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Re: Bonjour chères amies et amis des Belles Lettres
Guest_
Loriane, Couscous,

Merci pour vos mots qui me touchent et expriment très bien ce que je ressens moi-même : venir ici sans crainte et sans peur du jugement, juste pour le bonheur d'être mais également celui de partager, sans désir ni de gloire ni d'orgueil. Et savourer les cadeaux qui nous sont faits au gré des lectures que nous faisons ici. Ce n'est qu'un petit rien, un grand rien, mais c'est déjà quelque chose, comme le disait si bien le grand Raymond Devos, ce grand poète des mots.

Qui est mon frère, qui vient d'accepter que je livre son identité?
Eh bien, mon cher et tendre frère est un diamantaire des mots. Il sait les extraire de la roche de son âme et de son coeur et nous en faire un diamant ciselé à l'aune de ses souffrances mais aussi de ses joies passées.
Il est ici, là, par ci, par là. Vous le croyez ici, au travers d'un haïku, il revient par là avec un poème profond et incisif, appelant tellement d'émotions et de désirs d'aller de l'avant.
Oui, le voyez vous? il s'est retiré dans sa caverne. Est-il Platon, désireux enfin de résoudre son mythe personnel de la caverne ou est-il celui qui écoute et qui recherche des vérités supérieures, ses vérités supérieures, ses principes fondateurs, dans son ermitage dont il sort bien volontiers pour partager? Il ne le conçoit qu'ainsi et m'en a convaincu.
Ce n'est pas un moine, c'est un ermite! Il est Ermite.

Couscous, votre pseudonyme éveille en moi bien des émotions. Il faut vous dire que je suis un "pied noir" né à Alger, ayant un peu vécu au Maroc. Ma grand mère maternelle était une grande artiste du couscous. Ah le couscous marocain! je craque. Mon cher frère susdit pourrait vous en parler tout autant que moi. Lui et moi, nous avons passé bien des étés avec notre grand mère maternelle. Un poème viendra sûrement en son temps sur ce sujet.

Vive la curiosité! sans vouloir entrer en compétition avec vous, pour ma part j'ai trouvé la voie pour résoudre ma curiosité "pathologique". Parmi mes nombreuses missions professionnelles, je fais beaucoup d'audits de Bonnes Pratiques en établissements de santé. Belle thérapeutique, n'est-ce pas!
Ma curiosité m'a fait aller jusqu'à devenir un généalogiste, le généalogiste de ma famille.
C'est ainsi que j'ai pu retrouvé les origines de mon nom personnel.
"Isten hozott", en hongrois, signifie "bienvenue".
Mes aïeux Hozott étaient des petits propritaires de mines aériennes (mines de cuivre et mines de plomb) en Hongrie du sud. A l'issue de la bataille de Mohacs, le 29 août 1526, ne voulant pas devenir Ottomans, mes aïeux ont fuit la Hongrie pour venir s'installer en Suisse Alémanique. Au XIX siècle, les banquiers de Bâle, ayant ouvert des mines à Planchers Les Mines, dans le Doubs, ont fait appel à des mineurs professionnels. C'est ainsi que mes aïeux sont venus s'installer à Planchers les Mines. Au milieu et à la fin du XIX ème siècle, ils sont devenus fabricans de montres.
Et puis, un jour de 1942, un beau médecin militaire Hosotte a fait un jour, à Rabat, une belle rencontre, ma chère et tendre mère, dont Ermite a fait un poème très touchant. De cette belle rencontre et d'un bel amour sont nés cinq enfants dont Ermite et votre serviteur.
Autant vous avouer qu'il m'est difficile de vous parler de la Hongrie que je ne connais que par les livres. Je me sens plus attiré par les terres de mes aïeux maternelles, l'Andalousie, par exemple.

Merci de m'accueillir parmi vous et de la faire avec un tact et une délicatesse qui vous honorent, et qui me reconcilient vraiment avec l'humanité, parmi d'autres événements qui le font tout autant.

Amicalement.

Jacques



Posté le : 14/07/2014 14:10
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Re: Les expressions
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« Manger le morceau / Se mettre à table »


Avouer, dénoncer des complices, pour un truand.


Ces expressions sont argotiques. La première est apparue à la fin du XVIIIe siècle, la deuxième au milieu du XIXe.
Leur origine est strictement identique.

Autrefois, quand les policiers voulaient faire avouer un truand capturé, un des moyens utilisés était de le priver d'alimentation.
Lorsque le repris de justice finissait par craquer, il avait alors le droit de manger, au sens propre du terme.

C'est ainsi qu'en argot, celui qui avait fini par manger le morceau ou qui s'était mis à table pour manger est donc devenu celui qui avait avoué.

Posté le : 14/07/2014 11:00
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Re: Bonjour chères amies et amis des Belles Lettres
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Je me reconnais bien en toi, comment le dit Aragon :" Ah, je suis votre pareil, Ah! je suis pareil à vous ...."

http://youtu.be/LIdugoXauNc

Fragile, écorché vif et luttant toujours pour dépasser cette cassure sur laquelle nous avons construit un bel édifice.

La musique, la poésie sont nos médicaments, nos élixirs de vie, nous sommes ici pour les partager sans crainte de se découvrir.
Su L'Orée pas de frime, pas de complexe, ici pas d'orgueil, pas "d'écrivain" pas de "poètes" mais des amoureux qui écrivent prose et poésie avec amour et bien souvent avec excellence, mais dans la modestie.
C'est ainsi que la petite communauté que nous sommes veut se sentir en "famille", en "amitié"

Le savoir ne peut jamais être un sujet d'orgueil mais reste toujours un beau sujet de partage.

Que signifie "isten hozott"
Parle nous de la Hongrie.
Merci de nous rejoindre

Posté le : 14/07/2014 10:44
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Re: Bonjour chères amies et amis des Belles Lettres
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Bonjour et bienvenu parmi nous,

Tu fais preuve d'une sensibilité qui touche. Les épreuves que la vie nous impose nous transforment parfois en auteur.

Je n'ai pas encore eu le temps de te lire mais je n'y manquerai pas à mon retour de vacances.
Je suis une grande curieuse. Quel est le pseudo de ton frère ?

Au plaisir

Amicalement

Couscous

Posté le : 14/07/2014 07:03
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Page6/7/14Henry II Plantagenet, PSinger,W.Faulkner,G.Maupassant,T.More,F.Kahlo , J.Huss,N. Lebègue
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fee etoilee
  
                                                                                                                                       












  








                                                                                   
Texte à l'affiche :

" LE BAL DES REVEURS " de Donaldo75






Le  6 Juillet  1189  meurt  Henry  II  D'ANGLETERRE
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Le  6  Juillet   1962
   meurt   William  FAULKNER

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Le  6  Juillet  1535  est   exécuté  Thomas   MORE
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Le  6  Juillet  1702   meur
t   Nicolas-Antoine  LEBEGUE

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Aujourd'hui Dimanche 6 Juillet 2014
 
LIRE , ECRIRE, DECOUVRIR

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 Nouveau  vos rendez-vous hebdomaires :

*Bacchus sa tribune : quand sa lyre délire

*Emma "dos à dos" sa chronique d'jeuns
*Iktomi "chef-d'oeuvre, pas chef-d'oeuvre ?
*Les bons mots de la semaine par Grenouille

*La pensée de la semaine de Grenouille :





 " La politique c'est l'art d'empêcher les gens de se mêler de ce qui les regarde " 

                                                                    Paul Valéry.




Le  6  Juillet  1946  naît  Peter SINGER
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Le   6   juillet   1893   meurt  Guy  de  
MAUPASSANT

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Le  6  Juillet 1907  naît   Frida  KAHLO
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Le 6 Juillet 1415 est exécuté  Jan 
HUSS
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*Emma vous propose :

Je voudrais proposer un recueil de texte collectif d’environ une centaine de pages à partir des textes publiés sur ce site en 2012. Recueil sous forme d’un fichier PDF (et même en version imprimée, si ce projet en intéresse certains ?)
Pour donner 

            ---*ATELIER CONCOURS
*--

        *Cliquez ici pour rejoindre Couscous 
                   dans son nouveau défi 

         Lucinda vous pose deux questions :
         *Pourquoi le mensonge ?
         *pourquoi avons-nous besoin des autres ?                                               
                                                            
   

      
     




Posté le : 13/07/2014 18:17
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Re: Les expressions
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« Etre à couteaux tirés »


Être dans une situation de grande hostilité.


Voilà une expression qui nous vient de la fin du XVIIe siècle sous sa forme actuelle, et dont l'origine est facile à comprendre lorsqu'on se réfère aux habitudes de l'époque lorsqu'une dispute éclatait entre des personnes.

Au XVIe siècle, on disait "en être aux épées et aux couteaux" en l'appliquant à des personnes ayant un différend et ayant dégainé leurs armes de leur fourreau et prêtes à en découdre, sans craindre de verser le sang.

C'est à la fin du XVIe qu'apparaît "aux cousteaux tirer" dont le sens était "prêts à tirer les couteaux", c'est-à-dire prêts à dégainer les lames.
Ensuite, l'expression a évolué, avec un cran de plus dans la préparation au combat, puisque maintenant les couteaux sont tirés ou dégainés.

Si, aujourd'hui, les gros différends se règlent plutôt en justice ou à l'arme à feu, la locution est restée, suffisamment explicite.

Posté le : 13/07/2014 10:05
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Assassinat de J.P. Marat
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Le 13 juillet 1793, à 50 ans, est assassiné Jean-Paul Marat,

né à Boudry dans la principauté de Neuchâtel le 24 mai 1743, médecin, physicien, journaliste et homme politique français et prussien. Il fut député montagnard à la Convention à l’époque de la Révolution. Son assassinat par Charlotte Corday permit aux Hébertistes d'en faire un martyr de la Révolution et d'installer pendant quelques mois ses restes au Panthéon. Il fut député de la Seine, du 9 Septembre 1792 jusqu'a sa mort, il légiféra à la convention nationale dans le groupe " Montagnards " Il est surnommé " l'ami du peuple ".

Après une jeunesse tourmentée, Marat, autodidacte, devenu médecin en Grande-Bretagne, se fit d'abord connaître par des écrits philosophiques et scientifiques qui lui valurent une certaine notoriété dans les milieux cultivés de Londres, puis de Paris. Il devait devenir, dès les débuts de la Révolution, un journaliste connu dans les milieux jacobins. Défendant dans L'Ami du peuple des solutions de plus en plus radicales, il dénonça les ennemis de la Révolution telle qu'il la concevait, préconisant des mesures énergiques inspirées par une méfiance systématique envers tous ceux qui n'adhéraient pas à ses idées. Mis en vedette par plusieurs procès, il s'attira en particulier la haine des Girondins, triompha d'eux, mais fut assassiné par une de leurs amies, Charlotte Corday.

Sa vie

Natif de Boudry, dans la principauté de Neuchâtel prussienne à l'époque, et dont le territoire correspond à celui de l'actuel canton de Neuchâtel en Suisse, il était le fils de Jean-Baptiste Marat, un capucin défroqué d'origine sarde né à Cagliari en 1704 et dessinateur en indiennes converti au calvinisme, et de la genevoise Louise Cabrol1 dont la famille calviniste était originaire du Rouergue ; la famille Mara, originaire d'Espagne, a donné plusieurs personnalités remarquables comme son frère cadet David 1756-1821 qui fut professeur de littérature française au Lycée impérial de Tsarkoïe Selo.

Le futur conventionnel quitta Neuchâtel et sa famille en 1759, après ses études au collège et devint précepteur des enfants d'un armateur bordelais. Après un séjour à Paris de 1762 à 1765 où il compléta ses études et acquit en autodidacte une formation de médecin. Il exerça comme médecin et vétérinaire. Jean-Paul Marat débuta, en 1765, comme médecin à Londres, se fixa pour un temps à Newcastle et rendit des services assez appréciés pour recevoir un diplôme de citoyen d'honneur. En même temps, il s'adonnait à l'étude des sciences, à la manière de tant de philosophes de son temps. L'étendue de ses curiosités est attestée par la variété de ses œuvres, imprimées ou demeurées manuscrites de son vivant, puisqu'on y trouve aussi bien un Essay on the Human Soul, Londres, 1772, dans lequel il se montre plus proche de Rousseau que des matérialistes de l'époque, que des essais sur des maladies des yeux. Il s'intéressait aussi aux questions politiques et publia, dès 1774, The Chains of Slavery, a Work Wherein the Clandestine and Villainous Attempts of Princes to Ruin Liberty Are Pointed out and the Dreadful Scenes of Despotism Disclosed, to Which Is Prefixed an Address to the Electors of Great Britain, in Order to Draw Their Timely Attention to the Choice of Proper Representatives in the Next Parliament.
Entre 1770 et 1772, il écrivit Les Aventures du jeune comte Potowsky, un roman épistolaire dans le goût du temps, qui demeure inédit.
En 1772, il publia anonymement An Essay on the Human Soul, puis, après son retour dans la capitale britannique, en 1773, un second écrit philosophique, A Philosophical Essay on Man, qui fut réédité en 1775. Disciple de Rousseau, il attaqua plusieurs fois Helvétius, traité d'esprit faux et superficiel, dans cet ouvrage, mais aussi Voltaire, qu'il qualifiait d'inconséquent et qui lui répondit par le persiflage dans un petit article paru dans le Journal de politique et de littérature le 5 mai 1777.
En mai 1774, Marat fit paraître à Londres les Chains of Slavery, qui s'inscrivait dans le contexte de la campagne électorale qui vit l'élection de John Wilkes comme alderman, puis Lord Maire de Londres.

Après un court séjour dans les Provinces-Unies 1774-1775 et l'obtention de son diplôme de médecin à l'Université de St Andrews en Écosse, le 30 juin 1775, il s'installa à Paris, où il publia en 1776 une édition française de son traité De l'homme. Le comte d’Artois lui octroya, le 24 juin 1777, le brevet de médecin de ses gardes du corps.
Il y mettait en garde contre ce complot des gens de la cour qu'il devait stigmatiser de nouveau après les débuts de la Révolution française. Lorsqu'il vint se fixer à Paris, en 1777, Marat ne semble en effet avoir songé qu'à confirmer sa réputation scientifique, et sa nomination au poste de médecin des gardes du corps du comte d'Artois marquait incontestablement une réussite sociale autant que professionnelle. Sa curiosité le portait également à tenter des expériences sur le feu, Recherches physiques sur le feu, 1780, sur la lumière, Découvertes sur la lumière, 1780 et sur l'électricité, Recherches sur l'électricité, 1782, ce dernier thème lui valut d'être couronné par l'Académie de RouenSa notoriété était également attestée par l'existence d'une clientèle aisée, voire aristocratique.
En 1779, Benjamin Franklin est invité par son ami Jean-Baptiste Le Roy à assister chez le marquis Maximilien de Châteauneuf de L'Aubespinen, dans son grand hôtel de la rue de Bourgogne, aux expériences de Marat, qui veut faire ses preuves aussi bien en physique qu'en médecine. En 1778, celui-ci avait présenté un mémoire sur la nature du feu, et Jean-Baptiste Le Roy qui avait été nommé membre de la commission chargée d'enquêter sur le bien-fondé des théories de Marat, avait réussi à y attirer Franklin: Ayant exposé sa tête chauve au foyer du microscope solaire, instrument inventé par Marat, nous l'aperçumes ceinte de vapeurs ondulantes qui se terminaient en pointes torses ; elles représentaient l'espèce de flamme que les peintres ont fait l'attribut du génie
Ces recherches lui valurent des critiques défavorables de l'Académie des sciences de Paris.

Tombé malade en 1782, outre ses démêlés scientifiques, il connut des revers de fortune, avant de perdre, en 1784 sa charge de médecin auprès du comte d'Artois.
Dans les années 1780, Marat continua de soigner Claire de Choiseul, marquise de l'Aubépine de Châteauneuf 1751-1794 qui le soutenait financièrement et avec laquelle il aurait eu une liaison intéressée si l'on en croit les éditeurs de Jacques-Pierre Brissot.
Quelques années aux appointements du comte d’Artois en qualité de médecin, Marat se lia, si l’on en croit le journal l’Observateur, avec le libraire Laurent qui passait pour l’âme damnée du ministre Calonne qui, à Londres, organisait la contre-révolution avec l’appui inavoué du gouvernement anglais.
Le libraire Laurent aurait été même l’éditeur véritable de la feuille de Maratn.
Un autre contemporain qui connaissait particulièrement bien Marat et sa famille, l'ex-abbé Jean-Louis Giraud-Soulavie, un républicain qui fut envoyé comme ambassadeur résident à Genève en 1793 et 1794, confirme ces informations plus tard corroborées par Barère de Vieuzac :

Marat sorti de Genève en 1782 et fanatisé à Londres où il retourna en 1790 car poursuivi par La Fayette, revint en 1791 se mettre à la tête des Cordeliers, principaux agitateurs de la populace. Ses deux collègues était Gasc, associé de d'Yvernois dans l'administration des subsides anglais, et Jannot-Lançon. C'est près de ces aventuriers que je fus envoyé par la République française et c'est contre eux que j'eus à lutter, surtout quand je leur prouvai que, sous le voile trompeur de leur démocratie, ils étaient le canal de la distribution dans Lyon16 des sommes envoyées par la cour de Londres aux chefs patriotes et aux chefs royalistes qui dévastèrent en 1793 ce point central de notre commerce.
Il fut un temps pressenti, sans succès, pour fonder une académie à Madrid par le ministre Floridablanca, en 1788. Il souffrait de graves crises inflammatoires et croyait ses jours en danger. Il rédigea même son testament en été de cette année, qu’il confia à l’horloger suisse Abraham Breguet.

Armes, blason, devise

Lorsqu'il était médecin de l'écurie et des pages du comte d'Artois, frère du roi, Marat essaya vainement de faire reconnaître sa noblesse espagnole et enregistrer un blason que l'on retrouve sur sa correspondance entre 1778 et 1789.

La Révolution Début révolutionnaire

Le 25 juillet 1789, le comité de Constitution présentait à l’Assemblée, par la voix du député Mounier, un premier projet. À ce moment précis, Marat publie, début août, une feuille in-8° de 8 pages Le Moniteur patriote, entièrement consacrée à la critique du projet de Constitution, critique nourrie, entre autres par son expérience du modèle constitutionnel anglais. Il s'adresse également en ce sens, à la fin du mois d'août, à l'Assemblée nationale dans une lettre intitulée Tableau des vices de la Constitution Anglaise, présenté en août 1789 aux États-Généraux comme une série d’écueils à éviter dans le Gouvernement qu’ils voulaient donner à la France.

Marat publiciste

Le 12 septembre 1789, Marat publiait le premier numéro du Publiciste parisien, journal politique, libre et impartial journal quotidien connu sous le titre L’Ami du peuple. Il comportait normalement 8 pages in-8°, parfois 10 ou 12, quelques fois. De septembre 1789 à septembre 1792, Marat fera ainsi paraître près de mille numéros. Sous la Constituante, il défendit la cause des citoyens passifs, des victimes du marc d'argent. Il écrivit ainsi une supplique du citoyen passif.
Il prit même position sur les questions coloniales entre mai 1791 et avril 1792. Imprégné de la pensée de Montesquieu auquel il avait rendu hommage dans un concours pré-révolutionnaire pour l'ironie de son texte De l'esclavage des Nègres en mai 1791 il défend la cause des gens de couleur libres, condamne l'amendement Rewbell du 15 mai qui reconnaît la citoyenneté à certains mais en discrimine d'autres. Il publie même le 18 mai 1791 un plan d'abolition progressive de l'esclavage des Noirs avec indemnisation des planteurs. À l'automne 1791 à l'annonce de l'insurrection d'esclaves à Saint-Domingue il radicalisera sa pensée prenant fait et cause pour les insurgés, dont il prédit le 12 décembre 1791 l'accès à l'indépendance. Juste avant son assassinat, ayant reçu une lettre d'un ami créole emprisonné après une intrigue de colons blancs, Philippe Rose-Roume, il s'apprêtait à reparler de la situation à Saint-Domingue dans une lettre à la Convention. Roume sera libéré peu après sur initiative de Chabot.
Marat fit deux voyages en Angleterre au temps de la Révolution. Le premier eut lieu dans les années 1790, et le second au printemps 1792.
Lorsqu'il revint à Paris, Marat s'était détaché du duc d'Orléans, qu'il avait vivement défendu sous l'Assemblée constituante, jusqu'en juillet 1791, pour contribuer à développer désormais le mouvement encore embryonnaire de l'exagération révolutionnaire qui débuta de façon spectaculaire avec les massacres de Septembre 1792, se poursuivit toute l'année 1793 et se termina avec la fin de la Grande Terreur.

Jean-Paul Marat et les massacres de Septembre

Après la journée du 10 août 1792, il incite à la poursuite du mouvement en prônant l’élimination des royalistes emprisonnés. À la différence de ses précédents appels au meurtre, il est cette fois suivi par une partie de la presse, notamment girondine. La publication de l’Ami du peuple cesse au 21 août, et son dernier appel au meurtre date du 19 ; il est cependant probable qu’au moins un placard anonyme du 26 août est de sa main.
À l'avant-veille du 2 septembre 1792, celui-ci fut nommé adjoint au comité de surveillance de la Commune de Paris. Dans son journal, il racontait quelque deux jours plus tôt que le peuple était en grande ébullition et que les responsables de la journée du 10 août 1792 étaient restés impunis. Il évoquait ceux et celles qui avaient assuré la défense du château des Tuileries et la protection de la famille royale. En fait, le tribunal du 17 août avait déjà commencé à fonctionner et trois serviteurs des Tuileries avaient été exécutés, en particulier Arnault de Laporte, l’intendant de la liste civile et l'écrivain Farmain du Rosoy. Les sectionnaires extrémistes trouvaient cependant que ce tribunal acquittait trop facilement, et jugeait trop lentement. À la fin août, les visites domiciliaires effectuées pour trouver des armes aboutirent à de nombreuses arrestations ; le 30 août 1792, les prisons de Paris étaient pleines.

Les révolutionnaires se rendirent alors aux prisons, et y massacrèrent, du 2 au 6 septembre, d’abord prêtres insermentés, puis gardes suisses et gardes du corps du roi, aristocrates suspectés de complot, enfin de nombreux prisonniers de droit commun, au total, il y eut environ 1500 morts. Dès le 3 septembre, il signe, et probablement rédige, la circulaire du 3 septembre imprimée sur ses presses et envoyée aux départements et municipalités de toute la France, et appelant à la généralisation des massacres.
Cette circulaire et ses écrits violents ont fortement contribué à le faire tenir pour le principal responsable des massacres, mais cette vision des choses est abandonnée par les historiens depuis les années 1930 et les ouvrages de Gottschalk et Walter.
Les commissions d'enquête parlementaire réclamées par les Girondins tardèrent à se mettre en place.
Le durcissement de la Révolution débouche aussi sur des décisions pour réglementer la spéculation. Au mois de septembre 1792 les élections de la Convention nationale qui doit succéder à la Législative ont lieu, à deux niveaux, selon les prescriptions de la Constitution de 1791.
Le 9 septembre 1792, Marat est choisi par sa section pour être député de Paris à la Convention.

Le procès de Marat

Triomphe de Marat
Marat porté en triomphe par le peuple après son acquittement par le Tribunal révolutionnaire. Gravure anonyme de 1793.

" Immortel défenseur du peuple et de ses droits,
Il terrassa les grands et renversa le trône,
Fonda l’égalité sur la chute des rois ;
De la vertu civique offrons-lui la couronne !"

Paradoxalement il se montra très légaliste sur le sort à infliger à Louis XVI. Au contraire de Robespierre, de Saint-Just, de Jeanbon Saint-André, il voulait un vrai procès qui permettrait de mettre en lumière les crimes du roi.
Il entendait aussi expurger les crimes et délits antérieurs à septembre 1791, fuite du roi à Varennes et fusillade du Champ-de-Mars dans la mesure où ils avaient été amnistiés. Seule la journée des Tuileries pouvait donc être retenue contre Louis XVI comme un crime dûment établi. Il n'en vota pas moins la mort du roi dans les 24 heures et rejeta bien sûr l'appel au peuple et le sursis.
Peu après, il prit l'offensive contre la faction dite des Hommes d’État c'est-à-dire les partisans de Brissot qu'il dénonça sans répit. Il s'en prit particulièrement à Lebrun-Tondu qu'il accusait d'entretenir des liens avec des agents de l'étranger, notamment Édouard de Wackiers sa famille et les représentants de la banque internationale. Depuis qu'il avait été élu à la présidence des Jacobins, le 5 avril 1793, une circulaire appelant à l'insurrection et au coup d'État fut publiée sous sa signature.La contre-révolution, affirmait-il, est dans la Convention nationale ... Levons-nous, oui levons-nous tous ! Mettons en état d'arrestation tous les ennemis de notre Révolution et toutes les personnes suspectes. Exterminons sans pitié tous les conspirateurs si nous ne voulons pas être exterminés nous-mêmes ... Dumouriez marche sur Paris pour rétablir la royauté ... Aux armes !
Le 12 avril, Guadet donna lecture de quelques extraits de ce manifeste et, en conclusion, demanda l’arrestation de Marat. À l'issue d'un débat houleux, la Convention vota l'arrestation de Marat, qui ne s'effectua pas grâce au soutien de ses partisans. Le lendemain, 13 avril, le décret d’accusation de Marat fut émis, à la suite d'un vote nominal, par les conventionnels à la majorité de 220 voix contre 923. Quarante-huit membres se récusèrent.
Le 23 avril, l'acte d'accusation contre Marat arriva au ministère de la justice et celui-ci se constitua prisonnier. Confronté le 24 avril à ses accusateurs et à ses défenseurs, Marat bénéficia d’un jury qui lui était acquis d'avance. Acquitté le 24 avril, Marat, couronné de lauriers, fut porté en triomphe.

Marat, comme bien des journalistes écrivant au jour le jour et surtout soucieux d'une action immédiate, soutint souvent alors, dans L'Ami du peuple, des positions aussi véhémentes que parfois contradictoires, en raison même de l'évolution de la conjoncture politique générale. Il avait en particulier signalé, à plusieurs reprises, le danger des complots des amis de la cour, et certains lui attribuent un rôle important dans la préparation psychologique de l'insurrection du 10 août, bien qu'il n'eût pris aucune part aux délibérations qui organisèrent les modalités de l'action.
Son rôle fut, en tout cas, jugé assez utile pour qu'il reçût quatre des presses prises dans les dépendances du Louvre et pût ainsi donner une plus grande diffusion à son journal ; son élection à la Convention, après qu'il eut été désigné comme adjoint au Comité de surveillance de la Commune de Paris, en fit un homme politique important. Il allait se trouver bientôt en butte aux attaques des députés plus modérés, élus principalement en province, qui devaient être par la suite connus sous le nom de Girondins et qui voyaient en Marat un des plus représentatifs des Montagnards élus de la capitale. Il était alors curieusement proche de Danton, lui-même personnage influent de la politique parisienne au moment de la chute de la monarchie.
En même temps, il exposait dans son Journal de la République française des conceptions politiques et parfois sociales par lesquelles il se distinguait assez nettement des autres députés de la gauche, en général moins soucieux de dépasser les préoccupations strictement politiques.
Défenseur d'un pouvoir révolutionnaire fort, après avoir un moment songé à une dictature, Marat avait ensuite soutenu les comités de sûreté générale et de salut public qui devaient en fin de compte, non sans rivalités ni crises internes, mener la république à la victoire.
Marat fit aussi des déclarations en faveur d'une politique terroriste contre les ennemis de la république telle qu'il la concevait, et ses prises de position lui valurent à maintes reprises des attaques véhémentes, tant de la part de ceux qui trouvaient sa politique trop extrémiste que de ceux qui le jugeaient insuffisamment énergique. Les Girondins lui reprochèrent particulièrement ses attaques contre leurs amis, et ils lui firent un procès devant le Tribunal révolutionnaire, qui se termina par un acquittement triomphal. Ses affirmations répétées, subordonnant le respect aux lois à leur conformité aux normes de la justice et aux intérêts supérieurs de la Révolution, l'attention constante qu'il témoignait au sort des travailleurs, qui sont pour lui les véritables auteurs de tous les grands mouvements révolutionnaires, ses mises en garde contre l'égoïsme des profiteurs du nouveau régime contribuaient également à lui forger une réputation d'extrémiste. Il joignait à une incontestable vigilance, qui tournait parfois à la manie de la persécution, un certain optimisme hérité de Rousseau quand il écrivait, par exemple : Le peuple pris collectivement ne peut jamais vouloir son mal, se vendre ou se trahir. Mais on retint surtout son attitude à l'égard des opposants quand il estimait nécessaire de dénoncer à la patrie comme traîtres tous ceux qui attaquent les droits du peuple. Les haines qu'il suscita aboutirent à son assassinat par Marie-Anne-Charlotte Corday d'Armans, dite Charlotte Corday.
Marat devait continuer à soulever les passions bien après sa mort, et il est révélateur à cet égard que le nom de Marat a été attribué à l'un des premiers bâtiments de ligne de la flotte soviétique en même temps que celui de la Commune de Paris. Inversement, son nom demeure pour toute une école le symbole du révolutionnaire sanguinaire et autoritaire, précurseur des régimes totalitaires au même titre que Gracchus Babeuf.

La dénonciation des emprunts de Necker

Marat dénonce avec vigueur le coût de la dette publique française induit par l'engouement pour les rentes viagères, sous la direction du ministre des finances de la fin des années 1770, Jacques Necker.
Sous la Législative, dès la première quinzaine de décembre 1791 — et parmi les premiers futurs montagnards engagés dans cette lutte —, Marat combattit vigoureusement le bellicisme girondin dans L'Ami du peuple. Le 15 décembre 1791, il publia un plan de guerre défensive. Après cette date pour des raisons financières, il dut suspendre sa publication jusqu'au début avril 1792, mais dès lors, plus radicalement que Robespierre il reprit le cap, tenant même un discours défaitiste après le 20 avril 1792 ; la crainte de voir la guerre profiter à La Fayette que les députés girondins ne voulaient pas destituer, motivait sa décision et l'exposa à de nouvelles poursuites judiciaires.
En novembre 1792, presque seul il s'abstint dans le vote sur l'annexion de la Savoie à la France ; et en ce qui concerne les territoires occupés par la France, il prêcha à l'hiver 1792-1793, la modération à l'égard des forces aristocratiques et du Clergé que les Brissotins voulaient exclure de la vie politique.
Tout cela n'était pas contradictoire avec sa plaidoirie pour la guerre à outrance contre les puissances coalisées, dans la mesure où elle était devenue défensive. Juste avant sa mort le 12 juillet 1793 à l'occasion d'un renouvellement il demanda l'éviction de Barère du comité de salut public qui, montagnard non jacobin, fut toujours partisan de la guerre d'attaque. Ce sont toutes ces données qui le font apparaître par Thomas Paine et les conventionnels dits modérés, mais comme Barère et la Gironde, d'anciens bellicistes comme l'allié objectif de William Pitt qui se félicitait du soutien de Marat à sa politique guerrière et à son rôle actif dans la première saignée — la proscription des Girondins — pratiquée au sein de la Convention. Et pour cause : ce furent eux qui à nouveau firent déclarer à l'Angleterre, le 1er février 1793 sur rapport de Brissot. Au Parlement britannique, le Premier ministre arguait de l'instabilité du gouvernement français. Il était imprudent, prétendait-il, de traiter avec un comité qui est changé et renouvelé tous les quinze jours, et dont les membres à supposer qu'ils voulussent conclure un arrangement, se trouvaient dans le cas d'être guillotinés ou pendus avant l'arrangement des ratifications. Le cabinet britannique rejetait donc dans l'immédiat toute tentative d'accommodement. Si nous traitions avec Marat, avant la fin de la négociation, il retomberait dans la lie populaire dont il est sorti et laisserait la place à un scélérat encore plus désespéré que lui.

L’assassinat de Marat

Depuis le 3 juin 1793, Marat ne se présente plus à la Convention. L’évolution de sa maladie l’empêche de paraître en public. D’après le docteur Souberbielle, l’origine du mal était herpétique. Le docteur Cabanès a avancé la probabilité d’une forme grave d’eczéma ou des conséquences d’un diabète.
D'autres maladies sont évoquées : dermatite herpétiforme, scabiose, dermite séborrhéique. À partir du 20 juin, son état s’aggrave et l’oblige à prendre continuellement des bains curatifs au soufre dans sa baignoire sabot en cuivre, ainsi qu'à envelopper sa tête d'un mouchoir trempé de vinaigre pour soulager ses migraines.
Mais de cette baignoire équipée d'une écritoire il envoie régulièrement des lettres à la Convention qui ne sont jamais discutées.

Marie-Anne Charlotte de Corday d’Armont, issue de la noblesse de Caen et descendante en droite ligne de Pierre Corneille, prend connaissance des événements révolutionnaires en rencontrant plusieurs députés girondins qui se sont réfugiés à Caen après leur mise en accusation par la Convention. Bien qu'ouverte aux idées nouvelles, la jeune femme est indignée par les excès de la Révolution. Considérant Marat comme un tyran et le principal instigateur des massacres révolutionnaires, elle décide de l'éliminer.
Le 11 juillet 1793, elle arrive à Paris dans l’intention d’assassiner Marat dans l’assemblée, mais doit revoir ses plans en ayant appris son absence à la Convention. Le 12 juillet, Marat reçoit la visite de députés jacobins, dont le peintre Jacques Louis David, qui sont les derniers à le voir vivant.
Le 13 juillet Charlotte Corday se présente une première fois au domicile du tribun en fin de matinée mais Simone Évrard sa compagne refuse de la laisser entrer, elle essaye une deuxième fois d’entrer en contact sans succès, mais elle fait communiquer une lettre qu’elle a écrite donnant des informations sur un prétendu complot. À la troisième tentative, c’est Marat lui-même qui demandera qu’on la laisse entrer. Après un entretien qui, selon Simone Évrard dure environ un quart d’heure, Charlotte Corday sort un couteau et frappe Marat à la poitrine, le trajet de la lame qui traverse le poumon droit, l’aorte et le cœur, entraîne sa mort dans sa baignoire.

Charlotte Corday est arrêtée sur les lieux du meurtre et, après son jugement par le Tribunal révolutionnaire, exécutée le 17 juillet 1793.

Après l’assassinat

Le peintre et conventionnel Jacques-Louis David est chargé d’orchestrer les funérailles de Marat qui, surtout uni à Lepeletier de Saint-Fargeau, est présenté comme martyr de la Liberté, avec toute la phraséologie chère à l’époque. Cet épisode de communication intense ne durera que quelques mois, mais a eu un fort impact, y compris historiographique.
Le 15 juillet, David prépare l’exposition du corps aux Cordeliers, mais l’état de décomposition, dû à une chaleur intense, ne permet pas de montrer Marat au public, le peintre décide de le recouvrir entièrement d’un drap, sauf la plaie causée par l’assassinat. Grand organisateur des cérémonies, David prévoit pour le mardi 16 juillet 1793 un impressionnant cortège qui part vers 18 heures. Le convoi part de la rue des Cordeliers, passe par la rue de Thionville, le Pont-Neuf, le quai de la Ferraille et remonte jusqu’au Théâtre-Français, pour se rendre aux Cordeliers, où a lieu l’inhumation. Un peuple immense défila toute la nuit, à la lueur des flambeaux. Le Club des Cordeliers a demandé à déposer dans le lieu de ses séances le cœur de Marat, il rejoint celui de Buirette de Verrières qui y est déjà exposé. Dans les semaines qui suivent, des centaines d’hommages seront faits à l’Ami du peuple à travers la France et des statues des martyrs sont inaugurées un peu partout.

Marat est panthéonisé en novembre 1793 et entre au Panthéon le 21 septembre 1794, mais dès le 8 février 1795, un nouveau décret le dépanthéonise, précisant que l’image d’aucun citoyen ne figurera plus dans l’Assemblée ou en un lieu public quelconque que dix ans après sa mort ; ses restes sont inhumés dans le cimetière, disparu aujourd'hui de Sainte-Geneviève, près l'église Saint-Étienne-du-Mont, le 26. Le tableau est rendu à son auteur qui le conservera jusqu’en 1820 date à laquelle il fut confié à Antoine-Jean Gros qui le cache à Paris jusqu'à la mort de David.
À la suite de l’assassinat, plusieurs villes de France, comme Saint-Nazaire ou Le Havre se baptisèrent Marat. Ce fut l’affaire de quelques mois. On trouve, aujourd’hui encore, quelques traces de ces dénominations, des rues Ivry-sur-Seine, Décines-Charpieu portent son nom.

En mars 1921, le cuirassé Petropavlovsk est renommé Marat en l'honneur du célèbre révolutionnaire.

Liens

http://youtu.be/6iF_M97nERs extrait du film lé révolution française
http://youtu.be/EptHb8ylBuE Assassinat de Marat
http://youtu.be/fJYZza86x54 Assassinat de Marat
http://youtu.be/RbQAacz3VEQ 2000 ans d'histoire 1
http://youtu.be/xVGSa5WdMeA 2000 Ans d'histoire 2
http://www.ina.fr/video/CPB76067156/charlotte-corday-video.html Alain Decaux raconte la mort de Marat


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Posté le : 13/07/2014 00:19

Edité par Loriane sur 13-07-2014 10:48:54
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Dépèche de Ems, origine de la guerre de 1870
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Le 13 juillet 1870 la dépêche d'Ems, origine de la guerre de 1970 est envoyée

par le chancelier prussien Bismarck,


ce télégramme officiel est envoyé à toutes les ambassades et repris dans la Gazette de l'Allemagne du Nord concernant les rapports entre le roi de Prusse et la France. Jugé provocant, il amène Napoléon III à déclarer la guerre franco-prussienne de 1870, avec l'assentiment majoritaire du parlement, qui parle de casus belli.

La candidature le 21 juin 1870 du prince allemand Leopold de Hohenzollern-Sigmaringen au trône d'Espagne, vacant depuis la révolution de septembre 1868, soulève l'opposition de la France qui craint l'encerclement.
Le 12 juillet, Léopold de Hohenzollern-Sigmaringen retire sa candidature. Le 13 juillet, lorsque la France demande confirmation dans la ville d'eaux de Bad Ems, le roi Guillaume de Prusse, agacé, confirme posément le retrait, en ajoutant qu'il n'a plus rien d'autre à dire à l'ambassadeur
Il envoie un compte rendu à Bismarck, qui, conscient de la supériorité militaire prussienne et désireux d'unir les nombreux États allemands sous la bannière prussienne, reformule la notification de manière plus sèche. Cette dépêche, en fait une circulaire administrative, est télégraphiée aux ambassades allemandes et aux journaux allemands et français. Certains la modifient pour la rendre encore plus méprisante.
La mobilisation est signée le 14 juillet, approuvée le lendemain par le Corps législatif, qui vote les crédits de guerre au chef du gouvernement Émile Ollivier, affaibli depuis avril par la démission des ministres du centre gauche, Daru et Buffet.
Les États allemands prennent alors parti pour la Prusse qui paraît agressée et remporte rapidement une victoire écrasante.

Le contexte diplomatique et politique. Génése d'une catastrophe.

Le 13 juillet 1870, une dépêche habilement caviardée par Bismarck soulève une tempête dans l'opinion française comme dans l'opinion allemande. Des deux côtés du Rhin, on en appelle à la guerre contre le voisin. C'est le début d'un terrible enchaînement qui va changer la face de l'Europe, jusque-là insouciante et prospère.
Deux semaines plus tôt, le 30 juin 1870, le chef du gouvernement français Émile Ollivier déclarait à la tribune de l'assemblée : «A aucune époque, le maintien de la paix n'a été plus assuré qu'aujourd'hui ! De quelque côté que l'on tourne les yeux, on ne découvre aucune question qui puisse révéler le danger .
Comment la situation internationale avait-elle pu si vite se dégrader ? La responsabilité en incombe à la duplicité de Bismarck, le chancelier allemand, et à l'inconséquence des opinions publiques et de leurs représentants, trop prompts à s'enflammer... Au vu de la faiblesse des hommes, qui peut être assuré qu'un semblable bouleversement ne pourrait se reproduire dans le monde ?

Le spectre de Charles Quint

Otto von Bismarck, mû par un farouche nationalisme prussien, veut parachever l'unité de l'Allemagne autour de la Prusse et de son roi, Guillaume 1er de Hohenzollern.
Trois ans plus tôt, par la guerre des duchés et la guerre de Bohème, conclues par la bataille de Sadowa, il a mis l'Autriche hors jeu et réussi à unifier l'Allemagne du Nord dans une Confédération dominée par Berlin. Ne reste plus qu'à rallier les États du Sud Bavière, Bade, Wurtemberg, Hesse.
Il songe pour cela à une guerre d'union nationale contre la France et attend l'heure propice pour la provoquer.
Dès 1867, l'affaire du Luxembourg avait manqué lui fournir le prétexte attendu. L'empereur des Français Napoléon III, désireux d'obtenir une compensation en contrepartie de sa neutralité dans la guerre de Bohème, avait convaincu le roi des Pays-Bas de lui céder contre indemnité le Luxembourg.
Mais le grand-duché est une ancienne terre de l'Empire germanique et sa citadelle est occupée par une garnison prussienne. Le jour même où le traité franco-hollandais doit être signé, le 1er avril 1867, un député prussien interpelle Bismarck au Reichstag. Émotion à Berlin.
Le roi des Pays-Bas, effrayé, renonce à la cession. Déjà on s'attend à une guerre mais ni Bismarck ni Napoléon III ne s'y sentent prêts. Finalement, on s'accommode d'une conférence internationale qui se réunit à Londres et proclame la neutralité du Luxembourg, pour complaire aux Prussiens, et le départ des Prussiens, pour complaire aux Français. La même année, l'exécution de l'archiduc Maximilien à Queretaro consacre la faillite de la politique mexicaine de Napoléon III.
Le ciel se couvre pour l'empereur, qui plus est atteint par la maladie de la pierre et de violents calculs rénaux qui ne vont plus le laisser en repos. Averti par l'affaire du Luxembourg, il tente de renforcer l'armée mais l'opinion n'est guère favorable au renforcement de la conscription et aux dépenses militaires de sorte que la réforme restera en chantier jusqu'à la guerre.
C'est finalement d'Espagne que va sortir celle-ci. En septembre 1868, la reine Isabelle II 38 ans a renoncé au trône espagnol pour demeurer auprès de son dernier amant ! Bismarck songe à mettre à sa place un prince allemand. Il lance le 26 avril 1869 la candidature du prince Léopold de Hohenzollern-Sigmaringen.
Émotion à Paris. Pour Napoléon III et son gouvernement, il est hors de question que se reconstitue l'union dynastique de l'Allemagne et de l'Espagne comme au temps de Charles Quint. Le comte de Benedetti, ambassadeur de France à Berlin, proteste auprès du chancelier mais celui-ci feint de ne rien savoir de la candidature.
Le 17 février 1870, le général Prim, chef du gouvernement espagnol, écrit secrètement à Léopold pour lui offrir la couronne. Mais dans un souci d'apaisement, celui-ci repousse l'offre en accord avec le Kronprinz, fils et héritier de Guillaume 1er. Mais Bismarck s'accroche à l'idée de mettre un Hohenzollern sur le trône espagnol et convainc Léopold de changer d'avis.
Le vieux roi Guillaume 1er encaisse mal cette nouvelle manoeuvre de son chancelier mais ne dit mot.

Les maladresses du gouvernement français

Le 3 juillet, la nouvelle de la candidature Hohenzollern remonte jusqu'à Paris où elle fait l'effet d'une bombe espagnole selon le mot de l'impératrice Eugénie. Il appartient au nouveau ministre des Affaires étrangères, le duc Adolphe de Gramont, de faire valoir des arguments solides contre cette candidature mais par son incompétence, il va tout gâcher.
Le ministre de la Guerre, le maréchal Leboeuf, assure l'empereur et ses collègues du Conseil des ministres que l'armée française, «admirable, disciplinée, exercée, vaillante», est prête à toutes les éventualités.
Fort de cette assurance, le duc de Gramont prononce le 5 juillet devant les députés du Corps Législatif un discours inutilement provocateur à l'égard de la Prusse.
Acclamations dans le clan des mameluks les va-t'en-guerre. On crie : C'est la guerre !... Suspension de séance. Trop tard. Le mal est fait. La perspective de la guerre s'est insinuée dans les esprits.
Le roi Guillaume 1er, à ce moment-là, fait une cure à Ems, une ville d'eau proche de Coblence et du Rhin.
C'est là que le 9 juillet, il reçoit l'ambassadeur français Benedetti et l'assure de ses bonnes intentions. Discrètement, il tente de faire renoncer Léopold à sa candidature mais il ne peut décemment en faire plus.
Finalement, heureuse surprise, le 12 juillet, le prince Antoine, père de Léopold, télégraphie au maréchal Prim et à l'ambassadeur espagnol que son fils retire sa candidature.
La modération de Guillaume 1er et de Napoléon III semblent l'avoir emporté !... Bismarck, déconfit, voit s'effondrer son rêve d'une grande Prusse et songe à démissionner !
À Paris, le chef du gouvernement, Émile Ollivier, ne cache pas sa joie : C'est la paix ! Hélas, c'est faire fi de la bêtise de son ministre des Affaires étrangères.
Le duc de Gramont ne veut pas se satisfaire d'une déclaration du prince Antoine de Hohenzollern. Il souhaite une déclaration du roi Guillaume 1er lui-même, avec l'assurance en bonne et due forme qu'il s'associe à la renonciation du prince de Hohenzollern.
L'empereur, gravement affecté par la maladie de la pierre qui va l'emporter, est troublé par l'agitation de quelques va-t'en-guerre sur le chemin qui le mène vers Saint-Cloud. Dans la soirée, son ministre et l'impératrice le convainquent d'exiger un plus ferme engagement du roi de Prusse.
Sans en référer à personne, Gramont rédige le brouillon de cet engagement et, via le télégraphe, demande à son ambassadeur de le transmettre au roi, à Ems.

La téméraire manoeuvre de Bismarck

Le 13 juillet 1870, entre huit et neuf heures du matin, l'ambassadeur Benedetti rencontre le roi Guillaume 1er sur sa promenade des sources à Ems. Il lui demande une garantie pour l'avenir. Le roi, irrité, rejette net la demande et propose à l'ambassadeur de le revoir l'après-midi. Un peu plus tard, le roi reçoit une lettre du prince de Hohenzollern confirmant le retrait de sa candidature. Il envoie son aide de camp de service Radziwill en informer l'ambassadeur Benedetti. Et l'aide de camp de préciser à l'ambassadeur : «Par là, Sa Majesté considère l'affaire comme liquidée»... L'ambassadeur se le tient pour dit et en informe son ministre.
À Berlin, à la chancellerie, Wilhelmstrasse, Bismarck dîne ce soir-là avec son chef d'état-major von Moltke et son ministre de la Guerre Roon. Arrive un télégramme d'Ems qui raconte en termes neutres l'entrevue du matin entre le roi et l'ambassadeur, la lettre du prince de Hohenzollern et la visite de l'aide de camp à Benedetti.
Quelques formules laissent toutefois percer l'irritation du roi : «Le comte Benedetti m'a saisi au passage à la promenade et, finalement, d'une manière très importune, exigea de moi que je l'autorise immédiatement à télégraphier que je m'engagerais pour l'avenir à ne plus jamais donner mon consentement, si les Hohenzollern revenaient de nouveau sur leur candidature...
Sa Majesté a reçu depuis lors une lettre du prince. Alors Sa Majesté a daigné décider de ne plus recevoir le comte Benedetti mais seulement de lui faire dire par un aide de camp que Sa Majesté n'avait plus rien à dire à l'ambassadeur...»
Bismarck et ses amis sont d'abord déçus de voir l'affaire conclue. Mais le chancelier ne tarde pas à se ressaisir. Il prend son grand crayon et rédige un résumé à sa manière du télégramme sans rien retrancher ni ajouter :
Ems, 13 juillet 1870. Après que les nouvelles de la renonciation du prince-héritier de Hohenzollern eussent été communiquées au gouvernement impérial français par le gouvernement royal espagnol, l'ambassadeur de France a exigé encore de Sa Majesté, à Ems, l'autorisation de télégraphier à Paris que Sa Majesté le roi s'engageait pour tout l'avenir à ne plus jamais donner son autorisation, si les Hohenzollern devaient à nouveau poser leur candidature.
Là-dessus, Sa Majesté le roi a refusé de recevoir encore une fois l'ambassadeur et lui a fait dire par l'aide de camp de service que Sa Majesté n'avait plus rien à communiquer à l'ambassadeur.
Tout y est mais en des termes proprement humiliants pour la France comme pour l'opinion publique allemande. Les Allemands sont choqués que l'ambassadeur français ait pu exiger quoi que ce soit du roi de Prusse et les Français que le roi ait pu refuser de recevoir à nouveau leur ambassadeur et le lui ait fait savoir par un simple aide de camp de service.
C'est l'objectif souhaité par Bismarck qui communique illico la dépêche aux ambassades, au gouvernement et à la presse. Le soir même, la dépêche paraît dans une édition spéciale de la Norddeutsche Allgemeine Zeitung. Elle est par ailleurs distribuée dans les rues de Berlin. Le tollé est immédiat. Comment ose-t-on traiter notre roi ! Dès le lendemain, tous les Allemands se solidarisent avec les Prussiens comme le souhaitait Bismarck.
À Paris, le Conseil des ministres se réunit d'urgence sitôt informé et siège toute la journée du 14 juillet. Gramont propose in extremis un congrès international pour régler la succession d'Espagne. Trop tard. Dehors, la foule s'agite et s'en prend à l'ambassade de Prusse. Le soir même, le ministre de la Guerre rappelle les réservistes.
L'excitation guerrière gagne les assemblées. Au Corps Législatif, Adolphe Thiers, qui tente de faire entendre la voix de la modération, est aussitôt conspué. Émile Ollivier prononce à la tribune des paroles malheureuses : De ce jour commence pour les ministres mes collègues et pour moi une grande responsabilité. Nous l'acceptons d'un coeur léger... d'un coeur confiant. Le même jour, à Berlin, Guillaume 1er signe un décret de mobilisation.

Le 19 juillet enfin, la France déclare officiellement la guerre à la Prusse.

Elle sortira défaite de l'épreuve.
L'Allemagne en sortira quant à elle unie sous l'égide de la Prusse, selon les voeux de Bismarck, mais aussi dangereusement militarisée, à l'opposé de ses traditions humanistes.

Début juillet, la poussée de fièvre des éditorialistes

Guillaume Ier et Vincent Benedetti à Ems
Une semaine avant la dépêche d'Ems, la presse française est déjà très excitée. Dans un éditorial intitulé La guerre, le quotidien Le Pays écrit le 7 juillet :
" Cette affaire qui eût été sans importance il y a dix ans est la goutte d’eau qui fait déborder notre calice trop plein d’amertume … Ou la Prusse retirera ses prétentions, ou elle se battra ".
Même agressivité pour le quotidien Le Gaulois :
" s’il faut choisir une fois encore entre la patrie amoindrie, réduite, et la guerre, nous n’hésitons pas ! "
D’autres quotidiens se montraient plus réservés. Le Temps parlait même d’une espèce de fureur qui s’était emparée de la presse. Le lendemain de la déclaration du ministre des Affaires étrangères De Gramont, applaudie frénétiquement à l'assemblée, plus d’une dizaine de titres l'approuvèrent : Le Gaulois, Le Figaro, L’Univers, Le Correspondant, Le Constitutionnel, Le Pays, Le Soir, La Presse, L’Opinion nationale, Le Moniteur universel et La Liberté. Parmi ceux qui l’interprétèrent comme une déclaration de guerre intempestive, Le Français, Le Temps, Le Siècle, Le Réveil, L’Électeur libre, Le Public, Le Rappel, L'Avenir national et La Revue des deux Mondes, selon Stéphane Audoin-Rouzeau.

Les pros-guerre sont plus virulents, plus mobilisés, que les pacifistes : le 7 juillet, le correspondant particulier de L’Écho du Parlement de Bruxelles, écrit que tout le monde me paraît en train de perdre le peu de sang-froid que l'on avait encore conservé depuis deux jours … de la presse, l'émotion est rapidement descendue dans les masses, et il n'est pas un coin de Paris, peut-être même de la France, où l'on ne s'indigne contre la prétention de la Prusse de relever à son profit l'empire de Charles Quint, même s'il est plus que probable que parmi ceux qui parlent ainsi, les neuf dixièmes au moins ignorent de la façon la plus complète ce que furent Charles Quint et son empire.

Voyage à Ems du 9 au 13 juillet

À Berlin, le secrétaire d’État prétend ne pas savoir où joindre Bismarck. Envoyé par l’ambassadeur de France, le comte Benedetti se rend à Ems le 9 juillet, où le roi de Prusse prend les eaux, pour le prier de parler au prince, qui retire officiellement sa candidature le 12 juillet. Bismarck est pris à contre-pied : il doit annuler son voyage à Ems. Il menace de démissionner si le roi de Prusse reçoit une fois encore Vincent Benedetti.
Le 13 juillet au matin, Vincent Benedetti sollicite une nouvelle audience. Guillaume Ier l'accoste à la promenade des Sources. Benedetti lui présente la demande de renoncement définitif. Guillaume Ier est excédé mais reste poli et ajoute Vous en savez plus que moi. Quand je connaîtrai les conditions du renoncement, je vous reverrai. Ce qui ne l'empêchera pas de saluer cordialement Benedetti dès le lendemain, à son départ pour Berlin.

Un même évènement, interprété différemment dans les deux pays

En France comme en Allemagne, cette conversation courtoise dans les allées du parc d'une station thermale sera présentée comme un incident diplomatique par une partie de la presse. De violentes manifestations de rue, les émeutes nationalistes des 13 et 14 juillet 1870 ont lieu, d'abord à Berlin, puis à Paris.
Au soir du 13 juillet, Bismarck fait imprimer et distribuer gratuitement dans les rues de Berlin plusieurs milliers d'exemplaires d'un numéro spécial de la Gazette de l'Allemagne du Nord, son organe de presse officiel, afin de donner sa version de ce qui s'est passé à Ems.
Le texte est appuyé par une caricature présentant l'ambassadeur de France en train d'humilier et harceler le roi de Prusse sur son lieu de cure thermale, en exigeant que le retrait de la candidature prussienne au trône d'Espagne soit suivie d'un engagement à ne jamais recommencer.
D'autres journaux de Berlin publièrent à partir de 22 heures des éditions spéciales, pour décrire à leur tour la scène. Le 14 juillet, lendemain de ces manifestations, Bismarck envoie sa circulaire aux ambassadeurs partout en Europe. Les manifestations de la veille les ont conditionnés, pour influer sur leur lecture des faits.

Le lendemain aussi, le journal du soir La France donne la réponse française à la Gazette de l'Allemagne du Nord, comme il en avait déjà l'habitude depuis le mois de mai, chacune des deux publications dénonçant un activisme militaire de l'autre puissance. La France affirme dans cette édition du 14 juillet au soir que le gouvernement français s'apprête à réagir par une déclaration de guerre à l'incident diplomatique, ce qui déclenche des manifestations à Paris.
La foule s'en prend à l'ambassade de Prusse, dont les vitres sont cassées. Le ministre de la Guerre rappelle les réservistes, le soir même. Cette dramatisation est précédée par un Conseil des ministres où il avait pourtant été décidé, par huit voix contre quatre, que si le roi de Prusse ne souhaitait pas s’engager pour l’avenir, on ne pousserait pas plus loin l’affaire. Mais cette information n'est pas publiée. Le numéro de La France diffusé le soir même laisse au contraire entendre qu'on s'achemine vers une déclaration de guerre, ce qui galvanise les manifestants.

La version du Roi de Prusse et celle condensée de Bismarck

Le roi de Prusse fait envoyer par son conseiller diplomatique Abeken, le jour même du 13 juillet, un télégramme à Bismarck, qui est à Berlin. C'est un résumé de ce qui s'est dit. Par égard pour Bismarck, le conseiller diplomatique lui donne la possibilité d'en faire lui-même l'annonce officielle, peut-être pour apaiser la France10 :

Message d’Abeken à Bismarck

texte allemand extrait des Gedanken und Erinnerungen von Otto v. Bismarck - Stuttgart 1898 (p. 87 & 88) texte français extrait des Pensées et Souvenirs par le prince de Bismarck traduit par E. Jaeglé - Paris 1899 - T. II p. 104

" Seine Majestät schreibt mir : „Graf Benedetti fing mich auf der Promenade ab, um auf zuletzt sehr zudringliche Art von mir zu verlangen, ich sollte ihn autorisiren, sofort zu telegraphiren, daß ich für alle Zukunft mich verpflichtete, niemals wieder meine Zustimmung zu geben, wenn die Hohenzollern auf die Candidatur zurück kämen. Ich wies ihn zulezt etwas ernst zurück, da man à tout jamais dergleichen Engagements nicht nehmen dürfe noch könne. Natürlich sagte ich nicht, daß ich noch nichts erhalten hätte und, da er über Paris und Madrid früher benachrichtigt sei als ich, er wohl einsähe, daß mein Gouvernement wiederum außer Spiel sei.“
Seine Majestät hat seitdem ein Schreiben des Fürsten bekommen. Da Seine Majestät dem Grafen Benedetti gesagt, daß er Nachricht vom Fürsten erwarte, hat Allerhöchst-derselbe, mit Rücksicht auf die obige Zumuthung, auf des Grafen Eulenburg und meinem Vortrag beschloßen, den Grafen Benedetti nicht mehr zu empfangen, sondern ihm nur die durch einen Adjutanten sagen zu lassen : daß Seine Majestät jetzt vom Fürsten die Bestätigung der Nachricht erhalten, die Benedetti aus Paris schon gehabt, und dem Botschafter nichts weiter zu sagen habe. Seine Majestät stellt Eurer Excellenz anheim, ob nicht die neue Forderung Benedetti’s und ihre Zurückweisung sogleich sowohl unsern Gesandten, als in der Presse mitgetheilt werden sollte."

" Sa Majesté m’écrit : " Le comte Benedetti m’a arrêté au passage à la promenade pour me demander finalement, d’une manière très indiscrète, de l’autoriser à télégraphier aussitôt à l’empereur que je m’engageais pour l’avenir à ne jamais plus donner mon consentement, si les Hohenzollern revenaient sur leur candidature. Je finis par refuser assez sévèrement, attendu qu’on ne devait ni ne pouvait prendre de pareils engagements à tout jamais. Je lui dis naturellement que je n’avais encore rien reçu et puisqu’il était, par la voie de Paris et de Madrid, informé plus tôt que moi, il voyait bien que mon gouvernement était de nouveau hors de cause.
Sa Majesté a depuis reçu une lettre du prince. Comme Sa Majesté avait dit au comte Benedetti qu’elle attendait des nouvelles du prince, elle a résolu, sur la proposition du comte Eulenbourg et la mienne, de ne plus recevoir le comte Benedetti, à cause de sa prétention, et de lui faire dire simplement par un aide de camp que Sa Majesté avait reçu du prince confirmation de la nouvelle que Benedetti avait déjà eue de Paris, et qu’elle n’avait plus rien à dire à l’ambassadeur. Sa Majesté laisse à Votre Excellence le soin de décider si la nouvelle exigence de Benedetti et le refus qui lui a été opposé ne doivent pas être aussitôt communiqués tant à nos ambassades qu’aux journaux. "

À Berlin, Bismarck dîne avec deux généraux allemands: Moltke, chef des armées et Roon, ministre de la Guerre. Le repas se déroule sans entrain. Il semble que le piège allemand ait été déjoué car un journal parisien titre en première page La Prusse cane !. Bismarck envisage sérieusement de démissionner, ce qui lui attire les reproches amers des deux généraux : ils se sentent abandonnés.

Il est 18 heures quand lui parvient le télégramme chiffré du conseiller diplomatique du Roi de Prusse. Bismarck le lit à ses invités. Puis il demande à Moltke si l’armée serait prête à entrer en campagne et s’il croit possible de vaincre la France. Moltke se dit certain d’une victoire et précise que, s’il y a une guerre, il est beaucoup plus avantageux de la commencer au plus tôt.

Alors Bismarck rédige pour tous les ambassadeurs une version condensée selon ses propres termes du télégramme, dont il retire les passages apaisants.

Message condensé par Bismarck

texte allemand extrait des Gedanken und Erinnerungen von Otto v. Bismarck - Stuttgart 1898 (p. 90 & 91) texte français extrait des Pensées et Souvenirs par le prince de Bismarck traduit par E. Jaeglé - Paris 1899 - t. II p. 108
" Nachdem die Nachrichten von der Entsagung des Erbprinzen von Hohenzollern der kaiserlich französischen von der Regierung königlich spanischen amtlich mitgeteilt worden sind, hat der französische Botschafter in Ems an Seine Majestät den König noch die Forderung gestellt, ihn zu autorisieren, daß er nach Paris telegraphiere, daß Seine Majestät der König sich für alle Zukunft verpflichte, niemals wieder seine Zustimmung zu geben, wenn die Hohenzollern auf ihre Candidatur wieder zurückkommen sollten. Seine Majestät der König hat es darauf abgelehnt, den französischen Botschafter nochmals zu empfangen, und dem selben durch den Adjutanten vom Dienst sagen lassen, daß Seine Majestät dem Botschafter nichts weiter mitzutheilen habe."
" La nouvelle du renoncement du prince héritier de Hohenzollern a été officiellement communiquée au gouvernement impérial français par le gouvernement royal espagnol. Depuis, l’ambassadeur français a encore adressé à Ems, à Sa Majesté le Roi, la demande de l’autoriser à télégraphier à Paris, que Sa Majesté le Roi, à tout jamais, s’engageait à ne plus donner son consentement si les Hohenzollern devaient revenir sur leur candidature. Sa Majesté le Roi là-dessus a refusé de recevoir encore l’ambassadeur français et lui a fait dire par l’aide de camp de service que Sa Majesté n’avait plus rien à communiquer à l’ambassadeur."

Dans ses Gedanken und Erinnerungen (t. II, p. 91 & Pensées et souvenirs, t. II p. 108 & 109), Bismarck précise :

" Je lus à mes deux hôtes la rédaction qui condensait la dépêche. Moltke fit alors la remarque :
" Voilà qui sonne tout autrement maintenant ; auparavant on eût cru entendre battre la chamade, à présent c’est comme une fanfare en réponse à une provocation. "
So hat das einen andern Klang, vorher klang es wie Chamade, jetzt wie einen Fanfare in Antwort auf eine Herausforderung. Je crus devoir ajouter ceci :
" Ce texte n’apporte aucune modification, ni aucune addition à la dépêche. Si, exécutant le mandat de Sa Majesté, je le communique aussitôt aux journaux, et si en outre je le télégraphie à toutes nos ambassades, il sera connu à Paris avant minuit. Non seulement par ce qu’il dit, mais aussi par la façon dont il aura été répandu, il produira là-bas sur le taureau gaulois l’effet du drapeau rouge Eindruck rothen Tuches auf den gallischen Stier machen… Le succès dépend cependant avant tout des impressions que l’origine de la guerre provoquera chez nous et chez les autres. « Il est essentiel que nous soyons les attaqués "
es ist wichtig, daß wir die Angegriffenen seien ".

Le terme allemand Adjutant, employé par le roi et par Bismarck, signifie aide de camp selon le Littré, le français aide vient du latin adjutum.

Les informations de l'Agence continentale, déformées par certains journaux

L’Agence Continentale télégraphie le 13 juillet à sa partenaire l’Agence Havas une dépêche qui reprend strictement les termes du télégramme que Bismarck enverra le lendemain aux ambassadeurs11, mais donne aussi la version du roi de Prusse.
La dépêche est diffusée avec la signature " service télégraphique Havas-Bullier ", comme le veut l'accord d'échanges d'information entre les deux agences. Le second paragraphe donne un scoop, une information très importante, absente de la version condensée du télégramme que diffusera Bismarck aux ambassadeurs : le roi de Prusse a approuvé la renonciation de son petit-cousin Léopold au trône d’Espagne et considère dès lors tout sujet de conflit comme écarté. Cette information provenait du recoupement auprès d'autres sources, en application des principes de vérification des faits et de protection des sources d'information des journalistes.
L'Agence Continentale aurait normalement dû commencer sa dépêche par cette information, en vertu du principe de découpage de l'information par priorité. Elle l'a en fait relégué au second paragraphe :

" Berlin, 14 juillet - On mande d’Ems. Après que la renonciation du prince Léopold de Hohenzollern eut été communiquée au gouvernement français par le gouvernement espagnol, l’ambassadeur de France demanda de nouveau au roi de l’autoriser à télégraphier à Paris que le roi de Prusse s’engageait à ne jamais donner de nouveau son consentement dans le cas où le prince des Hohenzollern reviendrait sur sa candidature. Le roi refusa de recevoir de nouveau l’ambassadeur de France et lui fit dire par l’adjutant de service que Sa Majesté n’avait plus rien à lui communiquer."

" D’après d’autres informations d’Ems, le Roi aurait fait dire à M. Benedetti qu’il avait approuvé hautement la renonciation de son cousin au trône d’Espagne et qu’il considérait, dès lors, tout sujet de conflit comme écarté. "

Bismarck avait accru son contrôle sur l'Agence Continentale, financée depuis 1865 par son ami le banquier Gerson von Bleichröder 1822-1893 et qu'il a fait transformer depuis 1869 en Société en commandite. La dépêche est exacte, mais l'information importante reléguée à la fin.

Réactions contradictoires de la presse française et polémique à l'Assemblée

La réaction en France varie en fonction des journaux et des partis politiques. Dans la soirée du 14 juillet, le quotidien parisien La France révèle que les ministres se sont réunis dans l'après-midi aux Tuileries autour d'Émile Ollivier, qu'ils y étaient encore à 15 h 30, pour rédiger une déclaration concluant à la guerre, demandant que le contingent soit porté à 140 000 hommes. Le journal précise qu'une dépêche chiffrée de l'ambassadeur De Benedetti devait arriver vers 16 h 30, et que le gouvernement attendra de l'avoir déchiffrée pour faire officiellement sa déclaration de guerre, le lendemain.
Mais déjà les partisans de la guerre s'emballent. Dans la soirée du 14 juillet une foule immense envahit les boulevards en criant À bas Bismarck ! et Au Rhin, Au Rhin !, rapporte Le Constitutionnel. La dépêche Havas-Bullier, reçue dans la journée, est encore inconnue : la plupart des quotidiens sont imprimés dans la nuit et ne pourront la publier que le lendemain 15 juillet. Le lendemain justement, le journal La Liberté a déjà une opinion tranchée :

" Si la Prusse refuse de se battre, nous la contraindrons à coups de crosse dans le dos à repasser le Rhin et à vider la rive gauche. "

Plus prudent Journal des Débats en appelle au contraire au sang-froid du gouvernement, en espérant qu'il reviendra sur ses projets de guerre. Il ne lui demande qu'une chose :

" Ne pas se laisser émouvoir par les clameurs des partis extrêmes "

Même son de cloche pour le quotidien Le Constitutionnel :

" Quand on veut la paix, les problèmes de forme trouvent aisément la solution nécessaire "

C'est dans ce climat qu'éclate dès le 15 juillet à l'assemblée nationale une polémique violente, déclenchée immédiatement par le discours d'Émile Ollivier, protégé de l'empereur Napoléon III et premier ministre officieux du gouvernement:
" Je tiens bien à le préciser : il peut arriver qu'un roi refuse de recevoir un ambassadeur. Ce qui est blessant, c'est le refus intentionnel, divulgué dans des suppléments de journaux La Gazette officielle de Berlin, dans des télégrammes adressés à toutes les cours d'Europe.

Adolphe Thiers lui répond :

" Que tout le monde en juge… Ce n'est pas pour les intérêts essentiels de la France, c'est par la faute du cabinet que nous avons la guerre. "

Aussitôt, 83 députés menés par Adolphe Thiers, Emmanuel Arago et Gambetta, qui s'opposent à la guerre, demandent qu'on leur communique toutes les pièces diplomatiques, pour savoir ce qui s'est vraiment passé et ce que désire vraiment le roi de Prusse. Finalement, la majorité requise des deux chambres s'oppose à la demande de l'opposition à ce que soit dévoilé au public le télégramme de Bismarck, les autres pièces diplomatiques. La majorité réclame l'étouffement de l'affaire et la guerre est déclarée.


Liens

http://youtu.be/hgk5CBtgYng Napôléon III 2000 ans d'histoire
http://youtu.be/PQ3nteK7uxQ d'Ems à Sedan
http://youtu.be/MgzHeDApXEY La guerre les causes
http://youtu.be/HATiym28lJI?list=PLCFE6633E30137A31 La Guerre Franco/prussienne
http://youtu.be/2hZ9RfA3k8w La guerre de 1870


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Posté le : 13/07/2014 00:16

Edité par Loriane sur 13-07-2014 13:40:20
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Bertrand Du Guesclin
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Le 13 juillet 1380 devant Châteauneuf-de-Randon, à 60 ans meurt Bertrand

Du Guesclin


comte de Longueville, noble breton, connétable de France et de Castille.
né vers 1320 au château de la Motte-Broons, près de Dinan. Enterré à la basilique de St Denis où se trouve son gisant, Il est surnommé le dogue noir de Brocéliande, il a fait allégeance à la maison de Blois puis celle du royaume de France qu'il sert de 1335 à 1380 pendant la guerre de cent ans, la Guerre de Succession de Bretagne,
Première guerre civile de Castille, Faits d'armes à la Bataille de Cocherel, Bataille d'Auray, Bataille de Nájera, Bataille de Montiel, Bataille de Chizé, Bataille de Pontvallain, ses Distinctions sont Roi de Grenade, Duc de Molina, il aura pour autres fonctions Chambellan de France, Capitaine de Pontorson et Capitaine du mont Saint-Michel


En bref

Petit hobereau breton devenu une immense figure de la guerre de Cent Ans, le connétable Bertrand Du Guesclin incarne le chevalier par excellence. Pendant vingt-cinq ans, il mit sa bravoure au service de la couronne de France.
Noble breton, issu d'une famille moins modeste que la tradition ne l'affirme. Son père, Robert, possédait plusieurs seigneuries qu'hérita Bertrand. À partir de 1342, il prit part aux combats de la guerre de succession de Bretagne, le plus souvent pour son propre compte. Passé en 1357 au service de Charles V, il s'illustra contre les Anglais en Bretagne il fut capitaine de Pontorson en 1357, puis en Normandie et en Maine. Il dirigea en 1364 la campagne contre les Navarrais qu'il vainquit à Cocherel. Il fut, peu après, vaincu à son tour par Chandos, chef de l'armée anglaise.
Charles V le chargea de diriger l'expédition française en Castille, destinée à soutenir la cause de Henri de Trastamare, mais aussi à éloigner de France les Grandes Compagnies les plus dangereuses. Du Guesclin fut vaincu par l'armée anglo-castillane que commandaient le roi Pierre le Cruel et le prince de Galles Najera, 1367. Il dirigea également la seconde expédition française, en 1369, puis revint prendre part aux campagnes de Bretagne et d'Anjou, de Poitou, d'Angoumois et de Guyenne 1370-1374. Son succès le plus brillant fut la prise de La Réole.
Bien qu'il ait connu des échecs, sa réputation fut rapidement très grande. Il fut rançonné à deux reprises : en 1360 par les routiers et en 1367 par les Anglo-Castillans ; malgré son orgueilleuse réponse et la fixation par lui-même du taux élevé de sa rançon, il paya celle-ci de ses propres deniers, vendant pour cela les terres que lui avait données le roi de Castille, Henri de Trastamare. Mais ses talents d'organisateur, notamment déployés dans la mise en état de guerre des forteresses normandes, et ses capacités de commandement au combat firent de lui l'un des meilleurs soldats de la royauté des Valois ; rompant avec les règles de la guerre féodale, il pratiqua contre les Anglais une tactique de harcèlement, une sorte de guérilla qui renversa la situation militaire en faveur de la France. Charles V le fit connétable en 1370, après lui avoir donné le comté de Longueville. Henri de Trastamare lui fit don du duché de Trastamare, remplacé peu après par celui de Molina.
Du Guesclin participa à la campagne de Bretagne en 1378 et, à la suite d'une maladresse de Charles V oubliant que son connétable était breton, composa un temps avec le duc Jean IV et les Anglais. Le roi se réconcilia cependant avec son connétable et l'envoya en Languedoc pour y diriger la lutte contre les Grandes Compagnies. C'est au cours de cette campagne, sous les murs de Châteauneuf-de-Randon, que mourut Du Guesclin. Sa tombe avait été préparée à Saint-Denis, près de celle de Charles V.
Bertrand du Guesclin demeure, avec Jeanne d'Arc, une figure légendaire de la lutte contre l'envahisseur anglais et un symbole du sentiment national naissant.

Sa vie

Le Dogue noir de Brocéliande
Fils aîné des dix enfants de Robert II Du Guesclin v. 1300-1353, seigneur de la Motte-Broons, et de son épouse Jeanne de Malesmains morte en 1350, dame de Sens, Bertrand Du Guesclin est issu d'une rustique seigneurie de la petite noblesse bretonne. Les Du Guesclin font en effet partie des plus illustres familles de la Bretagne mais Robert Du Guesclin n'appartient qu'à la branche cadette de la famille la branche aînée vit au château du Plessis-Bertrand et au château de la Motte-Jean et occupe un modeste manoir à la Motte-Broons.

Comme il est d'usage, Bertrand est placé en nourrice et est élevé parmi des paysans jusqu'à l'âge de cinq ans. Le portrait peu flatteur qui nous est laissé par les historiens le décrit petit, les jambes courtes et noueuses, les épaules démesurément larges, les bras longs, une grosse tête ronde et ingrate, la peau noire comme celle d'un sanglier.
Sa laideur la Chanson de Bertrand Du Guesclin du trouvère Cuvelier dit de lui qu'il fut l'enfant le plus laid qu'il y eût de Rennes à Dinan et sa brutalité lui valent l'opprobre parentale. Bien que l'aîné d'une fratrie de six enfants, sa mère donne la préférence à ses deux frères cadet et puîné, et son père le traite assez mal, refusant de le former à la chevalerie : la chronique de Cuvelier dit de ses parents qu'ils le détestaient tant, que souvent en leur cœur ils désiraient qu’il fût mort ou noyé dans l’eau courante. Vers l'âge de six ans, il gagne néanmoins le respect de sa mère et ses cadets : selon les chroniques médiévales de l'époque qu'il faut lire de nos jours avec une certaine circonspection à cause de leur tendance à embellir les actions des personnages — et de leurs proches — commanditaires ou protecteurs du chroniqueur, comme les Chroniques de Froissart, relégué comme à son habitude dans un coin de la pièce lors d'un repas familial en l'absence du père, il explose de colère et bouscule ses frères pour prendre sa place d'aîné sur le banc. Sa mère s'apprête à le punir quand il renverse la lourde table mais une femme juive convertie, versée dans la chiromancie et venue pour raconter la bonne aventure, prédit la gloire à ce fils belliqueux. Bertrand est désormais traité avec les égards dus à son rang.

Il se fait remarquer dès son enfance par sa force, son habileté dans les exercices du corps et ses goûts belliqueux avec ses compagnons de jeunesse, des paysans roturiers. Illettré et bagarreur, il se sent la vocation de guerrier. Alors qu'il s'est enfui ou a été chassé par ses parents ? chez son oncle Bertrand Du Guesclin, Seigneur de Vauruzé à Rennes, il assiste à un tournoi sur la Place des Lices de cette ville le 4 juin 1337, où il a interdiction de participer : un de ses cousins, vaincu, quitte la lice et lui prête son équipement.
Selon les chroniques de l'époque, Bertrand défait, masqué, douze ou quinze chevaliers selon les versions, avant de refuser de combattre son père en inclinant sa lance par respect au moment de la joute, à la grande surprise de l'assemblée qui se demande qui est ce chevalier sans blason. Un seizième chevalier qui le défie parvient à faire sauter la visière de son heaume. Robert Du Guesclin découvre le visage de son fils : ému et fier, il s'engage à l'armer grâce à une collecte réalisée auprès de ses proches. Bertrand va pouvoir ainsi gagner sa réputation d’excellent tournoyeur.
Il commence à signaler sa bravoure dans les guerres que se livrent Charles de Blois et les comtes de Montfort, Jean II et son fils Jean III, pour l'héritage du duché de Bretagne. Il se fait remarquer aussi dès le début de la guerre de Cent Ans, notamment en 1354 en prenant par ruse le château de Grand-Fougeray et en 1357 en participant à la défense de Rennes assiégée par Henry de Grosmont, duc de Lancastre. Ayant gagné le respect de la noblesse à la pointe de son épée, le chevalier Alacres de Marès, dépendant du bailliage de Caux, l'adoube chevalier au château de Montmuran dans les Iffs en 1354 il prend alors pour devise Le courage donne ce que la beauté refuse et le nomme capitaine de Pontorson et du Mont Saint-Michel sur recommandation de Pierre de Villiers. Soutenant Charles de Blois, imposé par le roi de France, c'est en guerroyant plusieurs années dans la forêt de Paimpont et ses alentours qu'il devient celui que les Anglais vont craindre : Le Dogue noir de Brocéliande.

En 1360, il est lieutenant de Normandie, d'Anjou et du Maine puis, en 1364, capitaine général pour les pays entre Seine et Loire et chambellan de France.

Il passe en 1361 au service du Roi de France et s'illustre lors des prises de Rolleboise, de Mantes et de Meulan et célèbre l'avènement de Charles V en avril 1364, en remportant la bataille de Cocherel contre l'armée du roi de Navarre.
À l'avènement de Charles V, en 1364, Du Guesclin est chargé de défendre la Normandie contre les entreprises de Charles II le Mauvais, roi de Navarre et petit-fils de Louis X le Hutin, qui espère ceindre la couronne de France en se ralliant aux Anglais. En battant les Navarrais à Cocherel 1364, il remporte la première victoire française depuis longtemps et reçoit alors du roi le comté de Longueville en Normandie.
Après cette victoire, il vole de nouveau au secours de Charles de Blois en Bretagne ; mais, en septembre 1364, à la bataille d'Auray, malgré tous ses efforts, son parti est battu : il est fait prisonnier par John Chandos, chef de l'armée anglaise.
Le roi de France paie sa rançon de 100 000 livres. En 1365, à la demande du roi de France, il délivre le royaume des Grandes compagnies, groupes de mercenaires qui ravageaient les provinces. Il les persuade de participer à la première guerre civile de Castille aux côtés d'Henri de Trastamare qui dispute à Pierre le Cruel le trône de Castille. Il s'y couvre de gloire, et déjà il a anéanti le parti de Pierre le Cruel, lorsque celui-ci appelle à son secours deux capitaines anglais, Chandos et le Prince Noir.
Du Guesclin est défait à la bataille de Nájera, livrée contre son avis 1367. Il est fait prisonnier et n'est libéré que contre une forte rançon, à nouveau payée par Charles V. Il participe et venge sa défaite à la bataille de Montiel, en 1369. Il rétablit Henri sur le trône et, en récompense de ses actions en Espagne, il est fait duc de Molina.

Connétable de France

En octobre 1370, revenu en France, il est fait connétable de France par Charles V. Sa grande entreprise va être d'expulser les Anglais.
Contrairement aux habitudes de la chevalerie française, il ne procède pas par grandes campagnes avec tout l'ost français, mais préfère reconquérir méthodiquement des provinces entières, assiégeant château après château.
Il va chasser les Anglais de la Normandie, de la Guyenne, de la Saintonge et du Poitou.
Bien souvent, le siège ne dure pas, l'issue en étant accélérée par un assaut victorieux ou plus souvent encore par une ruse. Pour libérer Niort de la domination anglaise, il utilise un subterfuge : il fait revêtir ses soldats de l'uniforme anglais. L'ennemi, confiant, ouvre les portes de la ville et l'armée de Du Guesclin s'en empare.

Georges Minois, historien du Moyen Âge, qualifie ainsi les victoires et la reconquête menées par Bertrand Du Guesclin : Certes, il ne conduit qu'une petite troupe de quelques centaines d'hommes, mais il obtient avec eux des résultats plus importants qu'avec une grosse armée, coûteuse, lourde, encombrante et lente. Cette tactique victorieuse est menée pour trois raisons majeures :

Premièrement, Charles V est avare de son argent, le connétable doit se contenter de peu de moyens ;
Deuxièmement, cela lui permet de tirer le maximum de ses maigres effectifs : il a obtenu plus de résultats en un mois de campagne décembre 1370 que Robert Knollys, le meilleur capitaine d'Édouard III, en six ;
Troisièmement, ce type de guerre, guerre d'embuscades, autrement dit, guérilla avant l'heure, est la mieux adaptée aux circonstances, puisqu'il s'agit de reprendre des châteaux dispersés, qui commandent routes et carrefours ; son petit groupe, mobile, souple, avec un noyau d'élite breton, bien soudé, anticipe les actions des commandos du XXe siècle en frappant vite, à l'improviste, en restant insaisissable, en entretenant l'insécurité chez l'ennemi et en le décourageant petit à petit. Cette stratégie s'avère très payante.
En 1374, il combat à La Réole. La même année il se marie avec Jeanne de Laval dans la chapelle du château de Montmuran et en devient propriétaire par alliance jusqu'en 1380. En outre, son épouse lui apporte en dot le château de Montsabert en Anjou. En 1376, il reçoit la seigneurie de Pontorson en Normandie.
Charles V, ayant en 1378 fait prononcer la confiscation du duché de Bretagne, occupé par ses officiers depuis 1373, le duc Jean IV étant en exil à Londres, provoque une fronde nobiliaire bretonne et le rappel du duc Jean IV de Bretagne exilé en Angleterre.
L'inaction de Du Guesclin lors du débarquement de Jean IV à Dinard le fait soupçonner de trahison. Il est indigné d'un tel soupçon, selon la version non établie de la chronique de Jean Cabaret d'Orville il aurait même renvoyé aussitôt au roi son épée de connétable et voulu passer en Espagne auprès d'Henri de Trastamare. Ayant retrouvé la confiance du roi grâce à l'entremise du duc d'Anjou, il retourne dans le Midi pour combattre encore les Anglais. En 1378, il participe à la campagne contre la Bretagne, avec son cousin Olivier de Mauny — chevalier banneret, seigneur de Lesnen et pair de France, qui fut nommé capitaine général de Normandie et chambellan de Charles V en 1372.

En 1380, il combat contre les Grandes compagnies en Auvergne et le sud du Massif central, et il met le siège devant Châteauneuf-de-Randon Gévaudan : après plusieurs assauts terribles, la place promet de se rendre au connétable lui-même, si elle n'est pas secourue dans 15 jours.
Mais Du Guesclin meurt dans cet intervalle sans doute soudainement malade pour avoir bu trop d'eau glacée après avoir combattu en plein soleil, le 13 juillet 1380, et le gouverneur vient, la trêve expirée, déposer en hommage les clefs de la place sur son cercueil.

Son corps est déposé à Saint-Denis.

Chronologie
1320 :
Naissance de Bertrand Du Guesclin au château de la Motte-Broons, près de Dinan.
1337 :
Il participe à un tournoi à Rennes, remporte plusieurs combats et est reconnu par son père.
1356 :
Lors du siège de Rennes 1356-1357, il ravitaille la ville et effectue plusieurs coups de main.
1359 :
Il défend Dinan, avec succès, assiègée par les troupes anglaises.
18 juin : lors du siège de Melun, il fait la rencontre décisive avec le dauphin Charles.
1363 :
Il capture plusieurs villes occupées par les anglais et attaque leurs bateaux à partir de Saint-Pol-de-Léon
1364 :
Avril : Il prend Mantes le 7 avril, Rolleboise le 9 avril, Meulan le 11 avril puis Vernon, Vétheuil et Rosny.
16 mai : Victoire de Cocherel
29 septembre : Il est fait prisonnier lors de la bataille d'Auray.
1365 :
Il est libéré après le paiement d'une rançon de 100 000 livres.
Septembre : Sur demande de Charles V de France, il part à la tête des Grandes Compagnies aider Henri de Trastamare pour devenir roi de Castille.
Décembre : Il franchit les Pyrénées au col du Perthus, et arrive le 20 à Barcelonne.
1366 :
Février, il arrive à Saragosse et entre en Navarre. Il reçoit le comté de Borjà
Mars, il pénètre en Castille et marche contre Pierre le Cruel alors à Burgos.
Mai, il entre à Tolède puis Séville.
Juin, il est à Cordoue.
1367 :
Février : L'armée de Du Guesclin est à Santo Domingo de la Calzada.
Avril : Il est fait prisonnier lors de la bataille de Najera et emmené en captivité à Bordeaux.
1368 :
17 janvier : Bertrand Du Guesclin, est libéré contre une rançon de 100 000 doublons d'or de Castille
Printemps : Sur demande du duc d'Anjou, frère du roi de France il assiège Tarascon le 4 mars et y pénètre. Après dix-neuf jours de siège infructueux, il se retire et repasse le Rhône, non sans perdre Tarascon reprise par les troupes de Provence, puis il assiège Arles.
Décembre : Il est envoyé en Castille pour aider Henri de Trastamare, à garder son trône.
1369 :
14 mars : Il est à la tête des troupes à la bataille de Montiel
1370 :
2 octobre : Bertrand Du Guesclin est fait connétable de France
23 octobre : il signe un accord d'alliance avec Olivier V de Clisson à Pontorson
1er décembre : Du Guesclin quitte Caen et se dirige vers les troupes de Robert Knowles et Thomas Granson positionnées entre Vendôme et Château-du-Loir sur le Loir.
4 décembre : Il bat les troupes anglaises à la bataille de Pontvallain
8 décembre : Poursuivant les anglais, il les défait devant Bressuire
15 décembre : Il continue sa poussée et fait tomber Saumur.
1371 :
Avril : Olivier V de Clisson et Du Guesclin mettent le siège devant Bécherel
1372 :
Février : Il prend Conches.
Juin-juillet : Ses troupes prennent Montmorillon, Chauvigny, Lussac, Moncontour, Sainte-Sévère
18 septembre : Du Guesclin signe le traité de Surgères avec la noblesse du Poitou et de la Saintonge.
1373 :
Mars : Il met le siège devant Chizé. La ville est prise après la bataille de Chizé
Avril : Le connétable prend Niort, Lusignan, La Roche-sur-Yon, Cognac, Mortemer. Après le débaquement anglais à Saint-Malo, il se dirige sur la Bretagne.
Juin : Du Guesclin assiège Brest tenue par les anglais.
14 juillet : il attaque Jersey.
Août-décembre : Lors de la chevauchée de Lancastre 1373, il harcèle avec d'autres capitaines les troupes anglaises de la chevauchée.
1374 :
Août-septembre : Du Guesclin et le duc d'Anjou lancent une offensive en Guyenne et prennent Penne-d'Agenais, Saint-Sever, Lourdes, Mauléon, Condom, Moissac, Sainte-Foy-la-Grande, Castillon, Langon, Saint-Macaire, Sainte-Bazeille, La Réole
1375 :
17 février : Il prend Gencay
1378 :
Avril-juin : Du Guesclin et Philippe II de Bourgogne lancent une campagne contre les possessions normandes du roi de Navarre Charles le Mauvais allié des anglais. Bernay, Carentan, Valognes, Avranches, Remerville, Beaumont, Breteuil, Saint-Lô, Évreux, Pacy-sur-Eure, Gavray, Nogent-le-Roi, Anet, Mortain et Pont-Audemer sont conquises.
Novembre-décembre : Le siège qu'il met devant Cherbourg est un échec.
1380
Juin-juillet : Il combat les Grandes compagnies qui sévissent dans le Bourbonnais et l'Auvergne et met le siège devant Chaliers du 20 au 26 juin.
13 juillet 1380 : Bertrand Du Guesclin meurt, malade, lors du siège Châteauneuf-de-Randon.

Sépultures Mort de Du Guesclin

Du Guesclin avait souhaité que son corps reposât en Bretagne après sa mort.
Pour exaucer son vœu et comme la route était longue et qu'il faisait chaud, on décida de l'embaumer. En l'absence des embaumeurs royaux, on éviscéra et décervela le corps qui fut baigné dans une mixture de vin et d'épices. Les viscères furent inhumées en l'église du couvent des Dominicains du Puy-en-Velay. Mais l'effet escompté ne fut pas obtenu, et quelques jours plus tard, un nuage de mouches obscurcit le cortège, suivant de près la charrette sur laquelle le corps était déposé.
À Montferrand, il fallut le faire bouillir dans un grand chaudron d'eau et de vin aromatisé d'épices pour détacher les chairs du squelette, cette pratique originale s'appelant le mos Teutonicus, l'usage teuton. Les chairs furent inhumées au couvent des Cordeliers de Montferrand.
Le squelette et le cœur poursuivirent leur route vers la Bretagne jusqu’à ce que le roi Charles V prît la décision de faire enterrer les ossements de son défunt connétable dans la basilique royale de Saint-Denis, aux côtés des rois de France.
Sa sépulture sous un gisant en armure avec ses deux solerets, genouillères et cubitières, un surcot et un baudrier sur lequel est attaché d'un côté une dague anachronique, de l'autre côté l’épée dans son fourreau de cuir et l’écu en métal doublé de cuir et gravé avec ses armoiries, l'œil gauche percé, marque d’un coup de lance reçu en combattant les Anglais en 1364, comme celles de la plupart des princes et dignitaires qui y reposaient, fut profanée par des révolutionnaires en 1793, comme le fut aussi le tombeau contenant ses chairs bouillies à Montferrand.
Quant au tombeau qui contenait ses entrailles église Saint-Laurent, au Puy, il échappa à la profanation : l'urne fut mise en dépôt à la mairie en vue de lui donner une sépulture laïque puis fut finalement replacée dans l'église Saint-Laurent avec son contenu ; ils y demeurent toujours. Son cœur seul parvint en Bretagne où il fut déposé sous une dalle au couvent des Jacobins à Dinan.
En 1810, la pierre tombale et l'urne contenant le cœur furent transférées dans l'église Saint-Sauveur de Dinan. Trois des quatre tombes sont encore visibles et ornées de monuments, celle de Montferrand ayant disparu lors de la Révolution française.
Les gisants de Saint-Denis et celui du Puy permettent d'observer un personnage et un visage apparemment sculptés à la ressemblance du sujet, par ailleurs connu par des descriptions physiques et plusieurs miniatures contemporaines, insistant toutes sur la laideur et la pugnacité que révélait son visage.
Cette partition du corps dilaceratio corporis, division du corps en cœur, entrailles et ossements avec des sépultures multiples est un privilège de la dynastie capétienne et des proches qu'elle veut honorer. Elle permet ainsi la multiplication des cérémonies funérailles du corps, la plus importante, puis funérailles du cœur et funérailles des entrailles et des lieux avec un tombeau de corps, un tombeau de cœur et un tombeau d'entrailles où honorer le défunt.
Bertrand Du Guesclin fut probablement le seul défunt au monde à posséder quatre tombeaux.
Il existe à Chateauneuf-de-Randon Lozère et au lieu-dit L'Habitarelle où se situait le campement de Du Guesclin au moment de sa mort, un cénotaphe construit par subvention et souscription nationales, dont le gisant reproduit celui du Puy : sans casque, car il n'est pas mort au combat, avec un chien à ses pieds, le connétable porte la barbe alors qu'il est imberbe sur le gisant de la basilique Saint-Denis.
Eustache Deschamps composa une Ballade sur le trépas de Bertrand Du Guesclin.

Postérité

Du Guesclin laisse une image partagée et même contradictoire : il est ainsi considéré selon les sources soit comme un héros à la loyauté absolue, soit comme un traître.
Il doit son statut de héros au fait qu'il ait de son vivant soigné son image et travaillé à faire, et faire connaître, sa propre réputation, en comptant notamment dans son entourage Cuvelier, un trouvère qui composa sur lui une biographie rimée. Il le doit également à la mythographie de sa mort, telle la ballade Sur le trépas de Bertrand Du Guesclin d'Eustache Deschamps ou à la description dans les Chroniques de Froissart de l'ascension sociale que sa naissance ne lui laissait espérer.
Les poètes du XIVe siècle comme Cuvelier ou Deschamps l'adjoignent comme dixième héros aux neuf Preux légendaires. Cette figure héroïque est également diffusée par la propagande nationaliste française du XIXe siècle avec des historiens comme Ernest Lavisse, Albert Malet, il est ainsi présenté comme précurseur de Jeanne d'Arc en cristallisant le sentiment national du peuple français qui s'est construit autour du roi contre les Anglais et est maintenue par des historiens du XXe siècle comme Jean Duché.
Son image de traître a une double origine : d'une part, de son vivant, il subit l’opprobre des Bretons lors de l'épisode du retour d'exil de Jean IV de Bretagne en 1379 la chanson An Alarc'h le qualifie expressément de traître, d'autre part, il est considéré par les nationalistes bretons du XXe siècle comme un traître à la fois en raison de cet événement, mais aussi plus généralement pour son engagement auprès de la France.
Le Mouvement ouvrier social-national breton, groupuscule collaborationniste, a détruit à coup de marteau la statue du Connetable de France se trouvant dans le Jardin des plantes de Rennes en 1941. L'organisation indépendantiste du Front de Libération de la Bretagne fait également sauter la statue de Du Guesclin à Broons le 12 février 1977.
L'historien Louis Élégoët fait cependant remarquer à ce sujet qu'il s'agit de la transposition, par les nationalistes, de leur vision moderne du concept de nation, alors que Du Guesclin vit à une époque où un système féodal est en place : ayant pris le parti de Charles de Blois lors de la guerre de Succession de Bretagne, il se positionne en vassal du seigneur de celui-ci, le roi de France Charles V, et, contrairement à nombre d'autres seigneurs de l'époque, ne changera jamais d'allégeance au cours de sa vie en ayant fait une question de principe.
Entre le petit nobliau de province qui se constitue une bande de partisans dans la forêt de Paimpont et le bon connétable à la tête de l'armée du roi Charles V le Sage (ce roi peu fait pour la guerre qui a rétabli la paix grâce à des chevaliers comme Du Guesclin, Bertrand Du Guesclin constitue ainsi dans la mentalité collective une image à mi-chemin entre un Robin des Bois breton et un Bayard médiéval .
Outre un prix hippique en son nom, un prix littéraire, le prix du Guesclin a été créé en 2010 par l'Association Cocktail & Culture pour récompenser l’auteur d’un essai, d’une biographie ou d’un roman historique.

Famille Parenté

Bertrand Du Guesclin avait un frère :
Olivier Du Guesclin : mort en 1403. À la mort de Bertrand Du Guesclin, il reprit le titre de comte de Longueville.
et deux cousins :
Olivier de Mauny : capitaine général de Normandie, chambellan de Charles VI de France, seigneur de Lesnen.
Olivier Du Guesclin : seigneur de Vauruzé, partisan de Charles de Blois, duc de Bretagne.

Unions et descendance

On lui connaît deux mariages, qui ne laissent pas d'enfants :
Il fut l'époux, en premières noces, probablement en 1363 à Vitré, de Tiphaine Raguenel morte en 1373, fille de Robin III Raguenel, seigneur de Châtel-Oger, héros du combat des Trente, et de Jeanne de Dinan, vicomtesse de La Bellière ;
Il épousa, en secondes noces, le 21 janvier 1374 au château de Montmuran aux Iffs, Jeanne de Laval morte après 1385, fille de Jean de Laval mort en 1398, et d'Isabeau de Tinténiac. Après son veuvage, en 1380, Jeanne de Laval se remaria, le 28 mai 1384, avec Guy XII de Laval mort en 1412, sire de Laval.
De sa relation avec Doña de Soria, dame de la cour de la reine Jeanne de Castille, il eut deux enfants :
Olivier Du Guesclin né vers 1366, qui sera l'ancêtre des marquis de Fuentès ;
Bertrand Torreux Du Guesclin.
On connaît également un troisième enfant, d'une autre relation ou de Doña de Soria, la filiation étant mal établie :

Michel Du Guesclin. Titres

Capitaine de Pontorson et du mont Saint-Michel.
Comte de Longueville, en Normandie, lieutenant général de Normandie, en 1364 par le roi de France.
Roi de Grenade, connétable de Castille, duc de Soria et duc de Molina, par le roi de Castille.
Seigneur de Pontorson en Normandie, en 1376 par le roi de France.
Connétable de France.

Bertrand Du Guesclin Armoiries

D'argent à l'aigle bicéphale éployée de sable becquée et membrée de gueules, à la cotice du même brochant sur le tout
La cotice, ou bâton en bande — quasi-équivalent est une bande réduite en largeur et était utilisée en général comme brisure pour les cadets. Le père de Bertrand représente une branche cadette de la famille Du Guesclin.

Renseignements complémentaires

Du Guesclin est une forme modernisée de son nom, dont on ignore la graphie d'origine exacte.
Selon certains historiens, le nom des seigneurs de Pontorson, puis de Broons était Du Guerplic. L'historiographie contemporaine hésite entre Bertrand Du Guesclin, Bertrand du Guesclin et Bertrand Duguesclin. Le connétable lui-même ne nous laisse aucune indication, signant simplement Bertran.
Sa mère, Jeanne de Malemains, se désigne elle-même Uxor domini mei Roberti de Glaquino.
Ce nom de Glaquin, ou plus souvent Claquin, se retrouve chez les poètes du siècle suivant François Villon et Jean Marot.
La dalle de la basilique Saint-Sauveur de Dinan derrière laquelle est enterrée son cœur mentionne Gueaqui avec un tilde sur le ui qui peut représenter le n final ou éventuellement une autre lettre en supposant que le n ait disparu par usure du bord.
Une légende forgée par des romanciers généalogistes pour expliquer l'étymologie de son nom, le fait descendre d'Aquin ou d'Haquin, général maure mythique qui aurait conduit les armées arabes à la bataille de Poitiers et se serait installé en Armorique vers 755 dans un château nommé Glay, Glay et Aquin ayant fusionné pour donner Gléaquin puis Guesclin.
Bien que la plupart des représentations qui ont été faites de lui le montrent avec une épée, Du Guesclin n'utilisait pas cette arme avec laquelle il n'était pas très habile, lui préférant une grande hache.
Du Guesclin est considéré comme le Ganelon de la Bretagne par de nombreux nationalistes bretons qui lui reprochent d'avoir fait marcher les troupes du roi de France qu'il commandait en tant que connétable, sur celles du duché de Bretagne, alors indépendant.
Un portrait de Du Guesclin radicalement différent est dressé dans le Cycle de Tristan de Castelreng, une saga historique de Pierre Naudin.
Cette œuvre de fiction le présente comme un personnage peu recommandable, mal élevé et incapable de prouesses, preuves historiques à l'appui. L'auteur conteste même le du de son nom, affirmant que le personnage s'appelait en réalité Bertrand Guesclin, la marque de noblesse n'ayant été rajoutée que très longtemps après sa mort par des romanciers en manque de héros.
Il fut pendant longtemps, du milieu du XIXe siècle au milieu du XXe siècle, un des héros français qui furent à la République ce que sont les saints aux religions.
À cette époque, son histoire, plus ou moins romancée, était présentée comme la vie d'un citoyen modèle, que sa conscience très personnelle avait toujours amené à faire le bien du plus grand nombre, au service de sa patrie.
Un timbre postal, d'une valeur de 0,15 + 0,05 nouveau franc a été émis à l'effigie de Du Guesclin le 22 mai 1961, avec une oblitération Premier Jour le 20 mai à Broons.
Une médaille à l'effigie de Du Guesclin tête casquée en cotte de mailles accompagnée de sa devise NIL VIRTUS GENEROSA TIMET a été gravée en 1913 par Charles Gustave de Marey 1878-1967

Liens

http://youtu.be/PGc_sN_4obc 2000 ans d'histoire Bertrand Duguesclin 1
http://youtu.be/JB9d8ZLh8aA 2000 ans d'histoire Bertand Duguesclin 2
http://youtu.be/4NtJQjU4Hn4 Duguesclin L'aigle de Bretagne
http://youtu.be/Qxp-UsJizuA Duguesclin


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[img width=-00]http://www.cinema-francais.fr/images/affiches/affiches_d/affiches_de_latour_bernard/photos/duguesclin01.jpg[/img]

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Posté le : 13/07/2014 00:13

Edité par Loriane sur 13-07-2014 10:33:20
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Simone Veil
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Le 13 juillet 1927 à Nice Alpes-Maritimes naît Simone jacob épouse

Simone Veil


femme politique française inscrite au parti politique UDF de 1995à 1997, et à l'UDI depuis 2012. Magistrate, diplômée de l'Institut d'études politiques de Paris et de l'École nationale de la magistrature, elle est Membre du Conseil constitutionnel
de 3 mars 1998 – 3 mars 2007 son prédécesseur est Jean Cabannes et son Successeur Renaud Denoix de Saint-Marc. Elle est Ministre d'État, ministre des Affaires sociales, de la Santé et de la Ville du 31 mars 1993 – 11 mai 1995 sous la présidence de François Mitterrand, dans le gouvernement Gouvernement d'Édouard Balladur ses prédécesseurs ont été Bernard Kouchner à la Santé, René Teulade aux affaires sociales, Successeur Philippe Douste-Blazy à la Santé et Jacques Barrot aux affaires sociales, elle est la 16e présidente du Parlement européen de juillet 1979 – janvier 1982, précedée par Emilio Colombo et Succédée par Piet Dankert, elle est Ministre de la Santé 28 mai 1974 – 4 juillet 1979 sous la présidence de Valéry Giscard d'Estaing dans le premier Gouvernement de Jacques Chirac, de Raymond Barre I, Raymond Barre II, Raymond Barre III, elle succède à Jacques Barrot, et Michel Poniatowski lui succédera

En Bref

Simone Veil est sans nul doute la femme politique française la plus célèbre et la plus populaire, et ce depuis le milieu des années 1970. Cette renommée est due à son combat pour la loi qui porte son nom, relative à l'interruption volontaire de grossesse I.V.G. votée en 1975, et à un parcours de vie exceptionnel marqué par la tragédie, intimement inscrit dans l'histoire politique de l'Europe du XXe siècle. Rescapée de la Shoah, elle a une trajectoire de pionnière, en occupant des postes jusque-là inaccessibles aux femmes au sein de l'administration comme en politique. Elle incarne la figure d'une féministe engagée modérée, d'un témoin respecté de la mémoire de la solution finale et d'une professionnelle de la politique à la carrière atypique, menée en dehors des filières et des partis politiques traditionnels.
Rescapée de la Shoah, elle entre dans la magistrature comme haut fonctionnaire jusqu'à sa nomination comme ministre de la Santé, en mai 1974. À ce poste, elle fait notamment adopter la loi Veil, promulguée le 17 janvier 1975, qui dépénalise le recours par une femme à l'interruption volontaire de grossesse.
De 1979 à 1982, elle est la première femme à présider le Parlement européen élu au suffrage universel. Elle est ministre des Affaires sociales, de la Santé et de la Ville dans le gouvernement Édouard Balladur, puis siège au Conseil constitutionnel de 1998 à 2007. Élue à l'Académie française le 20 novembre 2008, elle est reçue sous la Coupole le 18 mars 2010.
Durant cette dernière décennie, elle ne sort de sa réserve que pour faire campagne en 2005 pour le Traité européen qui lui tient à cœur et, en 2007 pour affirmer son soutien à la candidature de Nicolas Sarkozy à la présidence de la République. Ce dernier engagement a été très commenté, contrastant avec le reste d'une carrière menée au centre dans une grande indépendance à l'égard des partis politiques et des surenchères populistes. Son soutien s'avère néanmoins critique et exigeant, comme en témoigne sa vive dénonciation de la création du ministère de l'Immigration et de l'Identité nationale et de l'idée de « confier la mémoire d'un enfant français victime de la Shoah à chaque élève de CM2 ». Élue en 2008 à l'Académie française au fauteuil de Pierre Messmer, elle entre sous la Coupole en mars 2010.

Sa vie

Simone Jacob (première à gauche, rangée supérieure au lycée Albert-Calmette de Nice, en 1941-1942.
Son père, l'architecte André Jacob, obtient en 1919 le Second grand prix de Rome. Il épouse Yvonne Steinmetz, fille de fourreurs parisiens, le 22 mai 1922 dans le 9e arrondissement de Paris. André Jacob exige que sa femme bachelière et étudiante en chimie abandonne ses études après leur mariage. Après la naissance des deux premiers enfants du couple Madeleine et Denise, la famille juive mais non pratiquante quitte Paris pour s'installer à Nice sur la Côte d'Azur.
Jean Jacob, le seul fils, nait en 1925. Simone Jacob est la benjamine de la famille, elle naît le 13 juillet 1927 à Nice. Avec la crise de 1929, la famille Jacob quitte son appartement pour un autre plus petit. Lorsque la crise s'aggrave, les commandes d'architectes à son père se raréfient, et sa mère tricote pour les enfants de familles démunies.
Le 3 septembre 1939, la France et le Royaume-Uni déclarent la guerre à l'Allemagne nazie. Lorsque l'armistice est signé, André Jacob est accablé. Le régime de Vichy est instauré le 1er juillet 1940 et le gouvernement Pierre Laval édicte en octobre 1940 une série d'interdictions à l'encontre des Juifs et l'obligation de se déclarer aux autorités. André Jacob remplit les démarches et perd le droit d'exercer sa profession. Yvonne Jacob passe ses journées à chercher de la nourriture pour sa famille.
L'année suivante, les enfants Jacob sont envoyés près de Carcassonne, où ils séjournent en compagnie d'un oncle et d'une tante.
De retour à Nice, la famille, qui habite un appartement, subit la ségrégation progressive des lois anti-juives. Les enfants participent activement aux activités des scouts et des éclaireuses. Le danger devient manifeste à partir de septembre 1943, date de la prise de contrôle de cette zone par l’occupant allemand en remplacement des Italiens. En mars 1944, elle passe son baccalauréat.

Le Nazisme Déportation

Lors d'un contrôle effectué dans la rue par deux SS, Simone Jacob, alors âgée de 16 ans et qui se fait appeler Simone Jacquier, est arrêtée le 30 mars 1944, à Nice, où elle réside chez son professeur de lettres classiques. Elle est emmenée à l'hôtel Excelsior, quartier général allemand, qui sert à cette époque de lieu de regroupement local des juifs arrêtés avant leur déportation vers l'Allemagne.
Dans les heures qui suivent, le reste de sa famille, hébergée malgré les risques encourus par plusieurs couples de relations et d'amis niçois, est arrêté par la Gestapo. Sa sœur Denise, entrée à 19 ans dans un réseau de Résistance à Lyon, est arrêtée en 1944, et déportée à Ravensbrück d'où elle est revenue.
Simone transite par le camp de Drancy. Son père et son frère Jean sont déportés en Lituanie par le convoi 738. Simone Veil ne les a jamais revus.
Le 13 avril 1944, soit deux semaines après leur arrestation, Simone, sa mère et sa sœur Madeleine sont envoyées de Drancy convoi no 71 à destination d'Auschwitz-Birkenau, un des camps d'extermination nazis, où elles arrivent le 15 avril au soir. Un prisonnier parlant français lui conseille de se dire âgée de plus de 18 ans pour passer la sélection et éviter l'extermination. Elle reçoit le matricule 78651 qui lui est tatoué sur le bras. Le travail forcé consiste alors à décharger des camions d'énormes pierres et à creuser des tranchées et aplanir le sol.
En juillet 1944, avec sa mère et sa sœur, elle est transférée à Bobrek, à cinq kilomètres de Birkenau. Peu avant la libération du camp d'Auschwitz le 27 janvier 1945, les Allemands emmènent leurs prisonniers dans la marche de la mort jusqu'au camp de Bergen-Belsen où elle travaille à la cuisine.
Sa mère meurt du typhus le 13 mars 1945. Sa sœur Madeleine, atteinte également, est sauvée de justesse grâce à l'arrivée des Alliés.

Retour en France et études

Bergen-Belsen est libéré par les troupes britanniques le 15 avril 1945. Elle est de retour en France le 23 mai suivant. Simone, Madeleine et son autre sœur Denise engagée dans la Résistance sont les seules survivantes de la famille, puisque leur père, leur mère et leur frère ne sont pas revenus des camps. Madeleine meurt avec son fils Luc en 1952, à la suite d'un accident de voiture, alors qu'elle rentrait de Stuttgart, où elle était allée rendre visite à Simone.
Seule de toute l'Académie à avoir passé et obtenu son baccalauréat en mars 1944, la veille de son arrestation, elle s'inscrit, en 1945, à la faculté de droit de Paris et à l'Institut d'études politiques de Paris, où elle rencontre Antoine Veil 1926-2013, futur inspecteur des finances et chef d'entreprises, qu'elle épouse le 26 octobre 1946. Ils ont trois fils, Jean, avocat d'affaires né en 1947, Claude-Nicolas 1948-2002 Pierre-François, avocat né en 1954, et plusieurs petits-enfants.
En 1948, elle visite la Tunisie, sous protectorat français, et avec Moshe Sharet/Shartok rencontre Mr. Victor Haddad, à Nabeul, pour encourager l'immigration en Palestine.

Carrière juridique

Munie de sa licence de droit et de son diplôme de l'Institut d'études politiques de Paris, elle renonce à la carrière d'avocate et passe avec succès, en 1956, le concours de la magistrature. Elle occupe dès lors un poste de haut fonctionnaire dans l'administration pénitentiaire au ministère de la Justice, où elle s'occupe des affaires judiciaires, qu'elle délaisse en 1964 pour les affaires civiles.
En 1970, elle devient secrétaire générale du Conseil supérieur de la magistrature CSM.

Carrière politique

Dans ses mémoires, Simone Veil mentionne une action politique de sa part dès 1971 au conseil d'administration de l'Office de radiodiffusion télévision française ORTF. À ce poste, elle surprend en s'opposant notamment à la diffusion du documentaire sur la Seconde Guerre mondiale Le Chagrin et la Pitié, qu'elle juge trop réducteur par rapport à la réalité de l'époque.

Ministre de la Santé

À la suite de la mort en cours de mandat du président Georges Pompidou, elle soutient la candidature de Jacques Chaban-Delmas à l'élection présidentielle anticipée. Après l'élection de Valéry Giscard d'Estaing à la présidence de la République, elle est nommée ministre de la Santé dans le gouvernement Jacques Chirac, poste qu'elle conserve sous les gouvernements Raymond Barre.
Elle est chargée de présenter au Parlement le projet de loi sur l'interruption volontaire de grossesse IVG, qui dépénalise l'avortement.
Ce combat lui vaut des attaques et des menaces de la part de l'extrême-droite et d'une partie de la droite parlementaire, comme l'a rappelé Jean d'Ormesson en l'accueillant à l'Académie française. Dans un discours devant les députés, elle soutient que l'avortement doit rester l'exception, l'ultime recours pour des situations sans issue. Le texte est finalement adopté à l'Assemblée nationale le 29 novembre 1974, avec le soutien de la gauche et d'une courte majorité des députés de droite, puis au Sénat deux semaines plus tard.
La loi entre en vigueur le 17 janvier 1975.
Loi Veil du 17 janvier 1975 sur l'interruption volontaire de grossesse.

Elle revoit également la carte hospitalière en fermant notamment des établissements à trop faible activité, rééquilibre les comptes de l'Institut Pasteur et met en place des aides financières à destination des mères d'enfants en bas âge.

Au Parlement européen

Simone Veil préside une séance du Parlement à Strasbourg le 12 octobre 1979.
À la demande du président Valéry Giscard d'Estaing, elle conduit la liste Union pour la démocratie française UDF aux élections européennes de 1979, les premières au suffrage universel. À la suite de la victoire relative de l'UDF 27,61 % des suffrages et 25 élus, elle quitte le gouvernement.

Le 17 juillet 1979, alors que les députés RPR français ont soutenu une autre candidature que la sienne aux deux premiers tours de scrutin, elle est élue présidente du Parlement européen au troisième tour, avec 192 voix, contre 133 au socialiste Mario Zagari et 47 au communiste Giorgio Amendola. Au début de l'année 1982, elle est sollicitée pour briguer un second mandat, mais ne bénéficiant pas du soutien des députés RPR, elle retire sa candidature avant le troisième tour de scrutin afin de ne pas faciliter l'élection du candidat socialiste, qui l'emportera néanmoins grâce aux divisions de la droite française.
Avec Jacques Chirac, elle impose à l'opposition une liste unique aux élections européennes de 1984. La liste qu'elle conduit obtient 43,02 % des voix et 41 sièges de députés européens le 17 juin. Elle préside alors le groupe libéral au Parlement européen pendant toute la législature. Lors des élections européennes de 1989, elle présente une liste centriste distincte de la liste d'union RPR/UDF : celle-ci recueille 8,43 % des voix et sept députés européens.

Opposition aux gouvernements de gauche

Lors des élections législatives de 1988, alors que certaines personnalités de l'UDF, notamment Jean-Claude Gaudin à Marseille, passent des accords de désistements locaux avec le FN et que Pasqua RPR évoque des préoccupations et des valeurs semblables, Veil déclare qu'entre un Front national et un socialiste, elle votera pour un socialiste.
Début 1990, elle qualifie d’inadmissible la création de fichiers informatisés des Renseignements généraux, décidée par le gouvernement Michel Rocard. Le projet est retiré en mars 1990 et promulgué, sous une forme nouvelle, par le gouvernement Cresson l'année suivante.

Ministre d'État, ministre des Affaires sociales, de la Santé et de la Ville

En mars 1993, Simone Veil est nommée ministre d'État, ministre des Affaires Sociales, de la Santé et de la Ville dans le gouvernement dirigé par Édouard Balladur.
À ce poste, elle met notamment en place le praticien adjoint contractuel PAC. Soutien d'Édouard Balladur à l'élection présidentielle de 1995, elle quitte le gouvernement à la suite de la victoire de Jacques Chirac. Elle adhère ensuite à l'UDF, qu'elle quitte deux ans plus tard.

Membre du Conseil constitutionnel

Nommée membre du Conseil constitutionnel par le président du Sénat, René Monory, en mars 1998, elle fait partie de la haute juridiction jusqu'en mars 2007. Elle sort de son devoir de réserve en 2005, pour appeler à voter oui au référendum sur la Constitution européenne.

Retrait progressif de la vie politique

Simone Veil lors d'une réunion publique dans le cadre des élections municipales à Paris, le 27 février 2008.
Le 8 mars 2007, tout juste libérée de son devoir de réserve lié à son mandat de membre du Conseil constitutionnel, elle annonce sa décision de soutenir Nicolas Sarkozy à l’élection présidentielle de 2007. Toutefois, cela ne l’empêche pas de garder sa liberté de jugement et, à l’annonce de la création d’un ministère de l’Immigration et de l’Identité nationale par le candidat de l’UMP au cas où il serait élu, elle répond qu’elle aurait préféré un ministère de l’Immigration et de l'Intégration. Son soutien à Nicolas Sarkozy n’est toutefois pas remis en cause : Nicolas est gentil. Il peut être brutal dans son expression, mais les gens ont tort de douter de son humanité. C’est un ami fidèle. Pour moi, c’est important. Quand on choisit un président, on a envie de quelqu’un qui ait ces qualités-là.
Ce n’est pas toujours le cas. Elle adresse par ailleurs de nombreuses critiques au candidat UDF, François Bayrou, l’accusant de ne représenter que lui-même.
Le 11 janvier 2008, le président de la République, Nicolas Sarkozy, annonce qu’il l’a chargée de « mener un grand débat national pour définir les nouveaux principes fondamentaux nécessaires à notre temps, les inscrire dans le préambule de la Constitution, nommant la diversité qui ne peut pas se faire sur une base ethnique »25. Le décret du 9 avril 2008 portant création d’un comité de réflexion sur le préambule de la Constitution, qui prévoit la remise d’un rapport avant le 30 juin, suscite l’opposition d’Anne-Marie Le Pourhiet, qui y voit un risque de saper le principe d’égalité de tous devant la loi.

De 2000 à 2007, elle préside la Fondation pour la mémoire de la Shoah, dont elle est par la suite présidente d'honneur. Elle s'oppose, le 15 février 2008, à l’idée de confier la mémoire d’un enfant juif de France mort dans la shoah à chaque élève de CM2 : C’est inimaginable, insoutenable, dramatique et, surtout, injuste.
Le 1er janvier 2009, elle est promue directement à la distinction de Grand officier de la Légion d'honneur.
Selon Le Figaro, c'est à la demande expresse de Roselyne Bachelot et avec l'accord de Nicolas Sarkozy, que le Code de la Légion d'honneur et de la Médaille militaire a été modifié, quelques semaines avant la promotion de Simone Veil, afin de lui permettre d'accéder directement à cette distinction sans passer par les grades inférieurs, distinction qu'elle avait refusée dans les années 1990 pour raisons personnelles.
Depuis 2009, Simone Veil est également membre du jury du Prix pour la prévention des conflits, décerné annuellement par la Fondation Chirac. Elle reçoit le Prix Heinrich Heine 2010.

Un sondage réalisé par l'Ifop en 2010 la présente comme femme préférée des Français.

Proche de la famille centriste, Simone Veil est présente aux côtés de Jean Louis Borloo lors du congrès fondateur de l'Union des démocrates et indépendants UDI, en octobre 2012. Le 25 novembre 2012, est présentée la première carte adhérent de l'UDI, qui est au nom de Simone Veil.

Membre de l'Académie française

Le 31 octobre 2007 est éditée son autobiographie, intitulée Une vie. L’ouvrage a été traduit en une quinzaine de langues et vendu, en France, à plus de 550 000 exemplaires. Il a obtenu le Prix des Lauriers Verts en 2009. Elle y donne entre autres son opinion sur Paul Touvier, dont elle dit que Georges Pompidou ne connaissait pas assez bien le dossier, et sur Maurice Papon, dont elle note l'absence du moindre remords, y compris pour la mort d’enfants déportés.
Une autre reconnaissance de son action publique est son élection parmi les Immortels. Le 9 octobre 2008, invitée par Maurice Druon et François Jacob, Simone Veil présente sa candidature à l'Académie française au fauteuil de Pierre Messmer, qui fut également celui de Jean Racine et de Paul Claudel. Le 20 novembre 2008, elle est élue au premier tour de scrutin par 22 voix sur 29 5 blancs, 2 marqués d'une croix.
Simone Veil est reçue sous la Coupole le 18 mars 2010, en présence du président de la République Nicolas Sarkozy, protecteur de l'Académie, et de ses prédécesseurs Valéry Giscard d'Estaing membre de l'Académie française depuis 2003 et Jacques Chirac. Sur son épée d'Immortelle est gravé le numéro matricule qui avait été inscrit sur son bras à Auschwitz numéro 78651, ainsi que les devises de la République française et de l'Union européenne : liberté, égalité, fraternité et unis dans la diversité .

Jean d'Ormesson prononce le discours de réception, et Simone Veil l'éloge de son prédécesseur, l'ancien Premier ministre Pierre Messmer.

Détail des mandats et fonctions Fonctions gouvernementales

28 mai 1974 - 29 mars 1977 : ministre de la Santé
29 mars 1977 - 3 avril 1978 : ministre de la Santé et de la Sécurité sociale
3 avril 1978 - 4 juillet 1979 : ministre de la Santé et de la Famille
31 mars 1993 - 16 mai 1995 : ministre d’État, ministre des Affaires sociales, de la Santé et de la Ville

Mandats électifs

juin 1979 - mars 1993 : députée européenne
juillet 1979 - janvier 1982 : présidente du Parlement européen
juillet 1984 - juillet 1989 : présidente du groupe libéral au Parlement européen

Autres fonctions

Mars 1998 - Mars 2007 : membre du Conseil constitutionnel
2000 - 2007 : présidente de la Fondation pour la mémoire de la Shoah présidente d'honneur depuis 2007
Membre du conseil d'administration de l'Institut français de relations internationales IFRI
Présidente du conseil de direction du Fonds au profit des victimes de la Cour pénale internationale
Membre du jury du Prix pour la prévention des conflits, lancé par la Fondation Chirac
Présidente du Conseil consultatif français des Bourses Entente Cordiale

Distinctions et décorations

Grand officier de la Légion d'honneur le 29 avril 2009, puis Grand croix le 13 juillet 2012.
Chevalier de l'ordre national du Mérite
Dame commandeur de l’ordre de l’Empire britannique
Médaille d'honneur de la Santé et des Affaires sociales échelon or, 2012
Prix Nord-Sud du Conseil de l'Europe 2007
Prix des Lauriers Verts pour son autobiographie Une vie 2009
Prix Heinrich Heine de la ville de Düsseldorf pour l'ensemble de son œuvre 2010

Doctorats honoris causa

De nombreuses universités ou grandes écoles d'Europe, d'Amérique du Nord et d'Israël ont accordé à Simone Veil un titre de Docteur honoris causa ou un autre diplôme honorifique :

université de Princeton, en 1975 ;
Institut Weizmann, en 1976 ;
université Bar-Ilan, en 197945 ;
université de Cambridge, en 1980 ;
université hébraïque de Jérusalem, en 1980 ;
université Yale États-Unis, en 1980 ;
université d'Édimbourg Écosse, en 1980 ;
université de Georgetown Washington, DC, États-Unis, en 198146 ;
université d'Urbino Italie, en 1981 ;
université du Sussex Angleterre, en 1982 ;
Yeshiva University de New York, en 1982 ;
université libre de Bruxelles, en 1984 ;
université américaine de Paris, en 1988 ;
université de Brandeis États-Unis, en 198947 ;
université de Glasgow Écosse, en 199548 ;
université de Pennsylvanie États-Unis, en 199749 ;
université de Cassino Italie, en 200650 ;
université Ben-Gourion du Néguev, en 2010.

Hommages

La promotion 2003 de l’École Nationale de la Magistrature porte le nom de Simone Veil.
L'Hôpital public d'Eaubonne 95, anciennement Roux Calmette Guérin, s'appelle désormais Simone Veil, depuis sa réorganisation et sa fusion avec l'hôpital de Montmorency.
Le collège de Villers-Bocage Calvados porte désormais son nom. Simone Veil l'a inauguré, en personne, le vendredi 30 avril 2010.
Le Lycée régional de Valbonne Sophia Antipolis a pris le nom de Simone Veil depuis la rentrée 2010.
L'école maternelle et primaire de Vigneulles-lès-Hattonchâtel porte son nom. Simone Veil l'a inaugurée le 10 décembre 2010.
La faculté de médecine PIFO Paris Île-de-France Ouest appartenant à l’Université de Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines UVSQ porte le nom de Simone Veil depuis septembre 2012.
Depuis septembre 2013, un amphithéâtre de la faculté de médecine d'Angers et un lycée de la même ville54 portent le nom de Simone Veil.
L'EREA d'Amilly établissement régional d’enseignement adapté Loiret porte son nom.

Publications

L'Adoption, données médicales, psychologiques et sociales, 1969
Simone Veil et Annick Cojean interviewer, Les hommes aussi s'en souviennent : discours du 26 novembre 1974 suivi d'un entretien avec Annick Cojean, Stock, 2004, 112 pages
Simone Veil, Une vie, Stock,‎ 2007 les quatre premiers chapitres ont été édités sous le titre Une jeunesse au temps de la Shoah : Extraits d’Une vie, LGF, coll. Le Livre de poche,‎ 2010
Simone Veil, Une vie, Livre de poche,‎ 2009, 343 p.
Discours de Simone Veil lors de sa réception à l'Académie française texte
Discours de Simone Veil lors de sa réception à l'Académie française vidéo
Allocutions de Mme Louise Weiss, doyenne d'âge et de Mme Simone Veil, président. Strasbourg, 17 juillet 1979. Strasbourg : Sous la dir. du Parlement européen, 1979.

Liens

http://youtu.be/lMZG3Fi_EwM une loi au nom des femmes
http://youtu.be/AkuNQKhKZoE?list=PLSy ... PtDAXYBdE8bZtMiH9IMllgrd3 archives Ina 49 Vidéos
http://youtu.be/SUeSuf9n6oI Une vie de témoin


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Posté le : 13/07/2014 00:11

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Par une aquarelle de Tchano

Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
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