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Modération des articles
Plume d'Or
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Bonjour.
J'ai un poème affiché dans le cadre de "Modération des articles". Il s'agit de "Le Bapteme de Jésus"
Que dois-je faire ? J'ai essayé de le supprimer, pensant qu'il n'a pas plu ou a offensé quelqu'un. Je n'ai pas eu la possibilité de le supprimer.
Peut-on m'expliquer ?
Merci.
(Un auteur qui desire bien faire)

Posté le : 16/12/2013 23:32
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Re: Les expressions
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« Jouer des coudes »


Se frayer un passage dans une foule.
Par extension, manoeuvrer pour parvenir à ses fins aux dépens des autres.



Avez-vous déjà joué aux osselets ? Avec des gros osselets ?
Eh bien ici, la règle est la même.
Prenez une foule quelconque. Parmi les nombreuses personnes présentes, choisissez-en quelques-unes au hasard, découpez leurs coudes à la machette en tranchant net juste au-dessus et au-dessous du coude.
Ensuite, sans tenir compte des quelques hurlements de douleur que vous entendez autour de vous, prenez les morceaux sanguinolents, épongez un peu avec de l'essuie-tout et jouez avec en reprenant la règle des osselets.
Un peu gore non ? C'était peut-être une pratique répandue, un peu après l'homme de Néandertal, à une époque où ni les échecs, ni la belote, ni tétris n'existaient et où il fallait quand même bien s'occuper une fois le bois entassé et le garde-manger bien garni, mais ce n'est plus d'actualité depuis longtemps, heureusement.

Dans cette expression, ce n'est pas seulement le verbe 'jouer' qu'il faut considérer, mais la locution "jouer de" qui signifie "se servir de", comme dans "jouer d'un instrument de musique" ou bien "jouer des mâchoires" pour "manger".
L'image est aisément compréhensible : dans une foule immobile, si on mouline des coudes autour de soi, on peut écarter ceux qui gênent le passage et avancer.

Mais jouer des coudes dans une foule, c'est très souvent pour passer devant les autres, arriver dans les premiers au but. C'est cette connotation qu'on retrouve dans la deuxième signification fréquemment utilisée dans les milieux professionnels lorsque certains n'hésitent pas à piétiner les autres avec l'intention de devenir calife à la place du calife.

Bien entendu, il ne faut pas confondre avec 'lever le coude', chose que pratique avec beaucoup d'ardeur un certain nombre d'aficionados d'expression.


Posté le : 16/12/2013 14:17
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Le champion de l'orthographe
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Vidéos : le mot de la semaine


http://www.linternaute.com/dictionnaire/fr/definition/remunerer/


Pour l'analyse du mot suivant laissez passer la pub puis redémarrez, vous pouvez aussi choisir le mot "décortiqué" dans la bande défilante en bas de l'écran


http://www.youtube.com/watch?v=BydGhi ... 88BBA48D5381680C&index=12

Posté le : 16/12/2013 09:46
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Page du 7 Décembre,De Villiers, M. Stuart, Lennon, C. Claudel,.Mélies, Maillol,.Fleisher, Feydeau,
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fee etoilee


























Texte à l'affiche : " Demoiselle du Moulin "  de KHALIDBKI
 






Le 8 Décembre  1542  naît  Marie 1ère STUART

Lire ICI



Le 8 Décembre 1980 meurt  assassiné John LENNON
Lire ICI



Le 8 Décembre 1861  Naît  Aristide  
MAILLOL
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http://www.loree-des-reves.com/uploads/newbb/3_52a4683359c8b.jpg

Le 8 Décmbre 1929  naît  Gérard   DE VILLIERS
Lire ICI

 



Aujourd'hui Dimanche 8 Décembre 2013
  
LIRE , ECRIRE, DECOUVRIR

PAGES D'ACCUEIL PRECEDENTES Dans la BIBLIOTHEQUE 
LIRE ICI


 Nouveau  vos rendez-vous hebdomaires :

*Bacchus sa tribune : quand sa lyre délire

*Emma "dos à dos" sa chronique d'jeuns
*Iktomi "chef-d'oeuvre, pas chef-d'oeuvre ?
*Les bons mots de la semaine par Grenouille

*CHRISTOPHE propose un "cadavre exquis"
*La pensée de la semaine de Grenouille :

" J'ai appris que le courage n'est pas l'absence de peur, ais la capacité de la vaincre "

NELSON MANDELA





Le 8 Décembre 1862  naît  
Georges  FEYDEAU

Lire ICI



Le 8  Décembre 1864  naît  
Camille CLAUDEL
LIRE ICI



Le 8 Décembre 1861 naît  
Georges MELIES
Lire ICI

http://www.loree-des-reves.com/uploads/newbb/3_52a46b0cc4cfe.jpg

Le 8 Décembre 1916 naît Richard  
FLEISCHER
LIRE ICI



*Emma vous propose :

Je voudrais proposer un recueil de texte collectif d’environ une centaine de pages à partir des textes publiés sur ce site en 2012. Recueil sous forme d’un fichier PDF (et même en version imprimée, si ce projet en intéresse certains ?)
Pour donner 

            ---*ATELIER CONCOURS
*--

        *Cliquez ici pour rejoindre Couscous 
                   dans son nouveau défi 

         Lucinda vous pose deux questions :
         *Pourquoi le mensonge ?
         *pourquoi avons-nous besoin des autres ?                                               
                                                            
   

      
     




Posté le : 15/12/2013 16:24
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la tour de Pise
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Le 15 Décembre 2001, la tour penchée de Pise est ré-ouverte au public après des travaux

de sauvegarde du bâtiment

La tour de Pise torre de pisa en italien, un des symboles du centre de l'Italie et emblème de la ville toscane de Pise, est le campanile de la cathédrale, situé à son chevet, sur la Piazza dei Miracoli, La place des Miracles, et dont la construction débuta en 1173.
Sa célébrité vient notamment de son inclinaison caractéristique, qui est actuellement d'un angle de 3,99° vers le sud, apparue très rapidement après sa construction, du fait qu'elle a été édifiée sur une plaine alluviale. Ce défaut serait dû soit à un défaut de fondation, soit à un affaissement de terrain dû à une roche : la marne.

Fermé au public pour des raisons de sécurité le 7 janvier 1990 puis rouvert le 15 décembre 2001, le monument a été visité par 18 millions de personnes au cours des soixante années précédentes. Devant le risque d'écroulement, d'importants travaux ont été engagés à partir de 1993.
D'un montant de 28 millions d'euros, ils ont permis de redresser la tour et de la stabiliser pour au moins une centaine d'années ; cependant, d'autres affirment qu'elle restera encore au moins 300 ans debout. Aujourd'hui elle est considérée comme stabilisée ; depuis l'été 2004, elle n'a connu que des oscillations physiologiques de faible amplitude, selon le collectif

scientifique responsable de la consolidation de l'édifice.

Les visites ont pu reprendre depuis le 15 décembre 2001, mais certains scientifiques craignent que cela n'écourte la vie de cette construction, qui reste assez fragile. De prochains travaux vont permettre d'alléger la tour en la débarrassant des aménagements obstruant les étages ; il redeviendra alors possible de voir le ciel depuis l'intérieur comme dans un gigantesque télescope, comme cela était possible avant 1935.
En août 2013, après quelques années de stabilité, la Tour a commencé à se redresser sans qu’aucun travail supplémentaire n’ait été effectué.

Architecture

Schéma de la tour
Construite dans le style roman, elle est haute de 55,86 mètres côté sud et de 56,70 m côté nord, du fait de son inclinaison, et a un diamètre externe de 15,5 mètres à la base. Sa masse estimée est de 14 500 tonnes.
Cette tour creuse, de diamètre interne de 7,4 mètres, 4,2 m au sommet, est composée de deux cylindres de pierre concentriques entre lesquels court un escalier en colimaçon de 293 marches. Les murs de la partie affaissée de la tour ont été affinés afin d'en freiner la chute. Entre chacun des 8 étages, des colonnes de marbre de Carrare servent de support, et de nombreuses sculptures sont visibles. La porte est décorée de sculptures d'animaux et autres grotesques de style roman.

Légende Le son des cloches

La légende dit que, du haut de cette tour, Galilée mesura, vers la fin du xvie siècle, le temps de chute de divers corps et put établir que la vitesse de leur chute était la même pour tous, et non pas proportionnelle à leur masse comme le supposait Aristote auparavant.

Histoire

Aperçu de l'inclinaison
La construction de l'édifice commença le 9 août 1173 et s'étala sur trois siècles. Dès la fin de l'ajout du troisième étage, vers 1178, la tour avait commencé à pencher et la construction fut interrompue pendant 90 ans.
À partir de 1272, les quatre étages supérieurs furent donc posés en diagonale pour compenser l'inclinaison. La construction s'interrompit alors à nouveau de 1301 à 1350 et ce n'est qu'en 1372 que le dernier étage des cloches, de diamètre moins important, fut achevé.
En 1838, un bassin fut décaissé à la base de la tour pour mettre à jour la base des colonnes qui s'étaient enfoncées sous terre.
Des mesures de l'écartement du sommet avec la verticale montrent l'inclinaison progressive :
1350 : 1,4 m soit 1,47°
1817 : 3,8 m soit 3,99°
1993: 5,4 m soit 5,66°4, ce qui fait que le dernier étage n° 8, celui des cloches dépassait l'aplomb des fondations de 4,5 mètres.
2006 : 4,5 m soit 4,72°5
2008 : 3,99 m soit 4,19°
Le 7 janvier 1990, la tour fut fermée au public pour des raisons de sécurité. Le monument avait alors été visité par 18 millions de personnes au cours des soixante années précédentes.
Après expertises, les travaux furent commencés : excavations des fondations, coulage de centaines de tonnes de béton pour la stabiliser, cerclage des anneaux, drainage du sol pour alléger la nappe phréatique sur laquelle elle est érigée.
En septembre 1995, un système cryogénique pour refroidir le sol s'avère faire pencher la tour encore plus.
En 1998, une armature interne en acier fut posée et en 1999, 60 m³ d'argile furent extraits sous la tour et les fondations furent renforcées de piliers de 15 m de profondeur.
Les travaux, entrepris de 1993 à 2001, ont permis de surprenantes découvertes. La tour a été construite sur les restes d'une opulente villa patricienne du IIIe siècle, elle-même érigée sur une nécropole romaine surplombant un cimetière étrusque. Deux corps momifiés et des fragments de mosaïque romaine ont été trouvés.

Visite

La tour de Pise vue depuis le Museo dell'Opera del Duomo
La tour est de nouveau accessible au public depuis le 15 décembre 2001 par groupes d'une trentaine de personnes. La visite dure 30 minutes, sans pause, et les guides rappellent qu'une forme physique suffisante est nécessaire pour gravir presque 300 marches dont l'inclinaison varie et que les personnes sujettes au vertige devraient s'abstenir. L'accès au dernier étage est assez étroit et peut être problématique pour les personnes de forte corpulence. L'accès est interdit aux moins de 8 ans ; les enfants entre 8 et 12 ans doivent être tenus par la main durant toute la visite, les moins de 18 ans doivent être accompagnés d'un adulte responsable. Tous les sacs doivent être laissés en bas, mais les appareils photos et caméras sont autorisés. En 2013, l'accès est de 18 € par personne pour une visite de 20 minutes. Si il n'y a pas de réparation elle devrait s'écrouler vers 2200

Notes et références

La tour de Pise se redresse toute seule
Sa situation géographique est de 43° 43' 23" N en latitude, 10° 23' 47" E en longitude et à environ 2 mètres au-dessus du niveau de la mer
La chute verticale était trop rapide pour que Galilée la mesure exactement, il a réalisé l'expérience réelle de corps roulant sur un plan incliné donc ralentis et qui comportant des raies de métal permettait de mesurer les temps des passages.
Pourquoi... La tour de Pise est-elle penchée ?

La Toscane n'avait joué qu'un rôle modeste dans l'essor du premier art roman méridional. Son développement artistique propre s'effectua durant le second âge roman, et il bénéficia de l'enrichissement du pays par le commerce. Le monument clef est la cathédrale de Pise, accompagnée d'un baptistère et d'un clocher – la célèbre « tour penchée ». Son plan est celui de la basilique à doubles collatéraux et à tribunes, qui se trouve en quelque sorte renouvelé par le traitement des bras du transept à la manière de petites basiliques. Mais sa célébrité provient surtout de la beauté de son décor extérieur en marbre, qui était allé en s'affinant tout au long de sa réalisation. Entre l'abside et la façade, il est distribué en trois étages correspondant aux trois niveaux du volume intérieur. On distingue successivement un étage d'arcatures aveugles, puis un ordre de pilastres soutenant un entablement et enfin un second registre d'arcatures. À tous les niveaux cette parure est encore enrichie de rosaces et d'incrustations polychromes. La façade reprend au premier niveau le registre des hautes arcades, qui est ici percé de trois portes ; au-dessus, quatre galeries, portées par de fines colonnettes, tendent un écran léger en avant du pignon et confèrent au mur une extraordinaire vibration. Cette formule connut un immense succès dans toute la Toscane (San Michele in Foro, à Lucques, par exemple.

L' histoire de la ville de Pise

Les conditions de l'expansion

Le site, au confluent de l'Arno et d'un ancien bras du Serchio, était déjà occupé par les Ligures. Au iiie s. avant J.-C., Pise s'allie aux Romains, auxquels elle sert de base navale et militaire pour la conquête de la Gaule Cisalpine. Assujettie à Rome en 180 avant J.-C., érigée en cité romaine en 89 avant J.-C., puis en colonia Opsequens Julia Pisana par Octave, Pise est un port d'estuaire typique, bien situé à dix kilomètres à l'intérieur des terres en un point où un pont romain permet à la via Aurelia, qui unit Rome à Gênes de franchir l'Arno, voie fluviale qui fait de cette ville le débouché naturel de la Toscane sur la mer Tyrrhénienne. L'huile, les vins, les fruits et le bois de chêne des collines toscanes et des Alpes Apuanes, les céréales et les produits de l'élevage des plaines littorales Maremme, Versilia, le poisson de la Méditerranée, le fer de l'île d'Elbe, l'argile locale enfin permettent de nourrir une population nombreuse et de diversifier les activités artisanales : constructions navales, métallurgie, industries des cuirs et des peaux, briqueteries et tuileries. De telles activités fournissent à la ville non seulement les produits d'un important commerce d'exportation, mais encore les moyens d'en assurer le transport : le bateau.
La ville pallie son éloignement progressif de la mer et l'insuffisance du tirant d'eau à quai par la construction d'un avant-port : Porto Pisano, fréquenté dès le viiie s. par les marchands syriens et par les pèlerins qui se rendent à Rome. Elle repousse les incursions des Sarrasins des ixe et xe s. grâce à la construction d'une puissante flotte qui poursuit ceux-ci jusque dans leurs bases d'Afrique du Nord première expédition en 828, elle les empêche même de prendre Salerne en 871 et leur inflige la défaite navale du détroit de Messine en 1005. En fait, la ville n'est impuissante que devant un seul ennemi : la malaria, qui sévit dans les marais mal drainés situés immédiatement en arrière du cordon littoral.

La conquête de la mer XIe s.

Dotée d'un contado étiré parallèlement à la côte des bouches du Serchio à Piombino, administrée par un vicomte héréditaire représentant du marquis de Toscane et administrateur du domaine royal et comtal, résidence d'un évêque immédiat du Saint-Siège dont le diocèse semble avoir pratiquement la même superficie que le contado, Pise est en fait une ville tournée vers la mer, moins peut-être par le relief que par les raids des Sarrasins. Elle s'allie à Gênes et réussit d'abord à chasser définitivement les Sarrasins de la Sardaigne 1015-1016 et à imposer à l'île son hégémonie commerciale. Un raid sur Bône en 1034, la capture d'une flotte arabe dans le port de Palerme en 1063, un raid contre Mahdia en 1087, un autre contre Valence en 1092, menés d'ailleurs tous deux avec le concours de Gênes, enfin la fructueuse mais éphémère conquête d'Ibiza et de Majorque en 1114 lui assurent la maîtrise maritime du bassin occidental de la Méditerranée et lui fournissent les moyens financiers d'entreprendre la construction de la cathédrale dédiée non plus à la modeste santa Reparata, mais à la bienheureuse Vierge Marie. En remerciement de ces victoires, le pape loue la Corse à l'Église de Pise et érige cette dernière en archevêché au profit de l'évêque Daimbert, qui reçoit en outre juridiction sur tous les évêques de Corse.
À Daimbert revient l'honneur d'assurer à Pise la maîtrise du bassin oriental de la Méditerranée en complet accord avec les entrepreneurs de mer. Ceux-ci forment un groupe étroit de propriétaires fonciers et immobiliers appartenant à l'origine à l'entourage des marquis de Toscane ; dès la fin du xie s., ils associent leurs chefs, les consuls, au vicomte, représentant des autorités anciennes de la ville. En fait, en 1094, le premier consul n'est autre que le vicomte Pietro Visconte : la commune est née.
Avec l'aide de ces commerçants armateurs, Daimbert, promu cardinal et légat pontifical, arme une flotte d'au moins 120 voiles qui, après avoir pillé Leucade et Céphalonie en 1099, apporte un soutien naval non négligeable aux forces franques de Syrie du Nord (Laodicée) et de Palestine (Jaffa), tandis que son chef se fait élire patriarche de Jérusalem en 1100.
Le défi pisan

Pise apparaît alors comme une très grande ville d'Occident par le nombre de ses habitants, 12 000 à 15 000 habitants environ. Mais c'est peu pourtant pour armer la flotte, pour fournir les hommes nécessaires à l'administration et à la défense d'un véritable empire colonial qui comprend : un quartier concédé par Alexis Ier Comnène à Constantinople en 1111 ; des établissements à Antioche, le quartier Saint-Sauveur, à Laodicée, le quartier de l'église Saint-Nicolas, à Jaffa, à Tyr, à Ascalon et, après les premiers revers des croisés, à Acre et à Tripoli, agrandis ou largement privilégiés respectivement en 1182 et en 1187 ; trois « fondachi » en Égypte, les plus anciens à Alexandrie et à Damiette, le dernier au Caire au moins dès 1153 ; des comptoirs en Afrique du Nord à Bône, Tripoli, Sfax et Bougie ; enfin de petites colonies à Narbonne, Nice, Arles, Saint-Gilles, Montpellier et Fréjus, à Salerne, à Gaète, à Messine et surtout à Naples, de même qu'une loggia à Gênes.
Privilégiés en outre dans les postes catalans, disposant par ailleurs grâce à la politique archiépiscopale de solides bases en Corse et en Sardaigne, bénéficiant enfin à la fin du XIe s. du brutal déclin d'Amalfi, déclin qu'ils parachèvent par deux raids destructeurs en 1135 et en 1137, les Pisans contrôlent au XIIe s. un important trafic d'importation des produits d'Extrême-Orient, épices, soie, d'Orient, coton, sucres, d'Afrique du Nord, cuirs au XIIe s., laine au XIIIe s., compensé par des exportations de bois, de fer et de peaux fort appréciés des musulmans. Cette prospérité commerciale, qui est concrétisée par le privilège de 1139 par lequel l'empereur accorde aux Pisans le droit d'émettre une monnaie ayant cours dans tout le bassin méditerranéen, est en réalité menacée par l'ensablement du port de Pise ; celui-ci doit transférer après 1162 l'essentiel de ses activités maritimes à Porto Pisano. Mais elle est aussi menacée par les ambitions de Lucques, qui lui conteste la possession de la Garfagnana, de la Lunigiana, de la Versilia, et par celles de Gênes, avec laquelle elle entre en conflit à plusieurs reprises. Elle perd ainsi au terme d'une première guerre la Corse septentrionale 1119-1133, mais réussit à sauver l'essentiel de son contrôle sur la Sardaigne en 1165 à l'issue d'un autre conflit 1140-1149, qui a repris en 1162 à la suite de l'incendie du quartier génois de Constantinople par les Pisans, lesquels secourent les Florentins tandis que les Lucquois appuient leurs adversaires. Imposée par le pape – qui veut contraindre les chrétiens à unir leurs forces contre Saladin, qui vient de leur reprendre Jérusalem en 1187 –, la paix pisano-génoise de 1188 n'est en fait qu'une trêve, rompue dès 1194.
Jusqu'à la fin du XIIe s., Pise surmonte tous ces dangers grâce à l'appui constant de Frédéric Ier Barberousse et de ses successeurs ; cet appui est consacré par le diplôme du 6 avril 1162 qui autorise Pise à exclure de tous les ports de la côte les marchands des villes qui lui sont hostiles. En outre, cet acte lui permet d'étendre son contrôle jusqu'à Empoli à l'est, jusqu'à Porto Ercole au sud et lui accorde enfin en fief la moitié de Naples, Salerne, Messine, Palerme, la totalité de Gaète, Mazara et Trapani ainsi que le droit de commercer dans tout l'Empire.
Grandeur et décadence

La ville soutient son négoce international grâce à la diversification des activités artisanales de ses habitants, qui travaillent dans les constructions navales, fabri, dans la fabrication et la revente de drogues, spezarii, dans le conditionnement et la redistribution des matières tinctoriales, dans le travail des laines locales ou maghrébines, dans celui des peaux et fourrures de Russie importées via Constantinople, pelletiers, fourreurs. Désireux de défendre leurs intérêts matériels, ces artisans se groupent à la fin du XIIe s. en corps de métier, arti, à l'exception des commerçants en gros, qui, dès 1162, sont administrés par 4 ou 5 consules mercatorum pisanorum désignés par les consuls de la commune pour en constituer le tribunal de commerce.
En fait, l'intensité de la vie commerciale, la multiplicité des contrats et les litiges qui en résultent ont favorisé dès la fin du XIe s. le foisonnement des praticiens du droit – notaires et avocats – et par contrecoup depuis le milieu du XIe s. l'enseignement de cette discipline, qu'illustre au XIIe s. l'un des plus célèbres juristes du Moyen Âge : Burgundio de Pise, ?-1193. Celui-ci rapporte de Constantinople des Pandectes, aidant ainsi à la renaissance du droit romain tout en l'adaptant aux nécessités du monde des affaires du XIIe s. Ainsi se trouve favorisé l'éveil de Pise à une vie intellectuelle intense qui s'épanouit au début du xiiie s. grâce à Leonardo Fibonacci, ?-1240, dont le Liber abbaci, composé en 1202, livre à l'Occident chrétien, par le relais arabe, les secrets de l'univers mathématique des Indiens, numération de position, zéro et chiffres dits « arabes », théorie des nombres entiers et des fractions, règle de trois, racines. Mais, affaiblie par des rivalités internes qui opposent marchands et chefs d'atelier aux milieux dirigeants traditionnels, contrainte de ce fait d'accepter la présence à la tête de la ville d'un podestat qui la gouverne d'abord conjointement avec les consuls, 1191-1218, puis seul, 1218-1254, Pise n'est plus capable par ailleurs de s'imposer seule à l'heure où un nouvel ennemi la menace : Florence, qui triomphe en 1222 d'une coalition qui l'unit pourtant à Arezzo et à Sienne. Attaquée simultanément sur terre et sur mer par Florence, Lucques et Gênes, elle remporte un ultime succès pour le camp gibelin lorsque sa flotte arraisonne en 1241 les navires génois qui transportent à Rome les cardinaux qui doivent condamner Frédéric II.
Mais, privé de tout appui extérieur par la mort de cet empereur, vaincu par la coalition guelfe qui, de 1251 à 1256, unit contre Pise les forces de Florence, Gênes et Lucques, qui amputent la ville d'une partie de son contado, le régime aristocratique s'effondre au profit de celui du peuple 1254-1284, au sein duquel l'ordo maris, armateurs et l'ordo mercatorum, marchands doivent désormais partager l'autorité avec les arts, dont l'organisation est doublée par celle des sociétés d'armes créées sur la base des quartiers. En fait, ce régime ne survit pas à la défaite de la Meloria, par laquelle Gênes abat à jamais la puissance navale pisane en 1284. Privée de milliers d'hommes qui achèvent leur vie dans les prisons génoises, victime de nombreuses crises intérieures dont la plus célèbre est marquée par la prise du pouvoir par l'ambitieux Ugolino della Gherardesca, décimée par la malaria, amputée de ses bases maritimes par Gênes, soumise à plusieurs reprises au XIVe s. au régime de la seigneurie personnelle, Pise est finalement annexée par Florence en 1406 ainsi que son avant-port Porto Pisano en 1421, tandis que ses hommes d'affaires se réfugient en Sicile.
Sous-préfecture du département de la Méditerranée en 1808, dotée de l'École normale supérieure italienne en 1813 par Napoléon Ier, Pise est ensuite rattachée au grand-duché de Toscane puis, en 1860, au nouveau royaume d'Italie.

L'art à Pise

Port florissant au XIIe s., la ville s'agrandit et manifeste sa richesse dans la création architecturale. Les Pisans achèvent la construction de leur cathédrale, située au nord-ouest et un peu à l'écart de l'agglomération : ce monument, dont le style résulte d'influences byzantines et lombardes, sera un modèle pour les architectes de la région, Lucques. La république réédifie dans le même style et revêt de marbre la plupart de ses églises, telle San Paolo a Ripa d'Arno. Ainsi naît l'architecture romane pisane, qui rayonnera en Toscane et en Sardaigne. À côté de la cathédrale s'élèvent ensuite le baptistère, le campanile et le Camposanto, ensemble de la piazza dei Miracoli qui témoigne toujours avec éclat de la grandeur ancienne de Pise.
Commencée en 1063 par l'ingénieur et architecte Buscheto et continuée par Rainaldo, la cathédrale fut consacrée en 1118, mais son achèvement complet se situe vers la fin du XIIe s. seulement et elle a subi d'importantes restaurations après l'incendie de 1595. Au-dessus des grands arcs engagés de l'étage inférieur se développe l'invention pisane d'une façade entièrement couverte de galeries superposées à petites arcatures. Seule la porte de bronze du transept sud est du XIIe s. Bonanno Pisano. À l'intérieur, le plan est celui des basiliques romaines : immense croix latine divisée en cinq nefs à arcs en plein cintre et colonnes corinthiennes, terminée par une grande abside. Les deux bras du transept, traversés par les tribunes qui surmontent les nefs latérales, sont eux-mêmes à trois nefs et se terminent par des absides. Commandant toute cette organisation, une coupole surmonte la croisée du transept, tandis que la nef principale a un plafond Renaissance à caissons dorés. Les nefs latérales, voûtées, sont séparées par des colonnes en porphyre et granit rouge, portant des arcs en plein cintre de marbre blanc et noir. Du décor original subsistent quelques mosaïques, dont celle de l'abside principale, le Christ, la Vierge et Saint-Jean-Baptiste, exécutée autour de 1300.
Le baptistère, rotonde de marbre blanc couverte d'une coupole, fut commencé en 1153 sur les plans de Diotisalvi, repris à partir de 1250 environ et achevé au xive s. À l'extérieur, l'étage inférieur est une muraille circulaire renforcée, comme à la cathédrale, d'arcs portant sur des colonnes. Gables et pinacles gothiques tapissent les étages suivants. Les restes de la sculpture monumentale qui illustrait cet ensemble ont été recueillis par le Musée national de Pise, notamment les statues d'évangélistes de Giovanni Pisano, dont la contribution aux portails de la cathédrale fut aussi importante. L'intérieur est à deux étages de douze arcades en plein cintre, le premier comprenant, outre des piliers, des colonnes antiques réemployées ; l'originale terminaison conique de la coupole renforce encore l'impression d'une dilatation de l'espace dans le sens vertical. Les fonts baptismaux, bassin octogonal à panneaux de marbre ciselés et incrustés que trois marches exhaussent, datent de 1246 et sont l'œuvre de Guido Bigarelli, de Côme. À côté de ce décor abstrait et délicat, la chaire de Nicola Pisano, terminée en 1260, marque de façon révolutionnaire la naissance de la grande sculpture pisane, et même toscane, influencée par le naturalisme gothique.
La chaire du baptistère inspire celle que Giovanni Pisano termina vers 1310 pour la cathédrale, où l'animation et le sens dramatique des scènes de l'Évangile atteignent une étonnante tension, en contrepoint avec la fermeté architectonique de l'édicule dans son ensemble. L'histoire de la sculpture pisane se poursuit au XIVe s. avec Andrea et Nino Pisano. Des sculptures de Nino sont notamment conservées à l'église de Santa Caterina, qui marque le passage du roman au gothique dans l'architecture de Pise. D'autres sculptures dues aux ateliers locaux participent à l'exubérant décor gothique des parties hautes de la petite église Santa Maria della Spina.
Le campanile de la piazza dei Miracoli, la « Tour penchée » fut entrepris, avec la participation de l'architecte et sculpteur Bonanno Pisano, en 1174. La construction fut interrompue par un affaissement du sol, qui, malgré une légère correction dans la suite des travaux, repris et terminés pour l'essentiel par Giovanni di Simone à partir de 1275, donna à l'édifice son inclinaison célèbre et devenue préoccupante au fil des siècles. Tour de marbre cylindrique, l'édifice reprend les dispositions de la cathédrale : un premier niveau d'arcades pleines au tympan orné d'un losange évidé et marqueté, au-dessus duquel s'élèvent des étages de galeries à petites arcatures sur colonnettes. L'étage des cloches porte l'ensemble à une hauteur de 54 m. Au début des années 1990, ont été entrepris des travaux de consolidation de la tour afin d'éviter son risque d'effondrement. Achevés en 2001, ils ont redressé l'édifice de 45 cm et lui ont redonné l'aspect qu'il présentait en 1838, avec une inclinaison de 4,5 m par rapport à son axe vertical.
Au nord de la cathédrale, le Camposanto offre, autour de son aire de sépulture, une très vaste galerie rectangulaire, 129,5 x 44,5 m commencée par Giovanni di Simone en 1278 et agrandie au XIVe s. Couverte d'une charpente, elle comporte un mur d'enceinte à hautes arcatures aveugles vers l'extérieur, revêtu de fresques à l'intérieur, tandis qu'elle s'ouvre sur l'espace interne par de grandes baies qui ont reçu au XVe s. leur organisation à quatre lancettes gothiques. Détériorées par un incendie en 1944, détachées et réparées depuis, les fresques constituent un ensemble exceptionnel, confié dans la seconde moitié du xive s. à des artistes pour la plupart étrangers à Pise. La plus célèbre de ces œuvres, d'attribution discutée, est l'allégorie du Triomphe de la Mort, qui enchaîne ses épisodes avec une puissance expressive soutenue par le sens naturaliste, la vigueur du dessin et de la couleur. Le cycle du Jugement universel de l'Enfer et du Paradis revient peut-être au Pisan Francesco Traini ; l'Histoire de Job est due à Taddeo Gaddi, celle de saint Rainier, patron de la ville, à Andrea da Firenze et à Antonio Veneziano ; etc. Au XVe s., enfin, Benozzo Gozzoli exécuta de nombreuses scènes de l'Ancien Testament, dont subsistent, altérées, les Vendanges et l'ivresse de Noé ainsi que la Tour de Babel.
Le quattrocento voit la ruine de Pise au profit de Florence. Au XIVe s. se dessine un redressement : les Florentins enrichissent la cathédrale d'œuvres d'art, peintures d'Andrea del Sarto et du Sodoma, bronzes de Giambologna, lampe en bronze dite « de Galilée », et Vasari collabore à la parure architecturale de la piazza dei Cavalieri, centre de la vieille ville. L'âge baroque a peu touché celle-ci.
Le Musée national, installé dans le couvent San Matteo, rassemble des peintures toscanes, S. Martini, Masaccio, etc. et surtout pisanes, le Maître de San Martino, Traini, etc. du XIIIe aux XIVe s. et XVe s., et des sculptures de Giovanni Pisano, œuvres nombreuses provenant du baptistère et de la cathédrale, d'Andrea Pisano, etc

Liens

http://youtu.be/GPapDMcz3YU Nouvelles de la tour
http://youtu.be/Z_U71w5KJwc le jeu de la tour
http://youtu.be/_vnnPpIRkew La tour




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Posté le : 15/12/2013 15:13
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Re: Les expressions
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« Avoir l'esprit de l'escalier »


Manquer de répartie.
Ne pas pouvoir ou savoir répliquer sur le moment, mais après coup.


Sauf si vous avez un sens fulgurant de la répartie, il vous est certainement arrivé de vous dire, après coup et en vous donnant tout un tas de noms d'oiseaux, que c'est telle ou telle chose que vous auriez dû rétorquer au malotru ou au brillant esprit qui vous a adressé la parole quelques minutes auparavant.
Et si c'est le genre de réflexion que vous vous faites beaucoup plus souvent que vous n'aimeriez, alors c'est que vous avez l'esprit de l'escalier.
Cela ne veut pas dire que votre esprit ne 'marche' pas, mais simplement que vous avez le cerveau lent .

D'où vient donc cette appellation ?
Dans son ouvrage "Paradoxe sur le comédien" écrit entre 1773 et 1778, Diderot disait : « ...l'homme sensible comme moi, tout entier à ce qu'on lui objecte, perd la tête et ne se retrouve qu'au bas de l'escalier ».
Il voulait dire par là que si, au cours d'une conversation, on lui avait objecté quelque chose, il en perdait ses moyens et ce n'était qu'une fois sorti, arrivé en bas de l'escalier de son hôte, donc trop tard, que la réponse qu'il aurait dû faire lui venait à l'esprit.
L'escalier est ici le symbole de la déception de n'avoir pas dégainé à temps la réplique qui tue et qui met les rieurs de son côté, celle qui permet de briller en société.

Certains attribuent la paternité de cette expression à Jean-Jacques Rousseau dans ses 'Confessions'. La période est la même, mais si Rousseau déplore bien ce qu'on appelle maintenant son esprit de l'escalier, je n'ai pas trouvé d'extrait où il utilise l'expression telle quelle.

Bien sûr, on pourra objecter qu'on aurait pu aussi l'appeler "l'esprit du couloir" ou "l'esprit du portail", par exemple.
Mais il est probable que c'est la répétition de la même syllabe au début des deux substantifs qui est la cause du choix du lieu.


Posté le : 15/12/2013 13:40
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Michel-Richard De la Lande 2 suite
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Partitions modernes Å’uvres en vente

S.3 Deitatis Majestatem, ISMN : M-707-034-593 (Centre de musique baroque de Versailles, juin 2002)
S.5 Beati quorum, ISMN : M-707-034-596 (CMBV, février 2003)
S.7 Audite Cœli quœ loquor, ISMN : M-707-034-595 (CMBV, avril 2004)
S.9 Jubilate Deo, révisé par Lionel Sawkins, ISMN : M-007-10080-3 (Carus Verlag n°21.011, Stuttgart 1985/1992) [40]
S.12 Quam dilecta, version primitive avant 1683, ISMN : M-56016-098-6 (CMBV, décembre 2004)
S.23 De profundis, première version en 1688, ISMN : M-56016-223-2 (CMBV, juin 2011)
S.133 Les Fontaines de Versailles, ISMN : M-56016-042-9 (ISSN : 1954-3344) (CMBV, août 1997)

Liste des œuvres, auprès des Éditions Durand-Salabert-Eschig, révisés par Alexandre Cellier ainsi que Sylvie Spycket : S.23, S.27, S.33, S.44, S.53, S.59, S.70 [41]
Liste des œuvres, auprès des Éditions Alphonse Leduc : Caprices n°1, n°2 et n°3 (Symphonies pour les Soupers du Roy) par Jean-François Paillard, S.23, S.32 et S.53 par Laurence Boulay, S.40 par F. Gervais [42]
Liste des œuvres, auprès de Gérard Billaudot Éditeur : petites pièces (Carillon, Fanfare, Noëls en Trio, Suite)

Å’uvres en location pour les concerts

Liste des partitions disponibles auprès de Lionel Sawkins : S.14, S.24, S.31, S.32, S.40, S.43, S.51, S.53, S.54, S.58, S.59, S.66, S.72, S.73, S.74, S.75, S.76, S.143, S.158, S.161, S.174
Liste des œuvres, auprès des Éditions Durand-Salabert-Eschig, révisés par Alexandre Cellier : S.23, S.27, S.33, S.59, S.70
Liste des œuvres, auprès de Gérard Billaudot Éditeur : Symphonies des Soupers du Roy (extrait) par Laurence Boulay, S.74

Enregistrements Discographie

Il existe aussi un enregistrement de 2 Grands Motets pour Soli, chœurs et Orchestre réalisé entre 1955 et 1965, publié par ERATO en mono (LDE 3027 xParix 50.963) :
S39 - Beatus vir qui timet Dominun (Psaume CXI)
S40 - Usquequo Domine (Psaume XII) (ce dernier d'une très grande beauté)
avec Denise Monteil (soprano), Jeanine Collard (contralto),
Ensemble vocal Philippe Caillard, Orchestre de Chambre Jean-François Paillard, direction Louis Frémaux
Concernant ce sujet , Gaston Roussel commença à enregistrer des œuvres de Lalande à Versailles dans les années 1950.
Les enregistrements étaient essentiellement effectués lors de deux fois de Journées Michel-Richard de Lalande, organisées par le Centre de musique baroque de Versailles en 1990 ainsi qu'en 2001.
1953 Gaston Roussel ; Christe Redemptor (S.21) ; dans le disque 33 tours Noël à la cathédrale de Versailles67 ; 1953 Studio SM (33-03)
1954 Gaston Roussel, Orchestre de chambre de Versailles et Chœurs de la cathédrale Saint-Louis ; Venite Exultemus (S.58) ; dans le disque 33 tours Versailles, musique sacrée dans la Chapelle du Roy ; 1954 Studio SM (33-06)
1957 (enregistré en juillet 1956) :
Antony Hopkins, The St Anthony Singers, Boyd Neel Orchestra ; Te Deum (S.32) et Confitemini Domino (S.68) ; disque 33 tours ; Éditions de l'Oiseau-Lyre (OL50153)
1961 Gaston Roussel, Geneviève Le Secq ; 1ère Symphonie de Noël (S.130) ; dans le disque 33 tours Les grandes heures de la Chapelle royale de Versailles, soirée de Noël ; 1961 Pathé (DTX311 mono ainsi que ASTX127 stéréo)
1970 (enregistré en 1969) :
Michel Corboz, Ensemble vocal et instrumental de Lausanne ; De profundis (S.23) et Regina cœli (S.53) ; 1970 Erato (STU70584), puis 2003 Erato/Warner Classics France avec S.74 (2564-660240-2 LC0200)
1972 : Guy Cornut, Ensemble vocal & instrumental Guy Cornut ; De profundis (S.23), disque 33 tours avec Messe Ad Maiorem Dei Gloriam d'André Campra ; L'Apostrophe (AS37227)
1980 : Stéphane Caillat, Chorale Stéphane Caillat, Orchestre de chambre Jean-François Paillard ; Sacris Solemnis (S.74) ; 1980 Erato, puis 2003 Erato/Warner Classics France avec S.23 et S.53 (2564-60240-2 LC0200)
1985 (enregistrés en janvier 1984 à l'église du Liban de Paris) :
Jean-François Paillard, Orchestre de chambre Jean-François Paillard ; Simphonies pour les Soupers du Roy (a.Concert de Trompettes pour les Festes sur le canal de Versailles, b.Premier Caprice ou Caprice de Villers-Cotterets, c.Deuxième Fantaisie ou Caprice que le Roy demandoit souvent et d.Troisième Caprice) restituées par Jean-François Paillard ; Éditions Costallat (Erato) (2292-45220-2)
1990 : Hugo Reyne, La Simphonie du Marais ; Symphonies pour les Soupers du Roy (a.Concert de Trompettes, b.12e Suite, dont les Airs forment le 3e Caprice, c.7e Suite, Airs du Ballet de Flore ou de Trianon (extraits) et d.5e Suite) principalement selon le manuscrit de Philidor l'aîne (1703) ; Harmonia Mundi (HMC 901303, actuellement dans la collection musique d'abord HMA1951303)
1990 (enregistrés en juillet 1988 à All Hallows, Londres) :
Edward Higginbottom, The Choir of New College Oxford, The King's Consort, Gillian Fisher (dessus) ; De profundis (S.23) restitué par Lionel Sawkins, Miserere (S.120) et Confitebor tibi Domine (S.56) édition de Philippe Oboussier, Novello & Co. ; Radio France/Erato (2292-45014-2)
1991 (enregistrés en septembre 1990 à l'issue des Journées Michel-Richard Delalande à Versailles) :
William Christie, Les Arts Florissants ; Te Deum (S.32), Super flumina babylonis (S.13) et Confitebor tibi Domine (S.56) ; Harmonia Mundi (HMA1901351, actuellement dans la collection musique d'abord, HMA1951351)
1991 (enregistrés en septembre 1990 à la chapelle du Collège Saint-Stanislas de Nantes) :
Paul Colleaux, Ensemble vocal de Nantes ; La Grande Écurie et la Chambre du Roy ; Jubilate Deo omnis terra (S.9), Te Deum (S.32) et Confitebimur tibi Deus (S.59) ; Erato/Radio France (2292-45608-2)
1991 (enregistrés en septembre 1990 à l'abbaye-aux-Dames de Saintes) :
Philippe Herreweghe, La Chapelle Royale ; Dies irae (S.31) et Miserere (S.27) éditions de Lionel Sawkins ; Harmonia Mundi (901352)
1992 (enregistrés en septembre 1990 et en février 1992) :
William Christie avec Véronique Gens, Sandrine Piau, Noémi Rime, Arlette Steyer (voix seules) ; Miserere (S.87) et d'autres petits motets (Vanum est vobis ante lucem (S.101), Miserator et misericors (S.105) et Cantique quatrième sur le bonheur des justes et sur le malheur des resprouvez (S.127)) ; Harmonia Mundi (HMT7901416, actuellement dans la collection musique d'abord HMA1951416)
1995 (enregistrés à l'église St-Paul de Birmingham) :
Jeffrey Skidmore, Ex Cathedra chamber choir and baroque orchestra ; Regina cœli (S.53), De profundis (S.23) et Cantate Domino (S.72) éditions de Lionel Sawkins ; ASV Academy Sound and Vision (CD GAU 141)
1996 (enregistrés à l'auditorium Tibor Varga à Sion, Suisse, en février 1996)
Isabelle Desrochers, Soprano; Mauricio Buraglia, théorbe; Nima Ben David, viole de gambe; Pierre Trocellier, clavecin et orgue. Leçons de Ténèbres (S.118, 121, 124) éditions Auvidis Astrée (CD E 8592). Disque récompensé par un Diapason d'or et un FFFF Télérama.
2001 (enregistrés en juillet 2001 à l'abbaye de Saint-Michel en Thiérache) :
Martin Gester, Le Parlement de Musique, La Maîtrise de Bretagne ; Deus nostre refugium (S.54) et Exaltato te Domine (S.66) éditions de Lionel Sawkins ; avec Suite du Premier ton de Pierre Du Mage ; OPUS111/Naïve (OP30217)
2002 (enregistrés les 11 et 12 octobre 2001 par Radio France, dans le cadre des Journées Michel-Richard de Lalande, à la Chapelle royale du Château de Versailles)46 :
Olivier Schneebeli, Les Pages et les Chantres de Versailles, La Grande Écurie et la Chambre du Roy ; Beati quorum remissæ sunt (S.5), Quam dilecta (S.12) et Audite cæli quæ loquor (S.7) selon les partitions éditées par le Centre de Musique Baroque de Versailles ; EMI/Virgin Classics (7243 5 45531 2 7 (PM518 en France))
2002 (enregistrés en octobre 2001 à l'église Saint-Jude-on-the-Hill, Hampsted Garden) :
Jeffrey Skidmore, Ex Cathedra chamber choir and baroque orchestra ; Te Deum laudamus (S.32), Panis angelicus de Sacris solemnis (S.74), La grand pièce royale (S.161) et Venite exultemus (S.58) éditions de Lionel Sawkins ; Hyperion (CDA67325)
2002 (enregistrés en avril 2002 à la chapelle de l'Hôpital Notre-Dame de Bon Secours, Paris, en reprenant le programme du concert des Journées Michel-Richard de Lalande en octobre 2001) : Vincent Dumestre, Le Poème harmonique, Claire Lefilliâtre ; Miserere mei Deus (S.87) selon le manuscrit de Sébastien de Brossard (1711), IIIe Leçon du Mercredy Saint (S.118), IIIe Leçon du Jeudy Saint (S.121) et IIIe Leçon du Vendredy Saint (S.124) ; avec un autre CD de Jacques-Bénigne Bossuet Sermon sur la mort ; Alpha Production (Alpha 030)68
2006 : Christophe Coin, Ensemble Baroque de Limoges ; Symphonies des Folies de Cardenio (S.152) ; Fondation La Borie-en-Limousin (LC01)
2007 : dans le coffret « 200 ans de musique à Versailles », Symphonies pour les Soupers du Roy avec Marek Stryncl, Musica Florea (CD5) ainsi que Symphonies des Folies de Cardenio (S.152, extraits) avec Christophe Coin, Ensemble Baroque de Limoges (CD14) ; France Musique (ISBN 5-425008-376202)
2010 :Didier Bouture et Ensemble Orchestral Harmonia Nova ; Symphonies de Noël (S.130) (Andante, Trio où s'en vont ces gays bergers, Allegretto, Tempo I et Symphonie (Allegretto)) ; dans le disque L'Europe musicale des XVIIe et XVIIIe siècles ; GALLO (CD-542)
Enregistrements d'après l'ordre numérique attribué par Lionel Sawkins[modifier | modifier le code]
S.5 Beati quorum remissæ sunt : Schneebeli (2002)
S.7 Audite cæli quæ loquor : Schneebeli (2002)
S.9 Jubilate Deo omnis terra : Colleaux (1991)
S.12 Quam dilecta : Schneebeli (2002)
S.13 Super flumina babylonis : Christie (1991)
S.21 Christe Redemptor : Roussel (1953)
S.23 De profundis : Corboz (1970), Guy Cornut (1972), Higginbottom (1990), Skidmore (1995)
S.27 Miserere mei Deus : Herreweghe (1991)
S.31 Dies irae : Herreweghe (1991)
S.32 Te Deum : Hopkins (1957), Christie (1991), Colleaux (1991), Skidmore (2002)
S.53 Regina CÅ“li : Corboz (1970), Skidmore (1995)
S.54 Deus noster refugium : Gester (2001)
S.56 Confitebor tibi Domine : Higginbottom (1990), Christie (1991)
S.58 Venite exultemus : Roussel (1954), Skidmore (2002)
S.59 Confitebimur tibi Deus : Colleaux (1991)
S.66 Exaltabo te Domine : Gester (2001)
S.68 Confitemini Domino : Hopkins (1957)
S.72 Cantate Domino : Skidmore (1995)
S.74 Sacris solemniis : Caillat (1980)
S.87 Miserere mei Deus : Higginbottom (1990), Christie (1992), Dumestre (2002)
S.101 Vanum est vobis ante lucem : Christie (1992)
S.105 Miserator et misericors : Christie (1992)
S.127 Cantique quatrième69 sur le bonheur : Christie (1992)
S.130 Symphonies de Noël : Roussel (1961), Bouture (2010)
S.152 Symphonies des Folies de Cardenio : Coin (2006)
S.158 Concert de Trompettes : Paillard (1985), Reyne (1990)
S.160 Premier Caprice : Paillard (1985)
S.161 Deuxième Caprice (La grande pièce royale) : Paillard (1985), Skidmore (2002)
S.162 Troisième Caprice : Paillard (1985)

Liens

http://youtu.be/UAzQF1ATu8U Regina CÅ“li
http://youtu.be/P8NpGzjVQVg symphonies pour les soupers du roi
http://youtu.be/kqUpQ--qZkc symphonies pour les Noëls
http://youtu.be/FA_r4Snxl-A Les fontaines de Versailles
http://youtu.be/lmyLYKmcd_o Le poème harmonique 1
http://youtu.be/z4J_OP3bjPE Le poème Harmonique 2
http://youtu.be/jfQN92dfkGg Le poème harmonique 3
http://youtu.be/KX9kE7lcru8 Le poème harmonique 4
http://youtu.be/Y4IjjqK9Gy8 Confitébor tibi domine
http://youtu.be/9mllRRWrlfI Super flumina babylonis
http://youtu.be/ONl-QaqypVs Chaconne
http://youtu.be/RzJmUtLz5Zs Les arts florissants

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Posté le : 15/12/2013 12:06
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Michel-Richard De la Lande 1
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Le 15 Décembre 1657 naît Michel-Richard Delalande,

à Paris dans le royaume de France
,

surnommé le Lully latin, il est organiste à la chapelle royale du château de Versailles et compositeur de musique baroque et de motets de 1683 à 1726, il a pour maître François Chaperon et pour élèves andré-cardinal Destouches, Fraçois Colin de Blamont. Marié à Renée Anne Rebel puis Marie-Louise de Cury il reçoit la distinction de l'ordre de saint-Michel, il est sous-maître de la chapelle royale de 1685 à 1718, puis surintendant de la musique de 1689 à 1726 et enfin maître de musique de chambre de 1695 à 1726.
Organiste, violoniste et compositeur, Delalande, l'une des plus hautes figures musicales du siècle de Louis XIV, est resté célèbre surtout pour ses grands motets. Delalande fait d'abord partie de la maîtrise de Saint-Germain-l'Auxerrois et acquiert une grande renommée dans le jeu du clavecin et de l'orgue. Il tient les claviers des Grands-Jésuites, du Petit-Saint-Antoine, de Saint-Jean-en-Grève et, par intérim, de Saint-Gervais. Chargé de l'éducation de la fille de M. de Noailles, puis des filles légitimées de Louis XIV, Mlles de Nantes et de Blois, il est, en 1683, avec N. Goupillet, P. Collasse et G. Minoret, l'un des quatre sous-maîtres de la chapelle du roi, le maître étant toujours un évêque ou un archevêque à titre honorifique ; il devient maître-compositeur et surintendant à la musique de la Chambre. Après Lully, il exerce une sorte de dictature esthétique. Musicien préféré de Louis XIV, le Régent et Louis XV qui l'anoblit le portent aussi en haute estime. De son œuvre profane dont on a relevé 583 thèmes : ballets, musique instrumentale, divertissements de cour, retenons les Symphonies pour les soupers du roy en 1703, sous la forme de sonates à trois ; les quatre Symphonies de Noël, Les Éléments — en collaboration avec Destouches en 1726. De son œuvre religieuse, mis à part une messe des défunts en plain-chant musical, quelques petits motets à voix seule et trois Leçons de Ténèbres, on connaît quatre-vingts grands motets dont neuf n'ont pas été retrouvés.

Michel-Richard de Lalande né à Paris, 15 décembre 1657 - meurt à Versailles le 18 juin 1726 est un musicien français qui s’est illustré au service du roi Louis XIV pour lequel il a composé son œuvre, essentiellement religieuse, constituée de motets inspirés surtout de textes latins tirés des Psaumes.
Il a composé aussi des divertissements, pastorales, ballets, même après la mort du Roi Soleil.
À la suite de Lully, Du Mont, Charpentier, et avec Couperin, Campra, Grigny, Desmarest, Rameau, Leclair, entre autres, il incarne le baroque français.
Ses motets annoncent les cantates de Bach et ses chœurs ceux des oratorios de Haendel.
Il est le maître du grand motet français et sa renommée perdurera après sa mort jusqu’aux approches de la Révolution grâce, notamment, à des exécutions au Concert Spirituel des Tuileries, hors d’un contexte liturgique.
En 1722, le roi Louis XV le nomma chevalier de l'ordre de Saint-Michel.

Naissance, enfance et jeunesse

Michel-Richard Delalande, dit de Lalande, naît à Paris le 15 décembre 1657, en tant que le dernier et quinzième enfant de Michel Delalande et de Claude Dumoustierc . Ses parents sont marchands tailleurs de Paris ainsi que dans la paroisse de Saint-Germain-l’Auxerrois où il est placé comme enfant de chœur dans cette église royale, entre 1667 et 1672, notamment en compagnie de jeune Marin Marais. Il y reçoit une formation complète, musicale clavecin et orgue , mais aussi littéraire, en même temps qu’il chante dans le chœur. Son maître de chapelle sera François Chaperon qui détecte en lui des dons pour la musique2. En raison d'une voix excellente, le maître le nomme l'un des solos.
À sa sortie de Saint-Germain-l’Auxerrois avec une gratification exceptionnelle, soit 150 livres encore grâce à sa voix, il a quinze ans, mais orphelin, il est recueilli par une de ses sœurs, rue Bailleul où il poursuit sa formation en autodidacte. Son beau-frère, qui n'est pas encore identifié même de nos jours, organise des concerts des ouvrages du jeune de Lalande.
Il tente en vain de se faire admettre comme violoniste à l’Académie royale de musique dirigée par Lully. Puis il entame une carrière d’organiste principalement à Saint-Gervais, où il assure l’intérim avant que le trop jeune François Couperin ne puisse succéder à son père. Il est également organiste des églises des Grandes-Jesuites de Saint-Louis et du Couvent du Petit Saint-Antoine. Il est choisi par le R. P. Fleuriau afin de jouer la musique pour plusieurs tragédies représentées aux Jésuites.
Puis, il est présenté au roi, en tant que candidat d'organiste du Louis XIV à Saint-Germain-en-Laye en juin 1678, lors du concours à la suite de la mort de Joseph de La Barre. Toutefois, Michel-Richard est si jeune que le roi juge de le remettre à un autre temps. Parallèlement il devient professeur de clavecin chez le duc Anne-Jules de Noailles, futur maréchal. Le jeune homme y connaît une excellente réputation grâce à laquelle il est chargé de l'enseigner à deux filles de Louis XIV et Madame de Montespan, Louise-Françoise et Françoise-Marie. Le roi lui donnera un logement à Clagny.
Il est certain qu'en 1680, une œuvre de Lalande comme compositeur invité, citée en avril par le Mercure galant p. 324, est jouée à la Sainte-Chapelle. Il s'agit de la musique pour les jours de ténèbres, avec celles de François Chaperon, ancien professeur et maître de musique de la Saint-Chapelle, et de Lalouette, ami de Chaperon.
Louis XIV effectue en mai 1682 une intervention pour lui : Lalande remplace Pierre Méliton, organiste récemment blessé de l'église Saint-Jean-en-Grève. Si le chapitre préfère le sieur Buterne, c'est Michel-Richard qui obtient le poste. Cette année-là, il commence la collaboration avec un compositeur italien, venu en France 1678, Paolo Lorenzani. Leur œuvre, une Sérénade en forme d'opéra, a le vent en poupe.
« La Musique Françoise avoit été faite par Mr de la Lande, qui montre à joüer du Clavessin à Mademoiselle de Nantes ; Mr Genest, dont la réputation est établie à bon titre, avoit fait les Vers François. Mr Laurenzani estoit Autheur de la Musique Italienne. »
Puis en février 1683, il connaît maintenant un grand succès à Paris. C'est un opéra pastoral L'Amour Berger S.132 réputé et joué plusieurs fois pendant le Carnaval. Sa réussite est immense car de nombreux jeunes nobles, y compris Louis-Provence de Grignan, petit-fils ayant 12 ans de Madame de Sévigné, ont le plaisir d'y danser, chez le duc Jacques-Henri de Durfort, maréchal de Francec .

Au service du roi

Il est nommé en 1683 sous-maître à la Chapelle Royale du château de Versailles, comme un des quartiers avec Pascal Collasse, Guillaume Minoret et Nicolas Goupillet, lors d’un concours, mais aussi grâce à l’appui du roi. Il est chargé en tant que quartier d'octobre, vraisemblablement en raison de deux des quatre principales fêtes de la Chapelle, la Toussaint et Noël. Finalement il succède à ces trois collèges, à partir du 1er juillet 1715. En fait, ces derniers ne sont pas capables de satisfaire à leur devoir. Lalande fera toute sa carrière au service du roi. Il finira par cumuler les principaux postes de l’administration de la musique, dont celui de Surintendant de la Musique de la Chambre. Lors de cette promotion en janvier 1689, il n'a que 31 ans. L’essentiel de son œuvre est constitué de grands motets composés pour la messe du roi.
En lui octroyant une pension de 1 200 livres, Louis XIV le marie en 1684 à Renée Anne Rebel 1663-1722, sœur aînée de Jean-Féry Rebel, Demoiselle de la Musique ayant une admirable voix. Elle donne naissance à deux filles, Marie-Anne, née en 1686, et Jeanne, en 1687. Ces dernières, élevées soigneusement par le compositeur, chantent à la Chapelle royale où elle se font remarquer par le roi qui leur octroie, en avril 1706, à chacune 1 000 livres de pension. C'est la raison pour laquelle Lalande écrit la musique sacrée destinée à voix de femme, à savoir son épouse et ses filles, en dépit de la tradition française de l'époque. En fait, selon un catalogue de Philidor l'aîné conservé dans la bibliothèque Ceccano à Avignon, certaines Leçons de Ténèbres ainsi que le Miserere à voix seule (S.87) sont écrits « pour les Dames de l'Assomption et Chantez par Mesdemoiselles De la Lande à l'admiration de tout Paris ».
La disparition de Louis XIV en 1715 provoque un bouleversement, car la cour de la régence se déplace brutalement à Paris. En février 1718, son élève André-Cardinal Destouches prend l'une des charges de Surintendant. Lalande conserve cependant l'honneur royal. Pour le jeune roi, il recommence à écrire de la musique de ballet. Alors que les Symphonies des Folies de Cardenio S.152, 1720 ne lui plaisent pas, la pièce Les Élemements, 1721, en collaboration avec Destouches, reste dans le répertoire de l'Académie royale de Musique, jusqu'à la fin du xviiie siècle. À la suite du décès de sa première épouse en 1722, le roi le nomme chevalier de l'ordre de Saint-Michel, créé par Louis XI en 1469. Enfin, il a l'honneur d'être nommé à la direction de la musique à Reims, le 25 octobre 1722, lors du sacre de Louis XV.
Lalande garde encore les quatre quartiers, jusqu'à ce que la cour revienne à Versailles en janvier 1723. Selon Lionel Sawkins, il est possible que pendant cette période la messe basse quotidienne n'y soit pas assurée. Pourtant, dès mai 1722 le compositeur est dans une profonde affliction, à cause du décès de sa première femme. De sorte qu'afin de restituer les quartiers, il propose spontanément au roi de céder trois des quatre dont il dispose. Curieusement, en novembre 1722 déjà, le Mercure galant annonce que Lalande renoncera à ses trois quartiers pour Charles-Hubert Gervais, Nicolas Bernier et André Campra, musiciens protégé par le régent Philippe d'Orléans. Cette mention suggère l'intervention de ce dernier. Enfin, aussitôt installé, en 1723, Louis XV nomme ces trois compositeurs le 20 janvier. Le souverain, touché de la volonté de Lalande, le gratifie d'une pension de 3 000 livres. Personne ne réussit cependant à donner satisfaction dans leurs tâches avant que Jean-Joseph Cassanéa de Mondonville n'arrive à Versailles en 1740.

Sous-maîtres de la Chapelle royale de 1609 à 1725

« À Paris même, la Sainte-Chapelle et Notre-Dame jouent un rôle de premier plan. Mais à partir de la majorité de Louis XIV, la chapelle royale tend à devenir le centre privilégié de la musique sacrée. Le roi assiste tous les jours à l'office ... »
— Jean-François Paillard, La musique française classique,
Alors en 1683, Lalande y commença sa « carrière versaillaise », selon les termes d'André Tessier (1928). En fait, en cette année 1683, pour Louis XIV, il s'agissait de lancer une véritable rénovation : la cour avait officiellement été installée à Versailles en mai 1682, bien que les offices religieux dussent être provisoirement célébrées dans l'actuel salon d'Hercule. C'est la raison pour laquelle, uniquement en 1683, le roi renouvela tous les sous-maîtres, en éliminant Pierre Robert et Henry Du Mont, musiciens vieillis.
La tâche du sous-maître était la suivante : il fallait que non seulement le musicien célèbre quotidiennement l'office mais également écrive ses propres œuvres selon son quartier.
Tout comme dès 1663 et dès 1683, quatre musiciens se répartissaient les tâches depuis 1723, en conservant ce système traditionnel de « quartier ». Néanmoins, après le décès de Louis XIV ainsi que celui de Lalande, la Chapelle royale ne put pas empêcher son déclin, sous la régence indifférente, puis, à la suite d'une réussite considérable du Concert Spirituel en 1725.
« En effet, malgré le talent certain de Campra et de Bernier, aucun des successeurs de De Lalande ne s'est consacré entièrement à la tâche qu'il s'était imposée à lui-même, soutenu par la faveur inconditionnelle de son roi. »
Liste des sous-maîtres aux XVIIe et XVIIIe siècles

Son mariage

La célébration du mariage de Michel-Richard de Lalande et de Renée Anne Rebel est tenue, le 9 juillet 1684, à la paroisse Saint-Julien de Versailles.
« Ce jour-là se fit chez Madame de Thianges sœur de Madame de Montespan le mariage de la Lande, maître de la musique du roi, et de la petite Rebel »
— Journal du marquis de Dangeau daté du 8 juillet 1684.
Son épouse, Mademoiselle Renée Anne Rebel, était une jeune chanteuse qui commença sa carrière à l'âge de 10 ans. Leur contrat de mariage présente les signatures de prestigieux personnages. On notera tout de même l'absence des membres de la famille Rebel chez Madame de Thianges. Ainsi se présentait la liste des signataires, présent au mariage du compositeur :
Signature : Louis XIV, le Dauphin Louis de France, la Dauphine Marie Anne Victoire de Bavière, le duc Philippe d'Orléans et son épouse Élisabeth Charlotte de Bavière, la princesse de Conti, Madame de Montespan et ses enfants Louis Auguste de Bourbon, Louse Françoise de Bourbon et Françoise Marie de Bourbon, anciennes élèves de Lalande, le duc Anne-Jules de Noailles et son épouse Marie-Françoise de Bournonville ainsi que leur fille aînée Marie Christine de Noailles, première élève du compositeur, André Danican Philidor, écuyer Pierre Tasset représentant Madame de Thianges.
Aux noces étaient présents certains membres de la famille du musicien : Françoise Cantet, désormais belle-mère, Marguerite Delalande, sœur, et François Delalande, frère et organiste de l'église Saint-Gervais. Le témoin de Michel-Richard était un de ses amis, Antoine Maurel, valet de chambre de la Dauphine, auteur du livret des Fontaines des Versailles.

Disparition de sa famille

Le Grand Dauphin Louis de France, dit Monseigneur, disparaît en 1711, juste avant la mort des filles du compositeur.
La fin de sa vie est marquée par des deuils : ses deux filles sont ainsi emportées par l'épidémie de petite vérole en 1711 Sa première épouse Renée Anne Rebel meurt, elle, en 1722. Le roi Louis XIV lui aurait dit en 1711 :
« Vous avez perdu deux filles qui avaient bien du mérite ; Moy, j'ay perdu Monseigneur. La Lande, il faut se soumettre. »
Le 18 avril 1712, à la mémoire du dauphin de France et de son ancienne épouse Marie Anne Victoire de Bavière, un office est célébré dans l'abbaye royale de Saint-Denis. Le compositeur dirige 129 musiciens de la Chapelle royale, à la demande du roi. Il est probable que le motet Dies irae (S.31), déjà composé auparavant, à la suite du décès de la dauphine Marie Anne Victoire en 1690, est profondément remanié à cette occasion, pour rendre hommage non seulement à la famille royale mais également aux propres filles de Lalande. D'ailleurs, le compositeur n'écrit plus que deux grands motets dont Exaltabo te, Deus meus rex. dans lequel deux dessus chantent duo. Il s'agit sans aucun doute d'un l'hommage rendu à ses filles, Marie-Anne et Jeanne.
Il se remarie toutefois en 1723 avec Marie-Louise de Cury (1692-1775), fille du chirurgien de Madame la comtesse de Conty, qui lui donne une fille, Marie-Michelle (1724-1781). Marie-Louise tentera d’assurer, après la mort de son époux la survie de ses œuvres et de sa mémoire par une édition de 40 de ses motets précédée d’une notice biographique rédigée par le poète Alexandre Tannevot et par Colin de Blamont, élève du compositeur. Sa dernière épouse est aussi musicienne, jouant pour sa part de la viole de gambe.

Décès et postérité

Dès la mort de Louis XIV, il est surtout occupé à améliorer ses œuvres, notamment celles de jeunesse, sans donner aucune permission à la publication de ses motets. En 1726, Lalande est attaqué d'une fluxion de poitrine. En dépit des espérances de guérison, il décède le 18 juin 1726. Il est enterré à l'église Notre-Dame de Versailles.
À la suite du décès du compositeur, Sebastien de Brossard, théoricien de musique de l'époque, propose au bibliothécaire du roi Jean-Paul Bignon l'acquisition du cabinet du défunt, sans perdre ses œuvres. Bignon lui répond que le budget de la Bibliothèque n'est pas suffisant.
Toutefois, le 25 juillet 1726, juste un mois plus tard, Louis XV octroie à sa veuve, par lettres patentes, les privilèges assurant 20 ans de droits, grâce auxquels la publication des œuvres de feu Lalande sera achevée dès 1728.
La jeune reine Marie Leczinska, amateur de musique, reste fidèle aux œuvres de feu Lalande. En septembre 1728, elle fait exécter 8 motets du compositeur devant son père. Le roi Stanislas est tellement content que la cour de Versailles peut répartir cet émerveillement avec lui.
L’œuvre de Lalande continuera d'être extrêmement populaire, et le Concert Spirituel comptera, pendant 45 ans, 421 exécutions dont la dernière sera le motet Dominus regnavit S.65 joué le 14 juin 1770 pour la Fête-Dieu. Un seul musicien sera plus plébiscité que Lalande, Jean-Joseph Cassanéa de Mondonville avec 510 exécutions jusqu'en 1772. Cependant, concernant Lalande, Lionel Sawkins compte 591 représentations au minimum avec 41 grands motets, en raison d'au moins 134 exécutions ne précisant pas les titres. De plus, en nous expliquant sa réputation, les documents d'époque nous renseignent que non seulement la publication du petit motet Miserere S.8 en 1730, chanté par Marie-Anne et Jeanne de Lalande auparavant, connaît un immense succès, mais la partition sera encore vendue en 1784, 60 ans après la mort du compositeur.
Enfin, plusieurs compositeurs dont Jean Philippe Rameau continueront à écrire les motets, selon les psaumes choisis par Lalande. Ainsi, Dominus regnavit (S.65), motet réputé auprès du Concert Spirituel, sera à nouveau mis en musique par Mondonville, directeur de cette association.
Mortels, c'est de ce beau delire :

Que sont nez parmi nous des accords si touchants.
À deux divinitez LA LANDE doit ses Chants ;
APOLLON le forma, c'est LOVIS qui l'inspire.
(Les vers suivants le portrait gravé par Thomassin)e

Les principales dates de la vie de Michel-Richard de Lalande

Reconnaissance au XXe siècle

À la suite de la Révolution française, la musique de Michel-Richard de Lalande fut rapidement oubliée.
En 1957, l'année du troisième centenaire de la naissance de Michel-Richard de Lalande, Norbert Dufourcq publia un livre consacré à ce compositeur. Dufourcq et ses quatre élèves avaient travaillé, en bénéficiant des études du musicologue André Tessier, exécutées avant la guerre.
C'est cependant Jean-François Paillard qui présenta au plus grand nombre de lecteurs ce musicien si immensément apprécié par Louis XIV ainsi que ses chefs-d'œuvre méconnus. Dans son livre La Musique française classique évitant le mot baroque, ce musicologue ainsi que mathématicien analyse la caractéristique particulière de ce compositeur et l'amélioration des œuvres, parfaitement adaptés à l'absolutisme dans le domaine politique. Il trouva également la qualité et l'évolution de cette époque, notamment auprès de la musique de De Lalande en raison de la cour de Versailles si florissante.
À cette époque-là, Gaston Roussel, chanoine, étudiait lui aussi Michel-Richard de Lalande, en passant sa vie à Versailles tout comme le compositeur, notamment dès 1961 en tant que chapelain de la Chapelle royale du château de Versailles à laquelle il acheva quelques enregistrements des œuvres de Lalande. André Malraux le nomma ce chapelain officiel. Pendant la deuxième guerre mondiale, le prêtre avait découvert un certain nombre de partitions retirées du château dans la bibliothèque municipale de Versailles. Auprès de lui, l'association Michel-Richard de Lalande, chœur de la cathédrale, comptait jusqu'à 150 membres. Pourtant, ses études ainsi que sa contribution furent malheureusement oubliés.

Le premier disque bien connu de Lalande, enregistré par Michel Corboz, parut en 1970 chez Erato. Il s'agit de deux motets, De profondis (S.23) et Regina cœli (S.53).
En France, les Parisiens eurent le plaisir, le 7 août 1974, d'écouter Miserere mei Deus ainsi que Dies irae de Jean-Baptiste Lully, lors d'un concert public à l'église des Invalides. Jacques Grimbert dirigea l'orchestre de chambre de l'ORTF avec les solistes de l'ensemble ARS EUROPA ainsi que l'ensemble vocal du Chœur national.
Toutefois il fallut attendre encore quinze ans environ, afin que soient bien connus les chefs-d'œuvre du compositeur si profondément illustrés par le classicisme. En effet, plusieurs chefs d’orchestre enregistrèrent pareillement, en septembre 1990, des grands motets de Lalande. Paillard, quant à lui, avait réussi non seulement à restituer les célèbres Simphonies pour les Soupers du Roy mais aussi à sortir un disque consacré à ces pièces en 1985, avec sa propre baguette.
Enfin, le centre de musique baroque de Versailles organisa les Journées Michel-Richard de Lalande en 1990 ainsi qu'en octobre 2001, tandis que la bibliothèque municipale de Versailles acquit 20 tomes de collection copiée par Gaspard-Alexis Cauvin, une précieuse collection.
La musique de Lalande est également appréciée en Angleterre, grâce aux études de Lionel Sawkins. Après 35 ans de travail, il publia, en 2005, un catalogue de Lalande citant 3.180 exemples musicaux. En bénéficiant du colloque tenu en 2001, il sortit récemment Lalande et ses contemporains : Actes du Colloque Lalande - Versailles 200125 ainsi que ses nouvelles partitions concernant trois motets.
Programmes des Journées Michel-Richard de Lalande au château de Versailles en octobre 2001, y compris les commentaires de Lionel Sawkins
Caractéristique des œuvres de Lalande, dit le Lully latin

Compositeur du Psaume

Le duc Philippe d'Anjou, petit-fils de Louis XIV, devint en 1700 le premier roi d'Espagne de la dynastie des Bourbon.
Michel-Richard de Lalande, l'on l'appelait Lully latin. Il est vrai que Louis XIV avait besoin d'un successeur à Jean-Baptiste Lully. C'est pourquoi le compositeur eut le privilège d'être célébré par toute la famille royale en 1684, lors de ses noces.
« ...après la mort de Mazarin, il décida d'assumer à lui seul la responsabilité du pouvoir. ...le jeune Roi a bientôt compris que la musique pouvait contribuer à renforcer son prestige, tant en France qu'à l'étranger. »
— Denise Launay, La musique religieuse en France
Au XVIIe siècle, à la suite de la publication des 150 psaumes de David de Philippe Desportes en 1603, le chant des psaumes de Desportes, notamment pour voix seule mais parfois versions polyphoniques, était un phénomène en France. Ainsi, en 1643, la partition de Guillaume Lusson, conseiller de Louis XIII, eut le vent en poupe. En 1648, Antoine Godeau, évêque de Grasse et de Vence, aussi commença à sortir ses Paraphrase des Pseaumes de David en vers françois avec privilèges du roi.
Intéressé par ces Paraphrases, le prédécesseur de Lalande Henry Du Mont se lança en 1657 la composition de ces psaumes en français. En 1663, il publia 29 psaumes pour quatre voix mixtes avec basse continue. Mais, vraisemblablement critiqué à cause de son style Psautier huguenot, il y ajouta 3 Paraphrases de textes poétiques de l'Ancien Testament et 5 Psaumes « en forme de Motet ». La révocation de l'édit de Nantes était déjà prévue.
À la Chapelle royale, fondée par François Ier en tant que La Musique du roi, l'on célébrait chaque jour la messe basse en présence du roi. C'était Pierre Perrin, dit l'abbé Perrin, qui prépara les poèmes religieux en latin pour cet objectif. Il sortit en 1665 Cantica pro capella Regis dans lequel la définition de Motet est présentée :
« Une pièce variée de plusieurs chants ou musiques liées, mais différentes ... Toutefois la variété de la pièce sera encor (sic) plus grande & la composition plus facile pour le Musicien, quand il y aura une variété affectée dans les Stances & dans les Versets, & qu'ils seront composez pour un changement continuel ... C'est par cette raison qu'ayant à composer des paroles de Motets pour la Messe de la Chapelle du Roy, j'ay suivi cette méthode. »
Aussi cette synthèse des matériaux musicaux, à savoir des solos, des dialogues, des chœurs, des interludes d'orchestre, était-il parfaitement autorisé à la Chapelle royalea 15. Par exemple, quoique Lully n'y eût aucune obligation, 12 grands et 13 petits motets furent écrits par luia 16. Enfin, 6 grands motets parmi eux furent publiés en 1684 « par exprès commandement de Sa Majesté ».

Le compositeur était parfaitement capable de satisfaire Louis XIV. Grâce à sa productivité et aux qualité et diversité des œuvres.
Quand Lalande arriva à Versailles, c'était la veille de l'édit de Fontainebleau. Sans délai, le 14 janvier 1686, un arrêt du Parlement de Paris portera suppression des psaumes en français d'Antoine Godeau, sur ordre exprès de Louis XIV, qui lui avait octroyé auparavant ses privilèges. Aussi fallait-il que le musicien du roi soit absolument le virtuose ainsi qu'expert du latin. Toutefois, jeune Lalande était assez capable de maîtriser son art sans aucune difficulté, car il pouvait comprendre complètement les textes grâce à une éducation de très bonne qualité à l'église Saint-Germain-l'Auxerrois. Avec sa excellente connaissance religieuse, il remplacera même deux sous-maîtres ecclésiastiques, Guillaume Minoret et Nicolas Goupillet. Alors, son choix, c'était la composition créative des grands motets, pour les psaumes en latin.

« Messieurs, voici le roi d'Espagne. »
Ainsi, Louis XIV avait raison, un motet de Michel-Richard de Lalande transforma en 1700 une cérémonie royale en immensément impressionnant drame religieux. En novembre, le duc Philippe d'Anjou fut devenu brutalement le roi d'Espagne, selon le testament de feu Charles II d'Espagne. Quand bien même il se serait agi de la victoire de la diplomatie française, des inquiétudes étaient assez fortes : le petit-fils de Louis XIV n'avait que 17 ans et ne connaissait ni le pays ni la langue.
Lors du départ du prince, la gaieté aurait dû cacher cette angoisse. Pourtant avant qu'il ne quitte la France, le compositeur choisit pour la célébration son motet Beati omnes (S.51), écrit en 1698. Non seulement le texte du psaume 127 adaptait à cet événement mais aussi il l'avait mis en musique avec ses très beaux morceaux. Notamment, ce verset chanté par un basse-taille était un message important de Lalande:
« Filii tui sicut novellæ olivarum, in circuitu mensæ tuæd 1 (Vos enfants sont comme de jeunes plants d'olivier autour de votre table) »
L'événement avait été prévu par le psalmiste, et maintenant est parachevé et célébré par Dieu. Lalande présenta donc à la cour ce psaume en manière des théologiens. Les psaumes, chants les plus anciennement connus en Europe, étaient très souvent étudiés de sorte que leurs sens soient retrouvés dans le contexte théologique.
Par ailleurs, le peuple conservait longtemps cette mémoire du jour où s'en allèrent vers Madrid le roi Philippe V d'Espagne et le maréchal de France Anne-Jules de Noailles :
« ... Louis le Grand ... marcha à sa Chapelle accompagné de Monseigneur le Dauphin son fils, du Roi d'Espagne, ... La Lande fit chanter aussi-tôt son beau Motet Beati omnes qui timent Dominum, Psaume 127. Le Roi, qui avoit devant lui les paroles de ce Psaume en latin & en françois, se sentit attendri & touché vivement par les paroles & l'excellente Musique de ce Motet, sur-tout quand on chanta ce Verset, Filii tui sicut novellæ olivarum in circuitu mensæ tuæ & tout le reste de ce Psaume, qui convenoit si bien à ce grand Prince au milieu d'une Famille aussi nombreuse & aussi auguste ; il ne put même retenir des larmes de tendresse & de joye. Toute la Cour prit part aux sentimens de son Prince, & fut charmée que la Lande eût fait choix d'un Motet aussi convenable à ce grand jour. »
— Évrard Titon du Tillet, Le Parnasse françois (1732)
Œuvres consacrées aux cérémonies royales

Structure mathématique

La structure du motet S.31 ressemble à celle du jardin symétrique de Versailles, conçu par André Le Nôtre.
En cherchant les œuvres oubliées dans les bibliothèques, Jean-François Paillard, musicologue et mathématicien, s'aperçut que les motets de Lalande sont caractérisés de leurs structures formelles ou mathématiques. Il pense qu'il s'agit de la classicisme et de la centralisation monarchique qui favorisaient cette caractéristique.

Motet Dies Iræ (S.31)

Plus précisément, Lionel Sawkins trouva un bon exemple concernant ce sujet, en restituant les partitions du motet Dies iræ (S.31). S'il ne reste qu'une version révisée en 1739 dans la collection particulière de M. Robert Lutz de Strasbourg, cette partition distinguée conserve la liste des chanteurs qui avaient participé à l'exécution, obsèques de la Dauphine Marie Anne Victoire de Bavière tenus le 1er mai 1690.
Il est vrai que Lalande construisit une structure formelle et formidable, afin d'orner ces 18 strophes du XIIe siècle, en utilisant une grande variété de matériaux musicaux :
Dans Dies iræ au début et Pie Jesu à la fin, le chœur de dessus conserve parfaitement le plain-chant :
I : chœur dessus
1ère strophe : Dies iræ, dies illa, solvet sæclum in favilla, ...
XII : chœur
Pie Jesu Domine, dona eis requiem. Amen.
Les deux strophes au milieu forment l'axe :
VI : trio (haute-contre, taille et basse-taille, puis deux dessus et basse-taille, ainsi que chœur)
9ème : Recordare Jesu pie, ...
VII : duo dessus
10ème : Quærens me, sedisti lassus, ...
Ensuite, le compositeur structura 4 groupes de 4 strophes. Lors des funérailles, il faut que les messages soient clairement entendus. Donc, Lalande attacha à l'axe, en respectant la tradition de l'homophonie, deux groupes de solos remarquables, chantés par une haute-contre puis un basse-taille, soit la moitié de strophes restantes :
V : haute-contre
5ème : Liber scriptus proferetur, ...
6ème : Judex ergo cum sedebit, ...
7ème : Quid sum miser tunc dicturus? ...
8ème : Rex tremendæ majestatis, ...
VIII : basse-taille
11ème : Juste judex ultionis, ...
12ème : Ingemisco, tanquam30 reus, ...
13ème : Qui Mariam absolvisti, ...
14ème : Preces meæ non sunt dignæ, ...
Le Motet Dies iræ (S.31) fut écrit pour les obsèques de la Dauphine Marie Anne Christine Victoire de Bavière décédée le 20 avril 1690.
Enfin, Lalande paracheva sa tâche avec deux autres groupes. Maintenant, la distribution et la variété de ces morceaux, selon les textes, expriment son talent :
I : chœur dessus
1ère : Dies iræ, dies illa, solvet sæclum in favilla, ...
II : chœur
2ème : Quantus tremor est futurus, ...
III : basse-taille
3ème : Tuba mirum spargens sonum, ...
IV : chœur
4ème : Mors stupebit et natura, ...
ainsi que
IX : trio deux dessus et haute-contre
15ème : Inter oves locum præsta, ...
16ème : Confutatis maledictis, ...
X : dessus
17ème : Oro supplex et acclinis, ...
XI : trio (haute-contre, taille, basse-taille)
18ème : Lacrimosa dies illa, ...

Motet Miserere mei (S.27)

Le motet S.31 n'est pas de cas particulier. Catherine Massip aussi découvrit deux types de symétries dans le motet Miserere mei (S.27)c 30. Notamment, cette structure symétrique distingue deux sujets de ce célèbre psaume 50f 10, la figure du pêcheur (première partie) et l'idée de rédemption (deuxième).
I : dessus et chœur, Miserere mei, Deus, ...
II : dessus, Amplius lava me...
III : basse-taille et chœur, Tibi soli peccavi, et malum...
IV : trio (deux dessus et basse), Ecce enim in iniquitatibus...
V : deux chœurs, Ecce enim veritatem...
VI : dessus, Asperges me hyssopo, ...
VII : chœur, Averte faciem tuam...
VIII : quatuor (deux dessus, haute-contre et basse) Cor mundum crea in me Deus...
IX : haute-contre, Ne projicias me a facie...
X : chœur, Docebo iniquos vias tuas...
XI : basse-taille, Libera me de sanguinibus...
XII : haute-contre, Domine, labia mea aperies...
XIII : chœur, Quoniam si voluisses...
XIV : basse-taille, Sacrificium Deo spiritus...
XV : chœur, Benigne fac, Domine, in bona...
Le compositeur donna donc au VIIIe verset un rôle le plus important, en tant qu'axe. Il s'agit d'un quatuor, quatuor très concentré. Puis, nous y trouvons une symétrie par opposition entre les solistes et les chœurs (VII et IX, VI et X ainsi que V et XI). Il est évident qu'il y existe une autre symétrie par analogie (I et XV, II et XIV, III et XIII) formant deux groupes « chœur - solo - chœur ». En outre, avec un autre groupe de ce type « V - VI - VII », la première partie (I - VII) elle-même possède sa symétrie par analogie alors que la deuxième partie (IX - XV) est caractérisée de sa symétrie par opposition.
« En véritable architecte, il édifie de grandes constructions dont une écoute distraite ne permettra de percevoir que les éléments essentiels, grandeur, majesté, refus des concessions à la virtuosité gratuite. »
— Catherine Massip, Michel-Richard Delalande ou Le Lully latin

Révision sans cesse

Parmi 70 grands motets restants de nos jours, il existe au moins deux versions différentes pour 29 œuvres. Parfois, trois versions ou plus. En outre, les modifications de certains mouvements se trouvent dans d'autres motets31. En effet, le compositeur révisait sans cesse ses partitions, jusqu'à sa mort.
Certes, à cette époque-là, la recomposition des œuvres était habituelle, parfois en raison de la disponibilité des musiciens. Néanmoins, Lalande, quant à lui, n'hésitait pas à améliorer la qualité de ses pièces. Par exemple, dans la partition des Fontaines de Versailles (S.133) copiée par Philidor l'aîné, nous distinguons qu'OUVERTURE « est changée. Parce qu'elle n'est pas bonne », vraisemblablement à la main de Philidor. En fait, Lalande dut composer 10 œuvres environ en 1683, pour sa promotion à la cour de Louis XIV, alors qu'il écrivait en général deux ou trois grandes pièces par an.
En 1690, Philidor l'aîné et ses collègues recueillirent tous les 27 motets de Lalande, en 10 volumes dont le tome V contient déjà deux versions d' Audite cæli (S.7).
C'était surtout après le trépas de Louis XIV en 1715 que Lalande se consacrait à la révision de ses œuvres, en vue d'une édition. D'une part, il bénéficiait d'une admirable collection de cantates et de motets de compositeurs italiens, en héritage de l'abbé Nicolas Mathieu, curé de Saint-André-des-Arts et décédé en 1706. D'autre part, ses charges étaient désormais et partiellement entre les mains de ses élèves, c'est-à-dire André Cardinal Destouches, François Colin de Blamont et Jean-François de La Porte, ainsi que de son beau-frère Jean-Féry Rebela. Aussi ses motets, notamment, furent-ils enrichis sous l'influence de la musique religieuse italienne. Toutefois, la mort du compositeur finit brutalement ce précieux travail, en 1726.
André Danican Philidor, dit l'aîné, était garde de la Bibliothèque de Sa Majesté. Avec une amitié authentique, il aidait ce jeune musicien, surtout financièrement.

Sa valeur dans l'histoire de la musique

Certes, Michel-Richard de Lalande ne trouva pas de nouveau style de musique, comme Claudio Monteverdi, Richard Wagner ou en France Jean-Philippe Rameau, qui bouleversèrent l'histoire de la musique. Mais, il est certain qu'il écrivait les meilleures œuvres de l'époque, en profitant de son talent, et afin de favoriser tous les styles connus pour une grande diversité. Il était assez capable de maîtriser son art.
Tout d'abord, rappelons qu'à la Chapelle du roi, le maître était toujours un ecclésiastique de haut rang. De sorte que, selon la tradition, la Chapelle-Musique y célébrait ses grandes messes chantées en plain-chant, le dimanche et lors des grandes fêtes religieuses. Il n'est donc pas étonnant que soit venu « un ordre de le chanter en plain chant » au lieu de Te Deum de Lalande, le jour où Louis XV fut sacré, au dernier moment. Alors, le compositeur, connaissant le chant grégorien depuis son enfance, parfois en bénéficiait.
Il est certain que la composition de Lalande se commença avec l'homophonie, descendant du plain-chant ainsi que le style essentiel de son prédécesseur Henry Du Mont. Néanmoins, une immense évolution de ses œuvres est caractérisée de la transition de l'homophonie à la polyphonie, en réalisant une intégration des musiques française et italienne. En résumé, le compositeur réussit finalement à maîtriser toutes les deux modes, de sorte que son écriture chorale indique un rapprochement avec celles de Georg Friedrich Haendel et de Jean Sebastien Bach. Sa fugue dans les motets, quoqu'il ait composé peu d'œuvres d'orgue, possède la même caractéristique de celle de Jehan Titelouze ou de Bach.
« L'écriture des chœurs des grands motets de Delalande prend une ampleur encore inégalée. La puissance dynamique de ses chœurs homophones résonne dans la mémoire. »
— Catherine Massip, Michel-Richard Delalande ou Le Lully latin, p.111
Ensuite, dans ses motets, nous trouvons une immense richesse des récits, « tour à tour gracieux, nobles ou dramatiques », qui « gardent toujours une allure très mélodique ». Notamment, Anthony James se concentra sur leur analyse : parmi 135 récits autonomes dans les 40 motets de l'édition royale, l'on ne compte que 10 récits accompagnés de la basse continue. Lalande préférait le violon pour 29 récits ainsi que 13 récits avec le hautbois. De même, il composa ceux de la flûte 12 fois, y compris flûte allemande. De plus, le compositeur y cachait toutes les combinaisons formelles, connues dans le domaine de la musique profane. Ainsi, il est traditionnel que s'y trouvent les binaires (AABB ou ABB). Mais Lalande écrivait parfois les rondeaux (ABACA au XVIIe siècle) et même les chaconnes, pour ces récits.
Enfin, il faut souligner qu'à cette époque-là, en France, il y avait peu de compositeurs qui étaient capable d'écrire les œuvres pour double chœur. Il est normal que Jean-Baptiste Lully né en Italie pût composer les grands motets à double chœur pour Louis XIV. Marc-Antoine Charpentier était l'un des élèves de Giacomo Carissimi. Sans quitter le royaume de France, Michel-Richard de Lalande écrivit deux types de double chœur, celui de grand et petit chœur ainsi que le double chœur en parties réelles. En effet, le double chœur versaillais, grand et petit, était une solution de Lalande pour la chapelle provisoire jusqu'en 1710, celle de petite taille. À dire vrai, dès commencé par Adrien Willaert, le double chœur se développa à la basilique Saint-Marc de Venise qui possédait deux ailes pour deux chœurs complètement séparés. De même, une fois inaugurée, la Chapelle royale actuelle permettait d'amplifier l'effet du double chœur en parties réelles. Désormais, le compositeur n'écrivait que ce dernier.
Alors que Marc-Antoine Charpentier pouvait, pour sa variété, expérimenter toutes les possibilités entre les styles ancien et modern, Michel-Richard de Lalande pratiquait et cultivait son art au maximum, en utilisant tous les matériaux musicaux connus à son époque pour sa diversité et sa richesse. Mais avec son devoir, une volonté réfréchie ordonnait méthodiquement chaque détail. Il savait optimiser ses tâches, car il était toujours le serviteur du roi.

Å’uvre

Elle est rassemblée principalement dans quatre ensembles :
un manuscrit complet de Philidor l'aîné réalisé en 1689 et 1690 à la demande de Louis XIV, actuellement conservé dans la bibliothèque municipale de Versailles (Voir Liens externes) :
« SIRE,
L'ordre que votre Majesté a eu la bonté de donner à Fossard et à moy de recueillir tout ce qui se fait de plus beau en musique, tant pour la Chapelle que pour la Chambre, m'a fait entreprendre ce recueil qui contient tous les motets de M. Delalande. Je les ay mis dans le plus bel ordre qu'il m'a été possible et n'ay rien négligé pour des ouvrages qui ont esté honoré de votre glorieuse approbation.
Philidor l'ainé. »
une collection commandée par le comte de Toulouse Louis Alexandre de Bourbon en 1703, et préparée entre 1703 et 1706, par Philidor l'aîné ainsi que son fils et une équipe de copistes. Elle est composée de 300 volumes de partitions et de parties séparées dont un volume des Symphonies de M. De La Lande ainsi que 11 motets. Le comte est le dernier enfant de Louis XIV, donc frère cadet des anciennes élèves de Lalande, Louise-Françoise et Françoise-Marie. Tous les volumes portent une élégante reliure en veau fauve ou marbré frappée aux armes du commanditaire. La collection se caractérise fortement de la préférence du style italien. Cet ensemble aurait été commandé afin d'enrichir la vie privée de la famille royale et il y a peu d'indices liturgiques :
« Le soir, chez Madame de Maintenon, le roi fit chanter un motet nouveau de Lalande à la manière italienne et que S.M. a entendu plusieurs fois à la chapelle. Monseigneur et Madame la princesse de Conty vinrent chez Madame de Maintenon entendre cette musique qui est fort à la mode, Journal du marquis de Dangeau daté le jeudi 8 décembre 1701 à Versailles. »
une édition entre 1728 et 1734 , gravée par L. Hue, vendue à Paris, chez Boivin et le reste. En fait, par lettres patentes, le roi Louis XV octroya, le 25 juillet 1726, à la veuve Marie-Louise de Cury les privilège à imprimer et à vendre exclusivement les partitions d'œuvres de son époux, pendant 20 ans. (Voir Sources imprimées afin d'accéder à ces partitions utilisables même de nos jours. Toutefois, cette édition gravée manque des parties instrumentales intérieures, c'est-à-dire parties d'alto. Il est cependant évident que cette version était destinée au clavecin au lieu d'orchestre, de sorte que plus grand nombre d'amateurs puissent accéder à ces partitions. Comme sont présque identiques les choix de motets de cette édition et ceux de la collection de Cauvin, à savoir sauf Lauda Jerusalem (S.19), sa restitution n'est néanmoins pas difficile.).
Dédicace de Marie-Louise de Cury (tome I, p.1):
« SIRE,
Les Motets que je presente à VOTRE MAJESTÉ, ont été composez par les ordres, et pour ainsi dire, sous les yeux de son Auguste Bisayeul. Ils ont eu le bonheur de luy plaire, et l'avantage d'être chantez les premiers devant VOTRE MAJESTÉ à son avenement à la Couronne. Ils vont, SIRE, sous votre Protection répandre dans l'Europe des témoignages éclatans de, votre Pieté et de celle du grand Roy qui leur a donné naissance. J'ose, SIRE, vous la demander en leur faveur, cette Protection, Et Supplier VOTRE MAJESTÉ, de vouloir bien agréer le très profond respect avec lequel je suis
SIRE,
DE VOTRE MAJESTÉ,
La très humble et très obéïssante
servante et sujette,
La Veuve De la Lande »
un manuscrit de Gaspard-Alexis Cauvin, copiste ou collectionneur, qui a réalisé en 1741 une copie de 40 motets d’après une source datée de 1713. Il aurait été le manuscrit préparé pour une nouvelle édition. D'une part, les privilèges du roi pour la veuve expiront en juillet 1746, à moins d'être renouvelés. D'autre part, 39 motets sur 40 dans ce manuscrit, rétablissant les parties d'alto, et ceux de l'édition royale sont identiques. Actuellement, il se trouve également dans la bibliothèque municipale de Versailles. (Voir aussi Liens externes pour ces partitions générales conservant les parties instrumentales intérieures),
C’est une œuvre expressive et accomplie, ainsi jugée par son disciple Colin de Blamont :
« Le grand mérite de M. De la Lande consistoit dans un merveilleux tour de chant, un précieux choix d’harmonie, une noble expression, faisant toujours valoir les paroles qu’il avoit à traiter, en rendant le sens véritable, le majestueux & le saint enthousiasme du Prophète … Icy, savant et profond, là simple et naturel, il faisoit toute son étude et mettoit toute son application à toucher l’âme par la richesse de l’expression, et des vives peintures, et à délasser l'esprit par les agréments de la variété, non seulement dans le merveilleux contraste de ses morceaux, mais dans le morceau même qu'il traitoit ; ce qu'il est aisé de voir par les disparates ingénieuses dont il ornoit ses ouvrages, et par les traits de chants gracieux, aimables, qui servoient, pour ainsi dire, d'épisodes à ses Chœurs les plus travaillés. »

Aussi retrouvées :
dans le Catalogue thématique des sources du Grand Motet français de la bibliothèque du Concert de Lyon, fondé en 1713.

Musiques religieuses

Michel-Richard de Lalande était principalement un compositeur des grands motets. Il en écrivit 77, afin de célébrer les messes et offices quotidiens à la chapelle royale du château de Versailles ainsi que les fêtes royales. En particulier, les psaumes 46 et 109, Omnes gentes et Dixit Dominus, furent mis en musique deux fois, lorsqu'il était jeune, puis après sa maturité.
Si presque la moitié des psaumes fut choisie par Lalande, il existe des tendances. Bien entendu, il composa surtout des psaumes attribués au roi David ainsi que ceux des sujets royaux. D'ailleurs, il n'est pas par hasard qu'il ait commencé à écrire pour les premier et dernier chants de Vêpres du dimanche (S.1 et S.2). En fait, le jeune compositeur aimait sélectionner, notamment dans les années 1680, des psaumes destinés aux Vêpresc 45. Parmi les 30 premiers motets (S.1-S.30), ceux des Vêpres comptent neuf. Il semble que le compositeur connût effectivement le rang primordial et la solennité des Vêpres dans la hiérarchie des offices45.
En dépit du quartier d'octobre dans ses premières années, il écrivait quelques motets pour ses compagnons incapablesc 46. En 1684, il composa Veni Creator Spiritus (S.14) et remania Super flumina babylonis (S.13) en 1687, pour la Pentecôte. S'il ne composait que trois grands motets environ par an, sa fertilité était supérieure à celle d'autres musiciens. Ainsi, en attendant la promotion du roi, Paolo Lorenzani publia ses 25 œuvres en 1693. Mais le livre ne comptait que cinq grands motets. Trois ans auparavant, André Danican Philidor avait déjà copié ceux de Lalande, 27 motets. C'était donc ce dernier qui obtint le quartier vacant de janvier en 1694. En outre, à la suite du décès de la dauphine Marie-Anne-Christine-Victoire de Bavière en 1690, Louis XIV avait chargé d'écrire un motet pour ses obsèques à Lalande (S.31), et non à Lorenzani, musicien préféré par la dauphine.
S.1 Dixit Dominus (1680, première version) : psaume 109, psaume du Christ-Roy, royauté et sacerdoce du Messie (premier chant de Vêpres du dimanche)
(S.2 perdu) Magnificat (1681) : cantique de la Bienheureuse Vierge Marie (dernier chant de Vêpres du dimanche)
S.3 Deitatis majestatem (1682) : texte anonyme tirant de différents psaumes et hymnes dont Te Deum
S.4 Afferte Dominod 2 (1683) : psaume 28, celui du roi David (Matines du dimanche)
S.5 Beati quorum (choisi par Louis XIV lui-même lors du concours en 1683)17 : psaume 31, celui du roi David (Matines du dimanche)
S.6 Ad te levavi oculos (1683, 1689) : psaume 122 (Sexte de la semaine)
S.7 Audite cæli (1683) : dernier cantique de Moïse (Laudes du samedi)
S.8 Ecce nunc benedicite (1683, 1689) : psaume 133 (Complies)
S.9 Jubilate Deo (1683) : psaume 9947 (Laudes du dimanche)
S.10 Laudate Dominum omnes gentes (1683, 1689) : psaume 116 (Vêpres du lundi)
S.11 Omnes gentes plaudite manibus (1683, 1689) : psaume 46, chant de triomphe du roi Josaphat (Matines du mardi)
S.12 Quam dilecta (avant 1683, remanié 1689z 1, 1704)48,49 : psaume 83 (Matines du jeudi)
S.13 Super flumina babylonis (1683, 1687z 2) : psaume 136 (Vêpres du mercredi) ainsi que pour la Pentecôte
S.14 Veni Creator Spiritus (1684, remanié 1689) : hymne pour la Pentecôte
S.15 Miserere mei Deus, quoniam in te confidet (1685) : psaume 56, celui de David étant ménacé par Saül (Laudes du mardi)
S.16 Deus miseratur nostri et benedicat nobis (1687) : psaume 66, celui du roi David (Laudes du dimanche)
S.17 Domine, Dominus nostre (1686) : psaume 8, celui du roi David (Prime du mardi)
S.18 Laudate pueri Dominum (1686) : psaume 112 (Vêpres du dimanche)
S.19 Lauda Jerusalem Dominum (1689) : psaume 147 (ou 146 : 2ème partie), celui du roi David (Vêpres du samedi)
S.20 Deus, Deus meus ad te luce vigilo (1685) : psaume 62, celui du roi David (Laudes du dimanche)
S.21 Christe Redemptor omnium (avant 1689) : hymne pour les Vêpres de Noël
S.22 Cantemus Domino gloriam (1687) : pastiche des psaumesc 48
S.23 De profundis (1689, remanié 1720) : psaume 129 (Vêpres du mardi)
S.24 Exaudi Deus deprecationem (1689) : psaume 60, celui du roi David (Matines du mercredi)
S.25 In convertendo Dominus (1684) : psaume 125 (None de la semaine)
S.26 Nisi quia Dominus (1688, remanié 1703z 2) : psaume 123 (Sexte de la semaine)
S.27 Miserere mei Deus secundum (1687) : psaume 50, celui du roi David (Laudes du dimanche)
S.28 Domine, non est exaltatum cor meum (avant 1689, remanié en 1691) : psaume 130, celui du roi David (Vêpres du mardi)
S.29 Domine in virtute tua (1689) : psaume 20, celui du roi David (Matines du dimanche)
(S.30 perdu) Deus stetit in synagoga (1690) : psaume 81 (Matines du jeudi)
S.31 Dies irae (1690) : séquence pour les obsèques
S.32 Te deum (1684z 2) : hymne, notamment pour les fêtes royales
S.33 Deus in adjutorium meum intende (1691) : psaume 69, celui du roi David (Matines du mercredi)
(S.34 perdu) Cantemus virginem (1691) : hymne anonyme de sainte Cécile, patronne des musiciens
S.35 Deus in nomine tuo (1690) : psaume 53, celui du roi David (Matines du mardi)
(S.36 perdu) Exaudiate te, Dominus (1688) : psaume 19, celui du roi David (Prime du samedi)
S.37 Domine quid multiplicati sunt (1691) : psaume 3, celui du roi David (Matines du dimanche)
S.38 Judica me Deus (1693) : psaume 42 (Laudes du mardi)
S.39 Beatus vir qui timet (1692) : psaume 111 (Vêpres du dimanche)
S.40 Usquequo Domine (1692) : psaume 12, celui du roi David (Prime du jeudi)
S.41 Cum invocarem (1694) : psaume 4, celui du roi David (Complies)
S.42 Nisi Dominus (1694) : psaume 126 (None de la semaine)
S.43 Dominus regit me (1695) : psaume 22, celui du roi David (Matines du dimanche)
S.44 Benedictus Dominus Deus meus (1695) : psaume 143, celui du roi David (Vêpres du vendredi)
S.45 Quemadmodum (1696) : psaume 41 (Matines du lundi)
S.46 Laudate Dominum (1697) : psaume 150 (Laudes du dimanche)
(S.47 perdu) Lætatus sum (1693) : psaume 121, celui du roi David (Tierce de la semaine)
S.48 Confitebor tibi Domine (1697) : psaume 137, celui du roi David (Vêpres du mercredi)
S.49 Credidi propter quod locutus sum (1697) : psaume 115 (Vêpres du lundi)
S.50 Eructavit cor meum verbum bonum (1697) : psaume 44, chant royal, Jésus-Christ et son Église (Matines du lundi)
S.51 Beati omnes qui timent Dominum (1698) : psaume 127 (None de la semaine)
S.52 O Filii et Filiae (1698) : hymne pour Vêpres de Pâques
S.53 Regina Cœli (1698) : hymne dédiée à Notre Dame
S.54 Deus noster refugium et virtus (1699) : psaume 45 (Matines du mardi)
S.55 Cantate Domino (1699) : psaume 95 (Matines du vendredi)
S.56 Confitebor tibi Domine (1699z 1, remanié vers 1720) : psaume 110 (Vêpres du dimanche)
S.57 Laudate Dominum quoniam bonusd 4 (1700z 1) : psaume 146 (Vêpres du samedi)
S.58 Venite exsultemus (1700z 1) : psaume 94, attribué au roi David par la Vulgated 5 (Matines du dimanche)
S.59 Confitebimur tibi Deus (1701z 1) : psaume 74 (Matines du jeudi)
(S.60 perdu) Ad Dominum cum tribularer (1701) : psaume 119 (Tierce de la semaine)
S.61 Magnus Dominus (1701) : psaume 47 (Matines du mardi)
S.62 Benedictus Dominus Deus Israel (1702) : Cantique de Zacharie (Laudes du dimanche)
S.63 Notus in Judæa Deus (1702) : psaume 75 (Matines du vendredi)
S.64 Ad te Domine clamabo Deus meus (1702) : psaume 27, celui du roi David (Matines du dimanche)
S.65 Dominus regnavit (1704z 2) : psaume 96, celui du roi David (Matines du vendredi)
S.66 Exaltabo te Domine (1704z 2) : psaume 29, celui du roi David (Matines du dumanche)
S.67 Pange lingua (1689) : hymne pour le Saint Sacrement, adapté par saint Thomas d'Aquin, notamment pour le Jeudi saint
S.68 Confitemini Domino et invocate (1705z 2) : psaume 104, époque du roi David (Matines du samedi)
(S.69 perdu) Verbum supernum (1705) : hymne pour la Nativité ainsi que le Saint Sacrement, adapté par saint Thomas d'Aquin
S.70 Quare fremuerunt gentes (1706) : psaume 2 (Prime du lundi)
S.71 Exurgat Deus (1706) : psaume 67, cantique du roi David (Matine du mercredi)
S.72 Cantate Domino (1707) : psaume 97, celui du roi David (Matines du vendredi)
S.73 Dixit Dominus (1708, deuxième version) : psaume 109, celui du Christ-Roi, royauté et sacerdoce du Messie (Vêpres du dimanche)
S.74 Sacris solemnis (1709) : hymne pour le Saint Sacrement
S.75 Exultate justi in Domino (1710) : psaume 32, celui du roi David (Matines du lundi)
S.76 Exaltabo te, Deus meus rex (1712) : psaume 144, celui du roi David (Vêpres du vendredi)
S.77 Omnes gentes plaudite manibus (1721, deuxième version) : psaume 46, chant de triomphe du roi Josaphat (Matines du mardi)
À cette époque-là, la messe basse de la semaine était quotidiennement célébrée à la Chapelle royale de Versailles pour le roi, avec un grand motet (15 minutes environs) ainsi qu'un petit motet pour l'Élévation et un Domine, salvum fac regem, motet très court50, au contraire de la grande messe du dimanche51. Donc Lalande en écrivit neuf :
S.107-115 Domine, salvum fac regem
Parmi ses petits motets, celui-ci est plus connu :
S.87 Miserere mei Deus secundum à voix seule et chœur grégorien (1687, remanié vers 1699, puis vers 1720) : psaume 50
ainsi que :
S.118, S.121 et S.124 Leçons de Ténèbres (vraisemblablement 1711)52 : 3e Leçon des mercredi, jeudi et vendredi
Par ailleurs, Lalande n'écrivit que 5 petites pièces religieuses en français (S.125-129). Surtout en 1694, il composa Cantique n°IIa 23 de Jean Racine. Assez étonnamment, il acheva une synthèse de sa double expérience afin d'amplifier ses effets : celle du grand motet et celle du théâtre. En fait, « l'immense contribution que ce compositeur a fournie à la musique religieuse est entièrement écrite sur paroles latines. Les problèmes difficiles que pose la prosodie française, il les a déjà résolus dans les Ballets et Divertissements... (Denise Launay, La musique religieuse en France, p.457) ».
S.127 Cantique II sur le bonheur des justes 1694

Motets les plus appréciés de Lalande au XVIIIe siècle

Parmi 36 motets identifiés par Lionel Sawkins, entre 1725 et 1770 auprès du Concert Spirituel, au total 591 représentations. Il existe 5 autres motets incomptables.
titre de motet représentation
1er Cantate Domino (S.72) 65
2e Dominus regnavit (S.65) 47
3e Miserere mei, Deus (S.27) 32
4e Exaltabo te, Deus (S.76) 31
5e Te Deum laudamus te (S.32) 30
Et les dernières exécutions:
1741 : De profundis (S.23)
1744 : Sacris solemnis (S.74)
1748 : Dixit Dominus (S.73)
1751 : Lauda Jerusalem (S.19), Quemadmodum desiderat (S.45)
1756 : Miserere mei, Deus (S.27)
1770 : Dominus regnavit (S.65), Exaltabo te, Domine (S.66)
Les programmes du Concert Spirituel étaient essentiellement constitués des œuvres de Lalande, jusqu'à ce que Jean-Joseph Cassanéa de Mondonville devienne son directeurf 12. Ainsi, celui de l'inauguration, tenue le 17 ou 18 mars 1725, comptait quatre œuvres, soit les motets Confitebor (S.56) et Cantate Domino (S.72), une Suite d'airs de violon ainsi qu'un Caprice (S.161). Une seule pièce d'autre compositeur s'y trouve : Concerto de la nuit de Noël d'Arcangelo Corelli.

Musique profane

Le jeune roi Louis XV le nomma chavalier de l'Ordre de Saint-Michel en 1722.
S.133 Les Fontaines de Versailles, mini opéra en six scènes, livret par Antoine Maurel, joué au château de Versailles le 5 avril 1683.
« Ce fut une vitrine admirable pour les talents et la technique raffinée du compositeur, alors âge de 25 ans, qui devait passer à la Cour de Versailles les quarante-trois années qu'il lui restait à vivre (commentaire du programme par Lionel Sawkins, les 14 et 15 octobre 2001 lors des Journées Michel-Richard de Lalande). »
S.134 Concert d'Esculape : donné au Roy chès Madame de Montespan, pièce d'Antoine Maurel53, exécutée à Versailles chez Madame de Montespan le [...]55 mai 168356 [11]
S.136 Ballet de la jeunesse présenté devant Sa Majesté à Versailles sur Le petit Theastre Le 28e janvier l'an 1686 [12].
S.143 L’Amour fléchi par la constance (1697), représenté devant le roi en exil Jacques II d'Angleterre et la reine Marie de Modènec 50
S.144 Intermèdes de Musique et de Danse de Mirtil et Mélicerte, pastoralle héroïque. Nouvellement au Théâtre57 [13].
S.150 Le Ballet de la Paix (1713)
S.152 Symphonies des Folies de Cardenio (1720)58
S.153 Les Élémens, ballet dansé par le Roy, dans son palais des Thuilleries, Le 22 octobre 1721, pour le jeune Louis XV, en collaboration avec son élève André Cardinal Destouches.
« Trompettes, éclatez, frappez, percez les airs,
Eclatez, annoncez un maître à l'Univers. »
S.155 - S.172 Symphonies pour les Soupers du Roy parmi lesquelles Le Deuxième Fantaisie ou Caprice que le Roy demandait souvent (S.161), représenté au premier Concert Spirituel. Concernant les œuvres de Lalande, le terme symphonie ne signifie qu'ensemble instrumental.
S.173 Noels en trio avec un Carillon pour les flûtes, violons et hautbois. 1er livre. par Feu Monsieur Delalande. Gravez par Mlle Michelon....ca 1740.

Sources imprimées Catalogue des œuvres

Le catalogue de référence est :
Lionel Sawkins : A Thematic Catalogue of the Works of Michel-Richard de Lalande 1657 - 1726, Oxford University Press, Oxford 2005, 750p. (ISBN 0-19-816368-6, actuellement 978-0-19-816368-2). Les références dans ce catalogue sont préfixées par la lettre S, y compris les œuvres perdues.
référence type d'œuvre
S.1 - S.77 grands motets
S.78 - S.86 élévations et petits motets (perdus)
S.87 - S.90 petits motets
S.91 - S.106 petits motets d'après grands motets
S.107 - S.115 motets Domine, salvum fac regem
S.116 - S.124 Leçons de ténèbres
S.125 - S.130 d'autres petites pièces sacrées
S.131 - S.154 pièces profanes
S.155 - S.172 symphonies
S.173 - S.175 d'autres pièces
Certains aspects peuvent être complétés ou documentés avec :
Norbert Dufourcq. Notes et références pour servir à une histoire de Michel-Richard Delalande (1657-1726). Paris : Éditions A. et J. Picard et Cie, 1957, 356p. (La vie musicale en France sous les rois Bourbons). Élaboré d'après des études d'André Tessier, il s'agit du catalogue thématique d'œuvres (préfixées par D) ainsi que des notes et références, publié par N. Dufourcq, et ses élèves Marcelle Benoît, Marie Bert, Sylvie Spycket et Odile Vivier61.
Marcelle Benoît. Dictionnaire de la musique en France aux XVIIe et XVIIIe siècles. Paris : Fayard, 1992. 820 p. (ISBN 978-2-21302824-8)62
Denis Herlin. Catalogue du fonds musical de la Bibliothèque de Versailles. Paris : Société française de musicologie, 1995.

Partitions anciennes

LES FONTAINES DE/ VERSAILLES : SUR LE RETOUR DU/ ROY ,/ CONCERT./ Donné à Sa Majesté dans les grands appartements/ de son Château de Versailles, le cinqu.e avril. 1683./ FAIT PAR M. MOREL, ET MIS EN MUSIQUE PAR M. DE LA LANDE./ MAISTRE DE MUSIQUE DE LA CHAPELLE DU ROY./ Coppié par M. Philidor, & écrit par Fr. COLLOSSON Le 3 juin 1683. [15]
MOTETS/ DE FEU M./ DE LA LANDE/ Chevalier de l'Ordre de St Michel/ Sur-Jntendant de la Musique du/ ROY, Maître de Musique et Compositeur Ordinaire de la Chapelle/ et de la Champre de sa Majesté, Le Sgr Boivin, gravé par L. Hue, Paris 1729. En fait, malgré l'indication, la publication fut effectuée entre 1728 et 1734.
Partitions de cette belle version royale (1729-1734) auprès de la Bibliothèque nationale (40 motets)
LES III LEÇONS/ DE TENEBRES/ ET MISERERE/ A VOIX SEULE/ DE FEU Mr DE LA LANDE/ Chevalier de l'Ordre de St Michel Sur Intendant de la/ Musique du ROY Maître de Musique et Compositeur/ Ordinaire de la Chapelle et de la Chambre de Sa MAJESTÉ/ Gravé par L Hue, le Seigneur Boivin, Paris 1730, AVEC PRIVILÈGE DU ROY.1730.
Partitions des IIIe Leçons de ténèbres et du petit motet à voix seule Miserere (S.87) auprès de la Bibliothèque nationale


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Posté le : 15/12/2013 11:57
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Re: Quelle différence y a-t-il entre la réalité et le réalisme ?
Plume d'Or
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C'est un large thème qui permet de se poser beaucoup de questions. Il faut toujours prendre garde de ne pas se décourager et de décourager les autres. Gardons notre part de rêve, tout en étant conscients de la réalité.

Posté le : 15/12/2013 11:00
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Re: Film sur Noël : Miracle sur la 34ème rue
Plume d'Or
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Merci Loriane pour toutes ces idées de films, mes neveux viennent à Noël, je vais avoir un beau choix de film. Et je ne connais pas la version de "Miracle sur la 13 ème rue" de 95.

Posté le : 15/12/2013 10:56
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Par une aquarelle de Tchano

Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
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