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Re: Défi du printemps : évoquer le bleu
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Oh ! Là là ! je m'absente une journée du site et je découvre toutes ces merveilleuses inspirations !
Alors là, je dis :

formi, formi, formidaaaaaaaableuuuuuuuuuuu !!!!!

Posté le : 24/03/2013 19:22
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Disparition des espèces
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Légende de l'image : Sexe-ratio par pays en 2006. En rose : plus de femmes que d'hommes ; en vert : autant de femmes que d'hommes ; en bleu : moins de femmes que d'hommes ; en gris : données non disponibles. -

Tout le monde connait la disparition des espèces dues à la violence des hommes , mais connaissiez-vous celle-ci ?:

7 milliards d'êtres humains, mais combien de femmes ?


Depuis le 30 octobre 2011, la Terre est officiellement peuplée de 7 milliards d'habitants. Cependant, les hommes, pour des raisons culturelles, économiques ou sociales, y sont de plus en plus nombreux, au détriment des femmes, ce qui pourrait conduire, à terme, à une catastrophe démographique.

Une du quotidien québécois Le Devoir en date du 31 octobre 2011 - Cliquez sur l'image pour l'agrandir.
©Le Devoir
01.11.2011
Par Thomas Hajdukowicz
Le 7 milliardième Terrien serait en fait une Terrienne. La petite Danica, née à Manille, Philippines, a créé la liesse dans son pays, fier de pouvoir se targuer d’abriter le 7 milliardième habitant officiel de notre planète bleue. Cependant, statistiquement, il eut été plus probable qu’un petit Bayani ou Dakila (prénoms masculins tagalog populaires aux Philippines) ait vu le jour.

Le sexe-ratio (taux comparé du nombre d’hommes et de femmes pour une génération donnée) mondial est de l’ordre de 1,01 en 2011 d’après le World Factbook de la CIA. A savoir : pour 1000 Terriennes, on compte 1010 Terriens. Si on prend ce taux à la naissance, l’écart s’accentue, avec 1070 garçons nouveau-nés pour 1000 filles.

Le monde commence à faire face à une « carence » de femmes, qui peut conduire à terme à de graves déséquilibres démographiques, a fortiori avec une population globalement vieillissante (en particulier dans les pays dits développés), mais toujours croissante (d’ici à 2050, la Terre devrait compter 9 milliards d’habitants). Cependant, ces déséquilibres ne sont pas les mêmes en fonction des régions du monde.

Dans des pays comme la Chine, l’Inde ou le Pakistan, le nombre de garçons dépasse celui des filles de plus de 10%. On estime que d’ici 2030, on pourra compter jusqu’à 1200 garçons pour 1000 filles dans ces pays. On assiste bel et bien à une génération féminine perdue en Asie, puisque cette tendance frappe aussi dans une moindre mesure des pays comme la Corée du Sud ou la Thaïlande.

Les raisons de ces rapports déséquilibrés sont diverses. Pour la Chine, la politique natale de l’enfant unique a bien évidemment fait beaucoup de tort au genre féminin, les parents préférant bien souvent donner naissance à un fils (les « enfants-empereurs »). De plus, dans les pays de tradition confucéenne, seul le fils peut succéder aux parents et perpétuer le culte des ancêtres.
En Inde et au Pakistan, la pauvreté de nombreuses familles pousse ces dernières à préférer les garçons aux filles ; lors des mariages, la famille de l’épouse doit verser une dot à celle du marié, un coût que tous ne peuvent pas se permettre. Par ailleurs, on estime que les hommes sont plus productifs que les femmes, et en cela plus « rentables » pour les familles les plus démunies.
Par ailleurs, dans les pays du Golfe (Emirats Arabes Unis, Qatar, Bahreïn, Koweït) où une grande partie de la main d’œuvre est d’origine étrangère, les travailleurs migrants n’ont bien souvent pas la possibilité de faire venir leurs familles. Aussi, on assiste à des déséquilibres statistiques de fait, avec parfois plus de 2000 hommes pour 1000 femmes.

Sexe-ratio par pays en 2006. En rouge : plus de femmes que d'hommes ; en vert : autant de femmes que d'hommes ; en bleu : moins de femmes que d'hommes ; en gris : données non disponibles. - Cliquez sur l'image pour l'agrandir.
©Wiki Commons
Des solutions à long terme

Si un temps l’infanticide au féminin – la mise à mort des nouveau-nés filles – était pratiqué, la science a depuis progressé, rendant ce que certains appellent un « gynécide » plus facile et contrôlable. Le développement de l’insémination artificielle permet de sélectionner avant la naissance le sexe de l’enfant. Les échographies déterminent de plus en plus tôt si le bébé à naître est un garçon ou une fille (pouvant conduire ou non à l’avortement). Or, généralement, les familles de ces pays, pour les raisons culturelles et/ou sociales évoquées plus haut font le choix d’avoir un ou plusieurs garçons.

En 2005, on estimait à 32 millions le nombre de Chinoises « manquantes ». En Inde, ce chiffre des Indiennes « non nées » atteindrait les 15 millions. A terme, si la proportion de filles par rapport aux garçons continue d’être aussi déséquilibrée, c’est toute une frange de la population qui ne pourra pas être renouvelée. Des études chinoises montrent déjà que 94% des célibataires de 28 à 49 ans en Chine sont des hommes, qui pour la plupart n’ont pas terminé leurs études secondaires. Certains craignent qu’une masculinisation trop importante de la société chinoise pourrait entraîner une hausse nette de la violence et du crime. On assiste aussi à une augmentation des mariages par correspondance (mariages forcés avec des femmes venant de l’étranger), notamment en Chine.

Par ailleurs, d’un point de vue strictement socio-économique, il faut s’attendre à voir un ralentissement net du taux de natalité dans les pays concernés pour une durée allant de 20 à 40 ans. Cela aura pour conséquences un vieillissement de la population, et à terme un net ralentissement de ces économies pour l’instant très dynamiques.

Certaines mesures ont été prises. La Corée du Sud, qui au début des années 1990 connaissait un des sexe-ratio les plus déséquilibrés du monde (près de 1200 hommes pour 1000 femmes) a pu rétablir un équilibre similaire à celui des pays de la Triade, grâce à une importante campagne de communication autour du danger d’une disproportion hommes/femmes trop importante, afin de replacer les filles et les femmes au cœur de la société. Des campagnes similaires ont été lancées dans les provinces d’Inde les plus frappées par le « gynécide ». En Chine, un assouplissement de la politique de l’enfant unique, notamment dans les campagnes, pourrait amener à rétablir un semblant d’équilibre des sexes dans le pays. Cependant il faudra attendre au moins près de 20 ans avant que les premiers effets sensibles de ces politiques se fassent sentir.

Posté le : 24/03/2013 16:44
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La Malibran (cantatrice, Diva)
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Le 24 Mars 1808 naît à Paris, La Malibran


La Malibran … un nom mythique, peut-être même la première Diva.
Une personnalité hors du commun, une mort prématurée, une vie romanesque…
et par dessus tout une voix adulée par les plus grands compositeurs de son temps !
Sublime voix de légende, La Malibran aura aussi marqué son temps par sa liberté. Sportive, cultivée, ardente contemptrice de la censure, elle est avec La Pasta, de dix ans son aînée, la première Diva, personnage mythique dont le rayonnement dépasse largement le cercle fermé de l’opéra.

Sa vie
María-Felicia García, plus connue sous le nom de Maria Malibran, du nom de son premier mari, surnommée la Malibran, est une célèbre mezzo-soprano d'origine espagnole.
María de la Felicídad García, future Maria Malibran, naquit la nuit du 24 mars 1808 à Paris, au numéro 3 de la rue Condé.
Elle était la fille du ténor espagnol Manuel Garcia, né à Séville en 1775, et de l’espagnole Maria Joaquina Sitches, née à Barcelone en 1780.
Elle a pour sœur Pauline, future Pauline Viardot, de 13 ans sa cadette.
Son père lui impose un enseignement terrifiant, tant par son rythme que par son exigence : Maria ne doit manger que ce qui est bon pour sa voix, il lui interdit de se promener, de faire la grasse matinée, d'aller rire et s'amuser avec d'autres filles de son âge -elle se doit déjà corps et âme au chant-1, et la pousse sur scène dès l'âge de six ans.
Les trois premières années de Maria se déroulent paisiblement dans un foyer "uni et aisé" ; son père rayonne autant sur scène, au Théâtre des Italiens, que dans les salons mondains, tandis que Maria fait ses premiers pas au jardin du Luxembourg et qu’un peu plus tard, sa mère lui apprend à lire, écrire, et compter.
En 1811, la famille Garcia déménage à Naples, où le père de Maria a été appelé par le roi Joachim Murat qui vient de le nommer maître de sa chapelle privée après l’avoir écouté au San Carlo. Avant le départ, Manuel remporte un dernier succès dans la capitale française, à l’occasion des festivités données en l’honneur de la naissance de l’Aiglon, fils de Napoléon et de Marie-Louise d’Autriche.
La famille Garcia passe quatre années à Naples, "totalement rythmées par la musique" ; Manuel Garcia et sa femme Maria se produisent régulièrement au San Carlo, tandis que leurs deux premiers enfants, Manuel Garcia fils ainsi que Maria, apprennent le solfège et la musique avec le pianiste Hérold et le compositeur Panseron.
Maria impressionne beaucoup Hérold qui écrit dans ses Mémoires : "Depuis Mozart, on n'a jamais vu de vocation si énergiquement prononcée pour la musique."
En 1813, Maria, alors âgée de cinq ans, fait ses premiers pas sur scène en jouant un rôle secondaire dans L’Agnese (Agnès), de Ferdinando Paër, qui consiste à apporter une lettre à son père lorsqu’il chante avec la soprano.
Mais, lors d’une représentation, la chanteuse est indisposée au moment même où elle doit chanter son grand air. Maria est alors appelée pour la remplacer.
Lorsqu’elle a fini sa prestation, elle annonce : "Ho cantato come un cane, non voglio cantare più ! " " J’ai chanté comme un chien, je ne veux pas chanter davantage !"
À Naples, Manuel Garcia fait également la connaissance de personnages importants, dont le ténor âgé Giovanni Ansani, avec lequel Manuel perfectionne son chant, et Rossini, alors à ses débuts, et avec qui Manuel Garcia et Maria resteront amis à vie.
En 1815, c’est la chute de l’Empire français, suivie de celle des Murat.
Les Bourbons reprennent possession du trône de Naples.
Les Murat détrônés, l’engagement de Garcia ne tient plus. Il s’en va donc avec sa famille et Rossini à Rome.
L’hiver de cette même année, à la demande du duc de Sforza-Cesarini, Rossini compose Le Barbier de Séville.
Le rôle du comte Almaviva est attribué à Manuel Garcia tandis que celui de Figaro est confié à Zamboni, les deux chanteurs vont marquer leurs rôles de leur empreinte, mais Rossini fut surtout impressionné par Garcia dont il écrit : "C'est le meilleur ténor que je connaisse, je le préfère à tous les ténors italiens. "
À cause d’une cabale, la première est un échec, mais les représentations suivantes deviennent vite des triomphes.
En 1816, la famille Garcia revient à Paris, où Manuel ouvre une école de chant au Palais-Royal. Sa notoriété et sa technique infaillible lui attirent de nombreux élèves qui feront de grandes carrières, tels la haute-contre Adolphe Nourrit, la soprano Méric-Lalande, Rimbault ainsi que Favelli.
Il fait également la formation vocale de Maria, mais la voix de sa fille est rebelle. Le père et la fille ont tous les deux un caractère fort, aussi les leçons tournent-elles la plupart du temps au conflit.
En 1824, les Garcia partent pour Londres, où le père de Maria a été engagé pour chanter les opéras de Rossini au King’s Theater, engagement qu’il prend avec d’autant plus d’intérêt, que deux nouveaux ténors, Donzelli et Rubini, commencent à lui faire de l’ombre à Paris.
Dans la capitale britannique, Garcia connait à nouveau le triomphe et brille dans les salons de l’aristocratie anglaise, dont il devient la coqueluche, et où il en profite pour introduire Maria, à laquelle, le 28 juillet 1824, il fait chanter le rondo final de Cendrillon, un duo de Mathilde de Brabant, et, aux côtés de Giuditta Pasta, Isabella Colbran, et lui-même, une cantate composée en l’honneur de Lord Byron, qui vient de décéder.
Ce n’est pas un grand début, certes, mais le public est enthousiasmé par la voix, le charme, et la beauté de Maria, qui n'est pas encore Malibran.
Le grand lancement de Maria Garcia a lieu en 1825.
Le 7 juin de cette année-là, Giambattista Velluti, le dernier des grands castrats, se produit au King’s Theater.
Parmi les œuvres interprétées, figure le duo de Roméo et Juliette, de Zingarelli ; mais aucune soprano ne veut se mesurer à la voix et la ligne vocale sans failles du chanteur. Le directeur du théâtre, John Ebers, cherche alors une voix capable de relever le défi, et demande l’aide de Garcia, qui propose sa fille de dix-sept ans.
Le directeur accepte. Le soir de la représentation arrive, et Velluti lance son fameux "canto fiorito" - art d‘enjoliver la partition en ajoutant plus de nuances, de modulations, de vocalises et d’effets de rythme que Velluti possédait à un très haut degré, et qui a fait sa célébrité.
Lorsque vient le tour de Maria pour chanter, celle-ci ajoute encore plus de fioritures que le chanteur. Le public lui fait une telle ovation qu’en sortant de scène, Velluti, jaloux, lui pince le bras avec véhémence, en l’insultant de bricona ("coquine ").
Voyant le grand succès de Maria, John Ebers l’engage pour chanter Rosine du Barbier de Séville.
Ce rôle, dans lequel elle débute à partir du 25 juin de cette même année, et qu’elle chante pendant six semaines, lui permet de connaître un grand succès qui s’amplifie au fur et à mesure des représentations. Il croît encore plus lorsque Maria chante, avec la troupe de son père, Il Crociato en Egitto (Le Croisé en Égypte) de Meyerbeer dans le rôle de Felicia à Londres, Manchester, et Liverpool.
Installation à New York et mariage avec Eugène Malibran[modifier]
À Liverpool, le 1er octobre 1825, la famille Garcia et sa troupe embarquent dans un brick de la Black Ball Company en partance pour New York, désirant faire découvrir l‘opéra aux Américains. Ils y arrivent le 6 novembre et s‘installent dans un hôtel qui leur a été réservé par le directeur du Park Theater, Stephen Price, qui, avec le librettiste de Mozart, Lorenzo Da Ponte, et le milliardaire Dominick Lynch, grand amateur d’opéra et importateur de vins français, est à l’origine de ce voyage.
Le 29 novembre 1825, la troupe représente "Le Barbier de Séville".
C’est un triomphe. La troupe amasse une recette de trois mille dollars. Somme très élevée pour l’époque. Les mois suivants la troupe joue successivement à New York : Tancrède, Othello, Cendrillon et Le Turc en Italie de Rossini, Roméo et Juliette de Zingarelli, ainsi que deux opéras de Garcia, L’Amante Têtue, et La Fille de l’air, et pour finir Don Giovanni de Mozart, le 23 mai 1826. Tous furent accueillis avec enthousiasme.
Ils attirent tant de monde que la municipalité de New York doit adopter la réglementation du stationnement, comme en témoigne cette information publiée dans la presse lorsque Garcia choisit le City Hotel pour ses représentations :
"Toutes les voitures qui viendront au City Hotel devront se ranger avec la tête des chevaux tournées vers Broadway, et quand elles viendront chercher leurs occupants, elles devront se placer du côté de la rue opposée à l’hôtel. Il sera interdit à tout véhicule de s’approcher de la porte avant d’avoir été appelé par les personnes qui l’attendent. Une police efficace sera engagée pour respecter ces dispositions."
La beauté de Maria séduit beaucoup à New York. Le premier homme à la courtiser est le poète Fit-Greene Halleck, qui avec son ami l’écrivain Fenimore Cooper, faisait partie du public de la première du Barbier de Séville. Mais le père de Maria ne l’apprécie pas et voyant que Maria n’est pas insensible au charme du poète, le somme d’arrêter ses avances.
Puis vient Eugène Malibran. Il fait sa cour avec respect, et n’oublie jamais, à chacune de ses visites, " d’apporter des fleurs, des chocolats, et autres friandises. "
Au bout de quatre mois, Maria est conquise, et veut se marier avec lui. Au début ses parents refusent, puis, après quelques disputes, son père finit par accepter. Il est d’autant plus d'accord que Malibran offre de lui verser en deux fois la somme de cent mille francs pour épouser sa fille.
On ne sait si Maria eu vent de cette " transaction". Le mariage est célébré le jeudi 26 mars 1826.
Avec son époux, Maria s’initie au sport. Il lui apprend à nager, et à monter à cheval. L’équitation va d’ailleurs devenir sa seconde passion après le chant.
Le couple se promène à la campagne, ou galope au bord de l’océan. Mais très vite, cette vie commence à lasser Maria.
La scène lui manque. De plus, les affaires de son mari vont très mal, il est au bord de la faillite. Maria tente de remonter ses finances en créant une troupe qui se produit sur la scène du Bowery Theater.
Cette fois, elle abandonne le répertoire italien et choisit de jouer les comédies légères françaises et anglaises, plus faciles à monter. Le succès est immense. Maria l’entretient en chantant dans les églises le dimanche. Maria est bientôt engagée à Philadelphie. Malheureusement, son mari est à nouveau en faillite.
Le couple finit par se séparer, et Maria revient en Europe au début du mois de novembre. La traversée se révélera très mouvementée, une forte tempête se déchaînera et elle souffrira du mal de mer.
On rapporte que le navire perdit son mât. Maria débarquera au Havre le 28 novembre.

Retour à Paris

Elle fait son retour sur la scène parisienne durant l’hiver 1828, lors d’un concert de charité, à la salle du conservatoire de la rue Bleue. C'est un succès. Elle s’installe, au numéro 23 de la rue Neuve-Saint-Eustache, chez ses deux belles-sœurs, avec lesquelles elle devient amie. Mais celles-ci la surveillent pour le compte de leur frère, le mari de Maria. Le découvrant, elle écrira à son mari : " Si j’avais des dispositions à être mauvaise ou à me laisser entraîner par la séduction, tu serais là, le Père éternel y serait aussi que cela ne ferait rien ! Je ne veux que ce qui est bien. Quand bien même les anges du ciel viendraient me tenter, je résisterais comme saint Antoine."
Avec l’aide du comédien Nicolas Bouilly, relation de son père grâce auquel elle a pu chanter au conservatoire de la rue Bleue, elle donne des concerts de charité qui la font connaître, et où elle connaît continuellement le succès.
Par la suite, elle se produit au salon de son amie Mercedes, désormais comtesse Merlin, puisque mariée au général comte Christophe Merlin. Le salon, situé rue de Bondy, est alors un des plus renommés de Paris.
Il est fréquenté par des artistes tels que George Sand, Balzac, Mérimée, ou Rossini. Elle est ensuite invitée à chanter chez la duchesse de Berry, aux Tuileries.
Le 14 janvier 1828, elle chante à l’Opéra, pour le bénéfice du chanteur Galli. Elle y interprète un acte de Sémiramis, en duo avec la contralto Benedetta Pisaroni, puis un acte de Roméo et Juliette, avec Hariett Smithson, et finit avec la soprano allemande Henriette Sontag.
Le public l’ovationne, et l’Opéra lui propose un autre engagement, qu’elle refuse, parce qu’elle n’aime pas le grand opéra français, et le Théâtre Italien lui fait une autre proposition qu‘elle acceptera, avec un cachet de soixante-quinze mille francs pour sa nouvelle saison. Son frère Manuel rejoint lui aussi la troupe du Théâtre Italien, ce qui leur permet de chanter ensemble. Elle débute la saison dans le rôle-titre de Sémiramis.
C’est un grand succès populaire. Elle rencontre le même succès dans Othello, La Cenerentola, et Roméo et Juliette. Elle prend ensuite trois mois de vacances chez son amie, la comtesse de Sparre au château de Brizay, en Touraine. La comtesse lui conseille de ne plus loger chez ses belles-sœurs.
En effet, après l’avoir bien accueillie, elles lui lancent souvent des piques. Dès son retour à Paris, elle va loger rue d’Artois, chez Madame Nardi, qui, bientôt, gère ses contrats. Maria revient au Théâtre des Italiens.
En 1829, elle fait une tournée à Londres, puis à Bruxelles. Le 20 août, au château de Chimay, elle rencontre Charles-Auguste de Bériot, premier violoniste du roi de Hollande.
Immédiatement, elle éprouve pour lui un amour qui est réciproque.
Le 2 juin 1832, le père de Maria meurt.
Toute l'année, elle est en tournée à Rome et à Naples.
Le 12 février 1833, à Paris, elle donne naissance à Charles-Wilfrid de Bériot. En juin, elle est en tournée à Londres, où elle se lie d’amitié avec Vincenzo Bellini. En 1834, la Malibran fait un tour de chant dans les grandes villes d'Italie : Bologne, Milan et Florence. L'année suivante, elle fait une autre tournée italienne, à Venise et Naples, où elle apprend l'annulation de son mariage avec Eugène Malibran.
Elle poursuit sa tournée par Londres, avant de revenir à Milan.
En 1836, elle fait un séjour parisien durant lequel elle épouse le 29 mars Charles-Auguste de Bériot, le père de son fils, Charles Wilfrid de Bériot, puis fait une tournée en Angleterre.
À nouveau enceinte de quelques mois pendant l'été 1836, elle monte à cheval, comme chaque matin, fait une chute, mais refuse de se soigner et tente encore d'honorer son public sur scène.

Mort

Le 23 Septembre 1836 , après quelques jours de coma, elle meurt à Manchester des suites de cet accident, qui avait provoqué la formation d'un caillot de sang au cerveau.
Bériot fait rapatrier son corps à Bruxelles et lui fait construire un imposant mausolée dans le cimetière de Laeken.
Fantasque mais géniale et généreuse, elle illustre un dévouement héroïque à son public, allant jusqu'au sacrifice suprême.
Elle laisse un souvenir ébloui à tous ses admirateurs.

Alfred de Musset lui a dédié des stances bouleversées dont celle-ci :
« O Ninette ! où sont-ils, belle muse adorée,
Ces accents pleins d'amour, de charme et de terreur,
Qui voltigeaient le soir sur ta lèvre inspirée,
Comme un parfum léger sur l'aubépine en fleur ?
Où vibre maintenant cette voix éplorée,
Cette harpe vivante attachée à ton cœur ? »
Sur sa tombe, on peut lire ce quatrain de Lamartine :
Beauté, génie, amour furent son nom de femme,
Écrit dans son regard, dans son cœur, dans sa voix.
Sous trois formes au ciel appartenait cette âme.
Pleurez, terre ! Et vous, cieux, accueillez-la trois fois !

Voix

La voix de la Malibran est décrite à la fois "ample, avec des variations dynamiques importantes , "sombre, chaude, et ronde".
Castil-Blaze ajoute qu'elle est "vibrante, pleine d'éclat et de vigueur".
S'il revendique qu'elle ne perd " jamais ce timbre flatteur, ce velouté qui lui donnaient tant de séduction dans les morceaux tendres ou passionnés ", d'autres ont évoqué des sons "durs" et “effondrés”, " quelques notes creuses" dans le médium et un aigu instable dans ses notes les plus hautes, et" un peu voilé ".
Sa maîtrise de la colorature est réputée " époustouflante ".
Elle était d'un si haut niveau qu'elle a exécuté un trille sur "la note extrême du registre de soprano ".
Castil-Blaze témoigne : "Vivacité, justesse, audace dans l'attaque, gammes chromatiques ascendantes, de quinzième, arpèges, traits éblouissants de force, de grâce ou de coquetterie, tout ce que l'art peut faire acquérir, elle le possédait".
Sa perfection technique, la cantatrice l'obtint grâce à la formation que lui prodigua son père.
Parlant de sa voix au début de cette formation, sa sœur Pauline Viardot, la décrit : "faible, d'un registre étroit, dont les tons aigus étaient durs et le médium voilé".
Elle ajoute : "la lutte constante qu'elle avait à soutenir contre son organe imparfait et rebelle était tellement pénible que, parfois, le découragement l'envahissait. Et c'est ainsi qu'elle acquit le don assez rare de savoir pleurer en chantant".
Elle maintenait sa voix dans les meilleures conditions possibles grâce à une volonté de fer et un travail vocal sans relâche. Ernest Legouvé, son premier biographe, raconte à ce sujet : "Je l'ai entendue, à Rome, un jour où elle devait jouer le Barbier de Séville, travailler pendant plusieurs heures les traits de sa cavatine, et de temps en temps, elle s'interrompait pour interpeller sa voix en lui disant : “Je te forcerai bien à m'obéir !” La lutte était donc chez elle un besoin, une habitude qui prêtait un caractère puissant et original à son talent".
La tessiture de Maria Malibran s'étendait du sol au contre-mi, et son étendue extrême partait du ré, ce qui lui a permis d'interpréter le rôle-titre d'Othello et monter la gamme jusqu'au fa en altissimo – atteint lors d'échauffements vocaux et une interprétation privée de Exsultate, Jubilate de Mozart.


Spectacle

En effet, Maria Malibran possédait d’extraordinaires dons dramatiques, une gestuelle d’une hardiesse inouïe et un chant presque « expressionniste » pour l’époque. C’est dans le rôle de Desdemona qu’elle obtint ses plus grands succès grâce à une interprétation spontanée et extravertie du personnage. La critique décrit une version inédite de l’héroïne, extrêmement émouvante dans ce rôle passionné de jeune femme désespérée. Sa fougue, sa passion, ses élans de génie remuèrent les cœurs et mirent les auditeurs du Théâtre-Italien en pleurs. Elle avait ainsi profondément marqué les esprits dans ce rôle où, selon Alfred de Musset, « elle s’abandonnait à tous les mouvements, à tous les gestes, à tous les moyens possibles de rendre sa pensée : elle riait, elle pleurait, se frappait le front, se décoiffait ; tout cela sans songer au parterre ; mais, du moins, elle était vraie. Ces pleurs, ces rires, ces cheveux déroulés, étaient à elle, et ce n’était pas pour imiter telle ou telle actrice qu’elle se jetait par terre dans Otello ».

Interprétation


Maria Malibran incarne l’essence de la diva romantique. C’est sous la Restauration puis la monarchie de Juillet, dans une atmosphère de spectacles fiévreuse et enthousiaste, que se situe la source de ce mythe qui, en l’espace de dix ans, se développera et connaîtra même un véritable apogée. Les Parisiens d’alors eurent en effet la chance d’en vivre les prémices, la naissance et déjà l’apothéose. Ce qui n’était que perfection auparavant allait devenir sublimation avec la nouvelle génération d’artistes que le Théâtre-Italien devait offrir aux Parisiens autour de 1830. C’est avec ces nouvelles cantatrices, et en particulier Maria Malibran, que s’affirmera le terme italien diva, composante du nouveau lexique importé de la mère patrie du bel canto, l’Italie. Le culte de la diva impose des critères de charisme et de beauté auxquels les artistes précédentes n’avaient pas eu à répondre. Le public parisien découvre à cette époque un nouveau genre de cantatrice, dotée d’un physique agréable, de ressources vocales exceptionnelles et d’un talent de tragédienne affirmé. On retrouve dans le personnage de Consuelo, du roman de George Sand (1854), une large part de l’imaginaire romantique de la diva.

Les circonstances dans lesquelles Maria Malibran mourut ont également nourri le mythe de cette cantatrice fascinante, premier modèle de l’artiste romantique qui s’est sacrifiée sur les planches. En 1836 – elle avait alors vingt-huit ans –, elle tomba de cheval, mais, occultant sa douleur, elle réussit à chanter le soir de sa terrible chute. Engagée au festival de Manchester, elle s’y rendit malgré ses souffrances et agonisa pendant neuf jours tout en continuant à se produire en concert avant d’expirer. Cette mort plongea le monde des mélomanes dans la consternation et inspira à Musset ses célèbres Stances à la Malibran.

Le modèle interprétatif de la Malibran, sur le plan théâtral comme vocal, a pleinement contribué à une vraie réforme de l’opéra. Elle substitua au néoclassicisme impérial des premiers chanteurs du XIXe siècle une esthétique neuve, adhérant au sentiment enflammé du temps. De par l’ampleur de son répertoire et l’impact qu’elle eut sur sa génération, on peut dire qu’elle fut l’une des premières divas de l’histoire de la musique.


Films


Le réalisateur Michel Jakar lui a consacré un film en 1984 : Maria Malibran
le réalisateur Werner Schroeter a tourné La Mort de Maria Malibran
Le réalisateur Sacha Guitry lui a consacré un film en 1943 : La Malibran
Spectacles et enregistrement.

La cantatrice Cécilia Bartoli lui a consacré un spectacle en 2008 pour le bicentenaire de sa naissance
: Maria (cf. le DVD Maria : the Barcelona Concert ; Malibran rediscovered, the romantic revolution, Michael Sturminger, réal. - Decca, 2008).

Généalogie
Manuel Garcia (Manuel del POPOLO RODRIGUEZ dit GARCIA) (1775-1832)
Chanteur - Compositeur - Chef d'orchestre
x Maria Joachina SITCHES dit BRIONES (1780-1864)


├──> Manuel Garcia Junior (1805-1906)
│ Chanteur - Compositeur - Professeur de chant
│ x Cécile Maria "Eugénie" MAYER (1814-1880)
│ dont postérité



├──> Maria Malibran (Maria Félicita GARCIA dite) (1808-1836)
│ x 1 Eugène MALIBRAN (1765- )
│ x 2 Charles-Auguste de Bériot (1802-1870)
│ │ Compositeur - Violoniste
│ │
│ ├──> Charles Wilfrid de Bériot (1833-1914)
│ Pianiste - Compositeur
│ Professeur à l'école Niedermeyer

├──> Pauline Viardot ( Pauline Michèle Ferdinande GARCIA dite) (1821-1910)
Cantatrice
x Louis Viardot (1800-1883)

├──> Louise Héritte-Viardot (1843-1918)
│ Compositrice - Pianiste - Cantatrice
│ x Ernest HERITTE


├──> Paul Viardot (1857- ) http://en.wikipedia.org/wiki/Paul_Viardot
│ Violoniste - Musicologue

├──> Marianne VIARDOT (1859- )
│ Peintre
│ se fiance avec Gabriel Fauré
│ x Victor Alphonse Duvernoy
│ Pianiste - Compositeur

├──> Claudie VIARDOT ( - )
x Georges Chamerot
Éditeur
dont postérité


Cecilia Bartoli a fait revivre La Malibran pour les Parisiens

(Pault Delort/Le Figaro)


La capitale a vécu hier une exceptionnelle journée musicale consacrée à la cantatrice décédée le 24 mars 1808, il y a tout juste deux cents ans.

Il y en avait hier à Paris pour toutes les bourses et pour tous les goûts. La Salle Pleyel offrait un film, trois concerts, une conférence et une étape gastronomique. Le parvis de l'Hôtel de ville permettait aux recalés, impécunieux ou refoulés, d'assister sur grand écran à la retransmission du concert donné par Cecilia Bartoli à Barcelone en novembre 2007 et qui vient de paraître en DVD chez Decca. Les amateurs de commémoration solennelle ont même eu droit à un rassemblement devant le 3 rue de Condé où la Malibran est née il y a deux siècles.

Un marathon comme on n'a en jamais connu de mémoire de mélomane, dû à l'opiniâtreté de Cecilia Bartoli dont l'hommage à la grande cantatrice était le projet personnel le plus abouti après la série de CD et de concerts qu'elle a consacrée depuis 1999 à Vivaldi, Gluck et Salieri, sans oublier sa séduisante évocation de la Rome du XVIIIe siècle, apogée des castrats en raison de l'interdiction faite aux femmes de chanter l'opéra.

Surprises et bonheurs

Ouverte à 9 heures Salle Pleyel, la journée aura réservé son lot de surprises et de bonheurs.
D'abord celui de revoir le film de Sacha Guitry, bien oublié, où la chanteuse est interprétée par Geori Boué. Cette œuvre a été tournée pendant la guerre et Jean Cocteau y joue Alfred de Musset, et Jacques Castelot, Lamartine.
Une curiosité qui montrait en tout cas l'intérêt que la chanteuse, décédée à 28 ans des suites d'une chute de cheval, a suscité à travers les époques.

On entrait dans le vif du sujet musical avec l'évocation du salon romantique de la Malibran.
Certes, il fallait un peu d'imagination pour ramener la scène de la Salle Pleyel aux dimensions d'un salon mondain. Vêtue d'une robe à traîne ornée de trois énormes fleurs, les bras nus dans un bustier lacé dans le dos, Cecilia Bartoli n'a pas ménagé sa peine malgré la longue journée qui l'attendait.
À ses côtés, le jeune pianiste chinois Lang Lang, nouvelle idole des salles de concert, montrait un délicat talent d'accompagnateur même si, livré à lui-même, il interprétait Liebestraum de Liszt avec une belle maîtrise technique et une non moins grande absence d'émotion.

En revanche Vadim Repin faisait étalage de toute sa science du violon, époustouflant virtuose dans les Variations de Paganini tirées d'un thème de Paisiello dans lesquelles il accompagnait la chanteuse. Les trois artistes se retrouvaient pour rendre hommage au violoniste Charles de Bériot compagnon de la Malibran et père de son enfant pour enchanter le public dans un air délicat et vocalement complexe. Un récital dans lequel Cecilia Bartoli faisait preuve de son habituelle générosité malgré l'heure matinale peu propice aux chanteurs.

Dans l'après-midi, entourée de ses complices de l'orchestre de l'Opéra de Zurich, elle donnait une version de concert de l'opéra de Rossini La Cenerentola où elle a pu faire admirer sa virtuosité vocale dans ce rôle qui contribua à la renommée de la Malibran.
Enfin, dans la soirée, Cecilia Bartoli devait retrouver Lang Lang et Vadim Repin et l'Orchestre philharmonique de Radio France sous la direction de Myung-Whun Chung pour un concert en forme d'apothéose dédiée à Mozart et Rossini, les deux compositeurs du début de sa carrière. Ses deux complices montraient leur talent et leur virtuosité dans deux morceaux de Chopin, Grande Polonaise brillante et de Paganini oncerto pour violon n° 2, faits pour enflammer le public.

Cecilia Bartoli raconte qu’elle a découvert La Malibran alors qu’elle commençait à chanter et s’est prise de passion pour cette femme hors du commun, que George Sand admirait. Elle s’est mise à collectionner des partitions et objets ayant appartenu à la diva.
C’est cette passion qui permet aujourd’hui au grand public de redécouvrir La Malibran, avec de nombreux évènements :


Le film "La Malibran"

La Malibran est un film français écrit et réalisé par Sacha Guitry en 1943, sorti en 1944.

Apprenant la mort prématurée de la célèbre cantatrice Maria Malibran (Geori Boué, de l'Opéra), son amie la comtesse Merlin (Suzy Prim) entreprend d'en retracer le fulgurant destin auprès de quelques intimes.
Sont ainsi évoqués la naissance de Marie, sa longue brouille avec son père, le ténor Garcia (Mario Podesta), son bref mariage avec le banquier Malibran (Sacha Guitry), ses amitiés avec La Fayette (Jacques Varennes), Lamartine (Jacques Castelot) et Alfred de Musset (Jean Cocteau), sa rencontre - prélude à une longue histoire d'amour - avec le virtuose Charles-Auguste de Bériot (Jacques Jansen), son enlèvement éclair par un vieil admirateur (Marcel Lévesque), sa réception à Naples, la chute de cheval qui lui fut fatale, son ultime récital à Manchester et la masterclass improvisée qu'elle devait trouver la force d'improviser pour une jeune voisine (Geneviève Guitry) avant de rendre elle-même sa dernière note.

Technique

Les crédits techniques et artistiques ci-dessous ont été établis après visionnage du film sur copie et dépouillement des archives de production :
Réalisation, scénario et dialogues : Sacha Guitry
Images : Fédote Bourgassof
Assistant-réalisateur : René Delacroix
Son : René Lécuyer
Musique : Louis Beydts
Montage : Alice Dumas
Décors : René Renoux et Henri Ménessier
Année de production : 1943

Distribution

Sacha Guitry : Eugène Malibran
Geori Boué : Marie Malibran
Suzy Prim : la comtesse Merlin
Mona Goya : Madame Garcia
Jacques Jansen : Charles de Bériot
Denis d'Inès : Berryer
Geneviève Guitry : la jeune voisine
Marcel Lévesque : le vieux mélomane
Jean Cocteau : Alfred de Musset
La petite Sylvie : Marie Malibran (enfant)
Mario Podesta : Manuel Garcia
Jean Weber : le roi de Naples
Jean Debucourt : l'ami de la comtesse Merlin
Jacques Varennes : le général de La Fayette
Jacques Castelot : Lamartine
Louis Arnoult : Vellutti
Madeleine Sibille : la cantatrice
Jeanne Fusier-Gir : la concierge
Renée Thorel : Mme de La Bouillerie
Henry Houry : Rossini
Jean Chaduc : Victor Hugo
Louis Beydts : le pianiste
Georges Spanelly : le directeur
Robert Favart : le ravisseur
André Carnège : le médecin
Géo Forster : un monsieur en coulisses
Jacques Butin
Henri Chauvet
Pierre Dux (rôle coupé au montage ?)
Hélène Flouest
Michel Marsay
Madame de Mazarin
Solange Varennes
Léon Walther


Alfred de MUSSET (1810-1857)
Stances A la Malibran


I

Sans doute il est trop tard pour parler encor d'elle ;
Depuis qu'elle n'est plus quinze jours sont passés,
Et dans ce pays-ci quinze jours, je le sais,
Font d'une mort récente une vieille nouvelle.
De quelque nom d'ailleurs que le regret s'appelle,
L'homme, par tout pays, en a bien vite assez.

II

Ô Maria-Felicia ! le peintre et le poète
Laissent, en expirant, d'immortels héritiers ;
Jamais l'affreuse nuit ne les prend tout entiers.
À défaut d'action, leur grande âme inquiète
De la mort et du temps entreprend la conquête,
Et, frappés dans la lutte, ils tombent en guerriers.

III

Celui-là sur l'airain a gravé sa pensée ;
Dans un rythme doré l'autre l'a cadencée ;
Du moment qu'on l'écoute, on lui devient ami.
Sur sa toile, en mourant, Raphaël l'a laissée,
Et, pour que le néant ne touche point à lui,
C'est assez d'un enfant sur sa mère endormi.

IV

Comme dans une lampe une flamme fidèle,
Au fond du Parthénon le marbre inhabité
Garde de Phidias la mémoire éternelle,
Et la jeune Vénus, fille de Praxitèle,
Sourit encor, debout dans sa divinité,
Aux siècles impuissants qu'a vaincus sa beauté.

V

Recevant d'âge en âge une nouvelle vie,
Ainsi s'en vont à Dieu les gloires d'autrefois ;
Ainsi le vaste écho de la voix du génie
Devient du genre humain l'universelle voix...
Et de toi, morte hier, de toi, pauvre Marie,
Au fond d'une chapelle il nous reste une croix !

VI

Une croix ! et l'oubli, la nuit et le silence !
Écoutez ! c'est le vent, c'est l'Océan immense ;
C'est un pêcheur qui chante au bord du grand chemin.
Et de tant de beauté, de gloire et d'espérance,
De tant d'accords si doux d'un instrument divin,
Pas un faible soupir, pas un écho lointain !

VII

Une croix ! et ton nom écrit sur une pierre,
Non pas même le tien, mais celui d'un époux,
Voilà ce qu'après toi tu laisses sur la terre ;
Et ceux qui t'iront voir à ta maison dernière,
N'y trouvant pas ce nom qui fut aimé de nous,
Ne sauront pour prier où poser les genoux.

VIII

Ô Ninette ! où sont-ils, belle muse adorée,
Ces accents pleins d'amour, de charme et de terreur,
Qui voltigeaient le soir sur ta lèvre inspirée,
Comme un parfum léger sur l'aubépine en fleur ?
Où vibre maintenant cette voix éplorée,
Cette harpe vivante attachée à ton coeur ?

IX

N'était-ce pas hier, fille joyeuse et folle,
Que ta verve railleuse animait Corilla,
Et que tu nous lançais avec la Rosina
La roulade amoureuse et l'oeillade espagnole ?
Ces pleurs sur tes bras nus, quand tu chantais le Saule,
N'était-ce pas hier, pâle Desdemona ?

X

N'était-ce pas hier qu'à la fleur de ton âge
Tu traversais l'Europe, une lyre à la main ;
Dans la mer, en riant, te jetant à la nage,
Chantant la tarentelle au ciel napolitain,
Coeur d'ange et de lion, libre oiseau de passage,
Espiègle enfant ce soir, sainte artiste demain ?

XI

N'était-ce pas hier qu'enivrée et bénie
Tu traînais à ton char un peuple transporté,
Et que Londre et Madrid, la France et l'Italie,
Apportaient à tes pieds cet or tant convoité,
Cet or deux fois sacré qui payait ton génie,
Et qu'à tes pieds souvent laissa ta charité ?

XII

Qu'as-tu fait pour mourir, ô noble créature,
Belle image de Dieu, qui donnais en chemin
Au riche un peu de joie, au malheureux du pain ?
Ah ! qui donc frappe ainsi dans la mère nature,
Et quel faucheur aveugle, affamé de pâture,
Sur les meilleurs de nous ose porter la main ?

XIII

Ne suffit-il donc pas à l'ange de ténèbres
Qu'à peine de ce temps il nous reste un grand nom ?
Que Géricault, Cuvier, Schiller, Goethe et Byron
Soient endormis d'hier sous les dalles funèbres,
Et que nous ayons vu tant d'autres morts célèbres
Dans l'abîme entr'ouvert suivre Napoléon ?

XIV

Nous faut-il perdre encor nos têtes les plus chères,
Et venir en pleurant leur fermer les paupières,
Dès qu'un rayon d'espoir a brillé dans leurs yeux ?
Le ciel de ses élus devient-il envieux ?
Ou faut-il croire, hélas ! ce que disaient nos pères,
Que lorsqu'on meurt si jeune on est aimé des dieux ?

XV

Ah ! combien, depuis peu, sont partis pleins de vie !
Sous les cyprès anciens que de saules nouveaux !
La cendre de Robert à peine refroidie,
Bellini tombe et meurt ! - Une lente agonie
Traîne Carrel sanglant à l'éternel repos.
Le seuil de notre siècle est pavé de tombeaux.

XVI

Que nous restera-t-il si l'ombre insatiable,
Dès que nous bâtissons, vient tout ensevelir ?
Nous qui sentons déjà le sol si variable,
Et, sur tant de débris, marchons vers l'avenir,
Si le vent, sous nos pas, balaye ainsi le sable,
De quel deuil le Seigneur veut-il donc nous vêtir ?

XVII

Hélas ! Marietta, tu nous restais encore.
Lorsque, sur le sillon, l'oiseau chante à l'aurore,
Le laboureur s'arrête, et, le front en sueur,
Aspire dans l'air pur un souffle de bonheur.
Ainsi nous consolait ta voix fraîche et sonore,
Et tes chants dans les cieux emportaient la douleur.

XVIII

Ce qu'il nous faut pleurer sur ta tombe hâtive,
Ce n'est pas l'art divin, ni ses savants secrets :
Quelque autre étudiera cet art que tu créais ;
C'est ton âme, Ninette, et ta grandeur naïve,
C'est cette voix du coeur qui seule au coeur arrive,
Que nul autre, après toi, ne nous rendra jamais.

XIX

Ah ! tu vivrais encor sans cette âme indomptable.
Ce fut là ton seul mal, et le secret fardeau
Sous lequel ton beau corps plia comme un roseau.
Il en soutint longtemps la lutte inexorable.
C'est le Dieu tout-puissant, c'est la Muse implacable
Qui dans ses bras en feu t'a portée au tombeau.

XX

Que ne l'étouffais-tu, cette flamme brûlante
Que ton sein palpitant ne pouvait contenir !
Tu vivrais, tu verrais te suivre et t'applaudir
De ce public blasé la foule indifférente,
Qui prodigue aujourd'hui sa faveur inconstante
À des gens dont pas un, certes, n'en doit mourir.

XXI

Connaissais-tu si peu l'ingratitude humaine ?
Quel rêve as-tu donc fait de te tuer pour eux ?
Quelques bouquets de fleurs te rendaient-ils si vaine,
Pour venir nous verser de vrais pleurs sur la scène,
Lorsque tant d'histrions et d'artistes fameux,
Couronnés mille fois, n'en ont pas dans les yeux ?

XXII

Que ne détournais-tu la tête pour sourire,
Comme on en use ici quand on feint d'être ému ?
Hélas ! on t'aimait tant, qu'on n'en aurait rien vu.
Quand tu chantais le Saule, au lieu de ce délire,
Que ne t'occupais-tu de bien porter ta lyre ?
La Pasta fait ainsi : que ne l'imitais-tu ?

XXIII

Ne savais-tu donc pas, comédienne imprudente,
Que ces cris insensés qui te sortaient du coeur
De ta joue amaigrie augmentaient la pâleur ?
Ne savais-tu donc pas que, sur ta tempe ardente,
Ta main de jour en jour se posait plus tremblante,
Et que c'est tenter Dieu que d'aimer la douleur ?

XXIV

Ne sentais-tu donc pas que ta belle jeunesse
De tes yeux fatigués s'écoulait en ruisseaux,
Et de ton noble coeur s'exhalait en sanglots ?
Quand de ceux qui t'aimaient tu voyais la tristesse,
Ne sentais-tu donc pas qu'une fatale ivresse
Berçait ta vie errante à ses derniers rameaux ?

XXV

Oui, oui, tu le savais, qu'au sortir du théâtre,
Un soir dans ton linceul il faudrait te coucher.
Lorsqu'on te rapportait plus froide que l'albâtre,
Lorsque le médecin, de ta veine bleuâtre,
Regardait goutte à goutte un sang noir s'épancher,
Tu savais quelle main venait de te toucher.

XXVI

Oui, oui, tu le savais, et que, dans cette vie,
Rien n'est bon que d'aimer, n'est vrai que de souffrir.
Chaque soir dans tes chants tu te sentais pâlir.
Tu connaissais le monde, et la foule, et l'envie,
Et, dans ce corps brisé concentrant ton génie,
Tu regardais aussi la Malibran mourir.

XXVII

Meurs donc ! ta mort est douce, et ta tâche est remplie.
Ce que l'homme ici-bas appelle le génie,
C'est le besoin d'aimer, hors de là tout est vain.
Et puisque tôt tard l'amour humain s'oublie,
Il est d'une grande âme et d'u heureux destin
D'expirer comme toi pour un amour divin !



A écouter

http://www.youtube.com/watch?v=0coO2I ... e&list=PL28F9DC697C33523C Hommage à la Malibran
http://youtu.be/EkUA5-Gs3uY Géori Boué la Malibran de Sacha Guitry
http://youtu.be/azrXuzjo2H8 musique de La Malibran


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Posté le : 24/03/2013 13:25
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Joe Barbera (Hanna-Barbera animations)
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Le 24 Mars 1911 naît Joseph Roland "Joe" Barbera, papa de Tom et Jerry et des strouphfs

Joseph Roland Barbera, est un réalisateur, producteur, scénariste, compositeur et acteur américain né de parents d'origine libanaise et italien.
Après des petits boulots et un travail comme banquier, Barbera rejoint Van Beuren Studios en 1932, puis Terrytoons en 1936.
En 1937 il déménage en Californie et pendant son travail à Metro-Goldwyn-Mayer (MGM), Barbera rencontre William Hanna.
Les deux hommes commencèrent alors leur collaboration dont la production de Tom et Jerry et des films avec dessins animés. En 1957, il co-fonde avec William Hanna, Hanna-Barbera, qui devient l'un des grands succès de dessin-animé à la télévision, avec la production de nombreux programmes tel que les Pierrafeu, Yogi l'ours, Scooby-Doo et Les Schtroumpfs.
En 1967, Hanna Barbera a été vendu à Taft Broadcasting pour 12 000 000 $, mais Hanna et Barbera gardèrent la direction de la compagnie jusqu'en 1991 quand le studio fut vendu à nouveau à Turner Broadcasting System, qui est détenu par Time Warner propriétaire de Warner Bros..
Barbera a gagné sept Oscars et huit Emmy Awards

Vie privée

Joseph Barbera naît dans la Petite Italie à Manhattan, New York le 24 mars 1911 de parents d'origine libanaise et sicilienne.
Il déclare dans son autobiographie à propos de ses origines italiennes :
"Parmi les nombreuses choses stupides et ridicules que j'ai fait dans ma vie, la plus stupide a été le mépris de mon patrimoine italien. J'ai délibérément refusé d'apprendre cette langue".
Sa famille déménage à Flatbush, New York, lorsqu'il avait quatre mois.
Il est l'aîné d'une fratrie de trois enfants, il a deux petits frères Larry et Ted, qui serviront tous les deux lors de la Seconde Guerre mondiale dans les forces armées des États-Unis, Larry participera à l'invasion de la Sicile avec la United States Army, armée de terre alors que Ted sera pilote de combat avec la United States Air Force, armée de l'air dans la campagne des îles Aléoutiennes
Barbera, Vincent, était le propriétaire de trois salons de coiffure, cependant il perdu la fortune de la famille aux jeux de hasard.
À l'âge de quinze ans, son père abandonne sa famille, de ce fait son oncle maternel Jim devient pour lui une figure paternelle.
Barbera démontre un talent pour le dessin très tôt.
Il est diplômé de Erasmus Hall High School de Brooklyn en 1928.
Durant l'école secondaire, Barbera gagne des titres de boxe.
Il est brièvement géré par la World Boxing Champion Lightweight de Al Singer mais il a vite perdu son intérêt pour ce sport.
En 1935, Barbera se marie avec sa petite amie de l'école secondaire, Dorothy Earl. Au lycée, ils étaient connus comme "Roméo et Juliette ".
Bien qu'ils se retrouvent par la suite, Barbera et son épouse se sont brièvement séparés quand il est parti pour la Californie.
C'est là qu'ils découvrent que Dorothy était enceinte. Néanmoins, ils divorcent en 1963. Peu après son divorce, Barbera rencontre sa seconde femme Sheila Holden, au Musso and Frank Grill à Los Angeles, où elle était comptable et caissière.
Contrairement à Dorothy, qui préférait être femme au foyer, Sheila apprécie la scène sociale d'Hollywood que fréquente son mari.

Barbera décède à l'âge de 95 ans dans son domicile de Studio City de Los Angeles le 18 décembre 2006, avec plus de 70 ans de carrière dans l'animation.
Sa femme Sheila était à ses côtés, de même que ses trois enfants, dont Jayne de son premier mariage, Lynn et Neal, de son second mariage.


Carrière

Les débuts
Lorsque Barbera était au lycée, il travaillait comme livreur pour un tailleur12. Durant la Grande Dépression, il essaye de devenir dessinateur pour le magazine The NY Hits Magazine. Il travaille alors comme banquier et continue en parallèle des tentatives pour faire publier ses dessins. Ses dessins pour les magazines commencent à être publiés dans Redbook, Saturday Evening Post et Collier's, le magazine où il a le plus de succès.
Barbera écrit à Walt Disney pour avoir des conseils pour démarrer dans l'industrie de l'animation.
Barbera prit des cours d'art à la Art Students League of New York et au Pratt Institute, il est engagé pour travailler dans le département de peinture de la Fleischer Studios.
En 1932, il rejoint le Van Beuren Studios comme animateur et auteur.
Il travaille alors sur des dessins animés comme Cubby Bear et Rainbow Parades, et aussi sur la coproduction de Tom et Jerry de Van Beuren. Quand Van Beuren Studio ferme en 1936, Barbera rejoignit Paul Terry au Terrytoons studio.

Film

Barbera quitte Terrytoons et New-York pour l'unité de dessin animé de Metro-Goldwyn-Mayer (MGM) en 1937, attiré par une augmentation de salaire.
Il trouve cependant que Los Angeles est plus morne que Brooklyn, et faillit retourner à Brooklyn.
Le bureau de Barbera est situé en face de celui de William Hanna. Les deux réalisent qu'ils vont former une bonne équipe.
En 1939, ils commencent un partenariat qui dure 50 ans.
Barbera et Hanna travaillent avec le dessinateur Tex Avery, qui a créé des personnages de dessin animé tels que Daffy Duck et Bugs Bunny.
En 1940, Hanna et Barbera ont co-réalisé Puss Gets the Boot qui est nommé pour l'Oscar du meilleur court-métrage d'animation.
Le studio veut diversifier son catalogue de dessin animé, malgré le succès de Puss Gets the Boot, le supérieur hiérarchique de Hanna et Barbera, Fred Quimby, ne veut plus produire de dessins animés avec des chats et des souris.
Surpris par le succès de Puss Gets the Boot, Barbera et Hanna ignorent la résistance de Quimby et continuent le développement du thème chats et souris.
À ce moment-là, Hanna veut retourner au travail pour les Ising à qui il est très fidèle. Barbera et Hanna rencontrent Quimby, qui découvre d'ailleurs qu'Ising est crédité pour la production de Puss Gets the Boot, sur lequel il n'a jamais vraiment travaillé.
Finalement Quimby les autorise à poursuivre l'idée du chat et de la souris. Le résultat est Tom et Jerry.
Cette série suit des personnages qui comportent quelques différences par rapport à ceux de Puss Gets the Boot, avec Jerry, un rongeur et son ennemi félin, Tom.
Quimby accepte chaque Oscar pour Tom et Jerry sans inviter Barbera et Hanna sur scène. Les dessins animés ont comme producteur crédité seulement Quimby, utilisant la même pratique qu'Ising qu'il a condamné.
Quimby promit à Barbera une promotion, Quimby attend six mois avant de la concrétiser. Quand Quimby parti à la fin de l'année 1955, Hanna et Barbera sont chargés de la division d'animation de la MGM.
Cependant le studio commence à perdre de l'argent à cause de la concurrence de la télévision, la MGM réalise alors que la re-sortie d'anciens dessins animés rapporte plus que la production de nouveaux.
En 1957, la MGM ordonne la fermeture de la division d'animation et licencie le personnel par téléphone.
Barbera et Hanna n'ont pas compris la décision car Tom et Jerry marche bien.


Télévision

En 1957, Barbera fait à nouveau équipe avec son partenaire Hanna pour produire des dessins animés pour la télévision et le cinéma.
Les deux possèdent des compétences différentes dans l'entreprise; Barbera écrivait les gags, alors que Hanna faisait la construction de l'histoire, et cherchait les artistes.
Les principales décisions de l'entreprise sont prises conjointement, bien que la présidence de l'entreprise est en alternance.
Ils tirent à pile ou face pour savoir qui aura son prénom en premier dans le nom de la société qui c'est d'abord appelée H-B Entreprises mais fut rapidement changer en "Hanna Barbera Productions".
La première offre animée de la société est "Pouf and Riqui" "The Ruff and Reddy Show, une série qui parle de l'amitié entre un chien et un chat.
Malgré une réponse en demi-teinte de leur première aventure au cinéma en solo, Loopy De Loop, Hanna-Barbera mit en place deux séries à succès à la télévision avec The Huckleberry Hound Show et The Yogi Bear Show.

En 1960, une enquête montre que la moitié des téléspectateurs de Huckleberry Hound Show étaient des adultes.
Cela incite l'entreprise à créer une nouvelle série d'animation, Les Pierrafeu.
Une parodie The Honeymooners, la nouvelle série suit une famille typique de l'âge de la pierre avec des électroménagers, des animaux qui parlent, et des célébrités invitées.
Avec des spectateurs de tous âges, les Pierrafeu deviennent la première série animée en première partie de soirée à être un succès.
La société produit plus tard une version futuriste des Pierrafeu sous le nom des Jetson. Les Pierrafeu est bien plus populaire que les Jetson.


A regarder

Tom et Jerry
http://youtu.be/AN50XwC4mn4
http://youtu.be/MC9237HE93w
http://youtu.be/3hV0Qm4bnek
http://youtu.be/o3vC2j6EdW0
http://youtu.be/qBhP5NLHuPE
http://youtu.be/lon1DkHiXjw
http://youtu.be/Eh2i7TXatPo


http://youtu.be/fBoZ5ZYKzq4 50 ans de Hanna-Barbera
http://youtu.be/ff6Bhir1LYo
http://youtu.be/w7tewdYm0A8


scoubidou
http://youtu.be/EWPjdyFVZ3M 1
http://youtu.be/Oxn-J-QdNwc 2

Les schtroumpfs
http://youtu.be/a65x-cMKuEs
http://youtu.be/EXCBuRSRX8s

Les pierrafeu

http://youtu.be/kcBTyftnkAc

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Jules Verne suite.
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Les Indes noires (1876-1877)
Les "Indes noires", ce sont les houillères d'Écosse. L'overman Simon Ford vit avec sa famille dans une mine de houille abandonnée, convaincu que le gisement n'est pas complètement épuisé. Mais quelques phénomènes inexplicables se produisent. Des personnes auraient-elle intérêt à ce que la mine ne rouvre jamais ? Il s'agit ici de second roman "écossais" de Verne, après Voyage à reculons en Angleterre et en Écosse ; il y aura ensuite Le Rayon vert.

Un capitaine de quinze ans (1877-1878)
Dick Sand, quinze ans, est novice sur le brick-goélette Pilgrim. À la suite d'un accident lors d'une chasse à la baleine, le capitaine Hull et tous les membres de son équipage périssent. Dick Sand prend donc les commandes du navire, dans l'espoir d'en ramener les passagers sains et saufs. À la suite de manoeuvres du traître Negoro, le navire suit une fausse route : croyant accoster la Bolivie, Sand et ses passagers se retrouvent plutôt en Afrique, en plein milieu de l'Angola, là où la traite des esclaves fait la richesse de quelques trafiquants et de rois indigènes. Sand et ses compagnons sont tôt faits prisonniers par les complices de Negoro. La quête de la liberté sera parsemée de nombreuses épreuves... Ce roman est une dénonciation en règle de l'esclavagisme. Verne ne donne pas dans la dentelle quand il sonne la charge contre les négriers et contre les pays qui, à l'époque où fut écrit ce roman, pratiquaient ou toléraient l'esclavage. Certains passages sont très violents et sanguinaires. Bien sûr, Verne ne faisait que décrire ce qui se passait, sans rien inventer, mais j'imagine mal un enfant lire ce livre. Au passage, Verne fait la nomenclature des explorations du continents africain, consacrant un chapitre entier au docteur Livingstone et au journaliste Stanley.

Les tribulations d'un Chinois en Chine (1878)
Kin-Fo est un jeune homme riche, mais qui se retrouve subitement ruiné. Ne pouvant supporter la pauvreté et n'étant pas capable de mettre fin à ses jours, Kin-Fo propose un marché à son maître, le philosophe Wang : celui-ci devra tuer Kin-Fo. En échange, Wang héritera du produit de l'assurance-vie de Kin-Fo, laquelle est assez élevée. Wang accepte et promet de remplir le "mandat" qui lui est confié. Quelque temps plus tard, Kin-Fo apprend qu'il n'est pas ruiné du tout ! Il relève alors Wang de sa promesse, mais celui-ci ne l'entend pas ainsi : il veut remplir le mandat qui lui a été confié (et il veut sans doute empocher l'assurance-vie). Kin-Fo doit donc poursuivre Wang à travers la Chine pour le convaincre qu'il ne veut plus mourir. Continuellement menacé d'être tué à tout instant par Wang, Kin-Fo comprend la valeur de la vie. Morale de l'histoire : c'est quand on est malade qu'on apprécie la santé. Un film mettant en vedette Jean-Paul Belmondo a été tiré de ce roman.

Les 500 millions de la Bégum (1878)
Le Français Sarrasin hérite de 500 millions de francs, mais il doit partager cette somme avec l'Allemand Schultze, l'auteur d'un mémoire intitulé Pourquoi tous les Français sont-ils atteints à des degrés différents de dégénérescence héréditaire ? Le ton du livre est lancé. Chacun des deux héritiers va concevoir et construire une ville "idéale" en Orégon. Les deux villes sont très différentes, celle de Schultze étant davantage une vaste usine d'armement qu'une ville, tandis que la ville française est un exemple de développement urbain. Le but de Schultze est bien sûr de détruire la ville rivale, conçue par un Français dégénéré. Ce roman avait été à l'origine écrit par André Laurie (Paschal Grousset) : Hetzel en avait racheté le manuscrit pour le confier à Jules Verne, qui le reprend à sa manière. Verne y démontre de l'hostilité face aux Allemands : quelques années auparavant, Bismarck avait mené l'Allemagne à la victoire sur la France de Napoléon III, lors de la guerre franco-prusse de 1870-1871. À la suite de cette défaite, la France fut amputée de l'Alsace et la Lorraine. Verne prit part à cette guerre en tant que garde-côte au Crotoy : la défaite française fut ainsi un peu la sienne et c'est sans doute pourquoi les Allemands n'ont pas le beau rôle dans ce roman. Le personnage de Schultze évoque un peu Hitler : bien sûr, Jules Verne ne connaissait pas le Führer, celui-ci n'étant devenu célèbre qu'une quinzaine d'années après la mort de Verne. Mais les ressemblances sont frappantes.

La maison à vapeur. Voyage à travers l'Inde septentrionale (1879)
L'histoire se passe en Inde en 1867 : le colonel Munro achète une étrange machine, un éléphant à vapeur traînant deux pagodes roulantes, afin d'entreprendre avec ses amis un voyage touristique en Inde, pays pacifié et sous contrôle britannique. Mais son voyage vise aussi à retrouver le chef de la résistance indoue, le cruel Nana Sahib, avec qui il a un compte à régler à la suite de la Révolte des Cipayes de 1857, au cours de laquelle Nana Sahib assassina Lady Munro. Et justement, Nana Sahib veut lui aussi se venger car Munro a tué sa compagne, la rani de Jansi ! Ce roman devait à l'origine porter le titre L'éléphant à vapeur, mais Hetzel préférait la maison.

La Jangada. Huit cents lieues sur l'Amazone (1880)
Une jangada est un train de bois, un vaste radeau, utilisé en Amérique du Sud. C'est sur ce genre d'embarcation que Joam Garral et toute sa famille descendront le cours de l'Amazone, afin de marier sa fille à Bélem, à l'embouchure du fleuve. Chemin faisant, nous apprenons que Joam Garral se nomme plutôt Joam Dacosta et que 23 ans plus tôt, il avait été condamné à mort pour un crime qu'il n'avait pas commis ; il avait réussi à s'échapper et à fuir au Pérou, là où il a mené une vie très respectable. Le méchant Torrès détient un parchemin crypté qui prouve l'innocence de Garral, ce parchemin ayant été écrit par le véritable coupable peu avant qu'il ne meure. Torrès veut monnayer ce parchemin et épouser la fille de Garral, déjà promise à Manoel. Garral refuse et Torrès se venge en dénonçant Garral aux autorités. Joam est alors arrêté et l'exécution de la sentence n'est plus qu'une question de jour. Benito, le fils de Joam, tue Torrès en combat singulier, sans savoir que celui-ci détient le parchemin et qu'il connaît la clé qui permettra de le déchiffrer. Retrouver le cadavre de Torrès et le parchemin ne sera pas une mince affaire. Et quand le document aura été trouvé, il faudra le déchiffrer. Heureusement, le juge Jarriquez, grand amateur de rébus, charades, etc., saura décrypter le document et suspendre la sentence juste avant qu'elle ne soit exécutée. L'histoire se terminera non pas par un, mais deux mariages. Un très long roman ; l'action ne s'installe véritablement qu'à partir du moment où Garral est arrêté. Le roman contient bien sûr une description presque complète de la géographie de la région amazonnienne, ainsi qu'un relevé des diverses explorations. Verne cite à plusieurs reprises la nouvelle Le Scarabée d'or, d'Edgar Poe, auteur qu'il qualifie d'ailleurs de "grand génie analytique". On se souviendra que Verne appréciait cet auteur américain et qu'il s'est même permis de faire une suite à Les aventures d'Arthur Gordon Pim, soit Le Sphynx des Glaces.

L'école des Robinsons (1881)
Godfrey Morgan est le neveu du riche William Kolderup. Âgé de 22 ans, il mène une vie oisive. Au cours d'un voyage, lui et son professeur de danse et de maintien, T. Artelett (dit Tartelett), font naufrage et se retrouvent sur une île déserte, où ils doivent se débrouiller pour vivre. Sauf que ce naufrage est "arrangé" et c'est l'oncle William qui tire les ficelles. Ce roman n'est pas le meilleur de Verne, mais il se lit bien. Tartelett nous fait bien rire par son petit côté "précieuse ridicule".

Le Rayon Vert (1881)
Qu'est-ce que le rayon vert ? Une nouvelle arme puissante ? Non : il s'agit du dernier rayon lancé par le soleil au moment où il se couche sur l'océan. Ce rayon, vert bien sûr, n'est visible que pendant une infime fraction de seconde, et encore faut-il que le ciel soit dégagé de brume et d'une pureté parfaite. Et d'après une vieille légende née au pays des Highlands, la personne qui peut voir ce rayon "ne peut plus se tromper dans les choses dans les choses du sentiment ; c'est que son apparition détruit illusions et mensonges ; c'est que celui qui a été assez heureux pour l'apercevoir une fois, voit clair dans son coeur et dans celui des autres." Sib et Sam Melvill, deux vieux écossais, sont les oncles de Miss Helena Campbell, qui est orpheline, comme c'est d'ailleurs bien souvent le cas dans les romans de Jules Verne. Sib et Sam aimeraient qu'elle épouse Aristobulus Ursiclos, un jeune pédant qui ne voit que le côté scientifique des choses. C'est ainsi qu'il décrit la mer comme étant "une combinaison chimique d'hydrogène et d'oxygène, avec deux et demi pour cent de chlorure de sodium". Il va sans dire qu'Helena n'est pas éprise du tout d'Aristobulus et, pour gagner du temps, elle déclare vouloir voir le Rayon Vert. Ses oncles feront tout en leur possible pour la satisfaire et aussi pour lui faire changer d'idée en ce qui concerne Aristobus. Mais Olivier Sinclair, un jeune artiste, viendra mêler les cartes. Helena verra-t-elle le Rayon Vert ? Qui épousera-t-elle à la fin du roman ? Devinez... Du Jules Verne différent. L'auteur ridiculise la science et donne le beau rôle à l'art. "Le Rayon Vert", c'est tout simplement une histoire d'amour qui sert de prétexte à Verne pour se rappeler ses souvenirs de voyages en Écosse.

Kéraban le têtu (1882)
Quel homme têtu que le turque Kéraban ! Pour ne pas avoir à payer un droit de passage pour traverser le Bosphore (détroit séparant l'Europe de l'Asie et reliant la mer Noire à la mer de Marmara), il décide de faire le tour de la mer Noire, entraînant avec lui son ami hollandais Van Mitten et le valet de ce dernier, Bruno : tout un voyage pour sauver 10 paras, soit quelques centimes. Le voyage coûtera beaucoup plus cher à Kéraban, mais il aura la satisfaction de ne pas payer la taxe. Bien sûr, Kéraban et ses amis rencontreront différents obstacles, plusieurs personnes ayant intérêt à ce qu'ils ne parviennent pas à Scutari.

L'archipel en feu (1883)
Tout sur l'accession à l'indépendance de la Grèce au 19e siècle, vue à travers l'histoire de Nicolas Starkos, un pirate grec qui capture et vend ses compatriotes comme esclaves sur les marchés africains. Il trouvera sur sa route le Français Henry d'Albaret, lieutenant de vaisseau de la marine royale, venu appuyer la cause de l'indépendance grecque. Starkos et d'Albaret sont aussi rivaux pout l'amour de la belle Hadjine Elizundo, laquelle préférera d'Albaret, au grand dam de Starkos. Pas beaucoup d'action dans ce roman, sauf dans les derniers chapitres, lors de l'affrontement entre la bande de pirates de Starkos et l'équipage de d'Albaret. Par contre, Verne pousse à fond sa narration des événements ayant mené à l'indépendance acquise par la Grèce sur la Turquie. Pourtant, il n'y a pas beaucoup de Turcs dans la rivalité opposant Starkos à d'Albaret...

L'Étoile du Sud. Le Pays des diamants (1883)
Afrique du Sud : l'ingénieur minier Cyprien Méré veut épouser Miss Watkins, mais John Watkins, son père, refuse car Méré n'est pas assez riche. Méré se lance alors dans la confection d'un diamant artificiel, avec lequel il pourra obtenir la main de sa bien-aimée. Il réussit, mais le diamant est volé. Méré et quelques autres partent à la recherche du suspect, dans le Transvaal. C'est finalement dans le gésier d'une autruche que sera retrouvé l'inestimable joyaux. Méré peut alors épouser Miss Watkins, après avoir rendu justice à un misérable juif qui avait été floué par John Watkins. Mais ce diamant, au juste, est-il vraiment artificiel ? L'idée de ce roman n'est pas de Jules Verne : comme pour Les 500 millions de la Bégum, l'éditeur Hetzel en avait acheté le manuscrit à Paschal Grousset (André Laurie), pour ensuite le confier à Verne afin qu'il le remanie.

Mathias Sandorf (1883-1884)

Mathias Sandorf est un comte hongrois se battant contre la domination autrichienne. Trahi, il est capturé et condamné à mort, mais il réussit à s'échapper en traversant la mer Adriatique à la nage. Quinze ans plus tard, sous le nom du riche Docteur Antékirtt, Sandorf revient et se venge de ceux qui l'ont trahi. Il retrouvera au passage sa fille qu'il croyait morte. Cette histoire ressemble beaucoup au Comte de Monte-Cristo d'Alexandre Dumas, à qui Jules Verne dédie justement son roman.

L'épave du Cynthia (1884)
Erik Hersebom est un jeune norvégien doté d'une remarquable intelligence. Il y a cependant quelque chose qui cloche en lui : il n'a pas du tout les traits physiques caractéristiques des peuples slaves. Il a toute l'apparence d'un celte. Le docteur Schwaryencrona le prend sous son aile et finit par découvrir qu'Erik a été adopté par une famille de pêcheurs norvégiens, après avoir été sauvé du naufrage du Cynthia alors qu'il n'avait que quelques mois. Avec la bénédiction de sa famille adoptive et avec l'aide du docteur Schwaryencrona, il entreprend de découvrir le secret de ses origines. Ce sera l'occasion pour lui de devenir le premier à réussir un voyage circumpolaire. Ce roman n'est pas réellement de Jules Verne : l'auteur original est André Laurie (Paschal Grousset), modeste écrivain dont l'oeuvre est généralement dénuée d'intérêt littéraire. Jules Verne a réécrit l'histoire imaginée par Laurie, lui ajoutant son style bien à lui, mais Laurie a pu co-signer l'oeuvre, contrairement à deux autres romans que Verne a signés seul, L'Étoile du Sud et Les 500 millions de la Bégum. Étant le fruit d'une collaboration, L'épave du Cynthia est hors-série et ne fait pas partie des Voyages extraordonaires.

Robur le Conquérant (1885)
Uncle Prudent et Phil Evans sont respectivement président et secrétaire du Weldon-Institute de Philadelphie, mais aussi d'intimes ennemis. Le Weldon-Institute est un club rassemblant tout ceux pouvaient s'intéresser à l'aérostatique, "mais amateurs enragés et partculièrement ennemis de ceux qui veulent opposer aux aérostats les appareils plus lourds que l'air". Ces "ballonistes" en sont à se disputer la meilleure manière de diriger un aérostat, lorsqu'un homme, Robur, fait irruption dans la salle de séance du Weldon-Institute : il provoque la fureur de ses membres en disant que l'avenir appartient non pas aux ballons, mais aux machines volantes. Pour prouver ses dires, il enlève Prudent et Evans et les embarque à bord de l'Albatros, une machine volante digne du Nautilus. Robur commence un périple autour du monde, prouvant à Prudent et Evans qu'une machine volante mue par l'électricité se contrôle beaucoup mieux qu'un ballon. Le personnage de Robur revient dans Maître du Monde (1904).

Un billet de loterie (1885)
Hulda, une jeune norvégienne, attend fébrilement des nouvelles de son fiancé Ole Kamp, parti à la pêche en haute mer. Le navire est malheureusement porté disparu. Hulda reçoit cependant un message d'adieu qu'Ole a eu le temps d'écrire avant que ne sombre le navire. Ce message, écrit au verso d'un billet de loterie d'un tirage prochain, avait été enfermé dans une bouteille jetée à la mer. Et si ce billet de loterie était chanceux ? C'est ce que pensent beaucoup de gens qui veulent l'acheter, même à prix d'or. Hulda sera-t-elle riche ? Et reverra-t-elle son fiancé ? Qu'en pensez-vous ?

Nord contre Sud (1885-1886)
L'action de ce roman se passe dans le sud des États-Unis, en pleine Guerre de Sécession. James Burbank possède une vaste plantation en Floride et de nombreux Noirs y travaillent librement, Burbank les ayant affranchis de leur condition d'esclavage. Les voisins de Burbank, dont le très méchant Texar, ne l'entendent pas ainsi et le soupçonnent de sympathie pour l'Armée nordiste. Burbank aura fort à faire pour défendre sa plantation, sa famille et lui-même contre Texar, en attendant que les "fédéraux, nordistes, anti-esclavagistes, unionistes" ne viennent prendre le contrôle de la Floride. Verne se montre résolument anti-esclavagiste. Il laisse également voir toute l'admiration qu'il a pour le peuple américain.

Le chemin de France (1885)
L'histoire se passe en 1792. Pendant que Natalis Delpierre, un soldat de l'armée française, est en Prusse pour visiter sa soeur, la guerre éclate entre la France et la Prusse ; Delpierre et ses amis doivent alors trouver le moyen de rentrer en France. Comme dans Les 500 millions de la Bégum, Jules Verne déverse tout son fiel contre les Allemands, qu'il décrit presque tous comme des gueux.

Deux ans de vacances (1886-1887)
Dans la préface, Jules Verne s'explique : d'après lui, beaucoup de livres ont déjà présenté des personnages isolés sur une île, que ce soit l'homme seul (Robinson Crusoé, de Defoe), la famille (Robinson Suisse, de Wyss), la société (Le cratère, de Cooper), les savants (L'Île mystérieuse, de Verne lui-même), en plus d'un Robinson de 12 ans, le Robinson des glaces, le Robinson des jeunes filles, etc.:

Malgré le nombre infini des romans qui composent le cycle des Robinsons, il m'a paru que pour le parfaire, il restait à montrer une troupe d'enfants de huit à treize ans, abandonnés dans une île, luttant pour la vie au milieu des passions entretenues par les différences de nationalités, - en un mot, un pensionnat de Robinsons.

D'autre part, dans le Capitaine de quinze ans, j'avais entrepris de montrer ce que peuvent la bravoure et l'intelligence d'un enfant aux prises avec les périls et les difficultés d'une responsabilité au-dessus de son âge. Or, j'ai pensé que si l'enseignement contenu dans ce livre pouvait être profitable à tous, il devait être complété.
L'un des principaux personnages se nomme Briant. Il semble que Jules Verne se soit inspiré du nom de son ami Aristide Briand, homme politique français

Famille Sans-Nom (1887-1888)
L'histoire des Patriotes canadiens-français lors des Troubles de 1837-1838, vue par Verne. Pour les besoins de son roman, Verne crée de toutes pièces un personnage, Jean Morgaz, qui est à la tête des Patriotes. Verne ne peut malheureusement changer le cours de l'Histoire et la rébellion sera écrasée. Ce n'est pas un roman majeur de Verne, mais un de ceux qui peut le plus intéresser les lecteurs du Québec. Dans ce récit écrit en 1888, Verne place à la tête des Patriotes le jeune Jean Morgaz, fils du traître Simon Morgaz. Tous les personnages historiques ayant pris part à la Rébellion sont dans le roman, à commencer par Papineau. Verne décrit aussi les lieux, comme St-Eustache, St-Denis, Montréal, Québec, etc.

Sans dessus dessous (1888)
À l'origine Le monde renversé, ce roman est le fruit d'une collaboration avec Badoureau, un mathématicien, qui a eu l'idée de départ et qui a cédé son travail à Verne. Nous retrouvons les personnages de De la Terre à la Lune vingt ans plus tard : ils veulent pouvoir, à l'aide d'un gigantesque canon, faire basculer la Terre sur son axe de rotation, le but étant de réchauffer le pôle nord. Une erreur de calcul fera heureusement échouer l'expérience.

Le château des Carpathes (1889)
L'histoire se passe en Roumanie. Les habitants du village de Werst sont terrifiés par des manifestations surnaturelles entourant le château voisin, supposément abandonné depuis des années. Quelques braves auront le courage de monter au château pour en éclaircir le mystère. Bien sûr, l'électricité aura son rôle à jouer et expliquera bien des phénomènes...

César Cascabel (1890)
Les Cascabel sont des saltimbanques français ; après quelques années passées aux États-Unis, ils décident de revenir en France. Malheureusement, ils se font voler l'argent durement gagné et doivent oublier le bateau. Ils choisissent donc de passer par l'Alaska, le détroit de Behring glacé, la Sibérie et la Russie. Se joignent à eux un exilé politique russe et une jeune indienne, ainsi que les habituels bandits. Rien de génial, rien d'extraordinaire, mais un roman amusant et léger.

Mistress Branican (1890)
Dolly Branican est la femme du capitaine John Branican. En 1875, celui-ci quitte San Diego à destination de Calcutta, à bord du Franklin. Quelques temps après, le nourisson de Dolly meurt noyé. La pauvre femme perd la raison sous le choc. Le temps s'écoule et on reste sans nouvelles du navire, qui est considéré perdu. Quand Dolly retrouve la raison, 4 ans plus tard, elle apprend la disparition de son mari, mais refuse de se croire veuve. Elle organise donc une série d'expéditions destinées à retrouver son mari. C'est finalement en Australie qu'elle le libérera de la tribu des Indas, plus de 15 ans après sa disparition. Elle se découvrira aussi un fils, né pendant sa folie. Ce roman rappelle un peu Les enfants du Capitaine Grant, surtout parce qu'une partie de l'histoire se déroule en Australie. L'héroïne, Mistress Branican, y fait preuve d'un très grand courage et d'une détermination sans faille.

Claudius Bombarnac (1891)
Claudius Bombarnac est un journaliste français prenant place à bord du "Grand Transasiatique", train reliant l'Europe à la Chine. Plusieurs personnages secondaires, passagers du train, agrémentent ce récit. Parmi eux, le baron allemand Weissschnitzerdörfer, qui entreprend le tour du monde en... 39 jours. Autre clin d'oeil à son oeuvre, Verne fait allusion à l'adaptation théâtrale de son roman Michel Strogoff. Mis à part une attaque par des bandits, il n'y a pas beaucoup d'action dans ce roman, dont l'intérêt principal repose sur les caractères des personnages de diverses nationalités qui peuplent le train au cours du long trajet.

P'tit-Bonhomme (1891)
L'histoire se passe en Irlande. P'tit-Bonhomme est un orphelin à la vie misérable. Recueilli par un fermier, il vit quelques années de bonheur, mais la Grande Famine de 1846-1848 anéantit cette vie. P'tit-Bonhomme est de nouveau seul et, à force de travail, il réussit à s'enrichir et il peut récompenser ceux qui l'ont soutenu dans son enfance. Il n'y a pas beaucoup d'action dans ce roman : Verne y dépeint surtout les paysages irlandais et les différentes classes sociales côtoyées par P'tit-Bonhomme. Cette oeuvre aurait été inspirée de Dickens.

Mirifiques aventures de Maître Antifer (1892)
L'histoire d'une chasse au trésor, où les indices, arrivant par bribes, mèneront Pierre Servan Malo de St-Malo à la Tunisie, au golfe de Guinée, puis à Édimbourg, ensuite au Spitsberg et enfin au large de la Sicile.

L'île à Hélice (1893)
Quatre musiciens français en tournée aux Etats-Unis sont embarqués contre leur gré sur Standard Island, une gigantesque île artificielle et mobile peuplée de milliardaires. Débute alors un long périple d'un an sur les eaux du Pacifique, pendant lequel les péripéties ne manqueront pas : une invasion de fauves, des pirates, des cannibales, etc. Mais à cause de la bêtise humaine, l'île se disloquera. Bien sûr, il y aura quand même un mariage à la fin ! Verne ne situe pas exactement cette histoire dans le temps : Dans le cours de cette année-là -- nous ne saurions la préciser à trente ans près -- les États-Unis d'Amérique ont doublé le nombre des étoiles du pavillon fédératif (...) après s'être annexé le Dominion of Canada (...), les provinces mexicaines, etc. Verne nous surprend en décrivant quelques-uns des appareils utilisés sur l'île, notamment le télautographe, qui n'est rien de moins qu'un télécopieur, un fax !

Un drame en Livonie (1893, revu en 1903)
L'histoire d'une erreur judiciaire survenue dans les pays baltes. Le professeur Dimitri Nicolef est accusé du meurtre du caissier des frères Johausen, riches banquiers d'origine allemande qui détiennent une grosse créance contre Nicolef, d'origine slave. Toutes les apparences sont contre le pauvre Nicolef. Seuls ses amis et les membres de sa famille doutent de sa culpabilité. Ce qui n'arrange rien, c'est que les frères Johausen sont les ennemis politiques de Nicolef, lequel est retrouvé mort à la suite de ce qui semble être un suicide, ce qui constitue un aveu. Or, quelques temps après, le véritable meurtrier, mourant, avoue ses crimes : les meurtres du caissier Poch et de Nicolef. Ce livre a été écrit pendant la célèbre affaire Dreyfus, affaire judiciaire très délicate, mais ne fut publié qu'en 1904. D'après Jean Jules-Verne, "ce récit comporte une autre démonstration ; celle de l'acharnement mis par un clan politique à perdre ses adversaires". Les Frères Kip porte aussi sur les conséquences d'une erreur judiciaire.

Le Superbe Orénoque (1894)
L'Orénoque est un long fleuve qui coule au Vénézuela. Jean de Kermor entreprend de remonter ce fleuve à sa source, afin de retrouver son père, le colonel de Kermor, disparu depuis quatorze ans. Jean de Kermor est accompagné de son oncle, le grincheux sergent Martial (mais sont-ils vraiment neveu et oncle ?). En cours de route, ils feront connaissance avec les explorateurs français Jacques Helloch et Germain Paterne. Ils devront éviter de tomber sur la bande d'Alfaniz, un redoutable évadé du bagne qui est l'ennemi personnel du Colonel de Kermor. Ce roman a été terminé en 1894, mais Jules Verne l'a laissé mûrir dans ses tiroirs pendant près de 4 ans. Ce n'est qu'en 1898 qu'est publié ce récit de voyage. Car c'est bien ce qu'est Le Superbe Orénoque, qualifié par Jean Jules-Verne de "récit de voyage, émaillé d'incidents qui le rendent attrayant."

Face au drapeau (1894)
Thomas Roch est un inventeur devenu fou ; il a inventé un puissant explosif, mais son pays, la France, ne veut pas le lui acheter. Roch le vendra alors au plus offrant, le pirate Ker Karraje. À la fin du roman, Roch redevient lucide et, pour ne pas commettre de crime de lèse-patrie en détruisant un navire de guerre arborant le pavillon tricolore français, provoque une explosion qui le tue, avec la bande de pirates. Ce roman a valu à Verne un procès de la part de l'inventeur français Turpin. Ce dernier avait inventé en 1885 un explosif qu'il n'avait pas réussi à vendre au gouvernement français, et il avait ensuite été emprisonné. Même si Verne ne se cache pas pour dire que son roman est inspiré de "l'Affaire Turpin", la poursuite de Turpin est rejetée.

Clovis Dardentor (1895)
Clovis Dardentor est un riche industriel, fort en gueule, à qui tout réussi. En visite en Algérie, où il doit "arranger" le mariage de l'insignifiant Agathocle Désirandelle avec la charmante Louise Elissane, il fait la connaissance de deux orphelins venus s'engager dans la Légion étrangère, Marcel Lornans et Jean Taconnat, lesquels aimeraient bien, l'un se faire adopter par Dardentor, l'autre épouser la belle Louise. Un long périple en Algérie sera pour chacun des personnages l'occasion d'arriver à ses fins. Clovis Dardentor, écrit en 1896, c'est l'occasion de découvrir l'Algérie française du 19e siècle, de manière beaucoup plus approfondie qu'avec Tartarin de Tarascon, de Daudet, qui se passait aussi en Algérie. La pièce de théâtre jointe à Clovis Dardentor traite principalement du même propos, soit le mariage et le travail effectué par un tiers pour le favoriser. Dans la version parue en 1979 dans la collection 10/18, Union Générale d'Éditions, l'éditeur a joint à cette oeuvre un vaudeville de Verne, Un neveu d'Amérique ou Les deux Frontignac, et a donné au tout un sous titre, soit L'art de se marier.

Le Sphinx des Glaces (1895)
Notre ami Jules va loin cette fois-ci : il compose une suite à un roman d'un autre auteur, l'Américain Edgar Allan Poe. Et quelle suite ! Jeorling, le narrateur, a lu et relu Les aventures de Gordon Pym et, naturellement, il est persuadé qu'il ne s'agit que d'une fiction issue de l'imagination de Poe. Mais il ira de découvertes en découvertes et d'étonnements en étonnements ! Citons ici Jules Verne, dans une note à Hetzel :
J'ai pris pour point de départ un des plus étranges romans d'Edgar Poe, Les aventures de Gordon Pym, qu'il ne sera point nécessaire d'avoir lu. J'ai profité de tout ce que Poe avait laissé d'inachevé et du mystère qui enveloppe certains de ses personnages. Une idée très heureuse m'est venue, c'est qu'un de mes héros, qui croyait comme tout le monde que le roman était une fiction, se trouve face à face avec une réalité (...)
Je crois personnellement que si la lecture du livre de Poe n'est pas un préalable, elle est à tout le moins fortement recommandée.

Le Village aérien (1896)
Deux chasseurs, un Américain et un Français, accompagnés de leur guide et d'un enfant, s'aventurent dans la Grande Forêt, sise en Afrique centrale et réputée impénétrable. Ils retrouveront l'équipement du Docteur Johausen, disparu depuis quelques années alors qu'il étudiait les signes. Les héros seront ensuite guidés jusqu'à un village situé à 100 pieds dans les airs, sur la cime des arbres. Ce village est peuplé par les Wagdis, desquels on peut se demander si ce sont des singes supérieurs ou des hommes inférieurs... D'abord désigné sous le nom de La Grande Forêt, ce livre est n'a été publié qu'en 1901. Verne adopte la théorie de l'évolution de Darwin et semble considérer les Wagdis comme le "chaînon manquant". Pour cela, Le Village aérien n'a pas dû plaire à ceux qui croient que Dieu a fait l'homme à son image...

Seconde patrie (1896)
Une suite au roman de Johann David Wyss, Le Robinson suisse. Il vaut mieux avoir lu l'original au préalable...

Le testament d'un excentrique (1897)
William J. Hypperbone, l'un des plus éminents membres de l'Excentric Club de Chicago, vient de mourir, laissant une fortune de 60 millions de dollars et aucun héritier ! Son testament cause tout un émoi dans la ville des Chicago, sur tout le territoire américain et dans le monde entier : il lègue toute sa fortune à celui des six participants choisis au hasard qui gagnera une partie basée sur les règles du "Noble Jeu de l'Oie" et qui s'intitule "Le Noble Jeu des États-Unis" : en prenant tous les états américains d'alors, en y ajoutant le District de Columbia et le territoire indien, et en répétant 14 fois l'Illinois, on obtient 63 cases, comme dans le Jeu de l'Oie. Le jeu sera mené par le notaire Tornbrock, qui jetera les dés à chaque deux jours et qui enverra ainsi les participants d'un état à l'autre, le gagnant étant celui qui arrivera le premier à la 63e case. Bien sûr, il y a des pièges. Deux de ces participants, Lissy Wag et Max Réal, se marieront à la fin de la partie ; le journaliste Harris T. Kimbale attirera un peu de notre sympathie, mais il en sera tout autrement des antipathiques Hermann Titbury, un vieil avare, et Hodge Urrican, de même que de l'imbécile Tom Crabbe, boxeur de son état. Mais qui est ce 7e participant, le mystérieux XKZ, ajouté par Hypperbone dans un codicille de dernière minute ? Et qui gagnera la partie et les 60 millions de dollars ? Impossible de ne pas connaître les États-Unis à fond après avoir lu ce roman : la plupart des états sont décrits par Jules Verne comme lui seul en a l'habitude. Et pour la inième fois, Jules Verne nous fait une belle description des chutes Niagara. Ce roman est l'un des plus amusants de la bibliographie de Verne, mais l'histoire prend cependant du temps à prendre son envol, car Verne place minutieusement ses personnages. Il prend aussi trois chapitres pour décrire les funérailles d'Hypperbone, ce qui est assez long.

En Magellanie (1897-1898)
Imaginez la situation : vous êtes un anarchiste misanthrope jusqu'au plus profond de votre âme et vous vivez reclus sur une île. Un jour, un navire échoue et vous en sauvez les nombreux passagers et membres d'équipage, lesquels s'installent sur votre île et vous reconnaissent comme leur chef. Contre votre gré, vous édictez des lois, construisez une prison, donnez des ordres, etc. C'est ce que doit vivre le Kaw-Djer, un mystérieux personnage offrant quelques ressemblances avec le Capitaine Nemo. Ce roman a été écrit par Jules Verne, mais ne fut publié que quatre ans après sa mort, soit en 1909, sous le titre Les naufragés du Jonathan après avoir été largement modifié par son fils Michel, qui a supprimé plusieurs chapitres et en a ajouté d'autres.

Le secret de Wilhelm Storitz (1898, revu en 1901)
L'histoire de ce roman se passe à Budapest, en 1757. Le Français Henri Vidal est venu rejoindre son frère, Marc Vidal, lequel doit épouser la jolie Myra Roderich. Son rival malheureux et frustré, le méchant Wilhelm Storitz, décide de tout faire pour empêcher ce mariage, même à utiliser un secret que son père, alchimiste, lui a légué : le secret de l'invisibilité. Il profite de son invisibilité pour faire peur à la crédule et superstitieuse population hongroise : il déchire l'avis de mariage, vole la couronne nuptiale et, ce qui est le pire, rend Myra invisible. Il mourra, sans avoir dévoilé le secret. Comment donc rendre Myra de nouveau visible ? Ce livre a été publié seulement en 1910, soit cinq ans après la mort de Verne, non sans avoir été modifié par Michel Verne. Plusieurs voient en ce livre une réponse au roman The Invisible Man, de Herbert-Georges Wells, paru quelques années plus tôt, et qui inspira plusieurs films.

Les Frères Kip (1898)
L'histoire d'une terrible erreur judiciaire, où des bandits de la pire espèce, Fling Balt et Vin Mod, assassinent le capitaine Gibson, commandant du navire James-Cook. L'affaire est bien montée et ce sont les frères Karl et Pieter Kip qui seront accusés et condamnés à mort pour ce meurtre. Ce n'est qu'à la lueur d'un fait nouveau que les Kip pourront enfin retrouver leur liberté et leur honneur. Ça ressemble un peu à Un drame en Livonie, écrit à la même époque. Ce livre est paru en 1902. Verne se serait inspiré de l'affaire des Frères Rorique-Degraeve, saga judiciaire de la fin du 19e siècle. On y voit que si Jules Verne peut faire de très longues descriptions géographiques, il peut aussi résumer très succintement les phases d'action : c'est surtout le cas à la toute fin de la première partie, alors que Verne résume en moins d'une page la tentative de rébellion organisée par Fling Balt.

Les histoires de Jean-Marie-Cabidoulin (1899)
Le Saint-Enoch est un baleinier commandé par le capitaine Bourcart et dont l'équipage est composé d'une trentaine de personnes. Le navire quitte le Havre à destination de l'océan Pacifique, d'abord dans les parages de la Nouvelle-Zélande, puis de la côte américaine et, enfin de la Mer d'Okhotsk. La pêche à la baleine est tantôt remplie de succès, tantôt lamentable. Et la présence d'un navire rival battant pavillon anglais, le Repton, n'aide en rien à améliorer les choses. Le capitaine Bourcart doit aussi composer avec le tonnelier Jean-Marie Cabidoulin, qui affole l'équipage avec ses histoires de gigantesques serpents marins. Et si Jean-Marie Cabidoulin avait raison ? Le titre original de ce roman était Le Serpent de mer.

Bourses de voyage (1899)
Des écoliers visitent les Antilles à bord du navire Alert, sans se douter que son équipage, mené par le capitaine Harry Markel, est constitué de meurtriers en fuite. Markel veut se débarasser de ses jeunes passagers et leur voler les importantes bourses de voyage qu'ils ont méritées, mais il devra attendre le bon moment. Jules Verne en profite pour détailler les principales iles antillaises : histoire, géographie, économie, etc.

Le volcan d'or (1899-1900)
Ben Raddle et Summy Skim sont deux cousins vivant à Montréal. Leur oncle Josias Lacoste étant décédé au Klondike, Ben et Summy héritent du claim de ce dernier. Ils traversent le Canada et atteignent Dawson-City. Ils retrouvent et exploitent le claim de leur oncle, mais à la suite d'un tremblement de terre, leur claim est englouti sous les eaux et devient inexploitable. Ben et Summy doivent passer le glacial hiver à Dawson-City. Jacques Laurier, un Français, est retrouvé mourant par Summy Skim. Avant de mourir, il confie à Ben Raddle un secret : il a trouvé un volcan rempli d'or, où il suffit de se pencher pour ramasser les pépites. Ben et Summy partent à la recherche du volcan et le trouvent. Malheureusement, le volcan entre en éruption et crache tout son or dans l'océan Actique... L'expédition des deux cousins tourne donc à l'échec total. Comme dans la plupart des romans de Verne, il y a un méchant : il y en a même deux. Il s'agit de Hunter et Malone, deux prospecteurs américains, qui deviennent vite les rivaux et ennemis de Ben et Summy. Il est à noter que pour une rare fois, les Américains n'ont pas le beau rôle dans l'univers de Verne !!! L'auteur ne semble pas démontrer beaucoup d'appréciation pour l'or, citant même Virgile : auri sacra fames (la maudite soif de l'or). J'ai la chance d'avoir lu la version originale de ce livre, dont le manuscrit a été retrouvé il y a quelques années chez les descendants de l'éditeur Hetzel, et non pas la version édulcorée par Michel Verne, laquelle était jusqu'alors la seule connue.

Le Beau Danube jaune (1901)
Ilia Krusch est un paisible pêcheur hongrois qui décide de suivre le cours du Danube depuis sa source jusqu'à la mer Noire et de ne vivre durant son périple que du fruit de sa pêche. Au moment de débuter son périple en barque, un homme, M. Jaeger, demande à Ilia Krusch de le prendre comme passager. Krusch accepte, sans savoir que M. Jaeger est en réalité le policier Karl Dragoch, dont la mission consiste à mettre le grappin sur le contrebandier Latzko. Tout va bien jusqu'au moment où Krusch est pris pour Latzko et emprisonné. Bien sûr, Krusch sera libéré et le véritable Latzko, arrêté. Ce roman a d'abord été publié sous le titre Le Pilote du Danube, après que Michel Verne y eut apporté de considérables modifications. Jules Verne avait écrit un roman léger et portant sur la description du Danube et sur la pêche, le tout pimenté d'une histoire de contrebande en toile de fonds et où l'action ne se passe que dans les derniers chapitres. Selon Olivier Dumas, président de la Société Jules Verne, qui signe la préface dans l'édition parue chez Stanké, en 1997, "Michel Verne n'apprécie pas du tout la bonhommie paisible et souriante de l'oeuvre de son père. D'un roman léger et ironique, il fera une sombre aventure policière, sans humour."

Le phare du bout du monde (1901)
Cette histoire se déroule en 1859-1860, à l'extrême sud dela Terre de Feu. Afin d'éviter un naufrage aux voiliers qui passent par là, un phare a été construit sur l'île des États, située à l'extrême sud de l'Amérique, là où le Pacifique et l'Atlantique entrent en collision. Trois gardiens sont chargés de veiller au fonctionnement de ce phare, situé en terre inhabitée et inhospitalière. Les trois gardiens ignorent cependant qu'une bande de pirates, menés par Kongre et son bras-droit Carcante, sévissent sur cette île et pillent les navires qui s'y échouent, n'hésitant pas à en massacrer l'équipage. Deux des gardiens sont assassinés par les pirates et le troisième, le vieux Vasquez, s'enfuit et recueille un naufragé américain, John Davis. Ensemble, ils vont tenter d'empêcher les pirates de quitter l'île en attendant l'arrivée du navire militaire Santa-Fé. Ce livre n'a été publié qu'après la mort de Verne, ayant, comme pour les autres oeuvres posthumes de Jules Verne, subi plusieurs modifications apportées par Michel Verne, mais j'ai la chance d'avoir lu la version originale. Ce tragique récit a été écrit pendant une période de dépression de Jules Verne, causée par son état de santé. Le ton de l'oeuvre s'en ressent et Jules Verne semble avoir omis d'inclure des scènes amusantes, comme il avait l'habitude de le faire. Le récit est très bien ficelé, mais le ton est sombre.

La chasse au météore (1901)
Un météore s'approchant de la Terre est découvert simultanément par deux astronomes amateurs de Whaston, en Virginie, MM. Hudelson et Forsyth. Leur rivalité pour s'approprier la découverte du météore causera bien du soucis aux familles de ces deux astronomes amateurs, notamment à Francis Gordon, le neveu de de Forsyth, qui doit épouser Jenny Hudelson, la fille de l'autre. Mais quand on découvrira que le météore est constitué d'or, c'est toute la planète qui voudra s'en approprier. Son orbite ayant été modifiée par une mystérieuse machine du non moins mystérieux Zéphyrin Xirdal, le métérore tombera au Groenland. Qui mettra la main sur ce fabuleux trésor ? Le mariage, un thème cher à Jules Verne, occupe une place importante dans ce roman. Outre le mariage compromis du neveu de Forsyth et de la fille de Hudelson, nous assistons au mariage, au divorce et au remariage de Seth Stanfort et Arcadia Walker. Ce roman, lui aussi modifié par Michel Verne, a été publié en 1908, après la mort de Jules Verne. Il s'agit du troisième roman où Verne parle de la fièvre de l'or, après En Magellanie et Le Volcan d'Or.

L'invasion de la mer (1902)
En creusant un canal depuis la Méditerranée, un ingénieur veut créer une mer intérieure dans le Sahara, ce à quoi s'opposent les tribus nomades du désert. Ce roman portait à l'origine le titre Mer saharienne, mais Hetzel n'aimait pas !

Maître du Monde (1902-1903)
John Strock est un policier américain à qui est confiée une mission : trouver la cause de mystérieux événements s'étant produits au Great-Eyry, dans les Appalaches. Il fait vite le lien avec l'apparition plusieurs fois signalée d'un appareil capable de se mouvoir sur l'eau, sous l'eau, sur la route et dans les airs, à une vitesse alors prodigieuse. Cet appareil, c'est l'Épouvante et son créateur n'est nul autre que Robur le Conquérant. Mais Robur n'est plus celui qui, dans Robur le Conquérant, disait que l'humanité n'était pas assez sage pour profiter des progrès de la science. Il a plutôt sombré dans la folie. Ce livre, publié seulement en 1904, devait à l'origine s'intituler Maître après Dieu, puis Avatars d'un Policeman Américain. Robur y a un rôle somme toute secondaire, n'apparaissant en fait que dans les derniers chapitres du livre, pour donner la clé de l'énigme. Le lecteur notera la différence de ton et de style entre les deux oeuvres dans lesquelles apparaît Robur : Maître du Monde, qu'aucun élément d'humour ne vient pimenter, est beaucoup plus sombre que Robur le Conquérant. Pour plusieurs, cette différence de ton s'explique par les problèmes de santé de l'auteur vieillissant, ainsi que par certains événements dramatiques ayant ponctué sa vie entre les deux oeuvres (blessé par balle par son neveu, mort de son ami et éditeur Hetzel, mort de sa mère, etc.)

Voyage d'études (1903)
Une Commission parlementaire française est envoyée au Congo afin de décider si la colonie doit être représentée au Parlement par un sénateur et un député. Jules Verne n'a pu achever ce roman, n'étant rendu qu'au début du 5e chapitre. Son fils Michel a cependant repris l'idée et parachevé l'oeuvre de son père, sous le titre L'étonnante aventure de la mission Barsac.

Les nouvelles

Plusieurs de ces nouvelles ont été éditées dans des recueils : Le Docteur Ox (1874) et Hier et demain (1910).

L'Amérique du Sud. Études historiques
Les premiers navires de la marine mexicaine
Reprise sous le nom Un drame au Mexique, cette nouvelle raconte l'insurrection des équipages de deux navires espagnols, et la vente de ces deux navires à la jeune Confédération mexicaine. Bien sûr, les meneurs de l'insurrection seront châtiés. Cet essai a été écrit au début de la carrière de l'auteur.

Un voyage en ballon
Repris sous le nom Un drame dans les airs : un vol en ballon tourne mal, alors qu'un passager s'introduit dans la nacelle et prend le contrôle de l'aérostat. Ce fou furieux finit par se jeter dans le vide. Dans ce récit, écrit en 1852, Verne fait la nomenclature des principales catastrophes aéronautiques de l'époque, et conclut en souhaitant que "ce terrible récit, en instruisant ceux qui me lisent, ne décourage donc pas les explorateurs des routes de l'air". Heureusement qu'il nous prévient, car son récit n'a vraiment rien d'encourageant !!!

L'Amérique du Sud. Moeurs péruviennes
Repris sous le nom Martin Paz. Lima, au Pérou : trois classes sociales, Indiens, Métis et Espagnols, rivalisent de haine et de mépris l'une pour les autres. L'Indien Martin Paz rivalise avec le Métis André Certa pour l'amour de Sarah, la fille du vil juif Samuel. Les autres Indiens ne pardonnent pas à Paz cette "trahison". Martin Paz et Sarah mourront finalement ensemble, alors que le canot dans lequel ils prennent place s'engloutit dans le tourbillon d'une cataracte, dans une finale qui ressemble à celle de Famille Sans-Nom... Cette nouvelle a été écrite en 1852, alors que Verne n'avait pas encore développé le style qu'on lui connaît.

Pierre-Jean
Nouvelle datant de la jeunesse de Jules Verne et modifiée par Michel Verne, à la demande de l'éditeur Hetzel. Publiée sous le titre La destinée de Jean Morenas, la version de Michel raconte l'histoire d'un homme évadé de prison, après y avoir été enfermé pour un crime qu'il n'a pas commis ; son évasion est facilitée par le réel auteur du crime. La version originale de Jules Verne raconte l'évasion de Pierre-Jean, aidé par le fils d'une vieille femme qu'il a aidée quelques années auparavant ; Jules Verne en profite pour souligner les problèmes du système carcéral d'alors.

Maître Zacharius ou l'horloger qui avait perdu son âme
Publié sous le nom Maître Zacharius. Un horloger voit ses montres cesser de fonctionner l'une après l'autre, pour d'inexplicables raisons. Comme il vit au rythme de ses montres, il se sent dépérir. Survient un personne bizarre qui offre à Zacharius de lui dire comment dompter ses montres, à condition qu'il lui donne sa fille en mariage. Un récit bizarre dont la première version a été rédigée en 1854.

Un hivernage dans les glaces
Un homme part à la recherche de son fils disparu prè du Groënland. L'expédition sera dangereuse et une partie de l'équipage se révoltera, mais Verne a très tôt commencé à nous habituer à des "happy ending". Cette nouvelle, écrite en 1855, est un brouillon de Les aventures du Capitaine Hatteras et de Les chasseurs de fourrure : les héros passeront au travers des mêmes épreuves, comme une attaque d'ours polaires, un ensevelissement sous la neige, le froid intense, une révolte de l'équipage, le scorbut, etc.

Le siège de Rome
Écrite vers 1860, cette nouvelle raconte comme l'armée française a réussi à prendre la ville de Rome lors du siège de 1849, afin de remettre la pape Pie IX sur son trône. Verne y ajoute une histoire fictive parallèle, celle du capitaine Français Henri Formont qui veut sauver son épouse Marie, enlevée par le traître Andreanni Corsetti. La fatalité sera au rendez-vous.

Le mariage de M. Anselme des Tilleuls. Souvenir d'un élève de huitième
Le marquis Anselme des Tilleuls, 27 ans, est plutôt laid et faible d'esprit. Son noble titre -et la rente qui va avec- lui vient de son ancêtre Rigobert, qui avait, près de 1000 ans auparavant, soigné l'indigestion du roi Louis le Bègue avec une simple feuille de tilleul. Malgré son rang, il lui sera difficile de trouver une épouse, malgré les efforts en ce sens du professeur Naso Paraclet, latiniste distingué et mentor du marquis. Cette nouvelle ironique et parfois grivoise aurait été écrite vers 1855, alors que Verne n'était pas encore marié.

San Carlos

Le capitaine San Carlos est un contrebandier espagnol voulant faire entrer de la marchandise prohibée en France. Pourchassé par le brigadier François Dubois et son équipe de douaniers, il réussira tout de même à berner ses poursuivants. Cette nouvelle a été écrite vers 1865 mais est longtemps restée inédite.

Les forceurs de blocus
L'histoire se passe en 1862, pendant le Guerre de Sécession. La ville de Charleston, peuplée de sudistes, est assiégée par les forces nordistes. Le capitaine James Playfair, commerçant britannique, voit là l'occasion de s'enrichir : avec son puissant navire, le Delphin, il veut forcer le blocus du port de Charleston et livrer une cargaison d'armes aux sudistes, en échange de coton qu'il pourra revendre en Grande-Bretagne . Au cours de la traversée vers les États-Unis, une passagère réussit à convaincre Playfair de remplir une mission encore plus périlleuse, soit celle de délivrer son père, prisonnier des sudistes. Que ne ferait pas James Playfair pour les beaux yeux de Miss Jenny Hallyburtt... Une récit très court, habilement raconté mais qui ne réserve pas de grandes surprises. Les forceurs de blocus est une nouvelle agréable à lire dans laquelle Verne évite les détours et ennuis qu'il réserve habituellement à ses héros et qui font augmenter le nombre de pages de ses romans. Cette nouvelle a été publiée en 1871, avec Une ville flottante. À l'origine, son titre était Étude de moeurs contemporaines. Les forceurs de blocus.

Moeurs américaines. Le Humbug
Le Humbug raconte l'histoire d'un industriel américain qui fonde une sorte d'Exposition universelle, une entreprise colossale. Le gigantesque chantier est arrêté par la découverte d'un squelette géant, lequel attire de très nombreux curieux, prêts à payer pour avoir un souvenir du Humbug !

Une fantaisie du Docteux Ox
Les habitants de la ville de Quiquendone sont depuis des siècles des gens pacifiques, très calmes, très lents, voire même gazants. Mais depuis quelques temps, le calme plat fait place à l'énervement généralisé : des batailles, des discussions viriles, une déclaration de guerre à la ville voisine, etc. Le Docteur Ox aurait-il quelque chose à voir dans ce changement d'attitude ?

Une ville idéale
Les révoltés de la Bounty
La véritable histoire, peut-être un peu romanisée, de la mutinerie de la Bounty, en 1789. Prenant bien soin de nous préciser que le récit n'est point une fiction, Jules Verne raconte la mutinerie, comment les victimes s'en sont sorties et ce que sont devenus les mutins.

Dix heures en chasse
Un court récit narratif, dans lequel Jules Verne raconte les mésaventures de sa première et seule journée de chasse : il n'aime visiblement pas les chasseurs ! Avant d'être publié par Hetzel en 1882, ce texte a d'abord été une causerie effectuée le 18 décembre 1881 à l'Académie des Sciences, des Belles-Lettres et des Arts d'Amiens.

Frritt-Flacc
Un récit bizarre. Le docteur Trifulgas, homme cupide, est mandé pour aller soigner un misérable qui se meure. Lorsqu'il se décide enfin à faire son devoir, il a toute une surprise en voyant le misérable en question !

La famille Raton
L'histoire de rongeurs qui finissent par devenir humains, après avoir traversé toutes les étapes de l'échelle e la création. Un conte de fées pour jeunes enfants.

Gil Braltar
Menés par l'Espagnol Gil Braltar, des singes réussissent presque à s'emparer de la forteresse de Gibraltar. Grâce à la ruse du général Mac Kackmale (ça sonne comme "macaque", non ?), la Grande-Bretagne conserve sa possession.

La journée d'un journaliste américain en 2889
Une vision très futuriste des États-Unis, pays devenu la puissance mondiale. L'Angleterre est même une colonie américaine !!! La première version de cette nouvelle a été écrite par Michel Verne, le fils de Jules, puis révisée par le paternel. Michel en a ensuite fait une 3e version, celle que l'on connaît. Il y a plusieurs rapprochements à faire avec Paris au XXe siècle, une autre vision futuriste de Verne.

M. Ré-Dièze et Mlle Mi-Bémol
Maître Effarane est un facteur d'orgue qui s'offre pour réparer l'orgue de Kalfermatt et pour y installer un registre de voix enfantines, quitte à enfermer des enfants dans les tuyaux de l'orgue.

Édom
Reprise sous le titre L'Éternel Adam, c'est une nouvelle très sombre, une fable sur la naissance et la mort d'une société, puis la naissance d'une autre société. Un savant du futur trouve le journal de bord d'un homme du 20e siècle, lequel raconte la survie d'un groupe d'hommes à la suite d'un cataclysme. Ces hommes dépouillés étaient tout ce qui restait alors de l'Humanité et ce sont eux qui sont à l'origine de la société futuriste dont fait partie le savant. Verne suppose que notre société actuelle a été bâtie par les survivants d'un cataclysme qui aurait détruit une civilisation antérieure, notamment l'Atlantide, et que l'Humanité est une succession de civilisations bâties sur les ruines d'une civilisation précédente.

. Les romans de Michel Verne parus sous le nom de Jules Verne

Michel Verne a modifié plusieurs romans de son père, à la demande d'Hetzel. Il en a même écrits quelques-uns lui-même, sous le nom de son père.
In the Year 2889
Texte originalement commandé à Michel par Jules Verne.

L'Agence Thompson and Co.
Le phare du bout du Monde
La version originale de Jules Verne est maintenant publiée sous le même titre.

Le volcan d'or
La version originale de Jules Verne est maintenant publiée sous le même titre.

La chasse au météore
La version originale de Jules Verne est maintenant publiée sous le même titre.

Le pilote du Danube
La version originale de Jules Verne est maintenant publiée sous le titre Le Beau Danube Jaune.

Les naufragés du Jonathan
La version originale de Jules Verne est maintenant publiée sous le titre En Magellanie.

Suite
Le secret de Wilhelm Storitz
La version originale de Jules Verne a été publiée récemment.


Hier et demain
Contient les nouvelles modifiée : La Famille Raton, M. Ré-dièze et Mlle Mi-bémol, La destinée de Jean Morénas (Pierre-Jean), Le Humbug, La journée d'un journaliste américain en 2889 et L'éternel Adam (Édom).

L'étonnante aventure de la mission Barsac
Le député Barsac est chargé par le gouvernement français d'entreprendre un voyage d'étude dans la boucle du Niger afin de déterminer s'il est possible d'accorder le droit de vote à la population de la région. Plusieurs personnes se joignent à cette expédition, dont le reporter Amédée Florence et Jane Mornas, alias Jane Buxton. Jane Mornas-Buxton a un but bien précis : elle veut prouver que son frère, le Capitaine Buxton, est innocent des crimes qu'il est accusé d'avoir commis dans cette région. De nombreux obstacles se dressent devant la troupe qui finit par se retrouver, bien malgré elle, à Blackland, une ville secrète située au beau milieu du désert et contrôlée par un criminel alcoolique, Harry Killer. Quel est le lien entre Harry Killer, le Capitaine Buxton, l'inexpliqué cambriolage de la Central Bank de Londres et toutes les embûches subies par Barsac et ses compagnons ? Avant de mourir, Jules Verne avait déjà écrit cinq (5) des chapitres de ce livre dont le titre de travail était Voyage d'études. À partir des notes de son père, son fils Michel a entièrement rédigé un roman dont l'intrigue est fort bien ficelée.
Le livre a cependant été publié sous le nom de Jules Verne, d'abord en feuilleton sous le titre Le dernier voyage extraordinaire, puis L'étonnante aventure de la mission Barsac, en 1919.
Quand il ne se contente pas de remanier les oeuvres inédites de son père, Michel Verne montre qu'il est capable d'être intéressant !



http://youtu.be/PdZMsvUf1Ts le tour du monde en 80 jours
http://youtu.be/HjAkOaQ1bjY De la terre à la lune
http://youtu.be/BKXM34U7Yn0 l'ile mystérieuse
http://youtu.be/S62h2eqFtr0 20 000 lieues sous les mers anglais

http://youtu.be/c9O_c5hQgPc année jules verne ina
http://youtu.be/ST2ytiMYZVI jules Verne Prophète de la science anglais


http://www.dailymotion.com/fr/relevan ... ules+verne/2#video=xu3frf L'île mystérieuse 2005
http://www.dailymotion.com/fr/relevan ... ules+verne/1#video=xbdw1d l'ile mystérieuse 1973
http://www.dailymotion.com/fr/relevan ... ules+verne/1#video=xva1m8 Jules verne 1
http://www.dailymotion.com/fr/relevan ... ules+verne/1#video=xv9wj2 Jules Verne 2

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Posté le : 24/03/2013 13:10
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Jules Verne 1
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Le 24 Mars 1905 meurt à Amiens, Jules Verne


Écrivain français auteur de 62 romans et 18 nouvelles, plus spécialement consacrés à des récits d'aventures et de science-fiction ou d'anticipation.

Le 8 février 1828, à midi, Jules Verne voit le jour à Nantes, au 4 de la rue Olivier-de-Clisson dans le quartier de l'île Feydeau, au domicile de sa grand-mère maternelle, Sophie Marie Adelaïde-Julienne Allotte de la Fuÿe (née Guillochet de La Perrière, entre les deux bras de la Loire. Il est le premier enfant de Pierre Verne et de Sophie Allote de la Fuÿe, mariés depuis un an. Son père est avoué. La famille Verne est vouée à la magistrature, haute bourgeoisie de robe, selon l'expression de l'époque. Quant à sa mère, elle descend d’une famille Nantaise d’origine écossaise qui compte de nombreux armateurs et navigateurs. En 1829, naît son frère Paul avec qui il restera lié toute sa vie. Puis quelques années plus tard viendront Anne (1837), Mathilde (1839) et Marie (1842). Le jeune ménage est installé dans un premier temps dans la maison des beaux-parents sur l’île Feydeau, puis déménage rapidement au 2, quai Jean-Bart. Les premières promenades des deux frères sont pour le port que l’on aperçoit de la fenêtre de leur appartement.

Le port de Nantes n’est plus le port actif qu’il était à la période des négriers et du commerce avec les Indes et Haïti. Il accueille désormais les cap-horniers, dont les pêcheurs de baleine, très actifs occupent toute une partie du port. C’est d’eux dont Jules Verne s’inspira pour décrire certains de personnages comme Ned Land, harponneur de baleine dans Vingt mille lieues sous les mers.

"Je revois cette Loire, dont une lieue de ponts relie chaque bras multiples, ses quais encombrés de cargaisons sous l'ombrage des grands ormes et que la double voie de chemin de fer, les tramways ne sillonnaient pas encore. des navires sont à quai sur deux ou trois rangs. D'autres remontent ou redescendent le fleuve. (...) Que de souvenirs ils me rappellent. En imagination je grimpais dans leurs haubans, je me hissais dans leur hune, je me cramponnais à la pomme de leurs mâts."

Jules et son frère qui deviendra plus tard officier de marine sont attirés et fascinés par ce monde de l’aventure. Dans les greniers de la maison familiale, ils découvrent des trésors : papiers, objets étranges, pacotilles, vieux uniformes, lunettes, sextants… Leur oncle Prudent qui deviendra oncle Prudent, un des protagonistes de Robur le Conquérant les abonde de récits de voyages qui nourrissent leur imagination. Toute sa vie, Jules Verne aimera la mer, la navigation, la géographie, les sciences naturelle, parce qu’il en aura été imprégné toute son enfance.

A 5 ans, on l’envoie chez Mme Sabin, la veuve d'un capitaine au long cours disparu en mer qui tient un cours pour enfant. L’éducation religieuse est au programme, comme l’apprentissage de la lecture, de l’écriture et du calcul. Jules fait de l’escrime et apprend le piano. Il partage avec son père la passion de la musique et gardera d’une éducation autoritaire le respect des valeurs morales. A neuf ans, Jules et Paul entrent au petit séminaire Saint Donatien.

Robinson suisse, de J.D. Wyss (1812), grand classique de la littérature enfantine raconte l'histoire de la famille Robinson, qui s'échoue sur une île déserte. Seuls rescapés de la catastrophe, ils vont devoir apprendre à vivre seuls, loin de la civilisation, avec quelques rares objets qu'ils ont réussis à rapporter du bateau. Jules s’abreuve de romans d’aventure. Il lit Le Dernier des Mohicans de J. F. Cooper et Robinson Crusoe de D. Defoe. Mais au héros solitaire de Defoe, il préfère le Robinson suisse de J. D. Wyss (1812), un grand classique de la littérature enfantine qui jette une famille entière sur une île déserte. Toute cette littérature lui donne des envies de voyage.

Les affaires de l’avoué Pierre Verne marchent bien. La famille déménage dans un grand appartement, 6 rue Jean-Jacques. De plus, elle acquiert une propriété à Chantenay, un bourg encore retiré de Nantes où la famille passe six mois de l’année entre Pâques et la Toussaint.

"De ma chambrette, je voyais le fleuve se dérouler sur une étendue de deux à trois lieues, entre les prairies qu’il inonde de ses grandes crues pendant l’hiver. (...) Ah! cette Loire, si l’on ne peut la comparer à l’Hudson, au Mississipi, au Saint Laurent, elle n’en est pas moins un des grands fleuves de la France. Sans doute, ce ne serait qu’une humble rivière en Amérique! Mais l’Amérique, ce n’est point un état, c’est un continent tout entier!

Cependant, à voir passer tant de navires, le besoin de naviguer me dévorait. Je connaissais déjà les termes de marine, et je comprenais assez les manœuvres pour les suivre dans les romans maritimes de Fenimore Cooper, que je ne puis me lasser de relire avec admiration. L’œil à l’oculaire d’un petit télescope j’observais les navires, prêts à virer, larguant leurs focs et bordant leurs brigantines, changeant derrière puis devant. Mais, mon frère et moi, nous n’avions pas encore tâté de la navigation, même fluviale!... Cela vint enfin."

C’est là qu’au cours de l’été 1839, Jules alors âgé de 11 ans aurait fait une fugue. Le garçon a appris qu’un trois-mâts, nommé La Coralie appareille pour les Indes. Il se fait engager comme mousse à la place d’un de ses camarades avec le projet d'en ramener un collier de corail pour sa cousine Caroline. Rattrapé à Paimbœuf par son père, la correction est particulièrement sévère et Jules promet à sa mère de "ne plus voyager qu’en rêve". L'anecdote rapportée par les biographes familiaux tient certainement de la légende, mais elle démontre de la fascination du jeune garçon pour la mer et les voyages.

En 1840, les deux frères entrent au lycée. Jules n’est pas un élève brillant. Ses professeurs et ses proches garderont surtout le souvenir d’un garçon plein de vivacité et de gaieté, toujours prêt à organiser des distractions physiques comme spirituelles qui pourtant cache une grande sensibilité. Toute sa vie, il donnera de lui une apparence froide et réservée, tandis qu’au fond, il est plein de malice et de moquerie. Nombreux sont les personnages de ses romans qui seront marqués par cette dualité caractérielle : une personnalité principale refoulée et une apparence froide et rigide.

On peut noter un autre centre d’intérêt déjà présent à cette époque : les machines. Au dire de ses camarades de classe, Jules couvrait ses cahiers de dessins, de schémas représentant des machines imaginaires et invraisemblables.

Depuis des années, Jules faisait une cours discrète, mais assidue à sa cousine germaine Caroline Tronson qui avait son âge. Cette dernière rompt le charme en se mariant. Jules a 19 ans. Il doit penser à son avenir. Son père le destine à prendre sa succession, et c’est donc sans grand enthousiasme qu’il entame des études de droit à Nantes. Il étudie seul à la bibliothèque de la ville et grâce aux conseils de son père. Il se sent seul. Son frère Paul, le cadet, libre de choisir sa voie veut devenir navigateur et s’engage sur un bateau de commerce. Jules pour oublier écrit des pièces de théâtre, tout en suivant consciencieusement ses études. Pour sa troisième année de droit, Jules convainc son père de l’envoyer à Paris.

Désormais installé à Paris, Jules Verne continue d'étudier le droit avec application, tout en couvant des ambitions plus littéraires. Il écrit, il écrit et il lit beaucoup: Molière, Victor Hugo, Alfred de Musset, Dumas père, les romantiques allemands, Shakespeare... Il écrit des pièces de théâtre, d'abord des tragédies puis des comédies. Pendant dix ans, il va ainsi rédiger une vingtaine de pièces légères pour le boulevard et la comédie lyrique. C'est de là qu'il tiendra sa maîtrise des dialogues, de l'art du récit et de la mise en scène spectaculaire.

Son oncle, Francisque de la Celle de Chateaubourg, artiste peintre introduit le jeune provincial dans les salons parisiens où il s’ennuie, mais il plaît. Il rencontre des personnalités politiques, des artistes… Il fait notamment la connaissance d’Alexandre Dumas fils, puis père à qui il fait lire une de ses pièces Les pailles rompues, un marivaudage léger. Ce dernier accepte que la pièce soit jouée le 12 juin 1850 dans son théâtre, le Théâtre Historique qui deviendra Théâtre Lyrique et lui obtient un poste de secrétaire auprès de son directeur, Jules Seveste.

En fréquentant les salons, il fait la connaissance d'Alexandre Dumas fils, sensiblement du même âge que Jules Verne et qui triomphe au théâtre avec La Dame aux camélias. Le jeune homme est ravi, il a pénétré dans les milieux monde du théâtre. Cependant, il déchante très vite, sous le poids des tâches ingrates. Il travaille surtout pour les autres. Ses pièces à lui se succèdent beaucoup plus sur le papier que sur la scène. De plus, il doit continuellement se justifier auprès de son père qui espère toujours le voir reprendre ses affaires.

En janvier 1851, Pierre Verne demande à son fils de revenir à Nantes. Jules lui répond : " quitter Paris, deux ans, c'est perdre toutes mes connaissances, annihiler le résultat de mes démarches, laisser l' ennemi réparer ses brèches". L’année 1851 annonce un tournant dans ses préoccupations : il s’attaque à l’étude des grandes réalisations de la science : l’aérostation sera son premier terrain d’étude. Il écrit Un drame dans les airs et imagine alors une série : Le roman de la science.

Pour se documenter, il passe des journées à la Bibliothèque nationale, où il croise les frères Arago.
L’aîné François (1786–1853), savant physicien et astronome contribua comme ministre de la marine à l'abolition de l'esclavage. Jean (1788-1836), le second, aventurier participa à la guerre d'indépendance du Mexique où il devint général. Il inspira à Jules Verne Les Premiers navires de la marine mexicaine. Jacques (1799-1855), explorateur, bien que âgé et presque aveugle quand il le rencontre continue de voyager à travers le monde. Il est également l'auteur du Voyage autour du monde qui connut un grand succès. Ce dernier aura une profonde influence sur Jules Verne et l’orientera dans ses recherches scientifiques.
Le plus jeune des frères Etienne (1802-1892), écrivain et homme politique fut le premier maire de Paris.

Dans le salon des frères Arago, Jules Verne rencontre des explorateurs, des géographes, des artistes des étrangers... et c’est sans nul doute dans ce salon que se dessine la formule des futurs Voyages extraordinaires. A cette époque, il rencontre également Pitre-Chevalier, directeur de la revue catholique Le Musée des familles, un magazine encyclopédique. Il y publiera entre 1851 et 1853 une dizaine de textes dont quatre nouvelles. Mais pour l’instant Jules Verne est encore au théâtre où il finit plus ou moins par s’imposer. Toutes ses pièces et celles en cours trouvent des scènes, mais pas forcément le succès.

Jules a 25 ans. Pierre Verne, son père a renoncé à voir son fils lui succéder et met son étude d’avoué à vendre, ce qui lui permet de verser quelques fonds à son fils. En 1856, il rencontre celle qui va devenir sa femme, Honorine Morel – Hébée de Fraysse de Viane, une jeune veuve de 26 ans. Elle a deux petites filles Valentine et Suzanne qui ont 4 et 2 ans. Jules Verne les élèvera. Pour mener à bien cette union, il doit travailler. Sur la suggestion de son futur beau-frère, il achète un quart de part dans une charge d'agent de change. Son père lui avance des fonds. Grace à cette activité, il fera vivre sa famille pendant 10 ans.

Ils se marient le 10 janvier 1857. Il est alors mi-écrivain, mi-agent de change. Le ménage vit au grès des fluctuations de la bourse, mais nullement de la plume de l’écrivain qui commence à se décourager. A l’été 1859, Jules fait ses premiers voyages, ce sera l’Ecosse, puis en 1861 la Norvège. Honorine est à deux mois d’accoucher, mais il s’embarque tout de même pour les pays scandinaves. Six semaines à visiter les fjords et les îles… autant d’images qui resteront graver dans se mémoire : le Maelström, au large des côtes norvégiennes, c’est celui qui engloutira le Nautilus à la fin de Vingt mille lieues sous les mers, et la banquise entraperçue sera celle du Capitaine Hatteras… Mais l’accouchement approche. Jules Verne rentre juste à temps pour déclarer son fils Michel, né le 3 août 1864 qui sera son seul enfant.

Jules Verne est proche du succès, mais il l’ignore encore. Il va faire à cette époque la connaissance de Nadar, une rencontre déterminante pour son œuvre. Il fera de ce personnage haut en couleur, le Michel Ardan (anagramme de Nadar) dans De la Terre à la Lune et Autour de la Lune.

Nadar, de son vrai nom Gaspar-Félix Tournachon (1820-1910) est soutien de famille à 17 ans. Après de vagues études de médecine, il se lance dans la vraie vie. Il sera tour à tour journaliste, romancier, feuilletoniste, agent secret, caricaturiste puis photographe. En 1858, Nadar est célèbre comme photographe. Fort de sa réputation de portraitiste, il se lance dans une nouvelle aventure : la photographie aérienne.

Les premières traductions françaises d'Edgar Poe datent de 1845. Celles de Beaudelaire seront publiées à partir de 1854, regroupées sous le titre des Histoires extraordinaires, puis les nouvelles extraordinaires de 1856 à 1857. En avril 1864, Jules Verne signe un article "Edgar Poe et ses oeuvres" dans le Musée des familles, ce qui prouve son intérêt pour cet auteur.

Jules Verne est séduit par cette forme nouvelle de littérature dont il s'inspirera pleinement sans jamais tenter de l'imiter, car il bute sur l'aspect fantastique morbide de l'auteur américain et le manque de crédibilité des scénarios, que ce soit dans L'aventure sans pareille d'un certain Hans Pfaall qui raconte un incroyable voyage dans la lune à bord d'un ballon, ou dans Le canard en ballon, une traversée de l'Atlantique en aérostat. Jules Verne cherchera toujours à rendre crédible aux lecteurs de son temps les histoires qu'il écrit.

Il inscrit ainsi son oeuvre, son projet de romans scientifiques dans toute la dimension fantastique que son imagination lui permet, tout en gardant son originalité et en délimitant parfaitement son territoire par rapport à ceux d'Edgar Poe et de Victor Hugo, autre source d'influence. C'est ainsi qu'il proposera en 1885 "Le Sphinx des glaces", une suite au célèbre roman de Poe (Les aventures d'Arthur Gordon Pym, 1838).

A l'été 1862, Hetzel prend connaissance du Voyage en l'air de Jules Verne et accepte de le publier. Un premier contrat est signé le 23 octobre 1862. Quinze autres contrats de 1862 à 1875, scelleront leur collaboration. Jules écrit à son père : "Je me marie pour la seconde fois." Et effectivement, les "deux" mariages qu'il contracte entre 1857 et 1862 le lieront jusqu'à la fin de ses jours.

Hetzel, militant républicain a le projet de fonder une librairie républicaine d'inspiration laïque. Pour mener à bien ce projet, il s'associe à l'infatigable militant de l'instruction publique, Jean Macé avec qui il fonde en 1864 son Magasin de d'éducation et de récréation, un périodique qui paraîtra jusqu'en 1906.

Hetzel, éditeur génial qui publiera les plus grands auteurs de son époque : Balzac, Stendhal, Gérard de Nerval, Georges Sand... convainc le jeune écrivain à se consacrer à une nouvelle forme de roman : "le roman de la science". "Il s'agit, selon Hetzel, de constituer une enseignement de la famille dans le vrai sens du mot, un enseignement sérieux et attrayant à la fois, qui plaise aux parents et profite aux enfants." (extrait de présentation du premier numéro)
Ainsi pendant 40 ans, vont paraître 62 romans et 18 nouvelles des Voyages extraordinaires, d'abord sous forme de feuilletons dans le Magasin, puis sous forme de volumes illustrés (65 au total).

Comme il avait titré par la Comédie humaine, l'œuvre de Balzac, Hetzel incite Jules Verne à se concentrer à son Roman de la science et à abandonner toutes les autres formes d'écriture. Le Roman de la science deviendra Voyages dans les mondes connus et inconnus, avant de se fixer définitivement en Les Voyages extraordinaires dès 1866, à l'occasion de la publication de son deuxième roman les Voyages et aventures du capitaine Hatteras. Hetzel dans sa préface fait l'apologie de son auteur : "...Conteur plein d’imagination et de feu, écrivain original et pur, esprit vif et prompt, égal aux plus habiles dans l’art de nouer et de dénouer les drames inattendus qui donnent un si puissant intérêt à ses hardies conceptions, et à côté de cela profondément instruit, il a créé un genre nouveau. Ce que l’on promet si souvent, ce que l’on donne si rarement, l’instruction qui amuse, M. Verne le prodigue sans compter dans chacune des pages de ses mouvants récits."

Le premier manuscrit, Voyage dans les airs que Hetzel tient entre ses mains est encore une histoire mal ficelée, mais on y retrouve déjà tous les ingrédients qui feront le succès des romans de Jules Verne : l'aventure, les découvertes en cours, les explorations récentes, l'utilisation dramatique de la nature et la description d'une technique, l'aérostation.

Cinq semaines en ballon raconte les aventures d'un Anglais, le docteur Samuel Fergusson, son ami écossais Dick Kennedy et son domestique Joe qui entreprennent un voyage de Zanzibar au Niger en ballon. Début 1863, quand paraît Cinq semaines en ballon, le public se passionne pour les grandes explorations africaines. De nombreuses zones du globe terrestre sont encore à découvrir. C’est le temps de la colonisation. Verne s’appuie pour écrire ce premier roman sur les cartes et les récits de ces grands explorateurs. Il sera toujours habité par un grand souci d’exactitude et de précision. Pour cela, il disposera d’une documentation impressionnantes, toujours remise à jour.

Est-ce Nadar qui inspira ce voyage en ballon ? Toujours est-il que le célèbre photographe passionné par l’aérostation espère en ce milieu de siècle à développer les clichés aériens. Depuis 1858, à bord d'un ballon, il a inventé tout un dispositif pour photographier rues, immeubles et campagnes du ciel.

En 1865, il loue une maison au Crotoy, un village de pêcheurs, niché dans l'estuaire de la Somme, avant de s'y installer définitivement en 1869. Jules Verne peut enfin aller sur la mer. En 1868, il acquiert le Saint-Michel, un bateau de pêche, dont le parrain n'est autre que son fils Michel, âgé de 5 ans. Devenu son deuxième bureau, il navigue jusqu'à Londres, et même remonte la Seine jusqu'à Paris : "Je suis amoureux de cet assemblage de clous et de planches, comme on l'est à vingt ans d'une maîtresse. Et je lui serais encore plus fidèles."

Quand il ne navigue pas, il consacre le reste de son temps à l'écriture. Honorine se plaint d'ailleurs à plusieurs reprises à Hetzel du temps excessif que son mari y passe, mais c'est surtout Michel, son fils qui souffre de l'absence de son père. A 8 ans, il est devenu "la terreur du Crotoy, pour ses bruyantes gentillesses." (lettre à Hetzel, septembre 1865). Il semble ne pas savoir quelle attitude adoptée face à son fil qui gêne sa concentration. C'est ainsi que dés l'âge de quatre ans, Michel sera envoyé en pension.

Il écrit à son père "Je travaille comme un forçat. Imagine-toi que je fais un dictionnaire ! Oui un dictionnaire sérieux; c'est une géographie de la France illustrée." En effet, en plus de son travail de romancier, Il rédige une Géographie illustrée de la France et de ses colonies pour améliorer ses revenus encore limités. Avec les gains de sa Géographie de la France, Jules Verne concrétise un vieux rêve : aller aux Etats Unis.

"Je me figurais cette masse énorme emportée par les flots, sa lutte contre les vents qu'elle défie devant la mer impuissante".

Son frère Paul a obtenu un laissé-passé sur le Great-Eastern, le plus gros bateau de son époque. Cette traversée lui inspirera plus tard deux romans : Une Ville flottante et L’Île à l'hélice. Le 9 avril 1861, ils débarquent à New-York d'où ils voyageront jusqu'au Canada pour voir les chutes du Niagara que Jules Verne décrira à plusieurs reprises dans ses romans, avant de rejoindre l'Europe par le même moyen de transport.

Une ville flottante, publiée en 1871 raconte la traversée Liverpool-New York, à bord d'un énorme navire où se trouvent plusieurs centaines de personnes, avec leur caractères différents, une vraie société. Vient se glisser une histoire romantique Fabian Mac Elwin, inconsolable à la suite d'une histoire d'amour contrariée : sa fiancée Ellen a été mariée contre son gré. Le hasard fait en sorte que Ellen, et son mari Drake se trouvent aussi sur le navire... C'est le seul récit de Jules Verne où il mêle ses propres impressions de voyage et son imaginaire d'écrivain.

Sa géographie achevée, il s'attaque à l'écriture de Vingt mille lieues sous les mers, dont le titre initial fut Voyage sous les eaux. Durant toute sa carrière, il donnera des titres provisoires à ses romans. Les titres définitifs étaient choisis pour la publication après de longues discussions avec Hetzel. Le premier tome de Vingt mille lieues sous les mers paraît le 28 octobre 1869. La guerre de 1870-1871 interrompt la publication. Le second tome ne sortira qu'en juin 1870, tandis que le grand volume illustré par Riou et Neuville ne sera publié que fin 1871. Le professeur Annorax, le narrateur de Vingt milles lieues sous les mers, ici représenté par Neuville d'après une photographie de Jules Verne imberbe. Le 19 juillet 1870, la guerre est déclarée entre la France et la Prusse. De septembre 1870 à janvier 1871, les Allemands encerclent Paris et font subir à la capitale un siège terrible. Paris capitule le 28 janvier 1871. Quand la guerre est déclarée, Jules Verne est en famille à Nantes où il est venu fêter sa légion d'honneur. Il n'y restera que trois jours. Ce sera la dernière fois qu'il verra son père. Son père décédera le 3 juin 1871, sa mère lui survivra quinze ans.

Domicilié au Crotoy, Jules Verne âgé de 42 ans n'est pas mobilisé, mais fait office de garde-côte. A bord du Saint-Michel, il longe les côtes de la Manche et de la mer du Nord. Il a envoyé Honorine à Amiens où elle possède de la famille. De cette période difficile et solitaire, sortira un de ses premiers romans sombres Le Chancellor qui sera publié en 1875 profondément remanié.

Le Chancellor, navire de commerce, quitte Charleston en direction de Liverpool. Mené par un capitaine souffrant d'aliénation mentale, le navire vogue vers le sud-est au lieu du nord-est, quand le feu se déclenche dans la cale, remplie de balles de coton. Le second, Kurtis, prend les commandes, mais le navire finit par sombrer. Les passagers et membres d'équipage prennent place à bort d'un radeau de fortune. Mais la fin et la soif les font souffrir et plusieurs meurent. Ils en sont même rendus à procéder à un tirage au sort qui déterminera lequel des survivants sera sacrifié afin que les autres puissent le manger, mais c'est à ce moment qu'ils atteignent l'embouchure de l'Amazone, dont le fort courant repousse l'eau salée à plus de 20 milles au large. Ils sont enfin sauvés.

La guerre de 70 puis la Commune de Paris ont mis à mal les affaires de la maison Hetzel. Jules verne est inquiet, pourra-t-il continuer à vivre de sa plume ? Il songe même à reprendre ses activités à la Bourse, mais l'éditeur le rassure et signe un nouveau contrat. Le Tour du monde en quatre-vingt jours sont plus gros succès est en train de naître. En 1872, Jules Verne s'installe définitivement à Amiens, où Honorine possède de la famille et se plait. Et puis Amiens n'est qu'à une soixantaine de kilomètres du Crotoy où se trouve son cher Saint-Michel.

Les premiers romans, écrits entre 1862 et 1877 sont fondés sur la fascination du XIXe siècle envers le savoir et le progrès, fascination aussitôt relativisée plus tard par l'auteur lui-même qui s'interroge sur la capacité de l'homme à en mesurer le pouvoir.

" La conquête du pôle Nord " : Voyages et aventures du Capitaine Hatteras (1863-1864) raconte les aventures d'Hatteras, dont le seul but est d’atteindre envers et contre tout le Pôle Nord. Abandonné par ses hommes, il doit lutter avec quelques fidèles pour survivre au milieu de la neige, de la glace et du froid. Hatteras, devenu fou finira sa vie dans un hospice où il marche invariablement vers le Nord. Jules Verne décrit assez vraisemblablement un demi siècle avant, ce que sera la conquête du pôle Nord par Peary en 1909.

" La conquête scientifique de l’espace " : Avant lui, d'autres auteurs comme Alexandre Dumas ou Edgar Poe ont décrit des voyages lunaires assez fantaisistes. Dans De la Terre à la Lune : Trajet direct en 97 heures (1864-1865), puis Autour de la Lune, il traite ce même thème dans un savant mélange de science, de technique et de fiction qui s'appuie sur les connaissances de son époque. Jules Verne dresse de façon grossière le scénario qui sera suivi cent plus tard par les Américains... Sa vision sonne si juste, qu'ils verront en Jules Verne (à tord ou à raison) le père du roman d'anticipation, qui prendra plus tard l'appellation de "science fiction".

" La géographie planétaire " : Les enfants du capitaine Grant. Voyage autour du monde (1865-1867) Ce roman se compose de trois parties : Amérique du Sud, Australie et Océan Pacifique. Lord Glenarvan et son équipage naviguent sur le voilier Duncan. Ils trouvent à l'intérieur de l'estomac d'un requin qu'ils viennent de pêcher une bouteille contenant un message de désespoir envoyé par le Capitaine Grant. Le message est rongé par l'humidité et plusieurs détails manquent, mais il est clair que le désespéré se trouve quelque part sur le 37e parallèle. Avec les enfants du disparu, ils entreprennent un long voyage autour du monde, le long du 37e degré de latitude, ce qui les amènera à traverser l'Amérique du Sud, l'Australie et la Nouvelle-Zélande.

" La découverte des abysses ": Ce sera à travers Vingt mille lieues sous les mers. Tour du monde sous-marin (1866-1869). Après que leur navire eut été coulé par le Nautilus, le professeur Aronnax, son valet Conseil et le harponneur canadien Ned Land sont recueillis à bord du sous-marin. Prisonniers, ils doivent suivre le capitaine Nemo dans un tour du monde sous-marin, avec toutes les découvertes que cela implique, dont l'Atlantide et quelques trésors. Dans ce roman, Jules Verne imagine l'une de ses plus belles machines : le Nautilus dont il justifie la super-puissance par l'électricité, mais il crée surtout l'un de ses personnages les plus énigmatiques, le capitaine Nemo, qu'il fera réapparaître dans l'Ile mystérieuse. Qui est ce personnage, épris de liberté et d'indépendance qui peut se transformer en monstre froid aveuglé par son pouvoir ? Jules Verne interroge déjà ses lecteurs sur les méfaits du pouvoir de la science.

" L’exploration du centre de la Terre " : Voyage au centre de la Terre (1864) est un prétexte à une leçon de géologie et minéralogie, tout en plongeant le lecteur dans un monde de légendes mystérieux et féeriques. Le professeur Lidenbrock trouve un document dans lequel il apprend l'existence d'un volcan éteint dont la cheminée pourrait le conduire jusqu'au centre de la Terre. Accompagné de son neveu Axel et du guide Hans, il se rend au volcan Sneffels, en Islande, et s'engouffre dans les entrailles de la Terre.

Triomphe du Tour du monde en quatre-vingt jours : En 1872, paraît le Tour du monde en quatre-vingt jours qui sera sans conteste son plus gros succès. Si Vingt mille lieues sous les mers l'avaient rendu célèbre, le Tour du monde marquera son triomphe en France et dans le monde entier, et son adaptation au théâtre, ironie du sort fera sa fortune.

Tout le monde connaît l'histoire : pour le besoin d'un pari, le très flegmatique Britannique Phileas Fogg, accompagné de son valet français Passepartout entreprennent un tour du globe en moins de quatre-vingt jours. Ils sont retardés dans leur projet par l'inspecteur Fix, lancé à la trousse de Fogg, convaincu que Fogg est l'auteur d'un cambriolage, ainsi que par les évènements dans les divers pays qu'ils traversent. Pour ce roman, Jules Verne s'est fortement documenté sur les derniers développement des transports terrestres et maritimes. Il anticipe le système des fuseaux horaires qui sera officiellement adopté qu'en 1884.

Ce récit avait d'abord été écrit pour le théâtre, mais trop coûteuse à monter, l'œuvre était restée à l'état de projet. Suite au succès phénoménal rencontré par le roman, elle fut une deuxième fois adaptée au théâtre en collaboration avec le dramaturge Adolphe Dennery. Elle obtint elle-aussi un immense succès. En 1900, elle aura été jouée plus de 2000 fois à Paris.

En 1872, les Voyages extraordinaires sont couronnés par l'Académie française, mais Jules Verne ne sera jamais académicien. Longtemps, il pâtira de son image d'écrivain pour enfant, dont les réflexions dépassaient pourtant les préoccupations d'adolescent. Il s'en fera une raison. "Du reste, avouera-t-il sur le tard, le philosophe qu'il y a en moi a pris le dessus sur toutes ces ambitions et rien de tout cela ne troublera ce qu'il me reste à vivre (...). Depuis le jour où l'on a prononcé mon nom, pas moins de quarante-deux élections ont eu lieu à l'académie françaises qui s'est, pour ainsi dire, entièrement renouvelée depuis, mais on m'ignore toujours... Le grand regret de ma vie est que je n'ai jamais compté dans la littérature française."

Mais cela n'empêche pas les succès littéraires. En 1873, Jules Verne publie L’Île mystérieuse qui conclut les aventures du capitaine Nemo et des enfants du capitaine Grant. Rassemblés autour de l'ingénieur Cyrus Smith, cinq américains font naufrage sur une île déserte, après leur évasion en ballon pendant la Guerre de Sécession. Contrairement à Robinson Crusoé qui avait pu récupérer divers biens et objets de son navire, les cinq héros sont totalement dépouillés et ils n'ont que leur intelligence et leurs habiletés pour survivre. Un des personnages de Les Enfants du Capitaine Grant se joint bientôt à eux et ils passent plusieurs années sur cette île. Cependant, de mystérieux phénomènes et d'extraordinaires coïncidences demeurent inexpliqués, jusqu'à ce que le Capitaine Nemo, héros de Vingt mille lieues sous les mers, fasse son apparition.

L'argent coule à flot. En 1874, il acquiert un fin voilier rapide et élégant, le Saint-Michel II et investit également dans une belle maison au 44, boulevard de Longueville à Amiens, où il habitera pendant 8 ans jusqu'en 1882.

En 1876, Michel Strogoff annonce un tournant dans l’œuvre de Jules Verne. Il abandonne les savants, les explorateurs et les industriels et leurs extraordinaires machines pour un héros plus humain. Ce roman raconte l'histoire d'un courrier spécial du tsar de Russie, qui traverse les steppes de Sibérie, pour aller prévenir le frère du tsar de la présence d'un traître dans son entourage. Son voyage de plus de 5500 km sera compromis par les Tartares qui envahissent la Sibérie, et bien sûr, par le traître lui-même, à la solde des Tartares. C'est l'œuvre de Verne qui a le plus inspiré les cinéastes.

Après le succès théâtral du Tour du monde en quatre-vingt jours, Jules Verne n'hésite pas à adapter son nouveau roman, mais cette fois, il le fait seul. Cette nouvelle pièce va rencontrer elle aussi un énorme succès. L'écrivain est au faîte de sa notoriété. Un an plus tard, est publié Un capitaine de quinze ans (1878) qui sert sans doute de dérivation à une situation familiale tendue. En effet, ses relations avec Honorine sont orageuses et il connaît de graves difficultés auprès de son fils, Michel âgé de quinze ans. Il se plaint à Hetzel de son fils qui "ne respecte rien". Le malaise s’aggrave quand Michel est placé dans une maison de correction, puis enrolé de force "par voie de correction paternelle" sur un navire qui part, pour dix-huit mois, vers les Indes.

Dans Un capitaine de quinze ans, le fils rejeté est doté de toutes les qualités, sous les traits du jeune Dick Sand, agé lui aussi de quinze ans. Dick Sand embarque comme novice sur le brick-goélette Pilgrim. À la suite d'un accident lors d'une chasse à la baleine, le capitaine Hull et tous les membres de son équipage périssent. Dick Sand prend courageusement les commandes du navire, dans l'espoir d'en ramener les passagers sains et saufs. À la suite de manœuvres du traître Negoro, le navire suit une fausse route : croyant accoster la Bolivie, Sand et ses passagers se retrouvent en Afrique, en plein milieu de l'Angola, là où la traite des esclaves fait la richesse de quelques trafiquants et de rois indigènes. Sand et ses compagnons sont tôt faits prisonniers par les complices de Negoro. La quête de la liberté sera parsemée de nombreuses épreuves...

Ce roman est l'occasion pour Jules Verne de dénoncer l'esclavagisme. Jules Verne ne donne pas dans la dentelle quand il sonne la charge contre les négriers et contre les pays qui, à l'époque où fut écrit ce roman, pratiquaient ou toléraient l'esclavage. Certains passages sont très violents et sanguinaires.

En 1877, deux évènements marquent l'apogée de sa réussite sociale et financière. Il acquiert le Saint-Michel III, soit deux ans après avoir acquis le Saint-Michel II et donne un bal costumé de deux cent personnes qui défraya la chronique Amiénoise. Il est à l'apogée de sa réussite, se partageant entre l'écriture et les voyages, pourtant les soucis familiaux ne manquent pas : son fils toujours, puis Honorine qui connaît d'inquiétants problèmes de santé à partir de 1876. Ce qui l'empêche de participer au premier bal pourtant donné en son honneur le 2 avril 1877. Finalement, Honorine dont les médecins donnaient peu d'espoir guérira. Huit ans plus tard le 8 mars 1885, avec son mari, elle accueillera les nombreux invités dans La Grande Auberge du tour du monde. Ce nouveau bal costumé fut un énorme succès, mais le couple était déjà bien installé à Amiens, Honorine tenant salon régulièrement.

"Rien de plus gracieux que ce stem-yacht avec sa haute mâture inclinée, sa coque noire relevée d'un trait clair à sa flottaison et à sa lisse, ses claires-voies à barreaux de cuivre, ses capots de teck, et l'élégance des lignes qui se profilent du couronnement à l'étrave, écrit son frère Paul." Le Saint-Michel III est un navire métallique à vapeur avec deux mâts et une haute cheminée de 32 mètres de long. L'équipage est de dix hommes. Les représentations du Tour du monde en quatre vingt jours et de Michel Strogoff permettent la réalisation de ce rêve d'enfant : naviguer, voyager.

L'écrivain à cette période signe une histoire des explorations en trois volumes : La Découverte de la Terre publiée en 1878, Les Grandes Navigateurs du XVIIIe siècle en 1879 et Les Voyageurs du XIXe siècle en 1880. Il avait commencé ce travail avant 1870, après La Géographie de la France, mais n'avait pas eu le temps de terminer cette longue tâche

Entre 1878 et 1884, Jules et Paul Verne font de nombreux voyages à bord du Saint-Michel III en mer du Nord. Il retourne sur les lieux de ses premiers voyages : l'Irlande, la Norvège, l'Ecosse puis la Hollande et le Danemark. A bord, il trouve son inspiration et prend des notes qu'il utilise pour écrire. La croisière en Ecosse sur le Saint-Michel III en 1882 lui inspire entre autre Le Rayon Vert. C’est d'ailleurs dans les grottes de Fingal qu’il situe l’intrigue.

Le rayon vert est le dernier rayon lancé par le soleil au moment où il se couche sur l'océan. Ce rayon, vert bien n'est visible que pendant une infime fraction de seconde, et encore faut-il que le ciel soit dégagé de brume et d'une pureté parfaite. Héléna Campbell promise au jeune Aristobulus Ursiclos exige pour retarder l’échéance du mariage de voir le rayon vert qui selon une veille légende highlands "a pour vertu de faire de celui qui l’a vu ne plus se tromper dans les choses de sentiment (…) de celui qui a été assez heureux pour l’apercevoir une fois, voit clair dans son cœur et dans celui des autres." Dans ce roman, le sujet est plus l’amour et la poésie que la science représentée par l’improbable Aristobulus qui voit dans la mer "une combinaison chimique d’hydrogène et d’oxygène".

En 1882, Jules Verne emménage dans un hôtel particulier. Ses seuls moments de répit sont sur le Saint-Michel III. En 1884, il entreprend cette fois une croisière en Méditerranée avec Honorine, où la renommée le poursuit d'escale en escale. Ce voyage lui inspire un de ses derniers grands personnages Mathias Sandorf, directement inspiré d’Alexandre Dumas, à qui il dédit son livre : "J’ai essayé de faire de Mathias Sandorf le Monte-Cristo des Voyages extraordinaires".

Mathias Sandorf est un comte hongrois se battant contre la domination autrichienne. Trahi, il est capturé et condamné à mort, mais réussit à s'échapper en traversant la mer Adriatique à la nage. Quinze ans plus tard, sous le nom du riche Docteur Antékirtt, Sandorf revient et se venge de ceux qui l'ont trahi dans un long périple en Méditerranée. Il retrouvera au passage sa fille qu' il croyait morte. Pour composer ce personnage adepte de philosophie orientale, explorant les confins de l’inconscients et de l’au-delà, Joules Ver ne se serait appuyé sur les découvertes du professeur Haricotà la Salpêtrer.

Jules Verne continue à travailler dure. Il se plaint dans une lettre de l' époque : "Il est quand même curieux que plus on avance en âge plus il faut travailler..". En 1884 en effet, il corrige les épreuves de Mâchais Scander, il écrit Rober le Conquérant, Un Billet de Loterie, il compose une partie de Nord contre Sud et il entame Chemin de France !

Jules Verne gagne encore gros, mais ses revenus vont diminuer de façon régulière à partir de 1885. Il a cinquante-huit ans et est en pleine forme, et pourtant... l'écrivain est inquiet. Il écrit à son frère : "Tu es gai et reste gai. Moi je ne le suis plus guère; avec toutes mes charges, l'avenir m'effraie beaucoup. Michel ne fait rien, ne trouve rien à faire, m'a fait perdre plus de deux cent mille francs et a trois garçons, et de toute évidence leur éducation va retomber sur moi. Enfin, je finis mal." Le 15 février 1886, il se sépare du Saint-Michel III dont les frais d'entretien deviennent un trop lourd fardeau.

Encore affecté de cette séparation, le 9 mars, Jules Verne est victime d'un nouveau tour du sort. Son neveu Gaston, le fils cadet de Paul l'agresse devant la porte de son jardin. Après une brève altercation, Gaston brandit un revolver et blesse son oncle au pied. Huit jours plus tard, le 17 mars, c'est à l'hôpital qu'il apprend la mort de Pierre-Jules Hetzel. Il perd un ami et un soutien. Onze mois après, viendra le tour de sa mère. Il ne pourra assister à leurs obsèques, car il souffre beaucoup, la balle n'ayant pu être extraite. Il sera de plus en plus affecté par des problèmes de santé.

A la mort de Pierre-Jules Hetzel, son fils prend la succession et laisse plus de liberté à Jules Verne. Mais aucun des romans qui seront publiés durant les vingt années suivantes, ne connaîtront jamais le succès de ces premiers voyages. Le pessimisme qui habite désormais ses romans ne convainc pas ses lecteurs habitués à plus de légèreté. Jules Verne ne cesse de modifier la vision trop optimiste dans les sciences qu'il avait laissée entrevoir dans ses premiers romans et aborde des sujets de société comme le rôle de la femme dans la société, la quête de l'identité, le rôle prépondérant de l'économie...

En s'inspirant des dessins de Léonard Vinci et de Ponton d'Amécourt, il imagine un vaisseau hélicoptère tracté par 37 hélices doubles. Robur est une sorte de frère aviateur de Nemo, mais il n'en aura jamais la consistance. Le Weldon-Institute est un club rassemblant tout ceux qui pouvaient s'intéresser à l'aérostatique, dont Uncle Prudent et Phil Evans en sont respectivement président et secrétaire du Weldon-Institute de Philadelphie, mais aussi d'intimes ennemis.

Ces "ballonistes" en sont à se disputer la meilleure manière de diriger un aérostat, lorsqu'un homme, Robur, fait irruption dans la salle de séance du Weldon-Institute : il provoque la fureur de ses membres en disant que l'avenir appartient non pas aux ballons, mais aux machines volantes. Pour prouver ses dires, il enlève Prudent et Evans et les embarque à bord de l'Albatros, une machine volante digne du Nautilus, ainsi nommée en référence au poème de Baudelaire. Robur commence un périple autour du monde, prouvant à Prudent et Evans qu'une machine volante plus lourde que l'air, et mue par l'électricité, se contrôle beaucoup mieux qu'un simple ballon.

Robur exhibe son savoir et sa force, et quitte la scène amer, un peu comme chez son créateur : "Je pars donc, et emporte mon secret. Mais il ne sera pas perdu pour l'humanité. Il lui appartiendra le jour où elle sera instruite pour en tirer profit et assez sage pour n'en jamais abuser." Dans Le Maître du monde (1902-1903), Robur réapparaît et sa folie menace la planète. Le ton et le style ont changé entre les deux oeuvres. Aucun élément d'humour ne vient pimenter le récit.

Si ses revenus ne sont plus aussi importants, il bénéficie d'une rente conséquente qui lui permette de vivre confortablement. Jules Verne décide de ne plus quitter Amiens. Il y mène une vie régulière. Il se couche tôt, travaille à ses romans et à leurs corrections, se consacre à ses recherches. Affecté par la vie et en dépit des maux dont il se plaint souvent, il est encore très actif. Il écrira la moitié de ses romans durant cette dernière partie de sa vie. Jules Verne fut toutes sa vie l'auteur régulier de milliers de pages.

Le temps a passé, Jules et son fils ont fini par se réconcilier. Ce dernier l'aide à la fin des années 1880. Ensemble, ils écrivent une ou deux nouvelles qui seront signées par le père. Puisqu'il ne veut plus voyager, il décide de s'impliquer activement à la vie de la cité. Il est élu au conseil municipal d'Amiens en 1888, où il y restera 16 ans sous l'étiquette radical-socialiste au grand dam de sa famille. Il s'implique dans les dossiers sensibles concernant les projets d'urbanisme. Préposé aux foires, il soutient les saltimbanques et fait construire un cirque en dur pour accueillir les gens du voyage.

En 1897, survient la mort de son frère Paul, dont l'amitié ne s'était jamais démentie. Jules Verne dira quelques mois après à son neveu Maurice : "Je n'aurais jamais cru pouvoir survivre à mon frère". En 1900, à la mort de leur fidèle gouvernante, le couple quitte leur hôtel particulier devenu trop grand pour la maison boulevard de Longueville qu'ils avaient habitée de 1874 à 1882. C'est là que mourra Jules Verne.

Le dernier roman l’écrivain est un récit d’une très grande noirceur : Le phare du bout du monde. Ce manuscrit a été remis à Hetzel fils, peu de temps avant sa mort. Ce sera le premier des romans posthumes. En effet, à la mort de l’écrivain, le 24 mars 1905, Michel son fils obtient la restitution du manuscrit. Il le conservera trois semaines et y fera quelques retouches avant de le rendre, mais Le phare sera le moins retouché des cinq autre romans non parus du vivant de l’écrivain que Michel Verne n’hésitera pas à remanier…

Jules Verne meurt le 25 mars 1905, terrassé par une crise de diabète. Il a soixante-dix sept ans.

Certains de ses détracteurs lui firent des reproches mais on note que comme la grande majorité des publicistes le faisaient à l'époque, l'œuvre de Jules Verne marque quelquefois une condescendance voire un parfait mépris envers les sauvages , ou naturels :
Quelques minutes après, le Victoria s’élevait dans l’air et se dirigeait vers l’est sous l’impulsion d’un vent modéré. – En voilà un assaut ! dit Joe. – Nous t’avions cru assiégé par des indigènes. – Ce n’étaient que des singes, heureusement ! répondit le docteur. – De loin, la différence n’est pas grande, mon cher Samuel. – Ni même de près, répliqua Joe.
— Cinq semaines en ballon, chapitre XIV
Cependant, Jean Chesneaux et Olivier Dumas, ont remarqué chacun de leur côté que : "Ce racisme de Jules Verne, son attitude méprisante, s'applique davantage aux couches dirigeantes et aux aristocraties tribales qu'aux peuples d'Afrique et d'Océanie dans leur ensemble. Ce qu'il dénonce le plus volontiers, comme typique de la barbarie africaine, ce sont les hécatombes rituelles à l'occasion des funérailles d'un souverain, tel le roitelet congolais dans Un capitaine de quinze ans (seconde partie, chapitre 12) ou les immolations massives de prisonniers en l'honneur de l'intronisation du nouveau roi du Dahomey auxquelles met fin Robur du haut de son aéronef ".
Et il est vrai que ce genre de remarque reste occasionnelle; on trouve davantage de personnages de couleur présentés sous un angle positif, à l'instar de Tom, Austin, Bat, Actéon et Hercule dans Un capitaine de quinze ans (…on pouvait aisément reconnaître en eux de magnifiques échantillons de cette forte race… . Il faut ajouter les sauvages de la Papouasie dans Vingt mille lieues sous les mers à propos desquels le capitaine Nemo, retiré d'une civilisation composée de Blancs s'exclame "Et d'ailleurs sont-ils pires que les autres ceux que vous appelez les sauvages ? ".
Il repoussera par des charges électriques inoffensives la menace qu'ils font peser sur son équipage. Il se montrera en revanche sans pitié pour un navire européen on saura dans L’île mystérieuse qu'il était anglais qui a fait périr toute sa famille. On apprendra dans L'île mystérieuse que le capitaine Némo était un Hindou -donc un Asiatique-, qui participa à la Révolte des Cipayes en 1857. Enfin le colonialisme britannique en Océanie est plusieurs fois fustigé dans Les Voyages extraordinaires : Les Enfants du capitaine Grant, La Jangada, Mistress Branican.
De plus, dans ces romans, Jules Verne prend nettement position contre l'esclavage, position qu'il a réaffirmée à plusieurs reprises, notamment à propos de la guerre de Sécession. C'est un militant de cette cause, ayant constamment applaudi à l'abolition de 1848. Dans ce domaine, il est de surcroît sans concession quant aux responsables et profiteurs de l'esclavage. Ainsi, notamment dans un Un capitaine de quinze ans, il s'en prend aux roitelets africains qui s'adonnent à de ravageuses guerres et à de fructueuses captures suivies de mises en esclavage de leurs frères de race, tournant souvent au drame, mais aussi à l'esclavage pratiqué dans les pays musulmans en rappelant :
"l’Islam est favorable à la traite. Il a fallu que l’esclave noir vînt remplacer, dans les provinces musulmanes, l’esclave blanc d’autrefois"

Des tiroirs de son père, Michel Verne en retire des manuscrits accumulés pendant quatorze années de travail et encore jamais publiés. Ce sont les romans dits "posthumes". Il corrige ces manuscrits inédits plus ou moins avancés. Louis-Jules Hetzel fait paraître à titre posthume, encore dix romans et un recueil de nouvelles. Ainsi les deux fils achèvent l'œuvre de leurs pères.

En 1919, la société Hachette qui a racheté la maison Hetzel en 1914 publie le dernier Voyage extraordinaire, mais le monde a bien changé depuis le premier roman de Jules Verne.


SON OEUVRE


Voici la liste complète des romans et nouvelles de Jules Verne, dans l'ordre chronologique, avec mes commentaires. Je n'ai pas tenu compte des pièces de théâtre, des poèmes et autres écrits.

Cette bibliographie commentée a été reproduite avec mon autorisation dans le numéro 57 du Journal littéraire, "Spécial Jules Verne", en mai 2005. On y trouve d'excellents articles sur Jules Verne, de même que quelques-uns de ses textes.

1. Les romans

Un prêtre en 1835
Ce roman de jeunesse, resté inachevé, a été publié sous le titre Un prêtre en 1839. Il s'agit d'un roman noir mettant en scène un avocat et un prêtre maudit dans la ville de Nantes.

Jédédias Jamet ou L'Histoire d'une succession (1847)
Ce roman de jeunesse est resté inachevé. Seuls les trois premiers chapitres ont été écrits, mais le canevas joint au manuscrit nous permet de nous faire une idée sur l'histoire : Jédédias Jamet apprend le décès de l'oncle de sa femme, un riche négociant, et doit partir à la recherche du frère du défunt, ce qui mènera le cupide héros à Rotterdam et en Amérique.

Voyage à reculons en Angleterre et en Écosse (1859)
Jacques et Jonathan, deux Parisiens, veulent visiter l'Angleterre et l'Écosse. Le chemin pour s'y rendre sera long, car ils devront transiter par Nantes et Bordeaux, d'où le qualificatif "à reculons", ce qui ne veut pas dire que les Parisiens ont marché à reculons ! Le titre original de ce roman est d'ailleurs Voyage en Angleterre et en Écosse. Le manuscrit de ce roman inédit, qu'Hetzel avait refusé de publier en 1862, a été retrouvé dans les archives de la Ville de Nantes. Il s'agit en fait d'un récit de voyage dans lequel l'action et le côté scientifique manquent, mais où il y a de l'humour et de l'ironie. Plusieurs pensent que ce roman raconte le voyage de Verne aux mêmes endroits, en 1859. C'est le premier roman "écossais" de Verne, avec Le Rayon Vert et Les Indes noires. Là encore, Verne peut démontrer toute son admiration pour l'écrivain Walter Scott.

Paris au XXe siècle (1860)
Ce roman se passe à Paris, en 1960. La Technique et la Finance ont pris le contrôle, au détriment des Arts et de la Culture. Les artistes et les intellectuels sont d'inutiles bouches à nourrir. Michel Dufrénoy est un artiste intellectuel et doit faire son chemin dans cette société qui ne veut pas de lui et de ses semblables. Verne fait une critique de la société française du milieu du 19e siècle et la transpose cent ans plus tard. Pour bien apprécier, il faut bien sûr connaître la France de 1860, d'où l'importance de se procurer une édition avec des explications visant à faciliter la lecture et la compréhension. On avait aucune trace de ce volume, sauf quelques indices, comme par exemple la lettre par laquelle l'éditeur Hetzel expliquait à Verne son refus de publier ce roman. Les spécialistes de Verne en venaient même à se demander si ce livre avait vraiment existé. Ce n'est que bien des années après la mort de Verne que son arrière-petit-fils retrouva le manuscrit dans son coffre-fort.

L'Oncle Robinson (1861)
Ce roman raconte comment la famille Clifton et le franco-américain Flip échouent sur une île déserte. Contrairement au Robinson Suisse de Wyss, ils sont totalement dépourvus d'objets matériels et n'ont que leur intelligence et leur débrouillardise. Il s'agit d'un roman inédit et inachevé, car refusé par Hetzel vers 1870. Verne l'a plus tard utilisé pour rédiger la première partie de L'Île mystérieuse.

Le Comte de Chanteleine (1862)
Un roman politique qui se passe pendant la Guerre de Vendée (1793-1796), une insurrection anti-révolutionnaire. Le comte de Chanteleine voit sa famille se faire décimer par des révolutionnaires, menés par le méchant Karval. Avec son fidèle Kernan, il fuit et entreprend de se venger. C'est un bon cours d'Histoire, dans lequel on évoque notamment La Terreur, Robespierre, Danton, etc.

Cinq semaines en ballon : Voyage de découverte en Afrique par trois Anglais (1862)
Le Docteur Fergusson, son ami Kennedy et son domestique Joe entreprennent la traversée en ballon du continent africain, sur les traces des explorateurs du continent noir. Le roman qui a lancé la carrière de Verne en 1863. Le lecteur apprend la géographie de l'Afrique et l'histoire de ses principaux explorateurs et suit au passage un cours d'aérostation.

Voyages et aventures du Capitaine Hatteras (1863-1864)
La première partie s'intitule Les Anglais au Pôle Nord ; la seconde, Le désert de glace. Il est donc aisé de savoir où se déroulent les aventures d'Hatteras. Le Capitaine John Hatteras a un seul rêve : atteindre le Pôle Nord, pour la plus grande gloire de l'Angleterre. Malheureusement pour lui, son équipage l'abandonne en chemin et, avec quelques fidèles, il doit lutter pour survivre, au milieu de la neige, de la glace et du froid. Il rencontre un explorateur américain, Altamont, et doit lui concéder, à lui et aux États-Unis, une partie de sa gloire. Dans son manuscrit, Verne faisait mourir Hatteras dans un volcan, mais Hetzel préférait le voir survivre, quitte à ce qu'il soit fou.

Voyage au centre de la Terre (1864)
Le professeur Lidenbrock trouve un document dans lequel il apprend l'existence d'un volcan éteint dont la cheminée pourrait le conduire jusqu'au centre de la Terre. Accompagné de son neveu Axel et du guide Hans, il se rend au volcan Sneffels, en Islande, et s'engouffre dans les entrailles de la Terre. Ils ne tarderont pas à faire d'étonnantes découvertes.

De la Terre à la Lune : Trajet direct en 97 heures (1864-1865)
Trois hommes prennent place à bord d'un gigantesque obus devant être projeté vers la Lune par un non moins gigantesque canon, la Columbiad. Les Américains Barbicane et Nicholl et le Français Ardan réussiront-ils à vaincre l'attraction terrestre ? Le nom du personnage Ardan a fait couler beaucoup d'encre : il s'agit de l'anagramme de Nadar, qui était un aéronaute et photographe français, ami de Verne. Le cinéaste français Georges Méliès a fait l'adaptation cinématographique la plus célèbre de ce roman, Le voyage dans la Lune, en 1902.

Les enfants du capitaine Grant. Voyage autour du monde (1865-1867)
Ce roman se compose de trois parties : Amérique du Sud, Australie et Océan Pacifique. Lord Glenarvan et son équipage naviguent sur le voilier Duncan. Ils trouvent à l'intérieur de l'estomac d'un requin qu'ils viennent de pêcher une bouteille contenant un message de désespoir envoyé par le Capitaine Grant. Le message est rongé par l'humidité et plusieurs détails manquent, mais il est clair que le désespéré se trouve quelque part sur le 37e parallèle. Avec les enfants du disparu, ils entreprennent un long voyage autour du monde, le long du 37e degré de latitude, ce qui les amènera à traverser l'Amérique du Sud, l'Australie et la Nouvelle-Zélande, où ils seront faits prisonniers par des cannibales. Ce n'est bien sûr que dans les dernières pages que sera retrouvé le Capitaine Grant. Un des personnages les plus drôle de l'univers de Verne est le professeur Jacques Paganel, un Français très distrait au point de s'embarquer sur le mauvais navire et d'apprendre le portugais en pensant que c'était de l'espagnol. Ce savant se fait le porte-parole de Verne lors de conversations portant sur la géographie et l'histoire des pays visités. Plusieurs des personnages reviennent dans L'Île mystérieuse, dont le méchant Ayrton.

Vingt mille lieues sous les mers. Tour du monde sous-marin (1866-1869)
Qui n'a jamais entendu parler du Capitaine Nemo et de son sous-marin, le Nautilus !? Après que leur navire eut été coulé par le Nautilus, le professeur Aronnax, son valet Conseil et le harponneur canadien (il vient de Québec !) Ned Land sont recueillis à bord du sous-marin. La cage est dorée, mais ils sont prisonniers et doivent suivre le capitaine Nemo dans son périple autour du monde sous-marin, avec toutes les découvertes que cela implique, dont l'Atlantide et quelques trésors. C'est par l'électricité que Verne justifie la super-puissance et l'autonomie du Nautilus. Ce roman a été porté plusieurs fois à l'écran, le film mettant en vedette Kirk Douglas en étant la plus célèbre adaptation cinématographique. Le Capitaine Nemo revient dans L'Île mystérieuse et bien des choses sont alors expliquées.

Autour de la Lune (1868-1869)
La suite de De la Terre à la Lune. Après avoir placé des hommes sur orbite lunaire, Verne se devait de les faire revenir sur Terre. Cette suite, écrite en 1870, n'est pas très convaincante. Bien sûr, le lecteur pourra approndir ses connaissances lunaires et balistiques, mais sans plus. On aurait dit que Verne se sentait obligé de faire revenir sur Terre les héros de De la Terre à la Lune. Était-ce nécessaire ?

Une ville flottante (1869)
La ville flottante, c'est le Great-Eastern, un énorme navire faisant la traversée Liverpool-New York, à bord duquel se trouvent plusieurs centaines de personnes, avec leur caractères différents. Une vraie société. Le personnage principal du récit en est le narrateur, dont nous ignorons le nom. Son rôle consiste surtout à décrire ce qu'il voit, comme tout bon narrateur ! Fabian Mac Elwin prend place à bord du navire. Il est inconsolable à la suite d'une histoire d'amour qui a mal tourné : celle qui avait été sa fiancée, Ellen, a été mariée contre son gré au méchant Harry Drake. Le hasard fait bien sûr en sorte que Drake et Ellen se trouvent aussi sur le navire. À la suite d'un prétexte futile, Drake et Mac Elwin se battront en duel à l'épée, dont l'issue sera déterminée par un vrai coup de foudre, l'un des duellistes ayant malencontreusement levé bien haute son épée métallique pendant un orage. Arrivé à New York, le narrateur et l'excentrique Dean Pitferge se rendent jusqu'aux chutes du Niagara, avant de rembarquer à bord du Great-Eastern à destination de Liverpool. Ce livre est tiré des notes du voyage que fit lui-même Jules Verne en 1867. C'est d'ailleurs pourquoi je me permets de qualifier Une ville flottante de "notes de voyages romanisées".

Le Chancellor (1870-1874)
Le Chancellor, navire de commerce, quitte Charleston en direction de Liverpool. Mené par un capitaine souffrant d'aliénation mentale, le navire vogue vers le sud-est au lieu du nord-est. Et quand le feu prend dans la cale, remplie de balles de coton, rien ne va plus. Le second, Kurtis, prend les commandes, mais le navire finit par sombrer. Les passagers et membres d'équipage prennent place à port d'un radeau de fortune. Mais la fin et la soif les font souffrir et plusieurs meurent. Ils en sont même rendus à procéder à un tirage au sort qui déterminera lequel des survivants sera sacrifié afin que les autres puissent le manger, mais c'est à ce moment qu'ils atteignent l'embouchure de l'Amazone, dont le fort courant repousse l'eau salée à plus de 20 milles au large. Ils sont enfin sauvés. Il semble que la première version de ce roman ait été beaucoup plus atroce que la version finalement publiée, l'éditeur Hetzel trouvant que le roman était d'un "réalisme répugnant", ce qui n'est pas peu dire.

Aventures de trois Russes et de trois Anglais dans l'Afrique australe (1870)
Afrique du Sud, 1854 : trois savants russes et trois savants anglais ont pour mission de mesurer un arc de méridien. Si une amitié profonde unit William Emery et Michel Zorn, une grande rivalité sépare Mathieu Strux et le colonel Everest, co-dirigeants de la mission anglo-russe. Une mauvaise nouvelle vient cependant agrandir le précipice entre eux : le déclenchement de la Guerre de Crimée, opposant notamment la France et l'Angleterre à la Russie. Pour survivre, ils devront s'unir. Verne fait dire au colonel Everest, à la fin du chapitre 18 : "(...) ici, il n'y a plus ni Russes, ni Anglais ! Il n'y a que des Européens unis pour se défendre !" Réussiront-ils leur opération de triangulation ? Telle est l'intrigue de ce roman qui nous fait marcher sur les traces du docteur David Livingstone.

Le pays des fourrures (1871-1872)
En 1859, des officiers de la Compagnie de la Baie d'Hudson sont chargés d'aller fonder un fort au nord du 70e parallèle, au-delà du cercle polaire. Le fort est établi sur le Cap Bathurst, qui semble être le lieu parfait. Malheureusement, ce cap n'est pas fait de terre, mais de glace, et lors d'une éruption volcanique, le cap se détache du continent et part à la dérive, emportant tous ses occupants avec lui. Ça se gâte encore plus quand arrive le printemps et que le glaçon commence à fondre...

Le tour du monde en quatre-vingts jours (1872)
Pour les besoins d'un pari, le très flegmatique Britannique Phileas Fogg et son valet français, le débrouillard Passepartout, entreprennent le tour du monde et doivent le compléter en moins de 80 jours. Ils sont retardés dans leur projet par l'inspecteur Fix, lancé aux trousses de Fogg, convaincu que celui-ci est l'auteur d'un cambriolage, ainsi que par les événements dans les divers pays qu'ils traversent. Pensez-vous qu'ils réussiront ? Ce roman, l'un des plus célèbres de Verne, a inspiré plusieurs films.

L'Île mystérieuse (1873-1874)
Trois parties composent ce chef-d'oeuvre : Les Naufragés de l'air, L'Abandonné et Le Secret de l'île. La première partie a été rédigée d'après le manuscrit de L'Oncle Robinson, roman écrit vers 1861 et rejeté par Hetzel. Rassemblés autour de l'ingénieur Cyrus Smith, cinq américains font naufrage sur une île déserte, après leur évasion en ballon pendant la Guerre de Sécession. Contrairement à Robinson Crusoé qui avait pu récupérer divers biens et objets de son navire, les cinq héros sont totalement dépouillés et ils n'ont que leur intelligence et leurs habiletés pour survivre. Un des personnages de Les Enfants du Capitaine Grant se joint à eux bientôt à eux et ils passent plusieurs années sur cette île. Cependant, de mystérieux phénomènes et d'extraordinaires coïncidences demeurent inexpliqués, jusqu'à ce que le Capitaine Nemo, héros de Vingt mille lieues sous les mers, fasse son apparition.

Michel Strogoff. De Moscou à Irkoutsk (1874-1875)
Ce roman raconte l'histoire d'un courrier spécial du tsar de Russie, qui doit traverser les steppes de Sibérie, pour aller prévenir le frère du tsar de la présence d'un traître dans son entourage. Son voyage de plus de 5500 km sera compromis par les Tartares, qui envahissent la Sibérie, et, bien sûr, par le traître lui-même, à la solde des Tartares. Ce roman était originalement intitulé Le Courrier du Tzar. C'est l'oeuvre de Verne qui a le plus inspiré les cinéastes.

Hector Servadac. Voyages et aventures à travers le monde solaire (1874-1876)
Hector Servadac et quelques autres terrestres, dont le professeur Palmyrin Rosette, se retrouvent sur une comète après que celle-ci eut frôlé la Terre, lui arrachant au passage quelques habitants, un peu d'atmosphère, de l'eau, etc. Ils entreprennent alors un long voyage de deux ans dans le système solaire. Un des personnages du roman est le commerçant juif Isac Hakhabut : tous les défauts de l'humanité semblent s'être retrouvés dans cet homme. Hakhabut est un personnage méprisant, ne pensant qu'à faire de l'argent, même sur une comète se trouvant à plusieurs millions de lieues de la Terre. Je ne crois pas que Verne aurait pu se permettre un tel personnage s'il avait écrit son roman à l'époque actuelle : rectitude politique oblige... Il a d'ailleurs reçu une lettre de protestation du rabbin Zadoc Khan. Et en passant, qu'obtenez-vous en lisant "servadac" de droite à gauche ?

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Posté le : 24/03/2013 13:03
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Page du 17 Mars. L. Visconti, R. Clément, J.A Nau, Nat King Cole.
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Le 17 Mars 1918 meurt                                Le 17 Mars 1919 naît
John-Antoine Nau
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Emma vous propose :
Je voudrais proposer un recueil de texte collectif d’environ une centaine de pages à partir des textes publiés sur ce site en 2012. Recueil sous forme d’un fichier PDF (et même en version imprimée, si ce projet en intéresse certains ?)
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Posté le : 24/03/2013 12:57
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"Jambe en l'air" est publié
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Bonjour,
Je vous informe que mon roman dont vous pouvez parcourir une partie ici est publié chez Edilivre : http://www.edilivre.com/jambe-en-l-air-1c382568ce.html ou en commande chez les libraires (ça évite les frais d'envoi)

N'oubliez pas de cliquer sur "j'aime" de ma page Facebook : https://www.facebook.com/pages/Jambe-en-lair/336791866442428

Merci et à bientôt.

Delphine

Posté le : 24/03/2013 11:31

Edité par couscous sur 14-05-2013 06:42:13
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Bonjour à tous, je m'appelle Delphine, je vis en Belgique et comme tous les belges, j'aime l'humour. Vous trouverez ici le début de mon roman. Je vous en souhaite bonne lecture.

Posté le : 24/03/2013 06:56
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Re: Défi du printemps : évoquer le bleu
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Pastel, guède, turquin, bleuet, barbeau.

Une note de cérulé, une nuance de charon.
Quelques pépites argent, tranchant sur l'outremer.
Ah, je les ai aimés luisants de malice, tes iris !

Le printemps faisait éclore des émois tout nouveaux,
Dans mon cœur amoureux d'ado un peu niaise.

Turquoise !

Turquoise comme la mer là-bas, sur l'île Maurice
Avec du sable doux et or sur la jetée,
Ah ça, pour sûr, oui, j'avoue t'avoir aimé !

On se levait au matin, on jouait aux héros !
Et toujours virevoltant, jamais trop loin de moi, ton souvenir azur dans un ciel de sarcelle, oh...

Souviens-toi l'été sec, un été si brûlant, tout de rose, tout de bleu et de chants d'enfants blonds.
Ah, oui, bleu !
Bleu comme les murs de ta chambre un peu sombre, bleu comme le ciel entre midi-quinze heures, bleu comme un rêve clair à peine évanescent, juste assez de matière pour laisser pantelant.
Vois-tu ?
Vois tu ce sourire bleu, cette jolie couleur, une onde de malice et un peu de fraîcheur, une corde à guitare et du bon Bob Marley ?

C'est sur ce bleu-là que j'aime m'en souvenir...

Posté le : 23/03/2013 19:13
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Par une aquarelle de Tchano

Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
.

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