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Re: Défi du printemps : évoquer le bleu
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Rien qu'un peu de ciel bleu
Et la vie devient rose.
Même la mer, parbleu,
Dira la même chose.
Bleu marine dessous,
Et bleu ciel par dessus.
On range les dessous
Et le chaud pardessus.
Plus de peau bleue de froid,
Plus d'effroi au repos.
Le blues, en son beffroi
Voit sortir les troupeaux.
Le bleuté du lilas
Jaillit des feuilles vertes.
Le muguet sera là,
Sous la fenêtre ouverte,
Et du bleu, plein de bleu,
Du bleu de tous les tons,
Qui colore les yeux
En peignant l'horizon.


Posté le : 23/03/2013 18:29
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Re: Défi du printemps : évoquer le bleu
Plume d'Or
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S'il est une couleur

S’il est une couleur
Que j’idolâtre bien souvent
Qui reflète la douceur
C’est celle qui m’évoque le vent

S’il est une couleur
Qui peut me faire voyager
Sans haut-le-cœur
C’est celle des yeux de ma bien-aimée

S’il est une couleur
Qui sans peine me laisse bouche bée
A m’en fendre le cœur
Celle qui a mon âme en reflet

S’il est une couleur
Qui peut me faire pleurer
En un clin d’œil
De par son extrême beauté

C’est celle du ciel, de l’océan, de l’eau, de la vie …

Posté le : 20/03/2013 22:56
_________________
"Combien d'années des gens peuvent-ils exister avant d'avoir le droit d'être libre ?"
Bob Dylan
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Re: Défi du printemps : évoquer le bleu
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Mortdieu, une peur d'eux !!...

Les deux grosses bavardes roulaient tranquillement leur route, sans précipitation, le ciel noir les entourait, toujours froid mais les portant au sein de son épaisseur, il les emmitouflait de ses ténèbres rassurantes.
"Bonjour madame Azur, comment allez-vous ? "
"Oh! bonjour madame Cinabre, et bien, disons que cela ne va pas trop mal, et vous ?"
"Oh moi vous savez, je dois être patiente pour retrouver ma forme, comme vous le voyez, je suis toujours cramoisie, mais je ne me plains pas trop, il n'y a pas si longtemps j'étais encore rouge cardinal, et je ne pensais pas m'en sortir !".
" Ne vous inquiétez pas vous allez reprendre vie, vous verrez"
" Merci ma chère, je voudrais tellement retrouver mes belles couleurs, je voudrais tant redevenir aussi belle que vous, je vous envie, savez-vous ma chère que votre robe de Béryl et votre châle en saphir de l'Oural vous donne un aspect de déesse ?."
Madame Azur sourit avec modestie, mais elle savait bien combien sa beauté était remarquable, elle savait combien parmi toutes ses voisines qui tournaient autour d'elle ou à ses côtés, sa réputation de grande beauté était connue, connue même jusqu'aux confins de l'univers.
Au premier regard cette merveille, éblouissait tous les yeux posés sur elle, tous en la découvrant recevaient un choc devant tant de grâce éblouissante, elle faisait rêver et enchantait tout son entourage.
Madame Azur, savait que parmi ses nombreux charmes qui la distinguaient, elle possédait avant tout un atout merveilleux dans la brillance de ses couleurs chatoyantes, ce qui lui avait valu ce nom gracieux de Madame Azur, tant elle était brillante comme un cristal de roche reflétant tout l'azur de l'univers.
Ronde et douce, elle se déplaçait dans sa robe de saphir, elle s'enroulait dans son voile céruléen, et en son sein, sans les dissimulés elle nourrissait ses immenses océans, ces immenses tâches marines, d'émeraude indigo.
Ses éclats cyan et célestes faisaient d'elle une exception, Elle déclinait dans toutes ses nuances, dans toutes ses gammes l'azurite cristalline qui la distinguait de tous et toutes.
Amoureuse de sa carnation de couleur d'éméraldine, la jolie coquette concevait mais aussi gardait ses bijoux cérulés avec soin, et c'est comme cela qu'à chaque retour de son amant le soleil, on la voyait honorer le printemps en semant sur ses terres, des perles de beauté à son image.
On pouvait voir pousser, les myosotis, les pervenches, la guède mère des pastels, les bleuets, la lavande, et le subtil lilas auquel elle avait par ci par là ajouté quelques touches de maquillage rose, pour simplement agrémenter la nuance induline.
Dans le fond de ses mouvantes bleuissures liquides, outremer ou pers, elle cultivait secrètement, des gemmes précieux aux adularescence des pierres de lune.
Que celles-ci soient canard, roi, ardoise, pétrole, électrique... toutes ces cordiérytes, ces larimars, ces tanzanites ou corindons, s'entouraient des pierres de lapis-lazulis et tous jetaient leur éclats de diamants de ceylan, en brillance aussi rutilante qu'une aigue-marine brésilienne ou une opale de feu, on voyait l'Azur, en mille nuances, puissantes ou délicates, régner partout dans les eaux, sur les terres.
Tant de beauté et d'excellence lui avait laissé entendre que sans doute sa vie serait pour toujours épanouie et sans laideur, et la belle innocente tournait, tournait avec bonheur.
Et pourtant, voici que dans sa céleste nuit bleuâtre nappée d'ondes célestes, sublime, mais attristée Madame Azur connaissait depuis peu des affres inquiétants, en effet on pouvait à bien t regarder, voir ses cernes cyanosés comme un triste méthylène, assombrir son regard cristallin sous le cobalt qui noircissait sa fraîcheur azuréenne.

" Vous savez, Madame Cinabre, que je suis malade ? Je sais que mon image azurine ne laisse rien deviner, et voyez-vous, je n'ose pas trop en parler autour de nous "
"Je m'en doutais vous savez ? oui j'en avais l'impression, qu'est-ce qui vous arrive ?"
"Et bien, ma chère, depuis 200 ans j'ai une une humanite aiguë"
"Oh ! mon dieu, ma pauvre !! mon dieu comme je vous plains, mon dieu vous si belle !!! Vous le savez, c'est exactement ce qui m'est arrivé, et vous avez vu dans quel état mon humanite m'a laissée : cuite, vide, asséchée, déserte, plus d'air, plus d'eau, morte quoi ! un pauvre caillou rouge et ferreux ...comme je suis triste pour vous ! j'espère que c'est pas moi qui vous les ai refilé, en étant voisine, toutes les deux côte à côte ...!! J'en suis malade, je peux faire quelque chose pour vous ? mais enfin il vont pas bousiller tout le système solaire ces petits virus !!!! ma pauvre madame Azur, surtout, faites attention à votre fille, cette petite, si belle, si blanche et délicate, il ne faut pas qu'il l'infecte aussi .... comment ?? ils ont commencé !! ils sont allés dessus !! c'est terrible ! "
Vous en avez parlé à Jupiter et Saturne ?
Il faudrait qu'ils se décident à demander de l'aide aux comètes, qu'elles interviennent, parfois un traitement court de une ou deux météorites venues de la ceinture de Kuiper suffisent !
" Oh! Jupiter, ne vous faites pas trop d'illusions ma chère, que voulez-vous espérer de ce gros boursouflé orange, ce gros plein de gaz, quand à Saturne ?! Vous ne voyez pas qu'il a rien de plus important à faire que d' amuser toute la galaxie avec ses cercles, ses fichus "anneaux" avec toute sa cour qui lui tourne autour ! on le voit depuis l'autre bout de la voie lactée, ce n'est qu'un gros prétentieux , non ! vraiment rien à attendre de ses deux gros là !! et vous verrez ma pauvre que si ces deux géants ne font rien nous finirons tous gris et froids comme ce triste Pluton."
"Oh! ma pauvre Madame Azur, je vous sens si désespérée, ne vous mettez pas en colère, gardez vos belles couleurs, surtout, je vous en conjure, ma chère, ne perdez pas vos couleurs, je vais en parler autour de moi, nous trouverons bien une solution, et moi je ne désespère pas de retrouver, ma belle mine d'autrefois, mon éclat d'avant cette maudite humanite aiguë qui m'a détruite, et de me couvrir à nouveau de marine pour vous ressembler encore un peu.
Tout cela ne sera bientôt qu'un triste souvenir. Mais nous pouvons dire que ces virus nous auront donné un sacrée peur-d'eux "



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Posté le : 20/03/2013 17:08

Edité par Loriane sur 21-03-2013 16:06:42
Edité par Loriane sur 21-03-2013 23:45:05
Edité par Loriane sur 21-03-2013 23:45:59
Edité par Loriane sur 22-03-2013 00:16:45
Edité par Loriane sur 22-03-2013 00:20:10
Edité par Loriane sur 22-03-2013 20:04:37
Edité par Loriane sur 22-03-2013 20:16:12
Edité par Loriane sur 22-03-2013 20:36:13
Edité par Loriane sur 23-03-2013 17:35:33
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Se soumettre au vécu
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Se soumettre au vécu

Point de vue


Ahmed Khettaoui



S’agit –il d’un défi , d’un enjeu , d’une séquelle , ou d’une émotion agitée !!
Certaines idées ..pensées ,s’engouffrent directement dans « les profondeurs »afin d’y agir , voire emprunter le chemin « serpenté » du « vécu ».D’autres envisagent une allée étroite ; ténébreuse.
Jadis , la Cité des Grandes civilisations faisait de ses intellectuels, ses élites ; l’une des ses belles vitrines !!.
tel que Platon et autres , voire un reflet d’une civilisation durable et influente.
Au vécu , c’est tout à fait le contraire.
Pour s’y rendre à la piste; il faut s’y enfoncer. Enoncer notre orgueil erré dans un vécu ».»
S’enhardir à l’actuel , pour pouvoir faire face aux failles et aux tenailles !!.et sauver la face ou entasser nos pensées ...nos visions, ou –à défaut ( chez certains ) enterrer notre dignité perplexe éblouie dans ce dernier.
C’est –sans doute – avoir l’esprit de la contribution à toute réflexion faisant « acte de présence »face au courant opposant (adversaire ) sans crainte ou hésitation. !!
.Il faut qu’on soit « dégourdi » tout court
Défendre nos idées ...nos pensées , nos visions. C’est « paver » cet actuel « probable » !!! c’est certainement irriguer cette « demeure » tout en épargnant un regard strident émouvant.
Dans ce contexte , l’approbation , l’adoption reflète ses jets comme elle rejette ses émotions ,ses rejets, ses retrouvailles !! et enfante ses fruits !!. Pimente aussi sa « marmite » !!!dans un étang crotté et souvent cruel- .Mais parfois par ses intuitions. -
Etang paraissait clément dans une « sphère » de tolérance et d’indulgence.
Il faut se mettre tout d’abord ; d’accord sur les faits que les « séquelles » en produisent !!
Il n’ y a pas mille chemins .
Probablement, généralement ; traditionnellement. Tous les chemins mènent à une entente tant attendue si l’on consacre notre temps et volonté à résoudre un « conflit » témoin, suspendu (tant estimé) autour d’une table épicée de sagesse et visions mutuelles homologues. de
Certes que certains « adversaires »sont incapables de gérer cette conversation (ce conseil de sagesse) vu leur incapacité , mais il est toujours utile d’en faire autant ; faire appel aux gens « gérants » pour défendre « les couleurs », les principes « au moins ».
Pourquoi ne pas penser à nos intellectuels..aux « aborigènes »éparpillés à travers leur exil… dans les profondeurs de leurs pensées au lieu de teinter (au fil du temps) nos trottoirs, (et nos cimetières) reteints en mœurs et en fleurs !!!Teinture effrayante, à l’aide d’une main -d’œuvre-non qualifiée – qui est (la mondialisation). !!!
Il est encore temps d’y penser.
Pourquoi ne pas restaurer nos visions ,notre (tête-bêche) pour pouvoir téter la même mère qui est notre Chère planète.
Nous qui sommes « ces aborigènes» mesquins !!!!pour ne pas dire (peuplade).
Comme il est toujours temps et utile d’irriguer notre parcours ; le rendre serein et fascinant , sans dévaster nos efforts…sans soulever la poussière, voire le sable des tombes poussiéreuses qui abritent nos penseurs (Martyrs ) et qui ruissellent leur sang !! ,leur orgueil !!!Leur savoir.

Il est encore temps de rejeter catégoriquement ce qu’on ne cesse de répéter au fil de quelques décennies :
« « Les Bons chefs sont toujours obéis »
« Les pécheurs intransitifs sont pardonnés »
S’agit-il là d’avouer que nous sommes invétérés ou méprisés dans un « actuel »« intègre !!… Intemporel ou invulnérable !!.
La question se pose sérieusement.
Et que chacun a ses arguments !!.
Ou voyez- vous que nous vivons dans un « moment »invincible ?.
ou que chacun de vous « intellectuels et élites » se voit attribuer une dignité , fierté de se nourrir des « aumônes » aux seuils des (ports)…des usinées fermées à cadenas… aux seuils des grandes surfaces, et unités de productions dans une mesquinerie absolue ,et à tout moment ?.
Cette crise économique qui contamine le «nôtre» et le «vôtre» risque aussi de dissimuler, voire enterrer nos rentes qui ne survivent que peu de temps . !!! car sinon, là, il faut y songer :
Poser une gerbe de fleurs…de lait ou de larmes devant toute tombe lamentable de nos «penseurs » ( martyrs ) qui ont donné leurs larmes.. leur sang…et leur foi, demeure redoutable !!.
Ou bien, en outre , appâter un « surlendemain »qui surgira et qui –peut-être ne surgira guère !!!.ou qui enfantera un présage fourbu, tant souhaité. !!!?
Par quel œil voyons –nous cette scène ?
Reste à confirmer.
Ahmed Khettaoui/ écrivain , journaliste en retraite

Posté le : 19/03/2013 09:27
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Re: La discothèque de l'orée (compilation)
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Pour Tchano notre Italiano à nous :

http://youtu.be/dxNUYQIsov4

http://youtu.be/vnH_hvIEqsE

Posté le : 17/03/2013 22:24
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Luchino Visconti
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Le 17 Mars 1976 meurt Lucchino Visconti


duc de Modrone né le 2 novembre 1906 à Milan. Il est descendant de la famille noble des Visconti, est réalisateur de cinéma italien.
Il fut aussi directeur de théâtre, metteur en scène et écrivain.

Il est le fils de Giuseppe Visconti né le 10 novembre 1879, Milan, et mort dans cette même ville le 16 décembre 1941 et de Carla Erba, propriétaire de la fameuse société pharmaceutique, décédée à Cortina d'Ampezzo, Belluno, le 17 janvier 1939. La famille Visconti était déjà célèbre, appartenant à la grande aristocratie milanaise. Luchino était le quatrième de sept enfants:

Guido, l'aîné meurt à la bataille d'El Alamein en 1941; eut une liaison amoureuse avec l'actrice Elsa Di Giorgi, Anna mariée par la suite à un prince Caracciolo, Luigi qui épousa l'actrice Laura Adani, Luchino,
Edoardo père du futur réalisateur Eriprando, Ida Pace dite ‘Nane’, Uberta 6 avril 1918, Milan - 30 juillet 2003, Rome mariée le 30 avril 1940 au réalisateur Renzo Avanzo et, en secondes noces, au compositeur et chef d'orchestre Franco Mannino, fréquent collaborateur de Luchino.

Passionné de chevaux, Luchino Visconti prenait soin, pendant sa jeunesse, d'une écurie de sa propriété (il accomplira son service militaire comme sous-officier de cavalerie à Pinerolo). Il fréquentait en outre activement le monde de l'opéra et du mélodrame, qui l'influença beaucoup. La famille Visconti avait sa tribune attitrée à La Scala (Giuseppe, le père, était l'un des plus importants mécènes du théâtre), et le salon de sa mère était fréquenté, entre autres, par Arturo Toscanini; c'est à cette époque que Luchino Visconti fit la connaissance de giacomo puccini et Gabriele D'Annunzio.

Sa carrière cinématographique débuta en 1936, en France, où il travailla aux côtés de Jean Renoir (rencontré grâce à Coco Chanel) comme assistant, à la réalisation et au choix des costumes de deux de ses œuvres, Les Bas-fonds et Partie de campagne. Le souci de réalisme du grand cinéaste français le marqua profondément. Toujours en France, il rencontra des réfugiés italiens, militants de gauche, au contact desquels ses convictions politiques changèrent radicalement. Après un bref séjour à Hollywood, il rentra en Italie en 1939 à cause du décès de sa mère. Avec Renoir il commença à travailler à une adaptation cinématographique de la Tosca, mais, suite à l'éclatement de la guerre, le réalisateur français fut contraint à abandonner le tournage — il fut remplacé par l'Allemand Karl Koch.

La rencontre avec certains jeunes intellectuels et critiques, collaborateurs à la revue Cinema (fondée, ironie du sort, par un fils de benito mussolini, Vittorio), fit germer dans son esprit le concept d'un cinéma qui raconterait de façon réaliste la vie et les drames quotidiens du peuple, concept en rupture avec les mièvreries clinquantes et édulcorées des comédies du cinema dei telefoni bianchi (littéralement « cinéma des téléphones blancs »). À cette époque il rencontra roberto rossellini et, probablement, federico fellini. Visconti projeta de réaliser l'adaptation du Grand Meaulnes d'Alain-Fournier et celle des Malavoglia de Verga, mais ces projets avortèrent.

Partant de cette idée, il signa en 1942, avec Giuseppe De Santis, Gianni Puccini, Antonio Pietrangeli, Mario Serandrei et Rosario Assunto, son premier film, une des œuvres majeures du néo-réalisme : "Ossessione" Les Amants diaboliques, inspiré du célèbre roman The Postman always rings twice (Le facteur sonne toujours deux fois) de James Cain, avec, comme acteurs principaux, la sulfureuse Clara Calamai, elle remplaça au dernier moment Anna Magnani, initialement destinée à interpréter le rôle trouble de Giovanna et Massimo Girotti dans le rôle du mécanicien Gino.

Un second projet, une adaptation de L'Amante di Gramigna de Giovanni Verga, ne put être mené à bien, la guerre s'intensifiant. Capturé et emprisonné, Visconti échappa au peloton d'exécution grâce à l'intervention de l'actrice Maria Denis (qui raconte cette expérience dans son autobiographie "Il Gioco della verità", Le Jeu de la vérité. À la fin du conflit, Visconti participa aux côtés de Mario Serandrei à la réalisation du documentaire "Giorni di gloria", Jours de gloire, consacré à la Résistance et à la Libération.

Parallèlement, il monta des créations théâtrales (la compagnie formée avec Paolo Stoppa et Rina Morelli est restée légendaire, Vittorio Gassman les y rejoignit), ainsi que des mises en scène lyriques, son rêve d'une vie. Il dirigea maria callas, en 1955, dans La Sonnambula (La Somnanbule) de Vincenzo Bellini, et La Traviata de Giuseppe Verdi.

En 1948, il retourna derrière la caméra pour réaliser La Terra trema, La Terre tremble, un film polémique dénonçant ouvertement les conditions sociales des classes les plus défavorisées. C'était une adaptation du roman I Malavoglia de Giovanni Verga, de facture quasi documentaire, aux images splendides, mais de compréhension rendue difficile du fait de l'utilisation du plus pur dialecte sicilien, précisément celui des pêcheurs de Aci Trezza, près de Catane. Le film ne reçut les faveurs du public ni à sa sortie, ni deux ans plus tard, en 1950, quand sortit une seconde version doublée en italien.

Notons que, dans toute l'histoire du cinéma péninsulaire, seulement quatre films furent entièrement tournés en dialecte et sous-titrés en italien: La Terra trema fut le premier; les autres, "L'Albero degli zoccoli" 1978 d'Ermanno Olmi, en , dialecte bergamasque, "Giro di lune tra terra e mare", 1997, de Giuseppe Gaudino, en dialecte campanien avec des citations latines, et enfin, LaCapaGira en 2001, d'Alessandro Piva, en dialecte apulien.

Plus captivant pour le public fut sa troisième œuvre, Bellissima en 1951, écrite par Cesare Zavattini, une analyse sans concession des coulisses du monde clinquant du cinéma, avec l'une des actrices symboles du néo-réalisme italien, Anna MAGNANi, aux côtés de Walter Chiari; y participèrent également le réalisateur Alessandro Blasetti, responsable des castings, et le présentateur Corrado, dans son propre rôle.

Visconti réalisa l'année suivante l'épisode Anna Magnanii du film Siamo donne, tiré d'une autre idée du bouillonnant Zavattini, celle de montrer des épisodes de la vie privée de quatre actrices célèbres outre Magnani, on trouve Alida Valli, ingrid bergman et Isa Miranda, suivis de castings d'un concours de recherche de nouveaux visages féminins à lancer au cinéma.

En 1954, il réalisa son premier film en couleurs, Senso, librement tiré d'un récit de Camillo Boito, qui signa un tournant dans sa carrière, et que nombre de critiques interprétèrent comme une trahison du néo-réalisme. Grande fresque historique relue de manière critique dans le contexte de l'analyse d'un drame privé, extrêmement recherchée dans le soin des détails du décor et la mise en scène, soin pour lequel Visconti fut reconnu unanimement comme un maître; seul Franco Zeffirelli, son amant et élève déclaré, le suivit dans cette voie, Senso inaugura une série de films complexes et fascinants, imprégnés de violence et de tensions, toujours controversés par le public et par la critique; la décadence humaine, morale et physique y devint un leitmotiv qu'il déclina jusqu'à la fin de sa carrière.

Dans Senso, à l'époque de l'Italie du Risorgimento affrontant l'Autriche qui occupe toujours la Vénétie, et de la défaite de Custoza, une noble Vénitienne, Alida Valli, tombe éperdument amoureuse d'un officier de l'armée autrichienne (Farley Granger), qui ne songe, lui, qu'au moyen de s'échapper de l'armée grâce à l'argent que sa noble maîtresse pourrait lui procurer, qu'elle lui procurera en lui donnant le trésor de guerre des patriotes italiens; se découvrant bafouée, elle dénoncera son amant déserteur et le fera condamner au peloton d'exécution, avant de perdre la raison. Le film de Visconti fut l'objet d'importantes polémiques à la Mostra de Venise, et lors d'une tumultueuse soirée d'attribution des prix, il fut complètement ignoré par la critique, laquelle préféra attribuer le Lion d'Or à Renato Castellani avec Giulietta e Romeo.

En 1957, Luchino Visconti remporta le Lion d'Argent grâce à Le Notti bianche, Les Nuits blanches, tendre et délicate histoire d'amour inspirée du roman de Dostoïevski, superbement interprétée par Marcello Mastroianni, Maria Schell et Jean Marais avec la participation spéciale de Clara Calamai, film savamment photographié en noir et blanc dans une atmosphère de plomb et de brume, dans un port inspiré de celui de Livourne, intégralement reconstitué à Cinecittà.

En 1960 il reçut le Prix spécial du jury de la Mostra pour "Rocco e i suoi fratelli", Rocco et ses frères, odyssée d'une famille méridionale émigrée à Milan pour y chercher du travail, film traité sur le mode de la tragédie grecque, mais inspiré des Frères Karamazov de Dostoïevski. Le film fit scandale à cause de certaines scènes extrêmement crues et violentes pour l'époque, à tel point que la censure conseilla aux projectionnistes de mettre leur main sur l'objectif pendant les scènes incriminées. Le scénario est de "Suso Cecchi D'Amico", Pasquale Festa Campanile, Massimo Franciosa, Enrico Medioli et Luchino Visconti.

L'année suivante, en 1961, il réalisa l'épisode Il lavoro, Le Travail du film Boccace 70 auquel participèrent également vittorio DE SICA, federico fellini et Mario Monicelli. Visconti s'attaquait directement à la commission de censure qui avait malmené son film précédent.

En 1962 il mit finalement d'accord critiques et public avec son plus grand succès, Il Gattopardo ,Le Guépard, tiré du roman homonyme de Giuseppe Tomasi di Lampedusa, et reçut la Palme d'Or au Festival de Cannes. Le scénario était de Suso Cecchi D'Amico, Pasquale Festa Campanile, Massimo Franciosa, Enrico Medioli et Luchino Visconti. Interprété par un casting éblouissant avec Burt Lancaster, claudia cardinale, Alain Delon…, situé à l'époque du débarquement des partisans de Garibaldi en Sicile, le film relate les vicissitudes du prince Fabrizio Corbera di Salina (Burt Lancaster), grand propriétaire terrien contraint d'accepter l'union entre l'aristocratie décadente et la nouvelle bourgeoisie, union atteignant son paroxysme dans la célèbrissime scène finale du bal, laquelle occupe la dernière demi-heure du film, scène considérée unanimement comme le point d'orgue de l'art viscontien. Alberto Moravia s'exclama après avoir vu le film:
" C'est le film de Visconti le plus pur, le plus équilibré et le plus exact ".

Le film fut distribué aux USA et en Angleterre par la Twentieth Century Fox, mais en réalisant d'importantes coupures.

En 1965 sortit le film Vaghe stelle dell'Orsa (Sandra), histoire d'un inceste au titre inspiré par Giacomo Leopardi, encore interprété par claudia cardinale, suivi de La Strega bruciata viva, un épisode du collectif Le Streghe en 1966, suivi de celui qui fut probablement son film le plus discutable et le moins réussi, Lo Straniero L'Étranger en 1967, inspiré par le livre homonyme d'Albert Camus, dans lequel il dirigeait à nouveau Marcello Mastroianni.

À la fin des années soixante, Visconti élabora le projet d'une tétralogie allemande s'inspirant des thématiques mythologiques, décadentes, de Wagner et Thomas Mann. Sur les quatre titres prévus, il n'en réalisa que trois.

-Le premier fut La Caduta degli Dei -Les Damnés- 1969, histoire de l'ascension et de la chute des membres d'une famille propriétaire des plus importantes aciéries allemandes pendant la montée du nazisme. Ce film marquait la première apparition à l'écran d'Helmut Berger, égérie et dernier amant de Visconti.
-Le deuxième fut "Morte a Venezia" Mort à Venise en1971, tiré de la nouvelle homonyme de Thomas Mann, fresque sublime explorant le thème de l'inéluctabilité de la vieillesse et de la mort associé à la quête de la beauté idéale et inaccessible.
-Le troisième et dernier volet fut Ludwig Ludwig, le crépuscule des dieux, où Helmut Berger interprétait le rôle du jeune roi de Bavière, l'un des films les plus longs de l'histoire du cinéma d'une durée de près de cinq heures dans sa version originale, plus précisément, d'après une version sortie en France en 1987, chez Ciné-Collection, en deux cassettes vidéos-VHS Secam, de 4 h et 42 minutes exactement; toutes les autres versions sont incomplètes et mentent sciemment lorsqu'elles se prétendent intégrales; le film raconte l'histoire du dernier roi de Bavière, Louis II, la lente déchéance du jeune monarque idéaliste, visionnaire, qui préférait la rêverie, l'art, la beauté, l'amitié et l'amour aux charges du pouvoir, que nombre de ceux qu'il aimait trahirent, que son peuple trahit également, et qui finit par être interné; il se noya, ainsi que son médecin, dans le lac de Starnberg, dans des circonstances mystérieuses.
La Tétralogie aurait dû se terminer avec une nouvelle adaptation cinématographique d'une œuvre de Thomas Mann, La Montagna incantata, La Montagne magique. Malheureusement, durant le tournage de Ludwig, il fut atteint d'un AVC qui le laissa à moitié paralysé.

Malgré sa pénible condition physique, il parvint à tourner ses deux derniers films, où les thèmes de la déchéance et de la solitude deviennent de plus en plus prégnants. Il s'agit de Gruppo di famiglia in un interno ,Violence et passion, à la fois inspiré par Mario Praz et ouvertement autobiographique, interprété encore une fois par Burt Lancaster et Helmut Berger. Ce film est suivi du crépusculaire L'Innocente, L'Innocent, librement inspiré du roman de Gabriele d'Annunzio, L'Innocente, titre de la version originale italienne en 1892, L'Intrus, dans sa traduction française, interprété par Giancarlo Giannini et Laura Antonelli.

Luchino Visconti mourut au printemps 1976, touché par une forme grave de thrombose, peu de temps après avoir visionné avec ses proches collaborateurs le film dans un premier montage, dont il n'était pas satisfait. Le film fut présenté au public dans cette version, mises à part quelques retouches apportées par sa collaboratrice à la mise en scène, Suso Cecchi d'Amico, qui se basait sur les indications laissées par le réalisateur au cours d'une discussion de travail. Rina Morelli, actrice que Visconti estimait beaucoup et avec laquelle il avait partagé les grandes saisons théâtrales de l'immédiat après-guerre, mourut peu après lui.


Longs métrages


1943 : Les Amants diaboliques (Ossessione)
1950 : La terre tremble (La Terra trema)
1951 : Bellissima
1954 : Senso
1957 : Nuits blanches (Le notti bianche)
1960 : Rocco et ses frères (Rocco e i suoi fratelli)
1963 : Le Guépard (Il Gattopardo)
1965 : Sandra (Vaghe stelle dell'Orsa)
1967 : L'Étranger (Lo straniero)
1969 : Les Damnés (La Caduta degli Dei)
1971 : Mort à Venise (Morte a Venezia)
1972 : Ludwig ou le Crépuscule des dieux (Ludwig)
1974 : Violence et Passion (Gruppo di famiglia in un interno)
1976 : L'Innocent (L'Innocente)
Courts métrages
1951 : Notes sur un fait divers (Appunti su un fatto di cronaca), épisode réalisé pour le magazine cinématographique Documenti mensili, dirigé par Cesare Zavattini
1961 : Boccaccio 70 - segment Il Lavoro (Le Travail)
1966 : Les Sorcières (Le Streghe) - segment La Sorcière brûlée vive (La Strega bruciata viva)
Documentaires
1945 : Giorni di Gloria (Jours de gloire)

Opéra


1954: La Vestale de Gaspare Spontini, avec Maria Callas, à la Scala de Milan
1955 et 1957: La sonnambula de Vincenzo Bellini, avec Maria Callas, à la Scala de Milan
1955 et 1956: La traviata de Giuseppe Verdi, avec Maria Callas, à la Scala de Milan
1957 et 1958: "Anna Bolena" de Gaetano Donizetti avec Maria Callas et Giulietta Simionato, à la Scala de Milan
1957: Iphigénie en Tauride de Christoph Willibald Gluck, avec Maria Callas, à la Scala de Milan
1966: "Der Rosenkavalier" à Covent Garden, direction musicale Georg Solti.

Théâtre

1945: Les Parents terribles de Jean Cocteau, avec Gino Cervi
1945: La Cinquième Colonne d'Ernest Hemingway
1945: La Machine à écrire de Jean Cocteau, avec Vittorio Gassman, Teatro Eliseo
1945: Antigone de Jean Anouilh
1945: Huis clos de Jean-Paul Sartre
1945: Adam de Marcel Achard, avec Vittorio Gassman
1945: La Route au tabac de John Kirkland, avec Vittorio Gassman
1946: Le Mariage de Figaro de Beaumarchais, avec Vittorio De Sica
1946: Crime et Châtiment de Gaston Baty d'après Dostoïevski, avec Franco Zeffirelli
1946: La Ménagerie de verre de Tennessee Williams
1947: Eurydice de Jean Anouilh
1948: Comme il vous plaira de Shakespeare, costumes de Salvador Dalí, avec Vittorio Gassman
1949: Un tramway nommé Désir de Tennessee Williams, avec Vittorio Gassman, Marcello Mastroianni
1949: Oreste de Vittorio Alfieri, avec Vittorio Gassman, Marcello Mastroianni
1949: Troïlus et Cressida de Shakespeare, avec Vittorio Gassman, Marcello Mastroianni
1951: Mort d'un commis voyageur d’Arthur Miller, avec Marcello Mastroianni
1951: Un tramway nommé Désir de Tennessee Williams, avec Marcello Mastroianni
1951: Le Séducteur de Diego Fabbri
1952: La Locandiera de Carlo Goldoni, avec Marcello Mastroianni, La Fenice Venise
1952: Les Trois SÅ“urs d'Anton Tchekhov, avec Marcello Mastroianni
1953: Les Méfaits du tabac d'Anton Tchekhov
1953: Médée d'Euripide
1954: Comme les feuilles de Giuseppe Giacosa
1955: Les Sorcières de Salem d’Arthur Miller, avec Laura Betti
1955: Oncle Vania d'Anton Tchekhov, avec Marcello Mastroianni
1957: Mademoiselle Julie d'August Strindberg
1957: L'Imprésario de Smyrne de Carlo Goldoni
1958: Vu du Pont d’Arthur Miller
1958: Immagini e tempi di Eleonora Duse, avec Vittorio Gassman
1958: Ange vieille sur ma maison de Ketti Frings (de Thomas Wolfe)
1958: Deux sur la balançoire de William Gibson, avec Annie Girardot, Jean Marais, Théâtre des Ambassadeurs
1958: I ragazzi della signora Gibbons (Mrs. Gibbons' Boys) de Joseph Stein et Will Glickman
1959: Figli d'arte de Diego Fabbri
1960: L'Arialda de Giovanni Testori, avec Umberto Orsini
1961: Dommage qu'elle soit une putain de John Ford, avec Alain Delon, Romy Schneider, Silvia Monfort, Théâtre de Paris
1963: Le Treizième Arbre d'André Gide
1965: Après la chute d’Arthur Miller, avec Annie Girardot, Michel Auclair, Théâtre du Gymnase
1965: La Cerisaie d'Anton Tchekhov, avec Ottavia Piccolo
1967: Egmont de Goethe
1967: La Monaca di Monza de Giovanni Testori
1969: L'Inserzione de Natalia Ginzburg, avec Mariangela Melato
1973: C'était hier d’Harold Pinter, avec Umberto Orsini, Adriana Asti, Valentina Cortese


A regarder

http://youtu.be/ZsNmxcx0Lcs Mort à Venise
http://youtu.be/j-3u70OpDoI Rocco et ses frères Italien/Anglais
http://youtu.be/byPg1GbiUlg l'étranger de Camus en Italien


A écouter

http://youtu.be/cQFjDBFXN58 Symphonie N°1 Titan de Malher

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Posté le : 17/03/2013 15:20
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René Clément
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Le 17 Mars 1996 meurt le cinéaste Français

René Clément



Le goût de l’image, René Clément le cultive dès sa plus tendre enfance. Nourri d’illustrations projetées à l’âge de 4 ans, il "travaille" la pellicule dés ces 9 ans et hante le cinéma de la Huchette, au quartier Latin à Paris, à partir de 15 ans.

René Clément est un réalisateur français. Il est né le 18 mars 1913 à Bordeaux. Afin de faire perdurer la tradition familiale, son père étant décorateur, il suit dans le sillage de son père, des études d'architecture qu'il finit par abandonner dès la mort de ce dernier.
En effet, après la mort de ce dernier, René Clément abandonne ses études et se retrouve affecté au Service Cinématographique de l’armée.
Il entre alors à l'école des Beaux-Arts de Paris et se découvre une vraie passion pour le cinéma. René Clément s’exerce d’abord en tournant des films en 16 mm. Passant au 35 mm, il réalise un dessin animé intitulé César chez les Gaulois, dont il égare malheureusement la copie.
Il signe par la suite une série de courts-métrages avant et pendant la guerre, notamment des reportages sur l'Arabie qu'il découvre et sillonne en 1938 aux côtés de l'ethnologue Jules Barthou. Entre temps, plus précisément en 1934, il fait la connaissance de Jacques Tati, qui lui ouvre réellement les portes du cinéma.

Mais avant de se consacrer pleinement au septième art, il doit effectuer son service militaire. Il parvient à rentrer au service cinématographique des Armées dont il devient opérateur. En 1937, il réalise alors son premier court-métrage écrit et interprété par Jacques Tati, Soigne ton gauche. Il se rend également en Tunisie en compagnie de Jean Léhérissey afin de réaliser le reportage Au seuil de l'Islam. Cependant, avec l’arrivée de la Seconde Guerre mondiale, René Clément est mobilisé jusqu’en 1940, et est donc contraint de mettre sa carrière entre parenthèses.
De retour à la vie civile, il travaille avec l'opérateur Henri Alekan sur plusieurs réalisations pour le Centre des Jeunes. À la fin de la guerre, il choisit d’aborder le thème de la Résistance dans son premier long-métrage.

À la demande de la Coopérative générale du film français et de plusieurs associations de résistance, il réalise La Bataille du rail, film à la gloire des employés des chemins de fer qui se sont élevés contre l’Occupant nazi. Présenté lors de la première édition du Festival de Cannes en 1946, La Bataille du rail remporte le Grand Prix International de la mise en scène ainsi que le Prix du Jury International.
Outre ces distinctions, le succès du film permet aussi à René Clément de jouir d’une grande célébrité, notamment auprès des plus grands cinéastes. Jean Cocteau lui demande aussitôt d’être son premier assistant-réalisateur sur le tournage de La Belle et la Bête, qui réunit Jean Marais et Josette Day. Il dirige ensuite Le Père tranquille, comédie dramatique dans laquelle Noël Noëljoue le rôle d’un chef de la Résistance.

Le réalisateur bordelais tourne aussi en dehors de l’Hexagone, notamment en Grande-Bretagne et en Italie, et n’hésite pas à faire appel à des acteurs étrangers. En 1949, il réalise Au delà des grilles, scénarisé par Cesare Zavattini et Suso Cecchi d'Amico, et dont l’affiche est partagée par Jean Gabin et Isa Miranda. Cette dernière reçoit le Prix d’interprétation féminine, alors que René Clément est primé dans la catégorie Meilleur Réalisateur au Festival de Cannes de 1949.
En 1952, il dévoile ce qui devient son plus grand succès, Jeux interdits, pour lequel il obtient le Lion d'Or du festival de Venise, et l'Oscar du Meilleur Film Étranger l'année suivante.

En 1954, il reçoit le Prix Spécial du jury du Festival de Cannes pour Monsieur Ripois, dont le tournage se déroule en Angleterre, et qui lui vaut également d’être nommé pour le British Academy Award du Meilleur Scénario en 1955.
Dans la foulée, il reprend le roman L'Assommoir d’Émile Zola et le porte à l’écran sous le titre Gervaise. Là encore, les récompenses sont au rendez-vous : il gagne en effet le Prix Fipresci ainsi que le Lion d'Or au Festival de Venise. En 1960, le cinéaste présente une nouvelle adaptation avec Plein soleil, tiré du livre Monsieur Ripley de Patricia Highsmith. En 1966, il marque une fois encore les esprits avec Paris brûle-t- il?.

Après avoir dirigé Faye Dunaway et Frank Langella dans La Maison sous les arbres, Jean-Louis Trintignant dans La Course du lièvre à travers les champs, et Maria Schneider dans La Baby Sitter, il arrête sa carrière au début des années soixante-dix.

Le réalisateur de Jeux interdits collectionnait Derain, Van Dongen. Treize toiles vont être mises en vente à Cheverny.
La palette de René Clément ne comptait pas que des films, mais aussi des tableaux. Le réalisateur de Jeux interdits et de Paris brûle-t-il?, mort en 1996 à l'âge de 83 ans, était collectionneur et même peintre à ses heures. Une passion qui commença au début du Festival de Cannes, à une époque de 1946 à 1954 où les lauréats ne se voyaient pas décerner de palme mais un diplôme et l'œuvre d'un artiste contemporain. René Clément fut l'un des premiers lauréats du festival. Récompensé par le prix international du jury pour La Bataille du rail en 1946, il choisit, parmi d'autres toiles, d'emporter un tableau d'Albert Marquet, Le Port de Marseille et Notre-Dame-de-la-Garde. Cette œuvre sera le déclic d'une collection de peinture que Clément achètera durant vingt ans, entre les années 1950 et 1970, avec une prédilection pour les fauves. Or, treize de ces tableaux modernes vont être soumis aux enchères dimanche 10 juin, sous le marteau d'Aymeric Rouillac, au château de Cheverny (Loire-et-Cher).

Derain, Vlaminck, Van Dongen, mais aussi Renoir, Dufy, le Douanier Rousseau: ses trésors étaient aux murs de sa maison, à Monaco, où il s'était installé avec sa deuxième épouse, Johanna Clément. Dans le catalogue de vente, il pose sur une photo en noir et blanc, à côté de son prix.

"On ne sait pas ce qui le rendit le plus fier, être récompensé par le jury de Cannes ou recevoir le tableau", s'interroge Aymeric Rouillac.
Le Marquet n'est pas à vendre: "Nous l'avons conservé pour la Fondation René-Clément, que j'ai créée en 2007 au Pays basque, où mon mari est enterré", précise sa veuve.
Elle aussi est une femme de cinéma. Cette élégante Anglaise aux longs cheveux de jais, scénarisa les deux premiers James Bond et était script sur le tournage de Monsieur Ripois, quand René Clément la rencontra, en 1954, à Londres. Il lui parla peu de ses tableaux acquis avec sa première femme, Bella. «Mon mari était très attiré par la peinture. Dans ses moments perdus, lui aussi peignait, confie Johanna Clément. C'était beaucoup de marines, la mer, le ciel. Il adorait les bateaux.
Son amour des femmes
Au-dessus de leur lit, René Clément avait accroché un pastel de Renoir, mis à l'encan dimanche, Jeune Fille à la charlotte, couchée sur l'arbre, 1892, estimé de 100.000 à 150.000 €. On n'y distingue pas le visage ni les mains du sujet.
"Je ne l'ai jamais questionné. Mais je pense qu'inconsciemment cette petite fille lui rappelait celle qu'incarna Brigitte Fossey, dans le film Jeux interdits, tourné longtemps avant d'acheter cette œuvre", suppute son épouse.

Dans la salle à manger, c'était une huile de Van Dongen, Portrait de Madeleine Grey à la Rose, datée de 1929 (entre 200.000 et 300.000 €). "Clément vendit un Utrillo pour acheter ce tableau, qui témoignait de son amour des femmes, à commencer par sa mère", assure Aymeric Rouillac, soulignant la gracieuse correspondance entre le carmin des lèvres et le parfum de la rose.

Cette vente est une façon de découvrir sa collection: "Clément parlait beaucoup de ses tableaux fauves, mais personne ne les a jamais vus", estime Costa-Gavras, le président de la Cinémathèque française, qui organisera l'an prochain une rétrospective consacrée au réalisateur, qui aurait eu 100 ans en 2013 .

En effet le cinéaste collectionneur est né en 1913.
Puis membre de l’Académie des beaux-arts depuis 1986, René Clément décède le 17 mars 1996 à Monaco, à l’âge de quatre-vingt-trois ans.


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La Bataille du rail sorti en 1946.

Ce film retrace la résistance des cheminots français pendant la Seconde Guerre mondiale et les efforts de ces derniers (sabotage) pour perturber la circulation des trains pendant l'occupation nazie.

Le film sorti alors que la France était en guerre en Indochine contre les indépendantistes, a été très vite retiré des salles ; en effet, il montrait, entre autres, comment les Résistants sabotaient des lignes de chemin de fer. Techniques mises en œuvre ensuite par les Vietnamiens contre l’armée française.
Dans la scène d'ouverture du film, la voix sur les quais annonce la gare de Chalon-sur-Saône. En fait, la scène a été tournée en Gare de Saint-Brieuc.
La scène du déraillement du train militaire allemand roulant à courte distance (« serré sur les signaux ») derrière le train blindé Apfelkern a été tournée à la sortie de la gare de Tregrom dans les Côtes-d'Armor, en direction de Rennes, sur un remblai qui enjambe le fleuve le Léguer. Pour la scène, le train roule à contrevoie. La scène a été réalisée sans trucage, c'est un vrai train qui est lancé dans la vallée.
Les locomotives que l'on peut voir dans le film sont entre autres les locomotives à vapeur 5-140 G 436, 231 H 566, 140 D 234, 030 A 629, 030 A 755, 141 C 133 et la locomotive électrique 4-BB 173. On peut voir également des grues à vapeur sur rail de 32 t et 50 tonnes de charge maximum.
En sélection officielle au Festival de Cannes 1946. Grand Prix Festival de Cannes 1946. Prix du Jury Festival de Cannes 1946.


Le Père tranquille en 1946.

En France pendant la Seconde Guerre mondiale, sous l'occupation allemande, Édouard Martin qui a toute l'apparence d'un père tranquille, est un chef important de la résistance à l'insu de sa famille. Il est secondé par Simon et Pelletier qui est secrètement amoureux de sa fille Monique. Celle-ci découvre les activités de son père et voit naître son amour pour Pelletier. Alors que se prépare une action sur l'usine voisine, le jeune Pierre Martin s'enfuit de la maison pour rejoindre le maquis. Pour éloigner sa famille et les voisins du bombardement de l'usine, Édouard Martin organise les fiançailles de Pelletier et de sa fille en ville, ce qui alerte la police allemande qui l'arrête. Blessé mais sauvé par les maquisards, le père tranquille est reconnu avec fierté par son fils.
Cette histoire est tirée de faits réels qui se sont déroulés dans la ville de Woippy (Moselle), où le père tranquille, Jean Ernest Kempnich, horticulteur de profession résista pendant la période d'occupation. Le film lui se déroule à Confolens (Charente).


Les maudits en 1947

En 1945, à Oslo, un médecin français, Guilbert, est enlevé par des nazis. Ces derniers l'emmènent dans un sous-marin allemand qui tente de gagner l'Amérique du Sud. A bord se trouvent : un responsable de la Gestapo (Forster), son adjoint (Morus), un général allemand (von Hauser), un industriel italien (Garosi), sa femme (Hilde) et plusieurs autres fugitifs, dont un journaliste-collaborateur français (Couturier). La fuite du sous-marin amène bien des règlements de compte. Au large, le sous-marin est ravitaillé par un cargo allemand, mais la nouvelle de la reddition de Berlin et de la demande d'armistice précipite une mutinerie. Certains hommes du sous-marin suivent le général sur le cargo, mais Forster fait couler le bateau. Le docteur Guilbert se retrouve bientôt seul à bord du sous-marin déserté par ses occupants, morts ou en fuite. Il sera recueilli par un navire américain.


Le château de verre en 1950

avec : Michèle Morgan (Evelyne Bertal), Jean Marais (Rémy Marsay), Jean Servais (Laurent Bertal-version française), Fosco Giachetti (Laurent Bertal-version italienne).1h39.

Laurent Bertal, procureur à Berne, aime tendrement son épouse Evelyne. Leur couple paraît sans problèmes. En vacances chez son amie Elena, Evelyne tombe amoureuse d'un jeune et séduisant Français, Remy Marsay, mais ce dernier, trop volage, n'attache aucune importance à cette liaison. Par contre, Evelyne est profondément affectée par l'apparente indifférence de Remy qui est rentré à Paris où il a retrouvé Marion, sa maîtresse. Celle-ci connaît bien la frivolité de son amant dont elle n'attend aucun sentiment profond et dont elle juge sans lendemain son aventure avec Evelyne. Toutefois, Remy invite celle-ci à passer un week-end à Paris. Évelyne, malgré ses scrupules, répond à l'appel de celui qu'elle aime et les deux jeunes gens vivent de si merveilleux moments qu'Evelyne en oublie l'heure de son train qui doit la ramener à Berne. Dans la chambre de Remy où les amants passent ensemble leur première nuit, Evelyne admire un bibelot en verre qui représente un château. Au matin, maladroite, elle le brise. Serait-ce un présage ? Pour rattraper le temps perdu, Evelyne, décidée à tout avouer à Laurent, prend l'avion. L'appareil s'écrase et tous les passagers périssent.


Jeux interdits sorti en 1952

Jeux interdits est un film français de René Clément, écrit par Pierre Bost et Jean Aurenche. Le film est basé sur un roman de François Boyer intitulé Les Jeux inconnus.

Au cours de l'Exode de 1940 en France, un convoi de civils est mitraillé. Paulette, cinq ans, perd ses parents et se met à errer dans la campagne, serrant dans ses bras le cadavre de son chien. Dans les bois, elle rencontre Michel, un garçon de dix ans, qui l'emmène vivre dans la ferme de ses parents. Réticent au début, le père de Michel accepte l'arrivée de Paulette (plus par peur que les voisins: les Gouard, ennemis jurés, ne le fassent et en tirent une quelconque gloire, que par charité).
Paulette enterre discrètement le petit chien, mais Michel devine rapidement son geste, et à deux ils se mettent à créer des sépultures pour tous les animaux morts qu'ils découvrent : rats, crapauds, poussins, etc. Michel ne trouve pas très réussies les croix qu'il fabrique et les deux enfants entreprennent de voler les crucifix qu'ils trouvent: sur le corbillard, à l'église, au cimetière.


Monsieur Ripois en 1954

(Knave of Hearts).Avec : Gérard Philipe (André Ripois), Natasha Parry (Patricia), Valerie Hobson (Catherine Ripois), Joan Greenwood (Norah) 1h40.

Catherine ne supporte plus les infidèlités de son mari, M. Ripois, et demande le divorce. M. Ripois en profite pour faire la cour à la meilleure amie de sa femme, et use de tous les stratagèmes pour arriver à ses fins, au point qu'en simulant un suicide, il en reste paralysé


Gervaise en 1956 inspiré du roman L'Assommoir d'Émile Zola.

Paris, à partir de 1852, sous le second Empire, dans un faubourg populaire de Paris, vit Gervaise. Les malheurs et la déchéance de Gervaise, blanchisseuse abandonnée avec deux enfants par son amant Lantier. Elle devient la femme de Coupeau, brave ouvrier-couvreur qu'un accident voue à l'inaction, l'alcoolisme et la maladie. Malgré son courage et aussi l'amitié et l'amour du forgeron Goujet, elle ne pourra lutter contre la dégradation de Coupeau qui saccagera le magasin qui était sa raison de vivre. La haine et la perfidie de Virginie, à qui la liait une vieille histoire et la condition sociale des ouvriers de l'époque, la feront sombrer dans l'alcoolisme, alors que la petite Nana sera livrée à elle-même et à la rue.


Plein soleil en 1960

Avec : Alain Delon (Tom Ripley), Maurice Ronet (Philippe Greenleaf), Marie Laforêt (Marge Duval), Erno Crisa (Riccordi). 2h00.

Tom Ripley est chargé, par le père de son ami Philip Greenleaf, un milliardaire américain, de ramener ce dernier en Amérique, contre la somme de cinq mille dollars. Philip vit dans le luxe en Italie avec Marge, sa jeune et jolie maîtresse. Philip, qui s’est acheté un petit yacht, qu’il a baptisé le "Marge", refuse de rentrer au États-Unis et s’amuse à humilier Ripley, qui envie sa richesse, sa situation et ses conquêtes....


Quelle joie de vivre en 1961

(Que Gioia Vivere). Avec : Alain Delon (Ulysse Cecconato), Barbara Lass (Franca Fossati), Gino Cervi (Olinto Fossati), Rina Morelli (Rosa Fossati) 1h52.

Rome, 1921. Libéré des obligations militaires, Ulisse, sans travail et sans ressources, s'engage dans le Parti Fasciste. On lui donne pour mission de localiser une imprimerie de tracts anti-fascistes. C'est ainsi quUisse découvre l'atelier de Olinto Fossati, un anarchiste qui l'embauche comme apprenti et l'accueille au sein de sa famille. Ulisse est attiré par la fille de la maison, Franca, qui lui manifeste une certaine antipathie. Accumulant de fait les maladresses, il est bientôt l'objet de la suspicion de tous. Il s'assure alors la complicité du grand-père qui vit cloîtré dans le grenier et, sur ses conseils, se fait passer pour un dangereux activiste envoyé par le Comité Central pour commettre un attentat lors de la Conférence pour le désarmement. La supercherie marche si bien qu'Ulisse va devoir s'exécuter. Heureusement la police vient préventivement arrêter tout le monde. Mais la prison possède un système de communication clandestin et un passage secret. Ulisse est obligé de s'évader en compagnie de Franca. Or, les véritables émissaires, qui ont établi leur quartier général chez les Fossati, posent leurs bombes dans la gigantesque exposition où se presse la foule. Prévenu par le grand-père, Ulisse récupère un à un les engins tout en jouant son rôle auprès de Franca. Il sauve finalement quantité de vies humaines mais est passé à tabac par les fascistes qui l'accusent de trahison car ils n'attendaient que l'attentat pour venir rétablir l'ordre. Franca, définitivement conquise, épousera Ulisse en prison.


Le jour et l'heure en 1963


Avec : Simone Signoret (Therese Dutheil), Stuart Whitman (Capitaine Allan Morley), Geneviève Page (Agathe), Michel Piccoli (Antoine). 1h36.

Thérèse Dutheil, dont le mari est prisonnier en Allemagne, ne fait pas, comme on dit souvent, de politique. De passage dans son village natal pour s'y ravitailler, elle tombe en plein drame : les Allemands traquent trois aviateurs américains dont l'avion s'est écrasé dans la région. Dans le camion d'un ami, Antoine, qui la ramène vers Paris, elle découvre les trois aviateurs ! À leur arrivée dans la capitale, l'un d'eux, le capitaine Morley, ne pourra trouver refuge chez le pharmacien qui devait l'accueillir; il demande asile à Thérèse qu'il prend pour une résistante. Celle-ci ne peut refuser son aide et le cache à son domicile où sa belle-sœur Agathe, favorable aux Allemands, exerce une surveillance constante.

Thérèse conduit Allen jusqu'à la gare où l'attendent Antoine et d'autres résistants. La Gestapo arrête tout le groupe, sauf Thérèse, Allen et Pat Riley, un des aviateurs rescapés, qui montent dans le train vers l'Espagne. Arrêtés à Toulouse par le commissaire Marboz, Thérèse et Allen - Pat est mort durant le voyage en tentant de s'échapper - s'évadent et rejoignent un maquis des Pyrénées. Là, Thérèse découvre qu'elle aime Allen. Ce dernier gagne l'Espagne et Thérèse reste parmi les Résistants pour attendre celui qui a révélé en elle une autre femme.


Les félins en 1964

avec : Alain Delon (Marc), Jane Fonda (Melinda), Lola Albright (Barbara), Sorrell Booke (Harry) 1h49.

Aux États-Unis, Marc a séduit la femme d'un gangster. De retour en France, il est traqué, sur la Côte d'Azur, par des tueurs chargés de venger l'honneur de leur patron. Réfugié dans un asile pour clochards, Marc est recueilli par deux riches Américaines qui l'engagent comme chauffeur.

Le jeune homme réalise très vite qu'il est tombé dans un piège. En effet, dans la villa isolée de ses patronnes, un autre pensionnaire se cache. Il s'appelle Vincent et la police le recherche pour le meurtre du mari de sa maîtresse, Barbara, une des deux propriétaires de la villa. Et Marc comprend que son propre passeport servira à Vincent de nouvelle identité et lui permettra de fuir.

L'autre Américaine, Melinda, aime Marc et, jalouse de le savoir l'amant de Barbara, révèle à Vincent son infortune. Au moment où celui-ci s'apprête à se venger en tuant Marc, les gangsters, qui ont retrouvé la trace de ce dernier, pénètrent dans la villa et abattent Barbara et Vincent par méprise, croyant honorer leur contrat.

Marc met les deux cadavres dans le coffre de la voiture et tente de fuir avec Melinda. Mais celle-ci fait tout pour attirer l'attention de la police. Accusé maintenant de deux meurtres qu'il n'a pas commis, Marc doit revenir se cacher dans la villa, à la totale merci de Melinda, ravie.


Paris brûle-t-il en 1966

Paris brûle-t-il ? est un film franco-américain de 1966, réalisé par René Clément à la demande du producteur Paul Graetz et adapté du livre best-seller éponyme de Larry Collins et Dominique Lapierre.

Paris brûle-t-il ? est une fresque historique qui décrit les dernières semaines de la Seconde Guerre mondiale à Paris, jusqu'à la libération de la capitale en août 1944.
L'action est centrée sur les faits de résistance qui ont contribué à la reddition de l'armée allemande, et sur les personnages principaux de cette période : le général américain Patton, le général allemand von Choltitz, Jacques Chaban-Delmas, alors l'un des chefs de la Résistance, le général Leclerc, etc.
La fin du film insiste sur l'ordre donné par Adolf Hitler à l'armée d'occupation de raser Paris avant de capituler, en faisant sauter les ponts et les monuments. Le général Dietrich von Choltitz, par calcul, désobéit finalement à cet ordre et se rend sans condition aux alliés, préservant ainsi Paris de la destruction.


Le passager de la pluie en 1969

Avec : Marlène Jobert (Mélancolie 'Mellie' Mau), Charles Bronson (Col. Harry Dobbs), Annie Cordy (Juliette), Jill Ireland (Nicole)

Mélancolie Mau, dite "Mellie", est mariée à un navigateur d'Air France, Tony. Ce dernier a dû s'absenter, et la jeune femme s'ennuie. Elle rend visite à sa mère Juliette, qui tient un bowling, puis va essayer une robe chez son amie Nicole. Sous la pluie, au-dehors de la boutique, un inconnu l'observe. Il se cache dans la voiture de Mellie et rentre chez elle. Il la surprend et la viole. Folle de terreur, elle prend un fusil, abat le sadique et jette le cadavre à la mer.

Dès le lendemain, un Américain du nom de Harry Dobbs s'attache à ses pas et tente de lui faire avouer son crime. Il est à la recherche d'un sac rouge que la victime, Bruno Sakki, avait en sa possession. Mellie refuse obstinément de répondre aux questions de Dobbs. Celui-ci lui confie que l'homme qu'elle a tué avait volé 60 000 dollars à l'armée. Affolée, la jeune femme tente de se débarrasser du sac, mais Harry, qui s'est caché dans sa voiture, le lui dérobe.

Lorsque la police retrouve le corps de Sakki, le colonel Dobbs trouve dans la main de la victime un bouton de la robe de Mellie. Au cours d'une dernière entrevue, il met fin au cauchemar de la jeune femme en lui restituant l'unique preuve de sa culpabilité.


La maison sous les arbres en 1971

(Unico indizio: una sciarpa gialla). Avec : Faye Dunaway (Jill), Frank Langella (Philippe), Barbara Parkins (Cynthia), Karen Blanguernon (Miss Hansen). 1h37.

Philip, jeune mathématicien, et sa femme, Jill, ont deux adorables enfants, Patrick et Kathy. Deux ans auparavant, ils ont quitte les États-Unis pour venir vivre à Paris. Jill est une excellente mère de famille, qui semble avoir des troubles de comportement et des pertes de mémoire. Le jeune couple éprouve visiblement quelques difficultés dans sa vie conjugale. Les raisons de leur départ restent mystérieuses mais le jeune homme et sa femme semblent vivre sous la menace d'un danger qui se précise lorsque leurs deux enfants sont victimes d'un enlèvement. Philip avait autrefois fait partie d'une étrange "organisation". Et celle-ci se venge par l'intermédiaire de Cynthia, la meilleure amie du couple.

Le commissaire Charmeille, qui est chargé de l'enquête, soupçonne Jill d'avoir tué ses enfants lors d'une crise de dépression nerveuse. Philip a été contacté par l'" Organisation" qui exige de lui un espionnage économique. Jill, de son côté, se questionne et se souvient d'une " baby sitter ", Lucie Hansen, qui avait un comportement bizarre. Cynthia est démasquée mais, au moment d'avouer la vérité, elle se fait tuer. Aidé du couple, le commissaire retrouve les enfants sains et saufs.


La course du lièvre à travers les champs en 1972

Avec : Robert Ryan (Charley), Jean-Louis Trintignant (Tony), Lea Massari (Sugar), Jean Gaven (Rizzio). 2h02.

Poursuivi par des gitans pour avoir causé la mort d'enfants de leur peuple en pilotant un avion, Antoine Cardot trouve refuge à Montréal dans un dôme de l'Exposition. Coups de feu. Un homme s'écroule à ses pieds : Julius Reiner, ancien policier abattu pour avoir voulu doubler des complices. Témoin gênant, Cardot est conduit par deux de ces derniers, Rizzio et Paul, au repaire de leur bande, menée par Charley. D'abord décidés à le tuer après lui avoir repris les 15 000 dollars emportés par Reiner, ils le considèrent peu à peu comme un des leurs en découvrant qu'il est un homme traqué. Bien qu'il ait tué son frère Paul, la jeune protégée de Charley, Pepper, tombe amoureuse de lui, à la grande déception de Sugar qui elle aussi voulait partir avec lui et qui, par lassitude, se laisse arrêter en ville suite à une banale histoire entre Mattone et une majorette. Cardot participe avec eux, qui le surnomment " Froggy" (mangeur de grenouilles), à une simulation d'enlèvement, dans les locaux de la police en haut d'un gratte-ciel: celui d'une jeune femme dont le témoignage serait fatal à un certain McCarthy, lequel est prêt à payer un million de dollars pour la récupérer. " Simulation " car elle s'est suicidée, ce que Cardot avait appris de Reiner et qu'il convient de cacher à McCarthy. Au rendez-vous fixé pour le prétendu échange, c'est la fusillade. Les hommes de McCarthy sont tués, ainsi que Mattone, alors que Rizzio s'est laissé abattre par la police. Blessé, Charley est ramené avec l'argent par Pepper et Cardot, qu'il souhaite voir partir ensemble. Mais, blessé par les Gitans qui l'ont retrouvé, Cardot rejoint Charley pour tenir le siège face à la police qui maintenant les cerne...


La baby-sitter en 1975

(Baby Sitter - Un Maladetto Pasticcio).

Jeune Française installée à Rome, où elle étudie la sculpture moderne et fait du baby-sitting le soir pour gagner un peu d’argent, Michelle Jeanson partage un petit appartement avec Ann Carson, une comédienne au chômage. Avec la complicité d’Ann, Stuart Chase, une ancienne star de westerns, et sa maîtresse Lotte kidnappent Boots, le jeune fils d’un gros industriel, Cyrus Franklin, et l’emmènent dans la villa déserte d’un chef d’orchestre située Via della Magnolia, avant de convoquer Michelle à la même adresse pour la compromettre. Sur place, Vic, un cascadeur engagé par Stuart, séquestre la jeune femme et l’enfant, les empêchant de communiquer avec l’extérieur, et tuant même une voisine que Michelle avait réussi à alerter.
Pendant ce temps, Gianni, le fiancé de Michelle, parcourant la ville à sa recherche, se présente à la villa dont elle lui avait donné l’adresse, mais Vic le met en fuite. En désespoir de cause, il se rend chez Ann et tombe sur Stuart et Lotte. Pour endormir sa méfiance le temps que la rançon soit payée, Stuart accepte de l’accompagner sur les lieux tandis que Lotte va prévenir Vic et réussit à faire évacuer la villa à temps. Par téléphone, sous la menace, Michelle donne rendez-vous dans la campagne à Cyrus Franklin pour qu’il apporte la rançon de trois millions de dollars.
Henderson, l’homme de confiance de Franklin, véritable organisateur du rapt, élimine ses complices, Stuart et Lotte, en provoquant l’explosion de leur voiture, avant de s’emparer de l’argent. Michelle ramène Boots à son père et, rentrant chez elle, trouve Ann suicidée dans son bain après avoir laissé un mot dénonçant Henderson. Michelle téléphone à la police et livre le nom du coupable avant de retrouver Gianni à son atelier



Filmographie

Longs Métrages
1946 : La Bataille du rail
1946 : Le Père tranquille (La Vie d'une famille française durant l'occupation)
1947 : Les Maudits
1949 : Au-delà des grilles
1950 : Le Château de verre
1952 : Jeux interdits
1954 : Monsieur Ripois
1956 : Gervaise
1958 : Barrage contre le Pacifique (This Angry Âge)
1960 : Quelle joie de vivre (Che gioia vivere)
1960 : Plein soleil
1963 : Le Jour et l'Heure
1964 : Les Félins
1966 : Paris brûle-t-il ?
1969 : Le Passager de la pluie
1971 : La Maison sous les arbres
1972 : La Course du lièvre à travers les champs
1975 : La Baby-Sitter (autre titre Jeune fille libre le soir)

Courts Métrages

1936 : Soigne ton gauche
1937 : L'Arabie interdite
1938 : La Grande Chartreuse
1939 : Paris la nuit
1939 : La Bièvre, fille perdue
1940 : Le Triage
1940 : Toulouse
1942 : Ceux du rail
1943 : La Grande Pastorale
1944 : Paris sous la botte
1944 : Chefs de demain
Assistant Réalisateur
1934 : On demande une brute de Charles Barrois (court métrage)
1945 : La Boîte aux rêves d'Yves Allégret et Jean Choux
1946 : La Belle et la Bête de Jean Cocteau




A regarder

http://youtu.be/XdhPWDEwuOI La bataille du rail entier
http://youtu.be/MauhOv-uGgY Gervaise
http://youtu.be/9ipNQVrqJ5Q les félins
http://youtu.be/Uvxzg6muJuo jeux interdits
http://youtu.be/RDqqMvqQV4Y le jour et l'heure
http://youtu.be/ycYTZXq_s3k la course du lièvre à travers les champs

A écouter

http://youtu.be/vBgDq5N6lCs jeux interdits

http://youtu.be/OtNPLE_SR6M Paris brûle-t-il ?

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Posté le : 17/03/2013 15:11
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Nat king Cole
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Le 17 Mars 1919 naît Nathaniel Adams Coles,

dit Nat king Cole,

à Montgoméry dans l'état d'Alabama aux états-unis. Ce chanteur et pianiste de jazz et de rhythm and blues, fils d’un pasteur baptiste.
Il suit sa famille à Chicago, où son père a obtenu une paroisse ; après avoir montré des dons musicaux en interprétant au clavier la musique de la chanson « Yes, We Have No Bananas », il apprend à jouer de l’orgue avec sa mère. A cinq ans, il se produit en public pour la première fois. Il prend ensuite des cours de musique, et s’initie, au cours d’une formation intensive, au Jazz, au Gospel, et à la musique classique. Durant sa scolarité, le jeune Nathaniel, qui a formé son propre groupe au lycée, développe sa passion de mélomane, hantant les clubs de Jazz, et assistant à des prestations de gloires musicales comme Louis Armstrong ou Earl Hines. Encore adolescent, Nat Cole commence à jouer du piano dans des clubs, au sein d’un sextet animé par son frère aîné Eddie, bassiste. Les Eddie Coles Solid Swingers enregistrent un premier disque en 1936, et, droit d’aînesse oblige et nom du groupe oblige, c’est Eddie qui en assume la paternité. Dans les clubs, Nat gagne son surnom de « King », qu’il adopte bientôt comme nom de scène.

Hot Swing

En 1936, les Solid Swingers obtiennent un engagement de six mois au club The Panama, où Nat fait la connaissance de la danseuse Nadine Robinson, de dix ans son aînée, qui devient sa compagne. L’année suivante, Nat et Nadine obtiennent d’intégrer la troupe du compositeur et pianiste Eubie Blake, qui vient de monter la revue Shuffle Along, conçue comme un revival du Ragtime, et suit la tournée à travers les Etats-Unis. Mais le spectacle s’arrête finalement en Californie, à Long Beach, où Nat King Cole décide de rester. Il épouse Nadine Robinson et forme avec deux autres musiciens un trio musical qui se produit dans les clubs californiens. Mais Long Beach représente un marché limité et les conditions de travail de Cole, qui exerce souvent dans des locaux enfumés, sur des pianos désaccordés, ne sont pas très bonnes. Son talent lui vaut cependant d’être reconnu et d’obtenir des cachets de plus en plus importants : c’est finalement à Los Angeles, ville au potentiel autrement plus grand que celui de Long Beach, que Nat King Cole s’illustre ensuite avec un nouveau groupe : chargé d’animer le club Swanee Inn, il embauche Oscar Moore (guitare) et Wesley Prince (basse) pour l’accompagner. Un quatrième larron, Lee Young, était prévu pour être le batteur, mais ne se présente pas le soir de leur premier spectacle : qu’à cela ne tienne, le quartet devient trio et adopte aussitôt le nom de King Cole Swingers. Le groupe joue dans les clubs de L.A. et commence à enregistrer pour la radio, gagnant un début de notoriété. Nat King Cole, pianiste virtuose, est régulièrement chargé de l’accompagnement de diverses chanteuses, exécutant environ deux cent enregistrements en trois ans. Le trio de Nat King Cole continue de tourner, changeant son nom en King Cole and His Swing Trio, puis Nat King Cole Trio. Au cours de ses prestations dans les clubs, Nat King Cole se met à réaliser des prestations chantées : la légende veut qu’il se soit mis presque malgré lui au chant, luttant contre sa timidité, et poussé par l’insistance d’un spectateur un peu éméché. Le passage de Nat King Cole au chant se fit en fait de manière progressive, à la demande des spectateurs et des patrons de club, qui réclamaient davantage de morceaux chantés. En 1940, ils participent à un enregistrement avec l’orchestre de Lionel Hampton : mais Cole refuse l’offre de Hampton de rejoindre pleinement sa troupe, préférant garder son indépendance. Il continue à réaliser des enregistrements, souvent avec des musiciens comme Lester Young, Harry Edison ou Dexter Gordon. En 1942, Wesley Prince, mobilisé, est remplacé par Johnny Miller au sein du Nat King Cole Trio.

Avant les rock stars était le Jazz


En 1943, une prestation de Nat King Cole, interprétant la chanson « Straighten Up and Fly Right », attire l’attention de Johnny Mercer, l’un des responsables de Capitol Records, qui fait passer l’artiste sous contrat et l’invite à enregistrer chez eux. Le disque de « Straighten Up… », adaptation jazzy d’une chanson folk classique, se vend jusqu’à 500 000 exemplaires, assurant la gloire de Nat King Cole. Au fil des années, le pianiste-crooner devient l’une des figures de proue de Capitol, au point que certains lui attribuent une grande partie du développement du label. Cole adapte également son répertoire, faisant évoluer certains de ses morceaux vers un registre plus proche de la Pop. Sa version du titre « The Christmas Song », auquel il a l’idée de rajouter une forte présence d’instruments à cordes, assure en 1946 un nouveau succès magistral au Nat King Cole Trio, et devient l’un des standards de Cole. Nat King Cole lui-même a atteint un tel niveau de notoriété que les deux autres membres du trio sont réduits à n’être plus que ses accompagnateurs, ce qui entraîne le départ d’Oscar Moore, remplacé par Irving Ashby. A la mi-1947, Nat King Cole réalise un véritable exploit discographique : craignant une grève du Syndicat des musiciens, les maisons de disques demandent à leurs artistes maisons de produire des morceaux à la chaîne, afin de disposer de stocks de musique en cas de long conflit. Cole fait plus que s’exécuter et enregistre quatre-vingt chansons en six mois, produisant une telle masse de musique que l’éditeur se trouve débordé et n’arrive pas à publier tous les titres. Sortie en mars 1948, la chanson « Nature Boy » est l’un des plus gros hits de Nat King Cole, atteignant le million de disques vendus. Dans le même temps, le Nat King Cole Trio devient quatuor, avec le départ de Johnny Miller, remplacé par Joe Comfort, et l’arrivée de Jack Costanzo (percussioniste de bongos) : pour s’adapter à son expansion numérique, le groupe devient Nat King Cole and His Trio.

Center Stage

Mais qu’il soit trio ou quatuor, le groupe de Nat King Cole est réduit à la portion congrue, tant Nat, désormais bien davantage chanteur que pianiste, occupe désormais à lui tout seul le devant de la scène. Devenu l’un des artistes préférés du public américain, Nat King Cole chante fréquemment accompagné d’orchestres, et multiplie les duos avec les artistes maison de Capitol : Stan Kenton Woody Herman, Johnny Mercer, Dean Martin… On le voit même interpréter un duo avec sa fille Natalie Cole, future vedette Soul et R&B. Désormais très riche, Nat King Cole et sa nouvelle épouse Maria font l’acquisition d’une nouvelle propriété, jouant aux quasi-châtelains à défaut d’être toujours bien acceptés par leur voisinage. Le chanteur continue dans les années 1950 d’aligner les succès, avec des titres comme « Mona Lisa », « Too Young », et surtout « Unforgettable », qui devient l’un de ses titres fétiches. Malgré son contrat d’exclusivité avec Capitol Records, Cole continue à se produire dans des clubs ou à accompagner au piano les prestations de ses collègues jazzmen dans des enregistrements : afin de cacher cette entorse à son contrat, Nat King Cole se cache sous divers pseudonymes, dont certains (« Nature Boy », « The King »…) sont si transparents que d’aucuns estiment que Capitol Records ne pouvait qu’être au courant des infidélités de leur vedette maison, qu’elle aurait décidé de tolérer.

Le King est également présent au cinéma et à la télévision, interprétant souvent son propre rôle le temps d’un numéro musical, dans divers films et sitcoms télévisés. Charmant, délicat et bien élevé, Nat King Cole est un véritable manifeste anti-raciste à lui tout seul dans des Etats-Unis encore traversés de très fortes tensions ethniques et ségrégationnistes. En 1956, il réalise l’exploit d’animer sa propre émission de télévision, sur NBC : à défaut d’être la première émission animée par un Noir, The Nat King Cole Show est la première confiée à une vedette de couleur de l’envergure de Cole. Cette nouveauté ne fait pas l’affaire de la chaîne, aucun grand sponsor national n’acceptant de financer l’émission, mais de grandes vedettes comme Ella Fitzgerald ou Harry Belafonte acceptent d’apparaître en ne touchant que le tarif syndical, afin d’aider Nat King Cole. Frankie Laine, l’un des premiers invités de l’émission, a quant à lui l’insigne honneur d’être le premier artiste blanc à se produire dans un show animé par un noir. Mais l’émission ne dure qu’un an, faute d’avoir réussi à convaincre un sponsor : Nat King Cole, qui contribuait de sa poche pour financer le projet, finit lui-même par déclarer forfait. Cet échec, dont il ne porte guère la responsabilité, ne cause aucun tort à la carrière de Nat King Cole, vedette désormais internationale : populaire en Amérique Latine, il enregistre des albums en espagnol et en portugais, et s’exporte également en Europe. Il se produit au Royaume-Uni, dans un show en couleurs tourné par la BBC, et au Royal Command Performance en 1960.


Fumer tue

A la fin des années 1950, Cole remarque l’évolution des goûts du jeune public, qui commence à déserter le jazz pour le rock ’n’ roll : il enregistre « Send For Me », une chanson orientée rock qui obtient un bon résultat commercial mais ne signera pas une évolution décisive dans sa carrière. C’est plutôt auprès de son public traditionnel que le crooner continue de régner sans partage ; Nat King Cole ouvre la décennie 1960 avec de nouveaux albums, sortis pour fêter ses cinquante millions de disques vendus dans le monde : « Wild Is Love », « The Touch of Your Lips » et une sorte d’intégrale, « The Nat King Cole Story », consistant en nouvelles versions de ses anciens succès.

Le 10 avril 1956, un groupe d'hommes blancs attaquent Cole pendant un concert à Birmingham en Alabama. Ils sont membres du White Citizens' Council de Birmingham. Cole affirme qu'il ne jouera plus jamais en Alabama à l'avenir. C'est également la dernière fois qu'il monte un concert dans le sud des États-Unis.

Postérité

En 1962, il surprend quelque peu son monde en sortant deux albums de country, qui convainquent le public malgré la nouveauté. La voix de Nat King Cole, plus grave et plus rauque, a néanmoins changé : très gros fumeur, le chanteur commence à en ressentir les effets sur sa santé. A la fin 1964, les musiciens devant l’accompagner pour un enregistrement sont alarmés par sa perte de poids. En décembre de la même année, les médecins lui diagnostiquent un cancer du poumon : malgré une hospitalisation rapide, la maladie fait des progrès foudroyants et Nat King Cole meurt 15 février 1965, à Santa Monica (Californie), peu après la sortie de son dernier album, L-O-V-E. Après son décès, Nat King Cole continue d’avoir la faveur du public et garde son statut de légende éternelle du jazz ; il se montre même actif par-delà la mort : un album best-of devient Disque d’Or en 1968.

En 1990, Il reçoit le prix pour l'ensemble de son œuvre lors des Grammy Awards. L'année suivante, sa fille, Natalie Cole, sort un album qui comprend un duo virtuel de la chanson de son père Unforgettable et l'album gagne le prix de l'album de l'année aux Grammy Awards. Le service postal des États-Unis crée un timbre pour honorer Cole en 1994.
Il est présenté au Rock and Roll Hall of Fame en 2000 comme influence du genre rock durant le XXe siècle.


Discographie

2010 Anthology
2006 Unforgettable
2006 Best of Nat King Cole
2005 Mona Lisa
2005 Christmas Song
2003 Stepping out of a Dream
2003 Nat King Cole at the Sands
2003 In the Beginning [Bonus Tracks]
2002 Sharing the Holidays With Nat King Cole and Friends
2002 Nat King Cole at the Sands
2002 Got a Penny
2002 Embraceable You [Prestige]
2002 Destination Moon
2001 Jazz at the Philharmonic
2001 After Midnight
1999 Live at the Circle Room
1996 Christmas Song
1995 Merry Christmas from Cole & Fitzgerald
1995 Magic of Nat King Cole
1995 Live
1995 Favorite Ballads [Excelsior]
1995 Christmas with Nat and Ella
1995 Christmas Is for Kids
1995 32 Live Original Songs
1994 Sweet Georgia Brown
1992 Christmas Song
1991 Sweet Lorraine [Huub]
1991 Canta Español
1990 Spanish, Vol. 2
1990 Spanish, Vol. 1
1989 Nat King Cole: The Great Films and Shows
1989 Let's Pretend
1988 Christmas with Nat « King » Cole
1987 Unreleased Nat King Cole
1984 Trio Days
1981 Walkin' My Baby Back Home
1981 Nat King Cole: The Cool Cole
1978 Nat King Cole Sings His Songs from « Cat Ballou »
1974 Love Is Here to Stay
1971 White Christmas
1969 There, I've Said It Again
1969 Smile
1967 Thank You, Pretty Baby
1967 Sincerely
1967 Beautiful Ballads
1966 Nat King Cole Sings Hymns and Spirituals
1966 Nat Cole at J.A.T.P., Vol. 2
1966 Nat Cole at J.A.T.P., Vol. 1
1966 Great Ones!
1965 Songs from Cat Ballou and Other Motion Pictures
1965 L-O-V-E
1964 Let's Face the Music!
1964 I Don't Want to Be Hurt Anymore
1963 Where Did Everyone Go?
1963 Top Pops
1963 Those Lazy-Hazy-Crazy Days of Summer
1963 Sings My Fair Lady
1963 Nat King Cole Sings the Blues, Vol. 2
1962 Ramblin' Rose [Capitol]
1962 Nat King Cole Sings the Blues, Vol. 1
1962 More Cole Español
1962 Dear Lonely Hearts
1961 Touch of Your Lips
1961 String Along with Nat « King » Cole
1961 Nat King Cole Sings/George Shearing Plays
1960 Wild Is Love
1960 Tell Me All About Yourself
1960 Nat King Cole at the Sands
1960 Magic of Christmas
1960 Every Time I Feel the Spirit
1959 Welcome to the Club
1959 Mis Amigos
1958 Very Thought of You
1958 To Whom It May Concern
1958 Swingin' Side
1958 St. Louis Blues
1958 Cole Espanol & More, Vol. 1
1957 This Is Nat « King » Cole
1957 Love Is the Thing
1957 Love Is the Thing
1957 Live 1957 Broadcast
1957 Lester Young-King Cole Trio
1957 Just One of Those Things
1957 Just One of Those Things
1957 After Midnight
1956 Piano Style of Nat King Cole
1956 Piano Style of Nat King Cole
1956 Ballads of the Day
1955 Vocal Classics
1955 Sings for Two in Love
1955 Penthouse Serenade
1955 Nat « King » Cole Sings
1954 Sings for Two in Love (And More)
1952 Penthouse Serenade
1952 Penthouse Serenade
1950 Nat King Cole at the Piano
1948 King Cole Trio, Vol. 3
1946 King Cole Trio, Vol. 2
1944 King Cole Trio


A écouter

http://youtu.be/nitiMG81DRc unforgettable avec Natalie Cole
http://youtu.be/21scyhRP_IU blue moon
http://youtu.be/iUwwkNEGRBs cuando me enamoro
http://youtu.be/-eEZtyqHPI0 besame mucho
http://youtu.be/bOLUOQdL-Sw noche de ronda
http://youtu.be/_aJfZw3SA2c Let there be love
http://youtu.be/fQknNaxLAaA fascination

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Posté le : 17/03/2013 15:05
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John-Antoine Nau 1er Goncourt
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Le 17 mars 1918 meurt John-Antoine Nau


qui reçu le 21 décembre 1903, le premier prix Goncourt, qui récompense un écrivain de des auteurs d'expression française décerné par les frères le prix Goncourt. Ce prix crée en 1902 par Edmont de Goncourt et son frère reste aujourd'hui encore un des plus prisés de notre monde littéraire.

Au Cimetière Marin de Tréboul repose John-Antoine NAU, le premier des lauréats du Prix Goncourt. Non loin de là, longeant le stade Henri Guichaoua, se trouve la rue qui porte son nom.
C'est en effet à la villa Ker Jeanne, route de Saint Jean, que s'est éteint le poète et romancier, le 17 mars 1918, au terme d'un long voyage commencé sur les rives du Pacifique, 57 ans auparavant, sous le nom d'Eugène TORQUET.
Dans le registre des baptêmes de l'église française Notre Dame des Victoires de San Francisco se trouve inscrit celui d'Eugène Léon Edouard TORQUET, né le 19 novembre 1860, fils de Paul Torquet et de Sophie Petibeau. Ce document dissipe tous les doutes qui traînent encore dans les dictionnaires, anthologies et catalogues. John-Antoine Nau est né citoyen américain ; il l'était encore en 1915, et probablement même jusqu'à son dernier jour.

Ses parents s'étaient mariés dans la même église le 27 février 1858. Leur premier fils, Louis, né en Janvier 1859, était déjà mort quand vint le second. Suivirent encore deux fils : Jules, en Août 1862 qui n'aurait vécu que trois ans et demi ; et Charles, né le 6 mai 1864, qui se fera, lui aussi, un nom en littérature.

Petit-fils de Jean Adrien Torquet, instituteur et clerc de la paroisse de Mesmoulins près de Fécamp ; fils de Jean Pierre Nicolas Torquet, lieutenant de vaisseau retraité, marchand libraire à Bolbec, Paul Pierre Noël Adrien TORQUET y est né le 10 juin 1827. Sa mère, fille d'un enseigne de vaisseau, avait été adoptée par Jean Noël Ambroise Maillard, commis principal de marine au Havre. La mer et les lettres étaient donc inscrites au patrimoine familial.
Aîné des fils dans une fratrie de cinq, il est probable qu'après la mort de son père en 1842, Paul Torquet se sera embarqué très jeune vers des terres lointaines. On est en droit de supposer qu'il sera arrivé en Californie vers 1845, à l'époque où la province était mexicaine, et qu'il aura eu le temps d'y constituer une solide petite fortune, avant que les Américains, à partir de 1848, ne spolient les précurseurs au profit de l'immigration continentale .
Nous ne connaissons que sa dernière situation : ingénieur et actionnaire, il dirigeait une société qui importait des pièces de mécanique et construisait des machines à vapeur, et dont les ateliers, installés à San Francisco au quartier de South of Market, ont subi les dommages d'un incendie en 1863.
Le typhus devait l'emporter en quelques heures le 27 août 1864. Il laissait à sa veuve la recommandation de ramener ses enfants en France pour qu'ils reçoivent l'instruction latine et grecque qui lui avait manqué. Naturalisé américain depuis le 6 novembre 1860, secrétaire de la Société française de Bienfaisance mutuelle qui est la première société d'assurance mutuelle des Etats-Unis, homme de grand bien jouissant de la plus haute estime des san franciscains, il avait, aux dires de son fils, été honoré de funérailles publiques dans une ville endeuillée.
C'est à San Francisco que les parents d'Eugène Torquet s'étaient connus.

Sophie Petibeau avait 15 ans et son frère 14, quand ils sont arrivés, en octobre 1849, en Californie, dans le sillage d'une mère intrépide. Fille d'un receveur de rentes parisien malchanceux, sœur d'un éminent anatomiste et chirurgien, et d'un maître de forges et fondeur d'art de renommée internationale, la statue de Lafayette à Washington a été coulée dans ses ateliers, Anne Charlotte Virginie DENONVILLIERS avait épousé en 1831 Louis PETIBEAU, percepteur à Montlhéry où sont nés, en 1834 et 1835, ses deux enfants. Peu après la mort de son mari survenue en 1839, elle est partie en avant pour New York. Une fois rejointe par les siens, elle s'est lancée avec eux à travers les Etats-Unis dans le grand mouvement de la ruée vers l'Ouest. Pendant quelques années, elle a dirigé une école de jeunes filles à San Francisco ; puis, passant vers 1867 par Eastchester, près de New York, elle est allée ensuite, en pionnière de Colombie britannique, prendre la direction d'un établissement de jeunes filles à Victoria. Pendant ce temps, son fils, naturalisé américain et pharmacien, avait fondé une famille sur place, à San Francisco.

Il aurait été difficile à Sophie Torquet de se mettre en route pour la France avec trois enfants en bas âge. Aussi est-il plus plausible de penser qu'elle se sera attardée à San Francisco, pendant un temps suffisant pour qu'Eugène apprenne les trois langues en usage autour de lui, le français, l'espagnol et l'américain et qu'il s'imprègne des paysages et de la lumière des bords du Pacifique.
Eugène avait près de 7 ans quand la famille débarqua au Havre, où elle était attendue par de proches parents de son père. Il fut inscrit au Lycée impérial de la ville et il collectionna les nominations pendant ses sept premières années de scolarité. Cet exil lui a laissé des souvenirs lugubres. Pourtant il a bien accepté le remariage de sa mère en 1870 avec Louis Alfred Duchesne, médecin en exercice. Dès l'âge de 9 ans, dit-on, il composait des poésies. Mais il a raconté lui-même qu'une audace littéraire l'avait fait exclure de l'établissement, au printemps 1877.
Sans hésiter, Sophie Duchesne s'est alors installée à Paris pour inscrire ses deux fils au Collège Rollin. Au terme d'années de triste mémoire, Eugène en est sorti en 1879 avec son baccalauréat,-seul titre universitaire dont il ne manquait pas de se prévaloir.
Réfractaire à toutes les sciences, qu'elles soient exactes ou naturelles, Eugène Torquet n'avait jamais cessé de montrer de grandes dispositions pour les matières littéraires. Aussi a-t-il été tenté par la fréquentation des Hirsutes, avant de collaborer au Chat Noir dès son premier numéro. Sa famille, inquiète de cet avenir incertain, lui avait trouvé des emplois de bureau auxquels il a dû s'essayer sans succès.-On en retrouve l'évocation dans Le Prêteur d'Amour.

Majeur, prenant sa vie en main, il s'embarque en 1881 en qualité de pilotin, sur un trois-mâts faisant le commerce avec Haïti et les Antilles. Ce rude apprentissage lui a inspiré des récits qui, regroupés par les soins de Jean Royère, ont paru en 1923 sous le titre de Pilotins. Une effroyable tempête, racontée dans Force Ennemie, l'a fait renoncer à la marine à voile. C'est alors qu'il tenta une autre expérience maritime, en se faisant enrôler comme aide-commissaire aux vivres pour un voyage sur le paquebot " La France ", à bord duquel il ne fit pas preuve des capacités attendues : il y fait allusion dans Le Prêteur d'Amour.
Sans perdre le goût des pays lointains, il repart pour un long voyage d'agrément au cours duquel il aurait visité les côtes du Venezuela et celles de la Colombie,-souvenirs qu'il exploitera dans Les Trois Amours de Benigno Reyes. Faisant une dernière escale à New York, il revient en France en quête de son avenir littéraire.

Éternel rêveur, c'est alors que commence sa vie itinérante, à la découverte de nouveaux paysages que, dès qu'il en aura épuisé la veine poétique, il quittera pour d'autres.
À Port en Bessin, en 1883, il fait la connaissance d'André Lemoyne, " inventeur, a-t-on dit, de la veine maritime de la poésie ".
La même année, il s'installe à Asnières, station balnéaire des Parisiens où il retrouve son ami Paul Signac : une huile du peintre, intitulée " les bains Bailet ", datée 1883 et dédiée " à l'ami Gino ", a fait l'objet d'une vente publique en l'année 2000. À Asnières encore, Eugène Torquet rencontrera Henriette DIEUDONNÉ, avec laquelle il se mariera en juillet 1885 et qu'il emmènera en voyage de noces à la Martinique, avec l'espoir d'y rester. Un malheur dans la famille d'Henriette les a obligés à revenir en France au printemps 1886. Jamais Eugène Torquet ne pourra retourner en Martinique, autrement qu'au travers de ses écrits.

La trace de ce couple inséparable a été relevée par Jean Royère dans la préface de Thérèse Donati,-roman de John-Antoine Nau paru en 1921. Certaines des étapes méritent d'être mentionnées.
Au cours d'un long séjour à Piriac, sur l'estuaire de la Loire, Eugène Torquet entre en relation avec Dominique Caillé, avocat nantais érudit d'histoire littéraire et poète, vice-président de la Société académique de Nantes et de Bretagne.
De son passage aux Sables d'Olonne, il a restitué le paysage dans La Gennia.
Une fièvre typhoïde déclarée à Fleury sur Andelle lui a valu une convalescence au Lavandou, au cours de laquelle il a trouvé l'amitié du peintre Henri-Edmond Cross.

À Pontoise, sa mère est venue séjourner chez eux et les a suivis à Carteret,-villégiature de prédilection où Eugène Torquet et sa femme viendront à plusieurs reprises, en alternance avec des séjours hivernaux en divers lieux d'Espagne : Malaga, Soller, Barcelone. Au Seuil de l'Espoir sera commencé à Carteret en mars 1896 et terminé à Malaga en janvier 1897. Publié à compte d'auteur, cet ouvrage poétique est le premier écrit signé John-Antoine Nau.
De 1899 à 1901, le couple est installé aux îles Canaries, à Orotava del Puerto,-point de départ du héros des Trois Amours de Benigno Reyes. John-Antoine Nau y aura des démêlés avec un négociant des moins honnêtes, sur lequel il prendra une revanche caricaturale dans Les Galanteries d'Anthime Budin. Contraint de quitter l'île à cause de lui, il prend la direction de Lisbonne.
De là, il traverse le sud du pays et l'Andalousie pour aller se fixer près de Huelva, au bord du Rio Tinto. La " Lettre d'Espagne à un parent ", insérée dans les Lettres exotiques parues en 1933 aux éditions des Marges, relate ce voyage. Il se fait propriétaire, mais une malheureuse expérience de culture maraîchère dans leur jardin les contraint, en automne 1902, à revendre la maison et à retourner à Malaga pour y passer l'hiver.
Alors qu'il l'avait commencé à Orotava, c'est à Huelva que John-Antoine Nau a terminé Force Ennemie, en juin 1902. En février 1903, son roman paraît, à compte d'auteur, aux éditions de la Plume. Sans déflorer le sujet de l'ouvrage, un extrait, très caractéristique du style maritime et colonial de Nau, est aussitôt publié dans les pages de la revue. Le roman n'échappera pas à la critique de Fagus dans la Revue Blanche, puis à celle, très bienveillante, de Robert Scheffer dans la Plume.

En juillet 1903, John-Antoine Nau demeure à Saint-Tropez, au hameau des Canoubiers, dans une maison exiguë que Lucie Cousturier fréquentera assidûment au printemps 1905, il s'installera Plage de Granier.
Pendant ce temps, à Paris, les membres de l'Académie Goncourt s'affairent au choix des romans à mettre aux voix lors de l'attribution du Prix en décembre. Force Ennemie est l'un d'eux, et l'on cherche activement plus de renseignements sur son mystérieux auteur, déjà connu par des écrits parus dans la Revue Blanche.
Dans la nuit du 21 au 22 décembre, contre toute attente, John-Antoine Nau reçoit un télégramme lui annonçant qu'il est le lauréat. Après avoir envoyé une lettre de remerciements à chacun des membres de l'Académie, il court à Saint-Clair, chez son ami Henri-Edmond Cross, qui le garde chez lui pour faire son portrait. John-Antoine Nau ne se déplacera pas à Paris pour recueillir sa récompense : il en chargera son frère Charles, secrétaire de Maurice Donnay depuis octobre dernier.
Poursuivant son travail, il termine en 1904 la traduction du " Journal d'un Ecrivain " de Dostoïevski. Il dépose chez Messein son manuscrit d'Hiers Bleus, recueil de poèmes en attente de parution, dédié à Paul Signac. En 1905, Le Prêteur d'Amour, dédié à Lucien Descaves, est prêt pour son édition chez Fasquelle. Nau compose les poèmes de Vers la Fée Viviane, qui paraissent en 1905 aux Ecrits pour l'Art, et grâce auxquels il entre en relation d'amitié avec Jean Royère.

En avril 1906, il s'embarque pour Alger, où il séjournera trois ans avec quelques brefs retours sur terre de France. C'est de là qu'il envoie son manuscrit de La Gennia aux éditions Messein, pour sa parution en Juillet de la même année. Il fréquente le milieu algérianiste : Les Lettres de Corse et de Bretagne, parues en 1949 aux éditions " Afrique ", sont un précieux témoignage de l'amitié littéraire qu'il noua avec Robert Randau. En 1908, il confie aux éditions de La Phalange la publication de Vers la Fée Viviane, dédié à Félix Fénéon, cycle auquel il ajoute Côte d'Emeraude, qu'il avait écrit lors d'un séjour à Saint-Cast. Les réalités de la vie urbaine lui inspireront le roman truculent de Cristobal le Poète, qu'il dédiera à Gustave Geffroy. Survient en mars 1909, la mort de sa mère, qu'il évoquera dans deux passages de Thérèse Donati, et qui le rappelle en France.

Il ne fait qu'un court passage à Paris et revient sur la Côte d'Azur. L'amitié de Guy Lavaud ne parvient pas à lui faire aimer Golfe Juan et il s'installe au plus vite au Lavandou. Devenu frileux, il quitte la métropole à l'automne pour s'installer sur l'Ile de Beauté.

À Cargese, il fait la connaissance du peintre Camille Boiry qui deviendra un grand ami et qui fera un très beau portrait de l'écrivain. Fuyant sans doute l'afflux des estivants, il passe l'été 1910 à l'intérieur du maquis, à Zicavo. Mais à l'automne, il élit domicile à Porto-Vecchio, Tournant de la Marine ;-le chemin de ronde de la citadelle sera baptisé rue John-Antoine Nau.
Quatre années s'y passent où l'écrivain prend, dans le village, la place d'un bienfaiteur. Cristobal le Poète paraît en feuilleton dans la Phalange, de novembre 1910 à mai 1911 ; le roman sortira chez Ollendorff au printemps 1912. L'observation de la population corse lui inspire son roman Thérèse Donati, que, de son vivant, il hésitait à publier. En janvier 1914 paraît, chez Crès,un recueil dédié à Jean Royère, En suivant les Goélands, dont nombre de poèmes ont déjà paru dans La Phalange.
À la déclaration de guerre, il déménage de Porto-Vecchio à Ajaccio, pour une installation moins précaire. En septembre 1916, le couple quitte définitivement l'île pour se rendre à Rouen, où la sœur d'Henriette vient de mourir. Découragés par la tristesse de la ville, ils n'y resteront que quelques mois, le temps de trouver un nouveau port d'escale.
John-Antoine Nau a choisi la baie de Douarnenez et, le 17 mars 1917, ils arrivent à Tréboul. C'est là que le poète mourra un an plus tard, jour pour jour, laissant d'ultimes poèmes d'une très haute inspiration religieuse.
Réputé de caractère sauvage, John-Antoine Nau a eu de très nombreux et très bons amis, choisis certes parmi les poètes et romanciers, mais aussi parmi les artistes peintres. Il serait infiniment heureux que soient réunies, pour une publication complète, les lettres qu'il leur a écrites : Nau excellait en effet dans l'art épistolaire, où on le connaît dans toute sa spontanéité, avec sa bonne humeur.
Il n'a eu cure de son renom d'auteur, car il écrivait pour la perfection de l'art. La lecture de ses ouvrages en prose paraît ardue à qui n'a pas commencé par Les Trois Amours de Benigno Reyes. Il faut savoir passer de portraits en portraits, souvent caricaturaux, et de paysages en paysages, pour ne pas attacher une importance primordiale à l'intrigue de ses romans. On ne peut pas s'empêcher d'apprécier la langue et le style de l'écrivain.
Au Seuil de l'Espoir est un long poème épique, traversé par la quête de la femme irréelle, aux rythmes et aux couleurs duquel on se laisse prendre. Beaucoup des poèmes des recueils suivants sont des évocations autobiographiques, dédiées à divers parents et amis. Nau n'imaginait pas les paysages, il les avait vus avec des yeux de peintre et les transformait en musique.

Dès 1908, dans La Phalange qu'il dirigeait, Jean Royère a écrit un long article sur John-Antoine Nau. À partir de la mort de son ami, dont il fut le témoin, il a multiplié les publications pour que le poète et romancier ne passe pas dans l'oubli : dans les Marges d'abord en 1918, dans le Douar en 1919, dans les Belles Lettres en 1922, dans " Clartés sur la Poésie " en 1925.
Avec l'aide d'Henriette Torquet, Jean Royère a rassemblé de nombreux écrits inédits, en vers et en prose. C'est ainsi qu'ont pu paraître Thérèse Donati en 1921 ; Les Galanteries d'Anthime Budin, auxquelles sont joints différents contes et nouvelles en 1923 ; la même année, Les Trois Amours de Benigno Reyes parus initialement dans la Revue Blanche en 1902, ouvrage comportant en outre les textes constituant Pilotins, ainsi que la fantaisiste nouvelle du Duelliste ; les Poèmes triviaux et mystiques en 1924 ; enfin les nouvelles d'Archipel caraïbe en 1929 et en 1933, les Lettres exotiques, réunissant les correspondances de Nau avec différents amis entre 1896 et 1915.
L'activité littéraire de John-Antoine Nau n'avait jamais connu de trêve depuis qu'il avait remis le pied sur la terre ferme : en témoignent ses contributions aux revues de l'époque. La Revue Blanche, La Plume, Le Festin d'Esope, les Ecrits pour l'Art, Vers et Prose, La Phalange, La Grande Revue, et en dernier La Vie, sont les périodiques auxquels, entre autres, John-Antoine Nau a apporté sa collaboration par des écrits en vers et en prose, dont certains sont encore inédits à l'heure actuelle.



2 - À son baptême, Eugène Torquet avait reçu les trois prénoms de sa marraine, Eugénie Engels, et de ses deux oncles paternel et maternel, Léon Torquet et Édouard Petibeau.
L'attribution par certains dictionnaires d'un quatrième prénom, Joseph, n'est pas fondée et ne doit pas être retenue.

3. A son mariage, Paul Torquet avait pour témoins des amis, négociants et courtier maritime, fondateurs comme lui, en 1851, du Comité de Vigilance, - milice de volontaires San Franciscains, organisée pour pallier l'insuffisance des juges à sanctionner les innombrables exactions commises dans la ville en voie de peuplement rapide.

4- En 1894, à la fin d'une lettre à un ami, Eugène Torquet avait ajouté à sa signature : En religion poëtique Frère Jérôme Nau.
En abrégé, il pouvait signer J. Nau, qui sonnait comme le surnom Gino qu'on lui donnait en famille et parmi ses camarades de collège, - dont Paul Signac.
À partir de la parution d'Au Seuil de l'Espoir, il signait ses ouvrages et ses courriers John-Antoine Nau.
Comme le pense Valery Larbaud, dans son article paru en 1924 dans la Revue Européenne et repris en préface de l'édition 2000 des Trois amours de Benigno Reyes de l'Éditions Ombres, Eugène Torquet, en qualité de citoyen américain, aura anglicisé le premier prénom de son grand-père Jean Pierre Nicolas Torquet.
Son arrière-grand-père Leforsenney se prénommait Charles Antoine. Est-ce à lui qu'Eugène Torquet s'est référé, ou à Saint Antoine de Padoue pour lequel il avait une grande dévotion si l'on en juge par le titre du dernier de ses Poèmes mystiques ?
Nau est un nom des Pays de Loire. Valery Larbaud l'interprétait comme venant de l'espagnol et signifiant la nef. Eugène Torquet aurait-il voulu évoquer les navigateurs de sa famille ?


--------------------------------------------------------

Poésie

Trois premières strophes de John-Antoine Nau
•
Biadjaws
Dans l'immense vide lumineux
À des semaines des rades connues,
Le voilier envolé dans le bleu,
Éblouissant, comme brumeux
De blancheurs vibrantes et tendues,
Turgides cumulus au fil du vent,
Croise un praw lentement dérivant
Comme abandonné, qui roule
Bord sur bord en un chatoyant sommeil,
Sur le cristal croulant de la haute houle
Toute diaphane de soleil.
•
Bois hantés
Dans le calme frais des matins bleus,
Avant que le soleil qui affole les faunes
Ait fleuri le jardin pâle des cieux
De son ardente et géante corolle jaune,
Des bruits comme soyeux glissent dans les fourrés,
Des voix suavement étranges
Murmurent des mots presque soupirés ;
Et l'on dirait que des propos tristes s'échangent.
•
Goélands
Pâles, les goélands sur le ciel de soie bleue,
Semblent une vaine broderie chinoise ; —
À peine un accent qui blanchoie
Sur la luisance trop langoureuse.
•
Au seuil de l'espoir 1897
Le Jardin des jacinthes. Fleur de mirage. Poèmes 1901
Hiers bleus 1903 Texte en ligne
Vers la fée Viviane. Errances. Côte d'émeraude 1905
En suivant les goélands 1914 Texte en ligne
Poèmes triviaux et mystiques 1924
Poésies antillaises. Illustrées par Henri Matisse Fernand Mourlot 1972
Romans et récits
Force ennemie 1903. Réédition : M. Milo, Paris, 2000, 2010.
Le Prêteur d'amour 1905
La Gennia, roman spirite hétérodoxe (1906). Réédition : Austral, Paris, 1996.
Cristóbal le poète 1912
Thérèse Donati, mœurs corses 1921. Réédition : La Marge, Ajaccio, 2003.
Les Galanteries d'Anthime Budin 1923
Pilotins 1923
Les Trois amours de Benigno Reyes (1923). Réédition : Encre bleue, Villegly, 2002.
Archipel caraïbe 1929
Correspondance
Lettres exotiques 1933
Lettres de Corse et de Bretagne 1949


Plages

II en est d'un blanc pur, brillant, presque argenté;
J'en sais d'un noir roux de feu mort,
Enfers près des candeurs mourantes des jetées;
J'en sais d'or - et d'ajoncs - sous le ciel vert du Nord,
Bosquets nains, micacés par les vagues heurtées.

Et la plage rose, à l'aube incarnat,
Parterre en sable fin, je la suis comme en rêve,
Longue, longue, sous le ciel de grenats !
Et les bulles d'écume en pâles rubis crèvent
Sur la douceur florale de la grève,
Sur la plage rose à l'aube incarnat.

D'autres s'incurvent sous l'enlacement des branches
Flagellées par le vent salin, -
- Dansez, feuilles et fleurs, aux plis des mousses [blanches ! -
Frigide, un autre dort sous un ciel hyalin,
Dans les parfums brefs, sous les bises franches.

Et la lointaine, si voilée au crépuscule, -
Dont le fier horizon strié d'or violet
S'apaisait lentement sous des brumes de tulle,
La rouge où le sang du soleil coulait,
La blonde où la grotte ouvrait un mauve palais, -
Et la lointaine, si voilée au crépuscule !

J'en sais une douce et tiède, un miroir
De rêves gris et de mélancolies,
Où de tristes beaux yeux se mirèrent un soir
Et qui reflète un si douloureux désespoir
Dans les vagues remous de ses nacres pâlies !

John Antoine Nau (1860-1918). - En suivant les goélands


Traduction

Fiodor Dostoïevski : Journal d'un écrivain, 1873, 1876 et 1877, traduit du russe par J.-W. Bienstock et John-Antoine Nau (1904)

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Par une aquarelle de Tchano

Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
.

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