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Re: Défi du 19 juillet 2014
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Arielleffe,
Ce genre de voyage dans le passé, je le fais très souvent, et depuis longtemps. Une vieille ferme dans une campagne terne, la grange, un tas de fumier et une grande salle sombre avec une énorme cheminée à crémaillère. Bien possible que ce soit Breton également.
J'aime bien ces histoires dans le temps.
Merci et bises Bacchus

Posté le : 25/07/2014 16:41
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Georges Onslow
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Le 27 juillet 1784, à Clermont-Ferrand naît George Onslow

compositeur français de musique classique, il eut pour maître Johann Baptist Cramer, Jan Ladislav Dussek et Nicolas-Joseph Hüllman, il est primé par l'acasémie de beaux-arts, il dedécé dans cette même ville, à 69 ans le 3 octobre 1853.

En bref

Ce compositeur français est né et mort à Clermont-Ferrand. De mère française et de père anglais fixé en Auvergne, il était le petit-fils du premier lord Onslow. À Londres, où il séjourne adolescent, il travaille le piano avec Johann Baptist Cramer, Jan Ladislav Dussek et Nicolas Joseph Hüllmandel. De retour à Clermont-Ferrand, il étudie le violoncelle. Pendant deux ans, il voyage en Allemagne et séjourne à Vienne. Vers 1806, il aborde la composition avant de compléter ses études à Paris avec Anton Reicha 1808. Il enseigne le piano et donne des concerts, comptant parmi les figures marquantes du clavier à l'époque romantique. En 1829, un accident de chasse le rend sourd d'une oreille, événement qu'il retrace dans son Quintette no 15 De la balle. En 1842, il succède à Cherubini comme membre de l'Institut, sa candidature étant préférée à celle de Berlioz.
Sa production comporte essentiellement des œuvres de musique de chambre qui traduisent une grande facilité d'écriture et un sens affirmé du rythme. Elles ne sont toutefois pas dépourvues de faiblesses, révélant un musicien très doué qui manquait parfois de concentration. On lui doit cinq sonates pour piano à deux et à quatre mains, six duos pour violon et piano, trois sonates pour violoncelle et piano, une dizaine de trios, trente-six quatuors à cordes, trente-quatre quintettes à cordes on l'a souvent comparé à Boccherini, aussi prodigue que lui dans ce domaine, des sextuors, septuors, octuors, nonettes, quatre symphonies et trois opéras-comiques, L'Alcade de la Vega 1824, Le Colporteur 1827 et Le Duc de Guise 1837.

Sa vie

George Onslow est une figure singulière de l'histoire de la musique : très largement et unanimement reconnu de son vivant, il est aujourd'hui pour ainsi dire oublié, et son œuvre, essentiellement consacrée à la musique de chambre pour cordes, est quasi absente du répertoire depuis plus d'un siècle en édition moderne.

Issu d'une ancienne famille de l'aristocratie anglaise, dont plusieurs membres jouèrent un rôle important dans la vie politique britannique trois d'entre eux furent speaker à la Chambre des communes.

Son père, Édouard, est venu s'installer à Clermont-Ferrand en 1781 à la suite d'un scandale familial qui l'avait contraint à quitter son sol natal. Rapidement intégrés dans la notabilité clermontoise, les Onslow mènent une vie paisible jusqu'en 1789, date à laquelle la Révolution vient compromettre leur sécurité.
Emprisonné en 1793 en raison de sa nationalité, et en dépit de sa connivence avec Couthon dont il était frère en maçonnerie, il est poussé à l'exil en 1797. Son fils aîné, George, l'accompagne dans ce qui va devenir pour lui un voyage d'étude.

Entre 1798 et 1806, il étudie le piano auprès de plusieurs maîtres, notamment Johann Baptist Cramer, Jan Ladislav Dussek et Nicolas-Joseph Hüllmandel qui enseignent à Londres ; des séjours en Allemagne et en Autriche lui permettent de parfaire sa formation d'instrumentiste.
Il ne se destine pas encore à la carrière artistique, et encore moins à celle de compositeur : l'étude du piano n'est qu'un des aspects de son éducation, au même titre que les mathématiques, l'Histoire, l'escrime, l'équitation, le dessin deux de ses frères se consacrèrent à la peinture, etc.
Du point de vue de ses parents, il s'agit davantage d'un talent de salon que d'une compétence professionnelle : du reste, il ne se produisit jamais en récital en tant que pianiste, et ce n'est qu'à Clermont qu'il accepta de temps à autre de faire applaudir ses dons d'improvisateur.
Il pratique également le violoncelle en amateur afin de compléter un quatuor d'amis avec qui il pratiquait le répertoire des maîtres, Mozart, Haydn, le jeune Beethoven. C'est en entendant l'ouverture de Stratonice, un opéra de Méhul, qu'il découvre sa vocation de compositeur : il est alors âgé de 22 ans.
Son premier essai, un recueil de trois quintettes, remporte un tel succès que ses amis, ses interprètes et Camille Pleyel, son éditeur, l'encouragent à persévérer. Quatuors et trios suivent aussitôt, mais il mesure rapidement ses lacunes et décide de compléter ses connaissances théoriques en se remettant aux bons soins d'Anton Reicha qui fut son seul et unique maître de composition. Son influence devait se révéler décisive, tant d'un point de vue esthétique que stylistique.
Il entame alors une brillante carrière qui fait de lui rapidement un compositeur incontournable de la vie musicale de la première moitié du XIXe siècle: les plus grands interprètes l'inscrivent à leur répertoire et son nom côtoie ceux de Mozart, Haydn et Beethoven dont on estime qu'il est le digne et unique successeur. Surnommé le Beethoven français, il est le seul, du moins en France, à se consacrer à la musique de chambre : avec 36 quatuors et 34 quintettes, il laisse une production exceptionnelle qui alimente durant plus de cinq décennies les principales sociétés de concert européennes, tout en faisant les beaux jours des éditeurs jusqu'aux États-Unis Schirmer.
C'est surtout en Allemagne qu'il rencontre la plus grande faveur : inscrit au panthéon des gloires germaniques, il jouit d'une faveur exceptionnelle auprès des musiciens et du public, dont Mendelssohn et Schumann furent les témoins vivants. Non content de réunir les suffrages de ses contemporains, et de bénéficier d'une diffusion éditoriale peu commune, il jouit également d'une large reconnaissance institutionnelle : membre de la plupart des sociétés philharmoniques d'Europe, il fut élu en 1842 à l'Académie des beaux-arts, devant Berlioz notamment.

À une époque où, à Paris notamment, on cultivait surtout le goût du vaudeville et de l'opéra-comique, il incarne la continuité de la grande école classique et sert d'alibi aux tenants d'une décadence de la musique dans un contexte marqué par la privatisation de la vie musicale. Les soirées de quatuor de Baillot à Paris, de Lindley à Londres, et de Zimmermann à Berlin étaient considérées comme les derniers refuges de la véritable musique et il devint le héraut des défenseurs de la tradition et de l'excellence instrumentales contre les dérives que représentaient, à leurs yeux, les romances, les quadrilles et autres musiques de divertissement.
Il n'en compose pas moins trois opéras, poussé à la fois par sa curiosité et le souci d'asseoir sa renommée L'Alcade de la Véga, 1824, Le Colporteur, 1827, et Le Duc de Guise, 1837 : en dépit de leur programmation à la salle Favart, les témoins de leur création sont unanimes à considérer qu'ils auraient mérité d'être montés à l'Opéra. Ses partitions lyriques étaient d'une densité et d'une complexité inhabituelles pour le public de l'époque et, en l'absence de livret de grande qualité critère rédhibitoire à l'époque, ils n'obtinrent qu'un succès d'estime, en dépit du fait qu'ils furent salués par la critique, et en particulier Berlioz qui défendit Le Duc de Guise avec enthousiasme.
Dans sa musique instrumentale et orchestrale, il préfigure le romantisme par la richesse de son harmonie, la prépondérance des chromatismes, le tempérament tempétueux et tourmenté de son écriture et la ferveur de ses thèmes lyriques : la difficulté d'exécution de ses quatuors et quintettes, déjà connue de son temps, constitue un des motifs de leur abandon par les interprètes.

Tout en ayant eu une brillante carrière internationale, et en dépit des sollicitations toujours plus nombreuses, il reste fidèle à l'Auvergne puisque, né à Clermont-Ferrand, il est également décédé dans cette même ville, ce qui le distingue des artistes « montés à Paris ». Très attaché à la capitale auvergnate, apprécié pour sa générosité concerts de bienfaisance, participation aux bonnes œuvres, etc., et son caractère courtois et affable, il fait rejaillir sur Clermont tout le prestige de son nom, sans que sa musique n'y soit jamais vraiment appréciée ni comprise. Il fut un châtelain respecté et entouré de bienveillance : véritable gentleman farmer, il met autant de talent à gérer ses propriétés qu'à négocier ses contrats avec Breitkopf & Härtel ou Maurice Schlesinger.

Tout en ayant une demeure à la campagne châteaux de Chalendrat à Mirefleurs, puis de Bellerive à La Roche-Noire, il conserva toujours ses appartements à Clermont : tout d'abord place Michel de l'Hospital qui s'appelait encore place du Marché aux bois au début du XIXe siècle, puis rue Pascal, au numéro 2, où il décède. Il repose au cimetière des Carmes, à côté de quelques-unes des grandes familles auvergnates. Sur la plaque de sa tombe, on peut lire la phrase d'Hector Berlioz 1829 : Depuis la mort de Beethoven, il tient le sceptre de la musique instrumentale.

Écouter sa musique

La musique de George Onslow est encore trop rarement à l'affiche des concerts, notamment dans ce qu'elle a de plus remarquable : la musique de chambre pour cordes. 36 quatuors et 34 quintettes forment le cœur de son catalogue musical et furent à l'origine de sa renommée partout en Europe et auprès des plus grands interprètes de son temps. De nos jours, et après la redécouverte qu'en fit Carl de Nys dans les années 1970-80 avec la participation du Quatuor Parrenin, quelques ensembles ont inscrit ponctuellement quelques partitions d'Onslow à leur répertoire Quatuor Debussy, Quatuor Coull, Quatuor d'Oxford, L'Archibudelli.
Plusieurs ensembles se consacrent depuis de nombreuses années à la réhabilitation de l'œuvre d'Onslow : le Quatuor Mandelring, qui a enregistré plusieurs CD pour le label CPO, et le Salon Romantique qui a enregistré deux CD chez Pierre Verany-Arion et un chez Lygia Digital extraits sur le site salon-romantique.com.
Mais c'est surtout au Quatuor Prima Vista que l'on doit de redécouvrir l'œuvre chambriste de George Onslow en concert, notamment en reprenant le flambeau de Carl de Nys au château de Valprivas où il a été invité chaque été de 2000 à 2010. Le Quatuor Prima Vista a joué Onslow un peu partout en France, mais aussi à Londres, New-York et Washington, ainsi qu’en Pologne et en Russie récemment à Saint-Pétersbourg.
En Auvergne, il s’est produit dans tous les sites onslowiens : Clermont-Ferrand chapelle des Ursulines, salon de la Mairie, château de Chalendrat, église de Pérignat-ès-Allier, château d’Aulteribe, Sermentizon, Mirefleurs, La Roche Noire, et Blesle. À ce jour, le répertoire onslowien du Quatuor Prima Vista comporte 14 quatuors à cordes, 5 quintettes à cordes et 1 quintette avec piano, ce qui en fait l’ensemble qui a interprété en concert le plus grands nombres de partitions du Beethoven français - une expérience que Prima Vista a partagée notamment avec le public de sa saison clermontoise de 1997 à 2009, ainsi que lors de la Journée Onslow et du festival des Soirées Onslow, deux manifestations dont il est le fondateur et qui sont, actuellement, les seules qui aient été dédiées à Onslow.

Quatuors et quintettes d'Onslow en concert :

Quatuor à cordes Opus 10 n°2
Quintette à cordes Opus 38
Quatuor à cordes Opus 56
Quintette à cordes Opus 74

Catalogue de ses Å“uvres
Opéras
Titre Librettistes 1re représentation Composition Commentaires
Les deux Oncles (Opéra) 1806 un exemplaire daté du 6/12/1806
L'Alcade de la Vega (Drame lyrique) Bujec Opéra, 10 août 1824 1822-1824
Le Colporteur ou l'Enfant du bûcheron (Opéra-comique) Planard Opéra-Comique, 22 novembre 1827 1826
Guise ou les États de Blois (Drame lyrique) Planard, Saint-Georges Opéra-Comique, 8 septembre 1837 1835-1836
Quatuors à cordes
Titre Tonalités Opus Composition Commentaires
no 1 à 3 Si bémol Majeur; Ré Majeur, La mineur 4 1810
no 4 à 6 Do mineur, Fa Majeur, La Majeur 8 1815
no 7 à 9 Sol mineur, Do Majeur, Fa mineur 9 1815
no 10 à 12 Sol Majeur, Ré mineur, Mi bémol Majeur 10 1815
no 13 à 15 Si bémol Majeur, Mi mineur, Mi bémol Majeur 21 1823
no 16 à 18 Mi mineur, MI bémol Majeur, Ré Majeur 36 1828 arrangement des trois trios de l'opus 14
no 19 à 21 Fa dièse mineur, Fa Majeur, Sol Majeur 46 1833
no 22 Do Majeur 47 1833
no 23 La Majeur 48 1834
no 24 Mi mineur 49 1834
no 25 Si bémol Majeur 50 1834
no 26 Do Majeur 52 1834
no 27 Ré mineur 53 1834
no 28 Mi bémol Majeur 54 1835
no 29 Ré mineur 55 1835
no 30 Do mineur 56 1835
no 31 Si bémol Majeur 62 1841
no 32 Ré mineur 63 1841
no 33 Do mineur 64 1841
no 34 Sol mineur 65 1842
no 35 Ré Majeur 66 1844
no 36 La Majeur 69 1845
Duc de Guise 60 1838 arrangé en deux suites
Quintettes
Titre Tonalités Opus Composition Commentaires
no 1 à 3 Mi mineur, Mi bémol Majeur, Ré mineur 1 1806 à deux altos (celui en Mi b à deux violoncelles)
no 4 Sol mineur 17 1821
no 5 Ré Majeur 18 1821
no 6 Mi mineur 19 1821
no 7 Mi bémol Majeur 23 1821
no 8 Ré mineur 24 1824
no 9 Do Majeur 25 1824
no 10 Fa mineur 32 1828 avec contrebasse
no 11 Si bémol Majeur 33 1824 avec contrebasse
no 12 La mineur 34 1824 avec contrebasse
no 1 3 Sol Majeur 35 1824 avec contrebasse
no 1 4 Fa Majeur 37 1829 à deux violoncelles
no 15 Do mineur 38 1829 dit « La Balle » à deux violoncelles
no 16 Mi Majeur 39 1829 à deux violoncelles
no 17 Si mineur 40 1830 à deux violoncelles
no 18 Mi bémol Majeur 43 1832 à deux violoncelles
no 19 Do Majeur 44 1832 à deux violoncelles
no 20 Ré mineur 45 1832 à deux violoncelles
no 21 Sol mineur 51 1834 à deux violoncelles
no 22 Mi bémol Majeur 57 1835 à deux violoncelles
no 23 La mineur 58 1836 à deux violoncelles
no 24 Ré mineur 59 1837 à deux violoncelles
no 25 Fa mineur 61 1839 à deux violoncelles
no 26 Do mineur 67 1844 violoncelle et contrebasse
no 27 Ré Majeur 68 1845 à deux violoncelles
no 28 Sol mineur 72 1847 à deux violoncelles
no 29 Mi bémol Majeur 73 1847 à deux violoncelles
no 30 Mi mineur 74 1848 à deux violoncelles
no 31 La Majeur 75 1848 à deux violoncelles
no 32 Ré mineur 78 1848 à deux altos
no 33 Do mineur 80 1851 à deux altos
no 34 Mi Majeur 82 1851 à deux altos
Sonates pour violon et piano
Titre Tonalités Opus Composition Commentaires
no 1 à 3 Ré Majeur, Mi bémol Majeur, Fa mineur 11 18
no 4 Fa Majeur 15 18
no 5 Mi Majeur 29 18
no 6 Sol mineur 31 18
Sonates pour violoncelle et piano
Titre Tonalités Opus Composition Commentaires
no 1 à 3 Fa Majeur, Do mineur, La Majeur 16 18 partie violoncelle prévue pour alto
Trios pour violon, violoncelle et piano
Titre Tonalités Opus Composition Commentaires
no 1 à 3 La Majeur, Do Majeur, Sol mineur 3 18
no 4 à 6 Mi mineur, Mi bémol Majeur, Ré Majeur 14 18
no 7 Ré mineur 20 1822
no 8 Do mineur 26 1823
no 9 Sol Majeur 27 1823
no 10 Fa mineur 83 1851-1852
Å’uvre pour hautbois et piano
Titre Tonalités Opus Composition Commentaires
Andantino sans opus 1843 inédit (album de G. Vogt)
Quintettes pour violon, alto, violoncelle, contrebasse et piano
Titre Tonalités Opus Composition Commentaires
no 1 Si mineur 70 1846 partie second violoncelle prévue (à la place de la contrebasse)
no 2 Sol Majeur 76 1847 arrangement de la symphonie no 4
no 3 Si bémol Majeur 79 bis 1851 partie second violoncelle prévue (à la place de la contrebasse)
Quintette à vent (flûte, hautbois, clarinette, cor et basson)
Titre Tonalités Opus Composition Commentaires
Fa Majeur 81 1851
Sextuors pour flûte, clarinette, cor, basson, contrebasse et piano
Titre Tonalités Opus Composition Commentaires
no 1 Mi bémol Majeur 30 1824
no 2 La Majeur 77 bis 1848 arrangement de Nonette
Septuor pour flûte, hautbois, clarinette, cor, basson, contrebasse et piano
Titre Tonalités Opus Composition Commentaires
Si bémol Majeur 79 1849
Nonette pour flûte, hautbois, clarinette, cor, basson, violon, alto, violoncelle et contrebasse
Titre Tonalités Opus Composition Commentaires
La mineur 77 1848
Å’uvres pour piano
Titre Tonalités Opus Composition Commentaires
Sonate Do mineur 2 1806
Airs écossais varié Mi bémol Majeur 5 1810
Toccata Do Majeur 6 1810
Duo no 1 pour piano à quatre mains Mi mineur 7 1816
Variations sur l'air Charmante Gabrielle La mineur 12 1816
Introduction, variations et finale Sol mineur 13 1816 sur l'air Aussitôt que la Lumière
Duo no 2 pour piano à quatre mains Fa mineur 22 1823
Thème anglais varié La Majeur 28 1824
Andante pour piano sans opus 1824 album de M. Szymanouwska
Allegro agitato pour piano Sol mineur sans opus sans date inédit (album de F. Mendelssohn)
Allegro agitato pour piano Si bémol mineur sans opus sans date inédit
Allegro moderato Fa dièse mineur sans opus sans date inédit
Andantino con moto pour piano Mi mineur sans opus 1844 inédit (album de J.P. Dantan)
Mijmering sans opus 1844 Édition particulière hollandaise
six pièces Mi bémol Majeur, La Majeur, La bémol Majeur, Si bémol Majeur, Mi Majeur, Mi Majeur sans opus sans date Flaxland
Fantaisie composée sur l'Ange gardien Si bémol Majeur sans opus 1849 romance d'Adolphe Favre (1847)
Sonate no 2 sans opus sans date inédite
Pièce en trio sans opus 1841 inédite
Symphonies
Titre Tonalités Opus Composition Commentaires
no 1 La Majeur 41 1830
no 2 Ré mineur 42 1831
no 3 Fa mineur 32 1833 arrangement du quintette opus 32
no 4 Sol Majeur 71 1846
Å’uvres vocales
Titre Tonalités Opus Composition Commentaires
La Garde du corps, (romance) 1815
La jeune Grecque, (romance avec chœurs) 1826 Paroles de Jean-Joseph Vaissière
Le premier Baron chrétien, (nocturne) 1826 Paroles de Charles Hubert Millevoye
Ave Maria à quatre voix 1838 Paroles de J. J. Vaissière
Caïn ou la mort d'Abel pour basse et orchestre 1846 grande scène dramatique - paroles de Saint-Hilaire
Cantique à la Sainte-Vierge sans date partition au château d'Aulteribe
Le Printemps, nocturne 1826
Accompagnement d'une romance Souvenirs d'Auvergne 1841
Les Regrets; romance sans opus sans date Mme Guérin
Le Dante dans le Paradis, ballade vocale sans opus 1835 inédit album de Rossini

Å’uvres principales

Trio pour piano et cordes opus 83

Hommages

Un collège porte son nom à Lezoux Puy-de-Dôme.
Des rues portent son nom à Clermont-Ferrand, Gerzat, La Roche-Noire et Riom Puy-de-Dôme, et à Pertuis Vaucluse, ainsi qu'une esplanade aux Martres-de-Veyre (Puy-de-Dôme.

Liens

http://youtu.be/3AIIkurPK6A Symphonie N°1
http://youtu.be/WOh5tTQ71WI Piano trio en majeur
http://youtu.be/UQ4KHrs4oQA Nonet en mineur



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Posté le : 25/07/2014 15:19

Edité par Loriane sur 26-07-2014 22:24:18
Edité par Loriane sur 27-07-2014 10:49:02
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Henri de la tour d'Auvergne Bouillon dit Turenne
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Le 27 juillet 1675, à 63 ans, à la bataille de Salzbach meurt, Henri de la Tour

d'Auvergne-Bouillon surnommé Turenne,


né le 11 septembre 1611 au château de Sedan Ardennes - mort à la bataille de Salzbach le 27 juillet 1675, vicomte de Turenne, fils du duc de Bouillon et prince de Sedan, généralement connu sous le nom de Turenne. Maréchal de France en 1643 et maréchal général des camps et armées du roi en 1660, il fut l'un des meilleurs généraux de Louis XIII puis de Louis XIV. Il participe à la Guerre de Trente Ans, Guerre de Dévolution, Guerre de Hollande, il se distigua par des Faits d'armes à la bataille de Nördlingen, bataille de Zusmarshausen, bataille de Bléneau, bataille des Dunes, bataille de Turckheim il fut également colonel général de la cavalerie et appartient à la famille de la maison de La Tour d'Auvergne

En Bref

Sans doute le plus grand homme de guerre qu'ait produit la France avant Napoléon. Taciturne et souvent bourru, Turenne cachait mal, sous une apparence de froideur une chaude humanité qui le faisait adorer de ses hommes. Stoïque dans les revers comme réservé dans les victoires, ambitieux uniquement de la gloire, généreux au point de payer ses soldats en puisant dans sa propre fortune, il était désintéressé au point de refuser l'épée de connétable qui lui était offerte sous condition qu'il se convertît au catholicisme, pour s'y convertir quelques années plus tard par conviction et sans nul avantage.
Le parallèle entre Turenne et Condé, aussi classique pour les écoliers d'antan que celui entre Corneille et Racine, met en cause la notion même de génie en matière militaire. Turenne n'est pas l'homme des soudaines illuminations sur le champ de bataille, bien qu'à tout prendre il soit plus souvent inspiré comme tacticien que Condé, mais son génie foncier est celui de la stratégie.
Homme d'études, il a médité sur tous les grands exemples ; homme de pensée, il conçoit une campagne comme une œuvre d'art et non comme un affrontement. La sûreté de son raisonnement et de sa prévision lui permet de surprendre ses adversaires par la hardiesse réfléchie de ses plans ; comme pour Bonaparte, la bataille est souvent gagnée par lui avant même d'être engagée, grâce à l'envergure et à la précision de la manœuvre préalable.
Maréchal général des camps et armées du roi depuis 1660, Turenne se consacre à la réorganisation des forces armées. Il est alors au sommet de sa gloire à la cour, ayant part aux relations diplomatiques avec la Suède, l'Angleterre et le Portugal. Après le célèbre passage du Rhin mené par Louis XIV lui-même, Turenne, généralissime, se trouve face au comte de Montecucculi, stratège digne de lui, et l'empêche de franchir le fleuve, force l'Électeur de Brandebourg à regagner ses États, puis le bat après son retour à Sinzheim avec une armée inférieure en nombre. Maître du Palatinat, il semble qu'il ait eu quelque responsabilité dans la dévastation de ce pays.
À la tête de vingt mille hommes contre un ennemi qui en compte trois fois plus, il entreprend cette campagne de 1674-1675 qui sera la plus admirée des théoriciens militaires. Après des mouvements hardis, il attire l'ennemi sur un terrain favorable, le bat à Insheim, puis se retire en Lorraine afin de laisser l'ennemi aller prendre ses quartiers d'hiver en Alsace.
Ayant reçu alors des renforts, il concentre ses troupes derrière les Vosges ; passe par le col de Bussang, au sud, après avoir feint d'attaquer par Saverne, au nord ; défait l'ennemi à Turckheim et le surprend près de Colmar, l'écrase 5 janv. 1675 et le rejette en pleine déroute hors d'Alsace. Quand il revient à la cour, c'est une marche triomphale : la foule se presse pour voir le libérateur du royaume. Toujours modeste, Turenne veut alors se retirer à l'Oratoire, mais en est dissuadé par le roi qui lui donne le commandement de la campagne de 1675 où il se trouve de nouveau face à son vieil adversaire, Montecucculi.
Pendant deux mois, tous deux déploient leurs plus beaux dons de manœuvriers ; mais, enfin, Turenne se voit sur le point d'amener son adversaire sur les positions qu'il juge souhaitables pour une bataille décisive, lorsqu'il est tué d'un boulet de canon. Le roi, qui lui devait tant, le pleure, ainsi que la France tout entière. Inhumé à Saint-Denis, il sera transporté pendant la Révolution au musée des Monuments et Napoléon le fera déposer aux Invalides, avant de dicter à Sainte-Hélène un précis justement admiratif sur les campagnes du vainqueur de Turckheim.

Sa vie

Henri de la Tour d'Auvergne-Bouillon est petit-fils de Guillaume le Taciturne par sa mère Élisabeth de Nassau, et fils de Henri de la Tour d'Auvergne, vicomte de Turenne, premier gentilhomme de la chambre d'Henri IV, maréchal de France en 1592, duc de Bouillon par son premier mariage avec Charlotte de La Marck.
Deuxième fils du duc de Bouillon, petit-fils de Guillaume d'Orange le Taciturne par Élisabeth de Nassau il est élevé dans la religion réformée, dans un calvinisme austère et ardent, il se convertit au catholicisme en 1668 sous l'influence de Bossuet, notamment après la lecture de son livre Histoire des variations des Églises protestantes. Il accède aux plus hautes dignités : prince étranger en 1651, maréchal de France et maréchal général.
Dès l'enfance, il manifeste les traits les plus marquants de son caractère ; dès l'adolescence, il montre ce courage qui ne doit rien à une instinctive impétuosité (on se souvient de sa fameuse apostrophe à lui-même :
" Tu trembles, carcasse, mais tu tremblerais bien plus si tu savais où je vais te mener".
Son père, le jugeant trop fragile de constitution, ne le destinait pas à la carrière des armes, mais le jeune Henri obtient pourtant d'être envoyé auprès de ses oncles de Nassau en Hollande 1625-1629 : il sert d'abord comme simple soldat avant de commander une compagnie. Passé au service de la France, colonel d'un régiment d'infanterie,
Turenne épousa en 1653 Charlotte de Caumont La Force, fille de Armand Nompar de Caumont. Elle mourut en 1666. Ils n'eurent pas d'enfants.

Guerre de Trente Ans

Pendant la Guerre de Trente Ans, par commission du 17 janvier 1625, il lève un régiment d'infanterie qui porte son nom

La même année, il fait ses premières armes dans l'armée hollandaise, sous les ordres de son oncle, le stathouder Frédéric-Henri d'Orange-Nassau, en tant que simple soldat puis il lui offre un commandement en 1626. Le régiment qu'il avait créé en France est licencié en mai 1626. En 1627 et 1628, il participe aux sièges de Klundert, de Williamstadt et dans la plupart des expéditions contre Spinola. Il s'illustre notamment dans l'armée hollandaise, aux côtés de Frédéric-Henri d'Orange-Nassau, au siège de Bois-le-Duc en 1629, contre les Espagnols.
Cependant, il choisit l'année suivante de passer au service de la France, plus prestigieux et son régiment d'infanterie est rétabli, le 27 mars 1630, sous le nom de régiment d'Eu. Richelieu le nomme colonel et il participe au siège de La Mothe en 1634, où ses états de service lui valent une promotion au grade de maréchal de camp. Après avoir participé à diverses campagnes en Lorraine, sur le Rhin et dans les Flandres, il s'empare notamment de Saverne en 1636, où il manque de perdre un bras, et de Landrecies en 1637. Il dirige l'assaut sur la puissante forteresse de Brisach en 1638 et obtient sa capitulation le 17 décembre.

Sa réputation allant croissant, il sert en Italie de 1639 à 1641 sous le commandement d'Henri de Lorraine-Harcourt et s'illustre à plusieurs reprises, puis participe comme commandant en second à la conquête du Roussillon en 1642. Louis XIII disparait le 14 mai 1643, c'est Anne d'Autriche, régente de France qui, le 19 décembre, le fait maréchal de France. Turenne n'a alors que 32 ans. Il est envoyé en Alsace où les armées françaises sont en position délicate.
Empruntant sur ses deniers, il réorganise l'armée et traverse le Rhin au mois de juin 1644 avant d'opérer sa jonction avec les forces de Condé, qui prend le commandement. Il participe aux sièges de Mayence et de Philippsburg et aux batailles de Fribourg 1644 et Nördlingen 1645 aux côtés de Condé.
Celui-ci reparti, il mène ensuite avec ses alliés Suédois une campagne décisive qui se termine par la victoire de Zusmarshausen le 17 mai 1648 et son armée dévaste la Bavière. Les traités de Westphalie sont signés peu après et mettent fin à la guerre de Trente Ans.
Guerres de Louis XIV

Un temps passé du côté des Frondeurs, il échappe à l'arrestation dont sont victimes d'autres princes dont Condé et cherche l'aide des Espagnols. Il connaît à cette occasion l'un de ses rares revers militaires en étant vaincu lors de la bataille de Rethel le 15 décembre 1650. Après la libération des princes, il se réconcilie avec Mazarin et obtient le commandement des armées royales lorsque Condé se révolte à nouveau. Après l'indécise bataille de Bléneau le 7 avril 1652, il bat l'armée espagnole à la bataille du faubourg Saint-Antoine le 2 juillet 1652 commandée par Condé au faubourg Saint-Antoine et réoccupe Paris le 21 octobre 1652, obtenant définitivement le pardon de Louis XIV. Les flammes variées de la duchesse de Longueville et le départ de Mazarin pour un exil momentané le poussent à se rapprocher de la cour. Il est mis à la tête des troupes royales, vainqueur à Jargeau et dans la région de Gien où il attire Condé dans un piège, et le force à se retirer dans Paris après l'avoir battu à Étampes.
Les troupes royales, bien menées par Turenne qui ne ménage ni son courage ni son habileté, ont raison des rebelles après six mois de campagne en 1652. Son crédit est alors sans bornes auprès du roi ; la reine lui avait écrit à Gien :
" Vous venez une seconde fois de mettre la couronne sur la tête de mon fils."
Une telle phrase aurait pu faire tourner l'esprit de bien des grands seigneurs, mais Turenne, désintéressé sur le plan politique, demeurera scrupuleusement fidèle au roi. Louis XIV le comprit et, s'il ne le fit jamais entrer au Conseil, sut toujours prendre l'avis de Turenne, le consultant sur les affaires les plus secrètes, n'attachant aucune importance aux attaques dont il était l'objet, lui laissant toujours carte blanche pour diriger campagnes et batailles.
Poursuivant la lutte contre Condé et les Espagnols, il les bat à Arras le 25 août 1654 mais est à son tour sévèrement battu à la bataille de Valenciennes le 16 juillet 1656. Il remporte néanmoins la décisive victoire des Dunes, près de Dunkerque, le 14 juin 1658, et le traité des Pyrénées signé l'année suivante met fin à la guerre franco-espagnol
Turenne terminera la guerre contre Condé et les Espagnols en s'emparant en 1653 de Rethel, de Mousson, de Sainte-Menehould, en faisant lever le siège d'Arras en 1654 et en remportant en 1658 l'éclatante victoire des Dunes près de Dunkerque. Vainqueur, il écrit : Nous l'avons emporté ; mais quand il lui arrivait d'être défait, il déclarait : "J'ai été battu.
En 1653, il avait épousé la fille du duc de La Force, protestante comme lui, de laquelle il n'eut jamais d'enfants. Après la mort de sa femme en 1666, il se laisse convertir par les arguments de Bossuet et abjure en 1668."
Durant la guerre de Dévolution, il dirige l'armée française qui envahit la Flandre et s'empare de plusieurs villes.
En 1672, il est nommé capitaine général par Louis XIV. Durant la guerre de Hollande, battu par les Impériaux de Raimondo Montecuccoli, il est obligé de repasser le Rhin en 1673. Il prend sa revanche le 16 juin 1674, à la bataille de Sinsheim, où il empêche la jonction des deux armées ennemies. Un mois plus tard, il ordonne le ravage du Palatinat. Il vainc à nouveau les Impériaux en Alsace à la bataille d'Entzheim en octobre 1674, mais devant la disproportion des forces, il se replie sur Saverne et Haguenau, laissant les Allemands prendre leurs quartiers d’hiver en Alsace.

Contrairement à tous les usages militaires du temps, il n’hésite pas à attaquer en plein hiver, fond sur Belfort le 27 décembre 1674, entre dans Mulhouse le 29. Les impériaux sont basés à Turckheim, dans une vallée des Vosges côté alsacien. Sa stratégie consiste à surprendre l'ennemi en attaquant par la montagne.
Il monte au-dessus de la ville de Thann, passe à côté du château de l'Engelburg qui n'a pas encore été détruit par Louis XIV, et établit son camp à l'endroit encore dénommé aujourd'hui camp Turenne. Puis son armée longe la crête et, arrivée au-dessus du camp adverse le 5 janvier 1675, déboule dans la vallée et prend l'adversaire par surprise : il y a très peu de victimes et l'adversaire est mis en fuite.

La bataille de Turckheim est un modèle du genre :

Information plusieurs jours à l'avance sur la viabilité du terrain,
Préparation de la marche d'approche,
Surprise froid, arrivée par la montagne, etc.
Les Impériaux sont contraints de battre en retraite et de repasser le Rhin. Louis XIV donne de nouveau à Turenne le commandement de la campagne de 1675, où il se trouve de nouveau face à un vieil adversaire, Montecuccoli. Pendant deux mois, tous deux déploient leurs plus beaux dons de manœuvriers. Lors de la Bataille de Salzbach, enfin Turenne est sur le point d’amener son adversaire sur les positions qu’il juge souhaitables pour une bataille décisive, lorsqu'il est tué par un boulet de canon. Raimondo Montecuccoli se serait alors écrié :
" Il est mort aujourd'hui un homme qui faisait honneur à l'Homme !. Selon les mémorialistes du temps, la France entière le pleurera, et le peuple rassemblé sur les routes honora "le bon Monsieur de Turenne"" lors du passage du convoi funèbre vers Paris. Son oraison funèbre fut prononcée par Fléchier en l'église Saint-Eustache.
Tué ainsi au combat à 63 ans, il est resté jusqu'au bout un stratège remarquable et un guerrier intrépide. Cependant, à l'approche du danger, il ne pouvait réprimer un frissonnement de tout son corps.
On l'entendit encore à la fin de sa carrière, alors qu'il avait atteint les dignités les plus élevées, marmonner avec colère: « Tu trembles, carcasse, mais tu tremblerais bien davantage si tu savais où je vais te mener. Une autre légende met une majuscule à "Carcasse" : c'était peut-être le nom de sa jument...

Postérité

Louis XIV accordera à Turenne l'honneur posthume d'être enseveli à la basilique Saint-Denis, avec les rois de France. Pendant la Révolution française, le samedi 12 octobre 1793, son tombeau fut ouvert par des ouvriers ayant reçu les ordres d'exhumation des corps des rois et reines, des princes et princesses et des hommes célèbres.
Le corps de Turenne fut trouvé dans un très bon état de conservation. Il fut exposé à la foule puis remis à un gardien de la basilique qui l'exposa plusieurs mois et, comme pour beaucoup de corps lors de la profanation des tombes de la basilique Saint-Denis, n'hésita pas à vendre ses dents au détail. Puis il fut transféré aux Jardin des plantes de Paris et le 22 messidor de l'an VII, mercredi 10 juillet 1799 son corps fut transporté dans le musée des monuments français où un tombeau lui était destiné.
Le cinquième jour complémentaire de l'an VIII 22 septembre 1800, Napoléon Bonaparte fit transférer sa dépouille à l'église Saint-Louis des Invalides, nécropole des gloires militaires de la France. Son cœur embaumé fut rendu au comte Bernard de la Tour d'Auvergne Lauraguais en 1814 et conservé longtemps dans un coffret de plomb, au château de Saint-Paulet.
Le boulet ayant tué Turenne est exposé au musée de l'Armée à Paris ainsi qu'au musée Turenne à Sasbach (Allemagne).
Napoléon Ier disait son admiration pour le génie militaire de Turenne, et affirmait qu'en toutes circonstances il aurait pris les mêmes décisions que lui.
Un timbre postal à l'effigie de Turenne a été émis le 13 juin 1960.
Le nom de Turenne a été donné à un cuirassé de croisière, 850 cv - 12 canons - portant pavillon de l'amiral Henri Rieunier dans l'escadre d'Amédée Courbet (lui étant à bord du Bayard, cuirassé de croisière, frère du Turenne.
Les Dragons de Noailles, chant militaire français, raconte le ravage du Palatinat en faisant mention de Turenne.
La société d'histoire et d'archéologie de Sedan a organisé les 17 et 18 septembre 2011, un colloque européen pour célébrer le 400e anniversaire de sa naissance.
A donné son nom à la 160° promotion de l'Ecole Spéciale Militaire de Saint-Cyr 1973-1975

Iconographie

Une médaille à l'effigie de Turenne fut exécutée par le graveur Thomas Bernard en 1683. Un exemplaire en est conservé au musée Carnavalet..
Une autre médaille à l'effigie de Turenne, due au graveur Henri Auguste, fut frappée en 1800 à l'initiative de Lucien Bonaparte, à l'occasion du transfert des restes du maréchal aux Invalides. Un exemplaire en est conservé au musée Carnavalet.

Liens

http://youtu.be/l36lTMK44BM Turenne 1
http://youtu.be/_J9fuKZX5V0 Turenne 2
http://youtu.be/bgarWbI1H0g Turenne 3
http://youtu.be/S-QR2DFNYP0 Marche du régiment Turenne de Lully
http://youtu.be/S-QR2DFNYP0 Chant nationaliste "Monsieur Turenne" Paroles



[img width=600]http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/7/78/Henri_de_la_Tour_d'Auvergne,_Vicomte_de_Turenne_by_Circle_of_Philippe_de_Champaigne.jpg[/img]

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Posté le : 25/07/2014 14:33

Edité par Loriane sur 26-07-2014 23:28:32
Edité par Loriane sur 27-07-2014 10:50:07
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Jacques Coeur
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Hors Ligne
Le 27 juillet 1447, Jacques Cœur est l’instigateur d’une ordonnance décidant

pour la première fois depuis 1370, la frappe de pièces d'argent


de bon aloi, à 92 % d’argent fin, qui vont être surnommées "Gros de Jacques Cœur". Celui-ci rachète les mines d'argent de la montagne de Pampailly, sur la commune de Brussieu, puis les développe. Jacques Cœur va ouvrir dans le Beaujolais et le Lyonnais des mines d'argent, de fer, de plomb, de cuivre. Il prend à ferme pour douze ans le droit que le roi levait sur toutes les mines. Il fonde une compagnie avec un maître mineur, un fondeur, un marchand de Beaujeu. Jacques Cœur a là une possibilité reconnue de se procurer du métal d'argent, alors que les ordonnances royales interdisent l'exportation des pièces monnayées. Désormais, où qu'il rafle des pièces d'argent, il pourra prétendre, en les embarquant pour le Levant, fondues en lingots, avoir extrait cet argent de ses mines.
Jacques Cœur et le roi Charles VII sont très proches. Quand celui-ci lui expose son désir de reconquérir la Normandie sur les Anglais, Jacques Cœur avance aussitôt deux cent mille écus. Le 6 août 1449, la guerre contre l’Angleterre reprend. Dunois et le duc de Bretagne conduisent l’opération.
Aussi, lors de l'entrée du roi à Rouen, le lundi 27 juillet 1447, l'argentier a une place d’honneur dans le cortège, marchant à côté de Dunois et vêtu comme lui. Il est devant les plus hauts membres de la noblesse et du clergé. Ces derniers ne protestent pas, car ils sont les obligés de Jacques Cœur. Ils ont tous recours à la bourse de l'argentier.

Jacques Cuer ou Cueur, devenu Jacques Cœur naît entre 1395/1400 à Bourges, il décéde à Île de chios, le 25 novembre 1456 âgé d'environ 56 ans, île de Chios , il est marchand Marchand, Négociant, Banquier, Armateur français, devenu négociant-banquier et armateur, il sera maître des monnaies en 1436, argentier en 1439, membre du Conseil du Roi en 1442, visiteur général des gabelles pour le Languedoc en 1447, puis diplomate, seigneur amiral en 1456. Il fut anobli et il fit construire le palais Jacques-coeur à Bourges.Il fut l'un des premiers Français à établir et entretenir des relations commerciales suivies avec les pays du Levant. Ayant réussi à s'introduire auprès du roi, il est nommé à la tête de la grande argenterie du roi de France par Charles VII en 1436. Il se lance dans de nombreuses entreprises commerciales et industrielles, et amasse une fortune considérable qui lui permet d'aider Charles VII, à l'époque le petit Roi de Bourges, à reconquérir son territoire occupé par les Anglais. Mais sa réussite éclatante l'amène à la disgrâce : en invoquant diverses accusations, ses rivaux et ses nombreux débiteurs, dont le roi, réussissent à provoquer sa chute en 1451. Emprisonné, il s'évade en 1454 et meurt en exil.

Sa vie

Jacques Cœur est né à Bourges, vers la fin du quatorzième siècle, peut-être en 1395 ou bien encore en 1400. La date diffère selon les historiens. Il n’est pas né dans le Bourbonnais, c’est son père qui est venu de cette province une dizaine d’années plus tôt et surtout pas à Pézenas, ville où par contre il habitera réellement pendant un temps. Pierre Cœur, son père né à Saint-Pourçain-sur-Sioule, et décédé à Bourges en 1435, est maître fourreur et le marchand pelletier le plus riche de son temps, suivant d’anciens auteurs. L’opulence de la cour du duc Jean Ier de Berry permet un très bon débit de pelleteries. Bourges est alors une ville importante dans laquelle le commerce est florissant. Pierre Cœur épouse Marie Lambert, veuve d'un boucher, Jean Bacquelier, qui donne naissance à un second fils vers 1403, Nicolas Cœur.
L’enfance de Jacques Cœur ne paraît pas avoir été studieuse, au dire d'un contemporain, qui le représente comme étant sans éducation. Mais en revanche, il est de bonne heure initié par son père à la vie pratique des affaires, et ses qualités personnelles suppléent à son défaut d'instruction.
Jacques Cœur a 15 ans lorsque se déroule une des plus cuisantes défaites de l’armée française à la bataille d’Azincourt, une partie importante de l’aristocratie est décimée et une part essentielle de la France passe sous la coupe des Anglais. Trois ans plus tard, le dauphin, futur Charles VII quitte précipitamment Paris, chassé par Jean sans Peur et se réfugie dans le Berry, devenant le petit roi de Bourges, titre donné par dérision. La présence du dauphin et de la cour va stimuler la ville sur le plan des échanges et du commerce.
Jean Bochetel, secrétaire de Charles VII, arrière-grand-père de Guillaume Bochetel, épouse l’une de ses sœurs. Son frère, Nicolas Cœur, est évêque de Luçon 1441-1451, et un autre frère, le père de Perrette qui épouse Jean de Village, chambellan du duc de Calabre. Ce maître des galères de Jacques Cœur lui reste fidèle et le libère de son incarcération à Beaucaire. Il participe à la conquête de Naples.
Très jeune, Jacques Cœur gère l'un des douze bureaux de change de la ville. Considéré comme un homme des plus industrieux et des plus ingénieux, il se marie en 1420, ou 1418, avec Macée de Léodepart, fille d'un ancien valet de chambre du duc Jean Ier de Berry, Lambert de Léodepart, devenu prévôt de Bourges. La belle-mère de Jacques Cœur, Jeanne Roussart, est la fille d'un maître des monnaies de Bourges, et son mariage contribua à l’origine de sa carrière au service du roi de France.
En effet, en 1427, associé avec Pierre Godart, changeur, il afferme la monnaie de Bourges, et fabrique au nom de Ravau le Danois, maître titulaire de ladite monnaie. Deux ans après, il est accusé d'avoir fait affiner trois cents marcs d'argent au-dessous du titre légal, ce qui lui aurait procuré un bénéfice de six à sept vingt écus. Ravau le Danois sollicite en 1429 des lettres de rémission pour ce fait, et le roi les accorde le 6 décembre 1429, après la levée du siège d'Orléans avec Jeanne d'Arc et le sacre de Charles VII moyennant une amende de 1 000 écus d'or. Cœur est gracié moyennant une légère amende. D’autres ont été ou seront envoyés dans une basse fosse ou sur une galère pour le même délit.

Son ascension sociale : négociant, banquier, armateur, etc.

Jacques Cœur dirige ses vues vers le négoce international et forme une société avec les frères Barthomié et Pierre Godart. Cette association dure jusqu'à la mort des deux Godart, en 1439. Il conçoit un plan grandiose, plein d'audace, et d'une exécution difficile, mais qui doit lui apporter gloire et profit. Il ne s'agit de rien moins que de se porter rival des Vénitiens, des Pisans et des Génois pour le commerce du Levant. Afin de poser les bases de ses relations futures avec les nations orientales, Jacques Cœur favorise les opérations économiques non plus par le troc mais par du numéraire en exploitant notamment des mines d'argent, de cuivre et de plomb dans le Lyonnais et le Beaujolais, fait copier les navires génois et se rend en Égypte et en Syrie dans le courant de l'année 1432. Un écuyer de Philippe le Bon, duc de Bourgogne, dans le récit d'un pèlerinage qu'il fait à cette époque, dit l’avoir rencontré à Damas. Il se rend ensuite à Beyrouth, et s'y embarque sur une galère de Narbonne. De retour en France, Jacques Cœur établit des comptoirs à Montpellier, qui jouissent de privilèges spéciaux suppression de péages pour commercer avec les infidèles.
Le début de ses opérations est presque instantanément couronné de succès. L'incompréhension et la jalousie de ses contemporains face à cette ascension fulgurante donne naissance à des légendes sur sa prétendue découverte du secret de la pierre philosophale grâce à sa rencontre avec le fameux alchimiste Raimond Lulle, mort 120 ans plus tôt en 1316. Ainsi Pierre Borel, dans Recherches et antiquités gauloises et françaises en 1655 écrira très sérieusement que le père de Jacques Cœur était si pauvre qu'il n'avait pas de quoi louer boutique, mais qu'ayant fait la connaissance de Raimond Lulle, majorquin, celui-ci lui communiqua le secret pour faire de l'or, secret qu'il transmit à son fils, qui feignant d’avoir beaucoup gagné dans le commerce, couvrit, par ce moyen, l'origine de sa richesse .
En réalité, Jacques a plus de douze navires sillonnant la Méditerranée en tous sens, et à lui seul, dit le chroniqueur Matthieu de Coucy, il gagne chacun plus que l’ensemble de tous les autres marchands du royaume. Ses agents sont répandus au nombre de trois cents dans tous les ports et dans les villes principales de l'intérieur. Au surplus, il met une grande loyauté et une extrême bonne foi dans ses transactionsnon neutre ; et des témoignages de générosité habilement répandus auprès des princes d'Orient lui donnent autorité et un grand crédit auprès d'eux. Il reçoit le monopole d’importation des épices et du transport des marchandises françaises vers les ports musulmans.
Jacques Cœur transporte aussi, illégalement, car l'exportation de l'or et de l'argent est interdit, des monnaies françaises toujours fort recherchées dans les échelles du Levant.Cela lui sera reproché lors de son procès.
En 1432, de retour de Damas, Jacques Cœur débarque dans un Languedoc ravagé par la peste. Il vient de jeter les bases du commerce avec le Levant : bientôt sa flotte desservira toute la Méditerranée. Pour centre de ses affaires, il choisit Montpellier, attiré par le rayonnement culturel de la cité et par ses liens avec les pays arabes. Entre ses mains s’amasse une prodigieuse fortune : il achète de splendides hôtels, une trentaine de seigneuries, et prête de l’argent au roi lui-même.
Pour mener sa politique commerciale méditerranéenne, Jacques Cœur s'appuie sur Aigues-Mortes, Montpellier et Marseille. Il installe un chantier naval à Aigues-Mortes où il fera venir par flottage sur le Rhône des troncs de résineux de Savoie, étrangère à la France à l'époque, organise ses propres écuries pour le transport de ses marchandises. Au XVe siècle, Montpellier se redresse économiquement grâce à l'activité du port voisin de Lattes et au génie mercantile de Jacques Cœur. Ce dernier crée une factorerie à Pézenas réputée pour son activité de négoce.

Au service du roi 1439-1440

Son mariage avec la petite-fille du maître de la monnaie de Bourges l’a introduit à la cour du futur Charles VII, et il a attiré son attention. Malgré les abus qui lui sont reprochés, on le retrouve maître des monnaies à Bourges en 1435. L'année suivante, après la reddition de Paris, l'hôtel des monnaies de cette ville lui est également confié, et il y fait fabriquer les écus d'or à la couronne, dont la valeur réelle ne tarde pas à concurrencer les monnaies anglaises. Charles VII croit pouvoir demander plus encore à l'activité du maître des monnaies : il rétablit la charge d'argentier, et la lui confère. Le 2 février 1439, Jacques Cœur est nommé par Charles VII à la tête de l'Argenterie du royaume de France. Cette charge consiste à recevoir tous les ans des trésoriers généraux une certaine somme affectée aux dépenses de la maison du roi, et dont il devait faire connaître l'emploi à la chambre des comptes. Entre les mains de Jacques Cœur ces fonctions prennent un caractère d'une utilité beaucoup plus générale. En régularisant l'emploi des finances du roi, livrées au désordre, et en créant des ressources nouvelles, il contribue puissamment à fournir les moyens dont Charles VII a besoin pour délivrer la France du joug anglais. Jacques Cœur institue progressivement la taille et le fouage, impôts directs, les aides et la gabelle, impôts indirects. La levée de ces impôts entraîne la création de nouvelles institutions.

Écu d'or à la couronne du règne de Charles VII

Cet homme intelligent, dit Jules Michelet, rétablit les monnaies, invente en finances la chose inouïe, la justice, et croit que pour le roi, comme pour tout le monde, le moyen d'être riche, est de payer. Il comprend les bienfaits de la statistique pour établir l'assiette de l'impôt et l'évaluation des ressources, et présente au roi un dénombrement sommaire de la population et du revenu du royaume ; de plus, des instructions pour policer la Maison du roi, le Royaume de France. Ces services signalés méritent un témoignage de reconnaissance.
Au mois d'avril 1441, Charles VII accorde à son argentier des lettres d'anoblissement pour lui, sa femme et ses descendants. Le marchand est devenu homme d'État, le roturier devient noble, et prend armoiries : D'azur à la fasce d'or, chargées de trois coquilles de sable, allusion à saint Jacques, et accompagnées de trois cœurs de gueules, avec cette devise : A vaillans cuers riens impossible.

Conseiller, marchand et pourvoyeur de monnaies

Tout en administrant les monnaies et les finances du roi, Jacques Cœur dirige son commerce avec les ports du Levant et de l’Italie. Il exporte draps, fers, toiles, vins et cuivre, et importe soieries, draps d’or, fourrures, maroquins, tapis et pierres précieuses. Il jouit de la plus haute position de considération et de fortune qu’un homme peut envier à son époque.
En 1442, il devient le conseiller du roi de France. Le 25 septembre 1443, la Grande Ordonnance de Saumur, promulguée à l’instigation de Jacques Cœur, fait que les finances de l’État vont être assainies. Le conseil du roi de 1444, dirigé par Dunois, est composé presque exclusivement de roturiers, Jacques Cœur, Jean Bureau, Étienne Chevalier, Guillaume Cousinot, Jouvenel des Ursins, Guillaume d'Estouteville, Tancarville, Blainville, Beauvau et le maréchal Machet. La France se relève et connaît la prospérité.
Charles VII lui donne de nombreuses marques de confiance. Il lui confie plusieurs missions diplomatiques. En 1444, il le charge, avec l'archevêque de Toulouse, de procéder à l'installation du nouveau parlement du Languedoc. La même année, en septembre, Jacques Cœur figure au nombre des commissaires chargés de présider, au nom du roi, les États généraux de cette province. Il remplit chaque année ces fonctions jusqu'à sa disgrâce.
Ces États de Languedoc votent à diverses reprises des sommes importantes pour Jacques Cœur, en témoignage de reconnaissance pour les services qu'il rend au pays.
En 1446, l'argentier est chargé d'une mission à Gênes, où s'est formé un parti qui demandait la réunion de la ville à la France. L'année suivante, il est envoyé à Rome, à l'occasion du schisme que menace d'introduire dans l'Église l'élection par le concile de Bâle d'Amédée de Savoie, contre Eugène IV, candidat de la France. Dans toutes ces missions, il fait preuve de grande habileté.

Possessions

Jacques Cœur est le propriétaire de biens immobiliers considérables, de terres et de maisons dans toutes les provinces. Les seigneurs ruinés par les guerres ou leurs veuves lui vendent leurs patrimoines. Les seigneuries et châtellenies passent entre ses mains. Il en a plus de vingt, comprenant quarante paroisses. Ses multiples habitations se trouvent dans plusieurs villes : Deux à Paris, où il fonde et fait d’importants dons au collège des Bons-Enfants, de l'ancienne université de Paris. À Montpellier, il a deux hôtels, dont l'un construit à l'italienne, est recouvert d'une terrasse d'où l'on aperçoit la mer, et d'où Jacques peut signaler l'arrivée de ses navires. À Lyon, Marseille, Béziers, Saint-Pourçain-sur-Sioule, Sancerre, Cézy ; mais la plus remarquable de toutes, qui reste attachée à sa mémoire, est le palais Jacques-Cœur à Bourges9.

En 1450, la terre de Saint-Fargeau est vendue à Jacques Cœur et c'est à cette occasion, que Georges II de La Trémoille fils du sire de la Trémoille, désireux de rester propriétaire de Saint-Fargeau, garde un tenace ressentiment envers le nouveau propriétaire. Au xve siècle, faute d'entretien et du fait des pillages, le château d'Augerville devient une ruine que rachète Jacques Cœur qui, en tant que grand argentier du roi Charles VII, a coutume de racheter les fiefs abandonnés après la guerre de Cent Ans pour les remembrer à sa guise. L'achat du château d'Augerville par Jacques Cœur en 1452 correspond à l'apogée du ministre, mais il n'aura pas le temps d'y séjourner.

Palais Jacques-CÅ“ur

Jacques Cœur fait construire un fastueux palais à Bourges. Il est bâti entre les années 1443 et 1453, et sa construction coûte la somme de cent mille écus d'or. C'est un chef-d’œuvre de l’architecture gothique tardive. Cet édifice naît de la volonté de Jacques Cœur de bâtir une grant’maison dans sa ville natale. Toutefois, l’argentier de Charles VII n’y habite pas. Lorsque Jacques Cœur est arrêté, le palais est alors confisqué avec tout son mobilier par la couronne.

La mort d'Agnès Sorel

En cette année 1444, le roi offre à Agnès Sorel vingt mille six cents écus de bijoux dont le premier diamant taillé connu à ce jour. Pour se procurer ces atours précieux, elle devient la meilleure cliente de Jacques Cœur, marchand international et grand argentier du roi, qui a amassé des trésors venus d’Orient dans son palais de Bourges. Elle consomme de grandes quantités d'étoffes précieuses et, bien sûr, toutes les femmes de la cour l’imitent.
Une amitié va les lier, elle protège Jacques Cœur, et cela lui permettra de monter dans l'honorabilité et favorise son commerce. Il est l’un de ses trois exécuteurs testamentaires avec Étienne Chevalier et le médecin d'Agnès. Certains auteurs ou romanciers feront d'une liaison entre Jacques Cœur et Agnès Sorel la clé des malheurs du grand argentier.
Elle meurt officiellement d'une infection puerpérale à l’âge de vingt-huit ans au Mesnil-sous-Jumièges, le 9 février 1450. Son enfant meurt quelques semaines après elle. Sa mort est si rapide qu’on croit tout d’abord à un empoisonnement. Des études réalisées au début des années 2000 ont d'ailleurs montré qu'elle était décédée d'un empoisonnement au mercure sans que l'on sache s'il s'agissait d'un meurtre ou d'un accident thérapeutique, le mercure étant employé à l'époque comme traitement vermifuge. Deux de ses débiteurs Jeanne de Vendôme, épouse de François de Montberon et un Italien Jacques Colonna accusent même Jacques Cœur, qui avait été désigné comme son exécuteur testamentaire, de l’avoir fait assassiner, mais il est lavé de ce chef d’inculpation. Les soupçons se portèrent alors, jusqu'au XXIe siècle, sur le dauphin, le futur Louis XI, ennemi du parti qu’elle soutient.
Jacques Cœur étant très jalousé pour sa grande fortune, ses ennemis et ses envieux parviennent à le perdre. Après la mort d'Agnès Sorel qui le protégeait, Charles oublie ses services et l'abandonne à l'avidité des courtisans, qui se partagent ses dépouilles. Accusé de crimes imaginaires, il est arrêté pour malversation en 1451.

Disgrâce et procès

Le 31 juillet 1451, après avoir entendu le Grand Conseil au château de Taillebourg près de Saint-Jean-d'Angély, Charente-Maritime, le roi Charles VII décide d'imputer à Jacques Cœur, en sa présence, le crime de lèse-majesté, ce qui a pour conséquence son arrestation immédiate, son emprisonnement, et la mise sous séquestres de ses biens. Antoine de Chabannes participe au procès de Jacques Cœur, partie par devoir, partie par jalousie, et bénéficie largement du dépeçage de ses biens, se voyant octroyer en fief une bonne partie de la Puisaye, et le château de Saint-Fargeau.
Le roi prend aussitôt cent mille écus pour la guerre de Guyenne. Le Florentin Otto Castellain obtient les fonctions d'argentier. Il y a trop de gens intéressés à ne pas laisser déclarer innocent un homme dont ils ont déjà en partie partagé les biens : ceux à qui il a prêté de l'argent sans intérêt, et dont la liste est longue, Antoine de Chabannes, Antoinette de Maignelais, Guillaume Gouffier, se trouvent tout d'un coup quittes de leurs dettes par la condamnation de leur bienfaiteur. Ainsi il ne faut pas s'étonner s'il s'élève contre lui tant d'ennemis qui lui cherchent des crimes pour le rendre coupable. Ils obtiennent donc du roi une autre commission pour faire informer sur de nouvelles accusations : les principales sont qu'il avait fait sortir du royaume de l'argent et du cuivre en grande quantité ; qu'il avait renvoyé à Alexandrie un esclave chrétien qui s'était réfugié en France, et avait abjuré le christianisme depuis son retour en Égypte ; qu'il avait contrefait le petit sceau du secret du roi et ruiné le pays de Languedoc par des exactions sans nombre, par d'affreuses concussions colorées de différents prétextes propres à faire retomber sur le prince tout le mécontentement des peuples. On l'accuse enfin d'avoir, sans l'autorisation écrite du roi et du pape, transporté chez les Sarrasins une grande quantité d'armes qui n'avait pas peu contribué au gain d'une victoire remportée par ces infidèles sur les chrétiens.

Jacques Cœur face à la justice fait amende honorable.

Le 14 juin 1452, une réunion générale se tient au château de Chissay, à proximité de Tours, pour faire le point sur l'affaire Jacques Cœur, savoir s'il convient de poursuivre l'instruction et de lever le secret. À tout il répond avec simplicité et précision. Il explique et justifie tout, protestant qu'il avait servi constamment le roi sans lui avoir fait aucune faute d'avoir pris larcineusemeut aucun de ses deniers. On lui demande ses preuves, et on le met dans l'impossibilité de les fournir. On éloigne de lui tous ceux qui peuvent lui être utiles, et on n'accueille que les dépositions de ses ennemis, à savoir 150 témoins à charge. Ses enfants se battent pour le défendre, mais n'obtiennent rien. L'évêque de Poitiers, Jacques Jouvenel des Ursins, et l'archevêque de Bourges réclament l'argentier, comme clerc tonsuré, au nom de la juridiction ecclésiastique. Le pape lui-même écrit à Charles VII en faveur de l'argentier, et envoie un ambassadeur ; tout est sans effet. Le procès traîne en longueur, pendant que le prisonnier est conduit de château en château, de château de Taillebourg au château de Lusignan, de Lusignan à Maillé, puis à Tours et à Poitiers.
La commission dont Castellain fait partie décide de faire donner la question à Jacques Cœur. Il renonce à son appel à la juridiction ecclésiastique, et s'en rapporte au témoignage de qui l'on veut. C'est au milieu de ces tortures, il subit le supplice des brodequins à Poitiers en mars 1453 qu'il apprend que sa femme vient de mourir de chagrin à Bourges.
Le 29 mai 1453, Jacques Cœur est reconnu coupable des crimes de lèse-majesté, de concussion et d'exactions Il est condamné à la saisie de ses biens, au paiement d'une amende de trois cent mille écus, au remboursement de cent mille écus au Trésor royal. Sa condamnation à mort est commuée en bannissement perpétuel pour service rendu à la couronne. Il doit rester en prison jusqu'au paiement de l'amende et ensuite être banni hors du royaume. Sur l'accusation d'empoisonnement d'Agnès Sorel, l'arrêt décide de suspendre la procédure. Quant aux créances des tiers sur les biens, on refuse, par ordre du roi, d'en reconnaître aucune.
Jacques Cœur reçoit, le 2 juin 1453, à Poitiers, commandement de payer la somme de quatre cent mille écus. Trois jours après un échafaud est dressé sur la grande place de cette ville, et en présence d'une foule immense, Jacques à genoux, sans ceinture ni chaperon, une torche de cire au poing, doit faire amende honorable. Tout ce que la reconnaissance peut inspirer à Charles VII est d'accorder cinq cents livres aux enfants de l'argentier.

Évasion et fin de vie

En octobre 1454, il réussit à s'échapper du château de Poitiers, alors qu'il était sous la garde de Chabannes. Il se réfugie d'abord à Limoges, puis, en février 1455, il est à Beaucaire chez les frères franciscains. Accompagné de son fils et avec l'aide de son neveu Jean Village, il gagne la Provence, puis rejoint Rome.
Le pape Nicolas V, qui apprécie beaucoup Jacques Cœur depuis le voyage diplomatique que celui-ci a fait Rome en 1447, veut qu'il demeure en son propre palais, et le fait soigner par ses médecins. Miné par la maladie qu'il contracta à la suite des mauvais traitements endurés, Jacques Cœur passe l'année 1455 à Rome, à recueillir les débris de sa fortune, car tout n'était pas en France : nombre de galères se trouvaient en mer pendant son procès, et il a des biens qui sont entre les mains de ses correspondants d'Italie et du Levant. De plus, il reçoit des bénéfices qui ont pu être mis à l'abri par certains agents demeurés fidèles.
Jacques Cœur prépare pour le nouveau pape Calixte III une expédition sur l'île génoise de Chios qui est menacée par les Ottomans, alors maîtres depuis peu de Constantinople. Il devient le conseiller et le financier de l’expédition. Il a le titre de capitaine général de l'Église et commande la flotte sous la direction du patriarche d'Aquilée. Il embarque en 1456. L'expédition passe par Rhodes, puis aborde à Chios. Pendant son séjour dans cette île, le capitaine général est blessé (version romantique : lésion traumatique par un boulet de canon lors du siège de Chios par les Turcs ou tombe malade, version plus probable d'une maladie infectieuse type dysenterie, et meurt le 25 novembre 1456. Il est enseveli au milieu du chœur de l'église des Cordeliers de la ville de Chios, église qui sera, par la suite, détruite par les musulmans.
L'obituaire de Saint-Étienne de Bourges lui donne le titre de capitaine-général de l'Église contre les infidèles, et Charles VII, auquel il recommande ses enfants en mourant, déclare dans des lettres du 5 août 1457, que Jacques Cœur étoit mort en exposant sa personne à l'encontre des ennemis de la foi catholique.

Famille et descendance

Charles VII, par lettres patentes datées du 5 août 1457, restitue à Ravant et à Geoffroy Cœur une faible partie des biens de leur père. Sous Louis XI, Geoffroy, qui est maître d'hôtel de ce roi, obtient la réhabilitation de la mémoire de son père et des lettres de restitution plus complètes. Mais les contestations qui s'élèvent à ce sujet entre la famille Cœur et le comte Antoine de Chabannes ne prendront fin que sous Charles VIII, au moyen d'une transaction entre Isabelle Bureau, la veuve de Geoffroy, et le fils d’Antoine de Chabannes.
Après 10 ans de séquestre, en 1463, son fils Geoffroy loue une partie du fief, privé qu'il est de l'héritage paternel. Geoffroy Cœur est mort en 1488, léguant le château d'Augerville à son fils Jacques II Cœur, qui ayant accès à l'héritage de son grand-père, dilapide sa fortune. Quand il meurt en 1505 sans descendance, la lignée directe des Cœur s'éteint avec lui. Néanmoins, sa sœur Marie Cœur hérite du château d'Augerville grâce à la création d'un marché et de deux foires à Augerville-la-Rivière par le roi Louis XII, dès 1508.
Jacques Cœur ne néglige aucune occasion d'établir sa famille dans des postes importants, et d'ajouter à sa puissance personnelle celle que donnent des alliances considérables. Nicolas Cœur, son frère, est chanoine de la Sainte-Chapelle à Bourges ; déjà, en 1441, Jacques Cœur l'avait fait nommer évêque de Luçon. Jacques Cœur a aussi une nièce et une sœur : la première, Perrette, est mariée à Jean de Village, qu'il avait associé à son commerce, et qui était chargé de la direction de ses affaires à Marseille; l'autre épouse Jean Bochetel, secrétaire du roi, dont quelques descendants seront secrétaires d'État et ambassadeurs. L'argentier a cinq enfants avec Macée de Léodepart, quatre fils et une fille :

Jean Cœur 1421-1483, même avant d'avoir atteint l'âge canonique, est élu par le chapitre pour succéder à l'archevêque de Bourges Henry d'Avangour 1421-1446, à l’âge de 25 ans. Cependant, son élection, bien que fortement appuyée par Charles VII, n’est approuvée que quatre ans plus tard par le Saint-Siège. Après la disgrâce de son père, il ne cessera de solliciter sa réhabilitation et la restitution de ses biens ;
Henri Cœur 1429-14? chanoine de la Sainte Chapelle de Bourges. Après la mort de son père, il obtient du pape l'autorisation de ramener son corps en France. Jean d'Auton, historien de Louis XII, et qui a vécu avec les enfants de Jacques Cœur, dit qu’il y est enterré dans l'église des Cordeliers ;
Ravant CÅ“ur ;
Perrette Cœur, mariée en juin 1447 avec Jacques Trousseau, écuyer, seigneur de Saint-Palais et Marville, fils d’Arthaud Trousseau, vicomte de Bourges, propriétaire du château de Bois-Sire-Amé, lieu de résidence de Charles VII et d'Agnès Sorel. Ce château, qui est en très mauvais état, est réparé par l'argentier sur son argent propre ;
Geoffroy Cœur, seigneur de La Chaussée, échanson de Louis XI, décédé le 11 octobre 1488, marié le 29 août 1463 avec Isabelle Bureau, fille de Jean Bureau, baron de Monglat, prévôt des marchands de Paris 1450-1452, maître de l'artillerie sous Charles VII, maire perpétuel de Bordeaux, gouverneur du château Trompette. Antoine de Chabannes fait Geoffroy Cœur prisonnier ;
Geoffrette Cœur, mariée avec Jean de Cambrai, seigneur de La Tour de Clamecy, panetier de Charles VII.
Ses descendants ne sont pas restés gens d'affaires car ils sont tous désormais soit seigneurs, soit membres de l’Église. Après la mort de Jacques Cœur aucun homme d’affaires n’a la puissance politique des maîtres de Lisbonne ou d’Amsterdam. Toutefois la Provence, qui échoit au Royaume de France, va permettre à ce dernier, grâce à la bourgeoisie de Marseille, de refonder sa fortune méditerranéenne.
Une légende dans le Berry raconte que Jacques Cœur n'est pas mort à Chios où il a rencontré une femme, dame Théodora, et qu'il a refait sa vie avec elle dans l'île de Chypre, acquérant une nouvelle fortune, se mariant avec elle qui lui donne deux filles.

Hommage et postérité

Honoré de Balzac lui rend hommage dans Splendeurs et misères des courtisanes, 1844, comme un négociant exemplaire, en opposition aux financiers et banquiers dont les faillites frauduleuse nuisent à l'économie :
"Les fortunes colossales des Jacques Cœur, des Médicis, des Ango de Dieppe, des Aufrédy de La Rochelle, des Fugger, furent jadis loyalement conquises … ; mais aujourd'hui, … la concurrence a si bien limité les profits, que toute fortune rapidement faite est : ou l'effet d'un hasard et d'une découverte, ou le résultat d'un vol légal."
Il est aussi le sujet principal du billet de la Banque de France de 50 francs type 1941.
Il est le personnage central et narrateur du roman Le Grand Cœur de Jean-Christophe Rufin, publié en 2012 chez Gallimard.

Liens
http://youtu.be/vbRff8PwLhQ La route Jacque Coeur
http://youtu.be/cmYvkW23sLA Visite du palais
http://youtu.be/hqXZ6bfTIeM Visite insolite du palais Jacques Coeur


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Posté le : 25/07/2014 13:00

Edité par Loriane sur 26-07-2014 22:57:29
Edité par Loriane sur 27-07-2014 10:35:48
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Igor Markévitch
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Le 27 juillet 1912 à Kiev en Ukraine naît Igor Markevitch

chef d'orchestre et compositeur,


Il eut pour élèves Wolfgang Sawallisch, Daniel Barenboim, Jean Périsson, Ronald Zollmanmort et pour maîtres Paul Loyonnet et Hermann Scherchen il épousa Kyra Nijinski de 1914 à 1998, puis divorça et épousa Topazia Caetani en 1921, mort, à 70 ans le 7 mars 1983 à Antibes. Il fut naturalisé italien en 1947 et français en 1982.
Sa généalogie est prestigieuse : il descend d'un prince de Bosnie, Marko, chassé comme beaucoup de chrétiens par le sultan et venu en Ukraine au xve siècle, puis fixé et anobli. Le nom Marko-vitch signifie fils de Mark. La famille avait prospéré jusqu'au xixe siècle. Son arrière-grand-père, bien que juriste, avait fondé avec Anton Rubinstein le conservatoire de Saint-Pétersbourg en 1862. Brillant violoncelliste, il participait avec son stradivarius à des concerts de grands musiciens comme Rubinstein, Rimsky-Korsakov, Liadov, Glazounov. Son grand-père, maréchal de la noblesse, peintre de formation, avait épousé une Française et recevait le compositeur Mikhaïl Glinka dans sa demeure. Toute la famille avait, depuis fort longtemps, divinisé la musique, qui occupait tout le monde.


En bref

Les compositeurs qui mènent aussi une carrière de chef d'orchestre — ou inversement — voient toujours une partie de leurs activités souffrir de la notoriété acquise dans l'autre domaine. La vie d'Igor Markevitch pourrait se résumer en trois parties, selon la forme A-B-A du menuet ou du scherzo de la sonate classique : la première consacrée à la composition, la deuxième à la direction d'orchestre, la troisième, plus concise, se faisant l'écho de la première.
En 1926, Alfred Cortot découvre en Suisse un jeune pianiste de talent, formé par son père puis par Paul Loyonnet : Igor Markevitch
-Markevitch, chef d'orchestre s'était imposé par sa rigueur et sa force de caractère. Adepte d'une gestique économe qu'il imposait à ses élèves, il eut avec les orchestres des rencontres qui oscillaient entre l'idylle et la tempête. De multiples incidents émaillèrent son passage à la tête des Concerts Lamoureux, qui étaient toutefois devenus, sous sa direction, l'un des meilleurs orchestres français du moment : son autorité parfois brutale et blessante convenait mal aux instrumentistes. Mais Stravinski le considérait comme le meilleur interprète du Sacre du printemps. Son répertoire était très vaste et il a joué un rôle important dans la promotion de la musique contemporaine, pratiquant, notamment aux Concerts Lamoureux, une politique de commandes audacieuse il s'adressa notamment à Boulez et à Xenakis. Au sein de la communauté des chefs d'orchestre, Markevitch faisait figure d'isolé : il ne ménageait pas ses confrères — qui le lui rendaient bien ; ces antagonismes ont nui à une véritable appréciation de son talent, du moins en France.
-Markévitch, le pédagogue a marqué plus d'une génération : Markevitch se voulait chef d'école et tous les jeunes chefs d'orchestre de l'après-guerre ont eu au moins un contact avec lui. Il exigeait beaucoup de ses élèves, notamment de renoncer à tout ce qu'ils avaient acquis auprès d'autres maîtres pour adopter sa technique, qui, il est vrai, était difficilement conciliable avec d'autres. Mais cette intransigeance technique et esthétique a fait également renoncer des sujets brillants, qui préféraient une formation polyvalente.
-Markévitch compositeur, a production des oeuvres sur une douzaine d'années, du Concerto pour piano, qu'il créa lui-même à Londres sous la direction de Roger Désormière 1929, aux Variations, fugue et envol sur un thème de Haendel pour piano 1941. La même année que le Concerto, il termine la Sinfonietta et le Concerto grosso. En 1930, il transforme la commande de Diaghilev en Cantate sur un texte de Cocteau, pour soprano, chœur d'hommes et orchestre. Puis ce sont les Hymnes pour orchestre 1932, L'Envol d'Icare, ballet 1933, Ps1934, Paradis perdu, oratorio 1935 — son œuvre la plus importante — Cantique d'amour et Partita pour piano et orchestre 1936, deux cantates enfin, Le Nouvel Âge 1938 et Laurent le Magnifique 1940. Marquée au début par l'influence de Stravinski, son œuvre se réclame ensuite de Paul Hindemith avant de trouver son essor dans une étonnante diversité qui ne la rattache à aucune école.

Derrière les trois visages du musicien se cachait un homme de grande culture, polyglotte il parlait couramment sept langue, qui n'a cessé de réfléchir sur la destinée humaine. Celle d'Icare le passionnait : on en trouve l'écho dans son œuvre. La notion d'envol a joué un rôle déterminant, au point d'infléchir certains de ses gestes. Il laisse un recueil de pensées, Le Testament d'Icare.

Sa vie

Le père d'Igor, Boris Nikolaïevitch était pianiste, ancien élève d'Eugen d’Albert et de Raoul Pugno à Paris. La grand-mère maternelle d'Igor étant française, sa mère Zoia Pokitonova morte en 1972 avait été élevée en France. Son père avait renoncé à ses privilèges pour se consacrer uniquement à la musique. Atteint d'une tuberculose pulmonaire, il avait été obligé de faire de longs séjours en sanatorium, à Davos en Suisse, après ses vingt ans. Deux ans après la naissance d'Igor, la famille quitte l'Ukraine définitivement : surprise par la guerre et les évènements politiques, tout retour est impossible. Ils logent d'abord à Paris. Le petit, allongé sous le piano, écoute, traversé de part en part par un torrent de résonances, et fixe dans sa mémoire de nombreuses œuvres du large répertoire de son père, qu'il chante ou siffle machinalement.
En 1915, la santé de Boris Nikolaïevitch s'étant dégradée, toute la famille s'installe en Suisse, d'abord à Lausanne, puis à Leysin, une station climatique, et enfin, à une heure de là, au bord du lac Léman, dans la région de Vevey, à la Tour-de-Peilz, dans une propriété en location, la Villa Maria. Décidé à se fixer en Suisse, son père donne des cours de piano, ce qui aide fort à joindre les deux bouts. Tous les amis et membres de la famille se réunissent le samedi, jour entièrement consacré à la musique.
Vers ses sept ans, son père lui apprend à jouer aux échecs, puis dès que l'enfant a compris, il exige de lui qu'il joue à l'aveugle, par exemple en jardinant.

Formation

L'enfant commence à étudier le piano avec une élève de son père, Madame Pasteur. Son père ne lui donne que quelques leçons. Avec sa mère, il se rend à son premier concert symphonique où la toute jeune Clara Haskil joue le Concerto de Schumann 1921.
En 1922, il perd son père âgé de 47 ans. La mère d'Igor, sa sœur Nina et lui, emménagent dans un infect rez-de-chaussée en ville. L'enfant est sans cesse poussé à lire ou à étudier une Ballade de Chopin plutôt que de partir en balade en bicyclette : Voyons, mon petit, est-ce que Beethoven faisait de la bicyclette ?, répond sa mère. Le soir, la récompense est la lecture de Tolstoï ou de Pouchkine en russe.
Il s'échappe parfois et découvre les quatuors de Beethoven sur le gramophone de son professeur de littérature, Emmanuel Buenzod, qui voue une admiration mystique au maître de Bonn.
Pendant trois années qui suivent, son premier maître de piano est Paul Loyonnet 1889-1988. Il prend ses leçons à Lausanne, où Madame Pasteur lui sert de répétitrice et l'accompagne. Il a ainsi deux professeurs. Markevitch rapporte : Avec Loyonnet, jetant loin études et exercices, nous plongions alors avec délice dans Mozart, Schubert ou Schumann.
Igor travaille ensuite avec Émile-Robert Blanchet, un élève de Busoni. En 1925, son jeune élève lui présente une œuvre intitulée Noces dont son maître pressant la valeur : Ce qui le frappa dans cette musique d'enfant fut sans doute moins sa valeur intrinsèque que le savoir qu'elle démontrait et que je n'avait appris nulle part. Blanchet organise une rencontre avec Alfred Cortot, de passage à Lausanne. Cortot l'invite, à sa charge, à l'école qu'il a fondé à Paris, l'École normale. Il confie à la mère de l'enfant : Ce garçon, Madame, vous donnera beaucoup de joies et de fierté ... Il doit apprendre à se servir de ce qu'il sait de Dieu, ce qui la ravit.
À l'automne 1927, la famille s'installe de nouveau à Paris, mais partage le temps de l'année entre Vevey et la capitale. Unique enfant de l'institution qui accueille une vingtaine d'élèves adultes par exemple Lennox Berkeley, dont il devient l'ami et qui lui fera connaître Hindemith et Milhaud, il répète dans la classe de piano la composition et l'harmonie avec Madame Kastler, et le contrepoint avec Nadia Boulanger russe par sa mère, avec qui il entretiendra toujours des rapports privilégiés fondés sur l'admiration et l'affection. Elle lui dévoile la musique dans toute son intelligence, lui faisant acquérir le sens privilégié de l'interprète, confluent d'objectivité présente et de subjectivité du passé. Nadia lui transmet l'art d'enthousiasmer par la rigueur.
Il gagne ses premiers sous en effectuant des arrangements pour des courts métrages. Sa mère lui fait la lecture en français pendant qu'il écrit et, plus tard, lorsqu'il compose sa propre musique. Il donne quelques cours, ce qui permet d'améliorer l'ordinaire.

La composition et l'apprentissage de la direction d'orchestre

Alors qu'il n'a que seize ans, il rencontre Diaghilev à l'Opéra de Paris, en décembre 1928. Toujours à la recherche du nouveau et de musiques de ballets propres à surprendre, étonner ou provoquer le public, Diaghilev pense avoir trouvé un compositeur à même de lui donner une partition pour la prochaine saison des ballets russes. Après avoir écouté trois fois le Finale de la Sinfonietta, il lui commande un concerto pour piano en guise d'essai. Pour développer ses notions encore primaires dans le domaine de l'orchestration, Diaghilev lui fait donner des leçons par un compositeur italien, à qui il avait déjà commandé deux ballets : Vittorio Rieti, un élève de Respighi et Casella, lié à Berg et Schoenberg à Vienne. Diaghilev surveille et stimule le travail en cours, discutant pour changer tel ou tel passage. Le Concerto est créé par l'auteur au piano et sous la direction de Roger Désormière lors d'une soirée de ballet à Londres le 15 juillet 1929 et remporte un réel succès. La mort précipitée de Diaghilev laisse inachevée l'œuvre suivante projetée.
Le 3 novembre de la même année est créée à Bruxelles la Sinfonietta, sous la direction de Désormière. Peu après le succès de l'œuvre, Igor a l'idée de réutiliser le matériau accumulé pour L'Habit du Roi destiné aux Ballets russes : ainsi naquit Cantate sur un texte de Jean Cocteau. En fait, la composition fut achevée avant même que Cocteau, pris par le tournage du Sang d'un Poète, ne soit intervenu. L'œuvre présente donc le cas particulier d'un ouvrage lyrique où les paroles ont été écrites sur la musique, non le contraire. La pièce est créée le 4 juin 1930 par Désormière, le chœur d'hommes Yvonne Gouverné et la soliste Madeleine Vitha.

Le 13 mai 1932 est créée une commande de la princesse de Polignac : la Partita en 1930 par Marcelle Meyer et Roger Désormière.

Il poursuit sa formation dans l'art de la direction avec Pierre Monteux 1933, qui avait créé tant de chefs-d'œuvre avec les Ballets russes à partir des années 1910 et venait de fonder l'École Monteux, destinée aux jeunes chefs. Son premier concert ne sera rien moins qu'au Concertgebouw d'Amsterdam, où il est invité par Monteux pour la création de Rébus. Il a vingt ans. L'œuvre fut donnée la même année à Boston et New York par Koussevitzky.
Puis il travaille avec Hermann Scherchen 1934-1936, qui l'appelle mon orchidée empoisonnée.
Il épouse la fille de Nijinski, Kyra qui lui donnera un enfant, Vaslav.
Ses modèles en compositions sont Honegger, Hindemith et surtout Stravinski. Mais à la fin des années 1930, sa production se raréfie.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, à partir de 1943, Igor Markevitch fait partie de la résistance italienne dans la région des Apennins au nord de Florence.
Il se remarie avec Topazia Caetani, qui lui donnera quatre enfants: Nathalie, Allegra, Oleg chef d'orchestre et Timur. Il est naturalisé italien en 1947.
Que Igor Markevitch ait été impliqué dans la gestion de l'enlèvement d'Aldo Moro avec le rôle de l'intermédiaire entre les services sécrets de l'Occident, d'Israël et de l'URSS, a été le sujet d'un livre de deux journalistes italiens, Giovanni Fasanella et Giuseppe Rocca, "Il misterioso intermediario", L'intermédiaire mystérieux, qui a été publié en 2003 par Einaudi, l'un des éditeurs les plus importants d'Italie, bien que d'autres observateurs croient que ce rôle n'est qu'une simple hypothèse.

Le chef d'orchestre

La fin de la guerre marque le début d'une carrière internationale. Il entreprend une carrière de chef d'orchestre qui le rendra universellement célèbre, à la tête principalement de l'Orchestre Lamoureux, de l'Orchestre philharmonique de Berlin et du Philharmonia à Londres. C'est pourquoi il est aujourd'hui plus connu pour son activité de chef que pour ses talents de compositeur.
De 1948 à 1956, il assure la classe de direction d'orchestre du Mozarteum de Salzbourg où il forme de futurs chefs prestigieux, tel Jean-François Paillard.
De 1952 à 1955, il est le chef de l'Orchestre de Stockholm. Il y découvrira le compositeur Franz Berwald et en laissera de magnifiques disques grâce aux sessions d'enregistrement des années 1953 à 1955 avec le Philharmonique de Berlin.

Concerts Lamoureux et dernières années.

Après deux saisons à Montréal, puis à La Havane, il revient sur le vieux continent pour prendre la direction de la meilleure phalange française de l'époque, l'orchestre des Concerts Lamoureux, de 1957 à 1961. C'est une période faste où sont commandées et créées de nombreuses œuvres : Doubles de Pierre Boulez, Hymne de Messiaen, Achorripsis de Xenakis, le Concerto pour alto de Milhaud, la Troisième symphonie de Barraud. Avec cet orchestre sont aussi gravés de nombreux enregistrements de référence, encore incontournables aujourd'hui : Berlioz, Milhaud, Honegger, Debussy, Gounod, Roussel.
De 1965 à 1972, il est responsable de l'Orchestre symphonique de la radio-télévision espagnole et enseigne la direction au Conservatoire Royal de Madrid. Parallèlement, de 1967 à 1972, il est directeur musical de l'orchestre national de l'opéra de Monte-Carlo. Il est ensuite directeur musical de l'Académie Sainte-Cécile de Rome.

Il est naturalisé français en 1982.

Il meurt le 7 mars 1983 à Antibes d'un infarctus, après une tournée au Japon et en Russie. Ironie du destin, son dernier concert est à Kiev, sa ville natale.

Le musicologue genevois Robert-Aloys Mooser disait de lui : Je n'ai guère rencontré que deux compositeurs qui possédaient d'égales aptitudes dans l'art d'écrire et dans celui de conduire : G. Mahler et R. Strauss. À ces deux exceptions vient s'ajouter aujourd'hui celle d'Igor Markevitch.

Å’uvres principales
En tant que compositeur
Sinfonietta, pour orchestre, 1929
Concerto pour piano, 1929
Cantate, sur un texte de Jean Cocteau, 1929-1930
Partita, pour piano et petit orchestre, 1931
Rebus, pour orchestre, 1932
L'Envol d'Icare, ballet pour orchestre, 1932
Le Paradis Perdu, oratorio pour solistes, chœur et orchestre, 1933-1934
Lorenzo il Magnifico, pour soprano et orchestre sur une texte de Laurent le Magnifique, 1940
Icare, version dévinitive, 1943
Orchestrations
6 mélodies de Moussorgsky, 1945
L'offrande Musicale de J.S. Bach, 1950

En temps qu'écrivain

Made in Italy, souvenirs, 1940
Point d'orgue, entretiens avec Claude Rostand, 1959
Être et avoir été, mémoires, Gallimard, 1980, 512 p.
Le Testament d'Icare, essai philosophique, Grasset, 1984, 189 p.
Théorie
Étude historique, analytique et pratique des symphonies de Beethoven (Die Sinfonien von Ludwig van Beethoven: historische, analytische und praktische Studien, Leipzig : Éditions Peters, 1982

Discographie sélective

Compositeur

Œuvres complètes pour orchestre, 7 vol. - (1995-2004, Marco Polo 8.223653/666/724/882 & 8.225054/076/120
L'Envol d'Icare, Noces, Galop, Sérénade - Christopher Lyndon-Gee, Kolja Lessing (piano), Franz Lang (percussions) - Markevitch Ensemble (1993, Largo 5127)

Chef d'orchestre

Ballets français, Auric Les Fâcheux, Milhaud Le Train Bleu, Poulenc Les Biches, Satie Jack in the box, Sauguet La Chatte, Orchestre Philharmonique de Monte-Carlo - (La Guilde du Disque
Bartók, Concerto pour piano et orchestre no 3, Annie Fischer, London Symphony Orchestra - (EMI)
Berg, Concerto pour violon et orchestre (À la mémoire d'un ange), Arthur Grumiaux, Concertgebouworkest - (Philips)
Berlioz, Symphonie Fantastique (1954), Moussorgski Tableaux d'une exposition (1953) - (DGG)
Berlioz, Symphonie Fantastique (1962), Cherubini Ouverture d'Anacréon, Auber, Ouverture de la Muette de Portici - (DGG)
Berwald, Symphonies no 3 & 4, Schubert Symphonie no 4 - (DGG)
Lili Boulanger, Du fond de l'abîme, Psaumes 24 & 129, Pie Jesus, Vieille pièce bouddhique - Orchestre Lamoureux (1958) - (EMI)
Bizet, L'Arlesienne - Suites, Carmen - Suites - Orchestre des Concerts Lamoureux (1959, Philips)
Cherubini, Requiem en ré mineur, Mozart Messe du Couronnement - (DGG)
Chopin, Concerto n°2 pour piano et orchestre + Falla, Nuits dans les jardins d'Espagne pour piano et orchestre Clara Haskil, Orchestre des Concerts Lamoureux - (Philips)
Gounod, Messe de Sainte Cécile - (DGG)
Milhaud, Les Choéphores, Honegger Symphonie no 5, Roussel Bacchus & Ariane - (DGG)
Mozart, Concerto pour piano et orchestre no 24, KV.491, Clara Haskil, Orchestre des Concerts Lamoureux - (Philips)
Offenbach, La Périchole, Orchestre Lamoureux - (EMI)
Prokofiev, Symphonie no 1, Op.25 (Classique), Philharmonia Orchestra - (EMI)
Rimsky-Korsakov, Capriccio Espagnol & La Grande Pâque Russe, Orchestre symphonique de Londres - complément : Shéhérazade dirigée par Cyril Kondrachine (Philips). Précision : par un mystère inexpliqué à ce jour, la magnifique et racée Shéhérazade dirigée par Igor Markevitch avec ce même orchestre symphonique de Londres (Philips), n'est jamais parue en CD...?
Stravinsky, Le Sacre du Printemps, Pétrouchka, Pulcinella, Suite du Baiser de la Fée, Prokofiev Suites L'Amour des trois oranges, Suite Scythe, Le pas d'Acier - (EMI)
Stravinsky, Le Sacre du Printemps versions 1951 & 1959 (Testament 1076)
Stravinsky, L'histoire du soldat - (Philips)
Tchaikovski, intégrale des Symphonies - London Symphony Orchestra (Philips)
Verdi, Requiem avec G. Vichnievskaïa et I. Petrov - (Philips)

Liens

http://youtu.be/aN_Kv4AXiZU Le sacre du printemps Stravinsky
http://youtu.be/TMZOzkjXXDs La 5 de Beethoven
http://youtu.be/TCHs2xxtxWU La damnation de Faust Berlioz
http://youtu.be/IPTM7r7eFrM Symphonie de Brahms
http://youtu.be/eF74h_WhLiI Mozart Concerto 20



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Posté le : 25/07/2014 12:54

Edité par Loriane sur 26-07-2014 22:04:01
Edité par Loriane sur 27-07-2014 10:36:58
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Acadie 1 Début
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Le 27 Juillet 1605 Port-Royal en Acadie,Canada, est fondée

par Pierre dugua de Mons. Forteresse de 2, 04 Km2 elle fut peuplée de 1750 habitants et fut la capitale de l'Acadie jusqu'en 1710 quand, après sa capture par les Anglais, elle fut renommée Annapolis Royal. Port Royal devient l'endroit le plus peuplé de l'Acadie durant les premiers cent ans de son existence. Port-Royal fut victime de la lutte pour le contrôle de l'Amérique du Nord. Elle changea souvent de souverains jusqu'en 1710 où elle devient britannique. La population fut déportée par les Britanniques à l'automne 1755.

Port-Royal en 1753.

Avec l’habitation de Port-Royal, cette région se trouve être la colonie européenne la plus ancienne au nord de Saint Augustine en Floride. Cette colonie a été fondée par Samuel de Champlain et Pierre Dugua de Mons en 1605.

Pierre Dugua de Mons explore les environs en 1604 mais fonde la première colonie de l'Acadie à l'île Sainte-Croix. Suite à l'échec de la colonie, Pierre Dugua de Mons fonde, construit l'Habitation de Port-Royal en 1605.
Durant de très longues années, cette colonie française fera l'objet d'attaques incessantes de la part des anglais et Port Royal sera tour à tour aglais, français puis ... La prelière attaque eut lei en 1613, Samuel Argall, venant de Virginie, attaque et détruit Port-Royal. En 1621, le roi Jacques Ier d'Angleterre accorde l'Acadie, qu'il renomme Nouvelle-Écosse, à William Alexander. En 1622, ce dernier envoie un bateau et quelques colons pour construire le fort Anne. L'Acadie un moment anglaise retourne à la France en 1629. Charles de Menou d'Aulnay déplace des colons de La Hève vers Port-Royal entre 1632 et 1634. En 1654, Sedgwick prend Port-Royal mais elle est reprise par la France en 1667. Port-Royal est à nouveau prise par les anglais en 1680 mais redevient française, probablement au cours de la même année. William Phips attaque et reprend Port-Royal en 1690 mais elle est rendue aux Français peu après. Les Acadiens reconstruirent le fort en 1702 en carré fait de terre avec quatre bastions. Le fort demeure encore intact aujourd'hui. Le fort a résisté aux assauts des Anglais en 1704 et aux mois de juin et juillet 1707, lorsque le Massachusetts tente de s'en emparer, mais sans succès. Le magasin du fort fut construit en 1708. mais de nouveau les anglais attaque et Francis Nicholson parvient à prendre la ville et le fort en octobre 1710 durant le Siège de Port-Royal et il renomme Port-Royal, Annapolis Royal. En 1711, un détachement parti du fort Anne se fait prendre en embuscade durant la bataille de Bloody Creek, faisant 30 morts. Un groupe d'Amérindiens mené par le prêtre Le Loutre attaque Annapolis Royal en 1744. Halifax remplace Annapolis Royal à titre de capitale provinciale en 1749. En 1755, environ 1 750 Acadiens des environs sont déportés par les Britanniques, alors que leurs maisons et fermes sont incendiées.

Démographie

Dessin militaire de Port-Royal et de son fort en 1702
Population de Port-Royal
Année Nombre d'habitants
1605 44
1630 300
1671 363
1686 592
1693 499
1698 575
1701 456
1703 504
1707 570
1714 900
1730 900
1737 1 406
1748 1 750

Acadie


L’Acadie est généralement considérée comme une région nord-américaine comptant environ 500 000 habitants, majoritairement des Acadiens francophones. L'Acadie située sur le territoire du Canada actuel, comprendrait ainsi grosso modo le nord et l'est de la province canadienne du Nouveau-Brunswick ainsi que des localités plus isolées à l'Île-du-Prince-Édouard et en Nouvelle-Écosse. La communauté de Terre-Neuve-et-Labrador est de plus en plus incluse dans cette définition.
D'autres définitions, faisant presque toutes allusion à un territoire, comprennent en général la Louisiane – les Cadiens – et la plupart du temps les autres localités de la diaspora acadienne, notamment au Québec et au Maine. La question des frontières de l'Acadie est donc fondamentale mais seules celles de la Louisiane sont reconnues. En fait, selon un certain point de vue, l'Acadie serait donc une nation sans reconnaissance explicite.

L'Acadie historique, colonie de la Nouvelle-France, est fondée en 1604 – sur des territoires amérindiens habités depuis 11 millénaires – et peuplée à partir de l'Ouest de la France. Conquise en 1713 par le Royaume de Grande-Bretagne, elle subit le Grand Dérangement c'est à dire la Déportation des Acadiens de 1755 à 1763, son territoire est morcelé. De retour d'exil, les Acadiens subissent des lois discriminatoires. La renaissance acadienne, dans laquelle est impliquée le clergé, leur permet toutefois de redécouvrir leur histoire et leur culture. Ils acceptent mal la Confédération canadienne de 1867. Des symboles et des institutions sont créées dès la 1re Convention nationale acadienne de 1881. Les Acadiens sont durement touchés par la Grande Dépression et s'opposent à la conscription mais participent activement aux deux guerres mondiales. La communauté néo-brunswikoise fait figure de chef de file et la seconde moitié du XXe siècle est une période contestataire, marquée par le gain de plusieurs droits et libertés.

L'exode rural et l'anglicisation influencent toujours la démographie de l'Acadie. Le rejet de l'assimilation a d'ailleurs un impact important sur la politique acadienne. L'Acadie n'a toutefois pas d'organisation politique propre, excepté au niveau local et dans certains domaines comme la santé et l'éducation, tandis que la Société nationale de l'Acadie en est la représentante officielle. L'économie de l'Acadie ne repose plus uniquement sur des activités traditionnelles comme la pêche et est en croissance depuis la fin du XXe siècle. La culture de l'Acadie, fruit d'une longue tradition orale, est mise en valeur depuis les années 1960. L'Université de Moncton, qui a joué un rôle important dans son épanouissement, est également le principal établissement d'enseignement et de recherche. La population dispose en effet d'un vaste réseau de services publics de langue française, quoique peu accessibles dans certaines localités. L'Acadie nouvelle et Radio-Canada Acadie sont les principaux médias. Les liens entre les différentes régions et la diaspora restent forts et sont favorisés par des événements comme le Congrès mondial acadien et les Jeux de l'Acadie.
Autres villes Bathurst, Caraquet, Campbellton, Clare, Dieppe, Edmundston, Moncton, Tracadie-Sheila

Géographie de l'Acadie. Frontières de l'Acadie.

L'Acadie est généralement considérée comme un territoire regroupant les localités francophones des provinces de l'Atlantique, dans l'est du Canada.
Il existe une diaspora acadienne.
Dans son acception la plus courante, l'Acadie est donc constituée, au N.-B., d'un territoire ayant grossièrement la forme d'un croissant comprenant le Nord du comté de Victoria, Grand-Sault, Drummond, le comté de Madawaska, le comté de Restigouche, le comté de Gloucester, l'est du comté de Northumberland, Rogersville, Néguac, Baie-Sainte-Anne, le comté de Kent et le centre du comté de Westmorland, Beaubassin-Est, Cap-Pelé, Dieppe, Memramcook, Moncton et Shédiac ; il y a également des minorités significatives à Fredericton, Minto, Miramichi, Nackawic et Saint-Jean. En N.-É., il y a des communautés isolées dans le comté d'Antigonish Pomquet, Havre-Boucher et Tracadie, le comté de Guysborough, Larry's River, le comté d'Inverness, région de Chéticamp et le comté de Richmond, isle Madame et environs, à l'est, ainsi que les municipalités de district de Clare, Baie-Sainte-Marie et d'Argyle, Par-en-Bas, à l'ouest ; il y a également une minorité significative à Halifax, alors que les Acadiens sont majoritaires dans le quartier de Chezzetcook. À l'Î.-P.-É., les principales communautés sont dans le comté de Prince, Tignish, région Évangéline, Miscouche, à l'ouest. Il y a également des populations acadiennes dans le comté de Queens Rustico et dans le comté de Kings Souris. Il y a finalement des minorités significatives à Summerside et à Charlottetown. La péninsule de Port-au-Port, Cap-Saint-Georges, La Grand'Terre, L'Anse-aux-Canards–Maisons-d'Hiver, à l'ouest de T.-N.-L., est la principale communauté acadienne de cette province5 ; il y a aussi une minorité significative à St. John's et dans le reste de la péninsule d'Avalon, à l'est. Certains lieux historiques sont aussi fréquemment associés à l'Acadie, tels que le fort Beauséjour, la forteresse de Louisbourg, l'habitation de Port-Royal, l'île Sainte-Croix et Grand-Pré.
Cette vision de l'Acadie est en fait la troisième définition proposée par le géographe Adrien Bérubé dans les années 1970 afin d'illustrer le territoire de l'Acadie ainsi que sa perception, qui ont évolué au fil de l'Histoire ; les trois autres définitions sont l'Acadie historique – un territoire plus vaste ayant cessé d'exister en 1763 –, l'Acadie généalogique – ayant accueilli les réfugiés de la Déportation des Acadiens à partir de 1755 – ainsi que l'Acadie prospective, la plus petite, constituée des communautés au N.-B. seulement, où se trouve la principale concentration de population. L'existence de la diaspora acadienne rend nécessaire d'autres définitions : l'Acadie du Nord fait ainsi référence à toutes les localités au Canada et en Nouvelle-Angleterre, alors que l'Acadie du Sud fait référence à l'Acadiane, en Louisianec. L'Acadie des terres et des forêts est un ensemble de régions éloignées de la mer, au N.-B., au Maine et au Québec. Par ailleurs, une Cadie ou Petite Cadie est une ville ou une région québécoise où vivent les Acadiens. En Louisiane, Cadie est plutôt un synonyme de l'Acadiane, pays du monde comprenant des communautés de l'Acadie généalogique, les principales régions acadiennes et cadiennes sont en Amérique du Nord.L'Acadie des Maritimes et les régions acadiennes limitrophes sont la Gaspésie, îles de la Madeleine et Maine.

géographie, Géologie

Les principaux cours d'eau sont la rivière Ristigouche et la rivière Népisiguit, qui se jettent dans la baie des Chaleurs, la rivière Miramichi, qui se jette dans le golfe du Saint-Laurent, la rivière Petitcodiac et le fleuve Saint-Jean, qui se jettent dans la baie de Fundy. L'Acadie compte de nombreux lacs mais ils sont de petite taille. Il y a par contre de nombreuses terres humides, particulièrement dans la Péninsule acadienne et dans le comté de Kent. Le principal sommet est le mont Carleton, haut de 817 mètres. L'Acadie est en fait située à l'extrémité nord des Appalaches. D'autres massifs y sont reliés, notamment le plateau du Cap-Breton ; son principal sommet, la butte White, a une altitude de 532 mètres11. Les terres de l'Î.-P.-É. ne dépassent pourtant pas 142 mètres au-dessus du niveau de la mera.
La composition géologique est constitué des roches qui datent généralement de l'ère paléozoïque 543 à 250 millions d'années mais il y en a du précambrien, vieilles de 4,5 milliards à 542 millions d'années, à Chéticamp et du mésozoïque, -251 à -65,5 millions d'années dans le fond marin près de Clare.
Elles font toutes partie de l'orogenèse des Appalaches. La majeure partie du territoire est composé de roches sédimentaires mais il y a aussi une présence de roches volcaniques dans les environs de Bathurst, Campbellton et Grand-Sault, de roches intrusives à Bathurst, Belledune et Argyle alors qu'à Chéticamp se trouvent à la fois des roches sédimentaires, volcaniques, intrusives et métamorphiques.
L'aléa sismique est relativement faible, sauf au N.-B., où des tremblements de terres d'une magnitude de plus de 5,0 peuvent avoir lieu, mais surtout dans les Grands Bancs de Terre-Neuve, où le séisme de 1929, d'une magnitude de 7,2, a causé un raz-de-marée, le seul à ce jour.

Climat en détail

L'Acadie a un climat tempéré de type continental humide, adouci par la proximité de l'océan Atlantique, ce qui donne des hivers longs, enneigés et pouvant être très froids. Le printemps et l'été sont courts alors que l'automne est long et plaisant, avec toutefois des nuits froides. Deux masses d'air influencent le climat, soit de l'air froid en provenance du Nord-Ouest et de l'air marin chaud et humide en provenance du Sud-Ouest. Le courant chaud du Gulf Stream n'influence pas directement le climat mais sa rencontre avec les eaux froides du courant du Labrador créée de vastes bancs de brume. Deux régions comptent un climat très différent, soit le Nord-Ouest du Nouveau-Brunswick, Madawaska et Ristigouche avec des hivers plus longs et des été plus courts, ainsi que le Sud-Ouest de la Nouvelle-Écosse, Par-en-Bas et Baie-Sainte-Marie avec un climat humide et tempéré avec des hivers pluvieux et peu d'extrêmes de températures.
En janvier, la température minimale moyenne oscille entre -24 °C et -5 °C selon les régions, la plus froide étant celle de Saint-Quentin, les plus chaudes étant Argyle, Clare et le Cap-Breton. Toujours en janvier, la température maximale moyenne peut aller entre -9 °C et -5 °C au Nord, entre 6 °C et 10 °C dans Clare et Argyle ainsi qu'entre -4 °C et 0 °C dans les autres régions. En juillet, la température minimale moyenne oscille entre 11 °C et 15 °C. La température maximale moyenne oscille quant à elle entre 21 °C et 25 °C mais peut dépasser 25 °C dans le Kent, tout en oscillant entre 16° à 20 °C à la péninsule de Port-au-Port et dans certains secteurs d'Argyle.
Les précipitations sont de l'ordre de 801 à 1 200 mm en moyenne à l'Île-du-Prince-Édouard et au Nouveau-Brunswick sauf à Memramcook ainsi que de 1201 à 1 600 mm dans le reste du territoire. La neige apparaît vers la fin novembre au Nord-ouest, au début décembre à l'Î.-P.-É. et dans l'est du N.-B. sauf à Memramcook, à la fin décembre à Memramcook et dans le reste de la N.-É. sauf en Argyle et dans Clare, où elle tombe vers le début janvier. Elle atteint une épaisseur maximale moyenne 30 à 49 cm en N.-É. sauf à Chéticamp et de 50 à 99 cm ailleurs. La neige fond en moyenne au début mars en Argyle, à la fin mars dans Clare, au début avril à l'Î.-P.-É., au Sud-est du N.-B. et dans le reste de la N.-É. sauf à Chéticamp et finalement à la fin avril dans le reste du territoire.
Les glaces sont présentes dans le golfe du Saint-Laurent. Elles prennent forme à la mi-janvier à l'Île-du-Prince-Édouard et au N.-B., au début février à Pomquet et Chéticamp ainsi qu'entre la mi-février et la mi-mars selon les secteurs à la péninsule de Port-au-Port. Elles atteignent leur étendue maximale au début mars et la débâcle a lieu entre la mi-mars et la mi-avril selon les secteurs.
L'Acadie est peu vulnérable aux catastrophes naturelles et les principaux problèmes climatiques touchent les côtes, où les inondations et les ondes de tempête causent dans plusieurs localités des dégâts aux infrastructures et résidences ainsi que l'érosion des berges. Les ouragans sont très rares mais dévastateurs, Désastre d'Escuminac, 35 morts en 1959, ouragan Juan, huit morts en 2003. Les tempêtes tropicales sont plus fréquentes sans causer autant de dommages. Les tempêtes du Cap Hatteras représentent également une menace, par exemple la tempête Juan blanc en 2004. Les tornades sont rares, mais l'une d'elles a tuée cinq personnes à Bouctouche en 1879. La configuration du relief de Chéticamp cause un vent violent, le suête, qui se lève quelquefois par année, surtout au printemps. Le niveau de la mer s'est élevé de 30 cm depuis 1869 et, selon Robert Capozi, devrait augmenter d'au moins 20 cm d'ici 2100, alors que la croûte terrestre devrait s'affaisser de 30 cm au cours de la même période, ce qui devrait augmenter l'intensité des dégâts des tempêtes.

Faune et flore

Il existe deux principales classifications pour les écorégions de l'Acadie. Selon la classification du Commission de coopération environnementale, sur laquelle se fondent le fédéral et les provinces, le territoire est situé dans l'écozone maritime de l'Atlantique alors que selon le World Wide Fund for Nature, le territoire se divise plutôt entre les forêts des basses-terres du Golfe du Saint-Laurent, Î.-P.-É., est du N.-B., les forêts de la Nouvelle-Angleterre et de l'Acadie, ouest et nord du N.-B., N.-É. sauf Chéticamp et les forêts de l'Est du Canada Allardville, Chéticamp, Terre-Neuve-et-Labrador.
Le climat favorise la croissance des forêts16. Il y a un fort taux d'endémisme dans certaines parties du littoral, notamment à T.-N.-L. ; les espèces endémiques incluent l'aster du Saint-Laurent.
Le chat sauvage lynx roux, l'orignal élan, l'ours noir et le renard roux sont des mammifères courants tandis que le chevreuil, cerf de Virginie, le lièvre d'Amérique, le porc-épic d'Amérique, le pékan, le castor du Canada, la martre d'Amérique, le raton laveur et le rat musqué se retrouvent en grande quantité au N.-B. et en N.-É. Seuls le renard roux, le lièvre d'Amérique, le castor du Canada et le rat musqué sont courants à l'Île-du-Prince-Édouard, les autres espèces ayant disparu. Le chevreuil a repoussé le caribou des bois au nord. Le coyote a été introduit dans plusieurs régions et a remplacé le loup au N.-B. et en N.-É. De nombreuses espèces d'oiseau de mer vivent sur les côtes et il a de grandes populations de grand Héron et de pluvier siffleur alors que la N.-É. compte la plus forte concentration de pygargue à tête blanche au Nord-est du continent. Parmi les espèces endémiques figurent le satyre fauve des Maritimes, un papillon.
La majeure partie de la forêt a été coupée avant la fin du xixe siècle en raison de l'exploitation forestière et de l'agriculture. La fragmentation est également élevée dans certaines régions. Les plus grandes superficies de milieux intacts sont donc comprises dans les limites du parc national de Kouchibouguac et du parc national des Hautes-Terres-du-Cap-Breton. L'exploitation forestière, en particulier au N.-B., représente la principale menace écologique, suivie dans certaines régions de l'exploitation de la tourbe, de l'agriculture, du développement du littoral, du développement touristique et du développement résidentiel.

Transports

Toutes les régions sont accessibles par la route, bien qu'il n'y ait pas d'autoroutes partout. La principale route est la Transcanadienne. Charlottetown, Saint-Jean, Saint-John's, Halifax, Moncton et Clare comptent des réseaux de transport en commun par autobus. Seules certaines régions sont reliées par le réseau d'autobus Maritime Bus; des taxis longue distance desservent tout de même la Péninsule acadienne et Chéticamp. T.-N.-L. est reliée par traversier au Québec et à la N.-É. L'Île-du-Prince-Édouard est aussi reliée à la N.-É. par traversier. Le pont de la Confédération relie l'Île-du-Prince-Édouard au N.-B. La chaussée de Canso relie l'île du Cap-Breton au continent. L'Acadie est partiellement desservie par le train L'Océan, de VIA Rail Canada, reliant Halifax à Montréal. Le chemin de fer dessert aussi les communautés du N.-B. excepté la Péninsule acadienne. Les principaux ports acadiens sont celui de Belledune et celui de Dalhousie. La plupart des marchandises transitent toutefois par d'autres ports, notamment port d'Halifax et le port de Saint-Jean. Les principaux aéroports, offrant plusieurs liaisons internationales, sont l'aéroport international Stanfield d'Halifax, l'aéroport international du Grand Moncton et l'aéroport international de Gander. Chaque région dispose toutefois d'aéroports offrant des liaisons régulières.

Histoire de l'Acadie, Nouvelle-France et Histoire du terme Acadie.

Le territoire de l'Acadie est exploré vers l'an mil par les Vikings puis dès le XIIIe siècle par les pêcheurs européens attirés par la morue.
Le nom Acadie aurait été utilisé pour la première fois sous la forme Arcadie en 1524 par l'explorateur italien Giovanni da Verrazano, au service de François Ier de France. Il désignait la péninsule de Delmarva, près de Washington, aux États-Unis, dont la beauté de ses arbres rappelait à l'explorateur cette région grecque représentant un lieu idyllique pour les poètes. Selon certains historiens, le nom proviendrait plutôt du micmac ou du malécite-passamaquoddy.
Jacques Cartier rencontre les Micmacs dès sa première exploration en 1534. Il faut tout de même attendre 1604 pour que Pierre Dugua de Mons fonde l'Acadie. Accompagné d'environ 80 personnes dont Samuel de Champlain et Jean de Poutrincourt, Dugua de Mons s'établit sur l'île Sainte-Croix, aujourd'hui située au Maine mais 36 personnes meurent du scorbut durant le premier hiver. La colonie est déplacée l'année suivante à Port-Royal au bord de la baie de Fundy, dans l'actuelle Nouvelle-Écosse. Le monopole commercial de De Mons est contesté en 1607 et il ramène tous les colons en France. Aucun ne revient avant 1610. En 1613, Samuel Argall de Virginie s'empare de l'Acadie et chasse la majeure partie de la population. En 1621, le gouvernement anglais change le nom de la colonie en Nouvelle-Écosse et y fait venir les colons écossais de William Alexander en 1629. En 1631, Charles de la Tour est nommé lieutenant général de l'Acadie par la France et construits des forts au cap Sable et à Saint-Jean. L'Acadie est cédée à la France en 1632 par la signature du traité de Saint-Germain-en-Laye, qui met aussi fin à la colonisation écossaise. Le gouverneur Isaac de Razilly déplace alors la capitale à La Hève et reprend la colonisation en faisant venir 300 personnes. Razilly s'intéresse plus au commerce maritime qu'à l'agriculture, ce qui explique ses choix d'établissements. Des missionnaires français participaient à la colonisation depuis 1613 et quelques églises de bois sont construites à partir de 1680. Après la mort de Razilly, survenue en 1635, Charles de Menou d'Aulnay ramène la capitale à Port-Royal et déclenche une guerre civile contre La Tour, les deux se disputant la succession. D'Aulnay considère que l'avenir de l'Acadie passe par la production agricole et il parvient à faire venir 20 familles avant sa mort en 1650, rendant la colonie plus autonome. Le peuplement de l'Acadie se fait essentiellement sous le mandat des gouverneurs Razilly et d'Aulnay qui font appel à des colons majoritairement recrutés dans leur région d'origine, soit la Sénéchaussée de Loudun qui, à l'époque, est encore rattaché à l'Anjou, administrativement aussi bien que culturellement et linguistiquement.
La France et l'Angleterre entrent à nouveau en guerre et l'Acadie est conquise par les Anglais en 1654, avant d'être cédée à la France en 1667 par le traité de Bréda. L'Acadie est à nouveau conquise par William Phips en 1690 puis retournée encore une fois à la France en 1697 par le traité de Ryswick. À partir de 1670, des habitants de Port-Royal fondent de nouveaux villages, dont les principaux sont Beaubassin et Grand-Préa.

Acadie anglaise ou Nouvelle-Écosse.

L'Acadie, renommée Nouvelle-Écosse, est cédée au Royaume-Uni en 1713 par le traité d'Utrecht. Ce dernier, assoupli par une lettre de la reine Anne, permet aux Acadiens de quitter la Nouvelle-Écosse sans conditions. Au même moment, la France tente de les attirer à l'île Royale, qui a remplacé Plaisance comme centre de commerce français dans le golfe du Saint-Laurent, ainsi qu'à l'île Saint-Jean, qui doit servir de colonie agricole. La plupart des Acadiens décident tout de même de rester sur place, en raison des conditions de vie difficiles de ces deux îles. Par contre, les Anglais sont encore peu nombreux en Nouvelle-Écosse et tentent d'empêcher les Acadiens de la quitter, car il n'y a pas encore d'agriculteurs anglais et ils craignent que les relations commerciales des Acadiens contribuent à la puissance de l'île Royale. En outre, les Français changent rapidement de stratégie, en supposant que les Acadiens empêcheraient une colonisation britannique s'ils restent en Nouvelle-Écosse.
Les Français construisent la forteresse de Louisbourg sur l'île Royale à partir de 1720, ce qui assoit leur contrôle sur la région, au même moment où une importante immigration de France et de Terre-Neuve grossit la population de l'île. Lors de la guerre de Succession d'Autriche, les Français tentent sans succès de reprendre la Nouvelle-Écosse. Les Britanniques prennent Louisbourg en 1745. Une importante expédition militaire française tente de reprendre la Nouvelle-Écosse en 1746, mais une tempête tue la moitié des hommes et disperse les bateaux. Une expédition terrestre reprend tout de même les Mines en 1746, mais est rapidement expulsée par les Britanniques.
En 1748, le traité d'Aix-la-Chapelle redonne l'île Saint-Jean et l'île Royale à la France, ce que les Britanniques considèrent comme un affront. Ils décident alors de changer de stratégie et d'en finir avec la présence française, y compris acadienne. C'est ainsi que 2 000 colons fondent Halifax en 1749. Les Acadiens conservent depuis un certain temps une attitude neutre et leur exode se poursuit vers les régions limitrophes de la Nouvelle-France. Les Britanniques tentent encore de leur faire prêter serment d'allégeance et, en 1761, les Français déclarent rebelle tout Acadien refusant de prêter allégeance au roi de France. Entre 1751 et 1754, les deux puissances construisent plusieurs forts en préparation de la guerre.

Grand Dérangement : déportation des Acadiens.

En 1755, le gouverneur de la Nouvelle-Écosse, Charles Lawrence, fait prendre le fort Beauséjour aux mains des Français et commence la Déportation des Acadiens. Jusqu'en 1763, les territoires limitrophes de la Nouvelle-Écosse sont annexés et les Acadiens déportés vers la Nouvelle-Angleterre. De nombreux autres réussissent à s'enfuir vers le Canada ou l'île Saint-Jean, actuelle Île-du-Prince-Édouard ou encore se cachent chez les Amérindiens. Plusieurs colonies refusent ces prisonniers, qui sont ensuite déportés vers l'Angleterre ou ramenés en Nouvelle-Écosse. L'île Saint-Jean est presque vidée de sa population en 1758. Les deux tiers sont déportés en France alors que les autres se réfugient à la rivière Ristigouche ou au Québec. Les réfugiés d'Angleterre sont expatriés en France en 1763. Des Acadiens se réfugient à Saint-Pierre-et-Miquelon, mais sont presque tous à nouveau déportés en 1778. Plus de la moitié des Acadiens meurent durant cette période.

Migrations

Après la signature du Traité de Paris en 1763, les Acadiens se déplacent vers les Antilles, en France, en Louisiane et au Québec, mais surtout en Nouvelle-Écosse. 12 000 immigrants de la Nouvelle-Angleterre se sont déjà établis dans les anciens villages acadiens et la loi interdit aux Acadiens de s'établir en communautés trop nombreuses. Ils ont alors la possibilité de s'établir sur certaines terres qui leur sont réservées parmi les anglophones ou plutôt de fonder de nouveaux villages dans les recoins éloignés de l'ancienne l'Acadie, soit l'île du Cap-Breton, l'Î.-P.-É. ou le territoire qui deviendra le N.-B. en 1784, ce que la plupart font. Parmi tous les anciens villages du cœur de l'Acadie, les seuls n'étant pas réservés aux anglophones sont Pobomcoup et la rive gauche des Trois-Rivières ainsi que Beaubassin, bien que ce dernier accueille très peu d'Acadiens. Les exilés s'établissent au fur et à mesure à Halifax et au bord du détroit de Canso puis dès 1767 à la Baie-Saint-Marie, à Tousquet et à Pobomcoup et, à partir de 1780, à Chéticamp et Margaree.Près de la moitié des Acadiens de France se rendent en Louisiane en 1785, pour des raisons apparemment fortuites.
Un groupe d'Acadiens de Saint-Malo s'établit aux îles Malouines en 1764. La plupart quittent l'archipel dans les années suivantes mais il semble que quelques familles aient laissées des descendants sur ces îles ainsi qu'à Montevideo, en Uruguay.
À partir de 1785, le Madawaska voit l'arrivée des Acadiens, qui avaient dû laisser la basse vallée du fleuve Saint-Jean aux Loyalistes. À la fin du XVIIIe siècle, 36 % des Acadiens sont établis dans les Provinces maritimes et leur retour d'exil se poursuit jusqu'aux années 1820. Jusqu'à la deuxième moitié du XXe siècle, les établissements des Maritimes s'étendent le long des côtes et dans l'arrière-pays. Plusieurs facteurs contribuent aux mouvements de population, mais le plus constant est la présence religieuse. Ainsi, la construction d'une chapelle ou l'établissement d'un prêtre signifient généralement qu'une communauté est établie pour de bon. Durant cette période, l'arrivée de nombreux immigrants britanniques accentue le statut minoritaire des Acadiens.

Rétablissement

Au début du XIXe siècle, les Acadiens tentent surtout de combler leurs besoins élémentaires. Toutes leurs ambitions et leurs activités sont ainsi liées à leur survie. Aucune institution n'est proprement acadienne. L'Église est la seule institution française et le clergé catholique vient du Québec ou de France. Seuls quelques villages possèdent une école et l'éducation est dispensée par de rares enseignants, pour la plupart des maîtres itinérants. Il n'y a pas de journal francophone, ni même de médecins ni d'avocats ou de classe moyenne.

Renaissance 1850-1881 Renaissance acadienne.

Les Acadiens se reconnaissent dans l'intrigue du poème "Evangéline" en 1847, de l'Américain Henry Longfellow, alors que La France aux colonies : Acadiens et Canadiens 1859, de François-Edme Rameau de Saint-Père, un Français, leur permet de découvrir leur histoire dans leur langue.
Les Maritimes obtiennent toutes un gouvernement responsable en 1850. L'union des Maritimes est proposée comme solution aux problèmes économiques causés par le libre-échange. Les délégués à la conférence de Charlottetown proposent plutôt la Confédération canadienne, qui est entérinée en 1867 par Londres malgré l'opposition, entre autres, des Acadiens, qui sont pourtant les seuls à être accusés d'être réactionnaires. Certains politiciens font ensuite leur marque, comme Joseph-Octave Arsenault, Pierre-Amand Landry, Isidore Leblanc et Stanislaus Francis Perry ; certains occupent des postes importants mais d'autres sont accusés de ne pas défendre les intérêts acadiens– le népotisme se développe.
L'agriculture de subsistance est toujours la norme et les techniques évoluent lentement mais certaines régions parviennent à diversifier leur cultures et même exporter des patates. Le chemin de fer se développe à partir de 1850 ; il fait surtout la richesse des anglophones mais représente tout de même une bonne opportunité pour les Acadiens. Des Américains relancent l'industrie des pêches au moment où les terres agricoles viennent à manquer. Certains Acadiens ouvrent d'ailleurs de petites usines et même des commerces dès 1856. L'exploitation forestière devient florissante dans la Péninsule acadienne, au Madawaska ainsi que dans Clare, où elle profite de la construction navale ; la concession de terres à une compagnie de chemin de fer près de Saint-Léonard en 1878 entrave toutefois l'expansion du Madawaska.
François-Xavier Lafrance ouvre en 1854 à Memramcook le premier établissement d'enseignement supérieur de langue française, le Séminaire Saint-Thomas. Il doit fermer ses portes en 1862 mais il est rouvert deux ans plus tard par des prêtres de la Congrégation de Sainte-Croix et devient le Collège Saint-Joseph. Le premier journal francophone, Le Moniteur acadien, est fondé en 1867 à Shédiac. D'autres journaux suivront, dont L'Impartial, fondé en 1893 à Tignish et L'Évangéline, qui fut le plus durable, publié de 1887 à 1982. Les communautés religieuses féminines qui s'établissent en Acadie y jouent un rôle essentiel dans l'éducation et les soins de santéa 3. Les sœurs de la Congrégation de Notre-Dame, de Montréal, ouvrent des pensionnats à l'Île-du-Prince-Édouard. En 1868, les Sœurs de Saint-Joseph prennent la direction du lazaret de Tracadie et s'établissent aussi à Saint-Basile où leur pensionnat deviendra plus tard le Collège Maillet.

Période nationaliste 1881-1982

Une classe moyenne se forme à partir des années 1860. Bien que le Collège Saint-Joseph et le Collège Sainte-Anne contribuent à la formation d'une élite instruite, l'Acadie compte au moins quatre catégories d'élite. Les deux plus en vue sont le clergé et les membres des professions libérales, soit les avocats, les médecins et les notaires. De plus, même si les agriculteurs et les commerçants acadiens ne bénéficient pas d'un capital considérable comme leurs homologues anglophones, bon nombre d'entre eux réussissent tout de même à se distinguer.
Les conventions nationales acadiennes sont tenue de manière intermittentes à partir de 1881 dans différentes localités. Elles sont des tribunes publiques qui permettent à la population de parvenir à un consensus sur des projets importants comme la promotion du développement agricole, l'éducation en français et la mise en place d'un clergé catholique acadien.
La Société nationale de l'Acadie, qui a pour but de promouvoir le fait acadien, est fondée en 1881. L'Acadie se dote ainsi de symboles nationaux : un drapeau, une fête nationale, une devise et un hymne national. En 1912, Édouard Leblanc devient le premier évêque acadien.
Au moins trois communautés religieuses sont constituées entre 1881 er 1925. Les couvents dirigés par ces religieuses contribuent de façon indéniable à améliorer l'éducation des Acadiennes et à rehausser la vie culturelle de la collectivité. Ces communautés fondent également les premiers collèges pour jeunes filles en Acadie.
À cette époque, quelques femmes parviennent, par la voie des journaux, à exprimer leurs opinions sur des questions importantes. Elles abordent aussi les droits de la femme, notamment le droit de vote et l'accès à l'éducation.

Fondation d'Allardville, le 12 septembre 1932.

Dans les années 1920 est créé le Comité France-Acadie avec du côté français, le diplomate Robert de Caix de Saint-Aymour et l'historien Émile Lauvrière.
La période nationaliste est caractérisée par une importante évolution économique, représentée par l'intégration complète des Acadiens dans le processus d'industrialisation et d'urbanisation canadien. Bien que l'exode rural soit moins prononcé en Acadie qu'ailleurs au Canada, nombreux sont ceux qui s'établissent à Moncton, à Yarmouth, à Amherst et dans les villes de la Nouvelle-Angleterre, où les hommes travaillent dans des usines et les femmes dans des filatures.
Certains membres de l'élite acadienne se méfient d'une telle évolution, qui risquerait selon eux une assimilation à la majorité anglo-saxonne. De 1880 à 1940, des mouvements de colonisation cherchent à freiner l'exode de la population, à détourner les Acadiens de l'industrie de la pêche, qui appartient en majeure partie à des compagnies étrangères, et à aider les familles à faire face aux conditions difficiles de la Grande Dépression. Le mouvement coopératif, en particulier le mouvement d'Antigonish des années 1930, permet enfin aux pêcheurs exploités pendant des générations de travailler de façon autonome.
Certaines différences régionales se manifestent aussi. La communauté acadienne du N.-B., plus importante et plus sûre d'elle-même, prend l'initiative de parler au nom de tous les Acadiens.
Durant les années 1950, les Acadiens deviennent de plus en plus présent dans l'économie, la politique et la culture des provinces maritimes. La préservation des valeurs et de la culture à domicile facilite la mise sur pied d'un système d'éducation francophone, en particulier au Nouveau-Brunswick. La vitalité de la culture acadienne ainsi que son originalité face aux cultures canadiennes anglaises et américaines réduit les effets de l'assimilation et aident les Acadiens à être reconnus en tant que minorité dans les Maritimes.
La survie de la culture acadienne n'est pas assurée malgré toutes ces victoires. Durant les années 1960, le Mouvement souverainiste du Québec et l'opposition au bilinguisme dans l'Ouest ont un impact partout au Canada. Les Acadiens sont alors divisés mais surtout ignorés entre les deux camps. Néanmoins, ils peuvent faire des progrès en vue de préserver leurs droits.

Préservation des acquis de 1982 à nos jours

Au N.-B., les politiques de Frank McKenna réduisent la place de la communauté acadienne et conduisent aux émeutes de Saint-Sauveur et Saint-Simon en 1997. Les Acadiens Joseph Raymond Frenette, Camille Thériault et Bernard Lord sont tour à tour premiers ministres après McKenna ; Dominic LeBlanc tente de devenir chef du parti libéral du Canada en 2008, alors que Yvon Godin, Pierrette Ringuette, Bernard Valcourt et Mark Muise sont aussi à noter.
Plusieurs reconnaissances officielles se succèdent – communauté francophone du Nouveau-Brunswick en 1993, torts causés par le Grand Dérangement en 2003, jour de commémoration en 2005 et monuments érigés à travers le monde dès la même année – et le premier Congrès mondial acadien a lieu en 1994.
Si plusieurs crises récurrentes secouent les années 1980 – secteurs de la pêche, de l'agriculture et de l'industrie forestière – et que le chômage et les disparités régionales sont toujours importants, les industries des mines et de la tourbe prospèrent alors que l'économie de l'Î.-P.-É. se diversifie. Le gouvernement fédéral décentralise certaines activités et les Acadiens y sont favorisés à l'embauche par leur bilinguisme. Le Conseil économique du Nouveau-Brunswick est mis sur pied en 1979 et l'Agence de promotion économique du Canada atlantique est fondée en 1988 ; la coopération demeure importante dans l'économie mais de plus en plus d'Acadiens entrent dans la fonction publique ou les professions libérales. Le taux d'emploi est plus que triplé entre 1961 et 1986 – de 17 % à 59 % – alors que le taux de chômage passe de 20 % en 1986 à 10-14 % en 1999. Le revenu, composé à 22 % de transferts fédéraux, correspond à 66 % de la moyenne canadienne en 1986 mais l'économie de l'Acadie n'est désormais plus en retard sur celle des régions anglophones.
À l'Île-du-Prince-Édouard, la reconnaissance du droit à l'éducation en français et du droit de gestion dans les années 1980 mènent à la création de la Commission scolaire de langue française de l'Île-du-Prince-Édouard en 1990. Le Conseil scolaire acadien provincial est mis sur pied en N.-É. en 1996 mais l'ouverture d'écoles francophones est ralentie à la fois par la réticence des parents et de certains politiciens. Une première école francophone est ouverte en 1984 à T.-N.-L. et le Conseil scolaire francophone provincial de Terre-Neuve-et-Labrador est fondée en 1996. À l'Université de Moncton, une école de droit s'ajoute en 1983 et une école de médecine en 200673. La N.-É., l'Î.-P.-É. et T.-N.-L. adoptent des mesures sur les services en français durant les années 2000. Le quotidien L'Évangéline cesse d'être publié en 1982 mais est remplacé par L'Acadie nouvelle en 1984 ; plusieurs radios sont fondés après l'ouverture de CKRO la même année.

Population et société Démographie de l'Acadie.

Langue maternelle dans les provinces des Maritimes.
Majorité francophone, moins de 33 % d'anglophones
Majorité francophone, plus de 33 % d'anglophones
Majorité anglophone, plus de 33 % de francophones
Majorité anglophone, moins de 33 % de francophones
Données non disponibles
En 2001, il y avait 276 355 francophones dans les provinces maritimes, pour la plupart Acadiens2. En comptant les personnes anglicisées, il y aurait en tout 500 000 Acadiens dans les provinces de l'Atlantique1. Pourtant, selon le recensement 2001 de Statistique Canada, ce pays comptait 96 145 Acadiens en 2001. Ce nombre est à prendre en considération, car de nombreux Acadiens s'identifient par exemple comme Canadiens ou Français dans le recensement. De plus, l'option Acadien ne figurait pas à l'origine sur le recensement, bien que le nombre de personnes s'identifiant ainsi est en forte hausse depuis 1986.
Les Acadiens représentent ainsi 15,6 % de la population totale des provinces de l'Atlantique, comparativement à une proportion de 22,6 % de francophones au Canadaa 4. Les francophones représentent 32,9 % de la population au Nouveau-Brunswick, 4,2 % à l'Île-du-Prince-Édouard et 3,8 % en Nouvelle-Écosse.
Le fort taux d'Acadiens au Nouveau-Brunswick s'explique par la croissance démographique et l'indice de continuité linguistique, qui est le rapport entre le nombre de personnes utilisant le français et le nombre de personnes ayant le français comme langue maternelle. Le nombre de francophones a augmenté de 12,4 % au Nouveau-Brunswick entre 1961 et 2001, alors qu'il diminuait de 14 % en Nouvelle-Écosse et de 28,8 % à l'Île-du-Prince-Édouard.
L'indice de continuité linguistique varie fortement d'une région à l'autre. Il est ainsi de 92 % au N.-B., 58,2 % en Nouvelle-Écosse et 49,8 % à l'Île-du-Prince-Édouard. Dans des régions comme le Madawaska canadien et la Péninsule acadienne, où la proportion de francophones dépasse 95 %, le taux d'assimilation est inférieur à 1 %, parfois même négatif, c'est-à-dire que des personnes de langue maternelle anglaise ou autre parlent français à la maison. Par contre, des régions ayant un faible taux de francophones comme l'Île-du-Prince-Édouard 9 % ont un fort taux d'assimilation, 68 % dans ce cas.
En 2006, le français est utilisé régulièrement ou toujours par 46,9 % des travailleurs des communautés de l'Île-du-Prince-Édouard, par 90,5 % au Nouveau-Brunswick78, par 41,7 % en Nouvelle-Écosse et par 31 % à Terre-Neuve-et-Labrador.
Plusieurs communautés acadiennes restent tout de même minoritaires. Le cas le plus connu est Moncton, où les francophones ne représentent que 33 % de la populationb 2.

Minorités et immigrationÉcole anglophone à Bathurst

Tout comme les Acadiens sont minoritaires dans certaines localités, l'Acadie compte aussi ses minorités. Les Malécites et les Micmacs sont d'ailleurs implantés sur le territoire depuis environ l'an -50080, soit deux millénaires avant la fondation même de l'Acadie. Les premières nations de Bouctouche, Burnt Church, Eel River Bar, Indian Island, Madawaska et Pabineau sont enclavées en territoire acadien. Il y a également des minorités malécites ou micmacques dans des localités acadiennes et les autochtones, d'une manière générale, sont les plus nombreux dans Argyle 14,8 % et dans la paroisse de Saint-Louis 10,5 %. Les autochtones sont pourtant moins nombreux dans les Maritimes que dans le reste du pays.
De nombreux canadiens d'autres origines ainsi que des immigrants sont intégrés dans la société acadienne, même si la proportion d'immigrants reste relativement faible, ceux-ci ayant préféré s'établir dans les grandes villes canadiennes et les provinces plus prospères81. D'une manière générale, la N.-É. a la population la plus diverse. La plus grande proportion d'immigrants se retrouve dans le comté de Madawaska, en particulier dans la paroisse de Clair 22 % et à Lac-Baker 18,5 %. Les communautés accueillant le plus de minorités visibles sont aussi concentrées dans le Madawaska, plus précisément dans la paroisse de Baker-Brook 5,7 %, à Saint-Léonard 4,3 %, à Saint-André 5,0 % et dans la paroisse de Saint-Quentin 3,2 %. Certaines communautés sont surtout présentes dans une localités en particulier, comme les Libanais à Kedgwick. Les francophones ne sont pas tous des Acadiens, et il y a notamment environ 13 000 Québécoisc 2 et 1 500 Français dans les provinces de l'Atlantique. Très peu nombreux, les Juifs forment toutefois une communauté dynamique. Plusieurs personnalités issues des minorités se sont illustrés dans la société acadienne, dont le cinéaste libanais Robert Awad, l'écrivain haïtien Gérard Étienne et l'artiste multidisciplinaire belge Ivan Vanhecke.

Langues

Il existe plusieurs dialectes acadiens. Le français acadien est le principal dialecte du français, parlé dans toute l'Acadie, sauf au Madawaska, où le français de la vallée, ou brayon, est beaucoup plus influencé par le français québécois. Par ailleurs, les Acadiens du Québec parlent surtout le français québécois, bien que le français acadien soit très courant dans certaines régions comme les îles de la Madeleine. Le chiac, parlé aussi dans la région de Moncton, est parfois décrit comme un dialecte du français fortement influencé par l'anglais, parfois comme une langue à part entière. Les populations anglicisés parlent généralement l'anglais des Maritimes.
Il n'existe pas d'organisme de normalisation en Acadie mais l'Office québécois de la langue française y joue une influence indéniable, particulièrement dans le langage technique. Certains organismes provinciaux jouent par contre un rôle restreint, par exemple dans la toponymie. Plusieurs auteurs se sont penchés sur l'étude du français acadien. Le glossaire acadien a été publié par Pascal Poirier en 1925 et réédité en 1993. Yves Cormier a présenté son Dictionnaire du français acadien en 2009. Ces dictionnaires se concentrent uniquement sur les acadianismes. Les principaux dictionnaires français en incluent par contre quelques-uns, mais il existe de nombreux oublis notables, par exemple de mots n'ayant pas d'équivalents dans la francophonie, ainsi que certaines erreurs.

Éducation en Acadie.

Université de Moncton
Le ministère de l'Éducation du Nouveau-Brunswick a la responsabilité du financement et du respect des normes tandis que la gestion des écoles et du programme scolaire est confiée aux deux secteurs indépendants. Le secteur francophone compte 32 353 élèves fréquentant 98 écoles regroupées dans cinq districts scolaires ainsi que 2 434 enseignants. La N.-É. a quant à elle un Conseil scolaire acadien provincial au sein de son ministère. Le Conseil gère 20 écoles unilingues françaises, comptant 4 000 élèves et 600 employés. La Commission scolaire de langue française de l'Île-du-Prince-Édouard gère les six écoles francophones de la province. Le Conseil scolaire francophone provincial de Terre-Neuve-et-Labrador regroupe cinq écoles.
Le Collège communautaire du Nouveau-Brunswick compte un secteur francophone de cinq établissements. Le Collège Acadie de l'Î.-P.-É. possède trois campus.
L'Université Sainte-Anne compte cinq campus en N.-É., le principal étant à Pointe-de-l'Église et les autres à Tusket, à Halifax, à Petit-de-Grat et à Saint-Joseph-du-Moine. L'établissement comprend la faculté des Arts et Sciences, offrant des baccalauréats ainsi qu'une maîtrise en éducation, la faculté des programmes professionnels et l'école d'immersion. Il y a de plus cinq chaires et centres de recherches.
L'Université de Moncton possède aussi un campus à Edmundston, desservant ainsi le Maine et le Québec, ainsi qu'un campus à Shippagan. Cette université compte neuf facultés, dont une de droit, offre 180 programmes du premier au troisième cycle et compte 37 centres, chaires et instituts. Le Centre de formation médicale du Nouveau-Brunswick y offre un programme complet de médecine en partenariat avec l'Université de Sherbrooke91. L'université compte 6 219 étudiants et 826 employés dont 390 professeurs en 2009 alors que son budget annuel est de 103 millions $.
Le Canada compte la plus grande proportion de personnes entre 18 et 35 ans possédant un diplôme post-secondaire, et les provinces de l'Atlantique ont les plus grands budgets per capita dédiées à l'éducation parmi les pays du G8. La situation diffère pourtant grandement chez les Acadiens. À l'Î.-P.-É., ceux-ci restent peu éduqués, 34 % n'ayant pas de diplôme secondaire ; le taux de diplômés collégiaux 21,5 % est par contre dans la moyenne canadienne alors que le taux d'universitaires 13 % s'approche de la moyenne provinciale. Au N.-B., 37 % des Acadiens n'ont pas leur diplôme secondaire, comparativement à la moyenne provinciale de 29 %, alors que le taux d'universitaires à Moncton est comparable à Montréal 20,4 % ; la situation serait due à l'économie basée sur les ressources naturelles de la plupart des régions. En N.-É., les Acadiens sont de plus en plus éduqués 70 % de diplômés, dépassant la moyenne des francophones canadiens, mais restent toujours sous le niveau provincial 73 % de diplômés, une situation liée aussi à la situation économique. Les francophones terre-neuviens, toutes origines confondues, sont un plus éduqués que la majorité anglophone et 21 % sont diplômés de l'université, comparativement à 11 % chez les anglophones et à 16 % chez les francophones canadiens. En 2006, selon une étude de l'Institut de politique d'enseignement, les universités néo-écossaises étaient considérées les moins abordables en Amérique du Nord, alors que celles du N.-B. arrivaient en 57e rang sur 60. De plus, le nombre d'inscription est à la baisse dans toutes les universités de l'Atlantique, excepté Sainte-Anne, une situation qui ne s'expliquerait pas uniquement pas le déclin démographique, selon Mireille Duguay.
Un problème important à l'heure actuelle est l'accès aux services sur l'ensemble du territoire, en particulier la santé, qui cause de nombreux débats au N.-B. La centralisation et la rationalisation de ces services causent une plus grandes spécialisation des institutions, ce qui à son tour réduit le nombre d'emplois et accentue la différence entre les villes et la campagne.

Santé et services sociaux

La santé et les services sociaux sont des compétences principalement provinciales.
À l'Î.-P.-É., les services de santé ne sont pas répartis également et il y a un seul centre de santé bilingue, dans la région Évangéline. Au N.-B., depuis la réforme de 2008, c'est un organisme bilingue, le réseau de santé Vitalité, qui gère, en région acadienne, 1 197 lits répartis dans 73 établissements dont 11 hôpitaux, 7600 employés dont 470 médecins et un budget de près de 600 millions $. Cette réforme est jugée inéquitable par le comité Égalité Santé, qui la conteste avec le soutien de la SANB. La N.-É. compte plusieurs centres de santé bilingues. Le projet d'une clinique bilingue à T.-N.-L. est menacé notamment par l'interprétation du nombre de francophones. Afin de faciliter l'accès aux services, le Réseau des services de santé en français de l'Î.-P.-É., fondé en 2002, et les gouvernement de N.-É. et de T.-N.-L. tiennent à jour un répertoire des professionnels bilingues.
Le Centre hospitalier universitaire Dr-Georges-L.-Dumont est affilié à l'Université de Moncton.

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Posté le : 25/07/2014 11:20
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Médias et communications Histoire des médias en Acadie.

L'Acadie est desservie par de nombreux médias, pour la plupart anglophones, dont le principal est la Société Radio-Canada. La station francophone Radio-Canada Acadie dispose quant à elle d'une salle de nouvelles à Moncton ainsi que des bureaux régionaux dans onze villes. Il y a également des stations communautaires ou régionales, comme Télévision Rogers ou CHAU-TV. Le N.-B. possède le seul journal quotidien francophone, L'Acadie nouvelle. Il y a aussi des hebdomadaires, notamment L'Étoile, Le Moniteur acadien, Le Courrier de la Nouvelle-Écosse et La Voix acadienne ainsi que des mensuels et d'autres publications, tel que Le Gaboteur. La radio est bien implantée et la principale station est la Première Chaîne de Radio-Canada. Une quinzaine de radios communautaires francophones, dont 10 au Nouveau-Brunswick, font aussi partie du paysage médiatique depuis la fin du XXe siècle. Plusieurs de ces radios sont très populaires et occupent parfois la première place dans leurs régions. L'internet se développe rapidement.
Les médias, en particulier la presse écrite, ont joué un rôle important dans le développement de la culture et de la politique acadienne à partir du milieu du xixe siècle. Ils se sont pourtant développés lentement à cause de divers facteurs comme la répartition géographique, le statut minoritaire, le dynamisme économique, le niveau d'éducation et les transports. Le Moniteur acadien, fondé en 1867, est le plus ancien. Parmi les journaux disparus, le plus influent a été L'Évangéline. Au campus de Moncton de l'Université de Moncton, les médias étudiants notamment CKUM-FM et l'hebdomadaire Le Front ont souvent été des acteurs dans divers mouvements de revendication acadiens.
L'Acadie dispose de l'un des meilleurs réseaux de télécommunications au monde. Totalement numérique92, il comprend l'internet, disponible à haute vitesse sur tout le territoire du Nouveau-Brunswick98, et la téléphonie cellulaire, disponible partout. En 2009, entre 69 % et 77 % de la population, selon les provinces, utilisait l'internet à des fins personnelles, légèrement sous la moyenne canadienne de 80 %. Le réseau est contrôlé principalement par Bell Aliant, Rogers Communications et EastLink. Les télécommunications sont régies par le Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes CRTC. Postes Canada ainsi que plusieurs services de courrier privés desservent le territoire.

Sport en Acadie.

Plusieurs Acadiens se sont démarqués dans le sport professionnel, comme Yvon Durelle à la boxe, Rhéal Cormier au baseball, Ron Turcotte dans le sport hippique ainsi que Luc Bourdon et Roland Melanson au hockey sur glace. Quelques équipes professionnelles sont installées dans les régions acadiennes, dont plusieurs de la Ligue de hockey junior majeur du Québec.
Le sport est pratiqué en Acadie depuis sa fondation mais est à l'origine peu présent dans la culture à cause des conditions de vie difficiles100. Les collèges fondés vers la fin du XIXe jouent un rôle dans l'implantation du sport dans la vie quotidienne. À partir des années 1960, de nouvelles écoles sont construites avec des gymnases et d'autres installations sportives. La fondation d'une école normale francophone à Moncton, puis l'ouverture du Département d'éducation physique de l'Université de Moncton permet la formation des enseignants en français. Depuis 1979, les Jeux de l'Acadie sont l'occasion, pour les athlètes en herbe de toute l'Acadie, de se mesurer les uns aux autres.

Religion en Acadie.

Les Acadiens sont majoritairement catholiques. L'archidiocèse de Saint-Jean recouvre tout le territoire de T.-N.-L., l'archidiocèse de Moncton comprend tout le N.-B. alors que l'archidiocèse de Halifax couvre à la fois la N.-É. et l'Î.-P.-É.
Les Acadiens sont à l'origine tolérants envers les autres religions et confessions car certains des fondateurs sont protestants. Le clergé n'est d'ailleurs pas très présent et s'intéresse surtout à l'évangélisation des Micmacs ; en fait, la pratique de la religion est surtout une affaire familiale à cause de la pénurie de prêtres. Les Acadiens conservent la liberté de religion après la signature du traité d'Utrecht en 1713. À la suite de la déportation des Acadiens, les relations deviennent tendues entre la population et les prêtres et évêques, qui sont désormais majoritairement Écossais ou Irlandais, et anglophones. Des prêtres acadiens sont formés au Collège Saint-Joseph dès 1865 mais ceux-ci sont envoyés principalement dans des régions anglophones. Un débat pour l'acadianisation du clergé commence dans les années 1880 et un premier évêque, Alfred-Édouard Leblanc, est nommé en 1913. Un mouvement s'organise ensuite pour demander au pape une meilleure représentation dans le clergé, malgré l'opposition des anglophones, avec succès. La demande de créer un archidiocèse à Moncton cause encore plus d'opposition mais est aussi acceptée en 1936. Le diocèse d'Edmundston en est détaché en 1944 alors que le diocèse de Yarmouth est séparé de celui d'Halifax en 1953. La foi catholique reste liée à l'acadianité jusque dans les années 1940, où une majorité des membres de l'élite sont soit des religieux, soit ont été formés dans des collèges catholiques. Les communautés religieuses occupent une place fondamentale dans les secteurs de l'éducation et de la santé jusqu'aux années 1970. Comme dans plusieurs régions du monde, la pratique religieuse baisse ensuite alors que le nombre de prêtres est en baisse et que certaines paroisses ne sont même plus desservies103. La foi catholique reste toutefois importante pour une bonne partie de la population mais son lien avec l'acadianité devrait être différent dans l'avenir selon l'historienne Naomi Griffiths.
L'interprétation du catholicisme en Acadie accorde une place importante aux femmes, une situation démontrée par le grand nombre d'églises dédiées à une sainte, aux cathédrales qui sont dédiées à Marie ou à Sainte Anne et au fait que deux communautés religieuses féminines ont été fondées en Acadie, soit la Congrégation des Filles de Marie de l'Assomption et la Congrégation des Religieuses de Notre-Dame du Sacré-Cœur, contrairement aux communautés masculines, qui proviennent toutes du Québec ou de France. Le culte de Sainte-Anne est en fait très important et l'imposition de Marie de l'Assomption comme sainte-patronne n'y a rien changé. La mer occupe aussi une place importante dans la religion, notamment par la célébration toujours très populaire du dimanche des pêcheurs et de la bénédiction des bateaux.

Économie Économie de l'Acadie.

Depuis 1961, la situation économique de l'Acadie s'est améliorée face à la moyenne canadienne. Plusieurs facteurs expliquent cette évolution, dont l'augmentation de l'accès à l'éducation post-secondaire, l'augmentation de la participation au marché du travail et finalement le dynamisme entrepreneurial. L'économie traditionnelle acadienne était plutôt socialiste et encourageait la coopération, alors que l'individualisme qui accompagne l'urbanisation et la modernisation a orienté les entrepreneurs vers le capitalisme. Ce dynamisme mena au développement d'un réseau d'organisations économique, qui augmentent l'implication de la population dans les décisions du gouvernement. La montée de l'état-providence a joué un rôle majeur: les transferts de revenus représentent 20 % du revenu total chez les Acadiens, contre 16 % chez les anglophones, ce qui permet surtout de soutenir le secteur des services. Le développement des services publics permet la création de nombreux emplois bien rémunérés dans toutes les régions. Le soutien du développement de l'entrepreneuriat, par l'entremise de programmes comme l'APECA, permet la création d'emplois.
Ces progrès s’accompagnent néanmoins de la persistance d’un important écart de développement. Cela s’explique, entre autres, par le fait que le taux d’activité y est inférieur à la moyenne canadienne et le taux de chômage supérieur. L’activité économique est très saisonnière dans plusieurs régions, en partie parce que le secteur manufacturier est axé sur la transformation des ressources naturelles. L'emploi demeure donc la principale préoccupation, causant une forte opposition à la réforme de certains programmes gouvernementaux, en particulier dans le secteur de la pêche, où l'assurance-emploi permet au travailleurs de subvenir à leurs besoins durant les périodes d'inactivité. Certains projets de diversification ont tout de même suscité un vaste mouvement d’opposition, comme la construction d’un incinérateur de sols contaminés à Belledune.

Revenu et emplois

À l'Î.-P.-É., le revenu individuel moyen est de 29 152 $, ce qui dépasse la moyenne provinciale, mais 40 % de la population a un revenu sous la barre des 20 000 $. Au N.-B., le revenu moyen est de 26 929 $, sous la moyenne provinciale de 28 450 $, une situation expliquée en partie par l'importance du secteur primaire et du secteur manufacturier, où les emplois tendent à être moins payés, saisonniers ou de courte durée. Près de la moitié des gens gagnent moins de 20 000 $ annuellement et seulement 12 % gagnent plus de 50 000 $, une situation due en grande partie à l'importance de la population rurale, où l'économie est moins dynamique. En N.-É., le revenu moyen des Acadiens, s'élevant à 32 168 $, dépasse la moyenne provinciale, notamment à cause des emplois bien rémunérés du secteur public ; en plus, l'écart a augmenté depuis 2001. Seulement une personne sur dix gagne moins de 10 000 $, et leur nombre baisse constamment ; le revenu moyen change néanmoins d'une région à l'autre. À T.-N.-L., le revenu moyen de la population francophone s'élève à 36 447 $, dépassant largement la moyenne provinciale de 27 636 $. Par contre, deux personnes sur cinq gagne moins de 20 000 $ annuellement alors que plus du quart gagne plus de 60 000 $.
L'administration publique, la santé et l'éducation constituent les principaux secteurs d'emplois à l'Î.-P.-É. et en N.-É., où ils regroupent respectivement 31,3 % et 36 % des emplois, notamment au ministère des Anciens combattants à Charlottetown. La fabrication est le domaine le plus important au Nouveau-Brunswick et le second plus important à l'Île-du-Prince-Édouard et en Nouvelle-Écosse. L'économie terre-neuvienne est basée avant tout sur les matières premières. Pourtant, les communautés francophones ont une économie postindustrielle, où les emplois dans le commerce et les services jouent un rôle important. Au N.-B. et en N.-É., les Acadiens sont plus présents que les anglophones dans les secteurs primaires et secondaires.
Les entrepreneurs représentent, en 2006, 8,4 % des travailleurs à l'Île-du-Prince-Édouard, 7,7 % au Nouveau-Brunswick, 8,7 % en Nouvelle-Écosse et 4,9 % à Terre-Neuve-et-Labrador.
La vente et les services constitue la principale occupation des Acadiens, soit 21,0 % des travailleurs à l'I.-P.-E., 24,0 % au N.-B78., 23,5 % en N.-É. et 25,5 % à T.-N.-L. Les domaines des affaires, de la finance et de l'administration gagnent en importance en Nouveau-Brunswick ; les Acadiens du N.-B. y sont quant à eux moins présents que les anglophones78. Au N.-B. également, le secteur de la vente et des services est plus faible que la moyenne provinciale.

Principaux secteurs de l'économie Pêche, agriculture et agroalimentaire

La pêche est la base de l'économie des provinces de l'Atlantique avec des revenus annuels de 3 milliards $ et représente le tiers de ses exportations. Le plus grand port de pêche est Escuminac, avec 500 bateaux tandis que le port de Shippagan est le plus rentable. Depuis l'effondrement des stocks de morue et le moratoire de 1992, les principales espèces pêchées sont le crabe des neiges et le homard ; le principal marché du crabe est le Japon104. La ressource de crabe est très étudiée mais le contrôle des prises de homard est plus difficile et la ressource pourrait s'épuiser ; il y a dix fois plus de pêcheurs de homard que de crabe mais les prises sont du même ordre. La transformation du poisson et des fruits de mer a lieu dans la plupart des villes portuaires mais certaines usines comme à Saint-Simon transforment le surplus des autres usines. L'industrie cherche de plus en plus la valeur ajoutée.
La période des récoltes dure en moyenne 133 jours. L'aquaculture est en expansion depuis les années 1990. La mousse d'Irlande est récoltée ou cultivée par une entreprise acadienne d'Halifax, qui est considérée comme le chef de file mondial de l'algue comestible, en plus d'être le plus grand fournisseur du Japon. Le N.-B. a le plus important secteur de produits agricoles à valeur ajoutée au pays ; l'industrie de la pomme de terre en est le chef de file, dont la multinational McCain Foods. Les aliments surgelés représentent 61 % des exportations alimentaires de l'Atlantique ; en région acadienne, cette industrie est concentrée à Grand-Sault et Scoudouc. Les boissons gazeuses Scoudouc et la bière Moncton représentent quant à eux 8 % des exportations. Les confiseries, pourtant importantes, sont peu développées en région acadienne. Toutefois, la fabrication du sirop d'érable est répandue, particulièrement à Saint-Quentin. La Péninsule acadienne est la principale région productrice de bleuets mais la transformation et l'exportation est concentrée à Oxford, en N.-É. anglophone. L'industrie des canneberges est concentrée à Rogersville mais se développe ailleurs. L'élevage et l'abattage du poulet est concentré à Saint-François-de-Madawaska.

Industrie

Il y a plusieurs mines près de Bathurst. La majeure partie des marchandises transitant par le port de Belledune sont d'ailleurs le bois et le minerais. Les usines de la ville produisent ou transforment le plomb, l'acide sulfurique, l'argent, l'or, le gypse et l'engrais. Le N.-B. produit 31 % de la tourbe au Canada et la production y est concentrée dans la Péninsule acadienne. Le Nord-ouest compte sur l'exploitation forestière et possède plusieurs usines, certaines de propriété locale comme Groupe Savoie mais la plupart appartenant a des intérêts anglophones ou étrangers, comme la compagnie J.D. Irving. Edmundston, Belledune, Saint-Quentin, Kedgwick et Atholville comptent des usines de pâte et papier. La fabrication de papiers spécialisés est concentrée à Dieppe et Richibouctou. Certains autres produits dérivés sont fabriqués en Acadie, notamment les couronnes de Noël à Notre-Dame-des-Érables.
La construction accapare 12 % du PIB au niveau fédéral et constitue le septième employeur de l'Atlantique. Plusieurs villes comptent d'importants fabricants de matériaux de construction et d'équipements résidentiels comme le béton, l'asphalte, l'acier, les équipements de ventilation et de climatisation, les portes et fenêtres, les armoires de cuisine et les matériaux de construction divers. Il y a des usines de maisons préfabriquées à Tracadie-Sheila et à Bouctouche.
L'environnement est également un secteur d'avenir, comprenant plus de 800 entreprises dans tout l'Atlantique ; T.-N.-L. est un chef de file dans le traitement des marées noires, le N.-B. dans le traitement des eaux usées, la N.-É. en matière de recyclage et l'Î.-P.-É. dans le domaine de la collecte des déchets. L'aérospatiale et la défense sont parmi les secteurs industriels connaissant la plus forte croissance ; l'industrie est concentrée en N.-É., surtout à Halifax, mais des parcs industriels importants sont aussi présents à Summerside près de la région Évangéline ainsi qu'à Moncton. Moncton et sa voisine Dieppe sont d'ailleurs les principales villes industrielles, avec des entreprises œuvrant dans les domaines de haute technologie, des véhicules d'urgence, des portes et fenêtres, de l'usinage, du verre, des équipements de jeux de hasard, de l'aérospatiale et de la défense. Edmundston regroupe aussi quelques usines importantes, dans les domaines du plastique, des articles de sport, des enseignes et des meubles. Quelques autres industries sont présentes, telles que la construction navale Bas-Caraquet, Methegan, les véhicules terrestres Bathurst, Lamèque, Notre-Dame-de-Kent, Tracadie-Sheila, les moteurs Eel River Crossing, les équipements industriels Balmora, Caraque, Tracadie-Sheila, l'engrais Petit-Rocher et les matelas Scoudouc.

Énergie

La puissance installée des centrales électriques des provinces de l'Atlantique est de plus de 14 000 mégawatts MW. L'électricité est produite, transportée et distribuée par des monopoles de sociétés de la couronne Énergie NB, Newfoundland and Labrador Hydro et Maritime Electric ou d'une compagnie privée, Nova Scotia Power. La centrale de Churchill Falls, inaugurée en 1971, fait l'objet d'un contentieux entre le Québec et T.-N.-L. Le coût de l'électricité reste le plus bas dans les pays du G8, sauf à l'Î.-P.-É., où il est le plus élevé au paysa 1. Cette province est d'ailleurs la plus innovatrice en matière d'énergie éolienne et de plus en plus imitée par les autres provinces92. Le plus grand raffineur et distributeur de produits pétroliers est Irving Oil, dont la raffinerie de Saint-Jean, la plus importante au pays, représente 43 % des exportations de pétrole. Un champ de gaz naturel est exploité à l'île de Sable et un gazoduc le relie aux États-Unis via la N.-É. et le N.-B. Le champ de pétrole et de gaz de Old Harry, entre les île de la Madeleine et T.-N.-L., crée des tensions entre cette province et le Québec. Le chauffage se fait de plus en plus au bois à l'Î.-P.-É. puisque le mazout y est également trop cher.

Science et technologie

Les provinces de l'Atlantique sont des chefs de file dans les domaines des technologies marines. La N.-É. se démarque au plan des sciences de la vie mais T.-N.-L. est aussi reconnue dans les biotechnologies marines, le N.-B. dans les biotechnologies agricoles et environnementales et l'Î.-P.-É. dans la nutrition et la santé des sols.
Le Grand Moncton bénéficie de sa position stratégique, de sa population bilingue et de son réseau de télécommunications. Le secteur des centres d'appel y emploie 7 300 personnes. Le secteur de l'infographie et de la conception de logiciels y est également développé.
En Acadie, les sciences et technologies ont pourtant tendance à être mises de côté en faveur de l'industrie et des arts, une situation qu'Alain Haché déplore mais explique par des raisons historiques. La recherche s'est toutefois diversifiée et il y a quelques spécialistes de renom, tels que l'économiste Donald Savoie, le physicien Alain Haché, l'astrophysicien Francis Leblanc, le chirurgien Sylvain Beausoleil, l'ophtalmologue Raymond Leblanc et la biologiste Chantal Motar. L'Université de Moncton joue un rôle clé dans la recherche, qui inclut notamment, au tournant du XXIe siècle, l'étude de la photonique, du glaucome, de l'obésité – touchant une personne sur trois au N.-B. –, de la couleur des étoiles chaudes – théorie de la diffusion –, des effets bénéfiques des aliments fermentés et de la conservation des ressources naturelles. De plus, quelques innovations se démarquent au Canada et à l'étranger, par exemple l'excavatrice multi-fonction d'Éco-technologies.

Commerce

Dieppe compte le principal centre commercial de l'Atlantique, la Place Champlain, alors que d'autres villes de petites tailles comme Shippagan et Atholville basent une partie de l'économie sur les services a leur région respective. Les grandes surfaces et les chaînes de restaurant sont quant à elles généralement contrôlées par des intérêts étrangers. Les chaînes de restaurant Pizza Delight, Mikes, Bâton Rouge et Scores appartiennent toutefois à Imvescor, de Moncton. Co-op Atlantique, dont le siège est à Moncton, compte 99 succursales dans les provinces de l'Atlantique et au Québec et son chiffre d'affaires s'élève à plus d'un milliards de dollars en 2010, faisant d'elle la dixième entreprise au Canada atlantique en 2007 ; elle opère aussi plusieurs autres commerces et une usine de moulée.

Finance et assurance Siège-social des Caisses populaires acadiennes

Le secteur de la finance est surtout contrôlé par des entreprises ontariennes mais il y a quelques exceptions notables. La fédération des Caisses populaires acadiennes, dont le siège-social est situé à Caraquet, regroupe 22 caisses et 82 centres de services et a un actif de 2,9 milliards$ en 2009. Assomption Vie est une entreprise de services financiers basée à Moncton et dont les bénéfices s'élevaient à 6,3 millions $ en 2009, pour des revenus de 124,9 millions $. L'entreprise gère aussi les Placements Louisbourg, la plus ancienne maison de gestion d'actifs au Canada atlantique, avec un actif de 1,2 milliards $ en 2009. Croix Bleue Medavie, aussi basée à Moncton, est une entreprises d'assurances comptant 1 450 employés en 2008, avec un chiffre d'affaires de 2,8 milliards $ en 2007.

Politique et administration Politique de l'Acadie.

Place de l'Acadie dans la confédération canadienne

L'Acadie est principalement séparée entre quatre provinces canadiennes mais celles-ci ont sensiblement le même fonctionnement politique. Le système politique canadien est en effet fondé sur la Constitution du Canada, qui définit les principes politiques, les institutions, les pouvoirs ainsi que les responsabilités du fédéral et des provinces129. Les provinces et le gouvernement fédéral ont chacun des responsabilités exclusives alors que certaines autres, comme l'agriculture, l'immigration et la pêche, sont partagées.
En 2010, les provinces de l'Atlantique comptent 32 députés à la Chambre des communes, alors que leur représentants au Sénat sont traditionnellement au nombre de 30. Depuis le début du XXe siècle, le nombre de députés fédéraux acadiens, provenant surtout du N.-B., oscille entre trois et quatre. De plus, par tradition, un gouverneur général sur deux est francophone ; le seul Acadien à ce jour a toutefois été Roméo LeBlanc, entre 1995 et 1999. Il n'y a par contre jamais eu de premier ministre acadien, bien que Dominic Leblanc, le fils de Roméo, ait tenté de devenir chef du parti libéral du Canada en 2008.
Au niveau provincial, le pouvoir législatif est détenu par une assemblée législative Assemblée législative du Nouveau-Brunswick, Assemblée législative de l'Île-du-Prince-Édouard ou une chambre d'assemblée Chambre d'Assemblée de la Nouvelle-Écosse, Chambre d'Assemblée de Terre-Neuve-et-Labrador, dont les députés sont élus par circonscriptions. Le premier ministre est généralement le chef du parti ayant obtenu le plus grand nombre de sièges. Il dirige un conseil exécutif détenant le pouvoir exécutif. Le chef d'État est en théorie le lieutenant-gouverneur, nommé par le gouverneur général du Canada sur proposition du premier ministre, mais il a dans les fait un titre honorifique.
Le pouvoir judiciaire est réparti dans plusieurs cours provinciales tandis que le tribunal de plus haute instance est la Cour suprême du Canada. La common law est utilisée à tous les niveaux. L'Acadie étant la principale région francophone dans cette situation, le Centre de traduction et de terminologie juridiques CTTJ, créé par l'Université de Moncton en 1979, a depuis acquis une autorité internationale en matière de common law en français.

Gouvernements locaux Liste des municipalités de l'Acadie.

La gouvernance locale est une responsabilité provinciale mais chacune des provinces possède en fait son propre système ; la gouvernance locale est le principal palier de gouvernement où les Acadiens ont un contrôle effectif. L'Î.-P.-É. compte une cité, des villes et des municipalités, ou villages. La cité et les villes sont dirigées par un conseil municipal, les villages par un commissaire ; la plupart du territoire reste sous la responsabilité du ministère des Finances et des Affaires municipales de l'Île-du-Prince-Édouard.
Au N.-B., les villes ainsi que les villages ont sensiblement le même fonctionnement mais les villages n'ont pas l'obligation d'offrir autant de services. Les cités sont les municipalités les plus populeuse mais leur fonctionnement est généralement le même que les autres municipalités. Il y a finalement des communautés rurales. La plupart des localités restent toutefois dans le système des districts de services locaux DSL. Ceux-ci sont gérés directement par le ministère des Gouvernements locaux du Nouveau-Brunswick mais leur population peut élire un comité consultatif dénué de pouvoirs. Le rapport Finn, publié en 2008, propose de revoir complètement l'administration municipale, en regroupant les municipalités existantes pour en réduire le nombre ainsi qu'en améliorant la fiscalité, la transparence et l'imputabilité. Le gouvernement de David Alward est en période de consultations publiques en 2011 afin de procéder à une partie des recommandations.
La N.-É. est totalement constituée en municipalités et villages. Les municipalités ont tendance à retourner la responsabilité de certains de leur services à la province. La plupart des municipalités étant très grandes, certaines localités comme Chéticamp aspirent à se constituer en municipalité.
À T.-N.-L., les municipalités et les districts de services locaux ont un faible pouvoir de taxation et peuvent seulement fournir quelques services, les autres étant sous la responsabilité du ministère des Affaires municipales de Terre-Neuve-et-Labrador ; la plupart des localités ne sont même pas constituées alors que plusieurs autres ne perçoivent pas de taxes municipales ni n'ont de règlements, renonçant donc aux avantages dont jouissent les autres municipalités.

Liste des vingt principales municipalités acadiennes en 2006 :

Municipalité
Moncton
Dieppe
Edmundston
Bathurst
Comté de Richmond
Clare
Argyle
Campbellton
Beaubassin-Est
Grand-Sault
Shédiac
Memramcook
Tracadie-Sheila
Beresford
Caraque
Dalhousie
Chéticamp
Bouctouche
Saint-Quentin

Politique nationale

Carte approximative d'une province acadienne, telle que proposée par le parti acadien. En bleu pâle, les comtés du N.-B. contenant une proportion importante de francophones. En bleu foncé, les régions majoritairement francophones.
Selon l'historienne Naomi Griffiths, les éléments fondamentaux de la politique acadienne sont la situation minoritaire et le rejet de l'assimilation.
Certaines prises de positions créent à l'occasion des tensions importantes, menant parfois à la création de groupes radicaux chez la majorité anglophone, comme le New Brunswick Confederation of Regions Party en 1989 ou l'Anglo Society of New Brunswick durant les années 2000. Les relations se sont malgré tout améliorées depuis les années 1950 et sont marquées par l'accommodation depuis la fin du siècle. De nombreux intellectuels pensent que la coopération avec les gouvernement provinciaux et fédéraux peut continuer d'être bénéfique pour les Acadiens. Le mouvement souverainiste du Québec a toutefois une influence négative sur les relations avec les anglophones tandis que l'avenir de l'Acadie, advenant la souveraineté du Québec, fait toujours l'objet de débat. L'échec de l'accord du lac Meech en 1987 et de l'accord de Charlottetown en 1992 alimentent d'ailleurs le pessimisme. En 1992, Jean-Marie Nadeau propose, dans Que le tintamarre commence!, de forger de meilleurs liens avec la diaspora acadienne afin d'assurer la survie de l'Acadie, une opinion défendue lors du premier Congrès mondial acadien en 1994. Une autre doctrine courante cherche la décentralisation des services gouvernementaux du N.-B. en faveur des municipalités et une revitalisation du régionalisme.
Une partie des intellectuels, tel que Michel Roy, accordent une importance fondamentale aux institutions et à l'acquisition d'une autonomie politique tandis que certains autres comme Antonine Maillet considèrent que seules une mémoire, une culture, une langue, une âme, une mentalité, une identité comptent. Quoi qu'il en soit, une bonne partie de la population reste persuadée que les Acadiens n'ont pas encore été pleinement reconnus en tant que peuple. Le premier ministre du Canada Stephen Harper avoue d'ailleurs l'existence de l'Acadie mais s'oppose toujours à ce qu'elle soit officiellement reconnue comme une nation, contrairement à ce qui a été fait pour le Québec en 2006. Il reste que l'existence même de l'Acadie n'est jamais réellement mise en doute, que ce soit par les Acadiens eux-mêmes ou par les anglophones du reste du Canada, notamment. Par contre, un sondage de Léger Marketing, produit en 2006, révèle que seulement 45 % des Canadiens reconnaissent l'existence d'une nation acadienne.
Le Parti acadien, fondé en 1972 au N.-B., avait pour objectif principal la formation d'une province acadienne mais, en raison de la situation minoritaire, visait en fait à politiser la population. Les tensions entre les militants du Nord et du Sud puis les politiques conciliantes de Richard Bennett Hatfield minèrent toutefois les appuis du parti, qui disparut en 1986. L'union des Maritimes est quant à elle proposée depuis le milieu du XIXe siècle. Cette union impliquerait soit la formation d'une province canadienne unique, soit la création d'un nouveau pays, avec la possibilité d'une province acadienne.
Quoi qu'il en soit, l'article 16.1 de la Charte canadienne des droits et libertés reconnait deux communautés linguistiques au N.-B., l'une francophone et l'autre anglophone. La Proclamation royale de 2003 reconnait officiellement les torts causés par la Déportation des Acadiens.

Politiques linguistiques

Plusieurs articles de la Charte canadienne des droits et libertés reconnaissent le bilinguisme au Canada et au N.-B., c'est-à-dire que le français et l'anglais y ont un statut égal. Le N.-B. possède plusieurs lois provinciales protégeant les langues officielles, dont la loi sur les langues officielles et la loi.
Le gouvernement fédéral offre des services en français dans toutes les provinces de l'Atlantique, notamment dans la moitié des points de service du Nouveau-Brunswich. Conformément au Code criminel du Canada, tous peuvent subir un procès criminel en français de même que recevoir des services judiciaires dans cette langue; au N.-B., tout le domaine judiciaire est bilingue.
L'Î.-P.-É. possède une Division des affaires acadiennes et francophones ainsi qu'un Comité consultatif des communautés acadiennes, en plus de désigner au cabinet un ministre responsable des Affaires acadiennes et francophones ; concrètement, certains postes gouvernementaux sont bilingues et la Loi sur le services en français, adoptée en 2000, s'applique à tous les services du gouvernement. Au N.-B., tout service public doit être disponible en français. En N.-É., l'Office des affaires acadiennes applique la Loi sur les services en français, adoptée en 2004. T.-N.-L. n'a aucune politique officielle de services en français mais possède un Bureau des services en français.
À T.-N.-L., seule la municipalité de Cap-Saint-Georges offre des services en français. À l'Î.-P.-É., il n'existe aucune loi forçant les municipalités à offrir des services en français mais Abrams-Village et Wellington le font dans certains cas. En N.-É., seule Clare offre tous ses services en français ; toutefois, le comté de Richmond et Argyle offrent certains services dans cette langue. Au N.-B., la Loi sur les municipalités oblige toute localité comptant au moins 20 % de francophones, ainsi que toutes les cités, à offrir des services en français ; 50 municipalités sont membres de l'Association des municipalités francophones du Nouveau-Brunswick. Les municipalités néo-brunswickoise de Dieppe et Atholville ont un règlement sur l'affichage commercial extérieur bilingue alors qu'à Petit-Rocher, l'affichage doit obligatoirement contenir du français ; le débat est en cours dans d'autres municipalités.
Lors de l'élection fédérale canadienne de 2011, tous les partis politiques, sauf le parti progressiste-conservateur du Canada, répondent à la demande de la Société nationale de l'Acadie de faire des provinces de l'Atlantique une région officiellement bilingue.

Institutions nationales et symboles

Fête nationale de l'Acadie, Drapeau de l'Acadie et Hymne national de l'Acadie.

La sainte-patronne de l'Acadie, Notre-Dame-de-l'Assomption, fut le premier symbole choisi, lors de la première Convention nationale acadienne, organisée en 1881 à Memramcook. La fête nationale de l'Acadie est le 15 août, jour de l'Assomption. Le drapeau de l'Acadie fut proposé lors de la deuxième Convention nationale acadienne se déroulant à Miscouche en 1884 ; l'original est conservé au Musée acadien. Il consiste en un drapeau français avec une étoile dorée, ou Stella Maris étoile de la mer, dans la partie bleue ; l'étoile représente la Vierge Marie et sa couleur est associée à la papauté. Le drapeau est aujourd'hui le plus populaire des symboles de l'Acadie. L'hymne national de l'Acadie fut choisi lors de la convention de 1884 ; en liaison avec le drapeau, il consiste en une hymne chrétienne latine, adressée à la Vierge Marie, la prière grégorienne Ave Maris Stella. Un concours fut organisé par la Société nationale de l'Acadie en 1994 afin de créer des paroles en français ; la gagnante fut Jacinthe Laforest et la nouvelle version fut chantée pour la première fois par Lina Boudreau. Les deux derniers symboles officiels, la devise et l'insigne acadienne, furent choisis durant la convention de 1884 ; la devise est peu utilisée de nos jours et l'insigne, qui n'a jamais été populaire, est pratiquement oubliée. La devise est L'union fait la force. L'insigne consiste en une bandelette de soie bleue à franges dorées, surmontée d'une rosette rouge et blanche, sur laquelle figure la devise nationale, une étoile et un bateau dont le pavillon porte le mot Acadie jour de 1755 ou fut décidé la déportation des Acadiens.
Il existe plusieurs autres symboles non-officiels de l'Acadie. L'un des plus anciens et des plus populaires est le poème Evangéline de l'auteur américain Henry Longfellow, publié en 1847. Des concours annuels sont organisés dans plusieurs communautés afin de choisir un Gabriel et une Évangéline, les deux personnages principaux du poème.

Société nationale de l'Acadie

La Société nationale de l'Acadie SNA a pour mission de promouvoir les intérêts des Acadiens, plus particulièrement ceux des provinces de l'Atlantique. La SNA compte 8 membres fédératifs, soit la Société de l'Acadie du Nouveau-Brunswick, la Fédération des jeunes francophones du Nouveau-Brunswick, la Fédération acadienne de la Nouvelle-Écosse, le Conseil Jeunesse Provincial, la Société Saint-Thomas-d'Aquin, Jeunesse Acadienne, la Fédération des francophones de Terre-Neuve et du Labrador et Franco-Jeunes de Terre-Neuve et du Labrador. Il y a aussi un membre privilégié, soit Les Amitiés Acadiennes en France et finalement 4 membres associés, soit la Corporation des Acadiens aux Îles-de-la-Madeleine, le Comité Louisiane-Acadie, l'Association Miquelon Culture Patrimoine et la Coalition des organisations acadiennes du Québec. La SNA fut fondée en 1881 et son président actuel est René Légère, du Nouveau-Brunswick.
Par le biais de la SNA, l'Acadie entretient diverses relations internationales officieuses ou officielles. Les relations les plus anciennes et les plus importantes sont avec la France. Celles-ci commencèrent en 1968, à l'initiative de la SNA. La France avait déjà déplacé sa chancellerie d'Halifax vers Moncton en 1964, avant de la transformer en consulat général en 1966. La coopération France-Acadie est renouvelée à tous les deux ans et inclut un programme d'échange, de bourses d'études ainsi que de l'aide financière et technique. La SNA gère la Fondation Franco-Acadienne pour la Jeunesse, qui favorise l'échange entre jeunes, alors que la France a instauré un Service culturel à son consulat de Moncton. Les relations avec la Communauté française de Belgique commencent en 1983 et depuis, un programme d'échange est renouvelé tous les trois ans. Depuis les années 1990, le Conseil général de Saint-Pierre-et-Miquelon ainsi que des délégations de la SNA discutent d'enjeux communs. Un entente est finalement signée en 2001 et l'Association SPM-Acadie est fondée, plus tard remplacée par l'Association Miquelon Culture. Les relations avec le CODOFIL en Louisiane commencent à la même époque. À partir de 1995, le Québec tente de se rapprocher de la francophonie canadienne. En 2002, un monument commémorant l'apport des Acadiens au Québec est inauguré dans la ville de Québec. En 2003, l'Assemblée nationale du Québec appuya unanimement la SNA dans sa démarche pour faire reconnaître les torts causés par la Déportation des Acadiens. Le Centre de la francophonie des Amériques fut fondé en 2008. Au-delà de cette reconnaissance, il existe une Commission Acadie-Québec. La SNA siège à l'Organisation internationale de la francophonie en tant que membre de la délégation d'accompagnement du Canada et ce depuis 2005.
En 2011, tous les partis politiques fédéraux du Canada, sauf les progressistes-conservateurs, s'engagent à accorde à la SNA un statut particulier de porte-parole officiel du peuple acadien ainsi que de soutenir la SNA et les artiste acadiens dans le rayonnement international de l'Acadie.

Congrès mondial acadien

Le Congrès mondial acadien est organisé à tous les cinq ans et a pour but de développer des liens plus étroits dans la diaspora acadienne. Toutes sortes d'activités, des retrouvailles familiales, des spectacles et des conférences ont lieu à cette occasion. Le premier congrès se déroula en 1994 au sud-est du N.-B.. Il fut ensuite organisé en 1999 en Louisiane, en 2004 au sud-ouest de la N.-É. et en 2009 au nord-est du N.-B. Le Ve congrès aura lieu en 2014 dans l'Acadie des terres et des forêts. Le CMA était à l'origine géré par la société du CMA, qui devint inopérante après le premier congrès. À la suite des difficultés représentées pour l'organisation du troisième congrès, la Société nationale de l'Acadie accepta de gérer l'événement en 2001.

Capitale Grand-Pré

Plusieurs lieux revendiquent le titre de capitale de l'Acadie, le plus ancien étant Grand-Pré, qui était par ailleurs la principale ville de l'Acadie en 1755. En 1847, l'américain Henry Longfellow publie le poème Evangéline. Le succès du poème attire des milliers de touristes à Grand-Pré, le point de départ du récit, alors que l'image d’Évangéline est utilisée à des fins publicitaires et que l'élite acadienne en fait un symbole national caractérisant la persévérance. Un parc commémoratif prend forme en 1907 à l'instigation de John Frederic Herbin, auquel se greffent une statue offerte par le Chemin de fer Windsor et Annapolis et l'église-souvenir, commanditée par la Société nationale de l'Acadie. Un pèlerinage annuel y est institué. Le parc devient un lieu historique national en 1955. L'image d'Évangéline est rejetée durant les années 1960. Evangéline est ensuite considéré comme un poème sur l'amour et ses ardeurs alors que Grand-Pré refait surface dans la culture et que le pèlerinage continue. Le lieu est inscrit au patrimoine mondial de l'UNESCO en 2012.
Memramcook est l'un des seuls villages ayant survécu à la Déportation des Acadiens. Plusieurs réfugiés y retournent dès 1763, en faisant le plus important en Acadie. Par la suite, des habitants fondent d'autres villages, ce qui lui vaut le surnom de Berceau de l'Acadie. Memramcook joue aussi un rôle important dans la renaissance acadienne du XIXe siècle.
Moncton profite du rejet des valeurs traditionnelles et de la critique du poème Évangéline durant les années 1960 pour être considérée comme la capitale de l'Acadie. Cette réputation est controversée car le nom même de la ville commémore Robert Monckton, un militaire britannique ayant dirigé la Déportation des Acadiens dans la région. De plus, Moncton est une ville à majorité anglophone, avec un fort taux d'anglicisation, où les Acadiens ont eu beaucoup de difficulté à faire respecter leur droits. La ville abrite par contre plusieurs institutions dont l'Université de Moncton, alors que sa voisine Dieppe est le siège de la Société nationale de l'Acadie.
Caraquet s'autoproclame capitale de l'Acadie en 1993. Cette ville abrite trois importantes institutions, soit le Théâtre populaire d'Acadie, le quotidien L'Acadie nouvelle ainsi que la fédération des Caisses populaires acadiennes. Plusieurs municipalités critiquent cette proclamation, dont Shippagan.

Acadianité, Acadiens, Brayons et Cadiens.

L'acadianité est la définition de ce qu'est un Acadien, qui se résume bien souvent au sentiment d'appartenance à l'Acadie. Ce sentiment serait apparu dès le XVIIe siècle et aurait été engendré par l'isolement de l'Acadie face aux autres colonies de la Nouvelle-France. La première mention écrite du mot Acadien a lieu en 1699
La définition officielle de l'acadianité fut choisie lors de la première Convention nationale acadienne à Memramcook, en 1881: un francophone catholique, descendant soit d'un colon établi dans l'ancienne Acadie, soit d'un déporté. Cette définition est moins bien acceptée de nos jours. En effet, certaines communautés sont anglicisées ou en voie d'anglicisation, le catholicisme n'est plus la seule religion et la pratique religieuse est en baisse tandis que l'Acadie n'est plus isolée comme autrefois et le nombre de mariages interethniques s'accroit, sans oublier que la population est de plus en plus consciente des origines diverses de plusieurs familles.
Les Acadiens sont enclins à s'identifier avant tout à leur ville, leur région, leur province ou leur pays avant de s'identifier à l'Acadie.Parmi toutes les régions, le Madawaska est celle ayant le plus fort sentiment identitaire distinctif. Une partie des habitants se considèrent comme des Brayons au lieu d'Acadiens. Le Madawaska possède plusieurs symboles dont un drapeau, des armoiries, un plat national ainsi qu'une Foire brayonne, alors que le nom de République du Madawaska est toujours utilisé de façon symbolique. Les Acadiens du Maine, en particulier ceux du Madawaska, sont depuis les années 1970 de plus en plus conscients de leur acadianité et maintiennent d'importants liens avec la partie canadienne du Madawaska, bien qu'ils se considèrent avant tout Américains. Les Acadiens du Québec sont rarement au courant de leur origine, qu'ils découvrent souvent en faisant leur arbre généalogique. Les Cadiens sont intimement liés aux Acadiens, car ils descendent d'expatriés acadiens et d'autres immigrants établis en Louisiane vers la fin du XVIIIe siècle. Les Cadiens sont fréquemment appelés Cajuns, un anglicisme dérivé de l'ancienne prononciation acadienne du mot acadien, acadjonne.

Culture de l'Acadie.

La musique et le folklore demeurent les formes d’expression artistiques les plus répandues jusqu’au milieu du XXe siècle. La marginalisation géographique et économique des régions acadiennes ont ainsi causé un isolement culturel. L’arrivée de l’enseignement supérieur et l’ouverture au monde des années 1960 provoquent une effervescence de la culture acadienne, qui se diversifie dans l’artisanat, la peinture, la sculpture, la musique, la danse, le théâtre, le cinéma ou la littérature.

Architecture acadienne.

Église Sainte-Anne du Ruisseau

L'architecture acadienne puise son origine en France mais s'adapte rapidement aux conditions climatiques et aux matériaux locaux ; des techniques de construction micmaques et malécites sont ainsi adoptées pour améliorer l'isolation des maisons. Après la destruction presque totale causée par la Déportation des Acadiens, les maisons sont de piètre qualité et construites à la hâte. Malgré l'amélioration des conditions de vie, l'architecture reste simple jusqu'au milieu du XIXe siècle. Les traces d'inspiration française s'effacent alors progressivement devant les influences américaine et anglaise. Les premiers architectes acadiens débutent leur carrière vers la fin du siècle. Léon Léger est reconnu pour son couvent de l'Immaculée-Conception de Bouctouche et Nazaire Dugas a dessiné le Château Albert. Des matériaux comme la brique font progressivement leur apparition. Il est difficile de définir un style typique acadien puisque aucune étude exhaustive n'a été effectuée à ce sujet. Plusieurs villages historiques ont été construits depuis les années 1970 et de nombreux nouveaux édifices s'harmonisent avec l'architecture traditionnelle.

Arts Histoire de l'art en Acadie, Cinéma acadien, Littérature acadienne, Musique acadienne et Théâtre acadien.

Peinture et sculpture Paul Carmel Laporte

Jusqu'au début du XXe siècle, la sculpture et la peinture est surtout réalisées par les décorateurs d'églises. Parmi les principales œuvres toujours existantes, notons celles de Philomène Belliveau, Caroline Léger, Anna Bourque-Bourgeois, Jeanne Léger, Alma Buote et Yolande Boudreau, qui ont toutes étudié l'art à l'étranger. À partir des années 1930, le docteur Paul Carmel Laporte enseigne la sculpture et le dessin à Edmundston et forme plusieurs artistes de renom, dont Claude Picard, Claude Roussel et Marie Hélène Allain. À la même époque, plusieurs autres doivent suivre des cours à l'extérieur avant de poursuivre leur carrière en Acadie, dont Gertrude Godbout, Eulalie Boudreau, René Hébert, Georges Goguen, Roméo Savoie, Hilda Lavoie-Franchon et Claude Gauvin. Certains réalisent des peintures religieuses et murales pour les églises, dont Édouard Gautreau, Claude Picard et Ernest Cormier. L'église Sainte-Anne-de-Kent, qui comptait entre autres des tableaux de Gautreau, était surnommée la chapelle Sixtine de l'Acadie jusqu'à sa destruction dans un incendie en 2007. Nelson Surette se fait connaître grâce à ses tableaux représentant la vie quotidienne. Adrien Arsenault est aussi reconnu. Nérée De Grâce puise son inspiration dans le folklore acadien et ses tableaux se retrouvent dans plusieurs collections à travers le monde, ainsi que sur un timbre canadien. Les musées canadiens possèdent des œuvres d'autres artistes, dont les plus connus sont les sculpteurs Arthur Gallant, Alfred Morneault et Octave Verret ainsi que les peintres Léo B. LeBlanc, Médard Cormier et Camille Cormier.
En 1963, Claude Roussel met sur pied le département d'arts visuels de l'Université de Moncton. Les diplômés les plus prolifiques sont l'artiste multidisciplinaire Herménégilde Chiasson et le peintre Yvon Gallant mais on compte aussi Paul Édouard Bourque, Jacques Arseneault, Francis Coutellier, Marc Cyr, Pierre Noël LeBlanc, Anne-Marie Sirois, Lucille Robichaud, Lionel Cormier, Luc A. Charette, Daniel Dugas, Guy Duguay, Roger Vautour, Ghislaine McLaughlin, Gilles LeBlanc, Georges Blanchette, Gilles Arsenault, Hélène LaRoche, André Lapointe, Robert Saucier, Jocelyn Jean et Paul-Émile Saulnier.

Musique Natasha St-Pier

Au XIXe siècle, les communautés religieuses jouent un rôle important dans le développement de la musique acadienne alors que les fanfares des collèges et les chorales paroissiales deviennent rapidement populaires. Plusieurs musiciens dont Arthur Leblanc et Anna Malenfant se font connaître à l'étranger à partir du XXe siècle. À partir des années 1960, les musiciens sont inspirés par le folklore, comme Angèle Arsenault, Édith Butler, Calixte Duguay, Donat Lacroix et les groupes 1755 et Beausoleil-Broussard, tandis que Patsy Gallant jouit d'une grande popularité au Québec avec des genres variés. La musique se diversifie ensuite en plusieurs genres, dont le country Cayouche, le pop Danny Boudreau, Jean-François Breau, Wilfred LeBouthillier, Natasha St-Pier, Roch Voisine, Marie-Jo Thério, le hip-hop Radio Radio, le jazz Les Païens et le rock Christian Kit Goguen, Trans Akadi alors que la musique folklorique reste populaire Barachois, Grand Dérangement, La Virée, Ode à l'Acadie, Zéro Degrés Celcius. Le Gala de la chanson de Caraquet est le principal événement musical. Un instrument d'invention acadienne est la tritare.

Littérature

Marc Lescarbot donne naissance à la littérature acadienne et au théâtre acadien à Port-Royal en 1606 en produisant Le Théâtre de Neptune. Plusieurs visiteurs ainsi que des prêtres ont ensuite écrit sur la géographie ainsi que sur les conditions religieuses et économiques. La situation politique trouble et la lente croissance de la population expliquent le faible nombre de textes produits par les Acadiens durant cette période. Après la Déportation, la littérature prend du temps à réapparaître mais la tradition orale reste florissante. Avec la fondation d'écoles et de collèges au XIXe siècle puis les Conventions nationales acadiennes, les Acadiens et leur clergé commencent à redécouvrir leur identité et leurs aspirations dans un monde d'anglophones. Jusqu'aux années 1960, la littérature est dominée par le débat nationaliste. La redécouverte de l'histoire de l'Acadie donne lieu à un nombre important de textes, en particulier ceux de Pascal Poirier. Au XXe siècle, le nationalisme devient moins important et plusieurs auteurs dont Antonine Maillet se penchent sur d'autres sujets. Plusieurs auteurs de la diaspora publient durant les années 1960, dont Donat Coste et Rénald Després. Dès 1966, les plus jeunes auteurs remettent en question les valeurs traditionnelles ; ce mouvement est amplifié par la Révolution tranquille au Québec, par les réformes de Louis Robichaud au N.-B., par les grèves étudiantes et par le succès phénoménal de La Sagouine d'Antonine Maillet. La poésie est la première forme littéraire à suivre cette tendance ; le roman est dominé par l'œuvre d'Antonine Maillet mais de nombreux autres auteurs sont à remarquer. Depuis le milieu des années 1980, la littérature acadienne se porte très bien, ce qu'illustre le nombre grandissant des maisons d'éditions et la reconnaissance dont elle jouit tant en Amérique qu'en Europe. Les œuvres sont de genres variés et la littérature pour enfants se développe.

Théâtre acadien.

La première pièce, Le Théâtre de Neptune, fut créée par Marc Lescarbot en 1606. Il n'y a ensuite plus de théâtre durant deux siècles en raison du contexte socio-économique et politique difficile. La tradition orale devint toutefois florissante et a une influence jusqu'à ce jour. Des collèges, notamment le Collège Saint-Joseph de Memramcook, s'intéressent au théâtre dès 1864. Des professeurs comme Alexandre Braud et Jean-Baptiste Jégo créent des pièces très populaires. Des nationalistes comme Pascal Poirier et James Branch créent aussi des pièces de théâtre paroissiales. Les premières troupes indépendantes sont fondées dans les années 1950.
La production de Les Crasseux d'Antonine Maillet en 1968 est considérée comme le véritable début du théâtre acadien. Un programme d'arts dramatiques est créé l'année suivante à l'Université de Moncton et les troupes Les Feux chalins et le Théâtre amateur de Moncton sont fondées la même année. Présentée en 1971, La Sagouine d'Antonine Maillet connait un succès phénoménal à la suite de sa mise en scène au Théâtre du Rideau Vert de Montréal en 1972. Elle a depuis été représentée à plus de 2000 reprises avec Viola Léger en tant qu'unique interprète.
Le Théâtre populaire d'Acadie, la première troupe professionnelle, est fondée en 1974 à Caraquet. Elle produit, entre autres, Louis Mailloux de Jules Boudreau et Calixte Duguay ainsi que Le Djibou de Laval Goupil. Le Théâtre l'Escaouette est fondé en 1977 à Moncton et donne une grande place à l'œuvre d'Herménégilde Chiasson. Antonine Maillet poursuivit sa carrière, autant au théâtre qu'en littérature. Le théâtre acadien se diversifie dans ses genres et ses thèmes ; le TPA se concentre sur le répertoire alors que le Théâtre l'Escaouette favorise la création. La dramaturgie s'améliore mais le manque de textes acadiens est difficile à combler.
Le contexte économique difficile des années 1980 force les troupes à annuler des productions et la Compagnie Viola-Léger à cesser ses activités en 1989. Les troupes se redirigent vers les productions pour enfants, où les textes d'Herménégilde Chiasson se démarquent. Le Pays de la Sagouine est fondé en 1992 à Bouctouche d'après l'œuvre d'Antonine Maillet. De plus en plus de pièces de théâtre sont publiés. Le théâtre redevient plus adulte au milieu des années 1990, et connait un renouveau par la fondation de nouvelles troupes, dont Moncton Sable en 1996, et l'arrivée de nouveaux dramaturges, dont Gracia Couturier. La place qu'occupe les productions québécoises s'attire toutefois des critiques. Quelques nouveaux succès critiques et financiers, dont la reprise de la pièce Louis Mailloux, ainsi que la fondation de festivals, mettent tout de même en valeur les créations typiquement acadiennes.

Cinéma

Le pionnier du cinéma acadien dans les années 1950, Léonard Forest, est l'instigateur du studio de Moncton de l'Office national du film du Canada, où furent réalisés la plupart des films acadiens. Éloge du Chiac par Michel Brault ainsi que L'Acadie, l'Acadie de Brault et Pierre Pereault marquent réellement les débuts de l'expression acadienne en 1969. La plupart des films acadiens sont des documentaires et des courts ou moyens métrages ; il y a toutefois quelques longs métrages, dont Le Secret de Jérôme et Lost Song alors que certains réalisateurs ont fait incursion dans le domaine de la fiction et de l'animation. Parmi les cinéastes notoires, mentionnons Bettie Arsenault, Robert Awad, Renée Blanchar, Rodolphe Caron, Herménégilde Chiasson, Phil Comeau, Claudette Lajoie, Christien Leblanc, Monique Leblanc, Ginette Pellerin, Jacques Savoie et Anne-Marie Sirois. Les principaux acteurs et réalisateurs font carrière à Hollywood: les frères Joseph De Grasse et Sam De Grasse au début du XXe siècle et Robert Maillet au XXIe siècle. Le Festival international du cinéma francophone en Acadie, de Moncton, est le principal événement annuel.

Bande dessinée et télévision

Acadieman est probablement la première bande dessinée acadienne, créée par Daniel Dano Leblanc au début des années 20001 ; adapté en série animée à partir de 2005, le succès du personnage mène à la production du long métrage Acadieman vs. le C.M.A. en 2009. Une autre série télévisée notable est Belle-Baie, diffusée depuis 2008.

Artisanat acadien.Fabrication d'un tapis houqué

L'artisanat acadien est avant tout traditionnel. La courtepointe est un artisanat très populaire et bien qu'Evelyn Coutellier a créé des motifs originaux, la plupart des artisanes conservent les motifs traditionnels en ne changeant que les couleurs. Chéticamp est reconnu pour ses tapis houqués, qui sont généralement fait en série mais certaines houqueuses comme Elizabeth LeFort se sont fait connaître par leurs murales. Les Tisserands du Madawaska, dans la région éponyme, produisent des vêtements et des napperons. La plupart des régions acadiennes de cette province comptent des tisseurs, des sculpteurs sur bois et d'autres sortes d'artisans. On en retrouve aussi à la Baie-Sainte-Marie. Adrienne Landry de Dieppe était auparavant la seule tisseuse d'expérience du sud-est du N.-B. Les Artisans de St-Louis se sont par la suite orientés vers le tissage à l'aide d'une formation financée par le Développement régional. La Coopérative d'artisanat de St-Paul s'est quant à elle dirigée en symmographie artisanat à base de ficelles et ses plaquettes représentant La Sagouine sont très populaires. Plusieurs ateliers de poterie ont été aménagés par des diplômés en céramique, comme Les Métiers d'art du Nord-Est par les Frachon, le studio Keramos de Cocagne par Ronald Gauguen, Fernand Daigle à Saint-Louis-de-Kent et Nancy Morin à Moncton.

Cuisine acadienne.Une poutine à trou

La cuisine acadienne est d'origine française mais on trouve plusieurs autres influences, particulièrement canadiennes françaises, amérindiennes et même allemandes. Il y a en fait plusieurs cuisines régionales. La plupart des ingrédients sont disponibles sur places alors que certains proviennent d'un commerce ancien avec les Antilles et le Brésil, comme les raisins secs, le riz, la cassonade et la mélasse. La pomme de terre est l'aliment de base et le poisson et les fruits de mer sont très populaires.

Folklore acadien.Anselme Chiasson

Jusqu'à la fin du XIXe siècle, l'isolement de l'Acadie permet la préservation d'un folklore varié, transmis de générations en générations. Les chansons du début du XXe siècle témoignent de l'éveil à la culture. Le folklore est en quelque sorte méprisé par l'élite jusqu'à ce que le journal L'Évangéline publie à partir de 1939 une chronique de Thomas LeBlanc sur les chansons acadiennes. Anselme Chiasson et Daniel Boudreau y publient aussi le recueil Chansons d'Acadie entre 1942 et 1956. Des chercheurs étrangers s'intéressent dès lors au folklore acadien, tôt imités par les Acadiens eux-mêmes. L'Université de Moncton enseigne le folklore depuis 1966 et son Centre d'études acadiennes Anselme-Chiasson possède une importante collection à ce sujet, s'ajoutant par exemple à celle de l'Université Lavala . Le folklore inspire également de nombreux auteurs, dont Antonine Maillet.

Diaspora acadienne et rayonnement.

L'Acadiane dans la Louisiane ; la partie foncée est celle où la culture cadienne est la plus présente.
L'influence culturelle de l'Acadie se ressent surtout aux États-Unis et au Canada. En plus des 500 000 Acadiens des provinces de l'Atlantique, il y aurait en tout un million d'Acadiens ou de Cadiens en Louisiane, un million en Nouvelle-Angleterre, un million au Québec et probablement 300 000 en France, soit un total d'au moins 3,8 million dans le monde.
Les Cadiens sont en intimement liés aux Acadiens car ils descendent d'expatriés acadiens et d'autres immigrants établis en Louisiane vers la fin du XVIIIe siècle. L'Acadiane, en Louisiane, est d'ailleurs un territoire officiellement reconnu.
Une trentaine de villes et de régions presque partout au Québec peuvent être considérées comme des Cadies173. À noter que plusieurs de ces communautés ne sont plus de culture acadiennes de nos jours et que les Acadiens n'ont parfois été que de passage dans certaines d'entre elles. Aux États-Unis, il y a des communautés acadiennes au nord du Maine Madawaska, ainsi que des minorités significatives dans plusieurs villes de la Nouvelle-Angleterre et en Floride. Les Cadiens sont présents au sud-ouest de la Louisiane Acadiane et au sud-est du Texas Beaumont, Port Arthur. Il y a finalement une minorité significative dans la région de Los Angeles. En France, on compte entre autres Saint-Pierre-et-Miquelon, la Guyane, Belle-Île-en-Mer en Bretagne, Archigny en Poitou-Charentes ainsi qu’une minorité à Nantes et Saint-Malo.
Le français cadien est influencé par le français acadien. Le Conseil pour le développement du français en Louisiane CODOFIL est une agence de l'État pour la promotion de l'usage du français dans la population de Louisiane. La population anglophone du nord de l'état américain du Maine a tendance à adopter la syntaxe et du vocabulaire français à cause de la présence d'Acadiens dans la région. L'anglais cadien est d'ailleurs un dialecte d'anglais parlé par les Cadiens anglicisés.
La cuisine cadienne a été introduite en Louisiane par les Acadiens. Elle reprend donc des influences acadiennes et originellement françaises, à laquelle s'ajoutent des influences espagnoles, africaines, anglo-américaines, antillaises et amérindiennes.
La musique cadienne, originaire de Louisiane, est un mélange de genres musicaux et d'influences culturelles. Elle est liée à la musique country et au Western Swing mais puise ses racines dans la musique acadienne du XVIIIe siècle. Ses instruments de prédilection sont le violon puis l'accordéon. Viennent ensuite la guitare, le 'tit fer triangle, le frottoir planche à laver et la musique à bouche harmonica. Les premiers enregistrements datent de 1928. Le zarico, ou zydeco est un genre musical dérivé de la musique cadienne. La musique cadienne est en effet très populaire et de nombreux musiciens appartiennent à d'autres cultures. Cette musique se chante ainsi autant en français cadien qu'en anglais, en créole ou d'autres langues. Parmi les musiciens notoires, mentionnons Zachary Richard, Cléoma Falcon et Joe Falcon.
Les exilés en Louisiane développent trois styles d'architecture, dont l'un inspiré de l'architecture acadienne traditionnelle. Ces différents styles ne sont plus utilisés à partir de 1911 mais reviennent à la mode depuis les années 1990. De nombreux exemples d'architecture acadienne par ailleurs visibles au Maine, au Québec et en France.

Liens


http://youtu.be/AswOGfiMj7w Samuel de Champlain 1
http://youtu.be/aUPnrdaoi_Y Samuel de Champlain 2
http://youtu.be/7ddxfGZsw_Y Samuel de Champlain 3


http://youtu.be/r-qZadzS0NI La déportation
http://youtu.be/H0FaxyKKc0A 1Canada histoire et population
http://youtu.be/VSPKy0jJlOY Canada histoire 2
http://youtu.be/wEG_8g84s3E Canada Histoire 3
http://youtu.be/RFPZm7TmXX0 Canada Histoire 4
http://youtu.be/9btGke_I7Cs Canada Histoire 5
http://youtu.be/drZrsps5SYY Canada histoire 6
http://youtu.be/A3X1lYJ0rVg Chansons Acadiennes
http://youtu.be/iBIQcsp4BOc Retour en Acadie
http://youtu.be/XCWIXIEizKM Zachary Richard
http://youtu.be/vC7i9KoWrV4 Zachary Richard Lutte de l'acadie
http://youtu.be/XCWIXIEizKM Chanson acadienne
http://youtu.be/XCWIXIEizKM Leçon de turlutte acadienne
http://youtu.be/BYKDOzUY3UQ?list=PLAF0A61AB16EF0945 34 Vidéos du folklore acadien


http://youtu.be/0l1EYNoHY1A Vive le Quebec libre
http://youtu.be/MnuwsREDINU Mystère d'archive, "vive le Quebec libre"


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Posté le : 25/07/2014 11:17

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Re: Les expressions
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« Epée de Damoclès »


Péril imminent et constant.
Danger qui plane sur quelqu'un.

Bien que l'histoire qui en est à l'origine ait été racontée par Horace et Cicéron, cette expression n'est employée qu'à partir du début du XIXe siècle.

A la fin du Ve siècle avant J.C., Damoclès était un courtisan de Denys l'Ancien , tyran de Syracuse .
Au cours d'un banquet, alors que Damoclès lui disait combien il enviait son pouvoir et sa richesse, Denys chercha à le convaincre que la vie d'un tyran n'était pas aussi agréable qu'il le croyait.
Il faut bien reconnaître qu'entre les comploteurs et empoisonneuses prêts à l'envoyer ad patres à tout bout de champ, les épouses, concubines et maîtresses qu'il fallait satisfaire, l'argent volé aux pauvres qu'il fallait dépenser..., la vie d'un tyran n'était finalement pas bien rose.

Bien entendu Damoclès n'en crut pas un mot.
Denys le fit alors s'asseoir sur son trône, prit son épée, arracha un crin de la queue de son cheval, y attacha l'épée et la suspendit la pointe en bas au-dessus de la tête de Damoclès en lui disant : "Profite bien maintenant de ce banquet et amuse-toi ! Tu vas rester à ma place jusqu'à sa fin et je te garantis que tu ne verras plus les choses de la même manière".

Effectivement, Damoclès, dont la vie ne tenait plus qu'à un crin, eut un peu de mal à bien profiter de la suite du banquet. Un petit quelque chose l'empêchait d'être suffisamment serein pour apprécier pleinement sa nouvelle situation.

Posté le : 25/07/2014 11:02
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Re: Défi du 19 juillet 2014
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Voyage (imaginaire??) au pays de la flagornerie

J’ai fait un cauchemar, de ces rêves angoissants
Qui vous font en sursaut, fiévreux, moite de sueur
Dans la nuit s’éveiller, votre corps frémissant
A l’idée que ce songe n’était pas un leurre

Dans ce rêve insensé je partais en voyage
En confiant au hasard le lieu de l’excursion
Dans un pays étrange, ou semble t-il l’usage
Etait de glorifier son prochain sans raison

La flatterie de mise, en devenait grotesque
Dans l’exagération, nullement contenue
Le renard de la fable, alors, paraissait presque
En louant le corbeau, gorgé de retenue

On se disait :’’ je t’aime, ton amitié m’honore,
Et chacun de tes mots est toujours une obole
Je remercie les Dieux, le destin et le sort
Qui t’on mit sur ma route, mon ami, mon idole’’

L’excès en toute chose, est bien mauvais mentor
Chacun à son dépend put alors l’évaluer
Les probes amoureux des :’’je t’aime ‘’avaient peur
Les mots étaient aphones, et tristement désuets

Sur une page blanche, le modeste félibre
Qui, tel un artisan penché sur son ouvrage,
N’a pour seule ambition, que d’oser faire vivre
Le sens de la prose, s’en étranglait de rage

Il me fallait sortir de ce pharisaïsme
Ou l’égo, qu’à sa taille, ne cesse de penser
Alors que le cerveau souffrant d’égocentrisme
Annexe ses neurones jusqu'à inanité

S’il est imaginaire, de ce triste voyage
Sachons tirer leçon, que l’on peut faire notre :
« L'orgueil se contente de son propre suffrage,
Le flatteur a besoin du suffrage des autres »






Posté le : 25/07/2014 10:34
_________________

Le bonheur est une chose qui se double,..…..si on le partage …

Titi
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Re: Défi du 19 juillet 2014
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Excellente histoire Bacchus; ces génies dans les lampes ce ne sont pas des lumières tu l'as dit.
Des plaisirs simples, c'est ça les vacances. Après, le reste ce n'est que du décor.

Posté le : 24/07/2014 20:02
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Par une aquarelle de Tchano

Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
.

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