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Sully Prudhomme
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Le 16 mars 1839 à Paris, naît, René Armand François Prudhomme, dit Sully Prudhomme,

poète français, premier lauréat du Prix Nobel de littérature en 1901, membre de l'académie Française, mort à 68 ans, Châtenay-Malabry le 6 septembre 1907.

Vie et oeuvre

Fils d'un commerçant, René Armand Prudhomme, qui souhaite devenir ingénieur, fait ses études au lycée Bonaparte, mais une crise d'ophtalmie le contraint à les interrompre.
Après de brillantes études, René Armand François Prudhomme, dit Sully Prudhomme, travaille tout d'abord comme ingénieur, Après avoir travaillé au Creusot dans les usines Schneider, il se tourne vers le droit comme avocat puis travaille chez un notaire, avant de se consacrer à la poésie. . L'accueil favorable réservé à ses premiers poèmes au sein de la Conférence La Bruyère, société étudiante dont il est membre, encourage ses débuts littéraires.
Il publie son premier succès, Stances et Poèmes en 1865, suivi par Les Épreuves en 1866 et Les Solitudes en 1869, trois recueils de poésies sentimentales et mélancoliques. Par sa recherche de la perfection formelle, Sully Prudhomme se rapproche du mouvement parnassien, auquel il donne cependant des accents plus personnels.
Il essaie également de mêler la poésie, la science et la philosophie, et publie une traduction du poème de Lucrèce De la nature des choses, De natura rerum en 1869, suivie de compositions didactiques : La Justice en 1878 et Le Bonheur en 1888.

Au fil de sa carrière, Sully Prudhomme se détourne progressivement du genre sentimental de ce premier recueil - qu'on retrouvera encore dans Les Épreuves de 1866 et Les Solitudes de 1869 - pour adopter un style plus personnel alliant une recherche formelle qui le rattache au Parnasse, il contribue au Parnasse contemporain de Leconte de Lisle avec un intérêt pour les sujets scientifiques et philosophiques.
Il donne notamment une traduction en vers du premier chant du De Natura Rerum de Lucrèce, 1878-79. Son ambition philosophique s'exprime dans des poèmes comme La Justice en 1878 et Le Bonheur en 1888. L'extrême économie des moyens littéraires finit par y gâcher la poésie sans que la profondeur philosophique y gagne.
Il est élu membre de l'Académie française en 1881.
Son éditeur, Alphonse Lemerre, commande au peintre Paul Chabas, 1869-1937, une vaste composition peinte représentant tous les poètes du Parnasse que Lemerre édite.
Ce tableau, Chez Alphonse Lemerre, à Ville D'Avray a été exposé au salon de 1895 et représente, autour de Sully-Prudhomme, Paul Bourget, Alphonse Daudet, Leconte de Lisle ou Jules Breton. La toile a pour cadre le jardin de la propriété que l'éditeur a achetée au père de Camille Corot en 1875.
Après Le Bonheur, Sully Prudhomme délaisse la poésie pour s'intéresser exclusivement à l'esthétique et à la philosophie.
Il publie deux essais d'esthétique : L'Expression dans les beaux-arts en 1884 et Réflexions sur l'art des vers en 1892, une suite d'articles sur Blaise Pascal dans La Revue des Deux Mondes de 1890, Le Problème des causes finales en collaboration avec Charles Robert Richet en 1902, un article sur La Psychologie du Libre-Arbitre dans la Revue de métaphysique et de morale de 1906.
Premier écrivain à recevoir le prix Nobel de littérature, le 10 décembre 1901, il consacre l'essentiel de la somme reçue à cette occasion à fonder un prix de poésie décerné par la Société des gens de lettres. Il crée par ailleurs en 1902 la Société des poètes français avec José-Maria de Heredia et Léon Dierx. Il est l'un des premiers partisans de Dreyfus.

Se vouant dès l'adolescence à la littérature et à la poésie, il ouvre son œuvre sur Stances et poèmes en 1865 et la poursuit par les Solitudes de 1869 et les Vaines Tendresses de 1875. Il publie en 1890 Réflexion sur l'art du vers, où il prône un classicisme formel. Cet académicien adresse son Testament poétique en 1901. Il est le contemporain exact du symbolisme, mais sans le rencontrer. Liant classicisme et mesure, il refuse d'assimiler modernité et vertige. Très goûtée en son temps, sa poésie est classique jusqu'à l'excès, voire formaliste. Que le recueil qui a fait son renom, les Solitudes, soit publié en 1978 dans une collection intitulée "Les Introuvables" dit assez le peu d'écho d'une parole qui, en son temps, eut une audience immense, elle évoque les difficultés de l'âme et de la vie moderne, mais dans laquelle on lit l'impasse du classicisme s'il refuse de se renouveler. Sully Prudhomme fut en 1901 le premier lauréat du prix Nobel de littérature.

Sa santé avait été durablement ébranlée par la guerre de 1870. Sur la fin de sa vie, elle le contraignait à vivre quasiment reclus à Châtenay-Malabry, Hauts-de-Seine, souffrant d'attaques de paralysie et travaillant à La Vraie Religion selon Pascal, 1905. Mort subitement le 6 septembre 1907, il est inhumé au cimetière du Père-Lachaise à Paris. Il avait fait de son neveu Henry Gerbault, 1863-1930 son légataire universel.

Timbre à son effigie

Le premier timbre français honorant Sully Prudhomme a été émis les 15 et 16 septembre 2007 avec mention premier jour à Paris et à Ollans, Doubs, lieu de villégiature du poète, sans mention premier jour à Châtenay-Malabry.

Son premier recueil, Stances et Poèmes en 1865 est loué par Sainte-Beuve et lance sa carrière. Il renferme son poème le plus célèbre, Le Vase brisé, élégante métaphore du cœur brisé par un chagrin d'amour :
Le vase où meurt cette verveine
D'un coup d'éventail fut fêlé ;
Le coup dut l'effleurer à peine :
Aucun bruit ne l'a révélé.

Mais la légère meurtrissure,
Mordant le cristal chaque jour,
D'une marche invisible et sûre,
En a fait lentement le tour.

Son eau fraîche a fui goutte à goutte,
Le suc des fleurs s'est épuisé ;
Personne encore ne s'en doute,
N'y touchez pas, il est brisé.

Souvent aussi la main qu'on aime,
Effleurant le cœur, le meurtrit ;
Puis le cœur se fend de lui-même,
La fleur de son amour périt ;

Toujours intact aux yeux du monde,
Il sent croître et pleurer tout bas
Sa blessure fine et profonde ;
Il est brisé, n'y touchez pas.
(Sully Prudhomme, Stances et Poèmes, Le Vase brisé

Science et poésie

Manuscrit autographe de Science et poésie paru dans la Nouvelle Revue internationale en 1898, puis dans Épaves en 1908 :

Œuvres

Poésie
Stances et Poèmes, 1865
Les Épreuves, 1866
Les Solitudes, 1867
Les Destins, 1872
La France, 1874
Les Vaines tendresses, 1875
Le Zénith, poème, 1876, aux victimes de l'ascension du ballon Le Zénith
La Justice, 1878
Poésie, 1865-1888
Le Prisme, poésies diverses, 1886
Le Bonheur, 1888
Épaves, 1908
Philosophie
La Vraie Religion selon Pascal : recherche de l'ordonnance purement logique de ses Pensées relatives à la religion : suivie d'une analyse du Discours sur les passions de l'amour, Paris, F. Alcan, Bibliothèque de philosophie contemporaine, 1905 Texte en ligne
Articles
« La tour Eiffel, discours de M. Sully Prudhomme » in Revue scientifique, 20 avril 1889
« Les autographes de « la nature » : M. Sully Prudhomme » in La Nature, no 887 - 31 mai 1890
« Sur l'origine de la vie terrestre » in Revue de Métaphysique et de Morale, t. 1, 1893, p. 324-345
« L’esprit scientifique et la théorie des causes finales » in Revue scientifique, 28 janvier 1899
« L’anthropomorphisme et les causes finales » in Revue scientifique, 4 mars 1899
« Le darwinisme et les causes finales — Réponse à Charles Richet » in Revue scientifique, 15 avril 1899
« Méthodes expérimentales et causes finales — Réponse à Charles Richet » in Revue scientifique, 20 mai 1899
« Critique du principe finaliste et de ses applications à la science » in Revue scientifique, 12 août 1899
« Le libre arbitre devant la science positive » in Revue scientifique, 9 décembre 1899
« Les causes finales - Septième et dernière lettre à M. Charles Richet » in Revue scientifique, no 17 - 25 avril 1902

René-François SULLY PRUDHOMME (1839-1907)

Le vase brisé

Le vase où meurt cette verveine
D'un coup d'éventail fut fêlé ;
Le coup dut effleurer à peine :
Aucun bruit ne l'a révélé.

Mais la légère meurtrissure,
Mordant le cristal chaque jour,
D'une marche invisible et sûre
En a fait lentement le tour.

Son eau fraîche a fui goutte à goutte,
Le suc des fleurs s'est épuisé ;
Personne encore ne s'en doute ;
N'y touchez pas, il est brisé.

Souvent aussi la main qu'on aime,
Effleurant le coeur, le meurtrit ;
Puis le coeur se fend de lui-même,
La fleur de son amour périt ;

Toujours intact aux yeux du monde,
Il sent croître et pleurer tout bas
Sa blessure fine et profonde ;
Il est brisé, n'y touchez pas.

Ce qui dure

Le présent se fait vide et triste,
Ô mon amie, autour de nous ;
Combien peu de passé subsiste !
Et ceux qui restent changent tous.

Nous ne voyons plus sans envie
Les yeux de vingt ans resplendir,
Et combien sont déjà sans vie
Des yeux qui nous ont vus grandir !

Que de jeunesse emporte l’heure,
Qui n’en rapporte jamais rien !
Pourtant quelque chose demeure :
Je t’aime avec mon coeur ancien,

Mon vrai coeur, celui qui s’attache
Et souffre depuis qu’il est né,
Mon coeur d’enfant, le coeur sans tache
Que ma mère m’avait donné ;

Ce coeur où plus rien ne pénètre,
D’où plus rien désormais ne sort ;
Je t’aime avec ce que mon être
A de plus fort contre la mort ;

Et, s’il peut braver la mort même,
Si le meilleur de l’homme est tel
Que rien n’en périsse, je t’aime
Avec ce que j’ai d’immortel.

Sully Prudhomme
Les vaines tendresses

Cri perdu

Quelqu'un m'est apparu très loin dans le passé :
C'était un ouvrier des hautes Pyramides,
Adolescent perdu dans ces foules timides
Qu'écrasait le granit pour Chéops entassé.

Or ses genoux tremblaient ; il pliait, harassé
Sous la pierre, surcroît au poids des cieux torrides ;
L'effort gonflait son front et le creusait de rides ;
Il cria tout à coup comme un arbre cassé.

Ce cri fit frémir l'air, ébranla l'éther sombre,
Monta, puis atteignit les étoiles sans nombre
Où l'astrologue lit les jeux tristes du sort ;

Il monte, il va, cherchant les dieux et la justice,
Et depuis trois mille ans sous l'énorme bâtisse,
Dans sa gloire, Chéops inaltérable dort.


Sully Prudhomme
Les Épreuves

L’Habitude

L’habitude est une étrangère
Qui supplante en nous la raison :
C’est une ancienne ménagère
Qui s’installe dans la maison.

Elle est discrète, humble, fidèle,
Familière avec tous les coins ;
On ne s'occupe jamais d’elle,
Car elle a d’invisibles soins :

Elle conduit les pieds de l’homme,
Sait le chemin qu’il eût choisi,
Connaît son but sans qu’il le nomme,
Et lui dit tout bas : « Par ici. »

Travaillant pour nous en silence,
D’un geste sûr, toujours pareil,
Elle a l’oeil de la vigilance,
Les lèvres douces du sommeil.

Mais imprudent qui s’abandonne
À son joug une fois porté !
Cette vieille au pas monotone
Endort la jeune liberté ;

Et tous ceux que sa force obscure
A gagnés insensiblement
Sont des hommes par la figure,
Des choses par le mouvement.

Sully Prudhomme
Stances Et Poèmes

L’Idéal

À Paul Sédille

La lune est grande, le ciel clair
Et plein d’astres, la terre est blême,
Et l’âme du monde est dans l’air.
Je rêve à l’étoile suprême,

À celle qu’on n’aperçoit pas,
Mais dont la lumière voyage
Et doit venir jusqu’ici-bas
Enchanter les yeux d’un autre âge.

Quand luira cette étoile, un jour,
La plus belle et la plus lointaine,
Dites-lui qu’elle eut mon amour,
Ô derniers de la race humaine !

Sully Prudhomme
Stances Et Poèmes

La Prière

Je voudrais bien prier, je suis plein de soupirs !
Ma cruelle raison veut que je les contienne.
Ni les voeux suppliants d'une mère chrétienne,
Ni l'exemple des saints, ni le sang des martyrs,

Ni mon besoin d'aimer, ni mes grands repentirs,
Ni mes pleurs, n'obtiendront que la foi me revienne.
C'est une angoisse impie et sainte que la mienne :
Mon doute insulte en moi le Dieu de mes désirs.

Pourtant je veux prier, je suis trop solitaire ;
Voici que j'ai posé mes deux genoux à terre :
Je vous attends, Seigneur ; Seigneur, êtes-vous là ?

J'ai beau joindre les mains, et, le front sur la Bible,
Redire le Credo que ma bouche épela,
Je ne sens rien du tout devant moi. C'est horrible.


Sully Prudhomme
Les Épreuves

Le cygne

Sans bruit, sous le miroir des lacs profonds et calmes,
Le cygne chasse l’onde avec ses larges palmes,
Et glisse. Le duvet de ses flancs est pareil
À des neiges d’avril qui croulent au soleil ;
Mais, ferme et d’un blanc mat, vibrant sous le zéphire,
Sa grande aile l’entraîne ainsi qu’un lent navire.
Il dresse son beau col au-dessus des roseaux,
Le plonge, le promène allongé sur les eaux,
Le courbe gracieux comme un profil d’acanthe,
Et cache son bec noir dans sa gorge éclatante.
Tantôt le long des pins, séjour d’ombre et de paix,
Il serpente, et laissant les herbages épais
Traîner derrière lui comme une chevelure,
Il va d’une tardive et languissante allure ;
La grotte où le poète écoute ce qu’il sent,
Et la source qui pleure un éternel absent,
Lui plaisent : il y rôde ; une feuille de saule
En silence tombée effleure son épaule ;
Tantôt il pousse au large, et, loin du bois obscur,
Superbe, gouvernant du côté de l’azur,
Il choisit, pour fêter sa blancheur qu’il admire,
La place éblouissante où le soleil se mire.
Puis, quand les bords de l’eau ne se distinguent plus,
À l’heure où toute forme est un spectre confus,
Où l’horizon brunit, rayé d’un long trait rouge,
Alors que pas un jonc, pas un glaïeul ne bouge,
Que les rainettes font dans l’air serein leur bruit
Et que la luciole au clair de lune luit,
L’oiseau, dans le lac sombre, où sous lui se reflète
La splendeur d’une nuit lactée et violette,
Comme un vase d’argent parmi des diamants,
Dort, la tête sous l’aile, entre deux firmaments.

Sully Prudhomme
Les solitudes

Le Long du quai

Le long du quai les grands vaisseaux,
Que la houle incline en silence,
Ne prennent pas garde aux berceaux
Que la main des femmes balance.

Mais viendra le jour des adieux ;
Car il faut que les femmes pleurent
Et que les hommes curieux
Tentent les horizons qui leurrent.

Et ce jour-là les grands vaisseaux,
Fuyant le port qui diminue,
Sentent leur masse retenue
Par l’âme des lointains berceaux.

Sully Prudhomme
Stances Et Poèmes

Le meilleur moment des amours

Le meilleur moment des amours
N'est pas quand on a dit : « Je t'aime. »
Il est dans le silence même
À demi rompu tous les jours ;

Il est dans les intelligences
Promptes et furtives des coeurs ;
Il est dans les feintes rigueurs
Et les secrètes indulgences ;

Il est dans le frisson du bras
Où se pose la main qui tremble,
Dans la page qu'on tourne ensemble
Et que pourtant on ne lit pas.

Heure unique où la bouche close
Par sa pudeur seule en dit tant ;
Où le coeur s'ouvre en éclatant
Tout bas, comme un bouton de rose ;

Où le parfum seul des cheveux
Parait une faveur conquise !
Heure de la tendresse exquise
Où les respects sont des aveux.

Sully Prudhomme
Stances Et Poèmes

Le Vase brisé

À Albert Decrais.

Le vase où meurt cette verveine
D’un coup d’éventail fut fêlé ;
Le coup dut effleurer à peine :
Aucun bruit ne l’a révélé.

Mais la légère meurtrissure,
Mordant le cristal chaque jour,
D’une marche invisible et sûre
En a fait lentement le tour.

Son eau fraîche a fui goutte à goutte,
Le suc des fleurs s’est épuisé ;
Personne encore ne s’en doute ;
N’y touchez pas, il est brisé.

Souvent aussi la main qu’on aime,
Effleurant le coeur, le meurtrit ;
Puis le coeur se fend de lui-même,
La fleur de son amour périt ;

Toujours intact aux yeux du monde,
Il sent croître et pleurer tout bas
Sa blessure fine et profonde ;
Il est brisé, n’y touchez pas.

Sully Prudhomme
Stances Et Poèmes

Les Yeux

À Francisque Gerbault.

Bleus ou noirs, tous aimés, tous beaux,
Des yeux sans nombre ont vu l’aurore ;
Ils dorment au fond des tombeaux,
Et le soleil se lève encore.

Les nuits, plus douces que les jours,
Ont enchanté des yeux sans nombre ;
Les étoiles brillent toujours,
Et les yeux se sont remplis d’ombre.

Oh ! qu'ils aient perdu leur regard,
Non, non, cela n’est pas possible !
Ils se sont tournés quelque part
Vers ce qu’on nomme l’invisible ;

Et comme les astres penchants
Nous quittent, mais au ciel demeurent,
Les prunelles ont leurs couchants,
Mais il n’est pas vrai qu’elles meurent.

Bleus ou noirs, tous aimés, tous beaux,
Ouverts à quelque immense aurore,
De l’autre côté des tombeaux
Les yeux qu’on ferme voient encore.

Sully Prudhomme
Stances Et Poèmes

Mal ensevelie

Quand votre bien-aimée est morte,
Les adieux vous sont rendus courts ;
Sa paupière est close, on l'emporte,
Elle a disparu pour toujours.

Mais je la vois, ma bien-aimée,
Qui sourit sans m'appartenir,
Comme une ombre plus animée,
Plus présente qu'un souvenir !

Et je la perds toute ma vie
En d'inépuisables adieux ...
Ô morte mal ensevelie,
Ils ne t'ont pas fermé les yeux !

Sully Prudhomme
Stances Et Poèmes

Soupir

Ne jamais la voir ni l’entendre,
Ne jamais tout haut la nommer,
Mais, fidèle, toujours l’attendre,
Toujours l’aimer.

Ouvrir les bras et, las d’attendre,
Sur le néant les refermer,
Mais encor, toujours les lui tendre,
Toujours l’aimer.

Ah ! Ne pouvoir que les lui tendre,
Et dans les pleurs se consumer,
Mais ces pleurs toujours les répandre,
Toujours l’aimer.

Ne jamais la voir ni l’entendre,
Ne jamais tout haut la nommer,
Mais d’un amour toujours plus tendre
Toujours l’aimer.

Sully Prudhomme
Les solitudes

Liens
http://youtu.be/PTEfa86wnIg Le Cygne
http://youtu.be/Llm8jdP5QV8 "Le gant en chanson" 2éme partie
http://youtu.be/zxbCVGzvIIo (Avec l'accent c'est si charmant)
http://youtu.be/WtqKoozYasU L'habitude
http://youtu.be/zBfO-dYcbAk Les yeux
http://youtu.be/XGaaPz4KOgs Les yeux


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Posté le : 15/03/2014 23:43
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Caroline Herschel
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16 mars 1750 à Hanovre en Allemagne naît Caroline Lucretia Herschel

astronome britannique d'origine allemande. Elle a travaillé avec son frère Sir William Herschel. Sa principale contribution à l'astronomie est la découverte de nouvelles comètes, en particulier la comète périodique 35P/Herschel-Rigollet, qui porte son nom et la première représnetation de la voie lactée, elle reçoit en 1828 Médaille d'or de la Royal Astronomical Society et en 1846 la Prussian Gold Medal for Science, elle meurt le 9 janvier 1848 à hanovre.

Sa vie

Cinquième enfant d’une famille de musiciens, elle vécut sa jeunesse à Hanovre Allemagne. En 1757, son frère William Wilhelm Friedrich à l’origine émigre à Bath Angleterre et y entreprend une carrière en tant qu’enseignant de musique et organiste.
Lors du décès de leur père en 1767, Caroline dut devenir la responsable de la maison, telle une esclave semble-t-il. Heureusement, lorsque William revint pour un séjour à la maison en 1772, il l’invita à l’accompagner en Angleterre. Elle accepta immédiatement.
Une fois installée, elle débuta une carrière de chanteuse. William réclamait cependant constamment son assistance pour l’astronomie, qui n’était alors encore seulement qu’un loisir pour lui, ce qui nuisit à la carrière de la jeune femme dans le monde du spectacle.
Le 13 mars 1781, William devint célèbre pour sa découverte d’une nouvelle planète lui étant apparue derrière Saturne ; il la nomma Georgium Sidus, mais elle porta finalement le nom du père de Saturne dans la mythologie romaine, soit Uranus. Cette découverte d'Uranus lui permit de devenir l’année suivante l’astronome privé du roi George III, et, par conséquent, d'obtenir un salaire de deux cents livres par an.
William et Caroline déménagèrent alors près de Windsor Castle ; Caroline mit alors définitivement fin à sa carrière musicale, et se consacra désormais à assister son frère dans ses travaux d’astronomie. Sa tâche était prenante : prendre en note les observations de William, tenir la maison, répondre aux visiteurs, effectuer les calculs, polir les miroirs, préparer les catalogues et les publications, etc.
William l’encouragea à utiliser les télescopes qu’il fabriquait lui-même pour effectuer ses propres recherches dans ses temps libres.
Nous savons d’ailleurs qu’elle utilisait principalement un petit réflecteur newtonien.
De 1781 à 1797, elle découvrit donc sept comètes, dont la fameuse comète périodique d’Encke en 1786 et 17951, ainsi que trois nébuleuses, dont l’une accompagnant Messier 31 vers la galaxie d'Andromède. C’est en 1787 que George III lui accorda un salaire annuel de 50 livres sterling, ce qui fit officiellement d’elle une astronome professionnelle, la première femme en plus.
En mai 1788, elle dut encore déménager, sans William cette fois, car celui-ci, alors âgé de 50 ans, venait d’épouser la jeune veuve d’un marchand londonien dénommée Mary Pitt. Ce fut une dure épreuve pour Caroline, mais elle continua tout de même son partenariat avec son frère et fut même conquise par la gentillesse de sa nouvelle belle-sœur. Lors du décès de William à l’Observatory House de Slough en 1822, Caroline prit la décision de retourner vivre dans sa ville natale, à Hanovre où elle mourra le 9 janvier 1848 à l’âge de 97 ans et 10 mois. Il faut préciser qu’elle fut alerte et bien portante jusqu’à la fin de ses jours.
Caroline Herschel redécouvrit en 1795 la comète de Encke qui fut initialement repérée par Pierre Méchain. Cette comète est d'ailleurs la comète ayant la période la plus courte puisqu'elle repasse à proximité du soleil tous les 3,3 années.
On doit également à Caroline Herschel la première représentation de notre galaxie La Voie Lactée.
En effet, elle tenta de se forger une représentation de l'aspect que pouvait avoir notre galaxie si nous avions la possibilité de l'observer depuis l'extérieur de celle-ci. La représentation qu'elle en fit fut d'ailleurs erronée car elle avait placé le Soleil au centre de notre galaxie, ce qui on le sait aujourd'hui n'est pas sa place. Dans sa représentation, elle avait aussi montré le soleil comme une grosse étoile alors qu'on sait aujourd'hui qu'il n'en est rien et que notre étoile est plutôt de taille assez réduite.
En outre, cette astronome, lors de ses recherches relatives à la Voie Lactée, était assez découragée à certains moments en raison de la difficulté de se forger une représentation de notre galaxie alors que nous sommes situés à l'intérieur d'un bras spiral de celle-ci.

La Royal Astronomical Society publia, en 1798, son index au Flamsteed’s Observations of the Fixed Stars, son catalogue regroupant 560 étoiles omises dans le British Catalogue ainsi qu’une liste des errata de ce dernier.
En 1828, elle compléta le catalogue débuté par son frère, Zones of all the Star Clusters and Nebulae Observed by Sir William Herschel.
Tout son travail porta fruit, puisqu’elle reçut en 1828 la médaille d'or de la Royal Astronomical Society, dont elle fut en 1835 la première femme membre honoraire, et reçut en 1846 la médaille d'or de la science par le roi Frédéric-Guillaume IV de Prusse.
Il est aussi à noter que l'astéroïde 281, Lucretia a été nommé d'après son deuxième prénom et que le cratère C. Herschel dans le Sinus Iridium sur la Lune a été également été nommé en son honneur.

Liens
http://youtu.be/Cvp6SlwvELw sa vie en Anglais
http://youtu.be/BcpHNInerqA Symphonie de William Herschel

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Posté le : 15/03/2014 23:35
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Rosa Bonheur
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Le 16 mars 1822 à Bordeaux en Gironde naît Marie-Rosalie Bonheur dite Rosa Bonheur

artiste-peintre et sculptrice française, du mouvement réaliste spécialisée dans les représentations animalières. Comme George Sand et Sarah Bernhardt, Rosa Bonheur est une personnalité associée aux débuts du féminisme elle meurt à 77 ans le 25 mai 1899 à Thomery en Seine-et-Marne, en 1865 elle reçoit la médaille de la Legion d'Honneur

L'oeuvre


Peintre et sculpteur animalier, élève de son père puis de Léon Cogniet, Rosa Bonheur se révèle au Salon de 1841 par une facture indépendante et personnelle. Dès 1848, l'État lui commande le Labourage nivernais pour le musée de Lyon (auj. au musée d'Orsay), où, à l'exemple des grands réalistes (Courbet et Millet), elle allie un sens aigu de l'observation à un traitement romantique de la lumière. Sa passion pour la vie animale (le Repos du cerf, 1863, Detroit, Institute of Arts ; la Fenaison, 1855, musée de Fontainebleau) la mène à une réputation internationale lorsque, en 1858, on expose en Angleterre et aux États-Unis le Marché aux chevaux (1853, New York, Metropolitan Museum). Ses œuvres se trouvent dans les musées d'Amsterdam, de Saint-Pétersbourg, de Hambourg, de Londres, et aux musées de Blois, de Bordeaux, de Lille et de Bourg-en-Bresse, et au château de Fontainebleau
La Bordelaise Rosa Bonheur a sans doute été, plus que Troyon par exemple, le peintre animalier le mieux aimé et le plus célèbre de la seconde moitié du XIXe siècle. L'impératrice Eugénie, puis le président Carnot ne se déplacèrent-ils pas pour lui conférer la croix, puis la rosette de la Légion d'honneur ! La vente aux États-Unis du Marché aux chevaux, exposé au Salon de 1853 et acquis plus tard grâce à Vanderbilt par le Metropolitan Museum a été suivie avec passion ; ne reprochait-on pas du reste à l'artiste de trop vendre aux amateurs anglo-saxons, au risque de diminuer le patrimoine français;
Sans avoir reçu d'enseignement académique, Rosa Bonheur expose régulièrement depuis 1841 des scènes d'animaux et assure définitivement sa célébrité avec son Labourage nivernais.
Dans le genre animalier, elle apparaît comme le meilleur représentant des tendances naturalistes des années 1850-1860. Alors que Barye, par son exotisme et son sens de l'énergie animale, est évidemment un romantique, alors que Troyon dépasse le réalisme par son lyrisme de la couleur et de la pâte, tandis que Brascassat fait assez péniblement entrer ses animaux dans des scènes héroïques à la James Ward, Rosa Bonheur s'intéresse surtout à la traduction anatomique et au rendu des robes et des pelages. À partir de nombreuses et remarquables esquisses sculptées, elle exprime avec une exactitude scrupuleuse les caractères propres aux différentes races. Ses animaux préférés, plus encore que les trop célèbres moutons, sont les bovidés, dont elle sait à merveille rendre la force placide. Certes, sa couleur est souvent faible, comme le lui reprochait Thoré-Bürger ; certes, ses grandes compositions, malgré leur ambition Le Marché aux chevaux évoque trop les Chevaux barbes de Géricault, se résolvent presque toujours en simples juxtapositions. Mais Rosa Bonheur a un sens évident de la respiration et de la vie animales. Mieux que ses tableaux achevés, ses études témoignent de son métier et de son goût de peindre et elle mérite finalement la comparaison souvent proposée, et que son art appelait, avec Paul Potter. Dans la tradition du genre animalier, Rosa Bonheur illustre parfaitement le réalisme français des années 1860, où respirent la sympathie et l'émotion devant le motif.

Sa vie

Marie-Rosalie Bonheur naît au 29, rue Saint-Jean-Saint-Seurin, devenue depuis le 55 rue Duranteau. Sa mère Sophie Marquis, 1797-1828, née de parents inconnus, est adoptée par un riche commerçant bordelais, Jean-Baptiste Dublan de Lahet. Rosa Bonheur se plaira à imaginer que le mystère de ses origines maternelles cache quelque secret d'État et qu'elle est de sang royal, quand elle apprendra que Dublan de Lahet était bien son véritable grand-père.
Sophie Marquis épouse son professeur de dessin, le peintre Raymond Bonheur, 1796-1849, qui encouragera ses enfants dans cette voie artistique : outre Rosa, Auguste et Juliette, celle-ci née en 1830, épousera le fondeur d'art François Auguste Hippolyte Peyrol, Auguste et juliette deviendront peintres tandis qu'Isidore sera sculpteur. Influencé par le saint-simonisme, Raymond Bonheur monte à Paris en 1829, où il est rejoint l'année suivante par sa femme et ses enfants. En 1833, la mère de Rosa Bonheur meurt ; son père se remariera quelques années plus tard et aura un dernier enfant, Germain

La famille vit à Paris dans la gêne. Après la mort de sa mère, Rosa Bonheur reçoit une instruction à l'école élémentaire, puis est mise en apprentissage comme couturière, puis en pension ; son père finit par la prendre dans son atelier, où se révèlent ses aptitudes. À l'âge de dix-sept ans, elle commence à étudier les animaux, qui deviendront sa spécialité.
Élève de son père, elle expose pour la première fois à dix-neuf ans au salon de 1841. Elle obtient une médaille de 3e classe, bronze au salon de 1845 et une médaille de 1re classe, or au salon de 1848 pour Bœufs et Taureaux, race du Cantal. Elle reçoit également une commande de l'État pour réaliser un tableau agraire, pour une somme de 3 000 francs.

Reconnaissance

En 1849, ce tableau commandité, intitulé Le Labourage nivernais, obtient un réel succès. La même année, Rosa Bonheur est nommée directrice de l'École gratuite de dessin pour les jeunes filles, en remplacement de son père qui avait obtenu ce poste l'année précédente mais venait de mourir.
Avec son Marché aux chevaux, remarqué au salon de 1853, Rosa Bonheur atteint la notoriété. À une époque où des polémiques opposent sans cesse romantiques et classiques, son tableau a le rare et singulier privilège de ne soulever que des éloges dans tous les camps. ... C'est vraiment une peinture d'homme, nerveuse, solide, pleine de franchise. Le tableau n'obtient aucune récompense, mais le jury des Récompenses publie que Par décision spéciale, Mlle Rosa Bonheur et M
Herbelin, ayant obtenu toutes les médailles qu'on peut accorder aux artistes, jouiront, à l'avenir, des prérogatives auxquelles leur talent éminent leur donne droit. Leurs ouvrages seront exposés sans être soumis à l'examen du jury . Son agent et ami Ernest Gambart en achète le tableau pour 40 000 francs. Elle connaît après ce succès une reconnaissance internationale qui lui vaut d'effectuer des tournées en Belgique et en Angleterre, organisées par Gambart, au cours desquelles elle est présentée à des personnalités telles que la reine Victoria. Le tableau part ensuite aux États-Unis où il est finalement acquis par un Américain pour l'énorme somme de 268 500 francs-or, avant d'être offert au Metropolitan Museum of Art de New-York.
Après 1855, elle s'abstient de paraître au Salon, toute sa production étant vendue d'avance. Nous avons toujours professé une sincère estime pour le talent de mademoiselle Rosa Bonheur, écrit Théophile Gautier cette année-là, avec elle, il n'y a pas besoin de galanterie ; elle fait de l'art sérieusement, et on peut la traiter en homme. La peinture n'est pas pour elle une variété de broderie au petit point.

Installation à By

En 1860, Rosa Bonheur s'installe à By, coteau viticole près du village de Thomery en Seine-et-Marne, où elle fait construire un très grand atelier et aménage des espaces pour ses animaux. En juin 1864, l'impératrice Eugénie vient lui rendre visite. Cette visite a donné lieu à une gravure sur bois d'après un dessin d'Auguste Victor Deroy 1825-1906, conservée au château de Fontainebleau. L'impératrice revient à By l'année suivante, le 10 juin 1865, pour lui remettre elle-même les insignes de chevalier dans l'ordre de la Légion d'honneur — faisant ainsi d'elle la première femme artiste à recevoir cette distinction. Elle est aussi la première femme promue officier dans cet ordre, en avril 1894 — soit, selon les termes également en usage dans la presse de l'époque, la première officière de la Légion d'honneur.
En 1880, Rosa Bonheur s'installe à Nice dans la demeure d'Ernest Gambart, la villa L'Africaine , et y peint de nombreuses toiles.
À l'occasion de l'Exposition universelle de 1889, elle invite Buffalo Bill dans son domaine où ce dernier lui offre une panoplie de Sioux.
Ayant contracté une congestion pulmonaire suite à une promenade en forêt, elle meurt le 25 mai 1899 au château de By sans avoir achevé son dernier tableau de grand format, La Foulaison. Elle est inhumée au cimetière du Père-Lachaise 74e division dans la concession que la famille Micas lui avait léguée.
Rosa Bonheur ayant fait de sa dernière compagne, Anna Klumpke, son héritière et de fait, déshérité sa famille, un accord permit à Anna Klumpke, après quelques démêlés, de garder sa demeure à By tandis que l'énorme collection d'études accumulées en soixante années de travail fut vendue pour plus d'un million-or ; du 30 mai au 8 juin 1900, 2 100 œuvres tableaux, aquarelles, bronzes et gravures de son atelier et sa collection particulière furent vendus à la galerie Georges Petit à Paris. Peu avant la Seconde Guerre mondiale, Anna Klumpke regagna les États-Unis et y mourut en février 1942. En 1948, ses cendres furent rapatriées et déposées dans la tombe de Rosa Bonheur.
De nos jours, l'atelier de Rosa Bonheur est ouvert au public dans le musée-château de By, à Thomery, près de la forêt de Fontainebleau.

Orientation sexuelle

Au cours de ses années de jeunesse à la campagne, au château Grimont à Quinsac3, Rosa Bonheur a la réputation d'être un garçon manqué, réputation qui la suivra toute sa vie et qu'elle ne cherchera pas à faire mentir, portant les cheveux courts et fumant des havanes. Considérée comme homosexuelle— ce que Rosa Bonheur a toujours réfuté —, elle a vécu avec deux femmes. L'une, Nathalie Micas, rencontrée en 1837 Rosa avait quatorze ans et Nathalie douze, qui deviendra peintre comme elle et dont elle ne sera séparée qu'à la mort de cette dernière en 1889 ; l'autre, après le décès de Nathalie Micas, en la personne de l'Américaine Anna Klumpke, également artiste-peintre qui réalise en 1898 son portrait, boiteuse, de visage ingrat, lui témoignant une admiration totale qui ne demandait qu'à se muer en affection, qu'elle connut à l'automne 1889, qu'elle reverra à plusieurs reprises. Elle vint vivre avec elle à By en juin 1898 pour faire son portrait et écrire ses mémoires. À la demande de Rosa Bonheur, elle y restera et deviendra sa légataire universelle.
La vie excentrique que menait Rosa Bonheur n'a pas fait scandale, à une époque pourtant très soucieuse des conventions. Comme toutes les femmes de son temps, depuis une ordonnance datant de novembre 1800, Rosa Bonheur devait demander une permission de travestissement, renouvelable tous les six mois auprès de la préfecture de Paris, pour pouvoir porter des pantalons dans le but de fréquenter les foires aux bestiaux.

Œuvres


Peintures
Labourage nivernais (1849), musée d'Orsay, Paris
Sultan et Rosette, les chiens des Famille Czartoryski (1853), musée national de Varsovie
Marché aux chevaux de Paris (1853), Metropolitan Museum of Art, New York
Les Pyrénées, musée d'Évreux.
Le Roi de la forêt (1878), collection d'Ernest Gambart
Veaux (1879), Metropolitan Museum of Art, New York
Relais de chasse (1887), Musée d'art de Saint-Louis, St-Louis (Missouri)
Portrait de Sultan et Saïda (vers 1888), deux des lions du dompteur François Bidel26.
Le Colonel William F. Cody (Buffalo Bill), Buffalo Bill Historical Center (en), Cody
La Foulaison (1899), musée des beaux-arts de Bordeaux.

Labourage nivernais (1849), musée d'Orsay.
Marché aux chevaux (1853), Metropolitan Museum of Art.
Veaux (1879), Metropolitan Museum of Art.
Sultan and Rosette, les chiens des Famille Czartoryski (1852), musée national de Varsovie.
Relais de chasse (1887), Musée d'art de Saint-Louis.
Le Colonel William F. Cody Buffalo Bill 1889), en: Buffalo Bill Historical Center, Cody.

Prix et distinctions

1845 : Médaille de 3e classe section Paysage et Animaux ;
1848 : Médaille de 1re classe ;
1853 : Ses tableaux sont exemptés de jury d'admission au Salon ;
1863 : Membre honoraire de l'Académie des beaux-arts de Pennsylvanie et de la Société des artistes belges ;
1865 : Chevalier de la Légion d'honneur : décret en conseil des ministres du 8 juin, signé par l'impératrice-régente ; Croix de San Carlos du Mexique, octroyée par l'empereur Maximilien et l'impératrice Carlotta ;
1868 : Membre de l'Académie des beaux-arts d'Anvers ;
1880 : Commandeur de l'Ordre royal d'Isabelle par Alphonse XII d'Espagne et croix de Léopold de Belgique ;
1885 : Membre honoraire de la Royal Academy of Watercolorists de Londres et Mérite des beaux-arts de Saxe-Coburg-Gotha ;
1894 : Officier de la Légion d'honneur première femme dans ce grade.

Hommages

La rue Rosa-Bonheur située dans le 15e arrondissement de Paris a été nommée en son honneur dès 1900, ainsi qu'une rue de Bordeaux ancienne rue Cousse avant 1901, tout comme le collège Rosa-Bonheur du Châtelet-en-Brie et de Bray-et-Lû, l’école primaire de Magny-les-Hameaux, et des écoles maternelles à Montceau-les-Mines et à Amiens. Il existe également des rues à son nom à Thomery, Melun, Fontainebleau, Nice, La Rochelle, Belfort, Roubaix et Vesoul.
Une sculpture de Rosa Bonheur par Gaston Veuvenot Leroux est installée dans le jardin public de Bordeaux sa ville natale.
À l'intérieur du parc des Buttes-Chaumont à Paris, le bar-guinguette le Rosa Bonheur propriété de la société cinématographique Why Not Productions s'est ouvert en août 2008 dans l'ancien Pavillon Weber, classé patrimoine historique.
Un monument à Rosa Bonheur, surmonté d'un taureau en bronze, a été offert en 1901 par Ernest Gambart, et érigé sur la place Dénecourt, devenue place Napoléon, à Fontainebleau. Le taureau a été fondu en 1942 comme nombres de sculptures en France, cette année-là). Les trois bas-reliefs latéraux qui ornaient ce monument représentant trois œuvres majeures de Rosa Bonheur ont pu cependant être sauvés et se trouvent actuellement au Dahesh Museum of Art, à New-York.

Iconographie

La pertinence de cette section est remise en cause, considérez son contenu avec précaution. En discuter ?
Portrait de Rosa Bonheur au berceau (1823) par Raymond Bonheur (Musée des beaux-arts de Bordeaux)
Portrait de Rosa et Auguste Bonheur enfants (1836) par Raymond Bonheur (Musée des beaux-arts de Bordeaux)
Portrait de Rosa Bonheur (1844) peint par Auguste Bonheur (Musée des beaux-arts de Bordeaux)
Profil droit de Rosa Bonheur (1854), médaille par David d'Angers (Musée des beaux-arts de Bordeaux)
Portrait de Rosa Bonheur (1857) par Édouard Louis Dubufe (Musée du château de Versailles)
Rosa Bonheur dans son atelier en compagnie de l'Impératrice Eugénie (1863) par Auguste Victor Deroy, d'après Frédéric Théodore Lix.
Rosa Bonheur à mi-corps (après 1865), lithographie de Louis Soulange-Teissier, d'après une photographie de Louis Auguste Bisson (Musée national du Château de Compiègne)
Rosa Bonheur dans son atelier (1893), par George Achille-Fould (Musée des beaux-arts de Bordeaux)
Trois portraits de Rosa Bonheur (de 1898 à 1899) par Anna Klumpke (New-York, Château de Fontainebleau et Château de By)
Statue de Rosa Bonheur (1910), par Gaston Leroux-Veuvenot (Jardin Public de Bordeaux) ; la même en plâtre (1902) fut détruite accidentellement en Italie.
Portrait de Rosa Bonheur (s.d.) gravure de Charles Michel Geoffroy, d'après un dessin d'Auguste Bonheur (Musée national du Château de Compiègne)

Liens
http://youtu.be/IP1fBFHXdHo musée de Thomery
http://youtu.be/kOnzZHJYzb4 Rosa Bonheur (Anglais)
http://youtu.be/xFIJfHWrUbE Rosa Bonheur par Gonzague St Brice
http://youtu.be/4qm28ScsZmk Ses peintures


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Posté le : 15/03/2014 23:18

Edité par Loriane sur 16-03-2014 09:52:56
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Antoine-Jean Gros
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Le 16 mars 1771 à paris naît Antoine-Jean Gros, baron Gros,

mort le 25 juin 1835 à Meudon, peintre français néoclassique et préromantique, il a pour Maîtres Jacques-Louis David, et pour élèves François Debon, Jacques-Émile Lafon, Jean-Hilaire Belloc et Pierre-Jules Jollivet, il est Influencé par Pierre Paul Rubens et il Influença Théodore Géricault, Eugène Delacroix, il meurt le 25 juin 1835 à Meudon

Son style très graphique et foisonnant est influencé par Rubens. De son maître David, il retient surtout le goût du grand genre et le sens de la composition.
Toute son œuvre jusqu'à la fin de l'Empire ouvrait en fait la voie au romantisme par la modernité des sujets ou la vigueur du traitement et du coloris, non seulement dans ses tableaux d'histoire, mais aussi dans ses portraits, qui comptent parmi les plus remarquables de cette époque : Christine Boyer (1800, Louvre), Le Fils du Général Legrand (1810, County Museum of Art, Los Angeles), Le Général Fournier-Sarlovèze (1812, Louvre), Chaptal (1823, Museum of Art, Cleveland). Il forma ainsi dans son atelier une bonne partie de la nouvelle école : Paul Delaroche, Richard Parkes Bonington, Eugène Lami, Camille Roqueplan ou Nicolas Toussaint Charlet ; Delacroix, qui l'admirait, lui demanda comme une faveur, après l'exposition de La Barque de Dante que Gros avait remarquée, de lui laisser étudier ses tableaux impériaux alors décrochés des cimaises et invisibles pour le public. L'action de Gros est en somme majeure dans la transition du néoclassicisme au romantisme, et son influence est capitale dans l'évolution de la peinture française de la première moitié du XIXe siècle.

Sa vie

Sa mère Pierrette Durant est pastelliste. Son père Jean Antoine Gros est peintre en miniatures et un collectionneur avisé de tableaux. Il apprend à son fils à dessiner à l’âge de six ans, et se montre dès le début un maître exigeant. Vers la fin de 1785, Gros entre, de son propre gré, à l’atelier de David, qu’il fréquente assidûment tout en continuant de suivre les classes du collège Mazarin. David devait beaucoup plus tard, lors de son départ en exil, lui en confier la responsabilité. Après avoir concouru sans succès pour le grand prix de peinture en 1792, .

Départ en Italie

La mort de son père, que la Révolution avait atteint dans ses biens, oblige Gros à vivre de ses propres ressources. Dès lors il se dévoue entièrement à sa profession et participe en 1792 au grand prix, mais sans succès. C’est toutefois à cette époque que, sur recommandation de l’École des beaux-arts, il reçoit la commande des portraits des membres de la Convention. Lorsqu’il est interrompu par le développement de la Révolution, en 1793, Gros quitte la France pour l’Italie. Il vit à Gênes de sa production de miniatures et de portraits. Il visite Florence. En retournant à Gênes, il rencontre Joséphine de Beauharnais, et la suit à Milan où il est bien reçu par son mar.La future impératrice Joséphine le mit en relation avec son mari et relança sa carrière tout en lui procurant, pour assurer sa subsistance, un emploi dans les armées ; c'est ainsi qu'il se familiarisa avec la vie militaire.

Rencontre avec Bonaparte

Le 15 novembre 1796, Gros est présent avec l’armée près d’Arcole, où Bonaparte plante le drapeau de l'armée d'Italie sur le pont. Bonaparte lui commande à Milan un tableau pour immortaliser cet évènement. Satisfait par l'œuvre, Bonaparte lui confie le poste d’inspecteur aux revues, ce qui lui permet de suivre l’armée. En 1797, sur la recommandation de Joséphine de Beauharnais, il le nomme à la tête de la commission chargée de sélectionner les œuvres d'art volées destinées à enrichir les collections du musée du Louvre. Gros peint Sappho à Leucate pour le général Desolles.

Retour en France

En 1799, s’étant échappé de Gênes assiégée, Gros se rend à Paris et installe son atelier aux Capucins en 1801.
Gros revint en France, après un long séjour italien qui diffère sensiblement de celui, plus traditionnel, de ses contemporains. Il a en effet peu vécu à Rome, a surtout voyagé dans l'Italie du Nord, et a plus été marqué par les peintres modernes que par la découverte de l'Antiquité. Ses premières œuvres importantes reflètent cette particularité, que ce soit le vibrant portrait de Bonaparte au pont d'Arcole de 1797, actuellement Musée national du château de Versailles ; esquisse au Louvre ou l'audacieuse Sapho à Leucate en 1801, musée Baron-Gérard, Bayeux, très proche dans son esprit de Girodet et des peintres préromantiques allemands et britanniques. Mais Gros se spécialisa très vite dans la représentation des épisodes militaires les plus marquants de l'épopée impériale. Après avoir remporté le concours ouvert en 1800 pour Le Combat de Nazareth, esquisse au musée des Beaux-Arts de Nantes, finalement abandonné, il obtint en compensation Bonaparte visitant les pestiférés de Jaffa, qui triompha au Salon de 1804 au Louvre, Paris. Cet épisode savamment composé, dans le respect des principes traditionnels – unité d'action et expression des passions –, héroïse Bonaparte habilement assimilé par son geste aux rois de France.
Son esquisse pour la Bataille de Nazareth gagne le prix offert en 1802 par les consuls, mais ne lui est pas remis, en raison d'une jalousie supposée de Napoléon envers Junot. Toutefois Napoléon indemnise Gros en lui commandant de peindre sa visite à la maison de la peste de Jaffa, Bonaparte visitant les pestiférés de Jaffa suivi en 1806 par la Bataille d’Aboukir, voir au Château de Versailles, et en 1808 par la bataille d'Eylau musée du Louvre
L'Empereur y est montré compatissant aux malheurs de la guerre, prenant en pitié les Russes vaincus, ordonnant qu'ils soient secourus et soignés ; le paysage de neige dans lequel se déploient son état-major et sa suite ajoute au côté lugubre et dramatique de la scène, décrite dans une gamme colorée assourdie et avec un grand réalisme, des cadavres et des mourants aux chevaux et aux uniformes.

Gros a donné là l'exemple d'une peinture d'histoire véritablement moderne, innovant surtout dans les effets de lumière et de coloris, servi en cela par la rutilance des costumes des militaires, des Turcs et des Arabes. Bien qu'il ne se soit rendu ni en Égypte ni en Palestine, il est avec Girodet un des promoteurs de l'orientalisme en France. Delacroix tira plus tard la leçon de cette œuvre capitale, notant dans l'article nécrologique qu'il consacra à Gros :
L'école française, accoutumée à la discipline de David et aux sujets puisés dans l'antique, s'étonnait de l'intérêt que cette action contemporaine empruntait à la seule fidélité de la représentation. La Bataille d'Aboukir 1806, Musée national du château de Versailles, exploite la même veine, tout comme La Bataille des Pyramides en 1810. La Capitulation de Madrid 1810, ibid. ou La Rencontre de Napoléon et de l'Empereur d'Autriche François II en 1812.

Décoration

Gros est décoré par Napoléon à l'occasion du Salon de 1808 où il expose la Bataille d’Eylau. En 1810, ses Madrid et Napoléon aux pyramides château de Versailles montrent un déclin de sa peinture.
Placé second aux Prix décennaux de 1810, derrière Le Sacre de David, Gros pouvait à bon droit rivaliser avec lui. On lui confia en 1811 la décoration de la coupole du Panthéon, dont il devait modifier le programme iconographique en 1814-1815, au moment du retour des Bourbons, et qu'il acheva seulement en 1824.
Il aurait pu revivifier ainsi la grande peinture décorative, abandonnée en France depuis près d'un siècle, mais l'œuvre déçut et n'eut pas de réelle postérité.
Il n'en va pas de même de François Ier et Charles Quint à Saint-Denis en 1812, Louvre, qui préfigure le développement du genre historique, et connait un succès considérable,si important sous la Restauration et la monarchie de Juillet et qui lui vaudra le titre de baron par Charles X, est une des œuvres des dernières années de Gros qui renoue avec la vigueur de ses débuts.. Mais cette tentative reste isolée dans son œuvre.
Gros continua à peindre l'histoire contemporaine, sans élan sinon sans poésie, avec Louis XVIII quittant les Tuileries dans la nuit du 20 mars en 1815, Musée national du château de Versailles et La Duchesse d'Angoulême s'embarquant à Pauillac en 1819, musée des Beaux-Arts, Bordeaux.
Il sera l'un des plus grands formateurs d'élèves de la première moitié de ce siècle.
Sous la Restauration, il devient membre de l’Institut, et le 5 novembre 1816 il est nommé professeur à l’École des beaux-arts de Paris, succédant à François-Guillaume Ménageot et précédant Horace Vernet. Il est nommé chevalier de l’ordre de Saint-Michel, et baron en 1824.
En 1815, David quitte Paris pour Bruxelles et l'exil.
C'est alors Gros qui malgré quelques réticences reprend l'atelier de David en 1816.

Déclin et suicide

Le changement de régime en 1815 voit l'avènement de la peinture romantique, qui connaît un succès grandissant à partir des années 1820. Partagé entre ses aspirations picturales annonçant le romantisme et l'enseignement classique de son maître David, le baron Gros connut une seconde partie de carrière emprunte de doutes. Alors que David lui reproche de ne pas avoir encore exécuté de chef d'œuvre mythologique, à l'instar de ses confrères Girodet et Gérard, Gros lui obéit et expose à partir de 1825 diverses œuvres mythologiques. Leur accueil par la critique est glacial, le genre étant tombé peu à peu en désuétude. La jeunesse romantique, fascinée par ses peintures napoléoniennes, s'indigne de ce revirement chez un maître qu'elle affectionne particulièrement.
Le Départ de Louis XVIII aux Tuileries en 1817 et l’Embarquement de la duchesse d’Angoulême en 1819, ainsi que le plafond de la salle égyptienne du Louvre et, finalement, son Hercule et Diomède, exposé en 1835, témoignent d'un retour de Gros vers un néoclassicisme plus orthodoxe, dus à l'influence de David.
Il se tourna ensuite délibérément vers des sujets classiques ou mythologiques, refusant ainsi de peindre la prise du Trocadéro, sous l'influence de David et en réaction contre les nouvelles tendances romantiques, qu'il jugeait désastreuses.
Cette crispation pathétique devant une évolution qu'il avait lui-même contribué à provoquer contrariait son sentiment et son instinct, et elle aboutit à des échecs de plus en plus affirmés, Bacchus et Ariane au Salon de 1822, ou encore Hercule et Diomède à celui de 1835, musée des Augustins, Toulouse, tableau dont l'insuccès le conduisit au suicide.
En effet, en 1835, Gros envoie au Salon son Hercule écrasant Diomède, mis à mal par la critique.
Il s'agira de son dernier envoi au Salon, mais aussi de son dernier tableau.
Se sentant délaissé de ses élèves et en proie à des difficultés personnelles, Gros décide de se suicider.
Le 25 juin 1835, il est retrouvé noyé sur les rives de la Seine près de Meudon. Dans un dernier message qu’il laisse dans son chapeau, il écrit que las de la vie, et trahi par les dernières facultés qui la lui rendaient supportable, il avait résolu de s’en défaire.

Œuvres dans les collections publiques
Peintures

Autoportrait (1795), château de Versailles
Bonaparte au pont d’Arcole (1796), une version au Musée du Louvre, une autre au musée de l'Ermitage, Saint-Pétersbourg
Sapho se précipitant du rocher de Leucade (1801), musée Baron Gérard, Bayeux
Bataille de Nazareth (1801), musée des beaux-arts de Nantes
Bonaparte visitant les pestiférés de Jaffa (1804), musée du Louvre
La Bataille d'Aboukir (1806), château de Versailles
Bataille d'Eylau (1808), musée du Louvre
Napoléon aux pyramides (1810), château de Versailles
François Ier et Charles Quint visitent les tombeaux de Saint-Denis, (1812) musée du Louvre
Le Départ de Louis XVIII aux Tuileries, (1817) château de Versailles
L'Apothéose de sainte Geneviève, coupole au Panthéon de Paris
Eléazar préfère la mort au crime de violer la Loi en mangeant des viandes défendues, musée des beaux-arts de Saint-Lô
Bacchus et Ariane, (1821) galerie nationale du Canada, Ottawa

Élèves

(liste chronologique, non exhaustive)
Jean-Hilaire Belloc (1787-1866)
Jean-Baptiste Parelle (1790- vers 1837)
Pierre-Jules Jollivet (1794-1871)
Edme-Jean Pigal (1794-1872), élève en 1816
Paul Delaroche (1797-1856), élève vers 1820
Gilles-François Closson (1796-1842)
Henry Monnier (1799-1877) élève vers 1816-1819
Adolphe Roger (1800-1880)
Louis-Félix Amiel (1802-1864)
Ferdinand Wachsmuth (1802-1869)
Richard Parkes Bonington (1802-1828), élève d'avril 1819 à septembre 1821
Auguste-Hyacinthe Debay (1804-1865)
Alexis-Joseph Perignon (1806-1882)
Alphonse-Léon Noël (1807 - 1884),
Eloy Chapsal (1811-1882), élève de 1833 à 1835
Félix Louis Leullier (1811-1882)
Thomas Couture (1815-1879)
Charles Müller (1815-1892)
François Debon (1816-1872)
Jacques-Émile Lafon

Liens
http://youtu.be/tEs0711fXYU Peintures
http://youtu.be/pFgN07CwDxg Ses peintures
http://youtu.be/OAeIXAxf_Ug portrait du comte Honoré de la Riboisière(anglais)
http://youtu.be/ukl8d3g6TaI peintures (portraits)


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Posté le : 15/03/2014 23:08
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Maxime Gorki
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Le 16 Mars (c.Grégorien) 28 mars (c.Julien) 1868 à Nijni Novgorod empire Russe naît

Maxime Gorki,

parfois orthographié Gorky, en russe : Максим Горький, Maksim Gorki, nom de plume d’Alekseï Maksimovitch Pechkov en russe : Алексей Максимович Пешков, écrivain Théâtre, romans, récits, autobiographie
Signature russe soviétique. Il est considéré comme un des fondateurs du réalisme socialiste en littérature et un homme engagé politiquement et intellectuellement aux côtés des révolutionnaires bolcheviques, il meurt à 68 ans à Moscou en URSS.
Enfant pauvre et autodidacte, formé par les difficultés et les errances de sa jeunesse, passé par le journalisme, il devient un écrivain célèbre dès ses débuts littéraires. Auteur de nouvelles pittoresques mettant en scène les misérables de Russie profonde, voir Essais et Histoires, 1898, de pièces de théâtre dénonciatrices comme Les Bas-fonds en 1902 ou de romans socialement engagés comme La Mère, publié en 1907, il racontera aussi sa vie dans une trilogie autobiographique : Enfance/ Ma vie d'enfant en 1914, En gagnant mon pain en 1915-1916, Mes universités en 1923.

Gorki est un phénomène littéraire, politique et philosophique complexe : autodidacte sacré père des lettres soviétiques, militant bolchevique émigré après la révolution, vagabond anarchisant devenu porte-parole de Staline... Canonisé de son vivant, accusé après la fin de l'U.R.S.S. d'avoir été le chantre du goulag, l'homme intéresse plus que l'œuvre, qui fournit pourtant, dès les premiers récits, la clé de ces contradictions. Gorki – l'Amer : ce nom de plume, choisi en 1892, traduit bien la source et le but de toute l'activité de l'écrivain. Celui qui a connu dès son enfance une réalité sordide et cruelle aspire à la transfigurer par la raison, la volonté et le travail, à créer une vie plus belle et plus humaine . Dût-il pour cela mentir, ou semer des illusions. Gorki est l'un des bâtisseurs, et l'une des victimes, de l'utopie communiste du XXe siècle. Il incarne les révoltes, les espoirs et les errements de son époque. Écrivain engagé, il n'est pas pour autant un écrivain de propagande : ce rôle est réservé aux articles et aux discours, tandis que l'œuvre reste essentiellement inspirée par la Russie d'avant la révolution, décrite sous tous ses aspects, dans tous ses milieux sociaux, et éclairée par un romantisme révolutionnaire qui deviendra une composante du réalisme socialiste.

Dès ses débuts littéraires, Gorki partage l'idéal des partis progressistes et se lie avec les bolcheviks et avec Lénine. Plusieurs fois emprisonné pour ses prises de position, en particulier lors de la révolution de 1905, il quitte la Russie et voyage aux États-Unis pour collecter des fonds pour le mouvement bolchevique. À son retour en 1906, il doit s'exiler à Capri pour des raisons à la fois médicales et policières.
Rentré en Russie à la suite d'une amnistie en 1913, Maxime Gorki est proche de Lénine et des révolutionnaires, mais formule des critiques dès novembre 1917 qui lui valent les menaces du pouvoir : inquiet et malade de la tuberculose, il quitte la Russie en octobre 1921 et se fixe de nouveau dans le sud de l'Italie en 1924.
Encouragé par Staline, il revient plusieurs fois en URSS après 1929 et s'y réinstalle définitivement en 1932 : il devient un membre éminent de la nomenklatura soviétique et participe à la propagande du régime qui l'honore mais le surveille en même temps.

Il meurt en juin 1936 dans des circonstances qui ont prêté au soupçon, mais ses funérailles nationales l'établissent comme l'écrivain soviétique exemplaire qu'immortaliseront écrits et statues.

Sa vie

Maxime Gorki est né le 16 mars 1868, du calendrier grégorien, à Nijni Novgorod sur la Volga dans un milieu modeste. Il passa les premières années de sa vie à Astrakhan, où son père était agent maritime après avoir quitté son atelier d'artisan de Nijni Novgorod. L'enfant revint dans sa ville natale à la mort de son père, artisan ébéniste devenu directeur du bureau d'une compagnie de navigation à vapeur à Astrakhan et emporté par le choléra- Maxime avait trois ans - : sa mère retourna chez ses parents, qui tenaient un petit atelier de teinturerie. Orphelin de mère à dix ans, celle-ci mourra de phtisie en 1879,l'enfant est recueilli par son grand-père maternel, doyen de la corporation des teinturiers de Nijni-Novgorod et despote familial bientôt ruiné. Il fut élevé durement par un grand-père violent et une grand-mère excellente conteuse, douce et pieuse : il apprit ainsi à survivre dans un contexte difficile mais pittoresque qu'il évoquera dans le premier volet de son autobiographie, Enfance.
En 1913, Gorki évoquera dans Enfance le premier volume de sa trilogie autobiographique, les empreintes qui le marquèrent à jamais et ancrèrent en lui la volonté d' ennoblir l'homme. Dès 1878, après deux ans d'école primaire, il est forcé par son grand-père de quitter l'école à douze ans, il pratiqua plusieurs petits métiers comme cordonnier ou graveur dans la ville de Kazan. l'enfant doit gagner seul sa vie : il est chiffonnier, commis, plongeur, apprenti peintre d'icônes, figurant... En gagnant mon pain, 1916. Très affecté par la mort de sa grand-mère, il tenta de se suicider en décembre 1887 mais survécut à la balle qu'il s'était tirée près du cœur ; toutefois, celle-ci endommagea gravement son poumon et il souffrit toute sa vie de faiblesse respiratoire. Il entreprit ensuite une très longue errance à pied de plusieurs années dans le sud de l'empire russe et les régions du Caucase, lisant en autodidacte, effectuant différents métiers comme docker ou veilleur de nuit et accumulant des impressions qu'il utilisera plus tard dans ses œuvres : il racontera cette période de formation dans Mes universités.
il travaille comme portefaix, choriste, mitron, et fréquente des clochards et des cercles clandestins d'étudiants qui l'initient aux débats sur le populisme, socialisme paysan et le marxisme.Sa tentative de suicide fut provoquée à la fois par le désaccord entre le rêve et la réalité et par un amour malheureux, Gorki décide en 1888, avec un ami, Mikhail Romas, de mettre ses idées populistes au service des paysans : mais la boutique qui leur servait de base est incendiée, et l'écrivain en retire une haine durable de la paysannerie lire "Sur le paysan russe" en 1922, qui lui fera approuver le bouleversement géologique de la collectivisation forcée, en 1929-1933.
À 24 ans, il décida de rentrer dans le rang et devint journaliste pour plusieurs publications de province. Il écrivait sous le pseudonyme de Иегудиил Хламида : Jehudiel Khlamida, nom évoquant par sa racine grecque le masque et les services secrets puis il commença à utiliser aussi le pseudonyme de Gorki qui signifie littéralement amer en 1892 dans un journal de Tiflis, Кавка : Le Caucase : ce nom reflétait sa colère bouillonnante à propos de la vie en Russie et sa détermination à dire l'amère vérité.

Au cours de ses années de pérégrination à travers la Russie méridionale et le Caucase, pour comprendre le peuple.Gorki y fait la connaissance de l'écrivain populiste Korolenko, qui le guidera. Il se met en ménage avec une sage-femme et sa fille Le Premier Amour, 1923, évoque ce moment de sa vie et travaille comme clerc chez un notaire. Il s'initie à la philosophie, et notamment à Nietzsche. Gorki a déjà beaucoup lu – romans historiques, romans populaires français, romans populistes russes, folklore, Bible, grands classiques russes et étrangers : J'ai appris à écrire chez les auteurs français, dira-t-il en 1924 en parlant de la parfaite maîtrise du dialogue chez Balzac. Débordant d'impressions, révolté et idéaliste, il se met à écrire : il fait paraître son premier récit, Makar Tchoudra, en 1892 à Tiflis, sous le pseudonyme de Gorki. Il rédige alors régulièrement des chroniques pour des journaux de Nijni-Novgorod et de Samara. À partir de 1895, ses récits sont publiés par les revues de la capitale. En 1896, il épouse une socialiste révolutionnaire qui deviendra présidente de la Croix-Rouge soviétique. En 1898, il réunit vingt récits dans les deux volumes d'Esquisses et récits, qui paraissent à Saint-Pétersbourg.

Débuts littéraires et premiers engagements politiques

Le premier ouvrage de Gorki Очерки и рассказы, Esquisses et récits parut en 1898 et connut un succès extraordinaire, en Russie et à l'étranger, qui lança sa carrière d'écrivain pittoresque et social. Il y décrivait la vie des petites gens en marge de la société, les bossiaks, les va-nu-pieds, révélant leurs difficultés, les humiliations et les brutalités dont ils étaient victimes mais aussi leur profonde humanité. Gorki acquit ainsi la réputation d'être une voix unique issue des couches populaires et l'avocat d'une transformation sociale, politique et culturelle de la Russie, ce qui lui valut d'être apprécié à la fois de l'intelligentsia - il entretiendra des liens de sympathie avec Anton Tchekhov et Léon Tolstoï -, et des travailleurs les plus conscientisés.

Ce succès immédiat, et international : ces récits apportent un nouveau type littéraire. Ils dépeignent des vagabonds, des marginaux fiers de l'être, des natures fortes, indépendantes, passionnées, anarchistes et individualistes, conscientes de leur supériorité sur les petits-bourgeois, les intellectuels et les paysans, en contraste avec le pessimisme et le misérabilisme dominants, ou les personnages falots de Tchekhov. Récits-légendes La Vieille Izerguil, poèmes en prose allégoriques, Le Chant du faucon, récits réalistes à base autobiographique, Konovalov, Mon Compagnon : Gorki varie les genres, mais exalte toujours la vitalité de l'homme, plongé dans une nature sensuelle. La critique l'accusera de faire l'apologie de l'individualisme nietzschéen, mais Tchekhov reconnaîtra en lui un grand artiste. Le Gorki romantique préfère le mensonge exaltant à la vile réalité et à la vérité qui peut tuer l'espoir, Le Serin qui mentait et le pic qui disait la vérité, 1893. Par la suite, dans les années 1930, la vision-refuge de l 'avenir radieux masquera aussi pour Gorki les réalités du stalinisme. Gorki déteste les plaintes, la souffrance sacralisée par Dostoïevski, le fatalisme. Il est du côté des opprimés, des femmes, des juifs, et de tous ceux qui créent la vie.

Dans le même temps, à partir de 1899, il s'affichait proche du mouvement social-démocrate marxiste naissant et s'opposait publiquement au régime tsariste, ce qui lui valut de nombreuses arrestations : il sympathisa avec de nombreux révolutionnaires, devenant même l'ami personnel de Lénine après leur rencontre en 1902. Il gagna encore en célébrité quand il démontra la manipulation de la presse par le gouvernement lors de l'affaire Matvei Golovinski, qui fut contraint à l'exil après la dénonciation de Gorki prouvant l'implication de la police secrète, l'Okhrana, dans la rédaction et la publication du Protocole des sages de Sion. Son élection en 1902 à l'Académie impériale fut annulée par l'empereur Nicolas II, ce qui entraîna par solidarité la démission des académiciens Anton Tchekhov et Vladimir Korolenko.
Les années 1900-1905 montrent un optimisme grandissant dans les écrits de Gorki et ses œuvres les plus déterminantes dans cette période sont une série de pièces de théâtre à thèmes politiques dont la plus célèbre est Les Bas-fonds, représentée après des difficultés avec la censure en 1902 à Moscou avec un grand succès et montée ensuite dans toute l'Europe et aux États-Unis. Maxime Gorki s'engagea alors davantage dans l'opposition politique et fut même emprisonné brièvement pour cet engagement en 1901. En 1904, chez le célèbre critique Vladimir Stassov, il fit la connaissance du poète Samuel Marchak et l'invita chez lui en Crimée. Il fut de nouveau incarcéré à la forteresse Pierre-et-Paul de Saint-Pétersbourg durant la révolution avortée de 1905 : il y écrivit sa pièce Les Enfants du soleil, formellement située durant l'épidémie de choléra de 1862, mais clairement comprise comme représentant les événements de l'actualité. Sa maîtresse officielle de 1904 à 1921 est l'ancienne actrice Maria Andreïeva, bolchévique de la première heure et future directrice des théâtres après la Révolution d'Octobre.
Devenu riche par ces activités de romancier, de dramaturge et d'éditeur, il apporta son aide financière au Parti ouvrier social-démocrate de Russie, POSDR en même temps qu'il soutenait les appels des libéraux pour une réforme des droits civiques et sociaux. La brutale répression de la manifestation des travailleurs demandant une réforme sociale le 9 janvier 1905, évènement connu sous le nom de Dimanche sanglant qui marqua le début de la Révolution de 1905, semble avoir joué un rôle décisif dans la radicalisation de Gorki. Il devint alors très proche du courant bolchevique de Lénine sans qu'il soit assuré qu'il adhéra à ce mouvement : ses relations avec les Bolcheviques et Lénine demeureront d'ailleurs difficiles et conflictuelles.
En 1906, les Bolcheviks l'envoyèrent aux États-Unis pour lever des fonds de soutien et c'est pendant ce voyage que Gorki commença son célèbre roman La Mère, Мать ; qui paraît d’abord en anglais à Londres et finalement en russe en 1907 sur la conversion à l'action révolutionnaire d'une femme du peuple à la suite de l'emprisonnement de son fils. Cette expérience de l'Amérique, où il rencontra Theodore Roosevelt et Mark Twain, mais aussi les critiques de la presse qui se scandalisait de la présence à ses côtés de sa maîtresse Moura Budberg et non de sa femme Yekaterina Pechkova, l'amena à approfondir sa condamnation de « l'esprit bourgeois » et son admiration pour la vitalité du peuple américain.
Ce succès immédiat, et international : ces récits apportent un nouveau type littéraire. Ils dépeignent des vagabonds, des marginaux fiers de l'être, des natures fortes, indépendantes, passionnées, anarchistes et individualistes, conscientes de leur supériorité sur les petits-bourgeois, les intellectuels et les paysans, en contraste avec le pessimisme et le misérabilisme dominants, ou les personnages falots de Tchekhov. Récits-légendes (La Vieille Izerguil), poèmes en prose allégoriques (Le Chant du faucon), récits réalistes à base autobiographique (Konovalov, Mon Compagnon) : Gorki varie les genres, mais exalte toujours la vitalité de l'homme, plongé dans une nature sensuelle. La critique l'accusera de faire l'apologie de l'individualisme nietzschéen, mais Tchekhov reconnaîtra en lui un grand artiste. Le Gorki romantique préfère le « mensonge exaltant » à la vile réalité et à la vérité qui peut tuer l'espoir (Le Serin qui mentait et le pic qui disait la vérité, 1893). Par la suite, dans les années 1930, la vision-refuge de l'« avenir radieux » masquera aussi pour Gorki les réalités du stalinisme. Gorki déteste les plaintes, la souffrance sacralisée par Dostoïevski, le fatalisme. Il est du côté des opprimés, des femmes, des juifs, et de tous ceux qui « créent la vie ».

Gorki "monte" à Saint-Pétersbourg pour la première fois en 1899. Là, il rencontre tous les écrivains du camp réaliste ; en 1901, il prend la codirection des éditions Znanie Le savoir, dont il fera le bastion de la littérature réaliste, face aux tenants du symbolisme, avec quarante livraisons du recueil du même nom (1904-1913). Surveillé par la police depuis 1887, plusieurs fois interpellé, Gorki devient le flambeau de l'opposition au tsarisme. Il est L'Oiseau annonciateur de la tempête, pour reprendre le titre d'un poème en prose de 1901.

Ses premiers romans, Thomas Gordeiev en 1899, Les Trois en 1900 mettent en scène des personnages qui cherchent désespérément à donner un sens à leur vie : Thomas Gordeiev, fils d'un riche négociant de la Volga, étouffe dans son milieu, se révolte et est pris pour un fou. Dans Les Trois, la réalité s'oppose aux rêves de bonheur de trois frères. Les pièces du début du siècle, Les Petits-bourgeois en 1901, Les Estivants en 1904, Les Barbares en 1905, Les Ennemis en 1906, inaugurent une nouvelle période, celle de la littérature réaliste engagée : l'individualisme anarchiste laisse place au collectivisme socialiste, et l'écrivain dénonce, en militant, l'intelligentsia libérale coupée du peuple. Les Bas-Fonds en 1902, avec ses clochards philosophes, et le personnage ambigu du consolateur, Louka, qui ressemble au serin de 1893, apporta à Gorki une immense renommée. La pièce fut jouée au Théâtre d'art de Moscou, dont une actrice sociale-démocrate, bolchevique, Maria Andréiéva, devint la compagne de l'écrivain.

Le premier exil à Capri

Au début de l'année 1906, après la révolution de 1905, à laquelle il a participé à travers des pétitions, des appels, des discours, des articles, Gorki part pour les États-Unis avec Maria Andréiéva afin de réunir des fonds pour le Parti bolchevique, dont il sera membre de 1905 à 1917. Il y commence "La Mère" en 1907, roman de formation un ouvrier et sa mère, croyante, découvrent l'action révolutionnaire qui deviendra l'archétype du réalisme socialiste à partir de 1932, mais que la critique, même marxiste, accueillit mal lors de sa parution. Gorki y exprime, didactiquement, une conception peu orthodoxe du socialisme comme nouvelle religion, destinée à remplacer Dieu par l'homme-dieu et par le peuple sacralisé.

De 1906 à 1913, Gorki vécut à Capri à la fois pour des raisons de santé et pour échapper à la répression croissante en Russie. Il continua cependant à soutenir les progressistes russes, particulièrement les Bolcheviks, et à écrire des romans et des essais. Il bâtit aussi avec d'autres émigrés bolcheviques comme Alexandre Bogdanov ou Anatoli Lounatcharski, un système philosophique controversé intitulé Construction de Dieu qui cherchait, en prenant appui sur le mythe de la révolution, à définir une spiritualité socialiste où l'humanité riche de ses passions et de ses certitudes morales accèderait à la délivrance du mal et de la souffrance, et même de la mort. Bien que cette recherche philosophique ait été rejetée par Lénine, Gorki continua à croire que la culture, c'est-à-dire les préoccupations morales et spirituelles, étaient plus fondamentales pour la réussite de la révolution que les solutions politiques ou économiques. C'est le thème du roman La Confession, paru en 1908.
l'écrivain défend cette construction de Dieu. Dans "Confession" en 1908, un chercheur de vérité, un novice déçu par l'Église trouve la vérité dans la masse ouvrière, dont l'énergie collective guérit une paralytique : par sa volonté collective, le peuple se révèle capable de miracles. Lénine, que Gorki connaissait depuis 1905, fit tout pour briser ce courant des bolcheviks de gauche. Mais c'est ce même énergétisme, cette croyance en la toute-puissance psychophysique de l'homme qui fit plus tard chanter à Gorki les louanges de l'homme nouveau soviétique, à la fois thaumaturge et maître de la nature. Au même moment, le Gorki publiciste écrit des pamphlets contre les États-Unis, la France, dénonce l'esprit petit-bourgeois, le cynisme, contre l'individualisme et la destruction de la personnalité, et veut que l'on interdise la mise en scène des Frères Karamazov et des Démons.
Une série d'œuvres des années 1910 décrit l'ennui et la vulgarité du marais provincial russe, en même temps que les ferments révolutionnaires qui l'agitent : La Vie d'un homme inutile en 1908, portrait psychologique d'un indicateur de police, La Bourgade d'Okourov en 1909, La Vie de Matvéi Kojémiakine en 1910. Dans L'Été en 1909, écrit d'après les carnets d'un agitateur socialiste révolutionnaire à la campagne, Gorki veut montrer que la résurrection du « grand peuple russe », encore brutal et asservi, est proche. Dans un cycle de récits écrits entre 1912 et 1917, et réunis en 1923 sous le titre À travers la Russie, Gorki poursuit l'analyse du caractère russe, à travers des personnages qui incarnent son génie, son endurance, mais aussi son manque de persévérance, sa méfiance envers le progrès : telle est l'âme slave, capable de brefs et beaux embrasements, hésitant entre ce que Gorki définira dans un article de 1915 comme une âme asiatique, passive et contemplative, soumise au destin, et une âme occidentale, rationnelle et active, qui se confond avec celle de l'Homme gorkien, "L'Homme, allégorie" de 1903. Pour Gorki, comme pour Faust, qui est son idole, avec Prométhée, "au commencement était l'action", et non le Verbe.

Le compagnonnage bolchevique

Profitant de l'amnistie décrétée pour le 300e anniversaire de la dynastie des Romanov, Gorki revint en Russie en 1913 et poursuivit sa critique sociale en guidant de jeunes écrivains issus du peuple et en écrivant les premières parties de son autobiographie, Ma vie d'enfant 1914 et En gagnant mon pain 1915-1916.
Durant la Première Guerre mondiale, son appartement de Petrograd fut transformé en salle de réunion bolchevique mais ses relations avec les communistes se dégradèrent. Il écrivit ainsi deux semaines après la Révolution d'octobre : Lénine et Trotsky n'ont aucune idée de la liberté et des droits de l'homme. Ils sont déjà corrompus par le sale poison du pouvoir. Son journal Новая Жизнь Nouvelle vie fut censuré par les bolcheviks et Gorki écrivit en 1918 une série de critiques du bolchevisme au pouvoir intitulées Pensées intimes qui n'ont été publiées en Russie qu'après la chute de l'Union soviétique. Cette conception volontariste et collectiviste de la vie et de l'histoire explique aussi le ralliement de Gorki aux bolcheviks, auxquels il reprocha d'abord violemment dans "Pensées intempestives", articles de 1917-1918 d'avoir déclenché prématurément la révolution dans un pays arriéré. Ainsi il accuse le "tandem Lénine-Trotski" de faire une "expérience cruelle" sur le peuple russe, et s'effraie du déchaînement des "instincts zoologiques". Il s'efforce de sauver de la faim ou de l'arrestation écrivains et savants, défend le patrimoine culturel contre le vandalisme, lance d'ambitieux projets éditoriaux.
Il y compare Lénine à la fois au tsar pour sa tyrannie inhumaine d'arrestations et de répression de la liberté de penser et à l'anarchiste Serge Netchaïev pour ses pratiques de comploteur. En 1919, une lettre de Lénine le menaça clairement de mort s'il ne changeait pas ses prises de position. Excédé par sa "vaine agitation", Lénine lui conseille d'aller soigner sa santé à l'étranger. Gorki finit par partir, le 16 octobre 1921, pour un long exil, d'abord en Allemagne et en Tchécoslovaquie, puis à Sorrente à partir de 1924. Il suit attentivement la vie littéraire soviétique, distribuant conseils et critiques. Ses souvenirs et l'étude du passé nourrissent son œuvre : il écrit La Maison Artamonov en 1925, un roman de famille sur l'origine et la dégénérescence d'une dynastie de manufacturiers, et s'attelle en 1925 à un roman-fleuve qu'il ne terminera pas, La Vie de Klim Samguine, dédié à Maria Zakrevskaïa, sa secrétaire et nouvelle compagne. Sur fond d'événements historiques vus à travers le prisme d'un antihéros – un avocat raisonneur – Gorki suit la dissolution de l'intelligentsia libérale de 1879 à 1917.
En août 1921, il ne put sauver son ami Nikolaï Goumiliov, fusillé par la Tchéka malgré son intervention auprès de Lénine. En octobre de la même année 1921, Gorki quitta la Russie et séjourna dans différentes villes d'eau en Allemagne et ayant achevé le troisième volet de son autobiographie, Mes universités publié en 1923, retourna en Italie pour soigner sa tuberculose : installé à Sorrente en 1924, il resta en contact avec son pays et revint plusieurs fois en Union soviétique après 1929, avant d'accepter la proposition d'un retour définitif que lui fit Staline en 1932 : on discute les raisons de ce retour expliqué par des difficultés financières pour les uns, comme Alexandre Soljenitsyne, ou par ses convictions politiques pour les autres.

Staline et Gorki.

Des considérations idéologiques et financières décident Gorki à revenir en Union soviétique : après un premier voyage en 1928, organisé par Staline comme un triomphe, il passera chaque été en U.R.S.S. – à l'exception de l'année 1930 – avant de quitter définitivement Sorrente en mai 1933. Les buts fabuleux de l'utopie communiste l'emportent pour Gorki sur la réalité des camps et du travail forcé, qu'il n'ignore pas, mais sur laquelle il ferme les yeux ou qu'il justifie à l'aide de sa philosophie antipersonnaliste et relativiste d'avant la révolution : "Si l'ennemi ne se rend pas, on l'extermine" en 1930.
Sa visite du camp de travail soviétique des îles Solovetski ou Solovki, maquillé à cette occasion, le conduisit à écrire un article positif sur le Goulag en 1929, ce qui déclencha des polémiques en Occident : Gorki dira plus tard l'avoir écrit sous la contrainte des censeurs soviétiques. Il fut honoré par le régime qui exploita dans sa propagande son départ de l'Italie fasciste pour retrouver sa patrie soviétique : il reçut la médaille de l’ordre de Lénine en 1933 et fut élu président de l'Union des écrivains soviétiques en 1934, ce qui lui valut d'être installé à Moscou dans un hôtel particulier qui avait appartenu au richissime Nikolaï Riabouchinski et est devenu le Musée Gorki aujourd'hui, et on lui accorda également une datcha dans la campagne moscovite. Une des artères principales de la capitale, rue Tverskaïa, reçut son nom comme sa ville natale qui retrouvera son nom primitif de Nijni Novgorod en 1991, à la dislocation de l'Union soviétique. Le plus gros avion du monde construit au milieu des années 1930, le Tupolev ANT-20, fut baptisé lui aussi Maxime Gorki.
En 1934, Gorki est élu président de la nouvelle Union des écrivains soviétiques. Il a la satisfaction de voir le romantisme révolutionnaire reconnu comme une composante du réalisme socialiste : Gorki a toujours pensé que la littérature devait s'élever au-dessus de la réalité pour montrer ce qui est souhaitable, et éveiller les forces créatrices de l'homme, énergétiser le peuple.
Cette consécration soviétique est illustrée par de nombreuses photographies où il apparaît aux côtés de Staline et d'autres responsables de premier plan comme Kliment Vorochilov et Viatcheslav Molotov. Par ailleurs, Gorki participa activement à la propagande stalinienne comme dans l'éloge du canal de la mer Blanche à propos duquel, évoquant les bagnards du Goulag chargés des travaux, il parle de réhabilitation réussie des anciens ennemis du prolétariat .
Cependant, Gorki semble avoir été partagé entre sa fidélité au bolchevisme et ses idées sur la liberté indispensable aux artistes. Il était d'ailleurs suspect aux yeux du régime et après l'assassinat de Sergueï Kirov en décembre 1934, le célèbre écrivain fut assigné à résidence à son domicile. La mort soudaine de son fils Maxim Pechkov en mai 1935 et la mort rapide, attribuée à une pneumonie, de Maxime Gorki lui-même le 18 juin 1936 ont fait naître le soupçon d'empoisonnement, mais rien n'a jamais pu être prouvé. Staline et Molotov furent deux des porteurs du cercueil de Gorki lors de ses funérailles qui furent mises en scène comme un événement national et international le 20 juin 1936 sur la place Rouge à Moscou. André Gide qui commençait son célèbre voyage en URSS y prononça un éloge funèbre2.
Maxime Gorki est inhumé dans la nécropole du mur du Kremlin derrière le mausolée de Lénine.

Le retour en U.R.S.S.

Des considérations idéologiques et financières décident Gorki à revenir en Union soviétique : après un premier voyage en 1928, organisé par Staline comme un triomphe, il passera chaque été en U.R.S.S. – à l'exception de l'année 1930 – avant de quitter définitivement Sorrente en mai 1933. Les buts fabuleux de l'utopie communiste l'emportent pour Gorki sur la réalité des camps et du travail forcé, qu'il n'ignore pas, mais sur laquelle il ferme les yeux ou qu'il justifie à l'aide de sa philosophie antipersonnaliste et relativiste d'avant la révolution : "Si l'ennemi ne se rend pas, on l'extermine" 1930. En 1934, Gorki est élu président de la nouvelle Union des écrivains soviétiques. Il a la satisfaction de voir le romantisme révolutionnaire reconnu comme une composante du réalisme socialiste : Gorki a toujours pensé que la littérature devait s'élever au-dessus de la réalité pour montrer ce qui est souhaitable, et éveiller les forces créatrices de l'homme, énergétiser le peuple ».
En revenant en U.R.S.S., Gorki avait l'ambition d'adoucir l'attitude de Staline à l'égard de l'opposition politique Boukharine, Kamenev, Radek. Mais la mort suspecte, en 1934, de son fils Maxime, né en 1897, puis l'assassinat de Kirov, qui ouvre la voie à l'élimination des « vieux bolcheviks », mettent fin à ces espoirs : Gorki est de facto assigné à résidence, fût-elle dorée, ses contacts avec l'extérieur sont filtrés. Le "vieil ours a un anneau passé au nez", dira de lui Romain Rolland qui ira le voir en 1935. Il multiplie les entreprises éditoriales, et les articles contre le fascisme, mais ses collaborateurs seront arrêtés après sa mort, et le pacte germano-soviétique sera signé en 1939. La mort de l'écrivain, survenue le 18 juin 1936 après une courte maladie, reste entourée de mystère. Elle coïncide avec l'arrivée à Moscou d'Aragon, qui dit avoir été « harcelé » de messages de Gorki, et celle de Gide et de Pierre Herbart. En 1938, le secrétaire et les médecins de Gorki furent condamnés lors du procès du "bloc des droitiers et des trotskistes". Ils ont été réhabilités en 1988, mais non le chef du N.K.V.D., Yagoda, qui, lors du même procès, avoua avoir ordonné sa mort. De toute façon, Staline préférait un Gorki mort et mythifié à un Gorki imprévisible et toujours quelque peu hérétique. Sa disparition ouvrit la voie aux grands "procès de Moscou" contre ses amis Kamenev en août 1936, Radek en 1937, Boukharine en 1938.

L'écrivain officiel

À l'époque soviétique, avant et après sa mort, la complexité de la vie et des positions de Maxime Gorki a été gommée par l'image officielle répandue par des textes et des statues dans tout le pays. Il était présenté comme un grand écrivain russe sorti du peuple, loyal ami des bolcheviks et un des pères du réalisme socialiste. En revanche, il a été dénoncé par les intellectuels russes dissidents comme un écrivain compromis idéologiquement alors que des écrivains occidentaux soulignaient ses doutes et ses critiques du système. Aujourd'hui, ses œuvres jouissent d'une appréciation plus équilibrée.
Gorki n'est ni un personnage entièrement inféodé au pouvoir, ni une victime innocente de ses illusions. Il était dans sa nature romantique de préférer l'utopie à la réalité. De là ce dédoublement tragique entre l'individu et le collectif, le réel et l'illusion, la liberté et la contrainte. Le "chantre de la raison", comme l'appela Boukharine, devenait l'otage du régime qui eut en lui son meilleur ambassadeur. Mais, en dehors d'une pièce contre les "saboteurs" Somov et les autres, 1930, publiée en 1941, Gorki n'écrivit guère sur la période soviétique que des articles à la gloire de l'homme nouveau, ou contre les ennemis intérieurs et extérieurs. L'écrivain, grand créateur de mythes, continua à peindre le passé, dans lequel il pressentit, puis chercha les causes d'une révolution qui dévora ses enfants.

Regards sur l'œuvre

Gorki écrivait constamment, considérant la littérature moins comme un exercice esthétique, encore qu'il travaillât durement le style et la forme que comme un acte moral et politique capable de changer le monde. À la fois auteur de romans, de nouvelles, de récits autobiographiques et de pièces de théâtre, Maxime Gorki écrivit aussi de nombreux textes de réflexion comme des articles, des essais ou des livres de souvenirs sur la politique Lénine ou le monde littéraire et artistique, Léon Tolstoï, Anton Tchekhov....
On trouve au cœur de toute son œuvre sa foi dans la valeur profonde de la personne humaine, "личность". Il opposait la vitalité des individus animés par leur dignité naturelle, leur énergie et leur volonté à ceux qui succombaient à cause des conditions de vie dégradante qui leur étaient imposées. D'ailleurs, ses livres comme ses lettres révèlent un homme tourmenté, comme il se décrit souvent lui-même, cherchant à résoudre des sentiments contradictoires d'espoir et de scepticisme, d'amour de la vie et de dégoût de la vulgarité et de la petitesse de l'humanité.
On Qui ? reconnaît aujourd'hui à Gorki le mérite d'avoir exprimé la complexité morale de la Russie moderne et d'illustrer à la fois les promesses et les dangers de la Révolution russe. On reconnaît aussi généralement les faiblesses littéraires de ses œuvres engagées et démonstratives mais on salue sans restriction la veine réaliste et pittoresque des écrits autobiographiques qui restituent la vie russe de la fin du xixe siècle et son parcours personnel attachant.

Œuvres principales

Очерки и рассказы, Esquisses et Récits parut en 1898 et connut un succès extraordinaire qui lança sa carrière d'écrivain pittoresque et social. Ce recueil de textes courts publiés précédemment dans les journaux décrivait la vie des petites gens en marge de la société les bossiaks, les va-nu-pieds, révélant leurs difficultés, les humiliations et les brutalités dont ils étaient victimes mais aussi leur profonde humanité.
Les Bas-fonds : pièce de théâtre représentée en 1902 dans laquelle un idéaliste finalement admis par un groupe de personnages des bas-fonds de la société, prostituées, voleurs, criminels ... réussit à leur transmettre un message d'espoir et de pensée positive.
Les Petits Bourgeois, 1902, Мещане, théâtre où un ouvrier défend avec conviction et assurance les valeurs de la vraie humanité que l'intelligentsia a trahies.
Les Enfants du soleil, 1905, Дети солнца, pièce de théâtre formellement située durant l'épidémie de choléra de 1862, mais clairement comprise comme représentant les événements de 1905 et la tentative de révolution. Cette pièce pamphlétaire critique les intellectuels russes qui restent dans les débats théoriques alors que la situation exige un engagement dans l'action.
Les Barbares 1905 : pièce foisonnante montrant le quotidien mesquin d'une petite ville de province dont les oppositions sociales et les égoïsmes sont révélés par l'irruption de deux ingénieurs venus préparer l'arrivée du chemin de fer.
Son plus célèbre roman, La Mère 1907, Мать, dont le thème est la conversion à l'action révolutionnaire d'une femme du peuple à la suite de l'emprisonnement de son fils pour agitation sociale.
La Confession 1908, Исповедь : Matveï, enfant trouvé, cherche la vérité sur Dieu et découvre que c'est le peuple qui par son énergie collective peut changer le monde. La religiosité du propos autour de la fonction messianique du peuple a été condamnée par les marxistes, Lénine en tête.
Ma vie d'enfant / Enfance 1914, Детство, En gagnant mon pain 1915-1916, Mes universités, 1923 Мои университеты, Le Patron : récits autobiographiques de l'enfance à l'âge adulte.
Pensées intimes 1918, série de critiques du bolchevisme au pouvoir qui n'ont été publiées en Russie qu'après la chute de l'Union soviétique.
Notes de Journal 1924
Humanisme prolétarien, 1933

Adaptations cinématographiques

1926 : adaptation de La Mère, Мать par Vsevolod Poudovkine, film muet avec les acteurs Vera Baranovskaïa et Nikolaï Batalov, Musique additionnelle de S. Blok en 1935.
Marc Donskoï a réalisé plusieurs films à partir des œuvres de Gorki : L'Enfance de Gorki, 1937, En gagnant mon pain, 1938, Mes universités, 1939 et en 1954 : La Mère.
1936 : adaptation libre des Bas-fonds par Jean Renoir, avec Jean Gabin, Louis Jouvet, Vladimir Sokoloff.
1957 : adaptation très fidèle, en noir et blanc, des Bas-fonds transposés à Tokyo dans le Japon féodal par le cinéaste japonais Akira Kurosawa avec Toshirō Mifune, Isuzu Yamada, Vassilia Karpovna, Ganjiro Nakamura.
1971 : adaptation pour la télévision allemande de La Mère par Peter Stein.
1976 : Les Tsiganes montent au ciel, film soviétique d'Emil Loteanu, avec Pavel Andreïtchenko, Lialia Tchernaïa, s'inspirant des récits bessarabes de Maxime Gorki.
1983 : Les Estivants pièce représentée à la Comédie-Française, captation partiellement tournée par Jacques Rozier.
En octobre 2007, le cinéaste mauritanien Abderrahmane Sissako annonce sa prochaine adaptation au cinéma de la pièce de Gorki Les Bas-fonds avec comme lieu du tournage la ville morte de Chinguetti en Mauritanie, septième lieu saint de l’Islam, classé patrimoine mondial de l’Humanité.

En son honneur


Timbre de l'URSS en l'honneur de Maxime Gorki
L'écrivain soviétique a été honoré dans le monde de la philatélie par des timbres à son effigie.
L'URSS a donné le nom de Gorki à de nombreux lieux comme le parc de Moscou ou une entreprise de construction automobile, basée à Gorki, Gorkovski Avtomobilny Zavod, GAZ qui a conservé son nom malgré le changement de nom de la ville.
Sa ville natale Nijni Novgorod a été rebaptisée Gorki de 1932 jusqu'à 1991; ce nom continue à désigner la ville pour le réseau de chemin de fer.
Un théâtre de Berlin, sur Unter den Linden, ex-Berlin-Est porte son nom donné au temps de la RDA.

Représentations notables

Le public français a eu l'occasion de découvrir Les Barbares pièce qui date de 1905 en 2003, lorsque Patrick Pineau l'a mise en scène à l'Odéon, à Paris. Et le 17 juillet 2006, a eu lieu, dans la cour d'honneur du palais des Papes, dans le cadre du Festival d'Avignon la première représentation des Barbares, mise en scène par Éric Lacascade, qui offrait une sorte de reconnaissance internationale à une pièce méconnue. Au cours de l'année 2006-2007, cette pièce a été présentée sur de nombreuses scènes nationales de France5.
1971 : Les Estivants de Maxime Gorki, mise en scène Edmond Tamiz, Maison de la Culture de Rennes, Grand Théâtre d'Angers

Liens
http://youtu.be/13a8h6Ebo30 images
http://youtu.be/GVQ8aCiWpkQ Gorki et Staline
http://youtu.be/aeAY_-ulj9U Max Gorki
http://youtu.be/QFNw1I2hc_M Funérailles (film amateur)
http://youtu.be/8QLpyNT3lB8 Le Tupolev "maxim Gorki

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Posté le : 15/03/2014 23:02
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Re: Me voici....
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Belle analyse de l'œuvre de ce grand de la SF américaine.
Il était important de souligner à quel point il a été minoré aux USA comparé à des auteurs plus politiquement corrects comme Asimov ou Heinlein.
Le cinéma ne s'est pas trompé en reprenant quelques unes de ses nouvelles.

La période SIVA ainsi que Radio Libre Albemuth est symptomatique de son décalage avec sa profession.
Sa paranoïa (justifiée en partie) vis à vis du pouvoir américain et de Richard Nixon a même inspiré la BD anglaise Watchmen où l'Amérique est devenue ce que ce président voulait qu'elle soit: un empire ivre de puissance et manipulateur.

Merci Loriane.

Donald.

Posté le : 15/03/2014 19:24
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Re: Les bons mots de Grenouille
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[b]CITATIONS CULINAIRES:

- "Une addition salée est parfois le seul moyen de donner du goût au repas".
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- "Le principal ingrédient pour toute bonne cuisine familiale est l'amour ; l'amour envers ceux pour qui vous cuisiner. " Sophia Loren


- "La cuisine de l'Angleterre est à son image: entourée d'eau." Pierre Daninos. Extrait de Le secret du major Thompson


- "L'eau est l'élément fondamental de la cuisine anglaise. "Daniel Darc


- "En amour comme en cuisine, ce qui est vite fait est mal fait... " Anonyme

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« La véritable discipline, c'est de ramasser des fraises sans en manger une seule » - Doug larson



« Dans certains restaurants, on appelle “plat du jour” les restes de la veille qui ne peuvent pas attendre le lendemain » - Philippe Bouvard


« Le grand Dieu fit les planètes et nous faisons les plats nets » - François Rabelais


« Le pinard, ça devrait être obligatoire ! » - Coluche

« La cuisine est le plus ancien des arts parce que Adam naquit à jeun » - Anthelme Brillat-Savarin


« Si Dieu voulait interdire de boire, aurait-il fait un vin si bon ? » - Richelieu


« La seule arme que je tolère, c'est le tire-bouchon » - Jean Carmet


« L'art culinaire est plus important que l'art littéraire. Et on peut très bien vivre sans savoir lire tandis qu'il faut manger » - Robert de roquebrune

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« Il y a plus de philosophie dans une bouteille de vin que dans tous les livres... » - Louis Pasteur


« Personne ne peut bien vivre, bien aimer et bien dormir s'il n'a pas d'abord bien mangé » - Virginia Wolf

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« L'art et le vin servent au rapprochement des peuples » - Goethe


« J'ai toujours pensé que le champagne devait être au vin ce que la haute couture est à la mode » - Alfred Gratien


« Pour connaître l'origine et la qualité d'un vin, il n'est pas nécessaire de boire le tonneau entier » - Oscar Wilde


« Le vin rouge français a toujours, en Angleterre, un goût d'encre ; en France il a un goût de soleil » - George Moore

« Il faut s'efforcer d'être jeune comme un beaujolais et de vieillir comme un bordeaux » - Robert Sabatier

« La gastronomie fait trembler d'intelligence nos narines » - Charles Monselet

« Le vin est de l’eau emplie de soleil » - Galilée

« J'aime ce pain gonflé, lumineux et croustillant sans lequel la sauce la plus délicieuse ne serait pas ce qu'elle est. » - Pierre Perret


« Veau mal cuit et poulet cru font les cimetières bossus » - Estienne, 1591
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« Il me semble toujours que c'est dans la gourmandise que l'égoïste se manifeste le plus honteusement » - André Gide

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« Il vaut mieux creuser sa tombe avec sa fourchette qu'avec une pelle. C'est plus agréable et c'est plus long » - Philippe Bouvard



« Pour savoir qu'un verre de vin est de trop, encore faut-il l'avoir bu ! » - Olivier de Kersauson



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« Un Montrachet devrait être bu à genoux et nu-tête » - Alexandre Dumas


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« Une bonne vieille bouteille de vin est aussi rare, aussi miraculeuse qu'un vieux pas con. Ca arrive, mais mieux vaut ne pas trop y compter » - Roland Topor


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« La gastronomie est une profession de foie » - [Paul Carvel] - Extrait de Mots de tête



« La gastronomie est l'art d'utiliser la nourriture pour créer le bonheur » - [Theodore Zeldin]


« Un restaurant gastronomique, c'est un restaurant qui donne la gastro ? [Paroles d’enfant] - Extrait du site internet Enfandises.com


« Le difficile est de distinguer les restaurants dont on sort en se mordant les doigts et ceux dont on sort en se les léchant » [Pierre Benoit]

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ILS ONT DE LA REPARTIE :
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«Cher président, pourquoi me dévisagez-vous ainsi ? » Demande une belle jeune femme à Edgar Faure..
-« Madame, je ne vous dévisage pas, je vous envisage. » lui réplique t-il…
Edgar Faure

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Un critique demande à Tristan Bernard :
- Si un incendie éclatait au musée du Louvre, quel tableau emporteriez-vous ? »
- Le plus proche de la sortie ! Lui répond t-il…
Tristan Bernard

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Un député : « Monsieur Churchill serait-il en train de dormir pendant que je parle ? »

Churchill : « Si seulement ! »

et toujours de Churchill:

A la fin d'un dîner organisé par Winston Churchill, le maître d’hôtel du héros de la guerre présente la cave à cigares aux invités. L’un d’entre eux, sans le moindre scrupule, en prend cinq, les met dans sa poche et déclare :

C’est pour la route.

Merci d’être venu d’aussi loin, lui lance Churchill.

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Bree Vanderkamp qui voulait faire avouer à son amant Karl qu'il a aimé la pièce d'Opera qu'elle l'avait emmené voir, lui dit :

"Je t'ai vue retenir tes larmes à la fin du deuxième acte..."
Karl répondit : "C'est parce que j'ai compris qu'il y'en aurait un troisième !"




Bonne semaine ...


Posté le : 15/03/2014 16:32

Edité par Grenouille sur 16-03-2014 21:13:58
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Re: Bon anniversaire Loriane
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Hi hi hi ,
ça va être chouette et n'oublie pas de mettre un pantalon et un haut de survet trop serrés qui craquent dans le dos et là ça va le faire pour de bon !

Posté le : 15/03/2014 15:12
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Re: Bon anniversaire Loriane
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je siffle une autre pinte de bière , je monte sur la table (nu sous mon survet), et j'entonne éméché un nasillard
"Happy birthday Madam Président!"

Posté le : 15/03/2014 14:41
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Par une aquarelle de Tchano

Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
.

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