| A + A -
Connexion     
 + Créer un compte ?
Rejoignez notre cercle de poetes et d'auteurs anonymes. Lisez ou publiez en ligne
Afficher/Cacher la colonne
Accueil >> newbb >> Les Forums - Tous les messages

 Bas   Précédent   Suivant

« 1 ... 620 621 622 (623) 624 625 626 ... 956 »


Re: Les expressions
Administrateur
Inscrit:
14/12/2011 15:49
De Montpellier
Messages: 9500
Niveau : 63; EXP : 93
HP : 629 / 1573
MP : 3166 / 57788
Hors Ligne
« Fier comme un pou »


Très orgueilleux.


Un pou est-il orgueilleux ? Personne n'a dû chercher à le savoir ou à lui poser la question avant de tenter de s'en débarasser.
Par contre, on sait que le coq a une posture fière.
Or pou est une forme dialectale de l'ancien français pouil, poul, venu du latin pullus qui voulait dire coq ou poulet.

En français, on dit également "fier comme un coq" ou "fier comme un paon".

Dans l'édition de 1932 du Dictionnaire de l'Académie Française, on trouve aussi fier comme un paon.
Alors de là à imaginer que cette expression est simplement une déformation orale de cette dernière.

Posté le : 02/03/2014 12:49
Transférer la contribution vers d'autres applications Transférer


Re: Défi du 1/03/2014 :"Belle-maman"
Modérateur
Inscrit:
21/03/2013 20:08
De Belgique
Messages: 3218
Niveau : 44; EXP : 15
HP : 215 / 1078
MP : 1072 / 35628
Hors Ligne
Belle Maman

Mélanie a été mariée trois ans à Gérard, quinze ans plus âgé qu’elle et possédant une belle situation. Si, pour lui, ce fut un coup de foudre, pour elle, ce fut uniquement une attirance financière malsaine. Sa belle-mère, Elisabeth était une femme au port de tête altier et au regard perçant, celui qui semble lire dans l’âme. Veuve d’un homme d’affaires qui avait réussi tout ce qu’il avait entrepris et qui succomba au lendemain du premier jour de sa retraite, elle n’avait qu’un fils. La dame avait prévenu la chair de sa chair qu’aucun sentiment sincère n’animait celle qu’il appelait « ma petite chérie ». Malgré de nombreuses mises en garde, ils se marièrent, sous le regard d’Elisabeth, cachant ses larmes derrière une voilette choisie délibérément de couleur sombre. Son cœur fragile ne tarda pas à se fatiguer à force de pleurer l’absence de son fils auprès d’elle, aveuglé par les affabulations de son épouse, pour finalement s’arrêter par une nuit glacée de novembre.

Gérard, effondré par le chagrin, fut étonnamment soutenu par Mélanie. Celle-ci insista afin qu’ils quittent rapidement le petit loft qu’ils occupaient depuis leur union afin d’intégrer la villa maternelle fraîchement héritée. Peu à peu, elle trouva que son mari devenait agaçant, gênant, inutile même depuis qu’il lui avait payé ses implants mammaires et une Ferrari bleue, après moultes suppliques. Ses petites attentions, ses caresses lui paraissaient lourdes et déplacées. Elle n’avait qu’une envie : pouvoir rester seule dans cette belle villa à la décoration provenant des plus belles galeries d’art de Paris.

Mélanie essaya de le tenter en envoyant une callgirl le harceler afin qu’il craque et qu’un détective privé prenne un cliché compromettant. Mais en vain car il se révéla un mari modèle et éperdument amoureux. Elle trouva ensuite le stratagème idéal. Au retour d’une soirée entre amis, assez arrosée, Gérard s’était affalé sur le canapé. Mélanie se mutila. Elle se présenta ensuite au bureau de police le plus proche, arborant ostensiblement ecchymoses et lèvre boursoufflée, pour déposer une plainte pour violences conjugales.

Le pauvre Gérard, encore ensommeillé, fut embarqué, sans comprendre ce qui se passait. Il apprit alors que la parole d’une femme blessée, même si elle était erronée, était plus forte que la sienne. Très vite, Mélanie engagea la procédure de divorce avec un très bon avocat qu’elle motiva par un passage torride dans son lit. Le mari eut tous les torts et dû laisser la maison, la voiture de sport et une belle somme d’argent à son ex.

Aujourd’hui, la jeune divorcée vient de signer tous les documents chez le notaire. Elle est enfin seule et tout lui appartient. La belle vie peut enfin commencer ! Elle enfile sa chemise de nuit en soie dans la salle de bain, avant de s’approcher du lit, anciennement conjugal, et s’y étendre. Mais ce dernier émet un craquement sinistre avant de s’affaisser brutalement. Le sommier a cédé d’un côté et le matelas est maintenant bancal. Personne pour réparer à cette heure tardive, tant pis, elle se rend dans le salon. Le canapé est confortable et lui offrira une couche correcte. Elle s’allonge, pose sa couverture sur ses jambes lorsque les dossiers en cuir se mettent à basculer sur elle. Elle les repositionne à plusieurs reprises mais ils s’obstinent à glisser, l’empêchant de dormir sereinement. C’est comme si une main invisible s’amusait à les pousser.

Le lendemain, les yeux encore mi-clos, elle se rend dans la salle de bain pour profiter d’une bonne douche. Mélanie laisse couler l’eau tiède sur son corps courbaturé quand soudain, le liquide devient brûlant. Elle crie et éteint aussitôt le robinet. Mais, fermé trop brutalement, ce dernier lui reste dans les mains. La jeune femme saute hors de la douche et part fermer l’arrivée d’eau. Toute mouillée, elle remarque que sa peau commence à rougir et quelques cloches apparaissent, douloureuses, sur son ventre et sa poitrine refaite. La crème ad hoc apaise un peu les brûlures.

Aujourd’hui, elle voudrait porter une jupe car il fait beau temps. Mélanie s’empare de son rasoir électrique. Celui-ci n’apporte pas l’efficacité espérée. En appuyant de façon plus énergique, les poils disparaissent enfin jusqu’à ce que des picotements se manifestent et que, non seulement sa pilosité, mais aussi la couche supérieure de sa peau ne soit arrachée. Un petit filet de sang perle le long de son tibia. Un pansement et on oublie la jupe. Ce sera pantalon obligatoire finalement.

Mélanie descend dans la cuisine pour se préparer un bon café afin de se remettre de toutes ces émotions. Elle prépare la cafetière avec deux bonnes cuillerées d’arabica moulu, directement importé de Cuba. Tout en regardant la télévision, elle se beurre une biscotte. Le café est passé et elle s’en sert machinalement une tasse tout en regardant les dégâts causés par la dernière tempête dans le sud de la France. C’est drôle car celle-ci porte son prénom. Elle boit une grande gorgée qu’elle recrache aussi sec dans l’évier. Le café est froid ! Elle qui comptait sur ça pour la réveiller. La tasse part faire un tour dans le micro-ondes où son contenu se met à bouillir. Comme l’adage dit « Café bouillu, café foutu », il n’y a plus qu’à jeter cet affreux breuvage pour lui préférer, avec dépit, une tasse de lait. Mais ce dernier ayant caillé dans le frigo, seule de l’eau assouvira un peu sa soif. Tant pis, elle ira faire les courses un peu plus tard car il pleut à verse maintenant.

Mélanie décide donc de se détendre en lisant un bon bouquin. Elle pénètre dans la grande bibliothèque aux meubles en chêne massif, arborant des livres aux reliures dorées ou en cuir brodé et se dirige vers ses dernières acquisitions. Mais elle ne fait pas attention au tapis gondolé. Son pied butant sur le repli, sa tête part heurter le bord de la table en chêne. Un éclair semble lui traverser le cerveau lorsqu’elle porte la main sur le haut de son front ensanglanté. Quelques glaçons fourrés dans un sachet plastique sont posés sur la bosse qui est en train de se former.

« C’est un cauchemar ! Je vais me réveiller, ce n’est pas possible ! crie-t-elle afin d’extérioriser la rage qui monte en elle.

Une sorte de petit rire sinistre semble résonner dans le couloir. Son cœur se serre dans sa poitrine. « Je deviens folle ! », se dit-elle.

La jeune femme lit la moitié de son livre pour se calmer. Il est près de onze heures et elle a l’idée de se préparer une bonne soupe. Les légumes mijotent doucement et répandent une bonne odeur dans toute la maisonnée. Mélanie prépare le mixer, le plonge dans la préparation et l’allume. L’appareil émet un drôle de bruit métallique puis des sifflements sans pour autant faire son office. La cuisinière le retire et constate qu’une des lames est légèrement de travers. Un légume un peu trop coriace l’aura sûrement endommagée. D’instinct, elle tente de la redresser mais la machine se remet brutalement en route. Mélanie pousse un cri étouffé en serrant son index droit dans la paume de sa main gauche. Elle presse fortement sa blessure, voyant qu’un morceau de son anatomie git désormais sur la table de travail.

Pas le choix cette fois-ci, elle doit se résigner à se faire soigner. Elle monte dans la salle de bain afin d’attraper le premier essuie venu afin d’emballer sa main droite. Son regard tombe sur le miroir encore embué, situé au-dessus du lavabo, où un E majuscule est inscrit. Quelques secondes d’étonnement, puis Mélanie retourne dans la cuisine afin d’empoigner son sac à main. Juste à côté de la flaque de sang, SON sang, un autre E semble avoir été tracé. Le cœur battant et le souffle court, la jeune femme sort de chez elle afin de se rendre chez son médecin, quelques portes plus haut.

Lorsque le docteur voit l’état dans lequel sa patiente et voisine entre dans son cabinet, il s’étonne et demande :

« Gérard est-il revenu t’agresser ?
- Non, il est inoffensif. C’est une chiffe molle.
- Ah bon ? Ce n’est pas lui qui t’avait frappée l’autre soir ? »

Mélanie reste coite, le regard fuyant, pendant toute la séance de soins. Elle tend finalement un billet avant de s’éclipser rapidement.

Devant la porte de son domicile, elle introduit la clé dans la serrure, qui lui résiste. Maladroitement, de sa main gauche, elle force l’ouverture mais ne parvient qu’à se retrouver avec la clé brisée en deux. À ce moment, elle tourne la tête sur sa droite, vers l’immense fenêtre de façade et y voit la silhouette de la vieille Elisabeth la fixer derrière le gros rideau de velours. D’un doigt famélique, elle se met à écrire sur la vitre un mot en lettre de sang : « Voleuse ». Mélanie a la tête qui tourne. Est-ce son imaginaire qui lui joue des tours? Cette vision semble si … réelle. Sombrerait-elle dans la folie ?

Effrayée, elle s’enfuit, entre dans sa Ferrari bleue. Arrivée devant la porte du loft de Gérard, elle sonne. L’homme ouvre et est pris de stupeur à la vue de la jeune femme, méconnaissable, les yeux exorbités de terreur. Elle reste muette et lui tend un trousseau de clés dont une est brisée. En descendant l’escalier de l’immeuble, elle lance : « Ta mère ne m’a jamais aimée. »

Posté le : 02/03/2014 09:15
Transférer la contribution vers d'autres applications Transférer


Re: Bon anniversaire EMMA
Modérateur
Inscrit:
03/05/2012 10:18
De Corse
Messages: 1186
Niveau : 30; EXP : 5
HP : 0 / 726
MP : 395 / 25854
Hors Ligne
Bon Anniversaire, Emma ! Je suis en retard pour te le souhaiter car je viens de remplacer mon ordi, moi aussi.
Bises de Bacchus.

Posté le : 02/03/2014 09:06
Transférer la contribution vers d'autres applications Transférer


Vauban
Administrateur
Inscrit:
14/12/2011 15:49
De Montpellier
Messages: 9500
Niveau : 63; EXP : 93
HP : 629 / 1573
MP : 3166 / 57788
Hors Ligne

Posté le : 01/03/2014 23:01
Transférer la contribution vers d'autres applications Transférer


Re: Bon anniversaire EMMA
Modérateur
Inscrit:
21/03/2013 20:08
De Belgique
Messages: 3218
Niveau : 44; EXP : 15
HP : 215 / 1078
MP : 1072 / 35628
Hors Ligne
Super joyeux anniversaire Emma !

Gros bisous

Couscous

Posté le : 01/03/2014 16:01
Transférer la contribution vers d'autres applications Transférer


Re: Les belgicismes
Modérateur
Inscrit:
21/03/2013 20:08
De Belgique
Messages: 3218
Niveau : 44; EXP : 15
HP : 215 / 1078
MP : 1072 / 35628
Hors Ligne
Lettre R (4)

ring: rocade
riquettes : choses sans valeurs
rire : se moquer, plaisanter
risquer : avoir des chances de (dans un sens positif)
roni: racaille
roofing: couverture de toit bitumée
roter: râler
roucha : rouquin
roulage: circulation routière
rouf-rouf: à la va-vite, bâclé
routiné : habitué à la routine
ruse: problème

Deux policiers discutent :
« La semaine dernière, j’étais de patrouille sur le ring de Charleroi. Quand tout à coup, je flashe une vieille Renault à 130. Alors on s’est mis à le courser.
- T’es routiné à poursuivre des BM d’habitude !
- C’est vrai. On parvient à le rattraper et il se met sur le côté.
- Il avait plus d’essence ?
- Là, un roucha à l’allure de roni en sort et il se met à roter comme un roquet.
- Tu lui demandes ses papiers.
- Non, peut-être ! Là, j’appelle le Central et on me dit qu’il a pas payé sa taxe de roulage.
- Il a sûrement changé de ton, le type !
- Oui, il s’est mis à rire, à raconter des carabistouilles sur son frère qui lui devait de l’argent mais qui a préféré acheter une bague pour sa fiancée et c’est pour cela qu’il n’avait pas payé.
- Ca risquait de vous plaire ça ! N’importe quoi !
- Rouf-rouf, j’ai commencé à rédiger mon PV et le type nous propose de nous acheter avec un I phone, une montre Armani mais c’était des riquettes, des copies « made in China ».
- Quel biesse !
- Alors on a embarqué tout ce qu’il avait dans sa voiture et même les dix rouleaux de roofing.
- Mais … c’était aussi de la contrefaçon ?
- Non mais le gars, il a pas vu la ruse. C’est ainsi qu’on a refait la plateforme du commissariat ! »

Cliquez pour afficher l


Posté le : 01/03/2014 15:59
Transférer la contribution vers d'autres applications Transférer


Lou Reed
Administrateur
Inscrit:
14/12/2011 15:49
De Montpellier
Messages: 9500
Niveau : 63; EXP : 93
HP : 629 / 1573
MP : 3166 / 57788
Hors Ligne
Le 2 mars 1942 à Free port, Brooklyn New York naît Lou Reed

de son véritable nom Lewis Alan Reed, auteur-compositeur-interprète, photographe américain,
il appartient au genre musical Glam rock, garage rock, jazz rock, il a commencé sa carrière avec le groupe The Velvet Underground, il est mort, à 71 ans, le 27 Octobre 2013, à Southampton Long Island, New York.
Il en était le guitariste, l'un des chanteurs et a composé nombre de titres restés populaires même après la séparation du groupe en 1970. Le Velvet Underground a eu une influence majeur sur plusieurs générations de compositeurs, bien que n'ayant connu que peu de succès commercial dans les années 60.

Lou Reed Lewis Alan Reed, a contribué à faire accéder le rock au rang d'une expression musicale adulte, violente et maîtrisée, complexe, lumineuse et désespérée, en réalisant un syncrétisme inédit des musiques populaires américaines, des avant-gardes artistiques et des philosophies de l'existence de la vieille Europe. Juif, new-yorkais et homosexuel : trois identités assez fortes pour fixer un destin, surtout si elles interfèrent au long d'une vie avec la passion de la musique et de la littérature, au mépris de tout le reste. Assez subversives aussi pour jeter Lou Reed en travers de l'ordre moral des États-Unis de l'après-guerre.
On attribue à Brian Enola remarque selon laquelle si juste quelques milliers de fans achetèrent le premier disque du Velvet Underground, chacun d'entre eux créa un groupe. C'est en cela que Lou Reed et le Velvet Underground restent aussi légendaires malgré la quasi-inexistence de tubes, contrairement aux autres groupes influents de cette époque. Lou Reed fait partie des icônes du rock même si son succès commercial fut moindre que celui d'autres artistes qui ont forgé l'histoire du rock comme Bob Dylan, Bruce Springsteen, Neil Young ou David Bowie. Ses textes et sa musique ont beau être percutants, leur noirceur, qui atteint son apogée dans l'album Berlin ne lui apporte aucun succès commercial. La voix en parlé-chanté est une autre marque de fabrique de Lou Reed.
Lou Reed, prince de la nuit et des angoisses, obtint en solo un réel succès commercial avec le titre Walk on the Wild Side.
Génial, paranoïaque, sulfureux, décadent, militant des bonnes causes, junkie, promoteur d'un rock adulte, Lou Reed est un tissu de contradictions. Ce fils d'avocats passe une adolescence turbulente à Long Island. Après des études centrées sur la poésie, la littérature et le journalisme, il travaille comme compositeur maison pour Pickwick Records. Lassé des paroles fades et des chansons alimentaires, il fonde The Primitives, puis les Warlocks. Sa rencontre avec des musiciens désenchantés, eux aussi avides d'expression crue, débouche sur le Velvet Underground, nom tiré d'un roman sado-masochiste. Malgré leur complicité avec l'artiste avant-gardiste Andy Warhol, ils ont peu de succès. Pourtant, la légende est déjà en route. Leurs textes, qui flirtent avec les fruits défendus, tel drogue, mort, sexe, violence, célébrant la beauté dans l'horreur, leur interdisent tout accès aux médias. Las, Lou Reed quitte le V.U. au milieu de Loaded, le 4e album.
Le rock de Lou Reed est métaphysique. Aux rockers il a emprunté la violence des pulsions électriques, des beatniks il a partagé la panique de vivre et l'illusion lyrique des paradis artificiels, de Warhol il a adopté le mépris esthète des contingences, avec Ornette Coleman il s'est risqué aux ruptures créatrices. La violence obsessionnelle du rock est alors devenue le terreau d'une philosophie et d'une éthique. Paroles, harmonies et orchestrations transposent la rage de vivre, les transgressions et la rébellion radicale en un irréfragable désir de pureté. Son intuition de la musique a transmué la mélancolie d'un homme défait par l'insoutenable pesanteur de l'être en une œuvre qui est, avec celle de Bob Dylan, la plus belle de l'histoire du rock.

Jeunesse

Lewis Alan Reed naît dans le quartier de Brooklyn à New York3. Lou Reed est le fils de Sidney George Reed, un comptable effacé de Manhattan qui a fait changer son nom, Rabinowitz, en Reed, et de Toby Futterman Reed, une mère à la forte personnalité de Brooklyn. Tous deux juifs new-yorkais, ils vivent à Freeport, Long Island, en banlieue de New York. Lou étudie le piano dès l’âge de cinq ans. Mais il se passionne pour le rock and roll, le doo-wop, la littérature, le modern jazz et le free jazz en particulier, Don Cherry et Ornette Coleman, notamment et préfère la guitare, qu'il apprend en copiant les disques de sa collection.
En 1958, il coécrit et enregistre en tant que guitariste un 45 tour So Blue dans le style doo-wop au sein d'un groupe initialement appelé The Shades rebaptisé The Jades par la suite.
À l’âge de 17 ans, il subit un traitement par électrochocs, proposées à ses parents par un psychiatre afin de le guérir de ses tendances homosexuelles.
Cette expérience dévastatrice sera évoquée dans la chanson Kill Your Sons en 1975. Il commence à consommer des médicaments rendant très dépendant, et cherche à exprimer son traumatisme par des textes d'une grande radicalité : violence, provocation, insolite, réalisme cru, modernité. Il fera d'ailleurs souvent usage, lors de sa carrière, de ces termes crus, durs et choquants.
À l'université de Syracuse, il suit les cours d’écriture créative de Delmore Schwartz, poète et enseignant de littérature classique, qui l’encourage à écrire et l'influence beaucoup. Il y rencontre Shelley Albin, avec laquelle il aura une liaison de deux ans. Elle devient pour Lou Reed, qui l'idéalise, une grande source d'inspiration, même après leur séparation.

Pickwick

Après l'université, il travaille en 1964 pour les disques Pickwick en tant qu'auteur-compositeur, et parfois interprète. Il y produit des disques de rock imitant les différents styles à la mode pour des compilations à bas prix. Il grave "The Ostrich", une nouvelle danse absurde sur deux accords, où il suggère de mettre sa tête au sol et de marcher dessus avec ses propres pieds. La chanson sera à l'origine du terme guitare Ostrich qui désigne un accordage de guitare avec les cordes à vide sur la même. Pour les besoins de la promotion, il cherche des musiciens compétents pour jouer sur scène et engage John Cale, un bassiste et altiste gallois de formation classique. Cale enregistre à la basse "You're Driving Me Insane" et "Cycle Annie", chantés par Lou Reed sous le nom des Beachnuts et des Roughnecks pour la compilation Soundsville

The Velvet Underground

John Cale, Britannique venu étudier aux États-Unis avec une bourse, évolue dans le milieu de l'avant-garde new-yorkaise et joue alors de l'alto au Theater of Eternal Music de LaMonte Young. Il cherche à innover, à choquer. Il ne prend Lou Reed au sérieux que lorsque celui-ci lui fait découvrir les paroles de ses titres personnels, et en particulier celles d'"Heroin". Le guitariste Sterling Morrison, un ami de l'université, les rejoint. Ils forment les Warlocks, jouent dans les rues avec une chanteuse, Daryl, puis en 1965 forment le Velvet Underground avec Angus Mac Lise aux tablas. Ils jouent souvent derrière un écran sur lequel sont projetés des films d'avant-garde à la Cinémathèque de Jonas Mekas, et contribuent ainsi à la bande-son de plusieurs films amateurs. En décembre, Maureen Tucker remplace MacLise pour un premier concert payé et organisé par Al Aronowicz.
Peu de temps après, le Velvet Underground est repéré au Café Bizarre par Brigid Polk, une cinéaste marginale qui fréquente l'atelier d'Andy Warhol, un ancien dessinateur publicitaire devenu peintre. Warhol, homosexuel timide et introverti, connaît alors une grande notoriété avec ses toiles et cherche à se diversifier. Il se rend au Café Bizarre et, avec son associé cinéaste et homme d'affaires Paul Morrissey, décide de devenir le manager du Velvet Underground, qui, fin décembre, vient répéter dans son atelier, la Factory. Le local est fréquenté par les artistes et les marginaux de l'époque. Warhol leur impose de prendre la chanteuse Nico, un mannequin allemand qui, après quelques films, entre autres La Dolce Vita de Fellini, un enregistrement avec Serge Gainsbourg en 1962 "Strip-Tease" et un disque produit par le producteur des Rolling Stones Andrew Oldham, I'm Not Saying, 1965, a rejoint la Cour des Miracles de la Factory.
Warhol finance la production et l'enregistrement de quelques titres dans un petit studio de New York. Il organise ensuite des spectacles multimédias où il reprend le principe de jouer devant un écran de cinéma, mais en y projetant ses propres films. L'actrice Edie Sedgwick et le poète Gerard Malanga, un fouet de cuir à la main, y participent en dansant sur scène. Le technicien "lumières" invente littéralement le principe du light-show pour les besoins de l'Exploding Plastic Inevitable, qui après une série de spectacles controversés au Dom de Saint Mark's Place à Manhattan, part jouer au Trip de Los Angeles, qui sera fermé définitivement par le shérif pour "pornographie" en raison des thèmes sulfureux évoqués par le Velvet Underground : homosexualité, drogue, transsexualisme, mort. Ils marquent fortement les Doors, venus les voir jouer. Warhol finance de nouveaux enregistrements, dont la réalisation artistique est assurée par le producteur de Bob Dylan, Tom Wilson, un Afro-américain qui publie l'album sur le label de jazz dont il est directeur artistique, Verve Records.
The Velvet Underground and Nico paraît en mars 1967. Andy Warhol est l'auteur de la couverture du disque, une banane autocollante qui, quand on la décolle, révèle un fruit à la chair rose à côté de la mention "Produced by Andy Warhol". Nico y interprète trois chansons : "All Tomorrow's Parties", "Femme Fatale" et "I'll Be Your Mirror". Lou Reed utilise sur "Venus in Furs" et "All Tomorrow's Parties" son accordage Ostrich. L'album contient des compositions marquantes, comme "I'm Waiting for the Man", "Heroin", "European Son", "Sunday Morning". La réalisation, plutôt bâclée, montre que l'impulsion peut avoir plus d'importance que la finition, et sera une grande inspiration pour le mouvement punk, dont cet album est la première pierre fondatrice. L'album choque et n'a aucun succès.
Un deuxième album paraît en décembre 1967, White Light/White Heat, également ignoré à sa sortie sauf d’une poignée de fans. Le groupe atteint un des sommets de sa créativité débridée dans le morceau "Sister Ray", réalisé en une seule prise de dix-sept minutes. John Cale quitte peu après le groupe et est remplacé par Doug Yule. Ce dernier participera aux deux albums suivants du groupe : The Velvet Underground en 1969 et Loaded en 1970.
Avant la sortie de Loaded, Lou Reed quitte le Velvet Underground et la musique pour se retirer chez ses parents jusqu’à la fin 1971.

Carrière solo

Le producteur Richard Robinson et sa femme Lisa, "Lisa Says" persuadent Lou Reed de reprendre la musique et d’enregistrer, en Grande-Bretagne, un album, auquel participent deux musiciens du groupe Yes, Steve Howe et Rick Wakeman. Le disque s’appelle Lou Reed et paraît en 1972 chez RCA. Bien que comprenant de bonnes chansons, I Can't Stand It, Berlin et Ocean composées à l’époque du Velvet Underground, l’album déçoit et ne rencontre pas le succès escompté.
Cependant, la même année, avec l’album Transformer, produit par le talentueux duo britannique composé de David Bowie et Mick Ronson, Lou Reed accède enfin au succès auprès du grand public avec la chanson Walk on the Wild Side, qui traite du thème de l’homosexualité et du mode de vie dans certains quartiers de New York. Il y décrit l’itinéraire de personnages new-yorkais qu’il a connus à l'époque de la Factory, qui plongent dans la déchéance à travers la prise de drogues. En produisant cet album, David Bowie rendait hommage à Lou Reed qu’il considérait comme une de ses idoles et surtout une source d’inspiration depuis les années Velvet.
L'apogée artistique de Lou Reed sans le Velvet Underground se situe entre 1972 et 1976, avec les albums Berlin en 1973 et Coney Island Baby qu'il sort après l'échec fracassant de Metal Machine Music en plus tard encore la noise. Sa discographie sera ensuite composée d'albums qui n’atteindront plus jamais ces hauteurs : il cherche ses repères avec des albums importants mais déroutants tels que Rock and Roll Heart en 1977, Street Hassle en 1978, puis The Blue Mask en 1982.
Plusieurs albums "live" enrichissent sa discographie, dont Rock 'n' Roll Animal, paru en 1974 et Lou Reed Live, en 1975, qui figurent parmi les meilleurs disques de live du rock, et le très amusant Take No Prisoners en 1978. En 1985, il participe à l'album Sun City contre l'Apartheid à l'initiative de Steven Van Zandt.
Il a fait l'excellent Live in London de 1998, avec des versions très intéressantes de ses premiers titres, I'll Be Your Mirror, titre provenant du premier album du Velvet Underground, chanté alors par Nico, ou encore de morceaux comme Sex With Your Parents, traitant de l'hypocrisie de certains politiques américains. Lou Reed est accompagné dans ce concert par Mike Rathke, qui lui avait insufflé ce nouvel élan avec New York, où il avait adopté le parlé-chanté.
En 1989, Lou Reed refait donc surface avec un album très réussi : New York. À travers cet album dédié à sa ville, au son brut et dépouillé, Lou Reed adopte le parlé-chanté, avec des textes engagés traitant par exemple du SIDA, "The Halloween Parade" et de l’exclusion sociale, Dirty Boulevard. Il y décrit les bas fonds new-yorkais sur une musique incisive.
En 1990, paraît un très bel album en hommage à Andy Warhol, Songs for Drella, qu'il compose et chante en compagnie de John Cale, son ancien complice du Velvet Underground. Le groupe légendaire se reforme le 15 juin 1989, le temps d’un concert inopiné lors d’une rétrospective Warhol à Jouy-en-Josas, puis en 1993 pour une série de concerts.
Ensuite, Lou Reed réalise deux albums qui sont de grandes réussites artistiques : Magic and Loss en 1992, qui traite de la perte des proches, et Set the Twilight Reeling en 1996, dans lequel il rappelle son attachement à New York. Enfin, l'album Ecstacy, à la langueur hypnotique, voit le jour en 2000.
En 2003 paraît The Raven, référence décadente et post-punk à Edgar Allan Poe. Il y reprend deux vieux titres, The Bed et Perfect Day, avec David Bowie chantant Hop Frog et récitant le poème The Raven, Le corbeau, d'Edgar Allan Poe. Cet album original reste très éloigné du grand public, qu'il a du mal à convaincre.
Le 20 octobre 2008, à l'occasion de la publication de l'intégrale de ses chansons, Traverser le feu, Lou Reed a lu, au 104 à Paris, plusieurs de ses textes, et a participé en public à une entrevue. La soirée a été filmée par la chaîne Arte et enregistrée par France Culture.
En 2010, il collabore avec le groupe de Damon Albarn, Gorillaz, pour le morceau Some Kind of Nature, paru sur l'album Plastic Beach et chante cette chanson au festival de Glastonbury durant l'été 2010 avec le groupe.
En juillet 2011, il participe au festival des Vieilles Charrues. Il se produit également aux Nuits de Fourvière et dédicace la chanson Femme Fatale à Amy Winehouse, morte quelques jours auparavant.
Lulu, un album enregistré avec le groupe Metallica, sort en octobre 2011.

Autres activités

Lou Reed est apparu dans le film Prozac Nation en 2001 et dans Brooklyn Boogie Blue in the Face, 1996 de Paul Auster et Wayne Wang, aux côtés de Harvey Keitel entre autres. Il y joue son propre rôle, l'homme aux étranges lunettes. Il apparaît également dans les films Si loin, si proche !, In weiter Ferne, so nah ! et The Soul of a Man de Wim Wenders.
Le titre Perfect Day figure sur la bande originale des films Trainspotting et Le Premier Jour du reste de ta vie. Satellite of Love, tiré de l'album Transformer, figure sur la bande originale de Velvet Goldmine.
Lou Reed pratique la photographie et publie son premier livre, Emotion in Action, en 2003. En 2012, il publie Rimes Rhymes, un livre présentant 300 de ses clichés accompagnés d'un texte de l’écrivain suisse Bernard Comment.

Distinctions

En 1992, le chanteur est fait chevalier des Arts et des Lettres par Jack Lang.

Vie personnelle

Le 25 avril 2008, le New York Post révèle qu'il a épousé en secret, au Colorado, le 12 avril, sa compagne depuis le milieu des années 1990, l'artiste expérimentale Laurie Anderson.
Le 1er décembre 2011, il apparaît à minuit au Lincoln Center de New York avec les manifestants pour soutenir le mouvement Occupy Wall Street.

En avril 2013, Lou Reed subit une transplantation du foie, une opération d'urgence qui le contraint à annuler plusieurs dates de sa tournée.
Le 27 octobre 2013, à la suite de complications dues à cette greffe, il meurt à Southampton, Long Island New York à l'âge de 71 ans.

Discographie

Avec le Velvet Underground

Article détaillé : The Velvet Underground#Discographie_officielle.
The Velvet Underground and Nico 1967
White Light/White Heat 1968
The Velvet Underground 1969
Loaded 1970
1969: The Velvet Underground Live 1974
VU 1985
Another View 1986
Live MCMXCIII 1993
Peel Slowly and See 1995
Fully Loaded 1997, version remasterisée de l'album Loaded
Bootleg Series Volume 1: The Quine Tapes 2001

En solo

Albums studio

Lou Reed 1972
Transformer 1972
Berlin 1973
Sally Can't Dance 1974
Metal Machine Music 1975
Coney Island Baby 1976
Rock and Roll Heart 1976
Street Hassle 1978
The Bells 1979
Growing Up in Public 1980
The Blue Mask 1982
Legendary Hearts 1983
New Sensations 1984
Mistrial 1986
New York 198
Magic and Loss t Reeling 1996
Ecstasy 2000
The Raven 2003
Hudson River Wind Meditations 2007

Albums live

Rock 'n' Roll Animal 1974
Lou Reed Live 1975
Live: Take No Prisoners (1978
Live in Italy 1984
Beauty And Rust 1992
Live in Concert 1996
Perfect Night: Live in London 1998
American Poet 2001
Animal Serenade 2004
Berlin: Live At St. Ann's Warehouse 2008
The Creation of the Universe 2009, en tant que Metal Machine Trio

Collaborations

Songs for Drella avec John Cale 199
Le Bataclan '72 avec John Cale et Nico 2004
Sawdust avec The Killers 2007, interprète le premier titre "Tranquilize"
The Stone Issue Three avec John Zorn 2008
Plastic Beach avec Gorillaz 2010, interprète le titre "Some kind of nature"
Lulu avec Metallica 2011
The Road From Memphis 2011 avec Booker T. Jones, interprète le dernier titre, "The Bronx"
The Wanderlust avec Metric 2012

Compilations

Walk on the Wild Side: The Best of Lou Reed 1977
Rock and Roll Diary: 1967-1980 1980
City Lights 1985
Walk on the Wild Side & Other Hits 1992
Between Thought and Expression: The Lou Reed Anthology 1992
Different Times: Lou Reed in the '70s 1996
Retro 1998
A Retrospective 1998
The Definitive Collection 1999
Perfect Day 1999
Very Best of Lou Reed 2000
Legendary Lou Reed 2002
NYC Man The Ultimate Collection 1967-2003 2003
Wild Child 2004
This is Lou Reed: The Greatest Hits 2010

Filmographie

One-Trick Pony de Paul Simon 1980
Get Crazy de Allan Arkush 1983
Rock and Rule de Clive A. Smith 1983
Permanent Record de Marisa Silver 1988
Si loin, si proche ! de Wim Wenders 1993
Brooklyn Boogie de Paul Auster et Wayne Wang 1995
Closure (1997)
Prozac Nation de Erik Skjoldbjærg 2001
Berlin: Live At St. Ann's Warehouse, concert de Lou Reed 2008
Palermo Shooting de Wim Wenders 2008


On pourra regarder le documentaire que Timothy Greenfield-Sanders a consacré à Lou Reed en 1998, Lou Reed. Rock and Roll Heart, et lire, de Lou Reed, Pass Thru Fire. The Collected Lyrics en 2000 et Parole de la nuit sauvage, anthologie et interviews en 2002, ainsi que, de J. Reed, Waiting for the Man.
A Biography of Lou Reed en 1994 et, de D. Pinckney, L. Reed et R. Wilson, Time Rocker en 1998.

Liens

http://youtu.be/QYEC4TZsy-Y Perfect Day
http://youtu.be/IGng-pbfUN0 Transformer 1972
http://youtu.be/NkI9a20yHKk Berlin Album complet
http://youtu.be/-NwKZ9ZsgGA The Velvet underground
http://youtu.be/6tsamNxGC9U The Velvet undergroud et Nico

Attacher un fichier:



jpg  lou-reed-5_4517702.jpg (15.88 KB)
3_5311e81f2d094.jpg 605X270 px

jpg  vinyl-art-lou-reed-artist-79cf-diaporama.jpg (133.41 KB)
3_5311e82a05d8a.jpg 1368X1350 px

jpg  lou.reed_.coffee.7.jpg (187.42 KB)
3_5311e835a1b7a.jpg 538X487 px

jpg  o-LOU-REED-570.jpg (16.83 KB)
3_5311e83f1441c.jpg 570X374 px

jpg  lou_reed_2_reference.jpg (41.71 KB)
3_5311e84aebeec.jpg 620X430 px

jpg  lou-reed-detail1.jpg (97.21 KB)
3_5311e858f3956.jpg 625X604 px

jpg  lou-reed-4_4516952.jpg (21.42 KB)
3_5311e8664abb0.jpg 605X270 px

jpg  lou-reed-rock-n-roll-animal.jpg (36.11 KB)
3_5311e870b5c8d.jpg 400X400 px

jpg  Lou_Reed-Greatest_Hits-Frontal.jpg (49.09 KB)
3_5311e87c56ecd.jpg 400X400 px

jpg  72966-lou-reed (1).jpg (13.70 KB)
3_5311e889266f6.jpg 267X400 px

jpg  Lou Reed - The Blue Mask.jpg (66.44 KB)
3_5311e8a3bb8b0.jpg 945X945 px

jpg  Lou-Reed-010.jpg (25.22 KB)
3_5311e8b51d622.jpg 460X276 px

jpg  lou-reed (2).jpg (119.42 KB)
3_5311e8c156db7.jpg 953X953 px

jpg  Lou_reed.jpg (854.99 KB)
3_5311e8d588ea5.jpg 1280X865 px

jpg  lou_reed_reference.jpg (32.06 KB)
3_5311e8df8fa20.jpg 620X430 px

jpg  loureed.jpg (106.64 KB)
3_5311e90306439.jpg 1185X1600 px

jpg  obit-lou-reed.jpg (70.15 KB)
3_5311e91354af6.jpg 635X952 px

jpg  Lou-Reed-and-Laurie-Ander-008.jpg (37.09 KB)
3_5311e9200cc22.jpg 460X276 px

jpg  lou reed 3.jpg (15.27 KB)
3_5311e92b031cf.jpg 356X237 px

jpg  lou-leather.jpg (205.68 KB)
3_5311e93cc5f9c.jpg 570X570 px

jpg  lou reed 1.jpg (32.95 KB)
3_5311e96aab13a.jpg 350X335 px

jpg  loureedloureed.jpg (22.78 KB)
3_5311e9776bf0d.jpg 390X591 px

jpg  break-lou-reed.jpg (87.68 KB)
3_5311e989b1cb7.jpg 624X619 px

jpg  14LouReed2.jpg (24.16 KB)
3_5311e999ebf54.jpg 320X320 px

jpg  lou-reed (1).jpg (199.82 KB)
3_5311e9a9ad861.jpg 1600X1067 px

jpg  lou-reed.jpg (20.95 KB)
3_5311e9bb2edb1.jpg 360X360 px

jpg  hqdefault.jpg (10.58 KB)
3_5311e9c7a6186.jpg 480X360 px

jpg  XLou-Reed-Creem.jpg (185.65 KB)
3_5311ea5def4e5.jpg 713X960 px

Posté le : 01/03/2014 15:08
Transférer la contribution vers d'autres applications Transférer


Henri Troyat
Administrateur
Inscrit:
14/12/2011 15:49
De Montpellier
Messages: 9500
Niveau : 63; EXP : 93
HP : 629 / 1573
MP : 3166 / 57788
Hors Ligne
Le 2 mars 2007, meurt à 95 ans, à Paris, Henri Troyat né Lev Aslanovitch Tarassov ;

en russe moderne : Лев Асланович Тарасов, né à Moscou, Empire russe le 1er novembre 1911, mort à Paris, France le 2 mars 2007, est un écrivain français de Roman, essai, biographie, théâtre. Il sera distincté du Prix du roman populiste en 1935, du Prix Goncourt en 1938, il sera élu membre de l'Académie française au fauteuil 28, et recevra le prix des Ambassadeurs en 1978.
Ses Œuvres principales sont "L'Araigne" en 1938, "Tant que la terre durera" en trois tomes de 1947 à 1950, et " Les semailles et les moissons" en cinq tomes, 1953-1958, suivi d'autres suites romanesque et de nombreux romans. Il débute par une dure peinture de la province avec Faux Jour en 1935 et l'Araigne en 1938. Soixante ans plus tard, dans son livre de souvenirs, "Un si long chemin" paru en 1976, il aura à cœur de rappeler clairement les origines arméniennes de ses deux parents. La révolution bolchévique l'amène à quitter la Russie dès 1917 : après bien des péripéties, il arrive en France à dix-neuf ans.

Il est l'auteur de grands cycles romanesques qui évoquent la Russie et la France contemporaines comme Tant que la terre durera, 1947-1950 ; les Semailles et les Moissons, 1953-1956 ; la Lumière des justes, 1959-1962 ; les Eygletière, 1965-1967. Henri Troyat se fait le biographe des grandes figures de la Russie tsariste : "les personnages politiques" "Catherine la Grande", 1977 ; "Pierre le Grand", 1979 ; "Alexandre Ier", 1981, On lui doit aussi des biographies de ses maîtres dont Dostoïevski, 1940 ; Pouchkine, 1946 ; Tolstoï, 1965 ; Tchékhov, 1984 ; et celle d'Ivan le Terrible, 1982 ; d' : Tourgueniev, 1985 ; Gorki, 1986 ; Flaubert, 1988 ; Maupassant, 1989 ; Alexandre II, 1990 ; dont il a fait ses maîtres dont Dostoïevski, 1940 ; Pouchkine, 1946 ; Tolstoï, 1965 ; Tchékhov, 1984 ; puis des auteurs français : Zola, 1992 ; Verlaine, 1993 ; Balzac, 1995 ; Nicolas I er, 2000.

Sa vie

Henri Troyat quitte la Russie avec sa famille en 1917 après la Révolution d’octobre. Il fait toutes ses études en France, au lycée Pasteur de Neuilly-sur-Seine. Il obtient ensuite une licence en droit.
Après bien des péripéties, il arrive en France à dix-neuf ans. Des études de droit et sa naturalisation lui permettent d'occuper un poste de rédacteur à la préfecture de la Seine, un emploi qu'il conservera jusqu'en 1943. Mais sa passion est ailleurs.
À vingt-cinq ans, et tandis qu'il est encore sous les drapeaux, il publie son premier roman, Faux jour 1935, immédiatement récompensé par le prix du roman populiste. Trois ans plus tard, le prix Goncourt est décerné à L'Araigne.
C'est donc un écrivain déjà célèbre − l'Académie française lui offre un prix pour l'ensemble de son œuvre en 1938 − qui va s'engager pendant quarante ans dans la publication de romans, "La Neige en deuil", 1952 ; Grimbosq, 1976 ; Le Pain de l'étranger, 1982, de nouvelles, "La Geste d'Ève", 1964 ; "Les Ailes du diable", 1966 ou de récits de voyage.
Surtout, il va attacher son nom à la rédaction régulière de cycles romanesques, qui prennent pour cadre la France ou la Russie.
Dix romans "français" vont connaître un succès colossal : Tant que la terre durera, 1947-1950 ; Les Semailles et les moissons, en cinq volumes, 1953-1957 ; Les Eygletière, 1965-1967. Onze autres sont "russes" : "La Lumière des justes", 1959-1963 ; "Les Héritiers de l'avenir", 1968-1970 ; "Le Moscovite", 1973-1975.
À chaque fois, Henri Troyat se documente précisément et fait de l'histoire le fond de scène sur lequel se jouent des destins singuliers.
Les personnages connaissent les affres de la France d'après la Grande Guerre ou, quand ils sont russes, de la Russie des tsars jusqu'à la révolution d'Octobre.
La boulimie d'écriture ne s'arrête pas là. Alors qu'il est élu à l'Académie française au fauteuil de Claude Farrère 1959, il multiplie la publication de Biographies
C'est au total la somme impressionnante de plus de soixante romans, trente biographies, huit essais et deux pièces de théâtre qu'il laisse à la postérité. Troyat est un écrivain populaire qui s'adresse non à ses pairs en littérature, mais à des lecteurs plus ordinaires, passionnés par les romans qui embarquent des personnages dans les tourbillons de la grande et de la petite histoire.
Les bouleversements formels du genre romanesque au XXe siècle, de Proust à Joyce ou de Céline à Faulkner, n'ont aucunement affecté ces dizaines de milliers de pages rédigées selon la grande tradition du roman russe et français du XIXe siècle. D'où son succès considérable auprès du grand public, qui a cru reconnaître en Troyat un nouveau Balzac.
À ceci près que le créateur de la Comédie humaine parlait de ses contemporains, alors que Troyat a traversé tout un siècle pour parler du précédent. Habile dans l'art d'agencer, à travers scènes et dialogues, les effets de réel dans la peinture des personnages et des climats domestiques, il sait user des ressources du roman pour rendre le climat d'une époque.
S'il pratique peu l'écriture du moi à proprement parler, Aliocha en 1991 ne s'en présente pas moins comme un roman d'apprentissage dans lequel le vieil homme retrace son expérience propre. Ses intrigues comme son style trahissent une forte nostalgie pour un passé englouti, en même temps qu'un imaginaire tourmenté qu'habitent des personnages brutalisés par la vie : "Le mort saisit le vif" en 1942, Le Front dans les nuages en 1977, Viou en 1980, La Dérision en 1983, Marie Karpovna en 1984, Le Bruit solitaire du cœur en 1985, etc. Cette œuvre permet une réflexion privilégiée sur le divorce entre la littérature légitimée des clercs et la lecture romanesque effective qui est celle, comme on le voit avec Troyat, de dizaines de milliers de personnes.

Au cours de sa carrière particulièrement prolifique de romancier et de biographe, il écrit plus de cent ouvrages. Il est élu membre de l'Académie française en 1959, au fauteuil 28, à la place de Claude Farrère.
En 1974, il apparaît dans Italiques pour débattre avec Nella Bielski de la rentrée littéraire.


Cette carrière, jalonnée par les titres et les honneurs, s'est poursuivie sans grand changement jusqu'à sa mort..
Henri Troyat est décédé à Paris dans la nuit du vendredi 2 au samedi 3 mars 2007 à l'âge de 95 ans.

La cérémonie religieuse a eu lieu le 9 mars à la cathédrale Saint-Alexandre-Nevski, avant son inhumation au cimetière du Montparnasse.

Son épouse est décédée en 1997.

Distinctions

Tombe d'Henri Troyat au cimetière du Montparnasse
Membre de l'Académie française depuis le 21 mai 1959. À la date de sa mort, début mars 2007, il en était le plus ancien membre, doyen d'élection.
Grand-croix de la Légion d'honneur
Commandeur de l’ordre national du Mérite
Commandeur des Arts et des Lettres
L'Office des timbres de la Principauté de Monaco a honoré Henri Troyat en émettant un timbre-poste à son effigie à l'occasion du centième anniversaire de sa naissance, timbre-poste dessiné par Cyril de La Patellière.

Condamnation pour plagiat

En 2003, Henri Troyat et les éditions Flammarion ont été condamnés pour plagiat, "contrefaçon partielle" est le terme juridique concernant sa biographie de Juliette Drouet, la maîtresse de Victor Hugo, publiée en 19976. La cour d'appel de Paris les a condamnés à verser 45 000 euros de dommages-intérêts à Gérard Pouchain et Robert Sabourin, auteurs du livre Juliette Drouet ou la dépaysée, éd. Fayard, 1992. Henri Troyat s'est pourvu en cassation, puis s'est désisté. L'Académie française, contrairement à ses statuts,article 13, n'a pas pris de sanction contre son Immortel, âgé de 85 ans au moment du plagiat.

Romans

Faux Jour 1935, Prix du roman populiste
Le Vivier (1935)
Grandeur nature (1936)
La Clef de voûte (1937)
L'Araigne (1938, Prix Goncourt)
Judith Madrier (1940)
Le mort saisit le vif (1942)
Du philanthrope à la rouquine (1945)
Le Signe du taureau (1945)
Suite romanesque : Tant que la terre durera en 7 tomes
Tant que la terre durera : 3 tomes (1947)
Le Sac et la Cendre : 2 tomes (1948)
Étrangers sur la terre : 2 tomes (1950)
La Tête sur les épaules (1951)
La Neige en deuil (1952)
Suite romanesque : Les Semailles et les Moissons
Tome I : Les Semailles et les Moissons (1953)
Tome II : Amélie (1955)
Tome III : La Grive (1956)
Tome IV : Tendre et Violente Élisabeth (1957)
Tome V : La Rencontre (1958)
La Maison des bêtes heureuses (1956)
Suite romanesque : La Lumière des Justes
Tome I : Les Compagnons du coquelicot (1959)
Tome II : La Barynia (1960)
Tome III : La Gloire des vaincus (1961)
Tome IV : Les Dames de Sibérie (1962)
Tome V : Sophie ou la Fin des combats (1963)
Une extrême amitié (1963)
Suite romanesque : Les Eygletière
Tome I : Les Eygletière (1965)
Tome II : La Faim des lionceaux (1966)
Tome III : La Malandre (1967)
Suite romanesque : Les Héritiers de l'avenir
Tome I : Le Cahier (1968)
Tome II : Cent un coups de canon (1969)
Tome III : L'Éléphant blanc (1970)
La Pierre, la Feuille et les Ciseaux (1972)
Anne Prédaille (1973)
Suite romanesque : Le Moscovite
Tome I : Le Moscovite (1974)
Tome II : Les Désordres secrets (1974)
Tome III : Les Feux du matin (1975)
Le Front dans les nuages (1976)
Grimbosq (1976)
Le Prisonnier n°1 (1978)
Suite romanesque ou Trilogie Viou :
Tome I : Viou (1980)
Tome II : À demain, Sylvie (1986)
Tome III : Le Troisième Bonheur (1987)
Le Pain de l'étranger (1982)
La Dérision (1983)
Marie Karpovna (1984)
Le Bruit solitaire du cœur (1985)
Toute ma vie sera mensonge (1988)
La Gouvernante française (1989)
La Femme de David (1990)
Aliocha (1991)
Youri (1992)
Le Chant des insensés (1993)
Le Marchand de masques (1994)
Le Défi d'Olga (1995)
Votre très humble et très obéissant serviteur (1996)
L'Affaire Crémonnière (1997)
Le Fils du Satrape (1998))
Namouna ou La Chaleur animale (1999)
La Ballerine de Saint-Pétersbourg (2000)
La Fille de l'écrivain (2001)
L'Étage des bouffons (2002)
L'Éternel Contretemps (2003)
La Fiancée de l'ogre (2004)
La Traque (2006)
Le Pas du juge (2009)
La Folie des anges (2010)
La Perruque de Monsieur Regnard (2010)
La Voisine de palier (2011)
Recueils de nouvelles

La Fosse commune (1939)
Le Jugement de Dieu (1941)
Le Geste d'Ève (1964)
Les Ailes du diable (1966)

Liens

http://youtu.be/WzpJ2K7uYmQ Annonce de sa mère ( son faible)
http://youtu.be/IIWMKOwuSnk Henry Troyat et les animaux
http://youtu.be/aCpnXTTeRiY La lumière des justes (générique)

Attacher un fichier:



jpg  AVT_Henri-Troyat_9933.jpg (10.06 KB)
3_5311e49b26dcf.jpg 250X329 px

jpg  AVT_Henri-Troyat_3856.jpg (22.52 KB)
3_5311e4aeb574b.jpg 300X300 px

jpg  4966-henri-troyat-n-ecrira-plus-il-s-est-637x0-1.jpg (84.00 KB)
3_5311e4cfc0346.jpg 637X971 px

jpg  29-henri-troyat.jpg (74.76 KB)
3_5311e4e3c726f.jpg 570X575 px

jpg  dyn008_original_324_248_pjpeg_6055_0dbc30163f194d37c403ecbeff99ff9c.2.jpg (11.24 KB)
3_5311e4efeaa8e.jpg 324X248 px

jpg  a_henri_troyat.jpg (17.60 KB)
3_5311e501c70c3.jpg 300X300 px

jpg  archives-photo-prise-6159-diaporama.jpg (262.10 KB)
3_5311e518dfed3.jpg 1361X2048 px

jpg  1004091-Henri_Troyat.jpg (25.75 KB)
3_5311e52c5cdc1.jpg 271X400 px

jpg  m_271850324_0.jpg (60.04 KB)
3_5311e53dc1785.jpg 584X876 px

jpg  Troyat.jpg (5.92 KB)
3_5311e54da99b4.jpg 209X251 px

jpg  troyat-alexandre.jpg (33.41 KB)
3_5311e5637bb1c.jpg 300X469 px

jpg  tourgueniev-de-henri-troyat-892591954_ML.jpg (12.90 KB)
3_5311e5729cbaa.jpg 270X270 px

jpg  ademain_Troyat.jpg (26.90 KB)
3_5311e58e6efde.jpg 584X456 px

jpg  troyat (1).jpg (43.69 KB)
3_5311e5a69c9d4.jpg 312X468 px

jpg  Flaubert-biographie-Henri-Troyat.jpg (22.69 KB)
3_5311e5b4bc2ff.jpg 200X280 px

jpg  24d938162b3a520a5888c7f246767414.jpg (20.15 KB)
3_5311e5c51445c.jpg 236X373 px

jpg  tourgueniev-de-henri-troyat-892591954_ML.jpg (12.90 KB)
3_5311e5d493c6f.jpg 270X270 px

jpg  h-4-2360656-1294702769.jpg (71.68 KB)
3_5311e5e77299f.jpg 794X592 px

jpg  2508440370_fbe81c0ce4_o.jpg (133.75 KB)
3_5311e5f2e47ad.jpg 466X690 px

jpg  file1239.jpg (128.60 KB)
3_5311e60727870.jpg 342X499 px

gif  9782258052604FS.gif (90.11 KB)
3_5311e617a9764.gif 311X475 px

jpg  couv5481797.jpg (17.34 KB)
3_5311e6222adfb.jpg 241X350 px

jpg  RO90073957.jpg (43.75 KB)
3_5311e62fce0c4.jpg 404X614 px

jpg  9782080672148.jpg (117.41 KB)
3_5311e6460c2f5.jpg 400X629 px

jpg  37301_1849065.jpg (18.36 KB)
3_5311e652452cf.jpg 200X306 px

jpg  37648038.jpg (40.42 KB)
3_5311e665ca7df.jpg 286X457 px

jpg  4718.4.jpg (18.39 KB)
3_5311e6794e7df.jpg 186X300 px

jpg  19785621.jpg (19.10 KB)
3_5311e68d0447d.jpg 300X300 px

jpg  51-bxw12.jpg (20.94 KB)
3_5311e69cccc90.jpg 300X300 px

jpg  troisiemebonheur_Troyat.jpg (31.29 KB)
3_5311e6b75de0f.jpg 595X453 px

jpg  0386912.jpg (20.65 KB)
3_5311e6c900a8b.jpg 207X300 px

gif  9782290306109FS.gif (93.72 KB)
3_5311e6d78fcce.gif 289X475 px

jpg  RO90060521.jpg (96.31 KB)
3_5311e6e47548d.jpg 919X613 px

jpg  Troyat-Henri-Sophie-Ou-La-Fin-Des-Combats-Livre-483489949_ML.jpg (13.84 KB)
3_5311e6f21d7af.jpg 270X270 px

jpg  0510 SEM MOI.jpg (12.73 KB)
3_5311e6fe54061.jpg 164X250 px

jpg  78750_2657094.jpg (27.65 KB)
3_5311e711eaad6.jpg 308X503 px

jpg  9782258089426.jpg (103.61 KB)
3_5311e7202927b.jpg 374X561 px

jpg  3119471385_7bb80b5a33_o.jpg (42.17 KB)
3_5311e733cf6d3.jpg 451X677 px

Posté le : 01/03/2014 14:57
Transférer la contribution vers d'autres applications Transférer


John Irving
Administrateur
Inscrit:
14/12/2011 15:49
De Montpellier
Messages: 9500
Niveau : 63; EXP : 93
HP : 629 / 1573
MP : 3166 / 57788
Hors Ligne
Le 2 mars 1942 naît à Exeter, New Hampshire, John Winslow Irving, romancier et scénariste américain. Son quatrième roman, Le Monde selon Garp, paru en 1978, lui a apporté une reconnaissance internationale qui fait de chacune de ses nouvelles productions un bestseller. est distingué du "National Book Award", son oeuvre principale est "Le Monde selon Garp".
Il s'est vu récompenser en 2000 par un Oscar du cinéma pour le scénario de L'Œuvre de Dieu, la part du Diable adapté de son sixième ouvrage.
Comme ses autres ouvrages, il associe une intrigue bien construite, des personnages hauts en couleur et un humour macabre, tout en évoquant des thèmes contemporains.

Conjuguant burlesque et tragique, ses romans foisonnants, pourfendeurs de conformismes, proposent la vision d'un monde chaotique et tendre, le Monde selon Garp, 1976 ; l'Œuvre de Dieu, la part du diable, 1985 ; Une prière pour Owen, 1989 ; Un enfant de la balle, 1994 ; Une veuve de papier, 1998.John Irving perfectionne son usage de l'hyperbole et de la transfiguration du réel afin d'éclairer la condition humaine, dans The Hotel New Hampshire en 1981, L'Hôtel New Hampshire, adapté au cinéma en 1984 par Tony Richardson, où une famille peu conventionnelle est frappée par la tragédie.
De même, dans A Prayer for Owen Meanyen 1989, Une prière pour Owen, porté au grand écran sous le titre Simon Birch en 1998 par Mark Steven Johnson, un minuscule garçon aux allures de messie change la vie du narrateur. Le roman est aussi un hommage au Tambour de Günter Grass.

Naissance et jeunesse

John Irving est né à Exeter dans le New Hampshire, dans des circonstances qui ont depuis alimenté les thèmes et l'action de plusieurs de ses romans : sa mère Helen, une descendante des Winslow, l'une des plus anciennes et plus distinguées familles de Nouvelle-Angleterre, l'a mis au monde hors des liens du mariage, en refusant de dévoiler l'identité du père de l'enfant. Helen Winslow s'est plus tard mariée avec Colin F. Irving, professeur à la prestigieuse Phillips Exeter Academy. John Winslow devint alors John Irving, prenant le nom de son père adoptif. Jusqu'au milieu du xxe siècle, il ne chercha jamais à découvrir l'identité de son père biologique : "J'avais déjà un père", disait-il.
Il apprit beaucoup plus tard, à 60 ans, le nom de son géniteur, John Blunt Sr., alors que celui-ci était déjà mort. Le fait de n'avoir pas connu son père a été à l’origine de l'un de ses romans, Je te retrouverai, et a marqué beaucoup de ses œuvres, les femmes y élevant souvent leurs enfants seules. Étant né durant la seconde guerre mondiale, les blessés de guerre sont souvent présents dans ses livres comme en témoigne L'Œuvre de Dieu, la part du Diable.
John Irving fit ses études à Exeter, où il fut un étudiant médiocre, à cause d'une dyslexie alors non diagnostiquée, mais un lutteur exceptionnel. L'émancipation des femmes, la lutte et la vie universitaire en Nouvelle-Angleterre occupent une place importante dans ses romans, en particulier dans Le Monde selon Garp et Une Prière pour Owen. Le cadre principal de ces deux romans est celui de la Phillips Exeter Academy.

Études

Pendant ses études à Exeter, John Irving fut conseillé par Frederick Buechner, romancier et célèbre théologien presbytérien et George Bennett, professeur de littérature, qui plus tard l’aidèrent à accéder au Iowa Writers' Workshop Atelier des écrivains de l'Iowa, le plus prestigieux des programmes de diplômés en littérature américains, à l'époque le seul du genre.
Il fréquente une école privée, Phillips Exeter Academy, où il s'adonne à la lutte – sa passion pour cette discipline, qu'il cultivera toute sa vie durant, reviendra régulièrement dans ses textes, il passe par les universités de Pittsburgh Pennsylvanie et de Vienne Autriche, puis obtient une licence de littérature anglophone à l'université du New Hampshire en 1965 et une maîtrise dans la même discipline à l'université de l'Iowa en 1967.
John Irving obtint finalement son diplôme de l'Université du New Hampshire. Dans l’Iowa, il étudia au côté des futurs romanciers Gail Godwin, John Casey, and Donald Hendrie, Jr., entre autres. Il fut alors conseillé par Kurt Vonnegut, Jr..
Dès lors et jusqu'en 1978, John Irving enseigne dans divers établissements supérieurs, notamment le Windham College Vermont, l'atelier d'écriture de l'université de l'Iowa, le Mount Holyoke College Massachusetts et l'université Brandeis, Massachusetts.
En 1963, il obtient une bourse pour aller étudier à l’étranger et c’est à Vienne en Autriche que John Irving rencontra sa première femme Shyla Leary, étudiante en histoire de l’art. Ils se marièrent après que Shyla fut tombée enceinte et eurent finalement 2 garçons, Colin en 1965 et Brendam en 1969, avant de divorcer au milieu des années 80. John Irving se remarie alors avec son agent Janet Turnbull, avec laquelle il aura un troisième fils, Everett.

Premiers écrits

En 1968, John Irving publie Setting Free the Bears, Liberté pour les ours !, qu'il avait ébauché à l'occasion de son mémoire de maîtrise. La carrière de John Irving démarra à l’âge de 26 ans avec cette publication !.
Le livre fut relativement bien accueilli par la critique mais ne fut pas un succès d’édition. Ce roman picaresque moderne suit les aventures de deux jeunes gens qui traversent l'Autriche à moto et préparent en secret la libération des animaux du zoo de Vienne.
Ses deuxième et troisième romans L'Épopée du buveur d'eau et Un Mariage poids moyen furent accueillis de la même manière. Frustré par le manque de promotion de ses romans assuré par sa première maison d’édition Random House, il choisit d’offrir son quatrième roman Le Monde selon Garp, partiellement autobiographique, en 1978 à Dutton Books qui lui promet un effort marketing plus important.
John Irving connaît, alors, son premier succès de librairie à l'étranger grâce à ce roman, , ouvrage tragicomique empreint de violence qui relate la vie et la mort du romancier T. S. Garp. Les lecteurs se montrent en effet sensibles à l'univers et aux thèmes qui font le style d'Irving – l'élitisme de l'école privée qu'il a fréquentée en Nouvelle-Angleterre, l'atmosphère des milieux viennois, la lutte, l'infidélité, l'absence du père. Dès lors, ils vont se passionner pour son œuvre.
Le roman fut un best-seller international et un phénomène culturel. Il fut plus tard porté à l’écran par George Roy Hill dans un film mettant en scène Robin Williams dans le rôle de Garp et Glenn Close dans celui de sa mère. John Irving y fait une brève apparition lors de l’un des matchs de lutte universitaire de Garp.

L'importance de Garp

Garp transforma John Irving, obscur écrivain universitaire, en un romancier connu de tous, garantissant un best-seller pour toutes ses publications ultérieures. Garp fut suivi de L'hôtel New Hampshire en 1981 qui fut relativement mal accueilli par la critique. Comme pour Garp, un film en fut rapidement adapté, réalisé par Tony Richardson avec à l’affiche Jodie Foster, Rob Lowe, et Beau Bridges.
En 1985, il publia L'Œuvre de Dieu, la Part du Diable, une épopée surprenante, centrée sur un orphelinat du Maine. Le roman explore sans détour le sujet controversé de l’avortement et est certainement le meilleur exemple de l’influence de Charles Dickens sur l’œuvre de John Irving. Il poursuit en 1989 avec Une Prière pour Owen, une autre épopée d’une famille de la Nouvelle-Angleterre autour du thème de la dévotion. Encore une fois, l’action prend place dans un pensionnat de Nouvelle-Angleterre, John Irving puisant son inspiration pour ses personnages dans ses influences habituelles, notamment Le Tambour de Günter Grass, La Lettre écarlate de Nathaniel Hawthorne, et dans l’œuvre de Dickens.
Pour la première fois, John Irving s’intéresse aux conséquences de la Guerre du Viêt Nam – particulièrement à la conscription, John Irving ayant échappé à l’appel pour le Viêt Nam à la suite de la naissance de son premier fils. Owen Meany devient la meilleure vente de John Irving depuis Garp, et est aujourd’hui fréquemment présent dans les listes de lecture des étudiants américains.

Plus récemment

John Irving revient chez Random House pour son livre suivant Un enfant de la balle (1994). Sans doute son livre le plus compliqué et difficile, qui lui vaut le rejet de la critique mais un nouveau succès d’édition, comme le sera La quatrième main publié en 2001. Entre ces deux romans, Une veuve de papier en 1998 sera beaucoup mieux accueilli par la critique.
Son roman Until I Find You a été publié en juillet 2005. Il a été traduit en français sous le titre Je te retrouverai.
En juin 2005, The New York Times publia un article qui révèle que son dernier roman contient deux éléments de sa vie personnelle qu’il n’avait pas révélés jusque là : un abus sexuel, commis à l’âge de 11 ans par une femme plus âgée, et l’arrivée récente dans sa vie de son père biologique.
En 1999, après presque dix ans d’écriture, le scénario de John Irving pour L'Œuvre de Dieu, la Part du Diable aboutit à un film réalisé par Lasse Hallström et mettant en scène Michael Caine, Tobey Maguire, Charlize Theron, et Delroy Lindo. John Irving y fait également une apparition dans le rôle d’un chef de gare.
En 2004, Une veuve de papier a été porté à l’écran sous le nom Lignes de vie, The Door in the Floor, avec Jeff Bridges et Kim Basinger.
La publication du Monde selon Garp ayant assuré sa fortune personnelle, John Irving a pu se concentrer uniquement à l’écriture de ses fictions comme à une vocation, acceptant de temps à autre des postes d’enseignement et de lutteur à travers l’équipe universitaire de son fils. En plus de ses romans, il a également publié Trying to Save Piggy Sneed en 1993, un recueil comprenant une brève biographie et quelques nouvelles non publiées et Mon cinéma en 2003, son compte-rendu du long processus menant à l’élaboration du scénario de L'Œuvre de Dieu, la Part du Diable.
En 2009, il publie Dernière nuit à Twisted River. Il y raconte l'histoire difficile d'une relation entre un père et son fils tout au long de plus d'un demi siècle de vie, une vue émaillée par les tourments, l'aventure, et la violence.
En 2012, il publie À moi seul bien des personnages, roman sur l'identité sexuelle.
Aujourd’hui, il partage son temps entre ses résidences dans le Vermont, à Toronto, et New York.

Thèmes récurrents

Vous pouvez aider en ajoutant des références. Voir la page de discussion pour plus de détails.
Un certain nombre de thèmes récurrents traversent l'œuvre de Irving, parmi lesquels la Nouvelle-Angleterre, les prostituées, la lutte, Vienne, l'Iowa, les ours, les accidents mortels ou les relations sexuelles entre adolescents et femmes plus âgées.
Il n'est pas rare que l'un des ou les parents d'un des personnages principaux soit absent ou inconnu ou encore que l'un des personnages principaux travaille dans l'industrie du cinéma d'une manière ou d'une autre. Il est question de parties du corps sectionnées dans plusieurs romans, langue, doigt, pénis, autres. Plusieurs romans ont un personnage qui est écrivain.
Roman Nouvelle-Angleterre Prostituées Lutte Vienne Ours Accident mortel Parent absent Cinéma Jeune homme / femme adulte
Liberté pour les ours !
L'Épopée du buveur d'eau
Un mariage poids moyen
Le Monde selon Garp
L'Hôtel New Hampshire
L'Œuvre de Dieu, la part du Diable
Une prière pour Owen
Un enfant de la balle
Une veuve de papier
La Quatrième Main
Je te retrouverai
Dernière nuit à Twisted River
À moi seul bien des personnages

Œuvres

Liberté pour les ours !, Éditions du Seuil, 1991 en Setting Free the Bears, 1968, références des éditions
L'Épopée du buveur d'eau, Éditions du Seuil, 1988 en The Water-Method Man, 1972
Un mariage poids moyen, Éditions du Seuil, 1984 en The 158-Pound Marriage, 1974
Le Monde selon Garp, Éditions du Seuil, 1980 en The World According to Garp, 1978
L'Hôtel New Hampshire, Éditions du Seuil, 1982 en The Hotel New Hampshire, 1981
L'Œuvre de Dieu, la Part du Diable, Éditions du Seuil, 1986 en The Cider House Rules, 1985
Une prière pour Owen, Éditions du Seuil, 1989 en A Prayer for Owen Meany, 1989
(fr) Les Rêves des autres, Éditions du Seuil, 1993
Un enfant de la balle, Éditions du Seuil, 1998 en A Son of the Circus, 1994, références des éditions Trying to Save Piggy Sneed, 1996
En partie traduit en français sous le titre Les Rêves des autres
références des éditions
La Petite Amie imaginaire, Éditions du Seuil, 1996 en The Imaginary Girlfriend, 1995
Une veuve de papier, Éditions du Seuil, 1999 en A Widow for One Year, 1998, références des éditions
Mon cinéma, Éditions du Seuil, 2003 en My movie Business, 1999
L'Œuvre de Dieu, la part du Diable, scénario, Éditions Points, 2000, en The Cider House Rules: A Screenplay, 1999
La Quatrième Main, en The Fourth Hand, 2001, références des éditions
Le Bruit de quelqu'un qui essaie de ne pas faire de bruit, Éditions du Seuil, 2005, en A Sound Like Someone Trying Not to Make a Sound, 2004
Je te retrouverai, Éditions du Seuil, 2006, en Until I Find You, 2005)
Dernière nuit à Twisted River, Éditions du Seuil, 2011, en
À moi seul bien des personnages, Éditions du Seuil, 2013, en In One Person, 2012
Édité en livre audio en français aux éditions Thélème

Liens
http://youtu.be/_j5mTfUdMKY Le monde selon John Irving Part 1
http://youtu.be/ANqnmFNmHMs Le monde selon john Irving Part 2
http://youtu.be/-L_HqK0lWOc Le monde selon John Irving part 3
http://youtu.be/GZYJyiOx8JQ Le monde selon JohnIrving part 4


Attacher un fichier:



jpg  john-irving-GOOD.jpg (408.08 KB)
3_5311e037df816.jpg 2809X1922 px

jpg  1329295-rencontre-avec-john-irving-moi-candidat-jamais.jpg (24.61 KB)
3_5311e082631c7.jpg 485X272 px

jpg  John_Irving.jpg (26.69 KB)
3_5311e10101727.jpg 219X331 px

jpg  AVT_John-Irving_2758.jpg (43.60 KB)
3_5311e10d4fad1.jpg 550X356 px

jpg  742.jpg (30.59 KB)
3_5311e11b00e6d.jpg 300X396 px

jpg  Irving.jpg (44.75 KB)
3_5311e125a5d0a.jpg 330X414 px

jpg  ! John Irving in Black Diamond 31 05 2010 Photo Hasse Ferrold 1.jpg (153.49 KB)
3_5311e145a7288.jpg 1600X1285 px

jpg  owen.jpg (39.81 KB)
3_5311e15808bd9.jpg 450X350 px

jpg  tumblr_mg41twn4aU1qz762fo1_1280.jpg (697.88 KB)
3_5311e169e6b3d.jpg 1280X1807 px

jpg  390274992_640.jpg (34.09 KB)
3_5311e17798e7b.jpg 640X360 px

jpg  9782020399340.jpg (38.75 KB)
3_5311e1acc0d25.jpg 331X550 px

jpg  9782020309011.jpg (45.76 KB)
3_5311e1bc1ade3.jpg 334X550 px

jpg  lemondeselon-Garp.jpg (159.00 KB)
3_5311e1d78e07b.jpg 400X671 px

jpg  IRVING00.jpg (96.58 KB)
3_5311e1e38cea5.jpg 309X469 px

jpg  9782020255868.jpg (42.36 KB)
3_5311e1f243805.jpg 334X550 px

jpg  9782757837320.jpg (33.02 KB)
3_5311e1fcda061.jpg 333X550 px

jpg  51MkR01zcLL._SX300_.jpg (21.97 KB)
3_5311e20ad0926.jpg 300X271 px

jpg  images.jpg (8.71 KB)
3_5311e2156296f.jpg 174X289 px

jpg  32102536.jpg (127.63 KB)
3_5311e22042f81.jpg 518X800 px

jpg  200px-TheWorldAccordingtoGarp1.jpg (14.34 KB)
3_5311e22ab78b7.jpg 200X276 px

jpg  John irving.jpg (74.86 KB)
3_5311e2362c3ff.jpg 927X1403 px

jpg  85048773_p.jpg (5.70 KB)
3_5311e24190fbb.jpg 130X200 px

Posté le : 01/03/2014 14:36
Transférer la contribution vers d'autres applications Transférer


Philip K. Dick
Administrateur
Inscrit:
14/12/2011 15:49
De Montpellier
Messages: 9500
Niveau : 63; EXP : 93
HP : 629 / 1573
MP : 3166 / 57788
Hors Ligne
Le 2 Mars 1982 à Chicago dans l'État de l'Illinois, meurt Philip Kindred Dick

mort le 2 mars 1982 à Santa Ana en Californie aux États-Unis, auteur américain de romans, de nouvelles et d'essais de science-fiction, il meurt à 53 ans le 2 mars 1982 à Santa Ana en Californie.
Il écrit aussi sous le pseudo Richard Phillups, Jack Dowland, Mark Van dyke, Horselover fat et PKD? Il appartient au mouvement de science-fiction, fantastique post-modernisme. Il est distingué du prix Hugo, Prix John Wood Campbell Memorial, Prix British Science Fiction, Graoully d'Or, du Prix Nebula.

Ses Œuvres principales sont "Le Maître du Haut Château" en 1962, "Le Dieu venu du Centaure" en 1965, "Les androïdes rêvent-ils de moutons électriques ?" en 1968,
"Ubik" en 1969, "Confessions d'un barjo" en 1975 et "Substance mort" en 1977
Philip kindred Dick est influencé par : Heidegger, Flaubert, Alfred E. van Vogt, James Joyce, Balzac, Kant, Marcel Proust, Carl Jung, Samuel Beckett, Dostoievsky, John Sladek, Nathanael West, Jorge Luis Borges, Jack Spicer, en, Herbert George Wells, il a influencé : Terry Gilliam, Jean Baudrillard, Slavoj Žižek, David Cronenberg, Richard Linklater, Ursula K. Le Guin, Andy et Lana Wachowski, Jonathan Lethem, Fredric Jameson, Roberto Bolaño, Rodrigo Fresán, Charlie Kaufman, Christopher Nolan, El-P, Michel Gondry

De son vivant, il a reçu plusieurs prix de littérature, comme le prix Hugo pour Le Maître du Haut Château, et le prix John Wood Campbell Memorial pour Coulez mes larmes, dit le policier. Alors qu'il a passé la majorité de sa carrière dans une quasi-pauvreté, son apport à la science-fiction est important, et certaines de ses œuvres ont été adaptées au cinéma pour devenir des films culte : Blade Runner, Total Recall, Minority Report, Planète hurlante, A Scanner Darkly …
Si Jules Verne et H. G. Wells ont mis en place au début du XXe siècle les conditions d'un nouveau genre littéraire, la science-fiction, si A. E. Van Vogt, Ray Bradbury, Isaac Asimov, et quelques autres, se sont assuré, deux générations plus tard, une renommée importante, c'est probablement au romancier de science-fiction américain Philip K. Dick qu'il revient d'avoir écrit l'œuvre la plus personnelle, dans un domaine où les difficultés psychologiques de l'auteur ont inspiré avec bonheur la thématique et la construction de récits à la facture faussement classique. Ces derniers sont à l'origine de nombreux films, tels que Blade Runner R. Scott, 1982, Total Recall, P. Verhoeven, 1990, The Truman Show P. Weir, 1998, Minority Report S. Spielberg, 2002, Dead Zone et eXistenZ D. Cronenberg, 1984 et 1999, ou encore Next.
Dans toute l'œuvre de Philip K. Dick, les mêmes thèmes, sans cesse, posent la même question : qu'est-ce qu'exister, pour soi comme pour l'autre ? Sa réponse romanesque est le doute, un doute inlassable et ravageur attaquant l'un après l'autre les fils qui retiennent la vie.

Jeunesse

Philip et sa sœur jumelle Jane Charlotte, naissent le 16 décembre 1928, de Dorothy Kindred Dick et Joseph Edgar Dick, travaillant tous deux au Département de l'Agriculture des États-Unis. Sa mère n'ayant pas assez de lait, et personne dans son entourage ne lui ayant suggéré de compléter le régime des nourrissons avec des biberons Jane meurt quelques semaines plus tard le 26 janvier 1929.
Ce décès affectera Philip Dick jusqu'à la fin de ses jours. Toute sa vie il sentira qu'une partie de lui-même est manquante, ce qui est très probablement à l'origine de la dualité exceptionnellement forte de son œuvre : on en voit un écho dans son roman Dr Bloodmoney, en la personne du petit frère interne, mort-né, en relation télépathique avec son jumeau adulte. Assez jeune, il souffre de vertiges et plus tard on lui diagnostique une schizophrénie qui sera réfutée par la suite. Terrorisé par ce qu'il imagine, il découvre la science-fiction dans le magazine de nouvelles Stirring Science Stories et y décèle la seule issue possible pour extérioriser ses angoisses.
Quand il a quatre ans, ses parents divorcent et il reste seul avec sa mère, à Berkeley. Bien que le psychologue conjugal ait prédit que la séparation n'affecterait pas l'enfant, celui-ci s'en plaindra pourtant toute sa vie. Son père rompt définitivement toute relation avec la famille.
Il développe très tôt un rapport aigu avec la musique.
À 12 ans, il sait reconnaître un grand nombre d'opéras, symphonies ou concertos rien qu'en entendant les premières notes. Il se passionne également pour les lectures de Edgar Poe et Lovecraft.
Après avoir commencé à l'Université de Californie des études philosophiques qu'il ne terminera jamais, le maccarthisme étant alors à son apogée, il est renvoyé pour sympathies communistes.
Il s'adonne alors à sa passion principale : la musique, au point d'en faire son métier. Il travaille en effet comme programmateur pour une station de radio, et dans le même temps, comme vendeur de disques dans un magasin à Berkeley, Universal Music. On reconnaît là de nombreux éléments autobiographiques utilisés dans Radio libre Albemuth, son fascinant roman posthume et paranoïde, qui recrée avec un remarquable pouvoir évocateur l'époque très particulière où se préparait, à Berkeley, la vague hippie et les mouvements ultérieurs des années 1960.
La plupart des biographes supposent que ce sont les pulps américains, Galaxy, Fantasy and Science Fiction, Astounding Stories, etc. qui lui ont fait découvrir la science-fiction. Alors qu'il est encore au collège, il commence à écrire ses premiers textes de SF et de poésie, dont certains sont publiés dans le Berkeley Gazette, le tout premier étant The Devil, daté du 23 janvier 1942.
En mai 1948, Jeanette Marlin devient sa première femme. Il en divorcera 6 mois plus tard leurs centres d'intérêt divergeaient totalement pour se remarier en juin 1950 avec Kleo Apostolides, d'origine grecque, militante gauchiste mineure, fichée au FBI car accusée de communisme. Dick doit alors affronter la visite de deux agents fédéraux, qui lui demandent d'enquêter sur sa femme. Il refuse, mais finit pourtant par se lier avec l'un d'entre eux, George Scruggs, fasciné par les discours de Dick et sa profession mystérieuse d'écrivain. Là encore, cette épouse ultragauchiste et ces événements sont relatés presque sans changement dans Radio libre Albemuth.

Les débuts dans l'écriture

Poussé par sa femme, il entame en 1952 une carrière d'écrivain professionnel. Ses débuts sont ignorés par le monde qui regarde avec circonspection cet auteur dont les concepts scientifiques sont assez bizarres et le style littéraire non exempt de défauts. Après de très nombreuses nouvelles écrites durant cette période, comme Beyond Lies the Wub, M. Spaceship, The Gun, The Variable Man, The Builder, Second Variety, pour ne citer que les plus connues, il décide de se lancer dans le roman, plus rémunérateur.
Son premier roman, Loterie solaire, très politique, est publié en 1955. Il s'inspire de l'idée des stratégies mixtes en théorie des jeux pour suggérer l'idée qu'en contexte concurrentiel des nations il peut être avantageux de tirer au sort les gouvernants avec une périodicité aléatoire.
Côté vie de famille, les relations se dégradent peu à peu. Dick, qui écrit surtout la nuit, ne peut plus supporter de voir sa femme plus active que lui, et le regard des voisins, qui le voient chaque matin paresser dans la véranda, le met mal à l'aise. Il se sent sans cesse traqué, épié, surveillé. Pour réussir à soutenir un rythme de travail rapide, il prend toutes sortes de médicaments, en particulier des amphétamines, qui le plongent régulièrement dans des dépressions terribles.
Son côté paranoïaque s'amplifie au fil des mois : s'il ne réussit pas, estime-t-il, c'est parce qu'il est victime de complots fomentés contre lui. Un double effet joue en fait contre lui :
la science-fiction n'est plus un genre à la mode, le phénomène des pulps étant passé.
le style de Dick arrive trop en avance pour le public des États-Unis de l'époque, dont l'humeur est davantage à l'euphorie qu'à la suspicion. Ses nouvelles et romans ne rencontreront le succès en France qu'après 1968 et aux États-Unis que dans la foulée du film Blade Runner.
Cela n'arrange en rien, dans l'immédiat, la situation psychologique et financière du romancier.
Il divorce de sa femme en 1958 et rencontre Anne Williams Rubinstein dont le mari vient de mourir. Commence un flirt où Anne et Philip ont l'impression de se comprendre l'un et l'autre comme s'ils n'avaient jamais connu personne d'autre. Les trois petites filles de Anne se lient très vite avec ce gros homme barbu qui débarque chez elles sans crier gare et épouse leur mère le 1er avril 1959. Une fille, Laura Archer, naît de cette union le 25 février 1960.
La femme de Philip l'encourage à écrire une œuvre qui fasse de lui un auteur célèbre et reconnu. Il commence alors la rédaction du Maître du Haut Château.
Encore une fois, le couple tourne mal. Anne voit en Dick l'image d'un écrivain qu'il n'est pas et ne tient pas à être, celui-ci ne pouvant se décider à abandonner son genre de prédilection, la science-fiction, bien que son rêve soit d'être reconnu comme écrivain de littérature générale. Sa femme ouvre une bijouterie. Philip se sent une nouvelle fois entretenu par sa femme, bon à rien. Il soupçonne Anne d'avoir contre lui des idées de meurtres.
Il déclarera plus tard : C'était une psychotique meurtrière. Elle me faisait peur et par deux fois elle a tenté de me tuer.
Lorsque Anne quitte la maison en emmenant sa fille, il sombre dans la dépression. Le divorce a lieu en 1964.

Le succès

En 1962, Le Maître du Haut Château est publié : c'est un immense succès. Un public dickien commence à se créer, enthousiasmé par l'œuvre. L'année suivante, le roman gagne le prix Hugo. En 1963 et 1964, il enchaîne les romans : Les Clans de la Lune alphane, Nous les martiens, Simulacres et Le Dieu venu du Centaure, ce dernier étant l'un de ses romans les plus connus. Cette grande production s'explique par le fait qu'il consomme en masse des amphétamines, quand il arrêtera, son rythme d'écriture se fera moins fort.
En 1964, il se remarie avec Nancy Hackett, qui a 21 ans. Il a avec elle un second enfant, Isolde Freya, surnommée tout simplement Isa. À nouveau, le mariage ne fonctionne pas. Dick accuse sa femme de vouloir faire comme les autres et de chercher malgré lui à l'intégrer dans ce qu'il appelle la bonne société californienne. La vie mondaine ne l'intéresse pas : il se consacre entièrement à ses livres, et sort de moins en moins de chez lui. Les assassinats de Robert Kennedy et de Martin Luther King le révoltent, et il cesse de voter cette même année.
Durant cette période, Dick écrit Les androïdes rêvent-ils de moutons électriques ?, qui servira de base au film Blade Runner, mais aussi et surtout Ubik qui sera plus tard vu comme le chef-d'œuvre de l'écrivain.
En 1970, il est au bout du rouleau : il a de forts ennuis avec le fisc et sa femme, l'actualité mondiale le rend amer, en particulier la guerre du Viêt Nam. Il écrit à cette époque Coulez mes larmes, dit le policier, qui porte l'empreinte de sa déprime du moment. Nancy part en emmenant Isa en septembre.
Cette période est la plus sombre de sa vie.
Seul, abandonné par sa femme, l'auteur ouvre sa maison à tous les drogués, hippies ou junkies de passage. Plus une journée ne passe sans qu'il se drogue, ce qui provoque chez lui de longues périodes de délire. Cette expérience le pousse à écrire Substance mort, dans lequel un policier est chargé de surveiller un drogué qui n'est autre que lui-même, écrit en 1975, publié en 1977.
Il cherche à plusieurs reprises, sans succès, à se faire interner en hôpital psychiatrique, parvenant cependant à passer quelques jours en salle d'examen. Dick est peut-être paranoïaque, schizophrène, mais ne présente pas les symptômes caractéristiques d'un drogué dur : il est bien en chair et en forme physiquement.
Le 17 novembre 1971, un événement bouleverse sa vie. Lorsqu'il rentre chez lui, il trouve les fenêtres fracassées, les portes fracturées, les serrures forcées et constate la disparition de plusieurs de ses affaires : on avait fait sauter son armoire-classeur à l'épreuve du feu, manifestement au moyen d'explosifs du type plastic, classeur où il conservait tous ses trésors : textes, vieux pulps de sa jeunesse, collections diverses… Aussitôt, ses peurs paranoïaques remontent à la surface : il accuse tour à tour le FBI et le KGB de vouloir attenter à sa vie. Sa plainte en justice reste sans suite.
Puis il part s'installer à Vancouver qu'il a découvert lors d'une conférence de science-fiction le 12 février 1972 et où il a directement envisagé d'émigrer. Il tente de refaire sa vie là-bas, tombe plusieurs fois amoureux de filles bien plus jeunes que lui, qui le repoussent à chaque fois, prenant souvent peur devant cet homme gauche qui réclame leur affection. Il tente alors de se suicider en prenant une forte dose de tranquillisants.
Il survit et se fait interner à X-Kalay, centre de désintoxication pour héroïnomanes. Il y découvre l'enfer des drogués durs dont le cerveau a subi des lésions irrémédiables. Il arrête la drogue, tout en continuant à consommer des médicaments divers et variés.
Après trois semaines à X-Kalay, Dick émigre à Fullerton. Il est hébergé par deux étudiantes fans de ses œuvres et rencontre l'écrivain amateur Tim Powers.
En juillet, il fait la connaissance de Tessa Busby, jeune fille réservée, qui a alors dix-huit ans. Le couple emménage et ils fondent ensemble un foyer. Il recommence alors à écrire.
L'Europe, en particulier la France, commence à s'intéresser à lui. Substance mort se voit publié durant cette période, ainsi que la version finale de Coulez mes larmes, dit le policier, qui est nommé en 1974 pour le prix Nebula et pour le prix Hugo. On lui propose d'adapter Les androïdes rêvent-ils de moutons électriques ? en film.
Dick avait fait de son corps, comme l'écrit Emmanuel Carrère dans sa biographie, un shaker à cocktails chimiques.
À cette époque, on parlait beaucoup des flashbacks d'acide, où les anciens drogués des années soixante avaient soudain des hallucinations hors du commun, et pouvaient être pris de pulsions meurtrières inattendues, phénomène qui faisait peur et fascinait les Américains moyens. Peut-être cela explique-t-il la raison qui poussa Philip à verser dans le mystique, lui qui avait toujours voulu prouver que notre monde était faux, qu'il existait une réalité supérieure, et que lui seul semblait s'en apercevoir. Ainsi des commentateurs reprochent
souvent à Dick de pratiquer une philosophie mystique. Peut-être le terme de métaphysique serait-il mieux choisi. Toute son œuvre théologique le prouve La Trilogie divine, et Dick fixe souvent ses fictions sur une documentation conséquente.
Il s'abonna à des revues sectaires, lut les publications de l'Église de scientologie, déclara avoir eu plusieurs révélations divines, et, invité en 1977 à une conférence de SF à Metz en France, prononça devant une foule ébahie un discours très étrange où il expliqua qu'il aurait été contacté par des extraterrestres en mars 1974 et qu'il entretenait depuis cette date une correspondance avec eux.
L'Exégèse, ouvrage énorme plus de 8 000 pages, date de cette époque. Il s'agit d'un essai où toutes ses révélations sont soigneusement notées, et où s'affrontent Philip K. Dick et Horselover Fat imprégné de gnose valentinienne, unique et même personnage, Philippe signifie en grec l'ami des chevaux qui s'écrit en anglais horse lover ; Dick signifie gros en allemand, fat en anglais.
Dans plusieurs de ses romans de cette dernière période, l'ancien président Richard Nixon, sous son nom dans SIVA ou une version fictive, apparaît comme une figure maléfique de ce que Dick qualifie d' Empire, L'Empire n'a jamais pris fin est une phrase récurrente dans SIVA, synonyme de démiurge aveugle, Samaël.

Revenu s'installer en Californie à partir de 1974, de nouveau marié et père de famille, Dick vit longtemps des revenus de ses ventes en France, où il sera l'un des auteurs de science-fiction parmi les plus traduits et commentés ; puis il recommence à écrire – avec moins de bonheur qu'auparavant si l'on excepte Substance mort en 1977, brillante synthèse, à peine romancée, de sa rencontre avec la drogue. Après le départ de sa dernière épouse, hanté par des délires mystiques et menacé d'une défaillance cardiaque, Dick produit des textes habités par l'idée de la mort et l'espérance de la survie, comme Siva en 1980 et sa suite L'Invasion divine en 1981.

Sa mort sera en quelque sorte une répétition prosaïque d'Ubik : tombé dans le coma après une hémorragie cérébrale, Il a un accident vasculaire cérébral le 18 février 1982, et meurt d'une défaillance cardiaque, il s'éteint au bout d'une période de dix jours, le 2 mars 1982, peu de temps avant la sortie de Blade Runner en 1982, l'adaptation à l'écran que Ridley Scott avait tirée d'un de ses romans, Les androïdes rêvent-ils de moutons électriques ? en 1968, et qui devait lui assurer une plus grande reconnaissance dans son pays.

Il est enterré à Fort Morgan, Colorado, aux côtés de sa sœur Jane, sans avoir jamais su à quel point son œuvre allait devenir mythique.

En 1983, un an après sa mort, un prix littéraire est créé en son hommage et baptisé le Prix Memorial Philip K. Dick

L' Œuvre

Dick se définit comme un philosophe de fiction.
Dick a écrit à propos de ses romans:
Dans mon écriture je m’interroge sur l'univers, je me demande à voix haute s'il est réel, et je me demande si nous le sommes tous.
Suis-je mort ? Suis-je vivant ?
Chez Dick, le monde est faux, tout y est simulacre : la nourriture, synthétique ; les objets de plastique, friables ; les animaux, des mécaniques ; les amis se révèlent être des androïdes sans émotion et soi-même l'on se réveille, après une opération, avec un corps rempli d'électronique, pour apprendre qu'on est un robot (La Fourmi électronique, 1969). L'univers entier n'est que faux-semblant. Dans Le Maître du Haut-Château (1962), les nazis, qui ont gagné la Seconde Guerre mondiale, se sont installés aux États-Unis, qu'ils partagent avec leurs alliés japonais. Les Américains asservis n'ont alors d'autre espoir que de croire en un livre, une Bible interdite qui proclame qu'il ne faut pas croire le témoignage des sens, car il existe une réalité ultime où les Allemands ont perdu la guerre... Au fond du désespoir, il ne reste plus qu'à nier le réel. À la place du vide creusé par le rejet des sensations s'installe un environnement illusoire fait des fantasmes, des craintes et des rêves des personnages. Mais, à fuir dans un quasi-délire le réel insupportable, les héros dickiens vont être confrontés à leur désir de mort, et cet univers de substitution, en proie à l'excès de fantasmes se révélera presque toujours plus insupportable encore que le vrai. Un autre roman, peut-être le chef-d'œuvre de Philip K. Dick, est exemplaire de cette dérive : il s'agit du Dieu venu du Centaure (1964), dont les héros cherchent à échapper, par l'entremise des hallucinogènes, à un monde effroyable : dans un futur proche, la Terre est surpeuplée, menacée de destruction par un soleil qui se réchauffe. Des colons sont envoyés sur Mars, où ils tentent de survivre malgré l'hostilité silencieuse d'un climat insoutenable. Regroupés par petites unités frileuses dans les « clapiers », ils renoncent à cultiver le sol difficile pour passer leurs journées sous l'emprise de diverses drogues qui aggravent encore leur isolement.

Les questions sur la mort traversent l'œuvre de Dick : elles suivent d'abord le fil rouge qui mène à la sœur jumelle morte. Dans Docteur Bloodmoney (1965), une petite fille contient, à l'intérieur de son ventre, son frère jumeau qui n'est jamais né. Avec celui qui n'est ni mort ni vivant, elle a d'incessantes conversations. Il lui raconte le bruit que font les cadavres sous la terre ; elle lui décrit les contours d'un monde qu'il ne percevra jamais. Au fil des ans, Dick transpose dans l'écriture les questions que lui pose son corps malade. Dans Ubik, il imagine qu'il est possible de maintenir une activité électrique crépusculaire dans le cerveau des morts, grâce à la cryogénie. Celui qui se réveille en semi-vie ne se doute d'abord de rien. Tout au plus remarque-t-il autour de lui des sortes de messages étranges ; puis, peu à peu, il voit disparaître les repères de son existence ; les objets les plus quotidiens s'écroulent en poussière, puis reviennent quelques instants, lumières clignotantes d'une vie qui se retire. Suis-je mort ? Suis-je vivant ? Est-ce que j'existe pour les autres ? Pour ceux dont je suis issu ? Telles sont les questions qui se font écho dans l'œuvre de Dick et remettent en cause l'écriture elle-même.

Le doute, en effet, va se replier sur lui-même pour faire vaciller les cadres de l'écriture. Certains textes deviennent alors d'immenses métaphores de la difficulté de créer pour un auteur : un livre comme Le Guérisseur de cathédrales (1969), écrit dans une période de grande dépression, présente un héros incapable de faire œuvre. Sans travail, faute de commande, il ne peut espérer que des tâches de seconde main : il répare les poteries cassées. Lorsqu'il essaie de produire des porcelaines nouvelles, le résultat est repoussant à ses propres yeux. Toute sa vie, il sera en quête d'un public qui reconnaisse son talent, mais le perdra aussitôt atteint, de peur de s'aliéner à lui. Ce thème de l'écrivain raté, plus apte à imiter qu'à créer, se retrouvera souvent, ainsi dans Au bout du labyrinthe (1970) avec le Tench, créature extraterrestre capable de reproduire tout objet qui lui est présenté pour en faire une copie fragile, qui bientôt retombe en poussière. Parfois, au contraire, l'écrivain idéalise son métier, à l'image de celui de sa mère : l'écrivain-héros du Maître du Haut-Château tient entre ses mains les fils de la réalité ; celui d'Un auteur éminent (1953) réécrit la Bible ; les Kalendes du Guérisseur de cathédrales (1969) sont les producteurs d'une œuvre qui décrit, jour après jour, le futur. L'auteur n'est plus alors à l'origine d'une création personnelle. Il se fait le porte-parole d'une vérité ultime à laquelle Philip K. Dick semblait croire les dernières saisons de sa vie, au prix de sa créativité. C'est pourquoi les quelques récits mystico-romanesques qu'il a laissés seront oubliés, alors que les grands textes des années 1960 resteront le parfait miroir des angoisses d'un auteur aux prises avec l'écriture.

Nombre des histoires de Philip K. Dick ont pour thèmes la modification et la manipulation de la réalité. Ces thèmes sont particulièrement présents dans les nouvelles Jeu de guerre, Souvenir à vendre, ainsi que dans les romans Les androïdes rêvent-ils de moutons électriques ?, La Vérité avant-dernière, Le Dieu venu du Centaure, Le Maître du Haut Château ou Ubik.
Nombreux sont ceux qui pensent que ces caractéristiques proviennent directement de la paranoïa qui marquait sa santé mentale fragile, notamment en raison de sa consommation de drogues, surtout des amphétamines et de médicaments. Mais la critique sociale et le cynisme des puissants qui "imposent une réalité fictive" sont aussi très présents chez lui.
Il est très connu pour avoir créé dans ses romans une atmosphère sombre, inspirant ainsi les cyberpunks bien qu'il ait vécu trop tôt pour les connaître. Mais cette atmosphère glauque tient en fait à l'intrigue héritée du gnosticisme qui hante la plupart des romans de Dick : le faux, qui régit ce monde, et que nous percevons comme le vrai, doit être démasqué. Aussi Dick est, avec Daniel F. Galouye, l'un des inventeurs du thème romanesque du simulacre en science-fiction, avec ses romans Le Temps désarticulé 1959 et Simulacres 1964.
Le style d'écriture dickien n'a rien de flamboyant. Thomas Disch a écrit un des meilleurs textes sur Dick dans l'introduction d'un des recueils de nouvelles qui lui ont été consacrés: "Dick's prose seldom soars and often is lame as any Quasimodo" "la prose de Dick s'élève rarement, et est souvent aussi boiteuse que Quasimodo". De même, la profondeur de l'analyse psychologique n'est pas sa force première opus cité: "The characters in even most of his memorable tales have all the depth of a 50s sitcom" Même les personnages de ses œuvres les plus mémorables ont juste la profondeur de ceux des sitcoms des années 1950. Dick est, comme le fait remarquer Disch, avant tout un auteur d'idées, et c'est probablement pour cela que ses nouvelles et romans ont été autant adaptés au cinéma, ou ont inspiré d'autres auteurs de science-fiction, comme Ursula Le Guin pour The Lathe of Heaven, Disch lui-même pour 334, et qu'il est régulièrement cité comme un des inspirateurs du mouvement cyberpunk.
Il ne faut guère chercher de logique dans l'œuvre de Dick en terme d'opinions morales ou politiques, particulièrement à la fin de sa vie.
Bien que lié surtout dans sa jeunesse à des féministes ou des gauchistes, il écrira en 1973 une nouvelle The Pre-persons qui lui vaudra une lettre particulièrement courroucée de Joanna Russ, ce qui ne l'empêchera pas de maintenir sa position violemment anti-avortement.
Durant les dernières années de sa vie, il consacre la plupart de son temps à écrire l'Exégèse, texte monumental sur son œuvre dont une seule partie est publiée aux États-Unis. Elle est issue des interrogations de Dick sur une expérience mystique qu'il a vécue en mars 1974, laquelle est aussi à l'origine de SIVA, œuvre emblématique de la fin de sa vie. On y trouve des fragments de l'Exégèse, à l'intérieur d'une histoire qui est une véritable mise en abîme de sa propre vie. À sa mort on découvre chez lui plus de 8 000 pages du dialogue qu'il entretient avec lui-même depuis cette expérience. Un exemple parmi d'autres : en écoutant la chanson des Beatles Strawberry Fields Forever, il diagnostique que son fils est atteint d'une hernie inguinale, ce qui sera confirmé par des examens ultérieurs.
En plus des 45 romans publiés, Dick a écrit près de 121 nouvelles.
Les nouvelles sont parues regroupées en français chez l'éditeur Denoël en quatre tomes de 1994 à 1998 (1 - 1947-52; 2 - 1952-53; 3 - 1953-63; 4 - 1963-81), et furent regroupées ensuite en deux gros volumes en 2000, réédités en 2004, dans la collection Lunes d'encre : 1947-1952 (tome 1), et 1953-1981 (tome 2).

Adaptations

L'œuvre de Philip K. Dick a eu une grande influence sur le cinéma, notamment depuis l'adaptation de Les androïdes rêvent-ils de moutons électriques ? par Ridley Scott Blade Runner, 1982.
Hormis Les androïdes rêvent-ils de moutons électriques ?, deux autres de ses romans ont été adaptés : Confessions d'un barjo et Substance mort, tandis que Ubik est toujours en projet. Les autres films sont issus de nouvelles.

Adaptations cinématographiques

Après la mort de Philip K. Dick, plusieurs scénarios ont été inspirés plus ou moins fidèlement de ses œuvres :
1982 : Blade Runner de Ridley Scott, d'après le roman Les androïdes rêvent-ils de moutons électriques ? Do Androids Dream of Electric Sheep?, 1968.
1990 : Total Recall de Paul Verhoeven, d'après la nouvelle Souvenirs à vendre We Can Remember it for You Wholesale, 1966.
1992 : Confessions d'un barjo de Jérôme Boivin, d'après le roman éponyme Confessions of a Crap Artist, 1975.
1995 : Planète hurlante Screamers de Christian Duguay, d'après la nouvelle Nouveau Modèle Second Variety, 1953.
2009 : Planète hurlante II Screamers: The Hunting.
2002 : Impostor de Gary Fleder, d'après la nouvelle éponyme Impostor, 1953.
2002 : Minority Report de Steven Spielberg, d'après la nouvelle éponyme The Minority Report, 1956.
2003 : Paycheck de John Woo, d'après la nouvelle éponyme Paycheck, 1953.
2006 : A Scanner Darkly de Richard Linklater, d'après le roman éponyme A Scanner Darkly, 1977.
2007 : Next de Lee Tamahori, d'après la nouvelle L'Homme doré The Golden Man, 1954.
2011 : L'Agence The Adjustment Bureau de George Nolfi en, d'après la nouvelle Rajustement, Adjustment Team, 1954.
2012 : Total Recall - Mémoires Programmées Total Recall de Len Wiseman, une deuxième adaptation de la nouvelle Souvenirs à vendre, après la première du même nom.

Projets cinématographiques en cours et/ou avortés

Aux débuts des années 1970 après avoir lu Le Dieu venu du Centaure, John Lennon eut l'envie d'adapter le film au cinéma, sans suite.
Michel Gondry a en projet de réaliser Ubik dans la décennie 2010.
Ridley Scott a prévu d'adapter Le Maître du Haut Château, the Man in the High Castle sous forme d'une mini-série.

Inspirations

La trame de fond du film The Truman Show de Peter Weir 1998, avec Jim Carrey, est largement inspirée du roman de Dick Le Temps désarticulé, Time Out of Joint, 1959.
Parmi les admirateurs de Dick, on trouve le cinéaste canadien David Cronenberg.
Sa rencontre avec l’auteur a lieu en 1984 : Dino De Laurentiis, qui avait produit son film Dead Zone, lui fait parvenir un scénario écrit par Dan O'Bannon et Ronald Shusett basé sur la nouvelle de Dick Souvenirs à vendre. Mécontent du résultat, il décide de le réécrire et travaille dessus pendant une année il écrit en tout douze versions différentes de l’histoire, mais se heurte constamment au mécontentement de Shusett, aussi producteur du film.
Il décide finalement de quitter le projet, sa vision de l’histoire étant trop éloignée de celle que Shusett envisage. Il reste toutefois fortement intéressé par l’œuvre de Dick qu’il découvrira durant les années suivantes.
En 1999, Cronenberg sort son film eXistenZ, qu’il considère comme étant son film dickien, celui contenant le plus de thèmes proches de l’œuvre de Dick. Il a d’ailleurs inclus une sorte d’hommage dans le film par le biais d’un sac en papier où est inscrit Perky’s Pat, en référence à la nouvelle The days of Perky Pat, 1963, qui est, en partie l'inspiration du roman Le Dieu venu du Centaure, The Three Stigmata of Palmer Eldritch, 1965.
Ray Faraday Nelson ami et collaborateur de Dick, a écrit la nouvelle Les Derniers Jours de Philip K. Dick, en lecture directement sur son site en anglais: en The Last Days of Philip K. Dick.
Requiem pour Philip K. Dick de Michael Bishop titre origina : Philip K. Dick is dead, alas, 1987 est un roman-hommage-pastiche des romans de science-fiction de Philip K. Dick. En particulier il reprend la structure du Maître du Haut Château c'est une uchronie dans l'univers de Coulez mes larmes, dit le policier.
"Le Temps incertain" de Michel Jeury 1973, œuvre phare du roman de SF français, commence par une citation de Philip K. Dick.
Dans la série d'animation Code Lyoko, le nom du pensionnat, Kadic, est inspiré du nom Philip K.

Autres adaptations

En 1976, est diffusée sur France Culture une adaptation du Maître du Haut Château par Catherine Bourdet, réalisée par Henri Soubeyran, avec René Clermont et Pierre Trabaud.
En 1987, au Centre Georges Pompidou est créé par l'IRCAM l'opéra de Tod Machover (en), VALIS, adapté du roman du même nom SIVA dans la traduction française.
En 1993, au festival d'Avignon, Louis Castel monte un spectacle d'après Comment construire un univers qui ne s'effondre pas deux jours plus tard.

Bandes dessinées

Do Androids Dream of Electric Sheep ? inspiré de Blade Runner texte intégral du roman original : tomes 1 à 6 dessinateur Tony Parker (aidé de Blond), collection Atmosphères, EP Éditions 2011 à 2013;
Dust to Dust préquelle, Chris Roberson scénario et Robert Adler dessin: tomes 1 et 2, EP Éditions (2012 et 2013).

Musique

V.A.L.I.S. titre de l'album Four de Bloc Party est inspiré du livre SIVA.

Liens

http://youtu.be/DoZ3tJeLl6k Interview
http://youtu.be/0-zFRgiqPtk Philip K. Dick le visionnaire
http://youtu.be/qZtlYFYl3oI Philip Dick documentaire 1
http://youtu.be/0dyjicdqj60 Philip K Dick documentaire 2
http://youtu.be/VXNAtoEB7sU Philip K. Dick documentaire 3
http://youtu.be/shTGU3JaVtw Philip K Dick documentaire 4
http://youtu.be/kJm403kt9A4 Philip K. Dick documentaire 5
http://youtu.be/8E7-9bVd2co Philip K. dick Beyond the door

Attacher un fichier:



jpg  BIGtumblr_lzoc967j2s1qhwx0o.jpg.jpg (200.62 KB)
3_5311dd95a42cc.jpg 500X591 px

jpg  ValisTen.jpg (19.68 KB)
3_5311dda1a15a4.jpg 497X236 px

jpg  philip_k_dick_quote.jpg (61.84 KB)
3_5311ddb0753d3.jpg 400X264 px

jpg  PHLPKDCKND2011.jpg (65.11 KB)
3_5311ddc6a4963.jpg 390X595 px

jpg  pkd-dick1.jpg (10.97 KB)
3_5311ddfa26034.jpg 283X246 px

jpg  images.jpg (5.50 KB)
3_5311de18617a8.jpg 224X224 px

jpg  pkd.jpg (302.28 KB)
3_5311de28e425d.jpg 920X885 px

jpg  PhilipDick.jpg (15.81 KB)
3_5311de45c50d4.jpg 300X389 px

jpg  Philip_k_dick_drawing.jpg (19.97 KB)
3_5311de50b878c.jpg 233X307 px

jpg  dick.jpg (63.24 KB)
3_5311de71bf690.jpg 596X751 px

jpg  weirdo1.jpg (168.37 KB)
3_5311de895fed7.jpg 530X698 px

jpg  phillip-k-dick-comics.jpg (94.71 KB)
3_5311deaaa59c1.jpg 587X452 px

jpg  images (1).jpg (13.30 KB)
3_5311deb8de929.jpg 224X225 px

jpg  Ubik.jpg (47.63 KB)
3_5311dec74ddf8.jpg 309X475 px

gif  mtlg.gif (111.07 KB)
3_5311deda56eec.gif 322X475 px

jpg  philip_dick.jpg (90.99 KB)
3_5311dee9d824e.jpg 318X450 px

jpg  BIGcinq-nouvelles-back.jpg.jpg (116.63 KB)
3_5311def8b127f.jpg 680X568 px

jpg  blade_runner_philip_k_dick_1982.jpg (135.73 KB)
3_5311df088870a.jpg 360X490 px

jpg  glissement_de_temps_sur_mars.1.jpg (60.50 KB)
3_5311df15154f0.jpg 309X514 px

jpg  phillip-k-dick-comics (1).jpg (94.71 KB)
3_5311df275f50a.jpg 587X452 px

jpg  ewr5tjestrdfngfv.jpg (68.83 KB)
3_5311df354872a.jpg 500X299 px

jpg  cover.jpg (47.68 KB)
3_5311df4116049.jpg 420X630 px

jpg  philip_k_dick_divine_1stus.jpg (106.64 KB)
3_5311df5016950.jpg 501X750 px

jpg  philip_k_dick_besof_pb1.jpg (138.99 KB)
3_5311df5bcc538.jpg 445X750 px

jpg  pkdcover-970x600.jpg (104.24 KB)
3_5311df6c9ad0f.jpg 970X600 px

Posté le : 01/03/2014 14:15

Edité par Loriane sur 02-03-2014 13:41:34
Transférer la contribution vers d'autres applications Transférer



 Haut
« 1 ... 620 621 622 (623) 624 625 626 ... 956 »




Mes préférences



Par une aquarelle de Tchano

Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
.

Connexion
Identifiant :

Mot de passe :

Se souvenir de moi



Mot de passe perdu ?

Inscrivez-vous !
Partenaires
Sont en ligne
40 Personne(s) en ligne (21 Personne(s) connectée(s) sur Les Forums)

Utilisateur(s): 0
Invité(s): 40

Plus ...