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Georg friedrich Haëndel
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Le 14 Avril 1759 meurt Georg Friedrich HAENDEL :


Artiste et Compositeur anglais d'origine Allemande



Compositeur anglais d'origine allemande de la fin de la période baroque qui se distingua en particulier dans l'art de l'oratorio et qui, synthétisant aussi bien les influences anglaises, allemandes que françaises ou italiennes, fut apprécié dans toute l'Europe de son temps.

George Frideric Handel, dont l'art définit la grandeur et la majesté en musique, était, dans sa personne, obèse, d'apparence négligée, glouton, bancal, d'esprit lourd et pouvant souvent être vu titubant dans les rues de Londres, tout en marmottant en allemand, tel un clochard ivre. Il était perçu comme étant un peu fou; des études modernes révèlent des indications quant à la présence de dépression maniaque, dont un symptôme serait à l'origine de ses frénésies créatrices bizarres. Toutefois, à la fin d'une carrière qui a connu des hauts extravagants et des bas précipités, Handel en est venu à représenter, pour son temps ce qu'il représente pour le nôtre: un des génies qui sont les gloires de notre race.

Alors comme maintenant, cette réputation était et est principalement basée sur une seule œuvre d'une popularité sans précédente, Messiah (le Messie). Ce magnifique oratorio, que l'on retrouve partout, a failli éclipser tout le reste de son œuvre. Ce chef d'œuvre n'était pas un coup de hasard mais simplement l'œuvre la plus inspirée de la part d'un artiste qui dépendait, plus que tout autre, sur l'inspiration de sa muse. Son contemporain, Bach, était le grand architecte du son de son époque; Handel en était son grand improvisateur.

Sa vie

Il est né, Georg Friedrich Handel, Händel, suivant la forme allemande de son nom, à Halle, en Allemagne, le 24 février 1685, dans une famille qui n'avait aucun antécédent en musique. Malgré les signes précoces d'un talent prodigieux démontrés par son fils, Son père, barbier devenu chirurgien, le vouait à une carrière juridique, il avait donc décidé que Georg étudierait le droit. Cependant, son talent musical se manifesta si clairement qu'il reçut, avant même son dixième anniversaire, une formation musicale formelle, prodiguée par le célèbre organiste et compositeur de Halle, Friedrich Wilhelm Zachau (écrit également Zachow). Ce fut la seule instruction musicale formelle qu'il ait jamais reçue.
Le garçon, pour pratiquer, eut recours à une épinette muette entreposée au grenier. Finalement, lors d'une visite à un parent à la cour ducale de Saxe-Weissenfels, le duc, après avoir écouté Georg jouer l'orgue, pressa son père de lui laisser suivre des leçons. Puisqu'à cette fin, le duc remplissait d'or les poches de Georg, le père accepta en maugréant. Georg commença à étudier à l'église luthérienne de Halle avec F.W. Zachow, un organiste et un compositeur bien en vue.

À l'âge de 12 ans, Handel avait progressé remarquablement dans ses études du hautbois et du violon mais particulièrement du clavier (un terme générique pour désigner les différents instruments à clavier). Cette année-là, il devint l'assistant de Zachow comme organiste à l'église. Le professeur confessa qu'il n'avait plus rien à lui enseigner; déjà Handel composait de la musique pour les offices à l'église, devenant ainsi un prodige et attirant les mécènes aristocratiques. En 1697, le père de Handel meurt mais Georg, voulant honorer les désirs de son père, s'inscrit à la faculté de droit de l'université de Halle. Il y resta à peu près un an avant de quitter pour devenir organiste de l'église à Moritzburg. Après une autre année, Handel quitte ce poste pour accepter une place au sein des deuxièmes violons de l'opéra de Hamburg. Ceci peut être vu comme un recul mais comme il est plausible qu'il ait déjà eu l'intention d'écrire pour la scène, il se dirigeait directement à la principale source de l'opéra allemand.


En compagnie du célèbre compositeur Johann Mattheson, Haendel part à Lübeck en 1703. Il rencontre Dietrich Buxtehude, l’organiste de la Marienkirche qui, âgé, a décidé de trouver un successeur. Mais pour reprendre le poste, il faut épouser la fille, plus très jeune... Haendel, s’estimant sans doute indigne de cet honneur (ou pas), décline l’offre.
Le directeur de la maison de l'opéra d'Hambourg était Reinhard Keiser, le premier compositeur important d'opéras en Allemagne. Comme à l'habitude, Handel fit sentir sa présence très rapidement en remplaçant un claveciniste indisposé (à cette époque, le claveciniste dirigeait la représentation). Handel en vint à connaître Johann Mattheson, compositeur, chanteur et claveciniste, un autre génie résidant au théâtre, et ils devinrent des amis pour la vie - excepté pour une petite et quasi fatale querelle. Alors que Handel refusait de céder sa place au clavecin à Mattheson durant une représentation d'un de ses opéras, leur argumentation dégénéra en bataille, les deux hommes se roulant sur la scène, aux applaudissements de l'audience et des chanteurs, et se poursuivit dans la rue où Mattheson sortit son épée et tenta de transpercer Handel. Un bouton de métal du manteau de Handel brisa la lame. Ceci mit fin au duel et à la dispute; sous peu, les deux redevinrent grands amis. Mattheson écrira la première biographie allemande de Handel.

Le duel résultait plus de la jalousie que de toute autre chose et Mattheson n'était pas le seul à être jaloux. En 1704, le directeur Keiser donna généreusement le libretto Almira au jeune Handel, âgé de 19 ans, afin qu'il puisse tenter sa première chance dans l'écriture d'un opéra. Le résultat fut un succès éclatant ce qui rendit Keiser très nerveux. À partir de ce jour, le directeur s'employa, par tous les moyens, à chasser son jeune rival hors de la ville. En 1706, Handel en eut assez; il prit ses épargnes et s'en alla en Italie afin de voir ce qu'il pourrait obtenir pour son art et sa fortune. Dans les deux cas, il en obtint beaucoup.

À Florence, il produisit son opéra Rodrigo avec sans grand succès mais, en 1708, son oratorio italien, La Resurrezione, dirigé à Rome par Arcangelo Corelli, le rendit instantanément célèbre. Les italiens le surnommèrent "le Saxon" (Il Sassone). Il s'imbiba du style italien à partir des grands maîtres, qui devinrent ses amis et ses mécènes - parmi eux, Corelli, le compositeur d'opéra et d'oratorio Alessandro Scarlatti et son fils Domenico, ce dernier à la veille d'une carrière historique. Une partie de la vie de concert, en ces jours, était les compétitions entre virtuoses. Au début de 1709, les admirateurs romains de Handel et de Domenico Scarlatti arrangèrent une compétition à l'orgue et au clavecin qui se tiendrait à la maison de l'employeur de Corelli, le cardinal Ottoboni. Ce dut être une soirée extraordinaire où deux des plus grands claviéristes de tous les temps exhibaient leurs pleins talents dans des exploits d'improvisation. À la fin, les lauriers pour le clavecin allèrent à Scarlatti alors que la couronne pour l'orgue alla à Handel. Handel n'eut qu'un pair à l'orgue - Bach - et ils ne se sont jamais rencontrés. On ne sait pas si Handel connaissait l'existence de Bach.

Ses triomphes en Italie firent de Handel l'un des plus célèbres jeunes compositeurs du continent. En 1710, il retourna en Allemagne pour prendre le poste de Kapellmeister - directeur de musique - auprès de l'électeur Georg d'Hanovre avec un salaire vingt fois ce que Bach pouvait toucher à Weimar. Handel était sans repos; la même année, il reçut un congé pour aller visiter Londres. Il y produisit, en 1711, son opéra italien Rinaldo, qui n'était, somme toute, qu'un assemblage de matériel que Handel mit ensemble dans l'espace de deux semaines. Il fit sensation auprès du public londonien. La production fut présentée avec les artifices typiques du temps: la promesse d'un chariot tiré par des chevaux blancs qui ne se matérialise pas mais il y eut deux dragons crachant du feu, de réels feux d'artifices, des ténors vêtus de tuniques royales navigant à travers les tempêtes faites de carton, et des envolées d'oiseaux.

Handel retourna, pour un certain temps, à son poste à Hanovre. En 1712, il obtient un autre congé pour retourner à Londres, cette fois pour un temps raisonnable, afin d'y présenter d'autres opéras. Ils eurent moins de succès que Rinaldo, mais les œuvres qu'il écrivit pour la couronne britannique furent mieux reçues, entre autres Birthday Ode for Queen Anne (ode pour l'anniversaire de naissance de la reine Anne). La reine lui versa des honoraires dans le but de le garder dans son entourage comme compositeur à la cour.

Malgré son poste à Hanovre, il s'attarde à Londres. Lorsque la reine Anne meurt en 1714, les choses devinrent embarrassantes. À cause des relations royales internationales, le nouveau roi George I d'Angleterre n'était nul autre que l'ancien électeur Georg de Hanovre, son ancien employeur que Handel avait négligé. Il s'en suivit que Handel se fit discret à la cour pour quelque temps. La tradition qui veut que Handel obtint le pardon du monarque avec son œuvre, Water Music, est fausse. Les deux hommes se sont réconciliés bien avant que cette œuvre charmante ne soit écrite. Selon la tradition, il se peut que ce soit la musique qui fut jouée lors de la fête légendaire de 1717 alors que le roi et sa cour, voguant sur la Tamise dans des barges, accompagnés d'une barge de musiciens jouant des œuvres de Handel. La même année, il devint directeur de musique auprès du duc de Chandos, pour lequel il écrivit les Chandos Anthems (Antiennes Chandos) et autres œuvres dont Esther, son premier oratorio anglais. Il s'était établi en Angleterre pour de bon: Georg Friedrich Handel devint George Frideric Handel. Il devint un citoyen naturalisé en 1726.

Handel s'est établi en Angleterre pour faire fortune en écrivant des opéras pour les audiences mondaines de Londres qui, au cours de ces années, recherchaient les spectacles dans le style italien et en italien. En 1719, un groupe de nobles a formé l'Académie royale de musique dont le but principal était de présenter des opéras italiens et nomma Handel comme l'un des directeurs. Il fit des voyages de reconnaissance en Allemagne et en Hollande dans le but de recruter les meilleurs chanteurs. Dans la décennie après 1720, Handel écrivit quinze nouveaux opéras pour l'Académie royale dont certains firent sensation.

L'écriture d'opéra, en ces temps, était une opération d'affaires orientée vers un marché et devait se conformer aux goûts du temps. Handel composait la majeure partie de la musique d'un opéra durant les deux ou trois semaines de répétition, tout son travail était à la merci des producteurs et des prima donnas. Le public londonien, souvent aux goûts changeants, demandait peu d'intrigue et beaucoup de pyrotechniques vocales et scéniques. De toute façon, ces opéras étaient en langue italienne et la plupart n'y comprenait rien. Entre les airs, l'intrigue était brusquement dévoilée au moyen d'un récitatif sec.

Au cours des années, alors que les opéras italiens perdaient de la popularité auprès du public londonien, Handel continuait à en produire jusqu'en 1728 alors que John Gay, produisit son opéra "The Beggar's Opera", une œuvre qui allait diamétralement à l'opposé du style des opéras de Handel. Alors que les opéras italiens s'adressaient à la bourgeoisie et contenaient de la musique raffinée, des effets fantastiques et des intrigues provenant de l'histoire ancienne et de la mythologie, cette œuvre de Gay s'adressait à la classe moyenne avec des airs populaires anglais et sans artifices pompeux.

En tant que grand impresario, Handel y avait investi de son argent et il fit faillite, en 1728, en même temps que la compagnie. Ne voulant pas lâcher, il revint, in 1729, avec une nouvelle compagnie et une nouvelle série d'opéras. Cette entreprise ne fit que prouver l'indifférence grandissante de la part du public. En 1737, face à une nouvelle faillite et à la prison, Handel produisit quatre nouveaux opéras mais ce fut peine perdue. Cette année-là, sa compagnie, ses finances personnelles et sa santé périclitèrent toutes ensemble. Après avoir subi une attaque paralytique et un affaissement mental, Handel se traînait aux bains d'Aix-la-Chapelle en rageant contre "cette chair infernale". Il était âgé de 52 ans et apparemment fini.

À la fin de 1737, Handel réapparaît à Londres pour y monter une autre compagnie pour laquelle il écrivit un opéra par année pendant la période allant de 1738 à 1741. Finalement, il a compris le message: l'opéra italien, le genre sur lequel il avait basé toute sa carrière, était bel et bien fini en Angleterre. En 1741, il présenta Deidamia, c'était le dernier de ses 46 opéras.

Que peut-il faire maintenant pour vivre? Tout autour de lui, il avait une série de petites œuvres - des concertos, de la musique de chambre, des chœurs tels que les Coronation Anthems (Antiennes du Couronnement) produites en 1727) et des œuvres pour orchestre incluant le Water Music. Il recherchait de plus grands canevas qui pouvaient mener à de plus grands résultats.

La clé de son salut vint dès 1732 alors qu'il ravivait son oratorio anglais Esther. La réception ayant été encourageante, il continua avec deux autres: Deborah et Atalia. Les oratorios bibliques lui fournissaient une dimension épique et un drame dans le style opératique dont il avait de besoin tout en permettant de les produire à un coût moindre que les œuvres scéniques. Ces œuvres semblaient plaire aux audiences de classe moyenne. De 1738 à 1740, alors qu'il était encore impliqué dans sa compagnie d'opéras, Handel écrivit quatre magnifiques oratorios - Saul, Israel in Egypt, Ode to Saint Cecilia, et L'Allegro, il Pensieroso ed il Moderato, ce dernier d'après des poèmes de Milton.

Handel créa, avec ces œuvres, un nouveau genre d'oratorio bien différent du modèle traditionnel italien. D'un, les textes étaient en anglais et ce, même si Handel maîtrisait mal la langue, et d'autre part, la musique reflétait les influences anglaises, principalement celles provenant des antiennes religieuses de Purcell. Alors que les sujets, provenant majoritairement de la bible, étaient religieux, les oratorios de Handel n'étaient pas inondés de piété. Ce sont des œuvres pour les salles de concert avec toute la couleur musicale et le flair dramatique de l'opéra. Contrairement à l'opéra où les airs étaient le centre de l'oeuvre, il fit des chœurs les pièces maîtresses et centrales de ses oratorios. Le style des chœurs allait devenir un modèle pour les compositeurs de générations à venir et aucun, pas même Beethoven, n'atteindra son niveau.

L'année 1741 marque un tournant historique tant au niveau des finances de Handel que de l'histoire de la musique chorale. Le vice-roi d'Irlande l'invite, à Dublin, pour y produire un concert pour des œuvres de charité. Pour l'occasion, Handel amène avec lui un nouvel oratorio simplement appelé Messiah (Le Messie). À l'encontre de ses oratorios habituels avec des personnages et une intrigue, celui-ci est basé sur une série de prophéties bibliques et méditations entourant la venue du Christ. Handel avait écrit cette œuvre gigantesque en moins de 24 jours à partir du 22 août 1741. Une partie considérable de cet oratorio est du matériel recyclé. Il a pris, par exemple, le chœur For unto us a Child is born d'un de ses duos italiens et le familier Halleluja est un remaniement d'un chœur provenant d'un de ses opéras où un païen rendait grâce au dieu Bacchus - une chanson à boire.

En avril 1742, Messiah est donné, en première, à Dublin, au milieu d'excitations délirantes. La salle était bondée (on avait demandé, pour l'occasion, aux dames de ne pas porter des jupes à cerceaux et, aux hommes, de ne pas porter d'épée afin de faire plus de place) alors que des centaines d'autres écoutèrent aux fenêtres et aux portes. Il semble que ce fut l'une des rares occasions dans l'histoire où une grande œuvre fut immédiatement perçue à sa pleine valeur.

Comparée à la première de Dublin, la première représentation à Londres, l'année suivante, fut un échec même si le roi George II fut tellement ému durant l'Hallelujah qu'il se leva, suivi de tout l'audience et de toutes les audiences depuis. Toutefois, ce ne fut que quelques années plus tard que Messiah ravira les londoniens et ce, après qu'Handel eut institué une série de concerts de charité où l'œuvre était présentée en même temps que ses propres performances spectaculaires à l'orgue durant les intermissions. Ces concerts n'ont pas seulement rendu l'œuvre plus populaire mais aussi sa propre réputation: autour de 1750, Handel règnait, sans opposition, sur toute la musique britannique. Pour des générations, et ce, jusqu'à l'apogée de Beethoven, Handel représentera la musique dans tout ce qu'elle a de majestueux et de sublime. Beethoven disait de lui: "Devant lui, je m'incline. Handel est le plus grand et le plus compétent des compositeurs."

Quoique l'oratorio Messiah lui ait apporté richesse et renommée, la productivité phénoménale de Handel n'a pas pour autant diminué. Les années qui suivirent virent une séquence ininterrompue de pièces d'occasions, de grands oratorios dont Jephte en 1752.

C'est en composant cette œuvre que Handel commença à avoir du trouble avec ses yeux. Pour un certain temps, il dut arrêter. Une note, retrouvée dans le manuscrit de Jephte, nous le confirme: "Voilà où j'ai pu me rendre en ce mercredi, 13 février 1751 à cause d'une faiblesse dans mon œil gauche". Suite à une détérioration, il subit trois épuisantes opérations menées par le même chirurgien qui opéra Bach. Les résultats furent les mêmes pour les deux hommes: une cécité complète.

Tout de même, au cours des huit années qui suivirent, Handel continua à donner des concerts d'orgue, à diriger les représentations de ses oratorios et, à réviser d'anciennes compositions à l'aide d'un assistant. Au printemps de 1759, à l'âge de 74 ans et aveugle, il dirigea et joua l'orgue à l'occasion de pas moins de 10 représentations d'oratorios à l'intérieur d'un seul mois. À une représentation du Messiah, le 6 avril, il s'évanouit à la fin de la représentation. Il dut être reconduit chez lui et mis au lit. Sentant qu'il ne se lèverait plus, il fit la remarque suivante: "J'aimerais mourir un Vendredi Saint". Il le manqua de quelques heures puisqu'il est mort tôt, le 14 avril, le Samedi Saint.

Concernant son inhumation, en l'Abbaye de Westminster, un journal a rapporté: "Ce fut presque le plus grand rassemblement de gens de tous les niveaux de la société pour un seul événement". Ce fut un événement handellien.

Handel fut un compositeur commercial du début à la fin, ce qui revient à dire que ses fortunes dépendaient de l'appui du grand public. Une première approbation vint avec ses opéras puis quand elle déclina, il revint avec les oratorios. Ce type de carrière a eu des ramifications dans son style. En comparaison avec Bach, le compositeur de l'église paroissiale, les mélodies de Handel ont tendance à être plus simples et plus concises (i.e. plus populaires), son harmonie plus conventionnelle, et il préférait une texture homophonique au contrepoint.

De par cet appel à l'appui public, Handel, plus que tout autre compositeur avant lui, a réussi à rejoindre le nouveau public de la classe moyenne qui se formait durant la période baroque par opposition à l'élite aristocratique qui supportait l'opéra et l'oratorio.





Ses Å“uvres




Manuscrit de l'opéra Tolomeo
Article détaillé : Tableau détaillé des œuvres de Haendel.
Sa production est très importante dans tous les genres pratiqués de son temps, et son catalogue (HWV pour Händel-Werke-Verzeichnis) comprend plus de 600 numéros, ce qui n'est pas très significatif, car :
un seul numéro peut s'appliquer à un simple menuet isolé comme à un opéra complet ;
plusieurs transcriptions de la même œuvre pour différentes exécutions peuvent constituer ou participer à des numéros différents.
Quoi qu'il en soit, il s'agit d'un ensemble considérable. Quelques œuvres particulièrement marquantes :
Water Music (HWV 348–350)
Music for the Royal Fireworks (HWV 351)
sonates pour divers instruments (violon, flûte, hautbois) opus 1
13 sonates en trio opus 2 et opus 5
18 concerti grossi opus 3 (HWV 312–317) et opus 6 (HWV 319–330)
12 Concertos pour orgue opus 4 (HWV 289–294) et opus 7 (HWV 306–311) + 4 séparés
Concerto pour harpe opus 4 N°6 (également pour orgue)
3 concertos pour hautbois
Les 8 « grandes » suites pour clavecin (1720)
Dixit Dominus (HWV 232) 1707
Nisi Dominus HWV 238 1707
Salve Regina HWV 241 1707
Chandos Anthems

Opéras


HWV Titre Première Lieu Remarque
1 Almira 8 janvier 1705 Oper am Gänsemarkt, Hambourg
2 Nero 25 février 1705 Oper am Gänsemarkt, Hambourg musique perdue
3 Florindo 1708 Oper am Gänsemarkt, Hambourg musique perdue
4 Daphne 1708 Oper am Gänsemarkt, Hambourg musique perdue
5 Rodrigo 1707 Teatro Civico Accademico, Florence
6 Agrippina fin 1709/début 1710 Teatro San Giovanni Grisostomo, Venise
7a/b Rinaldo 24 février 1711 Queen's Theatre, Londres
8a/b/c Il pastor fido 12 novembre 1712 Queen's Theatre, Londres
9 Teseo 10 janvier 1713 Queen's Theatre, Londres
10 Silla 2 juin 1713 ? Queen's Theatre ou Burlington House, Londres
11 Amadigi 25 mai 1715 King's Theatre, Londres
12a/b Radamisto 27 avril 1720 King's Theatre, Londres
13 Muzio Scevola 15 avril 1721 King's Theatre, Londres 3e acte seul
14 Floridante 9 décembre 1721 King's Theatre, Londres
15 Ottone 12 janvier 1723 King's Theatre, Londres
16 Flavio 14 mai 1723 King's Theatre, Londres
17 Giulio Cesare in Egitto 20 février 1724 King's Theatre, Londres
18 Tamerlano 31 octobre 1724 King's Theatre, Londres
19 Rodelinda 13 février 1725 King's Theatre, Londres
20 Scipione 12 mars 1726 King's Theatre, Londres
21 Alessandro 5 mai 1726 King's Theatre, Londres
22 Admeto 31 janvier 1727 King's Theatre, Londres
23 Riccardo Primo 11 novembre 1727 King's Theatre, Londres
24 Siroe 17 février 1728 King's Theatre, Londres Livret de Métastase
25 Tolomeo 30 avril 1728 King's Theatre, Londres
26 Lotario 2 décembre 1729 King's Theatre, Londres
27 Partenope 21 février 1730 King's Theatre, Londres
28 Poro 2 février 1731 King's Theatre, Londres Livret de Métastase
29 Ezio 11 janvier 1732 King's Theatre, Londres Livret de Métastase
30 Sosarme 15 février 1732 King's Theatre, Londres
31 Orlando 27 janvier 1733 King's Theatre, Londres
32 Arianna 26 janvier 1734 King's Theatre, Londres
33 Ariodante 8 janvier 1735 Covent Garden Theatre, Londres
34 Alcina 16 avril 1735 Covent Garden Theatre, Londres
35 Atalanta 12 mai 1736 Covent Garden Theatre, Londres
36 Arminio 12 janvier 1737 Covent Garden Theatre, Londres
37 Giustino 16 février 1737 Covent Garden Theatre, Londres
38 Berenice 18 mai 1737 Covent Garden Theatre, Londres
39 Faramondo 3 janvier 1738 King's Theatre, Londres
40 Serse 15 avril 1738 King's Theatre, Londres
A14 Giove in Argo (pastiche) 1er mai 1739 King's Theatre, Londres
41 Imeneo 22 novembre 1740 Theater in Lincoln's Inn Fields, Londres
42 Deidamia 10 janvier 1741 Theater in Lincoln's Inn Fields, Londres
Oratorios, drames musicaux et masques
HWV Titre Première Lieu
45 Alceste janvier 1750 Royal Opera House
46a Il trionfo del tempo e del disinganno 1707 Rome
46b Il trionfo del tempo e della verità 23 mars 1737 Londres
49a/b Acis and Galatea probablement 1718 près de Londres
50a/b Esther probablement 1718 près de Londres
51 Deborah 21 février 1733 King's Theatre, Londres
52 Athalia 10 juillet 1733 Sheldonian Theatre, Oxford
53 Saul 16 janvier 1739 King's Theatre, Londres
54 Israel in Egypt 4 avril 1739 King's Theatre, Londres
55 L'Allegro, il Penseroso ed il Moderato 27 février 1740 Theater in Lincoln's Inn Fields, Londres
56 Le Messie 13 avril 1742 New Music Hall, Dublin
57 Samson 18 février 1743 Covent Garden Theatre, Londres
58 Semele 10 février 1744 Covent Garden Theatre, Londres
59 Joseph and his Brethren 2 mars 1744 Covent Garden Theatre, Londres
60 Hercules 5 janvier 1745 King's Theatre, Londres
61 Belshazzar 27 mars 1745 King's Theatre, Londres
62 The Occasional Oratorio 14 février 1746 Covent Garden Theatre, Londres
63 Judas Maccabaeus 1er avril 1747 Covent Garden Theatre, Londres
64 Joshua 9 mars 1748 Covent Garden Theatre, Londres
65 Alexander Balus 23 mars 1748 Covent Garden Theatre, Londres
66 Susanna 10 février 1749 Covent Garden Theatre, Londres
67 Solomon 17 mars 1749 Covent Garden Theatre, Londres
68 Theodora 16 mars 1750 Covent Garden Theatre, Londres
69 The Choice of Hercules 1er mars 1751 Covent Garden Theatre, Londres
70 Jephtha 26 février 1752 Covent Garden Theatre, Londres
71 The Triumph of Time and Truth 11 mars 1757 Covent Garden Theatre, Londres
72 Aci, Galatea e Polifemo 1708 Rome
73 Il Parnasso in festa per gli sponsali di Teti e Peleo 1734
75 Alexander's Feast 19 février 1736 King's Theatre, Londres
76 Ode for St. Cecilia's Day 22 novembre 1739 Theater in Lincoln's Inn Fields, Londres

Opéras

Entre Almira (1705) et Deidamia (1741), soit la plus grande partie de sa carrière, Haendel a composé plus de quarante opéras18 : cette partie de son œuvre est donc prépondérante en volume et a constitué l'essentiel de son activité pendant plusieurs décennies, d'autant que nombre d'entre eux ont subi des remaniements parfois très profonds lors de reprises ultérieures. Il a également assemblé, particulièrement dans les années 1730, de nombreux pasticcios : toute cette production a été largement oubliée pendant plus de cent cinquante ans et progressivement exhumée à partir des années 1920. Au début de cette renaissance, l'esthétique du xviiie siècle était complètement à redécouvrir et les opéras remis en scène subissaient de nombreuses adaptations sensées les mettre à la portée du spectateur : transposition des tessitures, traductions, coupures ou élimination de récitatifs. Aujourd'hui, tous les opéras de Haendel bénéficient d'une remise à l'honneur, par des représentations dans les grandes salles d'opéra et par de nombreux enregistrements dans des conditions de restitution qui cherchent plus d'authenticité. Une dizaine d'entre eux ont retrouvé leur place dans le grand répertoire, parmi lesquels il faut citer au moins Agrippina, Rinaldo, Giulio Cesare, Tamerlano, Rodelinda, Orlando, Ariodante, Alcina et SerseK 1.
Les opéras de Haendel se situent dans la tradition italienne du dramma per musica, mais le compositeur n se laisse jamais enfermer dans une forme stricte, et tente maintes expériences sortant de l'alternance contraignante de recitativo secco et d'arie da capo qui caractérise si souvent l'opera seria. Il n'hésite pas, lorsque c'est nécessaire, à introduire duos, trios et même, une fois, quatuor. Il recherche la caractérisation dramatique et adapte la musique aux nécessités de celle-ci. C'est ainsi qu'il utilise, dans certains moment de particulière tension psychologique, le recitativo accompagnato : c'est par exemple César méditant devant les restes de Pompée sur les vanités de ce monde. Il innove aussi par l'introduction d'une séquence musicale qu'on a nommée « scena », succession presque rhapsodique d'aria, d'accompagnato, d'arioso, de musique instrumentale marquant souvent l'apogée dramatique de l'œuvre : ainsi des scènes de la mort de Bajazet (Tamerlano) ou de la folie de Roland (Orlando).
Au cours du temps, son style évolua sans jamais rompre avec cette tradition. Ainsi, il introduisit un récitatif accompagné (par exemple dans Orlando) pour mieux renforcer l'expression d'un sentiment particulier. Parfois aussi, il terminait une aria sur la seconde partie sans reprendre au da capo mais en enchaînant immédiatement sur un récitatif.
Rinaldo, premier drame lyrique italien expressément composé pour la scène londonienne en 1711 déploie une richesse et une inventivité exceptionnelle19. Le livret, adapté du Tasse par le directeur du théâtre, met en scène des furies, des sirènes, des parades et combats militaires sous forme de pantomimes, des dragons crachant du feu. La musique de Haendel enthousiasma tous les publics. Le chœur des sirènes du deuxième acte Il vostro maggio devint dès 1712 la marche des Life Guards. Le roi George Ier, partageant l'engouement de ses soldats, revint trois fois. Peu après, le guignol de Covent Garden donna des spectacles de marionnettes avec de nouvelles scènes imitées de l'opéra italien de Haendel.
En dehors des airs de soliste, il composa aussi des duos, de rares trios et un seul quatuor. Au début, Haendel n'écrivit de parties chorales que pour la fin de l'opéra : elles y sont chantées par les protagonistes. C'est seulement en 1735 qu'il semble avoir composé un chœur autonome. La même année, il écrivit des ballets pour les opéras Alcina et Ariodante représentés à Covent Garden, car il avait alors à sa disposition un corps de ballet.
Les ouvertures ont une structure « à la française » mise au point par Lully. Les livrets suivent très souvent la tradition vénitienne. En dépit de la grande popularité de son contemporain Pietro Metastasio - dont les livrets furent souvent mis en musique par plusieurs compositeurs successifs - il ne fit appel à cet auteur que trois fois pour ses propres opéras.

Musique religieuse


Luthérien comme Johann Sebastian Bach, Haendel a été en contact avec plusieurs traditions cultuelles chrétiennes : catholicisme en Italie, anglicanisme en Angleterre. Il s'y adaptait facilement, et son sentiment religieux ne se dément pas, pendant toute sa longue carrière.
La musique religieuse de Haendel comprend quelques œuvres en allemand (Passion selon Brockes), des psaumes en latin, les pièces mises en musique sur des paroles en italien et les œuvres sur des textes en anglais.
Parmi les compositions sur des textes en latin, on distingue tout particulièrement Dixit dominus, Laudate pueri et Nisi dominus.
Les premières pièces des débuts à Londres sont d'un caractère intimiste lié à la modestie des moyens d'interprétation dont disposait le compositeur : ainsi des Chandos anthems. Les autres œuvres religieuses de la période londonienne ont été écrites en général pour la « Chapel Royal » pour des occasions particulières ou officielles. Le Te Deum et Jubilate d'Utrecht, composé pour célébrer la conclusion de la paix d'Utrecht est fortement influencé par le style de Purcell.
Parmi les quatre Coronation Anthems de 1727, celui intitulé Zadok the Priest a toujours été joué, depuis le temps de Hændel, à l'occasion des cérémonies du couronnement royal, la dernière fois en 1953 pour la reine Elisabeth II.
Haendel composa en 1737, à l'occasion des funérailles de la reine Caroline, qui avait été pour lui une amie proche, The Ways of Zion Do Mourn. Il en réutilisa la musique, en la transformant complètement dans l'oratorio Israel in Egypt. Ce fut lui qui créa l'oratorio en anglais, forme musicale à laquelle il consacra toute la dernière partie de sa vie. Elle lui permit tout à la fois d'exprimer son sentiment religieux et de composer la musique qu'il aimait, si proche de celle de l'opéra.« Capable de se confronter à tous les genres : opéra, motet, anthem, cante, concerto, il créa de toutes pièces l'oratorio anglais, enrichissant les modèles italiens de chœurs et de formes inédites nées d'une conception dramatique personnelle. »
Le Messie reste son œuvre la plus connue, interprétée de façon continue en Grande-Bretagne, depuis l'époque de Haendel : la tradition de se lever lorsque résonnent les premières notes du grand chœur Alléluia se perpétue depuis lors.« Il est paradoxal seulement en apparence que deux des trois oratorios de Haendel sur textes sacrés (...) soient devenus célèbres au point de masquer le reste de son œuvre. Le texte biblique, en effet, induit un ton narratif, contemplatif ou épique, dévolu de préférence au personnage collectif du peuple de Dieu, fort différent de celui des dramatiques des autres oratorios. Israël en Égypte et le Messie étaient donc en leur temps tournés vers le futur, annonçant le goût du colossal qui prévaudra au siècle suivant (...) »
Haendel composa d'autres oratorios sur des thèmes bibliques : Solomon (Salomon), Saul, Samson, Joshua (Josué), Belshazzar, Jephtha (Jephté), Judas Maccabaeus (Judas Maccabée), Bathsheba (Bethsabée), Theodora, etc.

Musique pour orchestre

La plupart des compositions orchestrales de Haendel font partie d'opéras et d'oratorios : il s'agit des ouvertures et des intermèdes.
Parmi les œuvres indépendantes pour orchestre, on trouve les six concertos pour hautbois de l'opus 3, édités en 1734, mais d'une composition antérieure et écrits pour différentes occasions, ainsi que les douze concertos grossos de l'opus 6 de 1739, dans la tradition de Corelli, la structure étant celle de la sonate d'église, mais Haendel a son style personnel, particulièrement dans l'alternance du concertino et du tutti.
Ses concertos pour orgue et orchestre n'ont pas d'exemple antérieur : il créa ce genre qui fit quelques émules (par exemple chez le français Michel Corrette). Ces concertos, avec les concertos pour un ou plusieurs clavecins de Bach, sont les premiers concertos de soliste écrits pour instruments à clavier(s). Haendel en jouait la partie soliste pendant les intermèdes de ses opéras, sur l'orgue positif dont il pouvait disposer au théâtre : il n'y a pas, en principe, de voix au pédalier (ils peuvent donc tout aussi bien être joués au clavecin).
Musique de chambre
Fichiers audio
Gigue HWV 433

Messiah HWV 56 (Sinfonia)

Messiah HWV 56 (Hallelujah)

Des difficultés à utiliser ces médias ?

Six sonates en trio (opus 2) furent publiées en 1733, cependant leur composition s'étend sur de nombreuses années, et les premières remontent peut-être à 1703. Mais il est difficile d'avancer une datation exacte de ces sonates. Selon Jean-François Labie, qui situe leur composition avant 1710, lors du séjour de Haendel à Rome23, elles doivent beaucoup à la musique italienne de Corelli qu'Haendel aurait étudiée avec soin. Ce sont des sonate da chiesa de forme stricte, à quatre mouvements : lent, vif, lent, vif, les solos de violons s'ouvrant tous par un mouvement lent24. Il faut remarquer que les solos pour violons sont techniquement plus difficiles que ceux pour flûte et hautbois quoique leur style soit identique.
Sept autres sonates (opus 5) furent publiées en 1739. Elles possèdent cinq ou six mouvements, parmi lesquels des danses telles que la sarabande ou la gavotte. Ce sont donc des œuvres hybrides entre sonate et suite. De même forme sont les dix sonates solistes de l'opus 1 qui furent écrites entre 1712 et 1726 et éditées en 1732.
Les compositions de Haendel pour le clavecin sont extrêmement nombreuses et ont été écrites principalement comme pièces didactiques ou de circonstance. Les plus importantes, en ce qu'elles ont été publiées sous le contrôle du compositeur lui-même, sont les huit suites HWV 426-433 de 1720 ; ceci les différencie d'un second recueil publié en 1730 à Amsterdam, sans son agrément (HWV 434-438). Toutes ces pièces ont en commun, d'une part d'avoir été composées certainement pendant sa jeunesse - mais la datation en est conjecturale - et peut-être pour certaines d'entre elles, pendant son séjour à Hambourg, d'autre part de ne guère respecter la structure traditionnelle de la suite.
Du temps de Haendel, la musique de chambre comprenait aussi bien des œuvres purement instrumentales que des œuvres vocales. Nombreuses sont les cantates profanes pour petit effectif qu'il a composées : plus de soixante cantates pour soliste avec basse continue qui consistent en airs et récitatifs alternés à la façon d'Alessandro Scarlatti. Il faut y ajouter plus de dix cantates avec instruments solistes. La plupart de ces cantates profanes datent du séjour romain de Haendel, lorsqu'il fréquentait Alessandro Scarlatti, Arcangelo Corelli, Bernardo Pasquini, à l'Académie d'Arcadie. Les neuf airs allemands pour voix soliste, instruments et basse continue datent de 1709.
Haendel composa vingt-et-un duos avec basse continue. Deux d'entre eux datent probablement de 1722 ; les autres ont été composés par tiers en Italie, à Hanovre ou à Londres, dans les années 1740. Leur structure diffère profondément de celle des cantates en solo, car il n'y a ni récitatif, ni aria da capo : l'accent est mis sur l'aspect contrapuntique de l'arrangement des voix. Elles suivent l'exemple de compositions similaires par Agostino Steffani.

L'art de Haendel


Comme beaucoup de ses contemporains, Haendel fut un compositeur extrêmement fécond. Il produisit dans à peu près tous les genres pratiqués à son époque des œuvres d'importance majeure, que ce soit en musique instrumentale ou vocale. Dans ce dernier domaine, il produisit peu d'œuvres dans sa langue allemande maternelle, mais il rivalisa, en italien, avec les spécialistes italiens de la cantate et de l'opéra et il fut, en anglais, le premier successeur et rival digne de Henry Purcell.
Son style allie l'invention mélodique, la verve et la souplesse d'inspiration des Italiens, la majesté et l'amplitude des thèmes du Grand Siècle français, le sens de l'organisation et du contrepoint des Allemands.
Un trait distinctif est le dynamisme qui émane de cette musique : « Haendel travaillait vite (...) il composa Theodora en cinq semaines, le Messie en vingt quatre jours et Tamerlano en vingt jours ».
L'importance de sa production va de pair, comme chez beaucoup de ses contemporains tels que Bach, Telemann, Rameau, avec une réutilisation fréquente de ses thèmes les plus réussis, qu'il n'est pas rare de retrouver parfois à l'identique dans plusieurs œuvres, éventuellement transcrits ou transposés… Le même thème peut passer d'une sonate en trio à un concerto grosso, à un concerto pour orgue, à une cantate. Il n'hésitait pas, par ailleurs, à utiliser des thèmes d'autres compositeurs tels que François Couperin, Georg Muffat, Johann Kuhnau, Johann Kaspar Kerll entre autres. Cette pratique courante à cette époque était également utilisée par Bach.« Comme de coutume à son époque (...) il ne fut pas créateur de formes ni de genres, mais il reprit ceux légués par ses prédécesseurs en les élargissant considérablement tant sur le plan structural qu'expressif, en les portant à un degré de perfection et d'universalité inconnu avant lui. » Multiples versions des mêmes œuvres, sources contradictoires, pillage par d'autres musiciens, éditions pirates faites sans l'aval et la révision du compositeur rendent difficile le travail du musicologue, surtout lorsque la quantité des pièces qui ressortent d'une catégorie (cantates Italiennes, pièces isolées pour le clavecin, …) est si importante. Seuls sept recueils de pièces instrumentales portent un numéro d'opus.
Bien que maitrisant parfaitement le contrepoint, ses avancées en ce domaine ne sont en rien comparables à celles de Johann Sebastian Bach. Usant de la langue de son temps, comme Bach, Haendel se montra moins révolutionnaire qu'evolutionnaire.
En fait, si les deux hommes, exacts contemporains issus de la même région d'Allemagne, représentent ensemble un apogée de la musique baroque européenne, ils divergent radicalement sur de nombreux points : Bach, marié deux fois, engendra plus de vingt enfants, dont quatre musiciens doués, quand Haendel vécut célibataire jusqu'à la mort; le cantor de Leipzig ne quitta quasi jamais sa région d'origine, pendant qu'Haendel sillonnait l'Europe ; Bach était chez lui dans la musique religieuse (oratorios, messes, motets et cantates,...) alors que Haendel composait surtout de la musique profane (ses très nombreux opéras même si lui aussi composa largement de la musique religieuse). Bach resta relativement ignoré de son vivant et presque oublié quelque temps (ses fils assurèrent malgré tout la survie de son œuvre et sa diffusion, au moins au niveau régional). « (...) Bach ne devait pas avoir d'héritier musical direct. Sa synthèse ne pouvait intervenir qu'entre 1700 et 1750. L'évolution de l'esthétique musicale la rendait impossible ultérieurement, et, déjà à la fin de sa vie, Bach se trouva incompris et « dépassé » aux yeux de ses contemporains » alors que Haendel connut les plus grands succès, avant et après sa disparition, ce que l'on peut expliquer par le style, très différent, entre les deux génies, Bach conservant une grande métrique dans ses œuvres, tandis qu'Haendel accordait une plus grande part à l'imagination et à la mélodie, parti pris qui survivra et dominera largement la période de la musique romantique, jusqu'à nos jours où, de manière générale, on considère que la plus grande part de l'écriture et de l'interprétation musicales doivent être consacrées à l'émotion.
Ces deux grands musiciens se connaissaient par leur musique et leur réputation respectives ; ils faisaient tous deux partie de la même société savante et avaient de nombreuses relations communes. Il faut certainement interpréter le fait que Haendel ne se soit jamais dérangé pour rencontrer Bach - alors qu'il hésitait si peu à voyager et à rencontrer tous ses collègues - soit par le sentiment de ne pas être à la hauteur, soit par celui de leur incommunicabilité réciproque.

L'héritage de Haendel


De son vivant, Haendel connut un important succès en Italie et en Grande-Bretagne, mais aussi en France, où certaines de ses œuvres instrumentales ont été entendues au Concert Spirituel.
Après sa mort, ses opéras tombèrent dans l'oubli, tandis que sa musique sacrée continuait de rencontrer un certain succès, surtout en Grande-Bretagne. Cela s'est traduit notamment par la permanence du compositeur, formant ce que les musicologues appellent le développement du classicisme. Haendel faisait partie des compositeurs interprétés dans les Concerts of Ancient Music.
Beethoven de son côté admirait Haendel : « C'est le plus grand compositeur qui ait jamais existé ; je voudrais m'agenouiller sur sa tombe. » Il étudia Haendel durant sa dernière période créatrice et, quelque temps avant sa mort, se fit offrir une édition complète de ses œuvres et projetait d'écrire des oratorios dans le style de celui-ci. L'ouverture La Consécration de la maison (1822), contemporaine de la Neuvième symphonie, fut une tentative du genre.
Au xixe siècle, Haendel fut surtout apprécié pour son œuvre religieuse, tant en France qu'en Grande-Bretagne. À Paris, Choron contribua pour beaucoup à le mettre à l'affiche des concerts. L'œuvre de Haendel est particulièrement appréciée parce qu'elle met en valeur les chœurs professionnels et les chorales d'amateurs ; d'où la célébrité de l' Hallelujah du Messie. Ses compositions tels les concertos pour orgue, la Royal Fireworks Music et la Water Music sont souvent interprétés à l'occasion de concerts dans la chapelle royale du château de Versailles.
À partir des années 1960, le reste de son œuvre est redécouvert, en particulier ses opéras. Haendel bénéficia pleinement du renouveau récent de l'intérêt pour la musique baroque. Plusieurs de ses opéras sont à nouveau montés et enregistrés. Dès lors, la musique instrumentale (de chambre) et la musique vocale profane de Haendel sortent également de l'oubli et il devient l'un des compositeurs les plus joués au monde sur les scènes lyriques.

Les portraits de Haendel


Haendel a été représenté par de nombreux peintres et sculpteurs : Balthasar Denner, William Hogarth, Thomas Hudson, Louis-François Roubiliac, Jean-Jules Salmson, Georges Gimel.
Citations à propos de Haendel

« Haendel est notre maître à tous. » Joseph Haydn
« Je suis en train de me faire une collection des fugues de Haendel. » Wolfgang Amadeus Mozart
« Voici la Vérité ! » Ludwig van Beethoven, montrant l'édition complète des œuvres de Haendel qu'il venait de recevoir.
« Haendel est le plus grand, le plus solide compositeur ; de lui, je puis encore apprendre ! » Ludwig van Beethoven
« Je voudrais m'agenouiller sur sa tombe. » Ludwig van Beethoven
« Les odes et autres poésies de circonstances plus médiocres les unes que les autres vont pleuvoir de partout dans les mois qui suivent la mort du musicien. Les recenser n'est guère utile. Elles n'ont d'intérêt que dans la mesure où elles permettent de sentir ce que le nom de Haendel avait fini par représenter pour les Anglais. Seul le silence convient quand se tait la grande voix qui a si souvent et si bien chanté Amen et Alléluia. » Jean-François Labie
« Israël en Égypte est mon idéal de l'œuvre chorale. » Robert Schumann
« Haendel est grand comme le monde. » Franz Liszt

Utilisation de l'œuvre de Haendel au cinéma


Le Hallelujah du Messie a été utilisé dans une version jazz par Quincy Jones dans l'ouverture du film Bob and Carol and Ted and Alice (1969) du réalisateur Paul Mazursky.
La Sarabande est largement utilisée dans le film de Stanley Kubrick, Barry Lyndon (1975), souvent comme accompagnatrice voire annonciatrice de malheurs sur le parcours du héros.
Hayao Miyazaki et Joe Hisaishi l'utilisèrent également lors d'un moment crucial de Nausicaä de la vallée du vent (1984), lorsque l'héroïne atteint un statut quasi-messianique.
Dans Les Liaisons dangereuses (1988) de Stephen Frears, adaptation cinématographique du célèbre roman épistolaire éponyme de Pierre Choderlos de Laclos, on entend le « Ombra mai fù" » de l'opéra Serse ainsi qu'un extrait du Concerto pour orgue no 13, HWV 295.
L'air « Lascia ch'io pianga » tiré de Rinaldo a été utilisé au moins trois fois dans le cinéma : dans Farinelli de Gérard Corbiau (1994), Everything is fine de Bo Widerberg (1997) et Antichrist de Lars von Trier (2009).


A écouter

http://youtu.be/bEy1ktHTPaM le messie
http://youtu.be/MVkskt5aycs couronnement du roi Georges II
http://youtu.be/y-WNkZF8cWo hymne au mariage
http://youtu.be/HULyNRpxfy0 Salomon
http://youtu.be/Mz_kODE6sU4 feux d'artifices royaux

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Posté le : 13/04/2013 23:49
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Robert Doisneau
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Le 14 Avril 1912 naît Robert Doisneau
,

photographe français Robert Doisneau naît le 14 avril 1912 à Gentilly dans le Val de Marne.

Ce Photographe français, parmi les plus populaires d'après-guerre. Il fut, aux côtés de Willy Ronis et d'Édouard Boubat, l'un des principaux représentants du courant de la photographie humaniste française.

Robert Doisneau grandit dans un univers petit-bourgeois qu’il exècre, dans une famille de petits bourgeois toute vouée à la cause de l’entreprise familiale de plomberie.|
Il est issu d’une famille où se mêlent les valeurs de la petite bourgeoisie et celles du milieu ouvrier. Il grandit avec sa famille dans une maison servant d’atelier et de magasin à la Plomberie Duval, du nom de sa mère Duval.
Sa mère meurt de tuberculose en 1920 et son père se remarie deux ans plus tard.

Il passe une enfance difficile dans une ambiance imprégnée par des valeurs rigides de sérieux et d’application.
Sa scolarité n’est pas non plus un long fleuve tranquille au sein de la petite école communale de Gentilly et c’est avec un grand soulagement que son entourage le voit réussir le concours d’entrée à l’école Estienne en 1925.


Formé à l’Ecole Estienne, il obtient un diplôme de graveur lithographe et devient dessinateur de lettres à l’Atelier Ullman, spécialisé dans les publicités pharmaceutiques. En 1931, il est engagé par le sculpteur André Vigneau comme opérateur.
Entre deux missions, il arpente les rues de Paris et de banlieue, faisant de ces lieux son studio. Tout au long de sa vie, Robert Doisneau a été fasciné par la banlieue.
Jean-François Chevrier parle du besoin de Doisneau de "fixer ce qui était en train de disparaître" et de laisser "le souvenir de ce petit monde qu’il aimait".
Il admirait Eugène Atget qui avait bien plus tôt photographié Paris, ses rues, ses places publiques ou ses théâtres de boulevard. Son premier reportage sur le marché aux puces de Saint Ouen est publié en 1932 dans "Excelsior".
En 1934, il se marie avec Pierrette Chaumaison avec qui il aura deux filles, Annette et Francine.

Après avoir effectué son service militaire dans les Vosges, il retrouve Lucien Chauffard, rencontré à l’Atelier Ullman, au service photo des usines Renault à Boulogne Billancourt.
Pendant 5 ans, il photographie les ateliers, les foules d’ouvriers, les chaînes de montage... Il est licencié en 1939 pour retards répétés.
Cette même année, Robert Doisneau rencontre Charles Rado, fondateur de l’agence Rapho, qui lui propose un contrat de photographe-indépendant.
La réalisation de sa première commande est interrompue par la déclaration de guerre. Mobilisé à l’est pendant le début de la guerre, il est réformé en février 1940 et rentre à Paris.
En juin, à l’arrivée des nazis, il quitte la capitale et se réfugie dans une ferme dans le Poitou pendant quelques mois.
C’est dans cette région qu’il réalisera 10 ans plus tard quelques unes de ses photos les plus célèbres telles que "le ruban de la mariée".
Pour survivre pendant cette période où les commandes sont rares, il fabrique des cartes postales en photographiant les monuments napoléoniens et les vend au musée de l’Armée. Il met également son talent de graveur au service de la Résistance en fabriquant de faux-papiers.
En 1945, Robert Doisneau rencontre Blaise Cendrars à Aix-en-Provence grâce à Maximilien Vox qui l’envoie en commande pour "l’Album du Figaro". L’écrivain est l’un des premiers à s’intéresser au travail du photographe sur la banlieue et à l’encourager dans cette voie.
L’ouvrage "La banlieue de Paris", publié en 1949 scelle cette collaboration et annonce les projets de Doisneau réalisés avec d’autres écrivains.
L’Agence Rapho est relancée en 1946 par Raymond Grosset, Doisneau reprend alors sa place de photographe indépendant.

Grâce à Grosset, Doisneau signe un contrat avec Vogue pour réaliser des photos de mode mais il n’est pas à l’aise dans ce milieu, il ne sent pas à sa place.
Il préfère photographier le monde de la nuit et de la cloche avec Robert Giraud, rencontré en 1947.
Ensemble, ils tenaient une rubrique à 4 mains pour "Paris-Presse L’intransigeant".
C’est en sa compagnie qu’il réalise une grande partie de ses photos de bistrots des années 50, en traînant dans les quartiers des halles ou Mouffetard.
Giraud connaît parfaitement le milieu, il présente à Doisneau nombre de personnages présents dans l’exposition tels que Richardot le tatoué, Pierrette d’Orient l’accordéoniste ou Anita, la jeune femme mélancolique. Robert Doisneau est un homme discret, attaché à son pays, parlant mal l’anglais et voyageant peu.
Néanmoins, en 1960, il se rend aux Etats-Unis pour photographier Jerry Lewis sur un tournage à Hollywood et en profite pour faire des photos avec son ami Maurice Baquet à New York. Il réalise également un reportage en URSS pour le journal de la CGT "La vie ouvrière" sur les réalisations du cinquantenaire du pays;

Dans les années 1980, à la demande de la DATAR, il explore à nouveau la banlieue, son espace de prédilection, en réalisant une mission en couleur.
"Ma vie est télescopique", disait-il, une suite de rencontres heureuses ou malheureuses, une improvisation au jour le jour", En effet, au fil des années, Doisneau s’est lié à de nombreux artistes, écrivains, peintres, acteurs : de Jacques Prévert à Jacques Tati, de Saul Steinberg à Pablo Picasso, de Daniel Pennac au chanteur Renaud et Sabine Azéma, sa grande amie qui lui consacra un film pour ses 80 ans.
Ces rencontres ont façonné l’histoire de sa vie.

Le photographe décède à Paris en 1994 en laissant une oeuvre aux multiples entrées.

C’est toujours en ironisant sur lui-même, que Doisneau abordait son travail, qui n’était pour lui que l’antidote à l’angoisse de ne pas être. Jongleur, funambule, illusionniste pour encore plus de réalisme, tel est le paradoxe trompeur de celui qui voulait "réussir ses tours comme le font les artistes du trottoir", avec la lucidité pudique d’un artiste malgré lui.


Il participe à plusieurs expositions internationales et obtient de nombreux prix dont celui de Kodak en 1947 et celui de Niepce en 1956.

Malgré un emploi du temps surchargé par les commandes industrielles et publicitaires qui lui permettront de vivre, Robert Doisneau parviendra à réaliser une oeuvre plus personnelle et connaîtra un immense succès au cours des dix dernières années de sa vie.

Deux films lui rendent hommage : "Le Paris de Robert Doisneau" de François Porcile, en 1973 et "Bonjour Monsieur Doisneau" de Sabine Azéma, en 1992.


Robert Doisneau est l'un des photographes français les plus connus à l'étranger notamment grâce à des photos comme "Le Baiser de l'hôtel de ville".
Ses photographies noir et blanc des rues de Paris d'après-guerre et de sa banlieue ont fait sa renommée…
Doisneau est un passant patient qui conserve toujours une certaine distance vis-à-vis de ses sujets. Il guette l'anecdote, la petite histoire. Ses photos sont souvent empreintes d'humour mais également de nostalgie, d'ironie et de tendresse.
Il travaillait sur Paris, ses faubourgs et ses habitants : artisans, bistrots, clochards, gamins des rues, amoureux, bateleurs, etc. Il enregistra pendant près d'un demi-siècle des milliers de portraits du petit peuple de Paris.
Il a participé au Groupe des XV aux côtés de René-Jacques, de Willy Ronis, de Pierre Jahan, dans les années (1950)
Ses appareils photo, un Rolleiflex format 6x6 et un Leica format 24 x 36

Å’uvres

1940 : "Lâcher de tracts"
1944 : "Amour et barbelés" & "La voiture fondue"1
1945 : "La six chevaux des vacances"
1950 : "Le Baiser de l'hôtel de ville"2
1951 : "Rue Mouffetard"
1956 : "Les Écoliers de la rue Damesme"
1958 : "La Transhumance"
1959 : "La Récréation, rue Buffon, à Paris"
1959 : "Les Sables d'Olonne"
1959 : "Les grandes vacances"
1960 : "Le passant avec un béret"
1971 : "Devant la laiterie"
1982 : "Le Parc Monceau", 30,5 x 39,6 cm, Musée d'art de Toulon

Expositions


Doisneau : Doisneau sur Lot (été 2004), Casino de Saint-Céré.
Doisneau : Paris en liberté (19 octobre 2006 - 17 février 2007), Hôtel de ville de Paris.
Doisneau Vintage (15 novembre 2007 Pierre Loup - 15 décembre 2007), Galerie Christophe Gaillard, Paris.
Imprimer pour résister ? (6 octobre 2008 - 10 et 11 novembre 2008) école Estienne, Paris XIII°. Avec la collaboration de l'artégraf, l'atelier Robert Doisneau, l'éducation nationale, l'institut d'histoire sociale du livre parisien, la mairie de Paris, le musée national de la résistance de Champigny sur marne.
L'Alsace de 1945 par Doisneau (25 novembre 2008 au 25 janvier 2009) à la Filature de Mulhouse et jusqu'au 30 janvier 2009 au parc des Expositions de Strasbourg).
Robert Doisneau 1945, un voyage en Alsace (28 août 2009 - 27 septembre 2009) au Relais Culturel Régional de 68800 Thann.
Robert Doisneau, Du métier à l'œuvre (13 janvier -18 avril 2010), Fondation Henri Cartier-Bresson, Paris.
Robert Doisneau, Palm Springs 1960 ( 1er avril 2010 - 1er juin 2010), Galerie Claude Bernard, Paris.
Robert Doisneau, le temps retrouvé (juin 2010- 30 septembre 2010 ), la médiathèque, Dinan.
Robert Doisneau, rétrospective (10 avril - 28 août 2011 ), château de Malbrouck à Manderen, site du Conseil général de la Moselle.
Doisneau / Paris / Les Halles (du 8 février au 28 avril 2012 ), Salon d'accueil de la Mairie de Paris.
les alpes de doisneau du 16 novembre 2012 au 14 avril 2013 a Grenoble


A regarder

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Posté le : 13/04/2013 23:35
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Maurice Druon
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Le 14 Avril 2009 meurt Maurice DRUON


écrivain et homme politique Français


Maurice Druon de Reyniac, né le 23 avril 1918 à Paris et mort le 14 avril 2009, est un écrivain et un homme politique français, membre de l'Académie française dont il a été le secrétaire perpétuel durant quatorze ans et le doyen d'élection.
Fils de Lazare Kessel, lauréat du premier prix du Conservatoire et membre de la Comédie Française, suicidé à l'âge de 21 ans avant de l'avoir reconnu, Maurice Druon est baigné par son ascendance dans la littérature : il est le neveu de l'écrivain Joseph Kessel, arrière-petit fils d'Antoine Cros, troisième et dernier roi d’Araucanie, arrière-petit neveu du poète charles cros, et l'arrière-arrière-petit fils d'Odorico Mendes, homme de lettres brésilien, protecteur du 17e fauteuil de l'Académie brésilienne des lettres.
Il porte le nom de son père à l'état civil, René Druon de Reyniac, notaire dans le Nord, avec qui sa mère s'était mariée.

Il passe son enfance à La Croix-Saint-Leufroy, en Normandie, où il fait la connaissance de Pierre Thureau-Dangin[2], fils du secrétaire perpétuel de l'Académie française, Paul Thureau-Dangin. Il fait ses études secondaires au lycée Michelet de Vanves.
Lauréat du Concours général en 1936, il commence à publier, à l’âge de dix-huit ans, dans les revues et journaux littéraires tout en étant élève à la Faculté des lettres de Paris puis à l'École libre des sciences politiques de 1937-1939.

Résistance

Élève officier de cavalerie à l’École de Saumur en 1940, il participe à la Campagne de France, participant aux glorieux combats des cadets de Saumur sur la Loire. Après sa démobilisation, il reste en zone libre, et y fait représenter sa première pièce, Mégarée. Il s'engage dans la Résistance et quitte la France en 1942 avec son oncle Kessel, traversant clandestinement l’Espagne et le Portugal pour rejoindre à Londres les rangs des Forces françaises libres du Général de Gaulle. Il devient l'aide de camp du général François d'Astier de la Vigerie, puis attaché au poste "Honneur et Patrie" avant d'être chargé de mission pour le Commissariat à l’intérieur et à l’information et correspondant de guerre auprès des armées françaises en 1944 jusqu’à la fin des hostilités.
Il écrit alors avec Kessel le Chant des partisans qui, sur une musique composée par Anna Marly, devient l'hymne aux mouvements de la Résistance durant la Seconde Guerre mondiale.

À partir de 1946, il se consacre à sa carrière littéraire, reçoit le Prix Goncourt en 1948 pour son roman Les Grandes Familles et divers prix prestigieux pour l’ensemble de son œuvre.
Le 8 décembre 1966, il est élu au 30e fauteuil de l’Académie française, succédant à Georges Duhamel.
Il accède à la célébrité avec sa saga historique littéraire, Les Rois maudits, adaptée en 1973 à la télévision. Maurice Druon n'a jamais caché que sa série "Les Rois maudits" avait été le résultat d'un travail d'atelier. Au nombre des collaborateurs qu'il remercie dans sa préface, on relève les noms de Gilbert Sigaux, José-André Lacour et Edmonde Charles-Roux parmi quelques nègres de moindre envergure.

Il participe entre 1969 et 1970 à la Commission de réforme de l'ORTF.

Ministre des Affaires culturelles

Restant engagé politiquement durant toutes ces années, Maurice Druon est nommé en 1973 ministre des Affaires culturelles par georges pompidou. La nomination de cette figure historique du gaullisme, seul non-élu du gouvernement, homme de lettres popularisé par ses succès littéraires et l'adaptation télévisuelle des Rois Maudits, résistant ne cachant pas son goût pour l'ordre, devait permettre de calmer une majorité échaudée par le projet de Beaubourg. Il s'appuie sur son succès littéraire et télévisuel pour asseoir sa légitimité politique, affirmant à Jean Mauriac : Et puis, au fond, mes lecteurs ne sont-ils pas mes électeurs ? .
" Logique qui donne l'Élysée à Guy Lux et Matignon à Zitrone" lui répond Maurice Clavel.

Par ces déclarations abruptes, il incarne une culture conservatrice, en rupture avec l'ouverture et la modernisation voulue par Jacques Duhamel.
Ainsi quand il menace les directeurs de théâtre subversifs de leur couper les subventions en proclamant que" Les gens qui viennent à la porte de ce ministère avec une sébile dans une main et un cocktail Molotov devront choisir" , il provoque la polémique : après la réponse de Roger Planchon puis celle de Jean-Louis Barrault qui dénonce " le clairon de la répression culturelle", une procession funèbre silencieuse symbolisant la mort de la liberté d'expression rassemble le 13 mai 1973, à l'initiative de plusieurs metteurs en scène, dont Ariane Mnouchkine, Jean-Pierre Vincent, Jean Jourdheuil et Bernard Sobel, avec le soutien de la gauche, plusieurs milliers de manifestants.

Mais, si la censure au cinéma persiste, à travers l'interdiction d'Histoires d'A de Charles Belmont et Marielle Issartel, qui présente un avortement par aspiration en direct, et le refus de distribution de La Bonzesse de François Jouffa, racontant l'histoire d'une femme qui se prostitue pour payer un voyage à Katmandou, les coupes et interdictions sont restées limitées sous ce ministère selon Emmanuel Wallon. Maurice Druon inscrit ses actions dans la continuité de son prédécesseur, conservant à leur poste les principaux directeurs du ministère, et reconduisant Jacques Rigaud comme directeur de cabinet, jusqu'au départ de ce dernier et son remplacement par Dominique Le Vert. Ses relations au sein du ministère sont parfois délicates, ses différends avec Pierre Emmanuel provoquant la démission entière du Conseil du développement culturel, créé en décembre 1971 à la suite de la commission culturelle du VIe plan.

Sous son ministère, doté d'un budget d'environ 0,5 % du budget de l'État, pas encore grevé par les travaux de Beaubourg, est créée l'Association française pour les célébrations nationales, tandis que la Caisse nationale des Lettres du ministère de l'Éducation nationale est transférée, sous le nom de Centre national des Lettres, à celui des Affaires culturelles, avec des attributions élargies à l'aide aux auteurs et à la littérature francophone non française.
De nouveaux Centres d'action culturelle (CAC) sont homologués à Annecy, Douai, Fort-de-France, Montbéliard et Paris au Carré Thorigny, les orchestres nationaux se mettent en place à Toulouse, Bordeaux et Alforville, les budgets des théâtres nationaux sont augmentés, et la Comédie française rénovée[8].

Députation & politique

Non reconduit en 1974, il est élu député de Paris de 1978 à 1981. Il occupera divers postes diplomatiques ou politiques comme membre du Conseil franco-britannique ou représentant aux Assemblées parlementaires du Conseil de l'Europe et de l'Union de l'Europe occidentale.

Secrétaire perpétuel de l'Académie française

Secrétaire perpétuel à partir du 7 novembre 1985, il renonce à cette fonction en octobre 1999, cédant la place à Hélène Carrère d'Encausse, et devenant au 1er janvier suivant, secrétaire perpétuel honoraire. Comme académicien, il intervient régulièrement sur l'évolution, qu'il souhaite très lente, de la langue française face à la société, particulièrement hostile sur la féminisation des mots.
En 1990, à l'occasion des réflexions sur la nouvelle orthographe demandée par Michel Rocard, il prend partie pour des rectifications limitées, et surtout non restrictives, pour que ce soit l'usage qui ratifie les évolutions de la langue.

En 2006, sa critique du français pittoresque des Québécois, comparée à la langue très sûre, très pure, très exacte cadrée en France au XVIIe siècle lui a valu plusieurs critiques au Québec.

Il est également membre de plusieurs académies, comme celles de Bordeaux, d'Athènes, du royaume du Maroc et l'Académie roumaine. Il collabore également comme chroniqueur irrégulier au Figaro, rassemblant ses écrits en plusieurs ouvrages dont Le Bon français (1996-1999) et Le Franc-parler (2001-2002). Il est aussi partisan de la reconstruction du Palais des Tuileries.

Distinctions

* Grand-Croix de la Légion d'honneur
* Commandeur des Arts et des Lettres
* Médaille de la France libre
* Knight Commander du British Empire (K.B.E.)
* Grand officier du Mérite de l'ordre souverain de Malte
* Dignitaire ou titulaire des Ordres des pays suivants : Argentine, Belgique, Brésil, Grèce,
Italie, Liban, Maroc, Mexique, Monaco, Portugal, Russie, Sénégal, Tunisie
* Docteur honoris causa de l'université York (Toronto), de Boston University (États-Unis) et de
l'université de Tirana (Albanie)
* Prix Goncourt (Les Grandes Familles, 1948)
* Prix littéraire de la Fondation Prince Pierre de Monaco (pour l'ensemble de son œuvre, 1966)
* Prix Saint-Simon (Circonstances, 1998)
* Prix Agrippa d'Aubigné (Le Bon français, 2000)

Å’uvres

* Mégarée (1942), pièce de théâtre
* Le Sonneur de bien aller (1943), nouvelle
* Le Chant des partisans, avec Joseph Kessel (1943)
* Lettres d'un Européen et Nouvelles lettres d'un Européen (1943-1970), essais
* La Dernière Brigade (1946), roman
* La Chute des Corps (1949), roman
* Les Grandes Familles (1948-1951), roman en trois tomes, prix Goncourt 1948
* Un voyageur (1953), comédie
* Le Coup de grâce (1953), mélodrame, avec Joseph Kessel
* La Volupté d'être (1954), roman
* Les Rois maudits (1955-1977), roman historique en sept tomes
* Tistou les pouces verts (1957), roman jeunesse
* alexandre le grand (1958), roman mythologique
* Des seigneurs de la plaine à l'hôtel de Mondez (1962), nouvelles
* Les Mémoires de Zeus (1963-1967), roman mythologique en deux tomes
* Paris, de César à saint Louis (1964), essai historique
* Bernard Buffet (1964), essai
* Le Pouvoir (1965)
* Le Bonheur des uns (1967), nouvelles
* L'Avenir en désarroi (1968), essai
* Une église qui se trompe de siècle (1972), essai
* La Parole et le Pouvoir (1974), (Plon)
* Attention la France ! (1981), (Stock)
* Réformer la démocratie (1982), (Plon)
* La Culture et l’État (1985), (Vouloir la France)
* Vézelay, colline éternelle, nouvelle édition (1987), (Albin Michel)
* Lettre aux Français sur leur langue et leur âme (1994), (Julliard)
* Circonstances (1997), (Le Rocher)
* Circonstances politiques (1998)
* Circonstances politiques II (1999)
* Le Bon Français (1999), (Le Rocher)
* La France aux ordres d’un cadavre (2000), essai
* Ordonnances pour un État malade (2002), (Éditions de Fallois/du Rocher)
* Le Franc-parler (2003), (Le Rocher)
* Mémoires. L'aurore vient du fond du ciel (2006), (Plon/Éditions de Fallois)
* Les Mémoires de Zeus (2007)


Les Mémoires de Zeus

Les Rois maudits, tome 3 : Les Poisons de la couronne

Les Rois maudits, tome 1 : Le Roi de fer

Les Rois maudits, tome 2 : La Reine étranglée

Les Rois maudits, tome 4 : La Loi des Mâles
Académicien, Artiste, écrivain, Homme d'état, Homme politique et Ministre (Francais)
Né le 23 avril 1918
Décédé le 14 avril 2009 (à l'âge de 90 ans)



A regarder

http://youtu.be/czaNIaSFZ0E biographie de M. Druon
http://youtu.be/TfMIWDKDekk interview
http://youtu.be/TIdo7BsI17Q les rois maudits

http://youtu.be/LWFXPWABCVQ les rois maudit 2/6
http://youtu.be/pwWFAF9wvuc les rois maudits 3/6
http://youtu.be/Xb3aeK_Q8dU les rois maudits 4/6
http://youtu.be/cmib1q4Kz0A les rois maudits 5/6
http://youtu.be/gFrTF-NKUwE les rois maudits 6/6

http://www.youtube.com/watch?v=vix8E9 ... CItnZZHvHax1mTMuIxhJzrwHZ Les rois maudits de josé Dayan

A écouter
http://youtu.be/ok_jSgwd6qY le chant des partisans lina Marly
http://youtu.be/ahJtIfVv7Sg Marc Ogeret et choeurs
http://youtu.be/9Q7IFZpITxs Yves Montand
http://youtu.be/i1RnNbfNNS0 les choeurs de l'armée rouge


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Posté le : 13/04/2013 23:25
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Simone De Beauvoir
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Le 14 Avril 1986 meurt Simone de Beauvoir
monument de la littérature française

Sa vie

Simone de Beauvoir naît à Paris le 9 janvier 1908.
C'est dans cette ville que se déroule son enfance, au sein d'une famille bourgeoise domiciliée Boulevard Raspail. Aînée d’une famille de deux enfants, elle reçoit une éducation maternelle sévère et traditionnelle. Enfant, elle étudie à l’Institut Désir, une école catholique.

Dès l'âge de 5 ans, elle fréquente une école réservée à ce milieu, le Cours Désir.
Enfant, la jeune fille est très proche de sa famille, qu'il s'agisse de sa sœur Hélène (Poupette) ou de ses parents, Georges et Françoise. A cette époque, elle devient aussi très amie avec Elisabeth Lacoin.
Le rejet d’un enseignement religieux
Elle rejette très tôt ces enseignements en se déclarant totalement athée.

Elle se découvre alors une profonde passion pour la lecture et l’écriture. Dès 1926, elle s’inscrit à des cours de philosophie dispensés à la Sorbonne. Elle obtiendra l’agrégation trois ans plus tard avec un résultat plus que satisfaisant. Elle enseignera sa discipline à Marseille, puis à Rouen et à Paris. Toutefois, non comblée par cette profession, elle l’abandonne en 1943 pour suivre une carrière littéraire. Son premier roman, l’Invitée, met en scène des rapports amoureux embrasés par le sentiment de jalousie, au sein d’une relation tripartite.

Par la suite, la situation financière de sa famille se détériore quelque peu, mais elle continue à être une excellente élève. Elle doit cependant déménager vers un endroit moins accueillant. Ses parents l'incitent à étudier du mieux qu'elle peut.
Les vacances de Simone de Beauvoir ont surtout lieu à Saint-Ybard, dans une propriété familiale. L'atmosphère qui y règne renforce Simone de Beauvoir dans ses rêves de grandeur et d'avenir.
La jeune femme qui étudie d'abord à l'institut catholique de Paris, puis à Sainte-Marie (Neuilly) s'épanouit à la Sorbonne.
De Beauvoir étudie donc la philosophie, la psychologie, les lettres, l'éthique...
Là, elle rencontre le philosophe Jean-Paul Sartre, qu'elle considère comme un génie. Dès cette époque, c'est le début d'une relation qui ne cessera jamais entre les deux intellectuels.
Tous deux passent l'agrégation de philosophie la même année, en 1929 : Sartre est premier, Simone obtient la seconde place. Malheureusement, c'est aussi l'année du décès de sa meilleure amie « Zaza »...
A la même période, Simone s'émancipe de sa famille, ce qui passe notamment par un rejet de la croyance.

Les idées qui fleurissent dans l’esprit de Simone de Beauvoir sont marquées très tôt par un fort engagement politique. Dès 1926, elle intègre un mouvement socialiste.
En 1945, Jean-Paul Sartre crée les Temps modernes, une revue de gauche dans laquelle elle écrira de nombreux articles. Au lendemain de la Seconde guerre mondiale, ses engagements politiques redoubleront d’intensité.


Disciple et compagne de Jean-Paul Sartre

En 1929, sa rencontre avec l’existentialiste Jean-Paul Sartre marque un tournant décisif dans son existence et dans sa conception de la vie. Tous deux nouent une relation intellectuelle et affective très forte mais ne se conforment pas à la vie maritale. Ils se refusent en effet à partager le même toit.

Comme Sartre, elle devient enseignante, même si rapidement des problèmes de mutations se posent dans leur relation notamment lorsque son compagnon est muté au Havre.
Toutefois, Simone de Beauvoir refuse de l'épouser, bien que cela puisse lui ouvrir les portes d'un même établissement.
Ces années d'enseignement sont une ère nouvelle pour l'écrivain, qui a plusieurs liaisons avec ses élèves, qu'il s'agisse d'hommes ou de femmes. Mais cela ne compromet en rien sa relation avec Sartre, qui se conforme à ce mode de vie qu'ils ont choisi ensemble. Une sorte de cercle, de petite famille se crée autour du couple mythique.

Dès 1947, Simone de Beauvoir se lance à la découverte du monde.
Elle se rend tout d’abord aux Etats-Unis, où elle rencontrera son amant Nelson Algren, puis parcourt l’Afrique et l’Europe. En 1955, elle débarque en Chine. Elle découvre Cuba et le Brésil au début des années 1960, puis séjourne en URSS. Ses différents périples à l’étranger lui permettent d’enrichir ses ouvrages, qu’elle ne néglige à aucun moment.
Elle fait preuve également d’un engagement très prononcé envers la condition féminine.
En 1949, elle publie un essai intitulé le Deuxième sexe et qui fera date.

Dans des considérations toujours proches de l’existentialisme, elle prône la libération et l’émancipation de la femme dans la société. À travers une étude historique, scientifique, sociologique et littéraire, elle tente de démontrer à quel point la femme est aliénée par l’homme. L’unique moyen de s’y soustraire serait alors d’acquérir une indépendance totale. Cet ouvrage scandalise la haute société mais sera soutenu par Lévi-Strauss et deviendra le socle des premiers mouvements féministes.

Suite à leur retour à paris, Simone de Beauvoir fait paraître ses premières œuvres. Celles-ci sont bien accueillies, voire connaissent un franc succès. Elle obtient notamment le prix Goncourt en 1954, pour les Mandarins.
En 1958 paraissent les Mémoires d'une jeune fille rangée.
Elle est cependant accusée d'"incitation de mineure à la débauche", suite à une plainte est déposée en 1941 par la mère d'une de ses élèves et amantes, elle est suspendue de son poste et réintégrée à la Libération. De Beauvoir se tourne aussi vers des activités radiophoniques, à Radio Vichy.

Une culture du voyage

En 1949, c'est la consécration avec la parution du Deuxième Sexe. Car comme Sartre, Simone de Beauvoir est très engagée, dans les Temps modernes par exemple (une activité qui l'amène d'ailleurs à beaucoup voyager), mais surtout à travers de nombreuses causes : le féminisme et tout ce qui l'entoure, droit à l'avortement, cause des femmes dans d'autres pays, la question des mutilations. Elle est d'ailleurs à l'origine du Manifeste des 343.
De plus, elle crée avec Gisèle Halimi un mouvement, « Choisir », qui défend l'Interruption Volontaire de Grossesse.
Elle rejoint également Sartre dans sa défense de la théorie existentialiste, et défend sa vision propre de la construction de l'identité "on ne naît pas femme, on le devient", ce qui provoquera un tollé chez de nombreux écrivains.

Elle recevra à cet instant le soutien de Lévi-Strauss, mais d'autres l'attaqueront de façon virulente.
Sartre décède en 1980. Simone de Beauvoir publie donc La cérémonie des adieux. L'ouvrage décrit dix ans environ de leur relation. Les détails qu'elle y livre y sont si précis et sans tabous qu'elle choque plusieurs de ses contemporains.

Rappelons que plusieurs de ses œuvres ont un caractère autobiographique qui nous apprend beaucoup de choses sur Simone de Beauvoir, en particulier les Mémoires d'une jeune fille rangée (déjà cités), mais aussi La Force de l'âge (1960), La Force des choses (1963), Une mort très douce (1964), Tout compte fait (1972) et La cérémonie des adieux suivie des Entretiens avec Jean-Paul Sartre.

Outre le célèbre "Deuxième Sexe" paru en 1949, et devenu l'ouvrage de référence du mouvement féministe mondial, l'oeuvre théorique de Simone de Beauvoir comprend de nombreux essais philosophiques ou polémiques, "Privilèges", par exemple (1955), réédité sous le titre du premier article "Faut-il brûler Sade?" et " La vieillesse" (1970). Elle a écrit, pour le théatre, "Les bouches inutiles" (1945) et a raconté certains de ses voyages dans "L'Amérique au jour le jour" (1948) et "La longue marche" (1957).

Après la mort de Sartre, Simone de Beauvoir est particulièrement affectée par cette perte, qu’elle considère avec fatalisme.
Simone de Beauvoir a publié "La cérémonie des Adieux" (1981) et "Lettres au Castor" (1983) qui rassemblent une partie de l'abondante correspondance qu'elle reçut de lui. Jusqu'au jour de sa mort, elle a collaboré activement à la revue fondée par elle et Sartre, "Les Temps Modernes", et manifesté sous des formes diverses et innombrables sa solidarité totale avec le féminisme. Tiré du livre" Mémoires d'une jeune fille rangée"

Simone de Beauvoir décède le 14 avril 1986 ; ses funérailles sont aussi grandioses que celles de Sartre, auprès duquel elle est inhumée au cimetière Montparnasse


Écrivain et essayiste, disciple du mouvement existentialiste, Simone de Beauvoir est considérée comme le précurseur du mouvement féministe français. Son œuvre fut grandement influencée, et illustrée par sa relation anticonformiste avec le philosophe Jean-Paul Sartre.



Simone de Beauvoir par elle-même


"On a forgé de moi deux images. Je suis une folle, une demi-folle, une excentrique.
J'ai les moeurs les plus dissolues;
une communiste racontait, en 45, qu'à Rouen, dans ma jeunesse, on m'avait vue danser nue sur des tonneaux;
j'ai pratiqué tous les vices avec assiduité, ma vie est un carnaval, etc." (La force des choses)

"Souliers plats, chignon tiré, je suis une cheftaine, une dame patronnesse, une institutrice (
au sens péjoratif que la droite donne à ce mot.
Je passe mon existence dans les livres et devant ma table de travail, pur cerveau.
Rien n'interdit de concilier les deux portraits.
L'essentiel est de me présenter comme une anormale."

" Économiquement je suis une privilégiée.
Certains censeurs me reprochent cette aisance: des gens de droite, bien entendu; jamais à gauche on ne fait grief de sa fortune à un homme de gauche, fût-il milliardaire; on lui sait gré d'être de gauche.
L'idéologie marxiste n'a rien à voir avec la morale évangélique, elle ne réclame à l'individu ni ascèse, ni dénuement: à vrai dire, elle se fou de sa vie privée."

La force de l'écriture


"Le fait est que je suis écrivain: une femme écrivain, ce n'est pas une femme d'intérieur qui écrit mais quelqu'un dont toute l'existence est commandée par l'écriture.
Pour l'écrivain, il s'agit de communiquer "le sens de l'être dans le monde".
Cette vie en vaut bien une autre. Elle a ses raisons, son ordre, ses fins auxquels il faut ne rien comprendre pour la juger extravagante." (La force des choses)

"Il y a d'évidents avantages à être un écrivain connu; plus de corvées alimentaires mais un travail voulu, des rencontres, des voyages, une prise plus directe que jadis sur les événements.
L'appui des intellectuels français est recherché par un grand nombre d'étrangers en désaccord avec leur gouvernement; souvent aussi on nous demande de marquer notre solidarité avec des nations amies. Nous sommes tous un peu accablés par les manifestes, protestations, résolutions, déclarations, appels, messages qu'il nous faut rédiger ou signer. Impossible de participer à tous les comités, congrès, colloques, meetings, journées auxquels on nous invite." (Ibid)

"Pourquoi ai-je choisi d'écrire?


La première raison, c'est l'admiration que m'inspiraient les écrivains, les livres, tout le monde les lisait: ils touchaient l'imagination, le coeur; ils valaient à leur auteur la gloire la plus universelle et la plus intime.
En tant que femme, ces sommets me semblaient en outre plus accessible que les pénéplaines; les plus célèbres de mes soeurs s'étaient illustrées dans la littérature.
En écrivant une oeuvre nourrie de mon histoire, je me créerais moi-même à neuf et je justifierais mon existence. en même temps, je servirais l'humanité: quel plus beau cadeau lui faire que des livres?" (Mémoires d'un jeune fille rangée)

"la sincérité littéraire n'est pas ce qu'on imagine d'ordinaire: il ne s'agit pas de transcrire les émotions, les pensées, qui instant par instant vous traversent, mais d'indiquer les horizons que nous ne touchons pas, que nous apercevons à peine, et qui pourtant sont là; c'est pourquoi, pour comprendre d'après son oeuvre le personnalité vivante d'un auteur, il faut se donner beaucoup de peine." (La force de l'âge)

Réflexions sur le public.


"D'ordinaire, le public, s'il découvre que vous n'êtes pas surhumain, vous rabaisse au-dessous de l'espèce: un monstre.
Entre 45 et 52, en particulier nous invitions aux distorsions parce que nous résistions aux classifications: à gauche, mais non communistes, et même fort mal vus du P.C., nous n'étions pas "bohèmes"; on me reprochait d'habiter l'hôtel et à Sartre, de vivre avec sa mère; cependant nous refusions les cadres bourgeois, nous ne fréquentions pas "le monde", nous avions de l'argent mais pas de train de vie; intimement liés, mais non asservis l'un à l'autre, cette absence de repères déconcertait et agaçait." (La force des choses)

"Pendant plusieurs années j'ai détesté me montrer en public.
Cette réserve s'accordait avec le peu de goût que j'ai pour la publicité.
Je ne voulais pas devoir mes réussites à des interventions extérieures, mais à mon seul travail. " (Ibid)

À propos de Jean-Paul Sartre.


"Il y a eu dans ma vie une réussite certaine: mes rapports avec Sartre. En plus de trente ans nous ne nous sommes endormis qu'un seul soir désunis.
Ce long jumelage n'a pas atténué l'intérêt que nous prenons à nos conversations nous disposons pour saisir le monde des mêmes instruments, des mêmes schèmes, des mêmes clefs: très souvent l'un achève la phrase commencée par l'autre; si on nous pose une question il nous arrive de formuler ensemble des réponses identiques.
Nous ne nous étonnons plus de nous rencontrer dans nos inventions mêmes; j'ai lu des réflexions notées par Sartre vers 1952 et que j'ignorais; j'y ai découvert des passages qui se retrouvent, presque mot pour mot, dans mes Mémoires, écrits près de dix ans plus tard. Nos tempéraments, nos orientations, nos choix antérieurs demeurent différents et nos oeuvres se ressemblent peu. Mais elles poussent sur un même terreau." (La force des choses)

"Ce n'est pas un hasard si c'est Sartre que j'ai choisi: car enfin je l'ai choisi. Je l'ai suivi avec allégresse parce qu'il m'entraînait dans les chemins où je voulais aller; plus tard, nous avons toujours discuté ensemble notre route.
Reste que philosophiquement, politiquement, les initiatives sont venues de lui.
Sartre est idéologiquement créateur, moi pas; acculé par là à des options politiques, il en a approfondi les raisons plus que je n'étais intéressée à la faire: c'est en refusant de reconnaître ces supériorités que j'aurais trahi ma liberté; je me serais butée dans la lutte des sexes et qui est le contraire de l'honnêteté intellectuelle. Mon indépendance, je l'ai sauvegardée car jamais je ne me suis déchargée sur Sartre de mes responsabilités: je n'ai adhéré à aucune idée, aucune résolution sans l'avoir critiquée, et reprise à mon compte." (Ibid)


"Le deuxième sexe"

Ardente avocate de l’existentialisme, elle soulève des questionnements afin de trouver un sens à la vie dans l’absurdité d’un monde dans lequel nous n’avons pas choisi de naître. Associée à celle de Sartre, son œuvre s’en différencie dans la mesure où elle aborde le caractère concret des problèmes, préférant une réflexion directe et ininterrompue sur le vécu.
Dans Le Deuxième Sexe, elle affirme :

"On ne naît pas femme, on le devient" : c'est la construction des individualités qui impose des rôles différents, genres, aux personnes des deux sexes.
Son livre souleva un véritable tollé et l'auteure fut parfois calomniée.
Rares furent ceux qui lui apportèrent du soutien. Elle reçut cependant celui de Claude Lévi-Strauss qui lui dit que du point de vue de l'anthropologie, son ouvrage était pleinement acceptable. De grands écrivains comme François Mauriac ne soutiennent pas le sens polémique de son écriture et furent du nombre de ses détracteurs.




Å’uvres


Romans
1943 : L'Invitée
1945 : Le Sang des autres
1946 : Tous les hommes sont mortels
1954 : Les Mandarins
1966 : Les Belles Images
1967 : La Femme rompue
1979 : Quand prime le spirituel

Essais

1944 : Pyrrhus et Cinéas, essai
1947 : Pour une morale de l'ambiguïté, essai
1949 : Le Deuxième Sexe, essai philosophique
1955 : Privilèges, essai
1957 : La Longue Marche, essai
1970 : La Vieillesse, essai
1972 : Faut-il brûler Sade?, essai, reprise de Privilèges

Théâtre

1945 : Les Bouches inutiles

Récits autobiographiques

Signature de Simone de Beauvoir
1958 : Mémoires d'une jeune fille rangée
1960 : La Force de l'âge
1963 : La Force des choses
1964 : Une mort très douce
1972 : Tout compte fait
1981 : La Cérémonie des adieux suivi de Entretiens avec Jean-Paul Sartre : août - septembre 1974

Autres publications

1948 : L'Amérique au jour le jour, récit
1962 : Djamila Boupacha en collaboration avec Gisèle Halimi et des témoignages de Henri Alleg, Mme Maurice Audin, Général de Bollardière, R.P. Chenu, Dr Jean Dalsace, J. Fonlupt-Esperaber, Françoise Mallet-Joris, Daniel Mayer, André Philip, J.F. Revel, Jules Roy, Françoise Sagan, un portrait original de Picasso et un hommage des peintres Lapoujade et Matta;

Å’uvres posthumes

Sylvie Le Bon de Beauvoir, héritière de l'œuvre de Beauvoir, a traduit, annoté et publié de nombreux écrits de sa mère adoptive, en particulier sa correspondance avec Sartre, Bost et Algren. Ce travail colossal et qui restitue parfaitement le style "Beauvoir" lève le rideau sur la vie intime de Beauvoir, en révélant sans ambiguïté sa bisexualité et son exaspération vis-à-vis de certaines proches encore vivantes au moment de la publication, telle que sa sœur Hélène (qui en fut anéantie) ou encore ses anciennes amantes.
Lettres à Sartre, tome I : 1930-1939, 1990
Lettres à Sartre, tome II : 1940-1963, 1990
Journal de guerre, septembre 1939 - janvier 1941, 1990
Lettres à Nelson Algren, traduction de l'anglais par Sylvie Le Bon, 1997
Correspondance croisée avec Jacques-Laurent Bost, 2004
Cahiers de jeunesse, 1926-1930, 2008
Malentendu à Moscou, roman, coll. Carnets, L'Herne, 2013

En 2008 a été créé, en son honneur, le Prix Simone de Beauvoir pour la liberté des femmes.
Théories

A regarder
http://youtu.be/8G9V1auQKsk
http://youtu.be/RIT3vQjmF-E
http://youtu.be/xxEKiMTrHRc
http://youtu.be/XHVTKy1cmuc
http://youtu.be/NWKAD34hOEU
http://youtu.be/MkY57TRv_Wg
http://youtu.be/X__8ktrcrD4
http://youtu.be/8zqBXpRBf_c
http://youtu.be/HDtyEEQiLXI
http://youtu.be/LkuKl1QN438
http://www.ina.fr/video/CAA7900002101 ... ne-de-beauvoir-video.html
http://www.ina.fr/video/CAC99020887/p ... ne-de-beauvoir-video.html


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Posté le : 13/04/2013 23:17
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V. Maïakovski
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Le 14 Avril 1930 le poète Vladimir Maïakovski nous quitte


brutalement.


Fils d'un garde forestier russe établi au Caucase, Maïakovski passe son enfance dans le village géorgien de Bagdadi et dans la ville voisine de Koutaïssi, où, à partir de 1902, il poursuit ses études secondaires. À la mort de son père, en 1906, sa mère et ses deux sœurs aînées s'installent avec lui à Moscou.
Sa mère gagne sa vie en louant des chambres à des étudiants, auprès desquels Maïakovski fait son éducation politique. À quinze ans, en 1908, il entre en contact avec les organisations clandestines du parti bolchevik, dont il devient un militant actif.

Arrêté à trois reprises, il finit par passer cinq mois en cellule à la prison de Boutyrki.
À sa sortie de prison, en janvier 1910, il cesse de militer, sans cependant renier ses convictions révolutionnaires ; abandonnant ses études secondaires, il se prépare à entrer à l'école de peinture, sculpture et architecture de Moscou, où il est reçu en automne 1911. Son condisciple, le peintre David Davidovitch Bourliouk, l'introduit dans les milieux de la peinture d'avant-garde, influencée par le cubisme naissant. Il l'enrôle avec Velemir Khlebnikov (1885-1922), théoricien du "mot en tant que tel", traité comme un pur matériau sonore de la création poétique, sous la bannière du cercle Guileïa, Hylê, noyau du groupe cubo-futuriste, dont Maïakovski signe les manifestes (Pochtchetchina obchtchestvennomou vkoussou, Une gifle au goût public, décembre 1912 et que sa haute silhouette et ses dons de tribun contribuent à populariser, notamment au cours d'une tournée de récitals à travers la Russie pendant l'hiver 1913-1914.
Par-delà l'excentricité provocante de son vocabulaire, marqué par les néologismes et les vulgarismes, de sa syntaxe, tourmentée par la recherche d'effets sonores nouveaux et de rimes inédites, de ses rythmes, qui font bon marché des règles traditionnelles de la versification, de ses images outrées, frappées au coin d'un expressionnisme violent, les premiers vers de Maïakovski, publiés à partir de 1912 dans les recueils futuristes – quelques poèmes sont réunis et publiés dès 1913 sous le titre Ia ! (Moi !) –, laissent entrevoir une puissante personnalité, qui, cependant, trouvera son expression la plus adéquate dans des suites lyriques de longue haleine

La barque de l'amour s'est brisée contre la vie courante. Comme on dit, l'incident est clos .

Un halo ambigu entoure la mémoire de Vladimir Maïakovski. Il est fait autant de détestation que de vénération.
Artiste stalinien avant l’heure ? Génial héraut d’un monde en révolution ?
Son suicide dramatique a plus fait pour sa reconnaissance que sa poésie dont une partie importante est aujourd’hui illisible, car polluée par les convulsions de l’histoire qui a rendu des jugements sans nuance, soit le sanctifiant, soit le maudissant.
Lui, l’immense provocateur, le démiurge du verbe, aura tellement fait pour cela qu’en retour, la gifle du temps l’aura atteint.
Sa grande gueule dévastatrice a séduit puis repoussé. Ogre des sentiments et des idées, il aura dévoré les autres avant que de s‘autodétruire.
Ce taureau furieux aura traîné son propre corps dans l’arène. Physique de bûcheron, âme de cosaque, il aura élagué la poésie russe à grands coups de hache. Pour lui tout devait être porté à l’incandescence, à la brûlure la plus vive. Il concevait le poème comme un fleuve, comme une fonderie d’acier.
"Comment osez-vous vous prétendre poète et gazouiller gentiment comme un pinson ? Alors qu’aujourd’hui il faut s’armer d’un casse-tête pour fendre le crâne du monde !"

Le rythme, le rythme avant tout ! Et au diable les images et les pâmoisons poétiques.
"Un poète doit développer son propre rythme… Le rythme magnétise et électrise la poésie ; chaque poète doit trouver le sien ou les siens."
Il aura foutu un sacré bordel dans les lettres russes, barbare violeur de langue. Il aura établi un immense vide-grenier des sentiments.
Après le passage d’un tel ouragan que reste-t-il ?

Il reste pour nous l’amant tragique de l’amour et de la Révolution, aussi malheureux avec l’un comme avec l’autre. Personnage central du Bal des Ardents de la poésie, ses cendres fument encore maintenant. Chantre des opprimés, crieur lyrique des rues, militant exalté, il demeure le Tribun, l’aboyeur de la Révolution. Il en suit pas à pas, anecdote après anecdote le déroulement. Politique jusqu’aux os, il tient un journal de bord outrancier et frénétique du quotidien du bolchevisme.

"La parole
est à vous
camarade mauser,
Maïakovski, Marche gauche, 1918"


Il va sillonner toute l’URSS pour tenir meeting poétique et politique. De sa voix de stentor, il enflamme les foules. Son impact physique est intense, sa taille, son magnétisme, tout cela électrise les auditoires. Bien sûr la poésie dite ainsi doit être incantatoire et oratoire. Il le fut. Il se voudra le simple écho grondant de la rue au risque du simplisme. Lui qui aime se mettre en scène sait aussi devenir un simple et furieux militant de base.
Réaliser cette éruption incandescente par le seul truchement du verbe et de la poésie n’était possible qu’en Russie. Cette nation a toujours entretenu une mystique adorante envers ses poètes et ses fous.

Dans ce temps en gésine, prêt aux enfantements d’un autre monde et habitué à la douleur, bien des messies se seront levés, un seul se sera autoproclamé : Vladimir Maïakovski.
Et le géant Maïakovski sera le plus bavard, le plus tonitruant. Le plus sincère sans doute, malgré ses retournements spectaculaires. Il était un torrent de lave en fusion, il cherchait une cause à habiter, un univers à dynamiter. Cela aurait pu être une religion, une guerre. Non il lui fallait couler la force de sa parole dans une harangue au monde.
Cela sera Lénine, plutôt que le Christ ou autre chose. Il ne pouvait que vaticiner debout, comme un prophète totalement enivré de ses mots, et son évangile était lui-même. La Révolution russe ne servira que de cadre à ses propos incendiaires.

Lui qui venait de l’esthétisme le plus complexe, il enfourchera le cheval furieux du futurisme, puis la machine folle du communisme. Il emportait tout sur son passage comme un torrent en crue. Il était porteur des nuées dans son ventre et dans sa gorge. Ce trop plein de vie, d’ouragan, il lui fallait l’incarner dans une religion de l’homme. Il le fit puis cessa d’y croire.
Il connaissait son charisme digne de Raspoutine, et tous s’inclinaient devant lui. Blok l’avait remarqué, Pasternak lui était soumis.
« Il était tout entier dans chacune de ses apparitions" constatera-t-il fasciné.
Maïakovski ne se sentait bien qu’au milieu des foules qu’il subjuguait et dominait. Il se refermait sur des valeurs préfabriquées dans un nationalisme béat. Contre « ce cirque capitaliste" qui lui suffisait à expliquer les malheurs du monde, il luttera, il gueulera, il maudira, pour faire advenir le règne de l’amour possible et de la fraternité.
Il y a un parfum de guerre civile dans sa poésie. Guerre à l’extérieur certainement, mais guerre que Maïakovski porte contre aussi contre le verbe conformiste autour de lui. Il était partisan de "la Gifle au goût public ".
Et il vaticine :
"Votre pensée/Rêvant dans votre cerveau ramolli/Comme un laquais repu se vautre au gras du lit/Je la taquinerai sur un morceau de cœur sanglant/J’en rirai de tout mon saoul, insolent et cinglant".



Traces d’une comète nommée Maïakovski


Sa vie sera celle d’une comète laissant une traînée de feu derrière lui. Et le valeureux Prométhée se cassera en morceaux devant une petite poupée perverse.
Le fait de naître lui aussi géorgien, comme Staline, le 7 juillet 1893 à Bagdadi, ne lui aura pas porté bonheur. Poussée par la misère sa famille va s’installer à Moscou, cette ville de Moscou qui le possède dans un rapport amour-haine (" Moscou m’étouffait en m’étreignant"). Il militera dès 1908 dans les noyaux bolcheviques, fera de la prison dès 16 ans pour propagande sociale-démocrate !
Vladimir se lancera aussi à corps perdu dans le futurisme et, iconoclaste, rejettera toute forme ancienne se grisant d’avant-gardisme outrancier. Il se voudra moderne et moderniste, possédé par le verbe et provocateur.
À vingt ans, il publie son premier recueil de poèmes : "Moi !" et faisait représenter sa première pièce "Vladimir Maïakovski" à Petersbourg. Cet ego impudique se mêle à la volonté de parler pour ceux qui n’ont pas la parole. Sa vie se fera à corps perdu.
En 1914, sa rencontre avec Lili Brik, grâce à la sœur Elsa Triolet, bouleverse totalement sa vie et sera sa perte et sa raison de vivre.


Il l’aimera d’une passion aveugle et deviendra sa chose. Cet amour "ardent, tortueux, passionné et abrasif" sera sa révélation et son abîme. Lili ne le lâchera plus et sera de toutes les aventures, du futurisme au poète officiel.
Son génie sera alors bien canalisé dans l’idéologie des soviets. Il en sera le chantre et deviendra le héros christique de la jeunesse. Il ne faisait pas dans la nuance ni dans la compréhension des autres. Son attitude envers Tsvétaéva sera odieuse. Possessif en tout il ne pouvait s’apitoyer sur rien.
Sa lucidité tardive l’opposera vers la fin à la critique officielle ("Je joue des coudes à travers la bureaucratie, les haines, les paperasses et la stupidité"). Ses pièces seront cinglantes ("la Punaise" 1920, et "les Bains" 1929). Mais c’était bien trop tard. Déjà il servait d’alibi et l’on avait trop besoin de lui pour l’exclure ou le déporter comme tant d’autres. Et lui ne pouvait renier toute une vie. Momifié tel qui l'était par le régime, ses ruades n’avaient plus aucune importance.

D’autant plus qu’en 1924 paraît son ode à Lénine. Et Lili tenait la laisse malgré la rupture en 1925 et rassurait le pouvoir sur le comportement de « son génie ». Sa vision très simplifiée du monde lui laissait croire que l’amour ne pouvait n’être que malheureux dans un univers ploutocrate dominé par l’argent. Pris dans les redoutables filets des sœurs Brik, Lili et Elsa, expertes en manipulation des sentiments. il n’appliquera pas hélas ce principe à lui-même. Toutes deux furent ses maîtresses et les âmes damnées et diablesses du KGB.
Lili épousera d’ailleurs, (comme récompense ?), un général du KGB en 1943.
Ainsi à Paris ou New York, quand il aura tenté de s’échapper du carcan et sera tombé amoureux d’autres femmes (Elly Jones ou une autre belle dame, l’actrice Veronika Polonskaya), les pressions le ramènent à son chemin de croix. Il tombe peu à peu en disgrâce et la suite est connue. L’ère de Jdanov était bien en place. À un ami rencontré à Nice il a ce mot atroce " Moi je rentre en Russie car je ne suis plus un poète, je suis devenu un clerc de notaire de la Révolution ".
Désabusé il va errer, se battant encore pour sa revue, "Lef".

De plus en plus je me demande
s’il ne serait pas mieux
que je me mette d’une balle
un point final. (La flûte des vertèbres)

Cela fut fait par ses soins en se suicidant d’un coup de revolver en plein cœur, le 14 avril 1930 à dix heures et quart, à l’âge de 37 ans :

"La barque de l’amour s’est brisée contre la vie courante. Comme on dit, l’incident est clos...".


Ses derniers mots sont : "Soyez heureux". Et aussi "Lili aime moi"
Funérailles nationales, cercueil tapissé d’étoffe rouge, souliers solides et résistants aux semelles ferrées au pied, costume foncé enfin bien mis, fleurs à foison, foule en délire, sanctification par Staline en1935 comme le « poète de la Révolution », ne changeront rien à l’incompréhension profonde entre le poète et le monde.
Ce monde qui n’aura vu dans ses textes que des marches et des chansons pour entraîner les bataillons de la République dans les attaques des guerres civiles.
Il avait imprudemment écrit :
Où que je meure
je mourrai en chantant,
dans quelque bouge que je tombe,
je sais je suis digne de reposer
avec ceux qui reposent sous le drapeau rouge.
Le drapeau rouge lui est rentré dans la gorge.
Ce suicide, qui aura retenti comme un coup de pistolet dans une salle de concert, a quelques explications.
Maïakovski faisait simplement un constat de faillite :
- embourgeoisement total de la révolution d’octobre et faillite de l’art révolutionnaire
- persécution tatillonne par le pouvoir triomphant des fonctionnaires imbéciles
- perte de son pouvoir d’orateur car devenu aphone il ne pouvait plus brandir le verbe de la déclamation
- trahison constante de Lili
- solitude et perte d’inspiration
- le peuple pour lequel il voulait écrire s’est détourné de lui
- doutes sur tout : l’avenir, la modernité, l’art, l’amour, la révolution,…
- attirance pour la mort violente


Maïakovski et ses utopies

Art, révolution et donc l’amour seront au centre de sa vie. Et bateau ivre il ira à la mer, éclaté, désespéré.
À la question insoluble : "L’amour va-t-il ou pas naître ?", il n’aura pour réponse que la disparition.
Lui le double mètre, (il faisait plus de deux mètres), qui toisait le monde de façon goguenarde, se fera tout petit devant une poupée perverse, espionne et traîtresse de surcroît.

Lui le superbe qui s’écriait :
"À mon puissant verbe le monde
Est tremblant.
je suis superbe…" (Le nuage en pantalon), la vie et la perversion de la Révolution lui rabattront le caquet.
Pourtant il aura bagarré contre les Philistins, les cerveaux ramollis. Il aura chassé les marchands du Temple mais pas du Kremlin.
Prodigieux orateur, lecteur enflammé en public, il est tout entier oralité. Sa poésie ne peut être jugée que lue à voix haute.
Certes une grande partie de ses vers peut paraitre ridicule, ou du moins pénibles, à lire aujourd’hui que la tourmente de l'urgence est retombée, images du réalisme socialiste triomphant, ("Lénine", "Ça Va", "150 000 000" et tant d’autres). Mais sa poésie amoureuse tient toujours le coup.
Il se voulait rebelle, il sera exploité comme fonctionnaire du bolchevisme. Il se voulait barbare, les fonctionnaires des lettres ne le supportaient pas. Au point que son suicide allait soulever bien des questions. Il faut tout pardonner à quelqu’un qui a écrit cela :
Minuit accourant un couteau à la main
a rattrapé
a égorgé
la douzième heure
dehors. (Le nuage en Pantalon).

Sa langue cinglante, directe est plus facile à traduire que Tsvétaéva, Blok ou autres. Aussi ses soi-disant camarades ont vite inondé l’Occident de ses textes choisis. Jusqu’à l’écœurement hélas.

Maïakovski demeure :

"Je suis là où se trouve la douleur
à chaque larme qui s’enfuit
sur ma croix je me crucifie "(Le nuage en Pantalon).
Il aura douté, voulant fuir "le pain rassis des caresses d’hier" et "le cadavre des rues lynché par le pavé".
Lui "l’archange au pas de fonte" aura trébuché devant la désillusion amoureuse et la perte de foi révolutionnaire
"Au-dessus de tout je place le néant" (Le nuage en pantalon).
C’est le néant qui deviendra son tout.

Papillon fou il se sera cogné à toutes les fausses lampes des idéologies et des amours.
"L ‘univers dort
l’oreille énorme posée
sur sa patte nuitée d’étoiles" (Le nuage en Pantalon).
Vladimir Maïakovski est lui aussi un naufragé des mots et des choses.
Proclamé, même avant d’avoir véritablement écrit, génie et nouvel astre des lettres russes, il prend au sérieux son élection parmi les hommes. Il aura le mépris facile et il attendra que "la terre entière se convulse de désir" devant lui.
Ce mélange d’orgueil fou, de mégalomanie, mais aussi le trop plein de failles intérieures profondes conduira à la trajectoire heurtée et à la chute de cet astre noir.


Maïakovski maintenant

Maïakovski reste écartelé dans notre mémoire pour d’une part avoir été embaumé dans son rôle de poète officiel de Lénine. Mais aussi d’autre part pour avoir été un jour ce souffle immense et cette générosité. Il aura apostrophé le monde. Poète ou orateur, sans doute les deux, il pouvait imaginer 1500 vers dans sa tête d’un seul coup et les jeter en pâture à la foule. Cette folle tentative de vouloir inventer un langage d’avant-garde pour exalter l’aube d’une révolution, et de continuer malgré le carcan de la propagande politique, aura été une aventure étonnante dans le siècle précédent.

Habité par sa lutte contre l’injustice Maïakovski sera un poète de l’utopie, du progrès à tout prix. Il aura brisé la langue russe pour la remodeler à son souffle. Du futurisme au culte prolétarien il a secoué le verbe, aura déconstruit la poésie. Il a introduit le langage de la rue, le langage quotidien dans la vie même. Mais échec amoureux et échec politique seront au bout du chemin. Les statues et les rues en son nom aussi :
"Je me fiche/des tonnes de bronze, je me fiche/du marbre glaireux. Avec la gloire nous ferons nos comptes, nous sommes gens de connaissance."

Sa poésie essentiellement sonore supporte mal la lecture papier, et des pans entiers sont illisibles. Sa poésie de l’avenir semble appartenir au passé. Certains en disant le nom de Vladimir Vladimirovitch Maïakovski, (Volodia pour ceux qui l’aimaient), voient une marée de drapeaux rouges s’agiter sous leurs yeux. D’autres se mesurent à ses textes et sans l’auréole de la légende, la magie sonore du verbe ne joue plus et sa poésie semble parfois emphatique et creuse.

Il semble rester une légende qui s’estompe. L’incident Maïakovski n’est pas clos, et nous ne sommes toujours pas quitte envers lui, et nous ne sommes pas plus heureux.

Cheval ne pleure pas,
écoute-moi
pourquoi penses-tu être pire que nous
cheval chéri,
nous sommes tous un morceau de cheval
tous un cheval en devenir. Lecture de 1929.




Choix de textes

Quelques poèmes
Au moment d’illustrer par quelques textes sa force tellurique, peu d’exemples viennent, car comment capter un fleuve charriant autant de boue que de diamants ?
En voici un tout petit exemple glané dans les quelques traductions existantes

****
Mais peut être
Ne reste-t-il
Au temps caméléon
Plus de couleurs ?
Encore un sursaut
Et il retombera,
Sans souffle et rigide.
Peut - être,
Enivrée de fumées et de combats,
La terre ne relèvera-t-elle jamais la tête ?
Peut être,
Un jour ou l'autre,
Le marais des pensées se fera cristal
Un jour ou l'autre,
La terre verra le pourpre qui jaillit des corps,
Au-dessus des cheveux cabrés d'épouvante
Elle tordra ses bras, gémissante

Peut être...

Écoutez !
Puisqu'on allume les étoiles,
c'est qu'elles sont à
quelqu'un nécessaires ?
C'est que quelqu'un désire
qu'elles soient ?
C'est que quelqu'un dit perles
ces crachats ?
Et, forçant la bourrasque à midi des poussières,
il fonce jusqu'à Dieu,
craint d'arriver trop tard, pleure,
baise sa main noueuse, implore
il lui faut une étoile !
jure qu'il ne peut supporter
son martyre sans étoiles.

Ensuite,
il promène son angoisse,
il fait semblant d'être calme.
Il dit à quelqu'un :
" Maintenant, tu vas mieux,
n'est-ce pas ? T'as plus peur ? Dis ? "

Écoutez !
Puisqu'on allume les étoiles,
c'est qu'elles sont à quelqu'un nécessaires ?
c'est qu'il est indispensable,
que tous les soirs
au-dessus des toits
se mette à luire seule au moins
une étoile?

traduction Simone Pirez et Francis Combes

Écoutez !
Puisqu'on allume les étoiles,
c'est qu'elles sont à
quelqu'un nécessaires?
C'est que quelqu'un désire
qu'elles soient?
C'est que quelqu'un dit perles
ces crachats?
Et, forçant la bourrasque à midi des poussières,
il fonce jusqu'à Dieu,
craint d'arriver trop tard, pleure,
baise sa main noueuse, implore
il lui faut une étoile!
jure qu'il ne peut supporter
son martyre sans étoiles.


Vladimir Maïakovski


À vous toutes
que l’on aima et que l’on aime
icône à l’abri dans la grotte de l’âme
comme une coupe de vin
à la table d’un festin
je lève mon crâne rempli de poèmes
Souvent je me dis et si je mettais
le point d’une balle à ma propre fin
Aujourd’hui à tout hasard je donne
mon concert d’adieu
Mémoire !
Rassemble dans la salle du cerveau
les rangs innombrables des biens-aimées
verse le rire d’yeux en yeux
que de noces passées la nuit se pare
de corps et corps versez la joie
que nul ne puisse oublier cette nuit
Aujourd’hui je jouerai de la flûte sur
ma propre colonne vertébrale

Vladimir Maïakovski 1915
extrait de « La flûte des vertèbres »



Est-ce vous
Qui comprendrez pourquoi,
Serein,
Sous une tempête de sarcasmes,
Au dîner des années futures
J’apporte mon âme sur un plateau ?
Larme inutile coulant
De la joue mal rasée des places,
Je suis peut-être
Le dernier poète.
Vous avez vu
Comme se balance
Entre les allées de briques
Le visage strié de l’ennui pendu,
Tandis que sur le cou écumeux
Des rivières bondissantes,
Les ponts tordent leurs bras de pierre.
Le ciel pleure
Avec bruit,
Sans retenue,
Et le petit nuage
À au coin de la bouche,
Une grimace fripée,
Comme une femme dans l’attente d’un enfant
À qui dieu aurait jeté un idiot bancroche.
De ses doigts enflés couverts de poils roux, le soleil vous a épuisé de caresses, importun comme un bourdon.
Vos âmes sont asservies de baisers.
Moi, intrépide,
je porte aux siècles ma haine des rayons du jour ;
l’âme tendue comme un nerf de cuivre,
je suis l’empereur des lampes.
Venez à moi, vous tous qui avez déchiré le silence,
Qui hurlez,
Le cou serré dans les nœuds coulants de midi.
Mes paroles,
Simples comme un mugissement,
Vous révèleront
Nos âmes nouvelles,
Bourdonnantes
Comme l’arc électrique.
De mes doigts je n’ai qu’à toucher vos têtes,
Et il vous poussera
Des lèvres
Faites pour d’énormes baisers
Et une langue
Que tous les peuples comprendront.
Mais moi, avec mon âme boitillante,
Je m’en irai vers mon trône
Sous les voûtes usées, trouées d’étoiles.
Je m’allongerai,
Lumineux,
Revêtu de paresse,
Sur une couche moelleuse de vrai fumier,
Et doucement,
Baisant les genoux des traverses,
La roue d’une locomotive étreindra ton cou.



Si je croyais à l'outre-tombe...
Une promenade est facile.
Il suffit d'allonger le bras, –
la balle aussitôt
dans l'autre vie
tracera un chemin retentissant.
Que puis-je faire
si moi
de toutes mes forces
de tout mon cœur
en cette vie
en cet
univers
ai cru
crois.

Maïakovski, Cela, 1923



Au sommet de ma voix (1928-1930)
Derniers vers inachevés

1

Elle m’aime, elle ne m’aime pas
Je trie mes mains
Et j’ai cassé mes doigts.
Alors les premières têtes des marguerites
Secouées d’une chiquenaude
sont cueillies et sans doute
éparpillées en mai
que mes cheveux gris se révèlent
sous la coupe et la douche
que l’argent des années nous enserre éternellement !
honteuse sensation banale - sentiment que j’espère
que je jure
jamais elle ne reviendra vers moi.
****

2

C’est bientôt deux heures
Pas de doute tu dois déjà dormir
Dans la nuit
La voix lactée avec ses filigranes d’argent
Je ne suis pas pressé
Et rien en moi
Ne veille ni ne t’accable de télégrammes

***
3
La mer va pleurer
La mer va dormir
Comme ils disent.
L’incident s’est cassé la gueule.
Le bateau de l’amour de la vie
S’est brisé sur les rochers du quotidien trivial
Toi et moi sommes quittes ;
pas la peine de ressasser
Les injures de chacun
Les ennuis
Et les chagrins
****
4
Tu vois,
En ce monde tous ces sommeils paisibles,
La nuit doit au ciel
Avec ses constellations d’argent
En une si belle heure que celle-ci
Quelqu’un alors s élève et parle
Aux ères de l’histoire
Et à la création du monde.

***
5
Je connais le pouvoir des mots ; je connais le tocsin des mots
Ce n’est pas le genre que les boîtes applaudissent
De tels mots des cercueils peuvent jaillir de terre
Et iront s’étalant avec leurs quatre pieds en chêne ;
Parfois ils vous rejettent, pas de publication, pas d’édition.
Mais les mots sacro-saints qui vous étouffent continuent à galoper au dehors.
Vois comme le siècle nous cerne et tente de ramper
Pour lécher les mains calleuses de la poésie.
Je connais le pouvoir des mots. Comme broutilles qui tombent
Tels des pétales à côté de la piste de danse rehaussée.
Mais l’homme avec son âme, ses lèvres, ses os…



liens a regarder, écouter

http://youtu.be/t3ZoJjS__PA
http://youtu.be/Er0iAOwz-Ow
http://youtu.be/SOw07wCEHY8
http://www.ina.fr/video/RAF03033971/l ... ki-a-marseille-video.html



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Posté le : 13/04/2013 23:07

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Page du 7 Avril 2013 Attila le hun, F. Ford Coppola, Phinéas Taylor Barnum.
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*A écouter 

*http://youtu.be/Y5-DQ0VxdKQ Attila le hun film entier
*http://youtu.be/B-tjFsT2pcI apocalypse now le film en espagnol
*http://youtu.be/7z0uWWVYVSQ faits saillants à la Barnum

 
 

Le 7 Avril 1891 meurt

Phinéas Taylor Barnum

LIre ICI



L
e texte à l'affiche de la semaine :

"Le bois joli" de Mafalda



LES PAGES D'ACCUEIL PRECEDENTES à lire
 ICI
 
Aujourd'hui Dimanche 7 Avril  2013.
Lire découvrir, 

le 7 Avril 451 la ville de Nancy est résée par Attila le Hun 

Lire ICI 




Le 7 Avril 1939 naît Francis Ford Coppola 

Lire ICI
 
Emma vous propose :
Je voudrais proposer un recueil de texte collectif d’environ une centaine de pages à partir des textes publiés sur ce site en 2012. Recueil sous forme d’un fichier PDF (et même en version imprimée, si ce projet en intéresse certains ?)
Pour donner votre choix de texte c'est ICI
               ---*Forum Philosophie*---

   *Venez écrire à Jean-Jacques Rousseau
    * Question d'Antarés
    *Le monde contemporain est-il celui de la haine de la poésie ?    


        Lucinda vous pose deux questions :                                                           
        *Pourquoi le mensonge  ?          
        *Pourquoi avons nous besoin des autres ? 


      
     




Posté le : 13/04/2013 22:58

Edité par Loriane sur 21-04-2013 15:48:29
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Re: Pourquoi les islamistes .... par Kamel DaouD
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Très juste, et depuis : guerres, haine, sang versé, souffrance, et racisme ...
Racisme qui est la simple, l'évidente continuation du sexisme, le rejet de la femme est la racine du rejet de la différence qui imprime l'esprit du tout petit, l'enfant intègre le danger de la différence et ce formatage le mène tout droit au racisme .
Les peuples très religieux , qui haïssent les femmes sont à la fin du compte les plus racistes, et provoquent des guerres sans fin.

Posté le : 13/04/2013 12:02
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Re: Bonne nuit à tous !
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Bienvenue themoon, toi aussi tu dors dans un cercueil ?
j'aimerais pas, les bords sont trop hauts, et si il faut les enjamber pour aller faire pipi on peut se rétamer, alors !...
A plus

Posté le : 13/04/2013 11:53
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Bonne nuit à tous !
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Bonjour ou plutôt bonne nuit, je ne sais pas trop comment m'annoncer alors je vais être assez bref. J'aime lire et j'aime écrire la nuit dans un grand fauteuil devant ma cheminée, le feu brûlant me réchauffant avec un bon verre de vin à la main. Je suis le stéréotype même du vampire ou du bourgeois de l'ancien temps à vous de voir. J’espère néanmoins que vous aimerez mon écriture, j'écris sur le moment alors certaines fois mes poèmes peuvent paraître farfelus ou sans queue ni tête alors j'espère que vous l'apprécierez à sa juste valeur (c'est à dire pas grand chose).

Sur ces doux mots je vous souhaite une bonne nuit. Je m'en vais rejoindre mon cercueil ;)

Posté le : 13/04/2013 03:22
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Re: Pourquoi les islamistes .... par Kamel DaouD
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Tout cela me conforte dans l'idée que l'humanité n'est malheureuse que depuis l'avènement du monothéisme. Avant, elle ne se grattait pas où ça ne la démangeait pas.

Posté le : 12/04/2013 20:20
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Par une aquarelle de Tchano

Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
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