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Re: Proposition de projet : Recueil de textes 2012 de l’orée des rêves (poèmes et textes courts).
Plume d'Argent
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Bonsoir ,
Je trouve cette idée très originale. Je vais reflechir et peut-etre repasser en revu certains textes & vous ferez part de ma selection. Si vous avez besoin d'un coup de main pour voir ce projet evolue je suis partante.
Bonne soirée
Votre Luciole

Posté le : 06/01/2013 22:00
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Re: Proposition de projet : Recueil de textes 2012 de l’orée des rêves (poèmes et textes courts).
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Allez ! Je donne l’exemple pour ouvrir la voie (mais ce ne sont que quelques exemples qui me viennent là, à l’instant parmi tant d’autres) :

Textes de ma sélection :


J’ai vu passer un ange (Iktomi) :
http://www.loree-des-reves.com/module ... ws/article.php?storyid=17

Désir (Loriane) :
http://www.loree-des-reves.com/module ... /article.php?storyid=1293

Tolérant, vous dites ? (Dumont) :
http://www.loree-des-reves.com/module ... /article.php?storyid=1222



Posté le : 06/01/2013 21:19
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Proposition de projet : Recueil de textes 2012 de l’orée des rêves (poèmes et textes courts).
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Bonjour à tous,

2013 est là. (Treize heureuse année à tous et à toutes !). Le site de l’orée des rêves a déjà un an. Hé oui !
A titre personnel, cette expérience sur ce site m’a plu dès le départ. J’ai aimé l’ambiance qu’on a installée collectivement et j’y ai lu de toutes parts des textes vraiment sympas, talentueux et sincères. Tous les genres sont représentés. Cet éclectisme est vraiment le point fort de ce site.

Afin de prolonger le plaisir ressenti en 2012 et de revenir sur nos meilleurs textes, je voudrais proposer un recueil de texte 2012. Le but serait d’établir un recueil collectif d’environ une centaine de pages à partir des textes publiés sur ce site en 2012. Recueil sous forme d’un fichier PDF (et même en version imprimée, si ce projet en intéresse certains ?)

Chaque auteur inscrit en 2012 peut proposer ses textes en mettant un lien en dessous de ce forum.
On peut aussi proposer les textes d’autres auteurs (mais par contre pour qu’il figure dans le recueil, il faudra l’accord de l’auteur).
On pourra ensuite classer les textes dans différents thèmes, exemple : amour, enfance, nostalgie, solitude, exaltation de la nature, colère, mélancolie, texte engagé…

Chaque auteur pourra voir entre 1 et 5 de ses textes figurer dans le recueil.
Concernant les nouvelles et textes, moi je préfèrerais qu’ils fassent au maximum une page, cela correspond mieux au format du recueil (du moins c’est mon avis…).

Tous les auteurs peuvent proposer des versions corrigés, revisités ou des extraits de leurs textes à partir du moment où la version originale a été publiée au cours de l’année 2012 (sinon c’est plus un recueil 2012, hein ?).

Tous les textes proposés ne seront pas forcément sélectionnés. C’est un projet collectif, donc il faudrait quand même aller dans une direction commune. C’est le point qui peut peut-être déranger les participants. Je propose donc que l’on constitue un comité de lecture. Ce comité sera chargé de sélectionner les textes et éventuellement de faire quelques suggestions à l’auteur concernant l’orthographe et la syntaxe (ou d’avantage, s’il s’agit d’une demande de l’auteur).

Je me propose pour faire partie du comité de lecture, et j’aimerais bien que Loriane en soit (et quand aux autres : avis aux bonnes volontés !)

Voilà ! J’ai proposé une méthode pour ce projet, mais bien sûr on peut faire autrement si certains ont des suggestions. Et puis, comme toutes les règles, on peut admettre des exceptions !

A très bientôt !

Posté le : 06/01/2013 21:16
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Re: Abolition de la peine de mort
Plume de Bronze
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Je suis totalement contre! Sous prétexte qu'il (ou elle ) a tué quelqu'un, on doit lui rendre la pareille ? Donc, si je comprends bien ceux qui sont pour, si un jour on vous vole, vous irez leurs volez quelque chose en retour? Enfin, je respecte les personnes pour, mais j'ai du mal.

Posté le : 06/01/2013 16:17
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L'Epiphanie
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Le 6 Janvier Nous fêterons l' Épiphanie

Epihanie (du grec traduit en latin "Epi" : dans le monde "Phanie" : manifestation), appelée aussi Théophanie (du Grec "Théo": Dieu, "phanie": apparition, manifestation) Dans la culture Grecque les "Épiphanes"sont les divinités qui apparaissent aux hommes, comme Zeus, Athéna, Hermès, Héra, Poséidon, Déméter, Héphaïstos, Aphrodite, Arès, Artémis, Hestia, Dyonisos, Apollon...
Cette fête est une fête Chrétienne qui fait partie du cycle de Noël, elle célèbre le Messie incarné et plus précisément, depuis le IV éme siècle elle évoque la légende de la visite des rois mages venus de tous les pays pour rendre hommage à Jésus, l'enfant dieu, né dans la crèche et recevant des cadeaux fameux dont, l'or, la myrrhe et l'encens. Cette fête correspond à la présentation de Jésus enfant aux Rois Mages.
Ce jour est aussi celui du premier miracle des noces de Cana et avant tout la date de baptême du Christ.




L' origine de la fête de l'épiphanie.

Une fois encore nous retrouvons une origine profane sur laquelle la chrétienté à posé une célébration religieuse.
Avant le christianisme donc, à l'époque romaine nous trouvons les saturnales et les fêtes de la lumière. La date de l'Épiphanie correspond à l'origine à une fête païenne : sous l'antiquité, les Romains fêtent les Saturnales qui durent sept jours pendant lesquels la hiérarchie sociale et la logique des choses peuvent être critiquées sinon brocardées et parodiées.
À cette occasion, par exemple :
Les soldats tirent au sort, grâce à une fève, un condamné à mort qui devient "roi" le temps des réjouissances. Une fois les Saturnales achevées, la sentence est exécutée.
Parmi les jeunes soldats, un roi est élu et peut commander tout ce qui lui plait.
Peut être opéré un changement de rôle uniquement durant la fête des Saturnales entre le "maître" et l'"esclave" déterminé ou non par tirage au sort.
En trouvant sa place le jour de l'Épiphanie, cette tradition a évolué et perdure au cours des siècles : On peut dire que cette fête a donc été "récupérée" par la tradition chrétienne.
L'Épiphanie, fait partie du cycle de Noël et tire son fond et son sens des célébrations païennes de la Lumière. En effet, Noël est d'abord un cycle :
Celui-ci atteint son apogée au jour marquant le solstice d'hiver, le 22 décembre. Cette nuit du solstice — la plus longue de l'année — annonce le rallongement des jours et — par extension — la renaissance de la Lumière censée être à l'origine de toutes choses. Puis la célébration se prolonge après le 25 décembre durant un nombre de jours hautement symbolique : 12 jours et 12 nuits.
Le nombre 12 représentant entre autres la Totalité (12 mois, 12 heures, 12 Dieux Olympiens, 12 Tribus d'Israël, 12 Apôtres, etc.)
Le cycle prend fin le 6 janvier. C'est à ce moment que les jours commencent à s'allonger de façon sensible, que la promesse de la nuit solsticiale est tenue. On célèbre alors l'Épiphanie, la manifestation de la Lumière. Par sa forme ronde et sa couleur dorée, la galette symbolise le soleil. Il est à noter également que c'est ce jour (en tout cas son équivalent, car le calendrier alors en vigueur — le calendrier julien — diffère du nôtre) qu'avait lieu sous la Rome antique la fête des 12 Dieux Épiphanes (autrement dit les 12 Olympiens).
Le christianisme a repris tout ce fonds symbolique en assimilant la lumière au Christ, puisqu'il est annoncé comme étant la parole qui éclaire le monde.
Donc jusqu'au IVéme siècle , avant la conversion de l'empire romain au christianisme la fête est une des plus grandes fêtes de l'année car Noël n'est pas fêté le 25 décembre mais, selon l'usage chrétien ancien, le 6 janvier.
Cela correspond aussi aux anciennes traditions familiales de l’époque, selon lesquelles un enfant ne devient le fils de son père que le jour de sa présentation à lui et la reconnaissance du fils par son père, et ce jour là, on rend aussi grâce à la mère pour cet enfant reconnu par son père et qui se soumet à sa volonté.
Le baptême de Jésus dans le Jourdain correspond donc à cette présentation du Fils au Père, c’est aussi l’acte de la soumission de Jésus à la volonté divine et c’est aussi la date où le Père se révèle à lui. La nativité fêtée prend alors une signification plus théologique que dans l’Église catholique romaine, puisque c’est aussi traditionnellement la date par laquelle il reçoit du père la révélation de sa mission prophétique : ce qui est fêté est plus la naissance du "Christ sauveur" et la manifestation de Dieu (théophanie), que celle de l’enfant Jésus, même si cette célébration est directement liée à sa naissance.
A partir du 1er siècle apparaît la fête de Noel qui détrônera la fête du 6 Janvier, cependant celle-ci ne disparaît pas mais elle change de forme, de rayonnement, et elle subira alors divers orientations selon les régions où elle est pratiquée. |
Longtemps, le 6 janvier, l'Epiphanie fût plus important que le jour de Noël.
Encore actuellement, en Espagne ce sont les Rois mages qui apportent les cadeaux à l'Epiphanie et non à Noel. Les Rois Mages sont bien plus importants dans le coeur des enfants espagnols que le Père Noel et le 6 janvier est l'occasion d'une grande fêtes et de défilés dans les rues espagnoles.





Transformation de la fête


À partir du XIIe siècle, l'épiphanie se transforme en fête des rois mages, et ceux -ci sont célébrés par l'Église.
On invente des reliques à Milan. Elles sont transférées à Cologne par Frédéric Barberousse. La châsse des rois mages (Dreikönigenschrein en allemand) est aujourd'hui conservée dans la cathédrale de Cologne.
L'Adoration des mages devient, à partir du XVe siècle, un thème prisé par les peintres. C'est aussi un moyen de présenter l'universalité du christianisme.

L'Épiphanie a lieu 12 jours après Noël. Ces 12 jours représentent aussi le décalage entre le calendrier lunaire et le calendrier solaire. Une année fait 12 mois lunaires (à l'origine le mois représentait la période entre deux nouvelles lunes, soit 29,5 jours). Cela fait un total de 354 jours. Il faut ajouter presque 12 jours (comme les 12 mois de l'année) pour atteindre l'année solaire. Donc six jours après Noël et six jours avant l'Épiphanie, se déroule le passage à la nouvelle année. Autrefois on fêtait, le jour de l'An, et la circoncision de Jésus.
Car comme pour tout enfant juif, elle se déroulait 7 jours après la naissance.




L'hommage des Mages d'Orient

La naissance de Jésus est racontée par deux Évangiles : Matthieu et Luc. Selon Luc, ce sont des bergers qui viennent rendre hommage à Jésus ; selon Matthieu, ce sont les Rois Mages.
Le texte biblique emploie le terme de mage. En général, un mage désigne à l'origine un prêtre perse ou mède, par exemple, originaire de Babylone. Ils étaient réputés pour leur connaissance en astronomie et en astrologie. On employait aussi le terme grec dans un sens péjoratif, avec celui de magicien. Ce terme est à l'origine de la magie, du magicien et de ce qui est magique.





Les textes religieux anciens disent :

Cum ergo natus esset Iesus in Bethleem Iudaeae in diebus Herodis regis ecce magi ab oriente venerunt Hierosolymam dicentes : ubi est qui natus est rex Iudaeorum ? vidimus enim stellam eius in oriente et venimus adorare eum.
Jésus étant né à Bethléem de Judée, au temps du roi Hérode, voici que des mages venus d'Orient arrivèrent à Jérusalem en disant : "Où est le roi des Juifs qui vient de naître ? Nous avons vu, en effet, son astre à son lever et sommes venus lui rendre hommage."

Videntes autem stellam gavisi sunt gaudio magno valde et intrantes domum invenerunt puerum cum Maria matre eius et procidentes adoraverunt eum et apertis thesauris suis obtulerunt ei munera aurum tus et murram.
À la vue de l'astre ils se réjouirent d'une très grande joie. Entrant alors dans le logis, ils virent l'enfant avec Marie sa mère, et, se prosternant, ils lui rendirent hommage ; puis, ouvrant leurs cassettes, ils lui offrirent en présents de l'or, de l'encens et de la myrrhe.
En fait les Rois Mages n'étaient, à l'origine, ni rois, ni trois. Le texte biblique indique seulement que ce sont des mages venus d'orient. Si on se conforme à la Bible on ne peut employer que cette expression : les Mages d'Orient. Et ils ont offert à Jésus de l'or, de l'encens et de la myrrhe. Ils ont offert trois présents, on les a alors représentés avec trois personnages, chacun offrant un cadeau.
Plusieurs interprétations et traditions se sont ensuite développées au fil des siècles...

Qui étaient les rois mages ? Le texte le plus ancien présentant le nom des mages est un manuscrit latin nommé Excerpta Latini Barbari, du VIIIe siècle. C'est une traduction (en mauvais latin) d'un texte grec d'Alexandrie du VIe siècle :
magi autem vocabantur Bithisarea Melchior Gathaspa.
Bède, dit le Vénérable, moine anglais né à la fin du VIIe siècle), dans Expositio in Matthaei Evangelium, indique l'origine de ces trois mages :
Mystice autem tres Magi tres partes mundi significant, Asiam, Africam, Europam, sive humanum genus, quod a tribus filiis Noe seminarium sumpsit.

Les mages représentent les trois continents : Melchior représente l'Europe, Gaspard l'Asie, et Balthazar (au teint sombre) c'est à dire qu'ils représentent le genre humain. Ils sont trois, comme les trois fils de Noé : Sem, Cham et Japhet. C'est à partir de ces trois fils que toute la terre fut peuplée, selon le récit de la Genèse.
Un autre texte latin de cette époque, nommé Excerpta et Collectenea, attribué à tort à Bède, apporte plus de précisions. Il semble être une description d'une œuvre d'art (certainement la traduction d'un texte grec) :

Magi sunt, qui munera Domino dederunt : primus fuisse dicitur Melchior, senex et canus, barba prolixa et capillis, tunica hyacinthina, sagoque mileno, et calceamentis hyacinthino et albo mixto opere, pro mitrario variæ compositionis indutus : aurum obtulit regi Domino.
Secundus, nomine Caspar, juvenis imberbis, rubicundus, mylenica tunica, sago rubeo, calceamentis hyacinthinis vestitus : thure quasi Deo oblatione digna, Deum honorabat.
Tertius, fuscus, integre barbatus, Balthasar nomine, habens tunicam rubeam, albo vario, calceamentis melinicis amictus : per myrrham Filium hominis moriturum professus est.
Ce qui signifie :
Ainsi, le premier mage, Melchior, vieux et blanc, barbu et chevelu, offre de l'or, symbole de la royauté.
Le second, Caspar, jeune imberbe au teint rouge, offre de l'encens, symbole de la divinité.
Le troisième, Balthasar, barbu au teint sombre, offre de la myrrhe qui rappelle que le Fils de l'homme est mortel.




L'OR, la myrrhe et l'encens

L'or est le métal précieux connu depuis la naissance de l'humanité, la myrrhe est une résine odorante fournie par un arbre d'Arabie, le balsamier. Et l'encens est une gomme résine aromatique, extrait du Boswellia sacra, de combustion lente l'encens était utilisée dans les services religieux, au cours des sacrifices dans le but d'évacuer les odeurs indésirables dues à ce genre de pratiques.





Tirer les Rois

La tradition veut que l'Épiphanie soit l'occasion de "tirer les rois" : une figurine est cachée dans une pâtisserie et la personne qui obtient cette fève devient le roi de la journée. La fève dans la galette des rois remonte au temps des Romains. La fève est une plante potagère de la famille des légumineuses et par extension, la fève désigne une graine enfermée dans une gousse : fève de cacao, café... La fève vient du latin faba.
Cet emploi de la fève, pour interroger le sort, remonte aux Grecs, qui se servaient de fèves pour l'élection de leurs magistrats. Nous avons transporté au commencement de janvier une fête que les anciens célébraient vers la fin de décembre, au solstice d'hiver, et que les Romains, s'il faut en croire Lucien, Strabon et Vossius, avaient empruntée des Perses.
L'élection de ce roi de circonstance se faisait à table comme chez nous ; mais après avoir été traité pendant la courte durée de son règne avec tout le respect et tous les égards dus à son rang, le monarque éphémère était pendu pour terminer la fête. Il est pourtant bon d'ajouter qu'il était choisi dans la classe des esclaves, et plus souvent parmi les criminels.
Cette pratique trouverait son origine dans les Saturnales de la Rome antique. Pendant ces fêtes païennes célébrées début janvier, les rôles étaient inversés entre les maîtres et les esclaves qui devenaient les "rois d'un jour". C'est une fève blanche ou noire qui était déposée pour les scrutins.
Si la tradition est d'origine religieuse, elle est devenue une tradition familiale où on se rassemble pour découper la fameuse galette. Celui qui trouvera la fève sera couronné roi ... et choisira sa reine.
Ce n'est que vers 1875 que les figurines en porcelaine remplacent les fèves.
Les Romains pratiquent déjà l'usage d'une fève dissimulée dans un gâteau pour désigner le roi. Existait également chez les romains, la tradition selon laquelle le plus jeune enfant de la famille se glisse sous la table et désigne la part revenant à chaque convive .





En France

Une chanson populaire raconte comment les Rois mages sont venus d'Afrique.
Pour l'Evangile, ils arrivèrent de l'Orient. Peut être viennent ils tout simplement du mystérieux pays d'où sont originaires les Saintes Maries de la Mer et qui porta longtemps le nom d'Egypte.
Depuis le XIVe siècle, on mange la galette des Rois à l'occasion de cette fête. La tradition veut que l'on partage la galette en autant de parts que de convives, plus une.
Cette dernière, appelée "part du Bon Dieu", "part de la Vierge" ou "part du Pauvre", est destinée au premier pauvre qui se présenterait au logis. Il y avait aussi la part des absents - le fils aux armées, le parent sur un vaisseau du roi, le pêcheur qui n'était pas rentré.
La traditionnelle fève est accompagnée ou remplacée par un petit sujet caché à l'intérieur de la pâte de la galette des Rois.
La personne ayant dans sa part la fève est symboliquement couronnée roi ou reine et doit offrir la prochaine galette ; quant à celui qui a le sujet, il doit offrir la boisson (mousseux, muscat, ou champagne selon la bourse... ).

Dans le sud-ouest de la France, traditionnellement, on ne prépare pas une galette, mais un gâteau des rois qui est une brioche en forme de couronne, que l'on nomme "còca" en occitan et qui est couverte de sucre granulé.
Dans le sud-est, cette même couronne est, en plus du sucre, garnie et couverte de fruits confits. Un santon (généralement santon-puce) tend à remplacer la fève.
Cette "couronne des Rois" est toujours très présente mais se fait souvent concurrencer par la galette, sans fruits confis et donc moins chère.
À Paris Les artisans boulangers-pâtissiers offrent tous les ans la galette de l'Élysée.
Cette galette ne contient pas de fève de façon à ce que le président de la République ne puisse pas être couronné.
Cette tradition remonte à l'année 1975, date à laquelle fut offerte à Valéry Giscard d'Estaing une galette géante d'un mètre de diamètre.





Coutumes dans les autres pays

--En Espagne, au Portugal (Bolo Rei) et dans les pays d'Amérique latine : Le Día de los Reyes Magos y est souvent un jour férié et les enfants y reçoivent leurs cadeaux plutôt qu'à Noël.
--En Belgique et aux Pays-Bas : on mange également une galette à la pâte d’amande.
Le plus jeune se cache sous la table pour désigner les parts et le roi du jour choisit sa reine.
Pendant la journée les enfants parcourent les rues en chantant la chanson de l’étoile et font du porte à porte pour recevoir des mandarines et des bonbons.
Cette coutume tend à disparaître en Belgique. Dans les campagnes flamandes cela se fait encore.
Notons au passage qu’en Wallonie, c’est à ce moment que commence la préparation du Carnaval.
Dans le sud des États-Unis la tradition de tirer les Rois existe sous le nom de king cake.
Ceux-ci sont mangés pendant toute la période qui va de l'Épiphanie jusqu'au carnaval de mardi gras.
--En Grèce et à Chypre, il n'y a pas de galette "des rois" à proprement parler.
Mais la Vassilopita est aujourd'hui une galette en l'honneur de saint Basile de Césarée.
Cette galette est préparée la veille du nouvel an et ce n'est qu'au 1er janvier, jour anniversaire de la mort du saint qu'elle est coupée. On y dispose traditionnellement une pièce en or, mimant ainsi une disposition que fit adopter le saint pour répartir de manière égale la rançon non utilisée pour stopper le siège de Césarée.
Toutefois, l'origine de la tradition byzantine remonte très certainement aux Kronia de la Grèce antique et aux Saturnales de Rome, comme l'a démontré l'anthropologue Margarett Hasluck.
--En Bulgarie pour l l'Épiphanie, les hommes réalisent une danse traditionnelle, le "horo" dans l'eau glacée.
Selon les pays, des festivités particulières issues de traditions locales, sont organisées.
--En Angleterre, comme en Bourgogne, anciennement, on préférait former un couple "d'occasion" en mettant dans la galette une fève et un petit pois.
--Dans l'église orthodoxe, on célèbre ce jour-là le baptême de Jésus dans le Jourdain. Cet évènement s'est déroulé une trentaine d'années plus tard. Et donc ce n'est pas une fève que l'on tire, mais une croix que l'on repêche dans l'eau. Le prêtre lance une croix et c'est au premier baigneur qui la retrouve...
--En Grèce, en Bulgarie, en Roumanie, en Serbie et dans une partie de la Russie, dans certains pays de tradition byzantine, une croix est lancée par l'évêque dans un fleuve ou dans la mer et les jeunes gens rivalisent, en cette saison froide, pour plonger et la rapporter.
La fête s'appelle généralement Théophanie et elle est préparée par un jeûne strict le 5 janvier.
--À Jérusalem, à l'Athos, en Russie, en Serbie et en Géorgie, la fête est célébrée le 6 janvier selon le calendrier julien qui coïncide actuellement avec le 19 janvier du calendrier grégorien.
--En Arménie La fête est une des plus grandes fêtes de l'année car Noël n'est pas fêté le 25 décembre mais selon l'usage chrétien ancien, la naissance de jésus est toujours fêtée le 6 janvier.
Le baptême de Jésus dans le Jourdain correspond donc à cette présentation du Fils au Père, c’est aussi l’acte de la soumission de Jésus à la volonté divine et c’est aussi la date où le Père se révèle à lui.
La nativité fêtée prend alors une signification plus théologique que dans l’Église catholique romaine, puisque c’est aussi traditionnellement la date par laquelle il reçoit du père la révélation de sa mission prophétique : ce qui est fêté est plus la naissance du "Christ sauveur" et la manifestation de Dieu (théophanie), que celle de l’enfant Jésus, même si cette célébration n' est pas directement liée à sa naissance.

LM

liens à écouter


http://youtu.be/owVJ7ppTwPg j'aime la galette
http://youtu.be/sU-LuJSTHXw J'aime la galette
http://youtu.be/Gl9AuM5Og5E l'Arlésienne barenboïm
http://youtu.be/le4aXLnMLmY la marche des rois orchestre
http://youtu.be/owVJ7ppTwPg la galette
http://youtu.be/mavl0B_SAcM sheila
http://youtu.be/JSZkaIaVIpE ++
http://youtu.be/BQx7vH_6SQ0 la marche des rois historique

Notes sur la marche des rois :


La musique est bien plus ancienne puisqu'elle attribuée à Lully (1632-1687) Lully ou une inspiration populaire. Mais il n'est pas certain que Lully ait jamais composé la marche de Turenne mais sans preuve que cela soit de lui, Bizet n'a fait que reprendre un air ancien pour son Arlésienne ...
L'auteur des paroles n'est autre que Joseph Domergue, curé doyen d'Aramon de 1691 à 1728, mort à Avignon en 1729. Elle a été publiée pour la première fois en 1743 dans un recueil de noëls provençaux de Saboly. La musique empruntée à la marche de turenne, est attribuée à Lully.

Paroles


version la plus récente

De bon matin, j'ai rencontré le train
De trois grands Rois qui allaient en voyage
De bon matin, j'ai rencontré le train
De trois grands Rois dessus le grand chemin.

Venaient d'abord Des gardes du corps,
Des gens armés avec trente petits pages,
Venaient d'abord Des gardes du corps,
Des gens armés dessus leurs justaucorps.

Puis sur un char doré de toutes parts,
On voit trois Rois modestes comme des anges,
Puis sur un char doré de toutes parts,
Trois Rois debout parmi les étendards.

L'étoile luit Et les Rois conduit
Par longs chemins devant une pauvre étable,
L'étoile luit Et les Rois conduit
Par longs chemins devant l'humble réduit.

Au Fils de Dieu qui naquit en ce lieu
Ils viennent tous présenter leurs hommages,
Au Fils de Dieu qui naquit en ce lieu
Ils viennent tous présenter leurs doux vœux.

De beaux présents, or, myrrhe et encens,
Ils vont offrir au maître tant aimable,
De beaux présents, or, myrrhe et encens,
Ils vont offrir au bienheureux enfant

version ancienne

Trois grands rois,
Modestes tous les trois,
brillaient chacun comme un soleil splendide;
Trois grands rois,
Modestes tous les trois,
Étincelaient sur leurs blancs palefrois.
Le plus savant
Chevauchait devant,
Mais, chaque nuit, une étoile d'or les guide;
Le plus savant
Chevauchait devant;
J'ai vu flotter sa longue barbe au vent.

M'approchant,
Je pus entendre un chant
Que, seul, chantait un page à la voix fraîche
M'approchant,
Je pus entendre un chant;
Ah! qu'il était gracieux et touchant!
Où vont les trois
Magnifiques rois ?
Voir un enfant qui naîtra dans une crèche, Où vont les trois
Magnifiques rois ?
Fêter celui qui doit mourir en croix.







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musique/Danse Rudolf Noureev
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Le 6 Janvier 1993, Rudolf Nourreev sublime étoile de la danse, de la grâce, nous quitte


Rudolf Khametovitch Noureev (ou Noureïev ; est un danseur étoile né le 17 mars 1938 à Irkoutsk en Union soviétique, il meurt le 6 janvier 1993 à Levallois-Perret. Doué d'une technique exemplaire, il est considéré comme l'un des plus grands danseurs classiques du XXe siècle. Il est l'un des meilleurs interprètes du répertoire classique, mais il affirme aussi son talent dans la danse contemporaine et est l'un des premiers danseurs à s'intéresser de nouveau au répertoire baroque. Il est directeur du Ballet de l'Opéra de Paris de 1983 à 1989.


Rudolf Noureev est arrivé dans un saut, il est parti dans un souffle.
Nous n'oublierons jamais ce danseur venu du froid, qui nous a tout de suite ébloui et qui devait nous fasciner si souvent par la suite.
Avec Noureev, c'est plus qu'un danseur qui disparait, c'est un moment de la danse, comme avec Callas s'est effondré un moment de l'Opéra. Ils ont, tous les deux, marqué leur art de leur empreinte et rien, après eux, ne sera pareil.
Rudolf Noureev côtoyait le génie. Il en avait le talent, l'étrangeté, la singularité et l'audace. La danse était sa vie, et, d'une certaine manière, on peut dire que le jour où il cessa de danser, il commença à mourir. Il était exigeant - pour lui et pour les autres - et se souciait peu de plaire. Il n'avait de vrai dialogue qu'avec son art, et portait sur le monde un regard amusé, cynique et souvent méprisant.
Sa mort nous atteint au plus profond de notre être. Je le connaissais depuis plus de trente ans. Nous étions des amis. Pourtant, je ne suis pas sûr qu'on lui ait témoigné assez de reconnaissance et de gratitude.
Lui a-t-on dit à quel point il avait été unique ?
L'a-t-on suffisamment remercié des émotions qu'il nous a procurées ?
Lui a-t-on prouvé, comme il le fallait, notre admiration et notre amour ? Je ne sais pas. Ce que je sais aujourd'hui, c'est que nous sommes seuls, que l'irréparable s'est produit, et qu'un danseur génial s'est évanoui pour toujours.
janvier 1993

Le tombeau de Noureev


Suivant sa volonté, Rudolf Noureev fut inhumé au Cimetière russe de Sainte-Geneviève des Bois en région parisienne. La cérémonie se déroula le 12 janvier 1993.
Le lundi 6 mai 1996, le caveau de Rudolf NOUREEV fut inauguré dans le cimetière russe de Sainte-Genevière-des-Bois.
C'est Ezio FRIGERIO, décorateur qui a souvent collaboré avec Noureev, qui en a assuré la conception et la réalisation.
Entièrement revêtu de mosaïque, ce tombeau se présente sous la forme d'un kilim recouvrant les malles de l'errance. Il est aussi un rappel de l'Orient d'où Noureev était originaire et rappelle son goût du voyage.


Biographie


Rien dans ses origines, sa naissance ou bien son enfance ne permettait de prédire à Rudolf Noureev une telle destinée.

Cadet de quatre enfants, il était le seul garçon. Sa famille était Tartare, d'origine paysanne de la République soviétique de Bachkirie, mais son père, Hamet, profitant des possibilités que la Révolution Russe avait créées pour le peuple devint ainsi instructeur politique de l'Armée rouge où il obtint le grade de major.
La mère de Rudolf voyageait en train avec ses filles pour rejoindre son mari lorsque son fils naquit prématurément à bord du Transsibérien, quelque part près du Lac Baïkal. La date officielle de sa naissance est le 17 mars 1938, mais elle se situe probablement deux ou trois jours plus tôt.
Rudolf n'avait donc que trois ans lorsque l'Allemagne envahit l'URSS et ne garda aucun souvenir de son père avant que ce dernier ne rentre de l'armée en 1946. Ceci explique l'absence de relation entre le père et le fils, qui s'aggrava du fait que le jeune garçon avait déjà choisi ce que Noureev-père allait qualifier de carrière non-masculine, la danse.
Dès son plus jeune âge, le petit garçon aima la musique et c'est à l'âge de six ans qu'il vit son premier ballet. La famille, évacuée de Moscou, habitait alors une maison en bois à Oufa, capitale de la Bachkirie, en communauté avec d'autres familles.
Les conditions de vie étaient mauvaises : une nourriture rare, des routes non-goudronnées, des hivers longs et un froid si intense que Noureev racontait comment son nez coulait en permanence et ses muqueuses gelaient. Tout le monde souffrait de privations, mais les Noureev étaient plus pauvres encore. Leurs repas se composaient essentiellement de pommes de terre bouillies.
Les premiers jours du petit Rudolf à l'école furent marqués par les moqueries de ses camarades parce qu'il n'avait pas de chaussures et portait le manteau d'une de ses sœurs.
Mais la ville possédait un théâtre de bon niveau (le célèbre chanteur Chaliapine y avait fait ses débuts) et le soir du Réveillon du Nouvel An 1945, Farida Noureeva réussit, avec un seul billet, à faire entrer tous ses enfants pour voir un ballet patriotique intitulé " Le Chant des Cigognes" avec l'étoile bachkire formée à Léningrad, Zaituna Nazretdinova. Noureev décida à cet instant qu'il serait danseur.
Il commença par danser des danses folkloriques à l'école dans des groupes amateurs et avec les Pionniers dont tous les enfants devaient faire partie dès l'âge de dix ans
Puis, on le recommanda à un professeur de danse, Anna Oudeltsova qui, au bout de dix-huit mois d'enseignement, l'orienta vers Elena Vaitovitch. Toutes deux avaient été professionnelles et, hormis les classes de danse, elles lui parlaient des artistes qu'elles avaient vus (dont Anna Pavlova et les Ballets de Diaghilev).
Elles lui firent comprendre que la danse n'était pas seulement affaire de technique et mesurant le potentiel de l'enfant, lui suggérèrent de poursuivre ses études de danse à Léningrad où elles avaient elles-mêmes été formées et qu'elles considéraient comme étant la meilleure école du monde.
Y entrer semblait relever d'une difficulté insurmontable, surtout du fait que son père interdit à son fils de continuer à suivre ses cours de danse sous prétexte qui gênaient sa scolarité et entravaient ainsi ses chances d'embrasser une carrière " appropriée " d'ingénieur ou de médecin. Mais sa mère ferma les yeux sur ses escapades de cours de danse qu'il justifiait en prétextant d'autres activités.


Année 1953

A l'âge de 15 ans, Rudolf commença à faire de la figuration dans les spectacles du théâtre de la ville, ce qui lui rapporta un faible revenu et lui permit de prendre les classes avec la compagnie. Il progressa et put danser dans le corps de ballet, et lorsque la troupe fut invitée pour une tournée de dix jours à Moscou, il put en faire partie, remplaçant au pied levé un danseur blessé dans un solo de danse de caractère. Il n'en connaissait pas les pas, n'eut pas le temps de répéter et ce fut pour lui la première occasion de puiser dans sa mémoire prodigieuse où tout ce qu'il voyait était enregistré instantanément. C'est ce qui lui permit ultérieurement de remonter la plupart de ses productions.
Il se blessa à Moscou, ce qui l'empêcha de danser, mais il se remit suffisamment pour passer une audition à l'école de danse du Bolchoï où on l'accepta.
Ruldof Noureev décida pourtant de poursuivre ses efforts pour entrer à l'école de Léningrad.
Ainsi, au lieu de rentrer à Oufa avec le reste de la troupe (qui lui offrait un contrat à plein temps), il dépensa l'argent qu'il avait gagné pour se rendre à Léningrad passer une audition.
On l'accepta non sans lui faire le commentaire suivant : " Soit vous serez un danseur extraordinaire soit le modèle des ratés - et plus probablement le modèle des ratés. "
Il savait qu'à 17 ans, son style était assez mal dégrossi et qu'il n'avait pas les qualifications de ses pairs entrés à l'école de danse sept ans plus tôt, mais il considéra cela comme un défi lui permettant d'acquérir les connaissances, la maîtrise et la compréhension de la danse, sans rien perdre de sa spontanéité, de sa personnalité, ni de son talent naturel.
Trois ans durant, il repoussa ses limites à l'extrême, répétant inlassablement les pas qui lui paraissaient difficiles entre les classes, animé d'une volonté farouche de rattraper et dépasser les autres.
Cela ne l'empêcha pas de transgresser les règles qui lui paraissaient stupides ; par exemple, il assistait à toutes les représentations au Théâtre Kirov, bien que toute absence du dortoir entraînât des sanctions.
Il supplia qu'on le fît entrer en huitième division (ayant été admis en sixième), craignant d'être appelé au service militaire avant d'avoir pu terminer ses études. On le lui accorda, mais cela ne fit qu'accroître sa réputation de personne difficile ; toutefois, cela lui permit de travailler avec un professeur d'exception, Alexandre Pouchkine.
Pouchkine commença par ignorer son nouvel élève, puis, convaincu de sa détermination et de son immense capacité de travail, l'aida considérablement en s'occupant de lui et alla jusqu'à lui ouvrir son foyer. Grâce à l'enseignement de Pouchkine, Noureev parvint en dernière division où il resta deux ans. Lors de la soirée de fins d'études, il dansa avec une ferveur et un éclat tels (on peut en juger d'après la version filmée du pas de deux du Corsaire datant de l'époque) que le Kirov et le Bolchoï lui offrirent un contrat. Comme on pouvait s'y attendre, il choisit le Kirov, et fit ses débuts dans Laurencia, aux côtés de la célèbre ballerine Natalia Doudinskaya, dont c'était l'un des rôles les plus remarquables.
Ce ballet exigeait virtuosité et puissance dramatique et Noureev enregistra un énorme succès.
Peu de temps après, il se blessa à la cheville, mais reparut en scène très vite contre l'avis d'un médecin qui lui avait prédit qu'il ne pourrait plus jamais danser.
Toutefois, tout au long de sa carrière, il souffrit de cette cheville qui lui causa des problèmes tels qu'ils auraient dissuadé tout autre individu moins déterminé. Au cours de ses trois années passées au Kirov, il dansa une quinzaine de rôles (y compris les rôles-titres dans Don Quichotte, la Bayadère, la Belle au Bois Dormant et le Lac des Cygnes) qui vinrent s'ajouter à ceux qu'il avait dansés pendant ses années d'école, et il fut le partenaire de toutes les étoiles de la compagnie. Très rapidement, il eut un cercle d'admirateurs qui assistait à chacune de ses représentations. Ils admiraient sa passion de danser et ses interprétations hors des sentiers battus, la lecture très personnelle qu'il faisait de chaque ballet. Il demanda qu'on lui fit d'autres costumes.
Les disputes avec ses professeurs et répétiteurs étaient fréquentes et il quittait parfois le plateau pour travailler seul en studio. Il se créa ainsi simultanément une réputation de mauvaises manières et de succès de plus en plus importants autour du danseur.


1961 - Noureev passe à l'Ouest

Lorsque, pour sa première tournée à l'étranger, le Kirov se rendit à Paris en 1961, il était devenu impensable de ne pas emmener Rudolf, mais on le surveilla de près.
Il ne se conforma pas pour autant à ce qu'on attendait de lui...
Au lieu de regagner son hôtel docilement dans les autocars prévus, il sortait avec des danseurs Français et autres parisiens. D'autres danseurs du Kirov en faisaient autant, mais Noureev était celui qui inquiétait le plus les agents du KGB qui supervisaient la tournée.
Lorsque toute la troupe arriva à l'aéroport pour se rendre à Londres, on remit à Noureev un billet pour Moscou où on l'attendait pour un gala, lui dit-on...
"I want to stay and to be free..."
Ne croyant pas aux assurances qui lui furent données selon lesquelles il rejoindrait ensuite la compagnie à Londres, il était convaincu qu'on ne le laisserait plus jamais sortir d'URSS et qu'il serait écarté de la scène. Il décida de demander asile à l'Occident et réussit à le dire aux amis venus l'accompagner à l'aéroport. Ces derniers le transmirent à la police française qui expliqua à Noureev qu'il lui fallait prendre contact personnellement avec les autorités françaises ; ce qu'il fit et on lui accorda l'autorisation de rester en France.
Les fonctionnaires soviétiques firent alors tout ce qu'ils purent pour dénigrer le " transfuge " et il fut condamné à une peine d'emprisonnement par contumace. Pendant de nombreuses années, il dut effectuer tous ses voyages avec des titres de transport provisoires et on finit par lui octroyer la citoyenneté autrichienne.
Ayant enregistré un succès personnel spectaculaire pendant la saison du Kirov à Paris, il se vit immédiatement offrir un contrat avec le Grand Ballet du Marquis de Cuevas, où il ne resta que quelques mois, détestant leur production de la Belle au Bois Dormant.
Il estimait beaucoup la ballerine Rosella Hightower et monta avec elle son premier ballet, le pas de deux de Casse-Noisette. Ensuite, il fit la connaissance, à la ville, d'une autre ballerine, l'Américaine Maria Tallchief, à qui il se présenta.


Rencontre avec Erik Bruhn

Maria Tallchief s'apprêtait à danser à Copenhague avec Erik Bruhn que Noureev admirait plus que tout autre danseur grâce à un film d'amateur qu'il avait vu. Ainsi, les deux hommes se rencontrèrent, tombèrent amoureux l'un de l'autre, et maintinrent des liens étroits en dépit de disputes et de séparations jusqu'à la mort de Bruhn.
Tous deux perfectionnistes, ils prenaient leur classe quotidienne ensemble et Noureev commença à assimiler le style occidental qui venait enrichir ce qu'il avait appris en Russie. L'attitude de Bruhn face à ses rôles confirma Noureev dans sa conviction qu'un homme devait pouvoir danser de façon aussi expressive qu'une femme.
C'est ce qu'on peut voir dans la variation lente que Bruhn et Noureev chorégraphièrent dans leurs versions respectives du Lac des Cygnes, annonçant un style de danse masculine nouveau, que d'autres chorégraphes reprirent ensuite, y compris le célèbre Frederick Ashton.



Rudolf Noureev et Margot Fonteyn, un accord parfait

En 1961, Noureev fut invité au Gala annuel organisé par Margot Fonteyn à Londres pour la Royal Academy of Dancing. Il voulut danser le Spectre de la Rose avec elle, mais Margot le dansait déjà avec John Gilpin, et de toute façon elle se demandait comment elle pourrait être à son avantage aux côtés de ce "jeune russe". C'est pourquoi Noureev dansa le Cygne Noir avec Hightower et un solo, Poème Tragique, que Frederick Ashton régla pour lui.
Après ce gala, le Royal Ballet l'invita à danser Giselle avec Margot Fonteyn la saison suivante, ainsi que le Lac des Cygnes, le pas de deux de Don Quichotte, les Sylphides et la Belle au Bois Dormant avec les artistes invitées, Sonia Arova et Yvette Chauviré. Dans l'intervalle, Noureev dansa également avec Erik Bruhn, Arova et Hightower à Cannes et Paris, dans des extraits créés ou montés par les deux hommes. Il fit ses débuts à la télévision new- yorkaise (remplaçant Bruhn blessé dans le pas de deux de Festival des Fleurs à Genzano avec Tallchief), puis sur scène avec le Ballet de l'Opéra de Chicago de Ruth Page.
Les bases de toute sa carrière étaient ainsi jetées : un lien durable avec le Royal Ballet, de fréquentes apparitions avec d'autres troupes, ses débuts de producteur et de chorégraphe, et surtout son association avec Fonteyn. Tous deux dansaient avec de nombreux autres partenaires qui s'amélioraient ainsi par voie de conséquence, mais ils tiraient leur plus grande fierté de ce qu'ils réussissaient ensemble. A 23 ans, Noureev donna à Fonteyn, alors âgée de 42 ans, un élan d'énergie nouveau et une autre compréhension de son art ; elle l'inspira et l'aida à se fixer.
Ils apprirent beaucoup l'un de l'autre et c'est ensemble qu'ils dansaient le mieux. Il voulait danser avec elle à Léningrad pour montrer le résultat de leur travail (malheureusement, lorsqu'il fut enfin autorisé à retourner danser à Léningrad, Fonteyn ne dansait plus et lui-même était sur le déclin).
Rudolf Noureev expliquait ainsi leur succès phénoménal : " Ce n'est pas elle, ce n'est pas moi, c'est le but que nous poursuivons ensemble ".
Ils demeurèrent amis toute leur vie durant.


Carrière en Occident

Le Royal Ballet fut la troupe d'accueil de Noureev jusque dans les années 1970.
Au fil des ans, il se produisit avec des dizaines d'autres troupes, parfois tout simplement parce qu'elles avaient besoin d'une tête d'affiche, mais souvent en raison de son appétit de danser d'autres rôles et d'autres styles.
Parfois (par exemple avec Paul Taylor dont il admirait beaucoup les Å“uvres) il n'acceptait pas de cachet s'il savait que la troupe ne pouvait se le permettre.
Il apprenait remarquablement vite et acquit ainsi un répertoire exceptionnellement vaste et diversifié. Outre les grands classiques qu'il dansa dans de très nombreuses versions, il apprit plus d'une centaine de rôles auprès d'une quarantaine de chorégraphes.
La plupart de ces rôles furent créés spécialement pour lui par une pléiade de chorégraphes de talent, tels que Ashton, Balanchine, Béjart, Rudi van Dantzig, Flemming Flindt, Martha Graham, Murray Louis, Kenneth MacMillan, Roland Petit, Paul Taylor et Glen Tetley.
ui mit en valeur au mieux tous les aspects de son talent et restera toujours associé à Noureev est Armand d'Ashton, personnage plein de poésie, de passion et de romantisme aux côtés de Fonteyn-Marguerite. Mais l'émotion intense qu'il trouva dans les Chants du Compagnon Errant de Béjart, l'humour insouciant de Jazz Calendar d'Ashton, le Bourgeois Gentilhomme de Balanchine, la complexité enchevêtrée qu'il apporta à Laborintus et à Tristan de Tetley ou le style flamboyant de Paradis Perdu de Petit, ont tous laissé une empreinte profonde dans les mémoires.
Le tempérament et l'inspiration sont les qualités qu'il apporta au répertoire classique, même dans des œuvres telles qu'Apollon, Four Schumann Pieces de Hans van Manen, ou Dances at a Gathering de Jerome Robbins. Ceci était d'autant plus vrai dans des rôles racontant une histoire comme Colas dans la Fille Mal Gardée, le Fils Prodigue, Des Grieux dans Manon, Don Juan de Neumeier, ou le rôle principal de l'Idiot de Valery Panov. Il s'intéressait tout particulièrement à reprendre les rôles de son grand prédécesseur Nijinsky, et traduisit mieux que personne la douceur et l'attrait délicatement sexuel du Spectre de la Rose.
Il fut l'un des premiers danseurs et le plus connu, de loin, à danser avec des troupes de danse contemporaine, réussissant tout particulièrement à traduire le personnage de celui qui redonne la vie dans "Appalachian Spring" de Martha Graham, et rendit le moelleux des danses que Murray Louis régla pour lui.
Même ainsi, certains de ses admirateurs dont Ashton et Ninette de Valois estimaient qu'il était à tel point inégalable dans le répertoire classique qu'ils déploraient de le voir consacrer du temps à la danse contemporaine.
L'élan aérien extraordinaire de ses variations de la Bayadère, son engagement complet dans Giselle, son ardeur et sa mélancolie dans le Lac des Cygnes, sa vivacité et sa drôlerie dans Don Quichotte viennent étayer cet argument. Si l'on ne devait retenir qu'un moment de danse pour illustrer l'excellence et ce que Noureev avait d'unique, je citerai la variation du dernier acte de la Belle au Bois Dormant.
Chaque pas y était exécuté avec superbe, chaque partie de la variation était enchaînée avec fluidité en une progression permanente jusqu'au point culminant du manège final de grands jetés en tournant tout autour de la scène, sans aucune hâte, jusqu'à l'immobilisation finale en une pose triomphale en cinquième parfaitement placée telle que l'exigeait Pouchkine.
Dans d'autres rôles, la danse masculine s'est améliorée grâce à lui et certains peuvent maintenant parfois remettre en question sa supériorité autrefois si évidente, mais dans ce solo, je n'ai encore vu personne jusqu'ici approcher, même de loin, son niveau d'excellence.


Noureev chorégraphe

Sa remise en question des versions des grands classiques conduisirent rapidement Rudolf Noureev à monter ses propres versions, et ce, d'autant plus souvent que cela lui permettait de danser un plus grand nombre de rôles.
Lorsque Noureev dansa, pour la première fois avec le Royal Ballet, Giselle et le Lac des Cygnes, beaucoup se plaignirent de tout ce qu'il ajouta et modifia dans la chorégraphie.
Cependant, Ashton, qui avait lui-même monté Giselle, disait : "Il eut été absurde de cantonner Noureev dans un moule pré-établi " et Dame Ninette de Valois défendit vigoureusement cette approche.
Sa remise en question des versions des grands classiques le conduisirent rapidement à monter ses propres versions, et ce, d'autant plus souvent que cela lui permettait de danser un plus grand nombre de rôles.
Il commença à remonter des productions inconnues en Occident telles que le tableau des Ombres de la Bayadère, et en 1964, à l'âge de 26 ans, sans expérience aucune de chorégraphe, il remonta deux œuvres majeures du répertoire en quelques mois : une version profondément remaniée de Raymonda de Petipa pour la troupe itinérante du Royal Ballet et une version entièrement repensée du Lac des Cygnes pour l'Opéra de Vienne.
Ce furent les deux premiers grands ballets sur les six qu'il remonta de Petipa tout au long de sa carrière, toujours en plus d'une version pour diverses compagnies, ce qui lui donna la possibilité de se développer et d'approfondir ses idées.
On continue de les danser tous : la Bayadère étant la plus proche de l'original, Don Quichotte la reprise la plus réussie et Casse Noisette, la meilleure lecture entièrement nouvelle.
Ces deux ballets sur la musique de Prokofiev sont de la même veine, avec un Roméo et Juliette hautement dramatique et fidèle à Shakespeare et à ses sources, et une Cendrillon dont l'action se situe dans les studios de Hollywood.
Il y eut également plusieurs ballets d'un acte, parmi lesquels le héros de Byron, Manfred, mérite de ne pas tomber dans l'oubli, de même que la Tempête. Il n'est pas étonnant que tous ses ballets comportent des rôles importants pour les danseurs principaux, mais il est également remarquable que, essentiellement grâce à une étude approfondie des ballets de Petipa, il a toujours régler des danses très difficiles et intéressantes pour lui-même et le corps de ballet. Ce qui est rare parmi les chorégraphes aujourd'hui.
Lorsque le Royal Ballet chercha un nouveau directeur en 1977, Noureev fut l'un des noms d'abord retenu, mais il ne fut pas retenu car il souhaitait continuer à danser.



En 1983, on offrit à Noureev le poste de Directeur de la Danse à l'Opéra de Paris.

Titre qu'il conservera six ans durant lesquels il put cependant continuer de danser, à condition que les danseurs de la compagnie dansent les premières ; son contrat l'autorisait également à danser ailleurs et stipulait qu'il devait passer six mois par an à Paris.
Au premier plan, il s'agissait d'élargir le répertoire, tant par ses productions qu'en apportant une immense variété de ballets de chorégraphes connus et prometteurs dont il percevait le talent.Noureev voulait que les danseurs, comme lui, puissent expérimenter de nombreux styles : allant des grands classiques (qui n'étaient pas bien représentés jusqu'alors à Paris), des reprises et des reconstitutions d'œuvres françaises historiques, aux meilleurs ballets de notre époque et aux créations. Outre l'enrichissement ainsi apporté à la compagnie, il stimula les danseurs en leur donnant leur chance très tôt, dès leur sortie de l'école (qui bénéficia grâce à lui de nouveaux locaux, et la compagnie se vit octroyer de nouveaux studios de répétition).
Le nombre de représentations augmenta et des tournées furent organisées. Les réactions des danseurs français décrivant l'arrivée de Noureev rejoignent celles de David Wall du Royal Ballet : " Une inspiration incroyable… il rendait le travail si intéressant et si épanouissant… Il aidait toujours les danseurs qui le lui demandaient et j'avais le sentiment que je pouvais toujours aller le consulter pour n'importe quel problème professionnel en étant certain qu'il me répondrait en toute honnêteté. "


Les dernières années
Tout en poursuivant ses multiples activités dans le domaine de la danse, Noureev prit le temps de jouer dans deux films, Valentino et Surexposé : malheureusement, ni l'un ni l'autre ne furent de bons films, bien que son jeu fût bon. Il expliqua qu'il ne lui avait pas été difficile de jouer sans danser puisque chaque ballet contient l'aspect du jeu d'acteur.
La danse est restée sa préoccupation principale et il sut saisir chaque opportunité pour danser tous les soirs lors de longues tournées ou de saisons à Londres (qui permettaient également à d'importantes compagnies d'Amérique, d'Australie, du Canada, d'Italie, du Japon et de Suisse d'être vues par un vaste public).
De plus, il inventa le groupe " Noureev et ses amis " qui se produisit dans des programmes de ballets nécessitant peu de danseurs réunis pour l'occasion. La première série de représentations eut lieu à Broadway et fut suivie de bien d'autres ailleurs.
Cela lui permit, lorsque, l'âge venant, sa résistance commença à décliner, de danser des rôles où le jeu et la plastique tenaient une place plus importante, laissant à d'autres les rôles plus exigeants sur le plan technique. Il se tourna vers d'autres rôles dans des grands ballets : le Dr Coppelius, le faiseur d'automates, ou des rôles créés pour lui dans le Manteau ou Mort à Venise. Le tout dernier rôle qu'il créa, peu de temps avant sa mort, fut le rôle mimé de la Fée Carabosse dans une nouvelle production de sa Belle au Bois Dormant à Berlin.
Avant cela, il avait déjà embrassé un nouveau domaine, la direction d'orchestre. De nombreux amis musiciens l'y avaient incité connaissant son amour de la musique et il prit des cours de direction d'orchestre. Il donna quelques concerts avec un orchestre viennois et des critiques sérieux estimèrent qu'il comprenait et percevait bien certaines œuvres.
A New York il dirigea Roméo et Juliette lors d'une soirée de gala à l'American Ballet Theatre au Metropolitan Opera House et fut applaudi par les musiciens de l'orchestre. La direction d'orchestre s'avérait une nouvelle carrière et il nourrissait des plans de création de plusieurs ballets. Malheureusement, son état de santé l'en empêcha.
Environ un an après avoir accédé au poste de directeur de la danse à Paris, il fut diagnostiqué séropositif. En 1984, alors qu'il perd beaucoup de poids et qu'il est victime d'une fièvre persistante, il effectue des examens médicaux et découvre qu'il est atteint du VIH. Pendant de nombreuses années, il a nié le fait ; lorsque, vers 1990, il devient malade de façon évidente, il fait semblant d'être atteint de nombreuses autres maladies. Il essaie plusieurs traitements expérimentaux, qui ne ralentissent pas la dégénérescence inéluctable de son corps. Il apparaît amaigri et a de plus en plus de mal à se déplacer.
Il doit cependant affronter la réalité. À cette époque, son courage suscite l'admiration de beaucoup de ses détracteurs. Sa déchéance physique le fait souffrir, mais il continue à se battre en se montrant en public. Au cours de sa dernière apparition publique, le 8 octobre 1992, lors de la première représentation au Palais Garnier d'une nouvelle production de La Bayadère, chorégraphiée par Noureev d'après Marius Petipa, le public lui fait une ovation debout. Le ministre de la Culture, Jack Lang, lui remet la plus haute récompense culturelle, le faisant commandeur de l'ordre des Arts et des Lettres9.A l'époque, le sida se développant rarement, les médecins étaient d'avis que quelques personnes séropositives seulement développeraient la maladie, mais il fallut bientôt abandonner ce point de vue. Toutefois, la volonté de Noureev lui permit de continuer à travailler longtemps et on lui administra tous les traitements expérimentaux existants.



8 Octobre 1992 - Dernière Bayadère Opéra de Paris

Malheureusement, il s'affaiblit progressivement et sa dernière production pour l'Opéra de Paris ne fut achevée que difficilement et avec l'aide des collègues en qui il avait confiance. Cette version de la Bayadère qu'il souhaitait remonter depuis longtemps, s'avéra l'un de ses ballets les plus réussis, mais les photos de la première révélèrent au monde entier le degré avancé de sa maladie.
Il espérait toutefois poursuivre ses activités, mais ses forces l'abandonnèrent et il s'éteignit à Paris le 6 janvier 1993.
Ses jambes (comme il le dit un jour - d'autres eurent parlé de son talent, son intelligence et son travail inlassable) avaient fait de lui un homme riche. Il était propriétaire de plusieurs maisons et appartements de part et d'autre de l'Atlantique, possédait des collections de peinture, d'objets d'art et d'instruments de musique dont il aimait jouer. Après avoir mis à l'abri ses deux sœurs et leurs familles, il légua toute sa fortune à deux fondations destinées à aider les jeunes danseurs et promouvoir leur santé. De plus, il laissa des souvenirs heureux chez d'innombrables personnes qui l'avaient vu danser ou avaient travaillé avec lui et qui savaient que le monde de la danse était devenu plus riche et plus fort grâce à lui.



Interview de rené Sirvin

> René Sirvin, vous rentrez d’Oufa, capitale du Bachkortostan, pouvez vous nous décrire la ville où Rudolf Noureev a vécu jusqu’à l’âge de 17 ans ?
J’ai été extrêment surpris par cette ville de Bachkyrie. Je m’y suis rendu entre le 28 mai et le 1er Juin à l’occasion du gala de commémoratioon des débuts de Rudolf Noureev à l’Opéra d’Oufa il y a cinquante ans.
Noureev n’aimait pas la ville d’Oufa qu’il trouvait froide et sombre. En ce printemps 2003, j’ai découvert une capitale verdoyante, chaude et ensoleillée. La République du Bachkortostan compte 4 millions d’habitants dont plus d’un quart habite à Oufa à 1500 kilomètres à l’est de Moscou et 5.000 kilomètres de Paris à vol d’oiseau.
Cette république est grande comme la Grèce, c’est un pays très riche en pétrole et en raffineries. L’architecture y est tout à fait passionnnante car plusieurs styles s’y côtoient : les nobles demeures du 18ème, les vieilles maisons en bois du 19ème siècle et les façades Art Nouveau d’influence occidentale ou orientale.
> La ville a-t-elle beaucoup changé depuis l’époque où Rudolf Noureev y vivait ?
La ville s’est considérablement étendue puisque certaines avenues font plus de dix kilomètres de long et de nouvelles artères s’étendent à la place des pistes de l’ancien aéroport ! On y trouve des magasins ouverts 24h sur 24, des night clubs et des boites de strip tease. C’est une ville très dynamique bien loin de ce que l’on imagine habituellement.
> En quelle année la famille Noureev est-elle arrivée à Oufa ?
2003 est une date importante pour Oufa puisque, en plus du 10ème anniversaire de la disparition de Noureev, c’est en 1943 que la famille s’est installée dans la ville.
Elle a d’abord habité une maison dans un quartier qui fut rasé pour édifier des immeubles, puis relogée dans une autre maison où la mère de Rudolf vécut jusqu’à sa mort.
Autre date importante célébrée cette année : la première apparition sur scène de Rudolf à l’Opéra d’Oufa en 1953, à l’âge de 15 ans, comme figurant.
Rudolf fut ébloui lorsque sa mère lui fit découvrir l’Opéra d’Oufa à Noël en 1945,. Ce soir-là, on donnait « le chant des cygognes » et le petit garçon qu’il était alors, fut fasciné par le ballet et sa vedette, l’étoile Zaitouna Nazretdinova qui furent, assurait-il, à l’origine, de sa vocation de danseur.
L’étoile Zaitouna Nazretdinova, était d’ailleurs présente au Festival d’Oufa et l’Opéra a glorieusement célébré ses 80 ans au mois d’août 2003.
> Quelles traces de Noureev avez vous pu retrouver dans la ville ?
J’ai tout d’abord voulu voir sur l’emplacement de la principale maison qu’il avait habitée. Celle-ci fut rasée quelques mois après la mort de sa mère en 1987. Acte incompréhensible puisque l’espace est resté vide depuis lors. Les autres maisons en bois existent toujours et s’élèvent autour de ce terrain vague de terre boueuse. Quelques années seulement avant la Perestroïka, le gouvernement a décidé de détruire cette maison sans doute pour des raisons politiques, afin qu’il ne reste aucune trace de Noureev.
A partir de 1993, Noureev est devenu un héros national à Oufa. L’école communale qu’il fréquentait est devenue à présent « l’Ecole de Danse Rudolf Noureev ». Elle se compose de 350 élèves dirigés par 50 professeurs, tous diplômés de l’école Vaganova de Saint Petersbourg. Le corps de ballet comprend 85 danseurs. C’est dire l’importance de la danse à Oufa.
Les salles de classe n’ont pas changé depuis l’époque de Rudolf. C’est ici que Noureev a commencé à apprendre la grammaire, le piano et les danses folkloriques.De nouveaux studios de danse ont été créés, ainsi qu’une grande scène à l’identique de celle de l’Opéra, et une salle de théâtre est en cours de réalisation en prolongation de l’Ecole.
L’école de danse Rudolf Noureev est dirigée par Alick Bicktchurin, collègue de Noureev à l’Opéra d’Oufa en 1954, et un des acteur du très beau film « le Chant des cigognes » tourné à la fin des années 1950.
Les fresques peintes sur les murs à l’entrée célèbrent Pavlova, Nijinski, Oulanova, Nazretdinova et Noureev. Au premier étagese trouve une salle dédiée à Noureev dont les boiseries sont couvertes de photos de Rudolf.
Un peu plus loin dans le cœur de la ville, s’élève l’Opéra d’Oufa dans un quartier très vivant aux larges allées bordées de grands arbres. Oufa comprend 16 écoles de musique, chiffre impressionnant pour une ville d’un million deux cent mille habitants.
L’Opéra, de 700 places, date de 1909. Les représentations se partagent entre le ballet et l’opéra. Le ballet « Le Chant des cigognes » de Nina Anissimova (la célèbre chorégraphe de « Gayané » de Katchaturian, crée en 1942 par Doudinskaia, Sergueiev et le ballet du Kirov réfugié à Perm) fut créé en 1943 et est devenu le ballet national de la République du Bachkortostant..
Le marché, où Rudolf vendait de l’eau, a été entièrement rénové.
> Que représente maintenant Rudolf Noureev pour les jeunes générations de danseurs à Oufa ?
Dès la mort de Noureev en 93, Youri Grigorovitch, le directeur de l’Opéra du Bolchoï, à Moscou, a eu l’idée de créer un festival de danse Rudolf Noureev à Oufa.
La plaque commémorative en bronze représentant Rudolf Noureev en pied, apposée sur le mur extérieur de l’Opéra, est perpétuellement fleurie. Dans ce théâtre (que dirige d’une main de fer Monsieur Andreï Shiskine, et qui comprend une troupe de 85 danseurs classiques d’un très haut niveau) se trouve deux salles de musée dont une, servant également d’auditorium, porte le nom de Rudolf Noureev. Malheureusement, le théâtre d’Oufa ne dispose d’aucun objet ayant appartenu à Noureev et ne peut exposer que quelques reproductions de photos ou d’affiches connues
Quelques vidéos y sont aussi projetées pendant le festival, d’une qualité très inégale, par manque de moyens. Ville et Opéra sont extrêment attachants par leur sincère dévotion à l’enfant du pays, et méritent que tous ceux qui honorent la mémoire de Rudolf Noureev dans le monde s’y intéressent. Mais déjà quelques projets sont à l’étude…


Regard de Françoise SAGAN - Extrait d’ «Egoïste » - n° 3

Un après-midi à Amsterdam, nous sommes allés le voir répéter. C’était un studio vert et marron, triste et sale, avec des glaces tachetées et un parquet criard, un studio comme tous les studios du monde. Il avait des lainages défraîchis et troués autour de son collant, et un pick-up grinçait et balbutiait une musique de Bach. Il s’était arrêté en nous voyant, le temps de lancer une plaisanterie et de s’éponger. Je le vis avec cette serviette éponge essuyer sa nuque, tamponner son torse, son visage avec des gestes un peu bourrus et curieusement détachés – comme on voit des palefreniers panser leurs chevaux.
Puis il fit remettre le disque au départ et ayant ôté ses mitaines et ses lainages, il se rendit au centre de la salle, toujours souriant. La musique partit et il cessa de sourire, prit la pose, les bras écartés, et il se regarda dans la glace.
Je n’avais jamais vu quelqu’un se regarder de la sorte. Les gens se regardent dans une glace avec effroi, complaisance ou gêne, et timidité généralement, mais ils ne se regardent jamais comme un étranger. Noureev regardait son corps, sa tête, les mouvements de son cou avec une objectivité, une froideur bienveillante tout à fait nouvelle pour moi. Il s’élançait, il lançait son corps, décrivait une arabesque parfaite, il se retrouvait les bras tendus dans une pose superbe ; il avait accompagné ce mouvement avec une justesse et une précision féline, il avait dans la glace le reflet même de la virilité et de la grâce confondue en un seul corps, et il gardait ce regard froid, intéressé, mais froid.
Et tout le temps de la répétition, alors que visiblement son corps subissait l’influence de la musique, s’en imprégnait, alors qu’il allait de plus en plus vite, de plus en plus haut, qu’il semblait emporté par des dieux inconnus de tout le monde dans des rêveries intérieures, il eut vers lui-même ce même regard. Regard du maître au valet, regard du serviteur au maître, regard indéfinissable, exigeant et parfois au bord de la tendresse. Il recommença deux fois, trois fois le même morceau, et chaque fois c’était différent et différemment beau.
Puis la musique cessa, enfin il la fit cesser d’un de ces gestes parfaitement impérieux qu’ont des gens comblés par quelque chose d’autre que la vie quotidienne, et il revient vers nous en souriant, épongeant avec les mêmes gestes distraits cet instrument en nage, tremblant, essoufflé qui lui tenait lieu de corps.
Après bien sûr il y eut Noureev gambadant sur les quais d’Amsterdam, Noureev éternellement adolescent, faisant preuve tour à tour de charme et d’exigence, parfois chaleureux, comme un frère, parfois sévère presque comme un étranger sur une terre hostile. Il a du charme, de la générosité, de la sensibilité, de l’imagination à en revendre, et par conséquent, il a cinq cents profils différents et sans doute cinq mille explications psychologiques possibles. Et bien sûr, je ne pense pas avoir compris grand-chose cet animal doué de génie qu’est Rudolf Noureev.
Mais si je devais chercher une définition à cet homme, ou plus exactement trouver une attitude qui le définisse à mes yeux, une attitude symbolique, je ne trouverais rien de mieux que celle-ci : un homme à demi nu dans son collant, solitaire et beau, dresse sur la pointe de ses pieds, et regardant dans un miroir terni, d’un regard méfiant et émerveillé, le reflet de son Art.

Françoise Sagan


Manuel Legris Danseur

Mon admiration pour Rudolf Noureev l’accompagnait toujours, en toutes circonstances, quelle que soit la prestation qu’il ait livrée au public, je trouvais à chaque fois quelque chose à « prendre ».
Je pense à lui chaque jour, à la barre, en scène, je « rectifie la position », comme si son regard me suivait. Ses mots sont toujours présents à mon esprit, phénomène qui ne m’est arrivé qu’avec les plus grands des chorégraphes avec lesquels j’ai eu le privilège de travailler.
Très vite, Rudolf nous a manqué. Son empreinte est restée. Aujourd’hui, je ne peux ni ne veux me défaire de la rigueur que Rudolf nous a inculquée. Je mets un point d’honneur à conserver sa chorégraphie sans y changer ne serait-ce qu’une virgule. Un plaisir immense naît pour moi au sein de cette contrainte, celui de faire à son exemple, tous les pas, avec la même implication, la même boulimie.
Manuel Legris : http://www.manuel-legris.com


Hommage

Noureev dont le nom signifie « rayon de lumière » aura bien été ce point de repère lumineux guidant les plus jeunes, ce phare impérieux balayant largement les contrées classiques et modernes de la chorégraphie, cette flamme persistante, brûlant et se consumant par passion de la danse.
Rudolf Noureev se révéla au monde des balletomanes, un soir de mai 1961, à l’Opéra de Paris, lorsqu’il apparut dans le rôle de Solor de la
"Scène des Ombres", donnée pour la première fois, en Europe de l’Ouest.
Il surgit tel un jeune dieu, dans sa pureté hautaine, alliant de façon stupéfiante une sensualité féline à une grande beauté stylistique.
Quelque trente années plus tard, en octobre 1992, c’est sur ce même plateau du Palais Garnier qu’il présentait enfin sa production de La Bayadère, bouclant ainsi la boucle. Entre cet alpha et oméga de la destinée, une trajectoire exemplaire, voulue dès l’enfance, connaissant
une ascension fulgurante et un long séjour au firmament.
Josseline Le Bourhis


Don Quichotte

Sans "Don Quichotte " il n’y aurait pas de Noureev. C’est au cours de l’hiver 1960 que Janine Ringuet, de l’Agence Littéraire et Artistique Parisienne (responsable des échanges culturels entre la France et l’URSS) se rendit à Léningrad pour mettre au point la première tournée en Occident du fameux Ballet du Théâtre Kirov. Un soir de liberté elle vit à l’affiche un ballet inconnu à l'époque, « "Don Quichotte " de Marius Petipa, musique de Ludwig Minkus. On la dissuada d’assister à ce spectacle vieillot, mais elle tint bon, et découvrit émerveillé le jeune Rodolf Noureev dans le rôle du rusé barbier Basile. Persuadée d’avoir découvert le meilleur danseur du monde elle fut stupéfaite de constater qu’il ne figurait pas sur la liste des artistes participant à la tournée française. Elle l’exigea, mais on lui répondit que ce garçon indiscipliné était interdit de sortie à l’étranger. Il fallut toute la ténacité de Janine Ringuet, qui s’adressa jusqu’à la ministre soviétique de l’URSS, Mme Fourtseva, pour que Noureev puisse venir en France et danser avec le Ballet du Kirov au Palais Garnier en mai 1961. "Don Quichotte " n’était pas au programme.
Noureev réalisa la première version intégrale du ballet en occident selon la chorégraphie remontée par Petipa pour Saint-Pétersbourg ("Don Quichotte " est le seul ballet de Petipa dont la création eut lieue au Bolchoï de Moscou, en 1869) sans tenir compte des nombreux remaniements effectués à Moscou au cours du XX ème siècle. Il dansa et chorégraphia "Don Quichotte " pour l’Opéra de Vienne en 1966, puis pour l’Australian Ballet en 1970.
Deux ans plus tard il filma lui-même sa production à Melbourne, incarnant un fringant Basile aux côtés de Lucette Aldous, Kitri, et de l’Australian Ballet. Le film sortit en salles l’année suivante. En 1977 Noureev remonta sa chorégraphie pour l’Opéra de Zurich et 1980 pour le Ballet National de Norvège. Rudolf Noureev aimait tout particulièrement le rôle virtuose de Basile, personnage pittoresque plein de gouaille et de bonne humeur, qui le changeait des rôles de princes romantiques du répertoire et des ballets dramatiques contemporains. Basile lui permettait d’exprimer tout son humour, sa vivacité et sa joie de vivre. « Don Quichotte » est également le premier film réalisé par Rudolf Noureev, assisté de Robert Helpman (qui tient le rôle de Don Quichotte) et le danseur y prouve de réels dons de metteur en scène et cinéaste, dans les angles de vue et les mouvements de caméras, comme il le prouvera également en réalisant dans les studios parisiens la version filmée de son ballet "Casse-Noisette".
R.S.




Ballet La bayadère
Comme la plupart des ballets de Marius Petipa, le ballet La Bayadère est resté longtemps inconnu des Occidentaux, le " rideau de fer " es années 50 ayant stoppé les échanges culturels.
La révélation arriva en 1961, avec la tournée du Ballet du Théâtre Kirov à Paris, puis à Londres.
C’est au Palais Garnier que l’Acte III de La Bayadère (la " Scène des Ombres ") a déroulé pour la première fois sa procession hypnotisante de 32 bayadères en tutus et voiles blancs – devenues fantômes (ombres) – et descendant lentement, une à une, en une série d’arabesques penchées, un plan incliné symbolisant leur apparition depuis l’au-delà.
« Ce cortège développe sa ligne sinueuse sur le sol, avant d’arriver à son terme sur quatre rangées parallèle : un effet impressionnant, réalisé avec une grande économie de moyens. Ce sont, là, les débuts du "ballet symphonique" écrit Vera Krassovskaïa, historienne de la danse en Russie
Ce « ballet symphonique", l’accord parfait entre la musique et la danse, de façon presqu’abstraite, "graphique" (visant les lignes et les déplacements des groupes, dans la gestion géométrique de l’espace), Marius Petipa s’efforcera – toute sa vie – de le réaliser (le "jardin enchanté" dans Le Corsaire/1868, la scène des Dryades dans Don Quichotte/1869, la "vision" d’Aurore à l’Acte II de La Belle au bois dormant/1890, la valse des flocons de neige à la fin du l’Acte I de Casse-Noisette/1892 – avec la collaboration de Lev Ivanov – les Actes II et IV du Lac des cygnes/1895 – toujours avec Ivanov, la valse fantastique à l’Acte I de Raymonda/1898)
Il sera suivi en cela par George Balanchine (1904 – 1893) traduisant par le seul mouvement de la musique que l’on entend. Un certain nombre de chorégraphes contemporains reconnaissent aussi, dans cette « Scène des Ombres », l’annonce de leurs recherches « minimalistes » (le ballet Dance de Luncinda Childs – obessionnellement identique et pourtant sans cesse changeant – sur la musique « répétitive » de Philip Glass en semble l’exemple/1979). J.L.B.
* A part La Belle au bois dormant par l’entremise des Ballets Russes de Serge Diaghilev à Londres (1921) et quelques extraits du Lac des cygnes (l’Acte II), remontés à l’Opéra de Paris par Serge Lifar en 1936 et Victor Gsovsky en 1946 (cf La Belle cd Le Lac)
La Scène des Ombres de La Bayadère : première chorégraphie de Noureev, d’après Petipa.
C’est à la demande de Frederick Ashton, nouveau directeur du Royal Ballet de londres (succédent en septembre 1963 à Dame Ninette de valois), que Rudolf Noureev règle sa première chorégraphie, en remontant l’Acte III de La Bayadère.
Telle qu’il l’a apprise et dansée au Kirov, la chorégraphie de cette "Scène des Ombres" est héritée de Marius Petipa, fidèlement transmise en ce qui concerne les ensembles et des variations des ballerines, mais les solos du personnage masculin (Solor) ont été introduits par le danseur virtuose Vakhtang Tchaboukani, en 1941.
Noureev reprend intégralement cette version, en y ajoutant – comme il le fera toujours – plusieurs touches personnelles :
- dans l’adage où Nikiya entre avec un long voile que tient Solor, Noureev fait également danser Solor "en miroir" ;
- il y ajoute avant les trois Ombres, un solo pour Solor : la variation (avec les tours fouettés-attitudes en l’air) que Tchaboukiani avait réglée pour l’Acte II des fiançailles de Gamzatti et Solor ;
- il intervertit les soli de la 3ème et de la 2ème Ombre (plaçant, en deuxième, la variation rapide d’«avancés/ relevés sur pointe ») ;
- et à la coda , Solor se lance dans un manège de tours de doubles-assemblés. J.L.B.
"Ces légers changements contribuèrent à produire plus de danse et à donner du brio au rôle masculin, mais il faut vraiment louer Noureev pour le soin qu’il a apporté à communiquer le style exact à tous les interprètes écrit John Percival dans le Times, et Clive Barnes d’ajouter (dans la revue "Dance & Dancers") : " Deux ans seulement après son "saut à l’Ouest", Noureev est déjà en train de stimuler le Royal Ballet : il fait progresser tous les danseurs, il inspire notre Prima Ballerina Assoluta – Margot Fonteyn – possédant une technique solide qu’elle n’avait pas encore pleinement montrée, et encourage un nouvel esprit de compétition chez les solistes. Avec cet acte III de La Bayadère , Noureev nous offre un ballet méconnu à découvrir, un grand classique à chérir, et ce qui est tout aussi important, il enseigne comment le danser".


Les différentes versions de la Bayadère - Acte des Ombres

Versions de Rudolf noureev

1963 – The Kingdom of the Shades
Royal Ballet de Londres
Première le 27 novembre 1963 au Roayl Opera House/Covent Garden.
Costumes de Philip Prowse
Avec Margot Fonteyn (Nikiya), Rudolf Noureev (Solor)
et Merle Park, Lynn Seymour, Monica Mason (les trois Ombres).

1974 – Scène des Ombres
Ballet de l’Opéra à Paris
Première le 3 Octobe 1974 au Palais Garnier
Costumes de Martin Kamer
Avec Noëlla Pontois (Nikiya), Rudolf Noureev (Solor) et Claire Motte, Wilfride Piollet, Ghilaisne Thesmar (les trois Ombres).
Cette production a été redonnée en avril 1975 avec en alternance, Noëlla Pontois, Florence Clerc, Dominique Khalfouni dans le rôle de Nikiya, et Jean-Pierre Franchetti, Patrick Dupond, Patrice Bart dans le rôle de Solor. (A noter, les 22 et 24 avril : Gelsey Kirkland et Mikhaïl Baryschnikov, artites invités)




Chorégraphie : Ruldof Noureev d'après Marius Petipa


En savoir plus Rudolf Noureev, entré dans la troupe du Kirov en 1958 – après seulement deux ans passés à l’Ecole Vaganova – se voit confier dès 1959 le rôle de Solor dans la "Scène des Ombres". Il danse avec Olga Moisseeva. C’est avec Cette même ballerine qu’il fera son apparition sur la scène du Palais Garnier, et dans le même rôle, le 19 mai 1961 pendant la tournée du Ballet du Kirov. Ce soir-là, le directeur artistique de la compagnie, Konstantin Sergueev demandera à Noureev d’ajouter un solo avant les trois ombres, en lui laissant le choix de sa variation. Et Noureev dansera…. La variation du Corsaire ! voir photo ci-dessus. Aux représentations suivantes, il prendra celle de Tchaboukiani.


Sa vie par date


Jeudi 17 mars 1938 : Son père l'enregistre le 4 avril à la mairie de Razdolnaïa, la ville la plus proche de son camp militaire. Aucun témoin ne peut donner précisément son heure de naissance, la nuit tombe très tôt en Sibérie à cette période de l'année. Pendant 16 mois, il vivra sur la base d'artillerie de Razdolnaïa.
Juillet 1939 : ses sœurs, sa mère et lui prennent le Transsibérien (14 jours de voyage) pour gagner Moscou, où Hamet est muté.
Jusqu'en 1945 : Hamet sert sur le second front en Ukraine avec le grade de lieutenant de l'Armée rouge.
Octobre 1941 : ses sœurs, sa mère et lui quittent Moscou, suite aux premiers bombardements. Ils arrivent à Tchichouana. Ils vivaient là dans une pièce de 9 m² avec un vieux couple de près de quatre-vingts ans.
Printemps 1942 : ils emménagent à Oufa, chez un oncle de son père qui a gardé le nom de Fasli. Ils habitent à l'angle des rues Svedlova et Zentsova avec une autre famille, dans un appartement de 14 m2. Hamet est promu capitaine, mais envoie de rares missives aux siens.
1945 : à 7 ans, Rudolf entre à la « grande école », située d'abord rue Svedlova puis Aktsatva. La danse entre pour la première fois dans sa vie : les cours de chant et danse sur les chants folkloriques bachkirs sont obligatoires.
31 décembre 1945 : la compagnie de danse d'Oufa, accompagnée de danseurs réfugiés du Bolchoï et du Kirov, donnent une représentation à l'Opéra d'Oufa. Rudolf est sous le choc en voyant le premier ballet, Le Chant des cigognes, avec la danseuse étoile bachkire formée à Leningrad, Laïtuna Nazretdinova, dans une chorégraphie de Nina Anisimova. Il décide de devenir danseur.
Août 1946 : Hamet rentre pour la première fois à la maison. Il revoit sa famille qu'il n'avait plus vue depuis plus de 6 ans. Il va perturber entièrement la routine installée depuis lors. Il va vouloir « viriliser » les activités de son fils unique, le privant de danse et l'initiant vainement à la pêche.
1946 : la famille déménage au n° 37 de la rue Zentov. Rudolf participe au spectacle de danse des Jeunes Guides. Il veut apprendre le piano, son père le lui interdit.
1949 : Oudeltsova, ancienne danseuse des Ballets russes de Diaghilev, devient son professeur de danse privé. Il prend des cours deux fois par semaine gratuitement. Il y reste 18 mois, le temps d'apprendre les bases de la danse classique. On lui conseille de prendre des cours avec Elena Konstantinova Vaïtovitch, maîtresse du ballet à l'Opéra d'Oufa, mais son père refuse. Il finira par suivre des cours avec elle, en cachette.
À 16 ans on lui offre un premier rôle de figurant pour l'Opéra d'Oufa (10 roubles par soirée). Il quitte l'école traditionnelle pour l'école de la Jeunesse Ouvrière.
Vers 1954 : Rudolf finit par économiser suffisamment pour se rendre à Moscou, mais il dort dans la rue. Après une courte escapade, il retourne à Oufa. Victor Kranstovitch Parinas, professeur à l'Opéra de la ville, propose de l'engager définitivement dans son corps de ballet.
2 juillet 1955 : il reçoit une convocation pour passer l'examen d'entrée à l'école de ballet de Saint-Pétersbourg. À la même époque, il participe à une tournée organisée par l'Opéra d'Oufa allant jusqu'à Moscou. Il s'agit d'une décade d'art bachkir. Suite à une audition avec Asaf Masserer, l'un des plus grands danseurs russes et figure légendaire du Bolchoï, il est admis à ce théâtre. Malheureusement, l'école n'a pas d'internat, il doit donc y renoncer : sans bourse et sans l'aide de sa famille c'est impossible.
1955-1958 : études à l’école Vaganova de Léningrad, avec le maître Alexandre Pouchkine.
1959-1961 : admis dans le corps de ballet du Kirov, il en devient vite soliste (Le Corsaire, Don Quichotte, Le Lac des cygnes, La Belle au bois dormant).
16 juin 1961 : en tournée en France avec le Kirov (La Bayadère), insoumis, il demande l’asile politique à l’aérodrome du Bourget. Il est engagé dans les Ballets du Marquis de Cuevas.
1962 : débuts au Covent Garden de Londres (Giselle avec Margot Fonteyn). Interprète exceptionnel des créations de Frederick Ashton, Rudi van Dantzig, Roland Petit, Maurice Béjart, George Balanchine, Glen Tetley, Martha Graham et Murray Louis. Il remonte et adapte les ballets de Marius Petipa. Il publie son autobiographie à Londres, puis à New York.
1963 : il danse dans Marguerite et Armand avec Margot Fonteyn au Royal Opera House de Londres.
Septembre 1983 : nommé directeur de la Danse à l’Opéra de Paris.
Novembre 1989 : il revient sur la scène du Kirov de Léningrad après 28 ans d’exil. Il quitte son poste de directeur de la danse mais en reste le chorégraphe principal.
Les chorégraphies de Noureev

1974 : La Bayadère - Acte III 1979 - Manfred
1981 : Don Quichotte
1983 : Raymonda
1984 : Le Lac des cygnes
1984 : Roméo et Juliette
1984 : La Tempête
1984 : Bach suite, avec Francine Lancelot
1985 : Casse-noisette
1985 : Washington Square
1986 : Cendrillon
1989 : La Belle au bois dormant
1992 : La Bayadère (version intégrale)


Don Quichotte
Giselle
La Bayadère
La Belle Au Bois Dormant
Raymonda
Le Lac Des Cygnes
Casse Noisette
La Sylphide
Roméo Et Juliette
Apollon
Manfred
Chant Compagnon Errant
Marguerite Et Armand
Le Jeune-Homme Et La Mort
Le Spectre De La Rose
Les Sylphides
Petrouchka
Le Corsaire

Pour célébrer l' anniversaire de la mort de Noureev, les vingt ans de son envol, la monnaie de Paris propose une pièce collector, d'argent et une pièce d'or

http://www.lamonnaiedelapiece.com/pie ... -noureev-argent-2013.html
http://www.philantologie.fr/fr/monnai ... rts-monnaie-de-paris.html








A regarder

http://youtu.be/XgDFwPCRbCA variation sur Raymonda concours
http://youtu.be/Svz7JAh9qZw Giselle 1H 17
http://youtu.be/--OwoWMZHY8 casse noisette 1H 36
http://youtu.be/xEzId7pNhvA l'après midi d'un faune 1H 17
http://youtu.be/SUwRehnpLgA le lac des cygnes 26 mn

http://www.divertis.com/video/video10 ... reev__Balanchine__Forsyte
http://youtu.be/BnFg1j0X8hc
http://youtu.be/A8DQqAiruoY
http://youtu.be/do7WmxUUfXA
http://youtu.be/DEcqgA6Q5YA

http://youtu.be/axauAN_fk54 l'attraction céleste

http://www.lamonnaiedelapiece.com/pie ... -noureev-argent-2013.html
http://www.philantologie.fr/fr/monnai ... rts-monnaie-de-paris.html

http://www.francetv.fr/culturebox/vin ... ble-rudolf-noureev-130537 page sur l'anniversaire de sa mort

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Posté le : 06/01/2013 14:18
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A.J. Cronin
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Hors Ligne
Le 6 Janvier 1981 AJ Cronin écrivain écossais à succès, nous quitte.

Pour qui a eu le bonheur qui fut le mien, de découvrir à quatorze ans le roman "la citadelle", pour qui a dévoré "le destin de Robert Shannon", ou "les clefs du royaume" ou autres merveilles, le nom de AJ Cronin reste pour toujours au panthéon des grands, des très grands écrivains incontournables.
Son écriture nous promène dans un univers large de réflexions, de spiritualité, d'interrogations et d'une humanité qui éveille les consciences.
Cet écrivain à mis ses expériences de vie au service de sa création romanesque, ce conteur humaniste nous donne à penser sans nous ennuyer, si bien que la dernière page lue, le livre refermé est une sorte de deuil.
Son itinéraire et ses origines inspirent nombre de ses personnages romanesques.
Les travaux et le réalisme de la critique sociale de ce médecin et romancier écossais remportent rapidement les lauriers du lectorat Anglo-américain.
Plusieurs de ses ouvrages sont considérés, à juste titre, comme des chefs d'œuvre, en particulier "La Citadelle" ainsi que "Les Clés du royaume", qui seront portés au cinéma.
Ses Œuvres principales, les plus connues sont "Le Chapelier et son château", "La Citadelle", "Les Clés du royaume, "Sous le regard des étoiles", "Les Vertes années", "Le Destin de Robert Shannon".
AJ Cronin unit une grande habileté narrative avec ses facultés d'observation aiguë et un art accompli de la description.
Bien que souvent taxé comme "écrivain bourgeois" il a réussi à créer avec "Le regard des étoiles' un ouvrage classique de la fiction Britannique du 20ème siècle.
Dans on oeuvre AJ. Cronin traite souvent le sujet délicat et toujours personnel de la religion, religion dont il s'était distancé pendant sa formation médicale et sa carrière, et vers laquelle il reviendra au milieu de sa vie. Il sera tour à tour, croyant pendant l'enfance, puis agnostique, athée, dédaigneux des mythes religieux, et enfin au contact de la profonde foi religieuse des gens parmi lesquels il travaille il déclare perdre sa supériorité et revenir à ses premières croyances. Mais on peut le ranger dans la catégorie des croyants sceptiques.


Sa vie

Archibald Joseph Cronin, dont la signature de plume est AJ. Cronin, est né le 19 juillet 1896 en Ecosse. Il naît à Rosebank Cottage, dans la petite ville de Cardross, situé dans la province du Dunbartonshire, province rebaptisée aujourd'hui "L'Argyll and Bute"
Sa famille fait partie de la classe moyenne, son père Patrick Cronin, est agent d'assurances et représentant de commerce, il est catholique d'origine Irlandaise, sa mère Jessie Montgomerie, est elle d'origine protestante, et fille d'un chapelier Ecossais.
Il est fils unique et il devra naviguer très tôt entre ses deux religions ennemies, de cet univers dichotomique il tirera une sensibilité, une quête spirituelle et il tirera de cette double source un enseignant riche, une ouverture d'esprit et une grande humanité.


Enfance

Ses grand-pères paternels étaient propriétaires d'un pub à Alexandrie, Dunbartonshire Ouest. Son grand-père maternel, Archibald Montgomerie, chapelier a possédé un magasin dans Dumbarton.
Après leur mariage, les parents de AJ. Cronin ont emménagé à Helensburgh, où le jeune Archibald étudia à l'École de la rue de Subvention.
Puis la famille s'installe plus tard à Yorkhill et à Glasgow, où il est scolarisé au Collège de rue Aloysiu dans la région Garnethill de la ville.
Il n'a que sept ans lorsque son père meurt de tuberculose. Il déménage alors avec sa mère chez ses grands-parents maternels, à Dumbarton en Écosse.
C'est un excellent élève et un sportif assidu. Il gagne beaucoup de prix d'écriture mais aussi de diverses compétitions sportives. En effet il est un excellent athlète et un footballeur passionné; Il pratiqua aussi avec bonheur le golf et la pêche au saumon très en usage dans ces régions..


Adolescence

Sa mère reprend par la force des choses une vie professionnelle, et y réussit brillamment, elle devient alors la première femme inspectrice de santé en Écosse.
Le jeune Archibald. Joseph Cronin, est un élève précoce et brillant, il remporte de nombreux prix et se distingue aussi en athlétisme et en football.
En raison de ses capacités exceptionnelles, il lui est attribué une bourse d'études en médecine, il partira étudier à l'Université de Glasgow où il est admis.


Etudiant

Durant cette période il rencontre sa future épouse, Agnes Mary Gibson, qui est également étudiante en médecine.
Il reçoit un diplôme et les honneurs de l'école médicale et il continuera encore quelques années pour se spécialiser.
Mais il sera quelque peu freiné, car comme beaucoup de personnes à l'époque, la première Guerre mondiale viendra troubler sa vie et ses projets. AJ Cronin destiné à la médecine, va malgré tout servir comme Chirurgien Sous-lieutenant dans la Réserve de Volontaire Bleu marine Royale avant de pouvoir terminer un peu plus tard ses études à l'école de médecine.
En 1919 il a obtient un diplôme de maîtrise avec les plus hauts honneurs, avec le niveau de MILLIBAR.
Un peu plus tard, au cours de la même année 1919 il fait un voyage en Inde comme chirurgien de navire sur un paquebot.
C'est en 1925, qu'il se verra décerné son diplôme final de médecin par l'université de Glasgow pour sa thèse, intitulée "L'Histoire d'Aneurysm."


Vie professionnelle.

Le médecin
Après la guerre, revenu à la vie civile, il va pratiquer la médecine dans des hôpitaux différents, Bellahouston, Lightburn, à l'Hôpital de Rotonde de Glasgow et à Dublin.
Enfin il s'établira comme médecin à Tredegar, une petite ville du Pays de Galles Sud.
Il va y pratiquer la médecine des pauvres dans une région industrielle du sud du Pays de Galles (1921-1924), puis il sera nommé médecin inspecteur des mines, à ce titre il fera des recherches et soutiendra sa thèse qui porte sur les maladies professionnelles dans l'industrie du charbon et à leurs conséquences, il fait des recherches sur les thérapies médicales à adopter.
Il s'intéresse plus spécialement aux traitement des maladies du travail dans les houillères; il rédige des rapports sur la corrélation entre l'inhalation de poussière à charbon et la maladie pulmonaire.
Très humain il montre de l'empathie pour le sort des mineurs et passera beaucoup de son temps, sans être entendu, à prouver les effets délétères de l'industrie minière sur la santé des ouvriers.
Puis en 1926 il s'installe à Londres, rue De Harley, où il soigne une brillante clientèle .


L'écrivain

En 1931 il soufre de difficultés digestives, et ces sérieux problèmes de santé le contraignent à un repos forcé de plusieurs mois. Cet homme énergique est peu habitué à l'inactivité, il occupe son temps devenu libre et il se lance dans l'écriture. Peu de temps après il publie son premier roman qui remporte immédiatement un franc succès et sera porté à l'écran en 1941. L'histoire d'un chapelier écossais obsédé par l'idée de la possibilité de sa noble naissance. Dans cette époque de conflit sociaux et de luttes des classes dans toute l'Europe on voit combien ce sujet des origines est un sujet sensible qui passionne.
Puis, il publie ensuite une vingtaine de romans. Beaucoup d'entre eux seront des best-sellers traduits dans de nombreuses langues.
Il écrit principalement des romans tragiques ; beaucoup sont adaptés au cinéma. On pourrait le rapprocher d'autres médecins écrivains à succès de la même époque comme Frank Gill Slaughter, Lloyd C. Douglas ou André Soubiran.
Le fort succès de son roman "La citadelle", aura une telle audience que l'on peut affirmer que ce récit connu de tous, en dénonçant l'injustice du système envers les plus démunis, tout en pointant l'incompétence du milieu médical de la société Anglaise de l'époque, à contribué à l'établissement d'un Service de Santé nationale.
Ce que AJ Cronin n'avait pu obtenir lors de son action pour aider les mineurs sans soin, il l'obtiendra par la notoriété, par le rayonnement de son livre qui fera plus que toutes ses communications scientifiques qui restèrent lettres mortes auprès d'un système indifférent au souffrances des plus modestes.
On peut dire que lors de sa pratique de la médecine, sa propension à s'élever contre l'injustice, a valu à
AJ. Cronin de souffrir d'ostracisme, rejeté par la profession médicale en raison de ses opinions libérales exprimées dans son oeuvre.


Les succès

En 1939 le tournage de ces romans dans les studios de cinéma américain l'amène à se déplacer vers les Etats-unis.
La famille va s'installer en Californie(Bel-air), puis dans le Massachusetts, à Greenwich, et dans le Connecticut. Tous ces déplacements alimenteront sa verve d'écrivain.
A la fin de la deuxième guerre mondiale la famille reviendra en villégiature en Angleterre à bord du Reine Mary, ils se rendront de nouveau en Irlande avant de rentrer aux états-unis où ils résideront au Carlyle Hotel à New-york; puis à Deerfield, de nouveau dans le Masachussetts et au nouveau mexique.
L'esprit nomade de AJ. Cronin le mènera encore avec les siens aux Bermudes puis en France.
Finalement après beaucoup de voyages la famille s'établira en Suisse, à Montreux puis Lucerne.
la famille cronin sera amie avec Laurence Olivier, Charly Chaplin, et d'Audrey Hepburn...
AJ Cronin passera les dernières années de sa vie à écrire.



Stabilité, la Suisse

Sa nouvelle vie, l'éloigne de ses racines et souvenirs d'enfance et malgré tout il gardera une grande affection pour son Ecosse natale.
En 1972 il écrit :
"Bien que j'ai voyagé dans le monde entier je dois dire dans toute la sincérité que mon coeur appartient à Dumbarton.... Dans mon étude il y a le beau 17ème siècle coloré des caractères de la Roche.... et je suis même avec une grande ferveur les victoires de l'équipe de football de Dumbarton."
Une preuve de cet attachement nous est donné par une lettre dactylographiée, encadrée et suspendue dans le foyer du stade du club. Dans la lettre, écrite en 1972 et adressé au secrétaire du club, AJ Cronin depuis sa résidence Suisse félicite Dumbarton de leur retour à la division supérieure après une absence de 50 ans et il se souvient de son enfance soutenant les Fils (le surnom du club) et où il était " soulevé de temps en temps sur les tourniquets "
"Les tourniquets", qui est une pratique locale afin que les enfants passent sans problème et ne payent pas.


Fin de sa vie

Le 6 Janvier 1981 Archibald Joseph Cronin est mort dans sa résidence de Montreux.
Il est inhumé à La Tour-de-Peilz.
L'écrivain humaniste nous laisse une grande oeuvre à laquelle il faut ajouter de nombreux manuscrits littéraires, non publiés, les brouillons, les lettres, les cahiers scolaires et les essais, les livres de laboratoire et sa thèse médecine, qui se trouve encore à la Bibliothèque nationale d'Ecosse et au Centre de Rançon Harceler de l'université de Texas.

Un de ses fils, Vincent Cronin, est également écrivain.
Il est né le 24 Mai 1924 à Tredegar en Pays de Galles, et il est mort le 25 Janvier 2011.
C'est un brillant biographe, qui a su nous offrir des détails historiques nouveaux, mais il prendra aussi des positions qui seront très controversées.
A lire : Louis XIV, louis XVI, Marie-Antoinette, Catherine II de Russie, Napoléon et ses livres sur la renaissance.
Il suit ses études au Ampleforth College, à l'Université Harvard, La Sorbonne, et au Trinity College de l'Université d'Oxford, où il obtient une maîtrise avec les honneurs en 1947.
Pendant la Seconde Guerre mondiale il a exercé les fonctions d'un lieutenant dans la British Army.En 1949, il s'est marié avec Chantal de Rolland, française fille du comte Jean de Rolland.
Les Cronins sont des résidents de longue durée de Londres, Marbella et du Manoir de Brion à Dragey-Ronthon, en Basse-Normandie résidence de la famille de sa femme.
Récompensé par le Prix de Heinemann (1955) et le Prix de Fondation Rockefeller (1958), Cronin fut membre de la Société royale de littérature.



Liste des oeuvres

Le Chapelier et son château (Hatter's Castle, 1931), Albin Michel, 1940. Adapté au cinéma par Lance Comfort en 1941.
Trois Amours (Three Loves, 1932), Albin Michel, 1941
Aux canaries (Grand Canary, 1933), Albin Michel, 1938. Adapté au cinéma par Irving Cummings en 1934.
Sous le regard des étoiles (The Stars Look Down, 1935), Albin Michel, 1937. Adapté au cinéma par Carol Reed en 1939.
La Citadelle (The Citadel, 1937), Albin Michel, 1938. Adapté au cinéma par King Vidor en 1938.
La Dame aux œillets (Lady with Carnations), Éditions de la paix, 1945.
Sœurs (Vigil in the Night, 1939), Éditions de la paix, 1947 : Nouvelle. Adapté au cinéma par George Stevens en 1940.
Les Années d'illusion (The Valorous Years, 1940), Albin Michel, 1952.
Les Clés du royaume (The Keys of the Kingdom, 1941), Albin Michel, 1959. Adapté au cinéma par John M. Stahl en 1944.
Les Vertes années (The Green Years, 1944), Éditions de la paix, 1946. Adapté au cinéma par Victor Saville en 1946.
Le Destin de Robert Shannon (Shannon's Way, 1948), Albin Michel, 1949.
Le Jardinier espagnol (The Spanish Gardener, 1950), Albin Michel, 1951. Adapté au cinéma par Philip Leacock en 1956.
Deux Sœurs (The Sisters, 1952), Albin Michel, 1961. Réécriture et réédition de « Sœurs, 1947, Éditions de la paix ».
L'Épée de justice (Beyond This Place, 1953), Albin Michel, 1954. Roman adapté au cinéma par Jack Cardiff en 1959.
La Tombe du croisé (Crusader's Tomb ; A Thing of Beauty, 1956), Albin Michel, 1956.
La Lumière du nord (The Northern Light, 1958), Albin Michel, 1958.
Étrangers au paradis (The Native Doctor, 1959), Albin Michel, 1961.
L'Arbre de Judas (The Judas Tree, 1961), Albin Michel, 1962.
Le Signe du caducée (A Song of Sixpence, 1964), Albin Michel.
La misère et la gloire (A Pocketful Of Rye, 1969), Albin Michel, 1970.
La neige enchantée (Enchanted Snow, 1971), Albin Michel, 1977.
Gracie Lindsay, Albin Michel, 1973.
Le Chant du paradis (The Minstrel Boy, 1975), Albin Michel, 1976.
Le Porte-bonheur (nouvelles), 1975.
L'aventure de Bryan Harker, Albin Michel, 1978.
Autres Å“uvres[modifier]
Chairs vives ou Kaléidoscope (Kaleidoscope in 'K', 1933), Éditions de la paix, 1946.
Les Confidences d'une trousse noire (Adventures of a Black Bag, 1943), Éditions de la paix, 1948.
Sur les chemins de ma vie (Adventures in Two Worlds, 1952), Albin Michel, 1953. Autobiographie.
Nouvelles confidences d'une trousse noire (Further Adventures of a Black Bag) (1964).
Les Hommes proposent (Jupiter Laughs) (1940): Pièce en 3 actes. Adaptée au cinéma par Irving Rapper en 1941, puis adaptée par O.W. Fischer en 1955.




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Posté le : 06/01/2013 13:35
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Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
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