| A + A -
Connexion     
 + Créer un compte ?
Rejoignez notre cercle de poetes et d'auteurs anonymes. Lisez ou publiez en ligne
Afficher/Cacher la colonne
Accueil >> newbb >> Les Forums - Tous les messages

 Bas   Précédent   Suivant

« 1 ... 783 784 785 (786) 787 788 789 ... 956 »


Re: Explosion sur la Taïga le 30 Juin 1908
Plume d'Argent
Inscrit:
25/03/2013 18:58
Messages: 290
Niveau : 15; EXP : 93
HP : 0 / 373
MP : 96 / 12287
Hors Ligne
Un article très intéressant. Merci pour cela.
J'ai aussi trouvé les photographies très belle.

Posté le : 30/06/2013 14:38
Transférer la contribution vers d'autres applications Transférer


Page du 23 Juillet, Ted Lapidus, Joséphine De Beauharnais, 23 Juin 1848, Jean Anouilh
Administrateur
Inscrit:
14/12/2011 15:49
De Montpellier
Messages: 9500
Niveau : 63; EXP : 93
HP : 629 / 1573
MP : 3166 / 57675
Hors Ligne

fee etoilee

























Les textes à l'affiche de la semaine :

Ecouter :

http://youtu.be/EFay8KW8GFI chansons Journées de Juin 1848
http://youtu.be/Ca7pvRFP7Os révolution en Février 
http://youtu.be/DDYfFu7k0Mw La France début Juin 1848

http://youtu.be/7icV9X_xPTc le chêne et le roseau
http://youtu.be/I59F1MKWl7U histoire de la malmaison




Le 23 Juin 1929 naît
Ted LAPIDUS
LIre ICI



Aujourdui Dimanche 23 Juin 2013 LIRE , ECRIRE, DECOUVRIR

PAGES D'ACCUEIL PRECEDENTES Dans la BIBLIothèque
LIRE ICI
 

Le 23 Juin 1763 naît Joséphine
DE BEAUHARNAIS

LIre ICI



Le 23 Juin 1848 les parisiens s'insurgent et montent des barricades 

Lire ICI



Le 23 Juin 1910 naît Jean ANOUILH

LIre ICI



Emma vous propose :
Je voudrais proposer un recueil de texte collectif d’environ une centaine de pages à partir des textes publiés sur ce site en 2012. Recueil sous forme d’un fichier PDF (et même en version imprimée, si ce projet en intéresse certains ?)
Pour donner votre choix de texte c'est ICI
               ---*Forum Philosophie*---

   *Venez écrire à Jean-Jacques Rousseau
    * Question d'Antarés
    *Le monde contemporain est-il celui de la haine de la poésie ?    


        Lucinda vous pose deux questions :                                                           
        *Pourquoi le mensonge  ?          
        *Pourquoi avons nous besoin des autres ? 


      
     




Posté le : 30/06/2013 11:58
Transférer la contribution vers d'autres applications Transférer


Explosion sur la Taïga le 30 Juin 1908
Administrateur
Inscrit:
14/12/2011 15:49
De Montpellier
Messages: 9500
Niveau : 63; EXP : 93
HP : 629 / 1573
MP : 3166 / 57675
Hors Ligne
Le 30 Juin 1908 l'Evénement de la Toungouska

Le 30 Juin 1908, survient un évènement dans la Toungouska, vers 7H 13, une explosion survient en Sibérie centrale, dans l'empire russe. L'onde de choc, équivalant à plusieurs centaines de fois celle qu'aura généré la bombe d'Hiroshima 37 ans plus tard, a détruit la forêt sur un rayon de 20 kilomètres et fait des dégâts jusqu'à une centaine de kilomètres.
Plusieurs hypothèses scientifiques ont été émises sur l'origine du phénomène : météorite, foudre, méthane échappé de conduits volcaniques… L'hypothèse la plus plausible, et retenue au début du XXIe siècle, est celle de l'impact d'un objet céleste, un petit corps du Système solaire de caractéristiques encore inconnues, ayant explosé à une altitude comprise entre 5 et 10 kilomètres. Ceci fait de l’évènement de la Toungouska la plus grosse explosion connue de l'histoire humaine due à la rencontre d'un tel corps avec la Terre.
La première expédition n'a pu intervenir qu'en 1927 et n'a pu trouver de cratère d'impact ni de restes de la météorite. Il existe encore de grandes inconnues sur cet évènement : petit astéroïde ou comète, taille de cet objet, puissance de l'explosion, etc.

Dans la matinée du 30 juin 1908, correspondant au 17 juin du calendrier julien, alors en usage dans l'empire russe, quelques témoins voient passer une boule de feu dans le ciel sans nuage de la Sibérie centrale.
Celle-ci explose à une altitude comprise entre 5 et 10 kilomètres, au-dessus de la rivière Toungouska pierreuse, à 63 km nord-nord-ouest du village de Vanavara à 7 h 14 locale.
Cette explosion est enregistrée, sous forme de séisme de magnitude 4,5 à 5, à 7 h 17 min 11 s, à l'observatoire magnétique d'Irkoutsk, à 1 000 km de là.
L’explosion détruisit intégralement la forêt dans un rayon de plus de 20 km, abattant 60 millions d'arbres ; le souffle fit des dégâts sur plus de 100 km et la déflagration fut audible dans un rayon de 1 500 km. De nombreux incendies se déclenchèrent, brûlant des zones forestières pendant plusieurs semaines.
Un vortex de poussières et de cendres se forma et fut entraîné jusqu'en Espagne par la circulation atmosphérique, créant des halos dans la haute atmosphère, qui s'étendirent sur tout le continent. On put observer des couchers de soleil très colorés et une luminosité exceptionnelle en pleine nuit fut constatée pendant plusieurs jours en Europe occidentale, à tel point qu'on pouvait lire un journal de nuit. Les scientifiques pensèrent à l'éruption d'un volcan, comme le Krakatoa en 1883, qui avait injecté d'énormes quantités de poussières dans l'atmosphère et, de ce fait, avait généré des phénomènes lumineux semblables.

La région

La région où s'est produit cet évènement fait partie du district d'Évenkie, dans le kraï de Krasnoïarsk en Sibérie centrale (Russie).
Elle se trouve sur le plateau de Sibérie centrale et, est traversée par des affluents du grand fleuve sibérien l'Ienisseï : la Toungouska pierreuse, long de 1 865 kilomètres et la Toungouska inférieure, long de 2 989 kilomètres.
Elle se situe à près d'un millier de kilomètres de la ville d'Irkoutsk et du lac Baïkal. C'est une région de collines recouvertes par la taïga sibérienne.
Elle est peu peuplée, principalement par des éleveurs de rennes d'un peuple toungouse.

Un long mystère

L'onde de choc fut enregistrée en Europe occidentale et aux États-Unis qui pensèrent immédiatement à une météorite, mais l'éloignement de la région et les troubles en Russie ne permirent une étude sur place qu'en 1927.
Sur les lieux, les scientifiques découvrirent stupéfaits qu'il n'y avait ni cratère, ni trace d'impact, ni débris.
Avec l'arrivée de la Seconde Guerre mondiale, puis de la Guerre froide, seules deux expéditions purent retourner enquêter en 1958 et 1961. On découvrit une multitude de petites sphères de métal et de silicates dispersées dans le sol de la région, ce qui permit d'émettre quelques hypothèses.
Une étude américaine en 1993 avança qu'il s'agissait d'un petit noyau cométaire, essentiellement composés de gaz gelés qui ont fondu et explosé entre 6 et 9 km d'altitude, le reste de la matière étant dispersé en une pluie de sphérules.

Lac Cheko

Le lac Cheko est un lac d'eau douce, près de la rivière Toungouska pierreuse. Il a une forme d'un rectangle aux coins arrondis d'une longueur de 708 mètres, d'une largeur de 364 mètres et d'une profondeur d'environ 50 mètres.
Il est situé à environ 7 kilomètres au nord-ouest de l'hypocentre, et son grand-axe est orienté vers ce point.
Il semble inconnu avant 1908, et sa première référence cartographique date de 1928.
Des spécialistes estiment qu'il pourrait être un cratère d'impact d'un morceau du bolide.
Luca Gasperini, géologue italien, a entrepris des études sur les sédiments de ce lac en juillet 1999, et pense que c'est un cratère formé par un impact secondaire dans un marais alluvial.
S'opposant à lui, d'autres spécialistes mettent en avant la forme de ce lac plutôt elliptique qui n'est pas analogue aux autres cratères d'impact qui présentent une forme de bol avec un fond rond et du matériau chaotique tout autour.

Astéroïde ou comète ?

La question de la nature de cet objet se pose toujours : petit astéroïde ou comète ? Cet objet est dénommé souvent TCB (Tunguska Cosmic Body ou Corps cosmique de Toungouska), et surnommé parfois Ogdy, nom du dieu du feu des Évenks.
Ses caractéristiques furent d'abord estimées aux alentours de 50 mètres de diamètre et 10 millions de tonnes avant qu'une nouvelle simulation présentée en 2007 par les laboratoires Sandia ne réduisent l'estimation à 62 000 tonnes.
Des études ont été menées en 2007 pour rechercher le parent de cet objet : des similitudes ont été trouvées avec la comète 97P/1906 V2 et avec l'astéroïde (106538) 2000 WK63, découvert le 26 novembre 2000 par LINEAR.
En 2010, l'expédition menée par Vladimir Alexeev pour l'institut Trinity lève le voile sur la nature ambiguë de l'objet à l'origine du choc.
Les résultats découlant de l'expédition indique qu'une météorite pierreuse, fragment d'une comète d'une cinquantaine de mètres de diamètre, traversa l’atmosphère terrestre à la vitesse de 80 000 km/h, avant de se désintégrer à 8 000 m d'altitude. Ceci fut à l'origine d'une onde de choc ayant détruit la taïga sur 2 000 km2.

Autres hypothèses

De nombreuses hypothèses de toutes sortes ont été émises sur ce phénomène mystérieux :
-Une météorite d'un kilogramme d'antimatière se serait annihilée lors de son entrée dans l'atmosphère selon Clyde Cowan, Chandra R. Atluri et Willard Frank Libby, en 1965 ;
-Ce serait une boule de foudre d'un kilomètre de diamètre , pour Anthony Lawton, en 1977;
-Dix millions de tonnes de méthane se seraient échappés de conduits volcaniques et se seraient embrasés, version de Wolfgang Kundt, en 2001.
Alors que d'autres relèvent plus de la science-fiction :
-Un tir malencontreux du rayon de la mort de Nikola Tesla ;
-Un micro trou noir : 1021 grammes, soit 1015 tonnes dans un volume correspondant à quelques atomes aurait pénétré la Terre à la Toungouska et serait ressorti, 12 minutes plus tard dans l'Atlantique Nord thèse de Al Jackson, Mike Ryan,en 1973 ;
-Une explosion nucléaire d'origine extraterrestre ;
-Un OVNI (à propulsion nucléaire) se serait écrasé ;
-Un astéroïde de matière noire, invisible aurait explosé en altitude selon Robert Foot, en 2002.

Récit de témoins

Le 30 Juin 1908, Sergei Semenov habitait le village de Vanarava, situé à 60 km de l'endroit.
Il raconta avoir aperçu, juste avant l'explosion, un objet énorme et étincelant, gros comme la moitié du Soleil, fendre le ciel à la vitesse de l'éclair.
L'objet, suivi par un long sillage de poussière et de fumée, dégagea bientôt une chaleur telle que les vêtements de Semenlov commencèrent à prendre feu.
Terrorisé, l'homme eut le temps de courir se réfugier dans sa maison afin d'éteindre les flammes.
D'autres témoins affirment avoir vu s'élever ensuite un énorme champignon de fumée noire, coupant littéralement le ciel en deux.
Région parmi les plus hostiles, la Tunguska comptait encore moins d'habitants à l'époque que de nos jours.
Si les dégâts matériels furent énormes, on déplora donc simplement quelques blessés et brûlés. Mais ce fut un miracle.

A 22 km au nord de Vanarava, les nomades des tribus Tungouzes transhumant dans les forêts pensèrent que la fin du monde était venue. Leurs huttes, arrachées du sol comme des fêtus de paille, s'envolaient aux quatres vents et, pire encore, ils perdirent des milliers de leurs rennes, gravement brûlés.

A Nizhne-Karelinsk, qui est à 200 miles de l'épicentre de l’évènement.

Dans le village de Nizhne-Karelinsk au Nord-Ouest bien au-dessus de l'horizon, les paysans voient un corps briller très fortement, trop brillant pour l'oeil nu avec une lumière blanc bleutée.
Il se déplace verticalement vers le bas pendant environ 10 mn.
Le corps a la forme d'un "tuyau" .
Le ciel est sans nuages, à l'exception d'un qui est bas sur l'horizon en direction duquel ce corps luisant est observé, un petit nuage sombre est observé. Il faisait chaud et sec et lorsque le corps brillant approcha le sol il sembla se pulvériser et à sa place un énorme nuage de fumée noire se forma et un fracas bruyant, pas comme le tonnerre mais comme la chute de grandes pierres ou comme un coup de feu, est entendu.
Toutes les constructions tremblèrent et au même moment, une langue fourchue de feu traversa le nuage. Les vieilles femmes pleurèrent, tout le monde pensa que le fin du monde approchait.

Des personnes entendent l'explosion jusqu'à 500 miles de distance.

Ce jour-là, la déflagration fut si énorme que l'on l'entendit à 1500 km à la ronde, jusqu'au cercle arctique. Outre des secousses sismiques qui se déclenchèrent par vagues dans le monde entier, d'incroyables phénomènes lumineux se produisirent alors. Ce jour-là, la nuit ne se coucha pas dans la région de Tunguska... et pas d'avantage dans presque toute l'Europe, où des nuits d'une blancheur irréelle s'installèrent plusieurs semaines durant.
Quelque chose a explosé avec la puissance de 1000 fois la bombe Hiroshima, dévastant plus de 2000 km2 d'arbres et de faune.

Le lendemain à minuit, 5 h après cette explosion du bout du monde, la Grande-Bretagne est éblouie par un coucher de Soleil étincellant.
Le Times relata l’évènement : la nuit est si claire que les londoniens peuvent lire leur journal dans la rue, à minuit, sans avoir recours à l'éclairage de la ville ! Un journaliste décrit ainsi cette nuit du 30 juin : Le ciel était clair comme en plein jour et sillonné de nuages de lumière rose ; de ma vie, je n'ai assisté à quelque chose d'aussi stupéfiant.
Un nuage luminescent s'étendit sur toute l'Europe et il y eut une luminosité inhabituelle pendant environ 2 mois.


Enquêtes Hypothèse de Nikola Tesla

Plus tard, certains compareront cette explosion avec un projet Nikola Tesla, qui semblait receler lui aussi une puissante de destruction terrifiante.
Que se passerait-il en effet si au lieu d'être répartie équitablement sur la planète, toute l'électricité était dirigée en un seul point du globe ?
Selon les calculs de Tesla, l'émetteur pourrait fournir une puissance représentant 100 milliards de watts.
Focalisée pendant une courte période sur une seule fréquence, cela reviendrait à produire une force de 10 000 000 000 000 000 joules ! Ce qui correspond à 10 mégatones de TNT... soit à peu près la puissance de l'explosion qui eut lieu à Toungouska.
Ainsi tenait-il sans doute au bout de ses doigts une arme redoutable, aussi puissante que la bombe nucléaire, qui pouvait être dirigée vers n'importe quel point du globe.

Kulik

Avec les évènements du début du siècle comme la triste purge politique, puis première guerre mondiale, la Russie ne semble pas capable d'enquêter avant 1921.
Cette année-là Leonid Kulik est sélectionné par l'Académie des Sciences Soviétique pour déterminer ce qui s'est passé. Ce dernier commence à collecter les récits de témoins visuels de l’évènement.
En mars 1927 Kulik franchit la voie ferrée du trans-siberien à Tayshet et se dirige vers le village de Vanavara.
Il s'agit d'un vieux village, contrairement à Bratsk qui semble composé de trentenaires déplacés depuis la région de Moscou. Il recrute un guide nommé Il'ya Potapovich, dont le frère a ressenti les effets de l'explosion 19 ans avant, sa tente ayant été soufflée à 75 miles de l'épicentre.

A la mi-avril Kulik et son guide ont atteint la rivière Merkirta et ils peuvent observer les premiers signes de dévastation. Depuis la rivière de petits monticules peuvent être observés, complètement vidés de leurs arbres. Kulik monte sur une des plus hautes collines et voit sur au moins 12 miles devant lui les arbres abattus, tous dans la même direction. Le rude hiver l'empêche d'aller plus loin. Il écrit dans son journal des ruines aussi loin que l'oeil peut voir, que cela aurait-il été si c'était Saint Petersbourg ?

En juin, Kulik revient et suit la ligne des arbres dévastés pour finalement atteindre ce qui va appeler le "chaudron".
Là, les arbres sont tombés de manière radiale vers l'extérieur.
Il se trouve dans une légère dépression avec un diamètre irrégulier d'environ 1 mile.
De là, la forêt brûlée et abattue s'étend sur 20 miles derrière lui, et 37 miles dans un éventail face à lui.
Familier du grand cratère d'Arizona, il cherche en vain le reste d'une météorite.
Il voit de nombreux petits trous plats, mais il ne sait à l'époque s'il s'agit d'une caractéristique naturelle de la région.

Kulik effectuera 3 autres expéditions, en 1928, 1929 et 1938/1939, avant sa mort comme prisonnier de guerre le 14 avril 1942, défendant son pays contre les allemands.
Il ne trouvera jamais de trace d'impact ni de fragments. Quoi que soit il semble que cela ait explosé en l'air et disparu totalement.

Kazantsev


En 1946, A. Kazantsev décrit dans une nouvelle de science-fiction que l'affaire de Tunguska en 1908 serait due à l'explosion d'un vaisseau "martien" propulsé par énergie nucléaire. Une idée qui sera aussi défendue par Matest Agrest.

Nucléaire


En 1961 En URSS, une communication de l'Académie des Sciences indique que le désastre de la Tunguska en 1908 présentait tous les caractères d'une explosion nucléaire.

Zolotov en 1969

Effectivement le scientifique russe Alexei Zolotov a déclaré avoir trouvé de la radioactivité sur le site de l'"impact".
Ce professeur de physique a organisé avec son école diverses expéditions sur le site de Tunguska et a effectué une série d'annonces de "radioactivité anormale".
Cependant d'autres expéditions ne trouvèrent pas de radiation anormale en dehors des traces de retombées des essais de bombe H des soviétiques.

Après une enquête de 17 ans, Zolotov expose donc la théorie de l'explosion nucléaire en supposant qu'elle ait été causée par la visite d'un appareil extraterrestre.
D'après lui, un appareil contrôlé par des êtres d'autres mondes pourrait avoir provoqué l'explosion de 1908.
Il imagine un appareil propulsé par nucléaire explosant accidentellement en raison d'une défaillance technique.
Zolotov admet aussi les problèmes de cette théorie, réalisant que des dispositifs de sécurités permettraient sans doute de prévenir de telles mésaventures, et observation que la zone réelle de destruction est une démonstration incroyable d'une précision et d'un humanitarisme précis.

Le 3 décembre 1994, Alexandre Rempel, chercheur de Vladivostock qui a enquêté sur l'affaire de la Tunguska, les ovnis et les divers cultes proliférant en Russie, disparaît.
Nul se sait ce que sont devenus ses archives et tous ses dossiers.

A partir de 1999, une équipe de l'institut de science marine de Bologne en Italie se rend au lac Cheko, à 8 km au nord/nord-ouest de l'épicentre déterminé par Kulik afin de rechercher dans les dépôts du lac d'éventuels marqueurs géochimiques et sédimentologiques de l’évènement.
Cependant, à mesure que leur travail progresse, un 2ème objectif se dégage : trouver des éléments accréditant ou réfutant l'hypothèse que le lac soit installé en fait sur un cratère d'impact du bolide.
Au fil de cette 2ème enquête, l'équipe constate qu'on ne trouve pas trace écrite de la présence du lac avant 1908.
De plus, l'aspect du lac semble peu compatible avec un processus tectonique ou d'érosion/déposition.
Le bolide de Tunguska aurait donc bien pu s'écraser là.
En prenant en compte l'épicentre de Kulik, sa trajectoire aurait alors été bien plus sud-nord que est-ouest. Mais que dire alors du site de Shishkov ou du cratère de Voronov ?
Par la suite d'autres explications astéroïdales ou cométaires seront encore proposées .


La théorie de Uranov, hypothèse scientifique ou légende ?

Que s'est-il passé à Tunguska en juin 1908 et existe-t-il une gigantesque installation souterraine dont la construction remonte peut-être à l'aube de l'humanité ? Ce sont les questions auxquelles Valery Uvarov a tenté de répondre. Pour y arriver, le scientifique a retrouvé un grand nombre de témoignages dans des archives mais aussi en rencontrant les descendants des habitants de cette région sibérienne peuplée de russes mais aussi de clans de l'ethnie des Yacoutes.
Comme on a pas vraiment trouvé de débris, on pense que l'explosion de la météorite ou plutôt d'un noyau cométaire eut lieu en altitude, entre 6 à 9 km. L'énergie dégagée aurait été équivalente à celle de 1000 fois Hiroshima. De cet incident, il ne serait resté qu'une multitude de petites sphères de métal et de silicate que l'on a retrouvé éparpillées sur le sol de la région. Ceci pour la version officielle. Mais Uvarov, s'appuyant sur une multitude de récits, de témoignages mais également de légendes des peuplades Yacoutes nous livre une histoire incroyable et totalement vraisemblable.
Selon l'enquêteur russe, la gigantesque météorite n'a pas percuté la terre car elle a été détruite en haute altitude, non par son entrée dans notre atmosphère mais parce qu'elle a été interceptée par une technologie que nos scientifiques n'oseraient même pas rêver, une technologie générant de l'énergie électromagnétique et produisant d'immenses « boules de lumières », des « boules de feu » ou de plasma d'au moins 60 mètres de diamètre.

Les récits des shamans et des anciens des clans Yacoutes de la région semblent avoir complètement intégré dans leur univers l'existence de cette technologie qui se serait « manifestée » non seulement en 1908 mais bien avant encore.

Selon la tradition des ethnies locales, un siècle quasi jour pour jour avant la venue d'un évènement majeur de l'amplitude de celui qui s'est manifesté en 1908, l'installation « se réveille » et effectue comme une sorte d'entraînement en émettant des boules de feu de plus petites tailles.
En 1908, 2 mois avant la catastrophe, les shamans avaient averti les tribus de la région en leur demandant de quitter l'endroit et de ne pas effectuer leur trajet migratoire habituel.
De nombreux témoignages de l'époque évoquent le fait que tous les animaux avaient évacué, fuient les alentours de Tunguska qui étaient devenus totalement déserts : plus un oiseau, plus un mammifère, toute la faune s'était déplacée en laissant déserte une surface de plusieurs dizaines de milliers de km2, nous affirme Uvarov.

Au total, une série de 14 explosions seront entendues dans la région et des sphères lumineuses furent aperçues par des témoins situés jusqu'à 1500km de l'épicentre de la catastrophe. Il ne pouvait s'agir des météorites car ces sphères semblaient commandées à distance : elles volaient à des vitesses variables, changeaient de trajectoire, ralentissaient puis se sont arrêtées pendant un moment avant de se propulser à des vitesses incroyables, probablement à la rencontre de l'ennemi, la météorite destructrice dont l'impact aurait pu sans doute provoquer un cataclysme fatal pour notre planète. Selon Uvarov, ces sphères qu'il a baptisées « Terminators » ont coordonné leur trajectoire entre elles avant d'entrer dans la phase d'action finale. « Dans un rayon de 800 km, il y avait différents objets dans le ciel, poursuivant différentes trajectoires à partir de directions différentes parallèles à la surface de la terre, parfois s'arrêtant, changeant de direction et de vitesse.
En d'autres termes, ces objets manoeuvraient, ce qui exclut totalement le fait que les objets aperçus soient des météorites ou des comètes. Des milliers d'observateurs n'ont pas pu se tromper ce matin là…
Ces objets se sont dirigés vers un certain point de reconnaissance… A certains moments de leur vol, les sphères ajustèrent leur position en vue de la météorite qui arrivait puis, avec un vrombissement terrible, elles prirent leur essor à une vitesse extraordinaire pour rencontrer la météorite »
Lire « Mysteries of Siberia's ‘Valley of Death' Part » dans Nexus magazine Jan 2005.
Pour Uvarov, qui se base sur une série de témoignages concordants, la météorite a littéralement été vaporisée par les « terminators » à une altitude d'environ 10 km ou à tout le moins, « l'objet dans le ciel donnait l'impression de fondre ».
A une cinquantaine de kilomètres de l'interception par les Terminators et donc de l'explosion dans le ciel, les personnes témoins de la scène furent victimes d'un gigantesque dégagement de chaleur :
« leurs vêtements se consumèrent et une chaleur insupportable venant de l'altitude inonda la Taïga glacée ». Le sol devint brûlant sur un rayon de 60km.
« Sur un rayon de 600 km, l'intensité du flash de lumière surpassa la lumière du soleil » .
Un instant avant le flash, des arbres furent déracinés, les sommets des collines furent soufflés et les yourtes des nomades Yacoutes s'envolèrent, ce qui donne une idée de l'ampleur de l'énergie dégagée par l'interception du corps céleste par les Terminators.
La météorite détruite en plusieurs phases, des victimes comme protégées

En fait, selon Uvarov, il n'y eut pas une seule explosion mais plusieurs : une explosion principale qui fit fondre la météorite et la brisa en plusieurs morceaux qui furent alors interceptés par plusieurs autres « Terminators » qui étaient restés en vol stationnaire pendant la première explosion pour ensuite se précipiter sur les débris restants.
Uvarov retient trois sites distinctifs d'explosions par les Terminators, des zones séparées par une centaine de kilomètres de distance : Shishkov (site 1), Kulik (site 2) et enfin le cratère de Voronov (site 3).
Les arbres ne furent pas abattus par un projectile mais brûlés et projetés au sol par la puissance du souffle des explosions et du dégagement de lumière et de chaleur.
Le noyau de la météorite aurait été vaporisé au dessus du site 2 de Kulik et un dernier fragment fut intercepté au dessus du site 3 dont l'impact causa un gigantesque tremblement de terre ainsi qu'un cratère de 20 mètres de profondeur. Certaines de ces explosions furent si puissantes que des victimes s'évanouirent et perdirent connaissance pendant plusieurs jours.
Le soir après l'explosion, des témoins notèrent la présence d'autres boules de feu que les scientifiques de l'époque interprétèrent comme étant d'autres météorites.
Pour Uvarov, au vu de la façon dont ces boules de feu volaient, il devait s'agit de « Terminators » de réserve, des « sphères secondaires » de sécurité.

Uvarov note également d'étranges variations dans les témoignages quant à la perception de l'intensité de l'interception de l'objet célèste, suivant le lieu où ces personnes se situaient.
Très paradoxalement, dans certaines régions très proches du site de l'explosion céleste principale, les témoins ne notèrent pas la présence d'une détonation énorme et ne ressentirent aucun tremblement de terre alors que dans d'autres lieux situés à 600 km de l'interception, les maisons tremblèrent sur leurs fondations, des fenêtres volèrent en éclats et les gens furent aveuglés par l'éclat de l'explosion.
En d'autres termes, selon Uvarov, « la vague principale de la déflagration a été compensée d'une manière ou d'une autre de telle façon à ce qu'un minimum de personnes ne souffre de l'incident même s'il est impossible de prouver qu'on pouvait éviter des victimes parmi les animaux (des milliers de rennes périrent) et les hommes .
Tous les hommes n'avaient pas écouté les avertissements des shamans leur enjoignant de quitter la région ».
Uvarov souligne qu'il existe des technologies permettant de compenser ou de limiter les dégâts généré par des forces explosives.
Pour le chercheur russe, l'utilisation de technologies de « compensation » permettant de limiter certains types de dégâts ne fait aucun doute et laisse penser à « l'implication de forces intelligentes qui ont dirigé tout ce qui est arrivé ».

Mais pourquoi cette région est-elle si particulière ? On ne peut que se laisser aller à des spéculations.
Mais Uvarov souligne que des spécialistes d'une revue scientifique russe estimaient en 1984 que la Sibérie et plus particulièrement, la zone de Tunguska, s'avérait être une « zone géomagnétique à part sur la planète ».
Elle était qualifiée « d'anomalie magnétique de la Sibérie orientale ».

J-10 : "L'installation " entre en activité

La destruction ou la déviation de météorites et astéroïdes semble être obtenue au moyen d'un champ de force véhiculé sous forme concentrée par des sortes des structures électromagnétiques semblables à des sphères lumineuses incandescentes.
Cela s'apparente au phénomène de la foudre en boule, à ceci près que la taille de la plus grosse foudre en boule connue de la science mesurait environ deux mètres de diamètre, alors que les sphères qui seraient utilisées pour dévier ou détruire des météorites auraient des dimensions gigantesques : quelques 60 mètres de diamètre !
Ce que des milliers de personnes ont vu en 1908, dans une large partie de la Sibérie était le vol de ces sphères, que ces témoins ont identifiées à un essaim d'énormes foudres en boules.
Ces «sphères de plasma» sont apparemment produites par une centrale énergétique enfouie profondément sous terre en un lieu délibérément choisi, associé à une zone géophysique particulière de la planète : l'anomalie magnétique de l'est sibérien. La revue Teknika Molodiozhi (n°1, 1984) la désigne comme «une super-anomalie magnétique dont la source se situe à une profondeur égale à la moitié du rayon terrestre». En d'autres termes, cette centrale tirerait son énergie de la planète et serait, en somme, elle-même la cause de l'anomalie magnétique.

Une dizaine de jours avant l’évènement, selon un grand nombre de témoignages qui furent récoltés bien plus tard, en 1927, à l'occasion de la première enquête sur la catastrophe, la région fut le siège d'activités totalement étranges et inhabituelles.
Pour Uvarov, « l'installation était en début de phase d'activité ». On enregistrait d'intenses perturbations électromagnétiques caractérisées par des sortes d'aurores boréales, par des nuages de couleur argentée, une luminescence étrange, des évènements qui furent même perçus dans des pays européens limitrophes de la Russie.
Le professeur Weber de l'Université de Kiel en Allemagne prit note avec étonnement de ces phénomènes lumineux et électromagnétiques.

Puis, une trentaine de minutes avant l'arrivée de la météorite, les événements s'accélérèrent. Des témoins qui vivaient dans des zones éloignées les unes des autres racontent le même genre d’évènements : un grand pilier de lumière sort du sol en émettant un bruit, une sorte de ronronnement très puissant mais surtout très effrayant.
Tous les témoins s'accordent pour affirmer que l'atmosphère même suait la terreur.
Il y eut à ce moment là des tremblements de terre puis trois ou quatre séries de trois détonations très puissantes. A chacune des détonations, le pilier de lumière émettait une sphère lumineuse énorme. Un des témoins se souvient que l'énergie dégagée avait fait trembler la terre et brisé les vitres de la ferme où il vivait avec son grand-père alors qu'ils étaient relativement éloignés du lieu d'où avait émergé ce pilier.
La boule de feu émettait une lumière plus vive que le soleil et semblait plus grosse que la lune.
Un autre témoin situé dans une autre région se souvient qu'il se trouvait à côté d'un lac.
Il se rappelle avoir été envahi par un sentiment absolu de terreur avant que quoi que ce soit ne se passe.
L'eau du lac baissa au point que le lac se vida de son contenu, laissant apparaître le fond, constitué de deux sortes de plaques séparées entre elles par un interstice dentelé. Les deux plaques s'écartèrent pour laisser émerger à nouveau un de ces énormes piliers de lumière.
Le témoin avait fui aussi loin que possible, ce qui n'avait pas empêché l'intéressé d'être brûlé au visage et aux oreilles et ses vêtements de se consumer.
Les légendes Yacoutes font état de récits totalement analogues mais bien plus anciens que ceux de 1908.
Ce qui impressionne le lecteur dans l'enquête d'Uvarov est que tous les témoignages récoltés sont concordants, à une époque où les médias étaient inexistants et l'isolement était tel que ces témoins ne pouvaient communiquer entre eux.

Les conséquences étonnantes selon Uvarov.

Ce jour-là, la déflagration fut si énorme que l'on l'entendit à 1500 km à la ronde, jusqu'au cercle arctique. Outre des secousses sismiques qui se déclenchèrent par vagues dans le monde entier, d'incroyables phénomènes lumineux se produisirent alors.
Ce jour-là, la nuit ne se coucha pas dans la région de Tunguska...
Bien entendu, une immense région boisée fut dévastée mais la végétation et les cultures repoussèrent à une vitesse incroyable. La gigantesque décharge électromagnétique qui survint eut des effets profonds sur l'environnement et des cultures et Uvarov parle même de distorsions spatio-temporelles, ce qui semble assez logique lorsqu'il y a un tel dégagement d'énergie électromagnétique.
Ces effets feraient partie de la technologie « compensatoire » des dégâts causés par l'explosion en elle-même. Les témoins de Tunguska mettent en lumière certains faits que l'on retrouve fréquemment lors d'une apparition d'un Ovni dont la technologie est sensée également dégager d'importants phénomènes électromagnétiques.
Selon les informations collectées par Uvarov auprès des descendants directs des victimes de Tunguska, des animaux mais également des hommes furent tout simplement délocalisés instantanément et « relocalisés » à une certaine distance du lieu où ils se trouvaient.
En d'autres termes, ils furent « transférés » au moment de la décharge électromagnétique. Comme si l'espace et le temps s'étaient « pliés». Un autre phénomène étrange se produisit. N'oublions pas que nous sommes en plein mois de juin et que le jour de l’évènement, le ciel était bleu et limpide.
Au moment de la catastrophe, des témoins virent le ciel s'ouvrir en deux et purent voir la voûte céleste, les étoiles et le firmament comme s'ils s'étaient retrouvés dans l'espace. Tout cela en plein jour.

La nuit se ne coucha pas d'avantage dans presque toute l'Europe, où des nuits d'une blancheur irréelle s'installèrent plusieurs semaines durant.


Et l'histoire continue ...

Avant 1908

L'affaire de Tunguska n'est, selon Uvarov, qu'un épisode de la vie de cette mystérieuse installation qui bouleverse cette immense région du Nord-Est russe. En effet, il existe des témoignages (certes plus rares) et aussi les récits et légendes des peuplades Yacoutes qui décrivent des événements similaires (piliers de lumières, boules de feu, interception d'un objet céleste) dans des périodes bien antérieures à 1908. Mais il semble bien que la mystérieuse installation ait reprit du service à plusieurs reprises ces dernières années.

1984, Chulym

Le 26 février 1984, les passagers d'un bus qui circulait dans l'Est sibérien près de Myrni observèrent au loin l'émergence d'un « fin pilier de feu » puis l'objet entama une série d'étranges métamorphoses géométriques.
A ce moment, une météorite situé à une altitude de 100 km poursuivait exactement la même trajectoire que celle décrite en 1908. Des pêcheurs des environs virent s'élever dans les airs à partir des collines environnantes deux énormes sphères lumineuses qui prirent graduellement de la vitesse, s'élevèrent ensuite verticalement pour disparaître à toute allure derrière les nuages.
Les nuages se mirent à luire d'une étrange lueur pendant un certain moment. « Ensuite, sans pour autant toucher le sol, le bolide explosa en une pluie d'étincelles dans la région située au dessus de la rivière Chulym » nous raconte Uvarov. Comme à Tunguska en 1908. Une expédition envoyée sur les lieux ne trouva aucuns débris de la météorite, mis à part des fragments de minuscules sphérules de magnétite et de silicate.
L'explosion ayant eu lieu à très haute altitude, les arbres ne furent pas touchés. Comme en 1908, la météorite, très certainement de plus petite taille, avait été vaporisée en altitude.

2002, Bodaibo

En septembre 2002, tout se déroula selon un modèle désormais familier, commençant par la migration de la faune locale. Les chasseurs interrogés rapportèrent avoir vu les animaux quitter la zone de Vitim peu avant l'explosion.
Trente minutes auparavant, le complexe énergétique entra dans sa phase la plus active.
Apparitions des piliers et tirs des fameux Terminators, ces larges boules de lumière qui ont disparues rapidement cette fois derrière les nuages car la météo était assez mauvaise.
Anecdote non dénuée d'intérêt : l'un des témoins avait remarqué que son chien était inquiet et s'était mis à gémir trente minutes avant l'explosion !
Durant la nuit du 24 septembre 2002, un objet a explosé au-dessus de la Sibérie, dans le district de Bodaibo situé au nord-est d'Irkoutsk et du lac Baïkal, ravageant près de 100 km2 de taïga.
Aucune autre information ne transpirait de cet évènement.
Michael Nazarov du Laboratoire des Météorites de l'Institut Vernadsky de Géochimie et de Chimie analytique notait que "la station séismique de Bodaibo avait enregistré un signal qu'ont ne pouvait pas aisément interpréter".
Les autres stations séismiques situées plus loin n'avaient rien enregistré, indiquant que si l'objet avait survécu à la rentrée atmosphérique et frappé le sol, l'impact dû être relativement faible. Comme à l'accoutumée la presse invoqua un impact météoritique, mais sans disposer de la moindre preuve.
Par chance, le Département de la Défense américain (DoD) avait suivi la chute de l'objet entre 62 et 30 km d'altitude.
Il a estimé son énergie à 200 tonnes de TNT, soit 100000 fois inférieure à l'énergie libérée dans l’évènement de la Tunguska.
L'information ne fut publiée dans la presse qu'en juillet 2003 car ce n'est qu'au mois de mai de l'année suivante qu'une équipe scientifique de l'Académie des Sciences de Moscou constituée d'une dizaine de personnes, y compris des médecins, a pu localiser et atteindre l'épicentre de la zone située dans une région semi-montagneuse et boisée. "Sur une superficie d'environ 100 km2, rapporte le chef d'expédition Vadim Tchernobrov, les arbres sont cassés d'une manière caractéristique d'effets de souffle très puissants.
Pour donner un ordre d'idée, l'explosion de la météorite, qui s'est désintégrée avant de toucher le sol, et dont les fragments n'ont laissé pour cette raison, selon nos observations, qu'une vingtaine de cratères ayant jusqu'à vingt mètres de diamètre, équivalait à la puissance d'une bombe atomique de taille moyenne".
La nature de l'objet ainsi que son origine demeurent inconnus.
L'objet, pourrait être un astéroïde de la famille des NEO ou tout simplement un astéroïde isolé un plus gros que les bolides ordinaires.

Qui est derrière l'installation ?

Quant à savoir qui a bâti cette installation, quand et pourquoi, Uvarov ne répond pas à cette question, sans doute la plus fascinante, dans cette série d'articles. Il promet une suite à ses recherches sans toutefois donner de dates.
On peut spéculer que les extraterrestres sur lesquels on a le plus d'informations textuelles sont les fameux Annunakis qui se seraient installés à Sumer il y a des milliers d'années.
Leur installation ne se serait d'ailleurs pas limitée au bassin irakien mais ils auraient également colonisé l'Afrique du Sud et de l'Est, pour les mines.
Alors pourquoi pas la Sibérie ?
Les textes sumériens nous parlent d'extraterrestres très interventionnistes qui, pour des raisons de pur opportunisme, et pas simplement « humanistes » étaient capables de mettre au point et d'installer de telles technologies.
Nous sommes bien entendu très curieux de connaître le contenu des conclusions d'Uvarov sur l'identité des constructeurs de cette installation tout comme nous aimerions vraiment savoir pourquoi des expéditions bien équipées n'ont pas été rapidement envoyées sur les lieux pour scanner les entrailles de la terre sur base de premiers relevés par satellites.

Interview de Valery Uvarov

Le Dr Valery Mikhailovich Uvarov a consacré plus de quatorze années à l'ufologie ainsi qu'à l'étude des legs des civilisations anciennes. Il est l'auteur de nombreux articles sur la paléotechnologie et les paléosciences ainsi que sur l'ufologie et l'ésotérisme, publiés dans la presse russe et étrangère.
Il est l'initiateur de plusieurs expéditions en Inde et en Egypte, aux quelles il a participé, à la recherche de preuves matérielles de connaissances antiques.
Il participe régulièrement à des rencontres internationales d'ufologie et donne des conférences et des séminaires en Russie, au Royaume-Uni, en Allemagne et en Scandinavie. Il a pris la parole aux congrès Nexus d'Amsterdam et de Brisbane en 2004 et en 2005.
Les passages suivants sont une transcription d'une interview filmée de Valery Uvarov, de la National Security Academy de Russie, réalisée par Graham W. Birdsall, éditeur de la revue britannique UFO Magazine en 2003 :

Graham Birdsall (GB) : Quel est votre titre officiel ?

Valery Uvarov (VU) : Je suis chef du service de recherches et d'informations scientifiques et techniques sur les OVNIS de la National Security Academy, basée à St. Petersbourg, en Russie.

GB : Il s'agit d'une agence gouvernementale russe officielle ?

VU: Absolument. Je suis sous les ordres de deux personnes, lesquelles doivent rendre des comptes à leur supérieur direct qui n'est autre que notre Président (Poutine).

GB : En quoi consiste exactement votre travail ?

VU: Nos activités de recherche se divisent en deux parties. Tout d'abord, nous analysons constamment des données nous parvenant du monde entier. Nous extrayons alors de notre base de données les informations que nous jugeons les plus intéressantes, après leur avoir attribué un code de couleur (rouge ou jaune). Ces informations sont ensuite diffusées dans divers services à travers la Russie.
L'autre aspect de nos recherches découle de la question suivante: les OVNIS existent-ils ou pas ? Nous sommes sûrs qu'ils existent mais qu'est-ce qui se cache derrière leur activité, quel est leur intérêt ?
C'est pour nous le point le plus important et celui sur lequel nous concentrons principalement nos investigations.

GB : Il y a une coopération active entre la NASA et les responsables du domaine aérospatial russe, d'un point de vue technique, scientifique et peut-être même militaire. Êtes-vous en contact ou avez-vous des liens avec des organisations étrangères similaires à la vôtre ?

VU: Je peux vous dire, en toute honnêteté, que deux jours avant de m'envoler pour les États-Unis, j'ai eu une entrevue avec mes... disons, mes patrons. Et ils se sont dits très intéressés par une coopération avec d'autres organisations... disons, nos amis occidentaux. Je peux donc vous dire que cette mission particulière n'en est qu'à ses débuts. Je suis chargé de trouver les bonnes personnes. Une fois que ce sera fait, et que l'étape suivante sera activée, nous pourrons faire quelques avancées concrètes.

GB : Un peu plus tôt, hors caméra, vous avez fait allusion à certains développements importants concernant l'explosion de Tunguska de 1908. Pouvez-vous officiellement nous dire pourquoi vous pensez désormais en connaître la cause ?

VU: Ce n'est pas simplement une supposition; nous en connaissons la cause. C'était un météore, mais un météore qui a été détruit par... disons, un missile. Ce missile avait été généré par une installation matérielle. Nous ne savons pas qui l'a construite mais elle a été construite il y a très longtemps et se situe en Sibérie, à plusieurs centaines de kilomètres au nord de Tunguska. Je peux vous dire que notre enquête a révélé qu'il y avait eu plus d'une explosion à Tunguska. Permettez-moi de vous faire partager l'une de nos informations. La dernière fois que cette installation a tiré un missile c'était les 24 et 25 septembre de l'an dernier. Les Américains... ils possèdent trois bases... ont, eux aussi, remarqué cette explosion.

GB : Pardonnez-moi mais certains diront que cela a des airs de science-fiction.

VU: Graham, vous savez que lorsque nous parlons des vérités qui se cachent sous ce sujet, nous ne le faisons qu'avec ceux qui comprennent la responsabilité inhérente au sujet. Et vous savez que nous avons affaire à une technologie bien plus avancée que la nôtre, à une technologie capable de faire des choses qui nous sont impossibles.

GB : Pouvez-vous nous donner plus de précisions sur l'emplacement de cette installation ?

VU: Recherchez le site de l'explosion de Tunguska. Au sud-est se trouve le célèbre grand Lac Bâikal. Au-delà, vers le nord, un immense territoire stérile pratiquement inhabité s'étend sur 100 000 km². On n'y trouve ni ville ni village. C'est là que nous avons localisé l'installation...

GB : Êtes-vous au courant d'histoires étranges ou de rumeurs concernant ce que l'on appelle la «Planète X» ? Si un nouveau corps céleste était entré dans notre système solaire, les astronomes l'auraient sûrement détecté et auraient signalé sa présence.

VU: Je ne sais pas ce qu'il en est pour les astronomes occidentaux-mais les nôtres affirment que nous n'avons rien à craindre. J'ai entendu des gens parler d'une rotation de 3 600 années pour cette planète, qui se trouve sur une orbite similaire à celle de la Terre mais derrière le Soleil. Nous savons que cette planète et l'installation de Sibérie ont un lien étroit. Permettez-moi de dire que je crois que l'installation maintient cette planète sur une orbite stable. Si cette planète venait à bouger, à changer d'orbite, tout le système solaire deviendrait instable. Au sein de l'association, nous sommés sûrs que cette planète est habitée et que l'installation est conçue pour protéger à la fois ses habitants et nous-mêmes. Nous sommes persuadés que rien de dangereux ne surviendra. Tout est sous contrôle. Nos investigations ont montré que la Terre avait une impulsion - une fréquence parfaitement réglée qui affecte absolument tout, toute chose vivante. Il y a quelque 12 500 ans, cette impulsion correspondait aux 360 jours de l'année - étudiez l'ancien calendrier égyptien - mais c'est alors qu'un astéroïde a frappé la Terre. Nous pensons que l'orbite de la Terre a été modifiée, artificiellement, pour contrebalancer cela. Notre planète s'est éloignée du Soleil, jusqu'à atteindre une impulsion de fréquence de 365.
Cela nous a amenés à penser que nous avons des amis - des amis qui veillent sur nous, en silence. Ils n'ont pas laissé, et ne laisseront pas non plus à l'avenir, une planète, une comète ou un astéroïde frapper et détruire la Terre. C'est, pour nous, un point parfaitement clair aujourd'hui.
Et dire qu'il y en a qui souhaitent doter l'espace d'armes... pour vous dire la vérité, cela fait mal au coeur de tous ceux d'entre nous qui sont impliqués dans ce projet: Nous sommes là, en train d'enquêter sur cette installation, et sur d'autres choses, des choses matérielles, construites ni par les Russes ni par les Américains mais par quelqu'un d'autre, quelqu'un originaire de l'espace extra-atmosphérique. Quelle tristesse d'imaginer ce qui pourrait arriver si l'espace était doté d'armes.
Je vais vous parler franchement. Cette installation possède un système électrique, une source d'énergie. Nous l'avons localisé. C'est pendant le conflit en ex-Yougoslavie que nous avons pour la première fois remarqué une augmentation de cette énergie. Cela nous paraissait incroyable mais nous savons maintenant que cette installation réagit aux conflits et bouleversements sociaux.
Une partie de nos recherches impliquant de fouiller d'anciens registres et documents d'archives, nous sommes tombés sur les textes de l'Echutin Apposs Alanhor [sic]. Nous les appelons l'Alanhor et ils remontent au moins à 4 000 ans. Ils décrivent l'installation, en termes scientifiques, relativement à ce qu'il s'y passait. C'est stupéfiant.
Je me suis rendu là-bas deux fois. La première fois, notre équipe a détecté des niveaux élevés de rayonnement. Je dois avouer que c'était très dangereux, nous ne pouvions pas nous protéger. Les rares habitants de la région avaient bien sûr entendu parler de l'installation et nous l'ont décrite. Ils ont parlé de structures semblables à du métal et nous les ont dessinées. Nous avons tout relevé sur une carte. Mais ces gens, leurs familles et les animaux souffraient de maladies dues à l'irradiation.
Les niveaux de rayonnement sont continuellement contrôlés depuis six ans et aujourd'hui tout le monde - y compris les animaux - a déserté la forêt. Laissez-moi vous confier quelque chose à propos de l'explosion de Tunguska - quelque chose dont on n'a jamais parlé auparavant. Deux mois avant l'explosion, tous les animaux ont fui la région. On aurait dit que l'installation s'était mise sous tension pour s'occuper de l'astéroïde. Cela s'est accompagné d'une augmentation du rayonnement. La même chose se produit actuellement, aujourd'hui même.

GB : A-t-on prévu de monter une autre expédition dans la région et de visiter l'installation ?

VU: Le rayonnement est un facteur à prendre en compte mais, oui, une autre expédition est prévue pour un peu plus tard dans l'année. Ecoutez, nous ne voulons rien cacher. Nous serons heureux d'accueillir des participants du monde entier mais les personnes que nous invitons doivent être responsables aux yeux du monde. Nous voulons des gens honnêtes, ouverts et transparents, désireux de coopérer et d'échanger puis de diffuser les informations scientifiques. Je vous invite, Graham, à venir en Russie et à visiter l'installation au titre d'observateur.

GB : Ce serait un grand honneur. Merci.

VU: Vous pouvez dire à tout le monde que nous, les Russes, avons décidé qu'il était temps que d'autres personnes soient au courant, et pas juste un petit nombre.
Source : Planète


Liens

http://youtu.be/HXfvhJoNi90 événement sur la Toungouska
http://youtu.be/dP4gvhYJ7o4 les catastrophes (français)
http://youtu.be/V46DC8ThEuo Historia Channel 1 (Espagnol)
http://youtu.be/WQlcwisC7dw Historia channel 2 (espagnol)





Cliquez pour afficher l


Cliquez pour afficher l


Cliquez pour afficher l


Attacher un fichier:



gif  bodaib10.gif (66.94 KB)
3_51cf499be546c.gif 507X345 px

gif  bodaib11.gif (23.98 KB)
3_51cf49b32461d.gif 485X288 px

jpg  mushroom.jpg (30.91 KB)
3_51cf49c7b8d2b.jpg 287X448 px

jpg  SSI_20130503164307_V.jpg (20.24 KB)
3_51cf4ccd14972.jpg 500X334 px

jpg  02-ChekoTreeN2.jpg (550.98 KB)
3_51cf4cea5acfe.jpg 961X768 px

jpg  t336876.jpg (49.62 KB)
3_51cf4cfd37acd.jpg 500X600 px

Posté le : 29/06/2013 22:58
Transférer la contribution vers d'autres applications Transférer


L'éclipse du 30 Juin 1973
Administrateur
Inscrit:
14/12/2011 15:49
De Montpellier
Messages: 9500
Niveau : 63; EXP : 93
HP : 629 / 1573
MP : 3166 / 57675
Hors Ligne


Le 30 Juin 1973 eut lieu l'éclipse du siècle


Une éclipse de Soleil se produit lorsque la Lune se trouve entre le Soleil et la Terre, ce qui ne peut se passer que lors d'une nouvelle Lune. Une partie de la Terre se trouve alors dans l'ombre ou la pénombre de la Lune.
Une éclipse de Lune se produit lorsque la Terre se trouve entre le Soleil et la Lune, ce qui ne peut se passer que lors d'une pleine Lune. La Lune se trouve alors dans l'ombre de la Terre.

Ombre et pénombre.

Une éclipse peut être totale ou partielle.
Lorsque la source de lumière est entièrement bloquée par l'objet éclipsant, on parle d'éclipse totale.
Si l'objet éclipsant ne bloque pas entièrement la lumière provenant de la source, on parle d'éclipse partielle.
NB : Une éclipse annulaire est un cas particulier d'éclipse partielle où les trois objets concernés sont parfaitement alignés, mais où l'objet éclipsant est trop petit (ou l'objet éclipsé trop gros) pour bloquer complètement la source de lumière : il reste alors un anneau lumineux encore visible.
C'est une situation relativement fréquente pour les éclipses de Soleil car, bien que par coïncidence, la Lune et le Soleil aient quasiment la même taille apparente vus de la Terre, selon leurs distances respectives à la Terre, une faible différence de diamètre apparent, de l'ordre de quelques % est perceptible.
À partir de la Terre, une éclipse n'est possible que lorsque le Soleil, la Lune et la Terre sont alignés.
Si le plan de l'orbite de la Lune coïncidait avec celui de la Terre, appelé l'écliptique, il y aurait une éclipse de Soleil et une éclipse de Lune chaque mois synodique lunaire. Comme ces deux plans sont inclinés d'un angle de 5°09', il faut que la Lune soit à proximité d'un des deux points d'intersection de ces plans, points appelés nœuds, pour qu'une éclipse puisse se produire.
Pour une éclipse totale de Lune, l'écart entre la Lune et un nœud ne doit pas dépasser 4,6°, pour une éclipse partielle de Soleil, cet écart peut aller jusqu'à 10,3°.


Phases générales d'une éclipse solaire

Le commencement de l'éclipse totale est l'instant où le cône de pénombre de la Lune commence à balayer le disque terrestre.
Le commencement de l'éclipse totale ou annulaire est l'instant où le cône d'ombre de la Lune commence à balayer le disque terrestre.
Le commencement de la centralité est l'instant où l'axe du cône d'ombre de la Lune commence à balayer le disque terrestre.
Le maximum de l'éclipse est l'instant où la grandeur de l'éclipse est maximale (l'instant où la plus grande surface terrestre est dans l'ombre).
La fin de la centralité est l'instant où l'axe du cône d'ombre de la Lune termine de balayer le disque terrestre.
La fin de l'éclipse totale ou annulaire est l'instant où le cône d'ombre de la Lune termine de balayer le disque terrestre.
La fin de l'éclipse générale est l'instant où le cône de pénombre de la Lune termine de balayer le disque terrestre.
Cliquez pour afficher l


Phases locales d'une éclipse solaire

On appelle « premier contact » ou « premier contact extérieur » le moment où le disque lunaire commence à empiéter sur le disque solaire.
On appelle « deuxième contact » ou « premier contact intérieur » le moment où le disque lunaire est complètement entouré par le disque solaire (éclipse annulaire) ou le moment où le disque solaire disparaît complètement (éclipse totale).
On appelle « troisième contact » ou « deuxième contact intérieur » le moment où le disque lunaire commence à se dégager du disque solaire (éclipse annulaire) ou le moment où le disque solaire commence à réapparaître (éclipse totale) avec « l'effet diamant ».
Enfin, on appelle « quatrième contact » ou « deuxième contact extérieur » le moment où le disque solaire se détache du disque lunaire.
En France métropolitaine, il faudra attendre 2081 pour observer la prochaine éclipse totale de Soleil.


Phases d'une éclipse de Lune.

Éclipse lunaire.
L'éclipse lunaire est un assombrissement de la Lune, qui se produit lorsqu'elle passe dans le cône d'ombre de la Terre. Elle ne se produit que lors de la pleine lune.
Il y a trois types d'éclipses lunaires :
par la pénombre, lorsque la Lune passe uniquement dans le cône de pénombre de la Terre ;
partielles, lorsque la Lune passe en partie dans le cône d'ombre de la Terre ;
totales, lorsque la Lune passe en totalité dans le cône d'ombre de la Terre.
On appelle « premier contact » ou « premier contact extérieur » le moment où la Lune commence à entrer dans le cône d'ombre de la Terre.
On appelle « deuxième contact » ou « premier contact intérieur » le moment où la Lune entre complètement dans le cône d'ombre de la Terre. C'est le début de la totalité.
Le maximum de l'éclipse est l'instant où la distance angulaire entre le centre du disque lunaire et le centre du cône d'ombre atteint sa plus petite valeur.
On appelle « troisième contact » ou « deuxième contact intérieur » le moment où la Lune commence à sortir du cône d'ombre de la Terre. C'est la fin de la totalité.* Enfin, on appelle « quatrième contact » ou « deuxième contact extérieur » le moment où la Lune sort complètement du cône d'ombre de la Terre.


Cycles

En pratique, de 4 à 7 éclipses de Soleil comme de Lune peuvent se produire annuellement.
Elles se produisent par groupes séparés par un intervalle de 173 jours qu'on appelle année draconitique.
Ces groupes sont constitués d'une éclipse de Soleil ou d'une succession d'éclipses de Soleil, ou bien d'une éclipse de Lune et d'une autre éclipse de Soleil.
Le Soleil et un nœud de l'orbite lunaire se retrouvent dans la même direction tous les 346,62 jours.
19 de ces périodes, soit 6585,3 jours ou 18 ans et 11 jours, ont presque la même durée que 223 mois synodiques lunaires. Ceci veut dire que la configuration Lune-Soleil et les éclipses se répètent dans le même ordre dans le même laps de temps.
Ce cycle est appelé Saros ; contrairement à ce qui est parfois écrit y compris par Edmond Halley lui-même, ce cycle était inconnu des Babyloniens.
Comme la durée exacte de ce cycle n'est pas un nombre entier de jours mais possède un excédent d'environ 1/3 de jour, les éclipses se reproduisent donc selon ce cycle avec un décalage d'environ 8 heures et sont donc visibles à une longitude distante d'environ 120° par rapport à celle du cycle précédent.
Un autre cycle concernant les éclipses est l'Inex. Sa durée est de 358 mois synodiques lunaires (28,9 ans) après lequel les mêmes éclipses se reproduisent quasiment à la même longitude géographique mais à une latitude opposée.

L'éclypse du siècle

L'éclipse solaire du 30 juin 1973 qui a été observée en Afrique, au sud du Sahara, a été appelée l'éclipse du siècle au vu de sa très longue durée. Un film montre l'ampleur des moyens mis en oeuvre par la communauté scientifique internationale, tout en exposant le mécanisme d'une éclipse et son intérêt pour la recherche fondamentale.
L'utilisation du supersonique Concorde 001, spécialement adapté par l'Aérospatiale pour ce vol, a permis d'observer pour la première fois une éclipse pendant 74 minutes et d'assister à la progression de l'ombre de la lune se déplaçant sur la terre. Vues réelles - aériennes - accélérées.

cliquez : Nasa-éclipse solaire
Et là : http://xjubier.free.fr/site_movies/TS ... Concorde_E-Flight_SEM.mp4

Conférence sur la journée du 6 JUIN 1973 :

"Pour cette conférence exceptionnelle, nous accueillons André TURCAT, pilote d’essai qui eut l'honneur de prendre les commandes du premier Concorde sorti des usines de l'Aérospatiale à Toulouse-Blagnac en mars 1969. C'est également lui qui inaugura en octobre 1969 le premier vol supersonique de Concorde.
« Les éclipses de Soleil. Observation de l'éclipse de 1973 depuis Concorde »
Le 30 juin 1973, une éclipse totale de Soleil fut suivie à bord d'un Concorde en vol supersonique. Le Concorde volait dans l'ombre de la Lune presqu'aussi vite que le déplacement de cette ombre à la surface de la Terre, le tout se passant au-dessus de l'Afrique. Pour les astronomes embarqués, ce fut la plus longue éclipse jamais observée : 74 minutes alors que sur terre, la période de totalité ne dure jamais plus de 8 minutes !"


Eclipse totale de Soleil du 30 juin 1973 depuis le vol Concorde 001

Le Concorde 001, piloté par le pilote d’essai André Turcat et spécialement équipé d’appareils de mesures, a suivi l’éclipse totale de soleil du 30 juin 1973 en restant dans le cône d’ombre de la Lune pendant près de 74 minutes.
Afin de bénéficier de l’extraordinaire vitesse de vol de l’avion, les équipes françaises dirigées par Pierre Léna et Serge Koutchmy ainsi que quelques autres ont embarqué à bord du Concorde 001, truffé d’instruments de mesures, de caméras et d’appareils photos, pour suivre l’ombre de la Lune au-dessus du Sahara à la vitesse de Mach 2 (plus de 2.200 km/h) et à l’altitude de 17.000 mètres, et ainsi multiplier par dix la durée de la totalité.
En plongeant dans l’ombre de la Lune à la même vitesse qu’elle, le Concorde allait pouvoir rester dans la nuit ainsi pendant près de 74 minutes, le temps pour les astronomes et physiciens embarqués de faire toutes les expériences qu’ils purent imaginer afin de remplir cette durée de soleil noir incroyable. Ils ont ainsi pu réaliser en une heure et quart ce qui aurait pris plusieurs dizaines d’années à faire en observant une quinzaine d’éclipses totales depuis des lieux qui n’auraient pas forcément bénéficié d’un ciel totalement dégagé.


L'Evénement : Eclipse solaire par André Turcat -

25-03-2008 Le jour où j’ai suivi l’éclipse du soleil en Concorde
Une éclipse est prévue au-dessus de l’Afrique… C’est l’éclipse du siècle parce qu’elle se produira au moment du solstice d’été, ce qui est excessivement rare !

Au début de l’année, un astronome vient trouver André Turcat et lui dit :
« Nous avons calculé que lors de l’éclipse, l’ombre de la lune sur la terre avance à peu près à la vitesse du Concorde, à peine un tout petit peu plus vite. Si vous pouviez la suivre, ça nous permettrait d’étudier une éclipse totale de plus d’une heure, alors qu’observée du sol, comme on l’a toujours fait, une éclipse totale ne dure que trois ou quatre minutes ! »

L’idée fut vite adoptée. Mais pour qu’elle soit réalisable, il fallu fabriquer des hublots sur le toit pour pouvoir observer l’éclipse. Le prototype 001 du Concorde n’avait plus aucune utilité. Ce modèle fut donc transformé pour tenter l’expérience.

Le décollage a lieu le 30 Juin 1973 de Las Palmas. A bord, André Turcat est accompagné d'un groupe de scientifiques Français, Anglais et Américains. Ils rejoignent Fort-Lamy, au Tchad ( qui sera rebaptisé N'Djamena quelques mois plus tard ), en restant dans l’alignement du soleil et de la Lune. Ils partirent avec vingt secondes d’avance, et ils manoeuvreront en l’air pour perdre des secondes. Voler à 18 000 mètres d’altitude et calculer des secondes est extrêmement difficile ! On vole à 600 mètres par seconde : l’avion parcourt un kilomètre en 1, 5 seconde.

Avant d’atteindre le point de départ de l’éclipse, ils ont trois secondes de retard. André Turcat se met au défi de les rattraper ! L’avion joue avec le cosmos, il arrive dans l'ombre à une seconde près.
L’éclipse a déjà commencé, elle les rattrape… et les voici dans l’ombre de la lune ! ils vont voler autour du cercle de la Terre, et ils aperçoivent, à l’horizon, des nuages éclairés par le soleil. Mais eux sont en vol de nuit… L'avion suit l’ombre de la Lune durant 75 minutes.
C’est un vol unique dans l’histoire !

http://www.cerimes.education.fr/articles/article_514/eclipse-73



Les croyances autour des éclipses

Rapport de André Bourgeot chercheur au CNRS attaché au laboratoire d'Abtropologie sociale à Paris.
Afrique saraho-Sahélienne en pays Touareg

« Quand une éclipse de soleil se produit en Ahaggar, les femmes et les enfants sortent et frappent sur des tambourins, des marmites de métal et des plats métalliques. Ils poussent des cris perçants pour que la lune soit effrayée et laisse partir le soleil.
On dit, en effet, que c’est la lune qui a ravi le soleil. Quand il y a une éclipse de lune, la nuit, on agit de même que pour le soleil. On dit que c’est le soleil qui a ravi la lune.
Lorsqu’une éclipse de lune ou de soleil se produit, tout le monde est très troublé ; on dit que c’est la fin du monde qui arrive. »
Ce texte, recueilli au début du siècle par Calassanty de Motylinski et reproduit dans les Textes touarègues en prose, ne correspond plus tout à fait au comportement actuel, aussi nous a-t-il paru intéressant de le mettre en parallèle avec le reportage effectué par A. Bourgeot à l’occasion de l’éclipse totale du soleil du 30 juin 1973.
Le 30 juin 1973, une équipe d’ethnologues a pu observer comment « le soleil a été razzié » en pays touareg.
Ce « pillage » qui a duré sept minutes a vu la victoire finale de l’astre solaire. Le champ de bataille de cette razzia astrale s’étendait entre les 18e et 19e degrés de latitude nord et les 8e et 9e degrés de longitude est, au point de Timilī, en Aïr (Niger) situé dans le kori (oued) du même nom épousant le versant ouest des monts Aroyā situés à environ 200 km au nord d’Agadez.
Le lieu dit Timilī présentait l’avantage d’être éloigné des voies de passage et d’être soustrait aux contacts extérieurs souvent perturbateurs (touristes, administratifs, afflux des observateurs à Timia).
Conditions idéales partiellement oblitérées par l’absence totale d’élément masculin. En effet, Timilī dégagé économiquement des influences agricoles est exclusivement composé d’une vingtaine d’unités de production pastorale constituant des campements de gardiennage (amawel, pl. imawelā).
A ce type de campement particulièrement démuni (strict minimum matériel ainsi qu’en produits de consommation) s’opposent les aghiwā, unités résidentielles où séjourne le reste de la famille qui évolue dans des conditions matérielles normales.
A Timilī, ces « campements de gardiennage » se répartissent en quatre unités distantes les unes des autres de 500 m environ, organisées en arc de cercle orienté selon le cours du kori et gravitant autour du puits. Huttes et troupeaux se fondent dans les bosquets des berges du kori inondées pendant la saison des pluies (juillet-octobre).
La venue des « païens » (les ethnologues) risquait de perturber l’harmonie de ces campements.
Le contact établi, il se poursuit selon une approche non directive afin de tester le degré de pénétration de l’information concernant l’éclipse. Pour ce faire, l’acquisition des termes vernaculaires désignant l’éclipse de lune et l’éclipse de soleil permit de déduire que l’information nous avait précédée et qu’elle avait été largement diffusée par les soins des différentes autorités locales et rapidement colportée de campement en campement. Les chevrières précisèrent le moment (ageldilsit) où se déroulerait l’anebuẓẓ-n-tafuk : la « prise du soleil ».
Les expressions dénommant l’éclipse dans les trois parlers tamašeq suivants renvoient à un même champ sémantique construit sur un sémantème exprimé par la racine des noms d’action :
a) en Aïr (NE. du Niger) : anebuẓẓ-n-tafuk, « le fait d’être pris est celui du soleil » (la prise du soleil). La racine en est le verbe ebuẓẓ : « saisir à pleines mains » ;
b) en Ahaggar (extrême-sud algérien : amihaġ-n-tafuk, « le fait d’être razzié est celui du soleil » (la razzia du soleil), du verbe aheġ (piller) et nom verbal ahlaġ (pillage, razzia) ;
c) en Adġaġ-n-ifoġas (E.N.E. Mali) : ameġi-n-tafuk, « le fait d’être étranglé est celui du soleil » (l’étranglement du soleil), du verbe aġi, étrangler.
Ces trois dénominations traduisent, à des degrés différents, la même notion, celle de surprise violente (saisie, razzia, étranglement) se développant dans une sphère de pensée homogène. Ces terminologies impliquent des nuances engendrées par des pratiques sociales et/ou naturelles spécifiques à ces trois groupements politiques.
1Les rezzou ont été pendant longtemps la caractéristique des guerriers Kel Ahaggar tandis qu’en Aïr, ce qui importait fondamentalement était le butin, la « prise » de guerre. En Adaġ (adġaġ-n-foġas) l’analogie émanerait davantage d’éléments naturels ou animaux. L’éclipse serait le ravin « étranglé » par les montagnes ou bien l’animal domestique (chèvre, âne, chamelon) « étranglé » par l’animal sauvage (hyène, guépard, chacal, etc.). Il se dégage de cette dernière métaphore une distinction pertinente qui caractérise deux notions correspondant à deux pratiques différentes.
En effet, le langage imagé exprime « l’étranglement » du soleil et non pas « l’égorgement » de l’astre des jours.
Les chevrières restent sur place plus tard que d’habitude, pendant que le phénomène est déjà commencé, puis elles se lèvent et décident d’aller abreuver les troupeaux au puits où se trouvent déjà une quarantaine de femmes et d’enfants, c’est-à-dire environ trois fois plus que d’habitude à pareille heure.
La traduction des bandes enregistrées au puits rend compte de nombreux bavardages et commentaires décrivant toutes les activités qui se déroulent directement autour du puits et à proximité de celui-ci. Les réflexions des chevrières ont été sélectionnées à partir de deux critères, à savoir, tout ce qui se dit sur le phénomène et tout ce qui se rapporte aux infidèles, aux « païens », en d’autres termes, aux observateurs.
C’est ainsi que sur 5 h 15 mn d’enregistrement, les chevrières ont consacré environ 30 mn de bavardage à l’éclipse. Même si l’éclipse est entourée d’un mystère angoissant, ce qui compte chez les nomades, c’est le présent. L’attention se cristallise sur l’action présente. Le passé évènementiel est dépourvu d’intérêt à moins qu’il n’alimente des querelles ou des historiettes (tinaqqast). Quant au futur, à quoi bon en parler puisque Dieu seul sait ? Dans ces conditions, il n’est pas surprenant que l’éclipse n’ait pas été le pôle d’attraction et le siège des préoccupations des chevrières.
Les activités se poursuivent normalement autour du puits alors même que l’assombrissement devient perceptible.
L’obscurité s’intensifiant, l’attention des femmes s’est fixée sur un évènement étranger à l’éclipse : trois hommes mettent le feu à un tronc d’arbre mort au creux duquel s’est blottie une vipère. Elles demandent ce que les hommes sont en train de faire. Faut-il y voir un procédé de diversion ? L’hypothèse n’est pas à écarter mais quand on connaît la curiosité aiguë de ces nomades en permanence aux aguets des moindres mouvements, on est en droit de penser que cette diversion n’est pas fondamentale.
L’obscurcissement s’intensifie à l’ouest. A l’écart, une des femmes s’agenouille immobile. Le vent souffle violemment. Le voile sur la tête, prostrée, elle est tournée vers l’ouest.
Bientôt la moitié des femmes s’arrêtent de puiser. La tête et la bouche protégées par le voile, elles s’accroupissent tournées vers l’est, tandis que les autres continuent de puiser et de remplir les outres.
L’occultation est totale. Le soleil est étranglé. Un silence parfait se fige. Seules les ondes déferlantes semblent bruyantes. Elles précipitent dans leur course folle le flot de la vie vers le gouffre béant, inerte, de la fin du monde.
Recroquevillées, entièrement recouvertes de leurs vêtements, certaines femmes se mettent à sangloter, à geindre. Leurs gémissements contagieux modulés et portés par les crescendo et les decrescendo collectifs sont entrecoupés par les recommandations des plus lucides, par les prières des plus conscientes et des plus pieuses. Simultanément, les esprits (kel essuf) prolifèrent et contaminent cinq autres femmes.
Lorsque cesse l’éclipse et que le soleil retrouve son intégrité, chevrières et troupeaux quittent le puits pour se diriger vers les pâturages. La veillée du 30 juin fut animée par des chants et des danses afin, d’une part, de célébrer le retour du soleil et, d’autre part, de chasser les esprits pour calmer les possédées. Le lendemain, 1er juillet, toutes les activités ont repris normalement.
(d’après A. Bourgeot)
On voit que le trouble provoqué par l’éclipse, s’il demeure aujourd’hui réel, est moins profond que dans le passé. Il n’est plus question de fin du monde et le phénomène ne perturbe que faiblement les bergères ignorantes ; ce qui n’empêche point quelques transes et cas de possession. Il est notoire que les femmes touarègues de juin 1973 ne jugent plus nécessaire d’effrayer la lune pour l’empêcher d’avaler le soleil et vice-versa. Cette attitude moins émotionnelle s’explique peut-être dans la mesure où la population avait été suffisamment informée par les autorités du déroulement du phénomène. Si les manifestations extérieures sont, chez les femmes de Timilï, bien réduites par rapport à la conduite antérieure, l’angoisse demeure et se traduit plus dans l’attitude corporelle que dans les propos recueillis par l’ethnologue.

Les croyances autour des éclypses de soleil


" Remarquées dès l'Antiquité en raison de leur aspect spectaculaire, les éclipses de Soleil et de Lune ont fait très tôt l'objet d'observations assidues. Longtemps regardées comme des manifestations divines, elles suscitaient la crainte. Cela leur valut parfois de modifier le cours des batailles. Parallèlement, cependant, le désir de comprendre leur mécanisme et, plus tard, de prédire leur retour, ont contribué à faire progresser le savoir. Ainsi, ces magnifiques phénomènes naturels ont-ils imprimé leur trace à la fois dans l'histoire et dans la science. (…) Paradoxalement, ces phénomènes jadis si redoutés sont à présent très attendus. Les éclipses totales de Soleil n'offrent pas seulement un magnifique spectacle : ce sont aussi des instants privilégiés pour l'étude scientifique de l'atmosphère supérieure du Soleil, la couronne solaire, aux caractéristiques encore mal expliquées. "
P. De La cotardière (Pt de la société astronomique de france)


Légendes et coutumes à travers le monde

Toutes les civilisations du monde possèdent dans leur patrimoine culturel leur lot de mythes et de légendes sensés apporter une explication aux phénomènes célestes. Parmi ces derniers, les éclipses de Lune et de Soleil, par leur côté mystérieux et inquiétant, ont longtemps frappé l'imagination populaire. Pour les peuples antiques, c'étaient des puissances supérieures qui étaient responsables de ce désordre cosmique : elles agressaient le Soleil ou la Lune, le plus souvent sous la forme d'animaux redoutables… C'est pourquoi, afin d'effrayer l'assaillant pour lui faire lâcher prise, s'instaura un peu partout la coutume de produire un maximum de bruit et d'agitation en criant et en frappant sur des gongs ou des tambours.


Eclipses d'hier et d'aujourd'hui.

Aujourd'hui, le spectacle d'une éclipse est très apprécié du grand public, et les éclipses totales de Soleil déplacent même des foules d'amateurs en un lieu donné, vu leur rareté et leur magnificence… Néanmoins, cela n'a pas toujours été le cas puisque dans un lointain passé les éclipses étaient particulièrement redoutées de nos ancêtres qui les interprétaient comme des signes de mauvais augure, voire de malédiction !

A ce propos, les récits antiques mentionnent des visions de lunes ensanglantées et de soleils ténébreux, lesquels pourtant finissaient toujours par retrouver leur éclat premier, au grand soulagement des témoins… Cette attitude bien compréhensive puisque due à l'ignorance du mécanisme des éclipses, prit fin dès que les populations furent en mesure de connaître les causes de ces phénomènes, tandis que de leur côté, les astronomes annonçaient ces derniers avec de plus en plus d'exactitude : aujourd'hui, le début et la fin d'une éclipse se calcule à la seconde près !

Dans leur présentation des éclipses historiques et des découvertes qu'elles ont induites, les auteurs de l'ouvrage "Éclipses totales" précisent : " Les premières observations datées de ces phénomènes célestes remontent aux Indiens, aux Chaldéens, aux Babyloniens et aux Chinois. Le besoin de l'astrologie et du calendrier conduisirent aux premiers essais de prédiction des éclipses. Cette activité nécessitait une étude approfondie des observations anciennes inscrites sur des tablettes astronomiques donnant la liste des éclipses passées, et tentant de prédire celles à venir ".
A ce sujet, certaines traditions de l'Asie orientale prouvent qu'il était déjà possible de prévoir les dates des éclipses environ 2300 ans avant notre ère !

Seulement, ces prédictions n'étaient pas établies grâce à la compréhension des mécanismes célestes mais selon une loi empirique de récurrence : en effet, les anciens astronomes avaient remarqué que les configurations relatives des trois astres concernés, Soleil-Terre-Lune, se reproduisaient à l'identique au bout d'une période de 6.585 jours (environ 18 ans) appelée saros . Il fallut attendre le 11 ème siècle avant J.-C. pour que les Grecs soient en mesure de comprendre les mécanismes impliqués dans ces phénomènes, lesquels néanmoins continuèrent à être redoutés des populations, ce qui eut parfois pour conséquence d'influencer l'issue d'une bataille…

Voici, parmi les plus célèbres éclipses de Lune et de Soleil, celles qui ont marqué l'histoire de l'humanité – et parfois modifié le cours de son destin – ou qui ont permis certaines avancées dans le domaine scientifique, notamment en astrophysique.

21 octobre 3784 avant J.-C.
, Inde : L'éclipse solaire des peuples de l'Indus.
C'est l'éclipse la plus ancienne qui ait laissé des traces dans la mémoire de l'humanité, en l'occurrence la mémoire des peuples de la vallée de l'Indus située au nord du sous-continent indien.

22 octobre 2137 avant J.-C.
, Chine : L'éclipse solaire de Ho et de Hi.
Un antique manuscrit chinois gravé dans un os relate que les frères Ho et Hi, astronomes à la cour de l'empereur, furent exécutés pour ne pas avoir été à la hauteur de leur tâche… Mais les versions diffèrent quant à la nature de leur faute : pour les uns, ils auraient été incapables de prédire la date exacte du phénomène ; pour les autres, ils l'auraient correctement annoncée mais, ivres morts le jour en question, ils auraient omis de convoquer les archers et les tambourinaires chargés d'effrayer le dragon qui, selon la légende, allait tenter d'avaler le disque solaire…

15 juin 763 avant J.-C.
, en Assyrie : L'éclipse solaire de l'Ancien Testament.
Grâce à une chronique assyrienne, les historiens ont pu utiliser la mention de cette éclipse pour préciser la chronologie des premiers âges bibliques. En effet, il est dit dans l'Ancien Testament : " Et ce jour-là, dit le Seigneur, je ferai disparaître le Soleil à midi, et la Terre s'obscurcira dans la lumière du jour. " Or, durant l'année du calendrier assyrien correspondant à l'an 763 avant notre ère, une tablette fut gravée à Ninive avec ces mots : " Insurrection dans la cité d'Assour. Au mois de Sivan, le Soleil fut éclipsé. "

27 août 413 avant J.-C
., Sicile : L'éclipse lunaire de Nikias.
Cette éclipse de Lune eut une influence décisive dans l'issue de la guerre du Péloponnèse opposant les deux cités grecques Athènes et Sparte. Au cours de la seconde expédition des Athéniens contre la Sicile, la flotte du général grec Nikias se trouva immobilisée dans la rade de Syracuse défendue par les Syracusiens. Au cours d'une nuit de pleine lune durant laquelle les navires d'Athènes avaient commencé à forcer le barrage, il advint une éclipse totale du disque lunaire… Nikias vit là un signe dissuasif des dieux et renonça provisoirement à son opération, préférant attendre la pleine lune suivante. Cependant, après cette première alerte, les défenseurs de Syracuse renforcèrent leur barrage, si bien qu'un mois plus tard, lorsque la flotte athénienne reprit son offensive, elle se trouva refoulée dans la baie. Ce fut un véritable désastre : 29.000 soldats massacrés et 200 navires détruits ! Cette lourde défaite entraîna la chute d'Athènes en 404 av. J.-C.

IV ème siècle
avant J.-C., Grèce : Les éclipses lunaires d'Aristote.
Ce grand philosophe, élève de Platon et précepteur d'Alexandre le Grand, avait déjà compris en son temps que les corps célestes étaient sphériques. De leur côté, les pythagoriciens avaient émis l'idée que la Lune était une sphère éclairée par le Soleil après avoir observé l'aspect qu'elle prenait tout au long de ses phases. Aristote fit à son tour la démonstration de la rotondité de la Terre à partir …des éclipses de Lune dans leur phase de partialité ! En effet, lorsque la Lune entre dans l'ombre de notre planète, cette ombre se projette sur son limbe éclairé de face par le Soleil : la frontière entre la partie du limbe qui s'obscurcit et la partie qui reste éclairée présente une courbure très nette. Aristote montra ensuite que si la terre était par exemple cubique ou pyramidale, il n'en serait pas ainsi.

24 novembre de l'an 29
, Palestine : L'éclipse solaire de la crucifixion ?
Dans l'Evangile selon Saint Matthieu, au chapitre de la mort de Jésus, on relève une phrase qui évoque une éclipse totale de Soleil : " A partir de la sixième heure, l'obscurité se fit sur tout le pays jusqu'à la neuvième heure. " D'après leurs calculs, les astronomes montrent qu'à Jérusalem une éclipse de ce type a bien eu lieu, mais pas en l'an 33, année de la mort du Christ selon les Evangiles : ce fut le 24 novembre de l'an 29. De plus, la phase de totalité se produisit vers 11 heures du matin et non vers 3 heures de l'après-midi, au moment de la mort du Christ comme le veut la tradition chrétienne… Aujourd'hui, plus de 2000 ans après, il semble donc important de rester prudent et rigoureux avant de vouloir dater avec certitude un évènement d'une telle portée universelle…

5 mai 840, Bavière : L'éclipse solaire de l'empereur Louis.

L'ouvrage "Eclipses, les rendez-vous célestes" , relate la chronique suivante : " Louis de Bavière, fils de Charlemagne, était à la tête d'un vaste empire lorsque, le 5 mai 840, il assista à cinq minutes de totalité d'une éclipse solaire. Il en aurait été si effrayé, qu'il mourut peu après. Ses trois fils se disputèrent aussitôt sa succession. Leur querelle s'acheva trois ans plus tard avec le traité de Verdun qui divisa l'Europe en trois grandes régions correspondant aujourd'hui à la France, à l'Allemagne et à l'Italie. ".

22 mai 1453,
Empire bysantin : L'éclipse lunaire de Constantinople.
Une ancienne prophétie affirmait que la ville de Bysance, devenue Constantinople, ne pourrait jamais tomber, lors d'une phase de Lune croissante, sous les coups d'un assaillant… En avril 1453, l'armée turque du sultan Mohammed II bombarda les murs de l'antique cité et fit le siège de la ville. A chaque nouvel assaut, les assiégés parvenaient à repousser les soldats turcs, pourtant plus nombreux et mieux armés, mais s'épuisaient néanmoins au fil des jours. Un soir, le 22 mai, le moral des troupes bysantines reçut un coup terrible lorsque la Lune se leva… éclipsée… Alors commença la déroute et, six jours plus tard, la ville fut mise à sac. La chute de Constantinople causa un choc majeur pour la civilisation occidentale : le cours de l'histoire pour les nations européennes en fut profondément modifié.

29 février 1504
, Antilles : L'éclipse lunaire de Christophe Colomb.
Les éclipses des siècles passés n'ont pas eu que des effets néfastes : des personnages en situation délicate ont su se les approprier afin que les évènements tournent en leur faveur, tout comme notre célébrité Tintin sur son bûcher dans le Temple du Soleil qui se tira d'affaire grâce à une éclipse solaire. Ainsi, le grand navigateur Christophe Colomb profita d'une éclipse de Lune pour se sortir d'un mauvais pas durant son cinquième voyage vers la Nouveau Monde. En 1504, après qu'il eut abordé l'île de la Jamaïque dans de très mauvaises conditions, la moitié de son équipage se mutina, déroba les réserves alimentaires, tuant même quelques indigènes. Le chef de ces derniers refusa donc au navigateur de lui fournir des vivres, et la disette s'installa…. Trois jours avant une éclipse de Lune providentielle, Christophe Colomb fit annoncer à toute la tribu que le dieu chrétien allait donner un signe céleste de son mécontentement. Durant la nuit du 29 février, la Lune d'un rouge sombre plongea les indigènes dans la terreur, si bien qu'ils acceptèrent sur le champ d'aider le navigateur jusqu'à l'arrivée des secours… Notons en passant que Christophe Colomb exploita d‘autres éclipses, mais à titre scientifique cette fois : il fut l'un des premiers à les utiliser pour mesurer la latitude du lieu d'observation.

22 mai 1724,
Paris : L'éclipse solaire de Louis XV.
Ce jour-là, à Versailles, le jeune roi Louis XV âgé seulement de quatorze ans, fut certainement très impressionné par le spectacle de cette éclipse totale qui concerna la région parisienne. A ses côtés, un mémorialiste de l'Académie royale des Sciences, nota : " Dans l'instant que le Soleil fut entièrement couvert, ce furent des ténèbres profondes, différentes de celles de la nuit. On vit le Soleil, Mercure et Vénus sur la même ligne droite . Les oiseaux effrayés à l'ordinaire cessèrent de chanter et recherchèrent des retraites ". Pour la région parisienne, ce fut donc la dernière éclipse totale du millénaire puisque le 11 août dernier, la bande de totalité se situant plus au nord, les parisiens ne virent qu'un soleil éclipsé à 99%… Pour eux, il faudra attendre l'éclipse totale du 3 septembre 2081, soit plus de 350 ans après celle de Louis XV !


15 mai 1836
, Ecosse : L'éclipse solaire de Francis Baily.
Grâce à cette éclipse qui fut annulaire, Francis Baily, astronome anglais amateur – nous insistons sur ce point – détermina la cause d'un curieux et superbe phénomène (qui se produit également lors des éclipses totales, mais de manière beaucoup plus brève). Lorsque la Lune passa juste devant le Soleil, il porta toute son attention sur ces " grains de lumière en chapelet " qui apparurent au bord du disque noir . Distinguant des irrégularités en bordure de celui-ci, il se douta qu'il s'agissait des montagnes lunaires et comprit que la lumière solaire, stoppée par elles, perçait au travers des vallées. Depuis ce jour, de nombreux astronomes – professionnels ceux-là – ont parcouru le monde pour étudier à leur tour ce phénomène qui a gardé le nom de son " inventeur ". Cet exemple montre, parmi beaucoup d'autres, la contribution apportée par de simples astronomes amateurs aux sciences de l'Univers…

28 juillet 1851
, Autriche : L'éclipse solaire de Berkovsky.
C'est au cours de cette éclipse que l'Autrichien Berkovsky réussit la première photographie montrant la couronne solaire et les protubérances. Cependant, la nature même de ces éléments était encore mal connue des astronmes : quelques décennies auparavant, la plupart d'entre eux, comme le célèbre Edmund Halley, pensaient que la couronne et les protubérance appartenaient à la Lune… Cependant, un grand pas fut franchi dès la seconde moitié du XIX ème siècle lorsque l'utilisation de spectroscopes permit d'analyser de plus en plus finement l'auréole autour du Soleil. Concernant les protubérances, deux photographies prises en 1860 lors d'une même éclipse mais en deux endroits différents, distants de cinq cents kilomètres, tranchèrent le débat : aucun décalage du fait de la parallaxe n'apparut en comparant les deux clichés, ce qui prouva que les protubérances ne pouvaient appartenir à la Lune…

4 juillet 1917
, Egypte : L'éclipse lunaire de Laurence d'Arabie.
Selon une tradition de l'Islam, une éclipse de Lune qui se produirait pendant une période de ramadan pourrait annoncer la venue du Jugement dernier. Cette coïncidence eut lieu effectivement le 4 juillet 1917 et fut visible dans la péninsule du Sinaï, en pleine guerre mondiale. Un anglais, Thomas Edward Lawrence, immortalisé sous le nom de " Lawrence d'Arabie " par le film qui raconta ses aventures, réalisa un véritable exploit en prenant le port fortifié d'Aqaba à la tête d'une cinquantaine de Bédouins seulement. Ces derniers forcèrent sans difficulté un poste de défense à la faveur de l'éclipse de Lune : en face d'eux, les soldats Turcs, superstitieux et affolés, ne pensaient qu'à secourir la Lune qu'ils croyaient menacée, en tirant des coups de feu en l'air et en frappant des pots de cuivre… Le port d'Aqaba fut pris quelques jours après, ce qui permit aux Alliés de récupérer Jérusalem et Damas.


29 mai 1919,
Brésil et Afrique : L'éclipse solaire d'Albert Einstein
Empruntons aux auteurs de l'ouvrage Eclipses, les rendez-vous célestes les quelques lignes qu'ils consacrent à celle du 29 mai 1919, laquelle, de façon inattendue, propulsa à l'avant-scène du monde scientifique un certain Albert Einstein… " Cette éclipse totale de Soleil fut utilisée pour confirmer de façon spectaculaire la nouvelle théorie de la relativité générale proposée par Einstein en 1915. Des mesures prouvèrent que le trajet des rayons lumineux issus d'une étoile proche de l'astre éclipsé, étaient déviés par le puissant champ de gravité de ce dernier. Cela signifiait que la gravitation n'était plus correctement décrite par la loi de l'attraction universelle de Newton, mais devait s'interpréter comme la manifestation d'une " courbure " sous-jacente de l'espace-temps, engendrée par les corps massifs. Bien que le public ne comprit rien à cette nouvelle théorie, Einstein devint presque du jour au lendemain le savant le plus populaire du monde. "

25 février 1952,
Egypte : L'éclipse solaire de Bernard Lyot
En revanche, ce grand astrophysicien – et bricoleur de génie – que fut Bernard Lyot est peu connu du grand public français : cela est bien dommage ! En effet, c'est lui qui inventa puis mit au point le " coronographe ", appareil permettant d'étudier la couronne solaire en dehors des éclipses : cela fit progresser rapidement, avant l'ère spatiale, la connaissance de l'atmosphère du Soleil. Grâce à ses remarquables travaux, Bernard Lyot devint en 1939, à 42 ans, le plus jeune académicien des sciences. Déjà, à l'âge de 13 ans, il avait rédigé seul un cahier d'expériences dans le plus pur esprit La main à la pâte, bien avant l'heure…. Début 1952, en prévision de l'éclipse totale du 25 février, il se rendit à Khartoum, capitale du Soudan alors anglo-égyptien, à la tête d'une équipe de jeunes astronomes dont certains, comme Jean-Claude Pecker et Audouin Dollfus, devinrent célèbres par la suite. Parmi les nombreuses expériences prévues, la mission de Bernard Lyot consista à utiliser un spectrographe à fente courbe, conçu et construit par ses soins, pour affiner l'étude de la couronne solaire : ce fut une totale réussite. D'autre part, la radioastronomie en plein essor à l'époque, apporta lors de cette éclipse une contribution très importante. Mais en revanche, cette mission fut fatale à son auteur car, le 2 avril 1952, Bernard Lyot tombait foudroyé par une crise cardiaque…

30 juin 1973
, au dessus de l'Afrique : L'éclipse solaire du Concorde 001.
A partir des années 50, de nombreux vols scientifiques furent organisés à bord d'avions de plus en plus rapides. Ces derniers étaient chargés de se maintenir un maximum de temps au cœur même de l'ombre lunaire filant à presque 3000 km/h ! Ce procédé devait permettre aux astronomes de prolonger le plus possible, en fonction de la vitesse de l'avion, la durée de leurs observations durant la phase de totalité de l'éclipse. Après la Caravelle, les équipes scientifiques s'embarquèrent à bord de bombardiers, de jets, de chasseurs de plus en plus rapides… L'un de ces vols obtint un succès retentissant : ce fut celui du premier prototype du Concorde, lequel terminait ses années d'essai. Aux altitudes stratosphériques, il volait à Mach 2, donc deux fois la vitesse du son et surtout, il permit l'implantation d'un hublot optique suspendu au plafond de sa carlingue. Ainsi, les astronomes à son bord purent profiter de …74 mn de totalité ! A l'origine de cette aventure, il nous faut citer Pierre Léna, le co-fondateur, 23 ans après, de La main à la Pâte avec Georges Charpak et Yves Quéré) : à cette époque, il était à la tête du groupe d'astrophysique infrarouge de l'observatoire de Meudon déjà impliqué dans des expériences à bord d'avions. Mais cette expérience, très coûteuse malgré tout, ne fut pas renouvelée par la suite : entre temps, les scientifiques se préparaient à franchir un autre pas, spatial celui-là…

11 août 99, au-dessus de Europe : L'éclipse solaire de la station Mir.
Le 11 août dernier , c'est depuis l'espace que l'on a pu apercevoir dans sa globalité la tache, sur Terre, du cône d'ombre de la Lune lors de l'éclipse de Soleil : les quelques personnes qui ont eu ce privilège se trouvaient ni plus moins à bord de Mir, la station orbitale russe. Travaillant à bord depuis six mois, le spationaute français Jean-Pierre Haigneré a pu observer la tache d'ombre filant à vive allure peu avant son passage sur la France. Elle traversait alors la Manche recouverte de nuages et offrait l'aspect – peu engageant selon ses dires ! – d'une large tache noire aux contours très flous… Il en a pris néanmoins une très belle photo que l'on retrouve dans plusieurs publications, dont la revue L'Astronomie de la SAF ( n° 113, été 99) et l'ouvrage Eclipses, les rendez-vous célestes déjà cité.

Pour clore cette rubrique consacrée aux " éclipses d'hier et d'aujourd'hui ", laissons la parole à Jean-Claude Pecker, membre de l'Académie des Sciences, avec un court extrait de sa préface dans l'ouvrage Eclipses totales déjà cité :

" Les non-scientifiques eux-mêmes peuvent tirer plusieurs enseignements de ce passage de l'ombre de la Lune sur la Terre. L'un d'eux est le sentiment de la précision des évènements astronomiques : à la fraction de seconde près, au mètre près, le trajet de l'éclipse est balisé des années à l'avance. Le caractère d'exactitude des déductions que l'on peut tirer de la connaissance scientifique s'affirme avec éclat.
" Mais restera aussi, simplement, pour nous tous, astronomes solaires professionnels ou amateurs, ce regard ébloui devant la beauté des phénomènes du ciel, à côté desquels notre Terre n'est qu'un caillou morose… "

Emmanuel Di Folco Dr à l'observatoire de Paris


Liens :
http://youtu.be/zHLyypLk-0w l'éclipse dans le concorde
http://youtu.be/juImmdasMSY dans le concorde
http://youtu.be/Bxi9o6U8ih0 éclipse totale




Concorde 001


Nasa-éclipse solaire

Attacher un fichier:



jpg  986527_eclipse.jpg (25.55 KB)
3_51cf37cad73af.jpg 500X327 px

gif  924_histor2.gif (46.65 KB)
3_51cf37e1103f7.gif 400X461 px

jpg  100px-Film_eclipse_soleil_1999_rotation.jpg (6.50 KB)
3_51cf37ee6f4be.jpg 100X713 px

gif  924_page.gif (76.96 KB)
3_51cf37fc9b142.gif 450X589 px

gif  924_histoire2.gif (19.63 KB)
3_51cf380c80486.gif 301X218 px

gif  924_illustra1.gif (25.67 KB)
3_51cf381866438.gif 416X653 px

jpg  Concorde1973_Philatelie.jpg (61.00 KB)
3_51cf38381a756.jpg 577X320 px

jpg  TSE_1973_Concorde_E-Flight_GE.jpg (119.18 KB)
3_51cf38461cff9.jpg 1024X380 px

jpg  Concorde001_F-WTSS_Takeoff.jpg (48.10 KB)
3_51cf3853bb848.jpg 900X408 px

jpg  eclipse.jpg (15.21 KB)
3_51cf38705466b.jpg 600X384 px

jpg  600px-Solar_eclips_1999_5.jpg (14.74 KB)
3_51cf388008e67.jpg 600X600 px

jpg  sipa_00582867_000004.jpg (10.62 KB)
3_51cf388b8eede.jpg 494X351 px

jpg  eclips.jpg (68.28 KB)
3_51cf3898327e4.jpg 1500X1165 px

jpg  téléchargement.jpg (4.95 KB)
3_51cf4f1896808.jpg 301X167 px

jpg  lune3.jpg (32.01 KB)
3_51cf4f2ba04a9.jpg 536X270 px

jpg  eclipse de soleil.jpg (43.68 KB)
3_51cf4f3e8537c.jpg 620X305 px

jpg  une-eclipse-solaire.jpg (13.62 KB)
3_51cf4f565b70f.jpg 400X300 px

Posté le : 29/06/2013 21:42
Transférer la contribution vers d'autres applications Transférer


Le siège de Maastricht
Administrateur
Inscrit:
14/12/2011 15:49
De Montpellier
Messages: 9500
Niveau : 63; EXP : 93
HP : 629 / 1573
MP : 3166 / 57675
Hors Ligne
Le 30 Juin 1673 la forteresse de Maastricht battu par vauban,

se rend et signe sa reddition.


Les 13 jours de Maastricht

On savait la ville difficile à prendre. Il suffit pourtant de treize jours à Louis XIV pour s'emparer de Maastricht, en juin 1673. Grâce à une nouvelle technique de siège mise au point par Vauban.
Si Vauban est resté célèbre comme « preneur de villes », il le doit au siège de Maastricht, pendant la seconde campagne de la guerre de Hollande 1672-1678. « Prise en treize jours » , indique fièrement la légende du tableau de la galerie des Glaces à Versailles qui illustre l'événement. Il est vrai qu'en 1579 Maastricht avait résisté deux mois durant aux assauts du prince de Parme.

En ce mois de juin 1673, l'ingénieur a mis au point une technique qui sera appliquée jusqu'à la guerre franco-allemande de 1870 : le « siège à la Vauban ». Un siège méthodique, « dramaturgique » unité de lieu, d'action, de temps, mélange de tragédie classique et de raison cartésienne, avec une gestion des hommes et des moyens particulièrement efficace : d'abord tenue secrète, mais vite éventée, la méthode sera bientôt diffusée dans toute l'Europe...

Située au confluent des fleuves Jaar et Meuse, la ville de Maastricht était protégée par d'importantes fortifications l'enserrant dans une quadruple ceinture de pierres. Pour s'en emparer, Louis XIV pouvait compter sur 26 000 fantassins et 19 000 cavaliers. L'artillerie disposait de 58 pièces de canon - un chiffre énorme pour l'époque -, et les magasins renfermaient pour plus de dix semaines de vivres et de munitions. Jamais un aussi grand appareil de forces n'avait été déployé en vue d'un siège. Et, pour la première fois, la direction supérieure des travaux était soustraite aux généraux pour être confiée à un ingénieur.Vauban, qui avait sous ses ordres le corps du génie tout entier et il était entièrement responsable de la conduite de tous les travaux du siège. Appuyé sur le corps du génie, il inaugure un nouveau mode d’approche des prises de places.

Jusqu'alors, les travaux d'approche consistaient à creuser une tranchée unique, qui n'accordait pas aux troupes un espace suffisant pour se mouvoir, provoquant de terribles massacres : « Du temps passé , écrit dans ses Mémoires le comte d'Aligny, alors officier aux mousquetaires, c'était une boucherie que les tranchées ; c'est ainsi qu'on en parlait. Maintenant, Vauban les fait d'une manière qu'on y est en sûreté comme si l'on était chez soi. »

A Maastricht, le coup de génie de Vauban consista à rationaliser le procédé d'attaque mis au point par les Turcs lors du long siège de Candie Crète, achevé en 1669. L'ensemble des opérations, union de tactiques nouvelles et traditionnelles elles remontent aux Romains, se décompose en une dizaine de phases.

D'abord, il faut investir la place au plus vite en occupant toutes les routes d'accès. Puis, il s'agit de ceinturer la ville de deux lignes de retranchement parallèles : une ligne de circonvallation, tournée vers l'extérieur pour interdire toute arrivée de secours ou de vivres ; une ligne de contrevallation, tournée vers l'intérieur, pour prévenir toute sortie des assiégés. Cette dernière ligne est située à environ 600 mètres de la place assiégée, c'est-à-dire au-delà de la limite de portée de ses canons ; l'armée assiégeante établit ses campements entre les deux lignes de retranchement.

Puis vient la phase de reconnaissance : des ingénieurs choisissent le meilleur secteur d'attaque, habituellement un front formé de deux bastions voisins avec leurs ouvrages extérieurs demi-lune, chemin couvert et glacis. Ce choix du lieu d'attaque - stratégique ! - est l'objet d'une maxime dont Vauban était fier : « Attaquer une place par son plus faible et jamais par son plus fort, afin de ne pas donner lieu à une méchante place de faire la résistance d'une bonne. »

Succèdent les travaux d'approche, à partir de la contrevallation. A Maastricht, au matin du 16 juin 1673, Vauban utilise un chemin creux comme ligne de départ pour creuser deux tranchées en zigzag pour éviter les tirs d'enfilade des assiégés qui s'avancent progressivement vers les deux saillants des bastions. Puis les deux boyaux sont reliés par une première parallèle au front attaqué, appelée aussi « place d'armes », qui se développe ensuite très longuement, à gauche et à droite, jusqu'à être en vue des faces externes des deux bastions à attaquer et de leurs demi-lunes voisines.

La parallèle répond à plusieurs fonctions : relier les boyaux entre eux, afin de permettre aux soldats de se prêter secours ; masser à couvert des troupes et du matériel ; placer des batteries de canons qui commencent à tirer en enfilade sur les faces des bastions et des demi-lunes choisies pour l'assaut final.

Ensuite, la progression des deux tranchées reprend, jusqu'à 350 mètres de la place, distance où une deuxième parallèle est creusée. Les phases suivantes sont marquées par une progression à partir de la construction de trois tranchées : les deux précédentes, plus une nouvelle, suivant l'axe de la demi-lune visée.

Puis viennent les tirs à bout portant sur les escarpes parois des fossés et les bastions pour les faire s'effondrer et pratiquer une brèche. Ouverte par une mine, cette brèche, qui permettra l'assaut terminal, nécessite un travail de sape, long, dangereux, meurtrier, car tout près des assiégés. Pour cette raison, il est effectué de nuit par les mineurs munis de pelles et de piques, cibles, comme l'explique Vauban, « du feu jeté du haut du bastion attaqué, qui est ordinairement accompagné d'une nuée de grosses pierres, de bombes, de grenades, de poudres, de fagots, de paille, de gros bois et d'une infinité de fascines goudronnées et autres ingrédients poissés et préparés pour les feux d'artifices, ce qui non seulement brûle les mineurs ou les chasse de leur trou, mais embrase le fond du fossé et brûle très souvent les épaulements » .

Dans la nuit du 27 au 28 juin, l'assaut est ordonné : tambours, feu, cris, choc, fumée, pénombre, odeurs, blessures, râles, sang, frayeur, panique, tuerie, carnage... Après trois heures de lutte acharnée et furieuse, le gouverneur de la place assiégée estime que la partie est perdue : il fait « battre la chamade », ce qui signifie qu'il attend une offre de négociation en vue d'une reddition honorable. Et c'est ainsi que Maastricht se rendit le30 juin, après treize jours de tranchée ouverte...

Le siège de Maastricht permit à Vauban d'acquérir une célébrité européenne, l'estime de Louis XIV et une petite fortune, sous la forme d'une gratification de 80 000 livres avec laquelle il acheta, quelques années plus tard, le château de Bazoches, autrefois à sa famille.

Mais à Versailles, sur les peintures du plafond de la galerie des Glaces, Charles Le Brun fit du roi l'unique bénéficiaire de cette victoire dont Vauban, jamais représenté, n'était qu'un docile et invisible exécutant... Au Roi-Soleil seul tout l'éclat de la gloire de Maastricht !

Mais malgré tout les talents indéniables de Vauban sont alors reconnus par le rois et le 3 mai 1655, à l'âge de 22 ans, il devient «ingénieur militaire responsable des fortifications» et, en 1656, il reçoit une compagnie dans le régiment du maréchal de La Ferté. De 1653 à 1659, il participe à 14 sièges et est blessé plusieurs fois.
Il perfectionne la défense des villes et dirige lui-même de nombreux sièges.
En 1667, Vauban assiège les villes de Tournai, de Douai et de Lille, prises en seulement neuf jours.
Le roi lui confie l'édification de la citadelle de Lille qu'il appellera lui-même la "Reine des citadelles". C'est à partir de Lille qu'il supervise l'édification des nombreuses citadelles et canaux du Nord, lesquels ont structuré la frontière qui sépare toujours la France de la Belgique.
Il dirige aussi le siège de Maastricht en 1673. Enfin, il succède le 4 janvier 1678 à Clerville au poste de commissaire général des fortifications.

1673. Le siège de Maastricht.

Les douze phases du siège
L’ensemble du siège, union de tactiques traditionnelles et nouvelles, se décompose en douze phases :
- Phase 1. Investissement de la place. Il faut agir rapidement et par surprise. L'armée de siège coupe la place en occupant toutes les routes d'accès et en la ceinturant rapidement de deux lignes de retranchement parallèles (un vieux procédé, mis au point par les Romains).
- Phase 2. Construction de deux lignes de retranchement autour de la place investie :
Une ligne de circonvallation, tournée vers l'extérieur et qui interdit toute arrivée de secours ou de vivres et de munitions venant de l'extérieur.
Une ligne de contrevallation est construite, tournée vers la place, elle prévient toute sortie des assiégés.
Elle est située environ à 600 mètres, c'est-à-dire au-delà de la limite de portée des canons de la place assiégée.
L'armée de siège établit ses campements entre ces deux retranchements.
-Phase 3. Phase de reconnaissance. Intervention des ingénieurs assiégeants qui effectuent des reconnaissances pour choisir le secteur d'attaque qui est toujours un front formé de deux bastions voisins avec leurs ouvrages extérieurs (demi-lune, chemin couvert et glacis). Il faut souligner le rôle des ingénieurs dans cette phase et l'importance des études de balistique, de géométrie, de mathématiques. On oublie parfois que les premiers travaux de l'académie des sciences, fondée par Colbert en 1665, furent consacrés à des études qui avaient des relations directes avec les nécessités techniques imposées par la guerre. Colbert suscita ainsi, en 1675, des recherches sur l'artillerie et la balistique afin de résoudre la question de la portée et de l'angle des tirs d'après les travaux de Torricelli qui prolongeaient ceux de Galilée. L'ensemble aboutit à la rédaction du livre de François Blondel, L'art de jeter les bombes, publié en 1683. Depuis 1673, l'auteur donnait des cours d'art militaire au Grand Dauphin.
- Phase 4. Travaux d'approche. Cette fois, il s’agit des nouveautés introduites par Vauban. Les travaux d’approche s'effectuent à partir de la contrevallation et ils se présentent sous la forme de deux tranchées (et non plus une seule) creusées en zig zag (pour éviter les tirs d'enfilade des assiégés) qui s'avancent progressivement vers les deux saillants des bastions en suivant des lignes qui correspondent à des zones de feux moins denses de la part des assiégés.
- Phase 5. Construction d'une première parallèle (ou place d’armes). À 600 mètres de la place (limite de portée des canons), les deux boyaux sont reliés par une première parallèle (au front attaqué), appelée aussi “ place d’armes ”, qui se développe ensuite très longuement, à gauche et à droite, jusqu'à être en vue des faces externes des deux bastions attaqués et de leurs demi-lunes voisines. Cette première parallèle est une autre innovation de Vauban, inspirée d’une technique turque au siège de Candie. Pelisson écrit que “ Vauban lui a avoué qu’il avait imité des Turcs dans leurs travaux devant Candie ” (Lettres historiques, III, p. 270) La parallèle a plusieurs fonctions :
Relier les boyaux entre eux, ce qui permet de se prêter renfort en cas de sortie des assiégés sur l'un d'entre eux, et de masser à couvert des troupes et du matériel.
Placer des batteries de canons qui commencent à tirer en enfilade sur les faces des bastions et des demi lunes choisies pour l'assaut.
Le système des parallèles, fortifiées provisoirement, a l'avantage de mettre l'assaillant à couvert pour l'approche des défenses.
Louis XIV, lui-même, en témoigne, dans ses Mémoires :
“ La façon dont la tranchée était conduite, empêchait les assiégés de rien tenter ; car on allait vers la place quasi en bataille, avec de grandes lignes parallèles qui étaient larges et spacieuses ; de sorte que, par le moyen des banquettes qu’il y avait, on pouvait aller aux ennemis avec un fort grand front.
Le gouverneur et les officiers qui étaient dedans n’avaient encore jamais rien vu de semblable, quoique Fargeaux [le gouverneur de Maastricht] se fût trouvé en cinq ou six places assiégées, mais où l’on n’avait été que par des boyaux si étroits qu’il n’était pas possible de tenir dedans, à la moindre sortie. Les ennemis, étonnés de nous voir aller à eux avec tant de troupes et une telle disposition, prirent le parti de ne rien tenter tant que nous avancerions avec tant de précautions ”.
- Phase 6. La progression des deux tranchées. Elle reprend, jusqu'à 350 mètres de la place, distance où l'on établit une deuxième parallèle tout à fait comparable à la première et jouant le même rôle.
- Phases 7, 8, 9. Progression à partir de la construction de trois tranchées : les deux précédentes, plus une nouvelle, suivant l'axe de la demi lune visée. Plus construction de tronçons de parallèles qui servent à faire avancer au plus près des canons.
- Phase 10. Tirs à bout portant sur les escarpes (parois des fossés) et les bastions pour les faire s'effondrer et pratiquer la brèche qui permettra l'assaut.
- Phase 11. Ouverture de la brèche par mine. Il s'agit là d'un travail de sape, long et dangereux pour les mineurs spécialisés dans ce type d'ouvrage.
- Phase 12. Assaut. Montée à pied sur l'éboulement de la brèche au sommet de laquelle on établit un "nid de pie" pour être sûr de bien tenir. À ce stade, le gouverneur de la place assiégée estime souvent que la partie est perdue, et il fait « battre la chamade » : offre de négociation en vue d'une reddition honorable.

Qu'est-ce qu'un « siège à la Vauban » ?

Au total, on le voit, le siège à la Vauban est une méthode raisonnée dans laquelle l'ingénieur mathématicien coordonne tous les corps de troupe.
Ce qui n’évita pas de nombreux morts dont notamment d’Artagnan.
Parmi les ingénieurs, beaucoup sont tombés sous les yeux de Vauban : “ Je crois, écrivait-il à Louvois au début du siège, que Monseigneur sait bien que le pauvre Regnault a été tué roide, dont je suis dans une extrême affliction. Bonnefoi a été aussi blessé ce soir au bras.
J’ai laissé tous les autres en bon état ; je prie Dieu qu’il les conserve, car c'est bien le plus joli troupeau qu’il est possible d’imaginer ”.
À Maastricht, Vauban innova de plusieurs manières :
Il procéda, on l'a vu, selon un système de larges tranchées parallèles et sinueuses pour éviter le tir des assiégés et permettre une progression méthodique et efficace des troupes, la moins dangereuse pour elles.
Il ouvrit la brèche au canon.
Il perfectionna le tir d'enfilade.
Il multiplia les tranchées de diversion.
Surtout, il élargit les tranchées par endroits, en particulier aux angles et aux détours, pour former des "places d'armes" et des redoutes d'où les assiégeants pouvaient se regrouper, de cinquante à cent soldats, à l'abri des feux des canons et des mousquets.
Il put ainsi réduire la place avec une rapidité qui étonna ses contemporains ("Treize jours de tranchée ouverte"), diminuant au minimum les pertes humaines, l'obsession qui, toute sa vie, poursuivit Vauban : “ la conservation de cent de ses sujets écrit-il à Louvois en 1676, lors du siège de Cambrai, lui doit être plus considérable que la perte de mille de ses ennemis ”.
Dans son traité de 1704, Traité des sièges et de l’attaque de places, Vauban a parfaitement décrit sa propre fonction en expliquant le rôle joué par le “directeur des attaques” :
“ Tout siège de quelque considération demande un homme d’expérience, de tête et de caractère, qui ait la principale disposition des attaques sous l’autorité du général ; que cet homme dirige la tranchée et tout ce qui en dépend, place les batteries de toutes espèces et montre aux officiers d’artillerie ce qu’ils ont à faire ; à qui ceux-ci doivent obéir ponctuellement sans y ajouter ni diminuer. Pour ces mêmes raisons, ce directeur des attaques doit commander aux ingénieurs, mineurs, sapeurs, et à tout ce qui a rapport aux attaques, dont il est comptable au général seul ”.
Et comme à son habitude, Vauban fit de ce siège une relation détaillée assortie de remarques critiques : il soulignait que “ ce siège fut fort sanglant à cause des incongruités qui arrivèrent par la faute de gens qu’il ne veut pas nommer ”. Et il termine par cette observation : “ Je ne sais si on doit appeler ostentation, vanité ou paresse, la facilité que nous avons de nous montrer mal à propos, et de nous mettre à découvert sans nécessité hors de la tranchée, mais je sais bien que cette négligence, ou cette vanité (comme on voudra l’appeler) a coûté plus de cent hommes pendant le siège, qui se sont fait tuer ou blesser mal à propos et sans aucune raison, ceci est un péché originel dont les Français ne se corrigeront jamais si Dieu qui est tout puissant n’en réforme toute l’espèce ”.


La gloire du roi de guerre

Vauban reçut 80 000 livres, ce qui lui permit de racheter le château de Bazoches en février 1675.
Mais à Versailles, sur les peintures de la Galerie des glaces, Charles Le Brun fit du roi le seul bénéficiaire de cette victoire ("Masstricht, prise en treize jours") dont Vauban, jamais représenté, n'était qu'un docile et invisible exécutant.
Au début du mois de juillet 1673, Louis XIV écrivait à Colbert : maître d'œuvre de ce fameux siège, vantant sa prudence à "régler seul les attaques", son courage "à les appuyer et les soutenir", sa vigueur "dans les veilles et les fatigues", sa capacité "dans les ordres et dans les travaux".
Le 10 août, Vauban fit faire au prince de Condé, de passage dans la ville prise, le tour complet, “ par le dehors et par le dedans ”.
Condé trouva les projets de Vauban très séduisants : “ Le poste me paraît le plus beau du monde et le plus considérable, et plus je l’ai examiné plus je trouve qu’il est de la dernière importance de le fortifier. M. de Vauban a fait deux dessins, le grand dessin est la plus belle chose du monde ”


Commissaire général des fortifications : le bâtisseur

Il continue à ce poste de diriger les sièges : par exemple lors de la guerre de la Ligue d'Augsbourg, les sièges de Philippsbourg en 1688, de Mons en 1691 et de Namur en 1692.
En 1694, il organise avec succès la défense contre un débarquement anglais sur les côtes de Bretagne à Camaret.
C'est la victoire de Maastricht qui pousse le roi à lui offrir une forte dotation lui permettant d'acheter le château de Bazoches en 1675.
Vauban est nommé «commissaire des fortifications» en 1678, lieutenant général en 1688, puis maréchal de France, en 1703.
Il devint si fameux que l'on dit même : "Une ville construite par Vauban est une ville sauvée, une ville attaquée par Vauban est une ville perdue".


La frontière de fer

Le nom de Vauban reste attaché à la construction d'une "frontière de fer" qui a durablement protégé le royaume contre les attaques ennemies.
Afin de construire une frontière plus linéaire et cohérente, Vauban voulut avant tout rationaliser le système de défense déjà mis en place avant lui, en particulier dans le Nord, car il fallait répondre à la principale préoccupation stratégique du roi : protéger Paris en souvenir de l'année 1636, celle de Corbie, qui avait vu les troupes espagnoles avancer jusqu'à Pontoise.
Par un jeu savant d'abandon et de restitution de villes fortifiées, le traité de Nimègue, en 1678, permit de diminuer les enclaves coûteuses et d'assurer ainsi une plus grande régularité du tracé de la frontière.
Vauban a multiplié les lettres, les rapports, les mémoires adressés à Louvois ou au roi ; dans ses lettres, rapports, mémoires, Vauban avait violemment dénoncé les méfaits de ce qu'il appelait l'"emmêlement de places".
En novembre 1678 par exemple, rédigeant un Mémoire des places frontières de Flandres qu'il faudroit fortifier pour la sûreté du pays et l'obéissance du Roi, il insistait sur la nécessité de "fermer les entrées de notre pays à l'ennemi", et de "faciliter les entrées dans le sien".
Aussi, pour le Nord du royaume, proposait-il d'installer deux lignes de places fortes se soutenant mutuellement, "à l'imitation des ordres de bataille".
La première ligne, la "ligne avancée", serait composée de treize grandes places et de deux forts, renforcée par des canaux et des redoutes, suivant un modèle déjà éprouvé dans les Provinces-Unies.
La seconde ligne, en retrait, comprendrait aussi treize places. Louvois lut le mémoire à Louis XIV qui souhaita aussitôt que la même politique défensive fût appliquée de la Meuse au Rhin.
C'est cette année-là que Vauban fut nommé commissaire général des fortifications.
Si le Nord et l'Est furent l'objet d'un soin défensif particulier, l'ensemble des frontières du royaume bénéficia de la diligence de l'ingénieur bâtisseur : partout, imitant la technique mise au point en Italie puis en Hollande et en Zélande par les Nassau, Vauban conçut le réseau défensif à partir du modelé du terrain et des lignes d'obstacles naturels, tels les fleuves, les montagnes, la morphologie du littoral, adaptant au site chaque construction ancienne ou nouvelle.
Il accorda une particulière attention au cours des rivières, à leurs débits, à leurs crues. Dans tous les cas, après une longue observation sur le terrain, il rédigeait un long rap¬port afin de résumer les obstacles et les potentialités de chaque site :
En avril 1679, par exemple, il rédigea pour Louvois un mémoire sur les fortifications à établir en Cerdagne au contact de la frontière espagnole : Qualités des scituations qui ont été cy devant proposées pour bastir une place dans la plaine de Cerdagne.
Examinant six emplacements possibles, il en élimina cinq, découvrant enfin
"la scituation idéale, justement à la teste de nos défilés comme si on l'y avoit mise exprès ..." ; les rochers, "les meulières et fontaines du col de la Perche" forment autant de remparts naturels : la situation choisie offre de nombreux avantages, et elle "épargne au moins les deux tiers de remuement de terre, et plus d'un tiers de la maçonnerie et en un mot la moitié de la dépense de la place".
Dans la plupart des cas, comme dans cet exemple de la Cerdagne, où il s'agissait du projet réalisé de la ville-citadelle de Mont-Louis, "parce qu'il est nécessaire d'assujettir le plan au terrain, et non pas le terrain au plan", il transforma les contraintes imposées par la nature en avantage défensif, dressant des forteresses sur des arètes rocheuses, ou les bâtissant sur un plateau dégagé pour barrer un couloir en zone montagneuse.
Une des réussites les plus éclatantes fut celle de Briançon, dont on peut voir les plan au musée des Invalides et des plans reliefs : les chemins étagés sur les flancs de la montagne furent transformés en au¬tant d'enceintes fortifiées et im¬pre¬nables.
Soit en les créant, soit en les modifiant, Vauban travailla en tout à près de trois cents places fortes.
Sa philosophie d'ingénieur-bâtisseur tient en une phrase : "l'art de fortifier ne consiste pas dans des règles et dans des systèmes, mais uniquement dans le bon sens et l'expérience".
L’État des places fortes du royaume, dressé par Vauban en novembre 1705, se présente comme le bilan de l’œuvre bâtie suivant ces principes : il compte “ 119 places ou villes fortifiées, 34 citadelles, 58 forts ou châteaux, 57 réduits et 29 redoutes, y compris Landau et quelques places qu’on se propose de rétablir et de fortifier ”.
La liberté d'esprit de ce maréchal lui vaudra cependant les foudres du roi. Vauban meurt à Paris le 30 mars 1707 d'une inflammation des poumons.
Il est enterré à l'église de Bazoches (dans le Morvan) et son cœur, sur l'intervention de Napoléon Ier, est conservé à l'hôtel des Invalides de Paris, en face de Turenne, depuis 1808.
Notes de Joel Cornette

----------------------------------------


Histoire de la ville de Maastrich
t

MAASTRICHT doit son importance stratégique et sans doute son origine à un pont qui, jusqu'au milieu du XIXe siècle, était le dernier pont permanent sur la Meuse avant son embouchure. Ce pont fut bâti au IIIe s. par les Romains pour la chaussée de Boulogne à Cologne et devint au Moyen Age le passage obligé de la route commerciale dont dépendait en grande partie le commerce des Flandres et du Brabant.
Alors qu'elle appartenait à l'origine au Prince-évêque de Liège, elle fut partiellement donnée en fief par l'empereur au duc de Brabant Henri Ier (1202). D'où il résulte que Maastricht dépendit jusqu'en 1795 de deux seigneurs, les droits des ducs de Brabant étant passés successivement aux rois d'Espagne et au Etats-Généraux des Provinces-Unies.

Les premiers remparts et la première enceinte en maçonnerie, dont il subsiste d'appréciables fragments, furent élevés au milieu du XIIIe s., mais, déjà à la fin de ce siècle, elle devint trop étroite, de sorte que l'on éleva vers 1300 une nouvelle enceinte, d'abord simplement terrassée.
On travailla tout au long du XIVe et du XVe s. à munir cette enceinte d'un mur avec tours et portes et à l'entretien de ces ouvrages.
Dès la fin du XVe s. et dans la première moitié du XVIe, ces remparts furent progressivement adaptés à l'emploi de l'artillerie par des travaux d'une conception nouvelle.

Avant de poursuivre l'aperçu du développement des fortifications, il nous paraît utile de préciser quelques aspects militaires de l'assiette de la ville d'un plan de la ville, si le lecteur en a un à sa disposition.

Comme la plupart des villes situées au bord d'une rivière assez large en terrain peu accidenté, comme voir Anvers, Cologne, etc.), le vieux Maastricht s'est développé en forme d'un demi-cercle fort irrégulier, dont le côté plat est appliqué à la rivière. Un faubourg - qui ici s'appelle WIJCK - se développa parallèlement sur l'autre rive (en l'occurrence la rive droite ou orientale). Comme ce faubourg n'a conservé aucune trace de ses fortifications, il n'en sera plus question ici.

Sur la rive gauche de la Meuse, le terrain s'élève progressivement vers l'ouest pour atteindre, en dehors des limites de la ville ancienne, des hauteurs dont !e CABERG (+/- 70 m), au nord-ouest, et la Montagne Saint-Pierre (+/- 100 m), au sud, auront une certaine importance pour nous. En raison de ces différences de niveau, la partie occidentale, la plus élevée de l'enceinte, se trouve en site sec et a un fossé sec.

C'est pourquoi cette partie a reçu le nom de "Hoge Fronten" (fronts hauts) tandis que le nord et le sud se trouvent en "site aquatique" avec fossé humide et possibilités d'inondations de l'avant terrain. Ces inondations pouvaient être réalisées au sud, au bas de la Montagne Saint-Pierre, avec les eaux du Geer qui pénètre en ville de ce côté-là, tandis que les fossés du front nord - "Bossche Fronten" ou fronts de Bois-le-Duc - étaient alimentés par la Meuse et seulement à partir du XVIIe s., par le Geer grâce â une conduite souterraine en dessous du fossé des "Hoge Fronten".

Le système de fortification hollandais étant essentiellement adapté aux travaux en site aquatique, les "Hoge Fronten" de Maastricht allaient poser des problèmes particuliers aux ingénieurs hollandais et ceci peut sans doute expliquer pourquoi les fortifications de cette ville diffèrent assez bien des types classiques rencontrés ailleurs. De plus, la guerre souterraine de mines et contre-mines, impraticable en site aquatique, y est largement appliquée à partir du XVIe s.

Les "Hoge Fronten" étant donc plus accessibles par l'assaillant, il importait de les munir de fortifications plus complètes. Ainsi, au cours des nombreux sièges de la ville, les travaux d'approche furent dirigés contre les "Hoge Fronten" (Portes de Tongres et de Bruxelles) en 1579 (Alexandre Farnése, duc de Parme), en 1632 (Louis XIV avec Vauban), tandis qu'en 1676 (Guillaume III d'Orange), en 1748 (Français sous le maréchal de Saxe), en 1793 et 1794 (Français sous Miranda et Kléber), les tranchées furent ouvertes en face des portes "Lindenkruis" et de Bois-le-Duc. Seuls les fronts sud ne furent jamais attaqués.

C'est avec son enceinte moyenâgeuse "améliorée" que Maastricht subit son siège le plus sanglant - celui de 1579 -, résistant pendant quatre mois aux assauts des troupes de Farnèse. La ville fut prise d'assaut le 29 juin 1579 - cas exceptionnel parmi les sièges de Farnèse qui généralement se terminèrent par des capitulations - et, comme l'autorisaient dans un cas pareil les lois de la guerre de ce temps, elle fut pillée de fond en comble. Après cela, la ville resta quelque 50 ans aux mains des Espagnols qui firent restaurer l'enceinte et y ajoutèrent quelques "dehors", notamment un chemin couvert. Ces ouvrages subirent le siège du 9 juin au 21 août 1632, permettant à la garnison de repousser tous les assauts jusqu'à ce que les habitants forcent le gouverneur à la capitulation.

Après cela, les fortifications de Maastricht connurent une extension considérable. Le vieille enceinte de la ville fut maintenue mais entourée d'une chaîne â ouvrages "modernes" du type "ancien-hollandais" comprenant un ravelin, quatre bastions revêtus, quatre derni-lunes et six grands ouvrages à cornes, plus un certain nombre de redoutes carrées. Comme dans beaucoup d'autres villes des Pays-Bas méridionaux (Bruxelles, Louvain, Tournai, etc.) ces ouvrages étaient placés dans ou devant le fossé du rempart et n'étaient pas reliés par une courtine.

A la suite des traités de 'Westphalie (1648), les fortifications de Maastricht, comme celles des autres places fortes des Provinces-Unies, furent laissées à l'abandon jusqu'à ce que la guerre avec la France (guerre de Hollande, 1672 -1673) amène une hâtive remise en état.

Le siège de 1673 par l'armée de Louis XIV, forte de 40.000 hommes, au cours duquel Vauban fut chargé de la conduite des travaux d'approche, ne dura qu'une bonne quinzaine de jours. Il est généralement admis que c'est au cours de ce siège que Vauban mit en oeuvre pour la première fois sa méthode d'attaque enveloppante devenue classique par la suite.

Plan des attaques de Maastricht (1673) conduites par Vauban contre la Portes de Tongres. La "demi-lune des Mousquetaires" se trouve à droite de la "Batterie avancée de 12 pouces".

Durant l'occupation française de 1673 à 1678, les fortifications de Maastricht furent améliorées suivant des plans essentiellement dus à Vauban.
Il s'agit d'une série de lunettes (ou bastions détachés) situés de 200 à 300 m du rempart, d'une amélioration des inondations, de la conduite souterraine amenant les eaux du Geer dans le fossé des fronts nord et de l'extension des ouvrages souterrains. Une tentative de Guillaume III d'Orange pour reprendre la ville (juillet-août 1676) échoua devant ces nouvelles fortifications.

Que celles-ci ne satisfaisaient pas encore leur auteur, ressort de la correspondance entre Louvois et Vauban. Ce dernier attribuait ces défauts au fait que les ouvrages édifiés lors des entreprises de construction successives l'avaient été sans plan général, d'où il devait résulter un ensemble confus et incohérent. Vauban établira pour Louis XIV, lequel espérait conserver Maastricht lors de la paix à venir, un plan de rénovation générale de la place forte. Cette rénovation fut à peine entamée et, lorsque Maastricht, rendue aux Provinces-Unies en 1678, devint une base importante dans les deux longues guerres de la Ligue d'Augsbourg (1688-1697) et de la succession d'Espagne (1702-1713), de nombreux nouveaux ouvrages (entre autres les bastions Waldeck, Saxe et Holstein et le Fort Saint-Pierre dont il sera question plus loin), vinrent s'ajouter à ce système déjà fort compliqué; toutefois, la place ne fut pas assiégée.

En transférant le long de notre frontière méridionale la barrière de forteresses des Provinces-Unies, le traité d'Utrecht (1714) créa un tel sentiment de sécurité dans la République, qu'une fois de plus, il parut superflu d'entretenir les forteresses de l'intérieur du pays. La chute rapide des forteresses de la Barrière au cours de la guerre de Succession d'Autriche (1741-1748) nécessita la remise en état précipitée de Maastricht qui, assiégée, opposa une résistance honorable et n'ouvrit ses portes aux Français qu'après les préliminaires de la Paix d'Aix-la-Chapelle (mai 1745). La brève période d'occupation qui suivit fut mise à profit par des ingénieurs français pour faire les levés nécessaires au plan-relief de Maastricht qui fait partie de la collection de l'Hôtel des Invalides à Paris. Une bonne copie de ce précieux document se trouve au "Bonnefanten Museum" à Maastricht. Elle donne une image saisissante de l'étendue des ouvrages fortifiés au milieu du XVIIIe siècle.

Le piètre comportement des forteresses de la Barrière, qui furent d'ailleurs en grande partie rasées avant leur évacuation par les Français en 1748, incita les Provinces-Unies à consacrer plus d'attention à l'avant-poste stratégique que constituait Maastricht. On redécouvrit les défauts constatés par Vauban 75 ans plus tôt, résultat de l'accumulation d'ouvrages sans plan d'ensemble: la protection insuffisante du rempart principal (du XIVe s.), le flanquement défectueux des ouvrages extérieurs trop écartés les uns des autres et ne disposant pas de communications abritées.

Un premier projet de modernisation générale établi en 1751 par le colonel ingénieur P. de la Rive fut approuvé à La Haye, mais ne put être exécuté, les moyens financiers disponibles devant être affectés en priorité à Namur, forteresse de la Barrière. Lorsqu'enfin quelques fonds purent être appropriés, ils servirent à des améliorations fragmentaires, e.a. à l'inondation du Geer et aux ouvrages qui la contrôlaient, aux bastions devant les portes de Tongres et de Bruxelles qui furent agrandis et pourvus de couvre faces, et enfin à quelques petits ouvrages des fronts nord.

Tous ces ouvrages furent exécutés dans le style bastionné classique repris à Vauban et aux ingénieurs de son école, mais le tout demeurait un assemblage incohérent d'ouvrages de nature différente qui contrastait avec la régularité des forteresses de Vauban le long de la frontière du nord de la France.

Le successeur de P. de la Rive, le colonel ingénieur Carel Diederich Du Moulin, qui ne resta en fonction que de 1772 à 1774 pour devenir ensuite Directeur général des fortifications nationales, produisit une oeuvre qui serait à la fois plus originale et plus durable. Lui aussi commença par établir un plan d'ensemble assez ambitieux pour "établir une fois pour toutes cette forteresse comme une formidable place frontière pour l'Etat", critiquant la situation existante, l'absence de plan d'ensemble, le nombre excessif d'ouvrages extérieurs généralement non revêtus et mal couverts par des fossés sec peu profonds. Il se risqua même à attribuer ce triste état à l'esprit d'économie mal compris du pouvoir central, d'où il résultait que les dépenses faites par bribes et morceaux depuis le début du XVIIIe s. pour améliorer les fortifications auraient largement suffit pour mettre la forteresse en "un état de défense formidable" s'ils avaient été affectés à une seule campagne de travaux.

Son grand projet de 1775, auquel un commencement avait été donné dès 1773, englobait tous les "Hoge Fronten" à partir du bastion Holstein. A côté de cela, il fallait rénover complètement les fronts nord (fronts de Bois-le-Duc) et construire un grand fort en forme d'ouvrage à cornes sur le Caberg. La rénovation des fronts nord et le fort de Caberg ne verraient le jour qu'après 1815 et alors, sous une forme tout à fait différente.

On peut toutefois admettre que la place forte se trouvait vers la fin du XVIIIe s., sinon dans un état de défense idéal, du moins dans un état respectable, lorsqu'une armée républicaine française, commandée par le général Miranda vint l'encercler en 1793. Dégagée par une contre-offensive autrichienne après huit jours de bombardement, elle fut de nouveau assiégée en octobre 1794, cette fois défendue par une garnison autrichienne. Lors des deux sièges, l'assaillant ne se préoccupa guère d'employer les méthodes d'attaque classiques, comptant sur la terreur provoquée par les bombardements pour amener la reddition, ce qui se fit le 4 novembre 1794 après la destruction de 2.000 bâtiments.

Pendant cette nouvelle occupation française, Maastricht servit de point d'appui et de dépôt pour une éventuelle ligne de défense le long du Rhin. Les ingénieurs français se montrèrent assez critiques pour les "systèmes particuliers des anciens ingénieurs hollandais" et le tracé "exécuté dans le goût du sistème (sic) de Coehorn". Toutefois, ils n'exécutèrent aucun de leurs projets, sauf une lunette devant les fronts du nord.

Tout changerait après 1814 et la chute de Napoléon. Maastricht vint à occuper une position-clé dans la Barrière de Wellington, à l'extrémité gauche de la deuxième ligne de places qui, partant d'Ostende, passait par Gand, Termonde, Anvers et une place en Campine qui ne fut jamais créée et aboutissait à Maastricht. En même temps, elle constituait un chaînon dans la ligne des forteresses qui dominaient la Meuse. Dinant, Namur, Huy, Liège, Maastricht, Venlo. Puisque cette fois-ci on ne manquerait pas de moyens - la France devait payer l'essentiel et les Alliés apporteraient leur contribution - on élabora des projets ambitieux. Pour accélérer les travaux, on se servit, suivant les directives de Wellington, de projets établis sous l'occupation française pour les travaux nouveaux, comportant pour l'essentiel:
1) la construction du Fort "Koning Willem Ier" sur le Caberg,
2) l'amélioration du Fort Saint-Pierre,
3) la restauration des maçonneries des ouvrages existants,
4) la remise en état des ouvrages souterrains,
5) la construction de fronts du nord (Lossche Fronten) entièrement nouveaux.

Ces derniers comporteraient quatre grands bastions avec une courtine revêtue continue, trois ravelins et un chemin couvert avec glacis et réduits dans les places d'armes rentrantes, le tout suivant le "tracé moderne" de Cormontaigne, soit le système Vauban "amélioré" auquel les ingénieurs français - et les ingénieurs hollandais formés au service de la France - restaient fidèles, tandis qu'ailleurs (Allemagne, Autriche), des systèmes plus modernes: tenailles, perpendiculaires ou polygonaux, étaient mis en pratique. Cette campagne de construction qui se poursuivit jusque dans les années 1320, fut le dernier grand effort de modernisation de la place forte et il est paradoxal qu'elle se fit suivant des méthodes largement dépassées.

Maastricht sera encore mis en état de défense lors de la révolution belge et le blocus qui s'ensuivit de 1830 à 1839, au cours duquel l'énergique général Dibbets parvint à conserver la place, complètement isolée, au pouvoir des Hollandais.

Tout comme les forteresses du système de 1815 situées en Belgique, et qui avaient été construites suivant les mêmes méthodes surannées, la place forte de Maastricht cessa de jouer ce rôle vers le milieu du XIXe siècle. Son démantèlement fut décidé en 1867, soit à la même époque que celui des places de la frontière sud de la Belgique, au moment où les Pays-Bas, tout comme la Belgique, optèrent pour le système du réduit national par l'érection, d'une part, de la "Vesting Holland", d'autre part, de la place forte d'Anvers.

les enceintes moyenageuses

Maastricht a conservé de sa première enceinte du XIIIe s., divers fragments partiellement incorporés dans des constructions ultérieures et partiellement encore bien visibles, e.a. le long du "Lang Gracht" et le long du ou "Onze-Lieve-Vrouwal" (rempart Notre-Dame). Ce dernier tronçon qui fit partie du mur longeant la Meuse, demeura en service comme partie de l'enceinte jusqu'à la suppression de la place forte en 1870 et fut à ce titre régulièrement entretenu et réparé, la dernière restauration ayant lieu en 1977. Egalement de cette première enceinte subsistent la porte dénommée "Hellepoort" (perte d'enfer) et le "Jekertoren" (tour du Geer). La plupart des fragments conservés sont exécutés en appareil irrégulier de grès carbonifère, les portes et les tours étaient d'une exécution plus soignée. Certaines de ces parties présentent des réparations ultérieures; ainsi les murs près de la "Hellepoort" sont visiblement une reconstruction récente.

La deuxième enceinte du XIVe s. est présente par la tour dite "achter de Feilzusters" (derrière les Soeurs Voilées) ou "Pater Vincktoren" (tour du Père Vinck), et par un tronçon de 500 à 600 m depuis la porte Saint-Pierre (disparue) jusqu'à la porte de Tongres (également disparue). Seule la première tour a conservé son aspect moyenâgeux, surtout grâce à la restauration du XXe siècle. Les autres parts ont gardé l'aspect résultant de la "modernisation" intervenue à partir de 1542 pour répondre à l'emploi de l'artillerie. A cet effet, on a élevé contre la face intérieure du mur un rempart de terre destiné à accroître sa résistance et à créer un chemin de ronde plus large, permettant l'installation de bouches à feu. Ce rempart est encore présent sur sa plus grande longueur. Là où il a été enlevé, la structure intérieure du mur est rendue visible.

Le mur portait à l'origine des créneaux qui furent remplacés par un gros parapet de briques. La hauteur du mur varie entre 6 et 7 mètres. Depuis l'angle sud-ouest du mur, près de la Porte de Tongres jusqu'à la Meuse en aval, le mur s'élevait sur un talus par endroits d'une hauteur considérable, talus qui doit avoir été la première forme de l'enceinte. Les tours qui se trouvent dans le mur ont également été modifiées au XVIe siècle. Les toits pointus ont disparu et les tours ont été arasées jusqu'au niveau du mur. L'intérieur en a été comblé au moyen de terre et de débris, de manière à permettre l'installation de bouches à feu au sommet.

La différence des matériaux de construction des murs indique les périodes de construction successives. Les parties les plus anciennes sont exécutées en appareil irrégulier de grès carbonifère mélangé à du calcaire, les parties les plus récentes, en pierre marneuse et en pierre de taille dite de Namur. A certains endroits, des réparations ont été effectuées en briques, celles-ci étant utilisées également pour les parapets. La porte d'eau "de Reek" qui laisse entrer le Geer dans la ville est une construction assez remarquable avec ses deux tours et les batardeaux qui séparent les eaux du Geer de celles des fossés.

Les fortifications de Nieuwstad (ville neuve) constituent une partie distincte de l'enceinte. Elles couvrent une petite partie de la "Franchise de Saint-Pierre" appartenant à la Principauté de Liège et annexée à la ville au XVe siècle. Ce territoire situé devant l'angle sud-est de la deuxième enceinte, reçut une protection distincte qui se rattachait au nord à la première enceinte près de la tour du Geer (Jekertoren) et à l'ouest, à la deuxième enceinte près de la porte Saint-Pierre. Les fragments conservés sont représentatifs d'une architecture militaire influencée par l'emploi de l'artillerie mais datant d'avant l'introduction généralisée du système bastionné; ils témoignent des recherches en cours à cette époque. La solution adoptée en l'occurrence paraît assez conventionnelle: un mur massif en pierre de taille adossé à un large rempart de terre (la passerelle au-dessus de la rue est moderne!) et des "rondelen" (boulevards ou tours à canon), bas et massifs, contenant des casemates avec embrasures flanquantes. Le cordon en forme de frise et les inscriptions de la tour occidentale dénommée "Haat en Nijd" (haine et envie), qui a conservé son parapet d'origine, lui donnent encore un aspect moyenâgeux.

Le mur de la seconde enceinte prend un aspect tout différent à son extrémité occidentale. Ce n'est certainement plus le mur original du XIVe s.; le fruit (*) de ce mur et l'appareil: pierre de taille à la base, chaînage de pierres marneuses et de briques, renvoient à une date plus récente (fin du XVIe s.?).

(*) Fruit: obliquité donnée, du dehors en dedans, au parement extérieur d'une construction. (Petit Larousse illustré)

L'angle aigu formé par les faces sud et ouest du mur a déjà l'aspect d'un saillant de bastion. Cet angle portait le cavalier (**) dit "de Tongres" dont subsiste la poudrière.

(**) Cavalier: ouvrage surélevé installé sur un fort pour accroître ses vues et son champ de tir. (Petit Larousse illustré)

Nous nous trouvons ici à un des points les plus vulnérables de l'enceinte d'où il était possible de prendre la porte de Tongres en écharpe. Il fut le théâtre des opérations principales des sièges de 1579 en de 1673 ainsi qu'en témoigne la brèche, réparée en pierre marneuse, qui date de ce dernier siège.

Il subsiste à cet endroit quelques fragments des ouvrages extérieurs dont une partie de la face gauche du bastion "`Wilhelmina" de 1768 situé le long du Geer et quelques fragments de la lunette "Dreuthe" de 1776 située au nord du bastion Waldeck.

Le bastion Waldeck

Ce bastion fut établi en couverture avancée d'un ravelin plus ancien devant la porte de Tongres. II remplaça une lunette de 1673 qui fut au centre des combats lors du siège de cette année. A cette occasion, les Français y enga gèrent le corps de Mousquetaires qui subit de lourdes pertes, parmi lesquelles le célèbre d'Artagnan. C'est pourquoi les Français le rebaptisèrent "demi-lune des mousquetaires".

Le nouveau bastion de 1690 - qui reçut le nom du comte de Waldeck, à cette époque gouverneur militaire de Maastricht - possède toutes les caractéristiques du style dit de Vauban, des faces de 45 m à revêtement de briques et montants en pierre marneuse formant un saillant de +/- 90 degrés et des flancs légèrement rentrants de 22 m.

A l'origine, la gorge était fermée par un mur crénelé comme il était d'usage pour un ouvrage détaché; il s'agissait en effet d'une lunette plutôt que d'un bastion, puisqu'à l'époque, il était situé bien en avant de la ligne de défense principale et n'était pas flanqué par d'autres ouvrages. Ce bastion subit d'importantes modifications en 1775 lorsque Du Moulin voulut transformer les "Hoge Fronten" en un ensemble cohérent. Le mur crénelé de la gorge fut démoli et, à chaque flanc, on ajouta des remparts en terre, aujourd'hui disparus, respectivement longs de 60 et 70 m et parallèles aux faces du bastion.

En face du saillant, on établit dans la contrescarpe une galerie crénelée, dénommée "caponière à revers", destinée au flanquement des faces. Cet organe de flanquement - que nous retrouverons dans les lignes de Du Moulin - est le précurseur des coffres de contrescarpe qui joueront un rôle important dans la fortification des XIXe et XXe siècles.

La galerie de contrescarpe est reliée au système de galeries de mines et de communication qui se trouve sous le bastion et qui se prolonge sous les autres ouvrages, existants ou disparus, dés "Hoge Fronten". Cet énorme complexe de galeries maçonnées fut épargné lors du démantèlement de la ville et fut aménagé en abris au cours de la deuxième guerre mondiale. Bien restauré dans les années 1967-1968, le bastion Waldeck offre l'exemple d'une bonne intégration d'un ancien ouvrage fortifié dans un jardin public.


Le Fort St Pierre

Plan des souterrains du fort Saint-Pierre avant les transformations en 1815

Ce fort n'est en fait qu'une grande lunette. La valeur militaire de la Montagne Saint-Pierre était connue depuis le XVIe s. et l'armée du duc d'Albe s'y retrancha pour interdire Maastricht et son pont à Guillaume d'Orange lors de l'incursion manquée de 1568. Vauban, de son côté, semble avoir reconnu, en 1673, la nécessité de fortifier les deux hauteurs de la Montagne Saint-Pierre au sud et du Caberg au nord-ouest. C'est finalement en 1701 que fut approuvé le plan d'un ouvrage en forme de bastion établi par l'ingénieur baron von Dopff, lequel avait déjà travaillé aux "Hoge Fronten" en 1690.

Etant essentiellement destiné à empêcher l'ennemi de prendre les fronts méridionaux de la place sous le feu de l'artillerie qu'il placerait à cet endroit, le fort fut établi à l'extrémité nord de la Montagne Saint-Pierre. Il en résultait que le fort était dominé par le terrain plus élevé vers le sud, ce qui en diminuait considérablement la valeur, et, par la suite, on s'efforcera de remédier à cet inconvénient par des expédients plus ou moins efficaces.

Complètement isolé, sans possibilité de flanquement de l'extérieur, le fort est conçu pour assurer sa propre sécurité rapprochée. Celle-ci est fournie par une galerie crénelée circulaire qui suit toute l'escarpe. Au saillant, sur les faces et à la gorge, cette galerie est pourvue d'une double rangée de meurtrières dont la rangée supérieure bat le chemin couvert et la rangée inférieure, le fossé. Chaque meurtrière a trois débouchés, celles du saillant en ont cinq. En outre, une galerie crénelée de contrescarpe se trouvait en face du saillant et flanquait également le fossé.

Les flancs, tournés vers l'arrière, étaient pourvus d'embrasures pour canon, indiquant ainsi que la fonction principale du fort était de tenir sous son feu le terrain devant les fronts méridionaux de la place. A l'origine, il y avait huit embrasures au flanc droit, c'est-à-dire en direction de la porte de Tongres qui, comme il a été dit, constituait un point sensible de la place. Le flanc gauche n'avait que quatre embrasures, ce que l'on estimait suffisant pour couvrir les fronts inondables et la Meuse.

A remarquer le système de ventilation de cette galerie : les voûtes de la galerie et des niches pour le recul sont pourvues à distances régulières de trous d'aération et à l'extrémité de chaque galerie à canons, le mur de gorge est pourvu d'une porte d'aération devant assurer une bonne circulation d'air. Il est probable que ces aménagements sont à mettre au crédit des méthodes de construction de Coehoorn. Le maître hollandais était en effet partisan des casemates ou caves à canon et était parvenu à résoudre de manière satisfaisante le problème essentiel de l'évacuation de la fumée, alors que l'école française resta jusqu'au XIXe siècle fidèle à l'artillerie uniquement placée en plein air. Il n'est donc pas étonnant, qu'en 1748, un technicien français s'émerveilla en voyant ces trous qui "sont si heureusement pratiqués qu'on y tire du canon sans se trouver incommodé de la fumée".

Intérieurement, le fort possédait encore des couloirs en forme de croix, un certain nombre de casemates, un puits, et était relié aux galeries des carrières de la Montagne Saint-Pierre. Il était entouré d'une contrescarpe avec chemin couvert tandis que le front de gorge était couvert par une enveloppe et disposait d'une communication enterrée avec le front sud de la place.

Il était néanmoins admis par la plupart des ingénieurs du XVIIIe s. que ce fort n'avait qu'une capacité défensive réduite, ce que prouva le siège de 1794: la superstructure d'où devait être effectuée la contrebatterie dut être abandonnée très rapidement.

Les plans établis par les Français entre 1794 et 1814 ne connurent même pas un commencement d'exécution, mais ils donnèrent des idées aux ingénieurs hollandais qui en entreprirent la modernisation en 1815. Les embrasures pour canon furent ramenées à quatre dans chaque flanc. Le chemin couvert et la galerie de contrescarpe au saillant disparurent mais quatre nouvelles galeries de contrescarpe furent établies en face des angles d'épaule et de gorge; les deux dernières étant également pourvues de meurtrières du côté de la ville. L'escarpe, haute à l'origine de 8,40 m, fut rehaussée de 3 m afin de porter la crête du parapet sensiblement au niveau du sommet de la Montagne Saint-Pierre. On créa sur la superstructure du fort une batterie couverte pour canons et mortiers. La batterie â mortiers se trouvait dans une casemate enterrée à la pointe du saillant. II est à regretter que la démolition de l'avant de cette casemate ne permette plus de se faire une idée précise de cet ouvrage assez rare. La batterie à canons était en deux parties: une aile courbe face à l'est (donc vers la Meuse), comportait 7 casemates, une aile droite face au sud (vers le sommet de la montagne) en avait 5. Toutes ces casemates, à deux prés, étaient ouvertes à l'arrière de sorte qu'il n'y avait pas de problème de ventilation.

Les lignes de Du Moulin

Il a déjà été question du grand projet de 1775 du colonel ingénieur C. D. Du Moulin destiné à transformer les "Hoge Fronten" avec leurs multiples ouvrages d'époques différentes en un ensemble cohérent. Pour la partie située entre le bastion Waldeck et la porte de Bruxelles maintenant complètement disparue, il fut surtout fait usage des ouvrages existants qui furent peu ou prou adaptés et complétés. Par contre, le tronçon entre la porte de Bruxelles et le bastion Holstein, qui a été en grande partie sauvé, est plus original de conception et peut être considéré comme unique de son espèce.

Ce qu'il est convenu d'appeler "les lignes de Du Moulin" consiste actuellement, partant du côté de la campagne, en un glacis, un chemin couvert avec trois places d'armes appelées lunettes et une contrescarpe revêtue. Il y a ensuite le fossé sec dans lequel se trouve un couvre-face, puis l'enveloppe composée de trais ouvrages reliés entre eux et que l'on a appelé bastions. Derrière cette enveloppe subsiste une partie d'un second fossé sec au-delà duquel quatre bastions détachés (dont un seul, le bastion "Saxe", subsiste) et une tenaille couvraient le vieux rempart de la ville.

Le plan des ouvrages encore existants indique clairement que Du Moulin a été forme à l'école de Coehoorn. En comparant les bastions et le ravelin, on remarquera en effet, les similitudes entre l'oeuvre de du Moulin et la "deuxième manière" de Coehoorn telle qu'il l'a exposée dans son ouvrage "Nieuwe Vestingbouw" de 1683 et qu'il a entre autres appliquée aux fronts nord de la forteresse- (disparue) de Bergen-op-Zoom.

La caractéristique principale de l'enveloppe se trouve dans le fait qu'à chacun des "soi-disant bastions" dont elle est composée, les faces et les flancs sont de chaque côté situés dans le prolongement l'un de l'autre mais que le flanc présente une courbure rentrante. Cette courbure peut répondre à deux fonctions: briser la longue ligne de la face prolongée afin de la soustraire à l'enfilade et concentrer en un point le feu des armes placées sur la courbure. Hormis cette courbure, on se trouve devant un tracé tenaillé tel que Coehoorn l'a appliqué entre autres dans la "Hoge Linie" près de Doesburg et qui connaîtra de multiples applications, en Prusse et en Rhénanie (entre autres à Mayence) au début du XIXe siècle. Les lunettes à flancs retirés et le couvre-face devant un des "bastions" correspondent également aux idées de Coehoorn.

Méritent en autre notre attention:
- les galeries crénelées de contrescarpe ou caponnières à revers qui flanquent chacun des saillants de l'enveloppe ou du couvre-face, comme cela a déjà été vu au bastion Waldeck. Toutes ces galeries sont connectées entre elles, ainsi qu'avec les ouvrages de l'enveloppe, par des souterrains et se trouvent au départ d'un système de contre-mines très développé. Une galerie similaire existe au front de gorge du bastion Holstein qui flanquait le saillant de l'ouvrage "van Welderen" démoli en 1818.
- les quatre passages du fossé sec arrière vers le fossé sec avancé à travers l'enveloppe. Trois de ces passages dénommés "Royales Sorties" sont suffisamment larges pour permettre le passage de la cavalerie et de l'artillerie afin d'exécuter des contre-attaques dans les fossés. Chaque passage est pourvu de dispositifs de sécurité très élaborés.
- le plan général de ces lignes est d'une irrégularité assez surprenante : abstraction faite des lunettes et du chemin couvert, aucun ouvrage n'est pareil à un autre, ce qui contraste avec la régularité des enceintes bastionnées classiques. La raison première et sans doute principale en est le fait que des ouvrages plus anciens comme les bastions "Hostein" et "Saxe" durent être incorporés moyennant certaines adaptations, notamment aux flancs. Les différences de niveau, le terrain s'élevant sensiblement d'est en ouest, aura également influencé le tracé, et on peut enfin se demander s'il n'y avait pas aussi l'intention de compliquer la tâche de l'assaillant dans la détermination de sa direction d'attaque.

Quoi qu'il en soit, les ingénieurs français de formation classique n'eurent aucune indulgence pour les lignes de Du Moulin. L'un d'entre eux les décrivit en 1794 comme "des ouvrages défendus par des revêtement presque tous neuves (sic); il est malheureux que leur tracé, exécuté dans le goût du sistème (sic) de Coehoorn, présente beaucoup de parties mortes, d'autant plus susceptibles d'escalades que les escarpes sont basses".

En dépit de ce jugement fort sévère, on peut dire qu'il s'agit d'un morceau d'architecture militaire assez exceptionnel, marquant une étape dans le développement de l'art de la fortification, non seulement à cause de l'originalité du plan, mais surtout parce que l'on y retrouve nombre d'éléments de la méthode de Coehoorn dont il ne subsiste pratiquement plus d'oeuvres originales.

Conscientes de la valeur de ce monument culturel, les autorités de Maastricht ont fait reprofiler les terrassements en 1946-1952 et ont entrepris en 1977 la restauration totale des maçonneries, entreprise qui, malheureusement, a dû être suspendue en 1981 par manque de crédits.

Liens
http://youtu.be/HD8Wj21OcJs les fortifications de Vauban
http://youtu.be/hRTCOawLq1I Vauban le vagabond de Louis XIV






Cliquez pour afficher l


Cliquez pour afficher l


Cliquez pour afficher l


Cliquez pour afficher l


Cliquez pour afficher l


Cliquez pour afficher l


Cliquez pour afficher l


Cliquez pour afficher l


Cliquez pour afficher l


Cliquez pour afficher l


Cliquez pour afficher l


Cliquez pour afficher l


Cliquez pour afficher l


Cliquez pour afficher l

Posté le : 29/06/2013 21:13
Transférer la contribution vers d'autres applications Transférer


Georges Duhamel
Administrateur
Inscrit:
14/12/2011 15:49
De Montpellier
Messages: 9500
Niveau : 63; EXP : 93
HP : 629 / 1573
MP : 3166 / 57675
Hors Ligne
Le 30 Juin 1884 naît Georges Duhamel, à Paris .
Médecin, écrivain et poète français, il passera sa vie partagé entre sa charge de médecin et son goût pour l'écriture.
L’écriture de la Chronique des Pasquier, fera sa célébrité, il fut élu en 1935 membre de l’Académie française dont il fut secrétaire perpétuel de 1944 à 1946.
Il devint ensuite un président très actif pour le renouveau de l’Alliance française après-guerre. Georges Duhamel est aussi le père du compositeur Antoine Duhamel.


Jeunesse et études

Georges Duhamel naît au no 4 rue Coypel près de la place d'Italie dans le 13e arrondissement de Paris.
Il est le troisième d’une famille modeste de quatre enfants originaire de Normandie qui vit chichement des activités d’un père, Pierre-Émile Duhamel, fantasque et instable, et d'une mère, Marie Emma Pionnier, tous deux herboristes. « Pharmacien », son père décide d'entreprendre sur le tard des études de médecine.
Durant une enfance perturbée par les nombreux déménagements de sa famille vivant à Montreuil-sous-Bois, Paris, Nevers, il fait ses études au lycée Buffon à Paris, puis au lycée de Nevers, et enfin à l'Institution Roger-Momenheim. Georges Duhamel obtient son baccalauréat en 1902 et décide alors de devenir médecin tout en s’adonnant aux lettres.

L'abbaye de Créteil et la Première Guerre mondiale

Entre 1906 et 1908, il crée avec son ami le poète Charles Vildrac, qui deviendra son beau-frère, « l’abbaye de Créteil » ou groupe de l'Abbaye, phalanstère d’artistes regroupant poètes, écrivains, musiciens et peintres, expérience qu’il a relatée de façon romancée, bien qu’il s’en soit défendu, dans le cinquième volume de la série de la Chronique des Pasquier, le Désert de Bièvres.
À l'occasion de représentations théâtrales à l'Abbaye de Créteil, il fait la rencontre et s'éprend de l'actrice Blanche Albane avec laquelle il entretint une importante correspondance.
Il l'épouse le 2 décembre 1909 à Paris et aura avec elle trois fils :
Bernard (1917-1996 ; futur chirurgien-pédiatre9), Jean 1919-1998 ; futur médecin proctologue infantile et Antoine Duhamel (1925 ; futur compositeur de musique).
De 1910 à 1914, frais diplômé en médecine et en chimie biologique, il travaille sur les propriétés des métaux à l'état colloïdal pour les laboratoires pharmaceutiques Clin à Paris.
Durant la Première Guerre mondiale, il décide de s'engager dans le service actif alors qu'il avait auparavant bénéficié d'une réforme médicale en raison de sa vue.
Il veut faire don de lui-même et partager les épreuves des hommes de sa génération.
À partir de 1914, Georges Duhamel occupe pendant quatre ans les fonctions de médecin aide-major dans des unités d'auto-chirurgie, dans des situations souvent très exposées notamment lors de la bataille de Verdun.
Alors qu'il exerce près du front de Champagne en 1915, il décide de raconter les épreuves que les blessés subissent. Deux romans naitront de cette expérience : d'une part Vie des martyrs, paru en 1917, un recueil de récits qui connaîtra un certain succès.
La presse compare ce livre au roman d'Henri Barbusse, Le Feu, prix Goncourt en 1916.
D'autre part, Georges Duhamel entreprend la rédaction de Civilisation, livre-témoignage sur les ravages de la guerre.
Le livre sort en avril 1918 sous le pseudonyme de Denis Thévenin car Duhamel ne veut pas être accusé de profiter de la guerre pour faire de la littérature. Le 11 décembre 1918, le livre reçoit le prix Goncourt.


Reconnaissance et cycles littéraires

Rendu à la vie civile, il se consacre désormais entièrement aux lettres et à la défense d’une civilisation à visage humain. En 1919, il découvre en Seine-et-Oise la vallée du Sausseron et Valmondois, où il passera tous ses étés.
Il écrit alors en 1920, Confession de minuit, qui deviendra le premier tome de son premier cycle romanesque Vie et aventures de Salavin (1920-1932), considéré par de nombreux critiques littéraires comme précurseur des questions existentialistes que développeront plus de quinze ans plus tard Camus dans La Chute (1936) et Sartre dans La Nausée (1938).
C’est au début des années 1930 qu’il entame sa Chronique des Pasquier qui le rendra célèbre, selon le principe du roman-fleuve, œuvre qui est parfois comparée aux Rougon-Macquart d'Émile Zola ou aux contemporains Thibault de Roger Martin du Gard.
La publication de ce cycle littéraire au Mercure de France s'étend de 1933 à 1945.
Elle peut être vue comme la transposition littéraire autobiographique de la vie de Georges Duhamel dans son héros principal Laurent Pasquier.
En 1935, Georges Duhamel devient directeur du Mercure de France et la même année est élu le 21 novembre, à sa seconde tentative, à l’Académie française au fauteuil no 30 suite au décès de G. Lenotre ; sa réception officielle au sein de l'Illustre Compagnie a lieu le 25 juin 1936 avec un discours d'accueil prononcé par Henry Bordeaux.
En 1937, il est également élu à l'Académie de médecine.
Avec François Mauriac, qui en est le fer de lance, il s'oppose nettement mais en vain à l'élection en juin 1938 de Charles Maurras à l'Académie française.
Entre 1930 et 1940, il accomplit de nombreux voyages en France et à l’étranger, défendant par de brillantes conférences la langue et la culture françaises ainsi que l’idée d’une civilisation construite sur le cœur de l’homme et non uniquement sur les progrès techniques de la mécanisation envers lesquels il est le plus souvent critique, le classant comme un écrivain de gauche.
Articles et conférences sont rassemblés sous divers titres, et la période de l'entre-deux-guerres constitue celle de son plus grand succès auprès du public.
Il devient alors membre du jury du Prix Jeunesse, dont il prendra plus tard la présidence, en 1945.


Années sombres de la guerre et fonctions d'après-guerre

Pendant la Seconde Guerre mondiale, Georges Duhamel, voit dès 1940 une partie de son œuvre interdite par les Allemands qui mettent sur la liste Bernhard des ouvrages interdits par la Gestapo trois de ses livres.
Quelques mois plus tard, c'est l'ensemble de son œuvre qui est inscrite sur la liste Otto, se voyant de plus interdit de toute publication en 1942.
Durant toute cette période sombre, durant laquelle il reste volontairement à Paris et ne fait que quelques séjours dans sa maison de campagne de l'Oise, il tient tête ouvertement à la pression de l'occupant et à la fraction pétainiste de l’Académie française — notamment en décembre 1940 lorsque, allié à Paul Valéry, il empêche le vote d'une lettre de soutien au maréchal après l'entrevue de Montoire —, institution au sein de laquelle il est durant cette période volontairement très présent et actif à « visage découvert ». Il explique cette attitude dans une lettre à son ami François Mauriac indiquant :
« Mon catéchisme depuis le début, a tenu en quatre petites phrases : ne pas se tuer, ne pas s'enfuir, ne pas se cacher et travailler »
— lettre de Duhamel à Mauriac du 13 janvier 1941.
À cette fin et suite à la mort d'André Bellesort, Georges Duhamel réussit à se faire élire le 5 février 1942 comme secrétaire perpétuel de l'Académie à titre provisoire pour « tenir en respect les forces maléfiques ».
Avec Mauriac, Gillet et Valéry, ils vont être « pratiquement maîtres de l'Académie » et s'attachent en 1942 à ne remettre les prix de l'institution qu'à des écrivains engagés secrètement dans la résistance ou réputés proches. En conséquence, il est l'objet de virulentes attaques dans Je suis partout durant cette période.
Son positionnement et ses engagements durant la période du gouvernement de Vichy sont reconnus à la Libération de Paris par le général de Gaulle qui le rencontre lors d'un déjeuner le 7 septembre 1944 à Paris et reconnaitra publiquement son action dans ses Mémoires de guerre (Le Salut, 1959) dans lesquels il qualifie Duhamel de « secrétaire perpétuel, illustre et courageux ».
Il l'aide alors dans sa démarche d'après-guerre pour conforter l'Académie dans son rôle malgré les vives attaques qu'elle subit. En octobre 1944, Georges Duhamel est élu cette fois-ci définitivement secrétaire perpétuel de l'Académie, pour mener à bien ce renouveau, mais il démissionne de son poste dès 1946 en raison de ce qu'il considère comme un basculement du centre de gravité politique de la compagnie vers la droite dont il ne se sent pas le représentant.
Georges Duhamel est également nommé au Comité national des écrivains en 1944 mais en démissionne également en 1946 pour protester contre les excès de l'Épuration.
Après la guerre, il est nommé, en 1947, président de l’Alliance française et reprend ses voyages en faveur de la culture française. Il rétablit partout de nombreuses écoles de l’Alliance.
En 1950, son roman Confession de minuit (1920) fait partie de la liste du Grand prix des Meilleurs romans du demi-siècle regroupant une sélection de douze romans publiés entre 1900 et 1950.
Il fut membre du Comité d'honneur de l'Association du foyer de l’abbaye de Royaumont et du Centre culturel international de Royaumont.
À partir de 1960, la santé de Georges Duhamel décline, l'obligeant à réduire beaucoup ses activités.
Il meurt à Valmondois le 13 avril 1966.


Style littéraire de Duhamel

Cette section est vide, insuffisamment détaillée ou incomplète. Votre aide est la bienvenue !
Georges Duhamel, qui commença sa carrière d'écrivain par la poésie, les essais, et l'écriture dramatique, obtient la reconnaissance littéraire principalement grâce à ses cycles littéraires s'apparentant au « roman-fleuve ».
Daniel Madelénat dans son article consacré à Duhamel pour l'Encyclopædia Universalis qualifie l'œuvre de l'écrivain comme « fidèle à un classicisme qu'éclairent une sensibilité mesurée et une haute image de l'homme ».


Duhamel et la musique

Duhamel et Marius Casadesus en 1937.
Georges Duhamel, par ses amitiés littéraires et artistiques - Jean-Jacques Corriol, Charles Schuller qui le convertira au culte de Richard Wagner, et Albert Doyen - s'adonnera, sur le tard et avec passion, à la musique en autodidacte éclairé.
À 32 ans en 1915, alors qu'il est engagé comme chirurgien au front durant la Première Guerre mondiale, il apprend le solfège et la flûte sous l'impulsion de M. Prudhomme, le chef de musique du Premier régiment de ligne.
Dès lors il dirigera, pour son plaisir et entre amis, des concerts hebdomadaires à son domicile où il donne en priorité des œuvres de Jean-Sébastien Bach — compagnon d'une vie et maître de la « musique pure » — et voue un culte à Wagner. La musique possède pour lui, l'athée, tous les attributs et toutes les pratiques d'une réelle « foi qui soutient, relie, nourrit, vivifie, et réconforte ».
En 1932, il vilipende dans son essai Querelles de famille le phonographe et la TSF qui entraient alors dans les familles et empêchaient la pratique active de la musique instrumentale en direct, remplacée par l'écoute passive et de mauvaise qualité des transmissions mécaniques, ces disques qui sont à ses yeux « de la fausse musique, de la musique de conserve ».
Toutefois, cette dernière position s'est modérée au cours des années qui suivirent avec l'amélioration des techniques audiophoniques.
À partir de 1939, il écrira également des critiques musicales, notamment dans Le Figaro.
En 1944, il fait paraître, alors qu'il est profondément affecté par la situation de la France sous l'occupation, un essai intitulé La Musique consolatrice dans lequel il développe son point de vue sur cet art et le rôle qu'il joue dans sa vie.
Lui-même non initié dans sa jeunesse à la musique, Georges Duhamel fera bénéficier ses enfants, dès leur plus jeune âge, d'une solide formation musicale conditionnant certainement la future carrière de compositeur d'Antoine Duhamel.
Les concerts familiaux, à plusieurs voix, et sous la direction paternelle seront l'une des pierres angulaires de la famille Duhamel qui émerveilleront son ami François Mauriac qui écrira de lui :
« Chez certains hommes la passion de la musique et de la poésie est une défense contre la vie ; nés sans carapaces, ils marchent dans un nuage d'harmonie, comme des poissons troublent l'eau pour n'être pas découverts. Ainsi Bach et Mozart protègent Duhamel. Humain, ce Duhamel, trop humain, il n'aurait pu supporter la douleur des corps qui souffrent, sans une défense appropriée : la mémoire musicale. »
— François Mauriac, 1935
Le 13 Avril 1966, il meurt à Valmondois Seine-et-Oise, actuellement Val-d'Oise le 13 avril 1966,

Œuvre

Récits, romans, voyages, essais
Vie des martyrs (1917)
Civilisation (1918, prix Goncourt)
La Possession du monde (1919)
Entretiens dans le tumulte (1919)
Vie et aventures de Salavin (1920-1932) :
I. Confession de minuit (1920)
II. Deux Hommes (1924)
III. Journal de Salavin (1927)
IV. Le Club des Lyonnais (1929)
V. Tel qu'en lui-même... (1932)
Les Hommes abandonnés (1921)
Lapointe et Ropiteau (1921)
Les Plaisirs et les Jeux (1922)
Le Prince Jaffar (1924)
Essai sur le roman (1925)
Suite hollandaise (1925)
Délibérations (1925)
La Pierre d'Horeb (1926)
Lettres au Patagon (1926)
Essai sur une renaissance dramatique (1926)
Le Voyage de Moscou (1927)
Memorial cauchois (1927)
Images de la Grèce (1928)
Les Sept Dernières Plaies (1928)
La Nuit d'orage (1928)
Scènes de la vie future (1930)
Géographie cordiale de l'Europe (1931)
Les Jumeaux de Vallangoujard (1931)
Querelles de famille (1932)
Mon royaume (1932)
Chronique des Pasquier : (1933-1945)
I. Le Notaire du Havre
II. Le Jardin des bêtes sauvages
III. Vue de la Terre promise
IV. La Nuit de la Saint-Jean
V. Le Désert de Bièvres
VI. Les Maîtres
VII. Cécile parmi nous
VIII. Le Combat contre les ombres
IX. Suzanne et les Jeunes Hommes
X. La Passion de Joseph Pasquier
L'Humaniste et l'Automate (1933)
Discours aux nuages (1934)
Remarques sur les mémoires imaginaires (1934)
Fables de mon jardin (1936)
Deux Patrons (Erasme, Cervantes) (1937)
Esquisse pour un portait du chirurgien moderne (1938)
Au chevet de la civilisation (1938)
Le Dernier Voyage de Candide (1938)
Mémorial de la guerre blanche (1939)
Finlande (1940)
Positions françaises (1940)
Lieu d'asile (1940)
Civilisation française (1944)
Chronique des saisons amères (1944)
La Musique consolatrice (1944)
Paroles de médecin (1944)
Images de notre délivrance (1944)
Lumières sur ma vie (1944-1953) :
I. Inventaire de l'abîme
II. Biographie de mes fantômes
III. Le Temps de la recherche
IV. La Pesée des âmes
V. Les Espoirs et les Épreuves
Twinka (1945)
Souvenirs de la vie du Paradis (1946)
Visages (1946)
Homère au xxe siècle (1947)
Semailles au vent (1947)
Entretien au bord du fleuve (avec Henri Mondor) (1947)
Tribulations de l'espérance (1947)
Consultation aux pays d'Islam (1947)
Le Bestiaire et l'Herbier (1948)
Hollande (1949)
Le Voyage de Patrice Périot (1950)
Cri des profondeurs (1951)
Chronique de Paris au temps des Pasquier (1951)
Manuel du protestataire (1952)
Vues sur Rimbaud (1952)
Le Japon entre la tradition et l'avenir (1953)
Les Voyageurs de l'espérance (1953)
Refuges de la lecture (1954)
La Turquie, nouvelle puissance d'Occident (1954)
L'Archange de l'aventure (1955)
Croisade contre le cancer (1955)
Les Compagnons de l'Apocalypse (1956)
Pages de mon journal intime (1956)
Israël, clef de l'Orient (1957)
Problèmes de l'heure (1957)
Le Complexe de Théophile (1958)
Travail, ô mon seul repos (1959)
Nouvelles du sombre empire (1960)
Problèmes de civilisation (1961)
Traité du départ (1961)

Poésie
Des légendes, des batailles (1907)
L’Homme en tête (1909)
Selon ma loi (1910)
Notes sur la technique poétique (avec Charles Vildrac) (1910)
Compagnons (1912)
Élégies (1920)
Anthologie de la poésie lyrique française (1924)
Voix du Vieux Monde, mis en musique par Albert Doyen (1925)

Critique
Propos critiques (1912)
Paul Claudel (1913)
Les Poètes et la Poésie (1914)
Maurice de Vlaminck (1927)
Défense des lettres (1937)
Les Confessions sans pénitence (1941)

Théâtre

La Lumière (1911)
Dans l'ombre des statues (1912)
Le Combat (1913)
Le Cafard (1916)
L'Œuvre des athlètes (1920)
Quand vous voudrez (1921)
La Journée des aveux (1923)

Distinctions

Croix de guerre 1914-1918
Grand-Croix de la Légion d'honneur
Commandeur de l'Ordre des arts et des lettres
Commandeur de la Santé publique
Distinctions Prix Goncourt (1918)
Membre de l'Académie nationale de médecine
Membre de l'Académie française
Membre de l'Académie des sciences morales et politiques

Hommages

La rue Georges-Duhamel dans le 15e arrondissement et le jardin Georges-Duhamel dans le 13e arrondissement de Paris ont été nommés en son souvenir au début des années 2000. Trois établissements scolaires portent le nom de l'écrivain :
Le collège Georges-Duhamel, no 13 rue des Volontaires, dans le 15e arrondissement de Paris ;
Le collège Georges-Duhamel, no 132 rue Émile-Zola à Herblay dans le Val-d'Oise ;
Le groupe scolaire Georges-Duhamel, rue Robert-Lepeltier à Champagne-sur-Oise ;
ainsi que de nombreuses bibliothèques en France (à L'Isle-Adam, Mantes-la-Jolie, Champforgeuil, Altkirch, etc).
sources : Wikipédia

Poésie

Cliquez pour afficher l



Liens :

http://youtu.be/3ZDG10Hev3U le clan des Pasquier le film
http://youtu.be/9lm_AcXwPZg la musique consolatrice I
http://youtu.be/DBXS37pGUes la musique consolatrice II




Cliquez pour afficher l

Attacher un fichier:



jpg  53816-Georges+duhamel+famous+quotes+.jpg (37.80 KB)
3_51cf148424e44.jpg 504X276 px

jpg  Georges-Duhamel-9280480-1-402.jpg (74.00 KB)
3_51cf14a2a18c1.jpg 402X402 px

jpg  8KzKF5_SULvw-de3c3dSYcAN1P8@500x671.jpg (86.22 KB)
3_51cf14b34b690.jpg 500X671 px

jpg  Georges-DUHAMEL-Vue-de-la-Terre-promise.jpg (65.02 KB)
3_51cf14c048d22.jpg 500X740 px

jpg  Paradis.jpg (183.01 KB)
3_51cf14d2dd09d.jpg 1024X727 px

jpg  LA-PASSION-DE-JOSEPH-PASQUIER-par-Georges-Duhamel.jpg (86.79 KB)
3_51cf14e179043.jpg 500X750 px

gif  9782258051430FS.gif (58.34 KB)
3_51cf15044ceaa.gif 301X475 px

jpg  Cecile-parmi-nous-Georges-Duhamel-Gallimard-Romans-contemporains.jpg (33.52 KB)
3_51cf15107869c.jpg 287X475 px

jpg  9782081288911.jpg (32.38 KB)
3_51cf151fb0eee.jpg 400X623 px

Posté le : 29/06/2013 18:56
Transférer la contribution vers d'autres applications Transférer


Prière à Bacchus
Administrateur
Inscrit:
14/12/2011 15:49
De Montpellier
Messages: 9500
Niveau : 63; EXP : 93
HP : 629 / 1573
MP : 3166 / 57675
Hors Ligne
Bacchus,
Aujourd'hui le tour de France part de ton île de Beauté.
Tu veux bien nous faire un petit reportage sur l'ambiance là-bas ?

Posté le : 29/06/2013 13:39
Transférer la contribution vers d'autres applications Transférer


Mystère Animal histoire vraie de Luna
Administrateur
Inscrit:
14/12/2011 15:49
De Montpellier
Messages: 9500
Niveau : 63; EXP : 93
HP : 629 / 1573
MP : 3166 / 57675
Hors Ligne
Luna, l'orque qui aimait les hommes

Cliquez pour afficher l


Dimanche après-midi, il y avait sur France 2 un documentaire intitulé L'Orque Qui Aimait les Hommes. Cela racontait l'histoire vraie de Luna, une jeune orque qui a "débarqué" dans la baie de Vancouver à l'âge de 2 ans après s'être éloignée sans raison de sa famille. Cet animal en manque d'affection a cherché à tout prix à s'en créer une autre parmi les hommes; elle se frottait aux bateaux, tendait son museau dans l'espoir de recevoir quelques caresses. Malgré cette complicité naissante entre Luna et les résidents et touristes de la baie, le gouvernement estime que ce n'est pas bon pour l'orque de vivre ainsi. De fait, toute personne surprise en train de câliner l'animal se voit condamnée à payer une amende de 100 dollars. J'ai adoré le témoignage de cette femme qui disait que de toute sa vie c'était la plus belle façon qu'elle avait eu de dépenser 100 dollars .
L’empathie est à son comble et le documentaire montre ça et là quelques séquences où l’on voit Luna s’amuser avec un tuyau d’arrosage de bateaux et se laisser caresser.
Mais les autorités décident de le réinstaller dans son environnement d’origine à plus de 300 km, avec sa famille, car «plus un mammifère marin a des relations avec l’homme, plus il risque d’être blessé ou tué». Luna a alors 5 ans. A partir de ce moment-là, une bataille s’engage entre les autorités locales, le fan-club grandissant de l’épaulard et le peuple amérindien . L’opération de déménagement va se révéler un fiasco, Luna s’échappera de l’enclos, le gouvernement canadien cessera de le poursuivre. Mais hélas, l’animal oubliera l’intense trafic maritime des eaux canadiennes et n’échappera pas à sa collision avec un remorqueur…
Cette histoire m'a bouleversée (alors que je ne l'ai pas vue en entier; c'est mon mari qui m'a raconté la fin). Comment a-t-on pu repousser ce "petit" être qui ne demandait qu'une seule chose : de l'affection et qui en avait tant à rendre en retour ? Et les hommes responsables de la fin tragique de Luna se sont-ils seulement rendus compte à quel point ils ont créé leur propre malheur aussi ? On a tout à apprendre des animaux et pour une fois qu'un animal dit sauvage venait vers nous au lieu de s'en réjouir on l'a rejeté ...
Je vais longtemps avoir l'image de Luna dans mon coeur..
Lire sur :
http://mamacat.over-blog.com/article- ... -les-hommes-39524727.html



.

Posté le : 29/06/2013 09:36
Transférer la contribution vers d'autres applications Transférer


Les mystères du cerveau
Administrateur
Inscrit:
14/12/2011 15:49
De Montpellier
Messages: 9500
Niveau : 63; EXP : 93
HP : 629 / 1573
MP : 3166 / 57675
Hors Ligne


Cliquez pour afficher l

Posté le : 29/06/2013 08:58
Transférer la contribution vers d'autres applications Transférer


Re: Passionnée de parcs d'attractions
Plume de Bronze
Inscrit:
24/05/2012 13:18
De METZ
Messages: 5
Niveau : 1; EXP : 34
HP : 0 / 8
MP : 1 / 301
Hors Ligne
Bonjour, je suis également une grande fan de parcs d'attractions mais surtout de sensations fortes. La meilleure jusqu'ici c'est pour moi le Silver Star d'EuropaPark, il est si confortable et cette sensation d’apesanteur !!! alors là tout le stress accumulé s'envole et je ressort détendue comme jamais! Maintenant il y a aussi cet ascenseur diabolique des parcs Disney mouahaha! la mise en scène joue beaucoup et du coup personnellement je me sentais fière de l'avoir fait (même s'il n'y a pas de raison d'être fier de faire un tour de manège, mais bon...!). J'aime aussi beaucoup le cobra de walibi belgique mais cela fait déjà longtemps que j'y suis allée, cela a peut être changé depuis! Je suis allée une seule fois au parc Astérix mais je n'y retournerai pas de sitôt car il m'a vraiment déçue, je m'y suis sentie très mal au niveau du confort et accueil des visiteurs et sur les attractions je me suis fait des bleus! bref ma dernière aventure c'était Portaventura l'année dernière en Espagne: on y trouve une copie du Silver Star mais avec des caméras embarquées (fous rires garantis en visionnant le dvd), il y a aussi un manège terrible, le Furius bacco: démarrage à 135km/h en 3s et bien une fois ça suffit, bonjour les cervicales, pour le coup je me suis vraiment rendu compte de la dangerosité potentielle des attractions de ce genre! Après avoir vu des milliers d'étoiles je sais que 135km/h c'est trop et à EuropaPark le Blue Fire ne part qu'à 100km/h et c'est plus près de chez moi...donc ça reste mon parc préféré! Avec ma soeur (grande fan également) on cherche une nouvelle destination on a pensé à Mirabilandia en Italie (si quelqu'un connait...), les US (Cedar Point) ce sera pour plus tard!!! (un rêve aussi!)

Posté le : 29/06/2013 01:13
Transférer la contribution vers d'autres applications Transférer



 Haut
« 1 ... 783 784 785 (786) 787 788 789 ... 956 »




Mes préférences



Par une aquarelle de Tchano

Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
.

Connexion
Identifiant :

Mot de passe :

Se souvenir de moi



Mot de passe perdu ?

Inscrivez-vous !
Partenaires
Sont en ligne
121 Personne(s) en ligne (81 Personne(s) connectée(s) sur Les Forums)

Utilisateur(s): 0
Invité(s): 121

Plus ...