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Isaac Stern
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Le 21 Juillet 1920 naît Isaac Stern

Un des plus illustres représentants de la première génération de musiciens américains formés entièrement outre-Atlantique, Isaac Stern considérait que sa notoriété de violoniste devait servir les causes les plus diverses, tant musicales qu'humanitaires.

Un musicien engagé

Isaac Stern est originaire d'Ukraine, région que la Pologne et l'U.R.S.S. se disputaient au moment de sa naissance, le 21 juillet 1920, à Kremenets, alors polonaise. Un an plus tard, il n'a que un an lorsque sa famille se fixe à San Francisco, où le jeune Isaac va étudier le violon... parce que son meilleur ami en fait autant.
Il reçoit de sa mère ses premières leçons de musique. À huit ans, il entre au Conservatoire de San Francisco où il étudie le violon avec Louis Persinger et Nahum Blinder
Il travaille avec Louis Persinger, un disciple d'Eugène Ysäye qui fut aussi l'un des maîtres de Yehudi Menuhin, puis avec Naoum Blinder – premier violon solo de l'Orchestre symphonique de San Francisco.
Ainsi formé dans la grande tradition de l'école franco-belge, il situe ses véritables débuts professionnels en 1937, lorsqu'il joue, à San Francisco, le concerto de Brahms sous la baguette de Pierre Monteux.
Son premier concert à New York est un échec.
Il perfectionne sa technique, élargit son répertoire et s'impose vraiment à partir de 1939. Sa carrière prend un essor international à la fin des années 1940.
C'est à cette époque qu'il commence à jouer avec le pianiste Alexander Zakin, qui sera son partenaire jusqu'à sa mort, en 1990.
Stern se produit dans le monde entier dans un répertoire très large, qu'il ne cesse d'enrichir. En 1950, il est à Prades au côté de Pablo Casals lorsque celui-ci consent à réapparaître en public.
Il découvre avec lui l'univers de la musique de chambre, qu'il pratique avec les invités du grand musicien catalan (Alexander Schneider, Paul Tortelier, Milton Katims), d'abord à Prades (1950-1952), puis à Porto Rico (1953-1961). Il incarne Eugène Ysäye dans le film Tonight We Sing (1953), de Mitchell Leisen.
En 1956, en pleine guerre froide, il est le premier musicien américain à effectuer une tournée dans l'ensemble de l'U.R.S.S. auparavant, Menuhin n'avait joué qu'à Moscou.
C'est la découverte de ses racines, et le début d'une amitié profonde avec David Oïstrakh.
L'année suivante, il s'envole pour Israël, où un autre élément de ses racines s'impose à lui.
Jusqu'alors, il ne s'était jamais senti réellement concerné par la question juive, malgré ses origines ; à partir de cette date, il n'aura de cesse d'aider la communauté musicale israélienne à s'imposer à l'échelon international.
Son engagement demeure placé sous le signe de la modération, lorsque les tendances extrémistes s'affirment avec trop de violence.
En 1960, il épouse une nouvelle cause : la défense de Carnegie Hall, la fameuse salle de concert new-yorkaise, sacrifiée sur l'autel de la spéculation immobilière.
Il prend la tête d'un comité de soutien et, six mois plus tard, la ville de New York accepte de racheter la salle, qui est sauvée.
Stern est alors nommé à la tête du comité artistique chargé de la gestion de Carnegie Hall.

Insatiable défricheur

En 1961, Isaac Stern forme, avec le pianiste Eugene Istomin et le violoncelliste Leonard Rose, un trio qui va marquer profondément ce genre en plus d'une vingtaine d'années d'activité.
Plus tard, il réunira un nouveau trio avec de plus jeunes partenaires, le pianiste Emanuel Ax et le violoncelliste Yo-Yo Ma ; ils seront parfois rejoints par l'altiste James Laredo.
Rien n'arrête Isaac Stern, qui commande des œuvres à des compositeurs de tous pays : en 1950, il avait créé le concerto de William Schuman, en 1954 la Sérénade pour violon, cordes, harpe et percussion de Leonard Bernstein ; viennent ensuite le concerto de George Rochberg en 1975, le Premier Concerto de Penderecki en1977, le concerto pour violon « L'Arbre des songes » de Dutilleux en 1985, le concerto de Peter Maxwell Davies en1986.
Entre-temps en 1979, cet infatigable voyageur ouvre les portes de la Chine à la musique occidentale, après la révolution culturelle, lors d'un voyage au cours duquel est tourné le film From Mao to Mozart : Isaac Stern in China « De Mao à Mozart : Isaac Stern en Chine », de Murray Lerner.
Isaac Stern participe aux débuts de Pinchas Zukerman, Itzhak Perlman, Yo-Yo Ma, Shlomo Mintz, Cho-Liang Lin et bien d'autres en leur facilitant l'accès aux meilleurs écoles américaines puis en jouant avec eux pour les présenter au public et les imposer.
Mais cet amoureux de la vie ne sait pas s'arrêter.
Un triple pontage coronarien en 1987 semble le laisser indifférent. Une nouvelle alerte en 2000 aura raison de lui : un an plus tard, il meurt à New York, le 22 septembre 2001.

« Être un musicien n'est pas un métier ; c'est un mode de vie. », écrit-il en introduction à son livre de souvenirs Mes 79 premières années. Jamais il ne s'est écarté de la ligne de conduite qu'il s'était fixée, jouer pour tout le monde, toutes les musiques et partout, à l'exception de l'Allemagne, où il s'était juré de ne jamais se produire.
Seule la mort de ses partenaires a dissocié les équipes qu'il avait formées.
Même fidélité à l'égard de ses instruments, deux Guarnerius del Gesù, le Vicomte de Panette , acquis en 1946, et l'ex-Ysä), sur lequel il a joué à partir de 1965.
Sa curiosité n'avait pas de limites : rares sont les violonistes qui ont exploré aussi profondément le répertoire, de Bach et Vivaldi aux plus modernes. D'autres violonistes possédaient certainement une technique plus performante que la sienne, mais il savait envoûter par le charme de son style, la chaleur de sa sonorité et l'enthousiasme de son jeu.
Alain PÂRIS


Discographie sélective

J.-S. BACH, Concertos pour violon no 1, BWV 1041, & no 2, BWV 1042, English Chamber Orchestra, dir. Alexander Schneider (1976)
Concerto pour deux violons, BWV 1043, avec Alexander Schneider, Orchestre du festival de Prades, dir. Pablo Casals (1950)
S. BARBER, Concerto pour violon, Orchestre philharmonique de New York, dir. Leonard Bernstein (1964)
B. BARTÓK, Concertos pour violon et orchestre no 1 et no 2, Orchestre philharmonique de New York, dir. Leonard Bernstein ; Rhapsodies pour violon et orchestre no 1 et no 2, Orchestre philharmonique de New York, dir. Leonard Bernstein
L. VAN BEETHOVEN, Concerto pour violon, Orchestre de Philadelphie, dir. Eugene Ormandy
intégrale des Trios pour piano, violon et violoncelle, avec Eugene Istomin et Leonard Rose (1970 et 1975)
A. BERG, Concerto pour violon « À la mémoire d’un ange », Orchestre philharmonique de New York, dir. Leonard Bernstein (1959)
J. BRAHMS, Concerto pour violon, Orchestre philharmonique de New York, dir. Zubin Mehta (1978)
Double Concerto pour violon et violoncelle, avec Leonard Rose, Orchestre de Philadelphie, dir. Eugene Ormandy (1964)
Sextuor no 1, avec Alexander Schneider, Milton Katims, Milton Thomas, Pablo Casals, Paul Tortelier (enregistré au festival de Prades)
D. CHOSTAKOVITCH, Trio pour piano, violon et violoncelle no 2, avec Emanuel Ax et Yo-Yo Ma (1987)
A. COPLAND, Sonate pour violon et piano, avec Aaron Copland
H. DUTILLEUX, Concerto pour violon « L'Arbre des songes », Orchestre national de France, dir. Lorin Maazel (1985)
A. DVOŘÁK, Quatuor pour piano et cordes no 2, avec Emanuel Ax, Jaime Laredo, Yo-Yo Ma (1996)
F. MENDELSSOHN, Concerto pour violon no 2, Orchestre de Philadelphie, dir. Eugene Ormandy
W. A. MOZART, les cinq Concertos pour violon et orchestre, Columbia Symphony Orchestra, English Chamber Orchestra, membres de l’Orchestre de Cleveland, dir. Alexander Schneider et George Szell
K. PENDERECKI, Concerto pour violon, Orchestre du Minnesota, dir. Stanislaw Skrowaczewski
F. SCHUBERT, Quintette à cordes en ut majeur, D 956, avec Alexander Schneider, Milton Katims, Pablo Casals, Paul Tortelier (festival de Prades, 1952)
Trios pour piano, violon et violoncelle, avec Eugene Istomin et Leonard Rose (1964 et 1969)
I. STRAVINSKI, Concerto pour violon, Columbia Symphony Orchestra, dir. Igor Stravinski
P. I. TCHAÏKOVSKI, Concerto pour violon, Orchestre philharmonique de New York, dir. Leonard Bernstein (1973)
A. VIVALDI, Concerto pour deux violons, op. 3 no 8, RV 522, avec David Oïstrakh, Orchestre de Philadelphie, dir. Eugene Ormandy 1955


Liens

http://youtu.be/wQmxw_rwSDw Mendelssohn Concerto pour violon
http://www.youtube.com/watch?v=gfbThcQ04aE Bach Sonata No. 1 in G minor, BWV 1001 Adagio
http://youtu.be/A7DbMEd7OdE Beethoven, Violin Concerto Op.61 & Isaac Stern..
http://youtu.be/8JyO9C3ZMuk Brahms concerto pour violon 3ème mouvement
http://youtu.be/P8Oo9m5s4Ss Kreisler's Schon Rosmarin



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Posté le : 21/07/2013 12:22
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Re: Les expressions
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« Ne pas s'en faire (une miette) »


Ne pas s'inquiéter ou se faire de soucis
Être insouciant


Lorsque vous répétez sans cesse à un angoissé de nature de ne surtout pas se faire de soucis, vous finissez par alléger la phrase en lui disant simplement "ne t'en fais pas !"
Il aura parfaitement compris que le 'en' désigne ici les fameux soucis qui l'habitent et contre lesquels il semble impuissant.
Notre locution est donc simplement une ellipse familière de "ne pas se faire de soucis".

Mais on trouve aussi parfois la "'miette'" accolée à l'expression. Pourquoi ?
Eh bien pour une raison simple : si la miette est depuis le XIIe siècle l'abréviation de '" mie'" pour désigner d'abord les tout petits bouts qui tombent du pain quand on le rompt, puis, au XVIe siècle, par extension, de petits morceaux de n'importe quoi, le mot a également eu le sens de "un tout petit peu", en rapport avec la taille moyenne d'une véritable miette.
Avec cet ajout l'expression est à comprendre comme "ne pas se faire de soucis, même pas un tout petit peu".

Posté le : 21/07/2013 11:22
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Ernest Hémingway
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Le 21 juillet 1899 naît Ernest Miller Hemingway "l'écrivain-héros"

Sa vie fut celle d'un guerrier, son parti pris d'anti-intellectualisme et son gout certain pour un exhibitionnisme de virilité
ont malheureusement enfermé son œuvre et sa personnalité dans une légende qui lui nuit.
Hemingway a mis les techniques d'un art raffiné, très travaillé sous des allures simplistes, au service d'une conception qu'il voulait exagérément sommaire, brutale, voire primitive de la vie.
Ses héros, qui, dans cette œuvre qui forme une longue chronique autobiographique, sont toujours lui-même, et peuvent paraître stéréotypés.
Laconique, individualiste, blasé, mais actif et viril, le héros de Hemingway est un être blessé, hanté par la mort, mais stoïque et qui cherche une évasion, presque un divertissement au sens "Pascalien", dans l'alcool, l'amour, la chasse et la pêche au gros.
Ses romans d'action cachent une quête, une méditation morale presque obsessive.

Famille, jeunesse

Ernest Miller Hemingway est né à Oak Park près de Chicago, le 21 juillet 1899. Il est le fils de Clarence Hemingway, médecin, et de Grace Hall, une musicienne dont le père était un grossiste en coutellerie très aisé.
C'est le deuxième enfant d’une famille qui en comptera six : Marceline, née en 1898, Ernest, Ursula, née en 1902, Madeleine née en 1904, Carol, née en 1911, et enfin, Leicester Clarence, né en 1915.
Ses deux parents avaient reçu une bonne éducation et étaient appréciés et respectés dans la communauté conservatrice de Oak Park.
Lorsque Clarence et Grace se marièrent en 1896, ils déménagèrent avec le père de Grace, Ernest Hall, raison pour laquelle ils ont appelé leur premier fils Ernest. Hemingway disait ne pas aimer son prénom, qu'il associait au héros naïf, même fou de la pièce d'Oscar Wilde L'Importance d'être Constant.
La maison de sept chambres de la famille dans un quartier respectable contenait un studio de musique pour Grace et un cabinet dentaire pour Clarence.
La mère de Hemingway donnait souvent des concerts dans les villages environnants. Hemingway adulte affirmait haïr sa mère, bien que le biographe Michael Reynolds souligne que Hemingway reflétait son énergie et son enthousiasme.
Son insistance à lui apprendre à jouer du violoncelle est devenu une «source de conflit», mais il a admis plus tard que les leçons de musique lui ont été utiles dans son écriture, comme dans la «structure contrapuntique» de Pour qui sonne le glas.
La famille possédait une résidence d'été appelée Windemere sur les rives du lac Walloon, près de Détroit dans le Michigan, une région habitée par les indiens Ojibways.
C'est là qu'Hemingway apprit avec son père à chasser, pêcher et camper dans les bois. En 1909, son père lui offre son premier fusil de chasse, pour son 10e anniversaire. Ses premières expériences dans la nature lui inculquèrent une passion pour l'aventure en plein air et la vie dans des régions éloignées ou isolées.
À partir de 1913, Ernest étudie à la High School d’Oak Park. Il découvre Shakespeare, Dickens, Stevenson, et participe activement à la vie sportive et culturelle de son école.
En 1916, ses premières histoires et poèmes paraissent dans Tabula et Trapeze, des revues littéraires de l’école. Après avoir obtenu son diplôme en 1917, Hemingway renonce à suivre des études supérieures pour devenir journaliste au Kansas City Star, sous l’influence bienveillante de son oncle paternel, Alfred Tyler Hemingway.

L'écrivain

Ernest Hemingway est le représentant le plus typique de ce qu'on a appelé la « génération perdue ». On désigne par ce terme, aux États-Unis, la génération jetée dans la Première Guerre mondiale, sacrifiée en quelque sorte aussi bien moralement que physiquement, car les survivants en étaient souvent revenus terriblement désabusés.
Ils étaient partis pour une croisade et n'avaient vu partout en Europe que des horreurs, des massacres absurdes et des victimes pitoyables.
Après une si retentissante faillite de leur idéal, il leur avait été impossible de croire plus longtemps aux notions de gloire, d'honneur, de patrie, qui avaient causé tant de souffrances.
Les œuvres des écrivains américains de cette génération ont donc remis en question toutes les valeurs morales et les vertus traditionnelles et exprimé avant tout un grand désarroi et un immense désenchantement.
Cependant, la vie a fini par être la plus forte. Peu à peu, les plaies morales se sont refermées et certains de ces écrivains, dont Hemingway, se sont efforcés de redonner sens et valeur à l'aventure humaine.
Aussi son œuvre dessine-t-elle une courbe assez harmonieuse, qui va du scepticisme négateur et profondément désespéré de ses premiers romans aux affirmations et au stoïcisme de sa maturité.

De l'innocence américaine à l'expérience européenne

Hemingway sortait d'un milieu très bourgeois et très pieux. Un de ses oncles avait été missionnaire en Chine, comme les parents de Pearl Buck.
Son père était gynécologue et sa mère, qui avait voulu devenir cantatrice, avait renoncé à sa carrière pour se consacrer au foyer. Elle semble avoir été très abusivement dominatrice.
Le couple s'était fixé dans une petite ville cossue de la banlieue de Chicago, Oak Park, où Ernest Hemingway passa toute son enfance dans une atmosphère assez étouffante et très puritaine, mais d'où il avait l'occasion de s'échapper tous les étés pour vivre en sauvageon, un peu comme Tom Sawyer ou Huckleberry Finn, dans la maison d'été de la famille, au milieu des bois qui entourent le lac des Wallons au nord du Michigan.
C'est là qu'il fit son apprentissage de chasseur et de pêcheur sous la conduite de son père.
Il a utilisé les souvenirs de cette époque dans tout un cycle de contes consacrés à la jeunesse d'un héros imaginaire, Nick Adams qui, en fait, n'est autre que lui-même.
Il aimait trop la vie et tenait trop à échapper à l'influence de sa famille pour accepter, comme le voulaient ses parents, de faire des études dans une université.
Dès sa sortie de l'excellente high school d'Oak Park, où il avait été un très bon élève, il se lança dans le journalisme et devint reporter au Kansas City Star, l'un des meilleurs quotidiens américains de l'époque.
Le rédacteur en chef lui imposa un certain nombre de règles qu'il ne devait jamais plus oublier : « Faites des phrases courtes. Faites des introductions courtes.
Servez-vous d'un anglais vigoureux. Soyez affirmatif et non pas négatif... »

Sur ces entrefaites les États-Unis entrent en guerre. Hemingway voudrait aller se battre en Europe, mais il ne peut s'engager à cause de sa mauvaise vue. Il ne réussit à partir qu'en avril 1918, lorsqu'il est accepté comme conducteur d'ambulance par la Croix-Rouge italienne.
Peu de temps après se produit le grand évènement de sa vie : le 8 juillet 1918, au petit jour, à Fossalta di Piave, sur le front austro-italien, alors qu'il distribuait du chocolat et des cigarettes en première ligne, un obus tombe sur un groupe d'hommes dont il faisait partie.
Un des hommes est tué, un autre est grièvement blessé.
Hemingway, touché lui-même aux jambes, prend ce blessé sur le dos et essaie de gagner l'arrière.
Il est par deux fois touché par un tir de mitrailleuse, mais il réussit à atteindre un poste de secours. Une vingtaine d'éclats d'obus sont extraits de ses jambes, et non deux cent trente-sept comme il le prétendit plus tard.
Il passa plus de trois mois à l'hôpital de Milan et dut rapprendre à marcher.
Il s'éprit d'une jeune infirmière américaine qui devait lui servir de modèle pour Catherine Barkley dans L'Adieu aux armes.
Il aurait voulu l'épouser, mais elle lui préféra un officier italien.
Il fut très éprouvé, semble-t-il, par cet échec. Bien qu'assez vite rétabli sur le plan physique, il resta longtemps malade nerveusement et souffrit en particulier d'insomnies torturantes.
Il lisait beaucoup – et buvait – pour oublier la rencontre avec la mort qu'il avait faite en Italie, sorte de plongée effrayante dans le néant qu'il décrivait ainsi à un ami : « J'ai senti mon âme, ou quelque chose comme ça, qui quittait mon corps, comme lorsqu'on tire un mouchoir de soie de sa poche par un coin. Elle tournoya autour de moi, puis revint, rentra de nouveau dans mon corps et je n'étais plus mort.

Son style

Son ambition était d'écrire. Il développe une forme d'écriture qui lui est personnelle et innovante, son style est elliptique, sans développement psychologique.
C'est un style, caractérisé par l'économie et la litote qui a influencé le roman du XXe siècle, comme l'ont fait sa vie d'aventurier et l'image publique qu'il entretenait.
C'est alors qu'il met au point son célèbre style, glacé, simple, rigoureux, qui note les faits avec une objectivité de procès-verbal. D'abord il remplace les développements psychologiques par le récit de l'action et du comportement – « behaviourisme » – des personnages.
Puis il utilise les mots vrais, techniques. Enfin, il tisse un réseau de correspondances qui crée une ambiance climatique ou linguistique.
« La prose, écrit-il, n'est pas de la décoration, c'est de l'architecture. »
Il ne dit donc pas « revolver », mais « Smith and Wesson 32 », pas « avion », mais « Junker 88 ».
Ce laconisme rejoint la critique morale. Vie et style sont démythifiés ensemble.
Et ce style discipliné est celui de la panique contrôlée. Puisqu'il faut mourir, autant le faire avec style.
Entre l'homme et la mort, il faut mettre le style. La mort, dont la blessure est l'annonciation, est le destin de tous les héros de Hemingway. Mais, face à elle, il y a le style, qui est affaire de stoïcisme autant que de rhétorique. Les techniques de style sont, chez Hemingway, de la même nature que les techniques de chasse, de pêche, de boxe, de tauromachie ou de stratégie.
Il s'agit à la fois d'évasion et de discipline. Une nouvelle comme « la Grande Rivière au cœur double » est tout entière une fiesta de technique. Le style de Hemingway n'admet pas plus de chiqué que celui du torero : il passe au ras des choses comme l'autre au ras des cornes. Il est célèbre et très imité.
Mais il n'est pas entièrement inventé. Il doit quelque chose à Mark Twain et à Stephen Crane, pionniers du réalisme américain, et à Flaubert, qu'il découvrit par l'intermédiaire d'Ezra Pound.
Bien qu'il l'ait pastiché dans The Torrents of Spring en 1926, il doit aussi à Sherwood Anderson, à Ring Lardner et à Gertrude Stein.
La théorie de l'« objet corrélatif » de T. S. Eliot explicite assez bien l'essence de l'art de Hemingway : « Le seul moyen d'exprimer une émotion de façon artistique, c'est de trouver un ensemble d'objets, une situation, un enchaînement d’évènements qui seront la formule de cette situation particulière, de telle sorte que, quand les faits extérieurs sont donnés, l'émotion est immédiatement évoquée. »
Ainsi, Hemingway décrit non pas une émotion, mais le geste et l'objet qui la matérialisent et la symbolisent. Ce nouveau roman, qui remplace l'analyse par la vision et met un terme à la littérature d'introspection et au romancier omniscient, doit naturellement beaucoup au cinéma.
Cette technique n'est pas simplement un autre moyen d'expression. Elle exprime autre chose – Marx et Freud sont passés par là : elle s'efforce de rendre perceptibles les neuf dixièmes de conscience immergée, que la logique ne saurait exprimer.
En ce sens, les recherches de Hemingway, si elles aboutissent à des résultats différents, ne sont pas sans rapport d'intention avec celles de James Joyce ou de Virginia Woolf, qu'il connaissait bien.
Cet art du geste plus que de la réflexion, cet art du relatif et de l'immédiat portent une morale de l'ambiguïté qui séduisit Sartre et une métaphysique de l'incertitude qui conquit les existentialistes.
Cette vision objective, ces gestes sans rime ni raison, ces actions sans commentaires ni projets sont ceux d'êtres perdus qui agissent à tâtons dans un univers où personne ne juge, n'espère, ne projette ni ne regrette, parce que rien n'a de sens. L'homme est réduit à ses faits et gestes, n'a plus ni espoir ni personnalité ; il ne cherche le combat que par goût du suicide, sachant que le néant – « nada » – triomphera toujours : « winner take nothing ». Le roman de Hemingway est une révolution de la conscience plus que de la littérature et exprime parfaitement le désespoir à la fois stoïque et épicurien d'une génération coincée entre deux guerres et qui fit la grande bringue parce qu'elle n'avait pas vraiment gagné la Grande Guerre.
Ce rapport entre le style et le sujet est évident dès 1926 dans le premier grand roman de Hemingway, Le soleil se lève aussi, The Sun also rises, qui porte en épigraphe la phrase de Gertrude Stein : « Vous êtes tous la génération perdue. » Dans ce roman à clés, Hemingway évoque magistralement la triste bringue des années folles. En ces clochards dorés de la bohème internationale, on reconnaît aisément les Américains de Paris, Harold Loeb, Donald Ogden Stewart, lady Duff Twisten. Mais l'action qui les conduit des cafés de Paris aux arènes de Pampelune ne mène nulle part. Ces touristes du désarroi tournent en rond dans des passions impuissantes, dont la blessure de guerre est, une fois de plus, le symbole. Mais, avec une verve mortelle et un chic fou, ils vivent dans une agitation passionnée, et ce chic est leur honneur : « C'est en somme ce que nous avons à la place de Dieu », conclut admirablement lady Brett.

Les premiers romans

Retour à la vie civile, et difficulté à se réadapter.
Il rompit avec ses parents, qui ne comprenaient pas ses difficultés, reprit du travail comme journaliste au Toronto Star, épousa Hadley Richardson et vint s'installer à Paris dès 1921.
Il s'imposa une discipline rigoureuse, se mêla très peu aux autres expatriés américains, comme on le voit dans Paris est une fête, fréquenta avant tout Gertrude Stein et Sylvia Beach, qui ont toutes les deux parlé de lui dans leurs mémoires, Autobiographie d'Alice B. Toklas et Shakespeare and Company.
Guidé par Gertrude Stein et le poète Ezra Pound, il s'efforça d'atteindre à un style aussi dépouillé et laconique que possible dans des récits très concentrés où il distillait l'essentiel de son expérience de la vie et de la mort – dans La Grande Rivière au cœur double par exemple.
Son premier recueil de nouvelles, De nos jours, In Our Time, parut à New York en 1925, mais n'attira guère l'attention.
C'est seulement lorsqu'il publia, en 1926, Le soleil se lève aussi, The Sun also Rises que Hemingway réussit à s'imposer. Le livre devint aussitôt un best-seller.
Le titre est un rappel de l'Ecclésiaste, et le sujet en est la génération perdue.
On y suit les allées et venues à Paris, puis à Pampelune, pendant les fêtes de la Saint-Sébastien, d'un groupe de jeunes gens complètement désaxés par la guerre.
Le monde où ils évoluent est absurde.
Tout n'y est que vanité.
Ils ont beau s'agiter, boire, essayer de partager la passion des aficionados espagnols pour les courses de taureaux, ils ne réussissent pas à meubler le vide de leur vie.
Il leur faut toute leur volonté pour ne pas céder au désespoir ni sombrer dans le chaos des cauchemars.
Ils ont peur de la nuit et, le jour, ils tâchent de se raccrocher à des occupations précises, à des rites : celui de la conversation, celui de la pêche, celui des courses de taureaux ; ils parviennent ainsi, tant bien que mal, à donner une forme et un minimum de sens à leur vie et à oublier le néant au-dessus duquel ils sont suspendus.
C'est seulement dans son second roman, L'Adieu aux armes, A Farewell to Arms, 1929, avec un retard de dix ans sur les évènements, que Hemingway a osé aborder le sujet de cette guerre qui l'avait si profondément marqué. Une des règles de son esthétique implicite est, en effet, qu'une émotion ne doit être évoquée qu'une fois l'émoi passé. L'Adieu aux armes est un livre ironique.
Le titre est emprunté à un poème patriotique anglais, mais on y voit tout au long que la guerre n'a aucun sens, plus particulièrement pendant la retraite de Caporetto et que l'amour ne vaut pas mieux.
Le héros, en effet, ambulancier américain comme l'auteur, après avoir conclu une paix séparée, c'est-à-dire déserté, et être passé en Suisse avec une jeune infirmière anglaise qu'il aime d'un grand amour sans phrases, s'aperçoit bientôt que le Destin auquel il croyait avoir échappé, en fait l'a pris à son piège.
Après quelques mois de grand bonheur dans la pureté de la neige et des Alpes, la jeune femme meurt dans une maternité de Lausanne à la suite d'un accouchement difficile, et le livre se termine sur une vision du héros partant sans but, le dos courbé sous la pluie.
Hemingway lui-même n'avait pas connu pareille épreuve.
Il avait réussi à oublier l'horreur de la guerre et l'absurdité de la vie en s'adonnant avec passion à deux divertissements, les courses de taureaux et la chasse, auxquels il a consacré deux livres : Mort dans l'après-midi, Death in the Afternoon, 1932 et Vertes Collines d'Afrique, Green Hills of Africa, 1935.


Après l'individualisme, l'engagement

Après le succès de ses premiers romans et son second mariage, il s'était installé en 1928 à Key West, à l'extrême pointe de la Floride, toujours en marge des États-Unis.
Il s'en éloigna même davantage quelques années plus tard en allant à Cuba où il résida, aux environs de La Havanejusqu'en 1960.
Tous ses loisirs se passaient à pratiquer sur son yacht, le Pilar, la pêche à l'espadon dans la mer des Antilles.
Bien que ce fût alors la « crise » aux États-Unis, il semblait complètement détaché des problèmes sociaux et préoccupé uniquement d'exploits sportifs et de littérature.
En fait, cependant, il s'était peu à peu rendu compte qu'il est difficile à l'individu isolé de faire seul son salut et qu'on ne peut pas vivre indéfiniment à l'écart des autres.
Telle est la leçon de En avoir ou pas, To Have and Have Not, 1937, roman assez décousu dont le héros, qui se nomme Harry Morgan comme le célèbre boucanier, est obligé, faute d'argent pour nourrir les siens, de se lancer dans toutes sortes d'aventures où, malgré tout son cran, il finit par succomber.
Il incarne avec une vitalité extraordinaire l'individualiste américain, l'homme de la « frontière » qui, pour défendre son droit à l'existence va jusqu'à la révolte armée contre les pouvoirs établis, mais qui, au moment de mourir, constate que « de quelque façon qu'il s'y prenne, un homme seul est foutu d'avance ».
Cette phrase marque la fin de l'individualisme quelque peu byronien de Hemingway.
Il n'est plus question pour lui, en 1937, de paix séparée. La guerre civile espagnole fait rage.
Le fascisme menace. Il est impossible dorénavant de vivre à part.
Qu'on le veuille ou non, il faut choisir : se solidariser avec ceux qui « en ont » ou se révolter avec ceux qui n'« en ont pas ». Hemingway n'hésita pas. Ses sympathies allaient aux seconds.
On le vit bien lorsqu'il partit pour Madrid en 1937 pour le compte d'un groupe de journaux américains.
Il fit de son mieux pour défendre la cause des Républicains espagnols devant le public américain, en écrivant en particulier le texte d'un film documentaire, La Terre espagnole, et une pièce de théâtre, La Cinquième Colonne, The Fifth Column, 1938.
Contrairement à ses habitudes, il entreprit aussitôt d'écrire un roman où il mettait en œuvre ses souvenirs récents sans même leur laisser le temps de se décanter.
Ce fut Pour qui sonne le glas, For Whom the Bell Tolls qui parut dès 1940. L'épigraphe empruntée à un sermon de John Donne était significative : « Nul homme n'est une île complète en soi-même ; chaque homme est un morceau de continent, une partie du Tout... La mort d'un homme me diminue moi aussi, parce que je suis lié à l'espèce humaine. Et par conséquent n'envoie pas demander pour qui sonne le glas. Il sonne pour toi. » Tel est bien le sens de ce livre qui est tout ensemble un récit d'aventures passionnant, un roman de guerre véridique, une épopée exaltante, une tragédie antique et une méditation sur le destin de l'homme.
Car, à propos d'un acte de sabotage très localisé, à l'arrière des lignes franquistes, Hemingway évoque le destin de l'humanité tout entière.
Le pont que le héros, Robert Jordan, a pour mission de faire sauter n'est pas seulement le centre de la guerre civile espagnole et d'un affrontement plus vaste entre le fascisme et l'antifascisme, il est le moyeu de la roue du destin qui, dans un mouvement giratoire irrésistible, entraîne aussi bien que les personnages du roman l'humanité tout entière.

La deuxième guerre mondiale

Hemingway était dorénavant, en un sens, un écrivain engagé.
Aussi, lorsque éclata la Seconde Guerre mondiale, prit-il tout de suite parti contre l'Allemagne nazie pour défendre les valeurs dont la Première Guerre lui avait semblé révéler la vanité mais dont il comprenait à présent le prix.
Il patrouilla pendant plusieurs mois sur le Pilar dans la mer des Antilles pour essayer de capturer ou de détruire un sous-marin allemand, puis, en 1944, se fit envoyer comme correspondant de guerre en Europe.
Il prit part au débarquement en Normandie le 6 juin, suivit et même parfois devança les troupes alliées dans leur marche sur Paris et assista ensuite aux très durs combats de la forêt de Hürtgen en Allemagne.
Cette partie de sa vie, cependant, n'a donné lieu à aucune transposition romanesque.
Au-delà du fleuve et sous les arbres, Across the River and Into the Trees, 1949 se passe à Venise après la guerre et représente, en somme, Hemingway sous les traits d'un colonel américain vieilli sous le harnois et épris, malgré son âge, d'une charmante jeune fille de l'aristocratie vénitienne.

Le vieil homme et la mer.

Son œuvre est somme toute un immense Bildungsroman, une longue autobiographie romancée, qui s'est déroulée parallèlement à sa vie avec un retard sans cesse décroissant depuis les premières nouvelles du cycle de Nick Adams jusqu'à son dernier roman, Le Vieil Homme et la mer, The Old Man and the Sea, 1952, où on le voit vieillard, en vétéran des luttes humaines, mais toujours prêt à foncer vers l'avenir et l'aventure.
Ce livre fut son chant du cygne, l'adieu de Prospero à ses sortilèges.
On l'a salué comme un chef-d'œuvre et il lui a valu d'obtenir le prix Nobel de littérature en 1954, mais ce n'est peut-être pas le plus grand de ses romans, bien que ce soit le plus sage.
Hemingway a voulu y définir l'essentiel de sa philosophie. Le vieux pêcheur à la Passion de qui nous assistons, nombreuses sont les métaphores chrétiennes représente l'homme aux prises avec les forces aveugles de l'univers qui cherchent à le détruire, mais qui ne peuvent pas vraiment l'écraser, parce que, comme l'a dit Pascal, « il sait qu'il meurt, et l'avantage que l'univers a sur lui, l'univers n'en sait rien ».
Cet univers, cependant, n'est pas qu'un continuel déchaînement de violence, il est aussi un continuum d'amour. Il existe entre toutes les créatures des liens de fraternité que le vieux pêcheur sent très bien. Il s'accuse même avec véhémence d'avoir par traîtrise capturé et tué ce grand poisson qui ne lui voulait aucun mal.
L'homme est condamné à mourir et à tuer pour vivre, mais peut trouver réconfort dans cette pensée que Robert Jordan avait pressentie et que le vieux pêcheur sait vivre à fond, à savoir qu'« aucun homme n'est jamais seul en mer ». À la notion de solitude irréductible du héros succède ainsi, au terme de cette œuvre, l'idée d'une vaste solidarité cosmique qui lie tous les êtres et tous les hommes.
Après ce roman, Hemingway ne sut plus que se pencher sur son passé, dans Paris est une fête , A Moveable Feast, 1952, ou revisiter les lieux où il avait été heureux, l'Afrique orientale et l'Espagne, d'où il rapporta non plus des livres cette fois, mais de simples reportages.
Sa vitalité en apparence intacte était en fait très diminuée. Il quitta Cuba en 1960 pour s'installer dans l'Idaho, mais dut bientôt se faire hospitaliser pour soigner son foie et son hypertension.
Quand il revient aux Etats-Unis en septembre 1960, après des voyages à Cuba et en Espagne, il ne se porte pas très bien, ni physiquement, ni mentalement.
Il est devenu impuissant, il se sent sombrer dans la cécité à cause du diabète, et il est touché par la folie ,en fait un trouble bipolaire qu'il subit toute sa vie. En décembre, le médecin George Saviers l'envoie se faire soigner dans la prestigieuse clinique Mayo du Minnesota, où il est traité par sismothérapie et par des sédatifs.
Il en ressort en janvier 1961, mais trois mois plus tard, il doit retourner se faire hospitaliser, d'abord au Sun Valley hospital, puis de nouveau à la clinique Mayo, où il reçoit de nouveaux électrochocs.

Sa mort

Il revient chez lui le 30 juin 1961, et deux jours après, le 2 juillet, ne pouvant supporter l'idée de sa déchéance physique et de son impuissance à écrire, il se tua chez lui d'un coup de fusil dans la tête.
il se suicide et pourtant autrefois, il avait blâmé son père pour son suicide, considérant cela comme un acte de lâcheté.
Le dossier médical d'Hemingway, rendu accessible en 1991, montra qu'il souffrait d'hémochromatose, diagnostiquée en 1961, une maladie génétique qui provoque de sévères dommages physiques et mentaux.
Cette maladie pourrait expliquer les nombreux suicides dans la famille Hemingway, son père, son frère, sa sœur et sa petite fille Margaux Hemingway.


Ses mariages

Ernest Hemingway se maria quatre fois :
Hadley Richardson du 3 septembre 1921 à janvier 1927. Un enfant.
Pauline Pfeiffer du 10 mai 1927 au 4 novembre 1940. Deux enfants.
Martha Gellhorn de novembre 1940 (trois semaines après son divorce) en 1945.
Mary Welsh Hemingway de mars 1946 jusqu'au suicide de Hemingway.
Il est le parrain du comédien français Claude Brasseur.

Son Œuvre

Romans


1926 : Torrents de printemps
1926 : Le soleil se lève aussi
1929 : L'Adieu aux armes
1937 : En avoir ou pas
1940 : Pour qui sonne le glas
1950 : Au-delà du fleuve et sous les arbres
1952 : Le Vieil Homme et la Mer, trad. Jean Dutourd, Gallimard, 1952, coll. Livre de Poche N° 946, 1963

Nouvelles

Recueils

1923 : Trois histoires et dix poèmes
1925 : De nos jours
1927 : Hommes sans femmes
1928 : 50 0000 Dollars
1933 : Le vainqueur ne gagne rien
1938 : La Cinquième colonne et 49 histoires
1961 : Les Neiges du Kilimandjaro et autres histoires

Nouvelles notables

1927 : Dix Indiens
1928 : Cinquante mille dollars
1936 : Les Neiges du Kilimandjaro

Traductions

1949 : Paradis perdu, recueil de nouvelles, trad. Henri Robillot, suivi de La 5° Colonne, pièce de théâtre en trois actes. Trad. de Marcel Duhamel, éditions Gallimard, 1949, coll. Livre de Poche N° 380, 381, 1961

Divers

1932 : Mort dans l'après-midi
1937 : Les Vertes Collines d'Afrique

Publications posthumes

1964 : Paris est une fête
1970 : Îles à la dérive, roman
1970 : En ligne. Choix d'articles et de dépêches de quarante années
1972 : E.H., apprenti reporter6
1972 : Les Aventures de Nick Adams (Nick Adams stories), œuvre posthume, recueil de nouvelles édité par Philip Young, paru chez Gallimard en 1977.
1984 : 88 poèmes
1985 : L'Été dangereux. Chroniques
1989 : Le Jardin d'Éden, roman
1995 : Le Chaud et le Froid. Un poète

Liens
http://youtu.be/irklTHzaMhQ Ernest par Hémingway
http://youtu.be/SKMqppVRSn0 Portrait
http://www.youtube.com/watch?v=Niu0oU ... e&list=PLBDB09476461490DE le vieil homme et la mer





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Posté le : 21/07/2013 10:08
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Le 21 juillet est le jour de la fête nationale Belge.

La Belgique est le plus petit pays d'Europe, il a mis près de deux mille ans à se rassembler et aujourd'hui encore il lutte pour son unité.
La Belgique, État improbable, n'en finit pas de s'interroger sur son identité, son passé, son présent et son avenir.

Il est à noter sur ce point du désaccord entre les deux "belligérants" linguistiques que ce fait à pour résultat de contraindre celui qui souhaite rédiger un article sur l'histoire de la Belgique à une prudence de sioux.
Il est regrettable de constater combien selon que l'auteur soit Flamand ou Wallon la version, purement historique, est différente. En effet il y a une quasi impossibilité d'exclure ce conflit d'un écrit, pour qui écrit sur l'histoire de la Belgique la neutralité impose un exercice de la plus grande complexité, car pour qui se refuse à toute polémique, il est ardu de trouver des renseignements fiables et non entachés de manipulations historiques. Ce conflit entre les deux peuples s'invite donc dans tous les documents, et fait douter du sérieux des sources et de leur fiabilité, celles-ci devenant rapidement des arguments de propagande politique. De ce fait, nous devons sans cesse naviguer entre deux vérités qui s'opposent.
J'ai donc tenter ici une synthèse des diverses sources, contradictoires, toutes plus passionnées et donc partiales.

La Belgique, il est vrai est un curieux État, guère plus étendu que la Bretagne, 30.000 km2, mais trois fois plus peuplé, composée de 10 millions d'habitants, né en 1830 de la scission des Pays-Bas.
À défaut d'une d'une langue commune, les Belges partagent un art de vivre original, tissé d'humour et d'épicurisme. Au carrefour de toutes les cultures ouest-européennes, ils ont en commun la bande dessinée et le football, la bière et le cyclisme, les Brueghel, Paul Rubens et René Magritte, Hans Memling et Charles Quint... ce qui n'est pas rien !

L'histoire

La Belgique est un état jeune dans un pays vieux. Si le royaume moderne des Belges, tel que nous le connaissons aujourd'hui ne fut fondé qu'en 1830, ce pays malgré tout prend ses racines dans l'antiquité romaine, et même selon l'historien médiéviste belge, Henri Pirenne la création de l'état Belge constitue la phase finale d'un processus commencé avec les celtes.
Les premiers peuples installés sur le territoire de la Belgique furent sans doute des Indo-Européens. Les archéologues ont trouvé des traces de populations tant celtiques à l’ouest que germaniques au nord.
Si l’on tient compte des fouilles archéologiques, on peut conclure que le territoire actuel de la Belgique, de même que le nord de la France, a pu être une zone de transition entre les cultures celtique et germanique.
Par ailleurs, les écrits d’Hécatée de Milet vers 550 à vers 480 et d’Hérodote -484 à -425 nous apprennent également que les Celtes habitaient originairement une région qui s’étendait de l’ouest de la France jusqu’au sud-est de l’Allemagne, mais qui pourrait exclure le nord de la Belgique.
Constitués en tribus autonomes et rivales, ces peuples étaient unis par la religion druidique et la langue celtique.
C'est avec la conquête de Rome que les Belges entrèrent dans l'histoire.
En 57 avant notre ère, Jules César, lors de la guerre des Gaules, fit pénétrer ses légions dans la «Gaule belge».
Dès cette époque, César faisait la distinction entre les Celtes ou Gaulois, les Aquitains et les Belges.
César croyait que les peuples belges étaient issus des Germains. Il a même fait une énumération de ces Belges qui, sous le nom de Germani
Cette assimilation des Belges aux Germains n’a pas empêché César de considérer les Belges comme des Gaulois c'est à dire un peuple celte.
En réalité, certains peuples belges étaient originaires des régions germaniques à l’est du Rhin, mais furent vraisemblablement soumis à de fortes influences celtiques, alors que d’autres peuples étaient d’origine celte.
Parmi les nombreuses tribus du territoire de la «Gaule belge» qui résistèrent à l’occupation romaine.
La Belgique doit cependant rendre à César ce qui lui appartient, et en premier lieu son nom. C'est en effet le général romain qui parle le premier de "Belgae" les Belges en écrivant cette phrase laudatrice pour le peuple vaincu : "De tous les peuples de la Gaule, les Belges sont les plus braves !"
Dans l'introduction de son livre De Bello Gallico "La guerre des Gaules", César parle des Belges en ces mots: «Horum omnium fortissimi sunt Belgae.»
Autrement dit : «De tous, les Belges sont les plus valeureux.»
Cependant, ce qui nous paraît être un qualificatif désignant un trait de caractère positif, n'a pas le sens que nous entendons et le mot "brave" doit être replacé dans le contexte. En réalité, pour César, fortissimi signifiait les guerriers les plus «violents» ou les plus «sauvages», et ce, parce qu'Ils aimaient la bagarre et qu'ils étaient les plus éloignés de Rome, centre de la civilisation.
C'est d'ailleurs en Belgique, donc en Gaule belge, que César essuya sa plus sanglante défaite.
Ambiorix, le chef des Éburons, avait surpris les Romains dans la vallée du Geer et avait exterminé entièrement deux légions , c'est à dire 6000 soldats.
Arrivé trop tard en renfort avec le reste de son armée pour éviter le massacre de ses légions, César poursuivit Ambiorix qui se réfugia dans la forêt ardennaise où il ne parviendra jamais à le surprendre.

Cela dit, certains historiens laissent croire que les peuples belges s’étaient déjà formés dès le IVe siècle avant notre ère, alors que d’autres situent cette mixité plutôt vers le IIe siècle.
À l’époque de la conquête des Gaules, en 57 avant notre ère, la Gaule belge s’étendait entre la mer du Nord, la Seine et la Marne, et comptait quelque 500 000 habitants répartis en une quinzaine de tribus.
Les Belgae parlaient des idiomes germaniques, fortement influencés par les parlers celtiques, mais d’autres historiens considèrent qu’il s’agissait d’idiomes celtiques fortement influencés par des apports germaniques.
Au temps dire, comme je le signale plus haut, que la confusion, la difficulté à séparer les deux cultures n'est pas récente, et même qu'elle remonte à l'époque romaine.

Établi dans la région de Tournai, le peuple franc fonde un premier grand État sur les ruines de l'empire romain, le «Regnum francorum» ou Royaume des Francs.
La France et l'Allemagne en sont issus.
Au Moyen Âge, la Belgique, qui n'est encore qu'un concept géographique et non national, est divisée entre d'innombrables seigneuries plutôt prospères et dynamiques, plus ou moins indépendantes : comté de Flandre, duchés de Brabant et de Hainaut, évêché de Liège...
Portion du royaume franc où s'élabore la puissance des Carolingiens dès le VIIe siècle, le centre de leurs domaines familiaux était situé dans la région liégeoise, la Belgique est divisée par Charlemagne de 768 à 814 en comtés, origine des circonscriptions féodales du Moyen Âge.
Le territoire belge divisé par le traité de VerdunAu lendemain du traité, le territoire est partagé entre la Francie et la Lotharingie. C’est ainsi que la Flandre, au nord, revient à Charles le Chauve, tandis que la Wallonie s’intègre aux territoires de Lothaire Ier. Ces derniers seront toutefois attribués au Saint Empire romain germanique quelques années plus tard.Après le partage de l’empire carolingien par le traité de Verdun en 843, la Belgique est divisée de part et d’autre de l’Escaut entre le futur royaume de France, auquel est rattaché le comté de Flandre et la Basse-Lotharingie, landgraviat de Brabant, comté de Hainaut, rattachée bientôt à la Germanie, cœur du Saint Empire romain germanique ; mais ces liens restent assez lâches comme en témoigne, notamment, la résistance des Flamands à l’annexion par Philippe le Bel voir la bataille des Éperons d’or en 1302.
Donc, le pays est déjà divisé en deux quand conformément au traité de Verdun en 843, les comtés de Flandre, de Boulogne et d'Artois, à l'ouest, font allégeance aux rois capétiens, mais avec réticence car ils tiennent à commercer librement avec les Anglais, ennemis traditionnels des Capétiens. Le comte de Flandre figure au premier rang des ennemis de Philippe Auguste à la bataille de Bouvines en 1214.
En Mars 1240 Les pères de l'Abbaye de Leffe rachètent une Brasserie voisine
L’Abbaye de Leffe rachète une brasserie située de l’autre côté de la Meuse toute proche. Les pères peuvent alors commencer le brassage de la bière qui compense une eau à la qualité peu certaine. La méthode utilisée est alors celle de la haute fermentation, procédé qui est toujours en vigueur chez la célèbre marque.
Le 18 Mai 1302 Les "Mâtines de Bruges"Les Flamands se révoltent contre l'occupant français et massacrent les soldats de la garnison à Bruges. Cette journée est nommée "Mâtines de Bruges" par comparaison aux "Vêpres siciliennes" qui chassèrent 20 ans plus tôt les Français de Sicile. Philippe le Bel, furieux, enverra sa meilleure armée en Flandres. Mais celle-ci sera vaincue près de Coutrai le 11 juillet. C'est la fin du rêve des rois Capétiens d'annexer les Flandres.
- À l'est de l'Escaut, on quitte le domaine capétien pour entrer dans le duché de Basse-Lorraine. Il fait partie du Saint Empire romain germanique et s'étend jusqu'au Rhin.
En 1339, profitant de la guerre entre France et Angleterre, la Flandre, le Hainaut et le Brabant-Limbourg
se lient par un pacte pour consolider leur indépendance. Ainsi s'efface la frontière de l'Escaut.
En 1384 La Flandre devient bourguignonne
Le dernier comte de Flandre trouve la mort. Son gendre, Philippe le Hardi, duc de Bourgogne obtient le territoire flamand. C’est ainsi que naissent les Pays-Bas bourguignons. Par la suite, Philippe le Bon annexera au territoire le comté de Namur, le duché de Brabant-Limbourg, les comtés de Hainaut, Zellande, Hollande et Frise. Il y ajoutera encore le duché de Luxembourg et la principauté de Liège.
Avec la bataille de Courtrai, le roi Philippe IV le Bel tente de remettre les Flamands dans le droit chemin mais il doit y renoncer... Il faudra attendre Louis XIV et le traité d'Aix-la-Chapelle de 1668 pour que la Flandre méridionale, autour de Lille, Boulogne et Arras, entre dans le giron français !
Le 20 septembre 1460 meurt Gilles Binchois. Le plus célèbre représentant de l’école franco-flamande, Gilles Binchois, laisse au monde une œuvre profane et audacieuse. Influencé par l’Ars Nova mais aussi par la musique plus sobre de John Dunstable, le musicien belge vivant au service de Philippe le Bon à la cour de Bourgogne a composé de nombreuses chansons dont « Je ne vis oncques la pareille ». Mais il a aussi laissé des œuvres de musique sacrée.
En 1611 Rubens peint l'Érection de la Croix
L’exécution du triptyque "l’Erection de la croix" donne à Rubens le statut de véritable maître de la peinture flamande de son époque. Rubens a en effet atteint une maturité dans sa création qui se traduit par l’harmonie des couleurs, le travail sur la lumière et le mouvement. Peignant jusqu’à sa mort sans que son talent ne décline, Rubens sera le principal représentant du Baroque flamand.
le 29 Octobre 1702 Marlborough s'en va t'en guerre
Le général anglais John Marlborough s'empare de la ville de Liège qui appartenait aux espagnols. C'est le début de la guerre de succession en Espagne : l'Angleterre, l'Autriche et la Hollande soutiennent Charles d'Autriche, le prétendant au trône. Une chanson populaire française rendit le nom du général anglais légendaire.

Essor des villes et du commerce

Si l'histoire politique des principautés belges, qu'elles soient fief français ou terres d'Empire, se confond avec celle des Pays-Bas, eux aussi terre d'empire, à partir du XIIIe siècle, une société urbaine et marchande s'épanouit en territoire flamand ou brabançon, notamment autour de cités comme Gand, Louvain,Bruges ou Anvers qui deviennent de grandes places commerciales.

L'État bourguignon


L'œuvre d'unification des Pays-Bas, tentée par les ducs de Bourgogne, surtout Philippe le Bon, dans le cadre des États bourguignons, dont seule reste exclue la principauté ecclésiastique de Liège, est poursuivie par les Habsbourg. Ceux-ci héritent de ces territoires à la suite du mariage de Marie de Bourgogne, fille de Charles le Téméraire, avec le futur empereur germanique Maximilien d'Autriche (1477).
En 1493, leur fils, Philippe le Beau, devient maître des Pays-Bas, en passe de devenir État indépendant. Il épouse Jeanne la Folle, fille des Rois catholiques, souverains d'Aragon et de Castille. Le sort des Pays-Bas est désormais lié à celui de la maison d'Espagne.
Après la mort de Philippe le Beau, son fils Charles, dit Charles Quint, reçoit les Pays-Bas en 1515, en attendant d'hériter des Espagnes en 1516 et d'être élu à la tête du Saint Empire romain germanique en 1519.
Les Pays-Bas constituent dès lors un véritable État dont la puissance démographique, évaluée à 3 millions d'habitants en 1557 renforce la puissance économique.

Les Pays-Bas au temps de Charles Quint

Si Charles Quint, respectueux des libertés locales, gouverne les Belges avec fermeté, mais prudence, il n'en est pas de même de son fils Philippe II, qui monte sur le trône d'Espagne en 1556, héritant également des Pays-Bas.

Le soulèvement contre la domination espagnole

Les atteintes portées par Philippe II, devenu prince des Pays-Bas, aux libertés des provinces, provoquent une explosion du sentiment national, incarné par les comtes d'Egmont et de Hornes, qui sont exécutés à Bruxelles (1568).
La lutte pour les libertés politiques va de pair avec celle des calvinistes pour la tolérance religieuse alors que le souverain espagnol, soucieux avant toute chose de maintenir l’unité religieuse de l’Empire, entend appliquer les dispositions de la Contre Réforme en s'appuyant sur le concile de Trente.
Cependant, la résistance des catholiques wallons à l'emprise des protestants les amène à former la Confédération d'Arras en 1579 et à se rapprocher du gouverneur espagnol Alexandre Farnèse, qui reconquiert ensuite la Flandre et le Brabant entre 1581-1585.
Les rebelles intransigeants ont de leur côté conclu l'Union d'Utrecht en 1579, acte de naissance des Provinces-Unies qui marque la rupture de l'unité des Pays-Bas.

Des Habsbourg à l'indépendance

Les provinces du Sud, maintenues dans le giron du catholicisme, connaîtront la domination des Habsbourg d'Espagne jusqu'au début du XVIIIe siècle.
Véritable boulevard militaire des Provinces-Unies d'une part, les Pays-Bas méridionaux se trouvent d'autre part entraînés dans les guerres auxquelles participe l'Espagne.
Le cadre territorial de la future Belgique se précise ainsi au XVIIe siècle :
cession aux Provinces-Unies du Brabant septentrional et de la Flandre zélandaise, afin de contrôler les bouches de l'Escaut en vue d'empêcher le développement d'Anvers : par le traité de Münster en 1648 ;
-abandon à la France de l'Artois avec le traité des Pyrénées, en 1659, de la Flandre et du Hainaut français , voir les traités d'Aix-la-Chapelle en 1668 et de celui de Nimègue en 1678.

Sous la tutelle autrichienne 1713-1795

En 1713, le traité d'Utrecht remet les Pays-Bas méridionaux à l'Autriche.
Les souverains autrichiens ont le souci de promouvoir la prospérité des Pays-Bas méridionaux. Le réseau routier se modernise, la mortalité recule.
Le pays est l'un des plus peuplés d'Europe avec 100 habitants au kilomètre carré au Brabant et en Flandre.
La population est essentiellement rurale, Bruxelles et Liège restent des villes modestes et n'ont respectivement que 75 000 et 55 000 habitants ; La population bénéficie des nouvelles techniques agricoles encouragées par les physiocrates c'est à dire les économistes prônant le respect des « lois naturelles » et donnant la prépondérance à l'agriculture.
l'industrialisation qui règne dans toute l'Europe, draine dans son mouvement l'industrie wallonne qui connaît alors un est grand essor : charbonnages, métallurgie, verrerie, textile même, révolutionné par le machinisme naissant.
Mais comme toujours le niveau de vie qui s'améliore entraîne une augmentation rapide de la population et le prolétariat enfle, avec la disparition progressive des famines et des épidémies.
Cependant le progrès ne bénéficie pas à tous de façon unitaire et à la fin du XVIIIe siècle, si brillant pour la bourgeoisie et les privilégiés, la misère est malgré toujours grande dans les campagnes belges.
Au nom du despotisme éclairé, l'empereur germanique Charles VI puis sa fille Marie-Thérèse d'Autriche réduisent les prérogatives du clergé belge, limitent le développement des couvents, on verra les Jésuites chassés en 1773, et l'empereur taxe les biens ecclésiastiques.

1789/1795 Révoltes et révolutions

À la fin du XVIII e siècle, Alors que la France en révolution est à feu et à sang, la Belgique en réaction contre des réformes conçues par Joseph II sans tenir compte des particularismes locaux, on voit le fait national belge devenir réalité :
La révolution brabançonne en 1789 chasse les Autrichiens, réunit à Bruxelles les états généraux, qui n'ont pas siégé depuis 1632, et qui proclament, le 11 janvier 1790, "l'indépendance des États belges unis".

Bataille de Jemmapes

Mais les Belges se divisent, et les Autrichiens réoccupent leur pays en décembre 1790 ;
En effet ceux -ci ont en sont chassés par les Français, voir la bataille de Jemmapes en novembre 1792.
Les Autrichiens l'occupent à nouveau du 18 mars 1793 avec la victoire de Neerwinden. Le 26 juin 1794 c'est la bataille de Fleurus.
La France, finalement victorieuse, l'annexe le 1er octobre 1795, y compris le pays de Liège, et l'Autriche reconnaît le fait accompli au traité de Campoformio le 17 octobre 1797 et la cession des Pays-Bas méridionaux à la France.

La Belgique française de 1795-1815

Le régime français de 1795-1815, unifie administrativement la Belgique, dont la division en départements, cadre des futures provinces belges de 1830, achève de détruire les autonomies provinciales et le régime féodal.
Les principes révolutionnaires qui agitent la France, liberté individuelle, égalité de tous devant la loi et le Code civil napoléonien y sont introduits. Napoléon rétablit la paix civile et religieuse compromise par les persécutions de la Convention et du Directoire ; le pays retrouve une prospérité économique, mais la conscription rend le gouvernement impopulaire.

Le royaume des Pays-Bas de 1815-1830

Lors de l'effondrement de l'Empire en 1814 , les Alliés et surtout l'Angleterre reviennent à la vieille idée de barrière destinée à contenir la France, l'hégémonie de l'empire Napoléonien incite, l'Angleterre en premier lieu, à créer une zone tampon et ils décident le 21 juillet 1814 le principe d'une union des Provinces-Unies, des anciens Pays-Bas autrichiens et de l'évêché de Liège en un royaume uni des Pays-Bas, créé au profit du prince d'Orange, devenu le roi Guillaume Ier le 16 mars 1815.
La Hollande et Belgique auraient pu former une monarchie puissante ; économiquement, la Hollande, commerçante et coloniale, offre un débouché à la Belgique, déjà fortement industrialisée.
Finalement l'hostilité des catholiques aux Néerlandais calvinistes et celle de la bourgeoisie francisée à l'usage du néerlandais comme langue officielle rendent l'union impossible.
Le 25 août 1830, exalté par la réussite de la révolution parisienne de juillet des trois journées de juillet 1830, Bruxelles s'insurge ; le 27 septembre, les troupes néerlandaises l'évacuent et, en octobre, elles abandonnent toute la Belgique, à l'exception de la citadelle d'Anvers.

L'indépendance en 1830.

Les états généraux proclament la séparation du Nord et du Sud le 29 septembre 1830 et, le 4 octobre, l'indépendance de la Belgique.

Le roi Léopold Ier

Le 3 novembre, le Congrès national est élu au scrutin direct et censitaire ; le 4, s'ouvre à Londres une conférence qui, le 20 janvier 1831, reconnaît l'indépendance de la Belgique et garantit l'intégrité et l'inviolabilité de son territoire, limité au nord par l'ancienne frontière de 1790.
Le Congrès élabore la Constitution qui sera promulguée le 11 février 1831 ; dès le 3, il offre la couronne au duc de Nemours, fils de Louis-Philippe, roi des Français, qui, redoutant l'hostilité de l'Angleterre, n'ose l'accepter pour son fils ; elle est alors proposée au prince Léopold de Saxe-Cobourg-Gotha, qui devient Léopold Ier, roi des Belges : il prête serment à la Constitution le 21 juillet 1831.
Cependant le 2 août 1831, les Néerlandais envahissent la Belgique, qui fait appel aux Français.
Ceux-ci délivrent le territoire belge, mais ils ne peuvent s'emparer d'Anvers qu'en décembre 1832.
Par ailleurs, le traité des Vingt-Quatre-Articles, par lequel l'Europe reconnaît l'indépendance de la Belgique, enlève à celle-ci, au profit des Pays-Bas, Maastricht, le Limbourg néerlandais et le Luxembourg de langue allemande le 14 octobre 1831 et lui impose la neutralité.

Et ce n'est qu'en 1839 que le roi des Pays-Bas reconnaît l'indépendance belge.
Le royaume de Belgique jusqu'à la « question royale » entre 1830- et 1951

Léopold II

La Constitution de 1831 fait de la Belgique une monarchie constitutionnelle. Léopold Ier de 1831-1865à , qui a épousé Louise-Marie d'Orléans, fille de Louis-Philippe, tente de maintenir l'union nationale, mais libéraux et catholiques, une fois l'indépendance assurée, accentuent leurs divisions.
Ils constitueront des partis séparés rivaux, les premiers en 1846, les seconds en 1868.
Sous Léopold II (1865-1909), la vie politique belge est d'abord dominée par le problème scolaire.
Les libéraux, bourgeois anticléricaux, exercent le pouvoir de 1847 à 1870 avec une interruption de 1855 à 1857 et de 1878 à 1884, les catholiques dans l'intervalle et de 1884 à 1914.
Le ministre libéral Frère-Orban, 1878-1884 fait voter une loi en 1879 réglant la question scolaire dans le sens de la laïcité.
Son successeur, le catholique Jules Malou en 1884, permet aux communes de remplacer leurs écoles neutres par des écoles confessionnelles, mais, face à une violente opposition des libéraux, il doit céder la place à Beernaert, catholique plus modéré de 1884 à 1894.
Le 16 Janvier 1875 Verlaine sort de prison
Condamné à deux ans d'emprisonnement, le 27 août 1873, le poète bénéficie d'une remise de peine pour bonne conduite et sort de la prison de Mons. Paul Verlaine avait été condamné pour avoir tiré deux coups de revolver alors qu'il était saoul sur son amant Arthur Rimbaud. Peu après sa sortie, il partira rejoindre Rimbaud à Stuttgart où ce dernier travaille en tant que précepteur.
Le 1 Avril 1875, découverte des iguanodons de Bernissart
A Bernissart en Belgique, des mineurs font la découverte de 29 squelettes d'iguanodons à 322 mètres de profondeur. Les reptiles dinosauriens sont en parfait état et mesurent près de 10 mètres de long. Ils seront exposés à l'Institut royal de sciences naturelles de Bruxelles

L'essor économique

Les atouts de la Belgique
Après 1860, la vie économique de la Belgique, qui compte alors 5 millions d'habitants, se développe rapidement sous l'impulsion du libre-échange.
Les activités sur lesquelles s'appuie son essor sont : une agriculture riche, aux procédés hardis, aux rendements les plus élevés d'Europe ; des sources d'énergie abondantes pour 17 millions de tonnes de houille en 1880, 24 en 1908 ; une production métallurgique et textile considérable ; un commerce extérieur dont le volume quadruple entre 1850 et 1890.
L'expansion économique est en outre bien desservie par d'excellents moyens de communication notamment le réseau ferroviaire le plus dense du monde, huit fois plus long en 1908 qu'en 1845, bien doublé par des canaux fluviaux ou maritimes.

L'orientation coloniale

Les capitaux belges s'investissent à l'étranger : compagnies de tramways en Europe, usines du Donets, dans le Donbass en Ukraine, du Brésil, de la Chine du Sud et de l'Afrique australe.
Surtout, orientant les Belges dans la voie de la colonisation, Léopold II, homme d'affaires avisé, fonde l'Association internationale africaine en 1876 et fait explorer par Stanley, le Congo – dont la propriété personnelle lui est reconnue par l'acte de Berlin, le 26 février 1885 et qui est érigé en État indépendant sous sa souveraineté.
Il en tire de gros bénéfices, mais est violemment critiqué pour ses méthodes d'exploitation qui pressurent les indigènes. Aussi Léopold II lègue-t-il finalement le Congo à la Belgique en 1908.
Le problème social et la représentation politique
Ce remarquable essor économique et colonial modifie la vie sociale et politique de la Belgique. Dans ce pays de bas salaires et de longues journées de travail – « paradis du capitalisme » selon les termes de Karl Marx, qui y avait vécu en exil –, une lutte va se développer sur deux terrains : le suffrage électoral et la législation sociale.

Le parti ouvrier belge

Un parti socialiste, le parti ouvrier belge (POB) est fondé en 1885 ; il recrute ses premiers adhérents surtout dans les régions industrielles dans les vallées de la Sambre et de la Meuse, agglomérations de Bruxelles, d'Anvers et de Gand ; ses chefs ne sont pas seulement des intellectuels, comme Émile Vandervelde et Destrée, mais aussi des ouvriers, tels le marbrier L. Bertrand et le tisserand E. Anseele.
Peu férus de théorie, ils créent coopératives, mutualités et syndicats.
Sur le plan politique, opposés au système électoral censitaire, ils forcent l'adoption, sous la pression de grèves, du principe du suffrage universel en 1892, mais l'Assemblée constituante le tempère par le vote plural qui accorde une ou deux voix supplémentaires aux électeurs pères de famille, jouissant d'une certaine aisance ou titulaires d'un certificat d'enseignement secondaire, la loi Nyssens.

Le parti libéral et le parti catholique

En même temps qu'il donne une représentation parlementaire aux socialistes, ce système aboutit, aux élections de 1894, à éliminer pratiquement le parti libéral.
Libéraux et socialistes réclament une nouvelle réforme électorale, et le ministre Paul de Smet de Naeyer fait adopter le scrutin de liste par province, avec représentation proportionnelle en 1899, ce qui permet au parti libéral de se reconstituer.
Le parti catholique conserve cependant la majorité absolue et gardera le pouvoir jusqu'à la Première Guerre mondiale il est représenté par Auguste Beernaert, 1884-1894 ; Paul de Smet de Naeyer, 1896-1907 ; Franz Schollaert, 1908-1911.
Il s'adapte à l'entrée des masses dans la vie politique par la constitution d'une aile démocratique, la Jeune-Droite, animée par Henry Carton de Wiart et attentive aux applications sociales de l'encyclique Rerum novarum en 1891.

Le règne d'Albert Ier 1909-1934

Albert Ier
Au début du règne d'Albert Ier, l'agitation contre la majorité catholique se développe : les socialistes recourent en vain à la grève générale d'avril 1913 avec 800 000 participants pour l'abolition du vote plural.
Le cabinet Charles de Broqueville de 1911-1918 fait adopter en 1913 le service militaire obligatoire et général.
La Première Guerre mondiale surprend donc la Belgique à l'apogée de sa puissance économique, mais en pleine réorganisation militaire.
Pendant la Première Guerre mondiale
Quand, le 2 août 1914, l'ultimatum allemand viole la neutralité belge, les luttes intérieures cessent aussitôt et, dès le 4 août, les deux chefs de l'opposition, le libéral Paul Hymans et le socialiste Émile Vandervelde, sont nommés ministres d'État.
L'invasion allemande submerge la Belgique, malgré la résistance du roi Albert autour de Liège et de Namur.
Le gouvernement doit se retirer à Anvers, puis à Furnes et finalement au Havre, tandis que l'armée belge, défendant avec héroïsme, derrière l'Yser par la bataille de l'Yser, les dernières parcelles du territoire national non occupées, s'intègre à l'aile gauche du dispositif allié.
Cependant le 17 Octobre 1914, les écluses stoppent l'avancée allemande sur le front de l'Yser
Afin de barrer la route de la mer aux Allemands, l’armée belge réfugiée derrière le fleuve côtier Yser ouvre les écluses pour immerger la plaine. Malgré leur infériorité numérique, et après des victoires dans la Marne, cette inondation artificielle permet aux Belges de stopper la progression ennemie et d’établir un barrage effectif tout au long de la guerre.
L'Allemagne tente alors d'exploiter, mais en vain, l'opposition entre la Flandre et la Wallonie, en décrétant la séparation administrative des deux régions en 1917.
La Belgique occupée ne cessa de témoigner, sous la domination des gouverneurs allemands, d'une dignité parfaite, soutenue par le cardinal Mercier, archevêque de Malines, et le bourgmestre de Bruxelles, Adolphe Max.
Le traité de Versailles en 1919 lui attribue Eupen et Malmédy et un mandat de la Société des Nations, SDN ancètre de l'ONU sur le Ruanda-Urundi, mais il n'est plus question de neutralité.

Société et faits divers

Durant la guerre, en 1915, le 12 Octobre Edith Cavell est assassinée. L'infirmière anglaise Edith Louisa Cavell est exécutée en Belgique par des soldats allemands. Elle est accusée d'avoir aidé des alliés à se rendre en Hollande pour reprendre le combat. L'infirmière-major d'une grande clinique bruxelloise travaillait en Belgique occupée. Grâce à son action, 170 hommes ont pu rejoindre les Pays-Bas en quelques mois. Au moment de son arrestation elle ne cherchera pas à nier, au contraire elle avouera tout à l'Allemagne.
Et le 11 Septembre 1917, Guynemer meurt, le pilote de chasse français est abattu aux commandes de son Spad près de Ypres en Belgique. Le corps de "l'as des as" qui compte 53 victoires à son actif et qui avait déjà été "descendu" sept fois auparavant ne sera jamais retrouvé.
Le 24 Avril 1920 à l'occasion des jeux olympiques d'Anvers, c'est la première apparition, du drapeau et du serment olympique. Après l’annulation des Jeux de 1916 pour cause de Première Guerre mondiale, Anvers est choisie pour accueillir ceux de 1920 en hommage aux souffrances endurées par le pays. Et pour la première fois, le drapeau aux cinq anneaux dessiné par Coubertin flotte sur le stade tandis que Victor Boin est le premier athlète à prononcer le serment olympique. Le serment, engageant l’esprit sportif et sa gloire, subira par la suite quelques évolutions. En 1972, il sera complété par un serment des arbitres.
EN 1929 le 10 janvier paraissent les premières aventures de Tintin
L'illustrateur Georges Rémi alias Hergé, publie dans le supplément du quotidien bruxellois "Le vingtième siècle", sa nouvelle bande dessinée: "Tintin au pays des soviets".
Suivie l'année suivante, le 23 Janvier 1930 , de la première de "Quick et Flupke"
Georges Rémy, alias Hergé, publie pour la première fois les aventures de "Quick et Flupke" dans le journal belge "le Petit vingtième", tout comme il l'avait fait pour "Tintin" un an auparavant. Les deux garnements bruxellois resteront pourtant dans l'ombre écrasante du jeune reporter.
Puis le 21 Avril 1938, c'est la naissance du Journal de Spirou
Créé sur l’initiative de l’éditeur Jean Dupuis, le Journal de Spirou paraît pour la première fois, en même temps que le personnage du même nom créé par Rob-Vel. Spirou signifie « écureuil » en wallon, référence que l’on retrouve par la présence de Spip au côté du célèbre groom. Contrairement à de nombreux magasines consacrés à la bande dessinée, l’hebdomadaire est publié sans interruption depuis cette date tandis que des albums de Spirou sont toujours publiés.
En politique on voit le 3 février 1958 la création du Bénélux
Le traité du Benelux signé entre la Belgique, le Luxembourg et les Pays-Bas assure aux trois pays une unité économique et leur permet d'adopter une politique commune sur les plans social et financier. Le siège de cette nouvelle union est installé à Bruxelles. Le mot Benelux est une contraction de Belgique, Nederland et Luxembourg.
Le 22 Janvier 1972 Elargissement de la CEE
A Bruxelles, l'Irlande, le Royaume-Uni, le Danemark et la Norvège signent un traité d'adhésion au marché commun européen. Dès le 1er janvier 1973, les Britanniques, les Danois et les Irlandais intègreront la CEE. En revanche, les Norvégiens, soumis à un référendum, refuseront d'entrer dans la Communauté européenne.
Le 25 Octobre 1972 est Eddy Merckx recordman de l'heure
Le cycliste belge bat le record du monde de l'heure sur le vélodrome de Mexico en parcourant 49,432 kilomètres. Il faudra attendre 29 ans pour que sa performance soit améliorée, le 27 octobre 2001, par Chris Boardman à Manchester. Le coureur anglais fera 49,441 km en une heure sur un vélo classique.
Le 23 janvier 1978, le Baron Empain est enlevé
Le baron belge Edouard-Jean Empain, 41 ans, PDG du groupe Empain-Schneider, est enlevé à 11 heures du matin en sortant de son domicile parisien, avenue Foch. Ses ravisseurs demanderont une rançon de 100 millions de francs puis de 40 millions. Pour faire pression sur la famille Empain, ils n'hésiteront pas à amputer leur otage de l'auriculaire. Au terme de deux mois de séquestration, le Baron Empain sera libéré le 26 mars après que l'un de ses preneurs d'otage se soit fait arrêter par la police.
Le 10 Juin 1979 ont lieu les premières élections du Parlement européen
Depuis le 7 juin, les citoyens des neuf états membres de la Communauté européenne élisent pour la première fois les députés du Parlement européen au suffrage universel direct. La plus forte participation est celle de la Belgique avec 91% et la plus faible celle de la Grande-Bretagne, avec 31%. En France, elle s'élève à 60%. Le Parlement, dont le siège est à Strasbourg a un rôle consultatif. Mais il est également compétent pour légiférer aux côtés du Conseil des ministres et exerce un contrôle sur la Commission.
Le 29 Mai 1985, le drame au stade du Heysel
Lors de la finale de la Coupe d'Europe des clubs champions, retransmise en direct dans toute l'Europe, les tribunes du stade de Heysel (Bruxelles) se transforment en champs de bataille mortel. Les affrontements entre les supporters de Liverpool et ceux de la Juventus de Turin feront 39 morts. Dans la bousculade, des corps sont piétinés et écrasés contre les grilles. Le match a quand même lieu : la Juventus l'emporte grâce à un penalty de Michel Platini, qui ignore la gravité du drame. Il refusera de revenir sur la pelouse du Heysel.
Le 29 Mars 1990 l'avortement est dépénalisé en Belgique
La Chambre des députés belges approuve la loi sur la dépénalisation de l'avortement à 126 voix contre 69 et 12 abstentions. Fervent catholique, le roi des Belges, Baudouin, affirme que sa conscience ne lui permet pas de signer le texte sur l'IVG. Il abdique pour une durée de 36 heures, en accord avec l'article 82 de la Constitution qui invoque "l'impossibilité de régner".
Le 30 Aout 1992 Michael Schumacher remporte sa première victoire à Spa
Un an après ses débuts dans le championnat, l’Allemand Michael Schumacher gagne son premier grand prix. Profitant des erreurs tactiques de ses concurrents, et notamment de Senna, quant aux choix des pneumatiques, il hisse sa Benetton sur le haut du podium. S’il n’obtient qu’une victoire lors de la saison 1992, il cumule assez de points et de podiums pour terminer à la troisième place du championnat, derrière les deux Williams de Mansell et Patrese, mais devant la McLaren du Brésilien.
Le 20 Octobre 1996 le peuple organise une "Marche blanche" contre l'affaire Dutroux
Une marche est organisée en Belgique pour protester contre les dysfonctionnements judiciaires et policiers liés à l’affaire Dutroux. Elle réunit plus de 300 000 personnes. Marc Dutroux, accusé de viols et meurtre sur plusieurs enfants et adolescentes, a été arrêté peu de temps auparavant. Il ne sera jugé pour ses crimes qu’en 2004 et sera condamné à perpétuité. Cette affaire bouleversera le système politique du pays. Quelques réformes judiciaires seront appliquées et une commission d’enquête - dont le rapport s’avèrera alarmant – sera mise en place.
En Juin 1999 La crise de la dioxine affaiblit la Belgique
De la dioxine est découverte dans les graisses animales destinées à l’alimentation de bêtes d’élevage. Ces produits d’origine belge ont été envoyés en France et ont nourri les volailles belges. Les produits seront retirés du marché aussi bien en Belgique qu’en Europe. La crise affectera fortement l’économie du pays et aboutira à la démission des ministres de la santé et de l’agriculture.
Le 23 Septembre 2002 La Belgique autorise l’euthanasie
Sous le gouvernement du Premier ministre Guy Verhofstadt, qui allia en 1999 six partis libéraux, socialistes et écologistes, une loi autorisant l’euthanasie est adoptée. La Belgique est ainsi le second pays, après les Pays-Bas, à appliquer cette réforme. Cette pratique reste tout de même contrôlée : les patients doivent être affligés d’une souffrance physique ou psychique insupportable et leur situation doit être sans issue.
Le 30 Janvier 2003 Le mariage homosexuel est autorisé en Belgique
Le gouvernement adopte une loi autorisant les couples de même sexe à s’unir par les liens du mariage. Toutefois, ils n’ont pas la possibilité d’adopter et la filiation leur est interdite. Il faudra attendre 2005 pour qu’un projet modifiant ces interdictions soit mis en place.
Le 28 Aout 2007 La Belgique s’enfonce dans la crise
Yves Leterme, chargé de former un gouvernement après les élections fédérales, démissionne faute de parvenir à un accord entre Flamands et Wallons. Depuis le 10 juin, la Belgique est privée de gouvernement à cause des divergences concernant le degré d’autonomie à attribuer aux territoires néerlandophones. Face à la montée en puissance des indépendantistes flamands auxquels Leterme est allié, la Belgique risque l’implosion. Rappelé quelques semaines plus tard, Yves Leterme jettera à nouveau l’éponge le 1er décembre suivant.

Le poison de la langue.

La question de la langue
L'« École de Liège », qui réclame l'intervention de l'État et de la législation dans le règlement de la question sociale, est représentée par Godefroid Kurth, l'abbé Antoine Pottier, Monseigneur Victor Doutreloux. Le syndicalisme chrétien belge s'avère très vigoureux.
La démocratisation pousse aussi le parti catholique à s'intéresser aux revendications flamandes, jusque là, la langue flamand était défavorisée au profit du Français. La majeure partie des voix qu'il recueille lui venant des régions agricoles flamandes. Dès les premières années de l'indépendance, la langue néerlandaise avait connu un renouveau littéraire, qui avait provoqué la naissance d'un mouvement politique flamingant, réclamant pour le néerlandais l'égalité de droits avec le français. Plusieurs lois lui donnent, entre 1873 et 1898, de larges satisfactions.
Quant à la question scolaire, l'enseignement religieux est rendu obligatoire 1895
La langue de l'enseignement dans les classes primaires sections préparatoires annexées aux écoles moyennes est le flamand dans la région flamandes du pays, le français dans la région wallonne et l'allemand dans les communes d'expression allemande.
Le français, langue de l'aristocratie
En 1830, date de son indépendance, la Belgique se divise alors en deux entités géographiques et culturelles distinctes. Pour la partie wallonne au sud, l'indépendance est l'occasion d'une séparation avec les Flandres, au nord. A la création du nouvel Etat, le français, alors langue des élites et de l'aristocratie, devient langue officielle et entraîne la vexation progressive d'élus flamands préoccupés de l'avenir de leur langue, ce n'est d'ailleurs qu'en 1930 que la première université en langue flamande est construite.
Un "mouvement flamand" se construit alors en réaction à cette situation. Un antagonisme latent se creuse au long du XIXe siècle entre les deux communautés principales du pays.
Une séparation linguistique et économique
Cette séparation devient autant linguistique qu'économique. Le commerce international qui se développe à la fin du XIXe siècle profite aux Flandres et à ses ports de Zeebruge par exemple alors que la Wallonie, dont l'économie était avant tout bâtie sur les industries lourdes et l'exploitation du charbon, est durement touchée par les conséquences de la crise de 1929.
D'autre part, entre les deux guerres mondiales, des épisodes isolés accroissent le fossé entre les deux communautés. A partir de 1930, le gouvernement central décide ainsi d'instaurer l'emploi exclusif du néerlandais en Flandres et du français en Wallonie dans l'administration et les écoles.
Par ailleurs, alors que la loi du 14 juillet 1932 prescrivait le néerlandais comme langue officielle de la Flandre et le français comme langue officielle de la Wallonie, elle autorisait l'enseignement de l'allemand dans la région d'Eupen et de Saint-Vith dans la région germanophone.
La loi de 1932 eut pour effet de poursuivre la francisation de Bruxelles, alors que la Flandre se néerlandisait. Quant aux établissements d'enseignement libres, ils échappaient au régime en vigueur de sorte qu'un enseignement primaire francophone pouvait toujours être dispensé en Flandre. On aura intérêt à lire deux affiches publiées en 1932 par la Ligue contre la flamandisation de Bruxelles.

Les langues en matière de justice

Plus tard, la Loi du 15 juin1935 sur l'emploi des langues en matière judiciaire garantit l’emploi des langues en matière judiciaire, notamment aux néerlandophones afin qu'ils puissent se défendre dans leur langue :
Article 1er
Devant les juridictions civiles et commerciales de première instance, et les tribunaux du travail dont le siège est établi dans les provinces de Hainaut, de Luxembourg, de Namur et dans les arrondissements de Nivelles, Liège, Huy et Verviers, toute la procédure en matière contentieuse est faite en français. [L. 23 septembre 1985, art. 1er (vig. voy. L. 23 septembre 1985, art. 59 s., infra)].
Article 2
Devant les juridictions civiles et commerciales de première instance, et les tribunaux du travail dont le siège est établi dans les provinces d'Anvers, de Flandre occidentale, de Flandre orientale, de Limbourg et dans l'arrondissement de Louvain, toute la procédure est faite en néerlandais. [L. 23 septembre 1985, art. 2 (vig. voy. L. 23 septembre 1985, art. 59 s., infra)].
Article 2bis
Devant les juridictions civiles et commerciales de première instance, et le tribunal du travail dont le siège est établi dans l'arrondissement d'Eupen, toute la procédure en matière contentieuse est faite en allemand. [L. 23 septembre 1985, art. 3 (vig. voy. L. 23 septembre 1985, art. 59 s., infra)].

Malheureusement, toutes ces nouvelles mesures déclenchèrent de vivres polémiques, surtout parce que, les traductions des avis communaux n'étant pas interdites, elles ne s'appliquaient qu'en Flandre.
Les Flamands exigèrent donc la suppression de ces traductions. Le gouvernement dut constamment interpeller les communes durant plus d'une décennie afin de faire respecter l'unilinguisme régional, ce qui démontrait que la loi était peu respectée, surtout en Wallonie.
Ces diverses lois linguistiques finirent par donner satisfaction aux Flamands, mais les francophones de Flandre et les Flamands de Wallonie furent tous laissés-pour-compte.
Si la loi n’était pas respectée dans beaucoup de communes, c’était le plus souvent dans le sens d’une ouverture à l’autre communauté, rarement pour écraser une minorité. Ce non-respect atténuait en quelque sorte la rigueur de la loi, mais exaspérait les flamingants qui devinrent plus virulents.

La seconde Flamenpolitik seconde guerre mondiale de1939-1945.

En mai 1940, les troupes allemandes nazies envahirent la Belgique.
Les Allemands favorisèrent les Flamands au détriment des Wallons francophones; ils considérèrent les Flamands comme un «peuple frère» germanique, à peine inférieur à la «race allemande».
Le 14 juillet 1940, Adolf Hitler ordonna de «favoriser autant que possible les Flamands, mais de n'accorder aucune faveur aux Wallons».
C'était encore une Flamenpolitik déjà pratiquée lors de la Première Guerre mondiale.
Le Vlaams Nationaal Verbond (VNV), le Rassemblement national flamand, fut chargé de faire régner l'ordre nouveau en Flandre. Les prisonniers de guerre flamands purent regagner leur foyer, mais les 65 000 prisonniers wallons, associés aux francophones, demeurèrent dans les stalags, les camps de prisonniers de guerre.
Adolf Hitler accorda une attention particulière aux revendications flamandes et octroya au flamand la protection la plus étendue. Les Wallons développèrent un ressentiment non seulement envers les Allemands, mais aussi envers les Flamands.
Ils accusèrent tous les Flamands de collaboration dans la mesure où la politique allemande correspondait aux aspirations nationalistes flamands.
Il est vrai que le VNV, devenu fasciste, travailla activement aux côtés des nazis, mais certains Wallons ont aussi collaboré avec l'occupant nazi. Ce n'était pas là un problème flamand, mais un problème «belge» général. La plupart des Flamands réagirent avec une certaine froideur et une certaine méfiance devant les nazis; ils conservèrent leur caractère «klein katholiek».
En réalité, la bourgeoisie francophone se servit du prétexte de la guerre pour tenter de se débarrasser définitivement du mouvement flamand.
La Seconde Guerre mondiale mit les réformes linguistiques sous le tapis et offrit aux partisans du français l'occasion de développer une grande contre-offensive. C'est pourquoi les conséquences de la collaboration furent catastrophiques pour le mouvement flamand.
La répression allait s'abattre durement.

L'après-guerre

Les élections de 1919 inaugurent le régime du suffrage universel sans voix supplémentaires.
Désormais, socialistes et catholiques se disputent la première place pour obtenir la majorité absolue ; les libéraux, moins nombreux, apportent le plus souvent aux catholiques leur appoint pour constituer des cabinets de coalition. La poussée du nationalisme flamand complique encore la lutte des partis.
La législation sociale se complète, mais la grande dépression de 1929 entraîne un chômage important.

Léopold III 1934-1951

Après la mort accidentelle d'Albert Ier en février 1934, Léopold III, dans une Europe en fièvre, ramène la Belgique à une neutralité volontaire, qui n'empêche pas son territoire d'être, une fois de plus, violé.
Attaquée le 10 mai 1940, en même temps que les Pays-Bas et le Luxembourg, la Belgique est occupée à nouveau par les Allemands.

Pendant la Seconde Guerre mondiale

Le 28 mai, le roi des Belges, comme chef suprême de l'armée, capitule, et regagne le château de Laeken, tandis que des membres de son gouvernement, présidé par le catholique Hubert Pierlot, 1939-1945, partent pour Londres, d'où ils dirigeront la résistance belge.
Se déclarant prisonnier de guerre, le roi se tient, pendant quatre ans, à l'écart des affaires publiques.
Mais, bien que s'abstenant de toute collaboration avec l'Allemagne, il rencontre discrètement Hitler, au cours d'une entrevue à Berchtesgaden en novembre 1940.
Par ailleurs, veuf de la princesse Astrid de Suède, qui jouit d'une grande popularité auprès des Belges, il épouse en 1941 Liliane Baels, qui devient princesse de Réthy.
Ce remariage avec une femme considérée par certains comme une intrigante et l'attitude ambiguë du monarque vis-à-vis de l'Allemagne et du gouvernement en exil lui sont vivement reprochés, contribuant, après la libération du territoire belge, à la naissance de la « question royale ».
En attendant le règlement de cette dernière, le Parlement confère à son frère, le prince Charles, la régence le 20 septembre 1944, alors que le souverain et ses proches ont été emmenés en Allemagne.
Libéré en 1945, Léopold se retire en Suisse.

La reprise économique de l'après-guerre

Le gouvernement, qui entreprend le redressement économique du pays, bénéficie de conditions exceptionnelles : les destructions sont relativement faibles, tandis que l'utilisation du port d'Anvers par les Américains a procuré des réserves considérables de dollars.
À la fin du conflit, la Belgique est le seul pays créancier des États-Unis.
D'autre part, le marché intérieur est rapidement assaini par l'opération de résorption de la masse monétaire, doublée d'un blocage des avoirs, réalisée par le ministre des Finances Camille Gutt en octobre 1944.

L'abdication en faveur de Baudouin


De 1945 à 1950, huit gouvernements se succèdent, les personnalités dominantes étant les socialistes Achille Van Acker et surtout Paul Henri Spaak, qui dirige la politique étrangère de la Belgique durant dix ans et se fait l'apôtre de l'idée européenne.
En 1950, bien que rappelé par les Chambres et le gouvernement social-chrétien, conformément au référendum du 12 mars, Léopold III doit, devant l'opposition de la gauche, remettre ses pouvoirs à son fils, le prince Baudouin 1er août, en faveur duquel il abdique un an après 16 juillet 1951.

La fin des colonies belges


En 1960, prenaient fin les clonies belges, soit le Congo belge dont faisaient partie le Rwanda et le Burundi. Le 30 juin 1960, le Congo belge accédait à l'indépendance. Aussitôt, les Européens fuirent forcés de quitter l'Afrique. Des milliers de colons et de soldats belges revinrent en Belgique et durent être reclassés. Ce sont les conséquences du retour des Belges au pays qui eurent des répercussions par la suite.
En effet, afin de redresser les finances de l'État, le premier ministre Gaston Eyskens fit adopter la loi du 14 février 1961, dite Loi d'expansion économique, de progrès social et de redressement financier, ou plus simplement par dérision la «Loi unique», une loi proposant un programme d'austérité suite à un endettement public important et à la perte du Congo belge. Cette loi suscita des remous dans les rangs libéraux et sociaux chrétiens; elle fut à l'origine de la grève générale de l'hiver 1960-1961, laquelle dura quatre mois. La grève fut totale en Wallonie, alors qu'elle fut peu suivie en Flandre. C'était là une autre scission entre francophones et néerlandophones!
À la suite de cette période troublée, de nombreux Wallons commencèrent à être favorables à un fédéralisme qui accorderait à la Wallonie une pleine autonomie aux plans économique et social. Cette tendance au fédéralisme se transmit aussi en Flandre. Cependant, alors que les revendications de la Wallonie reposaient sur des motivations socio-économiques, celles de la Flandre portait alors essentiellement sur des raisons culturelles.

La fameuse frontière linguistique

À partir des années 1960, la vie politique fut dominée par le réveil des querelles communautaires entre Flamands et Wallons, ou entre Flamands et francophones bruxellois. Le compromis de la frontière linguistique évoluant au rythme des consultations populaires décennales ne convenait plus aux Flamands qui voyaient les francophones «agrandir» leur territoire de quelques kilomètres tous les dix ans. De là, est venu leur objectif d’établir une frontière linguistique définitive. Certains bourgmestres flamands, 278, soit près du quart avaient refusé de distribuer les formulaires qui comprenaient des questions d'ordre linguistique, car un tel formulaire avait révélé treize ans plus tôt la progression de la «tache d’huile» francophone à partir de Bruxelles.
Devant le mouvement de contestation flamande, la loi du 24 juillet 1961 (litt.: «Loi du 24 juillet 1961 prescrivant l'exécution en 1961 des recensements généraux de la population, de l'industrie et du commerce») entérina le «refus flamand» et prescrivit de faire les recensements sans poser de question relativement à l'emploi des langues.
Le pays connut ensuite une autre période de revendications flamandes jusqu'à ce qu’une loi traçât définitivement la frontière linguistique en consacrant l'unilinguisme de la Flandre et celui de la Wallonie, de même que le bilinguisme de la région de Bruxelles-Capitale.
La loi du 8 novembre 1962, qui entrait en vigueur le 1er septembre 1963, fixait définitivement la frontière linguistique entre la Flandre et la Wallonie, mais elle prévoyait aussi des «accommodements» pour les Flamands et les Wallons résidant dans les communes mixtes appelées «communes à facilités».
En raison des problèmes reliés à la mauvaise crédibilité des recensements, ce ne sont pas ceux de 1930 et de 1947, sans valeur scientifique parce qu’ils généraient des conséquences administratives, ce qui faussait le jeu, mais les recensements précédents ne l’étaient guère plus qui ont déterminé les communes à facilités, mais les études menées sur le terrain par le Centre Harmel: selon que la majorité s’était déclarée de langue néerlandaise ou française, la commune faisait partie de la Flandre ou de la Wallonie. En réalité, la fameuse «frontière linguistique» fut fixée en deux temps: une première fois en 1962 pour la Flandre et la Wallonie, une seconde fois en 1963 pour délimiter la région bilingue de Bruxelles, placée comme un «îlot» en Flandre, car seulement 3,5 km séparent Bruxelles de la Wallonie en passant par la commune de Rhode-Saint-Genèse.
À la suite du rapport Harmel, 24 communes flamandes, 23 250 habitants ont été détachées de leur province wallonne et rattachées à une province flamande ou à un arrondissement flamand dans la province du Brabant.
De plus, 25 communes wallonnes soit 87 450 habitants qui faisaient partie d’une province flamande ont été transférées à une province wallonne ou à un arrondissement wallon dans la province du Brabant.
Le cas des Fourons, environ 5000 habitants suscita des débats houleux au Parlement belge.
Consultés par le Conseil provincial de Liège, les habitant se déclarèrent majoritairement en faveur de leur maintien dans la région de langue française avec des facilités pour les néerlandophones.
Pendant que 15 000 Wallons manifestaient à Liège, plus de 50 000 Flamands défilaient à Bruxelles.
Le Parlement trancha avec une majorité de 130 voix, mais seulement 20 Wallons et 13 Bruxellois s'étaient prononcés pour le transfert à la province flamande du Limbourg.
Ces décisions parurent contestables pour les francophones qui remirent en question la valeur scientifique des études, notamment dans les six communes des Fourons.
Évidemment, par la suite, il y eut des tractations et des manœuvre politiques.
Pour les Flamands, l'établissement de la frontière linguistique de 1962 constituait une avancée importante: l'agglomération bruxelloise était clairement définie et limitée à 19 communes.
Mais, pour les Flamands, la frontière linguistique consolidait les «conquêtes» francophones, notamment dans l'agglomération bruxelloise.
En bout de ligne, la Belgique se trouvait dotée de deux zones officiellement unilingues: la Flandre néerlandaise au nord et la Wallonie francophone au sud. Et à ce sujet, les Flamands et les Wallons étaient d'accord!

Les communes «à facilités» de 1962

Soulignons que les textes juridiques belges qualifient toujours de communes à régime linguistique spécial, ce que les citoyens ordinaires appellent généralement des communes à facilités.
Ces communes dites «à facilités» — juridiquement non reconnues en tant que communes bilingues — auraient été prévues pour faciliter l’intégration des francophones en Flandre et des Flamands en Wallonie.
La loi du 8 novembre 1962 prévoyait cinq catégories de communes qui pourraient déroger à la règle de l’unilinguisme territorial, avec un minimum de 30 % de minorités sans acquérir pour autant le statut de communes bilingues, sauf à Bruxelles.
Les chiffres entre parenthèses indiquent le nombre de communes avant la fusion de 1978:
Évidemment, cette sorte d'accommodement suscita un conflit idéologique entre la conception des francophones et celle des néerlandophones en ce qui concerne la notion des mots «nation» et «peuple».
Pour les néerlandophones, la nation est délimitée par le territoire où est parlée une langue donnée.
Par exemple, en France, c'est le français; en Allemagne, c'est l'allemand; en Italie; c'est l'italien, etc.
Pour les francophones de Belgique, la langue du citoyen est celle que doivent utiliser les administrations, peu importe où ils résident sur le territoire.
Autrement dit, les néerlandophones privilégient les droits territoriaux, les francophones les droits personnels.
Or, les droits territoriaux sont plus sécurisants pour une minorité, alors que les droits personnels sont moins contraignants pour une majorité. Il était donc normal que les droits territoriaux prévalent en Flandre et que les droits personnels soient préférés par les francophones.
Au plan géographique, il est possible de résumer les communes à facilités en trois types:
1) Les six communes de la périphérie bruxelloise:
Kraainem/Crainhem; Drogenbos; Linkebeek; Sint-Genesius-Rode / Rhode-Saint-Genèse; Wemmel; Wezembeek-Oppem.
2) Les dix communes de la «frontière linguistique» dont six en Flandre avec facilités en français :
Mesen / Messines; Spiere-Helkijn / Espierres-Helchin; Ronse / Renaix; Bever / Biévène; Herstappe; Voeren / Fourons et quatre en Wallonie avec facilités en néerlandais : Comines / Komen; Mouscron / Moeskroen; Flobecq / Vloesberg; Enghien / Edingen).

Les communes malmédiennes avec facilités limitées en allemand.


- La rapport Harmel de 1958
Un rapport élaboré par le Centre Harmel fut déposé le 25 avril 1958 au Parlement belge; le Centre était formé de se compose de 23 membres néerlandophones et de 22 membres francophones.
Le rapport allait servir de base pour les négociations sur les lois linguistiques de 1962-1963, ainsi que pour la révision de la Constitution de 1970.
Le rapport de Pierre Harmel était bilingue: à droite le texte français, à gauche le texte néerlandais, les deux versions ayant la même valeur juridique. Les conclusions de la «section politique» le Centre était divisé en trois sections qui traitaient des problèmes spécifiques: une «section politique», une «section culturelle» et une «section économique» furent les suivantes :
1) Il existe au sein de la nation belge deux communautés culturelles et linguistiques: la communauté wallonne et la communauté flamande;
2) Ces deux communautés sont homogènes et ce caractère doit être respecté. Les Flamands qui s’établissent en Wallonie, et les Wallons qui s’établissent en Flandre doivent s’adapter au milieu;
3) Par voie de conséquence, tout organisme public ou institutionnel privé remplissant une mission d’intérêt public, doit être, en principe, français en Wallonie, et néerlandais en Flandre;
4) L’agglomération bruxelloise doit être le bien commun de la communauté wallonne et de la communauté flamande. Wallons et Flamands doivent y jouir de droits culturels égaux. Leur individualité doit y être respectée et les moyens doivent leur être donnés de la maintenir et de la développer. (Chapitre III, F – c, § I, p. 266).
Les conclusions de la «section culturelle» (Chapitre I, p. 309) sont les suivantes:
1) Les principes ont fait l’objet d’un accord unanime de ses membres et peuvent se résumer comme suit:
2) Il existe en Belgique deux communautés culturelles : la communauté wallonne et la communauté flamande;
3) La première est de langue française, la seconde de langue néerlandaise;
4) Les deux communautés doivent être homogènes : en aucun cas, l’État ne saurait encourager la constitution ou le maintien de minorités linguistiques dans l’une ou l’autre communauté;
5) Il n’existe pas de communauté culturelle bruxelloise;
6) Il existe cependant une entité bruxelloise, bien commun des deux communautés culturelles, dans laquelle Wallons et Flamands doivent pouvoir conserver leurs caractères propres.
Il était clair que les deux grandes régions linguistiques devaient demeurer homogènes, sans le maintien de «minorités linguistiques». Ces principes sont repris à la page suivante (p. 310) :
1) La communauté wallonne et la communauté flamande doivent être homogènes. Les Flamands qui s’établissent en Wallonie et les Wallons qui s’établissent en Flandre doivent être résorbés par le milieu. L’élément personnel et ainsi sacrifié au profit de l’élément territorial;
2) Par voie de conséquence, tout l’appareil culturel doit être français en Wallonie et néerlandais en Flandre;
3) La communauté wallonne et la communauté flamande doivent conserver les enfants nés respectivement en Wallonie et en Flandre et émigrés à Bruxelles, de même que ceux qui sont nés à Bruxelles de parents originaires de Wallonie et de Flandre. Dans la capitale, l’élément personnel doit l’emporter sur l’élément territorial.

Les auteurs du rapport Harmel espéraient probablement que les minorités s’assimileraient et que les problèmes se résoudraient d’eux-mêmes après plusieurs années, mais les faits allaient démontrer que ce n'était guère le cas.
Les conclusions du rapport ne furent pas reprises intégralement dans les lois de 1962 et de 1963.
Pendant que les néerlandophones restaient convaincus que les «communes à facilités» étaient temporaires et destinées à disparaître progressivement en raison de l'assimilation des minorités, les francophones, pour leur part, croyaient que ces «facilités» étaient définitives et qu'elles leur accordaient des droits linguistiques permanents et immuables.
Cette interprétation divergente allait constituer plus tard une source de nouveaux conflits, notamment dans la région de Bruxelles-Capitale.

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Posté le : 21/07/2013 01:07
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Fète nationale Belge Abdication du roi 2
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- L'Université catholique de Louvain

En 1963, l'endiguement de la langue française, tant souhaité par les Flamands, semblait acquis, mais le conflit linguistique a rebondi en 1968 à propos de l'Université catholique de Louvain, demeurée bilingue et non encore néerlandisée.
De violentes manifestations exigèrent le départ des francophones aux cris de Walen buiten («Wallons dehors») et de Leuven Vlaams «Louvain aux Flamands».
Dans les années 1970, les Québécois, eux, criaient «le Québec aux Québécois». Rappelons qu’au cours de ces années tumultueuses des étudiants francophones invitaient à Louvain un ancien premier ministre en 1950, le Wallon Jean Duvieusart 1900-1977, qui défendait dans ses discours le statut bilingue de Louvain et osait déclarer: «Un Wallon qui apprend le flamand est un Wallon dénaturé.»
Ces mêmes étudiants chantaient «la Marseillaise» sur le balcon de l’hôtel de ville de Louvain; des professeurs francophones demandaient la fondation des écoles secondaires en français à Louvain.
Pour les Flamands, il s’agissait là de véritables provocations, et ce, très peu de temps après la fixation de la frontière linguistique.
Finalement, l’Université de Louvain fut coupée en deux et sa composante française déménagea dans la province du Brabant wallon: ce fut la création de l'Université de Louvain-la-Neuve.
Cette séparation fut très durement ressentie par les francophones et cet épisode marqua le début de la fin des partis nationaux. La bière Stella Artois qui se brassait auparavant à Louvain est aujourd'hui brassée à Leuven.

Fermeture des écoles francophones en Flandre

La loi du 2 août 1962 sur l’enseignement fit fermer les écoles francophones qui existaient encore dans la région de langue néerlandaise; la loi énonçait aussi que, dorénavant, seuls les enfants dont les parents étaient domiciliés dans les «communes à facilités» pouvaient s'inscrire dans les écoles francophones de ces communes.
Insatisfaits de cette loi estimée discriminatoire ainsi que des fermetures d’écoles, des parents francophones de Flandre introduisirent un recours contre cette loi devant la Cour européenne des droits de l’homme à Strasbourg.
Dans son arrêt du 23 juillet 1968, la Cour débouta les plaignants, car il n’y avait pas eu de violation des droits de l’homme du seul fait que la loi obligeait une école francophone à fermer ses portes en région flamande unilingue.
Le clivage entre les deux communautés gagna ensuite les formations politiques traditionnelles qui éclatèrent.
Devant tant de haine linguistique, certains se demandent ce que signifie en définitive l’expression pourtant répandue dans le monde de «compromis à la belge».
Cette expression signifie simplement que, dans les zones de conflits ethniques, linguistiques ou religieux, il est toujours possible de rechercher des solutions parfois très compliquées, voire difficilement applicables, mais qui évitent les bains de sang. En fait, s'il a coulé du sang dans les Fourons, jamais la Belgique n’a eu à déplorer un seul mort à cause des querelles linguistiques.

La partition territoriale des langues de 1970

Sous la pression tant des Flamands que des Wallons, l'idée s'imposa qu'il fallait modifier de façon fondamentale les structures politiques de la Belgique.
Toutefois, il a fallu attendre les réformes constitutionnelles de 1970-1971 et celles de 1980 pour transformer la Belgique en un État communautaire et régionalisé, puis celles du 1er janvier 1989 et du 15 février 1994 pour en faire un État fédéral.
Au cours de cette période, les Flamands durent batailler ferme pour obtenir la communautarisation du pays. De leur côté, les Wallons durent batailler ferme pour obtenir la régionalisation économique et les Bruxellois durent batailler de leur côté pour être reconnus par la Flandre comme une «Région» à part entière.
Dans l’ensemble des partis politiques, les partisans du maintien d’un État unitaire firent face à ceux qui voulaient plus de pouvoir pour les entités communautaires et régionales.
En 1970, le Parlement fédéral marquait son accord sur le texte de la Constitution révisée. On établit d’abord les quatre régions linguistiques voir Titre I, article 3bis, ensuite les trois communautés culturelles (Titre III) et, pour finir, les trois régions (chapitre IIIter). La Constitution révisée déterminait aussi les compétences des Communautés linguistiques (section III, article 59, § 2 et 3).
La Belgique a donc été partagée en trois communautés :
française, flamande et allemande et trois régions : la Région wallonne, la Région flamande et la Région bruxelloise.

L’année 1980 a vu la définition des compétences régionales, aménagement du territoire, logement, politique économique, etc.). En 1988-1989, l'enseignement a été communautarisé.
En 1993-1994, on a élargi les compétences, agriculture, commerce extérieur, programmes sociaux, etc. et accru les moyens financiers des gouvernements et parlements, communautaires et régionaux; et les conseillers régionaux ont été élus au suffrage universel.

Depuis les accords de Lambermont, votés le 7 juin 2001, les moyens financiers des Régions et Communautés ont été élargis une fois de plus, surtout les Communautés ont été les principaux bénéficiaires; l’État fédéral a transféré encore quelques-unes de ses compétences, notamment les compétences résiduelles relatives à l’agriculture, l’organisation et le contrôle sur les communes et provinces et le commerce extérieur. De plus, les Régions peuvent désormais disposer de certains moyens financiers d’une façon plus libre, en vertu de l’«autonomie fiscale».
Donc, avec la législation de 2000-2001, la Belgique a connu la cinquième phase de la réforme de l’État. Il est probable que dans l’avenir l’État belge connaîtra d’autres réformes.
Déjà, dans certains milieux wallons, on aimerait bien que la Communauté française disparaisse au profit de la Wallonie; certains membres du gouvernement wallon considèrent comme anormal le fait de financer à 80 % des projets de la Communauté française et d'être constamment ignorés de la part de ce même gouvernement communautaire.
Après 25 ans de réformes constitutionnelles, on peut affirmer que la Belgique a davantage changé qu’aucun autre pays occidental, démocratique et industriel.
Le principe de la séparation territoriale des langues est maintenant scellé par la partition du pays en quatre zones ou régions linguistiques.
La Belgique compte aujourd’hui trois langues officielles: le néerlandais, le français, l'allemand.
Le pays comprend également, rappelons-le, trois communautés, la Communauté française, la Communauté néerlandaise et la Communauté germanophone et trois régions, la Région flamande, la Région wallonne et la Région de Bruxelles-Capitale.
Pour enrayer le mouvement, qui menaçait d'extinction la minorité bruxelloise néerlandophone et conduisait à une fusion géographique du Grand-Bruxelles avec la Wallonie, les Flamands ont obtenu, d’une part, que l'agglomération bruxelloise, limitée à 19 communes, reste officiellement bilingue, d’autre part, que les communes ceinturant l'agglomération demeurent flamandes, dans six d'entre elles, la population de langue française dispose de «facilités».
Or, les nationalistes flamands voudraient bien que Bruxelles revienne à la Flandre, mais beaucoup de Bruxellois francophones s'y opposent farouchement; même la plupart des Bruxellois flamands s’y opposent.
Dans les années quatre-vingt, le président du FDF, le Front démocratique des francophones, parti francophone bruxellois, André Lagasse, développa l’idée d’un «corridor francophone», Kraainem, Wezembeek-Oppem et Rhode-Saint-Genèse qui devrait fusionner l’agglomération bruxelloise avec la Wallonie.
Depuis lors, l’idée a commencé à se répandre, mais on devine les conflits en perspective! Mais les ténors de la politique belge considèrent cette idée comme farfelue.

Cela dit, il convient de distinguer deux types de «régions»:
-les quatre régions linguistiques (la région de langue française, la région de langue néerlandaise, la région bilingue de Bruxelles-Capitale et la région de langue allemande), qui correspondent à des frontières linguistiques;
-les trois gouvernements régionaux s'occupant d'affaires régionales: la Région flamande, la Région bruxelloise et la Région wallonne.
Quant aux provinces et aux communes, elles ne disposent d'aucune juridiction en matière de langues, si ce n'est par les écoles. Cependant, les autorités provinciales doivent appliquer les lois linguistiques prescrites par la législation belge, ainsi que les décrets de leur communauté et région respectives. Au plan juridique, une commune peut faire tout ce qui ne lui est pas interdit, mais elle est contrôlée par les autorités de tutelle, telles que la Communauté, la Région et la province.
Entre la Constitution de 1831 et celle de 1993, le statut des langues s'est vu radicalement modifier en Belgique.
La liberté linguistique individuelle a fait place à une obligation collective! D'un État unitaire, la Belgique est devenue un État fédéral.

La question minoritaire et le Conseil de l'Europe

Pour le Conseil de l'Europe, la Belgique constitue un cas insoluble en ce qui a trait à la protection des minorités. Le modèle belge apparaît comme un cas presque unique où les deux grandes langues officielles de l'État sont en pratique interdites dans près de la moitié du territoire national. La Belgique demeure l'un des rates États européens à ne pas avoir ratifié ni la Convention-cadre pour la protection des minorités nationales ni la Charte européenne des langues régionales ou minoritaires. Compte tenu de la complexité des structures fédérales de la Belgique, ce n'est pas demain que ce pays va adopter l'un de ces deux traités européens sur la protection des minorités nationales. En effet, pour adopter ces traités sur les minorités, il faudrait qu'ils soient ratifiés par les sept assemblées législatives compétentes avant de pouvoir entrer en vigueur, ce qui implique la Chambre des représentants, le Sénat, le Conseil flamand, le Conseil de la Communauté française, le Conseil de la Communauté germanophone et le Conseil de la Région de Bruxelles-Capitale.

Pour adopter un tel traité, il faudrait aussi que les deux grandes communautés s'entendent. Or, la majorité flamande ne veut reconnaître qu'une seule minorité nationale «belge»: les germanophones. Pour les Flamands, les francophones constituent une majorité dans leur territoire. Quant aux francophones, ils insistent pour que les francophones de Flandre bénéficient de ce même statut de «minorité nationale», quitte à accorder ce statut aux néerlandophones de Wallonie. Mais les politiciens flamands craignent que des francophones de Flandre, notamment dans la périphérie bruxelloise, utilisent ces traités européens pour poursuivre les autorités flamandes pour non-respect des droits des minorités.

En conséquence, l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe attire l'attention sur une improbable ratification par le Royaume de Belgique et par ses assemblées législatives compétentes, puisque toute ratification d'un traité supposerait une protection tant au niveau national l'État fédéral que régional la Flandre et la Wallonie.
À la demande de la Commission des questions juridiques et des droits de l'homme, la Commission européenne pour la démocratie par le droit «Commission de Venise» a étudié la question de savoir à quels groupes la Convention-cadre, par exemple, pourrait s'appliquer en Belgique. La Commission est arrivée à la conclusion suivante :

Au niveau régional, eu égard à la répartition des compétences entre les diverses régions et communautés et à la division territoriale du pays, la Commission considère que les francophones de la région de langue néerlandaise et de la région de langue allemande peuvent être considérés comme une minorité au sens de la Convention-cadre de même, d’ailleurs, que les néerlandophones et les germanophones de la région de langue française.

Les wallons

Le terme Wallon vient de Walh , très vieux mot germanique utilisé par les Germains pour désigner les populations celtophones ou romanes.
Selon les régions, Walh s'est transformé, notamment par des emprunts à d'autres langues, et son sens a été réduit. C'est le cas de Wallon qui fut créé dans le roman avec d'autres termes apparentés mais les a très vite supplantés.
Sa plus ancienne trace écrite remonte à 1465 dans les Mémoires de Jean, sire de Haynin et de Louvignies , où Jean de Haynin désigne les populations romanes des Pays-Bas bourguignons.
La portée sémantique se réduira encore un peu plus avec les régimes français, hollandais puis l'indépendance belge pour ne plus désigner que les Belges de langue romane .
Le clivage linguistique dans la politique belge et l'apparition du mouvement wallon ajouteront un contenu conceptuel et affectif8 au mot Wallon , qui désigne à présent les habitants de la Wallonie - terre unilingue francophone - en opposition directe au mot Flamand .
À la suite de la fédéralisation de la Belgique, des entités fédérées ont été créées, à la fois des Communautés et des Régions. L'une d'elles s'appelle la Région wallonne et ses habitants sont appelés des Wallons.
Au 1er janvier 2007, il y avait 3 435 879 Wallons en Région wallonne. La majorité d'entre eux sont des Belges francophones mais la population comprend également des Belges germanophones dans l'Est du pays, des Belges néerlandophones principalement dans les communes à facilités le long de la frontière linguistique ainsi que des ressortissants de différents pays européens et des immigrés de diverses origines, notamment une importante communauté italienne.


L'UNION FAIT LA FORCE, Devise de la Belgique

La phrase « l’Union fait la Force » est prononcée par le régent Érasme-Louis Surlet de Chokier lors de sa prestation de serment le 25 février 1831. Il ne s'agit pas alors de l'union entre les communautés linguistiques du pays, comme on interprète souvent aujourd'hui cette devise, mais de l'union des tendances catholiques et libérales de la bourgeoisie majoritairement francophone au nord comme au sud, l'unionisme, au pouvoir après la révolution4. Cette devise, qui sera gravée au centre du parlement, exprime la nécessité de s'unir dans un État encore fragile et menacé par les armées de Guillaume Ier des Pays-Bas.


**************************************


Le 21 Juillet 2013 à l'occasion de la fête nationale

LE ROI ABDIQUE EN FAVEUR DE SON FILS,

article de " l'express"

Le roi des Belges Albert II, âgé de 79 ans, a annoncé son abdication ce mercredi soir, après 20 ans de règne, en invoquant son âge et sa santé. Son fils Philippe est-il prêt à prendre la relève? Les liens pour mieux comprendre.


Le roi Albert II de Belgique a officiellement annoncé son abdication.
REUTERS/Sebastien Pirlet
"C'est avec sérénité et confiance que je vous fais part de mon intention d'abdiquer ce 21 juillet 2013, jour de notre fête nationale en faveur de mon prince héritier, Philippe"

Comme prévu, le roi Albert II de Belgique a annoncé son abdication en faveur de son fils sur les quatre grandes chaînes de télévision du pays. Ce qu'il faut savoir.

Discours sur les chaînes nationales
Après presque 20 ans de règne, le roi Albert II de Belgique abdique, lors d'un discours diffusé sur les quatre grandes chaînes nationales. Les rumeurs ont fini par se faire de plus en plus pressantes tout au long de la journée. Ce matin, le Conseil des ministres, initialement prévu à 9h, a une première fois été reporté à 13h15. Une décision officiellement justifiée par le fait que les documents sur le budget n'étaient pas prêts. La réunion s'est finalement tenue au Palais Royal, en présence d'Albert II et des principaux membres du gouvernement. Une procédure rarissime, qui dissimulait une annonce sans précédent. En effet, jamais un roi n'avait abdiqué en Belgique.

"Ce fut pour moi un honneur et une chance d'avoir pu consacrer une large partie de ma vie au service de notre pays et de sa population. Nous n'oublierons jamais tant de liens chaleureux tissés avec la population. La fin de mon règne ne signifie pas que nos chemins se séparent, bien au contraire" a déclaré solennellement le roi des Belges.

Quelles sont les raisons de cette abdication?
"J'estime que le temps est venu de passer la main. (...) Mon âge et ma santé ne me permettent plus d'exercer mes fonctions comme je le voudrais", a expliqué le "Roi", âgé de 79 ans. Pour lui, il s'agit là d'une "question de respect envers les institutions" et envers les Belges. Ces derniers mois, des rumeurs persistantes faisaient état d'inquiétudes quant à de possibles problèmes cardiaques. Des informations relayées notamment par Het Laatste Nieuws et het Nieuwsblad,

Comment se passera la succession?
Comme annoncé par les médias belges et les informations relayées sur les réseaux sociaux, la passation de pouvoir aura lieu le 21 juillet juillet prochain, jour de fête nationale et date à laquelle le roi Albert II devait célébrer ses 20 ans de règne. "Je m'adresserai encore à vous le 21 juillet prochain. Je participerai avec la reine et le souverain aux festivités", a-t-il confirmé.

Pour respecter la tradition, le gouvernement devra alors présenter sa démission au nouveau souverain, "en marque de déférence". Une démission qui devrait alors être refusée.

Philippe est-il prêt à régner?
C'est son fils Philippe, 53 ans, qui prendra sa succession. Le 10 juin dernier, alors que les rumeurs d'un départ de son père circulaient en Belgique, Philippe avait annoncé qu'il se "préparait à la succession de son père avec enthousiasme". Tout en confessant ne pas être certain d'avoir les qualités d'un leader.

Pour Albert II, il ne fait aucun doute que son fils a les épaules suffisamment larges pour endosser le costume. "Le prince Philippe est bien préparé. Il jouit avec la princesse Mathilde de toute ma confiance. Au fil des années, le prince a montré combien ses engagements envers notre pays lui tiennent à coeur"

Pour autant, l'homme ne fait pas vraiment l'unanimité autour de lui. Le 28 septembre dernier, Le Soir organisait un débat sur le sujet. Pour Martin Bruxant, journaliste au Morgen, le prince Philippe n'est tout simplement "pas prêt". Se basant sur des témoignages d'une quarantaine de responsables diplomatiques, le journaliste faisait alors état des pires craintes quant à ses capacités à gérer la "bérézina" politique qui s'annonce pour 2014.

Il évoque également "une timidité maladive". Et d'ajouter: "si j'étais impliqué d'une quelconque manière dans les intérêts de la famille royale, c'est quelque chose que je ne ferais pas. Je m'arrangerai pour qu'Albert reste le plus longtemps sur son trône même si j'ai lu qu'il avait déjà pris douze fois des vacances depuis janvier. Et ensuite, je changerais les règles lors de la transition."

Un avis contraire à celui de Thomas de Bergeyck, journaliste chez RTL. Pour lui, le prince Philippe ferait au contraire "un bon roi". "Je suis convaincu que la fonction royale fera l'homme ! Philippe va changer le jour où il sera roi, il aura davantage confiance en lui. Il pourra enfin habiter la fonction. Il aura plus de recul par rapport à cette obligation de rendre des comptes en permanence", expliquait-il. Les mois à venir devraient donner le ton.


Le compromis de Val-Duchesse

En fait, le «compromis de Val-Duchesse» château où eurent lieu les négociations entre Flamands et francophones sur les facilités allait jeter les bases d'une réforme de l'État belge à deux et à trois composantes. Du côté des Flamands, il fallait se résigner à ce que les francophones de la périphérie bruxelloise puissent demeurer officiellement des francophones ayant le droit de ne pas parler le néerlandais.
Chez les francophones, il leur fallait vivre avec les conséquences d'un compromis qui les rabaissait au statut de minorité en territoire flamand. Le compromis signifiait pour les Flamands que les francophones de Flandre obtenaient un statut officiel (temporaire); pour les francophones, le compromis entraînait la néerlandisation totale de la Flandre et au carcan du bilinguisme imposé à Bruxelles. Au final, néerlandophones et francophones n'ont jamais véritablement accepté de vivre avec les conséquences du compromis. De fait, Il est encore possible aujourd'hui pour des francophones de vivre dans des communes néerlandaises à facilités, sans jamais apprendre le néerlandais.


Les flamingants de Jacques Brel (pamphlet)

Les f…

by Jacques Brel

Télécharge la sonnerie de "Les f…" pour ton portable

Les Flamingants, chanson comique!

Messieurs les Flamingants, j´ai deux mots à vous rire
Il y a trop longtemps que vous me faites frire
A vous souffler dans l’cul, pour dev’nir autobus
Vous voilà acrobates mais vraiment rien de plus
Nazis durant les guerres et catholiques, entre elles
Vous oscillez sans cesse du fusil au missel
Vos regards sont lointains, votre humour est exsangue
Bien qu´il y ait des rues à Gand qui pissent dans les deux langues
Tu vois, quand j’pense à vous, j´aime que rien ne se perde
Messieurs les Flamingants, je vous emmerde

Vous salissez la Flandre, mais la Flandre vous juge
Voyez la mer du Nord, elle s´est enfuie de Bruges
Cessez de me gonfler mes vieilles roubignoles
Avec votre art flamand italo-espagnol
Vous êtes tellement, tellement beaucoup trop lourds
Que quand les soirs d´orage, des Chinois cultivés
Me demandent d´où je suis, je réponds fatigué
Et les larmes aux dents : "Ik ben van Luxembourg"
Et si, aux jeunes femmes, on ose un chant flamand
Elles s´envolent en rêvant aux oiseaux roses et blancs

Et je vous interdis d´espérer que jamais
A Londres, sous la pluie, on puisse vous croire anglais
Et je vous interdis, à New York ou Milan
D´éructer, messeigneurs, autrement qu´en flamand
Vous n´aurez pas l´air con, vraiment pas con du tout
Et moi, je m´interdis de dire que je m´en fous
Et je vous interdis d´obliger nos enfants
Qui ne vous ont rien fait, à aboyer flamand
Et si mes frères se taisent et bien tant pis pour elles
Je chante, persiste et signe, je m´appelle :


Jacques Brel






En savoir plus sur http://www.lexpress.fr/actualite/mond ... .html#3l46l29Y7iiHrgeH.99


Liens

http://youtu.be/AUUydHFtv1k La Brabançonne Helmut Lotti
http://youtu.be/ABTR2Xe_sGw Letherm
http://youtu.be/0xHALEbyujgChant de étudiants wallons
http://youtu.be/6_ljwB819Xo visite de Bruxelles
http://youtu.be/zvyYMp7QeWQ histoire de la Belgique
http://youtu.be/WPTM2_54-xc La Belgique petit pays si grand dans l'histoire
http://youtu.be/qomWwet4NG0 Histoire des drapeaux Belges
http://youtu.be/kkt-Im6hhLU manifestation de flamingants

http://www.dailymotion.com/video/xndk ... ingants_news#.Ueu7n7Qxq0w Les flamingants Jacques brel
http://youtu.be/dcA5cwXG5eM Les flamandes de Brel
http://youtu.be/2KOt4Owaoxc Bruxelles Brel
http://youtu.be/Cd5725HpKK0 Bruxelles ma belle Dick Annegarn



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Posté le : 21/07/2013 01:03

Edité par Loriane sur 21-07-2013 12:58:52
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Robert Burns le barde écossais
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Le 21 Juillet 1796 meurt le poète écossais Robert Burns,

le plus grand poète écossais, poète symbole de l'écosse.

Il reçut de nombreux surnoms d'estime et d'affection.
En effet Robert Burns également appelé Rabbie Burns, Scotland's favourite « fils préféré de l'Écosse », the Bard of Ayrshire « le barde de l'Ayrshire » ou, tout simplement, the Bard est un poète écossais.
Il est né le 25 janvier 1759 à Alloway maintenant Ayr, Ayrshire, Fils d'un pasteur d'Alloway, Ayrshire), Robert Burns vécut toute sa vie en Écosse, d'abord dans son comté natal, connu aujourd'hui des touristes sous le nom de Burns Country, puis à Édimbourg de 1787 à 1791. Il se fixa ensuite à Dumfries
il est le plus connu des poètes qui écrivirent en scots, bien que la plus grande partie de son œuvre soit en anglais et en light scots, un dialecte plus accessible à un public non-écossais. Ses écrits en anglais, de nature généralement politique, sont souvent plus rugueux.


Son œuvre, inspirée de la vie à la campagne, de la nature et de culture populaire est aussi nourrie de nombreuses références à la poésie classique et contemporaine. Son audace naturelle l'amène à refuser les normes critiques de son époque.
Sa poésie d'une grande sensibilité a contribué à l'éclosion du romantisme.
Il inspira la production de littérature dialectale dans d'autres pays de l'Europe.
Il fut un critique acide de l'Église calviniste et de l'aristocratie, ce qui lui valut de grandes inimitiés.
Musique
Plusieurs de ses poèmes ont été mis en musique, entre autres par le compositeur allemand Robert Schumann. Jonathan E. Spilman a mis en musique en 1837 Sweet Afton, poème de 1791, sous le titre Flow Gently Sweet Afton.

La vie de Burns fut très mouvementée car elle fut jalonnée d'aventures sentimentales, tragiques ou scabreuses, avant son mariage avec Jean Armour en 1788.

Le premier recueil de ses poèmes fut publié à Kilmarnock en 1786, le second imprimé à Édimbourg en 1787. Burns, d'abord considéré comme une sorte de « poète-paysan », apparut vite comme le grand poète national.

L'instruction était d'un haut niveau en Écosse au XVIIIe siècle et Burns, dans la ferme paternelle, avait beaucoup lu. On connaît ses lectures qui font une large place à la littérature classique anglaise (le Spectator, les poèmes de Pope), à la littérature à la mode (le sentimentalisme de Sterne ou les poèmes d'Ossian). Mais Burns admire aussi les poètes écossais. Tout de suite après l'union avec la Grande-Bretagne, il y eut, à Édimbourg, un renouveau littéraire et surtout poétique sous l'impulsion d'Allan Ramsay (1686-1758). Libraire et poète, celui-ci tenait boutique littéraire et autour de lui se forma un cénacle de jeunes talents. Allan Ramsay édita les anciens poètes écossais des XVe et XVIe siècles, les chaucériens écossais de la cour du roi poète d'Écosse Jacques Ier (1394-1437) et leurs successeurs. Il donna aussi leur chance aux plus jeunes poètes. Entre sa génération et celle de Burns, la poésie écossaise reconnut aussi en Robert Fergusson (1750-1774) son chef de file.

La poésie de Burns n'est donc pas un phénomène unique. Il est l'héritier d'une tradition nationale qui lui a légué une langue poétique. Comme ses prédécesseurs, Burns écrit à la fois en anglais et en dialecte écossais. Il est d'ailleurs plus à l'aise dans le second. Cette langue est un dialecte anglais du Nord, le Lawlan Scot, c'est-à-dire le dialecte des Lawlands du Sud par opposition au gaélique, langue celtique du Nord. Elle avait conquis, grâce aux chaucériens puis à Allan Ramsay, ses lettres de noblesse.

Il a emprunté aux anciens poètes écossais, les makers, des rythmes et des strophes qui souvent venaient eux-mêmes de Chaucer ou des poètes français de la cour de Marie Stuart. Il est ainsi curieux de voir Burns réintroduire dans la poésie anglaise des formes oubliées, venues de France, de Provence ou d'Italie. On dit souvent que Burns est un préromantique. En tant qu'artisan de la poésie, il a certainement aidé à la libération des formes d'expression poétique : bien qu'ayant eu des successeurs en Écosse — lady Nairn (1766-1845), James Hogg (1770-1835) — aucun n'a atteint sa grandeur et son originalité.

Son talent est divers. Homme simple, ses origines rurales ont développé chez lui l'observation et l'amour de la nature et de la simplicité. Son poème To a Mouse est typique de cet aspect « paysan » de l'art de Burns, qui connaît tous les visages de la campagne et les rend tout naturellement, sans recherche d'effets pittoresques.

Il aime les humbles et, comme Fergusson avant lui, il décrit la vie simple du paysan, le cotter, sans artifice, avec des sentiments un peu frustes mais profonds. Il exprime les joies de l'amour conjugal, du foyer après la journée de travail. The Cotter's Saturday Night est caractéristique de cet intimisme où la sentimentalité sait rester discrète. Nous sommes loin, à ce foyer, des salons londoniens et Burns, ici encore, fait œuvre de précurseur.

Pour deux éditeurs d'Édimbourg, James Johnson puis George Thomson, il a recherché les vieilles ballades et chansons populaires et, comme l'avait fait Allan Ramsay, il les a rénovées et modernisées. Le succès vraiment mondial de Auld Lang Syne témoigne de la réussite totale de Burns, véritable interprète du génie de son peuple.

Mais sa poésie a une valeur plus profonde encore et plus originale. À ses contemporains anglais, il a emprunté l'art de la satire et l'a renouvelé par le dialecte écossais et par les sujets qu'il a traités. Tantôt il attaque les cuistres ou les sots de son entourage, tel le portrait d'un apothicaire de village, Death and Dr. Hornbook, tantôt il s'en prend à l'hypocrisie des dévots calvinistes. Dans Holy Willie's Prayer, entre autres poèmes sur ce sujet, il dénonce l'étroitesse d'esprit de ceux qui utilisent le dogme calviniste pour justifier leurs turpitudes ou leurs bassesses.

Burns, franc-maçon et républicain, a été marqué par les idées généreuses du XVIIIe siècle et a admiré la Révolution française. Dans sa cantate The Jolly Beggars, par exemple, il a été très loin dans l'éloge de l'individualisme. Ses poèmes proclament, comme va le faire Blake en visionnaire, la grandeur et la dignité de la personne humaine. Mais la poésie de Burns est une poésie de mesure : point de grandiloquence ni d'enthousiasme lyrique. Elle reste toujours sous le contrôle de l'humour. Celui-ci est d'origine populaire (Tam O'Shanter). Il ajoute encore au naturel et à l'humanité qui font la grandeur et l'originalité de ce poète.
Il meurt le 21 juillet 1796 à Dumfries and Galloway des suites d'une beuverie.


Bibliographie non exhaustive

Poems, Chiefly in the Scottish Dialect (1786)
The Jolly Beggars (1790), The Twa Dogs, Auld Lang Syne et Tam o'Shanter sont parmi les plus célèbres de ses chefs-d'œuvre.
Ses Poésies ont été traduites en français par Léon de Wailly, 1843.
John Gibson Lockhart a écrit sa Vie, Édimbourg, 1828.
Son poème Comin' Through the Rye est cité dans le roman L'Attrape-cœurs, titre original : The Catcher in the Rye) de J. D. Salinger et permet d'expliquer son titre.

Poésies



My love is like a red red rose

My love is like a red red rose
That's newly sprung in June:
My love is like the melodie
That's sweetly play'd in tune.

So fair art thou, my bonnie lass,
So deep in love am I :
And I will love thee still, my dear,
Till a' the seas gang dry.

Till a' the seas gang dry, my dear,
And the rocks melt wi' the sun :
And I will love thee still, my dear,
While the sands o' life shall run.

And fare thee weel, my only love,
And fare thee weel awhile !
And I will come again, my love,
Tho' it were ten thousand mile.



Mon amour est une rose rouge, rouge

Mon amour est une rose rouge, rouge,
Au printemps fraîchement éclose.
Mon amour est une mélodie,
Jouée en douce harmonie.

Si belle es-tu ma douce amie,
Et je t'aime tant et tant,
Que je t'aimerai encore, ma mie,
Quand les mers seront des déserts.

Les mers seront des déserts secs, ma mie,
Les roches fondront au soleil,
Et je t'aimerai toujours, ma mie,
Tant que s'écoulera le sable de la vie.

Au revoir pour un temps m'amour,
A te revoir dans peu de temps!
Je reviendrai, mon seul amour,
Même de l'autre bout du monde.

---

A Bard's Epitaph by Robert Burns

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A Bard's Epitaph

Is there a whim-inspired fool,
Owre fast for thought, owre hot for rule,
Owre blate to seek, owre proud to snool,
Let him draw near;
And owre this grassy heap sing dool,
And drap a tear.

Is there a bard of rustic song,
Who, noteless, steals the crowds among,
That weekly this area throng,
O, pass not by!
But, with a frater-feeling strong,
Here, heave a sigh.

Is there a man, whose judgment clear
Can others teach the course to steer,
Yet runs, himself, life's mad career,
Wild as the wave,
Here pause-and, thro' the starting tear,
Survey this grave.

The poor inhabitant below
Was quick to learn the wise to know,
And keenly felt the friendly glow,
And softer flame;
But thoughtless follies laid him low,
And stain'd his name!

Reader, attend! whether thy soul
Soars fancy's flights beyond the pole,
Or darkling grubs this earthly hole,
In low pursuit:
Know, prudent, cautious, self-control
Is wisdom's root.
Robert Burns

----------

A Bottle And Friend

There's nane that's blest of human kind,
But the cheerful and the gay, man,
Fal, la, la, &c.

Here's a bottle and an honest friend!
What wad ye wish for mair, man?
Wha kens, before his life may end,
What his share may be o' care, man?

Then catch the moments as they fly,
And use them as ye ought, man:
Believe me, happiness is shy,
And comes not aye when sought, man.
Robert Burns
-------

A Dream

Guid-Mornin' to our Majesty!
May Heaven augment your blisses
On ev'ry new birth-day ye see,
A humble poet wishes.
My bardship here, at your Levee
On sic a day as this is,
Is sure an uncouth sight to see,
Amang thae birth-day dresses
Sae fine this day.

I see ye're complimented thrang,
By mony a lord an' lady;
"God save the King" 's a cuckoo sang
That's unco easy said aye:
The poets, too, a venal gang,
Wi' rhymes weel-turn'd an' ready,
Wad gar you trow ye ne'er do wrang,
But aye unerring steady,
On sic a day.

For me! before a monarch's face
Ev'n there I winna flatter;
For neither pension, post, nor place,
Am I your humble debtor:
So, nae reflection on your Grace,
Your Kingship to bespatter;
There's mony waur been o' the race,
And aiblins ane been better
Than you this day.

'Tis very true, my sovereign King,
My skill may weel be doubted;
But facts are chiels that winna ding,
An' downa be disputed:
Your royal nest, beneath your wing,
Is e'en right reft and clouted,
And now the third part o' the string,
An' less, will gang aboot it
Than did ae day.^1

Far be't frae me that I aspire
To blame your legislation,
Or say, ye wisdom want, or fire,
To rule this mighty nation:
But faith! I muckle doubt, my sire,
Ye've trusted ministration
To chaps wha in barn or byre
Wad better fill'd their station
Than courts yon day.

And now ye've gien auld Britain peace,
Her broken shins to plaister,
Your sair taxation does her fleece,
Till she has scarce a tester:
For me, thank God, my life's a lease,
Nae bargain wearin' faster,
Or, faith! I fear, that, wi' the geese,
I shortly boost to pasture
I' the craft some day.

I'm no mistrusting Willie Pitt,
When taxes he enlarges,
(An' Will's a true guid fallow's get,
A name not envy spairges),
That he intends to pay your debt,
An' lessen a' your charges;
But, God-sake! let nae saving fit
Abridge your bonie barges
An'boats this day.

Adieu, my Liege; may freedom geck
Beneath your high protection;
An' may ye rax Corruption's neck,
And gie her for dissection!
But since I'm here, I'll no neglect,
In loyal, true affection,
To pay your Queen, wi' due respect,
May fealty an' subjection
This great birth-day.

Hail, Majesty most Excellent!
While nobles strive to please ye,
Will ye accept a compliment,
A simple poet gies ye?
Thae bonie bairntime, Heav'n has lent,
Still higher may they heeze ye
In bliss, till fate some day is sent
For ever to release ye
Frae care that day.

For you, young Potentate o'Wales,
I tell your highness fairly,
Down Pleasure's stream, wi' swelling sails,
I'm tauld ye're driving rarely;
But some day ye may gnaw your nails,
An' curse your folly sairly,
That e'er ye brak Diana's pales,
Or rattl'd dice wi' Charlie
By night or day.

Yet aft a ragged cowt's been known,
To mak a noble aiver;
So, ye may doucely fill the throne,
For a'their clish-ma-claver:
There, him^2 at Agincourt wha shone,
Few better were or braver:
And yet, wi' funny, queer Sir John,^3
He was an unco shaver
For mony a day.

For you, right rev'rend Osnaburg,
Nane sets the lawn-sleeve sweeter,
Altho' a ribbon at your lug
Wad been a dress completer:
As ye disown yon paughty dog,
That bears the keys of Peter,
Then swith! an' get a wife to hug,
Or trowth, ye'll stain the mitre
Some luckless day!

Young, royal Tarry-breeks, I learn,
Ye've lately come athwart her-
A glorious galley,^4 stem and stern,
Weel rigg'd for Venus' barter;
But first hang out, that she'll discern,
Your hymeneal charter;
Then heave aboard your grapple airn,
An' large upon her quarter,
Come full that day.

Ye, lastly, bonie blossoms a',
Ye royal lasses dainty,
Heav'n mak you guid as well as braw,
An' gie you lads a-plenty!
But sneer na British boys awa!
For kings are unco scant aye,
An' German gentles are but sma',
They're better just than want aye
On ony day.

Gad bless you a'! consider now,
Ye're unco muckle dautit;
But ere the course o' life be through,
It may be bitter sautit:
An' I hae seen their coggie fou,
That yet hae tarrow't at it.
But or the day was done, I trow,
The laggen they hae clautit
Fu' clean that day.
Robert Burns



http://youtu.be/cBCQMWMbeMU a red red rose chanté par Andy
http://youtu.be/PPCnTIY-t7M Les soldats reviennent de R. Burns
http://youtu.be/yMRRQvXXxik Scots wha hae
http://www.youtube.com/watch?v=qMxIBq ... =share&list=TLB3aMLrT3ARE L'histoire de Robert Burns



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Posté le : 21/07/2013 00:14
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Apollo 11, le 21 Juillet 1969
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Le 21 Juillet 1969 l'Amérique décrochait la Lune


Des hommes ont marché sur la lune !!...

La science l'a fait, le rêve inaccessible, le fantasme des poètes,
des rêveurs, est devenu ce jour là, réel, il nous ébranlait comme un choc qui atteint toute l'humanité, le nez au ciel, à imaginer l'incroyable, ce miracle qui avait lieu là-haut au dessus de nos têtes d'humains, d'humains si petits, tout petits, et soudain si puissants.
Nous avions atteint le ciel, pendant que nos radios, nos télévisions, envahies de voix nasillardes, de ces voix désincarnées et aussi étranges que celles de robots, échangeaient des messages venus de l'au-delà, nous, humains du vingtième siècle nous étions, à l'instar des dieux, propulsés à cet instant dans les étoiles, dans l'inconnu du firmament.
Ce jour du 21 Juillet 1969, reste en mémoire de tous ceux qui étaient nés à cette époque, ce jour là, la terre est devenue plus petite et notre pouvoir plus grand.
L’évènement fût sidérant, incroyable à ce point que l'incrédulité naquit chez beaucoup et fut à l'origine d'un fort scepticisme, de négations, de doutes, de légendes, de thèses, d'hypothèses, de démonstrations parfois plus farfelues encore que ce fait inimaginable qu'est l'alunissage de trois astronomes, sur notre satellite éloigné. Comment concevoir, la possibilité, d'une proximité avec ce morceau de ciel trop distant, pensaient et pensent encore les adeptes d'une mystification.
"Décrocher la lune" est sans conteste synonyme d'impossibilité et pour les esprits qui doutent ce dicton ne peut qu'être réalité, fondé, et notre lune, elle, ne peut que rester lointaine, et fille de l'autre monde hors de portée humaine.

Malgré les partisans de la négation de cet exploit scientifique hors pair, l'Amérique a fêté, récemment, ses héros de la conquête lunaire avec, en point d'orgue, la réception à la Maison-Blanche des trois astronautes de la mission Apollo 11, Neil Armstrong, Buzz Aldrin et Michael Collins qui ont été honorés par le président Barack Obama en personne.
La Nasa a contribué à l’évènement en publiant sur son site Internet les photos de cinq des six sites d'alunissage des missions Apollo.
Ces documents inédits, où l'on voit nettement la partie du module lunaire, le LEM, abandonnée sur la Lune, ont été pris par la sonde LRO lancée le mois dernier par la Nasa. I
ls apportent, s'il en était encore besoin, un cinglant démenti à tous ceux qui, depuis 40 ans, doutent que l'homme a bel et bien marché sur la Lune.
Le Figaro revient en quatre questions sur cette singulière épopée.

Pourquoi être allé sur la Lune ?

Pour des raisons essentiellement politiques. En pleine guerre froide, les États-Unis ne pouvaient laisser indéfiniment l'Union soviétique lui damer le pion dans la course à l'espace. Après les succès de Spout­nik en 1957 et surtout du premier vol orbital de Youri Gagarine, en avril 1961, le président Kennedy décidait, le mois suivant, «de mettre un Américain sur la Lune avant la fin de la décennie». Pari tenu. Dans la nuit du 20 au 21 juillet 1969, Neil Armstrong et Buzz Aldrin seront les premiers hommes à marquer le sol lunaire de leurs empreintes. Ils seront suivis, jusqu'en 1972, par dix autres de leurs compatriotes. Pour réussir cet exploit, les Américains, forts de leur prospérité et de leur avance technologique, investiront dans l'ensemble du programme Apollo la bagatelle de 25,4 milliards de dollars, soit l'équivalent de 150 mil­­liards de dollars actuels (106 milliards d'euros) ! Mais la compétition entre les deux superpuissances de l'époque n'explique pas tout. En marchant sur la Lune, les astronautes de la Nasa ont réalisé l'un des plus vieux rêves de l'humanité qui, de Christophe Colomb à Magellan, en passant par Alexandre le Grand et Marco Polo, a toujours cherché à repousser les limites de l'inconnu.

• Pourquoi n'y est-on pas retourné depuis ?

Depuis la mission Apollo 17, en décembre 1972, plus aucun homme n'a foulé la surface de l'astre sélène.
Plusieurs raisons à cela. Après l'émotion planétaire suscitée par les premiers pas d'Arm­strong, les missions suivantes n'eurent pas le même impact auprès du public.
En outre, «les États-Unis, une fois l'exploit réalisé, n'avaient plus rien à démontrer au reste du monde», explique François Spiero, responsable des vols habités au Centre national d'études spatiales (Cnes). Parallèlement, le projet de navette spatiale commençait à émerger et la Nasa n'avait plus les moyens d'assumer de front deux projets aussi coûteux. « Au début des années 1970, la notion d'espace utile montait en puissance avec l'observation de la Terre, les télécommunications et bien sûr l'espionnage militaire.
L'orbite basse fut donc privilégiée au détriment des vols habités », poursuit M. Spiero. Résultat : les trois dernières missions initialement prévues après Apollo 17 furent annulées.

Pourquoi projette-t-on d'y revenir ?

Pour pouvoir mieux aller sur Mars… Le programme Constellation, lancé par l'ancien président George W. Bush en 2004, conçoit la Lune comme une étape intermédiaire sur le chemin de la planète rouge. Il est notamment question d'installer sur notre satellite des bases lunaires occupées en permanence par des équipes d'astronautes se relayant tous les six mois. « L'exploration lunaire permettra de tester nos technologies, nos systèmes, nos opérations de vols spatiaux et d'explorer des techniques qui réduiront le risque et le coût potentiel de futures missions humaines vers des astéroïdes, Mars et au-delà », estime la Nasa. L'installation de grands radiotéles­copes ainsi que l'exploitation de ­cer­taines ressources, comme l'hélium 3 un isotope de l'hydrogène utilisé dans la fusion nucléaire, sont également évoquées.
Pour le moment, le grand retour sur la Lune est prévu avant 2020. Le tout au moyen du nouveau système de lancement Ares-Orion, largement inspiré du programme Apollo.
Mais le développement a pris du retard et les coûts se sont envolés. Une commission d'experts indépendants mise sur pied au printemps dernier par le président Barack Obama pour évaluer le programme Constellation doit rendre ses conclusions fin août, sur fond de crise économique et de creusement du déficit fédéral. Alors que les Américains s'interrogent sur l'ampleur de leur futur programme spatial et sur le prix qu'ils sont prêts à y mettre, d'autres pays affichent leurs ambitions. À commencer par les Chinois, qui rêvent d'envoyer leur premier taïkonaute sur la Lune avant que les Amé­ricains n'y retournent… Sans oublier les Russes mais aussi les Japonais et les Indiens qui viennent chacun d'envoyer un petit orbiteur autour de l'astre de la nuit.
À moins que l'exploration planétaire prenne une dimension internationale. C'est en tout cas l'option prise par l'Europe, et notamment la France, qui plaident pour une coopération ­approfondie entre les puissances spatiales autour d'un projet commun.

• À quoi cela a-t-il servi ?

Selon certains, à pas grand-chose. N'aurait-il pas mieux valu dépenser tous ces milliards dans la lutte contre la faim et la misère ? Certes. Mais c'est oublier que la conquête spatiale a permis le développement de technologies qui bénéficient aujourd'hui au plus grand nombre, y compris dans les pays pauvres.
S'exprimant en avril, devant l'Académie américaine des sciences, M. Obama a tenu lui-même à rappeler que « le programme Apollo a produit des technologies qui ont amélioré les ­systèmes de dialyse rénale et d'assainissement de l'eau, des capteurs pour tester des gaz dangereux, des matériaux de construction permettant des économies d'énergie, et des tissus résistant au feu utilisés par les pompiers et les soldats ».
Sans oublier les cellules photovoltaïques, les piles à combustible, la navigation par satellites (GPS) ou encore les matériaux composites, dérivés eux aussi de l'industrie spatiale. Enfin, comme le rappelle Francis Rocard, responsable des programmes d'exploration planétaire au Cnes, « l'analyse des 382 kilos de roches ramenées par les missions Apollo a permis de connaître l'origine de la Lune dont la formation est due à l'impact d'un astéroïde géant avec la Terre », il y a plus de 4 milliards d'années.

Apollo 11 est une mission du programme spatial américain Apollo au cours de laquelle pour la première fois des hommes se sont posés sur la Lune le 20 juillet 1969. Apollo 11 est la troisième mission habitée à s'approcher de la Lune, après Apollo 8 et Apollo 10, et la cinquième mission habitée du programme spatial américain Apollo.
Par cet exploit, l'agence spatiale américaine, la NASA, remplit l'objectif fixé par le président John F. Kennedy en 1961, qui était de poser un équipage sur la Lune avant la fin des années 1960 et démontre sans contestation possible la supériorité des États-Unis sur l'Union soviétique dans le domaine des vols spatiaux habités. Apollo 11 est l'aboutissement d'un projet qui a mobilisé des moyens humaiIl y a 40 ans, l'Amérique décrochait la Lunens et financiers considérables permettant à l'agence spatiale de rattraper son retard sur l'astronautique soviétique puis de dépasser celle-ci.
La mission est lancée depuis le centre spatial Kennedy le 16 juillet 1969 par la fusée géante Saturn V développée pour ce programme.
Elle emporte un équipage composé de Neil Armstrong, commandant de la mission et pilote du module lunaire, Buzz Aldrin qui accompagne Armstrong sur le sol lunaire et Michael Collins pilote du module de commande qui restera en orbite lunaire. Armstrong et Aldrin, après un atterrissage comportant quelques péripéties, séjournent 21 h 30 à la surface de la Lune et effectuent une sortie extravéhiculaire unique d'une durée de 2 heures 30.
Après avoir redécollé et réalisé un rendez-vous en orbite lunaire avec le module de commande, le vaisseau Apollo reprend le chemin de la Terre et amerrit sans incident dans l'Océan Pacifique à l'issue d'un vol qui aura duré en tout 195 heures.
Au cours de la mission Apollo 11 sont collectés 21,7 kg de roche et de sol lunaire et plusieurs instruments scientifiques sont installés sur la surface de notre satellite.
Bien que l'objectif scientifique d'Apollo 11 ait été limité par la durée du séjour sur la Lune et la capacité d'emport réduite de la version des vaisseaux spatiaux utilisés, la mission fournit des résultats substantiels.
Le déroulement de la mission et en particulier les premiers pas sur la Lune filmés et retransmis en direct par une caméra vidéo constituent un évènement planétaire suivi sur toute la planète par des centaines de millions de personnes.

Le programme Apollo

Le programme Apollo est lancé par le président John F. Kennedy en 1961 avec comme objectif de faire atterrir un homme sur la Lune ; il s'agit de démontrer la supériorité des États-Unis sur l'Union soviétique dans le domaine spatial, devenu un enjeu politique dans le contexte de la Guerre froide qui oppose les deux superpuissances de l'époque. L'objectif semble particulièrement ambitieux car à cette date aucun vol orbital habité américain n'a encore été réalisé. Pour remplir l'objectif fixé par le président, l'agence spatiale américaine, la NASA, lance plusieurs programmes spatiaux destinés à préparer les futures expéditions lunaires : le programme Gemini pour mettre au point les techniques de vol spatial et des programmes de reconnaissance, Programme Surveyor, Ranger, etc. pour, entre autres, cartographier les zones d'atterrissage et déterminer la consistance du sol lunaire.
Pour atteindre la Lune, les responsables finissent par se rallier à la méthode audacieuse du Rendez-vous en orbite lunaire, qui nécessite de disposer de deux vaisseaux spatiaux dont le module lunaire destiné à l'atterrissage sur la Lune. La fusée géante de 3 000 tonnes Saturn V, capable de placer en orbite basse 118 tonnes, est développée pour lancer les véhicules de l'expédition lunaire. Le programme draine un budget considérable, 135 milliards de dollars US valeur 2005 et mobilise jusqu'à 400 000 personnes. L'incendie au sol du vaisseau spatial Apollo 1, dont l'équipage périt brûlé, entraine un report de près de deux ans du calendrier.

Les missions spatiales préparatoires : d'Apollo 7 à Apollo 10

Après plusieurs missions sans équipage destinées à tester en orbite terrestre basse la fusée Saturn V et les deux vaisseaux spatiaux, la NASA lance dans un laps de temps très court de 7 mois quatre missions avec équipage qui permettent d'achever la qualification des vaisseaux en effectuant une répétition des différentes phases d'une mission lunaire hormis l'atterrissage. Toutes ces missions se déroulent sans anomalie majeure :
Apollo 7 octobre 1968 est la première mission habitée du programme Apollo.
Son but est de valider les modifications effectuées sur le vaisseau spatial à la suite de l'incendie d’Apollo 1, CMS version 2.
Une fusée Saturn 1B est utilisée car le module lunaire ne fait pas partie de l'expédition.
Au cours de son séjour en orbite, l’équipage répète les manœuvres qui seront effectuées lors des missions lunaires.
Apollo 8 décembre 1968 est le premier vol habité à quitter l’orbite terrestre.
À ce stade d'avancement du programme, il s'agit d'une mission risquée car une défaillance du moteur du vaisseau Apollo au moment de sa mise en orbite lunaire ou de son injection sur la trajectoire de retour aurait pu être fatale à l'équipage d'autant que le module lunaire a été remplacé par une maquette.
Mais les dirigeants de la NASA redoutent un coup d'éclat des Soviétiques pour la fin de l'année et décident de courir le risque.
Les astronautes font au total 10 révolutions autour de la Lune. Durant ce vol, ils réalisent de nombreux clichés de la Lune dont le premier lever de Terre.
Apollo 8 permet pour la première fois à un homme d'observer directement la « face cachée » de la Lune.
L'une des tâches assignées à l'équipage consistait à effectuer une reconnaissance photographique de la surface lunaire, notamment de la mer de la Tranquillité où doit se poser Apollo 11.
Apollo 9 mars 1969 constitue le premier essai en vol de l’ensemble des équipements prévus pour une mission lunaire : fusée Saturn V, module lunaire et vaisseau Apollo.
Les astronautes effectuent toutes les manœuvres de la mission lunaire tout en restant en orbite terrestre. Le module lunaire simule un atterrissage puis réalise le premier rendez-vous réel avec le vaisseau Apollo.
Les astronautes effectuent également une sortie extravéhiculaire de 56 minutes pour simuler le transfert d'équipage du module lunaire au vaisseau Apollo en passant par l'extérieur, manœuvre de secours mise en œuvre en cas d'amarrage infructueux entre les deux vaisseaux.
En outre, ils testent l'utilisation du module lunaire comme « canot de sauvetage » dans la perspective d'une défaillance du vaisseau Apollo.
Avant le lancement d'Apollo 10 mai 1969 les dirigeants de la NASA ont envisagé que cette mission soit celle du premier atterrissage sur le sol lunaire, car l'ensemble des véhicules et des manœuvres ont été testés sans qu'aucun problème majeur n'ait été détecté. Mais, dans la mesure où les Soviétiques ne semblent pas préparer de mission d'éclat, ils préférèrent opter pour une dernière répétition au réalisme encore plus poussé. Une fois le train spatial placé en orbite autour de la Lune, le module lunaire, surnommé « Snoopy », entame la descente vers le sol lunaire qui est interrompue à 15,6 km de la surface. Après avoir largué l'étage de descente non sans quelques difficultés dues à une erreur de procédure, le LEM réalisa un rendez-vous avec le vaisseau Apollo.

L'équipage d'Apollo 11

Les trois astronautes de l'équipage Apollo 11 se familiarisent avec la disposition des équipements à l'intérieur du module de Commande
L'équipage d'Apollo 11 est composé de Neil Armstrong, qui commande la mission et qui doit piloter le module lunaire jusqu'à la surface lunaire, Buzz Aldrin, deuxième membre de l'équipage à aller sur le sol lunaire et Michael Collins qui est le pilote du module de commande.
Neil Armstrong, diplômé de l'Université Purdue débute sa carrière comme pilote de chasseur dans la Marine américaine entre 1949 et 1952 et participe à la guerre de Corée. Il rentre en 1955 comme pilote d'essai à la NACA, l'ancêtre de la NASA où il vole sur de nombreux prototypes dont l'avion-fusée X-15.
Il est recruté comme astronaute par la NASA en 1962. Il est le commandant de la mission Gemini 8 qui réussit le premier amarrage avec un autre vaisseau spatial.
Il décède le 25 août 2012, à 82 ans suite à des complications cardiovasculaires.
Buzz Aldrin, après des études à l'académie militaire de West Point, devient pilote de chasse dans l'Armée de l'Air. Il participe à la guerre de Corée.
En 1959, il entame un cycle d'études supérieures en Ingénierie spatiale au MIT (MIT) et décroche en 1963, un doctorat en sciences astronautique avec une thèse sur les « techniques de rendez-vous orbital entre vaisseaux avec équipage ». Il est sélectionné en 1963 par la NASA dans le groupe 3 des astronautes.
En 1966 il est le commandant et le pilote de la mission Gemini 12 dont le principal objectif est de démontrer qu'un astronaute peut travailler dans l'espace.
Michael Collins, après des études à l'académie militaire de West Point, devient pilote de chasse dans l'Armée de l'Air. Il est sélectionné comme astronaute par la NASA en 1963 dans le même groupe qu'Aldrin. Il participe à la mission Gemini 10 au cours de laquelle il effectue deux sorties extravéhiculaires.
En cas de défaillance de l'équipage titulaire avant l'envol, maladie, accident,..., celui-ci doit être remplacé par Jim Lovell commandant, Fred Haise, copilote du module lunaire et Bill Anders, pilote du module de commande.

Support au sol

Durant le déroulement de la mission, une équipe installée au centre de contrôle des vols habités à Houston maintient le contact avec l'équipage en transmettant les instructions des techniciens et des scientifiques au sol et en répondant aux demandes des astronautes d'Apollo 11. Les hommes qui forment cette équipe, baptisés CAPCOM , Capsule Communicator interlocuteur vaisseau, sont des astronautes qui se relaient pour assurer une couverture permanente 24 heures sur 24 : Charles Moss Duke, Jr., Ronald Evans, Owen Garriott, CAPCOM, Don L. Lind, Ken Mattingly, Bruce McCandless II, Harrison Schmitt, Bill Pogue, Jack Swigert.
Les responsables au sol de la mission, chargés de prendre les décisions importantes en cas d'imprévu, sont Cliff Charlesworth (lancement et activité extravéhiculaire), Glynn Lunney, Gene Kranz, (Atterrissage sur la Lune) et Milt Windler.

Les objectifs de la mission Apollo 11

Apollo 11 est la première mission Apollo à poser des hommes sur le sol lunaire et même si une partie de son déroulement a fait l'objet d'une répétition au cours du vol Apollo 10, des phases cruciales comme l'atterrissage et le décollage de la Lune ainsi que l'utilisation de la combinaison spatiale sur le sol lunaire n'ont encore jamais été réalisées et présentent des risques importants.
Dans ce contexte la recherche scientifique joue un rôle secondaire dans la mission : l'équipage d'Apollo 11 a pour objectif principal de réaliser une sortie extravéhiculaire sur le sol lunaire et de revenir sain et sauf sur Terre. Il aura ainsi atteint le but fixé par le président John F. Kennedy dans son discours du 25 mai 1961 : déposer un homme sur la Lune avant la fin de la décennie.
Les objectifs secondaires de la mission sont :
Fournir des éléments permettant de valider les solutions techniques retenues pour l'atterrissage examen du train d'atterrissage, le séjour sur la Lune et les sorties extravéhiculaires,
Évaluer les capacités et les limitations d'un équipage humain se déplaçant sur le sol lunaire,
Déterminer les coordonnées du site d'atterrissage,
Collecter des échantillons du sol et des roches lunaires à proximité immédiate du module lunaire, tester la résistance mécanique du sol, évaluer la visibilité,
Déployer 4 instruments scientifiques puis récupérer les résultats de deux des expériences :
Le sismomètre passif est un des deux composants de l'Early Apollo Scientific Experiments Package.
Il s'agit d'un prototype de l'instrument qui fera partie de la suite instrumentale ALSEP des quatre missions Apollo suivantes.
Cet équipement d'une masse de 47,7 kg comporte 3 capteurs à longue période (15 secondes) disposés orthogonalement pour mesurer les déplacements de la surface à fois dans le plan vertical et horizontal et un capteur à courte période pour mesurer les déplacements verticaux à haute fréquence (période de résonance de 1 seconde).
L'instrument comprend un système de télécommunications qui permet de recevoir une quinzaine de types d'instruction préparés par les scientifiques sur Terre et de transmettre les données sismiques recueillies vers les stations terrestres.
L'étalonnage de l'instrument (verticalité des sismomètres avec une précision de 2 secondes d'arc - est effectuée depuis la Terre en agissant sur des moteurs télécommandés.
L'instrument est alimenté en énergie par deux panneaux solaires qui fournissent jusqu'à 46 Watts d'électricité. Durant la longue nuit lunaire où la température chute à -170 °C, l'instrument est maintenu à une température supérieure à -54 °C grâce à la décomposition radioactive de deux pastilles de 34 grammes de plutonium 238 qui génèrent 15 Watts de chaleur.
Le réflecteur laser est le deuxième composant de l'EALSEP.
Il s'agit d'un dispositif optique passif qui permet de réfléchir une impulsion lumineuse dans la direction exacte de sa source.
Un faisceau lumineux homogène et concentré est émis à l'aide d'un laser vers l'emplacement du rétroréflecteur ; en mesurant le temps mis par ce rayon pour revenir vers sa source, on peut déterminer avec une grande précision la distance entre l'émetteur et le réflecteur.
En mesurant la distance Terre-Lune avec une précision qui devrait atteindre 15 cm au lieu des 500 mètres à la date de l'expérience, les scientifiques devraient obtenir de manière indirecte de nombreuses informations sur la Terre telles que l'évolution de sa vitesse de rotation, le déplacement des pôles ainsi que sur la physique de la Lune (libration, déplacement du centre de masse, taille et forme).
Le réflecteur installé par l'équipage d'Apollo 11 comporte 100 coins de cube en quartz de 3,8 cm de diamètre disposés en 10 rangées de 10.

Le sismomètre passif.

Le site d'atterrissage sur la Lune devait répondre à un grand nombre de contraintes:
Le site doit se situer sur la face de la Lune visible depuis la Terre pour permettre les échanges radio entre l'expédition et le contrôle au sol et sur la partie éclairée de celle-ci.
La quantité de carburant consommée par les vaisseaux Apollo durant les manœuvres lunaires est d'autant plus importante que la latitude du site d'atterrissage est élevée.
La latitude du site retenu est pour cette raison inférieure à 5°.
La zone d'atterrissage ne doit pas être cernée de falaises, de reliefs trop élevés ou de cratères profonds qui pourraient fausser les mesures du radar d'atterrissage du module lunaire chargé de déterminer l'altitude du vaisseau.
La zone d'atterrissage ne doit pas comporter un trop grand nombre de cratères, ni de rochers et la pente doit être inférieure à 2 % pour limiter le risque d'un atterrissage violent qui pourrait interdire le décollage et être donc fatal à l'équipage.
Pour que le pilote du module lunaire puisse repérer le site retenu pour l'atterrissage, il doit bénéficier de conditions d'éclairage très particulières :
Le Soleil doit éclairer le sol depuis l'est sous un angle compris entre 4° et 14° pour que les ombres des cratères permettent à l'équipage d'identifier ceux-ci.
La fenêtre de lancement résultante est de 16 heures tous les 29,5 jours pour un site d'atterrissage donné l'élévation du Soleil change à une vitesse de 0,5° par heure.
Les responsables du programme souhaitent disposer de plusieurs fenêtres de lancement par mois, pour limiter le décalage du calendrier de lancement en cas de report du tir pour des raisons techniques.
Le site d'atterrissage primaire doit donc se situer à l'est pour qu'un ou plusieurs sites de rechange puissent être trouvés plus à l'ouest.
Trente sites d'atterrissage avaient été passés en revue par un comité de sélection interne de la NASA en s'appuyant sur les observations réalisées à l'aide de télescopes terrestres.
Les sondes lunaires du programme Lunar Orbiter ont effectué entre 1966 et 1967 une reconnaissance photographique de la Lune des sites présélectionnés.
Un seul site, situé dans la mer de la Tranquillité, parvient à satisfaire l'ensemble des contraintes énoncées ci-dessus.


Le déroulement de la mission


Le décollage

Le 16 juillet 1969 à 13 h 32 UTC 9 h 32 heure locale le lanceur Saturn V, pesant plus de 3 000 tonnes, décolle du complexe de lancement 39 de Cap Canaveral.
Près de un million de personnes ont fait le déplacement pour assister à cet évènement.
Après une phase propulsée sans incident le troisième étage de la fusée Saturn le Module de commande et de service (CSM) et le Module Lunaire (LEM) se placent en orbite basse autour de la Terre pour attendre que le positionnement relatif de la fusée, de la Terre et de la Lune permettent d'arriver à proximité de la Lune à la distance et au moment prévus.
Deux heures trente plus tard conformément au planning et alors que le vaisseau Apollo a effectué une révolution et demi autour de la Terre, le troisième étage est rallumé durant six minutes, manœuvre de TLI Translunar Injection pour permettre au « train spatial » de s'arracher à l'attraction terrestre et le placer sur une trajectoire qui doit le conduire à proximité de la Lune.


Le transit entre la Terre et la Lune

Environ une demi-heure après cette manœuvre, le Module de Commande et de Service (CSM) se détache du reste du train spatial puis pivote de 180° pour venir repêcher le module lunaire Eagle (le LEM) dans son carénage.
Après avoir vérifié l'arrimage des deux vaisseaux et pressurisé le LEM, les astronautes déclenchent par pyrotechnie la détente des ressorts situés dans le carénage du LEM : ceux-ci écartent le LEM et le CSM du troisième étage de la fusée Saturn à une vitesse d'environ 30 cm/s.
Le troisième étage va alors entamer une trajectoire divergente qui le place en orbite autour du Soleil.
Après un périple de près de trois jours, le vaisseau Apollo se place en orbite lunaire.
Le module lunaire Eagle, après avoir réalisé treize révolutions autour de la Lune, se sépare du CSM désormais occupé par le seul Collins et entame sa descente vers le sol lunaire.

Atterrissage de Eagle

Le module lunaire Eagle se pose dans la mer de la Tranquillité, après une phase d'approche finale plus longue que prévue.
Le site sélectionné pour l'atterrissage est dépassé de 7 km à la suite de problèmes rencontrés durant la descente. Neil Armstrong a été gêné par des alarmes de l'ordinateur de bord qui gère le pilote automatique et assure la navigation. L'ordinateur, qui a une puissance équivalente à celle d'une calculatrice bas de gamme des années 2000, est saturé par des signaux en provenance du radar de rendez-vous, conséquences d'une erreur de conception.
Accaparé par ces alarmes, Neil Armstrong laisse passer le moment où, selon la procédure, il aurait dû exécuter une dernière manœuvre de correction de la trajectoire.
Le LEM s'approchant d'un site encombré de rochers, Armstrong doit prendre le contrôle manuel du module lunaire et survoler à l'horizontale le terrain afin de trouver un site adapté à l'atterrissage. Cette manœuvre entame dangereusement la faible réserve de carburant qui subsiste : il ne reste plus que 45 secondes du propergol réservé à l'atterrissage lorsque l’appareil se pose à 7 km du lieu prévu à l'origine.
S'ensuit alors une longue séquence avant la sortie des astronautes : listes de vérification, pose des combinaisons spatiales et vérifications, dépressurisation du LEM.

Sortie des astronautes

Dans les premiers plans établis pour cette première mission sur la Lune la sortie extravéhiculaire devait durer 4 heures soit la durée maximale autorisée par les réserves d'oxygène et d'énergie électrique des combinaisons spatiales A7L.
Ce temps était nécessaire notamment pour installer l'ensemble des instruments scientifiques de la station ALSEP.
Le développement de celle-ci ayant pris du retard, elle avait été remplacée pour Apollo 11 par l'ensemble EALSEP limité à deux instruments et la durée de la sortie avait été ramenée à deux heures même si les combinaisons spatiales permettaient une durée double.
Armstrong effectue ses premiers pas sur la Lune le 21 juillet 1969 à 2 h 56 UTC (3 h 56, heure française) ou le 20 juillet 21 h 56 à Houston, devant des millions de téléspectateurs écoutant les premières impressions de l'astronaute.
Celui-ci en posant le pied sur le sol lunaire lance son message resté célèbre « C'est un petit pas pour un homme, mais un pas de géant pour l'humanité ».

Premiers pas sur la Lune

La consistance du sol lunaire avait été la source de beaucoup d'interrogations depuis le lancement du programme Apollo toutefois les observations effectuées par les sondes lunaires du programme Surveyor avaient fourni des indications importantes sur sa consistance et avaient en particulier permis d'écarter à priori le scénario d'un engloutissement des engins spatiaux par une épaisse couche de poussière.
Néanmoins pour certains une part de mystère subsistait. Armstrong avant de poser son pied sur le sol lunaire constate que celui-ci semble poudreux.
Après avoir posé son pied tout en se tenant fermement à l'échelle, il observe que l'empreinte de sa semelle s'est parfaitement moulée dans le sol.
En grattant celui-ci avec sa chaussure il constate que le matériau lunaire adhère sur celle-ci comme du charbon de bois pulvérisé.
Armstrong fixe ensuite sur son torse un appareil photo Hasselblad que Aldrin lui a descendu à l'aide d'une corde depuis l'intérieur du module lunaire puis, après s'être éloigné de quelques mètres du LEM, il collecte rapidement un peu de régolithe et quelques petites roches lunaires en utilisant une petite pelle pliable munie d'un sac à échantillons : le prélèvement est effectué en grattant superficiellement la surface car le sol est très ferme à quelques centimètres de profondeur.
L'objectif de cette collecte rapide est que les scientifiques à Terre soient certains de disposer d'échantillons de sol au cas où les astronautes auraient à décoller prématurément.
Armstrong tente d'enfoncer le manche de son instrument dans le sol mais il est stoppé dans ses efforts à environ 15 cm de profondeur.
Quinze minutes après son coéquipier, Buzz Aldrin descend à son tour l'échelle du module lunaire. Sa sortie est photographiée par Armstrong. Alors qu'il pose le pied sur le sol lunaire il s'exclame « Belle vue » avant de préciser son sentiment par un « Magnifique désolation ».
Armstrong se joint alors à lui pour dévoiler une plaque commémorative apposée sur un des pieds de l'étage de descente qui doit rester sur la Lune après le départ des astronautes. Sur celle-ci figure le dessin des deux hémisphères terrestres, un texte avec le nom et la signature des trois astronautes et du président Richard Nixon. Armstrong lit le texte à haute voix : « Ici des hommes de la planète Terre ont pris pied pour la première fois sur la Lune, juillet 1969 ap JC.
Nous sommes venus dans un esprit pacifique au nom de toute l'humanité. ».
Armstrong enlève ensuite la caméra de télévision de son support sur l'étage de descente d'où elle avait filmé les premiers pas sur la Lune ; il l'installe sur un pied tripode à 20 mètres au nord ouest du module lunaire pour que les activités de l'équipage puissent être filmés.


Le déploiement des instruments scientifiques

Aldrin transporte les deux instruments scientifiques de l'EASEP jusqu'au site d'installation.
Les astronautes disposent de relativement peu de temps pour accomplir le volet scientifique de leur mission. Aldrin déploie le capteur de particules du vent solaire SWC qui se présente sous la forme d'une feuille d'aluminium tendue par une hampe.
Malgré la fermeté du sol, Aldrin parvient à planter le dispositif à la verticale en orientant la feuille vers le Soleil.
Pendant ce temps, Armstrong déroule et plante dans le sol le drapeau américain qui en l'absence d'atmosphère et donc de vent est maintenu tendu par une baguette.
Cet acte ne reflète pas une revendication territoriale mais a pour objectif de marquer cette "victoire" américaine dans la course à l'espace engagée avec l'Union soviétique.
Tandis que Armstrong déballe les deux petites valises qui doivent être utilisées pour stocker les échantillons de sol lunaire, Aldrin réalise conformément au programme un ensemble d'exercices destinés à tester sa mobilité sur le sol lunaire.
Il effectue plusieurs allers et retours devant la caméra vidéo en courant : il ne ressent aucune gêne pour se déplacer mais lorsqu'il change de direction il doit prendre en compte que son centre de gravité se situe plus haut que sur Terre.
Les astronautes doivent interrompre leurs tâches pour un échange téléphonique de quelques minutes avec le président des États-Unis Richard Nixon qui suivait la retransmission télévisée de l'atterrissage sur la Lune depuis la Maison-Blanche.
Les astronautes reprennent leur travail : tandis que Armstrong collecte rapidement des échantillons avec sa pelle, Aldrin effectue une série de photos : une empreinte de botte sur le sol lunaire, des images du train d'atterrissage du module lunaire pour permettre d'évaluer son comportement ainsi que plusieurs photos panoramiques du site. L'équipage a accumulé à ce stade 30 minutes de retard par rapport à l'horaire prévu.
Armstrong effectue des prises de vue stéréoscopiques de la surface avec un appareil dédié tandis que Aldrin décharge les deux instruments scientifiques de l'Early Apollo Scientific Experiments Package, EALSEP qui sont stockés dans la baie arrière gauche de l'étage de descente du LEM baptisée MESA, Modularized Equipment Stowage Assembly Il les transporte rapidement à 20 mètres au sud-ouest du module lunaire et commence à installer le sismomètre tandis que Armstrong le rejoint pour mettre en place le réflecteur laser. Ce dernier, complètement passif, doit simplement être orienté vers la Terre avec une précision de 5°. L'installation du sismomètre nécessite par contre plus de manipulations : Aldrin doit d'abord orienter les panneaux solaires correctement vers le Soleil puis placer l'appareil parfaitement à l'horizontale ce qu'il a réalise avec quelques difficultés.
Le fonctionnement de l'appareil est immédiatement vérifié par les opérateurs sur Terre : ceux-ci constatent que le sismomètre est suffisamment sensible pour détecter le déplacement des deux astronautes.
Normalement les deux astronautes devaient disposer ensuite de 30 minutes pour effectuer une collecte d'échantillons de sol et de pierres lunaires dans leur contexte géologique c'est-à-dire en les photographiant sur le sol avant de les ramasser. Mais avec le retard pris sur l'horaire, MCCandless, leur interlocuteur au centre de contrôle, ne leur accorde que 10 minutes.
Aldrin a la charge de prélever une carotte du sol mais, malgré les vigoureux coups de marteau assénés sur le tube prévu à cet effet, il ne parvient pas à enfoncer celui-ci. Les ingénieurs ont conçu l'instrument en partant de l'hypothèse que le sol serait peu compact et un renflement à l'intérieur du tube, qui est destiné à empêcher la carotte de retomber, gêne l'enfoncement dans le sol ferme rencontré.
Aldrin effectue une nouvelle tentative trois mètres plus loin avec le même résultat. Finalement il renonce à enfoncer le tube jusqu'au bout.
Aldrin ramène ensuite la carotte obtenue ainsi que la feuille d'aluminium du collecteur de particules jusqu'à la MESA pour qu'Armstrong puisse les inclure dans le paquetage.
Après avoir été rappelé à l'ordre à plusieurs reprises par MCCandless, Aldrin réintègre l'habitacle du module lunaire. Durant ce temps, Armstrong décide d'aller voir de plus près le cratère qu'il a dû éviter immédiatement avant l'atterrissage et qui se situe à seulement 45 mètres du module lunaire.
Il se dirige rapidement vers le rebord du cratère sans commenter sa décision. Parvenu sur le rebord du cratère, il constate que celui-ci est suffisamment profond pour que des morceaux du socle rocheux situé sous la couche de régolithe aient été arrachés par l'impact.
Il ne ramasse aucune de ces pierres mais effectue un panorama du cratère avec le module lunaire en arrière-plan. Il collecte ensuite rapidement plusieurs rochers qu'il place dans une des deux valises à échantillons qu'il cale en ajoutant 6 kg de régolithe.
Il hisse ensuite les deux valises d'échantillons avec un système à poulie jusqu'au niveau du sas de l'habitacle où celles-ci sont récupérées par Aldrin. Puis Armstrong réintègre sans un mot l'habitacle.
Les astronautes ont récolté 21,7 kg d'échantillons de sol lunaire et la sortie extravéhiculaire a duré 2 h 31 durant laquelle ils ont parcouru 250 mètres. Alors que Buzz Aldrin réintègre le module lunaire, il casse par inadvertance dans l'habitacle étroit l'interrupteur permettant de mettre à feu le moteur de l'étage de remontée du LEM. Comme il s'agit d'un bouton poussoir, il se servira de la pointe d'un stylo pour l'enclencher, et permettre aux deux astronautes de quitter la Lune.


Retour sur Terre

Les astronautes sont restés 21 heures et 36 minutes sur la Lune.
Le LEM effectue avec succès la manœuvre de Rendez-vous en orbite lunaire avec le module de commande et de service resté en orbite lunaire avec Collins à bord.
Le module de service est largué 15 minutes avant d'entamer la rentrée atmosphérique.
Le vaisseau pénètre dans l'atmosphère à environ 11 km/s et amerrit 15 minutes plus tard à 16 h 50 min 59 s TU dans l'Océan Pacifique à 3 km du point visé : l'amerrissage a lieu à 2 660 km à l'est de l'atoll de Wake et à 380 km au sud de l'Atoll Johnston.
Le porte-avion USS Hornet chargé de récupérer l'équipage se trouve à 22 km du point d'amerrissage (13° 19′ N 169° 9′ O).
Il s'est écoulé 195 heures et 19 minutes depuis que le vaisseau a décollé.

Conclusion

Les trois astronautes sont mis en quarantaine pendant 21 jours, une pratique qui perdura pendant les trois missions Apollo suivantes, avant que la Lune ne soit déclarée stérile et sans danger de contamination.

Le 21 juillet, la sonde soviétique Luna 15, qui devait aussi ramener des échantillons de Lune, s'écrase sur le sol lunaire après 52 révolutions autour de l'astre, témoignant de l'avance prise par les Américains dans la course à l'espace.
Chronologie de l'ensemble de la mission
Temps
écoulé Date (UTC) Événement Remarques
00h00 16/7 à 13h32 Décollage du centre spatial Kennedy
00h12 Insertion en orbite basse Premier arrêt du troisième étage Saturn V
02h44 Injection orbite transit vers la Lune Rallumage 3ème étage Saturn V durant 6 minutes
03h15 Début du largage du troisième étage Manœuvre de retournement et amarrage au module lunaire
75h50 19/7 à 17h22 Insertion en orbite lunaire Propulseur principal utilisé durant 6 minutes et demi
100h12 20/7 à 17h44 Séparation du LEM et du CSM
102h46 20/7 à 20h18 Atterrissage du LEM sur la Lune
124h22 21/7 à 17h54 Décollage du LEM de la Lune
128h3 21/7 à 21h35 Amarrage du LEM et du CSM
130h10 21/7 à 23h42 Largage du LEM
135h24 22/7 à 4h56 Insertion sur une orbite de retour vers la Terre
194h49 24/7 à 16h21 Largage du module de service
195h19 24/7 à 16h51 Amerrissage de la capsule Apollo

Retransmission en Mondovision;

Article détaillé : Mondovision.
Une caméra fixe est installée sur le hublot droit du LEM et permet de voir la plateforme de départ, l'échelle, le pied du LEM et une partie du sol lunaire. C'est cette caméra qui retransmet les premières images de la Lune. Elle est activée par Neil Armstrong pendant sa descente des neuf marches du LEM.
Retransmis en direct sur l'ensemble de la planète, on estime que 500 millions de téléspectateurs et d'auditeurs ont suivi l'atterrissage et la marche du premier homme sur la Lune.
Trente-six chaînes de télévision sont présentes au centre de Houston, dont celle de la télévision publique roumaine, seul pays du bloc de l'Est présent.
La salle de presse de Houston a accueilli 3 497 journalistes accrédités dont des délégations étrangères composés de 111 journalistes japonais, 80 italiens, 64 britanniques, 57 français, 44 allemands, 38 argentins, 38 mexicains, 32 canadiens, 21 australiens, 20 espagnols et 19 brésiliens.
Les images et sons en provenance de l'Eagle depuis la mer de la Tranquillité sont récupérés par le Goldstone Deep Space Communications Complex.
En août 2006, la Nasa a annoncé avoir égaré les cassettes contenant les vidéos et les éléments télémétriques d'origine de la mission Apollo 11 et ne plus disposer que d'enregistrements résultant des conversions dans des formats plus récents. L'agence a nommé une équipe chargée de les retrouver.
La Nasa a indiqué en juillet 2009 ne pas avoir retrouvé les cassettes originales de l'enregistrement.
À défaut, elle a récupéré auprès de diverses sources - chaînes de télévision notamment - des retransmissions de la mission Apollo 11, qui ont été restaurées.

Résultats scientifiques


Étude des roches lunaires

Échantillon de roche lunaire conservé dans le laboratoire de Houston.
Au retour de la mission les échantillons de roches et du sol lunaire ramenés par l'équipage d'Apollo 11 sont stockés et examinés dans le laboratoire LRL, Lunar Receiving Laboratory créé à cet effet à Houston et conçu pour empêcher toute diffusion d'éventuels organismes extraterrestres.
Des échantillons de roche lunaire sont confiés pour analyse à 150 spécialistes scientifiques sans distinction de nationalité. Les pierres lunaires de taille importante se révèlent être des basaltes riches en fer et en magnésium qui se sont cristallisés il y a 3,57 à 3,84 milliards d'années.
Ils sont très proches dans leur composition des roches terrestres bien que plus riches en titane : cette particularité est à l'origine de la couleur plus foncée des mers lunaires.
Leur existence constitue la preuve que la Lune est un corps différencié invalidant la théorie d'une Lune constituée du matériau primitif du système solaire défendue par Urey.
Une des caractéristiques les plus frappantes est l'absence de minéraux hydratés.
La faible proportion en sodium a entraîné une grande fluidité des laves qui ont formé le basalte ce qui explique l'absence de relief à la surface des mers lunaires.

Mesures sismiques

Le sismomètre passif a été installé le 21 juillet 1969. Il a fonctionné durant une journée lunaire complète, survécu à une nuit lunaire mais est tombé en panne le 27 aout 1969 à la suite d'une défaillance du système de réception et de traitement des commandes transmises depuis la Terre. L'instrument a été opérationnel durant 21 jours, il ne fonctionnait pas durant la nuit lunaire faute d'énergie.
Les données fournies ont permis de démontrer que l'activité sismique de la Lune était très faible : la composante verticale du bruit de fond sismique est de 10 à 10000 fois plus faible que celui de la Terre.
Du fait des limitations du prototype, dont la correction était planifié avant même le débarquement sur la Lune, sur le sismomètre embarqué par Apollo 12, aucune donnée exploitable n'a pu être obtenue sur la structure interne de la Lune. Plusieurs recommandations émergent du rapport scientifique rédigé quelques mois après la mission.
Les phénomènes de dilatation/contraction de la structure de l'étage de descente du module lunaire resté sur la Lune ont été source d'un bruit de fond qui a perturbé les mesures : il est recommandé pour les missions suivantes que le sismomètre soit disposé le plus loin possible du module lunaire.
Du fait de la faiblesse de la sismicité de la Lune, il est nécessaire d'augmenter la sensibilité de l'instrument.
Pour la même raison, il est recommandé de recourir à la génération d'ondes sismiques artificielles en faisant s'écraser sur la Lune l'étage Saturn ou le module de remontée du module lunaire.

Mesure de la distance Terre-Lune à l'aide du réflecteur laser

Le réflecteur laser installé par l'équipage d'Apollo 11 est utilisé de manière continue depuis 1969.
Des tirs laser sont effectués depuis plusieurs observatoires installés sur Terre en direction des réflecteurs laser déposés par la mission Apollo 11 ainsi que par les missions Apollo 14 et 15.
Au cours des premières années la précision de la distance entre la Terre et la Lune est passée grâce à ces tirs d'environ 500 mètres à 25 cm. En améliorant les techniques utilisées, de nouvelles mesures ont permis de ramener cette incertitude à 16 cm en 1984.
L'Observatoire McDonald aux États-Unis puis l'Observatoire de la Côte d'Azur en France se sont dotés d'équipements spécifiques qui ont permis de réduire l'imprécision à 3 cm à la fin des années 1980/début des années 1990.
Enfin depuis mi 2005 l'observatoire du Point Apache au Nouveau-Mexique a pris le relais en utilisant un équipement encore plus perfectionné et effectue des mesures avec une précision inférieure au millimètre.



Liens
http://youtu.be/Tbd2bpEdWUE Le film complet de Apollo 11
http://youtu.be/HBhzRY6UuVA post interview
http://youtu.be/JC-cyoqKjpQ moonwalk one




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Posté le : 20/07/2013 23:15
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Re: Hubert-Félix Thiéfaine
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Mes préférées resteront Alligators 427 et 113ème cigarette sans dormir :
http://youtu.be/hbdaKpsfZH4

Merci

Bien à toi

Posté le : 20/07/2013 22:08
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L'ultime refuge de la poésie n'est pas forcément dans les vers.
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Ce n'est pas que je n'aime pas la poésie. Il est vrai qu'à une époque pas si éloignée ça ne m'intéressait pas du tout, j'avais tendance à la considérer comme un genre mineur. L'Orée des rêves a beaucoup contribué à me faire évoluer sur le sujet.
Mais voilà on ne se refait pas, du moins pas entièrement, je reste indéfectiblement attaché à la prose et je trouve qu'elle se fait un peu rare ici ces derniers temps.
Ce que j'ai appris de plus précieux ces deux ou trois dernières années, c'est qu'il ne faut pas partir du principe que la prose a pour effet systématique de couper les ailes à l'inspiration poétique.
Et il faut éviter de se faire des idées fausses : un texte en vers peut très bien ne dégager aucune poésie. Il suffit de voir les pièces en vers de Molière, Corneille ou Racine : c'est impeccablement rimé, mais ça ne vend pas vraiment de rêve.
Pour l'heure ce n'est qu'un voeu personnel mais j'espère que d'autres y adhéreront : prosateurs et aficionados de la rime, essayez donc de nous faire rêver un peu en prose.

Posté le : 20/07/2013 21:24
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Hubert-Félix Thiéfaine
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Le 21 Juillet 1948 naît Hubert-Félix Thiéfaine

Avant-dernier d’une famille de six enfants, Hubert-Félix comme il l'évoque lui-même dans sa chanson « La Fin du Saint-Empire romain germanique », voit le jour en 1948 et grandit dans le Jura, dans le contexte de l'immédiat après-guerre.
Enfant du pays, c'est à Dole qu'il fait toute sa scolarité au cours de laquelle il découvre les poètes surréalistes et situationnistes et leur licence d'écriture dont il s'inspirera lui-même au cours de sa carrière, des réminiscence des premiers perception vécues dans le sombre Jura de l’après-guerre au sein duquel le chanteur passe une enfance triste et difficile.
Déjà mélancolique, rêveur et solitaire, son faible engouement pour le travail et la discipline scolaire le mène droit au séminaire, en pension, en prison ?!.
En dépit de son admiration pour ces grands athées que sont Lou Reed et Léo Ferré, il est contraint de s'inscrire au petit séminaire afin de devenir prêtre, à l'instar de son oncle, curé d'une paroisse jurassienne.
La famille de Thiéfaine est originaire du village de Sampans, dans le Jura, mais vivait à Dole.
Il passe sa scolarité dans plusieurs établissements de la ville tant publics que privés.
Il a écrit une chanson pour ses parents, intitulée When Maurice meets Alice, dans l'album Scandale mélancolique, il passe sa scolarité dans plusieurs établissements publics et privés de Besançon, et au pensionnat jésuite Notre-Dame de Mont Roland de Dole dans le Jura, où il a comme condisciple les futurs chanteurs Laroche Valmont et Cookie Dingler.

Après des études de droit, la psychologie,
Dans le même village vivait le futur guitariste Claude Mairet, dont la carrière est par la suite intimement liée à la sienne.
Hubert-Félix passe quatre ans au petit séminaire en vue de devenir prêtre.
Mais les influences littéraires et musicales de ce jeune homme plein de spleen adolescent correspondent peu à la rigueur de l'enseignement catholique et Hubert-Félix Thiéfaine renonce à la vocation sacerdotale pour entamer un cursus universitaire. Mis à l’écart, il forge là sa personnalité hors du commun et s’enivre d’écriture et de musique.
Ses premiers mots ont les sonorités décalées de ses futures oeuvres.
A dix-sept ans, il forme ses premiers groupes, inspirés par Dylan ou Léo Ferré, et prend à vingt ans la poudre d’escampette, le bac en poche, direction Besançon, la faculté de Droit. Suivies d'études universitaire plus classique quand il s'inscrit en fac de psychologie.
Ce sont ses premières évasions…

Sombre Jura

Ayant déjà tâté de la composition et de la chanson au sein d'un groupe lycéen baptisé Caïds Boys, le jeune homme évolue dans le milieu musical du campus entre deux cours magistraux et y fait la connaissance de Tony Carbonare, lui-même musicien amateur et compositeur à ses heures perdues.
L'amitié entre les deux jeunes gens est forte et bientôt ce duo devient trio lorsque Claude Mairet, ami d'enfance de Thiéfaine, les rejoint.

Besançon-Paris

Convaincu de sa nécessité de fuir la vie modèle, études-travail-vie rangée, H-F emprunte les chemins de traverse.
Ses quelques expériences musicales avec son ami Tony Carbonare ne lui suffisent plus, parce qu’elles sont sans lendemain, comme des amours inachevées.
Après un service militaire avorté, il est exempté, guitare sur le dos, il quitte le Doubs pour Paris en 1971, certain qu’il a une carte à jouer.

C'est avec Tony Carbonare qu'il va à Paris tenter sa chance en 1971, où il commence par trouver gîte et couvert pour lui-même et ses textes hallucinés au Club des Poètes, de jean-pierre Rosnay.
Il tente sa chance dans les cabarets rive gauche en 1971, notamment au club des poètes de Jean-Pierre Rosnay, au Pétrin et à la Maison pour tous de la rue Mouffetard.
Il a déclaré savoir depuis l'âge de 10 ans qu'il voulait être chanteur.
Il habitait alors dans la chambre de bonne de la famille Rosnay et participait deux fois par semaine à leurs spectacles de poésie, rue de Bourgogne.
Après des années très difficiles, à la demande de Tony Carbonare, il travaille avec le groupe Machin et réalise son premier album, "Tout corps vivant branché sur le secteur étant appelé à s'émouvoir" composé de morceaux écrits dix ans auparavant.
Deux années durant, il alterne les stages bidon, les petits métiers faciles, profitant de son temps libre pour écrire un roman et un spectacle musical.
Ce dernier s’intitule Comme un chien dans un cimetière et verra finalement le jour en 1973 dans les petits clubs et les cabarets de la région parisienne.
Mais si le public commence à apprécier le jeune chanteur, ses textes déconcertants et son allure provinciale ne convainquent aucun éditeur. Bredouille et malade, Hubert quitte Paris en 1976 pour un retour à son Jura natal.

Machin

C’est finalement là que se fera le déclic, dans un salvateur retour aux sources.
Lorsqu'il rencontre le groupe Machin, composé de quatre hurluberlus et dans lequel joue son ami Tony.
Il les rejoint quelques temps sur scène.
Machin correspond tout à fait à l’état d’esprit de Thiéfaine, cultivant déguisement, insolence et humour noir.
Une attitude de scène que gardera longtemps le chanteur, n’hésitant pas à se costumer comme sur la pochette de son troisième album De l’amour, de l’art ou du cochon ?
Radios et journaux spécialisés le sollicitent et ses premiers concerts attirent un public curieux de voir s’étendre le phénomène.

De la collaboration avec le groupe Machin et Tony Carbonare naissent au total trois albums dans lesquels les textes de Thiéfaine sont rehaussés par les arrangements baroques de Tony Carbonare.
De retour à la capitale c' est la rencontre du public parisien, mais les premières années sont très difficiles pour le Franc-comtois égaré au milieu de Paris.
Vivant de galères en déconvenues, il réussit néanmoins à monter son premier spectacle en 1973, "Comme un Chien Dans un Cimetière".
Mais le style du chanteur, l'hermétisme de ses écrits et la singulière bizarrerie de ses compositions ne rencontrent qu'un succès mitigé. Loin de la vie de bohème idéalisée des artistes, Thiéfaine connaît quelques années noires mais réussit à transcender le spleen pour mettre sa déprime en musique, tout en s'appuyant maladroitement sur ses deux béquilles que sont la drogue et l'alcool.

En 1975, il retrouve Carbonare, qui évolue au sein d'un groupe folk-rock, Machin, qui vient de sortir un premier disque, Moi Je Suis un Folkeux.
Bien qu'évoluant sur scène avec eux durant quelques années, Thiéfaine ne sera jamais formellement membre du groupe et continuera à évoluer en solo.
Autorisation de Délirer, l'année suivante, confirme le style particulier de l'auteur et contribue à accroître quelque peu sa notoriété.
Pour l’heure, Hubert signe son premier contrat chez Sterne et sort en 1978 son premier album aux ventes confidentielles: Tout corps vivant sur le secteur étant appelé à s’émouvoir… En deux ans et trois albums, Thiéfaine obtient un succès d’estime.
Évoquant les thèmes récurrents de la folie, de la dépression et de la mort, Thiéfaine est absolument inclassable et c'est surtout le public gravitant autour de la scène punk qui se retrouve dans cet artiste peu banal.
Avec De l'Amour, de l'Art ou du Cochon ?, en 1980, le chanteur tente de jouer davantage la carte de la fantaisie et de l'humour, mais l'artiste, lui, est plus dépressif que jamais et n'arrive à exorciser ses idées noires qu'avec son quatrième album, Dernières Balises "Avant Mutation", pour lequel il retrouve Claude Mairet.
Bien qu'ayant fait une série de concerts achevée par un Olympia, Thiéfaine reste toujours aussi marginal et les radios qui daignent la diffuser se contentent généralement de passer « La Fille du coupeur de joints ».

Angoisse existentialiste

À partir de 1980, Thiéfaine s'oriente vers un style plus rock : citons l'album Soleil cherche futur qui a connu un certain succès avec la chanson Lorelei sebasto cha en 1982 et Alambic/Sortie sud, cosigné avec Claude Mairet à l'écriture musicale.
En 1988, il rompt avec Claude Mairet et sa maison de disques Sterne, et enregistre deux albums aux États-Unis Chroniques bluesymentales en 1990 et Fragments d'hébétude en 1993. certainement le plus américain des albums du Jurassien depuis ses débuts.

Après s'être séparé de Claude Mairet, c'est aux Etats-Unis que Hubert-Félix Thiéfaine choisit d'aller trouver son inspiration pour composer son nouvel album. Chroniques Bluesymentales, enregistré à New York sort en 1990 et annonce le « Thiéfaine nouveau ».
Il n'a certes pas changé son univers textuel, mais à ses compositions se sont adjoints quelques rythmes nouveaux, issus du sampling ou des musiques électroniques, mais surtout du rock américain traditionnel.
Depuis les albums-miroirs La Tentation du Bonheur en 1996 et Le Bonheur de la Tentation en 1998, sa musique, volontiers mélancolique, s'ouvre aux nappes de synthétiseurs.
En 1998, il remplit la salle de Bercy sans aucun appui des médias. Le concert fait l'objet d'un album et d'un DVD.
En 2001, il participe à la composition de l'album Brotherhood, du groupe dolois Kerplunk, en écrivant le texte de la chanson Lobotomie Sporting Club.
Bien que peu présent dans les grands médias, Hubert-Félix Thiéfaine connaît un succès relativement important depuis le début de sa carrière : plusieurs de ses disques ont été consacrés disques d'or et ses concerts font régulièrement le plein grâce à la fidélité et l'attachement de son public.
Son manager au sein de leur société, Lilith, est sa compagne Francine Nicolas avec qui il a eu deux garçons, Hugo et Lucas, pour qui il a écrit respectivement Septembre rose et Tita dong dong song.

Surréalisme dépressif

Chanteur et poète, inventeur de mots, créateur de sons, Hubert-Félix Thiéfaine véhicule l’image du troubadour moderne. Il sillonne le paysage musical francophone loin des médias et traîne avec lui une réputation d’esthète et de guerrier provocateur.
Depuis vingt-cinq ans, sa prose habille intelligemment un rock original, entre loufoquerie et romantisme noir.
De Comme un chien dans un cimetière à Défloration 13, Thiéfaine rentre peu à peu dans la légende.
Oscillant toujours entre le plus profond pessimisme et le comique potache, Thiéfaine devient, aux yeux d'une frange de son public qui n'a rien compris à sa démarche, un apologiste de la drogue.
Incarnant ne certaine forme de dandysme décadent aussi blasphémateur qu'en quête de transcendance, Thiéfaine explore un univers qui n'appartient qu'à lui, même s'il commence à être imité, le plus souvent très mal, par quelques artistes trouvant en lui un modèle d'attitude trash/arty.
Météo Für Nada et Eros Über Alles, ses deux albums suivants, sont toujours des séances d'auto-psychanalyse mises en musique et, en dépit de la qualité de son travail, Hubert-Félix Thiéfaine commence à prendre conscience que ses albums se ressemblent toujours un peu et qu'il n'a pas beaucoup évolué artistiquement depuis Tout Corps Branché Sur le Secteur.

Clair-Obscur

Cependant, c'est désormais un public fidèle qui se presse aux concerts de ce dépressif situationniste, qui déstructure totalement la syntaxe à la manière d'un cadavre exquis dans les paroles de ses chansons.
Désormais capable de remplir une salle comme le Zénith, l'auteur de « Narcisse 81 » atteint une forme de plénitude artistique grâce à Soleil Cherche Futur, servi par des titres comme « Loreleï Sebasto cha » ou "Les Dingues et les paumés"

L’envol du poète

Puis tout va très vite. Son album Dernières balises obtient un disque d’or et lance la machine Thiéfaine. Sa poésie et sa musique décalées créent la surprise dans le milieu du rock. Intellectualisé et marginalisé par certains médias, il rentre dans la catégorie particulière des chanteurs à texte, empêchant ainsi son oeuvre de sombrer sous une popularité éphémère.
Assurément, son art s’inscrit dans le solide, le durable, le beau.
De l’Olympia à Bobino, la foule venue lui rendre hommage le confirme.
Désormais rien n’arrête sa carrière.

Aujourd'hui

Le chanteur aux allures de poète maudit devient prolifique et enchaîne les albums :
Alambic sortie sud, Meteo für Nada, ou encore Eros über alles sont autant de chefs-d’oeuvre incontestés.
Puis encore de nombreux « tubes » marquent les esprits de ces vingt dernières années de leur signature si particulière :
La fille du coupeur de joints, Loreleï Sebasto Cha, Sweet Amanite Phalloïde Queen ou encore Les dingues et les paumés, Groupie 89 turbo6, Zone chaude môme, La vierge au Dodge 51.

Scènes privées

Pourtant timide et introverti, Hubert-Félix trouve son bonheur sur scène, à la rencontre de son public.
Les tournées le mènent dans toute la France et durent parfois plus d’un an.
Les plus grandes salles de spectacle l’accueillent à guichets fermés, le Zénith, l’Olympia, …et ses apparitions dans les festivals sont autant de moments privilégiés Bourges, Nyon, ….
Reconnu et rarement décrié, il inspire le respect et les journalistes se penchent sur la vie de cet homme attachant et trouble: une biographie de Pascale Bigot paraît dans les années 80 aux prestigieuses éditions Seghers et le magazine Chorus, bible de la chanson francophone, lui consacre de nombreux articles.
Ayant trouvé le juste équilibre entre vie publique et vie privée, il a deux enfants, Hugo et Lucas, nés en 1986 et 1993, Thiéfaine construit discrètement et durablement une oeuvre solide et attachante.
Parce que chacun de ses albums a un véritable sens artistique et nécessite un travail d’écoute et d’appropriation, cet artisan des mots est devenu un auteur fascinant et inclassable.
Son treizième album, Défloration 13, paru en 2001, est accueilli comme un nouveau chef-d’oeuvre, sans défaut et sans âge.
A la manière d’un Murat qui refuserait toute concession aux contraintes du système, Thiéfaine s’enorgueillit d’appartenir au cercle restreint des grands artistes de la francophonie.
Son oeuvre singulière et colorée traverse les années sans prendre une ride tant son ironie et sa quête inespérée du langage en font un modèle du genre.

Thiéfaine s'institutionnalise presque, joue avec les musiciens de Zazie et s'associe à Paul Personne avec lequel il est ami. Une évolution vers la nouvelle chanson française confirmée par Scandale Mélancolique, en 2005, pour lequel il n'hésite pas à pousser la chansonnette avec Cali sur le titre « Gynécées ».

Une reprise par Bénabar, un duo avec Cali... Thiéfaine se serait-il « vendu » ? La question s'est posée, surtout lorsque l'hypothèse d'une collaboration de l'auteur avec le money-maker français Johnny Hallyday est envisagée en 2007 peu de temps avant la sortie de l'album Amicalement Blues. Mais cette question en amène une autre : peut-on rester éternellement un artiste maudit ? Dans le cas d'Hubert-Félix Thiéfaine, la réponse est ambiguë : ce n'est pas Thiéfaine qui s'est adapté à la scène française, mais plutôt le contraire, car la jeune génération de la chanson française a passé son adolescence à écouter « Loreleï Sebasto Cha » ou « Les Dingues et les paumés ». Une reconnaissance ultime sous forme de justice immanente pour un auteur aussi doué que non conventionnel et dont l'influence sur la musique de son époque reste déterminante.

En février 2011, le sexagénaire demeure un enfant terrible de la chanson comme le démontre le nitzschéen Suppléments de Mensonge, nouvel album produit par les ex-Valentins Jean-Louis Piérot et Edith Fambuena. Thiéfaine s'entoure pour l'occasion de nouveaux compositeurs tels que Ludéal, JP Nataf, Dominique Dalcan, Arman Méliès et La Casa. Cette nouvelle aventure est suivie d'une tournée baptisée Homo Plebis Ultimae Tour. Jouant avec le sens de cette citation du latin Sénèque, Hubert-Félix Thiéfaine peut laisser croire qu'il s'agit de son ultime tournée. Il n'en est apparemment rien et cette nouvelle visite à ses fans est captée sur le CD et DVD Homo Plebis Ultimae Tour qui reprend le concert donné à Nantes. Sorti en octobre 2012, Homo Plebis Ultimae Tour est disponible en édition limitée sous forme d'un élégant coffret.

La plupart de ses textes sont des odes à la vie, ou du moins, à la manière de l'approcher, et à la mort. Entre ces deux extrêmes, on rencontre l'éloge de la folie, de la littérature, du sexe, de la drogue, et malgré tout, du genre humain...


Albums studio


aux Zarbs festival en 2008 (Auxerre, France).
1978 : Tout corps vivant branché sur le secteur étant appelé à s'émouvoir
1979 : Autorisation de délirer
1980 : De l'amour, de l'art ou du cochon
1981 : Dernières balises (avant mutation)
1982 : Soleil cherche futur
1984 : Alambic / Sortie Sud
1986 : Météo für
1988 : Eros über alles
1990 : Chroniques bluesymentales
1993 : Fragments d'hébétude
1996 : La Tentation du bonheur
1998 : Le Bonheur de la tentation
2001 : Défloration 13
2005 : Scandale mélancolique
2007 : Amicalement blues (en collaboration avec Paul Personne)
2011 : Suppléments de mensonge


Enregistrements publics

24° Festival Chorus des Hauts de Seine 2012 à Gennevilliers
1983 : En concert (double album vinyle ou double cd)
1986 : En concert vol.2 (double album vinyle ou cd simple)
1988 : Routes 88 (double album vinyle ou cd simple)
1995 : Paris-Zénith (double cd)
1999 : En concert à Bercy (double
2002 : Au Bataclan
2007 : Scandale mélancolique tour (double cd)
2012 : Homo plebis ultimae tour (double cd)
Compilations[modifier
1988 : 1978-1983
1989 : 1984-1988
2002 : Les Fils du coupeur de joints (album hommage & compilation)
2006 : Les indispensables
2008 : Tous ces mots terribles (un titre sur une compilation hommage à François Béranger)
2009 : Séquelles
2010 : Remets-lui Johnny Kidd (un titre sur une compilation hommage à Alain Bashung)

Vidéographie

1992 : Bluesymental tour (VHS)
1995 : Paris-Zénith (VHS)
1999 : En concert à Bercy (DVD)
2007 : Scandale mélancolique tour (DVD)
2012 : Homo plebis ultimae tour (DVD/Blu-ray)

Récompense

2012 : Victoire de la musique de l'album de chansons
2012 : Victoire de la musique de l'artiste interprète masculin de l'année


Interview sur France Culture

> Culture / Loisirs
Hubert-Félix Thiéfaine : « Je suis un marginal »
Nommé dans trois catégories aux Victoires de la musique (ce soir sur France 2), le chanteur atypique recueille, à 63 ans, les fruits d'une carrière sur la route. Il nous a reçus dans sa maison du Jura.
Publié le 03.03.2012
On s'attend à une tanière. On arrive dans une ferme. « Je ne suis pas un ours, j'ai du respect pour les individus, c'est quand ils se regroupent que je deviens méchant », rectifie d'emblée Hubert-Félix Thiéfaine, grand favori des 27e Victoires de la musique, diffusées ce soir, à 20h35 sur France 2.
C'est là, près de Dole, entre Dijon et Besançon, que le chanteur s'est posé il y a près de vingt-cinq ans dans un village de 90 habitants.
Hubert-Félix Thiéfaine et Catherine Ringer favoris des Victoires de la Musique « C'est grâce à Lorelei », explique-t-il pour commencer. Soit « Lorelei Sebasto Cha », son premier tube en 1983, son premier luxe, ses premiers impôts aussi. « Je n'en payais pas jusque-là, j'étais monté à Paris avec un sac à dos et ma guitare bleue pour jouer dans les cabarets. » L'instrument est toujours là dans son bureau, une dépendance avec vue sur la forêt de Chaux.
Sur le mur, trônent quelques figures tutélaires : papa, maman, Dylan, Ferré. Les Stones ne sont pas loin. Thiéfaine sort une dédicace. « Je suis ami avec le patron de leur fan-club français, qui a donné à Keith Richards, leur guitariste, l'un de mes disques. Et il m'a fait ce petit mot : Ravi d'avoir été une source d'inspiration pour une si belle musique. » Dans la pièce d'à côté, il a accroché ses nombreux disques d'or. « Je l'ai fait pour une émission de télé. La journaliste : Vous pourriez installer vos deux disques d'or. Elle a été vexée quand elle a vu qu'il y en avait beaucoup plus. »
On lui demande où il rangera son futur trophée. Il botte en touche. Pourtant, à 63 ans, après quatre décennies de carrière, Thiéfaine a enfin de grandes chances d'être sacré aux Victoires de la musique. « C'est flatteur. Avec cela, on va peut-être arrêter d'écrire Thiéfaine avec ph. Mais je n'aime pas ces cérémonies. Je n'en ai pas besoin pour avoir un public. »
Il redoute l'agitation, loin de ce confortable corps de ferme réaménagé sur un terrain de près de deux hectares. « Je gagne bien ma vie, mais ici, comme les gens ne me connaissent pas, ne me voient pas, ils pensent que j'ai hérité. » Au contraire, Thiéfaine a acheté pour fuir la capitale, revenir aux sources de la Franche-Comté, près de Dole où il est né. « J'ai visité cette maison, un jour de pluie, de grisaille. Je me rappelle avoir tapé dans mes mains, dans le jardin. Il n'y avait pas un bruit. Au début, je n'osais pas prendre ma guitare pour ne pas déranger le silence. » Aujourd'hui, il aime ça, n'écoute plus trop de musique à part du classique et des bizarreries comme Gavin Bryars ou Brian Eno, malgré une belle discothèque qui trône dans son salon. Une maison rangée pour un Thiéfaine un rien maniaque. « Je n'aime pas me salir les doigts, c'est pour cela que je ne suis pas peintre. La propreté, c'est important. Pour peu que j'aie un peu de fouillis dans ma tête, si je range, ça va mieux. » Il y a trois ans, tout était sens dessus dessous dans son esprit. La faute à des tournées sans fin, « 220 chambres d'hôtel différentes par an », des Zénith chaque soir, voire Bercy.
« Je prenais des tas de trucs pour tenir le coup. J'étais totalement schizophrène, j'avais un pied dans la folie. Je voulais en finir. » Le chanteur est hospitalisé puis reste convalescent plus d'un an et écrit « Suppléments de mensonge », son album de la renaissance, sorti l'an passé, celui pour lequel les Victoires de la musique ont enfin pensé à lui.
« J'avais été quand même nommé une fois pour le précédent, mais la vraie récompense, c'est de vivre de ma musique. Je me sens terriblement artiste. Et j'ai du mal à vivre avec les gens qui ne le sont pas. Je suis un marginal. » Sa femme Francine est sa manageuse et la productrice de ses tournées marathon, le plus jeune de ses deux fils, Lucas, 19 ans, a monté son groupe à Dijon. Les autres peuvent passer leur chemin. Il ne soutiendra aucun candidat à la présidentielle et votera sans doute blanc, comme souvent. Pour les Victoires, par contre, beaucoup ont probablement glissé son nom dans l'enveloppe.



Liens

http://youtu.be/FsEUefHD1QU Loreleï sébasto cha
http://youtu.be/LjvltAbhn00 Je t'en remets au vent
http://youtu.be/D6l-DXZOLYA La ruelle des morts
http://youtu.be/Towgu_hSkKs Interview
http://youtu.be/6FfBDj0ae3E interview
http://youtu.be/jiKYhvpBgpw La fille du coupeur de joint
http://youtu.be/7LIHWmQKBu4 Alligator 427
http://youtu.be/1TwyHa5dnSU la cancoillote
http://youtu.be/sLH2rcsCdjM Annihilation homo plébis ultimae tour
http://youtu.be/lutnOb9mItQ Bercy



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Posté le : 20/07/2013 19:52
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Par une aquarelle de Tchano

Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
.

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