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LA DAME BLANCHE DE TRECESSON

Parfois, autour des douves du Château de Trecesson, près de Paimpont, on voit une ombre blanche flottée, le fantôme d'une dame qui hante ces lieux, voici son histoire.

Vers 1750, en automne, un braconnier embusqué dans le parc du château pour y attraper quelques gibiers, entendant des bruits et craignant d'être découvert, se cacha dans un arbre. Au bout du parc, dans la grande allée, un carrosse tiré par des chevaux noirs apparut. Des hommes, munis de pelles, suivaient...

Puis, la voiture s'arrêta, une dame en descendit, poussée violemment par deux gentilshommes. Cette dame, vêtue de soie blanche, portant une couronne et un bouquet de fleurs paraissait être une fiancée se rendant à son mariage. Mais son air était apeuré et ses yeux plein de larmes.

D'un geste, Ces princes ordonnèrent aux domestiques, de creuser une fosse. La dame hurlait de terreur, et suppliait, ceux qu'elle appelait "ses frères" de la laisser en vie. "Vous nous avez déshonoré, Madame." et ils la poussèrent dans la fosse qui fut rapidement recouverte de terre. Puis, tous s'éloignèrent.

Ne sachant quoi faire et affolé, il se précipita chez Mr de Trécesson et lui raconta ce qu'il venait de voir. Plein de doute, Mr de Trécesson se décida à se rendre sur les lieux mais ce ne fut qu'à l'aube, que lui et ses gens arrivèrent près de la fosse. Dès qu'ils eurent enlevé la terre et découvert la jeune dame, celle-ci ouvrit les yeux puis mourut.

Mr de Trécesson fit de nombreuses recherches pour connaître le nom de cette dame et pourquoi un sort si cruel lui avait été réservé. Mais elles furent vaines. Alors, il fit déposer le corps de la jeune fille dans la chapelle du château qui resta exposé jusqu'à la révolution.

Nul ne sait encore aujourd'hui, qui fut cette dame et quel crime, elle avait commis pour être ainsi suppliciée, mais peut-être cherche-t-elle à nous le dire en apparaissant régulièrement dans les brumes de

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Légende ecossaise

En écossais, le mot "loch" signifie lac. Le lac du Ness est situé à 150 km au nord de Glasgow, dans la région des Highlands sur les Great Glen, une faille de l'écorce terrestre qui traverse le coeur de l'Ecosse. C'est le plus vaste plan d'eau douce de Grande-Bretagne. Le Loch Ness est long de 1,4 km, étroit de 40 m et extrêmement profond avec certaines plongées vertigineuses de 292 mètres. Labyrinthe de gorges profondes, de crevasses inaccessibles, l'eau y est très sombre et la visibilité subaquatique quasiment nulle...



Depuis près de 15 siècles, ces abysses marins perdues en pleine terre d'Ecosse ont été le terrain fertile d'une légende tenace. Le Loch Ness est aujourd'hui un des derniers lieux en Europe où le promeneur peut ressentir la terreur irrationnelle qui faisait le quotidien de nos ancêtres à une époque où les monstres étaient légion.

Dès l'an 565, la légende rapporte que le missionnaire anglais Saint Colomba (un moine irlandais responsable de la christianisation d'une grande partie de l'Ecosse) aurait sauvé la vie d'un de ses compagnons, attaqué par un monstre tandis qu'il nageait dans un lac. D'autres témoignages de ce type suivront, aussitôt assimilés à des légendes locales par les pouvoirs en place. Il faut dire que la noblesse ne s'aventurait jamais en ces lieux pauvres et sauvages. Il faudra attendre le XIXe siècle pour que les aristocrates se risquent dans les Highlands, après y avoir découvert la fertilité des terrains de chasse. Commence alors à circuler des anecdotes sur plusieurs créatures fabuleuses des lochs. On interdit aux enfants d'aller se baigner dans le Loch Ness, par crainte des "Kelpies", ces esprits maléfiques qui ont le pouvoir de revêtir l'apparence d'un cheval. Sous cette forme, "Kelpie" attire vers lui les gens subjugués par sa beauté ; s'ils ont le malheur de le toucher, il les emporte au plus profond des eaux. En 1933, une route est construite sur la rive nord du lac. Aussitôt, les touristes affluent dans la région et le nombre de ceux qui y "voient" un monstre grimpe en flèche. Cette même année, un des rédacteurs du Courrier d'Inverness publie le témoignage d'un touriste. Dans les trois mois qui suivent, près de vingt autres rencontres de ce type sont signalées. La vieille croyance rurale en un monstre mythique va frapper les esprits. Surnommé "Nessie" par des journalistes, son véritable nom est Nessiteras Rhombopteryx.. En avril 1933, le lieutenant colonel R.K. Wilson photographie la tête et le cou de Nessie.

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Posté le : 09/07/2013 14:31
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Bébert champion cycliste
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Qui qui va gagner le tour de France ?, mais c'est Bébert bien sûr !


VIDEO. Robert Marchand, cycliste centenaire

Robert Marchand, 100 ans, s'est élancé vendredi 28 septembre sur la piste du vélodrome de Lyon (Rhône) afin de tenter de devenir le centenaire le plus rapide sur 100 km à vélo, en parcourant 24,251 km en une heure. Il lui faudra faire près de 300 tours sur la piste de ce stade.

Par Francetv info
FRANCE - Robert Marchand, 100 ans, s'est élancé vendredi 28 septembre sur la piste du vélodrome de Lyon (Rhône) afin de tenter de devenir le centenaire le plus rapide sur 100 km à vélo, en parcourant 24,251 km en une heure. Il lui faudra faire près de 300 tours sur la piste de ce stade.

La catégorie des plus de 100 ans a été spécialement créée pour lui en février 2012, quand il a établi le record de l'heure en parcourant 24,251 km en Suisse.

"Toute ma vie, j'ai usé de tout mais je n'ai abusé de rien, je n'ai jamais fumé, ni bu sauf à des occasions de fête, et les femmes, je n'ai pas hésité non plus", a-t-il confié à à nos collègues de France 2, en riant sous son casque. Mesurant 1m52 et pesant 51 kilos, ce centenaire a couru huit Bordeaux-Paris, quatre Paris-Roubaix, douze Ardéchoises, mais ne veut pas qu'on le "traite comme un phénomène".


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Cliquez http://www.francetvinfo.fr/france/vid ... te-centenaire_147459.html


Posté le : 09/07/2013 14:18
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Re: La poésie
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Comment étudier un poème ?

Cette page présente des informations méthodologiques pour étudier un poème.
Veuillez noter que cette liste d’éléments n’est pas complète et que votre étude doit s’appuyer sur les caractères stylistiques essentiellement singuliers de votre texte.

Le vers

Le vers se définit couramment comme étant une disposition particulière des éléments d’un texte (blanc typographique et retour à la ligne, usage du rythme et des sonorités et, pour le vers régulier, décompte des syllabes).
Le vers régulier : il s’agit de compter les syllabes et de s’attacher au jeu des rimes.
Le vers libre : même si la rime est présente, on parlera plus de rythme et de sonorités. Le poème en vers est formé le plus souvent de strophes, et le poème en prose est un texte poétique construit en paragraphes (employé à partir du XIXe siècle).
La structure du texte
Il s’agit de la construction d’ensemble d’un poème, organisé en strophes. Ces strophes peuvent être régulières (tercet pour trois vers regroupés, quatrain pour quatre vers, quintil pour cinq vers, etc., ou irrégulières.
→ Voir aussi : les différents groupements de vers.

Le mètre

C’est le nombre de syllabes prononcées dans le vers.
Les types de vers les plus courants sont l’octosyllabe (huit syllabes), le décasyllabe (dix syllabes), l’alexandrin (douze syllabes).
Le « e » muet ne se prononce pas (on dit qu’il y a élision) :
à la fin du vers,
devant une voyelle ou un « h » muet,
entre une voyelle et une consonne à l’intérieur d’un mot.
Le « e » muet se prononce :
quand il est placé en finale d’un mot et que le mot suivant commence par une consonne ou un « h » aspiré,
lorsqu’il est placé entre deux consonnes.

Le rythme
Il s’agit de la succession des accents d’intensité qui frappent un mot ou un groupe de mots et permettent de former des mesures. L’accent est l’augmentation de l’intensité de la voix sur une syllabe.

La coupe

Il s’agit, dans un vers, de la séparation entre deux mots, séparation qui marque la fin d’une mesure. En général, il y a une coupe majeure qu’on appelle césure et des coupes mineures.
Exemple : dans l’alexandrin classique, la césure est au centre (6/6) : les deux moitiés de vers s’appellent alors des hémistiches.

La rime
Il s’agit du retour, à la fin de deux ou plusieurs vers, de la même consonance de la terminaison accentuée (voyelle et consonne qui suit) du mot final.

Lorsque l’on étudie la rime, il faut observer :

le genre de la rime : les rimes féminines sont toutes les rimes qui se terminent par un « e » non accentué, même si après le « e » figure une marque du pluriel. Toutes les autres rimes sont appelées rimes masculines. La versification classique impose l’alternance des rimes masculines et féminines.
la qualité de la rime : la rime riche se compose de trois sons communs.
La rime suffisante comporte deux sons en commun.
Enfin, la rime pauvre est celle où il n’y a qu’un son en commun.
la nature de la rime :
les rimes plates ou suivies sont celles qui sont couplées deux à deux (AABB).
Les rimes embrassées, quant à elle, sont enchâssées l’une dans l’autre (ABBA).
Enfin, les rimes croisées sont celles qui sont alternées (ABAB).

Allitération et assonance
C’est la répétition d’un même son dans le vers, que ce soit une consonne (allitération) ou une voyelle (assonance).


Enjambement

L’enjambement se dit d’une phrase ou d’un segment de phrase qui continue au vers suivant sans que l’on puisse marquer un temps d’arrêt. Lorsque cette phrase (ou ce segment de phrase) s’achève juste au début du vers suivant, on parle de rejet et quand elle débute à la fin du vers, on parle de contre-rejet.
on a un rejet lorsqu'un élément bref, lié du point de vue du sens à un vers, est rejeté au début du vers suivant.
Exemple :
« Il est de forts parfums pour qui toute matière
Est poreuse. On dirait qu'ils pénètrent le verre »
(Baudelaire)
L'élément souligné est un « rejet ». Sa position le met en valeur.
Le contre-rejet est le phénomène inverse : un élément bref apparaît en fin de vers, alors qu'il est lié par le sens au vers suivant.
Exemple :
« Voilà le souvenir enivrant qui voltige
Dans l'air troublé ; les yeux se ferment ; le Vertige
Saisit l'âme vaincue et la pousse à deux mains
Vers un gouffre obscurci de miasmes humains »
(Baudelaire)
Dans le même poème (Le Flacon), la partie soulignée est cette fois en position de

La Césure
La césure , est un mot qui a été employé pour la première fois en 1537 par Marot ; il vient du latin coesura; qui signifie : coupure. Dans les vers longs (au moins de plus de huit syllabes) lorsqu'une coupe plus marquée sépare les mesures du vers, elle prend le nom de césure. Autrement dit, elle divise le vers en deux hémistiches. L'hémistiche constituant une moitié de vers. Sauf dans le cas de l'alexandrin, la place de la césure n'est pas fixée. Elle coïncide avec l'organisation syntaxique (groupe sujet/groupe verbal ; deux indépendantes, etc.).

Un exemple pour le vers décasyllabe (vers de 10 syllabes) :
J'ai dit à mon coeur //, à mon faible coeur... (Musset)

Le premier hémistiche comprend ==> 5 syllabes
Le second hémistiche comprend ==> 5 syllabes, également.

Un exemple pour le vers décasyllabe :
Le vent se lè(ve) //ve !... Il faut tenter de vivre ! (Valéry).

Le premier hémistiche comprend ==> 4 syllabes
Le second hémistiche comprend ==> 6 syllabes.

Prenons, à présent un exemple pour le vers octosyllabique (8 syllabes) :
L'obscurité // couvre le monde
Lais l'idée // illumine et luit.. (Hugo

Le premier hémistiche du premier vers comprend ==> 4 syllabes + 4 autres syllabes.
Le second hémistiche du second vers comprend ==> 3 syllabes, puis 5 syllabes.

Comme il est signalé ci-dessus, il n'y a que dans l'alexandrin classique que le vers se partage en deux hémistiches égaux de 6 syllabes.
Exemple :
Vous haïssez le jour // que vous venez chercher.
La césure est alors une pause, un repos de la voix (qui peut correspondre à une reprise du souffle, mais n'est pas nécessairement à la fin d'un mot). Cette césure centrale donne donc un rythme binaire à l'alexandrin.
Toutefois, certains poètes ne marquent pas la césure, et préfèrent donner un rythme ternaire au vers. Par exemple le vers suivant : « Toujours aimer, toujours souffrir, toujours mourir » (Corneille) est également un alexandrin, mais la césure, tombant sur le second « toujours », n'est pas marquée par la voix. La présence des virgules, ainsi que la répétition de l'adverbe, impose de dire l'alexandrin en trois mesures de quatre syllabes chacune, au lieu de deux mesures de six syllabes chacune ; le vers est alors appelé « trimètre » : « Toujours aimer, / toujours (//) souffrir, / toujours mourir ».


Diérèse et synérèse

Deux autres phénomènes influent sur le compte des syllabes : la diérèse et la synérèse. Ces deux phénomènes concernent l'association de deux voyelles, dont la première est un i, un u ou un ou.
Dans le langage courant, on a tendance à prononcer ces associations en une seule syllabe : on dira nuit en une syllabe, union en deux syllabes, etc.
En versification, le poète a le choix : soit il adopte le mode courant, effectuant ainsi une synérèse ; soit il désire une prononciation en deux syllabes, nommée alors diérèse.
Exemple : « Vous êtes mon lion superbe et généreux » (Victor Hugo)
Dans cet alexandrin, on n'obtient les douze syllabes que si l'on prononce li/on en deux syllabes, avec une diérèse. Ce procédé permet d'obtenir le bon décompte, mais il permet surtout d'insister sur un mot en l'allongeant (allongement qui est ici amplifié par le fait que le mot lion est placé au milieu du vers).

La structuration des strophes

Les rimes (plates, croisées ou embrassées) ainsi que les types de vers structurent des strophes :
tercet = strophe de trois vers ;
quatrain = strophe de 4 vers ;
quintil = strophe de 5 vers ;
sizain = strophe de 6 vers ;
huitain = strophe de 8 vers ;
dizain = strophe de 10 vers ;
on trouve plus rarement des septains ou des neuvains.

La métaphore
C’est une analogie, un rapprochement qui est fait entre deux mots ou deux idées afin de suggérer une réalité nouvelle ou de faire surgir une image.
La métaphore n’utilise aucun mot de comparaison : le mot comparé est mis en relation immédiate avec le comparant. La métaphore peut même exister en l’absence du comparé (on dit alors métaphore in absentia).


Posté le : 08/07/2013 15:03
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La poésie
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POÉSIE : LES PRINCIPALES FORMES POÉTIQUES


Acrostiche
: poème dont la première lettre de chaque vers, si on lit dans le sens vertical, donne le sujet du poème, le nom de l'auteur ou de celui à qui le poème est destiné.

Ballade
: au Moyen Age, poème lyrique à forme fixe, se composant de 3 strophes et d'un envoi qui commence en général par le mot « Prince ». Chaque strophe et l'envoi se terminent par le même vers, les 3 strophes sont symétriques par le nombre de vers, la position des rimes, la mesure des vers, tous de même longueur. XIXe siècle : poème épico-lyrique, à strophes égales, emprunté par les romantiques à l'Angleterre et à l'Allemagne : ce poème a pour sujet une légende guerrière, un amour tragique, un amour sanglant, un récit fantastique. De nos jours, la ballade évoque surtout l'idée de chant populaire.

Blason : M.A., XVIe siècle : pièce de petits vers à rimé plate contenant l'éloge ou la critique d'une personne qu'on voulait « blasonne r», c.à d. célébrer et, plus souvent, blâmer.

Bouts-rimés
: rimes choisies d'avance avec lesquelles on doit faire une poésie dites «bout-rimé», sur un sujet imposé ou librement choisi ; ce divertissement fut très à la mode dans les milieux précieux et mondains tout au long du XVIIe siècle.

Eglogue
: (étym. « pièce choisie ») poème pastoral consistant en un dialogue entre deux bergers. Ce genre antique fut repris en France au XVIe siècle.

Elégie
: (en grec : « dire hélas ») poème lyrique, caractérisé par l'alternance des hexamètres et des pentamètres, qui finit par se spécialiser dans l'expression des sentiments mélancoliques provoqués par un deuil ou un amour malheureux.

Epigramme
: en Grèce, tout poème assez court pour être gravé sur une pierre. Chez les latins, petit poème satirique très bref forme sous laquelle il est demeuré en France.

Epithalame
: (grec : « sur le lit nuptial ») poème à la louange de deux époux.: Genre repris par la Pléiade qui y introduisit des thèmes mythologiques, érotiques, moraux et parfois patriotiques.

Epître
: Lettre en vers sur des sujets forts variés : confidences, récits d'aventures, thèmes moraux etc. Le ton garde la souplesse du genre épistolaire et varié, suivant le sujet, du badinage au sérieux, sans atteindre l'éloquence ni la rigueur du discours.

Epopée
: (grec : « action de faire un récit ») poème héroïque, par opposition au roman qui, à l'origine, ne s'en distinguait pas. Elle est conçue selon les règles tirées d'Homère et de Virgile.

Hymne : poème religieux en l'honneur des dieux ou des héros. Au XVIe siècle, poème à rime plate, en alexandrins, épique ou didactique (jamais lyrique) sur des sujets très divers. Ensuite, toute oeuvre qui chante un grand sentiment sur le mode du lyrisme enthousiaste.

Idylle
: (grec : « petit tableau ») dans la poésie grecque, petit poème, presque toujours érotique, évoquant des scènes de la vie pastorale. Genre repris par la Pléiade.

Impromptu
: petit poème improvisé, très à la mode chez les Précieux.

Lai
: Marie de France contribua à populariser le lai au XIIe siècle. Il s’agit de court récit en vers de 8 syllabes à rimes plates, dont le sujet est d'ordinaire emprunté au cycle de La table Ronde.C'est une forme poétique brève composée de vers impairs, bien que les lais de Marie de France soient en octosyllabes. La forme du lai peut varier, mais il est le plus souvent associé au merveilleux et au thème de l’amour courtois.au Moyen Age.. Au XIVe siècle, poème de douze strophes, chacune étant construite sur deux rimes et se partageant en deux moitiés qui reproduisent les mêmes entrelacements de rimes et la même variété de mètres.

Madrigal
: genre introduit en France au XVIe siècle, très cultivé jusqu'au XVIIIe siècle. Compliment tendre et galant adressé, en quelques vers, à une dame, sans aucune loi de rime ni de rythme.

Ode
: (grec : « chant ») tout poème destiné à être mis en musique. Forme et sens très variés. Tout poème lyrique qui exprime d'une façon personnelle des sentiments communs à la masse des hommes, en strophes symétriques, en mètres variés, avec un système harmonieux de rythmes et de rimes.

Odelette : petites odes caractérisées par leurs thèmes érotiques et bachiques avec prédominance de l'élément descriptif. Mètres et strophes courts.

Pantoum
: poème à forme fixe emprunté à la poésie Malaise : suite de quatrains à rimes croisées ; le 2ème et le 4ème vers de chaque strophe forment le 1er et le 5ème de la strophe suivante. Le vers qui ouvre la pièce doit la terminer.

Rondeau
: petit poème à forme fixe.13 vers sur 2 rimes aabbaaabaabba ; pause après le 5ème et le 8ème vers ; les premiers mots du rondeau se répètent après le 8ème et le 13ème vers sans compter pour un vers. Cette forme était employée notamment entre les XIIIe et XVIe siècles. Au départ, le rondeau était une chanson destinée à la danse.

Sonnet
: (italien : « petite chanson ») poème de 14 vers d'origine provençale ou italienne, importé au XVIe siècle par Marot. D'abord en alexandrins, il admis tous les mètres ensuite. Le sonnet comporte 2 quatrains et 2 tercets. Les 2 quatrains sont sur 2 rimes et chacun d'eux doit présenter un sens complet ; chaque tercet n'a pas toujours un sens complet.

Théodore de Banville, Petit traité sur le Sonnet


Le Sonnet est toujours composé de deux quatrains et de deux tercets

Dans le Sonnet régulier - riment ensemble :

1° le premier, le quatrième vers du premier quatrain ; le premier et le quatrième vers du second quatrain ;
2° le second, le troisième vers du premier quatrain ; le second et le troisième vers du second quatrain ;
3° le premier et le second vers du premier tercet ;
4° le troisième vers du premier tercet et le second vers du second tercet ;
5° le premier et le troisième vers du second tercet.

Si l'on introduit dans cet arrangement une modification quelconque,
Si l'on écrit les deux quatrains sur des rimes différentes,
Si l'on commence par les deux tercets, pour finir par les deux quatrains,
Si l'on croise les rimes des quatrains
Si l'on fait rimer le troisième vers du premier tercet avec le troisième vers du deuxième tercet - ou encore le premier vers du premier tercet avec le premier vers du du deuxième tercet,
Si enfin on s'écarte, pour si peu que ce soit, du type classique,

Le Sonnet est irrégulier.

Le dernier vers du Sonnet doit contenir un trait - exquis, ou surprenant, ou excitant l'admiration par sa justesse et par sa force.
Lamartine disait qu'il doit suffire de lire le dernier vers d'un Sonnet ; car, ajoutait-il, un Sonnet n'existe pas si la pensée n'en est pas violemment et ingénieusement résumée dans le dernier vers.
Le poète des Harmonies partait d'une prémisse très juste, mais il en tirait une conclusion absolument fausse.

OUI, le dernier vers du Sonnet doit contenir la pensée du Sonnet tout entière. - NON, il n'est pas vrai qu'à cause de cela il soit superflu de lire les treize premiers vers du Sonnet. Car dans toute oeuvre d'art, ce qui intéresse, c'est l'adresse de l'ouvrier, et il est on ne peut plus intéressant de voir :

Comment il a développé d'abord la pensée qu'il devait résumer ensuite,

Et comment il a amené ce trait extraordinaire du quatorzième vers - qui cesserait d'être extraordinaire s'il avait poussé comme un champignon.

Enfin, un Sonnet doit ressembler à une comédie bien faite, en ceci que chaque mot des quatrains doit faire deviner - dans une certaine mesure - le trait final, et que cependant ce trait final doit surprendre le lecteur - non par la pensée qu'il exprime et que le lecteur a devinée -, mais par la beauté, la hardiesse et le bonheur de l'expression. C'est ainsi qu'au théâtre un beau dénouement emporte le succès, non parce que le spectateur ne l'a pas prévu - il faut qu'il l'ait prévu -, mais parce que le poète a revêtu ce dénouement d'une forme plus étrange et plus saisissante que ce qu'on pouvait imaginer d'avance.

Triolet : M.A.-XVIe siècle. Petit poème exprimant une pensée gracieuse ou doucement satirique, en 8 vers, généralement octosyllabes, sur des rimes en général du type abaaabab ; les vers 1, 4 et 7, 2 et 8 sont les mêmes.

Virelai
: petite pièce en vers courts, sur deux rimes, et commençant par 4 vers dont les 2 premiers se répètent dans les autres couplets.

Le haïku

Petit poème japonais dont les premier et troisième vers ont cinq syllabes et le deuxième, sept syllabes. Issu du renga, une forme poétique ancienne (VIIIe siècle), le haïku se développe pleinement au XVIIe siècle. Il inspire par la suite les auteurs anglo-saxons adhérant à l’imagisme, mouvement poétique du début du XXe siècle.




Posté le : 08/07/2013 15:03
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Page du 30 Juin Eplosion sur la Taïga, l'éclipse du cien en 1973, Geirges Duhamel
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Les textes à l'affiche de la semaine :

Ecouter :

http://youtu.be/HD8Wj21OcJs les fortifications de Vauban
http://youtu.be/hRTCOawLq1I Vauban le vagabond de Louis XIV

http://youtu.be/HXfvhJoNi90 événement sur la Toungouska(Anglais)
http://youtu.be/dP4gvhYJ7o4 les catastrophes (français)

http://youtu.be/3ZDG10Hev3U le clan des Pasquier le film
http://youtu.be/9lm_AcXwPZg la musique consolatrice I
http://youtu.be/DBXS37pGUes la musique consolatrice II

http://youtu.be/zHLyypLk-0w l'éclipse dans le concorde
http://youtu.be/juImmdasMSY dans le concorde
http://youtu.be/Bxi9o6U8ih0 éclipse totale






Le 30 Juin 1884 naît 
Georges DUHAMEL
LIre ICI



Aujourdui Dimanche 30 Juin 2013 LIRE , ECRIRE, DECOUVRIR

PAGES D'ACCUEIL PRECEDENTES Dans la BIBLIothèque
LIRE ICI
 

Le 30 Juin 1673 VAUBAN prend la forteresse de MAASTRICHT 
LIre ICI



Le 30 Juin 1973 eut lieu L'ECLIPSE du siècle 
Lire ICI



Le 30 Juin 1908 un évènement mystérieux eut lieu sur la Toungouska 
LIre ICI



Emma vous propose :
Je voudrais proposer un recueil de texte collectif d’environ une centaine de pages à partir des textes publiés sur ce site en 2012. Recueil sous forme d’un fichier PDF (et même en version imprimée, si ce projet en intéresse certains ?)
Pour donner votre choix de texte c'est ICI
               ---*Forum Philosophie*---

   *Venez écrire à Jean-Jacques Rousseau
    * Question d'Antarés
    *Le monde contemporain est-il celui de la haine de la poésie ?    


        Lucinda vous pose deux questions :                                                           
        *Pourquoi le mensonge  ?          
        *Pourquoi avons nous besoin des autres ? 


      
     




Posté le : 07/07/2013 13:23
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Marc Chagall
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Le 7 Juillet 1887 naît Marc Chagall


"Ma chambre s'éclairait du bleu foncé, tombant de la fenêtre unique. La lumière venait de loin : de la colline, où se trouvait l'église. J'éprouve toujours du plaisir à peindre une fois de plus cette église et cette petite colline sur mes tableaux." Marc Chagall


Marc Chagall, peintre juif naturalisé français, de son vrai nom Moïshe Zakharovich Shagalov, naît le 7 juillet 1887 à à Liozno dans la banlieue Vitebsk, en Biélorussie, Russie blanche, qui était alors une partie dépendante de la Russie tsariste. La ville compte une importante communauté juive. Sa mère tenait une épicerie et son père allait tous les matins à la synagogue, où il était employé, tandis que son grand-père était précepteur et chantre à la synagogue. Vitebsk restera dans l'imaginaire de Chagall le paradis naïf de l'enfance, et le peintre le représentera dans de nombreuses toiles, dans sa jeunesse mais aussi plus tard. Aîné d'une famille de 9 enfants, au sein d'une famille juive hassidique, dont la vie est rythmée par le temps rituel de la pratique religieuse. il commence à travailler dans des ateliers à la fin de ses études à l’école des beaux-arts de Saint-Pétersbourg.
Son père travaille comme commis dans un dépôt de harengs et sa mère tient une petite épicerie. Chagall prend des cours de violon et de chant et assiste même le cantor de la synagogue, la culture de la musique faisant partie de la tradition hassidique.

En 1906, à la fin de sa scolarité, Chagall entre à l'école de Jehuda Pen, peintre de scènes de genre et de portraits, qui lui apprend les bases de la peinture. La représentation de la figure humaine étant interdite dans la religion juive, la vocation de Chagall ne peut s’accomplir qu’en rupture avec son milieu.

En 1907, Chagall se présente à l'École de dessin fondée par la Société impériale pour la protection des beaux-arts de Saint-Pétersbourg. Il est directement inscrit en 3e année et se voit accorder une bourse mais le style trop académique de cette école ne lui convient pas et il décide de partir. Chagall se rend chez Léon Bakst, professeur de l'école privée de Svanseva, école de tradition libérale et ouvertes aux expressions artistiques modernes.

En 1909, Chagall rencontre Bella Rosenfeld, cadette d'une famille de bijoutiers fortunés et étudiante à Moscou. Dorénavant, la découverte de l'amour se reflète par un éclat tout particulier dans ses peintures et l'assurance du peintre se nourrit des passions que Bella lui fait partager pour la peinture italienne et hollandaise du XVIIe siècle, ainsi que pour le théâtre.

Au début des années 1910, grâce à une bourse accordée pour 4 ans par son mécène Vinaver, Chagall quitte la Russie. Il arrive à Paris et y rencontre notamment Apollinaire, Cendrars et Jacob. Soutenu par Delaunay il expose au salon des Indépendants. Parmi ses souvenirs de Russie surgissent des motifs et des personnages de caractère judaïque, occupant dorénavant pratiquement toute la toile.

En juin 1914, à Berlin, Herwarth Walden organise la première exposition personnelle de l’artiste à la galerie Der Strurm. Chagall rentre à Vitebsk initialement pour quelques mois mais la guerre le contraint à rester.

De retour en Russie pour un mariage dans sa famille, il doit y demeurer à cause du déclenchement de la Première Guerre mondiale.
En 1914, il est de retour à Vitebsk pour une courte durée pense-t-il, mais le premier conflit mondial empêche tout retour à Paris. Pendant cette période, Chagall peint surtout la vie de la communauté juive, qui est persécutée car soupçonnée d'espionnage par l'état-major russe. La famille de Chagall offre l'hospitalité à de nombreux juifs expulsés, notamment venus de la frontière lituanienne. Dans ces circonstances, sans être pieux, le peintre renoue avec sa culture hassidique. Ses œuvres témoignent de son respect pour le peuple juif.
Il expose à de nombreuses reprises entre 1916 et 1917. Après la révolution, il devient « Commissaire aux Beaux-arts » et responsable de la vie artistique de Vitebsk. Il y fonde une école d'art en 1919, à laquelle vient participer Kasimir Malevitch, qui lui est hostile. De retour d'un voyage à Moscou, il apprend que l'école a été rebaptisée « Académie suprématiste » et qu'il est démissionné de force. Il repart alors pour Moscou où il fait les décors pour le Théâtre d'art juif.

Il y restera en russie jusqu'en 1922, fonde un musée et une école d'art et conçoit des décors de théâtre.
En 1933 Gœbels ordonne un autodafé des œuvres de Chagall. Il est déclaré "juif et dégénéré" et doit se réfugier aux Etats-Unis pendant la deuxième guerre mondiale.

À la veille de la Révolution d'Octobre, les efforts déployés autour de la création d'un art juif nouveau s'intensifient. Les artistes juifs sont exposés et le collectionneur Kagan-Chabchaj envisage même la construction d'un musée juif pour lequel il acquiert les toiles importantes de Chagall.

Lounatcharski nomme Marc Chagall commissaire des Beaux Arts et directeur de la nouvelle école des Beaux-Arts de Vitebsk. Chagall organise l’enseignement de l’école en invitant Pougny, Lissitzky, Malévitch. Après un différend avec le courant suprématiste, Chagall démissionne et s’installe à Moscou. Alexeï Granovski lui commande le décor du Théâtre d’art juif. Il crée les décors pour "Le Revizor" de Gogol, "
En 1923, Chagall rentre à Paris. Il rencontre Ambroise Vollard, marchand de tableaux, qui lui propose d'illustrer "Les Âmes mortes" de Gogol.

Au début des années 30, Ambroise Vollard commande à Chagall des illustrations pour la Bible. Sur l'invitation de Dizengoff, l'un des grands pionniers d'Israël, maire et fondateur de Tel-Aviv, le peintre part en Palestine. Il découvre, ébloui, bouleversé, la Terre Sainte, le lieu originel de toute l’aventure du peuple élu. Bouleversement tant spirituel que plastique : l’intense lumière palestinienne dicte à Chagall la quarantaine de gouaches qui seront à l’origine de son travail de graveur. Ce voyage aura alors un impact important et marquera à jamais le peintre. "Ces tableaux, dans ma pensée, ne représentent pas le rêve d’un seul peuple mais celui de l’humanité." En 1937, Chagall acquiert la nationalité française.
Dans les années 1930, Chagall voyage en Europe et en Palestine. Citoyen français à compter de 1937, il est emprisonné durant la Seconde Guerre mondiale par le gouvernement Vichy, mais libéré grâce à une intervention américaine. Il trouve refuge aux États-Unis en 1941.

La famille Chagall part donc pour les États-Unis en 1941 sur invitation du Museum of Modern Art de New York où Marc Chagall expose. La guerre les oblige à rester là-bas. En 1944, quelques jours avant leur retour en France, Bella décède brutalement. Terrassé par le chagrin, Chagall ne trouvera assez d'énergie pour se remettre au travail qu'au bout de 9 mois.

Il peint "La guerre" en 1943 et exprime les horreurs et les souffrances dont le monde est témoin. La mère et l'enfant fuient une terre de désolation, les maisons sont brûlées et retournées, le sang coule, les hommes quittent le village... Au loin apparaissent les soldats. La composition, l'utilisation de couleurs en opposition et les contrastes de tons renforcent l'expression de violence de l'œuvre. Dans ces deux peintures on peut noter la présence du village, réminiscence de son village natal de Vitebsk, que l'on retrouve fréquemment dans ses œuvres.
Son œuvre, sans se rattacher à aucune école, présente des caractéristiques du surréalisme et du néo-primitivisme. Inspirée par la tradition juive, la vie du shtetl, village juif en Europe de l'Est, et le folklore russe, elle élabore sa propre symbolique, autour de la vie intime de l'artiste. Chagall s'est essayé, outre la peinture sur toile, à la poésie, à la peinture sur vitrail, sur émail...

En 1945 , durant son séjour aux états-unis Chagall, il a une aventure amoureuse, et aura un fils avec une jeune américaine mariée.
Ce fils, David McNeil, naît le 22 juin 1946 à High Falls dans le Comté d'Ulster, État de New York,
Il est auteur, compositeur, interprète de chansons, également auteur de romans, il arrive en France en 1948.
Ses chansons ont, entre autres, été interprétées par Yves Montand :Hollywood, Couleurs, Nostalgie d'Angie…,
Alain Souchon : Casablanca, J'veux du cuir, Normandie Lusitania,
Julien Clerc : Mélissa, Hélène, Les Aventures à l'eau…
mais aussi Jacques Dutronc, Sacha Distel, Robert Charlebois, Renaud, Laurent Voulzy.
Il composa aussi pour La tête froide de Patrick Hella, il assista Henri Storck sur Les fêtes de Belgique et réalisa plusieurs brûlots dont What Happened to Eva Braun? en 1971 et Les aventures de Bernadette Soubirou en 1973.
Après avoir décrit son enfance avec son père, Marc Chagall, dans son livre "Quelques pas dans les pas d'un ange", il a publié en 2006 Tangage et roulis aux éditions Gallimard.
Son dernier livre "28 boulevard des Capucines", sorti chez Gallimard en 2012, est un livre de souvenirs, évoquant son enfance et les rencontres de sa vie d'artiste avec Montand, Voulzy, Charlebois, etc...

En 1948, Chagall rentre en France, il s'installe aux environs de Paris. Aimé Maeght devient son marchand. Après la mort de Vollard, en 1939, c'est Efstratios Eleftheriades, critique d'art grec installé en France, qui va proposer à Chagall de publier ses illustrations. Les éditions Tériade éditent "les Âmes mortes". Ses gravures remportent le Grand Prix à la 24e Biennale de Venise.

À partir des années 1950 et pendant deux décennies, Chagall se consacre à de nouvelles techniques d'expression artistique : la céramique, la mosaïque, la tapisserie et le vitrail. Il fréquente l'atelier du célèbre imprimeur lithographe Fernand Mourlot. Commence alors une longue collaboration entre l'artiste et les artisans de l'atelier, notamment avec Charles Sorlier. Ce dernier deviendra le chef du département lithographique de l'imprimerie, et constituera une importante collection de lithographies de Chagall

En 1950, Marc Chagall s'installe dans le sud de la France, à Vence, où il rencontre régulièrement Matisse et Picasso. En 1952, il épouse Valentina (Vava) Brodsky. Un nouveau chapitre de la vie de l'artiste s'ouvre. "Les Fables de la Fontaine" avec ses illustrations sont publiées par Tériade. Il voyage en Grèce pour l'illustration de "Daphnis et Chloé". Il y retournera deux ans plus tard, s'en suivra une série de dessins et de gouaches traduisant les fortes impressions que produit ce pays sur lui.

En 1956, "la Bible" de Chagall est éditée par Tériade, près de 26 ans après son voyage en Palestine. Le peintre poursuit la série des peintures murales du "Message Biblique", commencé vers 1950, qu'il souhaite réunir en un lieu. En 1957, Chagall réalise des vitraux et une céramique murale, "La Traversée de la mer Rouge", pour le baptistère de l'église Notre-Dame-de-Toute-Grâce du Plateau d'Assy.

En 1958, il fait la connaissance de Charles Marq, maître verrier et directeur de l'atelier Simon à Reims, qui va fournir à Chagall le moyen technique de prolonger sa peinture dans le vitrail. En 1960, Chagall se consacre aux maquettes destinées aux douze vitraux, "les Douze Tribus d'Israël", de la synagogue du Medical Center Hadassah, en Israël. Il se rendra sur place l'année suivante pour leur inauguration. En 1962, le musée Rath de Genève rend hommage au peintre à travers l'exposition "Chagall et la Bible".

En 1963, André Malraux propose à l'artiste de concevoir un nouveau plafond pour l'Opéra de Paris au Palais Garnier. Il peint deux grandes maquettes qu'il présente au général de Gaulle et à André Malraux. En 1964, le nouveau plafond est inauguré et remporte un franc succès. Le directeur du Metropolitan Opera de New York lui commande deux peintures murales, et les décors et les costumes pour "La Flûte enchantée". Il réalise également les vitraux de la chapelle Rockefeller à Pocantico Hills à New York.

En 1966, Chagall termine son cycle du "Message Biblique" comportant 17 tableaux. En 1967, cette oeuvre est présentée au Musée du Louvre et Chagall en fait une donation à l’Etat français. En 1968, Chagall travaille sur les vitraux pour le triforium de la cathédrale de Metz. En 1969-70, Chagall se rend en Israël à l'occasion de l'inauguration du nouveau parlement, la Knesset, où sont placées sa mosaïque murale, "Le Mur des Lamentations", et trois grandes tapisseries.

En 1972, Chagall exécute une grande mosaïque pour le Musée National Message Biblique à Nice, "Le Char d'Élie". En 1973, sur l'invitation de Jekaterina Furzewa, Ministre de la Culture d'Union Soviétique, Chagall se rend avec Vava à Moscou (pour la première fois depuis son départ en 1922). À cette occasion, l'artiste signe, 50 ans plus tard, les panneaux du théâtre d'Art juif et retrouve deux de ses soeurs à Leningrad. La même année, le Musée National Message Biblique Marc Chagall, pour lequel l'artiste a conçu trois vitraux sur le thème de "La Création du monde", est inauguré en présence d'André Malraux.

En 1977, Marc Chagall reçoit la grand-croix de la Légion d'honneur, décoration remise par Valéry Giscard d'Estaing. Teddy Kolek, maire de Jérusalem, nomme Chagall citoyen d'honneur de la ville. En 1978, le premier vitrail - d'un ensemble de neuf vitraux exécutés entre 1978 et 1985 - est inauguré à l'église Saint-Étienne de Mayence.

En 1985, une grande rétrospective de l'oeuvre peinte de Marc Chagall se tient à la Royal Academy of Arts à Londres. Malgré son âge, l'artiste continue à travailler, tous les jours, en particulier à des lithographies.
Il décède le 28 mars 1985 à Saint-Paul de Vence.

Chagall est l'un des plus célèbres artistes installés en France au xxe siècle avec Pablo Picasso. Son œuvre, sans se rattacher à aucune école, présente des caractéristiques du surréalisme et du néo-primitivisme. Inspirée par la tradition juive, la vie du shtetl village juif en Europe de l'Est et le folklore russe, elle élabore sa propre symbolique, autour de la vie intime de l'artiste.
Tout en adoptant Paris comme sa deuxième ville natale, il n’oublie pas ses origines russes, pour preuve même lorsqu’il peint les ponts de la Seine ou la tour Eiffel, on peut reconnaître des éléments de décor inspirés de ses souvenirs d’enfance qui ne le quitteront jamais.
Chagall s'est essayé, outre la peinture sur toile, à la sculpture, à la poésie, à la peinture sur vitrail, sur émail, etc.
L'emploi de la couleur chez Chagall est très personnel. Dans ses illustrations de la Bible et le Message biblique, notamment, on voit qu'une barbe peut être tour à tour violette, bleue ou verte. Il renverse les impressions chromatiques habituelles, et emploie la palette pour structurer l'espace de la toile davantage que pour traduire la réalité.
Chagall ne peut pas être rattaché à une école. D'aucuns le rapprochent du courant surréaliste, puisque son travail laisse une large part à son imagination et ses rêves. Si en deux mots, on pouvait caractériser son œuvre, on parlerait de « chromatisme onirique ».
Bien que parfois engagée, son œuvre pleine de références au pays de son enfance, la Biélorussie juive, semble souvent échapper totalement aux guerres qui l'entourent.
Il sait faire partager ses sentiments au travers de couleurs très vives et pleines de légèreté. Quand il peint son couple survolant sa ville natale, il montre un esprit bohème et souvent détaché de la réalité. Main dans la main avec sa compagne, il exprime alors un amour omniprésent et un regard bienveillant sur le monde. Son œuvre est tour à tour théâtre juif, message biblique, rêves ou images comme sortie de son inconscient :
L'artiste semble se poser en observateur du monde, d'un monde richement coloré comme vu à travers des vitraux.

« Mon cirque se joue dans le ciel, il se joue dans les nuages parmi les chaises, il se joue dans la fenêtre où se reflète la lumière » (Marc Chagall).

« Il dort, il est éveillé, Il prend une église et il peint avec une église, Il prend une vache et il peint avec une vache, Avec une sardine… » (Blaise Cendrars)

"Je ne voudrais pas être pareil aux autres ; je veux voir un monde nouveau" Marc Chagall

Un musée lui est consacré à Nice et un autre à Vitebsk.



Tableaux

Autoportrait, aquarelle et encre sur papier, 20,5 × 16,5 cm, 1907, Musée National d'art moderne, Paris (donation 1988)
La Mort, huile sur toile, 68 × 86 cm, 1908, Musée National d'art moderne, Paris
La Sainte Famille, huile sur toile, 91 × 103 cm, Musée National d'art moderne, Paris (donation 1988)
Autoportrait aux pinceaux, huile sur toile, 57 × 48 cm, 1909, Kunstsammlung Nordrhein-Westfalen, Düsseldorf
La Noce, huile sur toile, 100 × 88 cm, 1910, Centre Pompidou, Paris
La Naissance, 1910, musée Kunsthaus, Zurich
Le Shabbat, huile sur toile, 90 × 95 cm, 1910, Wallraf-Richartz-Museum, Cologne
Dédié à ma fiancée, huile sur toile, 196 × 114,5 cm, 1911, Kunstmuseum, Berne
Le Poète (à la tête renversée). Half past three, huile sur toile, 197 × 146 cm, 1911, The Arensberg collection, Phailadelphia Museum of Art
Le Père, huile sur toile, 80 × 44 cm, 1911, Musée National d'art Moderne, Paris
Moi et le village, huile sur toile, 192,1 × 151,4 cm, Mrs Simon Guggenheim Fund, Museum of Modern Art, New York
Le Village, 1911, musée d'Art Moderne, New York
Hommage à Apollinaire, huile et poudre d'or et d'argent sur toile, 209 × 198 cm, 1911-1912, Stedelijk van Abbemuseum, Eindhoven
À la Russie, aux ânes et aux autres, huile sur toile, 157 × 122 cm, 1911-1912, Paris (don de l'artiste au centre Georges Pompidou en 1953)
Le Golgotha ou Calvaire, huile sur toile, 174 × 192 cm, 1912, Museum of Modern art, New York
L’Anniversaire, 1912
Adam et Eve, 1912
La Prisée ou Le Rabbin jaune, huile sur toile, 128 × 90 cm, 1912, collection particulière
Le Marchand de bestiaux, gouache sur papier, 26 × 47 cm, 1912, collection E. W. Kornfeld, Berne
Autoportrait aux sept doigts, huile sur toilen 128 × 107 cm, 1912-1913, Stedelijk Museum, Amsterdam
Paris par la fenêtre, huile sur toile, 132,7 × 139,2 cm, 1913, Solomon R. Guggenheim Museum, New York
Paysan mangeant à la cuiller, encre de chine sur papier, 28,5 × 22,5 cm, 1913, collection Marcus Diener, Bâle
Portrait d'Apollinaire, encre violette et aquarelle sur papier, 27,8 × 21,7 cm, 1913-1914, Musée National d'art moderne, Paris
Ma mère, crayon sur papier, 22,5 × 20 cm, 1914, collection particulière, Paris
Le Violoniste, 1914, Musée de Düsseldorf
Les Amants bleus, 1914.
N'importe où hors du monde, huile sur carton entoilé, 66,5 × 47 cm, Gunma Museum of Modern art, Takasaki
Les Portes du cimetière, 1917
Double portrait au verre de vin, huile sur toile, 220 × 127 cm, 1917-1918, Musée National d'art moderne, Paris
L’Étude, encre noire sur papier, 24,9 × 34,3 cm, 1918, Musée National d'art moderne, Paris (donation 1988)
L'Homme à la tête renversée, 1919, huile sur carton marouflé sur bois, 54 × 47 cm, collection particulière12
La Maison bleue, 1920, au Musée des beaux-arts, à Liège.
La fenêtre sur l'Île-de-Bréhat, 1924, Vereinigung Zürcher Kunstfreunde13
La Vie paysanne, 1925, huile sur toile, 123 × 103 cm, Galerie d'art Albright-Knox, Buffalo (New York)14
Die Mäherin, 1926, collection privée
Dieu crée l'homme, 1930, Musée Marc-Chagall (Nice)
La Solitude, 1933, Tel Aviv Museum
La Guerre, 1943
"Autour d'elle", 1945, Centre Pompidou, Paris
L'Émigrant, 1945-1950
Le Coq, 1947, Musée des beaux-arts de Lyon
Le Christ à la pendule, 1956, gouache sur papier, 75,8 × 56,2 cm, collection Angela Rosengart
La Guerre, 1964
Job, 1975
Le Mythe d'Orphée, 1977
Couple sur Saint-Paul de Vence
L'Animosité des hommes à la recherche de pouvoir
Le Cirque
La Crucifixion blanche, 1938
Daphnis et Chloé
Les Mariés de la tour Eiffel
Le Nu rouge
Le Saint voiturier
Transhumance
Vues de Paris
La Mariée à l'éventail
Au-dessus de la ville
La Vie, fondation Maeght, Saint-Paul-de-Vence
Moise recevant les tables de la loi
Peintures sur papier
Cantique des Cantiques II, 1957 (huile).
Cantique des Cantiques III, 1960 (huile).
Cantique des cantiques IV, 1958, Provincial Museum of Alberta.
Cantique des Cantiques V, 1965-1966.

Vitraux

Allemagne
Mayence : neuf vitraux dans l'église Saint-Étienne.
Angleterre
Tudeley : 12 vitraux dans l'église All Saints.
Chichester : un vitrail dans la cathédrale de Chichester.
États-Unis
New York : un vitrail dans l'enceinte du siège des Nations unies : 'Peace Window', vitrail réalisé en 1961 en hommage à Dag Hammarskjöld, ancien secrétaire général de l'ONU
France
Metz : trois vitraux dans la cathédrale Saint-Étienne.
Reims : trois vitraux dans la cathédrale : l'arbre de Jessé, les deux testaments et les grandes heures de Reims.
Sarrebourg : La Paix, un vitrail monumental (12 m de haut sur 7,5 m de large) dans la chapelle des Cordeliers.
Le Saillant : six vitraux dans l'église.
Nice : La création du monde trois vitraux dans l'auditorium du musée national Marc Chagall de Nice. Ils se lisent de droite à gauche, dans le sens de la lecture hébraïque.
Suisse
Zurich : les vitraux dans l'église Fraumünster.
Israël
Jérusalem : les vitraux de la synagogue de l'hôpital Hadassah : Les Douze Tribus d’Israël.

Mosaïque

Suisse
Fondation Pierre Gianadda, parc de sculptures, Martigny : La Cour Chagall, mosaïque monumentale réalisée en 1964 par Lino et Heidi Melano, accompagnée de deux petites fontaines, Poisson et Oiseau, également de Chagall, en marbre blanc (Don de Georges Kostelitz en mémoire de son épouse Ira, 2003).
France
Le repas des Anges, représentation d'un des miracles attribué à Roseline de Villeneuve dans la chapelle Sainte-Roseline située sur la commune des Arcs sur Argens.
Moïse sauvé des eaux non daté (entre 1950 et 1966), baptistère de Notre Dame de la nativité à Vence, vieille ville.
Le message d'Ulysse,1968, 1100 x 300 cm, salle des pas perdus, faculté de droit et sciences économiques de Nice. Exécutée par Lino Melano.
Le prophète Élie,1971, 715 x 570 cm, Musée national Marc Chagall de Nice. Réalisée pour le musée et exécutée par Lino Melano. Sujet adapté à la dimension biblique du musée.

Céramique

Église Notre-Dame-de-Toute-Grâce du Plateau d'Assy, en Haute-Savoie : Passage de la mer Rouge aux personnages en apesanteur, guidés par leur patriarche revêtu de jaune, Moïse : « Les fonts baptismaux, situés sous le clocher, ont été décorés par Chagall, qui a donné libre cours à son inspiration en exécutant cette céramique sur des thèmes bibliques qui lui sont familiers. Nous devons aussi à Chagall deux bas-reliefs en marbre blanc et deux vitraux aux teintes douces, destinés à matérialiser les rites et les symboles du baptême ». (Maurice Novarina)
Décoration
Théâtre juif d'État de Moscou.
Le plafond de la salle de spectacle de l'Opéra Garnier : peint en 1964.
Peintures murales du Watergate Theatre de Londres (1949).

Expositions

Å’uvres sur papier, Centre Pompidou, du 30 juin au 8 octobre 1984

Liens
Regarder/écouter
http://youtu.be/Y3KOn079BAk Peintures
http://youtu.be/Y3KOn079BAk Chagall et le rêve
http://youtu.be/LsndgTcyJCg Chagall et l'amour
http://youtu.be/vTftsHGyb-s Marc Chagall
http://youtu.be/zfnVb6gRdrY Chagall
http://www.youtube.com/watch?v=qr92RI ... e&list=PL5BA5AD8FFEB2970D 16 Vidéos
http://youtu.be/C4_ZNWmcwRw David Mac Neil hommage chanté à son père



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Posté le : 07/07/2013 01:30
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La réhabilitation de Jeanne d'Arc
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Le 7 Juillet 1456, sous l'impulsion de Charles VII, se conclut le procès de

réhabilitation de Jeanne D'Arc



La réhabilitation - Le second procès de Rouen

Entre ces honneurs et ces outrages prodigués tour à tour à celle qui avait pris le nom de Jeanne, que devenait sa mémoire ? Le temps venait de dissiper les ombres qui pouvaient voiler aux yeux des politiques la vérité de sa mission : la prédiction de Jeanne s'était accomplie : les Anglais étaient chassés de France.

Après la mort de la Pucelle, leur parti avait d'abord obtenu quelques succès. Barbazan qui, de la Champagne, menaçait déjà la Bourgogne, avait succombé avec René de Bar en voulant l'aider à prendre possession de la Lorraine ; dans la bataille engagée contrairement à ses conseils, il fut tué et René fait prisonnier (Bulgneville, 2 juillet 1431). Poton de Xaintrailles avait été pris aussi dans une embuscade, aux portes de Beauvais, avec le pastourel que l'archevêque de Chartres avait eu l'idée de substituer à Jeanne d'Arc (4 août). La Hire en fin s'était laissé prendre, comme il sortait de Louviers pour aller lui quérir des secours, et la ville avait dû capituler (25 octobre). Mais les échecs suivirent bientôt. Vainement chercha-t-on à raffermir les affaires de Henri VI en le faisant couronner à Paris (16décembre 1431) : la cérémonie ne fit qu'indisposer davantage les Parisiens par les mécomptes qu'ils y trouvèrent. Tout conspire dès lors contre les Anglais. En 1433, Richemont fait enlever la Trémouille de la cour : c'était un moyen d'y rentrer bientôt lui-même. En 1434, la Normandie commence à se soulever. La Bourgogne aussi supportait impatiemment la guerre, et les liens qui rattachaient le duc aux Anglais s'étaient fort relâchés par la mort de la duchesse de Bedford, sa sœur, et le nouveau mariage du régent (1432). Dès le commencement de 1435, Philippe le Bon accueille le projet d'un congrès à Arras; et quand il vint à Paris au temps de Pâques, les Parisiens eux-mêmes et l'Université la première insistèrent auprès de lui pour qu'il le fît aboutir à la paix. Bedford, par un reste d'ascendant, y faisait encore obstacle : mais il meurt le 14 septembre, et le 21 la paix est signée à Arras entre le duc de Bourgogne et le roi de France. Les Anglais, refusant et la paix avec la France et la neutralité de la Bourgogne, sont attaqués par les deux puissances à la fois, et le 13 avril 1436 Dunois, Richemont et l'Isle-Adam, entrent à Paris.

Ainsi la parole de Jeanne était vérifiée. Au terme qu'elle avait marqué, les Anglais, comme elle le disait, « avaient laissé un plus grand gage que devant
Orléans. » Paris leur était enlevé : c'était le gage de leur entière expulsion. En 1449, Rouen était pris à son tour, et bientôt la Normandie conquise; en 1452 et 1453, Bordeaux et toute la Guyenne. Calais seul leur devait rester encore pendant un siècle, comme un souvenir de leur domination et un signe de leur impuissance. Il ne fallait pas attendre jusque-là pour reconnaître que Jeanne avait dit vrai, quand elle se donnait comme envoyée de Dieu pour les mettre dehors : car tout le mouvement qui aboutit à cette fin procédait de l'impulsion qu'elle avait donnée. Aussi, dès son entrée à Rouen, Charles, mieux entouré désormais et servi par les hommes qu'il lui aurait fallu au temps de Jeanne, ordonna une enquête sur le procès moyennant lequel les Anglais, par grande haine, « l'avoient fait mourir iniquement et contre raison très-cruellement. »

Le soin d'en recueillir les pièces et les documents de toute sorte et d'en faire un rapport au grand Conseil fut confié à Guillaume Bouillé, un des principaux membres de l'Université de Paris et du conseil du roi (15 février 1450). Bouillé procéda à cette enquête et entendit sept témoins : Jean Toutmouillé, Isambard de la Pierre et Martin Ladvenu, qui avaient assisté Jeanne dans ses derniers moments; Guillaume Duval, un des assesseurs; Manchon, le greffier; Massieu, l'huissier, et « vénérable et circonspecte personne » maître Jean Beaupère, l'un des principaux auxiliaires de P. Cauchon, celui qui, au début, dirigea pour l'évêque les interrogatoires. Ces premières dépositions écrites tiennent aussi le premier rang parmi toutes celles qu'on a recueillies depuis. Mais le procès avait été fait au nom de l'Église : c'est par l'Église qu'il devait être aboli. Le roi mit à profit l'arrivée en France du cardinal d'Estouteville, légat du saint-siége, et en même temps archevêque de Rouen, pour lui faire commencer par lui-même une enquête sur un fait que les Anglais avaient précisément rattaché à son diocèse. Le cardinal, assisté de l'un des deux inquisiteurs de France, Jean Bréhal, ouvrit d'office l'instruction (ex officio mero); puis, forcé de partir, il remit ses pouvoirs au trésorier de la cathédrale, Philippe de la Rose; et celui-ci, assisté du même Jean Bréhal, donna une nouvelle extension à l'enquête par les articles qu'il ajouta au formulaire des interrogatoires, et par les témoins nouveaux qu'il appela (1452). »

L'Église se trouvait donc engagée dès lors dans la révision du procès par ses représentants les plus compétents : l'inquisiteur et l'archevêque de Rouen, légat du Pape. Mais le Pape n'y était point lié lui-même : car ce n'était pas l'objet de la mission du légat. Le cardinal avait été envoyé pour rapprocher les rois de France et d'Angleterre, et les amener à défendre en commun l'Europe menacée par les Turcs : or, ce n'était pas faire grande avance à l'Angleterre que de soumettre à une révision le procès de la Pucelle : on n'en pouvait soulever les voiles sans en mettre au jour les violences, ni l'abolir sans frapper de réprobation aux yeux du monde ceux qui l'avaient dirigé. L'enquête demeurait donc sans résultat, et la révision semblait devoir avorter, quand Charles VII imagina d'écarter ce qu'il y avait de politique dans une instance formée au nom d'une cour contre un jugement rendu au nom d'une autre : ce ne fut plus le roi de France qui se mit en avant, ce fut la famille de Jeanne, renouvelant auprès du souverain Pontife cet appel que les juges de la Pucelle n'avaient point accueilli. L'affaire redevenait privée, et rien n'empêchait plus le Pape de faire justice, sans qu'il parût prendre parti pour la France contre l'Angleterre. Or, tout criait contre l'arrêt de Rouen, car on n'avait pas seulement pour voir clair dans cette iniquité les dépositions recueillies soit par Guillaume Bouillé, soit par le cardinal d'Estouteville et par son délégué : on avait le procès même de la Pucelle. Ce procès, les interrogatoires officiels de Jeanne, et non plus seulement les douze articles, avaient été soumis à leur tour à des docteurs impartiaux, et ils avaient rendu des avis qui pouvaient, comme le reste des pièces juridiques, être soumis à l'examen du souverain Pontife. Dans le nombre, le procès de révision a gardé deux mémoires, l'un de Théodore de Leliis, auditeur de rote en cour romaine, l'autre de Paul Pontanus, avocat au consistoire apostolique; et le premier est déjà une réhabilitation de la Pucelle. Le grave docteur, rapprochant de chacune des allégations comprises aux douze articles les faits établis par le procès, donne dès lors tous les arguments de bon sens et de bonne foi qui renversent cet échafaudage de diffamation et d'hypocrisie, et ne laissent plus voir que l'innocence, la vertu et la grandeur de Jeanne d'Arc, à l'éternelle confusion de ses juges et de ses bourreaux.



Ce fut Calixte III, élu le 8 avril 1455, qui, le 11 juin de la même année, accueillit la requête de la mère de Jeanne et de ses deux frères : par un rescrit adressé à l'archevêque de Reims et aux évêques de Paris et de Coutances, il les désigna pour réviser le procès, en s'adjoignant un inquisiteur.

Le procès s'ouvrit avec une grande solennité. Le 7 novembre 1455, l'archevêque de Reims, l'évêque de Paris et l'inquisiteur Jean Bréhal, siégeant à Notre-Dame de Paris, Isabelle, mère de Jeanne, accompagnée de son fils Pierre et d'un nombreux cortége d'hommes honorables, ecclésiastiques ou séculiers, et de femmes, se présente et dépose devant eux sa requête et le rescrit du souverain Pontife qui l'avait accueillie. Les commissaires désignés l'appelèrent à part dans la sacristie, l'interrogèrent, promirent de lui faire droit, mais lui remontrèrent toutes les difficultés de la tâche qu'elle s'était donnée, et l'engagèrent à prendre conseil et à y réfléchir. Puis, rentrés en séance, ils s'ajournèrent au 17 novembre pour ouvrir l'instance, si elle y persistait. Les deux prélats, non plus que personne, n'avaient point douté qu'elle n'y persistât. Le 17, la vieille mère se présenta devant la même assemblée : Pierre Maugier, son avocat, exposa sa requête, et remit aux mains des commissaires désignés le rescrit original de Calixte III. Après que lecture en eut été donnée publiquement, l'avocat reprit la parole, pour marquer précisément dans quelles limites se renfermait la plainte. Il ne s'agissait pas de mettre en cause ceux qui, par leur présence ou par leurs avis, avaient plus ou moins pris part au procès de Jeanne : on attaquait le procès dans la personne des deux juges, l'évêque de Beauvais, Pierre Cauchon, et le vice-inquisiteur, Jean Lemaître, et dans celle du promoteur Jean d'Estivet, particulièrement désigné dans le rescrit du Pape comme l'auteur des fraudes qui le viciaient.

Les deux évêques présents, acceptant alors la mission qui leur était donnée, s'adjoignirent, conformément aux prescriptions du Pape, l'inquisiteur Jean Bréhal, et arrêtèrent que les personnes nommées dans l'acte pontifical, ou tout ayant cause, seraient, par assignation, mises en demeure de contredire au rescrit d'abord, puis au fond de l'affaire. Pierre Cauchon et Jean d'Estivet étaient morts; Jean Lemaître aussi, croyait-on : mais leurs familles pouvaient avoir intérêt à paraître au procès; et non-seulement leurs familles, mais l'autorité au nom de laquelle le procès avait été poursuivi : c'est pourquoi le vice-inquisiteur et le promoteur actuels du diocèse de Beauvais étaient spécialement désignés dans le rescrit. Avec ces deux ecclésiastiques, l'évêque présent de Beauvais lui-même et tous ceux que l'affaire pouvaient toucher étaient, par assignation publiée tant à Rouen qu'à Beauvais, sommés de comparaître devant les commissaires le 12 et le 20 décembre au palais archiépiscopal de Rouen.



Le 12, l'archevêque de Reims, l'évêque de Paris et Jean Bréhal se trouvèrent au lieu désigné, mais personne ne se présenta, que le procureur de la famille de Jeanne, demandant défaut contre les non-comparants. On surseoit jusqu'au 15; le 15, même situation. Les commissaires, après avoir ouï l'avocat Maugier et reçu les conclusions du procureur Prévosteau, nomment leurs officiers, et remettent au samedi suivant, 20 décembre, pour entendre, sans nouveau délai, ceux qui voudraient décliner leur compétence.

Cette séance fut d'ailleurs marquée par un incident grave. Prévosteau, procureur de la famille, et Chapiteau, que les juges venaient de choisir pour promoteur, ayant demandé aux greffiers du premier procès s'ils avaient l'intention d'en prendre la défense, Manchon s'en excusa ; et, sommé de remettre aux juges ce qu'il pourrait avoir concernant cette affaire, il déposa sur le tribunal la minute française du procès entier, écrite de sa main. On lui présenta, à son tour, et il reconnut les signatures et les sceaux apposés à l'original latin. A ces pièces on joignit, sur la requête du promoteur, les informations faites par le cardinal d'Estouteville ou par son délégué de concert avec Jean Bréhal, un des juges présents; et il fut ordonné qu'on les mît à la disposition des greffiers et des assesseurs du premier procès qui les voudraient connaître.

Plusieurs actes furent encore accomplis en attendant le 20 décembre. Le 16, Prévosteau, appuyé du promoteur, demanda et obtint que l'on assignât immédiatement plusieurs témoins déjà âgés ou infirmes, demeurant à Rouen ou dans les environs, et qui, si l'on différait beaucoup à les entendre, pourraient bien ne plus être entendus.
Le 18, il remit sa requête.

Après avoir défini l'objet du procès et les limites où se renfermait la plainte, il aborde le fond de la question et défend Jeanne sur tous les points où on l'a condamnée. Ses visions : Dieu seul en connaît l'origine, et nul sur la terre n'a le pouvoir d'en juger; le signe du roi : allégorie permise et justifiée par l'exemple de Moïse devant Pharaon; l'habit d'homme : justement défendu quand il procède du libertinage, mais bien légitime quand il protége la pudeur; la soumission à l'Église : l'Église la réclame pour le dogme, laissant, quant au reste, une entière liberté. Jeanne n'y était donc pas tenue en ce qui touche ses révélations comme fait: et pourtant elle s'est soumise à l'Église ; elle a demandé d'être renvoyée au Pape, elle a accepté le jugement du concile général, acceptation que l'évêque de Beauvais a défendu d'inscrire au procès-verbal. Mais ce n'est là qu'un exemple des faux qui vicient le procès. Le procureur rappelle l'altération des interrogatoires de l'accusée dans les douze articles ; la formule d'abjuration lue à Jeanne dans le tumulte, sans qu'elle l'ait pu entendre, et que l'évêque, malgré l'avis des assesseurs, ne lui a pas relue. C'est donc à tort qu'on l'a déclarée relapse : et la preuve qu'on l'estimait bonne chrétienne, c'est qu'avant de la faire mourir on lui a donné la communion. Aussi demande-t-il, non pas seulement l'annulation de la sentence, mais toutes les réparations que réclame, après un si cruel supplice, sa mémoire outragée.



Le 20 décembre, jour assigné pour dernier délai aux oppositions, il ne se présenta qu'une seule personne : le procureur de la famille de P. Cauchon. Il déclarait en son nom qu'elle n'entendait pas soutenir la validité du procès de Rouen, mais repoussait toutes les conséquences que l'on en voudrait tirer contre elle-même, et il invoquait l'amnistie proclamée par le roi après la conquête de la Normandie. Lecture faite de cette pièce, le procureur prit de nouveau défaut contre les non-comparants, et le promoteur, après avoir prêté serment, fit son réquisitoire à son tour.

Il appelait l'attention des juges 1° sur les instruments et les actes du procès incriminé; 2° sur ses préliminaires ; 3° le procès lui-même.
Il signale parmi les causes qui le vicient :
1° Dans les instruments : l'interposition de faux greffiers; les douze articles soumis aux consultent pour tenir lieu du procès entier; les additions ou les omissions des procès-verbaux.
2° Dans les préliminaires : la partialité de l'évêque de Beauvais, qui s'entremet pour que Jeanne soit vendue aux Anglais; qui la laisse dans leur prison, quoique remise à l'Église; qui fait informer sur sa vie antérieure, constater sa virginité, et qui supprime les résultats de ces deux enquêtes comme étant favorables : procédés illégaux et dont il a senti l'illégalité lui même en se faisant donner des lettres de garantie.
3° Dans le procès même : la demande d'un tribunal composé de clercs des deux partis mise à l'écart; la récusation de l'évêque; le vice-inquisiteur appelé seulement le 19 février, et ne venant que par l'effet des menaces ; l'interrogatoire transféré de la salle publique dans la prison devant un petit nombre d'assesseurs, parce que les autres paraissaient mécontents; les questions captieuses qui signalent cet interrogatoire ; les douze articles extraits des soixante-dix et entachés d'omissions ou d'additions frauduleuses; les menaces aux consulteurs sincères; les faux conseillers ; les manœuvres employées et pour rendre suspecte la soumission de Jeanne à l'Église, et pour lui faire reprendre l'habit d'homme après une abjuration obtenue par la séduction et par la contrainte ; enfin sa condamnation comme relapse sans cause légitime ; et, quand elle a été livrée au bras séculier, son exécution sans jugement.

Voilà les points que les nouveaux juges avaient à constater par leur enquête : et le promoteur demandait en particulier qu'on refît dans le pays originaire de Jeanne cette information sur sa vie antérieure faite et supprimée par les premiers juges.

Les commissaires firent droit à sa demande, consignèrent au procès la déclaration par laquelle ils se constituaient juges et déclaraient les noncomparants contumaces; puis ils les assignèrent au premier jour plaidoyable après le premier dimanche de Carême, pour répondre aux articles que les demandeurs venaient de déposer.

Le jour fixé, 16 février 1456, deux nouveaux personnages répondirent à l'assignation : Me Reginald Bredouille, procureur de l'évêque présent de Beauvais, et de son promoteur, et frère Jacques Chaussetier, prieur du couvent d'Évreux, au nom des frères prêcheurs de Beauvais. L'audience ayant été remise au lendemain, les juges commencèrent par faire donner lecture des articles, au nombre de cent un, posés par les demandeurs.

C'est le résumé, ou, pour parler plus justement, l'exposition la plus complète de tous les moyens allégués à diverses reprises contre le procès, tant par le procureur et l'avocat de la famille de Jeanne que par le promoteur et les légistes auxquels le procès avait été soumis. En supprimant les répétitions ou les inutilités pour ramener le débat à ses points principaux, on y voit clairement établi ce qui condamne les juges et ce qui relève leur victime : car ce titre lui est suffisamment acquis par les nullités de toutes sortes signalées au procès.

Les juges n'étaient que les instruments des Anglais, et c'est par le seul effet de la crainte que l'un des deux, le vice-inquisiteur, s'est associé à l'autre. Tout prouve leur partialité contre Jeanne : la prison civile où ils la gardent quand elle doit être remise à l'Église qui la juge ; les séances publiques faisant place à des interrogatoires dans la prison, en présence des Anglais et d'un petit nombre d'assesseurs; les questions difficiles, captieuses même, où l'on cherchait à l'embarrasser, les menaces faites à ceux qui la voulaient éclairer : plusieurs ont dû fuir pour éviter la mort ; et les rigueurs de la prison, les chaînes, les entraves qui faisaient de son état comme une torture perpétuelle. Ses juges voulaient sa mort, et sa mort par exécution publique : ils l'ont prouvé en témoignant tant de crainte quand ils l'ont vue malade , et tant d'empressement à reprendre les interrogatoires lorsqu'à peine elle était guérie. Mais leur sentence même les condamne : Jeanne l'eût-elle méritée par ses actes, son jeune âge, auprès de juges impartiaux, commandait qu'on l'adoucît .

Jeanne était-elle donc coupable ? Les défenseurs de sa mémoire rappellent ses bonnes mœurs, sa piété, sa charité, son zèle à observer les lois, à remplir les pratiques de la vie chrétienne et à les faire observer autour d'elle et cette lumière d'une âme droite et pure qui l'éclaira parmi tous les détours du procès. Ils reprennent l'un après l'autre, pour les dissiper et en montrer la vide, tous les crimes qu'on lui imputait : son départ pour la guerre , départ qu'elle a caché à ses parents; l'habit d'homme pris et gardé en campagne et en prison, et à quelle condition elle était prête à le quitter ; le nom de Jésus inscrit dans ses lettres ; le saut de Beaurevoir , le signe du roi, ainsi que toute l'histoire de ses visions. Puis ces autres griefs que l'accusation, faute d'en trouver de suffisants dans sa vie active, voulut tirer de ses paroles et de ses actes depuis qu'elle était aux mains de ses juges : ce qu'elle croyait de son salut, de sa délivrance; si sainte Catherine et sainte Marguerite aimaient les Anglais, etc, et tout particulièrement, à l'occasion de ses visions, son prétendu refus de se soumettre à l'Église. Ses visions ne venaient pas du mauvais esprit, mais de l'esprit divin : la pureté de Jeanne, son humilité, sa simplicité, sa charité, sa foi vive et sincère, le prouvent, comme les lumières qu'elles lui ont données et les actes qu'elles lui firent accomplir. Eussent-elles été des illusions, Jeanne, dans ces conditions, était excusable d'y croire.. Mais, y croyant ainsi, pouvait-elle les laisser mettre en doute? Ce sont choses dont l'Église elle-même renvoie la décision à Dieu. Et d'ailleurs Jeanne n'a pas refusé de se soumettre à l'Église. Elle n'a point accepté le jugement de ces hommes d'Église en qui elle n'avait que trop raison de voir des ennemis; et son ignorance l'aurait dû excuser de ne pas entendre l'Église autrement. Quand elle sut ce qu'était l'Église, elle s'y est soumise : elle s'est soumise au Pape et au concile, demandant qu'on l'y renvoyât. Elle n'a donc pas été hérétique; elle n'a pas été relapse, puisqu'elle n'était point tombée : et cette abjuration qu'elle prononça sans l'entendre, elle déclara qu'elle ne l'avait prononcée que pour sauver sa vie, protestant ainsi qu'elle n'avait jamais été ce qu'on l'accusait d'être, Les juges eux-mêmes l'ont reconnu, en lui accordant la communion avant la mort ; et sa mort a été chrétienne comme toute sa vie.

Qu'est-ce donc que ce procès qui a pu aboutir à une pareille sentence ? Un acte de violence et de fraude ; un tissu de mensonges et de faux. Les juges ont procédé sans l'enquête préalable exigée en matière d'hérésie (le promoteur a montré que l'information a été faite et qu'elle a été supprimée, ce qui est bien plus grave encore). Ils ont fait examiner si elle était vierge, et la déclaration qui le constatait a disparu comme l'information préalable . Ils ont refusé ses témoins, ils lui ont refusé un conseil : comme conseil ils lui ont envoyé un traître qui entretenait son ignorance touchant l'Église et la poussait à une résistance d'où l'on voulait faire sortir sa condamnation . Ils l'ont jugée, rejetant son appel au Pape en des matières qui, par leur nature, sont spécialement du ressort du Pape ; ils l'ont jugée, quoique mineure, sans qu'elle fût défendue . Mais sur quoi l'ont-ils jugée ? sur des pièces fausses. Ils ont altéré le procès-verbal, apostant de faux greffiers, contraignant les greffiers officiels à ne point écrire ce qui était à sa décharge . Bien plus, à ce procès-verbal des interrogatoires, si mutilé qu'il fût, ils ont substitué, comme base du jugement, un prétendu résumé de ses réponses en douze articles : articles que Jeanne n'a ni avoués, ni même connus; où l'on accumule ce qui la charge, où l'on supprime ce qui la justifie; articles qui dérivaient de faux procès-verbaux, ou qui faussaient ses dépositions véritables par le retranchement de ses plus importantes déclarations, notamment de son appel au Pape et de sa soumission à l'Église . C'est ce qui fait l'excuse des consulteurs , mais c'est ce qui entraîne la nullité du jugement. Et quel est le mode de procéder dans ce jugement ? On la fait abjurer, et l'on substitue une autre formule à la formule de son abjuration . On la déclare réconciliée à l'Église, et on la condamne à la prison perpétuelle .
Puis on la renvoie à la prison des Anglais, et, pour mieux la rendre relapse, pour qu'elle retombe au moins dans l'hérésie de son habit, on tente de lui faire violence dans cette prison anglaise ; on lui reprend son habit de femme : ne l'eût-elle pas voulu, n'y fût-elle pas forcée par la défense de son honneur, il fallait qu'elle reprît l'habit d'homme. C'est ainsi que l'on est arrivé à la juger une deuxième fois comme relapse et à la livrer à la justice : il est plus exact de dire ici au bras séculier, car le juge séculier l'envoya à la mort sans prendre le temps de prononcer la sentence .

La lecture des articles achevée, le procureur du nouvel évêque de Beauvais, Me Bredouille, prit la parole et déclara qu'il n'y pouvait pas croire; qu'il était impossible que Pierre Cauchon eût ainsi procédé. Du reste, il s'en référait au procès et ne s'opposait point à ce qu'on assignât les témoins, s'en remettant à la conscience des juges. Jacques Chaussetier avait une mission plus simple encore : il venait, au nom du couvent de Beauvais, déclarer qu'on n'y connaissait pas le vice-inquisiteur incriminé avec Pierre Cauchon, et prier les juges d'épargner désormais au couvent les assignations qu'on y envoyait à son adresse, non sans jeter le trouble dans les études de la maison. Les juges accueillirent ces déclarations, et, donnant acte aux héritiers de Pierre Cauchon de leurs réserves, ils admirent au procès les articles des demandeurs, et ordonnèrent la continuation de l'enquête. Le rapport en devait être fait le premier jour plaidoyable après la Quasimodo, dans la ville de Rouen.
L'enquête se continua à Rouen, à Paris, à Orléans et dans le pays de Jeanne ; et le jeudi 13 mai, après plusieurs ajournements, les procès-verbaux en furent reçus par les juges et mis à la disposition de quiconque y voudrait contredire. Assignation fut donnée pour le faire au 1er juin .

La lumière brillait enfin de tout son éclat sur Jeanne et sur ses juges. De toute part s'étaient élevées des voix qui rendaient témoignage à la Pucelle. Les anciens de son pays, les compagnes de son enfance, les compagnons de sa vie militaire : Dunois, le duc d'Alençon, le vieux Raoul de Gaucourt, Louis de Contes son page, d'Aulon son écuyer, Pasquerel son confesseur; et ceux qui l'assistèrent dans la prison et jusque sur le bûcher : Isambard de la Pierre, Martin Ladvenu; les assesseurs mêmes et les officiers de ses juges, le greffier Manchon, l'huissier Massieu, venaient tour à tour reproduire quelque trait de cette belle figure. On retrouvait dans leurs dépositions la vie pure, simple et retirée de la jeune fille au foyer paternel jusqu'au moment où elle se vit appelée à délivrer la France; la même pureté de mœurs, la même simplicité qui était de sa nature, avec la fermeté de langage et l'accent d'autorité qu'elle tenait de son inspiration, tout le temps qu'elle parut soit à la Cour, soit à l'armée; et depuis qu'elle tomba aux mains de ses ennemis, sa constance dans les rigueurs de la prison, sa hardiesse dans les épreuves du tribunal, avec ces illuminations soudaines qui jetaient un jour accablant sur les machinations de ses juges; enfin sa ferme croyance à la mission qu'elle avait reçue, jusqu'au jour où, après avoir payé le tribut à la faiblesse de la femme devant les apprêts du supplice, elle se releva par un sacrifice volontaire d'une défaillance plus apparente que réelle, et couronna sa vie de sainte par la mort d'une martyre .


Au jour fixé, Jean Lefebvre ou Fabri, évêque de Démétriade, et Hector de Coquerel, official de Rouen, ouvrirent la session, par délégation des commissaires. Après de nouveaux ajournements jugés nécessaires pour déclarer l'information acquise au débat, prononcer le défaut et passer outre , le procureur Prévosteau et le promoteur produisirent devant les juges tout l'ensemble des pièces où se fondait la cause : le bref du Pape, les informations du cardinal d'Estouteville et de son vicaire, les enquêtes accomplies depuis le commencement de l'instance. Ils y joignirent une feuille de la main de Guillaume Manchon, contenant les corrections à faire aux douze articles, et, pour prouver la falsification de ces articles, cinq feuilles de papier de la main de Jacques de Touraine, où on les retrouvait sous une autre forme, surchargés d'additions et de corrections. Ils produisaient aussi les originaux du premier procès, requérant qu'on les insérât sans transcription parmi les pièces du nouveau, afin qu'on les pût voir avec leurs additions et leurs diversités dans leur forme réelle; et en outre les lettres de garantie que les juges avaient obtenues du roi d'Angleterre, preuve de plus qu'ils n'avaient agi que pour le compte et à la requête des Anglais. Prévosteau demandait que l'on examinât aussi divers mémoires écrits soit à l'arrivée de la Pucelle, soit après son jugement, pour soutenir la divinité de sa mission ou prouver l'iniquité de ses juges. En ce qui touche les premiers, le mémoire de Gerson figure seul dans la transcription du procès .
Personne ne se présenta pour contester ces pièces. Elles furent donc reçues (10 juin), et on assigna au 1er juillet pour entendre les conclusions .

Le 1er juillet, l'archevêque de Reims, les évêques de Paris et de Coutances et Jean Bréhal reprirent eux-mêmes leurs fonctions de juges; et le lendemain, toute partie adverse continuant de faire défaut, le promoteur et les demandeurs présentèrent les moyens de droit à l'appui de la cause. Le promoteur lut un mémoire où, résumant les raisons fournies par les nombreux documents de la procédure, il déclarait qu'il approuvait en tout point les conclusions des demandeurs. Les demandeurs montraient combien, même devant le droit strict, Jeanne était justifiable dans ses paroles et dans ses actes, et ses juges perfides ou violents dans leur manière d'agir : ils concluaient donc à l'annulation du procès, à la réhabilitation de la Pucelle, espérant que la plainte de sa mère et de ses frères, favorablement accueillie du souverain Pontife, trouverait sa légitime satisfaction dans la sentence des juges auxquels le saint-siège l'avait renvoyée .


Les juges avaient consacré le mois de juin à examiner, avec l'assistance d'un grand nombre de docteurs, tant l'ancien procès que les pièces du nouveau déjà déposées ; et ils avaient chargé leur collègue Jean Bréhal de résumer en quelques articles les points sur lesquels le premier leur paraissait attaquable dans le fond ou dans la forme. C'est un nouveau traité, mais cette fois un traité officiel composé sur toutes les pièces des deux procédures, où le chef de l'Inquisition en France, et, par l'approbation qu'ils y ont donnée, les trois évêques commissaires du Pape, composant avec lui le tribunal, établissent qu'au procès de Jeanne la vraie doctrine n'a pas été moins lésée que la justice ; en résumé, que Jeanne doit être lavée de tout reproche touchant les faits mis à sa charge (les visions, l'habit d'homme, la soumission à l'Église, etc.), et son jugement cassé : pour l'incompétence et la partialité de son juge ; pour la récusation qu'elle en fit, et son appel au Pape, appel suffisant dont il a refusé de tenir compte ; pour toutes les traces de violence ou de fraude que révèlent le choix de la prison, l'adjonction du vice-inquisiteur, les douze articles, la formule d'abjuration, le jugement comme relapse et toute la matière du procès .
C'était déjà un jugement motivé. Il ne s'agissait plus que de le mettre en sa forme et de le rendre public.

Le 7 juillet, les commissaires se réunirent dans la grande salle du palais archiépiscopal de Rouen, et là, en présence de Jean d'Arc, de Prévosteau, représentant Isabelle, la mère de Jeanne, et Pierre d'Arc, son autre frère, du promoteur Chapiteau et de P. Maugier, avocat de la famille, personne ne se présentant pour combattre les conclusions du promoteur, ils déclarèrent la partie adverse contumace. Puis, jugeant au fond, après avoir énuméré toutes les pièces de procédure sur lesquelles ils avaient formé leur opinion, ils prononcèrent d'abord que les douze articles, l'unique base de la sentence rendue contre Jeanne, étaient faux, altérés et calomnieux, et ordonnèrent qu'ils fussent arrachés du procès, et lacérés judiciairement. De là ils passaient aux deux sentences, et, après avoir signalé les principaux moyens de droit tant de fois opposés aux procédés des premiers juges, adoptant l'avis des docteurs et des prélats qui n'ont vu dans tout le procès aucun fondement à l'accusation, ils déclaraient le procès et les sentences entachés de dol et de calomnie, et par conséquent nuls et de nul effet ; ils les cassaient et les annulaient, déclarant que Jeanne ni aucun des siens n'en avaient reçu aucune note d'infamie, et les lavant de toute tache semblable, autant que besoin était. Ils ordonnaient que la sentence serait immédiatement publiée à Rouen en deux endroits : sur la place de Saint-Ouen, à la suite d'une procession avec sermon solennel, et le lendemain au Vieux-Marché, au lieu où Jeanne avait été si cruellement brûlée. Cette seconde publication devait être suivie d'un autre sermon et de la plantation d'une croix destinée à perpétuer sa mémoire et à solliciter les prières des fidèles et la sentence publiée dans toutes les autres villes ou lieux du royaume qu'il semblerait bon.

La sentence reçut immédiatement son exécution, à Rouen d'abord, puis dans plusieurs autres villes, notamment à Orléans, où l'évêque de Coutances
et l'inquisiteur Jean Bréhal vinrent de leur personne présider aux cérémonies ordonnées. Les Orléanais n'avaient pas eu besoin de ce jugement pour rendre à la mémoire de Jeanne les honneurs qui lui étaient dus. Ils avaient recueilli sa mère, voulant s'acquitter au moins auprès de sa famille de leur dette envers elle; et plus tard, à la place de la croix érigée conformément à la sentence, ils lui élevèrent, à leurs frais, sur le pont même, en face du lieu où elle avait accompli l'acte décisif de leur délivrance, un monument qui, mutilé par les guerres religieuses, supprimé par la Révolution, s'est relevé en un autre lieu et sous une autre forme, attestant, parmi ces vicissitudes, leur invariable attachement à sa mémoire. Mais ce qui mieux que les statues et les inscriptions consacrera la gloire de Jeanne d'Arc, c'est le procès de réhabilitation lui-même, ce sont les témoignages recueillis par toutes ces enquêtes, et fixés à jamais parmi les actes du procès .

Ce procès, qui révise et annule le jugement de Jeanne d'Arc, a subi une sorte de révision, de notre temps. Le contradicteur que les juges commissaires ont tant de fois assigné sans le voir jamais paraître s'est levé enfin, et nul ne contestera sa compétence : c'est celui qui a publié les deux procès. Assurément personne moins que lui ne défend la légitimité de la sentence de Jeanne et ne s'oppose à la réhabilitation de sa mémoire. L'édition qu'il a donnée et les documents de toute sorte qu'il y a joints forment, sans contredit, le plus beau et le plus durable monument élevé en son honneur. Il est admirateur passionné de la Pucelle, mais il est critique, et c'est à ce titre qu'il a jugé et comparé les deux procès.

Que le premier l'emporte sur l'autre par la forme de la rédaction et par l'ordre des matières, c'est ce que le savant éditeur n'a point de peine à établir. Qu'il l'emporte par l'habileté avec laquelle il a été mené, c'est ce qu'on pourrait présupposer encore avant tout examen. Le second procès n'a pas eu de contradicteur; les commissaires avaient à juger une cause dont l'évidence frappait tous les yeux. Ils pouvaient donc ne pas étendre leur enquête sur tous les points où s'était passée la vie de Jeanne. Ils pouvaient même, sans qu'on leur en fît un crime, laisser de côté plusieurs témoins; et ils le pouvaient d'autant mieux, qu'ils faisaient un procès moins aux personnes qu'aux choses. Les principaux coupables étaient morts; P. Cauchon était désavoué même par ses héritiers. Quant aux assesseurs encore vivants, on les cita, on les entendit, mais le premier soin des demandeurs avait été de les mettre hors de cause. Les juges ont donc pu passer avec quelque négligence sur des faits qu'ils n'avaient point à juger; et si des arguments plus ou moins hasardés ont été produits devant eux dans les requêtes de la famille, ce n'était point à eux d'y contredire : il suffisait qu'ils cherchassent ailleurs la base de leur jugement .

Le premier procès, au contraire, était contradictoire ; le juge se trouvait, il est vrai, en présence d'une simple jeune fille sans défenseur, sans conseil : mais cette jeune fille était Jeanne, et son conseil, elle l'a bien prouvé. Celui qu'elle avait eu pour guide dans les batailles. Plus son innocence et sa vertu jetaient d'éclat, plus le juge, qui était un ennemi, était obligé, s'il ne voulait être vaincu dans cette lutte nouvelle, de déployer les ressources de son génie ; et d'ailleurs, derrière Jeanne il entrevoyait un autre tribunal devant lequel, tôt ou tard, il y aurait appel de son procès. Il ne faut donc pas, on l'a dit justement, le supposer assez malhabile et insensé pour commettre, en quelque sorte, de gaîté de cœur, ces illégalités flagrantes qui eussent invalidé le jugement, même à l'égard du plus grand coupable. Mais, si l'accusée est Jeanne, une sainte et brave fille au moins, sinon une envoyée de Dieu, et si l'on veut arriver à la condamner, il faudra bien, si habile qu'on soit, faire pour cela violence au droit écrit : car les formes de droit établies dans les jugements ne seraient bonnes qu'à être supprimées, si elles n'offraient une garantie à l'accusée contre le bon plaisir du juge.

Nous admettrons donc, si l'on veut, contre les demandeurs, que Pierre Cauchon, en tant qu'évêque de Beauvais, était juge compétent; qu'en s'associant le vice inquisiteur comme juge, et les principaux docteurs du clergé de Rouen et de l'Université de Paris comme assesseurs, il a donné à son procès toutes les apparences d'une bonne justice. Nous admettrons que les usages de l'Inquisition aient paru légitimer des procédés justement réputés contraires au droit commun. Mais nous n'admettrons pas que l'iniquité flagrante de ce procès soit en tout point couverte par la loi. Pierre Cauchon était juge compétent comme évêque de Beauvais, mais dans l'esprit même de la loi il devait s'abstenir comme ennemi capital : car, si la loi refusait aux ennemis capitaux la faculté d'être témoins, combien plus le pouvoir d'être juges ! La Pucelle, prisonnière de guerre, était de droit gardée par les Anglais : mais en la soumettant au jugement de l'Église ils la devaient remettre en la prison de l'Église, sauf à eux à garder la prison. La loi était formelle ici; et quant au point où on l'invoque en un autre sens, il y a encore plus d'une réserve à faire. Si l'Inquisition laissait au juge le pouvoir d'écarter toutes les formes protectrices de l'accusé, elle ne lui commandait pas de les bannir; et quand il en usait, il n'était plus libre d'en rejeter les résultats selon qu'ils trompaient son attente : car elle ne lui supposait point de parti pris.

Et une preuve, on pourrait dire en termes d'école un argument ad hominem, contre la légitimité du procès au point de vue du droit inquisitorial, c'est que le personnage placé au premier rang parmi ceux qui le poursuivirent et le révoquèrent, ce fut l'un des deux inquisiteurs de France, Jean Bréhal .

Le juge de Rouen pouvait donc, si l'on veut (et le point est contesté), se passer de faire des informations préalables : mais il en fît; cela est établi, contre l'assertion des demandeurs, par les textes du premier procès, comme par les témoignages recueillis au second. Seulement il ne les produisit pas, ou du moins, si à l'origine il les communiqua à quelques assesseurs pour en tirer la matière d'un interrogatoire, il ne les garda point au procès, comme il y garda d'autres pièces d'un intérêt moins grave, sans doute. Il les a supprimées, car c'est en vain qu'on prétend les retrouver du moins par extraits dans les soixante-dix articles : un réquisitoire n'a jamais tenu lieu d'un procès-verbal d'enquête. Il les a supprimées, et en vain dit-on qu'il le fit, n'en pouvant user sans recoler les témoins, ni assigner ceux-ci sans les compromettre ; il les a supprimées parce qu'elles le gênaient : les témoignages recueillis au procès de révision donnent toute force, en ce point, à l'argument du promoteur. Peu importe donc que le juge ait pu se passer de cette enquête. Il pouvait de même se dispenser de faire examiner Jeanne par des matrones, mais, s'il n'a pas rougi d'ordonner cet examen, il aurait dû ne se point faire scrupule d'en consigner le résultat au procès : son silence en ce point prouve autre chose que sa pudeur .

L'Inquisition, dit-on encore, autorisait Pierre Cauchon à ne point donner à Jeanne d'avocat : mais elle commandait de lui donner, vu son âge, comme mineure de vingt-cinq ans, un curateur qui devait ratifier ses aveux et pouvait aussi parler pour elle ; et quand le droit inquisitorial eût supprimé ici le droit commun, autorisait-il l'évêque à forcer au silence, en les menaçant de mort, ceux qui tentaient d'éclairer Jeanne dans le cours du procès, comme il arriva tant de fois, au témoignage de ceux-mêmes qui ont subi ces violences ? Après cela, quand il offrit à Jeanne de lui donner un conseil parmi ceux qui l'entouraient, n'avait-elle pas raison de le repousser par cette noble réponse qu'elle s'en tiendrait à son conseil, c'est-à-dire Dieu qui la soutenait ?

L'Inquisition autorisait Pierre Cauchon (et ici même le texte est suspect) à surprendre ses aveux par le moyen d'un faux confident : mais l'autorisait-elle à revêtir ce confident des formes du confesseur, et à user de ses conseils pour jeter Jeanne dans une résistance qui, depuis que le jour s'était fait sur sa vie tout entière, devenait le seul moyen de la perdre ? Or, quoique cette résistance n'ait point été jusqu'au point que l'on dit, c'est Loyseleur qui l'y affermissait, sans lui suggérer cette distinction qu'elle trouva d'elle-même pour concilier sa volonté d'être soumise à l'Église, et sa résolution parfaitement légitime de ne pas prendre pour l'Église et, à ce titre, pour juges de ses révélations, les ennemis qui la jugeaient .

L'Inquisition, enfin, autorisait Pierre Cauchon à procéder sans prendre avis que de lui-même : mais il voulut s'appuyer de l'opinion de nombreux assesseurs ; il voulut consulter même des docteurs étrangers au procès. Or, dès ce moment, il était tenu de les éclairer; et que fit-il ? Après les premières
séances, il écarta des interrogatoires les assesseurs, sous prétexte de ne les point fatiguer ; il ôta de leur vue le spectacle de cette jeune fille soutenant avec tant de vigueur une lutte en apparence si inégale. Il en transporta la scène du tribunal dans la prison, et ne laissa plus la parole de Jeanne arriver jusqu'à eux que par l'organe des greffiers. Je me trompe : la parole de Jeanne ne leur parvint même pas en la teneur du procès-verbal. Les interrogatoires allèrent, on l'a vu, se transformer et se fondre dans les soixante-dix articles de l'accusation; et quand il s'agit de délibérer, on en tira ces douze articles qui, corrigés ou non (le débat n'a point ici d'importance), n'en étaient pas moins un résumé, non des aveux de Jeanne, mais des imputations de son accusateur, l'attaque sans la défense; une pièce que non-seulement Jeanne n'avait pas avouée, mais qu'elle n'avait même pas connue. C'est sur cette base, radicalement fausse, que porta la délibération de l'Université de Paris et des docteurs de toute origine ; et c'est sur cette délibération que les juges prétendirent appuyer leur sentence, ajoutant, pour leur compte, la fraude à l'erreur où ils avaient induit les autres .

Voilà le premier jugement. Et que dire du second ? de ce germe qu'on en déposa dans le premier par cette abjuration substituée à celle qu'on avait obtenue de Jeanne sur l'échafaud de Saint-Ouen, entre le juge qui lisait la sentence et le bourreau prêt à l'exécuter ? Que dire de l'occasion qu'on en fit naître, en la rendant, malgré les plus solennelles promesses, à la prison anglaise, et en usant de violence et de fraude pour lui faire reprendre l'habit d'homme qu'elle avait déposé ? Ce sont-là des nullités de fait que ne peut couvrir la procédure la plus régulière. Disons-le donc : si les juges, comme le dit Isambard de la Pierre dans le second procès, observaient assez bien les formes du droit (satis observabant ordinem juris), ils n'en usaient que pour couvrir sciemment les injustices les plus criantes : cela est prouvé par les efforts qu'ils firent constamment, depuis le commencement jusqu'à la fin, dans l'enquête préalable, dans les interrogatoires, dans les douze articles, dans l'abjuration, même et dans la visite qui suivit la reprise de l'habit d'homme, pour fuir, pour étouffer la lumière sitôt qu'ils la voyaient poindre. Ils l'ont condamnée comme hérétique, sachant qu'elle ne l'avait jamais été; ils l'ont condamnée comme relapse, sachant qu'elle n'était tombée que dans le piége tendu par eux sous ses pas; et ils se sont condamnés eux-mêmes en lui accordant, avant de la frapper, la communion. Ici encore on cite le droit inquisitorial : « S'ils se repentent, après leur condamnation, et que les signes de leur repentir soient manifestes, on ne peut leur refuser les sacrements de pénitence et d'Eucharistie, en tant qu'ils les demanderont avec humilité. » Mais les termes du décret repoussent l'opinion qu'on y veut appuyer. C'est après et non avant la condamnation qu'il accorde les sacrements au coupable. Condamner comme hérétique, déclarer excommunié de l'Église celui qu'on vient de recevoir à la communion, ce serait retrancher l'Église même de la communion de Jésus-Christ !

Nous ne parlons point du jugement civil, puisqu'il n'y en eut point. Mais comment alors Jeanne a-t-elle pu être brûlée ? L'arrêt des juges ecclésiastiques ne faisait que remettre la condamnée à une autre justice, et par ses termes il excluait la peine de mort ! La mort, pour qu'elle suivît, devait être au moins prononcée par quelqu'un. Que dirait-on, si, après le verdict du jury, un président d'assises se bornait à dire aux gendarmes de mener l'accusé au supplice ? C'est pourtant ce qui est arrivé à Jeanne, au témoignage de tout Rouen, et du lieutenant du bailli lui-même, quand après la sentence ecclésiastique le juge civil qui la devait condamner se contenta de dire aux sergents : « Emmenez, emmenez .»

Il ne faut donc rien diminuer de la juste réprobation qui frappe le procès tout entier : on pouvait être de bonne foi en le commençant, on ne pouvait pas l'être en le finissant de la sorte. Point d'excuse à l'iniquité de la sentence; point d'excuse aux illégalités de la procédure, et l'on cherche vainement la preuve qu'elle fut régulière dans le silence qui se fit sur Jeanne parmi ceux qui devaient le plus avoir à cœur de venger sa mémoire. Tout ce qu'on pourrait dire, c'est que les fraudes du procès n'étaient pas encore connues et ne le furent que quand les pièces en vinrent aux mains du roi, après l'expulsion des Anglais. Dès ce moment la réparation est assurée. Le roi parle, il agit avec cette prudence, mais en même temps avec cette suite et cette fermeté qui présidèrent à ses résolutions dans la seconde partie de son règne. Après avoir flétri l'inqualifiable abandon où il souffrit que la libératrice d'Orléans, l'ange du sacre de Reims, succombât devant Compiègne et mourût à Rouen, il est juste de faire honneur à Charles VII d'avoir su, au risque d'appeler l'attention sur les circonstances qui le condamnent lui-même, provoquer et mener à bonne fin le jugement qui la réhabilita.
Le second procès retracé et commenté par Henri Wallon


http://youtu.be/mXjKK9TGeZI Henri guillemin
http://youtu.be/YdaTr65CZ
http://youtu.be/AYi3BajrJt4
http:/youtu.be/UHVwwlg9ERQ
http://youtu.be/XHDA9pdIfyY
http://youtu.be/TwQLjTbTlk4
http://youtu.be/a79-VzVxrxY
http://youtu.be/vb2zh2DzUtk
http://youtu.be/cfD6WrYTBPI
http://youtu.be/NJu2BkgRVXo
http://youtu.be/9MI_xTzwI0k
http://youtu.be/4W5sTfdSvpc
http://youtu.be/_6r9QH3K4fQ
http://www.youtube.com/watch?v=mXjKK9 ... pwk1rOXjt0CTKnER7h2dDLeoI treize vidéos
http://youtu.be/wD5H4SmnYFU secret d'histoire


http://youtu.be/mXjKK9TGeZI
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http://youtu.be/pIiNxGvQLm0 l'ombre d'un doute

A écouter
Arthur Honegger Jeanne au bucher
http://www.youtube.com/watch?v=rKXiYI ... e&list=PL6DDA79AF80203AE5
http://youtu.be/wD5H4SmnYFU secret d'histoire
http://www.youtube.com/watch?v=wwp0iM ... GjIUWtZhigkcplIV31uRZ0wn5 7 vidéos

http://youtu.be/YGwAQS62ZWI Ste Jeanne d'Arc 1film
http://youtu.be/rlpJPIUl0zM Ste Jeanne d'arc 2 film
http://youtu.be/L4wtvpCKdfY la vraie vie de Jeanne d'Arc
http://youtu.be/CxJSGMK9yRE la passion de Jeanne d'Arc film de 1928
http://youtu.be/dtiX_uvxvNo Jeanne d'Arc film de Victor Flemming
http://youtu.be/k5KPmeejomQ Saint Joan of Arc de jesse Janmes


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Posté le : 07/07/2013 01:20
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Gustav Malher
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Le 7 Juillet 1860 naît Gustav Malher


Sa musique

Prolongeant la tradition symphonique de Beethoven et de Brahms en y insufflant la modernité de Wagner et de Bruckner, les œuvres purement symphoniques de Mahler sont souvent de véritables récits. Il n'hésita pas à utiliser dans quatre de ses neuf symphonies et dans le célèbre Chant de la Terre (1908), des chœurs ou des voix de solistes, pour en accentuer l'aspect narratif. Sa dixième symphonie resta inachevée.
Grand amoureux des textes et des voix, il composa des cycles de lieder orchestraux dont le Knaben Wunderhorn (1888) et les Kindertotenlieder "Chants des enfants morts" (1902) sont de superbes exemples. Il écrivit également des lieder pour voix et piano seul.
La musique de Mahler, est déconcertante pour qui ne se donne pas pas la peine d'aller vers elle. La raison fondamentale est la contradiction apparente entre le choix que fit Mahler de son matériau musical et la façon dont il le traite. Certains crurent voire là, un manque d'inspiration et d'originalité. Largement romantique par son inspiration, Mahler est résolument moderne par son langage. L'oeuvre de Mahler annonce l'atonalité, et sans l'avoir jamais abandonné, réduit en poussière la "Tonalité". Il en sera de même avec la mélodie en tant que telle. Elle n'existe plus, confiée à un seul groupe d'instruments, mais elle est partagée entre tous les
instrumentistes de l'orchestre, passant de l'un à l'autre, disparaissant d'un coté pour apparaître là où on ne l'attendait plus. Il a su exploiter les ressources de chaque instrument, allant jusqu'à utiliser l'harmonium ou la mandolin
L'orchestration était pour lui un moyen de mettre en valeur les lignes mélodiques les plus banales, comme la mélodie de "Frère Jacques", et de les combiner délicatement, avec maîtrise, dans la plus grande clarté, et avec une finesse, une subtilité, et un raffinement jamais atteint, jusque là.
Les symphonies de Mahler marquent l'apogée du post romantisme. La musique de Mahler, laisse de la place à la surprise et à "l'accident". Une symphonie peut se terminer dans une clé différente de celle dans laquelle elle a commencé. Ce sont des constructions progressives et la musique ne cesse d'y évoluer selon de véritables parcours psychologiques où Mahler fait s'affronter des sentiments contradictoires, désespoir, optimisme ou ironie. Longtemps méconnue, l'œuvre de Mahler est le miroir de la vulnérabilité humaine.

"Elle créa le scandale et depuis le scandale n'a pas cessé".


Sa vie

Gustav Mahler a vu le jour à Kaliště le 7 juillet 1860, en Bohême, dans l'empire austro-hongrois, actuellement République tchèque. Pendant sa première année, ses parents s’établirent en Moravie à Jihlava, où il passa son enfance. En 1875 il fut admis au conservatoire de Vienne où il étudia le piano avec Julius Epstein et partagea la chambre d'Hans Rott.
Il suivit parallèlement des conférences données par Anton Bruckner à l’université de Vienne.
Sa première composition importante fut Das Klagende Lied qu’il présenta à un concours en tant qu’opéra, mais qu’il transforma plus tard en cantate.
L’échec de cette tentative le persuada de se tourner vers la direction d’orchestre.
Après un premier engagement à Bad Hall, il obtint des postes dans des opéras de plus en plus grands ;
Ljubljana en 1881, Olomouc en 1882, Kassel en 1884, Opéra d'État de Prague en 1885 où il y dirigea la neuvième symphonie de Beethoven, puis Leipzig en 1886 et Budapest en 1891.
Son premier poste de longue durée fut à l’opéra de Hambourg en 1891, où il resta jusqu’en 1897. C’est pendant les vacances d’été qu’il prenait alors à Steinbach-am-Attersee, qu’il se remit à la composition et acheva sa première symphonie et les Lieder aus « Des Knaben Wunderhorn ».

Mahler se convertit en 1897 du judaïsme au catholicisme pour pouvoir obtenir le poste de directeur artistique du prestigieux opéra de Vienne, poste dont les Juifs étaient alors exclus dans la pratique.
Il passa les dix années suivantes à Vienne et y acquit une réputation de perfectionniste.
Pendant cette période, pendant laquelle il alternait la direction pour neuf mois de l’année et la composition le reste du temps - principalement à Maiernigg, où il avait une petite maison sur le Wörthersee - il composa ses symphonies de la deuxième à la huitième.
Il épousa Alma Schindler en 1902 et en eut deux filles, Maria et Anna.
En 1907, sa fille aînée Maria décède, emportée par la scarlatine.
La même année, il se découvrit une maladie de cœur et il perdit son emploi à Vienne, en proie aux attaques d’une presse largement antisémite, après avoir sans trop de succès essayé de défendre ses propres œuvres.
En 1910, craignant que sa femme ne le quitte il consultera Sigmund Freud avec qui il fit une discussion-promenade de 4 heures durant laquelle il se "guérit": il écrira à sa femme : "...Suis joyeux. Conversation intéressante..."
Alors que sa quatrième symphonie avait reçu un accueil assez favorable, il lui fallut attendre 1910 pour rencontrer un vrai succès public avec la huitième symphonie.
Ses œuvres ultérieures ne furent jamais exécutées en public de son vivant.

Mahler était en butte à des attaques antisémites de plus en plus virulentes quand il reçut une offre pour diriger le Metropolitan Opera à New York.
Il y dirigea une saison en 1908 mais fut écarté au profit d’Arturo Toscanini. Il revint à New York l’année suivante pour y diriger l'Orchestre philharmonique de New York.
De cette période datent l’achèvement de Das Lied von der Erde et de sa dernière œuvre achevée, la neuvième symphonie.
Pendant quatre années de suite, il passera les hivers aux États-Unis, et le printemps et l'été en Europe dans les Dolomites. Il composera ses trois dernières symphonies, dont la huitième, dite "Symphonie des mille" à cause du nombre des exécutants, 150 personnes à l'orchestre et 850 choristes d'après la légende qui lui apportera la gloire en tant que compositeur.
C’est durant sa dernière visite aux États-Unis qu’il tomba gravement malade et demanda à retourner à Vienne, où il mourut le en mai 1911, laissant inachevée sa dixième symphonie. Le dernier mot qu'il prononça, un doigt levé dirigeant un orchestre invisible, fut : "Mozart !".

Mahler meurt le 18 mai 1911 à 51 ans. Il fut enterré non loin de la capitale autrichienne, au cimetière de Grinzing.


La musique de Mahler est ancrée dans la tradition austro-allemande, celle de Jean-Sébastien Bach, de la première « école de Vienne » de Haydn, Mozart, Beethoven et Schubert et de la génération romantique, Schumann, Brahms et Mendelssohn, mais surtout de franz liszt et d'Anton Bruckner, dont les vastes symphonies à prétentions métaphysico-existentielles anticipent les siennes. Cependant l’influence décisive de son œuvre fut Richard Wagner, le seul selon lui dont la musique possédait réellement un « développement » (cf. Forme sonate).
La musique de Mahler combine des influences romantiques - comme le fait de donner des titres à ses symphonies, ou de leur associer des programmes - avec l’utilisation de la musique populaire viennoise et l’art contrapuntique, en utilisant les immenses ressources de l’orchestre symphonique. Le résultat de sa recherche pour étendre son univers musical fut qu’il développa la forme symphonique au point d’en faire éclater le moule formel. Une symphonie se devait d’être, dans ses termes, un univers entier. De ce fait, Mahler fut confronté à des difficultés dans la présentation de ses œuvres et eut tendance à en réviser sans fin les détails d’orchestration.

On divise généralement ses symphonies selon trois périodes :

* La première période, marquée par son interprétation des poèmes du recueil « des Knaben Wunderhorn » et parsemée de mélodies venant de sa propre mise en musique de ces mêmes poèmes, comprend les quatre premières symphonies.
* Dans la deuxième période, comprenant les trois symphonies suivantes, l’expression devient plus sévère, plus tragique. Elle impressionna le public viennois tout autant qu’elle influença d’autres compositeurs.
* La dernière période est marquée par une importance croissante de la polyphonie et comprend la symphonie n° 8 dite « des mille », la neuvième symphonie, la dixième, inachevée, ainsi que le cycle de lieder avec orchestre Das Lied von der Erde (le Chant de la terre).

Mahler était obsédé par l’héritage de Beethoven. Tout en étant terrifié à l’idée d'écrire une symphonie qui portât le numéro neuf, il déclarait que chacune de ses propres symphonies était une « neuvième », avec autant d’impact et d’importance que celle de l’Ode à la joie. Peu de compositeurs ont à ce point mêlé leur vie personnelle et leur œuvre. Le manuscrit de la dixième symphonie de Mahler comporte des notes destinées à sa femme, qui avait une liaison avec Walter Gropius, et d’autres références autobiographiques.

Ces aspects conduisirent à considérer sa musique, encore longtemps après sa mort, comme emphatique, voire enflée. Debussy, qui avait quitté ostensiblement la salle lors de la première de la 2e symphonie à Paris, avait déclaré : « Ouvrons l'œil et fermons l’oreille… Le goût français n’admettra jamais ces géants pneumatiques à d’autre honneur que de servir de réclame à Bibendum. »

Pourtant, quelle que soit la durée de ces œuvres, ou l'effectif requis pour leur exécution, il est vrai aussi qu'elles constituent toujours une démonstration d'orchestration magistrale, ce que même les pires détracteurs de sa musique, à l'époque, étaient bien contraints de reconnaître. Même dans des œuvres se contentant d'un orchestre "minimal" comme sa 4e symphonie, la délicatesse de l'orchestration, son inventivité, le fait que les timbres soient partie intégrante de la composition font de Mahler, sous bien des aspects, un héritier direct de Berlioz.

Il est vrai que Mahler avait toujours cherché à innover et à étendre le genre symphonique, mais cela ne doit pas faire oublier qu’il était aussi un artisan minutieux, ce qui se voit dans ses méthodes de travail méticuleuses, dans la planification ordonnée de ses œuvres et dans ses études des maîtres antérieurs.

Mahler, grand maître d’un romantisme crépusculaire qu’il fait entrer dans la modernité, chaînon manquant entre Bruckner et Schoenberg, est un compositeur qui a merveilleusement synthétisé la leçon de ses maîtres : Beethoven, Wagner, Bruckner en portant le langage symphonique classique à un point de non-retour qui ne lui survivra pas.
Certes les Français des années 1900 n’appréciaient pas vraiment son œuvre.
C’était peu visionnaire, mais bien caractéristique d’une époque où la musique française et la musique allemande se livraient une guerre ouverte.
La 4 ème symphonie qui comporte une partie vocale :Ilse Eerens, fut sifflée à sa création en 1901 et ne fut acceptée par le public qu’en 1904 à Amsterdam.

« L’homme mûr peut-il, sans en éprouver nulle honte, retrouver la bienheureuse candeur, le bonheur perdu de son enfance ? ». (Gustav Mahler)

Le rôle charnière de Mahler entre la période romantique et la période moderne n’est pas sans rappeler le rôle qu’avait joué Haydn pour la musique romantique. Ses compositions eurent une influence décisive sur les compositeurs Richard Strauss, Arnold Schönberg, Alban Berg et Anton Webern, ainsi que sur les chefs d’orchestre Bruno Walter et Otto Klemperer, qu’il avait tous les deux aidés dans leur carrière.

Ses mélodies, parfois à la limite de la rupture, son goût des grands intervalles expressifs, ses modulations abruptes, l’utilisation d’accords dissonants sur des points clefs quand le programme le requiert, quitte à violer quelque peu la conduite des voix du contrepoint classique, ont rendu possible le grand saut vers l’atonalité. Parmi ses autres innovations, on trouve l’introduction d’instruments parfois « exotiques » dans l’orchestre (guitare, mandoline), l’extension de la section des percussions, l’usage de chœurs et de solistes vocaux dans la musique symphonique.

En tant que chef d’orchestre, sa technique et ses méthodes ont survécu jusqu’à notre époque. Célèbre pour avoir dit que « la tradition, c’est la paresse », il exigeait un intense travail de répétitions avant un concert, ce qui conduisait à des tensions avec les orchestres qu’il dirigeait, quelle que pût être par ailleurs l’amélioration du résultat final.

« Mon temps viendra » disait Mahler face aux difficultés qu’il rencontrait pour faire accepter ses œuvres et c’est en effet ce qui se produisit vers les années 1960, notamment grâce à Leonard Bernstein, puis, plus tard, en 1971, grâce à l’illustration musicale du film chef-d’œuvre de Luchino Visconti "Mort à Venise" par l'utilisation de l'adagietto de la 5e symphonie, ce qui va enfin engendrer un véritable engouement pour sa musique et sortir définitivement son œuvre toute entière du purgatoire relatif dans lequel elle était confinée depuis sa disparition.


Son Oeuvre.

Symphonie
Titre Surnom Tonalité Composition Création Mouvements Orchestration Durée
Symphonie n° 1« Titan » ré majeur 1888-1896 20 novembre 1889 à Budapest 4 (certaines versions comprennent le mouvement « Blumine » écarté par Mahler.) Orchestre 50 minutes environ
Symphonie n° 2« Résurrection » do mineur 1888-1894 13 décembre 1895 à Berlin 5 Orchestre, contralto, soprano, ch
Symphonie n° 3ré mineur1893-1896 9 juin 1902 ) Krefeld 6 Orchestre, alto, chœurs 90 minutes environ
Symphonie n° 4sol majeur1899-1900 25 novembre 1901 à Munich 4 Orchestre, soprano 55 minutes environ
Symphonie n° 5do dièse mineur1901-1902 18 octobre 1904 à Cologne 5 Orchestre 70 minutes environ
Symphonie n° 6« Tragique » la mineur 1903-1904 27 mai 1906 à Essen 4 Orchestre 75–85 minutes
Symphonie n° 7« Chant de la nuit »mi mineur 1904-1905 19 septembre 1908 à Prague 5
Symphonie n° 8« Symphonie des mille »mi bémol majeur 1906-1907 12 septembre 1910 à Munich Orchestre, solistes, chœurs 80–85 minutes
Symphonie n° 9ré majeur 1909-1910 26 juin 1912 à Vienne 4 Orchestre 80–85 minutes
Symphonie n° 10« Inachevée » fa dièse majeur 1910 14 octobre 1924 à Vienne 5 (les cinq ont été composés par Mahler mais seul le premier est orchestré, les quatre autres mouvements ont été complétés et orchestrés par plusieurs musiciens mais c'est la version de Deryck Cooke qui est la plus plébiscitée) Orchestre 25 minutes (premier mouvement seul) ou 75–80 minutes (les cinq).

Å’uvres vocales

Titre Traduction Texte Composition Chants Durée
Das klagende Lied Le chant plaintif Gustav Mahler 1878-1880
1896-1899
3 parties 60–70 minutes
Lieder aus der JugendzeitChants de jeunesse
Trois Lieder, Cinq Lieder et Neuf premiers Wunderhorn Lieder
Tirso de Molina
1880-1883
Lieder eines fahrenden Gesellen Chants d'un compagnon errant
Lieder nach Gedichten aus »Des Knaben Wunderhorn«
Lieder sur des poèmes du « Knaben Wunderhorn
Rückert-Lieder
Friedrich Rückert
Kindertotenlieder Chants pour des enfants morts
Friedrich
Das Lied von der Erde Le Chant de la Terre
Li Bai, Meng Haoran,
Wang Wei et Qian Qi traduits et adaptés par Hans Bethge


Liens

http://youtu.be/ag18Np_JInY Symphonie N° 3 en Ré majeur
http://youtu.be/cQFjDBFXN58 Symphonie N° 1 Titan
http://youtu.be/c2rKsfm-FYk symphonie Titan 3ème mouvement (musique de Mort à Venise)
http://youtu.be/a0z8dznTybc Gustav Malher son portrait sur France musique



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Posté le : 07/07/2013 01:02
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Conan Doyle
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Le 7 Juillet 1930, meurt l’écrivain Sir Arthur Conan Doyle
Présenté par Emma


Le corps de Conan Doyle a été retrouvé dans le hall de Windlesham, sa maison de Crowborough, dans l'East Sussex, au Royaume-Uni, le 7 juillet 1930. Il est mort d'une attaque cardiaque, âgé de 71 ans. Ses derniers mots avaient été adressés à sa femme : « Tu es merveilleuse».
S’il demeure pour tous le père de l’intrépide Sherlock Holmes, Conan Doyle est un auteur prolifique qui s’est essayé à de nombreux genres, homme de convictions, passionné d’histoire et de littérature son œuvre immense demeure à découvrir et à redécouvrir.

Enfance et famille

Sir Arthur Conan Doyle est né à Édimbourg, en Écosse, le 22 mai 1859, dans une famille catholique d'origine normande. D'un père anglais Charles Altamont Doyle, et d'une mère irlandaise, née Mary Foley, mariés en 1855.
Conan Doyle effectue sa scolarité primaire à l'école préparatoire des jésuites de Hodder Place, dans la ville de Hurst Green, dans le Lancashire. À l'âge de neuf ans, il est inscrit au collège de Stonyhurst qu'il quitte vers 1875, rejetant le christianisme avant de devenir agnostique. De 1876 à 1881, il étudie la médecine à l'université d'Édimbourg et effectue plusieurs stages à Aston et à Sheffield. Tout en pratiquant la médecine, il commence à écrire des nouvelles dont les premières sont publiées dans le Chambers's Edimburgh Journal avant sa vingtième année. Il obtient son doctorat en 1885 avec une thèse consacrée au tabès, une manifestation fréquente à l'époque des complications nerveuses tardives de la syphilis.

Après ses études, il sert comme médecin de bord d'un navire effectuant un voyage sur la côte d'Afrique de l'Ouest. C'est à une œuvre patriotique sur la guerre en Afrique qu'il doit d'être anobli.
En 1885, il épouse Louisa Hawkins, surnommée « Touie », qui souffre d'une tuberculose et meurt le 4 juillet 1906. En 1907, il se remarie avec Jean Elizabeth Leckie, qu'il avait rencontrée en 1897, mais avec qui il avait maintenu une relation platonique, tant que son épouse était en vie. Jean décédera à Londres le 27 juin 1940. Conan Doyle eut cinq enfants, deux de sa première épouse et trois de sa
seconde épouse


Un homme engagé


Après la seconde guerre des Boers en Afrique du Sud à l'aube du XXe siècle et la condamnation de la conduite du Royaume-Uni par le monde entier, Conan Doyle a écrit un court pamphlet intitulé, La Guerre en Afrique du Sud : sa cause et sa conduite, qui justifiait le rôle de son pays dans cette guerre et qui a été largement traduit.

Conan Doyle pensait que ce pamphlet était à l'origine de son adoubement, qui l'avait fait chevalier en 1902, et de sa nomination au titre de Lieutenant adjoint du Surrey. Il écrivit en 1900 un livre plus important, La Grande Guerre des Boers. Au début du XXe siècle, Sir Arthur se présenta par deux fois au Parlement sous la bannière du parti des unionistes libéraux, une première fois à Édimbourg et une autre à Hawick Burghs. Bien qu'il ait obtenu un score respectable, il n'a pas été élu.
Conan Doyle a été impliqué dans la campagne pour la réforme de l'État indépendant du Congo, menée par le journaliste E.D Morel et par le diplomate Roger Casement. Au cours de l'année 1909, il écrivit Le Crime du Congo, un long pamphlet dans lequel il dénonce les horreurs de ce pays. Il devint proche de Morel et Casement et il est possible qu'avec Bertram Fletcher Robinson, ils soient la source d'inspiration des personnages du roman Le Monde perdu (1912).
Il a rompu avec ses deux partenaires quand Morel est devenu l'un des meneurs du mouvement pacifiste pendant la Première Guerre mondiale et quand Casement a été reconnu coupable de trahison envers le Royaume-Uni pendant l'insurrection de Pâques. Conan Doyle a tenté, en vain, de sauver ce dernier de la peine de mort, en faisant valoir qu'il était devenu fou et n'était pas responsable de ses actes.


Conan Doyle écrivain

En 1882, il s'associe avec son ancien camarade d'université, George Bud, dans un cabinet médical à Plymouth. Mais leur relation s'avère difficile et Conan Doyle finit par s'installer indépendamment. Arrivant à Portsmouth en juin de cette même année, il ouvre son cabinet médical au 1 Bush Villas à Elm Grove, Southsea. Au début, le cabinet n'a pas un grand succès et, en attendant les patients, il recommence à écrire des histoires.
Son premier travail d'importance est Une étude en rouge, qui paraît dans le Beeton's Christmas Annual en 1887. C'est la première apparition de Sherlock Holmes, personnage en partie inspiré par son ancien professeur d'université, Joseph Bell, à qui Conan Doyle écrit : « C'est très certainement à vous que je dois Sherlock Holmes. Autour du noyau déduction, inférence et observation que je vous ai entendu enseigner, j'ai essayé de construire un homme. » Cette similitude n'échappe pas à l'écrivain Robert Louis Stevenson, qui écrit à Conan Doyle de la lointaine Samoa : « Mes compliments pour vos ingénieuses et intéressantes aventures de Sherlock Holmes… Peut-il s'agir de mon vieil ami Joe Bell ? » D'autres auteurs suggèrent des influences supplémentaires, par exemple, le fameux personnage Auguste Dupin d'Edgar Allan Poe.
En 1890, Conan Doyle étudie l'ophtalmologie à Vienne et emménage à Londres en 1891 pour s'établir comme ophtalmologue. Il écrit dans son autobiographie qu'aucun patient ne franchit le seuil de sa porte. Ceci lui donne plus de temps pour l'écriture et, en novembre 1891, il écrit à sa mère : « Je réfléchis à tuer Holmes ; ... et le liquider corps et âme. Il me détourne l'esprit de meilleures choses. » Sa mère lui répond : « Faites comme bon vous semble, mais le public ne le prendra pas de gaieté de cœur. » C'est chose faite en décembre 1893, quand paraît la nouvelle Le Dernier Problème : Holmes disparaît dans les chutes du Reichenbach avec le professeur Moriarty.
Conan Doyle peut alors consacrer plus de temps à des œuvres plus « importantes » à ses yeux, ses romans historiques. Ainsi, 14 ans après La Compagnie blanche, son roman préféré, il en rédige la suite, Sir Nigel. Toutefois, sous la pression des lecteurs, et aussi pour des raisons financières, il est finalement contraint de publier de nouvelles aventures de Sherlock Holmes.
Conan Doyle se remet à l'ouvrage en 1903, avec la nouvelle La Maison vide. Il y explique que seul Moriarty a fait une chute fatale, et que Holmes a laissé croire à sa mort pour se protéger d'autres dangereux ennemis.
Au total, Holmes apparaît dans 56 nouvelles et 4 romans de Conan Doyle (il est apparu depuis dans de nombreux romans et histoires écrits par d'autres auteurs).


Sherlock Holmes, personnage emblématique

Né en janvier 1854 selon les suppositions les plus courantes (aucune date n'est en effet citée) en un lieu non déterminé, descendant de petits propriétaires terriens et petit-neveu du peintre Horace Vernet, Sherlock Holmes est un célibataire endurci, plutôt misogyne, qui a pour logeuse Mrs Hudson. Son seul parent connu est son frère aîné Mycroft, l'un des piliers du Diogenes Club, qui occupe des fonctions importantes auprès du gouvernement britannique. Le docteur Watson, son ami et biographe, est la seule personne qui partage son intimité. Sherlock Holmes réside au 221B Baker Street, à Londres où il exerce la profession de détective privé consultant (consulting detective).
Grand, mince, élégant mais négligent, de façon bohème, Holmes est un fumeur invétéré (cigarette, cigare et pipe), un sportif accompli (baritsu, boxe et escrime), un mélomane averti qui pratique le violon et un médiocre mangeur. Il ne supporte pas l'oisiveté, qui l’épuise et ne vit que pour son travail. Pendant les moments où il ne peut travailler, il est parfois amené à se droguer (cocaïne), mais il en profite aussi pour compléter la culture encyclopédique nécessaire à sa profession.
Selon un portrait dressé par le docteur Watson dans Une étude en rouge, Holmes ne possède aucune connaissance de littérature, de philosophie ou d'astronomie. Ses connaissances en politique sont existantes mais faibles. Inversement le personnage a de très bonnes connaissances en chimie, possède des bases convenables en anatomie, des connaissances pratiques en géologie et en botanique (surtout les poisons comme la belladone).
Égotiste, cet esprit supérieurement intelligent supporte difficilement la lenteur d’esprit chez autrui ; artiste et doué pour les déguisements, il est toujours en représentation aimant surprendre ses clients et son excellent ami Watson. Il n’apprécie guère la police officielle et n’hésite pas à bafouer la loi lorsqu’elle lui paraît peu compatible avec la justice. Le rang de son client lui importe moins que l’intérêt de son affaire. Bien que prétendant mépriser la notoriété, il ne s’oppose en rien à la publication de certaines de ses enquêtes par Watson qui contribue à lui donner une renommée considérable. S’il méprise l’argent et n’hésite pas à enquêter pour des gens modestes, il reçoit néanmoins des récompenses importantes de grands qui lui permettent de prendre sa retraite confortablement.
Sherlock Holmes résout les mystères par un processus en trois étapes : l’observation des indices, l’induction et la synthèse logique.

Le Monde perdu, l’autre postérité de Conan Doyle

Le Monde perdu (The Lost World) est un roman d'aventures, écrit par Sir Arthur Conan Doyle en 1912, qui relate une expédition scientifique sur un haut-plateau d'Amazonie peuplé de créatures préhistoriques. C'est le premier volet de la série des aventures du Professeur Challenger qui comprend cinq romans.
Le Monde perdu reflète l'engouement populaire pour les dinosaures durant les premières années du XXe siècle. Le roman a eu une grande influence sur des œuvres cinématographiques comme Jurassic Park et King Kong.
Londres, début des années 1900. Edward Malone, du Daily Gazette, est envoyé par son rédacteur en chef interviewer le terrible professeur George Challenger, dont la réputation est entachée par de nombreux scandales suite à des bagarres avec des journalistes. Malone se fait passer pour un jeune étudiant pour mieux berner le professeur, mais il est rapidement démasqué : les deux hommes en viennent aux mains. Le journaliste refuse pourtant de porter plainte, ce qui amène le professeur à penser qu'il n'est pas comme les autres. Challenger accepte de révéler à Malone sa découverte : il aurait découvert des dinosaures encore vivants lors d'une expédition en Amérique du Sud. Et il compte bien monter une expédition pour retourner sur les lieux et prouver à la communauté scientifique la véracité de son récit.
Pour impressionner Gladys, la jeune femme qu'il aime, Malone accepte de rejoindre l’expédition de Challenger, qui compte également le professeur Summerlee et Lord John Roxton, chasseur réputé. Le jeune journaliste relate leur périlleuse aventure à travers des lettres qu'il envoie à Londres, sans se douter que ses écrits passionnent bientôt toute l'Angleterre.
"Demain donc, nous disparaissons dans l’inconnu. Je confie ce récit à un canoë qui va descendre la rivière. Peut-être sont-ce là mes derniers mots à ceux qui s’intéressent à notre destin (...)"
Les quatre hommes atteignent finalement un gigantesque plateau rocheux avec l'aide de leurs guides indigènes. Ils entreprennent d'y pénétrer grâce à un arbre abattu en travers d'un profond ravin. Gomez, l'un des porteurs, tient à mener une vengeance personnelle contre Lord Roxton qui a tué son frère des années auparavant. L'indien condamne les quatre hommes à errer sur le plateau en détruisant leur pont de fortune, avant d'être finalement abattu. Décidant d'explorer ce « monde perdu » isolé du monde extérieur par des falaises abruptes, Challenger, Malone, Summerlee et Roxton sont bientôt confrontés à la faune sauvage du plateau composée de créatures préhistoriques comme des Iguanodon, Plésiosaures ou des Megaloceros. Malone baptise le lac central du plateau "lac Gladys" en honneur à sa future épouse.
Roxton et Malone se joignent à des indigènes locaux après qu'une tribu d'homme-singes ait enlevé Challenger et Summerlee. Ils arrivent juste à temps pour empêcher l'exécutions des deux professeurs et aident les indiens à chasser les homme-singes, et à prendre le contrôle du plateau, grâce à leurs armes à feux. Les quatre hommes découvrent finalement une caverne qui mène à l'extérieur.
Dès leur retour à Londres, les explorateurs présentent leur rapport à la communauté scientifique ainsi qu'un bébé ptérodactyle que Challenger a ramené vivant. Mais l'animal s'échappe du bâtiment et disparait dans le ciel de l'Angleterre... Peu après, Roxton partage avec ses compagnons des diamants découverts sur le plateau : Challenger ouvre un musée privé, Summerlee se retire pour classer des fossiles, et le chasseur repart en expédition.

Bibliographie :

Les Aventures de Sherlock Holmes comprennent quatre romans et cinquante-six nouvelles publiés entre 1887 et 1930.

Romans
Une étude en rouge (A Study in Scarlet, 1887)
Le Signe des quatre ou La Marque des Q (The Sign of the Four, 1890)
Le Chien des Baskerville (The Hound of the Baskervilles, 1902)
La Vallée de la peur (The Valley of Fear, 1915)
Recueils de nouvelles
Article détaillé : Liste des nouvelles de Sherlock Holmes.
Les Aventures de Sherlock Holmes (The Adventures of Sherlock Holmes)
Les Mémoires de Sherlock Holmes (The Memoirs of Sherlock Holmes)
Le Retour de Sherlock Holmes (The Return of Sherlock Holmes)
Son dernier coup d'archet (His Last Bow)
Les Archives de Sherlock Holmes (The Case-book of Sherlock Holmes)
Comment Watson apprit le truc (How Watson learned the trick), propre pastiche de Conan Doyle24 (1924)
Les Exploits du Professeur Challenger
1912 : Le Monde perdu (The Lost World)
1913 : La Ceinture empoisonnée (The Poison Belt)
1926 : Au pays des brumes (The Land of Mist)
1927 : La Machine à désintégrer (The Disintegration Machine)
1928 : Quand la terre hurla (When the World Screamed)



Autres récits

1892 : La Grande Ombre (The Great Shadow), récit lié à Napoléon et à son emprise sur l'Europe.
1896 : Les Exploits du brigadier Gérard (The Exploits of Brigadier Gerard) - Paru dans le numéro 140 de The Strand Magazine, inspiré de la vie du général d'Empire Gérard et du général Baron de Marbot
1897 : L'Oncle Bernac (Uncle Bernac). Aussi connu sous le titre : Un drame sous Napoléon 1er.
1903 : Les Aventures du brigadier Gérard (The Adventures of Gerard)

Autres romans

Le Mystère de Cloomber (The Mystery of Cloomber) (1889)
Micah Clarke (1889)
Girdlestone et Cie (The Firm of Girdlestone) (1890)
La Compagnie blanche (The White Company) (1891)
Raffles Haw (1892)
Les Réfugiés (The Refugees) (1893) – roman historique
L’Ensorceleuse (The Parasite) (1894)
Jim Harrison, boxeur (Rodney Stone) (1895). Aussi connu sous le titre : Rodney Stone ou les aventures d'un boxeur.
Le Drame du Korosko ou La Tragédie du Korosko (1896)
Hilda Wade, a woman with Tenacity of Purpose (1900, co-auteur)
Sir Nigel (1906)
Le Cas Oscar Slater
Le Crime du Congo (The Crime of the Congo), ouvrage militant dénonçant le Congo léopoldien (Londres 1909 et Paris 1910, réédition Bruxelles 2005)
Le Gouffre Maracot (The Maracot Deep) (1929)
Nouvelles
Sous la lampe rouge, recueil de 15 nouvelles liées à la vie médicale.
Mystères et aventures
Le Ravin de la digue de l'homme-bleu
Le Clergyman du ravin de Jackman
La Hachette d'argent
Une nuit chez les Nihilistes
Mon ami l'assassin
Contes de terreur
L'Horreur en plein ciel
L'Entonnoir de cuir
De nouvelles catacombes
L'Affaire de lady Sannox
Le Trou du Blue John
Le Chat du Brésil
Contes de crépuscule
La Main brune
Le Professeur de Lea House
B. 24
La Grande Expérience de Keinplatz
Une mosaïque littéraire
Jouer avec le feu
L'Anneau de Toth
Le Fiasco de Los Amigos
Comment la chose arriva
Le Lot n° 249
De Profundis
L'Ascenseur
Contes d'aventures
Les Débuts du Bimbashi Joyce
Le Médecin du Gaster Fell
Scènes de Borrow
L'Homme d'Arkhangelsk
Le Grand Moteur Brown-Pericord
La Chambre Scellée
Contes de l'eau bleue
Le Coffre à raies
Le Capitaine de l'« Étoile polaire »
Le Démon de la Tonnellerie
Le Voyage de Jelland
Déposition de J. Habakuk Jephson
La Petite Boîte carrée
Le monde perdu sous la mer
Contes de pirates
Le Gouverneur de Saint Kitt
Les Rapports du capitaine Sharkey avec Stephen Craddock
La Flétrissure de Sharkey
Comment Copley Banks extermina le capitaine Sharkey
La « Claquante »
Un pirate de la terre
Contes d'autrefois
La Fin des Légions
La Dernière Galère
À travers le voile
L'Arrivée des Huns
Le Concours
Le Premier Navire
Un iconoclaste
Maximin le géant
L'Étoile rouge
Le Miroir d'argent
Le Retour au foyer
Un point de contact
Contes du camp
Le Traînard de 1815
Le Pot de caviar
Le Drapeau vert
Les Trois Correspondants
Le Mariage du Brigadier Gérard
Le Seigneur du Château Noir
Contes du ring
Le Maître de Croxley
Le Seigneur de Falconbridge
La Chute de Lord Barrymore
Le Roi des renards
La Brute de Brocas Court
Contes de médecins
Une femme de physiologiste
En retard sur le temps
Sa première opération
La Troisième génération
La Malédiction d'Ève
Un document médical
Un médecin parle
Les Médecins de Hoyland
La Clientèle de Crabbe
Contes de mystère
On a perdu un train spécial
Le Chasseur de coléoptères
L'Homme aux montres
La Boîte laquée
Le Médecin noir
Le Pectoral du grand-prêtre
Le Salon du cauchemar
Autres contes
L'Épicier au pied-bot
Danger !
La Défense de l'accusé
L'Amnésie de John Huxford
La Retraite de signor Lambert
Une aventure au Foreign Office
Amoureux
Une question de diplomatie
Le Manoir hanté de Goresthorpe
Un faux départ
Les Os
Le Mystère de la vallée de Sasassa
Le Récit de l’Américain
L'Oncle Jérémie et les siens
John Barrington Cowles
Un vétéran
Une éprouvante nuit de Noël ou Ma conférence sur la dynamite
L'Histoire du cocher ou Les Mystères d'un fiacre londonien
Scandale au régiment
La Voix de la science
La Confession
Le Centurion
A deux doigts de la mort
La Pierre de Boxman's Drift
Le Choix du colonel
La Tragédie du Flowery Land
Un tableau de la Régence
Le Dernier Recours
La Fin de Devil Hawker
Gentleman Joe
Le Dernier Tireur
L'Héritière de Glennahowley
Les Tragédiens
Le Sort de l'Évangéline
Le Visiteur de minuit
Une bien triste histoire
Les Souvenirs du capitaine Wilkie
Le Voyage de la mort
Le Magazine de la paroisse
Horreur Pastorale
Le Visiteur inattendu
Idylle de banlieue (1892)
Un duo (1899)
Un début en médecine (1895)
Notre-Dame de la mort
Notre cagnotte du derby
La Pièce de musée
Les Lettres de Stark Munro
Retiré des affaires
L’Étrange Collègue
L’Île hantée


Liens

http://youtu.be/XWjgt9PzYEM Spiritualité
http://youtu.be/QHE9OD-NvrU Souvenir de Conan Doyle (foundation en Suisse)
http://youtu.be/9gKKq3T8S9c Film muet de Conan Doyle (1925) the lost world
http://youtu.be/L1a0qENQKr8 Le chien des Baskerville en Anglais (1939)
http://youtu.be/zUSoG2ZDdPI Le triomphe de Sherloch Holmès Soustitré en français


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Posté le : 07/07/2013 00:47

Edité par Loriane sur 09-07-2013 12:43:25
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Re: Pour ceux qui veulent tout savoir
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Et bien, j'en ai appris des choses ! Je mourrai moins idiote. Merci Loriane.

Posté le : 06/07/2013 10:42
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Par une aquarelle de Tchano

Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
.

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