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Récit de l'assassinat de Raspoutine par le prince lui même
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Récit de la mort par le prince lui-même



La fin de Raspoutine, par le prince Youssoupoff

Depuis longtemps, Raspoutine désirait faire la connaissance de ma femme. Croyant qu’elle était à Pétrograd et sachant que mes parents étaient en Crimée, il consentit à venir chez moi.

En réalité, ma femme n’était pas là. Elle était en Crimée chez mes parents. Mais j’avais pensé que si je disais à Raspoutine qu’il aurait l’occasion de la rencontrer, il accepterait plus volontiers mon invitation.

Quelques jours plus tard, le grand-duc Dimitri et Pourichkevitch, député à la Douma, revenaient du front.

Nous eûmes plusieurs fois l’occasion de nous réunir, et il fut décidé d’inviter Raspoutine à venir dans la maison de mes parents à la Moïka le soir du 16 décembre 1916.

Je lui téléphonai pour lui demander si cette date lui convenait. Il accepta, mais à la condition que je vinsse moi-même le prendre et que je le ramenasse chez lui. Il me pria de monter par l’escalier de service et me dit qu’il avertirait le concierge qu’une de ses connaissances viendrait le chercher à minuit. Il comptait de cette façon sortir inaperçu.

C’est avec surprise et effroi que je pensais à la grande facilité avec laquelle il consentait à tout. On eût dit qu’il voulait atténuer les difficultés de notre tâche.

Le jour approchait. Je priai le grand-duc Dimitri de se mettre en quête d’un endroit de la Néva où l’on put jeter le corps de Raspoutine.

Le même soir, ayant passé plusieurs heures à cette recherche, il vint me voir. Nous restâmes longtemps à causer. Il me parla de son récent séjour au grand quartier général. Il avait trouvé l’empereur maigri et vieilli et dans un état d’apathie qui le rendait indifférent à tout.

En écoutant parler le grand-duc, je me souvins des paroles de Raspoutine… La Russie était au bord du gouffre : il fallait agir si nous voulions essayer de sauver notre malheureuse patrie.

Les sous-sols de la Moïka

L’appartement où devait venir Raspoutine était situé dans le sous-sol et venait d’être remis à neuf. Il fallait l’arranger de façon à ce qu’il parût habité et n’éveillât aucun soupçon. Sinon, Raspoutine aurait pu trouver étrange qu’on le reçût dans une espèce de cave sans aucun confort.

En entrant dans la pièce principale, qui avait fait jusqu’ici partie de la cave, j’y trouvais des ouvriers en train de poser les tapis et de suspendre les portières.

Cette pièce, plutôt obscure en plein jour, était pavée de granit et avait des murs de pierre grise et un plafond bas et voûté. Deux petites fenêtres au ras du sol donnaient sur le quai de la Moïka.

Des arcades partageaient ce local en deux parties : l’une d’elles, grande et spacieuse, était destinée à servir de salle à manger ; l’autre, plus étroite, communiquait avec un escalier tournant dont le premier palier donnait sur la cour ; en montant quelques marches encore on parvenait à mon cabinet de travail.

On apportait du garde-manger les objets que j’avais choisis et qu’il fallait disposer dans la salle à manger : chaises en bois sculpté, tendues d’un cuir noirci par le temps ; des fauteuils en chêne massif à hauts dossiers ; des petites tables recouvertes de vieilles étoffes, des coupes en ivoire et une quantité d’autres objets d’art. En fermant les yeux, je vois encore dans tous ses détails l’arrangement de cette pièce.

Je me souviens surtout d’une armoire à incrustations contenant tout un labyrinthe de petites glaces et de colonnettes en bronze. Sur cette armoire était posé un crucifix en cristal de roche et argent ciselé, d’un très beau travail italien du XVIIème siècle.

Au milieu de la pièce, on plaça la table où Raspoutine devait prendre sa dernière tasse de thé.

L’intendant de notre maison et mon valet de chambre m’aidaient à disposer les meubles. Je les chargeai de préparer du thé pour six personnes, d’acheter des biscuits et des gâteaux et d’aller prendre du vin à la cave.
Je leur dis que j’attendais du monde à onze heures du soir et qu’ils pouvaient se retirer dans la chambre de service jusqu’à mon appel.

Le cyanure dans les gâteaux

A onze heures, tout était prêt dans le nouvel appartement. Le samovar fumait déjà sur la table au milieu d’assiettes de gâteaux et de friandises qui plaisaient spécialement à Raspoutine.

Profitant de ce que j’étais encore seul, je jetai un dernier coup d’œil pour m’assurer que rien n’avait été oublié : des lanternes anciennes aux verres de couleur éclairaient la pièce de haut, les lourdes portières en damas rouge étaient baissées.

L’aspect lugubre de cette salle souterraine avait disparu. Il s’en dégageait à présent , grâce à son ameublement et aux doux reflets de son éclairage, un atmosphère de confort.

Un coup de sonnette m’annonça l’arrivé du grand-duc Dimitri et de mes autres amis.

J’allai les recevoir. Ils avaient tous l’air très décidé, mais ils parlaient trop haut pour que leur insouciance me parût naturelle.

Nous passâmes dans la salle à manger. Je tirai de l’armoire au labyrinthe la boîte qui contenait le poison et je posai sur la table une assiette de gâteaux. Il y en avait six, trois à la crème et trois au chocolat.

Le docteur Lazovert mis ses gants de caoutchouc, pris les cristaux de cyanure de potassium qu’il réduisit en poudre. Puis, ayant soulevé la calotte des gâteaux, il saupoudra la partie inférieure d’une dose de poison qui, d’après lui, était suffisante pour provoquer la mort instantanée de plusieurs personnes.

Un silence impressionnant régnait dans la chambre ; tous, nous suivions avec émotion les gestes du docteur. Il restait encore à verser le cyanure dans les petits verres. On décida de le faire au dernier moment, afin qu’il ne perdît pas de son efficacité en s’évaporant.

Il fallait donner l’illusion que notre souper s’achevait, car j’avais prévenu Raspoutine que lorsque nous avions des invités, nous prenions nos repas dans la salle à manger du sous-sol et que je restais quelquefois seul en bas à lire où à travailler tandis que mes amis montaient fumer dans mon cabinet.

Nous mîmes à la hâte la table en désordre ; nous reculâmes les chaises et versâmes du thé dans les tasses.

Il était entendu que le grand-duc, Pourichkevitch et Soukhotine, quand je serais parti chercher le « starets » se retireraient au premier étage et feraient jouer le gramophone en prenant soin de choisir des airs gais. Je tenais à entretenir chez Raspoutine sa bonne humeur et à éloigner de son esprit toute défiance.

Tous les préparatifs terminés, j’endossai un grand manteau de fourrure et je rabattis jusqu’à mes oreilles une casquette fourrée qui me dérobait complètement le visage. Le docteur Lazovert, travesti en chauffeur, mit le moteur en marche et nous montâmes dans l’automobile qui attendait dans la cour devant le petit perron.

Mon cerveau n’était qu’un tourbillon de pensées, mais la confiance dans l’avenir me soutenait. Pendant les quelques minutes que dura ce trajet que je faisais pour la dernière fois, je vécus des émotions intenses.

L’automobile s’arrêta au numéro 64 de la rue Gorokhovaia, devant la maison de Raspoutine.

Le concierge laisse passer

A peine entré dans la cour, j’entendis la voix du portier :

- Que voulez-vous ?

Apprenant que je désirais voir Raspoutine, il ne voulut d’abord pas me laisser passer, insistant pour connaître mon nom et le motif de ma visite à une heure aussi tardive.

Je répondis que Raspoutine lui-même m’avait prié de venir le cherche à cette heure-là et de monter chez lui par l’escalier de service. Le concierge me laissa alors passer.

L’escalier n’était pas éclairé, je dus monter à tâtons et ce fut à grand-peine que je trouvais la porte de l’appartement du « starets ».

Je sonnai.

Qui est là ? me cria-t-il de derrière la porte.

Je tressaillis.

Grégoire Ephimovitch, répondis-je, c’est moi qui vient vous chercher.

J’entendis Raspoutine remuer dans sa chambre. Il ouvrit et j’entrai dans la cuisine.

Il faisait obscur. Il me sembla que quelqu’un m’épiait de la chambre voisine. Instinctivement je relevai mon collet et abaissai ma casquette sur mes yeux.

- Qu’as-tu à te cacher de la sorte ? me demanda Raspoutine.
- Mais n’était-il pas convenu que personne ne devait savoir que vous sortiez avec moi ce soir ?

- C’est vrai, c’est vrai. Aussi n’en ai-je pas soufflé mot aux miens. Voilà, je vais m’habiller.

J’entrai avec lui dans sa chambre à coucher éclairée seulement par la petite lampe qui brûlait devant les icônes. Je remarquai alors que son lit était défait. Probablement venait-il de se reposer.

Raspoutine était vêtu d’une blouse de soie blanche brodée de bleuets. Un gros cordon de couleur framboise lui servait de ceinture. Sa large culotte de velours noir et ses bottes paraissaient toutes neuves. Ses cheveux étaient peignés avec un soin tout particulier.

Je ne l’avais encore jamais vu aussi propre et aussi soigné.

- Et bien ! Grégoire Ephimovitch, il est temps de partir, il est minuit passé.

- Et les Tziganes, irons-nous les voir ?

- Je ne sais pas, peut-être, répondis-je

- Tu n’auras personne chez toi ce soir ?, me demanda-t-il avec une certaine inquiétude dans la voix.

Je le tranquillisai en lui disant qu’il ne verrait chez moi aucune personne qui lui déplairait.

« On va te tuer »

- Tiens, me dit-il tout à coup, pas plus tard que ce soit, Protopopov est venu me trouver et m’a fait jurer de ne pas sortir ces jours-ci. « On va te tuer », me déclara-t-il. « Tes ennemis te préparent un mauvais coup ». Mais ce sera peine perdue. Ils n’y réussirons pas… Allons, assez causé… partons.

Je pris la pelisse qui était sur le coffre et je l’aidai à la mettre sur ses épaules.

- Et mon argent que j’oubliais, dit tout à coup Raspoutine en marchant rapidement vers le coffre qu’il ouvrit. J’aperçus alors quelques rouleaux enveloppés dans du papier journal.

Après avoir pris une partie de son argent et refermé soigneusement son coffre, Raspoutine souffla la bougie. La chambre fut de nouveau plongée dans une demi-obscurité.

Une immense pitié pour cet homme s’empara tout à coup de moi. J’eus honte des moyens abjects, de l’horrible imposture auxquels j’avais recours. A ce moment, je fus pris d’un sentiment de mépris pour moi-même. Je me demandai comment j’avais pu concevoir une crime aussi lâche.

Je regardai avec effroi ma victime, tranquille et confiante devant moi.

Qu’était devenue sa clairvoyance ? A quoi lui servait son don de prédire l’avenir, de lire les pensées des autres, s’il ne voyait pas le terrible piège qu’on lui tendait ? On aurait dit que le destin jetait un voile sur son esprit… pour que justice se fasse.

Mais tout à coup, je revis comme dans un éclair toutes les phases de la vie infâme de Raspoutine. Mes remords de conscience et mon sentiment de repentir s’évanouirent et firent place à la ferme détermination de mener à bout la tâche commencée.

Nous sortîmes sur le palier obscur et Raspoutine ferma la porte derrière lui.

Nous fîmes un détour pour arriver à la Moïka, et nous entrâmes dans la cour où l’automobile s’arrêta de nouveau devant le petit perron.

Protégé contre le mauvais sort

En entrant dans la maison, j’entendis les voix de mes amis, ainsi qu’une chansonnette américaine au gramophone. Raspoutine tendit l’oreille :

- Qu’est-ce que cela, dit-il, fait-on la fête ici ?

- Non, ma femme reçoit quelques amis qui vont partir bientôt. Allons en attendant dans la salle à manger, prendre un tasse de thé.

Nous descendîmes. A peine entré dans la chambre, Raspoutine enleva sa pelisse et se mit à examiner l’ameublement avec curiosité. La petite armoire aux multiples miroirs fixa tout particulièrement son attention. Il paraissait ravi, comme un enfant, il s’en approchait à tout moment, l’ouvrait, la fermait, et l’examinait au-dedans et au-dehors.

A mon grand désappointement, il commença par refuser le vin et le thé.

- Aurait-il deviné quelque chose ? pensai-je. Mais aussitôt je pris la ferme décision que quoi qu’il advînt, il ne sortirait pas vivant de la maison.
Nous nous assîmes à table et la conversation s’engagea.
Nous passions en revue nos connaissances communes. On parla naturellement de Tsarskoïe Selo .

- Grégoire Ephimovitch, lui demandai-je, pourquoi Protopopov a-t-il été chez vous ? A-t-il toujours peur d’un complot ?

- Et bien ! oui, mon cher, il paraît que mon franc-parler gêne beaucoup de personnes. Les aristocrates ne peuvent pas s’habituer à l’idée qu’un simple paysan se promène dans les salles du palais impérial… Ils sont rongés par l’envie et la colère… Mais je ne les crains pas. Je suis protégé contre le mauvais sort. Il arrivera malheur à tous ceux qui lèveront la main sur moi.

Ces paroles de Raspoutine résonnaient d’une façon lugubre dans l’endroit même où il devait périr. Mais rien ne pouvait plus me troubler. Pendant tout le temps qu’il parlait je n’avais qu’une seule pensée : le forcer à boire du vin dans les petits verres et le faire goûter aux gâteaux.

Au bout de quelques temps, après avoir épuisé ses sujets habituels de conversations, Raspoutine me pria de lui donner du thé.

Je m’empressai de le faire et lui présentai l’assiette de biscuits. Pourquoi lui ai-je offert précisément les biscuits qui n’étaient pas empoisonnés ? C’est à quoi je ne saurais répondre…

Ce n’est qu’un moment après que je lui passai l’assiette de gâteaux contenant le cyanure.

Il commença par les refuser.

- Je n’en veux pas, dit-il, ils sont trop doux.

Pourtant, il en prit bientôt un, puis un autre… Je le regardai avec effroi. L’effet du poison devait se manifester tout de suite mais, à ma grande stupeur, Raspoutine continuait à me parler comme si de rien n’était.

Du bon madère

Je lui proposai alors de goûter de nos vins de Crimée. Il refusa de nouveau.

Le temps passait. Je devenais nerveux. Malgré son refus, je pris deux verres qui ne contenaient pas de poison ; je remplis l’un pour lui, l’autre pour moi ? Pourquoi répétai-je la même manœuvre ? Je ne puis me l’expliquer. Changeant d’avis, Raspoutine accepta le verre que je lui tendais.

Il but avec plaisir, trouva le vin à son goût et me demanda si nous en faisions beaucoup en Crimée. Quand je lui dis que nous en avions des caves pleines, il parut très étonné.

- Verse-moi du madère, me dit-il.

A ce moment, je voulus lui tendre un autre verre qui contenait du poison, mais il protesta en me dit :

- Verse dans le même verre.

- Cela ne se peut pas, Grégoire Ephimovitch, lui répondis-je, il ne faut pas mélanger ces deux vins.

- Tant pis, verse ici… te dis-je.

Il fallut céder sans insister davantage.

A ce moment, je fis tomber, comme par mégarde, le verre dans lequel il avait bu et j’en profitai pour lui verser du madère dans un verre contenant du cyanure.

Raspoutine ne fit plus d’objection.

Je me tenais debout devant lui et suivais chacun de ses mouvements, m’attendant à tout moment à le voir s’écrouler…

Mais lui continuait à boire, lentement, à petites gorgées, dégustant son vin comme seuls les connaisseurs savent le faire.

Sa figure ne changeait pas. De temps à autre seulement, il portait la main à son cou comme s’il avait de la peine à avaler. Il se leva et se mit à marcher dans la chambre. Et quand je lui demandai ce qu’il avait, il me répondit :

- Mais rien, tout simplement un chatouillement dans la gorge.

Le poison n’agit pas

Il y eut quelques minutes pénibles.

- Le madère est bon, donne m’en encore, me dit-il.

Cependant, le poison n’agissait toujours pas. Je pris alors un autre verre contenant du cyanure, le remplis de vin et le tendis à Raspoutine.

Il le vida comme les précédents, mais sans plus de résultat.

Il ne restait plus sur le plateau que le troisième et dernier verre.

Alors, en désespoir de cause, pour forcer Raspoutine à m’imiter, je me mis moi-même à boire.

Nous étions assis l’un en face de l’autre et nous buvions en silence.

Il me regardait. Ses yeux avaient une expression de malice. Ils semblaient dire :

- Vois-tu, tu as beau faire, tu ne peux rien contre moi.

Tout à coup, son visage prit une expression féroce et pleine de colère. Jamais je ne l’avais encore vu si effrayant.

Il attacha sur moi son regard satanique. En ce moment, j’avais pour lui un sentiment de haine particulière et j’étais prêt à me jeter sur lui pour l’étrangler.

Un silence de mauvaise augure régnait dans la chambre. Il me parut qu’il savait pourquoi je l’avais amené ici et ce que j’étais en train d’exécuter.

Il y eut entre nous une sorte de lutte muette, étranger et terrible. Encore un moment, et j’allais être vaincu, anéanti. Je sentais que sous le lourd regard de Raspoutine mon sang-froid s’échappait : une torpeur indicible s’emparait de moi. La tête me tournait.

Quand je revins à moi, je vis Raspoutine toujours assis à la même place, la tête dans les mains ; on ne voyait pas ses yeux.

J’avais repris mon équilibre et je lui offris encore une tasse de thé.

- Verse, me dit-il, d’une voix éteinte. J’ai grand-soif.

Il releva la tête. Ses yeux étaient ternes et il me semblait qu’il évitait de me regarder.

Une chanson triste

Pendant que je versais le thé, il se leva et fit quelques pas dans la chambre. Ayant aperçu ma guitare que j’avais laissée sur une chaise, il me dit :

- Joue-moi quelque chose de gai, j’aime à t’entendre.

Il était difficile de chanter, en un moment pareil, surtout quelque chose de gai.

- Je n’en ai pas vraiment le cœur, lui dis-je, mais je pris tout de même ma guitare et commençai une chanson triste.

Il s’assit et écouta d’abord avec attention : ensuite, il pencha la tête sur la table et ferma les yeux. Il me parut qu’il s’était assoupi.

Quand j’eus terminé la romance, il rouvrir les yeux et me regarda tristement.

- Chante encore un peu. J’aime beaucoup cette musique, tu y mets tant d’âme.

Je me remis à chanter.

Et le temps passait, la pendule marquait déjà deux heures et demie du matin… il y avait deux longues heures que durait ce cauchemar.

- Qu’arrivera-t-il, pensais-je, si mes nerfs ne résistent pas ?

En haut, on paraissait perdre patience également. Le bruit qui arrivait jusqu’à nous ne faisais qu’augmenter. Je craignais que mes amis, n’y tenant plus, fissent irruption dans la chambre.

- Pourquoi fait-on tant de tapage ? me demanda Raspoutine en relevant la tête.

- Ce sont probablement les invités qui s’en vont, lui répondis-je : je vais monter voir ce qui en est.

Là-haut, dans mon cabinet, le grand-duc Dimitri, Pourichkevitch et Soukhotine, revolver au poing, se précipitèrent vers moi.

Les questions commencèrent à pleuvoir de tous côtés.

- Et bien ! Est-ce fait ? Est-ce fini ?

- Le poison n’a pas agi, répondis-je.

Abasourdis par cette nouvelle, tous gardèrent le silence.

- Ce n’est pas possible, s’écria le grand-duc !

- La dose était pourtant énorme ! Est-ce qu’il a tout avalé ? demandèrent les autres.

- Tout, répondis-je

La tête un peu lourde

Nous nous mîmes à discuter sur ce qu’il y avait à faire et il fut décidé que nous devions descendre nous jeter sur Raspoutine et l’étrangler. Déjà nous étions dans l’escalier lorsque la crainte me vint de compromettre par ce moyen toute l’affaire. L’apparition soudaine de personnes étrangères éveillerait les soupçons de Raspoutine et qui sait de quoi cet être diabolique était capable.

Je rappelai mes amis et leur dis mes appréhensions.

J’eus grand-peine à les convaincre de me laisser descendre seul et d’en finir avec Raspoutine sans leur aide.

Je pris le revolver du grand-duc, et je descendis dans la salle à manger.

Raspoutine était toujours assis à la même place où je l’avais laissé. Il avait la tête tout à fait penchée et respirait difficilement.

Je m’approchai tout doucement de lui et m’assis à ses côtés ; il ne fit aucune attention à moi. Après quelques minutes d’un affreux silence, il releva lentement la tête et me regarda. Ses yeux ne voyaient plus rien ; ils paraissaient morts.

- Vous sentez-vous mal, lui demandai-je ?

- Oui, j’ai la tête lourde et une sensation de brûlure dans l’estomac. Verse-moi encore un petit verre. Cela me fera du bien.

Je lui versai du madère qu’il avala d’un trait. Après quoi il se ranima et redevint gai.

Après avoir échangé quelques mots avec lui, je vis qu’il avait sa pleine conscience et qu’il raisonnait d’une façon tout à fait normale. Tout à coup, il me proposa de l’accompagner chez les bohémiens. Je refusai sous prétexte qu’il était trop tard.

- Cela ne fait rien, dit-il. Ils y sont habitués, quelquefois, ils m’attendent toute la nuit. Il m’arrive d’être retenu à Tsarskoïe Selo par des affaires importantes, ou tout simplement pour parler de Dieu… Alors je me rends directement chez eux en automobile. Le corps, lui aussi, a besoin de repos… n’est-ce pas vrai ce que je dis ? Les pensées sont toutes pour Dieu, mais le corps est pour les hommes. Et voilà ! ajoutait Raspoutine avec un clignement d’œil fripon.

Le crucifix de cristal

Je ne m’attendais certes pas à entendre de telles paroles de celui auquel j’avais fait prendre une dose énorme du plus inexorable des poisons. Ce qui me frappait surtout dans tout cela, c’est que Raspoutine qui, par une intuition extraordinaire, saisissait et devinait généralement tout, était si loin de penser qu’il allait mourir.

Comment ses yeux perçants n’avaient-ils pas vu que je tenais derrière mon dos un revolver qui, d’une minute à l’autre, serait braqué sur lui ?

Je tournai machinalement la tête et j’aperçus le crucifix en cristal. Je me levai pour m’en approcher.

- Qu’as-tu à regarder si longtemps ce crucifix ? me demanda Raspoutine.

- Il me plaît beaucoup, répondis-je, il est si beau.

- En effet, dit-il, il est très beau, il a dû coûter cher. Combien l’as-tu payer ?

En disant ces mots, il fit quelques pas vers moi et, sans attendre ma réponse, il ajouta :

- Quant à moi, l’armoire avec le labyrinthe me plaît davantage ; et allant vers elle, il l’ouvrit, et se remis à l’examiner.

- Grégoire Ephimovitch, lui dis-je, vous feriez mieux de regarder le crucifix et de dire une prière.

Raspoutine jeta sur moi un regard étonné, presque effrayé. J’y vis une expression nouvelle que je ne lui connaissais pas. Ce regard avait quelque chose à la fois de doux et de soumis. Il vont tout près de moi et me regarda bien en face. On aurait dit qu’il avait enfin lu dans mes yeux quelque chose à quoi il ne s’attendait pas. Je compris que le moment suprême était venu.

- Seigneur, implorai-je, donnez-moi la force d’en finir.

Il est mort

D’un geste lent, je tirai le revolver de derrière mon dos. Raspoutine se tenait toujours debout devant moi, immobile, la tête penchée à droite ; ses yeux hypnotisés par le crucifix, restaient figés sur lui.

- Où faut-il viser, pensai-je, à la tempe ou au cœur ?

Un frisson me secoua tout entier. Mon bras s’était tendu. Je visai au cœur et pressai la détente.

Raspoutine poussa un rugissement sauvage et s’effondra sur une peau d’ours.

Au même instant, j’entendis du bruit dans l’escalier. C’étaient mes amis qui accouraient. Dans leur précipitation, ils avaient accroché un commutateur électrique et nous étions plongés dans l’obscurité la plus complète.

Quelqu’un se cogna à moi et poussa un cri ; je ne bougeais pas de peur de marcher sur le cadavre. Enfin, la lumière reparut et tout le monde se précipita vers le corps de Raspoutine.

Il était étendu sur le dos. Ses traits se contractaient par moments. Il avait les yeux fermés. Sa blouse de soie était rougie d’une tache sanglante. Nous nous penchâmes tous sur le corps pour l’examiner.

Au bout de quelques minutes, Raspoutine qui n’avait plus rouvert les yeux, cessa de bouger.

On examina sa blessure, la balle avait traversé la région du cœur. Il n’y avait plus à en douter, il était bien mort. Le grand-duc et Pourichkevitch transportèrent le cadavre de la peau d’ours sur les dalles. Nous éteignîmes l’électricité et montâmes dans mon cabinet après avoir fermé à clef la porte de la salle à manger.

Tous nous nous sentions le cœur plein d’espérance tellement nous avions la conviction que l’événement qui venait de se passer sauverait la Russie de la ruine et du déshonneur.

Conformément à notre plan, le grand duc Dimitri, Soukhotine et le docteur devaient faire semblant de raccompagner Raspoutine chez lui pour le cas où la police secrète nous eût suivis à notre insu. A cet effet, il était entendu que Soukhotine se ferait passer pour le « starets » en mettant sa pelisse et son bonnet et partirait en compagnie du grand-duc et du docteur dans l’automobile verte de Pourichkevitch.

Ils porteraient ensuite les vêtements de Raspoutine à la gare de Varsovie, lez brûleraient dans le train sanitaire de Pourichkevitch et laisseraient l’automobile découverte à la gare.

Prenant alors un fiacre, ils devaient se rendre au palais du grand-duc où ils trouveraient son automobile fermée qui le ramènerait à la Moïka. Là, ils chargeraient le cadavre qu’ils transporteraient jusqu’à l’île Petrovsky.

Nous priâmes le docteur, qui devait conduire l’automobile, de rouler le plus rapidement possible, en faisant un détour afin de dépister éventuellement les agents de police.

Pourichkevitch et moi restâmes à la Moïka. En attendant le retour de nos amis, nous parlions de l’avenir de notre patrie à tout jamais délivrée de son mauvais génie.

Pendant que nous causions, je fus saisis soudain d’une vague inquiétude et d’un désir irrésistible de descendre dans la salle à manger où reposait le corps. Je me levai et je descendis.

Par terre, à l’endroit même où nous l’avions laissé, gisait Raspoutine. Je lui tâtais le pouls. On ne percevais plus aucun battement. Raspoutine était bien mort.

Je ne m’expliquepas pourquoi je saisistoutàcoup le cadavre par les deux gras et le secouai si violemment qu’il enfut soulevé, se penchad’un côté,puis retomba.

Après être resté quelques temps à côté de lui, je me disposais à m’en aller lorsque mon attention fut subitement attirée par un tressaillement presque imperceptible de sa paupière gauche. Je me penchai sur lui et je l’observai avec attention ; de légers tremblements contractaient son visage.

Tout à coup, je vis s’entrouvrir son œil gauche.

Le mort qui ne l’étaitpas

Quelques instants aprèss a paupière droite commença à trembler à son tour et se souleva. Je vis alors les deux yeux de Raspoutine, des yeux verts de vipère, fixés sur moi avec une expression de haine satanique.

Mon sang se figea dans mes veines. Je voulus m’enfuir, appeler au secours, mais mes jambes refusaient de m’obéir, et aucun son ne sortait de ma gorge oppressée.
Raspoutine bondit

Alors, il se passa une chose atroce. D’un mouvement brusque et violent, Raspoutine bondit sur ses jambes, l’écume à la bouche. Il était effroyable à voir. Un rugissement sauvage retentit dans la chambre et je vis ses mains convulsées battre l’air. Puis il se précipita sur moi ; ses doigts cherchant à me saisir la gorge s’enfonçaient dans mon épaule. Ses yeux sortaient de leur orbite, le sang coulait de ses lèvres.

D’une voix basse et rauque, Raspoutine m’appelait tout le temps par mon nom.

Rien ne peut se comparer au sentiment d’horreur qui me saisit. Je tâchai de me libérer de son étreinte mais j’étais pris comme dans un étau. Une lutte terrible s’engagea entre nous.

Cette créature qui mourait empoisonnée, la région du cœur traversée par une balle, ce corps que les puissances du mal paraissaient avoir ranimé pour se venger de leur déroute avait quelque chose de si effrayant, de si monstrueux que, lorsque j’y repense, je ne parviens pas à me libérer d’un sentiment d’effroi.

Il me sembla comprendre encore mieux qui était Raspoutine. J’avais l’impression d’avoir devant moi Satan lui-même incarné dans ce paysan et qui m’avait saisi dans ses griffes pour ne plus me lâcher.
Grâce à un effort surhumain, je parvins à me dégager de son étreinte.

Il retomba sur le dos, râlant affreusement et serrant dans sa main mon épaulette qu’il avait arrachée pendant notre lutte ; il gisait de nouveau sans mouvements sur le sol. Au bout de quelques instants, il remua. Je me précipitai dans l’escalier en appelant Pourichkevitch.
- Vite, vite, descendez ! cria-je, il vit encore.

Quatre coups de feu

A ce moment, j’entendis du bruit derrière moi ; je me précipitai dans mon cabinet où j’avais laissé le bâton en caoutchouc que m’avait donné « à tout hasard » le député Maklakoff. Je m’en saisis et me jetai dans l’escalier, suivi de près par Pourichkevitch qui armait son revolver.

Rampant sur ses genoux et sur le ventre, râlant et rugissant comme un bête fauve blessée, Raspoutine grimpait rapidement les marches de l’escalier.
Ramassé sur lui-même, il fit un dernier bond et réussit à atteindre la porte secrète qui donnait accès dans la cour. Sachant que cette porte était fermée à clef, je me plaçai sur le palier supérieur, serrant fortement dans ma main le bâton en caoutchouc.

Quels ne furent pas ma stupéfaction et mon effroi en voyant la porte s’ouvrir et Raspoutine disparaître dans la nuit ! Pourichkevitch s’élança à sa poursuite. Deux coups de feu se firent entendre, répercutés dans la cour. La pensée qu’il pouvait nous échapper m’était intolérable.

Sortant par l’escalier principal, je courus le long de la Moïka, dans l’espoir d’arrêter Raspoutine près de la porte de sortie au cas où Pourichkevitch l’eût manqué.
La cour avait trois portes dont seule celle du milieu n’était pas fermée à clef. Je vis à travers la grille que c’était précisément vers cette porte-là que se dirigeait Raspoutine, guidé par un instinct d’animal.

Un troisième coup de feu retentit, puis un quatrième… Je vis Raspoutine chanceler et tomber près d’un tas de neige.

Pourichkevitch courut à lui, resta quelques secondes auprès du corps, puis, ayant la certitude que tout était fini cette fois, il se dirigea à grand pas vers la maison.

Je l’appelai, mais il ne m’entendait pas.

Le quai, ainsi que les rues environnantes, étaient déserts ; il y avait beaucoup de chances pour que les coups de feu n’eussent point été entendus. Rassuré sur ce point, je rentrai dans la cour et m’approchai du tas de neige derrière lequel était couché Raspoutine.
Il ne donnait plus aucun signe de vie. Il avait à la tempe gauche une plaie béante produite, comme je le sus plus tard, par le coup de talon que lui avait donné Pourichkevitch.

La police s’inquiète Mais à ce moment, quelques personnes coururent vers moi. C’était, d’un côté, deux de mes serviteurs et, de l’autre, un sergent de ville, tout trois alertés par les coups de feu.

J’allais à la rencontre du sergent de ville et je lui adressai la parole en me plaçant de façon à lui faire tourner le dos à l’endroit où gisait Raspoutine.

- Excellence, fit-il en me reconnaissant, il y a eu des coups de feu échangés ici ; que s’est-il passé ?

- Rien de particulier, répondis-je, c’est une sotte affaire. J ’avais ce soir une petite réunion chez moi ; un de mes camarades, qui avait bu un peu trop, s’est amusé à tirer des coups de feu et à déranger inutilement tout le monde. Si quelqu’un te demande ce qui est arrivé, tu n’auras qu’à répondre qu’il n’y a rien et que tout va bien.

Tout en parlant, je le reconduisis jusqu’à la porte.

Puis je revins vers le cadavre : les deux domestiques se tenaient auprès de lui.

Raspoutine, qui était toujours à la même place, tout recroquevillé, avait pourtant changé de position.
Mon Dieu, pensai-je, il vit encore ?

L’épouvante me saisit à la seule pensée qu’il pût se relever et je me dirigeai rapidement vers la maison. A peine rentré, j’appelai Pourichkevitch, mais il n’était pas là. Je ne me sentais pas bien, ma tête tournait.

J’entendais toujours la voix sourde de Raspoutine m’appelant par mon nom. Tout chancelant, je parvins à mon cabinet de toilette et je bus un verre d’eau. C’est à ce moment qu’entra Pourichkevitch.

- Ah, vous voilà ? Et moi qui vous cherchais partout ! s’écria-t-il. Je voyais trouble. Je croyais que j’allais tomber. Pourichkevitch, en me soutenant, m’emmena dans mon cabinet de travail.

A peine y étions-nous que mon valet de chambre vint m’annoncer que le sergent de ville auquel j’avais parlé quelques moments auparavant désirait me revoir, et que cette fois-ci, il était entré par la porte principale et non par la cour.

Les coups de feu avaient été entendus au poste de police et l’on avait mandé au sergent de ville de service pour qu’il fournisse des explications sur ce qui s’était passé. Sa version n’ayant pas été trouvée satisfaisante, la police insistait pour avoir de plus amples détails.

Aussitôt que le sergent de villa entra, Pourichkevitch lui dit d’une voix forte :

- As-tu entendu parler de Raspoutine ? Celui qui tramait la perte de notre patrie, celle du tsar et des soldats tes frères, celui qui nous trahissait au profit des Allemands, entends-tu !

Le sergent de ville, qui ne comprenait pas ce qu’on lui voulait, gardait le silence l’air hébété.

- Et sais-tu qui je suis ? poursuivit Pourichkevitch. Tu as devant toi Vladimir Mitrophanovitch Pourichkevitch, membre de la Douma. Les coups de feu que tu as entendus ont tué Raspoutine ; et si tu aimes ta patrie, tu garderas le silence.

Epouvanté, j’écoutais ces paroles ahurissantes qui furent si vite lâchées que je n’eus pas le temps d’intervenir. Pourichkevitch était dans une telle surexcitation qu’il ne se rendait pas compte de ce qu’il disait.

- Vous avez bien fait, finit par dire l’agent. Je garderai le silence, mais si l’on me fait prêter serment, il faudra bien que je dise tout ce que je sais : ce serait un péché de cacher la vérité. Ce disant, il sortit fort impressionné. Pourichkevitch courut après lui. Dans la Néva

A ce moment mon valet de chambre vint m’annoncer que le cadavre de Raspoutine avait été transporté sur le palier inférieur de l’escalier. Je me sentais très mal ; la tête continuait à me tourner. Je pouvais à peine marcher.

Je me levai pourtant, bien qu’avec difficulté, pris machinalement la matraque de caoutchouc et me dirigeai vers la porte de mon cabinet de travail.

En descendant l’escalier, j’aperçus le corps de Raspoutine étendu sur le palier. Le sang coulait de ses nombreuses blessures. Un lustre l’éclairait d’en haut et l’on voyait jusqu’au moindres détails de son visage défiguré.

Ce spectacle était profondément repoussant.

J’avais envie de fermer les yeux et de m’enfuir bien loin pour oublier, ne fût-ce qu’un instant, l’horrible réalité, et pourtant, malgré tout, j’étais attiré vers ce cadavre. Ma tête éclatait, mes idées se brouillaient. La rage et la haine m’étouffaient. J’eus une sorte d’accès. Je me précipitai sur lui et me mis à le frapper avec le bâton de caoutchouc comme si j’étais atteint de folie.

A ce moment, je ne connaissais plus ni loin divine ni loi humaine. Pourichkevitch me dit plus tard que cette scène était si affreuse que jamais il ne pourrait l’oublier. On essayait en vain de m’arracher à cette crise.

Lorsqu’on y parvint, j’avais perdu connaissance. Sur ces entrefaites le grand-duc Dimitri, le capitaine Soukhotine et le docteur Lazovert revinrent en automobile fermée chercher le corps de Raspoutine.

Quand Pourichkevitch leur eut raconté ce qui s’était passé, ils résolurent de me laisser en repos et de partir sans moi. Ils enveloppèrent le cadre dans une toile épaisse et le chargèrent sur l’automobile qui partit pour l’île Petrovsky. Là, du haut du pont, ils le précipitèrent dans la rivière.

Note finale qui n’est pas du prince Youssoupoff

C’est à cause d’une botte oubliée sur le pont qu’une enquête fut ouverte. Un scaphandrier remonta le corps, gelé et recouvert d’une épaisse couche de glace entourant le manteau de castor de Raspoutine. L’autopsie révéla trois points d’impacts de balles, qui avaient traversé le cœur, le cou et le cerveau. On trouva dans l’estomac « une masse épaisse de consistance molle et de couleur brunâtre », sans doute le poison. Mais surtout, l’autopsie révéla cette chose inouïe, que Raspoutine n’était mort ni du poison, ni des balles, ni des commotions et des coups assénés. La présence d’eau dans les poumons prouve sans appel qu’il respirait encore au moment où on le jeta dans la rivière. Raspoutine était mort noyé, ou de froid…


Liens

http://youtu.be/rMFFxfAS0MM Raspoutine L'ombre d'un doute
http://youtu.be/Qq9fVfrrDxU Raspoutine
http://youtu.be/wH2za5goGdk dossier Raspoutine
http://youtu.be/HNk2V60a9gs Raspoutine secret d'histoire
http://youtu.be/dT5dzrUf8z8 dossier secret 1
http://youtu.be/kIEzTq5AWHc Raspoutine Dossier secret 2
http://youtu.be/SYnVYJDxu2Q Boney M




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Posté le : 28/12/2013 16:15

Edité par Loriane sur 29-12-2013 15:53:26
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Raspoutine
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Dans la nuit du 29 au 30 Décembre 1916, à 47 ans, à Saint Pétersbourg

est assassiné Grigori Efimovitch Raspoutine,


guérisseur russe né autour du 21 Janvier 1869 à Pokrovskoïe
Paysan sibérien, surnommé Raspoutine : le Dépravé à cause de sa vie dissolue, il n'était ni moine, ni pratiquant de l'Église orthodoxe, mais appartenait très probablement à l'une des sectes chrétiennes fort nombreuses en Russie. Il fut recommandé à l'impératrice parce qu'il avait le pouvoir d'arrêter les hémorragies et pouvait soulager le grand-duc héritier, atteint d'hémophilie ; il ne put cependant jamais le guérir. Il mène une vie débauchée et s'entoure de gens sans aveu et d'aventuriers qui désirent profiter de son crédit.
Dès 1912, toute la Russie bien pensante est dressée contre Raspoutine, mais celui-ci, usant de chantage à l'amour maternel, impose sa volonté à l'impératrice et, par elle, à l'empereur.

Le rôle politique de Raspoutine a été beaucoup exagéré, mais certaines nominations de hauts fonctionnaires sont dues à son influence. Quand, au mois de décembre 1916, le grand-duc Dimitri Pavlovitch, cousin du tsar, le prince Youssoupov et le député d'extrême droite Pourichkevitch organisent l'assassinat de Raspoutine, cet acte et surtout la manière dont il est perpétré desservent la dynastie. Raspoutine est empoisonné pendant un dîner avec les conjurés et, comme il n'arrive pas à mourir, il est achevé à coups de revolver.
Raspoutine ne manquait pas de clairvoyance et répétait souvent qu'une guerre mènerait la Russie vers une révolution, d'où peut-être les rumeurs l'accusant d'être à la solde de l'Allemagne.

Grigori Efimovitch Raspoutine, par la suite Raspoutine-Novyi, en russe : Григорий Ефимович Распутин-Новый, probablement né le 21 janvier 1869 dans le village de Pokrovskoïe, est un pélerin, mystique et guérisseur russe. Il devint le confident d'Alexandra Feodorovna, épouse du tsar Nicolas II, ce qui lui permettra d'exercer une forte influence au sein de la cour impériale russe, jusqu'à son assassinat, à Saint-Pétersbourg, dans la nuit du 16 au 17 décembre 1916 du calendrier Julien, c'est à dire du 29 au 30 Décembre du caliendrier grégorien, suite à un complot fomenté par des membres de l'aristocratie.
Originaire des confins de la Sibérie, c'est un mystique errant, peut-être un starets, parfois surnommé le moine fou. Aucune source cependant n’atteste qu'il aurait été réellement moine, comme lui-même l'affirmait. À plusieurs reprises, il sera suspecté d'avoir fait partie de la secte des khlysts. L'hypothèse la plus généralement retenue est qu'il fut surtout un pélerin doté d'un grand pouvoir de séduction.
En 1907, Raspoutine, qui s'est acquis une réputation comme guérisseur, est pour la première fois invité par le couple impérial au chevet de leur fils Alexis, leur unique garçon et l'héritier du trône, atteint d'hémophilie. Ce n'est que plus tard durant le règne du tsar que Raspoutine serait devenu un personnage influent, en particulier après septembre 1915. On a pu prétendre que Raspoutine avait participé à jeter le discrédit sur la famille impériale, et constituer l'un des éléments qui causèrent la chute des Romanov. La tsarine et sa famille ont pu le considérer comme un guérisseur, un mystique, voire un prophète, mais ses ennemis le voyaient comme un charlatan débauché, mu par un appétit sexuel démesuré, et, ou comme un espion.
Certaines zones d'ombre subsistent concernant la vie et l'influence de Raspoutine, ce que l'on sait de lui étant souvent basé sur des témoignages partiaux, en partie alimentés par la propagande anti-monarchiste, des rumeurs et des légendes.
Alors que le personnage a longtemps été diabolisé, bon nombre de personnes en Russie ont aujourd'hui de lui une opinion favorable. Quoi qu'il en soit, un véritable mythe s'est construit autour de Raspoutine qui, de nos jours encore, continue à inspirer écrivains et artistes.

Des origines mystérieuses

La plupart des archives ayant été détruites, même l’année de naissance de Grigori Raspoutine est sujette à caution. Selon la Grande Encyclopédie soviétique, il serait né en 1864 ou 1865. Certains ont pu soutenir que Raspoutine était un surnom, issu de l’adjectif russe распутный : raspoutnyi, signifiant à l'origine débâcle, la fonte des eaux après le dégel, puis débauché. Toutefois, dans une biographie, l’écrivain et historien russe Edvard Radzinsky affirme que les archives officielles de Tioumen, en Sibérie, contiennent un recensement des habitants de Pokrovskoïe qui mentionne clairement le nom de Raspoutine, qui serait donc son vrai nom.

En 1995, l’historien russe Oleg Platonov se penche sur la question à la demande du clergé et du métropolite Yoann, qui sont désireux de tirer les choses au clair sur le mystérieux personnage. C'est ainsi que, l'année suivante, Platonov publie à Saint-Pétersbourg une étude consacrée au sujet. Si presque tous les registres d’époque ont disparu, Platonov a tout de même pu mettre la main sur de nombreux renseignements relatifs aux baptêmes, mariages et décès dans le village de Pokrovskoïe entre 1862 et 1868.
Iefim Iakovlevitch Raspoutine et Anna Vassilievna Parchoukova, les futurs parents de Grigori Raspoutine, se marient à Pokrovskoïe le 21 janvier 1862, alors qu'ils sont âgés respectivement de vingt et vingt-deux ans. Le couple a plusieurs enfants qui, tous, meurent en bas âge : trois filles – Evdokia, née le 11 février 1863, une autre Evdokia, née le 2 août 1864, et Glikerya, née le 8 mai 1866 – et un garçon, Andreï. En 1868, les registres ne font mention d’aucune naissance dans la famille, ce qui voudrait dire que Grigori Raspoutine n’est pas né avant 1869.
Après 1868, il n'existe plus, apparemment, de registres consultables, mais ont toutefois subsisté certains formulaires originaux remplis à l'occasion d'un recensement de tout l'Empire. Le recensement de 1897 est soigneusement fait. Au nom de Grigori Iefimovitch Raspoutine, il est mentionné que celui-ci était dans sa 28e année et son année de naissance est elle aussi indiquée : 1869. Il n’y a pas d'autre précision concernant sa naissance. Pour Yves Ternon, qui s’en tient à 1863 ou 1864 comme année de naissance de Raspoutine, il serait né sans doute le dix janvier, jour que l’Église orthodoxe dédie à Grégoire de Nicée.
S’il est vrai que le nom de famille Raspoutine est bien mentionné dans certains registres, le nom de baptême du père de Raspoutine, Novykh, Новых, est également clairement indiqué. Par ailleurs, dans les archives consultées par Platonov, pas moins de sept familles du même village étaient appelées Raspoutine. L’historien rappelle alors qu’outre débauché, le mot raspout'e signifiait également, à l’époque, croisée des chemins ou carrefour, et était donc fréquemment utilisé comme surnom pour ceux qui habitaient de tels endroits. De surnom, Raspoutine se muait souvent en nom de famille, ce qui fut probablement le cas avec la famille d'Iefim.
Aujourd’hui encore, Raspoutine est un nom qui se rencontre en Sibérie.

Sa jeunesse

Très religieuse, sa mère, Anna Vassilievna Parchoukova, et son père, Iefim Iakovlevitch Raspoutine, étaient fermiers dans le village sibérien de Pokrovskoïe, district de Tioumen, province de Tobolsk, à 2 500 km à l’est de Saint-Pétersbourg. Son père n'est pas un simple moujik, car il est propriétaire de sa ferme, de sa terre, de vaches et de chevaux. La légende veut que le 10 janvier 1869, un météore ait traversé le ciel au-dessus du village de Pokrovoskoïe, et ce phénomène annonçait, disait-on, la venue au monde d’un personnage exceptionnel. Une autre légende veut que son père, maquignon-voiturier, se soit occupé de chevaux avec lesquels il entretenait des rapports magiques. Dès son enfance, Raspoutine manifeste des dons de guérisseur et de voyant.

La vie était rude, l’existence rustique, la vodka une boisson courante, l’instruction existait peu dans les campagnes. Raspoutine n’apprendra les rudiments de la lecture et de l’écriture qu’au cours de ses voyages, à l’âge adulte, mais certaines personnes lui trouvaient un pouvoir d’apaisement, voire de guérison, sur les animaux.
À la suite d'une chute accidentelle dans les eaux glacées d’une rivière alors qu’ils jouaient ensemble, son frère aîné, Andreï, et lui, qui s’est jeté à l'eau pour le secourir, sont victimes d’une pneumonie. Andréï meurt, mais Grigori guérit de sa fièvre ardente. Celui-ci traverse cependant des périodes de dépression et de surexcitation incontrôlables. Il aide son père dans les travaux de la ferme et conserve de cette enfance les manières frustes des paysans sibériens, les vêtements amples et peu soignés, et les mains calleuses.
Dès l’âge de seize ans, il est sujet à des crises mystiques et des apparitions mariales, à la suite de la vision d’un ange lumineux apparu dans la campagne. Il se plonge dans la lecture de la Bible, au point d’en devenir un exégète. Il pratique l’ascétisme : parfois, il reste trois semaines reclus dans la cave de son père et, lorsqu’il en ressort, les paysans vont au devant de lui pour recueillir ses oracles. Pendant quinze ans, il alterne la vie de paysan moujik au village et des retraites dans des monastères où il rencontre les starets pour suivre leur enseignement. Mais il fait aussi preuve de débordement d’énergie et de pulsions diverses, dont une sexualité débordante qu’il assouvit facilement.

En 1888, à l’âge de dix-neuf ans, il épouse une jeune paysanne du village de Doubrovnoïé, Praskovia Feodorovna. Cinq enfants naissent de ce mariage : Mikhail et Georguiï décèdent prématurément, Dimitri, né en 1895, Maria en 1898 et Varvara en 1900. Malgré de multiples incartades sexuelles, il revient toujours auprès de son épouse.

Vie d’errance

En 1894, alors qu'il travaillait dans les champs, il aurait eu la vision d'une Vierge lumineuse. Makari, un moine ascète à qui il en parle et qu'il considère comme son père spirituel, lui conseille d'abandonner son métier de fermier, de se plonger davantage dans la religion et de se rendre au mont Athos, en Grèce. Il part pour un voyage à pied de plus de 3 000 km qui dure plus de dix mois, mais il est déçu par les moines du mont Athos. Sur la route du retour, il fait halte dans de nombreux monastères et c'est plus de deux ans après son départ qu'il retrouve sa femme et son jeune fils Dimitri, né en 1895.
Cependant, il continue à vivre des périodes de mystique et d'ermite, parcourant la Sibérie occidentale et survivant grâce à la prédication, la charité et l'aumône, frappant aux portes des monastères et acquérant au fur et à mesure de ses pérégrinations une réputation de sage et de guérisseur : "Ce n'est pas moi qui guéris, c'est Dieu ".
Il effectue de nombreux pèlerinages, particulièrement à Kazan et à Kiev : les gens commencent à venir de toute la région pour écouter ses prêches. Le clergé orthodoxe s'inquiète de son succès, mais ne peut rien y trouver à redire. De plus en plus de fidèles viennent à ses réunions, amenant des malades sur lesquels il exerce ses talents de guérisseur. Sa réputation s'étend mais, en même temps, il continue une vie de débauché, de buveur, de bagarreur, de séducteur et même de voleur.

Durant toutes ces années, il entre en contact avec de multiples sectes qui fleurissaient sur le terreau de la religion orthodoxe. Il est notamment chargé d'accompagner un jeune moine au monastère de Verkhotourié, où il séjourne trois mois. Ce cloître est en réalité tenu par la secte des khlysts qui mêlent, par la danse, la flagellation, d'où leur nom de "flagellants" et l'extase, l'érotisme et la religion… ce qui lui convient parfaitement. Son mysticisme devient doctrinaire et le conduit à l'élaboration d'obscures théories sur la régénération par le péché, son plus célèbre précepte est Pour se rapprocher de Dieu, il faut beaucoup pécher et les excès en tous genres. Il aurait été un étudiant de cette secte, mais sans jamais y avoir été initié, y perfectionnant son don pour l'hypnose et la magie.

L’arrivée à Saint-Pétersbourg

À l'invitation de la grande-duchesse Militza, qui l'avait rencontré à Kiev, Raspoutine se rend à Saint-Pétersbourg, capitale de l'Empire russe depuis le règne de Pierre le Grand. Le tsar Nicolas II règne depuis 1894. En cours de route, à Sarov, il assiste en 1903 à la canonisation du starets Séraphin de Sarov et, devant l'assistance réunie, Raspoutine entre en transe et prédit la naissance d'un héritier mâle au trône impérial. Le 12 août 1904 naît le tsarévitch Alexis, qui se révélera être atteint d'hémophilie.
Arrivé au printemps 1904 à Pétersbourg, Raspoutine demande l'hospitalité à l'évêque Théophane, inspecteur de l'Académie de théologie de la capitale, qui l'aide par des lettres de recommandation. Son but était de rencontrer Nicolas II, trop occidentalisé à ses yeux, pour l'initier à la véritable âme russe. Son protecteur, le vicaire de Kazan, lui avait remis une lettre de recommandation destinée à l'évêque Sergui, qui s'inquiétait aussi de la crise spirituelle qui minait la Russie.
Conquis par Raspoutine, l'évêque le prit sous sa protection et le présenta à l'archevêque Théophane de Poltava, confesseur d'Alexandra Fedorovna, au père Jean de Cronstadt et à l'évêque Hermogène de Saratov. Tous furent stupéfaits de la ferveur religieuse de Raspoutine et de son talent de prédicateur. Ils le bénissent, le considèrent comme un starets, voire comme un envoyé de Dieu, et l'introduisent auprès de la grande-duchesse Militza et de sa sœur la grande-duchesse Anastasia, filles du roi Nicolas Ier du Monténégro, mariées à deux frères, respectivement le grand-duc Peter Nicolaïévitch et le grand-duc Nicolaï Nicolaïevitch, cousins d’Alexandre III. Cependant, Raspoutine retourna dans son village sibérien et ne revint à Pétersbourg qu’en 1905.

Auprès de la famille impériale

La tsarine attirant autour d'elle de nombreux mystiques, comme Maître Philippe ou Papus, est séduite par Raspoutine, d'autant plus qu'un ancien prédicateur français, qui lui avait annoncé quelques années auparavant la naissance de son fils Alexis, lui avait annoncé la venue d'un autre grand prédicateur qu'il avait nommé Notre Ami . Une audition auprès de l'archiprêtre thaumaturge Jean de Cronstadt convainc ce dernier de l'authenticité de ses pouvoirs.
Par l'entremise de la grande-duchesse Militza et de sa sœur, la grande-duchesse Anastasia, le starets est présenté à la famille impériale in corpore dans le palais Alexandre, le 1er novembre 1905. Il offre des icônes à chacun. Le tsarévitch Alexis souffrant d'hémophilie, Raspoutine demande à être conduit au chevet du jeune malade, lui impose les mains, lui raconte plusieurs contes sibériens et parvient ainsi, semble-t-il, à enrayer la crise et à le soulager. Selon certains, cela s'expliquerait par le simple fait que la médecine de l'époque ignorait les propriétés de l'aspirine qui était donnée au jeune malade. Ce médicament est un anticoagulant, facteur donc aggravant de l'hémophilie. Le simple fait de balayer de la table et de jeter les remèdes donnés au malade – dont l'aspirine – ne pouvait qu'améliorer son état.
Les parents sont séduits par les dons de guérisseur de cet humble moujik qui semblait aussi avoir celui de prophétie. Alexandra se convainc que Raspoutine est un messager de Dieu, qu'il représente l'union du tsar, de l'Église et du peuple et qu'il a la capacité d'aider son fils par ses dons de guérisseur et sa prière.
Sa réputation permet à Raspoutine de se rendre indispensable ; il prend très vite un ascendant considérable sur le couple impérial. Invité à de nombreuses réceptions mondaines, il fait la connaissance de nombreuses femmes riches. Raspoutine inquiète et fascine : son regard perçant est difficile à soutenir pour ses admiratrices, et beaucoup cèdent à son charme hypnotique et le prennent pour amant et guérisseur.

Le regard de Raspoutine.

L'une d'entre elles, Olga Lokhtina, épouse d'un général influent mais crédule, devient sa maîtresse, le loge chez elle et le présente à d'autres femmes d'influence, comme Anna Vyroubova, amie et confidente de la tsarine, et Mounia Golovina, nièce de celle-ci. Grâce à d'habiles mises en scène, il se produit à Saint-Pétersbourg ou au Palais impérial de Tsarskoie Selo, la résidence principale du tsar, dans des séances d'exorcisme et de prières. Des récits de débauches, prétendues ou avérées, commencent alors à se multiplier et à faire scandale.
En 1907, le tsarévitch, à la suite de contusions, est victime d'hémorragies internes que les médecins n'arrivent pas à contrôler et qui le font énormément souffrir. Appelé en désespoir de cause, Raspoutine, après avoir béni la famille impériale, entre en prière. Au bout de dix minutes, épuisé, il se relève en disant : Ouvre les yeux, mon fils.Le tsarévitch se réveille en souriant et, dès cet instant, son état s'améliore rapidement.
Dès lors, il devient un familier de Tsarskoie Selo : il est chargé de veiller sur la santé de la famille impériale, ce qui lui donne des entrées permanentes au Palais. Il est reçu officiellement à la Cour. Cependant, malgré la pleine confiance du tsar, il se rend vite très impopulaire auprès de la Cour et du peuple et est rapidement considéré comme leur mauvais ange. Il est ainsi tout à la fois aimé, détesté et redouté. On le soupçonne de s'enrichir, ce qui ne semble nullement être le cas, son seul luxe étant de porter une chemise de soie confectionnée par Alexandra et une magnifique croix qu'il porte autour du cou, également offerte par la tsarine.
Il continue par contre toujours à mener une vie dissolue de beuveries et de débauches, conserve cheveux gras et barbe emmêlée. Il organise des fêtes dans son appartement, où dominent le sexe – jusqu'à dix relations sexuelles par jour – et l'alcool. Il prêche sa doctrine de rédemption par le péché parmi ces dames, impatientes d'aller au lit avec lui pour mettre en pratique sa doctrine, ce qu'elles considérent comme un honneur.

Après la révolution de 1905, Raspoutine se heurte au Président du Conseil Piotr Stolypine. Nommé en juillet 1906, réformateur énergique, celui-ci veut moderniser l'Empire russe, en permettant aux paysans d'acquérir des terres, en organisant une meilleure répartition de l'impôt et en accordant à la Douma, le parlement russe, davantage de pouvoirs. Par une répression féroce, il endigue les vagues d'attentats, améliore le système ferroviaire et augmente la production de charbon et de fer. Stolypine ne comprend pas l'influence de ce moujik mystique sur le couple impérial, tandis que Raspoutine reproche au Premier ministre sa morgue, caractéristique de la classe des grands propriétaires terriens dont il était issu.
Lors de l'affaire des Balkans, en 1909, Raspoutine se range dans le parti de la paix aux côtés de la tsarine et d'Anna Vyroubova contre le reste du clan Romanov. Il pense que l'armée impériale est sortie affaiblie de la défaite de 1905 contre le Japon et n'est pas prête à se lancer dans un nouveau conflit. Il ne peut arrêter les événements, mais lorsque la France et le Royaume-Uni interviennent contre la Russie, il réussit à convaincre Nicolas II de ne pas étendre le conflit à toute l'Europe.
Stolypine fait surveiller Raspoutine par l'Okhrana, la police secrète. Les rapports accablent le starets. Le scandale Raspoutine éclate en 1910 lors d'une campagne de presse orchestrée par des députés de la Douma et des religieux, qui dénoncent la nature débauchée de Raspoutine, visant indirectement le tsar. En 1911, Raspoutine est écarté de la Cour et exilé à Kiev, mais, lors d'une transe, il prédit la mort prochaine du ministre : La mort suit sa trace, la mort chevauche sur son dos. Il décide alors de partir en pèlerinage vers la Terre sainte, mais revient à la Cour dès la fin de l'été.

Le 14 septembre 1911, alors que Stolypine vient d'autoriser les paysans à quitter le mir, leur permettant ainsi d'accéder à la propriété individuelle de la terre, et que cette réforme est acclamée à travers toute la Russie, le Premier ministre est assassiné par le jeune anarchiste Dmitri Bogrov, à l'Opéra de Kiev, en présence de la famille impériale, des ministres, des membres de la Douma et de Raspoutine. Cet assassinat marque la fin des réformes, alors que la situation internationale devient instable.
Le 2 octobre 1912, le tsarévitch Alexis, en déplacement en Pologne, est victime, suite à un accident, d'une nouvelle hémorragie interne très importante, qui risque d'entraîner sa mort. Aussitôt averti, Raspoutine entre en extase devant l'icône de la Vierge de Kazan, et quand il se relève, épuisé, il expédie au Palais le message : N'ayez aucune crainte. Dieu a vu vos larmes et entendu vos prières, Mamka. Ne vous inquiétez plus. Le Petit ne mourra pas. Ne permettez pas aux docteurs de trop l'ennuyer. Dès la réception du télégramme, l'état de santé du tsarévitch Alexis se stabilise et, dès le lendemain, commence à s'améliorer : l'enflure de sa jambe se résorbe, et l'hémorragie interne s'arrête. Les médecins peuvent bientôt le déclarer hors de danger et même les plus hostiles au starets doivent convenir qu'il s'est produit là un événement quasi miraculeux de guérison à distance. Sauveur, il revient triomphalement à Saint-Pétersbourg.

La Grande Guerre

Derrière le démembrement de l'Empire ottoman et la question des Balkans se mettent en place les conditions d'une guerre générale. Raspoutine et ses alliés de la paix freinent la marche de la Russie vers la guerre. Le service du renseignement britannique estime qu'il est en effet en lien avec le banquier Serge Rubinstein et ses réseaux allemands. Le 29 juin, Raspoutine est poignardé par une mendiante, Khionia Gousseva, une ancienne prostituée, au sortir de l'église de son village sibérien. L'enquête démontre que l'ordre est venu du moine Iliodore de son vrai nom Sergei Mikhailovich Troufanov qui lui reproche ses croyances khlyst.

Après cet attentat et son rétablissement, l'importance de Raspoutine devient primordiale et son influence s'exerce dans tous les domaines : il intervient dans les carrières des généraux, dans celle des métropolites et même dans la nomination des ministres, mais la peur l'a envahi. Il se met à boire encore plus d'alcool, à participer à encore plus de soirées de débauche et d'orgies dans les cabarets tsiganes. Il n'est plus le starets ascétique que tout le monde respectait. Cependant, malgré son caractère débauché et son aspect de moins en moins engageant, ses conquêtes féminines sont de plus en plus nombreuses dans la haute société.
Le 1er août, l'Allemagne déclare la guerre à la Russie. Le patriotisme russe s'exalte – surtout en raison des premiers succès militaires – et Raspoutine voit sa faveur décliner. Rapidement cependant, la situation militaire se détériore : hiver rigoureux, manque d'armement, d'approvisionnement, commandement indécis. Décidé à prendre la situation en main, Nicolas II s'installe sur le front, laissant la régence à son épouse et à son conseiller privé, Raspoutine.
Ce dernier se fait alors de plus en plus d'ennemis, en particulier chez les politiques, les militaires et dans le clergé orthodoxe qui, au début, l'a pourtant bien accueilli, mais que son inconduite révolte. Les pires calomnies se répandent en même temps que la guerre tourne au désastre. En 1916, à la Douma, la tsarine, qui est d'origine allemande, et Raspoutine sont ouvertement accusés de faire le jeu de l'ennemi.

L’assassinat de Raspoutine

L’historien Edvard Radzinsky a pu donner les détails de cet assassinat grâce aux archives de la Commission extraordinaire de 1917 et le dossier secret de la police russe.
La famille Romanov, jalousant les faveurs dont bénéficie Raspoutine, choquée par sa réputation scandaleuse, ses débauches, dans lesquelles des noms de femmes de la haute noblesse sont mêlés, s'oppose de plus en plus ouvertement au starets. De plus, en pleine guerre mondiale, le bruit court qu'il espionne au profit de l’Allemagne. Plusieurs complots se trament contre lui.
Une conjuration aboutit à son assassinat dans la nuit du 16 au 17 décembre 1916 alors qu'il est l'invité du prince Félix Ioussoupov, époux de la grande duchesse Irina, nièce du tsar.
Parmi les principaux conjurés se trouvent le Grand-duc Dimitri Pavlovitch, cousin de Nicolas II, le député d'extrême-droite Vladimir Pourichkevitch, l'officier Soukhotine et le docteur Stanislas Lazovert. Ioussoupov, chez qui est commis l'assassinat, en publie, en 1927, le récit détaillé mais quelque peu arrangé.

Le cadavre est retrouvé le 19 décembre 1916 au petit matin. Gelé et recouvert d’une épaisse couche de glace entourant le manteau de castor, le cadavre est remonté à la surface de la Neva au niveau du pont Petrovsky. L’album de photos de police exposé au Musée d'histoire politique de la Russie de Saint-Pétersbourg révèle le visage de Raspoutine défoncé par des coups et son corps transpercé de quatre impacts de balles qui ont traversé le cœur, le cou et le cerveau. L’autopsie, faite le jour même de la découverte du corps à l'Académie militaire par le professeur Kossorotov, révèle que Raspoutine n’est mort ni du poison, ni des balles, ni des commotions et des coups assénés, mais que la présence d’eau dans les poumons prouverait qu’il respirait encore au moment où on le jeta dans la petite Neva, la Nevka.
Plusieurs personnes ayant eu vent de la nouvelle viendront récolter l'eau dans laquelle Raspoutine avait été trouvé mort : elles espéraient ainsi recueillir un peu de son pouvoir mystérieux.
Raspoutine est inhumé le 3 janvier 1917 – 22 décembre du calendrier russe – dans une chapelle en construction, près du palais de Tsarskoïe Selo.
Au soir du 22 mars, sur ordre du nouveau Gouvernement révolutionnaire, on exhume et brûle le corps de Raspoutine, et on disperse ses cendres dans les forêts environnantes. Mais, selon la légende, seul le cercueil brûla, le corps de Raspoutine restant intact sous les flammes.

La légende

Raspoutine aurait prédit à la tsarine : Je mourrai dans des souffrances atroces. Après ma mort, mon corps n'aura point de repos. Puis tu perdras ta couronne. Toi et ton fils vous serez massacrés ainsi que toute la famille. Après, le déluge terrible passera sur la Russie. Et elle tombera entre les mains du Diable.
Des journalistes et hommes politiques hostiles à la Maison Romanov ont fait courir la rumeur que Raspoutine fut l'amant de la tsarine. L’historien Edvard Radzinsky, d'après le dossier secret de police russe acquis chez Sotheby's, relativise l'érotomanie et la débauche sexuelle de Raspoutine : le déflorage de nonnes ou le viol de dames de la haute aristocratie serait là aussi essentiellement des rumeurs colportées par des personnes inquiètes de son influence sur la Cour ou hostiles au régime monarchique.

Comme il l'avait prédit, son assassinat sera suivi d'événements terribles. Trois mois après la fin de Raspoutine, le tsar Nicolas II dut abdiquer, et quelques jours après, la tombe du starets fut profanée par les bolcheviks, son corps brûlé et ses cendres dispersées. La famille impériale fut massacrée dans les caves de la villa Ipatiev, à Iekaterinbourg, dans la nuit du 16 au 17 juillet 1918. La Russie se déchira dans une terrible guerre civile pendant plus de trois ans…
Après 1917, son image a été largement utilisée par la propagande bolchévique pour symboliser la déchéance morale de l'ancien régime. Puis elle fut reprise, déformée, amplifiée, dès 1917, par la littérature puis, à partir de 1928, par le cinéma et la télévision, qui en ont fait l'exploitation à la limite du fantastique et de l'érotisme.
Un pénis momifié de 29 cm, qui serait le sien, est conservé et exposé au Musée de l'érotisme de Saint-Pétersbourg. Selon Secrets d'histoire, présenté par Stéphane Bern, il est très peu probable que celui-ci soit d'origine humaine car, après l'enterrement de Raspoutine, ses restes furent brûlés pour empêcher toute personne de rendre un culte sur sa tombe.

Pénis de Raspoutine.

Au cours des années, Raspoutine est finalement devenu un mythe, servant de prétexte à beaucoup de dirigeants politiques russes et européens pour s'exonérer de leurs propres responsabilités dans les événements tragiques survenus en Russie.

Arts et culture populaire

Le personnage de Raspoutine et les mystères qui l'entourent n'ont cessé d'intriguer et continuent jusqu'à aujourd'hui à stimuler l'imaginaire créatif. Ainsi, bon nombre d'œuvres le mettent en scène qui, tantôt tentent de s'approcher de la réalité historique, tantôt – le plus souvent – s'en écartent allègrement.
Alors que le personnage, en tant que tel, est ambivalent – Raspoutine est aussi celui qui réussit, de manière difficilement explicable, à guérir, ou du moins soulager, le jeune tsarévitch –, c'est le côté diabolique,débauché, manipulateu, symbole de la chute d'un Empire, qui est, la plupart du temps, voire toujours, retenu et, d'une façon ou d'une autre, exploité.

Littérature

1924 : Les Ténébreuses. Roman de Gaston Leroux.

Musique
Rasputin est une chanson du groupe disco Boney M, 1978. Cette même chanson fut reprise par le groupe de viking métal Turisas, en 2007.
Rasputin 2001-2003 est un opéra du Finlandais Einojuhani Rautavaara.
Il apparaît sur le dernier album du groupe de metal industriel Type O Negative, Dead Again, paru en 2007. Le groupe explique que personne d'autre n'aurait pu représenter mieux que lui la signification du titre car Raspoutine a tenté de mettre fin à ses jours de nombreuses fois d'après les légendes.
Rasputin est une chanson du groupe de thrash metal Cavalera Conspiracy, figurant sur l'album Blunt Force Trauma, sorti en 2011.

Cinéma

La figure de Raspoutine a inspiré bon nombre d'œuvres cinématographiques, dont voici les plus marquantes :
1917 : The Fall of the Romanoffs, film américain de Herbert Brenon. Considéré comme le premier film sur la Révolution russe. Le rôle de Raspoutine y est tenu par Edward Connelly.
1933 : Raspoutine et sa cour Rasputin and the Empress de Richard Boleslawski. Seul film à réunir les trois aînés de la famille Barrymore : Lionel, John et Ethel. Lionel Barrymore incarne Raspoutine.
1937 : La Tragédie impériale de Marcel L’Herbier retrace la vie de Raspoutine, avec Harry Baur dans le rôle du starets.
1966 : Raspoutine le moine fou, film britannique produit par la Hammer, de Don Sharp, avec Christopher Lee et Barbara Shelley. Christopher Lee incarne Raspoutine.
1967 : J’ai tué Raspoutine de Robert Hossein, récit de la vie de Raspoutine et du complot, avec Gert Fröbe dans le rôle de l'assassiné du titre.
1971 : Nicolas et Alexandra Nicholas and Alexandra de Franklin J. Schaffner. Tom Baker incarne le guérisseur.
1974 : Raspoutine, l’agonie Агония d'Elem Klimov. Alexéï Petrenko incarne Raspoutine.
1997 : Anastasia, long-métrage d'animation de Don Bluth et Gary Goldman. Raspoutine y est présenté comme un sorcier qui fait tout pour supprimer la dernière des Romanov.
2004 : Hellboy de Guillermo del Toro, adaptation de la bande dessinée. Raspoutine, joué par Karel Roden, est l'un des plus grands adversaires de Hellboy ; allié des nazis autour d'expériences ésotériques et surnaturelles, Raspoutine amène Hellboy sur Terre pour déclencher l'Apocalypse.
2011 : Raspoutine, de Josée Dayan, avec Gérard Depardieu dans le rôle de Raspoutine, Fanny Ardant... Cette production franco-russe est sortie directement en DVD en France en janvier 2012 et dans les salles de cinéma russes en novembre 2013 avec un montage différent.

Télévision

1996 : Rasputin, the Dark Servant of Destiny, téléfilm réalisé par Uli Edel, diffusé en 1996. Le rôle-titre est interprété par Alan Rickman.
2011 : Raspoutine. Gérard Depardieu incarne Raspoutine aux côtés de Fanny Ardant et Vladimir Mashkov.
Dans la série Warehouse 13, saison 2, épisode 2, un certain chapelet ayant soi-disant appartenu à Raspoutine est un artefact possédant apparemment le pouvoir de ressusciter les morts.
Dans la série Buffy contre les vampires, l'héroïne prétend que Raspoutine était un vampire, expliquant de fait, les mystères entourant sa vie, origine, errance, assassinat.
Raspoutine est le nom d'un catcheur russe dans l'un des épisodes de la série animée Les Simpson.
Raspoutine se voit caricaturé dans l'épisode Nothing but the Tooth du dessin animé Animaniacs, où on le voit comme un hypnotiseur.
Dans le film manga Détective Conan - Le Magicien de la fin du siècle, une descendante de Raspoutine Scorpion apparaît, pour le venger.
Raspoutine est présent dans la série animée Blood+ épisode 17, où il est l'un des chevaliers de Diva, chassé par Saya.

Bande dessinée

Raspoutine est le nom d'un personnage de la série Corto Maltese créée en 1967 d'Hugo Pratt, lequel s'est inspiré du Raspoutine de la légende, le Raspoutine aux neuf vies.
Raspoutine est l'un des personnages du manga La Fenêtre d'Orphée 1976 de Riyoko Ikeda.
Raspoutine, un chat anthropomorphe, est l'adversaire de l'inspecteur Canardo, le personnage créé par Benoît Sokal. Il apparaît pour la première fois dans le deuxième album de la série, La Marque de Raspoutine (1982).
Raspoutine joue un rôle essentiel dans la série de comics Hellboy, créée par Mike Mignola en 1994, puisque c'est à cause – ou grâce – à l'invocation du personnage qu'Hellboy apparaît sur terre.
Il figure sur la couverture du Grand Complot (1996), septième album de la série Ian Kalédine, sans néanmoins apparaître dans l'histoire.
Il fait partie de l'intrigue du Secret de Raspoutine (2003), neuvième album de la série Harry Dickson, parue aux éditions Soleil. Étant déjà mort au moment où l'histoire est censée se dérouler, il apparaît dans des scènes de flashback.
Raspoutine est le chien de fiction de l'album Le Septième Code (2004), vingt-quatrième de la série Yoko Tsuno de Roger Leloup.
L'un des X-Men – éditions Marvel Comics –, Colossus, apparu en 1975, est russe et a pour véritable nom Piotr Nikolaievitch Rasputin. Dans une mini-série de 2005, Colossus : Bloodline – traduite dans X-Men, hors-série 26 – qui lui est consacrée, on découvre que l'arrière-grand-père du héros n'est autre que Grigori Raspoutine.
Raspoutine 2006-2008 est une série trois volumes de Tarek et Vincent Pompetti Emmanuel Proust.
Dans le manga Afterschool Charisma 2008, un clone de Raspoutine a été créé.
Dans Assassin's Creed: The Fall 2010, son cadavre est déterré par l'assassin Nikolaï Orelvov. On découvre alors qu'il possède un éclat de métal forgé dans la même matière que les fragments d'Éden, objets qui, dans la série Assassin's Creed, permettent à leurs possesseurs de contrôler l'esprit et les sens de leur interlocuteur, qu'il aurait récupéré à la suite de l’événement de la Toungouska. Dans cette série, on tente ainsi d’expliquer l'influence de Raspoutine sur le tsar et la tsarine.

Jeux vidéo

Raspoutine est un personnage de la série World Heroes.
Raspoutine fait une apparition remarquée dans Shadow Hearts: Covenant sur PlayStation 2.
Raspoutine est un personnage secondaire de Shin Megami Tensei: Devil Summoner: Raidou Kuzunoha vs. The Soulless Army, dans lequel il invoque des démons.
Raspoutine est le nom d'un succès du jeu vidéo Team Fortress 2. Il consiste à subir des dommages venant de balles, feu, coups de combat rapproché et d'explosion en une seule vie.
Ce succès ne peut être réussi qu'en étant un Heavy.
Il apparaît en photographie à de nombreuses reprises dans Assassin's Creed II, à condition que le joueur se donne la peine de découvrir et de décrypter les glyphes dissimulés dans les décors. L'antépénultième décryptage révèle que sa mort fut causée par les assassins, qui le voyaient comme un tyran à part entière.

Utilisations commerciales

Rasputin est le nom d'une bière de la brasserie De Molen.



Récits de l'assassinat de Raspoutine par le prince Youssoupoff


Analysé par un criminologue E. De Greeff, Introduction à la criminologie

Observation préliminaire du Dr De Greeff : Le Prince Youssoupoff nous a laissé un récit circonstancié de la mort du Starets dans un livre intitulé « La fin de Raspoutine » qui parut chez Plon en 1927. Ce livre est une confession, car c’est le Prince Youssoupoff qui perpétra cette mort.

Dans le crime politique utilitaire, le meurtrier n’a théoriquement en vue que l’intérêt général. Mais le problème se complique, parce que, sous l’intérêt général, se cache un intérêt individuel. Le meurtrier doit vaincre exactement les mêmes résistances qu’il aurait à vaincre s’il s’agissait simplement de supprimer un rival, et nous le voyons passer par les mêmes stades que les criminels ordinaires.


Nous donnons ci-dessous une courte analyse d’un meurtre politique normal :

Le meurtre de Raspoutine
Le prince Youssoupoff était l’homme le plus riche de toutes les Russies, le plus beau parti et était considéré comme devant jouer un grand rôle dans la vie de son pays. Il termine ses études en 1912 et arrive à Saint-Petersbourg où il trouve la route barrée par Raspoutine.

A partir de 1915, l’autorité du Starets est complète. C’est à ce moment que paraît nettement en l’esprit du prince l’idée qu’il faut le faire disparaître. Mais ce n’est qu’un « assentiment inefficace». En ce sens que le prince ne se sent nullement engagé à agir personnellement. Il s’agit encore d’une idée collective. Plusieurs personnages en sont au même stade que lui et ne le dépasseront pas.

Mais l’idée de tuer rencontre de la résistance; elle ne peut progresser que si Raspoutine est ramené à ce qu’il est réellement, que si on peut être certain qu’il est aussi ignoble qu’on le dit, que si le meurtre peut recevoir une justification morale. Presque un an se passe à cette préparation et, cette culpabilité étant bien établie, après en avoir discuté et traité de nombreuses fois, dans le petit groupe politique qui médite sa mort, le Prince passe à l’« assentiment formulé » un jour qu’il entend un personnage vénérable s’écrier que – « S’il n’était pas si vieux il s’en chargerait ». Ce soir-là Youssoupoff prend la décision de tuer Raspoutine ... Mais cette décision précède de bien loin les dispositions réelles du futur meurtrier. Les hésitations, l’irrésolution, les tergiversations caractérisent cette période. Il va jusqu’à se faire soigner par le Starets et au moment où l’on croit l’affaire parvenue à un moment décisif, tout est remis à plus tard à cause d’un examen au Corps des Pages ... A ce moment Youssoupoff commence à employer les équivalents : on essaie de faire peur à Raspoutine, de lui faire entendre qu’on va l’assassiner ...

Enfin : la crise. C’est le poison qui a été choisi. Il faudra inviter la victime ; elle accepte et le prince en est terrorisé.

« C’est avec surprise et effroi que je pensais à la grande facilité avec laquelle il acceptait tout ! »

Aussi nous ne serons pas surpris de constater que l’acte criminel commencera par être raté, malgré le cyanure dans les pâtés. Voici quelques extraits concernant la scène finale.

Le prince, qui est allé chercher Raspoutine chez lui, l’aide à mettre sa pelisse sur les épaules ...

« Une immense pitié pour cet homme s’empara tout-à-coup de moi. J’eus honte des moyens abjects, de l’horrible imposture auxquels j’avais recours. A ce moment, je fus saisi d’un sentiment de mépris pour moi-même. Je me demandais comment j’avais pu concevoir un crime aussi lâche. Je ne comprenais plus comment je m’y étais décidé ».

« Je regardais avec effroi ma victime, tranquille et confiante devant moi ».

« Qu’était devenue sa clairvoyance ? A quoi lui servait le don de -prédire l’avenir, de lire la pensée des autres s’il ne voyait pas le terrible piège qu’on lui tendait ? On aurait dit que le destin jetait un voile sur son esprit pour que justice se fasse ».

« Mais tout-à-coup je revis comme dans un éclair toutes les phases de la vie infâme de Raspoutine. Mes remords de conscience, mon sentiment de repentir s’évanouirent et firent place à la ferme détermination de mener à bout la tâche commencée ».

Remarquons le besoin qu’éprouva le prince à ce moment encore de « reprendre» une ferme détermination.

On est arrivé. Le récit continue.

« A mon grand désappointement il commença par refuser le vin et le thé ».

« Aurait-il deviné quelque chose ? pensai-je. Mais aussitôt je pris la ferme décision que quoiqu’il advint il ne sortirait pas vivant de la maison ».

Remarquons encore ici à la dernière minute l’obligation pour le coupable de raffermir encore sa décision.

« Au bout de quelque temps, après avoir épuisé ses sujets habituels de conversation, Raspoutine me pria de lui donner du thé. Je m’empressai de le faire et lui présentai l’assiette de biscuits. Pourquoi lui ai-je offert précisément les biscuits qui n’étaient pas empoisonnés ? C’est à quoi je ne saurais répondre. Ce n’est qu’un moment après que je lui passai l’assiette aux gâteaux contenant le cyanure. »

- « Je n’en veux pas, dit-il, ils sont trop doux ».

« Pourtant il en prit bientôt un, puis un autre. Je le regardai avec effroi. L’effet du poison devait se manifester tout de suite mais à ma grande stupeur, Raspoutine continuait à me parler comme si de rien n’était ».

« Je lui proposai alors de goûter de nos vins de Crimée. Il refusa de nouveau. Le temps passait. Je devenais nerveux. Malgré son refus je pris deux verres qui ne contenaient pas de poison; je remplis l’un pour lui, l’autre pour moi. Pourquoi répétai-je la môme manœuvre ? Je ne puis me l’expliquer !»

L’empoisonnement ayant échoué, le prince Youssoupoff va chercher un revolver…

La scène continue :

- « Qu’as-tu à regarder si longtemps ce crucifix ? me demanda Raspoutine. »

- « Il me plaît beaucoup, répondis-je. Il est si beau. »

- « En effet, dit-il, il est très beau. Combien l’as-tu payé ? »

« En disant ces mots, il fit quelques pas vers moi et sans attendre ma réponse ajouta :

-« Quant à moi, l’armoire avec le labyrinthe me plaît davantage».

« En allant vers elle il l’ouvrit et se remit à l’examiner.

- « Grégoire Ephimovich, lui dis-je, vous feriez mieux de regarder le crucifix et de dire une prière ».

« Raspoutine jeta sur moi un regard étonné, presque effrayé. J’y vis une expression nouvelle que je ne lui connaissais pas. Ce regard avait quelque chose à la fois de doux et de soumis. Il vint tout près de moi et me regarda bien en face. On aurait dit qu’il avait lu enfin dans mes yeux quelque chose à quoi il ne s’attendait pas. Je compris que le moment suprême était venu ».

« Seigneur, implorai-je, donnez-moi la force d’en finir ».

« D’un geste lent, je tirai le revolver de derrière mon dos. Raspoutine se tenait toujours debout devant moi, immobile, la tête penchée à droite, ses yeux hypnotisés par le crucifix restaient fixés sur lui. »

« Où faut-il viser pensai-je, à la tempe ou au cœur ? »

« Un frisson me secoua tout entier. Mon bras s’était tendu, je visai au cœur et pressai la détente... »

Raspoutine n’était pas mort; quelques moments après il sauta au cou du prince et faillit l’étrangler. Il retomba, puis s’enfuit en rampant et ce fut Pourichkevitch qui l’acheva dans la cour au moment où il allait réussir à s’échapper.

Un peu plus tard, le prince Youssoupoff, toujours sous le coup de la terreur, se mit à frapper le cadavre jusqu’à ce que lui-même fut épuisé.

Tout le récit est celui d’un meurtre ordinaire que son auteur n’était pas de taille à réaliser et qui échoua parce que le criminel n’était pas psychologiquement prêt au moment où il passa à l’acte.

Note en bas de page du Dr De Greeff : Les hésitations de Youssopoff offrent de nombreux points de comparaison avec celles d’Hamlet, dont le drame intérieur ressemble fort à celui du prince.



Récit de la mort par le prince lui-même cliquez ici -> http://www.loree-des-reves.com/module ... ost_id=4248#forumpost4248


Posté le : 28/12/2013 16:08
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Re: .J'ai raté mon train
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Posté le : 28/12/2013 14:43
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Bonjour à toutes et à tous,

Je me suis inscrit sur ce forum dans l'espoir de trouver une personne apte à me guider vers ce que je cherche. Je pense que mon poste n'a pas vraiment sa place dans "Débats" mais je ne savais pas trop où m'exprimer. J'ai en ma possession de vieux ouvrages tels que "Conversations Chrétiennes : dans lesquelles on justifie la Vérité de la Religion & de la Morale de Jésus-Christ. Avec quelques Méditations sur l'Humilité & la Pénitence. Par le P. Malebranche, Prestre de l'Oratoire. Imprimé en 1702 et je ne sais trop quelle est sa valeur, j'aurai souhaité savoir si l'un d'entre vous aurez pu me guider vers un site ou un lieu où je puisse me renseigner sérieusement. Ayant besoin de fonds pour un projet personnel j'ai trouvé l'idée de me séparer de quelques ouvrages non négligeable.

Si je dois déplacer le sujet dans un autre topic du forum ce sera avec plaisir,

Merci à vous.

Posté le : 28/12/2013 14:43
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Thomas Becket
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Le 29 Décembre 1170 à 53 ans, meurt assassiné Thomas Becket, devenu saint Thomas de Canterbury dans le kent.

Quand le pouvoir religieux le dispute au civil.

Évêque et martyr Anglais, né le 21 décembre 1117, Cheapside à Londres, il est vénéré à l'Abbaye d'Arbroath, et béatifié le 21 février 1173 puis Canonisé le 21 février 1173 en l'Église St-Pierre à Segni par le pape Alexandre III
Il est Vénéré par l'Église catholique de Communion anglicane et il est fêté le 29 décembre.
Ses attributs sont : l'épée du Martyre, vêtu d'une robe chancelier et chaîne de cou

Thomas Becket, dit saint Thomas de Cantorbéry, fut archevêque de Canterbury de 1162 à 1170. Il engagea un conflit avec le roi Henri II d'Angleterre sur les droits et privilèges de l'Église. Il sera finalement assassiné par les partisans du roi. Après sa canonisation dans la cathédrale de Canterbury, celle-ci est devenue lieu de pèlerinage. Sur le site de l'assassinat est exposée l'épée qui a servi à assassiner Beckett.

Vie avant l'accession à l'épiscopat

Il est né à Cheapside en 1117 de parents marchands originaires de Mondeville en Normandie.
Il reçut une excellente éducation à l’école cathédrale de Canterbury, complétée par des études à Bologne, alors le centre majeur en Occident pour la science juridique.
Fils d'un marchand de Rouen, Thomas Becket conjugue tous les talents : beauté, intelligence, adresse. Après des études à Paris.
Retournant en Angleterre, il attira l’attention de Thibaut du Bec, archevêque de Cantorbéry, qui lui confia plusieurs missions importantes à Rome et le fit nommer archidiacre de Cantorbéry et prévôt de Beverley. Il se distingua par son zèle et son efficacité, aussi Thibaut le recommanda au roi Henri II quand le haut poste de chancelier fut vacant.
Henri, comme tous les rois normano-angevins, désirait être le maître absolu, tant de son royaume que de l’Église, et pouvait pour ce faire s'appuyer sur les traditions de sa maison. Il le fit quand il voulut se débarrasser des privilèges du clergé anglais qu’il voyait comme autant d'entraves à son autorité.
Becket lui parut comme l’instrument adapté pour accomplir ses desseins ; le jeune homme se montra dévoué aux intérêts de son maître et un agréable grand ami tout en maintenant avec diplomatie une certaine fermeté, de sorte que personne, sauf peut être Jean de Salisbury, n’aurait pu douter qu’il ne fût pas totalement dévoué à la cause royale. Le roi Henri envoya son fils Henri le Jeune, plus tard le jeune roi, vivre au domicile de Becket comme c’était la coutume pour les enfants nobles d’être accueillis dans une autre maison, voir : Éducation dans la catégorie Moyen Âge.
Plus tard ce sera une des raisons pour lesquelles le jeune roi se retourna contre son père, s’étant affectivement attaché à son tuteur Becket.
L’archevêque Thibaut du Bec mourut le 18 avril 1161 et le chapitre apprit avec quelque indignation que le roi espérait qu’il choisirait Thomas pour successeur. Il se rallia cependant à l’avis royal, l’élection eut lieu en mai 1162 et Thomas fut consacré le 3 juin 1162.

Archevêque

Dès qu’il fut nommé, une transformation radicale du caractère du nouveau primat s’opéra à la stupéfaction générale du roi et de tout le royaume. Le courtisan gai et amant des plaisirs fit place à un prélat ascétique en robe de moine, prêt à soutenir jusqu’au bout la cause de la hiérarchie.
Dans la Légende dorée, Jacques de Voragine raconte qu’il se mortifiait en portant le cilice caché sous ses habits et que, chaque soir, il lavait les pieds de treize pauvres, les nourrissait et les renvoyait avec quatre pièces d'argent.
Devant le schisme qui divisait l’Église, il se déclara pour le pape Alexandre III, fidèle à un homme voué aux mêmes principes hiérarchiques, et il reçut le pallium d’Alexandre au concile de Tours.
À son retour en Angleterre, Becket mit immédiatement à exécution le projet qu’il avait préparé de libérer l’Église d’Angleterre des limitations mêmes qu’il avait contribué à faire appliquer. Son but était double : l’exemption complète de l’Église de toute juridiction civile, avec un contrôle exclusif de sa propre juridiction par le clergé, liberté d’appel, etc. et l’acquisition et la sécurité de la propriété comme un fonds indépendant.
Le roi comprit rapidement le résultat inévitable de l’attitude de Thomas et convoqua le clergé à Westminster le 11 octobre 1163, demandant l’abrogation de toute demande d'exemption des juridictions civiles et que soit reconnue l’égalité de tous les sujets devant la loi. Le haut clergé tendait à consentir à la demande du roi, ce que refusa l’archevêque. Henri n’était pas prêt pour une lutte ouverte et proposa un accord plus vague relevant de la coutume de ses ancêtres. Thomas accepta ce compromis en maintenant cependant des réserves sur la sauvegarde des droits de l’Église. Rien ne fut résolu et la question restait ouverte. Henri quitta donc Londres très content.

Désaccord avec le roi Constitutions de Clarendon

Henri convoqua une autre assemblée à Clarendon le 30 janvier 1164 où il présenta ses demandes en seize points. Le roi promulgue à cet effet les Constitutions de Clarendon. Celles-ci placent l'Église anglaise sous l'autorité du trône. On peut lire par exemple :
«Les clercs, lorsqu'ils auront été convoqués devant un tribunal du roi, devront se rendre à son tribunal et aussi au tribunal ecclésiastique.
Et si un clerc a été convaincu ou s'il a avoué, l'Eglise n'a plus le droit de le protéger.
Les archevêques, les évêques et toutes les personnes dans le royaume qui sont vassaux directs du roi tiennent leurs possessions du seigneur roi en baronie et doivent en rendre compte aux fonctionnaires et aux officiers du roi...
Et si l'archevêque ne rend pas bonne justice, l'appel doit venir en dernier ressort au roi et il ne doit pas aller plus loin sans l'autorisation du seigneur roi.»

Ce que demande henri II implique un relatif recul par rapport aux concessions faites aux églises par Henri Ier lors du concordat de Londres en 1107 puis par le roi Étienne d'Angleterre en 1136 mais se situait dans la droite ligne d'une monarchie qui, depuis l’époque de Guillaume le Conquérant, entendait gouverner sans partage toutes les affaires du royaume. Les Constitutions de Clarendon représentaient cependant une codification écrite, plus contraignante que la coutume qui prévalait jusque-là, et surtout entendaient placer tous les sujets du roi, y compris les clercs, de plus en plus nombreux, sur un pied d’égalité judiciaire, ce qui signifiait aussi percevoir les amendes afférentes aux condamnations, tous ne relevant que des tribunaux royaux. Le roi s’employa à obtenir l’accord du clergé et apparemment l’obtint, sauf celui du primat.
Becket chercha encore à parvenir à ses fins par la discussion, puis il refusa définitivement de signer. Cela signifiait la guerre entre les deux pouvoirs en place. Henri essaya de se débarrasser de Becket par voie judiciaire et le convoqua devant un grand conseil à Northampton le 8 octobre 1164 pour répondre de l'accusation de contestation de l'autorité royale et malfaisance dans son emploi de chancelier.

Becket quitte l'Angleterre

Becket dénia à l'assemblée le droit de le juger. Il fit appel au pape et sentant que sa vie était trop précieuse pour l'église pour être risquée, partit en exil volontaire. Le 2 novembre 1164, il embarqua sur un bateau de pêcheurs qui le débarqua en France. Dans une lettre célèbre alors adressée au pape, il exalte le principe de la supériorité pontificale, notamment en matière judiciaire. Il s'en prend surtout à l'attitude des autres évêques anglais qui sont ralliés au roi et qui selon lui, méconnaissent le principe de hiérarchie ecclésiastique. Il alla à Sens, où était réfugié le pape Alexandre III. Ce dernier venait de recevoir des ambassadeurs envoyés par le roi d'Angleterre qui demandait au pape de prendre des sanctions contre Becket et réclamait qu'un légat soit envoyé en Angleterre avec autorité plénière pour résoudre le conflit. Le pape Alexandre y opposa son refus et quand, quelques jours plus tard, Becket arriva et lui fit le récit complet de la procédure, le pape lui accorda son soutien.
Henri II poursuivit l'archevêque fugitif avec une série de décrets applicables à tous ses amis et partisans aussi bien qu'à Becket lui-même ; mais Louis VII de France le reçut avec respect et lui offrit sa protection, d'autant qu'il s'agissait là d'un moyen d'affaiblir son royal vassal Plantagenêt. Thomas Becket resta presque deux ans dans l'abbaye cistercienne de Pontigny, voir Cîteaux, Ordre Cistercien, fin 1164-1166, jusqu'à ce que les menaces d'Henri l'obligent à se rendre de nouveau à Sens où il demeura à l'Abbaye Sainte-Colombe de Saint-Denis-lès-Sens.
Louis VII comme Alexandre III organisent diverses missions de conciliation auxquelles prennent part des religieux de divers ordres, notamment chartreux et grandmontains.

Becket, en pleine possession de ses prérogatives, désirait voir sa position soutenue par les armes de l'excommunication et de l'interdit. Mais le pape Alexandre III, bien que sympathisant des idées de Becket, préférait temporiser car sa propre lutte avec Frédéric Ier requérait au moins la neutralité du roi d'Angleterre. Les divergences se creusèrent entre le pape et l'archevêque, et les relations devinrent même plus amères quand les légats furent envoyés en 1167 avec autorité d'arbitre. Négligeant cette limitation de sa propre juridiction et persistant sur ses principes, Thomas palabra avec les légats, conditionnant toujours son obéissance au roi par les droits de son ordre.
Sa fermeté sembla être récompensée quand, enfin en 1170, le pape fut sur le point d'appliquer ses menaces d'excommunication du roi Henri qui, inquiet de cette éventualité, mit ses espoirs dans un accord qui permettrait à Thomas de retourner en Angleterre et de continuer son ministère.
Finalement, le 22 juillet 1170, la paix qui fut conclue à Fréteval entre Henri et Thomas permit à l'archevêque anglais de rentrer en Angleterre.
Thomas débarqua à Sandwich le 3 décembre 1170 et deux jours plus tard il entrait à Cantorbéry. Mais les deux parties restèrent cependant inconciliables, et Henri, incité par ses partisans, refusa de rendre les propriétés ecclésiastiques qu'il avait saisies. Thomas avait déjà préparé la sanction contre ceux qui avaient privé l'Église de ses biens et contre les évêques qui avaient inspiré la saisie.

L'assassinat

La tension était désormais trop grande pour trouver une issue autre que la catastrophe qui ne fut pas longue à venir. Une phrase du roi exaspéré : "n'y aura-t-il personne pour me débarrasser de ce prêtre turbulent ? " bien qu'il puisse s'agir d'une phrase apocryphe, la phrase exacte étant incertaine, fut interprétée comme ordre par quatre chevaliers anglo-normands : Reginald Fitzurse, Hugues de Morville, Guillaume de Tracy et Richard le Breton.

29 décembre 1170 Meurtre dans la cathédrale de Cantorbéry

Le 29 décembre 1170, l'archevêque Thomas Becket est assassiné dans sa cathédrale de Cantorbéry pendant qu'il célèbre les vêpres. C'est l'épilogue d'une amitié entre le prêtre et le roi Henri II qui s'est transformée en haine. Une tragédie de théâtre appliquée à l'Histoire !
Ces quatre chevaliers projetèrent donc immédiatement le meurtre de l'archevêque et le perpétrèrent près de l'autel de la cathédrale de Cantorbéry.
Bien qu'il ne soit pas le donneur d'ordre officiel, Henri II se résolut alors à faire pénitence publique à Avranches en 1172 et à revenir sur les décisions entérinées dans les Constitutions de Clarendon.
Becket fut ensuite révéré par les fidèles dans toute l'Europe comme martyr, par exemple dans l'église de Bénodet dans le Finistère a pour saint patron Thomas Becket et la commune voisine de Pleuven possède une chapelle Saint-Thomas, son culte ayant été répandu dans le Pays fouesnantais par les moines de l'abbaye Notre-Dame de Daoulas et canonisé par le pape Alexandre III le 21 février 1173.
Le 12 janvier de l'année suivante, Henri II dut faire pénitence publiquement sur la tombe de son ennemi, qui resta un des lieux de pèlerinage les plus populaires en Angleterre, jusqu'à sa destruction lors de l'anéantissement des monastères. Un reliquaire fut cependant conservé, et ce site est visité par de nombreux touristes de nos jours.
Les Contes de Canterbury de Geoffrey Chaucer se passent en compagnie de pèlerins sur leur route vers le sanctuaire de Thomas.
W. J. Williams a suggéré que l'histoire du meurtre de Thomas a pu inspirer la légende maçonnique de la mort de Hiram Abiff. Cette théorie comprend la référence à un groupe de maçons dans la ville de Londres faisant une procession à la chapelle de Thomas le jour du saint. Il suggère qu'il pouvait y avoir une pièce emblématique. Il y avait aussi un ordre militaire dit des chevaliers de St. Thomas qui fut actif pendant les croisades et proche des Templiers.

Postérité

Bien que Becket fût assassiné et qu’il devînt un martyr, il est, selon un sondage réalisé en janvier 2006, la deuxième pire personnalité britannique qui soit, sans doute pour avoir divisé l’Église d’Angleterre en deux. En 1988, une société de prêtres fut fondée en France en choisissant Thomas Becket pour patron, la Fraternité Saint Thomas Becket.

Reliques

Les principales reliques de Thomas Becket sont conservées dans la crypte de la basilique des Saints-Boniface-et-Alexis à Rome. Les autres ont été dispersées à travers l'Europe pour la vénération des fidèles, souvent conservées dans des châsses en émail champlevé fabriquées à Limoges.

Vitraux

Des vitraux de la cathédrale Saint-Étienne de Sens 1215 - 1235, et d’autres de la cathédrale Notre-Dame de Chartres, illustrent la vie de Thomas Becket.
La Cathédrale Notre-Dame de Laon possède une chapelle dédiée à Thomas Becket à l'étage des tribunes. Elle fut construite à l'époque de son assassinat où il était vénéré depuis son passage en cette ville.
L'église Saint Thomas de Cantorbéry de Mur-de-Barrez 12600 possède un tableau et un vitrail moderne illustrant l'assassinat.

Textes hagiographiques

Plusieurs Vies de Thomas Becket ont été écrites bien avant sa canonisation par6 :
Edward Grim en 1172
Guillaume de Canterbury entre 1172 et 1174
Robert de Cricklade, entre 1172 et 1177
Robert de Pontigny, entre 1176 et 1177
Herbert de Boscham, compagnon d'exil de Thomas, entre 1184 et 1186
Guillaume Fitz-Stephen
Alain de Tewskesbury
Guernes de Pont-Sainte-Maxence, entre 1172 et 1174
Benoît de Canterbury, entre 1183 et 1189

Adaptations

Les œuvres littéraires modernes basées sur l'histoire de Thomas Becket incluent les pièces Meurtre dans la cathédrale Murder in the Cathedral, 1935, trad. Le Seuil, 1946 de T. S. Eliot et Becket ou l'Honneur de Dieu de Jean Anouilh 1959 avec un film du même nom. Au xixe siècle, Conrad Ferdinand Meyer écrivit la nouvelle Der Heilige, le Saint à propos de Thomas Becket. Au xxe siècle, le roman Les Piliers de la terre de Ken Follet se termine sur cette partie de l'histoire de Thomas Becket

Liens

http://youtu.be/qjtWSSWDpJo Becket Burton, O'Toole
http://youtu.be/DtJX0430bQw Cathédral murder
http://youtu.be/EegJRt1xwJk visit Canterbury


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Posté le : 28/12/2013 14:26

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Re: La rubrique de Bacchus : Quand sa lyre délire.
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Merci Bacchus.
Je vais demandé à Couscous que les coms suivent.
As-tu lu mon post dans le forum animation ?
Je te fais de gros poutous pressés.
J'ai très peu de temps pour les pages de demain

Posté le : 28/12/2013 14:03
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Re: La rubrique de Bacchus : Quand sa lyre délire.
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J'ai suivi ton conseil, Loriane.
Désolé pour les messages que je n'ai pas pu faire suivre.

Posté le : 28/12/2013 13:11
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Re: La rubrique de Bacchus : Quand sa lyre délire.
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Comment enflammer les foules :


Pourriez-vous songer'à quel point il peut être affligeant de ne pas être écouté, sous le fallacieux prétexte que vous n'avez rien à dire ?
Ceux qui ont quelque chose à exprimer ont déjà suffisamment de peine à le communiquer sans que ceux qui , eux, ont la faculté de ne rien dire sans se taire n'aient la pénible obligation de s'empêcher de le faire savoir. Notez bien que, la plupart du temps, ils auraient bien plus à vous apprendre sur l'ineptie du discours gratuit qu'un érudit prétentieux ayant bien des sujets à aborder, mais qui n'aura pas la manière pour vous inspirer la moindre parcelle d'intérêt, dans la mesure où son sujet, justement, n'éveille aucune curiosité, chez vous, d'en écouter le développement.
S'il est bien connu que l'art de susciter l'intérêt de vos auditeurs est, avant de les endormir , de les intriguer par une ébauche de sujet qui semblerait éveiller chez eux l'amorce du déclic d'un début d'écoute, il ne faudrait pas non plus abuser de son pouvoir d'attention.
Votre but, orateurs , n'est pas de le persuader d'adhérer à vos opinions : les statistiques sont là pour cela.. En effet :
Si vous affirmez à votre auditoire que 72% de ceux vous ayant écouté ont partagé avec enthousiasme vos idées développées ( alors que, souvenez-vous en, vous n'avez rien développé du tout ), pensez-vous qu'un seul d'entre eux sera assez bête pour ne pas avoir le sens du ridicule en affirmant qu'il n'est pas d'accord et que, de toutes façons, il a été assez idiot pour assister jusqu'au bout à un discourt auquel il n'a rien compris, en supposant qu'il ait été à même de se rendre compte qu'il n'y avait, de toutes évidence , rien à comprendre ?
Ai-je été assez clair pour pouvoir continuer ma démonstration ?
Et c'est là que j'en arrive au point d'orgue de mon raisonnement.
En effet. Arrivé à ce stade de votre prestation, il est bon, je dirais même nécessaire, de créer une diversion distrayante laissant à penser à votre auditoire qu'il n'est pas aussi bête qu'il en a l'air, sans pour autant lui donner le vain espoir qu'il est parvenu à atteindre la compréhension qu'il souhaiterez que vous jugiez qu'il a .
Non. Aussi cruel que cela pourrait vous paraître, il ne faut jamais oublier qu'un public n'est que la matière première nécessaire au développement du programme que vous espérez lui faire croire que vous avez élaborer.
La diversion en question dispose d'une large palette de choix, selon la qualité ( ou son manque ) que vous pensez avoir cerné à ce stade de votre discours;
Il faut faire croire que vous êtes devenus amis, donc complices !
Si la France d'en bas peut se satisfaire d'une distribution improvisée de pop-corn, il y aura des stades intermédiaires nécessitant les biscuits secs, le rouge cachetés, voire même, cela s'est vu ! du mousseux. Frais, de préférence.
Un bon orateur sait toujours qu'il s'agit là d'un investissement à court terme, le guichet d'enregistrement des contributions et des inscriptions au parti étant ouvert tout prés du buffet.
Vous dire si la reprise de votre discours ne deviendra qu'un point de détail, les ovations devant fuser dés votre deuxième mot..

Bien entendu, les meilleurs conseils ont leur prix.
N'oubliez pas vos contributions au guichet situé prés de la fontaine à eau fraîche !

Merci.

Posté le : 28/12/2013 13:04
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Re: .J'ai raté mon train
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J'ai raté mon train

J'arrive à la vie pour y verser des larmes
ce train, je l'attends, je l'ai attendu longtemps
il n'est pas venu, ou je suis trop tard
Je monte comme un géant, l'horizon est mort
moi aussi, j'arrive en fuyant, je suis encore.
si la vie me cache, on ne me trouvera pas, je ne sais pas de qui, je ne sais plus de quoi.
la route chante quand je m'envais, je fais trois pas, la route se tait
la route est noire à perte de vue
je fais trois pas, la route n'est plus
ce train, je l'attends, je l'ai attendu longtemps
il n'est pas venu, ou je suis trop tard
sur la marée haute je suis montée, la tête est pleine , le coeur pas assez
le corps en brique, les yeux qui piquent
une fluctuation de douceur et un nuage de candeur
moi aussi, j'arrive à la vie
j'arrive à la vie pour y verser ma vie
je monte la rue comme un géant, ca c'est la vie et ca c'est ma vie
moi aussi, j'arrive en fuyant, je suis encore loin devant
si la vie me cache, cela durera combien de temps
ce train, je l'attends, je l'ai attendu longtemps
il n'est pas venu, ou je suis trop tard
je verse des larmes dans un torrrent
ca c'est la vie, ca c'est ma vie
le chemin est sinueux, la route peu vertueuse
mon cheval de fer n'est pas venu
je l'ai longtemps attendu
si la vie me cache, on me me trouvera pas, je ne sais pas de qui, je ne sais plus de quoi.
j'ai pleuré ce matin, des torrents de larmes, des peaux de chagrin
ce train, je l'attends, je l'ai attendu longtemps
il n'est pas venu, ou je suis trop tard
je suis ici depuis longtemps, autour la nature attends
mes cheveux deviennent blanc
mon visage se ride et change aux grès des sentiments
c'est la magie des mélodies
mais tu es la depuis longtemps
je t'ai séduite si peu de temps
peut être m'espère tu ardemment
ca c'est la vie, ca c'est ma vie
ce train m'attends, je l'ai attendu longtemps
il est venu, pas en retard
la terre me recouvre, l'herbe pousse
je n'ai pas raté ce train
c'est la magie des mélodies

Posté le : 28/12/2013 13:01
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Re: Vous avez dit "mariage pour tous" ?
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C'est différent ici nous sommes dans le forum des débats.
Nous pouvons nous exprimer car les débats sont enrichissants.
Mais nous devons juste le faire avec courtoisie et tolérance, en acceptant la différence et en n'imposant pas nos croyances religieuses comme des postulats indéniables. Nous ne devons jamais oublier que nos pensées ou croyances religieuses ne sont que des perceptions personnelles et jamais des certitudes universelles, faute de quoi on se manque de respect et on finit par s'écharper.
Mais de la contradiction bienveillante, des échanges, peuvent naître la connaissance.

Posté le : 28/12/2013 12:35
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Par une aquarelle de Tchano

Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
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