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Marcello Bacciarelli
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Le 16 février 1731, à Rome naît Marcello Bacciarelli,

mort à Varsovie le 5 janvier 1818, peintre italien de la période baroque, principalement actif en Pologne.

Élève à Rome de Benefial, il doit sa formation aux milieux qu'il a successivement fréquentés : Dresde, au service d'Auguste II 1750 ou 1753-1756, et Vienne v. 1761, 1765-66.
Il s'établit en 1766 à Varsovie et il devint premier peintre du roi Stanislas Auguste Poniatowski 1764-1795 et directeur des affaires artistiques de sa cour. En 1787, pour acquérir des œuvres d'art destinées aux collections royales, il fit un voyage en Italie qui le conduisit à Rome, où il fut reçu à l'Académie de Saint-Luc, et à Naples.
Ce fut un portraitiste habile et fécond et un décorateur plafonds et grands panneaux pour les intérieurs néo-classiques du château royal et du palais Lazienki de Varsovie.
Son art, de tendance baroque et marqué par le rococo, fut ensuite influencé par le Néo-Classicisme. Le musée de Varsovie conserve plusieurs de ses toiles.

Sa vie

Après avoir étudié à Rome, Marcello Bacciarelli est appelé à Dresde en 1750 pour entrer au service de la cour de l’Électeur de Saxe Frédéric-Auguste II aussi roi de Pologne sous le nom d’Auguste III.
Il y travaille comme dessinateur mais il réalise déjà quelques portraits. De 1756 à 1764, il s’installe à Varsovie avec toute la cour saxonne, travaillant comme portraitiste pour l’aristocratie. À cette époque, il fréquente la noblesse polonaise et fait notamment la connaissance de la famille du futur roi de Pologne Stanislas II Auguste Poniatowski.
En 1764, il entame un séjour de deux ans à Vienne, au service de Marie-Thérèse d'Autriche, afin de réaliser les portraits des membres de la famille impériale.
En 1766, il s’installe définitivement à Varsovie où il sera étroitement associé au roi Stanislas II Auguste Poniatowski et à sa cour.
À la demande du roi, il crée une école de peinture au château royal.
Il devient le responsable de la politique artistique de la monarchie. En 1768, il est anobli.
Il devient le principal peintre du roi, responsable de l’atelier du château royal, supervisant la décoration de la résidence royale 1776-1785, gérant les collections royales. En 1786, il devient le directeur général des édifices royaux.
Progressivement, il est devenu le confident et l’ami du roi. En 1787, il effectue un voyage en Italie afin d’acheter des tableaux pour compléter les collections royales.
En 1795, quand le roi est forcé de quitter la capitale et d’abdiquer, il reste à Varsovie, gardant sous contrôle la vie artistique de la ville. En 1798, à la mort de Stanislas II Auguste Poniatowski, il s’occupe de gérer le patrimoine royal.
En 1816, en raison des services rendus à l’art polonais, il est nommé professeur et doyen honoraire de la nouvelle faculté des arts de l’université royale de Varsovie.
Membre honoraire des académies des beaux-arts de Dresde, Vienne et Berlin, il s’éteint à Varsovie en 1818, laissant une œuvre monumentale principalement composée de portraits et de représentations de scènes historiques.
Son influence sur la peinture polonaise a été considérable.

Œuvres

Allégorie de la Force, dessus-de-porte de la salle d'audience du château royal de Varsovie
L'Union de Lublin , huile sur toile, Salle des Chevaliers, château royal de Varsovie
Octroi par Napoléon de la Constitution du Duché de Varsovie, château royal de Varsovie
Portrait du couronnement de Stanislas Auguste, château royal de Varsovie
Portrait de Jean II Casimir Vasa, château royal de Varsovie

Lien

http://youtu.be/8Pbq8NJ1OQA Les rois de Pologne peints par Bacciarelli


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Posté le : 14/02/2014 18:45

Edité par Loriane sur 16-02-2014 00:06:52
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Kano Eitoku
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Le 16 Février 1543 dans la Province de Yamashiro, naît Kanō Eitoku,

(狩野 永徳) de son vrai nom: Kanō Kuninobu,

nom familier : Genjirō, nom de pinceau : Eitoku, mort en 1590. XVIe siècle. Japonais. peintre japonais qui a vécu pendant la période Azuchi-Momoyama d'histoire japonaise et un des patriarches les plus en vue de l'école Kano de peinture japonaise.

Autant qu'on sache, les premiers habitants du Japon viennent d'Asie. On a peu de témoignages sur ce qu'est l'art pictural de ces populations avant l'avènement du bouddhisme au vie siècle de notre ère. C'est seulement entre le IV et VIe siècles époque dite des Grandes Sépultures qu'apparaissent les premières représentations d'ordre véritablement pictural. L'emploi des couleurs est encore des plus sommaires: ocres rouge et jaune, argile blanc de kaolin, avec quelques traces de peinture verte ou noire d'origine minérale.

Plus encore que dans le domaine politique ou social, c'est dans le domaine technique et bientôt artistique, que l'influence chinoise se révèle déterminante. Les plus anciens vestiges de cette période sont conservés à Nara dans un temple le Hōryū-ji dont la décoration remonte au VIIe siècle.
La plupart des peintures des sanctuaires de Nara, ont disparu. Le peu qui en reste témoigne d'un art consommé de la couleur et déjà, de cette étonnante maîtrise du trait sur laquelle se fonde toute la tradition picturale de l'Extrême-Orient. Cet art, strictement religieux, prospère davantage encore à l'époque Heian IX et XII siècles, parallèlement à l'expansion des sectes bouddhiques Tendai et Shingon.
À partir du Xe siècle, tandis que le pouvoir prend pour la première fois ses distances avec la Chine, les ambassadeurs dépêchés sur le Continent sont rappelés en 894, se développe une culture moins étroitement cléricale, plus japonaise surtout. L'empereur, qui n'a plus désormais qu'un rôle effacé, voit le pouvoir lui échapper au profit d'une famille de véritables maires du palais, les Fujiwara, qui tiennent les devant de la scène jusqu'au XIIe siècle, la fin de l'époque Heian est souvent baptisée ère Fujiwara. Une vie aristocratique brillante s'épanouit à la cour.
La poésie et la littérature s'affranchissent des traditions continentales. Cent ans plus tard, cette période inspire la première école de peinture nationale: celle des emaki, véritables romans graphiques où l'art japonais du pinceau s'affirme enfin de façon complètement indépendante.

La tentation du décoratif XVI XVII siècles

Cette évolution est dans l'air depuis la fondation de ce qu'on appelle l'École Kanō. Kanō Masanobu, l'ancêtre qui vit presque centenaire, est le premier à défendre un style d'esprit résolument laïc. Mais c'est au prix de la liberté. Les artistes travaillent désormais pour la cour du shōgun, où le grave Confucius détrône l'insouciant Lao Tseu. A la peinture intimiste des moines zen, succède un art plus monumental et surtout plus décoratif. Dans le même temps, l'influence chinoise cède du terrain. La lignée des Kanō, et d'abord Kanō Motonobu réussit dans les genres les plus divers. Sa manière, trait incisif, emploi fréquent de la couleur, sens du détail précieux, est portée à son plus haut point de virtuosité par Kanō Eitoku, et plus tard par Kanō Tannyū et Kanō Naonobu.
Mais Eitoku, s'il excelle dans un art qui sait mêler avec discrétion encre et couleurs légères, cède aussi à la mode imposée par la cour de Momoyama et se lance trop souvent dans de vastes compositions décoratives, fleurs aux couleurs plus vraies que nature, oiseaux bariolés, nuages d'or dont l'indiscutable perfection technique cache mal le défaut d'inspiration. L'avènement des Tokugawa à l'aube du XIIe siècle n'arrange pas les choses. Le fondateur de la dynastie, Ieyasu, s'emploie à effacer toute trace de son rival et fait détruire le château d'Osaka, où périssent la plupart des œuvres d'Eitoku.

Influence de l'art chinois

Développement de la peinture monochrome du XIII au XVI siècles

La peinture au Japon se développe jusqu'au XIIe siècle suivant une ligne assez nette: en assimilant le style et la technique de la peinture chinoise, surtout celle de l'époque des Tang, elle forge au cours de l'époque Heian un art proprement japonais, empreint de lyrisme et de délicatesse, pour les sujets religieux aussi bien que pour les sujets profanes. Bien que le style national ainsi établi domine encore au XIIIe siècle, les apports du continent sous la dynastie des Song puis des Yuan pénètrent petit à petit et finissent par donner, dès le XIVe siècle, un aspect différent à la peinture japonaise. En dehors de la capitale, la peinture monochrome se répand aussi dans les régions de l'est et de l'ouest. Les seigneurs locaux accroissent leur indépendance politique et économique et patronnent des peintres ou pratiquent eux-mêmes la peinture monochrome.

Sa vie

Eitoku est l'incarnation de l'époque Momoyama au cours de laquelle des guerriers tels Nobunaga et Hideyoshi, hommes nouveaux et ambitieux, tentent d'unifier le pays et affirment leur prestige par la somptuosité de leurs demeures, décorées par Eitoku. Celui-ci crée un style bientôt classique, qui reste jusqu'à la fin du Shôgunat Tokugawa 1868 le genre officiel bien que teinté d'un certain académisme.
Fils de Kanō Shōei et petit-fils de Kanō Motonobu, peintre officiel de la cour des Ashikaga, Eitoku entame une brillante carrière sous la direction de son grand-père.
Parmi les diverses tendances qui tentent aux XV et XVIe siècles d'assimiler la nouvelle technique du lavis, celle qui a la plus grande portée historique est École Kanō. Son grand-père Motonobu lui transmet l'art de la grande composition murale, un des résultats les plus fructueux de l'influence de la peinture des Song et des Yuan. Cet art s'épanouit dans la période suivante des Momoyama, XVI et XVIIe siècles grâce à Eitoku et bien d'autres artistes de génie.
Il acquiert vite un style personnel, comme le prouve dès 1566 la décoration intérieure du temple Jukō-in, au monastère du Daitoku-in à Kyōto, exécutée en collaboration avec son père Shōei .
L'ensemble comprend seize portes à glissière centrées sur deux grandes compositions: un prunier en fleur avec des oiseaux et un pin au tronc tordu près duquel se tient une grue. L'influence Motonobu y est encore sensible, mais la touche plus souple insuffle à l'œuvre un dynamisme nouveau.
Il en va de même dans une autre œuvre de jeunesse, une paire de paravents à six feuilles, le Rakuchū-Rakugai zu byōbu, représentant des vues de la capitale Kyōto et de ses alentours.
En 1567 et 1568, Eitoku décore avec trois disciples le palais de la famille ministérielle des Konoe, ce qui prouve qu'à l'âge de vingt-quatre ans il est déjà à la tête d'un atelier connu de la cour. Mais le peintre doit sa gloire à la décoration du château d'Azuchi que Nobunaga fait construire, à partir de 1576, sur les bords du Lac Biwa, près de Kyōto. Eitoku se consacre pendant quatre ans à la décoration de cet étonnant édifice malheureusement bientôt disparu, lors d'un incendie.

L'âge d'or de la peinture murale XVI et XVII

Nouvelle Ére, nouveau Style

Après la grande guerre civile, 1467 de l'Ère Ōei, qui ravage pendant onze ans la capitale de Kyōto, parmi les grands seigneurs qui rivalisent pour l'unité d'une région et ensuite du pays tout entier, un jeune héros de la province Owari, Nobunaga Oda, 1534-1582, installe son pouvoir sur la capitale en 1568.
Il poursuit énergiquement l'unification du pays, ce qui procure au Japon un nouvel âge d'or. De sa rencontre avec Kanō Eitoku, nait en peinture, un style grandiose.
Le terrain est déjà préparé quand Nobunaga s'adresse à l'artiste pour lui confier des travaux de première importance.
En 1574, c'est une paire de paravents représentant la ville de Kyōto que Nobunaga veut offrir en cadeau officiel à Kenshin Uesugi, puissant chef du Nord. Grande composition polychrome sur fond d'or, ces paravents, conservés encore de nos jours dans la même famille, montrent l'aspect détaillé de la capitale, vue en perspective cavalière.
Le sens réaliste d'Eitoku l'amène à disposer palais et monuments avec l'exactitude d'un cartographe, tandis que chaque cartier est animé par des scènes pleines de vie évoquant les différents métiers et les fêtes populaires. Cependant, sa gloire provient de la décoration du château d'Azuchi, que Nobunaga fait construire à partir de 1576 au bord du Lac Biwa.
Pendant quatre ans, Eitoku se consacre à la direction des travaux de décoration de ce château d'un type nouveau, dominé par un haut donjon à sept étages, qui symbolise à juste titre l'avènement d'une ère nouvelle.

De l'apogée à la destruction

Malheureusement, cette étonnante construction est détruite en 1582, lors de la mort tragique de Nobunaga. Plusieurs documents de l'époque décrivent en détail la splendeur inusitée du monument, et surtout les magnifiques peintures murales d'Eitoku qui ornent toutes les salles à chaque étage. Les visiteurs sont éblouis par la richesse des techniques employées des grandes compositions polychromes rehaussées de feuilles d'or qui ornent les salles des sept étages, chacune étant consacrée à un seul thème floral: fleurs de prunier, pivoines, érables rouges, évoquant ainsi le déroulement des saisons. Eitoku crée une technique nouvelle: le dami-e, peinture aux couleurs vives et opaques, empruntées à l'École Tosa, sur un fond doré. Les peintures, aux cernes souples et épais, sont exécutées sur un papier blanc, puis entourées de rectangles de papier doré, découpés et collés sur le fond.
Cet espace doré confère à la peinture polychrome un effet des plus décoratifs et reflète bien le faste de l'époque.

Conception et mise en œuvre

Hideyoshi Toyotomi prend ensuite le pouvoir et assure au Japon l'essor de l'époque Momoyama, nom dérivé du site de son dernier château. Il apprécie lui aussi le génie d'Eitoku et lui confie la décoration du château d'Osaka, 1583 et du palais de Juraku à Kyōto, 1587, qui surpasse en grandeur et en richesse toutes les demeures des souverains précédents. Eitoku entreprend courageusement l'exécution de ces travaux avec l'aide des nombreux peintres de son atelier, et notamment ses frères cadets Kanō Sōshū, Kanō Naganobu, ses fils Kanō Mitsunobu et Kanō Takanobu et de son disciple favori et fils adoptif, Kanō Sanraku.
Les travaux sont répartis salle par salle et il se réserve les parties les plus importantes. Se consacrant presque uniquement à l'élaboration de ses grands sujets décoratifs, Eitoku n'a que peu de temps pour des œuvres de petites dimensions; toutefois les trois œuvres qui restent comme des échos des vastes créations disparues, apportent un témoignage du style de sa maturité. Ayant à couvrir les vastes parois d'un grand bâtiment, le maître répartit les travaux salle après salle entre ses assistant, donnant seulement les indications nécessaires pour le sujet à traiter et la composition. Pour sa propre tâche, il se réserve les parties les plus importantes. Son style puissant correspond parfaitement à ces grandes décorations.

Vestige de l'Œuvre peinte d'Eitoku

Il est le premier à instaurer dans la grande composition murale l'emploi audacieux de feuilles d'or appliquées, qu'il réserve à la représentation de la terre et des nuages. Cet espace doré confère à la peinture polychrome un effet extrêmement décoratif et brillant qui prend de plus en plus d'importance jusqu'à devenir un fond d'or.

Surchargé de travaux importants, Eitoku voit sa santé s’affaiblir rapidement et il meurt en 1590, à l'âge de quarante-sept ans.

Rien ne reste non plus des peintures murales des châteaux d'Osaka, faites en 1583 et du palais Juraku, en 1587, pour le successeur de Nobunaga, Hideyoshi Toyotomi, et qui surpassent en richesse toutes les demeures des souverains antérieurs.
Deux d'entre elles sont des décors officiels, le Paravent aux lions à la chinoise, conservé par la maison impériale, et le Paravent aux cyprès, du Musée National de Tōkyō . Si ces œuvres montrent peut-être plus de sécheresse que dans les œuvres de jeunesse, l'absence de détails prouve la puissance de synthèse à laquelle parvient l'artiste: les deux lions, blanc, vert et brun, se détachent sur fond d'or et semblent se mouvoir dans un espace abstrait, tandis que l'immense cyprès du second paravent se dresse au-dessus d'une nappe d'eau d'un bleu profond et déploie ses branches remarquablement symétriques, sur un fond d'or. L'accent de plus en plus décoratif sacrifie l'émotion à l'effet, tendance qui va s'accentuant dans l'atelier des Kanō18.
En peinture, le goût pour le lavis que les moines manifestent aussi, se répand aux nobles du gouvernement militaire dès la fin du xive siècle. Les premiers moines-peintres japonais qui pratiquent cette peinture ont comme sujets favoris, les images des divinités vénérées dans la secte: Shaka-muni, Monju, Kannon, etc; les figures des saints: Daruma Daruma, Hotei Pou-tail, ou les actes de la vie des patriaches ou ermites chinois. Quelques plantes, telles que le bambou, le prunier, l'orchidée, dont on apprécie le caractère symbolique de pureté ou la solitude spirituelle, sont souvent représentées.
Peu avant sa mort, Hideyoshi lui confie la décoration d'un splendide palais construit pour son fils adoptif. Ce précieux vestige permet d'apprécier le style du maître. Un tronc gigantesque et tordu dont les branches s'étendent en tous sens occupe toute la surface; une nappe d'eau bleu foncé qui symbolise une profonde vallée et un nuage aux formes décoratives fait de feuilles d'or appliquées qui accentuent la vivacité des tons constituant l'arrière-plan. Un autre paravent 225x459,5cm du trésor impérial représente un couple de lions fabuleux kara-jishi, symboles du pouvoir princier; l'attribution de cette œuvre à Eitoku par son petit-fils Kanō Tannyū est encore admise aujourd'hui.

Œuvre majeure de jeunesse

À l'inverse, cette œuvre de jeunesse, les portes à glissière du Jukō-in, œuvre exécutée en collaboration avec son père Shōei. Dans la salle centrale, devant l'hôtel, c'est au jeune peintre, alors âgé de vingt-quatre ans, qu'est confié la grande composition d'arbres et d'oiseaux aux quatre saisons.
Les quatre portes à glissière du côté est à droite en entrant sont ornées d'un paysage printanier avec un prunier en fleurs penché sur un ruisseau; des oiseaux jouent paisiblement dans les branches et sur l'eau.
Par le seul emploi de l'encre sur le fond blanc du papier, l'artiste réussit à rendre avec bonheur l'atmosphère claire et gaie du printemps. En remontant le cours d'eau à gauche, on passe à la paroi nord composée de huit petites portes à glissière, où se déploie une vision de la nature en été.
L'eau coule d'une cascade qui répand une agréable fraicheur. Sur la rive, à gauche, une grue à tête rouge tanchō crie sous un grand pin.
La combinaison de l'arbre et de l'oiseau, très en faveur, symbolise la longévité; elle s'étend jusqu'à la cloison ouest
. Un autre pin, au tronc tordu, constitue la partie droite. Il domine le panneau où une grue se promène avec une dignité princière.
Dans un angle, les fleurs de fuyō Hibiscus mutabilis, toutes traitées à l'encre de Chine, indiquent l'automne; la netteté de la composition symbolise l'air serein de cette saison. Les légères touches d'or donnent une impression de profondeur. Cette longue suite se termine, sur la gauche, par la scène d'hiver, avec des oies sauvages parmi les roseaux.

Comparaison de styles

A la comparaison de ce tableau du jeune Eitoku avec l'œuvre de son grand-père Motonobu sensiblement de même sujet, le changement survenu entre ces générations, qui reflètent deux époques différentes, est bien visible. Chez Eitoku, le traitement de l'arbre et de l'oiseau accentue la recherche de l'effet décoratif, l'espace est mieux rempli, les lignes sont plus fermes et les traits plus vifs. D'esprit moins philosophique que son grand-père, le jeune artiste réussit à insuffler aux techniques traditionnelles de sa famille plus de vigueur, plus de puissance décorative, et il ouvre ainsi la voie à une époque nouvelle.
Le style inauguré par Eitoku fait naître plusieurs grands artistes même en dehors de l'École Kanō dont l'un des plus célèbres, Hasegawa Tōhaku.

Musées

Kyōto Temple Daitoku-Ji:
Prunier et pin, encre et couleurs sur papier, portes à glissière.
Tōkyō (Nat. Mus.):
Hinoki byōbu, daté 1590, paravent avec hinoki.
Paysages à la chinoise (cyprès), encre sur papier, deux rouleaux en hauteur.


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Posté le : 14/02/2014 18:33

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Rhéticus
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Le 16 ou 15 février 1514, naît à Feldkirch, Vorarlberg, Georg Joachim

de Porris, en allemand von Lauchen, surnommé Rheticus,

parfois Rhæticus c'est-à-dire originaire de Rhétie, la Rhétie romaine correspond à peu près à l'actuel Tyrol, astronome et mathématicien autrichien, mort le 4 décembre 1574 à Košice, Kassa dans le royaume de Hongrie. Il est passé à la postérité pour avoir décidé Copernic à publier son grand œuvre, le De revolutionibus orbium coelestium qui présente en détail sa théorie héliocentrique. Rheticus en a d'abord présenté lui-même les principes essentiels dans sa Narratio Prima parue en 1540.
Ce premier rapport reste considéré comme une excellente introduction aux idées de Copernic.
En mathématiques, il est également connu pour ses travaux sur les tables trigonométriques. Les meilleures de l'époque, publiées bien après sa mort en 1596 par son élève Valentin Otto dans l’Opus Palatinum de Triangulis, lui sont essentiellement dues.

Sa vie

Rheticus, de son nom de baptême Georg Joachim Isorin, nait à Feldkirch dans une famille aisée du Tyrol autrichien. Son père Georg Isorin est le médecin de la ville, sa mère Thomasina de Porris est de bonne famille italienne. En 1528 son père est condamné pour escroquerie et décapité1 et ses enfants ne peuvent plus porter son nom. Georg Joachim prend alors à 14 ans le nom de sa mère, de Porris, des poireaux. Plus tard il adoptera parfois la traduction allemande von Lauchen. D'abord éduqué par son père, Rheticus étudie ensuite dans sa ville natale. Pendant cette période il fait la rencontre du médecin et érudit protestant Achilles Gasser, de 9 ans son ainé, celui-ci reprendra en 1538 le poste de son père à Feldkirch, dont il devient le protégé et un ami proche. Il poursuit ses études à Zurich où il se lie avec Conrad Gessner qui est son camarade de classe, et a l'occasion de rencontrer Paracelse.
Recommandé par Gasser, il s'inscrit en 1532 à l'université de Wittenberg, alors centre du Luthéranisme, où il obtient un diplôme de maîtrise en 1536. Étudiant brillant, il est remarqué par le grand théologien luthérien Philippe Melanchthon qui est aussi passionné d'astronomie, et à qui Martin Luther a confié l'université. Celui-ci lui attribue dès l'obtention de son diplôme un poste d'enseignant de mathématiques pour les premières années. La même année Erasmus Reinhold, arrivé 2 ans avant Rheticus à Wittenberg et déjà enseignant, se voit confié la chaire d'astronomie. En 1538, Melanchthon autorise Rheticus à laisser ses enseignements pour voyager afin de parfaire son éducation en astronomie.
Rheticus se rend à Nuremberg auprès de l'astronome, mathématicien et cartographe Johann Schöner. Il y fait également connaissance de l'imprimeur Johann Petreius, expert dans l'édition mathématique et astronomique, et qui est en bons termes avec Schöner. Il semble que ce soit à Nuremberg, et probablement par Schöner, qu'il ait été informé des idées de Copernic sur l'héliocentrisme5 et qu'il ait décidé alors de se rendre à Frauenburg, Frombork pour rencontrer celui-ci.
Il peut paraître curieux qu'un jeune universitaire protestant se rende aussi facilement en Prusse royale, polonaise et catholique rendre visite à un chanoine auprès duquel il va rester finalement 2 ans, mais l'opposition entre catholiques et protestants n'était pas encore aussi vive qu'elle le sera après le concile de Trente. De plus le chanoine Copernic, ainsi que son ami, l'évêque Tiedemann Giese, étaient gens d'église et catholiques convaincus mais tolérants aux idées de la Réforme et d'ailleurs minoritaires sur ce point parmi leurs confrères.

Disciple de Copernic

Rheticus arrive à Frauenburg Frombork en mai 1539. Copernic est alors âgé de 66 ans. Il avait écrit près de 30 ans auparavant un court exposé de son modèle cosmologique, le Commentariolus. Le fascicule, qui n'avait circulé que sous forme manuscrite en un très petit nombre d'exemplaires annonçait un traité plus conséquent. Entre temps, il avait découvert l'Almageste de Ptolémée, imprimé en 1515 sous sa forme complète, et en avait fait le modèle de son propre ouvrage, qui était pour l'essentiel achevé bien avant l'arrivée de Rheticus. Mais, bien que sollicité depuis plusieurs années par son ami Tiedemann Giese, alors évêque de Kulm, Chelmno, Copernic se refusait à publier ses travaux, préférant fignoler au fil des ans un manuscrit dont il était conscient qu'il pouvait être amélioré. Il craignait également d'être mal compris, et les polémiques qui s'ensuivraient.
Rheticus rapportera plus tard que Copernic aurait souhaité un temps se limiter à publier ses tables de position des planètes, sans expliciter l'hypothèse sur laquelle elles étaient construites.
Rheticus est accueilli chaleureusement par Copernic, ainsi que par Giese11. La visite va se prolonger 2 ans, avec quelques interruptions), bien plus que ne le prévoyait au départ Rheticus, qui est enthousiasmé par les idées nouvelles et la personnalité de son hôte. Il se fait le disciple de son Précepteur et Maître Dominus Doctor Præceptor Copernic. Celui-ci n'avait jamais eu d'élève, et Rheticus restera le seul.
Rheticus, bien que malade un temps, prend rapidement connaissance du manuscrit de Copernic. En septembre 1539, il le synthétise avec brio dans un rapport qu'il adresse à Johannes Schöner, à Nuremberg.
En 1540 il se rend à Dantzig Gdańsk pour faire imprimer l'envoi à Schöner, c'est la Narratio prima, le premier rapport : la première fois qu'est imprimée une présentation du modèle héliocentrique de Copernic. L'opuscule est dédié à Johann Schöner, et présente les travaux du Docteur Nicolas Copernic de Thorn. Mais Rheticus a préféré rester un anonyme jeune étudiant de mathématiques. La brochure est un succès. Par l'intermédiaire de Gasser, elle sera réimprimée à Bâle en 1541, cette fois-ci sous le nom de Rheticus.
Rheticus a obtenu, avec l'aide de Giese, que Copernic accepte de publier ces travaux. Il va passer près de 2 ans auprès de Copernic pour l'aider à préparer son manuscrit. Rheticus doit reprendre ses cours à Wittemberg de mars à juillet 1540. De retour à Frauenburg il propose à Copernic de copier son manuscrit pour le faire publier à Nuremberg par Petreuis, qui a été enthousiasmé par la Narratio prima et a proposé ses services à Rheticus.
L'impression d'un travail aussi technique que celui de Copernic n'était pas simple, et il n'existait pas d'imprimeur compétent à proximité de Frauenburg.
Rheticus retourne à Wittenberg à l'automne 1541, et il emporte avec lui le manuscrit du De revolutionibus. Il est élu doyen en 1541, et y enseigne l'année 1541-1542.

En 1542 il fait imprimer à Wittenberg une petite brochure, De lateribus et angulis triangulorum qui contient les extraits du livre de Copernic au sujet de la trigonométrie plane et sphérique, et à laquelle il ajoute une table de demi-cordes sous-tendues par un cercle, en termes modernes de sinus. La table est plus précise que celle du De revolutionibus, elle est donnée de minute en minute, 10 minutes pour le De revolutionibus, et, en valeur entière ramenée à un rayon de 107, 105 pour le De revolutionibus.
La table indique également l'angle complémentaire ce qui en fait la première table connue de cosinus, le nom n'apparaît pas. Bien que Rheticus ne l'attribue ni à Copernic, ni à lui-même, elle lui serait due selon certains historiens, mais il semble que les données soient essentiellement reprises des tables de Regiomontanus. Les calculs de tables trigonométriques, avec d'autres contributions à venir constitueront l'originalité de la contribution de Rheticus à l'histoire des mathématiques.
En mai 1542, il apporte le manuscrit de Copernic à Nuremberg pour le confier à Petreius, et supervise la longue et complexe impression. Il faut graver les bois pour les nombreux diagrammes du livre, et Rheticus a le temps de faire un aller-retour à Feldkirch.
Il reçoit une offre de poste à Leipzig, plus intéressante en particulier financièrement que sa position à Wittenberg, mais qui l'oblige à quitter Nuremberg à l'automne 1542, avant la fin de l'impression du traité de Copernic. Il confie alors la relecture des épreuves à Andreas Osiander, un théologien protestant ami de Petreuis, et intéressé par l'astronomie.
L'évènement a plus de conséquences que prévu. Osiander choisit de renommer le De revolutionibus en De revolutionibus orbium cœlestium, et surtout il y ajoute anonymement une préface de son cru qui fait du système héliocentrique de Copernic une simple hypothèse mathématique, ignorant l'avis à ce sujet de Copernic qu'il a sollicité par lettre en 1541. Rheticus en est informé trop tard pour pouvoir s'y opposer. L'impression est terminée fin mars 1543. Copernic, à qui les premières épreuves ont été envoyées et qui a rédigé une première feuille d'errata, souffre d'une attaque qui le laisse à moitié paralysé en décembre 1542 et meurt le 24 mai 1543. La défense de son œuvre passe à ses amis Giese et Rheticus. Giese s'oppose en vain à la préface d'Osiander, allant jusqu'à demander au conseil municipal de Nuremberg d'intervenir.
Il sollicite Rheticus pour que celui-ci y substitue une biographie de Copernic et une justification de ce que le système héliocentrique ne contredit pas la Bible. Rien ne sera fait. La préface, en dehors d'un cercle d'initiés, sera longtemps attribuée à Copernic lui-même.
Les historiens attribuent à Rheticus une biographie de Copernic aujourd'hui perdue. Il a également écrit une défense du système héliocentrique contre une lecture trop littérale de la Bible, probablement à cette époque, mais qui n'a été imprimée et publiée, anonymement que plus d'un siècle plus tard, en 1651.
À la mort de son maître, Rheticus hérite du manuscrit original du De Revolutionibus, non celui qui a servi à l'impression, mais celui sur lequel Copernic travaillait, et qu'il avait continué de corriger après le départ de son disciple. Le manuscrit existe toujours, après quelques détours il se trouve aujourd'hui à la bibliothèque Jagellonne de l'université de Cracovie, où Copernic avait débuté ses études.

Rheticus ne put rester assez longtemps à Nuremberg pour surveiller toute l'impression du De revolutionibus : il s'était, en effet, fait nommer professeur de mathématiques à l'université de Leipzig, où il devait se rendre en personne pour le début de l'année universitaire, à la mi-octobre 1542. Petreius confia la tâche de réviseur à un autre de ses amis, Andreas Osiander 1498-1552, éminent pasteur luthérien, passionné de mathématiques, qui était certainement compétent mais se crut autorisé à écrire une lettre préface qui diminuait considérablement la portée de l'œuvre de Copernic. Cette préface non signée, dans laquelle beaucoup virent l'œuvre de Copernic lui-même, présentait le système héliocentrique comme une hypothèse parmi d'autres possibles, fiction « calculatoire » un peu plus efficace que la fiction ptoléméenne.

Pendant que ces événements se déroulaient à Nuremberg, loin de là, à Frombork, Copernic tombait gravement malade. Il avait déjà pris la précaution de se choisir, comme coadjuteur dans son canonicat, un parent éloigné. Ayant reconnu la gravité de la maladie de Copernic, le père du coadjuteur demanda, le 30 décembre 1542, à l'évêque de Warmie, Johannes Dantiscus, d'intervenir pour que son fils pût prendre possession sans difficulté du canonicat qui devait être bientôt vacant. Copernic donc, dès la fin de 1542, touchait au terme de sa vie.

Le 29 janvier 1543, l'évêque de Warmie écrivait à l'un de ses amis – l'astronome hollandais Gemma Frisius (1508-1555) – qui éprouvait un grand intérêt pour l'œuvre de Copernic que celui-ci, souffrant des effets d'une attaque de paralysie, était maintenant presque mourant. Une hémorragie cérébrale, suivie de la paralysie de tout le côté droit, entraîna sa mort, le 24 mai 1543. La tradition veut que, le même jour, un exemplaire de l'édition de Nuremberg du De revolutionibus lui soit parvenu alors qu'il était sur le point d'expirer. L'anecdote est hagiographiquement trop séduisante pour que l'on se prive de la rapporter.

Sens et limite d'une révolution
Parmi les grandes œuvres qui jalonnent la route de l'astronomie, celle de Copernic est peut-être la plus contestée. Ainsi ce dernier apparaît-il comme ayant été par deux fois fauteur de troubles. Fauteur de troubles en son temps, parmi les astronomes, les philosophes et les théologiens. Fauteur de troubles aujourd'hui, parmi les historiens des sciences, les uns le considérant, non seulement comme le père de l'astronomie moderne, mais de toute la science moderne, les autres le traitant comme négligeable. Faux débat, bien souvent, qu'illustre cette fausse question : Copernic est-il le dernier astronome du Moyen Âge ou le premier des Temps modernes ?

Or, s'il est vrai que l'œuvre scientifique de Copernic est déroutante déroutante par sa minceur même, par les conditions de son apparition et, il faut bien l'avouer, par certaines de ses faiblesses, s'il est vrai que Copernic lui-même a été en grande partie ignorant de ses propres richesses, Copernic mauvais copernicien, la simple objectivité oblige à cette constatation qu'avec lui, et avec lui seul, s'amorce un grand bouleversement d'où sortiront l'astronomie et la physique modernes. Les jugements et les choix d'un Galilée et d'un Kepler pèsent plus lourd dans la balance que les arguties des compteurs d'épicycles ! À notre avis, il s'agit donc d'une révolution. Mais encore faut-il savoir de quoi l'on parle.

Au temps de Copernic, l'astronomie était dominée depuis quatorze siècles par l'œuvre de Ptolémée. Si ce n'est pas dans l'Almageste lui-même, c'est au moins dans ses adaptations, ses paraphrases et ses commentaires que les étudiants apprennent cette science. Dans l'Almageste se mêlent trois composantes bien distinctes : d'abord, une vision globale du monde, une cosmologie ; ensuite, un outil mathématique, essentiellement la trigonométrie, au service de la résolution des triangles plans et sphériques ; enfin, une astronomie pratique, en l'occurrence un ensemble de modèles géométriques, de tableaux de chiffres et de « recettes de cuisine » permettant de localiser à un moment donné les astres « vagabonds » (les planètes, la Lune et le Soleil) sur le grand quadrillage immuable des étoiles fixes.

Si la trigonométrie et la pratique astronomique peuvent être innocentes, il n'en saurait être de même pour la cosmologie. Une cosmologie suppose une philosophie de la nature, pour le moins une physique, au sens moderne du terme. La cosmologie de Ptolémée est tributaire d'une physique qui règne depuis déjà cinq siècles, celle d'Aristote. Il en résulte une série d'axiomes qui longtemps verrouilleront l'astronomie.

Premièrement, le géocentrisme, qui veut que la Terre, rigoureusement immobile, siège au milieu du monde, unique centre des mouvements célestes. Deuxièmement, une dichotomie de l' Univers : d'une part, le monde terrestre, qui va jusqu'à l'orbe de la Lune, monde du changement, du périssable, de la génération et de la corruption, monde des mouvements rectilignes, vers le haut pour les éléments légers, l'air et le feu ; vers le bas, pour les éléments lourds, la terre et l'eau) ; d'autre part, le cosmos, au-delà de l'orbe de la Lune, monde de l'immuable, de la non-physique, du cinquième élément, l'éther. Troisièmement, l'axiome du mouvement circulaire uniforme ou de ses combinaisons comme étant le seul mouvement possible pour les corps célestes – avec, comme pour marquer les limites de l'emprise idéologique sur les sciences, la tricherie géniale de Ptolémée, l' équant.

Pendant quatorze siècles donc, cette astronomie devait fonctionner sans troubles graves. Les astronomes, à partir des modèles et des paramètres de Ptolémée au besoin légèrement modifiés, dressaient des tables des mouvements planétaires, lunaires et solaires, tables qu'ils remettaient à jour lorsque les écarts entre les prévisions et les observations devenaient intolérables. Et – singularité de la révolution copernicienne – au temps de Copernic, cette situation pouvait se perpétuer ; aucun progrès dans la précision des observations (pas plus d'ailleurs que dans l'outil mathématique ou la physique du monde) ne venait obliger à bouleverser le système du monde. On en a une preuve dans le fait que Tycho Brahe (1546-1601), astronome des générations suivantes qui fera gagner un facteur dix à la précision des observations, refusera l'héliocentrisme copernicien et imaginera un système mixte entre celui de Ptolémée et celui de Copernic.

Pourtant, en 1543, ce dernier avait offert au monde savant un nouveau système cosmologique en contradiction totale avec les apparences et le vécu immédiat. Et cela dans un ouvrage, le De revolutionibus, qui se voulait construit à l'image de l'Almageste et où l'on retrouve les trois composantes de celui-ci : une cosmologie totalement nouvelle sur laquelle nous reviendrons ; un outil mathématique rigoureusement identique à celui des prédécesseurs ; une astronomie pratique qui n'est ni plus ni moins efficace que celle de Ptolémée et où foisonnent effectivement, à ce niveau opératoire, les épicycles, les excentriques et les épicycles d'épicycles. Autant, et peut-être même plus, que dans l'astronomie pratique de Ptolémée. Peu de changements donc. Simplement, dans la grande machinerie de l'Univers, en apparence toujours aussi complexe, Copernic se contente de permuter le lieu, et la fonction, de deux pièces, la Terre et le Soleil. On serait tenté de dire : la révolution copernicienne, c'est, bien entendu, l'héliocentrisme, mais ce n'est que l'héliocentrisme. Peut-être. Mais quelle brèche se trouve ainsi ouverte dans l'ancienne conception du monde et quelle dynamique est offerte aux générations suivantes ! Et d'abord, quoi qu'en pense Arthur Koestler dans Les Somnambules, quelle simplification du monde ! Le nombre des cercles n'a rien à voir ici ; ce sont leurs fonctions qui comptent.

Chez Ptolémée, au centre du monde, siège la Terre, immobile ; puis vient la Lune, qui tourne en un mois ; puis Mercure, Vénus et le Soleil, qui bouclent leurs révolutions sur le déférent en un an ; puis Mars en deux ans, Jupiter en douze ans et Saturne en trente ans ; enfin, les étoiles fixes, qui accomplissent leurs révolutions en un jour. Quelle pagaïe ! De plus, pour comprendre, sans même chercher à calculer, les mouvements irréguliers des planètes, mouvements directs, stations et rétrogradations, impossible de faire l'économie du premier et grand épicycle. Ajoutons que, pour comprendre les comportements différents des planètes inférieures – Mercure et Vénus, qui ne s'éloignent pas du Soleil – et des planètes supérieures – Mars, Jupiter et Saturne, qui prennent toutes les élongations possibles –, il faut leur donner deux statuts cosmologiques différents, c'est-à-dire croiser les rôles des déférents et des premiers épicycles.

Chez Copernic, l'Univers s'harmonise. Au centre, le Soleil ; puis viennent Mercure, Vénus, la Terre, qui prend rang de simple planète, Mars, Jupiter et Saturne, puis la sphère des étoiles fixes. Là, point de rupture : il y a un lien simple entre les distances par rapport au Soleil et la durée des révolutions, de celle de Mercure (88 jours) à celle de Saturne 30 ans et, pour finir par l'immobilité de la sphère des fixes. Stations et rétrogradations s'expliquent par le jeu des mouvements des planètes et de la Terre ; le comportement différent de Mercure et Vénus, par leurs positions respectives entre la Terre et le centre du monde. Dans une première approche, le monde se déchiffre sans qu'on fasse intervenir le premier épicycle ; les déférents y suffisent. Le premier épicycle, de dimension modeste, n'est là, on le sait maintenant, que pour rendre compte des écarts entre le mouvement circulaire supposé échoir aux astres et le mouvement elliptique réel. Car le mouvement circulaire est maintenu par Copernic, et même renforcé. Pour lui, l'une de ses fiertés, outre la nouvelle cosmologie qu'il a offerte au monde, est d'avoir aboli l'équant, inadmissible entorse au mouvement circulaire uniforme. Un seul des trois verrous saute donc explicitement, celui du géocentrisme. Copernic ne se prononce pas sur la dichotomie du monde ; mais, implicitement, la Lune n'étant plus qu'un satellite de la Terre, cette dichotomie devient insoutenable. Le troisième verrou sort renforcé de la bataille. Pourtant quelle bombe à retardement Copernic laisse-t-il sur son lit d'agonie ! Le mouvement de la Terre autour du Soleil ouvre une stratégie nouvelle à l'astronomie, que Kepler utilisera en étudiant le mouvement de Mars après en avoir retranché celui de la Terre. Le même Kepler, sans cette mise en évidence d'un lien simple entre distances et périodes de révolution, n'aurait jamais eu l'occasion de mettre son acharnement de mathématicien à la recherche de la troisième loi des mouvements planétaires. Voilà ce qu'il en est, notamment, pour l'astronomie.

Mais, plus profondément peut-être, la nouvelle astronomie devait bouleverser la physique. Une cosmologie, disions-nous, ne saurait être innocente. Celle de Ptolémée s'appuyait sur une physique, celle d' Aristote, qui l'avait largement précédée. Copernic propose une nouvelle cosmologie sans faire œuvre de physicien ; et cette cosmologie est incompatible avec la physique d'Aristote. Le monde savant se retrouve face à une cosmologie pour ainsi dire suspendue dans le vide. Il faut choisir. Ou bien adhérer à la cosmologie nouvelle, répudier la physique d'Aristote et donc se voir obligé de construire une nouvelle physique. Ou bien garder la physique d'Aristote et refuser l'héliocentrisme. C'est bien dans ces termes que Galilée qui a de bonnes raisons, lui qui a vu les phases de Vénus et les satellites de Jupiter, d'adopter la cosmologie de Copernic) pose le problème de la physique dans la première « journée » du Dialogue sur les deux grands systèmes du monde. Adepte de la nouvelle cosmologie, il construira une nouvelle physique avec le succès et les conséquences que l'on sait. Le chemin est ouvert qui conduira à Newton.

Professeur à Leipzig

La suite des évènements fait apparaître une certaine instabilité dans le caractère de Rheticus. Mais il assure tout d'abord ses enseignements à Leipzig pendant 3 ans. Il obtient alors l'autorisation de s'absenter, et part pour l'Italie où il rencontre Jérôme Cardan. Pendant son séjour à Lindau, début 1547 il souffre de désordres mentaux tels qu'une rumeur court qui le dit mort. Il enseigne cependant à Constance le dernier semestre de 1547. Il se rend ensuite à Zurich où il étudie la médecine auprès de Conrad Gessner, son ancien condisciple. Il retourne à Leipzig, où il a été élu doyen, fin 1548 et reprend ses cours. Il y publie en 1550 ses Ephemerides novae éphémérides astronomiques, fondées sur la cosmologie de Copernic30, puis en 1551 les premières tables trigonométriques qui lui soient réellement dues, le Canon doctrinæ triangulorum. Celles-ci sont les premières tables à présenter les 6 fonctions trigonométriques, sinus, cosinus, tangente et leurs inverses, cosécante, sécante et cotangente, cependant pas sous ces noms que Rheticus n'apprécie pas. Elles sont données de 10' en 10', en valeur entière ramenée à un rayon de 107. Même si elles ne sont pas adoptées par tous les astronomes, elles influencent directement Francesco Maurolyco en 1558, et François Viète pour les tables moins précises 10-5, mais de minute en minute de son canon mathematicus publié en 1579. Elles inspireront également bien sûr les futurs travaux de Rheticus. Peu d'exemplaires du Canon doctrinæ triangulorum nous sont parvenus, il a été redécouvert et étudié dans une publication de 1845 par Auguste de Morgan.
Fortement endetté, Rheticus est compromis en 1551 l'année de publication du Canon doctrinæ triangulorum dans une affaire homosexuelle avec un jeune étudiant. Poursuivi par le père, il doit quitter en urgence Leipzig, il sera condamné en son absence à 101 ans d'exil et à la confiscation de ses biens. Il perd à partir de ce moment le soutien de Melanchthon et de son réseau. Malgré des sollicitations ultérieures, il abandonne aussi définitivement sa carrière d'universitaire.

Médecin à Cracovie

Rheticus se rend à Prague, le royaume de Bohême est à l'époque sous dépendance des Habsbourg, mais abrite une importante communauté protestante et y reprend des études médicales. Après avoir décliné une invitation à enseigner à Vienne, il s'installe en 1554 à Cracovie, où il va pratiquer la médecine pendant 20 ans en disciple de Paracelse tout aussi révolutionnaire dans son domaine que Copernic en astronomie. Dans ce domaine Rheticus semble cependant s'être contenté d'être praticien.
Il n'abandonne pas pour autant l'astronomie, l'astrologie, et les mathématiques, où sa grande passion reste l'établissement de tables trigonométriques. En 1568, il écrit à Pierre de La Ramée au sujet d'un projet d'observatoire astronomique fondé sur le principe des obélisques égyptiens.
En 1574, l'année de sa mort, il est à Košice, alors dans le royaume de Hongrie, sous domination autrichienne où il a été invité par un riche mécène. Un jeune mathématicien impressionné par son Canon doctrinæ triangulorum, Valentin Othon, ou Otto, vient l'y retrouver. Rheticus a maintenant presque l'âge de son maître Copernic quand lui-même était parti à sa recherche. Otto va l'aider à son grand œuvre, la publication de nouvelles tables trigonométriques bien plus précises que celles existantes, l'Opus Palatinum de triangulis. Mais Rheticus meurt le 4 décembre 1574, avant de voir son travail achevé. Son élève hérite de son manuscrit et du manuscrit original de Copernic. Il ne pourra publier les tables qu'en 1596. Quant au précieux manuscrit du De Revolutionibus, il passera dans d'autres mains à la mort d'Otto.
L'Opus Palatinum de triangulis sera corrigé par Pitiscus, et ce dernier utilisera cet ouvrage ainsi que les manuscrits de Rheticus pour son Thesaurus mathematicus. Les tables de Rheticus et Pitiscus seront largement diffusées, mais verront leur intérêt décliner avec la découverte des logarithmes, qui va bouleverser les méthodes de calculs.

La publication du De revolutionibus

Il est probable que Copernic, en ces années 1520, non seulement pratiquait l'astronomie, mais aussi travaillait déjà au livre qui devait être l'Almageste des Temps modernes et amorcer cette grande révolution astronomique et physique dont les Principia de Newton allaient être le sommet et l'achèvement, un siècle et demi plus tard. À lire le récit des nombreuses charges que Copernic dut assumer, on comprend que l'ouvrage ne pouvait que lentement avancer. En tout cas, le Commentariolus en fait foi, Copernic avait, depuis déjà au moins une dizaine d'années, choisi l'héliocentrisme comme système du monde. Il travaillait donc, sans doute épisodiquement, à son grand ouvrage, mais il n'est pas certain qu'il ait eu l'intention de le publier un jour, malgré l'insistance de son ami le plus intime, Tiedemann Giese (1480-1550), alors évêque de Chełmno. Lorsque Bernard Wapowski (1450-1535), secrétaire du roi de Pologne, lui rendit visite à l'automne 1535, Copernic lui annonça qu'il avait rédigé de nouvelles tables planétaires qui devaient servir de bases au calcul d'un almanach beaucoup plus exact que ceux qui étaient alors en circulation et qu'il souhaitait que cet almanach fût effectivement publié. Le manuscrit, aujourd'hui perdu, fut envoyé par Wapowski à Vienne mais ne fut jamais édité.

Si Copernic était disposé à livrer au public de simples colonnes de chiffres, il en allait tout autrement des principes novateurs sur lesquels ces chiffres étaient fondés. Il ne tenait nullement, semble-t-il, à provoquer les philosophes et les théologiens par la publication de ses théories révolutionnaires. Il pensait, comme il l'écrit dans le livre I du De revolutionibus, qu'il fallait « ne confier les secrets de la philosophie qu'à des amis fidèles et à des proches, et ne pas mettre ces secrets par écrit, ni les révéler à n'importe qui ». Et, lorsque, le 1er mai 1536, le cardinal Nicolas Schönberg (1472-1537) offrit de faire copier à ses frais les œuvres de Copernic, ce dernier ne lui communiqua rien et ne permit aucune copie ! En tout cas, par les amis fidèles, Giese, Wapowski, Schönberg, et par les quelques privilégiés qui avaient disposé d'une copie manuscrite du Commentariolus, les théories de Copernic cheminaient lentement dans le monde savant. Suffisamment pour atteindre Wittenberg et intéresser George Joachim von Lauchen, dit Rheticus.

Rheticus, 1514-1574, unique disciple que Copernic ait eu de son vivant, arriva à la fin de mai 1539 auprès de lui, à Frombork. Il dut se mettre aussitôt au travail et assimiler très vite l'essentiel de ses théories, puisque, dès 1540, un résumé des thèses coperniciennes, la Narratio prima, fut publié anonymement à Gdańsk. Philipp Melanchthon, 1497-1560, principal guide intellectuel de l'Allemagne luthérienne et protecteur de Rheticus à l'université de Wittenberg, eut l'honneur de recevoir les premiers feuillets de la Narratio en cours d'édition. L'accueil fut plutôt bon et la sortie de cet opuscule d'une soixantaine de pages ne provoqua pas l'explosion redoutée par Copernic. Et, l'année suivante, en 1541, une deuxième édition de la Narratio, signée par Rheticus cette fois-ci, vit le jour à Bâle. Grand ami de Rheticus, le médecin Achilles Pirmin Gasser, 1505-1577 avait accepté d'en écrire la préface. Aussi Copernic laissa-t-il imprimer son De revolutionibus et entreprit-il de faire les retouches finales à son manuscrit, encore que la lecture du dernier livre de l'ouvrage donne une fâcheuse impression de brouillon inachevé.

Rheticus fit une copie du manuscrit, en y apportant, avec l'accord de Copernic, quelques corrections mineures. Le 29 août 1541, Rheticus pria le duc Albert de Prusse d'intervenir auprès de l'Électeur de Saxe et de l'université de Wittenberg, afin qu'il lui fût permis de publier le De revolutionibus de Copernic. Trois jours plus tard, le duc répondit à sa demande et Rheticus reprit, peu après, ses fonctions de professeur de mathématiques à Wittenberg. En revanche, il semble que ni l'Électeur de Saxe, ni l'université de Wittenberg n'accordèrent l'autorisation demandée.

Si Rheticus parvint à publier, sans difficulté, à Wittenberg en 1542, un ouvrage purement technique de Copernic, le De lateribus et angulis triangulorum, le problème était entièrement différent avec le De revolutionibus et, bien que les autorités de Wittenberg n'eussent pas été hostiles à sa personne – il avait été élu doyen de la faculté des arts le 18 octobre 1541 –, Rheticus estima que l'atmosphère régnant à Wittenberg n'était pas propice à la publication d'un ouvrage qui risquait de provoquer d'âpres controverses. Et, en effet, les sentiments anticoperniciens étaient très forts dans la citadelle du luthéranisme. Si, par la suite, l'Église catholique devait se rattraper, c'est, dans un premier temps, au sein du monde protestant que les réactions furent les plus négatives. Aussi Rheticus décida-t-il de prendre un autre congé à la fin du semestre d'hiver, le 1er mai 1542. Il gagna Nuremberg, où résidait l'imprimeur Johannes Petreius 1497-1550, avec lequel il était en excellents termes et qui était spécialisé dans l'impression d'ouvrages mathématiques et astronomiques. En août 1540, Petreius avait publié un ouvrage qu'il avait dédié à Rheticus ; dans cette dédicace, il avait fait une allusion à la Narratio prima et exprimé l'espoir que la publication du grand ouvrage de Copernic couronnerait les efforts de Rheticus. Et c'est chez Petreius que, vers la fin de mai 1542, furent imprimés, et corrigés par Rheticus, deux cahiers du De revolutionibus. Le mois suivant, en juin 1542, Copernic composa sa belle dédicace au pape Paul III, qui est l'un des plaidoyers les plus convaincants en faveur de la liberté d'expression. L'astronome y fait preuve d'une clarté d'esprit et d'un courage qui démentent l'expression, littérairement efficace mais totalement fausse, de « chanoine craintif » sous laquelle Arthur Koestler désigne Copernic.

Rheticus ne put rester assez longtemps à Nuremberg pour surveiller toute l'impression du De revolutionibus : il s'était, en effet, fait nommer professeur de mathématiques à l'université de Leipzig, où il devait se rendre en personne pour le début de l'année universitaire, à la mi-octobre 1542. Petreius confia la tâche de réviseur à un autre de ses amis, Andreas Osiander 1498-1552, éminent pasteur luthérien, passionné de mathématiques, qui était certainement compétent mais se crut autorisé à écrire une lettre préface qui diminuait considérablement la portée de l'œuvre de Copernic. Cette préface non signée, dans laquelle beaucoup virent l'œuvre de Copernic lui-même, présentait le système héliocentrique comme une hypothèse parmi d'autres possibles, fiction « calculatoire » un peu plus efficace que la fiction ptoléméenne.

Œuvres

Joachim Rheticus, Narratio prima de libris revolutionum Copernici, sur Linda Hall Library, Dantzig,‎ 1540, également disponible sur Wikisource, trad. Henri Hugonnard-Roche et Jean-Pierre Verdet, avec la collaboration de Michel-Pierre Lerner et Alain Philippe Segonds. Wrocław ; Warszawa ; Kraków : Ossolineum, 1982, Studia Copernicana ; .
Tabula chorographica auff Preussen und etliche umbliegende lender, Wittenberg, 1541.
avec N. Copernic De lateribus et angulis triangulorum, Wittenberg, impr. Johannes Lufft, 1542.
Ephemerides novae Leipzig, impr. Wolfgang Gunter, 1550.
Canon doctrinae triangulorum, Leipzig, impr. Wolfgang Gunter, 1551.
Opus palatinum de triangulis avec Valentinus Otho, Neostadii in Palatinatu, excudebat Matthaeus Harnisius, 1596, lire enligne, numérisation e-rara.ch.
Cujusdam anonymi epistola, de terrae motu, Utrecht 1651 ; ouvrage écrit vers 1540 qui défend le système héliocentrique contre une lecture trop littérale de la bible. Il s'agit de la Narratio Secunda, longtemps supposée perdue sans avoir été publiée (Koyré 1961, p 92), retrouvée et identifiée en 1973 par Reijer Hooykaas, qui l'a traduit dans G. J. Rheticus' treatise on holy scripture and the motion of the Earth, North Holland, 1984.

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Posté le : 14/02/2014 17:57

Edité par Loriane sur 16-02-2014 00:48:09
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Re: Les expressions
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« Avoir le cul bordé de nouilles »


Être très chanceux.


D'une finesse absolue, cette expression a une origine incertaine car si le lien entre le 'cul' et la 'chance' est commun de nos jours, que viennent faire les nouilles dans cette galère et pourquoi 'bordent'-elles ?

Avoir de la chance, c'est avoir du bol ou du cul.
L'ajout des 'nouilles' est apparu de manière certaine vers 1950 en liaison avec des activités sportives , le gardien de but avait le cul bordé de nouilles lorsque le ballon rebondissait sur la barre.

Mais l'expression elle-même serait née plus tôt, dès les années 30, à Marseille, dans le pays de l'exagération chronique, proche de l'Italie, celui des consommateurs de pâtes. Alors qu'il désignait un chanceux, "il a du cul !", un amateur de galéjades aurait ajouté cette hyperbole "nouillesque" qui en aurait fait le succès.

Une autre explication, strictement réservée aux adultes et peu appétissante, a été toutefois proposée. En l'absence d'une bibliographie sérieuse sur le sujet, elle est à prendre avec des pincettes, ou des baguettes, s'il s'agit de nouilles chinoises :
Il est connu que, dans certains milieux masculins où les relations de pouvoir sont fortes, comme chez les prisonniers, par exemple, les personnes acceptant de se prêter à des relations homosexuelles en tirent de nombreux avantages, protection, passe-droits... assimilés par d'autres à une certaine chance et de la réussite. Mais de telles moeurs pratiquées sans modération peuvent avoir tendance à provoquer des hémorroïdes qui regardées de près et malgré leur couleur peuvent être comparées à des nouilles.
Je ne sais pas s'il y a un réel 'fondement' à cette version, mais compte tenu du flou qui entoure l'origine de cette expression, il était impossible de la passer sous silence.

Cela dit, il ne faut pas oublier aussi qu'en argot, la nouille désigne le pénis. Alors de là à imaginer que dans le même genre de milieu, celui qui a le cul bordé de nouilles est celui sur lequel tout le monde 'passe', augmentant ainsi sa 'chance', il n'y a qu'un petit pas qui pourrait être vite franchi, ce que je m'abstiendrais de faire, en l'absence de sources dignes de foi sur ce sujet.

Voir les locutions correspondantes également traitées dans les pages d'un extraordinaire site dédié aux expressions.


Posté le : 14/02/2014 14:21
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Re: Défi d'écriture du 10/02/2014
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Voilà les réponses, c'est mon petit cadeau de St Valentin :

Expressions utilisées :


1. Coiffure « à la chien » : les cheveux retombent sur le front.
2. Avoir du chien
3. Tomber comme un chien dans un jeu de quille.
4. Ce n’est pas fait pour les chiens
5. Chien de garde
6. Adjudant : chien de quartier, de caserne
7. Chien du commissaire : son secrétaire
8. Rubrique des chiens écrasés
9. Comme un chien
10. Comme un jeune chien, un chien fou
11. Un coup de chien : un événement inattendu qui frappe brutalement
12. En chien de fusil
13. Entre chien et loup
14. Etre comme chien et chat
15. Etre d’une humeur de chien
16. Garder un chien de sa chienne
17. Un mal de chien
18. Mourir comme un chien
19. Etre bon à jeter aux chiens
20. Non d’un chien !
21. Se regarder en chiens de faïence
22. Une vie de chien


Posté le : 14/02/2014 11:59
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Re: La discothèque de l'orée (compilation)
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Posté le : 14/02/2014 09:47
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Re: Les expressions
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« Faire flanelle »


1. S'abstenir, ne rien consommer ou acheter
2. Ne rien faire, glander


Cette expression nous vient de l'argot du début du XIXe siècle où flanelle désignait, selon Lorédan Larchey, une personne qui, avec une fille de joie, se contentait de converser, mais ne consommait pas.
L'appellation vient d'un jeu de mot sur flâner, transformé en flanelle. Et comme il n'y avait pas d'acte sexuel, d'autres y ajoutent que la mollesse de la flanelle était comparable à celle du pénis inutilisé.
" Faire flanelle" s'est d'abord appliqué à la personne qui va dans des maisons closes, y boit, y pelote éventuellement les filles, mais sans monter avec une d'entre elles.
Par extension, dans un sens moderne, les maisons closes étant maintenant closes pour de bon, l'expression, désigne aussi toute personne qui se présente, mais ne consomme ou n'achète pas, comme celui qui passe de bar en bar sans rien y boire ou qui n'achète qu'une consommation, mais squatte sa place des heures durant, ou celui qui, chez un marchand, fait déballer la marchandise mais finit par ne rien acheter.
Elle s'utilise également pour l'impuissant, dont l'instrument reste désespérément aussi mou que de la flanelle.
Enfin, par extension encore, on l'utilise actuellement pour désigner celui qui ne fait rien, qui tient les murs.

Posté le : 13/02/2014 15:17
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Re: Comment mesurer la circonférence de la terre avec un bâton et un chameau :
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Effectivement, on ne regrette ces 5 mn. Merci Bacchus, c'était passionnant.Si tu as encore des histoires comme celle ci, j'espère que tu nous en feras part.

Grenouille

Posté le : 13/02/2014 10:07
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Re: Nouvelle Lorienne
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Félicitations à la Mamie et bises à la jeune Maman. Etre Mamie, un vrai bonheur ….

Grenouille

Posté le : 13/02/2014 10:03
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Nouvelle Lorienne
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Je vous présente une nouvelle Lorienne
Lyana née le 11 Février 2014


Lyana a montré son nez.
De qui tiendrait-elle ses fossettes ?
Pour qui sa première risette ?
C'est très dur, d'être nouveau-né.

Lyana était bien tranquille
Dans son cocon bien tempéré.
Refusa t-elle d'obtempérer
Lorsqu'on l'a invitée en ville ?

Lyana est, à part entière,
Avec tous ses frères humains.
Saura-t'elle bien saisir les mains
La menant en pleine lumière ?

Ton monde sera merveilleux,
Petite fille de la terre.
Tu grandiras sur une sphère
Appelée ' la planète bleue ' .

Et maintenant que tu respires,
Prépare-toi pour très longtemps.
Tu as tant d'amour qui t'attend
Et tant de choses à découvrir.


Avec une tendre pensée pour la maman.


Papy Bacchus, le 10/02/2014

Merci Bacchus tu es le roi des papys.



Posté le : 12/02/2014 20:13

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Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
.

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