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Achim Von Arnim
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Le 26 janvier 1781 à Berlin naît Achim von Arnim

romancier, chroniqueur, dramaturge et poète romantique allemand qui fit partie du Cénacle romantique d'Heidelberg avec Görres, Creuzer et Clemens Brentano, il meurt le 21 janvier 1831 à Wiepersdorf près de Jüterbog

Cet écrivain allemand, naît dans une vieille famille de l'aristocratie, après un voyage à travers l'Europe, publie à Heidelberg, le Cor merveilleux de l'enfant 1806-1808, recueil de chants populaires allemands collectés avec l'aide des frères Grimm et de Bettina Brentano.
Ce florilège a été conçu pour sauver de l'oubli et de la dispersion les trésors de la poésie populaire. Mais il s'agit aussi de retrouver un ton plus dru, susceptible de galvaniser un peuple désemparé. Véritable mythologie nationale, les 722 pièces du recueil mêlent des poésies populaires de la tradition orale, des poèmes d'auteurs tels que Opitz, H. Sachs ou P. Gerhard et l'apport personnel des deux auteurs.
Ce recueil, dédié à Goethe, a suscité l'admiration et l'imitation de poètes tels que Heine et inspiré des compositeurs tels que Schumann, Brahms et Mahler. Quelques-unes de ses chansons appartiennent aujourd'hui encore au fonds le plus vivant du folklore allemand. En 1814, Arnim se retire sur ses terres. Collectionneur de vieux textes, romancier à succès, auteur dramatique malheureux, Arnim reste surtout connu comme auteur de nouvelles. Lucide, engagé dans son temps, mais aussi, et de plus en plus, misanthrope et solitaire, il reproduit dans son œuvre cette dualité fondamentale.
L'action de ses récits rejoint volontiers l'univers fantastique des superstitions et des légendes : le Golem et la Mandragore prennent forme humaine Isabelle d'Égypte, 1812, le ghetto se peuple de fantômes les Héritiers du majorat, 1819. Mais il arrive aussi que l'explication rationnelle réfute les croyances populaires dont Arnim fait le thème même de ses nouvelles l'Invalide du fort Ratonneau, 1818. Représentant éminent du romantisme dit de Heidelberg, Arnim se laisse difficilement enfermer dans les caractéristiques de cette école : redécouverte du passé allemand, retour aux traditions, conservatisme teinté de nationalisme, exaltation de l'imaginaire. Par son goût, parfois excessif, du bizarre et du grotesque comme par un certain parti pris de laisser-aller dans l'écriture, il s'apparente aussi aux surréalistes, qui ont deviné en lui un précurseur.

Sa vie

Achim von Arnim est issu d'une famille ancienne de la noblesse prussienne, les Arnim. Il passe son enfance et son adolescence à Berlin et à Zernikow. Il étudie le droit et les sciences naturelles à Halle et Göttingen de 1798 à 1801.
Il commence à écrire dans des journaux de sciences naturelles, puis entreprend un voyage d'études à travers l'Europe, jusqu'en 1804.
Avec Clemens Brentano, dont il devient l'ami et le beau-frère par son mariage avec Bettina Brentano il publie Des Knaben Wunderhorn, un recueil de chants populaires Volkslieder en trois tomes entre 1806 et 1808. Cette même année, il fonde le journal romantique Zeitung für Einsiedler Journal des ermites, à Heidelberg.
De retour à Berlin en 1809, Achim von Arnim collabore aux Berliner Abendblätter, Feuilles berlinoises du soir et crée, le 18 janvier 1810, une formation politique qu'il appelle Deutsche Tischgesellschaft, Salon allemand.
D'octobre 1813 à février 1814, il est éditeur du quotidien berlinois Der Preußische Correspondent, Le Correspondant prussien. À partir de 1814, Achim von Arnim vit dans sa propriété à Wiepersdorf et contribue à la vie littéraire berlinoise par la production de nombreux articles et nouvelles que publient journaux et almanachs.
Il n'y a pas si longtemps, l'œuvre du poète et romancier berlinois Arnim suscitait chez ses rares lecteurs des réactions contradictoires parce que l'écrivain est resté longtemps dissimulé derrière le patriote et le junker conservateur. André Breton exprimait alors son enthousiasme... à la découverte des toujours plus originales et inégalables beautés cachées dans les trois nouvelles réunies un siècle auparavant par Théophile Gautier sous le titre circonspect de Contes bizarres. Deux ans après André Breton, un maître de l'Université estimait, lui, que l'œuvre d'Arnim est d'un accès difficile et exige du lecteur beaucoup de patience, et il déclarait préférer faire connaître l'homme, plus intéressant que l'auteur. Mais l'auteur seul a fait d'Arnim ce qu'il est à présent pour nous.

Solitude et indécision

Encore une journée passée dans la solitude de la poésie, écrivait Arnim en tête de sa préface aux Gardiens de la Couronne.
La solitude de la poésie et de l'homme est le trait le plus constant de son génie, et elle en fait un poète authentiquement romantique si celui-ci, comme l'a écrit Thomas Mann, n'est pas chez lui dans le monde. Cette solitude dessine, dans l'œuvre et dans la vie d'Arnim, comme des ondes concentriques dont la source est au cœur même du poète. Orphelin de mère à sa naissance, il est abandonné par son père à une grand-mère qui le confie à des précepteurs tyranniques.
Arnim s'est ainsi trouvé très tôt seul et désemparé vis-à-vis de lui-même, il semble avoir toujours été hésitant sur son propre caractère, n'avoir jamais pris sa destinée en main propre et s'être longtemps avancé dans la vie comme à tâtons. Après avoir contemplé une chute d'eau, il écrivait un jour à Brentano : Je ne sais vraiment rien de moi, si je suis eau, vapeur ou glace, ou un fragment de l'arc-en-ciel aux couleurs ardentes.
Cette incertitude se manifeste tout au long de son existence, dans la recherche d'une position sociale, dans ses longues fiançailles avec Bettina, la sœur de son ami Brentano, dans le zèle intermittent qu'il apporte à cultiver les propriétés auxquelles il se résout à demander de le faire vivre, lui et sa famille. Cette indécision n'aurait rien d'exceptionnel, en somme, car elle est le lot de beaucoup d'homme. Mais le génie poétique d'Arnim sait créer des personnages où cette solitude et cette incertitude sur eux-mêmes atteignent à une beauté tragique et mystérieuse. Ainsi les héros du long roman intitulé Pauvreté, richesse, faute et pénitence de la comtesse Dolores se trouvent-ils fiancés le lendemain du jour où ils se sont vus pour la première fois, sans savoir comment. Ils se marient, cèdent aux désordres de la ville où un habile séducteur amène Dolores à tromper son mari. Karl a le pressentiment de cet adultère resté caché, il prend la fuite et chante alors dans son profond désarroi des stances admirables, en prose rythmée, où s'exprime le combat changeant de l'amour et du désespoir.

Le recours au théâtre

Il est une autre manifestation assez curieuse de cette solitude qu'éprouve l'homme effrayé devant les incertitudes de la vie : ses héros trouvent un refuge sur la scène d'un théâtre. C'est en jouant un rôle qu'ils pensent faire comprendre aux autres ce qu'ils n'ont pu ou voulu leur dire ouvertement. De même qu'Arnim, avant son mariage, écrivait à Bettina qu'il se sentait libre et intrépide dès qu'il foulait les planches, on voit son héros Hollin, jouant le rôle de Mortimer, se poignarder réellement sur scène pour pouvoir, dans le même temps, affirmer et conclure sous les yeux de Marie un amour qu'il croit impossible. Dans une autre nouvelle, Melück se sert par deux fois du rôle de Phèdre pour exprimer d'abord sa passion naissante pour Saintrée, puis son dépit de se voir trahie.

L'intervention du rêve

L'intervention du rêve dans la vie et la confiance avec laquelle les héros d'Arnim s'y abandonnent sont un autre symptôme de leur solitude incertaine. Mais il importe ici de prévenir une confusion tentante pour notre époque. Le rêve n'est nullement, chez Arnim, le cloaque qui charrie les épaves d'un naufrage antérieur. Ses rêveurs découvrent et créent dans leurs songes un autre monde que le réel, un monde plus riche, plus harmonieux, plus vrai que celui de la vie quotidienne. Ce rêve est dirigé vers l'avenir, il commence là où finira plus tard l'œuvre de l'analyste. Cette vision est douée d'une beauté cohérente ; même si elle est symbolique et reste mystérieuse, elle présente à l'homme qu'elle enrichit ce qu'il doit acquérir pour se rapprocher des autres hommes et s'efforcer d'atteindre à une conscience et à une maîtrise plus lucide de son destin et de celui de l'humanité. Le rêve se situe ici au-delà de la passion. « La passion, écrit Arnim, permet seulement de percevoir le cœur de l'homme dans sa vérité originelle, le chant sauvage de l'homme, pour ainsi dire, et c'est pourquoi aucun poète n'a sans doute été sans passion. Mais la passion ne fait pas le poète, bien plus, personne n'a créé quelque chose de durable au plus vif de son empire, et c'est seulement après son accomplissement que chacun peut bien refléter ce qu'il a éprouvé.

L'errance

Ce recul que prennent les héros d'Arnim à l'égard d'eux-mêmes se retrouve dans un autre trait presque constant de leur situation dans le monde : ils sont de perpétuels errants, loin de leur patrie et de leur maison, qu'ils sont souvent forcés de n'observer que de l'extérieur. Telle la vie d'Arnim, à la campagne, loin de Bettina et de ses enfants demeurés à Berlin, ville dont il ne pouvait souffrir la poussière et l'agitation. Tel, dans son œuvre, l'invalide du fort Ratonneau qui observe et s'apprête à bombarder de son île la ville de Marseille où l'attendent en vain sa femme et son enfant. Le héros des Majorataires voit aussi du dehors, sans y pénétrer, la maison qui lui appartient puisqu'elle constitue le majorat. Elle est restée vide depuis trente ans, mais est toujours prête à l'accueillir, comme Bettina pour Arnim, puisqu'en dépit – ou à cause ? – de leur séparation, ils eurent bel et bien sept enfants, car cette maison est entretenue régulièrement par un majordome qui veille au linge, à l'argenterie, et nourrit des chats pour chasser les souris. Si l'on assiste bien, avec le père de Dolores, à un retour au foyer, c'est un échec quand même, car il trouve son palais en feu, et il ne lui reste plus qu'à allumer son zigaro à une poutre en flamme.

Le héros et la société

Seuls et incertains, vivant en exil, les héros d'Arnim restent aussi isolés dans leurs rapports avec les autres hommes : confusions et hallucinations marquent le retour du majorataire dans la ville ; Isabelle a un moment son double, un golem, pour rivale, et elle est entourée d'êtres étranges sortis du règne végétal ou de la légende ; Dolores se laisse séduire par son beau-frère sans le reconnaître ; la princesse croit longtemps, mais à tort, que Karl est épris d'elle et qu'elle a été réellement sa maîtresse. Ces exemples reviennent si fréquemment qu'au-delà de leur valeur individuelle c'est petit à petit l'ensemble de la société qui est ainsi mis en question.
Il n'est que de songer aux Affinités électives de Goethe, avec lesquelles Arnim avait voulu rivaliser en écrivant Dolores, pour mesurer à quel point celui-ci innove. La société où jouent tragiquement les affinités reste stable, satisfaite d'elle-même, se complaisant à son propre spectacle.
L'architecte y bâtit pour l'éternité, mais Arnim se refuse à y croire, et il écrit à Bettina, sur un ton où le sérieux le dispute à l'humour : Remercions Dieu et son serviteur Goethe de ce qu'une partie d'une époque sur son déclin est engrangée pour l'avenir en une représentation fidèle et détaillée. Arnim, lui, voit la société de son temps, entre autres, par le truchement du long rêve de l'enfant Traugott, comme un champ clos où des forces contradictoires se livrent combat. Les unes conservent vivante la leçon des temps anciens et même légendaires, porteurs du message de foi et d'harmonie qui permettra aux générations futures d'envisager sans peur les transformations inévitables et de les instaurer sans rupture avec le passé.
Les autres forces qui s'agitent au sein de la société actuelle sont celles qui refusent l'exemple du passé. Elles se montrent éprises de toutes les nouveautés et s'abandonnent dans la confusion la plus complète à une agitation stérile et destructrice.
Il faut noter que les représentants de ces deux courants opposés se recrutent indifféremment, chez Arnim, à travers toutes les classes de la société. Dolores aussi bien que les Gardiens de la Couronne, Halle et Jérusalem, Melück Marie Blainville montrent la noblesse et tout le peuple avec elle, riches en figures positives ouvertes à l'avenir et conscientes de ce qu'elles doivent lui transmettre.
Mais dans ces mêmes œuvres, on rencontre aussi, s'opposant aux précédentes et affectées comme d'un signe négatif, des silhouettes dont la conduite, les propos et les aventures grotesques, chez des gens qui se veulent tantôt naïfs, tantôt émancipés, offrent une caricature impitoyable, et féroce parfois, de la société : n'y voit-on pas deux princes, pour vider leurs querelles, lancer au combat une garnison de catins et un bataillon de musiciens ? Enfin, passant du négatif au positif, certains personnages, égarés d'abord par la séduction des idées nouvelles, reviennent ensuite à une vue plus juste de leurs tâches : le père de Dolores a cru faire fortune grâce à la loterie. Il est parti, ruiné, pour les Indes orientales et y a survécu en chassant le canard sauvage, nageant au milieu du fleuve avec la tête cachée dans une citrouille évidée. Quand il revient, assagi, en Allemagne, c'est pour se mettre comme Premier ministre au service de son souverain et assurer la prospérité de ses États. Son exemple, et bien d'autres encore, témoignent de la confiance qu'Arnim conservait, malgré le pessimisme que suscitait en lui le spectacle de son pays, dans les perspectives qu'ouvraient, au regard du voyant, les forces naissantes de son temps.

Quel bilan, bien entendu provisoire, peut-on établir de l'œuvre d'Arnim ? À part quelques précurseurs comme Von Hippel et ses Vies en ligne ascendante, Arnim est sans doute le premier dans la littérature allemande qui ait vu aussi nettement le destin de l'homme confronté à la découverte de forces nouvelles et qui le dépassent : ce sont, en lui-même, le rêve, l'amour et la fidélité ; et, en dehors de lui, les courants naissants de l'histoire et de la société. Après Arnim, la recherche d'une unité classique de l'humanité n'est plus possible, non plus que celle d'une promotion religieuse ou magique appelée par le premier romantisme allemand. Arnim pressent une nouvelle extension de l'homme, et il ne recule pas devant elle.

Å’uvres

Recueil
Des Knaben Wunderhorn, 1808, avec Clemens Brentano2.
Pièces de théâtre
Halle und Jerusalem (Halle et Jérusalem), 1811.
Schaubühne, 1813.
Die Gleichen, 1819.
Romans
Hollin's Liebeleben, 1802.
Ariel's Offenbarungen, 1804.
Armut, Reichtum, Schuld und Buße der Gräfin Dolores, 1810.
Isabella von Ägypten (Isabelle d'Égypte), 1812.
Die Kronenwächter. Bertholds erstes und zweites Leben, 1817.
Nouvelles
Der Wintergarten (Le Jardin d'hiver), 1809.
Der Tolle Invalide auf dem Fort Ratonneau, 1818.
Die Majoratsherren (Les Héritiers du Majorat), 1820. Publié en français dans l'anthologie Les Romantiques allemands, aux éditions Desclée de Brouwer, 1956 et 1963, traduction d'Armel Guerne. Réédition Phébus, 2004.

Liens
http://youtu.be/NKgisXIAxQ4 la lumière pour dormir
http://youtu.be/JgmVxZUnH6M portrait de Bettina von Arnim

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Posté le : 24/01/2014 16:28

Edité par Loriane sur 25-01-2014 18:40:19
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François Coppée
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Le 26 janvier 1842 à Paris naît François Edouard joachim Coppée

poète, dramaturge et romancier français. Il est membre de l'académie Française, il meurt à 66, à Paris le 23 mai 1908,
Coppée fut le poète populaire et sentimental de Paris et de ses faubourgs, des tableaux de rue intimistes du monde des humbles. Poète du souvenir d'une première rencontre amoureuse, Septembre, au ciel léger, de la nostalgie d'une autre existence, Je suis un pâle enfant du vieux Paris ou de la beauté du crépuscule. Le crépuscule est triste et doux , il rencontra un grand succès populaire.

Poète, connu pour sa manière simple et intimiste de dépeindre la vie des humbles. Il débuta comme petit employé au ministère de la Guerre et connut le succès en 1869 avec une pièce de théâtre, Le Passant. Son recueil de poèmes Les Humbles en 1872 est le mieux connu et le plus caractéristique. Il fut élu à l'Académie française en 1884. Après une grave maladie, il revint au catholicisme et publia La Bonne Souffrance en 1898, roman inspiré de cette expérience.
Il manifesta une grande activité politique à l'occasion de l'affaire Dreyfus, en participant à la fondation de l'association antisémite dite Ligue de la patrie française, avec Barrès et Jules Lemaitre.
Ses mélodrames faisaient le bonheur des lecteurs de feuilletons. Coppée subit d'abord l'influence de Hugo et, plus encore, de Leconte de Lisle, mais, délaissant le Parnasse, il s'orienta bientôt vers une poésie intimiste et petite-bourgeoise, où l'émotion se fait prosaïsme et cliché sentimental ; ce qui lui vaudra les railleries et parodies des pièces de l'Album zutique attribuées à Rimbaud. Coppée gardera cependant le goût d'un certain achèvement formel. Admirateur de Verlaine, il lui consacra quelques chroniques.
Auteur de comédies et de drames d'inspiration romantique, il fut, en poésie, un disciple de Leconte de Lisle, avant de s'affirmer comme le peintre prosaïque de la vie du petit peuple. Lors de l'affaire Dreyfus, il fut président d'honneur de la Ligue de la patrie française.

Sa vie

Il naît à Paris au 2, rue de l'Abbé-Grégoire. Son père était un fonctionnaire et il eut une mère très attentive. Après être passé par le lycée Saint-Louis il devint employé de bureau au ministère de la guerre et s'attira bientôt les faveurs du public comme poète de l'école parnassienne.
Ses premiers vers imprimés datent de 1864. Ils furent réédités avec d'autres en 1866 sous la forme d’un recueil Le Reliquaire, suivi 1867 par Intimités et Poèmes modernes 1867-1869.
En 1869 sa première pièce, Le Passant, fut reçue avec un grand succès au théâtre de l’Odéon et par la suite Fais ce que dois 1871 et Les Bijoux de la délivrance 1872, courts drames en vers inspirés par la guerre, furent chaleureusement applaudis.
Après avoir occupé un emploi à la bibliothèque du Sénat, Coppée fut choisi en 1878 comme archiviste de la Comédie Française, poste qu'il garda jusqu'en 1884. Cette année-là, son élection à l'Académie française l’amena à se retirer de toutes les charges publiques. Il continua à publier à intervalles rapprochés des volumes de poésie, parmi eux Les Humbles 1872, Le Cahier rouge 1874, Olivier 1875, L'Exilée 1876, Contes en vers etc. 1881, Poèmes et récits 1886, Arrière-saison 1887, Paroles sincères 1890.
Dans ses dernières années, il produisit moins de poésie, mais publia encore deux volumes, Dans la prière et la lutte et Vers français. Il avait acquis la réputation d’être le poète des humbles. Outre les pièces mentionnées ci-dessus, deux autres écrites en collaboration avec Armand d'Artois et quelques petites pièces d'importance mineure, Coppée écrivit Madame de Maintenon 1881, Severo Torelli 1883, Les Jacobites 1885 et d'autres drames sérieux en vers, dont Pour la couronne 1895, qui fut traduit en anglais, For the Crown par John Davidson et représenté au Lyceum Theatre en 1896.

La représentation d'un bref épisode de la Commune, Le Pater, fut interdite par le gouvernement 1889. Le premier récit en prose de Coppée, Une Idylle pendant le siège, parut en 1875. Il fut suivi par différents volumes de nouvelles, par Toute une jeunesse 1890 où il essayait de reproduire les sentiments, sinon les souhaits réels, de la jeunesse de l'auteur, Les Vrais Riches 1892, Le Coupable 1896, etc. Il fut fait officier de la Légion d'honneur en 1888.
La réimpression d’une série d'articles brefs sur des sujets divers, intitulée Mon franc-parler, parut de 1893 à 1896 ; en 1898 vint La Bonne Souffrance, le résultat de son retour à l'Église catholique, qui lui valut une grande popularité. La cause immédiate de son retour à la foi fut une grave maladie qui le fit deux fois approcher de la mort. Jusqu’alors il avait manifesté peu d'intérêt pour les affaires publiques, mais il rejoignit la section la plus exaltée du mouvement nationaliste, en même temps qu’il continuait à mépriser le système de la démocratie. Il prit une part importante aux attaques contre l’accusé dans l'affaire Dreyfus et fut un des créateurs de la fameuse Ligue de la patrie française fondée par Jules Lemaitre et sa maîtresse, Madame de Loynes et où il retrouve un ami, Paul Bourget, déjà croisé lors des dîners des Vilains Bonshommes et dont il est parrain lorsque ce dernier entre à l'Académie française.
En vers et en prose, Coppée s’appliqua à exprimer l'émotion humaine de la façon la plus simple : le patriotisme instinctif, la joie d’un nouvel amour et la pitié envers les pauvres, traitant chacun de ces sujets avec sympathie et pénétration. La poésie lyrique et idyllique, grâce à laquelle on continuera à se souvenir de lui, est animée par un charme musical et à quelques occasions, comme La Bénédiction et La Grève des forgerons, montre par moments un puissant pouvoir d'expression.
Il mourut à Paris au 12, rue Oudinot et fut inhumé au cimetière du Montparnasse.

Jugements divers

Son premier recueil, Le Reliquaire 1866, l'avait placé au sein du mouvement poétique du Parnasse. Mais dès ses Intimités 1868, il s'en était détourné pour se tourner vers une poésie du quotidien, utilisant des mots de tous les jours, mais dans une prosodie classique, sans échapper au prosaïsme et au conformisme. Robert de Montesquiou a rapporté qu'Anatole France, lui avait conté avoir lu, sur une couronne mortuaire, l'inscription : Le cercle des joueurs de boules de Neuilly, et avoir tout de suite pensé aux vers des Humbles de Coppée, en particulier au Petit Épicier.
Les poètes maudits de son temps Verlaine, Rimbaud, Charles Cros, aimaient à pasticher ses dizains. De son côté, il avait commenté ainsi le sonnet des Voyelles :
Rimbaud, fumiste réussi,
Dans un sonnet que je déplore,
Veut que les lettres O, E, I
Forment le drapeau tricolore.
En vain le décadent pérore,
Il faut sans mais , ni car , ni si
Un style clair comme l'aurore :
Les vieux Parnassiens sont ainsi.
En mai 1874, dans son Avertissement de la Première Édition du Cahier Rouge, il astreint cette tâche au poète :
« Selon nous, le poëte n'a plus à s'occuper de ce qu'il a déjà accompli, mais seulement de ce qu'il se propose de faire encore. C'est vers la perfection qu'il rêve, et non vers le succès qu'il constate, que doivent tendre ses progrès; et, pour notre compte personnel, quand une fois nous avons donné notre livre à l'impression, nous n'en prenons pas plus souci que les arbres printaniers, que nous voyons de notre fenêtre, ne s'inquiètent de leurs feuilles mortes du dernier automne.

Å’uvre

Poésie

Manuscrit autographe d'un poème paru dans la Nouvelle Revue internationale en 1898 Tu frémis en songeant....
Le Reliquaire, 1866
Matin d'octobre
Décembre
Les Intimités, 1867
Poèmes divers, 1869
Ruines du cœur
Poèmes modernes, 1869 dont L'Angélus, Le Père et La Grève des forgerons
Les Humbles, 1872
Les Humbles dont La Nourrice et Émigrants
Écrit pendant le siège
Quatre sonnets
Promenades et intérieurs
Plus de sang !
Le Cahier rouge, 1874
Olivier, 1876
Les Récits et les Élégies, 1878 dont L'Exilée
Le Naufragé, 1878
Contes en vers et poésies diverses, 1880 dont L'Enfant de la balle et La Marchande de journaux
Arrière-Saison, 1887
Les Paroles sincères, 1891
Dans la prière et dans la lutte, 1901
De pièces et de morceaux
Des Vers français, 1906
Sonnets intimes et poèmes inédits, Vers d'amour et de tendresse, posthume, 1927

Théâtre


Le Passant, comédie en un acte, en vers, 1869
Deux douleurs, drame en un acte, en vers, 1870
Fais ce que dois, épisode dramatique, 1871
Les Bijoux de la délivrance, scène en vers, 1872
L'Abandonnée, 1871
Le Rendez-vous, 1872
La Guerre de cent ans
Le Luthier de Crémone, comédie en un acte, en vers, 1876
Le Trésor, 1879
La Korrigane, 1880
Madame de Maintenon, drame en cinq actes avec un prologue, en vers, 1881
Severo Torelli, drame en cinq actes, en vers, théâtre de l'Odéon, 21 novembre 18831
Les Jacobites, drame en cinq actes, en vers, théâtre de l'Odéon, 21 novembre 18851
Le Pater, drame en un acte, en vers, 1889 (également publié dans Le Figaro du 23 décembre 1889)
Pour la couronne, drame en cinq actes, en vers, 1895

Romans, contes et nouvelles

Une idylle pendant le siège, 1874 ; édition critique de Than-Van Ton That : 2005
Contes en prose, 1882
Vingt Contes nouveaux, 1883
Le Banc, idylle parisienne, 1887
Contes rapides, 1888
Henriette, 1889
Toute une jeunesse, 1890
Les Vrais Riches, 1889
Rivales, 1893
Longues et brèves, 1893
Contes tout simples, 1894
Le Coupable, 1896
La Bonne Souffrance, 1898
Contes pour les jours de fête, 1903

Articles, essais & divers

Signature de François Coppée.
Mon franc-parler
L'Homme-affiche, 1891
Souvenirs d'un Parisien
La Bataille d'Hernani
La Maison de Molière
La Gangrène maçonnique, avec André Baron, éditeur A. Pierret, 1899

Mnémotechnie

Dans l'apprentissage du néerlandais par des francophones, la phrase mnémotechnique François Coppée prend son thé chaud relève les fins de radicaux de verbes f, c, p, s, t, ch auxquels il faut adjoindre la particule "t" pour la formation du prétérit et du participe passé.

Toponyme

Au 1 boulevard du Montparnasse dans le 6e arrondissement de Paris se situe un restaurant éponyme, nommé ainsi en hommage à sa prolifique oeuvre littéraire5. L'établissement propose notamment des réunions d'amateurs d'art ou de poésie donnant au lieu un esprit littéraire bien particulier.

Adaptations au cinéma

Le Luthier de Crémone, film réalisé par David Wark Griffith en 1909

Liens

http://youtu.be/jZp65V-Xox0 A quatre mains
http://youtu.be/HOEFglKqasQ Sérenade de Zanetto
http://youtu.be/FEosKdcYNf4 la vague et la cloche
http://youtu.be/Eof0goCXJyw Adagio
http://youtu.be/_GLJa80JFyM poème
http://youtu.be/qKbIbbkBOiI La famille du menuisier
http://youtu.be/IZQE_z6qfTY Chaussures en bois de petit Loup

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Posté le : 24/01/2014 16:05

Edité par Loriane sur 25-01-2014 18:48:07
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Gérard De Nerval
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Le 26 janvier 1855, à paris, à 46 ans meurt Gérard de Nerval,

pseudonyme de Gérard Labrunie, est un écrivain et un poète romancier, nouvelliste, dramaturge français, du courant romantique né le 22 mai 1808 à Paris dans l'empire français. Il est essentiellement connu pour ses poèmes et ses nouvelles, notamment son ouvrage Les Filles du feu, recueil de nouvelles, la plus célèbre étant Sylvie et de sonnets, Les Chimères publié en 1854.
Le XIXe siècle a considéré Gérard de Nerval comme un écrivain mineur : aimable compagnon, doux rêveur, gentil poète. Dans sa Sylvie, déjà tenue pour une réussite exquise de son art, on goûtait le charme idyllique de la narration, sans guère saisir les résonances intérieures. Aurélia, Les Chimères, œuvres d'un abord plus difficile, demeuraient méconnues ou peu comprises.
En toute justice, le XXe siècle a promu Nerval au rang des plus grands ; sa gloire est définitivement assise. Mais, par une réaction excessive, certains exégètes accordent aujourd'hui trop d'importance aux spéculations chimériques dont ses contemporains, les plus proches amis exceptés, se contentaient un peu inconsidérément de sourire.
Si Gérard de Nerval n'est pas ce « fol délicieux » qu'évoquait Maurice Barrès, il n'est pas non plus un héros de la connaissance, un porteur de message. Sa quête fiévreuse à travers les mythologies et les théosophies ne révèle que l'inquiétude de son esprit. Sa grandeur est de s'y être engagé jusqu'à en mourir, et d'en avoir figuré les épisodes avec une lucidité pathétique, contrôlée par un art vigilant.

Au matin du 26 janvier 1855, le poète Gérard de Nerval était trouvé pendu rue de la Vieille-Lanterne à Paris, à proximité de l'actuelle place du Châtelet. La plupart de ses contemporains n'avaient jamais vu en lui qu'un gentil poète, un sympathique bohème, un polygraphe de talent. Pendant trois générations, nul ne chercha à pénétrer le sens profond de son œuvre. Et si Mallarmé, Remy de Gourmont le lurent et surent tirer profit de leur lecture, il fallut attendre Apollinaire pour trouver un disciple avoué : quand, en 1914, parut la grande biographie d'Aristide Marie, il écrivit dans le Mercure de France : "Je l'aurais aimé comme un frère."
Si Nerval ne fut jamais vraiment oublié de ses pairs, jusque vers 1935 il restait absent des histoires de la littérature française, ou bien son nom était relégué dans quelque note en bas de page.
Le reclassement général des valeurs artistiques auquel procédèrent les surréalistes les conduisit à faire de Nerval l'un de leurs ancêtres. Dans son premier Manifeste du surréalisme 1924, Breton plaçait explicitement le nom même du surréalisme et certaines tendances fondamentales du mouvement sous le patronage de la préface des Filles du feu.
Gérard c'est de ce prénom qu'il signa ses premiers ouvrages a pris place dorénavant à côté des autres grands romantiques français ; le centenaire de sa mort, en 1955, fut l'occasion de nombreuses et chaleureuses manifestations, et Jean Senelier, qui tient à jour la bibliographie du poète, a publié un fascicule spécial pour la seule période qui va de 1960 à 1967 : c'est dire l'extraordinaire développement des études nervaliennes.
Nerval a lui-même déclaré :"Je suis du nombre des écrivains dont la vie tient intimement aux ouvrages qui les ont fait connaître."
Le destin de Nerval a l'allure d'une création de l'art ; l'œuvre et la vie semblent se nourrir l'une de l'autre.

Sa vie

Jeunesse


Fils d'Étienne Labrunie, médecin militaire, et de Marie-Antoinette Laurent fille d'un marchand linger de la rue Coquillière, Gérard de Nerval naît le 22 mai 1808, vers 20 heures, à Paris, au 96 rue Saint-Martin, actuellement le no 168. Baptisé le 23 à Saint-Merri, il est confié quelques mois plus tard à une nourrice de Loisy, près de Mortefontaine. Nommé le 8 juin suivant médecin militaire adjoint à la Grande Armée, le docteur Labrunie est rapidement promu médecin et attaché, le 22 décembre, au service de l'armée du Rhin2. Le 29 novembre 1810, sa mère meurt à Głogów, en Silésie alors qu’elle accompagnait son mari.
De 1808 à 1814, Gérard est élevé par son grand-oncle maternel, Antoine Boucher, à Mortefontaine, dans la campagne du Valois, à Saint-Germain-en-Laye et à Paris. Au printemps 1814, le docteur Labrunie retrouve la vie civile et s'installe avec son fils à Paris, au 72, rue Saint-Martin3. Gérard reviendra régulièrement dans ces lieux évoqués dans nombre de ses nouvelles.
En 1822, il entre au collège Charlemagne, où il a pour condisciple Théophile Gautier, une amitié durable avec son condisciple Théophile Gautier. C'est en classe de première, année scolaire 1823-1824 qu'il compose son premier recueil resté manuscrit de cent quarante pages : Poésies et Poèmes par Gérard L. 1824 qu'il donne plus tard à Arsène Houssaye en 1852 a figuré à l'exposition Gérard de Nerval à la Maison de Balzac à Paris en 1981-82.
Il a déjà écrit, sous le nom de Gérard L. un panégyrique de Napoléon Ier : Napoléon ou la France guerrière, élégies nationales, publié chez Ladvocat et réédité en 1827 par Touquet5. L'année suivante, il écrit deux Épîtres à Monsieur Duponchel caché sous le pseudonyme de Beuglant.
Dès juillet 1826, il se lance dans la satire à la suite du scandale de l'Académie française qui a préféré Charles Brifaut à Alphonse de Lamartine. Il compose alors une Complainte sur l'immortalité de Monsieur Briffaut, orthographe de l'auteur, puis une pièce dans le même esprit : L'Académie ou les membres introuvables, ce qui lui valut d'être recalé au concours de l'Académie en 1828.
Le 28 novembre 1827, le Journal de la Librairie annonce la parution de ses traductions de Faust en volume in-32 qui porte le titre : Faust, tragédie de Goethe, traduite par Gérard en 1828.

Premiers pas vers le succès

Le 1er mai 1829, pour faire plaisir à son père, Gérard accepte d'être stagiaire dans une étude de notaire. Mais il pratique le métier mollement. Il a autre chose à faire. En bon soldat du romantisme, il est convoqué par Victor Hugo pour faire partie de la claque de soutien à Hernani, mission dont Gérard s'acquitte volontiers, voir Bataille d'Hernani.
1830 est l'année des deux révolutions : la révolution romantique à laquelle Gérard participe, et la révolution politique, celle des Trois Glorieuses à laquelle il ne participe qu'en badaud. La politique ne l'intéresse pas. Les barricades lui ont cependant inspiré un poème-fleuve : Le peuple, son nom, sa gloire, sa force, sa voix, sa vertu, son repos publié en août 1830 dans le Mercure de France du XIXe siècle. Il publie encore un pamphlet : Nos adieux à la Chambre des Députés de l'an 1830 ou, Allez-vous-en vieux mandataires, par le Père Gérard, patriote de 1789, ancien décoré de la prise de la Bastille… et En avant, marche! publiés dans Le Cabinet de lecture le 4 mars 1831.
Gérard a surtout deux importants projets : une anthologie de la poésie allemande et une anthologie de la poésie française, deux ouvrages pour lesquels il lui faut une abondante documentation à laquelle il accède grâce à Alexandre Dumas et Pierre-Sébastien Laurentie qui lui font obtenir une carte d'emprunt, ce qui lui évite de perdre du temps en bibliothèque.

La première anthologie porte le titre de Poésies allemandes, Klopstock, Schiller et Bürger, Goethe, précédée d'une notice sur les poètes allemands par M. Gérard. L'œuvre est accueillie avec moins d'enthousiasme que Faust , dont le compositeur Hector Berlioz s’est inspiré pour son opéra la Damnation de Faust.
La seconde anthologie est un Choix de poésie de Ronsard, Joachim du Bellay, Jean-Antoine de Baïf, Guillaume du Bartas, Jean-Baptiste Chassignet, précédé d'une introduction par M. Gérard.
Ces deux ouvrages ne rencontrent pas un succès éclatant. Mais à l'automne 1830, le Cénacle mis en place par Sainte-Beuve pour assurer le triomphe de Victor Hugo et qui rassemble les écrivains reconnus : Alfred de Vigny, Alfred de Musset, Charles Nodier, Alexandre Dumas, Honoré de Balzac. Les réunions ont lieu rue Notre-Dame-des-Champs, soit chez Hugo, soit chez le peintre Eugène Devéria, frère d'Achille Devéria, mais ce cénacle commence à se disperser.
Apparaît un nouveau cénacle : le Petit-Cénacle, dont l'animateur est le sculpteur Jean Bernard Duseigneur qui reçoit dans son atelier, installé dans une boutique de marchand de légumes, où il retrouve Pétrus Borel et Célestin Nanteuil avant de publier La Main de gloire en septembre.
Mais c'est surtout à ce moment-là que Nerval a envie d'écrire des pièces de théâtre à la manière d'Hugo. Deux de ses œuvres reçoivent un très bon accueil au théâtre de l'Odéon : Le Prince des sots et Lara ou l'expiation. Toutes n'ont pas le même succès mais Gérard ajoute un nom d'auteur à son prénom.
Il devient Gérard de Nerval, pseudonyme adopté en souvenir d'un lieu-dit, le clos de Nerval près de Loisy à cheval sur la commune de Mortefontaine.

Premières folies, premières expériences;

Une des caractéristiques du Petit-Cénacle est la propension de ses membres au chahut, à la boisson, aux farces, aux jeux de mot et au bousin ou bouzingo, barouf. C'est d'ailleurs à la suite d'une de ces manifestations du groupe que les agents du guet interviennent et arrêtent trois ou quatre Jeunes-France dont Nerval fait partie avec Théophile Gautier. Enfermé à la prison de Sainte-Pélagie, Nerval écrit un petit poème aussitôt publié dans Le Cabinet de lecture du 4 septembre 1831. De nouveau dans la nuit du 2 février 1832, les Jeunes-France sont arrêtés, pris pour des conspirateurs, et cette fois leur peine est plus longue.
Nerval ne sort de prison que pour apprendre une mauvaise nouvelle : le 2 avril 1832, une épidémie de choléra vient d'éclater. Son père lui demande de le seconder et Gérard ne peut qu'accepter. Il se fait médecin en 1832, mais lors de la deuxième épidémie, en 1849, Gérard, qui signe alors de Nerval, se réfugie chez Alexandre Dumas où il rencontre Franz Liszt. Puis il part en voyage pour la Suisse.
À son retour, en 1833, Nestor Roqueplan lui ouvre les colonnes de son journal : La Charte de 1830. Mais déjà un autre ami, Édouard Georges lui propose d'écrire avec lui un roman-feuilleton, dont l'action se déroulerait dans la Bretagne des chouans. Le vif succès remporté en 1829 par Les Chouans de Balzac fait hésiter Nerval. Pourtant, l'envie de visiter la région de Vitré l'emporte et il en revient avec un récit : L'Auberge de Vitré qu'il exploitera plus tard dans le prologue de son roman Le Marquis de Fayolle, roman édité après la mort de Nerval en 1856 par Édouard Gorges, qui l'a remanié et achevé.
Il fut membre de la goguette des Joyeux et de la goguette des Bergers de Syracuse.

L'écrivain

En janvier 1834, à la mort de son grand-père maternel, il hérite d'environ 30 000 francs. Parti à l'automne dans le Midi de la France, il passe la frontière, à l'insu de son père, et visite Florence, Rome puis Naples. En 1835, il s’installe impasse du Doyenné chez le peintre Camille Rogier, où tout un groupe de romantiques se retrouve, et fonde en mai le Monde dramatique, revue luxueuse qui lui fait dilapider son héritage et que, lourdement endetté, il doit finalement vendre en 1836. Faisant alors ses débuts dans le journalisme, il part en voyage en Belgique avec Gautier, de juillet à septembre. En décembre, il signe pour la première fois Gérard de Nerval dans Le Figaro.
Le 31 octobre 1837 est créé à l'Opéra-Comique Piquillo sur une musique de Monpou ; Dumas signe seul le livret, malgré la collaboration de Nerval ; l’actrice Jenny Colon tient le premier rôle. Nerval se serait épris de cette actrice qui ne le lui aurait pas rendu. Selon certains exégètes, il lui aurait voué un culte idolâtre même après la mort de celle-ci, et elle serait la figure de la Mère perdue, mais aussi de la Femme idéale où se mêlent, dans un syncrétisme caractéristique de sa pensée, Marie, Isis, la reine de Saba, ce qui fait débat parmi les spécialistes de Nerval. Durant l'été 1838, il voyage en Allemagne avec Dumas pour préparer Léo Burckart, pièce retardée par la censure. Après la première de L'Alchimiste, écrite en collaboration avec Dumas, le 10 avril 1839, Léo Burckart est finalement créé au théâtre de la Porte-Saint-Martin le 16 avril. Dans le même temps, il publie Le Fort de Bitche, 25-28 juin dans Le Messager et Les Deux rendez-vous, 15-17 août – qui deviendra plus tard Corilla – dans La Presse. Puis, en novembre, il part pour Vienne, où il rencontre la pianiste Marie Pleyel à l'Ambassade de France.
De retour en France en mars 1840, il remplace Gautier, alors en Espagne, pour le feuilleton dramatique de La Presse. après une troisième édition de Faust, augmentée d'une préface, et de fragments du Second Faust en juillet, il part en octobre en Belgique. Le 15 décembre a lieu la première de Piquillo à Bruxelles, où il revoit Jenny Colon et Marie Pleyel.

In memoriam

À la suite d'une première crise de folie le 23 février 1841, il est soigné chez Mme Marie de Sainte-Colombe, qui tient la maison de correction Sainte-Colombe, créée en 1785 au 4-6 rue de Picpus; il est interné à Montmartre chez le docteur Blanche jusqu'en novembre. Le 1er mars, J. Janin fait l'épitaphe de son esprit dans le Journal des débats. Nerval relèvera l'étonnant article qu'il a bien voulu consacrer à mes funérailles. D'emblée, il récuse les interprétations qui voudraient le présenter comme un homme marqué par ses crises : à ces menaces d'enfermement il oppose sa volonté d'écrire sans renier pourtant l'expérience qu'il a traversée. D'où l'attitude ambiguë du poète à l'égard de son mal : il demande bien à Janin de réparer. Je passe pour fou, grâce à votre article nécrologique , mais n'en revendique pas moins une singularité dont l'essence lui paraît indéniablement poétique J'ai fait un rêve... j'en suis même à me demander s'il n'était pas plus vrai que ce qui me semble explicable et naturel aujourd'hui . L'élaboration de son mythe personnel, se ressourçant aux données de son érudition ésotérique, s'exprime à propos d'un petit voyage en France, imaginé, mais non réalisé, dont il expose l'inspiration dans une lettre à Cavé le 31 mars 1841.
Le 1er mars, Jules Janin publie un article nécrologique dans Les Débats. Après une seconde crise, le 21 mars, il est de nouveau interné dans la clinique du docteur Blanche, à Montmartre, de mars à novembre.

Le 22 décembre 1842, Nerval part pour l'Orient, passant successivement par Alexandrie, Le Caire, Beyrouth, Constantinople, Malte et Naples. De retour à Paris dans les derniers mois de 1843, il publie ses premiers articles relatifs à son voyage en 1844. En septembre et octobre, il part avec Arsène Houssaye, directeur de L'Artiste, en Belgique et aux Pays-Bas. De juin à septembre 1845, il remplace Gautier, alors en Algérie, dans La Presse.
Son Voyage en Orient paraît en 1851. Il affirme dans une lettre au docteur Blanche datée du 22 octobre 1853, avoir été initié aux mystères druzes lors de son passage en Syrie, où il aurait atteint le grade de refit, l’un des plus élevés de cette confrérie. Toute son œuvre est fortement teintée d’ésotérisme et de symbole, notamment alchimique. Alors qu’on l'accusait d’être impie, il s'exclama : Moi, pas de religion ? J’en ai dix-sept… au moins.
Entre 1844 et 1847, Nerval voyage en Belgique, aux Pays-Bas, à Londres… et rédige des reportages et impressions de voyages. En même temps, il travaille comme nouvelliste et auteur de livrets d’opéra ainsi que comme traducteur des poèmes de son ami Heinrich Heine, recueil imprimé en 1848. Nerval vit ses dernières années dans la détresse matérielle et morale. C'est à cette période qu'il écrira ses principaux chefs-d’œuvre, réalisés pour se purger de ses émotions sur les conseils du docteur Blanche pour la première, pour la dimension cathartique du rêve et contre l'avis du docteur Blanche pour la seconde : Les Filles du feu, Aurélia ou le rêve et la vie 1853-1854.

Après un semblant de guérison, mais Nerval avoua plus tard à Georges Bell qu'il avait eu une rechute à Beyrouth, en 1843, et en 1849 il a dû se soigner), il vécut constamment à partir de 1851 sous la menace d'une nouvelle crise et fut interné des mois durant tantôt à la clinique du docteur Blanche à Passy, tantôt à la maison de santé municipale (du docteur Paul Dubois. Des crises graves sont contemporaines ou voisines de la naissance des œuvres majeures ; c'est, en particulier, le cas pour Sylvie (1853). Dans les derniers mois de son existence, Nerval semble avoir fréquenté habituellement les bas-fonds de Paris. Les Nuits d'octobre, où transparaît l'influence de Restif de La Bretonne et de Sébastien Mercier, nous apportent un reflet de cette expérience. Le mystère de la mort de Gérard ne sera sans doute jamais entièrement élucidé. Le suicide semble d'autant plus probable que le poète, se livrant à des spéculations sur les dates, a plusieurs fois calculé la date approximative de sa mort, et qu'il avait, dans les jours précédant celle-ci, rendu visite à de nombreux amis, pour leur dire adieu. Cette disparition, qui couronne sa vie d'une auréole de martyr, a longtemps faussé l'interprétation de l'œuvre.
Nerval reste difficile à connaître en raison des multiples masques, les uns souriants, les autres inquiétants, qu'il a portés. C'était un tendre et un délicat qui, souvent, cachait sa souffrance sous le voile de l'humour. Il a ainsi contribué lui-même à créer la légende du fol délicieux dont sa mémoire fut longtemps victime et qui fut entretenue par tous ceux qui, consciemment ou non, visaient à diminuer la portée de son message.

Le narrateur est imaginaire

Toute une partie de l'œuvre de Nerval préfigure celle de Marcel Proust et forme comme les débris de ce qui, un moment, dans l'esprit de l'auteur, dut être envisagé comme formant une vaste autobiographie imaginaire. C'est à propos de Restif de La Bretonne que Gérard a donné la définition de ce qu'il nomme son réalisme : Lorsqu'il manquait de sujets, ou qu'il se trouvait embarrassé par quelque épisode, il se créait à lui-même une aventure romanesque, dont les diverses péripéties, amenées par les circonstances, lui fournissaient ensuite des ressorts plus ou moins heureux. On ne peut pousser plus loin le réalisme littéraire.On voit donc qu'il s'agit d'un art de la transposition ou plutôt, suivant la formule énoncée dans Sylvie, de la recomposition. Mais n'est-ce-pas le cas de tout art digne de ce nom ?
L'autobiographie romancée de Nerval vise à saisir de multiples aspects du moi nervalien et fait appel aux ressources du rêve et de la rêverie, comme aussi aux interférences du vécu, des réminiscences livresques et de l'imaginaire. Cela aboutit à la création d'un réseau très complexe de thèmes et de mythes.
Au cycle ainsi défini, on peut rattacher les fragments des Mémoires d'un Parisien 1838-1841, les Nuits d'octobre 1852, Petits Châteaux de Bohême 1853, Promenades et souvenirs 1854-1855, la plus grande partie des Filles du feu 1854, la Pandora 1854, Aurélia 1855. La confrontation de ces textes divers est passionnante et instructive, parce qu'elle permet de voir, dans un cas privilégié, comment fonctionne l'imagination mythifiante, comment le mythe se constitue à partir des réalités objectives.
Gérard, dans une première période, utilise à des fins personnelles des mythes préexistants, pour aboutir à la constitution d'une véritable, mythologie personnelle. Une étude comme celle de Kurt Schärer, Thématique de Nerval 1968, qui s'inscrit dans le prolongement des travaux de G. Poulet, Sylvie ou la pensée de Nerval, recueilli dans Trois Essais de mythologie romantique, 1966, confirme l'importance dans cette œuvre de tout ce qui a trait à la temporalité et à la superposition de moments différents. À cet égard, la structure de Sylvie 1853 est très révélatrice : les époques de l'existence du narrateur s'y superposent en un subtil alliage de la réminiscence, de la rêverie et de la réalité actuelle ; en outre, la première moitié de la nouvelle se déroule la nuit, la seconde le jour.

Suicide

Au bas d'un portrait photographique de lui, Gérard de Nerval écrivit : Je suis l'autre.
Le 26 janvier 1855, on le retrouva pendu aux barreaux d'une grille qui fermait un égout de la rue de la Vieille-Lanterne, voie aujourd'hui disparue, qui était parallèle au quai de Gesvres et aboutissait place du Châtelet, le lieu de son suicide se trouverait probablement à l'emplacement du théâtre de la Ville, pour délier son âme dans la rue la plus noire qu’il pût trouver, selon la formule de Baudelaire.
Ses amis émirent l'hypothèse d'un assassinat perpétré par des rôdeurs, au cours d'une de ses promenades habituelles dans des lieux mal famés, mais le suicide est la thèse généralement reconnue. Toutefois le doute subsiste car il fut retrouvé avec son chapeau sur la tête alors qu'il aurait normalement dû tomber du fait de l'agitation provoquée par la strangulation.
On retrouva une lettre dans laquelle il demandait 300 francs, somme qui, selon lui, aurait suffi pour survivre durant l'hiver. La cérémonie funéraire eut lieu à la cathédrale Notre-Dame de Paris, cérémonie religieuse qui lui fut accordée malgré son suicide présumé du fait de son état mental. Théophile Gautier et Arsène Houssaye payèrent pour lui une concession au cimetière du Père-Lachaise.

L'art de l'écrivain

Même si l'on négligeait la portée du témoignage humain, l'œuvre de Nerval conserverait sa principale vertu qui tient à la pureté du langage. Si sa poésie est dense et souvent elliptique, sa prose se modèle avec une parfaite souplesse sur les impressions et les émotions qu'elle exprime. Le narrateur d'Aurélia, décrivant ses délires, reproduit avec une grande précision de trait, associée à une harmonie impondérable, les formes entrevues en rêve : La dame que je suivais, développant sa taille élancée dans un mouvement qui faisait miroiter les plis de sa robe en taffetas changeant, entoura gracieusement de son bras une longue tige de rose trémière, puis elle se mit à grandir sous un clair rayon de lumière, de telle sorte que peu à peu le jardin prenait sa forme, et les parterres et les arbres devenaient les rosaces et les festons de ses vêtements, tandis que sa figure et ses bras imprimaient leurs contours aux nuages pourprés du ciel. Celui de Sylvie rappelle avec fraîcheur les coutumes et les fêtes de son Valois, transfigurant les paysages et les personnages familiers de son enfance par la magie du souvenir ; sa phrase limpide et transparente défie souvent le commentaire. Aucun abandon, pourtant, dans cette fluidité : l'artiste est toujours attentif, quoique discret. Il lui arrive même quelquefois, pour reprendre son propre terme, si expressif, de perler ; il associe précieusement des mots comme les perles d'un collier ; chacun brille d'un éclat propre, mais leur pouvoir suggestif est multiplié, parce qu'ils se fondent tous dans l'harmonie de la phrase : ... Adrienne, fleur de la nuit éclose à la pâle clarté de la lune, fantôme rose et blond glissant sur l'herbe verte à demi baignée de blanches vapeurs. L'idéalisme romantique, dont Gérard de Nerval incarne le pur esprit, ne s'est jamais exprimé avec plus de délicatesse.

Nerval, comme son ami Baudelaire, n'a jamais pu venir à bout d'un roman. Le Prince des sots, pour lequel il hésita longtemps entre le drame et le roman, est demeuré à l'état d'ébauche. Le Marquis de Fayolle est inachevé ; de Dolbreuse, il ne reste qu'un carnet de notes publié en 1967. Mais il a écrit quelques contes ; le meilleur est la Main enchantée, auquel il faut joindre l'Histoire du calife Hakem et l'Histoire de la reine du Matin et de Soliman, qui prirent place dans le Voyage en Orient. Dans cet ouvrage, Nerval a ramassé dix années d'expériences, de lectures et de rêveries. En dépit de la surprenante étendue des emprunts à l'Account of the Manners and Customs of the Modern Egyptians de William Lane, ce livre est profondément original, et typique de la manière de Nerval. Pour s'en assurer, il suffit de le comparer à l'Itinéraire de Paris à Jérusalem ou bien au Voyage en Orient de Lamartine.
Les Illuminés, en particulier les études sur Jacques Cazotte et sur Quintus Aucler, permettent de mieux connaître l'orientation des curiosités de l'écrivain et ses démarches intellectuelles les plus fréquentes.
Une partie non négligeable de l'œuvre de Nerval est formée par les textes de critiques littéraire et dramatique regroupés la Vie des lettres, la Vie du théâtre, tomes I et II des Œuvres complémentaires et par les articles de genre et de variétés dispersés dans de nombreuses publications Variétés et fantaisies, tome VIII des Œuvres complémentaires. Dans ces textes, tantôt l'on admire la justesse d'un sens critique secondé par une immense culture, tantôt l'on retrouve l'humoriste tendre et un peu désabusé. Certains furent publiés sous des pseudonymes autres que celui de Nerval : C. de Chatouville, A. B. de Chesne, Bachaumont.
Le théâtre

Gérard de Nerval vu par Apollinaire

Apollinaire dans La vie anecdotique raconte :
Estimant peu ce qui se fait rapidement, il mettait sa prose par petites tranches de dix lignes au plus sur des bandes de papier reliées entre elles par des pains à cacheter. Un manuscrit d’un volume représentait ainsi cinq ou six cents parcelles, mais il n’y avait pas un mot qui ne fût excellent.
Tout le monde a lu sa charmante nouvelle intitulée Sylvie. Lorsqu’il était en train de la faire, il alla passer huit jours à Chantilly uniquement pour y étudier un coucher de soleil dont il avait besoin.
Un jour, dans le jardin du Palais-Royal, on vit Gérard traînant un homard vivant au bout d’un ruban bleu. L’histoire circula dans Paris et comme ses amis s’étonnaient, il répondit :
En quoi un homard est-il plus ridicule qu’un chien, qu’un chat, qu’une gazelle, qu’un lion ou toute autre bête dont on se fait suivre ? J’ai le goût des homards, qui sont tranquilles, sérieux, savent les secrets de la mer, n’aboient pas…

Å’uvres

Poésie

Napoléon et la France guerrière, élégies nationales 1826
Napoléon et Talma, élégies nationales nouvelles 1826
L'Académie ou les membres introuvables 1826, comédie satirique en vers
Le Peuple 1830, ode
Nos adieux à la Chambre des Députés ou allez-vous-en, vieux mandataires 1831
Odelettes 1834, dont: Une allée du Luxembourg
Les Chimères 1854

Contes, nouvelles et récits

La Main de gloire : histoire macaronique ou La Main enchantée 1832
Raoul Spifame, seigneur des Granges 1839, biographie romancée, publiée ensuite dans Les Illuminés
Histoire véridique du canard23 1845
Scènes de la vie orientale 1846-1847
Le Monstre vert 1849
Le Diable rouge, almanach cabalistique pour 1850
Les Confidences de Nicolas 1850, publiée ensuite dans Les Illuminés Édition critique de Michel Brix, 2007
La tombe de Nerval au Père-Lachaise.
Les Nuits du Ramazan 1850
Les Faux Saulniers, histoire de l’abbé de Bucquoy 1851
Voyage en Orient 1851
Contes et facéties 1852
La Bohème galante 1852
Lorely, souvenirs d’Allemagne 1852
Les Illuminés 1852
Les Nuits d'octobre 1854 24 Les Nuits d'octobre parurent en plusieurs livraisons dans L'Illustration, d'octobre à novembre 1852, avant de connaître des rééditions tirées à part.
Sylvie 1853
Petits châteaux de Bohème 1853
Les Filles du feu : Angélique, Sylvie, Jemmy, Isis, Émilie, Octavie, Pandora, Les Chimères 1854
Promenades et souvenirs 1854
Aurélia ou le rêve et la vie 1855
La Danse des morts 1855

Romans

Nerval a écrit deux romans :
Le Prince des sots, tiré de la pièce du même titre de Nerval, fut publié par Louis Ulbach en 1888, mais sous une forme très altérée. Le véritable texte de Nerval fut publié en 1962 par Jean Richer. Ce roman, fort méconnu, porte sur le règne de Charles VI le Fol.
Le Marquis de Fayolle, paru en feuilleton en 1849 dans Le Temps, fut laissé inachevé par son auteur, et fut achevé par Édouard Gorges et publié en 1856. L'action porte sur la Révolution en Bretagne. On peut trouver la version authentique de Nerval dans la collection de la Pléiade.

Théâtre

N'ont été publiées au xixe siècle que sept pièces personnelles de Nerval. Les titres, voire le texte, d'autres pièces non publiées, nous sont également parvenus.
Les deux plus anciens titres sont parus sous la forme de plaquettes :
Monsieur Dentscourt ou Le Cuisinier d'un grand homme 1826.
L'Académie ou Les Membres introuvables 1826.
Les trois titres suivants sont issus de la collaboration entre Alexandre Dumas père et Nerval :
Piquillo 1837, drame signé par Dumas.
L'Alchimiste 1839, drame signé par Dumas. C'est surtout le début de la pièce qui porte la marque de Nerval.
Léo Burckart 1839, drame signé par Nerval.
Nerval publia ensuite :
Les Monténégrins 1849, drame, en collaboration avec E. Alboize. Musique de Limnander. Il existe une première version, différente, sous forme de manuscrit, de cette pièce, qui date de 1848.
L'Imagier de Harlem 1852, drame relatif aux premiers temps de l'imprimerie, avec Méry et B. Lopez.
Il subsiste des fragments ou des indications, sous forme de manuscrit, des pièces suivantes toutes ces pièces n'ont pas été forcément achevées :
Nicolas Flamel 1830.
Faust années 1830.
Lara ou L'Expiation, même pièce que La Dame de Carouge 1831.
Le Prince des sots, dont il subsiste un fragment : Guy le Rouge.
Louis de France.
Le Magnétiseur 1840.
Les Trois ouvriers de Nuremberg 1840.
De Paris à Pékin 1848.
Pruneau de Tours 1850.
La Main de gloire 1850.
La Forêt-Noire ou La Margrave vers 1850.
La Mort de Rousseau 1850.
La Fille de l'enfer, Aurore ou Francesco Colonna 1853.
La Polygamie est un cas pendable 1853.
Corilla" a été intégré dans "Les Filles du feu.
Panorama.
Dolbreuse, même pièce que Le Citoyen marquis.
Des titres suivants, évoqués à certains moments par Nerval, il ne reste rien, et certains n'ont probablement jamais été écrits :
Tartuffe chez Molière.
La Mort de Brusquet.
Beppo.
L'Abbate.
L'Étudiant Anselme.
L'Homme de nuit.
Fouquet.
La Fiancée d'Abydos ou de Corinthe.
Première coquetterie d'étudiant.
Les Walkyries.
une imitation d'une tragédie de Racine.
La Reine de Saba, dont Nerval reprit l'histoire dans Le Voyage en Orient.
Nerval a également écrit les adaptations suivantes :
Han d'Islande (années 1830), d'après le roman de Victor Hugo. Publié en 1939 et republié par les éditions Kimé en 2007.
Jodelet ou L'Héritier ridicule, d'après Scarron, publié par les éditions Kimé en 2002.
Le Nouveau genre ou Le Café d'un théâtre, d'après Moratin, fut achevé par Arthus Fleury et publié en 1860. Il existe une autre pièce assez voisine de ce titre, et inachevée, "Erreur de nom", qui a été publiée en 1962.
Le Chariot d'enfant, en collaboration avec Méry, d'après l'Indien Soudraka, fut publié en 1850.
Misanthropie et repentir, d'après Kotzebue, fut représenté après la mort de Nerval, en 1855.
Une Nuit blanche fut représentée une unique fois en 1850, puis interdit par le futur Napoléon III.

Traductions

Faust (828
Poésies allemandes (Klopstock, Goethe… 1830
« Der König in Thule », « Le Roi de Thulé » de Goethe

Pamphlet

Histoire véridique du canard, dans Monographie de la presse parisienne avec Honoré de Balzac 1842

Liens

http://youtu.be/qyoUJZxLiKU Epitaphe
http://youtu.be/CUUbVUZF1JA Le Homard de Gérard de Nerval
http://youtu.be/zm-9MJrHQ0g Madame et souveraine
http://youtu.be/hovkm4hdOvQ El desdichado par Jean Vilar
http://youtu.be/j61AfJJLUDg Les chimères
http://youtu.be/j61AfJJLUDg Le temps
http://youtu.be/eUe8XXRq6WE Fantaisies
http://youtu.be/VWtsa4H9hGQ Laisse moi
http://youtu.be/QmZWusNTwBk Le Valois Chimérique

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Posté le : 24/01/2014 15:29

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Re: Les expressions
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« Aller sur la haquenée des cordeliers »


Se déplacer à pied, un bâton à la main.


Voilà une expression quelque peu tombée en désuétude dont les différents mots nécessitent individuellement une explication qui ne suffira probablement pas à faire naturellement comprendre leur usage ici combiné.

La haquenée, d'abord. C'est au XIVe siècle que le mot apparaît, désignant, selon le Robert un cheval ou jument de taille moyenne, d'allure douce, allant l'amble, que montaient les dames. Autrement dit, c'est un canasson. Au figuré, le mot a ensuite désigné celle qu'on désigne aujourd'hui péjorativement par le terme jument, à savoir une femme grande, forte et peu attirante.
Ceci précisé, il semble pour l'instant assez difficile de faire un lien quelconque avec la signification notre expression.

Alors pour essayer d'avancer, nous allons passer au cordelier. Ceux qui sont férus d'histoire, et de la révolution française en particulier, se rappelleront le Club des Cordeliers auquel appartenaient Danton et Marat.
Mais s'ils s'appelaient ainsi, c'est parce que leurs réunions avaient lieu dans l'ancien réfectoire du couvent des Cordeliers, ces derniers étant des moines ou religieuses franciscains, ordre fondé par saint François d'Assise, appelés ainsi en raison de la corde, ou cordelière à trois nœuds qu'ils portaient autour de leur taille.

Voilà qui, en apparence, ne nous avance pas beaucoup plus. Mais nous avons un début d'explication.
Il se trouve que les Franciscains, ordre de moines mendiants, lorsqu'ils se déplaçaient, le faisaient à pied en s'aidant d'un bâton, moyen pratique de limiter les gamelles et d'aider à un bon équilibre dans des passages difficiles. Ils n'étaient certes pas les seuls à procéder ainsi, mais il se trouve qu'en Espagne, ainsi que nous l'explique en 1650 Gilles Ménage dans son Les origines de la langue françoise, cela a valu à leur bâton l'appellation ironique de caballo de San Francisco ou, en bon français,"cheval de saint François". En effet, puisque les Franciscains se déplaçaient à pied et non à cheval, c'est leur bâton qui, aux yeux des observateurs plus ou moins moqueurs, faisait office de monture.

Donc dans l'appellation française des mêmes religieux se déplaçant "pedibus cum jambis", le cheval a été remplacé par la haquenée, et saint François par ses cordeliers eux-mêmes. Le bâton ainsi nommé " la haquenée des cordeliers " est donc devenu plus généralement le moyen de locomotion sur lequel se déplacent ceux qui vont pédestrement un bâton à la main.

Mais les Lyonnais penseront bien sûr immédiatement à leur place des Cordeliers, située entre la Saône et le Rhône, à proximité du pied de la Croix-Rousse.

Posté le : 24/01/2014 11:37
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Re: Les expressions
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Le poteau rose c'est juste dans l'hémisphère nord, dans l'hémisphère sud c'est le poteau noir .
N' est-il pas ?

Posté le : 23/01/2014 14:03
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Re: Les expressions
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Cela me rappelle une coutume de la Marine Nationale .

Le poteau rose :
Lorsqu'un navire va passer un tropique, les marins novices font l'objet de divers bizutages ou blagues, pour les plus naïfs.
On les informe que le navire va bientôt arriver en vue du ' poteau rose '. C'est un pilier planté en mer sur lequel se trouve une boite aux lettres servant aux marins au cours de longs voyages, lorsque la prochaine escale ne se fera pas avant longtemps.
Ils ont la possibilité de poster leur courrier qui sera pris en charge et acheminé par un navire spécial.
Le plaisir est de voir les jeunes marins, en tenue de sortie, faire la queue sur le pont, leur courrier à la main, et attendant parfois de longues heures avant que les éclats de rire leur fassent comprendre qu'ils sont l'objet d'une plaisanterie.
Je sera


Posté le : 23/01/2014 11:59
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Re: Les expressions
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« Pot aux roses »


Secret, mystère, réalité bien cachée.


Cette expression remonte au XIIIe siècle.
Employée avec le verbe 'découvrir', elle est utilisée avec la même signification que découvrir le pot au XIVe et découvrir le pot pourri au XVe.

Mais si son utilisation ancienne est avérée, son origine est très discutée.

Pour certains, cela viendrait du pot contenant le rose dont les femmes se fardaient. Sa découverte levait le voile sur la 'tromperie' que représentait leur teint si agréable.

La plus probable des explications viendrait d'un mélange entre le couvercle du pot, récipient banal, qui une fois soulevé permettait d'en découvrir le contenu, et du complément aux roses pouvant évoquer une préparation rare voire secrète.
Sans oublier l'ajout éventuel de la valeur érotique de rose pour désigner la virginité, l'hymen.

Enfin, M. Rat imagine, sans aucune preuve pouvant l'étayer que l'expression viendrait du vase de roses que laissaient les belles au bord de leur fenêtre afin que leur galant puisse y déposer un mot doux, sa découverte révélant leur relation.

Posté le : 23/01/2014 11:16
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Re: Bon mot d'enfant
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Julie et Claire en ont ras le bol : dorénavant elles devront ramasser leurs jouets dans le salon, ne plus laisser leurs vêtements à terre et ranger leur chambre, c'est trop !
Au cours du repas du soir, elle déclare qu'elles veulent changer de maison, habiter dans une autre famille …
Papa leur dit " d' accord, mais vous laissez toutes vos affaires ici, jouets, ordinateur, vêtements, tout ça appartient à maman et papa comme les meubles .."
Elles demandent donc à pouvoir parler entre elles.
Elles vont dans le couloir et se parlent à voix basse, reviennent à table et l'ainée conciliante dit " Bon, on va rester encore un peu … " et la cadette, qui est du genre à toujours avoir le dernier mot, d'ajouter " mais on vous aura prévenus … "

Posté le : 23/01/2014 11:12

Edité par Grenouille sur 24-01-2014 07:40:57
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Re: Bon mot d'enfant
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Mon fils, il devait avoir environ trois ans ;
Il arrive avec une fleur de pissenlit et me l'offre et me dit " tu sais, moi l'a regardé
partout, mais les autres elles sont pas…. mûres "

Posté le : 23/01/2014 10:28
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Re: Bon mot d'enfant
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Pour ma fille le trottoir jonché de crottes que l'on empruntait pour nous rendre à l'école (CE1 ou CE2) était devenu un "crottoir".

Je précise qu'il s'agissait de crottes de chien (du moins je crois) et que c'est elle qui fréquentait le CE.

Posté le : 22/01/2014 21:57
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Par une aquarelle de Tchano

Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
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