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Boris Vian
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Boris Vian naît le 10 Mars 1920, dans la région parisienne à Ville-d'Avray.

Figure mythique du Paris d'après-guerre, Boris Vian a marqué la vie intellectuelle et artistique française d'une empreinte singulière. Cet écrivain, auteur, chanteur et musicien, disparu prématurément, laissa derrière lui une œuvre moderne et insolite, véritable patrimoine dont les générations suivantes n'ont cessé de s'inspirer.


Cadet de sa famille, il grandit au milieu de trois frères et soeurs : Lélio, Alain et Ninon. Ses parents, Paul et Yvonne, élèvent leurs enfants dans une atmosphère joyeuse où culture et raffinement tiennent une large place. Paul Vian, rentier, enseigne à sa petite famille le respect des libertés et la méfiance de l'Eglise et de l'Armée. En 1929, la crise financière touche la famille qui quitte la villa les Fauvettes pour s'installer dans l'appartement du portier.

Fête et métallurgie


Handicapé par une santé fragile, Boris est instruit à domicile par une institutrice particulière. C'est ainsi que très tôt, il sait lire et écrire. A 10 ans, les classiques de la littérature française n'ont plus de secret pour lui. A 12 ans, il connaît ses premiers problèmes cardiaques. Il ne cessera d'en souffrir. Adolescent, Boris est élève au lycée de Sèvres, au lycée Hoche de Versailles puis à Condorcet à Paris. Il prépare des études classiques caractérisées par l'étude des langues latine et grecque. Parallèlement, il apprend seul l'anglais. Brillant et cultivé, il passe un premier baccalauréat à 15 ans, puis un second lorsqu'il en a 17.

Non seulement le jeune Boris maîtrise la langue française, la littérature et la manipulation des mots, mais il se passionne dès ses 16 ans pour la musique et en particulier le jazz, forme musicale encore peu écoutée en France. Il acquiert très vite une connaissance pointue du genre et devient membre du Hot Club de France. Il se met alors à la trompette à 17 ans. A la veille de la Guerre, Boris est un jeune homme qui partage son temps entre l'écriture, la musique et l'organisation de soirées mémorables dont il est un des piliers avec ses frères. Parfois jusqu'à 400 personnes se pressent dans la salle de bal construite au fond du jardin de la villa de Ville-d'Avray. Célèbre pour son sens de la fête et son goût du canular, il est maître es-réjouissances en tous genres.

En 1939, il évite la mobilisation en raison de sa santé défaillante et intègre l'Ecole Centrale des Arts et Manufactures à Angoulême, où elle a déménagé pour cause de guerre. Il en ressort en 42 bardé du diplôme d'ingénieur, section métallurgie.

Amis, amours et aérotechnique


En 1939, Boris rencontre une jeune femme nommée Monette avec laquelle il se fiance. En 40, la famille Vian quitte Paris et s'installe en Gironde. C'est là, à Capbreton, qu'au cours de l'été 1940, Boris fait la connaissance de celle qui va devenir sa première épouse, Michèle Léglise, également réfugiée dans les Landes avec sa famille. Ils se marient le 3 juillet 1941 et auront deux enfants, Patrick en 42 et Carole en 48. Ce même été, il fait aussi la connaissance de Jacques Loustalot, dit "le Major". Ce très jeune homme de 15 ans frappe Vian par son comportement délirant et excentrique. Les deux hommes deviennent très proches jusqu'au décès accidentel du Major en 48.

Parallèlement à ses activités d'ingénieur, Boris Vian commence à écrire son premier ouvrage en 41, "Les cents sonnets", ouvrage qui ne sera pas édité avant 1984 ! Passionné par la culture de l'absurde, par l'exploration des exercices intellectuels les plus surréalistes, Vian développe des activités variées comme le Cercle Legâteux, déjà créé avant-guerre. Ce club d'amis permet à ses adhérents entre autres de jouer aux échecs, de tourner des courts métrages et même de mettre au point des modèles réduits au sein de "La Section volante, déchaînée, sociale et cosmique de la science aérotechnique". Aussi sérieux que loufoque, ce cercle permet aussi à certain de s'adonner à la pratique fort ludique des bouts-rimés sous la houlette de Vian lui-même. Tout est bon pour réunir les amis, s'amuser tout en s'adonnant à chaque fois à un exercice intellectuel. Vian ne cesse de créer et d'imaginer.

Tout juste diplômé, il intègre l'AFNOR, association française de normalisation, dans la section verrerie. Cette entreprise des plus sérieuses, lui inspirera de nombreux écrits. Il en démissionnera en 46.

En 42, il écrit "Troubles dans les Andains" qui sera également publié très tardivement, en 1966 seulement. C'est à cette époque qu'il devient trompettiste dans l'orchestre du clarinettiste Claude Abadie, qui est alors rebaptisé orchestre Abadie-Vian. Boris y retrouve Alain et Lélio, respectivement batteur et guitariste. Ensemble, ils participeront à de nombreux concours et tournois d'amateurs de jazz.

Livres, trompette et tabou


Vers 44, Vian publie ses premiers textes sous des pseudonymes tels Bison Ravi (anagramme de Boris Vian) ou Hugo Hochebuisson. Sous le nom de Bison Ravi, il écrit un poème qui évoque l'interdiction du jazz américain par les Allemands. A cette époque, il se lance aussi dans l'écriture de ses premières chansons comme "Au bon vieux temps", texte écrit sur une musique d'un de ses amis, Johnny Sabrou. Mais cette activité, qui prendra toute son ampleur dans les années 50, est encore marginale dans son travail.

En 45, il signe un contrat chez Gallimard pour son roman "Vercoquin et Plancton". 1946 est l'année de parution de son plus célèbre roman, "L'Ecume des jours". C'est à ce moment-là qu'il rencontre le couple Simone de Beauvoir et Jean-Paul Sartre, piliers du gotha littéraire de Saint-Germain-des-Prés. Quelques mois après "L'Ecume des jours", Vian publie "J'irai cracher sur vos tombes", pastiche des romans noirs américains. Il le signe Vernon Sullivan et fait alors passer Vian pour le traducteur. L'ouvrage fait scandale par son contenu un tantinet iconoclaste. Mais c'est un best-seller dès 47. Idem avec "Les morts ont tous la même peau" en 47 et "Et on tuera tous les affreux" en 48. Scandale et réussite.

La Guerre terminée, la vie reprend de plus belle et en particulier, la vie artistique et culturelle. Des lieux s'ouvrent, le jazz envahit la capitale, les plus jeunes générations se lancent dans une fête permanente, fête à laquelle Vian participe activement. Il monte une chorale en 47 qu'il nomme "Le petite chorale de Saint-Germain-des-Pieds". Parmi les nouveaux lieux à la mode, on compte Le Tabou, 33 rue Dauphine, au coeur de Saint-Germain-des-Prés. Cette boîte de jazz minuscule devient vite un point incontournable du Paris qui bouge dans les années d'après-guerre. Boris et Alain Vian l'animent avec leur orchestre. L'histoire laisse même entendre que Boris en aurait écrit "l'hymne" : "Ah ! Si j'avais un franc cinquante". On y croise Juliette Gréco, égérie de Saint-Germain et future star de la chanson, ainsi que la jeunesse existentialiste du moment. Boris doit malheureusement cesser la trompette à la même époque pour raisons de santé. En revanche, il demeure plus que jamais une sommité en matière de jazz et intègre la rédaction du magazine Jazz Hot en 46. Pendant plus de 10 ans, il rédigera pour eux une revue de presse et de nombreux articles.

Chansons, théâtre et Ursula


A la fin des années 40, Vian laisse le Tabou au profit d'une autre cave de jazz, le Club Saint-Germain-des-Prés, à deux pas de là, rue Saint Benoît. Il y reçoit de célèbres jazzmen américains dont Duke Ellington, Charlie Parker ou Miles Davis. Multipliant à l'infini ses activités, Vian écrit à cette époque ses premiers spectacles de cabaret. Il se met également à la traduction de romans noirs dont ceux de Raymond Chandler dans la série "Série noire", chez Gallimard. En 49, parallèlement à Jazz Hot, il devient rédacteur en chef de Jazz News. De plus en plus, il partage son temps entre ses diverses occupations et délaisse son emploi à l'Office professionnel des industries et commerces du papier et du carton.

Peu de domaines littéraires échappent à Vian. S'il a commencé à écrire des chansons des années auparavant, 49 marque son premier succès en la matière avec le titre "C'est le be-bop" interprété par un jeune chanteur fou de jazz, Henri Salvador, sur une musique du pianiste de jazz Jack Diéval. Avec de dernier, Vian collaborera jusqu'au tout début des années 50. En revanche, Vian et Salvador se retrouveront au cours des années 50 pour produire des dizaines de succès.

Au début des années 50, Vian se consacre beaucoup au théâtre. En 1950, est monté "L'Equarrissage pour tous" dont le rythme textuel est très musical et très syncopé. Plus que jamais, Vian joue avec les mots et les transforme en autant de notes au sein d'un ballet vocal. La même année, il écrit d'ailleurs sa première comédie musicale, "Gialiano". En 51, il écrit "Le goûter des généraux" qui ne sera pas joué avant les années 60. Puis en 52, Vian connaît le succès avec "Cinémassacre ou les cinquante ans du septième art" puis "Paris varie ou Fluctuat nec mergitur" en fin d'année.

Séparé de Michèle, il s'installe en 51 avec une jeune danseuse allemande, Ursula Kubler. Ils se marient en 54.

Son rythme d'écriture ne cesse de s'accélérer. De plus, les soucis d'argent le poussent à traduire à tour de bras pour Gallimard. Après le théâtre, le roman, la poésie et la chanson, Boris Vian s'emballe pour un nouveau genre littéraire, la science-fiction, style encore méconnu en Europe. Cette découverte lui inspirera une chanson quelques années plus tard, "la Java martienne".

Pataphysique et musique


En 1952, Boris Vian intègre le Collège de pataphysique en tant qu'Equarisseur de première classe. Sous ces appellations à la signification obscure, se cache un cercle de gens étudiant la pataphysique, science du virtuel et des solutions imaginaires, concept mis à jour à la fin du XIXème siècle par l'écrivain Alfred Jarry. Quelques mois plus tard, Vian y est nommé Satrape, puis l'année suivante, Promoteur insigne de l'Ordre de la Grande Gidouille, échelons divers et prestigieux de cette assemblée qui compte parmi ses membres des noms tels que Raymond Queneau, Eugène Ionesco ou Jacques Prévert. Boris consacrera beaucoup de temps au Collège jusqu'à la fin de ses jours.

A partir de 1954, Boris Vian commence à consacrer beaucoup de temps à la chanson. Le début de la guerre d'Indochine lui inspire en particulier un titre aujourd'hui mythique, "le Déserteur", manifeste anti-militariste. Fort d'un répertoire déjà solide, le producteur Jacques Canetti l'engage en 1955 dans son cabaret, les Trois Baudets, ainsi que sur la scène de La Fontaine des Quatre Saisons. Il y rencontre un certain succès qui lui valent d'enregistrer son premier disque en avril. Sous le titre "Chansons possibles et impossibles", Vian y reprend les titres de son tour de chant. L'album, tiré à 1000 exemplaires, est censuré à cause de la chanson "le Déserteur" dont le propos est jugé scandaleux par beaucoup. Le scandale surgira également au cours de la tournée que Boris Vian donne tout au long de l'été. Certains concerts donnent lieu à de violentes réactions du public.

Après le jazz, le roman noir, la science fiction, Vian insuffle à son travail un nouveau style venu d'Amérique et encore marginal en France, le rock'n'roll. Sur des musiques composées par Alain Goraguer, Michel Legrand et Henri Salvador, Vian écrit des textes souvent drôles et brillants. A partir de 56, il enregistre de nombreux disques chez Philips, en tant qu'interprète mais aussi que réalisateur. C'est ainsi qu'on découvre de célèbres titres tels que "Rock'n'roll Mops" par Henry Cording (alias Henri Salvador) ou "Fais-moi mal Johnny" par Magali Noël. Outre le rock, Boris s'inspire de styles musicaux les plus divers dont la java que jusque-là, personne n'avait sorti de son image populaire. Cela donnera des titres tels que "la Java des bombes atomiques", "la Java des chaussettes à clous", "la Java javanaise" ou "Java mondaine". Sous des dehors très drôles, Vian cache parfois des textes engagés et contestataires. Il sait à merveille allier les deux.

De plus en plus renommé pour la singularité de ses chansons, de nombreux chanteurs font appel à lui dont Renée Lebas et Mouloudji qui impose la chanson "Le Déserteur".


Création, surmenage et rideau


En dépit de graves œdèmes pulmonaires qui se multiplient, Vian ne cesse guère ses multiples activités. Il écrit des livrets d'opéra ("Fiesta" en 58 sur une musique de Darius Milhaud), des commentaires de films documentaires ("la Joconde" en 57), joue dans des films ("Un amour de poche" de Pierre Kast), traduit des pièces de théâtre (August Strindberg) et devient directeur artistique pour Philips en 57, puis pour les disques Fontana l'année suivante.

Il écrit de plus en plus de chansons dont beaucoup restent des perles du répertoire : "J'suis snob", "les Joyeux bouchers", "On n'est pas là pour se faire engueuler" ou "Je bois". En outre, en 1958, il finit d'écrire "En avant la zizique…", spectacle inspiré de son expérience dans les maisons de disques. En cette grande époque de la chanson "littéraire" - on chante Prévert, Aragon, Queneau et même Sartre -, le travail de Vian est vivement remarqué.

Très fatigué, Boris Vian essaie de se reposer plus fréquemment. Mais ses activités nombreuses ne lui laissent pas de répit. En 59, il connaît beaucoup de difficultés avec l'adaptation cinématographique de "J'irai cracher sur vos tombes", projet dont il sera finalement écarté. En avril, il fait une ultime apparition au cinéma dans "les Liaisons dangereuses" de Roger Vadim, avec Jeanne Moreau.

Après Philips et Fontana, c'est chez Barclay que Boris Vian devient directeur artistique. Mais il n'aura guère le temps d'y inscrire sa patte. Le 11 juin 59, Boris et Ursula donnent une grande fête chez eux, cité Véron, pour fêter le nouveau chef du Collège de pataphysique.

Quelques jours plus tard, le 23 juin, il assiste au visionnage du film "J'irai cracher sur vos tombes" mais meurt dès les premières images de cette adaptation dans laquelle il ne se reconnaissait pas.

Il laisse un vide énorme dans la vie artistique de l'époque. Mais son empreinte ne cesse de se confirmer depuis. Ses chansons ont été maintes fois interprétées par des artistes aussi divers que Jacques Higelin, Serge Reggiani, Mouloudji, Catherine Sauvage, les Frères Jacques, Yves Montand, Bernard Lavilliers ou même Maurice Chevalier qui en 57, a repris l'inoubliable "Pan Pan poireau pomme de terre". De fort nombreux disques et coffrets posthumes furent publiés depuis sa mort. Enfin régulièrement, des spectacles reprenant ses titres sont montés en France dont "En avant la zizique", joué en août 99 à Paris.

Certains de ses ouvrages sont des classiques de la littérature française, étudiés dans les écoles et analysés dans les facultés. Par son sens de l'humour mêlé de désespoir, son goût de l'absurde, d'une certaine irrévérence et ses choix frondeurs, Boris Vian est devenu une figure révérée par les plus jeunes générations. Son oeuvre est le résultat d'une totale ouverture d'esprit et d'une pensée libre. Sa modernité n'est plus à démontrer.



A écouter

http://youtu.be/gjndTXyk3mw le déserteur
http://youtu.be/5qXkV1e6yZY Je bois
http://youtu.be/DdXBlH12pJQ Fais moi mal Johnny
http://youtu.be/yMqZlHHzcM8 on n'est pas là pour se faire engueuler
http://youtu.be/E776XisGHlk un grand coup de claques dans la gueule
http://youtu.be/Qi892cBXuaM la java des bombes atomiques
http://youtu.be/w-8JmG8XqEY les joyeux bouchers
http://youtu.be/ojY1Sj1-E0Q j'suis snob
http://youtu.be/YFN-XE7CUIo le bluz du dentiste
http://youtu.be/nxITjugiYPU la complainte du progrès
http://youtu.be/fn4RNJuWaEw Magali Noêl mes 5 meilleurs chansons de B.Vian

A regarder

http://youtu.be/GdM7bU5mrvI Film l'écume des jours
http://youtu.be/3MCbvAp7K8I Télé en avant la zizique
http://youtu.be/axWmDxEdLU0 Téléconcours de piano de jazz Boris Vian
http://youtu.be/Y0Tf6rsTpLU Film j'irais cracher sur vos tombes


La suite --> http://www.loree-des-reves.com/module ... ost_id=2194#forumpost2194

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Posté le : 10/03/2013 14:29
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Paul Géraldy
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Le 10 Mars 1983 à Neuilly meurt Paul Géraldy



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Paul Lefèvre, dit Paul Géraldy, né à Paris le 6 mai 1885 et mort à Neuilly-sur-Seine le 10 mars 1983, est un poète et dramaturge français. Il laisse une oeuvre intimiste et sentimentale.
On a surtout retenu de son œuvre, tenue pour un peu surannée, le recueil Toi et moi, qui, en 1913, atteint des tirages jamais vus pour un ouvrage de poésie, mettant en scène, sous le signe du colloque sentimental, les petits moments de l'amour, de l'attirance initiale à la solitude retrouvée.
Il publie son premier recueil "Les Petites Âmes" en 1908 et connaît un très grand succès populaire avec son second recueil "Toi et moi" en 1912.
Son théâtre est un théâtre psychologique traditionnel dans lequel il met en évidence les relations familiales au sein de la petite bourgeoisie intellectuelle de l'entre-deux-guerres.

Sa poésie est simple, souvent naïve et peut sembler aujourd'hui désuète, comme dans "L'Abat-jour", mais était novatrice à l'époque.
Il obtint un succès net auprès d'un public surtout féminin : un ouvrage de poésie est considéré comme un succès quand il atteint les 10 000 lecteurs, "Toi et moi" en toucha un million.
Il livre ses confidences avec des mots de tous les jours "Vous et moi".
Géraldy ne figure pas dans les principales anthologies de la poésie française de la fin du XXe siècle, ce qui l'a rendu presque inconnu de la génération née après guerre.
Le journaliste Jean-François Kahn le redécouvre et le fait redécouvrir au public le temps d'une émission télévisée au début des années 1980, peu de temps avant sa mort.
Il regretta dans cette émission de n'avoir jamais la visite de jeunes poètes venant lui montrer leurs œuvres.
Il fut un hôte assidu de Sainte-Maxime, dans sa villa "Toi et moi".
Il a vécu à Saint Saturnin pendant la guerre de 1914 chez le futur général Gérodias qui s’illustra lors de la dernière guerre.
Sa sœur, Marguerite Gérodias, qui avait une belle voix, avait été élève de Ninon Vallin à l’Opéra de Paris avec Germaine Lubin, cantatrice française spécialiste de Wagner.
Or Germaine Lubin était l’épouse de Paul Géraldy, ce qui explique leur présence à Saint Saturnin à cette époque


Quelques uns de ses poèmes


Bonjour !

Comme un diable au fond de sa boîte,
le bourgeon s'est tenu caché...
mais dans sa prison trop étroite
il baille et voudrait respirer.

Il entend des chants, des bruits d'ailes,
il a soif de grand jour et d'air...
il voudrait savoir les nouvelles,
il fait craquer son corset vert.

Puis, d'un geste brusque, il déchire
son habit étroit et trop court
"enfin, se dit-il, je respire,
je vis, je suis libre... bonjour !"

Paul Géraldy (1885-1983


Chance

Paul Géraldy (Paul Lefèvre, 1885-1983)
Et pourtant, nous pouvions ne jamais nous connaître !
Mon amour, imaginez-vous
tout ce que le Sort dû permettre
pour que l’on soit là, qu’on s’aime, et pour que ce soit nous ?
Tu dis : « Nous étions nés l’un pour l’autre. » Mais pense
à ce qu’il a dû falloir de chances, de concours,
de causes, de coïncidences,
pour réaliser ça, simplement, notre amour !
Songe qu’avant d’unir nos têtes vagabondes,
nous avons vécu seuls, séparés, égarés,
et que c’est long, le temps, et que c’est grand, le monde,
et que nous aurions pu ne pas nous rencontrer.
As-tu jamais pensé, ma jolie aventure,
aux dangers que courut notre pauvre bonheur
quand l’un vers l’autre, au fond de l’infinie nature,
mystérieusement gravitaient nos deux coeurs ?
Sais-tu que cette course était bien incertaine
qui vers un soir nous conduisait,
et qu’un caprice, une migraine,
pouvaient nous écarter l’un de l’autre à jamais?
Je ne t’ai jamais dit cette chose inouïe :
lorsque je t’aperçus pour la première fois,
je ne vis pas d’abord que tu étais jolie.
Je pris à peine garde à toi.
Ton amie m’occupait bien plus, avec son rire.
C’est tard, très tard, que nos regards se sont croisés.
Songe, nous aurions pu ne pas savoir y lire,
et toi ne pas comprendre, et moi ne pas oser.
Où serions-nous ce soir si, ce soir-là, ta mère
t’avait reprise un peu plus tôt ?
Et si tu n’avais pas rougi, sous les lumières,
quand je voulus t’aider à mettre ton manteau ?
Car souviens-toi, ce furent là toutes les causes.
Un retard, un empêchement,
et rien n’aurait été du cher enivrement,
de l’exquise métamorphose !
Notre amour aurait pu ne jamais advenir !
Tu pourrais aujourd’hui n’être pas dans ma vie !…
Mon petit cœur, mon cœur, ma petite chérie,
je pense à cette maladie
dont vous avez failli mourir…

Paul Géraldy (Paul Lefèvre, 1885-1983)


Paul Géraldy

Chérie, explique-moi pourquoi
tu dis : « mon piano, mes roses »,
et : « tes livres, ton chien » ... pourquoi
je t'entends déclarer parfois:
"c'est avec mon argent à moi
que je veux acheter ces choses."
Ce qui m'appartient t'appartient !
Pourquoi ces mots qui nous opposent:
le tien, le mien, le mien, le tien?
Si tu m'aimais tout à fait bien,
tu dirais : « les livres, le chien »
et : « nos roses ».

(Toi et moi)



Absence

Ce n'est pas dans le moment
où tu pars que tu me quittes.
Laisse-moi, va, ma petite,
il est tard, sauve-toi vite !
Plus encor que tes visites
j'aime leurs prolongements.
Tu m'es plus présente, absente.
Tu me parles. Je te vois.
Moins proche, plus attachante,
moins vivante, plus touchante,
tu me hantes, tu m'enchantes !
Je n'ai plus besoin de toi.
Mais déjà pâle, irréelle,
trouble, hésitante, infidèle,
tu te dissous dans le temps.
Insaisissable, rebelle,
tu m'échappes, je t'appelle.
Tu me manques, je t'attends !

Paul Géraldy (1885-1983)
Toi et Moi


Âmes, Modes

Tu ne serais pas une femme
si tu ne savais pas si bien
te faire et te refaire une âme,
une âme neuve avec un rien.
À ce jeu ta science est telle
que, chaque fois que je te vois
tu fais semblant d’être nouvelle,
Et j’y suis pris toutes les fois.

Paul Géraldy (1885-1983)
Toi et Moi


Méditation

On aime d’abord par hasard
Par jeu, par curiosité
Pour avoir dans un regard
Lu des possibilités

Et puis comme au fond de soi-même
On s’aime beaucoup
Si quelqu’un vous aime, on l’aime
Par conformité de goût

On se rend grâce, on s’invite
À partager ses moindres mots
On prend l’habitude vite
D’échanger de petits mots

Quand on a longtemps dit les mêmes
On les redit sans y penser
Et alors, mon Dieu, on aime
Parce qu’on a commencé

Paul Géraldy (1885-1983)
Toi et Moi


Nerfs

Non ! Ne t'enfuis pas !
Ce geste ! de te repousser de moi,
cette rigueur, cette voix,
ce mot brutal - reste ! reste !
ne s'adressaient pas à toi.
Je ne gronde et vitupère
que contre mon propre ennui.
C'est sur toi qu'en mots sévères
se délivrent mes colères,
mais c'est moi que je poursuis.
T'en vouloir? De quoi ? Je pense
à ton cœur sans récompense.
Je le voudrais rendre heureux.
C'est de mon insuffisance,
pauvrette, que je t'en veux.
Ris-toi donc du méchant geste
et pardonne aux mots mauvais.
En toi ce que je déteste.

Paul Géraldy (1885-1983)
Toi et Moi


Quelques citations

(1885-1983)

« L'amour,
c'est l'effort que font les hommes
pour se contenter d'une seule femme.»


Quand elles nous aiment, ce n’est pas vraiment nous qu’elles aiment. Mais c’est bien nous, un beau matin, qu’elles n’aiment plus.

de Paul Géraldy


A regarder

http://youtu.be/LgWRb-DLBAc toi et moi théatre
http://youtu.be/KegzxHjLlQg l'abat jour
http://youtu.be/2R3Akv4kWXg despédidas (en espagnol)


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Posté le : 10/03/2013 14:24
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Yvonne printemps "dites lui" extrait de la grande duchese de Gérolstein de Offenbach

http://youtu.be/bSYFB-X0AAE

Posté le : 10/03/2013 14:15
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Journée de la femme
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Re: La discothèque de l'orée (compilation)
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Florent Pagny

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Re: Plaisir des yeux
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Par une aquarelle de Tchano

Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
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