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Re: Les bons mots de Grenouille
Plume d'Or
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Pierre Desproges

De Pierre Desproges :

- " Les femmes n'ont jamais eu envie de porter un fusil, pour moi, c'est quand même un signe d'élégance morale. "

- " J'ai le plus profond respect pour le mépris que j'ai de l'homme."

- " Quand un philosophe me répond, je ne comprends plus ma question ... "

- " Une femme sans homme c'est comme un poisson sans bicyclette ... "

- " On peut rire de tout, mais pas avec tout le monde ... "

- " L'adulte ne croit pas au Père Noël... il vote. "

-" Ma femme est portée sur le sexe.... malheureusement ce n'est pas le mien... "

-" De même qu'il ne peut vivre sans oxygène, l'homme ne peut vivre sans femme. "

-" L' amour, il y a ceux qui en parlent et ceux qui le font, à partir de quoi, il m'apparaît urgent de me taire. "


Posté le : 22/09/2013 16:39
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Re: Les expressions
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« Grosso modo »


Approximativement, en gros, sans entrer dans le détail.


Cette locution adverbiale vient du latin médévial.
Elle est composée à partir de grossus (gros) et de modus (manière) pour dire "de grosse manière" ou "de manière grossière".

Selon Littré, sa première apparition se situerait au XIVe siècle, chez Henri de Mondeville (). Mais d'autres sources ne la situent qu'au XVIe siècle, en 1566 dans "Traité préparatif à l'Apologie pour Hérodote" d'Henri Estienne ().

Posté le : 22/09/2013 13:18
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Défi thème d'écriture du 23 septembre
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Bonjour les loriens,

Tout d'abord, je souhaite remercier tous les participants et également les lecteurs qui sont fidèles à ces défis.

Pour cette semaine, le thème nous est proposé par Aliv et s'intitule : "Accident".

Ne mutilez pas trop les personnages de vos textes ;)

J'ai hâte de découvrir vos idées.

A bientôt

Couscous

Posté le : 22/09/2013 08:15
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Re: Petite mise au point sur notre hymne national
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J'ai ressorti aussi mon article de 2012.

Quand les 6 premiers couplets de la Marseillaise ont été écrits en 1792, le peuple français se battait contre la tyrannie de l'armée du roi, le peuple se battait pour un idéal de société, pas pour envahir un peuple étranger. Le conflit était non pas une guerre de territoire mais une révolution contre un système.Les seuls ennemis extérieurs ne pouvaient être que les Autrichiens appelaient par le roi et sa famille, les ennemis dans ce cas étaient aux yeux du peuple français des contre-révolutionnaires, pas des "étrangers" Il faut toujours replacer les mots dans leur symbolique et dans leur contexte.
Merci Bacchus de remettre les pendules à l'heure.

Posté le : 22/09/2013 00:45
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Re: Hi hi hi hi (Société)
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Oh ! toi tu dois être comme ça :


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Yin et yang mélangés.

Posté le : 22/09/2013 00:37
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Re: Hi hi hi hi (Société)
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Hé ho ! moi, j'ai rien dit, hein ! Vous êtes témoins, j'ai rien dit !

Posté le : 21/09/2013 23:54
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Petite mise au point sur notre hymne national
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Explication au sujet de "La Marseillaise". Lecture vivement conseillée . Pourquoi ne pas se servir des média pour diffuser cette explication.


Ci-dessous un commentaire trouvé à la suite d'un article où il est dit que Marie-Christine Blandin, sénatrice EELV du Nord, ré-attaque la Marseillaise.

> > "J'en ai marre d'entendre les gens (Jamel, Lambert Wilson et compagnie ) critiquer la Marseillaise à cause de cette phrase : « qu’un sang impur abreuve nos sillons »
On ne peut pas leur reprocher leur ignorance, et ça ne devrait pas être mon rôle de rappeler le sens, mais à l'Education nationale, lors des fameux cours d'éducation civique.
Avant de dire « beurk, c'est quoi ça, c'est raciste, c'est méchant » … blablabla …, il faudrait savoir ce qu’est le sang impur ainsi que les sillons.

> > Alors explication de texte :

A l'époque, ce qu'on appelait le sang pur, c'était le sang des nobles qui, seuls, pouvaient prétendre au Pouvoir et à des fonctions d'officiers dans l'armée. Lors de la Révolution, et notamment de l'attaque des autrichiens, les nobles se sont enfuis et ne restaient donc que des "Sangs impurs" (Républicains), par opposition au "Sang pur" (royaliste). Au cri de la "Patrie est en danger", c'étaient des gens du peuple qui prenaient les armes pour combattre l'envahisseur et qui étaient disposés à verser leur sang pour la liberté.

C'est dans le même esprit qu'ont été composés le "Chant du départ" et plus récemment "Les africains". Et les sillons sont des tranchées creusées un peu partout dans la campagne et les champs, lors des sanglantes batailles.
> > "Qu'un sang impur abreuve nos sillons" signifie donc que c'est notre "Sang impur" à NOUS, le peuple, qui nourrira nos terres.
En aucun cas il ne s'agit du sang de l'ennemi. Ce serait bizarre et incohérent quand même, de chanter que le sang de l'ennemi nourrit nos terres, nos sillons.

> > On peut reprocher beaucoup de choses à la Marseillaise, notamment son esprit guerrier, mais pas le "Sang impur", désolé pour les incultes. A aucun moment de l'Histoire, la France n'a désigné ses adversaires en raison d'une notion raciste liée à la pureté du sang, notamment lors des guerres coloniales inspirées par des politiciens issus des "Lumières", comme les Saint- simoniens et les Francs-Maçons : la statue de la Liberté offerte à la jeune nation américaine illustre le propos... Méfions-nous de cette approche socio-libertaire et antimilitariste simpliste qui avance sournoisement pour adapter l'Histoire à sa guise !...

MERCI A CETTE PERSONNE D’AVOIR REMIS LES PENDULES A L’HEURE POUR CERTAINS ET D’AVOIR, DANS LE MEME TEMPS, ECLAIRE NOTRE LANTERNE !




Posté le : 21/09/2013 23:50
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La Marseillaise expliquée aux cons par Christophe lings
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La Marseillaise expliquée aux cons
Christopher Lings 02 avril 2012

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Époque bien-pensante qui s’indigne à la moindre occasion, époque qui ne veut plus voir la réalité en face, époque amnésique qui ne sait plus d’où elle vient… De nos jours, la Marseillaise est attaquée de toutes parts, considérée par beaucoup comme un chant raciste et xénophobe, violent et haineux. Jusqu’où va-t-on descendre dans la stupidité et l’ignorance ?


Motifs d’inquisition

L’argument récurrent est usé jusqu’à la corde : la Marseillaise, l’hymne national de la République, serait un chant raciste, xénophobe, violent, et ne serait plus adapté à notre époque. Quand ce n’est pas des footballeurs, des supporters ou des rappeurs incultes qui dénigrent ce chant, ce sont les adeptes de l’idéologie de gauche, bien-pensante et antiraciste, qui s’y mettent.

Les exemples foisonnent. Qu’il s’agisse du footballeur Nicolas Anelka lorsqu’il déclare aux Inrocks qu’il aurait quitté l’Équipe de France si on l’avait forcé à chanter l’hymne national, du rappeur Booba, visiblement très au fait du contexte historique, qui estime que le « sang impur » évoqué dans les paroles est celui d’Algériens et d’Africains (sic !), ou encore du romancier Jean Teulé, beaucoup n’ont de cesse de partir à l’assaut d’un chant révolutionnaire vieux de deux siècles.


Interprétation et contextualisation

Tout d’abord, pour répondre à ces procureurs, le « sang impur » tant décrié est souvent mal interprété, voire de manière simpliste et irréfléchie. Par ignorance, par hypocrisie, ou par bêtise tout simplement, ces gardiens de la pensée unique ignorent tout du sens du refrain.


Aux armes, citoyens
Formez vos bataillons
Marchons, marchons !
Qu’un sang impur
Abreuve nos sillons ! Cliquez pour afficher l

Comme l’a très bien expliqué François Asselineau dans sa géniale conférence sur l’Histoire de France, le « sang impur » est en réalité celui du peuple français.

En 1792, alors que l’Europe monarchiste coalisée – ainsi que les nobles français émigrés – est en guerre contre la France révolutionnaire, le peuple est appelé à défendre ses frontières. Dans sa garnison de Strasbourg, à la demande du maire Philippe-Frédéric de Dietrich, le capitaine Claude Joseph Rouget de Lisle écrit ce « chant de guerre pour l’armée du Rhin » pour exhorter les troupes. Repris en cœur par les fédérés marseillais montant sur Paris, il sera baptisé « Marseillaise » par la population.

Ici, le « sang impur » est une référence à celui du peuple, pauvre à la peau basanée, par opposition au « sang pur » – ou « sang bleu » – qui est celui de la noblesse. Ce sang du peuple martyr est voué à abreuver les « sillons » (tranchées creusées sur les champs de bataille) des armées révolutionnaires parties sur le front, et ainsi nourrir la terre de France. Pour confirmer cette interprétation, rien de plus simple. Le 4ème couplet est on ne peut plus clair :



Tout est soldat pour vous combattre,
S’ils tombent, nos jeunes héros,
La terre en produit de nouveaux,Cliquez pour afficher l
Contre vous tout prêts à se battre !

C’est donc ici le sang de « nos jeunes héros » qui abreuve les sillons afin d’en faire germer de nouveaux irréductibles. En aucun cas il ne s’agit de sang étranger, et il n’est également nullement question de race ou d’ethnie. Ainsi, le « sang impur » est bien celui du peuple révolutionnaire. Les paroles parlent d’elles-mêmes.


Révélateur d’une époque sans repères

Enfin, pour ce qui est des procès en « violence » qui sont faits à propos de cet appel à la défense nationale, ils sont bel et bien révélateurs d’une époque. Une époque qui ne sait plus d’où elle vient ni où elle va. Certains oublient peut-être que l’Histoire est faite de violence, de guerre et de sang. Que s’ils en sont là aujourd’hui, c’est justement grâce à ce « sang impur » et à cette violence qui les fait tant bondir.

Oui, l’Histoire est cruelle. Aurait-on tendance à l’oublier ? Du haut de notre Occident pacifié, où la guerre économique a remplacé la guerre militaire, oublie-t-on que notre histoire repose sur un lit de cadavres ? Oublier les sacrifices passés en jouant les vierges effarouchées serait une insulte à leur mémoire, et à notre histoire.

Quoi qu’on pense de la Révolution française et de ses nombreux travers, quoi qu’on pense de la République et de ses vices, la Marseillaise est un magnifique chant patriotique qui se doit d’être respecté… et surtout compris.

Vu le niveau des programmes de l’Éducation Nationale et le matraquage idéologique de gauche, bien-pensant et antiraciste, il n’y a rien d’étonnant à ce que l’hymne national soit ainsi dénigré à l’heure actuelle. Comme le révélateur d’une époque qui ne sait plus d’où elle vient ni qui elle est.

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Christopher Lings



Posté le : 21/09/2013 23:25
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Philip Dormer Stanhope Lord Chesterfield
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Le 22 Septembre 1694 naît Philip Dormer Stanhope

4e comte de Chesterfield, est un homme politique et un écrivain anglais. Il est connu sous l'appellation de Lord Chesterfield.

Lord Chesterfield fut un homme considérable sous les règnes de George Ier qui règna de 1714 à 1727 et de George II de 1727à 1760.
À peine majeur, peu après la mort de la reine Anne, le voici membre du Parlement, whig déterminé.
Il devient l'ami des grands du monde littéraire, Pope, Swift, Addison, Arbuthnot, et avec eux contribue à donner du prestige à l'essai politique et littéraire qui est une des gloires modestes de l'Angleterre de son époque.

À la mort de son père en 1726, il lui succède dans le titre, et siège à la Chambre des lords.

Membre du parti des Whigs, Lord Stanhope, comme il est appelé avant la disparition du Comte de Chesterfield, étudie à l'Université de Cambridge et réalise ce qu'on appelle à l'époque un Grand Tour, voyage de découverte sur le continent.
La mort de la reine Anne et l'avènement de George Ier le font rentrer au pays et lui ouvrent sa carrière politique, assisté par son influent parent, James Stanhope.
Il fut d'abord membre de la Chambre des communes, entra dans celle des Lords et se fit remarquer dans toutes les deux par son éloquence. Il fut ambassadeur en Hollande en 1728, vice-roi en Irlande et secrétaire d'État en 1748.
Il fut lié avec les hommes les plus distingués de l'Angleterre et de la France, particulièrement avec Voltaire et Montesquieu, et fut élu associé libre de l'Académie royale des inscriptions et belles-lettres en 1755.

Il eut la carrière exemplaire d'un aristocrate anglais du siècle des Lumières, ami des arts et des lettres, qui se tenait loin des excès et faisait confiance à la raison et au cœur. Il n'aurait guère émergé de la scène politique s'il n'eût légué à la postérité le recueil de lettres écrites à son fils naturel, Philip Stanhope (junior), né de sa rencontre à La Haye avec Mlle du Bouchet.
Lord Chesterfield voua à l'éducation de ce fils une attention toute particulière. Philip Stanhope (junior) était un garçon timide et gauche, dont ce père attentif voulait faire un diplomate, et les lettres qu'il lui écrivait avaient pour objet de façonner son esprit et son caractère en vue de sa réussite dans le monde.
Elles sont pleines de conseils, de recommandations, propres à lui éviter des faux pas, des erreurs fatales à l'avancement mondain dont le père rêvait pour son fils.
Le recueil complété par des lettres à son filleul, qui portait le même nom se lit comme un manuel de sagesse mondaine : "of worldly wisdom".
Il témoigne d'une connaissance avertie des vices et des ambitions des hommes, et s'efforce, sinon de préciser des règles, du moins de proposer une certaine ligne de conduite dans les rapports humains.
Il s'en dégage une philosophie non exempte d'un certain cynisme poli, car la noblesse de caractère de lord Chesterfield n'est pas entamée par la conviction qu'il est difficile de réussir en ce monde sans faire des concessions aux aspects déplaisants d'une société où trouvent place la sottise et la corruption.
Mais il est essentiel d'éviter les vices vulgaires, et de garder de "bonnes manières".
Manners make the man — les bonnes manières font l'homme —, comme dit la devise de New College, à Oxford. Les Lord Chesterfield's Letters to His Son, and Others furent publiées, en 1774, par la veuve de son fils. Une deuxième édition parut en 1790, avec les lettres à son filleul.
Elles n'ont pas cessé depuis lors d'être rééditées et lues pour leur charme un peu désuet, agréable reflet d'une forme de civilisation disparue.

L'avancement ne lui fut pas difficile. Cultivé, courtois, de bonnes mœurs, excellent orateur, ses discours à la Chambre des lords sont très remarqués, après avoir été ambassadeur à La Haye de 1728 à 1732, il devint ministre dans le cabinet Pelham en 1745 — ministère de conciliation, où les whigs laissèrent quelques places aux tories — et il occupa un temps le poste difficile de lord-lieutenant d'Irlande, où il pratiqua une politique d'apaisement.
Une fâcheuse aventure sentimentale, son amitié avec Mrs. Howard, la future comtesse de Suffolk, maîtresse du prince de Galles, lui valut plus tard l'hostilité de la reine Caroline, et lord Chesterfield ne put jamais atteindre les sommets de la vie politique.
Cependant il fut encore secrétaire d'État dans le ministère Newcastle de 1746 à 1748, et fit, en 1751, adopter le calendrier grégorien, que son pays avait jusqu'alors ignoré, la décision entra en vigueur l'année suivante.
Il mit en quelque sorte l'Angleterre à l'heure de l'Europe.
Et puis, comme Candide, en parfait gentleman, il se retira pour cultiver son jardin.


Il meurt le 24 Mars 1773 à Londres.
Aimable jusqu'à sa dernière heure, on raconte que ses derniers mots furent : "Donnez une chaise à Dayrolles", un ami venu lui rendre visite à son lit de mort.


Il nous reste de lui des discours, des textes divers et ses Lettres à son fils, enfant naturel, né d'une Française, qui mourra à 36 ans en 1768, contenant maints conseils sur sa conduite à tenir dans le monde, et sur ses études pendant un voyage qu'il faisait sur le continent; elles furent traduites en français, avec quelques suppressions, à Amsterdam, 1777, puis à Paris en 1842, par Amédée Renée.
Les Œuvres diverses de Chesterfield ont été publiées à Londres en 1774, en 4 volumes in-4, et 1853 en 5 volumes in-8.
Chesterfield refusa dans un premier temps d'aider Samuel Johnson pendant l'élaboration de son Dictionary, puis se ravisa au moment où Johnson n'avait plus besoin de lui; Johnson lui écrivit alors une courte lettre en février 1755 qui fit le tour de Londres et passe pour être la déclaration d'indépendance de la littérature. L'épisode est rapporté en détail par James Boswell dans sa Life of Johnson.

Citation

Les cours sont sans contredit le séjour naturel de la politesse et du savoir-vivre ; si cela n'était, elles seraient le théâtre du meurtre et de la désolation. Ceux qui maintenant se sourient et s'embrassent s'insulteraient et se poignarderaient si la bienséance et les formes ne s'interposaient entre eux. (Lettre à son fils, Philip Stanhope);
Soyez persuadé qu'il n'y a point d'hommes, quels que soient leurs conditions et leurs mérites, qui ne puissent, en certains temps et en certaines choses, vous être de quelque utilité ; ce qui n'arrivera jamais si une fois vous les avez blessés. On oublie souvent les injures ; mais le mépris ne se pardonne pas. Notre orgueil en conserve un souvenir ineffaçable.


Liens (en Anglais

http://youtu.be/NR3E4JE2c40 lettre de Samuel Johnson à lord Chesterfield

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Posté le : 21/09/2013 21:45
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Maurice Blanchot
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Le 22 Septembre 1907 naît Maurice Blanchot écrivain romancier, critique littéraire et philosophe français.

L'écrivain

Les rapports ou les engagements politiques de Maurice Blanchot avec l'antisémitisme et l'extrême droite font l'objet de nombreux débats, qui sont balancés par la posture de l'auteur pendant la guerre et surtout à la Libération et dans ses engagements vers le communisme ou une certaine idée de l'extrême-gauche, et contre la guerre d'Algérie, durant mai 68, contre la politique du général de Gaulle ou pour différentes causes soutenues par la Deuxième gauche.
Cela n'ôte pas l'influence qu'ont eue la pensée et l'écriture de Blanchot sur tout un pan de la culture française des années cinquante et soixante et au-delà, et notamment ce qu'on appelle la French Theory.

Dans un court texte intitulé "Pour remercier Maurice Blanchot" et prononcé le 22 septembre 1997, à l'occasion des quatre-vingt-dix ans de l'auteur, Jean Starobinski écrit :
"Il m'a fait comprendre, inoubliablement, qu'on n'a pas vraiment accompli la tâche critique tant que l'on n'en a pas fait un travail d'écriture aventurée, sans autre guide que le désir de parler au plus juste."
Ces paroles conviennent assez bien à Maurice Blanchot, partenaire invisible, "l'essai biographique" de Christophe Biden.
Faire une biographie de Blanchot est, en effet, une entreprise qui relève du défi et exige subtilité dans l'approche, pertinence du questionnement et finesse de l'écriture.
À cela il est nécessaire d'ajouter le sérieux d'une érudition qui fait de ce livre un instrument nécessaire à tous ceux qui, à l'avenir, voudront travailler sur Blanchot.
Plus encore, alors que le genre biographique semble aujourd'hui vouloir se substituer à la critique, ce livre a l'intérêt de poser aussi la question de ses limites. Que signifie faire la biographie d'un écrivain ?

Contre Sainte-Beuve, déjà, Proust a montré toute la vanité qu'il y a à vouloir inférer de la vie d'un auteur à son œuvre. Loin de tomber dans un formalisme excessif qui s'ingénierait à soustraire les écrits à tout contexte historique, Christophe Bident analyse dans le détail la totalité des textes publiés sous le nom de Blanchot, y compris ceux, très nombreux, circonstanciels, qui ont paru dans des revues, des hebdomadaires ou des quotidiens sans être repris en volume.
À partir de là, une des difficultés consistait à ne pas séparer arbitrairement, à partir d'un point de vue idéologique ou esthétique, ce que Blanchot lui-même dans une lettre du 24 janvier 1962, adressée à Georges Bataille, appelait "un double mouvement" , "un double langage" : " L'un nomme le possible et veut le possible.
L'autre répond à l'impossible."
Autrement dit, comment lier, sans les réduire l'une à l'autre, exigence politique et exigence poétique ? Quels liens, entre l'espace public que Blanchot occupa longtemps par de très nombreuses prises de position – en tant que telles offertes aux discussions, voire aux violentes polémiques – et l'espace littéraire, espace du retrait où se disent la solitude, la maladie, la mort, l'amitié ? Un des grands intérêts de cet essai biographique est de montrer que, chez Blanchot, contrairement à une idée reçue, l'écriture proprement littéraire dans les récits, les romans ou la critique ne succède pas aux écrits purement politiques.
Ses premiers récits : Le Dernier Mot, L'Idylle, 1935-1936, sont contemporains de son activité journalistique la plus militante dans la presse de droite, voire d'extrême
droite, des années 1930, plus de deux cents articles entre 1931 et 1944, parus notamment dans le Journal des débats, Le Rempart, Combat, L'Insurgé, l'écriture de la première version de son premier roman, "Thomas l'obscur", s'étend de 1932 à 1940 et elle paraîtra en 1941 et la dernière période de sa création n'est pas exempte, loin de là, d'une certaine activité sur la scène publique. Ainsi de ses prises de position dans la revue Le 14 juillet, en 1958, contre le retour au pouvoir du général de Gaulle, puis en 1960 pour le "Droit à l'insoumission dans la guerre d'Algérie", en mai 1968 lors de sa participation à la rédaction de tracts.

Dominante et marginale, telle est la place qu'est venue occuper au fil du XXe siècle l'œuvre narrative, critique et philosophique de Maurice Blanchot.
Cette œuvre a suscité les plus vives admirations et souffert les plus suspicieux dénigrements.
Dans un univers intime et déroutant, par un langage incisé, un lyrisme tenu, par une dramaturgie chaque fois renouvelée et jusqu'à leur propre épuisement, les récits ont offert un espace d'attention rare, celui d'une indiscrétion éthique infinie envers l'autre : envers sa mémoire, son langage, sa respiration, son secret.
L'œuvre critique a commenté des centaines de livres, de quelques classiques à presque tous les contemporains ; dans un dialogue incessant avec les écrivains et philosophes qui l'avaient précédés : Nietzsche, Hegel, Heidegger, Hölderlin, Mallarmé, Valéry, Rilke, Kafka, Sade, Lautréamont, Artaud..., et avec ceux qui l'ont accompagnée : Char, Paulhan, Sartre, Leiris, Klossowski, Laporte, Foucault, Derrida, Nancy, Duras, Mascolo, des Forêts..., elle a forgé sa propre approche de la littérature et son lexique notionnel.
Ce dialogue, Maurice Blanchot lui a donné quelques noms : entretien infini, ou amitié, et c'est dans l'amitié des auteurs qui lui furent les plus proches, et dont son nom ne peut être désormais dissocié – Emmanuel Lévinas, Georges Bataille et Robert Antelme – qu'il aura déployé une œuvre philosophique apte à maintenir, au-delà du désastre, par-delà l'effondrement des idéologies communistes et des mythologies communielles, l'exigence et la nécessité d'une pensée communautaire, fussent-elles d'abord celles d'une "communauté inavouable", d'une "communauté sans communauté".

Que cette œuvre restât discrète, tout au long de sa vie, Blanchot l'a lui-même souhaité, soustrayant exemplairement sa personne à toute forme de médiatisation, tentant de s'accorder à la pensée, héritée notamment de Mallarmé, que "l'écrivain n'a pas de biographie".
C'est ainsi à une méditation active sur la légitimité, voire la possibilité de l'écrivain qu'il nous convie, en portant un regard sans faille sur les idéologies, les écritures, les ruptures et l'absolu historique, Auschwitz qui auront marqué le XXe siècle.
Un regard sans autre faille que celle de son origine, par sa plume de journaliste, Blanchot a milité à l'extrême droite dans les années 1930, une origine qu'il n'aura cessé ensuite de désavouer par ses engagements à l'extrême gauche, par l'impératif politique de sa littérature : "Pense et agis de telle manière qu'Auschwitz ne se répète jamais", pour dire enfin comment la pensée n'advient précisément que dans la fuite de l'origine, comment la littérature, contre une certaine conception française, n'advient que dans l'oubli de toute réaction.

Biographie

Jeunesse

Maurice Blanchot naît le 22 septembre 1907 au hameau de Quain à Devrouze en Saône-et-Loire, dans un milieu aisé.
Il suit ses études à Strasbourg (allemand et philosophie) jusqu'en 1925. Il fréquente l'Action française et déambule muni d'une canne au pommeau d'argent.
C'est à Strasbourg qu'il rencontre Emmanuel Levinas : "très éloigné de moi politiquement à cette époque-là, il était monarchiste."
Blanchot dira : "...Emmanuel Levinas, le seul ami — ah, ami lointain — que je tutoie et qui me tutoie ; cela est arrivé, non pas parce que nous étions jeunes, mais par une décision délibérée, un pacte auquel j'espère ne jamais manquer." Pour l'Amitié.
En 1928, il achève la lecture de Être et Temps de Martin Heidegger : "Grâce à Emmanuel Levinas, sans qui, dès 1927 ou 1928, je n'aurais pu commencer à entendre Sein und Zeit, c'est un véritable choc intellectuel que ce livre provoqua en moi. Un événement de première grandeur venait de se produire : impossible de l'atténuer, même aujourd'hui, même dans mon souvenir".
Il passe son Certificat d'études supérieures à Paris en 1929, puis se diplôme à la Sorbonne en 1930 en réalisant un travail sur la conception du dogmatisme chez les Sceptiques.
Il suit alors des études de médecine à l'hôpital Sainte-Anne, avec une spécialisation en neurologie et psychiatrie.
À partir de 1931, Blanchot collabore avec certains journaux et revues d'extrême droite : il publie son premier texte en juin 1931 dans la Revue française :
" François Mauriac et ceux qui étaient perdus ".
Critique littéraire, pendant la guerre, et chroniqueur au Journal des débats, il y devient rédacteur en chef - ... et c'est là selon Bident qu'il passera, pendant près de dix ans, le plus clair de son temps.
En 1929, Blanchot monte à Paris. Il soutient en Sorbonne un mémoire sur les sceptiques et commence des études de médecine à Sainte-Anne. Mais c'est le journalisme qui l'attire, davantage que l'université.
Il collabore à plusieurs quotidiens et revues d'extrême-droite : des contributions essentiellement politiques et parfois littéraires. Il fréquente les jeunes dissidents d'Action française guidés par Thierry Maulnier.
Anticapitalisme, antiparlementarisme, anticommunisme, spiritualisme et classicisme sont les mots d'ordre permanents.
Ajoutons l'antigermanisme et a fortiori l'antihitlérisme : Blanchot appartient aussi à un milieu de Juifs nationalistes prompts à dénoncer les exactions nazies.
En 1932, il commence la rédaction de Thomas l'Obscur.
En 1933, il entre au Rempart de Paul Levy tout en poursuivant son travail au Journal des Débats.
"Avec Blanchot, Maxence et Maulnier à des postes-clés, la "Jeune Droite" occupe cependant une place importante" dit Bident.
Anticapitalisme, antiparlementarisme, anticommunisme, spiritualisme et classicisme sont les mots d'ordre permanents.
Ajoutons l'antigermanisme et a fortiori l'antihitlérisme : Blanchot appartient aussi à un milieu de Juifs nationalistes prompts à dénoncer les exactions nazies.
Dès 1933, dans Le Rempart, un quotidien dirigé par son ami Paul Lévy, il s'insurge contre les premières expéditions de Juifs en camps de travail.

Ce sont à la fois des motifs personnels comme la mort d'une amie, d' une santé défaillante et des motifs historiques : le défaitisme national, de Munich à Vichy qui, entre 1938 et 1940, l'éloignent peu à peu de l'engagement nationaliste.
La guerre, la rencontre de Georges Bataille, le côtoiement de la Résistance jouent également leur rôle.
En juin 1944, le miracle par lequel il échappe au peloton d'exécution, contre le mur de sa maison natale, lui laisse le sentiment de la survivance "l'instant de ma mort désormais toujours en instance", écrira-t-il plus tard).
Et c'est bien par la force de la littérature, d'une littérature qu'il avait commencé à écrire et concevoir dans ses affrontements les plus extrêmes avec la mort, qu'il rompt définitivement avec les mythes identitaires :
"Écrire comme question d'écrire, question qui porte l'écriture qui porte la question, ne te permet plus ce rapport à l'être – entendu d'abord comme tradition, ordre, certitude, vérité, toute forme d'enracinement – que tu as reçu un jour du passé du monde".


La rupture par la littérature

Dès 1931, Blanchot avait commencé à écrire un roman, Thomas l'obscur, qu'après plusieurs tentatives infructueuses, il aurait détruit plusieurs manuscrits, il achève en 1940.
Le livre paraît en 1941, rapidement suivi d'un second, Aminadab en 1942.
Bien qu'elle épingle quelques défauts de jeunesse, comme l'influence trop marquée de Giraudoux ou de Kafka, la critique installe immédiatement Blanchot au premier plan de la nouvelle littérature française. On le dira ensuite proche du "nouveau roman" ; jamais cependant Blanchot ne se reconnaîtra membre d'une école.
Dans le roman, puis le récit, lui-même tient à la distinction des deux genres, il suit son propre cheminement, souterrain et souverain, peu lu mais électivement reconnu.
De la veine des premières fictions, à laquelle appartient encore Le Très-Haut en 1948, il passe à celle des récits, plus brefs, moins référentialisés, de plus en plus centrés sur la forme dense et anonyme de l'entretien. De L'Arrêt de mort en 1948 à L'Attente l'oubli en 1962 et à "L'entretien infini" en 1965, repris en tête du recueil homonyme, c'est à l'affrontement tour à tour passionnel, érotique, amical, onirique, fantastique de deux ou trois personnes que nous assistons.
Hommes et femmes au seuil de la passion ou de la disparition : Blanchot traque ce qui peut encore se maintenir entre eux, à partir de ce moment insidieux où chacun trouve en l'autre une ressource ultime, une joie divine, un secret irréductible.

D'une théâtralité extrême, sans l'apparat de la théâtralisation, l'écriture de Blanchot se concentre sur quelques événements, infimes et détonants, sur la manière dont ils retentissent dans les corps et les consciences, sur le défi qu'ils lancent à la narration d'encore pouvoir, savoir et vouloir les raconter. Avec La Folie du jour, courte fiction publiée en 1949 dans la revue Empédocle, Blanchot avait posé la question de la possibilité du récit après Auschwitz.
"Un récit ? Non, pas de récit, plus jamais", concluait-il.
S'inscrire n'est désormais possible qu'en s'effaçant : dans le respect du point le moins honteux où puisse conduire l'exposition de l'intime. C'est aussi ce que dans son œuvre critique, il appellera le "neutre".
Cette neutralité indestructible de la littérature interroge tout lecteur sur son attente forcenée de l'épisode et de l'aveu – sur son attente de la littérature.

L'espace littéraire

Le premier recueil critique paraît en 1943 : Faux Pas élève aussitôt son auteur au rang du plus prometteur des jeunes critiques.
À la Libération, Blanchot écrit dans les revues majeures : L'Arche, Critique, Les Temps modernes et, dès sa reparution en 1953, La Nouvelle Nouvelle Revue française.
Ce sont ces articles qu'il remanie pour les grands livres qui l'assurent, davantage que romans et récits, d'un renom international :
La Part du feu en 1949, L'Espace littéraire en 1955, Le Livre à venir en 1959, L'Entretien infini en 1969, L'Amitié en 1971.
Jamais pourtant Blanchot n'a dissocié écriture narrative et écriture critique.
Des phrases circulent, les mêmes, d'un récit à un essai, d'un article sur Artaud, par exemple, à certaines pages du Dernier Homme. Les préoccupations qui retentissent dans les essais critiques sont d'abord celles de l'écrivain qui cherche infatigablement de nouvelles formes, toujours plus exigeantes, d'écriture.

Cette recherche ouvre un chemin révolutionnaire à la pensée critique a l'instar de Barthes, Bataille, Deleuze, Derrida, Foucault, Sollers, qui lisent Blanchot tous les mois dans la N.N.R.F., le savent et le diront.
C'est la méditation très personnelle de certaines expériences d'auteurs qui lui donne son mouvement.
Blanchot s'intéresse aux expériences qui neutralisent la personnalité dans l'autre temps, interminable et incessant, du mourir et de l'écrire.
Il nous invite à lire le parcours de l'écrivain en Orphée. Il imagine la quête épuisante et cependant inépuisable de l'Œuvre, jamais atteinte, toujours dérobée au cœur de la nuit, l'autre nuit, celle qui accueille l'insomnie de l'artiste, désormais ouvert à la dissimulation de l'être, qui n'est encore que murmure, prose rapide et incessante dont se rapproche toujours plus l'essence du poème.
Artiste à qui rien n'apparaît cependant : ouvert au ruissellement du dehors éternel, emporté par cette parole neutre qui noue les points obscurs où l'entente commune et anonyme peut jaillir, dédoublé dans l'espace infini d'où les dieux se sont retirés, à l'horizon bouleversant qui extasie le corps et aveugle toute représentation, à commencer par la sienne, dissous, il écrit un poème qui écrit cette rencontre invisible pour aussitôt s'effacer, s'effacer comme poème, l'effacer comme poète, subsister comme rencontre de l'œuvre inatteinte avec un lecteur seul susceptible de l'affirmer à nouveau.
Ce que Blanchot nomme « le Oui léger, innocent, de la lecture ».

Politique et communauté

En 1958, après dix ans de retrait à Èze-village, près de Nice, Blanchot revient à Paris. C'est le début de l'engagement public à l'extrême gauche, en compagnie de ceux qui deviennent, après Bataille, qui meurt en 1962 et Lévinas qui ne partage pas ce combat, ses plus proches amis : Robert et Monique Antelme, Marguerite Duras, Louis-René des Forêts, Maurice Nadeau, Elio et Ginetta Vittorini.
C'est notamment dans la complicité la plus étroite avec Dionys Mascolo, véritable initiateur de toutes ces luttes, qu'il écrit contre le coup d'État gaulliste en 1958, contre la guerre d'Algérie en 1960, il est le principal rédacteur de la Déclaration sur le droit à l'insoumission dans la guerre d'Algérie, plus connue sous le nom de « Manifeste des 121, pour le Comité écrivains-étudiants en 1968.
Avec ces mêmes amis, il consacre plusieurs années à la création d'une Revue internationale dont la rubrique centrale, intitulée "Le cours des choses", doit recueillir les fragments des auteurs de manière anonyme.
Une revue communautaire où chaque pensée serait à la fois opérée et désœuvrée par la pensée voisine. L'échec de ce projet, patent en 1964, l'abat.

Après 1968, un vif désaccord sur les positions pro-palestiniennes majoritaires à l'extrême gauche, puis un nouvel et brutal accès de maladie éloignent Blanchot de la scène publique.
C'est le temps de l'écriture philosophique et fragmentaire.
Au Pas au-delà en 1973 et à L'Écriture du désastre en 1980 succèdent La Communauté inavouable en 1983 et divers opuscules sur des écritures et des pensées amies : Celan, Foucault, des Forêts, Mascolo. Poussée à ses limites, l'exigence fragmentaire écarte tout effet de langage de sa propre reconnaissance. Elle consacre l'abandon de toute posture centrale autoritaire.
Elle confie l'écriture à un mouvement qui en soi prédispose au tout autre ; elle confie le savoir au non-savoir ; elle confie la pensée au tremblement qui l'impose avec peine comme lieu de garde de l’évènement absolu de l'Histoire : la Shoah. C'est la pensée du désastre. Penser, ce serait nommer, appeler le désastre comme arrière-pensée.

C'est donc encore la possibilité même de la pensée, aujourd'hui, que Blanchot entreprend d'énoncer. Sans nihilisme, en toute conscience, ce qu'il avait déjà écrit en 1962 dans une lettre à Georges Bataille.


Le 20 février 2003 il meurt au Mesnil-Saint-Denis dans les Yvelines.
Sa vie fut entièrement dévouée à la littérature et au silence qui lui est propre1.

Ses oeuvres

1941 : Thomas l'obscur (Gallimard).
1942 : Aminadab (Gallimard, Coll. L'imaginaire) (ISBN 2-07-077029-X)
1942 : Comment la littérature est-elle possible ? (Corti)
1943 : Faux pas (Gallimard) (ISBN 2-07-020731-5)
1948 : Le Très-Haut (Gallimard, Coll. L'Imaginaire) (ISBN 2-07-071447-0)
1948 : L'Arrêt de mort (Gallimard, Coll. L'Imaginaire) (ISBN 2-07-029699-7)
1949 : La Part du feu (Gallimard)
1949 : Lautréamont et Sade (Éditions de Minuit)
1950 : Thomas l'obscur Seconde version (Gallimard, Coll. L'Imaginaire) (ISBN 2-07-072548-0)
1951 : Au moment voulu (Gallimard, Coll. Blanche) (ISBN 2-07-020735-8)
1951 : Le Ressassement éternel (Editions de Minuit)
1953 : Celui qui ne m'accompagnait pas (Gallimard, Coll. L'Imaginaire) (ISBN 2-07-073438-2)
1955 : L'Espace littéraire (Gallimard) (ISBN 2-07-032475-3)
1957 : Le Dernier Homme (Gallimard, Coll. Blanche) (ISBN 2-07-020738-2)
1958 : La Bête de Lascaux (GLM, repris dans Une voix venue d'alleurs, 2002)
1959 : Le Livre à venir (Gallimard) (ISBN 2-07-032397-8)
1962 : L'Attente, l'oubli (Gallimard, Coll. L'Imaginaire) (ISBN 2-07-075838-9)
1969 : L'Entretien infini (Gallimard) (ISBN 2-07-026826-8)
1971 : L'Amitié, (Gallimard) (ISBN 2-07-028044-6)
1973 : Le Pas au-delà (Gallimard) (ISBN 2-07-028786-6)
1973 : La Folie du jour (Fata Morgana)
1980 : L'Écriture du désastre (Gallimard)
1981 : De Kafka à Kafka (Gallimard)
1983 : Après Coup, précédé par Le Ressassement éternel (Éditions de Minuit)
1983 : La Communauté inavouable (Éditions de Minuit)
1984 : Le Dernier à parler (Fata Morgana, repris dans Une voix venue d'ailleurs, 2002))
1986 : Michel Foucault tel que je l'imagine (Fata Morgana, repris dans Une voix venue d'ailleurs)
1987 : Joë Bousquet (Fata Morgana)
1992 : Une voix venue d'ailleurs - Sur les poèmes de LR des Forêts (Ulysse Fin de Siècle, repris dans Une voix venue d'ailleurs 2002)
1994 : L’Instant de ma mort (Fata Morgana)
1996 : Pour l'amitié (Fourbis, republié chez Farrago en 2000)
1996 : Les Intellectuels en question (Fourbis, republié chez farrago en 2000)
1999 : Henri Michaux ou le refus de l'enfermement (farrago)
2002 : Une voix venue d’ailleurs (Gallimard)
2003 : Écrits politiques (1958-1993) (Léo Sheer)
2005 : Thomas l'obscur, première version (Gallimard, posthume, non souhaitée par l'auteur)
2007 : Chroniques littéraires du "Journal des Débats" (avril 1941-août 1944) (Gallimard, posthume)
2008 : Écrits Politiques 1953-1993, (Gallimard, posthume)
2009 : Lettres à Vadim Kozovoï (1976-1998), (Manucius, posthume)
2010 : La Condition critique. Articles, 1945-1998, (Gallimard, posthume)
2012 : Maurice Blanchot - Pierre Madaule Correspondance 1953-2002, (Gallimard, posthume)



Liens

http://youtu.be/KxV3Q9-Zd50 Maurice Blanchot Le refus de servir La vie de Maurice Blanchot


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Posté le : 21/09/2013 21:39
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Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
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