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Re: Les expressions
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« Rouler des yeux de merlan frit »


Avoir des regards énamourés et ridicules.
Avoir les yeux levés au ciel, de manière affectée, ridicule, ne laissant paraître que le blanc de l'œil.
Fixer avec étonnement, stupéfaction.


À vous qui savez parfaitement qu’en argot en appelle un coiffeur un merlan, apprenez que ce n'est pas du spécialiste de la capillosectomie dont il sera question ici, car il est rare d'en croiser un à la fois frit et amoureux.

Qui a fait déjà griller un poisson à la poêle a pu constater que cette pauvre bête, bien que n'étant plus trop capable d'être extatique, a en général la bouche ouverte et, surtout, les yeux sortis des orbites et ressemblant à des billes blanches.

Si cette expression date du XIXe siècle (l’ "œil de merlan frit" est cité par Loredan Larchey en 1865), c’est avec le cinéma muet qu’elle a pris tout son sens, alors que les mimiques des acteurs étaient exagérées et que, lorsque quelqu'un ouvrait des billes rondes, les yeux chavirés d'une ridicule extase supposée symboliser une transe amoureuse, cette personne était comparée à un merlan frit.

Mais pourquoi un merlan au lieu d'une truite ou une baudroie, me direz-vous ?
C'est une bonne question à laquelle Claude Duneton, dans son "La puce à l’oreille", s’il ne répond pas, apporte tout de même un complément intéressant en citant une oeuvre de Caylus, "Recueil de ces Messieurs", qui en 1745 écrivait déjà : "C'est de là qu'on a dit des amants qui regardent tendrement leur belle : qu'ils font des yeux de carpe frite".
Autres temps, autres poissons !

Le dernier sens proposé est une extension de l’usage initial due au fait que, souvent, celui qui est très étonné, reste là, immobile, avec des yeux grands ouverts, qu’on dit parfois exorbités, et pouvant également rappeler ce pauvre poisson frit.


Posté le : 06/09/2013 12:37
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Re: Les expressions
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Claude Duneton est parti trop tôt, son goût pour les mots et leur vie propre nous est précieuse et m'a souvent régalée.
C'était un excellent chroniqueur, et en plus presqu'un pays à moi, un autre amoureux de la langue occitane et de ses trésors.
Merci

Posté le : 05/09/2013 15:53
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Re: Les expressions
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Article amusant où l’on trouve un condensé de ce qu’a écrit sur le propos ce cher Claude Duneton, y compris l' expression” pour vos beaux yeux “qui découle du sens ’ à l’oeil”

Posté le : 05/09/2013 14:04
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Re: Les expressions
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« A l'oeil »

Sans payer, gratuitement.


Au cours de la première moitié du XIXe siècle, cette locution voulait principalement dire "à crédit". Mais pour quelle raison ?
Eh bien selon Esnault, cela viendrait simplement du fait qu'un commerçant n'acceptait de faire crédit à quelqu'un qu'il ne connaissait pas vraiment que sur sa bonne mine, son apparence, donc sur un jugement à la vue ou bien à l'œil.

On comprend bien alors que le sens de 'crédit' ait pu évoluer vers celui de 'gratuité', à force d'avoir des débiteurs ne payant pas leurs dettes.

Mais Duneton indique qu'à cette époque, le sens de 'gratuité' a longtemps coexisté avec celui de 'crédit'. Il cite la phrase de Delvau en 1867 : "Baiser à l'œil : ne rien payer pour jouir d'une femme galante, comme font les greluchons".
Il suppose que, là aussi, cela vient de l'apparence, comme dans le cas du commerçant qui propose la gratuité (d'une petite chose, en général) à une belle jeune femme, comportement déjà attesté au XVIIe, mais qui existait très certainement bien avant.

Mais, pour la notion de crédit, il va plus loin , sans avoir de textes pour valider l'hypothèse en évoquant une pratique citée par Furetière, indiquant que les commerçants, pour comptabiliser la dette de leurs clients, utilisaient des baguettes de bois dans lesquelles ils faisaient au couteau des entailles en fonction du montant dû.
Les pauvres, prenaient du pain "à la coche" en attendant de pouvoir payer.
Or, de telles marques en 'v' faites au couteau sur la baguette ressemblent à des yeux. De là, pourrait venir "avoir quelque chose à l'œil" donc à crédit.

Et puis avec l'alphabétisation de la population, donc également des commerçants, la baguette en bois a progressivement disparu, souvent remplacée par une ardoise, ce qui explique la naissance de l'expression "avoir une ardoise chez quelqu'un".

De l'ancienne signification de 'à crédit' sont nées deux locutions inusitées aujourd'hui : "faire (ouvrir) un œil à quelqu'un" pour "lui ouvrir un crédit" et "fermer, crever l'œil à quelqu'un" pour "lui refuser un crédit".

Enfin, on ne peut passer sous silence l'autre signification argotique bien connue de l'œil, à savoir l'anus, et la possibilité que la notion de gratuité soit venue d'une expression vulgaire du genre : "ma dette, je me la mets à l'œil".

Mais jamais aux vieux, gros et moches. La vie est vraiment trop injuste, non ?

Posté le : 05/09/2013 11:23
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Re: Défi thème d'écriture du 2 septembre : "Qui suis-je vraiment ?"
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Les histoires d'adoption sont toujours chargées d'affects et de souffrance dissimulée, autant du côté de l'adoptant que du côté de l'adopté.
Quelques erreurs de vraisemblance dans le récit :
Tout d'abord aucun médecin, aucun chirurgien, ne pourrait faire une telle annonce ouvertement dans la chambre et devant tous les patients concernés, il est astreint au secret professionnel et ne peut ainsi le violer.
Ensuite, les parents et les enfants n'ont pas systématiquement le même groupe sanguin, ce ne peut donc pas être une preuve de non-parentalité.
Et d'autre part, la compatibilité, ne dépend pas du groupe sanguin mais de la compatibilité tissulaire.
Cela dépend des antigènes qui se trouve généralement sur les globules blancs, et d'autres cellules de l'organisme.
Ce groupe tissulaire s'appelle la HLA, c'est elle qui définit la compatibilité mais pas le groupe sanguin.
Quand le receveur et le donneur ont des groupes tissulaires proches la greffe réussit.
Cette réaction de défense immunologique développée est semblable de celle provoquée par une infection
Ce sont les cellules lymphocytes T, les anticorps, et les médiateurs solubles qui sont a l'origine de cette réaction, les cytokines.
Le rejet est donc provoqué par le système immunologique, du Receveur contre l'organe greffé et non par le groupe sanguin.
Pa exemple dans un don de moelle, si le donneur est du groupe A, B, ou O il peut faire un don à une personne d'un groupe différent.
Seule conséquence : le receveur verra son groupe sanguin changer et adoptera celui de son donneur.
Ton histoire est très touchante et rappelle combien les enfants adoptés ont besoin de connaître leurs racines.
Merci

Posté le : 05/09/2013 11:09
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Re: Défi thème d'écriture du 2 septembre : "Qui suis-je vraiment ?"
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L'histoire est bien contée et légère à lire.
Je trouve également étonnant que la révélation de l'adoption se fasse dans ces conditions, mais les personnages sont sous l'effet d'une forte émotion. Alors, tout peut arriver.

Posté le : 04/09/2013 18:05
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Re: Défi thème d'écriture du 2 septembre : "Qui suis-je vraiment ?"
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Très jolie histoire, j'aurais préféré que sa mère adoptive lui donne un rein, mais ça aurait créé un lien du sang entre elles et je pense que tu voulais montrer que les sentiments sont plus forts.

Merci Aliv

Posté le : 04/09/2013 17:22
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Re: Défi thème d'écriture du 2 septembre : "Qui suis-je vraiment ?"
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à Filamande,

On ne devine pas du tout qui est cette personne, ce qui est étonnant c'est qu'elle ne le sait pas elle même. Je pensais à une mort telle que Couscous la décrit mais je m'étais complètement fourvoyée. Bravo pour le suspens ! On est surpris par les vêtements haute couture, et on s'attend à quelque chose d'étrange, mais je n'ai rien vu venir.

Posté le : 04/09/2013 17:17
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Re: Défi thème d'écriture du 2 septembre : "Qui suis-je vraiment ?"
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je trouve ton écriture fluide et précise.le sujet est bien respecté.
Toutefois il me semble improbable que certaines révélations sur l'incompatibilité sanguine ou l'adoption, puissent être faites ainsi, de manière directe et abrupte devant l'adolescente déjà trés fragilisée. Ceci n'est que mon point de vue...
Bonne continuation!

Posté le : 04/09/2013 17:11
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Re: Les expressions
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« Faut pas pousser mémé (mémère, grand-mère...) dans les orties ! »


Il ne faut pas exagérer, abuser, dépasser les limites.
Il ne faut pas avoir un comportement asocial avec quelqu'un.


L'origine de l'expression de base 'faut pas pousser' pour 'il ne faut pas exagérer' semble tout aussi inconnue que sa période d'apparition.
L'ajout de la mémé est là pour en renforcer le sens. Son côté cocasse en rend l'utilisation plus fréquente que 'faut pas pousser le bouchon trop loin' qui a exactement la même signification.

C'est vrai, quoi ! Imaginez un 'sauvageon' qui surgit hors de la nuit et court vers l'aventure au galop sur sa fougueuse mobylette au pot d'échappement trafiqué, le long d'une route de rase campagne.
Soudain, il croise une personne du troisième âge (de sexe féminin) qui vient de faire ses courses à la supérette du village et s'en retourne à la ferme en se déplaçant lentement, le dos voûté, une main sur sa canne, l'autre tenant difficilement son sac plein de victuailles.
Il s'arrête brusquement près d'elle et, dans un acte odieux de gérontopropulsion, lui file une mandale et l'envoie s'écrouler dans le carré d'orties malheureusement présentes à proximité, avant de lui chouraver son cabas et de s'enfuir à pleins gaz en lui filant un dernier coup de latte au passage.

Si vous êtes un tant soit peu civilisé, en lisant cette ignoble histoire vous vous êtes forcément dit :
Quelle horreur ! Mais que fait donc la police ?
Le responsable de cette insupportable violence a pour le moins un comportement asocial. Il dépasse même un tantinet les limites de la bienséance.
L'auteur de ces lignes disjoncte un peu.
Eh bien je suis d'accord avec vous, y compris sur le dernier point. C'est pourquoi dans la prochaine version, je vous promets qu'il lui laissera son sac...

En tous cas, maintenant, vous devriez avoir compris pourquoi pousser mémé dans les orties, faut vraiment pas le faire !

Posté le : 04/09/2013 11:58
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Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
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