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Re: Les expressions
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« La croix et la bannière »


De grandes complications ou difficultés.


Cette expression, sous une forme un peu différente, est attestée dès le XVe siècle, issue de l'italien.
A cette époque, la religion était omniprésente, dans toutes les activités et à tous les niveaux de la société.
La croix, représentant celle du Christ, était donc obligatoirement brandie en tête de toutes les processions, qu'il s'agisse des religieuses accompagnant des reliques diverses ou organisées pour des évènements particuliers, ou bien de celles destinées à accompagner l'arrivée d'un notable dans la ville.
Dans ces différentes processions, on portait aussi des étendards ou des bannières diverses, que ce soit celle de la Vierge, de la paroisse, d'une confrérie, du notable en déplacement ou de celui le recevant.

Mais l'organisation de ces processions n'était pas facile, paraît-il. Les formalités, les règles à suivre, le respect de l'importance des participants, qu'elle soit honorifique ou hiérarchique, transformait parfois leur préparation en de véritables casse-têtes.
Ce qui explique le sens de "grandes complications".

En 1690, Furetière indique que "il faut la croix et la bannière pour inviter quelqu'un" signifiait "il faut aller le chercher avec des formes telles qu'il ne puisse se dérober".
Dans ce sens, on retrouve l'apparat, la procession organisée pour accueillir au mieux un visiteur éminent en déplacement qui, ainsi accueilli avec faste, ne pouvait décemment pas s'esquiver.

Notre forme actuelle "c'est la croix et la bannière pour..." est attestée en 1822.


Posté le : 10/07/2014 11:02
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Bonjour chères amies et amis des Belles Lettres
Guest_
Depuis mon enfance, j'ai dû régulé ma grande sensibilité dans une activité musicale. La musique et le chant furen mon refuge et mon soutien. Puis le chant devint mon amie et ma lumière. Je continue cette activité.

J'ai toujours aimé écrire mais la pudeur, l'humilité, la timidité sans doute, retinrent longtemps ma main devant mes désirs profonds et intimes. En étais-je capable, me disais-je? Et puis il y eut un événement qui mit le feu de l'écriture dans mon âme, le feu de la poésie : une voie de contraintes littéraires source de tant libertés. Devant la cascade des premiers vers qui vinent, qui coulent dans le clapotis des émotions qui s'épanoussient, tout devint lumineux.

Ce fut le décès de ma mère qui déclencha ce feu de la poésie. Mais je gardai les poèmes pour moi où je les partageai timidement, discrètrement, avec quelques amis ou parents. Ce fut mon frère qui me parla de vous et qui me convainc de partager avec une communauté d'êtres seulement éclairés par le désir de partages sans enjeux, juste dans le bonheur d'être ensemble et d'offrir des bonheurs simples et riches.

Mon pseudonyme istenozot que j'ai choisi pour honorer ce site est une contraction de l'expression hongroise "isten hozott" (mon nom réel est Hosotte) qui signifie bienvenue.
J'ai beaucoup apprécié les messages de bienvenu déjà reçus.
J'ai pris un bonheur infini à lire déjà de nombreux poèmes et des nouvelles. Beaucoup m'ont déjà enchanté et empli mon âme d'émotions vives et enchanteresses. Il m'en reste tant à lire que je désire savourer après des journées bien remplies.

Je ferai tout de mon côté pour honorer ce site par des poèmes personnels et intimes qui, je l'espère, qui vous donneront autant de bonheur que j'en reçois déjà.
Je le ferai régulièrement dans les temps libres que me laisse mon activité professionnelle qui me conduit à accompagner le changement et à gérer des situations de crises dans les établissements de santé d'un groupe de santé privé.

Merci à vous toutes et à vous tous de m'accueillir.
Au bonheur de vous croiser ici et qui sait, de partager des moments en tête à tête avec quelques unes et quelques uns d'entre vous.
Un merci particulier teinté de tendresse à mon cher frère qui fait partie de cette belle communauté, qui m'a ouvert cette porte sur la liberté de partage infini.

Jacques

Posté le : 09/07/2014 20:03
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Re: Les expressions
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« Faire revenir une viande, un aliment »


Passer un aliment dans un corps gras très chaud afin d'en dorer le pourtour.


Certains diront que le meilleur moyen de faire revenir un plat, c'est de l'appeler lorsqu'il s'éloigne un peu trop. Encore faudrait-il qu'il soit obéissant !

Cette expression date du XVIIe siècle.
Elle vient probablement du sens de 'revenir' dans "revenir à soi", ou "retrouver ses esprits, retrouver vie", comme après un évanouissement, par exemple.

Dès le XVIe siècle, on utilisait 'se revenir' pour parler de la viande qui se ramollit qui reprend vie ? lorsqu'on la passe au feu.
Puis, au XVIIe, faire revenir est une opération culinaire qui consiste à poser de la viande sur des charbons allumés ou sur un gril, soit pour la barder avant de la rôtir, soit pour la préserver de l'altération.
C'est à la fin du XVIIIe siècle que notre expression prend exactement son sens d'aujourd'hui.

Posté le : 09/07/2014 10:54
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Re: Les expressions
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« Avoir un coup de pompe »


Avoir un brusque accès de fatigue, parfois très intense, et pas toujours avec une raison connue.


Par quelle pirouette bizarroïde et un peu gonflée, le coup de pompe qui, pourtant, redonne du tonus à un pneu de vélo dégonflé peut-il mettre quelqu'un à plat ?

Une chose est sûre, c'est que cette expression apparaît aux alentours de 1920, puisque Gaston Esnault l'a relevée en 1922 dans le milieu cycliste comme par hasard !, mais sans en expliquer l'origine exacte.

Parmi les pompes qui pourraient nous intéresser, en dehors de celle à vélo, il y a la chaussure, en argot, dont un coup bien placé peut éventuellement provoquer une grosse fatigue, et les pompes, celles du sportif aux abdos et bras en béton, qui peuvent laisser épuisé si on en abuse .
Mais il semble qu'aucune de ces deux pompes-là ne soit responsable.

Par contre, Duneton évoque un article paru également en 1922 et dont le sujet est une toute autre pompe.
Ce texte parle des passagers d'un avion qui ont rendu tripes et boyaux suite à un vol très chahuté et qui, à l'atterrissage, sortent de l'avion livides et en se traînant lamentablement, tellement on leur a secoué la pulpe du fond.
Par contre, le pilote resté fringant, dit en descendant et en voyant les débris de ses passagers : "tu parles qu'on a pris un de ces coups de pompe !"

Ceux qui ont pratiqué des engins volants comme le planeur, l'aile delta ou le parapente, par exemple, vénèrent les pompes car ce sont des bulles ou des colonnes d'air chaud qui s'élèvent et peuvent ainsi les aider à gagner de l'altitude ou, au moins, à se maintenir plus longtemps en l'air .
En dehors des pompes, bénéfiques, la masse d'air dans laquelle avance l'avion peut être extrêmement agitée comme de l'eau que vous brassez avec la main et le secouer comme un prunier, provoquant ce que certains appelent des "trous d'air" qui n'en sont pas réellement il y a de l'air partout !

Ce serait par allusion à l'état des passagers 'très fatigués' par les turbulences subies et par le fait que ces colonnes d'air ascendant, qui 'aspirent' vers le haut les aéronefs qui s'y trouvent, sont vues comme provoquées par le piston d'une pompe, que serait née l'expression qui aurait été ensuite reprise par les adeptes de la petite reine où la pompe a sa raison d'être.

Ce qui est bien en phase avec un sujet où le cyclisme est évoqué.

On les appelle aussi des 'thermiques'. Si vous avez déjà vu des grappes de planeurs ou de parapentes tourner en spirale au dessus d'un même point, c'est qu'ils sont dans une pompe et tournent dedans pour y rester et en profiter au maximum .

Posté le : 08/07/2014 11:03
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Re: défi du 5 juillet 2014
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Donald, tu dressées un portrait émouvant de ce jeun homme doué. Il a fait le bon choix car il a réalisé son rêve.

Merci

Couscous

Posté le : 08/07/2014 05:55
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La fatigue légère et qui fait sourire
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Vous me dites, Monsieur, que j'ai mauvaise mine,
Qu'avec cette vie que je mène, je me ruine,
Que l'on ne gagne rien à trop se prodiguer,
Vous me dites enfin que je suis fatigué.
Oui je suis fatigué, Monsieur, et je m'en flatte.
J'ai tout de fatigué, la voix, le coeur, la rate,
Je m'endors épuisé, je me réveille las,
Mais grâce à Dieu, Monsieur, je ne m'en soucie pas.
Ou quand je m'en soucie, je me ridiculise.
La fatigue souvent n'est qu'une vantardise.
On n'est jamais aussi fatigué qu'on le croit !
Et quand cela serait, n'en a-t-on pas le droit ?

Je ne vous parle pas des sombres lassitudes,
Qu'on a lorsque le corps harassé d'habitude,
N'a plus pour se mouvoir que de pâles raisons...
Lorsqu'on a fait de soi son unique horizon...
Lorsqu'on a rien à perdre, à vaincre, ou à défendre...
Cette fatigue-là est mauvaise à entendre ;
Elle fait le front lourd, l'oeil morne, le dos rond.
Et vous donne l'aspect d'un vivant moribond...

Mais se sentir plier sous le poids formidable
Des vies dont un beau jour on s'est fait responsable,
Savoir qu'on a des joies ou des pleurs dans ses mains,
Savoir qu'on est l'outil, qu'on est le lendemain,
Savoir qu'on est le chef, savoir qu'on est la source,
Aider une existence à continuer sa course,
Et pour cela se battre à s'en user le coeur...
Cette fatigue-là, Monsieur, c'est du bonheur.

Et sûr qu'à chaque pas, à chaque assaut qu'on livre,
On va aider un être à vivre ou à survivre ;
Et sûr qu'on est le port et la route et le quai,
Où prendrait-on le droit d'être trop fatigué ?
Ceux qui font de leur vie une belle aventure,
Marquant chaque victoire, en creux, sur la figure,
Et quand le malheur vient y mettre un creux de plus
Parmi tant d'autres creux il passe inaperçu.

La fatigue, Monsieur, c'est un prix toujours juste,
C'est le prix d'une journée d'efforts et de luttes.
C'est le prix d'un labeur, d'un mur ou d'un exploit,
Non pas le prix qu'on paie, mais celui qu'on reçoit.
C'est le prix d'un travail, d'une journée remplie,
C'est la preuve, Monsieur, qu'on marche avec la vie.

Quand je rentre la nuit et que ma maison dort,
J'écoute mes sommeils, et là, je me sens fort ;
Je me sens tout gonflé de mon humble souffrance,
Et ma fatigue alors est une récompense.

Et vous me conseillez d'aller me reposer !
Mais si j'acceptais là, ce que vous me proposez,
Si j'abandonnais à votre douce intrigue...
Mais je mourrais, Monsieur, tristement... de fatigue.

Robert Lamoureux


Posté le : 07/07/2014 22:43
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Re: Les expressions
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« Couper les cheveux en quatre »


Détailler à l'excès, être trop tatillon ou méticuleux.


Le coupeur de cheveu en quatre a, dans la vie, des aspirations tout aussi précises et importantes que celui qui cherche à sodomiser un brachycère ainsi que l'expression "enculer les mouches" vous le confirmera .

Même si l'utilité de la chose n'est pas vraiment flagrante, il est facile à tout-un-chacun de s'arracher un cheveu et de le couper en quatre morceaux de longueur plus ou moins égales.
La notion de précision ou de détail que véhicule cette expression pourrait donc être difficile à comprendre; sauf si on sait que sa première version, au XVIIe siècle, était "fendre un cheveu en quatre" et que là, tout s'éclaire.

En effet, le challenge consiste, non pas à utiliser un hachoir ou une tronçonneuse pour découper menu le cheveu, mais au contraire, à vous munir d'un instrument d'une précision diabolique pour réussir à couper un cheveu en quatre dans son épaisseur.
On comprend donc alors que seules des personnes d'une méticulosité extrême, voire excessive, peuvent s'y essayer à condition, quand même, d'avoir pas mal de temps à gaspiller et quelques mouches à portée de main - ça marche rarement du premier coup sans dégâts irréversibles.

Elle est décortiquée dans un super site dédié aux expressions que je vous laisse le soin de découvrir.

Posté le : 07/07/2014 14:46
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Re: défi du 5 juillet 2014
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La mélodie des anges


Blake exultait. Devant lui se tenaient cent mille spectateurs en transe sous l'effet de sa musique ; jamais dans sa vie de chanteur il n'avait connu un tel succès et il regrettait presque sa prochaine annonce.

Blake se rappela son enfance, dans une famille venue du Nigéria en guerre, entre pauvreté des quartiers sud d'Orpington et ferveur religieuse de sa communauté. Il avait eu le choix entre des études qui l'auraient invariablement amené à un métier sous-qualifié parce qu'il était un Noir ou une carrière sportive dans un club de football avec le faible espoir de jouer un jour en première ligue. Sa mère l'avait encouragé dans la voie de l'école, parce qu'il était intelligent et sensible, alors que son père l'avait poussé à pratiquer le sport car, disait-il, « dans ce monde de Blancs il faut se faire respecter. »
Enfant de chœur au sein de la paroisse locale, Blake avait découvert une troisième option : le chant. Il avait alors privilégié cette discipline, non pour devenir membre d'une chorale professionnelle ou chanteur d'opéra mais juste par plaisir.

Blake se souvint des premiers signes de son incroyable don. Il se remémora l'ardeur inhabituelle des paroissiens quand les enfants entonnèrent une série de cantiques et le déchaînement de passion au moment de son propre solo ; il n'avait pas eu peur devant ces chaudes manifestations de communion spirituelle. Depuis, la rumeur avait enflé et des centaines de catholiques venus de tout le Kent s'étaient mis à fréquenter le service dominical du père Marvin ; ce dernier avait d'ailleurs du instaurer deux sessions. Ce choix avait provoqué une controverse épique entre Blake et Marvin.
— C'est génial de pourvoir chanter deux fois le dimanche à l'église.
— J'aime bien mais j'ai envie d'essayer autre chose, plus à la mode.
— Tu pourrais toucher l'absolu, la mélodie des anges, avec une voix comme la tienne. Regarde l'effet que tu produis sur l'audience.
— C'est vrai ; ça m'étonne aussi un tel succès mais j'en ai marre des cantiques. Je veux chanter les tubes que j'entends à la radio ; j'ai décidé de monter un groupe avec des copains de l'école.
— Je ne pourrais pas t'en empêcher mais, crois-moi, tu reviendras à l'essentiel quand tu auras fait le tour de la question et connu le succès.
— On en reparlera quand je serai une star du show-business.

Blake leva le bras en signe de trêve ; il n'avait plus besoin de parler et son public savait que le dernier mouvement allait démarrer dans une dizaine de minutes, le temps pour les techniciens d'ajuster les instruments et la sono.

Blake revit les images des laborieux débuts d'un groupe d'adolescents maladroits ; ils jouaient des morceaux des années soixante et aussi des tubes plus actuels, entre pop sucrée et jazz. Ses compagnons d'infortune considéraient les concerts comme un bon moyen d'emballer des Blanches et de frimer au lycée tandis que Blake tentait d'habiller leurs efforts d'un vernis artistique. Il avait beaucoup pensé à la conversation avec le père Marvin mais il avait été trop fier pour jeter l'éponge aussi vite et retourner à la chorale. Le salut était venu d'un petit bonhomme à lunettes qui l'avait abordé à l'issue d'une prestation réussie lors d'un festival de musique populaire à Beckenham.
— Vous avez un talent hors-normes que vous gâchez à jouer avec ces nuls, avait dit tout de go le dénommé Winston.
A ce moment-là, Blake avait hésité entre lui coller sa main sur la figure et le prendre dans ses bras ; il n'avait pas eu le temps de choisir car Winston avait dégainé son atout d'agent artistique.
— Voici ma carte. Venez me voir si vous voulez devenir un professionnel.

Blake eut une larme pour Winston, son mentor et ami ; il se dit que là-haut il devait entendre les clameurs de la foule et se sentir fier de son ancien protégé.
Winston avait dégrossi un diamant brut et en avait fait la huitième merveille du monde. En une dizaine d'années, le jeune chanteur avait d'abord conquis le public noir du Royaume-Uni puis la jeunesse blanche du pays grâce à un virage bien négocié sur la pop et enfin le continent européen. Il était devenu une star de Londres à Moscou et Winston avait alors décidé de le consacrer aux États-Unis, dernier étage de la gloire artistique.
Blake avait accepté de revoir son image pour devenir un produit des maisons de disques ; les publicistes avaient insisté sur ses débuts au sein d'un chœur religieux et les promoteurs avaient lancé une tournée sur la Côte Est. Ils l'avaient intitulée : « Chantons avec les anges ! ».
Ainsi était né le mythe ; Blake avait envoûté l'Amérique profonde, Noirs et Blancs, catholiques et protestants, par sa voix magique et des compositions concoctées pour l'occasion par la crème des compositeurs de Tamla Motown.
Winston avait accompagné ce succès ; par ses coups de génie et ses choix artistiques, il avait transformé un phénomène de foire en demi-dieu médiatique. Malheureusement, il ne pourrait pas participer au dernier chapitre : Winston avait succombé à une longue maladie.

Blake but un verre d'eau et sourit à ses musiciens ; depuis le début du concert, ils étaient au courant de son annonce et leur jeu s'en ressentait, comme s'ils devaient accomplir la performance de leur vie avant de mourir. Personne n'avait remis en cause son choix ; Blake pouvait sereinement penser à la suite et au père Marvin mort depuis quelques années mais toujours présent dans ses pensées.
La régie fit signe de remonter sur scène ; les musiciens laissèrent Blake rentrer le premier et parler avec son public. Blake se posa au piano et entama la chanson spécialement composée pour cette nuit. Elle traitait simplement de mélodie des anges, d'amour, d'absolu et se concluait par des mots très simples : « Je vous aime, adieu ». Le public s'emballa, une fois de plus, dans une ferveur encore jamais atteinte et que seule pourrait dépasser l'annonce du départ de Blake pour un monastère religieux où il comptait finir ses jours.

Posté le : 06/07/2014 13:40
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Re: Les expressions
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« Etre un chaud lapin »


Pour un homme, être très porté sur les plaisirs sexuels.


Humez-moi ce fumet qui se dégage de ce civet qui mijote sur la plaque de cuisson ! C'est ce qu'on peut appeler un excellent et, forcément, chaud lapin.
Mais celui-ci n'est malheureusement et définitivement plus en état de se comporter comme notre chaud lapin du jour.

Ceux qui ont eu l'occasion d'avoir un clapier avec, au départ, deux lapins, un mâle et une femelle, ont eu l'occasion d'assister au miracle de la multiplication des petits lapins.
Ils savent en effet que, en raison d'une certaine activité frénétique, les deux lapins ne restent pas longtemps seuls, et qu'il faut assez peu de temps pour que le clapier devienne un peu surpeupué, sauf si on fait souvent un civet .

Il est en effet intéressant de savoir que la gestation d'une lapine ne dure que 31 jours et que, à peine 24 heures après la mise bas d'une portée pouvant comporter jusqu'à 12 lapereaux, elle peut à nouveau être fécondée, ce que le lapin mâle ne se prive pas de faire si jamais les bestioles sont laissées ensemble.
Avant d'oublier un peu ce cours de sciences naturelles, il faut quand même retenir que le lapin dispose d'une santé de fer et d'une ardeur inextinguible, dès qu'il s'agit de copuler.

On comprend alors qu'on puisse affubler un homme du terme de chaud lapin dès qu'il se comporte avec la même ardeur que le véritable lapin.

Il faut aussi savoir qu'en ancien français, le lapin se disait 'connil' ou 'connin', du latin 'cuniculus', ce qui n'a pas manqué de donner des jeux de mots obscènes : le 'con' de la femme vient aussi probablement de là mais explique aussi le fait que l'élevage de lapins s'appelle la 'cuniculture'.
Ce n'est qu'à partir du XVIe siècle que le mot 'lapin' est apparu. Mais, outre l'animal, il a aussi désigné un 'écolier dépravé' ou un 'pédéraste', peut-être par survivance des anciennes connotations du 'connil'.

Une déformation classique de l'expression est "chaud de la pince". Reste à imaginer ce que désigne la pince...


Posté le : 06/07/2014 13:33
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Re: défi du 5 juillet 2014
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Arielle, tu as tout résumé quand sa mère dit: - Je n’ai pas pu faire mieux.
Je reconnais bien là ton style et j'ai lu cette histoire d'une traite.
Ce thème a du succès.

Posté le : 06/07/2014 13:04
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Par une aquarelle de Tchano

Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
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