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John Lennon 1
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Le 8 décembre 1980, à New-York, meurt assassiné, John Lennon.


John Winston Ono Lennon né John Winston Lennon le 9 octobre 1940 à Liverpool, est un musicien, auteur-compositeur, guitariste, chanteur, dessinateur et écrivain britannique.
Il est le fondateur des Beatles, groupe musical anglais au succès planétaire depuis sa formation au début des années 1960. Au sein des Beatles, il forme avec Paul McCartney l'un des tandems d'auteurs-compositeurs les plus influents et prolifiques de l'histoire du rock, donnant naissance à plus de deux cents chansons.

Instrumentiste il joue de la guitare, de l'harmonica, du piano, des claviers.
Ii aborde plusieurs genre, le rock, le pop, rock'n'roll, la musique expérimentale
Adolescent, influencé par ses idoles américaines du rock 'n' roll, il est emporté par la vague de musique skiffle qui sévit à Liverpool et fonde en 1956 le groupe des Quarrymen, qui évoluent pour devenir, avec Paul McCartney, George Harrison et Ringo Starr, les Beatles. De Please Please Me en 1963, à Let It Be en 1970, les Beatles deviennent un des plus grands phénomènes de l'histoire de l'industrie discographique, introduisant de nombreuses innovations musicales et mélangeant les genres et les influences. Lennon occupe une place centrale dans cette réussite populaire, critique et commerciale, composant une bonne partie des succès du groupe. Les dissensions entre les musiciens, en particulier entre Lennon et McCartney, mettent fin à l'aventure en 1970.
Lorsque les Beatles se séparent, John Lennon se consacre à sa carrière solo, épaulé et inspiré par sa femme Yoko Ono, artiste japonaise d'avant-garde. Ono et Lennon forment alors un des couples les plus médiatisés du monde, aussi bien pour leur art que pour leur engagement politique. Ils créent le Plastic Ono Band, groupe à géométrie variable où ils sont accompagnés d'amis sur scène et en studio. En 1971, John Lennon compose l'une de ses chansons les plus emblématiques, Imagine ; l'album du même nom est également son plus grand succès commercial en solo.
Lennon se retire de toute activité publique en 1975 pour s'occuper de son fils nouveau-né Sean, puis reprend sa carrière en 1980, quelques semaines avant d'être assassiné par Mark David Chapman, devant sa résidence du Dakota Building à New York.
Outre sa musique, Lennon est également célèbre pour ses nombreuses prises de positions, notamment pacifistes, à partir de la fin des années 1960. Ses activités et son engagement, notamment contre la guerre du Viêt Nam, lui valent des ennuis réguliers avec le gouvernement des États-Unis, qui tente de l'expulser. Personnalité complexe, il fait preuve d'un humour acerbe, teinté d'absurde et de non-sens, et se démarque également par son caractère parfois violent et conflictuel, en contradiction avec son image de représentant de l'idéal pacifiste. Il montre des talents dans les domaines de la peinture et de l'écriture, joue dans plusieurs films, et réalise des courts-métrages expérimentaux.
Plus de trente ans après sa mort, il est l'un des artistes les plus populaires du xxe siècle et incarne le mouvement pacifiste peace and love des années 1960 et 1970. Un rassemblement à sa mémoire continue d'avoir lieu à New York chaque 8 décembre, date de sa mort, et plusieurs mémoriaux sont érigés en son honneur à travers le monde.

Enfance et adolescence (1940 à 1957) Naissance et situation familiale

John Winston Lennon naît le 9 octobre 1940 à la maternité-hôpital d'Oxford Street, à Liverpool, pendant un raid de l'aviation allemande, en pleine période du Blitz. Il est le fils d'Alfred « Fred » Lennon et de Julia Stanley. Pour se rendre à l'hôpital où il vient de naître, sa tante Mary « Mimi » Elizabeth est obligée de traverser la ville, de nuit, en se guidant à la lumière des explosionsb 1,1. John tient son premier prénom de son grand-père John « Jack » Lennon, et son deuxième prénom, Winston, lui a été donné en hommage au Premier ministre britannique Winston Churchill. Jack Lennon, né en 1855 à Dublin et mort en 1921, était chanteur de métier. Il a longtemps vécu aux États-Unis avant de revenir à Liverpool, où Fred Lennon est né. Orphelin, celui-ci reçoit une bonne éducation et quitte l'école à quinze ans. Il travaille un an comme garçon de bureau puis s'engage dans la marine marchande. Il se met aussi à fréquenter Julia Stanley, malgré le désaccord de la famille de la jeune fille, et ils finissent par se marier en 1938. Deux ans plus tard, elle est enceinte du futur John, alors que Fred est en mer.
Fred Lennon est marin et est fréquemment éloigné de la maison familiale, tout en versant régulièrement de l'argent à sa famille. Ils habitent une maison sur Newcastle Road, dans un faubourg appelé Penny Lane. Fred s'absente une bonne partie de l'année 1943, en arrêtant de subvenir aux besoins de sa femme et de son fils, puis revient l'année suivante. Il propose alors de s'occuper de sa famille, mais Julia, enceinte d'un autre homme, refuse. Sa sœur « Mimi » Smith ayant porté plainte auprès des services sociaux, Julia doit lui confier la garde de Johnd. Mimi Smith déclare par la suite : « J'ai su au moment où j'ai vu John à l'hôpital que j'étais celle qui serait sa mère, et pas Julia. Est-ce que cela est horrible à dire ? Pas vraiment, car Julia a considéré ça comme quelque chose de totalement naturel. Elle disait souvent que j'étais sa vraie mère, qu'elle n'avait fait que lui donner le jour ». Mimi rapporte également que tous les trois avaient discuté et s'étaient mis d'accord pour qu'elle adopte officiellement le petit John, mais cette décision ne s'est jamais concrétisée. Quand naît le second enfant de Julia, une fille d'abord prénommée Victoria, elle la confie à l'Armée du salut en vue de la faire adopter. Par la suite, John Lennon essaie, sans succès, de retrouver la trace de cette demi-sœur, devenue Ingrid avec le nouveau prénom que lui ont donné ses parents adoptifs et Pedersen par son mariage, et qui publie ses mémoires après la mort de John. Prénommée Julia comme sa mère, la deuxième demi-sœur de Lennon fait de même, d'abord en 1988, puis en 2007.
En juillet 1946, Fred vient chercher John chez sa belle-sœur et emménage avec son fils à Blackpool, avec l'intention secrète d'émigrer avec lui en Nouvelle-Zélanded 1. Ses finances sont au beau fixe, notamment grâce au marché noir d'après-guerre. Pressentant quelque chose, Julia les rejoint sans tarder. Fred lui propose alors de les accompagner en Nouvelle-Zélande, mais elle refuse après une discussion houleuse. John, âgé de cinq ans, doit choisir entre ses deux parents. Il choisit son père mais, alors que sa mère repart en pleurant, John se retourne et court vers elle, en pleurant lui aussi. De retour à Liverpool, il est confié définitivement à sa tante et perd tout contact avec son père pendant vingt ans, jusqu'au plein essor de la Beatlemania. Lennon a vécu toute son enfance et son adolescence, entouré de femmes : sa mère et les quatre sœurs de celle-ci. Mais, de neuf à seize ans, il a aussi la chance de vivre parmi une ribambelle de cousins et cousines, parmi lesquels Stanley Parkes et Leila, avec qui il effectue de nombreuses sorties joyeuses, séances de cinéma et même des voyages, les trois ensemble ou seulement avec Stanley, plus âgé que lui de sept ans.

Jeunesse chez « Mimi » Smith

« Mendips », la maison d'enfance de John Lennon.
John part habiter à Woolton, un autre quartier de Liverpool, chez sa tante et son oncle Mimi et George Smith, au 251 Menlove Avenue, dans une maison surnommée « Mendips ». Il y passe le reste de son enfance et son adolescence. Des quatre Beatles, il est le mieux placé dans l'échelle sociale, vivant dans une maison en banlieue avec un jardin. Lennon est éduqué dans la tradition anglicane ; il va au catéchisme et fait même sa communion, de son plein gré, à quinze ans. Il fréquente tout d'abord l'école primaire de Dovedale, où il apprend à lire et à écrire en cinq mois, aidé par son oncle Georgea 6. John se révèle être un enfant très curieux et doué pour la littérature. Il invente des chansons à partir des comptines qu'on lui apprend à l'école. Il se crée alors un univers proche de son roman préféré, Les Aventures d'Alice au pays des merveilles, dont il dessine tous les personnages. Pendant toute sa scolarité, Lennon est meneur et turbulent et se bagarre sans cesse, aussi bien avec les autres enfants de son école que ceux de son quartier. Il explique par exemple : « J'adorais Le Vent dans les saules. Quand j'avais lu un livre, il fallait que ça devienne vrai. C'est pour ça que je voulais être meneur à l'école. Pour que les autres jouent les jeux qui me plaisaient, comme dans ce que je venais de lire ». S'il oublie assez vite son père, Lennon pense souvent à sa mère, qu'il voit de temps à autre.
De 1952 à 1957, il fréquente le lycée de Quarry Bank, établissement de banlieue proche de chez lui et de bonne réputation. Dès le premier jour, il est impressionné par le nombre d'élèves et par la difficulté que cela présage pour qu'il parvienne encore à s'imposer. L'agressivité et les bagarres de Lennon sont donc toujours de mise au lycée : « Je voulais être admiré. Je voulais être le patron. Ça me plaisait davantage que de faire le petit bourgeois ». Mais John est aussi un élève plein d'humour, créant notamment des bandes dessinées comiques; il est également l'auteur de poèmes grivois et de dessins obscènes, qui lui valent des ennuis réguliers. Ses résultats sont mauvais, empirant chaque année, comme l'explique un professeur dans son bulletin de troisième : « Sans espoir. Plutôt le clown de la classe. Un bulletin épouvantable. Fait perdre leur temps aux autres élèves ». L'année suivante, il est redirigé vers les classes plus faibles, la « filière. John en éprouve de la honte, mais ne se met pas à travailler pour autant, n'ayant pas la moindre envie de « se mesurer aux débiles ». Il entraîne d'ailleurs son ami Pete Shotton avec lui, sur la mauvaise pente. En conséquence, il échoue de peu au General Certificate of Education (l'équivalent du BEPC), ce qui compromet fortement son avenir. Toutefois, il reçoit l'aide de M. Pobjoy, un nouveau professeur qui s'est attaché à lui. Pobjoy lui permet d'entrer aux Beaux-Arts, le sachant doué pour le dessin ; la tante Mimi approuve l'idée. Lennon a pourtant raté l'épreuve de dessin au brevet : « Il fallait faire quelque chose sur le thème du voyage. Je leur ai dessiné un bossu, plein de verrues. Faut croire que ça ne leur a pas plu ».
En juin 1955, l'oncle George meurt d'une hémorragie, alors que Lennon a presque quinze ans ; il s'entendait bien avec lui et, même s'il n'en montre rien, sa tante affirme que sa mort l'a beaucoup choqué. Lennon vit donc seul avec Mimib 5. Sa mère lui rend des visites presque quotidiennes et lui-même va souvent la voir, en grandissant ; elle l'héberge régulièrement lorsqu'il se dispute avec sa tante. Julia constitue alors une alliée dans la quête d'indépendance et de rébellion de son fils, raillant les parents et les professeurs qui le briment au lycée. Il voit ainsi sa mère davantage comme une jeune tante ou comme une grande sœur. Sur le plan de la personnalité, John lui ressemble beaucoup. Julia joue aussi un rôle important dans son éducation musicale, en lui offrant sa première guitare, une Gallotone Champion acoustique bon marché. Elle lui apprend notamment le banjo et la première chanson qu'il sait jouer est, selon les sources, Ain't That a Shame de Fats Domino, ou That'll Be The Day de Buddy Holly.
Les premiers disques de rock 'n' roll américains parviennent rapidement aux oreilles des jeunes de Liverpool, et de son propre aveu, John Lennon « passe à côté de la période Bill Haley ». Mais un jour, courant 1956, il entend Heartbreak Hotel d'Elvis Presley, et là, explique-t-il, « ça a été la fin du monde ». Il déclare ainsi, à propos du King : « Rien ne m'a vraiment touché jusqu'au jour où j'ai entendu Elvis. S'il n'y avait pas eu Elvis, il n'y aurait pas eu les Beatles. Je suis un fan d'Elvis parce que c'est lui qui m'a permis de quitter Liverpool. Dès que je l'ai entendu et que je l'ai aimé, ça a été toute ma vie. Il n'a plus rien existé d'autre. Je ne pensais plus qu'au rock 'n' roll. À part le sexe, la bouffe et l'argent — mais c'est la même chose, en fait. »

Début de carrière (1957 à 1962) Les Quarrymen

Alors que John Lennon, désormais fou de rock 'n' roll, est au lycée de Quarry Bank, la vague du skiffle déferle sur Liverpool. Lui vient alors l'idée de former un groupe avec son ami Eric Griffith, ce qui les pousse à prendre des leçons de guitare, rapidement abandonnées par Lennon. À 16 ans, pendant l'été 1956, il fonde, avec Griffith, Pete Shotton, Nigel Walley et Ivan Vaughan, le groupe des Quarrymen, qui se produit dans de petites fêtes paroissiales. C'est durant l'une d'elles, le 6 juillet 1957, qu'Ivan Vaughan présente Paul McCartney à John. Le jeune Paul, âgé de quinze ans et gaucher, l'impressionne en lui jouant les accords de la chanson Twenty Flight Rock d'Eddie Cochran. Lennon résume ainsi cette rencontre cruciale : « C'est à partir du jour où j'ai rencontré Paul que les choses se sont mises à avancer ». Le père de Paul commence par penser que Lennon est une mauvaise fréquentation pour son fils, mais il finit rapidement par accepter que les Quarrymen répètent chez lui, et le duo commence à travailler ensemble. Dès 1957, ils écrivent leurs premières chansons, comme Hello, Little Girl, qui devient par la suite une des chansons phares du groupe The Fourmost, ou encore One After 909 que l'on retrouve bien des années plus tard sur l'album Let It Be. « Nous avions l'habitude de sécher les cours et de retourner chez moi à Forthlin Road, pour composer. Il y a beaucoup de chansons de cette époque que nous n'avons jamais utilisées, parce que ce sont des chansons très simples , se souvient Paul McCartney. La tante Mimi se montre très sceptique au sujet d'une éventuelle carrière musicale de son neveu, lui répétant souvent que « la guitare, c'est très bien, mais tu ne pourras jamais vivre de ça ». Quelques années plus tard, alors que les Beatles sont au sommet de la gloire, John offre ainsi à Mimi un plateau d'argent sur lequel est gravée cette phrase.
Lennon fréquente le Liverpool College of Art à partir de l'automne 1957, section arts et lettres, ce qui ne lui plaît pas ; rétrospectivement, il pense qu'il aurait dû étudier l'illustration ou la peinture. Il arbore à cette époque un style de Teddy Boy, porte des vestes en cuir, et se fait connaître de tous comme un rebelle peu recommandable. Aux Beaux-Arts, il se lie d'amitié avec Stuart Sutcliffe et y rencontre également sa future épouse Cynthia Powell. Distrait, John oublie très souvent d'apporter son matériel de dessin et n'hésite pas à lui emprunter crayons et pinceaux. Un jour où il est venu en cours avec sa guitare, il lui chante la ballade américaine Ain't She Sweet. Powell, quant à elle, se teint les cheveux en blond après avoir entendu Lennon complimenter une fille aux cheveux blonds. Cependant, il se montre insolent et inattentif durant les cours, au point d'être refusé par certains enseignant. Ayant échoué à un examen, il quitte l'établissement avant la fin de son année.
Outre leur passion de la musique, John et Paul partagent bientôt un point commun, qui tisse un lien très fort entre eux : la perte de leur mère. Près de deux ans après la mort de Mary McCartney, Julia est renversée par une voiture, le 15 juillet 1958, à deux pas de « Mendips ». John vit la mort de sa mère comme un grand traumatisme, le plongeant dans l'amertume : « Je l'avais perdue deux fois. La première quand on m'avait envoyé chez ma tante. Et la seconde à 17 ans, quand elle est vraiment, physiquement morte. Ça m'a rendu très, très amer ». Il ne se remet jamais de cette disparition, lui consacrant plusieurs chansons par la suite.
Au sein des Quarrymen, John Lennon jouit d'une autorité certaine sur les autres, en raison de son âge comme de ses excès. Sur sa position dans le groupe, Paul McCartney déclare : « On admirait tous John. C'était le plus âgé et c'était plutôt lui le chef. C'était l'esprit le plus vif, le plus intelligent et tout ce genre de choses ». Le look de Lennon est à l'époque très influencé par Elvis Presley et Marlon Brando. En février 1958, McCartney le convainc d'inclure son ami George Harrison dans le groupe. Lennon, peu tenté au départ car persuadé que Harrison est trop jeune, change d'avis après l'avoir auditionné dans un bus.

Création des Beatles

Les Beatles ont été découverts par Brian Epstein alors qu'ils jouaient au Cavern Club de Liverpool.
Par la suite, Lennon nomme son groupe les Silver Beetles, pour faire allusion au film L'Équipée sauvage, puis, en 1960, les Beatles, le deuxième « e » se changeant en « a » sur une idée de Lennon et Sutcliffe, en référence à la Beat Generation. Le groupe est très influencé par le répertoire rock 'n' roll de l'époque et son jeu est très agressif. Après s'être fait une petite réputation à Liverpool, le groupe est engagé en août 1960 par Bruno Koschmider, propriétaire de clubs à Hambourg, en Allemagne. Les Beatles font dès lors leurs armes dans les boîtes du quartier chaud de Sankt Pauli. John est plein de facéties pendant ses concerts : « Je m'appelle John, je joue de la guitare. Parfois, je joue les andouilles aussi »ou encore « Bande de boches, nous avons gagné la guerre ! », sachant que le public allemand ne le comprendra pas et que les marins anglais présents vont éclater de rire.
La tante Mimi est terrifiée par ce voyage et supplie son neveu, sans succès, de reprendre ses études. Pour cette escapade allemande, Lennon impose Stuart Sutcliffe à la basse. Bien que peintre très doué, Stuart se révèle un piètre musicien. Peu après les débuts de l'engagement, il quitte le groupe pour vivre son histoire d'amour avec Astrid Kirchherr, auteur des premiers clichés officiels des Beatles. C'est alors McCartney qui prend la basse, Lennon et Harrison refusant de quitter leurs guitares. Le groupe connaît d'autres déboires lorsque McCartney et le batteur de l'époque, Pete Best, sont renvoyés d'Allemagne après avoir mis le feu à un préservatif, à l'arrière du cinéma où ils sont logés, tandis que George est lui aussi renvoyé, n'étant pas en âge de travailler. Lennon, quant à lui, perd son permis de travail peu après et doit également repartir en Angleterre.
Ils reviennent en Allemagne en avril 1961 et y enregistrent My Bonnie avec Tony Sheridan. En novembre, Brian Epstein propose aux Beatles de devenir leur manager, ce qu'ils acceptent. Ce dernier joue un rôle déterminant pour le groupe, poussant les membres à changer leurs tenues de cuir pour des complets-vestons, leur donnant une image plus sage. John Lennon vit un deuxième drame lorsque Sutcliffe meurt d'une tumeur du cerveau, le 10 avril 1962, quelques jours avant le retour du groupe à Hambourg. Lennon tient alors un grand rôle auprès de Kirchherr : celle-ci déclarera par la suite qu'il l'a sauvée en lui remontant le moral, lui disant : « soit tu vis, soit tu meurs, tu ne peux pas rester au milieu ».
La vie personnelle de John Lennon prend un nouveau tour mi-1962, lorsque Cynthia lui apprend qu'elle est enceinte de luid 10. Ils se marient le 23 août, mais l'union reste secrète. En effet, il serait mauvais pour l'image du groupe que ses membres ne soient pas célibataires. C'est ainsi que même Ringo Starr, tout juste engagé par le groupe, n'est pas mis au courant et apprend que Lennon est marié lors d'une entrevue chez le comptable, au cours de laquelle John déclare avoir une épouse à charge. Le mariage ne s'ébruite qu'à la naissance de leur premier enfant, Julian Lennon, le 8 avril 1963. Julian grandit cependant sans avoir de véritable lien avec son père et déclarera, par la suite, dans une interview : « Je n'ai jamais vraiment voulu savoir la réalité sur comment papa se comportait avec moi. On a dit des trucs très négatifs à mon sujet, comme quand il a dit que je devais provenir d'une bouteille de whisky un samedi soir. Des trucs comme ça. On pense : où est l'amour dans tout ça ? Avec Paul on traînait souvent, plus que papa et moi. On était très amis et il semble y avoir bien plus de photos de Paul et moi jouant ensemble à cet âge qu'il n'y a d'images de mon père et moi ». Au moment de la naissance de Julian, John est en vacances avec Brian Epstein, le manager des Beatles. Il déclare : « Cynthia allait accoucher, mais je n'allais pas rater des vacances pour un bébé. Je me suis dit que j'étais un drôle d'enfoiré et je suis parti .

Beatlemania (1963 à 1966) Montée en popularité

Après plusieurs refus des maisons de disques londoniennes, les Beatles sont engagés par George Martin chez Parlophone, une filiale d'EMI. Le premier single du groupe, Love Me Do, paraît le 5 octobre 1962. La chanson atteint la 17e place des ventes au Royaume-Uni. Le premier album du groupe, Please Please Me, est en grande partie enregistré le 11 février 1963 en une seule séance de douze heures d'affilée, alors que Lennon souffre d'un rhume. Huit des quatorze chansons de l'album sont écrites par John et Paul McCartney. Celles-ci sont d'abord signées « McCartney/Lennon » avant que la formule ne soit définitivement changée pour « Lennon/McCartney ». Le succès du groupe prend alors de l'ampleur : une meute de fans suit les quatre garçons, des foules se pressent autour d'eux, parfois en crise d'hystérie, ce qui prend les Beatles au dépourvu. Le phénomène est baptisé « Beatlemania » par la presse britannique. Le 4 novembre 1963, ils ont l'honneur de se produire devant la famille royale. Si le groupe s'impose vite en Europe, il en va différemment aux États-Unis où le phénomène met plus longtemps à démarrer. Il faut attendre le passage du groupe au Ed Sullivan Show le 9 février 1964, qui fracasse le record d'audience pour une émission télévisée, pour que le groupe gagne une grande renommée dans le pays. Par la suite, les Beatles enchaînent les tournées internationales, les albums et les films en connaissant un succès planétaire.
Cette célébrité ne va pas sans rumeurs. Ainsi, l'année 1963 voit éclater une affaire concernant Lennon et Brian Epstein. Tous deux ont en effet passé des vacances ensemble en Espagne, ce qui conduit à de nombreuses spéculations, Epstein étant gay. La chose prend une certaine ampleur lorsque, au cours du 21e anniversaire de McCartney, Lennon s'en prend physiquement à quelqu'un qui lui a demandé : « Comment s'est passée ta lune de miel, John ? » Il s'agissait d'une blague, que Lennon a cependant prise comme une insulte. Un film de fiction retrace les vacances passées par Lennon et Epstein en Espagne : The Hours and Times. Cette période prospère voit Lennon se lancer dans l'écriture de deux ouvrages : En flagrant délire et Un glaçon dans le vent, recueils d'histoires et de dessins surréalistes et humoristiques. Les quatre membres du groupe sont faits membres de l'Ordre de l'Empire britannique le 12 juin 1965. Ils rencontrent également le poète folk Bob Dylan, qui reconnaît en John un talent d'écrivain. De cette reconnaissance naît un respect et un échange entre les deux icônes de la musique, rapport qui sera fluctuant selon les années, allant de la sympathie au déni. C'est également Dylan qui fait découvrir la marijuana aux Beatles lors de la première tournée du groupe aux États-Unis à l'été 1964.
Lennon vit mal cette folie qui les entoure et se réfugie dans les sarcasmes et la boulimie — il parlera plus tard de sa période « Elvis gros » dans une interview. De cette période où il se répugne lui-même, naît la chanson Help!, qu'il juge, rétrospectivement seulement, comme un véritable appel au secours lancé au monde. Il se montre également nostalgique de la période « cuir et rock 'n' roll », quand les Beatles n'étaient que d'obscurs jeunes musiciens s'escrimant dans les petits clubs. « Ce que nous avons fait de meilleur n'a jamais été enregistré. Nous étions des performers, nous jouions du straight rock dans les salles de danse, à Liverpool et à Hambourg, et ce que nous produisions était fantastique. Il n'y avait personne pour nous égaler en Grande-Bretagne ».

Plus populaires que Jésus Polémique autour des propos de John Lennon sur Jésus-Christ.

Paul McCartney, George Harrison et John Lennon à la télévision néerlandaise en 1964.
Après avoir écrit Un glaçon dans le vent, John Lennon donne en mars 1966 une interview à une amie journaliste, Maureen Cleave, cinq mois avant la troisième tournée américaine d'été — les deux premières ont eu lieu en 1964 et en 1965. Il déclare : « Le christianisme disparaîtra. Il rétrécira, s'évaporera. Je n'ai pas à discuter là-dessus. J'ai raison, il sera prouvé que j'ai raison. Nous sommes plus populaires que Jésus désormais. Je ne sais pas ce qui disparaîtra en premier, le rock 'n' roll ou le christianisme ». Aussitôt tronqués et déformés, ces propos provoquent une vague d'animosité, partie du sud des États-Unis, contre le groupe, et Lennon en particulier. Ainsi en Alabama, des disques des Beatles sont brûlés. Epstein présente en conférence de presse une déclaration approuvée par Lennon, ce qui ne calme pas la situation pour autant : vingt-deux stations de radio américaines boycottent le groupe, la vente de ses disques est interdite en Afrique du Sud et les prestations publiques américaines des Beatles restent tendues. La situation ne se calme qu'après une mise au point publique de Lennon, qui ne reconnaît cependant rien de plus qu'une formulation maladroite de sa part, fin août. En 2008, dans un article célébrant les quarante ans de l'« album blanc », L'Osservatore Romano, journal officiel du Vatican, revient avec indulgence sur cet écart en le qualifiant de « phrase qui avait provoqué une profonde indignation, mais qui sonne aujourd'hui comme une boutade venant d'un jeune de la classe laborieuse anglaise dépassé par un succès inattendu ».
C'est également à cette époque que se tiennent les derniers concerts des Beatles, qui ne savent plus comment concilier leurs innovations musicales subtiles avec les cris permanents de leur public : eux-mêmes n'entendent plus assez sur scène leur propre musique. Ils décident à l'unanimité d'arrêter définitivement les frais, à l'issue de leur tournée américaine de l'été 1966, le 29 août au Candlestick Park de San Francisco. Par la suite, ils refusent de jouer, même pour un million de dollarsf 16. Lennon vit cependant assez mal cet arrêt, déclarant : « Plus de tournées… La vie sans les Beatles, c'est comme un vide dans l'avenir ». Il envisage même de quitter le groupe.
Les Beatles travaillent désormais en studio. À partir de Revolver, Lennon voit McCartney prendre une place dominante dans le groupe. Cependant, même lorsque l'auteur est unique, comme dans le cas du Yesterday de Paul, les chansons continuent d'être signées « Lennon/McCartney », sur décision d'Epstein qui ne veut pas dégrader la cohésion du groupe. Désœuvré par la fin des tournées, Lennon joue dans le film parodique de Richard Lester, How I Won the War. S'il n'est ni un grand succès commercial ni critique à sa sortie, le 18 octobre 1967, le film lui permet d'exprimer ses positions pacifistes vis-à-vis de la guerre du Viêt Nam. Lors du tournage, Lennon compose un de ses titres-phares, Strawberry Fields Forever. Pendant cette période, Lennon change nettement physiquement, devenu beaucoup plus maigre et acceptant désormais de porter publiquement des lunettes, rondes et désormais légendaires, à cause de sa myopie.

Apogée et éclatement des Beatles (1967 à 1970)

Sgt. Pepper's et séjour en Inde


1967 voit l'apogée des Beatles avec la sortie de l'album Sgt. Pepper's Lonely Hearts Club Band, qui triomphe au sommet des hit-parades, des deux côtés de l'Atlantique. La période est également prolifique pour le tandem Lennon/McCartney, les deux hommes passant de nombreuses heures à travailler leurs chansons et à expérimenter de nouvelles sonoritésf 20. Lennon va plus loin et plonge dans le psychédélisme, à grands renforts de drogue et de sonorités complexes. Le rôle de la drogue prend par ailleurs plus d'ampleur dans les chansons du groupe, de l'aveu de McCartney, et provoque parfois des polémiques, comme le fait que Lucy in the Sky with Diamonds soit une supposée allusion aux LSD due à ses initialesh 4. Le 25 juin 1967, les Beatles interprètent, en direct du studio n° 1 d'Abbey Road et en Mondovision, une chanson de John Lennon spécialement composée pour l'émission Our World, diffusée devant plus de 400 millions de téléspectateurs à travers la planète : All You Need Is Love, qui devient n° 1 un peu partout dans le monde. Le triomphe est total.
Peu après survient un événement dramatique : Brian Epstein meurt le 27 août 1967, pendant que le groupe assiste à une conférence du Maharishi Mahesh Yogi. Les Beatles ont alors besoin d'un nouveau leader, et c'est Paul McCartney qui prend le rôle. Il se charge de la direction du film Magical Mystery Tour, qui se révèle cependant un échec commercial et critique. Lennon vit mal ce revers : « J'ai alors compris qu'on avait des problèmes. Je n'avais aucune certitude sur notre capacité à faire autre chose que de la musique, et j'avais peur ». Il cherche de plus en plus une paix intérieure, et se rapproche d'une artiste japonaise d'avant-garde, Yoko Ono (membre du mouvement Fluxus), rencontrée lors d'une exposition à l'Indica Gallery de Londres en 1966. Entre février et avril 1968, lors d'un séjour à Rishikesh dans l'âshram du Maharishi, qui doit leur enseigner la Méditation transcendantale, John vit, comme Paul, une intense période créatrice et compose un grand nombre de nouvelles chansons, qu'il utilisera sur l'« album blanc », sur les deux derniers disques du groupe et même dans ses premiers albums solos.
Lennon divorce finalement à son retour. Il tente de poursuivre son épouse, déclarant être victime et non coupable d'adultère14. Cependant, la donne change lorsqu'il est découvert que Yoko est enceinte de John. Les procédures de divorce se compliquent et tournent finalement à la défaveur de Lennon14. Ce divorce pousse Paul McCartney à composer Hey Jude, chanson destinée à réconforter Julian Lennon, cinq ans, dont il est très proche.
À partir du mois de mai 1968, la présence de Yoko Ono lors des sessions d'enregistrement, aux côtés de John et littéralement au milieu du groupe, provoque malaise, rancœur et animosité. Jusque là, aucune épouse n'avait été tolérée pendant les enregistrements, mais Lennon fait comprendre aux autres que c'est à prendre ou à laissere. L'artiste ayant trouvé sa muse, la plupart de ses nouvelles compositions sont très fortement influencées par Ono, ou font directement référence à elle : I'm So Tired, Happiness Is a Warm Gun, Yer Blues, Julia, Revolution, et de nombreuses autres. Yoko chante même sur le titre The Continuing Story of Bungalow Bille. Tout cela aboutit à l'« album blanc », double album de trente titres qui consacre l'éclatement des Beatles, chacun ne se servant des autres que comme musiciens de studio. Une scission de plus en plus flagrante s'opère entre Lennon et McCartney. Excédé par le comportement des musiciens, et en particulier celui de John, l'ingénieur du son Geoff Emerick claque la porte en plein milieu des sessions d'enregistrement, tandis que Ringo Starr s'échappe en Sardaigne. L'album n'en remporte pas moins un retentissant succès.

Séparation du groupe

Dès son retour du séjour en Inde, John commence à se désintéresser des Beatles, désirant continuer à évoluer en dehors du cadre restrictif des Fab Four. Entre novembre 1968 et fin 1969, pour bien marquer sa première aventure en dehors des Beatles, il publie trois albums de musique expérimentale attribués à « John Lennon et Yoko Ono » : Unfinished Music No.1: Two Virgins, davantage connu pour sa pochette que pour son contenu musical, Unfinished Music No.2: Life with the Lions et le Wedding Album. La participation du couple au Rock and Roll Circus des Rolling Stones, en décembre 1968, est un autre pas hors du cadre des Beatles. Lennon forme pour l'occasion un supergroupe baptisé The Dirty Mac, en référence au groupe Fleetwood Mac. En plus de lui-même au chant et à la guitare rythmique, il compte Eric Clapton à la guitare solo, Mitch Mitchell (du Jimi Hendrix Experience) à la batterie et Keith Richards (des Rolling Stones) à la basse. Le groupe interprète Yer Blues, composé par John et paru, un mois plus tôt, sur l'« album blanc » des Beatles, suivi d'un bœuf avec Yoko au chant et Ivry Gitlis au violon16.
Sur le tournage du documentaire Get Back (par la suite renommé Let It Be), l'ambiance est maussade ; George Harrison va jusqu'à quitter le groupe pendant douze jours en janvier 1969. Yoko continue à assister à toutes les sessions d'enregistrement des Beatles, assise aux côtés de John. Au même moment, ce dernier s'engage plus ouvertement sur le plan politique, notamment par rapport à la guerre, sous l'influence de Ono. John et Yoko se marient le 20 mars 1969 à Gibraltar et organisent par la suite les fameux bed-in pour la paix. Cette période inspire la chanson The Ballad of John and Yoko, enregistrée le 14 avril 1969 par Lennon et McCartney seuls, ce dernier assurant de nombreux instruments. Cette même année, Lennon adopte comme deuxième nom Ono. En juillet, il lance Give Peace a Chance, son premier single solo, bien qu'attribué au Plastic Ono Band. Il ne s'agit alors que d'un groupe théorique, inspiré d'une idée de Yoko Ono visant à manipuler des mannequins sur scène, d'où le nom. Cependant, la chanson est encore créditée Lennon/McCartney, Lennon se sentant à la fois coupable de lancer, le premier, un vrai disque solo, mais pas encore prêt à « couper le cordon avec Paul ».
Fin septembre 1969, Lennon met fin aux Beatles en annonçant son départ aux autres membres du groupe, dans la foulée de l'enregistrement de l'album Abbey Road. En octobre, il publie son second single solo, Cold Turkey, avec Eric Clapton à la guitare. La chanson avait été pressentie pour figurer sur Abbey Road, mais a finalement été jugée trop personnelle pour être publiée autrement qu'en solo. Lennon accélère encore cette séparation en engageant Allen Klein comme nouveau manager du groupe, alors que McCartney préférait son beau-père, Lee Eastman. Ayant également convaincu George Harrison et Ringo Starr, Klein entre en fonction. Cependant, la séparation effective des Beatles reste secrète durant plusieurs mois, pour des raisons commerciales : Klein demande à Phil Spector de retoucher l'album Let It Be, provoquant la colère de McCartney, qui trouve ses chansons dénaturées. C'est finalement ce dernier qui rend publique la rupture, le 10 avril 1970, dans un communiqué de presse inséré dans le pressage promotionnel de son premier album solo, un geste très mal pris par Lennon, qui le voit comme une tentative de promotion du premier opus de son partenaire. Dans une interview au magazine Rolling Stone, il déclare : « J'ai été stupide de ne pas faire ce que Paul a fait, ce qui a servi à vendre un disque », et ajoutant « J'ai formé le groupe, je l'ai dissous ». En décembre, une émission de télévision britannique le déclare « homme de la décennie », avec John F. Kennedy et Hô Chi Minh
.
Carrière en solo (1970 à 1980)Premières années

Après la séparation des Beatles, John Lennon se consacre à sa carrière, à sa femme et à la politique. En février 1970, il publie son troisième 45 tours en solo, Instant Karma!, qui marque le début de sa collaboration avec le producteur renommé Phil Spector. Pour la promotion, Lennon effectue un retour à l'émission anglaise Top of the Pops, pour la première fois depuis 1966 ; la chanson atteint le top 5 des classements britanniques. À cette époque, Lennon suit une thérapie par le cri primal dont les résultats sont mitigés. Au mois de septembre, il entame l'enregistrement de son premier véritable album solo, John Lennon/Plastic Ono Band. Pendant quatre semaines, il s'entoure d'amis proches : Ringo Starr, son ex-compère des Beatles, à la batterie ; Klaus Voormann, un ami de l'époque de Hambourg, tient la basse ; enfin, le piano est assuré par Billy Preston et, parfois, par Phil Spector lui-même.
En 1971, Lennon se rend pour la première fois dans la famille de Yoko Ono, au Japon. Il est également concerné par deux batailles juridiques : la dissolution des Beatles par les tribunaux, et l'obtention de la garde de Kyoko, la fille de Yoko. En juillet, il enregistre son second album, Imagine, qui lui donne véritablement une crédibilité en tant qu'artiste solo. L'album contient d'ailleurs la chanson éponyme, un hymne pacifiste et utopique souvent considéré comme sa plus grande chanson. Le disque comporte aussi des pamphlets politiques, comme Gimme Some Truth, adressé à Richard Nixon, ou encore How Do You Sleep?, qui attaque McCartney. Une autre chanson du disque se révèle populaire, Oh Yoko!, mais Lennon renonce à la sortir en single, craignant que « ce ne soit pas représentatif de l'image que j'avais de moi, du rock 'n' roller dur et mordant, au verbe acide ». Le 31 août 1971, il part s'installer à New York et sort Happy Xmas (War Is Over) en décembre, avec les enfants du chœur baptiste de Harlem : si le single reste discret aux États-Unis, il a du succès au Royaume-Uni, quand il y est publié un an plus tard. Par ailleurs, à travers ses nombreux engagements, John Lennon devient l'incarnation de l'activisme politique de sa génération et utilise sa notoriété en faveur de la paix ou de bonnes causes.
En 1972, au milieu de ses ennuis avec l'administration américaine qui ne veut plus de lui sur son sol, Lennon enregistre Some Time in New York City, mais les critiques aussi bien que les ventes se révèlent mauvaises. Le 30 août, il donne au Madison Square Garden deux concerts de charité, qui restent les dernières prestations complètes de sa vie, hors apparitions ponctuelles. Au début de l'année suivante, Lennon perd quelque peu le fil de sa production, déclarant ainsi au sujet de son disque à venir : « Ça devient un travail, et ça tue la musique. C'est comme quand on sort de l'école et qu'on n'a pas envie de lire un livre ». En avril 1973, il quitte Greenwich Village pour emménager au Dakota Building, dans un quartier nettement plus huppé.

Le " week-end perdu "

Lennon s'est retiré à Los Angeles avec May Pang durant son « week-end perdu ».
À l'été 1973, les relations de John avec Yoko Ono se dégradent, au point qu'elle le met à la porte, et Lennon s'installe à Los Angeles avec May Pang, sa jeune assistante et nouvelle compagne. Il décrit cette période comme son « week-end perdu » (lost week-end), bien qu'elle dure en réalité plus d'un an. Lui qui doit régulièrement affirmer que Yoko n'a pas causé la fin des Beatles, plaisante à propos de cette période où il était loin d'elle : « On s'est séparés pendant dix-huit mois, Yoko et moi. Et, à ma connaissance, les Beatles ne se sont pas reformés pour autant ! Donc, Yoko n'était pas la cause de leur séparation ». Toutefois, c'est bien un John Lennon en perdition qui s'installe en Californie, avouant lui-même « être devenu complètement fou », tentant vainement « de noyer dans l'alcool » tout ce qu'il ressentait. Sous l'influence de May Pang, il tente cependant de renouer des liens avec son fils Julian et le rencontre avec Cynthia lors d'un séjour à Disneyland. Il lui offre par la suite une guitare et d'autres instruments et lui apprend à en jouer.
Lennon renoue également brièvement avec Paul McCartney, et se lie d'amitié avec plusieurs célébrités du monde musical, comme Elton John et David Bowie. D'une part, il invite le premier à chanter sur sa chanson Whatever Gets You Thru the Night. Dans la période d'errance que traverse Lennon, ce titre, publié en single en octobre 1974, connaît un grand succès et relance sa carrière : sur le marché américain, c'est son unique n° 1 en solo et de son vivant. De plus, ayant parié avec Elton John qu'il l'accompagnerait en concert si le disque se classait en tête, Lennon s'exécute le 28 novembre 1974, au Madison Square Garden, où il joue également Lucy in the Sky with Diamonds et I Saw Her Standing There. Cette dernière apparition sur scène est publiée avec les autres chansons du concert sur l'album d'Elton John Here and There. D'autre part, John Lennon coécrit la chanson Fame avec David Bowie, son premier grand succès aux États-Unis. Lennon accompagne par ailleurs Bowie dans sa reprise de Across the Universe, tandis que ce dernier reprend les premiers mots de A Day in the Life (« I read the news today oh boy ») dans la chanson-titre de Young Americans.
Durant cette période, Lennon enregistre tout de même deux albums, avec le producteur Phil Spector : Walls and Bridges et Rock 'n' Roll, ce dernier constitué de reprises de classiques du rock 'n' roll, comme Be-Bop-A-Lula ou Peggy Sue. Cet album est pourtant enregistré à contre-cœur, car il s'agit d'une obligation contractuelle vis-à-vis de Morris Levy. En effet, Lennon a été accusé de plagiat, en 1969, pour avoir emprunté, sur son titre Come Together, les quatre mots « here come old flat-top » de la chanson You Can't Catch Me de Chuck Berry, dont les droits revenaient à Morris Levy. Il doit donc s'engager à enregistrer trois chansons du catalogue de Levy. Finalement, il déclare au sujet de Rock 'n' Roll : « Ce fut une humiliation, et je regrette de m'être trouvé dans cette position, mais je l'ai fait ». Parallèlement, il produit, écrit et chante sur l'album Pussy Cats avec son ami Harry Nilsson, un disque vite devenu « culte » auprès des initiés, et il part en tournée pour des concerts en compagnie du groupe informel jouant sur le disque (Ringo Starr, Keith Moon et autres joyeux fêtards)19. À cette époque, le rapprochement avec Julian se poursuit, celui-ci jouant de la batterie sur un titre de Walls and Bridges.

Retraite temporaire et Assassinat de John Lennon.

Au début de 1975, Yoko Ono accepte que Lennon revienne habiter avec elle, sous réserve qu'il respecte certaines conditions20. Il accepte ainsi de se soumettre à un régime macrobiotique sain, sans viande ni alcool, mais aussi de laisser sa femme gérer entièrement ses affaires ; elle investit alors dans l'immobilier et l'élevagei 19. Yoko finit par se retrouver enceinte mais, la quarantaine entamée et avec le souvenir de ses précédentes fausses couches, elle voudrait avorter. Lennon refuse catégoriquement et parvient à la convaincre de garder l'enfant, en s'engageant à s'en occuper. Ainsi, le 9 octobre, jour du trente-cinquième anniversaire de John, naît son second fils, Sean. Lennon se retire alors de la vie publique et musicale pour se consacrer à l'éducation de son fils ; sa toute dernière prestation publique a lieu le 13 juin 1975, lors d'un show télévisé en hommage à Lew Grade, un producteur et magnat de l'audiovisuel britannique.
Pendant cette période, Lennon dessine et écrit beaucoup, et s'occupe aussi de tâches domestiques. Son activité musicale est ralentie mais loin d'être arrêtée, comme en témoignent les Lost Lennon Tapes, ou encore les chansons Real Love et Free as a Bird, qu'il compose vers 1977 et 1978. Mais ce silence public laisse perplexe, aussi bien ses fans, toujours dans l'expectative, que les médias — le 14 janvier 1978, le New Musical Express titre « Où donc es-tu, John Lennon ? » — ou encore ses collègues de la scène rock. Sur cette période, Lennon s'explique dans une chanson, Watching the Wheels, lors de son retour public en 1980. Il effectue, cette année-là, un voyage aux Bermudes, où il écrit la plupart des chansons d'un nouvel album. Il retrouve une maison de disques avec David Geffen et débute l'enregistrement le 4 août. Sorti en novembre aux États-Unis, l'album Double Fantasy, avec des titres chantés en alternance par Yoko et lui, marque le retour de Lennon et obtient, dans un premier temps, des résultats corrects ; ceux-ci explosent finalement après l'assassinat du musicien.
Le 8 décembre 1980, à 22 h 52, après une soirée de travail en studio et alors qu'il rejoint son appartement du Dakota Building, à côté de Central Park, Lennon reçoit quatre balles de revolver tirées par un déséquilibré, Mark David Chapman, sous les yeux de son épouse. Emmené à l'hôpital Roosevelt en urgence, il est déclaré mort à 23 h 7, quinze minutes après les coups de feu. Le lendemain, Yoko annonce : « Il n'y aura pas de cérémonie pour John. John aimait et priait pour l'humanité. S'il vous plaît, faites de même pour lui. Merci. Yoko et Sean ». Son corps est incinéré et ses cendres remises à Yokos.
L'assassin, Mark Chapman, plaide coupable et écope d'une peine de prison à perpétuité, avec quinze ans incompressibles. Sa libération conditionnelle est refusée à sept reprises. Le comité chargé de juger sa dernière demande de sortie déclare : « Cet acte prémédité, insensé, égoïste et aux conséquences tragiques, mène à la conclusion que sa libération demeure incompatible avec la sécurité de la communauté ». Les raisons de ce meurtre demeurent floues. Certains y voient le sentiment de trahison qu'aurait éprouvé Chapman, accusant l'idole de ne pas avoir tenu les promesses de paix et d'égalité des richesses qu'il communiquait dans ses chansons. D'autres y voient une « réponse » à sa phrase médiatique affirmant que la popularité des Beatles dépassait en Angleterre celle de Jésus. Et d'aucuns ne voient pour cause qu'une bavure commise par un élément incontrôlé ayant été manipulé par des services secret.
Lennon avait évoqué sa mort violente en chansons, de façon troublante, comme avec le « shoot me » répété avant chaque couplet de Come Together, ainsi que dans une interview. Le jour même de son assassinat, il avait déclaré : « Je considère que mon travail ne sera pas terminé tant que je ne serai pas mort et enterré, et j'espère que ce sera dans très, très longtemps ». En l'espace de quelques mois, son dernier album, Double Fantasy, s'écoule à sept millions d'exemplaires à travers le monde.
Personnalité et engagements

Personnalité Humour et irrévérence

John Lennon se démarque par un sens de l'humour développé, qui fait partie intégrante de son image et de sa personnalité. Cet humour émaille notamment les chansons des Beatles qu'il a écrites ou ses contributions. Ainsi dans Getting Better, alors que Paul McCartney chante que tout va de mieux en mieux tout le temps, Lennon rajoute que « ça ne peut pas être pire », de toutes façons. Sur le refrain de sa chanson Girl, il chante avec les autres Beatles tit-tit-tit-tit, soit « nichon-nichon-nichon » en argot, mais personne ne le remarque. Lennon peut également se montrer plus acerbe : lorsqu'il apprend que des professeurs étudient ses chansons en cours, il décide d'en écrire une dénuée de tout sens, I Am the Walrus (qui signifie littéralement : « Je suis le morse », en référence à Alice au pays des merveilles), afin de voir « ce que ces connards pourront trouver là-dedans ». Il écrit Glass Onion dans le même esprit, « révélant » qu'en réalité, le « morse » était Paul.
Lors des conférences de presse, Lennon, comme les autres Beatles, n'hésite pas à sortir quelques piques humoristiques, parfois teintées d'absurde et de non-sens. Ainsi, lorsqu'on lui demande en 1964 d'où vient le nom « Beatles », il répond : « J'ai eu une vision lorsque j'avais douze ans. J'ai vu un homme sur une tarte flamboyante qui m'a dit : « Vous êtes les Beatles avec un A ! ». Cet humour en interview devient une habitude des Beatles et perdure pendant toute la Beatlemania. En 1966, lors d'une conférence de presse à l'occasion d'un concert à Candlestick Park, on leur demande ce qui leur a inspiré Eleanor Rigby, ce à quoi Lennon répond, un brin sarcastique et provoquant les rires de la salle : « Deux homos. Deux tapettes ». Par la suite, il tempère et relativise cet humour en interview : « On nous posait des questions-blagues et on faisait des réponses-blagues mais, en réalité, on n'était pas drôles du tout. Ce n'était que de l'humour de potaches, celui qui fait rire à l'école »c 10. Dans le cadre confiné des studios d'enregistrement d'Abbey Road, Lennon ne manque jamais de provoquer de grands éclats de rire, notamment en transformant les traditionnels décomptes (One, two, three, four) en d'autres formulations dont il a le secret. On l'entend ainsi, sur le disque Anthology 2, lancer la première prise de A Day in the Life par un « sugarplum fairy, sugarplum fairy ».
Cet humour peut également se faire irrévérencieux. En novembre 1963, lorsque les Beatles ont l'honneur de jouer devant la famille royale, Lennon lâche une pique humoristique avant d'entonner Twist and Shout, au grand dam du manager du groupe, Brian Epstein, qui craignait un tel débordement : « Pour notre prochain titre, les gens installés dans les places les moins chères veulent-ils bien frapper dans leurs mains ? Et tous les autres, agitez vos bijoux ! » Lennon utilise l'humour dans ce genre de situations intimidantes, pour faire face à la pression. Lorsque les Beatles reviennent donner une série de concerts à Liverpool, ils sont peu sûrs d'eux, craignant le jugement que pourraient leur porter tous les gens qu'ils connaissent sur place. Lors d'une apparition au balcon, face à la foule, Lennon se fend alors d'un salut nazi, que personne ne semble remarquer. Il aime aussi amuser ses partenaires sur scène, en imitant les handicapés psychomoteurs, une plaisanterie récurrente en 1964, lorsqu'il demande au public de taper dans ses mains et frapper du pied. John s'amuse également à modifier les paroles de I Want to Hold Your Hand, sachant que l'assistance déchaînée ne distinguera rien : il chante « I want to hold your gland », en référence aux protubérances mammaires féminines. En août 1965, lorsque les Beatles deviennent le premier groupe de rock à donner un concert dans un stade, le Shea Stadium de New York, devant une assistance record, Lennon met ses camarades à l'aise à grand renfort de mimiques et gesticulations, martyrisant notamment un orgue Farfisa, avec ses coudes, au moment de l'interprétation de I'm Down en jetant des clins d'œil amusés à George Harrison. McCartney témoigne : « C'était un des trucs bien, avec John : quand un concert s'avérait un peu délicat, et celui-là l'était sans le moindre doute, ses vieux réflexes de comique resurgissaient toujours »

Croyances et spiritualité

Lennon a un temps suivi les enseignements de Maharishi Mahesh Yogi.
John Lennon connaît une période où il s'oppose au christianisme, en réaction à son éducation chrétienne. Dans la chanson Girl, il glisse des allusions à cette religion, sur la souffrance nécessaire pour atteindre le paradis. Il remet aussi en cause cette notion dans les deux livres qu'il écrit, où il s'en prend entre autres à l'Église : « J'y suis allé fort contre l'Église mais, bien que ça ait été criant, ça n'a jamais été relevé ». Lennon s'ouvre à d'autres spiritualités dès le milieu des années 1960, lorsqu'il lit l'ouvrage The Psychedelic Experience de Timothy Leary, Richard Alpert et Ralph Metzner, inspiré du Livre des morts issu du bouddhisme tibétains. Cet ouvrage, profondément lié à l'usage de LSD, inspire à Lennon l'une de ses premières chansons aux tonalités psychédéliques, Tomorrow Never Knows, qui clôt l'album Revolver en 1966. Cependant, Lennon déclare en 1972 qu'il n'a jamais lu le Livre des morts tibétain, et s'est contenté de cette adaptation.
Comme les trois autres membres du groupe, John Lennon a également rencontré Maharishi Mahesh Yogi en août 1967 et a participé à un week-end de formation personnelle à la Méditation transcendantale. En 1968, le groupe se retire en Inde dans l'âshram du Maharishi ; ils y méditent et composent une grande partie des chansons de l'« album blanc ». Cependant, Lennon s'est finalement fâché avec le maître spirituel, dont il pensait avoir percé les faiblesses ; il l'exprime dans sa chanson Sexy Sadie, parue sur cet album. Cette dispute n'a cependant pas empêché Lennon de continuer à pratiquer la méditation. Dans le même esprit, il s'intéresse aussi aux mantras et au yoga.
John Lennon se passionne pour certains domaines d'inspiration mystique ou occulte, tels les tarots ou la numérologie. Il attribue en particulier une valeur importante au chiffre 9, qu'il considère comme étant intimement lié à sa vie. Né un 9 octobre tout comme son fils, et ayant vécu au numéro 9 de Newcastle Road à Liverpool, il l'utilise dans plusieurs titres de ses chansons : One After 909, Revolution 9 (sur lequel il assène en boucle « number nine, number nine… »), ou encore #9 Dream en solo. Après sa mort, les aficionados de la numérologie trouvent encore d'autres signes : il a été assassiné sur la 72e avenue (7+2) et, s'il est mort un 8 décembre à New York, le décalage horaire impliquait que c'était déjà le 9 à Liverpool. Hasard ou non, Apple a choisi la date du 9 septembre 2009 (09/09/09) pour publier les versions remastérisées de tous les albums des Beatles.
En 1970, pour se débarrasser du poids de la mort de sa mère et de ses problèmes d'héroïne, Lennon entame une thérapie primale avec le docteur Arthur Janov, après avoir lu un de ses livres. En mal de publicité, Janov envoyait en effet son ouvrage aux célébrités du moment, comme Peter Fonda ou les Rolling Stones. Surtout attiré par la perspective de ce « cri libérateur », John, accompagné de Yoko, suit un traitement de choc, où il doit replonger dans son enfance et recevoir des massages vigoureux, pour faire cesser ses « halètements névrotiques ». Après trois semaines, le docteur Janov lui offre la perspective d'une entrée aux États-Unis pour raisons médicales, ce qui enchante le musicien. Le couple se rend ainsi en Californie et le traitement suit son cours qui, d'après Lennon, renforce ses liens affectifs avec Yoko. Cela dure jusqu'à une dispute entre Lennon et Janov, qui voulait le filmer pendant une séance collective de cris. L'accusant de chercher le scoop, Lennon entre progressivement en froid avec lui et les critiques de Ono, de plus en plus régulières, le convainquent de mettre un terme à la thérapie. Il quitte ainsi Janov au moment où son visa américain expire ; incomplète, la thérapie aura duré quelques mois seulement. Les vestiges en sont pourtant audibles sur son premier album, paru fin 1970, John Lennon/Plastic Ono Bande : par exemple, sur la chanson Mother, il se lamente à propos de ses parents et martèle, en hurlant à la fin du morceau : « Mama, don't go, Daddy, come home! » (« Maman, ne t'en vas pas, papa, reviens à la maison ! »). De ce traitement exigeant, Lennon sort dans un plus mauvais état qu'à son arrivéef 32.
Lennon et Ono sont également à l'origine du concept de bagism. Leur idée est de critiquer les préjugés fondés sur les apparences, et de ne considérer que le message de l'interlocuteur, en lui parlant comme s'il était dans un sacs 33. Lennon définit le bagism comme une « forme de communication totale ». Il mentionne par ailleurs cette pratique dans plusieurs chansons, notamment Give Peace a Chance et The Ballad of John and Yoko.

Consommation de drogues

Le premier contact de Lennon avec la drogue remonte à la période où les Beatles jouaient à Hambourg : aussi bien Astrid Kirchherr que certains clients des clubs avaient pour habitude de leur donner des amphétamines, qui leur permettaient de tenir le coup pendant les huit heures qu'ils devaient assurer presque chaque nuit. Lors de la première et triomphale tournée des Beatles à travers les États-Unis, à l'été 1964, Bob Dylan les initie à la marijuana. Celui-ci croit qu'ils sont des habitués, ayant compris le vers « I can't hide » (« je ne peux pas le cacher ») de la chanson I Want to Hold Your Hand comme « I get high » (« je plane »).
Dans une interview à Playboy, Lennon a expliqué que, durant le tournage de Help!, les Beatles « fumaient de la marijuana au petit-déjeuner ». Sa première épouse a également déclaré, dans une interview en 1995, que leur mariage avait commencé à battre de l'aile à cause de la notoriété du groupe et de l'usage de plus en plus important de drogues, auquel se livrait Lennon. Lennon a également consommé du LSD, comme le reste du groupe. Il a également connu, avec Yoko Ono, une addiction à l'héroïne pendant plusieurs années. En août 1969, il tente un sevrage total (évoqué à cette époque dans sa chanson Cold Turkey) afin de concevoir un enfant viable, sans succès ; le sevrage échoue et Yoko fait une fausse couche. Dans une interview donnée au magazine Rolling Stone en 1971, il explique qu'il en prenait avec elle lorsqu'ils souffraient, « à cause de ce que les Beatles et les autres leur faisaient ». Il y déclare également que c'est à cause du nombre de bad trips qu'il a vécus sous LSD, qu'il a décidé d'arrêter ce genre de drogues. Le couple Lennon a affirmé ne plus avoir consommé de drogues depuis la naissance de Sean en 1975, même si Yoko a avoué une brève rechute à la fin de la décennie.
Les substances psychotropes ont une influence notable sur la créativité des Beatles et sur celle de Lennon en particulier. Ainsi, à partir de 1965 et Day Tripper notamment, il écrit de plus en plus de chansons faisant directement référence à la consommation de stupéfiants (Tomorrow Never Knows, She Said She Said, A Day in the Life, etc.). Par la suite, chacun cherche des allusions aux drogues dans les chansons du groupe : le titre Lucy in the Sky with Diamonds est fréquemment associé au LSD, en référence à ses initiales, alors que la Lucy en question était une camarade de classe du fils de Lennon. En revanche, Paul McCartney a expliqué qu'il était « assez évident » que la drogue avait inspiré le texte de la chanson. Les stupéfiants — en particulier le LSD — modifient aussi la façon de fonctionner du groupe : jusque là considéré comme le leader des Beatles, Lennon se retire progressivement pour laisser Paul McCartney prendre les rênes. L'album Sgt. Pepper's Lonely Hearts Club Band est ainsi à attribuer principalement à McCartney, Lennon ayant expliqué, par la suite, qu'il était trop occupé à « détruire son ego », un des effets présumés du LSD. C'est ensuite l'héroïne qui contribue à l'éloignement de Lennon vis-à-vis du groupe, le plongeant progressivement, d'après McCartney, dans la paranoïa.
Comme beaucoup de célébrités des années 1960, Lennon n'échappe pas aux ennuis judiciaires en raison de sa consommation de drogues. En octobre 1968, alors qu'il habite Londres avec Yoko, la brigade des stupéfiants perquisitionne à son domicile et trouve une faible quantité de résine de cannabis. Lennon était persuadé de ne rien détenir, ayant été averti trois semaines auparavant de la possibilité de perquisition. Il décide de plaider coupable et s'en tire avec une caution de 400 livres à payer, pour lui et pour Ono. Le policier qui a mené la perquisition, le sergent Norman Pilcher, est connu à l'époque pour traquer les célébrités pop, ayant déjà réussi à confondre Donovan, Marianne Faithfull et les Rolling Stones pour les mêmes raisons. Cet épisode met un terme à l'« immunité » qui entourait les Beatles jusque là, George Harrison étant pris aussi par la suite. Ce dernier parle même d'un « complot de l'establishment » ; plus tard, Norman Pilcher est jugé coupable de parjure, dans d'autres circonstances. Quoi qu'il en soit, cette affaire sera retenue contre John Lennon, lorsque celui-ci voudra s'établir définitivement aux États-Unis dans les années 1970.

Vie sociale Un caractère complexe

Si Lennon se montre parfois très attentionné — cette attention pouvant aller jusqu'à l'obsession dans le cas de Yoko Ono —, il lui arrive également d'avoir des réactions violentes à l'encontre de ses proches. Lors de sa rencontre avec Cynthia Powell, lorsque celle-ci décline une invitation de Lennon au prétexte qu'elle sort avec un autre garçon, il lui réplique : « Merde, je t'ai pas demandé de m'épouser, non ? » De même, il va jusqu'à la frapper lorsqu'il la surprend en train de danser avec son ami Stuart Sutcliff. La forte tendance à la jalousie du chanteur contraste avec sa propre tendance à l'adultère, dont il se rend coupable à plusieurs reprises, durant la carrière des Beatles. Il évoque cet aspect de sa personnalité en chanson, notamment dans l'album Rubber Soul, avec Norwegian Wood (This Bird Has Flown) et Run for Your Life.
Cet aspect de la personnalité de l'artiste ne transparaît pas uniquement dans sa vie sentimentale, car il lui arrive de s'emporter avec ses amis et collègues de travail. Il exprime ainsi, en 1980, une déception à propos de certaines de ses compositions de la période Beatles, rejetant la faute sur Paul McCartney qui, selon lui, tentait inconsciemment de détruire ses grandes chansons, en particulier Across the Universe et Strawberry Fields Forever. Lennon va jusqu'à refuser de participer à l'enregistrement de Maxwell's Silver Hammer, qu'il qualifie de « chanson pour grands-mères ». Dans une interview à Rolling Stone, parue après la dissolution du groupe, il laisse aller ses rancœurs contre Paul McCartney et Brian Epstein, accusant ce dernier d'avoir sciemment volé le groupe d'une grande partie de ses revenus.
Finalement, John Lennon raconte lui-même son histoire et son cheminement vers le pacifisme dans le pont de Getting Better, sa contribution à la chanson de Paul McCartney (en plus du fameux « can't get no worse » du refrain). Il s'en explique dans l'interview de 1980 pour Playboy : « Tout ce « I used to be cruel to my woman, I beat her and kept her apart from the things that she loved », c'était moi. J'étais cruel avec ma femme et, physiquement, envers toute femme. J'étais un cogneur. Je ne pouvais pas m'exprimer et je cognais. Je me battais avec les hommes et je frappais les femmes. C'est pour cela que je suis constamment branché sur la paix ». Dans cette chanson de 1967, quatrième plage de l'album Sgt. Pepper's Lonely Hearts Club Band, il ajoute d'ailleurs « Man, I was mean but I'm changing my scene and I'm doing the best that I can » (« Mec, j'étais méchant, mais je change de décor et je fais du mieux que je peux »).


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Posté le : 07/12/2013 21:29
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Relations avec les Beatles

Les rapports de John Lennon avec les autres ex-Beatles ont beaucoup varié après leur séparation.
Chaque membre des Beatles a souvent évoqué la très forte amitié qui liait le quatuor, de ses débuts au plus fort de la Beatlemania. Très soudés, et se considérant « dans l'œil du cyclone », créant un océan d'empathie au milieu de la folie qui les entourent en permanence, les Beatles sont même surnommés « le monstre à quatre têtes » au début des années 1960. Ringo Starr a par exemple évoqué « une incroyable intimité, rien que quatre types qui s'aimaient les uns les autres. C'était sensationnel ». Depuis le départ aussi, une très forte complicité lie John Lennon à Paul McCartney, son partenaire d'écriture, son alter ego, qui explique : « Le fait est que nous sommes vraiment la même personne. Nous sommes juste les quatre parties du même tout ».
Après la dissolution du groupe, les relations de Lennon varient grandement avec les différents membres. Seul Ringo Starr conserve continuellement de bonnes relations avec lui. Il lui compose même certaines chansons durant sa période de tension avec Yoko Onof 34. De même, il participe, comme Harrison et McCartney, au troisième album de Starr, Ringo. Cependant, si les quatre Beatles participent à l'album, ils ne sont à aucun moment tous réunis.
John et George Harrison conservent de bonnes relations jusqu'au départ de Lennon pour les États-Unis. Lorsque Harrison part en tournée à New York, Lennon accepte de le rejoindre sur scène. Cependant, leurs relations se tendent lorsque Lennon ne se présente pas à la réunion qui doit légalement dissoudre le groupe. De même, lorsqu'en 1980, Harrison publie son autobiographie I Me Mine, Lennon s'exaspère de ne pas y être cité et n'hésite pas à lancer quelques piques à ce sujet durant une interview de Playboy.
Mais c'est avec Paul McCartney que les relations se tendent le plus. Dans son album Imagine, Lennon lance une violente chanson à son encontre, How Do You Sleep? (en réponse à la chanson Too Many People de Paul), dans laquelle il attaque violemment son ami pour son conformisme, prétend qu'il n'a rien fait à part Yesterday et chante : « Those freaks was right when they said you was dead » (« Ces mabouls avaient raison de dire que tu étais mort », une référence à la rumeur sur la mort de McCartney lancée en 1969). Par la suite, Lennon déclare cependant s'être plus attaqué à lui-même qu'à Paul. Leurs relations se réchauffent en 1974 et, en 1975, McCartney raconte que la dernière fois qu'ils se sont retrouvés ensemble chez Lennon, ils ont regardé l'émission Saturday Night Live, dans lequel Lorne Michaels proposait de réunir le groupe pour 3 000 dollars. Dans son interview à Playboy, Lennon raconte que, sur le moment, ils ont envisagé de se rendre aux studios de télévision pour faire une blague, mais qu'ils étaient trop fatigués. Le résultat a été imaginé dans le téléfilm Two of Us, sorti en 2000.
Après l'assassinat de Lennon, McCartney est sous le choc : sa dernière tentative de réconciliation s'était soldée par un échec, John le mettant littéralement à la porte. Cependant, peu avant sa mort, Lennon avait déclaré : « Je n'ai jamais demandé qu'à deux personnes d'être mes partenaires de travail ; l'une était Paul McCartney, et l'autre Yoko Ono. Pas mal, non ? » Par la suite, McCartney rend plusieurs fois hommage à son ami, en chanson. En 1982, il compose Here Today en son honneur, parue sur Tug of War, le premier album qu'il publie après la mort de Lennon. McCartney lui rend aussi hommage en concert ; à partir de 2008, il reprend sur scène A Day in the Life et Give Peace a Chance.
C'est l'intéressé qui résume le mieux ses rapports avec les autres membres du groupe : lorsqu'on lui demande, en 1980, si ceux-ci sont ses pires ennemis ou ses meilleurs amis, Lennon répond que ce ne sont ni l'un ni l'autre, et qu'il n'en a vu aucun depuis un certain temps. Il déclare également : « Je continue à adorer ces mecs. Les Beatles, c'est fini, mais John, Paul, George et Ringo, ça continue.

Idéaux et polémiques Engagement pacifiste et politique

Lennon et Ono enregistrent Give Peace a Chance lors du bed-in de Montréal.
Si les idées pacifistes de Lennon sont déjà visibles dans le film How I Won the War, sorti en 1967, il n'écrit sa première chanson ouvertement politique que l'année suivante : Revolution, publiée en single avec les Beatles. Il y indique en substance sa façon de faire la révolution, selon lui davantage une question d'état d'esprit, et en tout cas sans violence. Sa rencontre avec Yoko Ono le pousse à exprimer plus loin ses idées : l'année 1969 le voit s'activer sur tous les fronts médiatiques, accompagné partout par celle qui va devenir son épouse. Dès leur lune de miel à Amsterdam, en mars, Lennon et Ono organisent un « Bed-in for Peace » dans leur chambre d'hôtel où, en pyjama dans leur lit, ils reçoivent des journalistes pendant une semaine, pour promouvoir la paix dans le monde, obtenant ainsi une visibilité mondiale. Les Lennon organisent alors un deuxième bed-in en juin, à Montréal ; ils ont en effet dû renoncer à leur premier choix, les États-Unis, car Lennon y est interdit d'accès. Au Canada, Lennon et ses amis enregistrent Give Peace a Chance dans leur chambre d'hôtel, le 1er juin 1969. La chanson est reprise par des manifestants opposés à la guerre, à Washington D.C., le 15 octobre suivant : Lennon, qui suit les événements depuis chez lui à Londres, décrit cette journée comme « l'une des plus belles de sa vie ».
Toujours en chanson, Lennon se propose de soutenir la candidature de Timothy Leary, « le Pape du LSD », au poste de gouverneur de Californie, en composant Come Together, en accord avec le thème de la campagne de Leary (« come together, join the party »). Cependant, il décide finalement de garder la chanson et l'enregistre avec les Beatles pour la publier en single. À la fin du mois de novembre 1969, John pousse son engagement jusqu'à renvoyer son insigne de membre de l'Empire britannique, alors détenu par sa tante « Mimi » Smith, à la reine d'Angleterre, en signe de protestation contre certains engagements de l'armée britannique. Si certains y voient une manœuvre publicitaire, Lennon reçoit, dans cette affaire, le soutien du philosophe Bertrand Russelle 21. Il se permet même une petite pique à destination de la reine, dans un mot accompagnant sa médaille : « Votre Majesté, je renvoie mon MBE pour protester contre l'engagement de la Grande-Bretagne dans le conflit Nigeria-Biafra, contre notre soutien des États-Unis au Viêt Nam, et contre les mauvaises ventes de Cold Turkey. Avec amour, John Lennon ». En décembre, Lennon et Ono lancent la campagne War Is Over (« la guerre est finie ») : le couple diffuse, en plusieurs langues et dans le monde entier, le message « La guerre est finie… si vous le voulez. Joyeux Noël, John et Yoko ». Le même mois, le couple Lennon participe à une manifestation dédiée à James Hanratty, présumé exécuté par erreur en 1962.
Lennon s'engage également aux côtés d'autres activistes et se radicalise progressivement. Au mois de janvier 1970, il se rase la tête et vend ses cheveux aux enchères pour soutenir Michael X, activiste et révolutionnaire noir de Londres. Le mois suivant, Lennon apparaît les cheveux courts dans l'émission Top of the Pops, où il interprète son nouveau single, Instant Karma!, lui aussi véhiculant un message de paix. L'année suivante, il se lie d'amitié avec Jerry Rubin et Abbie Hoffman, fondateurs du Youth International Party, mouvement de gauche anti-guerre et anti-raciste ; Lennon accepte ainsi de donner un concert de soutien lorsque des détenus noirs sont abattus au cours d'émeutes en prison. Le mois suivant, lorsque le poète John Sinclair est arrêté pour avoir vendu deux joints de marijuana à un policier sous couverture, Lennon lui dédie une chanson et participe à un concert de soutien, le 10 décembre 1971. Il apparaît sur scène aux côtés de Yoko Ono, Phil Ochs, Stevie Wonder et d'activistes pacifistes. Sinclair est libéré trois jours plus tard. C'est à l'occasion de ce concert que le FBI commence à s'intéresser au cas de Lennon, des agents dissimulés dans la foule ayant enregistré tout ce qui s'y passait. En 1972, soit l'année suivante, Lennon écrit la chanson Angela pour soutenir la campagne visant à faire libérer Angela Davis, activiste proche des Black Panthers.
Un ancien agent du MI5, David Shayler, a également déclaré que Lennon avait donné de l'argent à l'Irish Republican Army, à la suite du Bloody Sunday. Choqué par l'événement, le chanteur a en effet expliqué qu'il préférait être du côté de l'IRA plutôt que de celui de l'armée britannique. Lennon écrit deux chansons en référence à cet épisode : The Luck of the Irish et Sunday Bloody Sunday (où il exprime son soutien aux catholiques, parues sur l'album Some Time in New York City en 1972. Cette année-là, Lennon aurait également financé le Workers' Revolutionary Party, parti trotskiste britannique. Les dons du chanteur à l'IRA et au WRP s'élèveraient au total à 45 000 livres. Ces informations, révélées seulement en 2000 dans la presse, ont été fermement démenties par Yoko Ono.

Tentative d'expulsion des États-Unis

En 1972, craignant que les activités pacifistes et le soutien de Lennon au démocrate George McGovern ne coûtent sa réélection à Richard Nixon, le gouvernement américain tente de chasser le chanteur du pays. En effet, en février, John Lennon est cité dans un rapport confidentiel de la Commission à la sécurité intérieure, au sujet de militants de gauche en pleine campagne anti-Nixon : « Ces gauchistes, notamment Rennie Davis, déjà arrêté pour des participations à des actions de ce type lors du rassemblement du parti démocrate à Chicago en 1968, prévoient d'utiliser John Lennon afin de recruter le plus de gens possible ». En conséquence, Nixon lui-même aurait personnellement demandé à ce que Lennon soit désormais surveillé. De plus, le sénateur Strom Thurmond considérait que « l'expulsion pouvait être une contre-mesure stratégique » contre Lennon. Par ailleurs, certaines chansons du musicien sont interdites et il est constamment suivi, selon ses dires, par des agents du FBI, qui ne cherchent même pas à se cacher : « J'ouvrais ma porte, et hop ! Il y avait un gars en faction de l'autre côté de la rue. Ils me suivaient partout, tout le temps ! Et surtout, ils tenaient à ce que je m'en rende compte ! »
Les procédures pour l'expulser débutent le mois suivant, se fondant sur un délit de possession de cannabis datant de 1968, alors que Lennon résidait encore à Londres. S'ensuivent quatre ans de procès. Le 16 mars 1972, Lennon reçoit son ordre d'expulsion du territoire américain. Toutefois, il parvient à rester sur le sol américain, grâce à son avocat Leon Wildes et au soutien de nombreuses personnalités, via une pétition signée entre autres par Bob Dylan, Fred Astaire et même John Lindsay, alors maire de New York. Les problèmes de Lennon avec l'administration américaine ne l'empêchent pas de continuer son action. Il participe ainsi, en mai, à une manifestation pacifiste à Manhattan. En juin, il publie un nouvel album, Some Time in New York City, de loin son disque le plus engagé politiquement.
Le 23 mars 1973, Lennon est à nouveau prié de quitter le pays dans les soixante jours. Ono et lui répondent, le 1er avril, par un discours exprimant leur volonté de créer un état conceptuel, sans frontières, ni territoire, ni passeport, mais uniquement un peuple : Nutopia. Cette « Nouvelle Utopie » (la première était celle de Thomas More, dans son livre L'Utopie) a pour hymne national un silence de quelques secondes, et tous ses citoyens en sont ambassadeurs. Cependant, le concept ne prend pas auprès du public et tombe dans l'oubli. Le 27 juin, le couple apparaît aux audiences du procès du scandale du Watergate.
Par la suite, les successeurs de Nixon — Gerald Ford, puis Jimmy Carter — se montrent moins impliqués dans le combat contre Lennon ; ce dernier est même présent au gala d'investiture de Carter. Finalement, il reçoit sa carte de résident permanent en juillet 1976, avec la possibilité de devenir citoyen américain après cinq ansi. Le récit de ces événements a fait l'objet d'un documentaire, Les U.S.A. contre John Lennon, sorti en 2006.

Œuvre

Musique Chant

Si John Lennon chante une grande partie du répertoire des Beatles, il n'en déteste pas moins sa voix. George Martin se rappelle qu'« il avait un dégoût inné pour sa propre voix, que je n'ai jamais compris. Il me disait toujours de faire quelque chose de sa voix, mettre quelque chose par-dessus, la rendre différente ». De fait, le producteur effectue régulièrement des retouches ou des corrections pour satisfaire le chanteur. Lennon est toutefois capable de performances vocales spectaculaires. Ainsi, enrhumé lors de l'enregistrement de l'album Please Please Me, bouclé en douze heures d'affilée, il préserve sa voix jusqu'au dernier moment, avant de hurler sur Twist and Shout, tout en étant conscient qu'il s'abîme la voix pour les jours qui suivent31. On voit aussi, dans la série vidéo Anthology, George Martin jouer la bande de la première prise d'A Day in the Life, sans aucun artifice, et s'émouvoir : « Écoutez la voix de John ! Elle me donne des frissons à chaque fois que je l'écoute ! » Mais surtout, du début à la fin du groupe, la complémentarité des voix de John Lennon et de Paul McCartney, l'expressivité, la justesse, la finesse et le timbre de leurs harmonies, sont pour beaucoup dans le succès des Beatles.
Avec les débuts de sa carrière solo, Lennon compose davantage de ballades comme Imagine, sur lesquelles sa voix s'illustre de façon plus douce que sur les premiers rocks des Beatles. Au début des années 1970, le début de sa thérapie du cri primal a des effets qui se ressentent sur les chansons de l'album John Lennon/Plastic Ono Band, comme Mother ou I Found Out, où il hurle littéralement. Mais il avait déjà été l'auteur de performances aussi extrêmes avant d'entamer cette thérapie : un an plus tôt, sur Cold Turkey, il explore les limites de sa voix pour rendre compte des affres du sevrage, expliquant avoir été inspiré par Yoko Ono.

Instruments

Le premier instrument dont Lennon apprend à jouer est l'harmonica. Son oncle George Smith lui en offre un dans son enfance et lui apprend à en jouer. L'instrument revient beaucoup dans les premières prestations des Beatles à Hambourg et au Cavern Club, et devient un effet récurrent de leurs premiers enregistrements, revenant ainsi sur plusieurs singles tels que Love Me Do, Please Please Me ou From Me to You. Lennon abandonne par la suite cet instrument, qu'il utilise pour la dernière fois en studio sur I'm a Loser : il considère que l'effet créé est désormais sans surprise.
L'instrument par excellence de John Lennon est la guitare, à laquelle il est initié dans sa jeunesse par sa mère Julia, qui lui enseigne tout d'abord le banjo. Sur la plupart des titres des Beatles, il tient ainsi la guitare rythmique, tandis que George Harrison est guitariste solo. S'il utilise une guitare acoustique avec les Quarrymen, il utilise majoritairement des guitares électriques avec les Beatles. L'une d'entre elles, sa Rickenbacker 325, est devenue emblématique, et a été reproduite comme contrôleur de jeu pour The Beatles: Rock Band, sorti en 2009. Il a aussi rendu célèbre un autre modèle de guitare, l'Epiphone Casino, notamment utilisée dans les clips de Hey Jude et Revolution en 1968, ainsi que lors du concert sur le toit d'Apple en 1969. Lennon joue de très rares fois de la basse, notamment sur les titres Helter Skelter, Let It Be et The Long and Winding Road, dans les cas où Paul McCartney est au piano ou à la guitare électrique. Il est aussi amené à jouer de l'orgue, comme dans la séquence de The Night Before du film Help!, ou lors du concert au Shea Stadium de New York en 1965 pour l'interprétation de I'm Down.
Durant sa carrière solo, Lennon montre également un certain talent pour le piano, instrument déjà utilisé lors de séances de composition avec Paul McCartney, par exemple pour I Want to Hold Your Hand née d'une improvisation au piano. Le titre souvent considéré comme le plus emblématique de Lennon en solo, Imagine, est aussi joué au piano. Durant cette époque, Lennon s'essaie également à divers bricolages sonores avec Yoko Ono, aboutissant à des morceaux d'avant-garde et des albums de musique expérimentale tels que Two Virgins. Il en est de même au sein des Beatles, où Lennon, s'il n'est pas le premier à s'intéresser à l'avant-garde, est le premier à placer un morceau du genre sur un album, le Revolution 9 de l'« album blanc ».

Écriture et art Auteur-compositeur
Lennon/McCartney.

Le tandem Lennon/McCartney est à l'origine de la majorité des succès des Beatles.
Durant la carrière des Beatles, Lennon signe toutes ses chansons de la marque Lennon/McCartney, son partenaire faisant de même, qu'une chanson ait été écrite en collaboration ou non. Formé à la suite de la rencontre des deux musiciens dès 1957, le duo écrit ses premières chansons lors de sessions chez Paul ou à « Mendips ». Il n'est pas rare que l'un ait un titre en tête, auquel cas l'autre rajoute les couplets, compose un pont ou un solo. Leurs premiers hits internationaux, From Me to You, She Loves You ou I Want to Hold Your Hand, sont quant à eux écrits en totale collaboration. Les compositions de ce type sont plus fréquentes au début de leur carrière. Dans le cas où l'idée de départ vient de Paul McCartney, Lennon apporte souvent un contrepoint à l'optimisme des chansons de son partenaire ; ainsi ajoute-t-il une touche de tristesse ou d'impatience à We Can Work It Out et Michelle. Sur le contenu des chansons, Lennon a généralement plus tendance à parler de lui-même, là où McCartney a davantage de facilités à imaginer les situations. Parmi ses influences en termes d'écriture, Lennon cite volontiers Bob Dylan, dont les textes l'ont poussé vers plus d'introspection et d'analyse de ses propres sentiments.
Progressivement, John et Paul préfèrent composer séparément, ce qui ne les empêche pas de s'aider et de compléter leurs chansons. En 1967, McCartney ajoute ainsi une transition au sein de A Day in the Life de Lennon, tandis qu'ils élaborent ensemble With a Little Help from My Friends. De même, I've Got a Feeling est un mélange de chansons inachevées de chacun. Par ailleurs, si McCartney écrit les chansons les plus populaires du groupe, Hey Jude, Yesterday, c'est Lennon qui est à l'origine des compositions les plus abouties sur le plan musical, Strawberry Fields Forever, I Am the Walrus.
Après la fin du groupe, Lennon reconnaît volontiers avoir écrit quelques chansons « médiocres » dans un but plutôt alimentaire, comme Little Child ou Any Time at All. Avec le temps, il écrit des chansons plus personnelles ; I'm a Loser décrit ainsi ses sentiments du moment. De même, il compose Nowhere Man alors qu'il se sent déprimé, et « homme de nulle part », et In My Life, où, devenu une star planétaire à 25 ans, il se retourne avec nostalgie sur son passé. Il lui arrive également d'exprimer ses craintes quant à sa vie sentimentale, dans Run for Your Life, où il menace sa femme de la tuer en cas d'adultère, un acte dont il ne se prive pourtant pas en tournées, ou Don't Let Me Down, cri déchirant de Lennon à Yoko Ono, l'incitant à rester auprès de lui. Par ailleurs, il compose, à partir de 1966, des chansons aux tonalités psychédélique et aux textes remplis de non-sens. D'autres créations, comme I Want You, She's So Heavy ou You Know My Name, Look Up the Number sont plus minimalistes dans leur texte.
Si, au sein des Beatles, John Lennon ne s'est permis qu'une seule chanson politique, Revolution, il lance sa carrière solo avec Give Peace a Chance, un titre à vocation contestataire et pacifiste. Son engagement politique émaille ainsi toute sa discographie en solo, avec des hymnes tels Power to the People, Imagine, et Working Class Hero, ou encore des chansons de soutien à diverses causes. Dès son premier album, John Lennon/Plastic Ono Band, Lennon tourne la page des Beatles, en les citant, sur la chanson God, parmi les symboles auxquels il ne croit plus. Les textes de l'album contiennent déjà les thèmes qui lui seront chers par la suite, l'étude de soi-même et de ses doutes, et sa relation avec Yoko Ono, à qui il consacre régulièrement des chansons. Il s'essaie également à d'autres façons d'écrire, moins conventionnelles : les « chansons journalistiques », écrites à la va-vite, sur l'album Some Time in New York City ; les berceuses Beautiful Boy, à destination de son fils Sean, ou les chants de Noël Happy Xmas War Is Over. Mûri, Lennon s'inspire de ses lectures : ainsi Mind Games est une référence à un livre de psychologie traitant de l'élévation de conscience. De même, il explore le féminisme, sous l'influence de Ono, via Woman Is the Nigger of the World et surtout Woman, qu'il écrit après avoir lu notamment The First Sex d'Elizabeth Gould Davis. Lennon se laisse aussi volontiers aller à la nostalgie, mais règle aussi ses comptes, parfois durement, avec Paul McCartney, How Do You Sleep?, avant de se retourner contre Allen Klein, Steel and Glass. Enfin, il n'oublie pas ses racines rock 'n' roll et compose encore quelques titres dans ce style, comme It's So Hard, qu'il enregistre avec le saxophoniste renommé King Curtisi.

Écrivain et artiste

John Lennon commence à écrire et dessiner de façon créative assez tôt, à la suite des incitations de son oncle. Il rassemble ses histoires, ses poèmes, ses bandes dessinées et ses caricatures dans un cahier d'exercices de son école, qu'il baptise le Daily Howl, et qu'il montre à ses amis pour les amuser. L'ensemble est truffé de jeux de mots, les dessins qu'il crée représentent souvent des personnes handicapées — pour lesquelles John éprouve une certaine fascination, voire, d'après George Harrison, de la peur — et les histoires qu'il raconte sont satiriques à souhait. En 1964, Lennon publie son premier ouvrage, In His Own Write En flagrant délire, un recueil de dessins, de poèmes et de courtes histoires pleines d'humour et de non-sens, dont certaines sont reprises du Daily Howl. « C'est ma forme d'humour. Je masquais mes sentiments derrière du charabia. » Par exemple, il joue sur la sonorité des mots, à l'image du titre du livre, In His Own « Write », au lieu de « right » ou encore son texte introductif : « I was bored on the 9th of Octover 1940 » bored au lieu de born, ce qui donne « Je me suis ennuyé le… » au lieu de « Je suis né le… » ; Octover au lieu de October. Le livre est apprécié par la critique, ce qui surprend son auteur : « À mon grand étonnement, les critiques l'ont aimé. Je ne pensais pas que le livre serait ne serait-ce que critiqué. Je ne pensais pas que les gens accepteraient le livre comme ils l'ont fait. Pour dire vrai, ils l'ont considéré plus sérieusement que je l'ai fait, pour ma part. Tout a commencé comme une blague pour moi ».
Suite au succès du premier, Lennon publie un second ouvrage, A Spaniard in the Works, Un glaçon dans le vent, en 1965. Le livre contient notamment une histoire sur Sherlock Holmes, qu'il déclare être la chose la plus longue qu'il ait jamais écrite. Dans sa façon de travailler, Lennon avoue être chaotique et dissipé : « Mon esprit ne s'attarde pas longtemps sur le même sujet. J'oublie qui j'ai mis en scène, je me perds, j'en ai marre et ça m'ennuie. C'est pour ça que je tue généralement tout le monde. Je les ai tous tués dans le premier livre mais, dans le deuxième, j'ai essayé de ne pas le faire, j'ai essayé de progresser. » Lennon reste par ailleurs très influencé par Lewis Carroll et Ronald Searle et nourrit, à l'époque, l'ambition d'écrire un livre pour enfants. Un glaçon dans le vent se vend cependant moins bien que le premier.
Ces deux livres inspirent une pièce de théâtre, The John Lennon Play: In His Own Write, mise en scène en 1968. La première représentation de la pièce marque l'une des premières apparitions publiques de Lennon au bras de Yoko Ono. Lorsqu'il se retire de la vie publique pour s'occuper de son fils Sean, Lennon se consacre à nouveau à l'écriture et au dessin. Ces œuvres sont publiées dans différents ouvrages posthumes tels que Skywriting by the Word of Mouth ou encore Real Love: The Drawings for Sean.

Discographie Avec les Beatles

C'est durant l'enregistrement de l'« album blanc » que Lennon commence à s'essayer à la musique expérimentale, avec le titre Revolution.
La discographie de John Lennon est tout d'abord commune avec celle des Beatles, et débute avec le premier album du groupe, Please Please Me en 1963, auquel succède rapidement With The Beatles la même année. Si ces deux albums contiennent un certain nombre de reprises, ils comprennent également les premières chansons signées Lennon/McCartney. Plusieurs albums se succèdent durant la Beatlemania, au rythme effréné de deux albums par an, jusqu'à la sortie en 1965 de Rubber Soul, qui marque un tournant pour le groupe. Il s'agit également du début de la période hippie de Lennon, illustrée par la chanson The Word.
Les deux albums suivants, Revolver, 1966 et Sgt. Pepper's Lonely Hearts Club Band 1967, sont souvent considérés comme l'apogée artistique du groupe. C'est également valable pour Lennon qui compose à cette époque plusieurs de ses chansons les plus appréciées, telles que Strawberry Fields Forever, Lucy in the Sky with Diamonds et I Am the Walrus, aux tonalités psychédéliques. La préparation de l'album blanc marque le début des tensions entre John et Paul McCartney. Lennon compose à cette époque un grand nombre de chansons. L'album est en particulier marqué par Revolution 9, un collage sonore réalisé par John et Yoko Ono, et inséré sur l'album en dépit du désaccord manifeste de McCartney et George Martin. Sur Abbey Road, Lennon compose ce qu'il considère comme l'une de ses chansons préférées, Come Together.

Carrière solo

Article détaillé : Discographie de John Lennon.
John Lennon réalise son premier album hors du groupe en 1968, avec Two Virgins. Il s'agit d'un album de musique expérimentale réalisé avec Yoko Ono, dont la pochette est ornée d'une photographie du couple dénudé. L'album, qui fait scandale, ne connaît qu'un succès relatif. Le premier véritable single solo de Lennon est Give Peace a Chance, enregistré à Montréal en 1969. Après la séparation définitive des Beatles, Lennon réalise en 1970 son premier album, John Lennon/Plastic Ono Band, qui devient l'un de ses albums les plus populaires. Il se caractérise par ses tonalités mélancoliques, Mother, Isolation et parfois belliqueuses, Working Class Hero.
En 1971 sort Imagine, un des albums-phares du chanteur, qu'il décrit comme « Working Class Hero avec du sucre ». L'album contient la chanson du même nom, qui atteint le sommet des classements de nombreux pays et devient avec le temps l'un des plus grands hymnes pacifistes jamais écrits. Au cours des trois années qui suivent, Lennon enregistre encore quatre albums, relativement mineurs, dont Walls and Bridges qui se classe n° 1 aux États-Unis. Il se retire ensuite pendant cinq ans, pour s'occuper de son fils Sean, et revient en 1980 avec Double Fantasy, en très étroite collaboration avec Yoko Ono. Le chanteur est assassiné peu après.
Nombre d'albums paraissent après la mort de Lennon. S'il s'agit surtout de compilations, on trouve également un album studio publié à titre posthume, en 1984, Milk and Honey, et une collection d'inédits publiée en 1986, intitulée Menlove Ave.s 58 Le coffret John Lennon Anthology, sorti en 1998, est un panorama de la carrière solo de l'artiste, contenant un certain nombre de prises inédites.

Filmographie

Comme acteur, en dehors des quatre films dont le groupe est le sujet principal pendant sa carrière, John Lennon joue dans un seul film, en 1967. Après la séparation des Beatles, il produit plusieurs courts-métrages d'avant-garde, avec sa femme Yoko Ono.

Succès des Beatles

Les Beatles dans un extrait de la bande annonce du film Help!. John Lennon est devant, suivi de Paul McCartney et George Harrison.
La première incursion des Fab Four au cinéma date de 1964, avec A Hard Day's Night, réalisé par Richard Lester. Ce documentaire parodique en noir et blanc est supposé montrer comment les Beatles vivent en pleine Beatlemania. Cependant, la représentation de la folie qui les entoure est édulcorée car, en réalité, les quatre Beatles commencent à la vivre de plus en plus difficilement, spécialement Lennon. Celui-ci s'enfonce progressivement dans un mal de vivre, qu'il transpose dans sa chanson Help!h 3, point de départ du film du même nom, de nouveau réalisé par Lester en 1965. Cette fois, le film est en couleurs et l'histoire est totalement fictive : les Beatles sont poursuivis par une secte hindoue qui cherche à récupérer une bague sacrificielle que Ringo porte à son doigt. Tous critiquent le film à sa sortie, se considérant comme relégués dans un rôle secondaire.
En août 1966, la Beatlemania a pris une ampleur effrayante et dangereuse, frustrant les Beatles. Ils décident de mettre un terme aux tournées et arrêtent de jouer en public. Lennon vit mal cet arrêt qui, pour lui, signifie la fin des Beatles. Il tente de trouver une autre alternative et accepte un rôle de soldat dans le film How I Won the War, toujours réalisé par Lester et sorti en 1967. Pendant le tournage, il compose Strawberry Fields Forever, annonciatrice des productions des Beatles de cette année-làh. Après un Sgt. Pepper's Lonely Hearts Club Band au succès retentissant, le groupe, sous la direction de Paul McCartney, se lance dans un film, que ce dernier produira lui-même. Le résultat est Magical Mystery Tour, réalisé avec la collaboration de Bernard Knowles et paru fin 1967. Le film met en scène les Beatles dans un voyage en autobus psychédélique, accompagnés d'un rassemblement hétéroclite d'acteurs choisis au hasard. Le succès n'est pas au rendez-vous ; les critiques descendent le film et même le public est déçu. Les chansons du film, rassemblées sur le double EP Magical Mystery Tour, sont cependant bien accueillies, toutes dans la même veine psychédélique que celles de Sgt. Pepper'sh.

Projets expérimentaux

À la suite de ce premier échec critique et commercial et de sa rencontre avec Yoko Ono, John Lennon essaie de s'aventurer hors du cadre des Beatles et participe, fin 1968, au Rock and Roll Circus, une émission musicale organisée par les Rolling Stones. Auparavant, il aurait dû s'impliquer, avec le groupe, dans le film animé Yellow Submarine, réalisé par George Dunning. Mais les Beatles, se désintéressant du projet, n'y prêtent même pas leurs voix et s'occupent exclusivement de fournir une poignée de chansons, rassemblées par la suite sur l'album du même nom.
Le dernier film de John avec les Beatles constitue le témoignage de la séparation du groupe. Au début de 1969, le groupe doit faire un dernier film pour respecter son contrat avec United Artists, alors qu'il n'a plus la moindre envie de jouer une nouvelle comédieh. On décide donc de les filmer en répétition, pour un concert final sur le toit des bureaux d'Apple44. Cependant, les tensions sont manifestes pendant le tournage et elles transparaissent dans le film. Les Beatles attendent un an avant de le laisser sortir, tant ils sont insatisfaits du résultat. Let It Be, réalisé par Michael Lindsay-Hogg, paraît en 1970, peu avant l'album éponyme. Lors de sa sortie, le groupe s'est déjà séparé.
En 1968, quelque temps avant que les Beatles ne se séparent, Yoko Ono initie Lennon à la réalisation de courts films expérimentaux. Le couple en produit plus d'une trentaine jusqu'en 1972. La plupart consistent en des extraits de concerts filmés et de clips, tandis que d'autres ont un concept bien défini, par exemple, Self-Portrait qui montre le pénis de John en phase d'érection, et Erection, qui présente, en avance rapide, la construction de l'International Hotel de Londres.

Postérité

Héritage Patrimoine

Imagine, la chanson la plus populaire de Lennon, a été composée dans la salle reconstituée sur cette photographie.
Depuis la mort de Lennon, c'est Yoko Ono qui gère son patrimoine. Elle produit ainsi un grand nombre d'albums posthumes du musicien, à partir d'enregistrements inédits. Lorsque à la fin des années 1990, Paul McCartney demande à ce que Yesterday soit créditée « McCartney/Lennon » plutôt que « Lennon/McCartney », sur la compilation 1, Ono refuse. De même, elle s'implique, avec les Beatles encore en vie et l'épouse de George Harrison, dans la production du jeu The Beatles: Rock Band et, de façon générale, dans le devenir des intérêts du groupe. Ono gère également l'image de son mari, ce qui provoque, en 2010, une polémique lorsque Lennon apparaît dans une publicité pour Citroën.
Des objets appartenant au chanteur sont également disputés aux enchères. Ainsi, en 2000, le piano sur lequel il a composé Imagine est acheté par George Michael pour plus de deux millions de livres sterling. De même, en 2007, un collectionneur britannique achète une paire de lunettes ayant appartenu à Lennon, pour une somme tenue secrète. En 2010, le manuscrit de paroles de la chanson A Day in the Life est vendu pour 1,2 million de dollars.
En 2006, le magazine Forbes annonce que Lennon est la quatrième des personnalités décédées les plus riches.

Honneurs posthumes

Plusieurs chansons écrites par Lennon — pour les Beatles comme pour lui-même — ont été reprises, notamment Imagine. De nombreux artistes ont également composé des chansons en son honneur. Par exemple, en 1982, dans l'album Hot Space de Queen, Freddie Mercury lui rend hommage dans la chanson Life Is Real (Song For Lennon). Scarabée, tiré de l'album M&J de Vanessa Paradis rend hommage à la vie de l'artistes. La chanson des Cranberries I Just Shot John Lennon en est également un exemple. De même, la chanson Gosses en cavale de Patrick Bruel évoque l'onde de choc qui a suivi l'annonce de la mort de Lennon. Liam Gallagher, le chanteur du groupe Oasis, considère pour sa part Lennon comme un héros, et a nommé son fils aîné Lennon Gallagher, en hommage au chanteur.
Les chansons de John Lennon connaissent également un grand succès après sa mort, et, en 1999, un sondage de la BBC révèle qu'Imagine est la chanson préférée des britanniques. En 2002, un autre sondage de la même BBC le classe parmi les « 100 plus grands héros britanniques ». Le magazine américain Rolling Stone le classe cinquième « meilleur chanteur de tous les temps », « plus grand artiste de tous les temps », alors que les Beatles arrivent premiers. Selon ce même magazine, deux de ses albums solo, Imagine et John Lennon/Plastic Ono Band, figurent parmi les 500 plus grands albums de tous les temps. Enfin, Lennon figure depuis 1987 au Songwriters Hall of Fame et, depuis 1994, au Rock and Roll Hall of Fames.

Hommages et mémoriaux

Au cinéma

Plusieurs films ont été réalisés sur Lennon après sa mort. Ainsi, un téléfilm, Two of Us, romance une rencontre entre Lennon et McCartney à New York, après la séparation des Beatless. Plusieurs films reprennent également l'assassinat de John Lennon : The Killing of John Lennon et Chapitre 27, tous deux sortis en décembre 2007. Dans ce dernier film, Lennon est incarné par Mark Lindsay Chapman, homonyme de son assassins. En 2009, les débuts de Lennon au sein des Quarrymen sont relatés dans le film Nowhere Boy, dont la sortie américaine est prévue pour célébrer le 70e anniversaire du chanteur, en octobre 2010 79. Des documentaires ont également été réalisés sur le chanteur, tels que Imagine: John Lennon, en 1988, composé d'images d'archives et d'extraits d'interviews et Les U.S.A. contre John Lennon en 2006, qui raconte les tentatives d'expulsion menées par Richard Nixon dans les années 1970.

Mémoriaux

Le mur " Lennon " de Prague

En 1985, le mémorial Strawberry Fields est inauguré au Central Park de New York, à proximité du Dakota Building. Il est le théâtre de rassemblements réguliers pour commémorer les anniversaires de l'artistes .
Un astéroïde découvert en 1983 par l'astronome Brian A. Skiff est baptisé (4147) Lennon en son honneur.
En 2002, l'aéroport de Liverpool, rénové, a été rebaptisé John Lennon Liverpool Airport. Une statue de John, en bronze, est installée dans le hall d'enregistrement tandis que la devise « above us only sky » tirée des paroles d'Imagine est peinte au plafond. À l'extérieur, un Yellow Submarine géant accueille les automobilistes.
Depuis le milieu des années 1980, un mur de la ville de Prague continue d'être couvert de graffitis en son hommage et est devenu le mur Lennons.
Le parc John Lennon ou Parque John Lennon est un parc public du district de Vedado de La Havane à Cuba. Sur l'un des bancs du parc se trouve une statue de John Lennon, elle fut inaugurée le 8 décembre 2000 par le président Fidel Castro. Une inscription près des pieds du banc nous dit : « Dirás que soy un soñador pero no soy el único, John Lennon », ce qui est une traduction des paroles de la chanson Imagine « Tu peux dire que je suis un rêveur, mais je ne suis pas le seul ».
En 2007, près de la capitale islandaise Reykjavik, a été inaugurée l'Imagine Peace Tower, une tour qui projette un rayon lumineux en direction du ciel, chaque année, entre le 9 octobre et le 8 décembre.
Des expositions lui ont aussi été consacrées, dont John Lennon Unfinished Music, du 20 octobre au 25 juin 2006 à la Cité de la musiques 86 et Imagine, la ballade pour la paix de John & Yoko, une exposition temporaire au Musée des beaux-arts de Montréal, du 2 avril au 21 juin 2009.
Un hommage lui est rendu lors de la cérémonie de clôture des Jeux Olympiques de Londres, le 12 août 2012, avec son célèbre Imagine, interprété par une jeune chorale, puis par John Lennon lui-même, apparaissant sur les écrans géants du Stade Olympique.


Liens

http://youtu.be/omQQ0xk0R_c Imagine
http://youtu.be/CEKdIWZwJV4 Milk and honey
http://youtu.be/ftGvaFEXXhs Shaved fish
http://youtu.be/AKiy9lu8tbE Walls and bridges
http://youtu.be/UUZQZ_4Zl_M Mind Games
http://www.youtube.com/watch?v=SKQjxq ... L9D677432114EA257&index=6

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Posté le : 07/12/2013 21:23
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Re: Défi thème d'écriture du 9 décembre
Plume de Bronze
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Couscous, si tu n'en veux plus, tu voudrais bien me le prêter ? Il me manque, celui-là, et c'est frustrant de voir sa tête partout sur les paquets de gâteaux.
Et en contrepartie, je garde le secret :)

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– Tu crois encore au Père Noël ?
– Bien sûr que non, c'est pour les petits !
Emily roucoule, le poing sur la bouche. Sima a un petit sourire, une petite moue conspiratrice. Les parents prennent le café de seize heures dans la cuisine, ils rient fort, et dehors la neige bat les murs des maisons.
– Eh ben Audette, elle y croit toujours !
Sima prend un air choqué, puis moqueur, à l'image de son amie de cinq ans.
– C'est vrai ? J'ai entendu sa maman dire à la mienne qu'elle savait, maintenant.
– Non, elle ne sait pas, elle ne veut pas me croire quand je le lui dis. Parce que, elle est persuadée qu'elle a été prise en photographie avec le vrai Père Noël. Tu as vu la photographie ?
– Sur sa table de nuit, une fois.
– Eh ben elle ne veut pas croire que c'est un imposteur, elle pense que c'est le vrai.
Maman pousse doucement la porte de la salle de jeux, un sourire amusé accroché au visage.
– Désolée de vous interrompre, mes petites chéries, mais ta maman est là, Emi.
– Oh... Je peux rester encore cinq minutes ?
Maman sourit toujours, et elle leur laisse croire qu'en insistant encore un tout petit peu, ce sera gagné.
– S'il te plaaaaaaît !
– Bon, cinq minutes. Mais pas une de plus !

En voyant la voiture disparaître dans la neige, une drôle de sensation chatouille le ventre de la petite Sima.
– Maman, pourquoi est-ce qu'il faut mentir ?
Interloquée, Maman se penche sur elle. Le bébé s'est endormi, et papa est au travail, elle est toute à Sima et ses questions.
– Parfois, c'est plus simple que d'expliquer quelque chose de compliqué. Tu comprends ?
– Non.
– Viens ici.
Elle la prend sur ses genoux, les rapproche du feu, et la fillette se blottit contre son large buste.
– Si on disait la vérité... Les gens voudraient comprendre... Les scientifiques chercheraient, et ils trouveraient des explications qui tueraient la magie. Cela pourrait se solder par des émeutes et de la violence, parce que les Hommes, quand ils ont peur, sont dangereux.
– Mais pourquoi est-ce qu'ils auraient peur ? Je n'ai pas peur moi, et je n'ai que cinq ans. Et demi.
Elle ébouriffe les boucles de sa fille, puis, pensive, se perd dans la contemplation des bûches crépitantes.
– Parce que bien souvent, les adultes sont beaucoup moins sages et compréhensifs que les petits enfants, Sima.

Ce soir, c'est Noël. Les cadeaux que Maman et Papa ont déposés sous le sapin restent inaccessibles jusqu'à demain matin. Les cousins, qui sont arrivés hier, pensent que c'est monsieur Noël qui les a déposés. Sima sait, elle, qu'il ne l'a pas fait.
Bien au chaud dans son lit, elle ressent une présence autre que celle du bébé dans la chambre.
Cela la fait sourire. Elle sent plus qu'elle voit la silhouette se pencher sur elle. Chaleureuse, bienfaisante. Tout à coup, son cœur bat plus vite. Un sourire étire inexplicablement ses lèvres, un frisson d'émerveillement la secoue, alors que la magie passe, que tous les petits chagrins s'effacent. À pas feutrés, l'ombre se glisse au-dessus du berceau. Le bébé a un éclat de rire prompt.
Un sourire jusqu'aux oreilles, Sima ferme les paupières. Il n'apporte peut-être pas les jouets sous le sapin, non, mais son cadeau à lui est bien mieux, se dit-elle.

Posté le : 07/12/2013 20:51
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"Quelle est la différence entre un corbeau et un bureau ?"
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Gérard de Villiers
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Le 8 décembre 1929 à Paris naît Gérard Adam De Villiers écrivain, journaliste et éditeur,

auteur français de romans d'espionnage, romans policiers, reportages, souvenirs, mort dans la même ville le 31 octobre 2013 à 83 ans .

Gérard Adam de Villiers est le fils de Jacques Boularan, auteur de théâtre sous le pseudonyme de Jacques Deval, et de Valentine Adam de Villiers. La famille Adam de Villiers est une famille bourgeoise d'apparence noble de l'île de La Réunion.

Diplômé de l'IEP Paris et de l'ESJ Paris, ayant fait la guerre d'Algérie comme officier, il travaille plus tard à Minute, Rivarol, Paris-Presse, France-Dimanche et pour le site Atlantico.
Depuis 1965, il écrit des romans d'espionnage avec pour héros un personnage récurrent : Son Altesse sérénissime le prince Malko Linge, surnommé S.A.S. Outre cette série qui reçoit un très grand succès populaire, 150 millions de livres vendus, il écrit des livres de mémoires : Sabre au clair et pied au plancher, Mes Carnets de grand reporter. On lui doit aussi des livres d'enquête, notamment en 1970 Papillon épinglé où il démystifie le récit prétendument autobiographique d'Henri Charrière, Papillon.
Et, en 2005, une enquête sur l'enlèvement en Irak des journalistes français Christian Chesnot et Georges Malbrunot.
Gérard de Villiers se décrit comme « résolument à droite, libéral, anticommuniste, anti-islamiste, anticommunautariste, antisocialiste », et il déclare avoir été accusé, à tort, de racisme.
Le 30 janvier 2013, Gérard de Villiers, qui est largement ignoré sinon méprisé par la critique littéraire en France, se voit consacrer un long article à la une du New York Times.
Dans cet article, l'auteur, un journaliste confirmé spécialiste des relations internationales, explique la valeur et la fiabilité étonnantes des informations contenues dans les romans de Gérard de Villiers, au point que de nombreux diplomates lisaient ses livres11. Hubert Védrine, interrogé à son sujet déclare : « L'élite française prétend ne pas le lire, mais ils le lisent tous. ».
Le Courrier international a publié une traduction de cet article en février 2013.
Ses livres de la série S.A.S. étaient parmi les favoris de Jacques Chirac.
En août 2013, M, le magazine du Monde consacre sa couverture et publie un long article illustré sur l'auteur de S.A.S. et révèle que Gérard de Villiers a travaillé pour le SDECE qui utilisait S.A.S. pour faire de la désinformation15. Cet article, ainsi que deux autres datés de 2013, sont reproduits à la fin du tome 200 La vengeance du Kremlin.
Il meurt à Paris le 31 octobre 2013 des suites d'un cancer du pancréas. À sa demande, son décès est annoncé sur Twitter par son avocat. Des journalistes et des écrivains lui ont aussitôt rendu hommage comme Renaud Girard, Vladimir Fédorovski, Jean des Cars, Jean-Sébastien Ferjou et Pierre Jovanovic.
Gérard de Villiers s'était marié quatre fois et était le père de deux enfants.

Œuvre

Œuvres littéraires

Il est notamment l'auteur depuis 1965 des romans d'espionnage érotique S.A.S. qui racontent les aventures du prince autrichien Malko Linge, employé par la CIA. Ses romans étaient en phase avec l'actualité de son époque (guerre civile et autres). Ses romans d'espionnage se caractérisent par une forte dose de violence et d'érotisme. Dans la série S.A.S., il emploie souvent l'expression « un ange passe », à tel point que certains lui en attribuent la paternité19.
Article détaillé : S.A.S. (série littéraire).

Scénariste et producteur pour le cinéma

1980 : Brigade mondaine : Vaudou aux Caraïbes de Philippe Monnier
1983 : S.A.S. à San Salvador de Raoul Coutard (scénariste et producteur), mettant en vedette Miles O'Keeffe
1991 : SAS : L'Œil de la veuve (Eye of the Widow) d'Andrew V. McLaglen avec Richard Young qui interprète le personnage de Malko Linge

Éditeur

En tant qu'éditeur et directeur de collections, Gérard de Villiers a publié de nombreux styles de littérature, parmi lesquels des romans généralistes, fantastiques, ou pornographiques. Il s'agit notamment :
série Brigade mondaine : romans policiers de Michel Brice narrant les aventures de Boris Corentin, l'as des as de la Brigade de répression du proxénétisme et de son fidèle subordonné Aimé Brichot ; le premier est un don Juan, le second est père de famille
série L'Aventurier des étoiles de E. C. Tubb
série L'Implacable de Richard Sapir et Warren Murphy
série L'Exécuteur de Don Pendleton
série Blade, Voyageur de l'Infini, romans de science-fiction par un collectif d'auteurs sous le pseudonyme de Jeffrey Lord
série JAG romans de science-fiction dans un monde post-apocalyptique, par un collectif d'auteurs sous le pseudonyme de Zeb Chillicothe
collection Le Cercle, romans érotiques

Liens

http://youtu.be/aG1D6849kPU S.A.S san Salvador
http://youtu.be/KpCU0kkCEYE SAS et les services secrets



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Posté le : 07/12/2013 20:28
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Marie Stuart
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Le 8 Décembre 1542, naît au Palais de Linlithgow, West Lothian,

Écosse, Marie Stuart dite Marie 1ère reine d'ecosse.

Fille de Jacques V d'Ecosse et de Marie de Guise, Elle est tout, d'abord reine de France par son mariage avec François II de France de 1559 à 1560, elle est veuve puis devient en 1565 l'épouse de Henry stuart avec qui elle a un fils le futur Jacques V. Elle succède à Jacques V, précéde Jacques VI et règne sur le trône d'Ecosse du 14 décembre 1542 au 24 Juillet 1567 elle est couronnée le 9 Septembre 1543. Elle est l'héritière présomptive du trône d'Angleterre dont le monarque est Elisabeth 1ère du 17 novembre 1558 au 8 février 1587, date à laquelle elle décapitée sur ordre de sa rivale Elisabeth d'Angleterre.

Marie Ire d’Écosse — également connue dans sa forme gaélique écossaise de « Mairi Ire » ou encore sous le nom de « Marie, reine des Écossais » Mary, Queen of Scots en anglais — née Marie Stuart 8 décembre 1542 et morte le 8 février 1587, était une souveraine du royaume d’Écosse qui fut emprisonnée en Angleterre par sa cousine, la reine Élisabeth Ire d’Angleterre. Après avoir été condamnée pour trahison, elle fut exécutée en 1587.
Fille de Marie de Guise et de Jacques V d’Écosse, elle doit son nom de Stuart à la francisation de la maison Stewart, nom de la branche dynastique de son père.
Marie Stuart fut reine d’Écosse à la mort de son père, quasiment dès sa naissance — elle n'a alors que six jours — du 14 décembre 1542 au 24 juillet 1567. Elle est probablement la plus connue des souverains écossais, en grande partie à cause de son destin tragique qui inspira écrivains, compositeurs et cinéastes. Elle fut aussi reine de France à dix-sept ans (de 1559 à 1560), après l’accession au trône de son époux François II. De fait, en Europe, elle fait partie des rares reines régnantes d’un État donné, à avoir été reines consorts d’un autre État, à l’instar de Marie Ire d’Angleterre qui fut juste avant elle reine consort de l’Espagne dirigée par Philippe II.
Marie se maria trois fois. À 15 ans, elle épousa tout d’abord, le 24 avril 1558 à Paris, François de France, fils de Henri II alors âgé lui de 14 ans qui devint roi de France en 1559 sous le nom de François II. Six ans plus tard, elle épouse en secondes noces à Édimbourg, Henry Stuart, dit « Lord Darnley » et comte de Lennox qui devint par ce mariage duc d’Albany et roi consort d’Écosse. Enfin le 15 mai 1567, elle s’unit à James Hepburn, comte de Bothwell qui devint duc d’Orkney et prince consort d’Écosse.

Naissance

Jacques V d'Écosse et Marie de Guise eurent deux fils, qui moururent peu après leur naissance3, puis une fille, Marie Stuart. Celle-ci naquit le 7 ou 8 décembre 1542 au palais de Linlithgow, West Lothian : bien que le 7 soit inscrit dans le registre officiel du Lothian, le 8 sera conservé comme date officielle de l'anniversaire, peut-être en raison de sa concordance avec la date de l'immaculée conception. L'enfant fut baptisée presque immédiatement à l'église de Saint Michel à Linlithgow.
Le roi, très malade, se trouvait au palais de Falkland lorsqu'un messager lui annonça que la reine avait accouché d'une fille ; il répondit à la nouvelle : « Tout a commencé par une fille, tout finira par une fille », faisant référence à Marjorie Bruce en, l'héritière de Robert Bruce qui avait transmis la couronne à sa famille, et prédisant ainsi un destin tragique à sa fille. Avec la mort du roi Jacques le 13 décembre du choléra, soit une semaine plus tard, de nombreuses rumeurs circulèrent sur la santé de sa fille, quoique infondées. Ainsi, Eustace Chapuys, ambassadeur du Saint-Empire romain germanique, écrivit le 23 que Marie de Guise et sa fille étaient très malades, bien que Sir George Douglas ait constaté le 19 que l'enfant était bien portante.

Etablisssement de la régence.

James Hamilton, comte d'Arran, le plus proche héritier de la couronne, devint Régent d'Écosse, tandis que la garde de l'enfant revenait à sa mère, Marie de Guise. Cependant, « Arran n'avait pas les talents qu'exigeait une aussi haute charge : il était indolent, irrésolu, et se laissait gouverner par ceux qui l'approchaient ».
Ainsi, le cardinal David Beaton, chef du parti catholique, aurait pensé que la nomination d'Arran n'allait pas dans les intérêts du pays en une période de crise et qu'un homme fort était nécessaire. Il lutta donc contre la nomination d'Arran, faisant valoir un testament que le roi aurait signé sur son lit de mort. Ce document, exécuté par le révérend Henry Balfour du diocèse de Dunkeld, partageait la régence entre le Cardinal Beaton, James, comte de Moray, George, 4e comte de Huntly et Archibald Campbell, 5e comte d'Argyll.
La lutte entre Arran et Beaton porta sur la nature du document, accusé d'être un faux. Cela aurait pu se vérifier en faisant appel aux témoins cités sur le testament, mais certains d'entre eux étaient particulièrement hostiles à Beaton, comme William Kirkcaldy of Grange qui fut en partie responsable du meurtre du cardinal en 1546. Par ailleurs, ce testament répartit la régence sans même y inclure Arran : Henri VIII d'Angleterre fait ainsi dire à Arran, par l'intermédiaire de son secrétaire d'État Ralph Sadler : « pouvez-vous penser que vous devriez continuer comme gouverneur quand d'autres partis, d'après un testament avec vous, ou plutôt sans vous, devraient avoir autorité ».
Finalement, le 3 janvier, Arran fut proclamé Régent et le cardinal fut arrêté le 28 janvier alors même qu'il siégeait au conseil, puis conduit au Palais de Dalkeith et transféré au château de Blackness, à la suite de quoi « les églises furent fermées et les prêtres refusèrent d'administrer les sacrements et d'enterrer les morts »

Projets d'union entre l'Écosse et l'Angleterre.

Dans le même temps, Henri VIII envisageait une nouvelle approche destinée à unir les couronnes d'Écosse et d'Angleterre ; plutôt que de prendre l'Écosse par les armes comme du temps du roi Jacques V, il entendait unir son fils Édouard à Marie Stuart. Pour mener à bien ce projet, il disposait d'un avantage conféré par sa victoire à la bataille de Solway Moss : de nombreux nobles écossais étant restés prisonniers d'Henri, ces derniers furent contraints à demander publiquement que Marie soit confiée à Henri et la principale forteresse transférée sous sa garde.
Parmi ces nobles, on compte Gilbert, 3e Comte de Cassilis, Alexander, 5e Comte de Glencairn, James, 6ème Lord Somerville, Patrick, Lord Gray, Robert, 4e Lord Maxwell, Laurence, Lord Oliphant et Malcolm, 3e Lord Fleming. Les deux autres principaux agents d'Henri en Écosse étaient Archibald Douglas, comte d'Angus, et son frère George Douglas. Toutefois, George Douglas joua un double rôle, faisant son possible pour faire vaciller la politique d'Henri en obtenant notamment, le 18 janvier, une lettre du régent Arran pour Henri, dans laquelle le régent exprimait son désir de forger de nouvelles relations avec l'Angleterre, mettant l'accent sur une approche diplomatique au moment même où Henri ordonnait la prise de la forteresse et de Marie.

Ascendance de Marie Stuart

Le Traité de Greenwich et le Rough Wooing 1543-1548

Couronnement de Marie Stuart

Le cardinal David Beaton, meneur du parti catholique en Écosse, et le principal opposant à Henri VIII d'Angleterre.
Le cardinal Beaton fut transféré à son propre château de St-Andrews, où il restait en théorie confiné ; son pouvoir sur la scène politique demeura malgré tout intact sinon renforcé. Avec l'appui du parti français, il fit rentrer le comte de Lennox de France, le présentant comme l'héritier de la couronne face à Arran, et disposant ainsi d'un moyen de pression supplémentaire. Arran, n'ayant aucune confiance en Beaton, se trouva dans une position délicate ; il ne pouvait plus en effet continuer de soutenir le protestantisme sans dépendre pleinement de l'aide d'Henri, dont les vues sur l'Écosse étaient claires, et ne pouvait non plus appeler la France à son secours sans l'aide du cardinal.
Cependant, Beaton ne fit aucune objection ouverte aux négociations de mariage entre Marie Stuart et le fils d'Henri. Ainsi, le 1er juillet 1543 le traité de Greenwich, qui promettait Marie à Édouard, fut signé, Henri y étant invité sur les conseils de son secrétaire d'État Ralph Sadler. Ce traité satisfaisait l'essentiel des demandes des Écossais, au premier plan desquelles figuraient le fait que Marie resterait en Écosse jusqu'à son dixième anniversaire et que son pays conserverait ses lois propres. Cependant, Henri n'entendait pas respecter ce traité, pas plus qu'il ne pouvait s'accommoder du cardinal.
Beaton rassembla donc six à sept mille de ses partisans à Stirling le 26 juillet, et marcha le jour suivant sur Linlithgow où se trouvait Marie. Le cardinal ne souhaitait pas une révolte, ni renverser le régent ou s'opposer à la ratification du traité : il demandait que la sécurité de l'enfant et de sa mère soit assurée en la transférant au château de Stirling, sous la protection de quatre gardiens, les lords Graham, Lindsay, Erskine et Livingstone. La position d'Arran devenant intenable face à Henri qui entendait prendre l'enfant de force, Arran sortit à cheval d'Édimbourg et rencontra Beaton.
Ensemble, ils se rendirent à Stirling, où Marie de Guise et sa fille furent transférées sous l'escorte de 2 500 cavaliers et d'un millier de fantassins.
Le 8 septembre, Arran retourna au sein de l'Église catholique, recevant l'absolution du cardinal. Le lendemain, Marie Stuart fut couronnée dans la chapelle du château de Stirling par le cardinal Beaton ; Arran portait la couronne, Lennox le sceptre et le comte d'Argyll l'épée de l'État.

Genèse du Rough Wooing

Apprenant la réconciliation d'Arran avec le Cardinal, Henri commença alors une politique guerrière connue sous le nom de rough wooing. Il suggéra tout d'abord un raid sur Édimbourg au duc de Suffolk, mais ce projet fut reporté à l'automne par George Douglas. Le 23 septembre, le Cardinal se plaignit à Sadler d'une violation du traité puisque Henri avait, quelques mois plus tôt, saisi des navires écossais naviguant vers la France. De plus, le Cardinal déclara que par le refus d'Henri de ratifier le traité, celui-ci cessait de prendre effet sur l'Écosse. Ces deux raisons ne signifient pas qu'il y avait une faute exclusive de l'Angleterre dans ses engagements, puisque les Écossais n'avaient pas non plus respecté leur part en ne renvoyant pas les otages promis à Henri : cela marque une rupture volontaire du traité, et un changement de politique.
Ce changement se traduisit de façon immédiate sur l'Écosse : le parlement renouvela l'alliance avec la France, le Cardinal fut confirmé dans sa charge de Lord High Chancellor, et les nobles Angus et Cassilis, qui soutenaient auparavant Henri, signèrent un document dans lequel ils soutenaient Arran contre l'Angleterre et défendaient l'église catholique. Par ailleurs, ces évènements marquent un tournant dans ce qui allait être les éléments essentiels de la vie de Marie : elle serait sous l'influence française et catholique au lieu d'anglaise et protestante.
Lennox et Glencairn furent poussés par Henri à prendre les armes contre Arran mais furent défaits le 26 mai vers Glasgow ; Glencairn se réfugia au château de Dumbarton tandis que Lennox fuyait en Angleterre. Cependant, George Douglas continuait de mener double jeu ; afin de pacifier Henri, il se vanta d'être l'instigateur de la convention des nobles ayant abouti à retirer à Arran sa charge de régent. La raison invoquée fut qu'Arran, sur les conseils du Cardinal, avait brisé la paix et le contrat de mariage, aboutissant donc à la situation délicate dans laquelle le pays se trouvait. Cette convention renversait également le Cardinal, qui avait perdu la confiance de la reine-douairière. En effet, celle-ci comptait sur le Cardinal pour défendre les intérêts de Marie, contrairement à Arran qui tentait de la marier à son fils, mais, à la suite de la réconciliation du Cardinal et d'Arran, ils se trouvèrent tous deux d'accord afin de marier Marie au fils d'Arran.

Nouvelle répartition des alliances.

La reine-douairière s'engagea ainsi dans une nouvelle alliance avec Angus, qui fut promu lieutenant-général au sud du Forth. Le 12 décembre, Angus et son frère Sir George furent pardonnés de leurs trahisons passées : Henri perdit alors foi en eux comme agents de l'Angleterre, et accorda à Ralph Eure toutes les terres qu'il pourrait conquérir sur Angus, ce qui conduit à la bataille d'Ancrum Moor le 27 février 1545. Par la suite, l'Écosse reçut des renforts français, 3000 fantassins et 500 cavaliers, mais les Douglas tentèrent de renouer avec leur double jeu et laissèrent Henri dévaster le sud de l'Écosse, soit 43 villages et 16 places fortes en ruine, pensant que cela effrayerait les Écossais et qu'ils se montreraient plus favorables à un traité de mariage.
Finalement, les principaux acteurs sont renouvelés : le cardinal fut assassiné le 29 mai 1546, et Henri mourut le 28 juin 1547. François Ier de France décéda le 31 mars, laissant le trône à son fils Henri II de France. Opposant plus vigoureux que son père aux Anglais, Henri II se trouvait en outre sous l'influence des frères François, et Charles de Guise.
Leur nièce Marie Stuart devint un objet de mariage clair avec le dauphin de France, François II. Henri Clutin, seigneur d'Oysel et de Villeparisis fut dépêché en Écosse en tant qu'ambassadeur de France pour confirmer l'alliance entre les deux pays et, comme signe de bonne volonté du roi de France, des galères furent envoyées pour capturer le château de St Andrews, où les meurtriers du cardinal Beaton s'étaient retranchés. Un résultat inattendu de la prise du château fut le registre d'Henry Balnaves : ancien secrétaire du gouvernement de Marie, Balnaves était un agent payé pour la cause de l'Angleterre, et son registre contenait les noms de nombreux nobles en faveur de l'Angleterre, parmi lesquels Gray, Cassilis, Lennox et Glencairn mais aussi Patrick Hepburn, Comte de Bothwell, père de celui qui serait le 3e époux de Marie Stuart.

Départ pour la France

Les incursions anglaises en territoire écossais ne prirent pas fin avec la mort d'Henri VIII d'Angleterre, et furent maintenues par son successeur, le régent Somerset. Après leur victoire à la bataille de Pinkie Cleugh le 10 septembre 1547, les Anglais avancèrent jusqu'à Leith sur le Firth of Forth : la reine-douairière et Marie se retirèrent discrètement du château de Stirling pour le monastère de l'île d'Inchmahome, puis rentrèrent à Stirling après le retrait des Anglais.
Devant la poursuite des invasions anglaises, en 1548, Marie est transférée au Château de Dumbarton et, le 7 juillet 1548, des envoyés français et écossais signent au couvent d'Haddington un traité qui promet de marier Marie Stuart au dauphin de France et place l'Écosse sous la protection du roi de France.
Deux éléments permirent de lever les objections initiales à l'envoi de Marie en France. D'une part, l'aide de la France était devenue nécessaire à l'Écosse lorsque Haddington, importante ville écossaise, fut occupée par les Anglais. D'autre part, des titres français furent offerts à plusieurs nobles écossais : Arran reçut le titre et les bénéfices du Duché de Châtellerault, tandis que les comtes de Huntly, Argyll et Angus furent faits chevaliers de Saint-Michel.
En août 1548, Marie embarqua à Dumbarton à bord de la flotte envoyée par Henri II de France, comprenant le navire royal d'Henri sous le commandement de Nicolas Durand de Villegagnon. Naviguant le long des côtes d'Irlande pour éviter la flotte anglaise, elle accosta en France à Roscoff puis à Morlaix. Elle rencontre ensuite sa grand-mère maternelle, Antoinette de Bourbon-Vendôme, duchesse douairière de Guise, sur ses terres de Joinville, puis arrive à Carrières-sur-Seine le 16 octobre. La reine douairière, Marie de Guise, ne s'embarqua pas avec sa fille. Elle continuait en effet de représenter le parti pro-français en Écosse et jouissait de la faveur politique, utilisant ses propres finances pour la guerre et se montrant plus impartiale qu'Arran.

Jeunesse en France 1548-1561. Éducation 1548-1557

Marie Stuart fut éduquée à la cour de France, où elle partageait sa chambre avec Élisabeth, fille du roi régnant Henri II. Les nombreux Écossais qui accompagnaient Marie furent renvoyés, excepté, sur l'insistance de Marie de Guise, sa gouvernante, Lady Fleming, et sa nurse, Jean Sinclair. Henri préférait en effet l'entourer de Français pour lui faciliter l'apprentissage de la langue, et la cour considérait que « les compatriotes de Marie étaient assez laids, frustes et mal lavés et, ainsi, des compagnons inadaptés pour la future femme du Dauphin ».
Les quatre Marie furent ainsi envoyées dans un couvent dominicain.
Marie fut instruite dans les matières importantes pour les divertissements en vogue à la cour de France, tels que la fauconnerie et l'équitation, où elle apprend à monter à la mode française, à califourchon. une jambe de chaque côté, plutôt qu'en amazone à la mode anglaise, i.e. les deux jambes du côté gauche.
Elle fut également versée dans la broderie, enseignée par le brodeur personnel du roi, et la musique, pour laquelle l'écrivain Pierre de Bourdeille, dit Brantôme, rapporta qu'elle chantait en s'accompagnant du luth. D'autres auteurs décrivirent qu'elle jouait également de la cithare, de la harpe et du virginal. Henri II montrera son habilité de danseur à la fin d'avril 1548 en la faisant parader devant l'ambassadeur d'Angleterre aux festivités du mariage de François de Guise avec Anne d'Este. Pour ces occasions, Marie dispose d'une garde-robe conséquente contenant des « robes damassées dorée et satin vénitien pourpre sur de la soie pourpre et un riche taffetas noir, tandis que les coiffes sont brodées minutieusement, ses gants faits du meilleur cuir » et ses trois coffres en cuivre pouvaient à peine contenir tous ses bijoux.

Humanités

Marie Stuart compta parmi ses tuteurs mademoiselle de Curel, Claude Millot et Antoine Fouquelin. Ce dernier lui enseigna la rhétorique, tandis que Pierre de Ronsard la formait à la poésie. D'après Michel de Castelnau, Marie appréciait particulièrement les œuvres de Pierre de Ronsard, Joachim du Bellay et Étienne de Maisonfleur.
Elle lut Plutarque, Plaute et Cicéron en latin, ainsi qu'Érasme et des extraits de La République de Platon traduit en français ; bien qu'elle ait possédé les œuvres complètes en grec, sa maitrise de cette langue était insuffisante pour en permettre l'étude.
En mai 1555, elle donna un discours en latin devant la Cour dans le grand hall du Louvre, où elle affirma qu'une éducation dans les lettres et les sciences humaines est adéquate pour une femme. Enfin, Marie reçut des cours de littérature française, géographie et histoire, et fut versée dans plusieurs langues vivantes : espagnol, anglais, italien qui viennent compléter sa langue maternelle, le scots, et le français.

Éducation religieuse

Selon Joseph Stevenson, l'éducation religieuse de Marie aurait été assurée par sa grand-mère maternelle, Antoinette de Bourbon-Vendôme; l'étude plus récente de Henderson conclut cependant que, quel qu'ait été le personnage prodiguant l'éducation religieuse, elle était un intérêt majeur en arrière-plan de son oncle, le cardinal de Guise.

Intendance

L'intendance de l'éducation des enfants royaux, c'est-à-dire la gestion des gouvernantes et le choix des précepteurs, était la charge de Diane de Poitiers. La gestion du personnel de Marie fut dévolue à Jean de Humières puis, après sa mort en juillet 1550, à Claude d'Urfé jusqu'en 1553.
Henri II ne payant que pour l'éducation de Marie, les fonds destinés aux domestiques et à l'intendance provenaient de sa mère et étaient limités.
La grand-mère de Marie s'alarma ainsi du faible nombre de domestiques, qui quittaient fréquemment leur poste pour des emplois mieux rémunérés. Le Cardinal suggéra des économies sur le train de vie, mais Marie refusa, afin de ne pas se couper de la mode.
Lady Fleming devint la maîtresse du roi et tomba enceinte. Elle lui donna un fils, Henri d'Angoulême puis fut renvoyée en Écosse.
Marie devenant alors une jeune femme, ses oncles décidèrent de lui donner comme nouvelle gouvernante une catholique fervente, Françoise d'Estamville, de bonne réputation.L'opposition à Françoise d'Estamville est le seul acte d'autorité dont Marie ait fait preuve dans sa jeunesse.
À la fin de 1555, Marie donna des robes qui n'étaient plus à sa taille à ses tantes abbesses, qui souhaitaient utiliser le tissu pour leurs autels.
Françoise d'Estamville s'y opposa, demandant les robes pour elle-même, et devant la querelle retourna à Paris avant de démissionner, ou d'être renvoyée, en 1557.

Visite de Marie de Guise 1550-1551

En septembre 1550, la reine-douairière d'Écosse, Marie de Guise, se rendit en France accompagnée d'un grand nombre de nobles, après deux ans de séparation d'avec sa fille, qu'elle retrouva vers le 25 septembre. Elles assistèrent ensemble, en octobre, à l'entrée royale de Henri II à Rouen.
Le but du voyage de Marie de Guise était essentiellement d'impressionner ses nobles ; la mise en scène du pouvoir politique lors de l'entrée à Rouen était probablement l'évènement le plus coûteux organisé en France en 1550, tandis que des comtés et présents variés étaient offerts aux nobles écossais.
L'ensemble fut qualifié de « lavage de cerveau » par Gordon Donaldson, professeur d'histoire écossaise à l'Université d'Édimbourg, tandis que l'ambassadeur vénitien déclara que « le roi acheta les nobles complètement, de sorte qu'il n'y avait en France pas un duc, Lord, ou prélat écossais … qui ne soit pas manifestement soudoyé ». À Rouen, le roi se posa également en sauveur de l'Écosse, et un groupe portait des bannières représentant les endroits où l'armée française était intervenue en Écosse:

Spectacle nautique lors de l'entrée royale de Henri II de France à Rouen.
« Voici Dundee, Haddington, Broughty Craig,
Où Thermes, avec Essé, reçu l'honneur
De devenir chevalier de ton ordre.
Tout le pays où la nation anglaise
Avait osé occuper le territoire écossais
A été rendu par la force française. »

Durant sa visite, Marie de Guise découvrit un complot mené par Robert Stuart, qui visait à éliminer Marie Stuart en soudoyant un cuisinier pour empoisonner son mets favori, les beignets aux poires.
En 1551, la question de la régence d'Écosse fut débattue. Initialement utilisée pendant la minorité de Marie, la régence était appelée à devenir un poste permanent puisque Marie resterait auprès de son époux en France.
De plus, le parlement français déclara que la majorité de Marie daterait du commencement et non de la fin de l'année de sa majorité, ce qui la rendrait effective le 8 décembre 1553 ; ce changement faisait suite à l'attitude instable d'Arran, prêt à abandonner l'alliance française, et dont la régence devait en conséquence se terminer aussi vite que possible. Le choix du régent était ainsi crucial.
Marie de Guise était fortement appuyée par les Écossais, et ses frères De Guise, ce qui lui permit d'obtenir la régence. La réticence d'Arran fut vaincue grâce aux offres d'Henri II telles que la jouissance du duché de Châtellerault et par des lettres envoyées par des nobles, tels que le comte de Huntly; Marie de Guise fut officiellement investie dans ses fonctions le 12 avril 1554. Elle perdit son seul fils, François III d'Orléans et duc de Longueville, le 22 septembre 1551 avant son voyage de retour en Écosse ; issu de son premier mariage, il était le demi-frère de Marie Stuart.

Préparatifs et cérémonie de mariage 1557-1558


Le 30 octobre 1557, Henri invita les Écossais à envoyer des représentants afin de discuter des termes du mariage. Le 14 décembre, le parlement écossais dépêcha neuf députés, demandant des conditions avantageuses pour son indépendance nationale : si Marie Stuart venait à décéder sans descendance, la France devrait aider à la succession du trône d'Écosse par l'héritier le plus proche par le sang. Henri accepta les conditions, et le parlement français naturalisa tous les sujets écossais comme français le 8 juillet 1558. En réponse, les Écossais naturalisèrent tous les sujets français. Les conditions furent ensuite changées en secret entre Marie Stuart et Henri II le 4 avril 1558 : si elle venait à mourir, tous les droits de Marie à la couronne d'Angleterre seraient transférés à la France sans contrepartie, et la France se rembourserait par les revenus écossais de ses investissements dans la défense de l'Écosse.
Elle scella également le contrat en renonçant à tout autre arrangement qui ne respecte pas ces conditions. Selon Susan Doran, historienne à Christ Church Université d'Oxford, il n'est pas certain que Marie ait lu ces documents puisqu'elle signait déjà des documents vierges transmis à sa mère pour des actes officiels.
Le 19 avril 1558, la cérémonie du handfasting entre Marie et François eut lieu dans le grand hall du Louvre.
Le mariage se tint le 24 à la cathédrale Notre-Dame de Paris. L'évènement revêtait une importance particulière pour la ville, car c'était en deux cents ans la première fois que le dauphin se mariait à Paris. Les époux furent reçus à la porte ouest par le cardinal de Bourbon, puis l'évêque de Paris délivra un discours sous une voûte en fleurs de lis et continua la messe à l'intérieur. Plusieurs observateurs firent part d'une grande différence entre le physique des deux époux, considérant parfois que cela conférait un côté grotesque à la cérémonie. En effet, Marie fit forte impression aux côtés de François, de santé fragile et de stature plus légère que son épouse, dont la tenue était particulièrement riche :
« Sa robe blanche était couverte de bijoux et décorée avec des broderies blanches, tandis que sa longue traîne de velours gris était tenue par deux jeunes filles. À son cou se trouvait un pendant étincelant orné de bijoux, un cadeau de son beau-père, et sur sa tête une couronne en or spécialement commissionnée, émaillée de rubis, saphirs et perles ; la rumeur disait que la pierre imposante au centre avait coûté la somme énorme de plus d'un demi-million de couronnes. »
Après la cérémonie, la procession traversa les rues de Paris jusqu'au Palais de Justice, où un grand banquet fut tenu. Celui-ci se termina avec six galions parés de draps d'or qui traversèrent la salle de bal : chacun avait un prince masqué à son bord, et ils embarquèrent les six femmes de plus haut rang.

La couronne d'Angleterre 1552-1559

Après le décès d'Henri VIII, Édouard VI d'Angleterre, le nouveau souverain était mineur et l'Angleterre était donc dirigée par un Lord Protecteur, Edward Seymour. Tombant en disgrâce, il fut décapité le 22 janvier 1552 ; Édouard VI décéda un an plus tard. La suivante dans la succession était sa demi-sœur Marie Tudor : comme Édouard était protestant et Marie Tudor catholique, il avait tenté de l'empêcher d'hériter en désignant Jeanne Grey pour lui succéder, mais celle-ci fut renversée par Marie Tudor qui la fit décapiter le 12 février 1554. Pour les catholiques, Marie Tudor était la dernière héritière d'Henri VIII d'Angleterre ; le divorce entre Henri et Catherine d'Aragon mère de Marie Tudor n'ayant jamais été reconnu par le pape, son remariage avec Anne Boleyn, dont était issue Élisabeth, était considéré comme illégitime.
Ainsi, l'héritière après Marie Tudor à la couronne d'Angleterre devait venir de la sœur aînée d'Henri VIII, Marguerite Tudor, dont la descendante directe était Marie Stuart. Aussi, lorsque Marie Tudor mourut le 17 novembre 1558, Marie Stuart pouvait prétendre à la couronne d'Angleterre. Par ordre de son beau-père Henri II, elle fut alors proclamée à Paris reine d'Angleterre, d'Irlande et d'Écosse ; elle prit, avec son mari, les armes d'Angleterre. Cette proclamation se situe dans la rivalité entre la France et l'Espagne, pour qui l'Angleterre et l'Écosse n'étaient alors que deux pions de leurs vues impériales. Le pape, bien que poussé par les agents français, refusa de prendre parti pour Marie car il ne désirait pas offenser Philippe II d'Espagne, déterminé à ne pas laisser l'Angleterre tomber sous le contrôle de la France.
Toutefois, Élisabeth monta sur le trône d'Angleterre ; la situation entre la France et l'Espagne changea rapidement, leurs finances ne permettant plus de supporter des politiques impérialistes. La paix du Cateau-Cambrésis entre l'Espagne et la France fut signée au début du mois d'avril 1559, et Philippe II d'Espagne épousa Élisabeth de France. Un tournoi fut donné le 30 juin en l'honneur de ce mariage, et de celui devant suivre peu après entre Marguerite de France et le duc de Savoie : Henri II y fut blessé accidentellement et mourut le 10 juillet, ce qui mit définitivement fin à la politique française d'extension sur les îles britanniques.

Reine de France 1559-1560


Après le mariage, Marie et son époux habitèrent aux appartements royaux de Saint-Germain. Conformément à la coutume, Marie demanda à Diane de Poitiers un inventaire des bijoux que cette dernière avait reçus de Henri II et les récupéra.
Le tempérament du roi et sa santé ne lui permettant pas de faire face aux nécessités de la vie quotidienne, il pouvait encore moins gouverner. Ainsi, son couronnement, initialement prévu le dimanche 17 septembre 1559, dut être exceptionnellement reporté d'un jour en raison de sa maladie. De ce fait, François II fut le premier roi à ne pas être couronné ni un dimanche, ni un jour serein. Écoutant les conseils de son épouse, il confia le pouvoir à ses oncles de Guise. François indiqua au parlement qu'il donnait au duc de Guise le contrôle de l'armée tandis que le cardinal prenait en charge l'administration et les finances. En théorie, sa mère, Catherine de Médicis, devait toujours être consultée, mais l'autorité réelle revenait aux frères de Guise, devenus les dirigeants du royaume.
La situation était donc excellente pour les Guise, mais ils savaient qu'elle était fragile : la mauvaise santé de François ne devant pas lui permettre de vivre longtemps, tous leurs espoirs étaient qu'il ait un enfant avec Marie. Toutefois la santé de Marie était altérée en raison de l'anxiété que lui causait la situation délicate de sa mère en Écosse. Cependant les dames d'honneur de la cour mirent les symptômes de Marie sur le compte d'une grossesse. Les Guise ne souhaitant que trop qu'elle soit enceinte, ils répandirent ces rumeurs, et Marie finit par y adhérer en adoptant les vêtements flottants portés par les dames enceintes.
Elle comprend toutefois à la fin septembre 1560 qu'il n'en est rien. Le 16 novembre, après une chasse vers Orléans, François prend froid et se plaint de douleurs à la tête. La santé déclinante du roi ne pouvait être officialisée pour les Guise, en raison d'une situation intérieure avec les huguenots et ils la dissimulèrent à la cour et aux ambassadeurs. Cependant, la maladie de François, localisée dans l'oreille gauche, commença à s'étendre au cerveau et lui causa de fréquentes crises de délire. Les Guise firent tout leur possible pour sauver le roi, leur succès étant lié à son éventuelle descendance avec Marie. Sous l'influence du cardinal, des processions partent de toutes les églises de la ville tandis que la cour entière prie, mais François décède le 5 décembre 1560.
Devenue veuve, Marie céda la couronne au jeune Charles IX, dont la mère, Catherine de Médicis prit le pouvoir en tant que régente et demanda l'inventaire des bijoux. Marie se retira ensuite pour mener le deuil, en suivant la tradition de rester dans une chambre noire pour quarante jours. Elle choisit pour cela l’abbaye Saint-Pierre-les-Dames dont sa tante, Renée de Lorraine était abbesse. C'est aussi dans cette région, la Champagne-Ardenne, qu'elle reçut en douaire la ville et seigneurie d’Épernay. L'ensemble de ses propriétés par le contrat de mariage lui rapportait 60 000 livres tournois par an, ce qui permettait de vivre confortablement, mais Marie et ses oncles poursuivirent leurs ambitions
L'Écosse était divisée sur la question religieuse. Du fait des troubles religieux en France, il devenait plus difficile pour les Guise de secourir les partisans écossais de Marie. Selon les termes du traité d'Édimbourg signé par les représentants de Marie le 6 juillet 1560, suivant la mort de Marie de Guise, la France décida de retirer ses troupes d'Écosse et de reconnaître les droits d'Élisabeth sur le royaume d'Angleterre. Marie refusa de ratifier ce traité.
Elle portait alors les deuils successifs de son mari et de sa mère, dont les restes venaient d’être apportés d’Édimbourg à Reims. C’est de là, enfin, qu’elle partit pour s’embarquer à Calais et quitter définitivement la France, le 14 août 1561.

Le retour en Écosse. Evolution de la politique intérieure 1557-1561

Bien que des nobles protestants fissent partie du gouvernement écossais formé par Marie de Guise, un petit nombre d'entre eux ne lui faisaient pas confiance et se rassemblèrent comme Lords de la Congrégation en décembre 1557. En 1559, John Knox, figure de la réforme écossaise rentra en Écosse, recherchant le soutien des nobles pour promouvoir sa cause, et entreprit donc un tour du pays.
Chez James Sandilands, il arriva à rallier deux personnages importants : Archibald Campbell et James Stuart, le demi-frère de Marie Stuart. Il continua son tour, gagnant d'autres nobles comme John Erskine, et séjourna à Édimbourg, Ochiltree demeure de Lord Ochiltree et chez le Comte de Glencairn. Galvanisés, les Lords de la Congrégation émirent des revendications pour un changement religieux ; Marie de Guise dut faire appel à l'aide militaire de la France, recevant à la fin août 1 800 soldats.
Dans le même temps, Marie de Guise enregistra des défections dans son gouvernement. William Maitland of Lethington, son secrétaire d'état, réalisa qu'elle œuvrait pour l'annexion de l'Écosse à la France, menaçant ainsi la souveraineté nationale. Alors que les Lords de la Congrégation occupaient Édimbourg à la fin octobre, il y vit l'occasion idéale pour déserter de Leith port d'Édimbourg où la reine douairière était réfugiée : quelques jours plus tard, apprenant que Marie de Guise désirait l'annexion de l'Écosse, les Lords la déposèrent.
Marie de Guise parvint à revenir brièvement à Édimbourg, mais Élisabeth d'Angleterre s'impliqua dans le conflit : pensant que la présence de l'armée française et la défaite des protestants pouvait être un plan pour installer Marie Stuart sur le trône d'Angleterre, elle décida d'envoyer des fonds aux Lords et demanda à l'Amiral Winter de bloquer Leith19. Fin février, Maitland fut envoyé en émissaire auprès d'Élisabeth, et ils signèrent le traité de Berwick par lequel Élisabeth envoyait des troupes pour soutenir les protestants. L'armée conduite par Lord Grey assiégea Leith en mars. La situation en France ne permettait plus par ailleurs l'envoi de renforts militaires.
Les efforts diplomatiques de Maitland conduisirent à la ratification, par un grand nombre de nobles, d'un document signant l'expulsion des troupes françaises et la défense de la réforme religieuse. Parmi les signataires figuraient Huntly, Morton, Borthwick, et les Kerr.
Marie de Guise mourut le 12 juin 1560.

Vie en Écosse

La jeune veuve retourna en Écosse l'année suivante. Malgré son éducation, elle n'était pas préparée aux intrigues de la cour d'Écosse de cette époque.
La religion divisait le peuple et le frère illégitime de Marie, Jacques Stuart, comte de Moray était le meneur de la faction protestante. Marie, en catholique fervente, était vue avec soupçon par une grande partie de ses sujets. Son goût pour la danse et les robes sophistiquées étaient dénoncés par des réformateurs protestants comme John Knox.Marie ne prit pas la tête du parti catholique, ce qui en déçut les partisans.
Au contraire, tolérant les protestants, elle avait gardé Jacques Stuart, son demi-frère protestant comme plus proche conseiller et prenait acte de son manque de forces militaires face aux seigneurs protestants. Elle réduisit encore sa marge de manœuvre en se joignant à Jacques Stuart dans l'anéantissement du chef catholique Lord Huntly en 1562.
En 1561, Marie invita Élisabeth Ire en Écosse afin de réchauffer leurs relations diplomatiques ; Élisabeth refusa et le désaccord se creusa encore entre elles.
Le 29 juillet 1565, Marie épousa sans préavis Henry Stuart, lord Darnley, un petit neveu du roi Henri VIII, et son cousin germain.
Ce mariage avec un meneur catholique précipita son demi-frère Jacques dans le parti protestant en rébellion. Ils furent mis en déroute lors du raid de Chaseabout.
Avant longtemps, Marie tomba enceinte, mais Darnley devint arrogant, insistant sur ce que son titre de roi lui donnait du pouvoir.
Il était jaloux de l'amitié de Marie avec son secrétaire privé David Rizzio et, en mars 1566, Darnley entra dans une conspiration secrète avec les nobles qui s'étaient rebellés précédemment. Le 9 mars, un groupe de seigneurs accompagné par Darnley assassina Rizzio pendant qu'il était en conférence avec la reine dans le palais de Holyrood. Cette action précipita la fin de leur mariage. Darnley changea d'allégeance et peu après attaqua Marie et tenta sans succès de provoquer un avortement.
En juin 1566, Marie commença une liaison avec Jacques Hepburn, 4e comte de Bothwell, un aventurier qui devint son troisième époux.
Un complot fut mis en place pour éliminer Darnley, déjà malade, peut-être de la syphilis, mais à qui Marie rendait régulièrement visite, ce qui pouvait laisser penser qu’une réconciliation était possible. En février 1567, alors qu'il était en convalescence dans une maison d'Édimbourg, une explosion survint dans la maison et Darnley fut retrouvé mort dans le jardin, apparemment étranglé. Cet événement qui aurait dû sauver Marie ne fit que salir sa réputation.
Bothwell fut généralement considéré comme coupable mais un tribunal de complaisance l'acquitta. Peu après, il abusa de Marie ; la nouvelle qu’elle l'avait épousé scella son destin.
Arrêtée par une confédération de nobles écossais, Marie fut emprisonnée au château de Loch Leven, situé sur une île au milieu du loch, en juin 1567.
Entre les 18 et 24 juillet 1567, Marie avorta de jumeaux. Le 24 juillet, elle abdiqua le trône d’Écosse en faveur de son fils Jacques, alors âgé d'un an.

Évasion en Angleterre

Le 2 mai 1568, Marie Stuart s'évada et leva une petite armée. Trois jours après sa défaite à la bataille de Langside le 13 mai, elle s'enfuit en Angleterre, où elle fut emprisonnée par les officiers d'Élisabeth à Carlisle le 19 mai. Elle prononça alors cette phrase célèbre « En ma Fin gît mon Commencement », qu'elle broda sur sa robe.
Après quelques hésitations sur l'accusation du meurtre de Darnley, Élisabeth ordonna une enquête plutôt qu'un procès.
Marie fut détenue à Bolton d'octobre 1568 à janvier 1569 tandis qu'une commision d'enquête, chargée d'évaluer les preuves de sa culpabilité, se déroula à York. L'enquête était sous influence politique - Élisabeth ne souhaitait pas la condamner pour meurtre et Marie refusait de reconnaître l'autorité de quelque cour que ce soit. Il suffisait de la garder hors d'Écosse et de contrôler ses partisans.
Le cas tenait dans les huit lettres du coffret qui auraient été écrites par Marie à Bothwell et découvertes par le comte de Morton. Marie ne fut pas autorisée à les voir ni à parler pour sa défense. Elle refusa d'offrir une défense écrite à moins qu'un verdict de non culpabilité lui soit assuré, ce que refusa Élisabeth.
Bien qu'une analyse graphologique attribuât ces lettres à Marie, le tribunal ne put conclure à la culpabilité. Les lettres originales furent perdues en 1584 et les copies ne sont pas complètes.
Comme Élisabeth considérait les prétentions de Marie au trône comme un complot, elle l'assigna à résidence pendant dix-huit ans sous la garde de George Talbot, 6e comte de Shrewsbury et sa redoutable épouse Bess of Hardwick, dont la fille épousa le frère du deuxième époux de Marie et eut un enfant, Arbella Stuart. Bothwell fut emprisonné au Danemark, devint fou et mourut en 1578 encore en prison.

Exécution

Marie devint finalement une charge qu'Élisabeth ne pouvait plus tolérer en raison de nombreux rapports de complots projetant de la tuer ; certains historiens suspectent qu'ils étaient fomentés par les ennemis de Marie.
Marie Stuart était experte dans l'art du Chiffre. En France, ses intérêts avaient été défendus dès 1565 par le mathématicien et cryptologue François Viète avec qui elle partageait ce talent. Les lettres codées qu'elle échangeait avec ses partisans dans sa prison furent interceptées puis déchiffrées et probablement truquées par les services d'Élisabeth ; elles servirent de prétexte à sa condamnation.
Marie Stuart fut exécutée au château de Fotheringhay le 8 février 1587 à dix heures du matin, comme suspecte dans la participation du complot d'Anthony Babington. Elle choisit de porter une robe rouge, se déclarant elle-même une martyre catholique. Son crucifix fut écrasé au sol.
Les témoignages confirment que son bourreau était saoul le jour de son exécution, et qu'il eut besoin de trois coups de hache, le glaive, symbole de la justice divine, commun en France, lui avait été refusé pour exécuter la sentence. Lorsque ses servantes s'avancèrent pour la déshabiller, les bourreaux se précipitèrent, car la coutume voulait qu'ils récupèrent pour eux les vêtements des condamnés. Marie s'offusqua, disant qu'elle ne s'était jamais déshabillée devant autant d'hommes.
Mais elle finit par se résigner sans se dénuder totalement.
Voyant alors sa détresse de se trouver nue, une de ses servantes s'avança et lui noua un foulard sur les yeux. Elle se mit alors en place, et le premier coup lui fit juste une entaille sur l'occiput. Puis le deuxième tomba sur la nuque sans complètement couper le cou, et ce ne fut qu'au troisième que la tête se décolla.
Le bourreau la ramassa pour la présenter au peuple mais il ne s'était pas rendu compte que la perruque était encore sur le crâne. Elle lui resta dans les mains, la tête tombant sur le sol. Le bourreau la mit en exposition sur un balcon proche où elle resta exposée une journée.
Marie Stuart, victime des passions religieuses qui divisèrent l’Écosse, souhaitait être inhumée à Reims, à côté de sa mère, de son oncle le cardinal, de sa tante l’abbesse. Elle fut toutefois initialement enterrée à la cathédrale de Peterborough, par Scarlett Robert; son corps fut exhumé en 1612 lorsque son fils Jacques VI d'Écosse ordonna qu'il fût placé à l'Abbaye de Westminster où il repose depuis, à dix mètres du tombeau de sa cousine Élisabeth.
Marie Stuart est l'ancêtre de tous les rois qui succédèrent à Élisabeth.

Une reine poète

La BNF recense 52 documents données BNF dont La Harangue de... Marie d'Estvart, Royne d'Escosse, Douairiere de France, faite en l'assemblée des Estats de son Royaume, tenuz au moys de May dernier passé. Avec le Sermon Funebre fait à Nancy, aux obseques & funerailles de... François de Lorraine, Duc de Guyse, en l'Eglise des Cordeliers... Par Bernard Dominici, de l'ordre de la saincte Trinité,... en ligne sur Gallica ; ainsi que Adieu France !, mis en musique par Edmond de Polignac exemplaire Gallica. Certains donnent ce poème comme “attribué à” Marie Stuart. La Société Marie Stuart (anglaise) donne ces deux poèmes Mary Stuart: The Poet. Le “ Queen Mary's book”, a collection of poems and essays. Edited by Mrs. P. Stewart-Mackenzie Arbuthnot. Published 1907 by G. Bell in London propose ses Œuvres complètes

Marie Stuart dans la culture populaire

Marie Stuart a fait l'objet de très nombreux ouvrages, dans une perspective historique ou romanesque. Le docteur Jenny Wormald, membre honoraire d'histoire écossaise à l'Université d'Édimbourg, déclara — non sans humour — que la seule Marie ayant fait l'objet de davantage de publications que Marie Stuart était la Vierge Marie :
« Comme sujet d'études historiques, et héroïne romantique d'œuvres de fiction, Marie, reine d'Écosse, prédomine sur toutes les Marie qui l'ont précédée, seule la Vierge faisant mieux. Dans le catalogue de 1962 des livres à la British Library, la Vierge Marie a 150 pages qui lui sont dévolues, Marie reine d'Écosse 455 livres, et la reine anglaise Marie Tudor dite «la sanglante»

Théâtre

La majorité des œuvres retraçant la vie d’Élisabeth Ire d’Angleterre font également référence à Marie Stuart et/ou la mettent en scène.
La Reine d’Écosse d’Antoine de Montchrestien,1604.
En 1800, Friedrich von Schiller écrivit une pièce, Marie Stuart, que Germaine de Staël a fort bien résumée dans De l’Allemagne.
Marie Stuart est une pièce de théâtre française de Pierre-Antoine Lebrun créée en 1820 au Théâtre-Français.
Isabelle Adjani incarna la reine dans La Dernière Nuit pour Marie Stuart, une pièce de théâtre allemande de Wolfgang Hildesheimer (1971), créée en version française en 2006 au Théâtre Marigny dans une mise en scène de Didier Long.
L'auteur italien contemporain Dacia Maraini a également écrit une Marie Stuart(1990). Cette pièce met l'accent sur la « guerre des sexes », à travers l'opposition entre Élisabeth et Marie.

Musique

Gaetano Donizetti a composé un opéra, Maria Stuarda, créé en 1834 au Teatro San Carlo de Naples d'après la pièce homonyme de Schiller ;
Robert Schumann a composé en 1852 Gedichte der Königin Maria Stuart (cinq Lieder sur des Poèmes de Marie Stuart), opus 13523
La chanson Fotheringay, du groupe Fairport Convention chantée par Sandy Denny sur l'album What We Did on Our Holidays (1969) fait référence aux derniers jours de Mary Stuart au château de Fotheringay.
la chanson To France, chantée par Maggie Reilly sur l'album Discovery de Mike Oldfield (1984), fait référence à la vie de Marie Ire d'Écosse ;
le symbole du groupe Dream Theater est inspiré du blason de Marie Ire d'Écosse

Littérature


Madame de Lafayette, La Princesse de Clèves, 1678. Marie Stuart, alors dauphine, est l'un des personnages principaux du roman.
Walter Scott, dans son roman L'Abbé, évoque la période juin 1567 à mai 1568 : la captivité de Marie Stuart à Loch Leven, son évasion, la défaite de Langside, la fuite en Angleterre.
Honoré de Balzac la met en scène dans Sur Catherine de Médicis (1830-1842), en rappelant les liens de parenté des deux reines24.
Joseph Brodsky, 20 sonnets à Marie Stuart (20 sonetov k Marii Stuart), 1972. Ce cycle de 20 sonnets est dédié à Marie Stuart, qui rappelle au poète une femme qu'il a aimée. Il a ceci de remarquable que le schéma de rime varie avec chaque sonnet.
Stefan Zweig, "Marie Stuart", 1936. Zweig retrace la vie romanesque de la Reine d'Écosse et dépeint les tréfonds de son âme tels qu'ils les a lus.
Jean Plaidy "Marie Stuart, Femme & Reine" 1956.
Danny Saunders, "Marie Stuart, la reine captive", 2010. Ce roman historique raconte - de manière plutôt romancée - la vie de la reine des Écossais.

Cinéma

Marie Stuart (Mary of Scotland, 1936)
de John Ford, avec Katherine Hepburn et Fredric March en vedette ;
Marie Stuart (Das Herz der Königin, 1940) de Carl Froelich avec Zarah Leander dans le rôle titre ;
Marie Stuart, reine d'Écosse (Mary, Queen of Scots, 1971) de Charles Jarrott avec Vanessa Redgrave pour personnifier la reine.
Elizabeth : L'Âge d'or (Elizabeth, the golden age, 2007) de Shekhar Kapur avec Samantha Morton
Mary Queen of Scots (2013) de Thomas Imbach avec Camille Rutherford dans le rôle de Mary

Télévision

1959 : Marie Stuart, téléfilm de Stellio Lorenzi
1981 : La dernière nuit, téléfilm de Didier Decoin dans lequel Annie Girardot tient le rôle de Marie Stuart ;
2002 : Gunpowder, Treason & Plot, téléfilm avec Clémence Poésy dans le rôle de Marie Stuart ;
2007 : Secrets d'histoire : Marie Stuart, reine martyre ou manipulatrice ?, documentaire grand public diffusé le 4 novembre 2007 sur France 2 présenté par Stéphane Bern. Avec Michel Duchein, historien, David El Kenz, maître de conférences à l'Université de Bourgogne, Hortense Dufour et Didier Long, metteur en scène de La Dernière Nuit pour Marie Stuart.
2013 : Reign, série télévisée américaine : Marie Stuart, reine des Écossais, interprétée par Adelaide Kane.

Botanique

La rose Marie Stuart (obtenteur Guérin ou Laffay -page en anglais-)

liens
http://www.dailymotion.com/video/xugr ... atrice-partie-1-de-2_tech
http://www.dailymotion.com/video/xujn ... atrice-partie-2-de-2_tech 2

http://youtu.be/WthFp6cq464 film anglais
http://youtu.be/C-upoF1p_x MARY STUART de Friedrich Schiller
http://youtu.be/Gh7P5c4b0NA les adieux de Marie Stuart de Richard Wagner
http://youtu.be/LJVN94WHOCc La reine vierge
http://youtu.be/EjOWH0g2D9Y Mary queen of Scots 2013
http://youtu.be/rxysD3wQNTo reconstruction faciale de Mary
http://www.ina.fr/video/CAB96011965/marie-stuart-video.html joué par Isabelle Huppert

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Posté le : 07/12/2013 19:54
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Re: Défi thème d'écriture du 9 décembre
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Oh, quelle déception de découvrir que les adultes sont des menteurs ! La petite Chantal, elle en fait découvrir des choses à sa petite copine.
C'est écrit avec toute l'innoncence d'un enfant de cet âge.
Trop minouche.

Merci Arielleffe.

PS : le prince charmant est en fait dans ma cuisine mais ne le dis à personne ..

Posté le : 07/12/2013 19:04
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Re: Défi thème d'écriture du 9 décembre
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le prince charmant doit exister mais comme celle qui l'a trouvé le séquestre, je suis mal partie !

Posté le : 07/12/2013 16:47
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Re: Défi thème d'écriture du 9 décembre
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"Le jour où j'ai découvert que le Père Noël n'existait pas".


J’ai 4 ans. J’adore cette période de l’année, les magasins ont installé les décorations de Noël dans les vitrines. Il fait nuit de bonne heure alors les rues s’illuminent de mille feux.
Le sapin artificiel est installé dans la salle à manger/salon, j’ai aidé ma mère à le décorer, il est magnifique, il est de toutes les couleurs.

C’est les vacances, mon amie Chantal est venue passer l’après-midi à la maison. Sa mère travaille, alors elle reste toute seule chez elle. Elle est grande, elle a six ans. C’est tout de même un peu triste de ne pas avoir sa maman, c’est une drôle de femme, elle laisse sa petite fille toute seule.
- C’est bientôt Noël, qu’est-ce que tu as commandé au père Noël ?
Chantal ne répond pas.
- Tu as écrit ta lettre ?

Mon amie me regarde d’un air désolé.

- Mes parents m’offrent un landau avec une poupée.
- Tes parents t’offrent aussi un cadeau ?
Chantal est embarrassée.
- Je vais te dire quelque chose mais tu ne dois pas le répéter. Ta mère ne veut pas que je te le dise.
C’est bizarre, Chantal et ma mère partagent des secrets ! C’est ma maman à moi, qu’est-ce que c’est que cette histoire ?
- C’est quoi ton secret ?
Chantal hésite :
- Non je ne peux pas te le dire, je vais me faire gronder.
C’en est trop, je veux savoir. Qu’est-ce que c’est que toutes ces cachoteries ? Je suis jalouse que Chantal et ma mère parlent derrière mon dos !
- Le père Noël n’existe pas, ce sont les parents qui achètent les cadeaux.
C’est impossible, ma mère ne peut pas me mentir.
- Pourquoi est-ce qu’ils feraient ça ? Ça n’a pas de sens !
- Ils font ça pour nous faire plaisir.

Pour nous faire plaisir ?!? On me dit tout le temps de ne pas mentir, et là, ma mère qui est parfaite, me ment, et pour me faire plaisir en plus !

- Ca n’est pas vrai ce que tu dis, il passe chez mes tantes, elles m’envoient des colis avec les cadeaux qu’il a déposé chez elles !

Elle raconte n’importe quoi cette Chantal ! Pourtant elle est tellement sérieuse que ma confiance est ébranlée.

- Ce sont elles qui t’achètent les cadeaux.
C’en est trop ! Je cours voir ma mère. Je suis rouge de colère.
- Chantal m’a dit que le père Noël n’existait pas, tu m’as menti !

Mon amie se tient derrière moi, elle se cache un peu derrière la porte.

Ma mère aussi rougit de colère.

- Tu lui as dit ! je t’avais dit de te taire ! Elle est trop petite pour savoir ça, elle n’a que 4 ans ! Rentre chez toi maintenant, tu n’es pas gentille.
Je suis révoltée ! Ma mère est une menteuse et elle se fâche contre Chantal qui, elle au moins, ne me prend pas pour une idiote !
Chantal rentre chez elle dépitée.
Je ne parle plus à ma mère, elle ne m’a pas fait confiance. Quand je pense à toutes les fois où j’ai parlé du Père Noël ! Ils devaient bien rigoler tous ces adultes autour de moi !
Pourquoi est-ce que les adultes font ça ? Pourquoi prendre les enfants pour des imbéciles ? J’ai déjà remarqué qu’on me disait :
-Tu comprendras plus tard.
-Tu sauras ça quand tu seras plus grande.
Je veux savoir les choses maintenant ! Si je ne comprends pas, on verra bien. Je vais à l’école, je ne suis plus chez les petits et on me traite comme si j’étais un bébé !
Ma mère a l’air vraiment désolée :
-Je suis fâchée contre Chantal, je ne comprends pas pourquoi elle a dit ça, il existe le père Noël, puisqu’il passe tous les ans et qu’il t’apporte des cadeaux.
Je n’en crois pas mes oreilles ! Elle continue à me mentir ! Pourquoi est-ce que ma copine m’aurait raconté des histoires ?
-Elle est jalouse c’est tout ! On en parle partout du père Noël, à la télévision, dans les livres…
Ma mère remet le doute dans mon esprit. J’aimerais bien qu’il existe, il a l’air gentil. Je sais que les pères Noël des magasins sont faux, il y en a à tous les coins de rue ! Mais je pensais que le vrai descendait du ciel le 25 Décembre.
Je vais mener mon enquête. Dès le lendemain, j’entends ma mère parler avec son amie Pierrette qui vient prendre le café tous les matins.
-Chantal lui a dit que le père Noël n’existait pas, la petite machine, elle aurait pu se taire, ils sont tellement mignons quand ils y croient !
-Janine voyons, elle l’aurait su un jour ! C’est fait. Mais il ne faut pas qu’elle le dise à sa sœur !
-Tu as raison ! Elle n’a qu’un an mais elle comprend tout !
On conspire derrière mon dos ! On parle de moi et de mon ignorance ! J’avais raison, on se moque de moi, on me prend pour une petite, on m’assimile à ces moutards qui ont la morve au nez !
Quelques jours plus tard, je vais chez ma cousine Nelly qui a 9 ans. Elle est vraiment grande et je peux lui faire confiance.
-Je sais que le Père Noël n’existe pas.
- Si il existe.
Ah non ! Elle ne va pas s’y mettre aussi !
-Non je sais qu’il n’existe pas, Chantal me l’a dit. Je ne suis plus un bébé maintenant, tu sais !
Nelly me regarde incrédule,
-Ben non il n’existe pas. Mais ils sont gentils nos parents, ils nous achètent des cadeaux.
Je n’avais pas pensé à ça. C’est vrai qu’ils sont gentils. Et mes tantes, et les amis de mes parents ! En tous cas maintenant j’ai la preuve qu’on m’a bien raconté des histoires.

En rentrant à la maison je suis fière de dire à ma mère que Nelly m’a confirmé que le gros bonhomme rouge était bien une histoire à dormir debout.
Ma mère est découragée :
-Elles ont raison, le père Noël n’existe pas, mais il ne faut pas le dire à ta petite sœur, c’est une belle histoire que les parents racontent à leurs enfants. Ça fait partie de la fête. Si tu lui dis, je serai très fâchée !
Et voilà ! On veut que je devienne complice de leur mensonge ! Je dis oui à ma mère, mais mes yeux lui montrent que je ne laisserai pas ma petite sœur se faire prendre pour une imbécile. Je vais me charger de son éducation, je lui dirai tout ce que je sais, puisqu’on ne peut pas compter sur les grands.
Après cette révélation, quand Noël arrive, rien n’est plus pareil. Je pars me coucher en sachant que mes parents vont déposer les cadeaux au pied du sapin. Où les cachent-ils ? L’appartement n’est pas très grand. Quand les déposent-ils ? Je ne les entends pas se lever très tôt. J’essaie de les surprendre mais ça ne marche pas.
Un jour, j’ai 9 ans, ma mère me dit,
-Ta sœur est couchée, tu vas m’aider à mettre les cadeaux autour du sapin.

La magie est vraiment finie, il n’y a plus de mystère. J’ai essayé de dire à ma sœur que le père Noël n’existait pas mais elle ne m’a pas cru. Je suis triste.

Quand ma fille est née, je me suis posé la question :

-Vais-je lui faire croire au Père Noël ?
Moi aussi, je lui ai raconté la merveilleuse histoire.
A l’âge de 4 ans, son amie Marie-Sophie a vendu la mèche. Ma petite puce est arrivée dans le salon, rouge de colère, les poings sur la taille :
-Marie-Sophie m’a dit que le père Noël n’existait pas, tu m’as menti !

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Posté le : 07/12/2013 16:47
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Re: Les belgicismes
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Lettre N

nareux : facilement dégoûté, exigeant sur la propreté, qui a peur d'attraper des microbes…
navetteur: voyageur pendulaire
nenni, valet! (Lg): non, éh sot!
N’en pouvoir rien : n’être pas responsable de
Ne pouvoir mal : ne courir aucun danger
Nic-nac : petit biscuit sec au bord dentelé ayant souvent la forme d'une lettre ou d'un chiffre
niquet: roupillon
nominette : étiquette nominative
nonante: quatre-vingt-dix
non, peut-être : oui, bien sûr !
noquette: petite quantité
note : addition
nounouche: enfant, animal
nuton: lutin ardennais

Deux copains se croisent dans le train Mons-Liège.

« Hé ! François. Ça fait longtemps. Qu’est-ce que tu deviens ?
- Je reviens d’un entretien d’embauche.
- Tu as eu le poste ?
- Nenni, valet ! On était cinquante. Tous les autres étaient presque des nounouches, des gamins de vingt ans. Je ne pouvais mal être pris. Je n’en peux rien s’ils préfèrent les jeunots ! Et toi ?
- Je suis navetteur depuis quelques mois. Je bosse dans l’alimentaire. Qu’est-ce que tu faisais avant ?
- J’ai effectué des petits jobs. Cet été, je faisais déguster du pâté des Nutons dans un supermarché. Cette semaine, j’étais Saint Nicolas dans une maison de retraite. J’y ai distribué des nic-nacs par noquettes à des grands-pères et des grand-mères de plus de nonante ans. Ils étaient tout heureux lorsque je les appelais par leur prénom. En fait, je lisais les nominettes qui dépassaient de leur robe de chambre. J’en ai sorti certains de leur niquet.
- C’est sympa.
- Oui mais il ne faut pas être narreux. Un Papy souhaitait un nouveau dentier. Il m’a donc déposé l’ancien dans la main.
- Beurk ! Et tu as été payé pour ta prestation ?
- Non, peut-être ! Je n’ai pas manqué de remettre ma note à la fin de la journée. J’espère que je vais finir par trouver un poste fixe car je ne pense pas que ma pension de retraite sera mirobolante avec une carrière de Saint-Nicolas … »

Cliquez pour afficher l

Petite vidéo illustrative :

https://www.youtube.com/watch?v=59uWxnzafV4

Posté le : 07/12/2013 15:55

Edité par couscous sur 09-12-2013 07:14:01
Edité par couscous sur 09-12-2013 07:14:51
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Re: Pour les gourmands :La choucroute c'est bon pour la santé.
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Heureux hasard : j'en ai préparé deux fois la semaine dernière: une fois pour me rappeler la recette et une autre fois pour toute la tribu.
Et le hasard frappant souvent aux mêmes portes, du couscous, j'en ai fait mardi soir pour ma cadette qui se plaignait de ne plus savoir quoi faire à manger.
Demain dimanche, maquereaux à la Normande pour tout le monde : facile, pas cher et délicieux.
Rien ne m'arêtes !
Par contre, la photos des choux de Bruxelles me fait saliver: j'adore ça. Avec du petit-salé et de la godiveau ou une morteau, voire les deux les jours de bombance.
Qu'est-ce qu'on mange, ce soir ? ( question honnie des ménagères )

Posté le : 07/12/2013 15:52
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Par une aquarelle de Tchano

Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
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