, Pompée offre des jeux à la plèbe pour faire oublier les tensions politique de Rome. Son théâtre est, selon lui, la raison de ses festivités.
Pompée se donne pour collègue son nouveau beau-père Metellus Scipion durant les cinq derniers mois de son consulat.
À l'issue de son mandat, il s'est assuré la gratitude du Sénat pour avoir rétabli l'ordre sans user de la force légionnaire. Les élections consulaires sont organisées pour l'année 51 et Pompée laisse la place à ses successeurs Sulpicius Rufus et Claudius Marcellus.

De la confrontation à la guerre

Le pouvoir proconsulaire accordé à César aurait dû se terminer le 31 décembre 50 av. J.-C., après la prolongation de cinq années qui lui avait été consentie à la rencontre de Lucques. Mais en mars 51 av. J.-C., César envoie une lettre au Sénat demandant une prolongation de son imperium : de cette manière celui-ci se serait terminé en 49 av. J.-C., sans qu'il y eût d'interruption entre la fin du proconsulat et le début de son second consulat prévu le 1er janvier 48 av. J.-C.. Pompée ayant obtenu cette faveur du sénat, César souhaite avoir le même avantage. L'intransigeance de Caton fait échouer ce compromis. Le consul Marcus Claudius Marcellus rend la situation encore plus tendue en proposant de remplacer le proconsul des Gaules et de l'Illyricum avant l'expiration de son mandat, la victoire sur les Gaulois étant acquise. Officiellement, Pompée s'oppose à cette proposition : selon lui, la question ne doit pas être abordée avant le 1er mars 50, date de l'expiration du proconsulat de César.
En 50 av. J.-C., la guerre des Gaules est terminée. Pour se rapprocher de la politique romaine, César se rend à Ravenne en Gaule cisalpine avec une seule légion. Grâce au butin gaulois, il débauche secrètement le tribun de la plèbe Caius Scribonius Curio, en qui Pompée avait placé sa confiance, en payant toutes ses dettes.
Sous le prétexte de la nécessité du renforcement de l'armée en Orient en vue d'une guerre avec les Parthes, le Sénat ordonne à César et à Pompée de lui envoyer une légion chacun. Pompée réclame habilement la légion qu'il avait prêtée à César pour la guerre des Gaules. Ce dernier accepte et remet au Sénat la le et la XVe légion. La guerre contre les Parthes n'a pas lieu et les deux légions sont stationnées à Capoue.

Jules César

Dans le courant de l'année Pompée tombe gravement malade. Son rétablissement est accueilli partout en Italie par des manifestations de joie, qui flattent sa vanité et lui inspirent un sentiment de sécurité bien peu fondé. A cette occasion il fait la déclaration fameuse, se vantant qu'en quelque endroit de l'Italie qu'il frappe du pied, il en sortirait des légions.
Le 1er décembre, passé ouvertement dans le camp de César, Curion propose que César et Pompée abandonnent tous deux leur commandement. Sa motion est adoptée par 370 voix contre 22. Tout semble donc indiquer qu'une majorité de sénateurs souhaitent encore éviter le pire. Furieux, Metellus Scipion pousse alors Pompée au conflit en lui enjoignant de prendre la tête des deux légions stationnées à Capoue et de lever d'autres troupes.
Le 1er janvier 49 av. J.-C. Curion remet au Sénat une lettre de César : celui-ci est prêt à se démettre de son commandement si Pompée en fait autant. La lettre irrite les optimates qui pourtant ne peuvent contester la logique légale de la demande. Metellus Scipion propose néanmoins qu'ordre soit donné à César de congédier son armée dans un délai prescrit pour éviter d'être déclaré ennemi du peuple; hostis à l'issue de son mandat de proconsul. Lors de la séance au Sénat, Marc Antoine et l'autre tribun, Cassius, opposent leur veto à cette motion mais ils sont rapidement expulsés du Sénat. Toutefois, Cicéron essaye d'éviter la guerre en proposant à Pompée d'autoriser César à gouverner les deux provinces dont il a la charge jusqu'aux élections consulaires. Les versions de cet épisode divergent. Selon Appien, Pompée en aurait été satisfait, mais les consuls s'y seraient opposés, tandis que selon Plutarque, Pompée aurait refusé. Cicéron aurait alors fait une ultime proposition, César ne conservant que l'Illyricum et une seule légion. Toujours selon Plutarque, Pompée est sur le point d'accepter mais les sénateurs, notamment Scipion, Lentulus et Caton, s'opposent à cette solution. La guerre civile devient inévitable.

La guerre civile

La situation se précipite et à la fin, le Sénat, sur proposition de Pompée, déclare que l'État est en danger et confie la République aux consuls et aux proconsuls, la mettant pratiquement dans les mains de Pompée. Pompée fait déclarer César hors-la-loi le 7 janvier 49 av. J.-C. par l'intermédiaire d'un senatus consultum ultimum. Marc Antoine, Cassius et Curion, dont la sécurité ne peut plus être garantie à Rome, s'enfuient à Ravenne pour rejoindre César, qui réunit son armée et demande à ses légions leur appui pour combattre le Sénat.
César marche alors sur Rome, franchissant le Rubicon avec la XIIIe légion. Pompée, de son côté, réunit en toute hâte deux légions en Italie, mais il sait qu'elles ne feront pas le poids face aux vétérans aguerris de César. La panique règne à Rome. La plèbe ne veut plus de bain de sang, traumatisée par la guerre entre Sylla et Marius. Les sénateurs sont effrayés et comptent sur Pompée. Ce dernier envoie des messagers aux quatre coins de la République pour mobiliser ses légions: en Orient, en Hispanie et en Afrique.
Mais Pompée, à court de temps, car César est déjà à Ariminium, quitte Rome le 17 janvier et rejoint ses légions de Campanie avec sa famille et bon nombre de sénateurs, comme Cicéron, Caton, les deux consuls de Rome ainsi que Brutus. En route vers Capoue sur la Via Appia, le bruit court que toutes les villes du nord de l'Italie ouvrent leurs portes à César. Une fois à Capoue, Pompée est rejoint par Titus Labiénus, un lieutenant de César, qui lui explique que l'action de son chef est une folie et présente à Pompée la situation au nord de l'Italie. Pompée envoie un messager à César dans le but de mettre fin à cette guerre. Cependant, devant l'avance rapide de César, Pompée ne peut rester à Capoue et se rend donc à Brundisium, où il est rejoint par ses partisans, des sénateurs et des consuls. Il renonce aussi à lever des légions en Italie, et préfère aller les chercher en Orient.
Partant de Brindes le 17 mars, Pompée embarque pour la Grèce et traverse l'Adriatique avant l'arrivée de César aux portes de la ville avec 30 000 hommes. Pompée échappe de peu à César grâce aux pièges qu'il a installés dans la ville. Arrivé dans la région, Pompée installe son camp à Beroia en Macédoine et envoie sa femme Cornelia et son fils Pompée le Jeune à Mytilène.
De son côté, César, maître de l'Italie, n'a pas de flotte. Pour assurer ses arrières, il entreprend d'abord de réduire les forces de Pompée stationnées en Hispanie: sept légions sous le commandement d'Afranius et de Varron. César assiège également Massilia qui a refusé de lui ouvrir ses portes. Pompée envoie donc son légat Domitius Ahenobarbus pour défendre la cité, mais celle-ci capitule après la reddition des légions d'Hispanie. César, qui use de la clémence comme d'une arme psychologique, renvoie à Pompée ses légats, Afranius, Varron et Domitius. Les Pompéiens remportent quelques succès en Illyrie et en Afrique, où les troupes césariennes commandées par Curion sont anéanties. Ces victoires pèsent néanmoins peu au regard de la perte de l'Espagne.
Malgré ce sérieux revers, Pompée dispose des immenses ressources de l'Orient et profite d'une année entière de répit pour rassembler sous son commandement une grande armée. Aux cinq légions qu'il a amenées d'Italie viennent s'en ajouter quatre autres provenant de l'Orient. Sa flotte, forte de plus de 600 navires, constitue un de ses principaux atouts. Elle lui assure le contrôle de la mer Adriatique.
César, qui a regagné l'Italie, s'embarque à Brindes et échappe à la flotte pompéienne. Il débarque en Épire avec ses légions le 4 janvier 48 av. J.-C.. Il demande à Marc Antoine, qui est en Italie, de le rejoindre en Grèce avec ses trois légions. Il réussit à débarquer à Lissus. Pompée se retrouve encerclé par les armées ennemies, César au sud, Marc Antoine au nord. Lorsque les deux armées s'apprêtent à marcher contre lui, Pompée se retranche derrière des fortifications près de Dyrrachium. César vient les assiéger. Le face-à-face se poursuit dans des conditions très dures pour les adversaires, qui souffrent tous deux de problèmes de ravitaillement. César est incapable de prendre le camp de Pompée d'assaut, tandis que le tempérament précautionneux de Pompée le pousse à éviter une bataille rangée et à attendre que le dénuement vienne à bout des forces de César. Guetté pourtant lui-même par la famine, il finit par rompre l'encerclement de Dyrrachium et par mettre César en mauvaise posture. Selon Plutarque, il s'en faut de peu que César ne périsse au cours de la bataille. Toujours selon lui, Pompée ne poursuit pas son avantage, ce qui aurait fait dire à César que ses ennemis l'auraient emporté ce jour-là si leur chef avait su vaincre. César se replie à Apollonia pour reconstituer son armée et assurer son ravitaillement. Plutôt que de viser la reconquête de l'Italie, qui en ce moment, était privée de défenses réelles, Pompée gagne la Thessalie par la via Egnatia pour joindre ses troupes à celles de son beau-père Scipion qui lui amène deux légions levées en Syrie. César, de son côté, prend une route plus courte, par le Pinde et rejoint les troupes de Domitius Calvinus, qu'il a envoyées à la rencontre de Scipion.

La bataille de Pharsale

Sur le trajet, César emporte Gomphi d'assaut et reçoit la reddition de Metropolis avec victuailles et finances. Le 29 juillet 48 av. J.-C., César arrive dans la plaine de Pharsale, une ville de Thessalie. Deux jours après, il est rejoint par Pompée qui a reçu de Scipion des troupes fraîches. Pompée tente de fatiguer les troupes réduites de César et également d’épargner les forces sénatoriales par une action d'usure, une série de feintes et de déplacements brefs. Les nobles présents dans l’entourage de Pompée, certains de la victoire au point de se quereller pour de futurs et excellents postes dans la politique, lui forcent la main et le persuadent d’affronter César à terrain découvert.
Le 9 août dans la matinée, les deux armées romaines se rencontrent à la bataille de Pharsale. Au cours de la bataille, Pompée essaye de prendre à revers les troupes de César. Finalement, grâce à la formation d'une quatrième ligne, César contre la cavalerie adverse et prend à revers les forces de Pompée, qui tour à tour, prennent la fuite. Cette bataille se révèle décisive : les forces pompéiennes sont sévèrement battues, les pertes de César sont à peine de 1 200, contre, 6 000 morts et 24 000 prisonniers du côté de Pompée. Les prisonniers sont graciés par le vainqueur.
Beaucoup de pompéiens rejoignent l'Espagne et l'Afrique, comme Caton et Scipion, qui ne suivent plus Pompée. Quant à lui, il s'enfuit à Larissa et vogue vers Mytilène pour rejoindre sa femme et son fils. Il compte se rendre à Rhodes pour ensuite aller à Antioche pour lever une autre armée. Cependant, toutes les portes de l'Orient lui sont fermées. Il confère avec ses proches de différentes options : soit gagner le royaume des Parthes, soit se réfugier chez le roi de Numidie Juba, soit encore se rendre auprès du pharaon Ptolémée XIII d'Égypte, qui lui doit beaucoup, car c'est grâce à lui que son père avait retrouvé le pouvoir en 55 av. J.-C. Il se laisse finalement convaincre d'adopter la troisième solution.

La mort de Pompée

La venue de Pompée plonge les conseillers du jeune pharaon, Photin Achillas et Théodote, dans l'embarras. Deux options, le chasser ou l'accueillir, leur paraissent également dangereuses. C'est Théodote qui propose alors de le tuer, disant qu'ainsi ils feraient plaisir à César et n'auraient plus rien à craindre de Pompée.
À son arrivée en Égypte le 28 septembre 48 av. J.-C, il approche la plage de Péluse sur une trière. Il peut apercevoir les navires de guerres égyptiens mais, à sa grande suprise, il n'y a pas de comité d'accueil, mais une simple barque. Bien qu'il soupçonne un traquenard, Pompée y monte et se trouve face à Achillas et un certain Septimus.
Pompée reconnaît Septimus, qui était un de ses centurions lors de la guerre contre les pirates. Lorsque la barque égyptienne atteint le rivage, Pompée sort un petit discours en grec qu'il avait préparé et commence à le lire. À ce moment, Septimus sort son glaive et transperce Pompée par derrière. Achillas quant à lui, sort son poignard et le frappe plusieurs fois, tandis que les centurions de Pompée sont neutralisés. Pompée s'effondre et couvre son visage de sa toge en poussant un gémissement. Achillas le décapite ensuite et jette le corps sans tête sur le rivage. Les soldats égyptiens s'empressent par la suite de saisir le cadavre et arrachent ses vêtements.
L'un des plus grands généraux de Rome restera sur ce bout de plage sans sépulture pendant quelques jours. La famille et les derniers fidèles de Pompée, qui sont restés au large, font voile vers le large et s'enfuient. Achillas quant à lui, conserve la tête de Pompée pour la montrer à César. Un esclave de Pompée, Philippus, lavera le corps nu de son maître et fera un bûcher funeste pour lui rendre hommage.
César, qui s'était lancé à la poursuite de Pompée depuis Pharsale, arrive à son tour en Égypte. Ptolémée XIII pensait faire plaisir à César en assassinant Pompée et en lui offrant en cadeau la tête de son vieil ennemi. Mais César, soit par pitié, soit par calcul politique, soit les deux, est pris d’un immense chagrin et offre des funérailles à son défunt ennemi. Il exécute tous les instigateurs de l'assassinat de Pompée : Achillas, l'eunuque Pothin ainsi que le tribun Septimus.
La mort de Pompée a à moyen terme des conséquences importantes en Égypte puisque, par la suite, César déposera Ptolémée XIII et mettra Cléopâtre, sa soeur et épouse, sur le trône d'Égypte. César élève un tombeau sur la plage de Péluse en l'honneur de Pompée le Grand et remet à sa femme Cornelia sa tête, qui sera inhumée dans sa villa d'Albe, en Italie.

Consulats

v · d · m
Consul de la République romaine liste
Précédé par En fonction Suivi par
P. Cornelius Lentulus et Gn. Aufidius Orestes 71 av. J.-C.
Gn. Pompeius Magnus I avec M. Licinius Crassus I 70 av. J.-C.
Q. Caecilius Metellus et Q. Hortensius Hortalus 69 av. J.-C.
Cn. Cornelius Lentulus et L. Marcius Philippus 56 av. J.-C.
Gn. Pompeius Magnus II avec M. Licinius Crassus II 55 av. J.-C.
Ap. Claudius Pulcher et L. Domitius Ahenobarbus 54 av. J.-C.
M. Valerius Messalla et Gn. Domitius Calvinus I 53 av. J.-C.
Gn. Pompeius Magnus III avec Q. Caecilius Metellus 52 av. J.-C.
Ser. Sulpicius Rufus et M. Claudius Marcellus 51 av. J.-C.

Postérité

Pour les historiens de son époque et ceux des périodes romaines postérieures, Pompée correspond à l'image de l'homme qui réalisa des triomphes extraordinaires par ses propres efforts, mais perdit le pouvoir et est, à la fin, assassiné par trahison.
Il était un héros de la République, qui autrefois semblait tenir le monde romain dans sa paume, seulement pour être réduit porté bas par son propre manque de jugement et par César. Pompée a été idéalisé comme un héros tragique presque immédiatement après la bataille de Pharsale et son assassinat. Plutarque le dépeint comme un Alexandre le Grand Romain, pur de cœur et d'esprit, détruit par les ambitions cyniques de ceux autour de lui. Ce portrait a perduré pendant la Renaissance et le Baroque, par exemple dans la pièce de Corneille, La Mort de Pompée 1642.

La mort de Pompée, pièce tragique de Corneille 1642

Pompée est apparu dans plusieurs romans modernes, pièces de théâtre, films et d'autres adaptations audiovisuelles souvent comme un des personnages principaux dans les œuvres de fiction inspirées par les vies de Jules César et Cicéron et comme personnage secondaire dans celles inspirées par la vie de Spartacus. Une représentation théâtrale fut exécutée par John Masefield dans La Tragédie de Pompée le Grand 1910. Chris Noth y incarne le personnage dans Jules César. Interprété par Kenneth Cranham, il est l'un des principaux protagonistes de la première saison de la série télévisée de HBO Rome 2005. En 2006, il est interprété par John Shrapnel dans le docufiction diffusé sur BBC, Ancient Rome: The Rise and Fall of an Empire.
Il est un des personnages principaux des romans Imperium et Conspirata de Robert Harris et de la série littéraire Les Maîtres de Rome de Colleen McCullough. Dans les Maîtres de Rome les exploits de jeunesse de Pompée sont racontés dans Le Favori des dieux et La Colère de Spartacus, la formation du premier triumvirat et son mariage avec Julia est une grande partie de l'intrigue de Jules César, la violence et la passion et Jules César, le glaive et la soie et sa perte de Julia, la dissolution du premier triumvirat, les suites de sa carrière politique, la guerre civile entre César et lui, son éventuelle défaite et sa trahison et assassinat en Égypte sont tous racontés dans La Conquête gauloise et César imperator.

Dans la bande dessinée Alix, rival de César, il cherchera souvent à éliminer Alix, sans y parvenir.

Dans la bande dessinee Astérix, Pompée était consul au Sénat avant de s'en faire chasser par César.Il essaie de lever une armée contre lui dans Astérix et Latraviata avant de se faire voler son glaive et son casque qui atterriront dans les mains d'Astérix et d'Obélix.
Dans la scène d'ouverture du film Le Roi des Rois, son rôle est joué est par l'acteur Conrado San Martin.
Dans la série télévisée Xena, la guerrière, il est interprété par l'acteur Jeremy Callaghan.
Dans le téléfilm Spartacus, il est interprété par l'acteur George Cali.
Dans la série télévisée Spartacus : La Guerre des damnés, il est interprété par l'acteur Joel Tobeck.

Mariages et descendance

Première épouse: Antistia, fille du préteur L. Antistius
Deuxième épouse: Aemilia Scaura, la belle-fille de Sylla
Troisième épouse: Mucia Tertia, il divorça d'elle pour adultère, selon les lettres de Cicéron
Pompée le Jeune, exécuté en 45 av. J.-C., après la bataille de Munda
Pompeia Magna, mariée à Faustus Cornelius Sulla, ancêtre de Pompée Magnus le premier mari de Claudia Antonia. Son fils, Cinna le petit-fils de Pompée, complotera contre l'empereur Auguste, mais ce dernier usera de clémence envers lui
Sextus Pompée, qui se rebelle en Sicile contre Auguste
Quatrième épouse: Julia, fille de César
Son enfant, un garçon selon certains auteurs, une fille selon d'autres58,59, ne lui survit que quelques jours.
Cinquième épouse: Cornelia Metella, fille de Metellus Scipion

Liens

http://youtu.be/5dBVXBd4n9Q Pompée 1
http://youtu.be/kvIb2KUj8UY Pompée 2
http://youtu.be/BXcve8mJy8g Pompée 3
http://youtu.be/2OcqH8Uc-W8 Pompée 4
http://www.ina.fr/video/CPF86612191/la-mort-de-pompee-video.html La mort de Pompée


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Posté le : 27/09/2014 20:50
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Philippe D'Orléans
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Le 21 septembre 1640 à Saint-Germain-en-Laye naît Philippe de France,

duc d’Orléans


appelé aussi Philippe d’Orléans, mort, à 60 ans le 9 juin 1701 au château de Saint-Cloud prince de France, Héritier présomptif des trônes de France et de Navarre du 14 mai 1643 au 1er novembre 1661 soit 18 ans, 5 mois et 18 jours, Duc d’Orléans
Duc d’Anjou, Fils de France de la dynastie de la Maison de Bourbon, il est le fondateur de la Maison d’Orléans, sa sépulture se trouve dans la Nécropole de Saint-Denis
de religion catholique il est le fils de Louis XIII et d’Anne d’Autriche, et frère de Louis XIV. il épouse Henriette d’Angleterre 1661-1670, puis en seconde noces Charlotte-Élisabeth de Bavière 1671-1701 il a pour descendancesix enfants : Marie-Louise d’Orléans, Philippe-Charles d’Orléans, Anne-Marie d’Orléans, Alexandre-Louis d’Orléans, Philippe d’Orléans, Élisabeth-Charlotte d’Orléans. Il est connu sous son titre de duc d’Orléans ou comme Monsieur. Ses descendants directs forment la branche cadette d’Orléans.

En bref

Prince français né à Saint-Germain-en-Laye en 1640- mort à Saint-Cloud en 1701, second fils de Louis XIII et d'Anne d'Autriche, et frère cadet de Louis XIV, il prit le titre de" Monsieur " en 1643, duc d'Anjou, puis duc d'Orléans 1660.
Il épousa successivement Henriette d'Angleterre, morte en 1670, puis la princesse palatine Charlotte Élisabeth de Bavière, qui lui donna trois enfants, dont le futur Régent Philippe II. Jaloux de ses succès militaires, Louis XIV ne lui confia pas de commandement après 1677.

Sa vie

Philippe, second fils du roi Louis XIII de France et de Navarre, et de son épouse l'infante Anne d'Autriche, naît deux ans après son frère Louis, le 21 septembre 1640 à Saint-Germain-en-Laye; il est ondoyé le jour de sa naissance. D'abord titré duc d'Anjou à la naissance, il est héritier présomptif du trône du couronnement de son frère jusqu'à la naissance du Grand Dauphin donc de 1643 à 1661.

Philippe d'Orléans est baptisé le 11 mai 1648 à trois heures de l'après-midi dans la chapelle du Palais-Royal à Paris : son parrain est son oncle Gaston d'Orléans et sa marraine, sa tante Henriette Marie de France, épouse de Charles Ier d'Angleterre.
Il sera surnommé "le petit Monsieur" pour le distinguer de son oncle Gaston de France qui est alors surnommé " le grand Monsieur". À la mort de Gaston en 1660 et à l'avènement de Louis XIV, Philippe portera pleinement son titre de "Monsieur frère du roi ", et récupérera comme apanage le duché d'Orléans.

Le cardinal Mazarin et la reine Anne craignant qu'il ne devienne comme son oncle une source de conflit nuisible au pouvoir de son frère le roi, le jeune prince fut dès son enfance élevé en fille. (Revoir la théorie actuelle du genre) En effet, il a été élevé de façon à en faire un garçon efféminé et faible, à l'opposé total de son frère. On l'amena régulièrement jouer avec un autre garçon de son âge, François-Timoléon de Choisy, futur abbé de Choisy, que la mère habillait aussi en robe sur ordre d'Anne d'Autriche dans le but de satisfaire le petit Monsieur.
Même si ce sujet peut être atténué par le fait que porter des robes était à l’époque normal pour les garçons en bas âge, jusqu’à l'âge de six ans environ, Philippe, lui, en portera occasionnellement même à l'âge adulte, se déguisant en femme et aimant déguiser des femmes de la cour. Philippe, qui y fut encouragé, prit donc goût à porter des robes, se farder et se poudrer et à s'intéresser outrageusement à des futilités.

Son éducation est confiée au précepteur royal François de La Mothe Le Vayer.

Mazarin avait aussi emmené en France ses neveux et ses nièces, les Mancini. Selon certains historiens, ce serait Philippe Mancini qui aurait initié le jeune duc d'Anjou au vice italien, comme on appelait les pratiques homosexuelles à l'époque, la princesse Palatine, sa deuxième épouse, utilisera quant à elle le terme de "mal français"
Cette stratégie d'éducation des deux princes faillit toutefois jouer des tours à Mazarin et Anne d'Autriche lorsqu'en 1658 Louis XIV tomba gravement malade, suite à une intoxication alimentaire lors de la prise de Bergues. Des courtisans affluèrent alors autour de Philippe, premier dans l’ordre de succession. Néanmoins, Louis XIV survivra à cet épisode.

Vie privée

Par la suite, Philippe, homosexuel forcé au mariage, fut notoirement connu pour son libertinage ainsi que pour ses parures extravagantes et son train de vie dispendieux. Il aura plusieurs favoris dont le marquis de Châtillon, le comte de Guiche et surtout pendant trente ans le Chevalier de Lorraine.
D'une grande beauté, ce dernier le manipulera jusqu'à sa mort, intriguant contre ses deux femmes, allant jusqu'à faire assassiner la première selon Saint-Simon, et obtenant toute sorte de faveurs dont les meilleurs appartements dans chacune des demeures de Monsieur ou encore prélevant des pots-de-vin sur les accords que celui-ci avait pu passer.
Vieillissant, le chevalier de Lorraine deviendra pourvoyeur de partenaires sexuels pour son amant princier. Le chevalier de Lorraine avait également été compromis dans la disgrâce du jeune comte de Vermandois, fils légitimé que le roi avait eu de la duchesse de La Vallière. Le roi n'ayant en vue que l'abaissement des princes du sang conserva le chevalier dans l'entourage de son frère.

Apanage et finances

Côté financier, l'apanage de Monsieur faisait de lui un des personnages les plus riches du royaume. Il récupère entre autres les duchés d'Orléans et de Chartres, qui lui assurent de vivre à la hauteur de son rang, mais son frère lui refusera toutefois le comté de Blois, et donc le Château de Chambord et le Languedoc qui auraient aussi dû lui échoir à la mort de son oncle Gaston. Philippe recevra en plus une importante rente du roi et tirera aussi plus tard des revenus de la construction du canal d'Orléans.
Ces revenus lui ont donc permis de vivre dans un faste équivalent à celui de la cour. Fut-il un grand mécène ? On invoque volontiers le fait qu'il fut par exemple le protecteur de Molière et de sa troupe, et que c'est grâce à lui que Molière se produisit pour la première fois devant le roi le 24 octobre 1658, mais en fait la troupe lui fut offerte le même mois que son château de Saint-Cloud par le roi et Mazarin en octobre 1658, alors qu'il n'avait que dix-huit ans et quasiment aucun revenu : le comédien La Grange précise dans son Registre que les 300 livres annuelles promises à chaque comédien n'ont jamais été versées, et pour finir en 1665 Louis XIV retira la troupe à son frère pour en faire sa troupe personnelle. On ajoute aussi que Philippe accueillit l'académie de musique et l'académie de danse au Palais Royal ; en fait la grande salle de théâtre du Palais-Royal était indépendante de son palais, et elle avait été donnée à Molière par Louis XIV à l'automne de 1660; après la mort de Molière, il la donna à Lully qui y transféra ainsi son l'académie de musique sans que Monsieur ait son mot à dire. Ce qui est sûr, c'est qu'il collectionna comme son frère des centaines de tableaux de maîtres et qu'il amassa bijoux et pierreries.

Il a deux principales résidences :

le Palais-Royal qu'il a reçu en apanage en 1692 et qu'il aménage à grands frais. Il y organise des fêtes et des jeux. Son favori y possède bien sûr ses appartements.
Il aménage aussi le Château de Saint-Cloud qui lui est offert par son frère en 1658 dans lequel il entreprend encore de nombreux travaux, en particulier la construction de grands jardins à la française et celle d'un trianon.

Biens de la maison d'Orléans. À l'écart du pouvoir

Bien qu'ayant partagé avec son frère les humiliations de la Fronde, durant leur enfance, et malgré des talents de stratège manifestes et son courage au combat, Louis XIV, toujours méfiant, ne lui laisse aucune marge de manœuvre ni aucun pouvoir.
Cependant, Philippe remporte des victoires lors de la guerre de Hollande, bataille de la Peene à Noordpeene en 1677, aussi appelée bataille de Cassel contre le prince d'Orange, un cousin germain de sa femme, ses troupes et les Parisiens l'acclament.
Par jalousie ou par précaution, son frère lui enlève à partir de ce jour tout commandement militaire majeur. Cette bataille de la Peene sera donc son seul fait d'armes.
Monsieur restera toute sa vie écarté du pouvoir par le Roi Soleil et se consacrera à ses débauches et à ses châteaux après avoir conçu sans plaisir six enfants pour assurer sa descendance tout en veillant scrupuleusement sur l'étiquette à la cour.
Ce culte de l'étiquette était presque maladif selon ses contemporains. Il se bat avec les autres personnages de la cour pour que les titres précis de chacun soient respectés ; par exemple, il se dispute avec ses cousins Condé pour être le seul à porter le titre de "Monsieur le Prince" voir Appellations des membres de la Maison de France.

Mariages

Il se maria deux fois, deux mariages imposés par Louis XIV. Le premier, avec la princesse Henriette-Anne d'Angleterre, devait resserrer les liens des deux pays.
Cette dernière ne vivra que de fêtes et aura plusieurs amants, dont, selon plusieurs historiens, Louis XIV lui-même, ce qui irritera Philippe.
De son côté, Henriette ne supporte pas les favoris de Monsieur. Ils ont tout de même trois enfants.
Alors qu'elle venait d'obtenir du roi l'exil du chevalier de Lorraine, Henriette meurt de façon plutôt mystérieuse à seulement 26 ans, des rumeurs d'empoisonnement par les favoris de Monsieur circulent aussitôt.
Cette mort soudaine de Madame vaudra à Bossuet la célèbre oraison funèbre : Madame se meurt, Madame est morte.
Monsieur se marie ensuite le 19 novembre 1671 en la cathédrale de Châlons-sur-Marne avec la princesse Palatine qui, venant d'Heidelberg, se convertit rapidement au catholicisme à Metz pour l'occasion.
Philippe ne s'intéresse pas beaucoup à elle, si ce n'est pour obtenir un héritier mâle. Il n'y a pas d'amour entre eux mais un respect mutuel puis une certaine camaraderie, Philippe étant un mari plutôt conciliant.
Ils auront trois enfants dont le duc de Chartres, futur régent, et Mademoiselle de Chartres, future duchesse de Lorraine et de Bar, elle aussi régente de ses duchés. Après avoir eu ces trois enfants, ils se mettent d'accord pour s'épargner réciproquement le devoir conjugal.

Mort

Philippe de France meurt à Saint-Cloud le 9 juin 1701 au matin, d'une crise d'apoplexie, après une dispute avec le roi au sujet du mariage de leurs enfants, d'après Saint-Simon.
En effet, le duc de Chartres, futur régent avait été contraint d'épouser Mademoiselle de Blois, bâtarde légitimée de Louis XIV, en l'échange de charges qu'il n'avait jamais reçues.
Le duc, coureur de jupons, trompait ouvertement sa femme, et le roi avait décidé de défendre les intérêts de sa fille.
Les deux frères se disputèrent donc des semaines durant au sujet de ces charges et de ces tromperies. La veille du décès de Monsieur, le 8 juin 1701 au château de Marly, une énième altercation éclate durant laquelle celui-ci tiendra tête au roi, n'hésitant pas à faire remarquer à ce dernier que sa conduite en matière conjugale n'était pas non plus exempte de tout reproche.
S'en retournant à Saint-Cloud, le duc d'Orléans subit une attaque qui le terrassa dans la soirée. Il rendra son dernier soupir le lendemain matin, après une ultime visite du souverain, sincèrement navré de l'incident.
Le Roi-Soleil fut très affecté de sa disparition et en pleura beaucoup les jours suivants, selon les chroniqueurs de l'époque.
Malgré les vexations constantes qu'il avait fait subir à son frère, Louis XIV se serait, dit-on, senti coupable de sa mort. Cette tristesse ne fut partagée ni par le chevalier de Lorraine, ni par la Palatine dont la seule préoccupation du moment fut de savoir comment ne pas finir au couvent ou retirée, comme la tradition et son contrat de mariage le lui imposaient, néanmoins elle veillera à brûler elle-même secrètement les lettres écrites au duc par ses mignons, Philippe de Lorraine, Armand de Gramont, Antoine d'Effiat afin de ne pas salir la mémoire de son époux.
Son cœur est porté à la chapelle Sainte-Anne, nommée la chapelle des cœurs renfermant les cœurs embaumés de 45 rois et reines de France de l'église du Val-de-Grâce.
En 1793, lors de la profanation de cette chapelle, l'architecte Louis-François Petit-Radel s'empare de l'urne reliquaire en vermeil contenant son cœur, le vend ou l'échange contre des tableaux à des peintres qui recherchaient la substance issue de l'embaumement ou mummie – très rare et hors de prix – alors réputée, une fois mêlée à de l'huile, donner un glacis incomparable aux tableaux.

Descendance

Avec Henriette d'Angleterre

Il se marie le 31 mars 1661 avec sa cousine germaine Henriette d'Angleterre avec qui il eut :

-Marie Louise d'Orléans 27 mars 1662 †12 février 1689, elle devient reine des Espagnes et des Indes en épousant Charles II de Habsbourg.Ils n'eurent pas de descendance à cause de l'état de Charles.
-Philippe Charles d'Orléans, duc de Valois 16 juillet 1664 †8 décembre 1666, mort en bas âge.
-une fille née le 9 juillet 1665, morte peu après sa naissance
-Anne-Marie d'Orléans 27 août 1669 †26 août 1728, elle épouse le 10 avril 1684 Victor-Amédée II de Savoie et devient ainsi reine de Sardaigne.
Elle hérita par sa mère de l'aînesse de la succession royale britannique, succession jacobite, qu'elle transmit à sa descendance dans la maison de Savoie.
De cette ligne sont donc issus nombre de princes italiens et espagnols.

Avec la Palatine

Son second mariage, le 21 décembre 1671 avec Élisabeth Charlotte Wittelsbach von Pfalz dite la princesse Palatine, avec qui il eut :

-Alexandre-Louis d'Orléans, duc de Valois 1673 †1676, mort en bas âge.
-Philippe d'Orléans 2 août 1674 †1723, duc de Chartres, ayant hérité des titres de son père, duc d'Orléans, et régent de France à la mort de son oncle Louis XIV.
-Élisabeth Charlotte d'Orléans 13 septembre 1676 †1744, elle devint duchesse de Lorraine et de Bar en épousant le duc Léopold Ier puis régente des deux duchés de 1729 à 1737 et Princesse souveraine de Commercy de 1737 à sa mort.

Parmi leur descendance, on compte notamment, par leur fils Philippe, Philippe Égalité, le roi Louis-Philippe et tous les prétendants orléanistes au trône de France, et par leur fille Élisabeth Charlotte, François Ier, empereur du Saint-Empire, et la Maison de Habsbourg-Lorraine dont la reine Marie-Antoinette 1755 †1793.
De cette lignée est également issu Napoléon II, fils de Napoléon Ier et de l'archiduchesse Marie-Louise d'Autriche.

Liens

http://youtu.be/MfqF3yw1ue4 La princesse Palatine secret d'Histoire 1
http://youtu.be/uDNMIk8dMCE La princesse Palatine 2
http://youtu.be/sT2QcgyS9Mw La princesse Palatine 3
http://youtu.be/lzQVrSUcXjg La princesse Palatine 4
http://youtu.be/MNntl9isbQU Princesse Palatine 5
http://youtu.be/xxkDY-XZ0bc La princesse Palatine 6
http://youtu.be/oFiEPjt1iSQ La princesse palatine 7
http://youtu.be/mFdFe-l8nD0 Princesse Palatine 8
http://youtu.be/udXHu46uDhE Princesse Palatine 9
http://youtu.be/MssQKq9TJsg A la cour de Louis XIV
http://youtu.be/EJvRpwJ0bmc A qui la faute


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Posté le : 20/09/2014 22:56
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Giovanni Domenico Cassini
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Le 14 septembre 1712 à Paris France meurt Giovanni Domenico Cassini,

connu en France sous le nom Jean-Dominique Cassini, dit Cassini né le 8 juin 1625 à Perinaldo en Italie, alors dans le Comté de Nice appartenant au Duché de Savoie astronome, ingénieur, naturalisé français en 1673. Il appartient à l'Institution de l'Observatoire de Paris à l'Université de Bologne. Il est diplômé du Collège des jésuites de Gênes, il doit sa renommée à la Division de Cassini, Ovale de Cassini.

En bref

De 1648 à 1669, il travaille à l'observatoire de Panzano aujourd'hui partie de Castelfranco Emilia et enseigne la géométrie euclidienne et l'astronomie de Ptolémée selon la doctrine de l'Église catholique à l'université de Bologne, où il remplace en 1650 Bonaventura Cavalieri. Il obtient bientôt une telle réputation que le sénat de Bologne et le pape le chargent de plusieurs missions scientifiques et politiques.
Attiré en France par Colbert en 1669, il s'y fait naturaliser et il est reçu membre de l'Académie des sciences fondée deux ans plus tôt. Il dirige, à la demande de Louis XIV, l'observatoire de Paris à partir de 1671.
Il participe à la découverte de la variation d'intensité de la pesanteur en fonction de la latitude au cours d'un voyage à Cayenne.
Il découvre la grande tache rouge de Jupiter en 1665, et détermine la même année la vitesse de rotation de Jupiter, Mars et Vénus. Il découvre également quatre satellites de Saturne, Japet en 1671, Rhéa en 1672, Téthys et Dioné en 1684, ainsi que la division de Cassini des anneaux de Saturne en 1675. En 1673, il fait la première mesure précise de la distance de la Terre au Soleil, grâce à la mesure de la parallaxe de Mars déduite des observations de Jean Richer à Cayenne.
En 1683, il détermine la parallaxe du Soleil. Vers 1690, il est le premier à observer la rotation différentielle dans l'atmosphère de Jupiter. Devenu aveugle en 1710, il meurt deux ans plus tard à Paris, le 14 septembre 1712.
Il publie de 1668 à 1693 les Éphémérides des satellites de Jupiter et rédige un grand nombre de mémoires, dont une partie a été réunie sous le titre d'Opera astronomico en 1728.
Jean-Dominique épouse Geneviève Delaistre, fille du lieutenant général de Clermont en Beauvaisis, et achète la terre de Thury Oise.
En 1701, il fait construire une résidence d'été au hameau de Fillerval à Thury-sous-Clermont


Sa vie.


Après de solides études de lettres, de théologie et de droit, une grande curiosité intellectuelle le pousse vers les mathématiques et l'astronomie. Un riche astronome amateur, le marquis Cornelio Malvasia 1603-1664, sénateur de Bologne, l'invite à venir travailler dans son observatoire.
En 1650, grâce à son protecteur, il est nommé professeur d'astronomie à l'université de Bologne. En 1663, il entre au service du pape. Sa notoriété franchit les frontières et, en 1669, à la demande de Colbert, il vient en France, pour participer aux travaux de la toute nouvelle Académie des sciences et organiser l'Observatoire de Paris, alors en construction.
Une fois l'établissement achevé, en 1671, et équipé, grâce à lui, de moyens importants pour l'époque, il en devient le directeur de fait et, malgré plusieurs rappels du pape, préfère rester en France. Observateur très actif, il va s'illustrer par de nombreuses découvertes concernant le Système solaire. Il met notamment en évidence quatre satellites de Saturne, dont il détermine les orbites Japet, 1671 ; Rhéa, 1672 ; Téthys et Dioné, 1684, ainsi qu'une division, qui porte à présent son nom dans l'anneau qui entoure la planète 1675.
Il s'attache aussi à poursuivre les observations des surfaces planétaires qu'il a entreprises avant son installation en France : dès 1665, il est parvenu à déterminer la période de rotation de Jupiter, dont il a aussi noté l'aplatissement aux pôles, et, en 1666, celle de Mars. Il dessine une grande carte de la Lune, achevée en 1679, qui restera sans rivale jusqu'à l'apparition de la photographie. En 1683, il participe à une nouvelle mesure d'un arc du méridien de Paris ; interrompus par la mort de Colbert, les travaux ne reprendront qu'en 1700 et seront menés à bien jusqu'à Perpignan.
Il explique aussi les librations de la Lune, découvre la lumière zodiacale et publie, en 1693, de nouvelles tables des satellites de Jupiter. Au début du XVIIIe s., Cassini Ier abandonne peu à peu ses activités. Devenu aveugle en 1710, il meurt deux ans plus tard, à Paris, et est inhumé à Saint-Jacques-du-Haut-Pas, sa paroisse.
Jacques, dit Cassini II, Paris 1677-Thury, Oise, 1756.
Fils cadet de Cassini Ier, il s'oriente tout naturellement vers l'astronomie après des études à l'Observatoire même, au domicile familial, puis au collège Mazarin, et dès 1694 est admis comme élève à l'Académie des sciences. Associé très tôt aux travaux de son père, il l'accompagne dans ses voyages à travers l'Europe, au cours desquels il effectue des observations géodésiques ou astronomiques.
Il se lie d'amitié avec Isaac Newton, Edmond Halley, John Flamsteed, et est admis à la Royal Society ainsi qu'à l'Académie de Berlin. Ses travaux personnels en astronomie concernent principalement les planètes et leurs satellites, les comètes et les marées.
Mais il reste plus connu par ses travaux géodésiques. Cartésien convaincu, comme son père, il s'appuie sur les résultats de ses mesures d'un arc du méridien de Paris, dans un important mémoire intitulé De la grandeur et de la figure de la Terre 1722, pour rejeter l'hypothèse de l'aplatissement de la Terre aux pôles, défendue par les partisans de la théorie de l'attraction universelle de Newton.
Après 1740, comprenant l'inutilité de son opposition aux idées nouvelles, il abandonne progressivement son activité scientifique, laissant à son fils César François le soin de la poursuivre. Il meurt en 1756 des suites d'un accident de voiture en se rendant dans sa propriété et est inhumé dans l'église de Thury.
César François Cassini de Thury, dit Cassini III Thury 1714-Paris 1784.
Second fils de Cassini II, il étudie, lui aussi, au domicile familial de l'Observatoire de Paris. Sa carrière scientifique débute à l'époque où culmine en France le débat qui oppose les partisans de Descartes et ceux de Newton sur la forme de la Terre. Il va s'illustrer comme géodésien et cartographe. Après avoir participé aux opérations géodésiques de 1733-1734 entreprises par son père, il est admis à l'Académie des sciences en 1735. Les relevés cartographiques qu'il effectue en Flandre et dans les Pays-Bas en 1746-1747 sont très appréciés par Louis XV, qui lui confie ensuite la responsabilité d'établir une nouvelle carte de France.
L'entreprise débute en 1750, mais la publication ne sera achevée qu'en 1815. Cette carte de Cassini, à l'échelle d'une ligne pour 100 toises, 1/86 400, comportant 182 feuilles, sera l'ancêtre de la carte d'état-major.
En 1771, Cassini III devient le premier directeur en titre de l'Observatoire de Paris. Il meurt en 1784 de la petite vérole.
Jean Dominique de Cassini, dit Cassini IV Paris 1748-Thury 1845. Fils de Cassini III, il poursuit son œuvre.
Admis à l'Académie des sciences en 1770, il achève les travaux de la carte de France en 1787 et participe aux opérations géodésiques de raccordement des méridiens de Paris et de Greenwich. À la mort de son père, il devient officiellement directeur de l'Observatoire de Paris, dont il engage la restauration et la réorganisation. Foncièrement attaché à la monarchie, il se démet de ses fonctions en 1793 ; l'année suivante, après quelques mois d'emprisonnement, il se retire à Thury. Après la Révolution, maire, juge de paix, conseiller général, il sera pensionné et décoré par Napoléon, puis par Louis XVIII.

Les "Cassini"

La famille Cassini est une famille française représentée pendant quatre générations par des astronomes et des géodésiens.
Jean-Dominique Cassini est né à Perinaldo, dans le comté de Nice, en 1625 et mort à Paris en 1712. Enseignant en Italie, il vient en France à la demande de Colbert, s'y installe et se fait naturaliser. En 1669, il est reçu à l'Académie des sciences et Louis XIV, peu après (1672), le nomme directeur de l'Observatoire qu'il vient de créer. On lui doit l'établissement des lois de la rotation de la Lune sur elle-même, la découverte de deux satellites de Saturne, ainsi que de nombreuses études sur les planètes Jupiter, Mars et Vénus.

Son fils, Jacques Cassini, est né à Paris en 1677 et mort à Thury, dans le Beauvaisis, en 1756. Reçu à l'Académie des sciences en 1699, membre de la Royal Society, il s'intéresse d'une manière particulière à toutes les recherches ayant pour objet la représentation de la surface de la Terre. Il est considéré pour cette raison comme le fondateur de la cartographie topographique, dont les lois vont être établies d'une manière définitive par ses descendants.
Le fils de ce dernier, François Cassini de Thury, beaucoup plus connu sous son simple patronyme de Cassini, est né à Thury en 1714 et mort à Paris en 1784. Reçu à l'Académie des sciences en 1735, il est adjoint à l'abbé Nicolas Louis de La Caille lorsque celui-ci est chargé, en 1739, de la vérification de la méridienne de France ; Cassini publie, en 1744, le résultat de ses travaux. L'année suivante, lors de la campagne de Fontenoy, il lève, avec l'aide d'un certain nombre d'ingénieurs géographes, une carte géométrique détaillée des Flandres et présente son travail au roi en 1747.
Louis XV, impressionné par la qualité de cette œuvre, le charge peu après de lever la carte du royaume à l'échelle d'une ligne pour 100 toises, 1/86 400 ; Cassini, alors directeur de l'Observatoire, va désormais se consacrer à cette tâche qu'il n'achèvera d'ailleurs pas.
Il divise le territoire de la France en cent quatre-vingt-une feuilles et commence son travail en 1760 ; en raison des innombrables difficultés rencontrées pour son établissement, cette carte dite de Cassini ne sera terminée qu'en 1815. Son importance est pourtant remarquable : elle sert de modèle à toutes les cartes nationales des différents États européens et, en France, elle reste en service jusqu'au milieu du XIXe siècle, à partir duquel elle est remplacée par la carte au 1/80 000 dite d'état-major, construite selon les mêmes principes.

Dominique, comte de Cassini, et fils du précédent, est né à Paris en 1748 et mort à Thury-sous-Clermont, dans l'Oise, en 1845. Il termine en 1815 la grande carte de France commandée à son père par Louis XV. Reçu à l'Académie des sciences en 1770, il prend la succession de son père à la tête de l'Observatoire de Paris.

Hommages

Pierre tombale en l'église Saint-Jacques-du-Haut-Pas à Paris
En 1790, la rue Cassini, près de l'observatoire de Paris, prend son nom.
L'astéroïde 24101 Cassini, le cratère martien Cassini, le cratère lunaire Cassini et la sonde Cassini-Huygens ont été nommés en son honneur. L'astéroïde 24102 Jacquescassini a été nommé en l'honneur de son fils, Jacques Cassini, né en 1677.

Liens
http://youtu.be/t1vx37G_AOA Mission Cassini
La sonde Cassini-Huygens dans l'orbite de saturne


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Posté le : 13/09/2014 22:56

Edité par Loriane sur 16-09-2014 23:00:39
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Théodore Roosevelt
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Le 14 septembre 1901 Theodore Roosevelt est élu 26e président des États-Unis

et restera à la présidence jusqu'au 4 Mars 1909, soit, 7 ans, 5 mois et 18 jours. Il à pour vice-président Charles Fairbanks à partir du 8 Novembre 1904 jusqu'en 1909.
Né le 27 octobre 1858 à New York il meurt à 60 ans le 6 janvier 1919 à Oyster Bay, dans l'état de New York homme politique américain, vingt-sixième président des États-Unis de 1901 à 1909, il militaire politicien, érivain, apparte
nent à l'église réformée hollandaise, marié à Alice Roosevelt puis après deux années de veuvage il épousera, en deuxième noces, Edith Roosevelt , il est père de six enfants.Il fut également historien, naturaliste, explorateur, écrivain et soldat.
Il reçoit le prix Nobel de la Paix 1906

Membre du Parti républicain, il fut successivement chef de la police de New York 1895-1897, adjoint du secrétaire à la Marine 1897-1898, engagé volontaire dans la guerre hispano-américaine de 1898 où il s'illustre à la tête de son régiment de cavalerie, les Rough Riders, à la bataille de San Juan et enfin gouverneur de l'État de New York 1898-1900.
Vice-président des États-Unis sous le mandat de William McKinley, il lui succède après son assassinat par un anarchiste, et termine son mandat du 14 septembre 1901 au 3 mars 1905.
Teddy Roosevelt entama ensuite son propre mandat présidentiel qu'il termina le 3 mars 1909. Conformément à ses engagements, il ne postulera pas en 1908 un nouveau mandat présidentiel.
Plus jeune président des États-Unis, son mandat est notamment marqué, sur le plan international, par sa médiation dans la guerre russo-japonaise, qui lui vaudra le prix Nobel de la paix et le soutien à la première conférence de La Haye en ayant recours à l'arbitrage pour résoudre un contentieux opposant les États-Unis au Mexique. Sa politique dite du big stick gros bâton, puis l'affirmation du corollaire Roosevelt à la doctrine Monroe, justifie la prise de contrôle par les États-Unis du canal de Panama. En politique intérieure, son mandat est marqué par une politique volontariste de préservation des ressources naturelles et par l'adoption de deux lois importantes sur la protection des consommateurs, l'Hepburn Act de 1906, qui renforçait les pouvoirs de la Commission de commerce entre États, et le Pure Food and Drug Act de 1906, qui fondait la Food and Drug Administration.
En 1912, mécontent de la politique de son successeur, le président républicain William Howard Taft, il se présente comme candidat du mouvement progressiste. S'il remporte plus de suffrages que le président Taft, il divise le camp républicain et permet l'élection du candidat démocrate Woodrow Wilson à la présidence des États-Unis.
L'effigie de Roosevelt a été reproduite sur le Mont Rushmore aux côtés des présidents George Washington, Thomas Jefferson et Abraham Lincoln.

En bref

Issu d'une famille aristocratique de l'État de New York, fils de banquier, Theodore Roosevelt entra tôt dans la carrière politique. Il acquit une grande notoriété lorsqu'il s'occupa de la réforme de la fonction publique 1889-1895, puis du contrôle de la police de New York de 1895 à 1897. Il s'attaqua à la corruption et à l'inefficacité qui caractérisaient ce corps.
Devenu secrétaire adjoint à la Marine en 1897, il se révéla partisan enthousiaste de la guerre contre l'Espagne pour la libération de Cuba, bien avant le président McKinley lui-même. Il s'engagea dès que le conflit éclata ; lieutenant-colonel des volontaires de la cavalerie, il commanda le fameux régiment des Rough Riders. Cet épisode militaire embelli par la presse lui valut une popularité considérable qu'il sut utiliser habilement par la suite dans sa carrière politique.
Bénéficiant de solides appuis dans les milieux financiers et industriels, il devint gouverneur de l'État de New York, puis fut nommé candidat à la vice-présidence de la République par l'appareil machine du Parti républicain en 1900. L'assassinat du président McKinley, en 1901, le porta à la présidence, à laquelle il fut réélu en 1904.
Resté dans l'imagination populaire l'ennemi juré des trusts, Theodore Roosevelt fut, en réalité, durant toute sa carrière politique soutenu par les groupes financiers les plus puissants de l'époque. Malgré ses déclarations contre « les malfaiteurs du gros argent » et certaines mesures antitrusts sans grand effet réel, les grandes compagnies de chemins de fer, les compagnies bancaires et d'assurances étaient associées à la gestion des affaires de l'État et dûment représentées au sein même du cabinet du président.
Au cours de son second mandat, Theodore Roosevelt fit voter un certain nombre de mesures concernant la préservation des ressources naturelles, le contrôle des tarifs de chemin de fer par le gouvernement fédéral Hepburn Act et enfin toute une législation protégeant l'hygiène des produits alimentaires Pure Food and Drug Act, 1906.
Ayant cessé d'être président, Theodore Roosevelt joua un certain rôle diplomatique sur la scène internationale. Il agit comme médiateur dans les négociations qui devaient mettre fin à la guerre russo-japonaise en 1905 et se fit représenter à la conférence d'Algésiras en 1906.
Passionné de chasse, grand ami de la nature, il participa activement à diverses expéditions en Afrique ; il fit ensuite un long voyage à travers l'Europe. Il se présenta de nouveau comme candidat à la présidence en 1912, mais il se heurta à l'opposition de l'appareil du Parti républicain, qui lui préféra William Taft. Il fonda alors le Parti progressiste qui joua un rôle important dans la vie politique de l'époque de Wilson, président démocrate élu en 1912. Theodore Roosevelt, dont les sympathies allaient aux Alliés, combattit notamment la politique wilsonienne de neutralité ; il prôna l'intervention des États-Unis dans le conflit mondial en cours.

Sa vie

Teddy Roosevelt est le fils de Theodore Roosevelt Sr et de Martha Bulloch. Les Roosevelt sont issus de familles aristocratiques d'origine hollandaise, issu de Nicholas Roosevelt dont la descendance donnera un autre président américain Franklin Delano Roosevelt qui épousera d'ailleurs la nièce de Theodore, Eleanor.
Ils vivent confortablement des revenus de leur entreprise d'import-export. Adolescent, Teddy Roosevelt est frêle et asthmatique ; ses parents, très aisés, l'éduquent à la maison dans la tradition calviniste. Dès sa jeunesse, il s'intéresse à la nature. Il passe ses étés dans les Adirondacks, à Long Island ou sur les rives de l'Hudson River. Son père lui fait prendre des leçons de taxidermie auprès de John G. Bell. Il entre à l'Université Harvard en 1876 où il rencontre Alice Hathaway, la fille d'un banquier, qu'il finit par épouser.

Début en politique et retrait temporaire

Il débute l'étude du droit, mais abandonne lorsqu'il est élu à l'assemblée de l'État de New York de 1882 à 1884 pour le Parti républicain. Sa mère et sa femme décèdent le 14 février 1884, cette dernière meurt en accouchant de leur fille, Alice Roosevelt Longworth. Theodore âgé de 25 ans se retire alors dans une ferme du Dakota du Nord pour oublier ces tragédies.
Davis avec Theodore Roosevelt à Cuba, 1898.
Il y passe deux ans en adoptant le style de vie du cow-boy américain. On ne peut pas rêver d'une vie plus attractive pour un jeune homme en bonne santé que celle dans un ranch de cette époque. C'est vraiment une vie agréable et saine ; ça m'a appris l'indépendance, la ténacité et à prendre rapidement des décisions… J'ai réellement et complètement apprécié cette vie. Cette période est très importante pour sa maturation : Je n'aurais jamais pu devenir président sans mes expériences dans le Dakota du Nord.
Il s'essaya, dans cette région, à la vie de pionnier et d'éleveur. Il essuya un échec matériel, mais il acquit ainsi les qualités humaines qui firent plus tard de lui le 26e président des États-Unis.

Retour en politique et guerre contre l'Espagne

Theodore Roosevelt en 1898
En 1886, il revient à New York où il se relance dans la politique, écrit trois livres et se remarie avec Edith Kermit Carow qui lui donna cinq enfants5. En 1887, il fonde le Boone and Crocket Club dont le but est de préserver la nature et de garantir la chasse.
Le président Benjamin Harrison le nomme membre d'une commission sur les fonctionnaires fédéraux Civil Service Commission. Il dirige ensuite la préfecture de police de New York en 1895. En 1897, le président William McKinley le nomme secrétaire adjoint à la marine, un poste où il prépare la guerre contre l'Espagne. Il s’y comporte en faucon ; il accuse l’Espagne de la destruction de la frégate Maine à Cuba la preuve n’en a jamais été apportée et met la marine en état d’alerte sans l’autorisation du président McKinley.

Lorsque la guerre contre l'Espagne éclate en 1898, il s'engage à la tête d'un régiment de cavalerie, les rough riders que l'on traduit par les durs à cuire, à la tête desquels il s'empare de la colline de San Juan à Santiago, ce qui lui permet d'acquérir une réputation de héros notamment grâce au journaliste Richard Harding Davis qu'il embarque avec lui, Roosevelt devenant par la suite le premier président américain à régulièrement utiliser la presse comme moyen de communication6. Il reprend ensuite sa carrière politique dans l'État de New York, dont il est élu gouverneur en 1898. Il se met à dos les dirigeants du Parti républicain en luttant contre la corruption et ces derniers, pour s'en débarrasser, le présentent comme candidat à la vice-présidence, un poste sans envergure. Il devient vice-président en 1900 et président l'année suivante après l'assassinat de McKinley.
Il était franc-maçon Il pratiquait également le judo, et fut l'un des premiers américains à obtenir la ceinture marron.

Président Premier mandat

Le 14 septembre 1901 le président McKinley meurt des suites des blessures qui lui ont été infligées par un anarchiste. Conformément à ce que prévoit la Constitution américaine, le vice-président Theodore Roosevelt est investi et devient le vingt-sixième président des États-Unis. Il n’a que 42 ans et son arrivée au pouvoir désespère son propre parti en raison de ses idées sociales.
Le 29 avril 1902 le Congrès vote, et Roosevelt signe une loi renouvelant la loi d'exclusion des Chinois et interdisant l'immigration chinoise à partir des Philippines alors sous protectorat américain. Le 12 mai Roosevelt arbitre le conflit entre 100 000 mineurs de Pennsylvanie en grève depuis plus de trois mois et leurs employeurs. La grève continue jusqu’en octobre quand Roosevelt leur obtient une augmentation de salaire de 10 %9 et une limitation de la durée de la semaine de travail. Les mines de charbon étaient alors cruciales pour l’économie américaine.
Les troupes américaines se retirent de Cuba le 20 mai où s’installe le premier gouvernement national. Le 28 juin la loi finançant la construction du canal de Panama est votée.
Le 2 septembre Roosevelt prononce un discours sur la politique étrangère, où il emploie une formule restée célèbre : Il faut parler calmement tout en tenant un gros bâton .

Theodore Roosevelt en 1904.

Le 14 février 1903 Roosevelt crée le ministère du commerce et du travail qui devinrent plus tard deux ministères séparés. La première réserve naturelle d’oiseaux sur Pelican Island, Floride est créé le 14 mars.
Le 3 novembre le gouvernement de Roosevelt soutient l’insurrection de Panama contre la Colombie. Les États-Unis reconnaissent l’indépendance de Panama le 6 novembre et négocient un traité qui leur donne le contrôle de la zone du canal pour 100 ans contre 10 millions USD et un loyer annuel de 250 000 USD.
Le 11 février 1904 Roosevelt déclare la neutralité des États-Unis dans la guerre entre la Russie et le Japon.
Le 26 juin le parti républicain désigne Roosevelt comme candidat à l’élection présidentielle et le 8 novembre Roosevelt remporte l’élection présidentielle contre le démocrate Alton Parker. Le vote du Collège électoral montre un net partage entre les États du sud, favorables au parti démocrate, et les États du nord et du centre, favorables au parti républicain.
Candidat Parti Vote populaire % Collège électoral
Theodore Roosevelt Républicain 7 626 593 56,4 336
Alton B. Parker Démocrate 5 028 898 37,6 140
Le 6 décembre dans son discours annuel au Congrès américain, Roosevelt prononce le Corollaire Roosevelt qui étend la doctrine Monroe 1823, avec un message résumé par la célèbre formule l'Amérique aux Américains, à l’ensemble du monde occidental, en affirmant que les États-Unis interviendraient en cas de problème majeur allant à l’encontre de leurs intérêts.
En application de la doctrine interventionniste, les États-Unis prennent le contrôle des affaires de la République dominicaine le 21 janvier 1905. Le Service national des forêts est créé le 1er février 1904.

Second mandat

L'investiture de Theodore Roosevelt pour un second mandat présidentiel se tient le 4 mars.
La guerre entre la Russie et le Japon se termine le 6 septembre. Roosevelt qui a servi d’arbitre dans ce conflit reçoit le Prix Nobel de la paix le 10 décembre 1906.
Lors de l'ouverture de la conférence d’Algésiras en Espagne, Roosevelt tente d’arbitrer le conflit entre la France et l’Allemagne concernant le Maroc. Le 8 juin Roosevelt crée les dix-huit premiers monuments nationaux, zones naturelles protégées.
Le 29 juin Roosevelt soutient une loi donnant au gouvernement fédéral le pouvoir de contrôler les tarifs du fret ferroviaire. Cette loi limite la concurrence entre les compagnies et empêche d’accorder des taris préférentiels aux grands groupes industriels.
Le 30 juin il signe une loi autorisant le gouvernement fédéral à inspecter les usines d’alimentation et obligeant les fabricants à lister les ingrédients.
En politique étrangère le président cubain demande l’intervention des troupes américaines à la suite d’émeutes. Roosevelt envoie l’armée en octobre.
Le 9 novembre Roosevelt se rend en visite officielle à Puerto Rico et à Panama pour inspecter les travaux du canal.
C’est le premier déplacement officiel d’un président américain à l’étranger.
Le 12 décembre Roosevelt nomme Straus en tant que ministre du commerce et du travail. C’est le premier représentant de la minorité juive à obtenir un poste dans le gouvernement des États-Unis.
Roosevelt signe une loi sur l'immigration lui permettant d’interdire la venue des Japonais le 20 février.
Le 22 octobre 1907 débute une panique financière causée par les grandes variations de la bourse. Roosevelt revient précipitamment de voyage pour intervenir, mais la crainte d’une nouvelle dépression est tenace. En novembre l'Oklahoma est admis dans l'Union américaine ; c’est le 46e État.
En décembre Roosevelt envoie une importante flotte de la marine américaine, la Grande flotte blanche, faire le tour du monde qui dura jusqu’en février 1908. Les navires sont accueillis avec enthousiasme dans de nombreux ports et ceci permet aux États-Unis de faire étalage de leur puissance.
Le 20 juin 1908 Roosevelt crée le Parc national de Mesa Verde. À la fin de son deuxième mandat, Roosevelt, conformément à ses engagements, ne se représente pas. Il part pour un safari en Afrique où Frederick Selous lui sert de guide. Il en revient avec plus de 3 000 trophées d'animaux abattus.

Politique étrangère

Article connexe : Politique étrangère des États-Unis.
En politique étrangère, Theodore Roosevelt, partisan de la politique du gros bâton ou big stick ; parlez doucement et portez un gros bâton, accroît l'emprise de l'influence américaine en prenant le contrôle des possessions espagnoles aux Caraïbes et dans l'océan Pacifique. Il soutient une rébellion au Panama pour obtenir l'indépendance de cette région appartenant à la Colombie en vue d’y construire un canal sous contrôle américain.
Roosevelt, fervent défenseur de la marine, pense que le passage par l'isthme de Panama est important pour créer une marine forte et cohérente. C'est lui qui fait construire le port de Pearl Harbor à Hawaï. Les effectifs de marins passent de 25000 à 45000.
Il formule en 1904 le corollaire à la doctrine du président Monroe selon lequel les États-Unis doivent intervenir pour défendre leurs intérêts dans l’ensemble du monde, légitimant un pouvoir de police internationale ainsi qu'une intervention préventive en cas de méfait ou défaillance en Amérique latine.
Et ce, la même année où il affirme à Bertha von Suttner, vice-présidente du Bureau international de la paix et futur prix Nobel de la paix, que son gouvernement reconnaît son devoir de faire rapprocher le temps où l'épée ne sera plus l'arbitre entre les nations. Il intervient personnellement dans l’arbitrage du conflit entre la Russie et le Japon, ce qui lui vaut le prix Nobel de la paix en 1906, et dans celui entre la France et l’Allemagne sur la question marocaine.
En Europe, il fit admettre l'idée que les États-Unis avaient un devoir de veiller comme la Grande-Bretagne à ce qu'aucune puissance ne devienne hégémonique, selon l'historien Yves Mossé historien.

Politique intérieure

Roosevelt est partisan d’un pouvoir fédéral fort, capable de réglementer l’activité économique. Il s’attaque aux grandes entreprises, qu’il accuse de faire des bénéfices au détriment des consommateurs, et engage des procédures contre les grands capitalistes du chemin de fer, du pétrole et de l’agro-alimentaire. Le lancement de cette croisade contre les trusts industriels a lieu dans un discours long de plus de 30 pages prononcé à la Chambre des représentants.
Theodore Roosevelt s’engage à faire respecter la loi Sherman.
Proche du courant progressiste, il intervient aussi pour arbitrer la lutte entre les mineurs en grève et le patronat ; il leur permit d’obtenir la journée de 8 heures et des salaires plus élevés, ce qu’il appelle un accord équitable.
Roosevelt est le premier président réellement préoccupé par la préservation des espaces naturels et de la faune.
Il crée les bases du système de parcs nationaux, de monuments nationaux et de forêts nationales ainsi que les réserves naturelles en faisant passer les terrains sous contrôle fédéral.
Il s'intéresse à tous les sujets et fonde par exemple la National Gallery. De même, en 1902, le National Reclamation Act ou Newlands Act donne au gouvernement fédéral l'autorité suprême pour la construction de barrages ou pour les projets d’irrigation. En 1906, il fait passer l'Act of the Preservation of American Antiquities. Une nouvelle agence fédérale, le Reclamation Service, est créée et collabore avec les scientifiques. La gestion de l’eau passe sous contrôle fédéral, notamment dans la partie ouest du territoire. Au total ce furent près d’un million de km² qui furent contrôlés et protégés par le gouvernement fédéral. Sous ses mandats présidentiels sont créés les parcs de Crater Lake, Wind Cave et Mesa Verde. En 1908, il fait du Grand Canyon un National Monument.

Politique concernant les droits civiques, les minorités et l’immigration

Sur le plan des discriminations raciales, il est le premier président à nommer un représentant de la minorité juive à un poste ministériel. Concernant les autres minorités ethniques, il déclare alors Je n'irais pas jusqu'à penser que les seuls bons Indiens sont les Indiens morts, mais je crois que c'est valable pour les neuf dixièmes, et je ne souhaite pas trop me soucier du dixième.
Concernant les Afro-américains, ses propos sont notamment les suivants : Je n'ai pas été capable de trouver une solution au terrible problème offert par la présence du Noir sur ce continent. Il est là et ne peut être ni tué ni chassé, la seule chose sage, honorable et chrétienne à faire est de traiter chaque homme noir et chaque homme blanc strictement selon ses mérites en tant qu'homme, en lui ne donnant ni plus ni moins que ce qu'il se montre lui-même digne d'avoir.

Eugénisme

À partir de 1907, des eugénistes commencèrent à pratiquer dans plusieurs États la stérilisation forcée des malades, chômeurs, pauvres, délinquants, handicapés ou prostituées pour empêcher toute descendance du même type. Theodore Roosevelt déclarait alors :
Je souhaiterais beaucoup que l’on empêchât entièrement les mauvaises personnes de se reproduire, et quand la nature malfaisante de ces gens est suffisamment manifeste, des mesures devraient être prises en ce sens. Les criminels devraient être stérilisés et il devrait être interdit aux personnes faibles d’esprit d'avoir des descendants.
Un tel programme de stérilisations contraintes a effectivement été mis en œuvre aux États-Unis. Toutefois, les lois en la matière étant fixées par chaque État et non par le gouvernement fédéral, Roosevelt ne peut en être tenu responsable. La première tentative pour appliquer une telle loi, dans le Michigan, eut lieu en 1897, avant l'arrivée de Roosevelt à la présidence.

Après la présidence

En 1912, Roosevelt, mécontent de la politique menée par son successeur, William Howard Taft, tente d’enlever la nomination du Parti républicain pour se représenter aux élections. Le Parti choisit Taft de nouveau et Roosevelt décide de rejoindre un parti réformateur, le Parti progressiste.
Il obtient un meilleur score que Taft, mais la division du Parti républicain permet au candidat démocrate, Woodrow Wilson, de remporter l’élection.
Candidat Parti Vote populaire % Collège électoral
Woodrow Wilson Démocrate 6 293 152 41,9 435
Theodore Roosevelt Progressiste 4 119 207 27,4 88
William H. Taft Républicain 3 486 333 23,2 8
John Schrank, propriétaire d'un café à New York, tire le soir du 14 octobre 1912 à Milwaukee sur Roosevelt un coup de revolver au moment où l'ancien président se rendait à un meeting.
De décembre 1913 au mois d'avril 1914, Theodore Roosevelt dirige une expédition scientifique dans les États brésiliens du Mato Grosso et d'Amazonie. Le but principal de cette expédition consiste à reconnaître environ 700 km du cours d'un fleuve considéré comme inconnu, qui reçoit alors le nom de Roosevelt.
Pendant la Première Guerre mondiale, il s'oppose à la politique de neutralité menée par le président Wilson et se déclara en faveur des Alliés britanniques et français.
Politiquement, il se réconcilie avec le Parti républicain qui lui propose d'être de nouveau son candidat à l'élection présidentielle de 1920 mais il meurt à Oyster Bay, New York, le 6 janvier 1919 des suites des fièvres tropicales qu'il avait contractées en Amazonie.

Famille

La famille Roosevelt en 1903 : Quentin, Theodore Sr, Theodore Jr, Archie Archibald, Alice, Kermit, Edith et Ethel
Sa première épouse, Alice Hathaway Roosevelt 1861-1884
Leur fille, Alice Lee Roosevelt Longworth 1884-1980
Quentin Roosevelt 1897-1918
Le 27 octobre 1880, Theodore Roosevelt s'était marié avec Alice Hathaway, la fille d'un banquier.
Celle-ci meurt des suites de l'accouchement difficile de leur fille, Alice Lee Roosevelt 14 février 1884 – 20 février 1980.
En 1886, il épouse Edith Kermit Carow. De leur union vont naître :
° Theodore Roosevelt Junior 1887-1944, qui sera général américain et participera à la première vague d'assaut à Utah Beach le 6 juin 1944,
° Kermit Roosevelt 1889-1943, futur explorateur au côté de son père,
° Ethel Roosevelt Derby 1891-1977,
° Archibald Roosevelt 1894-1979, futur officier et vétéran de la Seconde Guerre mondiale
° Quentin Roosevelt 1897-1918, pilote et héros de guerre, tué en France le 14 juillet 1918, à Chamery, hameau de la commune de Coulonges-Cohan lors d'un combat aérien durant la Première Guerre mondiale.

La légende

L'origine de Teddy Bear, qui désigne un ours en peluche, fait l'objet de plusieurs anecdotes. La plus courante est la suivante : en 1903, Roosevelt rentra bredouille d'une chasse à l'ours de quatre jours. Croyant faire plaisir, les organisateurs enchaînèrent un ourson noir au pied d'un arbre afin de satisfaire les cartouches du président : outré par cette mise à mort, Theodore Roosevelt fait libérer l'animal. Deux émigrants russes, Rose et Morris Mictchom, immortalisent cette histoire en créant un ours en peluche qu'ils baptisèrent Teddy. Le succès fut immédiat puisque, peu de temps après, ils créent leur propre atelier The Ideal Novelty in Toy Co.
Selon une autre version, Roosevelt aurait été pris en chasse par un ours et obligé de se réfugier dans un arbre. Le lendemain une photographie aurait été publiée, montrant le président assis sur une fourche d'arbre et harcelé par l'ours, avec la mention Teddy's bear l'ours de Teddy.

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Effigie de Theodore Roosevelt sur le mont Rushmore
T. Roosevelt est considéré par les Américains comme l'un de leurs plus grands présidents ce qui lui a valu d'avoir son effigie sculptée dans le granit du mont Rushmore, au côté de George Washington, Thomas Jefferson et Abraham Lincoln.
Roosevelt a inauguré le 18 mars 1911 un barrage près de Phoenix, en Arizona, qui porte son nom et reste encore aujourd’hui le plus grand barrage des États-Unis.
Un parc national porte également son nom dans le Dakota du Nord Parc national Theodore Roosevelt.
À Los Angeles, sur Hollywood Boulevard, l'Hotel Roosevelt, célèbre pour avoir accueilli la première cérémonie des Oscars le 16 mai 1929, a été baptisé en son honneur.
Le porte-avions nucléaire USS Theodore Roosevelt lui rend également hommage.
Il fait partie des personnalités dont John Dos Passos a écrit une courte biographie, au sein de sa trilogie U.S.A..
Monument commémoratif de Quentin Roosevelt, fils cadet du président Theodore Roosevelt mort en combat aérien le 14 juillet 1918 érigé sur le territoire de la commune de Coulonges-Cohan.

Œuvres

Theodore Roosevelt, Mes chasses en Afrique, Paris, Éditions Montbel .
La Vie intense : idéal d’Amérique. Par Theodore Roosevelt, Président des États-Unis. Traduit par Mme la princesse Ferdinand de Faucigny-Lucinge, M. Jean Izoulet, ... Préface : Deux paroles sur la France par M. Jean Izoulet. – Paris, Ernest Flammarion, éditeur, 1902. In--8 ° 19,5 cm, XII-275 p. Biblioth. historique, CHEFF : 8 ° 4850
Idéal d’Amérique. La Vie intense 2e série. Par Theodore Roosevelt, Président des États-Unis. Traduit par Madame la princesse Ferdinand de Faucigny-Lucinge, M. Jean Izoulet, … Introduction par M. Jean Izoulet : l’Expropriation des races incompétentes. – Paris, Ernest Flammarion, éditeur, 1904. In--8 ° 19,5 cm, XLII-449 p.

Liens

http://www.ina.fr/video/4606040001021 ... urs-en-peluche-video.html Teddy bear
http://www.ina.fr/video/CAA7701401001 ... -presidents-us-video.html Retro des présidents US
http://youtu.be/sBpfih7w4B8 Biograpĥie en anglais
http://youtu.be/GeQds_u5RCI Biographie en anglais


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Posté le : 13/09/2014 22:31

Edité par Loriane sur 15-09-2014 14:28:02
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Prise de Moscou
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Le 14 septembre 1812, commence l'occupation de Moscou par l'armée

de Napoléon 1er. le 14 septembre 1812 et se termine le 23 octobre 1812. Le conflit qui oppose l'empire français dirigé par Napoléon premier Bonaparte et l'empire Russe, commandé par Alexandre 1er et Mikhaïl Koutouzov. les Batailles de la Campagne de Russie de 1812 sont :
Mir · Moguilev · Ostrovno · Kliastitsy · Smolensk · 1re Polotsk · Valoutino · Moskova · Moscou · Winkowo · Maloyaroslavets · 2e Polotsk · Czaśniki · Viazma · Smoliani · Krasnoï · Bérézina

L'entrée dans la ville

À 14 heures, Napoléon, avec sa garde et le 1er corps, fait son entrée dans l’ancienne capitale de la Moscovie. La ville est déserte. Son gouverneur, Fédor Rostoptchine, l'a vidée de toute provision.
Le lendemain, l'Empereur s’installe au Kremlin, le palais des tsars situé au milieu de la ville. Le maréchal Mortier est nommé gouverneur, avec ordre d’empêcher le pillage par tous les moyens. Des secours sont donnés aux blessés russes qui encombrent les hôpitaux, ainsi qu’aux Moscovites qui n’ont pas voulu suivre l’armée de Koutouzov.
Ayant pris ce qu'il considère comme une capitale1, en se fondant sur les règles de la guerre, Napoléon pense que le tsar Alexandre Ier lui offrira sa capitulation sur le Mont Poklonnaïa. Un armistice est accordé aux Russes et Napoléon, fort de son triomphe, propose la paix à Alexandre. Il ne reçoit que des réponses évasives laissant vaguement espérer un arrangement, mais qui arrangent les deux parties. Les Français ont ainsi le temps de reprendre des forces, les Russes attendent les grands froids qui obligeront les Français à évacuer la Russie.
Avant l’ordre d’évacuation, Moscou comptait environ 270 000 habitants. La plupart évacuèrent la ville et les restants se chargèrent de brûler ou de dérober les derniers stocks de nourriture pour en priver les Français. Quand Napoléon entra dans le Kremlin, il restait le tiers de la population dont la plupart était des commerçants étrangers, des serviteurs ou des personnes incapables ou ne voulant pas fuir. Ceux-ci se tinrent à l’écart des troupes, y compris la nombreuse communauté française présente.

L'incendie


Du 14 au 18 septembre du calendrier grégorien, 2 au 6 septembre du calendrier julien, des feux commencent à Moscou, et ravagent la ville, essentiellement construite en bois, privant les Français d'abris. À un signal donné, le feu éclate dans mille endroits à la fois. C’est en vain que les Français tentent d'éteindre l’incendie : le ravage des flammes ne s’arrête que dans la soirée du 20 septembre, lorsque près de 7 000 maisons en bois et 4 000 maisons de pierres, les neuf dixièmes de la ville, sont en cendres. 20 000 malades ou blessés sont victimes de ce désastre.

La retraite

Occupant une ville en ruines, sans avoir reçu la capitulation russe, face à une manœuvre russe le poussant à quitter Moscou, Napoléon entame sa longue retraite le 18 octobre.
Mortier a ordre d’abandonner le Kremlin le 23, après l’avoir détruit, et de ne laisser en arrière ni blessés, ni malades. Dans sa marche rétrograde, la Grande Armée est constamment harcelée par l’ennemi.
Napoléon estima plus tard que son erreur avait été de ne pas quitter Moscou deux semaines plus tôt et de surprendre l'armée de Koutouzov qui campait à proximité, à Tarutino. Même si cela n'aurait pas suffi à vaincre immédiatement la Russie, celle-ci aurait été ensuite incapable d'affronter les Français.

L'étendue du désastre

Carte de 1817, la zone ravagée par l'incendie est marquée en rouge.
Ivan Katayev estime les pertes au 3/4 des bâtiments de la ville :
6 496 des 9 151 maisons de particuliers dont 6 584 en bois et 2 567 en briques
8 251 commerces et entrepôts, dont la plus grande partie de Kitai-Gorod et du quartier d'affaires de Zamoskvorechye
122 des 329 églises
On estime à 2 000 le nombre de soldats russes blessés qui ont péri dans les incendies. 12 000 corps en tout ont été retrouvés . L'université d'État de Moscou, la bibliothèque Boutourline, les théâtres Petrovsky et Arbatsky ont été complètement détruits ; de nombreuses œuvres d'art, notamment l'original de Le dit de la campagne d'Igor, ont disparu à jamais. L'orphelinat de Moscou près de Kitai-Gorod, converti en hôpital, a été sauvé par la police locale. La population de Moscou estimée en 1811 à 270 000 âmes, est d'environ 215 000 résidents après la guerre, elle passe à 349 000 en 1840.
Les cartes établies par les autorités russes après la guerre notamment des cartes militaires de 1817 réimprimées pour le public en 1831 montrent que la majorité du territoire de Moscou a été détruit dans l'incendie, à l'exception notable du Kremlin de Moscou, l'orphelinat, le quartier nord de Bely Gorod de la rue Tverskaya à la rue Pokrovka, les étangs du patriarche à l'ouest, ainsi que des établissements de la banlieue.
Ces cartes qui exagèrent probablement le désastre, montrent certains quartiers comme s'ils étaient détruits. Par exemple, la rue Bolshaya Nikitskaya à l'ouest du boulevard périphérique conserve nombre de ses demeures intactes ; les troupes occupantes défendent leurs propres logements ainsi que le théâtre français et la colonie française de Kouznetsky Most. Les Français tentèrent même de sauver le palais Batachov2, occupé par Murat, mais après deux jours de lutte acharnée, celui-ci a été détruit dans l'incendie de l'arrondissement de Taganka.
Contrairement aux déclarations du général de Marbot qui prétendait que l'incendie de Moscou était la principale cause de l'échec de la campagne de 1812, la destruction de Moscou n'était pas si totale, pour qu'il ne reste pas suffisamment de maisons, de palais, d'églises ou de casernes pour accueillir l'ensemble de l'armée. De plus, de nombreuses unités étaient stationnées en dehors de la ville, dans des régions éloignées comme les banlieues Ostankino, cavalerie légère ou Khimki, corps d'italien, d'autres ont été envoyées au sud pour faire barrage aux mouvements des Russes.

L'incendie de Moscou

Le 15 septembre 1812, de nombreux foyers d'incendie éclatent à Moscou, prenant au dépourvu la Grande Armée de Napoléon 1er.

Terre brûlée

Napoléon 1er avait franchi le Niemen avec ses troupes le 24 juin 1812, envahissant la Russie sans déclaration de guerre préalable. Le 14 septembre, au terme d'une marche éprouvante, la Grande Armée entre enfin à Moscou. C'est pour s'apercevoir que la ville a été, la veille, désertée par tous ses habitants.
Sur ordre du comte Fédor Rostopchine, gouverneur général de la ville et père de la future comtesse de Ségur, auteur des Malheurs de Sophie, les Moscovites ont été chassés vers les forêts des alentours... et les pompes à eau évacuées au loin.
Les soldats de Napoléon commencent à se livrer à des pillages mais dès le lendemain de leur entrée dans la ville, ils doivent faire face à des incendies multiples, allumés ça et là par des repris de justice russes. Ces derniers avaient été extraits des prisons par le gouverneur avec mission d'incendier un certain nombre d'édifices en échange de leur liberté.
Très vite, la ville, construite pour l'essentiel en bois, est en flammes. Sur un total de 9500 édifices, 7000 brûlent en tout ou partie. Le pouvoir tsariste se garde d'assumer la responsabilité du désastre. Il l'attribue publiquement aux soldats ennemis et attise contre eux la haine de la population.
Napoléon 1er s'entête néanmoins à attendre sur place, pendant un mois entier, une réponse du tsar Alexandre 1er à ses offres de négociations. Celles-ci ne venant pas, il doit se résigner à battre en retraite en dépit de l'hiver précoce... et sans avoir pris la précaution d'y préparer ses soldats.
Le 20 septembre, avant de partir, il fait part de son intention d'achever la destruction de la ville. Suivant ses ordres, le maréchal Mortier fait sauter les tours du Kremlin, depuis lors reconstruites à l'identique.
Comme le maréchal Koutouzov bloque avec ses troupes la route du sud-ouest, l'empereur est contraint de revenir par le même chemin qu'à l'aller, bien que celui-ci eût été déjà dévasté par les troupes russes et que le terrible hiver russe fasse déjà sentir ses morsures. C'est le début d'une nouvelle anabase.

Liens

http://youtu.be/y8PZYoaIl20 Prise de Moscou
http://youtu.be/k97nvOSBDnk Guerre de Russie
http://youtu.be/Yvw6Hwm1wj4 La campagne de Russie
http://youtu.be/LMW1-1_WPZk?list=PLNx ... 5pFmx480V8w73jZX3Q17Napoléon
http://youtu.be/0kxc1jo1_OY Exposition Napoléon à Moscou


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Posté le : 13/09/2014 18:06
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Comte de Buffon
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Le 7 Septembre 1707 à Montbard naît Georges-Louis Leclerc, comte

de Buffon


naturaliste, mathématicien, biologiste, cosmologiste, philosophe, écrivain et franc-maçon français Il fut membre de la Royal Society de l'Académie des sciences et de l'Académie Française, il doit sa renommée à l'institutions du jardin des plantes, ses études sur l'histoire naturelle, Études sur la formation de la Terre, Études sur la zoologie. Son nom est lié à la localité de Buffon, en Côte-d'Or, dont la seigneurie fut acquise par la famille Leclerc. Il meurt à 80 ans le 16 Avril 1788, à Paris
Participant à l'esprit des Lumières, parallèlement à l’Encyclopédie, il est à la fois académicien des sciences et académicien français. Ses théories ont influencé deux générations de naturalistes, en particulier Jean-Baptiste de Lamarck et Charles Darwin. Salué par ses contemporains, Buffon a été qualifié de Pline de Montbard, en référence au célèbre naturaliste romain du ier siècle, auteur d'une monumentale Histoire naturelle.

En bref

Buffon n'a pas pris une part active au combat philosophique du XVIIIe siècle, mais il y a joué son rôle, en donnant l'exemple d'une science débarrassée des influences religieuses, en affirmant l'unité de l'espèce humaine, en parsemant son œuvre de remarques inspirées de l'esprit philosophique.
C'est un écrivain dont le style noble et grave, précis et coloré, a assuré le succès. Il a donné la théorie de son art dans son célèbre Discours sur le style prononcé lors de sa réception à l'Académie française.
Par sa diversité, sa richesse, son originalité et l'influence qu'elle a exercée, l'œuvre de Buffon est d'une importance exceptionnelle. Sa monumentale Histoire naturelle a été, de son vivant mais aussi après sa mort, un puissant vecteur de diffusion des connaissances scientifiques.
Georges Louis Leclerc de Buffon naît à moins d'une lieue du fief dont il porte le nom. Issu d'une famille bourgeoise, anoblie par l'achat d'une charge, il est l'aîné de cinq enfants, et son père, conseiller au parlement de Bourgogne, l'envoie pour étudier le droit au collège des Jésuites de la capitale, c'est-à-dire de Dijon.
Du droit aux mathématiques et à la botanique
Enfant rêveur, c'est un élève studieux, mais non brillant. À l'université, il suit d'abord des cours de droit, pour satisfaire son père. En 1726, il obtient sa licence. À Angers en 1730, il est l'élève de Dalibard, qui éveille en lui le goût des mathématiques et de la physique : sans avoir jamais lu Newton, il découvre seul la formule du binôme du célèbre savant britannique. Néanmoins, il se rend vite compte qu'il ne possède pas les qualités nécessaires pour devenir un grand mathématicien et il se tourne vers les sciences naturelles.
Son père l'autorise alors à s'inscrire à la faculté de médecine, où l'on enseigne aussi la botanique et la zoologie. Mais il tue en duel un jeune Anglais, et doit fuir à Dijon où l'affaire ne s'est pas ébruitée ; il fait alors la connaissance du jeune et richissime duc de Kingston, qui parcourt l'Europe avec son gouverneur, Hinckmann, naturaliste passionné. Buffon se joint à eux, et ce sont huit mois de plaisirs, de voyages et de découverte de la nature, d'Italie en Provence, en Suisse et en Angleterre.

Sa vie

Son père se nomme Benjamin Leclerc, président du grenier à sel de Montbard, et sa mère Anne-Christine Marlin. Ils sont mariés depuis un an lorsque Georges-Louis vient au monde. Il se prénomme Georges en l’honneur de son parrain et grand-oncle maternel Georges-Louis Blaisot, mort en 1714, collecteur des impôts du duc de Savoie, et Louis en l’honneur de son grand-père, Louis Leclerc, procureur du roi et juge prévôt. Son bisaïeul était médecin, son trisaïeul chirurgien.
La famille habite près de la porte de la Boucherie qui commande l’une des portes de Montbard, sur la route de Châtillon et de Dijon. La famille s’agrandit, naissent ainsi Jean-Marc en 1708, Jeanne en 1710, Anne-Madeleine en 1711 et Claude-Benjamin en 1712.
Son père, en 1717, bénéficiant de la fortune accumulée par Georges-Louis Blaisot héritée par sa femme et son fils, achète les propriétés de la seigneurie de Buffon, située à six kilomètres de Montbard, à Jean Bouhier, président du parlement de Bourgogne et lettré notoire. Cette véritable "savonnette à vilain" permet à la famille de s'anoblir. Benjamin Leclerc acquiert également une charge de commissaire général des maréchaussées qu’il revend trois ans plus tard pour une charge de conseiller au parlement de Dijon. La famille déménage alors à Dijon, à l'hôtel Quentin, acheté également la même année.
Après des études au collège des jésuites des godrans de Dijon, suivant encore les injonctions paternelles, Buffon étudie le droit et obtient sa licence en 1726. Préférant les sciences, et au grand mécontentement de sa famille, il part étudier les mathématiques et la botanique à Angers en 1728. Là, il se plonge un peu plus dans les mathématiques, lit Newton, suit des cours de médecine, mais, ayant tué en duel un jeune officier croate, il se voit contraint de quitter précipitamment l’université. Il se réfugie à Dijon ou à Nantes, où il rencontre le duc de Kingston, jeune aristocrate anglais qui parcourt l’Europe avec son précepteur allemand Nataniel Hickman, et avec lequel il se lie d’amitié. Il décide de les suivre dans leur périple, qui les mène à La Rochelle, Bordeaux, Toulouse, Béziers, Montpellier, puis en Italie, par Turin, Milan, Gênes, Florence, Rome, parfois ponctuées de brillantes théories mathématiques.

L’ambitieux à Paris

Son voyage est interrompu en 1731, au décès de sa mère, et il s’installe l’année suivante à Paris, soucieux de s’éloigner de son père, remarié à sa grande fureur à l'âge de cinquante ans avec une jeune fille de vingt deux : Antoinette Nadault. Le menaçant d'un procès, il obtient la libre disposition de sa fortune et récupère des terres que son père avait aliénées.
À vingt-cinq ans, il est décidé à réussir, commençant à signer Buffon. Il se loge au faubourg Saint-Germain, chez Gilles-François Boulduc, premier apothicaire du roi, professeur de chimie au Jardin royal des Plantes, membre de l’Académie des Sciences et de l'Académie de Stanislas. Ses premiers travaux portent sur les mathématiques, son domaine de prédilection, et il présente en 1733 un mémoire à l’Académie des Sciences, dont Maupertuis et Clairaut font un compte rendu élogieux. Ce mémoire Sur le jeu du franc-carreau introduit pour la première fois le calcul différentiel et le calcul intégral en probabilité.
C’est à cette époque qu’il correspond avec le mathématicien suisse Gabriel Cramer. Il lit plusieurs ouvrages de géométrie particulièrement ceux d’Isaac Newton, dont il traduira la Théorie des fluxions. Il fait la connaissance de Voltaire et d’autres intellectuels, et entre à l’Académie des Sciences, à l’âge de 26 ans. Protégé par de nombreux appuis, notamment Maurepas, Louis XV le nomme au poste d’adjoint dans la section mécanique.
Maurepas, Ministre de la Marine, demande en 1733 à l’Académie une étude sur les bois utilisables pour la construction de navires. Faute de moyens, les commissaires nommés initialement se récusent, mais Buffon, exploitant forestier à Montbard, est là. Il multiplie les expériences et rédige un compte rendu des plus complets, ce qui lui donne l’appui du duc de Condé en lui fournissant des échantillons de minéraux bourguignons et en le recevant fastueusement à Montbard. Maurepas lui propose la surintendance de toutes les forêts de son domaine, mais il refuse.
En 1735, il traduit un ouvrage du biologiste Stephen Hales Vegetable Staticks, qu’il annote abondamment, où il prend délibérément parti contre la science cartésienne, partisane des systèmes et théories raisonnées, purement intellectuelles, prenant parti pour l’observation et l’expérience, suivant en cela un courant de pensée de ce début du siècle.Anglophile, il correspond abondamment avec plusieurs savants, et séjourne à Londres en 1738, assez brièvement, mais se fera élire à la Royal Society en 1739.
En 1738, lors d’une séance, il montre à l’Académie son ouvrage Moyen facile d’augmenter la solidité, la force et la durée du bois rédigé à partir des expériences menées à Montbard, en particulier au Petit Fontenet qui conserve un parquet de chêne réalisé selon ses travaux. Mais Henri Louis Duhamel du Monceau, agronome éminent avec qui Maurepas souhaitait qu'il travaille en bonne intelligence, y voit un plagiat de son mémoire à venir : Diverses tentatives pour parvenir à augmenter la dureté ou l’intensité du bois. Il s’est fait un ennemi de taille. En mars 1739, il passe de la section de Mécanique, à celle de Botanique de l'académie des sciences.
Après une admirable campagne de relations publiques auprès de son prédécesseur mourant, Dufay, il devient intendant du Jardin du roi en 1739, supplantant une fois encore Duhamel du Monceau, qui obtiendra de Maurepas, comme lot de consolation, la responsabilité, où il excellera, de réformer la Marine. Enfin établi, Buffon partagera désormais son temps, jusqu’à la fin de sa vie, entre sa propriété de Montbard, vivant tranquillement et rédigeant son œuvre, et Paris, où il administre le Jardin des Plantes et entretient son image à la Cour.

Au Jardin des Plantes

De jardin d’apothicaire, il transforme le Jardin des Plantes en centre de recherche et en musée, faisant planter des arbres de toutes origines, qu’on lui fait parvenir du monde entier. Dès lors, il se consacre tout entier à l’histoire naturelle. Profitant des ressources que lui offre le grand établissement qu’il dirige et qu’il ne cesse d’enrichir, il entreprend de tracer le tableau de la nature entière. Excellent administrateur, propriétaire terrien et juriste de formation, il agrandira considérablement le parc, d’environ un tiers, à partir de 1771, vers l’ouest et la Seine, actuelle Ménagerie et vers le sud de part et d’autre de la Bièvre, clos Patouillet, actuel îlot Poliveau, en faisant exproprier, parfois sans ménagement, les propriétaires des lieux. Il fait forger, à Montbard, les éléments de l’un des premiers édifices métalliques au monde, la gloriette du Labyrinthe.

Buffon n’enseigne pas, et ne semble pas s’y intéresser il ne définit pas lui-même les programmes même s’il s’entoure de brillants pédagogues et d’excellents praticiens : Louis Guillaume Le Monnier, botaniste et futur premier médecin de Louis XVI, Antoine Laurent de Jussieu, biologiste, Pierre Joseph Macquer et Fourcroy en chimie, Jacques-Bénigne Winslow, Antoine Ferrein, Antoine Petit et Antoine Portal en anatomie. Buffon forme ainsi une cour de matière grise autour de lui, attirant des savants parmi les plus renommés, qui amènent avec eux toute leur famille.
Buffon gère en outre le Cabinet d’Histoire Naturelle du roi, dont il va faire la plus développée des collections d’Europe, un creuset scientifique, dont sortiront les galeries du Muséum actuel. Il l’agrandit entre 1740 et 1780, les travaux étant conduits par l’architecte Latouche. Il profite de toutes les occasions pour enrichir le cabinet, ouvert au public : dons, retours de grands voyageurs exotiques, tels que Bougainville, Pierre Sonnerat ou Joseph Dombey, acquisitions de pièces d’intérêt, il gère admirablement les crédits du Jardin, obtentions de collections de défunts ainsi celle de Réaumur, que Louis XV lui accorde, alors que Réaumur désirait la céder à l’Académie des Sciences. La renommée de Buffon et de son cabinet est telle qu’à la fin de sa vie les plus grands souverains, Frédéric II de Prusse, Catherine II, les rois de Danemark et de Pologne, lui font des dons prestigieux. Louis XV lui fait porter une caille blanche qu’il a tuée à la chasse. Et malgré les vives critiques sur l’organisation de la collection, elle remporte tous les mardis et jeudis un vif succès auprès des visiteurs, qui découvrent des curiosités dans un capharnaüm magique : de grands poissons naturalisés pendent au plafond, des reptiles séchés sont placés entre les pattes d’un immense zèbre.
Quand il monte à Paris, Buffon a ses entrées à la cour : Louis XV et Louis XVI l’ont toujours soutenu, la marquise de Pompadour l’appréciait énormément, on lui prête ces mots Vous êtes un joli garçon Monsieur de Buffon, on ne vous voit jamais ! » et elle lui envoya peu de temps avant sa mort ses animaux familiers pour enrichir le patrimoine de Montbard. Il bénéficie de nombreux soutiens politiques, tel celui d’Amelot de Chaillou, soutiens qui lui permettront d’être seul maître au Jardin du Roi pendant cinquante années. Mais Buffon n’est pas un courtisan : il se frotte à la politique avec précaution et ne rentre pas dans les intrigues de la Cour. Et s’il reste monarchiste toute sa vie, comme beaucoup à cette époque, il ne conçoit pas d’autres régimes possibles, il a toujours pris soin de mettre une certaine distance entre le pouvoir royal et lui.
Ses relations avec les savants de son époque sont bien plus difficiles et il s’oppose souvent à eux, par exemple avec Carl von Linné6, dont il conteste la méthode de classification, basée sur les fleurs. La méthode, de Buffon, pour le moins très personnelle, est plutôt de se fonder sur l'intérêt subjectif qu'ont les animaux pour l'homme. Dans son approche naturelle, le cheval vient en premier, suivi immédiatement, comme il se doit du chien. Et les insectes sont quasiment absents, car de peu d'importance. il écrit ainsi à Réaumur : Une mouche ne doit pas tenir dans la tête d'un naturaliste plus de place qu'elle n'en tient dans la nature. À l'inverse Linné est un scientifique méthodique, un classificateur, là où Buffon en vulgarisateur voit surtout l'intérêt que l'on peut tirer de la création. Dans le même esprit, il censurera toutes les descriptions anatomiques de Daubenton.
Il accueille avec scepticisme les travaux de Lazzaro Spallanzani ou de Charles Bonnet et d'Abraham Trembley, car pour Buffon, les variations entre espèces sont dues à des dégénérescences.
En 1744, il est nommé trésorier perpétuel de l’Académie des sciences, dont il profite allègrement des privilèges, mais ne tarde pas à prendre ses distances avec le cénacle scientifique parisien. On le taxe en effet d’individualisme et de hauteur. Quelqu’un dira de lui : M. de Buffon ne vient à Paris que pour toucher ses pensions et prendre les idées de ses confrères de l’Académie.
L’Histoire naturelle, son œuvre majeure, dont les premiers volumes paraissent en 1749, l’occupera toute sa vie. Placé par cet ouvrage au premier rang des écrivains de son siècle aussi bien que des savants, Buffon reçoit récompenses et honneurs en tout genre : il est élu membre de l’Académie française en 1753, où il prononce le fameux Discours sur le style. Il ne paraîtra que très rarement avec les Quarante, et plus jamais à partir de 1782, à l’élection de Condorcet, détesté rival de son ami Jean Sylvain Bailly 1736-1793. Il dira d’ailleurs de lui : Condorcet élu ! Mais Condorcet n’a jamais fait que des vers dans les ruelles de femmes ! on peut noter qu’ironiquement c’est Condorcet qui prononcera plus tard l’éloge funèbre de Buffon à l’Académie des sciences, dans un style faussement élogieux. Il fraie en outre avec les grands esprits de son temps, et notamment les philosophes des Lumières, avec qui il partage le scepticisme religieux, le matérialisme et l’amour de la raison contre le mysticisme. Mais il s’oppose à eux sur le plan social et politique : Buffon est un conservateur et un monarchiste. On lui prêtera d’ailleurs ce mot, vers la fin de sa vie, aux derniers temps de l’Ancien Régime : Je vois venir un mouvement terrible, et personne pour le diriger. Grand ami des encyclopédistes, Diderot le compare à Lucrèce et Platon auxquels il a promis de rédiger l’article Nature, qu’il ne fera jamais, il finit par se brouiller avec D'Alembert à propos de Bailly et Condorcet. À ses premiers temps au Jardin du Roi on a pu le voir dans les salons parisiens, chez Marie-Thérèse Geoffrin ou Louise d’Épinay, chez Julie de Lespinasse ou chez le baron d'Holbach, où il a pu converser avec Voltaire, Montesquieu, Fontenelle, Marivaux… Mais il est devenu petit à petit solitaire, a délaissé les salons, puis Paris, pour sa vie tranquille à Montbard.

L’homme de Montbard

À Montbard, Buffon habite la maison paternelle, qu’il agrandit pour en faire un hôtel spacieux et confortable, l'hôtel de Buffon. De même qu’à Paris, il agrandit son domaine par des annexions de droit seigneurial, prenant terres, ruines et château, au grand dam des mairies de Buffon et de Montbard qui entreront en procédure. Il est cependant un seigneur bon et généreux, n’hésitant pas à offrir bien des dons et des aides à sa commune. Certes il ne ménage pas ses créanciers, faisant valoir tous ses droits et privilèges de noble personne, faisant monter son patrimoine à plus de 1 000 hectares et son revenu à près de 80 000 livres par an, sans les recettes de son œuvre littéraire. Scrupuleux, il écrira : Depuis trente ans, j’ai mis un si grand ordre dans l’emploi de ma fortune et dans celui de mon temps, que j’ai toujours de l’argent en réserve et du temps à donner à mes amis.
Il se marie en 1752, à l’âge de 45 ans, à Marie-Françoise de Saint-Belin Malain, jeune femme de noblesse ruinée de 19 ans. Cette femme voue une grande affection à son mari qui l’a arrachée au couvent, même s’il n’est pas d’une extrême fidélité. Elle meurt en 1769 à la suite d’une mauvaise chute de cheval. Ils eurent une fille mort-née et un fils, Georges Louis Marie, surnommé le Buffonet par Rivarol, qui finira sur l’échafaud révolutionnaire en l'an 2 1794, sans postérité. En outre, Buffon abrite, entre 1770 et 1775, son père, veuf pour la seconde fois et avec qui les rapports sont toujours aussi difficiles, et il accueille régulièrement ses demi-frères et sœurs, Pierre, le chevalier de Buffon, et Antoinette, épouse de Benjamin Edme Nadault, conseiller au Parlement de Bourgogne. Buffon reçoit régulièrement familiers ou visiteurs, parmi lesquels Jean-Jacques Rousseau, Claude-Adrien Helvétius, Marie Jean Hérault de Séchelles, Georges Louis Daubenton, maire de Montbard, et Philippe Guéneau.
L’hôtel est gouverné par Marie Blesseau, paysanne ignare, qui fut probablement très proche du comte, à la tête d’une dizaine de domestiques[réf. nécessaire]. Buffon possède en outre un secrétaire particulier, d’abord Trécourt puis Humbert-Bazile, et un chapelain, le père Ignace Bougot, Buffon devenant peu à peu déiste. Buffon a un emploi du temps bien réglé : lever vers huit heures, réveillé par son domestique Joseph auquel Buffon avait promis un écu à chaque fois qu’il le ferait lever à l’heure, en général cinq heures du matin, écu gagné une seule fois, à coup de seau d’eau froide ; Buffon déclara : Je dois à Joseph trois ou quatre tomes de l’Histoire naturelle, travail et rédaction quatre ou cinq heures avec son secrétaire, déjeune de 14 à 16 heures le plantureux repas de son excellent cuisinier Guéneau, ce qui lui devra de furieuses crises de gravelle, sieste puis promenade, travail de nouveau à partir de 17 heures, en administration et gestion, pas de dîner, court passage au salon s’il y a des invités, puis coucher vers 22 heures.
Mais Buffon reste avant tout un scientifique naturaliste : qu’il soit à Paris ou à Montbard, où il se retire chaque année durant huit mois, c’est son Histoire Naturelle qui lui prend tout son temps. Trente-cinq tomes paraîtront avant sa mort.
À Montbard, il entretient des volières et élève en semi-liberté quelques animaux loup, renard, blaireau, qui lui fourniront de la documentation pour son étude et seront parfois de malheureux sujets d’expériences. La légende rapportée par des pamphlets le représentent myope, réglant minutieusement les heures de sa journée, dédaignant le laboratoire pour le cabinet et portant pour écrire un jabot et des manchettes de dentelles. Il affectionne une magnifique pépinière, sujet d’étude et prétexte à générosité, sur ordre royal un quota de fruits doit être distribué aux pauvres. En outre, il observe la nature et, sans le savoir, pose les bases de l’écologie : il note l’importance de certaines espèces dans la chaîne alimentaire, ou remarque le rôle des oiseaux dans la dispersion des graines d’arbres. En 1747, fasciné par le rapport entre la lumière et la chaleur, il prouvera au château de la Muette, en présence du roi, lors d’une véritable exhibition, la réalité des miroirs ardents d’Archimède devant un public composé de gens de qualité. En 1752, il vérifie les hypothèses de Benjamin Franklin sur la foudre et l’électricité en installant un paratonnerre sur la plus haute tour restant du château des Ducs de Bourgogne, la Tour de l'Aubépin. Il gère aussi une forge.
En 1768 Buffon transféra sa bibliothèque, autrefois dans la Tour Saint-Louis, sur la terrasse supérieure du parc créé par destruction du château Ducal, et créa un laboratoire de chimie au Petit Fontenet à une époque où il réorientait son activité intellectuelle, abandonnant quadrupèdes et oiseaux pour l'étude de la minéralogie, de la métallurgie construction de la Grande Forge à Buffon, rédaction des Époques de la Nature, de la chimie et des traitements des bois. Son activité permet de le considérer comme un des premiers créateurs avec Réaumur de la science des matériaux.
Il devient comte de Buffon en 1773. En 1776, Louis XVI commande une statue de lui au sculpteur Augustin Pajou, érigée à l’entrée du Muséum d’histoire naturelle avec l’inscription : Majestati Naturæ par ingenium un génie égal à la majesté de la Nature. Il meurt en 1788, d’une ultime crise de gravelle, quelques mois avant le début de la Révolution française.
Georges Louis Leclerc était devenu, comte de Buffon, seigneur de Montbard, marquis de Rougemont, vicomte de Quincy, seigneur de la Mairie, les Harens, les Berges et autres lieux, intendant du Cabinet d'histoire naturelle du Roi, membre de l'académie française, trésorier perpétuel de l'académie des sciences, membre des académies de Berlin, Londres, Saint-Pétersbourg, Florence, Bologne, Édimbourg et Philadelphie.
En 1865, Michel-Eugène Chevreul, qui avait une grande admiration pour Buffon, organise un hommage à ce dernier et inaugure une statue de bronze à Montbard, due au sculpteur Jacques-Edme Dumont, du célèbre naturaliste. Cette statue sera déplacée en 2007, elle se trouve désormais devant la gare, sur la place Henri Vincenot.

Son œuvre

Le premier ouvrage de Buffon fut une traduction de l'anglais.
C’est par des expériences fines, raisonnées et suivies, que l’on force la nature à découvrir son secret ; toutes les autres méthodes n’ont jamais réussi... Les recueils d’expériences et d’observations sont donc les seuls livres qui puissent augmenter nos connaissances.
— Préface de Buffon à sa traduction de la Statique des végétaux de Stephen Hales.
Buffon a traduit en outre la Théorie des fluxions de Isaac Newton et il a composé des mémoires. Dans son Discours sur le style, qu’il prononça pour sa réception à l’Académie française, il écrit : Le style est l’homme même.

L’Histoire naturelle

Buffon est surtout célèbre pour son œuvre majeure, l’Histoire naturelle, générale et particulière, avec la description du Cabinet du Roy, en 36 volumes parus de 1749 à 1789, plus huit autres après sa mort, grâce à Lacépède. Il y a inclus tout le savoir de l’époque dans le domaine des sciences naturelles. C’est dans cet ouvrage qu’il relève les ressemblances entre l’homme et le singe. L’attention que Buffon accorde à l’anatomie interne le place parmi les précurseurs de l’anatomie comparative. L’intérieur, dans les êtres vivants, est le fond du dessin de la nature, écrit-il dans les Quadrupèdes.
L’Histoire naturelle, qui devait embrasser tous les règnes de la nature, ne comprend que les minéraux et une partie des animaux quadrupèdes et oiseaux. Elle est accompagnée d’une Théorie de la Terre, de Discours en forme d’introduction, et de suppléments parmi lesquels se trouvent les Époques de la nature, un des plus beaux ouvrages de l’auteur.
Parmi ses collaborateurs, il faut citer, pour les quadrupèdes, Louis Jean-Marie Daubenton, qui se chargea de la partie des descriptions anatomiques, remplacé plus tard, pour les oiseaux, par Philippe Guéneau de Montbeillard, auquel s’adjoignent, à partir de 1767, Barthélemy Faujas de Saint-Fond, l’abbé Bexon et Charles-Nicolas-Sigisbert Sonnini de Manoncourt.

Buffon attachait beaucoup d’importance aux illustrations, qui furent assurées par Jacques de Sève pour les quadrupèdes et François-Nicolas Martinet pour les oiseaux. Près de 2 000 planches parsèment en effet l’œuvre, représentant les animaux avec un fort souci esthétique et anatomique, dans des décors oniriques et mythologiques.
L’Histoire naturelle connut un succès immense, presque aussi important que l’Encyclopédie de Diderot, qui parut à la même époque. Les deux premiers volumes, la Théorie de la terre et l’Histoire naturelle de l’homme, connurent trois rééditions successives en six semaines. L'ouvrage fut traduit rapidement en anglais, puis en allemand 1750-1754, en néerlandais 1775, en espagnol 785-1791. On en fit quelques éditions abrégées à partir de 1799, plus nombreuses, pour les enfants, au XIXe siècle.
L’ouvrage connaît bien des détracteurs : on reproche à Buffon son style ampoulé et emphatique, qui n’est pas adapté à un traité scientifique, et surtout un trop grand anthropomorphisme. Parmi ses détracteurs, figurent : d'Alembert, Condillac, Condorcet, La Harpe, Réaumur, Voltaire. Voltaire faisait allusion à Buffon dans ce vers de la satire Les Deux Siècles : Dans un style ampoulé parlez-moi de physique.
Voltaire a pu répondre de l'Histoire naturelle ? — Pas si naturelle que cela !
Longtemps profondément respectueux l'un de l'autre, Voltaire et lui se sont finalement disputés sur la question des fossiles, indices restant de l'histoire de la formation de la Terre. Jusqu'à ce que Voltaire accepte de faire amende honorable et d'abandonner sa thèse car il ne voulait pas rester brouillé avec Monsieur de Buffon pour des coquilles

Encyclopédie découpée en 36 volumes :

trois volumes en 1749 : De la manière d’étudier l’histoire naturelle suivi de la Théorie de la Terre, Histoire générale des animaux et Histoire naturelle de l’homme ;
douze volumes sur les quadrupèdes de 1753 à 1767 ;
neuf volumes sur les oiseaux de 1770 à 1783 ;
cinq volumes sur les minéraux de 1783 à 1788, le dernier contient le Traité de l’aimant, dernier ouvrage publié du vivant de Buffon ;
sept volumes de suppléments de 1774 à 1789, dont les Époques de la nature à partir de 1778.
L’Histoire naturelle est imprimée d’abord à l’Imprimerie royale en 36 volumes 1749-1789. Buffon rachète ensuite – en 1764 – les droits de son œuvre. Elle est continuée par Lacépède, qui décrit les quadrupèdes ovipares, les serpents, les poissons, les cétacés en 8 volumes 1788-1804. On a depuis réimprimé bien des fois Buffon et ses Suites.

Rapport à l’Encyclopédie

Son Histoire naturelle est souvent comparée à l’Encyclopédie ou Dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers, sur le principe de la diffusion du savoir lié à l’époque des Lumières, mais surtout en termes de notoriété et de nombre d’exemplaires imprimés.
Pourtant, les deux ouvrages très dissemblables sont loin d’être en concurrence, et Buffon avait d’abord accepté de participer à l’Encyclopédie. Il finit par se retirer du projet comme plusieurs autres personnages illustres de l’époque tels que Jean-Jacques Rousseau, qui, lui, avait néanmoins rédigé de nombreux articles.
Il devait participer aux articles de sciences, et en particulier ceux concernant l’histoire naturelle qui ont finalement été attribués à Daubenton, un grand précurseur de l’anatomie comparée. L’influence réciproque de ces deux scientifiques originaires de Montbard est grande, puisque, avant de se fâcher, ils travaillèrent ensemble, notamment pendant dix ans à la mise à jour de l’Histoire naturelle des animaux.

Les théories scientifiques de Buffon

Buffon est un penseur qui a embrassé tous les domaines de l’histoire naturelle. Tous ses écrits y sont rattachés, même le Discours sur le style dans les Suppléments. Ses théories, parfois erronées, sont fondées sur l’observation et l’expérience, souvent opposées aux idées générales de son temps. En outre, il étale ses réflexions sur près de cinquante ans, ce qui l’amène, de temps à autre, à se contredire lui-même, bien que sa ligne de pensée reste inchangée.
L’étude de l’histoire naturelle : pour Buffon, il ne s’agit ni de raisonner purement dans l’abstrait, ni d’accumuler les faits sans raisonner. Il faut accumuler observations et expériences, et en tirer des conclusions qui permettent de s’élever à quelque chose de plus grand et plus digne. Il est nécessaire, pour un naturaliste, non seulement d'être d'un esprit minutieux attachant de l’importance à chaque détail, mais aussi de pouvoir embrasser une vue d’ensemble. Il récuse en outre l’intervention de vues religieuses, il sépare la recherche de la croyance, bien qu’évoluant lui-même vers une foi plus profonde, des réflexions métaphysiques et des mathématiques, inaptes à traduire le concret, bien qu’il fût lui-même un mathématicien parmi les plus doués.
Histoire de la Terre : depuis Descartes, Buffon est le seul à évoquer la naissance de l’Univers et de la Terre. Ses observations sur des couches de calcaire de plusieurs kilomètres lui firent comprendre qu'elles étaient le résultat de la sédimentation du fond des mers: il recule alors l’âge de six mille ans établi par les textes bibliques pour la création de la Terre, à plus de cent mille ans. Il va même jusqu’à l'établir à trois millions d’années, avant de revenir à un âge moins élevé. Il distingue ensuite plusieurs périodes, selon une évolution linéaire contre le catastrophisme de Cuvier, considérant le temps comme grand ouvrier de la Nature : la planète est d’abord un globe en fusion, première période, qui en se refroidissant forme des rides, le relief, deuxième période, puis les eaux recouvrent la quasi-totalité des terres, troisième période, et dans cet océan primitif, se forment les premiers animaux, quatrième période, d'après les coquillages retrouvés dans les montagnes des Alpes ; les volcans fissurent ensuite l’écorce terrestre, où s’engloutissent les eaux, et la vie se développe ainsi sur les terres émergées, partant du nord vers le sud, cinquième période ; les continents se disloquent et deviennent tels qu’on les connaît aujourd’hui, sixième période ; et enfin, l’homme apparaît, septième période. Buffon connaît l’existence d’espèces disparues : les mammouths, les rhinocéros d’Europe. Et si sa cosmogonie comporte bien des erreurs, il reste un des fondateurs de la géologie moderne, et certaines de ses suppositions ont inspiré des modèles actuels, comme la dérive des continents.
L’homme : Buffon place l’homme au cœur du règne animal, et même s’il convient qu’il ne faut pas s’arrêter à l’aspect extérieur, l’homme ayant une âme douée de raison qui le place au sommet de la création, il affirme que l’homme est semblable aux animaux par sa physiologie. Par son érudition il fracasse bien des préjugés : il existe autant de variétés d’hommes noirs que d’hommes blancs il n’existe qu’une seule espèce humaine, et non plusieurs. Il imagine l'expérience consistant à envoyer au Danemark des familles du Sénégal sans leur permettre de se croiser avec les blancs ; selon lui, c'est par ce moyen qu'on pourrait savoir combien il faudrait de temps "pour réintégrer à cet égard la nature de l'homme" ; ce qui suggère clairement comme il l'écrit du reste que cette nature première est blanche. Il en conclut que les variétés humaines sont issues d’une souche initiale qui s’est adaptée, selon les milieux qu'elles habitent.
Les animaux : c’est la plus grande partie de son œuvre, face aux quelques livres sur les minéraux et sur les végétaux qu’il n’a pas eu le temps de rédiger. Certes, il n’a pas pu voir toutes les espèces dont il parle, mais il dispose de comptes rendus de zoologistes et de voyageurs. Il développe pour chaque animal une fiche détaillée : description générale, illustration, description anatomique. Il lie en outre les espèces entre elles et remarque le lien entre organes et fonction : les carnivores ont des griffes et des dents tranchantes, les herbivores des sabots et des dents plates… Il use régulièrement de l’anatomie comparée, comparant le sabot d’un cheval et la main humaine. Il établit une hiérarchie dans les caractères qui rapprochent les animaux : le système nerveux prime sur le tube digestif. Il rapproche les espèces de différents continents, qui ont varié différemment. Bref il adopte une nouvelle manière de voir et d’étudier la zoologie. Et si sa volonté de ne pas classer les animaux selon leurs différents critères biologiques, mais selon une suite logique qui part de l’homme, entraîne un anthropomorphisme ombrageux, il reste un des précurseurs du transformisme, avec sa théorie pessimiste de la dégénération, éloignée de l’évolution de Darwin : il pense que toutes les espèces actuelles sont issues du lot initial, et certaines ont ensuite dégénéré : par exemple le cheval serait devenu âne. La dégénération n’est pas exactement identique à la dégénérescence en ceci qu’elle est réversible : si on replaçait l’animal dégénéré dans un environnement favorable, il reprendrait, au fil de plusieurs générations, son aspect normal. La dégénération n’atteindrait donc pas l’essence même de l’être vivant en question.

Rôle et portée de son œuvre

Surtout depuis son discours d’académicien, on s’accorde universellement à regarder les écrits de Buffon comme un modèle de style ; on reconnaît aussi qu’il a fidèlement décrit les mœurs et les traits caractéristiques des animaux, qu’il a fait faire à l’histoire naturelle des progrès, tant par son point de vue novateur que par la multitude de ses recherches, et qu’il a rendu d’immenses services en rassemblant une foule de matériaux épars, et en propageant en France le goût pour l’étude de la nature.
Buffon est un des premiers vulgarisateurs scientifiques et un vrai patron d’entreprise éditoriale à succès. Il écrit pour les femmes, ne veut jamais déplaire, préfère souvent le style et l’anecdote à la contribution scientifique solide : son entrain ? Son modèle ? Peut-être les discussions à bâtons rompus qu’il avait en se promenant dans ses forêts à Montbard, avec Jean Nadault, fin connaisseur de la nature et de ses histoires. Un grand amateur de Buffon, Sainte-Beuve, est sensible à cet art de la mise en scène : Où étiez-vous, disait Dieu à Job, lorsque je jetais les fondements de la terre ? M. de Buffon semble nous dire sans s’émouvoir : J’étais là !.
Herault de Séchelles rapporte que Buffon lui aurait confié qu'il n'y avait que cinq vrais génies : Newton, Bacon, Leibniz, Montesquieu et… lui-même!
Grand admirateur de Buffon, Honoré de Balzac le cite comme un des plus beaux génies en histoire naturelle. Et il se réclame de lui pour illustrer le système scientifique qu'il a appliqué dans La Comédie humaine, à savoir la sociologie conçue sur le modèle de la zoologie : Si Buffon a fait un magnifique ouvrage en essayant de représenter dans un livre l’ensemble de la zoologie, n’y avait-il pas une œuvre de ce genre à faire pour la société?
Mais, malgré son retentissement, et le rôle qu’elle joue dans la diffusion des connaissances scientifiques, l’œuvre souffre de plusieurs lacunes. Tout d’abord, Buffon n’est pas un systématicien, ce qui le conduit à présenter les groupes de façon rudimentaire. Il s’attarde notamment sur les espèces les plus connues, et ne mentionne guère les autres qu’au passage. On lui reproche d’avoir dédaigné, ou même proscrit, les classifications scientifiques, sans lesquelles il n’y a pourtant ni ordre ni clarté. Il n’est pas un observateur très fiable, ce qui le conduit à de nombreuses erreurs comme de confondre l’engoulevent et l'hirondelle de nuit, ou prétendre que les martinets sont eux aussi, de véritables hirondelles, et à bien des égards, plus hirondelles que les hirondelles elles-mêmes. Buffon et ses collaborateurs copient les œuvres de leurs prédécesseurs, d’Aristote à Pline, de Belon à Gessner. Certes, des informations nouvelles, venant souvent de correspondants lointains, leur fournissent des observations souvent inédites. Enfin, les auteurs privilégient des formulations propres à attirer un public de néophytes. Toujours afin de plaire, les espèces peu chéries sont ignorées et les sujets les plus propres à plaire sont préférés, comme les amours chez les oiseaux, dont le public était toujours friand.
On lui reproche aussi d’avoir avancé des hypothèses personnelles hasardeuses, et vite nébuleuses, notamment dans ses Époques de la nature : c’est ainsi qu’il suppose que la Terre a été détachée du Soleil par le choc d’une comète, qu’il explique la génération des êtres vivants par la superposition de molécules organiques et de moules intérieurs ; qu’il attribue aux animaux un sens intérieur matériel, hypothèse plus inintelligible encore que le mécanisme auquel Descartes avait recouru. Ceci faillit lui attirer une censure que le P. Legrand contribua à lui éviter, en contrepartie d'une rétraction de l'auteur.
En définitive, sa principale qualité a été de rendre populaire l’étude scientifique, un peu comme l’a fait, à la même époque, le Spectacle de la nature de l’abbé Pluche. Georges Cuvier, pour ne citer que lui, se passionnera pour l’histoire naturelle suite à la lecture de Buffon.
Son Histoire naturelle fut aussi une source d’inspiration pour les peintres de la manufacture de Sèvres, donnant naissance à des services de porcelaine dits Buffon. Le nom des différentes espèces, fidèlement reproduites, est inscrit au revers de chaque pièce. Plusieurs services Buffon furent produits sous le règne de Louis XVI, le premier fut destiné au comte d'Artois, en 1782.
Encensé au XVIIIe siècle, les naturalistes du XIXe siècle critiquent fortement ses lacunes scientifiques. Il est progressivement réhabilité comme scientifique depuis le bicentenaire de sa mort et l'ouvrage de son biographe principal Jacques Roger, Buffon : un philosophe au Jardin du Roi en 1989.

Buffon et l'Église

Pour ses théories sur la formation de l'univers et sur l'évolution de la Terre et du vivant, Buffon a failli être condamné mais, protestant de sa foi intacte, la Sorbonne finit par abandonner les poursuites en avril 1781, en contrepartie d’une vague promesse de contrition.
Prudent, ayant trop à perdre pour un homme toujours si bien en cour, Buffon préfère se rétracter plutôt que de solliciter l'appui de ses protecteurs dans un conflit qui aurait pu tourner en sa défaveur, dans lequel ses protecteurs auraient pu l’abandonner. Il s'inspira plutôt de sa formule, paraphrasant Ovide, puis Montaigne : la spécificité de l’homme est qu'il marche la tête haute levée vers le ciel.
Même Voltaire qui le respectait hautement ne partageait pas toutes ses opinions scientifiques sur ces sujets et avait fini par se chamailler avec lui. Condorcet eut à tourner l'éloge de Buffon, il le fit de façon telle que sans se déshonorer aux yeux des gens instruits, il réussisse à ne pas trop déplaire aux admirateurs.

L’aiguille de Buffon

L’aiguille de Buffon est une expérience de probabilité, qui permet de déterminer expérimentalement la valeur du nombre π, en lançant une aiguille sur un parquet : on dispose d’un réseau de lignes parallèles, séparées par une distance prise pour unité de longueur, et d’une aiguille dont la longueur est k < 1 ; si on laisse tomber l’aiguille sur le réseau, la probabilité qu’elle chevauche une ligne est 2k/π ; en répétant l’expérience un grand nombre de fois, le rapport entre le nombre de fois où l’aiguille chevauche une ligne et le nombre total de lancers se rapproche de ce quotient, et on peut en tirer une approximation de π. La méthode de Monte-Carlo est une généralisation de la méthode de l'aiguille de Buffon à n’importe quel procédé aléatoire.

Liste des œuvres

Histoire naturelle, générale et particulière, avec la description du Cabinet du Roy, comprenant :
De la manière d’étudier l’histoire naturelle, suivi de la Théorie de la Terre, 1749 ;
Histoire générale des animaux, 1749 ;
Histoire naturelle de l’homme, 1749 ;
Les quadrupèdes, 1753-1767 ;
Histoire naturelle des oiseaux, 1770-1783 ;
Histoire naturelle des minéraux, 1783-1788, contenant le Traité de l’aimant et de ses usages ;
Les suppléments, 1774-1789, dont les Époques de la nature, à partir de 1778.
Discours sur le style, discours prononcé à l'Académie française le jour de sa réception, le 25 août 1753
Mémoires de mathématique et de physique, tirés des registres de l’Académie royale des sciences :
De la cause de l’excentricité des couches ligneuses qu’on aperçoit quand on coupe horizontalement le Tronc d’un Arbre ; de l’inégalité d’épaisseur, & du différent nombre de ces couches, tant dans le bois formé que dans l’aubier, 1737
Des différents effets que produisent sur les Végétaux, les grandes gelées d’Hiver & les petites gelées du Printemp, 1737.
Moyen facile d’augmenter la solidité, la force et la durée du bois, 1738
Mémoire sur la conservation et le rétablissement des forests, 1739.
Expériences sur la force du bois, 1740
Expériences sur la force du bois, 1741.
Dissertation sur les couleurs accidentelles, 1743
Mémoire sur la culture des forests, 1745
Réflexions sur la loi de l’attraction, 1745
Addition au mémoire qui a pour titre : Réflexions sur la Loi de l’Attraction, 1745.
Seconde Addition au Mémoire qui a pour titre : Réflexions sur la Loi de l’Attraction, 1745
Invention des miroirs ardens, pour brusler à une grande distance, 1747
Découverte de la liqueur séminale dans les femelles vivipares et du réservoir qui la contient, 1748
Nouvelle invention de miroirs ardens, 1748.

Traductions

Stephan Hales, La Statique des végétaux, 1735
Isaac Newton, La Méthode des fluxions et des suites infinies, 1740
La méthode du cerveau de Bourbong Gilles

Buffon industriel Forges de Buffon.Entrée des forges

Parallèlement à son œuvre scientifique, Buffon construit, en bordure du canal de Bourgogne, à quelques kilomètres de Montbard, des forges qui subsistent, et sont encore visitées aujourd'hui. Après avoir effectué de nombreuses expériences dans la forge d’Aisy-sur-Armançon et au Petit Fontenet, il édifie sur ses terres, entre 1768 et 1772, ses propres forges, conseillé par des maîtres de forge parmi les plus réputés. Elles lui permettent de mettre en valeur les ressources en bois et en minerais de ses terres.
Ce site peut être considéré comme une des premières usines intégrées: les lieux sont aménagés pour optimiser les étapes de la fabrication. Par ailleurs, des ouvriers sont logés sur le site, et ont accès à un potager, à une boulangerie et à une chapelle. L’accès au haut-fourneau se fait par un escalier monumental, qui permettait aux invités de marque d’admirer les coulées de métal en fusion.
Animées par l’Armançon, des roues à aubes apportent la force hydraulique nécessaire aux machines, comme les soufflets, les marteaux, le bocard et le patouillet. C’est dans ces forges qu’il aurait souhaité fabriquer les nouvelles grilles du Jardin des Plantes, alors qu'il en est l'intendant. Son expérience en sylviculture et en métallurgie l'aident dans la rédaction des Suppléments de l’Histoire naturelle.
La forge produisait des ferronneries et des rampes d’escaliers, et elle était avant tout son laboratoire, où il étudiait, pour la Marine, l’amélioration des canons, et, pour lui-même, les effets de la chaleur obscure, les phénomènes de refroidissement, et, les résultats de ses recherches alimenteront son œuvre scientifique, notamment au sujet de la création et de l'âge de la terre.
Accaparé par son travail personnel, il en confie la gestion à Chesneau de Lauberdières, en 1777 : celui-ci pille alors les forêts environnantes et s'enfuit avec les finances, en 1785. Buffon doit alors reprendre la forge, bien mal en point, et elle sera finalement vendue, en 1791.
Toujours à court d’argent pour financer ses projets industriels et scientifiques, il a de nombreux démêlés avec ses bailleurs de fonds, en particulier avec la famille Baboin, soyeux de Lyon, qui lui intentent un procès pour obtenir le remboursement de leurs créances. Il se plaint à ce sujet de son banquier dans une lettre du 15 juillet 1781. Il se venge d'eux dans la rédaction de l'Histoire naturelle, en jouant sur la ressemblance du mot de vieux français babine avec le nom de ses adversaires, et donne au singe cynocéphale le nom de babouin qu’on lui connaît encore aujourd’hui. Il fait d’ailleurs dans son ouvrage une description abominable de cet animal.

Lien
http://dai.ly/xv27g7 Qui est Buffon ?


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Par une aquarelle de Tchano

Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
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