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Jean Anouilh
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le 23 Juin 1910, à Bordeaux, naît Jean ANOUILH

Jean Anouilh est un écrivain et dramaturge français, né le 23 juin 1910 à Bordeaux.
Pour les auteurs étrangers, Jean Anouilh est un l'auteur athée, qui représente la vieille France éternelle.
Son œuvre théâtrale commencée en 1932 est particulièrement abondante et variée : elle est constituée de nombreuses comédies souvent grinçantes et d'œuvres à la tonalité dramatique ou tragique comme sa pièce la plus célèbre, Antigone, réécriture moderne de la pièce de Sophocle.
Anouilh a lui-même organisé ses œuvres en séries thématiques, faisant alterner d'abord Pièces roses et Pièces noires. Les premières sont des comédies marquées par la fantaisie comme Le Bal des voleurs (1938) alors que les secondes montrent dans la gravité l'affrontement des « héros » entourés de gens ordinaires en prenant souvent appui sur des mythes comme Eurydice (1941), Antigone (1944) ou Médée (1946).
Après la guerre apparaissent les Pièces brillantes qui jouent sur la mise en abyme du théâtre au théâtre (La Répétition ou l'Amour puni en 1947, Colombe en 1951), puis les Pièces grinçantes, comédies satiriques comme Pauvre Bitos ou le Dîner de têtes (1956).
Dans la même période, Jean Anouilh s'intéresse dans des Pièces costumées à des figures lumineuses qui se sacrifient au nom du devoir : envers la patrie comme Jeanne d'Arc dans L'Alouette (1953) ou envers Dieu comme Thomas Becket (Becket ou l'Honneur de Dieu en 1959).
Le dramaturge a continué dans le même temps à servir le genre de la comédie dans de nombreuses pièces où il mêle farce et ironie (par exemple Les Poissons rouges ou Mon père ce héros en 1970) jusque dans les dernières années de sa vie.
Jean Anouilh a également adapté plusieurs pièces d'auteurs étrangers, Shakespeare en particulier. Il a aussi mis en scène certaines de ses œuvres (par exemple Colombe en 1974), en même temps qu'il travaillait à des scénarios pour le cinéma ou à la télévision.

Biographie
Jean-Marie-Lucien-Pierre Anouilh est le fils de François Anouilh, tailleur et Marie-Magdeleine Soulue, professeur de piano et pianiste d'orchestre à Arcachon. Elle appartient au monde du spectacle et se produit sur des scènes de casino en province.De 1915 à 1928 : son père était immobilisé pour la Grande Guerre, il était seul avec sa mère, pianiste et violoniste, il pouvait donc aller partout. C'est un enfant qui ne peut s'endormir sans le retour de sa mère.
C’est dans les coulisses de ces casinos qu’il découvre les grands auteurs classiques : Molière , Marivaux et Musset. Il arrive à Paris en 1921 et poursuit ses études au collège Chaptal en 1932. C'est là qu'il se prend de passion pour le théatre. Après des études de droit, il débute dans la publicité où il rencontrera Prévert. En 1928, il assiste émerveillé, au printemps, à la représentation de Siegfried de Jean Giraudoux, l’adolescent de dix-huit ans fut ébloui, subjugué...

Après des études de droit à Paris puis deux ans de travail dans une agence de publicité, il devient le secrétaire de Louis Jouvet en 1929. Les relations entre les deux hommes sont tendues (Louis Jouvet l’aurait surnommé 'le miteux'). Qu’importe, son choix est fait, il vivra pour et par le théâtre.
C'est également là qu'il fera la connaissance de Jean-Louis Barrault. Des rencontres littéraires essentielles interviennent. Tout d'abord, vers 1926, celle de Jean Cocteau avec Les Mariés de la tour Eiffel.
Jean Anouilh relate lui-même cette découverte en ces termes :
« J'ouvris le numéro, désœuvré, distrait, je passais les romans, homme de théâtre en puissance je méprisais déjà ces racontars et j'arrivais à la pièce dont le titre insolite m'attira. Dès les premières répliques quelque chose fondit en moi : un bloc de glace transparent et infranchissable qui me barrait la route.
Jean Cocteau venait de me faire un cadeau somptueux et frivole : il venait de me donner la poésie du théâtre. »
À cette époque, Anouilh se nourrit des lectures de Paul Claudel, Luigi Pirandello et George Bernard Shaw. Deuxième grande découverte celle de Jean Giraudoux en 1928, au poulailler de la comédie des Champs-Élysées, à travers sa pièce Siegfried, qu'Anouilh finit par apprendre par cœur.
Après avoir travaillé quelques semaines au bureau des réclamations des Grands Magasins du Louvre puis pendant deux ans dans l'agence de publicité Étienne Damour avec, entre autres, Jacques Prévert, Georges Neveux, Paul Grimault et Jean Aurenche, Anouilh, succédant à Georges Neveux, devient entre 1929 et 1930, le secrétaire général de la comédie des Champs-Élysées, que dirige alors Louis Jouvet.
Anouilh est chargé de rédiger des notes sur les manuscrits reçus et de composer la salle pour les générales. La collaboration entre Anouilh et Jouvet est houleuse, Jouvet sous-estimant les ambitions littéraires de son employé.
Ni Anouilh lui-même, qu'il surnomme « le miteux », ni son théâtre ne trouveront grâce aux yeux de Jouvet. Après la lecture de La Sauvage, il déclare à Anouilh : « Tu comprends mon petit gars, tes personnages sont des gens avec qui on ne voudrait pas déjeuner ! »
En octobre 1931, Jean Anouilh est mobilisé et part faire son service militaire à Metz puis à Thionville. Après deux mois de service, il est réformé temporaire et revient à Paris. Anouilh vit alors, dans un atelier à Montparnasse puis dans un appartement rue de Vaugirard, meublé avec l'aide de Jouvet, avec qui il s'est provisoirement réconcilié.
Il emménage avec la comédienne Monelle Valentin, qui créera entre autres le rôle-titre d'Antigone en 1944, et dont il aura une fille, Catherine, née en 1934 et qui deviendra elle aussi comédienne (elle créera la pièce que son père écrira pour elle Cécile ou l'École des pères en 1954). Le couple se sépare en 1953 et Anouilh épouse la comédienne Nicole Lançon qui deviendra sa principale collaboratrice et avec laquelle il aura trois enfants : Caroline, Nicolas et Marie-Colombe.

Premières œuvres
(1932-1936)
En 1932, Jean Anouilh fait représenter sa première pièce, Humulus le muet, écrite en collaboration avec Jean Aurenche en 1929. C'est un échec. Quelque temps après, il propose L'Hermine à Pierre Fresnay qui accepte immédiatement de la jouer.
Le 26 avril 1932 a lieu la création de L'Hermine, au théâtre de l'Œuvre, mise en scène par Paulette Pax.
90 représentations seront données. L'adaptation cinématographique de L'Hermine lui procure 17 000 francs de droits qui lui permettent de faire déménager ses parents « vers la banlieue. Les deux pièces qui suivent, Mandarine, créée en 1933 au théâtre de l'Athénée, et Y'avait un prisonnier en 1935 au théâtre des Ambassadeurs (dans une mise en scène de Marie Bell), sont des échecs.
Ce sont à nouveau les droits cinématographiques de Y'avait un prisonnier, acquis par la Metro Goldwyn Mayer, qui permettent à Anouilh de vivre convenablement pendant un an en Bretagne, avec Monelle Valentin et sa fille, période au cours de laquelle il retravaille La Sauvage et écrit Le Voyageur sans bagage15. C'est en 1935 également que Jean Anouilh rencontre pour la première fois Roger Vitrac, avec qui il se lie d'amitié et dont il reprendra, en 1962, la pièce Victor ou les Enfants au pouvoir.
Premiers grands succès : du Voyageur sans bagage (1937) au Rendez-vous de Senlis (1941)
En 1936, Louis Jouvet, à qui Anouilh espère confier la création du Voyageur sans bagage, le « fait traîner avec des proverbes de sagesse agricole ».
Furieux lorsqu'il apprend que Jouvet préfère finalement monter Le Château de cartes de Steve Passeur, Anouilh transmet le jour même son manuscrit à Georges Pitoëff, directeur du théâtre des Mathurins. Il raconte :
« Je portai un soir ma pièce aux Mathurins des Pitoëff dont je n'avais même pas vu un spectacle. Le lendemain matin je recevais un pneumatique me demandant de passer le voir. Il m'attendait, souriant, dans un petit bureau étriqué, tout en haut du théâtre (je n'y pénètre jamais depuis, sans avoir le cœur qui bat - c'est là que j'ai été baptisé) et il me dit simplement qu'il allait monter ma pièce de suite. Puis, il me fit asseoir et se mit à me la raconter... J'étais jeune, je ricanais (intérieurement) pensant que j'avais de bonnes raisons de la connaître. Je me trompais.
Je m'étais contenté de l'écrire, avec lui je la découvrais... Ce pauvre venait de me faire un cadeau princier : il venait de me donner le théâtre... »
Créé au le 16 février 1937 dans une mise en scène de Georges Pitoëff, Le Voyageur sans bagage est le premier grand succès d'Anouilh, avec 190 représentations. Les acteurs principaux sont Georges et Ludmilla Pitoëff. Darius Milhaud en écrit la musique de scène, sous forme d'une Suite pour violon, clarinette et piano (op.157b). Dès lors, Anouilh gardera toute sa vie une réelle affection pour les Pitoëff et notamment Georges, celui qu'Anouilh décrit comme l'« étrange Arménien dont le Tout-Paris bien pensant se moquait » et à propos duquel Jouvet avait dit « Je n'aime l'Arménien que massacré ».
En 1938, il obtient deux nouveaux succès critiques et publics avec deux pièces écrites au début des années 1930 et retravaillées à plusieurs reprises au cours des années suivantes : La Sauvage (créée le 11 janvier au théâtre des Mathurins, à nouveau dans une mise en scène de Georges Pitoëff et avec une musique de scène de Darius Milhaud)20 et Le Bal des voleurs (créée le 17 septembre au théâtre des Arts), pièce par laquelle Anouilh inaugure sa collaboration avec André Barsacq, qui dirige alors la compagnie des Quatre-Saisons favorable pour ces deux pièces, reconnaissant unanimement Anouilh comme un grand dramaturge, La Sauvage générant toutefois des oppositions idéologiques plus fortes, principalement en raison de la place occupée par la religion dans la pièce. Colette écrit en 1938 :
« Un accent qui se reconnaît dès les premières répliques, une aptitude à la grandeur, la facilité, dévolue à Anouilh, de dépasser les auteurs dramatiques de sa génération, les charmes d’une fraîche matière intellectuelle, voilà bien de quoi emporter, effacer ce qu’au passage nous avons cru pouvoir nommer faiblesses. »
Cette même année 1938, Anouilh participe à la création de la revue La Nouvelle Saison avec notamment Jean-Louis Barrault, René Barjavel et Claude Schnerb, qui publie Humulus le muet (jamais publiée depuis sa création en 1932), avec des dessins de Raymond Peynet, ainsi que sa nouvelle Histoire de M. Mauvette et de la fin du monde. Toujours la même année, il rencontre Robert Brasillach (dont il demandera la grâce en 1945) « dans les coulisses, chez Pitoëff ». Anouilh décrira ainsi cette rencontre en 1955 :
« Voilà un jeune homme qui vous aime bien, et qui aime bien le théâtre, me dit Georges, vous devriez le connaître. Un gros regard étonné derrière de grosses lunettes, un sourire enfantin. Pas de choc de sympathie particulier. Mon vieux complexe devant les « intellectuels » qui vont me faire le coup du mépris. Le coup du mépris que je leur fais moi-même, aussi injustement. Le normalien répugne vaguement et fait impression, en même temps, au bachelier sans mention et sans latin que je suis. Ma méfiance inguérissable pour ceux qui ont des idées générales.
Il me dit qu'il aimerait publier une de mes pièces dans son journal. Je la promets. »
En avril 1940, Anouilh est rappelé en service auxiliaire et affecté à la garnison d'Auxerre, comme secrétaire d'un commandant. Fait prisonnier en juin, il est finalement libéré grâce à l'oubli du tampon sur son livret militaire lors de son incorporation, faisant croire à son arrestation comme civil, alors qu'il se rendait à une visite médicale dans sa garnison.
Anouilh rejoint alors à Paris sa femme et sa fille.
En octobre 1940, Le Bal des voleurs est repris par André Barsacq qui vient de succéder à Charles Dullin à la direction du théâtre de l'Atelier. Suivent en l'espace de quelques mois, deux nouveaux succès pour Anouilh. Le premier, grâce à Léocadia, montée au théâtre de la Michodière par Pierre Fresnay, qui appréciait le talent d'Anouilh depuis le succès du Voyageur sans bagage. La création a lieu le 30 novembre 1940 avec Yvonne Printemps et Pierre Fresnay dans les premiers rôles, sur une musique de Francis Poulenc (op.106) et dans des décors et des costumes d'André Barsacq. Brasillach rappelle alors à Anouilh sa promesse et obtient la publication de Léocadia dans Je suis partout, étalée sur cinq numéros. Le second, avec Le Rendez-vous de Senlis, créé au théâtre de l'Atelier par André Barsacq le 30 janvier 1941. Les deux pièces font chacune l'objet d'environ 170 représentations.


Antigone et l'Occupation
L'Antigone classique, contrastant avec « la maigre jeune fille noiraude et renfermée que personne ne prenait au sérieux » d'Anouilh.
À l'été 1941, Anouilh et sa femme se réfugient à Salies-de-Béarn, où ils resteront jusqu'en février 1942 ; Anouilh y travaillera à ce qui sera sa prochaine pièce, Eurydice. Tous deux tentent de protéger Mila, femme juive d'origine russe d'André Barsacq. Ils l'hébergeront plusieurs mois dans leur appartement de l'avenue Trudaine à leur retour à Paris.
C'est en pleine Occupation allemande qu'Anouilh fait jouer deux Pièces noires, tout d'abord Eurydice, créée le 18 décembre 1941, puis Antigone, créée le 4 février 1944, toutes deux au théâtre de l'Atelier dans une mise en scène, un décor et des costumes d'André Barsacq, avec Monelle Valentin dans le rôle-titre.
Faut-il accorder une portée politique aux deux pièces et tout particulièrement à Antigone ? Anouilh n'a officiellement pris position ni pour la Collaboration ni pour la Résistance et il est vraisemblable qu'il n'ait eu, jusqu'à la création d'Antigone qu'une vague idée de ce qu'était réellement la Résistance.
Pour autant, un faisceau d'éléments amènent à voir dans Antigone une forte allusion aux excès ou aux drames de la Collaboration (plus qu'à une apologie de la Résistance). Plusieurs dizaines d'années plus tard, Anouilh donne des explications allant dans ce sens. Ainsi, il écrit dans La vicomtesse d'Eristal n'a pas reçu son balai mécanique :
« Antigone, commencée d'écrire le jour des terribles affiches rouges, ne fut jouée qu'en 1944. Plus perspicace, un écrivain allemand ...alerta, m'a-t-on dit, Berlin, disant qu'on jouait à Paris une pièce qui pouvait avoir un effet démoralisant sur les militaires qui s'y pressaient. »
Toujours à l'appui de cette thèse, la 4e de couverture d'Œdipe ou le Roi boiteux (écrite par Anouilh en 1978 et publiée en 1986) indique :
« L'Antigone de Sophocle, lue et relue, et que je connaissais par cœur depuis toujours, a été un choc soudain pour moi pendant la guerre, le jour des petites affiches rouges. Je l'ai ré-écrite à ma façon, avec la résonance de la tragédie que nous étions alors en train de vivre. »
Autre indice allant dans ce sens, le 14 septembre 1942, Anouilh écrit à Barsacq :
« S'il en est encore temps avant de donner Antigone, relisez le manuscrit en pensant à la censure et si vous repérez des phrases dangereuses (les affiches, le discours du chœur à la fin), envoyez-le moi.
Il vaut mieux que cela ne soit pas tripatouillé sur le manuscrit qu'on enverra. »
Malgré cela, quelques critiques et résistants ont voulu voir au contraire dans Antigone une apologie de la collaboration. Parmi les faits reprochés à Anouilh à la Libération : son amitié pour Pierre Fresnay, les textes publiés dans des journaux collaborationnistes et son soutien actif à la demande de grâce en faveur de Brasillach. Parmi les ennemis d'Anouilh figuraient Armand Salacrou et le journal clandestin Les Lettres françaises qui écrivit : Antigone « est une pièce ignoble, oeuvre d'un Waffen-SS ».
Anouilh restera très longtemps marqué par ces accusations, qu'il considérait comme profondément injustes.
A contrario, pour les tenants de l'interprétation anti-collaborationniste, la plus couramment répandue aujourd'hui, le personnage d’Antigone, inspiré du mythe antique, mais en rupture avec la tradition de la tragédie grecque, devient l'allégorie de la Résistance s'opposant aux lois édictées par Créon / Pétain qu'elle juge iniques. Si l'allégorie est réelle, le parti de l'auteur n'était vraisemblablement, lui, acquis à aucun des deux camps.
Les « deux » premières d'Antigone, celle antérieure à la Libération de Paris le 13 février 1944, comme celle postérieure le 29 septembre 1944, furent toutes deux des succès.
La pièce est jouée 226 fois en un peu moins d'un an.
À la Libération, Anouilh s'érige contre l'épuration. Tentant de sauver la tête de Robert Brasillach, au même titre que 50 personnalités dont Albert Camus, François Mauriac, Paul Valéry ou Colette, il participe activement au recueil des signatures. Anouilh n'est revenu qu'assez tardivement sur ces épisodes, qui ont toutefois constitué une réelle blessure :
« La liste inutile (on aurait eu autant de chance en la déposant au pied d'une statue de Bouddha au musée Guimet) portait, je crois me souvenir, cinquante et une signatures célèbres. Je m'honore d'en avoir décroché sept, sur une douzaine de visites. J'aurais donc fait, on me l'a assuré, un assez bon représentant en clémence — article difficile à placer entre tous, on le constate encore de nos jours, à des gens en proie à l'indifférence et à la frousse, ces deux maladies des guerres civiles. Je suis pourtant revenu vieux — si vieux que je n'ai même plus envie de dire à cause de qui et pourquoi. »
Une carrière prolifique (1945-1955)

En 1945, Anouilh contribue indirectement à la création des éditions de la Table ronde en confiant Antigone à son jeune fondateur Roland Laudenbach.
L'année suivante, alors qu'Antigone est jouée à New York avec Katharine Cornell dans le rôle-titre, Roméo et Jeannette est mise en scène par André Barsacq au théâtre de l'Atelier ; il s'agit de la première pièce interprétée par Michel Bouquet qui deviendra l'acteur-fétiche d'Anouilh, mais aussi par Jean Vilar, Suzanne Flon et Maria Casarès. Malgré cette distribution et 123 représentations, Anouilh qualifie cette pièce de four mémorable.
En 1947, Anouilh s'installe en Suisse, à Chesières, près de Villars-sur-Ollon, dans le canton de Vaud. Renouant avec les Pièces roses, il écrit L'Invitation au château, montée la même année, toujours par Barsacq, et avec une musique de scène de Francis Poulenc (op.138).
La pièce reste à l'affiche pendant plus d'un an, accueillie quasi-unanimement par la critique et le public réunis. Elle sera reprise plusieurs fois, notamment en 1953 avec Brigitte Bardot, qui fera ses débuts à la scène.
Par la suite, la fécondité de l'auteur ne tarit plus. La carrière d'Anouilh sera accompagnée de nombreux succès pendant une trentaine d'années. En septembre 1948, sa première pièce, Humulus le muet, qui n'avait jamais été montée, est créée au théâtre de la Cité universitaire de Paris. 1948 est aussi l'année d'une rencontre importante, celle de Jean-Denis Malclès qui deviendra son décorateur attitré jusqu'aux dernières pièces, à l'occasion de la création à la comédie des Champs-Élysées de Ardèle ou la Marguerite (classée par son auteur parmi les Pièces grinçantes) et de Épisode de la vie d'un auteur, mises en scène par Roland Piétri. C'est aussi, à l'occasion de ces deux pièces, qu'Anouilh s'éloigne du théâtre de l'Atelier et d'André Barsacq, plus orientés vers le théâtre d'avant-garde (même si Colombe en 1951 et Médée en 1953 y seront montées). En 1948, Anouilh rencontre aux cours Simon celle qui sera sa seconde épouse, Nicole Lançon.
En juin 1950, c'est la naissance de Caroline, la première des trois enfants issus de son union avec Nicole.
Chaque année qui passe voit la création d'une pièce et l'écriture de la suivante : La Répétition ou l'Amour puni en 1950, Colombe en 1951, La Valse des toréadors en 1952 (qui sera reprise avec Louis de Funès en 1973), Médée (dernière collaboration avec André Barsacq) et L'Alouette en 1953, Cécile ou l'École des pères en 1954 (dont le rôle-titre est joué par la propre fille de Jean Anouilh, Catherine) et Ornifle ou le Courant d'air en 1955. Toutes sont des succès et sont accompagnées d'une réception critique plus ou moins enthousiaste, mais jamais négative.
En 1952, Anouilh s'installe avec Nicole, leurs deux enfants (Nicolas, son fils, est né en août 1952) et Catherine, sa première fille, dans une maison à Montfort-l'Amaury. À la fin de l'année 1953, Catherine se marie avec Alain Tesler, assistant réalisateur (notamment sur Deux sous de violettes et Le Rideau rouge, films dans lesquels joue Monelle Valentin et aux dialogues desquels a travaillé Jean Anouilh). Le 30 juillet 1953, Anouilh épouse Nicole en Angleterre. Leur troisième enfant naîtra deux ans plus tard. Toute la famille s'installe en 1954 à Paris, rue de Furstenberg dans le 6e arrondissement,

"Pauvre Bitos"
Créée le 11 octobre 1956 au théâtre Montparnasse-Gaston Baty, dans une mise en scène conjointe de Roland Piétri et d'Anouilh lui-même, avec notamment Michel Bouquet, Pierre Mondy et Bruno Cremer, Pauvre Bitos ou le Dîner de têtes imagine un dîner dont les protagonistes sont déguisés en personnages de la Révolution française. Le convive qui joue Robespierre, Bitos, est un ancien camarade de classe des autres convives, celui qui raflait tous les premiers prix, le seul roturier de la bande, mais également celui devenu procureur qui a requis, après la guerre, contre tous les collaborateurs ou ainsi présumé.
Anouilh dénonce ainsi à nouveau, sous la figure des excès de la Terreur, ceux de l'épuration d'après-guerre, dans un contexte français de montée de la violence en Algérie. Il règle ses comptes, en quelque sorte, avec ceux qui, dix ans plus tôt, l'accusaient d'avoir collaboré. Au-delà, la pièce est un manifeste contre tous les exercices abusifs du pouvoir, quels qu'ils soient, et les critiques contemporains s'accordent sur une vision plus intemporelle de la pièce que celle qui a prévalu à sa création.
Tandis que la générale laisse supposer un échec (silence tout au long de la pièce, quelques applaudissements à la fin, un timide rappel, fureur et bagarres à la sortie), la pièce connut un réel succès auprès du public (308 représentations). De même, dès le lendemain les critique se déchaînent, accablant Anouilh et voyant notamment dans Pauvre Bitos un pamphlet contre la Résistance. Des voix contraires s'élèvent (notamment dans la presse d'extrême-droite, mais pas seulement), certains autres journaux « comptant les points » et recensant les pour et les contre.


"Becket" Triomphe 1959-1961
L'année 1959 est une année importante dans la carrière de Jean Anouilh. Il reçoit le prix Dominique de la mise en scène et fait monter trois nouvelles pièces : L'Hurluberlu ou le Réactionnaire amoureux, La Petite Molière et Becket ou l'Honneur de Dieu. Fidèle à son habitude, Anouilh change plusieurs fois d'avis dans le choix des comédiens pour L'Hurluberlu et fait finalement appel à Paul Meurisse. Les trois pièces remportent l'adhésion du public et de la critique.
Écrite en 1959, Becket ou l'Honneur de Dieu est créée au théâtre Montparnasse-Gaston Baty le 2 octobre 1959, toujours dans une mise en scène de Roland Piétri et de l'auteur lui-même, et toujours également avec des décors de Jean-Denis Malclès. Daniel Ivernel y joue le rôle de Henri II et Bruno Cremer celui de Thomas Becket. La pièce reste presque deux ans à l'affiche et fait immédiatement l'objet de reprises et de tournées.
Très rapidement, elle est créée à l'étranger, notamment au Royaume-Uni et aux États-Unis, avec le même succès. En 1964, elle fait l'objet d'une adaptation cinématographique avec Peter O'Toole et Richard Burton dans les rôles principaux, avant de rentrer au répertoire de la Comédie-Française en 1971. Louée quasi-unanimement par la critique, Becket restera comme l'un des plus grands succès de Jean Anouilh.

Anouilh metteur en scène 1961-1967
La création de la pièce suivante, La Grotte, est vécue comme un échec par Anouilh. Bien qu'ayant tenu l'affiche quatre mois, elle reçut en effet un accueil plutôt négatif de la critique.
Pendant les six années qui suivent, Anouilh n'écrira plus ou presque.
Du moins, aucune des pièces qu'il commencera pendant cette période ne sera montée, les deux pièces qui sont créées en janvier 1962 à la comédie des Champs-Élysées, L'Orchestre et La Foire d'empoigne, ayant été écrites les années précédentes. Il se consacre principalement à la mise en scène et à des traductions et adaptations de pièces étrangères.
Ainsi, en 1960, il monte Tartuffe avec, en lever de rideau, un impromptu de sa composition Le Songe du critique. En 1962, il adapte L'Amant complaisant de Graham Greene avec sa femme Nicole. La même année, il met en scène au théâtre de l'Ambigu Victor ou les Enfants au pouvoir de Roger Vitrac, créé en 1929 par Antonin Artaud et qui rencontre enfin le succès, alors que la pièce n'en avait pas réellement eu jusque là.
En 1963, c'est L'Acheteuse de Stève Passeur qu'Anouilh monte à la comédie des Champs-Élysées. Puis, en 1964, Richard III de Shakespeare au théâtre Montparnasse-Gaston Baty. À cette époque, Pauvre Bitos est montée à l'étranger avec des fortunes diverses : succès en Angleterre, 17 représentations seulement aux États-Unis.
À l'occasion du procès de Jacques Laurent en 1965, condamné pour offense au chef de l'État (Charles de Gaulle) en raison de son pamphlet Mauriac sous de Gaulle, Anouilh signe avec une vingtaine d'écrivains, parmi lesquels Jules Roy, Emmanuel Berl, Jean-François Revel ou son ami Marcel Aymé, une pétition contre son inculpation. L'Ordalie ou la Petite Catherine de Heilbronn de Heinrich von Kleist, qu'Anouilh traduit et monte en 1966 au théâtre Montparnasse, est un échec, qui signera la fin des adaptations et de la mise en scène des pièces des autres.
Anouilh se consacrera de nouveau à l'écriture et à la mise en scène de ses propres pièces pour l'essentiel.
L'année suivante, au cours de l'été, Anouilh écrit 47 fables, dans l'esprit de celles de La Fontaine, dont certaines seront montées sous forme de spectacle de marionnettes au théâtre de la Gaité-Montparnasse en 1968 sous le titre de Chansons Bêtes. Jean Anouilh se sépare de Nicole à cette époque.
Retour au théâtre : 12 ans de succès (1968-1980)
Le 13 novembre 1968 est créée à la comédie des Champs-Élysées Le Boulanger, la Boulangère et le Petit Mitron.
Tous les partenaires des succès passés (et futurs) sont là : Roland Piétri pour la mise en scène, Jean-Denis Malclès pour les décors et les costumes, Michel Bouquet dans le rôle principal (dont ce sera toutefois le dernier rôle dans une création d'Anouilh). Comme cela aura fréquemment été le cas avec Anouilh, la critique est partagée mais l'accueil du public favorable.
En 1969, sa nouvelle compagne, Ursula Wetzel donne à Jean Anouilh son cinquième enfant, Anouk.
Les pièces se succèdent : Cher Antoine ou l'Amour raté en 1969 (avec Jacques François et Hubert Deschamps), Les Poissons rouges ou Mon père ce héros en 1970 (avec Jean-Pierre Marielle et Michel Galabru). En l'espace de deux ans, Anouilh se voit descerner le prix de la Critique dramatique pour la meilleure création française (Les Poissons rouges), le prix mondial Cino del Duca pour son message « d'humanisme moderne » et le prix du Brigadier de l'Association des régisseurs de théâtre62. Toujours en 1971, Anouilh entre au répertoire de la Comédie-Française à l'initiative de Pierre Dux avec Becket, jouée par Robert Hirsch et Georges Descrières57. Comblé et malgré les approches de ses confrères, Anouilh refusera l'idée d'entrer à l'Académie française.
Les succès se poursuivent avec Ne réveillez pas Madame en 1971, qui tient l'affiche à la comédie des Champs-Élysées pendant presque 2 ans (600 représentations) ou Le Directeur de l'Opéra en 1972 avec Paul Meurisse. Créations et reprises alternent au théâtre Antoine, au théâtre des Mathurins et à la comédie des Champs-Élysées.
En 1974, Anouilh soutient la création de la première (et unique) pièce de son gendre, Franck Hamon de Kirlavos (mari de Caroline)65. Bien qu'il ne vive plus à leurs côtés, Anouilh conserve des relations aussi bien avec Monelle Valentin (dont il se préoccupera de la santé jusqu'à sa mort) qu'avec Nicole Lançon, à qui il confie les mises en scène de Monsieur Barnett66 et de Vive Henri IV ! ou la Galigaï en 1977. Chers zoiseaux, Le Scénario et Le Nombril seront ses trois derniers plus grands succès à la fin des années 1970 et au début des années 1980.
Anouilh est à nouveau récompensé, par le Grand prix du théâtre de l'Académie française en 1980 et par le Grand prix de la Société des auteurs et compositeurs dramatiques en 1981.

Fin de vie 1980-1987
En 1980, Anouilh est atteint d'une maladie virale qui lui détruit la thyroïde.
En 1983, il est victime d'une crise cardiaque. Très affaibli, il se retire de manière définitive en Suisse, où il vit auprès d'Ursula.
Ses pièces continuent à être jouées à Paris, mais Jean Anouilh ne peut plus participer à leur mise en scène. Il écrit jusqu'en 1986 ses souvenirs dans un récit autobiographique La vicomtesse d'Eristal n'a pas reçu son balai mécanique. En 1987, il reprend son scénario de Thomas More ou l'Homme libre, qui sera publié quelques mois après sa mort.

Au début du mois d'octobre 1987, il entre à l'hôpital de Lausanne pour une transfusion et renoue avec son fils Nicolas, avec qui il s'était brouillé, avant de mourir le 3 octobre.

Å’uvre

Théâtre
À partir de 1942, Jean Anouilh a classé la majeure partie de son œuvre dramatique par qualificatifs : Pièces roses, Pièces noires, Pièces brillantes, Pièces grinçantes, Pièces costumées, Pièces baroques, Pièces secrètes et Pièces farceuses.
L'auteur traite presque toujours les mêmes thèmes : la révolte contre la richesse et contre le privilège de la naissance, le refus d'un monde fondé sur l'hypocrisie et le mensonge, le désir d'absolu, la nostalgie du paradis perdu de l'enfance, l'impossibilité de l'amour, l'aboutissement dans la mort.
Anouilh ne verse pas dans la pièce à thèse, mais diversifie ses créations depuis la fresque jusqu'à la satire en passant par la tragédie.
Il place avant toute chose le jeu théâtral.
Note: Les dates suivantes sont celles de publication ou à défaut de rédaction.

Pièces roses(1942)
Humulus le muet (1929)
Le Bal des voleurs (1932)
Le Rendez-vous de Senlis (1937)
Léocadia (1939)
En 1942, Anouilh étrenne ses séries « thématiques » avec les Pièces roses qu'il fait alterner avec les Pièces noires.
Ce sont des comédies savoureuses, où l'auteur se laisse aller à sa fantaisie.
Dans l'univers « rose » d'Anouilh, il y a deux catégories de personnages : « les marionnettes », qui sont pour la plupart des vieux ridicules et inconsistants et « les amoureux », des jeunes gens sincères qui croient à leur amour.

Pièces noires (1942)
L'Hermine (1931)
La Sauvage (1934)
Le Voyageur sans bagage (1937)
Eurydice (1942)
Nouvelles pièces noires (1946)
Jézabel (1932)
Antigone (1944)
Roméo et Jeannette (1946)
Médée (1946)
Dans l'univers noir d'Anouilh, il y a deux sortes d'hommes qui s'affrontent, « les gens pour tous les jours » et « les héros ».
La race nombreuse des « gens pour tous les jours » comprend deux catégories assez distinctes.
D'abord les fantoches, égoïstes et mesquins, plats et vulgaires, vicieux et méchants, contents d'eux-mêmes et de la vie ; ce sont, dans la plupart des cas, les pères et les mères des héros.
Ensuite, il y a le groupe des gens dignes et intelligents, mais incapables de grandes aspirations, faits pour une vie tranquille, sans complications.
Les « héros », jeunes pour la plupart, s'opposent également à ces deux groupes nombreux, en rejetant le bonheur commun où ceux-ci se complaisent ; mais ils ne constituent pas une catégorie unitaire.
Deux types peuvent être distingués : ceux qui ont un passé chargé, auquel ils cherchent à échapper et ceux pour qui le passé s'identifie au monde pur de l'enfance, qu'ils s'efforcent de conserver intact.
Les héros d'Anouilh sont incapables de se débarrasser de leur passé. Ils sont « maudits », ils appartiennent à ce passé. Prisonniers de leur passé, de leur position sociale, de leur pauvreté, ils ne trouvent autre issue que la fuite ou la mort, surtout la mort.

Les Pièces noires
Eurydice, Antigone et Médée sont des reprises des mythes connus, mais Anouilh en fait des œuvres modernes, où l'histoire ne joue plus le premier rôle.
Ces pièces frappent dès le début par la familiarité du ton et par le style parlé, parfois vulgaire, très éloigné du style noble et recherché, propre à la tragédie classique.
Comme son maître Jean Giraudoux, Anouilh use abondamment de l'anachronisme : on y parle de cartes postales, de café, de bar, de cigarettes, de fusils, de film, de voitures, de courses, etc. De plus, les personnages portent des vêtements du xxe siècle.
Dans Antigone, Anouilh emploie pour la première fois le procédé du « théâtre dans le théâtre » qu'il emprunte à Pirandello.

Pièces brillantes (1951)
L'Invitation au château (1947)
La Répétition ou l'Amour puni (1947)
Cécile ou l'École des pères (1949)
Colombe (1951)
Dans Colombe (1951), Anouilh reprend son procédé favori : le « théâtre dans le théâtre ».

Pièces grinçantes (1956)
Ardèle ou la Marguerite (1948)
La Valse des toréadors (1951)
Ornifle ou le Courant d'air (1955)
Pauvre Bitos ou le Dîner de têtes (1956)
Après la Libération, la production dramatique d'Anouilh est marquée par les Pièces grinçantes (depuis Ardèle ou la Marguerite jusqu'au Nombril). Son cadre de prédilection y est celui de la comédie satirique, où se meut surtout la race plus ou moins vulgaire des « gens de tous les jours ».

Pièces costumées (1960)
Le meurtre de Thomas Becket (détail du vitrail de la cathédrale de Cantorbéry).
L'Alouette (1953)
Becket ou l'Honneur de Dieu (1959)
La Foire d'empoigne (1962).
La race des « héros » réapparaît dans deux Pièces costumées publiées après la Libération, L'Alouette et Becket, ainsi que dans Thomas More ou l'Homme libre sa dernière pièce publiée en 1987, mais on n'y retrouve plus l'univers angoissant de ses premières Pièces noires.
Jeanne d'Arc (L'Alouette), Thomas Becket et Thomas More sont des figures lumineuses qui acceptent de se sacrifier non pas pour des raisons existentielles, mais au nom du devoir : envers la patrie (Jeanne) ou envers Dieu (Becket et More).

Nouvelles pièces grinçantes (1970)
L'Hurluberlu ou le Réactionnaire amoureux (1957)
La Grotte (1961)
L'Orchestre (1962)
Le Boulanger, la Boulangère et le Petit Mitron (1968)
Les Poissons rouges ou Mon père ce héros (1970)
Pièces baroques (1974)
Cher Antoine ou l'Amour raté (1969)
Ne réveillez pas Madame (1970)
Le Directeur de l'Opéra (1972)
Pièces secrètes (1977)
Tu étais si gentil quand tu étais petit (1972)
L'Arrestation (1975)
Le Scénario (1976)
Pièces farceuses (1984)
Épisode de la vie d'un auteur (1948)
Chers zoiseaux (1976)
La Culotte (1978)
Le Nombril (1981)

Adaptations
Jean Anouilh a adapté et traduit plusieurs pièces d'auteurs étrangers dont :
1952 : Comme il vous plaira et Le Conte d'hiver de Shakespeare
1953 : Le Désir sous les ormes de Eugene O'Neill en collaboration avec Paule de Beaumont (comédie des Champs-Elysées)
1954 : Il est important d'être aimé d'Oscar Wilde en collaboration avec Claude Vincent (comédie des Champs-Elysées)
1957 : La Nuit des rois de Shakespeare en collaboration avec Nicole Anouilh (théâtre du Vieux-Colombier)
1962 : L'Amant complaisant de Graham Greene en collaboration avec Nicole Anouilh
1965 : Richard III de Shakespeare (théâtre Montparnasse)
1966 : L'Ordalie ou la Petite Catherine de Heilbronn de Heinrich von Kleist (théâtre Montparnasse)

Mises en scène
Outre son travail d'auteur, Jean Anouilh a aussi travaillé au théâtre comme metteur en scène, le plus souvent en collaboration69.
1952 : La Valse des toréadors de Jean Anouilh, mise en scène avec Roland Piétri, comédie des Champs-Élysées
1953 : L'Alouette de Jean Anouilh, mise en scène avec Roland Piétri, théâtre Montparnasse
1954 : Cécile ou l'École des pères de Jean Anouilh, mise en scène avec Roland Piétri, comédie des Champs-Élysées
1955 : Ornifle ou le Courant d'air de Jean Anouilh, mise en scène de Jean Anouilh, comédie des Champs-Élysées
1956 : Pauvre Bitos ou le Dîner de têtes de Jean Anouilh, mise en scène avec Roland Piétri, théâtre Montparnasse
1959 : L'Hurluberlu de Jean Anouilh, mise en scène avec Roland Piétri, comédie des Champs-Élysées
1959 : Becket ou l'Honneur de Dieu de Jean Anouilh, mise en scène avec Roland Piétri, théâtre Montparnasse
1961 : La Grotte de Jean Anouilh, mise en scène avec Roland Piétri, théâtre Montparnasse
1962 : La Foire d'empoigne de Jean Anouilh, mise en scène avec Roland Piétri, comédie des Champs-Élysées
1962 : L'Orchestre de Jean Anouilh, mise en scène avec Roland Piétri, comédie des Champs-Élysées
1962 : Le Boulanger, la Boulangère et le Petit Mitron de Jean Anouilh, mise en scène avec Roland Piétri, comédie des Champs-Élysées
1962 : Victor ou les Enfants au pouvoir de Roger Vitrac, théâtre de l'Ambigu puis théâtre de l'Athénée
1964 : Richard III de Shakespeare, mise en scène avec Roland Piétri, théâtre Montparnasse
1966 : L'Ordalie ou la Petite Catherine de Heilbronn de Heinrich von Kleist, théâtre Montparnasse
1969 : Cher Antoine ou l'Amour raté de Jean Anouilh, mise en scène de Jean Anouilh, comédie des Champs-Élysées
1970 : Ne réveillez pas Madame de Jean Anouilh, mise en scène de Jean Anouilh, comédie des Champs-Élysées
1970 : Les Poissons rouges de Jean Anouilh, mise en scène avec Roland Piétri, théâtre de l'Œuvre
1972 : Le Directeur de l'Opéra de Jean Anouilh, mise en scène avec Roland Piétri, comédie des Champs-Élysées
1972 : Tu étais si gentil quand tu étais petit de Jean Anouilh, mise en scène avec Roland Piétri, théâtre Antoine
1974 : Colombe de Jean Anouilh, mise en scène avec Roland Piétri, comédie des Champs-Élysées
1975 : L'Arrestation de Jean Anouilh, mise en scène avec Roland Piétri, théâtre de l'Athénée
1976 : Chers zoiseaux de Jean Anouilh, mise en scène avec Roland Piétri, comédie des Champs-Élysées
1976 : Le Scénario de Jean Anouilh, mise en scène avec Roland Piétri, théâtre de l'Œuvre
1981 : Le Nombril de Jean Anouilh, mise en scène avec Roland Piétri, Théâtre de l'Atelier

Autres Å“uvres
L'œuvre littéraire de Jean Anouilh comprend un recueil de fables, quelques récits, plusieurs livrets d'opéra ainsi que de nombreux scénarios et adaptations cinématographiques et télévisuelles.
Il est aussi le créateur de la revue La Nouvelle Saison avec Jean-Louis Barrault et René Barjavel en 1939.

Littérature

1962 : Fables
Anouilh y reprend notamment La Cigale et la Fourmi de Jean de La Fontaine sous le titre La Cigale, mais en renversant le sens.
1987 : La vicomtesse d'Eristal n'a pas reçu son balai mécanique, autobiographie
2000 : En marge du théâtre, recueil d'articles, de préfaces et de présentations de ses œuvres théâtrales, publié de manière posthume, sous la direction d'Efrin Knight.

Cinéma et télévision
Jean Anouilh a aussi travaillé comme scénariste et dialoguiste sur de nombreux films et téléfilms.
1937 : Le Gagnant, court-métrage d'Yves Allégret (dialogues)
1937 : Vous n'avez rien a déclarer ? de Léo Joannon (dialogues avec Yves Allégret, Jean Aurenche, Maurice Hennequin et Pierre Veber)
1937 : Les Dégourdis de la onzième de Christian-Jaque (dialogues avec Jean Aurenche et René Pujol)
1937 : La Citadelle du silence de Marcel L'Herbier (dialogues)
1939 : Les Otages de Raymond Bernard (scénario et dialogues avec Leo Mittler et Victor Trivas)
1940 : Cavalcade d'amour de Raymond Bernard (scénario et dialogues avec Jean Aurenche)
1944 : Marie-Martine de Albert Valentin (scénario avec Jacques Viot)
1944 : Le Voyageur sans bagage de Jean Anouilh (scénario et dialogues avec Jean Aurenche)
1947 : Monsieur Vincent de Maurice Cloche (scénario, adaptation et dialogues avec Jean Bernard-Luc)
1948 : Anna Karénine de Julien Duvivier (scénario, adaptation et dialogues avec Julien Duvivier et Guy Morgan)
1949 : Pattes blanches de Jean Grémillon (scénario et dialogues avec Jean Bernard-Luc)
1951 : Caroline chérie de Richard Pottier (scénario et dialogues)
1951 : Deux sous de violettes de Jean Anouilh (adaptation et dialogues avec Monelle Valentin)
1952 : Le Rideau rouge ou Ce soir, on joue Macbeth d'André Barsacq (scénario et dialogues avec André Barsacq)
1953 : Un caprice de Caroline chérie de Jean Devaivre (scénario, adaptation et dialogues avec Cécil Saint-Laurent)
1954 : Le Chevalier de la nuit de Robert Darène (scénario et dialogues)
1961 : La Mort de Belle d'Édouard Molinaro (adaptation et dialogues)
1964 : La Ronde de Roger Vadim (adaptation et dialogues)
1965 : Piège pour Cendrillon d'André Cayatte (dialogues avec André Cayatte et Sébastien Japrisot)
1972 : Time for Loving de Christopher Miles (scénario)
1976 : Le Jeune Homme et le Lion (TV) de Jean Delannoy (scénario)
1979 : La Belle Vie (TV) de Lazare Iglésis (scénario et dialogues)

Opéra
1953 : Le Loup, ballet de Henri Dutilleux, argument de Jean Anouilh et Georges Neveux, chorégraphie de Roland Petit, créé au théâtre de l'Empire en mars 1953 ;
1961 : Colombe, « comédie lyrique » en quatre actes et 6 tableaux de Jean-Michel Damase, livret de Jean Anouilh d'après sa pièce, créée le 5 mai 1961 à l'Opéra de Bordeaux avec Maria Murano, dans une mise en scène de Roger Lalande, décors et des costumes de Jean-Denis Malclès ;
1970 : Madame de..., « comédie musicale » en deux actes de Jean-Michel Damase, livret de Jean Anouilh, créée le 26 avril 1970 à l'Opéra de Monte-Carlo avec Suzanne Sarroca dans une mise en scène d'André Barsacq ;
1971 : Eurydice, « drame lyrique » en 3 actes de Jean-Michel Damase, livret de Jean Anouilh d'après sa pièce, créé en 1971 dans le cadre du Festival de mai de Bordeaux puis repris l'année suivante à l'Opéra de Bordeaux ;
1999 : Antigone, opéra en deux actes de Míkis Theodorákis, livret du compositeur d'après la pièce de Jean Anouilh, créé le 7 octobre 1999 à Athènes.

Distinctions
1961 : Tony Award de la meilleure pièce
1970 : Prix mondial Cino del Duca
1971 : Prix du Brigadier pour trois pièces à l'affiche :
Les Poissons rouges au théâtre de l'Œuvre,
Ne réveillez pas Madame à la comédie des Champs-Élysées,
Tu étais si gentil quand tu étais petit au théâtre Antoine.
1980 : Grand prix du théâtre de l’Académie française

Adaptations de l'Å“uvre
Plusieurs pièces d'Anouilh ont été adaptées au cinéma, notamment :
Les Femmes du général, film britannique de John Guillermin (d'après La Valse des toréadors) sorti en 1962, avec Peter Sellers et Dany Robin ;


Liens
http://youtu.be/7icV9X_xPTc le chêne et le roseau
http://youtu.be/_XdSq1tgZTE le bal des voleurs 1
http://youtu.be/D5W6CVYe9p0 Antigone sous-titrée

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Posté le : 23/06/2013 00:01
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Joséphine de Beauharnais
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Le 23 juin 1763 naît Joséphine de Beauharnais,

de son vrai nom, Marie Josèphe Rose Tascher de La Pagerie, aux Trois-Îlets en Martinique et décédée le 29 mai 1814 au château de Malmaison à Rueil-Malmaison, fut la première épouse de l’empereur Napoléon Ier de 1796 à 1809 et impératrice des Français et reine d’Italie de 1804 à 1809.

Sa vie

Elle est issue d'une famille de riches colons installés à la Martinique. Marie Josèphe est la fille aînée de Joseph-Gaspard Tascher de La Pagerie, chevalier, seigneur de La Pagerie, et de Rose Claire des Vergers de Sannois. La famille exploite une plantation de cannes à sucre sur laquelle travaillent plus de trois cents esclaves africains.
Marie-Josèphe-Rose est née le 23 juin 1763 aux Trois-Îlets, près de Fort-Royal qui deviendra plus tard Fort-de-France à la Martinique.
Elle est baptisée le 27 juillet 1763 en l'église Notre-Dame de la Bonne-Délivrance aux Trois-Îlets. Suivant une tradition bien établie en France, elle reçoit le prénom de Marie de sa marraine Marie Françoise Boureau de la Chevalerie, sa grand mère paternelle, et le prénom Josèphe de son parrain Joseph des Vergers de Sannois son grand père maternel. Son troisième prénom, Rose, qui sera son prénom usuel jusqu'à son union avec Napoléon Bonaparte, est également un des prénoms de sa mère.
Elle trichera toute sa vie sur la date de sa naissance pour se rajeunir.
Les Almanachs impériaux indiqueront tous les ans la date du 24 juin 1768. Sa fille, la reine Hortense continuera à maintenir cette fiction.
Au cours de l'année 1777, François de Beauharnais, qui vit avec Désirée, la sœur de Joseph-Gaspard Tascher de La Pagerie, propose à ce dernier d'unir son fils cadet, le vicomte Alexandre de Beauharnais avec sa fille Catherine-Désirée Tascher de La Pagerie, la soeur de Josèphine.
Malheureusement, lorsque cette demande parvient aux La Pagerie, la jeune fille souhaitée vient de mourir, emportée par la tuberculose.
Alexandre accepte alors la main de l'aînée Rose qui quitte son île natale pour l'épouser le 13 décembre 1779 à Noisy-le-Grand.
Le mariage de Rose et d'Alexandre ne sera pas heureux, Alexandre multiplie les liaisons et dilapide sa fortune constituée de trois grandes habitations à Saint-Domingue employant des centaines d'esclaves.
Le couple se sépara dans des conditions difficiles en décembre 1785. Rose ira alors trouver refuge à l'abbaye de Penthemont où elle va parfaire son éducation au contact des nombreuses jeunes femmes de très bonne famille, il y a là Louise d'Esparbès, Bathilde d'Orléans, Louise de Condé, etc. que leurs familles ont placées ici.
Quand elle en sortira, elle ira s'installer chez son beau-père, le marquis de La Ferté-Beauharnais, à Fontainebleau où l'on prétend qu'elle suivra les chasses du roi Louis XVI et les beaux cavaliers qui y participent : le comte de Crenay, le duc de Lorge ou le chevalier de Coigny.
En 1788, elle retournera à la Martinique voir si elle peut améliorer sa situation qui reste très préoccupante.
Mais la Révolution qui éclate en 1789, et touche l'île à partir de 1790, l'incite à regagner la France fin 1790 et Paris où son mari occupe maintenant la situation très en vue mais dangereuse de président de l'Assemblée constituante.
Cependant, le couple donna naissance à deux enfants :
-Eugène-Rose (1781-1824), vice-roi d'Italie, il épousa en 1806 Augusta-Amélie de Bavière (1788-1851), et fut à l'origine des ducs de Leuchtenberg dont plusieurs descendants épousèrent des monarques européens.
-Hortense Eugénie Cécile (1783-1837), qui épousa en 1802 un frère de Napoléon Louis Bonaparte, plus tard roi de Hollande, et fut la mère de Napoléon III et du duc de Morny.

La Révolution

Son mari est élu député aux États généraux en 1789, et ensuite président de l'Assemblée constituante de la Révolution française, le 18 juin 1791, au moment de la fuite à Varennes, où il joue un rôle de premier plan.
En septembre, la Constituante se dissout et Alexandre doit regagner les rangs de l'armée du Rhin où il ne manifestera pas de grandes capacités.
Après la chute de Mayence en juillet 1793, chute qu'on lui attribue, il regagne son fief de la Ferté-Aurain avant d'être arrêté en mars 1794 sur l'ordre du Comité de sûreté générale et emprisonné à la prison des Carmes.
Il sera guillotiné le 23 juillet 1794 peu avant la chute de Robespierre (Thermidor).
C'est presque par miracle que sa femme évitera l'échafaud tant elle s'était, assez naïvement exposée pour sauver des royalistes, bien qu'elle ait mis son fils Eugène en apprentissage chez un menuisier pour faire peuple.
Emprisonnée elle aussi à la prison des Carmes le 21 avril, c'est à dire le 2 floréal, Joséphine en sortit le 6 août 1794, le 19 thermidor an II, peut-être grâce à l'intervention de Thérésa Cabarrus, marquise de Fontenay et pour l'heure épouse de Tallien.
À sa sortie de prison, sa beauté et ses amitiés lui ouvrent les portes des salons à la mode. Elle est alors tellement pauvre qu'on la dispense, comme les autres, lors des soirées, d'apporter son pain comme cela se faisait alors.
Malgré sa pauvreté, la citoyenne Beauharnais s'arrange toujours pour être bien mise, contractant des dettes dont elle règle les plus criantes en jouant probablement de ses charmes.
Au fil des mois, elle s'arrange aussi pour récupérer les biens d'Alexandre grâce à Barras.
À l'été 1795, elle va louer un petit hôtel particulier, rue Chantereine, à Paris, qui va lui permettre de mieux vivre « selon son rang ».
Nouant une grande amitié avec Thérésa Tallien, elle passe pour être une des « reines » du Directoire, et devient la maîtresse de Barras dont elle était éprise mais qui était déjà marié.
Elle est alors une femme entretenue. Mais Barras, se détachant d'elle, cherche à s'en débarrasser et lui présente un officier en disponibilité, Napoléon Bonaparte, censé lui apporter une certaine stabilité financière et une position convenable dans le monde.
La veuve Beauharnais accepte ce mariage sans amour de sa part, mais convaincue des capacités de son époux à se tailler une place dans les sphères les plus hautes du pouvoir. Celui-ci, très épris, jaloux et possessif, transforme le deuxième prénom de sa promise, Josèphe, en Joséphine pour ne pas avoir à prononcer un prénom prononcé par les amants de sa femme.
Joséphine épouse civilement Napoléon Bonaparte le 8 mars 1796 à Paris.
Il a vingt-sept ans, elle en a officiellement six de plus. Les deux époux trichent tous les deux sur leur âge. Le surlendemain, Bonaparte, qui a été nommé par Barras général en chef de l'armée d'Italie, part prendre son commandement.
Joséphine, qui reste à Paris quelques mois, va traficoter en tirant de substantiels revenus sur des marchés de fournitures plutôt douteux avec l'armée, afin de subvenir à ses goûts luxueux.
L'entente avec sa belle-famille est des plus mauvaises ; la sœur préférée de Napoléon, Pauline, qui a le même âge qu'Hortense, l'appelle « la vieille ». Mais surtout Napoléon ne l'a pas encore présentée à sa mère, qui, pour le moment, habite Marseille.
Leur vie de couple sera orageuse sous le Directoire, à cause des infidélités chroniques de Joséphine, surtout avec le capitaine de hussards Hippolyte Charles.
Pendant plusieurs mois elle refuse de quitter Paris pour suivre Napoléon, qui a entrepris la première campagne d'Italie.
Par la suite, la situation s’inversera, Napoléon ne répugnant pas à prendre des maîtresses dans l'entourage de son épouse, et Joséphine, qui ne l'ignorait pas, devant subir la présence de ses rivales.


Épouse du Premier Consul puis impératrice

C'est dans la maison de Joséphine, rue Chantereine, qu'après la campagne d'Égypte, se prépara le coup d'État du 18 brumaire qui mena au Consulat.
Joséphine y aura une part prépondérante, au même titre que Lucien Bonaparte et Joachim Murat.
Napoléon sera nommé Premier Consul en décembre 1799, Cambacérès sera le second, chargé du juridique et Lebrun le troisième, les finances.
Mais c'est à la Malmaison, domaine qu'elle avait acheté pendant la campagne d'Égypte que Bonaparte va rapidement remettre la France dans le « droit chemin » : créant la Banque de France, rétablissant l'esclavage dans les colonies en 1802, instaurant l'ordre de la Légion d'honneur, avant d'être nommé consul à vie.
L'Empire s'annonce et, dès lors, Joséphine, qui ne peut avoir d'enfant, va tenter de régler le problème dynastique qui va se poser en mariant sa fille à son beau-frère Louis Bonaparte.
Effectivement, en 1802, Hortense aura un premier fils, mais Louis refusera avec obstination que son frère ainé l'adopte, conduisant ainsi à la répudiation de sa belle-mère quelques années plus tard.
En tant qu'épouse du Premier Consul puis impératrice, elle assume ses fonctions de « première dame » avec une aisance qui charme ses invités, appréciant peu le titre de « consulesse ».

Couronnement de Joséphine

Le 18 mai 1804, le Sénat vote à l’unanimité l’instauration du gouvernement impérial, proclamant Napoléon empereur héréditaire des Français.
Royaliste dans l'âme, Joséphine suppliera Napoléon de renoncer au trône « Je t'en prie, Napoléon, ne te fais pas roi ! », paroles peut-être aussi motivées par sa stérilité supposée.
Après avoir épousé religieusement et discrètement Joséphine le 30 octobre au palais des Tuileries, Joséphine avait habilement profité de la présence du pape Pie VII pour glisser qu'ils n'étaient pas mariés religieusement, celui qui va s’appeler désormais Napoléon Ier est - le 2 décembre 1804 - sacré empereur en présence du pape Pie VII à Notre-Dame de Paris.
C’est lui-même qui posa la couronne impériale sur la tête de son épouse Joséphine et qui la proclama impératrice.

Le divorce


Joséphine ayant déjà deux enfants, Napoléon croyait être stérile, jusqu’au jour où une dame du palais de sa femme lui donna un fils, le comte Léon, et sa jolie maîtresse polonaise, la comtesse Marie Walewska, un autre.
Son frère refusant de lui laisser adopter ses fils, malgré son attachement à Joséphine il se décida alors à répudier son épouse pour asseoir son pouvoir en fondant une dynastie.
Le divorce fut signé le 15 décembre et prononcé par un sénatus-consulte le 16 décembre 1809, et le mariage religieux fut annulé début 1810, par l'Officialité de Paris. Napoléon permit néanmoins à Joséphine de conserver le titre d’impératrice douairière en lui donnant l'Élysée, le château de la Malmaison et son domaine de 800 hectares, ainsi que le château de Navarre faisant Joséphine duchesse de Navarre près d'Évreux.

L'impératrice Joséphine reçoit à la Malmaison la visite du Tsar Alexandre Ier, à qui elle recommande ses enfants, le prince Eugène, la reine Hortense et ses fils Napoléon-Louis et Louis-Napoléon.
Joséphine se retira au château de Navarre pendant deux ans puis au château de Malmaison qu'elle avait acheté en 1799 et où toutes les têtes couronnées d'Europe, vainqueurs, défilèrent au printemps 1814.
La veille de sa mort, elle faisait encore visiter son beau domaine à l'empereur de Russie, Alexandre Ier.
Elle meurt des suites d'un refroidissement attrapé sur l'étang de Saint-Cucufa.
Dépensière, toujours endettée, extrêmement coquette, elle possédait des centaines de robes, elle continua après son divorce à bénéficier des largesses de Napoléon.
En dix ans il lui donna plus de trente millions.
Malgré cela, elle fut en quasi faillite cinq ou six fois et Napoléon, chaque fois, contribua en rechignant à apurer ses comptes.


L'impératrice et la botanique


Passionnée de botanique, elle contribua à introduire de nombreuses espèces florales en France, notamment des plantes d'origine subtropicale dans ses serres chaudes du château de la Petite Malmaison.
L'impératrice est à l'origine de la première impulsion quant à l'acclimatation de végétaux exotiques sur la Côte d'Azur.
Elle entreprend une correspondance suivie avec le préfet des Alpes-Maritimes, M.J. Dubouchage et envoie sur la riviera française de nombreuses plantes en provenance de La Malmaison.
Bénéficiant de l’aide de l’État, et étant nostalgique des végétaux exotiques de La Martinique, elle réunit dans les serres de son château de la Malmaison de nombreuses plantes étrangères remarquables.
Joséphine est ainsi à l’origine de l’introduction d’espèces nouvelles dans les Alpes-Maritimes, plantées dans le jardin botanique créé en septembre 1801 dans l’enceinte de l’École centrale du département, quartier Saint-Jean-Baptiste à Nice, sous l’égide de la Société d’agriculture des Alpes-Maritimes.
Ce jardin botanique comprend deux parties dont l’une, d’une surface de 30 perches est destinée « à cultiver et à acclimater des plantes exotiques » et l’autre, d’une surface de 25 perches, comprend une grande serre.
C’est pour avoir souhaité montrer au tsar Alexandre Ier son jardin, vêtue d’une simple robe d’été, qu’elle prit froid et contracta une pneumonie qui devait l’emporter,

Le 29 mai 1814. Elle est inhumée dans l'église Saint-Pierre-Saint-Paul de Rueil-Malmaison.


Postérité

Si les Bonaparte n'ont jamais été vraiment admis dans le cercle restreint des maisons souveraines, les Beauharnais, par les origines aristocratiques de l'ex-impératrice, mais aussi par leur charme, leur conduite et leur tenue sont, à l'instar d'autres souverains européens, les ancêtres des dynasties actuellement régnantes.
Parmi les petits-enfants de Joséphine, on compte nombre de souverains.
Par sa fille Hortense, elle est la grand-mère de l'empereur Napoléon III.
Par son fils Eugène, marié à la fille du roi de Bavière, ce qui eut été impensable sans l'empire napoléonien, elle est la grand-mère d'une impératrice du Brésil l'impératrice Amélie, d'une reine de Suède la reine Joséphine, d'un prince consort de Portugal le prince Auguste, d'un grand-duc de Russie le grand-duc Maximilien et l'ancêtre par voie féminine de beaucoup de têtes couronnées européennes actuelles familles royales de Norvège, Suède, Belgique, Luxembourg, Danemark et Grèce.
Nous pouvons également nommer la grande-duchesse de Bade, née Stéphanie de Beauharnais, nièce de son premier mari et adoptée par Napoléon.
Mariée au grand-duc Charles II de Bade en 1806, elle est l'ancêtre des maisons royales de Roumanie et de de Belgique, de Yougoslavie, de Grèce, d'Italie et de la maison grand-ducale de Luxembourg.


la mort et les obsèques de l'impératice sous le règne de Louis XVIII

La terreur
Cette soudaine «maladie», puis la mort de leur mère, ne pouvait manquer de plonger Hortense et Eugène dans le plus grand désarroi.
Cela ne vous aura pas échappé : Hortense et Eugène n'assistèrent pas aux obsèques de leur chère mère.
Certains historiens ont invoqué l'étiquette des Cours ! De quelle Cour veut-on parler ? Il ne pouvait désormais y avoir d'autre Cour en France que celle du roi ! Non, ils furent tout simplement interdits d'obsèques. On leur a fait comprendre que leur présence incommoderait fortement le roi.
Il ne pouvait être question de donner à cette cérémonie un caractère officiel. On ne devait pas porter en terre l'Impératrice Joséphine, mais bien la Beauharnais, ex-épouse de l'Usurpateur. On ne pouvait encore moins y tolérer la présence d'une ex-reine et d'un prince, vice-roi d'Italie, supposé être toujours en exercice.
Le titre de duchesse de Saint-Leu accordé par le roi à Hortense le 20 mai précédent avait un prix !
En les empêchant d'assister aux funérailles de leur mère, on donnait aux souverains étrangers l'argument de leur désistement. Hortense invoquera plus tard dans ses mémoires, sa douleur et celle de son frère pour justifier leur absence et leur repli à Saint-Leu. Certes, ils furent affligés par cette perte cruelle, mais cela ne peut justifier cette retraite précipitée à Saint-Leu.
Car elle fut bien précipitée !
C'est quelques heures SEULEMENT après la mort de leur mère qu'ils quittèrent Malmaison comme nous le rapporte Mlle d'Avrillion qui ayant appris l'horrible nouvelle en ce dimanche 29 mai, quitta Paris pour se précipiter au château de Malmaison : «Au moment où j'entrais par une grille du parc, j'aperçus le prince Eugène, la reine Hortense et ses enfants qui sortaient par une autre, se rendant tous à Saint-Leu.»
Ils ne purent pas même veiller une seule nuit la dépouille de leur pauvre mère qui ne fut pourtant enterrée que quatre jours plus tard ! Qui organisa les obsèques de l'Impératrice ? Sous quelle tutelle avait-on placée Malmaison et son personnel ? Autant de questions auxquelles je n'ai pu trouver de réponses, comme si l'on avait jeté volontairement un voile ténébreux sur cet épisode tragique. Eugène et Hortense adoraient leur mère, et seule une raison impérieuse a pu dicter leur étrange conduite. En réalité, le roi faisait souffler le chaud et le froid.
Ils étaient terrorisés ! Quelques jours auparavant, Hortense, déjà bien contrariée par le mal qui allait emporter sa mère, fut informée par un journal, que son premier fils, Napoléon (1802-1807), décédé en Hollande, et qui reposait dans l'une des chapelles de la cathédrale Notre-Dame de Paris, venait d'être exhumé et ses cendres avaient été placées dans un cimetière communal ! Hortense et Joséphine en furent profondément meurtries. La bonté du nouveau roi n'avait décidément point de bornes.

Enterrement sans titre, ni couronne

L'Impératrice morte, le temps des honneurs était révolu pour les Beauharnais, coupables d'alliance avec l'Usurpateur. Les obsèques elles-mêmes furent de celles que l'on donne à un particulier. Il fut interdit d'apposer couronne et armoiries sur le linceul, ces symboles auraient par trop rappelé le souvenir d'une élévation qui n'avait plus désormais sa raison d'être. Et ces souverains étrangers, ceux qui se trouvaient encore quelques jours auparavant à flatter et à rassurer Joséphine, où étaient-ils ? Et ce bon Alexandre, pourquoi ne suivait-il pas le cortège funèbre de celle dont il se prétendait l'ami ? Il se contenta d'envoyer un détachement de sa Garde impériale et fit savoir «qu'affecté trop profondément de la mort de Sa Majesté, il voulait consacrer les trente-six heures qu'il avait encore à rester à Paris à l'excellent prince Eugène et à sa soeur.» Allons donc !
Le tsar mettra à profit ces trente-six heures pour, sans aucun scrupule, négocier à Eugène la magnifique collection de tableaux de Malmaison. Ces merveilles se trouvent encore aujourd'hui au musée de l'Hermitage à Saint-Pétersbourg en Russie ! Sans doute était-ce là, le prix de ses interventions auprès de Louis XVIII. Et monsieur le duc de Polignac dont la vie fut épargnée grâce à Joséphine, n'aurait-il pas montré la plus éclatante preuve de sa reconnaissance en menant au tombeau sa bienfaitrice ? Non, Joséphine morte, leur mission (à leur corps défendant, sans doute) était terminée et ils se feront représenter. Voila tout !

De l'Impératrice Joséphine, il ne saurait plus désormais être question. Son titre donnait la nausée à la famille royale et à ses partisans. On l'a lu plus haut, le Journal des Débats, pour annoncer sa mort, contournera la difficulté en nommant l'Impératrice «La mère du prince Eugène» Pour annoncer sa mort, ce pauvre Eugène lui-même sera «empêché» de nommer sa mère par son titre dans les faire-parts de deuil. Il décidera donc de ne pas les faire imprimer. Un comble, pour un personnage d'un si haut rang ! Il les rédigera lui-même de sa main. Il «omettra» même, tout comme Hortense, aux dires des historiens, de faire parvenir la triste nouvelle à celui qui demeurait leur père adoptif : Napoléon. De mon côté, je préfère croire à l'interception du faire-part par la police, aidé en cela par le service des postes, tant la ficelle est grosse.

Manipulé par Talleyrand, le comte d'Empire Beugnot qui devait à l'Empereur Napoléon sa bonne fortune, se mit aussitôt au service du roi. Voici comment il annonça à son nouveau souverain, deux jours après le décès de l'Impératrice la mort de cette dernière dans son rapport de police quotidien. Ce texte, visiblement, a été écrit pour écarter tous soupçons à venir à l'endroit de la personne du roi, mais aussi à être versé aux archives.
Chaque mot a été savamment choisi.


Rapport de police du 31 mai 1814 par Monsieur le comte Beugnot :

«La mort de Mme de Beauharnais a excité généralement des regrets. Cette femme était née avec de la douceur et quelque chose d'élégant et d'aimable dans les manières et l'esprit. Elle n'était pas sans instruction et sans quelque goût des beaux-arts. Malheureuse à l'excès durant le règne de son mari, elle s'était réfugiée contre ses brutalités et ses dédains dans la culture de la botanique et avait été assez loin dans cette science aimable.
Depuis sa retraite, elle avait fait de Malmaison un séjour enchanteur et riche de trésors de plus d'un genre. Le public était instruit des combats qu'elle livrait pour arracher des victimes à Bonaparte, et lui avait su gré d'avoir embrassé ses genoux pour sauver le duc d'Enghien.
Seule au milieu de ces Corses fastueux, elle parlait la langue des Français et devinait leurs coeurs. La bonne compagnie lui donne des regrets. Le peuple, qui ne veut pas permettre aux personnages un peu fameux de mourir de leur mort naturelle, veut qu'elle ait été empoisonnée. La vérité est que, mal disposée mercredi dernier, lorsque l'empereur de Russie l'honora de sa visite, elle fit des efforts pour accompagner ce prince dans ses jardins et qu'elle a gagné un refroidissement dont elle a été si mal traitée qu'elle a succombé après quatre jours de maladie.
Son fils, le prince Eugène, n'a point fait imprimer de billets de part, mais il en a envoyé à la main de fort modestes et où il a éludé la difficulté de donner des titres à sa mère. Il s'est retiré avec sa soeur dans la terre de Saint-Leu qui appartient à cette dernière.»

Document étonnant n'est-ce pas ! Ce n'est plus un rapport de police, c'est presque une biographie de Joséphine de Beauharnais ! On y dépeint Joséphine comme ayant été la meilleure des femmes, surtout à l'égard de ceux de l'Ancien régime. On y présente Bonaparte comme un homme brutal, dédaigneux et assassin. On y insulte les Corses. On y méprise le peuple. On continue néanmoins de ménager Eugène en lui donnant du prince et enfin, on confirme au roi son obéissance dans l'affaire des faire-parts et son retrait à Saint-Leu pendant la durée des obsèques, avec sa soeur Hortense. Le roi peut être rassuré. Tout s'est déroulé comme prévu !

Dans ce texte odieux, Beugnot se croit autorisé à rapporter l'opinion du peuple qui, écrit-il, croit à un empoisonnement. Il s'agit là d'une manoeuvre et personne ne doit s'y tromper. Que pouvait-il savoir de l'opinion du peuple moins de quarante-huit heures après la mort de l'Impératrice ? Il n'y avait à cette époque, ni radio, ni télévision et aucun journal ne s'est avisé d'y faire la moindre allusion. Beugnot s'est empressé de répondre à une question qui n'était pas encore posée ! La méthode est classique.

Déjà, en 1670, pour annoncer à Monsieur Mons de Ponponne la mort de la duchesse d'Orléans, morte quelques heures après avoir avalé un verre de «chicorée», Hugues de LIONNE, marquis de Fresne, seigneur de Berny et ambassadeur de Louis XIV écrivit : «Sa Majesté est inconsolable, et avec beaucoup de raison; car on ne pouvait faire ici de plus grande perte, de quelque côté qu'on la regarde.
Cependant, comme dans les morts subites des grands princes, le public est pour l'ordinaire fort enclin à soupçonner qu'elles peuvent avoir été précipitées, j'ai fait dresser pour votre information une petite relation de la manière dont cette disgrâce est arrivée, et de ses véritables causes.»
Comme on le voit, les mêmes causes produisent souvent les mêmes «écrits» !*

Liens :

http://youtu.be/ymw5Pg3jwR4 Joséphine
http://youtu.be/W_dthkHw-eg Joséphine
http://youtu.be/BzTwhqxcqzs Joséphine Napoléon

http://youtu.be/I59F1MKWl7U histoire de la malmaison
http://www.ina.fr/video/AFE86000324/a ... r-de-josephine-video.html la malmaison
http://www.ina.fr/video/PA00001274082 ... tite-malmaison-video.html la malmaison
http://youtu.be/9DaBkY-KsVM la malmaison

http://youtu.be/3AuobbShXKI Napoléon 1
http://youtu.be/e8RdVM8vlyY Napoléon 2
http://youtu.be/hYRneaZTwxY Napoléon 3
http://youtu.be/C4w91HxmJ_Y Napoléon 4



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Posté le : 22/06/2013 23:47
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Re: Légendes et racontars
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Mickey a un pantacourt mais rien au-dessus, même pas un marcel. Dingo est complètement habillé. Et Pluto qui est un animal comme tous les autres n'a pas été doté de la parole. Je pense que Walt Disney a tout tenté sans réelle logique.

http://personnages-disney.com/

Ce site a répertorié 666 personnages ! Impressionnant.

Posté le : 21/06/2013 17:33
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Les figures de réthoriques
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LES FIGURES DE L'ANALOGIE

Les IMAGES: terme générique englobant comparaisons et métaphores. On distingue :

- le cliché: changer son fusil d'épaule, la neige recouvre la terre d'un blanc manteau...

- l'image réveillée: l'ensoleillement de sa voix dorée (voix dorée=cliché)

- l'image neuve: Soleil cou coupé... d'Apollinaire.

La COMPARAISON: elle rapproche deux éléments comportant une caractéristique commune, une analogie (le terme comparé et le terme comparant), à l'aide d'un mot comparatif (comme, pareil à, semblable à, il semble etc.).

Ex. : Son regard est pareil au regard des statues ... Paul Verlaine


La MÉTAPHORE
:
c'est une comparaison sans terme comparatif, la forme la plus condensée d'image. Cette assimilation directe du comparé et du comparant peut créer des images surprenantes et d'une grande densité.

Ex. : "Ma soif est un esclave nu... " Paul Valéry

terme comparé = " ma soif", terme comparant = " un esclave nu ".

Il arrive que le terme comparé soit absent. En ce cas, le message poétique semble plus énigmatique.

Ex. : Ce toit tranquille, où marchent les colombes,/ Entre les pins palpite, entre les tombes... Paul Valéry ("toit tranquille" = la mer, terme comparé implicite; " colombes " = les voiles des bateaux, terme comparé implicite)

L'ALLÉGORIE : elle consiste à représenter de façon imagée, en la matérialisant, une idée abstraite.

C'est une image littéraire dont le phore (comparant) est appliqué au thème (sujet comparé) non globalement comme dans la métaphore, mais élément par élément ou du moins avec une personnification.

Ex. : Mon beau navire ô ma mémoire / Avons-nous assez navigué / Dans une onde mauvaise à boire / Avons-nous assez divagué / De la belle aube au triste soir ... Guillaume Apollinaire

Ici la mémoire est matérialisée par l'image du navire à la dérive.

La rêverie... une jeune femme merveilleuse, imprévisible, tendre, énigmatique, à qui je ne demande jamais compte de ses fugues... André Breton

La PERSONNIFICATION:
cette figure consiste à évoquer un objet ou une idée sous les traits d'un être humain.

Ex. : Le soleil aussi attendait Chloé, mais lui pouvait s'amuser à faire des ombres. Boris Vian

Le SYMBOLE:
Expression indirecte au moyen d'un récit, fable, d'images qui suggèrent ce qu'on veut exprimer. On distingue le sens littéral du sens symbolique. Le symbole est un système de métaphores suivies.

Ex. L'albatros de Baudelaire, le pélican de "La nuit de mai" de Musset


II. LES FIGURES DE LA SUBSTITUTION

La MÉTONYMIE (échange de noms): elle remplace un terme par un autre qui est lié au premier par un rapport logique. Les deux éléments appartiennent au même ensemble, sont liés par un rapport de contiguïté. . Elle peut substituer :

-le contenant au contenu (ex. boire un verre),

-l'effet à la cause (ex. Socrate a bu la mort = le poison qui l'a tué),

-le symbole à la chose (ex. les lauriers = la gloire),

-l'objet à l'utilisateur (ex. le premier violon = le premier violoniste),

-l'auteur à son oeuvre (ex. lire un Zola), etc.


La SYNECDOQUE
(inclusion):
c'est une variété de métonymie; c'est un trope permettant de désigner quelque chose par un terme dont le sens inclut celui du terme propre. Elle permet d'exprimer un tout par une de ses parties, un objet par sa matière, et vice-versa.

Ex. : Ni les voiles au loin descendant vers Harfleur. " Victor Hugo (" les voiles " = les bateaux à voiles)

Une tête si chère; une lame; le cèdre (coffret de cèdre)...

La PÉRIPHRASE
: elle remplace un mot par sa définition. Ex. : La Venise du Nord = Bruges; la capitale de l'hexagone= Paris

L' ANTIPHRASE
(procédé de base de l' ironie) : cette figure consiste à exprimer une idée par son contraire, dans une intention ironique.

Ex. : C'est de bon goût! = C'est tout à fait déplacé. -- Ne vous gênez pas!

La LITOTE : elle consiste à dire peu pour suggérer beaucoup. Le verbe est souvent a la forme négative.

Ex. : --Va, je ne te hais point ! Pierre Corneille (Par ces mots, Chimène fait comprendre à Rodrigue qu'elle l'aime.)

L'EUPHÉMISME
:
cette figure permet d'atténuer une idée déplaisante

Ex. : demandeur d'emploi (= chômeur), la disparition (= la mort).


III. LES FIGURES DE L'OPPOSITION

L'ANTITHÈSE: elle met en parallèle deux mots désignant des réalités opposées. Cette forte opposition, souvent renforcée par un parallélisme de construction, permet de mettre vigoureusement en valeur une idée.

Ex. : Car tout être de chair jette indifféremment / Mêmes cris pour la mort et pour l'enfantement. Louis Aragon

L'OXYMORE
ou alliance de mots: cette figure est une variété d'antithèse. Deux mots désignant des réalités contradictoires sont étroitement liés par la syntaxe. Ex.: Je sais que c'est la coutume / D'adorer ces nains géants." Victor Hugo (" nains géants " = les hommes)

Cette obscure clarté qui tombe des étoiles...

Le CHIASME
: cette figure est un effet de rythme. Les éléments de deux groupes parallèles sont inversés. Le chiasme peut souligner l'union de deux réalités ou renforcer une antithèse.

Ex.: La neige fait au nord ce qu'au sud fait le sable. Victor Hugo

IV. LES FIGURES DE L'OMISSION

L'ELLIPSE : c'est la suppression de termes qui seraient grammaticalement nécessaires. Seuls subsistent dans l'énoncé les mots chargés de sens.

Ex. : Ouf! Café, bain, travail... Deux pages par jour, d'accord? Philippe Sollers

La PRÉTÉRITION
: on déclare passer sous silence une chose sur laquelle on attire néanmoins l'attention, par un procédé indirect.

Ex. : Je pourrais faire remarquer que (Mme la duchesse) connaissait si bien la beauté des ouvrages de l'esprit... mais pourquoi m'étendre? Bossuet


. LES FIGURES DE L'AMPLIFICATION ET DE L'INSISTANCE

L'HYPERBOLE : elle amplifie une idée parfois jusqu'à l'exagération pour la mettre en relief.

Ex. : briller de mille feux, mourir de honte, un bruit à réveiller un mort...


La GRADATION
: cette figure sert à créer un effet de dramatisation en ordonnant dans l'énoncé des termes de force croissante, dont le dernier est fréquemment hyberbolique.

Ex. "Va, cours, vole et nous venge." Pierre Corneille

L'ANAPHORE
: cette figure se caractérise par l'emploi répété d'un terme en tête d'un groupe de mots ou d'une phrase.

Ex. : "Marcher à jeun, marcher vaincu, marcher malade." V.Hugo

VI. DIVERS

ACROSTICHE: poème dont on peut lire le sujet, le nom de l'auteur, du dédicataire dans un mot vertical formé par les initiales de chacun des vers.

ALLITÉRATION: répétition des mêmes phonèmes, de mêmes syllabes pour produire un effet, par exemple un effet d'harmonie imitative.

Ex. : Pour qui sont ces serpents qui sifflent sur vos têtes?

ANACOLUTHE: rupture volontaire de construction syntaxique.

Ex.: Le roman n'est pas pressé comme au théâtre.

fin de l'albatros de Baudelaire: Exilé sur le sol au milieu des huées, / Ses ailes de géant l'empêchent de marcher.

ANTANACLASE
: consiste à reprendre les mots (souvent de l'interlocuteur) en leur donnant une autre signification.

Ex.: Le coeur a ses raisons que la raison ne connaît pas. Pascal

ANTONOMASE
: employer un nom propre pour un nom commun.

Ex.: c'est un Harpagon = un avare

ASYNDÈTE
: consiste à enlever les conjonctions qui devraient unir les différentes parties d'une phrase.

Ex.: bon gré, mal gré.

Je suis venu, j'ai vu, j'ai vaincu.

CATACHRÈSE
: La langue ne semblant pas avoir de termes propres, on a recours à une dénomination tropologique qui parfois se lexicalise.

Ex.: faire un créneau, une salade de fruits.

HYPALLAGE
: souvent un transfert d'adjectifs; consiste à attribuer à certains mots d'une phrase ce qui convient à d'autres mots de la même phrase.

Ex.: de guerre lasse= las de la guerre; il enfonça son chapeau dans sa tête.

HYPERBATE: alors qu'une phrase paraît finie, on y ajoute un mot, un syntagme qui se trouve mis ainsi en évidence.

Ex.: La nuit m'habitera // et ses pièges tragiques.

HYPOTYPOSE
: peint les choses d'une manière si vive et si énergique qu'elle les met en quelque sorte sous les yeux, et fait d'un récit ou d'une description une image, un tableau ou une scène.

ONOMATOPÉE: formation de mots par harmonie imitative.

Ex.: frou-frou, cocorico

PARATAXE: disposer côte à côte deux propositions sans marquer le rapport de dépendance qui les unit

Ex. : Vous viendrez, j'espère? =j'espère que vous viendrez.

PARONOMASE: employer côte à côte deux paronymes.

Ex.: Traduttore, traditore.

PROSOPOPÉE: consiste à prêter la parole à une personne morte, absente, à un être inanimé, à une abstraction.

Ex. : prosopopée de la Sagesse de Dieu dans la Bible; de Fabricius chez Rousseau, des Lois chez Platon.

TROPES:
ce sont les figures de style dans lesquelles on emploie les mots avec un sens différent de leur sens habituel.


ZEUGMA
: infraction à la règle de l'harmonie des termes coordonnés.

Ex.: Vêtu de probité candide et de lin blanc. V. Hugo


Posté le : 20/06/2013 10:25

Edité par Loriane sur 10-12-2014 12:52:41
Edité par Loriane sur 10-12-2014 12:54:20
Edité par Loriane sur 10-12-2014 12:54:54
Edité par Loriane sur 10-12-2014 12:56:20
Edité par Loriane sur 10-12-2014 12:57:22
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Re: La poésie (les différentes formes)
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Comment étudier un poème ?

Cette page présente des informations méthodologiques pour étudier un poème.
Veuillez noter que cette liste d’éléments n’est pas complète et que votre étude doit s’appuyer sur les caractères stylistiques essentiellement singuliers de votre texte.

Le vers

Le vers se définit couramment comme étant une disposition particulière des éléments d’un texte (blanc typographique et retour à la ligne, usage du rythme et des sonorités et, pour le vers régulier, décompte des syllabes).
Le vers régulier : il s’agit de compter les syllabes et de s’attacher au jeu des rimes.
Le vers libre : même si la rime est présente, on parlera plus de rythme et de sonorités. Le poème en vers est formé le plus souvent de strophes, et le poème en prose est un texte poétique construit en paragraphes (employé à partir du XIXe siècle).
La structure du texte
Il s’agit de la construction d’ensemble d’un poème, organisé en strophes. Ces strophes peuvent être régulières (tercet pour trois vers regroupés, quatrain pour quatre vers, quintil pour cinq vers, etc., ou irrégulières.
→ Voir aussi : les différents groupements de vers.

Le mètre

C’est le nombre de syllabes prononcées dans le vers.
Les types de vers les plus courants sont l’octosyllabe (huit syllabes), le décasyllabe (dix syllabes), l’alexandrin (douze syllabes).
Le « e » muet ne se prononce pas (on dit qu’il y a élision) :
à la fin du vers,
devant une voyelle ou un « h » muet,
entre une voyelle et une consonne à l’intérieur d’un mot.
Le « e » muet se prononce :
quand il est placé en finale d’un mot et que le mot suivant commence par une consonne ou un « h » aspiré,
lorsqu’il est placé entre deux consonnes.

Le rythme
Il s’agit de la succession des accents d’intensité qui frappent un mot ou un groupe de mots et permettent de former des mesures. L’accent est l’augmentation de l’intensité de la voix sur une syllabe.

La coupe

Il s’agit, dans un vers, de la séparation entre deux mots, séparation qui marque la fin d’une mesure. En général, il y a une coupe majeure qu’on appelle césure et des coupes mineures.
Exemple : dans l’alexandrin classique, la césure est au centre (6/6) : les deux moitiés de vers s’appellent alors des hémistiches.

La rime
Il s’agit du retour, à la fin de deux ou plusieurs vers, de la même consonance de la terminaison accentuée (voyelle et consonne qui suit) du mot final.

Lorsque l’on étudie la rime, il faut observer :

le genre de la rime : les rimes féminines sont toutes les rimes qui se terminent par un « e » non accentué, même si après le « e » figure une marque du pluriel. Toutes les autres rimes sont appelées rimes masculines. La versification classique impose l’alternance des rimes masculines et féminines.
la qualité de la rime : la rime riche se compose de trois sons communs.
La rime suffisante comporte deux sons en commun.
Enfin, la rime pauvre est celle où il n’y a qu’un son en commun.
la nature de la rime :
les rimes plates ou suivies sont celles qui sont couplées deux à deux (AABB).
Les rimes embrassées, quant à elle, sont enchâssées l’une dans l’autre (ABBA).
Enfin, les rimes croisées sont celles qui sont alternées (ABAB).

Allitération et assonance
C’est la répétition d’un même son dans le vers, que ce soit une consonne (allitération) ou une voyelle (assonance).


Enjambement

L’enjambement se dit d’une phrase ou d’un segment de phrase qui continue au vers suivant sans que l’on puisse marquer un temps d’arrêt. Lorsque cette phrase (ou ce segment de phrase) s’achève juste au début du vers suivant, on parle de rejet et quand elle débute à la fin du vers, on parle de contre-rejet.
on a un rejet lorsqu'un élément bref, lié du point de vue du sens à un vers, est rejeté au début du vers suivant.
Exemple :
« Il est de forts parfums pour qui toute matière
Est poreuse. On dirait qu'ils pénètrent le verre »
(Baudelaire)
L'élément souligné est un « rejet ». Sa position le met en valeur.
Le contre-rejet est le phénomène inverse : un élément bref apparaît en fin de vers, alors qu'il est lié par le sens au vers suivant.
Exemple :
« Voilà le souvenir enivrant qui voltige
Dans l'air troublé ; les yeux se ferment ; le Vertige
Saisit l'âme vaincue et la pousse à deux mains
Vers un gouffre obscurci de miasmes humains »
(Baudelaire)
Dans le même poème (Le Flacon), la partie soulignée est cette fois en position de

La Césure
La césure , est un mot qui a été employé pour la première fois en 1537 par Marot ; il vient du latin coesura; qui signifie : coupure. Dans les vers longs (au moins de plus de huit syllabes) lorsqu'une coupe plus marquée sépare les mesures du vers, elle prend le nom de césure. Autrement dit, elle divise le vers en deux hémistiches. L'hémistiche constituant une moitié de vers. Sauf dans le cas de l'alexandrin, la place de la césure n'est pas fixée. Elle coïncide avec l'organisation syntaxique (groupe sujet/groupe verbal ; deux indépendantes, etc.).

Un exemple pour le vers décasyllabe (vers de 10 syllabes) :
J'ai dit à mon coeur //, à mon faible coeur... (Musset)

Le premier hémistiche comprend ==> 5 syllabes
Le second hémistiche comprend ==> 5 syllabes, également.

Un exemple pour le vers décasyllabe :
Le vent se lè(ve) //ve !... Il faut tenter de vivre ! (Valéry).

Le premier hémistiche comprend ==> 4 syllabes
Le second hémistiche comprend ==> 6 syllabes.

Prenons, à présent un exemple pour le vers octosyllabique (8 syllabes) :
L'obscurité // couvre le monde
Lais l'idée // illumine et luit.. (Hugo

Le premier hémistiche du premier vers comprend ==> 4 syllabes + 4 autres syllabes.
Le second hémistiche du second vers comprend ==> 3 syllabes, puis 5 syllabes.

Comme il est signalé ci-dessus, il n'y a que dans l'alexandrin classique que le vers se partage en deux hémistiches égaux de 6 syllabes.
Exemple :
Vous haïssez le jour // que vous venez chercher.
La césure est alors une pause, un repos de la voix (qui peut correspondre à une reprise du souffle, mais n'est pas nécessairement à la fin d'un mot). Cette césure centrale donne donc un rythme binaire à l'alexandrin.
Toutefois, certains poètes ne marquent pas la césure, et préfèrent donner un rythme ternaire au vers. Par exemple le vers suivant : « Toujours aimer, toujours souffrir, toujours mourir » (Corneille) est également un alexandrin, mais la césure, tombant sur le second « toujours », n'est pas marquée par la voix. La présence des virgules, ainsi que la répétition de l'adverbe, impose de dire l'alexandrin en trois mesures de quatre syllabes chacune, au lieu de deux mesures de six syllabes chacune ; le vers est alors appelé « trimètre » : « Toujours aimer, / toujours (//) souffrir, / toujours mourir ».


Diérèse et synérèse

Deux autres phénomènes influent sur le compte des syllabes : la diérèse et la synérèse. Ces deux phénomènes concernent l'association de deux voyelles, dont la première est un i, un u ou un ou.
Dans le langage courant, on a tendance à prononcer ces associations en une seule syllabe : on dira nuit en une syllabe, union en deux syllabes, etc.
En versification, le poète a le choix : soit il adopte le mode courant, effectuant ainsi une synérèse ; soit il désire une prononciation en deux syllabes, nommée alors diérèse.
Exemple : « Vous êtes mon lion superbe et généreux » (Victor Hugo)
Dans cet alexandrin, on n'obtient les douze syllabes que si l'on prononce li/on en deux syllabes, avec une diérèse. Ce procédé permet d'obtenir le bon décompte, mais il permet surtout d'insister sur un mot en l'allongeant (allongement qui est ici amplifié par le fait que le mot lion est placé au milieu du vers).

La structuration des strophes

Les rimes (plates, croisées ou embrassées) ainsi que les types de vers structurent des strophes :
tercet = strophe de trois vers ;
quatrain = strophe de 4 vers ;
quintil = strophe de 5 vers ;
sizain = strophe de 6 vers ;
huitain = strophe de 8 vers ;
dizain = strophe de 10 vers ;
on trouve plus rarement des septains ou des neuvains.

La métaphore
C’est une analogie, un rapprochement qui est fait entre deux mots ou deux idées afin de suggérer une réalité nouvelle ou de faire surgir une image.
La métaphore n’utilise aucun mot de comparaison : le mot comparé est mis en relation immédiate avec le comparant. La métaphore peut même exister en l’absence du comparé (on dit alors métaphore in absentia).


Posté le : 19/06/2013 23:47

Edité par Loriane sur 20-06-2013 09:53:31
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La poésie (les différentes formes)
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POÉSIE : LES PRINCIPALES FORMES POÉTIQUES


Acrostiche
: poème dont la première lettre de chaque vers, si on lit dans le sens vertical, donne le sujet du poème, le nom de l'auteur ou de celui à qui le poème est destiné.

Ballade
: au Moyen Age, poème lyrique à forme fixe, se composant de 3 strophes et d'un envoi qui commence en général par le mot « Prince ». Chaque strophe et l'envoi se terminent par le même vers, les 3 strophes sont symétriques par le nombre de vers, la position des rimes, la mesure des vers, tous de même longueur. XIXe siècle : poème épico-lyrique, à strophes égales, emprunté par les romantiques à l'Angleterre et à l'Allemagne : ce poème a pour sujet une légende guerrière, un amour tragique, un amour sanglant, un récit fantastique. De nos jours, la ballade évoque surtout l'idée de chant populaire.

Blason : M.A., XVIe siècle : pièce de petits vers à rimé plate contenant l'éloge ou la critique d'une personne qu'on voulait « blasonne r», c.à d. célébrer et, plus souvent, blâmer.

Bouts-rimés
: rimes choisies d'avance avec lesquelles on doit faire une poésie dites «bout-rimé», sur un sujet imposé ou librement choisi ; ce divertissement fut très à la mode dans les milieux précieux et mondains tout au long du XVIIe siècle.

Eglogue
: (étym. « pièce choisie ») poème pastoral consistant en un dialogue entre deux bergers. Ce genre antique fut repris en France au XVIe siècle.

Elégie
: (en grec : « dire hélas ») poème lyrique, caractérisé par l'alternance des hexamètres et des pentamètres, qui finit par se spécialiser dans l'expression des sentiments mélancoliques provoqués par un deuil ou un amour malheureux.

Epigramme
: en Grèce, tout poème assez court pour être gravé sur une pierre. Chez les latins, petit poème satirique très bref forme sous laquelle il est demeuré en France.

Epithalame
: (grec : « sur le lit nuptial ») poème à la louange de deux époux.: Genre repris par la Pléiade qui y introduisit des thèmes mythologiques, érotiques, moraux et parfois patriotiques.

Epître
: Lettre en vers sur des sujets forts variés : confidences, récits d'aventures, thèmes moraux etc. Le ton garde la souplesse du genre épistolaire et varié, suivant le sujet, du badinage au sérieux, sans atteindre l'éloquence ni la rigueur du discours.

Epopée
: (grec : « action de faire un récit ») poème héroïque, par opposition au roman qui, à l'origine, ne s'en distinguait pas. Elle est conçue selon les règles tirées d'Homère et de Virgile.

Hymne : poème religieux en l'honneur des dieux ou des héros. Au XVIe siècle, poème à rime plate, en alexandrins, épique ou didactique (jamais lyrique) sur des sujets très divers. Ensuite, toute oeuvre qui chante un grand sentiment sur le mode du lyrisme enthousiaste.

Idylle
: (grec : « petit tableau ») dans la poésie grecque, petit poème, presque toujours érotique, évoquant des scènes de la vie pastorale. Genre repris par la Pléiade.

Impromptu
: petit poème improvisé, très à la mode chez les Précieux.

Lai
: Marie de France contribua à populariser le lai au XIIe siècle. Il s’agit de court récit en vers de 8 syllabes à rimes plates, dont le sujet est d'ordinaire emprunté au cycle de La table Ronde.C'est une forme poétique brève composée de vers impairs, bien que les lais de Marie de France soient en octosyllabes. La forme du lai peut varier, mais il est le plus souvent associé au merveilleux et au thème de l’amour courtois.au Moyen Age.. Au XIVe siècle, poème de douze strophes, chacune étant construite sur deux rimes et se partageant en deux moitiés qui reproduisent les mêmes entrelacements de rimes et la même variété de mètres.

Madrigal
: genre introduit en France au XVIe siècle, très cultivé jusqu'au XVIIIe siècle. Compliment tendre et galant adressé, en quelques vers, à une dame, sans aucune loi de rime ni de rythme.

Ode
: (grec : « chant ») tout poème destiné à être mis en musique. Forme et sens très variés. Tout poème lyrique qui exprime d'une façon personnelle des sentiments communs à la masse des hommes, en strophes symétriques, en mètres variés, avec un système harmonieux de rythmes et de rimes.

Odelette : petites odes caractérisées par leurs thèmes érotiques et bachiques avec prédominance de l'élément descriptif. Mètres et strophes courts.

Pantoum
: poème à forme fixe emprunté à la poésie Malaise : suite de quatrains à rimes croisées ; le 2ème et le 4ème vers de chaque strophe forment le 1er et le 5ème de la strophe suivante. Le vers qui ouvre la pièce doit la terminer.

Rondeau
: petit poème à forme fixe.13 vers sur 2 rimes aabbaaabaabba ; pause après le 5ème et le 8ème vers ; les premiers mots du rondeau se répètent après le 8ème et le 13ème vers sans compter pour un vers. Cette forme était employée notamment entre les XIIIe et XVIe siècles. Au départ, le rondeau était une chanson destinée à la danse.

Sonnet
: (italien : « petite chanson ») poème de 14 vers d'origine provençale ou italienne, importé au XVIe siècle par Marot. D'abord en alexandrins, il admis tous les mètres ensuite. Le sonnet comporte 2 quatrains et 2 tercets. Les 2 quatrains sont sur 2 rimes et chacun d'eux doit présenter un sens complet ; chaque tercet n'a pas toujours un sens complet.

Théodore de Banville, Petit traité sur le Sonnet


Le Sonnet est toujours composé de deux quatrains et de deux tercets

Dans le Sonnet régulier - riment ensemble :

1° le premier, le quatrième vers du premier quatrain ; le premier et le quatrième vers du second quatrain ;
2° le second, le troisième vers du premier quatrain ; le second et le troisième vers du second quatrain ;
3° le premier et le second vers du premier tercet ;
4° le troisième vers du premier tercet et le second vers du second tercet ;
5° le premier et le troisième vers du second tercet.

Si l'on introduit dans cet arrangement une modification quelconque,
Si l'on écrit les deux quatrains sur des rimes différentes,
Si l'on commence par les deux tercets, pour finir par les deux quatrains,
Si l'on croise les rimes des quatrains
Si l'on fait rimer le troisième vers du premier tercet avec le troisième vers du deuxième tercet - ou encore le premier vers du premier tercet avec le premier vers du du deuxième tercet,
Si enfin on s'écarte, pour si peu que ce soit, du type classique,

Le Sonnet est irrégulier.

Le dernier vers du Sonnet doit contenir un trait - exquis, ou surprenant, ou excitant l'admiration par sa justesse et par sa force.
Lamartine disait qu'il doit suffire de lire le dernier vers d'un Sonnet ; car, ajoutait-il, un Sonnet n'existe pas si la pensée n'en est pas violemment et ingénieusement résumée dans le dernier vers.
Le poète des Harmonies partait d'une prémisse très juste, mais il en tirait une conclusion absolument fausse.

OUI, le dernier vers du Sonnet doit contenir la pensée du Sonnet tout entière. - NON, il n'est pas vrai qu'à cause de cela il soit superflu de lire les treize premiers vers du Sonnet. Car dans toute oeuvre d'art, ce qui intéresse, c'est l'adresse de l'ouvrier, et il est on ne peut plus intéressant de voir :

Comment il a développé d'abord la pensée qu'il devait résumer ensuite,

Et comment il a amené ce trait extraordinaire du quatorzième vers - qui cesserait d'être extraordinaire s'il avait poussé comme un champignon.

Enfin, un Sonnet doit ressembler à une comédie bien faite, en ceci que chaque mot des quatrains doit faire deviner - dans une certaine mesure - le trait final, et que cependant ce trait final doit surprendre le lecteur - non par la pensée qu'il exprime et que le lecteur a devinée -, mais par la beauté, la hardiesse et le bonheur de l'expression. C'est ainsi qu'au théâtre un beau dénouement emporte le succès, non parce que le spectateur ne l'a pas prévu - il faut qu'il l'ait prévu -, mais parce que le poète a revêtu ce dénouement d'une forme plus étrange et plus saisissante que ce qu'on pouvait imaginer d'avance.

Triolet : M.A.-XVIe siècle. Petit poème exprimant une pensée gracieuse ou doucement satirique, en 8 vers, généralement octosyllabes, sur des rimes en général du type abaaabab ; les vers 1, 4 et 7, 2 et 8 sont les mêmes.

Virelai
: petite pièce en vers courts, sur deux rimes, et commençant par 4 vers dont les 2 premiers se répètent dans les autres couplets.

Le haïku

Petit poème japonais dont les premier et troisième vers ont cinq syllabes et le deuxième, sept syllabes. Issu du renga, une forme poétique ancienne (VIIIe siècle), le haïku se développe pleinement au XVIIe siècle. Il inspire par la suite les auteurs anglo-saxons adhérant à l’imagisme, mouvement poétique du début du XXe siècle.




Posté le : 19/06/2013 23:41
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Le Quipu
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Le QUIPU

Tout le monde connait le boulier qui était l'outil qui permettait au chinois de calculer, mais, de l'autre côté du monde sur le continent américain, sur les pentes de la grande cordillère, dans les Andes, le peuple Incas, les Quechua ont développé une culture extraordinaire et faisaient leur calculs et comptes à l'aide du QUIPU

Quipu, quipou ou quipo, signifie « nœud » et « compte » en quechua. Le terme désigne aujourd'hui les objets qu'utilisait l'administration inca pour le recensement des données statistiques concernant l'économie et la société de l'empire.
En l'absence d'écriture, l'administration figurait les entiers naturels à l'aide de successions de nœuds le long de cordelettes de diverses couleurs fixées à une corde : l'ensemble constituait un quipu.

Les quipus sont un système d'écriture des nombres exprimés dans un système de numération positionnel en base 10. Chaque cordelette comporte trois types de nœuds distincts :
Des nœuds simples (demi-nœuds), chacun représentant une unité, au plus au nombre de neuf ;
Des nœuds compliqués, formés d'un demi-nœud auquel on ajoute un ou plusieurs tours, chacun représentant une dizaine, au plus au nombre de neuf ;
Des nœuds de huit, chacun représentant une centaine, au plus au nombre de neuf.
Un tel alignement de nœuds sur une cordelette permettait de former un nombre entier inférieur ou égal à 999. Dans cette écriture des entiers, le 0 était remplacé par l'absence de nœuds de tel ou tel type.
L'écriture d'un entier supérieur demandait l'utilisation de plusieurs cordelettes.
L'ajout d'une seconde cordelette attachée à la première permettait de passer 999 à 1 000. Une éventuelle troisième cordelette attachée alors à la seconde permettait le passage de 999 999 à 1 000 000.
Exemple : 203 956 demande deux cordelettes :
La première cordelette comporte 9 nœuds de huit, 5 nœuds compliqués, 6 nœuds simples ;
La seconde comporte 2 nœuds de huit, aucun nœud compliqué, 3 nœuds simples.
La première cordelette était attachée à une corde.

Contexte

Les quipus constituent un système original de consignation de données qui a été développé très tôt dans le Pérou ancien. En effet, certains pourraient dater de quelques milliers d'années comme celui de la civilisation de Caral, il y a 4500 ans.
On connait surtout les quipus pour l'utilité qu'en avait l'administration inca.
Ceux-ci s'en servaient pour toute la gestion économique et sociale de l'empire.
Les quipucamayocs (« maîtres du Quipu »), présents au nombre de trois au minimum dans chaque communauté recensaient toutes les données démographiques et économiques du lieu.
Ces données renvoyées vers les centres administratifs de l'empire permettaient aux Incas de contrôler la prospérité des communautés. Ils pouvaient ainsi répartir les surplus vers les communautés moins florissantes.
Les quipus semblent également avoir constitué un outil de communication dans l'ancien Pérou, Garcilaso de La Vega, chroniqueur fils d'une princesse inca et d'un noble espagnol, nous rapporte un témoignage d'une telle utilisation.
On sait en effet que les chaskis (les hommes à pied qui parcouraient l'Empire pour remettre le courrier) utilisaient les quipus pour mémoriser les messages avec des données qualitatives et quantitatives.

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Le quipu péruvien ( au Museum für Völkerkunde, Berlin), déjà étudié par Gary Urton, comporte une division en quatre quadrants très particulière. En associant l’analyse statistique des données à une étude de type expérimentale de ce quipu, de façon curieuse, Alberto Sáez-Rodríguez ouvre de nouvelles pistes de recherche dans l’étude des quipus.
Dans son article scientifique, Alberto Sáez-Rodríguez prouve l'existence d'une carte stellaire en deux dimensions, correspondant aux coordonnées X, Y des 6 étoiles les plus brillantes de l'amas ouvert des Pléiades (M45).
L’enjeu de ce travail est de démontrer que les Incas connaissaient bien un système de coordonnées rectangulaires 200 ans avant René Descartes.

Posté le : 19/06/2013 16:48
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Légendes et racontars
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Donald Duck interdit en Finlande ?





Les dessins animés de Donald Duck ont été interdits en Finlande, car il ne portait pas de pantalon.

A-t-on pu lire dans certain journaux et magasines

Une étrange légende urbaine raconte qu’en Finlande, les bédés de Donald Duck aurait été interdites parce qu’il ne porte pas de pantalon et qu’il fricote avec Daisy, une femme non mariée. C’est bien entendu totalement faux : les finlandais ont sans doute moins de problèmes avec la nudité que les américains de chez Disney (en famille, ils vont volontiers nu au sauna, rappelons le) et Aku Ankka, c’est son petit nom finnois, surpasse en popularité tous les autres personnages Disney en Finlande pour une raison inexpliquée (peut-être parce qu’il s’habille comme un personnage de Tom Of Finland ?).

D’où vient donc cette légende ? Quand en 1977 la ville d’Helsinki s’est trouvée en manque d’argent, M. Markku Holopainen, alors conseiller municipal, a demandé aux bibliothèques de la ville de cesser d’acheter des bédés de Donald pour les enfants et de se concentrer sur des livres plus éducatifs. L’année suivante, quand il s’est présenté aux législatives, son adversaire lui a donné de le surnom de "l’homme qui a banni Donald Duck de Helsinki". Il n’en fallait pas plus aux médias étrangers pour rapporter que le canard de Disney avait été censuré en Finlande et, à partir de là, imaginer une cause plausible (un bon journaliste doit savoir faire preuve d’imagination apparemment).

Voilà une légende à laquelle nous avons tordu le cou. Reste une question sans réponse : pourquoi si dans la vie de tous les jours Donald ne porte-t-il rien en bas, Donald lorsqu’il sort du bain noue-t-il une serviette autour de sa taille ?

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commentaire

Donald Duck interdit en Finlande ?
Une hypotèse possible :
les bandes dessinées de Donald Duck servaient au FBI pour communiquer des informations à leurs correspondants de par le monde. Une serviette nouée autour de la taille signifiait "mettez la en sourdine, on passe au silence radio". Un astucieux système de communication qui passe totalement inaperçu.
Une information à prendre à pincettes bien sûr car je crois avoir lu ça dans le journal ...

Posté le : 19/06/2013 16:24
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Elvis Presley était blond
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A l’origine, Elvis était blond.

Le King était blond, cendré, pour être précis.
Il s’est teint les cheveux assez jeune car il trouvait que le brun lui allait mieux, et le faisait paraître plus "viril"

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Posté le : 19/06/2013 16:05
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L'ours en Europe
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Jusqu’au Moyen-Âge, le roi des animaux n’était pas

le lion mais l’ours.


L’ours, histoire d’un roi déchu.

Au moyen-âge, prélats et théologiens étaient effrayés par la force brutale du fauve, par la fascination qu’il exerçait sur les rois et les chasseurs et surtout par une croyance, largement répandue, selon laquelle l’ours mâle était sexuellement attiré par les jeunes femmes.
Il les enlevait et les violait.
De ces unions naissaient des êtres mi-hommes mi-ours, tous guerriers invincibles, fondateurs de dynasties ou ancêtres totémiques.
Michel Pastoureau retrace les différents aspects de cette lutte de l’Église contre l’ours pendant près d’un millénaire : massacres de grande ampleur, diabolisation systématique, transformation du fauve redoutable en une bête de cirque, promotion du lion sur le trône animal

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Il reste environ 50 000 à 60 000 ours brun en Europe, répartis très inégalement sur l’ensemble du territoire : la situation varie en effet dans chaque pays, en fonction de son histoire et des politiques menées, souvent depuis près d’un siècle. Ainsi, la Slovénie compte aujourd’hui une population d’ours importante tandis que l’Autriche voisine est en train d’assister à la disparition, peut-être définitive, de l’espèce.

Les effectifs les plus importants sont en Russie d’Europe, en Roumanie, et en Suède. Les populations les plus menacées se trouvent à l’ouest (Autriche, France, Espagne, Italie) mais la situation est fragile également en Serbie, au Monténégro, en Macédoine, en Albanie, en Ukraine, en Lettonie et en Biélorussie. N’oublions pas que l’ours brun est une espèce protégée en Europe… donc menacée !

L’ours avait presque disparu de la quasi-totalité du continent vers les années 1930, et dans la plupart des pays concernés, son retour a souvent provoqué des remous dans l’opinion publique : les populations locales ont dû réapprendre à vivre et cohabiter avec lui.


Posté le : 19/06/2013 15:59
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Par une aquarelle de Tchano

Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
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