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Re: A table !
Plume d'Or
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A table !

C’est un beau jour d’hiver, le ciel est bleu et le froid pique un peu. Clothilde a été convoquée au commissariat, un cadavre a été découvert dans son salon un peu avant Noël. Elle aurait pu aller se promener en forêt, c’était le temps idéal, elle est sûre que de jolis glaçons sont accrochés aux branches des arbres. Quelle galère de devoir se rendre dans un lieu fermé qui doit être crasseux en plus. La police enquête, la mort du malheureux homme leur semble suspecte.
- Qu’est qu’il venait faire chez moi cet imbécile, je ne l’avais pas invité !
Elle arrive devant l’Hôtel de Police, c’est bien ce qu’elle pensait tout est vieux ici.
- Je suis sûre qu’ils tapent encore sur des machines à écrire, se dit-elle.
Un jeune policier s’avance :
- Bonjour Madame, asseyez-vous je vous en prie.
Il a l’air gentil mais Clothilde n’est pas là pour lui faire la conversation, elle a envie de respirer l’air pur, pas de croupir dans un commissariat vieux et gris.
- Comment vous appelez-vous s’il vous plaît ?

« Comment je m’appelle ? » se dit Clothilde, il me convoque et me demande comment je m’appelle ! Il vaut mieux que je réponde, plus vite ce sera fini, plus vite je serai sortie.

- Clothilde Roncherolles.

- Votre adresse s’il vous plaît ?

- 999, Rue Alouqua.

Le fonctionnaire tape avec deux doigts sur un clavier d’ordinateur aux touches douteuses. Il faudra qu’elle prenne une douche en rentrant, elle va être couverte de microbes.

- Situation familiale ?

- Veuve.

Clothilde a dit cela d’un air détaché qui met le jeune homme mal à l’aise.

- Madame, un homme a été retrouvé mort dans votre salon. Pouvez-vous m’expliquer les circonstances de son décès ?

- Non, cet homme s’est présenté, vêtu d’un uniforme, il m’a dit qu’il vendait des calendriers pour les œuvres des pompiers. Je suis allée chercher mon porte-monnaie, quand je suis revenue dans le salon, il était étendu sur le sol. J’ai essayé de le réveiller, mais malheureusement il était mort. J’ai dû appeler ses collègues pour qu’ils viennent le chercher.

- A-t-il absorbé quelque chose chez vous ?

- Absorbé ? Que voulez-vous dire ?

- Lui avez-vous offert quelque chose à boire ?

Clothilde joue les femmes offensées :

- Je suis une femme seule, monsieur l’agent, je n’invite pas d’hommes à boire dans ma maison !

- Il apparaît que la victime a été empoisonnée, et on a trouvé du café dans son estomac.


- Me prenez-vous pour une meurtrière ?
Clothilde est plutôt jolie, encore assez jeune, élégante, elle n’a pas l’air d’une meurtrière, on lui confierait facilement ses enfants à garder. Pourtant quelque chose dans son comportement intrigue notre policier. Elle semble dénuée de tout sentiment d’empathie.
- Comment avez-vous réagi quand vous l’avez trouvé dans votre salon ?

- J’ai appelé le 18, j’avais un soufflé au four, ce contretemps était très ennuyeux. C’est le genre de plat qui n’attend pas, un soufflé retombé est immangeable.
Clothilde évite de poser ses mains sur le bureau ou sur sa chaise, d’ailleurs elle essaie de ne garder sur l’assise qu’une partie minime de son anatomie.

- D’autres personnes sont mortes dans des circonstances analogues, et il apparaît qu’ils sont tous passés par votre quartier, continue le policier.
Clothilde doit la jouer fine, elle n’a pas envie de finir en prison.

Je n’ai commis aucun crime se dit-elle en regardant le jeune homme. Pourquoi viennent-ils la déranger tous ces empêcheurs de tourner en rond ? Ils sonnent toujours au mauvais moment. Est-ce un crime de vouloir être tranquille ? Quand elle leur dit qu’elle n’a pas le temps, ils insistent ! Il est plus simple de leur offrir un café, au moins ils ne risquent plus de revenir. Le problème c’est qu’un nouvel intrus se présente à chaque fois.

- Vous voulez dire que je suis peut-être en danger ? Dit-elle en fixant le policier de son regard bleu glacial.

L’agent baisse les yeux, un frisson court le long de son dos.

- Nous sommes pratiquement sûr, dit-il prudemment, que ces toutes personnes se sont présentées chez vous.

- Vous me faites peur, un meurtrier les suivait si je comprends bien ce que vous voulez dire.

Le téléphone sonne. Le policier décroche, la tournure que prend la conversation ne lui plaît pas.

- Allo Inspecteur Blanc ? La femme du pompier s’est mise à table, elle avait un amant, c’est elle qui a préparé un café à son mari avant qu’il ne parte.

- Très bien, merci Commissaire.

Le policier regarde Clothilde d’un air perplexe, il n’a plus rien contre elle et doit la laisser partir. Pourtant son malaise ne s’est pas dissipé, cette femme est étrange. Il se lève et prend congé.

- Merci pour votre collaboration Madame Roncherolles. Le meurtrier a avoué, l’enquête s’arrête ici.
Clothilde se lève, elle est ravie de quitter ce lieu qu’elle juge insalubre.
- Au revoir Monsieur l’inspecteur, je vais enfin pouvoir profiter de cette belle journée.
Elle part, un sourire satisfait sur le visage. Elle ne demande rien sur le meurtrier présumé, elle ne s’inquiète pas de savoir pourquoi le pompier a été tué. Le policier est content de la voir partir, le sentiment de malaise qu’il ressentait s’éloigne avec Clothilde.
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Posté le : 28/02/2014 19:16
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Re: Les expressions
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« Etre sur la corde raide »


Se trouver dans une situation difficile, périlleuse

Que ce soit en réalité, en photo ou en vidéo, vous avez certainement déjà tous vu un funambule, une de ces personnes qui osent s'aventurer en équilibre sur un simple câble tendu entre deux points, que ce soit entre les deux tours du World Trade Center, lorsqu'elles existaient encore , au-dessus des chutes du Niagara ou, plus simplement, dans un cirque, entre deux poteaux.
Ce câble, c'est la corde raide, raide parce qu'elle est extrêmement tendue entre les deux points d'attache, ce qui est indispensable pour que l'individu ne se trouve pas, au milieu du trajet, dans un grand creux qui lui interdirait la remontée vers l'une ou l'autre des extrémités.

Cet individu, debout sur sa corde, est forcément en équilibre précaire prêt à basculer d'un côté ou de l'autre, happé par le vide, la moindre faute le conduisant à finir en crêpe de nombreux mètres plus bas. Son but consiste donc à rejoindre l'autre extrémité du câble sans chuter.
Voilà qui symbolise parfaitement la situation périlleuse de laquelle il faut beaucoup d'habileté pour se sortir, sens figuré qu'à bien notre expression.

Celle-ci apparaît sous la forme "danser sur la corde" au cours de la première moitié du XVIIe siècle.
Mais danser suppose une insouciance, un plaisir qui ont disparu dans notre version moderne où, au contraire, la raideur évoque figurément une situation aussi tendue que la corde elle-même.


Posté le : 28/02/2014 12:52
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Re: Les expressions
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« Etre fleur bleue »


Être sentimental.
Par extension, être naïf.


Cette expression contient un adjectif composé qui est extrait d'une locution parfois encore employée "cultiver, aimer... la petite fleur bleue".

Dans le langage des fleurs, le bleu pâle exprime une tendresse inavouée, discrète et idéale.

Il faut remonter à 1811 et à une oeuvre du jeune écrivain allemand Novalis, qui était en réalité le baron Friedrich von Hardenberg, pour trouver l'origine de cette expression.
Dans son roman inachevé "Henri d'Ofterdingen" (Novalis est mort à 29 ans), il y évoque à sa manière la légende d'un trouvère médiéval qui, parti à la recherche d'un idéal, découvre la fleur bleue symbole de la poésie.
Les Allemands parlent d'ailleurs de "die blaue Blume der Romantik" ou "la fleur bleue du romantisme".

En traversant le Rhin, la fleur bleue a un peu changé de sens, puisque de la poésie, elle a été associée à une sentimentalité mélée de naïveté.

Posté le : 27/02/2014 10:41
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Re: Les expressions
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« Se faire ramoner / chanter Ramona »

Se faire réprimander, engueuler.
Plus vulgairement " Se faire faire l'amour, pénétrer sexuellement "

Voilà une expression qui a deux sens bien distincts, le deuxième étant une capillotraction du premier, mais nous y reviendrons plus tard.

Tout le monde sait ce que signifie ramoner dans le cas d'une cheminée. Le même monde sait aussi que le ramonage se fait par des mouvements de va-et-vient dans un conduit sombre.
De là, il est facile d'imaginer que "ramoner la cheminée" d'une femme ou bien lui "ramoner le conduit" ou, plus simplement, la "ramoner" a pu très trivialement signifier "lui faire l'amour".
Qu'en termes galants ces choses-là étaient dites au XVIIe siècle !

Ensuite, à partir de 1927, la chanson "Ramona", adaptée de l'américain, est devenue un immense succès en France.
Bien sûr, quelques plaisantins n'ont alors pas manqué de faire glisser le sens argotique de "ramoner" faire "chanter Ramona".

C'est plus tard que l'histoire se corse, ce qui est normal puisque la chanson a été reprise en 1971 par Tino Rossi : ramoner une cheminée, c'est la nettoyer ; et quand on pense 'nettoyer', on pense aussi souvent 'savon'.
Or, "se faire passer un savon", n'est-ce pas "se faire réprimander" ?
Voilà comment, par des associations d'idées successives un tantinet tirées par les cheveux, "se faire ramoner", est aussi devenue "se faire engueuler" vers le milieu du XXe siècle.

Ce verbe vient au XVe siècle de 'ramon', variante de 'rameau', une branche feuillue qui servait à nettoyer les cheminées.

Posté le : 26/02/2014 12:10
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Re: Défi d'écriture du 22/02/2014
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Bacchus, j'ai voyagé dans le temps avec toi, aux côtés de ce petit garçon qui retrouve ses souvenirs d'enfance, encore bien vivaces. Tes histoires sont comme des films que tu fais défiler dans ma tête. On sent toute l'émotion qui t'a habité pendant ce petit périple dans la ville qui t'a vu petit.

Merci

Couscous

Posté le : 26/02/2014 06:49
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Re: Défi d'écriture du 22/02/2014
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Grenouille, belle évocation de cette amitié d'enfance, une qu'on n'oublie jamais, qui reste gravé dans la mémoire et le coeur.
J'espère qu'un jour vous vous croiserez à nouveau pour partager tous ces beaux souvenirs.

Merci

Couscous

Posté le : 26/02/2014 06:42
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Re: Défi d'écriture du 22/02/2014
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Je suis un Limousin né dans une famille Normande qui, à Brive-la-Gaillarde, ne parlait pas comme tout le monde.Puis, à l'âge de cinq ans, je suis devenu un Normand qui était très sollicité par ses petits copains à cause de son drôle d'accent du midi. Ça démarrait bien...
Trente ans après avoir quitté Brive, je suis retourné dans ma ville natale pour la première fois et, aussi incroyable que cela paraisse, je me suis guidé dans la ville uniquement grâce aux souvenirs que j'en avais gardé.
Quand je me suis retrouvé devant la maison où je suis né, sur le boulevard Henri de Jouvenel, j'ai eu un doute : la maison avait subi des transformations qui empêchaient mes souvenirs de s'affirmer. Et une chose étonnante s'est produite.
Sans trop savoir ce que je faisais, j'ai contourné la maison par un petit sentier qui s'enfonçait dans des buissons; je me suis retrouvé devant un mur contre lequel mes sœurs avaient joué à la balle, j'ai contourné un petit jardin et je me suis arrêté devant une cour, à l'arrière de la maison . C'était ma maison. Les souvenirs m'ont enseveli.
L'escalier extérieur qui montait jusqu'à l'étage où nous habitions. Au pied de cet escalier, je me suis souvenu de l'arbre fruitier que mon copain le jardiner, Mr Pierre, m'avait planté. C'était un poirier, mais j'étais déjà très arrangeant : comme c'était l'époque des cerises, mon poirier, à chaque retour de la maternelle, me produisait un gros bouquet de cerises attachées avec un fil de laine dont j'aimais la couleur.
Je remarquais que la rangée de vignes, longeant le chemin d’accès à la cour, avait disparu. C'était là que maman, affolée en ne retrouvant plus, m'avait découvert à quatre pattes en train de brouter, museau dressé, le raisin à même la vigne.
C'était sur ce chemin d’accès que je situe, avec beaucoup de certitude, le tout premier souvenir dont je suis sur. Maman, lorsque je lui ai raconté un jour, m'a dit que ce n'était pas possible, tout en étant troublée par certains détails. Mon souvenir parait vraiment impossible : Par l'ouverture de mon landau, je revoie maman me poussant. Elle était habillée tout de noir, avec un chapeau haut sur la tête et une voilette noire sur le visage. Elle se souvenant, effectivement d'avoir porté le deuil à cette époque, mais que j'étais bien trop petit pour m'en souvenir....
La porte de garage contre laquelle mon père posait son vélo; le vélo que mon frère Bernard avait pris, à l'insu de nos parents, pour faire un tour sur le boulevard. Il s'est fait écraser par un camion. Tous les détails de cette soirée me sont revenus.
La sombre et triste soirée, autour de la table, à la lueur d'une faible lampe. J'étais assis sur ma chaise haute en bois et maman me faisait manger une soupe tomate-vermicelle. En pleurant, elle me nourrissait comme d'habitude: chaque cuillerée passait d'abord par sa bouche afin d' en assurer la température et un niveau de sécurité pour ma petite bouche.
Je sentais bien qu'il se passait quelque chose d'inhabituel. Et puis, il manquait un de mes frères, à table.
-" Où il est, Coco ? " ai-je demandé.
Tout le monde a éclaté en sanglots....
J'étais le plus jeune bambin de la maternelle, ma mère ayant obtenu qu'on m'accepte, bien que je n'avais pas encore l'âge requis. Ma maîtresse , lorsqu'il faisait beau, me plaçait sur un gros tapis aux couleurs vives, sous la fenêtre près de son bureau, afin de pouvoir me surveiller. Durant les récréations, les filles venaient me rejoindre pour jouer au poupon. Mes sœurs revendiquaient le droit de s'occuper de leur petit frère..
C'est ainsi qu'un après-midi, face au ciel, j'ai vu passer une escadrille d'avions. Ce que je vais vous dire est totalement dingue:
En 1961, à Agadir, quand j'ai vu une escadrille de Lancaster, j'ai de suite penser aux avions que j'avais vu, enfant, dans la cour de l'école...
Je me souviens aussi que les garçons, le soir, lorsqu'ils marchaient en rangs pour sortir de l'école, chantaient toujours la même chanson : " Maa-ré-chaaal, nous voi-là ! "
Je suis allé , durant ce court séjour à Brive, en n'utilisant que mes souvenirs d'enfant, dans tous les coins de la ville:
Le bord de la Corrèze où nous passions des journées, en famille. On m'attachait une ficelle au bout d'un bâton pour que je pêche. Mes frères , sous l'eau, venaient y accrocher de temps en temps un petit poisson .Je mangeais MA friture, le soir, fièrement.

L'esplanade, à l'entrée du pont de La Bouvie. Je m'y suis arrêté longuement. Je me suis souvenu du grand feu de la St Jean Les jeunes gens, en farandole, sautaient au travers des flammes. Sur l'estrade dressée, les danseurs de bourrée tapaient fort des pieds , au rythme des accordéons, vielles, cabrettes et cornemuses.
J'ai hésité avant de me décider à aller voir si mon vieil ami Mr Pierre était toujours en vie. Comme je le pensais âgé, au temps de mon enfance, je l'imaginais mal avec trente ans de plus. En fait, il n'avait qu'une quarantaine d'années, âge vénérable pour un bambin.
Lorsque je suis arrivé devant son jardin, son nom était toujours sur son portail. Au son de la petite clochette, le torse d'un monsieur s'est penché en arrière , surgissant d'une haie. Un visage plein de mousse est apparue: Mr Pierre, solide vieillard, se rasait sous sa tonnelle, comme il le faisait depuis toujours. Cela a été, pour moi, un moment très émouvant.
Je me suis présenté et j'ai eu l'agréable surprise de constater qu'il se souvenait parfaitement bien de ma famille. Il m'a rappelé que je venais de très bonne heure lui donner l'aubade, avec mon tambour ou mon " cor de chiasse " ( un entonnoir au bout d'un tube de caoutchouc enroulé ).Il ne se rappelait pas de mon pêcher à cerises....
C'est ainsi que, sous sa tonnelle, près du bassin où j'avais pris des têtards, tout enfant, j'ai retrouvé le goût d'un véritable sirop de de cassis, à l'eau de son puits..

Le chemin de l'école, la Guerle, où je faisais de la voiture à pédale, le cinéma-théâtre, où j'avais oublié ma belle casquette blanche toute neuve, la route de la grotte de St Antoine de Padoue, le patron de maman à qui elle adressait des rafales de prières si sincères et pathétiques qu'il condescendait, parfois, à lui faire retrouver quelques bricoles égarées.
J'avais retrouvé, dans l'air que je respirais, une odeur, un goût, des parfums indéfinissables qui s'infiltraient dans ma mémoire et qui me parlaient comme rien ne m'avait parlé avant.
Mes retours en Normandie, plus tard, après bien des années d'éloignement, n'ont jamais eu cette intensité. Jamais...


Posté le : 25/02/2014 22:09
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Re: Défi d'écriture du 22/02/2014
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Bonsoir Grenouille.
Effectivement, les souvenirs d'une petite fille, enfant unique, fraîchement débarquée dans la triste ambiance d'un coron, ne peuvent pas être empreints de couleurs .
Pauvre petite puce qui voulait des copains !
Ça finit toutefois par bien s'arranger, genre ' jeux interdits '. Tout ce qu'on n'avait pas le droit de faire était délicieux...
Merci Grenouille .

Posté le : 25/02/2014 22:00
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Re: Défi d'écriture du 22/02/2014
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Bonsoir Couscous. Désolé d'avoir tardé à me manifester à ma propre proposition.. On ne fait pas toujours ce qu'on voudrait.
J'aime beaucoup que les gens se souviennent de leur petite enfance. Ce sont des souvenirs emplis de fraîcheur et de sincérité.
Les souvenirs datant de tes quatre ans sont touchants.
J'ai connu un homme qui m'assurait que les premiers de ses souvenirs n'allaient pas en dessous de ses dix ans ! Il avait l'air de ne pas être conscient du gaspillage d'une des plus belles tranches de son existence.
Tu avais la télé, dans tes souvenirs Moi, c'était Zappy Max....
Merci Couscous !

Posté le : 25/02/2014 21:49
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Re: Défi d'écriture du 22/02/2014
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j'ai environ quatre ans, mes parents ont quitté le sud de la France pour habiter dans le département du Nord, nous habitons momentanément chez ma grand mère paternelle, je m'ennuie, seule enfant dans cette grande maison.
Par la fenêtre, je vois quelquefois des enfants passer, j'aimerai les rencontrer mais malgré mes pleurs, chaque après midi je dois aller faire la sieste.
Bien décidée à rencontrer d'autres enfants, Je traine une lourde chaise de la salle à manger, jusque la porte d'entrée, je grimpe sur la chaise et réussit à ouvrir la porte. La rue est complètement déserte, c'est sinistre toutes ces maisons de briques et….. il fait froid !
Sans avoir aucun souvenir de la région où nous habitions auparavant , je sais malgré tout, que c'était mieux " avant ".

Ma grand mère a fini par céder, je peux rester assise sur la marche d'entrée et un jour je vois quelques maisons plus loin, deux garçons, un très grand, et un plus petit, mais plus âgé que moi, je me dis que l' on pourrait devenir copains malgré tout ? Je n'ai pas le choix, il est le seul enfant dans cette rue.
je lui adresse un petit signe de la main sans savoir si seulement il me regarde.

Et chaque jour, assise sur un coussin, j'espère le revoir… et quand il apparait, je réitère mon bonjour avec la main. Il ne répond jamais.
Ma grand mère m'a dit qu'il serait surprenant qu'il joue avec moi, étant donné la différence d'âge et, en plus, il a des copains dans une autre rue.

Un jour, il se dirige dans ma direction, il marche seul, au milieu de la rue, je suis émue, il va me parler et nous allons jouer ensemble, je vais avoir un compagnon de jeux !
Il passe indifférent, restant au centre de la rue, il me jette seulement un regard furtif, j'ai envie de pleurer, il ne sera pas mon copain…

J'ignorai encore que nous allions devenir les meilleurs amis du monde pendant quelques années, mes parents ayant quitté l'habitation de ma grand mère pour habiter la maison juste en face.

J'ignorai que nous nous retrouverions, un jour et un peu plus grands, perchés dans un prunier mangeant des fruits pas mûrs et fumant des cigarettes qu'il avait piqué à son grand frère et que nous serions, évidemment, malades tous les deux.
J'ignorai qu'il m'emmenerait partout avec lui : chez ses copains, en ville avec son grand frère. Que j'aiderai à la construction d'une cabane et que nous irions jouer sur les arbres de la scierie, que nous jouerions au mécano,aux billes, au foot, qu'il me raconterait l'histoire de Jésus et qu'il partagerait ses bonbons et les chewing-gums auquels je n'avais pas encore droit.
Et puis, la vie, nous a séparés . J'avais sept ans, mes parents démangeaient une nouvelle fois. Je ne sais pas ce qu'il est devenu mais Il reste toujours une petite place pour lui dans mon coeur.







Posté le : 25/02/2014 19:04
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Par une aquarelle de Tchano

Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
.

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