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Re: Parlez-moi de vous...
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Merci Terra, c'est un texte très touchant ! Je crois que nous avons tous plusieurs visages, changeants comme la lune et le soleil...

Posté le : 18/02/2013 21:46
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Re: Défi : notre livre (histoire à plusieurs)
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THE END !!!!!!!!!

Merci à Saulot pour ce point final à cette saga qui aura connu moult rebondissements jusqu'à de lointaines contrées au fin fond de la galaxie !!!

Quel voyage ! Je n'en reviens pas d'être partie aussi loin !

Posté le : 18/02/2013 21:19
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Re: Bon jour.
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Encore une fois bienvenue Mafalda et si tu n'aimes pas parler de toi, tu rejoins en cela beaucoup de personnes qui sont comme toi, mais tu seras toujours présente dans tes textes, dans ton écriture.
Merci

Posté le : 18/02/2013 18:59
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Hervé Bazin
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Le 17 Février 1996 meurt à 84 ans le grand écrivain Français

HERVÉ BAZIN



CITATIONS :

- " Il est significatif que le statut de la femme demeure à peu prés inchangé là où les religions sont encore puissantes. Partout ailleurs, il est remis en question. ( Ce que je crois . 1977 ) "

- " Mais plutôt que d'enseignement, c'est d'éducation qui manque aujourd'hui la jeunesse " ( Ce que je crois -1977 )

- " Où peut-on être mieux qu'au sein d'une famille ? .... Partout ailleurs ! "

ENFANCE ET ADOLESCENCE :

Hervé Bazin de son véritable nom Jean-Pierre Hervé Bazin est né le 17 avril 1911 à Angers dans une famille bourgeoise profondément catholique.

Son grand Père Ferdinand-Jacques Hervé, juriste brillant, avocat puis professeur de droit, écrit sous le pseudonyme de Charles Saint Martin et il ajouta à son nom de famille Hervé, celui de son épouse Marie-Claire Bazin.

Il est le petit neveu de René Bazin, journaliste, romancier et académicien.

Son père, Jacques Hervé Bazin docteur en droit, est avocat et enseignera pendant plusieurs années à l' université catholique de Hanoï en Indochine.

Sa mère, Paule Guilloteaux, femme séche et autoritaire, petite fille de banquier et fille de Jean Guilloteaux, député puis sénateur du Morbihan - c'est lui qui organisera le mariage de sa fille âgée de 18 ans, fraîchement sortie du pensionnat religieux de Vannes, avec Jean-Pierre Hervé Bazin, impressionné par le prestige de cette famille - en contrepartie, elle apporte une immense dot.

Pendant l'absence de leurs parents en Asie, deux des trois enfants sont élevés par leur grand mère, au décés de celle-ci, les parents reviennent en France, en descendant du train, leur mère les gifle sans ménagement ne supportant pas les gestes d'affection qu'ils ont envers elle et leur ordonne de porter les valises.

Jean-Pierre Hervé Bazin passe son enfance à Marans dans le Maine et Loire et s'oppose à cette mère, acariâtre et autoritaire. Dominé par sa femme, le père reste indifférent à la maltraitance de l'enfant et préfère passer ses journées à collectionner les insectes.

En 1940, il a 19 ans, il emprunte la voiture de son père, a un accident de voiture et devient en partie amnésique, il est condamné à une longue hospitalisation - ce qui le conduira plus tard, en 1954, à parcourir la France avec un photographe Jean-Philippe Charbonnier pour dénoncer en janvier 1955, dans la revue
"Réalités ", l'état lamentable des établissements psychiatriques -.

Il fugue plusieurs fois pendant son adolescence, refuse de passer ses examens à la faculté catholique de droit d'Angers et à 20 ans il rompt avec sa famille pour s'inscrire à la faculté de lettres de la Sorbonne. Toute sa vie il restera marqué par les souvenirs douloureux de son enfance dus aux rapports conflictuels avec sa mère.

DEBUT LITTERAIRE:

Parallèlement à ses études à la Sorbonne, il exerce divers petits métiers, écrit de la poésie pendant une quinzaine d'années, sans grand succès, devient journaliste littéraire, interview Aragon, Paul Claudel, Paul Fort, Paul Valéry.... crée une revue poétique en 1946 " la Coquille ", mais Paul Valéry lui conseille de se consacrer à la prose malgré l'obtention du prix Apolinaire pour " Jour " en 1947 et " A la poursuite d'Iris " en 1948;

Il publie la même année " Vipère au poing " un roman largement autobiographique tiré de son enfance malheureuse, ce premier roman, suivi de beaucoup d'autres, obtint un succès considérable et rata de peu le prix Goncourt, Colette, alors présidente, s'y opposant formellement.

POLITIQUE

Hervé Bazin - pseudonyme imposé par Grasset - choisit d'être un homme libre, avec une sensibilité de gauche, il fut lié au " Mouvement pour la Paix " proche du parti communiste, peut être aussi pour contrer sa famille qui est de droite , bourgeoise et conservatrice, il refuse d'être considéré comme un auteur engagé, il revendique le fait " d' écrire pour alerter " et jeta toujours un regard attentif sur les évolutions de la société en France et dans le monde.

Il a soutenu les époux Rosenberg durant leur procès.

MARIAGES:

Marié quatre fois, il eut 7 enfants.
Il épousa Odette Danigo en 1934, un fils naquit de cette union
En 1945 il épousa Jacqueline Dussolier, 4 enfants naissent.
En 1967 c'est Monique Serre-Gray qui lui donne un enfant.
et enfin en 1988, sa dernière épouse, Odile L'Hermitte lui donne un fils, Il a 75 ans.

PARTICIPATIONS ET DISTINCTIONS:

IL est, pour la critique littéraire, le " romancier de la famille " ses thèmes de prédilections étant l'éducation, la famille, la justice, la paix , il dépeint avec justesse les moeurs de la France et de la bourgeoisie étouffante et conformiste, il est sensible aux mutations de son époque dont ses romans se font les herméneutes.

Une cinquantaine de romans jalonnent son parcours littéraire, généralement inspirés par son enfance ou pris dans la vie
courante de l' époque. Ses oeuvres très psychologiques, sont toujours étudiées dans les écoles, collèges et lycées.

En 1957, il obtint le grand prix littéraire de Monaco, le prix Lénine en 1980, il est nommé grand officier de la légion d' honneur.

Malgré à sa fonction de critique littéraire, un recueil de nouvelles en 1963 " Chapeau bas "ainsi qu'un essai consacré à la réforme de l'orthographe : "Plumons l'oiseau " en 1966, il publie un roman presque chaque année.

Membre de l'académie Goncourt en 1958 , il en devient président en 1973 et y restera jusqu'à sa mort, il dynamisa l'institution notamment en participant à la création du Prix Goncourt des Lycéens.

En 1950, il participe avec d’autres écrivains comme Marcelle Auclair, Jacques Audiberti, Émile Danoën, Maurice Druon et André Maurois, au numéro de la
revue La Nouvelle équipe française de Lucie Faure, intitulé « L’Amour est à réinventer ».

Hervé Bazin toujours attaché à sa province angevine, où il situe bon nombre de ses romans, à l'instar de Mauriac, il est l'un des auteurs les plus lus de la deuxième moitié du XX éme siècle, il fût un grand romancier dans la continuité de Balzac et des grands réalistes du XXI ème siécle. Sa modernité tient à son attention de la vie quotidienne et aux problèmes de la famille.

Ses oeuvres sont rééditées régulièrement.

DECÉS :

Il passe les dernières années de sa vie à Cunault sur les bords de la Loire; Il y décéde suite à un accident cérébral.
Suivant son désir, il est incinéré à Cunault et ses cendres sont dispersées sur La Maine. Une pierre tombale est dressée au cimetière de son village.


Bibliographie de Hervé Bazin

Hervé Bazin a écrit les oeuvres suivantes:

A la poursuite d'Iris, poèmes, 1948
Vipère au poing, roman autobiographique, 1948
La Tête contre les murs, roman, écrit d'août 1948 à février 1949, publié en 1949
La Mort du petit cheval, roman autobiographique, suite de "Vipère au poing", écrit de décembre 1949 à août 1950, publié en 1950
Le bureau des mariages, nouvelles, 1951
Lève-toi et marche, roman, écrit en 1951, publié en 1952
Humeurs, poèmes, 1953
Contre vents et marées, 1953
L'Huile sur le feu, roman, écrit d'oct. 1953 à février 1954, publié en 1954
Qui j'ose aimer, roman, écrit de novembre 1955 à oct. 1956, publié en 1956
La Fin des asiles, essai/enquête, 1959
Au nom du fils, roman, écrit d'avril 1959 à septembre 1960, publié en 1960
Chapeau bas, nouvelles, 1963 : Chapeau bas, Bouc émissaire, La hotte, M. le conseiller du cœur, Souvenirs d'un amnésique, Mansarde à louer, La Clope
Plumons l'oiseau, essai, 1966
Le Matrimoine, roman, écrit en 1966, publié en 1967
Les Bienheureux de La Désolation, récit / enquête, 1970, sur l'évacuation des habitants de l'île de Tristan da Cunha suivant une éruption volcanique en 1961, leur malaise au sein de la société de consommation britannique où l'on tentait de les intégrer, puis leur volonté inébranlable de retourner vivre sur leur île, l'un des lieux les plus durs de la planète.
Cri de la chouette, roman autobiographique (suite de Vipère au poing et de La Mort du petit cheval), écrit en 1971, publié en 1972
Madame Ex, roman, écrit en 1974, publié en 1975
Traits, 1976
Ce que je crois, 1977
Un feu dévore un autre feu, 1978
L'Église verte, roman, 1981
Qui est le prince?, 1981
Abécédaire, 1984
Le Démon de minuit, 1988
L'École des pères, roman, 1991
Le grand méchant doux, 1992
Oeuvre poétique, 1992
Le Neuvième jour, 1994

FILMS :

- " Vipère au poing " , publié en 1948 à connu deux adaptations cinématographiques, une pour la télévision en 1970 réalisée par Pierre Cardinal, avec Alice Sapritch et un film de cinéma réalisé en 2004 par Philippe de Broca - qui décéda quelques jours après la sortie du film - avec comme acteurs principaux Catherine Frot et Jacques Villeret

- " La tête contre le mur " adaptation du roman publié en 1949 qui raconte la vie dans un hôpital psychiatrique, a été réalisé en 1959 par Georges Franju, avec Jean- Pierre Mocky co-adaptateur et Jean-Charles Pichon, auteur des dialogues, sur une musique de Maurice Jarre. Avec comme acteurs principaux, Pierre Brasseur , Anouk Aimée , Paul Meurisse et Charles Aznavour.


MANUSCRITS:

En 1955, l'ors d'un déménagement, Hervé Bazin confie ses manuscrits et sa correspondance aux archives
municipales de la ville de Nancy. Aprés sa mort, ses six premiers enfants demande la vente de ce fonds à L' hôtel
Drouot en 2004 . Sa dernière épouse Odile Hervé Bazin , accompagnée de son fils de 10 ans, s'y oppose.

La bibliothèque universitaire d' Angers, soutenue par les collectivités locales réussit à préempter ce patrimoine, soit
22 manuscrits, environ 9000 lettres.Il manque le manuscrit de " Vipère au poing" vendu par Hervé Bazin dans les années 1980 et celui des " Bienheureux de la désolation" , recueilli par son fils le jour de la vente.


Querelles de famille autour des archives d'Hervé Bazin
Par Monique Raux
In Le Monde du 18/06/2004

NANCY
de notre correspondante
Huit ans après la mort d'Hervé Bazin, décédé à 85 ans en février 1996, ses archives se trouvent projetées au coeur d'une querelle de famille, de celles qui forment la trame des romans de l'auteur de Vipère au poing. Ces lettres et manuscrits déposés aux archives municipales de Nancy selon la volonté de l'auteur vont être rendus à ses héritiers. Ainsi en a décidé la première chambre du tribunal de grande instance d'Angers, saisie par une partie de la famille. C'est en 1995 que l'écrivain a confié à la ville de Nancy tous ses manuscrits, tapuscrits - à l'exception de Vipère au poing, qui a disparu-, ainsi que 1518 correspondances privées.
Michèle Maubeuge, attachée culturelle à la ville, devenue au fil des ans, une amie d'Hervé Bazin, se souvient de la visite effectuée à Angers un jour de novembre. «Nous étions là. parmi ses objets familiers. Sur son bureau, il y avait deux machines à écrire. La vieille Underwood, qu'il avait troquée en 1945contre une bouteille de cognac à un soldat américain, dont les touches devenaient de plus en plus duresmais sur laquelle il avait tapé tous ses manuscrits, sauf le dernier, et une Olivetti plus récente Il y avait aussi son buste en bronze. Et, dans un grand meuble en chêne des années 1950, tout son courrier, classé par ordre alphabétique ainsi que ses manuscrits.»
Michèle Maubeuge explique qu'Hervé Bazin, qui fut président de l'Académie Goncourt, avait apprécié le soin avait lequel Nancy, dépositaire des archives de l'académie, les avait traitées, numérisées, valorisées et mises à la disposition des chercheurs. Il était soucieux de ce qu'iladviendrait, après lui, de ses archives personnelles, qui prenaient une place folle chez lui, et craignait leur dispersion. Parmi les lettres, Il yen avait du général de Gaulle, des échanges épistolaires avec Francois Nourrissier, Louis Jouvet, Jean-Paul Sartre, Jean Giono, Bernard ClaveL Il conservait même les bristols. «ll y avait aussi ses notes, ses travaux préparatoires et des grands plans en couleurs. Ainsi, il savait ce que tel personnage, placé à tel endroit du jardin, voyait exactement», précise-t-elle.

VENTE AUX Enchères

Cependant, Hervé Bazin n'a pas voulu signer les papiers officiels qui faisaient de Nancy la propriétaire de ces archives. «Il craignait que cela ne soit mis dans l'actif de la succession et avait peur que ses héritiers n'aient pas les moyens de payer. En dépit de son succès, il n'avait pas amassé de fortune. Il venait très souvent en aide aux gens, à ses proches. Il donnait », insiste-t-elle. Les héritiers- ses anciennes femmes et ses enfants-, sa dernière épouse, désireuse de respecter la volonté de son mari, ont exigé la restitution du fonds.
Le tribunal d'Angers leur a donné raison, en février. «Il est constant que le fonds Hervé Bazin est détenu par la mairie de Nancy à la suite d'un dépôt effectué par Hervé Bazin lui-même de son vivant le 9 décembre 1995», rappellent les magistrats. «Toutefois, ajoutent-ils, une donation ou une volonté testamentaire ne se présume pas et doit être expressément exprimée par l'auteur lui-même.» Les juges concluent donc que le témoignage rapporté par un tiers selon lequel l'écrivain craignait une dispersion de son travail d'homme de lettres après sa mort «si sincère soit-il, ne saurait établir la réalité de l'intention libérale de M. Hervé Bazinou d'un legs de ses archives non dépourvues d'une valeur économique de par sa notoriété».
Un notaire est chargé par la famille de vendre aux enchères le fonds et de faire le partage des gains. Auparavant, avec l'accord des héritiers, Nancy a quand même pu numériser tous les documents afin de les tenir à disposition des chercheurs travaillant sur l'oeuvre d'Hervé Bazin.




TEMOIGNAGES :

Témoignage dans lequel Françoise Chandernagor évoque avec émotion, peu de temps après le décès dHervé Bazin, la simplicité et la sincérité de lécrivain.
« … Jusquà ma récente élection à lAcadémie Goncourt, je ne lavais rencontré quune seule fois, il y a sept ou huit ans, lors dun court voyage à Moscou. Cest lui qui était venu vers moi, mavait parlé avec bienveillance de mes derniers livres et mavait encouragée à un moment où javais besoin de lêtre. Comment cet homme que je ne connaissais pas, qui était pour moi une de ces étoiles lointaines vers lesquelles on nose pas même lever les yeux, comment ce « confrère » avait-il senti quun tel geste de lui, en un tel instant, me serait précieux ? Je ne sais pas, mais je sais que jai immédiatement éprouvé, pour sa simplicité et sa générosité, ma reconnaissance infinie ».

Mais aussi son rôle à lAcadémie Goncourt
« Puis, il y eu, en mai dernier, ce coup de fil si inattendu : il me proposait dentrer à lAcadémie Goncourt, et je nignore pas que cest à lui et à François Nourissier que je dois dy figurer aujourdhui. A partir de ce jour, je crois avoir encore rencontré votre mari trois ou quatre fois ; cest peu, certes, pour connaître un homme, mais jai été frappée par sa vivacité desprit, son habileté diplomatique (il en faut dans cette assemblée !), sa malice, et cette jeunesse, cet appétit qui le tenait. Il présidait nos débats comme le chat guette la souris : immobile, silencieux, presque lointain, mais lil aux aguets, et tout à coup, au moment décisif, le « coup de patte » - la phrase qui fait mouche, la décision qui lève les derrières hésitations… Dans ce rôle, je sentais quil samusait. »


Madame Odile Hervé Bazin, sa dernière épouse, a eu l'amabilité, pour " Le Dévorant ", de confier, son sentiment sur l'homme qu'elle nous propose de découvrir.


Ce n’est pas simple d’évoquer un être disparu. Peur de le trahir, de ne pas transmettre au plus juste ce que lui ressentait et aurait eu envie d’exprimer. Hervé Bazin l’a lui-même écrit à propos des biographies : « L’embêtant, dans le genre, c’est que les morts n’aient plus le droit de réponse. »

Qui était Hervé Bazin ? Comment s’est-il construit à partir d’une enfance compliquée ? Un récent colloque, organisé par l’Université d’Angers où sont déposées toutes ses archives, s’intitulait : Hervé Bazin. Connu et inconnu. Ce titre me semble bien refléter une réalité.

En effet, si l’écrivain s’est livré sans mesure, quitte à prendre des coups, il n’en est pas de même pour l’homme. Secret et pudique, exigeant vis-à-vis de lui-même, extrêmement attentif aux autres, observateur pointu de tout ce qui l’entourait et des idées du siècle. Je l’ai souvent entendu dire « qu’un écrivain fait son miel de tout. »

Revenons à l’enfance d’Hervé Bazin. Il aurait pu en sortir détruit. « J’ai été si longtemps réprouvé que je m’étonne toujours d’être distingué par qui que ce soit : j’ai l’impression qu’il se moque ou qu’il n’est pas très futé » constatait Hervé Bazin à l’âge mûr et déjà célèbre, traduit en plus de quarante langues. Sentiment de doute, toujours, mais aussi formidable combativité et féroce goût pour la vie. Rien de passif chez lui, rien de tiède. Écrire, donc être au monde, était un besoin viscéral « pour témoigner, pour alerter, pour célébrer aussi. » Revanche de l’enfant repoussé ?

Les lecteurs, fidèles depuis 1948, ne s’y trompent pas. Ils sentent l’exigence qui animait l’écrivain, son désir de les toucher, de leur apporter quelque chose, de trouver la phrase la plus juste.

Son écriture forte et limpide, qui fait mouche, est le résultat d’un travail acharné. Chaque livre avançait dans la douleur et l’incertitude. Mais laissons-lui la parole : « Vous le savez, je considère avec étonnement et modestie une carrière que durant des années rien n’annonçait. Je sais ma chance et je trouve normales certaines rancunes comme certaines résistances de la part des gens qui ne comprennent pas toujours que ce qu’on a été ne préjuge pas de ce qu’on devient. Ne pas se trahir, ne pas se laisser récupérer, c’est un souci. Mais il en est d’autres : surmonter ses contradictions, ses fureurs, ses partis pris, vivre son âge, se remettre en question au nom même d’une réussite toujours relative, toujours provisoire où finit par dominer le sentiment d’avoir à la mériter davantage et d’assumer la responsabilité que comporte une large audience. »
Hervé Bazin, un écrivain engagé (combats au service de la paix dès 1954, de la littérature – son action à l’Académie Goncourt de 1958 à 1996, à la Société des gens de Lettres… –, de l’enfance maltraitée, de la libération de la femme…). Un homme à redécouvrir.

Odile Hervé-Bazin


Chronique pour son anniversaire...

Hervé Bazin, ci-dessous photographié en compagnie de sa mère en 1956 dans une librairie à Angers, est né le 17 avril 1911 - et non pas 1918 comme l'a fait croire l'éditeur de Vipère au poing qui le trouvait trop âgé pour la sortie de son premier roman après guerre. Jean-Pierre H-Bazin de son vrai prénom aurait eu 100 ans ce dimanche s'il n'était pas décédé le 17 février 1996, quelques jours après François Mitterrand!


En marge du manuscrit d'Acte de Probité, nouvelle du début des années cinquante, l'écrivain dessinait volontiers.

Lorsqu'il dressait le plan d'un roman, Hervé Bazin écrivait et illustrait son propos à l'aide de schémas, crobards, tableaux, comme ici en débutant La tête contre les murs, l'un de ses plus beaux textes inspiré par son propre séjour dans un Hôpital psychiatrique proche d'Angers.

En fait, Hervé Bazin m'a expliqué lors de notre dernière rencontre peu avant sa mort qu'il cherchait toujours à se représenter trés exactement ses personnages et à comprendre le mieux possible les sujets auquels il consacrait ses livres. La science, l'espace, la vie, la médecine, la paternité et la maternité, la famille faisaient partie de ses passions comme la littérature et la musique.

Ce que je retiens de cet immense bonhomme, à la fois en tant qu'auteur parmi mes préférés depuis l'adolescence et comme homme, avec qui la discussion devenait un vrai échange et était trés agréable, c'est son sens inné du contact avec autrui et un goût immodéré pour la découverte du monde, dont il n'hésitait pas à dénoncer les travers les plus intimes comme ceux de la société en général.

Mais il parlait surtout beaucoup du quotidien de monsieur et madame tout le monde, comme dans "il n'arrive jamais rien", une histoire courte qui se passe dans l'ouest, dans son Segréen d'enfance, qui parle de l'ennui d'un couple et du refus d'en sortir. Tout le contraire de cet esprit voyageur, curieux, enjoué, écologiste avant l'heure et dont les romans ont fait le tour du monde en plus de quarante langues différentes!
Happy Birthday Hervé Bazin

VIPERE AU POING

Sa première œuvre pose crûment les relations d’une mère et de son fils. Jean Rezeau, surnommé Brasse-Bouillon, a une mère qui ne l’aime pas. Lui et son frère l’ont surnommée Folcoche, contraction de « folle » et « cochonne ». La haine monte entre Folcoche et Brasse-Bouillon jusqu’à la tentative d’assassinat. Le roman s’achève sur une proclamation de Jean qui déclare que, vipère au poing, il chassera tous ceux qui tenteront de violer son indépendance. Dans le climat pudibond de l’après-guerre, ce roman fait scandale. Le public se passionne pour ces « Atrides en gilet de flanelle » (M. Nadeau).
Bazin retrouve Folcoche dans deux autres romans : La Mort du petit cheval (1950) et Le Cri de la chouette (1972). Dans ce dernier roman, Brasse-Bouillon a quarante-huit ans. Il est père de famille. Surgit Folcoche qui tente de semer la zizanie et se prend de passion pour Salomé, fille d’un premier mariage de l’actuelle femme de Jean. Mais Folcoche n’est pas faite pour l’amour : elle en meurt sous le regard de son fils, d’où toute haine a désormais disparu.
Entre-temps, Bazin a publié La Tête contre les murs (1949), qui met en scène l’univers des hôpitaux psychiatriques, Lève-toi et marche (1952), l’histoire d’une paralytique, et L’Huile sur le feu (1954) qui conte les relations dramatiques d’une adolescente et de son père incendiaire. Avec Qui j’ose aimer (1956), Hervé Bazin retrouve le climat familial qui lui est propre : il s’agit cette fois d’inceste entre une fille et son beau-père. Au nom du fils (1960), en revanche, chante les joies de la paternité même si le père mis en scène n’est, dans la réalité, que le beau-père de ses enfants. On pourrait estimer que ce dernier roman marque la fin du trajet d’Hervé Bazin : il est parti de la haine filiale pour aboutir à l’amour paternel. Il continue cependant son exploration de l’univers de la famille avec Le Matrimoine (1967) ou Madame Ex (1975) ; il fait une incursion du côté du roman d’idées avec Les Bienheureux de la désolation (1970) et de l’essai avec Ce que je crois (1977). Il publie également des nouvelles (Le Grand Méchant Doux, 1992) et — nostalgie de sa jeunesse ; — rassemble son Œuvre poétique (1992).


La Tête contre les murs

Arthur Gérane est un jeune homme désoeuvré, fainéant, petit malfrat en devenir qui s'entend bien avec sa soeur mais mal avec son père, juge d'instruction. Le jour où il revient à la maison familiale, c'est au milieu de la nuit, pour le voler. Impliqué dans un accident avec la voiture paternelle qu'il vient de dérober, il se retrouve, sur les conseils d'un ami de son père, interné dans un asile psychiatrique. C'est le début d'une longue itinérance dans les services de santé mentale du pays.

Biographie rédigée par Grenouille



Nécrologie
http://youtu.be/v9bAkWwwXZQ

Vipère au poing

http://www.youtube.com/watch?v=JmWUPA ... 20NdZyQ5EZZFEQHP0qD8qSM7C

http://www.youtube.com/watch?v=JmWUPA ... 20NdZyQ5EZZFEQHP0qD8qSM7C


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Posté le : 17/02/2013 12:22
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Re: Proposition de projet : Recueil de textes 2012 de l’orée des rêves (poèmes et textes courts).
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C'est une idée intéressante, Saulot.
J'hésite... J'avais peut-être un autre projet pour "notre livre " : je pensais aussi en faire un feuilleton illustré : l'illustration permettant de lier des écritures et des inspirations qui pourraient sembler, à première vue un peu dépareillées.

Je vais réfléchir à cette nouvelle proposition...


Posté le : 17/02/2013 12:15
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Géronimo l'Apache
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Le 17 Février 1909 mourut Le dernier grand chef Apache

Géronimo


Avec lui disparaît un peuple une culture victime d'un sauvage génocide.

Nous avons pu lire avec passion et émotion "le dernier des Mohicans" de James Fenimore cooper, cet ouvrage qui paru en Europe en 1826. Ce récit fortement romancé, fut quelque peu dénoncé pour sa faiblesse de l'écriture ainsi que pur de nombreuses naïvetés et invraisemblances. Cependant or, ces défauts littéraires ce roman n'en eut pas moins l'immense avantage d'alerter l'opinion publique sur un problème d'une grande gravité, c'est à dire sur le génocide des populations amérindiennes, leur disparition programmée, victimes qu'elles étaient de la violence et de l'invasion des armées des colons américains. Ces tribus et cette culture furent éradiquées, chassées de leur terre par les anglo-saxon qui fondèrent sur les terres "volées" les actuels états-unis.

L'histoire de Géronimo est le parallèle de ce drame .
Alors que le dernier des Mohicans narrent une fiction située durant la guerre de sept ans qui oppose les Français et les Anglais sur les terres indiennes dans l'état de New-York, c'est à dire dans la région frontalière entre les actuels états-unis et le Canada, le combat de Géronimo et de sa tribu eut lieu, lui, sur leur terres au sud du pays, dans l'actuel Arizona.
Cette différence géographique est bien la seule dissemblance entre le sort funeste de ces deux peuples entièrement phagocytés par l'hégémonie guerrière et la xénophobie de l'envahisseur.
Puisque, il est bien connu, que l'histoire est faite et racontée par les vainqueurs, nous avons étaient noyés durant un siècle d'histoire de western s'apparentant à de la pure propagande en procédant par une caricature résolument réductrice des adversaires, nous présentant ce conflit comme étant celui du pauvre colons courageux et dans son plein droit, victime du cruel indien fourbe, du sauvage qui scalpaient sans pitié femmes et enfants.
L'imagerie populaire, les récits et films américain ont très longtemps entretenus cette vision manichéenne et surtout bien loin de la réalité historique.
Un mouvement américain tentant à rétablir partiellement la vérité s'est fait jour depuis seulement quelques décennies, c'est à dire bien tardivement, alors que le peuple amérindien et sa culture originale sont définitivement à terre, perdus comme tant d'autres pour le patrimoine humain.


"I was born on the prairies where the wind blew free and there was nothing to break the light of the sun. I was born where there were no enclosures."


Libre comme le vent

Geronimo naît en juin 1829 et meurt le 17 février 1909, il porte à sa naissance le nom indien Go Khla Yeh qui signifit celui qui baille. était un Amérindien apache de la tribu des Apaches Bedonkohe à Nodoyohn Canyon, dans l'Arizona, au Mexique, actuellement ville de Clifton au Nouveau-Mexique.
lGéronimo était sorcier de sa tribu, il avait reçu de sa famille des connaissances des plantes et des médecines, il n'a jamais été chef, mais en tant qu'homme-médecin et guerrier reconnu et respecté, il eut une très grande influence sur les Apaches Chiricahuas.
Dès l'âge de 17 ans, il participe à des attaques contre les colons Mexicains et Américains au Nouveau Mexique.
L'état du nouveau Mexique ne sera cédé par les Mexicains, aux Etats -Unis qu'en 1848; après de longues guerres.

Le jeune homme, le "sorcier"

Plus tard, il aura une femme et construira un hogan dans une vallée dans laquelle le vieux chef Mangas Coloradas a conduit son peuple. Geronimo cultive le maïs, le mil et les haricots.
Puis il a deux fils et une fille. Il a l'habitude de se rendre dans un petit village mexicain pour y chercher des graines et tout ce dont il a besoin.
Après la mort de Tazha, le fils aîné de Cochise, Naiche, le second fils du vieux chef doit partager le contrôle de la tribu avec géronimo, selon le shéma bien connu du chef et du sorcier qui se partage le pouvoir exécutif.
Son beau-frère Juh était un leader de la tribu des Apaches Nednis.
Géronimo est donc admis au conseil de guerre des Apaches Chiricahuas en 1846.
Un jour de 1858 il s'y rend pour y échanger des peaux contre de la marchandise. A son retour, il trouvera sa mère, sa femme et ses trois jeunes enfants massacrés par les soldats espagnols du Mexique, près d’un village appelé Kas-ki-yeh par les Apaches.


L'homme blessé, révolté

Ce terrible drame, détruit sa vie, en effet l'armée Mexicaine dont la violence n'est pas inconnue, fera de cet inconnu Apache un révolté prêt à tout, en effet après ces meurtres, il se crée une rupture dans sa vie.
A dater de cet évènement Géronimo est un guerrier seul et probablement "enragé".
Il commence alors des raids de représailles en territoire mexicain.
Il vengera enfin sa famille le 30 septembre, cette attaque eut lieu le jour de la saint-Jérôme 1859.
Les cris des Mexicains qui invoquaient pour les protéger, saint Jérôme en criant "Géronimo ! Géronimo", l'inspirent et lui donne involontairement son nom de guerre : il prend alors son nom : "Geronimo".
Il mènera une vie incessante de combat.
En octobre 1862, il se joint aux combattants amérindiens, il participe avec les chefs Cochise et Mangas Coloradas à la bataille d'Apache Pass.

Le guerrier irréductible

En 1871, après près de dix ans de guerre contre les États-Unis, les Apaches Chiricahuas, alors dirigés par Cochise, négocient un accord de paix se rendent sur les conseils de Tom Jeffords.
Ils obtiennent la création d’une réserve sur leurs terres.
Hors malgré les accords accordant aux indiens l'usage de leurs propres terres, en 1876, la réserve Chiricahua sera fermée par les autorités américaines qui se désavoue.
La plupart des Indiens sont déportés de force vers la réserve de San Carlos, aride et désertique mais Géronimo, Naiche et Juh, guerriers irréductibles, réussissent à s’enfuir.
Géronimo sera arrêté l’année suivante au Nouveau-Mexique par l’agent John P. Clum et transféré à San Carlos.

Evasions et révoltes toujours

Libéré, il s’enfuit à nouveau de la réserve quelques mois plus tard.
Il gagne à cette époque le Mexique où il vit de pillages, avant de regagner San Carlos en 1879.
En septembre 1881, peu après la mort de Nochedelklinne, un leader spirituel apache tué par les soldats, Naiche, Géronimo et Juh s’enfuient une fois de plus de leur réserve.
Ils lancent sans retenue de violentes attaques contre les colons blancs avant de s’évanouir dans les montagnes mexicaines.
En novembre 1882, ils y abattent les 22 soldats mexicains du capitaine Juan Mata Ortiz.
Les raids des Apaches vont vite déborder du côté États-Unis, c'est à dire en Arizona et au Nouveau-Mexique :
en mars 1883, ils vont tuer 26 colons américains.
Le général George Crook est chargé de protéger la population blanche et entreprend de traquer les Apaches hostiles dans leurs repaires mexicains.
Un camp découvert par les éclaireurs apaches, espions de Crook est attaqué en mai 1883.
La nation Apache déjà rétrécit est en grand danger, le combat inégal ne réduit pas la volonté de liberté des derniers leaders apaches, mais ils doivent malgré tout accepter le principe d’une reddition.
En 1884 Geronimo apparemment vaincu s’établit de nouveau dans la réserve de San Carlos.
Et pourtant Geronimo, en compagnie de Naiche et plusieurs membres de la tribu s'échapperont encore plusieurs fois, vivant de pillages, avant de se rendre.
Mais l'arrestation brutale du guerrier Ka-ya-ten-nae le pousse à s'enfuir une nouvelle fois le 17 mai 1885 avec 35 hommes et 109 femmes et enfants.
Depuis le Mexique, ses hommes lancent plusieurs raids meurtriers en Arizona et au Nouveau Mexique.
Géronimo et ses hommes seront encore retrouvés au Mexique par des éclaireurs Apaches en mars 1886.
Pendant une conférence avec le général Crook, il accepte de regagner la réserve avec les soldats américains.
Trop épris de liberté et refusant la défaite, le guerrier Apache se ravise plus tard et s’échappe dans les montagnes avec Naiche, et encore une quinzaine de guerriers et quelques femmes et enfants.

Changement de commandement militaire

Crook ayant démissionné, c’est le général Nelson A. Miles qui est chargé de le poursuivre mais avec cette fois 5000 hommes et des milliers de volontaires. 3 000 soldats mexicains sont aussi mobilisés contre les Apaches au sud de la frontière.
En marge de la poursuite de Geronimo, le général Miles par provocation et rétorsion contre le peuple indien fait déporter en Floride les Chiricahuas vivant en paix dans la réserve de San Carlos.
Pendant plus de 5 mois, Geronimo et ses partisans réussissent à passer entre les mailles du filet, utilisant la surprise, la mobilité et les connaissances des Apaches des modes de survie dans des conditions extrêmes.

Reddition et fin de vie.

Mais bientôt épuisé, fatigué de se battre, il finit par se rendre le 4 septembre 1886 avec 16 guerriers, 12 femmes et 6 enfants.
"C’est la quatrième fois que je me rends" déclarera-t-il.
Sur ordre spécial du président Grover Cleveland, il est placé sous surveillance militaire étroite en Floride avec 14 de ses braves.
Le climat humide de la Floride s’avère malsain pour les Apaches habitués à celui du désert et plusieurs d'entre eux décèdent à cette époque.
Les survivants sont ramenés à Fort Sill, en Oklahoma, en 1887.
Geronimo se convertit alors au christianisme et devient fermier.
Il regrette cependant jusqu'à la fin de ses jours de s'être rendu.
Il vend des souvenirs à la Louisiana Purchase Exposition en 1904, participe à la parade d'inauguration de Theodore Roosevelt en 1905
Il dicte l’histoire de sa vie en 1906 et le 17 Février 1909 il meurt d'une pneumonie à Fort Sill.

Les campagnes de guérilla de Geronimo restent un parfait exemple du genre.
Ses facultés à exploiter des ressources humaines limitées et les terrains difficiles font de lui un stratège et un tacticien de premier ordre.

Citations :

"Nous sommes en train de disparaître de la surface de la terre, mais je continue à croire qu'il doit y avoir une bonne raison pour que Yoséné nous ait créés. Il a donné vie à toute une variété d'espèces d'hommes. Ainsi, pour chaque espèce créée, Il désigna un pays particulier. Lorsque Yoséné créa les Apaches, Il leur donna un pays qui se situe a l'ouest. Pour la nourriture, Il leur remit des graines, des fruits et du gibier. Afin de soigner les différentes maladies, Il leur enseigna où trouver ces plantes médicinales. Puis Il leur enseigna où trouver ces plantes et comment les préparer. Il leur accorda un climat doux et tout ce dont ils avaient besoin pour se vêtir et s'abriter...Cela eut lieu au tout début de la création : car Yoséné créa simultanément le peuple apache et son pays. Et quand viendra le jour où les Apaches seront séparés de leur terre, ils tomberont malades et mourront. Combien de temps s'écoulera-t-il pour que l'on dise qu'il n'y a plus d'Apaches?"

"Quand le dernier arbre aura été abattu - Quand la dernière rivière aura été empoisonnée - Quand le dernier poisson aura été péché - Alors on saura que l'argent ne se mange pas."


A lire
Nous étions libre comme le vent
De David Roberts




http://youtu.be/UsYRxoQtCbo
http://youtu.be/SqXL9P9DAu4

http://youtu.be/q7LxwhPE7kg
http://youtu.be/dWdU2owrFPA
http://www.youtube.com/watch?v=Cz0qd1 ... e&list=PL4B9D435CC0F218D5

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Posté le : 17/02/2013 12:12
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Molière
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Le 17 Février 1673 à Paris meurt Jean-Baptiste Poquelin dit

Molière

Molière est une figure internationale de la littérature, il est un des fleurons Français les plus connus par son théâtre
Auteur, comédien, chef de troupe, Molière incarne le type même de l’homme de théâtre, engagé dans son art et dans la société de son temps, et faisant œuvre pour les siècles à venir. Les Comédiens-Français se sont emparés de son héritage en en faisant leur « patron », interprétant son théâtre depuis plus de trois siècles. Symbole de cette présence spirituelle, le "fauteuil de Molière" accueille les spectateurs dans la galerie des bustes qui jouxte la corbeille.


Naissance

« Du Samedy 15e janvier 1622, fut baptisé Jean, fils de Jean Pouquelin, marchant tapissier, et de Marie Cressé sa femme, demeurant rue Saint-Honoré, le parin Jean-Louis Pouquelin, porteur de grains, la marine Denise Lescacheux, veuve de Sébastien Asselin, vivant maistre tapissier. »

Nul ne peut plus lire ces lignes dans le registre paroissial de l'église Saint-Eustache, car le feu les a détruites lors de l'incendie de l'Hôtel de Ville en 1871.
Heureusement, le texte en avait été recueilli, vers 1820, par un chercheur infatigable, Louis-François Beffara.
Sa découverte établissait de façon sûre la date et le lieu de la naissance de celui qui, vingt et un ans plus tard, jeune chef d'une petite troupe de comédiens, allait apposer pour la première fois, sur l'engagement d'un danseur, le nom devenu célèbre dans le monde entier : "De Molière".
Bien souvent, au cours de sa vie, Molière unit dans sa signature le nom de son père et celui qu'il s'était donné. II faisait d'ordinaire précéder sa signature des lettres " J.B." car après la naissance de son frère Jean, il avait adopté le prénom de Jean-Baptiste et signait " J.B. Poquelin Molière".
Ses parents étaient de jeunes époux. A l'époque de leur mariage, le 27 avril 1621, Jean Poquelin avait vingt-cinq ans, Marie Cressé vingt ans.
Tous les deux appartenaient à des familles de tapissiers établies dans le quartier des Halles, dans des maisons presque voisines : les Poquelin rue de la Lingerie, les Cressé au marché aux Poirées.
Les Poquelin (ou Pocquelin) étaient originaires du Beauvaisis.
On ne sait quand le père - ou le grand-père - de Molière vint se fixer à Paris.
Veuf après quatre ans de son mariage avec la fille d'un marchand pelletier du roi, Jean Poquelin s'était remarié avec Agnès Mazuel, nièce d'un de ses confrères.
Le père d'Agnès, défunt, avait été "maître joueur d'instruments" ; son frère, ses deux beaux-frères et leurs descendants exercèrent la même profession.
Sous Louis XIII, on comptait dix Mazuel parmi les "violons" du roi.
La dot d'Agnès aida Jean Poquelin à lancer un commerce de tapisserie. La jeune femme elle-même, pleine de vaillance, pratiqua son métier de toilière-lingère tout en élevant huit enfants.
Le fils aîné de Jean et d'Agnès, Jean II, le futur père de Molière, apprit le métier de tapissier et fut reçu maître. Ayant établi ses fils et marié ses filles, Jean prit sa retraite de la vie active et acheta la charge de porteur de grains qu'il exerçait à l'époque de la naissance de son petit-fils et filleul Jean Poquelin.
Les Cressé étaient parisiens depuis plusieurs générations.
La famille avait compté depuis un siècle plusieurs orfèvres et de nombreux tapissiers, de même que la famille Asselin à laquelle elle s'était alliée par le mariage de Louis de Cressé, grand-père maternel de Molière, avec Marie Asselin, fille de Sébastien Asselin et Denise Lecacheux.
La marraine de Molière était son arrière-grand-mère maternelle.
Le 20 juillet 1620, le père de Molière, "Jean Pocquelin le jeune", avait passé un bail de quatre ans pour la maison du Pavillon des singes. Peu après Pâques 1621, il y amena sa jeune femme.
C'est là que naquit Molière.
Le Pavillon des singes s'élevait à l'angle de la rue Saint-Honoré et de la rue des Vieilles-Etuves, sur un emplacement de 83 mètres carrés.
La maison comprenait une cave à deux étages, dont l'un voûté, un rez-de-chaussée comportant une boutique et une "sallette", cuisine-salle à manger, trois étages de chambres qui communiquaient par un escalier extérieur, une cour avec un puits, une écurie; des galeries, aux trois étages, menaient aux "aisances".
Le Pavillon des singes fut détruit en 1802. Le poteau sculpté qui en faisait l'encoignure représentait de jeunes singes qui, grimpés sur un arbre, secouent les branches pour en faire tomber les fruits; au pied de l'arbre, un vieux singe les ramasse.
Recueilli par le Musée des Monuments français, ce vénérable souvenir avait déjà disparu en 1828 lorsque Beffara demanda à le voir.
II parait certain que c'est dans la chambre du premier étage, chauffée par une cheminée, que naquit le petit Jean - une jolie chambre, aux murs couverts de tapisserie de Rouen, ornée d'un miroir de Venise et de tableaux, élégamment meublée, comme il seyait à la demeure d'un tapissier du roi et de la jeune femme cultivée qu'était Marie Cressé Poquelin.
La famille Poquelin est issue de la bourgeoisie parisienne, aisée. Ce milieu bourgeois servira de cadre à un grand nombre de des comédies de Molière.
Celui qui ne se nomme pas encore Molière est marqué très tôt par les morts successives dans sa famille : en 1630, son frère cadet Louis, 11 ans, est emporté par la petite vérole (la variole) ainsi que sa petite sœur, Marie, 5 ans. Jean-Baptiste en réchappe par miracle. Deux ans plus tard, c'est au tour de sa mère de succomber à la tuberculose.
Son père se remarie avec une toute jeune fille de 19 ans, Catherine Fleurette, qui meurt en couches en 1636, alors qu'elle donne naissance à un enfant mort-né, le troisième à ne pas passer le stade de la petite enfance.
Pour divertir son petit-fils, le grand-père de Jean-Baptiste l'emmène voir des représentations théâtrales, des farces pour la plupart, dans les foires, les places publiques. Est-ce de cette époque que date sa passion pour le théâtre ?
Quoi qu'il en soit, le jeune garçon s'inscrit au collège de Clermont qui est l'actuel lycée Louis-Le-Grand, où il étudie les mathématiques, la physique, la danse, l'escrime, la philosophie scolastique, dont il se moquera souvent.
Il connaît assez le latin pour lire Plaute, Terence et traduire Lucrèce.
A la sortie du collège, il se lie probablement avec le milieu libertin influencé par Gassendi.
Il part apprendre le droit à Orléans, mais n'exerce le métier d'avocat que 5 mois ! Les préoccupations du jeune Poquelin sont ailleurs.


Histoire du pseudonyme "Molière"

Jean-Baptiste Poquelin, malade imaginaire dit Molière
En 1644, Jean-Baptiste Poquelin, selon une habitude commune aux comédiens, se donne un nom de guerre.
Jamais il ne s'expliquera, ni ne justifiera ce choix, "même à ses meilleurs amis", constate son biographe Grimarest.
Molière a emporté son secret. Un de plus. Saura-t-on un jour pourquoi Poquelin se fit Molière, un des plus beaux noms de la langue française ?
Les hypothèses n'ont pas manqué : emprunt au nom du danseur Molier que Molière dut connaître dans sa jeunesse, nom d'un village que Molière aurait pu traverser : le toponyme est répandu mais plutôt dans le sud de la France où Molière se rendit surtout après avoir choisi son nom.
La question reste posée et pique régulièrement la curiosité du spectateur. Les comédiens aimaient au XVIIe siècle les références herbagères, florales ou géographiques qui entraient dans la composition des noms de guerre, Bellerose, Beauchêne, Montfleury, Floridor, Desrosiers, Des œillets, Des Roches.
L'habitude s'en était peut-être prise aux armées pour faire oublier par un surnom inoffensif les dures réalités militaires.
L'histoire des pseudonymes et surnoms est révélatrice des comportements. Molière aurait-il pu s'intéresser à ce vocabulaire champêtre et l'adopter à son profit ?
A-t-il un jour distingué une plante bien ordinaire pour l'associer à son histoire ? Du nom Molière on peut détacher la syllabe lière et la rapprocher du nom de la plante bien connue.
Le lierre est fort répandu dans la nature, on en conviendra, en différentes variétés, lierre commun ou grimpant, qui tapisse les murs, forme des berceaux ou des bordures d'allées dans les jardins d'agrément.
On peut tout de suite y voir une allusion au métier familial de Molière, c'est vite dit et un peu facile.
Il y a aussi un autre lierre, terrestre celui-là, que l'on trouve dans les haies, au bord des fossés, dans l'herbe des vergers. Les vertus médicinales de ses feuilles fraîches furent reconnues pendant des siècles.
On les employait pour calmer la toux, l'asthme, les catarrhes pulmonaires. La Grande Encyclopédie détaille longuement ses propriétés.
Le lierre terrestre était également appelé par les bonnes femmes herbe de la Saint-Jean. On sait que Jean est le prénom initial de Molière.
Baptiste lui sera accolé après la naissance d'un frère, également prénommé Jean.
Ajoutons que le lierre est aussi la plante consacrée dans l'Antiquité à Dionysos et associée à la symbolique de la création poétique : la couronne de lierre était la récompense des poètes inspirés par les dieux.
C'est enfin la plante de la fidélité. "Je meurs où je m'attache."
Un joli programme que le comédien-poète aurait pu dédier au théâtre, représenté alors par la femme aimée, Madeleine Béjart.
Molière est-il ou se sait-il atteint gravement dès 1644 pour se placer sous la protection de cette plante des chemins, si chargée de sens ?
Sa vocation préjuge-t-elle déjà en lui de sa volonté créatrice pour solliciter la couronne de lierre ?
Si cette proposition était recevable, pourquoi en avoir volontairement enfoui la clef à jamais ?
II est difficile, à 22 ans, d'admettre et de divulguer une maladie grave que l'on peut pressentir avec la sensibilité visionnaire propre à ceux qui s'en savent atteints.
Dix ans environ avant sa mort, les contemporains de Molière paraissent bien au fait de sa maladie pulmonaire.
En 1663, Montfleury dénonce malignement "un hoquet éternel" dont sa voix est hachée dans L'Impromptu de l'Hôtel de Condé.
La Grange fait part à deux reprises dans son Registre, de périodes où Molière doit s'arrêter de jouer, contraint par la maladie, mais aussi peut-être par les chagrins domestiques, les deuils, les lourdes responsabilités professionnelles : deux mois en 1665, quatre en 1666.
En 1670, Le Boulanger de Chalussay stigmatise sa "grosse toux avec mille tintoins" dans l'insidieux Élomire hypocondre ou Les Médecins vengés, qui nous renseigne beaucoup sur la maladie de Molière.
Nul doute que cet Élomire, anagramme du nom de Molière, un pamphlet infâme et laborieux, donna à l'intéressé quelques idées pour son Malade imaginaire:
On augmente son mal, faisant la comédie,
Parce que les poumons trop souvent échauffés,
Ainsi que je l'ai dit, s'en trouvent désséchés.
Le diagnostic du médecin de la pièce, Episténès, tombe comme un couperet : le poumon.
Le poumon, repris et répété en écho par la Toinette-médecin du Malade imaginaire avec l'obstination rythmée des mots, par onze fois. Arrêt sans appel.
Sous le grime d'un imaginaire, se cache le Malade à toute extrémité. Molière ne le fait pas entièrement oublier dans la folie des divertissements, facéties et antiennes dont les médecins font les frais.
II s'en prend à eux depuis ses premières farces. Certes, il est allé à bonne école chez les Italiens où le Docteur est un caractère traditionnel.
Les docteurs... leur art fragile, qui n'est pas encore une science, affiche des prétentions qu'il est facile de brocarder. Plus facile que de s'en prendre aux dévots ou à la Compagnie du Saint-Sacrement. Molière sait ce qu'il en coûte.
Il a quelques comptes personnels à régler, mais n'est-ce pas plutôt avec la maladie qu'avec la médecine qui ne peut encore rien pour lui ?
Là où Elomire avouait :
Je n'entreprends de trop que les seuls médecins puisque pour s'en venger, il sont mes assassins Argan, qui n'a plus aucune illusion, fulmine « Grève, crève, cela t'apprendra une autrefois à te jouer de la faculté. »
L'arrêt de Toinette est devenu un arrêt de mort dans la bouche d'Argan. Molière s'est donné le mot de la fin.


Les débuts de Molière : L'Illustre Théâtre

En 1642, il rencontre une jeune tragédienne rousse, Madeleine Béjart, qui fait l'orgueil de sa famille, composée de comédiens qui parcourent la Province. Tout en sachant que les comédiens, à cette époque, sont excommuniés par l'Eglise, Jean-Baptiste décide d'épouser la carrière théâtrale. Il signe en juin 1643 un acte d'association avec les Béjart (il est aidé financièrement par son père qui accepte la vocation de son fils), et fonde la troupe de l'Illustre Théâtre, qui regroupe 10 hommes et 5 femmes. Il prend comme nom de scène Molière dont on ignore l'origine.
La troupe veut concurrencer les deux théâtres prépondérants à Paris, l'Hôtel de Bourgogne et le Marais. Gaston d'Orléans, le frère de Louis XIII, devient leur protecteur. Madeleine demande à l'un de ses amis, Tristan l'Hermite, de participer à l'écriture des pièces. Or, rapidement les dettes affluent et Molière est même emprisonné deux fois au Châtelet. C'est son père qui le fera sortir en payant ce qui est dû.


L'expérience de la Province pour Molière.

La troupe doit en effet quitter Paris et tenter sa chance ailleurs. De 1645 à 1650, les comédiens sont dirigés par Du Fresne, ils se rendent à Agen Toulouse, Carcassonne, Nantes, ils ont pour protecteur le duc d'Epernon, gouverneur de Guyenne et mènent une vie prospère "la magnificence de leurs habits" en témoigne. Puis le duc quitte la Guyenne et Molière remplace Du Fresne.
Il faut se trouver un autre protecteur : c'est le prince de Conti, frère du Grand Condé, laid et débauché, qui remplit cette fonction de 1650 à 1658. Il est le gouverneur du Languedoc, et sa troupe sillonne les routes conduisant à Montpellier, Narbonne, Béziers, Avignon, Grenoble, etc. A cette époque, Molière fait la connaissance de la comédienne et danseuse Thérèse de Gorle, fille peu farouche, qui en épousant Gros-René, un membre de la troupe, devient Marquise Du Parc.
Son rôle à la tête de l'Illustre Théâtre lui permet d'acquérir une expérience unique. En effet il n'est pas aisé de mener une troupe. Il faut savoir négocier les impôts, les locations des salles, les taxes prélevées par la ville, les contributions pour les pauvres, mais aussi lutter contre les troupes rivales, faire preuve d'habileté pour continuer à bénéficier des subventions du prince de Conti, faire fi de la malveillance du clergé, des dévots, qui dépeignent les acteurs comme des libertins immoraux et pernicieux.
Molière crée notamment l'Etourdi en 1654 à Lyon et le Dépit amoureux en 1656 à Béziers, et il s'inspire du jeu des compagnies italiennes, concurrentes, la Commedia dell'arte, à Lyon pour écrire la Jalousie du Barbouillé et le Médecin volant.
Il fréquente tous les milieux : les grands seigneurs, les villageois, les marchands, les paysans et leur patois si pittoresque. Il joue devant un public bigarré et est bien obligé d'admettre que se sont ses comédies qui remportent le plus de succès. De fait, il se spécialise dans la farce et oublie, un peu, la tragédie.
Les affaires marchent à merveille, quand, un jour, en 1658,le Prince de Conti décide de se convertir. Il renie sa troupe préférée, son passé de débauché, et se fait dévot aux côtés d'Anne d'Autriche, à la Compagnie du Saint Sacrement, proche des jésuites. Il devient urgent pour les comédiens de retrouver un autre protecteur.


Les débuts de l'Illustre Théâtre à Paris

L'Illustre Théâtre monte alors à Paris. Molière a 36 ans.
Le 24 octobre 1658, ils sont conviés au Louvre pour jouer devant le jeune roi Louis XIV. Ils proposent Nicomède, une tragédie de Corneille, mais remportent un succès évident avec le Docteur amoureux, comédie plaisante qui divertit agréablement le roi. Monsieur, frère du roi, qui aime autant les amusements que son frère, devient le protecteur de la troupe. Il l'installe au Petit-Bourbon, dans lequel Molière joue des tragédies de Corneille qui vident la salle, et font fuir les Du Parc au théâtre rival, le Marais.
C'est en 1659 que Molière crée sa première pièce à succès, Les Précieuses ridicules, qui lui vaut le rire de Louis XIV et les grincements de dents de ces cibles, les jeunes nobles étourdis.
Le Petit-Bourbon est détruit (représailles ?) Qu'à cela ne tienne, le roi leur permet de jouer au Palais Royal, ouvert en 1661. Mais la première pièce jouée, une tragédie à nouveau, Don Garcie de Navarre en janvier 1661, est un échec cuisant. Le jeu de Molière est moqué par ses détracteurs : suite à un défaut de prononciation qu'il a voulu corrigé, Molière a gardé une sorte de hoquet à la fin de chaque phrase, sa silhouette, courte, sa tête un peu rentrée dans ses épaules ne lui donnent pas l'allure distinguée requise pour ce genre de rôle.
Cela n'empêche pas Molière de poursuivre sa carrière de comédien. Il joue les Fâcheux devant Fouquet et le roi à Vaux-le-Vicomte, en juin 1661. Il décide aussi d'assurer la charge de son père et obtient le privilège d'être l'ordonnateur des fêtes de la cour.


Les débuts de la Cabale contre Molière

Les années 1662-1669 correspondent sans conteste à la période la plus difficile de la vie de Molière, ce spnt les années des combats.
Le dramaturge, qu'on a tenté d'abord de discréditer en le ravalant au rang méprisable de "farceur", devient un auteur jugé subversif et libertin par les dévots et la bonne société, et dont l'influence sur le roi grandit dangereusement ; mais il est de surcroît l'ennemi à abattre aux yeux de ses rivaux.
En 1662 l'Ecole des femmes ravit le roi, mais fait de plus en plus de mécontents. La porté satirique et la critique des mœurs traditionnelles de la pièce n'est pas du goût de tous, et il y a plus grave : la comédie accède avec cette pièce au rang de genre sérieux, sinon noble, comme la tragédie. Il est dangereux de mélanger les genres en cette époque si réglementée.
En 1663 Molière répond à ses ennemis dans la Critique de l'Ecole des femmes dans laquelle il expose sa théorie sur la comédie.
Malgré les attaques, Molière continue d'innover.
1664, c'est l'année des plaisirs de l'Ile enchantée, grandes fêtes organisées à la gloire du souverain, de son Etat à Versailles. Molière, pour l'occasion inaugure la comédie ballet, qui mêle chant, danse, musique à la comédie, avec le Mariage forcé, (le roi aime la danse et n'hésite pas à participer personnellement aux ballets), reprend Les Fâcheux, présente La Princesse d'Elide, comédie romantique, et se risque à jouer une des comédies les plus dangereuses du moment : Tartuffe ou l'hypocrite. La compagnie du Saint Sacrement est directement visée, Molière moquant l'initiative d'attribuer dans les familles un directeur de conscience. Tartuffe est chargé d'incarner toute l'hypocrisie des dévots.
La pièce déchaîne une véritable haine, sous la forme d'une Cabale, certains allant jusqu'à demander le bûcher pour Molière. Le roi, même s'il goûte les attaques de la pièce, interdit Tartuffe par stratégie politique.
Deux ans plus tard Molière propose une nouvelle version, qui est à nouveau censurée. Ce ne sera qu'en 1669 que la pièce pourra être jouée et reconnue.


Les années de combats dans la vie de Molière

L'année 1665 est une année noire : Molière se brouille avec Racine à cause de la mise en scène de la Thébaïde. Le jeune dramaturge ombrageux rejoint l'Hôtel de Bourgogne, Marquise Du Parc, veuve, le rejoint, et accède enfin à son rêve de tragédienne quand Racine lui offre Andromaque.
En février c'est au tour de Don Juan d'être interdit, ce grand seigneur débauché et impie déclenche à nouveau une Cabale, et ce n'est qu'après la mort de l'auteur que la pièce sera représentée.
Côté vie privée, rien ne va plus : en 1662, Molière a épousé Armande Béjart, la sœur de Madeleine, de 19 ans sa cadette. Mais des rumeurs d'inceste circulent : Armande serait peut-être la fille que Molière a eu avec Madeleine. Pour montrer son soutien, Louis XIV, en 1664, parraine le premier enfant de cette union, un fils. De plus Armande n'est pas des plus fidèles et les malveillants se moquent ouvertement des déboires conjugaux de l'auteur. Donneau de Visée écrit dans Nouvelles nouvelles, en 1663 : « Si vous voulez savoir pourquoi presque dans toutes ses pièces, il (Molière) raille tant les cocus et dépeint si naturellement les jaloux, c'est qu'il est du nombre de ces derniers. »
Plus grave encore : une fluxion de poitrine a pris le poète et en 1665 il commence à cracher du sang.
Malgré ses ennuis, en 1666, il propose l'une de ses pièces les fortes et sensibles de son répertoire, dans laquelle il raille les courtisans et leurs grimaces, et celle qui eut le moins de succès aussi : Le Misanthrope. La même année il crée une farce très populaire, elle : Le Médecin malgré lui.


Les dernières années de Molière

A partir de 1668 la maladie rattrape Molière : il maigrit, se voûte, et ses désagréments alimentent le jeu de ses personnages. Harpagon de l'Avare (1668) tousse bruyamment, Monsieur de Pourceaugnac, de la pièce éponyme (1670) crache ; et Argan du Malade Imaginaire (1674) souffre de symptômes bien réels pour le comédien.
Les commandes royales se succèdent à un rythme effréné : des comédies à machines, après Don Juan c'est au tour d'Amphitryon (1668), puis de Psyché (1671) ; des farces pures comme George Dandin (1668), Les fourberies de Scapin (1671), des comédies bourgeoises avec l'Avare (1668), Les femmes savantes (1672) ; des comédies ballets en association avec Lully telles que Monsieur de Pourceaugnac (1669), le Bourgeois Gentilhomme (1670), le Malade Imaginaire (1673).
Molière pratique tous les aspects de la comédie pour satisfaire son souverain, faire vivre les membres de sa troupe, parce que c'est son rôle, parce que c'est sa vie. Il s'épuise à la tâche mais jamais sa production n'a été aussi intensive, aussi variée.
Les dernières années sont assombries par la maladie toujours plus présente, la perte du privilège sur les comédies ballets qui est exclusivement accordé à Lully par Louis XIV, et par la mort de son fils.
C'est le 17 février 1673, à l'issue de la quatrième représentation du Malade Imaginaire que Molière est pris d'un malaise, qu'il crache du sang plus que d'habitude, qu'il finit par s'effondrer.
Il meurt quelques heures plus tard, à 21 heures. Armande se permet de faire une requête auprès de Louis XIV pour que son mari ait droit, malgré l'excommunication des comédiens, à une sépulture chrétienne.
C'est en pleine nuit que Molière est enterré entouré de ses très proches, d'un prêtre et de quelques enfants de chœur.


Sa mort

Contrairement à la légende qui veut que Molière soit mort sur scène, il monta sur la scène du Palais-Royal au soir du 17 février 1673 et fut pris d’un malaise au cours de la 4ème représentation du Malade imaginaire.
Il mourut à l’âge de 51 ans chez lui dans la soirée.
"N'y a-t-il pas quelque danger à contrefaire le mort ?"
Dans le Le Malade imaginaire, acte III, sc.3, Molière lui-même écrit cette réplique :
"Par la mort du diable ! Si j'étais les médecins, je me vengerais de son impertinence, et je le laisserais mourir sans recours. Il aurait beau faire et beau dire, je ne lui ordonnerais pas la moindre petite saignée, le moindre petit lavement, et je lui dirais : crève ! crève ! Cela t'apprendra une autre fois à te jouer de la faculté. "
Charles de La Grange, le fidèle compagnon, dans le fameux Registre qu'il tint dès son engagement dans la troupe de Molière, écrit, à la date du 17 février 1673 :
"Ce même jour, après la comédie sur les dix heures du soir, Monsieur de Molière mourut dans sa maison rue de Richelieu, ayant joué le rôle dudit Malade imaginaire fort incommodé d'un rhume et fluxion sur la poitrine qui lui causait une grande toux de sorte que dans les grands efforts qu'il fit pour cracher il se rompit une veine dans le corps et ne vécut pas demi heure ou trois quarts d'heure depuis ladite veine rompue.
Son corps est enterré à Saint-Joseph, aide de la paroisse Saint-Eustache. Il y a une tombe élevée d'un pied hors de terre.
On sent percer dans le sobre récit de La Grange le sentiment d'humiliation infligé aux comédiens exclus par l'Église gallicane, si connus, si fêtés, si protégés par le pouvoir soient-ils.
La Grange écrit après coup, et chaque mot semble peser du poids de la chair douloureuse du comédien-poète, du sang qu'il vomit par la bouche, de tout ce qu'il aurait encore à dénoncer parmi les défauts de son siècle et du nôtre.
Molière entouré de ses fidèles fut inhumé de nuit, de façon quasi clandestine le 21 février 1673. Le clergé de Saint Eustache, ayant refusé de lui donner une sépulture chrétienne en raison de l’excommunication de tous les comédiens, Armande Béjart son épouse alla trouver Louis XIV pour qu’il intervienne auprès de l’archevêque de Paris.
Suite à cette intervention, Mgr du Harlay prononça l’ordonnance suivante :
" Nous avons permis au sieur curé de Saint Eustache de donner la sépulture ecclésiastique au corps du défunt Molière dans le cimetière de la paroisse, à condition néanmoins que ce sera sans aucune pompe et avec deux prêtres seulement et hors des heures du jour et qu’il ne se fera aucun service solennel pour lui, ni dans la dite paroisse, ni ailleurs".
Mais en réalité le cortège fut plus important que prévu, une grande foule de gens du peuple accompagnèrent le corps qui fut inhumé au cimetière Saint Joseph officiellement au pied de la croix.
Où repose réellement Molière ?
Le 21 février 1673 Molière est inhumé au cimetière Saint Joseph, sous la croix
22 ans plus tard Jean de la Fontaine aurait été inhumé au même endroit.
En 1732 il apparaît dans les textes que Molière n’aurait pas été enterré sous la croix, mais dans un endroit plus éloigné attenant à la maison du chapelain.
Le 6 juillet 1792, suite à la fermeture du cimetière on exhume des ossements situés près de la maison du chapelain en pensant que ce sont les restes de Molière.
Le 21 novembre 1792 on recherche les restes de La Fontaine au pied de la croix.
Les ossements de Molière et de La Fontaine furent recueillis dans deux bières en sapin déposées dans la crypte de la chapelle du cimetière.
Ces deux bières furent abandonnées pendant 7 ans.
En 1800 la chapelle est démolie, et les autorités donnent les deux bières à Alexandre Lenoir qui les remplace par deux sarcophages qu’il place dans son musée des monuments français où ils restèrent jusqu’à la suppression du musée.
Le 6 mars 1817 les sarcophages furent conduits à l’église Saint Germain des Prés où on célébra une messe pour Molière et La Fontaine et de là au cimetière du Père Lachaise où ils sont encore.
Tout semblerait limpide mais voilà :
Jean de la Fontaine n’a pas été inhumé sous la croix du cimetière Saint Joseph, mais sous la croix du cimetière des Innocents.
Tous les restes du cimetière des Innocents ont été placés dans les Catacombes.
Si Molière n’a pas été inhumé près de la maison du châtelain, mais bien sous la croix du cimetière Saint Joseph, tout laisse à penser que la sépulture actuelle de Molière pourrait renfermer les restes d’un inconnu, que celle de La Fontaine contiendrait ceux de Molière.
Et pourquoi pas aucun des deux. Il faut voir dans ces sépultures que deux cénotaphes qui ne sont que des monuments érigés à la gloire de ces personnages sans en contenir réellement les corps.
À quoi tenait la situation paradoxale de l'Église à l'égard des comédiens en France, pays où le roi lui-même, Louis XIII, a pris la peine de spécifier, en 1641, après avoir dûment interdit
"de représenter aucunes actions malhonnêtes, etc. ", que
"leur exercice, qui peut innocemment divertir nos peuples de diverses occupations mauvaises, ne puisse leur être imputé à blâme, ni préjudice à leur réputation dans le commerce public " ?
Les pères de l'Église, et Tertullien, choqués par la grossièreté des pantomimes et atellanes héritées de Rome, avaient jeté l'anathème sur les spectacles, comme incompatibles avec la vie chrétienne.
Dès le concile d'Elvire, en 305, s'inscrit la règle selon laquelle les acteurs ne sont admis dans la communauté chrétienne qu'à la condition de renoncer à leur art.
En 397, l'excommunication s'étendra aux spectateurs qui assisteraient à un spectacle un dimanche ou jour de fête.
Saint Augustin, conscient de la jouissance qu'ils procurent, n'en condamne que plus sévèrement ceux qui pratiquent le théâtre ou y assistent.
Si, au Moyen Âge, une sorte de tolérance du clergé s'instaure avec l'émergence de représentations édifiantes ou semi-liturgiques, si Thomas d'Aquin affirme que :
"le jeu étant une nécessité pour la nature humaine, les comédiens ne sont pas en état de péché pourvu qu'ils pratiquent le jeu avec modération, c'est-à-dire en n'y employant pas de propos ou d'actions illicites, et en ne s'y livrant pas en des circonstances et des temps défendus " (IIa IIae, qu. 168, art.3), si le concile de Trente, au XVIe siècle, garde une prudente réserve et considère la comédie "indifférente ", si les jésuites utilisent le théâtre à des fins pédagogiques, si la politique du cardinal de Richelieu encourage et protège l'art théâtral, de violentes controverses vont secouer toute la seconde moitié du XVIIe siècle à ce sujet, reflet des querelles religieuses qui agitent le pays.
Richelieu favorise la réforme de la comédie, le bannissement de toute violence de la scène et l'application des fameuses règles, pousse Louis XIII à signer l'édit du 16 avril 1641 qui semble lever l'opprobre frappant les comédiens ; il encourage l'abbé d'Aubignac dans ses écrits théoriques (Pratique du théâtre, 1657, suivie de Projet pour le rétablissement du théâtre français).
Il applaudit à la multiplication des sujets bibliques et religieux.
Mais le clergé gallican ne l'entend guère de cette oreille, et, à peine l'Illustre Théâtre est-il installé au Jeu de paume des Métayers, en 1643, que le curé de Saint-Sulpice, Jean-Jacques Olier, célèbre pour son intransigeance envers les huguenots, les jansénistes et les libertins, tonne contre les comédiens.
Anne d'Autriche se fait tancer par ses confesseurs pour son goût des spectacles.
Différents prélats lancent des mandements contre les comédiens.
Et pourtant, à la même époque, sans doute dans la foulée de l'édit de Louis XIII, et des déclarations tolérantes de François de Sales, on voit les comédiens se marier à l'église, faire baptiser leurs enfants, être enterrés religieusement. Les ecclésiastiques ne refusent pas de s'asseoir sur "le banc des évêques" lorsque la comédie est donnée à la cour...
Les querelles entre jésuites et jansénistes, jansénistes et Mazarin, Mazarin et les princes, huguenots et papistes interfèrent dans cette profusion d'ouvrages relatifs à la condamnation et à la défense du théâtre publiés dans la seconde moitié du siècle, surtout après la parution de la traduction française du traité de saint Charles Borromée contre les bals, immédiatement étendus par le clergé français à la comédie (1664).
Se profile également derrière cet acharnement la toute-puissante et occulte Compagnie du Saint-Sacrement créée en 1629, et dont l'influence a lourdement pesé sur les interdictions successives de Tartuffe.
La contestation culmine avec l'affaire du père Caffaro, ce malheureux théatin accablé des foudres de Bossuet et de l'archevêché de Paris pour avoir préfacé avec indulgence les oeuvres d'Edme Boursault, et obligé de venir à résipiscence auprès de ses supérieurs.
L'honnête Samuel Chappuzeau, dans sa petite somme publiée l'année même de la mort de Molière, livre avec mesure ses propres "réflexions sur les sentiments des Pères et des Conciles" :
"la comédie n'a rien de sale, si le poète ne sort des bornes que la bienséance lui prescrit ; et ce n'est proprement que contre les spectacles ou sanglants ou déshonnêtes, qui combattent la charité et la pureté du Christianisme, que les Conciles et les Pères se sont déclarés."
Le bon sens de La Bruyère remettrait tout le monde d'accord, si le bon sens était mieux partagé :
" Quelle idée plus bizarre que de se représenter une foule de chrétiens de l'un et l'autre sexe, qui se rassemblent à certains jours dans une salle pour y applaudir à une troupe d'excommuniés, qui ne le sont que par le plaisir qu'ils leur donnent, et qui est payé d'avance ? Il me semble qu'il faudrait ou fermer les théâtres ou prononcer moins sévèrement sur l'état des comédiens. "
Mais à l'heure où paraissent les Caractères, on est encore loin de cette sagesse. Il faudra attendre le XIXe siècle pour que l'Église ne rejette plus les comédiens et le XXe pour que cela soit reconnu officiellement.


L’interdiction du Tartuffe

Tartuffe, frontispice de l’édition de 1669 par Brissard.
Pour désamorcer la bombe qu’était le premier Tartuffe, Molière donne un costume laïc à son hypocrite, un dénouement heureux à la pièce et adoucit certaines tirades.
L’accent est mis sur l’hypocrisie du personnage plus que sur son rôle de directeur de conscience.
Le 29 janvier 1664, Molière présente au Louvre une comédie-ballet, Le Mariage forcé, où le roi danse, costumé en Égyptien.
Du 30 avril au 22 mai, la troupe est à Versailles pour les fêtes des Plaisirs de l’Île enchantée qui sont en quelque sorte l’inauguration de Versailles. C’est un véritable "festival Molière ".
La troupe de Molière contribue beaucoup aux réjouissances. Molière donne le 8 mai "une comédie galante, mêlée de musique et d’entrées de ballet", La Princesse d’Élide, et le 12 mai une première représentation du Tartuffe, 13e pièce de Molière qui joue lui-même Tartuffe.
Molière résolument provocateur ou tout simplement libre, choisit de représenter un homme d’Église en "petit collet", un directeur de conscience sans scrupules, qui s’introduit dans une famille sous couleur de la religion pour en mettre le chef sous tutelle, en courtiser la femme, en épouser la fille et en détourner le bien à son profit.
On ne connaît pas le texte de la comédie jouée le 12 mai.
On connaît seulement celle, remaniée pour la rendre acceptable, qu’il obtiendra permission de jouer cinq ans plus tard en 1669.
Car le roi, sous la pression de l’archevêque de Paris et de sa mère, interdit à Molière de donner en public la pièce jouée devant lui.
Les critiques et les historiens ont essayé de préciser ce qu’était le premier Tartuffe.
Les principales différences entre la version de 1669 et celle de 1664 portent sur le dénouement, en 1664 : la pièce ne comporte que les trois premiers actes et Tartuffe triomphe, 1669 : Molière ajoute deux actes et un dénouement heureux et surtout sur le costume de Tartuffe ; 1664 : un homme d’Église, 1669 : un homme du monde.
Molière vise donc le parti dévot, puissant à la cour, qui critique le libertinage des mœurs, le luxe, les fêtes, la politique de prestige et au besoin de guerre du début du règne.
Et en particulier la Compagnie du Saint-Sacrement qui exerce une influence politique considérable et se recrute dans l’aristocratie (Conti), la bourgeoisie parlementaire (Lamoignon) et le haut clergé (Bossuet).
Molière n’a pas pu écrire cette pièce sans l’accord du roi, qui n’admet pas que les dévots lui dictent sa conduite et entravent ses amours et sa liberté.
Après l’interdiction, Molière défend sa pièce mais le roi qui lui garde sa faveur ne lève pas ses défenses.
En 1667, il tente de jouer sa pièce remaniée au Palais-Royal, devant une salle comble.
Elle s’appelle L’Imposteur et Tartuffe est devenu Panulphe, un laïc.
Mais le parti dévot n’a pas désarmé.
L’interdiction est immédiate.
Le président du Parlement Lamoignon, chargé de la police en l’absence du roi qui mène campagne en Flandres, fait rappeler à la troupe par huissier que Le Tartuffe est interdit.
L’archevêque de Paris fait défense, sous peine d’excommunication, de représenter, lire ou entendre la pièce incriminée.
Molière tente des démarches inutiles auprès du roi.
Le Tartuffe ne se joue que le 5 février 1669. L’autorité de Louis XIV est alors plus solide, son animosité contre les dévots plus grande : ses amours avec Madame de Montespan font scandale ; et il peut penser qu’il n’a plus de ménagements à garder.
La curiosité pour cette pièce longtemps attendue est si vive que le succès est assuré.
C’est le triomphe de Molière, sa pièce le plus longtemps jouée : 72 représentations jusqu’à la fin de l’année, son record de recettes soit, 2860 livres le premier jour, six recettes de plus de 2000 livres, 16 de plus de 1000, une moyenne de 1337 livres contre 940 pour L’École des femmes.
L’affaire du Tartuffe est aussi une affaire d’argent.


L’étouffement du Dom Juan

15 février 1665, Dom Juan , la 14e pièce de Molière qui joue Sganarell, est jouée pour la première fois avec un très grand succès.
Dès la deuxième représentation la scène du pauvre est amputée.
Encore quelques représentations et le théâtre ferme pour la relâche de Pâques. A la réouverture, la pièce a disparu. Le texte d’origine ne sera plus joué avant 1841, un siècle et demi plus tard.
Molière a reçu le conseil, sans doute du roi, de renoncer à sa pièce.
Dom Juan est un grand seigneur, séducteur, libertin, athée, ce qui est une déclaration directe d’athéisme n’est pas concevable au théâtre à cette époque mais elle se fait par des silences : Sganarelle :… Est-il possible que vous ne croyiez point du tout au Ciel ? —Dom Juan : Laissons cela. —Sganarelle : C’est-à-dire que non… et hypocrite, il fait semblant de se convertir .
Son valet Sganarelle, lui, croit à Dieu, au diable, mais aussi au Moine-Bourru et au loup-garou. Le dénouement est irréprochable et même édifiant: le pécheur impénitent est envoyé aux enfers.
Mais la pièce est susceptible d’une double lecture : Dieu est accessible aux simples comme Sganarelle ; peut-être en ont-ils besoin, mais des esprits d’un ordre supérieur, comme Dom Juan, s’accommodent parfaitement d’un monde vide de Dieu.
Et Dom Juan, clairement condamné, sévèrement puni, est pourtant séduisant.
Tout de suite la pièce est très violemment contestée.
Sa pièce heurte une partie, probablement majoritaire, de l’opinion.
Au mois de février 1677, Thomas Corneille présente sur le théâtre de l’Hôtel Guénégaud une version versifiée de la pièce.
Dans la préface de l’édition imprimée, l’auteur présente son œuvre : “Cette Pièce, dont les comédiens donnent tous les ans plusieurs Représentations, est la même que feu Mr. de Molière fit jouer en Prose peu de temps avant sa mort. Quelques personnes qui ont tout pouvoir sur moi, m’ayant engagé à la mettre en vers, je me réservai la liberté d’adoucir certaines expressions qui avaient blessé les Scrupuleux.
J’ai suivi la Prose dans tour le reste, à l’exception des Scènes du troisième et du cinquième Acte, où j’ai fait parler des Femmes.
Ce sont des Scènes ajoutées à cet excellent Original, et dont les défauts ne doivent point être imputés au célèbre Auteur, sous le nom duquel cette Comédie est toujours représentée.“
En 1682, après la mort de Molière, La Grange doit édulcorer le texte pour le publier dans le volume VII des Œuvres de M. de Molière. Cela ne paraît pas suffisant pour la censure. Les exemplaires déjà imprimés sont "cartonnés " c'est à dire censurée à l'aide de cartons qui sont introduits pour faire disparaître les passages incriminés.


Pourtant malgré les cabales et toutes les contorsions de l'église et de son poids, sept ans après le décès de Molière, la troupe de Molière s'associe à l'Hôtel de Bourgogne et au Marais pour fonder la Comédie-Française.
Actuellement, il est possible de voir au premier étage de ce temple du théâtre le fauteuil dans lequel Molière a joué ses dernières représentations du Malade Imaginaire.


Théâtre

La Jalousie du Barbouillé (?)
L’Étourdi (Fin 1654)
L’étourdi ou les contretemps (1655)
Le Dépit amoureux (16 décembre 1656)
La jalousie du barbouillé
Le médecin volant
Les Précieuses ridicules (18 novembre 1659)
Sganarelle ou le Cocu imaginaire (28 mai 1660)
Dom Garcie de Navarre ou le prince jaloux(4 février 1661)
L’École des maris (24 juin 1661)
Les Fâcheux (17 août 1661)
L’Ecole des femmes (26 décembre 1662)
La Critique de L’École des femmes (1er juin 1663)
L’Impromptu de Versailles (14 Octobre 1663)
Remerciement au roi (1663)
Le Mariage forcé (29 janvier 1664)
Les plaisirs de l’île, enchantée (1664)
La Princesse d’Élide (8 mai 1664)
Le Tartuffe ou l'imposteur (12 mai 1664)
Dom Juan ou le festi de Pierre (15 février 1665)
L’Amour Médecin (15 septembre 1665)
Le Misanthrope ou l’atrabilaire amoureux (4 juin 1666)
Le Médecin malgré lui (6 août 1666)
Mélicerte (2 Décembre 1666)
Pastorale comique (5 janvier 1667)
Le Sicilien ou l’Amour peintre (14 Février 1667)
Amphitryon (13 janvier 1668)
George Dandin ou le mari confondu (18 juillet 1668)
L’Avare (9 septembre 1668)
Monsieur de Pourceaugnac (6 octobre 1669)
Les Amants magnifiques (4 février 1670)
Le Bourgeois gentilhomme (14 octobre 1670)
Psyché (17 janvier 1671)
Les Fourberies de Scapin (24 mai 1671)
La Comtesse d’Escarbagnas (2 décembre 1671)
Les Femmes savantes (11 mars 1672)
Le Malade imaginaire (10 février 1673)

Å’uvres diverses

Sonnet (à la motte de Vayer sur la mort de son fils) (1664)
Quatrains... (1665)
Boutsrimés au roi, sur la conquête de la Franche-Comté (1668)
La gloire du dôme du Val de Grâce (1669)
Les Plaisirs de l’Ile enchantée
Préface de l’édition de 1682
Le Ballet des Muses


Héritage, Molière aujourd'hui.

La Nuit des Molières est l'occasion pour le monde du théâtre français de décerner des prix, chaque année depuis 1987

"Il était temps que les gens de théâtre saluent et couronnent les gens du théâtre"
déclarent en 1986 Jean-Louis Barrault, Jean Le Poulain, Claude Santelli, Jérôme Hullot, Jean Danet, Jacqueline Cartier, Guy Dumur et Roland Bertin. Directeurs de théâtres privés, critiques et personnalités du monde du théâtre, ils décident de la création de la cérémonie des Molières.
La première cérémonie aura lieu le 23 mai 1987 au théâtre du Châtelet.
Pour la mise en place de la cérémonie, les fondateurs se réunissent en créant l'Association professionnelle et artistique du théâtre (APAT) et font appel à Georges Cravenne qui est alors connu pour être le spécialiste de la mise en œuvre de ce type de cérémonie. Au fil des années, le conseil d'administration intègre peu à peu des personnalités du théâtre public.
En 2004, en raison de la mobilisation des intermittents, la cérémonie n'est pas diffusée à la télévision. Par ailleurs, la nécessité d'une refonte du protocole d'attribution des récompenses se fait sentir.
L'APAT connait alors une véritable refondation avec l'élection d'un nouveau conseil d'administration comprenant trois collèges : un collège de six représentants du théâtre privé, un autre réunissant six représentants du théâtre public et le dernier composé de six personnalités qualifiées.
Ces dix-huit membres à voix délibérative sont assistés par des membres à voix consultative que sont les représentants de l'État, du Syndéac, du SDTP, de la SACD et de l'Adami.
Son président est alors Pierre Santini auquel succédera en juin 2006 Jean-Claude Houdinière, Irène Ajer (2008-2010) et Pierre Lescure (2010-2011).
Ils sont assistés de Geneviève Dichamp, déléguée générale, et de Anne-Sandra Keff. À la suite de la démission de Pierre Lecure, Myriam Feune de Colombi prend la présidence par intérim de l'association.
Après que le Conseil d’Administration décide d'élargir le nombre des votants et instaure le vote aux deux tours pour tous les membres de l’association des Molières, un groupe de directeurs de théâtres privés fait annuler les votes par décision de justice pour vice de forme, et la cérémonie 2012 n'a donc pas lieu.

Récompenses
Molière du comédien
Molière du comédien dans un second rôle
Molière de la comédienne
Molière de la comédienne dans un second rôle
Molière de la révélation théâtrale, prix attribué de 1988 à 1997, et en 2008
Molière de la révélation théâtrale, prix attribué avec une distinction masculine et féminine en 1987, de 1998 à 2007 et depuis 2009
Molière du théâtre privé
Molière du théâtre public
Molière du meilleur spectacle comique, créé en 1988, prix non attribué en 2003, inclus en 2004 dans "Meilleur spectacle de divertissement", non attribué depuis, rétabli depuis 2009. Ce Molière est réservé au Théâtre privé.
Molière du one man show, créé en 1989, prix non attribué en 1994 et 1995, inclus en 2004 dans "Meilleur spectacle de divertissement", non attribué en 2005 et 2006, titré en 2007 "Molière du spectacle seul(e) en scène", supprimé en 2009.
Molière du meilleur spectacle de divertissement, uniquement en 2004
Molière de l'auteur
Molière de l'adaptateur
Molière du metteur en scène
Molière du décorateur scénographe
Molière du créateur de costumes
Molière du créateur de lumières, créé en 2000
Molière du spectacle en région, créé en 1988, non attribué en 1995 ni depuis 1997, titré en 2004 et 2005 "Meilleur spectacle en région", puis en 2006 "Grand prix spécial du jury théâtre public en région"
Molière du créateur de musique de scène, uniquement en 2005
Molière du spectacle musical, inclus en 2004 dans « Meilleur spectacle de divertissement », remplacé en 2005 par " eilleur créateur de musique de scène", rétabli en 2006.
Molière de la meilleure pièce du répertoire, créé en 1997, non attribué à partir de 2003
Molière de la meilleure pièce de création, créé en 1997, titré de 2003 à 2005 "Meilleure pièce de création française", non attribué depuis
Molière du spectacle jeune public, créé en 2006
Molière de la compagnie, crée en 2005, non attribué en 2007, devenu "Molière des compagnies" en 2009
Molière inattendu, uniquement en 2005
Molière d'honneur, attribué irrégulièrement jusqu'en 2003.
Depuis 2006, le terme "meilleur" a été abandonné, les Molières se donnant pour objectif de distinguer des talents parmi la production de la saison. La parité théâtre privé/théâtre subventionné est respectée dans les nominations aux différents Molières.




L'avare 1 et 2
http://youtu.be/NRNlXMGd5BY
http://youtu.be/WARJPVnsWhg

Le Tartuffe
http://youtu.be/mCWE_vhn_uM
http://youtu.be/mCWE_vhn_uM


Le malade imaginaire
http://youtu.be/K-hlNMNo7WI

le bourgeois gentilhomme
http://youtu.be/mBBceQAQvDg
http://youtu.be/bu4WBV2VzcA


Molière de R. Duris avec Fabrice Lucchini
http://youtu.be/KArslZXAQqg



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Posté le : 17/02/2013 12:05
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Re: Proposition de projet : Recueil de textes 2012 de l’orée des rêves (poèmes et textes courts).
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Le projet notre livre est fini, je me suis chargé de la fin, et l'ai publié sur l'orée des rêves.

Posté le : 16/02/2013 23:12
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Re: Proposition de projet : Recueil de textes 2012 de l’orée des rêves (poèmes et textes courts).
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Pas faux, pas faux mais voyons voir ce que dira Emma
Et puis il faudra qu'il soit fini d'ici là.

Posté le : 16/02/2013 22:46
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Page du 10 Février 2013 St Valentin, Montesquieu, Brecht et Pasternak
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* A écouter cette semaine 
*http://youtu.be/pyou-Q-Movs
*A  lire cette semaine

"L'ORée des rêves que pour vous"

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Aujourd'hui Dimanche 10 Février 2013              lire, découvrir :

Le 14 Février nous fêtons les amoureux
Pour lire l'histoire de la fête cliquez ICI
Pour la saint Valentin Dominic écrit :
amour secret cliquez pour Lire.



 
Le 10 Février 1755
Meurt Ch.Montesquieu
Pour lire cliquez ICI

  
 
 Le 10 Février 1898                       le 10 Février 1890
Naît
Bertolt Brecht                       naît Boris Pasternak      
 Pour lire ICI                           Pour lire ICI                    



Emma vous propose :
Je voudrais proposer un recueil de texte collectif d’environ une centaine de pages à partir des textes publiés sur ce site en 2012. Recueil sous forme d’un fichier PDF (et même en version imprimée, si ce projet en intéresse certains ?)
Pour donner votre choix de texte c'est ICI
               ---*Forum Philosophie*---

   *Venez écrire à Jean-Jacques Rousseau
    * Question d'Antarés
    *Le monde contemporain est-il celui de la haine de la poésie ?    


        Lucinda vous pose deux questions :                                                           
        *Pourquoi le mensonge  ?          
        *Pourquoi avons nous besoin des autres ? 


      
     




Posté le : 16/02/2013 22:42

Edité par Loriane sur 22-02-2013 00:15:00
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Par une aquarelle de Tchano

Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
.

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