La bâtisse s’effondre sur elle-même, morne monument érigée à la gloire d’une vie radieuse, désormais ruine, cendre et charbon meurtri par le feu de la tristesse. La peinture s’écaille et se craquèle, le perron s’affaisse, la balustrade plie et les pylônes se désagrègent. Le ciel se déchire, les nuages se délitent et la terre se décompose. Le jardin n’est plus qu’un cimetière putréfié où la chaire se prodigue, où les esprits corrompus s’éteignent…
La cigarette rougeoie au bout de ses lèvres, pendante, inerte, et la cendre cède sous son propre poids, s’écrase sur son buste las, indifférent, froid. Les glaçons à moitié fondus la toisent depuis son verre vide de liqueur et elle s’effondre sur le perron. L’alcool profond ancré dans ses veines torpille sa tête et elle reste allongée, la clope encore fumante au creux de sa bouche rougeâtre, pulpeuse, une tâche de sang sur la porcelaine de son teint.
Quatre heures tintent et la sonnette du marchand de glace se fait ouïr en bas de la rue, derrière la rangée d’ormes sévères et bourgeonnés. Les enfants surgissent de leurs maisonnettes et accourent sauvagement, bondissent sur leurs tricycles rouges en direction du vieux vendeur tandis que la bave de la jeune fille continue de s’écouler sur sa joue rougie et les planches rugueuses.
Elle a vingt-trois ans et des poussières, beaucoup de poussière désormais. Le crayon divin a ébauché des cernes sous ses yeux verdâtres et creusé ses joues à la gomme. Sa jeunesse s’estompe et déjà le déclin se dessine sur son portrait obscurci. Le soleil darde sa poitrine et un halo se forme autour de son corps. Elle étincèle de tristesse, enveloppée dans ce drap de lumière et je m’avance sur l’allée de terre asséchée. Ma tête à contre-jour n’est qu’une obscure silhouette et elle semble apeurée, si fragile. Ses doigts fins où glissaient les épais fusains et les fins pastels ne sont plus que des paumes crispées, contractées, repliées sur elles-mêmes...

La veuve mauve

J’arrive devant la grande bâtisse flanquée d’un verger à gauche et d’un jardin japonais à droite. C’est qu’elle en impose cette demeure à la façade aux multiples fenêtres et aux gargouilles qui vous saluent de leurs gueules ouvertes.

Je parque ma Maserati dans l’allée de graviers blancs et me dirige vers la porte en chêne. Mélanie m’ouvre et m’adresse un petit sourire. Elle est vêtue d’une longue robe mauve sombre relevée par de minuscules papillons dont la silhouette est dessinée au moyen de fines paillettes dorées. Elle a opté pour un maquillage sobre, tout à fait de circonstance pour une jeune veuve.

Mes pas emboîtent les siens jusqu’au petit salon orné d’un canapé en cuir de buffle canadien dans lequel je m’installe, avant d’entamer la conversation :

« C’est très étrange de se dire qu’il est parti. On se connaissait depuis l’enfance. Sacré François ! Il aimait créer la surprise.
– Oui, il était formidable. Il m’a toujours comblée… jusqu’à la fin. Peut-être tentait-il d’effacer la différence d’âge qui nous séparait.
– C’est possible. Mais qu’est-ce que trente années lorsqu’on s’aime ? J’avoue avoir été surpris lorsqu’il t’a présentée à moi la première fois. C’était il y a un an.
– Le temps file ! Nous étions mariés depuis trois mois.
– Un mariage dont on se souviendra ! L’adjoint au maire a cru qu’il était ton père ! Vous vous êtes croisés à l’hôpital ?
– En effet, j’étais secrétaire médicale et il venait se faire suivre par le cardiologue.
– Heureusement que tu étais là après son opération. Un triple pontage, ce n’est pas une mince affaire.
– J’ai arrêté de travailler pour être avec lui.
– Comment vas-tu faire pour continuer à payer tous les frais, la maison et tout ?
– François avait souscrit une bonne assurance-vie. Je suis à l’abri du besoin.
– C’est vraiment une mort subite. Une crise cardiaque ! Que s’est-il passé ? »

Là, Mélanie devient rouge pivoine jusqu’au bout des oreilles, s’assortissant ainsi au tapis d’orient du salon.

« Et bien… tu sais que malgré son âge…
– 61 ans, comme moi !
– Nous étions très amoureux. Il a toujours mis un point d’honneur à me rendre heureuse et me combler.
– Pour ça, il te gâtait !
– Oui, pas uniquement par des présents. Il restait assez actif… dans l’intimité.
– Oh, je vois.
– Le médecin lui avait conseillé de ralentir le rythme. Il n’a pas voulu écouter et me laisser insatisfaite. Je lui avais pourtant dit que ce n’était pas grave.
– Il me confiait qu’il avait peur que tu pâtisses de votre écart d’âge.
– Vendredi soir, j’ai bien vu qu’il était fatigué.
– Nous sommes sur un gros contrat au bureau.
– Et moi, je n’avais pas le moral. Il a voulu me consoler. Enfin, tu comprends….
– Précise ? Je suis un vieux célibataire, tu sais !
– Et bien… de caresses, en baisers, nous avons oublié les conseils du cardiologue. Je me souviendrai toujours de son visage crispé lorsqu’il s’est effondré sur moi.
– Oh, ma pauvre !!
– Enfin… la vie continue. J’ai cette belle maison qui me rappelle la générosité de François. »

Il me semble apercevoir un éclair traverser son regard bleu lorsqu’elle me demande :

« Et toi ? Tu as souscrit une assurance-vie ? »

@Alexis'
"J'adore déjà cette phrase :" quelques croquis charbonnés au bout d’une triste mine "
Continue ! J'attends. Toujours ton style "noir américain". J'aime.

L'humour est le meilleur détecteur de mensonges. Konrad Lorenz




SUITE DES CITATIONS DE SIM:
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- " Le silence est la forme la plus reposante de la conversation "


-" Le rire est un vaccin universel "

- " Le fait que le monde soit peuplé de crétins permet à chacun de nous de ne pas s'y faire remarquer"


- " La plupart des gens s'étonnent de leurs malheurs alors qu'il faudrait qu'ils s'étonnassent de leurs bonheurs."


- " La mort est une panacée qui guérit de toutes les maladies."


- " La misère évite tous les soucis que la richesse engendre "


- " La charité chrétienne m'a appris qu'il ne fallait jamais rester indifférent devant unpauvre qui tend la main. Moi, je la lui serre toujours."


-" La beauté n'est pas toujours apparente, j'en sais quelque chose…. "


- "L'imaginaire est le smoking du réel. Il met des robes longues à nos idées courtes."


- " L'homme est un imbécile plus ou moins intelligent."


- " L'homme est le seul animal à croire qu'il n'est pas bête "


- " L'amour, c'est comme la brocante. C'est dans la remise qu'on fait souvent lesmeilleures affaires "


- " Je suis très doué pour acheter ce qui est impossible à revendre."


- " Je suis suffisamment intelligent pour ne pas savoir que je suis un imbécile."


- " Je prête toujours l'oreille quand je peux avoir quelque chose à l'oeil."


- " Je me demande chaque jour ce que je suis venu faire sur terre. Vivre n'est pas unesolution qui résout le problème."


- " Je compense ma détresse d'exister par une immense joie de vivre."


- " J'aime faire attention, me priver, cela valorise la gratification que je m'accorde le lendemain."


- " Il y aura toujours des millions de lâches pour respecter un seul salaud."


- " Il ne fume plus, ne boit plus, ne baise plus. Il lui reste la santé mais il ne sait plus quoi en faire."


- " Il ne faut jamais répondre à quelqu'un qui ne vous adresse pas la parole."

- " Il est très difficile de faire entendre raison à un sourd."


- " En amour, méfiez-vous des coups de foudre si votre raison ne possède pas de paratonnerre."


- " En amour, je resterai amateur de soupirs jusqu'à mon dernier souffle."


- " Dis-moi qui tu tues, je te dirai qui tu hais."


- " Certains cadeaux sont si affreux qu'ils font uniquement plaisir à ceux qui ne les reçoivent pas."


- " Certaines femmes sont si fidèles qu'elles sont capables d'avoir des regrets quand elles vous trompent. "


- " Ce qui me réconcilie avec la réserve et la modération, ce sont les abus."





LE DICTIONNAIRE D' APRES BIERCE :
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ARBORIGENES :
Personnes de moindre valeur qui encombrent le sol d'un pays récemment découvert. Elles cessent bientôt de l'encombrer pour les fertiliser.

ABSENT :
Particulièrement exposé à la dent du dénigrement; diffamé; entièrement dans son tort; supplanté dans la considération et l'affection d'autrui.

BACCHUS :
Divinité commode inventée par les anciens pour avoir un prétexte de s'enivrer.

BAROMETRE:
Instrument ingénieux, qui nous indique le temps qu'il fait

ESTIME DE SOI :
Evaluation erronée

MULÂTRE :
enfant de deux races, qui a honte des deux.

PIE :
Oiseau dont les dispositions pour le volant laissé supposer à certains que l'on pourrait li apprendre à parler.

ERGOTEUR :
Individu qui se mêle de critiquer notre oeuvre.

CANON:
Instrument utilisé dans la rectification des frontières nationales.

BRUIT:
Odeur nauséabonde à l'oreille. Musique non domestiquée. Principal produit et signe authentique de la civilisation.





DE TOUT, UN PEU :
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Au Royaume Uni, il est toujours légal de tuer un écossais dans la ville de York s'il porte un arc et des flèches …


2 % des coiffeurs américains ont déjà été poursuivis en justice pour avoir raté une coupe.



Durant les 10 000 dernières années, l'Inde n'a jamais envahi un pays.


Le parachute a été inventé plus de 100 ans avant l'avion.


A Portland, la loi interdit aux hommes de chatouiller leur femme avec un plumeau.


Les dessins animés de Donald Duck ont été interdits en Finlande, car il ne portait pas de pantalon.



Nous avons entre 75 000 et 110 000 cheveux sur la tête.


Notre pouce à la même longueur que notre nez.


Les raisins explosent quand on les met au four à micro-ondes.


Le diamètre du soleil diminue d'un mètre à chaque heure.


Une étoile de mer n'a pas de cerveau.





DES MOTS COMPLIQUES POUR NOS MAUX COMPLIQUES :
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APOPATHODIAPHULATOPHOBIE : ( 24 lettres )
Peur de la constipation

APEIROPHOBIE :
Peur de l'infinité

ANTOPHOBIE :
Peur des fleurs

La plus grande fleur du monde, l'Arum Titan, est la star du jardin botanique d'Inhotim, au sud-est du Brésil, où elle vient de fleurir ( 28 décembre 2012 ) : elle attire légion d'admirateurs malgré son odeur très particulière de... viande pourrie. Elle a une durée de vie de 72 heures

ACHLUOPHOBIE :
Peur de l'obscurité.

ACAROPHOBIE:
Peur des parasites de la peau

AICHUROPHOBIE:
Peur des chats

AMATOPHOBIE:
Peur de la poussière

APOPATHOPHOBIE:
Peur de devoir rester debout.

AUTOCHEIROTHANATOPHOBIE: (23 lettres )
Peur du suicide

AUTODYSOSMOPHOBIE :
Peur de répendre de mauvaises odeurs


LA CHEROPHOBIE :
La joie est une émotion essentielle de notre vie. Elle pourrait même nous aider à vivre plus vieux selon les conclusions d'une étude canadienne. Réalisée par Andrews Steptoe et l'University College London, elle montre que la "positive attitude" est de nature à maintenir la santé physique du sujet âgé. Mais pour certaines personnes la joie provoque une peur intense, c'est le cas des personnes qui souffrent de chérophobie.







ILS ONT DE LA REPARTIE :
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Président du Conseil, Clemenceau se rend dans un département proche de Paris. Sur le quai de la gare, le Maire de la localité, qui le connaît, s'approche de lui et lui murmure à l'oreille:
- " On vient d'apprendre par des lettres anonymes que le préfet couchait avec sa bonne … "
- " Qu'est ce que ça peut bien nous faire pourvu qu'il administre bien son département ! fait le Tigre.
Mais, le soir, au banquet, après les discours officiels, Clemenceau termine son speech :
- " Messieurs, je bois à la santé du Préfet, de sa bonne …
et après un silence qui parut interminable aux convives, il ajoute, enfin :
- …. et intelligente administration ! "

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et toujours Georges Clemenceau …

Au cours d'une battue qu'il avait organisée, on vient lui signaler la présence d'un chasseur réputé pour sa maladresse. Il le fait appeler:
-" On me dit que vous êtes très maladroit. Est-ce vrai ?
-" C'est vrai, hélas, avoue l'autre.
Alors Clemenceau, se tournant vers son garde :
- Nous n'avons ici que des ministres … placez les bien !

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Au cours d'un banquet officiel, Jean Cocteau, vêtu de son habit d'académicien,portant épée er bicorne, fut placé à coté d'un général américain qui contemplait cet uniforme qui lui était inconnu
sans cacher son étonnement. Enfin, de compte, avec une concision bien militaire, le général demanda au poète:
- " Blindés ? "
Et Cocteau répondit sur le même ton :
- " Non, Génie ! "

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Encore jeune, le président René Coty avait séjourné en Belgique et rentrait en France. A la frontière, un douanier l'interpelle:
- " Avez-vous quelque chose à déclarer ? "
- " Rien, non. "
- " Ouvrez vos bagages "
- " Ah non ! plus maintenant ! Vous aviez le droit de me les faire ouvrir avant votre demande, mais, m'ayant interrogé vous n'avez pas le droit de mettre ma parole en doute !
L'affaire alla loin. IL y eut interpellation à la chambre et le jeune Coty l'emporta. Ses bagages, saisis, lui furent rendus avec des excuses.

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DOUBLE VISION :
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LA PHOTO :
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Bonne semaine à tous
Grenouille

Sculptures de sable

Oui, ces expériences ont été recrées en laboratoire, mais les résultats et les mesures qui ont été enregistrées ne sont pas communiquées. J'ai cherché des publications sur ces sujets, mais rien.
Les instituts de recherche métaphysique ( qui se multiplient dans le monde) sont d'une prudence de sioux et les rapports restent souvent confidentiels. La rétention d'informations est de mise dans ces domaines.
Si quelqu'un tombe sur des publications -mais sérieuses évidemment - je suis preneuse.

Tu sais qu'en mettant cette image de ce site j'ai pensé à toi ? je me suis rappelée ta passion pour les parcs d'attraction, c'était un de tes premiers post sur L'ORée. Mais en revanche je ne savais pas que tu t'y étais amusée. C'est saisissant ce grand toboggan qui va ... qui part loin ... où ? Ce serait parfait pour un film d'angoisse.
J’aimerais avoir la possibilité d'acheter ce château, je rêve d'avoir plus de place pour ranger tout mon bazar.
Et puis vous pourriez me rejoindre pour un peu de temps ou longtemps . hi hi hi hi ...
On écrirait des romans d'enfer., et on y mettrait aussi les fantômes de Exem, ils s'y sentiraient comme chez eux.

Je ne connaissais pas dette expérience. C'est impressionnant. D'autres sont-ils parvenus à créer le même phénomène ?

Merci Loriane

Couscous

Ce château pourrait servir de décor pour un film d'horreur. Brrrrr