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Re: Bon anniversaire Loriane
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On évoque les ans, qui passent doucement
Mettant des rides au front, mais pas aux sentiments
Alors pourquoi parler d’âge et de temps qui court
Chaque instant sur l’Orée, est précieux, se savoure

Dés lors, chère Loriane, toi qui est la lumière
Des poètes égarés, en quête de lumière
Accepte qu’en ce jour sans nulle duplicité
On te dise merci pour ton aménité

Car tu es de ces gens qui font rimer tendresse
Avec le mot partage, et tant de gentillesse
Qu’un ORéen, soudain, se taise, sans raison
Tu sais lui apporter soutien et guérison

Aussi, MERCI Loriane pour ce que tu donnes
A chacun d’entre nous, tu es notre madone
Accepte les bisous d’un papy de Touraine
Qui ne donne baisers, qu’aux seuls êtres qu’il aime

Sincèrement et simplement merci, je suis heureux d'être sur l'ORée

Posté le : 17/03/2014 20:54

Edité par kjtiti sur 18-03-2014 17:55:20
Edité par kjtiti sur 18-03-2014 17:58:36
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Re: La discothèque de l'orée (compilation)
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Une voix connue, mais inconnue, une voix acide, un peu nasillarde, pas encore affermie mais déjà si caressante et sensuelle.





Posté le : 17/03/2014 16:57
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Re: Bon anniversaire Loriane
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Tchano ! Est-ce bien raisonnable ! Monter sur une table, sans chaussons !
Marylin pouvait se le permettre, elle : ses desseins étaient à peine dissimulés....

Posté le : 17/03/2014 13:19
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Re: Défi du 14/03/2014
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Ah Couscous... Tu vois grand ! tu vois très grand ! remonter le temps dans cette mesure hors mesure, je n'avais pas prévu. Faudra que je contrôle l'intensité de mes coups de baguette.
Vieux problème rémanent, chez moi.
Il faut reconnaitre que tu as des trouvailles très originales. Ce qui fait que parfois on peut dire à certains que nous n'avons pas les mêmes valeurs.
Je viens ( vraiment ) de manger un sandwich aux rillettes du Mans, ce qui, bien entendu, n'a aucun rapport.
Grosses bises, mon Couscous occidental Bacchus .

Posté le : 17/03/2014 12:44
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Re: Josef Mengele
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« D'avoir échappé si longtemps aux polices les plus expérimentées a certes contribué à faire de Mengele un personnage médiatique, mais il restera avant tout dans les mémoires et dans l'histoire du xxe siècle, au même titre que le Japonais Shirō Ishii qui dirigeait l'Unité 731 en Chine occupée comme l'un des pires symboles de la médecine dévoyée et criminelle à l'œuvre sous le Troisième Reich. »
Terrifiant et utile témoignage, ma chére loriane , sur cette période de l’histoire dont les récits font toujours froid dans le dos !!!
Henri Borlant survivant de la Shoah, médecin, auteur de : »Merci d'avoir survécu » écrivait : »ll faut, il faudra sans cesse rappeler que cela fut », il semble en effet qu’il faille au quotidien rappeler que cela fut , avec le secret espoir ,hélas trop souvent déçu ,que cela serve….
Mais qu’en est t-il aujourd’hui, alors que les négationnistes les plus virulents, tels :Robert Faurisson et autre Alain Soral ,et leurs thèses xénophobes, trouvent encore écho favorable !!! avec l’aide d »un humoriste, qui ne nous fait plus rire.
Les exemples de la non acception de la différence, me semble à ce jour ressurgir plus que jamais sur une planète ou les ethnies se déchirent, ou les couleurs de peau font l’objet de polémiques à peine masquées, et ou, dans notre pays, les arguments racistes deviennent désormais acceptables !!!
Alors ,oui :Il faut, il faudra sans cesse rappeler que cela fut, et c’est de notre devoir, nous qui les sommes les enfants des martyrs de la guerre 1940 -1945, de marteler auprès de nos enfants la vérité sur cette terrible période de notre histoire , et nous devons être d’autant plus persuasifs ,que 60 ans après , pour des raisons plus ou moins avouables , certains tentent de nous le faire oublier ou de tronquer la vérité
Pour avoir visité, en bien des occasions, le Mémorial de Caen, je recommande vivement à tous les éducateurs en charge de nos enfants, la visite de ce lieu de mémoire, avec explication à l’appui. Pour ma part à chaque visite, je ne sors pas indemne, et ma colère est a chaque fois plus grande devant la négation de cette période ou nos parents ont laissé ,au mieux leur jeunesse, et au pire leur vie.
Je crois en la capacité, en cette occasion et pour l’avoir testé, des enfants à mesurer la teneur des drames de cette terrible époque, et de prêcher la bonne parole avec plus de conviction et de détermination que nous avons su le faire.

IL faut, il faudra, sans cesse répéter que cela fut…… !!!! et se battre avec ses idées pour le faire admettre.

Merci Loriane pour cette édifiante lecture.



Posté le : 17/03/2014 11:39
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Re: Défi du 14/03/2014
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Le coup de gomme.


Je ne l'avais pas vu arriver.
J'ai eu l'étonnante impression de voir mon double se lever de moi pour venir s'asseoir sur le banc, à mes côtés. Parce que j'avais le net sentiment que l'homme me ressemblait; mais on n'est jamais le mieux placé pour en juger.
Cette impression s'est confirmée lorsque l'homme engagea la conversation d'une façon qui m'est coutumière, c'est à dire en abordant un sujet le plus éloigné que possible des clichés habituels.
- " En principe, moi, ça m'enquiquine que l'on vienne squatter mon banc alors qu'il y en a une multitude de vides aux alentours.".
Je hochais gravement la tête :
- " J'allais vous le dire."
- " Mais je ne suis pas là par hasard, vous vous en doutez."
Je hochais une fois encore de la tête.
- " La vie a voulu que je sois investi d'une étrange mission que je trouve assez plaisante. Je suis destiné à offrir aux gens de mon choix l'opportunité de passer une journée, mais une seule , de la manière qui leur plaira, où ils voudront, à l'époque qu'ils choisiront. Pour vous....( il marqua un long temps d'arrêt ) pour des raisons que vous pourriez comprendre mais que je ne vous donnerai pas, j'ai préféré choisir moi-même, parce que je sais que vous ne le feriez pas vous-même, si je vous laissais le choix. Croyez-moi : ce sont de bonnes raisons."
Sur ces mots, l'homme se leva lentement. Je sentais qu'il avait toujours des séquelles d'une vieille sciatique, lui aussi.
- " Adieu, l'ami... Ne vous couchez pas trop tard, cette nuit. Demain sera peut-être une dure journée, allez savoir..."
Je devais être plongé dans mes pensées, car je ne l'ai pas vu s'éloigner.

Le soir venu, sans avoir besoin de suivre les conseil de mon éphémère voisin de banc, une inhabituelle fatigue m'incita à aller me coucher à une heure à laquelle je n'étais pas accoutumé et, chose encore plus inhabituelle, il ne me fallut pas longtemps pour m'endormir....

C'est le soleil matinal du mois de juillet qui me réveilla. La chaleur frappant la toile de tente rendait l'air irrespirable. Maktou, à mes côtés dormait encore.
Sacré Maktou ...Je ne pouvais pas le supporter, mais son obstination à vouloir me rendre service et son admiration béate m'obligeait à endurer sa présence. Il avait porté mon sac à dos, monté ma tente, été faire les courses dont j'avais eu besoin pour le repas du soir et avait fini la soirée en me demandant timidement s'il pouvait rester, pour ne pas faire les huit kilomètres à pinces pour rentrer à notre cité. Je ne l'aimais pas, mais pas à ce point.
Je restais immobile, les yeux ouverts, encore fortement impressionné par le rêve étrange de ma nuit.
J'avais l'impression qu'une vie entière s'était déroulée, une vie que j'avais vécue en accéléré mais dont certains détails me revenaient par morceaux. J'avais le sentiment que je n'étais jamais parvenu à poser le pied fermement quelque part. J'avais encore des images de palmiers, de pluies diluviennes, de néons dans la nuit, de bouges enfumés aux senteurs d'alcool , de visages féminins qui défilaient, aux traits gommés, de tous les âges.
Intriguant, ce rêve...

Je me levai d'un bond et sortis de la tente.
Dans la vaste clairière, au milieu de la forêt, des gens finissaient d'installer les stands de la fête qui allait se dérouler durant tout le week-end.
Je laissais à Maktou le soin et le plaisir de finir notre stand à ma place et je m'éloignais pour aller discuter un peu avec tous les amis des alentours.
Midi était vite venu et je me fis offrir un repas, bouchée après bouchée, dans tous les stands désormais achevés.
Dés le début d'après-midi, les gens commencèrent à affluer, comme de coutume. Des copains de la cité étant arrivés, je les laissais, avec l'incontournable Maktou, s'occuper de notre stand. Il me resterait bien assez de temps, après la fête, pour récolter les honneurs d'une réussite...

La foule était maintenant dense et je me baladais lentement, en guettant la jolie fille qui ne tarderait surement pas à se trouver sur mon chemin.

Des reflets de soleil dans une longue chevelure fauve. Un grand sourire éclatant sur un visage enfantin et une démarche lente et ondulante...Elle parlait avec animation avec l'amie qui lui tenait le bras et venait vers moi, sans savoir le lourd destin qui commençait à se tisser à son insu.
Une boule énorme se gonfla dans ma poitrine et m'oppressa douloureusement. Qu'est-ce qui m'arrivait ? Quelle était cette étrange force qui me poussait et m'incitait à m'écarter d'elle ?
J'ai eu l'impression qu'un bras gigantesque m'empoignait et me jetait sur le côté, derrière la toile d'un stand.;
Terriblement tendu, je la regardais passer. J'avais le cœur brisé. Elle n'avait pas eu le temps de m'apercevoir.
Ce fut avec des larmes dans les yeux que je la regardais s'éloigner, les reins cambrés et les hanches ondulant doucement.
Je savais tout d'elle, sans l'avoir jamais vu auparavant..
Je m'éloignais de la fête et allais me recroqueviller derrière un arbre, les poings serrés sur ma bouche. Pendant de longues heures, un étrange film se déroula dans mon esprit, fait de moments grisants, de sentiments de vide, de déceptions, d'espoirs, de bonheur intenses et de peines infinies, de caresses et de reproches, de départs et de retours, de rires et de larmes.
Lorsque la nuit tomba, le film se terminait dans une chambre d’hôpital lourdement chargée d'odeurs de médicaments. Un visage pâle entouré de cheveux fauves reposait sur un oreiller. Un geste m'autorisant à fuir, le dernier geste...

Bon dieu ! qu'est-ce qui me prenait de déprimer comme cela, rien qu'en ayant fantasmé sur une nana qui passait ? Je devais avoir quelque chose qui clochait. Surement toutes les bricoles trop variées que j'avais bouffé ce midi, au hasard de mes pas.

Je rejoignais le stand où les copains m'ont accueilli avec de grands cris et des moqueries, en émettant des hypothèses sur le programme de mon après-midi.
La soirée a été très gaie et m'a offert deux ou trois bonnes fortunes.
Tard dans la nuit, je me suis endormi tout d'un bloc sous ma tente. Pas de rêves.Enfin, aucun dont je me souvienne.

Lorsque je m'éveillais, le lendemain matin, tard, comme à mon ordinaire, je n'ai ressenti que ma petite douleur de dos, comme à l'ordinaire.
Un petit rayon de lumière passait entre les rideaux mal joints et m'avait sans doute réveiller.
Une étrange sensation me restait de ma nuit. J'avais du rêver, bien sur, mais bizarrement, rien de ce que j'avais pu rêver ne me revenais en mémoire.
Petit à petit, je réalisais que cette sensation étrange tenait au fait que, lorsque je voulus, comme je le fais bien souvent, me faire une petite introspection rapide de mon passé, comme chacun, je le présume, un étonnant vide s'était installé entre les pages de l'histoire de ma jeunesse.
Bof..ça ne devait pas être bien important puisque, pour dire vrai, je me sentais un peu plus léger, ce matin-là .





Posté le : 17/03/2014 10:11
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Re: Défi du 14/03/2014
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Ah Bacchus cette baguette magique ! Tu nous en feras faire des trucs ! Boire gratos chez Kjtiti dans le corps d'un homme escarpins aux pieds en attendant de vivre notre prochaine vie.

Que vas-tu trouver la prochaine fois ? Tu me fais peur tu sais ?

Posté le : 17/03/2014 08:35
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Re: Un palmé non académique
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Bienvenue à toi Donald. Ariel est contente de retrouver un compatriote de la famille Disney.
Pas de querelles ici , nous sommes tous amis et gentils.

Posté le : 16/03/2014 19:11
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Re: Défi du 14/03/2014
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Sevrage

J’ai l’impression d’attendre dans ce couloir depuis une éternité. Pourtant celle-ci ne m’effraie pas, au contraire. Un être maigrelet et rayonnant s’approche finalement en annonçant :

« IL vous attend. Entrez »

Je le suis et pénètre dans une salle immense, baignée d’une douce lueur provenant de tous les murs. Je prends place sur l’unique siège libre. À ma gauche, se trouve mon ange gardien. Il me sourit et cela me rassérène. Le « Grand Patron », comme tout le monde l’appelle ici, me regarde. Son visage est sans âge, pas de barbe immense comme dans les clichés classiques, ni de drapés trop larges masquant difficilement un embonpoint marqué. On est loin de l’image d’Epinal imposé par un certain Michel-Ange. Il s’adresse à moi :

« Comment t’appelles-tu ?
- Ame numéro 27 011 976.
- Bien, je me suis entretenu avec 7562 qui m’a expliqué un peu ton parcours. Maintenant j’attends ta version. Je t’écoute donc.
- Tout a débuté en 37 après Votre Fils. Je suis né dans une famille puissante et j’ai hérité du pouvoir. À partir de là, tout a basculé. Une colère puissante m’a envahi au point de tuer ma propre mère. Ensuite, je n’ai pas épargné les premiers chrétiens. Que j’ai aimé les entendre prier avant leur exécution ! Puis, on m’a dépossédé de mon pouvoir et j’ai retourné cette colère contre moi en me suicidant. Mon nom est resté dans l’histoire, je me prénommais Néron. Ce fut ma première expérience terrestre.
- C’est là que l’on m’a désigné à tes côtés. On a longuement échangé, discuté, intervient 7562.
- Oui. Je suis resté tranquille quelques siècles et cela m’a soudainement repris. C’était déjà le XVème siècle et je suis devenu matelot sur un navire à l’étendard caractéristique ; noir orné d’une tête de mort. Les autres marins nous craignaient. J’étais animé par une terrible convoitise, celle qui vous bouffe les tripes et vous pousse à toutes les extrémités. J’étais capable de n’importe quel crime pour obtenir les richesses d’autrui. Moi et mes camarades, borgnes, unijambistes ou cul-de-jatte, nous avons décimé des flottes entières et récolté des trésors à faire pâlir Harpagon, jusqu’au coup d’épée qui me fut fatal. Après, tout s’est enchaîné très rapidement, et sans que je m’en rende vraiment compte. J’étais devenu dépendant de ce que la Terre peut apporter.
- Oui, j’ai eu beaucoup de mal à me faire entendre pendant cette période !
- Je suis redescendu au début du XVIème siècle, dans une famille riche. J’évoquais Harpagon tout à l’heure … et bien j’étais son portrait craché. Je n’ai fait qu’amasser des richesses, les enfermant dans un coffre à quintuple tours. Mon fils était venu implorer mon aide pour éponger une dette de jeu et je l’ai jeté à la rue. Il s’est vu couper la main et m’en a un peu voulu. Finalement, un jour, il est revenu me solliciter pour quelque argent, en m’offrant une bouteille de vin. Je l’ai dégusté et il s’est avéré qu’il était empoisonné. Là, j’ai appris qu’un linceul n’avait véritablement pas de poche.
- Tu t’en es remis difficilement mais tu es reparti rapidement malgré toutes mes remontrances.
- Le XVIIème siècle était bien entamé et j’ai eu la chance de côtoyer le Roi Soleil en France. Je faisais partie de sa cour et de ses courtisanes. Notre seul mot d’ordre était de prendre du plaisir. Les orgies étaient régulières, le temps de reprendre notre souffle et on recommençait. Il est évident que ces folies laissent des traces et c’est une maladie vénérienne, la syphilis, qui a eu raison de moi.
- Ta vie suivante a été plus calme.
- En effet, j’étais une rentière dans le courant du XVIIIème. Pas de folies bestiales ni de rage, je coulais une vie paisible. J’aimais me prélasser dans mon lit ou sur le canapé, servie par mes nombreux domestiques. Je n’avais aucun but dans la vie. Je rêvais, je lisais. J’ai fini par ne plus sortir et ne plus avoir l’envie de me nourrir. Mais j’ai oublié que le corps avait besoin d’un minimum pour rester en vie. Je me suis donc endormie et je suis revenue ici.
- Tu as fait une drôle de tête à ton retour ! Tu ne me croyais pas lorsque j’évoquais ton trépas pendant ton sommeil.
- Je ne m’étais pas rendu compte que j’étais allé si loin. Je n’ai pas eu besoin de me reposer longtemps avant que cela me reprenne. Cette fois-là, je me suis retrouvé dans la peau d’un colon anglais, en pleine Inde, au début du XIXème. On venait de débarquer depuis une dizaine d’années, avec la conviction profonde que nous étions supérieurs à cette populace sous-développée avec des rites immondes, totalement hérétiques. Ils possédaient des richesses insuffisamment exploitées en raison de leur bêtise. Nous étions les blancs, les forts, ceux qui savaient et, eux, n’avaient rien à nous apporter. Là-bas, j’ai attrapé une maladie tropicale. Nos médecins anglais m’ont apporté les meilleurs soins, sans résultat. J’ai refusé la médecine locale, primitive et j’ai passé l’arme à gauche dans d’atroces souffrances.
- Pourtant, leur médecine t’aurait sauvé !
- La vanité m’a aveuglé. Ensuite, j’ai vu la société humaine évoluer très vite et j’ai rechuté.
- À mon plus grand regret !
- Les Etats-Unis, je n’y avais pas encore posé mes valises astrales. J’étais un américain moyen, avec un job moyen, une vie solitaire et sédentaire. J’ai adopté le régime traditionnel, le plus en vogue en cette fin de XXème siècle : la nourriture rapide, le « fastfood » comme ils disent. Dès que je voyais une publicité à la télévision, sur internet où je passais tout mon temps libre, dans les toutes-boîtes ou simplement sur l’énorme panneau d’affichage posté en face de mon petit appartement miteux, je ne pouvais résister à l’appel de leurs frites hyper salées, leurs hamburgers rivalisant en taille et taux de glucides. Le tout bien évidemment arrosé de soda contenant plus de sucre que les boîtes de Tirlemont. Dix années d’un tel régime soutenu ont eu raison de mon palpitant qui ne parvenait plus à faire louvoyer mon sang au travers des divers amas de graisse qui tapissaient mes artères. Je pesais alors 550 kilos, j’ai failli apparaître dans le livre Guinness des records de l’année 2006 mais un mexicain m’a volé la vedette.
- Quelle célébrité macabre !
- Ne te moque pas.
- Bien ! intervient le Patron, âme numéro 1. Tu comprends maintenant pourquoi on les appelle les sept capitaux ?
- Oui. Je les ai tous expérimentés, c’était plus fort que moi. Mais on apprend de ses erreurs. Je vous assure, je suis sevré à présent. On ne me verra plus chuter et envier ces pauvres âmes toujours en proie à leurs pulsions intrinsèques.
- Bon. Je constate que tu es prêt à passer à l’étape suivante. Je te promeus au rang d’âme marraine. Tu aideras et guideras les autres. À moins que tu préfères assumer ta mission auprès des âmes incarnées. C’est plus difficile mais nous cherchons des volontaires.
- Je préfère rester ici. Un ange gardien ! Avec les ailes et tout ?
- Mais tu les as toujours eues ! me dit-Il avec un clin d’œil. »

Là, je jette un coup d’œil rapide dans mon dos pour constater en effet que je possède bien ces fameux attributs mythiques. J’étais tellement occupé à regarder en bas, que j’en avais oublié de lever les yeux et chercher à m’élever. Adieu la Terre donc ! Tu m’as nourri, tu m’as appris, je prends maintenant mon envol. Je suis sevré de ton lait maternel si addictif pour nous, les âmes !

Posté le : 16/03/2014 19:00
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Re: Défi du 14/03/2014
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Ca, Kjtiti, un bistrot où tu ne paies pas tes canons, je reconnais que c'est un rêve de haut vol.... A moins d'acheter un bar.
Mais sortir le chien en même temps que la poubelle nécessiterait une coordination planifiée que je ne veux même pas envisager...sauf pour ma femme.
Merci de bien avoir voulu sortir pour nous faire visite.
Bacchus

Posté le : 16/03/2014 17:42

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Par une aquarelle de Tchano

Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
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