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Re: Défi du 2/08/2014 de Kjtiti
Plume d'Or
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La cabane

Quelle jolie petite famille ! Je suis mariée avec Pierre depuis quinze ans. Il est médecin. Je m’appelle Claire, et je reste à la maison pour m’occuper de nos trois enfants : Jean, Luc et Blandine. Ils sont beaux, toujours bien habillés et bien coiffés. Ils se tiennent par la main pour aller à la messe. On est dimanche, les garçons portent des culottes courtes et des chaussettes blanches, Blandine, une petite robe avec un gros ruban, on dirait un paquet cadeau. Il y a un grand soleil. Tout le monde nous connaît. Chacun s’arrête pour dire bonjour au gentil docteur et à sa femme parfaite.
- Qu’ils sont beaux ces enfants !
- Et si bien élevés !
Tout le monde m’admire pour la bonne éducation que je donne à mes enfants.

Pierre est fier, il marche la tête haute dans l’église. C’est un très bel homme, sportif. Toutes les filles étaient amoureuses de lui au lycée, mais c’est moi qu’il a choisie, j’étais la plus jolie et j’étais issue d’une très bonne famille.
Nous avons une belle maison un peu à l’écart du village, il y a un très grand jardin. Tout au fond, cachée par les arbres, il y a une petite cabane. Nous avions acheté la maison en pensant que nos futurs enfants adoreraient jouer dans ce petit refuge. Nous ne nous sommes pas trompés, très vite, les garçons ont investi les lieux. Et puis un jour, Pierre a décidé qu’il allait l’aménager pour lui. Il en a fait une sorte de bureau, avec un canapé garni de coussins, pour lire, disait-il. Nous n’avions pas le droit d’y aller, c’était son royaume, personne n’avait le droit d’y pénétrer, il faisait même le ménage lui-même. Plusieurs fois par semaine, il y passait quelques heures, puis refermait la porte à clé. Une clé qu’il gardait toujours sur lui. Quand il en ressortait, il était détendu, presque enthousiaste, il disait qu’il s’était ressourcé. Il me racontait ses lectures.


Pierre a été fou de joie à la naissance de Blandine, une fille après deux garçons, c’était le « choix du roi », comme disent les gens. C’est une adorable petite fille avec de longs cheveux bouclés et de grands yeux bleus innocents. Elle ne me ressemble pas du tout, j’étais grande brune, ma mère me faisait couper les cheveux très courts, personne ne s’extasiait sur ma beauté.
En grandissant notre fille est devenue de plus en plus jolie, un mélange de pré-adolescente consciente de son effet sur les garçons et de grande naïveté. Désormais, quand nous allons à la messe, elle donne la main à son père, et je ferme le mini cortège que nous formons. De temps en temps elle me regarde en coin, elle savoure son triomphe : elle est bien la préférée !
Pendant que ma fille s’épanouit et devient de plus en plus femme, je me flétris, je vieillis. Pierre ne me regarde plus comme avant, nous sommes mariés depuis dix-sept années, le temps passe. Nos enfants ont maintenant seize, quatorze et douze ans. Ils me demandent moins d’attention et je dois trouver de l’occupation en m’intéressant aux bonnes œuvres et en donnant des cours de catéchisme. J’aimerais retrouver mon insouciance, et l’espoir que j’avais en une vie qui s’annonçait passionnante quand j’avais vingt ans. J’en ai quarante aujourd’hui, et je me regarde de moins en moins dans le miroir.

Un jour, Pierre a emmené Blandine dans sa cabane, je n’ai jamais eu cet honneur. La petite maison est entourée d’orties et de chardons. Il ne les enlève pas, il préfère laisser des obstacles naturels entre la porte d’entrée de son territoire secret et le reste de sa famille. J’ai su qu’elle y était allée parce que ces jambes étaient toutes griffées et recouvertes de piqures rouges et enflées. Elle m’a dit que son père l’avait soignée. Elle avait l’air gênée en me disant ça. Elle m’a déclaré qu’elle ne voulait plus aller dans la cabane.

- Tu as beaucoup de chance que Papa t’emmène dans sa case.

C’est le nom que nous donnions à la petite maison, « la case ». J’étais contrariée qu’elle me dise une chose pareille ! Elle avait la chance d’être avec son père, d’être jeune, d’être belle, d’avoir la vie devant elle, et elle ne voulait plus y aller ?
Les fois suivantes je me suis mise en colère.
Tous les soirs, après leur escapade dans la case, Pierre la prenait contre lui sur le canapé, en lisant son magazine favori, il lui caressait les cheveux, et mademoiselle n’était pas contente ? Moi, il ne me regardait même plus. Je finissais même par me refuser à lui, tellement j’étais consciente de son dégoût à mon égard. Tous les jours, il emmenait notre fille, un petit morceau de moi finalement, à l’abri des regards, dans son antre entourée de piquants. Après quelques semaines, Blandine ne protestait même plus. Elle avait pris cet air détaché qui ne l’a plus jamais quitté depuis.
Le jour de ses quinze ans, elle est sortie en courant de la cabane, son père avait des bleus partout, elle l’avait frappé. Il l’a poursuivie jusque dans la maison, et j’ai dû m’interposer pour qu’il ne la tue pas. J’ai décidé d’éloigner Blandine de notre foyer, elle représentait une trop grande tentation pour mon mari, elle était trop jeune, trop belle, trop fraîche. Je suis sûre qu'elle le provoquait. Elle est partie en pension, elle préférait passer ses weekends là-bas, pour travailler disait-elle. Elle revenait de moins en moins souvent, et, un jour, elle n’a plus jamais voulu nous voir. Elle s’est mariée avec un jeune homme brillant, mais je sais que leur couple bat de l’aile, elle a un caractère si particulier ! Je sais qu’elle raconte des horreurs sur son père, elle est complètement mythomane, c’est triste. Après tout ce que nous avions fait pour elle, les études que nous lui avions payées, notre fille s’est révélée être une ingrate, et une déséquilibrée. Je ne m’en remettrai jamais.

Posté le : 07/08/2014 09:40
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Re: Bretagne triYann balade dans le temps
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<iframe width="420" height="315" src="//www.youtube.com/embed/9qRGxzXauhs" frameborder="0" allowfullscreen></iframe>



http://youtu.be/9qRGxzXauhs

Posté le : 06/08/2014 16:42
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Bretagne triYann balade dans le temps
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Posté le : 06/08/2014 15:59
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Re: Défi du 2/08/2014 de Kjtiti
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Ce thème vous a inspiré je vois. Moi, j'ai du mal, j'avoue.

@Kjtiti: je te découvre sous un autre jour et c'est fort bien raconté, sans chichis ni artifice.
@Couscous: j'ai bien ri à cette évocation du phénomène sectaire, sous l'angle du gogo qui ne s'aperçoit de rien. Leur nectar avait l'air bien dosé; il faudra m'envoyer la recette.
@Bacchus: alors celle là je ne l'avais pas vue venir. Et quelle leçon de vie que la défaite.
@Kjtiti2(le retour, en attendant l'oeil du tigre): ça nous change du discours véhiculé par les publicités sur les banques où on voit un gusse en train de piloter son voilier et nous faire croire que son banquier c'est lui.

Bon, je vais gouter un nectar de ma fabrication et peut-être que l'inspiration viendra.

Don le Ald.

Posté le : 06/08/2014 11:25
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Re: Depuis Bruxelles
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Bonjour Rhodan,

Très heureuse de voir un compatriote parmi les loreens. Tu squattes dans notre belle capitale, petit brusseler. Moi je suis plutôt dans l'extrême ouest de la Wallonie.

Au plaisir donc de découvrir tes écrits.

Couscous


Posté le : 05/08/2014 21:48
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Re: Les expressions
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Etre réglé comme du papier à musique »


Avoir des habitudes très régulières, personne
Être organisé, prévu dans tous ses détails, chose)


Tout amateur de musique s'étant longtemps accroché pour sortir bien plus que des 'bling' et des 'blang' d'une guitare sait normalement lire une partition musicale.
Or, un tel document est imprimé sur du papier à musique, sur lequel on trouve, l'une sous l'autre, des portées de cinq lignes parallèles permettant d'y écrire, je vous le donne en mille, de la musique.

Autrement dit, celui qui écrit de la musique sur un tel papier est contraint d'y poser ses notes avec précision, un 'do' ne pouvant surtout pas être placé sur la même ligne qu'un 'mi' ou un 'sol'. Heureusement pour ses relecteurs, car ce n'est que grâce à ces guides que sont les portées que la musique est fa si la relire !

C'est de cette précision, de cette régularité dans la disposition des notes qu'est née l'image que véhicule notre expression apparue au XVIIIe siècle.

Posté le : 05/08/2014 12:26
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Re: Défi du 2/08/2014 de Kjtiti
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Un banquier fort grincheux eut un jour un message
D’un client scrupuleux, lui tenant ce langage :
-‘’je suis Kjtiti, désirant sur le champ
Connaitre la teneur de mes sous, le montant’’

-Sachez, mon cher client, lui dit le financier
Que votre compte est bon, plutôt bien rebondi
Si je déduis les frais bancaires circonstanciés,
Il faut bien que je mange, et j’ai gros appétit,

Votre compte, à l’instant, affiche un positif
De mille cinq cent euros, vous passant les détails
Je reste à votre écoute, pour tout renseignement.
Conclut notre croquant, de sa voix de canaille.

Son téléphone à peine eut il était posé
Qu’à nouveau ce dernier, se met à fonctionner
-Bonjour Kjtiti, seriez vous disposé
A me donner la somme, que j’ai sur mon carnet

Ulcéré le banquier, affiche sa colère
-vous n’allez pas ainsi, toutes les trente secondes
Me faire cette demande, la chose est singulière
Mille cinq cent euros, est, le chiffre nom d’un monde !!!!

Et le kjtiti, d’humeur plutôt badine
De répondre en souriant au banquier colérique
-‘’D’habitude quand mon compte présente triste mine
Vous m’appelez sans cesse pour y’ajouter du fric

Aujourd’hui que mon compte est enfin positif
il faut que vous sachiez, je renverse les rôles,
Que même en rappelant d’un tic répétitif
Les sommes ne bougent en rien, et en cela c’est drôle !!!



Mon banquier : un homme qui compte pour moi…,
surtout en négatif !!!


Posté le : 05/08/2014 09:23
_________________

Le bonheur est une chose qui se double,..…..si on le partage …

Titi
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Re: Edition ParadoXe
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Sorry ( J'ai supprimé )

Posté le : 04/08/2014 15:16
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Re: Les expressions
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« Tirer un, son coup »


Avoir un orgasme pour un homme.
.
L'homme dispose en effet d'une arme très particulière qui ne peut tirer qu'un seul coup, dont le rechargement prend un certain temps et dont les dégâts ne sont vérifiables que neuf mois plus tard.

La métaphore est simple à comprendre : le fusil est un symbole phallique explicite et, à l'époque où cette expression est née, cette arme ne pouvait tirer qu'un seul coup avant de devoir être rechargée manuellement.

Au XVIIe siècle, à ses débuts, cette expression n'avait aucune connotation sexuelle, puisqu'elle voulait simplement dire "tirer avec une arme à feu".
Et puis des esprits tordus et/ou obsédés en ont transformé le sens avec un succès certain.


La plupart du temps, cette expression a une connotation à la fois méprisante et égoïste, la femme n'étant supposée être là que pour assouvir un besoin primaire de l'homme.

Certaines féministes ont revendiqué le droit, pour la femme, de tirer également son coup, ce qui voulait simplement dire d'utiliser l'homme comme un objet sexuel, avec la même connotation.

Posté le : 04/08/2014 12:04
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Re: Les expressions
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« Etre rond comme... »


Être complètement soûl.


Dans cette expression, le 'comme' peut-être suivi du nom de diverses choses aux formes arrondies, variables selon les époques, comme, liste non limitative : une balle, une boule, une pomme, une barrique, une bille, un disque, un boudin, une bûche, un oeuf, une soucoupe, un zéro, un petit pois, une queue de pelle...

Si une comparaison entre l'adjectif 'rond' et une chose ronde paraît d'une logique implacable, l'important est maintenant de savoir pourquoi 'rond', en argot, est synonyme de 'soûl'.

Le mot 'soûl' est issu du latin 'satur' qui voulait dire 'rassasié', surtout de nourriture, pensez à 'saturer'.
Au début du XIIe siècle, l'adjectif s'utilise pour désigner quelqu'un qui a mangé et bu à satiété, comme on le retrouve encore aujourd'hui dans 'manger ou boire tout son soûl'.
D'ailleurs, Furetière, au XVIIe, indique que 'soûl' veut dire "qui a mangé autant ou plus qu'il ne faut pour vivre".
Ce n'est qu'à la fin du même siècle que son usage est restreint au sens de 'ivre', pour celui qui a bu plus que de raison.

Quant à l'adjectif 'rond', outre son sens premier, il a aussi désigné une personne ayant le ventre bien rebondi du fait d'avoir l'habitude de manger et boire plus qu'il ne faut. Donc une personne qu'on disait aussi 'soûle'.

C'est la similitude de signification qui a fait que 'rond' est devenu synonyme de 'soûl' dès le XVe siècle et a accompagné jusqu'à nos jours le glissement de ce mot vers le seul sens de 'ivre'.


Posté le : 03/08/2014 15:13
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Par une aquarelle de Tchano

Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
.

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