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Re: Les expressions
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« Treize à la douzaine »


Un grand nombre, beaucoup.


Maintenant souvent employée avec un sens péjoratif signifiant "beaucoup trop" ou même "à ne pas savoir qu'en faire".

Cette expression, attestée en 1750, vient d'une époque révolue où les commerçants, à la fois peu regardants et qui avaient le sourire et le sens du commerce, n'hésitaient pas à rajouter, sans vous la faire payer, une treizième tomates quand vous en demandiez seulement douze.
Maintenant, pour la même quantité demandée, ils ont plutôt tendance à vous en mettre quatorze et vous faire payer le prix de seize.

Aujourd'hui, si après avoir été pris en flagrant délit, vous risquez douze ans de prison et qu'on vous en colle treize, vous pourrez dire que le magistrat vous en a mis treize à la douzaine.

Il ne faut pas généraliser, bien sûr ! Il existe encore des commerçants sympathiques, honnêtes et qui donnent envie de retourner chez eux..


Posté le : 29/06/2014 12:49
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Re: Défi d'écriture du 28 Juin-
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Amour illicite

Comme chaque jour, j’occupe mon poste habituel. J’ai un travail peu fastidieux mais répétitif. Quelques unes m’envient ma taille fine, mon corps semblant avoir été sculpté par Rodin, mes yeux de biche et mon mètre quatre-vingt-cinq, mensurations obligatoires dans mon métier.

Ce jour-là, nos regards se sont croisés. Un homme brun, à la mèche rebelle et la barbe finement ciselée se posta devant moi, me dévorant des yeux et me détaillant des pieds à la tête. Lorsqu’il lâcha un « Jolie ! » avec un petit sifflement, j’eus l’impression que mes joues s’empourpraient, ce qui n’est pourtant pas dans ma nature, plutôt stoïque. Je restais donc extérieurement de marbre face à cet admirateur inconnu, le visage figé dans une expression que l’on me reproche souvent hautaine. Ce genre de réflexion provenait évidemment de bouches jalouses de femmes enviant mes tenues sorties de l’imagination de grands couturiers au look improbable et au talent indéniable.

L’homme revint plusieurs fois me rendre des visites, pour la plupart furtives, avec toujours cette admiration faisant briller ses yeux, tel un petit enfant devant l’étal d’un magasin de jouets à l’approche de Noël. J’attendais de l’apercevoir parmi les badauds car son regard me rendait vivante, enflammée. Est-ce cela que l’on appelle « amour » ? Je comprends maintenant que chacun le cherche avidement car il nous procure ce sentiment d’exister pour quelqu’un. Il fait battre les cœurs, même ceux de marbre, de glace ou de plastique.

Mais un jour, tout bascula. Mon amoureux secret se planta devant moi, avec dans sa main, serrée, celle d’une jeune femme rousse. Ses yeux brillaient lorsqu’elle se tournait vers lui. Je me rendis compte alors que cet amour que je m’étais inventé n’était en fait qu’imaginaire, voire illicite. Et lorsqu’il lui dit :

« Regarde, Chérie. Ne la trouves-tu pas magnifique ?
– Si, elle est superbe !
– Viens, je te l’achète ! »

Je compris tout de suite que je n’étais finalement pas l’objet de son désir. Il ne convoitait et n’admirait que ma tenue. Que m’étais-je imaginé ? Il me faut me résigner à ma modeste condition, celle de mannequin dans une vitrine d’un magasin en Haute Couture.

Posté le : 29/06/2014 09:45
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Re: Défi d'écriture du 28 Juin-
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Marco, c'est un texte assez chaud, brûlant de désir et d'amour. Un amour pas toujours accepté par notre société trop conservatrice.

Merci pour cette première participation à nos défis

Au plaisir

Couscous

Posté le : 29/06/2014 09:44
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Page 22/6/14 D.Brown,Von Humboldt,J.Delille,Barbarossa,Appel 22/6, A rmistice,EF Remarque,D Milhaud
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fee etoilee
  
                                                                                                                                       












  








                                                                                   
Texte à l'affiche :

" Les arbres aux mille couleursde DONALD



Le  22  Juin 1940  est  signé  L'ARMISTICE
Lire Ici



Le  22  Juin   1898
  naît  Erick.Maria  REMARQUE

Lire ICI



Le  22 Juin  1940  2ème  appel  du  Général   DE DAULLE
LIre ICI



Le  22  Juin  1974  meurt  Darius  
MILHAUD

Lire ICI




Aujourd'hui Dimanche 22 Juin 2014
 
LIRE , ECRIRE, DECOUVRIR

PAGES D'ACCUEIL PRECEDENTES Dans la BIBLIOTHEQUE 
LIRE ICI


 Nouveau  vos rendez-vous hebdomaires :

*Bacchus sa tribune : quand sa lyre délire

*Emma "dos à dos" sa chronique d'jeuns
*Iktomi "chef-d'oeuvre, pas chef-d'oeuvre ?
*Les bons mots de la semaine par Grenouille

*La pensée de la semaine de Grenouille :


 " C'est curieux comme l'argent aide à supporter la pauvreté "   Alphonse ALLAIS





Le  22  Juin 1941,  début de l' opération BARBAROSSA
Lire ICI



Le   22   juin  1767  naît   Wilhelm  
VON HUMBOLDT

LIRE ICI



Le 22  Juin 1964  naît  Dan BROWN
Lire ICI



Le 22 Juin 1738  naît  
Jacques DELILLE
LIRE ICI


*Emma vous propose :

Je voudrais proposer un recueil de texte collectif d’environ une centaine de pages à partir des textes publiés sur ce site en 2012. Recueil sous forme d’un fichier PDF (et même en version imprimée, si ce projet en intéresse certains ?)
Pour donner 

            ---*ATELIER CONCOURS
*--

        *Cliquez ici pour rejoindre Couscous 
                   dans son nouveau défi 

         Lucinda vous pose deux questions :
         *Pourquoi le mensonge ?
         *pourquoi avons-nous besoin des autres ?                                               
                                                            
   

      
     




Posté le : 29/06/2014 00:34
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Re: Les bons mots de Grenouille
Plume d'Or
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BORIS VIAN :
=============

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Boris Vian, né le 10 mars 1920 à Ville-d'Avray, est mort le 23 juin 1959 à Paris,
écrivain français, poète, parolier, chanteur, critique et musicien de jazz(trompettiste). Ingénieur de l'École centrale (promotion 42B), il est aussi scénariste, traducteur (anglo-américain), conférencier, acteur et peintre.

Sous le pseudonyme de Vernon Sullivan, il a publié de nombreux romans dans le style américain parmi lesquels J'irai cracher sur vos tombes qui a fait scandale et a été interdit. Il a souvent utilisé d'autres pseudonymes, parfois sous la forme d'une anagramme, pour signer une multitude d'écrits.

Son œuvre littéraire, peu appréciée de son vivant, a été saluée par la jeunesse dès les années 1960-1970. L'Écume des jours en particulier, avec ses jeux de mots et ses personnages à clef, a fait de lui un véritable mythe. Il est désormais un classique qu'on étudie dans les collèges et les lycées.

Boris Vian, réputé pessimiste, adorait l'absurde, la fête et le jeu

Il a beaucoup inspiré Serge Gainsbourg, qui allait l'écouter aux Trois Baudets, et qui a aussi pris comme arrangeur Alain Goraguer149. Gainsbourg confiait dans la revue L'Arc : « Là, j'en ai pris plein la gueule (...), il chantait des trucs terribles (...), c'est parce que je l'ai entendu que je me suis décidé à tenter quelque chose d'intéressant (…)


LES CITATIONS DE BORIS VIAN :
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[



Le ridicule ne tue plus, nulle part, mais aux U.S.A. il enrichit drôlement.


La presse française fait preuve d'une partialité révoltante et ne traite jamais que les mêmes sujets : les hommes politiques et les autres criminels.

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Le jour où personne ne reviendra d'une guerre, c'est qu'elle aura enfin été bien faite.



Le pluriel d'un maréchal, c'est des maraîchers. Le pluriel d'un général, c'est des généré



La Légion d'honneur de Lyon ? La rosette !




La foi soulève des montagnes mais les laisse joyeusement retomber sur la tête de ceux qui ne l'ont pas.




Les oiseaux sont responsables de trois au moins des grandes malédictions qui pèsent sur l'homme. Ils lui ont donné le désir de grimper aux arbres, celui de voler, celui de chanter...

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Je ne veux pas gagner ma vie, je l'ai.



Supprimez le conditionnel et vous aurez détruit Dieu.


La police est sur les dents, celles des autres, évidemment.


Si le travail c'est l'opium du peuple, alors je ne veux pas finir drogué...



Les articles de fond ne remontent jamais à la surface


Un homme digne de ce nom ne fuit jamais. Fuir, c'est bon pour les robinets.

La langue est un organe sexuel dont on se sert occasionnellement pour parler.



On se rappelle beaucoup mieux les bons moments : alors, à quoi servent les mauvais ?


Mieux vaudrait apprendre à faire l'amour correctement que de s'abrutir sur un livre d'histoire.



Les mots et les pets ont ceci de commun que ce sont des volumes d'air qui sortent des extrémités du tube digestif.


- A quoi est due la chute d'Adam et Eve ? - C'était une erreur de Genèse.



On ne devrait tromper sa femme que quand elle est jolie. Sans ça on doit avoir l'impression que les filles vous accordent ça pour vous consoler.




Etre satisfait ou gâteux, c'est bien pareil. Quand on n'a plus envie de rien, autant être gâteux.



On se trouve toujours des excuses pour vivre.


La mort n'est pas drôle parce qu'elle ne supporte pas la répétition.


L'homme est le seul animal qui accepte de mourir pourvu qu'il en tire un plaisir (stupéfiants, alcool, etc.).


Un jour il y aura autre chose que le jour.


C'est drôle comme les gens qui se croient instruits éprouvent le besoin de faire chier le monde.


Evolution inéluctable qui, parallèlement à ce grand courant partant du singe pour aboutir à l'homme, part de l'homme pour aboutir à l'imbécile.


C'est bien plus difficile de parler quand on n'est pas habillé. Essaie donc d'être sérieux sans pantalon !



Pour faire du commerce, il faut, de nos jours, être américain ; mais si on se contente d'être intelligent, on peut aussi bien être français.

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Cinéma : un des seuls métiers où l'on puisse arriver à être célèbre en n'étant ni intelligent ni joli ni bon comédien ni distingué ni instruit : on comprend qu'il y ait tant de demande.


Il est évident que le poète écrit sous le coup de l'inspiration, mais il y a des gens à qui les coups ne font rien.


N'importe quoi, sauf la vérité. Il n'y a que ça qui ne se vend pas.


Il est beaucoup moins indécent de coucher ensemble que de se regarder dans les yeux.


Pourquoi est-ce qu'on a envie de pisser toutes les fois qu'on vient de trouver la bonne position pour dormir ?


N'importe quel objet peut être un objet d'art pour peu qu'on l'entoure d'un cadre.



Ne sachant à quel sein me vouer, j'ai choisi le plus confortable, le gauche de Marilyn Monroe.


Harmonieuse combinaison de l'os, de la chair et du système pileux qui réunit en l'homme le règne animal, le minéral et le règne végétal.



Le désert est la seule chose qui ne puisse être détruite que par construction.


Quand on se voit milliardaire, on se voit toujours en train de dépenser le milliard, jamais de le gagner.



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POEME DE BORIS VIAN :

La Java des Bombes Atomiques

Mon oncle un fameux bricoleur
Faisait en amateur des bombes atomiques
Sans avoir jamais rien appris
C’était un vrai génie question travaux pratiques
Il s’enfermait toute la journée
Au fond de son atelier pour faire ses expériences
Et le soir il rentrait chez nous
Et nous mettait en transes
En nous racontant tout:
“Pour fabriquer une bombe “A”
Mes enfants croyez-moi
C’est vraiment de la tarte
La question du détonateur
Se résout en un quart d’heure
C’est de celles qu’on écarte
En ce qui concerne la bombe “H’
C’est pas beaucoup plus vache
Mais une chose me tourmente
C’est que celles de ma fabrication
N’ont qu’un rayon d’action
De trois mètres cinquante
Il y a quelque chose qui cloche là-dedans
J’y retourne immédiatement !”
Il a bossé pendant des jours
Tachant avec amour d’améliorer le modèle
Quand il déjeunait avec nous
Il dévorait d’un coup sa soupe aux vermicelles
On voyait à son air féroce
Qu’il tombait sur un os
Mais on n’osait rien dire
Et puis un soir pendant le repas
Voilà Tonton qui soupire et qui s’écrie comme ça:
“À mesure que je deviens vieux
Je m’en aperçois mieux
J’ai le cerveau qui flanche.
Soyons sérieux, disons le mot
C’est même plus un cerveau
C’est comme de la sauce blanche
Voilà des mois et des années
Que j’essaie d’augmenter
La portée de ma bombe
Et je ne me suis pas rendu compte
Que la seule chose qui compte
C’est l’endroit où elle tombe
Il y a quelque chose qui cloche là-dedans
J’y retourne immédiatement
Sachant proche le résultat
Tous les grands chefs d’état
Lui ont rendu visite
Il les reçut et s’excusa de ce que sa cagna
Était aussi petite
Mais sitôt qu’ils sont tous entrés
Il les a enfermés en disant “soyez sages”
Et quand la bombe a explosé
De tous ces personnages il n’est plus rien resté
Tonton devant ce résultat ne se dégonfla pas
Et joua les andouilles
Au tribunal on l’a traîné et devant les jurés
Le voilà qui bafouille:
“Messieurs c’est un hasard affreux
Mais je jure devant Dieu
Qu’en mon âme et conscience
En détruisant tous ces tordus
Je suis bien convaincu
D’avoir servi la France”
On était dans l’embarras
Alors on le condamna et puis on l’amnistia
Et le pays reconnaissant l’élut immédiatement
Chef du gouvernement.




COMME C ' EST ETRANGE ….
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- Les papillons goûtent avec leur pattes.
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- Le cri d´un canard ne fait pas d´écho, et personne ne sait pourquoi. ` En fait, il s'agit d'une légenge urbaine. Un test réalisé à l'université de Salford en Angleterre en 2003 a montré qu'un canard fait réellement un écho, comme tous les autres sons, mais celui-ci n'est peut-être pas facilement perceptible.

- En 10 minutes, un ouragan produit plus d´énergie que toutes les armes nucléaires combinées

- En moyenne, 100 personnes chaque années s´étouffent à mort avec leur stylos.

- En général, les gens craignent plus les araignées que de mourir.

- 90 % des chauffeurs de taxi de New York sont des immigrants fraîchement débarqués.

- 35% des gens qui utilisent les agences de rencontre, sont déjà mariés.

- Les éléphants sont les seuls animaux qui ne peuvent pas sauter.

- Seulement 1 personne sur 2 milliards vivra jusqu´à 116 ans ou plus.

- C´est possible de faire monter des escaliers à une vache, mais c´est impossible de la faire redescendre.




DEFINITIONS ( de François )
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INFLATION Devoir vivre en payant les prix de l'an prochain avec les revenus de l'an passé

GÉNÉALOGISTE Quelqu'un prêt à poursuivre vos ancêtres aussi loin que votre argent pourra aller

DON JUAN Nom propre devenu commun, et qualifiant un homme dont la bonté naturelle le pousse à participer au bonheur d'un maximum de représentantes de l'autre sexe dans le temps le plus réduit possible. Au féminin, ce mot se transforme en "SALOPE". On ignore pourquoi.

DETTE NATIONALE Dette monstrueuse, payable par la génération à venir - ce qui explique pourquoi les bébés hurlent à la naissance

CANNE À PÊCHE Bâton avec un crochet à un bout et un imbécile à l'autre

BABY SITTER Adolescents tenus de se conduire comme des adultes, de manière à ce que les adultes qui sortent puissent se comporter comme des adolescents

AUTO-STOPPEUSE Jeune femme généralement jolie et court vêtue qui se trouve sur votre route quand vous êtes avec votre copine.

ASSURANCE Ingénieux jeu de hasard, où le joueur est autorisé à penser qu'il bat le statisticien

HOMOSEXUEL Personne qui aime agrandir le cercle de ses amis.

RÉVEIL MATIN Invention servant à réveiller des adultes sans bébé

SENTIMENTS PARTAGÉS Quand votre belle-mère est en train de reculer dans un ravin avec votre voiture neuve

TRAVAIL D'ÉQUIPE Possibilité de faire endosser les fautes aux autres

UROLOGUE Médecin qui regarde ton "affaire" avec mépris, te la touche avec dégoût, et te présente une note d'honoraires comme s'il te l'avait satisfaite.





QUELQUES DESTINATIONS TROMPEUSES ……
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Aiti Haute-Corse
Allemagne-en-Provence Alpes-de-Haute-Provence
Allemans Dordogne
Allier Hautes-Pyrénées
Argentine Savoie
Barcelonne Drôme
Bretagne Indre
Cologne Gers
Doubs Doubs
Escales Aude
Estivaux Corrèze
Indre Loire-Atlantique
La Creuse Haute-Saône
La Marne Loire-Atlantique
La Réunion Lot-et-Garonne
Landes Charente-Maritime
Le Caire Alpes-de-Haute-Provence
Le Lorrain Martinique
Lécluse Nord
Les Déserts Savoie
Matignon Côtes-d'Armor
Megève Haute-Savoie
Mer Loir-et-Cher
Montréal Gers
Perrou Orne
Pers Cantal
Plaisance Aveyron
Pompey Meurthe-et-Moselle
Rioz Franche Comté
Rom Deux-Sèvres
Romain Jura
Saint-Affrique Aveyron
Soudan Loire-Atlantique
Suisse Moselle
Thurins Rhône
Vars Hautes-Alpes
Vaucluse Doubs
Venise Doubs
Vienne Isère
Vogüé Ardèche

Liste non exhaustive !




PEANUT A ETE ELU LE CHIEN LE PLUS LAID DU MONDE DE 2014
========================================================


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Sa propriétaire rafle un trophée de 2 m. de haut et la somme de 1100 €
Ce concours a eu lieu à Petaluna en Californie.

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ILS ONT DIT :
============



ADOLPH THIERS -premier président de la troisième République - tenait beaucoup à ses favoris qu'un coiffeur entretenait à prix d'or.
- Si cela continue, plaisantait le président, je vais dépenser pour mes favoris autant que Louis XV pour ses favorites !


--------------

Un jeune auteur reprochait à SAMSON, sociétaire duThéâtre-Français, de s'être endormi en séance de lecture.
- " Monsieur, répondit SAMSON, le sommeil est une opinion ! "


--------------


RICHELIEU bâillait au cours d'une réception .

- " Votre Excellence s'ennuie ? " lui demande un ami
-" Je ne m'ennuie jamais ! " répondit le cardinal, On m'ennuie ! "

--------------

Alors que Louis XV venait de mourir, on disait devant l'abbé LE GALLICK , que le roi avait été victime de la petite vérole.
- " Monsieur, dit l'abbé, sachez qu'il n'y a rien de petit chez les grands ! "

--------------



DOUBLE VISION :
===============



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LA PHOTO :
==========


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BONNE SEMAINE

Posté le : 29/06/2014 00:25

Edité par Grenouille sur 29-06-2014 10:36:29
Edité par Grenouille sur 29-06-2014 10:37:18
Edité par Grenouille sur 29-06-2014 10:42:16
Edité par Grenouille sur 29-06-2014 10:47:37
Edité par Grenouille sur 29-06-2014 10:48:28
Edité par Grenouille sur 29-06-2014 10:50:36
Edité par Grenouille sur 29-06-2014 10:51:23
Edité par Grenouille sur 29-06-2014 11:12:49
Edité par Grenouille sur 29-06-2014 11:15:07
Edité par Grenouille sur 29-06-2014 15:46:20
Edité par Grenouille sur 29-06-2014 15:50:06
Edité par Grenouille sur 29-06-2014 15:50:57
Edité par Grenouille sur 29-06-2014 15:53:42
Edité par Grenouille sur 29-06-2014 15:56:26
Edité par Grenouille sur 29-06-2014 16:06:52
Edité par Grenouille sur 29-06-2014 16:08:27
Edité par Grenouille sur 29-06-2014 16:14:12
Edité par Grenouille sur 29-06-2014 16:15:31
Edité par Grenouille sur 29-06-2014 16:16:19
Edité par Grenouille sur 17-07-2014 08:15:32
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Lucie Aubrac
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Le 29 juin 1912 à Paris naît Lucie Bernard , dite Lucie Aubrac Lucie Samuel

née de parents originaires de Saône-et-Loire, morte à 94 ans le 14 mars 2007 à Issy-les-Moulineaux Hauts-de-Seine, est une résistante française à l'Occupation allemande et au régime de Vichy pendant la Seconde Guerre mondiale. Elle est l'épouse de Raymond Aubrac, Grand officier de la Légion d'honneur
" Lumière rayonnante de la Résistance " : en définissant ainsi Lucie Aubrac, le président de la République Jacques Chirac a illustré la force en marche qu'a été, dans la clandestinité en France puis à Londres, cette agrégée de l'université, cofondatrice du mouvement Libération. Disparue à quatre-vingt-quatorze ans, cette dignitaire de la Légion d'honneur, grand-croix de l'Ordre du mérite, avait été la première femme déléguée à l'Assemblée consultative provisoire.

En Bref

Issue d'une famille de vignerons bourguignons, son père est jardinier. Reçue à l'école normale d'institutrice, elle refuse ce couvent laïc et choisit de travailler pour payer ses études. Elle réussit son baccalauréat et milite aux Jeunesses communistes, dont elle vend le journal L'Avant-Garde ; en 1938, elle obtient son agrégation d'histoire et de géographie et part enseigner à Strasbourg.
Mariée à l'ingénieur civil des Ponts et Chaussées Raymond Samuel, en décembre 1939, elle renonce à une bourse d'études américaine pour devenir professeur à Lyon à l'automne de 1940.
C'est à cette époque qu'elle rencontre le journaliste Emmanuel d'Astier de La Vigerie ; avec le philosophe Jean Cavaillès et le fondateur de la Ligue contre l'antisémitisme Georges Zérapha, elle fait partie du petit groupe clandestin appelé La Dernière Colonne, qui donnera naissance à Libération, l'un des trois grands mouvements de résistance de la zone libre – avec Combat et Franc-Tireur.
Son goût de l'action en commandos trouve tout son sens en octobre 1943 : enceinte de sa première fille, elle participe à l'attaque d'un fourgon et libère quatorze résistants dont son mari. Chef d'état-major de l'Armée secrète, celui-ci avait été arrêté à Caluire, en juin, par la Gestapo, dans une réunion qui devait sceller le destin de Jean Moulin, délégué clandestin du général de Gaulle, torturé puis déclaré mort le 8 juillet 1943.
Avant même que la propagande alliée ne transforme cette action d'éclat en bande dessinée, Lucie to the Rescue, Maurice Schumann salue cette héroïne, qui est arrivée à Londres en février 1944 juste avant son deuxième accouchement, sur les ondes de la B.B.C. : elle se bat pour sa terre et pour la dignité des siècles qu'elle avait mission d'enseigner .
Le 20 avril 1944, dans l'émission radiophonique Les Français parlent aux Français, Lucie Aubrac évoque la grande solidarité des femmes de France pour les enfants juifs ou de patriotes sauvés des trains qui emmènent leurs parents vers les grands cimetières d'Allemagne et de Pologne. Elle explique que, dans la grande armée sans uniforme du peuple français, la mobilisation des femmes les place à tous les échelons de la lutte : dactylos, messagères, agents de liaison, volontaires même dans les rangs des Groupes francs et des Francs-Tireurs, patiemment, modestement, les femmes de France mènent le dur combat quotidien.
À la Libération, les époux Samuel adoptent définitivement le nom d'Aubrac, l'un des pseudonymes de Raymond. Pendant que son mari est commissaire de la République à Marseille, Lucie Aubrac siège à l'Assemblée consultative provisoire, puis reprend son métier d'enseignante. Engagée dans les combats de la décolonisation, elle héberge, en 1946, le dirigeant vietnamien Hô Chi Minh. Puis elle enseigne l'histoire au Maroc et y dialogue avec l'indépendantiste Mehdi Ben Barka, lui expliquant que sa femme doit avoir les mêmes droits que lui. Lucie Aubrac achève sa carrière au lycée français de Rome alors que son mari exerce des fonctions de direction dans l'Organisation mondiale pour l'agriculture F.A.O..
En 1984, les éditions du Seuil publient ses souvenirs de Résistance, Ils partiront dans l'ivresse, Lyon mai 1943-Londres février 1944, qui deviennent un succès et seront adaptés au cinéma dès 1991, avec le film Boulevard des Hirondelles. En 1996, Lucie Aubrac est le film français au plus gros budget ; Carole Bouquet et Daniel Auteuil y interprètent les Aubrac. Lucie Aubrac poursuit, pendant dix ans encore, son métier de témoin : elle est, selon l'historien Laurent Douzou, une « passeuse de mémoire ». Accueillie, dans toute la France, par des auditoires scolaires de plus en plus nombreux, elle incarne la Résistance française. Devant des centaines de milliers d'enfants, elle martèle sa conviction qu'un état d'esprit résistant doit se manifester constamment. Défendant les droits des femmes, les droits des étrangers sans papiers, elle demeure sur la brèche ; pour elle, il faudra toujours conjuguer au présent le verbe résister.

Formation et itinéraire avant le début de la Résistance

Louis Bernard, le père de Lucie, était d'une famille de cultivateurs de la région de Cluny en Saône-et-Loire, alors que la mère de Lucie, Louise Vincent, était d'une famille de vignerons pauvres de La Chapelle-de-Guinchay, toujours en Saône-et-Loire. Au moment de la naissance de Lucie, en 1912, dans le 14e arrondissement ses parents sont établis en région parisienne. Jardinier de formation, son père travaillait à la maison Vilmorin, mais les deux époux Bernard louent un bistrot dans Paris. La maladie de Louis oblige les Bernard à quitter leur bistrot et tous deux travaillent en banlieue dans une blanchisserie de Dugny en 1913, au moment de la naissance de Jeanne, l'unique sœur de Lucie. C'est pour que Louis exerce son métier de jardinier que la famille s'installe dans l'Eure, à Bernay. Mobilisé en 1914, Louis est blessé en 1915 et réintègre son foyer, partiellement invalide, en 1918. Les deux filles sont reconnues pupilles de la nation en 1924. En l'absence de son mari, Louise est placée comme laitière, puis, chez une comtesse, dans l'Eure, puis, installée en ville, elle est couturière pour l'armée. Lucie et sa sœur sont envoyées en 1916 chez les grand-mères de Saône-et-Loire où toute la famille se retrouve au cours de l'été 1918.

En 1918, les parents de Lucie trouvent un emploi au château du Plessis à Blanzy, lui comme jardinier, elle comme laitière chez le comte et la comtesse de Barbentane. À partir de 1919, les parents Bernard louent une maison à Montchevrier près de Blanzy et la vie des deux filles devient plus calme. Lucie fait sa première communion et fréquente l'école primaire de Blanzy où elle passe son certificat d'études en 1925. Les parents Bernard poussent leurs filles à poursuivre leurs études, avec des bourses de pupilles de la nation, au cours complémentaire de filles de Montceau-les-Mines, et pour que les études de Lucie puissent se poursuivre dans les meilleures conditions, ils déménagent en 1928 à Vitry-sur-Seine. Lucie entre à l'École normale des Batignolles qui prépare à devenir institutrice, alors que ses parents travaillent aux tréfileries de Vitry, elle comme ouvrière et lui comme jardinier. Lucie échoue en 1929 et en 1930 mais réussit en 1931 le concours d'entrée à l'École normale d'institutrices. Elle choisit pourtant de ne pas y entrer L'idée d'être interne, empêchée de circuler, m'était insupportable ! a-t-elle écrit, explication qui ne paraît pas absurde à son biographe Laurent Douzou5. Cette décision est évidemment mal prise par ses parents, ce qui l'amène à prendre une chambre au quartier latin et à essayer de vivre par ses propres moyens.

À dater de son renoncement à l'École normale, Lucie devient complètement indépendante et acquiert une liberté qu'elle revendiquera plus tard comme une composante essentielle de son itinéraire. Elle effectue probablement des remplacements d'institutrice, fait la plonge dans un restaurant proche du lycée Chaptal où elle aurait rencontré des professeurs qui l'auraient poussée à faire des études supérieures d'histoire. Pour faire des études à la Sorbonne, elle doit d'abord passer le baccalauréat qu'elle prépare en autodidacte et dont elle obtient la première partie en juillet 1932 et la deuxième partie B-philosophie en 1933. Elle a alors 21 ans, mais elle avait commencé à préparer des certificats d'histoire et géographie en même temps que la deuxième partie du bac. Sa préparation à l'École normale d'institutrice ne l'a évidemment pas préparée à faire des études supérieures. En particulier, elle n'avait jamais fait de latin, pourtant indispensable pour décrocher le certificat d'histoire ancienne auquel elle échoue à trois reprises consécutives, mais elle finit néanmoins par obtenir tous les certificats nécessaires pour avoir le titre de licenciée ès lettres qui lui permet de préparer l'agrégation d'histoire et géographie qu'elle réussit du premier coup en septembre 1938. Elle avait abandonné toute activité militante pour préparer le concours.
Parallèlement à ses études et aux divers emplois qui lui permettent de gagner sa vie, Lucie fréquente le Cercle international de jeunesse, fondé par la section française des quakers. Cette association à coloration pacifiste et qui cultive la tolérance fait venir des conférenciers souvent de grande notoriété pour des causeries-débats hebdomadaires, mais elle organise également des réunions amicales et des excursions dominicales. C'est avec le cercle international que Lucie se rend à Berlin en 1932 et qu'à son retour elle écrit un article dans L'Écho des Amis et c'est également par le cercle qu'elle se rend en Angleterre. Ayant assisté à une conférence de Jean Zay, elle participe à sa campagne électorale dans le Loiret en 1936. Il semble qu'en 1937, elle a cessé de fréquenter assidûment le cercle.

Parallèlement à ses activités au Cercle, Lucie milite ardemment aux Jeunesses communistes JC. Son adhésion date du début de 1932. Dans l'autobiographie qu'elle rédigera en 1945 à l'usage de l'appareil du Parti communiste, elle écrira :
"J'ai adhéré aux Jeunesses en 1932. Mes contacts avec les quakers m'avaient donné de premières idées pacifistes. Les difficultés matérielles que j'ai connues m'ont fait adapter mon pacifisme à des idées plus combatives et j'ai adhéré aux JC sans savoir rien de plus sur le PC que son côté alors antimilitariste."

Physiquement courageuse, douée d'une repartie facile, Lucie devient populaire auprès des JC du rayon du 13e arrondissement auquel est rattachée sa cellule du 5e arrondissement et elle devient membre du bureau de Paris-Ville. André Marty qui la fréquente dans le 13e arrondissement écrira en 1952 que le seul moment où il y avait eu une Jeunesse communiste digne de ce nom dans le 13e arrondissement était celui où Lucie Bernard en avait tenu les rênes en sa qualité de secrétaire. À la Sorbonne, elle s'inscrit à l'Union fédérale des étudiants, toujours dans la mouvance communiste et elle y noue des amitiés durables avec Victor Leduc, Joseph Epstein, Jean-Pierre Vernant et son frère. En 1935, elle aurait refusé la proposition faite par Raymond Guyot de suivre l'École des cadres de Moscou. Dans le cadre de l'UFE, elle collabore à la revue l'Avant-garde et elle a des contacts assez étroits avec Ricard, un groupe secret qui réunit les étudiants de grandes écoles, non encartés, appelés à occuper peut-être de hautes fonctions. Lucie et le groupe Ricard sont rattachés à une cellule de Panhard & Levassor.
En 1938, Lucie qui se concentre sur la préparation de l'agrégation prend ses distances avec le Parti.

Avec son statut de professeur agrégé, Lucie met un terme à la vie de privations qui aura été son lot de 1930 à 1938. Nommée professeur à Strasbourg, elle rencontre Raymond Samuel, un jeune ingénieur des ponts et chaussées qui faisait son service militaire comme officier du génie. Raymond avait fait partie du groupe Ricard, mais il semble que Lucie, contrairement à Raymond, n'a pas gardé le souvenir d'une rencontre antérieure à Strasbourg. Bénéficiaire d'une bourse David-Weil pour aller travailler un an aux États-Unis en vue de préparer une thèse de géographie sur la colonisation des Montagnes Rocheuses du sud, la déclaration de guerre diffère son départ, car elle ne veut pas quitter Raymond qu'elle épousera le 14 décembre 1939 à Dijon. Elle enseigne quelques mois à Vannes, où elle a, entre autres, pour élève Simone Signoret, coincée en Bretagne par la guerre.

La Résistance

En août 1940, elle organise l'évasion de son mari, prisonnier de guerre à Sarrebourg. Le couple se réfugie à Lyon où Raymond a trouvé un emploi d'ingénieur dans un cabinet de brevets d'invention mais Lucie garde le bénéfice de sa bourse et n'enseigne pas l'année scolaire 1940-1941. Elle obtiendra un poste au lycée Edgar-Quinet de Lyon en octobre 1941, sous son nouveau nom d'épouse, Lucie Samuel. En automne 1940, de passage à Clermont-Ferrand ou peut-être tout simplement à Lyon elle retrouve Jean Cavaillès, professeur de philosophie et qui a été son collègue à Strasbourg. Celui-ci lui présente Emmanuel d'Astier de La Vigerie, journaliste, qui a créé deux mois plus tôt une organisation anti-nazie et anti-vichyste dénommée La dernière Colonne. Cette rencontre est décisive. Raymond et elle consacrent alors tout leur temps libre aux activités de cette organisation : diffusion de tracts, recrutement, sabotages… Alors qu'elle est déjà engagée avec le groupe de Cavaillès et d'Astier, Lucie retrouve un ancien camarade communiste André Ternet qu'elle aurait aidé à mettre sur pied des moyens d'édition et d'émission clandestine. Elle a également un contact avec Georges Marrane qui représente le Parti communiste français en zone Sud.
À partir du mois de mai 1941, après la naissance de Jean-Pierre, leurs fils ainé, Raymond et Lucie aident Emmanuel d'Astier à faire un journal dont la parution du 1er numéro, deux mois plus tard, marque la naissance du mouvement Libération-Sud. Sous divers pseudonymes, on retiendra Catherine pour Lucie et Aubrac pour Raymond, Lucie et Raymond contribuent à faire de Libération le mouvement de Résistance le plus important en zone Sud après le mouvement Combat fondé par Henri Frenay. Enseignante bien notée et assidue au cours de l'année scolaire 1941-1942, les activités clandestines de Lucie Samuel sont la cause de multiples retards au premier trimestre de l'année scolaire 1942-1943. Elle est en congé maladie sans discontinuer du 9 janvier au 4 mai, puis du 22 mai au 21 juin. De passage à Lyon en janvier 1942, Jacques Brunschwig, adjoint d'Emmanuel d'Astier, donne une idée des activités de Lucie Samuel à cette époque :
[…] Le mari formait l'élément pondérateur. Lucie Aubrac est une intellectuelle, peu pondérée, n'ayant pas d'esprit d'organisation, confuse et bouillonnante, douée d'un dynamisme excessif. Elle est d'un courage étonnant et donna un travail considérable. Bien qu'ayant un jeune bébé, elle travaillait la nuit, allait coller des tracts et papillons en ville, etc.

Lucie et Raymond Aubrac font partie du noyau de Libération-Sud. Elle assiste aux réunions de la direction qui se passent souvent à son domicile. Lucie est chargée des liaisons avec Libération-Nord et à ce titre, se rend souvent à Paris18.

À partir de novembre 1942, les Allemands occupent la zone Sud et donc Lyon. Les résistants sont alors pourchassés par la Gestapo mais aussi par la milice créée en janvier 1943. Un premier coup dur frappe Libération-Sud le 15 mars 1943 avec l'arrestation par la police lyonnaise d'un agent de liaison inexpérimenté qui entraîne celle de neuf autres personnes dont Raymond Aubrac. Ce dernier avait été chargé par d'Astier à l'été 1942 de diriger la branche paramilitaire du mouvement, c'est-à-dire de former des groupes francs, sortes de commandos qui forment le bras armé du mouvement. Catherine, alias Lucie Samuel, n'a de cesse de monter des coups pour libérer ses camarades avec l'aide des groupes francs nouvellement formés19. Son zèle est parfois jugé intempestif : Jacques d'Andurain, membre de ces groupes francs, se montrera critique en 1946 vis-à-vis de l'attitude de Lucie Aubrac qui, après l'arrestation de son mari, voulait que toutes les forces de Libération, toutes affaires cessantes, fussent mises au service de l'évasion. Faute de pouvoir faire agir les corps francs, Lucie se rend directement chez le procureur qui a l'affaire en charge, se présente comme une envoyée des services gaullistes et le menace de mort si François Vallet — c'est le nom d'emprunt sous lequel Raymond a été arrêté — n'était pas libéré. De fait, Raymond est mis en liberté provisoire entre le 10 et le 12 mai. Le 24 mai21Lucie organise, avec la participation de son mari, l'évasion de l'hôpital de l'Antiquaille des comparses de Raymond qui, eux, n'avaient pas été mis en liberté provisoire : Serge Ravanel, Maurice Kriegel-Valrimont et François Morin-Forestier. Ils leur avaient d'abord procuré des médicaments pour les rendre malades afin qu'ils soient transférés à l'hôpital de l'Antiquaille où il était plus facile d'organiser l'évasion.
Après ce coup, Lucie et Raymond prennent quelques jours de vacances dans une pension sur la Côte d'Azur, à Carqueiranne, avec leur fils âgé de deux ans.
Le 21 juin, Raymond est à nouveau arrêté, cette fois-ci par la Gestapo, à Caluire, avec Jean Moulin notamment. En outre, sont arrêtés : le Dr Frédéric Dugoujon, leur hôte de la villa Castellane, Henri Aubry, du mouvement Combat, Bruno Larat, André Lassagne, de Libération-Sud, le colonel Albert Lacaze, du 4e bureau de l'Armée secrète et le colonel Émile Schwarzfeld, responsable du mouvement lyonnais France d'abord. René Hardy parvient à s'enfuir dans des conditions controversées qui le rendent suspect de trahison. C'est évidemment un coup très dur pour Lucie. Une de ses amies la dépeint au bord du désespoir le 24 juin, mais sur la voie du rétablissement six jours plus tard. Elle envoie Jean-Pierre à la campagne avec la bonne et prépare à nouveau l'évasion de son mari, ce qui ne l'empêche pas de participer à d'autres opérations : en septembre 1943, elle se fait passer pour un médecin pendant quelques jours, le temps de prendre contact, à l'hôpital de Saint-Étienne, avec quatre résistants arrêtés dans cette ville, blessés, dont Robert Kahn — chef des Mouvements unis de la Résistance MUR de la Loire, et frère de Pierre Kahn-Farelle, Pierre-des-Faux-papiers — et d'organiser le 6 septembre une exfiltration des quatre résistants avec un commando de faux gestapistes censé les conduire à un interrogatoire.

Raymond Aubrac est emprisonné à la prison Montluc de Lyon. Dès la fin du mois de juin et en septembre, elle va voir en personne le chef de la Gestapo à Lyon, Klaus Barbie, et le prie de la laisser voir son prétendu fiancé dont elle était enceinte — ce qui était vrai — et d'autoriser leur mariage en prison. Elle se présente sous le nom de Guillaine de Barbentane, et trompe Barbie en lui disant qu'une personne de sa condition ne pouvait être mère sans être mariée. Lors de cette visite, elle fait parvenir à Raymond les plans de l'évasion. C'est pendant un transfert, le 21 octobre 1943, que Lucie et ses compagnons attaquent, avenue Berthelot, à 300 mètres avant le boulevard des Hirondelles, le camion allemand dans lequel se trouvent quatorze résistants dont son mari. Six Allemands, le chauffeur du camion cellulaire et les cinq gardes qui croyant à une soudaine panne ne s'étaient pas méfiés sont tués pendant l'attaque et les résistants parviennent à s'évader.

Londres et la Libération 1944-1945

Après cette évasion, Lucie enceinte, Raymond et leur fils Jean-Pierre entrent dans la clandestinité, de refuge en refuge. Ils parviennent à rejoindre Londres le 8 février 1944. Lucie Aubrac, c'est désormais le nom sous lequel on l'appelle, y a été précédée de sa légende, tissée avec enthousiasme par Emmanuel d'Astier. Lucie accouche le 12 février d'une fille, Catherine, qui a pour parrain le général de Gaulle. Lucie est désignée pour siéger à l'Assemblée consultative provisoire d'Alger mais son accouchement rend inopportun son transfert à Alger et c'est Raymond qui siège à sa place pour représenter Libération-Sud. Le 24 mars, Maurice Schumann consacre l'essentiel de son émission radiophonique Honneur et Patrie à destination de la France, aux exploits de la première Française que la France combattante du dedans a envoyé à l'Assemblée consultative. Lucie intègre d'ailleurs le comité exécutif de propagande qui définit les orientations de la propagande en direction de la France et prend directement la parole le 5 avril 1944 au micro de la BBC pour commenter l'entrée de ministres communistes dans le CFLN. À la radio ou lors de conférences, elle s'exprime avec aisance et sait trouver le mot juste. C'est pourquoi on lui donne souvent la parole : elle intervient à nouveau le 20 avril pour exalter le combat des femmes, le 28 avril pour donner des consignes pour le 1er Mai et le 7 juin, juste après le débarquement, pour s'adresser aux femmes.

Le 27 juillet 1944, elle se fait confier par d'Astier un ordre de mission pour accomplir une mission de liaison en France libérée auprès des Comités de Libération et des mouvements de Résistance. Laissant ses enfants à Londres, elle s'installe ensuite à Paris pour siéger à l'Assemblée consultative, ne rejoignant que rarement son mari qui a été nommé commissaire régional de la République à Marseille34. Lors de la visite du général de Gaulle à Marseille, le 15 septembre, elle modifie le plan de table établi par le protocole et place les responsables locaux FFI et chefs de la Résistance aux places d'honneur. De Gaulle ne desserre les dents que pour faire honneur au repas34. Elle fait également ouvrir des maisons d'enfants en Provence pour accueillir les orphelins de résistants, dont une ouvre le 19 novembre 1944 dans la propriété du maréchal Pétain, à Villeuneuve-Loubet et quatre autres le 1er janvier 1945. Elle va chercher ses propres enfants à Londres au début du mois d'octobre34. Révoqué de ses fonctions de commissaire de la République, Raymond Aubrac rejoint Paris en janvier 1945 et s'installe avec sa famille dans un appartement réquisitionné de la rue Marbeuf. À l'Assemblée consultative, Lucie siège dans les commissions de l'Éducation nationale, de la Justice, de l'Épuration, et enfin, du Travail et des Affaires sociales. Elle est aussi active dans les instances dirigeante du MLN qui a succédé aux MUR. Elle est la directrice de Femmes, l'hebdomadaire pour femmes du mouvement. Sympathisante communiste, Lucie Aubrac est favorable à l'unification du MLN avec le Front national et c'est peut-être la raison pour laquelle, minoritaire, elle quitte la direction du journal en juillet 1945, mais lorsqu'en tant que présidente des femmes du MLN, elle veut prendre contact avec l'organisation communiste Union des femmes françaises, elle se fait recevoir de façon exécrable par Claudine Chomat qui lui aurait déclaré : Nous n'avons rien à dire aux agents du BCRA.
Libérée de ses obligations vis-à-vis du MLN, Lucie Aubrac publie en octobre 1945 un petit livre de 114 pages, La Résistance naissance et organisation où elle présente une vision assez éclectique de la Résistance, minimisant ses responsabilités dans Libération-Sud, mais exploitant son expérience personnelle par des anecdotes qui éclairent la compréhension. Son titre de cofondatrice d'un mouvement de Résistance lui donnant droit à un crédit de papier, elle fonde avec l'appui de quelques amis, dont Marcel Bleustein-Blanchet qu'elle a connu à Londres, un hebdomadaire, Privilèges des femmes dont le titre évoque les nouveaux droits acquis par les femmes, notamment le droit de vote. Le premier numéro sort en octobre 1945 et le septième et dernier numéro, en décembre de la même année. Le journal n'a pas réussi à se faire une place entre les deux journaux concurrents, celui du MLN et celui de l'UFF. Le couple Aubrac devra s'acquitter des dettes contractées pour ce projet pendant plusieurs années.

Relations avec le parti communiste 1945-1948

Entre 1945 et 1947, Lucie Aubrac effectue des démarches répétées pour réintégrer au grand jour le Parti communiste. La chose n'est pas simple pour cette ancienne militante qui a accédé au vedettariat sans que l'image du Parti n'en tire de bénéfice. Pour les élections législatives de 1946, elle se présente en troisième position sur la liste communiste et d'union républicaine et Résistance de Saône-et-Loire emmenée par Waldeck Rochet. Elle n'est pas élue. Dans les archives du Parti communiste, Laurent Douzou a retrouvé quantité d'appréciations positives à son égard, provenant aussi bien de militants de base ou de dirigeants de premier ordre comme Georges Marrane ou André Marty, mais aussi des annotations très sévères sur son opuscule La Résistance où sa lecture des événements n'a rien à voir avec celle du Parti.
Dans une note de synthèse de juin 1947, les points positifs dont Lucie Aubrac se voit créditée sont son dynamisme, sa hardiesse et sa notoriété, mais aussi le fait qu'elle soit professeur, mère de quatre enfants et que son mari a montré son attachement au Parti à différentes reprises. Dans les points négatifs, sont retenus : son séjour à Londres où elle a été mise en avant par les Anglais et les services de De Gaulle, mais aussi le fait qu'elle soit assez ambitieuse. Son livre, très négatif pour le Parti est évidemment mis dans les éléments à charge. L'auteur de la note estime qu'après le procès de René Hardy, elle et son mari sortent complètement blanchis des éléments obscurs des arrestations de Caluire.
Le dernier point négatif mentionné de la note de 1947 était : Vient de reprendre sa place au Parti. Autrement dit, le Parti préférait un Raymond Aubrac qui n'adhère pas au Parti mais le soutient à une Lucie qui veut adhérer au Parti mais que l'on sait définitivement indépendante. À défaut de militer sous la casaque communiste, Lucie fera partie, comme Raymond, des compagnons de route qui sont actifs dans le Mouvement de la Paix, lequel reçoit l'aval du Parti communiste dès sa fondation.

Le Mouvement de la paix et autres engagements 1948-1958

Raymond Aubrac figure en effet parmi les fondateurs du Mouvement de la paix, en février 1948, mais par la suite, Lucie s'y montre beaucoup plus active et intervient fréquemment dans les meetings, effectue des déplacements à l'étranger. Elle est, par exemple, à Stockholm en mars 1950, lorsqu'est lancé l'appel de Stockholm qui exige l'interdiction absolue de l'arme atomique. Ces déplacements sont difficilement conciliables avec son métier de professeur et l'Éducation nationale n'accordant pas forcément les mises à dispositions nécessaires pour toutes ces manifestations. Lucie est affectée au lycée Racine, puis au lycée Jules-Ferry et enfin au lycée d'Enghien, établissement expérimental où elle est à son aise et où elle s'installe pour une longue durée.
Au long de la décennie qui suit la Libération, les engagements et activités de Lucie Aubrac sont multiples. Elle soutient Henri Martin lorsque ce matelot communiste est poursuivi pour propagande hostile à la Guerre d'Indochine. À partir de 1956, elle est associée au travaux du Comité d'histoire de la Deuxième Guerre mondiale. Elle est également liquidatrice nationale de Libération-Sud, ce qui consiste à homologuer l'appartenance des différents membres au mouvement de façon à ce qu'ils puissent faire des demandes de pension.
En 1946, Lucie avait donné naissance à un troisième enfant, Élisabeth Babette, dont Hô Chi Minh s'était proclamé le parrain.

L'étranger : le Maroc, Rome 1958-1976

Pendant vingt-deux années, les Aubrac vont vivre à l'étranger, à Rabat au Maroc, d'abord, et, à partir de 1964 à Rome. Lucie et Raymond Aubrac ont chacun écrit que le départ au Maroc, en 1968 était en partie lié à une prise de distance vis-à-vis du mouvement communiste, au niveau national pour Lucie, et international pour Raymond. En 1995, Lucie écrit en effet :
Que le PC accepte de voir partir le contingent en Algérie et l'envie de ne pas condamner le PC nous a incités à nous expatrier .... Vivre au Maroc était une manière de marquer ma solidarité avec les peuples colonisés par la France, tout en prenant mes distances par rapport à cette guerre dans laquelle je ne savais comment intervenir.
Quant à Raymond, il avait œuvré pendant dix années dans BERIM, un bureau d'études qu'il avait créé avec des camarades plus ou moins communistes et qui était très investi dans les échanges économiques Est-Ouest. En 1996, il écrit :
D'autres raisons que celles relatives à BERIM me poussèrent à changer d'air et à modifier ma trajectoire. Le contexte politique était plus difficile à vivre. Ces démocraties populaires au contact desquelles j'avais travaillé presque dix ans ne parvenaient manifestement pas à créer les conditions d'une vie harmonieuse .... Il fallait partir : Lucie et moi en étions convaincus.

À Rabat, Lucie enseigne au lycée Moulay-Youssef. Ce sont pour elle de bonnes années. L'installation au Maroc résultait d'une proposition faite à Raymond de travailler comme conseiller technique en liaison avec le Gouvernement marocain. C'est encore pour suivre son mari devenu fonctionnaire international à la FAO que Lucie s'installe à Rome avec ses deux plus jeunes enfants. Cette fois-ci, son intégration au lycée Chateaubriand se passe moins bien. Elle fait valoir ses droits à la retraite en 1966. Elle a alors 54 ans et n'aura finalement passé que dix-huit années de sa vie à exercer la profession de professeur de lycée. Elle adorait autant enseigner qu'elle abhorrait être sous le joug, note son biographe Laurent Douzou qui observe que ses relations avec les différents proviseurs n'ont pas été toujours excellentes. Passionnée d'archéologie et d'histoire ancienne, elle ne s'ennuie évidemment pas dans la ville aux sept collines : conférences, publication d'une étude sur Rome.

Paris 1976-2007

Après un passage par New York, les Aubrac sont de retour à Paris en 1976 quand Raymond prend sa retraite. Inutile de dire que celle qui fut une star à Londres en 1944 a été quelque peu oubliée des Français. Lucie renoue avec la vie militante à la Ligue des droits de l'homme. Elle soutient la candidature de François Mitterrand aux élections présidentielles de 1981 et de 1988.

L'organisation de l'évasion de son mari quelques mois après l'arrestation de Caluire du 21 juin 1943 a beaucoup contribué à la célébrité de Lucie Aubrac lors de son arrivée à Londres en février 1944. René Hardy qui participait à la réunion avait tout de suite été soupçonné d'être responsable de cet événement catastrophique dans lequel était tombé Jean Moulin, chef de la Résistance française. Hardy avait été acquitté au bénéfice du doute à l'issue d'un procès ouvert en 1947. Bien que Combat, le mouvement auquel il avait appartenu l'ait lâché, il est à nouveau acquitté lors d'un second procès en 1950.
Deux événements vont conduire Lucie Aubrac à revenir sur les événements de Caluire et à publier en septembre 1984 Ils partiront dans l'ivresse un récit autobiographique sous forme d'un journal recomposé couvrant les neuf mois de sa grossesse, de mai 1943 à février 1944 : d'une part, la publication par René Hardy, en avril 1984, d'un ouvrage dans lequel il met en cause Aubrac et Bénouville, et d'autre part, l'extradition en France de Klaus Barbie qui avait menacé de faire des révélations compromettantes pour la Résistance. Après une prestation brillante à l'émission de Bernard Pivot, Apostrophes, Lucie Aubrac revient sur le devant de la scène, invitée aussi bien à la télévision dans les diverses émissions sur la Résistance que dans de nombreux établissements scolaires où elle donne son témoignage sur la Résistance, souvent en compagnie de Raymond qui devient ainsi le mari de Lucie alors qu'à Rome et à New York, Lucie était la femme de Raymond.
En 1983, Klaus Barbie est extradé de Bolivie et il est jugé à Lyon en 1987, non pas pour les arrestations de Caluire ou des crimes perpétrés dans le cadre de la lutte contre la Résistance — pour lesquels il y a prescription — mais pour crimes contre l'humanité. Il est condamné à la peine maximum, la réclusion à perpétuité. Le 4 juillet 1990, Barbie demande à comparaître devant le juge Hamy accompagné de son avocat Jacques Vergès pour lui remettre un texte de 63 pages que l'on appellera Testament de Barbie, qui circulera dans les salles de rédaction dès la mort de Barbie en 1991, mais ne sera connu du grand public qu'en 1997, avec la publication du livre de Gérard Chauvy : Aubrac, Lyon, 1943

Un téléfilm de 1993 reprend la trame du récit Ils partiront dans l'ivresse et, en mars 1997, on annonce la sortie d'un film, Lucie Aubrac de Claude Berri. C'est donc le moment que choisit le journaliste et historien lyonnais Gérard Chauvy pour publier son livre Aubrac, Lyon, 1943 dans lequel il dévoile le document connu sous le nom Testament de Barbie et produit un certain nombre de documents d'archives connus ou inédits qui mettent en évidence les incohérences dans les différents récits et témoignages que Lucie et Raymond Aubrac ont fait depuis leur arrivée à Londres en 1944 sur les événements survenus à Lyon entre mars et octobre 1943. Il fait ainsi largement état, sans l'accréditer, de ce testament dans lequel Raymond Aubrac est présenté comme un agent au service de Barbie, retourné lors de sa première arrestation de mars 1943. Toujours selon ce document de Barbie, Lucie aurait été l'agent de liaison entre Aubrac et lui et ce serait elle qui lui aurait téléphoné la date et le lieu de la réunion de Caluire. En conclusion, Chauvy, sans adhérer à la thèse de la trahison du Testament de Barbie, indique : Aujourd'hui, aucune pièce d'archives ne permet de valider l'accusation de trahison proférée par Klaus Barbie à l'encontre de Raymond Aubrac, mais au terme de cette étude, on constate que des récits parfois fantaisistes ont été formulés.Le livre de Chauvy contenait cependant suffisamment d'ambiguïtés tendant à crédibiliser le testament de Barbie pour que le couple Aubrac obtienne d'un tribunal la condamnation de Chauvy pour diffamation.

Pour pouvoir répondre à la calomnie dont il estime être victime, Aubrac demande au journal Libération d'organiser une réunion d'historiens. Sous le nom de table ronde, celle-ci se tient le samedi 17 mai 1997 dans les locaux du journal qui reproduit l'intégralité des débats dans un numéro spécial du 9 juillet. Les participants à cette table ronde ont été choisis par Libération et Raymond Aubrac : François Bédarida, Jean-Pierre Azéma, Laurent Douzou, Henry Rousso et Dominique Veillon, spécialistes de l'histoire des années noires et de l'histoire de la Résistance. Daniel Cordier, compagnon de la Libération, historien amateur biographe de Jean Moulin est également présent. À la demande des Aubrac, sont également présents l'anthropologue de l'histoire de l'Antiquité Jean-Pierre Vernant, en tant que Résistant de la première heure et Maurice Agulhon, historien du XIXe siècle.
Les historiens des arrestations de Caluire retiennent de ce débat que Lucie Aubrac a précisé que des livres qu'elle avait écrits comme Ils partiront dans l'ivresse ou Cette exigeante liberté n'étaient pas des ouvrages historiques mais des récits qui se voulaient justes, et que Raymond Aubrac ne savait pas expliquer pourquoi il avait donné plusieurs versions concernant la date exacte où il avait été reconnu par la Gestapo comme Aubrac. La raison pour laquelle Aubrac n'avait pas été transféré à Paris, comme ses camarades reste également un sujet d'interrogation pour les historiens présents dont aucun ne déclare donner un quelconque crédit aux accusations de Barbie-Vergès.
Cette table ronde fut par ailleurs l'occasion d'une vaste polémique entre historiens sur la façon de traiter des témoins comme les Aubrac. Du côté des historiens ayant participé à la table ronde, Henri Rousso, par exemple, justifie l'interrogatoire quelque peu sévère du couple Aubrac, car, écrit-il un film comme Lucie Aubrac produit une confusion entre l'héroïne et la star, le héros, libre devant l'histoire n'ayant de compte à rendre à personne. Pour un historien comme Serge Klarsfeld, au contraire, il est inconvenant de soupçonner à l'excès des héros de la Résistance Personnellement, quand je suis confronté à l'un de ces acteurs ayant joué le rôle du méchant, je ne lui reproche jamais que les actes qu'il a commis et je me sens blessé de voir reprocher à ceux qui ont joué le rôle du gentil les actes qu'ils auraient pu commettre.

Après la table ronde, Jean-Pierre Vernant publiait un commentaire sur l'ensemble des débats où il écrivait notamment :

« Combien ai-je connu de ces femmes, de tout âge et de toute condition, sans qui la Résistance n'eût pas été possible. Qui dira la fermeté de leur caractère, leur énergie, leur résolution, leur modestie ? Mais cela ne m'empêche pas d'affirmer, légende ou histoire, que Lucie est un être d'exception, incomparable à sa façon, et qu'on doit admirer en bloc, comme elle est, et sans réserve. En 2009, douze ans après la sortie du livre de Chauvy et dix-neuf ans après la rédaction du Testament de Barbie, aucun élément n'est venu étayer la thèse de Barbie ou donner un sens particulier aux contradictions relevées par Chauvy. Après le décès de Lucie Aubrac, l'historien Laurent Douzou qui la connaissait bien depuis son travail de thèse sur le mouvement Libération-Sud décide d'écrire une biographie de Lucie en s'en tenant à la méthode historique. Il confirme que d'une façon générale, les récits autobiographiques de Lucie s'écartent notablement des faits historiques :

Je ne tardai pas à découvrir que sur de nombreux aspects de son enfance et de ses premiers pas d'adulte, tantôt anecdotiques, tantôt importants, Lucie Aubrac avait transformé la réalité, parfois par omission, parfois avec un étonnant luxe de détails .... Pour l'essentiel, les libertés prises par Lucie Aubrac ont surtout eu trait ... à sa jeunesse.
Douzou montre aussi que les historiens ont accueilli sans aucun esprit critique la parution du récit de 1984, Ils partiront dans l'ivresse, dont rien ne signalait qu'il était en partie romancé48. Par ailleurs, Douzou montre aussi que si les détails peuvent s'écarter de la réalité, les grandes lignes des différents récits que Lucie a fait de l'année 1943, y compris les évènements les plus rocambolesques ne sont pas prises en défaut par une critique faisant appel à la méthodologie historique.
Son engagement est aussi social et politique, lorsqu'elle signe, pour la commémoration du 60e anniversaire du Programme du Conseil national de la Résistance du 15 mars 1944, avec plusieurs figures de la Résistance dont Maurice Kriegel-Valrimont, Germaine Tillion et Daniel Cordier, un appel aux jeunes générations à réagir devant la remise en cause du socle des conquêtes sociales de la Libération et ... à faire vivre et retransmettre l'héritage de la Résistance et ses idéaux toujours actuels de démocratie économique, sociale et culturelle; ou encore lorsqu'elle signe, pendant le mouvement anti-CPE, un appel des résistants appelant les Français à mettre un terme à la casse du pouvoir actuel. Elle fut de même, en 2001, présidente du Comité national de soutien à la candidature présidentielle de Jean-Pierre Chevènement.
Avec son mari, elle signe la préface du livre collectif L'Autre Campagne La Découverte, 2007 faisant des propositions alternatives à celles des divers candidats aux élections présidentielles de 2007.
Elle fut aussi membre du comité de parrainage de la Coordination française pour la Décennie de la culture de paix et de non-violence.

Décès

Elle meurt le 14 mars 2007 à l'hôpital suisse de Paris à Issy-les-Moulineaux où elle était hospitalisée depuis deux mois et demi à l'âge de 94 ans. L'hommage de la classe politique d'époque est unanime, du président de la République, Jacques Chirac, au premier secrétaire du Parti socialiste, François Hollande, en passant par le Premier ministre Dominique de Villepin, ou encore tous les candidats à l'élection présidentielle française de 2007.
Ses obsèques, avec les honneurs militaires, ont eu lieu le 21 mars aux Invalides, en présence du chef de l'État, du Premier ministre, de plusieurs ministres, ainsi que d'un grand nombre de personnalités politiques Marie-George Buffet, Jean-Pierre Chevènement, Ségolène Royal, Nicolas Sarkozy....
Les cendres de Lucie Aubrac ont été transférées au cimetière de Salornay-sur-Guye, village du Clunisois où est né son père. Des voix de tous bords politiques se sont élevées pour demander son transfert au Panthéon. Son mari, Raymond Aubrac, décédé le 10 avril 2012, a été incinéré comme elle et l'a rejointe dans le cimetière du village, le 12 mai 2012, après des honneurs nationaux aux Invalides.

Hommages

Afin d'honorer l'action de la résistante, un certain nombre d'établissements scolaires portent le nom de Lucie Aubrac. Une rue et un programme immobilier d'habitat social portent son nom, dans la commune d'Annemasse en Haute-Savoie, haut lieu de la Résistance plateau des Glières.

Un amphithéâtre à l'Université Lumière Lyon 2 porte son nom.

Une rue à Vesoul Haute-Saône et une place à Lure Haute-Saône portent les noms de Lucie et Raymond Aubrac.

Centenaire de sa naissance

À la demande de la Mission aux commémorations nationales, Archives de France, ministère de la Culture et de la Communication et sous l'autorité du Haut comité des commémorations nationales présidé par Danièle Sallenave de l'Académie française, Laurent Douzou professeur d’histoire contemporaine, a rédigé une biographie de Lucie Aubrac, parue dans le Recueil des Commémorations nationales 2012.

Distinctions

Grand officier de la Légion d'honneur
Grand-Croix de l'ordre national du Mérite
Croix de guerre 1939-1945
Médaille de la Résistance avec rosette
Commandeur des Palmes académiques
Membre fondateur de l'Académie des Hauts Cantons fauteuil II

Légende

Un comics, Lucie to the Rescue, retraçant l’évasion d'octobre 1943, a été édité en 194471.

Son livre autobiographique Ils partiront dans l'ivresse fut adapté deux fois au cinéma :

en 1992, Boulevard des hirondelles de Josée Yanne ;
en 1997, Lucie Aubrac de Claude Berry.
Son personnage fut respectivement incarnée à l'écran par Élisabeth Bourgine et Carole Bouquet.

Le film Les Femmes de l'ombre a été inspiré à son réalisateur par la mort de Lucie Aubrac en 2007.

Divers : Jeanne et Pierre Norgeu

Jeanne, la sœur de Lucie Aubrac, s'est mariée en 1933 avec Pierre Norgeu. Jeanne et Pierre Norgeu ont fréquenté, comme Lucie le Cercle international de jeunesse. Ils étaient résistants à Lyon en même temps que le couple Aubrac. Ils étaient également au Maroc à la même époque que Lucie et Raymond.

Liens

http://youtu.be/cVIgl5p4cYw Interview
http://youtu.be/EPGd30Yvuqw Extrait
http://youtu.be/RNMwbD6GIsI La résistance
http://youtu.be/GQuG_YF9XwI Mort de Lucie Aubrac
http://youtu.be/8fav_iSNqSM Hommage à Lucie Aubrac


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Posté le : 29/06/2014 00:23

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Frédérik Dard
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Le 29 juin 1921 à Jallieu en Isère, naît Frédéric Dard

de son véritable nom Frédéric Charles Antoine Dard, 6 juin 2000 à Bonnefontaine, Fribourg, Suisse, écrivain, romancier de policier, espionnage, principalement connu – dans une production extrêmement abondante – pour les aventures du commissaire San-Antonio, souvent aidé de son adjoint Bérurier, dont il a écrit cent soixante-quinze aventures depuis 1949. Il écrit aussi sous les pseudos : San-Antonio, Frédéric Charles, Frédéric Antony, Max Beeting, Maxel Beeting, William Blessings, Eliane Charles, Frédéric Charles, Leopold Da Serra, Antonio Giulotti, Verne Goody, Kill Him, Kaput, Cornel Milk, L'Ange Noir, Wel Norton, F. D. Ricard, Sydeney, il reçoit le Grand prix de littérature policière en 1957. Il meurt à 78 ans le 6 juin 2000 à Bonnefontaine, Fribourg en Suisse
Parallèlement aux San-Antonio l'un des plus gros succès de l'édition française d'après-guerre, Frédéric Dard a produit sous son nom ou sous de nombreux pseudonymes des romans noirs, des ouvrages de suspense psychologique, des grands romans , des nouvelles, ainsi qu'une multitude d'articles. Débordant d'activité, il fut également auteur dramatique, scénariste et dialoguiste de films. Selon ses dernières volontés, Frédéric Dard a été enterré dans le cimetière de Saint-Chef, en Isère, village où il avait passé une partie de son enfance et où il aimait se ressourcer. Un musée y est en partie consacré à son œuvre.

En bref

Il faut souligner la formidable popularité acquise par les héros de cette saga : San-Antonio lui-même, personnage éponyme aussi brillant que pathétique, chéri des dames, redouté de la pègre et couvé par sa mère Félicie ; Bérurier, truculent, bâfreur, paillard, musclé et roué, irremplaçable dans le cœur du public ; Pinaud, discret et subtil ; Marie-Marie, espiègle fillette devenue héroïne belle et troublante... Tous sont désormais inscrits à notre patrimoine littéraire.
Apposée sur des romans au ton très différent – tel le chef-d'œuvre À San Pedro ou ailleurs 1968 – la signature de Frédéric Dard disparaît dès 1979. Y a-t-il un Français dans la salle ? 1979, La vieille qui marchait dans la mer 1988 figurent ainsi parmi les textes marquants signés San-Antonio, bien que sans rapport avec les enquêtes du commissaire.
Au fil des ans, le regard porté sur cet auteur inclassable – et abondamment traduit malgré la difficulté de l'exercice – s'est affiné. En témoignent les nombreuses études qui lui ont été consacrées, sans oublier la réunion en volumes de ses Réflexions 1999-2000, véritable condensé de sa philosophie et de son esprit.
Dans la série San-Antonio, déployée sur toute la seconde moitié du XXe siècle, Frédéric Dard s'est livré avec de plus en plus d'impétuosité à un somptueux travail sur la langue, dévoilant un talent et une inventivité que la critique n'a parfois reconnus que du bout des lèvres. Le public, lui, ne s'y est jamais trompé. Dard a façonné le français à sa botte, produisant entre autres un vocabulaire savoureux, plein de sève. Son ingéniosité créative – au service d'une sincérité avivée par son goût démesuré pour la confidence, l'apostrophe, les envolées rabelaisiennes – lui a permis de développer une écriture et un univers personnels avec, à la clé, une lecture enthousiasmante. Plus que les délires de son imagination et que les péripéties de ses héros, c'est d'abord son style qui établit l'originalité de Frédéric Dard-San-Antonio.

Sa vie

Le père de Frédéric Dard, Francisque, d'abord ouvrier de la société de Dietrich, lance une entreprise de chauffage central à Bourgoin-Jallieu. Sa mère, Joséphine-Anna Cadet, est fille d'agriculteurs. Frédéric Dard nait avec un bras atrophié, inerte. Ses parents, très occupés par l'affaire familiale, le font élever par sa grand-mère. Il en gardera un souvenir ému et le goût pour la lecture.
Frédéric Dard, peu enclin aux études, fait ses premières armes littéraires dans la revue Le Mois à Lyon.

Le krach de 1929 précipite le déclin de l'entreprise familiale, qui est mise en faillite. Tous leurs biens sont saisis, sous les yeux du jeune Frédéric. La famille émigre alors à Lyon, dans un petit appartement du boulevard des Brotteaux. Frédéric suit sans grand intérêt des études commerciales à l'école La Martinière. Il est présenté en 1938 à Marcel E. Grancher, le fondateur des Éditions Lugdunum et du journal Le Mois à Lyon, par son oncle, ouvrier-mécanicien dans un garage automobile que Grancher fréquente. Engagé comme stagiaire, il assume peu après un rôle de secrétaire de rédaction fonction qu'il assumera officiellement à la fin de l'été 1940, puis de courtier en publicité. Ses premiers articles, certainement encouragés par ses ainés comme le docteur Edmond Locard ou le romancier Max-André Dazergues sont publiés anonymement dans le journal dès 1939. Enfin journaliste, le métier qui l'attire depuis longtemps, il passe à l'écriture à proprement parler et publie fin octobre 1940 son premier livre La Peuchère une nouvelle paysanne, ainsi que la qualifiera son éditeur Marcel Grancher, son premier vrai roman, Monsieur Joos, récompensé par le premier Prix Lugdunum décerné sur manuscrit lui apportant enfin en mars 1941 la notoriété.

Frédéric Dard se marie en novembre 1942 avec Odette Damaisin, dont il aura deux enfants, Patrice né en 1944 et Élizabeth 1948 - 2011. Il s'installe avec sa femme à Lyon, dans le quartier de la la Croix-Rousse, au 4 rue Calas, où il réside entre juillet 1944 et mars 1949.
Ses publications ne tardent guère : La Peuchère, M. Joos 1941. Il se marie en 1942. Durant la guerre et l'après-guerre, Dard publie chroniques, articles, nouvelles ainsi que ses premiers polars , très recherchés par les collectionneurs, parmi lesquels Réglez-lui son compte 1949, une espèce de Peter Cheyney francisé, dont le héros est un certain commissaire San-Antonio, un nom repéré sur une carte des États-Unis.
Frédéric Dard écrit des livres pour enfants et des romans populaires pour nourrir sa petite famille, rencontre des écrivains repliés à Lyon. Sa notoriété commence à dépasser les limites de la capitale rhodanienne. Très influencé par le roman noir américain Faulkner, Steinbeck et surtout Peter Cheyney, il se lie avec Georges Simenon, qui lui rédige une préface pour son livre Au massacre mondain. Sous la houlette de Clément Jacquier, il écrit des romans avec ses premiers pseudonymes pittoresques : Maxell Beeting, Verne Goody, Wel Norton, Cornel Milk, etc.

Sur un coup de tête il a pris ombrage d'un livre de Marcel E. Grancher, qui le cite dans ses souvenirs, il part en 1949 s'installer aux Mureaux avec sa famille, dans un pavillon de banlieue. Après quelques années de vache maigre, il connaît ses premiers succès d'écriture, au théâtre notamment La neige était sale, adaptation du roman de Simenon, est montée par Raymond Rouleau au Théâtre de l'Œuvre en décembre 1950.
C'est en 1949 que paraît Réglez-lui son compte !, roman policier signé San Antonio, et qui est un échec commercial. Il rejoint alors les éditions du Fleuve noir, où il va côtoyer Jean Bruce et Michel Audiard, et y publie deux romans : Dernière Mission, et le second San-Antonio.
La série commence avec Laissez tomber la fille 1950.
En même temps, Dard publie d'autres romans Dernière Mission, Du plomb pour ces demoiselles, N'ouvrez pas ce cercueil sous divers pseudonymes ou sous son vrai nom. Mais la réussite se fait attendre.
Frédéric Dard est prêt à renoncer à l'écriture lorsque Simenon l'autorise à adapter au théâtre son roman La neige était sale, pièce qui fait un triomphe 1950. Le théâtre l'accapare un certain temps, sans parler de ses nombreux scénarios pour le cinéma ou la télévision.
Toutefois, poussé par son éditeur, Dard se consacre de plus en plus aux San-Antonio. Le succès vient enfin, avec bientôt des centaines de milliers d'admirateurs, au rang desquels Jean Cocteau, qui traduit le sentiment général en lui écrivant : J'achète un San-Antonio, je l'ouvre, et voilà votre cœur qui saute sur le mien !
En 1954, Frédéric Dard et Robert Hossein montent au Grand-Guignol Les Salauds vont en enfer, première pièce d'une longue collaboration théâtrale.

La notoriété naissante du Commissaire San-Antonio engendre le succès, qui, dès lors, ne le quittera plus. Dard écrit vite et beaucoup, au rythme de quatre à cinq ouvrages par an : romans policiers, romans d'espionnage ou d'épouvante, scénarios, adaptation de roman pour le cinéma. En 1964 Frédéric Dard détient le record du nombre de livres vendus en France.
Cependant, sa vie de couple avec Odette Damaisin n'est pas heureuse. Dans les mois précédant leur séparation, il tente de se pendre.
En 1964 commence la publication des hors-collection avec L'Histoire de France vue par San-Antonio, qui atteint le million d'exemplaires.

Frédéric Dard devient l'auteur le plus lu des Français.Il refait sa vie avec la fille de son éditeur, et de s'installer en Suisse romande.
Là, il reprend son rythme d'écriture infernal, payé d'une égale réussite jusqu'à sa mort, à la veille de laquelle paraît le hors-collection Napoléon Pommier 2000, précédé, à la fin de 1999, du 174e roman de la série.
Il se remarie le 14 juin 1968 avec Françoise de Caro, la fille d'Armand de Caro, le fondateur des éditions Fleuve noir.

En 1968, il prend la route de la Suisse avec sa nouvelle femme. Le couple se fait construire le chalet San Antonio à Gstaad.

Ils auront une fille, Joséphine, née en 1970 qui épousera Guy Carlier en 2006. Quelques semaines après sa naissance, le couple Dard adopte un jeune Tunisien, prénommé Abdel.
En mars 1983, Joséphine, âgée de 13 ans à l'époque, est enlevée durant plus de cinquante heures de leur domicile de Vandœuvres par un cadreur de télévision6. Il la cache dans un appartement à Annemasse.
Elle sera libérée contre le versement d'une rançon de 2 millions de francs suisses grâce au chalet de Gstaad qui venait d'être vendu. Le ravisseur sera arrêté et la rançon récupérée, mais l'épisode a longtemps traumatisé Frédéric Dard et sa fille.
Il noue des liens très forts avec le R. P. Bruckberger à qui il dédiera La Sexualité… et avec Albert Cohen. Il se passionne pour la peinture, notamment les œuvres de Domenico Gnoli, peintre hyperréaliste, ou celles de René Magritte, peintre surréaliste. Il rend hommage à l'œuvre du poète belge Louis Scutenaire.
Avec le temps, il commence à prendre du recul, il accorde de longues interviews à la presse. En 1975, il fait paraître Je le jure, signé San-Antonio, un livre d'entretiens où il évoque son enfance, ses débuts, sa famille, ses idées. En 1978, il acquiert à Bonnefontaine une ferme du xviiie siècle qu'il restaure : c'est dans ce domaine de L'Eau vive qu'il poursuit son œuvre en composant une centaine de romans et de nombreuses peintures, sa vocation contrariée.

Frédéric Dard meurt le 6 juin 2000, à son domicile de Bonnefontaine, en Suisse. Il est inhumé suivant ses volontés au cimetière de Saint-Chef en Dauphiné, village où il a vécu, enfant, en 1930, dans une maison appartenant à la famille de sa mère. L'ancienne école de Saint-Chef qu'il a fréquentée, porte une plaque commémorative rappelant ce fait.

Depuis la mort de son père, son fils Patrice poursuit l'écriture des San-Antonio.

Pseudonymes

Frédéric Dard raconte qu'il a choisi le pseudonyme San-Antonio sur une carte du monde, en faisant jouer le hasard. Son doigt a pointé sur la ville de San Antonio au Texas. Il a inséré dans ce nom un trait d'union qui n'existait pas dans le toponyme américain, mais qui était conforme aux règles de l'orthographe française traditionnelle on a longtemps écrit : New-York, etc.. Il faut néanmoins souligner que le trait d'union n'arrive que très progressivement dans son pseudonyme, à mesure que se multiplient les publications : absent dans le premier ouvrage de la série, Réglez-lui son compte !, paru en 1949, il apparaît et disparaît dans le nom d'auteur au fil des titres que publie le Fleuve noir, avant d'être définitivement retenu à partir de 1958 dans le roman Du poulet au menu. Dès ce moment l'auteur a alors tenu à la présence du trait d'union entre les deux composantes de son nom d'écrivain et n'hésitait pas à interpeller directement dans ses romans les lecteurs ne respectant pas cette orthographe, tout comme il rabrouait également les lecteurs écorchant ce pseudonyme en le prononçant Santonio, Santantonio », etc.. La seule modification qu'il acceptait, et dont il faisait usage lui-même, était l'abréviation de San-Antonio en Sana ou San-A..

Pseudonymes approuvés par Frédéric Dard lui-même

San-Antonio : plus de 200 titres
Frédéric Antony : La Police est prévenue
Max Beeting : Signé tête de mort réédition de La mort silencieuse sous Sydeney
Maxel Beeting : On demande un cadavre
William Blessings : Sergent Barbara
Eliane Charles : Pas d'orchidées pour Miss Blandish adaptation théâtrale du roman de James Hadley Chase, avec Marcel Duhamel. Création au Théâtre du Grand-Guignol, 1950. La pièce a été reprise en mai 1977 à Genève, l'adaptation étant signée du seul nom de Frédéric Dard.
Frédéric Charles : La Maison de l’horreur, Vengeance, L’Agence S.O.S, N’ouvrez pas ce cercueil, La Grande friture, La Main morte, L’Horrible Mr Smith, Dernière mission, La Mort est leur affaire, La Personne en question, Brigade de la peur, Les Figurants de la peur, L’Image de la mort (FrédériK Charles, La Mort en laisse.
Leopold Da Serra : Plaisirs de soldats.
Antonio Giulotti : Guerriers en jupon.
Verne Goody : 28 minutes d’angoisse.
Kill Him : Réglez-lui son compte, Une tonne de cadavre, Bien chaud bien parisien
Kaput : La Foire aux asticots, La Dragée haute, Pas tant de salades, Mise à mort
Cornel Milk : Le Disque mystérieux, Le Tueur aux gants blancs.
L'Ange Noir : Le Boulevard des allongés, Le Ventre en l’air, Le Bouillon d’onze heures, Un cinzano pour l’ange noir.
Wel Norton : Monsieur.
F. D. Ricard : Le Mystère du cube blanc.
Sydeney : La Mort silencieuse.
Il a par ailleurs écrit quelques ouvrages pour le compte d'écrivains en mal d'inspiration :

André Berthomieu : En légitime défense.

M. G. Prètre : Calibre 475 express, Deux visas pour l’enfer, Latitude zéro, La Chair à poisson, La Revanche des Médiocres titré par la suite L’Etrange Monsieur Steve. Les autres titres de M.G. Prètre ne sont pas officiellement de Frédéric Dard, mais certains titres qui ont été republiés au Fleuve noir permettent d'en douter.
Les pseudonymes ci-dessous sont très probables10 : Antoine, F. Antonio, Charles Antoine, Antoine Charles, Paul Antoine, Charles d’Ars, Charles, Charles Richard, Fred Charles, Fr. Daroux, Fredard, Jules, Patrice, Guiseppe Papo, Jérôme Patrice, Severino Standeley, Areissam Frédéric Dard n'a reconnu qu'un seul texte de ce pseudo et en a réfuté cinq, Jules Antoine et Charly L'attribution de ces deux pseudos à Frédéric Dard est tout à fait vraisemblable, mais malheureusement, les textes correspondants n'avaient pas pu lui être soumis, Freroux pas prouvé non plus. Nous ne savons pas ce qu'il faut en penser car il y avait dans la bande des auteurs Jacquier quelqu'un qui s'appelait Roger Roux, et que Frédéric Dard appelait parfois le frère Roux, Dudley Fox personnage du livre La mort silencieuse, signé Sydeney

Par contre, les pseudonymes ci-dessous sont réfutés par la famille de Frédéric Dard :

Frédéric Valmain, James Carter, J. Redon, Virginia Lord...
Et les autres : de nombreux autres pseudonymes lui sont attribués sans avoir été reconnus par l'auteur : Fred Astor, Frederick Antony, Antonio, Norton Verne, Alex de la Clunière, Alex de la Glunière, Antonio Giulotti, Charly, Charles Daroux, Dudley Fred-Charles, F. Dacié, Quatremenon, Patrice, Frédéric Jules, Freddy Jules-Albert, Georges Antoine, Jérôme le Coupe-Papier, Joos, Jules Patrice, Léopold M. Norton, F.-R. d’Or...

Œuvres

Liste des œuvres de Frédéric Dard.
Frédéric Dard a écrit officiellement deux cent quatre-vingt-huit romans, vingt pièces de théâtre et seize adaptations pour le cinéma.

La publication semestrielle Les Polarophiles tranquilles propose des regards différents sur le polar. On y parle de Georges Simenon et de Frédéric Dard, de la défunte Série noire et de certains pseudonymes utilisés. Son président et directeur de publication Thierry Cazon a démontré que Frédéric Dard avait écrit sous le pseudonyme de Frédéric Valmain, même si la famille Dard dément catégoriquement ce fait.

Théâtre
Auteur

1950 : La neige était sale d'après Georges Simenon, mise en scène Raymond Rouleau, Théâtre de l'Œuvre
1952 : Tartampion de Frédéric Dard, Théâtre Fontaine
1953 : La Garce et l'ange, mise en scène Michel de Ré, Théâtre du Grand Guignol
1954 : Les salauds vont en enfer, mise en scène Robert Hossein, Théâtre du Grand-Guignol
1954 : L'Homme traqué d'après L'Homme traqué de Francis Carco, mise en scène Robert Hossein, Théâtre des Noctambules
1954 : Docteur Jekyll et Mister Hyde d'après L'Étrange Cas du docteur Jekyll et de M. Hyde de Robert Louis Stevenson, mise en scène Robert Hossein, Théâtre du Grand-Guignol
1965 : Monsieur Carnaval, livret de Frédéric Dard, musique Charles Aznavour et Mario Bua, mise en scène Maurice Lehmann, Théâtre du Châtelet
1968 : La Dame de Chicago, mise en scène Jacques Charon, Théâtre des Ambassadeurs
1978 : Le Cauchemar de Bella Manningham d'après Patrick Hamilton, mise en scène Robert Hossein, Théâtre Marigny
1986 : Les Brumes de Manchester, mise en scène Robert Hossein, Théâtre Marigny,

Événements

À l'occasion du dixième anniversaire de la mort de Frédéric Dard :

18 au 20 mars 2010 : Colloque à la Sorbonne San Antonio et la Culture française organisé par Françoise Rullier-Theuret.
26 au 30 mai 2010 : Festival du Mot (a Charité sur Loire
6 juin 2010 : Festival du Chablisien San Antonio à Béru
6 janvier 2011 : Diffusion de Docteur San-Antonio et Mister Dard de Guy Carlier et Rachel Kahn - réalisation Jean-Pierre Devilliers - sur la chaîne France5

Ami du chanteur Renaud qui s'était beaucoup rapproché de lui après la disparition tragique de Coluche, il préface son livre Mistral Gagnant11.
Renaud le cite dans sa chanson Mon bistrot préféré dans le vers : Nous rigolons des cons avec Frédéric Dard .
Jean-Jacques Goldman le cite quand il dit des spaghettis, Frédéric Dard et Johnny Winter aussi dans sa chanson Bonne Idée.
Patrick Sébastien crée en 2010 un mouvement associatif politique éphémère, le DARD, en référence à Frédéric Dard.

Liens
http://youtu.be/0y4p7Ys8Bpk Une maison un écrivain
http://youtu.be/EvjPvIV34o0 Cette mort dont je parlais biographie
http://youtu.be/0Jo4riBJ7OY Interviw Ina
http://youtu.be/6nna5Vn_aD4 San Antonio Ina


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Posté le : 29/06/2014 00:14

Edité par Loriane sur 29-06-2014 14:53:29
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Anne-Sophie Mutter
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Le 29 juin 1963 à Rheinfelden dans le Bade-Wurtemberg naît Anne-Sophie

Mutter,


violoniste allemande. Enfant prodige du violon, découverte par le kappellmeister Karajan, elle aborde avec aisance tous les répertoires de Bach à Penderecki et s'est imposée comme l'une des grandes violonistes de son temps. Elle collabore avec l'Orchestre philharmonique de Berlin, l'Orchestre philharmonique de New York, l'English Chamber Orchestra, son maître est Herbert von Karajan, elle reçoit pour distinction honorifique le Prix Ernst von Siemens en 2008

La grande tradition de l'école de violon austro-allemande – issue de la filiation de Mannheim, regroupant les héritiers de Rodolphe Kreutzer 1766-1831, Joseph Mayseder 1789-1863 et Louis Spohr 1784-1859 – n'est sans doute plus dans l'air du temps. Illustrée avec éclat par les archets de Fritz Kreisler 1875-1962, Carl Flesch 1873-1944, Adolf Busch 1891-1952 et Wolfgang Schneiderhan 1915-2002, elle trouve, par la fidélité au texte musical et la simplicité du phrasé, la voie qui mène, sans les facilités et relâchements esthétiques qui offrent habituellement le succès, directement à la grandeur du style et à la noblesse de l'expression. La violoniste allemande Anne-Sophie Mutter en est l'ultime et la plus convaincante héritière.

En Bref

D'emblée, Anne-Sophie Mutter fuit le terrain de jeu habituel des enfants prodiges du violon, ces pièces de virtuosité pure et ces mélodies charmeuses qui éblouissent tant les foules, même si elle est capable d'interpréter, tout en dirigeant, les cinq concertos pour violon et la Symphonie concertante pour violon et alto de Mozart en deux jours consécutifs les 28 et 29 août 2002 au festival de Salzbourg ! C'est dans Mozart, Beethoven, Brahms et Max Bruch qu'elle s'exprime dès ses débuts. La maturité venue, elle leur restera fidèle. La critique est souvent désarçonnée par une quête de la vérité des œuvres qui l'amène parfois loin des sentiers battus, tantôt avec une liberté proche de l'improvisation, tantôt avec des raffinements frôlant la préciosité, tantôt avec une rigueur cousine de l'aridité. Mais le public, séduit par une sonorité royale, remplit toujours les salles.
Anne-Sophie Mutter a mis très tôt – la chose n'est pas si fréquente – une technique très sûre, une lecture approfondie des structures musicales et des moyens hors du commun au service des partitions nouvelles. Elle a ainsi créé Chain 2 de Witold Lutosławski – avec le Collegium Musicum de Zurich sous la direction du dédicataire de l'œuvre, Paul Sacher 1986 –, En rêve, concerto pour violon et orchestre de chambre, de Norbert Moret pièce qu'elle a commandée et qui lui est dédiée, 1988, la version orchestrale de la Partita de Lutosławski 1990, le Deuxième Concerto pour violon et orchestre Metamorphosen dont elle est la dédicataire 1995, et la Deuxième Sonate pour violon et piano 2000 de Krzysztof Penderecki, Gesungene Zeit 1992 de Wolfgang Rihm, le Nocturne pour violon et orchestre Sur le même accord d'Henri Dutilleux 2002, le Double Concerto pour violon et contrebasse d'André Previn avec Roman Patkolò et l'Orchestre symphonique de Boston sous la direction du compositeur, 2007, le Deuxième Concerto pour violon Anne-Sophie de Sofia Goubaïdoulina festival de Lucerne, avec l'Orchestre philharmonique de Berlin dirigé par Simon Rattle, 2007.
La discographie d'Anne-Sophie Mutter manifeste la même exigence. On n'y trouve que de furtifs abandons au brillant violonistique, bien éloignés de son tempérament naturel – Mendelssohn, Lalo et Sarasate – et qu'une faiblesse notoire, avec une bien étrange vision des Quatre Saisons de Vivaldi, écho d'un autre âge, avec le Philharmonique de Berlin. Les grands concertos du répertoire, sous la direction d'Herbert von Karajan, Seiji Ozawa, James Levine, Riccardo Muti ou André Previn, sont en revanche animés avec un sens de la ligne qui force l'admiration. Bien entendu, la musique du XXe siècle y occupe une place de choix : Bartók, Berg, Rihm, Stravinski, Moret, Korngold, Prokofiev, Webern, Michael Finnissy, et, sous la direction des compositeurs, Lutosławski Chain 2, Partita, Penderecki Deuxième Concerto pour violon et orchestre. Parmi ses partenaires réguliers, il faut citer le pianiste Lambert Orkis, les violoncellistes Yo-Yo Ma et Antonio Meneses, l'altiste Yuri Bashmet. Personnalité en marge du monde des spectacles, Anne-Sophie Mutter mène une carrière intransigeante, dédiée à la recherche et à l'exploration. Il n'est pas toujours très facile de la suivre sur ces chemins escarpés...

Sa vie

Anne-Sophie Mutter naît le 29 juin 1963 à Rheinfelden pays de Bade, Allemagne, dans une famille très musicienne ; son frère Christoph sera pianiste, son second frère, Andreas, violoniste. Après avoir abordé l'étude du piano dès l'âge de cinq ans, elle se tourne très rapidement vers celle du violon, avec Erna Honigberger 1894-1974, une ancienne élève de Carl Flesch, et adepte de la méthode pédagogique de son maître, base de la technique moderne du violon.
Anne-sophie Mutter commence le piano à cinq ans, puis le violon peu après, et elle gagne dès sept ans le concours fédéral de la jeunesse musicale avec la mention d’excellence. Elle gagne le même concours une seconde fois en 1974, puis est dispensée d’obligation scolaire, ce qui lui permet de se consacrer pleinement à son art. Anne-Sophie Mutter va étudier avec Erna Honigberger, élève de Carl Flesch, puis avec Aida Stucki.

En 1970, la toute jeune Anne-Sophie remporte sur cet instrument le concours fédéral Jugend musiziert – avec mention spéciale –, et obtient en outre un premier prix de piano à quatre mains avec son frère Christoph. Preuve de son talent superlatif, elle remporte une seconde fois ce même concours quatre ans plus tard, en 1974. Cette même année, à la mort d'Erna Honigberger, elle est prise en charge par Aida Stucki, une autre élève de Carl Flesch, qui professe au Conservatoire de Winterthur, en Suisse.

À treize ans, elle est remarquée par Herbert von Karajan, qui la fait jouer avec l'Orchestre philharmonique de Berlin. Elle joue ensuite en 1977 au festival de Pâques et au festival d'été de Salzbourg puis en Angleterre avec le English Chamber Orchestra dirigé par Daniel Barenboim.
Lors d'un récital qu'elle donne avec son frère Christoph au festival de Lucerne de 1976 ; le grand chef autrichien la fait venir à Berlin pour une audition. Il l'engage immédiatement pour un concert en soliste au festival de Salzbourg de 1977 : le 31 juillet, elle y interprète, avec l'Orchestre du Mozarteum, le Deuxième Concerto pour violon, K 211, de Mozart elle se produira au festival de Salzbourg presque tous les ans de 1978 à 1996, avec l'Orchestre philharmonique de Berlin, l'Orchestre philharmonique de Vienne, l'Academy of St. Martin in the Fields, l'Orchestre philharmonique de New York.... En 1978, elle enregistre avec Karajan et l'Orchestre philharmonique de Berlin deux concertos pour violon de Mozart les troisième et cinquième, et elle fait ses débuts au Royaume-Uni, se produisant à Londres avec le London Symphony Orchestra sous la baguette de Daniel Barenboim. Berlin – avec l'Orchestre philharmonique et Karajan – en 1978, Washington, New York et Chicago en 1980, Moscou en 1985 lui réservent les plus chaleureux des accueils.

Elle se produit dès lors, malgré sa jeunesse, sous la direction des chefs les plus réputés – Christoph von Dohnányi, Zubin Mehta, Wolfgang Sawallisch, Semyon Bychkov, Kurt Masur, Christoph Eschenbach, Neville Mariner... – et avec les plus grands solistes – Yo-Yo Ma au violoncelle, Alexis Weissenberg et Krystian Zimerman au piano... En 1985, au festival d'Aldeburgh, elle joue en trio avec l'altiste Bruno Giuranna et le violoncelliste Mstislav Rostropovitch ; leur association durera plusieurs années. En 1986, elle se voit confier une classe de violon à la prestigieuse Royal Academy of Music de Londres. En 1987, elle crée une fondation – la Rudolf Eberle Foundation – destinée à venir en aide aux jeunes instrumentistes à cordes européens, renforcée, en 1997, par une autre fondation, Anne-Sophie Mutter Circle of Friends Foundation Freundeskreis Anne-Sophie Mutter Stiftung.
C’est en février 1978, à quatorze ans, qu’elle se produit pour la première fois en soliste avec l’Orchestre philharmonique de Berlin. Elle interprète le concerto pour violon et orchestre en sol majeur de Mozart. La même année, à quinze ans, elle fait son premier enregistrement pour la Deutsche Grammophon : les concertos no 3 et no 5 de Mozart avec l’Orchestre philharmonique de Berlin dirigé par Karajan, enregistrement qui se verra décerner le grand prix international du disque l’année suivante. Elle est nommée artiste de l’année 1979. L'année suivante, elle enregistre avec le même orchestre et le même chef le Concerto pour violon de Beethoven.

Carrière internationale

En 1980, Anne-Sophie Mutter fait sa première apparition aux États-Unis, avec l’Orchestre philharmonique de New York dirigé par Zubin Mehta. Elle gagne la même année le Regio-Preis fur Musik et un Maschera d’Argento.
En 1983, elle devient présidente honoraire de la Mozart Society de l’Université d'Oxford et en 1986, elle est décorée de l’Ordre du Mérite de RFA.
L’année 1988 est consacrée à une grande tournée aux États-Unis et au Canada et Anne-Sophie Mutter fait alors sa première apparition au Carnegie Hall. Elle est également nommée citoyenne d’honneur de Wehr.
Après avoir joué un Nicola Gagliano, elle utilise deux Stradivarius, l'Emiliani de 1703 à partir de 1979 et le Lord Dunn-Raven de 1710 à partir de 1984.
En 1989, elle se marie avec l'avocat Detlef Wunderlich, qui mourra en 1995 d’un cancer. L’année suivante, Anne-Sophie Mutter décide de prendre une année sabbatique. Arabella, son premier enfant, naît. Son deuxième enfant, Richard, naît en 1994.
En 1998, Anne-Sophie Mutter se consacre entièrement aux sonates pour piano et violon de Beethoven, qu’elle joue dans le monde entier avec Lambert Orkis. Ils enregistrent un disque en public, comprenant l’intégralité des sonates.
En 2002, elle se marie avec le pianiste et chef d’orchestre américain André Previn dont elle divorce quatre ans plus tard, en 2006. Elle vit à Munich.

Actions

Anne-Sophie Mutter est très impliquée dans la musique actuelle, à la fois parce qu’elle compte de nombreuses pièces récentes dans son répertoire, dont elle est pour certaines la dédicataire, et par le soutien qu’elle apporte aux jeunes solistes, notamment par l’intermédiaire de la fondation Anne-Sophie Mutter, qui aide les jeunes du monde entier à débuter dans le métier.
Elle participe aussi à beaucoup d’œuvres de charité, et fait régulièrement des concerts de solidarité. Elle a par exemple reversé une partie des bénéfices d’une de ses tournées aux États-Unis à Classical Action: Performing Arts Against AIDS.

Anne-Sophie Mutter possède deux Stradivarius, l’Emiliani de 1703 et le Lord Dunn-Raven de 1710 et également un violon du luthier contemporain bolonais Roberto Regazzi.

C’est la révélation du siècle ! proclamait son bienfaiteur Herbert von Karajan.

Liens

http://youtu.be/v9YowLzeC0c Beethoven Sonate pour violons
http://youtu.be/GMc7RhA4t4c Beethoven Concerto pour violons
http://youtu.be/AI-sCX_cLWQ Mozart Concerto pour Violons
http://youtu.be/qKabPo4EHl0 Récital de violons à Tokyo
http://youtu.be/I9P79-1_iGU Concertyo pour violons de Tchaïchovsky
http://www.youtube.com/watch?v=Ak7MRR ... ED5A358A40A42C0C&index=14

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Posté le : 29/06/2014 00:00

Edité par Loriane sur 29-06-2014 14:30:16
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L'annexion de Tahiti et de ses îles
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Le 29 juin 1880, La France annexe Tahiti ,

le dernier souverain tahitien, Pomare V cède après trois ans de règne les territoires du Protectorat à la France, en échange d'une rente viagère pour lui-même et trois personnes de sa famille et moyennant le maintien des symboles de sa royauté. Cette décision a été approuvée par l'ensemble des chefs de Tahiti. Les territoires tahitiens, réunis avec les autres possessions françaises, deviennent une colonie appelée Établissements français de l’Océanie jusqu’en 1957.
L'histoire de la Polynésie française se décompose en plusieurs périodes : avant l'arrivée des Européens, l'évolution vers le Protectorat Français, les Établissements Français de l’Océanie, et enfin l'évolution sous la Ve République.

Histoire préeuropéenne

Le peuplement des cinq archipels polynésiens Peuplement de l'Océanie.

L'hypothèse généralement retenue à l'heure actuelle est celle d'un peuplement de la Polynésie à partir du Sud-Est asiatique.
Vers 3 000 av. J.-C., des habitants du littoral de la Chine du Sud commencent à traverser le détroit pour s'installer à Taïwan. Vers 2 000 avant J.-C., de nouvelles migrations ont lieu de Taïwan vers les Philippines, puis vers Sulawesi et Timor et de là, vers les autres îles de l'archipel indonésien. Vers 1 500 av. J.-C., un autre mouvement mène des Philippines en Nouvelle-Guinée et au-delà, les îles du Pacifique, notamment les îles Fiji. Les Austronésiens sont sans doute les premiers navigateurs de l'histoire de l'humanité.
En ce qui concerne la Polynésie, ce sont les îles Marquises aux alentours du ier siècle, puis les îles de la Société qui sont les premières atteintes, vers 300 de notre ère, puis, de là, l'île de Pâques 500, Hawaii (900 et la Nouvelle-Zélande 1100.

De l'apparition des Européens au Protectorat français 1521-1880

La période des contacts avec les explorateurs de l'océan Pacifique 1521-1797

Le 24 janvier 1521, le Portugais Fernand de Magellan découvre San Pablo, fortuitement, une des deux îles Infortunées, sans doute Puka Puka dans les Tuamotu. En 1595, les Espagnols Álvaro de Mendaña et Pedro Fernández de Quirós découvrent les îles Marquises. Le 4 février 1606, Quirós découvre le groupe Actéon, puis le 10 février 1606 Hao. En 1616, les Néerlandais Jacob Le Maire et Willem Schouten sont à Takaroa, Takapoto, Ahe et Rangiroa. Puis plus aucun contact avec les Européens pendant un siècle.
Le 2 juin 1722, le Néerlandais Jakob Roggeveen découvre Makatea et, le 6 juin 1722, Bora Bora. Charles de Brosses nomme Polynésie les îles des Terres australes en 1756. Le 5 juin 1765, le Britannique John Byron est à Napuka et Tepoto. Le Britannique Samuel Wallis découvre Tahiti en 1767, suivi par le Français Louis Antoine de Bougainville en 1768. En 1769, le Britannique James Cook explore l'archipel de la Société puis découvre Rurutu. Il revient en 1773, 1774 et 1777. Parallèlement l'Espagnol Domingo de Boenechea arrive à Tahiti en 1772, puis en 1774 pour installer une mission permanente. Cette mission échoue comme le raconte Máximo Rodríguez, et tous repartent en 1775. En 1788 le Bounty du capitaine Bligh fait escale pour acquérir des plants d'arbre à pain pour les Caraïbes ; mais l'équipage se révolte ; les mutins restés à Tahiti sont arrêtés en 1791 par la marine anglaise, à la différence de ceux qui se sont réfugiés à Pitcairn. Le 5 mars 1797 - date qui est encore commémorée à Tahiti -, a lieu l'arrivée d'une mission anglaise de la London Missionary Society, avec 4 pasteurs et 14 artisans et agriculteurs, dont Henry Nott 1774-1844. Refoulée de Tahiti, la mission s'implante avec succès à Moorea où elle alphabétise les indigènes et traduit la Bible en tahitien.

L'ascension des Pomare de Tahiti 1767-1842 et la prédominance britannique

Pomare Ier

Le contact avec les Britanniques profite à l'arii Tu ca 1750-1803, chef du district de Porionuu, où se trouve le mouillage le plus pratique, la baie de Matavai. Pourvu d'armes à feu grâce aux Anglais, il acquiert une influence prédominante à Tahiti sans prendre cependant le titre de arii rahi détenu par Amo ou Eimao, du clan Teva. Tu change cependant son nom en celui de Pomare.

Le règne de Pomare II 1815-1821

Son fils Pomare II 1782-1821 se heurte à l'opposition des autres arii et doit se réfugier à Moorea où il se convertit au christianisme. De retour à Tahiti, il s'impose comme roi de l'île en infligeant au frère de Amo une défaite à Punaauia victoire dite de Fei Pi, 1815.
Deux grandes mesures marquent son règne, placé sous la protection des pasteurs britanniques : l'interdiction des cultes traditionnels ; l'institution du Code Pomare, dans lequel se mélangent la Bible, les lois anglaises et certaines coutumes tahitiennes. Les Tahitiens deviennent à leur tour protestants.

Le règne de Pomare IV. La période britannique 1827-1842

Pomare III 1820-1827 ne règne que 6 ans, sous le contrôle d'un régent. Lui succède sa sœur Aimata, qui devient la reine Pomare IV 1813-1877. Elle tente d'abord un retour vers la société traditionnelle avec la secte des Mamaia, mais c'est un échec. Les arii chrétiens lui imposent leur contrôle et gouvernent en accord avec le consul anglais, le pasteur George Pritchard. Durant cette période, la baie de Papeete, lieu d'implantation d'une mission en 1818, devient le mouillage principal de l'île ; une agglomération active s'y développe. La résidence des Pomare reste d'abord à Arue, puis à Tarahoi sous Pomare IV.
En 1834, une mission catholique française ordre des Pères de Picpus s'implante aux îles Gambier ; elle est refoulée de Tahiti en 1838. Or, c'est l'époque où se développe une politique française dans le Pacifique, dans le but de limiter l'extension de la domination britannique, installée en Australie et qui prend le contrôle de la Nouvelle-Zélande en 1840.

L'implantation française de 1842 à 1880 : le protectorat sur Tahiti.

La colonisation française en Polynésie commence en mai 1842 lorsque l'amiral Abel Aubert Du Petit-Thouars, chef de la flotte française en Océanie annexe les îles Marquises.

L'établissement du protectorat


Du Petit-Thouars intervient ensuite à Tahiti, sans consignes précises du gouvernement, sous prétexte d'établir la liberté religieuse pour les missions catholiques, que Pomare IV accepterait, mais exclusivement à Papeete.

En 1842, il impose à Pomare IV la signature d’un traité de protectorat. Après la crise franco-anglaise dite affaire Pritchard et une guerre entre les Français et les Tahitiens anglophiles 1844-1846, Pomare IV, qui avait dû s'exiler, est rétablie sur son trône et le protectorat français est confirmé en 1847 accord franco-anglais de Jarnac.
Le protectorat concerne alors les îles du Vent, les îles Tuamotu et les îles Tubuai et Raivavae dans les Australes. En revanche les îles Sous-le-Vent ont été explicitement exclues du protectorat.
Les îles Gambier sont formellement indépendantes, mais sont gouvernées sous le contrôle de l'ordre de Picpus.

L'organisation du Protectorat

La direction en est assurée par un Commissaire police des étrangers, affaires extérieures, armée secondé par des administrateurs : l'Ordonnateur finances, le Secrétaire général ou Directeur de l'Intérieur affaires indigènes et les responsables de secteur royaume de Tahiti, îles Marquises et, de 1853 à 1860, Nouvelle-Calédonie.
La reine est responsable des affaires intérieures, mais ses décisions doivent être acceptées par le gouverneur.
L'administration tahitienne comporte, en dehors de la cour royale, des mutoi agents de police et des toohitu juges des affaires foncières.
Dans les îles, les chefs de districts tavana sont d'abord maintenus, mais une grande évolution a lieu : remplacement de l'hérédité par l'élection et institution de Conseils de districts.

Faits historiques notables

En 1863, les missions protestantes sont transférées de la London Missionary Society à la Société des Missions Evangéliques de Paris.
En 1865 a lieu l'introduction du premier groupe de travailleurs chinois, en provenance du Kouang Tong province de Canton, à la demande d'un planteur de Tahiti, William Stewart, pour une plantation de coton. Son entreprise ayant fait faillite en 1873, certains travailleurs chinois rentrent dans leur pays, mais un groupe important reste à Tahiti.

L'annexion

Le 29 juin 1880, le dernier souverain tahitien, Pomare V cède après trois ans de règne les territoires du Protectorat à la France, en échange d'une rente viagère pour lui-même et trois personnes de sa famille et moyennant le maintien des symboles de sa royauté. Cette décision a été approuvée par l'ensemble des chefs de Tahiti. Les territoires tahitiens, réunis avec les autres possessions françaises, deviennent une colonie appelée Établissements français de l’Océanie jusqu’en 1957.

Pomare V meurt en 1891 Gauguin qui vient d'arriver à Tahiti assiste à ses funérailles.

Les Établissements français de l’Océanie de 1880 à 1946

Notons que les îles du groupe Wallis-et-Futuna font partie des EFO avec un résident à Wallis ; cependant, elles sont à part en raison de l’inexistence d’autres liens avec la Polynésie française et ne sont donc pas traitées ci-dessous.

Les débuts de la Troisième République

La fin du processus de colonisation
En 1887, la convention de Jarnac 1847 est abrogé et la France peut prendre en main les îles Sous-le-Vent qui sont soumises à un protectorat 1888, mais opposent une résistance tenace à la présence française, menée en particulier par le chef de Raiatea, Teraupoo. Elles n'entrent vraiment dans les EFO qu'en 1897 annexion.
Les îles Gambier sont annexées en 1891, à la demande de leurs habitants.
Les îles Australes encore indépendantes sont aussi annexées à la même époque : Rapa en 1887 ; Rurutu en 1900 ; Rimatara en 1901.

Organisation administrative des EFO

Comme le Protectorat auparavant, les EFO dépendent du ministère de la Marine Service des Colonies jusqu'en 1894, date de création du ministère des Colonies, lequel fut le seul interlocuteur en métropole, dans la mesure où il a des services Santé, Instruction publique, etc.
La colonie est dirigée par le gouverneur, représentant le président de la République, soit officiers de Marine, soit fonctionnaires civils de l'administration coloniale, issus de l'École coloniale créée en 1889 ; à partir de 1919, les gouverneurs viennent tous de cette école. Il y a 34 gouverneurs de 1880 à 1914, 18 de 1919 à 1939. Le gouverneur est logé dans le palais du Gouvernement.
L'organisation des EFO est précisée par un décret de décembre 1885, instituant un Conseil général qui n'équivaut pas à ceux de métropole et un Conseil privé du gouverneur, supprimés au début du XXe siècle 1903 et 1912. En 1903 est instituée le Conseil d'administration, qui va durer jusqu'en 1932. Le Conseil d'administration, formé par huit fonctionnaires et trois notables infra, a un rôle consultatif en matière économique et financière.

Les services administratifs Affaires judiciaires, Douanes, Enregistrement, Contributions, Travaux publics, Instruction publique, Imprimerie, Port...emploient un assez grand nombre de cadres métropolitains et des auxiliaires nommés et révoqués par le gouverneur 400 à 600 employés au total.
Les administrateurs de secteur sont au nombres de cinq de en 1939 : Tahiti, Tuamotu, ISLV, Australes, Marquises. Les circonscriptions inférieures districts sont administrées par des agents spéciaux qui sont souvent des gendarmes ex. : Moorea, Tubuai-Raivavae....
Institutions représentatives
Une Chambre de commerce est créée en 1880 12 membres élus par les chefs d'entreprises ; une Chambre d'agriculture en 1884, 13 membres dont 10 élus). Chaque chambre délègue un représentant au Conseil d'administration.
Papeete reçoit le statut de commune en 1890. La municipalité délègue un représentant au Conseil d'administration.
Les Conseils de districts ont 5 membres titulaires et 2 suppléants élus ; les présidents ou chefs de ces conseils sont nommés par le gouverneur. Ils n'ont pas de budget propre.

Évolution socio-économique des EFO

Les années 1880 sont marquées par une immigration de métropolitains, notamment le peintre Paul Gauguin.
Une nouvelle immigration chinoise a lieu à la fin du siècle.
En 1911, débute l'exploitation des gisements de phosphate de Makatea îles Tuamotu par la Compagnie française des phosphates d’Océanie CFPO qui fonctionnera jusqu'en 1966, atteignant un effectif de 3000 employés à son apogée.

La Première Guerre mondiale

Les résultats du bombardement allemand sur Papeete du 22 septembre

1914.

Une rue de Papeete rappelle le bombardement allemand du 22 septembre 1914
En 1914, Papeete est bombardée par deux croiseurs de la Marine allemande qui cherche à s'emparer du stock de charbon. Celui-ci est incendié alors que les canons de marine, installé à terre, tirent sur les bâtiments allemands. En représailles, ceux-ci bombardent la ville puis se retirent. Un navire allemand qui avait été saisi quelques jours plus tôt est coulé dans le port ainsi qu'un canonnière française.
Les EFO participent avec la Nouvelle-Calédonie au bataillon du Pacifique qui part combattre en Europe. 1000 soldats du bataillon viennent de Polynésie au cours de la guerre parmi eux, Pouvanaa Oopa, de Huahine, engagé volontaire en 1917, qui combat sur le front de Champagne en 1918 ; 300 sont tués. Cette unité est dissoute en 1919.
En 1918-1919, le territoire est frappé par l'épidémie mondiale de grippe espagnole.

L'entre-deux-guerres Organisation des EFO


En 1931, Uturoa reçoit le statut de commune mixte ; sa commission municipale est formée par 4 élus 2 Français et 2 autochtones, le président est nommé par l'administrateur des Iles sous le Vent.
En 1932, le Conseil privé est rétabli et le Conseil d'administration est remplacé par un conseil appelé Délégations économiques et financières DEF ; ces institutions fonctionnent jusqu'en 1945. Les DEF sont formés par 6 membres de droit le maire de Papeete, les présidents des Chambres de commerce et d'agriculture, les administrateurs des ISLV, des Tuamotu, des Marquises et 7 membres élus dont des délégués de Papeete, d'Uturoa, et des deux Chambres.

Quelques personnalités

Pendant l’entre-deux-guerres, le futur leader autonomiste Pouvanaa Oopa, qui a eu une expérience de la démocratie en France après la fin de la guerre, commence une activité politique encore modeste. Rentré en juillet 1919, il se fixe à Tahiti où il reprend son travail de menuisier-charpentier tout en se manifestant comme une personnalité charismatique au sein de la société indigène. De religion protestante, il connaît très bien la Bible et ses discours sont fortement marqués par sa culture religieuse. Son action est dirigée contre les abus du système colonial, mais cela ne l’empêche pas de faire partie du Comité de la France libre en 1940.
Parmi les Européens, on peut noter le rôle de la famille Bambridge, à la tête de l'entreprise commerciale Bambridge Dexter et Cie avec Georges Bambridge 1887-1942, maire de Papeete de 1933 à 1941 et son frère Tony tous deux membres du Comité pour la France libre en 1940. Une autre personnalité notable est le pasteur Charles Vernier 1883-1966, président du synode de l'Église protestante à partir de 1937.
On peut aussi citer l'homme d'affaires Emmanuel Rougier, mort à Tahiti en 1932, ancien membre de l'ordre des Maristes.

La Seconde Guerre mondiale

Durant l'été 1940, deux comités sont formés à Tahiti : le Comité des Français d'Océanie, pétainiste, et le Comité de la France libre qui est nettement plus important et impose au gouverneur Jean Chastenet de Géry, hésitant, mais plutôt pétainiste, la tenue d'un référendum ; celui-ci a lieu seulement à Tahiti et Moorea 2 septembre 1940 ; le résultat est massivement favorable à la France libre. Jean Chastenet de Géry est remplacé par un Comité provisoire de gouvernement, incluant Edouard Ahnne et Georges Bambridge, puis trois titulaires se succèdent comme gouverneurs de septembre 1940 jusqu'à l'arrivée de Georges Orselli en novembre 1941, ce qui traduit des tensions au sein du Comité : Emile de Curton, un médecin militaire, gouverneur de novembre 1940 à juin 1941, mène une politique cherchant à intégrer économiquement les Polynésiens dans le combat projet de coopératives, ce qui va à l'encontre des intérêts économiques coloniaux, d'où son remplacement assez rapide. Le Bataillon du Pacifique est réactivé dans le cadre de la France libre.
Malgré l’engagement gaulliste de Pouvanaa Oopa et de son fils Marcel, qui, engagé dans le Bataillon du Pacifique, est gravement blessé à Bir Hakeim, le premier subit la persécution du gouverneur Orselli, en raison de ses critiques contre les abus de certains fonctionnaires ou commerçants. Il finit par être assigné à résidence à Huahine jusqu’au départ du gouverneur Orselli en décembre 1945.
De 1942 à 1945, Bora-Bora est le lieu d’implantation d’une importante base de l’armée américaine environ 5000 soldats.

Les premiers députés : Charles Vernier 1945 et Georges Ahnne 1946

Les EFO élisent leur premier député en octobre 1945 à l'occasion des élections à l'Assemblée Constituante. Le scrutin a lieu entre un candidat proche du Parti communiste, un candidat plus ou moins vichyste et le pasteur Charles Vernier, qui est élu ; à l'Assemblée nationale, il s'inscrit au groupe Résistance démocratique et socialiste, formé par les députés de l'UDSR de René Pleven et François Mitterrand. En juin 1946, pour la seconde Constituante, il laisse volontairement la place à un proche, Georges Ahnne 1903-1949, réélu à la Légistalive en octobre. Les deux hommes sont sur une ligne de maintien de la présence française et d'évolution du statut vers une certaine autonomie.
Pouvanaa Oopa s'est présenté aux élections pour la seconde Constituante, mais ses voix n'ont pas été comptées. Son épouse, candidate contre Georges Ahnne à la Législative, obtient 37 % des voix.
L'Assemblée territoriale, qui remplace le Conseil général de 1885, est créée en 1945.
L'année 1945 voit aussi la création de la seconde municipalité élue des EFO, celle d'Uturoa, à Raiatea, qui s'ajoute à celle de Papeete.

Les EFO sous la Quatrième République 1946-1958

En 1946, dans le cadre de la Constitution de la IV° République et de l'Union française, les EFO deviennent un Territoire d'outre-mer et les Polynésiens obtiennent le droit de vote. Dès lors, le mouvement anticolonialiste s'affirme autour de la figure de Pouvanaa Oopa.
Les EFO ont désormais trois mandats électifs nationaux à pourvoir : député, sénateur et conseiller de l'Union française.

Le mouvement pouvaniste : du Comité Pouvanaa au RDPT

Le mouvement pouvaniste s’organise autour de la personnalité de Pouvanaa Oopa, surnommé metua père. Mais il faut reconnaître l’importance de son bras droit : Jean-Baptiste Céran-Jérusalémy, qui joue un rôle d’organisateur : en février 1947, il lance le Comité de soutien à Pouvanaa ou : Comité Pouvanaa. Son rôle est d’autant plus grand qu’il parle aussi bien tahitien que français, alors que Pouvanaa n’est pas parfaitement à l’aise en français.
L’action concrète des pouvanistes est toujours dirigée contre les abus des fonctionnaires métropolitains. On peut citer l’affaire du secrétaire général Lestrade au début de 1947. Puis en juin survient l’affaire dite de la Ville d’Amiens. Les manifestations organisées sur le port de Papeete contre la venue de trois fonctionnaires métropolitains sont réprimées par plusieurs arrestations, dont celle de Pouvanaa. Mais lors du procès en novembre 1947, les inculpés sont tous relaxés.
En août 1949, Pouvanaa est élu député à la suite du décès de Georges Ahnne. Il l'emporte contre Charles Vernier, qui s'est représenté pour barrer la route à un mouvement qu'il trouve trop radical. Cet épisode marque une rupture entre les élites protestantes et les Polynésiens.
Un véritable parti est créé en novembre : le RDPT Rassemblement démocratique des populations tahitiennes. Pouvanaa sera réélu en 1951 et en 1956. Le RDPT remporte aussi les élections territoriales de 1953 17 élus sur 25 et dans la foulée, les élections à l’Assemblée de l’Union française Céran-Jérusalémy et au Conseil de la République, dit Sénat Jean Florisson, un métropolitain.
Cette domination du mouvement pouvaniste s’explique par son influence massive sur les Polynésiens des Iles de la Société, élément majoritaire en Polynésie française ; le RDPT apparaît comme le parti des protestants polynésiens, alors que les habitants des Marquises, qui sont catholiques, votent contre le RDPT. Quant aux non Polynésiens, ils votent aussi contre le RDPT, à quelques exceptions près.

Le mouvement anti-pouvaniste : Rudy Bambridge et l'Union tahitienne

En 1951, Charles Vernier quitte Tahiti pour la métropole, où, par ailleurs, il poursuit ses recherches sur la langue tahitienne, dont il est un spécialiste reconnu. Le mouvement anti-autonomiste se cristallise dès lors autour d'une nouvelle figure : l'avocat Rudy Bambridge, fils de Tony Bambridge. Comme il l’a expliqué en 1974, après son retrait de la vie publique, dans un interview aux Nouvelles de Tahiti, Rudy Bambridge, à la demande du gouverneur Petitbon, lance l’Union tahitienne, un parti de défense des intérêts français, lié lui aussi, au départ, à l’UDSR de François Mitterrand. Aux élections de 1956, Rudy Bambridge, président de l’UT, ne parvient pas à battre Pouvanaa Oopa, mais obtient tout de même 45 % des voix. Parmi les autres personnalités de l’UT, on trouve : Alfred Poroi, maire de Papeete depuis 1945, Frantz Vanizette, secrétaire général de l’UT, Gérald Coppenrath.
En 1956, le général de Gaulle fait, à titre privé, un bref passage à Tahiti fin août-début septembre.

La loi Defferre 1957 : vers l'autonomie interne

La loi-cadre sur les Territoires d'outre-mer de l’Union française a pour promoteurs non seulement Gaston Defferre, mais aussi François Mitterrand et Félix Houphouët-Boigny. Votée le 23 juin 1956, elle ne prend effet dans les EFO, qui deviennent à cette occasion la Polynésie française, que le 22 juillet 1957. Elle se traduit ici par la création d’un Conseil de gouvernement de cinq ministres ; ce Conseil est présidé par le gouverneur, mais avec un vice-président choisi parmi les ministres. Dans le premier Conseil de gouvernement, Pouvanaa Oopa occupe le poste de ministre de l’Intérieur et la fonction de vice-président. Le RDPT remporte de nouveau les élections territoriales du 3 novembre 1957 avec 17 élus sur 30.

La crise de 1958

En février 1958, l’assemblée territoriale vote la mise en place d’un impôt sur le revenu. Cette mesure suscite une intense opposition de la part des anti-pouvanistes. Rudy Bambridge prend contact dès mars 1958 avec le parti gaulliste en métropole, qui à cette époque consécutive au retrait de de Gaulle et à la mise en sommeil du RPF s’appelle Centre national des Républicains sociaux. Le correspondant de Bambridge à Paris est le secrétaire général Roger Frey, originaire de Nouvelle-Calédonie, qui envoie à Tahiti un émissaire : André Rives-Henrÿs. Celui-ci réorganise l’UT lors d'une réunion le 17 avril 1958 : l’UT devient UTD Union tahitienne démocratique, désormais officiellement liée au parti gaulliste de métropole.
Les 29 et 30 avril, à la reprise de la session de l’Assemblée territoriale, des manifestations relativement importantes ont lieu à Papeete, au terme desquelles, grâce à l’appui du gouverneur Camille Bailly, l’impôt sur le revenu est abrogé avant d’avoir été appliqué. L’évolution politique en Algérie et en métropole au cours du mois de mai 1958 ne permet évidemment pas au RDPT d’essayer de surmonter cet échec.
En dehors de ces vicissitudes politiques, on peut signaler la notoriété de la Polynésie en raison des expéditions transocéanique qui ont lieu durant cette période : celui de Thor Heyerdahl en 1947, du Pérou à l'île de Raroia aux Tuamotu ; ceux d'Eric de Bisschop de 1956 à 1958, de Papeete au Chili, puis du Pérou à Rakahanga sur les îles Cook, où le navigateur trouve la mort. Entre temps, un des membres de l'expédition du Kon-Tiki, le Suédois Bengt Danielsson, étudie longuement l'atoll de Raroia, sujet de plusieurs de ses livres et de sa thèse de doctorat, Work and Life on Raroia 1955 ; traduction en français11 en 2002. Il s'installe à Tahiti en 1953.

La Polynésie sous la V° République : avec le général de Gaulle 1958-1969

Les débuts du nouveau régime
En 1958, dans le cadre de la constitution de la V° République et de la Communauté française, la Polynésie française, en donnant une majorité de Oui lors du référendum constitutionnel, opte pour le maintien du statut de Territoire d'outre-mer comme à la même date les autres membres de l'Union française, à l'exception de la Guinée.

Le RDPT face au régime du général de Gaulle

Pour la Polynésie française, le retour au pouvoir du général de Gaulle marque un recul du point de vue du statut : le conseil de gouvernement est maintenu, mais ses membres perdent le rang de ministres, devenant des conseillers de gouvernement et la vice-présidence revient au secrétaire général du gouverneur.

D’autre part, le RDPT connaît plusieurs difficultés :

alors qu’il a préconisé le NON au référendum constitutionnel du 28 septembre 1958, c’est le OUI qui l’emporte ;
Jean-Baptiste Céran-Jérusalémy, qui a été partisan, pour des raisons tactiques, du OUI, quitte le RDPT et fonde un autre parti indépendantiste, le Pupu Tiama Maohi Parti indigène de l’indépendance, avec une publication mensuelle Te Aretai.
Les médias en Polynésie française au début de la V° République
Le principal média est la radio d’État, Radio Tahiti, intégrée à l’ORTF à partir de 1964. En ce qui concerne la presse, on ne trouve jusqu’en 1957 que des mensuels ou des hebdomadaires émanant de groupes notamment religieux. Le premier quotidien apparaît en 1957: Les Nouvelles au départ sous la forme d’un bulletin ronéotypé. En 1958 apparaît l’hebdomadaire Les Débats, dirigé par un journaliste métropolitain, Jacques Gervais. En avril 1963 est fondé le quotidien Le Journal de Tahiti, dirigé par Philippe Mazellier. Un autre quotidien apparaît en 1964 : La Dépêche de Tahiti. Enfin, en 1964, à l’occasion d’une visite du ministre de l’Information, Alain Peyrefitte, est annoncée la création d’une station de télévision qui est opérationnelle à la fin de 1965, pendant la campagne des élections présidentielles.

La deuxième crise de 1958. L'incarcération de Pouvanaa.

Peu après la victoire gaulliste au référendum, le gouverneur Bailly dissout le Conseil de gouvernement le 8 octobre 1958 et Pouvanaa est arrêté le 11, en dépit de son statut de parlementaire, ainsi que 13 autres membres du RDPT. Leur procès a lieu seulement en octobre 1959. Pouvanaa est condamné à 8 ans de prison 13 et à 15 ans d’interdiction de séjour. Il est déchu de ses mandats ; en juin 1960, son fils Marcel Oopa est élu député, et sa brue Céline Oopa conseiller territorial. Après la mort de Marcel Oopa le 14 juillet 1961, son suppléant John Teariki 15 le remplace. Le mandat de sénateur Polynésie française est conquis par l’UTD Gérald Coppenrath en 1959.

La Polynésie française à l'heure du Centre d'expérimentations du Pacifique

L’année 1959 est celle d'une nouvelle phase de la modernisation du territoire : la construction de l’aéroport international de Papeete-Faaa est décidée, dans le but de favoriser le développement du tourisme, qui ne concerne encore que quelques milliers de personnes alors qu’Hawaii reçoit déjà 600 000 visiteurs par an. L’aéroport est achevé en 1961. Deux ans plus tard, commencent les grands travaux de l'installation du Centre d'expérimentations du Pacifique

Les origines du CEP

En 1961 et 1962, une certaine opacité règne sur les tenants et les aboutissants des opérations concernant les essais nucléaires français dans le Pacifique. Des témoignages ultérieurs montrent que les îles Gambier ont dès 1957 été envisagées comme lieu d’expérimentation. La priorité a cependant été donnée au Sahara, jusqu’en 1961. La réorientation vers la Polynésie résulte de la perspective de devoir quitter l’Algérie ; effectivement, en 1962, les accords d’Evian donnent à la France un délai de 5 ans pour l’utilisation des installations sahariennes les derniers essais y auront lieu en 1966. Le CEP est créé le 27 juillet 1962 par le Conseil de défense, sans que soit publiquement indiquée la nature des expérimentations nucléaires ou spatiales.

La question nucléaire et la crise de l’UTD. Le départ d’Alfred Poroi

Les études à propos des îles Gambier ont commencé en 1961, mais de façon plus ou moins détournée. Dans l’ensemble, la population du territoire, familiarisée avec le problème nucléaire en raison des essais américains et britanniques dans le Pacifique de 1946 à 1962, à Bikini, Eniwetok et Christmas, est peu enthousiaste pour l’installation d’un centre nucléaire.
L’attitude peu claire du gouvernement français suscite en 1962 un désaccord entre Rudy Bambridge et Alfred Poroi. En juin 1962, l’UTD devient Union tahitienne-UNR nom du parti gaulliste fondé en 1958 dont Poroi est exclu : il reprend alors l’UTD, avec ses bases électorales de Papeete et Raiatea. Il l’emporte largement aux élections sénatoriales de 1962 le mandat de Polynésie française fait partie du tiers renouvelable, avec 32 voix contre 20 à Gérald Coppenrath et 10 au RDPT Jacques Drollet.
Aux élections territoriales d'octobre 1962, le RDPT n’a plus que 14 sièges, mais peut former une coalition avec l’UTD maintenue 5 sièges et 2 indépendants Céran-Jérusalémy et Colombani. Le président de l’Assemblée territoriale est le RDPT Jacques Tauraa.
Au référendum du 28 octobre 1962 sur l’élection au suffrage universel du Président de la République, le OUI l’emporte par 14 000 voix contre 9 000, mais il y a eu 11 000 abstentions.
L'année 1963 et les problèmes de la mise en place du CEP
La mise en route du CEP marque fortement l’année 1963, sur les plans pratique début des travaux en juillet et politique.
Le 3 janvier 1963, une délégation de l’Assemblée territoriale à Paris reçoit confirmation du caractère nucléaire de la base des Gambier, à l’occasion d’une rencontre avec le général de Gaulle. Cette nouvelle va entraîner un certain nombre de réactions des élus territoriaux, sur trois plans :
le problème de la sécurité sanitaire ;
le problème de la présence de nombreux militaires, notamment d’éléments de la Légion étrangère ;
le problème du statut du territoire.
Jean-Baptiste Céran propose une motion visant à obtenir un statut de république indépendante associée avec la France.
Le ministre de l'Outre-mer, Louis Jacquinot, est en Polynésie du 30 juin au 7 juillet 1963. La plus grande partie du séjour a un aspect protocolaire et touristique ; Louis Jacquinot ne se trouve confronté à l’Assemblée territoriale que le 1° juillet ; le résultat de l'entrevue est très décevant pour les autonomiste.

Vers l'indépendance ?

Le congrès du RDPT a lieu immédiatement après cette visite, les 8 et 9 juillet ; les participants se positionnent sur :
la nécessité de la libération de Pouvanaa
la perspective de l'indépendance. Les désaccords entre les dirigeants Jacques Drollet et Jacques Tauraa sur les modalités de cette indépendance amènent le report du sujet à un congrès extraordinaire après avoir pris l’avis de Pouvanaa.
En juillet, deux délégations se trouvent en métropole : une pour le 14 juillet avec Céline et Pita Oopa, neveu de Pouvanaa, une dans le cadre d'une visite des sites d’essais sahariens avec Jean-Baptiste Céran. À la fin de juillet, ces trois personnalités obtiennent le droit de visiter Pouvanaa à Pierrefonds. Celui-ci préconise l’organisation d’un référendum territorial sur le sujet de l’indépendance.
Le 1° septembre 1963, l’Église protestante de Polynésie devient indépendante de la Société des missions évangéliques de Paris ; elle est désormais dirigée par un synode formé de pasteurs polynésiens, dont le premier président est Samuel Raapoto. Cette évolution est intéressante pour le RDPT à la fois sur un plan symbolique et sur un plan pratique, étant donné les liens nombreux qui existent entre le parti et l’Église protestante.

La crise de l’automne 1963. Dissolution des partis indépendantistes

À l’automne 1963, s’ouvre la session budgétaire de l’Assemblée territoriale. Très rapidement il apparaît que le budget ne sera pas prêt avant le début de 1964. Le RDPT décide alors de ne pas attendre et convoque un congrès extraordinaire pour le 2 décembre 1963. En réponse, dès le 6 octobre, le gouvernement français, à la demande du gouverneur, procède à la dissolution du RDPT, et, dans la foulée, à celle du parti de Jean-Baptiste Céran celui-ci recrée immédiatement un nouveau PTM : Pupu Tahoeraa Maohi. Le même jour, le gouverneur prend aussi un arrêté d’interdiction de séjour à l’encontre du député de Nouvelle-Calédonie, proche de Pouvanaa Oopa et adversaire des essais nucléaires, Maurice Lenormand.

La crise du début 1964. Départ de Jacques Drollet

Après le règlement en février 1964 de la question budgétaire, une crise se noue sur la question du statut de Moruroa, qui n’avait encore pas été soulevé. L’atoll, considéré comme terre domaniale, releve, depuis la loi Deferre, de la compétence de l’Assemblée territoriale. La commission permanente de l'Assemblée est saisie et vote la cession gratuite au CEP. Le conseiller RDPT Jacques Drollet ayant voté contre l’avis de son parti, est immédiatement exclu. Le gouverneur Grimald valide la proposition de la commission permanente, désormais considérée comme légale, malgré son invalidation par l’Assemblée territoriale.

Les grands travaux du CEP et leurs conséquences

Les travaux sont effectués par l’Armée Génie, notamment la Légion étrangère, et par plusieurs sociétés privées Dumez, Grands Travaux de l'Est, etc.. Les travailleurs non qualifiés sont pour une part recrutés à l’extérieur, mais la plupart sont des Polynésiens. Dans l’ensemble, les travaux occasionnent la venue de 7000 personnes extérieures et provoquent un exode rural des îles vers Papeete. Les travaux ont lieu sur 4 points :
-Mururoa site d’essais . Aménagement de la passe, aérodrome, construction de deux gigantesques blockhaus d’observation automatique ;
-Fangataufa : site d’essais ;
-Hao : base avancée . Cet atoll est le seul habité des trois, avec 200 habitants à l'origine et 600 en 1965. Aérodrome de classe internationale, aménagement de la passe, laboratoire du CEA professeur Rocard ;
-Papeete : la ville 21000 habitants en 1961 a été choisie comme base arrière du CEP, ce qui implique un accroissement important de population encadrement militaire de l’opération, militaires en permission, travailleurs extérieurs, familles des travailleurs polynésiens sur les autres sites. La ville connaît une crise du logement avec apparition d’habitat précaire camp de toile du CEP, bidonvilles. À Papeete, les travaux concernent : l’extension du port achevée en 1966 ; l’édification de casernes et de cités pour les militaires et les expatriés.
Il semble que les années 1964-65 soient marquées par des tensions entre Polynésiens et militaires, notamment en raison du niveau élevé des rémunérations des personnels extérieurs et des effets d’éviction que cela provoque. Au début de 1966, une polémique éclate à propos d’un projet de maisons closes, finalement écarté par le ministre des Armées.

L’évolution de la vie politique dans les années 1965-69

Les élections municipales de 1965. Gaston Flosse maire de Pirae.
Un changement important est dû à la création de deux nouvelles municipalités, par démembrement de Papeete : Pirae et Faaʻa.
À Pirae, commune à forte présence de métropolitains du CEP, les élections sont emportées par Gaston Flosse, un des jeunes leaders de l’UT-UNR.
À Faaa, c’est un indépendant qui est élu : Francis Sanford qui, peu après, crée son propre parti : Te Ea Api.
À Papeete, les élections de 1965 sont remportées par Alfred Poroi, mais le scrutin est cassé et de nouvelles élections ont lieu en octobre 1966 : Poroi est battu par Georges Pambrun.

Les élections présidentielles de 1965. Création du Pupu Here Aia.

Les élections présidentielles de décembre 1965 provoquent une dissension au sein de l’ex-RDPT : la plupart des conseillers territoriaux soutiennent le général de Gaulle alors que John Teariki prend catégoriquement parti pour François Mitterrand. Il semble que la campagne électorale, marquée par la mise en route de la station de télévision promise par Alain Peyrefitte en 1964, ait été biaisée au détriment de Teariki. Au second tour, de Gaulle l’emporte par 60 % des voix, ce qui est relativement faible, mais tout de même supérieur aux 55 % de la métropole.
Début 1966, a lieu le premier congrès du parti de John Teariki, le Pupu Here Aia Parti des patriotes. Les "gaullistes" de l'ex-RDPT sont évincés, notamment Jacques Tauraa.

Les élections législatives de mars 1967. Francis Sanford député de Polynésie.

Trois candidats s’opposent : John Teariki, Francis Sanford et Nedo S UT-UNR.
Au second tour, l’UNR-métropole soutient Francis Sanford pour barrer la route à Teariki alors que l’UNR locale se méfie de lui. Sanford est élu de peu ; inscrit dans le groupe des Républicains indépendants de Valéry Giscard d’Estaing, il donne à la majorité présidentielle UNR-RI la voix qui lui manquait pour atteindre la majorité absolue.
Mais Francis Sanford met très vite l’accent sur la nécessité d’un changement de statut pour la Polynésie ; un projet ayant été repoussé à l’Assemblée en l’absence des députés RI, il quitte le groupe pour devenir non-inscrit avant de rallier le PDM de Jacques Duhamel, où il se trouve avec Rock Pidjot, député de Nouvelle-Calédonie.

Les élections territoriales de 1967. Alliance Sanford-Teariki.

Elles occasionnent un renouvellement important du personnel politique. Le parti de Sanford, Te Ea Api, obtient 9 élus ; le Pupu Here Aia 7 ; l’UT 7 ; l’UTD 3. Des 4 élus indépendants Frantz Vanizette, Charles Taufa et 2 chefs locaux), un se rallie au Te Ea Api.
Disparaissent de l’Assemblée territoriale : Jean-Baptiste Céran ; Jacques Drollet ; Jacques Tauraa.
En revanche on peut noter l’apparition de :
Henri Bouvier PHA, beau-frère de John Teariki
Jean Meillond TEA qui est élu président de l’Assemblée.
Daniel Meillond, son neveu.
Une alliance est établie entre Sanford et Teariki, qui vont vainement essayer de faire avancer la question du statut et d’obtenir la libération de Pouvanaa. Ils échouent aussi dans une nouvelle tentative d'établir l'impôt sur le revenu, à laquelle s'opposent de nouveau des manifestations. En mars-avril 1968, une délégation de Polynésie et de Nouvelle-Calédonie se rend à Paris. Le gouvernement oppose un refus à toute discussion, alors que l'année même, il a dû accorder une forte autonomie aux Comores et à Djibouti. Le Premier ministre, Georges Pompidou se montre particulièrement borné sur la question de la Polynésie, en ce qui concerne le statut comme les essais nucléaires. En revanche, des contacts intéressants ont lieu avec la FGDS de Gaston Defferre et François Mitterrand.

Mai 68 et les élections législatives de juillet 1968

Les événements de mai épargnent presque totalement la Polynésie française.
Mais, aux élections, qui ont lieu avec 15 jours de retard sur la métropole, Francis Sanford, dont le suppléant est John Teariki, l’emporte dès le premier tour, écrasant le candidat gaulliste Nedo Salmon, alors qu'en métropole, l'UDR nouveau nom de l'UNR a obtenu trois-quart des sièges.

L'après-Mai. Le retour de Pouvanaa.

La fin de l'année 1968 est marquée par le retour de Pouvanaa en Polynésie. Il bénéficie d'une grâce présidentielle à l'occasion du 11 novembre. On peut penser que cette grâce est due, au moins pour une part, à l'intransigeance manifestée par Francis Sanford, en particulier dans un courrier adressé à Jacques Foccard au début de novembre.

L'échec du gaullisme en Polynésie

Le début de 1969 est essentiellement consacré à la préparation du référendum voulu par le général de Gaulle sur la régionalisation et le Sénat, qui intéresse directement la Polynésie française. La réforme prévoit d'abord l'adjonction de représentants des organisations professionnelles aux élus de l'Assemblée territoriale, puis la possibilité de cette adjonction. Les partis autonomistes expriment leur refus de cette évolution. Le 27 avril, les votants polynésiens donnent la majorité au NON, comme la métropole, résultat qui entraîne la démission du général de Gaulle. Lors des élections présidentielles qui s'ensuivent, Alain Poher obtient la majorité des votes polynésiens, ce qui marque une rupture par rapport à la tradition gaulliste de la Polynésie française.

Le statut des habitants d'origine chinoise

À cette époque, ils sont nombreux à être soit apatrides, soit citoyens de Taiwan. La reconnaissance de la Chine populaire par la France en 1964, et la rupture consécutive avec Taiwan, nécessite une mise au point de leur statut dans le territoire. La décision est prise de les autoriser à obtenir la nationalité française par naturalisation le gouverneur étant responsable en dernier ressort, procédure qui avait été abandonnée en 1933. Les partis autonomistes étaient d'ailleurs favorables à la normalisation de leur situation. Dans l'ensemble les citoyens d'origine chinoise soutiennent cependant majoritairement l'Union tahitienne.

La Polynésie sous la V° République : après de Gaulle depuis 1969

La présidence de Georges Pompidou 1969-1974

Le blocage institutionnel du gouvernement Chaban-Delmas
L'arrivée à la tête du gouvernement de Jacques Chaban-Delmas, personnalité supposée libérale, est plutôt négative pour les autonomistes : il prend pour chef de cabinet le gouverneur de Polynésie Jean Sicurani et nomme gouverneur janvier 1970 Pierre Angeli, chef de cabinet des Ministres de l'Outre-Mer depuis 1966 : deux personnages hostiles à toute évolution statutaire. Cette situation de blocage est confirmée lors de la visite du ministre Henri Rey en septembre 1970, peu après une nouvelle campagne d'essais : comme il élude sous des prétextes protocolaires toute entrevue avec les élus de l'Assemblée territoriale, ceux-ci arborent ostensiblement en représailles le drapeau tahitien aux côtés du drapeau français, ce qui aboutit à un incident à l'aéroport au moment du départ du ministre.

La généralisation du régime communal

Par ailleurs, au cours de sa visite, Henri Rey annonce l'intention du gouvernement de créer une trentaine de nouvelles communes. L'opposition de l'Assemblée territoriale amène le blocage de cette réforme par le Sénat à la fin de 1970. Une loi amendée finit par être votée en décembre 1971 : elle crée 44 nouvelles communes. Les élections y ont lieu en juillet 1972 et les élus sont généralement des personnalités locales apolitiques.

Apparition d'un indépendantisme radical

Au début de 1972, l'affaire du "commando Teraupoo" indique l'apparition d'une mouvance indépendantiste radicale : il s'agit d'un vol de caisses de munitions dans la caserne du BIMAT par un groupe de jeunes gens parmi lesquels Charlie Ching, un neveu de Pouvanaa. Arrêtés, les prévenus sont à l'origine d'une mutinerie à la prison de Nutaania, la nouvelle prison de Papeete. Ils sont condamnés à plusieurs années de détention.

Les essais nucléaires

Après la campagne de 1971, la protestation s'accentue dans les pays du Pacifique, notamment les pays andins. Il semble que les études en vue d'essais souterrains commencent cette année-là, en particulier à Eiao dans les Marquises, site qui ne sera pas retenu.
L'année 1972 voit la première intervention extérieure, avec le voilier Greenpeace III conduit par David McTaggart au nom de l'organisation Greenpeace, de constitution alors très récente. Le bateau est arraisonné dans la zone d'interdiction, puis reconduit vers les îles Cook. En novembre, l'Assemblée générale de l'ONU condamne les essais français en Polynésie.
En 1973, l'activisme antinucléaire se développe avec l'intervention de personnalités de métropoles. D'une part Jean-Jacques Servan-Schreiber, avec 3 autres députés, participe à Papeete au meeting organisé le 23 juin par les leaders autonomistes ; d'autre part, le voilier Fri conduit par David Moodie prend à son bord 4 Français dont le général Jacques de Bollardière et Brice Lalonde. Le navire est arraisonné, ainsi que de nouveau le Greenpeace III. À la fin de l'année, le gouvernement français publie un Livre blanc pour justifier les essais.

Les événements politiques

En 1971, les élections municipales dans les 4 municipalités renforcent les autonomistes qui gagnent la totalité des sièges à Papeete, où Georges Pambrun est réélu. Dans ces conditions, Pouvanaa, amnistié mais non réhabilité, se présente aux élections sénatoriales et est élu contre un ancien membre du RDPT, Emile Le Caill.
Rudy Bambridge se retire de la vie politique et laisse la direction de l'UT à Gaston Flosse.
Formation du parti Autahoeraa Union par des dissidents de l'UT-UDR : Charles Taufa, Frantz Vanizette.
En septembre 1972, les élections territoriales donnent 13 sièges aux autonomistes et 9 aux gaullistes. Mais c'est tout de même l'UT-UDR qui forme une coalition avec les autres élus 4 d'Autahoeraa et 4 indépendants, ce qui met fin à une longue période de domination autonomiste. Gaston Flosse est élu président de l'Assemblée territoriale.
Aux élections législatives de 1973, Francis Sanford est reconduit contre Gaston Flosse et Charles Taufa.
Aux élections présidentielles de 1974, les autonomistes soutiennent François Mitterrand, qui s'est engagé à mettre fin aux essais nucléaires aériens, l'UT Jacques Chaban-Delmas et Autahoeraa Valéry Giscard d'Estaing. En Polynésie, François Mitterrand est légèrement majoritaire, malgré son alliance avec le PCF, qui a été un thème de propagande important durant la campagne.

La présidence de Valéry Giscard d'Estaing 1974-1981

Les essais nucléaires
L'année 1974 est marquée par la poursuite des essais nucléaires, ce qui entraîne l'exclusion du gouvernement Chirac de Jean-Jacques Servan-Schreiber, ministre des Réformes, à la suite d'une déclaration faite en conférence de presse.
En 1975, les premiers essais souterrains sont réalisés à Fangataufa.

Développement de l'indépendantisme

Plusieurs formations apparaissent durant cette période : Te Taata Tahiti Tiama, créé par Charlie Ching libéré en octobre 1975 ; Indépendance des territoires polynésiens ; E amui Tatou no te Tiamaraa Tahiti ; mais surtout les deux destinés à prendre de l'importance :
Ia Mana te Nunaa, d'orientation socialiste autogestionnaire, créé en novembre 1975 par Jacqui Drollet ;
le Front de libération de la Polynésie FLP, créé en 1977 par Oscar Temaru Tavini Huiraatira depuis 1983.
L’année 1977 est aussi marquée par la seconde affaire de violence politique : le 12 août, attentat contre la Poste de Papeete ; le 27, assassinat d’un homme d’affaires métropolitain, ancien militaire, Pierre d’Anglejean. Assez rapidement, la police identifie les coupables, membres d’un groupuscule Te Toto Tupuna Le sang des ancêtres. Il apparaît que l’attentat contre la Poste a été substitué à un plasticage du palais du gouvernement où se trouvait en visite le ministre Olivier Stirn. Le procès a lieu en janvier 1979 ; des peines de prison de 5 à 20 ans sont prononcées.

La crise de 1975-77 et le changement de statut de la Polynésie

Le responsable de l'Outre-Mer sous Valéry Giscard d'Estaing, Olivier Stirn, envisage très vite un changement de statut pour le territoire et établit des relations assez cordiales avec les leaders autonomistes. C'est durant cette phase de discussions que Autahoeraa se rapproche des autonomistes jusqu'à leur donner la majorité formation de la coalition du Front uni à l'Assemblée territoriale mars 1975. Cependant, le projet proposé par Olivier Stirn à l'automne 1975 ne paraît pas acceptable aux autonomistes.
Une crise politique s'enclenche alors parce que l'UT-UDR, ayant attiré à elle 3 élus autonomistes, regagne la majorité à l'Assemblée territoriale. À partir du 19 novembre 1975, le président de l'Assemblée, Frantz Vanizette Autahoeraa, réplique en refusant de la convoquer, afin de forcer une dissolution ; mais celle-ci est refusée par le gouvernement de Jacques Chirac. La crise s'aggrave en juin 1976, début d'une nouvelle session, ce qui donne au gouverneur le droit de convoquer la première séance de l'Assemblée. Les autonomistes décident alors d'occuper les locaux de l'assemblée. Pour accroître la pression, Francis Sanford démissionne de son mandat de député ; les élections partielles le reconduisent dès le premier tour 22 000 voix contre 10 000 à Gaston Flosse et 2 500 à Charles Taufa. L'occupation va tout de même durer jusqu'au début de 1977 ; c'est la dernière action militante de Pouvanaa qui décède le 10 janvier 1977. Peu après, Michel Poniatowski, ministre de l'Intérieur dans le gouvernement de Raymond Barre, engage des négociations avec l'ensemble des partis polynésiens, ce qui permet d'arriver à un accord acceptable par tous. Le gouvernement dissout l'Assemblée mars 1977 et les élections 29 mai donnent la majorité au Front Uni.
Le 12 juillet 1977, la Polynésie française reçoit enfin son nouveau statut, dit d'autonomie de gestion, voté à l'unanimité par le Parlement. Changements : le gouverneur devient haut-commissaire chef du territoire ; le Conseil de gouvernement est formé par 7 membres responsables individuellement, élus par l'Assemblée, dont un vice-président ; celui-ci préside à la place du haut-commissaire lorsque sont évoqués des sujets de la compétence territoriale : Travaux publics, Enseignement primaire, Santé, Prisons, Taxes douanières et portuaires. En fait le gouvernement central conserve de vastes compétences.

Évolution politique dans le cadre du nouveau statut

En 1977, la circonscription législative de Polynésie est scindée en deux : Tahiti-ouest avec les Australes et les Iles sous le Vent et Tahiti-est (avec les Tuamotu, les Gambier et les Marquises. Aux élections de mars 1978, ce découpage, largement fondé sur une répartition entre catholiques et protestants, permet à Gaston Flosse d'être élu député pour Tahiti-est tandis que l'autre circonscription reste au candidat du Front Uni, Jean Juventin, Pupu Here Aia, qui a remplacé Georges Pambrun à la mairie de Papeete. Ni Francis Sanford ni John Teariki n'ont été candidats, préférant occuper des fonctions territoriales, respectivement vice-président du Conseil de gouvernement et président de l'Assemblée territoriale.
La même année, l'Union tahitienne Tahoeraa maohi devient le Tahoera Huiraatira Rassemblement populaire, section polynésienne du RPR (nouveau nom de l'UDR après sa prise en main par Jacques Chirac. La période 1977-1981 est marquée par un rapprochement sensible de Gaston Flosse vis-à-vis des positions autonomistes.
En février 1980, à la suite d'accidents survenus à Moruroa durant l’été 1979 et à l’attitude peu franche des autorités sur ce sujet, Gaston Flosse décide profiter de ses relations avec Jacques Chirac pour faire avancer la cause d’une évolution du statut. En février 1980, il lui transmet un projet assez proche du futur statut qui donne lieu à une proposition de loi du 13 mai 1980 non votée.

Élections présidentielles de 1981

En 1978, le PS a adopté le point de vue gaulliste sur la force de frappe, notamment sous l’influence de Charles Hernu. Dans ces conditions, les autonomistes n’ont plus de motif de soutenir la candidature de François Mitterrand ; anticipant une victoire de Valéry Giscard d’Estaing, ils décident de soutenir celui-ci ; le soutien à François Mitterrand est repris par les indépendantistes, tandis que le Tahoeraa soutient logiquement Jacques Chirac. Le 10 mai second tour, Giscard d'Estaing obtient 76 % des voix exprimées en Polynésie.

Le tahitien reo maohi est devenu langue officielle régionale en 1980.

Les présidences de François Mitterrand 1981-1995

Élections législatives anticipées de 1981
Gaston Flosse est réélu dans la circonscription Est ; dans la circonscription Ouest, Jean Juventin paraît menacé face à Alexandre Léontieff, dirigeant montant du Tahoeraa, du fait des nombreuses candidatures indépendantistes. Il est tout de même réélu.

Évolution générale

C’est une période assez complexe. D’une part la popularité du Front uni est en baisse en raison du bilan limité de son action gouvernementale locale ; d’autre part Gaston Flosse assume de façon assez crédible des principaux éléments du programme du Front uni. Enfin, celui-ci connaît des vicissitudes : en 1982 Te Ea Api subit une scission menée par son secrétaire général, Émile Vernaudon, maire de Mahina, qui fonde Ai'a Api. D'autre part, Autahoeraa devenu Parti social démocrate de Polynésie début 1980, abandonne l'alliance, menant une campagne à part pour les élections territoriales de 1982.

Les élections territoriales mai 1982

Elles sont marquées par la chute des positions du Front uni et l'apparition d'élus indépendantistes. Le résultat des élections est donc assez favorable au Tahoeraa :

Tahoeraa : 13 élus
Pupu Here Aia : 6 élus
Te Ea Api : 1 élu Francis Sanford
MSD : aucun élu
Aia Api : 3 élus
Ia Mana : 3 élus
Indépendants maires : 4 élus
À la suite de ces élections, Gaston Flosse conclut une alliance avec Emile Vernaudon : le premier devient vice-président du Conseil de gouvernement, le second président de l’Assemblée territoriale.

La fin 1982

Des négociations statutaires sont engagées dès juin avec le gouvernement, spécialement avec Gaston Deferre Intérieur et Henri Emmanuelli DOM-TOM ; le statut envisagé par ce dernier en novembre est en retrait sur les attentes ; les discussions ultérieures, avec un contre-projet du sénateur Daniel Millaud provoquent une rupture entre Gaston Flosse et Emile Vernaudon. Flosse maintient cependant sa majorité grâce à des indépendants et aux autres élus de Aia Api.

L’année 1983. Élections municipales. Décès de John Teariki

De décembre 1982 à mars 1983, la Polynésie française subit une séquence exceptionnelle de 4 cyclones. L’attitude de Gaston Flosse à cette occasion accroît sa popularité, ce qui assure au Tahoeraa un succès d'ensemble aux élections municipales mars, qui permettent par ailleurs à Oscar Temaru de devenir maire de Faaa ; Jean Juventin est tout de même reconduit comme maire de Papeete. Il devient président du Pupu Here Aia après le décès accidentel de John Teariki.

Le statut de 1984

Le 9 septembre 1984, à la suite des lois de décentralisation de 1982 dites elles aussi lois Defferre, le territoire bénéficie d'un changement de statut. Notamment : le haut-commissaire cesse d'être président du conseil de gouvernement, dont les membres obtiennent le statut de ministres. Désormais il y a un véritable gouvernement de la Polynésie française, avec un premier ministre, dont le titre est Président du gouvernement : le premier est Gaston Flosse. Par ailleurs, le nombre de membres de l'Assemblée est porté à 41.

Le CEP sous François Mitterrand

Il faut reconnaître que l'attitude gouvernementale ne change pas vraiment, malgré une certaine ouverture aux demandes des partis polynésiens, désormais sur des positions communes ; la première présidence de François Mitterrand est même marquée par l'affaire du Rainbow Warrior (1985), dans laquelle le ministre de la Défense, Charles Hernu, a joué un rôle essentiel.
Les essais nucléaires sont donc poursuivis jusqu'en 1992, où une suspension d'un an est décidée.

Personnalités de Polynésie française

Cette rubrique a été affectée à une page spéciale homonyme, qui comprend les listes suivantes :

Responsables du protectorat
Gouverneurs
Hauts commissaires
Députés
Sénateurs
ainsi que les biographies sommaires de quelques personnalités Charles Vernier, Rudy Bambridge, Alfred Poroi, Gérald Coppenrath, John Teariki, Frantz Vanizette et la présentation des familles notables du territoire famille Bambridge.

Liens

http://youtu.be/4pLD-IY2MEo Annexion en 1880
http://youtu.be/vhttp://youtu.be/4pLD-IY2MEo0habe2xMwA Pomaré
http://youtu.be/JfmmF_2ow-Q L'Onu la France doit rendre Tahiti
http://youtu.be/RLCMG0SwGoE Les pomare
http://youtu.be/OUzS3AptEbs Navigation ancestrale Tahitienne
http://youtu.be/2_LwH9qhzLU L'Odyssée polynésienne


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Posté le : 28/06/2014 23:45
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AU MASCULIN






Oublions le feulement des bien-pensants,
Qui veulent que le cul soit normalisé,
Protecteurs d'une morale qui n'est en aucun cas la mienne,
Ces "inquisiteurs" qui explorent la psyché,
Réduisent des hommes à l'état de légumes
Pour satisfaire leurs discours dogmatiques et intransigeants.
Je vous emmerde, VOUS et votre morale judéo-chrétienne.


Ils séparent même les chiens à coups de bâtons.



Croque-moi, mon "Bonobo" !
Viens ! Je te garantis une nuit sans fin.
Pour toi, je briserai la chaîne des interdits
Mon lit est le tien, pour la nuit, pour la vie ;
Je t'invite au long et doux prélude de l'amour !

Ton regard d'acier provoque et invoque le désir,
Cet instant ne peut mourir.
Ta voix éraillée m'envoûte,
Je n'ai plus d'autre écoute !

Tes mains puissantes me caressent,
J'en oublie ma détresse,
Ma peau appelle le contact de tes doigts,
Je deviens l'unique touche du piano… de ta vie.

Mon corps frissonne,
Les bouts de mes seins durcissent, gonfle ma poitrine,
Ma bouche cherche la tienne, nos respirations saccadées se mêlent,
Nos lèvres, incontrôlables, se frôlent.
Le parfum de ta peau m'électrise,
Exalte et enivre mes envies déjà soumises.
Nos corps s'abandonnent ;
C'est le flash,
Le crash, les éclats d'amour qui inondent l'alcôve,
Et puis… c'est le doux silence de l'amour qui se pose !

Ces mots d'amour que tu me laisses entendre,
Après cette longue étreinte,
Confirme mon choix.



Désormais pour toi,
Les nuits auront mes yeux
Et seront félines !
Désormais pour toi,
Cette douce virilité sera l'aube de la sensualité !

Pour moi, tu es le fil de ma vie,
Aujourd'hui,
Nous sommes enfin des hommes.




Marco


Posté le : 28/06/2014 20:03

Edité par Marco sur 29-06-2014 06:52:00
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Par une aquarelle de Tchano

Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
.

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