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Le French cancan des indiens offert par Bacchus
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De la part de Bacchus

Tous les soirs, fermeture de la frontière entre l'Inde & le Pakistan.

Un spectacle à ne pas manquer !!! Mieux que la relève de la garde à Monaco !!!

ET PLUS DROLE QUE CELLE DE LONDRES...




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Sur la frontière Indo-pakistanaise se trouve la ligne de Contrôle Wagha créée en 1947.
Cette frontière est fermée chaque jour, pour être ré ouverte avec un cérémonial très visuel et symbolique.
On peut donc assister quotidiennement à une cérémonie qui selon moi dispute le splendide au drolatique, si bien que cette relève de la garde et cette fermeture donne lieu à un type d'attraction et de divertissement qui attire une foule amusée et enthousiaste sur ce lieu.

Cliquez pour assister à la cérémonie :http://www.wimp.com/indiapakistan/


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Posté le : 01/02/2014 11:51
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Re: Les expressions
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« Jouer les Cassandre »


Prévoir et annoncer des évènements tragiques ou désagréables sans être cru


Savez-vous que même les dieux de la mythologie pouvaient faire preuve de mesquinerie ? Voyons pour preuve l'histoire qui suit.

Pour commencer, sachez que Cassandre et son frère, enfants du roi Priam de Troie, ont reçu d'Apollon, le dieu du chant, de la musique, de la poésie et, accessoirement, de la guérison, le don de prévoir l'avenir.
Mais là où ça se corse, c'est qu'Apollon est amoureux de Cassandre qui, pourtant, lui oppose une fin de non-recevoir.
Suite au camouflet subi, Apollon, très vexé et vindicatif, s'arrange pour que les prédictions de la jeune femme ne soient jamais crues.

C'est ainsi que Cassandre, ayant compris le danger et vu la chute de Troie, s'oppose d'abord à l'entrée du grand cheval de bois dans la ville. L'histoire montre qu'elle ne sera pas écoutée et que ses craintes seront justifiées.
Plus tard, alors qu'elle est l'esclave et la maîtresse d'Agamemnon, elle le supplie de ne pas rentrer chez lui à Mycènes dont il est le roi ; celui-ci ne l'écoute pas et Cassandre sera tuée par Clytemnestre, l'épouse d'Agamemnon, tandis que ce dernier succombera sous les coups de son demi-frère Égisthe, l'amant de l'épouse.

C'est donc de cette légende de la mythologie grecque que nous vient cette expression utilisée pour ceux qui annoncent des drames, annonces qui ne sont pas toujours écoutées de nos jours, par exemple, nombreux sont ceux qui jouent les Cassandre dans le domaine de la sûreté nucléaire.
Comme lui-même, d'ailleurs. À Delphes, ses prévisions étaient exprimées par la Pythie qui prononçait ses oracles.

Posté le : 01/02/2014 11:30
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Défit thème du 1 er février
Plume d'Or
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Je vous propose de raconter vos pires - ou meilleures - souvenirs de vacances ou W.E.
Souvenirs. Souvenirs....

Posté le : 01/02/2014 06:28
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jean-Baptiste Morin
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Le 2 février 1677 à Orléans naît Jean-Baptiste Morin, compositeur français,

considéré comme le créateur de la cantate française.
Il meurt à Paris le 27 avril 1745

Jean-Baptiste Morin né Jehan Morin naquit à Orléans sur la paroisse Saint-Euverte, dans un milieu de tisserands. La famille de son père était originaire de Vihiers, dans le Maine-et-Loire actuellement.
Le futur compositeur apprit la musique à partir de 1683-1685 environ, en tant qu'enfant de chœur dans la maîtrise de la collégiale Saint-Aignan d'Orléans, sous les ordres du maître de musique, le prêtre et chanoine Olivier Trembloit ou Tremblais, Tremblay, né vers 1638, mort à Orléans le 6 septembre 1712, lui-même ancien enfant de chœur du chapitre.
Vraisemblablement, les élèves étaient au nombre de six, tous des garçons le nombre de places était fixe et ne variait que très rarement. On formait les jeunes gens pour chanter la voix de dessus, soprano dans le chœur de l'église.
Aucune femme n'était admise dans la musique des chapitres ecclésiastiques, en France comme ailleurs.
Pour assurer les voix d'hommes, il semblerait que Saint-Aignan comme d'autres chœurs de collégiales ait proposé douze postes d'adultes, tous des professionnels dans ce nombre il faut inclure le maître et l'organiste : on était avant tout formé comme chanteur, le plain-chant étant à la source de toute liturgie musicale.
Comme dans les autres églises de France, la voix pouvait être soutenue par un serpent, un basson et, dans les grandes occasions, par une ou deux basses de viole. Le grand orgue dialoguait avec le plain-chant ou jouait seul, en improvisant la plupart du temps sur des motifs liturgiques.
À la demande du chapitre canonial, le facteur Pierre Bridard avait construit, de 1675 à 1683, un grand et un petit orgue.
Ce dernier pouvait accompagner les motets, plus éloignés de la liturgie.
On pratiquait le chant sur le livre, tradition d'ornementation, improvisée à plusieurs, autour de " l'aigle " le lutrin et fondée sur la lecture d'une pièce de chant liturgique, à l'origine écrite à une voix. Le faux-bourdon était une autre pratique en usage. Le plain-chant est alors noté au ténor, tandis que les autres parties écrites cette fois le contrepointent note pour note.
Il s'agit donc d'une forme assez simple de polyphonie, donnant naissance à cette " forme Ravissante que l’on n’entend qu’avec Etonnement ". Ces traditions polyphoniques issues du Moyen Âge s'étaient développées à Orléans, comme dans bien d'autres lieux.
D'autres formes de polyphonies écrites - encore plus élaborées - existaient aussi.
Après cette époque peut-être dès la fin de l'année 1697 Morin vécut à Paris.
Il est possible qu'il ait commencé par chanter dans le chœur de l'église Saint-André-des-Arts. Le curé de cette paroisse, Nicolas Mathieu, faisait donner des concerts dans lesquels on entendait beaucoup de musiques italiennes ou italianisantes, nouvelles à Paris. Des motets composés par Morin y furent entendus. Vers l'an 1700, peu après qu'il eut produit ses premiers motets, il créa ou contribua à créer une nouvelle forme, conçue à l'imitation de l'Italie, la cantate française.
Là-dessus Nicolas Bernier le talonne de près : en 1732, Evrard Titon du Tillet écrira d'ailleurs, dans le Parnasse françois, que Morin composa " deux ou trois Cantates avec lui ".
L’idée qui amena la naissance de cette nouvelle forme s’était développée au Café Laurent, où gens de lettres, artistes et savants de la jeune génération se côtoyaient. On doit les premiers livrets de cantates au poète Jean-Baptiste Rousseau, l'immortel Rousseau, comme l'appelaient ses contemporains.
La mode se répandit ensuite très vite.
À partir de 1701 vraisemblablement, Morin devint « Ordinaire de la Musique » du nouveau duc d'Orléans Philippe, futur régent du royaume, protecteur des arts et compositeur. Il avait aussi rencontré Jean de Serré de Rieux François-Joseph de Seré5, Saint-Malo, 1668-Versailles, 1747, devenu seigneur de Rieux vers 1717-1719.
Ce conseiller au Parlement de Paris était poète et grand amateur, surtout de la musique italienne.
Le jeune orléanais fut attaché au parlementaire et vécut avec lui et sa famille dès 1708 et sans doute avant, 1701, jusqu'en 1713 dans l'Hôtel de Seré au 33 de la rue des Francs-Bourgeois, dans le quartier du Marais, à Paris.
Il suivra le poète dans ses adresses parisiennes jusqu'à ce que celui-ci s'installe entre 1721 et 1722 dans son château de Rieux, près de la commune de Tillé et de Beauvais. En octobre 1707, les deux hommes produisirent ensemble La Chasse du Cerf, Divertissement chanté, sorte d'opéra en un acte.
Dès le printemps 1719 Morin fut nommé maître de la chapelle et de la chambre de l’abbaye royale de Chelles, non loin de Paris. La nouvelle abbesse était Louise-Adélaïde d'Orléans 1698-1743, fille de Philippe II, devenu régent. L'historien Claude-Hyacinthe Berthault écrit, dans L’Abbaye de Chelles, Résumés chronologiques : " On voyait journellement à la porte du couvent quelques carrosses de la cour.
Dans son palais abbatial, Madame d’Orléans avait une existence de princesse du sang.
Son salon, d’où l’austérité était complètement bannie, recevait une société nombreuse, mondaine et lettrée ". " La musique était particulièrement honorée ".
À partir de 1721, une jeune poétesse, Marthe de Dangy née en 1701, ancienne pensionnaire de la Maison royale de Saint-Louis, à Saint-Cyr, sera demoiselle d'honneur de la maîtresse des lieux. Elle entretint des liens avec J.B. Morin.
Un mémorialiste contemporain, le duc de Saint-Simon, traça en ces termes le portrait de Madame d'Orléans : " Tantôt austère à l’excès, tantôt n’ayant de religieuse que l’habit, musicienne, chirurgienne, théologienne, directrice, et tout cela par sauts et par bonds, mais avec beaucoup d’esprit, toujours fatiguée et dégoûtée de ses diverses situations, incapable de persévérer en aucune, aspirante à d’autres règles et plus encore à la liberté, mais sans vouloir quitter son habit de religieuse... ".
Les ducs Orléans étaient alors très puissants.
En 1720 réception en 1721, Louis d'Orléans, frère aîné de l'abbesse, était devenu le Grand Maître de l’Ordre royal, militaire et hospitalier de Saint-Lazare de Jérusalem. C'est ainsi que le 21 décembre 1722, Morin fut reçu " Chevalier servant d'armes " de cet ancien Ordre de Chevalerie, issu des Croisades, dont les compositeurs Charles-Hubert Gervais et André Campra, également proches du régent, devinrent membres en 1724 et 1726.
Le roi Henri IV en avait profondément réformé les statuts au début du siècle précédent, si bien que les trois musiciens avaient en quelque sorte été nommés Chevaliers des Arts-et-Lettres.
Morin, à qui l'abbesse " écrivit souvent, avec familiarité ", se vit accorder, " verbalement et sans titre ", une pension de 500 livres qu'elle avait prise " sur sa cassette personnelle " date indéterminée. Le 26 octobre 1723, elle lui fit accorder par le roi Louis XV un brevet de pension de 1500 livres, sur l’archevêché de Rouen le 27, le roi nomma, sur ce siège épiscopal, Louis III de la Vergne de Tressan, premier aumônier et intendant du duc d'Orléans ; le 26, le prélat avait déjà été reçu chevalier de l’Ordre de Saint-Lazare. Morin perçut ces deux pensions jusqu'à sa mort, en 1745.
L'abbesse eut " d'autres bontés " en lui offrant son portrait en pied, un médaillon à son effigie, gravé par Jean Leblanc, et " une tabatière à charnière d’or, garnie en-dedans du portrait de Madame d’Orléans ".
En 1726, Morin fit graver, pour cette abbaye bénédictine du diocèse de Paris, un Processional en deux volumes, dans lequel on trouve différentes pièces de plain-chant, commun ou composé par Henri Dumont, Guillaume-Gabriel Nivers, et par d'autres. Une grande utilité de cet ouvrage est de développer des indications d'interprétation très précises ; une autre grande originalité est que Morin agrémente certaines pièces d'un accompagnement vocal en faux-bourdon ou avec basse continue. On y trouve aussi ses propres compositions.
À partir de 1731, après le départ subit de la princesse, l'ancien " surintendant de la musique " de l'abbaye vécut à Paris dans une aile du Palais-Royal, avec le claveciniste Toussaint Bertin de la Doué et sa famille. Il continua à produire cf.
Les Parodies nouvelles et les Vaudevilles inconnus, Paris, Ballard, 1735 et 1737 : on y trouve cinq airs de Morin. De 1704 à 1713, Ballard avait déjà publié quatre autres airs du musicien orléanais, dans ses fameux Recueils d'airs sérieux et à boire . Les deux derniers ceux de 1712 et 1713 furent peu après gravés dans un recueil de douze airs à boire de Morin, qui fait suite à un second Divertissement , L'Himen et l'Amour, Epithalame 1714, il publia ensuite un recueil de poèmes, dédié au roi Louis XV, Les Dons des Enfans de Latone, à la fin duquel on trouve six Nouvelles Fanfares de chasse, de Morin.
Le Poème sur la musique de 1714 y figure en bonne place.
Il est présenté dans une version actualisée. Le parlementaire l'avait écrit pour tenter de calmer la polémique et donner son point de vue dans une des principales querelles esthétiques de son temps.
Il y proposait de réunir la musique italienne et la musique française. On constate aussi que les opéras italiens de Haendel, produits à l'époque où Morin exerçait à Chelles, étaient très appréciés par les deux hommes là-dessus, cf., aux Archives nationales, l’Inventaire après le décès du musicien.
Au début du XVIIIe siècle, le compositeur s'était tout d'abord rendu célèbre grâce à ses deux Livres de petits Motets, pour une ou deux voix avec basse continue, auxquelles s'adjoignent parfois d'autres instruments, comme la flûte traversière ou la basse de viole Paris, Ballard, 1704 et 1709, ce dernier réédité en 1748.
Morin fit imprimer aussi trois livres de Cantates françoises 1706, 1707 et 1712, dans lesquels plus encore que dans les motets des éléments du style français se mêlent au style italien (manière de procéder qu'à l'époque on désignait sous le nom de " goûts réunis ".
En 1706, Morin, pour justifier son audace de créer une nouvelle forme musicale venue de l'étranger, annonçait son " dessein " sur l'union des deux langages, dans l' Avis qui précèdait son Livre Premier .
L'ouvrage sera réédité en 1709. D'importants éléments du style français réapparurent dès cette même année, dans le second livre des motets.
Ses cinquième et sixième livres de Cantates, parus entre 1737 et 1742, sont perdus.
Le 23 juillet 1743, on célébra une pompe funèbre, à Chelles, en l’honneur de L.A. d’Orléans, décédée à Paris le 20 février précédent.
L’auditoire fut « très attendri du chant de l’office composé en trois parties [à trois voix, sur le chant grégorien, par M. Morin, ancien Maître de Musique de la feuë Princesse ».
La partition est perdue. Après ce décès, le compositeur s'installa rue Simon Lefranc, paroisse Saint-Merri, près des ou avec les deux intendants de l'abbaye. Ils seront présents à son inhumation, le 28 avril 1745.
Il existe de la musique posthume de Morin : en janvier 1747, peu avant sa mort, Serré de Rieux constitua, à partir d'extraits pris chez différents compositeurs, Le Triomphe De L’amour Et de L’hymen, Idille, Parodiée. En Musique . À l'époque la notion de parodie était éloignée de toute idée de caricature ; il s'agissait seulement, pour le librettiste, d'adapter des paroles originales sous des œuvres existantes.
La partition, manuscrite, est en grande partie de la main du poète BnF. Vm6 33. " Les airs de simphonie et les récitatifs, chantés, sont pour la pluspart de la Composition de Mr Morin " décédé en avril 1745. Page 17, un rondeau instrumental, est de " Mme Marie-Mitilde-Marguerite de Saint-Clou " 1720-1785, fille du poète.
Longtemps on entendit les motets de Morin, en France ou même à Québec et en Italie.
Ses cantates connurent également le succès. Un recueil manuscrit, qu'on peut dater de 1704 environ, témoigne de la diffusion de plusieurs d'entre elles avant même leur publication.
Un des deux menuets qui terminent Circé " Ce n’est point par effort qu’on aime ", Livre Premier, 1706 eut une grande fortune, jusqu'en 1785 au moins.
D'abord parodié et popularisé par les théâtres des Foires Saint-Laurent et Saint-Germain, à Paris qui sont à l'origine de l'opéra-comique, il fut ensuite souvent repris, y compris dans les Cantiques spirituels sur divers sujets de Pierre Boyer et Frédéric Desessarts, les Poésies spirituelles et Fables morales sur de petits airs et sur des Vaudevilles choisis , Nouvelles Etrennes , Trois cens Fables , ..., du père Jean-Philippe Valette, ou encore arrangé pour deux flûtes par Michel Blavet IIIe RECUEIL de Pieces, petits Airs, Brunettes, Menuets &c., 1744, p. 8.
Le second menuet " Dans les Champs que l'Hyver désole " a lui aussi été repris.
Une œuvre souvent donnée au XVIIIe siècle était son Divertissement ou petit opéra intitulé La Chasse du Cerf, d'un style plus français que celui des cantates. Approuvé d'abord en octobre 1707 par Marie-Thérèse de Bourbon-Condé, princesse de Conti, il fut présenté devant le roi Louis XIV le 25 août 1708 à Fontainebleau, pour la saint Louis. Morin introduit des trompes de chasse dans son orchestre et adapte pour elles plusieurs airs de vénerie bien connus, comme La Dampierre et La Sourcillade dues respectivement aux marquis Marc-Antoine de Dampierre et Armand-François de Sorcy.
De 1728 à 1733, La Chasse du Cerf fut réentendue au Concert Spirituel créé en 1725, relayé dès 1734 par l'Académie royale de Musique l'Opéra de Paris, quand l'association de concerts perdit l'autorisation obtenue en 1727 de faire entendre de la musique profane. L'Académie de Musique donna le divertissement jusqu'en 1750 et au-delà.

Œuvres

Œuvres vocales

10 Motets … Livre premier , 1–2 voix et instruments (1704, rééd. 1748) : Venite exsultemus, rééd. dans Cantio sacra, l Cologne, 1963; Gaudete mortales ; Ad mensam, rééd. dans Cantio sacra, XIV Cologne, 1963; Ave Regina ; Animae amantes ; Ite gemmae, ite flores ; Anxiatus est ; Festivi martyres ; Regina Cœli ; Nisi Dominus
6 Motets … Livre second , 1–2 voix et instruments 1709 : Domine cor meum ; O splendide stellae ; Voces letae ; In convertendo ; Parce mihi ; Lauda Jerusalem

Processional pour l'Abbaye royale de Chelles Paris, 1726, 2 vol.

6 Cantates françoises … Livre premier , 1–2 voix et instruments (1706/Reprint 1990 dans ECFC, I) : Euterpe, Dessus, Basse continue; L'impatience, Dessus, bc; Circé, Dessus, bc; L'Amour dévoilé, Dessus, bc; Enone, Dessus, 2 violons, flûte ad lib., bc; Les Amants mécontents, Dessus, Dessus, bc
6 Cantates françoises … Livre second , 1–2 voix et instruments (1707/Reprint 1990 dans ECFC, I) : L'Absence, Dessus, bc; L'Aurore, Dessus, bc, rééd. Jeanne Arger (Paris, 1910); La Rose, Dessus, violon/flûte, bc; L'incertitude, Dessus, violon/flûte, bc; Bachus, Basse, 2 violons/flûte, 2 hautbois ad lib., bc; Junon, et Pallas, Dessus, Dessus, bc
6 Cantates françoises … Œuvre VIe (1712/Reprint 1990 dans ECFC, XIII) : Le Sommeil de l'Amour, Dessus, bc; L'Absence, Dessus, bc; La jeune Flore, Dessus, bc; Le naufrage d'Ulisse, Dessus, flûte, violons, bc; Dom Quixotte, Basse, violon, bc; Psiché, et ses sœurs, Dessus, Dessus, Dessus, bc. (un extrait de cette cantate a été rééd. par Jean Turellier (Paris, 1971) sous le titre de Charmant amour ). Le prénom de " Jean-Baptiste " apparaît dans le texte du Privilège obtenu par l'auteur pour la publication du recueil.

Cantates manuscrites. Paris-BnF (Cons. Rés. 1451. Recueil copié vers 1704) : L'infidelité (première version du Livre premier, no. 6); L'incertitude (première version du Livre second, no. 4); Philomèle ; La violette (attribution incertaine); La Rose (= Livre second, no. 3); L'esloignement (= Livre second, no. 1)

La Chasse du Cerf, divertissement (1709, rééd. 1734 avec des chœurs arrangés à 4 voix, par l'auteur)
La Chasse du Cœur, Parodie sur La Chasse du Cerf (1725, rééd. Amsterdam, 1726)

L'Himen, et l'Amour, Epithalame, Divertissement … et Recüeil d'airs a boire a deux voix … Œuvre VIIe (1714); extrait rééd. par J. Turellier (Paris, 1970) sous le titre de Belle Corinne

4 airs in Recueils d'airs sérieux et à boire (1704, 1707, 1712, 1713) [les 3e et 4e rééd. en 1714 après L'Himen, et l'Amour, Epithalame..., Œuvre VIIe ]; 5 airs in Parodies nouvelles, V (1735), VII 1737

Récitatifs répartis dans Le Triomphe de l'Amour et de l'Himen, janvier 1747, Paris-BnF. Vm6 33. Partition manuscrite, en grande partie de la main de Jean Serré de Rieux

Œuvres perdues : Esther , cantate spirituelle (texte in Le Mercure de France , mai 1724, p. 852–855); Te Deum , 7 juillet 1726 (mentionné dans Le Mercure de France, juillet 1726, p. 1684); Cantates, Livre cinquième (éd. entre 1737 et 1742); Cantates, Livre sixième (éd. entre 1737 et 1742 ?); Musique pour un service funèbre célébré à Chelles à la mémoire de Louise-Adélaïde d'Orléans (mentionné dans Le Mercure de France, août 1743, p. 1882–1883)

Œuvres instrumentales

6 Nouvelles fanfares à deux trompes pour Sonner en concert pendant la Curée in Les dons des enfans de Latone (1734), rééd. Broekmans et van Poppel in Franse fanfares (Amsterdam, 1947), autre rééd. par Eric Baude, Collection Ensemble Philidor , 6 Fanfares Concertantes à deux dessus (Charnay-lès-Macon, 1996)

Airs de simphonie répartis dans Le Triomphe de l'Amour et de l'Himen, janvier 1747, BnF. Airs manuscrits, partiellement de la main de Paul-Louis Roualle de Boisge

Lien

http://youtu.be/Tw9o1DO8GZI La chasse du Cerf


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Anatole Deibler
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Le 2 Février 1939 à 75 ans à Paris meurt Anatole Joseph François Deibler

bourreau français,


exécuteur en chef des arrêts criminels, naît le 29 novembre 1863 à Rennes. Il est considéré comme le bourreau français le plus célèbre, pour plusieurs raisons.
Signes distinctifs: Barbe à l'impériale; yeux bleu clair, et cheveux blond-roux.
Profession: néant rentier
Carrière:
- Exécuteur adjoint de seconde classe en Algérie en 1885. Participe à dix-huit exécutions en cinq ans.
- Nommé exécuteur-adjoint de seconde classe en France le 1er novembre 1890.
- Nommé exécuteur en chef des arrêts criminels le 1er janvier 1899, en remplaçement de Louis Deibler, démissionnaire.

Avec 395 exécutions à son actif, Anatole François Joseph Deibler fut durant 40 années synonyme de bourreau.

Il a succédé directement à son père au poste d'exécuteur en chef, poste qu'il occupa 40 ans durant. Sur une carrière de 54 ans, il participa à l'exécution de 395 personnes dont 299 en tant qu'exécuteur en chef.
Il exerça à une époque où les exécutions étaient publiques et où les médias friands de sensationnalisme et s'équipant de photographes et de caméras firent de lui une sorte de célébrité. Il représentait une forme d'institution anachronique, transposant le rituel médiéval du bourreau dans un monde plus moderne ou règnent les automobiles, la technologie et les médias de masse.

Sa jeunesse

Fils aîné de Louis Deibler et Zoé Rasseneux, Anatole eut une enfance de souffre-douleur. À douze ans, il entame une carrière de vendeur en confection dans un grand magasin. Il assiste à sa première exécution, le 30 mars 1882 à Versailles. Il décide d'effectuer son service militaire, qu'il achève en 1885. D'abord réticent à entamer une carrière de bourreau, il se résigne et part apprendre le métier à Alger auprès de son grand-père maternel Antoine Rasseneux, exécuteur d'Algérie. Sa première exécution a lieu le 8 septembre 1885, en guillotinant Francisco Arcano à Alger. Dix-sept autres suivront jusqu'à l'automne 1890, quand un des aides de son père décède, laissant un poste d'aide-bourreau vacant.

Revenu à Paris, il est nommé adjoint en second le 1er novembre 1890, et l'assiste lors de 78 exécutions, dont la première est celle de Michel Eyraud, le 3 janvier 1891.
Le 5 avril 1898, Anatole épouse Rosalie Rogis, descendante d'une famille de bourreaux ses deux frères, Louis et Eugène-Clovis, deviendront aides d'Anatole.
Peu après l'exécution du tueur en série Joseph Vacher le 31 décembre 1898 à Bourg-en-Bresse, le 2 janvier 1899, son père démissionne et Anatole devient ainsi exécuteur en chef des arrêts criminels de France. Louis Deibler ayant appris sa nomination lui dira alors :
Ah, mon fils, que voilà de jolies étrennes ! Depuis lors, il officiera souvent en province sous un patronyme d’emprunt de « Boyer », nom de jeune fille de sa grand-mère.

Exécuteur en chef des arrêts criminels de France

Après une exécution à Troyes le 14 janvier, passée relativement inaperçue, Anatole officie pour la première fois à Paris le 1er février, en guillotinant Alfred Peugnez devant les prisons de la Roquette ce sera d'ailleurs la dernière exécution capitale qui se déroula à cet endroit.

Les journaux sont élogieux. Dans les Annales politiques et littéraires du 12 février, on lit :
" Tous les journaux s'accordèrent à rendre justice au jeune monsieur Deibler qui montra pour ses débuts à Paris un tournemain et une aisance de vieux praticien. Jeune, élégant, vêtu d'une redingote de couleur sombre, comme un témoin de duel sélect, il réalise dans la perfection le type du bourreau moderne.
On peut, après cet heureux essai, lui prédire une belle carrière et un nombre respectable de représentations. "
Dans Le Journal, le lendemain de l'exécution, Jean Lorrain est un peu moins enthousiaste :
" De la descente de voiture au couperet, le rythme est un peu trop rapide. Cela enlève de la solennité qui constitue pourtant la raison d'être d'une exécution."

Anatole, en cette année 1899, est un homme heureux.
Il occupe un poste à nul autre pareil, bien qu'assez mal rémunéré, mais la petite fortune familiale le met à l'abri du besoin. De plus, au printemps, Rosalie, toute rose de joie, annonce à son époux l'arrivée de l'héritier Deibler.
Son premier enfant, Roger Aristide Hector, naît le 20 septembre 1899.
Au mois de novembre, les Deibler appellent le médecin pour une maladie infantile bénigne.
Le docteur ausculte le bébé, lui verse un médicament, mais se trompe dans ses flacons.
Le 10 novembre, le petit Roger meurt. Anatole ne se remettra jamais de ce départ si prématuré. Il montrera par la suite une affection sans bornes pour son neveu André Obrecht, né un mois avant feu son fils.
Les premières années d'exécuteur en chef seront peu prolifiques : Félix Faure meurt en 1899 dans les bras de sa maîtresse, et Emile Loubet prend son poste.
Modérément partisan de la guillotine, seuls 18 condamnés à mort seront exécutés durant son mandat.
En 1899, 7 exécutions trois refus de Faure, quatre de Loubet.
En 1900, 3 exécutions. En 1901, idem. En 1903, idem. En 1905, 5 têtes tombent.
La même année, le ménage Deibler aura une fille, Marcelle, le 04 mai 1905. Durant cette période calme, Anatole mène une vie paisible, sous le signe de la modernité. Bien que travaillant avec une machine plus que séculière, il est un partisan du progrès.
Il sera un des premiers Français à obtenir son permis de conduire.
Il montrera un goût certain pour la mécanique et la photographie. On rapporte une anecdote, survenue en 1907, lors du baptême de Robert Martin, qui deviendrait un de ses aides, bien des années plus tard.
Ayant pris la photo de famille traditionnelle, il avait mal cadré, et quelques invités eurent ainsi la tête escamotée. "Ah, soupira gaiement Anatole, c'était fatal. C'est une photo Deibler..." Il va régulièrement au cinéma, au cirque.
Il aime cuisiner, et il y réussit, paraît-il, fort bien. Son seul vrai vice, c'est qu'il fume. Cigarette ou cigare ou pipe il n'arrêtera que sur les instances du médecin et de Marcelle, sa fille, en 1925.

Les années abolitionnistes

En 1906, Armand Fallières et les abolitionnistes président aux destinées de la France. Durant trois ans, tous les condamnés échapperont à Deibler, qui devra, pendant cette période, trouver un emploi de rechange, à savoir placier en vins de Champagne.
Il prendra néanmoins la précaution de se présenter sous le nom de François Rogis.
À l'automne 1907, le Président Fallières gracie Albert Soleilland, auteur d'un crime sexuel abominable, et c'est alors la France qui se lève contre l'abolition. L'Assemblée statuera sur la peine capitale l'année suivante.

La reprise des exécutions

Devant le refus massif de la suppression de la peine de mort, Fallières se doit de réagir, et l'année 1909 verra la reprise des exécutions : 13 têtes sous le couperet comprenant la première exécution devant la prison de la Santé, une double exécution à Albi, une triple exécution à Valence celle des Chauffeurs de la Drôme et une rareté : la première exécution de l'année, à Béthune, sera quadruple, avec l'exécution des quatre principaux dirigeants de la bande Pollet.
Par la suite, il procédera à une vingtaine de doublés, et une autre triple, celle des quelques survivants de la bande à Bonnot, en 1913.
La guerre n'arrête pas le bourreau : une vingtaine d'exécutions auront lieu entre 1914 et 1918.
En mars 1918, Deibler part à Furnes en Belgique, sous les bombardements de l’armée allemande, pour guillotiner Émile Ferfaille au nom du peuple belge il aura à quitter la France une autre fois en juin 1923, pour guillotiner dans le Territoire du Bassin de la Sarre alors sous occupation française.
En août 1918, il est mobilisé, et travaille comme secrétaire au ministère des Armées, avec l'autorisation d'absence en cas d'exécution.
Les années faisant immédiatement suite à la guerre sont les plus fructueuses, à croire que les massacres de l'Est ont libéré les mœurs criminelles.
En 1921, 22 condamnés à mort seront exécutés, et en 1922, 20, dont Landru. D'autres noms, dont la célébrité s'est un peu émoussée, sont : Ughetto en 1930, Gorguloff assassin du président Paul Doumer en 1932 ou Sarrejani en 1934. Le 24 janvier 1939, à Lyon,

il décapite Abdelkader Rakida. Ce sera sa dernière exécution.

Mort

En 1939, Anatole entre dans sa 76e année. C'est un homme toujours affable, sa barbe et le peu de cheveux qui lui restent sont tout blancs.
En moyenne, il exécute environ 7 condamnés par an. Le 1er février 1939, il reçoit un nouvel ordre d'exécution. Au matin du 3, il devra se trouver aux portes de la prison de Rennes, avec sa machine, pour décapiter Maurice Pilorge.

Mais le 2 février, sa fille Marcelle lui prépare son café la matin, il part puis sur le quai de la station Porte de Saint-Cloud, il se sent subitement mal. Il s'écroule, victime d'un infarctus. Les gens l'entourent, on le transporte à l'hôpital. Vers 8 heures, Anatole rend son dernier soupir.

Jules-Henri Desfourneaux, André Obrecht et Georges Martin, qui patientaient à la gare de Paris-Montparnasse, voient arriver, dans la Citroën beige et marron, Marcelle Deibler et Georgette Desfourneaux.
Les deux femmes effondrées préviennent les aides du décès de leur patron.
On doit surseoir à l'exécution, mais la Justice est en marche. Pour la seconde fois de sa carrière, Desfourneaux, aide de première classe, exercera les fonctions de chef le 4 février.
Le lendemain, au vieux cimetière de Boulogne, Anatole est inhumé aux côtés de son père et de son fils.
Un mois et demi après, sur les instances de la veuve d'Anatole, Desfourneaux obtient le poste tant convoité d'exécuteur en chef, ce dernier ayant par le passé, prêté de l'argent au couple.
Au total, Anatole exécuta 395 condamnés à mort de 1885 à 1939, dont 299 en tant qu'exécuteur en chef, de 1899 à 1939.
À compter de la première exécution qu'il effectua, en 1885, Anatole Deibler conserva une série de carnets d'écolier sur lesquels il nota scrupuleusement chaque exécution à laquelle il avait participé.
Au départ, il ne marquait que la date, le lieu, le nom du condamné et son crime, sommairement relaté, mais le temps passant, il finit par ajouter des détails, temps, heure de l'exécution, jour de la semaine, attitude du condamné lors de son réveil et à raconter en détail le crime pour lequel on l'avait condamné à mort.
En 1891, il se lança parallèlement dans la rédaction de carnets de condamnations, dans lesquels il marquait toutes les condamnations à mort prononcées annuellement par les jurys français. Des croix de couleurs différentes permettaient de comprendre le sort des condamnés : une croix bleue signifiait la grâce, le texte entier rayé de bleu la cassation du verdict et une croix rouge cerclée de noir l'exécution.
Dans ce dernier cas, Anatole Deibler reproduisait in extenso le contenu du carnet de condamnations dans celui d'exécutions.
Après la mort de Deibler, ces documents furent conservés par sa veuve et sa fille.
Cette dernière finit par vendre les carnets à une association de recherches historiques au début des années 1980. Ils furent vendus une seconde fois aux enchères, à l'hôtel des ventes Richelieu-Drouot le 5 février 2003, et ils dépassèrent la somme record de 100 000 euros. L'acquéreur en était une société spécialisée dans les autographes anciens.

Biographies

1992 : François Foucart, Anatole Deibler, profession bourreau, Plon.
2004 : Gérard Jaeger, Anatole Deibler. Les carnets d’exécutions, L’Archipel.

Deibler dans la chanson

Le personnage de Deibler apparaît dans la chanson réaliste ou satyrico-politique. Citons, Du Gris E. Dumont/F. L. Benech
Y a l'alcool, me parle pas de cette bavarde
Qui vous met la tête à l'envers
La rouquine, qu'était une pocharde
a vendu son homme à Deibler
ou On est en République Montéhus/Roger Chantegrelet-Pierre Doubis 1910:
Enfin, ça y est ! On est en République !
Tout marche bien, tout le monde est content !
Monsieur Deibler, avec sa mécanique
Nous coûte à peine soixante mille francs par an
ou Les nocturnes Gaston Gabaroche 1914:
Devant la porte sombre
De la vieille prison
Des gens dans l'ombre
Descendent d'un fourgon
Soudain la sinistre machine
Se dresse dans la nuit
Deibler monte sa guillotine
Lentement, sûrement, sans bruit
Dans un silence profond
La foule observe ce qu'ils font
ou Géomay Aristide Bruant vers 1900:
Une nuit qu'il 'tait en permission
vlà qu'i' tu' la vieille d'un coup d'scion
C'est-i bête!
L'aut' matin Deibler, d'un seul coup,
Place d' la Roquette y a cou-
-pé la tête.

Deibler dans la littérature

Le personnage de Deibler apparaît aussi dans Fantômas, roman écrit en 1911 et le premier d'un cycle consacré au génie du mal créé par Pierre Souvestre et Marcel Allain. Il est en effet, à la fin du récit, chargé de l'exécution du criminel. (Mais est-ce bien Fantômas qui est guillotiné ?) Auparavant Deibler avait été cité dans un des articles d'Alphonse Allais.
Le poème Hommes2 de Robert Desnos fait mention de lui : « La machine tourne aux ordres de Deibler. »
Deibler est également cité par Léo Malet (dans L'Homme au sang bleu), ainsi que dans Passez-moi la Joconde, Du sirop pour les guêpes et Faut être logique de San-Antonio, la série de romans policiers de Frédéric Dard. Il apparaît aussi, sous la forme d'une apparition spirite dans Discordances de la Cité ardente, de Christian Delcourt.
Dans le roman Notre-Dame-des-Fleurs, Jean Genet cite un graffiti de prison le mentionnant : « Mon cœur à ma mère, ma bite aux putains, ma tête à Deibler. »
En dernier, il apparaît dans le roman de Michel Folco, Dieu et nous seuls pouvons.

Deibler au théâtre

Son personnage est confronté à Henri Désiré Landru dans une pièce de théâtre Landru et Fantaisies de Christian Siméon, aux éditions de l'Avant-scène Théâtre, en 2003. Une confrontation a lieu durant toute la pièce entre le tueur en série et Deibler, tueur public .

Deibler au cinéma

Dans Le Voyage de la veuve, film de 2008 produit par France 2, Anatole Deibler est incarné par Jean-Michel Dupuis.


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JULES HENRI DESFOURNEAUX

Exécuteur en chef des arrêts criminels (1939-1951)

Une incroyable vente aux enchères

Les carnets d'Anatole

De notre correspondant spécial, Sylvain P. Larue, le 06.02.2003, 8h15 a.m.

Il faut pour commencer que je relate mes précédentes "aventures". En septembre 2002, il y avait déjà un an que je travaillais de façon assez acharnée à l'élaboration du site sur la guillotine. Toutes les informations, légales, techniques, se trouvent dans les livres : mais la clé de voûte restait le Palmarès ! Je resignale que pour l'établir (et il n'est toujours pas complet - je doute qu'il le soit de sitôt), je n'ai fait appel qu'à la patience et aux quotidiens d'époque.

C'est ainsi que, en septembre, je me suis rendu à Paris, avec l'intention de faire le siège de l'Association de Recherches Historiques et Sociales de Mr Thierry Chaillous, cette association détenant depuis pas mal d'années les carnets personnels du sieur Anatole Deibler ainsi que nombre de documents de famille, tout aussi intéressants à mes yeux. Hélas, l'adresse que j'avais trouvée n'était plus la bonne. Navré, je revins chez moi sans être complètement bredouille, mais avec un regret certain. Je songeai à contacter Mr Gérard Jaeger pour lui demander s'il connaissait le nouvel emplaçement de ces archives, mais je ne le fis pas. Et je ne pensais pas vraiment à Deibler en me levant mardi matin.

Mardi, donc, je me réveillai quand l'aide-ménagère apporta le journal, vers 9h30. Je ne lis presque jamais la presse au saut du lit, mais je ne sais pas par quel hasard il me prit l'envie de le feuilleter avant de l'apporter à ma grand-mère. Et, en page 5 de la Dêpeche, mon oeil, plutôt aiguisé par les séances régulières de lecture de vieux quotidiens, identifia de suite le mot "bourreau". De quoi s'agissait-il? A ma stupeur, je lus que le lendemain, mercredi 05 février, les 14 carnets rédigés par Anatole Deibler, de 1885 à 1939, serait vendus aux enchères. Je restai estomaqué. Alors, c'était fini. Je pouvais faire une croix sur mes recherches à ce sujet.

Mais l'idée germe vite. Pas question de laisser passer cela. Je consultai d'abord le site de l'hôtel Drouot. Estimation du lot n°9 : 10000 euros. Probablement 15000. Hors de mes finances, mais qu'importe. N'étant pas employé en ce moment, je me décidai en 10 minutes de partir pour Paris assister à cette mémorable vente. Les bagages sont vite prêts. Dans mon sac de reporter, mon classeur de coupures de journaux, le livre de Jaeger, un calepin, des stylos... Un petit "coucou" à Mami, en lui disant que "eï oh, eï oh, je m'en vais au boulot" (elle est très vieille, et ne se rend compte de rien. LOL). Direction gare Matabiau à Toulouse. Petit arrêt chez mon grand-oncle Fernand à qui j'expose la situation. Un peu d'attente à Toulouse. 13h43. Le train démarre.

Je passe sur le voyage, la soirée à Paris. O Impétueuse Jeunesse. Un travail par ici, ou quelques années de plus par là, et je ne me serais probablement pas déplacé. Mais là. Le mercredi 05, jour des ventes, je me rends tout d'abord rue de la Roquette pour prendre des photos (les précedentes étant de qualité exécrable). Puis direction Drouot. A l'accueil, une charmante jeune femme à qui je pose deux, trois questions. Un peu surprise par mes recherches, mais pas inintéressée. Nous bavardons un bon quart d'heure. Vers 1 heure, deux photographes se rendent dans la salle n°2 pour y prendre quelques clichés des précieux manuscrits. Je les talonne. Tandis qu'ils patientent, je leur demande la raison de ces photos. Ils ont l'air de se foutre un peu de ma gueule. Ils viennent prendre des photos pour des journaux, et déclarent ensuite "qu'ils vont se barrer, aller à Coubertin jouer au tennis". "Ce ne sera pas pour le plaisir", rajoute l'un, "quoique il y a souvent de jolies filles dans le coin". Ils rentrent. A mon tour de patienter. La vente ne débute qu'à 14 heures. Impatiemment, je feuillette une fois de plus mes coupures de presse. Un monsieur s'assied à mes côtés, et semble intéressé par mon ouvrage, que je lui prête bien volontiers. Mr Balassi est conseiller général d'Ile de France, et membre du parti politique dont la flamme est tricolore. Cette référence me fait un peu tiquer (je ne partage aucune des idées du FN, sauf celle de la peine capitale), surtout lorsqu'il évoque une rencontre avec Marcel Chevalier, dernier exécuteur de la République, dont il affirme qu'il était également adhérent du FN, avant de décéder (???) il y a une dizaine d'années.

Nous parlons livres, affaire criminelles. Un couple, assis en face, participe à la conversation, ainsi qu'un monsieur d'âge respectable. Mr Balassi évoque l'existence d'une guillotine démontée au musée des Arts et des Traditions, dans le bois de Boulogne, ainsi qu'un "Carrefour de la guillotine" (non, pas un hypermarché pour acheter couperet, mouton, et bâti de chêne) dans le Pas-de-Calais, non loin du pays de naissance de ce "cher" Maréchal Pétain (avec qui je partage mon second prénom, mais ni l'âge, et surtout pas les idées collaborationnistes). Toute cette conversation se passe, entrecoupés par mes regards inquiets face au nombre de gens, sans cesse croissant, qui se presse à la porte n°2. A 13 heures 50, la patience de ces braves gens est récompensée. Auraient-été-ils là si il s'était agi d'une exécution capitale publique?

Suivi par Mr Balassi, je m'installe au premier rang dans le coin droit de la salle, petite, tapissée d'un velours rouge. Je vois sur ma droite les livres destinés à être vendus. Et dans une vitrine, un peu séparés des autres, les carnets. Ils sont petits, plus encore que je ne l'aurai pensé. Mais ils sont identifiables immédiatement (pour peu que l'on s'intéresse au sujet). Les personnes se pressent. Certains n'entreront même pas, car la salle compte une cinquantaine de places assises, autant de debout, et il ne reste pas le moindre espace. De plus, les journalistes sont légion : radio, télévision, presse écrite... Mr Balassi demande à l'employé le plus proche de nous s'il est possible de voir les carnets. Mais il est trop tard. La vente va débuter. Sous la direction de Messieurs Beaussant et Lefèvre, commissaires priseurs, et de Mr Alain Nicolas, libraire et expert près la Cour d'Appel de Paris, la vente débute à 14 heures précises. On nous rappelle en premier le tarif des taxes (majoration de 15.83%). Puis c'est parti : cela se passe très vite. Voici les premiers lots (les prix sont indiqués hors taxes, tels que lors de l'adjucation)

1)Deux lettres d'Artaud à Jouvet, estimé 300, vendu 800.
2)2 photos et un dessin d'art contemporain, estimé 100, vendu 180.
3)20 photos d'avions de firme Farman, estimé 200, vendu 300.
4)5 lettres autographes de Gaston Chaissac, estimé 600, vendu 1300.
5)Une lettre de Charles X, estimé 150, vendu 60.
6)Manuscrit de Clermont-Tonnerre, estimé 400, vendu 1600.
7)44 photographies prises durant le Commune de Paris (1871), estimé 250, vendu 450.
8)24 pièces (lettres, mémoires, plans) du Général CAZALS lors de la conquête de l'Angleterre vers 1801, estimé 1200, vendu 5000.

Et nous arrivons à la vente attendue. Mise à prix : 10000 euros. Il est 14h06. Il faudra trois minutes pour s'acquitter de cette vente. Les prix montent, en cinq enchères, on dépasse les 20000 euros. Deux clients au téléphone se déchirent le lot. Ce sera finalement le client de MrNicolas qui obtiendra gain de cause, après 3 minutes de bataille "intra-telephonos". En y laissant la modique somme de 85000 euros. Hors taxes. Ce qui donne un prix total de 100249 euros. Donc, en résumé, 660000 francs. On croit rêver.

Je quitte la salle, ainsi que Mr Balassi. Beaucoup semblent estomaqués par ce prix incroyable. Je me dirige à l'accueil, mais l'hôtesse amicale est partie. On m'informe qu'il est impossible de faire parvenir un message à un acheteur. Depité, je réfléchis un peu. C'est Mr Nicolas qui a obtenu la vente. Il sera probablement présent lors de la remise du lot. Pourquoi ne pas lui laisser un message, dans sa librairie?

Métro, boulot. Dodo, on verra après. Je flâne sur les quais de la rive gauche. 41, quai des Grands Augustins, la librairie "Les neuf muses". Je m'installe au bord de la Seine, adossé au mur face à l'eau, et rédige ma lettre. Puis je retourne à la librairie. C'est une dame d'un certain âge qui se trouve là, c'est la mère de Mr Nicolas. C'est une femme en or. Elle comprend ma démarche, et ne la juge pas incongrüe. Nous parlons une dizaine de minutes. Elle m'avoue que d'avoir lu ces carnets lui a infligé des cauchemars. Le prix adjugé à ces carnets la suffoque quelque peu. Elle sera une des premières à le savoir. J'évoque mes recherches, mon départ un peu précipité. Puis je prends congé (ne pas oublier de recontacter cette librairie, et de remercier cette dame, si je peux avoir accès à ces carnets).

Direction Beaubourg : hier, pas de chance, fermé tous les mardis. Je passe quatre bonnes heures à la bibliothèque, photocopie quelques articles de presse, etc...Mon train n'est qu'à 23 heures. Petit coup de fil à mes amis (l'un d'eux me dit qu'un jour je lui téléphonerai du Népal, en compagnie du Dalaï-Lama...). J'entame mon retour. Nuit presque blanche (3 heures de sommeil, les fauteuils inclinables ne sont pas le meilleur support pour dormir, une soif terrible et une machine à boissons fraîches en panne. Grrr. Ce qui fait qu'il est déjà 9h36 quand je finis cette page. L'AFP m'apprend que c'est la société Scripture qui a fait l'acquisition des carnets, dans l'intention, dixit le PDG Philippe Belin, de faire "une exposition itinérante de documents historiques". Alors, affaire à suivre...

Sylvain Larue, 06 février 2003.

Liens

http://youtu.be/WykWwnk0rxc le voyage de la veuve
http://youtu.be/xxaflU33708 Le dernier guillotiné
http://youtu.be/zscyUK4Q2xw La guillotine
http://youtu.be/xxaflU33708 La peine de mort


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Gene Kelly
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Hors Ligne
Le 2 février 1996. meurt à Pittsburgh, Pennsylvanie, Gene Kelly,

de son vrai nom Eugene Curran Kelly, acteur, chanteur, réalisateur, danseur et producteur, cineaste, mort, à 83 ans à Los Angeles en Californie, le 2 février 1996. Ses films les plus notables sont "La Reine de Broadway", "Le Pirate", "Un jour à New York", "Chantons sous la pluie", "Un Américain à Paris"
Il est probablement, avec Fred Astaire, la personnalité masculine la plus marquante de la comédie musicale hollywoodienne des années 1950. Il inscrit son nom à plusieurs classiques du genre, tels que Le Pirate, Un Américain à Paris et Brigadoon de Vincente Minnelli, Un jour à New York et Chantons sous la pluie qu'il coréalise avec Stanley Donen, Les Girls de George Cukor ou encore Les Demoiselles de Rochefort de Jacques Demy.

Il réalise ensuite plusieurs films, dont la comédie musicale Hello Dolly avec Barbra Streisand. Puis, avec le déclin de la comédie musicale, ses prestations se raréfient. Il retrouve son éclat et sa popularité passés dans deux documentaires, That's entertainment Part I et II, à la fin des années 1970.
En 1999, il est classé quinzième plus grande légende du cinéma par l'American Film Institute. En outre, Chantons sous la pluie et Un Américain à Paris reviennent régulièrement en tête des classements des plus grandes comédies musicales au cinéma
Gene Kelly était un danseur, un très grand danseur. À ce titre, il prend place dans la mémoire cinéphilique au côté de Fred Astaire. Toutefois, il s'exprimait différemment de son aîné : doté d'une silhouette plus massive, il a imposé un style, fondé sur la puissance et l'énergie, relevant de la performance acrobatique et de l'effort athlétique. Il s'est révélé également bon chanteur et excellent comédien, à l'aise tant dans le registre comique que dramatique.
Il a d'ailleurs tenu autant de rôles non dansants que dansants, élaborant de film en film un personnage d'origine modeste, aimant à plaire ou à impressionner, et souffrant d'une tendance à la mélancolie. Gene Kelly était en outre chorégraphe et réalisateur. Comme tel, il a joué un rôle capital dans l'évolution de la comédie musicale. Mêlant le ballet classique et moderne, la danse de salon et les claquettes, le folklore et la gymnastique, il s'est montré particulièrement inventif, comme en témoigne son solo avec une feuille de papier journal et une latte de parquet grinçante dans Summer Stock La Jolie Fermière, 1950.
Il a su utiliser les moyens propres au cinéma pour imaginer des chorégraphies inédites, comme danser avec son reflet dans Cover Girl La Reine de Broadway, 1944 et au modèle d'élégance évoluant dans un univers artistique et luxueux un M. Tout-le-monde vivant dans une société banalement quotidienne, et dans lequel le spectateur pouvait se reconnaître. Mais c'est dans l'osmose de la danse et du cinéma qu'il a tenu une place prépondérante. À la caméra témoin des évolutions du danseur des films de Fred Astaire et à celle, virtuose, de Busby Berkeley volant la vedette aux danseurs traités comme des automates, il a substitué, avec la complicité de Vincente Minnelli et de Stanley Donen, la caméra partenaire, aux mouvements conçus en fonction des pas des danseurs, en harmonie avec ceux-ci.

Sa vie

Gene Kelly est le troisième d'une famille de cinq enfants, et il eut trois frères et une sœur. Tous furent amenés et introduits par leur mère au monde de la danse. Bien que monté sur scène dès l'âge de huit ans pour des spectacles amateurs, Gene Kelly préférait le sport et souhaitait faire partie de l'équipe de baseball des Pittsburgh Pirates. Il pratiquait par ailleurs le hockey sur glace, la gymnastique, le football américain et la natation, autant de sports qui l'aidèrent à atteindre un niveau physique et une facilité technique en danse qui le rendirent célèbre. Gene Kelly, ayant surmonté son aversion première pour la danse, se produisit plus tard avec son frère Fred dans plusieurs spectacles en amateur sous le nom des Kelly Brothers.

Carrière à Broadway

En 1932, la famille Kelly au complet entreprit de monter un atelier de danse, The Gene Kelly Studio of the Dance, que Gene Kelly quitta en 1938 lorsqu'il fit ses débuts à Broadway dans la comédie musicale Leave It to Me. Il fut cependant véritablement remarqué dans Pal Joey en 1940, rôle qui lui valut un contrat par David O.
Selznick à Hollywood. Selznick n'ayant pas de film à lui faire tourner, la MGM racheta son contrat et Gene Kelly tourna Pour moi et ma mie en 1942 avec Judy Garland.
Le succès du film et les critiques positives lui valurent une certaine notoriété mais la MGM n'avait aucun projet qui pût tirer parti de son talent et elle l'employa dans des comédies musicales de deuxième catégorie. En 1944, le studio prêta l'acteur à la Columbia pour laquelle il tourna La Reine de Broadway avec Rita Hayworth et assura la chorégraphie des numéros de danse. Le film eut un succès retentissant et marqua le début des années de gloire de la danse au cinéma.
Gene Kelly avait su donner un style particulier à ses chorégraphies.
Dans son film suivant, Escale à Hollywood avec Frank Sinatra, Gene Kelly fit encore preuve d'innovation dans la chorégraphie qu'il mit en place, notamment dans la scène où on le voit danser avec Jerry la souris en dessin animé. La scène fut rejetée au départ par le studio, mais finalement acceptée et reste à ce jour un modèle du genre. Gene Kelly fut nommé pour l'Oscar du meilleur acteur pour ce film qui fut un grand succès.

En 1944, après avoir tourné Escale à Hollywood sorti l'année suivante et bien qu'au faîte de sa carrière, Gene Kelly souhaita participer à l'effort de guerre et s'engagea pour servir dans la division photographique de la Navy, jusqu'en 1946.
Il participa au tournage de Ziegfeld Follies à son retour et continua sur sa lancée dans plusieurs comédies musicales.

Un jour à New York en 1949, second de ses films avec Frank Sinatra fut le théâtre de ses premières armes en tant que réalisateur, avec son complice Stanley Donen et le premier d'une série de comédies musicales à succès. Il fut suivi en 1951 par Un Américain

Le 18 avril 1956 il anime le mariage du prince Rainier III de Monaco et de l'actrice américaine Grace Kelly.
Sa carrière commença à décliner à partir du milieu des années 1950.
Il s'installa en Europe pendant plus d'un an pour raisons fiscales et tourna L'Île du danger et Au fond de mon cœur deux films dans lesquels ses prestations, plus dramatiques, n'eurent pas le succès escompté. Il se fâcha avec Stanley Donen après le tournage de Beau fixe sur New York, mettant fin à une relation professionnelle et une amitié vieille de plus de vingt ans.
Il quitta la MGM en 1957 après le tournage de Les Girls, le studio ayant refusé de lui rendre la liberté le temps de films tels que La Blonde ou la rousse Pal Joey et s'il continua à tourner jusqu'à la fin de ses jours plus souvent dans des rétrospectives et des spectacles de commémoration il ne retrouva jamais le succès de Chantons sous la pluie. Son rôle le plus marquant de cette partie de sa carrière est Les Demoiselles de Rochefort de Jacques Demy, à la fois un hommage et une innovation puisqu'il tourne en décors naturels et plus en studio.
Il participa à des émissions de télévision pendant les années soixante, mais sa seule tentative de série télé, dans le rôle du Père O'Malley dans Going My Way en 1962-1963 se solda par un échec, bien que cette série ait connu une grande popularité dans des pays catholiques en dehors des États-Unis.

Dans les années 1960, il réalisa Gigot, le clochard de Belleville (1962), puis Hello, Dolly ! en mettant en scène Barbra Streisand et Walter Matthau.
Il tourna deux autres films : Attaque au Cheyenne Club (1970) avec James Stewart et Henry Fonda et Hollywood, Hollywood 1976.

Vie privée

Gene Kelly épousa Betsy Blair en 1941, dont il divorça en 1957. Ils eurent ensemble une fille, Kerry.
Il épousa en deuxièmes noces Jeannie Coyne, dont il eut deux enfants, Thimothy et Bridget. Jeannie mourut d'un cancer en 1973. Il épousa Patricia Ward en 1990. Il mourut d'une série d'attaques cérébrales en 1996.

Récompenses

1945 : Nommé pour l'Oscar du meilleur acteur pour Escale à Hollywood
1951 : reçut un Oscar d'honneur en reconnaissance de sa carrière d'acteur, de réalisateur et de danseur et sa contribution exceptionnelle à l'art de la chorégraphie cinématographique.

Filmographie

Acteur

1942 : Pour moi et ma mie For me and my gal : Harry Palmer
1943 : La Du Barry était une dame Du Barry Was a Lady de Roy Del Ruth : Alec Howe/Black Arrow
1943 : Parade aux étoiles Thousands cheer
1943 : Pilot n°5
1943 : La Croix de Lorraine The Cross of Lorraine, de Tay Garnett
1944 : Vacances de Noël Christmas Holiday de Robert Siodmak : Robert Monette
1944 : La Reine de Broadway Cover Girl de Charles Vidor : Danny Mc Guire
1945 : Escale à Hollywood Anchors Aweigh de George Sidney : Joseph Brady
1946 : Ziegfeld Follies de Vincente Minnelli
1947 : Living in a Big Way de Gregory La Cava
1948 : Les Trois Mousquetaires The Three Musketeers de George Sidney :
1948 : Le Pirate The Pirate de Vincente Minnelli : Serafin
1948 : Ma vie est une chanson Words and Music
1949 : Match d'amour Take Me Out to the Ball Game
1949 : Un jour à New York On the Town, coréalisation avec Stanley Donen : Gabey
1950 : La Main noire The Black Hand
1950 : La Jolie Fermière Summer Stock : Joe D. Roos
1951 : Un Américain à Paris An American in Paris de Vincente Minnelli : Jerry Mulligan
1952 : Chantons sous la pluie Singin' in the Rain, coréalisation avec Stanley Donen : Don Lockwood
1952 : It's a Big Country
1952 : Le diable fait le troisième The Devil Makes Three
1953 : The Magic Lamp : Voix de Sinbad
1954 : Brigadoon de Vincente Minnelli : Tommy Albright
1954 : L'Île du danger rest of wave
1955 : Au fond de mon cœur Deep in My Heart
1955 : Beau fixe sur New York It's Always Fair Weather : Ted Riley
1956 : Invitation à la danse Invitation to the dance
1957 : Les Girls de George Cukor : Barry Nichols
1957 : La Route joyeuse The Happy Road
1958 : Le Père malgré lui The tunnel of love réalisation
1958 : La Fureur d'aimer Marjorie Morningstar
1960 : Le Milliardaire Let's make love
1960 : Procès de singe Inherit the Wind
1962 : Gigot, le clochard de Belleville Gigot
1964 : Madame croque-maris What a way to go!
1967 : Les Demoiselles de Rochefort de Jacques Demy : Andy Miller
1967 : Petit Guide pour mari volage A Guide of the Married Man
1969 : Hello, Dolly! réalisation
1970 : Attaque au Club Cheyenne The Cheyenne Social Club réalisation
1973 : Forty Carats en
1974 : Il était une fois Hollywood That's Entertainement Part I - Film documentaire de Jack Haley Jr
1976 : Hollywood, Hollywood (That's entertainement Part II) - Film documentaire réalisation
1977 : Le Casse-cou en Viva Knievel
1980 : Xanadu
1981 : Reporters
1985 : That's Dancing en
1986 : La Griffe du destin Sins feuilleton TV : Eric Hovland
1994 : That's Entertainement Part III en

Réalisateur

1949 : Un jour à New-York On the Town
1952 : Chantons sous la pluie Singin' in the Rain
1955 : Beau fixe sur New York It's Always Fair Weather
1956 : Invitation à la danse Invitation to the Dance
1957 : La Route joyeuse The Happy Road
1958 : Le Père malgré lui The Tunnel of Love
1962 : Gigot, le clochard de Belleville Gigot
1964 : American in Paris TV
1967 : Jack and the Beanstalk TV
1967 : Petit guide pour mari volage en A Guide of the Married Man
1969 : Hello, Dolly !
1970 : Attaque au Cheyenne Club The Cheyenne Social Club
1976 : Hollywood, Hollywood That's Entertainment, Part II nouvelles séquences

Producteur

Frères d'armes

Doublage français

Roger Rudel dans :
Un jour à New York
Brigadoon
Les Girls
Le Géant du Grand Nord
Procès de singe
Le Milliardaire
Madame Croque-maris
Xanadu
Michel André dans :
Les Trois Mousquetaires
Un Américain à Paris
Chantons sous la pluie sauf scène avec le professeur de diction, doublé par Yves Furet
Jean-François Laley dans :
Nord et Sud mini-série
La Griffe du destin série télévisée
Michel Gudin dans La Reine de Broadway

Liens

http://youtu.be/r1N8vAcMchM Fred Astaire et Gene kelly
http://youtu.be/D1ZYhVpdXbQ Singing in the rain
http://youtu.be/Vw-qlHuktJs Summer stock dance
http://youtu.be/IsE8h53P9Vg Gene Kelly avec Juy Garland
http://youtu.be/uJzYKm1_Bvo Gene Kelly with Jerry mouse
http://youtu.be/sJPJ7jsUOgw Gene kelly et Sinatra If you knew Susie

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Posté le : 31/01/2014 22:41

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Jacques 1er d'Aragon
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Le 2 février 1208 à Montpellier naît Jacques Ier d'Aragon dit le Conquérant en catalan Jaume I el Conqueridor ; Jaime I el Conquistador en castillan ; Chaime I o Conqueridor en aragonais,il et meurt à 68 ans le 27 juillet 1276 à Alcira, non loin de Valence.
Il fut roi d'Aragon, de 1213 à 1276, soit 62 ans, 10 mois et 15 jours, il a pour prédécesseur Pierre le catholique et pour successeur Pierre III le grand, il appartient à la maison de Barcelone, comte de Barcelone et seigneur de Montpellier à partir de 1213. En 1229, il devient aussi roi de Majorque, puis roi de Valence à partir de 1232.Il épouse Aliénor de Castille avec qui il aura 9 enfants Alphonse † 1260, Yolande † 1301, Constance † 1269, Pierre † 1285, Jacques † 1311, Sancha † 1262,
Isabelle † 1271, Marie † 1267, Sanche† 1275.


Jeunesse

Fils de Pierre II d'Aragon le Catholique, roi d'Aragon et de Marie, dame de Montpellier, il descend de deux prestigieux lignages : par son père, il est l'héritier des rois d'Aragon, et par sa mère il est apparenté à la famille impériale byzantine des Comnènes.
Il eut une enfance très difficile. Son père, qui s'était marié pour mettre fin aux intrigues des nobles catalans qui réclamaient un héritier, finit par répudier la reine après être parvenu à asseoir son pouvoir sur la seigneurie de Montpellier.
Il est âgé de deux ans lorsque son père conclut un mariage entre lui et Amicie, la fille de Simon de Montfort, l'infant Jacques est livré à ce dernier. Il restera reclus au château de Carcassonne.
En 1213, en pleine croisade des Albigeois, son père meurt à la bataille de Muret. Jacques devient le prisonnier de Simon de Montfort, et ce dernier ne se résigne à le libérer que grâce aux pressions du pape Innocent III. Durant le reste de sa minorité, il est confié aux templiers. Il sera élevé au château de Monzón à partir de 1215 avec son cousin Raymond-Bérenger V de Provence. Pendant ce temps, son grand-oncle Sanche d'Aragon, principal acteur de la libération de Jacques, est reconnu régent d'Aragon. Jacques hérite de la seigneurie de Montpellier à la mort de sa mère en 1213.
Orphelin, il avait six ans lorsqu'il fut reconnu roi par les cortes de Lérida en 1214. C'est dans la même ville qu'en septembre 1218, les premiers cortes généraux d'Aragon et de Catalogne se réunissent et le déclarèrent majeur.
En janvier 1221, il épouse Aliénor de Castille, fille d'Alphonse VIII de Castille, en la cathédrale de Tarazona. Le roi n'était âgé que de treize ans, elle en avait dix-neuf. Ce mariage répondait à des intérêts politiques, mais Jacques répudia son épouse en 1229, invoquant une trop proche parenté. Le 8 septembre 1235, il contracte un second mariage avec la princesse Yolande de Hongrie, fille du roi André II de Hongrie. Par le testament de son cousin Nuno Sanchez, il hérite les comtés du Roussillon et de Cerdagne en 1241.

Règne

Durant les quinze premières années de son règne, Jacques est aux prises avec la noblesse aragonaise, qui parvient même à le faire prisonnier en 1224.
En 1227, il doit faire face à une nouvelle révolte nobiliaire, dirigée par son oncle l'infant Ferdinand. Jacques ne sauve son trône que grâce à l'intervention papale par l'entremise de l'archevêque de Tortosa, les accords d'Alcala du 22 mars 1227 marquent le triomphe de la royauté sur la noblesse.
Après ces accords, la situation se stabilise suffisamment pour permettre au roi de lancer de nouvelles campagnes contre les musulmans. Les réussites du roi finiront par apaiser la noblesse.
En effet Jacques le Conquérant va beaucoup contribuer au renforcement du pouvoir royal notamment en menant avec fermeté la normalisation du droit dans chacun des territoires de la couronne d'Aragon. Il charge ainsi l'évêque d'Huesca, Vidal de Canyelles, de codifier le droit coutumier du royaume d'Aragon, entreprise qui aboutit lors des cortes d'Huesca de 1247, qui imposent un droit unique au royaume au-dessus des droits particuliers.
En Catalogne, ce sont les usages de Barcelone qui s'imposent peu à peu à tout le pays. D'autre part, il développe le système des cortes, sortes de parlements généraux réunissant des délégués nobles, ecclésiastiques et citadins autour du roi. Chacun des royaumes de la Couronne a ses propres cortes, excepté le royaume de Majorque, qui envoie des délégués aux corts de Catalogne.

Poursuite de la Reconquista

Le règne de Jacques Ier marque une nouvelle vague de progression des armées chrétiennes face aux musulmans.

Conquête de Majorque

Depuis le début des années 1220, les marchands de Barcelone, Tarragone et Tortosa demandent de l'aide au roi d'Aragon pour qu'il mette fin à la menace des pirates majorquins. En décembre 1228, une réunion de marchands barcelonais décide de financer une expédition.
Des navires sont mis à la disposition de nobles catalans qui acceptent de participer à cette aventure en échange de la concession de domaines territoriaux et la promesse d'un important butin.
Lors d'une autre réunion à Lérida, les nobles aragonais acceptent une telle entreprise, mais suggère au roi de la diriger plutôt contre les musulmans de Valence.

La conquête de Majorque par les troupes de Jacques Ier d'Aragon.

Le roi est réticent, mais n'ayant pas beaucoup à perdre, il accepte que l'expédition soit menée en son nom, tout en incitant les chevaliers aragonais à ne pas y participer, ils seront finalement très peu.
Ce sont donc en majorité des Catalans qui partent le 5 septembre 1229 à la conquête de Majorque. On compte 155 navires, 1500 chevaliers et 15 000 soldats. Le 11 septembre 1229, les troupes aragonaises débarquent à Santa Ponsa et battent celle du wali almohade Abu Yahya à la bataille de Portopi le 12 septembre 1229.
Les musulmans se retranchent alors derrière les murs de Madina Mayurqa.
Les troupes de Jacques mette le siège devant la ville le 15 septembre 1229 et finissent, après un peu plus de trois mois, par massacrer la population musulmane de la ville, en décembre 1229, en réponse aux exactions des musulmans. La quantité de cadavres était telle qu'une épidémie se déclare et décime l'armée de Jacques.
Les nobles catalans se disputent le butin, provoquant des échauffourées qui affaibliront la puissance militaire du roi.
En quelques mois, la conquête de l'île est faite, seul un petit groupe de musulmans résistera jusqu'en 1232 dans la Sierra de Tramontana. En grande majorité, les musulmans fuient vers l'Afrique lorsqu'ils ne sont pas réduits en esclavage, tandis que l'île est repeuplée par des Catalans.
Majorque devient un royaume de la Couronne d'Aragon et obtient une charte de franchise en 1230. La création de la municipalité de Majorque, devenue la ville de Palma, en 1249, a largement contribué à l'institutionnalisation du royaume.

Conquête d'Ibiza

Le roi n'était pas en mesure de conquérir Minorque en raison de divisions internes au sein de l'armée. Les musulmans minorquins acceptent néanmoins de devenir les vassaux du roi d'Aragon en 1231. La vassalité de Minorque ne devait être transférée au royaume de Majorque qu'après la conquête définitive de l'île sous le règne d'Alphonse III suite à la capitulation d'Abû Umar en 1287.
L'île est alors petit à petit repeuplée par des Catalans, en même temps que les musulmans sont peu à peu bannis.
En 1235, Jacques concentre ses efforts sur une cible plus facile, les îles d'Ibiza et Formentera sont rapidement conquises. Le roi cède la soumission à plusieurs nobles catalans, dont Guillaume de Montgri, archevêque de Tarragone et son frère Bernard de Santa Eugenia.
L'île a été repeuplée par des agriculteurs d'Ampurias à partir de 1236.

Conquête du royaume de Valence

La conquête de Valence, contrairement à celle de Majorque, a été faite avec un important contingent d'Aragon.
En 1231, Jacques rencontre Blasco de Alagon et le maître de l'ordre de l'Hôpital à Alcaniz, ensemble ils établissent les plans pour conquérir Valence. Blasco de Alagon suggère d'attaquer la population et d'éviter les fortifications. La première phase de la conquête consista à s'emparer de deux enclaves montagneuses : Morella, qui fut rapidement prise par Blasco de Alagon du fait de la faiblesse du gouvernement musulman local ; et Arès, qui fut conquise par Jacques. La conquête de ce qui plus tard allait devenir le royaume de Valence commence donc véritablement en 1232 avec la capture de Morella.
En 1233 les troupes chrétiennes prennent Burriana et Peniscola. Elles se dirigent ensuite vers le sud pour atteindre le Jucar et la ville d'Alcira, qui est conquise le 30 décembre 1242. Entre 1243 et 1245, les troupes aragonaises atteignent les limites imposées à l'Aragon par le traité d'Almizra de 1244.
Jacques Ier et l'infant Alphonse de Castille s'étaient entendus pour délimiter leurs zones respectives d'expansion dans les territoires musulmans. Les terres situées au sud de la ligne Biar-Villajoyosa sont dévolus à la Castille, y compris donc ce qui va devenir le royaume de Murcie, que le traité d'Elche de 1305 donnera à l'Aragon.
À la fin des années 1240, Jacques doit faire face à toute une série de révoltes dirigée par le seigneur musulman Al Azraq. Jacques en sort néanmoins victorieux, il parvient à convertir les terres conquises, parfois de manière assez violente, et à les intégrer dans la Couronne d'Aragon, tout en respectant un grands nombre de leurs coutumes. Ainsi Jacques Ier prète serment de respecter les fors de Valence et les pormulgue lors d'une réunion des corts valenciennes.
La création du royaume va mettre un coup d'arrêt à la conquête et même si elle permet de stabiliser les frontières, elle mécontente la noblesse aragonaise qui se voit privée de ses possibilités d'expansion en terres valenciennes.

Politique ultra pyrénéenne


Par le traité de Corbeil de 1258, Jacques Ier renonce à ses prétentions sur l'Occitanie hérités des ses ancêtres les comtes de Barcelone. En retour, le roi Louis IX de France s'engage à renoncer à ses propres prétentions sur les comtés catalans. En effet, en tant que descendants de Charlemagne, les rois de France ont toujours conservé leurs droits sur l'ancienne marche hispanique.

Conquête du royaume de Murcie

Normalement, au terme du traité d'Almizra, Murcie était sous domination castillane. Durant plus de vingt ans, la coexistence entre chrétiens et musulmans amena à une période de grande prospérité.
Toutefois, l'intolérance chrétienne face aux coutumes et traditions étant de plus en plus marquée, à partir de 1264, la région est en proie à de nombreuses révoltes des mudéjars murciens qui sont soutenues par les Nasride de Grenade et les Almohades d'Afrique.
Le roi de Castille Alphonse X le Sage ne parvient pas à imposer son autorité, si bien que sa femme la reine Yolande, fille de Jacques Ier, demande de l'aide à son père. Les troupes aragonaises entrent en Murcie fortes de 10 000 hommes, Pierre d'Aragon réussit à obtenir la victoire sur Muhammad ibn Hûd Biha al-Dawla, faisant passer Murcie dans le giron aragonais.

Dernières années

En 1262, il nomme Guillaume de Roquefeuil, lieutenant-gouverneur de Montpellier. En septembre 1269, il lève une armée et part de Barcelone pour se rendre en Terre sainte combattre Baybars. Mais leurs navires sont dispersés par une tempête et le roi est forcé de débarquer à Aigues-Mortes pour finalement renoncer à l'expédition.
Jacques Ier était présent au second concile de Lyon de 1274. Le concile délibéra des aspects financiers d'une nouvelle croisade.
On décida que pendant six années la dîme de tous les bénéfices de la chrétienté devrait revenir à la croisade. Jacques souhaitait organiser l'expédition immédiatement, mais les templiers s'y opposèrent, rendant la prise de décision difficile.
Contrarié par l'indécision des autres participants, Jacques Ier prend congé du pape et quitte le concile avec ses barons. Cette croisade n'aura finalement jamais lieu.
Le roi avait commencé à dicter ses mémoires en catalan et le Llibre dels fets deviendra la première des quatre grandes chroniques de la Couronne d'Aragon.
Après un règne de presque soixante-trois ans, le roi décède à Alcira le 27 juillet 1276. Il était âgé de soixante-huit ans.
Les restes du roi sont déposés à Sainte-Marie de Valence, ils y restent jusqu'en mai 1278, date à laquelle ils ont été transférés au monastère de Poblet, panthéon des rois d'Aragon depuis Alphonse Ier.
Cependant, après les confiscations de Mendizabal, le monastère fut abandonné et le corps de Jacques Ier fut à nouveau transféré en 1843, mais cette fois à Tarragone. Un mausolée fut construit derrière la cathédrale pour accueillir les restes du roi, il sera inauguré en 1856.
Le roi termine finalement son voyage en 1952, année qui marque le retour du corps du roi à Poblet.

Descendance

Alors qu'il est âgé de treize ans, le 6 janvier 1221, il épouse en la cathédrale de Tarazona Aliénor de Castille, fille du roi Alphonse VIII de Castille.
De ce premier mariage, est issu :
Alphonse (1222 - 1260), marié à Constance de Moncade, fille de Gaston VII de Béarn, sans descendance.
Après avoir répudié sa première femme en 1229, il épouse en secondes noces le 8 septembre 1235, Yolande de Hongrie, fille du roi André II de Hongrie.
De ce second mariage sont issus :
Yolande (1236 - 1301), mariée à Alphonse X de Castille, dont descendance ;
Constance (1239 - 1269), mariée à Jean-Emmanuel de Castille, dont descendance ;
Pierre (1240 - 1285), roi d'Aragon, marié à Constance de Sicile, fille de Manfred Ier de Sicile, dont descendance ;
Jacques (1243 - 1311), roi de Majorque, marié à Esclarmonde de Foix, fille de Roger IV de Foix, dont descendance ;
Ferdinand (1245 - 1250) ;
Sancha (1246 - 1262), religieuse ;
Isabelle (1247 - 1271), mariée à Philippe III de France, dont descendance ;
Marie (1248 - 1267), religieuse ;
Sanche (1250 - 1275), archevêque de Tolède.
Le troisième mariage de Jacques Ier est plus incertain, mais il semble que le roi ait épousé secrètement son amante, Thérèse Gil de Vidaure.
Le roi l'abandonna lorsque cette dernière contracta la lèpre. De leur liaison sont issus :
Jacques (1238 - 1285), seigneur de Jérica ;
Pierre (1240 - 1318), seigneur d'Ayerbe.

Héritage

Testaments successifs de Jacques Ier
Aragon Catalogne Valence Majorque Roussillon Montpellier
1223 Alphonse
1241 Alphonse Pierre
1244 Alphonse Pierre Jacques
1248 Alphonse Pierre Jacques Pierre Ferdinand
1253 Alphonse Pierre Alphonse Jacques Pierre Jacques
1262 Pierre Jacques

Liens
http://youtu.be/q0E2siCR-kI soirée à l'espace Jacques 1er d'Aragon à Montpellier


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Posté le : 31/01/2014 22:11

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Apprenons à décoder les petits LU
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Pourquoi le Petit beurre "LU" possède 52 dents ?


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Lorsque, à NANTES, en 1886, Louis LEFEVRE UTILE, fils des fondateurs de la Société LU imagine ce biscuit, son but est de créer un gâteau qui puisse être mangé tous les jours. D'où son idée originale de représenter le "temps".
-Les 52 dents représentent les semaines de l'année
-Les quatre coins représentent les saisons
-Ce biscuit qui mesure 7 cm fait référence aux 7 jours de la semaine
-et les 24 petits points s'identifient aux 24 heures de la journée
Pour la forme et le lettrage, il s'est inspiré d'un napperon de sa grand-mère.
La recette à bien fonctionné puisque, 6 400 tonnes de véritables Petits Beurre LU se vendent chaque année !
Et, maintenant que nous sommes moins ignorants, nous ne dégusterons plus jamais un petit-beurre comme avant !

Posté le : 31/01/2014 20:45
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Charles-Maurice De Talleyrand-Périgord 1
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Le 2 février 1754 à Paris naît Charles-Maurice de Talleyrand-Périgord,

communément nommé Talleyrand, homme d'État et diplomate français, mort dans cette même ville le 17 mai 1838.
Homme de tous les régimes, de la Révolution à la Restauration, Talleyrand fit de la diplomatie un art où le cynisme s'alliait à l'efficacité. Aussi empressé à servir qu'à trahir, et indifférent au jugement de l'histoire, il s'efforça avant tout de préserver le rang de la France en Europe.


Évêque malgré lui

Issu d'une famille de la haute noblesse, souffrant d'un pied-bot, il est orienté par sa famille vers la carrière ecclésiastique en vue de lui permettre de succéder à son oncle, l'archevêque de Reims : ordonné prêtre en 1779, il est nommé en 1788 évêque d'Autun. Il renonce à la prêtrise et quitte le clergé pendant la Révolution pour mener une vie laïque.
Talleyrand occupe des postes de pouvoir politique durant la majeure partie de sa vie et sous la plupart des régimes successifs que la France connaît à l'époque : il est notamment agent général du clergé puis député aux États généraux sous l'Ancien Régime, président de l'Assemblée nationale et ambassadeur pendant la Révolution française, ministre des Relations extérieures sous le Directoire, le Consulat puis sous le Premier Empire, président du gouvernement provisoire, ambassadeur, ministre des Affaires étrangères et président du Conseil des ministres sous la Restauration, ambassadeur sous la Monarchie de Juillet. Il assiste aux couronnements de Louis XVI en 1775, Napoléon Ier en 1804 et Charles X en 1825.
Il intervient fréquemment dans les questions économiques et financières, pour lesquelles son acte le plus fameux est la proposition de nationalisation des biens du clergé. Toutefois, sa renommée provient surtout de sa carrière diplomatique exceptionnelle, dont l'apogée est le congrès de Vienne. Homme des Lumières, libéral convaincu, tant du point de vue politique et institutionnel que social et économique, Talleyrand théorise et cherche à appliquer un équilibre européen entre les grandes puissances.
Réputé pour sa conversation, son esprit et son intelligence, il mène une vie entre l'Ancien Régime et le xixe siècle. Surnommé le diable boiteux, et décrit comme un traître cynique plein de vices et de corruption, ou au contraire comme un dirigeant pragmatique et visionnaire, soucieux d'harmonie et de raison, admiré ou détesté par ses contemporains, il suscite de nombreuses études historiques et artistiques.

Origine et jeunesse, Famille de Talleyrand-Périgord.

Le père de Charles-Maurice, Charles-Daniel de Talleyrand-Périgord 1734-1788, chevalier de Saint-Michel en 1776, lieutenant général en 1784, appartient à une branche cadette de la maison de Talleyrand-Périgord, famille de haute noblesse, même si sa filiation avec les comtes de Périgord est contestée. Il vit à la cour de Versailles, désargenté, avec sa femme née Alexandrine de Damas d'Antigny, 1728-1809. Talleyrand a surtout pour oncle Alexandre Angélique de Talleyrand-Périgord 1736-1821, archevêque de Reims, puis cardinal et archevêque de Paris. Il compte parmi ses ancêtres notamment Jean-Baptiste Colbert et Étienne Marcel.
Né le 2 février 1754 au numéro 4 de la rue Garancière à Paris, Charles-Maurice de Talleyrand-Périgord est baptisé le même jour.
Avant la parution de ses mémoires, plusieurs versions circulent déjà sur l'enfance de Talleyrand, en particulier sur l'origine de son pied-bot. Depuis leur divulgation en 1889, ces mémoires sont la source d'informations la plus exploitée sur cette partie de sa vie ; la version donnée par Talleyrand est cependant contestée par une partie des historiens.
Selon la version donnée par ses mémoires, il est immédiatement remis à une nourrice qui le garde quatre ans chez elle dans le faubourg Saint-Jacques, ce qui n'est pas le cas de ses frères. Toujours selon l'intéressé, il serait tombé d'une commode à l'âge de quatre ans, d'où son pied-bot : cette infirmité lui vaut de ne pas pouvoir accéder aux fonctions militaires et d'être destitué de son droit d'aînesse par ses parents qui le destinent alors à une carrière ecclésiastique. Son frère cadet, Archambault, prend sa place l'aîné des fils étant mort en bas âge.
Selon Franz Blei, dans ses mémoires, Talleyrand évoque ses parents avec une surprenante antipathie :

"Cet accident a influé sur tout le reste de ma vie ; c'est lui qui, ayant persuadé à mes parents que je ne pouvais être militaire, ou du moins l'être sans désavantage, les a portés à me diriger vers une autre profession. Cela leur parut plus favorable à l'avancement de la famille. Car dans les grandes maisons, c'était la famille que l'on aimait, bien plus que les individus, et surtout que les jeunes individus que l'on ne connaissait pas encore. Je n'aime point m'arrêter sur cette idée… je la quitte."

Mémoires de Talleyrand

Une partie des biographes, comme Jean Orieux, donnent raison à Talleyrand, qui laisse entendre que ses parents ne l'aimaient pas, ne tolérant pas qu'il fût simultanément pied bot et Talleyrand . De leur côté, ses deux frères cadets, Archambaud 1762-1838 et Boson 1764-1830, se marient avec de riches héritières de la noblesse de finance.
Il séjourne de 1758 à 1761 chez sa bisaïeule et femme délicieuse, Marie-Françoise de Rochechouart, au château de Chalais, période dont il garde un souvenir ému. Il est ensuite envoyé au collège d'Harcourt futur lycée Saint-Louis de 1762 à 1769, puis chez son oncle archevêque, où on l'incite à embrasser la carrière ecclésiastique ; il obtempère.
Cette version de son enfance est contestée par plusieurs biographes. Si Michel Poniatowski parle d'un pied-bot de naissance, Emmanuel de Waresquiel va plus loin et affirme que Talleyrand souffre d'une maladie héréditaire un de ses oncles en étant affecté, le syndrome de Marfan. Toujours selon Emmanuel de Waresquiel, Talleyrand est devenu prêtre non pas à cause d'un manque d'affection de ses parents, mais de la volonté de le placer dans la succession du richissime et puissant archevêché de Reims promis à son oncle, perspective susceptible de vaincre ses réticences, son âge le plaçant comme le seul en mesure de le faire au sein de sa fratrie. Ainsi, Talleyrand n'aurait blâmé ses parents que dans le contexte de la rédaction de ses mémoires, où il devait faire apparaître sa prêtrise comme ayant été contrainte.
C'est ce qui amène Georges Lacour-Gayet à parler d'un prétendu abandon »15. Pour Franz Blei, s'il est exact qu'il n'a pas eu de maison paternelle pleine de sécurité et d'affection, il se montre injuste envers sa mère, qui n'a fait que suivre les usages d'éducation de l'époque, avant la mode de l’Émile de Jean-Jacques Rousseau ; ses parents ont aussi des charges très prenantes à la cour.

Carrière ecclésiastique

En 1770, âgé de seize ans, il entre au séminaire Saint-Sulpice, où, selon ses mémoires, il fait preuve de mauvaise humeur et se retranche dans la solitude.
Le 28 mai 1774, il reçoit les ordres mineurs. Le 22 septembre 1774, il obtient un baccalauréatN 8 en théologie à la Sorbonne. Sa thèse est acquise grâce à sa naissance plutôt qu'à son travail : elle est rédigée au moins en partie par son directeur de thèse de la Sorbonne, Charles Mannay, et il obtient une dispense d'âge qui lui permet de la présenter à 20 ans au lieu des 22 requis. À 21 ans, le 1er avril 1775, il reçoit le sous-diaconat en l'église Saint-Nicolas-du-Chardonnet, premier ordre majeur, en dépit de ses avertissements : On me force à être ecclésiastique, on s'en repentira, fait-il savoir. Il bénéficie par la suite d'une dispense du diaconat. Peu après, le 3 mai, il devient chanoine de la cathédrale de Reims, puis, le 3 octobre, abbé commendataire de Saint-Denis de Reims, ce qui lui assure un revenu confortable.
Le 11 juin 1775, il assiste au sacre de Louis XVI, auquel participent son oncle comme coadjuteur de l'évêque consécrateur et son père comme otage de la sainte Ampoule. Cette année-là, en dépit de son jeune âge, il est député du clergé ou second ordre, et surtout promoteur de l'assemblée du clergé.
Toujours la même année, il s'inscrit à la Sorbonne et y obtient le 2 mars 1778 une licence en théologie.
Le jeune licencié rend visite à Voltaire, qui le bénit devant l'assistance. La veille de son ordination, Auguste de Choiseul-Gouffier raconte l'avoir découvert prostré et en pleurs. Son ami insiste pour qu'il renonce mais Talleyrand lui répond : Non, il est trop tard, il n'y a plus à reculer ; cette anecdote serait une invention, d'après Emmanuel de Waresquiel. Il est ordonné prêtre le lendemain, 18 décembre 1779. Le surlendemain, il célèbre devant sa famille sa première messe, et son oncle le nomme vicaire général de l'évêché de Reims.
L'année suivante, au printemps 1780, il devient, toujours grâce à son oncle, agent général du clergé de France, charge qui l'amène à défendre les biens de l'Église face aux besoins d'argent de Louis XVI. Il fait ainsi accepter en 1782 un don gratuit au roi de plus de 15 millions de livres pour couper court aux menaces de confiscation venant de la couronne.
Il intervient également dans la crise de la Caisse d'escompte de 178330 et doit gérer la colère du bas-clergé en maniant la carotte et le bâton. Tous ces travaux lui permettent de s'initier à la finance, aux affaires immobilières et à la diplomatie ; il prend connaissance de l'étendue de la richesse du clergé et noue de nombreuses relations parmi les hommes d'influence de l'époque. Élu secrétaire de l'Assemblée générale de 1785-1786, il est félicité par ses pairs à l'occasion de son rapport final.
Il fréquente et anime les salons libéraux proches des Orléans et noue de nombreuses relations dans ce milieu. Installé rue de Bellechasse, il a pour voisin Mirabeau : les deux hommes se lient d'amitié, de politique et d'affaires.
Il est alors proche de Calonne, ministre impopulaire de Louis XVI ; il participe à la négociation du traité de commerce avec la Grande-Bretagne conclu en 1786. Il fait ainsi partie des rédacteurs du plan de Calonne pour réformer complètement les finances du royaume et qui reste à l'état de projet en raison de la crise financière et du départ du ministre.
Son statut d'ancien agent général du clergé doit en principe le propulser rapidement à l'épiscopat35 alors que croissent ses besoins d'argent ; pourtant, la nomination tarde à venir. L'explication généralement donnée par les historiens est sa vie dissolue, avec son goût pour le jeu, pour le luxe, et ses maîtresses, ce qui indispose Alexandre de Marbeuf, évêque d'Autun et responsable des nominations, et qui choque Louis XVI.
Emmanuel de Waresquiel conteste cette analyse, expliquant cette attente par la notoriété de ses amitiés orléanistes hostiles au clan de la reine et par la perte d'influence de sa famille.
Le 2 novembre 1788, il est finalement nommé évêque d'Autun, grâce à la requête que son père mourant a adressée à Louis XVI. Cela le corrigera, aurait déclaré le roi en signant la nomination. Le 3 décembre, il reçoit également le bénéfice de l'Abbaye Royale de Celles-sur-Belle. Il est sacré le 16 janvier 1789 par Mgr de Grimaldi, évêque de Noyon. Ernest Renan raconte, parlant d’un de ses professeurs à Saint-Sulpice :
M. Hugon avait servi d'acolyte au sacre de M. de Talleyrand à la chapelle d'Issy, en 1788. Il paraît que, pendant la cérémonie, la tenue de l'abbé de Périgord fut des plus inconvenantes. M. Hugon racontait qu'il s'accusa, le samedi suivant, en confession, d'avoir formé des jugements téméraires sur la piété d'un saint évêque .
— Ernest Renan, Souvenirs d’enfance et de jeunesse
Après une campagne courte et efficace, il est élu le 2 avril député du clergé d'Autun aux états généraux de 1789.
Le 12 avril au matin, un mois après être arrivé et esquivant la messe de Pâques, Talleyrand quitte définitivement Autun et rentre à Paris pour l'ouverture des états généraux, le 5 mai, qui marque le début de la Révolution française.

Révolution Constituante

Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789
Durant les états généraux, Talleyrand se rallie au tiers état le 26 juin, avec la majorité du clergé et la veille de l'invitation de Louis XVI à la réunion des ordres. Le 7 juillet, il demande la suppression des mandats impératifs ; le 14 juillet 1789 renouvelé le 15 septembre, il est le premier membre nommé au comité de constitution de l'Assemblée nationale. Il est ainsi signataire de la Constitution présentée au roi et acceptée par celui-ci le 14 septembre 1791 et est l'auteur de l'article VI de la déclaration des droits de l'Homme, qui lui sert de préambule :
La loi est l'expression de la volonté générale. […] Elle doit être la même pour tous, soit qu'elle protège, soit qu'elle punisse.
— Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789
Le 10 octobre 1789, il dépose une motion auprès de l'Assemblée constituante, qui propose d'utiliser les grands moyens pour renflouer les caisses de l'État : la nationalisation des biens de l'Église. Selon lui :
Le clergé n'est pas propriétaire à l'instar des autres propriétaires puisque les biens dont il jouit et dont il ne peut disposer ont été donnés non pour l'intérêt des personnes mais pour le service des fonctions.
Défendu par Mirabeau, le projet est voté le 2 novembre. Fêté par Le Moniteur, couvert d'injures dans des pamphlets50, « faisant l'horreur et le scandale de toute sa famille, Talleyrand devient pour une partie du clergé celui qui a trahi son ordre, son ancien poste de brillant Agent général le rendant d'autant plus détestable à ceux pour qui il est l'apostat. Le 28 janvier 1790, il propose d'accorder le statut de citoyen aux juifs, ce qui donne de nouveaux arguments aux pamphlétaires.
Le 16 février, il est élu président de l'Assemblée avec 373 voix contre 125 à Sieyès. Alors que la Constitution va être adoptée, Talleyrand et les royalistes constitutionnels sont alors à l'apogée de leur influence sur la Révolution.

Talleyrand propose à l'Assemblée constituante le 7 juin 1790 le principe d'une fête célébrant l'unité des Français, où les gardes nationaux serviraient de représentants : la fête de la Fédération, sur le Champ-de-Mars. Nommé à cet office par le roi, il célèbre la messe devant 300 000 personnes le 14 juillet 1790, même s'il est peu familier de l'exercice; montant sur l'estrade supportant l'autel, il aurait dit à La Fayette : Par pitié, ne me faites pas rire .
En mars 1790, il propose l'adoption du système d'unification des mesures.
Le 28 décembre 1790, Talleyrand prête serment à la constitution civile du clergé, puis démissionne de sa charge épiscopale au milieu du mois de janvier 1791, sous le prétexte de son élection comme administrateur du département de Paris. Pourtant, comme les deux premiers évêques constitutionnels, Louis-Alexandre Expilly de La Poipe, évêque du Finistère, et Claude Marolles, évêque de l'Aisne n'arrivent pas à trouver d'évêque pour les sacrer, Talleyrand est obligé de se dévouer. Il manœuvre deux évêques les prélats in partibus de Lydda, Jean-Baptiste Gobel et de Babylone, Jean-Baptiste Miroudot du Bourg pour l'assister : le sacre a lieu le 24 février 1791, suivi par quatorze autres, les nouveaux évêques étant parfois appelés talleyrandistes.
Peu après, dans le bref Quod aliquantum du 10 mars 1791, puis Caritas du 13 avril 1791, le pape Pie VI exprime sa douleur devant cet acte schismatique et prend en compte la démission de Talleyrand de sa charge, le menaçant d'excommunication sous quarante jours s'il ne revient pas à résipiscence.
Durant l'année 1791, alors que meurt son ami Mirabeau, il dirige la rédaction d'un important rapport sur l'instruction publique, qu'il présente à l'assemblée constituante juste avant sa dissolution, les 10, 11 et 19 septembre et qui provoque la création de l'Institut de France.
Alors qu'il n'est plus député, du 24 janvier au 10 mars 1792, Talleyrand est envoyé en mission diplomatique à Londres, pour des achats de chevaux et afin de prendre la température sur une possible neutralité des Britanniques, tout en menant discrètement des négociations sur la rétrocession de Tobago. Il y retourne le 29 avril avec François Bernard Chauvelin. En dépit de l'atmosphère hostile, ils obtiennent la neutralité le 25 mai.
Talleyrand rentre à Paris le 5 juillet et, le 28, démissionne de son poste d'administrateur du département de Paris.

Exil.

À la suite de la journée du 10 août 1792, anticipant la Terreur, il demande à être renvoyé à Londres. Le 7 septembre, il arrache un ordre de mission à Danton, en pleins massacres de Septembre, sous le prétexte de travailler à l'extension du système de poids et de mesures.
Cela lui permet de prétendre qu'il n'a pas émigré : Mon véritable but était de sortir de France, où il me paraissait inutile et même dangereux pour moi de rester, mais d'où je ne voulais sortir qu'avec un passeport régulier, de manière à ne m'en pas fermer les portes pour toujours.
Il part le 10 septembre.
Le 5 décembre, un décret d'accusation est porté contre le ci-devant évêque d'Autun après l'ouverture de l'armoire de fer qui révèle les liens entre lui, Mirabeau et la famille royale; se gardant bien de revenir en France, Talleyrand est porté sur la liste des émigrés à sa parution, par arrêté du 29 août 1793.
Affirmant être là pour vendre sa bibliothèque, il vit paisiblement à Kensington pendant toute l'effroyable année 1793, fréquente les constitutionnels émigrés, noue des relations avec des Anglais influents et souffre à la fois du manque d'argent et de la haine des premiers émigrés. Fin janvier 1794, on lui annonce que le roi George III ordonne son expulsion, en vertu de l'alien bill, loi sur les étrangers. Il part en mars 1794 et se réfugie aux États-Unis pendant deux ans, vivant à Philadelphie, New York et Boston.
Là, il cherche à faire fortune, grâce à la spéculation sur les terrains, prospectant dans les forêts du Massachusetts. Il arme même un navire pour commercer avec l'Inde, mais pense surtout à revenir en France.
Juste après la Terreur, il adresse à la Convention thermidorienne, le 15 juin 1795, une pétition plaidant sa cause; dans le même temps, Germaine de Staël, avec qui Talleyrand correspond, fait en sorte que Marie-Joseph Chénier réclame son retour à l'Assemblée. Par un discours du 4 septembre 1795, ce dernier obtient la levée du décret d'accusation à l'encontre de Talleyrand. Il est rayé de la liste des émigrés et, après avoir fait escale à Hambourg et Amsterdam, retrouve la France du jeune Directoire le 20 septembre 1796.

Directoire

Peu après son arrivée, Talleyrand entre à l'Institut de France, où il a été élu le 14 décembre 1795 à l'Académie des sciences morales et politiques avant même son départ des États-Unis ; il publie deux essais sur la nouvelle situation internationale, fondés sur ses voyages hors de France.
Il participe à la fondation du Cercle constitutionnel, républicain, en dépit de ses amitiés orléanistes et de l'hostilité des conventionnels, qui voient en lui un contre-révolutionnaire.
N'arrivant pas à se faire nommer ministre des Relations extérieures à la place de Charles Delacroix, envoyé comme ambassadeur auprès de la République batave, il fait jouer l'influence de plusieurs femmes, surtout son amie Germaine de Staël. Cette dernière fait le siège de Barras, le plus influent des directeurs, qu'elle supplie dans des scènes enflammées, finissant par obtenir son accord. Talleyrand préfère raconter dans ses mémoires qu'arrivant pour dîner chez Barras, il le découvre effondré par la noyade de son aide de camp et le console longuement, d'où la bienveillance du directeur à son égard. Dans le jeu des nominations du remaniement du 16 juillet 1797, qui intervient dans les prémices du coup d'État du 18 Fructidor, Barras obtient l'accord des autres Directeurs, qui sont pourtant hostiles à l'ancien évêque.
Lors de sa nomination, Talleyrand aurait dit à Benjamin Constant : Nous tenons la place, il faut y faire une fortune immense, une immense fortune. De fait, et dès cet instant, cet homme d'infiniment d'esprit, qui manquait toujours d'argent, prend l'habitude de recevoir d'importantes sommes d'argent de l'ensemble des États étrangers avec lesquels il traite. Fin 1797, il provoque même un incident diplomatique en faisant demander des pots-de-vin à trois envoyés américains : c'est l'affaire XYZ qui provoque la quasi-guerre.
M. de Talleyrand évaluait lui-même à soixante millions ce qu'il pouvait avoir reçu en tout des puissances grandes ou petites dans sa carrière diplomatique.
Dès sa nomination, Talleyrand écrit à Napoléon Bonaparte :
J'ai l'honneur de vous annoncer, général, que le Directoire exécutif m'a nommé ministre des Relations extérieures. Justement effrayé des fonctions dont je sens la périlleuse importance, j'ai besoin de me rassurer par le sentiment de ce que votre gloire doit apporter de moyens et de facilité dans les négociations. Le nom seul de Bonaparte est un auxiliaire qui doit tout aplanir.
Je m'empresserai de vous faire parvenir toutes les vues que le Directoire me chargera de vous transmettre, et la renommée, qui est votre organe ordinaire, me ravira souvent le bonheur de lui apprendre la manière dont vous les aurez remplies.

La lettre de Bonaparte sur Talleyrand

Séduit par le personnage, Bonaparte écrit au Directoire pour lui signifier que le choix de Talleyrand fait honneur à son discernement. Une importante correspondance suit ; dans celle-ci, Bonaparte exprime très tôt le besoin de renforcer l'exécutif. Il n'en fait qu'à sa tête en Italie : le traité de Campo-Formio est signé le 17 octobre 1797 et Talleyrand le félicite malgré tout. Le 6 décembre, les deux hommes se rencontrent pour la première fois, alors que Bonaparte revient couvert de gloire de la campagne d'Italie. Le 3 janvier 1798, Talleyrand donne une fête somptueuse en son honneur en l'hôtel de Galliffet, où est installé le ministère.
Il incite Bonaparte à tenter l'expédition d'Égypte et favorise son départ, tout en refusant de s'y impliquer activement, ne se rendant pas comme convenu avec Bonaparte à Constantinople, et provoquant ainsi la colère du général.
Le Directoire, en particulier Jean-François Reubell qui déteste Talleyrand, traite lui-même les affaires importantes et l'utilise comme un exécutant. La politique de Talleyrand, qui va parfois à l'encontre même de celle des directeurs, a pour but de rassurer les États européens et d'obtenir l'équilibre et la paix ; il fait part de ses réserves sur la politique de libération des pays conquis.
Il prend possession de l'administration des Affaires étrangères, qu'il garnit d'hommes travailleurs, efficaces, discrets et fidèles, même si c'est le Directoire qui choisit les ambassadeurs, sans même le consulter.
Il prend des contacts avec Sieyès et avec les généraux Joubert qui meurt peu après, Brune, puis Bonaparte lorsqu'il revient d'Égypte, dans l'optique du renversement du Directoire. Le 13 juillet 1799, prenant pour prétexte les attaques menées contre lui par la presse et par un obscur adjudant-général qui lui intente un procès et le gagne, il démissionne du ministère qu'il quitte le 20 juillet.
Il se consacre à la préparation du coup d'État du 18 Brumaire, 9 novembre 1799 en conspirant contre le Directoire avec Bonaparte et Sieyès. Le jour dit, il est chargé de réclamer sa démission à Barras : il y parvient si bien qu'il conserve par-devers lui la compensation financière qui était destinée à ce dernier.

Période napoléonienne Consulat

Après le coup d'État, il retrouve son rôle de ministre face aux cours européennes peu mécontentes de la fin du Directoire. Bonaparte et Talleyrand s'accordent sur le fait que les affaires étrangères relèvent du domaine exclusif du Premier Consul : le ministre ne rend compte qu'à Bonaparte. Pour François Furet, Talleyrand est pendant presque huit ans ... le second rôle du régime.
Bonaparte accède aux vues de Talleyrand et écrit amicalement au roi de Grande-Bretagne, puis à l'empereur d'Autriche, qui refusent de façon prévisible les propositions de réconciliation, sans même accuser réception des lettres.
Le tsar de Russie Paul Ier se montre plus favorable : un traité est négocié et signé. Cependant, Paul Ier est assassiné en 1801 par un groupe d’ex-officiers. Son fils Alexandre Ier lui succède.
Les traités de Mortefontaine du 30 septembre 1800 pour la pacification des relations avec les États-Unis, et de Lunéville du 9 février 1801 pour la paix avec l'Autriche vaincue à Marengo, ainsi que la paix d'Amiens du 25 mars 1802 avec le Royaume-Uni et l'Espagne, sont négociés principalement par Napoléon et Joseph Bonaparte : d'après Mme Grand, le Premier Consul a tout fait, tout rédigé. Même s'il désapprouve la méthode brutale de négociation, Talleyrand approuve la paix générale, dont les négociations lui permettent de surcroît de gagner beaucoup d'argent, grâce à des trucages et pots-de-vin divers.
Il manœuvre les Italiens afin qu'ils élisent Bonaparte président de la République italienne.
Il continue également de réformer l'administration des Affaires étrangères. Les espoirs du ministre sont cependant déçus :
La paix d'Amiens était à peine conclue, que la modération commença à abandonner Bonaparte ; cette paix n'avait pas encore reçu sa complète exécution, qu'il jetait déjà les semences de nouvelles guerres qui devaient après avoir accablé l'Europe et la France, le conduire lui-même à sa ruine.

Mémoires de Talleyrand

La même année, il achète le château de Valençay, encore sur injonction de Bonaparte et avec son aide financière. Le domaine s'étend sur environ 200 km, ce qui en fait l'une des plus grandes propriétés privées de l'époque. Talleyrand y séjourne régulièrement, en particulier avant et après ses cures thermales à Bourbon-l'Archambault.
En 1804, face à l'augmentation du nombre d'attentats perpétrés par des royalistes contre Bonaparte, Talleyrand joue un rôle d'instigateur ou de conseiller dans l'exécution du duc d'Enghien, rôle dont l'importance suscitera un débat durant la Restauration suite aux accusations de Savary : selon Barras, Talleyrand conseille à Bonaparte de mettre entre les Bourbons et lui un fleuve de sang; selon Chateaubriand, il inspira le crime.
Le 21 mars, alors que l'arrestation du duc n'est pas encore connue, Talleyrand déclare à l'assistance, à deux heures du matin :

"Le dernier Condé a cessé d'exister. Dans ses mémoires, Bonaparte indique que c'est Talleyrand qui l'a décidé à arrêter le duc d'Enghien, mais revendique l'exécution comme sa décision personnelle. À la Restauration, en 1814, Talleyrand fait disparaître tous les documents se rapportant à cette affaire; il nie par la suite avoir pris part à cette exécution, dans une annexe de ses mémoires."

Empire

Nommé grand chambellan le 11 juillet 1804, Talleyrand, qui a poussé Bonaparte à instituer l'hérédité du pouvoir, assiste le 2 décembre au sacre de Napoléon Ier.
Il est également nommé grand cordon de la Légion d'honneur le 1er février 1805, dans la première promotion.
En 1805 commence la campagne d'Autriche. Talleyrand suit l'empereur dans ses trajets à travers l'Europe. À son arrivée à Strasbourg, il assiste à une violente crise de ce dernier, qui pour Georges Lacour-Gayet s'apparente à une crise d'épilepsie. Au lendemain de la victoire d'Ulm, il envoie de Strasbourg un rapport à l'empereur sur la nécessaire modération à observer vis-à-vis de l'Autriche afin d'instaurer un équilibre entre les quatre (France, Royaume-Uni, Autriche, Russie — auxquels
s'ajoute la Prusse. Après l'éclatante victoire d'Austerlitz et l'écrasante défaite de Trafalgar, Talleyrand signe à contrecœur,selon Metternich, il commence à envisager sa démission le traité de Presbourg 26 décembre 1805, annonçant la création de la Confédération du Rhin, qu'il rédige sur ordre de l'empereur mais où il essaie d'adoucir les conditions imposées à l'Autriche. En accordant dix pour cent de rabais et des délais sur les sanctions financières, il mécontente Napoléon, qui le suspecte d'avoir été corrompu :
L'Autriche, dans l'état de détresse où elle était réduite, ne pouvait que subir les conditions imposées par le vainqueur. Elles étaient dures, et le traité fait avec M. d'Haugwitz rendait pour moi impossible de les adoucir sur d'autres articles que celui des contributions. …Napoléon m'écrivit à quelque temps de là : "Vous m'avez fait à Presbourg un traité qui me gêne beaucoup."

Mémoires de Talleyrand

En 1806, il reçoit le titre de prince de Bénévent, État confisqué au pape où il ne se rend pas une seule fois, se contentant d'envoyer un gouverneur.
Le 12 juillet de la même année, il signe le traité créant la Confédération du Rhin, prolongeant la volonté de Napoléon par ses nombreuses négociations. Amorçant la critique de la politique guerrière de ce dernier sans oser le défier, il est toujours déçu dans ses conseils de modération, en particulier par la proclamation du blocus continental, le 21 novembre 1806. Étant en contact permanent avec l'Autriche dans l'espoir d'un rapprochement, il commence à communiquer des informations au tsar Alexandre Ier via son ami le duc de Dalberg. En 1807, après une série de victoires de Napoléon, Eylau, Dantzig, Heilsberg, Guttstadt, Friedland, il rédige se contente de tenir la plume et signe le traité de Tilsit.
Il se déclare indigné par le traitement réservé aux vaincus, en particulier la reine de Prusse, et mécontent d'être un ministre des Relations extérieures sans emploi . Il prend certainement à cette occasion la décision de démissionner de son poste de ministre à son retour de Varsovie, voire l'annonce dès cet instant à Napoléon.
Cela ne l'empêche pas de favoriser le rapprochement entre ce dernier et Marie Walewska. Sa démission est effective le 10 août 1807. Le 14, il est nommé vice-grand-électeur de l'Empire.
Talleyrand se détache peu à peu de l'empereur, mais reste cependant son conseiller : il lui déconseille fortement d'entamer la guerre en Espagne, en exposant l'immoralité et les dangers d'une pareille entreprise. L'empereur ne tient pas compte de l'avertissement et capture par la ruse les infants d'Espagne, puis confie leur garde à Talleyrand, qui les loge durant sept ans à Valençay, hospitalité qui se révèle agréable aux prisonniers.
En septembre 1808, Napoléon le charge de le seconder à l'entrevue d'Erfurt avec le tsar de Russie, sans ignorer que Talleyrand est hostile à l'alliance qu'il cherche, lui préférant la voie autrichienne. Pendant les discussions en marge des entrevues entre les deux empereurs, Talleyrand va jusqu'à déconseiller à Alexandre de s'allier avec Napoléon, en lui déclarant : Sire, que venez-vous faire ici ? C'est à vous de sauver l'Europe, et vous n'y parviendrez qu'en tenant tête à Napoléon.
Le peuple français est civilisé, son souverain ne l'est pas ; le souverain de la Russie est civilisé, son peuple ne l'est pas ; c'est donc au souverain de la Russie d'être l'allié du peuple français, puis le Rhin, les Alpes, les Pyrénées sont la conquête de la France ; le reste est la conquête de l'Empereur ; la France n'y tient pas. C'est la trahison d'Erfurt, fourberie pour Georges Lacour-Gayet qu'il détaille longuement dans ses mémoires, affirmant avoir manœuvré l'un et l'autre empereur pour préserver l'équilibre européen, à Erfurt, j'ai sauvé l'Europe d'un complet bouleversement et qui lui vaudra plus tard l'inimitié des bonapartistes.
Pour l'heure, Napoléon, qui ignore le sabotage, est surpris du manque de réussite de ses discussions avec Alexandre, et l'alliance ne se fait pas, la convention étant devenue insignifiante.
Alors que l'on reste sans nouvelles de l'empereur depuis l'Espagne, où la guérilla fait rage, et que la rumeur de sa mort se répand, Talleyrand intrigue au grand jour avec Joseph Fouché pour offrir la régence à l'impératrice Joséphine, en cherchant le soutien de Joachim Murat. Le 17 janvier 1809, en Espagne, Napoléon apprend la conjuration et accourt à Paris, arrivant le 23. Le 28, durant trente minutes, il abreuve Talleyrand d'injures ordurières à l'issue d'un conseil restreint de circonstance, la phrase célèbre vous êtes de la merde dans un bas de soie n'est peut-être pas prononcée en cette circonstance, l'accuse de trahison et lui retire son poste de grand chambellan. Talleyrand est convaincu d'être arrêté, mais reste impassible : il aurait dit à la sortie dudit conseil : Quel dommage, Messieurs, qu'un aussi grand homme ait été si mal élevé.
Au contraire de Fouché qui joue profil bas, il se présente toujours à la cour et ce dès le lendemain de la fameuse scène, fait jouer les femmes auprès de Napoléon mais ne dissimule pas son opposition :

"Napoléon avait eu la maladresse et on en verra plus tard la conséquence d'abreuver de dégoût ce personnage si délié, d'un esprit si brillant, d'un goût si exercé et si délicat, qui, d'ailleurs, en politique lui avait rendu autant de services pour le moins que j'avais pu lui en rendre moi-même dans les hautes affaires de l'État qui intéressaient la sûreté de sa personne. Mais Napoléon ne pouvait pardonner à Talleyrand d'avoir toujours parlé de la guerre d'Espagne avec une liberté désapprobatrice. Bientôt, les salons et les boudoirs de Paris devinrent le théâtre d'une guerre sourde entre les adhérents de Napoléon d'une part, Talleyrand et ses amis de l'autre, guerre dont l'épigramme et les bons mots étaient l'artillerie, et dans laquelle le dominateur de l'Europe était presque toujours battu.

Mémoires de Joseph Fouché

Menacé d'exil avec son comparse, voire dans sa vie, il n'est finalement pas inquiété, conserve ses autres postes et l'empereur le consulte toujours. Pour Jean Orieux, il est pour Napoléon insupportable, indispensable et irremplaçable : Talleyrand travaille à son divorce et à son remariage, en lui suggérant le mariage autrichien, qu'il plaide dans le conseil extraordinaire du 28 janvier 1810. Il est alors gêné financièrement, du fait de la perte de ses charges et du coût de l'hébergement des infants d'Espagne, que la dotation de Napoléon ne couvre pas complètement. La faillite de la banque Simons, dans laquelle il perd un million et demi, le met alors dans une position si délicate qu'il sollicite en vain un prêt au tsar. Il reçoit cependant toujours des pots-de-vin et en vient à vendre une nouvelle fois sa bibliothèque. En 1811, Napoléon finit par le sortir de ses ennuis financiers en lui achetant l'hôtel Matignon ; deux ans plus tard, Talleyrand déménage dans l'hôtel de Saint-Florentin.
En 1812, dans le cadre de la préparation de la campagne de Russie, Napoléon pense emprisonner préventivement Fouché et Talleyrand, tout en envisageant d'envoyer ce dernier comme ambassadeur en Pologne. Talleyrand accueille la nouvelle de la retraite de Russie en déclarant : c'est le commencement de la fin ; il intensifie ses relations d'intrigue. En décembre 1812, Talleyrand incite sans succès Napoléon à négocier la paix et à accorder d'importantes concessions ; il refuse le poste de ministre des Relations extérieures que lui propose à nouveau l'empereur.
Il écrit à Louis XVIII via son oncle, début d'une correspondance qui dure toute l'année 1813 ; la police impériale intercepte certaines lettres et l'empereur pense l'exiler et le poursuivre en justice. Pourtant Napoléon suit toujours ses conseils : en décembre 1813, il accepte sur ses instances le retour des Bourbons sur le trône d'Espagne, et lui propose de nouveau le poste de ministre des Relations extérieures, se voyant opposer un nouveau refus. Le 16 janvier 1814, Napoléon, durant une nouvelle scène, est sur le point de le faire arrêter ; le 23 janvier, il le nomme pourtant au conseil de régence. Ils se voient pour la dernière fois le surlendemain, à la veille du départ de l'empereur pour une campagne militaire désespérée.
Le 28 mars 1814, alors que les Alliés menacent Paris, le conseil de régence décide l'évacuation de la cour, qui a lieu les deux jours suivants.
Le 30 mars au soir, Talleyrand exécute une manœuvre habile pour rester, et en maître, à Paris : il fait en sorte qu'on l'empêche de passer la barrière de Passy puis, durant la nuit, négocie la capitulation du maréchal Marmont, qui dirige la défense de la ville.
Le lendemain, 31 mars, Talleyrand dévoile son 18 Brumaire à l'envers, alors que les Alliés entrent dans Paris : ce soir-là, le roi de Prusse et le tsar arrivent à son hôtel particulier, et ce dernier y loger. Il plaide auprès d'eux le retour des Bourbons et, répondant à leurs doutes, propose de consulter le Sénat : Le tsar acquiesça ; la Restauration était faite.

Première Restauration Gouvernement Provisoire de 1814.

Le 1er avril 1814, le Sénat conservateur élit Talleyrand à la tête d'un gouvernement provisoire qui fait dire à Chateaubriand qu'il y plaça les partners de son whist. Le lendemain, le Sénat déchoit l'empereur de son trône, ce dernier négociant encore avec les Alliés pour une abdication en faveur de son fils et une régence de Marie-Louise. Napoléon Bonaparte est finalement perdu par la défection de Marmont et abdique le 6 avril. Talleyrand fait saisir toute sa correspondance avec ce dernier191.
Il applique immédiatement ses idées libérales et fait en sorte de rétablir une vie normale pour le pays :
Il fait rendre les conscrits des dernières levées napoléoniennes à leur famille, libérer les prisonniers politiques et les otages, échanger les prisonniers de guerre, il rétablit la liberté de circulation des lettres, facilite le retour du Pape à Rome et celui des princes espagnols à Madrid, rattache les agents de la police générale de l'Empire, devenus odieux, à l'autorité des préfets.
Il s'efforce surtout de rassurer tout le monde et maintient autant que faire se peut tous les fonctionnaires dans leur poste. Deux préfets seulement sont remplacés.

Emmanuel de Waresquiel, Talleyrand, le prince immobile

Sa position est difficile, surtout à Paris : les Alliés occupent la ville, les royalistes et les bonapartistes ne reconnaissent pas le gouvernement provisoire. Il use d'expédients pour financer ce dernier.
Pendant les premiers jours d'avril, lui, son gouvernement et le Sénat rédigent à la va-vite une nouvelle constitution, qui consacre une monarchie parlementaire bicamérale, organise l'équilibre des pouvoirs, respecte les libertés publiques et déclare la continuité des engagements contractés sous l'Empire.
Le 12 avril, le comte d'Artois entre dans Paris et s'installe, en même temps que le gouvernement, aux Tuileries, à cette occasion, Talleyrand lui fait attribuer la déclaration selon laquelle il n'y a qu'un Français de plus. Le 14, le Sénat défère l'autorité formelle sur le gouvernement provisoire au comte d'Artois, qui accepte pour son frère les bases de la Constitution, mais avec certaines restrictions.
Après le traité de Fontainebleau du 11 avril, Talleyrand signe le 23 la convention d'armistice avec les Alliés, dont il juge les conditions douloureuses et humiliantes la France revient aux frontières naturelles de 1792 et abandonne 53 places fortes, mais sans alternative, dans une France épuisée d'hommes, d'argent et de ressources .
Le gouvernement provisoire ne dure qu'un mois.
Le 1er mai, Talleyrand rejoint Louis XVIII à Compiègne, où celui-ci lui fait faire antichambre plusieurs heures, puis lui déclare au cours d'un entretien glacial :
Je suis bien aise de vous voir ; nos maisons datent de la même époque. Mes ancêtres ont été les plus habiles ; si les vôtres l'avaient été plus que les miens, vous me diriez aujourd'hui : prenez une chaise, approchez-vous de moi, parlons de nos affaires ; aujourd'hui, c'est moi qui vous dis : asseyez-vous et causons.
Dans la même conversation, Louis XVIII lui aurait demandé comment il a pu voir la fin de tant de régimes, ce à quoi Talleyrand aurait répondu :
Mon Dieu, Sire, je n'ai vraiment rien fait pour cela, c'est quelque chose d'inexplicable que j'ai en moi et qui porte malheur aux gouvernements qui me négligent.

Louis XVIII n'accepte pas la Constitution sénatoriale : il préfère accorder à ses sujets la Charte constitutionnelle qui reprend les idées libérales proposées mais rejette l'équilibre des pouvoirs, le roi en accordant aux deux chambres. Le 13 mai, Talleyrand, déçu dans son ambition de présider le ministère, est nommé ministre des Affaires étrangères.
Le 30 mai, il signe le traité de Paris, qu'il a négocié : la paix entre la France et les Alliés, le retour aux frontières de 1792 plus quelques villes, une part de la Savoie et les anciens comtats pontificaux et l'annonce du congrès de Vienne, dont les bases sont posées. Parmi les dispositions, la France s'engage à abolir la traite négrière dans les cinq ans, reprenant ainsi la loi du 29 mars 1815 que Napoléon avait promulgué, à son retour de l’île d’Elbe et les œuvres d'art pillées par Bonaparte restent en France ; il est fait chevalier de l'ordre de la Toison d'or. La principauté de Bénévent est rendue au pape : le roi le fait prince de Talleyrand et pair de France.
Le 8 septembre, il défend le budget devant la chambre des pairs. Pour la première fois, comme en Angleterre, l'État se voit dans l'obligation de payer toutes les dettes qu'il contracte.

Congrès de Vienne

Louis XVIII le charge logiquement de représenter la France au congrès de Vienne et approuve les instructions que Talleyrand a proposées; il part avec quatre objectifs, les dispositions concernant la France ayant déjà été réglées par le Traité de Paris :
prévenir les vues de l'Autriche sur la Sardaigne ;
faire en sorte que Naples revienne à Ferdinand IV de Bourbon ;
défendre la Pologne face à la Russie ;
empêcher la Prusse de mettre la main sur la Saxe et la Rhénanie.
Le 16 septembre 1814 débutent les tractations informelles du congrès de Vienne.
Talleyrand, qui y est assisté par le duc de Dalberg, le marquis de la Tour du Pin et le comte de Noailles, y arrive le 23 septembre, l'ouverture étant prévue pour le 1er octobre. Tenu à l'écart des principales réunions qui ont lieu entre les quatre pays, Royaume-Uni, Autriche, Prusse, Russie qui ont déjà approuvé un protocole le 22 septembre, il est cependant invité à une discussion le 30 septembre où Metternich et Hardenberg emploient les mots puissances alliées.
Il réagit alors :
Alliées…, dis-je, et contre qui ? Ce n'est plus contre Napoléon : il est à l'île d'Elbe… ; ce ne n'est plus contre la France : la paix est faite… ; ce n'est sûrement pas contre le roi de France : il est garant de la durée de cette paix. Messieurs, parlons franchement, s'il y a encore des puissances alliées, je suis de trop ici. … Et cependant, si je n'étais pas ici, je vous manquerais essentiellement. Messieurs, je suis peut-être le seul qui ne demande rien. De grands égards, c'est là tout ce que je veux pour la France. Elle est assez grande par ses ressources, par son étendue, par le nombre et l'esprit de ses habitants, par la contiguïté de ses provinces, par l'unité de son administration, par les défenses dont la nature et l'art ont garanti ses frontières. Je ne veux rien, je vous le répète ; et je vous apporte immensément. La présence d'un ministre de Louis XVIII consacre ici le principe sur lequel repose tout l'ordre social. … Si, comme déjà on le répand, quelques puissances privilégiées voulaient exercer sur le congrès un pouvoir dictatorial, je dois dire que, me renfermant dans les termes du traité de Paris, je ne pourrais consentir à reconnaître dans cette réunion aucun pouvoir suprême dans les questions qui sont de la compétence du congrès, et que je ne m'occuperais d'une proposition qui viendrait de sa part.

Mémoires de Talleyrand

Talleyrand provoque la colère des quatre Metternich déclare : nous aurions mieux fait de traiter nos affaires entre nous !.
Le 3 octobre, il menace de ne plus assister à aucune conférence, se pose en défenseur des petites nations qui assistent à partir de ce moment aux délibérations et exploite les divisions qui se font jours entre les quatre. Appuyé par le Royaume-Uni et l'Espagne, il obtient ainsi que les procès-verbaux des précédentes réunions soient annulés. Le congrès s'ouvre finalement le 1er novembre.
Pour Jean Orieux, aucun sujet important n'est abordé dans les réunions officielles tout se passe dans les salons ; les petites nations se lassent et finissent par ne plus y assister. Talleyrand reste alors que les véritables délibérations commencent il intègre le comité des grandes puissances le 8 janvier : C'est ainsi que le comité des Quatre devint le comité des Cinq.
Il s'allie à l'Autriche et au Royaume-Uni : un traité secret est signé le 3 janvier 1815, ce qui lui permet d'écrire, triomphant, à Louis XVIII : Maintenant, Sire, la coalition est dissoute, et elle l'est pour toujours. La France n'est plus isolée en Europe... . Par là, il s'oppose à la Prusse et à la Russie : la première n'obtient qu'un morceau de la Saxe et la seconde qu'une partie de la Pologne, qu'elles se partagent.
En effet, Talleyrand est partisan d'une Allemagne fédérale qui soit le centre d'équilibre entre les différentes puissances, en particulier la Prusse et l'Autriche. La Prusse et la France se retrouvent avec une frontière en commun, ce qui lui est reproché par une partie des biographes comme la source des guerres franco-allemandes futures ;il est défendu par d'autres. Talleyrand signe l'acte final du congrès le 9 juin 1815.
En échange de la restitution de la principauté de Bénévent, Talleyrand obtient également une compensation financière et le titre de duc de Dino du roi rétabli Ferdinand des Deux-Siciles, qu'il transmet à son neveu, et par là à sa nièce Dorothée, qui a brillé durant le congrès.

Seconde Restauration

Au terme du Congrès, la France conserve ses conquêtes de 1792, mais Napoléon Ier revient de l'île d'Elbe, porté en triomphe par les Français, ce qui ruine l'opinion des Alliés à leur sujet. Talleyrand est approché par Montrond, chargé par Napoléon de le joindre à sa cause ; il refuse, bien qu'il soit en très mauvais termes avec Louis XVIII, désormais en exil. Attendant la défaite de Napoléon c'est une question de semaines, il sera vite usé, il tarde cependant à rejoindre le roi à Gand.
Après la bataille de Waterloo, le 23 juin, il arrive à Mons où se trouve le roi.
D'après Emmanuel de Waresquiel, Talleyrand presse le roi, au cours d'une réunion orageuse, de renvoyer son conseiller Blacas, d'accepter une constitution plus libérale et de se distinguer des Alliés, mais n'obtient que le départ de Blacas; d'après Georges Lacour-Gayet, il refuse de se rendre chez le roi, Chateaubriand jouant les intermédiaires. Prenant de court Talleyrand qu'il disgracie de colère, ce dernier en perd son calme habituel, Louis XVIII rejoint les bagages de l'armée alliée et rédige une proclamation réactionnaire.
Cela provoque l'inquiétude des Britanniques qui contraignent le roi à rappeler Talleyrand à la tête du conseil des ministres. À l'issue de la séance du 27 juin, marquée par des affrontements verbaux, le ministre l'emporte sur le comte d'Artois et le duc de Berry chefs du parti ultra et une proclamation libérale est adoptée.
Fouché, président du gouvernement provisoire, tient Paris, appuyé par les républicains. Pour Georges Lacour-Gayet et Franz Blei, Talleyrand convainc Louis XVIII de nommer Fouché, qui a voté la mort de son frère, ministre de la Police.
D'après les Mémoires de Talleyrand et pour Emmanuel de Waresquiel, les réticences de Louis XVIII cèdent le pas à la nécessité politique, et c'est Talleyrand qui ne souhaite pas s'encombrer d'un homme comme Fouché. Dans tous les cas, Talleyrand négocie avec Fouché qui livre Paris au roi, et il organise une rencontre.
Dans un passage fameux de ses mémoires, Chateaubriand raconte la scène :
Ensuite, je me rendis chez Sa Majesté : introduit dans une des chambres qui précédaient celle du roi, je ne trouvai personne ; je m'assis dans un coin et j'attendis. Tout à coup une porte s'ouvre : entre silencieusement le vice appuyé sur le bras du crime, M. de Talleyrand marchant soutenu par M. Fouché ; la vision infernale passe lentement devant moi, pénètre dans le cabinet du roi et disparaît. Fouché venait jurer foi et hommage à son seigneur ; le féal régicide, à genoux, mit les mains qui firent tomber la tête de Louis XVI entre les mains du frère du roi martyr ; l'évêque apostat fut caution du serment.

Gouvernement Charles-Maurice de Talleyrand-Périgord.

Talleyrand conserve son poste, et, le lendemain de l'arrivée du roi aux Tuileries, le 9 juillet 1815, il est nommé de surcroît président du Conseil des ministres, malgré l'opposition des ultras. Il réussit à constituer, contrairement à 1814, un gouvernement qu'il dirige et est solidaire sur la politique libérale choisie : il entame une révision de la Charte par une ordonnance du 13 juillet pour organiser le partage du pouvoir entre le roi et les chambres la chambre des pairs devenant héréditaire, Talleyrand composant la liste des pairs, une libéralisation des élections (baisse du cens, de l'âge minimal, une libéralisation de la presse, etc.
Le gouvernement tente aussi en vain d'empêcher les armées alliées, qui occupent toujours le pays, de reprendre les œuvres d'art pillées dans toute l'Europe par Napoléon. Il essaie de renvoyer ces armées hors du royaume ; les souverains européens exigent des conditions exorbitantes pour signer la paix, que Talleyrand parvient à diminuer en abaissant par exemple les réparations de 100 à 8 millions de francs ; la France perd cependant ses conquêtes de 1792.
Il entre en conflit avec Fouché qui a besoin de donner des gages aux royalistes sur les débuts de la Terreur blanche dans le Midi Talleyrand est contraint de rétablir la censure et sur les listes de bonapartistes, Ney, Huchet de la Bédoyère, etc. à juger.
Le ministre de la Police paie de son poste cette divergence de vues, ce qui réjouit le roi et les ultras. Cela ne suffit pas : après les élections qui amènent la Chambre introuvable, remportée par ces derniers, Talleyrand présente le 19 septembre sa démission afin d'obtenir un refus et le soutien du roi. Ce dernier, sous la pression des ultras et du tsar Alexandre qui reproche à Talleyrand de s'être opposé à lui à Vienne, l'accepte le 23 septembre et change de ministère, appelant un gouvernement mené par le duc de Richelieu.
Talleyrand est nommé grand chambellan de France le 28 septembre 1815. Pour la première fois depuis son retour des États-Unis, il n'est pas au pouvoir, se répandant contre son successeur, le duc de Richelieu qui pourtant fait en sorte que les titres de Talleyrand, qui n'a pas de fils légitime, soient transmissibles à son frère, certain d'être rappelé au pouvoir. Au printemps 1816, il se retire à Valençay, où il n'avait pas été depuis huit ans, puis revient un temps à Paris à l'annonce de la dissolution de la Chambre introuvable. Le 18 novembre 1816, sa critique d'Élie Decazes, ministre de la Police, dépasse les bornes il le traite de maquereau : il est interdit de se présenter à la cour, disgrâce qui dure jusqu'au 28 février 1817. Son opposition au gouvernement entraîne même une approche des ultras, opposés à Richelieu et Decazes qui poursuivent en partie la politique libérale de Talleyrand.
En 1818, il a une occasion de revenir au pouvoir, mais le roi, qui ne l' aime ni ne l' estime, lui préfère Jean Dessolle, puis Decazes, puis à nouveau Richelieu en 1820. Il est désormais convaincu que le roi ne veut plus de lui.
Alors que les ultras sont de plus en plus influents, Talleyrand, désormais proche des doctrinaires, en particulier de Pierre-Paul Royer-Collard qu'il a pour voisin à Valençay, se place pour le reste de la Restauration dans l'opposition libérale : il prononce le 24 juillet 1821, puis en février 1822 des discours à la Chambre des pairs pour défendre la liberté de la presse, puis le 3 février 1823 contre l'expédition d'Espagne, voulue par Chateaubriand.
Il est alors d'autant plus détesté par les ultras que son rôle dans l'assassinat du duc d'Enghien est révélé par Savary, qui est alors exilé par Louis XVIII, lequel souhaite protéger l'honneur de son grand chambellan.
En septembre 1824, alors que le poids de ses 70 ans se fait sentir, son poste fait qu'il assiste longuement à l'agonie de Louis XVIII, puis à son enterrement et au sacre de son successeur. L'avènement de Charles X, chef du parti ultra, lui enlève ses derniers espoirs de retour au pouvoir. Durant une cérémonie, un nommé Maubreuil l'agresse et le frappe à plusieurs reprises. Il se rapproche du duc d'Orléans et de sa sœur, Madame Adélaïde. En quelques années, le jeune journaliste Adolphe Thiers a su devenir un familier : Talleyrand l'aide à monter son journal, Le National, d'orientation libérale et offensive contre le pouvoir.
Le National se retrouve au cœur de la contestation des Ordonnances de Juillet qui provoque les Trois Glorieuses et la chute de Charles X.

Monarchie de Juillet

Retour en politique

En juillet 1830, alors que l'incertitude règne, Talleyrand expédie le 29 juillet un billet à Adélaïde d'Orléans pour son frère Louis-Philippe, lui conseillant de se rendre à Paris :
Ce billet qui amena sur les lèvres de Madame Adélaïde une exclamation soudaine : Ah ! ce bon prince, j'étais bien sûre qu'il ne nous oublierait pas ! dut contribuer à fixer les indécisions du futur roi. Puisque M. de Talleyrand se prononçait, Louis-Philippe pouvait se risquer.

Louis-Philippe revient à Paris le lendemain, se rend pour entretien chez Talleyrand et prend son parti. Celui-ci l'aide par l'entremise d'Adolphe Thiers.
Une fois roi, Louis-Philippe, après avoir souhaité faire de Talleyrand son ministre des Affaires étrangères, le nomme rapidement à sa demande ambassadeur extraordinaire à Londres, afin de garantir la neutralité du Royaume-Uni vis-à-vis du nouveau régime. La décision est critiquée à Paris, mais approuvée à Londres, où Wellington et Aberdeen sont ses amis depuis longtemps. Il est accueilli de manière grandiose le 24 septembre et reçoit le logis de William Pitt ; sa nomination rassure les cours d'Europe, effrayées par cette nouvelle révolution française, alors qu'éclate la révolution belge.
Talleyrand s'oppose au ministre Louis-Mathieu Molé : les deux hommes essayent de mener une politique sans tenir compte l'un de l'autre, le ministre menaçant de démissionner.
Talleyrand prône par exemple contre Molé l'évacuation de l'Algérie, que souhaitent les Britanniques ; Louis-Philippe choisit de s'y maintenir. Molé est cependant remplacé par Horace Sébastiani, qui ne gêne pas Talleyrand.
Talleyrand argumente auprès des Britanniques pour un concept qu'il forge de non-intervention en Belgique, alors que l'armée hollandaise est repoussée.
Des conférences entre les cinq grands s'ouvrent le 4 novembre 1830. Après avoir refusé l'idée d'une partition de la Belgique, puis avoir envisagé un temps une telle idée, il plaide pour la création d'un État fédéré neutre sur le modèle de la Suisse : il signe les protocoles de juin 1831, puis le traité du 15 novembre 1831, qui officialisent celle-ci.
Il va jusqu'à passer sur ses instructions en acceptant, et même en négociant, la préservation des frontières du pays et le choix de Léopold de Saxe-Cobourg comme souverain du nouveau pays neutre. Il approuve la décision du nouveau Premier ministre, Casimir Perier, de soutenir militairement cette neutralité, menacée par les Pays-Bas. Le nouveau pays fait démanteler les forteresses à la frontière française.

Talleyrand travaille sur le projet qui lui tient à cœur depuis longtemps : le rapprochement du Royaume-Uni et de la France, base de l'Entente cordiale. Les deux pays interviennent conjointement pour obliger le roi des Pays-Bas à respecter la nouvelle indépendance de la Belgique. Il reçoit régulièrement Alphonse de Lamartine et entretient de bons rapports avec son ami Wellington et l'ensemble du cabinet. Son nom est applaudi au Parlement britannique, son raffinement et son habileté deviennent fameux à Londres ; il reçoit fréquemment Prosper Mérimée.
L'opposition anglaise accuse même le gouvernement d'être trop influencé par lui, le marquis de Londonderry déclarant à la tribune : Je vois la France nous dominant tous, grâce à l'habile politique qui la représente ici, et je crains qu'elle n'ait dans ses mains le pouvoir de décision et qu'elle n'exerce ce que j'appellerai une influence dominante sur les affaires européennes.
Pendant ce temps, en France, si Talleyrand bénéficie d'une estime importante parmi les élites politiques et auprès du roi, ce dernier le consulte sans cesse, lui propose le poste de Premier ministre, proposition qu'il esquive, sa réputation est au plus bas : Le prince a évité à la France le démembrement, on lui doit des couronnes, on lui jette de la boue. C'est en effet à cette époque que s'exacerbe la haine généralisée des partis à son encontre.
Il devient le diable boiteux, celui qui a trahi tout le monde.
On l'appelait Protée au pied boiteux , Satan des Tuileries, République, empereur, roi : il a tout vendu, lisait-on dans ce poème à la mode du jour, écrit avec une plume arrachée à l'aigle de l'ange exterminateur, intitulé Némésis la Vengeance.
Son seul mérite fut de provoquer une admirable réponse de Lamartine.

Jean Orieux, Talleyrand ou le sphinx incompris

Talleyrand reste en poste jusqu'en 1834 et la conclusion du traité de la Quadruple-Alliance, signé le 22 avril. Fatigué des difficultés de négociation avec Lord Palmerston, il quitte son poste, après avoir signé une convention additionnelle au traité le 18 août.
Il arrive le 22 à Paris ; on parle de compléter les alliances en l'envoyant à Vienne. Il renonce à la présidence du conseil, qui est confiée à Thiers, Talleyrand participe à la formation du gouvernement, puis à la scène publique.

Retraite

Talleyrand se retire dans son château de Valençay. Il a déjà été nommé maire de la commune de 1826 à 1831, puis conseiller général de l'Indre, jusqu'en 1836. Il conseille toujours Louis-Philippe, en particulier en 1836 sur la neutralité à adopter dans le problème de la succession espagnole, contre l'avis de Thiers, qui y perd son poste.

Le château de Valençay

Son activité politique décroît cependant. Il reçoit, outre de nombreuses personnalités politiques, Alfred de Musset et George Sand (cette dernière le remerciant par un article injurieux, Honoré de Balzac et met la dernière main à ses mémoires. En 1837, il quitte Valençay et retourne s'installer dans son hôtel de Saint-Florentin à Paris.

Réconciliation avec l'Église et mort

À l'approche de la mort, il doit négocier un retour à la religion pour éviter à sa famille le scandale d'un refus de sacrements et de sépulture comme a dû subir Sieyès. Après un discours d'adieu à l'Institut le 3 mars, ses proches confient à l'abbé Dupanloup le soin de le convaincre de signer sa rétractation et de négocier le contenu de celle-ci. Talleyrand, qui joue une fois de plus sur le temps, ne signe que le jour de sa mort, ce qui lui permet de recevoir l'extrême-onction. Au moment où le prêtre doit, conformément au rite, oindre ses mains avec le saint-chrême, il déclare : N'oubliez pas que je suis évêque
car on devait en pareil cas l'oindre sur le revers des mains et non sur les paumes, reconnaissant ainsi sa réintégration dans l'Église.
L’évènement, suivi par le tout-Paris, fait dire à Ernest Renan qu'il réussit à tromper le monde et le Ciel;
Lorsqu'il apprend que Talleyrand est à l'agonie, le roi Louis-Philippe décide, contrairement à l'étiquette, de lui rendre visite. Sire, murmure le mourant, c'est un grand honneur que le roi fait à ma Maison.

Il meurt le 17 mai 1838, à 15 h 35305 ou 15 h 50, selon les sources, après avoir nommé Adolphe Fourier de Bacourt son exécuteur testamentaire.

Des funérailles officielles et religieuses sont célébrées le 22 mai. Embaumé à l'égyptienne, son corps est placé dans la crypte qu'il a fait creuser sous la chapelle de la maison de charité qu'il a fondée en 1820 à Valençay, où il est ramené de Paris le 5 septembre;
ce lieu devient la sépulture de ses héritiers et le reste jusqu'en 1952.
Jusqu'en 1930, une vitre laisse voir son visage momifié. La plaque de marbre qui recouvre une face du sarcophage de marbre noir placé dans un enfeu porte :

Ici repose le corps de Charles-Maurice de Talleyrand-Périgord, prince duc de Talleyrand, duc de Dino, né à Paris le 2 février 1754, mort dans la même ville le 17 mai 1838.

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Posté le : 31/01/2014 19:48

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Charles-Maurice de Talleyrand-Périgord prince de Bénévent 2 suite
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Hors Ligne

Décorations

Chevalier de l'ordre du St esprit en 1820
Légion d'honneur :
Légionnaire 9 vendémiaire an XII 2 octobre 1803, en qualité de Ministre des Relations extérieures, puis,
Grand officier 22 messidor an XIII 11 juillet 1804, en qualité de grand chambellan, puis,
Grand aigle de la Légion d'honneur 12 pluviôse an XIII 1er février 1805), en même qualité ;
Chevalier de l'ordre de la Toison d'or : 1814

Regards contemporains et postérité

L'homme aux six têtes Le nain jaune, 15 avril 1815, caricature de Talleyrand le présentant avec six têtes, criant respectivement : Vive le Roi ! , Vive l'Empereur ! Vive le 1er Consul ! Vive la Liberté ! , Vive les notables ! , Vive !…
Talleyrand Prince de: s'indigner contre.
Gustave Flaubert, Dictionnaire des idées reçues
On dit toujours de moi ou trop de mal ou trop de bien ; je jouis des honneurs de l'exagération.
Talleyrand
Talleyrand était surnommé le diable boiteux en raison de son infirmité et de la haine que lui vouaient certains de ses ennemis, en particulier au sein des factions : ultras pour qui il était un révolutionnaire, Église catholique se souvenant de la confiscation des biens de l'Église, jacobins pour qui il était un traître à la Révolution, bonapartistes qui lui reprochaient la trahison d'Erfurt , etc.
François-René de Chateaubriand a souvent côtoyé Talleyrand durant sa carrière diplomatique et politique. Politiquement opposé au prince Chateaubriand est un chef ultra, tandis que Talleyrand est libéral, et ce dernier s'est opposé à sa guerre d'Espagne, il exprime à chaque occasion dans ses mémoires tout le mal qu'il pense de Talleyrand :
Ces faits historiques, les plus curieux du monde, ont été généralement ignorés, c'est encore de même qu'on s'est formé une opinion confuse des traités de Vienne, relativement à la France : on les a crus l'œuvre inique d'une troupe de souverains victorieux acharnés à notre perte ; malheureusement, s'ils sont durs, ils ont été envenimés par une main française : quand M. de Talleyrand ne conspire pas, il trafique.
Monsieur tout-à-tous 1815, caricature présentant le diable parlant à l'oreille de Talleyrand
De la même façon, Victor Hugo, dont le parcours politique est un chemin du légitimisme au républicanisme, écrit à l'occasion de sa mort :

« C’était un personnage étrange, redouté et considérable ; il s’appelait Charles-Maurice de Périgord ; il était noble comme Machiavel, prêtre comme Gondi, défroqué comme Fouché, spirituel comme Voltaire et boiteux comme le diable. On pourrait dire que tout en lui boitait comme lui ; la noblesse qu’il avait faite servante de la république, la prêtrise qu’il avait traînée au Champ de Mars, puis jetée au ruisseau, le mariage qu’il avait rompu par vingt scandales et une séparation volontaire, l’esprit qu’il déshonorait par la bassesse. …
Il avait fait tout cela dans son palais et, dans ce palais, comme une araignée dans sa toile, il avait successivement attiré et pris héros, penseurs, grands hommes, conquérants, rois, princes, empereurs, Bonaparte, Sieyès, Mme de Staël, Chateaubriand, Benjamin Constant, Alexandre de Russie, Guillaume de Prusse, François d’Autriche, Louis XVIII, Louis-Philippe, toutes les mouches dorées et rayonnantes qui bourdonnent dans l’histoire de ces quarante dernières années. Tout cet étincelant essaim, fasciné par l’œil profond de cet homme, avait successivement passé sous cette porte sombre qui porte écrit sur son architecture : Hôtel Talleyrand.
Eh bien, avant-hier 17 mai 1838, cet homme est mort. Des médecins sont venus et ont embaumé le cadavre. Pour cela, à la manière des Égyptiens, ils ont retiré les entrailles du ventre et le cerveau du crâne. La chose faite, après avoir transformé le prince de Talleyrand en momie et cloué cette momie dans une bière tapissée de satin blanc, ils se sont retirés, laissant sur une table la cervelle, cette cervelle qui avait pensé tant de choses, inspiré tant d’hommes, construit tant d’édifices, conduit deux révolutions, trompé vingt rois, contenu le monde. Les médecins partis, un valet est entré, il a vu ce qu’ils avaient laissé : Tiens ! Ils ont oublié cela. Qu’en faire ? Il s’est souvenu qu'il y avait un égout dans la rue, il y est allé, et a jeté le cerveau dans cet égout.

Victor Hugo, Choses vues
Ainsi, une anecdote circule à l'époque selon laquelle, Louis-Philippe étant venu le voir sur son lit de mort, Talleyrand lui aurait dit :
Sire, je souffre comme un damné. Déjà ! aurait murmuré le roi. Le mot est invraisemblable, mais il a couru très tôt.
L'anecdote rappelle ce mot par lequel le Diable aurait accueilli Talleyrand en enfer : Prince, vous avez dépassé mes instructions.

De son vivant, Talleyrand se défendait rarement lui-même des attaques, mais il arrivait que ses amis le fassent pour lui, comme Alphonse de Lamartine voir plus haut ou Honoré de Balzac :
Certain prince qui n'est manchot que du pied, que je regarde comme un politique de génie et dont le nom grandira dans l'histoire.
Honoré de Balzac, Le contrat de mariage
Cependant, en dehors des opinions tranchées pour Goethe, il est le premier diplomate du siècle, la complexité du personnage intrigue très tôt :
Le problème moral que soulève le personnage de Talleyrand, en ce qu'il a d'extraordinaire et d'original, consiste tout entier dans l'assemblage, assurément singulier et unique à ce degré, d'un esprit supérieur, d'un bon sens net, d'un goût exquis et d'une corruption consommée, recouverte de dédain, de laisser-aller et de nonchalance.
Charles-Augustin Sainte-Beuve
Pour François Furet et Denis Richet 1965, Talleyrand a été trop critiqué après avoir été trop loué : le xxe siècle a vu, dans l'ensemble, une nouvelle analyse de Talleyrand qui lui fait quitter l'habit du traître parjure et du diable boiteux , en particulier par ses nombreux biographes qui, en général, ont vu une continuité politique dans sa vie.

Doctrine

Emmanuel de Waresquiel analyse la philosophie politique de Talleyrand, dès son action comme agent général du clergé, comme caractéristique de la philosophie des Lumières : un réformisme conservateur que tout change pour que rien ne change et une rationalisation que l'on pourrait appeler l'esprit des Lumières.
Même s'il insiste sur le contexte de la rédaction des mémoires, Emmanuel de Waresquiel relève ainsi que dans celles-ci, Talleyrand distingue l'œuvre réformiste et libérale de 1789 de la souveraineté du peuple et de l'égalité, pour lui chimériques .
Talleyrand privilégie ainsi le consensus, la constitution et la conciliation. Par les moyens de l' habileté et de la prévoyance, il souhaite ainsi favoriser l'intérêt mutuel bien compris et la paix générale, permise par un équilibre européen.

Le libéralisme

Les monarques ne sont monarques qu'en vertu d'actes qui les constituent chefs des sociétés civiles. Ces actes, il est vrai, sont irrévocables pour chaque monarque et sa postérité tant que le monarque qui règne reste dans les limites de sa compétence véritable ; mais si le monarque qui règne se fait ou tente de se faire plus que monarque, il perd tout droit à un titre que ses propres actes ont rendu ou rendraient mensonger. Telle est ma doctrine, je n'ai jamais eu besoin de la renier pour accepter, sous les divers gouvernements, les fonctions que j'ai remplies.

Testament politique

Les historiens soulignent la constance du libéralisme des idées de Talleyrand tout au long de sa vie, même s'il lui est arrivé de devoir le mettre, par réalisme, entre parenthèses en particulier sous l'Empire, ce qui fait dire à Napoléon : Talleyrand est philosophe, mais dont la philosophie sait s'arrêter à propos.
La formation mondaine et politique de Talleyrand se déroule durant le Siècle des Lumières Georges Lacour-Gayet, suivi par Franz Blei et Jean Orieux, raconte comment Talleyrand va se faire bénir par Voltaire : lorsque la Révolution éclate, c'est un homme fait qui est à la pointe des idéaux de 1789. C'est dans ce contexte qu'il rédige les cahiers de doléances de l'évêché d'Autun, d'après Georges Lacour-Gayet l'un des plus importants manifestes provoqués par le mouvement de 1789, véritable synthèse des ambitions des hommes des Lumières inspirée du système britannique. Ce discours remarquable, d'après Sainte-Beuve, prône une monarchie parlementaire assurant l'égalité devant la loi et l'impôt, propose de supprimer les archaïsmes économiques issus de l'époque féodale, comme les douanes entre régions ou les corporations, points qu'il avait déjà abordés lors des projets de réformes de Calonne.
Il demande encore que soit assurée la liberté de la presse :
La liberté d'écrire ne peut différer de celle de parler ; elle aura donc la même étendue et les mêmes limites ; elle sera donc assurée, hors les cas où la religion, les mœurs et les droits d'autrui seraient blessés ; surtout elle sera entière dans la discussion des affaires publiques, car les affaires publiques sont les affaires de chacun.
Dans deux grands discours sous Louis XVIII, il défend de nouveau la liberté de la presse.
Sous la Révolution, il est de tous les clubs et de toutes les réformes destinées à mettre fin à l'Ancien Régime. Il souhaite s'inspirer du régime britannique, au point qu'il pousse Bonaparte à monter sur le trône pour se rapprocher de ce système de monarchie parlementaire, qu'il souhaite voir doté d'un parlement bicaméral.
C'est aussi la raison pour laquelle il contribue ensuite à la Restauration et tente de la marier avec un tel système. Seule l'influence des ultras sur Louis XVIII empêche que cette idée soit menée complètement à bien. Cependant, lors des deux Restaurations, il se retrouve un temps à la tête du pays, et applique ses idées libérales.
Son gouvernement provisoire lui vaut même les félicitations de Benjamin Constant avec qui il est pourtant en froid depuis le 18 Brumaire et ses remerciements pour « avoir à la fois brisé la tyrannie et jeté les bases de la liberté. En effet :
Dès les premiers jours, Talleyrand imprime à son gouvernement une touche très libérale. Par conviction mais aussi très habilement, il tente d'imposer la force de son autorité en supprimant tout ce que le despotisme napoléonien avait de plus insupportable.

Emmanuel de Waresquiel, Talleyrand, le prince immobile

Sa proximité avec les idées libérales est matérialisée par le parti qui les incarne : le parti d'Orléans. Il reste proche de la famille d'Orléans durant la plus grande partie de sa carrière. C'est à la fin de celle-ci, lorsque Louis-Philippe se retrouve, avec l'appui de Talleyrand, sur le trône, que ce dernier possède la latitude politique qui lui a toujours manqué, au sein d'une monarchie de Juillet qui correspond à ses vœux. Ses rapports avec le roi, un homme qu'il connaît depuis longtemps, sont excellents.
Qui aurait pu croire que cet aristocrate entre les aristocrates qui menait à Valencay, en plein XIXe siècle la vie seigneuriale la plus intacte, enseignait avec la conviction la plus profonde que, du 14 juillet 1789, dataient les grands changements dans la vie moderne ?
Changements qu'il avait voulu réaliser en 1789 et auxquels il restait attaché en 1830 ? … Il maintenait l'Ancien Régime des mœurs et de la civilité mais il refusait celui des institutions. … En lui, la France, sans fissure, passait d'Hugues Capet aux temps démocratiques.

L'instruction publique

Les biographes de Talleyrand insistent sur son rôle dans les débuts de l'instruction publique en France, ceci en dépit du fait que pour Jean Orieux le XIXe siècle s'est bien chargé d'étouffer le souvenir de son travail dans le domaine.
Agent général du clergé, il adresse aux évêques le 8 novembre 1781 un questionnaire relatif aux collèges et touchant aux méthodes d'enseignement.
C'est durant l'année 1791 qu'aidé par Pierre-Simon de Laplace, Gaspard Monge, Nicolas de Condorcet, Antoine Lavoisier, Félix Vicq d'Azyr, Jean-François de La Harpe, entre autres, il rédige un important rapport sur l'instruction publique, avec la plus entière gratuité parce qu'elle est nécessaire à tous. L'une des conséquences de ce rapport est la création de l'Institut de France, à la tête d'un système éducatif destiné à toutes les couches de la société, embryon de l'Éducation nationale.
Ce rapport de Talleyrand, dans lequel il est affirmé que les femmes ne devraient recevoir qu'une éducation à caractère domestique, suscite la critique de Mary Wollstonecraft, alors qu'en Grande-Bretagne se développe la controverse révolutionnaire, débat public autour des idées nées de la Révolution française.
Elle y voit un exemple du double standard, le double critère favorisant les hommes au détriment des femmes, jusque et y compris dans le domaine essentiel pour elle qu'est l'éducation. Aussi est-ce le rapport de Talleyrand qui la pousse à lui écrire, puis, en 1792, à publier son ouvrage A Vindication of the Rights of Woman.
Pour Emmanuel de Waresquiel, dans ce rapport, les hommes de la Révolution prônent une instruction progressive, des écoles de canton aux écoles de départements, et complète : physique, intellectuelle, morale.
Elle a pour but de perfectionner tout à la fois l'imagination, la mémoire et la raison.
Un des monuments de la Révolution française d'après les propos de François Furet, le plan de Talleyrand, appelant une instruction publique nécessaire, universelle mais transitoire et perfectible, gratuite et non obligatoire, est pour Gabriel Compayré digne de l'attention de la postérité et de l'admiration que lui témoignèrent souvent les écrivains de la Révolution .
Pour son rôle dans sa création, Talleyrand devient membre de l'Institut. C'est là qu'il délivre son dernier discours avant sa mort.

La finance moderne

Les principes d'économie et de finances de Talleyrand sont marqués par l'admiration pour le système libéral anglais. Avant la Révolution, c'est sa spécialité d'après Jean Orieux, il tente même de devenir ministre, et ses interventions aux débuts de la Révolution portent surtout sur ce sujet.
Talleyrand entre dans le monde des affaires en devenant Agent général du clergé. En une époque de crise financière, il défend les biens qui lui sont confiés, et cède au roi lorsque c'est nécessaire, anticipant la demande de la couronne en proposant un don conséquent. Il cherche à rationaliser la gestion des biens colossaux du clergé, marquée par une importante inégalité entre ecclésiastiques. Il obtient l'augmentation de la portion congrue.
Avant la Révolution, Talleyrand, en compagnie de Mirabeau, entre dans le monde des affaires, sans qu'il reste beaucoup de traces de ces tentatives ; Emmanuel de Waresquiel signale la connaissance profonde qu'il a de la spéculation sur la fluctuation de la monnaie. Influencé par Isaac Panchaud, Talleyrand s'implique dans l'établissement d'une caisse d'amortissement : la Caisse d'escompte est créée par Panchaud en 1776 ; Talleyrand devient actionnaire, et demande le 4 décembre 1789 sa transformation en banque nationale.
Durant toute sa carrière, Talleyrand insiste sur la certitude que les prêteurs doivent avoir sur le fait que l'État paie toujours ses dettes, afin de permettre aux gouvernants de recourir à l'emprunt, cet art moderne de procurer à l'État, sans forcer les contributions, des levées extraordinaires d'argent à un bas prix, et d'en distribuer le fardeau sur une suite d'années. Pour lui, les créanciers de l'État « ont payé pour la nation, à la décharge de la nation : la nation ne peut dans aucune hypothèse se dispenser de rendre ce qu'ils ont avancé pour elle, autrement dit, une nation, comme un particulier, n'a de crédit que lorsqu'on lui connaît la volonté et la faculté de payer.
Talleyrand finit par instaurer lui-même cette garantie en 1814, lorsqu'il est président du Conseil des ministres. Pour Emmanuel de Waresquiel, la proposition de nationaliser les biens du clergé est alors logique, Talleyrand connaissant leur étendue, ayant prévu de les recenser dès l'élaboration des cahiers de doléances.
Talleyrand et Isaac Panchaud élaborent la partie concernant la caisse d'escompte du plan de Charles Alexandre de Calonne.
Talleyrand apporte également sa contribution à plusieurs parties de ce plan, qui vise à rétablir les finances du royaume, en supprimant les barrières douanières intérieures, en simplifiant l'administration, en libérant le commerce et en rationalisant les impôts. Calonne étant remercié, ce plan n'est jamais mis en application. Talleyrand, qui n'a pas oublié de profiter financièrement de sa proximité avec le ministre des Finances, reprend largement les propositions économiques et financières du plan de Calonne lors de la rédaction des cahiers de doléances de l'évêché d'Autun.
Pour Emmanuel de Waresquiel, Talleyrand appartient à l'école prônant la liberté de commerce, contre les préjugés. Cette liberté doit être permise par la paix, en particulier avec les Britanniques avant la Révolution, Talleyrand défend déjà le traité de commerce avec la Grande-Bretagne, auquel il a mis la main, pour le bénéfice de toutes les parties.

L'équilibre européen

J'essaie d'établir la paix du monde en équilibre sur une révolution.
— Talleyrand à Lamartine
L'intérêt de Talleyrand pour la chose diplomatique commence sous l'influence d'Étienne François de Choiseul oncle de son ami Auguste de Choiseul, dont il reprend la manière de mener les affaires d'État : gouverner en sachant déléguer les tâches techniques à des travailleurs de confiance, afin de se laisser le temps de nouer des relations utiles.
Dès ses premières missions vers la Grande-Bretagne, durant la Révolution, Talleyrand inaugure sa méthode de négociation, fameuse au point d'en faire le prince des diplomates, méthode mesurée et sans précipitation, pleine de réalisme et de compréhension à la fois du point de vue de son interlocuteur et de la situation de la France.
Pour Charles Zorgbibe, Talleyrand invente également, au Congrès de Vienne, un style diplomatique de rupture, privilégiant des principes universels initiés dans ses Instructions pour les ambassadeurs du roi au congrès. La négociation est alors fondée sur la répétition d'une logique déductive et intransigeante, s'appuyant sur la raison, ceci à l'opposé des compromis anglo-saxons. Charles Zorgbibe voit là le début d'un style hautain et distant qui se retrouve ensuite durant la Cinquième République il cite notamment Charles de Gaulle et Maurice Couve de Murville d'une part, Jacques Chirac et Dominique de Villepin d'autre part, signe d'un État nostalgique de sa puissance passée, souhaitant, en étant inflexible, défendre un rang.
Pour Metternich, Talleyrand est politique au sens le plus éminent, et comme tel c'est un homme à systèmes, ces systèmes ayant pour but de rétablir un équilibre européen prôné dès ses débuts diplomatiques en 1791, qui pour lui a été détruit par les traités de Westphalie de 1648 :
Une égalité absolue des forces entre tous les États, outre qu'elle ne peut jamais exister, n'est point nécessaire à l'équilibre politique et lui serait peut-être, à certains égards, nuisible. Cet équilibre consiste dans un rapport entre les forces de résistance et les forces d'agression réciproques des divers corps politiques. ... Une telle situation n'admet qu'un équilibre tout artificiel et précaire, qui ne peut durer qu'autant que quelques grands États se trouvent animés d'un esprit de modération et de justice qui le conserve.
Instructions pour les ambassadeurs du Roi au congrès, rédigées par Talleyrand
Parmi ces systèmes, selon Emmanuel de Waresquiel, Talleyrand se méfie de la Russie et cherche à établir un équilibre pacifique entre l'Autriche et la Prusse. De là vient l'idée, plusieurs fois reprise, de créer des fédérations de petits États princiers dans le ventre mou de l'Europe qui serviraient de tampon entre ces puissances — et qui constituent autant de possibilités de pots-de-vin pour Talleyrand. Il souhaite qu'il soit mis fin à l'hégémonie britannique sur les mers, tant militaire que commerciale.
Pour lui, dès ses débuts diplomatiques, contre l'opinion du Directoire et celle de Bonaparte, l'équilibre européen passe par l'alliance entre la France et l'Angleterre, la paix avec celle-ci pouvant être perpétuelle :
« Une alliance intime entre la France et l'Angleterre a été au début et à la fin de ma carrière politique mon vœu le plus cher, convaincu comme je le suis, que la paix du monde, l'affermissement des idées libérales et les progrès de la civilisation ne peuvent reposer que sur cette base.

Mémoires

Il cherche aussi l'alliance avec l'Autriche, à l'opposé d'une alliance avec la Prusse. Il se décrit en plaisantant comme un petit peu autrichien, jamais russe et toujours français, affirmant que les alliés ne se conservent qu'avec du soin, des égards et des avantages réciproques.
Il s'oppose à la diplomatie de l'épée, cette politique d'exportation de la Révolution par la conquête, pour lui propre à ... faire haïr la France. De manière symptomatique, le Directoire envoie d'anciens constitutionnels comme ambassadeurs et Bonaparte des généraux, malgré les critiques du ministre.
À cela, il préfère l'idée de régimes stables et dont les puissances s'équilibrent, garantie de la paix : un équilibre réel eut rendu la guerre presque impossible. Il théorise également la non-intervention la véritable primatie... est d'être maître chez soi et de n'avoir jamais la ridicule prétention de l'être chez les autres . Cet état de fait doit être associé à un droit public qui évolue avec les traités et l'état des forces économiques. Pour Charles Zorgbibe, cette vision est inspirée de Gabriel Bonnot de Mably, et, à travers lui, de Fénelon.
La mise en œuvre de ces principes, sous Napoléon, est difficile. Il aide ce dernier, en bon courtisan, en allant à leur encontre pendant plusieurs années, pensant convaincre en flattant. Après Austerlitz, il sent que Napoléon préfère soumettre que faire alliance, en dépit de ses tentatives vis-à-vis d'une Angleterre pourtant toujours conciliante elle l'était déjà sous le Directoire. Il démissionne, alors que Napoléon applique l'inverse de ses idées : déséquilibre entre l'Autriche et la Prusse, humiliation de ces dernières, rapprochement avec la Russie, hostilité envers l'Angleterre, le tout par la force de l'épée.
Bien que persévérant auprès de Napoléon, ce n'est qu'après la Restauration qu'il peut mettre en pratique ses principes, en tout premier lieu durant les traités de Paris et de Vienne. Cet équilibre européen qu'il prône en est le principe directeur.
L'alliance avec l'Angleterre, cette alliance de deux monarchies libérales, fondée l'une et l'autre sur un choix national telle que décrite par de Broglie, qui ouvre la voie à l'Entente cordiale, est scellée durant son ambassade. De même, le principe de non-intervention, même imposé à d'autres puissances, est inauguré à l'occasion de la révolution belge. À l'heure de sa retraite, à la signature du traité de la Quadruple-Alliance qui en est l'aboutissement, Talleyrand fait le bilan de cette ambassade :
Dans ces quatre années, la paix générale maintenue a permis à toutes nos relations de se simplifier : notre politique, d'isolée qu'elle était, s'est mêlée à celle des autres nations ; elle a été acceptée, appréciée, honorée par les honnêtes gens et par les bons esprits de tous les pays. »

Talleyrand et les femmes

Madame de Flahaut
Être étudiant au séminaire n'empêche pas Talleyrand de fréquenter ostensiblement une actrice de la Comédie-Française, Dorothée Dorinville Dorothée Luzy pour la scène, avec qui il se promène sous les fenêtres du séminaire411. Cette relation dure pendant deux années, de dix-huit à vingt ans :
Ses parents l'avaient fait entrer malgré elle à la comédie ; j'étais malgré moi au séminaire. […] Grâce à elle, je devins, même pour le séminaire, plus aimable, ou du moins plus supportable. Les supérieurs avaient bien dû avoir quelque soupçon […] mais l'abbé Couturier leur avait enseigné l'art de fermer les yeux.
— Mémoires de Talleyrand
Les femmes prennent très tôt une grande importance dans la vie de Talleyrand, importance qui sera constante, intimement, socialement et politiquement jusqu'à sa mort. Parmi ces femmes, il entretient toute sa vie une amitié teintée d'amour avec un « petit globe »415 à qui il reste fidèle. Ainsi, ses mémoires ne mentionnent l'avènement de Louis XVI que sous cet angle :
C'est du sacre de Louis XVI que datent mes liaisons avec plusieurs femmes que leurs avantages dans des genres différents rendaient remarquables, et dont l'amitié n'a pas cessé un moment de jeter du charme dans ma vie. C'est de madame la duchesse de Luynes, de madame la duchesse de Fitz-James, et de madame la duchesse de Laval que je veux parler.
— Mémoires de Talleyrand
De 1783 à 1792, Talleyrand a pour maîtresse entre autres la comtesse Adélaïde de Flahaut, avec qui il vit presque maritalement et qui lui donne au grand jour un enfant en 1785, le fameux Charles de Flahaut.
Madame de Staël a une brève aventure avec lui ; Talleyrand dira plus tard qu’elle lui a fait toutes les avances . Sollicitée des États-Unis par Talleyrand qui scandalise la société de Philadelphie en se promenant au bras d'une magnifique négresse pour l’aider à rentrer en France, c’est elle qui obtient, grâce à Marie-Joseph Chénier, qu’il soit rayé de la liste des émigrés, puis qui, en 1797, après lui avoir prêté 25 000 livres, le fait nommer par Barras ministre des Relations extérieures. Lorsque Madame de Staël se brouille avec Bonaparte, qui l'exile, Talleyrand cesse de la voir et ne la soutient pas. Elle considérera toujours cette attitude comme une étonnante ingratitude.
À son retour d'Amérique, Talleyrand demande en mariage Agnès de Buffon, qui lui oppose un refus, ne pouvant se résoudre à épouser un évêque.
Quelques historiens, comme Jean Orieux, affirment qu'Eugène Delacroix est le fils de Talleyrand. Ils avancent que Talleyrand est l'amant de Victoire Delacroix, que Charles Delacroix ministre dont il prend la place en 1797 souffre, jusque six ou sept mois avant la naissance, d'une tumeur aux testicules, qu'Eugène Delacroix offre une certaine ressemblance physique avec Talleyrand et que ce dernier le protège durant sa carrière. Si Georges Lacour-Gayet estime impossible que Charles Delacroix soit son père et possible que Talleyrand le soit, et si Maurice Sérullaz ne se prononce pas, une autre partie des biographes du peintre et de ceux de Talleyrand contestent cette théorie, affirmant que la relation n'a jamais eu lieu, et que la naissance, prématurée, intervient logiquement à la suite de la guérison de Charles Delacroix. Enfin, leur principal argument est qu'il n'existe qu'une source sur cette paternité, les Mémoires de Madame Jaubert, ce qui fait dire à Emmanuel de Waresquiel :
Tous ceux qui ont aimé à forcer le trait de leur personnage, à commencer par Jean Orieux, se sont laissé tenter, sans se soucier du reste, ni surtout des sources ou plutôt de l'absence de sources. Une fois pour toutes, Talleyrand n'est pas le père d'Eugène Delacroix. On ne prête qu'aux riches... En juillet 1797, il est ministre de la République, ce qui n'est pas si mal.
Durant les négociations du concordat de 1801, pour lesquelles Talleyrand met de la mauvaise volonté, Bonaparte souhaite que la situation de son ministre se normalise et qu'il quitte ou épouse sa maîtresse, l'ex-Mme Grand. Elle-même, qui ne demande que cela, se plaint de sa situation auprès de Joséphine — d'après Lacour-Gayet, Talleyrand lui-même le souhaite. Après de vifs désaccords, le pape, dans un bref, permet à Talleyrand de porter l'habit des séculiers mais lui fait rappeler qu' aucun évêque sacré n'a été dispensé, jamais, pour se marier. Sur l'ordre de Bonaparte, le Conseil d'État interprète à sa façon ce bref papal et rend Talleyrand à la vie séculière et laïque le 18 août 1802. Le 10 septembre 1802, il se marie donc à l'hospice des Incurables, rue de Verneuil à Paris, avec Catherine Noël Worlee, qu'il connaît depuis trois ans. Les témoins sont Pierre-Louis Roederer, Étienne Eustache Bruix, Pierre Riel de Beurnonville, Maximilien Radix de Sainte-Foix et Karl Heinrich Otto de Nassau-Siegen. Le contrat est signé par Bonaparte et Joséphine, les deux autres consuls, les deux frères de Talleyrand et par Hugues-Bernard Maret ; Roederer affirme qu'un mariage religieux a lieu le lendemain. De Catherine Noël Worlee, Talleyrand a sans doute une fille, Charlotte, née en 1799 et déclarée de père inconnu, qu'il adopte en 1803 et marie en 1815 au baron Alexandre-Daniel de Talleyrand, son cousin germain. Séparés depuis longtemps, Talleyrand et Catherine divorcent en 1815, après sa démission de la présidence du Conseil.

Dorothée de Courlande, duchesse de Dino

En 1808, durant l'entrevue d'Erfurt, si Napoléon ne parvient pas à séduire le tsar, Talleyrand obtient de ce dernier le mariage de son neveu Edmond de Périgord avec Dorothée de Courlande, âgée de quinze ans, un des meilleurs partis d'Europe. Sa mère, la duchesse de Courlande, s'installe à Paris et devient l'une des intimes et la maîtresse de Talleyrand, s'installant dans le petit globe.
Au congrès de Vienne, Dorothée de Périgord a 21 ans et voit sa vie transformée Vienne. Toute ma vie est dans ce mot. : elle brille dans le monde par son intelligence et son charme. Faite duchesse de Dino, elle prend définitivement place aux côtés de son oncle par alliance, devenant probablement sa maîtresse peu après, sans qu'il cesse d'avoir de tendres rapports avec sa mère ; outre les enfants de son mariage, sa fille Pauline est vraisemblablement de Talleyrand.
Malgré ses amants, elle vit avec ce dernier à l'hôtel Saint-Florentin, à Londres ou à Valençay jusqu'à sa mort, soit durant 23 ans. Dépositaire par testament de ses papiers, elle devient pendant 20 ans la gardienne de l'orthodoxie de la mémoire et des Mémoires de Talleyrand.

Ouvrages

Rapport sur l'instruction publique, fait au nom du Comité de constitution à l'Assemblée Nationale, les 10, 11 et 19 Septembre 1791, Paris
Essai sur les avantages à retirer des colonies nouvelles
Mémoire sur les relations commerciales des États-Unis avec l'Angleterre
Mémoires ou opinion sur les affaires de mon temps 4 tomes Imprimerie nationale française :
Tome 1 1754 - 1807 La Révolution
Tome 2 1807 - 1814 L'Empire
Tome 3 1814 - 1815 Le congrès de Vienne
Tome 4 1815 La Restauration
Est parue début 2007 une compilation d'écrits de Talleyrand, présentée par Emmanuel de Waresquiel, contenant les mémoires, mais aussi les lettres de Talleyrand à la duchesse de Bauffremont :
Mémoires et correspondances du prince de Talleyrand, Éditions Robert Laffont, collection Bouquins
Évêque d'Autun
De gueules à trois lionceaux d'or armés, lampassés et couronnés d'azur (de Talleyrand-Périgord). Devise : RE QUE DIOU444.
Prince de Bénévent et de l'Empire 5 juin 1806, grand chambellan de l'Empereur 11 juillet 1804, Prince-Vice-Grand-Électeur 1807, Sénateur 14 août 1807, Grand aigle de la Légion d'honneur 13 pluviôse an XIII 2 février 1805, membre du grand-conseil de l'Ordre, Grand collier de la Légion d'honneur, grand-commandeur des Ordres de la Couronne de Saxe et de Westphalie, chevalier des Ordres de S. A. R. le grand-duc de Hesse, de Saint-Joseph Grand-duché de Wurtzbourg,
Parti : au I de gueules aux trois lionceaux d'or armés, lampassés et couronnés d'azur Talleyrand-Périgord ; au II d'or au sanglier passant de sable chargé sur le dos d'une housse d'argent Bénévent ; au chef des Princes souverains d'Empire brochant sur la partition
Prince de Talleyrand le roi étant à Paris, il signa le brevet qui accorda à Talleyrand le titre de prince le 6 décembre 1814, duc royaume des Deux-Siciles, 9 novembre 1815, confirmé comme duc de Dino par lettres patentes du 2 décembre 1817, titre immédiatement transmissible à son neveu, pair de France 4 juin 1814, duc et pair le 31 août 1817, lettres patentes du 19 février 1818, avec majorat du 28 décembre 1821, prête serment à Louis-Philippe Ier, grand chambellan de France 28 septembre 1815, chevalier de l'Ordre du Saint-Esprit 30 septembre 1820, chevalier de la Toison d'or par le roi d'Espagne Ferdinand VII, 1814, chevalier de Léopold d'Autriche, du Lion et du Soleil de Perse, de l'Aigle noir et de l'Aigle rouge de Prusse, de Saint-André de Russie, etc.

Cinéma et théâtre

Une adaptation de Sacha Guitry le met en scène dans Le Diable boiteux.
La pièce de théâtre Le Souper, de Jean-Claude Brisville, relate un souper — imaginaire ? — entre Joseph Fouché et Talleyrand, la veille du retour de Louis XVIII sur le trône, le 6 juillet 1815. Cette pièce à succès critique et public a été adaptée au cinéma en 1992 par Édouard Molinaro, avec les deux mêmes interprètes : Claude Rich dans le rôle de Talleyrand, rôle pour lequel il obtint le César du meilleur acteur en 1993, et Claude Brasseur dans celui de Fouché.

Cinéma

Sacha Guitry met plusieurs fois en scène Talleyrand dans ses films, le jouant même deux fois, confiant aussi le rôle à Jean Périer, qui récidive dans le même rôle deux ans plus tard. Parmi les acteurs ayant joué son personnage, on trouve aussi Anthony Perkins, Stéphane Freiss, Claude Rich ou John Malkovich

Théâtre

Jean-Claude Brisville : Le Souper 1989
Sacha Guitry : Le Diable boiteux 1948
Sacha Guitry : Théâtre : Beaumarchais, Talleyrand, monsieur Prudhomme a-t-il vécu ? 1962
Robert Hossein : C'était Bonaparte 200


Maximes de Talleyrand

Ce qui est, presque toujours, est fort peu de choses, toutes les fois que l'on ne pense pas que ce qui est produit ce qui sera.

Dans les temps de révolutions, on ne trouve d'habileté que dans la hardiesse, et de grandeur que dans l'exagération.

En France nous avons 300 sauces et 3 religions. En Angleterre, ils ont 3 sauces mais 300 religions.

Il croit qu'il devient sourd parce qu'il n'entend plus parler de lui.

Il y a quelqu'un qui a plus d'esprit que Voltaire, c'est tout le monde.

Il y a trois sortes de savoir: le savoir proprement dit, le savoir-faire et le savoir-vivre; les deux derniers dispensent assez bien du premier.

Il y a une chose plus terrible que la calomnie, c'est la vérité.

L'industrie ne fait qu'affaiblir la moralité nationale. Il faut que la France soit agricole.

La parole a été donnée à l'homme pour déguiser sa pensée.

Le mariage est une si belle chose qu'il faut y penser pendant toute sa vie.

Les femmes pardonnent parfois à celui qui brusque l'occasion, mais jamais à celui qui la manque.

Les mécontents, ce sont des pauvres qui réfléchissent.

Là où tant d'hommes ont échoué, une femme peut réussir.

Méfiez-vous du premier mouvement, il est toujours généreux.

Ne dites jamais de mal de vous. Vos amis en diront toujours assez.

Qui n'a pas vécu dans les années voisines de 1780 n'a pas connu le plaisir de vivre.

Si cela va sans dire, ça ira encore mieux en le disant.

Soyez à leurs pieds. A leurs genoux... Mais jamais dans leur mains.

Un ministère qu'on soutient est un ministère qui tombe.

Voilà le commencement de la fin.

Les femmes pardonnent parfois à celui qui brusque l'occasion, mais jamais à celui qui la manque.
Charles-Maurice De Talleyrand

Là où tant d'hommes ont échoué, une femme peut réussir.
Charles-Maurice De Talleyrand

Ne dites jamais du mal de vous ; vos amis en diront toujours assez.
Charles-Maurice De Talleyrand

les deux derniers dispensent assez bien du premier.
Charles-Maurice De Talleyrand

Si cela va sans dire, cela ira encore mieux en le disant.
Charles-Maurice De Talleyrand

"Oui" et "non" sont les mots les plus courts et les plus faciles à prononcer, et ceux qui demandent le plus d'examen.
Charles-Maurice De Talleyrand

Si les gens savaient par quels petits hommes ils sont gouvernés, ils se révolteraient vite.
Charles-Maurice De Talleyrand

Il y a une chose plus terrible que la calomnie, c'est la vérité.
Charles-Maurice De Talleyrand

La politique ce n'est qu'une certaine façon d'agiter le peuple avant de s'en servir.
Charles-Maurice De Talleyrand


Le meilleur auxiliaire d'un diplomate, c'est bien son cuisinier.
Charles-Maurice De Talleyrand

Le mariage est une si belle chose qu'il faut y penser pendant toute sa vie.
Charles-Maurice De Talleyrand

Les hommes sont comme les statues, il faut les voir en place.
Charles-Maurice De Talleyrand

Qui n'a pas les moyens de ses ambitions a tous les soucis.
Charles-Maurice De Talleyrand


L'Angleterre a deux sauces et trois cents religions ; la France au contraire, a deux religions, mais plus de trois cents sauces.
Charles-Maurice De Talleyrand

Les mécontents, ce sont des pauvres qui réfléchissent.
Charles-Maurice De Talleyrand

Soyez à leurs pieds. A leurs genoux... Mais jamais dans leur mains.
Charles-Maurice De Talleyrand

La vie serait supportable s'il n'y avait pas les plaisirs.
Charles-Maurice De Talleyrand

Agiter le peuple avant de s'en servir, sage maxime.
Charles-Maurice De Talleyrand

Ce qui est, presque toujours, est fort peu de choses, toutes les fois que l'on ne pense pas que ce qui est produit ce qui sera.
Charles-Maurice De Talleyrand

Dans les temps de révolutions, on ne trouve d'habileté que dans la hardiesse, et de grandeur que dans l'exagération.
Charles-Maurice De Talleyrand

Les financiers ne font bien leurs affaires que lorsque l'État les fait mal.
Charles-Maurice De Talleyrand

Un ministère qu'on soutient est un ministère qui tombe.
Charles-Maurice De Talleyrand

Nous appelons militaire tout ce qui n'est pas civil.
Charles-Maurice De Talleyrand

Le meilleur moyen de renverser un gouvernement, c'est d'en faire partie.
Charles-Maurice De Talleyrand

L'esprit sert à tout, mais il ne mène à rien.
Charles-Maurice De Talleyrand

La vie intérieure seule peut remplacer toutes les chimères.
Charles-Maurice De Talleyrand

En politique, ce qui est cru devient plus important que ce qui est vrai.
Charles-Maurice De Talleyrand

Il croit qu'il devient sourd parce qu'il n'entend plus parler de lui.
Charles-Maurice De Talleyrand

On ne croit qu'en ceux qui croient en eux.
Charles-Maurice De Talleyrand

On peut violer les lois sans qu'elles crient.
Charles-Maurice De Talleyrand

Café : Noir comme le diable Chaud comme l'enfer Pur comme un ange Doux comme l'amour.
Charles-Maurice De Talleyrand

On connaît, dans les grandes cours, un autre moyen de se grandir : c'est de se courber.
Charles-Maurice De Talleyrand

Défiez-vous des premiers mouvements, ce sont les bons.
Charles-Maurice De Talleyrand

Tout ce qui est excessif est insignifiant.
Charles-Maurice De Talleyrand

« Les femmes pardonnent parfois à celui qui brusque l’occasion, mais jamais à celui qui la manque. »
de Talleyrand

« L’esprit sert à tout, mais il ne mène à rien. »
de Talleyrand

« L’esprit sert à tout, mais il ne mène à rien. »

« Là où tant d'hommes ont échoué, une femme peut réussir. »
de Talleyrand

« Là où tant d'hommes ont échoué, une femme peut réussir. »

« “Oui” et “non” sont les mots les plus courts et les plus faciles à prononcer, et ceux qui demandent le plus d'examen. »
de Talleyrand

« “Oui” et “non” sont les mots les plus courts et les plus faciles à prononcer, et ceux qui demandent le plus d'examen. »

« Si cela va sans dire, cela ira encore mieux en le disant. »
de Talleyrand

« Si cela va sans dire, cela ira encore mieux en le disant. »

« Agiter le peuple avant de s'en servir, sage maxime. »
de Talleyrand

« Les hommes sont comme les statues, il faut les voir en place. »
de Talleyrand

« Ne dites jamais du mal de vous ; vos amis en diront toujours assez. »
de Talleyrand

« Défiez-vous des premiers mouvements, ce sont les bons. »
de Talleyrand

« Défiez-vous des premiers mouvements, ce sont les bons. »

« Le meilleur moyen de renverser un gouvernement, c'est d'en faire partie. »
de Talleyrand

« Le meilleur moyen de renverser un gouvernement, c'est d'en faire partie. »

« La parole a été donnée à l’homme pour déguiser sa pensée. »
de Talleyrand

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« Ce qui est, presque toujours, est fort peu de choses, toutes les fois que l'on ne pense pas que ce qui est produit ce qui sera. »
de Talleyrand

« Ce qui est, presque toujours, est fort peu de choses, toutes les fois que l'on ne pense pas que ce qui est produit ce qui sera. »

« Un ministère qu'on soutient est un ministère qui tombe. »
de Talleyrand

« Un ministère qu'on soutient est un ministère qui tombe. »

« La vie intérieure seule peut remplacer toutes les chimères. »
de Talleyrand

« La vie intérieure seule peut remplacer toutes les chimères. »
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« On ne croit qu'en ceux qui croient en eux. »
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Liens
http://youtu.be/a80q0NKi_cA Talleyrand/Bonaparte 2000 ans d'histoire
http://youtu.be/x4_2NoqXZqo Bibliothèque Médicis Napoléon/Talleyrand
http://youtu.be/VKM9QL0qa3E Napoléon Sacha Guitry
http://youtu.be/VHn8pIHsNlI Talleyrand guitry
http://youtu.be/7NhgZ3XpfKg Talleyrand 1
http://youtu.be/6_eOFzdzYjE Maximes de Talleyrand
http://youtu.be/rTHzWHIN16g Talleyrand et le vin
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Posté le : 31/01/2014 19:44

Edité par Loriane sur 01-02-2014 17:38:42
Edité par Loriane sur 01-02-2014 17:40:09
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Par une aquarelle de Tchano

Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
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