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Re: Défi d'écriture du 27/01/2014
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J'ai trouvé une photo de Clothilde sur le net :

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Tuer tout son village, elle est forte tout de même. Toutefois, je préfère ne jamais croiser son chemin sous peine de me retrouver six pieds sous terre.
Toujours très heureuse de te lire et surtout de retrouver ton univers avec des personnages attachants.

Merci

Couscous

Posté le : 25/01/2014 20:26
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Re: Défi d'écriture du 27/01/2014
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Tombe la neige

Le soleil brille, le ciel est bleu, la neige recouvre tout, l’herbe, les arbres et les chemins. Quelle est jolie cette nature où les bruits sont assourdis. Seul le chant des oiseaux brise le calme et le silence. Ce petit coin de nature reste inviolé pour l’instant, aucune trace de pas à l’horizon, je suis seule dans ce parc pourtant situé au milieu de la ville. De temps en temps un paquet de neige tombe d’une branche avec un bruit mat et sourd.

Mais je suis fatiguée, je marche depuis si longtemps. Des heures, des jours, peut-être des mois ou même des années.

Je cherche ma maison, je ne trouve plus mon chemin. Je suis peut-être déjà passée par là, ai-je tourné à droite ou bien à gauche ? Je ne m’en souviens plus.
Je ne trouve plus mes amis ni ma famille. J’avais des parents, des enfants, où sont-ils ? Mes amis étaient nombreux, ils ont soudain disparu comme si toute cette neige les avait engloutis sans faire de bruit. Je suis seule, si seule.
Je marche désormais sans but. Ce n’ai pas la peine que j’essaie de me repérer, la neige qui recommence à tomber efface toutes les traces. Ce monde est désert et je suis si fatiguée.
En face de moi, une grille. Je la pousse sans un bruit. Me voilà dans un cimetière. Toutes ces pierres tombales blotties sous les arbres semblent se tenir chaud. En lisant les noms gravés dans le granit, je me rends compte que je connais toutes les personnes enterrées dans cet endroit. Pourquoi sont-ils tous morts ? Certains étaient plus jeunes que moi, il est vrai que je hante ces lieux depuis tellement longtemps. Un bruit de chaînes me fait sursauter. Ce n’est que moi qui laisse traîner ces liens qui me retiennent encore en ce monde.
J’aimais être tranquille, et on me dérangeait sans cesse. J’offrais du café aux importuns et ils partaient pour d’autres cieux. Quand j’étais petite on me disait :
- Clothilde, tu es "une vraie poison" !
Je l’ai pris au pied de la lettre, mais j’ai sûrement tué trop de monde, je dois expier mes fautes sur cette terre pour l’éternité.

Pourquoi aucune tombe là n’ai-je ?

Posté le : 25/01/2014 15:09
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Re: Les expressions
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« Comme un pet sur une toile cirée »


Très vite, précipitamment.
Utilisée avec des verbes comme filer ou partir.


La toile cirée étant une surface très lisse, propice à un déplacement très facile, on imagine très bien qu'un pet, aussi peu léger soit-il, n'aura aucun mal à s'y propager très rapidement, atteignant ainsi très, trop rapidement les narines des personnes malheureusement présentes autour de la table avant même qu'elles aient pu se boucher le nez.


A rapprocher de déchirer la toile qui signifie émettre un pet pas piqué des hannetons (toutes expressions très populaires, bien sûr).

Posté le : 25/01/2014 12:26
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L'Odyssée sauvage
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L'Odyssée Sauvage, un rêve, un défi



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6000 kilomètres du 21 décembre 2013 à mi-mars 2014

De la côte Pacifique de la Sibérie jusqu'aux rives gelées du Lac Baïkal

En passant par la Chine et la Mongolie

Une meute de 10 chiens

1 rêve...



27/01/14 : En direct de l'expédition ! Aux portes de la Mongolie



Après une météo trop douce au départ, le « pack » (ou amoncellement de glace) sur le fleuve Amour, c’est maintenant le manque de neige qui me gêne et me contraint d’utiliser parfois le traîneau à roulettes que me donnent Pierre ou Arnaud qui s’occupent des questions administratives et logistiques. Souffrant de casses mécaniques et de problèmes en tout genre, eux aussi se demandent quand est-ce que la chance va tourner !

C’est peut-être en train de se produire avec plusieurs belles journées sur des rivières serpentant entre de petites collines boisées. Leur surface gelée recouverte d’un peu de neige offre une surface idéale pour dérouler des kilomètres tout en restant très vigilant à cause de nombreuses poches de « slutch » (eau mélangée à la neige).

La surprise de ces derniers jours vient de Miwook qui a remplacé Quest en tête avec brio, en tandem avec Burka. Quest, trop timide et un peu hésitante face aux dangers, communiquait son stress aux chiens tandis que Miwook assume parfaitement sa place et seconde admirablement Burka qui, à ma grande surprise, n’est pas du tout jalouse et s’en remet même parfois à lui lors de choix difficiles ! Ce chien progresse de jour en jour et prend plaisir à occuper cette place stratégique. Dans son regard, il semble me dire « tu vois, tu peux me faire confiance ». Quest, quant à elle, semble tout autant ravie de ne pas avoir à « stresser » devant !

Les Chinois rencontrés sur la piste, au bord des rivières ou dans les quelques villages traversés sont adorables et toujours prêts à rendre service : des pécheurs ont offert des poissons aux chiens, des bûcherons m’ont proposé de boire un thé chaud dans leur campement… Dimanche, j’ai traversé une magnifique forêt où pullulaient les chevreuils, les tétras, les lièvres et un lynx assis au milieu de la piste ! Je m’y suis complètement perdu, heureusement un couple d’éleveurs de rennes m’a remis dans le droit chemin !

Je suis particulièrement attentif aux chiens avec ce grand froid : je leur prépare un bon « lit » avec des herbes hautes et les couvre de petits manteaux de laine polaire. Je protège leurs pattes avec des petites bottines car la neige est très abrasive et peut provoquer des blessures : mieux prévenir que guérir !

Madame Sylvie Bermann, Ambassadeur de France en Chine, m’a fait l’honneur d’une visite et a participé à notre départ sur une rivière que je pense pouvoir suivre sans encombre jusqu’au lac Hulun, je me trouverai alors aux portes de la Mongolie. J’ose espérer que la chance nous sourira enfin et que j’aurais de belles histoires à vous raconter !

Le quotidien : Comment choisit-on les pistes ?

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La surface de progression idéale en traîneau, c’est une neige suffisamment tassée par le vent pour former une croûte sur laquelle les patins glissent et les chiens courent sans s’enfoncer. Pas besoin de faire de pistes! C’est le cas dans l’Arctique où le paysage désertique n’offre aucun obstacle au vent mais aussi en Mongolie, que je vais traverser pour l’Odyssée Sauvage.

Pour parcourir en 3 mois, les 6000 km que représente l’Odyssée Sauvage, j’utiliserai la plupart du temps des pistes existantes. Dans le Grand Nord, les pistes forestières et les rivières gelés sont les principaux axes reliant les villages entre eux, parfois distants de centaines de kilomètres. Mais la densité démographique est très faible dans ces régions reculées, les pistes peu entretenues et ces routes de glace, sont donc éphémères et plus ou moins praticables d’une année à l’autre.

L’entraide et la solidarité sont des valeurs inestimables dans le Grand Nord ! Des nomades, fermiers et trappeurs proposent naturellement leur aide pour ouvrir la voie, accompagnant ainis Alain et Fabien, mes compagnons chargés de valider les pistes ou de les créer plusieurs jour suivant mon passage.
Parfois, la neige peut atteindre une profondeur très importante! J’ai effectué quelques milliers de kilomètres dans ces neiges épaisses avec mes raquettes, afin de faire la piste devant le traîneau.

Les p'tits chiens : une race à part...

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Mon premier chien de traîneau, Otchum, était un chien… de chasse. En Sibérie, les trappeurs traquent avec eux l’ours et la zibeline. Capable de suivre longtemps la piste d’un animal dans la neige, le « laïka » est un chien très endurant. Il ressemble à un husky puissant mais plus léger et plus rapide que les traditionnelles races de chiens nordiques : malamutes et groenlandais.

L’alaskan n’est pas une vraie race, c’est le nom donné à un croisement mêlant différentes origines, sans réel pedigree. Des chiens de compétition devenus des « Formule 1 » qui gagnent toutes les grandes courses de traîneaux. Incontestablement les plus rapides, ils sont aussi devenus plus fragiles.

Mes premiers chiens, les portées d’Otchum et de Ska, étaient puissants et endurants, parfaitement adaptés à mes expéditions d’alors : longues, dans des conditions extrêmes et avec un traîneau lourdement chargé. Au fil des portées, un apport modéré de sang alaskan a allégé le modèle et apporté de la vitesse tout en préservant la corpulence du chien nordique. Aujourd’hui, mes chiens ont la vitesse, l’endurance et la résistance pour performer sur une longue distance.



Tous les temps forts de l'expédition dans le carnet de bord
Après un repos bien mérité, un petit tour sur la place Lénine à Khabarovsk ; Nicolas et ses chiens ont rejoint la frontière pour entrer en Chine. Il entraîne les chiens pour les fatiguer et les calmer avant le passage de la frontière !
Vidéos

L'ODYSSÉE SAUVAGE

13/01/14 : Nous voilà enfin en Chine

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http://www.m6.fr/l_odyssee_sauvage/

Posté le : 25/01/2014 09:27
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Défi d'écriture du 27/01/2014
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Bonjour,

Isabelle ayant participé à plusieurs défis mais étant très occupée pour le moment, elle m'a demandé de poster le sujet qu'elle nous propose pour le défi de la semaine.

"Tombe la neige"

Et oui, sujet belge d'actualité :

https://www.youtube.com/watch?v=YTPPfLceC5A

à vos plumes.

Amitiés

Couscous

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Posté le : 25/01/2014 08:16
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Armand Gatti
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Le 26 janvier 1924 à Monaco naît Armand Gatti, de son vrai nom

Dante Sauveur Gatti,


poète, auteur, dramaturge, metteur en scène, scénariste, réalisateur mais il est aussi enfant du xxe siècle : résistant, évadé, journaliste et voyageur, ses mémorables rencontres à travers le monde ont profondément influencé son œuvre. Il passe son enfance dans le bidonville de Tonkin avec son père, Augusto Reiner Gatti, balayeur, et sa mère, Laetitia Luzano, femme de ménage. Il suit ses études au séminaire Saint-Paul à Cannes.
Fils d’un anarchiste italien et d’une franciscaine, Armand Gatti passe son enfance dans le bidonville de Tonkin avec son père, Augusto Reiner Gatti, balayeur, et sa mère, Laetitia Luzano, femme de ménage. Il suit ses études au séminaire Saint-Paul à Cannes.


Quatre mille pages, quarante-cinq pièces : l’oeuvre d’Armand Gatti, homme de théâtre et écrivain, est hantée par l’expérience des camps et des maquis d’abord celui de 40-45 bien sûr, mais aussi ceux du Guatemala, de l’Irlande du Nord et des banlieues d’ici. Hantée par le Verbe aussi, arme de résistance et de révolution. Ses mises en scène ? Jamais dans un théâtre classique, toujours dans des lieux dérangeants, habités, urbains, cités, prisons, usines. Ses spectacles ? Jamais payants, toujours avec banquets d’anarchistes. Jamais répétés, encore moins ressassés, toujours créations uniques. Ils s’étirent sur trois jours et se dispersent parfois même partout, parmi les figures de pierres. Armand Gatti n’est pas seul, bien sûr. Jean-Jacques Hocquart, Gilles Durupt, Hélène Chatelain, Stéphane Gatti, l’accompagnent depuis fort longtemps dans sa guérilla urbaine. Depuis quinze ans, de Toulouse à Marseille, de Fleury-Mérogis à Avignon, ils opèrent dans les villes ensemble. C’est ainsi, qu’à partir d’un lieu dont ils font leur base, ils vont chercher et tirent à eux tous les laissés pour compte avec lesquels ils vont fomenter leurs spectacles.

Après avoir poussé la grille, grimpé l’échelle de bois, me voilà soudain dans la hutte, "Dans la hutte habite l’homme, gardien du langage", une hutte tapissée de livres avec aussi deux tables recouvertes de pages manuscrites où se tient celui qui a la flamme dans l’oeil. La première chose qu’il fait, c’est de me présenter les chiens de la maison. Il y a Desdémone, la bâtarde qui me lèche les mains, et Tao, le barbet : "Les barbets ce sont les ancêtres de la baleine". Puis il me raconte des histoires terribles, et plus elles sont terribles, plus il dit de ces expériences qu’elles sont "pleines", "exceptionnelles", "fondamentales". Il ouvre les bras, et ses mains immenses, il les lance et les projette très haut, comme pour se grandir encore, comme pour appeler l’espace.

Rien ne prédestinait Dante Sauveur Gatti dit Armand, fils de prolétaires, à l'écriture théâtrale, pas plus qu'à la poésie. Il naît en 1924, à Monaco, d'un père, Auguste, immigré italien, éboueur, et d'une mère, Laetitia, femme de ménage. Sa vie se confond très tôt avec les batailles du siècle, celles pour l'émancipation de l'homme. Possédé par la nécessité de l'expression, il fera feu de tout bois : cinéma, poésie et, bien sûr, théâtre. Son œuvre, immense, a produit l'une des plus singulières aventures de théâtre qui soit. Un théâtre au service de la poésie et du combat, réfractaire aux conventions et aux présupposés qui l'enclavent.
Si l'œuvre peut se lire indépendamment de la biographie de Gatti, elle lui reste cependant constamment liée. Engagé dans la Résistance, en 1942, dans la Berbeyrolle, en Corrèze, Gatti est arrêté, condamné à mort puis grâcié en raison de son jeune âge. Il a découvert dans le maquis le pouvoir des mots : ses compagnons de solitude lors des longues heures de veille seront des livres de Michaux, Rimbaud, Gramsci, qu'il lit, à haute voix, aux arbres de la forêt. Ses plus beaux spectateurs, dira-t-il plus tard. Gatti est déporté au camp de travail de Linderman sur la Baltique. Là, il rencontre le théâtre à l'occasion d'une étrange cérémonie psalmodique : trois juifs y scandent : ich bin, ich war, ich werde sein : je suis, j'étais, je serai. Ce théâtre minimal, tout à la fois dérisoire en regard du camp et essentiel, met en échec la volonté des bourreaux. Un temps, pour reprendre l'un des leitmotivs chers à Gatti, l'homme est devenu plus grand que l'homme, et s'est rendu inassimilable à ce que les tortionnaires voulaient faire de lui : une victime défaite. Son théâtre, par la suite, pourra se lire, justement, comme la volonté de trouver les mots qui délivrent l'homme de ses défaites. Pour l'heure, Gatti s'échappe du camp, revient en France, s'engage dans les parachutistes et participe à la libération de Limoges.
Ancien résistant et reporter, révolutionnaire au théâtre comme en politique, il est un dramaturge de la parole errante, lyrique et baroque. Son théâtre joue à la fois du mythe et de la critique de l'histoire présente, V comme Viêt-nam, 1967 ; Chant public devant deux chaises électriques, 1968 ; la Passion du général Franco en 1968 dans une esthétique du montage, du jeu des temps et des frontières entre réel et imaginaire. Depuis 1968, il mène des créations collectives avec diverses communautés d'émigrés ou de délinquants Rosa collective, 1968 ; la Tribu des Carcana, 1974 ; le Lion, la Cage et ses ailes, 1978. En 1989, il donne les Combats du jour et de la nuit à la maison d'arrêt de Fleury-Mérogis, autour du thème de la Révolution française. Dernier titre : la Parole errante en 1999.

Sa vie

Armand Gatti est né en 1924 à Monaco. Fils d’immigré italien, il est d’abord scolarisé au séminaire Saint-Paul à Cannes, en raison du bas coût des études. Ses lectures d'Arthur Rimbaud et son caractère déjà rebelle lui valent l’exclusion du collège.
En 1942, il s’engage dans le maquis de la Berbeyrolle en Corrèze en tant que résistant. C’est là-bas, au milieu des arbres, que sa parole de poète trouve sa place. Il récite des vers, en invente, et sa valise remplie de livres ne le quitte pas. Il se fait arrêter en 1943 par le Groupe mobile de réserve et est condamné à mort. Mais il est épargné à cause de son trop jeune âge. Il travaille pour les chantiers navals Lindemann à Hambourg. Il résiste avec le langage, avec la poésie : Antonio Gramsci, Henri Michaux, Gérard de Nerval, Louÿs ainsi que des poèmes qu’il écrit lui-même.
En 1943 toujours, il retourne, à pied, jusqu’en France. Il apprendra plus tard qu’il a emprunté le même chemin que Friedrich Hölderlin en 1802.
Mis en cause par Janine Grassin, présidente de l’Amicale des déportés de Neuengamme, Armand Gatti a admis en avril 2011 qu’il n’a jamais été au camp de Neuengamme, contrairement à ce qu'il avait affirmé par le passé.
En juillet 2011, un article du bulletin de l’Amicale des anciens déportés de Mauthausen, titre "Armand Gatti renonce à prétendre avoir été déporté".
L'affaire est reprise par Le Monde peu après.
La biographie de cet article pour la période de la seconde Guerre Mondiale est donc différente de ce qu'a raconté Armand Gatti, parfois en détails, la série d'entretiens avec Marc Kravetz sur France Culture et la biographie du même journaliste. Il a pour le moins pris quelques libertés avec les faits. En 2011, il répond au journal Le Monde qu'il n'a pas été déporté à l'intérieur du camp de Neuengamme, mais dans un camp de travail proche, les chantiers navals de Lindermann1. Or les chantiers navals en question n'employaient pas de détenus, ce n'était pas un "camp".
Son aventure ne s’arrête pas là, au contraire, elle ne fait que commencer. Une fois de retour en France, il rejoint Londres et, là-bas, s’engage au Special Air Service, il sera médaillé comme parachutiste.
À partir de 1946, il devient journaliste successivement pour le Parisien Libéré, Paris-Match, France Observateur, l’Express ou encore pour Libération. Il est couronné du Prix Albert-Londres en 1954.
Mais, dira-t-il, son statut de journaliste est surtout un moyen de gagner sa vie. En réalité, il utilise cette étiquette pour voyager et continuer son aventure politique, poétique et révolutionnaire à travers le monde. Il part en Chine, en Corée, en Sibérie, en Algérie mais aussi en Amérique du Sud : Cuba, la Patagonie et surtout le Guatemala, où son journal Le Parisien avait décidé de l’envoyer. Il participe là-bas à la guérilla, et sa rencontre avec un jeune Indien Maya, Felipe, eut une grande influence sur son travail autour du langage.
Au cours de ses nombreux voyages, il rencontre les personnes qui vont marquer profondément sa vie et son œuvre. Entre autres : Fidel Castro, Ernesto Guevara, Mao Tsé-Toung, mais aussi Henri Michaux, Kateb Yacine, Jean Vilar, Erwin Piscator et d’autres, qu’il rencontre à travers des livres, des mots, des idées.
Il n’abandonne son métier de journaliste qu’en 1959, pour se consacrer au théâtre. Il multiplie les étiquettes : auteur, metteur en scène, dramaturge, cinéaste, etc. Son travail théâtral se poursuit à Montreuil où il s’installe et commence à travailler avec ses loulous, des jeunes marginaux, sortis de prison, délinquant, drogués… en stages de réinsertion.
L’aventure de Gatti se poursuit encore aujourd’hui, aussi bien dans le théâtre que dans le cinéma et il multiplie les expériences de création et d’écriture à travers la France.

Récompenses et distinctions

Prix Albert-Londres 1954
Prix Fénéon pour Le Poisson noir 1958
Prix de la critique au Festival de Cannes pour L’Enclos 1961
Prix de la mise en scène au Festival de Moscou pour L’Enclos 1961
Prix Jean Delmas de la revue Jeune Cinéma pour Nous étions tous des noms d’arbres Cannes 1982
Prix du meilleur film de l’année au Festival de Londres pour Nous étions tous des noms d’arbres 1982
Grand prix national du théâtre Ministère de la Culture décembre 1988
La médaille de vermeil Picasso attribuée par l’UNESCO pour sa contribution exceptionnelle au développement du théâtre de notre temps mai 1994
Chevalier de la Légion d’honneur 1999
Commandeur des Arts et Lettres 2004
Prix du théâtre de la Société des Auteurs 2005
Grande médaille de vermeil de la Ville de Paris 2007
Grand prix du théâtre de l'Académie française 2013
Son Å“uvre

Théâtre révolutionnaire

L’œuvre de Gatti est indissociable de sa vie. Durant les dix années pendant lesquelles il fut journaliste et traversa le monde en conflit, il s’est forgé une matière pour ses pièces de théâtre. S’il a abandonné le journalisme, c’est après la rencontre avec Felipe, l’Indien guatémaltèque de 18 ans, qui lui dit vous, les gringos, les yankees, vos mots ils racontent, mais ils ne disent jamais rien. Vos paroles, vous les jetez mais vous ne les faites jamais exister. Quelques jours plus tard, Felipe se fait fusiller froidement par l’armée. Armand Gatti en réchappe et sait que désormais, le journalisme est fini pour lui. La question qu’il se pose avec évidence est alors Pour quoi écris-tu ?.
La forme théâtrale qu’il choisit après le journalisme lui vient naturellement. Mais il ne s’agit pas de la forme traditionnelle du théâtre occidental dont on a l’habitude.
En effet, les révolutions se poursuivent à l’intérieur même de son écriture : les personnages de la dramaturgie classique laissent place à des personnages dont le principal rôle est de porter le texte révolutionnaire, l’espace, les spectateurs, les voix, tout est remis en cause.
Le théâtre pour lui est avant tout une nécessité d’expression, il est fait pour répondre à ce qui était en train de se passer, de trouver le langage qui convenait… c’était en quelque sorte naître.
Il ne fait pas de théâtre dans l’objectif de représentations car il rejette violemment l’idée du spectateur-consommateur, le résultat n’est donc pas l’important. L’essentiel pour lui c’est le travail en lui-même, le Work in Progress qui passe par l’apprentissage du son, du corps, de la musique et surtout de la pensée et du verbe ; c’est la confrontation de l’individu et du texte.
La démarche politique de Gatti dans sa création théâtrale est de rassembler une communauté, celle des loulous, pour mobiliser les énergies vers un objectif commun. C’est donc une invitation à la connaissance, à l’apprentissage d’un langage qui […] permet à chacun de devenir son propre maître.
Armand Gatti interroge le langage, plus que les mots même, c’est leur sens qu’il questionne.
Car c’est la langue qui permet à l’homme de s’élever et de se révolter. Pour lui, la poésie et la révolution sont complémentaires, la langue est un outil. C’est avec cet outil qu’il choisit de combattre du côté des opprimés, pour la résistance et la cause plus grande que l’homme. Ses mots sont ceux de la prise de conscience contre ceux de la prise de pouvoir.

Un théâtre des possibles

Après la guerre, il devient journaliste pour Paris-Match, Le Parisien libéré, reçoit le prix Albert-Londres en 1954 pour un reportage : Envoyé spécial dans la cage aux fauves, coécrit une biographie de Churchill et voyage en Sibérie, en Algérie, au Guatemala, en Chine, où il rencontre Mao Zedong auquel le lie une fidélité jamais démentie. Mais très vite, les mots du journalisme se révèlent inappropriés : ils ne cessent de rétrécir le réel, de le recomposer petitement. Jean Vilar son premier père de théâtre, affirme Gatti découvre une de ses pièces, Le Crapaud buffle. Elle est créée en 1959, au théâtre Récamier.
La critique éreinte le spectacle, le jugeant hermétique et confus. Sur les conseils de Vilar, Gatti persévère, sans se soucier d'adapter son écriture aux normes dramatiques. Pour lui, le temps, l'espace, la psychologie, tels qu'ils sont représentés, ne rendent pas justice à la multiplicité du monde. Ils l'enferment au contraire dans des raisonnements purement logiques et participent de la vision carcérale que chacun a de son existence et de son devenir. Alors, plutôt que de reconstituer la mort des deux anarchistes, Sacco et Vanzetti, Gatti convoque le public et demande si Sacco et Vanzetti mourront une fois de plus ce soir, Chant public devant deux chaises électriques, 1966.
Plutôt que de tenter de retracer la vie de son père, il donne rendez-vous à tous les âges qui ont composé l'existence de l'anarchiste Auguste La Vie imaginaire de l'éboueur Auguste G, 1963. Bernard Dort, dans Théâtre réel, cerne l'enjeu de ce travail : il s'agit d'un théâtre des possibles, un théâtre ouvert à l'apparent insensé de la vie et qui ne tente pas de l'ordonner en deçà de ce qu'elle est. Gatti devient metteur en scène : une scène qui comme chez le metteur en scène communiste Erwin Piscator son deuxième père de théâtre ne se résigne pas à reconduire le monde dans ses limites mais, au contraire, cherche à l'élargir à tous les temps et à tous les espaces.

Révolutions et résistances

D'être devenu, progressivement, un auteur et un metteur en scène reconnu n'a toutefois pas éloigné Gatti des maquis. Ses pièces se font l'écho des luttes d'émancipation que connut le XXe siècle. Cinéaste, il a tenté, en 1962, dans El Otro Cristobal de trouver le langage adéquat pour dire la révolution cubaine. Dans L'Homme seul en 1967, il s'intéresse au destin d'un révolutionnaire chinois saisi par la défaite. Mai-68 radicalise une situation en passe d'être intenable. Sa pièce La Passion en violet, jaune et rouge 1968 est interdite de représentations au Théâtre national populaire par le pouvoir gaulliste, sur demande du gouvernement espagnol franquiste. Gatti quitte la France et s'exile en Allemagne, sur les traces de Rosa Luxembourg : quels gestes, quelles luttes, au présent, poursuivent son combat ? Il rencontre une jeune journaliste, Ulrike Meinhof, bientôt passée à la lutte armée révolutionnaire dans la R.A.F., bientôt arrêtée et suicidée. Une pièce, La Moitié du ciel et nous 1975, témoignera de sa solidarité avec les femmes militantes incarcérées. Le long poème écrit à Berlin, Les personnages de théâtre meurent dans la rue, peut être lu comme un manifeste. Lorsqu'il rentre en France en 1975, après de longues séquences de « création collective » en Belgique, son théâtre, éloigné des normes mais aussi des productions classiques, s'est définitivement passé de personnage

Expériences de création et d’écriture

À partir des années 1970/1980, Gatti commence ses expériences de créations et d’écriture théâtrales.
Elles font intégralement partie du travail qu’il élabore avec les loulous des villes de France qu’il traverse. Entre 1976 et 1977, Gatti et sa femme Hélène Châtelain orientent leur expérience autour de Vladimir Boukovski, interné en hôpital psychiatrique en Union soviétique, à la MJEP : Maison des Jeunes et de l'Éducation Permanente de Saint Nazaire. La pièce s’appellera Le canard sauvage. Et puis les expériences s’enchaînent : en 1993 à Marseille, ils travaillent sur Le Chant d’amour des alphabets d’Auschwitz, devenu Adam Quoi ?, en 1994-1995, Kepler le langage nécessaire devient Nous avons l’art, afin de ne pas mourir de la vérité. F. Nietzsche à Strasbourg, à Sarcelles en 1996-1997 ils se focalisent sur L’Inconnu n°5 du fossé des fusillés du pentagone d’Arras et sur Premier voyage en langue Maya à Montreuil en 1998.
Dans ces expériences avec les loulous, il veut retrouver les mots et le langage qui permettent d’affronter le monde.
Il ne choisit pas lui-même les loulous, ce sont des organismes sociaux qui se chargent des annonces et le seul critère est la motivation, celle de faire du théâtre.
Avec eux et son groupe de travail, La Parole Errante, il explore ses pièces, pendant plusieurs mois, afin que ces exclus retrouvent un langage et une parole qui leur sont propres, pour s’armer contre l’humiliation que leur impose la société. Le théâtre doit être l’université du pauvre.
Gatti s’emploie donc aujourd’hui à réaliser ces expériences, mais il intervient aussi dans des établissements scolaires, généralement considérés comme zones sensibles en raison des difficultés sociales et scolaires qui y règnent. Ainsi, en 2006, il passe 6 mois avec des élèves de troisième du collège Henri-Barbusse de Vaulx-en-Velin, dans le Rhône. Ces élèves ont retiré de cette aventure, qui n’est qu’un exemple parmi d’autres, un épanouissement qui, comme leur souhaitait Armand Gatti, les ferai devenir des hommes plus grand que l’homme.

Possibilisme et déterminisme

En 1977, à Saint-Nazaire, lors d'une exposition-spectacle consacrée aux dissidents soviétiques, Gatti constate l'épuisement du langage gauchiste. Partout, l'espérance révolutionnaire reflue. Avec sa tribu, il part travailler pour plusieurs années à Toulouse. C'est là qu'il systématise son travail avec les loulous : son éloignement de l'institution, des expériences malheureuses l'ont convaincu de cesser de faire du théâtre avec des acteurs professionnels. Ses créations, désormais, se feront avec des exclus : précaires, prisonniers, drogués, etc. Cela, toutefois, loin de toute volonté d'animation sociale. Gatti ne vient ni guérir ni panser les plaies d'une société inégalitaire. Ses recherches en font foi : sans abandonner ses précédentes solidarités, son inspiration redécouvre de nouveaux continents. D'une part, il revient sur la question du génocide nazi, à laquelle il avait déjà consacré plusieurs pièces dans les années 1960 et un film "L'Enclos"en 1960. Qu'est-ce qu' Auschwitz a fait au langage et à la pensée ? Comment le dire – et non le représenter – sur une aire de jeu Le Chant d'amour des alphabets d'Auschwitz, 1993 ? D'autre part, il s'intéresse à la science, ce que celle-ci transforme dans l'esprit, ébranlant les certitudes, les déterminismes, révélant les infinies possibilités qui bouleversent et l'existence et le monde Kepler, le langage nécessaire 1994 ; Incertitudes de Weiner Heisenberg, 1999. Son théâtre adopte, dans ses formes, le cheminement d'une pensée, frayant entre science et mémoire une place possible pour les combats du présent. En 1987, Armand Gatti s'est installé à Montreuil. Ses Œuvres complètes sont publiées en 1991 chez Verdier.

La Traversée des langages et La Parole errante

À compter des années 1990, Gatti s'aventure dans une nouvelle séquence d'écriture : La Traversée des langages. Le langage journalistique a fait très tôt, pour lui, la preuve de son échec. Le langage politique a failli. Gatti radicalise ces impuissances. Aucun langage, seul, n'est apte à dire la vérité. Il faut donc les convoquer tous, les traverser, ne trouver asile dans aucun en particulier. C'est du choc de leur rencontre que peuvent naître des parcelles de vérité. Ses expériences, sans acteurs, sans personnages, sans psychologie, se passent désormais de spectateurs. Quelques témoins volontaires assistent aux rares présentations, sur trois ou quatre jours, du travail mené. Une après l'autre, ses pièces-traversées, riches de tout un légendaire, Auguste Blanqui, Jean Cavaillès, Michèle Firk, conduites par une ambition incommensurable pour le théâtre et la poésie, tentent de faire advenir le mot juste sur une aire de jeu. En 1999, paraît un livre-monstre, au titre emblématique, La Parole errante, une autobiographie qui est à l'image de l'œuvre : démesurée, impossible à classifier et portée par une certitude, celle du militant Yon Sosa, que cite souvent Gatti : l'arme du guérillero, c'est le mot
La Traversée des langages est une part importante dans l’œuvre de Gatti. Il s’agit d’un cycle d’écriture entamé vers 1995, autour de la physique quantique, qui regroupe une quinzaine de pièces à sujets scientifiques. À l’occasion de ce travail, mené sur plusieurs années, il écrit une pièce sur Évariste Galois, mathématicien et résistant républicain, et sur Jean Cavaillès.
Cette pièce sera notamment travaillée pendant neuf semaines au Théâtre Jean Vilar à Montpellier par des habitants du quartier de la ville. Son attraction pour la Physique quantique révèle sa volonté de remettre en question les représentations acquises, c’est aussi un engagement de l’esprit et du corps en résistance à la pensée dominante.En 2012, un volume réunissant dix-neuf pièces sous ce titre est publié aux éditions Verdier.

La Parole errante

La Parole errante est avant tout un Centre international de création, qui a vu le jour à Montreuil en 1986 et dont la direction est revenue à Armand Gatti et son groupe de travail : Hélène Châtelain, son fils Stéphane Gatti et Jean-Jacques Hocquard. Ce lieu est né de plusieurs créations de structure dans les années 1970, qui avaient toutes le même but : associer dans une production artistique l’écriture, le théâtre, la musique, la peinture la vidéo et le cinéma. Il y a d’abord eu l’Institut de Recherche sur les Mass Médias et les Arts de Diffusions IRMMAD en 1973, puis Les Voyelles en 1975, pour produire, avec l’INA Institut National de l’Audiovisuel le reportage Le lion, sa cage et ses ailes.
En 1982, le groupe s’installe à Toulouse où il ouvre l’atelier de création populaire : l’Archéoptéryx. La Parole errante héritera de ces divers essais et expériences, et récupèrera l’ensemble du matériel de l’atelier de Toulouse.
En parallèle, le ministère de la Culture leur confie une mission : créer un lieu où serait confrontée l’écriture d’auteurs de langue française avec des groupes diversifiés. C’est ainsi que la Maison de l’Arbre ouvre ses portes en 1998, dans les anciens entrepôts du cinéaste Georges Méliès.
La Parole errante est aussi le titre d’un ouvrage d’Armand Gatti, qu’il a écrit et réécrit sur une vingtaine d’années.

Critiques et réceptions

Gatti se met à écrire du théâtre fin des années 1950 et c’est Jean Vilar qui va le faire connaître. En effet, celui-ci décide de monter Le Crapaud-Buffle en 1959 au TNP. Le théâtre de Gatti est en contrepoint total d’avec le théâtre bourgeois, il n’écrit pas pour des spectateurs et surtout refuse l’aspect fréquentation et consommation par le spectateur.
La représentation du Crapaud-Buffle est un scandale. Les critiques sont assassines, envers Vilar autant que vis-à-vis de Gatti. À cette époque où le nouveau dramaturge est plus sensible aux critiques, c’est le soutien du directeur du TNP qui va le maintenir dans la voie du théâtre. Gatti continue donc son combat, et il se détachera peu à peu des critiques.
Il rencontre néanmoins beaucoup de difficultés liées aux contraintes institutionnelles. Comment proposer un théâtre anarchiste, anti-institution, mais qui a tout de même besoin d’aides financières ? Il a plusieurs amis, qui l’aident à monter ses pièces et à les jouer dans différents théâtres français. La difficulté la plus importante à laquelle il est confronté, c’est en 1968, où il doit faire face à la censure.
Seul Malraux, alors ministre de la Culture, le soutient au sein du gouvernement. La censure touche sa pièce La Passion du Général Franco, car le ministre des Affaires étrangères de l’époque, Michel Debré, voulait garder de bonnes relations avec l’Espagne. La pièce sera tout de même jouée, en Allemagne, mais aussi en France après de nombreux rejets.

Principales œuvres d’Armand Gatti

Œuvres théâtrales

Sauf mention contraire, les pièces sont mises en scène par l'auteur.
1958 : Le Poisson Noir (mise en scène en 1964)
1959 : Le Crapaud-Buffle mise en scène Jean Vilar
1960 : Le Quetzal, L'Enfant-Rat
1962 : La Vie imaginaire de l'éboueur Auguste G.
1962 : La Seconde existence du camp de Tatenberg, Le Voyage du Grand Tchou
1963 : Chroniques d'une planète provisoire, Notre tranchée de chaque jour
1966 : Chant public devant deux chaises électriques, Un homme seul
1967 : V comme Vietnam, La Cigogne, La Naissance
1968 : Les Treize Soleils de la rue Saint Blaise", "La Journée d'une infirmière, La Machine excavatrice..., Les Hauts plateaux..., Ne pas perdre de temps sur un titre ..., La Passion du Général Franco devenu L’Interdiction, ou Petite Histoire de l’interdiction d’une pièce qui devait être représentée en violet, jaune et rouge, dans un théâtre national
1969 : Interdit aux plus de trente ans'devenu Le Canard sauvage
1970 : Rosa Collective
1971 : L'Arche d'Adelin,
1972 : La Colonne Durruti
1974 : La Tribu des Carcana en guerre contre quoi?
1975 : Quatre Schizophrénies à la recherche d'un pays dont l'existence est contestée, La Moitié du ciel et nous
1976 : La Passion du Général Franco par les émigrés eux-mêmes
1977 : Le Joint, Le Cheval qui se suicide par le feu
1982 : Le labyrinthe
1983 : Retour à la douleur de tous, Crucifixion métisse
1984 : Nous ne sommes pas des personnages historiques
1985 : Le dernier maquis
1986 : Opéra avec titre long
1987 : Les Sept Possibilités du train 713 en partance d’Auschwitz
1988 : Le Chant d'amour des alphabets d’Auschwitz
1989 : Les Combats du jour et de la nuit à la prison de Fleury-Mérogis
1990 : Le Passage des oiseaux dans le ciel
1991 : Nos empereurs aux ombrelles trouées
1992 : Le cinécadre de l'esplanade Loretto ...
1993 : Marseille, adam quoi?
1995 : Kepler, le langage nécessaire'' devenu Nous avons l'art pour ne pas mourir de la vérité (Frédéric Nietzsche)
1997 : L'Inconnu n°5 du pentagone des fusillés d'Arras ...
1998 : Premier voyage en langue maya", "Second voyage en langue maya avec surréalistes à bord
1999 : Les Incertitudes de Werner Heisenberg ...
2003 : Le Couteau-toast d'Evariste Galois ...
2006 : Les Oscillations de Pythagore en quête du masque de Dionysos
2010 : Science et Résistance battant des ailes pour donner aux femmes en noir de Tarnac un destin d'oiseau des altitudes
Ses œuvres sont publiées aux éditions Verdier, Le Seuil, L'Arche et La Parole errante.

Écrits

Mort ouvrier, 1962
Les personnages de théâtre meurent dans la rue, 1970
Prose pour Diato, 1979, poème écrit en hommage à son ami le poète et artiste plasticien Albert Diato
Le Monde concave, 1983
La Parole errante, 1999, roman fleuve ou livre monde autobiographique
L'Anarchie comme battement d'ailes, 2001, quatre volumes sur son épopée familiale
Les Cinq noms de Georges Guingouin, 2005, hommage à son chef de maquis
Mieux Taire, gravure de Jean-Michel Marchetti, éditions Æncrages & Co
Le Bombardement de Berlin, illustré de gravure d'Emmanuelle Amann, éditions Æncrages & C°

Œuvres cinématographiques

1959 : Moranbong réalisé par Jean-Claude Bonnardot
1961 : L'Enclos
1963 : El otro Cristóbal
1970 : Le Passage de l'Ebre Der Übergang über den Ebro téléfilm
1975 - 1977 : Le Lion, sa cage et ses ailes, huit films vidéo
1979 : La Première Lettre, sept films vidéo
1982 : Nous étions tous des noms d'arbres

Quelques ouvrages autour d'Armand Gatti

Gatti, aujourd'hui, Gérard Gozlan et Jean-Louis Pays, Paris, Le Seuil, collection Théâtre, 1970
Gatti : journal d'une écriture, Michel Séonnet et Stéphane Gatti, catalogue de l’exposition Cinquante ans de théâtre vus par les trois chats d'Armand Gatti, Artefact, 1987
L'Aventure de la Parole errante, Armand Gatti et Marc Kravetz, L'Éther vague, Toulouse, Verdier, Lagrasse, 1991
Gatti (le principe vie. Pouvoir et puissance, résistance et souvenir dans l'œuvre d'Armand Gatti), Heinz Neumann-Riegner, Romanistischer Verlag Hillen, Bonn, 1993 (ISBN 3-86143-010-X)
La Poésie de l'étoile. Paroles, textes et parcours, Armand Gatti et Claude Faber, ed. Descartes, Paris, 1997
Armand Gatti, revue Europe, no 877, mai 2002 Sommaire et introduction, Armand Gatti, poète par Jean-Pierre Hàn
Armand Gatti à Genève, Yvan Rihs, Nadine Ruegg, Claudine Pernecker, La Parole errante, 2003.
Lucile Garbagnati, Frédérique Toudoire–Surlapierre sous la direction de, L’Arche des langages. Une oeuvre de référence : Armand Gatti, actes du colloque de Besançon, Dijon, Presses Universitaires de Dijon Collection Écritures, 2004.
Catherine Brun, Olivier Neveux numéro dirigé par, AG. Cahiers Armand Gatti, n°1, 2010, 236 p. Contributions de : A. Asso, M. Bouchardon, C. Brun, M. Courtieu, D. Faroult, S. Gallet, D. Lescot, P. Mesnard, H. Neumann-Riegner, O. Neveux, A. Roche.
Catherine Brun, Olivier Neveux numéro dirigé par, AG. Cahiers Armand Gatti : Les cinémas d’Armand Gatti, n°2, La Parole errante, mai 2011, 366 p. Contributions de : N. Brenez, C. Brun, S. Dreyer, D. Faroult, J.-P. Fargier, N. Hatzfeld, J. Long, O. Neveux, A. Perraud, M. Séonnet.
Catherine Brun, Olivier Neveux numéro dirigé par, AG. Cahiers Armand Gatti : La Traversée des langages, n°3, La Parole errante, décembre 2012, 286 p. Contributions de : F. Bailly, N. Beauvallet, C. Brun, N. Chatelain, J.-M. Clairambault, S. Gatti, M. Naas, H. Neumann-Riegner, O. Neveux, R. C. Pachocki, C. Rohner, L. Wiss.
Catherine Brun, Olivier Neveux dossier préparé par, Siècle 21 : « Armand Gatti », n°22, printemps-été 2013.

Prix et récompenses

Prix SACD 2005 : Prix Théâtre de la SACD

Liens

http://www.ina.fr/video/CAB8201214001 ... u-armand-gatti-video.html gatti Ina
http://www.ina.fr/video/CAB90028512/t ... ti-a-marseille-video.html Gatti théatre à Marseille
http://www.ina.fr/video/CAB91031498/avignon-gatti-video.html Armand Gatti à Avignon
http://youtu.be/KxshxHl85Rk Faire-Dieu tomber dans le temps... Gatti

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Posté le : 24/01/2014 22:09

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Johann Christopher Friedrich Bach
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Le 26 janvier 1795, à 62 ans, meurt Johann Christoph Friedrich Bach

à Bückeburg dans le Comté de Schaumbourg-Lippe, compositeur et claveciniste allemand, fils de Jean-Sébastien Bach et de Anna-Magdalena né à Leipzig dans l'électorat de saxe, le 21 juin 1732, il est surnommé le Bach de Bückebourg

Sa vie

Seizième enfant de Jean-Sébastien Bach et troisième de ses quatre fils musiciens réputés voir Famille Bach, Johann Christoph Friedrich fut tout naturellement éduqué par son père, ainsi que par Johann Elias Bach, un cousin issu de germain né en 1705.
il aura, contrairement à ses frères, une carrière assez modeste et peu agitée. En 1749, il vient de s'inscrire à la faculté de droit de Leipzig, sa ville natale, lorsque l'occasion se présente d'un engagement comme musicien de chambre à la cour du comte de Schaumburg-Lippe, à Bückeburg en Westphalie. Il s'y rend au début de 1750, âgé de dix-huit ans, juste avant la mort de son père, et y restera jusqu'à la fin de ses jours, servant successivement les comtes Wilhelm (jusqu'en 1777), Friedrich Ernst de 1777 à 1787, puis la régente Wilhelmine.
Le 8 janvier 1755 il épousa à Bükeburg Lucia Elisabeth Münchhausen qui lui donna 9 enfants, y compris Wilhelm Friedrich Ernst Bach. Débutant comme musicien d’orchestre sous la direction d'Angelo Colonna, le compositeur de la cour étant un autre italien, Giovanni Battista Serini Johann Christoph Friedrich remplaça les deux Italiens à partir de 1756, n’obtenant toutefois le titre officiel de Konzertmeister qu'en 1759 car le comte guerroyait à l’étranger.
À partir de cette époque, Bach parvint à donner à la cour de Bückeburg une réputation musicale enviable. Le répertoire musical, italien, fit bientôt place aux œuvres du jeune Bach ainsi qu’à d’autres compositeurs germaniques : Haydn, Ignaz Holzbauer, Gluck, Mozart, les Stamitz, etc.

La vie artistique à Bückeburg prend un nouvel essor au retour du comte, en 1763, et Johann Christoph a la joie de trouver en la comtesse Marie, que le comte épouse en 1765, une protectrice dévouée. Il pose pourtant, en 1767, sa candidature à la succession de Telemann à Hambourg : on lui préfère son demi-frère Karl Philipp Emanuel, mais lui-même voit son traitement augmenté.

En 1771, l'installation à Bückeburg, comme pasteur et conseiller consistorial, de Johann Gottfried Herder fait beaucoup pour le renom intellectuel et artistique de la cour. Les occasions de collaboration entre l'écrivain-philosophe et le compositeur sont nombreuses. En quatre ans, Herder, ennemi du dramatisme et du réalisme dans la musique religieuse, partisan convaincu de la « sensibilité » Empfindsamkeit, écrit pour Johann Christoph les textes des oratorios L'Enfance de Jésus "Die Kindheit Jesu"en 1773 et La Résurrection de Lazare Die Auferweckung des Lazarus, 1773, puis de diverses cantates.
En 1774, il lui fournit, après avoir présenté en vain le premier à Gluck, deux livrets d'opéra Brutus et Philoctète : la musique en est perdue. Mais le départ de Herder pour Weimar 1776, où Goethe l'a appelé, la mort de la comtesse Marie et celle du comte Wilhelm, interviennent à quelques mois de distance.
Désorienté, Johann Christoph rend visite, en 1778, à son frère Jean-Chrétien à Londres : il en revient impressionné par ce qu'il a vu et entendu, et s'emploie plus encore que par le passé à élargir son répertoire, dirigeant par exemple L'Enlèvement au sérail Die Entführung aus dem Serail de Mozart.
En avril 1778, Johann Christoph Friedrich se rendit en Angleterre — avec son fils Wilhelm Friedrich Ernst — pour rendre visite à son frère Johann Christian, en passant par Hambourg pour y saluer un autre frère, Carl Philipp Emanuel.
À Londres, les Bach profitèrent évidemment de la vie musicale : ils assistèrent à une représentation de La Clemenza di Scipione, un nouvel opéra de Johann Christian, et à des concerts Bach-Abel.
Sous la régente Wilhelmine, il retrouve le climat d'estime et presque d'amitié dont il a bénéficié jadis grâce à la comtesse Marie.
Johann Christoph Friedrich acquit également un pianoforte et de nombreuses partitions avant de rentrer à Bückeburg qu’il ne quitta plus.

Mais il a la douleur de voir disparaître non seulement ses trois frères, mais aussi le seul fils survivant de Karl Philipp Emanuel. Son travail ne s'en ressent pas, bien que la plupart de ses œuvres ne franchissent pas les limites de Bückeburg, ou même restent dans ses tiroirs.
De ses quatorze symphonies, dix sont écrites entre 1792 et août 1794 : celle en si bémol majeur, la dernière sans doute, contemporaine des ultimes londoniennes de Haydn, en retrouve l'esprit tout en annonçant parfois Schubert, ce que, pour des raisons à la fois chronologiques et de tempérament, on ne peut prétendre d'aucune symphonie de ses frères.

Cinq mois après l'avoir composée, Johann Christoph Friedrich meurt à Bückeburg, Il mourut d'une forte fluxion de poitrine.

laissant une abondante production qui, à partir de 1780 environ, surtout dans le domaine instrumental sonates, musique de chambre, concertos, s'est de plus en plus éloignée de l'influence de son demi-frère Karl Philipp Emanuel et des maîtres de l'Allemagne pour se rapprocher de celle de son frère Jean-Chrétien et du classicisme en général.

Son fils Wilhelm Friedrich Ernst, né en 1759, est alors chef d'orchestre et professeur de musique de la reine de Prusse. Il vivra jusqu'en 1845, et assistera en personne, le 23 avril 1843, à l'inauguration à Leipzig du monument de son grand-père Jean-Sébastien, dont avec lui s'éteindra la descendance mâle directe.

Compositions

Si la carrière de Johann Christoph Friedrich fut plus modeste que celle de ses trois frères, on lui doit néanmoins d’une part d’avoir fait de la cour de Bückeburg un centre musical renommé, et d’autre part d’avoir composé quelques superbes pages. On citera surtout sa dernière symphonie (composée en 1794), chef-d’œuvre de l’époque classique qui mériterait de figurer plus souvent au répertoire.
Il faut enfin mentionner sa virtuosité accomplie au clavier clavecin, puis pianoforte. Cette maîtrise exceptionnelle, qu’il avait dans les gènes, ne se refléta malheureusement pas dans ses œuvres pour clavier dont la plupart sont assez superficielles, comme sa musique de chambre : fort bien écrite, mais ni originale ni géniale. Par contre, ses concertos pour clavier & orchestre, au même titre que ses symphonies, valent que l’on s’y arrête. C’est finalement dans ses cantates profanes qu’il montra le plus d’originalité et d’imagination.
La descendance mâle de Jean-Sébastien Bach s’éteignit avec le fils de Johann Christoph Friedrich, Wilhelm Friedrich Ernst Bach 1759-1845, qui fut maître de chapelle et claveciniste à la cour de la reine Frédérique à Berlin puis à la cour de la reine Louise, et principal professeur de musique des princes de Prusse jusqu'en 1811.

Å’uvres

Clavier


Ces œuvres peuvent être jouées au clavecin ou au pianoforte :
6 Sonates, HW XI/1, 2, 4, 5, 6, 7 (une 7e est perdue)
9 Sonates légères, HW XI/3 & 8
82 petites pièces, HW XII/1 à 13
Fughetta, XII/14
2 Sonates à 4 mains, HW XIII/1 et 2

Musique de chambre

Sextuor (pianoforte, 2 cors, hautbois, violon & violoncelle), HW V
6 Quatuors avec flûte, HW VI
Trio (flûte, violon & basse continue), HW VII/1
Trio (2 violons & basse continue), HW VII/2
Trio (2 violons & basse continue), HW VII/3
Trio (clavecin, flûte ou violon, violoncelle), HW VII/4
Trio (clavecin ou pianoforte, violon, alto), HW VII/5
Trio (clavecin ou pianoforte, violon, alto), HW VII/6
Trio (clavecin ou pianoforte, flûte, violon), HW VII/7
8 Sonates (clavier & flûte ou violon), HW VIII/1 & 2
6 Sonates (clavier & flûte ou violon), HW VIII/3
3 Sonates et 1 Septuor Å“uvres perdues

Orchestre

20 Symphonies, HW I/1 à 20
4 Concertos pour clavier & orchestre, HW II/1, 2, 4, 5
2 concertos perdus

Œuvres vocales sacrées

12 cantates et oratorios 3 dont la partition est perdue, et 1 dont il ne reste que des fragments
2 motets à 4 voix, HW XV/1 & 2
2 chansons à 4 voix, HW XV/3 & 4
5 chansons a cappella, HW XVI/1
50 chansons a cappella, HW XVI/2

Å’uvres vocales profanes

10 Å“uvres dont un recueil de 5 chansons et un autre de 24 chansons
Liens
http://youtu.be/6HW7oE-PBj0 Concerto E majeur
http://youtu.be/Q-uFoMI8bKo Symphonie en Cmajeur
http://youtu.be/vSN-FEfEqbA Meine Freundin ...
http://youtu.be/biSeQgTyAoc Allegretto
http://youtu.be/KvCExvcgcfw Pigmalion
http://youtu.be/wsYLupnsvdI synphonie en ré mineur
http://youtu.be/RLZ4bJ4gnLM sonate en la majeur
http://youtu.be/Dg2lqCsoq7U Symphonie



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Kees Von Dongen
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Le 26 janvier 1877 à Delfshaven, dans la banlieue de Rotterdam

Pays-Bas, naît Kees Van Dongen
,

de son vrai nom Cornelis Théodorus Marie van Dongen, peintre néerlandais de sensibilité libertaire et fauvisme, mort à l'âge de 91 ans, le 28 mai 1968 à Monaco, il est naturalisé français en 1929 .
Un goût marqué manifesté dès avant son installation à Paris en 1900 pour les simplifications énergiques et les coloris éclatants le fit se rallier au fauvisme en 1905, qu'il développa dans un sens expressionniste et auquel il demeura en partie fidèle après être devenu le portraitiste des célébrités et de la vie mondaine.
Parmi les peintres du groupe fauve, un certain nombre d'artistes font figure d'isolés. Le plus intéressant d'entre eux est le Hollandais Van Dongen, par l'ampleur de son œuvre et par sa personnalité.


Sa vie

Né près de Rotterdam, Van Dongen arrive à Paris en 1897. Sans ressources, il va exercer divers métiers avant de s'installer à Montmartre au Bateau-Lavoir. Le marchand Vollard lui organise en 1904 une exposition personnelle et, l'année suivante, il expose au Salon d'automne avec les fauves.

En 1892, à l’âge de 16 ans, Kees van Dongen débute des études en peinture à l’Académie royale des beaux-arts de Rotterdam. De 1892 à 1897, il fréquente le Quartier Rouge portuaire. Durant cette période, van Dongen peint des scènes de matelots et de prostituées.
D'inspiration anarchiste, il illustre en 1895 avec Jan Krulder l’édition hollandaise de l'ouvrage de Pierre Kropotkine intitulé L’Anarchie.
En 1897, il habite à Paris pour plusieurs mois. Il y retourne en décembre 1899 pour rejoindre Augusta Preitinger (Guus), qu’il avait rencontrée à l’Académie. Ils se marient le 11 juillet 1901.
À Paris, il rencontre Félix Fénéon qui lui confie en 1901 un numéro de L'Assiette au Beurre, Petite histoire pour petits et grands nenfants.
En 1904, il expose au salon des indépendants et rencontre Maurice de Vlaminck et Henri Matisse. Bientôt, il commence à exposer ses œuvres à Paris, notamment l’exposition controversée de 1905 du Salon d'Automne, où exposait également, entre autres, Henri Matisse. Les couleurs vives de leurs œuvres seront à l’origine du nom de ce groupe de peintres : les Fauves.
Après la première guerre mondiale, il s'installe près du bois de Boulogne et fréquente les milieux privilégiés.
Il est décoré de la Légion d'honneur en 1922.
Mais ce n'est qu'en 1928 qu'il obtient la nationalité française.
Il a aussi été brièvement membre du mouvement expressionniste allemand Die Brücke.
En octobre 1941, en compagnie d'autres peintres et de sculpteurs tels que Charles Despiau, Paul Belmondo, Derain, Dunoyer de Ségonzac, ou encore Vlaminck, Van Dongen participa à un voyage d’études en Allemagne organisé par Arno Breker.
Bien que la contre partie de ce déplacement un peu "forcé" par le gouvernement allemand devait être la libération d'artistes français alors prisonniers de guerre, ce voyage dans l'Allemagne nazie leur fut à tous sévèrement reproché.
Kees van Dongen est le frère du sculpteur Jean van Dongen.

Van Dongen avait appris à remplacer le trait dessiné par le trait coloré, selon la technique de Toulouse-Lautrec, et Van Gogh lui avait suggéré la valeur émotionnelle de la couleur. Fauve avant la lettre, le peintre néerlandais avait exécuté en 1902 un remarquable Portrait de la Goulue qui précède de quelques années les œuvres de Vlaminck et de Derain, où la couleur pure remplace la structure dessinée.
Au Salon de 1905, il expose deux toiles très marquées par une volonté chromatique et, dès ce moment, le peintre s'exprime dans un langage libéré de toute contrainte Autoportrait, 1905, coll. Van Dongen, Monaco ; Le Clown, 1905, coll. part., Paris ; Boxing Exhibition, 1905. Parmi les fauves, le peintre apparaît comme un des meilleurs coloristes, à la fois vigoureux et raffiné. Il allie les vermillons aux verts acides dans une recherche savante de rapports nouveaux.
Après quelques essais de paysages, dont les plus réussis sont les marines, Van Dongen devient le portraitiste du Tout-Paris. Il ne fait alors qu'édulcorer ses procédés et sa technique, La Femme au chapeau noir, 1908, musée de l'Ermitage, Saint-Pétersbourg. À la violence fauve succède un effet chromatique plus contenu, dirigé et utilisé pour d'agréables notations naturalistes Le Promenoir des Folies-Bergères, 1907, coll. Van Dongen, Monaco.

À partir de 1912, Van Dongen évolue et renonce aux grands aplats de couleur pure pour revenir à des mélanges de tons qui lui permettent d'obtenir des effets plus précieux mais qui demeurent vigoureux. Portraitiste mondain très sollicité, il va créer un type de femme aux yeux fortement soulignés, aux poses, aux parures et aux bijoux provocants (Madame Jasmy Alvin, 1925, coll. part. ; parmi les innombrables portraits qu'il a donnés du Tout-Paris intellectuel, artistique ou politique, celui d'Anatole France reste l'un des plus remarquables.

Incontestablement doué comme coloriste, Van Dongen restera enfermé jusqu'à sa mort dans les limites idéologiques et formelles d'une peinture agréable et désinvolte pour laquelle il sacrifia les fascinantes outrances de son talen

Quelques Å“uvres

La femme aux bijoux, 1995 Nouveau Musée National, Monaco;
Portrait de Guus, 1906-1957 huile sur toile, 81 × 100, Londres ;
Portrait d'une chanteuse de cabaret, vers 1908 (huile sur toile, coll. particulière ;
La dame au chapeau noir, 1908 huile sur toile, Musée de l'Ermitage, Saint-Pétersbourg;
Portrait d'Adèle Besson, 1908 huile sur toile, Musée Albert-André, Bagnols-sur-Cèze ;
Femmes à la balustrade, 1911 huile sur toile, Musée de l'Annonciade, Saint-Tropez.
Portrait, vers 1908 huile sur toile, coll. Serge Ethier Montréal Canada.;
La Parisienne de Montmartre, huile sur toile H=64,5 L=53,2, vers 1907, Musée d'art moderne André-Malraux, Le Havre.
Portrait de Madame Grès, 1948

Bibliographie

Francesc Fontbona, «obre l'exposició Van Dongen a Barcelona (1915 (Butlletí de la Reial Acadèmia Catalana de Belles Arts de Sant Jordi 1990, Vol. IV-V).
Couturier, Elizabeth, « Van Dongen: paparazzi des Années Folles » (Historia, nº 738 - juin 2008, p. 80-83);
Van Dongen, Editions Paris Musées,‎ 2011, 256 p. (ISBN 978-2-7596-0158-5) : catalogue de l'exposition au musée d'art moderne de la ville de Paris en 2011.
Yolaine Guignat, Kees Van Dongen, Le Monde libertaire, n°1640, 16-22 juin 2011, texte intégral.
Aline Dardel, L'étude des dessins dans les journaux anarchistes de 1895 à 1914, mémoire de maîtrise, 1970, notice.

Audio-visuel

Kees van Dongen, fauve, anarchiste et mondain, Institut national de l'audiovisuel, voir en ligne.

Expositions

Van Dongen, le peintre. Musée d'art moderne de la ville de Paris, 1993. Commissaires : Suzanne Pagé et Françoise Marquet
Van Dongen. Fondation Pierre Gianadda, Martigny, 2002. Commissaire : Daniel Marchesseau
Van Dongen. Nouveau Musée national de Monaco / Musée des beaux-arts de Montréal / Musée Picasso (Barcelone), 2008/2009. Commissaires : Nathalie Bondil et Jean-Michel Bouhours
All Eyes on Kees van Dongen. Musée Boijmans Van Beuningen (Rotterdam), 2010/20113
Van Dongen, fauve, anarchiste et mondain, Musée d'art moderne de la ville de Paris du 23 mars au 17 juillet 2011, commissaires : Anita Hopmans, Sophie Krebs, Fabrice Hergott.

Liens
http://youtu.be/rLlu9LC85JA Kees
http://youtu.be/kSX0GpWG Von Dongen part 1
http://youtu.be/exYPasRQZDk Von Dongen 1
http://youtu.be/cgIxEM8KEKQ Von Dongen2
http://youtu.be/93BLvuxhyjA Von Dongen3
http://youtu.be/1q4mHgaTWOQ Von Dongen4
http://youtu.be/TOOztCjU6Z0 Von Dongen 5

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Posté le : 24/01/2014 19:50

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Eugène Sue
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Le 26 janvier 1804, naît à Paris Marie-Joseph Sue dit Eugène Sue,

écrivain français.


Il meurt en exil le 3 août 1857 à Annecy-le-Vieux dans le Duché de Savoie du royaume de Sardaigne
Il est principalement connu pour deux de ses romans-feuilletons à caractère social : Les Mystères de Paris (1842-1843) et Le Juif errant (1844-1845
).
Fils de grand médecin, sommé de poursuivre la carrière paternelle, s'y refusant, se réfugiant dans le dandysme pour finir député de la iie République, puis persécuté par Napoléon III, il est l'un des grands auteurs de romans populaires.
L'écrivain français le plus populaire du XIXe siècle, qui conféra au feuilleton ses lettres de noblesse en y intégrant le roman social. Issu d'une famille prestigieuse de chirurgiens, fils du médecin en chef de la garde des consuls, le petit Marie-Joseph Sue a pour marraine Joséphine Bonaparte et pour parrain Eugène de Beauharnais. Ces glorieux antécédents ne l'empêchent pas d'être un élève fort médiocre et turbulent ; aussi son père le retirera-t-il du collège avant la fin de ses études pour tenter de lui faire apprendre la médecine par la pratique. Nommé chirurgien surnuméraire de la maison militaire du roi, le jeune homme ne retiendra guère de son état que les joies de la vie d'étudiant. Après une malheureuse affaire de cave paternelle pillée en compagnie de ses amis de prédilection, Eugène se retrouve expédié en Espagne, lors de l'intervention armée en 1823, comme attaché au personnel médical. Nommé à Toulon en 1825, il regagne rapidement Paris, où, étalant un luxe tapageur, il compte parmi les dandys les plus remarqués de l'époque. Cinq années en tout, coupées par deux grands voyages destinés à dompter sa jeunesse indocile, dans les mers du Sud, aux Antilles et en Grèce, où il assiste au combat de Navarin.

Sa vie

Son père, Jean-Joseph Sue, fils, était chirurgien de la Garde impériale de Napoléon 1er, chevalier héréditaire par lettres patentes du 17 février 1815, issu d'une lignée de chirurgiens parisiens originaire de Provence. Sa marraine n’était autre que Joséphine et son parrain Eugène de Beauharnais. Il étudia au lycée Condorcet. Jeunesse dorée pour le futur écrivain qui va pourtant se révéler un élève médiocre et turbulent, puis un jeune homme dont les frasques défraient la chronique. Son père l’envoie en voyage pour le remettre sur le droit chemin : expédition d'Espagne 1823, puis de Grèce, puis aux Antilles.
Dandy, voyageur, il hérite à 26 ans de la fortune paternelle, devient l’amant des plus belles femmes de Paris, il est surnommé le "Beau Sue", et il adhère au très snob Jockey Club dès sa création en 1834. Il dilapide la fortune de son père en sept ans, et commence à écrire lorsqu’il est ruiné.

En 1830, la mort de son père le met à la tête d'une solide fortune : appartement d'un luxe raffiné et maîtresse officielle, Olympe Pelissier en attendant d'être amoureux de Marie d'Agoult ; il sera aussi l'un des tout premiers membres du Jockey-Club lors de sa fondation en 1833.
Pour meubler ses loisirs, il écrit des romans d'aventures inspirés de ses voyages, sacrifiant à la vogue du frénétisme avec des héros dont les actions diaboliques et la férocité sans bornes défient la société et la morale : Kernok le Pirate et El Gitano, parus dans La Mode en 1830 et réunis l'année suivante sous le titre de Plik et Plok ; Atar-Gull 1831, affichant un cynisme encore plus grinçant avec une froide analyse de la traite des nègres et un dénouement dont l'amoralisme est un pied-de-nez à nos institutions, roman qui annonce par surcroît la future esthétique des Mystères de Paris avec la dispersion de l'unité de lieu et la fragmentation du récit en épisodes.
Exception faite de Latréaumont, roman historique sur la Fronde, Eugène Sue se cantonnera jusqu'en 1838, et avec un vif succès, dans la littérature maritime : La Salamandre 1832, La Coucaratcha 1832, recueil de récits et de contes, La Vigie de Koat-Ven 1833, sans compter d'innombrables récits publiés dans des keepsakes. Il se lance enfin en 1834 dans une vaste Histoire de la marine française depuis le XVe siècle jusqu'à nos jours, précédée d'un Précis historique sur la marine française depuis le IXe siècle jusqu'au XVe, roman historique en dix volumes.

La seconde période ou manière de Sue est le roman de mœurs élégant publié en feuilleton. L'écrivain décide d'exploiter à son tour le filon pour se tirer de terribles embarras financiers. Arthur, et surtout le beau roman de Mathilde, Mémoires d'une jeune femme, remportent un fracassant succès.

Eugène Sue est l’auteur, selon ce qu’en rapporte la bibliographie établie par Francis Lacassin, de sept romans exotiques et maritimes, onze romans de mœurs, dix romans historiques, quinze autres romans sociaux dont une série intitulée Les Sept Péchés capitaux, deux recueils de nouvelles, huit ouvrages politiques, dix-neuf œuvres théâtrales comédie, vaudeville, drame et six ouvrages divers.
Sue a la plume facile, il se convertit au socialisme et écrit Les Mystères de Paris, inspiré par un ouvrage illustré, paru en Angleterre, sur le thème des mystères de Londres.
Eugène Sue ignore la trame de son roman, comme le révèle Ernest Legouvé dans Soixante ans de souvenirs. Ce roman suscite un intérêt énorme dans toutes les couches de la société. Théophile Gautier écrit : Des malades ont attendu, pour mourir, la fin des Mystères de Paris.
Le succès est immense et dépasse les frontières et il influence sa vie publique — Sue est élu député de la Seine — ainsi que son orientation littéraire. Il inspire à Léo Malet, au siècle suivant, la série Les Nouveaux Mystères de Paris.
L'année 1841 inaugure, avec ce feuilleton social, l'ère du très garnd Eugène Sue. Les premiers chapitres des futurs Mystères de Paris, écrits un peu au hasard, sous l'effet d'une sympathie naissante pour le socialisme, furent publiés à partir de juin 1842 au Journal des débats et connurent un succès sans précédent dans l'histoire du feuilleton.
L'écrivain y dépeint les bas-fonds parisiens avec un réalisme d'une telle force qu'il se transforme, de par l'horrible et le terrifiant du sujet, en une vision d'une extraordinaire poésie fantastique. Sue se livre à une révision des jugements sur le mal et le crime, y voyant le fait d'un processus inéluctable dû plus à l'accident et au malheur qu'à un vice inné ; et il dénonce avec une véhémence croissante le mécanisme aveugle de lois sociales inhumaines et l'inconscience coupable des classes bourgeoises.C'est une vaste fresque historique qui retrace l'histoire d'une famille de prolétaires à travers les âges. S'appuyant sur les théories de l'historien Augustin Thierry, il dépeint, au fil des épisodes, l'union de la bourgeoisie et du prolétariat contre l'aristocratie dominante.
Et, en novembre 1849, Maurice Lachâtre, son ami et éditeur, met en vente les premières livraisons des Mystères du peuple, utilisant pour ce faire un système de fidélisation par primes et une distribution par la poste, qui permet de déjouer la censure. Malgré ces précautions, la publication en sera interrompue à plusieurs reprises, mise à l'Index par Rome, condamnée par les évêques de France et inquiétée par la police.

Eugène Sue publie ensuite Le Juif errant, également en feuilleton dans Le Constitutionnel. On commence à mieux reconnaître l’intérêt des Mystères du peuple, fresque historique et politique dont le ton est donné par son exergue : Il n’est pas une réforme religieuse, politique ou sociale, que nos pères n’aient été forcés de conquérir de siècle en siècle, au prix de leur sang, par l’insurrection. Il est censuré par le Second Empire.
Le projet remonte aux mois qui ont suivi l’échec de la révolution de 1848. Et, en novembre 1849, Maurice Lachâtre, son ami et éditeur, met en vente les premières livraisons des Mystères du peuple, utilisant pour ce faire un système de fidélisation par primes et une distribution par la poste, qui permet de déjouer la censure. Malgré ces précautions, la publication en sera interrompue à plusieurs reprises, mise à l'Index par Rome, condamnée par les évêques de France et inquiétée par la police.

Avec Le Juif errant Le Constitutionnel, 25 juin 1844-12 juillet 1845, l'écrivain approfondit sa formule, comme en témoigne une plus grande sûreté de composition. Il y manifeste de plus un anticléricalisme d'une virulence nouvelle — nullement incompatible d'ailleurs avec le caractère chrétien de son socialisme —, assimilant les Jésuites au fléau de la peste qui ravagea Paris en 1832, et qui joue dans le roman un rôle de premier plan.

Eugène Sue publie ensuite, les Mémoires d'un valet de chambre ou Martin, l'enfant trouvé et commence Les Sept Péchés capitaux lorsque éclate la révolution de 1848. De sa terre des Bordes, en Sologne, il s'engage en écrivant dans les journaux locaux visant à endoctriner, sans grand succès semble-t-il, les populations paysannes Le Républicain des campagnes, Le Berger de Kravan.
Mais Sue devint le chantre des classes pauvres avec les Sept Péchés capitaux 1848 ou les Misères des enfants trouvés 1851 et il est triomphalement élu député sur son fief de Paris en 1849, lors d'élections de remplacement, comme républicain socialiste.
Emprisonné, lors du coup d'État du 2 décembre 1851, puis relaxé, il devance les proscriptions et se réfugie en Savoie, à Annecy, d'où il n'obtiendra jamais la permission de rentrer en France, même au moment de l'amnistie de 1853. Durant les dernières années assez tristes et amères de sa vie, il trouva un adoucissement dans l'amitié de Marie de Solms, cousine de Napoléon III, exilée comme lui, et un dérivatif dans une activité littéraire intense : Fernand Duplessis ou les Mémoires d'un mari, La Marquise Cornélia d'Alfi ou le Lac d'Annecy et ses environs, La Famille Jouffroy, Le Diable médecin en 5 parties, étude sur la condition féminine, Le Fils de famille, plaidoyer en faveur de l'enfant naturel, et surtout la vaste fresque des Mystères du peuple ou Histoire d'une famille de prolétaires à travers les âges, qui furent, dernier revers pour l'écrivain, interdits au moment de leur parution.

Eugène Sue mourut victime d'une hémiplégie.

Lorsque Louis-Napoléon Bonaparte effectua son coup d’État Eugène Sue, s’enfuit en 1851 et s’exile.
Il fut accueilli dans les États de Savoie même si le clergé local s’opposa à sa venue. De fait, le roi Victor-Emmanuel II et son chef du gouvernement, Massimo d'Azeglio, sont favorables aux idées libérales. Il finit par s’installer à Annecy-le-Vieux où il vécut de 1851 jusqu’à sa mort en 1857. C'est un autre proscrit républicain, le colonel Charras, qui assista à ses derniers instants et accomplit sa volonté d'être inhumé civilement en libre-penseur.
Eugène Sue au moment de son exil en Savoie, du royaume de Piémont-Sardaigne, s'opposa au second Empire en publiant des brochures : Jeanne et Louise ou les Familles de transportés, 1852 ; la France sous l'Empire, 1857 et poursuivit la publication de romans-feuilletons : la Famille Jouffroy 1853-1854, les Fils de famille 1856, le Diable médecin 1854-1857. Prônant les vertus laïques républicaines, il livra aussi la guerre au catholicisme dans ses Lettres sur la question religieuse 1856.
Comme l'affirme J.-L. Bory, Sue doit exister aux côtés de Balzac . Il est un exemple frappant de la métamorphose des divers courants du romantisme en un genre naissant, le reflet d'une transmutation. Du roman noir qui, dès 1797, fait frémir les lecteurs d'Ann Radcliffe, il utilise l'arsenal des châteaux ténébreux aux obscurs souterrains, les silhouettes opposées du traître et de la victime.
Le harcèlement judiciaire contre les publication d'Eugène Sue persistent et jusqu'en 1857, à ce moment, 60 000 exemplaires furent saisis.

Le choc fut tel qu’il aggrava l’état de santé du romancier. Malade et exilé, il succomba.

Ses obsèques- non catholiques- donnèrent lieu à un immense rassemblement, bien qu'elles aient eu lieu à six heures du matin, pour éviter tout rassemblement.

Il fut enterré à Annecy, au cimetière de Loverchy, dans le carré des "dissidents" non catholiques.


Malgré sa disparition, le tribunal, suivant le réquisitoire du procureur Ernest Pinard, condamna l’imprimeur et l’éditeur, et ordonna la saisie et la destruction de l’ouvrage, et donc l'ouvrage est détruit.

Distinctions

Il reçoit le 10 mars 1839 la Légion d'honneur — pour son Histoire de la Marine —, en même temps que ses confrères Alfred de Musset et Frédéric Soulié.
Il écrit à ce sujet, dans Une page de l'histoire de mes livres : J'ai reçu — unique faveur — la croix de la Légion d'honneur il y a quinze ans, grâce à la bienveillante et courtoise initiative de M. de Salvandy, alors ministre de l'instruction publique.

Å’uvres

Kernok le pirate (1830)
Atar-Gull (1831)
Histoire de la Marine (1835)
Latréaumont, roman historique (1837)
Arthur, roman contemporain (1839)
Mathilde, roman contemporain (1841), (l'édition de 1845 est illustrée par Célestin Nanteuil)
Paula Monti ou l'Hôtel Lambert, histoire contemporaine (1842)
Thérèse Dunoyer, roman (1842)
Les Mystères de Paris (1842-1843)
Le Juif errant (1844-1845)
Les Sept Péchés capitaux (1847-1852)
Les Mystères du peuple (1849)
La Marquise Cornélia Alfi (1852)
Une page de l'histoire de mes livres (1857)
La Salamandre

Filmographie

Liens

Eugène Sue, film réalisé par Jacques Nahum, et notamment interprété par Bernard Verley et Pierre Arditi.
http://youtu.be/4OPDfIvwwVk Le procès contre Eugène Sue
http://youtu.be/OcHc4zo4neA Les mystères de Paris de Hunebelle
http://youtu.be/JjZ0uvuPI3g Les mystères de Paris de Hunebelle
http://youtu.be/AByXg7w7Cl0 Les mystères de Paris Vladimir Cosma


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Posté le : 24/01/2014 19:49

Edité par Loriane sur 25-01-2014 18:32:54
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Théodore Géricault
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Le 26 janvier 1824 à Paris, à 32 ans, meurt Théodore Géricault,

né le 26 septembre 1791 à Rouen, peintre et sculpteur, dessinateur, lithographe français, formé à l'École des beaux-arts de Paris, par le Vernet, Pierre-Narcisse Guérin, il est influencé par Antoine-Jean Gros et il Influença Eugène Delacroix et Alfred de Dreux
Incarnation de l’artiste romantique, sa vie courte et tourmentée a donné naissance à de nombreux mythes.
Son œuvre la plus célèbre est Le Radeau de La Méduse en 1818.

Considéré comme le premier des romantiques, il fut aussi l'un des précurseurs du réalisme. Diverse et expérimentale, son œuvre témoigne du monde qui disparut avec l'Ancien Régime et de celui qui lui succéda, de l'Empire à la Restauration.
Géricault, autant qu'Ingres, est, en France, aux origines de l'art moderne. Mort jeune à la fin d'une vie passionnée, ce peintre est de ceux qui incarnent le plus purement l' art romantique dans ce pays. Il est vrai qu'il avait un sentiment particulièrement profond de l'art antique, mais cela n'est pas contradictoire comme on l'a prétendu parfois, bien au contraire. Autant prétendre que Byron n'est pas romantique parce qu'il a adopté la prosodie classique d'Alexander Pope. Le romantisme de Géricault consiste moins dans l'exaspération du sentiment, qui est du reste très réelle, que dans la façon dont l'artiste sape les normes et les conventions de la peinture, à la recherche d'un mode d'expression plus personnel et plus immédiat. Il en est résulté une œuvre difficile, disparate dans son effort de synthèse, mais extrêmement attachante.

Sa vie

Géricault est né à Rouen le 26 septembre 1791 d'une famille bourgeoise aisée et même riche originaire de la Manche, à Saint-Cyr-du-Bailleul où un lieu-dit du même nom, l’hôtel Géricault existe toujours. Il y reviendra régulièrement pendant de nombreuses années, notamment chez ses cousins à Saint-Georges-de-Rouelley. Il passa son enfance dans l'atmosphère troublée de la Révolution. Vers 1796, la famille Géricault s’installe à Paris où Théodore fait ses études au Lycée Impérial, comme Eugène Delacroix après lui et Victor Hugo et Claude Monet.Il passa son enfance à Rouen, dans l'atmosphère troublée de la Révolution, et perdit sa mère à l'âge de dix ans. Son père, qui avait fait fortune dans le commerce du tabac, ne contraria point son goût pour la peinture et put lui éviter la conscription. Le père du peintre, Georges, magistrat et riche propriétaire terrien, tient une manufacture de tabac. Sa mère, Louise Caruel, descend d’une vieille et riche famille normande. Le peintre ne connaît pas de problèmes d’argent et n’a pas besoin de vendre ses œuvres pour vivre, excepté à la fin de sa vie, à la suite de mauvais placements. C’est là qu’il découvre le milieu équestre, future source d’inspiration et qu’il y peint sa première œuvre connue : son autoportrait 1808. De nombreux tableaux du peintre sont restés dans cette famille. Mais une majorité d’entre eux ont été détruits lors des bombardements de 1944. Géricault y a fait également le portrait de son oncle bas-normand, le conventionnel Siméon Bonnesœur-Bourginière, Minneapolis Institute of Arts, et de son cousin Félix Bonnesoeur-Bourginière.
L'adolescent, que le lycée n'intéresse guère, est habité par deux passions, l'art et le cheval. L'héritage de sa mère, morte en 1808, lui assure son indépendance matérielle, et il entre cette année-là dans l'atelier de Carle Vernet 1758-1836, en vogue pour ses sujets de chevaux. Géricault se lie d'amitié avec le fils de son maître, Horace. En 1810, il quitte Vernet pour l'atelier de Pierre-Narcisse Guérin, où il recueille les enseignements de l'école néo-classique et se prépare à une carrière de peintre d'histoire. C'est peut-être à cette époque que Géricault commence une liaison avec la jeune femme de son oncle
Géricault eut très vite la passion du cheval, thème majeur de son œuvre ; il monte dans la propriété familiale de Mortain Manche et chez son oncle Caruel, près de Versailles, où se trouvent les écuries impériales. De 1808 à 1812 env., après ses études au lycée Impérial Louis-le-Grand, s'étend une période de formation d'abord dans l'atelier de Carle Vernet, réputé pour ses études de chevaux et où il se lie avec son fils Horace, puis chez Guérin, qui l'initie aux principes, à la technique de David et reconnaît son originalité. Très éclectique, le programme de travail de Géricault à cette époque permet en grande partie de comprendre son évolution : études d'après l'antique, la nature et les maîtres. Il fréquente surtout avec assiduité le Louvre, où la collection Borghèse est entrée en 1808.
Vers 1796, la famille Géricault s’installe à Paris où Théodore fait ses études au Lycée Impérial, comme Eugène Delacroix après lui et Victor Hugo et Claude Monet.

Apprentissage

Théodore étudie dans l’atelier du peintre Carle Vernet, spécialiste de scènes de chasse. Il y fait la connaissance de son fils, Horace Vernet. Il étudie ensuite avec Pierre-Narcisse Guérin avant de s’inscrire, le 5 février 1811, à l’École des Beaux-Arts de Paris. En 1814, Géricault s’éprend d’Alexandrine Caruel, la jeune épouse de Jean-Baptiste Caruel de Saint-Martin, son oncle maternel. De cette liaison, qui dure plusieurs années et qui s’avère désastreuse pour l’artiste, naquit un fils, Hippolyte Georges. Il fut également l'ami intime de Delacroix, de son élève Louis-Alexis Jamar qui a posé nu pour Le Radeau de la Méduse, seul modèle vivant au milieu des cadavres prêtés par l'hôpital Cochin, et de Dedreux-Dorcy, le modèle de la toile Artiste dans son atelier.
Ayant échoué au concours du grand prix de Rome, Géricault décide, en 1816, de partir pour l’Italie à ses propres frais. Il est durablement impressionné par les peintres de la Renaissance italienne, en particulier Michel-Ange, ainsi que par Pierre Paul Rubens, par le mouvement qu’il donne à ses œuvres. Parmi ses contemporains, il porte une admiration particulière pour Antoine-Jean Gros.

Premiers envois au Salon

Sa première œuvre exposée au Salon, est l'Officier de chasseurs à cheval de la garde impériale chargeant 1812 . Deux ans plus tard, Géricault expose sa deuxième œuvre à côté de la première : Cuirassier blessé quittant le feu 1814, musée du Louvre. Formant un contraste avec la première, celle-ci représente un officier sur une pente avec son cheval, s’éloignant de la bataille. Son regard, tourné vers la tuerie qu’il vient de quitter, traduit le désarroi, la défaite. Dramatiques et monumentaux, ces deux portraits équestres, suscitent un certain intérêt lors du Salon de 1814, dans un Paris occupé par les Alliés

Après ces trois années de travail intense et solitaire, les études de chevaux à Versailles et les thèmes militaires, reflets directs des événements, vont principalement occuper l'artiste jusqu'en 1816. L'Officier de chasseurs à cheval chargeant, au Louvre, esquisses au musée de Rouen et au Louvre, exposé au Salon de 1812, est le premier tableau qui signale Géricault à l'attention de ses contemporains. D'un format monumental pour une seule figure, parti exceptionnel en son temps, il doit à Rubens certains effets techniques, à Gros la position même du cheval, mais révèle un sens affirmé du relief plastique et un pinceau inventif dans le maniement de la pâte. Deux ans plus tard, le Cuirassier blessé quittant le champ de bataille, voir au Louvre ; esquisse au Louvre ; plus grande version à New York, Brooklyn Museum n'est pas seulement l'antithèse thématique du tableau de 1812, au moment de la chute de l'Empire ; il montre une exécution fort différente, moins savoureuse, avec de grandes surfaces plates qui rappellent encore Gros, par exemple dans la Bataille d'Eylau.
Entre les deux compositions prennent place de petites études de soldats d'une facture empâtée et vigoureuse, ou des effigies dont le relief et la simplification annoncent déjà Courbet : Portrait d'un officier de carabiniers, musée de Rouen. La Retraite de Russie, gravure frappe l'imagination de l'artiste, et le thème de l'épreuve, de la décomposition et de la mort s'impose dès lors dans son œuvre, Charrette avec des blessés, Cambridge, Fitzwilliam Museum, mais certains tableaux avouent des préoccupations classiques nouvelles, prélude au voyage en Italie, comme les 3 grands paysages exécutés pour la maison d'un ami à Villers-Cotterêts (Metropolitan Museum, Munich, Neue Pin. et Paris, Petit Palais et le Déluge inspiré de Poussin, voir au Louvre.

Séjour italien de 1816-1817

À Florence, puis à Rome, Géricault fut surtout retenu par Michel-Ange — intérêt qui annonce l'admiration que la génération suivante allait éprouver pour le maître florentin —, mais aussi par Raphaël pour la clarté et l'équilibre de sa composition. La production italienne de Géricault comprend elle-même des dessins d'un classicisme très châtié, assimilation intelligente des schémas du XVIIe s., quelques scènes érotiques d'une puissante franchise et les différentes versions de la Course des chevaux barbes, vue à Rome au printemps de 1817, étapes pour une grande composition qui ne vit pas le jour ; la version de Baltimore, W. A. G., peut-être la première, est la plus novatrice avec son rendu synthétique et ses effets de foule contemporaine qui évoquent Goya et annoncent Daumier. Celle du musée de Rouen, Cheval arrêté par des esclaves, abandonne la vérité de l'événement au profit d'un pur rythme plastique ; le tableau du Louvre, peut-être la dernière pensée de l'artiste, associe un solide volume architectural, sur lequel se détachent en relief fort les hommes et les bêtes, à une allusion discrète aux spectateurs, étude très proche, mais inversée, au musée de Lille. Ces ouvrages sont exécutés au moyen d'une palette de plus en plus discrète, le souci de la forme et de la composition étant primordial.

Paris de 1817-1820

Géricault revint en France à l'automne de 1817, au bout d'un an de séjour seulement, qu'il estime lui-même suffisant, fait significatif de la relative désaffection que va connaître jusqu'à la fin du xixe s. le traditionnel voyage en Italie. Il regagne rue des Martyrs l'atelier qu'il occupe depuis 1813, et son activité est fort diverse avant la claustration qu'exigera la réalisation du Radeau de la Méduse.
Dénonçant le romantisme littéraire, " cette sensibilité qu'excitent seulement les vents, les orages et les clairs de lune ", il va chercher de plus en plus son inspiration dans le fait contemporain. Le Domptage de taureaux, Cambridge, Mass., Fogg Art Museum, inspiré par le sacrifice de Mithra, dessin au Louvre et peint sans doute peu de temps après le retour à Paris, est encore imprégné de l'atmosphère romaine. Géricault dessine et peint à l'aquarelle des chats et des chiens ainsi que les animaux observés au Jardin des Plantes, la ménagerie avait été créée en 1794, accompagné parfois par ses cadets Delacroix et Barye ; il fait des portraits d'enfants de ses amis. Surtout, il pratique, un des premiers en France avec Gros, la lithographie, dont le dessin, d'abord timide, rappelle la régularité des tailles d'un cuivre. Outre les sept pierres consacrées à l'armée napoléonienne, initiative hardie en pleine Restauration, les plus intéressantes sont les Chevaux se battant dans une écurie, œuvre riche en gris bien modulés, et le Combat de boxe, révélateur du vif intérêt de Géricault pour le problème noir, l'esclavage ne sera définitivement aboli en France qu'en 1848.
Sans doute inspiré par des gravures anglaises, les " sporting prints ", qu'il a pu voir chez C. Vernet — et l'on boxait dans l'atelier d'Horace, voisin du sien —, Géricault oppose, déjà, un pugiliste noir à un pugiliste blanc. C'est probablement en France le premier document sur ce sport, pratiqué alors à poings nus et qui devait tant retenir l'attention des artistes au début du XXe s. L'assassinat de Fualdès à Rodez et le procès qui s'ensuivit en 1817 ramenèrent Géricault au problème de la grande composition sur un fait divers. Les dessins qu'il a laissés, États-Unis, coll. part. ; un au musée de Lille, où les acteurs du drame sont nus, restitués dans un style tout classique, généralisateur, ne furent pas poussés plus loin par l'artiste dès que l'imagerie populaire exploita cette affaire, jamais élucidée.
Le scandale du naufrage de la Méduse lui offrit au même moment une autre occasion qu'il ne laissa point passer.
Le Radeau de la Méduse, 1819, esquisses à Rouen et au Louvre est dans la carrière de Géricault la dernière œuvre achevée où sa culture classique l'ait finalement emporté, comme dans la Course des chevaux barbes, sur la représentation " moderne " et réaliste de la scène. Géricault termina le Radeau de la Méduse dans un atelier du faubourg du Roule, près de l'hôpital Beaujon, dont la fréquentation lui permit d'exécuter nombre d'études de cadavres et de membres de suppliciés d'un saisissant relief, coll. part. ; Stockholm, Nm. ; musée de Bayonne, destinées à davantage mettre en évidence l'effroyable réalité des conditions de la survie sur le radeau. En dépit de ce souci de réalisme, cette grande toile frappe par sa santé toute classique et la variété des réminiscences qu'on y décèle : la sculpture antique, Michel-Ange, Caravage, les Bolonais.
L'œuvre fut accueillie avec réserve, par l'ambiguïté même de son dessein et de ses effets, et l'on y vit trop facilement une critique de l'opposition libérale contre l'incurie du gouvernement menant la France à la ruine. Après le demi-échec de la présentation du tableau, le gouvernement commanda au peintre un Sacré Cœur de Jésus, mais celui-ci abandonna la commande à Delacroix. Très affecté par l'accueil fait au Radeau, Géricault se retire quelque temps près de Fontainebleau, où il fréquente un milieu différent le sociologue Brunet, le psychiatre Georget, médecin à la Salpêtrière, qui va orienter ses préoccupations à la fin de sa carrière.

Séjour en Angleterre, printemps de 1820 –décembre 1821

Éreinté par la critique, Géricault quitte Paris pour l’Angleterre. D’avril 1820 à novembre 1821, il voyage en Angleterre et découvre à la fois les grands paysagistes anglais, dont Constable et Turner, et les courses de chevaux, ce fut derechef toute une nouvelle série d’œuvres inspirée par la plus grande conquête de l’homme dont, entre autres, le Derby d’Epsom, musée du Louvre puisque le thème du cheval, est un sujet central de son œuvre du début et surtout de la fin de sa vie.
Le voyage en Angleterre, en compagnie de Brunet et du lithographe Charlet, eut pour but l'exposition, couronnée de succès, du Radeau de la Méduse à l'Egyptian Hall de Londres, puis à Dublin. Géricault prend en Angleterre une conscience aiguë de l'évolution du monde contemporain, en même temps que l'objectivité nouvelle devant la nature de peintres anglais comme Constable le frappe. Les dix-huit mois environ de son séjour sont marqués par le retour à la lithographie — sur des scènes de la vie quotidienne prises sur le vif et publiées à Londres même —, au thème du sport, dessins de boxeurs, de trapézistes, et c'est une gravure de Rosenberg en 1816 d'après un tableau de Pollard qui est à l'origine du Derby d'Epsom, en 1821, Louvre, études au Louvre et au musée de Bayonne, œuvre qui annonce Degas. Mais les études de chevaux de labour ou tirant la charrette de charbon, musée de Mannheim, et Philadelphie, Museum of Art constituent une suite plus cohérente, remarquable par la densité de l'atmosphère, le relief des formes, plus picturales que naguère, et la mise en évidence du dernier avatar du cheval, devenu, au terme d'une rapide évolution, strictement utilitaire.

Paris 1821-1824

La visite de Géricault à David, exilé à Bruxelles, avant son retour à Paris, n'est point certaine ; elle confirmerait l'estime en laquelle il tenait le vieux maître pour sa technique et la plasticité de son style. Les dernières œuvres parisiennes se signalent par un resserrement de l'effet de lumière, trop dispersée en Angleterre, pensait Géricault, économie dont témoigne le Four à plâtre, Louvre. Il tente de remédier aussi à ce défaut dans les lithographies éditées à des fins surtout lucratives, le peintre, menant grand train, ayant à peu près entièrement dispersé sa fortune.
À côté des études dessinées sur des thèmes historiques contemporains, projets pour de vastes toiles non exécutées, Ouverture des portes de l'Inquisition, Paris, coll. part. ; la Traite des Noirs, musée de Bayonne, de quelques portraits individuels, Louise Vernet enfant, Louvre et de scènes de tempête, Bruxelles, M. R. B. A., il laisse comme ultime témoignage les 5 portraits d'aliénés, Gand, Winterthur, Springfield, Lyon, Louvre, exécutés à l'instigation de Georget probablement pour faciliter les démonstrations du docteur, tant ses descriptions cliniques s'appliquent aux modèles de Géricault.
Cinq autres tableaux auraient existé, d'après Clément. Le Vendéen du Louvre, parfois assimilé à tort à la série des Fous, témoigne, avec ses empâtements vigoureux, d'une technique très différente. Il est d'une exécution antérieure remontant, sans doute, au début de la Seconde Restauration, quand les survivants des armées vendéennes sont venus à Paris afin de présenter à Louis XVIII leur hommage et, surtout, leurs revendications. Le réalisme scientifique dont fait preuve Géricault est tout à fait exceptionnel, et la génération suivante ne parviendra point à cette rencontre si délicate entre l'objectivité supérieure et la profondeur de l'investigation. Techniquement, ces tableaux diffèrent des précédents et font la liaison entre le métier de David et celui de Manet et de Cézanne, avec leurs fonds largement brossés et les touches claires, peu empâtées mais nettes, colorées mais en demi-teintes qui modèlent la forme, Monomane de l'envie, musée de Lyon. Mal soignée, une chute de cheval survenue à la barrière de Montmartre devait mettre fin aux jours de l'artiste. Mais les complications sont dues sans doute à une maladie vénérienne, fort redoutée à l'époque, et Géricault n'était point toujours difficile sur la qualité de ses conquêtes : " Nous deux, X., nous aimons les grosses fesses." Les années 1823-24 furent une longue agonie.
La vente de l'atelier, peu après sa mort, dispersa bien des œuvres, difficiles à retrouver et à situer dans une carrière qui couvre à peine une douzaine d'années et dont 3 tableaux seulement avaient été exposés. Celle-ci embrasse pourtant la complexité de la fin de l'Ancien Régime et de l'Empire et ouvre sur la peinture comme sur la civilisation du xixe s. les perspectives les plus variées. Le Louvre et le musée de Rouen représentent en France l'artiste de la manière la plus homogène. Dessins et recueils d'esquisses sont conservés nombreux au Louvre, à Bayonne, à Chicago Art Inst., à Zurich, Kunsthaus. Une rétrospective a été consacrée à l'artiste en 1991-1992, Paris, Grand Palais ; New York, Metropolitan Museum.

Le cheval

Une notice, même brève, sur Géricault ne peut pas négliger la place que le cheval a occupée dans la vie et dans l'œuvre de l'artiste, précisément parce que cet animal permet d'associer intimement ce qui relève de la vie et ce qui appartient à l'œuvre du peintre. La passion de Géricault pour cet animal le conduit tout jeune à l'atelier de Vernet, mais il apporte d'emblée à ses études une acuité d'observation bien supérieure et une bien plus grande intensité de sentiment. Loin de se désintéresser du sujet au cours des années, il lui consacre à la fin de sa vie, après Le Radeau de la Méduse l'essentiel de son œuvre tant en peinture qu'en lithographie. Le cheval n'est pas pour lui un sujet mondain et décoratif, comme chez Vernet, mais bien le centre d'une mythologie personnelle ; il se fait le porteur de ses méditations sur la passion, le travail, la souffrance, ou la mort.
On comprend que Géricault qui, comme tous les romantiques, avait une immense admiration pour Byron, ait peint une petite toile sur le thème de Mazeppa lié à son coursier, image de la destinée où l'homme et son cheval ne font qu'un.
C'est à la veille du Salon de 1812, auquel Théodore Géricault, alors âgé de 21 ans, désirait participer, qu'il découvrit sa vocation de peintre de chevaux.
Un jour de fête à Saint-Cloud, il avisa un robuste cheval gris, qui suait et écumait en tirant une carriole. Transfiguré par l'inspiration du peintre, et transposé dans la légende napoléonienne, ce cheval serait celui d'un officier de la Garde impériale ! Le tableau qui en résulta stupéfia Louis David, qui s'interrogea : D'où cela sort-il ? Je ne reconnais point cette touche.
Géricault ne fit pas que peindre les fringantes montures des soldats à la guerre. Il exprima aussi la souffrance des chevaux de somme. Lorsqu'il assista à Rome à une course de chevaux barbes, il eut l'idée de ce tableau exécuté lors de son retour à Paris, la Course des chevaux libres, où son génie, plus que jamais, devait réaliser l'alliance du vrai et de l'épique.

Le Radeau de La Méduse

En 1819, un nouveau Salon s’ouvre au Louvre. Géricault veut réaliser une œuvre immense, spectaculaire. Cherchant son inspiration dans les journaux, il y découvre l' affaire de la Méduse, catastrophe maritime peu glorieuse que la monarchie restaurée avait tenté d’étouffer.
Le fait divers que le peintre évoque par sa toile est celui du naufrage d’une frégate, la Méduse, le 2 juillet 1816, au large des côtes du Sénégal. Le moment culminant choisi par Géricault dans cette dérive qui dura treize jours, est celui où une partie des naufragés survivants sur un radeau, voient au loin le navire qui vient les sauver, le brick Argus. Géricault peint cet instant dramatique, où les hommes encore valides se lèvent pour faire signe au navire qui point, à peine visible, à l’horizon.
Le peintre a trouvé son inspiration. Soucieux d’ancrer son œuvre dans la réalité, il prend connaissance du récit de deux survivants : Alexandre Corréard, l’ingénieur géographe de la Méduse, et Henri Savigny, le chirurgien du bord. Il fait construire une maquette grandeur nature du radeau dans son atelier et demande à sept rescapés de la dérive du radeau de venir poser pour lui.
Il va jusqu’à exposer dans son atelier des restes humains. Grâce à l’entremise d’un ami médecin à l’hôpital Beaujon, proche de son atelier, Géricault peut obtenir des bras et pieds amputés, afin de les étudier. De même, il dessine plusieurs fois une tête décapitée, obtenue à Bicêtre, où se trouvait une institution qui était tout à la fois hospice, prison et asile d’aliénés.
Selon Charles Clément, son biographe, une puanteur étouffante régnait parfois dans son atelier de la rue du Faubourg-du-Roule. Géricault travaille avec acharnement, pendant une année entière, à une œuvre de cinq mètres sur sept qui est, selon l’expression de Michel Schneider, une leçon d’architecture autant qu’une leçon d’anatomie.
Le Radeau de La Méduse est présenté au musée du Louvre en 1819. Lors de l’accrochage, le tableau est placé beaucoup trop haut, à côté d’autres œuvres immenses.

L'Å“uvre publique

Géricault a très peu exposé de son vivant : seulement quatre tableaux aux salons qui se sont tenus de 1812 à 1819. Il est mort jeune, mais Delacroix, à trente ans, avait exposé beaucoup plus d'œuvres (douze au seul salon de 1827-1828). Après le succès de 1812, le Cuirassier blessé de 1814 est un échec. Géricault le présente en compagnie du tableau de 1812, réexposé sous le titre Un hussard chargeant, ce qui en altère rétrospectivement la signification et justifie ainsi l'interprétation de Michelet : « Ce génie, extraordinairement ferme et sévère, du premier coup peignit l'Empire et le jugea ; du moins l'Empire en 1812 : La Guerre, et nulle idée. C'est l'officier des guides, le terrible cavalier que tout le monde a vu, le brillant capitaine, séché, tanné, bronzé. » La juxtaposition des deux œuvres devait d'ailleurs faire ressortir le contraste entre le pinceau brillant du Hussard et l'exécution plus sommaire, âpre, et presque brutale du Cuirassier.

Par les dimensions, par la force du style, le soin de l'exécution, l'intensité de l'expression, Le Radeau de la Méduse s'inscrit dans la lignée des grandes compositions historiques de l'école davidienne. Violemment attaqué par plusieurs critiques mais très remarqué au salon, le tableau obtint tout de suite un succès considérable et entra au Louvre dès 1824 acheté indirectement à la vente après décès. L'ambition de l'artiste y est immense ; sans renoncer à la réforme davidienne, il renoue avec la grande tradition de Rubens et de Michel-Ange. Il ne faut pas sous-estimer son audace, qui fut d'exécuter un grand tableau d'histoire sans héros.
Audace encore plus grande si l'on songe que l'épisode choisi ne pouvait que déplaire au pouvoir. Le désastre de la Méduse, sensationnel en soi, avait causé un scandale considérable, les libéraux ayant accusé le gouvernement de n'avoir pas hésité à nommer, à cause de son loyalisme aux Bourbons, un commandant de vaisseau incompétent. L'intention de Géricault ne laisse pas de doute : avant de trouver son sujet définitif, il avait envisagé de traiter le meurtre de Fualdès, sordide fait-divers monté en scandale politique.

Dans son excellente monographie sur le tableau, Lorenz Eitner a tenté d'en minimiser la signification politique. Il est vrai qu'au cours de l'élaboration le costume moderne s'est en partie effacé en faveur du nu héroïque et que la scène a pris une valeur universelle, comme expression de la souffrance humaine. Pour soutenir l'idée que Géricault a renoncé au geste politique en cours d'exécution, Eitner invoque aussi la lettre où l'artiste déclare à un ami : « Cette année, nos gazetiers sont arrivés au comble du ridicule. Chaque tableau est jugé d'abord selon l'esprit dans lequel il est composé.
Ainsi vous entendez un article libéral vanter dans tel ouvrage une touche nationale. Le même ouvrage jugé par l'ultra ne sera plus qu'une composition révolutionnaire où règne une teinte générale de sédition... » Géricault fait ici le procès de la critique d'art de l'époque qui s'exprime effectivement presque entièrement en termes politiques ou politisés. Libéralisme ou sédition ne sauraient, pour Géricault, caractériser la touche ou la teinte et ne sont pas des critères valables de la valeur artistique. Cela ne signifie pas pour autant qu'il ait renoncé à exprimer ses préoccupations politiques et sociales. Il suffit de rappeler les sujets qu'il envisage de peindre après le Radeau : la traite des Noirs, ou l'ouverture des portes de l'Inquisition.

Joannides s'est demandé tout au contraire, en 1975, comment il se faisait que le tableau ait provoqué relativement peu de scandale et que Louis XVIII ait poliment complimenté l'auteur. Entre le choix du sujet et l'ouverture du salon, les ultras ayant été mis à l'écart et en particulier le ministre de la Marine, le pouvoir pouvait se montrer magnanime. En revanche, lorsqu'en 1822 Forbin essaya d'acheter le tableau pour l'État, il échoua, les ultras étant de nouveau au gouvernement.

Outre ces quelques peintures, Géricault se fit connaître au public par la lithographie, à laquelle il s'essaya dès que la vogue de cette technique se développa en France, en 1817, et il se lia d'amitié avec Charlet dont les planches devaient tant faire, avec celles d'Horace Vernet et de Raffet, pour populariser la légende bonapartiste. Les sujets militaires lithographiés par Géricault avant son départ pour l'Angleterre sont d'une puissance extraordinaire, de même que les célèbres Boxeurs. Une planche comme La Femme paralytique explique que la suite Various Subjects Drawn from Life réalisée à Londres n'ait pas eu le succès qu'escomptait l'artiste. Même les sujets de chevaux y sont traités avec un sérieux qui leur fermait la clientèle habituelle de ce genre. Les petites lithographies publiées après le retour d'Angleterre sont d'une exécution beaucoup plus délicate et exploitent les progrès récents de la technique. Géricault, abandonnant les effets énergiques, s'y préoccupe surtout des nuances de ton et de l'évocation d'une atmosphère.

L'œuvre privée

Ses quelques tableaux d'exposition auraient assuré à Géricault une place originale dans la peinture du XIXe siècle. Pourtant, c'est le reste de l'œuvre qui transgresse le plus profondément le langage pictural de son temps et qui fait de lui un artiste capital de la tradition moderne. Dans le foisonnement des dessins et des esquisses, on découvre une imagination en mouvement, mais la même chose est vraie de Girodet. Le fait essentiel est ailleurs : Géricault a peint nombre de tableaux qui mettent en question la distinction entre œuvre privée et œuvre publique, et qui défient les classifications traditionnelles. Ainsi Le Marché aux bœufs (Fogg Art Museum), peint à Paris à la fin de 1817, résume l'expérience romaine de Géricault. Le sujet aurait pu être celui d'un tableau de genre, mais l'œuvre n'en a pas l'exécution minutieuse, tandis que la qualité du style et l'intensité expressive du coloris élèvent le thème, comme on l'a souvent dit, à la hauteur du mythe. De même, la série des aliénés n'entre dans aucune des catégories de la peinture traditionnelle. Il ne s'agit pas d'une galerie de portraits – ils n'en ont pas la facture et les modèles ne s'y prêtent guère ; il ne peut pas non plus s'agir d'illustrations scientifiques qui auraient été dessinées et non peintes. Le terme d'étude est sans doute celui qui convient le mieux, mais l'artiste donne à la série un caractère monumental qui dépasse largement l'étude traditionnelle. Ces tableaux nous troublent, parce qu'ils mettent en question à la fois les cadres de la peinture et ceux de la santé mentale.

Les œuvres les plus bouleversantes et les moins apprivoisables de Géricault sont les fragments de membres humains surtout celui du musée de Montpellier et les Têtes de Suppliciés Stockholm. On les présente en général comme des études pour Le Radeau de la Méduse, mais ils n'ont aucun rapport direct avec cette toile. Ce sont des œuvres achevées, très appréciées des admirateurs de Géricault à son époque, comme en témoignent plusieurs copies. Le tableau de Montpellier est soigneusement composé ; selon un témoignage recueilli par Clément, seule la tête d'homme dans le tableau de Stockholm était vraiment une tête de supplicié tandis que la femme aurait été exécutée d'après un modèle. Loin de n'être qu'un simple exercice d'observation, il s'agit là d'une véritable mise en scène, d'un théâtre de la cruauté où l'art romantique atteint ses limites.

Dernières années

Le tombeau de Théodore Géricault 1791-1824, est réalisé par Antoine Étex en 1839-1840 – soit quinze ans après la mort du peintre – et financé par son fils naturel, Hippolyte Georges Géricault.
En décembre 1821, le peintre revient à Paris, tombe malade et ne se débarrasse pas de son état. Son ami médecin-chef de la Salpêtrière et pionnier en études psychiatriques, Étienne-Jean Georget, lui propose de peindre les portraits de dix malades mentaux.
Outre ses peintures à l’huile, Géricault réalise également des lithographies, des sculptures, rares mais remarquables, et des centaines de dessins.

Il meurt le 26 janvier 1824, après une longue agonie due officiellement à une chute de cheval ou plus probablement à une maladie vénérienne, ce qui fera dire au philosophe et critique d'art Élie Faure que Géricault est mort d'avoir trop fait l'amour .

Il est enterré au cimetière du Père-Lachaise à Paris. Une statue de bronze ainsi qu’un bas-relief représentant Le Radeau de La Méduse, tous deux signés Antoine Étex, ornent sa sépulture.

La famille de l'artiste s'est peu souciée de sa mémoire, probablement à cause de ses amours incestueuses. Le contenu de son atelier, c'est-à-dire presque toute sa production, fut dispersé en vente publique. En revanche, Géricault était entouré d'une petite chapelle d'amis fervents, anciens camarades tel Dedreux-Dorcy ou tout jeunes peintres Jamar, Colin médusés par sa personnalité exceptionnelle. C'est seulement après 1840 que leurs souvenirs furent recueillis et que la vie de Géricault prit des dimensions mythiques : monument par Antoine Etex 1841, biographie archiromantique par Batissier en 1842, et surtout conférence de Michelet, non prononcée au Collège de France, mais bientôt publiée, qui fait de l'artiste un héros national, mort du dépit de voir la conscience du pays submergée par la réaction. Enfin, Charles Clément écrivit une monographie remarquable 1867, éd. définitive 1879.
Il s'agit non seulement d'un travail documentaire capital (dont la qualité, la méthode et les limites sont bien définies par P. Grunchec, en 1979 mais aussi d'un essai critique encore insurpassé. L'œuvre de Géricault a joui au cours des dernières décennies d'un très grand intérêt, ce qui a fait beaucoup avancer les connaissances. Pourtant les limites de l'œuvre restent imprécises, et un tableau aussi important que le grand portrait d'artiste du Louvre est contesté rejeté par Grunchec, suivi par l'ensemble de la critique. Quant à la chronologie, elle pose encore nombre de problèmes ; en particulier, Clément lui-même ne date pas les rares sculptures de Géricault pourtant si remarquables ; dans le Satyre et Bacchante musée de Rouen, l'artiste a approché avec peut-être plus de pénétration que quiconque l'art de Michel-Ange.

L'exposition Géricault la folie d'un monde.

Depuis la mémorable rétrospective de 1991 au Grand Palais, à Paris, due principalement à Régis Michel, conservateur au Louvre, il n'y avait pas eu en France de grande exposition consacrée à Géricault – hormis, en 1997, la présentation par l'École nationale supérieure des beaux-arts à Paris du très riche fonds de dessins et d'estampes appartenant à cette institution. Or la recherche, l'analyse, l'interprétation de l'œuvre, relancées il y a quinze ans après une longue stagnation, n'ont pas cessé depuis lors.
L'initiative prise par le musée des Beaux-Arts de Lyon d'organiser, du 20 avril au 31 juillet 2006, une manifestation autour du tableau qu'il avait audacieusement acquis en vente publique en 1908, la Monomane de l'envie, soit l'un des six portraits de fous peints vers 1819-1820, était donc particulièrement bienvenue. Menée conjointement par la directrice du musée, Sylvie Ramond, et par un historien de l'art indépendant spécialiste de l'artiste, Bruno Chenique, cette exposition s'affirmait comme proposition de lectures possibles de la vie et de l'œuvre de Géricault, la folie – entendue dans un large sens – leur servant en partie de fil conducteur. En témoignait, par exemple, l'absence d'un autre important Géricault du musée de Lyon, la copie de la Mise au tombeau de Raphaël, resté dans les collections permanentes au côté de celle de la Mise au tombeau de Titien par Delacroix.
L'exposition était majoritairement une présentation d'œuvres graphiques, où la peinture scandait un parcours fluide, sobre, réparti en quatorze sections ; sur de grands panneaux de tissu apparaissaient, en transparence, des détails des œuvres manquantes, comme Le Radeau de la Méduse. Il était certes impossible aux responsables d'obtenir le prêt des grands formats de Géricault, autour desquels il bâtit sa carrière publique – l'Officier de chasseurs à cheval de la garde impérial chargeant, le Cuirassier blessé quittant le feu et, bien sûr, Le Radeau –, tous présents par le biais de travaux préparatoires, d'esquisses peintes ou dessinées. Mais leur présence, ou celle d'autres grands tableaux, aurait aussi rompu l'unité formelle de l'exposition.
Clairement, c'est l'iconographie, les thèmes abordés par Géricault, et la signification qu'on peut aujourd'hui leur trouver qui avaient guidé les commissaires. Aussi le parcours hésitait-il entre une perspective chronologique et une autre, plus strictement thématique. La première était malgré tout conservée, puisque l'on commençait par les débuts de l'artiste au Salon, avec ses tableaux « napoléoniens », pour finir par les réalisations des années 1820, les portraits de fous, les lithographies de chevaux et de la Suite anglaise, ou les projets autour de La Traite des noirs et de La Libération des prisonniers de l'Inquisition.
La carrière de Géricault fut très courte, de ses débuts, en 1810-1812, à sa mort prématurée, en 1824. Il peut être dommage que la chronologie de ses œuvres, parfois difficile à établir avec précision, n'ait pas été plus perceptible. Mais le propos principal en aurait aussi été affaibli.
Le choix était donc délibéré de mettre de côté une approche classique de l'histoire de l'art – le fait était sensible dans le catalogue, constitué presque entièrement d'essais, avec à la fin la liste des œuvres présentées, dont aucune n'était individuellement discutée alors que certaines, récemment retrouvées ou réattribuées, auraient mérité un commentaire propre. Cela avait l'avantage de mettre en avant l'interprétation, ou les suggestions d'interprétation qui, assez paradoxalement, s'appuient sur une problématique traditionnelle liant étroitement la vie et l'œuvre, et s'articulent d'abord sur une lecture politique.
Que les principaux tableaux de Géricault, et d'abord ceux exposés au Salon, expriment les tensions de la fin de l'Empire et de la Restauration ne fait aucun doute, par le choix de leurs sujets et la portée que Géricault leur donne.
Que lui-même ait été engagé politiquement, principalement du côté libéral, est plus discuté, mais le long texte que consacre à cette question Bruno Chenique est très convaincant. C'est d'une certaine façon renverser la perspective : on ne recherche plus dans l'œuvre les traces de telle ou telle opinion, on réorganise la première autour de la seconde. La volonté qu'eut l'artiste de prendre ses modèles dans le peuple, à Rome, Londres ou Paris s'expliquerait ainsi en partie par sa sensibilité aux développements d'une économie moderne, celle de la révolution industrielle. Et ses tableaux d'aliénés ne manifesteraient pas simplement son intérêt pour l'étude, alors en plein renouvellement, de la folie, mais aussi pour l'individu pris dans les bouleversements d'une société en pleine mutation.
Appuyée sur un discours parfois très, voire trop, rhétorique, ainsi lorsqu'il s'agit des portraits d'enfants, dont un magnifique ensemble était présenté à Lyon, l'exposition n'en était pas moins superbe visuellement, et emportait généralement l'adhésion dans ses choix interprétatifs. Mais ceux-ci expliquent-ils tout Géricault ? Il est permis d'en douter, des pans entiers de l'œuvre étant absents on pense en particulier à ses tableaux, dessins et estampes de chevaux, c'est-à-dire à sa part de dandy, qu'on ne peut complètement ignorer, ou méritant une autre approche, dans le cadre plus vaste du mouvement romantique – ainsi ses suites lithographiques. Il n'en restera pas moins cette utile et passionnante base de discussions : Géricault reste une question ouverte.

Peintures

La Monomane de l'envie ou La Hyène de la Salpêtrière, 1819-1820, huile sur toile, 72 × 58 cm, musée des beaux-arts de Lyon.
Le monomane du vol ou Le fou aliéné, ou Le cleptomane, 1822, 61.2 × 50,2 cm, musée des beaux-arts de Gand.
La Monomane du jeu, vers 1820, huile sur toile, 71 × 65 cm, Musée du Louvre, Paris.
Le Monomane du commandement militaire, 1822-1823, huile sur toile, 86 × 65 cm, Musée Oskar Reinhart Am Römerholz , Winterthour.
Officier de chasseurs à cheval de la garde impériale chargeant ou Chasseur de la garde, 1812
Cuirassier blessé quittant le feu 1814
Le Derby d'Epsom 1821
Nu masculin, Musée Bonnat Bayonne
Esquisse pour un tableau non réalisé montrant le Carnaval de Rome
Le Four à plâtre, 1821-1822, huile sur toile, 50 × 61 cm, Musée du Louvre, Paris
Cheval arabe gris-blanc
Tête de cheval blanc, 1815

Liens

http://youtu.be/655zLmvXnp8 Le radeau de la méduse
http://youtu.be/z4am52_UMms hommes et chevaux
http://youtu.be/K8KGft79MaU Homme et mort (romantisme)
http://youtu.be/lPhEaJouz30 Théodore Géricault
http://www.ina.fr/video/I09198473/eri ... n-de-la-meduse-video.html Eric Emptaz " La malédiction de la méduse"


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[img width=600]http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/1/15/JEAN_LOUIS_TH%C3%89ODORE_G%C3%89RICAULT_-_La_Balsa_de_la_Medusa_(Museo_del_Louvre,_1818-19).jpg[/img]

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Posté le : 24/01/2014 18:41

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Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
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