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Re: Défi d'écriture du 28 Juin-
Plume d'Or
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Marco ton texte me rappelle la chanson de Colette Renard : "Les nuits d'une demoiselle".

Posté le : 29/06/2014 18:53
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Re: Défi d'écriture du 28 Juin-
Plume d'Or
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COUSCOUS,
Bonjour ma très chère amie. J'ai lu ton texte avec une grand joie. J'ai deviné tout de suite la chute mais cela n'a rendu ma lecture que plus amusante et excitante. Ta plume légère et taquine me plait toujours autant. J'ai passé un bon moment. Dans la vie, faut pas trop rêver, surtout quand on peut pas. Bises.

Posté le : 29/06/2014 18:49
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Re: Défi d'écriture du 28 Juin-
Plume d'Or
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Avec le décalage horaire don't je suis victim, j'arrive toujours un peu en retard, mais, j'essaye de rattraper.

MARCO,

Ton texte est en effet très fort. De grande qualité litteraire et puissant dans la dénonciation des tabous. Tu démontres que tout peut être beau, mais qu'un prix s'y trouve attaché. Tu dis tout cela dans un lyrisme qui ne laisse que des traces de la beauté, le reste devenant Presque un detail.
J'aime beaucoup ta poésie.

Posté le : 29/06/2014 18:36
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Re: Défi d'écriture du 28 Juin-
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Tant qu'à faire un petit retour sur le site, autant le faire dans un contexte de frissons de plaisirs, qu'ils soient licites ou non. Quoi que le petit côté hors-la-loi des amours hors normes apporte toujours un petit je ne sais quoi qui pimente d'inattendu des instants doux ou torrides .



Cette fois encore, la magie opérait.Savait-elle exactement l'effet qu'elle me faisait, lorsque sa main se posait sur mon torse, avec infiniment de douceur, écartant lentement l’entrebâillement de ma chemise, après en avoir fait sauté les boutons, l'un après l'autre,.
J'éprouvais un long frisson, presque douloureux, lorsqu'elle fit glisser le tissu sur mon épaule.Je vis qu'elle avait ressenti ce frisson à la manière inquiète dont elle suspendit son geste et à son regard perturbé qui sembla me demander, d'un relèvement de sourcils, si elle devait continuer ou non ce qu'elle avait commencé.
Je savais que, compte tenu de son âge, elle n'avait guère eu le temps de se faire, avant moi, une grande expérience dans ce domaine. C'était une des raisons qui justifiaient ma tolérance et ma patience à son égard. Mais ciel ! que ses lenteurs et ses hésitations pouvaient parfois me torturer; parfois aussi me mener dans des transes dont j'ignorais les issues.
Elle marquait toujours de l'hésitation, à l'instant où, sachant qu'il fallait aller de l'avant, l'incontournable étape suivante nécessitait le geste qu'elle devait accomplir :
Du plat de la main, avec une douceur sans pareille, elle exerçait une lente pression sur le bas de ma gorge, m'invitant à m'allonger sur le canapé où nous étions installés tout deux.
Je me laissais faire, montrant ostensiblement une forme de résignation que je n'éprouvais nullement. Dois-je avouer qu'une certaine inquiétude me mordait souvent les entrailles : Saura-t'elle ? Mais j'étais un ingrat. Elle avait toujours su...
Dès lors, je l'avoue, je me livrais totalement à ses mains que je finissais par reconnaître expertes. Il est certain que, d'une manière ou d'une autre, chacun de ses gestes lui avait été enseigné et je ne pouvais m'empêcher de penser à ceux qui tout comme moi, avaient déjà connu la douceur de chacune de ses initiatives;
Toujours, pendant qu'elle était penchée sur moi, je détournais la tête pour ne pas avoir à croiser son regard, que je savais être grave et sérieux.
Bizarrement; cette fois encore, je pouvais assurer n'avoir absolument rien ressenti durant cette séance.
Elle referma doucement ma chemise sur le pansement neuf et m'adressa son large sourire habituel :
- Et voilà ! ménagez-vous jusqu'à de main matin. Même heure ?
Prestement, elle regroupa ses affaires, referma sa sacoche et trotta vers la porte, de nouveau affairée, vers un autre malade qui l'attendait déjà.
Je lui adressai un petit signe de la main :
- Au revoir, ma Sœur ! à demain ...

Posté le : 29/06/2014 18:17
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Re: Défi d'écriture du 28 Juin-
Plume d'Or
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Coucous,

Dorénavant, je ne regarderai plus les vitrines de prêt-à-porter de la même façon.
Oserai-je de "camper" Face à la devanture ? Tout est possible !
Bravo pour l'originalité !

J'ai aimé !


------------------------------------------------------------------------

Donald, merci pour le clin d'Å“il,

Cet amour illicite à travers ces lignes satiriques, est d'une exquise gourmandise.
Marco

Posté le : 29/06/2014 17:43
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Re: Défi d'écriture du 28 Juin-
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Arielle, je vois que tu affectionnes particulièrement les êtres imaginaires, essentiels aux êtres réels, rendant ces derniers si fragiles et attendrissants. J'aime tout l'amour qui anime Nicolas envers son âme soeur, sa part de féminité.
à part qu'il est bon à enfermer. Donald pourra peut-être l'aider...

Merci pour ta participation

Couscous

Posté le : 29/06/2014 16:11
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Re: Défi d'écriture du 28 Juin-
Plume d'Or
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Il est 5 heures du matin, il fait jour. Le soleil entre par la fenêtre grande ouverte, un rayon est venu jusqu’à mon lit pour me dire qu’une belle journée commençait. Il fait frais par ce matin de Juin, mais j’adore respirer l’air pur. Ma chérie se réveille en même temps que moi, quatre heures de sommeil nous suffisent amplement :
- Bonjour, mon Amour, qu’est-ce que tu veux faire aujourd’hui ?
-
La fille dont je suis amoureux est la femme idéale. Je l’ai enfin trouvée. Elle est belle, sportive, toujours prête pour l’aventure, et pourtant si fragile.

- On part faire une balade à vélo ? Il fait beau.
- Super, on déjeune et on part !
Chez nous, le petit déjeuner, c’est sacré. Ma compagne précédente préférait prendre sa douche avant de manger, ça désorganisait tout. Elle disait que comme ça elle pouvait prendre son temps pour siroter son thé. Quelle hérésie ! On mange AVANT de se laver, c’est comme ça.
J’ai de gros problèmes de digestion, et il y a beaucoup d’aliments que je ne supporte pas du tout. Nicole aussi, ça simplifie les choses. Nous faisons une cuisine simple, sans sauce, sans produits laitiers, et pratiquement sans viande. Ce matin, thé, pain et confiture. Hier soir, nous avons mangé des pâtes et du poisson, il nous fallait des sucres lents pour ne pas avoir de « coup de pompe » sur la route. Nicole mange beaucoup de féculents et de sucre, mais ne prend pas un gramme, elle est très mince, mais pas trop musclée non plus, je suis tellement heureux avec elle !
Nous partons sur les routes, nous avons le même vélo de course, très léger avec un cadre en carbone. Elle a exactement le même niveau que moi. J’ai déjà essayé de la semer pour voir ce qui se passait. Quand je me retournais, elle était toujours dans ma roue. Cet été, nous partirons sur les routes de France. Nous embarquerons le matériel minimum, pour ne pas alourdir nos bicyclettes. La nuit, nous ferons du camping sauvage. Ce seront des vacances à moindre frais, en pleine nature !
L’année passée, nous avons fait une randonnée en kayak en dormant près des cours d’eau. Les bateaux nous servaient de toit, et un sac de couchage suffisait pour nous couvrir. L’hiver, nous adorons faire de la plongée en Bretagne. Nous avons des combinaisons épaisses, et nous pêchons des poissons que nous faisons griller sur la plage.
Ce qui est bien avec Nicole, c’est que nous faisons le même métier, et que nous travaillons dans la même entreprise. Nous nous sommes rencontrés près de la photocopieuse, elle était encore en panne, et je l’ai aidée à récupérer ses papiers. Maintenant, nous partageons le même bureau, et nous pouvons rentrer chez nous déjeuner le midi. C’est super, nous sommes toujours ensemble ! Elle comprend mes soucis, et arrive souvent à trouver des solutions quand un problème me tracasse.
Nous gagnons le même salaire, c’est pratique. Il n’y a aucune concurrence entre nous.
Nous avons les mêmes amis, je me rends compte que ce sont les miens qu’elle a adoptés quand on s’est connus. C’est un peu normal, nous sommes tellement semblables. Quelquefois elle me laisse partir en expédition, mais si j’ai un problème, elle est toujours là pour venir me chercher avec une couverture de survie, ou une boisson chaude. J’aime prendre des risques, c’est mon côté casse-cou.

Le soir, quand nous rentrons, nous écoutons la même musique. Nous adorons mettre la chaîne à fond. Nous allons ensemble aux concerts. Sans nous concerter, nous avons souvent les mêmes envies en même temps. Nous sortons beaucoup, nous allons au musée voir des expos. Il y a tellement de choses intéressantes à faire !

Ce que j’adore chez ma femme, je dis ma femme, mais nous n’avons pas besoin de nous marier, nous sommes déjà complètement unis, c’est qu’elle est toujours élégante. Quand nous partirons en vacances, je sais qu’elle aura une jolie robe et des chaussures à talons dans ses bagages. Si nous allons au restaurant, elle sera habillée, maquillée et pomponnée comme si elle sortait d’un institut de beauté.
Les gens nous regardent dans la rue. Nous formons un très beau couple. Nous nous ressemblons énormément, on dirait presque que nous sommes frères et sœurs ! Je suis fils unique, et je me suis senti très seul dans mon enfance.
Après notre sortie de quatre-vingt kilomètres, nous sommes partis faire du Kayak en mer. Il y avait un peu de brise, mais nous surfions sur les vagues, c’était merveilleux. Nous ne sommes pas rentrés trop tard, il fallait laver le matériel, et tout ranger. Ce soir, nous dînons chez mes parents. Ils adorent Nicole.


- Bonjour, mon fils, bienvenue à la maison.
- Bonjour, Nicolas, nous sommes très contents de te voir.
Ils nous embrassent, et nous nous installons sur le canapé, pour prendre l’apéritif.
- Alors, raconte-nous ce que tu as fait depuis la dernière fois.
Je raconte notre sortie à vélo et notre escapade en kayak. Nous parlons de notre projet de vacances. Mes parents regardent Nicole un peu perplexes :
- C’est bien fatigant tout ça. Il faut faire attention à ne pas vouloir en faire trop.
Nicole sourit, elle est tellement charmante, elle me comprend, elle sait que j’ai besoin de bouger, que j’ai besoin d’être en communion avec la nature.

Nous passons à table. Le couvert est mis, ma mère fait toujours les choses bien. La nappe est impeccable, nous attendons qu’on nous dise de nous assoir. Pourtant quelque chose cloche, il n’y a pas d’assiette pour Nicole ! Je suis un peu ennuyé, mais mes parents vieillissent, il faut s’y faire.
- Maman, tu as oublié Nicole ! Ne bouge pas, je file à la cuisine.
Je ramène ce qu’il faut, et ma chérie peut s’installer. Elle a très bon caractère et ne s’offusque pas de cet oubli. Mes parents ne disent rien, ils ne s’excusent pas, et ça m’énerve un peu. Un regard sur Nicole et sa bonne humeur, et ma colère passe instantanément.
- Alors Nico, ça te plaît ? J’ai fait du poisson avec du riz, j’ai mis la sauce à part pour ne pas que tu sois malade.

- C’est parfait maman, comme toujours.
Je sers Nicole, puis je me sers.

- Ma petite femme a été parfaite aujourd’hui, on a fait de superbes balades, je suis content.

- Attention au surmenage mon fils, il faut savoir te reposer.
Je vois qu’il cherche l’approbation de Nicole. Elle ne dit rien, elle me soutient toujours. Elle se contente de sourire, et de poser sa main sur la mienne.
Nous finissons le repas, quelle bonne soirée ! Nous embrassons mes parents. Ils insistent pour que je « lève le pied » comme ils disent, ils me trouvent fatigué. Je suis en pleine forme, je ne me suis jamais senti aussi bien ! Je ne fais que ce qui me plaît, et j’ai trouvé LA femme de ma vie.
- Très bien, très bien, me dit mon père. On est là pour toi, tu le sais ?

- Mais oui papa, merci. Au revoir !
La porte de l’ascenseur se referme sur Nicolas et Nicole.
- Qu’est-ce que tu en penses ? Tu le trouves comment ?
La mère de Nicolas est soucieuse.
- Je ne sais pas quoi penser, il est toujours aussi bizarre, il en fait trop. De toute façon il ne nous écoute pas.

- Son histoire avec cette Nicole est inquiétante.


- Je trouve aussi.

- Tu crois qu’il se rend compte qu’elle n’existe pas ?

Posté le : 29/06/2014 16:04
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Re: Défi d'écriture du 28 Juin-
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Ha les familles recomposées et leurs imbroglios ! La chute est terrible Donald ! J'ai imaginé la tête de Bryan, au bord de la crise cardiaque. trop drôle ! ça lui apprendra à faire le coq infidèle.

Merci Donald.

Couscous

Posté le : 29/06/2014 14:59
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Re: Défi d'écriture du 28 Juin-
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Voilà un défi qui a inspiré les Oriens; l'Amour ici est-il véritable ou illicite ?
Marco, je découvre ta plume et j'en suis fort ravi: tu démarres le thème dans le feu.
Couscous, j'ai bien aimé cette histoire de mannequin et la chute m'a (encore) surpris.
A bientôt,
Licitement,
Donald

Posté le : 29/06/2014 14:07
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Re: Défi d'écriture du 28 Juin-
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Bryan fait rire


Bryan se regarda dans le rétroviseur intérieur de son bolide allemand, lissa ses cheveux et déclara lancée la chasse à la tigresse ; il pouvait rejoindre ses amis au Factory. Il n’eut pas une seule pensée pour sa femme Janice partie pour une semaine en séminaire professionnel, quelque part au pays du fromage ; à l’aube de la cinquantaine, il avait décidé de s’offrir du bon temps.

Bryan et Janice vivaient ensemble depuis trois ans dans la banlieue chic de Londres ; elle avait quitté son banquier de mari par ennui, tandis que lui s’était séparé de son épouse fonctionnaire pour vivre sa crise de la quarantaine. Ils avaient fait connaissance dans une soirée caviar et champagne ; Bryan lui avait joué le sketch du gars marrant et cultivé dans l’espoir de la mettre dans son lit, objectif atteint au-delà de ses espérances puisque Janice s’était incrustée depuis. Leurs enfants respectifs étaient adultes et autonomes ; d’ailleurs Bryan ne voyait presque jamais ceux de Janice et les siens ne supportaient pas la rivale de leur mère, trop bavarde et artificielle à leur goût.

Bryan entra dans le Factory, haut lieu de l’adultère londonien et terrain de prédilection des grands fauves, le plus souvent issus des catégories sociales les plus favorisées. « A vingt livres minimum le cocktail de base, on ne risque pas de voir la classe ouvrière débarquer ici. » avait-il dit à ses acolytes du moment. Richard était déjà sur place, assis à une table avec deux splendides brunes d’une trentaine d’années ; Bryan le rejoignit, se présenta aux créatures de rêve et commença son numéro de charme. Quinze minutes plus tard, Arnold fit son apparition ; le trio était complet et la fête pouvait réellement démarrer.

Les deux jeunes femmes, prénommées Carla et Lucia, étaient hôtesses de l’air pour une célèbre compagnie espagnole ; elles étaient en transit sur Londres et repartaient deux jours plus tard. Elles représentaient le plan idéal pour les trois mousquetaires ; il ne restait plus qu’à en ramener une troisième à la table pour entamer la danse. Bryan n’eut pas à attendre longtemps ; il remarqua une superbe rousse accoudée au bar et visiblement seule. Il proposa de commander une bouteille de champagne et utilisa ce prétexte pour se diriger vers le zinc ; il se posta à côté de l’inconnue aux cheveux rouges et négocia les bulles rémoises avec le serveur avant de lancer la discussion.
— Vous aimez le Dom Perignon ?
— Je n’ai jamais testé mais je suppose que oui, répondit la jeune femme.
— C’est parfait, je vous invite à venir déguster quelques coupes avec mes amis.
— On se connaît ?
— Pas encore. Je m’appelle Bryan et vous ?
— Olivia. Qu’est-ce qui me vaut cette invitation, Bryan ?
— J’adore les belles femmes rousses, Olivia.
— Je vous croyais plus versé dans les latines, Bryan.
— Vous êtes loin du compte, Olivia. Mes deux amis sont branchés brunes mais pas moi ; j’ai toujours eu un faible pour les rousses aux yeux verts.
— Votre femme est-elle rousse aux yeux verts ?
— Sommes nous là pour parler de ma femme ?
— Ce serait marrant. Dites moi quelque chose de drôle sur votre femme ; si vous me faites rire, je vous suis, sinon vous repartez avec votre bouteille et allez jouer avec des plus cruches que moi.

Bryan était emmerdé ; d’un côté, il trouvait Olivia fabuleuse et il avait une énorme envie de la ramener dans sa grotte pour la consommer toute la nuit. Elle lui rappelait Janice, en plus jeune, plus raffinée, moins convenue ; son épouse lui faisait toujours de l’effet surtout quand elle se déshabillait mais elle avait perdu le feu sacré, la flamme qui rendait les hommes fous. De l’autre côté, il craignait que raconter une des nombreuses gaffes de Janice n’apportât rien de plus que le mépris d’Olivia pour un mari qui non seulement trompait sa légitime mais en plus la dénigrait auprès de ses conquêtes ; ce risque était réel même dans un haut lieu de la drague comme le Factory. « Qui ne tente rien n’a rien ! » se dit-il pour s’encourager.
Bryan raconta la fois où Janice lui avait fait honte lors d’un vernissage d’art moderne en commentant pendant dix minutes un objet qui s’était révélé n’être qu’un vulgaire lampadaire Ikea ; Olivia n’en crut pas ses oreilles, spécialement quand Bryan imita la voix de Janice en train de soutenir mordicus qu’elle avait vu l’intégralité de la collection dont ce fleuron de la sculpture faisait partie mais qu’elle ne se rappelait plus où.
La partie était gagnée ; Olivia prit le bras de Bryan et le gratifia d’un sourire ravageur. Le duo regagna la table où les affaires n’avaient pas traînées et le champagne coula à flots.

Le lendemain matin, Bryan se réveilla avec un gros mal de crâne ; sa nuit avec Olivia avait été agitée, dans le bon sens du terme. Il se tourna sur le flanc et constata que sa conquête avait déserté le lit ; « Dommage, je n’ai même pas eu le temps de prendre son numéro de téléphone. » se dit-il en supposant qu’elle avait filé à l’anglaise, comme cela arrivait la plupart du temps. Il regarda l’heure et décréta qu’il pouvait s’accorder encore du temps ; il avait la maison pour lui tout seul, pas de Janice et aucun rendez-vous avant l’après-midi.
La sonnerie de la porte l’interrompit dans ses pensées ; il décida de faire le mort et ferma les yeux.
— Papa, je passe prendre des affaires et je repars, cria une voix qu’il identifia comme celle de Muriel, sa fille aînée.
— D’accord, répondit-il avec un soupçon de remords.
Il allait se rendormir quand son cerveau lui envoya une information vitale : Muriel n’avait pas la clé de la maison ; d’ailleurs Janice ne voulait pas que les enfants puisse rentrer à l’improviste dans leur nid d’amour. Intrigué, Bryan se leva et entra dans le salon ; Muriel bavardait tranquillement avec Olivia en dégustant une tasse de thé. Ne sachant que faire devant ce spectacle inattendu, Bryan posa l’inévitable question.
— Vous vous connaissez ?
— Bien sûr papa, c’est Olivia ma demi-sœur, la fille de Janice. Tu ne l’as quand même pas oubliée ?

Posté le : 29/06/2014 14:02
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Par une aquarelle de Tchano

Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
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