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Re: Défi d'écriture du 16 août
Plume d'Or
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Et si j’étais un monument ?


Je suis une personne au physique particulier. Mes traits sont plutôt irréguliers, j’ai une démarche ondulante même zigzagante. Ne croyez pas que je le fasse exprès, j’ai essayé de me corriger, j’ai même pris des cours de danse et de maintien, mais il n’y a rien à faire. Si vous marchez à côté de moi, je vous bousculerai et je vous marcherai sur les pieds. J’aime m’habiller de façon assez excentrique. J’adore surprendre voire choquer. Je sais que mon entourage a du mal à comprendre que je sorte avec un bonnet péruvien sur la tête, des talons hauts, un pantalon de jogging et une veste sans manches en fourrure. On me dit bizarre. Je sais que ma façon de me comporter à quelque chose d’inhabituel. La plupart des gens aiment se fondre dans la masse, ils ne veulent pas se faire remarquer. Avec moi, c’est raté ! Même quand on a essayé de me relooker, de m’habiller de façon « classique », j’entendais des gens faire des remarques sur mon passage :

- C’est une anormale tu crois ?

- Pourquoi est-ce qu’elle marche comme ça ?

Ma façon de vivre semble tout aussi incompréhensible.

- Pourquoi est-ce qu’elle vit dans cette maison tordue ?

- La couleur de la façade est curieuse !

- Ça n’est ni jaune, ni vert… c’est … singulier.

Quand j’ai acheté ma maison, ça a été un coup de foudre, le chemin qui y menait était sinueux, tortueux. Je me suis immédiatement sentie chez moi ! La décoration que j’ai choisie, est vous vous en doutez baroque. J’aime les courbes et comme aucun mur de ma maison n’est droit, j’ai été servie ! J’ai créé des étagères qui épousent la forme des murs, des meubles en mousse qui collent aux plus grossières imperfections, et j’ai disposé des coussins multicolores partout. On doit parfois zigzaguer entre les objets, mais ça ne me gêne pas puisque chez moi c’est naturel ! Comme d’habitude les visiteurs trouvent tout cela curieux et insolite.

Je sais que ma façon de vivre est inhabituelle. Mon insertion dans la société n’est pas simple, je suis considérée comme une marginale. Pendant très longtemps j’ai été très peinée par l’attitude des gens à mon égard. Et puis un jour j’ai visité l’église Saint Joseph du Havre. Quel rapport entre ce lieu symétrique en béton, qui semble sorti d’un jeu de légo, et ma vie tordue ? Ce magnifique édifice est le dernier, mais aussi le premier que l’on voit en arrivant au Havre par la mer. Il a un faux air de l’Empire State Building de New York. Curieux me direz-vous pour une église ! Et oui ! Voilà bien le premier point commun que nous avons, une sorte « d’incongruité ». Quand vous rentrez dans le bâtiment, vous êtes saisi par la beauté des vitraux, leurs couleurs magnifiques. L’intérieur est très lumineux et le soleil modifie l’atmosphère qui y règne tout au long de la journée. Les couleurs, voilà un autre lien qui nous unit. La rigueur semblait de mise quand j’étais à l’extérieur mais maintenant, c’est le côté artistique de cette église qui me frappe le plus. Si on s’approche des piliers ou des poutres en béton, on note une certaine imperfection, rien n’est vraiment lisse dans ce matériau. Le bois donne un côté très chaleureux, le bronze un côté précieux qui reste simple, on est dans la maison de Dieu, c’est un endroit chaleureux et imposant à la fois. Je prends un dépliant et je lis

« Les défauts de coffrage sont magnifiés. En sublimant l’imperfection, en confrontant le sable ordinaire à la finesse du bronze, Auguste Perret et son équipe cherchent plus qu’un effet esthétique ; ils donnent à imaginer, à travers la plage des matières, la latitude des intentions, rendant visible l’ordre mental du projet».

Et voilà ce que je cherche à faire à travers ma supposée originalité, je « magnifie » mes défauts, j’essaie de « sublimer » mes imperfections.

Depuis que j’ai accepté ma différence, je ne suis plus peinée par les quolibets, ils ne sont que des hommages à mon originalité. Je sais qu’on peut être gauche et distinguée. Je suis un être rare finalement. Dernièrement, j’ai envoyé des photos de ma maison à un magazine de décoration. Ils ont fait un article sur mon univers, j’ai même fait la couverture en posant sur mes tas de coussins, mes chaussettes aztèques au premier plan. Je vais lancer une ligne de tissus d’ameublement et mes meubles en mousse font un tabac. Il y a quelques temps j’ai même signé un autographe.

http://guilleme.blogspot.fr/2011/04/e ... -st-josephh-le-havre.html
http://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89glise_Saint-Joseph_du_Havre

Posté le : 18/08/2014 17:28
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Re: Défi d'écriture du 16 août
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Kjtiti,

Tout le long de ton poème, je me suis crue au Moyen-Age au temps des chevaliers, vassaux et seigneurs pour au final découvrir qu'il s'agissait de l'école où tu as usé tes fonds de culotte. Finement amené.

Merci pour ta participation.

Couscous

Posté le : 18/08/2014 12:42
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Re: Les expressions
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« A bras raccourcis »


En donnant des coups violents.
Pour attaquer ou agresser.


Autrefois, cette locution était précédée de verbes comme 'frapper', 'taper' ou 'cogner' (quelqu'un). Maintenant, on utilise plutôt 'sauter' ou 'tomber' sur quelqu'un.

Cette expression est déjà citée dans le premier dictionnaire de l'académie, en 1694, avec le sens de "sans aucune mesure, très violemment".
Mais sachant qu'on donne en général un coup avec le bras en extension, donc allongé, qu'est-ce qui peut justifier ce lien entre 'violent' et 'raccourci' ?
On peut imaginer que cela vient du repliement du bras qui précède le mouvement du coup, d'autant plus qu'en 1740 l'Académie signale l'expression "raccourcir le bras" pour "replier le bras".

En fait, la vérité semble être ailleurs.
Le bras n'est en effet pas le membre, mais la manche comme dans la locution "en bras de chemise". Et l'expression ancienne "les bras retroussés" confirmerait alors l'allusion à ces manches qu'on retroussait, donc qu'on raccourcissait, avant de sauter sur le dos de l'adversaire pour tenter de lui mettre une pâtée.

Posté le : 18/08/2014 10:42
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Re: Jeux de coudes
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Voila un judicieux rappel, qui mérite sans aucun doute d'être mis en lumière !!!

Il arrive que certains soirs, je penche à mon tour: sans doute que ma coudée de tisane était en décalage avec mon flot de bibine...

Pas d'inquiétude, dans ces instants là, un éclair de lucidité me fait immédiatement corriger mon jeu de coudes !!!

merci Tchano, pour cette inattendue et amusante lecture.


Posté le : 18/08/2014 09:44
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Titi
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Re: Jeux de coudes
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Cher Tchano,

Tu as piqué ma curiosité avec ton texte. J'ai d'abord cru que tu avais choisi le thème 'derniers jours' mais non.

On sait maintenant pourquoi elle penche....

Pourrais-tu le poster à la suite du post du défi du 16 août ?

Merci

Couscous

Posté le : 18/08/2014 06:43
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Jeux de coudes
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Voici mon "devoir" de rentrée.




« C’est moi, Alessandro!
Dites à Dom Carmelo que l’âme de mon bon maître s’en va quitter ce monde! »

On pousse la porte de la demeure du vieux maître.
« Ah! c’est vous mon père. Il vous a réclamé. Il est tant affaiblit! »

Cependant qu’il procède aux derniers sacrements, le prêtre approche son oreille des quelques mots décharnés que tente de balbutier le vieil architecte.
Il entent à peine: « douze poulets et trois pommes ». Il se dit: «  c’est sans doute un ultime délire de ce bon mangeur qu’était le maître. »
« J’entends bien mon fils. Douze poulets et trois pommes! » reprend-t-il distinctement.
Du peu de lucidité qu’il lui reste, le mourant comprend le quiproquo, il fait un gigantesque effort pour répéter, en détachant péniblement chaque syllabe: « dou-ze-cou-dées-et-trois-pau-mes », ajoutant, après une lente bouffée d’air et avec le peu d’agacement que lui consentent ses dernières forces: 
«  les mesures! » Puis à son grand coussin abandonne d’un coup sa volonté.
Tandis que le prêtre quelque peu dérouté, lève les yeux au plafond et cherche dans une des travées de plâtre une quelconque indication, un sens aux propos du vénérable maître, celui-ci, rassemblant ses forces restantes, poursuit: « c’étaient des unités Pisanes! »
Le prêtre: « Ah oui! Pisanes!… Heu…Pisanes? »
Le mourant: « Iacopo… Ponente… était… Florentin! »
Le prêtre: « Iacopo Ponente? »
Le mourant: « le…maître….terrassier… » il s’ensuit un très long silence interrompu seulement par de gutturaux gargouillis.

Soudain, mu par une énergie aussi inattendue que mystérieuse, le vieux maître entrouvrant son regard vers d’accablants souvenirs, ajoute lentement d’une voix faible mais claire: 
« La coudée Pisane vaut une palme de plus que la florentine.
Lorsque je me suis aperçu de la méprise, les travaux étaient trop engagés,
alors je n’ai rien dit. »
« D’après mes calculs, une fois achevée, elle pourrait s’incliner jusqu’à… »,
alourdie par la mort, sa tête bascule et penche alors vers la fenêtre où émergent les perches sommitales de l’immense cage en bois qui contient la base de la tour, haute de trente coudées pisanes.

 





Posté le : 17/08/2014 23:15
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Re: Défi d'écriture du 16 août
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KJtiti,
J'ai simplement adoré ce poème. Les vers sont sont excellents. Cette strophe :

Dés lors, je l’évitais, ne le fréquentais guère
Au très grand désespoir, je l’avoue, de mon père
Que j’avais, par bonté, non tenu au courant
Ayant toujours voulu ménager mes parents

démontre clairement comment on doit écrire pour caser les rimes dans une strophe pour dire une chose contenu en 2 mots : fréquentais plus..
Bravo.

Posté le : 17/08/2014 21:04
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Re: Défi d'écriture du 16 août
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Il était dressé là, majestueux, imposant
Relique d’un passé, ou pauvres et manants
N’avaient, ces gens de peu, le droit de pénétrer
Le château en ces temps, les seigneurs abritait

Dés lors, en cet endroit, moi le coquin, le gueux,
Eu tôt fait d’abhorrer, de détester ce lieu,
Ne voulant pas renier mes modestes ascendances
Je pris l’engagement d’en feindre l’existence

Dés lors, je l’évitais, ne le fréquentais guère
Au très grand désespoir, je l’avoue, de mon père
Que j’avais, par bonté, non tenu au courant
Ayant toujours voulu ménager mes parents

Mais un jour au courrier, tomba l’information
Une lettre maudite de l’administration
Émanant du collège, situé dans le château*
Ou j’étais supposé, cultiver mon cerveau

C’en était terminé des études buissonnières
Adieu, copains, copines au café de ‘’Chez Pierre’’
Ce fut le pensionnat qui m’accueillit bientôt
Combien, depuis ce jour, je maudis ce château ….

*Château de Tours, qui abritait, à cette époque, le collège Paul louis Courier

Posté le : 17/08/2014 19:40
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Re: Défi d'écriture du 16 août
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@Couscous,
Toutes les statues que j'ai connues avaient un bras en moins. Du moins, il me semble. Merci pour ce nouveau défi. Cela m'a plu.

Posté le : 17/08/2014 17:12
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Re: Défi d'écriture du 16 août
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Cher Exem,

Serait-ce la Venus de Milo qui trône dans cette cour ? Ou une de ses soeurs antiques?

Certains objets nous rappellent des souvenirs enfouis, tristes ou joyeux.

Merci

Couscous

Posté le : 17/08/2014 05:26
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Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
.

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