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Re: La discothèque de l'orée (compilation)
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Mimi comme tou
Joyce Jonathan. ça ira

http://youtu.be/TxWLybPwBzs

Posté le : 11/08/2013 19:04
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Re: Le collier de perles de Couscous
Plume d'Or
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Très sympa ces perles, très rigolotes surtout, j'ai passé un bon moment, merci

Posté le : 11/08/2013 17:50
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Les bons mots de la semaine 33
Plume d'Or
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De Frédéric Dard :


- " Nous autres, poètes, quand nous avons de la peine, au lieu de la chasser, nous lui cherchons un titre.... "

- " Chose paradoxale, c'est avec les gens intelligents que l'on déconne le mieux ...."

- " La poubelle est le meilleur accessoire de rangement.... "

- " Le sexe masculin est ce qu'il y a de plus léger au monde, une simple pensée le soulève... "

De Sacha Guitry :

-" J'ai pris mon rhume en grippe .... "

à bientôt.

Posté le : 11/08/2013 16:21
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Le collier de perles de Couscous
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Salut les amis. Je souhaite vous faire partager les perles que mes collègues et moi-même avons collectées depuis plusieurs années maintenant dans le cadre de notre fonction d'assistants sociaux au CPAS (équivalent de la CAF pour les amis français)

Perles émanant des bénéficiaires :

* « J’ai eu des dépenses imprévues qui n’étaient pas prévues ! »
* « J’ai une dette chez les recettes dominicales. (au lieu de « domaniales »). »
* « J’ai dit que j’étais en méditation de dettes. (au lieu de « médiation »). »
* « J’ai un crédit chez Idéfix (au lieu de Fidexis) »
* « Je vous téléphone pour connaître votre numéro. »
* « Pourriez-vous rappeler ma fille. Elle voudrait vous voir au téléphone. »
* « J’ai eu une forte remontation de mon assurance auto. »
* « Je me chauffe au gaz surnaturel. »
* Le téléphone sonne à l’accueil. La secrétaire décroche mais personne ne parle. Des bruits de fond font comprendre que quelqu’un tape un SMS. Elle hurle « Allo ! » à plusieurs reprises quand la personne dit : « Tu as vu ? Le téléphone y dit Allo ! »
* « Je ne sais pas venir demain. J’ai un ami qui vient avec une roulotte pour aller à la déchetterie. »
* Trouvé sur un contrat de bail : « tél, GPS »
* Une personne dépose sa taxe immondices, la secrétaire lui demande :
« Vous n’avez pas droit à la prime sociale ?
- Non. Je ne suis pas socialiste donc je n’y ai pas droit. »
* Lors d’un entretien, on évoque les frais médicaux et la personne demande :
« Vous avez besoin d’un lifting de la mutuelle ? »
* « Mon fournisseur d’électricité est Néon (au lieu de Nuon) »
* Une petite fille dépose une facture à l’attention de Mme la Boulangère (au lieu de Mme Boulanger)
* « Mon enfant a eu une commotion vertébrale. »
* « Je peux avoir de l’argent pour un clip-clap. »
* « Quel est votre fournisseur ?
- La ville. Vu que j’utilise le gaz de ville. »
* « Je n’ai pas assez pour faire mes grosses commissions. »
* « Madame est hébergé en Terre d’Accueil (au lieu de Terre Nouvelle, une maison d’accueil). »
* Noté sur un document : « feuille horichinale »
* « Ce serait pour avoir le numéro de GPS de Maître H. »
* « Ma maman a le droit à la veuve noire. (au lieu de la « Vierge Noire » car l’office qui verse ces allocations se trouve Rue de la Vierge Noire.)
* « Je souhaite me désolidéraliser financièrement et physiquement de Mr R. »
* « Quand j’ai commandé mon dentier, on ne m’a pas dit qu’il fallait prendre les dents du CPAS pour un meilleur remboursement. »
* « Mon fils a des problèmes cyclomoteurs. »
* Trouvé sur une facture : « Dépannage : fuite au plafond. Contrôle au 1er étage. Pas de fuite à la douche ni au boiler, mais eau par terre. Explication au locataire qu’il faut essuyer l’eau par terre après l’usage d’une douche !!! »
* « (AS) N’oubliez pas de souscrire une assurance incendie.
- Et où je dois aller pour ça ? Aux pompiers ? »
* « L’huissier me réclame une somme gastronomique. »
* « Je rentre à l’hôpital. Ils vont m’opérer vivante. »


Et les assistants sociaux ne sont pas en reste :

* « (proprio) L’argent, est-ce que vous pouvez me le donner ?
- (AS) Non, je ne peux faire que des virements en liquide. »
* « (créancier) Pouvez-vous me dire …
- (AS) Vous permettez, je prends le dossier. »
Sur ce, l’AS raccroche le téléphone ….
* « Cette dame a une petite Aixam, une voiture sans moteur. »
* « Si je ne vous rappelle pas, c’est que je n’ai rien à vous dire. »
* Sur une fiche de gestion budgétaire, la communication pour le paiement est le numéro de téléphone du créancier.
* « Qui a imprimé pour Marc Lefranc ? (il s’agit de la répartition « au marc-le-franc »). »
* L’AS appelle une entreprise au 056/33.26.64 et laisse un message sur le répondeur : « Pouvez-vous me rappeler au 056/33.26.64 ? »
* « Monsieur, quand je serai en congé, je ne serai pas là ! »
* AS : « Mr est coupé en gaz. Ah, il n’a pas de point de gaz …. C’est normal alors. »

e tenterai de vous en apporter d'autres au fil du temps ....

Posté le : 11/08/2013 13:47
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Page du 4 Août, Andersen, Percy Byshe Shelley, Maurice De Guerin, Louis Armstrong, abolition des pri
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fee etoilee



























Texte de la semaine : " Bébés mode d'emploi de BACCHUS"






Le  4 Août 1875 décéde Hans Christian

ANDERSEN 


Lire ICI





Le 4 Août 1901 naît  LOUIS ARMSTRONG

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Aujourdui Dimanche 4 Août 2013
 LIRE , ECRIRE, DECOUVRIR

PAGES D'ACCUEIL PRECEDENTES Dans la BIBLIothèque
LIRE ICI
    

Le 4 août 1810 naît
Maurice De GUERIN
Lire ICI




Le 4 Août 1789 l'assemblée constituante Supprime les privilèges

LIre
ICI



Le 4 Août 1792 nait Percy Bysshe Shelley

Lire ICI



Emma vous propose :
Je voudrais proposer un recueil de texte collectif d’environ une centaine de pages à partir des textes publiés sur ce site en 2012. Recueil sous forme d’un fichier PDF (et même en version imprimée, si ce projet en intéresse certains ?)
Pour donner votre choix de texte c'est ICI
               ---*Forum Philosophie*---

   *Venez écrire à Jean-Jacques Rousseau
    * Question d'Antarés
    *Le monde contemporain est-il celui de la haine de la poésie ?    


        Lucinda vous pose deux questions :                                                           
        *Pourquoi le mensonge  ?          
        *Pourquoi avons nous besoin des autres ? 


      
     




Posté le : 10/08/2013 21:22
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Saint Louis est canonisé un 11 Août
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Louis IX est canonisé Le 11 Août 1297


Connu et reconnu pour sa grande piété, le roi de France Louis IX est canonisé par le pape Boniface VIII le 11 août 1297. Dès lors, ce souverain épris de justice prend le nom post mortem de Saint-Louis.
Issu de la dynastie des Capétiens, il voit le jour le 25 avril 1214 à Poissy (Yvelines).
Fils de Louis VIII dit le Lion et de la reine Blanche de Castille, il est, dans sa jeunesse, un temps tourmenté par les grands barons du royaume.
Mais fin d’esprit et bon diplomate, il leur impose finalement son autorité sans coups férir.
Ils le suivent même comme un seul homme dans chacune des deux croisades : VIIe et VIIIe croisade qu’il mène en Orient. C’est du reste au cours de la seconde d’entre elles que Louis IX, atteint de dysenterie, trouve la mort sous les remparts de Tunis (Tunisie) le 25 août 1270.
Durant son règne, notamment grâce à la Sorbonne qui a contribué à faire du pays le centre des arts et de la vie intellectuelle des chrétiens du XIIIe siècle, la France connaît sa plus importante prospérité économique et politique de tout le Moyen-Âge.

La mort de Louis IX

Le roi de France, Louis IX (1226-1270), a pris la croix, pour la seconde fois, en 1267.
La huitième croisade, en 1270, se dirige vers Tunis et non vers l'Orient comme les précédentes.
Le roi espère convertir au christianisme l'émir hafside al-Mustansir et, peut-être, faire de l'Ifrīqiyya, c'est à dire la Tunisie une base d'attaque vers l'Égypte mamelouk qui contrôle la Terre sainte.
Mais, surtout, Louis IX, qui n'envisage pas son retour en France, accomplit ainsi un dernier pèlerinage expiatoire, même si l'expédition a été sérieusement préparée.
Embarquée à Aigues-Mortes, l'armée royale arrive le 17 juillet à La Goulette, mais il apparaît très vite que l'émir n'a aucune intention de se convertir.
La dysenterie ou le typhus, mais non la peste comme on l'écrit souvent fait des ravages dans les troupes et atteint la famille royale.
Louis IX, touché à son tour, meurt, le 25 août 1270 à Carthage.
Son fils, Philippe III le Hardi, lui succède et organise le retour du corps de son père et de l'armée en France.
L'époque des grandes croisades est définitivement close ; l'expédition de Tunis est déjà apparue anachronique à de nombreux contemporains, tel Joinville.
Dès 1271, une enquête est lancée par le Saint-Siège en vue de la canonisation de Louis IX qui deviendra Saint Louis en août 1297.
Et le 11 août 1297 le pape Boniface VIII canonise Louis IX pendant une accalmie au cours de la lutte qui l'oppose à Philippe le Bel, mais cette décision de circonstance avait été préparée par une longue enquête et un véritable procès de canonisation.

L'enquète

Sitôt après la mort du roi Louis IX, l'Église instruit son procès en canonisation.
Celle-ci est prononcée par le pape Boniface VIII le 11 août 1297, sous le règne de son petit-fils Philippe IV le Bel.
La monarchie capétienne est alors à son maximum de prestige et la France figure comme le royaume le plus puissant et le plus prospère de la chrétienté.
La vie de Saint Louis et les vertus du roi nous sont surtout connues par le chroniqueur Jean de Joinville.


Saint Louis sa vie

Louis IX roi de France, 1226-1270.
Petit-fils de Philippe Auguste et grand-père de Philippe le Bel, Louis IX – plus connu sous le nom de Saint Louis – est l’un des maillons essentiels de l’histoire de la dynastie des Capétiens.
Son règne a contribué à fonder l’idée de l’incarnation d’un pouvoir politique et spirituel en un homme singulier et non plus seulement en un Dieu universel.
Si son action politique a atténué les excès de la féodalité au profit de la notion d’intérêt général, l’idée de justice, profondément associée à sa personne, et les croisades ont pour leur part assuré la postérité spirituelle de Louis IX.

La minorité de Louis IX Blanche de Castille, régente du royaume

Né le 25 avril 1214 à Poissy, le futur monarque est le troisième enfant de Louis VIII le Lion et de Blanche de Castille.
Héritier du trône après la mort de son frère aîné, Louis est âgé de douze ans lorsqu’il succède à son père le 7 novembre 1226.
Il est sacré à Reims le 29 novembre de la même année.
Louis IX est proclamé majeur en 1234, mais il laisse à sa mère la conduite des affaires au moins jusqu’en 1242.
Jusqu’à cette date, et de nouveau de 1248 à 1252, pendant la croisade d’Égypte, le sort du royaume est ainsi entre les mains de l’énergique Espagnole qu’est Blanche de Castille.
La régente maintient en place les conseillers expérimentés de Philippe Auguste et de Louis VIII, frère Guérin, chancelier de France, et Barthélemy de Roye, chambrier de France et fait appel aux membres des familles seigneuriales d'Île-de-France depuis longtemps attachées à la dynastie capétienne, Gautier Cornu, archevêque de Sens et remarquable ministre ; Mathieu de Montmorency, connétable de France et habile homme de guerre.
Elle bénéficie en outre des conseils d’un Italien, Romain Frangipani, cardinal de Saint-Ange et légat du pape.
La soumission du Languedoc
Depuis 1209, la situation en pays cathare est préoccupante, tout comme l’attitude du comte Raimond VII de Toulouse.
Par le traité de Paris du 11 avril 1229, qui met un terme définitif à la croisade des albigeois, la régente impose au comte de Toulouse d’accepter l’annexion au domaine royal des sénéchaussées de Nîmes-Beaucaire et de Béziers-Carcassonne, et de donner en mariage sa fille et unique héritière Jeanne de Toulouse au frère du jeune roi, Alphonse de Poitiers.
La révolte des barons


Sacre de Saint Louis

Avec le concours de son conseiller italien Romain Frangipani, la régente brise la révolte de Philippe Hurepel, fils de Philippe Auguste et d’Agnès de Méran, auquel se joignent les barons hostiles à ce que la régence soit exercée par une femme, surtout étrangère : le comte de Champagne, Thibaud IV et surtout le baillistre de Bretagne, Pierre de Dreux, dit Mauclerc.
Ébauchée à l'automne 1226, marquée par d’inquiétantes abstentions au sacre de Louis IX le 29 novembre, une première coalition féodale échoue dès le printemps 1227.
Mais elle se reconstitue presque aussitôt.
Mis en échec par les Parisiens, qui prennent sous leur protection le jeune roi, vaincus dans le Perche en janvier 1229, privés de l’appui du comte de Toulouse en avril 1229, les révoltés reprennent les armes en 1230 avec l’appui du roi d'Angleterre Henri III, qui est accueilli à Saint-Malo le 3 mai par Pierre Mauclerc.
La soumission de Philippe Hurepel en septembre, le retour outre-Manche du Plantagenêt en octobre mettent fin à la révolte avant que la paix avec l’Angleterre et la Bretagne ne soit consolidée, par les trêves de juillet 1231, qui laissent à Louis IX Bellême et Angers où il fait édifier un château fort.
Ces trêves sont confirmées par les accords de Paris de novembre 1234 avec Pierre Mauclerc et d'août 1235 avec Henri III ; elles permettent à Blanche de Castille de léguer à son fils un royaume en paix.
Le règne personnel de Louis IX

La réforme administrative du royaume

La réforme administrative du royaume, inaugurée par Philippe Auguste et par Louis VIII, est poursuivie avec vigueur par Louis IX.
Maintenant en place l’Échiquier, les vicomtes et les sergents institués par les Plantagenêt en Normandie, le souverain subordonne les uns et les autres à la Curia Regis et à des officiers originaires de l’Île-de-France ou de l’Orléanais, auxquels il fait également appel pour renforcer son autorité dans les pays de la Loire.
Prévôts et baillis y sont donc introduits, ces derniers cessant alors d’être des inspecteurs itinérants pour devenir des administrateurs nommés, payés et révoqués par le roi pour exercer leurs fonctions dans le cadre d’une vingtaine de circonscriptions bien distinctes entre lesquelles est désormais divisé le vaste domaine royal : les bailliages, appelés sénéchaussées dans le Centre-Ouest et le Midi languedocien, et, plus simplement, mais exceptionnellement, prévôté à Paris.
Recrutés soit dans la petite noblesse locale, soit dans la bourgeoisie, tel Étienne Boileau, prévôt de Paris de 1258 à 1267, ces officiers se constituent alors en dynasties, dont la plus célèbre est celle des Beaumanoir, père et fils : ils sont tour à tour baillis en Gâtinais vers 1240-1250 et à Clermont-en-Beauvaisis vers 1280.
Ces officiers sont contraints de respecter de strictes règles de gestion, définies par l’ordonnance de 1254.
Les officiers royaux sont étroitement surveillés par des enquêteurs qui ont pour mission de fixer les droits et les devoirs de chacun et de transmettre par écrit toutes les plaintes à Paris, où la cour du roi commence à se subdiviser en sections spécialisées : le Conseil, qui traite plus spécialement des affaires politiques ; la Curia in parliamento, qui s’érige alors en parlement, ayant à la fois le rôle de cour suprême dans certaines affaires et surtout de juridiction d’appel des décisions des tribunaux de bailliage ; la Curia in compotis, enfin, berceau de la future Cour aux comptes.

Les grandes ordonnances

C’est dans le sens d’un affermissement des prérogatives royales que s’inscrivent les ordonnances de 1263 et de 1265. Désormais, la monnaie royale jouit d’un cours forcé sur tout le royaume, et dès 1266 on frappe deux nouvelles monnaies : un gros d’argent et une pièce d’or.
Le règne de Louis devient celui de la bonne monnaie qu’évoqueront avec nostalgie les générations suivantes.
Ces décisions, impopulaires chez les barons, répondent à un souci d’ordre moral tout en affirmant la supériorité du pouvoir royal.
Et c’est bien là l’originalité du règne de Louis IX : la combinaison de la spiritualité et de l’intérêt du royaume, en l’occurrence celui de la monarchie.
Louis IX est également à l’initiative des nombreuses autres grandes ordonnances, notamment celles de 1254, interdiction des jeux de hasard et d’argent, de 1258, interdiction du duel judiciaire et de la guerre privée et de 1262, confirmant la tutelle royale sur les villes.

L’extension du domaine royal

Louis IX doit faire face au soulèvement cathare en Languedoc en 1240, et surtout à l’intervention anglaise consécutive au défi que lui adresse Hugues de Lusignan le 25 décembre 1241. Vaincu à Taillebourg et à Saintes le 31 juillet 1242, le roi Henri III d’Angleterre se réfugie à Blaye, tandis que Raimond VII signe la paix de Lorris, qui confirme en janvier 1243 les clauses du traité de Paris de 1229 et permet aux troupes royales de faire tomber les dernières places albigeoises : Montségur en 1244, Quéribus en 1245.
À partir de 1256, Louis IX place sous sa dépendance étroite son gendre le comte Thibaud V de Champagne, auquel il rachète ses droits sur les comtés de Blois, de Chartres, de Châteaudun et de Sancerre afin d’étendre le domaine royal – qu’il a en revanche amputé du Poitou et de l’Anjou pour constituer les apanages de ses frères Alphonse et Charles afin de respecter les vœux ultimes de son père Louis VIII.
Reconnaissant sa puissance au traité de Paris, le 28 mai 1258, ratifié en décembre 1259, le roi d’Angleterre Henri III consent à redevenir l’homme lige du roi de France et à lui céder définitivement la Normandie, le Maine, l'Anjou, la Touraine et le Poitou en échange de la restitution de ses fiefs et domaines dans les diocèses de Limoges, de Cahors et de Périgueux, et de l’expectative des biens que possède Alphonse de Poitiers en Agenais et en Saintonge au sud de la Charente.
Enfin, dans le même esprit que pour le traité de Paris, Louis IX signe en 1258 le traité de Corbeil avec le roi d’Aragon : il renonce à ses droits sur le Roussillon et Barcelone, tandis que le souverain aragonais abandonne toute prétention sur la Provence et le Languedoc, Narbonne exceptée, par son mariage avec Marguerite de Provence, Louis IX avait acquis un droit de regard sur la France du Sud et ouvrait ainsi de nouvelles perspectives à la monarchie capétienne.

La symbolique du pouvoir

Souverain convaincu de la dignité royale et des devoirs inhérents à sa charge, Louis IX a développé toute une symbolique du pouvoir.
Ainsi organise-t-il la nécropole royale à Saint-Denis après 1239 : dans le chœur reconstruit de l’abbatiale apparaissent exclusivement les tombeaux des rois et des reines ayant régné sur la France depuis les Carolingiens, témoins de la supériorité du sang royal et de la continuité des dynasties.
C’est également au nom de cette très haute idée de la fonction royale que le roi conduit ses relations avec les autres souverains européens.
Pour exemple, Louis IX – chrétien, mais épris d’équité – ne se croit pas contraint de soutenir la papauté contre l’empereur germanique Frédéric II, mais prend sous sa protection le concile de Lyon au cours duquel Innocent IV excommunie solennellement l’empereur en 1246-1247. De même, le roi de France condamne par la "mise d’Amiens" de 1264 les barons anglais révoltés qui ont imposé à Henri III les provisions d’Oxford.
Louis IX, un roi croisé

La VIIe croisade

Louis IX
En décembre 1244, à la suite d’une grave maladie, Louis IX fait le vœu personnel de se croiser.
Aucune remontrance de son entourage ne parvient à le détourner de son projet, quelles que soient les inquiétudes que suscite une inévitable régence.
Le pape Innocent IV réunit à Lyon un concile qui se tient en août 1245 et envoie un légat prêcher la croisade.
Louis va consacrer trois ans à préparer son expédition et à réorganiser son administration.
En 1247, une grande enquête est confiée à des moines mendiants pour relever toutes les injustices commises auprès des populations et y porter remède.
Le roi se montre aussi soucieux d’assurer la paix intérieure que la paix extérieure.
Espérant convaincre les Mongols de l’intérêt d’une alliance militaire contre les sarrasins, il leur envoie une ambassade menée par André de Longjumeau.


La prise de Damiette, en 1249, par saint Louis, septième croisade

Le roi, accompagné de son épouse, de son frère Charles d’Anjou et du légat pontifical, quitte le royaume le 25 août 1248, laissant la régence à sa mère Blanche de Castille.
Il a été convenu de diriger l’attaque vers l’Égypte, et l’armée royale débarque près de Damiette après avoir fait étape à Chypre.
Pour des raisons qui tiennent au choix du terrain et à la division des forces occidentales, et en dépit du succès initial de la prise de Damiette, l’expédition est un échec certain : le roi est fait prisonnier à Mansourah le 5 avril 1250. Avec l’aide de son épouse, qui tient Damiette, Louis négocie sa rançon et celle de ses chevaliers, dont Damiette et 500 000 livres sont offertes au sultan d’Égypte et obtient une trêve de dix ans avec l’Égypte.
Louis ne rentre pas pour autant immédiatement en France et aide les villes chrétiennes de Jaffa, Sidon, Acre à renforcer leur défense et leur administration.
Ce n’est qu’après avoir appris la mort de sa mère Blanche de Castille s’éteint en décembre 1252, mais la nouvelle ne parvient aux croisés qu’au printemps 1253 que le roi accepte de rentrer en France.
Louis IX entre à Paris le 7 septembre 1254, après six années d’absence.

La VIIIe croisade et la mort

Toutefois, Louis IX n’abandonne pas l’espoir de prendre sa revanche en Terre sainte.
En mars 1267, il prend de nouveau la croix, trois ans avant de s’embarquer, le 1er juillet 1270, pour Tunis, dont il pense que l’émir al-Mustansir Bi-llah est disposé à se convertir et à lui apporter son aide militaire contre l’Égypte.
Mais la nouvelle était fausse : lors du siège de la ville, l’armée est décimée par la peste, qui emporte Louis le 25 août.
Charles d’Anjou ramène en France, avec son armée, le corps du roi, qui est enterré à Saint-Denis auprès de ses ancêtres.

La canonisation de Saint Louis

Aussitôt après sa mort, Louis IX apparaît comme un saint aux yeux de son entourage et de ses sujets.
Aussi, dès 1272, une demande de canonisation est-elle déposée auprès du pape.
En 1278, Nicolas III ordonne une enquête, et c’est pendant le pontificat de Boniface VIII, en 1297, qu’est accordée la canonisation. Cette décision répond à un souci politique et sert les intérêts de la monarchie capétienne, fière de compter désormais un saint dans ses rangs.
Tout en reconnaissant les vertus du roi, l’Église a surtout voulu sanctifier un laïc, un homme de son temps qui a su mener sans ostentation une vie édifiante.
C’est ainsi que passe à la postérité l’image de Saint Louis, roi juste et pieux.
Saint Louis, un homme de son siècle

Des élans spirituels

Saint Louis lavant les pieds des pauvres
Élevé noblement par sa mère dans la crainte du péché mortel, Louis IX fait preuve dès son avènement d’une profonde piété. Grand et mince, mais de santé délicate, il s’astreint pourtant à assister chaque jour à la totalité de l’exercice divin.
Fortement inspiré par les ordres mendiants – le souverain apprécie la compagnie des dominicains et des franciscains –, il est un auditeur passionné de sermons.
Il aime citer des exemples et des anecdotes qui lui permettent d’affirmer sa foi.
Sa piété s’appuie sur les œuvres, sur des aumônes généreuses, comme sur la participation aux travaux de construction de l’abbaye de Royaumont, fondée grâce à un legs de son père. Louis est également très attaché aux reliques : en 1239, il rachète aux Vénitiens celles de la Passion, la couronne d’épines, un clou du Christ en croix, que ces derniers avaient reçues en gage de Baudouin II ; afin de leur donner un cadre digne d’elles, il fait construire entre 1241 et 1248 la Sainte-Chapelle, à Paris.

Une personnalité complexe


Mince, de haute taille mais de santé fragile, le roi est blond et élégant.
Son caractère est volontiers emporté, et il a le sentiment très vif de son autorité.
S’il écoute sa mère, c’est parce qu’il est convaincu de la pertinence de ses conseils plutôt que par docilité.
Peu expansif dans ses témoignages d’affection, il semble avoir été très attaché à Marguerite de Provence, qu’il épouse le 27 mai 1234, alors qu’il vient d’atteindre sa majorité.
Le couple aura onze enfants ; le roi restera toujours attentif à leur éducation.
Il demeure également proche de ses frères : Robert, auquel il confie l’Artois ; Alphonse, nanti de l’apanage du Poitou et soutien efficace ; Charles, enfin, installé en Anjou et qu’il doit, à plusieurs reprises, rappeler à l’obéissance.

Chroniqueurs et biographes

Les témoignages des contemporains sont exceptionnellement abondants, et c’est là, certainement, l’une des raisons de la célébrité de Saint Louis.
Jean de Joinville, proche du roi lors de la septième croisade (1248-1254), rédige en 1309 un Livre des saintes paroles et des bons faits de notre roi Louis.
Au lendemain de la mort du roi, son confesseur, Geoffroi de Beaulieu, et son chapelain, Guillaume de Chartres, qui l’a accompagné lors de ses deux croisades, s’attachent également à relater sa vie.
Par ailleurs, Guillaume de Saint-Pathus, confesseur de Marguerite de Provence, puis de sa fille Blanche, a écrit une Vie de Louis.
Outre-Manche, le témoignage du chroniqueur Matthew Paris utilise largement les souvenirs du roi Henri III d’Angleterre, compagnon de Louis IX lors de la septième croisade.
Enfin, le roi lui-même a laissé des Enseignements, rédigés lors du siège de Tunis, à l’attention de son fils Philippe qui lui succède sous le nom de Philippe III le Hardi.

Liens

http://youtu.be/SEXi6_tKFeg Histoire le temps des cathédrales saint Louis
http://youtu.be/4iWOtH88gUY

Les rois de France
http://youtu.be/Wxw1R_eWbKw 1
http://youtu.be/vyqec8IHv7g 2
http://youtu.be/mGC889B_-dQ 3
http://youtu.be/3ImR8XQfP_8 4



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Posté le : 10/08/2013 21:10
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Jackson Pollock
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Le 11 Août 1956 décède Jackson Pollock

Il meurt suite à un accident de voiture dans la petite ville de Springs, située à Long Island dans l'État de New York.

Arrivé à New York en 1929, il surmontera le provincialisme de la peinture américaine d'alors grâce à l'influence des muralistes mexicains, à celle de Picasso, puis à la découverte de l'automatisme surréaliste

Jackson Pollock, est surnommé Jack the Dripper "Jack L'égoutteur" pour sa méthode de travail, référence humoristique à Jack the Ripper - Jack l'éventreur, est né le 28 janvier 1912 à Cody dans le Wyoming et mort le 11 août 1956 à Springs , état de New York.
Il est l'un des plus grands peintres américains du XXe siècle.
Il a inauguré une nouvelle lignée d'artistes qui incarnent l'esprit d'une époque et dont la vie est, par conséquent, digne d'être célébrée.
Son travail était une sorte de quête spirituelle exigeant une extraordinaire force psychique.
Se confronter à la surface vide de la toile et chercher à y projeter de l'ordre et du sens était, selon lui, une démarche représentative de la crise existentielle de l'homme moderne.
Son mouvement artistique est l'expressionnisme abstrait.

Sa vie

Jackson Pollock est né le 28 janvier 1912 à Cody aux États-Unis.
En raison d'une situation familiale particulièrement compliquée, il change régulièrement de domicile pendant son enfance : huit fois entre 1912 et 1928, en Californie et en Arizona notamment.
Son père était souvent absent et sa mère très autoritaire.
En 1923, Jackson, âgé alors de onze ans, visite une réserve d'Indiens ; il y découvre les extraordinaires motifs abstraits de l'art dit "Art primitif" des Indiens d'Amérique.
Durant l'été 1927, il montre les premiers signes d'alcoolisme, l'art devient alors pour lui une décharge d'émotions, dessiner lui permet d'exprimer son univers intérieur, de libérer ses angoisses et sa rage sur le papier. Pendant cette année il suit les cours de la High School de Riverside avec difficultés, il quitte d'ailleurs le collège en 1928.
En septembre 1928, il s'inscrit à la l'école des arts appliqués mais il en est renvoyé pour avoir critiqué l'enseignement qui y est dispensé dans un journal étudiant. Il obtient tout de même l'autorisation l'année suivante d'y suivre les cours de modelage et de modèle vivant.
En juin 1930 il est emmené par un de ses frères ainés, Charles au Pomona College en Californie pour y voir des fresques peintes par Orozco.
En septembre de la même année, il s'installe avec ses frères Franck et Charles à New York. Il s'inscrit à la Art Students League of New York pour suivre des cours du soir donnés par le peintre Thomas Hart Benton.
Il rencontre José Clemente Orozco, le peintre dont il a découvert les fresques en Californie, qui travaille avec Benton à la réalisation de fresques. Durant les deux années qui suivent, il se réinscrit aux cours de Benton en classe de peinture murale puis en modèle vivant et composition murale.
Son père meurt en 1933 d'une crise cardiaque.
Durant le printemps et l’été, il continue à se former à la sculpture et travaille avec le tailleur de pierre, Ahron Ben Shmuel.
En décembre 1937, il suit une cure de désintoxication et commence une thérapie , la première car il en suivra beaucoup d'autres.
Pollock se passionne pour l'art primitif.
Jackson Pollock a produit plus de 700 dessins.

Ayant sombré à nouveau dans l'alcool, et alors qu'il n'a plus rien produit durant les dernières années de sa vie, il meurt le 11 août 1921

Il a vécu dans une extrême précarité durant la majeure partie de sa vie, l'ironie du sort veut que sa toile n°5, peinte en 1948, soit devenue l'œuvre la plus chère de tous les temps, vendue de gré à gré (en privé, sans enchères) en novembre 2006, pour la somme de 140 millions de dollars.

************************

Son oeuvre

Plus qu'aucune autre en ce siècle, l'œuvre de Jackson Pollock aura souffert de la légende de l'artiste à laquelle celui-ci a malheureusement contribué en déclarant : "Quand je suis dans mon tableau, je ne suis pas conscient de ce que je fais." Rendu célèbre dans les années 1950 par les photographies de Hans Namuth le montrant au travail dans son atelier et par l'interprétation existentialiste de son art par Harold Rosenberg, qui inventa l'expression d' action painting, le peintre fut longtemps considéré comme un excité dont les éclaboussures étaient la transcription directe et pathétique des états d'âme.
Pourtant, un critique comme Clément Greenberg sut très tôt déceler la part considérable d'élaboration esthétique dans les toiles de Pollock et affirma que plus qu'un document psychopathologique il s'agissait là d'une des entreprises picturales les plus importantes de ce siècle.
"Pollock brisa la glace", dit de lui un de ses confrères, Willem De Kooning : il est à l'origine du foisonnement extraordinaire de l'art d'outre-Atlantique après 1945.

Formation
Né dans l'Ouest américain – il en garda toute sa vie une nostalgie pour les grands espaces et un intérêt très vif pour l'art des Indiens –, Pollock fut initié à la peinture dès son adolescence par son frère Charles.
En 1930, il rejoint celui-ci à New York pour y étudier avec Thomas Hart Benton, le chef de file de l'école régionaliste, qui s'oppose aux médiocres tentatives des peintres américains pour imiter l'avant-garde européenne et inculque à ses élèves un fort respect pour la Renaissance italienne.
Cet enseignement n'est pas seulement "quelque chose contre quoi réagir violemment plus tard", comme aimera à le dire Pollock : il en retient un mode d'organisation contrapuntique de la surface picturale autour de pôles sous-jacents, dont il fera grand usage.
C'est aussi grâce à Benton qu'il prend contact avec les muralistes mexicains, alors très actifs aux États-Unis : en 1936, il entre dans "l'atelier expérimental" de Siqueiros, où il s'initie aux techniques nouvelles utilisées pour la production de fresques ou de bannières politiques à la peinture à la bombe, et pigments synthétiques.
Simultanément, il participe de 1935 à 1943 au Works Progress Administration, vaste programme de soutien financier aux artistes mis en œuvre par Roosevelt ; c'est de cette période que datent son intérêt pour la peinture murale et ses premières réflexions sur la nécessité d'abandonner la peinture de chevalet.
À travers des revues comme Cahiers d'art, il découvre l'art de Picasso et de Miró "les deux artistes que j'admire le plus " dit-il, et les théories des surréalistes, qui allaient bientôt débarquer à New York.
Des premiers, il goûte surtout l'invention graphique, contours à double sens de Picasso, liberté biomorphique de Miró ; des seconds, les notions d'automatisme et d'inconscient.
Mais cette période de formation n'est pas qu'enthousiaste : pris entre les feux croisés de ses admirations contradictoires, le jeune artiste connaît une crise au cours de laquelle il sombre dans l'alcoolisme.
C'est au traitement psychanalytique qu'il entreprend en 1939 que nous devons la part la plus personnelle de son œuvre de jeunesse, le dessin étant alors utilisé par son analyste à des fins thérapeutiques.
Mais cette production a aussi engendré l'un des contresens les plus courants faits sur son art : des kyrielles d'historiens d'art, arguant de l'obédience jungienne de son analyste, voudront plus tard retrouver dans ses œuvres majeures des allusions mythiques, des traces d' "inconscient collectif " et gommer ainsi la nature fondamentalement abstraite de son entreprise.

Figure/fond
C'est en 1942 que la stature de Pollock commence à émerger : à la suggestion de Piet Mondrian, avec qui il a plus en commun qu'on n'a longtemps voulu le croire, Peggy Guggenheim l'inclut dans une exposition de groupe à "Art of this Century" , la galerie qu'elle vient d'ouvrir.
La fluidité cursive de l'œuvre qu'il présente, Stenographic Figure, pourrait faire croire que Pollock va immédiatement déboucher sur l'investissement gestuel de la surface que magnifient ses œuvres les plus accomplies.
Mais le retour à des compositions beaucoup plus centrées, comme Guardians of the Secret, She-Wolf, Pasiphaë ou Male and Female en 1943, fortement inspirées de ses lectures surréalistes, montre, comme cela avait été le cas pour Mondrian, qu'il lui fallait d'abord résoudre la question de la figure, de l'inscription de la figure sur un fond – au fondement de toute l'esthétique picturale depuis l'Antiquité – avant de pouvoir s'en libérer.
Ce travail de déconstruction commence avec le gigantesque Mural, un tableau de plus de six mètres de large, réalisé la même année pour l'appartement new-yorkais de Peggy Guggenheim.
Conçu comme une longue arabesque, comme une série de courbes s'enroulant de manière plus ou moins régulière autour d'invisibles accents verticaux – selon la méthode de Benton –, l'œuvre préfigure l'espace all-over des œuvres de 1948-1949, qui constitue l'une des inventions majeures de Pollock avec remplissage indifférencié de la surface.
La déconstruction se poursuit avec Gothic en 1944, où un système de demi-arcs de cercle qui s'épaulent mutuellement envahit peu à peu la surface, étirant le tableau vers le haut.
Là encore, Pollock dut sentir qu'un danger de joliesse décorative guettait son travail dès lors qu'il s'abandonnait au charme de l'arabesque avant d'avoir résolu dans sa technique picturale même le problème de l'opposition figure/fond. Les toiles de 1945 et du début de 1946, The Water Bull, The Blue Unconscious, beaucoup plus angulaires, aux zones colorées beaucoup plus larges, reprennent l'opposition cubiste entre couleur et dessin que l'art de Miró avait magnifiée : tout se passe comme si Pollock avait eu besoin, avant d'aborder de nouveau l'arabesque, de s'assurer de sa capacité à structurer un espace par les moyens figuratifs mis en œuvre par ses aînés.
De fait, au sens où les éléments qui les constituent sont malgré leurs contours équivoques des plans colorés fortement silhouettés, ces toiles sont bien les dernières œuvres "figuratives" de Pollock avant la série de tableaux en noir et blanc de 1951.

Le "all-over"
De nouveau, ce "retour à la figure" débouche sur son contraire, avec toute une série d'œuvres exposées en janvier 1947, dont les plus symptomatiques ont pour titre Eyes in the Heat et Shimmering Substance.
L'épaulement mutuel des tracés, qui fonctionnait dans Mural ou dans Gothic au niveau de la structure globale de l'œuvre, est ici transféré au niveau de chaque touche de couleur.
Avec ces toiles, Pollock déplace le système divisionniste de Seurat, qui avait pour but le mélange optique des couleurs : chaque coup de pinceau annule le précédent et le rapport de celui-ci avec la surface du fond.
Quelques mois plus tard, cela débouchera sur la célèbre technique du dripping, chaque tableau devenant un palimpseste de déversements ou de dégouttements décomposable en couches successives.
Peindre, dès lors, consiste à effacer toute marque particulière, à généraliser les tensions en supprimant toute hiérarchie entre la figure et le fond dans un réseau d'entrelacs que l'œil du spectateur ne peut espérer démêler. Il ne s'agit plus de « touches » de peinture, mais de strates de couleur.
Pollock peint à plat sur le sol en dégouttant le pigment à partir d'un bâton, ou éventuellement d'un pinceau qu'il manie au-dessus de sa toile.
La vision aérienne qu'il a du champ pictural, lorsqu'il peint, est d'emblée isotrope, comme celui des constellations de Miró : cet espace n'est plus gouverné par la position debout de l'artiste ou du spectateur devant l'œuvre, il n'obéit plus à la loi de la pesanteur.
En général, un entrelacs noir constitue la première inscription, suivie d'autres réseaux de couleurs à chaque fois différentes, jusqu'à ce que l'œuvre soit visuellement saturée.
Bien qu'il ait inventé un mode de composition non hiérarchisée, ses toiles sont donc bien des all-over, même si le pigment ne couvre pas toujours bord à bord leur surface, Pollock n'abandonne pas le dialogue avec la figure ni, par conséquent, le recours à Benton.
À ce titre, Alchemy en 1947 mais surtout Out of the Web de 1949, où il troua littéralement le réseau homogène et dense de son dripping en taillant dans la surface des zones aux bords nets laissant à nu la teinte brune et la texture régulière du support d'Isorel, annoncent bien les toiles de 1951-1952.
Plus que ces œuvres révélant la part de doute qui accompagna Pollock tout au long de sa carrière, ce sont les frises de 1948 et 1949 qui permettent de mesurer le chemin parcouru depuis Mural et qui montrent ce que ses pièces maîtresses doivent à des toiles comme Eyes in the Heat qui annulent leur étirement en largeur, proportions de prédelle, parfois de six mètres de longueur par un étagement en profondeur.
Mais cette profondeur physique est impénétrable : l'œil s'égare dans les filaments de couleur et en revient immanquablement à la surface toute murale du tableau avant de repartir pour une nouvelle exploration, sans fin.
Cette perception impossible est au fondement des quatre grands chefs-d'œuvre de 1950.
Même si la chronologie de ces œuvres ne correspond pas exactement à ce scénario, tout se passe comme si, après avoir élaboré dans Lavender Mist le réseau le plus serré qui soit, Pollock s'était permis peu à peu de raréfier ses entrelacs.
La surface de One, son tableau le plus achevé, est plus saturée que celle d'Autumn Rythm, dont les quatre couleurs forment un lacis plus intriqué que dans Number 32, rythmé par la seule couleur noire, dans cette œuvre, cependant, la brillance de certaines taches plus larges fonctionne comme une couche supplémentaire atténuant la brutalité du contraste noir et blanc.
Ces murs de peinture, que Pollock souhaitait regarder de près afin qu'ils enveloppent le spectateur, sont un seuil au-delà duquel la peinture de chevalet n'est plus possible.

Regard en arrière


Pollock eut parfaitement conscience de la limite qu'il avait atteinte dans son art, et l'abandon du dripping dans ses toiles en noir et blanc de 1951 constitue une certaine régression.
On l'a souvent mise sur le compte d'un retour à la figuration : c'est confondre figuration et figure, tout tracé sur un fond demeure une figure.
En effet, d'une part Pollock n'a jamais totalement abandonné son système d'étagement de couches picturales, les toiles dites "noir et blanc" comportent le plus souvent une couche de brun redoublant les graffiti noirs; d'autre part, on a vu comment toute sa vie l'artiste fut contraint de se mesurer périodiquement à la question de l'inscription d'une ligne sur un fond – question qu'il déplaçait constamment.
En reprenant dans ces toiles noires le travail graphique accompli en 1945 et au début de 1946, Pollock ne renonce pas à sa découverte d'une profondeur plate, pour reprendre l'expression de Greenberg. Bien au contraire, il cherche à en manifester un aspect nouveau, plus littéral, en laissant sa toile non préparée boire comme un buvard le pigment très dilué qui passe du noir le plus ténébreux au gris le plus pâle : la couleur semble immatérielle, suspendue dans un espace sans lieu.
Plutôt que de voir dans ces toiles noires un échec, et l'annonce d'une catastrophe : sa rechute dans l'alcoolisme et son accident mortel en voiture, il faut sans doute les interpréter comme une relance qui permit à l'artiste de combiner à nouveau la figure, de huit barres plus ou moins verticales et le dripping dans une œuvre comme Blue Poles, 1952, son véritable testament.
À chaque moment de crise, Pollock se mesurait en effet à ces expériences passées : ses toiles noires, dont certaines sont remarquables, font partie de cette stratégie, de même que Easter and the Totem en 1953, qui renvoie directement aux tableaux des années 1942-1943, ou White Light en 1954, qui fait écho à Eyes on the Heat ou à Shimmering Substance. Sa mort subite, survenue en 1956, nous a ravi les fruits de ce dernier regard en arrière, ce qui a conduit un trop grand nombre de commentateurs à ne voir là que déchéance.

Invention technique

Géant de l'art du XXe siècle, Pollock l'est au même titre que Picasso, Matisse et Mondrian. Mais, peut-être plus que son combat héroïque contre les démons de la figure, c'est la nouveauté technique de son travail qui enthousiasmera ses successeurs.
Contrairement à ce que l'on pourrait imaginer, Pollock fut un technicien hors pair, ses œuvres sont les seules à avoir été assez solides pour supporter sans dommage les multiples expositions itinérantes auxquelles la vaste collection de Peggy Guggenheim a été soumise, mais surtout, comme le Picasso du cubisme, il fit de la technique le lieu même de l'invention picturale.
L'aspect "teinture" de ses toiles noires influencera fortement ses pairs, dont Barnett Newman et sera le point de départ des procédés techniques mis en œuvre par tout un groupe de peintres autour de Morris Louis, défendu par Greenberg. Mais sa contribution majeure réside incontestablement dans les drippings.
Par ce nouveau moyen, il changea le rapport séculaire que l'artiste entretenait avec le support de sa toile : opérant à distance comme un photographe, mais s'impliquant tout entier dans un corps à corps dont aucun effet ne pouvait être déterminé à l'avance, il détruisait toute appréhension possible du tableau comme surface projective, comme espace neutre que peuplent formes et figures.
C'est cette leçon que retiendra l'art américain des années 1960 et 1970, faisant de Pollock le premier peintre du procès process art, et c'est en ce sens qu'il inaugura un nouveau chapitre de l'histoire de l'art.

Liens

http://youtu.be/eo6jarjB2FA Français
http://youtu.be/lfwUxQrDGqw Anglais
http://youtu.be/syW10xW3G2w
http://www.ina.fr/video/VDD09045131/l ... on-a-abu-dhabi-video.html Pollock exposé à Abu-dhabi





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Posté le : 10/08/2013 19:08
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André Chouraqui
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Le 11 août 1917 naît André Chouraqui à Aïn Témouchent, Algérie française

C'est l'Algérie qui voit naître André Chouraqui le 11 août 1917 à Aïn-Témouchent, non loin d'Oran.
Issu d'une famille de la bourgeoisie juive, il sera profondément marqué par l'Afrique du Nord de l'époque, le monde séfarade, la familiarité quotidienne avec la culture et la langue arabes, avec aussi son lot d'incompréhensions. Comme il l'écrira plus tard dans La Reconnaissance en 1992, cet univers porte en germe son destin futur d'écrivain et d'homme d'action : "Assis sur le pas de ma porte, au coin de la rue Pasteur et du boulevard de la Révolution, à Aïn-Témouchent en Algérie alors française, je ne me lassais pas d'observer sur les visages les syndromes des méconnaissances dans notre petite ville. La haine ou le mépris du chrétien, du musulman ou du juif nous séparait les uns des autres, précisément ce qui eût dû nous réunir étroitement, nos religions nées de la Bible, des Évangiles ou du Coran, annonciateurs d'un même Dieu d'unité et d'amour."
Ces lignes disent tout du combat d'André Chouraqui, d'une existence mêlée à celle du peuple juif, habitée du souci de la paix entre les religions et du sens des grands textes sacrés.


André Chouraqui s'est éteint en juillet 2007 à Jérusalem, où il était installé depuis près de cinquante ans.

Ses années de formation vont le conduire avant guerre en France métropolitaine, où il étudie à la fois le droit et l'hébreu.
Du premier cursus, il va garder la clarté et l'élégance de la langue française, pour mieux préparer le métier d'avocat, puis celui de juge de paix qu'il exercera en Algérie juste après la Libération.
Du second, un retour aux racines juives doublé d'une expérience spirituelle, nourrie en particulier à la lecture de la Bible.
À l'époque où s'abattent les persécutions antisémites, André Chouraqui va s'engager dans la Résistance et se réfugier dans le Massif central, près du Chambon-sur-Lignon.
Ce sera l'occasion pour lui de nouer de nombreux liens avec des personnalités comme Jules Isaac ou avec les milieux chrétiens, notamment protestants.
Abandonnant à la fin de 1947 la carrière de magistrat, il est engagé par René Cassin à l'Alliance israélite universelle (A.I.U.).
Il va participer à l'aventure de la renaissance d'Israël, thème auquel il consacre en 1949 sa thèse de droit public, La Création de l'État d'Israël, devenant progressivement aussi à travers le monde une sorte d'ambassadeur du judaïsme. En 1952, il est nommé délégué permanent de l'A.I.U. Cette position internationale lui vaut de faire de nombreuses rencontres et de donner de multiples conférences.
Le diplomate, qui œuvre par exemple pour la reconnaissance de l'État hébreu par le Vatican, se double d'un vrai pédagogue. À l'instar d'un André Neher, il s'emploie à faire connaître l'univers du judaïsme à ses contemporains, comme en témoignent ses livres sur L'État d'Israël, La Pensée juive et L'Histoire du judaïsme en 1955.
Avant tout, André Chouraqui voit dans le peuple juif celui de la Torah, créateur de l'exégèse et non pas d'abord de dogmes théologiques. Cet engagement prendra aussi une dimension très concrète lorsqu'il sera conseiller de David Ben Gourion au sein de son gouvernement, de 1959 à 1964.
Membre du Parti travailliste, il est élu sur la liste de Teddy Kollek et restera maire-adjoint de Jérusalem de 1965 à 1973.
Au-delà, pourtant, de son engagement au côté de l'État d'Israël et du judaïsme, André Chouraqui se montre aussi un artisan inépuisable de la paix et du dialogue entre les trois monothéismes.
Ainsi, il rencontre quatre papes au cours de sa vie, de Pie XII à Jean-Paul II, assiste à certaines séances du deuxième concile du Vatican et aura également une entrevue avec le dalaï-lama.
Les conflits entre les religions le révoltent plus que d'autres lui qui, juif de tradition, semble avoir une vraie connaissance de l'intérieur, une empathie réelle à l'égard de la foi chrétienne et de la foi musulmane :
"Guerres de l'islam dressé contre le christianisme, guerres du christianisme confronté à l'islam, guerres du christianisme et de l'islam désireux d'écraser puis de faire disparaître les derniers vestiges d'Israël, le peuple et la culture dont ils reçurent avec la Bible leur Dieu et leur message. Guerres aussi des trois religions, dites monothéistes, contre le reste de l'humanité, ceux qu'ils dénomment, non sans mépris, les idolâtres"
La Reconnaissance. Une telle capacité d'empathie avec les autres croyants se trouve bien présente à sa manière dans sa traduction de Bahya ibn Paquda L'Introduction aux devoirs du cœur.
Mais ce qui va sans conteste donner la plus grande notoriété à André Chouraqui est sa traduction de la Bible en un volume, en 1985, chez Desclée de Brouwer, suivie cinq ans plus tard par celle du Coran.
En témoignent en particulier la nouvelle approche des Psaumes publiés dès 1955, qui révèlent une traduction à la fois fidèle et libre où se sont déjà illustrés de grands prédécesseurs comme Clément Marot où Paul Claudel.
Aux oreilles lassées des traductions académiques ou des adaptations faussement poétiques, il fait entendre la parole biblique avec des accents nouveaux, avec une force rugueuse qui entend coller de plus près au texte hébreu, au risque de choquer le lecteur ou d'employer des mots nouveaux.
Avec surprise, les chrétiens qui la lisent redécouvrent l'enracinement hébraïque du texte. "Le Bienheureux" !des Béatitudes devient "En marche", lui donnant une dynamique nouvelle.

Il fut également président de l'Alliance française de Jérusalem.
En février 1990, est publié L'Amour fort comme la Mort, autobiographie d'André Chouraqui qui sera ultra-médiatisée et se vendra immédiatement à plus de 100 000 exemplaires.
La même année il publie chez le même éditeur sa traduction du Coran, texte et commentaires et rencontre le Dalaï Lama.
Il était membre du comité de parrainage de la Coordination française pour la Décennie de la culture de paix et de non-violence.
Son épouse Annette est la fille du pédiatre Gaston Lévy.


La Bible Chouraqui
André Chouraqui traduction, La Bible, Paris, Desclée de Brouwer, 2010 ISBN 2220058115.
Histoire du judaisme, Paris, Presses universitaires de France, 2002 ISBN 2130525741.
Moïse : voyage aux confins d'un mystère révélé et d'une utopie réalisable, Paris, Flammarion, 1997 ISBN 208081348X.
L'amour fort comme la mort : une autobiographie, Monaco, Ed. du Rocher, 1998 ISBN 2268028879.
Le destin d'Israël : correspondances avec Jules Isaac, Jacques Ellul, Jacques Maritain et Marc Chagall, Paul Claudel, éditions Parole et silence, 2007 ISBN 2845733348
Les dix commandements aujourd'hui : dix paroles pour réconcilier l'Homme avec l'humain, Paris, Pocket, 2005 (ISBN 2266119478).
Avec Gaston-Paul Effa : Le Livre de l'Alliance, éditions Bibliophane, 2003 ISBN 2869700911
Bahya ibn Paquda : les Devoirs des cœurs, éditions Bibliophane, 2002 ISBN 2869700709
Le Coran : l'appel, éditions Robert Laffont, 1990 ISBN 2221069641
"Les juifs" Dialogue entre Jean Daniélou et André Chouraqui, Dialogues dirigés par Jean-Marie Aubert et Christian Chabanis, Collection Verse et controverse, Éditions Beauchesne

Sur le Site d'André Chouraqui
La Bible et le Coran d'André Chouraqui en ligne
Alliance Israélite Universelle


Liens

http://youtu.be/jYEtkVVIKTY interview 199è
http://youtu.be/rPQiDIg0bO0 l'écriture des écritures
Alex Halley



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Posté le : 10/08/2013 18:17
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Fernando Arrabal
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Le 11 Août 1932 naît Fernando Arrabal ,

écrivain et cinéaste né à Melilla dans le Maroc espagnol sous la république.

Son père, officier de carrière, est du reste connu pour ses opinions républicaines.
Dès le début du soulèvement de l'armée d'Afrique, en 1936, ce dernier est arrêté puis condamné à mort.

Sa peine sera commuée en trente ans de prison, mais il mourra en 1942, lors d'une tentative d'évasion. Fernando n'oubliera jamais le destin de son père.
En raison de ses convictions républicaines, Arrabal connaît une enfance et une adolescence tourmentées qui donneront à son œuvre une dimension de révolte contre le pouvoir, la morale et l'Église.
Fils d'un homme de convictions républicaines, Arrabal connaît une enfance et une adolescence tourmentées qui donneront à son œuvre une dimension de révolte contre le pouvoir, la morale et l'Église.
Après la fin de la guerre civile, Arrabal vient avec sa mère à Madrid, en 1940. Il y vit une enfance puis une adolescence pauvres, assez chaotiques. Il écrit sa première pièce, Pique-nique en campagne en 1952.
Celle-ci sera suivie du Tricycle en 1953, qui remporte en 1954 le prix du Théâtre d'essai.

Il vit en France depuis 1955 ; desterrado est sa définition, qu'on pourrait traduire par mi-expatrié, mi-exilé.
Il a réalisé sept longs-métrages. Il a publié une centaine de pièces de théâtre, quatorze romans, huit cents livres de poésie, plusieurs essais et sa célèbre Lettre au général Franco du vivant du dictateur.
Son théâtre complet est publié en de nombreuses langues en deux volumes de plus de deux mille pages.
Il est co-fondateur du mouvement Panique avec Roland Topor, Christian Zeimert et Alejandro Jodorowsky, et Transcendant satrape du Collège de ’Pataphysique depuis 1990.
Lors du dernier demi-siècle quarante personnalités ont reçu cette distinction, parmi lesquelles : Marcel Duchamp, Eugène Ionesco, Man Ray, Boris Vian, Dario Fo, Umberto Eco et Jean Baudrillard.

Ami d'Andy Warhol et de Tristan Tzara, il a passé trois années au groupe surréaliste d'André Breton.
Le critique dramatique Mel Gussow en l'a considéré comme l'unique survivant des "quatre avatars de la modernité".
"Un théâtre fou, brutal, clinquant, joyeusement provocateur.
Un potlatch dramaturgique où la carcasse de nos sociétés avancées" se trouve carbonisée sur la rampe festive d'une révolution permanente.
Il hérite de la lucidité d'un Kafka et de l'humour d'un Jarry ; il s'apparente, dans sa violence, à Sade ou à Artaud.
Mais il est sans doute le seul à avoir poussé la dérision aussi loin.
Profondément politique et joyeusement ludique, révoltée et bohème, elle est le syndrome de notre siècle de barbelés et de goulags : une façon de se maintenir en sursis.


Sa vie


Il a appris à lire et à écrire à Ciudad Rodrigo, il reçoit à Salamanque le prix national de surdoué à l'âge de dix ans, et a fait ses études universitaires à Madrid.
Dans son enfance il a souffert de la mystérieuse disparition de son père, condamné à mort par le régime de Franco, puis évadé en 1941. À cause de ce traumatisme, comme l'a écrit le Prix Nobel Vicente Aleixandre, "la connaissance qu'apporte Arrabal est teintée d'une lumière morale qui réside dans la matière même de son art".
Jugé sous le régime franquiste en 1967 et emprisonné pour son engagement politique à travers son œuvre, et ce malgré le soutien énergique de la plupart des grands écrivains de l'époque, de François Mauriac à Arthur Miller, et une requête auprès du tribunal du célèbre romancier et dramaturge irlandais Samuel Beckett qui déclarera alors : " Si faute il y a qu'elle soit vue à la lumière du grand mérite d'hier et de la grande promesse de demain et par là pardonnée. Que Fernando Arrabal soit rendu à sa propre peine."
À la mort du Général Franco, il a fait partie du groupe des cinq Espagnols (interdits de retour) les plus dangereux, avec Santiago Carrillo, Dolores Ibárruri, la Pasionaria, Enrique Líster et Valentín González El Campesino.
Plus tard la démocratie en Espagne lui permettra d'atteindre une véritable reconnaissance dans son pays natal avec une centaine de distinctions dont deux prix nationaux de théâtre.
Certaines de ses pièces connaîtront de grands succès, comme Lettre d'amour, avec María Jesús Valdés.
Un buste de lui a été fait par Cyril de La Patellière pendant la représentation même d'une de ses pièces de théâtre à Nice en juin 1992.
Ce buste a fait partie d'une exposition itinérante en Europe sous le titre : "Parigi l'avanguardia".

Enfance (1932-1946
Fernando Arrabal Terán, son second nom de famille, est le fils du peintre Fernando Arrabal Ruiz et de Carmen Terán González.
Le 17 juillet 1936 lors de la tentative de coup d'État militaire à l'origine de la guerre civile espagnole, le père de Fernando Arrabal demeure fidèle à la République, et, en conséquence, est condamné à mort pour rébellion militaire. Par la suite, la peine sera commuée en trente années de prison.
Fernando Arrabal senior passe par les prisons de Santi Espiritu à Melilla, Monte Hacho à Ceuta où il tente de se suicider, Ciudad Rodrigo et Burgos, jusqu'à ce que, le 4 décembre 1941, il soit transféré à l'hôpital de Burgos, étant supposé malade mental.
Des recherches postérieures laissent à penser que la maladie était simulée afin d'obtenir un transfert dans un endroit moins surveillé.
Le 29 décembre 1941 Fernando Arrabal senior s'évade de l'hôpital en pyjama, au-dehors un mètre de neige recouvre les champs.
On n'aura plus jamais de nouvelles de lui, malgré des investigations minutieuses réalisées plus tard.
Arrabal a écrit : "Sans vouloir comparer l'incomparable, face à ces choses crépusculaires et sans lien logique bien souvent je pense fréquemment à un bouc émissaire : mon père.
Le jour où a commencé la guerre incivile, il a été enfermé par "ses compagnons compatissants" dans la salle des drapeaux d'une caserne de Melilla ; pour qu'il réfléchisse bien, car il risquait d'être condamné à mort pour rébellion militaire s'il ne se joignait pas au soulèvement à alzamiento.
Au bout d'une heure le lieutenant Fernando Arrabal a appelé ses ex-camarades, déjà ! Pour leur dire qu'il n'avait pas besoin de réfléchir davantage.
Grâce à cela aujourd'hui dois-je être témoin, exemple ou symbole, comme lui, de ce qu'il advient de plus essentiel ? Moi qui ne suis qu'un exilé.
Si on m'éloigne de mes bien-aimés chiffres, ce qui m'entoure me porte à la confusion, au désordre…" sans ordonnance. Je ne veux pas être un bouc émissaire comme l'a été mon père, je ne veux qu'expirer vivant, quand Pan le voudra."
Pendant ce temps, la mère d'Arrabal, en 1936, était revenue à Ciudad Rodrigo, où elle installe Fernando tandis qu'elle va travailler à Burgos, alors capitale des Nationalistes et résidence du gouvernement du général Franco.
En 1937 Fernando entre à l'école des Thérésiennes, jusqu'à ce que, en 1940, une fois terminée la guerre civile, sa mère aille vivre à Madrid, précisément au 17, rue de la Madera.
En 1941 Fernando Arrabal gagne un concours d' "enfants surdoués".
Il fait ses études au collège des Escolapios de San Antón, École Pie fréquentée en leur temps par Victor Hugo et Jacinto Benavente) et plus tard chez les Escolapios de Getafe.
À cette époque Arrabal lit beaucoup et mène des expériences, qui, comme il le reconnaît lui-même, plus tard lui seront utiles.

Jeunesse 1946-1956
En 1947, sa mère l'oblige à suivre des cours préparatoires pour entrer à l'École générale militaire, mais Arrabal n'y assiste pas, de sorte qu'en 1949 il est envoyé à Tolosa (Guipuzcoa) où il étudie à l'école théorico-pratique de l'industrie et du commerce du papier.
C'est à cette époque, en 1950, qu'il écrit plusieurs pièces de théâtre aujourd'hui inédites.
En 1951 il commence à travailler à la Papelera Española.
Il est envoyé à Valence où il passe le baccalauréat, puis à Madrid où il étudie le Droit. Pendant ces années il fréquente l'Ateneo de Madrid et les poètes postistes, s'attelle à de nouvelles versions de Pique-nique alors intitulée Les soldats, et il écrit El triciclo (premier titre : Les hommes au tricycle.
En 1954 il se rend à Paris en auto-stop pour voir jouer Mère Courage et ses enfants de Bertolt Brecht, car le Berliner Ensemble se produit dans la capitale.
Plus tard, à Madrid, il fait la connaissance de Luce Moreau qui deviendra sa femme. En 1955 il obtient une bourse de trois mois pour étudier à Paris et pendant ce temps, il vit au collège d'Espagne de la Cité universitaire. Il fait alors une grave rechute de tuberculose. Il a toujours considéré cette maladie comme une "malheureuse chance" qui lui a permis de s'installer définitivement dans sa véritable patrie, celle de Kundera et de Vives, de Saint Ignace et de Picasso : l'exil.


Procès et prison.
Sous le régime franquiste, il est jugé et emprisonné, 1967 malgré la solidarité de la plupart des écrivains de cette époque, de François Mauriac à Arthur Miller, et la requête du célèbre dramaturge irlandais Samuel Beckett qui déclare :
"Si faute il y a, qu'elle soit vue à la lumière du grand mérite d'hier et de la grande promesse de demain et par là pardonnée ".
Sa "Lettre au général Franco", publiée du vivant de son destinataire, soulève beaucoup d'émotions. À la mort du dictateur, Arrabal fait partie du groupe des cinq Espagnols considérés comme les plus dangereux, en compagnie de Santiago Carrillo, la Pasionaria, Enrique Lister et El Campesino.
La mort du général dictateur Franco lui a permis d'obtenir une véritable reconnaissance dans son pays natal. Quelques-unes de ses pièces ont reçu un excellent et constant accueil comme sa Lettre d'amour interprétée par Maria Jesus Valdès au Teatro Nacional.

Prix
Bien qu'il soit l'un des écrivains les plus controversés de son époque, son œuvre est reconnue partout dans le monde grand prix de théâtre de l'Académie française, prix Nabokov du roman, Espasa d'essai, World’ Theater, Pasolini de cinéma, le Mariano de Cavia de journalisme, Alessandro Manzoni de poésie, etc..
Il a été dernier finaliste du prix Cervantes avec l'appui de Camilo José Cela et José Hierro.
Le Mage assure qu'il a été aussi finaliste du Nobel, prix qu'avaient sollicité pour l'auteur plusieurs institutions et personnalités. Il s'est vu décerner la Légion d'honneur le 14 juillet 2005, et en 2007 le titre de docteur honoris Causa de l'université Aristote en Grèce.
1993 : Grand Prix du Théâtre de l’Académie Française

Œuvre

Œuvre cinématographique

Fernando Arrabal (prix Pasolini de cinéma) a réalisé sept longs-métrages (édités en DVD par Cultepics y Wanda Films) comme metteur en scène. Il en a également écrit les scénarios :
1971 : Viva la muerte, coproduction Isabel-Films (Paris) et SATPEC (Tunis), avec Nuria Espert, Ivan Henriques et Anouk Ferjac.
1973 : J'irai comme un cheval fou, production Babylone Films, avec Emmanuelle Riva, Hachemi Marzouk et George Shannon.
1975 : L'Arbre de Guernica, production Babylone Films, avec Mariangela Melato et Ron Faber.
1982 : La Traversée de la Pacific (The Emperor of Peru), production Babylone Films, avec Mickey Rooney et Monique Mercure.
1983 : Le Cimetière des voitures, production Antenne 2, avec Alain Bashung et Juliet Berto.
1992 : Adieu, Babylone !, production Babylone Films, Antenne 2, Cine Pacific, avec Lélia Fischer et Spike Lee.
1998 : Jorge Luis Borges (Una vida de poesía), production Aphaville/Spirali (Italie), avec Lélia Fischer et Alessandro Atti.

Et trois courts métrages :
1978 : Sang et Or (Sangre y oro), une production Antenne 2 avec Edgar Rock et Josua Watsky.
1990 : Échecs et Mythe, une production Antenne 2 avec Joël Lautier, Roland Topor, Julie Delpy et Gabriel Matzneff.
1991 : New York, New York !, une production Antenne 2 avec Tom O'Horgan, Melvin Van Peebles et Tom Bishop.
Des adaptations cinématographiques ont été faites de plusieurs pièces de Fernando Arrabal : Le Grand Cérémonial (dir. Pierre-Alain Jolivet), El triciclo (dir. Luis Argueta), El ladrón de sueños (dir. Arroyo), Pique-nique (dir. Louis Sénechal), Guernica (dir. Peter Lilienthal), Fando et Lis (dir. Alejandro Jodorowsky), etc.
« Viva la muerte est un chef-d'œuvre absolu. Un des plus éblouissants que j'aie vus dans ma vie » (Pieyre de Mandiargues) ; « Arrabal est férocement original » (John Parrack, Rolling Stones) ; « Une œuvre audacieuse, paroxystique et artistiquement réussie » (Amos Vogel, The Village Voice) ; « Arrabal est meilleur que Fellini, qu'Ingmar Bergman... il est au cinéma ce que Rimbaud est à la poésie » (P. Bruckberger, Le Monde).
2011 : Vidarrabal réalisé de Xavier Pasturel-Barron.

Romans
Arrabal a reçu le prix Nadal du roman (équivalent espagnol du Goncourt ou du Pulitzer) en 1982 pour La torre herida por el rayo (publié en français aux éditions Grasset, sous le titre La tour prends garde). Il a remporté aussi le prix Nabokov international.
Baal Babylone, éd. Julliard, Paris, 1959
L'Enterrement de la sardine, éd. Julliard, Paris, 1960
Fêtes et rites de la confusion, éd. Losfeld, Paris, 1960
Viva la Muerte, éd. Christian Bourgois, Paris, 1971
La Reverdie, éd. Christian Bourgois, Paris, 1972
La tour prends garde, éd. Grasset, Paris, 1983
La Vierge rouge, éd. Accropole, Paris, 1986
La Fille de King-Kong, éd. Accropole, Paris, 1988
L'Extravagante Croisade d'un castrat amoureux, éd. Ramsay-de Cortanze, Paris, 1989
La tueuse du jardin d'hiver), préface de Milan Kundera, éd. Écriture, Paris, 1994
El Mono, éd. Planeta, Barcelona, 1994
Levitatión , éd. Écriture, Paris, 1998
Porté disparu, éd. Plon, Paris, 2000
Champagne pour tous, éd. Stock, Paris, 2002
Como un paraíso de locos, éd. Bruguera, Barcelona, 2008

Œuvre poétique
Prix Alessandro Manzoni de poésie Arrabal a écrit :
La Pierre de la folie, 1963
Cent sonnets, 1965
Humbles paradis, 1985
Liberté couleur de femme ou Adieu Babylone, poème cinématographique, éd. Rougerie, Mortemart, 1993
Lettres à Julius Baltazar, éd. Rougerie, Mortemart, 1997
“Diez poemas pánicos y un cuento”, éd. Amphora Nova, 1997
Arrabal a publié aussi huit cents livres de bibliophilie illustrés par, Salvador Dalí, René Magritte, Roland Topor, Enrico Baj, Antonio Saura, Alekos Fassianos, etc. parmi lesquels se détachent :
1975 L'odeur de Sainteté, avec Antonio Saura, éd. Yves Rivière, Paris
1980 Cinq sonnets, avec Julius Baltazar, eaux-fortes, éd. André Biren, Paris
1991 Sous le flux libertin, avec Jean Cortot, éd. Robert y Lydie Dutrou, Paris
2004 Triptyque, avec Catherine Millet y Michel Houellebecq, éd. Menú, Cuenca
2008 Clitoris, poème avec 56 traductions (dont la version tchèque de Milan Kundera)
Fernando Arrabal a réalisé sous la direction d'Ante Glibota une œuvre monumentale avec les cinq artistes chinois contemporains les plus connus: Yu Minjun, Wang Guangyi, Zhang Xiaogang, Yang Shaobin et le photographe Wang Quingsong. Avec chacun des cinq artistes Ante Glibota & Fernando Arrabal ont réalisé un seul livre « de bibliophilie », de 61 kg et 126 × 84 × 11 cm, Delight Edition.
Chacun des cinq livres comprend un essai introductif d'Ante Glibota et 20 poèmes de 20 vers chacun de Fernando Arrabal : en français, en anglais et en chinois.
L’Adieu aux dinosaures, dess. Olivier O. Olivier, éd. Au crayon qui tue, Paris, 2009

Œuvre dramatique
Premier prix international théâtre du millénaire (2010)
Une centaine de pièces de théâtre publiées dans le monde entier :
Le Tricycle, 1953
Fando et Lis, 1955, adaptée au cinéma par Alexandro Jodorowsky
Les deux bourreaux, 1956
Oraison, 1957
Guernica, 1959
La Bicyclette du condamné, 1959
Le Cimetière des voitures, 1959, adaptée par lui-même au cinéma
Le Grand Cérémonial, 1963
Le Jardin des délices, 1967
Le Labyrinthe, 1967
L'Architecte et l'Empereur d'Assyrie, 1967
Une tortue nommée Dostoïevski, 1968
L'Aurore rouge et noire, 1968
Bestialité érotique, 1968
Le Grand Cérémonial, 1969
Cérémonie pour un noir assassiné, 1969
… Et ils passèrent des menottes aux fleurs, 1969
Le Ciel et la Merde, 1972
Jeunes Barbares d'aujourd'hui, 1975
La Tour de Babel, 1978
Inquisition, 1979
Les Délices de la chair, 1984
La Traversée de l'empire, 1988
La Nuit est aussi un soleil, 1990
Lettre d'amour, 1999
Arrabal qui a obtenu deux prix nationaux de théâtre est actuellement le dramaturge le plus joué.

Peinture
Fernando Arrabal a souvent déclaré qu'il est « un peintre frustré ».
Dans sa propre famille, outre son père, se sont fait remarquer Ángel (1874-1926), Carmen,
Lélia et surtout Julio Arrabal, un grand portraitiste qui peint à l'huile selon l'écrivain.
Dans ses rares excursions artistiques Arrabal a peint une cinquantaine de tableaux, exécuté une centaine de dessins et autant de collages exposés dans des musées tels que Paris Art Center, Bayeux ou Carlo Borromeo de Milan.
Son activité principale, avec la peinture, consiste à collaborer avec des artistes capables de réaliser des huiles de grand format à partir des croquis détaillés qu'il leur propose.
Le premier tableau de cette collection d'une centaine d'huiles a été reproduit en 1962 dans la revue La Brèche, choisi par André Breton.
Actuellement Fernando Arrabal collabore tout particulièrement avec la plasticienne/vidéaste Christèle Jacob, avec qui il a réalisé une dizaine de vidéos et une série de photomontages, qui vont de Les artilleurs des échecs et de la littérature, d'après Henri Rousseau (1909), au Rendez-vous du Corps des satrapes, d'après Max Ernst (1922).

Essais
Carta al General Franco, bilingual Spanish-French, éd. Christian Bourgois, col. « 10-18 », París, 1972
Le Panique, éd. Union générale d'édition, Paris, 1973
Sur Fischer Initiation aux échecs, éd. du Rocher, Monaco, 1974 ; puis “Fischer, le roi maudit”, éd. Phi, Luxembourg, 1988
“Carta a los militantes comunistas españoles”, bilingual Spanish-French ed., Ch. Bourgois, París, 1978.
Les échecs féeriques et libertaires, articles de l'Express, éd. du Rocher, Monaco, 1980
“Carta a los españoles y otras cartas”, éd. Godoy, Murcia, 1981
“Carta a Fidel Castro”, éd. Playor, Madrid, 1983
“Introducción a Feliciano de Silva”, éd. Cátedra, col. « Letras Hispánicas », 1986
“El Greco, le frénétique du spasme”, éd. Flohic, Paris, 1991
“Goya / Dalí”, éd. Spirali-Vel, Milan ; Studio di Val Cervo, Rome, 1992
“Cartas a Baltazar”, versión de F. Torres Monreal, 1993
”Genios y figuras", preface by A. Berenguer, Espasa Calpe, 1993.
”La dudosa luz del día" notes de F. Torres Monreal, Espasa Calpe, 1994.
”Tête de mort dans l'armoire", Ed. Jannink, Paris, 1994
”Carta al Rey de España", (Ed. Espasa Calpe, Madrid), 1995
”Un esclave nommé Cervantès", ed Plon, Paris, 1996;
”Diccionario pánico", Ed. Escritos, Bruxelles, 1998
”Lettre à Staline", Flammarion, Paris, 2004.
”Houellebecq!", éditions Le cherche midi, Paris, 2005.
”El Pánico. Manifiesto para el tercer milenio" (2007)
” Diccionario pánico" (Libros del innombrable, Zaragoza, 2008)
”Universos arrabalescos" (2009)
” Defensa de Kundera" (Libros del innombrable, Zaragoza, 2009)
L'auteur est un grand amateur du jeu d'échecs
Fischer : le roi maudit, Éditions du Rocher, 1980 (ISBN 2-268-01418-5)
Echecs et mythe", ed. Payot, París, 1984.
Fêtes et défaites sur l'échiquier, ed. l'Archipel, Paris, 1992.
Les Échecs féeriques et libertaires, ed du Rocher 1990.
Fernando Arrabal, trop pris par ses activités littéraires, écrit chaque fois moins dans la presse. Il a obtenu le prix Mariano de Cavia, (la plus haute distinction pour un journaliste en Espagne) pour ses collaborations dans Generación XXI, l'Express, El Mundo, Exceso, El innombrable, ses articles de fond (‘opinión') dans EL PAIS et ses ‘terceras' dans ABC.

Correspondance
Rendez-vous à Zanzibar, correspondance « en double aveugle » avec Patrice Trigano, Éditions de la Différence, Paris, 2010.

Opéras
« Seuls cinq de mes livrets d'opéra ont été portés à la scène et ont toujours été aussi complexes que peu complexés, en Faustroll : »
Apokaliptica, musique de Milo Kelemen
L'opéra de la Bastille, musique de Marcel Landowski
Guernica, musique de Ostfiend Busing et
Picknick im Felde, musique de Constantinos Stylianou.
« Je n'ai mis en scène, en octobre 1985 et à l'Opéra Royal de Belgique, que deux opéras (« La vida breve » de Falla et « Goyescas » de Granados.) Assurément, sous ma direction, les membres des chœurs, sur scène, étaient nus, mais paniquement recouverts d'argile pour être plus précis. »
« Le 13 février 2009: première de son opéra « Faustbal », musique de Leonardo Balada (1933-) et mise en scène des Comediants de Barcelone. Au Teatro Real: Opéra de Madrid. Chœur et Orchestre Titulaire du Teatro Real. Orchestre symphonique de Madrid. Mise en scène : Joan Font. Jesús López Cobos: directeur musical. « Faustbal est la femme qui, au troisième millénaire est la réincarnation du docteur Faustroll d'Alfred Jarry, un docteur Faust qui demande à Dieu et à Lucifer les mots et les prières pour qu'amour et charité ne fassent qu'un. Rien ne peut apaiser l'ouragan de sa curiosité scientifique, ni faire cesser la tempête de ses désirs .Surdouée, très belle et enrichie par ses transfigurations et ses transports, elle voue un amour torride à son Amazone. Elle bondit entre les galaxies alors que fait rage la guerre de la fin des civilisations, et se déplace dans l'espace à une vitesse supersonique. Face à elle Margarito, chef suprême des forces armées, revêt la cuirasse de la répression brutale et électronique. Il est follement épris de Faustbal sous la coupole du ciel. Il tente de la posséder par le torrent de sa tour, en se servant de Méphistophélès lui-même. Un livret du corrosif, génial et inclassable Fernando Arrabal... ».

Liens

http://youtu.be/6XJZZwJH5fc Viva la muerte
http://youtu.be/ZSi3ycXOfk0 La nature par Arrabal
http://youtu.be/SD3VtUJG7c0 Arrabal rencontre Dali
http://youtu.be/uAg8jrMly_I interview INA, arrabal


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Posté le : 10/08/2013 17:45
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Alexander Murray Palmer Haley
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Le 11 août 1921 naît Alex Haley écrivain auteur de "Racines" et de l'autobiographie de "Malcom X"


Journaliste et écrivain autodidacte, lauréat du prix Pulitzer, Alex Haley est l’auteur de l’autobiographie de Malcolm X, mais c’est surtout avec Racines, un livre dont l’adaptation fut un des plus grands succès de l’histoire de la télévision, qu’il a marqué l’histoire.


Alexander Murray Palmer Haley est né à Ithaca, dans l’Etat de New-York le 11 août 1921.
Il est le fils de Simon Alexander Haley (qui est enseignant), et de Bertha George Palmer qui est également enseignante. La famille s’installe en 1921 à Henning, dans le Tennessee où le jeune Alex passera les cinq premières années de sa vie.
C’est à Henning qu’Alex se familiarisera avec les histoires de sa grand-mère maternelle, Cynthia Palmer, qui fait remonter la généalogie d’Alex à son arrière-arrière-arrière-arrière grand-père.
Ce dernier était selon elle un africain dont le nom originel était « Kin-Tay » et qui a été renommé Toby lors de son arrivée aux Etats-Unis.
Le père d’Alex Haley se remarie deux ans après le décès de cette dernière lorsque le jeune Alex a 10 ans.
Loin d’être un étudiant brillant, Haley n’est guère passionné par les études et en mai 1939 à l’âge de 17 ans, s’engage pour trois ans dans la marine américaine.
Il est embauché comme garçon à tout faire...et sert d’abord sur le "Pamlico". Pour tuer le temps, il se met à l’écriture et apprend à écrire des histoires et raconter des récits.
Il commence par écrire à sa famille et à ses amis, envoyant jusqu’à 40 lettres par semaine.
En retour, il recevait à peu près autant de lettres qu’il en avait envoyé. Il devient rapidement célèbre auprès de ses camarades marins, et ces derniers le sollicitent pour qu il écrive leurs lettres, certains lui offrant même une rémunération financière.
Alex Haley écrit donc pour eux des lettres, notamment des lettres d’amour, envoyées aux épouses, petites amies, fiancées...
En mai 43, il est transféré sur le USS Murzim, un cargo qui navigue dans le pacifique, à l’époque théâtre d’opérations de guerre. Haley continue d’écrire et rapidement décrit les scènes de combat, et un de ses articles est publié dans un journal de la marine, "Coast Guard Magazine", en février 1944.
Parallèlement, Haley enverra des articles à des magazines grand public, mais il faudra attendre plusieurs années avant de voir un de ses articles publié.
Ces années lui permettront néanmoins de perfectionner son écriture.
Un article de Haley dans lequel il décrit la déception des marins qui restent sans nouvelles de leurs familles ou amis est ainsi repris dans les grands journaux du pays.
Vers la fin de la guerre, Haley est nommé responsable d’un périodique de la marine. Son travail est apprécié et lui vaut de monter en grade.
Il est successivement reporter, sous-responsable éditorial, puis directeur de la publication des gardes côtes, appelée "Helmsman" il est alors basé au QG du 3ème district des gardes côtes à New-York.
En juin 49, il est promu journaliste, première classe, et en décembre journaliste en chef, un poste spécialement créé pour lui puisqu’il est le seul à l’occuper à l’époque dans la marine.
Il continue d’écrire pour la Marine, et travaille comme adjoint du responsable des relations publiques.
Il occupera ce poste jusqu’en 1959, date de son départ de la marine qu’il quitte après avoir passé plus de 20 ans.
Après avoir quitté la marine, Alex Haley devient écrivain à plein temps, travaille pour le « Reader’s Digest » dans lequel il écrit notamment des biographies.
Il conduit parallèlement des interviews qui feront date pour le magazine Playboy Miles Davis est la première personnalité reçue par Haley dans le cadre de ces interviews.
L’interview de Miles Davis paraît dans le numéro de septembre 1962.
Dans cette interview, Miles Davis livre notamment ses sentiments à propos du racisme.
Les interviews réalisées par Haley prennent peu à peu une importance significative dans le magazine.
Haley fera ainsi d’autres interviews marquantes de personnalités célèbres, comme Martin Luther King, la plus longue que ce dernier ait jamais accordé à un magazine ou Cassius Clay, qui explique notamment pourquoi il change son nom en Mohammed Ali.
Sammy Davis Jr ou Quincy Jones feront partie des célébrités interviewées par Alex Haley.Mais c’est son travail sur Malcolm X qui va rendre Haley célèbre dans tous les Etats-Unis.
Pour arriver à achever son livre, Haley a suivi pendant deux ans Malcolm X et travaillé avec lui.
De leurs conversations, il tire l’autobiographie de Malcolm X, telle qu’exprimée par Malcolm X lui-même.
L’idée de réaliser un livre est venue suite à une interview de Malcolm X réalisée en 1963 par Haley pour le compte de Playboy.
A l’époque de leurs premières rencontres, Malcolm X est encore porte-parole de la Nation de l’Islam.
Le livre publié en 1965, après la mort du leader afro-américain aura un grand impact sur le mouvement noir aux Etats-Unis.
Dans l’autobiographie, Malcolm X décrit son expérience du racisme dans de petites bourgades, la violence raciale, les délits qu’il a commis et qui le mènent en prison.
En 1977, un peu plus de dix années après sa parution, l’autobiographie de Malcolm X s’était vendue à plus de six millions d’exemplaires aux Etats-Unis et dans le reste du monde.
Elle fut classée par Time Magazine comme un des dix livres de non-fiction les plus importants du 20ème siècle.
Mais le travail de Haley sur Malcolm X sera surpassé par une autre œuvre qui lui apportera la gloire, le prix pulitzer, et une renommée mondiale.
En 1976, son roman “Roots : the saga of an American Family” est publié. Le roman est une adaptation plus ou moins romancée de l’histoire de sa propre famille.
Elle commence avec la capture de Kunta Kinte, un africain capturé en 1767 en Gambie et amené dans la province du Maryland dans le Sud des Etats-Unis où il devient esclave. Haley affirme être descendant à la septième génération de Kunta Kinté.
Haley s’est donné corps et âme pour que le projet prenne vie.
Il lui a fallu plus de 10 ans de recherches, de voyages, d’écriture sur plusieurs continents pour accoucher de ce livre. Il a parcouru les Etats-Unis, s’est rendu sur le continent africain en Gambie, dans le village de Jouffouré pour retrouver la trace de ses ancêtres et pour rencontrer un griot local, Kebba Kanji Fofana, qui avec sa mémoire orale de l’histoire put citer le nom de Kunta Kinté , l’ancêtre d’Alex Haley.
En 1977, Roots remporta le prix national du livre aux Etats-Unis National, Book Award, et un prix Pulitzer spécial.
En l’espace d’une année, le livre se vendit à plusieurs millions d’exemplaires et devint un support de cours dans pas moins de 500 universités américaines. Il fut traduit par la suite en plus de 37 langues.
Avec Racines , Alex Haley montrait que les esclaves ne venaient pas de nulle part, mais qu’ils avaient emporté d’Afrique des traditions qui avaient survécu, comme certaines chansons, certaines croyances, certains mots…
Par ailleurs son portrait de Kunta Kinté montrait que les esclaves n’acceptèrent pas leur condition docilement, mais qu’ils essayaient de s’enfuir ou de se rebeller.
L’adaptation télévisée de Racines, diffusée pour la première fois du 23 au 30 janvier 1977 attira plus de 130 millions de téléspectateurs, la plus grosse audience de l’histoire de la télévision américaine à cette époque.
Mais "Racines" fut sujet à plusieurs controverses.
Tout d’abord, le livre fut attaqué pour plagiat.
Après un procès, Haley signa un accord pour 650 000 dollars, avec Harold Courlander, auteur d’un livre intitulé "The African" "L’Africain". Haley avait admis que de larges passages de "racines" avaient été copiés de ce livre, mais affirma que s’il se les était appropriés, ce n’était pas de façon intentionnelle...Il fut également poursuivi en 1988 par une autre auteure, Margaret Walker, mais cette dernière fut déboutée par le tribunal.
Bien que Haley ait reconnu que son roman était avant tout une œuvre de fiction, il affirmait que son ancêtre était bien Kunta Kinté, un africain enlevé du village de Juffuré situé dans l’actuelle Gambie.
Il prit le nom de Toby aux Etats-Unis et eu une fille appelée Kizzy, qui serait l’arrière-arrière-arrière grand-mère d’Alex Haley. L’écrivain affirmait également avoir identifié le bateau sur lequel Kunta Kinté avait été transporté d’Afrique en Amérique en 1767.
Cependant, selon certains généalogistes et historiens qui ont repris les recherches de Haley, l’histoire ne colle pas.
Si un esclavage nommé Toby a bien été retrouvé à cette époque, il figurait déjà dans les registres en 1762, soit 5 ans avant la date donnée par Haley, et il est décédé avant la naissance de ses descendant(e)s supposés.
On a également affirmé que le griot que Haley avait retrouvé en Gambie avait été prévenu que celui-ci effectuait des recherches historiques, et s’était arrangé pour citer le nom de Kunta Kinté faisant ainsi croire à Haley qu’il avait véritablement découvert le village d’où son ancêtre était originaire.
Par la suite, Alex Haley travailla sur d’autres projets, comme l’histoire de Henning, la ville où il avait grandi, ou sur une biographie de Frank Wills, l’officier de sécurité qui avait découvert le cambriolage qui déclencha l’affaire du Watergate.
Il travailla également sur une série télévisée intitulée "Palmerstown", et écrivit des nouvelles.
En 1987, Haley qui vivait en Californie à Beverly Hills déménagea pour aller vivre dans le Tennessee, l’Etat où sa famille avait vécu.

Il mourut d’une crise cardiaque le 10 février 1992 à Seattle.

Son roman "Queen", un roman épique centré sur la branche familiale de Simon Alexander Haley, son père, fut achevé en 1993 après sa mort.
Malgré les controverses qui entourent le livre, "Racines" eut un impact fantastique aux Etats-Unis et dans le monde, à une époque où le pays sortait juste de la fin de la lutte pour les droits civiques, alors que les afro-américains cherchaient encore leur place comme citoyens américains à part entière.
Comme l’écrivirent des journalistes du "Time Magazine", "Racines" avait permis aux Blancs de mieux comprendre l’histoire des Noirs, et avait symboliquement aidé les Noirs américains à faire partie de la communauté nationale américaine.
Roots a aussi suscité un intérêt des afro-américains et des Noirs de la diaspora pour l’Afrique et pour leurs racines.
Aujourd’hui, un afro-américain qui le souhaite peut grâce aux progrès de la science déterminer de quel endroit d’Afrique certains de ses ancêtres sont originaires.
Spike Lee a ainsi apprit que certains de ses ancêtres seraient venus d’une partie d’Afrique qui se trouve aujourd’hui au Cameroun, tandis que Whoopi Goldberg voit ses origines remonter dans ce qui est aujourd'hui la Guinée Equatoriale.

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"Racines"

Il y a 25 ans : le formidable succès de "Racines" La série popularisa le nom de "Kunta Kinté" l'africain


"Racines" ou Roots : série télévisée qui a marqué plusieurs générations de téléspectateurs.
Produite par David Wolper d’après le livre d’Alex Haley récompensé par le prix pulitzer, qui retrace la saga d’une famille d’esclaves africains.
Acteur star, Levar Burton alias "Kunta Kinté".

Quand la chaîne ABC diffusa pour la première fois la série, celle ci pris le monde par surprise et créa une onde de choc à travers la diaspora noire, et à travers tous les Etats-Unis.
C’était au cours de la dernière semaine de janvier 1977.
La lutte pour les droits civiques en Amérique du Nord, et les mouvements anti-colonialistes africains avait popularisé dans le monde le problème de la condition des noirs.
Cependant, le succès de la série pris son créateur Alex Haley et la chaîne ABC par surprise.
Celle ci craignant que le sujet abordé ne fasse chuter les audiences et diminuer le nombre de téléspectateurs avait en effet diffusé les huit épisodes de la série en seulement une semaine.
Mais "Racines" dépassa largement les attentes en réunissant un des publics les plus larges jamais rassemblé pour une série dramatique dans l’histoire de la télévision aux Etats-Unis.
La saga commençait avec l’histoire de Kunta Kinté, joué par Levar Burton, un jeune africain capturé par des chasseurs d’esclaves et envoyé par mer en Amérique dans les années 1700.
Kunta était traité brutalement par son maître blanc et se rebellait constamment.
Plus âgé, il se maria et ses descendants se transmirent son histoire de génération en génération après sa mort.
Kizzy (Leslie Uggams), la fille de Kunta Kinté fut violée par son maître et donna naissance à un fils appelé plus tard Chicken George.
Dans le dernier épisode, l’arrière petit-fils de Kunta Kinté Tom rejoignit l’armée de l’union et gagna son émancipation. Pendant la durée de la saga, les téléspectateurs virent des châtiments corporaux cruels et brutaux, coups de fouets et beaucoup de moments déchirants, viols, séparation forcée des familles, vente des esclaves aux enchères….
A travers tout cela cependant, "Racines" montraient les personnages d’esclaves en tant que vrais êtres humains et pas simplement comme des victimes ou des symboles de l’oppression.
Dans un des numéros du Time Magazine paru à l’époque de la première diffusion de la série, son impact était évalué positivement : elle avait donné aux blancs une image plus sympathique des noirs en leur permettant de mieux comprendre l’histoire noire.
Dans le même article, on pouvait lire que les restaurants et les boutiques voyaient leurs chiffres d’affaires diminuer à l’heure où la série était diffusée.
Dans les cafés et les bars, les gérants retenaient les clients en zappant, délaissant les chaînes sportives et les matchs de basket pour regarder ABC qui diffusait "Racines". Certains parents noirs choisirent le prénom de leurs nouveaux-nés d’après les personnages de la série, et plus particulièrement Kunta Kinté.
Les gens en parlaient partout, dans les rues, les églises, les écoles, les centres commerciaux.
C'était le thème national.

Pourtant lorsque David Wolper, le producteur de la série, rencontra pour la première fois la chaîne ABC en vue de lui soumettre le projet, l’idée ne semblait pas être si bonne que ça, car produire une mini série de 12 heures en huit épisodes, dans laquelle les noirs sont les héros et les blancs les méchants dans un pays où 90 % de la population était blanche et 10 % noire était inédit à l’époque. Néanmoins, la série était une saga familiale et Wolper pensait que ce fait finirait par convaincre la chaîne.
Alex Haley, l'auteur du livre racines vint également parler du projet de façon convaincante.
ABC fut finalement séduite et décida de produire et diffuser la série sur son réseau.

Wolper explique le succès de "Racines" par le fait qu’elle était innovante et racontait un sujet qui n’avait jamais été traité auparavant.
Dans des films comme "Autant en emporte le vent", on voyait des esclaves, mais on ne savait pas d’où ils venaient. Les gens n’étaient pas conscients qu’un esclave pouvait avoir des parents ou des grands-parents.
Dans "Racines", en les voyant traverser l’océan dans le bateau des négriers, on se rendait compte de la déchirure familiale, et on suivait le parcours des différentes générations.
C’était une histoire de famille, et qu’on soit noir ou blanc, on s’attachait à Kunta Kinté et aux autres personnages dit-il.

Selon certaines rumeurs que Wolper confirme, certains membres de la production ou de la chaîne ne voulaient pas de Levar Burton, alias Kunta Kinté, qui décrocha le premier rôle alors qu’il n’avait que 19 ans dans le rôle principal car ils le trouvaient trop "noir"! mais Alex Haley avait spécifié qu’ils voulait des acteurs extrêmement "sombres" pour interpréter les personnages du début de la série, supposé se dérouler en Afrique, tels que Kunta Kinté.
La série connu des pics d’audience à 130 millions de téléspectateurs, c'est à dire plus de la moitié des habitants du pays, et une audience moyenne de 100 millions de téléspectateurs.
Près de 85 % des foyers américains équipés d’une télévision avaient vus au moins un des huit épisodes.

Toutefois, la saga racontée par Alex Haley n’échappe pas aux critiques.
Il semble que certains évènements relatés dans son livre n’aient jamais vraiment eu lieu.
Ainsi Haley n’aurait jamais retrouvé de griots lui retraçant la généalogie complète de sa famille, ce qui a fait dire ironiquement à ses détracteurs que "Racines" était une "Faction", un terme provenant des mots anglais "fiction" et "facts", mélange de fiction et de réalité.
Quoi qu’il en soit, Racines a marqué des générations d’individus de toute origine et sur tous les continents, popularisé le nom de "Kunta Kinté" l’africain, contribué à faire tomber le mythe de l’esclave "docile" et montrer aux afro-américains qu'ils avaient des racines.

"Racines" donna lieu à une suite en 1979 intitulée "Roots, the Next Generations" qui connu également un grand succès, sans toutefois égaler l'original.

Liens


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http://www.dailymotion.com/video/xnod ... nes-roots-1x02_shortfilms
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Posté le : 10/08/2013 17:15
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Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
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