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Re: Fantastiques Des féeset des croyances, La milloraine
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Merci Loriane pour tes lumières. J'avais bien sûr entendu parler de la "Dame Blanche" (enfin pas celle qui se déguste) mais je ne connaissais pas sa variante Milloraine.

Elle pourrait en effet en inspirer plus d'un !

Posté le : 08/09/2013 14:20
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Fantastiques Des féeset des croyances, La milloraine
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La milloraine ,

créature du folklore normand, tend actuellement à sombrer dans l’oubli. Les documents sur cette créature sont assez rares. Elle est souvent remplacée par de plus récentes « dames blanches » et autres « lavandières nocturnes » ou encore par la banshee (son équivalent Outre-Manche), voire parfois assimilée à des fées ou des dames vertes.

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La milloraine est particulièrement rattachée au département de la Manche (même si relativement répandue dans les légendes des autres coins de Normandie).

D’aucuns pensent que la milloraine pourrait provenir des fées et être d’origine romane.

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D’autres pensent que ces milloraines (plus rarement nommées « demoiselles) seraient d ’origine scandinave. Il s’agirait alors d’une sorte d’adaptation locale des walkyries des vikings (les « northmen » ) qui avaient conquis la Normandie.

Caractéristiques
Il s’agit d’une créature féminine de très grande taille vivant dans les arbres.

Les milloraines sont connues pour être inoffensives quand on ne leur dit rien, agressives si on leur adresse la parole. Elles se cachent dans les arbres si un homme cherche à s’approcher d’elles. Le voyageur voit alors un courant d’air dans les branches, en guise de trace du passage de la milloraine. Toutefois certains affirment que si un homme se rend tous les jour à ce même endroit pendant huit ans, la milloraine finira par daigner lui parler. Elle pousse un cri terrifiant. La milloraine adore surprendre les voyageurs en sautant des branches d’un arbre, se posant sur les épaules de l’homme qui se sent alors écrasé par un poids énorme. Assez souvent l’homme tombait sous le poids de la milloraine car en plus il se trouvait ainsi aveuglé par la milloraine qui venait de lui tomber dessus. L’homme se retrouve d’autant plus effrayé qu’il ne peut alors ni toucher ni voir la milloraine. En cela la milloraine semble parfois assimilée à des sortes de formes spectrales ou de revenants. Les milloraines aiment s’attaquer aux voyageurs égarés dans les forêts humides locales.

Pour d’autres les milloraines sont des femmes fantômes de taille gigantesque, de couleur blanche , sans membre ni visages distincts. Dans ce cas la taille de la milloraine grandirait à mesure que le voyageur s’approche d’elle. (source de cette variante de milloraine : « annuaire du département de la Manche, volume 4 »).

Parmi les choses que les légendes dévoilent pas ou peu : qu’ont à dire les milloraines aux rares humains à qui elles daignent parler ?

Ancêtre des « lavandières » et « dames blanches » locales ?
Si d’aventure un homme surprenait des milloraines chantant et formant une rondenon loin d’un lavoir, ces dernières l’obligeaient a laver leur linge et lui broyaient les os des bras et jambes si ce dernier n’effectuait pas correctement le travail demandé. Ces milloraines laveraient la nuit le linceul des morts. En cela les fameuses « lavandières de la nuit » de la région proviennent vraisemblablement des légendes plus anciennes de milloraines.

Les milloraines ont été citées par Barbey d’Aurevilly dans « Une vieille maitresse » : il les décrit comme d’anciennes « lavandières de la nuit ». Barbey D’aurevilly nommait les milloraines « Mille Loraine », pour lui elles seraient des femmes fées de grande taille.

Et si ces milloraines blanchâtres étaient en fait des adaptations locales des « elfes lumineux » ? (les « elfes lumineux » font partie du folklore scandinave, donc des légendes viking. Les «elfes » sont le pendant féminin des « alfes », le nom scandinave ancien des « elfes lumineux « est « iosalfar », source pour les elfes lumineux : « dictionnaire de mythologie et de symbolique nordique et Germanique », Robert jacques Thibaud, éditions Dervy poche ).

La célèbre « dame blanche de Tonneville » emprunte manifestement quelques caractéristiques des milloraines. Les hommes à cheval constituaient en effet une cible très prisée des milloraines qui se plaisaient à monter en croupe sur leur cheval dans le but de les faire aller dans l’eau et les noyer. D’autres fois les milloraines aimaient tendre le piège suivant : se transformer en cheval avec selle et bride, se comporter de manière avenante face à un marcheur afin que ce dernier monte sur son dos, puis le cheval/milloraine se mettait à courrir très vite, entraînant son cavalier dans les ronces puis le faisant tomber dans l’eau avant de disparaître en laissant échapper un rire cruel et terrifiant. La »dame blanche de Tonneville « était à l’origine nommée « Demoiselle de Tonneville », il s’agit visiblement d’une Milloraine dont la légende fut transformée , avec le temps, en histoire de dame blanche.

En revanche les « milloraines de la Hague » semblent ne pas avoir subi de transformation en légende de lavandière ou dame blanche. Il en va de même pour la « Demoiselle d’Héauville « qui semble rester une légende de milloraine. Les récits locaux font d’elle une créature féminine d’une grande beauté (une milloraine à visage visible , selon les récits anciens collectés par Jean Fleury au 19ème siècle)

Milloraine et sorciers

Les milloraines seraient souvent commandées par les sorciers locaux (les « carats », « carots » ou encore « carimaras » qui , grâce à leur grimoire contrôlaient aussi d’autres créatures régionales dont les laitices, les fourolles , les réparats, les tarannes et parfois même certains gobelins… . Ces sorciers, souvent bergers, étaient censés posséder bien d’autres pouvoirs , dont : déclencher des orages et tempêtes, changer le sens du vent, de faire apparaître dans un seau d’eau l’image du coupable d’un délit, envoyer des nuées de rats, donner des maladies aux hommes et au bétail en jetant des sorts, etc.. En termes de puissance ils sont donc équivalents à un Gandalf ou à un Saroumane).

Source : « sorcellerie normande » écrit par Georges Dubosc , publié en 1922 puis numérisé en 2004 par la médiathèque de Lisieux.

La milloraine créature sylvestre ??
Certes les milloraines sont souvent liées à des régions de lande et marécage de la Manche, mais elles sont aussi très liées aux champs et aux arbres (où elles aiment se réfugier) j’ignore dans quelle mesure elles peuvent ou non être liées aux légendes de « dames de la forêt », « dames vertes » et de fées forestières comme on en trouve dans le pays de Caux.

On notera aussi que la légende des « fèes de la vallée du Hubilan » décrit ces fées comme des lavandières….

Au sujet du caractère sylvestre des milloraines, certains, quand ils parlent de la similitude entre dame blanches locales et milloraines semblent la décrire comme blanche, évanescente et d’aspect faisant plus ou moins penser aux elfes.

En tous cas les légendes restent très évasives sur un point : ou se situe l’habitat des milloraines ? Dans les arbres ? Dans des grottes ? Ailleurs ??

En tous cas les « alfes lumineux » de la mythologie nordique vivent dans les domaines célestes d’AlfHeim et de Vidblain. Dans le cas où les milloraines seraient bel et bien la version normande de ces « elfes lumineux » cela expliquerait-t-il pourquoi les milloraines sautent du haut des arbres, montent se réfugier dans les arbres et disparaissent dans les airs ?

Les « Demoiselles »
Tel est l’autre nom ancien des milloraines. On peut citer la légende de la demoiselle de Gruchy qui possède quelques traits communs à ses consoeurs nommées milloraines (haine des hommes, transformation en animaux), en voici un récit :

La demoiselle de Gruchy

Sa demeure se situait dans ce village de la commune de Gréville dans la Manche. C’était une magicienne cruelle et impitoyable, capable de se transformer en toutes sortes d’animaux. Elle attirait chez elle les jeunes gens, puis une fois lassée, les transformait en animal ou bien en plante. Sans pitié pour ceux qui essayaient de lui résister, elle les faisait éventrer et mettait leurs entrailles à sécher sur des haies d’aubépines.

Son pouvoir lui serait venu, dit-on, d’une peau magique ou d’une haire dont elle avait l’habitude de se revêtir. On disait qu’il lui suffisait simplement de la toucher pour devenir soudainement invincible. Cependant un matin, surprise dans son sommeil, ne pouvant s’emparer de sa haire, elle put enfin être emmenée sans résistance vers son funeste destin. »

Source http://www.normandie-heritage.com/spip.php?article314

Pour certains il sembleraient que certaines demoiselles présenteraient un point commun avec certaines dames blanches : fantome plaintif de femmes mortes sans tombeau chrétien . On retrouve d’ailleurs cela dans la légende « la chambre des Demoiselles » dont l’action se situe près d’Etretat.

La « Demoiselle du pré Colas » à Jobourg ferait l’aumône sur la route et donnerait parfois une pièce d’or aux passants ou voyageurs qu’elle jugerait dignes de la recevoir (ce qui atténue un peu l’habituel coté maléfique de ces milloraines/Demoiselles)

La « Demoiselle D’Heauville » n’est pas toujours cent pour cent « vache » dans les mauvais tours qu’elle joue : pour attirer le voyageur vers l’eau elle y balance le sac de ce dernier, mais ensuite elle l’aide à ramasser le sac.

La plus célèbre des milloraines : la « dame blanche/demoiselle de Tonneville »

Cette légende, transformée en histoire de dame blanche semble constituer un mélange entre une vieille histoire de milloraine/demoiselle et l’histoire d’une châtelaine locale ayant vraisemblablement existé.

Voici la trame principale de cette légende :

« De nos jours, on trouve sur les cartes le nom d'un lieu-dit proche du bourg de Tonneville, L'Étang de Percy. Aujourd'hui asséché, le terrain aurait longtemps accueilli un étang, au milieu des landes qui couvraient une commune non encore urbanisée, à l'habitat dispersé. Et selon une légende locale, ce plan d'eau aurait été l'ultime sépulture de plusieurs voyageurs perdus, jetés là par les maléfices d'une dame blanche.

Ce fantôme serait celui d'une noble d'une XIIIe siècle, Blanche de Percy, aussi belle que dominatrice. Seule héritière des terres à la mort de ses parents, elle vit seule, éconduisant tout prétendant, et étudie la magie noire. Lorsque la possession d'une lande est contestée entre la paroisse de Tonneville et celle de Flottemanville, la châtelaine la réclame, déclarant : « Si, après ma mort, j'avais un pied dans le ciel, et l'autre dans l'enfer, je retirerais le premier pour avoir toute la lande à moi. »

A l'heure de sa mort, elle refuse les sacrements du prêtre et ne rétracte pas ses mots quant à la possession de la lande. Et, lors de son enterrement, le cercueil devient si lourd, qu'il est impossible de le sortir, malgré tous les efforts faits, au point qu'on décide de l'inhumer à l'endroit même, à l'entrée de la cour. Depuis, en accord avec sa déclaration, elle hante la lande et s'attaque aux promeneurs nocturnes.

Et lorsqu'en 1949, on a fait des travaux à l'emplacement du manoir démoli, on a retrouvé une tombe sans inscription, sous le seuil du pressoir, là où la légende situe depuis plusieurs siècles, la sépulture de la demoiselle de Tonneville. » source wikimanche

Dans d’autres versions :

« Lorsque le curé voulut la conduire au cimetière, les porteurs du cercueil ne réussirent pas à franchir la barrière de la propriété tant le corps était devenu lourd. Volens, nolens, le curé décida de l’enterrer là. Tous espéraient que désormais l’orgueilleuse Demoiselle reposerait en paix pour l’éternité. On se trompait…. Le soir même, une belle demoiselle aux vêtements couleur de brouillard déclara au fermier du manoir de Tonneville qui rentrait chez lui : « je voulais que tu saches que maintenant la lande m’appartient ». Et elle s’envola, légère comme un papillon, riant d’un rire qui n’en finissait pas pour se fondre dans la nuit. » (source http://www.lahague.com/index.php?ThemeID=5&CatID=55&SousCatID=64 )

Dans certaines autres versions (dont celle rapportée par Marie Hélène Delval dans « Contes et légendes de Normandie », cette dame blanche locale se présente sous les traits d’une très belle femme, elle monte en croupe sur le cheval du voyageur (comme les milloraines) et approche ensuite sa tête du voyageur pour que ce dernier voie les dents longues et pointues de cette Demoiselle de la lande. Dès que le voyageur pousse un cri d’effroi, elle disparaît en poussant son rire terrifiant et au passage elle a entrainé l’homme en question dans l’étang sans qu’il s’en aperçoive, trop occupé par la découverte de l’aspect démoniaque de la dame blanche (c’est le seul cas de milloraine ou de dame blanche aux dents pointues que je connaisse). Mais il arrive aussi que cette dame blanche hantant la lande se transforme en cheval pour berner le voyageur pédestre (Là aussi l’origine milloraine de cette légende semble assez visible).

Une légende trop ancienne ?

La documentation sur les milloraines et beaucoup plus rare que sur d’autres créatures.

Depuis quelques années , les légendes de dame blanche évoluent souvent en légendes d’autostoppeuses fantômes. La légende de la milloraine aux transformations équestres peut-elle survivre à la généralisation de l’automobile sur les routes ? Alors à quand des légendes de milloraines ou dames vertes qui, perchées sur les branches d’arbres , sauteraient sur le capot ou pare brise des voitures pour que l’automobiliste ainsi aveuglé se plante dans le virage voisin ( ou dans le poteau électrique/étang/camion d’en face)? (En tous cas il y a de fortes chances que ce genre d’accident automobile surnaturel figure dans un de mes récits fantasy en cours d’écriture…..).

A ma connaissance aucune milloraine n’a été signalée jusqu’à présent dans les œuvres de fantasy. (Dommage car la créature a bien du potentiel scénaristique).

Il reste sans doute d’autres choses à dire sur les milloraines, mais voilà du moins ce que j’ai trouvé


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Posté le : 08/09/2013 13:46
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Re: Les expressions
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« Les boeuf-carottes »


La police des polices ou l'IGS : Inspection Générale des Services


Il existe deux origines à cette expression argotique datant de la deuxième moitié du XXe siècle.

La première, donnée par André Larue (dans 'Les flics' en 1969) viendrait du fait qu'une fois qu'un policier est passé à la moulinette de la police des polices et a été mis à pied, voire 'démissionné', il ne lui reste plus que la possibilité d'avoir du boeuf aux carottes à son menu, plat supposé peu cher donc au coût adapté à son nouveau budget.

La seconde est proposée en 1984 dans le film "Les Ripoux" de Claude Zidi, selon lequel l'IGS laisse longuement mitonner ou mijoter le présumé coupable[1], comme on le ferait d'un bon boeuf aux carottes.

[Sans s'adresser à lui, en l'ignorant, pour qu'il puisse bien gamberger et soit mûr pour passer à table au moment de son interrogatoire, mais certainement pas pour y manger du boeuf aux carottes.

La gendarmerie dispose aussi de ses boeuf-carottes, le BEC ou Bureau des Enquêtes et Contrôles.
En clair, chez eux, il ne fait pas bon tomber sur un BEC.

Posté le : 08/09/2013 13:30
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Re: Les belgicismes
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Apparemment, ce terme aurait été créé pour le film, en traduction littérale du titre néerlandais "helaasheid", puisque le réalisateur est un belge flamand.

Personnellement, je trouve cette traduction originale et drôle. Sinon, ils auraient pu choisir : "Le côté malheureux des choses", ce qui aurait moins marqué le public.

Concrètement, comme en France, nous n'utilisons que sa version internationale et courte. Si on est d'origine flamande, le "potferdek" est courant et signifie "nom d'un chien" (version soft !) ou encore "gottferdom" qui veut dire "Que Dieu me damne !".

Voilà, merci pour ta question, Emma.

Posté le : 08/09/2013 13:29
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Richard Strauss
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Le 8 septembre 1949, Richard Strauss, meurt à Garmisch-Partenkirchen, Bavière


Compositeur et chef d'orchestre allemand doté d'une belle longévité et ayant traversé maintes époques charnières de l'histoire de la musique, contemporain de Berlioz et de Boulez, de Brahms et de Stockhausen, de la création de Pelléas et Mélisande et du plan Marshall, Richard Strauss offre comme un résumé d'un siècle de musique, de ses premiers poèmes symphoniques, dans la tradition récente de Liszt, jusqu'à ses Quatre Derniers Lieder, aussi résolument anachroniques que splendides.

Personnage majeur de la vie musicale de 1885 à la veille de la Seconde Guerre mondiale, sa place dans le répertoire de l'opéra est unique.
Il faut noter qu'il n'existe aucun lien de parenté entre Richard Strauss et les deux Johann Strauss père et fils, originaires, eux, de Vienne en Autriche et surnommés les rois de la valse.
Les quelques valses composées par Richard Strauss ne sont présentes dans ses œuvres qu'à titre de clin d'œil à la tradition viennoise, de référence à une époque antérieure par exemple dans les opéras Le Chevalier à la rose ou Arabella ou comme élément connotant l'érotisme et la sensualité.
Il faut dire que le patronyme Strauss est très courant dans le monde germanique il signifie "bouquet".
Strauss a abordé à peu près tous les genres : musique instrumentale pour orchestre, instrument soliste, dont le concerto ou œuvres pour formation de chambre, poème symphonique, opéra, lied, ballet.
Si son nom est connu du grand public, c'est avant tout grâce aux trois opéras Salomé, Elektra et Le Chevalier à la rose, sinon par le biais du poème symphonique
Ainsi parlait Zarathoustra 1896, dont le Prologue, célèbre à travers le monde entier, fut utilisé dans le film 2001, l'Odyssée de l'espace de Stanley Kubrick.
Ces pages célèbres de Strauss ne sont pourtant qu'une infime partie d'une production fort riche qui aborde une grande diversité de genres, styles et caractères.


Enfance

Richard Strauss naît à Munich, le 11 juin 1864, d'une mère héritière des brasseries Pschorrd'un père Frantz Strauss, premier corniste de talent dans l'orchestre royal de l'Opéra et ce père farouchement conservateurétait ennemi juré de Wagner – le Moderne !.
Son enfance s'écoule heureuse, en compagnie de sa sœur Johanna, de trois ans sa cadette
Les dons musicaux du jeune garçon se révèlent très vite et, l'enfant musicien prodige tout en menant des études scolaires normales, puis des études supérieures d'histoire de l'art à l'université de Munich, Richard Strauss connaît une véritable vie d'adolescent prodige et studieux, il est formé à l'école brahmsienne, et découvre la musique par l'étude des œuvres des classiques allemands ainsi que des premiers romantiques, tels Schumann et Mendelssohn.
En effet, la musique allemande connaît alors une période de conflit esthétique entre les tenants de la musique pure, parmi lesquels compte Brahms, et les tenants de la musique à programme, dont le chef de file est Franz Liszt. Ce conflit sera incarné notamment par la controverse opposant Richard Wagner, adepte de l'art total Gesamtkunstwerk, et le critique viennois Edouard Hanslick, très influent dans toute la seconde moitié du XIXe siècle.
Le père de Richard Strauss choisit de préserver son fils de l'influence wagnérienne. Richard ne découvrira donc véritablement la modernité et la puissance expressive des œuvres de Liszt et Wagner qu'une fois sa carrière de chef d'orchestre amorcée.
Il est en effet initié à la musique à programme à partir de 1883, lorsqu'il est appelé à diriger l'orchestre de Meiningen, au sein duquel il se lie d'amitié avec le premier violon Alexander Ritter, un familier des cercles lisztiens.

Le jeune Richard compose dès l'âge de six ans, mais sa première œuvre publiée est une Marche de fête composée à douze ans.
En 1881, sa Symphonie en ré mineur est donnée en public par le grand chef Hermann Levi, qui créera Parsifal l'année suivante ; le jeune musicien assistera à cette représentation en récompense de son baccalauréat (Reifeprüfung). En 1884, un premier séjour berlinois le fait connaître dans les milieux culturels et musicaux de la capitale.

Meiningen

En octobre 1885, Hans von Bülow l'appelle à ses côtés comme chef du petit mais réputé "Hoftheater", opéra de Meiningen.
Cette charge brève, mais décisive, va lui permettre de rencontrer un musicien-idéologue, Alexandre Ritter, dont la forte culture et le wagnérisme vont vivement l'impressionner, Strauss, surtout influencé par Brahms au début de sa vie, se tourne vers l'idéal de "la musique à programme" d'inspiration littéraire, historique, philosophique, et compose la Burlesque, pour piano et orchestre, hommage brillant à la valse viennoise.
De 1886 à 1889 il est à Munich
Nommé Musikdirektor à l'Opéra de Munich en août 1886, Strauss va avoir là l'occasion de parfaire sa technique de direction d'orchestre et de déployer son autorité créatrice dans le domaine du poème symphonique.
Les premières pages célèbres du musicien voient le jour ; Aus Italien, symphonie illustrative, est ramenée du classique voyage en Italie en 1886.
Au cours de l'été de 1889, il est appelé à Bayreuth comme assistant.
Deux ans auparavant, il avait rencontré sa future femme, Pauline de Ahna, cantatrice qu'il accompagnera souvent par la suite lorsque, ayant abandonné la scène, elle donnera des récitals de ses lieder.
A Weimar
En octobre 1889, sur la recommandation de Hans von Bülow, Richard Strauss devient Kapellmeister au théâtre impérial de Weimar.
Dès le 11 novembre, un véritable coup de tonnerre résonne dans le monde musical : c'est la création de Don Juan, un de ses poèmes les plus réussis, qui révèle un jeune compositeur de vingt-cinq ans en possession d'une maîtrise stupéfiante de l'orchestre et de la forme, d'une imagination mélodique originale et d'une vivacité propre à régénérer une musique allemande en proie aux langueurs de Parsifal.
L'année suivante, c'est Mort et Transfiguration, où l'influence de Schopenhauer se fait sentir, puis Macbeth, d'après Shakespeare.

Parallèlement à cette première série de poèmes symphoniques, Strauss compose des lieder pour voix et piano, dont les premiers cahiers occupent une place de choix dans le répertoire du lied postromantique allemand.
En revanche, le 10 mai 1894, il connaît un échec complet avec son premier opéra, Guntram, où l'influence wagnérienne se fait par trop indiscrète.
Au cours de l'été de la même année, Strauss dirige pour la première fois à Bayreuth, avec notamment Pauline dans le rôle d'Élisabeth de Tannhäuser.

De retour à Munich de 1894 à 1898

Ce second séjour munichois va permettre d'asseoir la réputation de Strauss non seulement en Allemagne, mais dans toute l'Europe.
Le chef d'orchestre n'est pas moins prisé que le compositeur.
Celui-ci passe alors, à juste titre, pour le premier compositeur allemand, l'héritier de Beethoven, de Brahms et de Wagner tout à la fois : le temps de Mahler n'est pas encore venu.
Passée la déception de Guntram, Strauss se remet aux poèmes symphoniques et au lied – comme une compensation pour la voix absente, il compose l'étincelant et populaire "Till Eulenspiegel", le majestueux et un peu boursouflé, "Ainsi parlait Zarathoustra" d'après Nietzsche, "Don Quichotte", qui comporte quelques pages extraordinaires mais se voit menacé par l'anecdote – grand péril couru par le poème symphonique en général.
Enfin, dans "Une vie de héros", Strauss règle ses comptes en musique et exprime sa ranceur en se mettant en scène lui-même avec une sereine impudeur, comme héros aux prises avec ses ennemis, qui triomphent de lui... jusqu'au jugement de la postérité, qui récompense le compositeur auto-cité dans le cours de l'œuvre...

Puis c'est Berlin de 1898 à 1919 où s'ouvre alors la période la plus importante de la vie de Strauss, non seulement parce que c'est à Berlin qu'il occupe son plus long poste : "Hofkapellmeister" à l'Opéra, mais aussi parce qu'il compose à cette époque les ouvrages lyriques qui ont établi sa réputation.
Après l'œuvre intermédiaire qu'est Feuersnot en 1901, sur un livret du satiriste Ernst von Wolzogen, ce seront bientôt deux chefs-d'œuvre absolus, deux "opéras noirs", "Salomé", en 1905, d'après la pièce d'Oscar Wilde, et "Elektra", qui est la première œuvre écrite en collaboration avec le poète viennois Hugo von Hofmannsthal en 1909. Dans ces deux partitions, une science inouïe de l'orchestre et une grande demande vocale conduisent à des ouvrages violents, ramassés en un acte unique, à la fois héritiers indéniables de la dramaturgie wagnérienne et puissamment originaux, qui mettent en scène un monde de passions troubles et proches de l'hystérie.
Salomé, peut-être mieux maîtrisé qu'Elektra, s'est installé durablement au répertoire des maisons d'opéras.


L'Oeuvre

Autour de 1910, un changement semble se produire, sans doute en grande partie sous l'influence néo-romantique d'Hofmannsthal.
Celui-ci est l'auteur de deux livrets admirables, Le Chevalier à la rose 1911 et Ariane à Naxos, première version en 1912, seconde version en 1916.
La première œuvre est une immense réussite des deux auteurs : l'intrigue croisée d'un petit monde aristocratique échappé du XVIIIe siècle de l'impératrice Marie-Thérèse d'Autriche parvient à toucher chacun, qui s'identifie aux personnages entraînés dans le tumulte des passions.
Une musique somptueuse, héritière des Noces de Figaro et des Maîtres Chanteurs, se déploie pendant les trois actes de cette comédie en musique qui pourrait préfigurer quelque film du Bergman de la grande époque "Sourires d'une nuit d'été".
Quant à Ariane à Naxos, l'originalité indéniable de son dispositif dramatique ainsi qu'une musique dotée de tous les charmes surtout dans le Prologue laissent à peine percevoir les signes avant-coureurs d'une évolution néo-classique ultérieure.

Le succès de cette dernière œuvre a longtemps paru problématique : une première version, malhabile, devra être reprise ; l'ouvrage, né d'une hybridation avec Le Bourgeois gentilhomme de Molière, s'en séparera : seule la musique inspirée par l'écrivain français, que Strauss chérissait, demeurera sous la forme d'une Suite.
En revanche, le succès du Chevalier à la rose est immédiat et total.
Il suffit de signaler qu'en 1917, à Dresde, Strauss en dirige la centième représentation, ce qui est considérable, compte tenu des années de guerre.
Les autres partitions, notamment symphoniques, que Strauss compose en ces années ne sont pas du niveau des meilleurs poèmes, comme si ces sortes « d'opéras instrumentaux » avaient véritablement dû laisser la place lorsque leur auteur réussit, enfin, à composer véritablement pour la scène.
On citera la Sinfonia domestica, narration bourgeoise et musicale de la propre famille de Strauss, et la Symphonie des Alpes, partition parfaitement indigeste.
Mais d'autres œuvres, beaucoup moins connues et enregistrées, mériteraient à coup sûr un meilleur accueil, notamment des chœurs et des mélodrames comme "Enoch Arden" d'après Alfred Tennyson en 1897, "Das Schloss am Meer" d'après Ludwig Uhland en 1898, formules originales et hautement dramatiques, dont Schönberg s'inspirera dans son Pierrot lunaire de 1912.

Enfin, dans le même temps se développe l'activité publique de Strauss chef d' orchestre ; il voyage constamment et, à Berlin même, hérite de l'orchestre rival de la Philharmonie, le Berliner Tonkünstlerverein.
Il doit donc le diriger régulièrement, mais surtout organiser son activité, recruter les instrumentistes, établir les programmes, engager chefs invités et solistes, etc.

De nombreuses semaines Strauss sont organisées un peu partout, au cours desquelles il dirige ses propres œuvres et celles d'autres compositeurs comme à Londres en 1903, Wiesbaden en 1908, Munich en 1910, Vienne en 1918...). Strauss est également appelé à la tête de nombreuses organisations musicales, notamment d'ordre corporatif : c'est un président idéal, autoritaire, affable, pratique, compétent.

Sa renommée en fait également une recrue de choix pour les spectacles à la mode : en 1914, les Ballets russes de Diaghilev créent sa Légende de Joseph, où la somptuosité orchestrale masque mal une action peu dansable, avec un net penchant pour la suavité et la lourdeur.

Enfin, parmi les tâches à la fois honorifiques et importantes, signalons la création du festival de Salzbourg, avec Hofmannsthal et Max Reinhardt, auquel le mozartien qu'est Strauss apportera souvent son concours.

À partir de 1909, ses charges à l'Opéra de Berlin sont allégées, et il passera une partie de l'année, lorsqu'il ne voyage pas, dans sa belle villa de Garmisch, construite grâce aux tantièmes rapportés par... Salomé.
Il y demeurera également une partie de la guerre, peu concerné par les événements politiques et militaires d'alors, mais nullement francophobe, au contraire de la plupart de ses compatriotes.

Période de Vienne de 1919 à 1924

À l'automne de 1919, Strauss est nommé à Vienne, où semblent le prédisposer et son nom et ses complicités : Hofmannsthal et ses inclinations naturelles, depuis la Burlesque.
Rappelons cependant que Richard Strauss n'est pas viennois, mais bavarois ! Il y dirige l'Opéra, qui depuis le départ de Mahler en 1907 a erré en des mains fragiles, mais vit sur sa gloire, ainsi que le fameux Philharmonique, auquel l'attacheront toujours des liens de confiance et d'amitié, il enregistrera avec cette phalange une partie de son œuvre.
Les partitions qui s'esquissent alors permettent de situer Strauss dans la pensée musicale moderne.

Strauss accompagne la musique de son temps jusqu'en 1909 avec Elektra, puis fait retour vers des formes de musique néo-romantiques ou baroques surprenantes chez l'iconoclaste qu'il semblait être depuis ses vingt ans.
Il s'aventure jusqu'aux lisières du système tonal, invente des formes originales, renouvelle le genre lyrique – Salomé était un des ouvrages préférés de Berg, qui en subira, d'une certaine manière, l'influence dans Wozzeck et Lulu.
Mais, à partir d'une certaine date, qu'on pourrait fixer aux années 1910, il tourne le dos à l'évolution de la musique en train de se faire : l'école de Vienne, par exemple, ne lui devra à peu près rien – mais elle devra beaucoup à Mahler.
Il y a là un cas curieux de réaction chez un compositeur en pleine possession de ses moyens, il a cinquante ans en 1914 et dont la gloire pouvait le conduire à toutes les audaces. Les ouvrages lyriques qui succèdent à Ariane à Naxos, et pour lesquels la collaboration d'Hofmannsthal se poursuit, n'atteignent pas en originalité et en bonheur de formulation les précédents, même si les belles pages abondent ici et là, comme dans La Femme sans ombre de 1919, parabole métaphysique lointainement inspirée de La Flûte enchantée.

Entre Garmisch et le monde entier de 1924 à 1939
Délivré de tout poste permanent, mais invité partout, Strauss ne cesse d'aller et venir entre sa villa des Alpes bavaroises et les différentes capitales allemandes et européennes.
Ses ouvrages lyriques continuent d'être composés et représentés.
Hélène d'Égypte, sur un livret remarquable d' Hofmannsthal, pour une partition qui tire vers la convention, et Intermezzo en sont les deux titres principaux.
Pour cette dernière pièce, Strauss a abandonné un temps son librettiste habituel pour écrire lui-même le livret d'une pochade où, dans la veine de la Sinfonia domestica, il met lui-même en scène un épisode de sa vie conjugale.
L'œuvre, amusante, bien écrite, enlevée, n'est pas loin d'être du meilleur Strauss – n'était-ce la minceur du propos !

Arrivée du nazisme et années de guerre

Avec "Arabella", Strauss retrouve Hofmannsthal... et Vienne, pour une comédie amère sur la décomposition d'un monde – la bourgeoisie viennoise au milieu du XIXe siècle. L'œuvre abonde en pages splendides dont deux duos et en séquences assez banales.
La mort brutale de Hofmannsthal en 1929 met fin à une collaboration exemplaire, où l'homme de théâtre n'est peut-être pas celui qu'on pense, mais où la finesse et l'intelligence sensible du poète complétaient bien le réalisme poétique du musicien.
Après cette disparition, Strauss ne cessera de déplorer le manque de librettiste.
Il semblait avoir trouvé un écrivain à sa convenance en la personne de Stefan Zweig, ce Viennois, habile traiteur d'une matière qui n'est pas la sienne, et homme de véritable et belle culture, bref, toutes les qualités d'un bon librettiste, qui lui donna le livret de La Femme silencieuse en 1935, lorsque les événements politiques, que Strauss eût bien voulu ignorer, mirent fin à une collaboration heureuse :
Zweig était juif, et il dut s'exiler – avant de se suicider en Amérique latine en exil

Les événements de 1933 trouvèrent un Strauss qui n'avait en fait ni sympathie ni antipathie pour le régime, plutôt de l'antipathie d'ailleurs à cause de ses rapides excès culturels, mais dont le profond égoïsme allait le mener à ce qu'on a pu à juste titre nommer de la complaisance : président de la Reichsmusikkammer en 1933 par sentiment de devoir d'État, mais inconscient qu'il servait de caution à un régime qui en avait tant besoin et qui persécutait ses amis, ses collègues et ses collaborateurs mêmes, il en démissionne en 1935, après un épisode où il soutint Zweig davantage par volonté arrogante de ne pas s'en laisser conter que par courage politique conscient et sincère.
En 1936, il ne croit pas devoir refuser de composer et diriger un méchant Hymne olympique, qui ouvrira les Jeux de Berlin.
À part cela, il se retire le plus possible dans sa villa, tandis que sa veine de compositeur semble s'exténuer : plusieurs ouvrages lyriques voient le jour commo "L'Amour de Danaé", "Friedenstag", "Daphné"...), ainsi que de nombreuses œuvres de circonstances : préludes solennels, marches de fête, chœurs...
Pendant la guerre, passée en bonne partie à Garmisch, Strauss va composer un ouvrage singulier dont l'action se déroule au moment de la querelle des glückistes et des piccinistes, Capriccio, où la fable amoureuse sert de prétexte à un ouvrage à thèse sur le fameux dilemme propre à l'opéra : prima la musica doppo la parola – ou l'inverse ?

Retour aux sources

Les dernières années de la guerre sont pour Strauss une période d'introspection, voire de retour aux sources.
Il lit Goethe et revient à l'inspiration classique, aux petits effectifs orchestraux, aux formes traditionnelles.
Dans le Deuxième Concerto pour Cor de 1942 – le premier, écrit pour son père, datait de 1883, les deux Sonatines pour 16 instruments à vent de 1943 à 45, le Concerto pour hautbois et petit orchestre né de sa rencontre avec le hautboïste John de Lancie alors officier américain de la CIA en 1946, l'inspiration littéraire disparaît, la pâte orchestrale est épurée, comme c'était le cas déjà dans le sextuor d'ouverture de Capriccio, l'accent est mis sur la beauté de la mélodie, la fluidité des entrelacs de la polyphonie, ainsi que sur la clarté formelle.
On pense parfois à Mozart et Haydn que Strauss ne renonce pas à citer expressément dans sa correspondance, au détour d'une note quelconque, ou bien en tête d'une partition. La Deuxième sonatine est dédiée à l'esprit immortel du divin Mozart.

L'après-guerre comme un été indien de 1939 à 1949

La réponse apportée par Strauss quant à la primauté de la musique ou du texte est – on l'aurait juré ! – syncrétique : les deux sont également importants.
De fait, Strauss est certainement un des auteurs d'opéra qui accorde le plus d'attention à ses livrets, auxquels il ne manquait pas de collaborer avec un instinct infaillible de la scène.
En janvier 1946 est créée à Zurich une œuvre commandée par Paul Sacher portant le nom de "Métamorphoses".
Il s'agit, selon les termes du compositeur, d'une étude pour 23 cordes solistes qui s'apparente à un vaste mouvement symphonique pour 10 violons, 5 altos, 5 violoncelles et 3 contrebasses.
L'œuvre révèle une parfaite maîtrise des ressources de la polyphonie, du travail motivique et de la forme musicale. Un souffle épique d'une force poignante parcourt la pièce jusqu'à sa conclusion sur un ton résigné où l'un des thèmes principaux est rappelé tandis que résonne dans les parties graves une réminiscence du thème de la marche funèbre de la Symphonie Héroïque de Beethoven.
Le manuscrit autographe porte la mention "In Memoriam !" sur cette dernière page qui représente encore, pour nombre d'auditeurs, un adieu déchirant à un monde en train de disparaître sous les décombres laissés par les années de guerre et douze ans de dictature.
Au lendemain de la guerre, le compositeur comprend qu'il arrive au terme d'une vie artistiquement épanouie, mais il est aussi épuisé par les événements politiques, très profondément affecté par le bombardement des hauts lieux de la culture allemande, la destruction de sa maison natale comme des plus prestigieux théâtres lyriques, et son jugement dans le cadre des procès de dénazification.
Interdit, pendant la guerre, de quitter le territoire par les nazis, il l'est désormais, pour quelque temps, par l'occupant américain.
Sa musique est parfois considérée comme suspecte, idéologiquement douteuse.
Bien qu'on ne trouve chez Strauss aucune trace de quelque allégeance que ce soit à l'idéologie nationale-socialiste, aucune trace d'antisémitisme, bien qu'il n'ait manifesté aucun empressement particulier pour certains protocoles tel le salut hitlérien, il est reconnu coupable d'avoir participé activement à la vie culturelle de son pays durant les années de guerre.Sa prudence, sa neutralité voulue le rend suspect aux nouveaux occupants de l'Allemagne.
Hormis des séjours répétés en Suisse durant les hivers 45 à 48, Strauss ne s'éloignera guère avant 1947, année où sur l'invitation de Sir Thomas Beecham, il entreprend un voyage à Londres.

Fin de vie

À la sortie de la guerre, le musicien qu'on croyait plus ou moins épuisé, et dont on parlait comme d'un vieillard envers lequel il convenait d'être indulgent, connaît un étonnant retour de l'inspiration.
À quatre-vingts ans, il va entamer la dernière étape de sa carrière, en allant diriger à Londres, à l'invitation de Thomas Beecham, mais, surtout, il va composer une série de partitions, dont trois chefs-d'œuvre : le Deuxième Concerto pour cor, plus automnal et serein que le premier, de 1882, les Métamorphoses, superbe élégie pour vingt-trois instruments à cordes solistes, où se mêlent l'hommage à Beethoven, la gravité du contrepoint et une nostalgie toute brucknérienne envers sa ville de Munich, et enfin les Quatre Derniers Lieder, pour soprano et orchestre, où s'exprime comme la quintessence de l'art straussien de faire chanter une voix de femme et résonner un orchestre. Richard Strauss meurt à Garmisch le 8 septembre 1949.

La vie créatrice de Richard Strauss s'achève par un cycle de lieder avec orchestre aux couleurs automnales, les Quatre derniers lieder en 1948, sur trois poèmes de Hermann Hesse et un poème de Eichendorff.
L'œuvre sera créée au Royal Albert Hall de Londres par Kirsten Flagstad et l'Orchestre Philharmonia sous la direction de Wilhelm Furtwängler le 22 mai 1950, concert dont il existe un enregistrement discographique.

Le compositeur s'éteint quelques mois auparavant le 8 septembre 1949.

Pauline Strauss-De Ahna ne survécut que de six mois à son époux, dont la perte lui fut si douloureuse qu'elle demanda à Georg Solti après le concert que celui-ci dirigea lors des funérailles, où on donna le trio final du Chevalier à la rose, pourquoi un homme qui avait écrit une telle musique devait un jour mourir.

Ainsi se clôt cette vie si remplie, qui l'aura fait passer par des âges, des styles, des manières si différents. 1948 : les Quatre Derniers Lieder sont contemporains d'une œuvre comme la Deuxième Sonate de Boulez !
Deux mondes différents certes : l'un appartient au XXe siècle, l'autre n'en est plus. Mais, au tribunal de la beauté, les privilèges chronologiques seront finalement de peu de poids.



Œuvres principales


Poèmes symphoniques

Aus Italien, op.16 (1886)
Don Juan, op.20 (1889)
Macbeth, op.23 (1888/90)
Mort et Transfiguration, op.24 (1891)
Till l'Espiègle , op.28 (1895)
Ainsi parlait Zarathoustra (Also sprach Zarathustra), op.30 (1896)
Don Quichotte : Variations fantastiques sur un thème chevaleresque, op.35 (1897)
Une vie de héros, op.40 (1899)

Autres œuvres orchestrales

Festmarsch,
Symphonie en ré mineur (1880)
Serenade pour instruments à vent, op.7 (1881)
Concerto pour violon op.8 (1882)
Symphonie en fa mineur, op.12 (1884)
Burlesque (Burleske) pour piano et orchestre en ré mineur (1886-1890)
Sinfonia Domestica, op.53 (1904)
Prélude festif pour orchestre et orgue, op.61 (1913)
Une symphonie alpestre, op.64 (1915)
Le Bourgeois gentilhomme, suite pour orchestre (1917)
Musique de film pour Le Chevalier à la rose (1925)
Panathenäenzug op. 74 pour piano et orchestre (1927)
Japanische Festmusik (Musique festive pour les 2600 ans de l'empire du Japon, 1940)
Divertimento, pour petit orchestre (1942)
Deux concertos pour cor (1883 & 1943)
Sonatine en mi bémol majeur pour 16 instruments à vent (1944)
Concerto pour hautbois en ré (1945)
Métamorphoses pour 23 cordes (1945)
Sonatine pour seize instruments à vent (1945)
Double concertino pour clarinette et basson, avec orchestre à cordes et harpe (1947)
Musique de ballet[modifier | modifier le wikicode]
Josephslegende (La légende de Joseph) (1914)
Schlagobers (1924)

Opéras

Guntram (1894)
Feuersnot (1901)
Salome (Salomé) (1905)
Elektra (1909)
Der Rosenkavalier (Le Chevalier à la rose) (1911)
Ariadne auf Naxos (Ariane à Naxos) (première version 1912, seconde version avec Prologue 1916)
Die Frau ohne Schatten (La Femme sans ombre) (1919)
Intermezzo (1924)
Die ägyptische Helena (Hélène l'égyptienne) (1928)
Arabella (1933)
Die schweigsame Frau (La Femme silencieuse) (1935)
Friedenstag (Jour de paix) (1938)
Daphne (Daphné) (1938)
Die Liebe der Danae (L'amour de Danaé) (1940; répétition générale en 1944 ; création officielle en 1952)
Capriccio (1942)

Lieder

Plus de deux cents Lieder, dont une trentaine avec accompagnement orchestral.
Les Quatre derniers lieder (Vier letzte Lieder) pour soprano et orchestre (1948)

Chœurs a cappella

Le Soir (Der Abend)
A l'arbre Daphné (An den Baum Daphne)
Motets allemands (Deutsche Motette)
La Déesse dans le cabinet de toilette (Die Göttin im Putzzimmer)
Chœurs d'hommes (Männerchöre)


Musique de chambre et œuvres pour piano

Quatuor à cordes, op.2 (1880)
5 Stücke pour piano, op.3 (1881)[size=SIZE]
[/size]Sonate pour piano, op.5 (1881)
Sonate pour piano et violoncelle, op.6 (1882)
Stimmungsbilder pour piano, op.9 (1882)
Quatuor avec piano, op.13 (1884)
Sonate pour piano et violon, op.18 (1887)

Citations

" La symphonie Jupiter de Wolfgang Amadeus Mozart est l'œuvre la plus belle que j'aie écoutée "
"Je ne vois pas pourquoi je n'écrirais pas une symphonie sur moi-même. Je me trouve aussi intéressant que Napoléon ou Alexandre le Grand "
"Dans la musique, il y a beaucoup de fous qui ne le sont que dans leur imagination, et moi, je n'admire que les fous authentiques"

Elektra de Richard Strauss


Lorsque Elektra est créée à Dresde, le 25 janvier 1909, Richard Strauss n'est pas encore un compositeur d'opéra confirmé.
Il est alors plus connu pour ses poèmes symphoniques – Don Juan 1889, Till Eulenspiegel 1895, Ainsi parlait Zarathoustra 1896... – et entame la deuxième phase de sa carrière, au cours de laquelle il se tournera vers l'art lyrique.
Après la violence de Salomé 1905 et d'Elektra, il privilégiera une adaptation au goût moderne de sujets empreints de classicisme, dont témoignent Le Chevalier à la rose 1911, Ariane à Naxos 1916 ou Arabella 1933, sans oublier son testament lyrique, Capriccio 1942, où il met en scène le conflit entre musique et poésie.

Genre - Tragédie en un acte

Pour tout compositeur d'opéra allemand de la fin du XIXe et du début du XXe siècle, la question est simple: que faire de l'héritage wagnérien? Strauss répond ici à sa manière, accentuant la richesse de la trame symphonique et conférant au texte une place primordiale.
Mais, plus que les grands développements et que les prolongements métaphysiques, il vise la concentration et l'immédiateté de l'expression; en un mot, l'efficacité. Elektra marque sa première collaboration avec Hugo von Hofmannsthal, qui deviendra son librettiste attitré pour une des plus fructueuses unions entre un poète et un compositeur.

Forme - Monologue

L'ouvrage n'est pas long – à peine plus d'une heure et demie – mais le rôle-titre est presque toujours en scène et soumis à des exigences de puissance, de tension et d'intensité qui ne se relâchent jamais. Son grand moment est ce monologue introductif, passage névrotique où Elektra invoque la mémoire de son père assassiné, Agamemnon, et passe par des états d'âme allant de l'amour filial à l'imprécation exaltée, de la rancœur morbide aux appels à la vengeance sanglante. On assiste à une incoercible progression vers la sauvagerie, la chanteuse et l'orchestre s'enflammant mutuellement jusqu'à un paroxysme de violence.

Esthétique

Elektra est une œuvre représentative de l'expressionnisme en musique.
Le poète viennois Hugo von Hofmannsthal connaissait les sources antiques du mythe tragique, mais il vivait à une époque où la psychanalyse de Freud commençait à être à la mode et où l'on se mettait à relire l'Antiquité avec un œil nouveau.
Sa Grèce ne correspond en rien à l'idéal néo-classique de pureté des formes et d'équilibre des proportions: il s'agit d'une Grèce âpre, chaotique, plus proche de Dionysos que d'Apollon; elle se manifeste de manière paroxystique dans la danse extatique qui clôt l'opéra sur un fracas assourdissant de l'orchestre déchaîné.

Langage

Elektra est caractérisée par une tension presque insoutenable.
Le premier instrument de cette puissance expressive est l'orchestre, qui requiert un des effectifs les plus considérables de toute l'histoire de l'opéra: 116 musiciens. Les voix sont mises à rude épreuve par ce qui peut se transformer en une barrière sonore, et la première interprète du rôle de Klytämnestra, Ernestine Schumann-Heink, qualifiait cette musique de vacarme effroyable, tandis que Strauss criait à l'orchestre Plus fort! J'entends encore la voix de Mme Schumann-Heink!

Sujet

Hofmannsthal s'est essentiellement inspiré de l'Électre de Sophocle, de préférence aux Choéphores d'Eschyle.
Elektra vit à l'écart du palais de Mycènes, n'ayant plus qu'une idée en tête: attendre le retour de son frère Orest pour venger leur père Agamemnon, assassiné par leur mère Klytämnestra, qui a installé sur le trône son amant Aegisth.
Elektra s'oppose à sa sœur Chrysothemis, qui rêve de mener une vie normale, et elle terrorise sa mère, taraudée par des visions de cauchemar.
Alors qu'on le croyait mort, Oreste revient et se livre au sacrifice attendu: Klytämnestra et Aegisth sont égorgés tandis qu'Elektra, en transe, entame une danse sauvage au point culminant de laquelle elle s'écroule, morte.

Texte
Extrait du monologue Allein! Weh, ganz allein! d'Elektra, interprété par Inge Borkh traduction française du livret d'Hofmannsthal par H. Gauthier-Villars:

"So kommst du wieder, setzest Fuss vor Fuss und stehst auf einmal da, die beiden Augen weit offen, und ein königlicher Reif von Purpur ist um deine Stirn, der speist sich aus des Hauptes offner Wunde. Agamemnon! Vater!" :
"Tu reviendras de même, pas à pas là, tout à coup, debout, et tes yeux seront grands ouverts, et le bandeau royal ceindra de nouveau ton front, le pourpre bandeau de ta plaie! Agamemnon! Père!"

Liens

http://youtu.be/Y9QxaJLt7EA Ainsi parlait Zarathoustra
http://youtu.be/2hepUvqHIiE Death and Transfiguration (Tod und Verklärung), conductor Georg Solti
http://youtu.be/xxY_ldzAWEw Daphne / Bychkov-Merbeth-Lipovšek-Botha-Fink /
http://youtu.be/3D7abQTy71I Le chevalier à la rose
http://youtu.be/ppoqUVlKkBU 4 Last Songs - Im abendrot
http://youtu.be/4Ryy6D75YgQ Elektra
http://youtu.be/zvymcR85HPY Symphonia domestica


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Posté le : 08/09/2013 13:27
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Re: Les belgicismes
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J'aime ces mots qui prêtent à confusion..
J attends la suite avec impatience.

Camille

Posté le : 08/09/2013 13:25
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Re: Présentation
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Un grand merci.

Un bagage parce qu'un père libraire, et résultat des jobs d'été en librairie, des Salons du Livre (rencontres merveilleuses, notamment avec Richard Bohringer), et des aléas de la vie qui font que la lecture est mon plus grand refuge et amour. J'aime donc m'essayer à l'écriture plutôt que me réfugier toujours derrière des citations que j'aimerai avoir prononcé moi-même. Mon écriture est peut-être maladroite parfois, mais je veux progresser.

Posté le : 08/09/2013 12:57
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Re: Comment écrire un roman ?
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Merci !

Je vois par ces quelques exemples que l'envie et l'inspiration ne font pas tout.
Il faut savoir tenir la durée et accompagner son imagination d'un peu d'organisation pratique.

J'ai lu sur internet qu'un français sur 10 environ se serait déjà imaginé écrivain et aurait commencé l'écriture d'un ouvrage.

S'il y a tant de "vocations" et si peu de résultats, c'est certainement à cause du côté besogneux évoqué ici par les témoignages.


Posté le : 08/09/2013 12:34
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Re: Les belgicismes
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Bonjour,

Pour rester sur le thème des toilettes :
J'ai vu un film il y a peu, qui s'appelle : "la merditude des choses".
J'adore ce mot de "merditude".
Je me demandais si c'était un authentique belgicisme ou alors une création pour le film ?

Posté le : 08/09/2013 12:23
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Re: Comment écrire un roman ?
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Ce n’est pas le fait d’écrire un roman qui compte mais quel roman?
je vais essayer de ne pas faire de redites.

La première chose est sans doute de bien connaître le milieu où vont évoluer les personnages. Sinon se documenter au plus près.

Je pense qu’il faut bâtir un plan, savoir d’où on part où on va même si on peut en cours de route prendre des chemins de traverse.
L'intrigue est-elle nécessaire? Ele peut être juste l'attente de quelque choses car un livre n'est pas forcément 'un "polar".
Il n’y a pas de limi!tes dans un roman sauf celle de l’imagination puisque tout est permis dans un livre qui ne demande pas les mêmes contraintes qu'un film ou une pièce de théâtre.

Pour ma part, j'ecris tous les jours, il faut savoir brouillonner, jeter.
Il faut surtout, une fois que l'on pense l'écriture terminée,donner à relecture à plusieurs personnes qualifiées pour l’orthographe et la ponctuation.
Laisser reposer quelques temps et revoir son texte.
Tenir compte des remarques des premiers lecteurs et en prendre compte ou pas.

Posté le : 08/09/2013 11:49
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Par une aquarelle de Tchano

Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
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