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Re: Bonsoir toutes et tous
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De Paris
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Bonjour VikThor !

Ici les auteurs ne sont pas très familiers de la rubrique "je me présente", mais il se passe plein de choses ailleurs !
N'hésite pas à y prendre part, et encore une fois, soit le bienvenu !

Posté le : 30/01/2013 19:56
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Re: Bonsoir toutes et tous
Plume d'Or
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Eh bien bienvenu à toi sur ce merveilleux site, hâte de pouvoir juger de ta plume :)

Posté le : 29/01/2013 23:09
_________________
"Combien d'années des gens peuvent-ils exister avant d'avoir le droit d'être libre ?"
Bob Dylan
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Re: Bonsoir toutes et tous
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merci pour ton accueil j'ai attendu plusieurs semaines pour te répondre car je voulais remercier tous les membres de leur accueil en une seule fois. Cinq semaines depuis, bon je ne pense pas qu'il y en ai d'autres,


Posté le : 29/01/2013 22:06
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Re: Proposition de projet : Recueil de textes 2012 de l’orée des rêves (poèmes et textes courts).
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Bonjour malhaire,

Tu nous apportes ton soutien à ce projet et c'est déjà quelque chose !
Ici, chacun contribue comme il veut et c'est très bien comme cela.

L'idée de choisir nous pose à tous un peu problème, je crois...

Il faudra voir d'avantage le résultat collectif du recueil comme un beau témoignage de l'année 2012 où toutes les sensibilités sont mélangées plutôt que comme une sélection des plus rigoureuse... D'ailleurs, il n'y a pas vraiment d'autre critère de sélection que la sensibilité des uns et des autres...

Amicalement,

Posté le : 28/01/2013 22:18
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Re: Proposition de projet : Recueil de textes 2012 de l’orée des rêves (poèmes et textes courts).
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Je trouve l'idée merveilleuse, en revanche, je ne me sens pas de faire des choix, c'est pour moi bien impossible, tout comme il m'est difficile de laisser des commentaires...
Je dis toujours que choisir, c'est un peu renoncer...
Je vous laisse juste ce petit mot pour vous apporter mon soutient, à ma manière.
Bon courage et encore bravo pour tous ces jolis textes que vous partagez ici.

Posté le : 27/01/2013 18:06
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Wagner
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Posté le : 27/01/2013 15:01

Edité par Loriane sur 28-01-2013 20:38:05
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Re: Défi des lettres
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Babydoll
(J’ai pas tout à fait, tout à fait, respecté la consigne…)

Babydoll était blonde comme une blonde idole, Babydoll, elle était comme un bibelot. On l’appelait, on la hélait et on lui bêlait des « Baby, t’es comme Brigitte Bardot ».
Babydoll était blasé de n’être qu’un objet. Autour d’elle, il n’y avait que des balourds, des bouseux qui la bousculaient, des mal-embouchés, des baltringues qui beuglaient bourde sur bourde puis qui détalaient à toutes berzingues. Tout ce baratin à la blanque, tout ce barouf, toute cette esbroufe à la manque, tout ce bruit lui donnait le blues.

Babydoll voulait vivre le béguin avec un beau boy baraqué à biceps et tout le bataclan. Elle briguerait ses baisers lors de ballades en bateau. Au bal, il brillerait. Il réparerait les brisures et l’avenir serait comme un baume sur toutes ses blessures.

J’ai revu Babydoll bien des années après, dans la banlieue de Bruxelles habillée comme une Barbie au bras d’un vieux bonze barbu et bigleux, beau comme un billet de banque. Dans leur bicoque bourgeoise, il y a des tableaux de Botticelli sur des murs blanc-beige, des best-offs des Bee-Gees et de Bonny-M dans des boîtes de plexiglas, pas vraiment tout ce qu’elle aime, pas vraiment la vie de bohème !

La belle a busqué fortune pour de bon auprès de son barbon bardé de tunes. Le bonheur avec quelques bémols : tout son bel idéal, on peut dire qu’il a fait peau de balle. Pauvre Babydoll…

Posté le : 27/01/2013 13:51
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Guiseppe Verdi
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Le 27 Janvier 190I Meurt Guiseppe Verdi

musicien, chef d'orchestre, livrettiste, metteur en scène ...

Verdi ? un musicien oui, si vous voulez mais pour moi il est surtout, il est avant tout le magicien qui peut déclencher un véritable tsunami musical.
Verdi c'est la vie, la puissance, la puissance qui jamais ne nous écrase, non, Verdi est la puissance qui nous porte et nous anime.
Une vague de sons, une vague puissante d'émotion, cette certitude d'union, cette conscience de faire partie de cette humanité qui chante, pleure ou murmure ses passions.
Bien sûr nous aimons tout savoir de lui, découvrir la vie de ce sorcier de la musique qui nous emporte mais pour le rencontrer vraiment il est avant tout nécessaire de se laisser guider, se noyer, abandonné dans son puissant maelstrom de notes et de soupirs, qui monte, s'enfle, se calme, nous enroule puis nous inonde de bonheur et de beauté.
Ma première rencontre avec "va, pensiero" , "le final de la traviata", ou les choeurs en général furent des instants de grande révélation, des transports d'émotions quasi mystiques.
Et dès la première écoute, Verdi était devenu pour moi un sorcier divin.
Compositeur d’opéra italien né en 1813, la même année que Richard Wagner, Verdi traverse tout le 19ème siècle romantique italien en y portant à son apogée le mélodrame italien dans la lignée de Rossini, Donizetti et Puccini. En un siècle Verdi fait évoluer et rénove l’art lyrique italien né trois siècles auparavant.

----------------------------------


Giuseppe Verdi est né le 10 octobre 1813 au hameau des Roncole, proche de Busseto, dans la province de Parme :

L'an mil huit cent treize, le jour douze d'octobre, à neuf heures du matin, par devant nous Adjoint au Maire de Busseto, officier de l'état civil de la commune de Busseto susdit département du Taro; est comparu Verdi Charles, âgé de vingt huit ans, aubergiste domicilié à Roncole lequel nous a présenté un enfant du sexe masculin né le jour dix du courant à huit heures du soir de lui déclarant et de la Louise Uttini, fileuse, domiciliée à Roncole, son épouse, et auquel il a déclaré vouloir donner les prénoms de Joseph - Fortunin - Francois.






L'épinette de Verdi est toujours conservée au musée de la Scala de Milan. A l'intérieur du couvercle une note indique.
Ces nouveaux marteaux ont été fabriqués et doublés de cuir par moi, Stefano Cavaletti, et j'ai aussi ajusté la pédale, dont je vous fais cadeau comme des nouveaux marteaux que j'ai fabriqués, en constatant la bonne aptitude de l'enfant Giuseppe Verdi à apprendre et à jouer de cet instrument, aptitude qui récompense entièrement mes efforts. Anno Do

Origine.
La branche paternelle
Les départements français d’Italie : en haut, en rose, le département du Taro
Depuis trois cents ans, la famille paternelle de Verdi vit sur le territoire de Sant’Agata, un hameau de la commune de Villanova sull'Arda dans la province de Plaisance, en Bassa padana, à peu de distance de Busseto. Giuseppe Antonio, le grand-père du musicien, et son épouse, Francesca Bianchi, originaire de Villanova sull’Arda, ont douze enfants. Dans les années 1780, sans doute poussés par l’insuffisance des revenus d’un domaine par trop modeste pour une si grande famille, les Verdi émigrent aux Roncole où naissent les cinq derniers enfants. Ils y tiennent une ferme-auberge, l’Osteria vecchia et exploitent dans le même temps quelques arpents de terre. À la mort de Giuseppe Antonio, Carlo, le père du compositeur, alors âgé de dix-neuf ans, seconde sa mère à l’auberge. Il épouse Luigia Uttini en 1805. Le couple est installé à l’Osteria vecchia depuis huit ans lorsque naît leur premier enfant, Giuseppe.
La branche maternelle
La famille de Luigia Uttini, originaire du Val d'Ossola, émigre au xviie siècle, pour partir à Bologne où ses membres sont forgeron, boulanger, aubergiste… Une seconde branche s’installe dans la région de Plaisance. On trouve parmi ceux-ci des régisseurs, des professeurs, des hommes d’église… Luigia naît en 1787 à Saliceto di Cadeo où ses parents, Carlo et Angela Villa, tiennent une auberge-épicerie, comme celle qu’ils ouvriront une quinzaine d’années plus tard à Busseto et où viendra s’approvisionner Carlo Verdi, ce qui occasionnera sa rencontre avec sa future jeune épouse.
Contrairement à la légende qu’il a lui-même contribué à forger, les origines de Verdi, même si sa mère ne sait ni lire ni écrire, ne sont pas celles d’un enfant du popolo minuto. Les deux branches de sa famille appartiennent à la petite bourgeoisie de campagne, relativement aisée.
« Les Verdi avaient leur banc à l’église des Roncole et le chef du clan (…) était membre de la confraternité de la Sainte Conception à laquelle les Verdi firent des dons importants. »


Enfance et débuts.


Fils de Carlo Verdi et Luigia Uttini. Guiseppe Verdi est de modeste naissance, mais toutefois pas aussi pauvre qu'il l'a quelquefois affirmé. Carlo Verdi, le père de Giuseppe, tenait une auberge, et possédait un peu de terre, suffisamment pour y employer de la main d'œuvre.
Il savait lire et écrire, ce qui était fort rare à l'époque, et a toujours été déterminé à donner de l'instruction à son fils. Pour ce faire, il consentira à de lourds sacrifices financiers. La première enfance de Giuseppe se déroule donc dans l'ambiance d'une auberge de campagne italienne : les gens de passage, les chansons populaires…

Il grandit dans cette ambiance rurale, dure et laborieuse, dans laquelle la musique fait partie de la vie quotidienne. Nous sommes en Italie et la musique l'entoure .
Il apprend à lire et à écrire avec un prêtre de la paroisse, à l'école des enfants de choeur. Sa première formation musicale lui est donnée par l'organiste Pietro Baistrocchi sur les orgues de Saint-Michel Archange de Roncole.
Il montre très vite son intelligence et son goût du travail.
Ses parents, conscients de son talent musical, lui offrent une épinette et le confient à l'organiste du Village, Baistrocchi, pour sa formation générale et musicale.
Son école de musique sera donc l'église. Très vite, l’élève dépasse le maître et le remplace aux claviers de l’orgue durant les offices.
A la mort de celui-ci, en 1825, Verdi lui succédera au poste d'organiste du village. Il n'a que douze ans !Parfois, pendant les vacances, il fait de la musique au piano-forte avec un de ses amis plus avancé que lui.

En 1823, à l'âge de dix ans, Verdi est envoyé parfaire son éducation à Bussetto, où il étudie en outre la musique avec Provesi. Il entre en novembre 1823 au lycée de Busseto tenu par le chanoine Pietro Seletti.
Loin de chez lui, il loge chez un ami de la famille, surnommé Pugnatta, cordonnier originaire de Roncole. Il suit des cours de musique avec Ferdinando Provesi dès l'année suivante
Il rentre chez lui à pied au minimum une fois par semaine pour satisfaire à ses devoirs d'organiste. Son salaire lui permet d'ailleurs de payer lui-même une partie de ses frais de logement et d'entretien.
Pour ce travail il recevait 40 lires par an de l'église, avec des suppléments pour les fêtes exceptionnelles. Deux années de travail consciencieux passèrent et le Maestro Ferdinando Provesi déclara ingénument que son élève savait déjà plus de choses que lui.
A Bussetto, il rencontre Antonio Barezzi, le responsable de la philharmonie, composée de musiciens amateurs de bon niveau et dirigée par son maître Provesi.
Barezzi deviendra le protecteur et le mécène de Verdi, qui, à quinze ans, tombe amoureux de sa fille Margherita, pianiste et chanteuse, qu'il épousera en 1836.

Le 13 Février 1832, il obtient, du mont-de-piété de Bussetto, une bourse d'étude de 300 lires pour une durée de quatre ans, mais elle ne prend effet qu'au 1er novembre. Antonio Berezzi avance la somme nécessaire au voyage de départ. Verdi obtient son passeport le 22 mai, il part pour Milan accompagné de son père, et prend pension chez le professeur Giuseppe Seletti qui est le neveu de Pietro Seletti de Busseto et qui est ami de Berezzi. Le jeune Vedi va tenter l'examen d'entrée au conservatoire de Milan.
Mais la contrariété est grande lorsqu'il apprend qu'il est considéré comme trop âgé et de plus "étranger" à la Province dont dépendait Milan, on objecte de plus que sa technique pianistique est rudimentaire. Il est donc malheureusement refusé, cet échec le laissera amer toute sa vie et il en gardera une rancune tenace.
Il conservera toujours à portée de main une enveloppe ainsi libellée :
" l'année 1832, le 22 juin, la demande d'admission de Giuseppe Verdi au conservatoire de Milan fut rejetée ".
Il s’en souviendra jusqu'à la fin de sa vie, si bien, que bien plus tard, le succès venu, il refusera que ce conservatoire porte son nom.

Cependant grâce à sa bourse et au mécénat de Barezzi, il peut prendre des cours particuliers avec Vincenzo Lavigna, auteur d'opéra, répétiteur à la Scala, ami et ancien collaborateur de Rossini.
Durant trois ans il étudiera l'art du contrepoint, de la fugue et du canon. Verdi courageux et quelque peu autodidacte, travaille aussi tout seul les partitions des grands maîtres allemands, Haydn, Mozart, Beethoven, Bach, Haendel sans oublier les classiques italiens: Carissimi, Corelli et Marcello.
A Milan, Verdi va au concert, à l'opéra, il sort, il se montre, prend des contacts, se fait des amis influents dans le monde musical il va assister aux concerts en costumes, autrement dit des opéras serias. Il est présent à la création du Lucrèce Borgia de Donizetti, ouvrage dramatique spectacle musical, ce spectacle l'éblouit et déclenche chez le jeune homme une passion, une vocation qui ouvre la voie dans laquelle il s’engagera plus tard.

Le 26 juillet 1833, Provesi, le maître de musique de Busseto meurt.
Antonio Barezzi envisage de faire nommer Verdi en remplacement, mais Lavigna estime que Verdi a encore besoin d'une année d'études.
En 1834, Seletti ne peut plus héberger Verdi qui la même année dirige avec succès la Création de Haydn par un ensemble d'amateurs organisé par Pietro Massini.
Dans sa petite ville de Busseto, la vacance du double poste de maître de musique et d'organiste est l'occasion d'un affrontement entre les "Laïcs", dont Antonio Berezzi et nombre de membres de la Filarmonici et les "cléricaux".
Le 20 juin 1834, Verdi postule auprès des autorités paroissiales, mais Giovanni Ferrari, certainement plus croyant est déjà nommé organiste sans concours.
Le poste vacant d’organiste de la cathédrale lui a échappé en raison de son athéisme.
Le 28 juin 1834 Verdi se révolte contre ce favoritisme flagrant, il écrit une lettre de protestation à Marie-Louise d'Autriche, la duchesse de Parmes (veuve de Napoléon). L'évêque craint des troubles et teinte d'apaiser les passions, il calme le jeu en écrivant aux autorités de Parme le 11 mars 1815, pour accuser les Filarmonici de semer la discorde, les rappelent aux respect des règles et demande aux autorités d'être vigilantes, sur leurs gardes, afin d' éteindre la révolution dans l'oeuf, et en employant la troupe s'il le faut.
Dans une ambiance de village très tendue, le concours enfin lieu.
Et Verdi, "le semeur de trouble " est nommé, à vingt deux ans maître de chapelle à Busseto le 12 mars 1836. Mais Ferrari qui ne s'est pas présenté peut tout de même continuer à tenir l'orgue. Dans une lettre au maire de Busseto du 14 mars 1836, Verdi tente de se justifier, il nie avoir pris une part quelconque aux troubles ayant entouré sa nomination.
Excédé Verdi se tourne vers une autre ville Monza et y décroche un poste d'organiste mieux payé, mais il est maintenant lié par contrat à Busseto.
L'impossibilité de quitter Busseto contrarie son projet d'opéra (l'énigmatique Rocester) avec l'ensemble de Pietro Massisni.


Mariage et premiers succès


Cette position stable va lui permettre d’épouser enfin, le 4 mai de la même année, Margherita Barezzi, à laquelle il est fiancé depuis cinq ans et qui lui donnera deux enfants, Virginia et Icilio Romano, noms sans équivoque empruntés à un drame républicain d'Alfieri. Mais ces deux enfants mourront en bas âge.
Il écrit, et il compose une série de marches et d’ouvertures puis un opéra Oberto.
Mais son ambition vise beaucoup plus haut.
En septembre 1838 il est à Milan avec Margherita au moment où L'empereur Ferdinand Ier d'Autriche se fait sacrer roi de Lombardie-Vénitie à la cathédrale.
Le 28 octobre il adresse au maire de Busseto sa démission du poste de maître de musique de Busseto.
C'est en 1838 qu'il publie pour la première fois, chez Giovanni Canti à Milan, un recueil de six romances.
Il rompt le contrat avec Bussetto au bout de deux ans seulement, et part pour Milan en 1839, avec sa femme, son fils, la petite Virginia est décédée à Busseto en 1838, et le manuscrit d'un opéra.
Sur l'insistance de la cantatrice Giuseppina Strepponi, qui avait commencé à travailler la partition, mais qui n'en effectuera pas la création, il obtient de l'imprésario Bartolomeo Merelli un contrat pour la Scala et y débute avec Oberto, qui reprend sans doute l’essentiel de Rocester(1836), conte di San Bonifacio, qui est un succès certain : l'opéra est donné quatorze fois et repris dix-sept fois la saison suivante.
Le mois précédent la création d'Oberto, le petit Icilio décède à son tour d'une pneumonie, plongeant le jeune couple Verdi dans un nouveau deuil. Le couple se retrouve sans enfant et fortement ébranlé.
Pourtant, à la même époque, le succès d’Oberto lors de sa création à La Scala le 17 novembre 1839 lui vaut une commande par le directeur de La Scala, Bartolomeo Merelli, de trois œuvres pour les deux années à venir.
L’éditeur Ricordi achète le livret et la partition d’Oberto, ce qui rapporte à Verdi 1000 livres autrichiennes, soit un bon prix.
Suite au bon accueil fait à Oberto, Merelli propose un contrat à Verdi portant sur trois opéras, et lui fournit le texte d'un giorno di regno, déjà mis en musique par un obscur musicien en 1818, plus de vingt ans auparavant !
Mais Margherita décède à son tour le 18 juin 1840. Le sort s'acharne sur la famille, Verdi se tour plus que jamais vers la musique
Et le 5 Septembre "Un giorno di regno" son unique opéra-comique donné à la scala avant Falstaff, est un fiasco, il ne tiendra qu'une soirée. Seul, désespéré, Verdi songe un moment à abandonner la musique, mais il se reprend, petit à petit.


Musique et politique mènent au succès


Le 9 mars 1842 voit le succès phénoménal de Nabucco à la Scala, dans des décors et des costumes de récupération : en août 1842, on en donnera cinquante-sept représentations consécutives !
En 1842, l'Italie est morcelée, divisée, occupée. L'environnement social est lourd et la musique est un dérivatif d'une grande importance.
Créé le 9 mars 1842 à la Scala avec Giuseppina Strepponi dans le rôle d'Abigaille.
Le "Chœur des Hébreux" opprimés qui chantent l'amour de la Nation est évidemment assimilé à la lutte de l'aristocratie et des patriotes italiens contre l'occupation Aurichienne. Nabucco fait aussi un triomphe à la Fenice de Venise, dirigé par le comte Nani Mocenigo.
Le chœur "Va pensiero, sull’ali dorate… ", à la fin de la troisième partie de l’ouvrage, enflamme la foule qui s’identifie au peuple des esclaves hébreux sous le joug de l’étranger. Peu de jours après la première, tout Milan puis toute l’Italie chantent le "Va pensiero" de Verdi, le chant est devenu l’hymne de la résistance à l’oppression autrichienne et bourbonienne.

L’opéra "Nabucco",


Ce premier chef d’œuvre, marque le début de la popularité de Verdi. Il devient même la figure emblématique nationale.
En Italie, le nom de Verdi est associé au "Risorgimento", en italien : "Résurrection" et le slogan "Viva Verdi", sous entendant l’espoir du peuple vis-à-vis du Roi de Sardaigne Vittorio Emanuele, Re d’Italia, et fait de Verdi le symbole de l’identité nationale et de la volonté d’indépendance du peuple italien.
De son vivant, Verdi a reçu de très nombreux honneurs nationaux et hors de son pays natal.
La grande cantatrice Giuseppina Strepponi, est déjà en fin de carrière à l'âge de vingt-sept ans, du fait d'une part de sa vie privée mouvementée, et d'autre part du trop grand nombre d'engagements qu'elle accepte, mais elle va néanmoins réaliser des miracles en Abigaille.
Nous l'avons dit, les Italiens dont une bonne partie du pays morcelé est occupé par l'Autriche, se reconnaissent dans le va pensiero, le chœur des esclaves chantant leur liberté perdue. Verdi devient, un peu par hasard, le chantre de l'unité italienne : il ne l'a pas choisi mais il va l'assumer et ce fait va donner une direction à son oeuvre. La plupart de ses opéras suivants seront des opéras patriotiques (I Lombardi, Ernani, Giovanna d'Arco, Attila, la battaglia di Legnano…).
La musique était alors le meilleur moyen de défier les autorités : un italien ne pouvait pas circuler dans les rues en déclamant un libelle ou un pamphlet, mais il pouvait chanter ! Les opéras patriotiques devinrent ainsi la meilleure arme contre les occupants, comme la battaglia di Legnano créée à Rome en 1849, dix jours avant la proclamation de la république romaine, dont le livret célébrait la victoire des Lombards sur les Germains, et dont les premières et les dernières paroles célèbrent l'Italie.

On peut se rendre compte de l'importance de cette " fronde opératique " en examinant le nombre incroyable de décrets concernant les représentations d'opéra, aussi bien que leurs sujets qui paraissent de nos jours complètement farfelus : le nombre maximum de rappels autorisés avant le baisser de rideau, par exemple…et dès que la révolte grondait, le gouvernement commençait avant tout par fermer les théâtres ! Le public voyait des allusions partout, tout était interprété, et tout était prétexte à démonstration, l'art de Verdi était entre autre d'anticiper ces allusions et ces démonstrations ; mais malgré ses opinions, et bien que fréquentant le salon libéral et nationaliste de la comtesse Maffei, Verdi est instinctivement hostile à toute adhésion formelle, et n'appartient donc à aucun mouvement.
Il ne s'engage pas dans un parti politique.
Après Nabucco, Verdi devient l'un des maestri les plus en vue, il peut acheter une maison et un peu de terre à Roncole, où loger ses parents. Pendant dix ans, Verdi ne cesse d'écrire de nouveaux opéras, et doit se débattre avec les contrats, les délais, les imprésario, les éditeurs, les chanteurs…
Il voyage d'une ville à l'autre pour surveiller les créations aussi bien que les reprises de ses œuvres.
La plupart d'entre elles sont des succès : I lombardi alla prima crociata, Ernani, Attila, Macbeth…En 1847, on peut lire dans la Strenna Teatrale :
" la musique de Verdi est devenue indispensable à tout théâtre qui voudrait remplir sa salle, et le prestige d'une première donne du lustre au programme ".

Verdi est célèbre. Il est accueilli dans les salons en vue, dont celui de la Comtesse Clarina Maffei avec laquelle il se lie d'amitié, comme avec son mari le poète et traducteur Andrea Maffei ou le second compagnon de la comtesse, l'écrivain Carlo Tecla.

Il renouvelle le succès avec Les Lombards de la première croisade, créé à la Scala le 11 février 1843, malgré l'opposition de l'archevêque de Milan, le cardinal Gaisruk.
Verdi devient en dépit de son refus, un homme politique, ses opéras donnent l'occasion à des manifestations patriotiques.
Il est partout en Italie.
Le 4 avril 1843, Nabucco est donné à Vienne alors qu'il reçoit une commande de la Fenice. A la fin du mois d'avril il est au Teatro Regio de Parme avec Nabucco.

Après y avoir donné Les Lombards, et hésité entre plusieurs sujets, il crée la 9 mars 1843 Ernani livret de Fancesco Maria Piave, d'après Victor Hugo à la Fenice de Venise.
Le succès de la première est mitigé, mais l'année suivante c'est un franc succès au teatro San Benedetto, succès qui par la suite gagnera l’Europe.
Ernani marque le début d'une collaboration fructueuse avec le librettiste Francesco Maria Piave.
En septembre, l'opéra est à Vienne
Le chœur de l’acte 4 "O signore, dal tetto natio" fait le pendant du "Va pensiero" et devient lui aussi un classique du répertoire patriotique.
Durant cette période de grande intensité et de production, chaque opéra comporte des allusions, des messages sur la situation politique italienne.
Citons Ernani (1844),
-Giovanna d’Arco et Alzira (1845),
-Attila (1845-1846)
-I Masnadieri (1847).

Le 3 novembre 1844, Verdi crée I Due foscari au Teatro Argentina de Rome.
La même année Antonio Berezzi lui adresse Emmanuel Muzio comme élève. Il restera pendant plusieurs années son secrétaire.
1845 est une année de rupture avec Merelli qui exploite Verdi en le faisant travailler jour et nuit depuis des années.
Après cette fâcherie avec Merelli, Verdi ne revient pas à la Scala avant 1869.
Le 12 août 1845, il crée Alizira sur un livret de Salvatore Cammarano d'après Voltaire au théâtre San Carlo de Naples.
Le 17 mars 1846, Attila sur un livret de Solera d'après Zacharias Werner à la Fenice de Venise.


Rencontre avec le théâtre de Shakespeare


En 1846, Verdi commence à écrire Macbeth, qui restera l’une de ses œuvres préférées.
Il accorde une année entière de travail à cette oeuvre afin de réaliser sa"première rencontre professionnelle avec Shakespeare".
On décèle dans la correspondance de Verdi une grande admiration pour Shakespeare, qu’il surnomme "le grand poète", "le grand tragique" et même "papa".
Le maestro se détourne des batailles, troupes en furie, soldats, et se consacre à un travail psychologique plus affiné qui aboutira à la trilogie des années 1850 (Rigoletto, Il trovatore, La Traviata).
En écrivant Macbeth, Verdi perfectionne surtout son orchestration, qui devient un acquis technique, un progrès qui bénéficiera aux opéras ultérieurs
1847 : Macbeth
Le 14 mars 1847 a lieu la création de Macbeth au théâtre de La Pergola à Florence.
Le succès est retentissant, Verdi est rappelé vingt-sept fois. Il reçoit une couronne en or massif d’une grande valeur, portant sur chaque feuille le titre de ses opéras et cette inscription :
"A Verdi, les Florentins, ses admirateur"
Il fait maintenant l'objet d'une réelle vénération.

Le 22 juillet 1847, la création de I Masnadieri a lieu à Londres au Théâtre de Sa Majesté devant la reine Victoria et le prince Albert.
Cet ouvrage est la première commande reçue d’un pays étranger. Verdi dirige les deux premières représentations de l’œuvre qui est un échec et que l’on retire rapidement du répertoire.

En 1848, Verdi est à Paris où il assiste à la révolution de février.
Lors de la création à l’Académie royale de musique, son opéra I Lombardi rebaptisé Jérusalem est repris en langue française.
Il retrouve la diva Giuseppina Strepponi, alors professeur d’art lyrique depuis un an en france.
Il s'établit à Paris, à l'origine pour la transformation d'I Lombardi en Jérusalem, mais, amoureux de Giuseppina Strepponi, il s'installera chez elle près de Paris, à Passy, officialisant ainsi leur relation amoureuse.
C'est là qu'il compose Il Corsaro, commandé par le Teatro Grande de Trieste et il restera environ deux ans en France, faisant de temps en temps quelques voyages en Italie, et tout particulièrement à Milan quand il en apprend l'insurrection de 1848.
L'opéra de Paris en 1844
Il reçoit la Légion d'honneur des mains de Louis-Philippe.
A Paris il est très intéressé par le renversement de la monarchie et la proclamation de la seconde République

Lors de son retour à Milan, le 5 avril, la ville s’est libérée depuis le 18 mars 1944.
Verdi écrit à son librettiste Piave :
"en 1848, nulle musique ne saurait mieux convenir aux oreilles italiennes que le son du canon".
Le 18 mars, la troupe autrichienne tire sur la foule à Milan. L'insurrection des 5 jours libère le ville. Verdi est enthousiasmé.
Il se rend à Milan, mais y arrive après les combats.
Et le 21 Avril, il précise aussi à son librettiste Piave :

"je n'ai pu voir que ces extraordinaires barricades et non les combats. Honneurs à ces héros ! Honneur à toute l'Italie, vraiment grande désormais ! Voici l'heure de sa libération, sois-en sûr. Le peuple le veut et quand le peuple le veut, nul pouvoir absolu ne saurait y résister. Ceux qui entendent nous régir par la seule force peuvent bien faire tout ce qu'ils veulent, conspirer autant qu'ils veulent, ils ne parviendront pas à priver le peuple de ses droits. Oui, oui, quelques années encore, peut-être seulement quelques mois, et l'Italie sera libre, unie et républicaine. Comment pourrait-il en être autrement ?"
Il ne savait pas que viendrait un jour, Il cavaliere le beau sylvio Berlusconi !
Mais à cette époque troublée, dans ce mouvement, un personnage exemplaire émerge:
Il s'agit du comte Camiollo Benso de Cavour, aristocrate et homme d'affaires "moderne" qui investit dans les chemins de fer.
Il a créé un parti nationaliste modéré et édite à Milan, depuis le 15 décembre 1747 un journal : Il Risorgimento (La résurrection) qui milite pour l'unité italienne et une monarchie constitutionnelle.
De fait, le roi Charles-Albert de Piémont-Sardaigne promulgue le 8 février 1848 une Monarchie constitutionnelle.
Garibaldi revient d'Amérique du Sud et forme avec Mazzini une légion pour combattre les Autrichiens et obtenir l'indépendance de la Lombardie.
Battu à Mazzone, Garibaldi et ses valeureuses chemises rouges (bien différentes des futures chemises noires de funeste renommée) se réfugie en Suisse.
Il Corsaro, commandé par le Teatro Grande de Trieste est créé le 25 octobre 1847

A Naples, il crée Luisa Miller sur un livret de Salvatore Cammarano d'après Kabale und Liebe de Schiller au Teatro San Carlo de Naples le 8 décembre 1849.
La création a été mouvementée. En raison des difficultés financières du théâtre, Verdi avait demandé le placement d'une somme de garantie.
Mais le directeur du théâtre, le duc de Ventignano, s'y est refusé.
Verdi veut abandonner ce spectacle et les difficultés, il veut quitter la ville, mais il est menacé d'une arrestation il doit se réfugier sur un bâtiment de guerre français ancré dans le port.
La représentation va bien avoir lieu, mais Verdi ne veut plus jamais composer pour cette Ville. les relations avec ses représentants étant trop incertaines.
Les combats continue et l'Italie est toujours aussi instable, devant la violences des émeutes, le 24 novembre 1848, le pape Pie IX s'enfuit de Rome et se réfugie à Gaete.
Garibaldi revient à Rome et forme une nouvelle légion pour défendre la République.
Le 20 décembre, et en dépit de tout, Verdi est à Rome pour la création de La Battaglia di Legnano (sur un livret de Cammarano) au Teatro Argentina.
Dans ce pays, dans les rues on se bat mais dans les théâtres on chante !
On fait la révolution en chanson, dans les salles de spectacles ont croit voir de véritables insurrections.
Il semble que l'on puisse priver les italiens de liberté mais pas de musique.
La réputation du peuple Italien n'est décidément pas usurpée, et Verdi le sait. Verdi dont la baguette officiante est plus rassembleuse que n'importe quel discours politique aussi passionné soit-il.
C’est alors que verdi compose La Battaglia di Legnano qui célèbre la victoire de la ligue lombarde, le 29 mai 1176, près de Milan, sur l’Empereur allemand Barberousse.
Lors de la première de l’opéra, le 27 janvier 1849, les esprits s’enflamment encore, la salle est pleine à craquer, on rappelle vingt-cinq fois le maestro, et encore une fois, le chœur d’hommes "Viva Italia", dès l’acte 1, rassemble tous ses fils.
Le 27 Janvier 1849 c'est un grand triomphe (20 rappels à la première) marqué par la politique. Son nom devient un des symboles à la résistance contre l'occupation étrangère. Les caractères de son nom V.E.R.D.I. deviennent les initiales de Vittorio Emanuele Re D'Italia et Viva Verdi devient vive Victor-Emmanuel, roi d'Italie.
Le 9 février 1849 le pape est déchu, et le même jour, la République romaine est proclamée.
Mais la France dépêche un corps expéditionnaire pour rétablir le pape et le réinstaller au vatican dans son palais.
Avec l'aide de la France, les Garibaldiens sont battus le 1er juillet 1849 à Janicule.
Le calme se fera lentement.
A l'automne Verdi et Giuseppina Strepponi quittent Poissy, quittent la France ensemble, et retournent en Italie, dans leur domaine de Sant'Agata.
Ils reviennent tous deux vivre à Busseto en juillet 1849, mais ne se marieront qu'en 1859.
En mai 1848, Verdi a acheté les premières parcelles de son domaine de Sant'Agata, qu'il ne cessera d'agrandir par la suite.
Une partie du prix est payé par échange avec la maison et les terres de Roncole.
Mais la famille est divisée, les parents de Verdi n'accepte pas le nouveau couple.
En janvier 1851, Verdi donne l'ordre à ses parents de quitter Sant'Agata, afin de s'y installer, lui et Giuseppina Strepponi, qui n'est acceptée ni par sa famille, ni par la population de Busseto.
Le conflit va s'aggraver rapidement et les Verdi ne s'adressent plus la parole que par notaire interposé.
Verdi coupe les ponts avec ses parents et la plupart des ses amis, et vit seul avec Giuseppina, dans son domaine. La rupture sera définitivement consommée avec sa ville natale, lorsque les autorités municipales refuseront le poste de maître de musique à Emanuele Muzio, soutenu par Verdi.
Celui-ci refusera alors même d'entrer dans Busseto, et préférera effectuer des détours plutôt que d'entrer dans la ville.
Pendant ce temps, le 8 décembre 1849, création à Naples de Luisa Miller.

La trilogie populaire ou le mélodrame porté à son apogée


De 1851 à 1853

Après 1850, Verdi est sans rival en Italie, son aisance financière est assurée, Sant'Agata lui offre d'autres occupations et d'autres revenus, il prend alors davantage de recul vis-à-vis de sa production. De cette période de maturité date en particulier ce qu'on appelle sa trilogie populaire, Rigoletto-Trovatore-Traviata.
Verdi est à son apogée, il est paisible, il maîtrise plus que jamais son art et se nourrit pour créer, il s'inspire de la vie sociale de son pays.
Avec sa compagne, il séjourne de nouveau à Paris. En mai 1852 ils sont de retour et il achève Le Trouvère créé au Théâtre Appolo de Rome 19 janvier 1853.
Il offre aux amoureux du bel canto trois oeuvres majeures :
-La création de Rigoletto d’après Le Roi s’amuse de Victor Hugo.
Verdi déjà, parfait musicien, maîtrise désormais en plus et parfaitement l’art du théâtre.
La fameuse chanson "La donna è mobile", écrite volontairement la veille de la première, pour mieux créer la surprise, est un calcul savant du maestro.
La mélodie éclate comme une bombe le soir de la première, le 9 mars 1851, à La Fenice, l’effet réussit à merveille et la soirée est un triomphe.
Par ailleurs, dans le quatuor du 3ème acte, Verdi se révèle maître dans l’art d’exprimer les émotions contradictoires des quatre personnages en un seul morceau concertant;

-Il Trovatore Le Trouvère est le mélodrame parfa
it.

Il respecte la règle du trio : lui, elle, l’autre. Autrement dit, le tio habituel : le ténor, la soprano et le vilain baryton. On y trouve une élégance dans la structure, un équilibre de la construction, une belle instrumentation.
La première, le 19 janvier 1853, au Teatro Apollo de Rome, est un succès retentissant.
Cette même année 1853, Verdi plante deux arbres dans son domaine Sant’Agata, un platane pour Rigoletto et un chêne pour Il Trovatore.

-La Traviata ou "La Dévoyée", un sujet de notre temps tiré de la Dame aux camélias d’Alexandre Dumas fils.
Verdi est heureux en l’écrivant "je la fais avec un franc plaisir".
Le compositeur se libère des vieilles conventions de l’opéra italien: il utilise un langage plus souple et plus continu. Les interprétations sont plus faciles à comprendre, l'opéra gagne en clarté et devient plus accessible.
La création au théâtre de La Fenice à Venise est un vrai fiasco. Mais Verdi n'est pas déstabilisé. Il croit en son oeuvre.
L’insuccès fut-il dû aux interprètes, aux costumes modernes ? La profession de Violetta indigna sans doute aussi. Fanny Salvini-Donatelli, dans le rôle titre, avec un embonpoint important fit rire le public.
Le lendemain du fiasco, Verdi déclare
"Je crois que La Traviata n’a pas dit son dernier mot hier soir. Ils la reverront, et nous verrons".
Verdi avait en effet raison. L’année suivante, dans le même théâtre de La Fenice, l’œuvre est reprise avec des costumes d’autrefois et obtient un grand succès.

Après avoir penché pendant des années du coté de la République, et après l'échec de Garibaldi, Verdi, toujours fervent patriote, se tourne vers Cavour dont la politique progressiste contribue à convertir les républicains à la monarchie libérale et constitutionnelle du roi du Piémont, Victor-Emmanuel II.


Nombreuses commandes et carrière parlementaire


Le 16 novembre 1850, Stiffelio sur un livret de F. M. Piave, joué au Teatro Grande à Trieste est un échec.
En 1851 il projette avec Piave de mettre en musique l'oeuvre de Victor Hugo Le roi s'amuse sous le titre de La Maledizione.
Les autorités de plusieurs pays refusent cet opéra injurieux pour la royauté.
Il est contrait de modifier le projet avec un roi imaginaire et un bouffon qui ne soit pas difforme.
Rigoletto :
L'oeuvre est rebaptisée Rigoletto et obtient un grand succès à la Fenice de Venise le 11 mars 1851.
Elle atteindra Paris avec plusieurs années de retard à cause d'un litige sur les droits d'auteurs mis en avant par Victor Hugo.
Salvatore Cammarano meurt avant d'en avoir achevé le livret qui est repris par Leone Emmanuel Bardare.
C'est un immense succès qu'il enchaîne avec La Traviata sur un livret de Piave d'après "La dame aux Camélias" d'Alexandre Dumas.
Créé à la Fenice de Venise le 6 mars 1853, c'est un échec.
Redonné en mai 1854 cette fois au théâtre San Benedetto de Venise, c'est un succès.
Verdi désire des costumes contemporains pour les acteurs, mais les autorités de Venise rejettent cette représentation

En 1855, Verdi reçoit une commande française pour l’Exposition universelle de la ville de Paris, alors capitale artistique du monde. Verdi écrit "Les Vêpres Siciliennes", sur un livret de Eugène Scribe et de Charles Duveyrier. C'est un franc succès.
Suivent les opéras Simon Boccanegra (1857), Aroldo (1858), Un ballo in maschera (Un bal masqué) (1859).

Louis Gueymard dans les Vêpres siciliennes
Nouvel échec à la Fenice de Venise le 12 mars 1857 avec Simon Boccanegra sur un livret de Piave.
Le 16 août, il triomphe à Rimini avec Aroldo, une révision (du livret et l'ajout d'un acte) de Stiffelio qui sept ans auparavant fut un échec à Trieste.


La politique en Italie


En 1859 nouvelles difficultés avec les autorités pour l'opéra La Vendetta in Domino sur un livret de Gustave Auber d'après Scribes prévu pour Naples. Le sujet, l'assassinat d'un roi de Suède est trop proche de l'actualité après les attentats contre le roi de Naples attaqué par ses gardes et celui d'Orsini contre Napoléon III.
Les autorités décident de modifier l'oeuvre sans l'avis des auteurs.
Une vive polémique s'engage. L'opéra est interdit. Avec l'aide du librettiste Antonio Somma, Verdi modifie le livret.
L'action ne se passe plus en Suède mais à Boston, le roi devient un gouverneur. Et tout va bien !
Un Ballo in Maschera, présenté à au théâtre de l'Apollo Rome le 17 février 1859, est à nouveau un triomphe doublé d'une manifestation patriotique.

Le 26 avril 1859, la guerre est déclarée entre le Piémont et l'Autriche. Les Italiens sont soutenus par Napoléon III. Le 20 juin, depuis Sant'Agata, Verdi lance une souscription :

"Les victoires remportées jusqu'à maintenant par nos valeureux frères ne l'ont pas été sans beaucoup de sang répandu, et donc pas sans causer le douleur suprême de milliers de familles ! A des moments pareil, tous ceux qui ont un cœur italien doivent supporter, en fonction de leurs propres moyens, la cause pour laquelle on se bat.
Je propose uns souscription en faveur des blessés, et en faveur des pauvres familles de ceux qui meurent pour la patrie."

Le 12 juillet 1859 Napoléon et Victor-Emmanuel signent le traité de Villafranca qui laisse aux Autrichiens la domination sur Venise et dessine une confédération qui aurait le pape à sa tête.
Cavour démissionne de son premier ministère du Piémont.
Verdi est scandalisé y compris par le ralliement de Garibaldi au roi.

"Au lieu de chanter un hymne à la gloire, il me semblerait plus approprié de se lamenter sur les éternels malheurs de notre pays.
Avec votre lettre j'ai reçu un Bulletin du 12 qui dit : "La paix est conclue... Venise reste autrichienne !!"
Et où est donc l'indépendance de l'Italie si longtemps promise et si longtemps désirée ? Que veut dire la déclaration de Milan ? Venise n'est-elle pas italienne ? Après tant de victoires, quel résultat ! Tout ce sang répandu pour rien ! Tant de pauvres gens déçus !
Et Garibaldi qui a même sacrifié ses vieux principes pour soutenir un roi, tout cela en vain. C'est assez pour vous rendre fou ! J'écris en proie au plus profond découragement et je ne sais plus ce que je dis. C'est donc vrai que nous ne pourrons jamais rien espérer des étrangers, de n'importe quel pays soient-ils".


Mais la vie continue et le 29 Août 1859 verdi légalise son union et épouse Giuseppina Strepponi en Savoie, lors d’une cérémonie privée.
Le 4 septembre il est élu pour représenter Busseto l'Assemblée des provinces de l'État de Parme. Le même mois il rencontre Cavour. Il s'occupe d'acheter des fusils pour la légion de Garibaldi.
Premier signataire il verse 550 francs, Giuseppina Verdi 83 francs, Carlo son père, 22 francs, Antonio Berezzi, 83 francs.

Comte Camillo Benso de Cavour

Le 21 janvier, Cavour reprend ses fonctions. Le 12 mars, Parme vote pour l'annexion du Piémont. Le 4 avril 1860, une révolte éclate à Palerme.
Le 15 mai, Garibaldi, à la tête de 1087 "Chemises rouges" ,l'expédition des 1000 bat les troupes des Bourbons à Calatafimi. Le 27 mai, il est à Palerme.
Le 7 septembre il est à Naples.
A la fin de l'année, Cavour pense qu'il est temps d'organiser l'élection du premier parlement. Verdi qui veut échapper à l'élection tente de voir Cavour à Turin. Le 3 février 1861 Verdi est élu député de Borgo San Donnino,Fidenza.
Le 14 février il est à Turin pour la séance inaugurale de l'Assemblée. Il sera Sénateur.
Le 26 octobre 1861, le Royaume d'Italie est proclamé avec à sa tête le roi Victor Emmanuel.

1861-1865 : période politique, carrière parlementaire / Verdi écrit 1 seul opéra : La Forza del destino
En 1861 Verdi se fait élire député de Busseto.
Napoléon III chasse les Autrichiens de la Lombardie. Verdi devient député au Parlement de Turin, dans le nouveau gouvernement italien.

Le 10 novembre 1862 a lieu la création de La Forza del destino La Force du destin sur un livret de Piave d'après Angel de Saavedra Ramirez de Banquedano, duc de Rivas est créé au Théâtre Impérial de Saint-Petersbourg.
Verdi fait le voyage pour assister à la première. Le cachet du tsar est énorme.
Il reçoit du tsar l'Ordre impérial de Saint-Stanislas

En 1864 Il est élu à l'Académie des beaux-arts à Paris, au fauteuil de Meyerbeer.

En 1866, Giuseppe Verdi et Giuseppina Strepponi établissent leur résidence d'hiver dans un vaste appartement du Palais Sauli à Gênes, où habite leur ami le chef d'orchestre Mariani.

En 1867, le père de guiseppe Verdi décède ainsi que Antonio Berezzi son beau-père et mécène. Le couple adopte une petite fille, Maria Filomena Verdi.


1867 : Verdi va séjourner à Paris, pour deux évènements à l’Opéra de Paris. Le premier est la réadaptation de Macbeth révisé en 1864-1865, et monté avec succès pour la scène parisienne.
Le deuxième est la création, le 11 mars 1867 de l’opéra Don Carlos, grand opéra en 5 actes, en français, d’après le drame de Schiller, dont le succès est mémorable. Joseph Méry meurt avant de terminer la rédaction du livret qui est achevé par Camille Du Locle. L’ouvrage vaste, grandiose et subtil à la fois, peint à merveille les caractères.

1871 : le 24 décembre a lieu la création d’Aïda, à l’Opéra du Caire en Egypte. Cette commande du khévide Ismaïl Pacha pour l’inauguration du Canal de Suez rapporte à Verdi une très belle rétribution, il reçoit du khédive du Caire une rémunération jamais perçue par un compositeur, et l'opéra sera salué par un grand succès international.

Verdi refuse de nombreuses commandes, mais le livret d' Aïda l'enthousiasme
Ismaïl Pacha, Khédive ou vice-roi d'Égypte ambitionne de donner à l'Égypte l'image d'une grande nation à l'égal de celles d'Occident.
L'achèvement du percement du canal de Suez et la souveraineté de l'Égypte ouvrent des perspectives. Il fait construire un théâtre au Caire qui est inauguré en même temps que l'achèvement du canal de Suez le 1er novembre 1869 avec Rigoletto dirigé par Emmanuel Muzio, l'ami et l'ancien élève de Verdi.
Mais la question du répertoire d'origine locale se posant, Ismaïl Pacha pense plutôt demander à des artistes occidentaux de créer des spectacle égyptiens que l'inverse. L'archéologue Auguste Mariette, installé en Égypte mais en relations étroites avec la France est chargé de garantir l'authenticité. Verdi trouve le programme égyptien bien fait ; il est splendide quant à la mise en scène, et il contient deux ou trois situations certainement très belles, quoique sans grande nouveauté. Mais qui l'a fait ? Il y a là-dedans une main qui a beaucoup d'expérience, habitués à écrire et qui connaît très bien le théâtre

Décor d'Aïda de Philippe Chaperon, 1871


Auguste Mariette-Bey garantit "l'authenticité" des décors
et dessine les costumes d'Aïda conformément aux relevés archéologiques
Aïda est créée au Caire au théâtre Khedival le 24 décembre 1871 sous le direction de Giovanni Bottesini et dans une version italienne traduite par Antonio Ghislanzoni
En 1872, Teresa Stolz entre dans le vie de Verdi. Elle est la soprano préférée.
On ne sait rien de leur liaison amoureuse éventuelle.
Des articles odieux à sensation parurent à ce sujet dans les années 1875.
Giuseppina Strepponi s'est émue à ce moment mais fut une grande amie de Teresa Stolz.
En 1873 Verdi publie son premier quatuor à cordes en mi mineur chez Ricordi.
Le 22 mai 1873, Verdi subit une grande perte dans la personne d'Alessandro Manzoni qui meurt.
Verdi n'assiste pas aux obsèques. Il semble qu'il redoute à mêler sa tristesse personnelle à la manifestation publique.
C'est ce qu'il exprime dans une lettre à Ricordi datée du 23 et ajoute : Je viendrai bientôt m'incliner sur sa tombe, seul, incognito, et peut-être après plus ample réflexion et après avoir mesuré ma force, je proposerai quelque chose pour rendre honneur à sa mémoire.
Le 3 juin, il annonce son projet de Messe pour les morts à Ricordi.
Il a besoin d'un grand orchestre, d'un chœur important et de 4 ou 5 solistes. Il demande à Ricordi de négocier avec la municipalité pour financer la création.
Il s'engage à prendre à ses frais la copie, d'assurer les répétitions et de diriger.
Le Requiemest créé le 22 mai 1874 à San Marco de Milan.
Il est aussitôt donné à l'Opéra-Comique de Paris et à l'automne.

Villa Doria à Gênes


En 1874 suite à la faillite de l'Opéra-Comique de Paris, Verdi perd d'importants revenus et se fâche avec Du Locle, le directeur.
Verdi et sa femme emménagent dans leurs résidences d'hiver du Palazzo Doria à Gênes.

En juillet 1877 il donne son Requiem à Cologne.
En 1879 le Requiem est joué triomphalement à la Scala de Milan au profit des victimes des inondations du début de l'été.
A cette époque Giulio Ricordi a l'idée d'un nouvel opéra avec le participation de Boito, Othello.
Mais Verdi fait traîner l'affaire en longueur et lie une solide amitié avec Boito qui épris de wagnérisme lui était en un temps opposé.


Dernières créations :
Å“uvres religieuses, Otello, Falstaff

1874: La Missa da Requiem, ouvrage sacré d’une grande gravité et intensité dramatique est créée à l’église San Marco de Milan et ne tarde pas à être donnée au théâtre.
Les Quattro pezzi sacri (4 Pièces sacrées), écrites de 1888 à 1897, sont créées sur la scène du théâtre de La Scala.


En Avril 1880, une statue de Verdi est érigée dans le foyer de la Scala de Milan en présence du compositeur dont on joue le Pater Noster et l 'Ave Maria sous la direction de Faccio.
Le projet Othello est arrêté pour la révision de Simon Boccanegra avec Boito.
Le 24 mars 1881, la nouvelle version de Simon Boccanegra est créée à la Scala.
En été Ricordi et Boito séjournent à Sant'Agata pour discuter de l'opéra Othello avec Verdi.
Ce dernier demande au peintre Domenico Morelli de faire un portrait de Iago.
En 1882 Verdi est à Paris pour gérer ses droits d'auteurs et entreprend avec Charles Nuitter la révision de Don Carlo.
Cette version n'est pas jouée à Vienne comme Verdi l'espérait, mais à la Scala le 10 janvier 1884.
Le 27 mars pour une raison futile, Verdi abandonne le projet d'opéra Othello et offre le livret à Boito.
Ce dernier prie Verdi de reprendre le projet.

Les deux derniers ouvrages lyriques de Verdi, Otello et Falstaff, tous deux reconnus comme des chefs d’œuvre, sont inspirés de Shakespeare.
Verdi collabore avec le librettiste Arrigo Boïto (grand poète et musicien).

Otello (1887), reprend le grand jeu du couple ténor-soprano aux rapports envenimés par le perfide baryton Iago. L’opéra est un triomphe malgré la nouveauté des formules musicales et vocales. Otello est enfin créé le 2 février 1887 à la Scala de Milan déclanchant un véritable délire d'enthousiasme dans les rues de la ville.
En 1888, Verdi fait construire un petit hôpital près de Sant'Agata pour éviter aux paysans malades de trop longs trajets.
Il commence en 1889 la composition de ses Quatre pièces sacrées et se lance dans le projet d'un opéra-bouffe proposé par Boito, Falstaff d'après les Joyeuses commères de Windsor de Shakespeare.

Falstaff (1893), son dernier opéra, est une comédie lyrique.

Verdi y signe sa sortie en grande pompe sous les traits de l’humour, avec brio, lyrisme et fantaisie.
Il commence en 1889 la composition de ses Quatre pièces sacrées et se lance dans le projet d'un opéra-bouffe proposé par Boito, Falstaff d'après les Joyeuses commères de Windsor de Shakespeare.
Le 10 juillet il est fermement décidé à composer cette nouvelle oeuvre et se met à la tâche.
A la fin de l’œuvre, dans une immense fugue chorale, Falstaff se tourne vers un public complice et nous rappelle que le monde n’est qu’une farce, qu’un grand théâtre.

En même temps, il s'occupe d'acheter des terrains à Milan pour faire construire une maison de repos pour des musiciens âgés.
Le 20 mars 1890, le premier acte de Falstaff est achevé.

Le 27 novembre, l'élève de Verdi Emmanuel Muzio, chef d'orchestre au théâtre italien, professeur de chant à Paris et créateur d'Aïda à Paris meurt.
Falstaff est créé à la Scala le 9 février 1893.
Verdi ensuite va voyager entre les capitales : il est à Rome, à Berlin.
Le 18 avril, il est à Paris pour la création de Falstaff à l'Opéra-Comique de Paris. Le 12 octobre Otello fait un triomphe à l'Opéra de Paris.
En 1895 il travaille à son Te Deum :
"Une action de grâce, pas pour moi, mais à l'intention du public qui après tant d'années a été libéré de la nécessité d'écouter mes opéras !!"
écrit-il au chef d'orchestre Edoardo Mascheroni le 21 avril 1895.
Giuseppina Verdi meurt à Sant'Agata le 14 novembre 1897

En janvier 1898, Ricordi publie les Quatre pièces sacrées (Quattro pezzi sacri).
Le 7 avril Trois de ces pièces sont créées à l'Opéra de Paris.
Les médecins interdisent à Verdi de se déplacer. Boito s'y rend à sa place.
Verdi fonde la Maison de repos des musiciens à Milan.
Au début août 1898, le conservatoire de Milan prend le nom de Conservatoire Giuseppe Verdi

Conservatorio G. Verdi sonne faux !

Un Conservatoire qui a essayé de me tuer, je n'éxagère pas et dont je voudrai même oublier le souvenir. Et que se serait-il passé si ce saint homme, mon beau-père, en entendant la condamnation des prophètes du Conservatoire en juin 1832; m'avait dit :
"On me dit que tu n'es pas fait pour le musique, ce n'est donc pas la peine de gaspiller du temps et de l'argent? Retourne dans ton village natal, deviens de nouveau organiste, travaille la terre et meure en paix"
Cela aurait été bien compréhensible
"Quand j'ai commencé à choquer le monde musical avec mes péchés, on subissait la calamité des primas donnas, des Rondos, maintenant, c'est la tyrannie des chefs d'orchestres ! Mauvais, très mauvais ! mais des deux maux, je préfère le premier "

G. Verdi à Giulio Ricordi, 13 août 1899
Pour la saison 1898-1899, Falstaff est repris à la Scala de Milan sous la direction de Toscanini. La construction de la Maison de repos pour les musiciens, Casa di riposo per musicisti est achevée en 1899.
Elle ouvrira ses portes le 10 octobre 1902. Verdi lui a légué ses droits d'auteur.
Casa di riposo per musicisti

Fin de vie

Verdi achève son parcours de vie retiré dans son domaine harmonieux de Sant’Agata à Busseto.
Ayant acquis de nombreuses terres, il donne du travail aux paysans et crée aussi à leur intention des organismes sociaux, hôpital, maternité, maison de repos.

1901 : Verdi meurt dans son hôtel à Milan, le 27 janvier 1901 à l’âge de 87 ans, six jours après une attaque d’apoplexie.
Lors de ses funérailles, 800 choristes chantent le fameux "Va pensiero" de Nabucco sous la direction d’Arturo Toscanini.
Il disparait sans laisser d'héritier.
Verdi lègue ses droits d'auteur à venir à la maison de retraite des vieux musiciens qu'il avait fondée à Milan. Enterré simplement, selon son vœu, il reçut ensuite de la ville de Milan un hommage solennel tel qu'aucun compositeur n'en reçut jamais.


En conclusion


Verdi consacre l’essentiel de son œuvre à la scène. A son catalogue figurent surtout trente trois opéras, quelques mélodies, de la musique religieuse et chorale, et un seul quatuor.
Verdi doit sa notoriété de compositeur à son grand art de la force dramatique, à sa ligne mélodique facile à mémoriser et à l’invention toujours renouvelée, à un rythme symétrique entraînant, à des chœurs immortalisés.
Sa musique rassemble et unit les cœurs à travers les sentiments et les passions humaines, elle sait aussi ouvrir l’espace qui frappe l’imaginaire.
Qualifié un jour de "grand musicien" Verdi répondit : "Laissez tomber le grand musicien, je suis un homme de théâtre !"
Dénominateur commun : le ‘‘génie dramatique’’ le grand mot pour parler de Verdi.
Sa personnalité très humaine, équilibrée, faite de sang, de chair, d’esprit, de beauté, de grandeur participe à sa popularité.

Le Roncole (Parme) 10 octobre 1813 — † Milan 27 janvier 1901.
Il existe une abondance de documents sur la vie de verdi à partir du moment où il fut célèbre. Mais trois récits biographiques narrent sa jeunesse au plus près de la vérité.
-Il s'agit des notes biographiques de Giuseppe Demalde. Celui-ci est un parent de Verdi et a rédigé ces notes vers 1840-1850 à Busseto.
-Verdi a raconté sa vie à Melchiore Delfico qui a rédigé le récit avec un ton très personnel. -Et Giovanni Fulcini, prêtre à Roncole qui à rédigé des témoignages locaux dès après la mort de Verdi.





Bibliographie


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WEAVER WILLIAM, Verdi. Éditions Van de Velde, Tours, 1977
Discographie
Deutsche Grammophon 410 514
1983
Giuseppe Verdi
Nabucco
Piero Cappuccilli - Placido Domingo - Evgeny Nesterenko - Ghena Dimitrova - Lucia Valentini Terrani
Chor und Orchester der Deutschen Opern Berlin
Giuseppe Sinopoli, d
Verdi
Ernani
Drame en IV actes
Sur un livret de Francesco Maria Piave
Ernani, Luciano Pavarotti — Elvira, Joan Sutherland — Carlo, Leo Nucci — Silva, Paata Burchuladze — Giovanna, Linda McLeod — Riccardo, Richard Morton — Jago, Alastair Miles.
Orchestra and Chorus of Welsh National Opera
Richard Bonynge,
Verdi
Attila
Drame lyrique en un prologue et trois actes sur un livret de Temistocle Solera
Attila, Samuel Ramey — Odabella, Cheryl Studer — Foresto, Neil Shicoff — Ezio, Giorgio Zancanaro — Uldino, Ernesto Gavalli — Leone, Giorgio Surian
Orchestra e Coro del Teatro alla Scala, Milano
Maestro di coro: Giulio Bertola
Riccardo Muti, dir
Deutsche Grammophon,1980 423 144 ((2 v.)
Giuseppe Verdi
Luisa Miller
Opéra tragique en trois actes sur un livret de Salvatore Cammarano
Il Conte di Walter, Gwynne Howel — Rodolfo, Placido Domingo — Federica, Elena Obraztsova — Wurm, Wladimiro Ganzarolli — Miller, Renato Bruson — Luisa, Katia Ricciarelli — Laura, Audrey Michael — Un contadino, Luigi De Corato
Choeur et orchestre de l'Opéra Royal de Covent Garden de Londres
Lorin Mazrl, dir.
Enregistré en juin 1979, à Londres, All Saints Church
Deutsche Grammophon 437 704 (2 v.)
Giuseppe Verdi
Rigoletto
Melodrame en trois actes sur un livret de Francesco Maria Piave
Carlo Bergonzi — Dietrich Fischer-Dieskau — Lorenzo Testi — Ivo Vinco — Fiorenza Cossotto — Renata Scotto
Choeur et orchestre de la Scala de Milan
Rafael Kubelik, dir.
Deutsche Grammophon 423 860
1980
Giuseppe Verdi
Rigoletto
Il Duca di Mantova, Placido Domingo - Rigoletto, Piero Cappuccilli - Gilda, Ileana Cotruhas - Sparafucile, Nicolai (jhiaurov - Maddalena, Mena Ohra/tsova - Giovanna, Ilanna Schwari - Il Conte di Monterone, Kurt Moll - Marullo, Luigi De Corato - Borsa Matteo, Walter Gullino - II Conte di Ceprano, Dirk Sagemüller - La Contessa di Ceprano, Olive Fredricks - Usciere di corte, Anton Scharinger - Paggio della Duchessa, Audrey Michael
Wiener Staatsopernchor, Wiener philharmoniker
Carlo Maria Giulini, di
Deutsche Grammophon 423 858
1984
Giuseppe Verdi
Il Trovatore (Le Trouvère)
Placido Domingo - Rosalind Plowright - Brigitte Fassbaender - Giorgio Zancanaro - Evgeny Nestrenko
Coro e Orchestra dell'accademia Nazionale di Santa Cecelia
Carlo Maria Giulini, dir.
Giuseppe Verdi
La Triaviata
Opéra en trois actes sur un livret de de Francesco Maria Piave d'après La Dame aux Camélias d'Alexandre Dumas fils. Créé à Venise, à La Fenice, le 6 mars 1853
Renata Scotto - Alfredo Kraus - Renato Bruson - Sarah Walker - Cynthia Buchan - Henry Newman - Richard van Allan - Roderick Kennedy - Suso Mariategui
Ambrosian Opera Chorus
Band of H.M. Royal Marines
Philharmonia Orchestra London
Ricardo Muti, dior.
Enregistré le 20 avril 1987
Deutsche Grammophon 415 685, 1981
Giuseppe Verdi
Un Ballo in Maschera
Opéra en trois actes sur un livret d'Antonio Somma d'après Eugène Scribe.
Plácido Domingo — Katia Ricciarelli — Renato Bruson — Ruggero Raimondi — Giovanni Foiani — Edita Gruberova — Elena Obraztsova
Choeur et orchestre de la Scala de Milan
Claudio Abbado
Verdi
Don Carlo
Opéra en cinq actes sur un livret deJoseph Méry et Camille Du Locle d'après Friedrich von Schiller, traduit en italien par Achille de Lauzières avec la révision de Angelo Zenardini
Carlo Bergonzi — Renata Tebaldi — Nicolai Ghiaurov — Grace Bumbry — Dietrich Fischer-Dieskau — Martti Talvela — Tugomic Franc
Orchestra & Chorus of the Royal Opera House, Covent Garden
Georg Solti, dir.
07 / 143
Deutshce Grammophon 410 092 (3 v)
1982
Giuseppe Verdi
Aida
Opéra en IV actes sur un livret d'auteur inconnu, traduite en italien par Antonio Ghislanzoni
Radamès, Placido Domingo — Il Re dell Egitto, Ruggero Raimondi — Amneris, Elena Obraztsova — Aida, Katia Ricciarelli — Ramfis, Nicolai Ghiaouriv — Amonasro, Leo Nucci — Un messaggero, Piero de Palma — Secerdotessa, Lucia Valentini Terrani
Orchestre et choeurs de la Scle de Milan
Claudio Abbado, dir.
Verdi
Otello
Opéra en IV actes sur un livret de Arrigo Boito d'après Shakespeare
Otello, Jon Vickers (ténor) — Desdemona, Leonie Rysanek (soprano) — Iago, Tito Gobbi (baryton) —Cassio, Florindo Andreolli (ténor) — Roderigo, Mario Carlin (ténor) — Lodovico, Ferruccio Mazzoli (basse) —Montano, Franco Calabrese (basse) — A Herald; Robert Kerns (Baryton) — Emilia, Myriam Pirazzini (mezzo-soprano)
Orchestre et choeurs de l'Opéra de Rome
Tullio Serafin, dir.
Enregistré en 1960
RCA Victor / BMG 7421 72372, 2000
Giuseppe Verdi
Falstaff
Sir John Falstaff, Giuseppe Valdengo (baritone) - Mistress Alice Ford, Herva Neill (soprano) - Mistress Meg Page, Nan Merriman (mezzo-soprano) - Mistress Quickly, Cloe Elmo (mezzo-soprano) - Ford, Frank Guarrera (baritone) Nannetta, Teresa Stich-Randall (soprano) - Fenton, Antonio Madasi (tenor) - Dr. Cajus, Gabor Carelli (tenor) - Bardolfo, John Carmen Rossi (tenor) - Pistoia, Norman Scott (bass)
NBC Symphony Orchestra
Robert Shaw Chorale
Arturo Toscanini, dir.



http://youtu.be/2XAfdUug9f4 Nabucco
http://youtu.be/b8rsOzPzYr8 Aïda Pavarotti
http://youtu.be/WtUfcEXZC4Q La traviata
http://youtu.be/ntnokC6wvcs rigoletto
http://youtu.be/NSfhS0Vg7yQ Mac Beth
http://youtu.be/ETsneoOfOIA otello
http://youtu.be/b8rsOzPzYr8 Aïda




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Posté le : 27/01/2013 12:55
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Mozart 2 (suite)
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La fosse commune et la tempête de neige accompagnant le mort sont des légendes brodées au fil des années et selon la fantaisie romanesque des biographes.Wolfgang bénéficie d’un enterrement de troisième classe, c’est à dire que son corps est déposé (non pas jeté comme dans le film Amadeus, qui exagère afin de révolter le public), déposé donc dans une fosse qui contiendra plus tard 16 corps en tout. Les corps sont disposés par rangées de 4, posés les uns sur les autres, séparés par une couche de terre. Le temps est doux pour la saison. Sa dépouille aura droit à une très courte messe à l’extérieur de la cathédrale Saint - Etienne, sans musique! On ignore qui se trouvait dans l’assistance, cependant l’absence de Constanze est une certitude (le fait même qu’elle avoue cela dans la biographie écrite par son second mari von Nissen, prouve si cela était nécessaire qu’elle n’en éprouve aucune honte ni regret, comme l’usage et le chagrin le lui permettaient.) Peut-être y avait-il son rival, Salieri (qui avait la plus grande admiration pour son collègue), à son élève Süssmayer, certains francs-maçons, mais leur discrétion et les précautions d’usage les empêchent de se manifester ouvertement. Une Tenue spéciale en Loge maçonnique aura lieu pour Mozart. L’emplacement de la tombe n’a pu être déterminé avec précision car personne n'a suivi le cortège jusqu’au cimetière Saint–Marx, telle était la tradition d’alors en Autriche. De plus, le cimetière est situé à plusieurs kilomètres de la ville, il n’est pas dans les usages de suivre le cercueil jusque là. Par ailleurs, son transfert selon la réglementation ne peut s’effectuer qu’après six heures du soir, donc lorsque la nuit approche. Si ni la famille ni les amis n'accompagnèrent le cercueil à son inhumation, cela semble être en raison d'un décret impérial qui interdisait aux convois funèbres l'accès aux faubourg en raison d'épidémies, dont le choléra. La tombe est donc restée anonyme, le protocole funéraire ne permet pas de poser de croix. Le cénotaphe que le public peut aujourd’hui aller honorer correspond aux indications que les fossoyeurs ont données à Carl von Nissen et Constanze, tandis que l’employé qui avait placé le corps de Mozart était décédé, et ne pouvait donc aucunement les aider situer l’endroit exact. On peut s’étonner du fait que Constanze ne se soit pas inquiétée de la tombe de son défunt mari bien des années plus tard, cependant quelques éléments sont à noter :
- En qualité de franc-maçon très converti, Mozart n’accordait aucune importance aux corps des défunts et aux tombes, puisqu’il pensait qu’une autre vie se déroulait ailleurs.
- L’urgence pour Constanze était sa propre survie et celle de ses enfants, alors qu’ils croulaient sous les dettes.
- Elle ignorait encore quelle perte constituait pour le monde musical le décès de Mozart, car il ne jouissait que très peu de sa notoriété. Si Mozart était mort deux ans plus tard, ses succès auraient été tels que ses funérailles eussent été nationales.
Exceptée Constanze, seul Joseph Haydn pleurera toute la nuit de Noël en apprenant la mort de son jeune ami. Dans la semaine qui suivit, une messe commémorative fut célébrée a Prague où il était adoré. Plus de 4000 personnes assistèrent à la cérémonie.
Un des fossoyeurs nota l'emplacement, et, lors du remembrement du cimetière en 1801, récupéra le crâne de Mozart pour le confier à un anatomiste viennois, qui en fera don au Mozarteum de Salzbourg.
Un service commémoratif a lieu à Prague le 14 décembre, devant des milliers de personnes. Emanuel Schikaneder en organise un à Vienne, au cours duquel le début du Requiem (Introitus et Kyrie) pourrait avoir été joué.
Famille

Les dernières années de Mozart ont souvent passionné les écrivains et les biographes. Ils ont souvent parlé de problèmes d'argent et le décrivent presque tombé dans la misère. La réalité est bien différente. Mozart avait certainement des difficultés financières, mais elles n'étaient pas excessives. Il faut se souvenir qu'à l'époque, le système bancaire n'existait pas. Les emprunts entre amis étaient très courants. Mozart emprunta, certes, mais prêta beaucoup d'argent. Mozart dans les cinq dernières années composa sans arrêt écrivait à une vitesse phénoménale. Il composa certaines des plus belles œuvres de l'histoire de la musique, que les plus grands de nos jours saluent encore et jugent inégalées.

Al a mort de Mozart en 1791 :
Beethoven a 21 ans
Napoléon a 22 ans
Haydn a encore 18 ans à vivre
Schubert naîtra dans 6 ans (1797)



Musicien divin et humain

Il est impossible de définir Mozart par un genre précis. Opéra, symphonie, concerto, musique de chambre, musique sacrée… Mozart est un touche-à-tout qui s’approprie chaque genre, chaque forme, chaque instrument pour mieux le réinventer. Si les traits principaux du style classique sont bien présents dans ses œuvres ,clarté de la structure et de ses articulations, équilibre de la formation, harmonie simple, si son don inné pour la mélodie est une évidence, Mozart en joue pour mieux faire ressortir tel motif, telle dissonance, surprendre par des audaces peu prisées de ses contemporains : quelques œuvres, à l’époque confidentielles, en portent la marque comme la fantaisie en ut mineur ou le "quatuor dissonance ", dont l’introduction justifie le nom.
Mozart n’était pas pour autant un révolutionnaire. Il est l’auteur d’une abondante production de divertimentos, menuets et airs très conformes aux conventions de l’époque, sans jamais se laisser enfermer dans un registre.
Lorsqu’il compose ses opéras, c’est chaque fois avec une alternance entre opera buffa :les Noces de Figaro, Così fan tutte... et opera seria : Idomeneo, Don Giovanni…. Et son avant-dernier opéra rompt avec chacun de ces deux styles puisqu’il s’agit d’un Singspiel, une opérette allemande chargée de symbolisme et, à vrai dire, inclassable : la Flûte enchantée.
Cultivé, curieux, sans cesse à l’écoute des inventions musicales ou artistiques de son époque, Mozart a su jusqu’au bout faire évoluer son style au gré des découvertes. On sent facilement l’influence débutante du Sturm und Drang allemand dans les dernières années mozartiennes et pas seulement dans Don Giovanni ou dans le Requiem. Le propre du génie mozartien est là : avoir su s’inspirer de ses contemporains sans jamais suivre d’autre modèle que le sien propre.
La force et la grâce, la puissance et l’émotion, le pathétique, l’humour, l’élégance la plus exquise sont réunis dans son œuvre pour faire de Mozart le compositeur le plus accompli de sa génération.
On peut dire de sa musique qu'il a poussé la forme classique, la musique du XVIIIe siècle, à son paroxysme, avant l'avènement du romantisme, son génie est d'avoir mis toute la tendresse, toute la musicalité dans cette forme dite " lassique".


L’influence de Mozart

Mozart a de toute évidence eu une grande importance sur l’histoire de la musique, et ce, dès ses contemporains. Même son aîné, Haydn, ami et admirateur de Mozart, en subit l’influence dans ses dernières symphonies et messes, et dans ses deux oratorios.
Les successeurs de Mozart n’y échappent pas. Beethoven, fortement impressionné par Mozart, qu’il a probablement croisé dans sa jeunesse. Schubert, qui grandit à Vienne à l’époque même où le génie de Mozart est enfin unanimement reconnu, quelques années après sa mort. D’autres compositeurs, moins à l’avant-garde du romantisme, restent plus proches de l’esprit mozartien classique, notamment son élève Johann Nepomuk Hummel ou Ludwig Spohr. Les opéras de Gioachino Rossini doivent beaucoup à Mozart, et ce n’est pas un hasard si ce dernier choisit de mettre en musique Le Barbier de Séville de Beaumarchais, premier volet des frasques de Figaro. Enfin, Mendelssohn, Chopin, Brahms, et même Busoni assument l’héritage de Mozart dans une grande partie de leurs œuvres, souvent à la même hauteur que celui de Bach.
il laisse une œuvre importante (six cent vingt-six œuvres sont répertoriées dans le catalogue Köchel), qui embrasse tous les genres musicaux de son époque. Selon le témoignage de ses contemporains, il était, au piano comme au violon, un virtuose.
On reconnaît généralement qu'il a porté à un point de perfection le concerto, la symphonie, et la sonate, qui devinrent après lui les principales formes de la musique classique, et qu'il fut un des plus grands maîtres de l'opéra. Son succès ne s'est jamais démenti. Son nom est passé dans le langage courant comme synonyme de génie, de virtuosité et de maîtrise parfaite.


Rien dans l’allure de Mozart n’est attirant ni choquant ; il est petit, maigre, pâle, il doté d’une épaisse chevelure blonde qui fait sa fierté. Il ne porte aucune perruque et préfère poudrer ses cheveux naturels selon la mode. Ses yeux sont immenses, parfois cernés d’une ombre légère, suivant son travail nocturne ou les rages de dent subies la veille. Il porte des vêtements à la mode et adore les manchettes en dentelle, les gilets de brocard, les pièces d’étoffes soyeuses et bruissantes. Il raffole des asperges, des langues en sauce et déplore (dans ses courriers adressés à sa mère) que personne ne sache les préparer comme il les aime. Bien qu’il soit dès l’enfance prédisposé aux études longues et difficiles, son amour de la musique l’obligera à concentrer ses efforts sur l’apprentissage des techniques de composition, au détriment du calcul et des autres disciplines scolaires. Il parlera et écrira néanmoins avec facilité l’italien, le français, l’anglais et l’allemand. N’oublions pas ses connaissances en grec et en latin, qui lui permettent également de traduire un texte avec une rapidité aisée. Ses loisirs sont limités ; il apprécie particulièrement les quilles, le billard et la danse. Il proposera fréquemment à ses élèves de faire une partie de billard, à l’issue des leçons qu’il donnait.


"Papa chéri, je ne puis écrire en vers, je ne suis pas poète. Je ne puis distribuer les phrases assez artistement pour leur faire produire des ombres et des lumières, je ne suis pas peintre. Je ne puis non plus exprimer par des signes et une pantomime mes sentiments et mes pensées, je ne suis pas danseur. Mais je le puis par les sons : je suis musicien."
Après plus de deux cents ans, Mozart est toujours une étoile qui fascine le monde par sa simplicité et sa facilité d'inspiration. Aujourd'hui nul n’est capable de réaliser ce qu'il a fait étant enfant. Qui, de nos jours, composerait un concerto à 5 ans, une symphonie à 7 ans et tout un opéra a 12 ans ? Aucun artiste contemporain n'est à même de composer plus de 650 œuvres, soit plus de 200 heures de musiques, soit 180 cd, soit une pile d'environ 3 m 20 !


Une belle personne


Mozart fut longtemps considéré comme un musicien de seconde classe. Aucun compositeur ne fut autant victime d'incompréhensions et de contresens. Même après sa mort, ses ennemis acharnés l'insultaient encore. Ses détracteurs actuels se couvrent fréquemment de ridicule en qualifiant son œuvre de " musique de répondeur " ou " berceuses gentillettes ".
Ceux-là mêmes crient leur préférence pour les compositeurs plus inventifs, et signent ainsi leur ignorance !
En effet si les plus grands compositeurs du XIXème comme Beethoven, Schubert, Chopin ou encore Wagner ont su ce qu'ils devaient à leur prédécesseur, ont crié leur admiration jusqu’à la mort, la majorité, tel Berlioz ne voyait en lui qu'un ordonnateur frivole de festivités galantes.
C'est plus d'un siècle après sa mort qu'on le redécouvrira vraiment. Mais il faudra tout de même attendre la Seconde Guerre Mondiale pour que Mozart soit placé au panthéon des compositeurs aux côtés Bach, Schubert et Beethoven.
La nature sensible de Wolfgang et son inépuisable besoin d’amour eût souffert de tant d’injustices. Il se savait cependant doué d’un état de grâce, d’une céleste inspiration et n’a jamais douté de son talent. Seules les manigances et l’ignorance musicale de ses contemporains purent parfois le plonger dans quelque abîme, qu’il transposait aussitôt en mélodie parfaite.
Mozart se servait de tout pour composer ; ses humeurs joyeuses et ses instants de perplexité furent une source de composition expliquant la richesse de sa création.
On peut toujours critiquer ou détester, ce qui existe est éternel ; nul ne peut jurer qu’un jour, une nuit, il ne sera pas bouleversé par la musique de Mozart, et promettre de ne point tomber à genoux à l’écoute de ses notes qui s’aiment, voir et sentir vibrer en soi quelques instants de bonheur ou de mélancolie.


Victime de son humour, incompris par les siens.


Adulte, sa sœur Nannerl dit qu’il fut toujours un enfant. Il riait facilement, de tout et de rien, souvent de ses propres jeux de mots, de la figure médusée de ses interlocuteurs. Son génie était inversement proportionné à la profondeur de ses blagues favorites. Cependant, rien n’est moins faux que le personnage grossier et stupide du film Amadeus. Son rire, il est vrai, pouvait surprendre, et si l’on s’en réfère aux textes écrits par ceux qui l’ont bien connu, mais ce rire surprenait plus par ses motifs que par sa sonorité. Et comment croire un instant, que ce magicien des sons, cet amoureux de la voix humaine, eût supporté de produire lui-même un son ridicule ou désagréable avec sa propre gorge ? Si tel avait été le cas, Mozart aurait été le premier à corriger cette tare, au lieu de se moquer parfois (dans ses lettres) du rire stupide des imbéciles qui le détestaient. Mais il est aisé de comprendre que bien des biographes n’aient pu supporter tant de grâce, cette somme globale de dons incroyables, ce génie, sans chercher à lui trouver quelque défaut afin de le rendre plus humain, moins admirable ; rassurant pour les médiocres, certes, mais faux !
On a souvent mal jugé Mozart. On continue encore parfois.
Le XIXème siècle fait de Mozart un personnage romantique, affublé de légendes nourries par l’ignorance et par la suite, le désir de se faire pardonner les mauvais traitements qu’il dut supporter, jusqu’à sa mort.

Puis le début du XXe siècle, notamment avec les lettres de correspondances avec sa cousine la Bäsle, l’a imaginé démoniaque, divin imbécile. Il est vrai que les lettres de nos jours paraissent assez grossières, mais à l'époque cela ne choquait pas.
Nous en verrons pour preuve, un extrait d’une lettre de la duchesse d’Orléans, écrite à l’électrice du Hanovre :
« Vous êtes bien heureuse d’aller chier quand vous voulez ; chiez donc tout votre chien de soûl. Nous n’en sommes pas de même ici, je suis obligée de garder mon étron pour le soir… »
Et suivent ainsi trois pages sur le même sujet intestinal.
Autrement dit, la duchesse d’Orléans doit se retenir toute la journée et attendre d’être enfin seule dans sa suite pour satisfaire un besoin naturel.
Mais l’époque permet toutes considérations digestives ; on ne montre pas ses chevilles ni ses mollets, mais on parle de chier comme de boire. Et que répond l’électrice de Hanovre à la duchesse d’Orléans ? :
"C’est un plaisant raisonnement de merde que celui que vous faites sur le sujet de chier… "
Et suivent cinq pages sur le sujet !
Et maintenant que l’aura de Mozart se rétablit dans nos esprits, nous pouvons lire n’importe quelle lettre de sa main, y découvrir le mot tabou, l’expression cochonne, sans croire qu’il fût possesseur exclusif de toute grossièreté !
Voici donc un extrait de lettre adressée à sa cousine qui témoigne de son humour :
"Excusez ma vilaine écriture, la plume est déjà vieille, mais il y a bientôt 22 ans que je chie par le même trou et il n'est même pas encore déchiré, tous les jours je chie dedans et mord la crotte à belles dents".
Il faut également se rappeler que Wolfgang partageait cet humour avec ses parents.
Par exemple, alors qu'elle est âgée de 56 ans, Anna-Maria conclut une de ses lettres par :
"Porte toi bien mon amour et pousse toi le cul dans la bouche. Je te souhaite un bonne nuit mon mari, mais d'abord chie au lit et que ça pète".
Que veut dire Anna-Maria ? Elle souhaite simplement verdeur et souplesse à son époux, que ses fonctions digestives aillent bien et tout ira bien ! On ne riait pas des même choses il y a deux siècles. Quoique…
Il est temps de cesser de s’en référer à ses différentes images ridicules, les mythes et légendes ne sont que purs fantasmes. L’abondante correspondance et surtout la perfection de la musique de Mozart nous prouvent tout le contraire. Il fut l’un des hommes les plus féconds et les plus intelligents qui aient jamais vécu.
Wolfgang sut profiter pleinement de la vie, des plaisirs et du raisonnement ; il fut la plupart du temps, malgré toutes ses misères, un homme heureux et confiant.


En quête d'amour et de sensations.


Mozart voulait être aimé, que le public soit toujours attentionné, présent avec lui notamment lorsqu’il jouait au clavier. Il souhaitait être honoré pour son sublime travail. " M’aimez vous, m’aimez vous vraiment ?", demandait-il souvent lorsqu’il était enfant, bien qu'il fut presque toujours un enfant. " Donnez-moi le meilleur piano d'Europe, mais pour m'écouter, des gens qui ne comprennent rien ou qui ne veulent rien comprendre, et qui ne ressentent pas avec moi ce que je joue, alors je perdrai toute ma joie". Il aime le succès et ignore le trac.
Mozart est sûr de lui, ses concerts ne lui font jamais perdre ses moyens, le public ne l'intimide pas mais au contraire l'encourage. Il déteste cependant qu’un orchestre joue sa musique en l’estropiant, et surtout que ses œuvres soient exécutées trop rapidement. Il s’emporte alors et vocifère :
« Ils croient ainsi que ça leur donne du feu ; oui quand il n’y a pas de feu dans une composition, ce n’est pas en la jouant au galop qu’on lui en donne ! »

Mozart adore la compagnie des femmes, surtout lorsqu’elles sont le contraste de sa propre mère : joyeuses, coquettes, un tantinet garces ; c'est avec sa cousine qu'il découvre les plaisirs de l'amour.
Les lettres qu’ils échangeront longtemps laissent percevoir le degré d’intimes découvertes qu’ils vécurent ensemble. Plus tard, et bien avant son premier grand amour, il apprendra par son père que la fille d’un boulanger souhaitait prendre le voile, déçue qu’il ne l’aime comme elle l’aimait…
Mozart déclenchait des passions involontairement, mais il ne tardera pas à connaître les blessures de l’amour non partagé. Aloysia l'a marqué à jamais. Arriviste et sournoise, elle lui fit miroiter bien des câlineries avant de se tourner vers un autre, Joseph Lange, avec lequel elle fit un mariage d’amour et d’argent.
Mozart apprend vite ; les déceptions et les bonnes fortunes lui enseignent l’art d’une musique envoûtante. Ses opéras prônent de nombreuses valeurs, comme la fidélité, l’honneur, l’amour, l’amitié, la fraternité. Wolfgang considère qu'un couple doit s'aimer toute la vie et rester fidèle à sa promesse solennelle. Il persiste cependant des doutes sur la fidélité de Mozart envers sa femme et réciproquement. Les doutes s’effacent et deviennes certitude lorsque l’on relit ses correspondances et les annotations faites sur certaines compositions à l’intention de deux femmes dotées de voix sublimes.
Bien plus que les manières et les dentelles des jupons, la voix humaine l’attire et le plonge dans une béatitude sans rivale. C’est pourtant à sa femme qu’il réserve toutes les allusions coquines, sa douceur et ses formules d’amour définitif durant leurs séparations ; même si l’on sait aujourd’hui qu’il eût quelques maîtresses, toute sa tendresse va vers Constanze lorsqu’il lui écrit :
"mon petit oiseau est si gonflé d'impatience qu'il est presque monté sur la table".

Les artistes qu'ils soient musiciens ou peintres dépendent à cette époque de commanditaires et de protecteurs. De plus, Mozart est devenu franc-maçon en 1784 ; il était de plus en plus périlleux d’adhérer à cette philosophie de lumière, surtout au moment de l’arrivée de Léopold II sur le trône.
Cependant contrairement à ce que l'on dit encore dans les milieux mal informés, Mozart a connu d’immenses succès, notamment avec ses opéras.
Le Mariage de Figaro fit un peu scandale car la part belle était offerte aux subalternes, mais rapidement le succès arriva.
Don Giovanni et la Flûte enchantée sont des œuvres profondes et symboliques sont le sens échappera parfois aux spectateurs habitués aux opéras vides de sens philosophique.
Souvent lors des premières, en particulier les Noces de Figaro, les bis sont si nombreux que l’empereur doit intervenir lui-même pour stopper les bravos trop nombreux à son goût (Wolfgang sera plus applaudi que l’empereur).
Malgré tout, les compositeurs Joseph Haydn et Antonio Salieri sont alors plus connus que lui en Europe.
Mozart ne prendra pas ombrage du succès de ses confrères, mais il râlera souvent contre la bêtise des précieuses cours qui ne comprenaient guère d’autre langage que celui des opéras classiques : il l’aime, elle ne l’aime plus, il se suicide, elle revient et prend le voile pour se punir…Banal !


En guerre contre l'oppression et la médiocrité


Mozart est le premier musicien qui se libère de son employeur et protecteur(Colloredo), se revendique comme artiste libre et défend totalement son art qui reste la première de ses priorités.
Il faut aussi comprendre que la philosophie maçonne le pousse alors à développer son esprit de liberté, dans la rigueur et la moralité. Mozart a horreur des classes sociales, des différences flagrantes entretenues par les aristocrates entre eux et le petit peuple, les hiérarchies lui donnent la nausée et faire la révérence lui donne plutôt envie de péter au nez de celui qu’il salue ; Les Noces de Figaro sont alors la méthode qu’il choisit pour dénoncer les injustices qui le rendent malade et l’on souvent humilié.
Mozart est le premier compositeur révolutionnaire, avant même Beethoven.

Mozart sait sa musique parfaite et n’ignore pas son réel génie ; Il supporte mal les critiques.
Mozart sent qu’il est le meilleur, il sait qu’il demeure le plus grand compositeur de la cour et d’Europe, il est vrai qu’il manque un peu de modestie, -mais comment être humble lorsqu’on peut écrire en quelques minutes ce que d’autres élaborent péniblement en plusieurs jours, avec son supplément d’âme et de beauté ?
- .Wolfgang a peu d’admiration pour ses collègues musiciens à l’exception de C.W. von Gluck (1714-1787) dont il apprécie Orphée et Eurydice, mais surtout Joseph Haydn qu'il considère comme le plus grand.
Haydn possède aux yeux de Wolfgang un talent immense ; une amitié sans faille les lie.
Lorsque Léopold meurt, Wolfgang baptisera Haydn " papa " et l’appellera ainsi jusqu’à la fin de sa vie.

Il n'hésitera pas à insulter ses ennemis compositeurs. Il n’avait aucune référence en dehors de ceux pré-cités. Généralement, la plupart des musiciens ont leur référence, par exemple Beethoven vénérait Haendel, Schubert adorait Beethoven, pour Chopin, Bach et Mozart étaient des dieux. Il a cependant énormément d'estime pour Haendel et Bach qu'il a fait sortir de l'ombre.
Son estime se mesure d’ailleurs à la qualité des créations de ses " confrères" domestiques-musiciens. Il passa des années à étudier les œuvres des plus grands maîtres.
Mozart sera un homme très généreux avec ses amis et ses collègues. Il fut extrêmement sociable.
Nombreux sont les témoignages contemporains qui le flattent sur sa gentillesse, sa générosité (parfois excessive).
Par exemple, alors qu’il n’est plus au service de l’archevêque de Salzbourg, il compose des quatuors qu’il donne à son ami Michael Haydn, le frère de Joseph en retard pour une commande de l’archevêque Colloredo !
Wolfgang a du cœur, il s'émeut facilement des malheurs d'autrui.
Ce qui fait de lui presque un naïf, d'une confiance aussi spontanée qu'émouvante.
Il prête de l'argent au risque de devoir lui-même en emprunter par la suite. Le calcul ne fait pas partie de son quotidien, il donne lorsqu’il aime et ne compte pas ses efforts pour autrui.

Le plus miraculeux, chez Mozart est sa façon de composer. Il "entend" d’abord toute la mélodie dans sa tête, chaque instrument jouant sa partition et seulement après, il la transcrit.
Il compose à folle allure, aussi vite que sa plume, ne revient jamais sur ses partitions, fait rarement des ratures ; un détail véritable du film Amadeus, nous montre l’étonnement de Salieri découvrant les partitions originales, sans retouches ni ratures, d’une perfection mélodieuse, qui laisse à penser que ce petit homme est la preuve que Dieu existe…

L’élaboration d’une sublime symphonie lui demande cinq jours de travail, un opéra lui prend trois semaines. Cependant, dès qu'il a une oeuvre importante en tête, Mozart n'aura jamais moins l'apparence d'un homme dit Joseph Lange."
Il s'exprime alors de façon incohérente et confuse, en lançant des plaisanteries que l'on n'aurait jamais attendu de lui. C'est en quelque sorte une manière de se libérer de lui même.
En fait Amadeus ne tenait jamais en place, il ne cessait de pianoter sur son chapeau, les tables, les chaises, il composait tout le temps.
Il lui fallait avoir tout le temps près de lui, surtout en voyage, dans la poche de côté de la voiture, des feuilles de papier à musique auxquelles il confiait ses notes, ses esquisses fragmentaires conservées avec soin dans un portefeuille.
Ce procédé était pour lui de la plus haute importance, c’était pour lui, comme il disait, "une chose sacrée. "
Mozart n'est alors pas uniquement un compositeur de pur génie, il est aussi un instrumentiste très impressionnant.
Il joue surtout du piano-forte, c'est le plus grand virtuose de Vienne et de toute l'Europe.
Il maîtrise une technique, une telle façon de jouer qu'il éblouit même les plus grands virtuoses. Il remportera haut la main, sans lever un cil, tous les défis, se lance avec joie dans les joutes musicales, accepte les duels d’harmonie avec l’assurance que son divin talent lui permet.
Il jouera aussi à la perfection du violon, il travaillait comme premier violon dans l'orchestre de Salzbourg sous Colloredo.
Il domine aussi parfaitement l'alto et l'orgue.
Lorsque Mozart passe un jour à Leipzig, il se précipite sur l'orgue du grand JS Bach, un contemporain témoignera plus tard, marqué par cette vision : " c'était un jeune homme de taille moyenne, habillé à la mode".
Doles, ancien élève de Bach était tout enthousiasmé par le jeu de l'artiste et croyait revoir son maître devant ses yeux, le vieux Bach. Mozart avait traité à première vue de façon admirable, avec une excellente tenue, la plus grande facilité et tous les raffinements de l'harmonie, ce qu'on lui avait mis sous les yeux ainsi que les thèmes, entre autres le choral : Jesu, meine Zuersicht".


La magie universelle de son oeuvre


Mozart est-il le plus grand compositeur de l’histoire de la musique ? La question pourrait paraître vide de sens pour les grands musiciens. En tout cas il persiste deux certitudes au sujet de Mozart : d’une part, il est le musicien le plus facile à aimer des enfants, des politiques, des généraux, des philosophes, des scientifiques…et même par les musiciens au soir d’une dure journée de répétition. D’autre part, Mozart est le musicien le plus universel. Cela se manifeste à travers l’humanité si profonde de ses opéras, dans l’éventail de tous les genres qu’il a abordés et dans lesquels il a le plus souvent excellé. Aucun autre compositeur ou artiste ne s’est exprimé dans un champ de création aussi vaste. Il a excellé dans tous les genres (opéras, concertos, quatuors, etc…) et a atteint la plus haute perfection dans chacun.

Ce qui fait ressortir son génie, c’est la fluidité de sa musique. Il n’est pas nécessaire de chercher un sens, le plaisir est directement là. Certains biographes prétendent que Mozart n’a pas révolutionné la musique, n’a pas crée de style ; qu’il n’y existe pas de style Mozartien. Rien n’est plus faux. Comment dans ce cas, décrire une musique que l’on reconnaît entre mille autres et universellement copiée depuis tant d’années ? Pourquoi ne peut-on confondre Mozart et d’autres compositeurs admirés ? Il est cependant exact qu’il ne mit aucun système à l’œuvre. Les notes coulent et s’assemblent avec harmonie, cette harmonie si logique et naturelle qui fait tant défaut à d’autres. Là où Mozart marie les sons, d’autres conjuguent avec peine ! Sa musique, bien que presque toujours conventionnelle dans la forme, (si l’on accepte l’idée que convention soit avant tout harmonie et non pas crissement bizarre, création délirante et inaudible) n’est même jamais un message, ni une confession contrairement à celle de Beethoven. La musique de Mozart n’a aucun son lié avec sa vie et c’est même étrange de constater que ce sera durant ses moments les plus difficiles qu’il compose alors ses musiques les plus gaies. Ses œuvres sonnent spontanément, parlent librement et cette liberté dispense l’auditeur de tout effort pour prendre plaisir à la musique. Il n’est nul besoin de comprendre pour aimer. Cependant comprendre Mozart permet d’approcher l’état d’extase dans lequel il se trouvait et transporte l’auditeur dans un voyage indescriptible. Mozart composait uniquement pour son plus grand plaisir et celui des auditeurs, il ne cherchait rien d’autre, bien qu’il dût tout de même composer des « commandes » assez fréquemment. Il n’est pas de discours moins raisonnable que celui de dire que Mozart est grand, le plus grand compositeur de l’histoire de la musique, dépassant tous ses prédécesseurs et n’ayant jamais été égalé.

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Aujourd’hui, il est incontestablement le plus populaire des classiques, et probablement le plus joué.

Catalogue Köchel


Quelques décennies après la mort de Mozart, plusieurs tentatives ont été faites afin d’inventorier ses compositions. Toutefois, c’est seulement en 1862 que Ludwig von Köchel, musicologue, complètera un catalogue chronologique de 626 œuvres, qui fait, aujourd’hui encore, figure de référence. Sa sixième édition recense désormais 893 œuvres.
Å’uvres majeures

Œuvres sacrées


Vesperae de dominica, Confitebor
Veni sancte spiritus, K. 47
Exsultate, jubilate, K. 165 (1773, Milan)
Vesperae de dominica, K. 321
Krönungsmesse en ut majeur (Messe du Couronnement K. 317 ), (1779)
Vesperae solennes de confessore, K. 339
Messe en ut mineur, K. 427 (1782-83)
Ave verum corpus, K. 618
Requiem en ré mineur, K. 626 (1791, Vienne

Opéras


Apollo und Hyacinthus (Apollon et Hyacinthe), K.38 (13 mai 1767, Salzbourg) C'est le premier véritable opéra de Mozart, alors âgé de 11 ans
Bastien und Bastienne (Bastien et Bastienne), K. 50 (1768, Vienne) Il n’avait que 12 ans à l’époque
La Finta Semplice (La Fausse Ingénue), K. 51 (1769, Salzbourg)
Mitridate, re di Ponto (Mithridate), K. 87 (1770, Milan)
Ascanio in Alba, K. 111 (1771, Milan)
La Betulia liberata10, KV118/74c (1771)
Il sogno di Scipione (Le songe de Scipion), K. 126 (1772, Salzbourg)
Don Giovanni, Ouverture
Lucio Silla, K. 135 (1772, Milan)
La Finta giardiniera, K196 (1775, Munich)
Il Re pastore (Le Roi pasteur), K. 208 (1775, Salzburg)
Zaide, K. 344 (1780, Salzbourg) Opéra inachevé
Thamos, König in Ägypten (Thamos, roi d'Égypte) K. 345 (336a) (entre 1773 et 1780)
Idomeneo, rè di Creta, K. 366 (1781, Munich)
Die Entführung aus dem Serail (L’Enlèvement au sérail), K. 384 (1782, Vienne)
Der Schauspieldirektor (Le Directeur de théâtre) K. 486 (1786, Vienne)
Le Nozze di Figaro (Les Noces de Figaro), K. 492 (1786, Vienne)
Don Giovanni (Don Juan), K. 527 (1787, Vienne et Prague)
Così fan tutte (Ainsi font-elles toutes), K. 588 (1790, Vienne)
La Clemenza di Tito (La Clémence de Titus), K. 621 (1791)
Die Zauberflöte (La Flûte enchantée), K. 620 (1791, Vienne)

Symphonies


Symphonie no 25 en sol mineur, K. 183 (fin 1773)
Symphonie no 28 en ut majeur, K. 200 (novembre 1773)
Symphonie no 29 en la majeur, K. 201 (début 1774)
Symphonie no 31 en ré majeur dite « Paris », K. 297 (mars 1778)
Symphonie no 34 en ut majeur, K. 338 (août 1780)
Symphonie no 35 en ré majeur dite « Haffner », K. 385 (juillet-août 1782)
Symphonie no 36 en ut majeur dite « Linz », K. 425 (novembre 1783)
Symphonie no 38 en ré majeur dite « Prague », K. 504 (fin 1786)
Symphonie n° 40, Molto Allegro
Symphonie no 39 en mi bémol majeur, K. 543 (juillet-août 1788)
Symphonie no 40 en sol mineur, K. 550 (juillet-août 1788)
Symphonie no 41 en ut majeur dite « Jupiter », K. 551 (juillet-août 1788)

Concertos
Concerto pour piano n° 25, Andante
Concertos pour piano et orchestre :
Concerto pour piano no 9 en mi bémol dite « Jeunehomme », K. 271 (1777)
Concerto pour deux pianos en mi bémol majeur, K. 365 (1778)
Concerto pour piano no 12 en la majeur, K. 414 (1783)
Concerto pour piano no 13 en do majeur, K. 415 (1783)
Concerto pour piano no 14 en mi bémol majeur, K..449 (1783)
Concerto pour piano no 15 en si bémol majeur, K. 450 (1784)
Concerto pour piano no 16 en ré majeur, K. 451 (1784)
Concerto pour piano no 17 en sol majeur, K. 453
Concerto pour piano no 19 en fa majeur, K. 459 (1784, Vienne)
Concerto pour piano no 20 en ré mineur, K. 466 (1785, Vienne)
Concerto pour piano no 21 en ut majeur, K. 467 (1785, Vienne)
Concerto pour piano no 22 en mi bémol majeur, K. 482
Concerto pour piano no 23 en la majeur, K. 488
Concerto pour piano no 24 en ut mineur, K. 491
Concerto pour piano no 25 en ut majeur, K. 503
Concerto pour piano no 26 en ré majeur dit « du Couronnement », K. 537 (1788)
Concerto pour piano no 27 en si bémol majeur, K. 595
Concerto pour clarinette, adagio
Concerto pour clarinette en la majeur, K. 622 (1791, Vienne)
Concertos pour flûte nos 1 et 2, K. 313 et 314 (1778, Mannheim)
Concerto pour flûte et harpe en ut majeur, K. 299 (1778, Paris)
Concertos pour violon et orchestre :
Concerto pour violon no 1 en si bémol majeur, K. 207
Concerto pour violon no 2 en ré majeur, K. 211
Concerto pour violon no 3 en sol majeur, K. 216
Concerto pour violon no 4 en ré majeur, K. 218
Concerto pour violon no 5 en la majeur, K. 219
Sinfonia concertante pour violon et alto, Presto
Concertos pour cor et orchestre
Concerto pour cor et orchestre n°1 en ré majeur K. 412
Concerto pour cor et orchestre n°2 en mi bémol majeur K. 417
Concerto pour cor et orchestre n°3 en mi bémol majeur K. 447
Concerto pour cor et orchestre n°4 en mi bémol majeur K. 495

Autres Å“uvres concertantes :
Concertone pour 2 violons, hautbois, violoncelle et orchestre en ut majeur, K. 190 (1774, Salzbourg)
Sinfonia concertante pour hautbois, clarinette, cor, basson et orchestre en mi bémol majeur, K. 297b
Sinfonia concertante pour violon, alto et orchestre en mi bémol majeur, K. 364

Musique pour clavier
Rondo Alla Turka
Sonates pour piano :
Sonate pour piano n° 1 en do majeur, K. 279 (1775)
Sonate pour piano n° 2 en fa majeur, K. 280 (1775)
Sonate pour piano n° 3 en si bémol majeur, K. 281 (1775)
Sonate pour piano n° 4 en mi bémol majeur, K. 282 (1775)
Sonate pour piano n° 5 en sol majeur, K. 283 (1775)
Sonate pour piano no 6 en ré majeur dite « Durnitz », K. 284
Sonate pour piano n° 7 en ut majeur, K. 309 (1777)
Sonate pour piano n° 8 en la mineur, K. 310 (1777)
Sonate pour piano n° 9 en ré majeur, K. 311 (1778, Paris)
Sonate pour piano n° 10 en ut majeur, K. 330
Sonate pour piano no 11 en la majeur dite « Alla turca », K. 331 (1781-83, Munich ou Vienne)
Sonate pour piano n° 12 en fa majeur, K. 332 (1783)
Sonate pour piano n° 13 en si bémol majeur, K. 333 (1785)
Sonate pour piano n° 14 en ut mineur, K. 457 (1783)
Sonate pour piano n° 15 en fa majeur, K. 533/494 (1786-1788)
Sonate pour piano no 16 en do majeur dite « Facile », K. 545 (1788)
Sonate pour piano n° 17 en si bémol majeur, K. 570 (1789)
Sonate pour piano n° 18 en ré majeur, K. 576 (1789)
Autres pièces pour piano :
Douze variations sur « Ah ! vous dirai-je, Maman », K. 265
Prélude et fugue en ut majeur, K. 394
Fantaisie en ut mineur, K. 475
Fantaisie en ré mineur, K. 397
Rondo en ré majeur, K. 485
Rondo en la mineur, K. 511
Adagio en si mineur, K. 540

Pièces pour orgue :
Adagio et allegro en fa mineur pour orgue mécanique, K. 594
Fantaisie en fa mineur pour orgue mécanique, K. 608
Andante en fa majeur, K. 616
Marche en do majeur, K. 408/1
Musique de chambre

Pour cordes :
6 quintettes à corde
Sonate pour violon et piano en ut majeur, K. 296
Quatuors dédiés à Haydn :
Quatuor en sol majeur, K. 387 (1782, Vienne)
Quatuor en ré mineur, K. 421 (1783, Vienne)
Quatuor en mi bémol majeur, K. 428 (1783, Vienne)
Quatuor en si bémol majeur dit « La chasse », K. 458 (1784, Vienne)
Quatuor en la majeur K. 464 (1785, Vienne)
Quatuor en do majeur dit « Les dissonances », K. 465 (1785, Vienne)
Quatuors avec piano :
Quatuor avec piano no 1 en sol mineur, K. 478 (1785)
Quatuor avec piano no 2 en mi bémol majeur, K. 493 (1786)
Sérénade Eine Kleine Nachtmusik (Une petite musique de nuit), K. 525 (1787, Vienne)
Adagio et fugue en ut mineur, K. 546

Pour vents :
Sérénade pour instruments à vent dite « Gran Partita », K. 361
Sérénade pour octuor à vent en mi bémol majeur, K. 375 (1781) - 2 hautbois 2 clarinettes, 2 cors, 2 bassons
Sérénade pour octuor à vent en ut mineur, K. 388 (1782, Vienne) - 2 hautbois, 2 clarinettes, 2 cors, 2 bassons
Divertimento pour 3 cors de basset, K. 439
Pour ensemble mixte :
Trio en mi bémol majeur pour piano, clarinette et alto dit « Les quilles », K. 498 (1786, Vienne)
Quintette avec clarinette en la majeur, K. 581 (1789, Vienne)
Quintette pour cor et cordes en mi bémol majeur, K. 407
Quatuor pour hautbois et cordes en fa majeur, K. 370 (1781)
Quintette pour piano, hautbois, clarinette, cor et basson en mi bémol majeur, K. 452
Adagio et rondo pour harmonica de verre, flûte, hautbois, alto et violoncelle en do majeur, K. 617


Biographies filmées


La Mort de Mozart, Louis Feuillade, France, 1909.
Mozart Leben, Lieben und Leiden, Autriche, 1921.
Die kleine Nachtmusik, Leopold Hainisch, Allemagne, 1939. Hannes Stelzer : Mozart.
Whom the Gods love (Mozart), Basil Dean, Grande-Bretagne, 1940, 76 minutes. Stephen Haggard : Mozart; Victoria Hopper : Constance. La musique est jouée par le London philharmonic.
Wen die Götter lieben, Carl Hartl, Allemagne, 1942, 90 minutes.
The Mozart story, Carl Hartl, Autriche, 1939-1948, 91 minutes. Hans Holt : Mozart; Winnie Markus : Constance; Rene Deltgen : Beethoven; Edward Vedder : Haydn. Filmé en Autriche avec rajout de scènes tournées à Hollywood pour la sortie américaine.
Melodie eterne, Carmine Gallone, Italie, 1940, 93 minutes. Gino Cervi.
Mozart und Da Ponte, Gernot Friedel, Allemagne, 1955, 120 minutes.
Reich mir die Hand mein Leben, Carl Hartl, Allemagne, 1959, 87 minutes. Oskar Werner : Mozart. Doublage de grande qualité avec Hilde Gueden, Anton Dermota, Gottlob Frick et l’Orchestre philharmonique de Vienne dirigé par Hans Swarowski.
Aufzeichnungen einer Jugend, Klaus Kirchner, Allemagne, 1975, 224 minutes. Mozart est successivement interprété par Pavlos Beklaris (à 7 ans), Diago Crovetti (à 12 ans) et Santiago Ziesmer (à 20 ans).
Noi Tre, Pupi Avati, Italie, 1984, 90 minutes. Épisode de l’adolescence de Mozart, joué par Christopher Davidson, à Bologne.
Amadeus, Milos Forman, États-Unis, 1984, 158 minutes. Adapté de la pièce de Peter Shaffer et récompensé par plusieurs oscars et un succès international. Tom Hulce campe un Mozart confronté aux manœuvres de cour de Salieri (F. Murray Abraham).
Mozart Reise nach Prag, Tobias Schachner, Allemagne, 1988, 100 minutes. D’après la nouvelle d’Eduard Mörike.
Nannerl, la sœur de Mozart, René Féret, France, 2010, 120 minutes. David Moreau : Mozart; Marc Barbé : Leopold Mozart; Marie Féret : Nannerl Mozart.
Téléfilm et série
Mozart, Marcel Bluwal, France, Belgique (…) 1982, feuilleton (TV). Christoph Bantzer : Mozart (adulte), Michel Bouquet : Léopold, Martine Chevallier : Constanze. (IMDb)
Scène

Théâtre


Amadeus, pièce de Peter Shaffer (1979) sur les rapports entre Mozart et Salieri.
En France, la pièce est jouée une première fois sur scène en 1981, avec Roman Polanski (Mozart) et François Périer (Salieri), puis en 2005 avec Lorànt Deutsch (Mozart) et Jean Piat (Salieri); entre-temps, en 1984, la pièce est adaptée avec succès au cinéma par Milos Forman.
En 1830, Pouchkine avait écrit Mozart et Salieri, mis en musique par Rimski-Korsakov.
Comédie musicale
Mozart, l'Opéra Rock (2009) « L'incroyable destin… » spectacle musical mis en scène par Olivier Dahan, la chorégraphie est de Dan Stewart, il est produit par Dove Attia et Albert Cohen.



A écouter :

http://youtu.be/E0vnxGEF9kM concerto pour flûte et harpe
http://youtu.be/JTc1mDieQI8 symphonie N° 40 sol mineur

http://youtu.be/-1DsJ5YQr5s requiem 1H
http://www.youtube.com/watch?v=0OiO9f ... e&list=PL34B3F79B077672E1 requiem
http://youtu.be/tlhbFk2GbcY la flûte enchantée sous titré 2H
http://youtu.be/Srf2fa_gimc Les noces du Figaro > 1H
http://youtu.be/N4yHHBSdE2Q DON Juan 1 1H
http://youtu.be/mFBAPIrDRjw DON Juan 2 IH
http://youtu.be/Vdhttp:// youtu.be/mFBAPIrDRjwKE2yBxubM Cosi fan tutte 1H
http://youtu.be/VdKE2yBxubM Cosi fan tutte 1H
http://youtu.be/Y-kka6yXri8 Cosi fan tutte 2 IH


A regarder :

film sur Mozart : http://youtu.be/d518KTtwBS0 Hans conrad Fisher

film de Milos Forman : http://www.dailymotion.com/widget/jukebox?list[]=%2Fplaylist%2Fx1fu9r_ckbg_amadeusa%2F1&skin=darknight









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Posté le : 27/01/2013 12:42
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Hors Ligne
Le 27 janvier 1756, à Salzbourg, le septième enfant* de Léopold Mozart et d’Anna-Maria Pert voit le jour à Salzbourg, qui est à l’époque la capitale d’une principauté ecclésiastique allemande dans la principauté du Saint-Empire romain germanique.

Mozart Amadeus, c'est la musique, c'est le chant qui nous vient de l'univers, le souffle de pure beauté, c'est la porte du paradis que nous ouvre cet homme qui porte l'éternité et l'inspiration divine.
Il semble bien que aucun artiste n’a fait couler autant d’encre que Wolfgang Amadeo Mozart, notamment en Allemagne , dès les années 1800, on pourrait croire que tout a été dit sur celui qui fut, sans conteste, le compositeur-phare de la seconde moitié du XVIIIe siècle.
Wolfgang Amadeus Mozart n'était pas seulement l'un des plus grands compositeurs de la période classique, mais un des plus grands de tous les temps.
Étonnamment, on ne reconnait pas tout de suite l'importance de son oeuvre innovatrice, de sa puissance harmonique, et du symbolisme profond déjà entendu dans des œuvres de Bach. Sublime la musique de Mozart est un flot naturel, un charme irrésistible. Cette expressivité artistique qui peut exprimer l'humour, la joie ou de la tristesse, la faiblesse et la force. Ses opéras, en particulier bien que reconnus trop tardivement, sont de brillants exemples du grand art. Il excella également dans ses concertos pour piano et ses symphonies restent des joyaux de technique
, autant que de sensibilité.

La famille d'Amadeus Mozart

En 1747 , Leopold Mozart épouse la fille d'un haut fonctionnaire d’Autriche, Anna-Maria Pertl. Le plus beau couple de Salzbourg s’installe dans un appartement au troisième étage sur la Getreidgasse.
Salzburg vers 1750 :
Leopold est un excellent violoniste ; il occupe le poste de second violon dans l'orchestre de la cour du prince- archevêque de Salzbourg. Il est également compositeur et auteur d’une méthode de violon. Il est aussi compositeur de la cour et de la chambre .
Très bon violoniste, il est l’auteur d’un Essai d’une méthode approfondie du violon qui connaîtra un réel succès.
Bien qu’il ne lui soit accordé aucun génie, ses aptitudes pédagogiques sont reconnues. Anna-Maria se révèle être une douce et tendre épouse, toujours d’humeur égale, attentive aux souhaits de son mari.
Le premier enfant naît en 1751. En hommage à la jeune accouchée, l’enfant est baptisée Maria-Anna puis surnommée plus tard Nannerl.
Elle révèle très tôt ses prodiges au clavecin, et ravive la fierté de son père. Mais la famille ignore encore que le génie pur et véritable est en gestation.
Le 27 janvier 1756 à 20 heures dans l’appartement de Salzbourg, Nannerl se penche sur le berceau de celui qui va bientôt la pousser dans l’ombre : son frère Wolfgang est né. Septième enfant de Léopold et Anna-Maria Mozart, il est le second qui survit aux soins précaires dispensés aux nourrissons de l’époque. Nannerl et Wolfgang seront les seuls enfants vivants du paisible couple Mozart.
Dès le lendemain de sa naissance, on inscrit son nom sur le registre de baptême : Johannes Chrysostomus Wolgangus Theophilus.
Le bébé, sera le futur maître absolu de l’harmonie des sons, il est déjà appelé Wolfgang par sa famille, parfois même Wolfgangerl ou encore Wolferl.
Plus tard, en Italie, il se fera appeler Amadeus, traduction latine de son prénom Theophilus et Gottlieb en Allemagne.

Pour nous tous, il demeure à jamais l’unique MOZART.
En 1756 né Amadeus Mozart:
Haydn a 24 ans
Rameau a 73 ans
Voltaire a 62 ans
Haendel a 71 ans
Beaumarchais a 24 ans
Bach est mort depuis 6 ans
L'immense Beethoven naîẗra dans 14 ans

Le style musical de Mozart

Style galant et style savant
Mozart est, avec Haydn et Beethoven, l’un des principaux représentants du style classique, du style Viennois, viennois. Cela ne suffit certes pas à le définir. Dans une époque dominée par le style galant, Mozart réalise la synthèse avec des complexités contrapuntiques propres au baroque tardif, et avec des formes novatrices influencées notamment par les fils Bach ou par Haydn.
Si Mozart est le meilleur représentant du style classique, son style va toutefois bien au-delà : il est l’un des plus personnels et des plus immédiatement reconnaissables à l’oreille.
Né dans une famille de musiciens, tôt habitué à voyager et à rencontrer des instrumentistes et compositeurs d’horizons et nationalités différents, Mozart devient dès l’enfance un imitateur de génie et s’approprie tout ce qu’il entend. Il suit cette méthode tout au long de sa vie, notamment quand il s’agit de se familiariser avec le contrepoint, ce style savant, si exigeant et si difficile à assimiler à l’époque où on lui oppose le style galant dans lequel Mozart baigne depuis l’enfance.
Mozart commence par transcrire plusieurs fugues de Bach pour trio à cordes, sur une commande de Van Swieten, puis il se consacre réellement à composer des fugues, non sans difficultés : celle entamée pour le final de la sonate pour violon restera inachevée ; tandis que celles du prélude et fugue composé en 1782 ou de la suite dans le style de Haendel sont d’une extrême complexité, qui traduit les difficultés rencontrées par Mozart dans l’étude du contrepoint. Pourtant, on retrouve celui-ci qui nourrit la messe en ut mineur entamée à la même époque.
Dans les mois suivants, on retrouve aussi des fugues pour vents, des sérénades, pour piano, plus tard des transcriptions pour orgue. Puis, dans les années suivantes, Mozart abandonne la simple imitation, mais des œuvres bénéficient de ce travail : le final du quatuor en sol majeur ou le final de la Symphonie Jupiter, deux mouvements où la superposition des lignes atteint une maîtrise inégalée.

Un génie audacieux et diversifié

Mozart tient sans conteste une place unique dans l’histoire de la musique occidentale. Son destin de jeune virtuose aux dons musicaux exceptionnels l’a porté très tôt aux triomphes et aux honneurs des plus grandes cours d’Europe de son temps. L’attention soignée que porta son père Léopold dans la gestion de la carrière de ce fils prodige a contribué à cette célébrité précoce, mais elle est aussi révélatrice de la condition précaire du musicien du 18ème siècle dans sa quête indispensable de reconnaissance à la fois sociale et vitale au sein des réseaux aristocratiques.
Cette vie de valet révoltera souvent Mozart, qui reprochera à son père de bien trop souvent courber la tête devant toutes les formes de pouvoir.
Plus tard, confronté lui-même à cette réalité, Mozart tentera de trouver un équilibre entre l’acceptation des normes figées de son temps et son désir de s’affranchir artistiquement. Il s'ingéniera à conserver sa liberté de créateur tout en faisant preuve d'une politique relationnelle consensuelle.
Il sera le premier à s’illustrer dans tous les genres musicaux et perfectionnera les formes établies, conférant à ses œuvres une ampleur et une expressivité jamais atteinte jusqu’alors posant les jalons de l’ère romantique.
De la sonate aux quatuors, du concerto à la symphonie, le style Mozartien s’imposera. Son écriture sera d’une rare intensité dans la musique religieuse, et ses opéras marqueront l’art de la scène et ce, d’une manière intemporelle. Il saura y mêler, avec justesse, le drame et la comédie, le fantastique et le réel, les princes et le peuple, des œuvres dans lesquelles transparaît l’engagement du compositeur. La puissance créatrice de Mozart a su synthétiser la légèreté italienne et le savoir-faire contrapuntique allemand et porter le style classique à son apogée, mais son génie aura été surtout celui d’un homme revendiquant sa libre expression artistique.


Chronologie détaillée

1756 – 1762 : L’enfance de Wolfgang : un talent extraordinaire reçu de dieu (Marianne Mozart)


Le jeune Mozart est baptisé sous les prénoms de Joahnnes-Chrysostomus-Wolfgang-Théophilus.
Theophilus qui signifie "Aimé des dieux" a des équivalents allemand (Gottlieb), italien (Amedeo) et latin (Amadeus).
Il est cependant certain que Wolfgang Amadé n’a jamais été appelé "Amadeus" de son vivant.
Pour comprendre d’où provient le fameux prénom d’"Amadeus", il faut rappeler qu’au 18ème siècle, la coutume imposait que l’enfant reçoive à son baptême le prénom de son parrain, lequel, pour Mozart se prénommait Theophilus. Léopold donna très vite sa préférence personnel pour l’équivalent allemand du prénom c’est-à-dire Gottlieb.
Plus tard, Wolfgang s’amusera à italianiser ce Gottlieb qui devient, dans la traduction italienne, Amadeo, Amadé ou encore, dans sa forme latine, Amadeus.
Le père de Wolfgang est un homme autoritaire et sec et excellent pédagogue aussi prend-il naturellement en charge l’éducation musicale de ses enfants.
Mozart était le dernier de sept enfants, dont cinq n'ont pas survécu à la petite enfance.
1759, Nannerl (Marianne), la sœur de Wolfgang, débute l’apprentissage du clavecin et révèle très vite des qualités exceptionnelles de virtuose.
A l'âge de trois ans, le jeune Wolfgang est à l’écoute des leçons de musique de sa sœur Marianne.|Ceci incite Wolfgang, avec un plaisir divin à rechercher au clavier des sons harmonieux.
La précocité et l’enthousiasme du petit garçon dans ce domaine sont bien vite perçus, et c’est avec une grande avidité et une docilité sans faille, que Wolfgang commence ses études musicales sous la direction de son père.
" Etant enfant, écrira sa sœur, il avait le désir d’apprendre tout ce qu’il voyait…".
Le dessin, l’arithmétique, la musique, rien ne semble le rebuter.
A quatre ans l'enfant jouait du clavecin, commençait à écrire des compositions courtes.
Le jeune Wolfgang donna son premier concert public à l'âge de cinq ans à l'Université de Salzbourg, et en Janvier 1762, il a joué au clavecin pour l'électeur de Bavière.
On trouve beaucoup de récits étonnants sur la grande précocité du jeune Mozart et le génie.
À l'âge de sept ans, par exemple, il ramasse un violon lors d'un rassemblement musical et déchiffre seul la deuxième partie d'un travail avec une précision absolue, bien qu'il n'ai encore reçu aucune leçon de violon.
Entre les années 1763- 1766, Mozart, avec son père et sa soeur, il partira en tournée et visitera, Londres, Paris, et bien d'autres parties de l'Europe, en donnant de nombreux concerts, concerts tous couronnés de succès, il se produira enfant devant les cours royales d'Europe.
Lors du retour de la famille Mozart à Salzbourg le tout jeune Wolfgang composera son premier opéra : Apollo et Hyacinthus. Des concertos pour clavier et autres travaux importants ont également été en provenance de sa plume
Il apprend vite les techniques du clavecin mais aussi celles du violon, sa mémoire est remarquable. Wolfgang commence à inventer des petites mélodies que son père note avec émotion et fierté sur papier.
Goethe dira de ce jeune enfant :
"Je l’ai vu…ce petit bonhomme avec sa perruque et son épée."


Les débuts des tournées

Son père obtient, en janvier 1762, un congé de trois semaines de son maître l'archevêque Schrattenbach afin de "montrer ce miracle au monde". Les tournées dureront 9 ans !
La tournée des Mozart est longue, mais l’enfant adore les voyages et joue inlassablement lorsque l’auditoire lui semble admiratif. Léopold et les deux enfants prodiges parcourent presque toute l’Europe en revenant parfois à Salzbourg. Pourtant, Wolfgang ne passera jamais une année entière dans sa ville natale. Au total sur neuf années d'enfance ( entre 6 et 15 ans), Mozart voyage pendant plus de sept ans. La rencontre de Jean-Chrétien Bach, dernier fils du grand Jean-Sébastien, au cours de sa tournée, sera déterminante ; il le mettra en contact avec l’Italie.


-En 1762,

Wolfgang entre dans sa sixième année. Sa sœur et lui semblent assez à l’aise sur leur instrument pour que leur père décide de les produire en public.
La premirè étape sera Munich, lieu prisé de la bonne société salzbourgeoise, où les enfants se font entendre du prince-électeur Maximilien III.
Puis Vienne : L’annonce de l’arrivée des jeunes prodiges les précède. L’Impératrice Marie-Thérèse invite la famille Mozart au château de Schönbrunn. Leur prestation est une consécration.
Dès quatre ans, Mozart montrera d’exceptionnels dons musicaux, nous le savons. Dès qu’il s’assied au clavecin, rien ni personne ne peut détourner son attention, à l’exception des animaux dont le comportement l’amuse. En l’absence de musique, il se conduit comme un enfant. La première fois qu’il joue devant la cour de Vienne, en 1762, après avoir terminé sa démonstration, il saute au cou de l’impératrice et l’embrasse très affectueusement ; quelques personnes présentes sont alors choquées par ce manque de respect de l’étiquette, mais la spontanéité de l’enfant et surtout, son talent prodigieux sont suffisants pour calmer les commentaires et conquérir les cœurs.
Autre exemple qui montre qu’il était un enfant semblable aux autres : en juin 1765, alors qu’il joue en public, un chat entre dans le salon ; Mozart abandonne son piano, se saisit de l’animal et disparaît dans la pièce voisine. Il revient après un long moment et reprend son exhibition là où il l’avait laissée.
Dès son plus jeune âge Mozart est attiré par les femmes, et très sensible à leurs atouts. Ainsi, ce même jour, tombé de son tabouret sur le parquet glissant, Marie-Antoinette futur reine de France, âgée de sept ans, aide Wolfgang à se relever ; Wolfgang la regarde avec tendresse et reconnaissance puis lui dit : " Vous êtes si bonne, quand je serai grand, je vous épouserai "
Mais Wolfgang tombe malade, probablement la scarlatine, il est contagieux et doit se tenir à l’écart.


Les tournées du jeune Mozart entre 1762 et 1771 :

Janvier 1762-janvier 1763 : Tournée d'essai en Bavière et en Autriche. Il fait plusieurs incursions en Hongrie. ( 1 ans)

Juin 1763-novembre 1766 : C'est une grande tournée européenne. Il va à Munich, Augsbourg, Aix-la-Chapelle, Bruxelles, Paris et Versailles. Puis il reste à Londres pendant plus d'un an. Retour par la Hollande. De nouveau la cour de France, Dijon, Lyon, traversée de la Suisse et de la Bavière. ( 3 ans et 5 mois)
Septembre 1767-janvier 1769 : Deuxième tournée en Autriche, avec pour base Vienne. ( 1 an et 4 mois)
Décembre 1769-mars 1771 : Tournée en Italie. Il va à Vérone, Milan, Bologne, Florence, Rome, Naples. Retour par Rome, Milan et Venise. ( 1 an et 3 mois)


-1763

La guerre de Sept ans prend fin. Le calme est revenu sur l’Europe, avec l’accord du prince-archevêque, la famille Mozart prend la route vers les grandes capitales d’Europe. Petites et grandes villes s’enchaînent, les interprétations des enfants Mozart font merveille, les improvisations du jeune garçon suscitent l’enthousiasme frôlant parfois le numéro de cirque.

Paris

: La recommandation élogieuse de l’auteur allemand Friedrich Melchior Grimm dans sa Correspondance littéraire permet aux Mozart d’être reçus à Versailles. Ils sont frappés par les froides convenances et le cérémonial de la famille royale.
Wolfgang découvre la bataille entre la musique française et la musique italienne et ce séjour stimule sa créativité.
Il rencontre le compositeur Johann Schobert, les encyclopédistes Diderot et D’Alembert, le philosophe Helvétius ainsi que le peintre Van Loo qui fit un portrait d’eux. Outre Johann Schobert à Paris, il rencontre Johann Christian Bach, fils cadet de Jean-Sébastien Bach. Ce dernier lui fait découvrir le pianoforte, inventé au début du siècle, et l'opéra italien ; il lui apprend également à construire une symphonie.

-1764

Londres : Ils y resteront 16 mois jusqu’au 1er août 1765. L’Angleterre est conquise à la musique italienne.
Moins de cinq jours après leur arrivée le roi Georges III et la reine Charlotte les reçoivent chaleureusement.
Le petit Wolfgang s’impose par sa prodigieuse virtuosité de claveciniste interprète et improvisateur et plonge l’assistance dans un état d’étonnement et de ravissement.
Le séjour anglais sera riche en rencontre. D’abord Jean-Chrétien Bach (1735-1782) , maître de musique de la Reine, acquis à la nouvelle musique italienne, qui aura une grande influence sur lui, de Carl Friedrich Abel qui lui fait découvrir la clarinette, instrument peu utilisé à l’orchestre ainsi que le castrat Giovanni Manzuoli (1720-1782) qui lui révèle la technique du bel canto.

-1765-1766

A La Haye Nannerl tombe gravement malade. A Lille, une fièvre cérébrale plonge Wolfgang une huitaine de jours dans le coma. Tous ces déplacements dans l’inconfort des voyages et les activités musicales fragilisent sans doute un enfant en pleine croissance. Les étapes reprennent : Amsterdam, Utrecht, Rotterdam, Anvers, Bruxelles Valenciennes, Cambrai puis de nouveau Paris où les Mozart sont reçus deux fois encore. Dans sa Correspondance littéraire, Friedrich Melchior Grimm assure aux Mozart une réputation quasi européenne.

En résumé

De Juin 1763 à Novembre 1766 : la famille jouera à Munich, Augsbourg, Aix-la-Chapelle, Bruxelles, Paris et Versailles. Puis il resteront à Londres pendant plus d'un an. Retour par la Hollande. De nouveau la cour de France, Dijon, Lyon, traversée de la Suisse et de la Bavière. ( 3 ans et 5 mois)
Septembre 1767-janvier 1769 : Deuxième tournée en Autriche, avec pour base Vienne. ( 1 an et 4 mois)
Décembre 1769-mars 1771 : Tournée en Italie. Il va à Vérone, Milan, Bologne, Florence, Rome, Naples. Retour par Rome, Milan et Venise. ( 1 an et 3 mois)


-1767 -1768

Partagé, entre Salzbourg et Vienne Mozart, qui n’a que 12 ans, est souvent sollicité par la noblesse. Il compose son premier opéra bouffe, "la Finta Simplive", en français "la fausse ingénue" tiré d’une comédie en 3 actes de Carlo Goldoni qui est représenté l’année suivante à Salzbourg puis le singspiel Bastien Bastienne exécuté dans un concert privé à Vienne. Il n'a que douze ans.
Il dirige lui-même avec succès sa première messe Missa Brevis .
C’est une année riche en expérience et en découverte musicale : il entend l’Alceste de Christoph Willibald Gluck et découvre les compositions de Joseph Haydn.

-1769, Mozart a 13 ans et est nommé maître de concert auprès de l’archevêque de Salzbourg.
Il déclare :
"Une livrée pesante : …être seulement quelque chose. Mais être vraiment quelque chose ! (W.A. Mozart)"

-1770-1772 Son père décide d’entreprendre le premier voyage en Italie, où il songe à l’étude de l’opéra. IL sait que pour un musicien de son temps, l’opéra représente le genre musical qui seul apporte la gloire et la consécration et l’Italie.
La réputation de Wolfgang et son succès s’est répandu dans tout le pays.
A Rome, Wolfgang entend le Miserere de Gregorio Allegri à la chapelle Sixtine, et le transcrit de mémoire.
Le pape Clément XIV le décore chevalier de l’Eperon d’or. Wolfgang est nommé à la célèbre accademia Filarmonica de Bologne.
A Milan, il fait la connaissance de Giovanni Battista Sammartini et de Niccolo Piccinni. Il présente l’opéra Mitridate, re di Ponto, le 26 décembre 1770.
Lors de son deuxième voyage, il écrira la Sérénade, Ascanio in Alba.
Le troisième voyage, accordé à contrecœur par le futur archevêque Colloredo, sera marqué par la création, à Milan, de l’opéra Lucio Silla le 26 décembre 1772.
Le 16 décembre 1771, Léopold Mozart et ses enfants perdent un allié aimable dans la personne du prince-archevêque Sigismond von Schrattenbach qui meurt à Salzbourg, les dispositions bienveillantes de celui-ci à l’égard de Mozart ne se retrouveront pas chez son successeur Hieronymous Colloredo (1732-1812) . Wolfgang n'aurait jamais eu autant de succès si Schrattenbach n'avait accordé généreusement des congés à Leopold et son fils. Entre six et seize ans, Mozart n'a passé qu'un tiers de son temps dans sa ville natale. Schrattenbach fut quelqu'un de compréhensif, indéniablement fasciné par le jeune prodige.
Le nouveau prince archevêque de Salzbourg est élu le 14 mars 1772. C'est le comte Colloredo. Mozart va entretenir pendant une dizaine d'années de très mauvaises relations avec son nouvel employeur, réputé caractériel et peu sensible. Colloredo fait établir à Wolfgang un contrat de Konzertmeister. Mozart touche 150 guldens par an ce qui constitue un très bon salaire, pour un jeune homme de seize ans. Mozart va refaire un séjour à Milan mais à son retour, il ne pourra quitter Salzbourg pendant quatre ans ( il ira juste trois mois à Munich pour écrire La Finta giardiniera). Wolfgang haït Colloredo qui le traite en domestique et l’oblige à dîner à la table des serviteurs. Dans les lettres adressées à son père, Wolfgang l'appelait le "Mufti", par moquerie et précaution. Colloredo ordonnera la fermeture du théâtre princier ; coup dur pour Wolfgang qui ne cesse de rêver d'opéra. Colloredo est tyrannique avec les Mozart qui souhaitent maintenant quitter Salzbourg pour trouver une situation stable.

-1773 Mozart reste à la charge du Konzertmeister tout en effectuant de brefs séjours à Vienne où il devient le disciple de Joseph Haydn et s’intéresse vivement au contrepoint. Il achève les quatuors milanais et les six quatuors viennois et il achève Thamos, "roi d'Egypte" inspiré des thèmes maçonniques, sa création aura lieu le 10 décembre 1773.
Son écriture musicale s’affirme à travers son premier véritable Concerto pour piano n°5 en ré qui été au départ écrit pour clavecin. Il entreprend l’écriture de 5 concertos pour violon qui font preuve d’une grande maîtrise pour l’adolescent qu’il est encore. Le plus célèbre est le concerto pour violon en La Majeur.

-1775 Mozart revient de Munich après avoir présenté, avec succès, le 13 janvier l’Opéra bouffe, la Finta Giardiniera , en Français "la Fausse jardinière".
Dans cette œuvre, influencée par Glück, Mozart avance sa conception personnelle du théâtre musical en insufflant aux personnages une dimension psychologique ébranlant sérieusement les conventions du style galant et les modèles désormais trop rhétoriques et maniérés de l’opéra mythologique.
Cette écriture se poursuit en avril avec l’opéra Il Re pastore sur un livret de Métastase dont la première représentation se fera à Salzbourg.
Mozart continu de répondre aux exigences de Colloredo ainsi qu’aux commandes des riches bourgeois de la ville de Salzbourg. Sa livrée lui pèse considérablement, Mozart à 17 ans et réagit sur son sort :
"A Salzbourg je ne sais pas qui je suis, je suis tout, et aussi bien parfois rien du tout. Je n’en demande pas tant, je n’en demande pas non plus si peu : être seulement quelques chose. Mais être vraiment quelque chose !"

-En 1777 Leopold demande un nouveau congé sous prétexte d’une nouvelle tournée, mais le but inavoué est de trouver un nouvel emploi. Colloredo ne lui répondra pas. Colloredo freine et s'oppose aux voyages de la famille Mozart. Le jeune homme va se révolter
Lassé des rapports conflictuels avec l’archevêque Colloredo, le jeune musicien souhaite vivre autre chose, s’évader de cette atmosphère mesquine et provinciale. L'archevêque se soucie de moins en moins de Wolfgang, il l'utilise comme simple concertiste et ne lui donne aucun congé. Fou de rage et las de toutes ces humiliations, Wolfgang démissionne le 1er août 1777.
Leopold est effrayé, se sent vieillir et ne comprend pas toujours la fougue de son fils ;
Il acceptera comme toujours l'autorité et restera à Salzbourg. C'est donc accompagné de sa mère que Wolfgang quitte Salzbourg pour chercher un nouvel employeur.

Extrait d'une lettre de Wolfgang adressée à son père et qui montre sa haine envers Colloredo :
Vienne, 9 mai 1781

"Je suis encore tout rempli de colère... On a si longtemps mis ma patience à l'épreuve! ...Il a bien fallu qu'a la fin elle fit naufrage. Je ne suis plus assez malheureux pour être au service du souverain de Salzbourg... Il m'a appelé un polisson, un débauché, il m’a dit d'aller au diable et moi je me suis tu... Il m'a menti à la face en me parlant de 500 florins de traitement. Il m'a appelé un gueux, un pouilleux, un crétin... Tant que l'archevêque sera encore ici, je ne donnerai pas de concert... L'Archevêque est haï et surtout par l'empereur... Je ne veux plus rien savoir de Salzbourg, je hais l'archevêque jusqu'à la frénésie."

Munich

Léopold est maussade ; sa femme et son fils sont loin de lui. Il demeure à Salzbourg avec Nannerl, qui regrette le départ de son frère. Wolferl tout au contraire est de joyeuse humeur, grisé par l’enthousiasme.

Wolfgang et sa mère prennent le chemin de Munich le 23 septembre 1777. Mozart a bientôt 22 ans. Arrivé à Munich, le jeune compositeur tente de solliciter les gens bien introduits à la cour et dans les milieux bourgeois.

Il parvient à obtenir une audience auprès de l'électeur de Bavière, Maximilien III. Son assurance prise pour de l’arrogance fait mauvais effet : il déclare que la cour a besoin d'un compositeur de talent. La conscience de son génie commence alors à agacer les médiocres, les frustrés et les compositeurs installés douillettement dans leur production ordinaire.

Mozart : "- que mon altesse me permette de se jeter à ses pieds et de lui proposer mes services.
Maximilien III : - Ainsi vous avez quitter Salzbourg? Vous vous êtes querellé avec l'archevêque?
Mozart : - Oui c'est exact, j'ai du démissionné, c'est ce que je voulais faire depuis longtemps d'ailleurs. Salzbourg n'est pas un endroit pour moi je puis vous l'assurer.
Maximilien III : - Mais votre père est toujours à Salzbourg?
Mozart : - Oui votre Altesse, et il se jette aussi à vos pieds. J'ai déjà fait trois voyages en Italie, J'ai écrit trois opéras. Je suis membre de l'Académie de Bologne où il m'a fallu passer un examen : j'ai terminé l'épreuve en une heure alors que de nombreux maîtres y ont passé plus de quatre heures. J'ai fait mes preuves et suis prêt à vous servir.
Maximilien III : - Oui mon garçon, mais je n'ai pas de place vacante, je suis désolé, si seulement il y avait une place.
Mozart : - Je puis assurer à votre Altesse que je ne manquerais pas de faire honneur à la musique.
Maximilien III : - je sais, mais c'est inutile, il n'y a pas de place."

Mozart s'en ira, déçu, mortifié.


Mannheim

La florissante ville de Mannheim semble de bon augure pour Mozart.
Après un séjour de courte durée à Augsbourg ( ville natale de Léopold) où il fera la connaissance de sa famille paternelle et de sa cousine Maria Anna Thekla, dite la " Bäsle ", avec laquelle il s'entend très bien, Wolfgang et sa mère partent pour Mannheim. Ils y arrivent le 30 octobre.
Tout comme à Munich, rien ne lui est proposé ; Wolfgang est convaincu qu'il perd son temps.
Pour gagner de l’argent, il écrit pour 200 florins, des œuvres pour flûtes, et malgré l’aversion du compositeur pour cet instrument, il offre le Concerto en ré dans lequel les qualités de la flûte sont merveilleusement mises en valeur.

Mais la ville lui offre son premier amour, en la toute jeune cantatrice Aloysia Weber, fille de Fridolin Weber, copiste et oncle de Carl Maria von Weber. Elle est dotée d'une remarquable voix. La famille Weber, en particulier la mère, intriguera pour que Wolfgang tombe amoureux d’Aloysia, et que, par son intermédiaire, le talent de la gamine soit reconnu. Mozart sincère et droit, n’évite pas le piège qu'on lui tend. Il tombe fou amoureux d'Aloysia, et assoit sa notoriété. Mozart est si épris qu'il souhaite l'épouser, la suivre partout, tout abandonner à son amour.
Léopold s’arrache la perruque, il souhaite un mariage plus ambitieux pour son fils, lui ordonne par courrier de quitter cette famille et de partir pour Paris.
Aloysia ne montre aucun sentiment pour Mozart qui attend toujours un geste d'affection.
Ce que veut Aloysia, c'est la célébrité. Raisonnablement, Wolfgang part pour Paris, espère se faire connaître et devenir riche afin de séduire sa bien aimée restée de marbre. Mozart ignore que ce voyage sera un désastre.

Paris

Mozart a 22 ans. A Paris, le jeune homme qu’il est devenu ne suscite plus l’intérêt et la fascination d’enfant prodige qu’il a connu quelques années plus tôt.
La capitale compte désormais beaucoup de musiciens et Mozart en est un parmi d’autres. De plus, La querelle des Gluckistes et des Piccinistes bat son plein et a changé le paysage musical français. La gloire espérée n’est pas au rendez-vous et les soucis d’argent le contraignent à donner des cours de musique
Bien qu'ils habitent un logis sordide rue du Bourg l'abbé, tout s’annonce bien pour les Mozart, grâce au baron Grimm.
Il avait été le protecteur de Wolfgang lors de sa tournée à Paris en 1763, et il se chargera de quelques travaux. J-Jacques Rousseau habite à une centaine de mètres des Mozart. Anna-Maria, sa mère, s'ennuie dans le sombre appartement ; elle ne peut même pas tricoter. Wolfgang ne travaille jamais chez lui : la place manque et le clavecin n’a pas pu être monté.
On peut se demander de quoi vivent réellement les Mozart : le public parisien a totalement oublié le jeune prodige venu quinze ans auparavant. Les malheurs s’accumulent, certaines commandes restent impayées.
Mozart aime le succès, mais ici, il ne le goûte pas et déteste cela.
Mozart insulte ces parisiens qui ne savent pas entendre et reconnaître son génie :
"...Les Français sont et restent de vrai ânes : ils ne peuvent rien faire ; il leur faut avoir recours aux étrangers...",
écrit-il à son père le 9 juillet 1778.

Anna-Maria tombe gravement malade. Wolfgang la soigne, veille et compose à son chevet. Comment se représenter la solitude et le désarroi d’un jeune homme, isolé dans une ville hostile, regardant sa mère secouée de spasmes, tremblante d’une fièvre mortelle ?
Le 3 juillet à 22h20, Anna-Maria rend son dernier souffle et laisse son Wolferl effondré de chagrin, sa mère en rendant le dernier soupir provoquera chez Mozart une détresse profonde
Elle sera enterrée le 4 juillet 1778, au cimetière Saint Eustache, à Paris.
En l’église des Saints Innocents, où l’on célèbre les obsèques de sa mère, Wolfgang dira :
" j’ai tout supporté avec fermeté et abandon, avec la grâce particulière de Dieu. Quand l’état de ma mère fut tout à fait grave, je n’ai plus demandé à Dieu que deux choses, d’abord, pour ma mère, des derniers moments heureux, et pour moi, force et courage".
Puis, rentrant dans son logis lugubre, il annoncera la nouvelle en deux lettres à sa famille ; la première adressée à son père parle d’une maladie inquiétante et du peu d’espoir que les médecins accordent.
La seconde lettre, adressée à l'abbé Bullinger de Salzbourg annonce la vérité et le charge d'informer Léopold, avec toute la douceur possible.

Puis le moral de Wolfgang s’améliore, sa chère musique panse les plaies. Il revoit Jean-chrétien Bach de passage à Paris, et se sent moins seul. Ses symphonies commencent à se faire entendre. Le baron Grimm, sûrement jaloux de l’amitié que Mozart porte à Jean-chrétien Bach, devient odieux avec Wolfgang. Il lui ment, prétend que les français ne l'aiment pas, qu'ils haïssent sa musique et envoie des lettres de plaintes à Léopold qui demande à son fils de rentrer aussitôt. Wolfgang ne comprend pas cette méchanceté et ne l’admettra jamais. Grimm le pousse de force dans une voiture et Wolfgang, alors que le succès arrive, est contraint de partir.
Son père lui ordonne de rentrer à Salzbourg.
Une nouvelle charge l’attend : organiste de la cour et du dôme. Pour Mozart, c’est à nouveau le joug des pièces de commande, comme cette Messe en ut Majeur dite "du couronnement" datée sur le manuscrit du 23 mars 1779
Wolfgang Mozart reçoit une commande d’opéra de Munich, Colloredo ne peut s’y refuser.
Le triomphe de l’opéra "seria Idoménée" , le 29 janvier 1781, le conforte dans sa propre valeur en tant que musicien. Dès lors, Mozart n’est plus disposé à être traité comme un domestique et subir les humiliations d’un maître fut-il archevêque.
Il rompt cette fois définitivement avec Salzbourg et part tenter sa chance à Vienne.
Dans une lettre, Mozart écrira le soir du 9 mai 1781...


" Aujourd’hui commence mon bonheur ".


La première œuvre importante de cette période est la Symphonie en ré Majeur dite "parisienne".
Dans une lettre à son père du 12 juillet 1788, il écrit à ce sujet :
"…Mais savoir si elle plaira, c'est ce que j'ignore. En vérité, je m'en soucie peu. Car à qui ne plairait-elle pas? Pour le petit nombre de Français intelligents qui seront là, je suis bien sûr qu'elle leur plaira. Quant aux imbéciles, ça ne sera pas un grand malheur si elle leur déplaît. Et j'ai quand même l'espoir que même les ânes y trouveront aussi quelque chose qui puisse leur plaire ".
Wolfgang la façonne au gout du public parisien qui raffole de certains effets comme le crescendo de l’école de Mannheim.
Il y inclut également le célèbre "premier coup d’archet" qui inaugure le mouvement final de sa symphonie et dont les parisiens font grand cas :
Je n’ai pas manqué le premier coup d’archet ! Et cela suffit. Ces animaux en font toute une affaire ! Que diable ! Je ne vois pas la différence, ils commencent ensemble comme ailleurs. C’est ridicule ! .

A nouveau serviteur

Le 31 août, Léopold annonce à son fils qu'il a réussi à convaincre l'archevêque de reprendre Wolfgang à son service. Son salaire triplé, s'ajoute au poste d'organiste à la cour ainsi que l'autorisation de s'absenter si on lui commande un opéra. Son père lui ordonne de rentrer à Salzbourg.
Une nouvelle charge l’attend : organiste de la cour et du dôme. Pour Mozart, c’est à nouveau le joug des pièces de commande, comme cette Messe en ut Majeur dite "du couronnement" datée sur le manuscrit du 23 mars 1779
Wolfgang Mozart reçoit une commande d’opéra de Munich, Colloredo ne peut s’y refuser.
Ce n'est que le 26 septembre que Wolfgang quitte Paris. Il craint de retrouver son père. Wolfgang n'a pratiquement rien composé. De plus, les dernière lettres de Léopold lui reprochent clairement la mort de sa mère : " Si ta mère était revenue de Mannheim, elle ne serait pas morte (…) Tu serais arrivé à Paris à un meilleur moment (…) et ma pauvre épouse serait encore à Salzbourg". En terme clairs, Leopold considère les caprices de son fils responsables du décès de sa tendre femme. Mais qui donc donna à Wolfgang le goût des voyages et lui indiqua la nécessité de faire connaître son génie hors frontières ? La mémoire de Léopold est écrasée par son immense chagrin.

Sur le chemin du retour Wolfgang cherche tout de même un autre employeur. En vain.

Une nouvelle déception l'attend. Son grand amour, Aloysia Weber, qu'il avait connue avant son voyage, l'accueille avec froideur. " Aujourd'hui je ne peux rien faire d'autre que pleurer" écrit-il à son père le 29 décembre. Aloysia a déjà jeté son regard sur un autre homme dont l’avenir semble plus prometteur. Elle ira jusqu’à se moquer publiquement de la tenue vestimentaire de Wolfgang, alors qu’il est en deuil. De nombreuses années plus tard, c’est le mari de cette promise infidèle Joseph Lange qui peindra l’un des derniers portraits de Mozart, le visage incliné vers…le néant. Portrait inachevé d’un homme au regard fatigué, penché vraisemblablement sur son œuvre, qui fit de lui l’unique artiste grandiose, dont les partitions s’arrachent aujourd’hui à prix d’or.

Wolfgang s'arrête quelques temps à Munich. Son père furieux écrit alors :
" - Ta conduite est indigne, j'ai sincèrement honte d'avoir promis à tout le monde que tu serais là à coup sûr pour Noël, ou au plus tard pour le nouvel an. Bon dieu! Tu m'as fais passer pour un menteur! ... Je pense que cette fois ci j'ai été assez clair ou bien faut-il que je vienne te chercher moi-même?".

Wolfgang revient à Salzbourg le 15 janvier 1779 en compagnie de sa cousine la Bäsle qu'il ramène d’Augsbourg.
Son absence aura duré plus de seize mois. La présence de sa cousine le rassure et lui promet quelques bonnes heures de plaisanteries ; ils adorent se moquer gentiment des autres et échangent ensemble des propos enfantins sur le thème pipi-caca.
Les blagues de la Bäsle, constituent une sorte d’exutoire aidant Wolfgang à supporter les lourdeurs du quotidien.

Revenu au point de départ.

Mozart restera deux années à Salzbourg dont on sait peu de choses, sinon qu’il étouffe et trépigne en silence.
Puis Mozart écrit un nouvel opéra : Idoménée. Il est en pleine possession de son génie et l’enthousiasme le tenaille. Pour la première fois, il opère des retouche au texte du livret. Il présente son opéra à Munich : le succès est au rendez-vous.
Le triomphe de l’opéra "seria Idoménée" , le 29 janvier 1781, le conforte dans sa propre valeur en tant que musicien. Dès lors, Mozart n’est plus disposé à être traité comme un domestique et subir les humiliations d’un maître fut-il archevêque.
Pendant ce temps, Colloredo son employeur tyrannique, se rend à Vienne, visiter son père malade. Wolfgang s’attend à ce que cette épreuve humanise son terrible patron ; mais il n’en est rien. Le 12 mars 1781, Colloredo donne à Mozart l'ordre de le rejoindre. Wolfgang se rend seul à Vienne. Il est contraint de jouer pour le plaisir du prince et de son entourage ; le voilà redevenu simple domestique, les disputes recommencent. Mozart ne les supporte plus et essaye d'attirer l'attention de Joseph II, empereur d'Autriche. Le 9 mai, Wolfgang est convoqué par l’archevêque qui lui indique le chemin de la porte. Mozart n'est pas retourné à Salzbourg comme lui avait ordonné Colloredo. Wolfgang déclare :
" - Cette fois c'est fini. Je vous le confirmerai demain par écrit."


Vienne


Mozart est enfin heureux à Vienne, il se retrouve totalement indépendant, grisé de liberté. Vienne est à cette époque, la capitale mondiale de la musique. Wolfgang va tout d'abord tenter de se créer un cercle de relations. Mozart sait qu’il est un des plus grands virtuoses de clavier de tous les temps, or Vienne est la terre bénie du clavier.


Premiers succès dans la capitale


1782 : le séjour viennois commence sous d’heureux auspices. Outre son mariage avec Constance Weber il reçoit une commande d’opéra de Joseph II. Le 16 juillet 1782, ce sera le singspiel allemand Die Entführung aus dem Ser Belmonte et Constance ou l’Enlèvement au Sérail. Il composera beaucoup pour la famille des Haffner, l’une des plus influentes de Salzbourg, la Symphonie en ré, dite Haffner, ou encore cette autre écrite en 4 jours, la Symphonie de Linz .
Un Concerto pour cor, des concertos pour piano pour "mettre en nage" selon ses propres termes dont le Concerto en Ut mineur.
Le 31 décembre 1782 à Vienne est créé le Quatuor à cordes en Sol Majeur, premier quatuor de la série des six dédiés à Joseph Haydn auquel il voue une vénération profonde.
C’était un devoir, disait-il, car c’est de Haydn que j’ai appris comment il faut écrire des quatuors ,Johann Friedrich Rochlitz
La première rencontre de Joseph Haydn, de 24 ans son aîné et de Mozart à Vienne date de 1781.
Une amitié réciproque et indéfectible liera les deux compositeurs.

Joseph Haydn à Leopold Mozart
« Lui seul a le secret de me faire rire et de me toucher au plus profond de mon âme. »

Joseph Haydn n’hésitera pas à dire que le génie de Mozart dépassait son propre talent.
Bien qu’ils aient eu tous deux un caractère et une esthétique bien distinctes, un dicton courait encore à Vienne à ce sujet, au milieu du 19ème siècle :
"le Lundi, Mozart compose comme Haydn, et le mardi, Haydn compose comme Mozart"
Mozart tend à se faire une place à Vienne. Pour débuter, il prend quelques élèves. A la fin du mois de juillet, l'auteur Gottlieg Sephanie propose à Mozart le livret de " L’enlèvement au sérail ". Ce fut un énorme succès. L'opéra enthousiasma le public, l'Empereur lui-même félicita Mozart :
"- trop beau pour nos oreilles, et quelle quantité prodigieuse de notes."
aurait dit l'empereur. Les premières années de Mozart à Vienne justifient les espoirs qu'il avait en quittant Colloredo. Cependant, il apprend encore le français et l’anglais au cas où finalement, il ne réussirait pas.
Wolfgang donne de nombreux concerts publiques ou privés, écrit souvent des œuvres qu'il joue lui-même. A la fin de ses concerts, son public est en extase, les applaudissements n'en finissent pas ; il se livre à de divines improvisations sous les acclamations. Mozart découvre les œuvres de Bach qui vont avoir une nouvelle influence sur ses oeuvres. Il découvre aussi les œuvres de Haendel grâce à son ami le baron Gottfried von Swieten.


Une nouvelle vie de famille


Constanze est la sœur d'Aloysia, l'ancien grand amour déçu de Wolfgang. Constanze a 19 ans.
Elle est la fille de la propriétaire de Mozart. Moins jolie que sa sœur, mais plus câline, elle semble présenter néanmoins toutes les qualités requises pour faire une bonne épouse. De plus, ses grands yeux noirs et sa jolie voix séduisent Wolfgang, un peu isolé dans la solitude des Grands. Il écrit à son père son intention de se marier.
Léopold se méfie, la famille Weber ne lui a jamais inspiré confiance ; il souhaiterait que son fils revienne à Salzbourg.
Sans attendre la réponse redoutée de son père, Wolfgang épouse Constanze le 4 août 1782 à la cathédrale Saint Etienne. Les deux jeunes mariés s'aiment vraiment et s’amusent ensemble comme deux chatons.

Constanze est mal considérée, tant par Léopold que par Nannerl, ainsi que plus tard par les biographes de Mozart.
Plus incompétente que malveillante, elle commettra quelques maladresses jusqu’à ce que les soucis de santé diminuent son entrain.
Comment reprocher à cette jeune et frétillante épouse, de dépenser parfois trop d’argent en frivolités et en souliers, alors qu’au lieu de pousser les landaus de ses enfants, elle dût suivre leurs cercueil, et cela pas moins de quatre fois ! Existe-t-il un chagrin plus cruel que celui d’un jeune couple amoureux dont les bébés meurent successivement ?

Constanze mettra au monde six enfants, mais seulement deux survivront. le couple n'aura aucune descendance.
Le premier enfant du couple naît donc le 17 juin 1783 ; il se nomme Raimund Leopold. Mais il meurt le 19 août.
Mozart épousa Constanze Weber (1763-1842) le 4 août 1782. Ils eurent six enfants en près de neuf ans :
Raimund Léopold Mozart (17 juin 1783 - 19 août 1783)
Karl Thomas Mozart (21 septembre 1784 - 31 octobre 1858)
Johann Léopold Mozart (18 octobre 1786 - 15 novembre 1786)
Theresia Mozart (27 décembre 1787 - 29 juin 1788)
Anna Mozart (mort-née le 16 novembre 1789)
Franz Xaver Wolfgang Mozart (26 juillet 1791 - 29 juillet 1844).
Seuls deux des enfants, Karl Thomas et Franz Xaver Wolfgang, survécurent passée la petite enfance.
En raison de ses fréquentes grossesses, Constance est réputée pour avoir été faible et souvent confinée dans son lit.

L' Å“uvre

En 1784, les Mozart emménagent dans un luxueux appartement qui donne sur la Domgasse. Constanze accouche d'un autre enfant, Karl Thomas. C'est le premier des deux enfant de Mozart qui survivra jusqu'à l'âge adulte.
Le 14 décembre 1784, Mozart rentre dans la franc-maçonnerie.
Mozart franc-maçon :


En 1784, Mozart décide d’adhérer à la franc-maçonnerie en 1784 dont il sera nommé maître en avril 1785.
De cette conversion, découlera une série d’œuvres dans un style plus personnel et plus libre de transgresser les convenances d’un public d’élite.
La cantate La Joie Maçonnique en Mi bémol Majeur, sera la première composition maçonnique exécutée le 24 avril 1785 à Vienne.
Musique Funèbre maçonnique en ut mineur.
1786 Alors que sa popularité auprès du public autrichien faiblit, Wolfgang écrit la Symphonie n° 38 en Ré Majeur dite "Prague", hommage à la ville qui lui reste fidèle.
Devant le succès des opéras italiens et l’impossibilité de monter un opéra en allemand à Vienne, Wolfgang écrit sur un livret en langue italienne.
L’opéra bouffe Les Noces de Figaro, Nozze de Figaro, première collaboration avec le librettiste italien Lorenzo Da Ponte, est un triomphe

La visite de Léopold


En février 1785, Léopold rend visite à son fils et constate sa réussite. Joseph Haydn, après un concert où l'on joue les trois derniers quatuors de Wolfgang, dédiés au premier, déclare à Léopold :
" - En honnête homme et devant Dieu, votre fils est le plus grand compositeur que je connaisse, de nom ou de personne. Il a du goût et, ce qui est encore mieux, une science profonde de la composition. "
C'est un grand hommage que lui rend Haydn qui est, à cette époque, le compositeur le plus connu d’Europe. Il est le premier à déclarer franchement le génie de Wolfgang.
Le lendemain, Léopold assiste à un nouveau concert donné par son fils au Burtheater. Il y dirige un de ses somptueux concertos le 20ième qui émeut son père jusqu'aux larmes.
L'Empereur présent, agite son chapeau tout en criant
" Bravo Mozart "
lorsque Wolfgang se retire.

Mais Léopold fatigue et se lasse ; il a 65 ans, et se sent étranger à tous ces concerts.
Cela est perceptible dans une lettre adressée à sa fille :
" On ne se couche jamais avant deux heures du matin et je ne me lève jamais avant neuf heures. Nous déjeunons à deux heures ou deux heures et demie. Il y a des concerts chaque jour, ton frère compose et joue sans arrêt.
Je me sens plutôt étranger à cela. Le piano de ton frère a été déplacé au moins une douzaine de fois au théâtre."

Wolfgang et Constanze raccompagnent Léopold, soulagé de revenir à Salzbourg, jusqu'au premier relais de poste. Le père et le fils ne se reverront plus jamais, ils l’ignorent cependant.
Les deux années 1784-1785 ont été remplies de succès pour Wolfgang, sa réputation de compositeur et de virtuose est, d’apparence, solidement installée.


Les noces de Figaro


Mozart souhaite ardemment écrire un nouvel opéra. Cette fois il collaborera avec Lorenzo Da Ponte et crée donc les "Noces de Figaro" tiré de la pièce de Beaumarchais : " Le Mariage de Figaro". Il rencontre cependant certaines difficultés car la pièce de Beaumarchais, assez subversive, est formellement interdite par l'empereur. Da Ponte réussit à convaincre l’empereur, fort de son aura chrétienne dont les frasques sexuelles sont restées étouffées à Venise. N’oublions pas que Da Ponte est membre du clergé ! L'opéra sera bien accueilli lors de la première. A l’issue de la deuxième et la troisième représentation, les bis furent si nombreux que l'Empereur intervint en personne pour les limiter à l'avenir. C'est un opéra révolutionnaire, tant par la musique que par l'histoire.

La mort de Leopold Mozart


Alors que Wolfgang débute la composition de l’opéra Don Giovanni, son père Léopold tombe malade début avril 1787. A partir de cette année, Mozart pensera souvent et écrira beaucoup sur la mort. Il oscille entre la culpabilité d’être libéré de son père et le désir de le satisfaire, et de le rassurer sur sa foi. Le 4 avril 1787, il écrit à son père :
"je ne me couche jamais sans réfléchir que le lendemain peut-être, si jeune que je sois, je ne serai plus là,...et pourtant personne ne peut dire que je suis chagrin ou triste dans ma fréquentation"
Dans cette fameuse lettre il parle de la mort comme du "véritable but de notre vie".
Il ajoute aussi:
"je me suis depuis quelques années tellement familiarisé avec cette parfaite amie que non seulement son image n'a rien d'effrayant en moi, mais au contraire m'est très apaisante, très consolante".
Il est âgé de 31 ans à ce moment là, et dans ces dernières lignes, toute la philosophie des francs-maçons transparaît. Léopold reçoit ces mots dans la tranquillité que son initiation de franc-maçon lui a procuré.
Lorsque l’heure sonnera, le père et le fils seront prêts, en silence et dans la dignité, à rejoindre l’Orient Éternel.

Léopold meurt calmement le 28 mai 1787 et sera enterré à Salzbourg.
Son importance capitale dans l’éducation musicale et l’instruction de Wolfgang est indéniable. Sans son père, Wolfgang ne serait peut-être jamais devenu le grand compositeur que l’on écoute et admire encore actuellement.
Léopold joua un rôle crucial pour son fils. Il subit une fin de vie assez triste, donnant tout à ses enfants pour, in fine, être réduit à une position d'observateur ; qu’il se soit un peu senti abandonné par son fils les dernières années, semble certain, cependant, il n’aura jamais abusé de son autorité pour satisfaire ses envies de gloire personnelle, ni même faire " payer" à autrui ses rêves de postérité bafoués par la naissance de Wolfgang.
Nannerl saura également se faire discrète et se consacrera à sa vie d’épouse, à défaut de briller dans les concerts prestigieux.
La règle selon laquelle il n’y a pas de place pour deux étoiles sous le même toit, s’est appliquée naturellement chez les Mozart.
Entre 1784 et 1786, Mozart compose en moyenne une Å“uvre tous les quinze jours.
Quatre sur cinq comptent parmi ses chefs-d'œuvre. A partir de 1787, Wolfgang et Constanze commencent à déplorer quelques soucis d'argent, de plus ils tombent malade en même temps.
N’oublions pas les épreuves difficiles que le couple a dû surmonter et qui, de nos jours, déclencheraient plus souvent une séparation qu’une complicité ! Mozart organise cependant quelques tournées, notamment à Prague.

Don Giovanni


Le 29 octobre à Prague, Mozart organise la première représentation de Don Giovanni. Mozart, qui dirige lui-même l'orchestre, est salué par une triple acclamation lorsqu'il paraît en scène. L'opéra est accueilli par des applaudissements et des acclamations. Wolfgang confiera avoir fini l'opéra la veille, de plus, il lui manquait l'ouverture. En revanche, Vienne boude Mozart. Le 7 mai 1788, l'opéra ne parvient pas à s'imposer. Joseph II assistant à une des dernières dit à Mozart :
"L'opéra est divin je dirai même qu'il est mieux que Figaro, mais ce n'est pas le mets qui convient aux dents de mes Viennois"
, à quoi Wolfgang aurait riposté:
" - Laissons leur le temps de le mâcher!
Si le succès à Prague de Don Juan fut retentissant, Mozart continua de souffrir de l'indifférence viennoise, et des cabales montées contre lui par ses confrères comme Antonio Saliéri.

En novembre, Mozart succède à Christoph Willibald Gluck comme Kammermusicus à Vienne, mais avec un moindre salaire. Les difficultés financières du ménage Wolfgang - Constance s’intensifient.
1788, Mozart compose sa trilogie finale : Symphonie n°39 en mi bémol Maj, symphonie n° 40 en sol mineur et la symphonie n° 41 en Ut Majeur dite "Jupiter" .
En 1789, il commence la composition de l’opéra bouffe Cosi fan tutte -Ainsi font toutes les femmes- l’œuvre est créée à Vienne le 26 janvier 1790.
-En 1789, Mozart part à Leipzig où il jouera de l'orgue, en l'église dont Bach avait été très longtemps le Cantor. De retour à Vienne, il collabore de nouveau avec Lorenzo da Ponte et crée avec lui Cosi fan tutte.
Mais Mozart est de moins en moins populaire. L’incompréhension et l’agacement de la cour se fait sentir.
Il a perdu la protection de l'empereur mort en 1790, qui l'avait nommé compositeur de la cour.


La dernière année


Le 14 décembre 1790, Mozart dit adieu à son ami compositeur Joseph Haydn qui part en tournée à Londres. Ils ne se reverront plus jamais et Mozart le sait ; une sorte de frisson glacé l’envahit déjà ; il se confie à son ami et éclate en sanglots.
En mars, Wolfgang donne son dernier concert public en jouant son concerto pour piano.
A la fin du printemps, Mozart obtient le poste d’adjoint au Kappelmeister Léopold Hoffmann de la cathédrale de saint Etienne. Mozart devait remplacer Hoffmann à sa mort, mais contre toutes attentes c’est Wolfgang qui mourra avant lui.
Mozart obtient une nouvelle commande au cours de cette même période.
L’acteur et directeur de théâtre Schikaneder (ami et frère-maçon) lui demande d’écrire un opéra pour un théâtre de banlieue de Vienne. Ce sera la Flûte enchantée.
Au début du mois d’août, une autre commande lui parvient d’une urgence telle qu’il doit arrêter l’ébauche de sa messe. Wolfgang Mozart est en charge de mettre en musique l’opéra destiné à fêter avec solennité le couronnement de Léopold II comme roi de Bohême le 6 septembre à Prague, et il ne dispose que d'un bref délai pour écrire cet opéra.
Ce sera la Clémence de Titus.
Le livret, d’après une œuvre de Métastase, est imposé ce qui est loin de plaire à Mozart.
Ecrit en quelques 18 jours l’opéra seria La Clémence de Titus "Clemenza di Tito" est créée le 6 septembre 1791 à Prague.
.De retour à Vienne, déçu du faible accueil de sa Clémence, le déclin de ses forces physiques s’est accusé.
Il achève d’écrire l’ouverture de La Flûte enchantée la veille de la répétition générale fixée au 29 septembre 1791.
Le lendemain, 30 septembre 1791, il dirige lui-même la première représentation qui sera une consécration absolue.
Alors qu'il travaillait à un nouveau Singspiel sur un thème féerique, La Flûte enchantée (1791), Mozart reçut, la visite d'une homme vêtu de noir qui lui commanda un requiem. On sait aujourd’hui qu’il s’agissait du comte Franz von Walsegg, qui se prétendait compositeur ; il avait pour habitude de payer des "nègres" qui composaient pour lui.
Cette commande-ci était secrètement formulée pour une messe funèbre à la mémoire de son épouse.
Il laissa inachevé cette œuvre ultime et sombre.
Le 26 juillet 1791 naît le sixième enfant de Wolfgang et Constanze, le deuxième qui survivra ; Franz Xaver Wolfgang fit une carrière de musicien, mais qui resta toujours dans l’obscurité, bien qu’il se permit de signer quelques œuvres du nom de son illustre père.
A la fin du mois d’août, les Mozart partent pour Prague. Wolfgang donne une représentation de Don Giovanni et dirige en personne la première de La Clémence de Titus.
Mozart peu après dirige la première de La Flûte enchantée. Ce dernier opéra obtient un énorme succès, la salle se remplit de plus en plus au fur et à mesure des représentations.
Mozart dont la santé se dégrade n’est nullement déprimé, ni convaincu que son Requiem est écrit pour lui. Sa joie et son bonheur sont parfois lisibles dans les lettres destinées à sa femme, en cure à Baden.

Le 18 novembre 1791, Mozart tombe gravement malade.
Dans la nuit du 20 novembre, il se sent soudainement très fatigué. Constance fait venir le médecin immédiatement. Le docteur Klosset estime que son état est grave.
Des enflures aux mains et aux pieds laissent supposer une affection rénale.
Rapidement l'état de santé de Mozart s'aggrave encore et le docteur Klosset demande l'avis du docteur Sallaba, médecin chef de l'Hopital Général. Il visite Mozart le 28 novembre et estime dès lors que la maladie n'est plus guérissable. Mozart n'a plus que 7 jours à vivre.
Les diagnostics modernes parlent d’une fièvre rhumatismale récurrente ainsi que d’une insuffisance rénale importante. Il s’alite le 20 novembre.
Le 4 décembre, Mozart parait avoir repris quelques forces et se remet à composer son Requiem qu’il souhaite absolument terminer.
A la fin de cette même journée, son état s’aggrave brutalement.
On joue la 84ème représentation de La Flûte enchantée qui rencontre toujours un énorme succès.C’est sa femme et sa belle-sœur Sophie qui le veillent.
Wolfgang fond en larmes et s’inquiète de ne jamais terminer son Requiem.
Quelques amis et élèves musiciens viennent chanter avec lui. Il s’arrête au début du Lacrimosa, en proie à l’émotion, et dispense les dernières instructions à son élève Süssmayer afin qu’il termine son œuvre, ce qu’il fit très honorablement, bien qu’il mentit à plusieurs reprises en se faisant passer pour l’auteur de presque tout l’ensemble du Requiem, jusqu’à ce que Constanze indique aux éditeurs les limites de la vérité.

Le 5 décembre 1791, vers 23h00, Wolfgang tombe dans le coma ; le médecin que l’on avait appelé se décide enfin à laisser ses réjouissances quelques minutes ; il arrive mais à 0h55, Wolfgang Amadeus Mozart rend son dernier souffle. Il est âgé seulement de 35 ans.
Hystérique de douleur, Constanze s’allonge aux côté du cadavre de son tendre mari, pour
" mourir avec lui par contamination de son mal".


Un mort trop jeune

La musicologue Michèle Lhopiteau et le Dr François Cerutti pensent que la mort du compositeur à 35 ans est due à un remontant du professeur de médecine Gerhard van Swieten.

C'est une énigme à succès, attisée par la force particulière du Requiemde Mozart . Le compositeur s'est vu mourir en l'écrivant. Sa messe des morts recèle plus qu'aucune autre la douleur tout en rayonnant d'une lumière étrangement apaisée qui fait songer à l'espérance. Quel mal, quel crime a privé l'humanité d'un tel génie? Quel mal, quel crime a ouvert l'oreille de Mozart sur l'absolu mystère ?

De quoi meurt-on à 35 ans?, s'est demandée la musicologue Michèle Lhopiteau. S'appuyant sur la correspondance de Mozart, les souvenirs laissés par ses amis et par Constance et la déclaration de «mort par fièvre miliaire» du Dr Closset, elle a travaillé avec l'aide du médecin légiste François Cerutti à découvrir ce que cachaient les symptômes rapportés dans ces divers témoignages. Quitte à ajouter un chapitre de plus à une série de conjectures qui prospèrent depuis le fatal 5 décembre 1791.

«En 2010, Lucien Karhausen, chercheur et psychiatre germanique, a pu identifier 140 diagnostics différents sur la mort de Mozart», précise François Cerutti. Grippe, streptocoque, hémorragie cérébrale, obésité, empoisonnement par Salieri jaloux ou les francs-maçons furieux de voir leurs rites révélés dansLa Flûte enchantée, syndrome maniaco-dépressif… Impossible de contenir les hypothèses, faute de vérification anatomique: si le corps de Mozart n'a pas été jeté à la fosse commune puis recouvert de chaux, comme on le voit dans le film de Milos Forman, Amadeus, on n'a jamais précisément pu le retrouver. «Il n'empêche: depuis 1994, la thèse officielle est celle du médecin viennois Anton Neumayr, qui conclut à une fièvre rhumatismale aiguë. Primo, ce genre de maladie n'est pas mortel. Secondo, dans une lettre du 8 octobre 1791, deux mois avant sa mort, Mozart écrit à Constance qu'il a tenu la partie de glockenspiel dans La Flûte. Comment jouer cette redoutable partie de clavier quand on souffre de rhumatisme articulaire ?», disent Michèle Lhopiteau et François Cerruti.

Et de revenir sur le dernier trimestre de la vie de Mozart. En 1791, le compositeur a une année chargée. En juillet, un inconnu lui passe commande du Requiem, alors qu'il est en train de travailler à La Flûte enchantée, créée le 30 septembre. Début août, il reçoit la commande de La Clémence de Titus, qu'il doit composer en trois semaines pour le couronnement de Léopold II. Pour soutenir pareil rythme de travail, le compositeur doit prendre «beaucoup de médecines », dont les flacons jonchent sa chambre. Constance, qui vient d'accoucher d'un fils et se repose à Baden, rentre à Vienne le 16 octobre. Mozart se plaint. «Épisodes de grande fatigue, vertiges, grande douleur dans les reins, langueur générale qui l'envahit petit à petit et lui donne l'impression d'avoir été empoisonné, œdèmes généralisés, vomissements fréquents. Tout ceci réunit bien les symptômes d'une intoxication sévère, rapidement péjoratifs et mortifères», résume le Dr Cerutti, qui soutiendra cette thèse le 14 janvier devant la Société française de médecine légale, à l'Odéon. Parmi la liste des remontants en vogue à l'époque, le couple de chercheurs trouve la «liqueur de Van Swieten », potion aux propriétés antiseptiques, antiparasitaires, antisyphilitiques et purgatives.

Généreusement distribuée dans toute l'Europe, elle a été fabriquée par le baron Gerhard van Swieten, professeur de médecine, médecin de l'impératrice Marie-Thérèse et père de Gottfried van Swieten, ami proche de Mozart. En 1863, François Raspail le dénonçait comme un poison, tandis qu'en 1880 Augustin Gilbert la retirait de la pharmacopée française. «Combien de morts avaient fait cette potion par intoxication mercurielle causant une néphropathie aiguë auxquels correspondent exactement les symptômes que ressentit Mozart ?», s'interrogent les deux chercheurs, encore tremblants de leur découverte.

De fait, elle ébranle quelques-unes des légendes que l'Autriche révère: par-delà l'autorité du Dr Neumayr, elle jette le discrédit sur van Swieten, dont la statue trône à Vienne près de la Hofburg et dont le profil a été reproduit, en 2007, sur des billets de 50 €. Elle se mêle aussi de jeter une lumière un peu trop éclatante sur le mystère de la mort de Mozart au risque de s'attirer les foudres du Mozarteum de Salzbourg, qui n'aime pas qu'un quidam ose toucher à ses dieux.

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Par une aquarelle de Tchano

Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
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