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Re: Enfin... mon qui suis je.
Plume d'Argent
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Bienvenue parmi nous Alex !
Enfin une personne plus jeune que moi :D

Tu considères ton écriture comme piètre ? Eh bien au moins tu ne peux que t'améliorer alors !

A te lire,
Loretta.

Posté le : 08/01/2014 19:32
_________________
Les rêves se manifestes lorsqu'on est inconscient, alors la mort serait-elle un rêve infini ?
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Le cours de français (Bacchus)
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A regarder


Leçon de français trouvé par Bacchus



http://www.youtube.com/watch?v=7UDiLj ... ture=youtube_gdata_player

Posté le : 07/01/2014 23:46

Edité par Loriane sur 01-05-2015 09:55:24
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Re: Premier défi de l'année
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Désolé pour mon chat.Des sachets de tisanes, elle n'a pas eu de quoi se griser à la maison.
Par contre, si cette andouille avait eu le flair pour le liège...
Mon chat était une gente dame, importée de Corse, à l'époque où je vivais en Provence, douce, plus humaine que bien des abrutis, et que nous avons aimé pendant vingt ans.
Elle a élevé, avec notre aide, nos deux filles qui en ont gardé un souvenir qu'elles croient être les seules à comprendre... Fanny... Notre douce et tendre Fanny, qui pouvait rester des heures sur nos genoux, en tétant notre petit doigt...
Quoi ? C'est hors sujet ? Alors, faudrait le créer, ce sujet , sur l'amour que nous offrent les bêtes. Et là, je suis peinard : ce n'est surement pas Loriane qui me dira le contraire.
Les bêtes... Quand je pense qu'on a coutume de dire d'un imbécile qu'il est bête..Ah, ce que j'aimerais comprendre ce que les bêtes disent d'un imbécile .
Quoi ! Quoi ! Qu'est-ce que cela a à voir avec le thème de cette semaine ? Mais tout ! Je vous prends à témoin, vous qui avez passé des heures, le soir, en toute intimité avec votre ami préféré, que vous avez nourri comme une mère : quelle langue vous permet les échanges privilégiées que vous avez, votre copain et vous ? Le français? Mais il s'en fout, du français, de l'anglais ou du néandertalien que vous utilisez pour lui parler ! il vous comprend, vous le comprenez, c'est tout !
Et cela ne vous a pas frappé, ça, la langue inconnue que vous parlez, qui n'est pas articulée, donc que personne ne comprend, à part vous et cette petite chose sans âme, supposée sans intelligence et sans sentiment ?
Que ma femme comprenne mon chmilblir, c'est normal ! cela fait près d'un demi siècle qu'elle reçoit les images de mes pensées, sans avoir à se préoccuper de syllabes approximatives proférées sans conviction, surtout le matin. Mais que ma Fanny ait su, avant moi, qu'il fallait mieux m'éviter avant une certaine heure, que j'ignorais moi-même, ça, c'était surhumain.
Tu ne t'attendais pas à ce prolongement du sujet, pas vrai Arielleffe ?
Ben....Moi non plus..


Posté le : 07/01/2014 14:02
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Re: Premier défi de l'année
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C'était le but, ils parlent le langage des amoureux ! C'est pour ça que ta femme te comprend, par contre la boulangère... Humm !

Les chats adorent les olives et les sachets de tisane, ça les rend fous.

Posté le : 07/01/2014 11:54
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Re: Les expressions
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« En ou, à la file indienne »


L'un derrière l'autre.
En se suivant un à un.


Parfaitement synonyme de "à la queue leu leu" également traitée dans ces pages, cette expression date du XIXe siècle.

Elle viendrait de l'engouement qui existait à cette époque pour les récits d'Indiens d'Amérique du Nord, comme "le dernier des Mohicans" de Fenimore Cooper, par exemple, dans lequel ils étaient décrits comme se déplaçant, dans certaines circonstances, les uns derrière les autres, en file indiennne

Rappelons nous que, si les Indiens d'Amérique du Nord s'appellent ainsi, c'est uniquement parce que les Espagnols, lorsqu'ils débarquèrent en Amérique, croyaient avoir atteint les Indes, et nommèrent donc les autochtones du nom d'Indiens.
Mais les anthropologistes utilisent plutôt le terme suffisamment explicite d'Amérindiens, ce qui permet d'éviter la confusion avec les Indiens de l'Inde, les Hindous étant les pratiquants de l'hindouïsme.

Posté le : 07/01/2014 11:06
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Re: Premier défi de l'année
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Bon, un point partout ! Balle au centre.

Bref, je suis la seule à avoir respecté l'idée de départ ! Yes !

Très drôle cette complicité avec ta boulangère Bacchus.

Couscous

Posté le : 07/01/2014 07:40
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Re: Premier défi de l'année
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C'est pas du jeu Arielleffe ! C'était une langue inconnue de tout le monde, même de ton nouvel amoureux.
Na....non mais !
Ecoute, cela fait des années que je dis à ma boulangère ( authentique ) :
- " Jonbour! nodez-moi une gabette de fain prais, quien buite , pil vous sait ! "
Et elle a l'air ravie de voir la tête des autres clients lorsqu'elle me donne mon pain en me disant :
- " Voilà ! Une baguette de pain frais, bien cuite ! "
Et puis ton chat qui mange des yaourts ne me surprend pas. Le mien adorait les olives !

Au fait, est-ce que je t'ai dit que tu as écrit une belle histoire d'amour dans laquelle tu démontres, pour autant que cela soit encore nécessaire, que l'amour n'a toujours pas de frontières et n'est cohérent que pour ceux qui aiment ?
Bises de Bacchus

Posté le : 06/01/2014 18:39
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Serge Kerval (le troubadour)
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Les routes mouillées de Novembre
http://youtu.be/gLxj1lc_Sbg


L'églantine des bords de Loire
http://youtu.be/3nJyfRZsiNs

Le chateau de l'Arbrelles
http://youtu.be/dkhJvaUWXDU

La grande Goélette
http://youtu.be/wXOFMUpkZtI

La Loire
http://youtu.be/qE4wB7-MD4k

La semaine sanglante
http://youtu.be/GyqikjZ_2Sc


Chanson de Maglia
http://youtu.be/6J1dCHvaFrk


La Captive
http://youtu.be/JZdklrUWBw8


La fille de 14 ans
http://youtu.be/lX_CiQZUBI0





Touic touic chanson bretonne
http://youtu.be/ZVP_ZGOSrjk

Posté le : 06/01/2014 18:37
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Re: Premier défi de l'année
Plume d'Or
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7 h, le réveil sonne. C’est dur, j’aurais bien passé un peu plus de temps au lit. Une petite douche en écoutant la musique et les infos. Mes vêtements attendent sur la chaise de la salle de bain, pas de prise de tête pour trouver le pull qui va aller avec le pantalon, ou les chaussettes assorties au gilet. Maquillage discret, je peux descendre.
En attendant que l’eau pour le thé chauffe, je m’occupe de mon chat :
-Oui Minette, ton yaourt est prêt.
Elle me regarde avec ses grands yeux dorés, elle a toujours l’air de découvrir que nous habitons ensemble ! Elle ne s’approche de sa gamelle que si je m’éloigne un peu, on ne sait jamais s’il me prenait l’envie de la poignarder pendant qu’elle mange… Elle est bizarre de toute façon, un chat qui mange des yaourts c’est curieux.

Il pleut, je me précipite dans le garage et sort la voiture. J’aperçois la voisine qui part pour l’école avec ses trois enfants :
-Bonjour !
Elle me répond d’un signe de tête, la mine un peu renfrognée, elle ne doit pas être bien réveillée, elle a l’air pressée.
Arrivée au collège où je travaille, Karine est déjà là :
-Salut ça va ?
- Ouh là, tu nous fais quoi ce matin ? Il faut aller doucement, j’ai besoin de mettre mon cerveau en route !
-Moi aussi tu sais. Bon qu’est-ce que tu veux que je fasse aujourd’hui ? Des livres à couvrir ? Du rangement ? Je préparerais bien une petite expo sur la guerre de 14, qu’est-ce que tu en penses ?
Karine ne répond pas, elle me regarde bizarrement, un peu comme le chat et la voisine.
-Tu es sûre que tu vas bien ?
- Oui ça va, j’ai de la confiture sur le nez ou quoi ?

- Tu m’inquiètes je t’assure. L’infirmière ne répond pas au téléphone, ne bouge pas je vais la chercher.

- Pour quoi faire ? Je me sens parfaitement bien !


- Ne bouge pas, je te dis, je descends la chercher.
La bibliothèque où nous travaillons est au premier étage, Karine court chercher l’infirmière dont le bureau est au rez-de-chaussée.
Je décide de ne pas l’attendre, je m’éclipse par la petite porte qui donne sur l’escalier extérieur. Je lui expliquerai demain, je n’ai pas trop envie de devenir un sujet d’observation.
Il me faut du pain, je m’arrête à la boulangerie.
-Une baguette bien cuite s’il vous plaît.
La jeune vendeuse éclate de rire.
-Pardon, excusez-moi je n’ai pas compris.
Je répète en articulant ma phrase :
-Une baguette bien cuite s’il vous plaît.
Elle est prise d’un fou rire irrépressible. Elle ne peut même plus parler. Derrière moi, une file s’est formée et les clients se tordent de rire eux aussi.
Je sens la colère rosir mes joues, j’attrape une baguette sur le comptoir, je dépose ma monnaie et je sors.
Je décide d’appeler mon médecin pour avoir un rendez-vous dans la journée. La secrétaire me raccroche au nez après m’avoir fait répéter cinq fois ma demande !
Qu’à cela ne tienne, je vais envoyer un sms. Je tape mon message, mais je me rends compte que quelque chose cloche. Le clavier du téléphone n’est pas adapté aux mots que je veux écrire, certaines lettres ont même disparu, j’ai même le sentiment qu’elles n’ont jamais été présentes dans l’alphabet proposé.
Je commence à prendre peur, que se passe-t-il ? Je décide d’aller aux urgences, Karine avait l’air affolée et elle me connaît bien.
-Bonjour madame, je ne sais pas ce qu’il m’arrive, ça va vous paraître bizarre, mais, j’ai l’impression que les gens autour de moi ne me comprennent plus.
Elle regarde sa collègue.
-Tu comprends ce qu’elle dit ?
- Non je ne sais pas, d’où elle vient celle-là ?
- Du même pays que l’autre à mon avis ! Nous pas comprendre. Vous répéter ?
Mais je les comprends moi, ces idiotes !
Je répète ce que je viens de dire, j’essaie même de l’écrire sur un papier, mais je n’ai pas plus de succès.
Elles me font entrer dans la salle d’attente. Un homme est assis, il me dit :
-Bonjour, vous aussi vous avez un problème pour vous faire comprendre ?
- Oui, vous aussi ? Qu’est-ce qui se passe ? J’ai l’impression d’être dans un pays étranger.
-C’est la même chose pour moi. Je suis comme ça depuis hier, mais, si j’y réfléchis, ça fait un petit moment que j’ai l’impression que mon entourage a du mal à me suivre.
- Maintenant que vous me le dites, j’ai un peu le même sentiment que vous.
Ce type est pas mal, très mignon même, nous nous comprenons parfaitement. Ce langage commun crée même une certaine intimité entre nous.
Nous attendons trois heures avant qu’un médecin n’ait le temps de s’occuper de notre cas. Après des coups de fil à nos familles, et des examens en tous genres, le corps médical décide de nous garder en observation.
Je ne sais pas s’ils trouveront ce qui est détraqué chez nous, mais en tous cas Il me comprend et Je le comprends très très bien. Dès le lendemain, nous nous enfuyons de l’hôpital main dans la main.




Posté le : 06/01/2014 18:10
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Le E muet
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E muet

Le e dit « muet » est une voyelle centralisée, c’est-à-dire qu’il correspond au son que l’on prononce lorsque tous les organes de la phonation sont en position neutre. Son timbre varie légèrement selon le contexte et selon la provenance du locuteur mais, de façon générale, il est proche des sons [0] (eu), comme dans feu, et [4] (œ), comme dans bœuf. L’alphabet phonétique international le note ainsi : [e].

On lui attribue plusieurs noms : e muet, parce qu’il n’est pas toujours prononcé; e caduc, parce qu’il est fréquemment susceptible de tomber, de disparaître; e atone ou e inaccentué, parce qu’il fait rarement partie d’une syllabe accentuée; e féminin, parce qu’il constitue souvent la marque morphologique du féminin; et enfin, e instable en raison de sa réalisation ou non selon les contextes.

On peut dégager quelques règles générales relatives à la prononciation de ce e en français. Celui-ci est en effet habituellement prononcé dans certains contextes lorsqu’il permet d’éviter la rencontre de trois consonnes phonétiques; lorsqu’il porte l’accent; lorsqu’il a une valeur phonologique, c’est-à-dire lorsqu’il est susceptible de constituer l’unique phonème permettant de différencier un mot d’un autre; et dans l’interrogatif que.

L'e caduc (ou muet, instable voire, dans des ouvrages anciens, féminin ou encore sombre) français est une voyelle virtuelle en ce sens qu'elle peut ou non se manifester dans un mot, selon son environnement (cas de sandhi), selon l'« accent » du locuteur, le registre de langue adopté, entre autres.
Note : les transcriptions entre barres obliques suivent, de manière très lâche, les conventions de l'alphabet phonétique international. En effet, elles sont phonologiques et ne représentent que les oppositions fondamentales.

La multitude de noms que porte ce son en français s'explique par son fonctionnement unique dans le système phonologique de la langue : toutes les autres voyelles, normalement, sont clairement prononcées et ne sont pas susceptibles d'être rendues muettes (sauf rares cas ou dans la conversation familière et rapide).
De tous ces termes, « e muet » n'est pas correct en ce qu'il laisse croire que la voyelle est normalement muette ; « instable » ou « caduc » sont plus appropriés : ils décrivent le comportement de la voyelle.
Quant à un terme comme « féminin », il renvoie à des conceptions d'un autre temps.
Par exemple, Étienne Dolet, dans sa Maniere de bien traduire d'une langue en aultre : d'aduantage de la punctuation de la langue Francoyse, plus des accents d'ycelle (1540), expliquant l'utilisation alors naissante de l'accent aigu servant à distinguer le e caduc du e tonique /e/, dit en ces termes (on a modernisé l'orthographe, la syntaxe et les conventions typographiques) :
« La lettre appelée e a deux sons et une double prononciation en français. La première est dite masculine et l'autre féminine. La masculine est nommée ainsi parce que é masculin a le son plus viril, plus robuste et sonnant plus fort […]. L'autre prononciation de cette lettre e est féminine, c'est-à-dire de peu de son et sans véhémence ».
On trouve chez Thomas Sébillet, dans l'Art poëtique François pour l'instruction dés ieunes studieus, & encor peu avancéz en la Poësie Françoise (1548), parmi d'autres remarques (texte modernisé et explicité) :
« Prononçant aimée /ɛmeə/ […], tu sens bien le son plein du premier é, masculin, dans la syllabe -mé- et le son mou et plat du second e, féminin, dans la dernière syllabe, -e. Ce e (féminin, dis-je, dont je vais te décrire les phases lunaires et les éclipses féminines) tombant à la fin du vers […] le rend plus long d'une syllabe qui n'est pas pour autant prise en compte — pas plus que ne le sont les femmes en guerre et dans d'autres affaires importantes — à cause de la mollesse de cet e féminin. »

Prononciation

Le e caduc standard n'est pas la voyelle centrale neutre dite schwa de l'API en français parisien, mais il l'est encore en français québécois. Par exemple, « ce / se » se prononce /sœ/ comme dans « sœur » en français parisien ("ce" se prononce /sə/ selon Le Petit Robert ; le son est donc proche du eu de feu), mais demeure /sə/ en français québécois. En effet, issu du schwa, ce phonème s'est labialisé au cours du xve siècle pour arriver à [ə] qui, de nos jours, est peu distinct de [œ] de peur. Du reste, quand il est tonique (en cas d'ancienne enclise), il se prononce bel et bien ainsi (« donne-le » = /dɔnˈlə/ = [dɔnˈlœ])
Les régions où la langue d'oc est parlée prononcent plus fortement l'e caduc que celles du Nord à cause de la conservation de l'accent tonique dans ces régions. Ainsi, le Nord de la France prononce le mot poêle /pwal/, sans le distinguer phonétiquement du mot poil. Au contraire, les Occitans prononcent /ˈpwa.lə/.

Histoire

Étymologiquement, les e caducs proviennent le plus souvent d'une ancienne voyelle atone latine affaiblie par apophonie. Dans l'écriture, le e caduc est signalé par une lettre e dans une syllabe ouverte (c'est-à-dire qu'il termine cette syllabe), sans aucun diacritique autre qu'un éventuel tréma. Sa place la plus fréquente est en fin de mot.
En ancien puis moyen français, tous les e caducs étaient prononcés, comme un véritable schwa central et neutre sauf en cas d'élision dans les monosyllabes comme je, le ou se, pratiquée depuis l'ancien français.
À partir du xive siècle, le phonème s'amuït devant une autre voyelle, au sein d'un mot (veu, lu /vəy/ en deux syllabes passe à /vy/, parfois écrit veü par certains éditeurs) ou à la jonction de mots (par élision non écrite : Pétrarque a dit prononcé /petrarkadi/, belle âme /bɛlɑmə/). On trouve cependant encore en poésie au xvie siècle un vers comme « La vie m'est et trop molle et trop dure » (Louise Labé, Sonnets, sonnet VIII) dans lequel vie doit être prononcé /viə/ en deux syllabes.
C'est cependant un archaïsme propre à la versification française (dans laquelle la prononciation des e caducs suit d'autres règles que dans la langue courante).
À partir du xviie siècle, il s'amuït en fin de mot (ce qui permet la réapparition de consonnes finales non muettes dans la langue, alors très rares : de passe /'pasə/ au XVIe on arrive à /pas/) et dans d'autres positions, où il est parfois protégé par une orthographe artificielle postérieure : ainsi, le mot desir est prononcé par Clément Marot, au xvie siècle, /dəzir/ (ce que révèlent l'orthographe de Thomas Sébillet et la scansion du vers dont est tirée la citation), au xviiie siècle /dzir/ par Gilles Vaudelin (qui s'est servi d'un alphabet phonétique pour écrire certains de ses textes) mais l'orthographe désir, qui date de la fin du xviiie siècle, a changé la valeur du e dans le mot : /dezir/.

Réalisation du /ə/ dans un énoncé

Le e caduc se prononce ou non selon un nombre de paramètres variables qui peuvent s'ajouter les uns aux autres. Sa présence dans un mot n'a qu'un rendement phonologique très minime : en effet, très peu de mots s'opposent par sa réalisation effective (on ne trouve comme paires minimale que quelques exemples comme pelage ~ plage ou le hêtre ~ l'être, et encore, dans ce cas, c'est surtout la présence du h aspiré disjonctif qui joue le rôle différenciateur principal).
Le e caduc ne peut être prononcé qu'après consonne. Il s'amuït automatiquement devant une voyelle (ce qui, en fin de mot-outil, donne souvent une élision) :
apte à /apta/ ;
le arbre → l'arbre /larbr/.
De même après une voyelle :
partie /parti/ ;
dénuement /denymɑ̃/.
Jusqu'au début du xxe siècle, cet amuïssement provoquait un allongement compensatoire, qui ne se fait aujourd'hui cependant plus sentir : parlé /parle/ ~ parlée /parleː/. Toutefois, dans certaines régions de Suisse, cet allongement a encore lieu ou est remplacé par le son [j] : parlée /parlej/
De ce fait, le maintien d'un e caduc ne se rencontre maintenant généralement qu'entre consonnes.

Langue courante

Sandhi
Dans la langue courante, on tend à éviter des syllabes « lourdes », c'est-à-dire, en français, contenant trois consonnes ou plus (les « liquides » allégeant cependant un groupe). Un e caduc, justifié ou non par la graphie, peut donc s'intercaler comme voyelle d'appui ou anaptyxe (c'est un cas de sandhi) :
langue de veau /lɑ̃gdəvo/ (plus facile à prononcer, pour un francophone, que /lɑ̃gdvo/) ;
presque sûr /pʁɛskəsyʁ/ (au lieu de /pʁɛsksyʁ/) ;
(je) sifflerai /sifləʁe/ (au lieu de /siflʁe/ ;
arc-boutant /aʁkəbutɑ̃/ (avec anaptyxe non justifiée par la graphie).
L'allègement que subit la syllabe lourde quand elle contient une liquide est audible dans les groupes où cette liquide est précédée d'une occlusive : (il) passe près /paspʁɛ/.
Dans les autres cas, le e caduc est le plus souvent éliminé, d'autant plus quand le locuteur parle vite et dans un registre familier. Quand plusieurs e caducs se suivent dans des monosyllabes, le phénomène est amplifié car le locuteur tend à n'en garder qu'un seul dans les registres courants et familiers. Ainsi, un énoncé comme « je me le demande » pourra être réalisé /ʒməldmɑ̃d/ (en fait plus souvent réalisé [ʒməlmmɑ̃d], avec assimilation de /d/ à /m/). Le placement du e caduc anaptyxe reste quoi qu'il en soit assez variable : /ʒmlədmɑ̃d/ est aussi possible, de même que /ʒməldəmɑ̃d/. Il apparaît que son maintien dans la première syllabe donne à l'énoncé un tour un peu moins familier : je le verrai /ʒəlveʁɛ/ l'est moins que /ʒləveʁɛ/.
Sa chute entraîne, en français, de nombreuses modifications phonétiques en mettant en contact des consonnes auparavant séparées : c'est ainsi qu'on explique le nom du « dialecte » populaire québécois joual, issu du mot cheval prononcé ch'val /ʃval/, laquelle forme aboutie, par assimilation progressive, à /ʃfal/ en français de France mais, par assimilation régressive, à /ʒval/ en français québécois (mais aussi suisse et savoyard), lequel /ʒval/ se continue en /ʒwal/ pour le joual.

Accents

La prononciation du français n'étant pas uniforme à travers toute la francophonie, il existe des prononciations géographiquement localisées, nommées « accents », dans lesquels le traitement du e caduc diffère.
Par exemple, alors qu'il est fréquemment omis dans les positions où il ne sert pas d'anaptyxe dans l'accent parisien standard, il est presque toujours réalisé dans l'accent « méridional » (qui, en fait, est constitué d'une multitude d'accents), vraisemblablement par influence du substrat occitan. C'est le cas dans l'accent dit « provençal », où l'influence occitane se constate dans le timbre du e caduc, réalisé plus ouvert (ce qui correspond à l'apophonie des voyelles atones occitanes).
La structure syllabique de la langue française méridionale est fortement changée : les syllabes finales sont presque toutes ouvertes par la présence du e, surtout quand une consonne suit, à un tel point que les ajouts non justifiés par la graphie sont fréquents. Ainsi, on entendra souvent dire avec comme s'il avait un e : /a'vɛkə/. Corollairement, l'accent tonique ne tombe plus nécessairement sur la dernière syllabe du mot ou du syntagme, ce qui, d'une manière impressive, participe au caractère considéré « chantant » de cet accent, auquel s'ajoute l'absence de syllabes lourdes et la prédominance des ouvertes.
Voici comment on pourrait, en théorie, réaliser l'énoncé « Cette baleine ne sait pas se faire toute petite » dans trois variantes du français :
Accent standard (celui des dictionnaires) : /sɛt balɛn nə sɛ pa sə fɛr tut pətit/
CVC CV CVC CV CV CV CV CVC CVC CV CVC (11 syllabes)
Accent standard, prononciation courante : /sɛt balɛn sɛ pa sfɛr tut pətit/
CVC CV CVC CV CV CCVC CVC CV CVC (9 syllabes)
Accent méridional : /sɛtə balɛnə nə se pa sə fɛrə tutə pətitə/.
CV CV CV CV CV CV CV CV CV CV CV CV CV CV CV CV (16 syllabes)
On constate que la langue courante de l'accent standard est plus hachée et heurtée en raison de la structure syllabique plus lourde (de nombreux points d'appui syllabique disparaissant, favorisant les rencontres de consonnes). Au contraire, la variante méridionale enchaîne très régulièrement les consonnes et les voyelles.

Langue soutenue

Dans les contextes qui le demandent, le locuteur peut choisir un registre de langue soutenu pour parler : non seulement le lexique et la syntaxe sont affectés, mais aussi la prononciation, dans laquelle on évitera les trop nombreuses rencontres de consonnes. Ainsi, sans pour autant prononcer autant de e caducs qu'en francitan, on s'abstiendra de supprimer des e caducs non finaux et l'on s'attachera à prononcer ceux des mots-outils qui, sinon, se réduiraient à une seule consonne devant une autre consonne (on ne dira pas « ce machin » /smaʃɛ̃/ mais /səmaʃɛ̃/).
On fait de même quand on lit un texte littéraire à voix haute, d'autant plus quand il est d'un registre soutenu ou appartient aux grands classiques, traite d'un sujet élevé, lyrique ou touche au sublime (au sens classique du terme). On parle alors, familièrement et scolairement, d'une lecture « appliquée », dans laquelle on prend plus le temps d'articuler les sons (donc les e caducs), les intonations voulues par le texte, les rythmes et respirations de la langue écrite, etc. ; on dit encore qu'on « met le ton » ou qu'on « lit avec le ton ». Il est notable qu'on parle du ton et non pas d’un ton parmi d'autres, ce ton-là étant lié à une norme, qui, par définition populaire, n'admet pas les variantes personnelles. On lit alors avec « le ton attendu ».
Enfin, la lecture de vers exige le respect de règles bien plus contraignantes (il faut respecter le mètre poétique choisi, qui dépend du nombre de syllabes entendues) et artificielles (parce qu'imitant une prononciation qui n'a plus cours)2.
En conclusion, parmi les procédés phonétiques mis en œuvre dans la langue orale soutenue ou appliquée, celui consistant à ne pas trop omettre d'e caducs est fondamental. Même lu avec une intonation et un rythme qui s'y prêtent, l'hémistiche de Jean Racine, dans Phèdre, « Mon mal vient de plus loin » ne sonne pas bien si on le dit /mõ mal vjɛ̃ dply lwɛ̃/ ; on pourrait faire la même remarque pour la phrase « Je me souviens de ses premières années » qu'on dirait, dans un registre courant, /ʒmə suvjɛ̃ dse prəmjɛr zane/), mais /ʒə mə suvjɛ̃ də se prəmjɛr zane/) dans une diction soignée.

Posté le : 06/01/2014 15:33
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Par une aquarelle de Tchano

Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
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