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Théodore Dubois
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Le 24 août 1837 à Rosnay Marne naît François Clément Théodore Dubois,

mort, à 86 ans le 11 juin 1924 à Paris, organiste, pédagogue et compositeur français, il est formé au Conservatoire de Paris, il a pour maîtres Marmontel, François Benoist, François Bazin, Ambroise Thomas, li reçoitr le prix de Rome en 1861 et est fait Commandeur de la Légion d'honneur et de l'Académie des beaux-arts
Le compositeur Théodore Dubois refait surface après une longue période d'oubli. Son retour au cœur de la musique de son temps, au milieu de ses pairs, s'est amorcé et, depuis quelques années, il reprend sa place parmi les compositeurs de la période charnière entre le 19ème et le 20ème siècle.

Concerts, enregistrements, édition de ses écrits éclairent son œuvre d'une lumière nouvelle, comme pour répondre à son souhait lorsqu'il écrivait, vers la fin de sa vie : "... si, plus tard, après moi, mes compositions tombent sous les yeux de musiciens et de critiques non prévenus, un revirement se fera en ma faveur."
Il fit ses études à Reims, puis au Conservatoire de Paris avec Marmontel, Benoist, Bazin et Ambroise Thomas. En 1861, il obtint le grand prix de Rome avec la cantate Atala. Il devint maître de chapelle à Sainte-Clotilde et composa les Sept Paroles du Christ 1867. Puis il fut nommé maître de chapelle à la Madeleine où il succéda à Saint-Saëns comme organiste en 1877. Au Conservatoire de Paris, il fut professeur d'harmonie 1871, professeur de composition 1891 et directeur de 1896 à 1905. Ses œuvres, très nombreuses 3 symphonies, des concertos, 2 quatuors à cordes, de la musique religieuse, etc., sont pour la plupart aujourd'hui oubliées ; en revanche, son Traité d'harmonie Paris, 1921 et 1968 sert toujours de référence.

Premières années

Il est le fils de Nicolas Dubois et de Célinie Charbonnier, ils eurent comme enfants Ferdinand né en 1832, instituteur emporté par la typhoïde et Théodore. Alors qu'il avait été à la cathédrale à Reims à l'âge de dix ans, il revint en proclamant qu'il voulait être organiste.
Son grand père François Charbonier lui achetait l'harmonium du château du village et lui faisait donner des cours par le tonnelier Dissiry organiste à Gueux. Il du rapidement prendre des cours à Reims, auprès de Melle Charpentier puis de l'organiste de la cathédrale, Louis Fanart. Il se rendait à pied deux fois par semaine pour suivre ses cours et devint rapidement le titulaire de l'orgue de Gueux.
En 1853, il entre au Conservatoire de Paris où il suit les cours de piano de Marmontel, apprend l'orgue avec François Benoist et la composition avec François Bazin et Ambroise Thomas. En 1861, il en sort après avoir obtenu toutes les récompenses et remporte le Premier Grand Prix de Rome avec la cantate Atala.

Prix de Rome

Après son séjour à la Villa Médicis, il devient d'abord, jusqu'en 1869, maître de chapelle à l'Église Sainte-Clotilde dont il était auparavant organiste, puis à l'Église de la Madeleine, jusqu'en 1877. Il succède alors à Camille Saint-Saëns au poste d'organiste de cette église. En 1871, il est professeur d'harmonie et de composition au Conservatoire de Paris et il est élu membre de l'Académie des beaux-arts sur le fauteuil de Charles Gounod en 1894.

Église de la Madeleine à Paris

En 1896, il devient directeur du Conservatoire, succédant à son ancien professeur et ami Ambroise Thomas. Il y demeure jusqu'en 1905, année où il démissionne. Vers cette époque également, se développe la polémique qui suit l'exclusion de Maurice Ravel du concours d'essai au Prix de Rome. La question a donc été posée d'un lien entre les deux évènements, Dubois s'étant montré hostile aux musiciens de la jeune génération, trop éloignés des conceptions qui prévalaient au XIXe siècle. En fait, il s'avère qu'il ne s'agissait pas de démission de sa part, mais de départ à la retraite, conformément au désir souvent exprimé de se consacrer plus complètement à la composition.

Son œuvre est considérable : plus de 500 œuvres répertoriées au catalogue de Christine Collette-Kléo Université Paul-Valéry, Montpellier.
Sa musique, en partie produite à une époque où elle semblait déjà issue d'un siècle révolu, trouve un regain d'intérêt, grâce au Palazzetto Bru Zane (Centre de musique romantique française, à Venise.
Néanmoins, son oratorio intitulé Les Sept Paroles du Christ en Croix, a toujours été chanté, aux USA et au Canada, jusqu'à aujourd'hui, spécialement pendant la Semaine sainte.

Vie privée

Le 20 août 1872, il épousa la pianiste Jeanne Duvinage (1843-1922), dont le père avait été second chef d'orchestre à l'Opéra-Comique, avant d'entrer dans l'administration des chemins de fer Paris-Lyon-Méditerranée. Ils eurent deux enfants, le premier mouru à neuf ans et Charles, né en 1877 fut membre de l'École française de Rome.

Le retour


Après le 150e anniversaire de Debussy en 2012, puis l'année l'année Poulenc en 2013. C'est un outsider qui fait en ce moment l'objet de toutes les attentions. Son nom? Théodore Dubois. Avec pas moins de dix-sept parutions discographiques à la fin 2013, la publication récente de ses Souvenirs et celle future de son Journal, un festival de deux mois orchestré par le Palazzetto Bru Zane de Venise, ce «soldat inconnu» de la musique française connaît un spectaculaire regain d'intérêt. Aparté, le label qui monte, a fait de son Paradis perdu un oratorio qui n'a guère à envier à certaines pages de Gounod son disque phare du printemps.
Vanessa Wagner vient de livrer un enregistrement live aussi émouvant que passionné de son second concerto pour piano. Et le Brussels Philharmonic, qui ne touche plus terre depuis le succès de la bande originale du film The Artist, s'attelle à sa Symphonie no 2.

Une mauvaise réputation

Mais est-il vraiment un inconnu, celui que la plupart des musiciens professionnels connaissent au moins de nom pour avoir planché sur son Traité d'harmonie? Pour Alexandre Dratwicki, ­directeur scientifique du Centre de musique romantique française et auteur de ce «revival Dubois», «cet ancien directeur du Conservatoire de Paris, assimilé au milieu officiel de la fin du XIXe siècle, cristallise deux enjeux majeurs: la redécouverte de compositeurs célébrés en leur temps mais aujourd'hui oubliés du grand public; et la réhabilitation d'artistes qui, en raison d'une méconnaissance, souffrent dans le milieu musical d'une image catastrophique.
Sa mauvaise réputation, Théodore Dubois la doit avant tout à sa position privilégiée de directeur du Conservatoire élu à l'Académie des beaux-arts en 1894. Or «c'est une chose que d'être académicien, ironise Alexandre Dratwicki. C'en est une autre que d'être académique». Une position qui, selon le chercheur, l'aura desservi jusqu'au bout: Dubois n'a eu le temps de se consacrer à sa musique qu'une fois atteint l'âge de la retraite, en 1905. De fait, nombre de ses compositions parurent has been pour l'époque.

Plus audacieux que Wagner

Mais il la doit aussi à son satané Traité d'harmonie. Geoffroy Jourdain, chef des Cris de Paris, a enregistré le Paradis perdu. Il se souvient de sa première rencontre avec l'équipe du Palazzetto. «Lorsqu'ils m'ont dit qu'ils avaient pensé à nous pour Dubois, j'ai souri. Comme tout le monde, je ne connaissais rien de sa musique. Je n'avais que le souvenir douloureux de ces heures passées à étudier son traité, qui enseigne l'harmonie comme on apprenait l'histoire ou la géographie au début du siècle dernier.» Pourtant, lui et ses chanteurs ont très vite été séduits par la richesse d'invention de sa musique. «Non qu'elle soit exempte de naïveté ou plus novatrice qu'un Debussy, mais, contrairement à la musique chorale de bien des compositeurs à venir, elle fourmille d'une multitude d'idées savamment organisées.» Pour Dratwicki, cette richesse d'invention n'a rien d'étonnant de la part de celui qui enseigna la composition à Guy Ropartz ou Florent Schmitt.
Tous les grands professeurs ne font pas de grands musiciens. Alexandre Dratwicki le sait, d'ici à ce que le «génie de Dubois» soit unanimement reconnu, la route est encore longue. Question de temps, espère-t-il. «Ceux qui mettent encore en doute la légitimité de Dubois sont le plus souvent incapables de citer un seul de ses titres.» Il leur donne rendez-vous dans quelques mois, après la parution de sa Symphonie no 2. Dans le final, le compositeur y ferait montre «de chutes chromatiques que même Strauss ou Wagner n'auraient pas osées.

Ses Å“uvres

La Guzla de l'émir, opéra-comique (Paris, 30 avril 1873)
Le Pain bis ou La Lilloise, opéra-comique (Opéra-Comique, 26 février 1879)
La Korrigane, ballet de Louis Mérante (Opéra, 12 janvier 1880)
La Farandole, ballet de Louis Mérante (Opéra-Comique, 14 décembre 1883)
Aben-Hamed, opéra (créé en italien - Théâtre du Châtelet, 16 décembre 1884)
Frithjof, opéra (1892)
Xavière, idylle dramatique qui se remarque par ses idées mélodiques (Opéra-Comique, 26 novembre 1895).
Musique vocale[modifier | modifier le code]
Les Sept Paroles du Christ (1867), oratorio dédié à l'abbé Jean-Gaspard Deguerry (1797-1871) curé de la Madeleine, fusillé en 1871 par les Fédérés à la prison de la Roquette
Le Paradis perdu, oratorio (1878) - Prix de la ville de Paris (livre d'Édouard Blau d'après Milton)
plusieurs cantates : L'enlèvement de Proserpine (sur un poème de Paul Collin), Hylas, Bergerette; Les Vivants et les Morts
des messes et des Å“uvres de musique religieuse.
Musique pour orchestre[modifier | modifier le code]
Marche héroïque de Jeanne d'Arc
Fantaisie triomphale pour orgue et orchestre
Hymne nuptial
Méditation, Prières pour cordes, hautbois, harpe et orgue
Concerto-Cappricioso pour piano
Concerto pour piano nº 2
Concerto pour violon
Notre-Dame de la Mer, poème symphonique
Adonis, poème symphonique
Symphonie française 1908
Fantasietta 1917.
Symphonie nº 2
Symphonie nº 3
Fantaisie pour harpe et orchestre

Musique pour orgue

De nombreuses pièces pour orgue et pour harmonium, dont :

Dix Pièces pour orgue ou harmonium (s. d.) : 1. Entrée (sol mineur) – 2. Entrée en forme de carillon (fa majeur) - 3. Offertoire (si mineur) - 4. Offertoire (mi majeur) -5. Élévation (ré majeur- 6. Élévation (si majeur) 7. Communion (sol bémol majeur) - 8. Communion (sol majeur) - 9. Sortie - Fughetta (ré majeur- 10.Sortie (la majeur.
Douze Pièces pour orgue ou piano-pédalier (1889) : 1. Prélude (fa majeur) – 2. Offertoire (mi majeur) – 3. Toccata (sol majeur) – 4. Verset de Procession (ré majeur) – 5. Offertoire (mi bémol majeur) – 6. Verset-Choral (la mineur) – 7. Fantaisie (mi majeur) – 8. Méditation (mi bémol majeur) – 9. Marche des Rois Mages (mi majeur) – 10. Offertoire (mi bémol majeur) – 11. Cantilène Nuptiale (la bémol majeur) – 12. Grand Chœur (si bémol majeur).
Messe de Mariage - Cinq pièces pour orgue (1891) : 1. Entrée du Cortège – 2. Bénédiction Nuptiale – 3. Offertoire – 4. Invocation – 5. Laus Deo (Sortie).
Douze Pièces Nouvelles pour orgue ou piano-pédalier (1893) : 1. Prélude (ré mineur) et Fugue (ré majeur) – 2. Chant Pastoral (do mineur) – 3. Cortège Funèbre (fa mineur – 4. La Fête-Dieu (do majeur) – 5. Canon (la bémol majeur) – 6. Alleluia (mi bémol majeur) – 7. Noël (la mineur) – 8. Fiat Lux (mi majeur) – 9. In Paradisum (sol majeur– 10. Offertoire (ré mineur) – 11. Thème Provençal varié (do mineur) – 12. Marche Triomphale (mi bémol majeur).
Sept Petites Pièces pour orgue: Prélude en ut mineur (1898) - Cantilène religieuse - Marcietta (1900) - Interlude (1900 Prière (1899) - Postlude-Cantique (1899) - Marche-Sortie 1900.
Deux Petites Pièces pour orgue ou harmonium 1910 : Petite pastorale champenoise et Prélude

Autres Å“uvres

Des pièces pour piano : Chœur et Danse des Lutins, Six poèmes sylvestres, etc.
De la musique de chambre : trios, quatuors, quintette, nonetto, dixtuor, etc.

Ses écrits

Notes et études d'harmonie pour servir de supplément au Traité d'harmonie de Reber, Paris, 1889.
Traité de contrepoint et de fugue par Théodore Dubois, Paris, Heugel, 1901.
Traité d'harmonie théorique et pratique, Paris, Heugel, s. d. 1921 Le copyright des Réalisations des basses et chants du Traité d'harmonie par Théodore Dubois réalisations de l'auteur, Paris, Heugel, est daté de 1921. Utilisé fréquemment au Conservatoire de Paris et ailleurs.
Souvenirs de ma vie, par Théodore Dubois, présentés par Christine Collette-Kléo, Lyon, Symétrie et Palazzetto Bru-Zane, 2009, 228 p.
Journal, par Théodore Dubois, présenté par Charlotte Segond-Genovesi et Alexandre Dratwicki, Lyon, Symétrie et Palazzetto Bru-Zane, 2012, 357 p.

Enregistrements

Théodore Dubois, concerto pour piano nº 2, Cédric Tiberghien, BBC scottish symphony orchestra, Andrew Manze - Hyperion 2013
Théodore Dubois, Organiste de Paris à la Belle Époque, Vol 1 (2004), Helga Schauerte-Maubouet, Orgue Merklin Cathédrale de Moulins (F) Syrius 141382.
Théodore Dubois, Messe solenelle de Saint-Rémi, Messe de la délivrance (2010), Chanteurs de Sainte-Thérèse, Nouveau Monde Philharmonic Chorus, Nouveau Monde Philharmonic Orchestra, Ottawa Classic Choir, Tremblant Chorus, Maria Knapik, soprano, Marc Boucher, baryton, Jean-Willy Kunz, orgue, Michel Brousseau, chef, ATMA

In Paradisum nº 9 des 12 Pièces Nouvelles pour orgue, 1893. Cette pièce illustre parfaitement le style romantique à l'orgue.

Registration :

Grand Orgue : Quintaton 8 solo
Positif : Bourdon 8
Récit expressif : Gambe et Voix Céleste
Pédalier : Bourdon 16
Tirasse Positif

Analyse :

L'œuvre se divise en trois sections enchaînées. Dans la première, le thème, exposé sur le Quintaton, est accompagné par le Bourdon à la main droite, qui développe des guirlandes d'accords arpégés, sur le rythme lent de la basse de pédale.
La seconde section est une douce méditation sur la Voix céleste donnant une impression d'élévation.
La dernière section reprend le thème initial mais cette fois, une voix supplémentaire s'ajoute à la partie soliste pour donner plus d'intensité à l'exposé final.

Liens

http://youtu.be/0OOexWlW1ok Tio Piano
http://youtu.be/toQjQo2WlT8 Toccata
http://youtu.be/1ShYSZ548EI Messe Brève
http://youtu.be/nkQEVE9HalM Messe pontificale


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Posté le : 23/08/2014 16:01

Edité par Loriane sur 24-08-2014 19:51:27
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Simone Weil
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Le 24 août 1943, meurt, à 34 ans, Simone Adolphine Weil

à Ashford en Angleterre, philosophe française qui appartient à l'école/tradition Philosophie chrétienne, Existentialisme chrétien, Gnosticisme, Néoplatonisme, ses principaux intérêts sont : métaphysique, exploitation sociale, Littérature, Éthique et Politique, ses Œuvres principales sont "La Condition ouvrière", "Réflexions sur les causes de la liberté et de l'oppression sociale", "La Pesanteur et la Grâce", L'Enracinement, Attente de Dieu, ses écrits sont influencés par Platon, Karl Marx, Alain, Homère, Nouveau Testament, François d'Assise, elle était née à Paris le 3 février 1909
Attention, ne pas la confondre avec son homonyme homophone, Mme Simone Veil, femme politique française.
On ne séparera pas chez Simone Weil l'action et la pensée, le témoignage vécu et la doctrine vivante. Sa passion de militante de La Révolution prolétarienne à la France libre du général de Gaulle naît des exigences de sa réflexion, et sa réflexion se fait péremptoire pour nous enjoindre d'obéir sans réserve à l'exigence du réel. Au cœur du réel, il y a l'ordre divin, l'harmonie souveraine descendue jusqu'à nous, qui nous crucifie et nous sauve. Simone Weil le démontre mais surtout l'affirme. Ainsi, elle nous touche avant même de nous éclairer, et nous subjugue.
Agrégée de philosophie, elle travailla en usine, participa à la guerre d'Espagne aux côtés des républicains, découvrit la foi chrétienne sans se convertir et rejoignit les gaullistes à Londres. Elle est l'auteur d'une philosophie spiritualiste fondée sur une dialectique du renoncement aux croyances qui dépossèdent l'homme de lui-même et l'aliènent à des idéologies et des pratiques qui excluent le respect de la personne : la Pesanteur et la Grâce, 1947 ; la Connaissance surnaturelle, 1949 ; la Condition ouvrière, 1951.

Sa vie

Simone Weil est née en 1909 à Paris, dans une famille d'origine alsacienne, installée à Paris depuis plusieurs générations et juive. Sa famille habite alors au 19, boulevard de Strasbourg. Elle a trois ans de moins que son frère, le mathématicien André Weil. La famille Weil habite à Laval d'octobre 1917 à janvier 1919, où son père chirurgien-militaire avait été muté. En 1924-1925, elle suit les cours du philosophe René Le Senne au lycée Victor-Duruy, à Paris, et obtient, au mois de juin 1925, le baccalauréat de philosophie selon la dénomination en vigueur à cette époque-là. Elle a alors seize ans.
Née, dans une famille d'israélites cultivés, Simone Weil, élève d'Alain, dont elle retient le rationalisme volontaire, devient agrégée, professeur de philosophie, et déjà milite dans le mouvement anarchiste.
En octobre 1925, elle entre au lycée Henri-IV, où elle passe trois ans. Elle a pour professeur de philosophie le philosophe Alain, qui demeure son maître. Simone de Beauvoir, d'un an son aînée, qui croise son chemin en 1926 dans la cour de la Sorbonne, accompagnée d'une « bande d'anciens élèves d'Alain », avec dans la poche de sa vareuse un numéro des Libres propos et L'Humanité, témoigne de la petite notoriété dont elle bénéficiait déjà :
"Elle m'intriguait, à cause de sa réputation d'intelligence et de son accoutrement bizarre... Une grande famine venait de dévaster la Chine, et l'on m'avait raconté qu'en apprenant cette nouvelle, elle avait sangloté : ces larmes forcèrent mon respect plus encore que ses dons philosophiques."
Elle décide, en 1934 et 1935, de travailler en usine comme manœuvre sur machines à l'entreprise Alsthom, puis chez Renault. Elle s'engage, en 1936, aux côtés des républicains dans la guerre d'Espagne.

Elle professe cependant face à la montée du nazisme un pacifisme résolu, qui se mue, après l'entrée des Allemands à Prague en 1938, en appel à la lutte armée contre Hitler. L'occupation de Paris, en juin 1940, lui fait gagner Marseille, puis l'Ardèche, où elle travaille comme ouvrière agricole. Sa découverte du Christ, qui s'approfondit, a alors pour interlocuteurs à Marseille le père Perrin, à Saint-Marcel-d'Ardèche Gustave Thibon. Puis, par le Maroc et les États-Unis, où sa famille a fui la persécution, elle gagne Londres où elle travaille dans les bureaux de la France libre, et demande à rejoindre le combat de la résistance sur le sol national. Malade, elle se laisse peu à peu mourir de faim à Ashford Kent.

Cette vie, cette mort sont déjà sa doctrine, qu'on manquerait à ne chercher que dans ses écrits proprement spirituels, qui datent presque tous des années 1940-1943. Avant même d'ouvrir ses ouvrages posthumes, on peut retenir trois leçons. La première est celle de l'analyse politique. Elle a démonté les ressorts de la redoutable frénésie du nazisme, et cela dès 1932. Le nazisme n'est pas la création d'Adolf Hitler : c'est une maladie de l'âme moderne, qui a livré celle-ci au premier chef de bande. Dans l'Allemagne de 1932, Simone Weil voit la tragédie se nouer, autant par la démission des élites bourgeoises que par la division entre les partis populaires. Hitler encourage les ouvriers en grève, les communistes allemands les désavouent, Hitler enfin les mate. Qu'on accepte ou non les positions personnelles de Simone Weil, l'acuité des Écrits historiques et politiques est incomparable. La deuxième leçon concerne la condition ouvrière : « L'ignorance totale de ce à quoi on travaille est excessivement démoralisante ... On n'a pas le sentiment, non plus, du rapport entre le travail et le salaire. L'activité semble arbitrairement rétribuée. On a l'impression d'être un peu comme des gosses à qui la mère, pour les faire tenir tranquilles, donne des perles à enfiler en leur promettant des bonbons. » La troisième leçon est apportée par le témoignage de Simone Weil sur sa découverte de Dieu, notamment dans les lettres au père Perrin. Elle s'adresse au prêtre, elle fait état de sa rencontre du christianisme à travers le comportement de certains pratiquants et la liturgie catholique, puis de sa rencontre du Christ dans le seul à seul de l'expérience mystique. Mais, en même temps, elle refuse l'adhésion par le baptême à aucune Église visible. Elle désire bien plutôt voir l'Église romaine renoncer à ses anathèmes et accorder la communion eucharistique sans exiger la confession du dogme, que l'Église définit, pense-t-elle, par des mots et des notions, en termes purement intellectuels. Elle demeure donc « sur le seuil » et, cependant, elle s'est avancée bien au-delà, car elle a foi en la présence du Christ en l'hostie. La profondeur et la beauté de sa conception du surnaturel, la sincérité de son cri rendent émouvant son appétit d'absolu, toujours inapaisé. Mais le témoignage ici est aussi un enseignement. Cette sagesse qu'elle dit recevoir comme un don, et, dans la plus totale désappropriation, elle entend nous l'apprendre.

[size=SIZE]Les chemins de la sagesse
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La clé de la méthode, c'est l'attention, qui, si elle se rend pure, est comme un holocauste de la conscience : le moi s'oublie, apparaît alors la réalité. C'est toujours l'attention qui la trouve, que ce soit à travers la beauté, la souffrance, l'amour. Et elle la trouve en découvrant la relation entre l'humain et le divin, qui s'appelle l' analogie. Au sens fort, le Logos unique fait la vie de Dieu et la consistance de l'Univers : il est l'Âme de l'Univers et l'Univers est son Œuvre. L'amitié est une égalité faite d'harmonie, redit-elle après Philolaos. Cette harmonie invisible, fin et loi de construction de toutes choses, est en même temps une personne. La médiation est le Médiateur, et s'appelle le Christ. Simone Weil ne voit rien qui sépare le christianisme authentique et la source grecque, saint Jean et Héraclite. Elle déchiffre toujours le Nouveau Testament dans le texte grec et récuse le Dieu de crainte selon la loi juive, comme aussi le Dieu des Églises ivres de puissance sur les corps et sur les esprits.
C'est dire la place véritablement focale de l'analogie, qui la guide jusqu'en mathématiques. Car la théorie des proportions symbolise l'ordre universel, l'ordre divin. La proportion transparaît visiblement dans la beauté du monde, qui est « la coopération de la Sagesse divine à la création ». La beauté naturelle, signe actif de la présence divine, est quelque chose comme un sacrement.
La voie positive de la Beauté demande une âme pure. Mais l'âme se replie sur le moi dont elle fait son dieu, et devient aveugle. Elle est encombrée de sa « pesanteur », encombrée de soi et de son néant. Elle ne peut guère en être libérée que par le malheur. Certes, la pensée spontanément fuit le malheur aussi irrésistiblement qu'un animal fuit la mort . C'est pourquoi persévérer dans l'amour alors qu'on souffre le malheur, c'est laisser Dieu « descendre » en nous : Chaque fois que nous subissons une douleur ..., c'est l'univers, l'ordre du monde, la beauté du monde, l'obéissance de la création à Dieu qui nous entrent dans le corps Attente de Dieu.
L'attention découvre l'analogie. L'analogie, qui est mentale, exprime l'ordre, qui est réel. L'Enracinement montre comment cette réalité essentielle qu'est l'ordre relie au surnaturel les tâches humaines de la politique et de la culture. L'ordonnance divine prescrit à la matière la pesanteur, qui est sa loi ; elle s'exprime entre les hommes par leurs véritables besoins, et l'ordre politique est le besoin primordial. Seule la connaissance surnaturelle peut nous détourner de l'illusion – car les racines de l'homme sont divines –, nous ouvrir au réel et nous apprendre nos vrais besoins. L'Enracinement, dont la critique de la pseudo-démocratie et de la pseudo-culture semble anticiper des contestations plus récentes, établit pour l'après-guerre un programme de réforme politique et morale appuyé sur cette perception des vrais besoins de l'homme.
Plus souvent, comme dans les trois tomes des Cahiers, Simone Weil développe librement sa doctrine spirituelle, d'autant plus librement que ses notes n'étaient pas destinées telles quelles à la publication. Ce sont maintes observations cruelles et pénétrantes, car elle nous demande sans attendrissement de détruire en nous tout ce qui n'est pas le désir de Dieu. Nous sacrifier n'est pas suffisant, nous devons nous « décréer ». Cette cruauté presque inhumaine s'éclaire par contraste aux rares moments d'abandon et de pure joie. Ce n'est plus elle alors qui veut parler, mais une présence plus forte. Le Dieu de Simone Weil ne s'enferme pas dans un concept et ne se démontre pas. Il est Père, Fils, Esprit, mais, en même temps, il est impersonnel comme la nécessité dans la Nature. Le Fils, ou Verbe, s'il s'est singulièrement incarné en Jésus, s'est « peut-être » rendu présent aussi dans le culte d'Osiris ou les rites sacrificiels de l'Inde. Et l'Esprit souffle où il veut.
Ce dernier point, du moins, les Églises visibles l'admettent, lorsqu'elles proclament que les enveloppe et, en un sens, les déborde l'Église invisible des saints. L'assurance prophétique de Simone Weil fait cependant difficulté non pas au théologien seulement, mais au philosophe. Si elle parle de Dieu, selon l'expérience et la raison, elle ne peut parler pour Lui ; la raison et l'expérience conduisent à une idée de Dieu qui n'est pas parole de Dieu. Mais, si la « connaissance surnaturelle » déborde l'expérience sensible et la raison, tout le poids de l'affirmation repose sur une expérience ou connaissance mystique dont la raison ne peut vérifier l'aloi. De fait, beaucoup de philosophes se refusent à entrer dans les convictions de Simone Weil, et beaucoup de croyants hésitent à y reconnaître le Dieu de leur foi.
Simone Weil refuse ces distinctions : elle ne peut séparer ce qu'elle pense et ce qu'elle croit, car elle croit au Logos universel qui la fait penser et vivre et meut tout l'Univers. Et, ce qu'elle pense, c'est Lui encore. Ainsi doit-on parler non pas d'une religion de Simone Weil, mais d'une sagesse qui absorbe l'engagement personnel dans un acquiescement philosophique. Elle entend que son témoignage non point plaide pour sa doctrine, mais soit interprété selon sa doctrine. Notre raison ne peut s'y trouver comblée que si elle consent d'abord à s'être humiliée. Si nous n'y parvenons pas, nous garderons du moins le bénéfice d'une des enquêtes sur l'homme les plus fortes et les plus aiguës qu'on ait jamais menées, depuis Pascal et Nietzsche.

Une pensée en action

La célébration du centenaire de la naissance de Simone Weil a donné lieu à une profusion de publications consacrées à sa vie et à son œuvre. Une œuvre intégralement posthume, à l'exception de quelques articles publiés de son vivant dans des journaux et des revues. De sa vie courte – trente-quatre années – mais si intense, dont son amie Simone Pétrement fut la première à rendre compte, que retenir ?
Avec Sylvie Weil Chez les Weil : André et Simone, nièce de la philosophe, nous pénétrons dans l'intimité de la famille Weil tout entière. S'intéressant à vrai dire davantage à l'aîné de la géniale fratrie, André Weil, le célèbre mathématicien cofondateur du groupe Bourbaki, qu'à cette tante plutôt « encombrante » qui mourut quelques mois seulement après sa naissance, l'auteur rétablit quelques vérités biographiques jusque-là méconnues concernant la branche maternelle de la famille et ses ascendances juives, du côté de la Galicie. Des racines que paradoxalement la philosophe, née dans une famille bourgeoise très assimilée, n'ayant reçu aucune éducation religieuse et rattrapée par le régime de Vichy, rejeta avec véhémence, elle qui avait pourtant diagnostiqué que l'Europe souffrait précisément de la maladie du déracinement.
La biographie de Laure Adler L'Insoumise, Simone Weil, qui choisit délibérément d'aborder cette vie sous l'angle de sa fin tragique pour remonter ensuite à rebours le cours du temps – tuberculeuse, Simone Weil se laissa en effet mourir en refusant de s'alimenter dans un sanatorium d'Angleterre où elle était parvenue à se faire rapatrier de son exil à New York en 1943 dans les services de la Résistance –, place la philosophe sous le signe de l' insoumission. Dès l'adolescence, en effet, son mépris des conventions propres à son milieu d'origine, la bourgeoisie cultivée, son dédain des apparences, ses convictions aussi indisposent. On la surnomme la Martienne, monstrum horrendum, la Vierge rouge, et pour son frère elle est tout simplement un champignon sur l'humus. Lors de sa brève carrière de professeur octobre 1931-décembre 1934), ses rapports avec sa hiérarchie sont houleux, en raison de la sympathie qu'elle montre pour les ouvriers – se nourrissant à peine, ne se chauffant pas, dormant à même le sol, elle verse la moitié de son salaire à la caisse des chômeurs, apprend à faire une soudure, descend dans la mine – et des engagements syndicaux qu'elle affiche ouvertement : on la verra ainsi en tête des manifestations de mineurs au chômage, arborant le drapeau rouge, parlant au public contre le fascisme à la Bourse du Travail où elle dispense des cours du soir. Elle publiera des articles dans La Révolution prolétarienne.
Christiane Rancé, Simone Weil. Le Courage de l'impossible met quant à elle en évidence le courage de celle qui désira toujours se porter aux avant-postes : ainsi de son expérience dans la colonne de miliciens espagnols qu'elle rejoignit au bord de l'Èbre en août 1936, et qui fut rapidement interrompue par un malencontreux accident – très myope, Simone Weil mit malencontreusement le pied dans une bassine d'huile bouillante –, de son projet d'infirmières de première ligne dispensant les premiers soins aux blessés et les réconfortant qu'elle élabora en 1941, ou encore de ses activités de résistante lors de son exode à Marseille où elle distribua le trois premiers numéros de Témoignage chrétien. Courage de celle qui, trop bien née, se confronta au monde réel en endurant dans sa propre chair la souffrance des ouvriers dans les trois usines successives où elle se fit embaucher, vérifiant sur le terrain un certain nombre d'idées théoriques exposées dans ce qu'elle nomme son premier grand œuvre, ou encore son Testament, ses Réflexions sur les causes de la liberté et de l'oppression sociale qu'elle achève le 4 décembre 1934, quelques jours avant son entrée en usine. Une expérience de huit mois au terme desquels, ayant partagé l'aliénation, l'esclavage, l'exil de la pensée auxquels l'inhumanité du travail parcellaire, la cadence, la crainte des ordres, l'organisation bureaucratique confrontent les ouvriers, elle ressort « l'âme et le cœur en morceaux », mais néanmoins « moralement endurcie .
"On est ce qu'on vit" écrivit un jour Hannah Arendt. Nulle n'illustra ce propos mieux que Simone Weil, dont la vie et l'œuvre, étroitement imbriquées, sont traversées par la notion de valeur, une notion qui est au centre de la philosophie, comme le montre de façon argumentée l'ouvrage de Julien Mollard (Les Valeurs chez Simone Weil). Valeurs cardinales du Beau – incarnation de Dieu dans le monde – et du Bien, du Vrai – j'aimais mieux mourir que vivre sans la vérité –, de la Justice, érigée en valeur suprême de l'action. Cette agrégée de philosophie avait aussi compris que ceux qui n'ont pas accès à la culture sont privés de mots pour dire leur condition. Elle dispense ainsi bénévolement des cours aux cheminots dans un Groupe d'éducation sociale et épouse la cause de tous les déshérités de la terre : ouvriers, paysans, chômeurs, peuples colonisés. Nombreux seront ceux qui, à la suite de Raymond Aron, verront en elle une sainte, épithète qu'elle récusera. Simone Weil met également en avant la valeur spirituelle du Travail que, contrairement aux Grecs – les Grecs connaissaient l'art, le sport, mais non pas le travail – ou à la source chrétienne – Tu travailleras à la sueur de ton front –, elle sanctifie. Le travail en effet révèle la dignité de l'homme dès lors qu'ont été mises en place ses conditions de possibilité non serviles et que le monde de la production a été réorganisé en sorte que les ouvriers s'y sentent chez eux et non plus des étrangers .
C'est précisément à cette tâche que s'attela la philosophe dans son second grand œuvre, rédigé en 1943 à Londres, et que la mort l'empêcha d'achever, L'Enracinement. Prélude à une déclaration des devoirs envers l'être humain, dont nombre de propositions demeurent d'actualité, lorsqu'elles ne sont pas déjà passées dans les mœurs.
Pour Simone Weil, en effet, il importe de souligner que le besoin le plus important et le plus méconnu reste celui d'enracinement dans divers milieux naturels – une patrie, une langue, une culture, un passé historique commun, une profession, un lieu. Le travail, l'affrontement à la nécessité, la domination de la matière par la volonté humaine faisant partie intégrante de l'essence de l'homme, la prédiction de Marx concernant l'abolition du travail humain qui devrait accompagner la réalisation du communisme ne saurait se réaliser. L'idée que la technique moderne se développe suffisamment pour assurer assez de bien-être à l'individu apparaît tout aussi utopique à Simone Weil, d'autant que, dans son optique, une société de loisirs laisserait libre cours à l'unique passion des hommes : la domination. Édifier une civilisation orientée vers la dignité de l'homme dans le travail, ce qui est une valeur spirituelle, autrement dit imaginer les conditions de possibilité d'un travail non servile d'où la pensée ne serait pas exclue, telle est la tâche à laquelle s'attelle Simone Weil. Abolir ces bagnes que sont les grandes usines, grâce au travail à domicile, voire dans de petits ateliers répartis à travers la campagne et organisés sur le mode coopératif ; accéder à la propriété – de son habitat, de son lopin de terre, voire de ses machines –, laquelle retournerait, à la mort de l'ouvrier, à l'État ; favoriser l'initiative et la participation à l'entreprise ; assurer une formation en alternance, une université ouvrière se trouvant à proximité de chaque atelier de montage ; réduire la fracture entre la masse et l'élite cultivée, non pas en vulgarisant les connaissances mais en l'adaptant à la sensibilité ouvrière : voici quelques-unes des mesures qu'elle préconise, même si elle ne se fait aucune illusion sur les chances de réalisation de sa nouvelle conception sociale, ce « dépôt d'or pur » dont elle se sait détentrice.
Enfin, il faut souligner l'importance de l'attention, un concept central dans l'œuvre de celle qui, en dépit de ses propres dons, éprouva à l'adolescence un profond sentiment d'infériorité par rapport à son génial frère, au point de vouloir en mourir. Elle se ressaisit néanmoins après avoir découvert que tout individu, si médiocres que soient ses capacités naturelles, peut néanmoins parvenir au royaume transcendant de la vérité à force d'attention, véritable moteur du progrès.ghhhh
Ne prendre en compte que cet aspect-là du réel serait toutefois réduire la pensée de Simone Weil. Car 'attention absolument sans mélange est prière , comme le montrent respectivement les essais de Robert Chenavier Simone Weil. L'attention au réel, Sylvie Courtine-Denamy Simone Weil. La quête des racines célestes et Martin Steffens Prier 15 jours avec Simone Weil. Entre 1935 et 1938, au sortir de l'expérience d'usine, la philosophe, élevée dans une famille juive agnostique et qui n'avait en outre jamais lu de mystiques, rencontra en effet le christianisme, cette « religion des esclaves » à l'occasion de trois contacts réels, de personne à personne La révolution en laquelle elle croit sera désormais toute spirituelle, le salut ne pouvant venir des hommes politiques sourds à la souffrance des « malheureux ». Toutefois, l'Église catholique ne faisant droit ni à la révélation égyptienne, ni aux Grecs, ni au taoïsme et à l'hindouisme – n'était pas assez « universelle » pour Simone Weil qui condamnait en outre la filiation entre le Nouveau Testament et l'Ancien, un tissu d'horreurs à ses yeux. Elle ne se convertit pas mais demeura sur le seuil de l'Église – à la fois dedans et dehors –, en attente, appelant de ses vœux une élite spirituelle animée de l'« esprit de pauvreté », susceptible d'insuffler l'inspiration chrétienne d'où pourrait jaillir une civilisation nouvelle.

Les systèmes totalitaires dont le XXe siècle a fait la terrible expérience et auxquels tant d'âmes en désarroi ont donné massivement leur adhésion, ne sauraient en effet prétendre au titre de « religions », pas même politiques, ou séculières. Se détacher de cette fausse réalité réalité ersatz qu'est celle du monde extérieur, car il ne s'agit en fait que de la réalité de notre moi que nous transposons dans les choses, se décentrer pour accéder à l'éternel, à la « réalité étrangère à ce monde en faisant taire en nous tous les mobiles et réactions pour émettre la totalité de l'énergie vers Dieu , tel est dès lors l'objectif de la philosophe. Atteindre à l indifférence au sens élevé, détruire en nous l'instinct vital, consentir à sa propre mort, en un mot se dé-créer afin de parachever la création de Dieu qui a lui-même abdiqué sa Toute-puissance, qui s'est vidé et dont la présence ne se manifeste plus que sur le mode de l'absence afin que nous puissions être : c'est cela être à l'image de Dieu . Devenir en vide égaux à Dieu – le vide est la plénitude suprême – équivaut pour Simone Weil, qui reprend ici l'image platonicienne du Timée comparant l'homme à un plante dont la racine plonge dans le ciel, à « couper les racines que nous créons selon notre mesure . Car les racines se nourrissent non pas des profondeurs de la terre mais aspirent leur sève dans l'ordre surnaturel : Seule la lumière qui tombe continuellement du ciel fournit à un arbre l'énergie qui enfonce profondément dans la terre les puissantes racines.

Deux recueils d'articles viennent compléter cet hommage à la philosophe. Le premier, aboutissement d'un colloque qui s'est tenu à l'Université fédérale de Rio de Janeiro en 1993, rassemble des contributions d'universitaires européens et latino-américains, et confirme dès son titre – Action et contemplation – que théorie et pratique représentent chez Simone Weil les deux aspects inséparables d'une même démarche. Le second (Sagesse et grâce violente) rassemble des articles qui prennent en considération les différents aspects de la pensée weilienne et présente une lettre inédite de la philosophe adressée à un jeune étudiant anglais, Charles Bell, rencontré lors de la Semaine sainte à l'abbaye de Solesmes en 1938, et concernant l'interprétation du Roi Lear.

Fin de vie

Juive, lucide sur ce qui se passe en Europe, elle est sans illusion sur ce qui les menace, elle et sa famille, dès le début de la guerre. Lorsque Paris est déclarée ville ouverte, le 13 juin 1940, sa famille et elle se réfugient à Marseille. C'est à cette époque qu'elle commence la rédaction de ses Cahiers. Les études qu'elle rédige sur la Grèce, sur la philosophie grecque, en particulier sur Platon, sont rassemblées après la guerre dans deux volumes : La Source grecque et les Intuitions pré-chrétiennes. Elle travaille également sur la physique contemporaine, et écrit sur la théorie des quanta. Elle entre en contact avec les Cahiers du Sud, la revue littéraire la plus importante de la France libre, et y collabore sous le pseudonyme d'Émile Novis, anagramme de Simone Veil. Elle participe à la Résistance en distribuant les Cahiers du Témoignage Chrétien, réseau de résistance organisé par les jésuites de Lyon. Au cours de l'été 1941, elle rencontre le philosophe et agriculteur Gustave Thibon qui propose de l'accueillir en Ardèche ; elle est embauchée comme ouvrière agricole et mène une vie volontairement privée de tout confort.
En 1942, elle emmène ses parents en sécurité aux États-Unis, mais, refusant le statut de citoyenne américaine qu’elle ressent comme trop confortable en ces temps de tempêtes, elle fait tout pour se rendre en Grande-Bretagne et travaille comme rédactrice dans les services de la France libre. Son intransigeance dérange. Elle démissionne de l'organisation du général de Gaulle en juillet 1943.
Soucieuse de partager les conditions de vie de la France occupée, malgré sa santé de plus en plus défaillante, elle souhaitait rejoindre les réseaux de résistance sur le territoire français ; elle est déçue par le refus de l'entourage de de Gaulle (Schumann, Cavaillès, André Philip) de la laisser rejoindre ces réseaux de la résistance intérieure. Elle y risquait en effet d'être rapidement capturée par la police française, identifiée comme juive et déportée. Atteinte de tuberculose, elle meurt au sanatorium d'Ashford, le 24 août 1943, à l'âge de 34 ans.
Selon le médecin légiste, la mort de Simone Weil serait en fait un suicide ; celle-ci se serait volontairement privée de nourriture, ce qui aurait accéléré sa mort. De ce constat du légiste qui l'a examinée s'est ensuivie une série de spéculations concernant les causes psychologiques ayant pu entraîner ce jeûne. Une hypothèse communément répandue à ce sujet est que Simone Weil souhaitait faire preuve de solidarité envers ses concitoyens en refusant de se nourrir plus que ce que permettaient alors les tickets de rationnement. Selon sa principale biographe, Simone Pétrement, des lettres du personnel du sanatorium dans lequel elle se trouvait lors de sa mort prouvent pourtant qu'elle a essayé à diverses reprises de manger durant son hospitalisation ; selon elle, le jeûne aurait en fait simplement été une conséquence de la détérioration de son état de santé8.

Tous les livres ayant paru sous son nom ont été publiés après sa mort, à l'exception des Réflexions sur les causes de la liberté et de l'oppression sociale.

Hommages

Simone Weil est mentionnée sur le socle de l'installation de l'artiste féministe Judy Chicago The Dinner Party.
Plusieurs établissements scolaires portent son nom : un lycée général situé à Saint-Priest-en-Jarez et desservi par l'arrêt homonyme de la ligne T1 du tramway de Saint-Étienne, un lycée général et technologique au Puy-en-Velay ainsi qu'un lycée polyvalent à Dijon. Une résidence universitaire située à Boulogne-Billancourt porte son nom.

Å’uvres de Simone Weil

Un recueil édité par Albert Camus.
1932-1942 Sur la science, Paris, Gallimard, 1966. Lire en ligne, université du Québec
1933 Réflexions sur la guerre, revue La Critique sociale, no. 10, Novembre 1933
1933-1934 Leçons de philosophie (lycée de Roanne 1933-1934), transcrites et présentées par Anne Reynaud-Guérithault, 1re éd. Paris, Plon, 1959 ; puis Paris UGE, coll. « 10/18 », 1970. Réédition en 1989 Lire en ligne, Les Classiques des sciences sociales.
1934 Un soulèvement prolétarien à Florence au xive siècle, revue La Critique sociale, no. 11, Mars 1934, sur la révolte des Ciompi
1933-1934 Carnet de bord ("en réalité le premier des Cahiers de Simone Weil, et le seul qui soit antérieur à la guerre, il contient essentiellement des esquisses préparatoires aux Réflexions..."). 1ère éd. Œuvres complètes, t. VI, Gallimard, 1994
1933-1943 Oppression et liberté Paris, Gallimard, coll. "Espoir", 1955, 275 p. Regroupe "Perspectives" (1933), "Réflexions sur les causes de la liberté et de l'oppression sociale" (1934), "Y a-t-il une doctrine marxiste ?" (1943), etc.
1934 Réflexions sur les causes de la liberté et de l'oppression sociale, revue "La révolution prolétarienne" ; Œuvres complètes,Premier livre ou grand article de S. W.
1936-1942 La Source grecque, 1re éd. Paris, Gallimard, coll. "Espoir", 1953. Extraits dus à M. et Mme Weil, ses parents.
1937 La Condition ouvrière ; 1re éd. avec avant-propos d'Albertine Thévenon, Paris, Gallimard, 1951, coll. « Espoir », 276 p. ; rééd. Gallimard, coll. « Folio », 2002, 528 p. en ligne, université du Québec. Deuxième livre (ou grand article) de S. W.
1939 L'Iliade ou le poème de la force sous le pseudonyme Émile Novis, revue "Les Cahiers du Sud", Marseille, déc. 1940-janv. 1941. Troisième livre de S. W.
1940 Note sur la suppression générale des partis politiques, 1re éd. 1950 ; Paris, Climats, 2006.
1940-1942 Cahiers. I (dès oct. 1940, à Marseille), 1re éd. (par Simone Pétrement) Paris, Plon, coll.L'Épi, 1951 ; nouvelle éd. revue et augmentée, Gallimard, 1970.
1940-1942 Cahiers. II, 1re éd. Paris, Plon, 1953, coll. « L'Épi » ; nouvelle éd. revue et augmentée, 1972.
1940-1942 La Pesanteur et la Grâce (extraits des 11 Cahiers écrits à Marseille entre oct. 1940 et avril 1942, confiés à Gustave Thibon en avril 1942), préface de Gustave Thibon, Paris, Plon, 1947, 208 p. Premiers extraits, dus à Gustave Thibon.
1940-1943 Pensées sans ordre concernant l'amour de Dieu, Paris, Gallimard, 1962.
1941-1942 Intuitions pré-chrétiennes, Paris, La Colombe, 1951, Éd. du Vieux-Colombier. Extraits, dus au Père Perrin.
1942 Lettre à un religieux, Paris, Gallimard, coll. « Espoir », 1951 ; nouvelle éd. Paris, Seuil, coll. « Livre de Vie », 1974.
1942 Attente de Dieu (lettres de janv. à mai 1942 au Père J.-M. Perrin), introduction de Joseph-Marie Perrin, O. P., 1ère éd. Paris, La Colombe, Éd. du Vieux Colombier, 1950, 344 p. ; rééd. Paris, Fayard, 1966. Extraits dus au Père Perrin Lire en ligne, université du Québec
1942-1943 La connaissance surnaturelle, 1re éd. (par Albert Camus) Paris Gallimard coll. "Espoir", 1950, 337 p. ; rééd. Oeuvres complètes, t. VI, vol. 4, 2006, 656 p. : Cahiers, juillet 1942-juillet 1943, La connaissance surnaturelle (Cahiers de New York et de Londres)
1943 « L'agonie d'une civilisation vue à travers un poème épique » et « En quoi consiste l'inspiration occitanienne » dans le numéro spécial des Cahiers du Sud consacré au Génie d'Oc et au monde méditerranéen sous le pseudonyme Émile Novis
1943 L'Enracinement, Prélude à une déclaration des devoirs envers l'être humain, 1ère éd. (due à Albert Camus Paris, Gallimard, coll. Espoir, 1949, 381 p. ; rééd. Gallimard, coll. "Folio essais", 1990, 384 p. Lire en ligne, université du Québec Cet ouvrage a été traduit en arabe par le traducteur syrien Mohamed Ali Abdel Jalil et publié à Beyrouth, Liban.
1940 Venise sauvée, 1re éd. Gallimard, coll. Espoir, 1955.
1940-1942 Cahiers. III, 1re éd. Paris, Plon, 1956, coll. « L'Épi » ; nouvelle éd. revue et augmentée, 1974.
1943 Écrits de Londres et dernières lettres, Paris, Gallimard, 1957, coll. « Espoir », 416 p.
Écrits historiques et politiques, Lire en ligne, université du Québec, Paris, Gallimard, coll. « Espoir », 1960.

Éditions

Œuvres complètes, sous la dir. d'André A. Devaux et Florence de Lussy, Paris, Gallimard, 1988 - ... . Sur les 17 volumes prévus, 10 sont parus.
t. I : Premiers écrits philosophiques, 1988, 456 p.
t. II, vol. 1 : Écrits historiques et politiques : L'engagement syndical (1927-juillet 1934), 424 p.
t. II, vol. 2 : Écrits historiques et politiques : L'expérience ouvrière et l'adieu à la révolution (juillet 1934 - juin 1937), 1991, 648 p.
t. II, vol. 3 : Écrits historiques et politiques : Vers la guerre (1937-1940), 1989, 352 p.
t. IV, vol. 1 : Écrits de Marseille (1940-1942) : Philosophie, science, religion, questions politiques et sociales, 2008, 608 p.
t. IV, vol. 2 : Écrits de Marseille (1941-1942) : Grèce - Inde - Occitanie,
t. VI, vol. 1 : Cahiers (1933-septembre 1941), 1994, 576 p. Pré-Cahier de 1933-1934 concernant les Réflexions sur l'oppression et la liberté.
t. VI, vol. 2 : Cahiers (septembre 1941-février 1942), 744 p.
t. VI, vol. 3 : Cahiers (février 1942-juin 1942). La porte du transcendant, 2002, 688 p.
t. VI, vol. 4 : Cahiers (juillet 1942-juillet 1943) : La connaissance surnaturelle, Cahiers de New York et Londres, 2006, 656 p.
Å’uvres, Gallimard, collection Quarto, 1999, 1288 p.

Études sur Simone Weil

Cahiers Simone Weil, revue trimestrielle publiée par l'Association pour l'étude de la pensée de Simone Weil9.
Nadia Taibi, La philosophie au travail. L'expérience ouvrière de Simone Weil, L'Harmattan, 2009.
Sylvie Weil, Chez les Weil, Buchet-Chastel, Paris, 2009.
Christiane Rancé, Simone Weil. Le Courage de l'Impossible, Paris, Le Seuil, 2009.
Martin Steffens, Prier 15 jours avec Simone Weil, Nouvelle cité, 2009.
Stéphane Barsacq, Simone Weil, Le ravissement de la raison, Le Seuil, 2009.
Louisette Badie, Hélène Serre, Simone Weil, philosophe de l'absolu, Éditions Nouvelle Acropole, 2009.
Robert Chenavier, Pascal David, André A. Devaux et Emmanuel Gabellieri, Simone Weil, Paris, Éditions du Cerf, 2009.
Florence de Lussy (dir.), Simone Weil : sagesse et grâce violente, Montrouge, Bayard, 2009.
Dominique Carliez, Pensez la politique avec Simone Weil, Éditions de l'Atelier, 2009.
Robert Chenavier, Simone Weil. L'attention au réel, Paris, Éditions Michalon, coll. Le bien commun, 2009.
Jean-Marc Ghitti, Présence au Puy de Simone Weil, PPP Présence philosophique au Puy, 2009.
Pascal David, Simone Weil, vivre pour la vérité, in Esprit & Vie, Paris, Éditions du Cerf, n° 195, juin 2008.
Laure Adler, L'insoumise, Simone Weil, Actes Sud, 2008.
Martin Steffens, Simone Weil : Les Besoins de l'âme, reprise de l'intégralité du premier chapitre de L'Enracinement, accompagnée d'un dossier établi par Martin Steffens, Paris, Gallimard, coll. Folio plus philosophie, 2007.
François L'Yvonnet (dir.), Simone Weil, le grand passage, Paris, Albin Michel, 2006.
Emmanuel Gabellieri, Être et don. Simone Weil et la philosophie, Louvain-Paris, Éditions Peeters, 2003.
Robert Chenavier, Simone Weil. Une philosophie du travail, coll. La nuit surveillée, Paris, Éditions du Cerf, 2001.
François L'Yvonnet, Simone Weil, Porfolio, ADPF, Ministère des Affaires étrangères, Paris, 2000.
Philippe de Saint Robert, La Vision tragique de Simone Weil, Paris, Éditions François-Xavier de Guibert, 1999.
Charles Jacquier (sous la direction de), Simone Weil, l’expérience de la vie et le travail de la pensée, Arles, Éditions Sulliver, 1998, extraits en ligne.
Miklos Vetö, La Métaphysique religieuse de Simone Weil, Paris, L'Harmattan, 1997.
Jean-Marie Muller, Simone Weil : l'exigence de non-violence, Desclée de Brouwer, 1995.
Simone Pétrement, La Vie de Simone Weil, Paris, Fayard, 1973, seconde édition 1997.
Bertrand Saint-Sernin, L'action politique selon Simone Weil, Paris, Le Cerf, 1988.
Gaston Kempfner, La philosophie mystique de Simone Weil, Éditions La Colombe, 1960.
Marie-Magdeleine Davy, Simone Weil, Paris, Éditions universitaires, 1956.
(de) Karl Epting, Der geistliche Weg der Simone Weil, Friedrich Vorwerk Verlag Stuttgart, 1955.
Marie-Magdeleine Davy, Introduction au message de Simone Weil, Paris, Éditions universitaires, 1954.
Valérie Gérard (dir.), Simone Weil, lectures politiques, Paris, Éditions rue d'Ulm, 2011.
Emmanuel Gabellieri et François L'Yvonnet (dir.), Cahier Simone Weil, Paris, L'Herne, 2014.

Liens

http://youtu.be/jtR4A3TsZos Le ravissement de la raison
http://youtu.be/pckzQHnopM0 Des idées des hommes des oeuvres
http://youtu.be/z3b_Tt9U2oQ La femme révoltée
http://youtu.be/Ez4s5sUoEyU Simone Weil


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Posté le : 23/08/2014 14:38

Edité par Loriane sur 24-08-2014 16:59:37
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Défi du 23/8 dArielleffe
Modérateur
Inscrit:
21/03/2013 20:08
De Belgique
Messages: 3218
Niveau : 44; EXP : 15
HP : 215 / 1078
MP : 1072 / 35559
Hors Ligne
Bonjour,

Arielleffe étant en vacances, elle m'a demandé de poster le sujet du défi qu'elle nous propose qui est de s'inspirer de la chanson des Monty Python dans le film "La vie de Bryan" : "Prends toujours la vie du bon côté"


[youtube=425,350][/youtube]

Bonne plume à tous !

Et voici son texte :

"Prends toujours la vie du bon côté", Monty Python dans "La vie de Brian"

Bon ! C’est mon anniversaire aujourd’hui. Il est temps de faire un petit bilan.
Je suis sur ma chaise longue, un magazine à la main. Le mois d’Août est propice aux tests en tous genres et aux conseils prodigués par des spécialistes. Je viens d’apprendre après une page et demie de questions que j’étais la femme idéale, et que je me situais entre la fille « cucul » et la fille « cul ». Est-ce que je dois m’en réjouir ? Probablement. « Cucul », je me serais vue un peu bête, la pauvre fille qui ne s’occupe que de son intérieur et qui ne connaît rien à rien. « Cul », je passais pour la chaudasse nymphomane, pas terrible non plus.
Page 15 : « Conseils pour bien vivre... son histoire d’amour »

Très bien, voilà ce qu’il me faut, ça m’évitera de répéter toujours les mêmes erreurs !
1. «Si un homme te dit qu’il n’est pas prêt à s’engager, c’est qu’il n’est pas prêt à s’engager.»

Super conseil, en effet on peut le croire, pourquoi y aurait-il un double sens ? J’imagine
le gars qui dirait :

- Tu comprends je ne veux pas m’engager.

Et qui penserait à la liste des personnes qu’il va inviter à notre mariage, avec une
très jolie bague de fiançailles dans sa poche. Bague pour laquelle il aurait dépensé son treizième mois tout de même ! Ce type-là serait à fuir comme la peste, un vrai malade mental !

2. «Ce n’est pas parce qu’on se dispute qu’on ne s’aime pas.»

Ok, donc mes voisins du dessus qui s’agonisent d’injures toute la journée, s’aiment. Il y a quelque chose que j’ai dû louper :
- Va te faire foutre salope.
Veut dire en réalité :
- Je t’aime mon amour.
Mais alors si on ne se dispute pas, est-ce qu’on s’aime ?
3. «Un couple, ce n’est pas ne jamais se disputer, c’est savoir s’en remettre.»
Si j’étais ma voisine, je pense que j’aurais beaucoup de mal à m’en remettre. Je ne suis peut-être pas faite pour la vie à deux finalement.
4. «Un homme, ce n’est pas une copine.»
Ah bon ? On ne peut pas se mettre du vernis à ongle mutuellement ? Parler de ses conquêtes et expliquer comment on a charmé le vendeur de télévision pour avoir une réduction ? On ne peut pas aller faire les magasins et essayer des robes ensemble dans la même cabine d’essayage ? Je découvre des choses avec cet article !
5. «Il adore te voir en talons? Sors tes talons!»
Ben voyons ! C’est vrai que sur les trottoirs d’une ville médiévale c’est super pratique. Et quand il neige, je ne vous dis pas !
6. «N’écoute pas ce qu’il dit, regarde ce qu’il fait.»
Il ne faut pas lui parler au téléphone alors, ni l’écouter nous raconter sa journée. Les hommes seraient donc tous des menteurs si je comprends bien. Il ne me reste plus que deux options : rester célibataire ou devenir homosexuelle. Aucune de ces deux solutions ne me tente, voyons la suite.
7. «Si c’est uniquement toi qui fais vivre la relation, ce n’est pas une relation.»
Pas bête ! Si je regarde la définition du dictionnaire, une relation c’est :
« Personne qu’on connaît, avec laquelle on a des rapports mondains, professionnels etc… »
Si on n’a pas de rapports avec son amoureux, j’imagine qu’il est difficile de parler de « relation », mais de quels rapports parlent-ils au juste ? Ouh là, je vous vois venir ! N’insistez pas, vous ne m’entraînerez pas sur ce terrain-là, n’oubliez pas le résultat du test, je ne suis pas « cul », ni « cucul ».
8. «Tu as le droit de lui dire que tu as le sentiment que tu es la seule à faire vivre la relation.»

En même temps s’il n’y a pas de relation, ça va être compliqué de le lui dire…
9. «Il y a plus d’une façon de s’aimer.»

Nous voilà bien ! Ça se complique ! Ils pourraient au moins détailler les différentes façons !
10. «On n’est pas obligé de souffrir pour aimer.»

On n’est pas obligé mais si il faut écouter ton homme, sans vraiment l’écouter mais en observant ce qu’il fait. Il me dit qu’il ne veut pas s’engager mais il fouille dans sa poche, il a sûrement une bague cachée là-dedans. Il me traite de tous les noms mais c’est normal, il faut surtout que j’arrive à m’en remettre. Ce qui l’a énervé c’est que je me torde les pieds sur les pavés et que je me fasse une super entorse. On n’est pas obligée de souffrir pour aimer, mais là il va me falloir un anti douleur super puissant ! A-t-on vraiment une relation ? Oui indiscutablement, mais ai-je envie de continuer ? Ca n’est pas si sûr !
Je pose ce magazine idiot. Heureusement, j’en ai toute une pile. Sur le suivant, je trouve une page consacrée aux proverbes :
« Les bons conseils pénètrent jusqu'au cœur du sage ; ils ne font que traverser l'oreilles des méchants. »

Serais-je méchante ? Je n’ai pas envie d’écouter tous ces conseils débiles !

« Suis le conseil de celui qui te fait pleurer, et non de celui qui te fait rire.
Un conseil est comme un remède qui est d'autant meilleur qu'il est plus amer. »

Je vais jeter toutes ces âneries à la poubelle ! Qui sont les masochistes qui écrivent de telles insanités ?

Je rentre et j’allume la télévision, ils repassent « La vie de Brian » des Monty Python. Les crucifiés chantent : « Prends toujours la vie du bon côté ». Ça ça me plaît !

Posté le : 23/08/2014 09:06
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Re: La discothèque de l'orée (compilation)
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Al Stewart

Year of the cat

http://youtu.be/v2zAY-OLMUE

Posté le : 22/08/2014 15:02
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Re: Défi d'écriture du 16 août
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Merci Arielleffe.
Je me suis laissé dire qu'elle était terminée quelque part en Italie et qu'à l'instar du personnage de ta nouvelle elle n'était pas conforme aux lois de la verticalité.

Posté le : 21/08/2014 21:12
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La saint Barthélémy
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Le 24 août 1572, les parisiens se déchaînent dans un massacre religieux

sans pareil, le massacre de la Saint-Barthélemy est le massacre de protestants déclenché à Paris, le 24 août 1572, jour de la Saint-Barthélemy, prolongé pendant plusieurs jours dans la capitale, puis étendu à plus d'une vingtaine de villes de province durant les semaines suivantes.
Cependant il faut retenir que ces évènements qui s'inscrivent dans notre histoire française agiront comme un fort traumatisme et seront fondateurs deux siècles plus tard d'une France qui optera pour la séparation de l'état et de l'église. La France verra après la révolution française la naissance du laïcisme dont l'esprit n'est pas l'interdiction des religions mais la garanterie de leurs neutralité par la limitation de leur pouvoir et de leur espace d'influence et d'actions.


Cet épisode tragique des guerres de religion résulte d'un enchevêtrement complexe de facteurs, aussi bien religieux et politiques que sociaux. Il est la conséquence des déchirements militaires et civils de la noblesse française entre catholiques et protestants, notamment de la vendetta entre le clan des Guise et celui des Châtillon-Montmorency. Il est le résultat d'une sauvage réaction populaire, ultra-catholique et hostile à la politique royale d'apaisement. Il reflète également les tensions internationales entre les royaumes de France et d'Espagne, avivées par l'insurrection aux Pays-Bas.
Pendant longtemps, la tradition historiographique a fait du roi Charles IX et de sa mère, Catherine de Médicis, les principaux responsables du massacre. Faute de sources, les historiens sont restés longtemps partagés sur le rôle exact de la couronne. Ils retiennent aujourd'hui que seuls les chefs militaires du clan protestant étaient visés par l'ordre royal. Dès le matin du 24 août, Charles IX avait ordonné l'arrêt immédiat des tueries mais, dépassé par le zèle et la fureur du peuple, il n'avait pu les empêcher.

Massacre de protestants qui eut lieu principalement à Paris le 24 août 1572,

jour de la fête de saint Barthélemy.

Catherine de Médicis, hostile au projet d'aide aux Pays-Bas insurgés contre Philippe II et inquiète de l'influence de l'amiral de Coligny, chef des protestants, s'allia aux Guises pour le faire assassiner.
Quatre jours après le mariage d'Henri de Navarre futur Henri IV et de Marguerite de Valois, un attentat contre l'amiral échoua 22 août. Craignant d'être compromise par l'enquête, Catherine obtint finalement, du roi Charles IX qui s'y refusait jusque là, pour déjouer un prétendu complot, l'ordre de mettre à mort tous les chefs protestants. Coligny et la plupart d'entre eux furent tués dans la nuit du 23 au 24 août. Henri de Navarre et Condé durent abjurer pour sauver leur vie. Puis le peuple se déchaîna, faisant environ 3 000 victimes. De nombreuses villes suivirent l'exemple de la capitale.
L'essor du calvinisme durant le règne de Henri II aboutit à une crise pour la monarchie, dès lors qu'une large part de la noblesse rejoint le camp réformé et que la politique d'apaisement et de compromis religieux menée par la reine mère Catherine de Médicis et le chancelier Michel de L'Hospital échoue, au concile national de Poissy 1561. Après le massacre de villageois protestants à Wassy en 1562, la guerre civile éclate entre le camp ultra-catholique et pro-espagnol et les réformés, vite dirigés par Henri de Navarre, tandis que les monarques valois cherchent une réconciliation autour de la figure sacrée du roi. Mais le massacre de la Saint-Barthélemy 1572 ruine tout loyalisme protestant et livre la monarchie à l'influence des Guise, qu'Henri III doit bientôt éliminer, avant d'être poignardé par un moine 1589. Contesté, le principe monarchique ne doit son relèvement qu'à l'opportunisme d'Henri IV qui, par sa conversion au catholicisme, rassure les tenants des trois camps. L'édit de Nantes avril 1598 donne des garanties religieuses et militaires aux protestants, tout en posant la vocation catholique du royaume, mais, surtout, il place l'État au-dessus des clivages confessionnels.

En France,on appelle d'ordinaire guerres de religion les conflits armés qui opposèrent, dans le royaume, catholiques et calvinistes entre 1562 et 1598. La perspective historique impliquée par cette géographie et par cette chronologie est à tous égards trop étroite. En effet la lutte armée entre chrétiens fidèles à Rome et réformés reprit en France après la mort d'Henri IV. C'est donc à la paix d'Alès 1629, et non à l'édit de Nantes 1598, qu'il faut situer le terme des affrontements militaires entre partisans des deux confessions à une échelle, sinon nationale, du moins multiprovinciale. Ce faisant, on ne tient d'ailleurs pas compte de la révolte des Camisards 1702-1710 ni de l'expédition que Louis XIV dut, en pleine guerre de Succession d'Espagne, diriger contre eux. D'autre part, la France n'est pas le seul pays d'Europe à avoir connu des guerres de religion au XVIe et au XVIIe siècle. Celles-ci éclatèrent également en Allemagne, aux Pays-Bas, en Bohême. L'hostilité religieuse explique aussi l'attitude féroce de Cromwell à l'égard de l'Irlande. Enfin, pourquoi réserver l'expression guerres de religion aux seuls conflits armés entre catholiques et protestants ? Sans sortir des limites du monde chrétien occidental, il est certain que la croisade contre les albigeois à partir de 1209 et celle contre les hussites 1419-1436 furent des guerres de religion au même titre que celles qui opposèrent ensuite les chrétiens qui se réclamaient de Rome à ceux qui avaient fait sécession. Les premières expliquent les secondes. La chrétienté occidentale, lorsqu'elle se divisait contre elle-même sur des questions de foi et de discipline religieuse, avait pris l'habitude, dès avant le XVIe siècle, de recourir aux armes. Elle n'évolua ensuite que lentement, à travers crises, massacres et guerres épuisantes, vers la notion de tolérance. Longtemps, aimer sa religion signifia détester celle d'autrui.

Deux faits majeurs contribuèrent à la détérioration progressive de la situation intérieure française après 1562 : la Saint-Barthélemy et la mort du duc d'Anjou, frère cadet d'Henri III. Le massacre de la Saint-Barthélemy, dont Catherine de Médicis partage avec les Guises la responsabilité, tôt imité hors de Paris au total il y eut au moins 30 000 victimes, provoqua une crise de la foi monarchique. Le parti protestant sentit le besoin de se structurer. Il se donna un gouverneur général et protecteur des Églises réformées – ce sera bientôt Henri de Navarre –, maintint désormais une armée de façon presque permanente, leva des impôts sur les territoires qu'il contrôlait, mit sur pied des états provinciaux et généraux. Pourtant, malgré la Saint-Barthélemy, le calme paraissait timidement revenir en France lorsque le duc d'Anjou mourut le 10 juin 1584. Henri III n'ayant pas d'enfant, son successeur légitime devenait Henri de Navarre, chef du parti protestant. Cette perspective affola la majorité des Français. Les Guises en profitèrent pour mettre sur pied la Ligue et s'entendre avec Philippe II. Dès lors, la France sombra dans le chaos : Henri III dut abandonner sa capitale, fit assassiner les Guises, fut lui-même mortellement frappé. Henri IV, vainqueur à Arques et à Ivry, fut incapable de reprendre Paris et Rouen. Des soldats espagnols se trouvaient à Paris et en Bretagne. Henri IV demandait l'aide d'Élisabeth. Les ducs d'Épernon et de Mercœur tentaient de se créer des principautés autonomes, l'un en Provence, l'autre en Bretagne. Les ducs de Savoie et de Lorraine cherchaient à s'agrandir aux dépens du royaume. La lassitude générale et l'abjuration d'Henri IV juill. 1593 permirent enfin de dénouer la crise. L' édit de Nantes (13 avr. 1598) et la paix de Vervins mai 1598 ramenèrent pour un temps la paix à l'intérieur et avec l'étranger.

L'édit de Nantes s'inspirait de différents édits pris au cours des guerres de religion. Les réformés obtenaient la liberté de conscience, une liberté de culte limitée et l'égalité civile avec les catholiques. Des garanties judiciaires leur étaient assurées par la constitution dans quatre villes dont Paris de tribunaux mi-parties, composés à la fois de catholiques et de protestants. Enfin – précaution contre un retour de violence catholique –, ils disposaient d'une centaine de places fortes pour huit ans ; en 1606, ce privilège fut renouvelé. La mesure de 1598 créa en France, pour quatre-vingt-sept ans, une situation profondément originale. Le royaume recevait une structure dualiste et devenait un État à la fois catholique et protestant. Toutefois, dans cette France nouvelle, le protestantisme resta défavorisé : de façon significative l'édit proclamait le rétablissement de la religion romaine partout où elle avait cessé de s'exercer, avec retour des églises et biens ecclésiastiques à leurs premiers possesseurs. Enfin, la pratique de l'édit, après la mort d'Henri IV, fut de plus en plus défavorable aux réformés.

Les nouvelles rébellions protestantes, sous Louis XIII, s'expliquent en effet par le réflexe de peur d'une minorité qui craignait la réalisation d'un grand dessein royal à ses dépens. Plus limitées que celles du XVIe siècle, ces révoltes touchèrent seulement l'Ouest et le Midi. Dauphiné, Normandie et région parisienne restèrent soumis. En 1615, l'assemblée de Nîmes décide de soutenir les nobles qui s'opposent au mariage de Louis XIII avec Anne d'Autriche. En 1620, le principal chef protestant, Henri de Rohan, est du côté de la reine mère contre Louis XIII au moment de la drôlerie des Ponts-de-Cé. Beaucoup plus grave est l'affaire du Béarn en 1620. Le roi y vient avec une armée et, dans ce pays autonome en majorité réformé, il rétablit partout le catholicisme : d'où une nouvelle guerre civile que décide, en mai 1621, une assemblée huguenote tenue à La Rochelle. Elle est marquée par deux campagnes de Louis XIII dans le Midi, en 1621 et 1622. Les protestants perdent quatre-vingts places fortes. Par la paix de Montpellier oct. 1622, cette cité devient ville ouverte ; Millau, Nîmes, Castres et Uzès perdent la moitié de leurs fortifications. En fait, les troupes royales restent à Montpellier tandis que le gouvernement renforce le Fort-Louis, près de La Rochelle. En 1625, Soubise, frère de Rohan, prend l'initiative d'un nouveau soulèvement, que le Languedoc suit avec réticence. Le traité de Paris févr. 1626, conclu sur les conseils du roi d'Angleterre, reconduit la paix de Montpellier. Cependant, c'est Charles Ier qui pousse ensuite les huguenots à leur dernière grande révolte 1627-1629, celle qu'illustrent tragiquement le siège de La Rochelle août 1627-oct. 1628, la descente des troupes royales et du souverain lui-même en Languedoc, enfin la prise de Privas mai 1629. L'édit de grâce d'Alès juin 1629 pardonne la révolte, laisse aux protestants les libertés religieuses prévues par l'édit de Nantes, mais ordonne la destruction de toutes les fortifications adverses. Les assemblées politiques huguenotes sont désormais interdites. Démobilisé , le protestantisme français ne pourra plus que subir passivement l'application à la rigueur de l'édit de Nantes, en attendant la révocation de celui-ci 1685.

La guerre de Trente Ans 1618-1648

Comme Henri II, Richelieu, malgré la mauvaise humeur du parti dévot, aida de plus en plus nettement les protestants étrangers en lutte contre les Habsbourg, au point de faire intervenir directement la France en 1635 dans la guerre de Trente Ans (1618-1648). L'incendie se propagea à partir de trois foyers : les Provinces-Unies que l'Espagne désirait reconquérir ; l'Allemagne où, en 1608, s'était constituée une Union évangélique contre laquelle se forma dès l'année suivante une Ligue catholique soutenue par l'Espagne ; le royaume de Bohême, qui avait largement abandonné la confession romaine et où Rodolphe de Habsbourg avait dû accepter en 1609, par les lettres de majesté, le libre exercice des divers cultes protestants. C'est par ce dernier pays que la conflagration commença. Ferdinand II, prince gagné à la Contre-Réforme, qui devint roi de Bohême en 1617, puis empereur en 1619, n'attendait qu'une occasion pour retirer les lettres de majesté. La défenestration de Prague 23 mai 1618, la révolte tchèque et la bataille de la Montagne Blanche 8 nov. 1620 permirent au souverain vainqueur de lancer une action méthodique contre les hérétiques du royaume : vingt-sept dirigeants de l'insurrection furent exécutés ; cinq cents domaines seigneuriaux furent confisqués en Bohême et cent trente-huit en Moravie. La Constitution de 1627 déclara qu'il n'y aurait dans le royaume qu'une seule religion admise : celle de Rome. Un décret ordonna à tous les nobles de se convertir ou de quitter le pays dans les six mois.

Après la défaite des insurgés tchèques et de leurs alliés protestants à la Montagne Blanche, la Réforme parut d'autant plus menacée en Allemagne même que le catholicisme avait réussi à évincer l'hérésie de la Bavière et de l'Autriche. L'Électeur palatin Frédéric V, qui, le temps d'un hiver, avait été roi de Bohême, fut chassé de son électorat, donné à Maximilien de Bavière. Le Wallon Tilly, général de Ferdinand II, battit un à un les princes réformés allemands désunis. En 1626, les Impériaux furent vainqueurs et de Mansfeld, le principal général protestant, et de Christian IV de Danemark, qui était intervenu dans la lutte. En mars 1629, Ferdinand II, par l' édit de Restitution, annula toutes les sécularisations intervenues dans l'Empire depuis 1555 : deux archevêchés (Magdebourg et Brême), douze évêchés, plus de cent vingt abbayes devaient être rendus à l'Église romaine par les protestants. Le roi de Danemark, par la paix de Lübeck (1629), accepta l'édit.

L'entrée en scène de Gustave-Adolphe marqua la fin des grands succès de Ferdinand II, malgré le sac impitoyable de Magdebourg par Tilly (1631). Fort d'une armée de quarante mille soldats, aidé financièrement par la France et les Provinces-Unies, allié aux Électeurs de Saxe et de Brandebourg, le roi de Suède bouleversa en un an la situation en Allemagne. Ferdinand II essaya de lui opposer le condottiere tchèque Wallenstein. Les troupes de celui-ci furent battues à Lützen (nov. 1632). Il est vrai que Gustave-Adolphe périt dans la bataille. Mais Richelieu veillait. Il prit à sa solde l'armée de Bernard de Saxe-Weimar, qui avait été le principal lieutenant du roi de Suède. Grâce à cette armée, Frédéric V put revenir dans le Palatinat rhénan. Toutefois, en septembre 1634, les Suédois furent écrasés à Nordlingen et Bernard de Saxe-Weimar grièvement blessé. Brandebourg et Saxe négociaient la paix. C'est la France qui, en entrant ouvertement dans la guerre de Trente Ans, sauva la Réforme en Allemagne. La paix de Prague (mai 1635), à laquelle se rallièrent la plupart des princes allemands, marqua les bornes que la Contre-Réforme ne devait pas dépasser dans l'Empire. La liberté religieuse ne fut pas rétablie en Bohême ; en Silésie, le luthéranisme ne fut toléré qu'à Breslau et dans trois principautés ne relevant pas immédiatement de la couronne. Mais, concession capitale, Ferdinand II abolissait l'édit de Restitution. Treize ans plus tard, les traités de Westphalie confirmaient la paix de Prague et donnaient au calvinisme un statut légal en Allemagne. Au même moment, les Provinces-Unies devenaient pleinement indépendantes.

La politique de Richelieu avait beaucoup fait pour déconfessionnaliser les conflits européens. Le temps des guerres de religion était enfin terminé en Europe : ce qui ne signifiait pas encore la victoire de la tolérance à l'intérieur de chaque État.

Catholiques et protestants en France

Au cours des guerres de religion de la seconde moitié du XVIe siècle, gueux et réformés français s'entraidèrent souvent, la France étant, elle aussi, désolée par les troubles intérieures. Dans le royaume, les conflits armés commencèrent officiellement avec le massacre, par les gens de François de Guise, de soixante-quatorze protestants qui assistaient à un prêche à Vassy (mars 1562). Au vrai, depuis l'exécution de Berquin en 1529, les signes avant-coureurs du drame n'avaient cessé de se préciser : persécutions après l'affichage en 1534 de placards hostiles à la messe sur la porte même de la chambre du roi à Amboise ; massacre en 1542 de trois mille vaudois du Luberon sur ordre du parlement d'Aix ; législation antiprotestante d'Henri II ; conjuration d'Amboise (mars 1560), encouragée par Condé pour enlever le jeune François II à l'emprise des Guises.

Le massacre de Vassy, conséquence logique d'une tension croissante, marqua l'échec de la politique tolérante du chancelier Michel de L'Hospital. Les protestants étaient devenus une force dans le royaume. On calcule qu'un quart des Français étaient alors passés du côté de la Réforme. En outre, une fraction notable de la noblesse avait adhéré au protestantisme, suivant à cet égard l'exemple de Condé et des trois neveux du connétable de Montmorency – le cardinal Odet de Châtillon, d'Andelot, colonel général de l'infanterie, et l'amiral de Coligny. Enfin les gentilshommes que le traité du Cateau-Cambrésis (1559) laissait sans emploi se trouvaient disponibles pour toutes les violences. Selon leur tempérament, leurs convictions et surtout la clientèle nobiliaire à laquelle ils appartenaient, ils choisirent entre le parti de Condé et celui des Guises.
On distingue d'ordinaire huit guerres de religion (1562-1563, 1567-1568, 1569-1570, 1572-1573, 1574-1576, 1576-1577, 1579-1580, 1585-1598), la dernière se transformant à partir de 1595 en guerre étrangère contre Philippe II qui avait soutenu la Ligue. En fait, la France connut à partir de 1562 trente-six années de troubles presque continus, avec seulement deux périodes d'accalmie relative (1564-1566 et 1581-1584). Ces luttes civiles furent marquées non seulement par des massacres inspirés par les haines réciproques, mais encore par d'importantes opérations militaires. De véritables batailles tournèrent au désavantage des protestants à Dreux (1562), à Jarnac et à Moncontour (1569), et au désavantage des ligueurs à Coutras (1587), Arques (1589), Ivry (1590). Les troupes royales durent mettre le siège devant Rouen en 1562 et 1592, devant La Rochelle en 1570 et 1573, devant Paris en 1589-1590. Les principaux chefs des partis en présence moururent de mort violente : au combat (Antoine de Bourbon et le maréchal de Saint-André en 1562, le connétable de Montmorency en 1567) ou assassinés, Condé en 1569, François de Guise en 1563, ses fils Henri et le cardinal de Lorraine en 1588, Coligny en 1572 et Henri III en 1589.

Responsabilités du massacre

Les Guise : ce sont les suspects les plus probables. Meneurs du parti catholique, ils veulent venger la mort du duc François de Guise, assassiné dix ans auparavant, sur l'ordre de Coligny, selon eux. Le coup de feu tiré sur l'amiral est tiré depuis une maison appartenant à un de leurs familiers. Le cardinal de Lorraine et le duc d'Aumale et la duchesse douairière de Guise Antoinette de Bourbon-Vendôme sont les membres de la famille les plus déterminés. Néanmoins, certains historiens pensent que les Guise étaient beaucoup trop soucieux de revenir en grâce auprès du roi pour commettre l'imprudence de l'irriter contre eux.
Le duc d'Albe, gouverneur des Pays-Bas au nom du roi d'Espagne Philippe II : Coligny projette d'intervenir militairement aux Pays-Bas pour les libérer du joug espagnol, suivant l'alliance qu'il avait contractée avec la Maison de Nassau. Au mois de juin, il a envoyé plusieurs troupes clandestines au secours des protestants de Mons, assiégés par le duc d'Albe. Suite au mariage d'Henri de Navarre et de Marguerite de Valois, Coligny espère profiter de la réconciliation pour déclencher la guerre contre l'Espagne afin de renforcer l'union entre catholiques et protestants français. Aux yeux des Espagnols, l'amiral représente donc une menace. Toutefois, la correspondance de don Diego de Zuñiga, ambassadeur espagnol en France, du duc d'Albe ou de Philippe II ne permet pas de prouver l'implication de la couronne espagnole dans l'attentat contre le chef huguenot. Au contraire, Don Diego de Zuñiga juge dans ses dépêches que la présence de l'amiral aux côtés de Charles IX constitue plutôt un frein à la guerre ouverte aux Pays-Bas : selon l'ambassadeur, la couronne française ne jetterait pas le masque et continuerait à pratiquer une guerre couverte contre l'Espagne afin de ne pas renforcer inconsidérément l'influence de Coligny en le plaçant officiellement à la tête de troupes royales.
Catherine de Médicis : selon la tradition, Coligny aurait acquis trop d'influence sur le jeune roi. Charles IX en aurait fait son favori en l'appelant familièrement mon père. Inévitablement, la reine mère en aurait conçu de la jalousie ainsi qu'une vive crainte de voir son fils entraîner le royaume dans une guerre aux Pays-Bas contre la puissance espagnole, conformément aux conseils politiques de l'amiral. Cependant, la plupart des historiens contemporains trouvent difficile de croire en la culpabilité de Catherine de Médicis au vu de ses efforts accomplis pour la paix intérieure et la tranquillité de l'État. Par ailleurs, il n'est pas prouvé que Coligny exerça une influence décisive sur Charles IX.
Enfin, il reste l'hypothèse d'un acte isolé, commandité – voire commis en personne – par un personnage relativement peu important, proche du milieu guisard et pro-espagnol. Le nom de Charles de Louviers, seigneur de Maurevert, est le plus fréquemment avancé à l'époque pour désigner l'auteur de l'arquebusade visant l'amiral2.
Pour Jean-Louis Bourgeon, ce sont les Parisiens, les Guise et les agents du roi Philippe II d'Espagne qui sont les véritables responsables de l'attentat et du massacre. Charles IX et Catherine de Médicis y seraient absolument étrangers. L'historien souligne l'état quasi-insurrectionnel de la ville au moment du mariage. En décembre 1571, plusieurs maisons protestantes avaient déjà été pillées. Les Guise, très populaires à Paris, ont profité de cette situation pour faire pression sur le roi et la reine mère. Charles IX aurait donc été contraint de précéder la future émeute, qui aurait été le fait des Guise, de la milice bourgeoise et du peuple.
Denis Crouzet replace le massacre dans le contexte idéologique de l'époque : le néoplatonisme. Charles IX et Catherine de Médicis n'ont pu avoir le dessein d'assassiner Coligny, car ç'eût été contraire à leur désir de maintenir l'harmonie et la concorde autour de la personne royale. C'est une fois que l'assassinat consomme la rupture et que la guerre civile menace de nouveau l'équilibre que la position du roi et de la reine mère change. Par crainte de voir la guerre reprendre et une insurrection protestante éclater, ils auraient choisi d'étouffer celles-ci dans l'œuf. Le principe néo-platonicien cher à Catherine de Médicis qui tend à conserver l'unité autour de la personne du roi, les a poussés à sacrifier les principaux chefs protestants et à consentir malgré eux au massacre.
Selon Thierry Wanegffelen, l'un des principaux responsables de la famille royale dans cette affaire est le duc d'Anjou, frère du roi. À la suite de l'attentat manqué contre l’amiral de Coligny, qu’il attribue aux Guise et à l'Espagne, les conseillers italiens de Catherine de Médicis ont sans doute préconisé en Conseil royal le meurtre d'une cinquantaine de chefs protestants pour profiter de l'occasion d'éliminer le danger huguenot, mais la reine mère et le roi s'y sont très fermement opposés. Cependant Henri d'Anjou, lieutenant général du royaume, présent à cette séance du Conseil, a pu voir dans l'accomplissement de ce crime d’État une bonne occasion de s'imposer au gouvernement. Il a pris contact avec un autre jeune homme ambitieux, en mal d'autorité et de pouvoir, le duc Henri de Guise (dont l'oncle, le clairvoyant cardinal Charles de Lorraine était alors retenu à Rome, et avec les autorités parisiennes. La Saint-Barthélemy parisienne est issue de cette conjonction d'intérêts, et elle s'explique d'autant mieux que les hommes du duc d'Anjou agissaient au nom du lieutenant général du royaume, donc dans les mentalités de l'époque, au nom du roi. On comprend pourquoi, le lendemain du déclenchement du massacre, Catherine de Médicis fait condamner ces crimes par déclaration royale de Charles IX, et menace les Guise de la justice royale. Mais lorsque Charles IX et sa mère ont appris l'implication du duc d'Anjou, ils se sont trouvés liés à son entreprise, si bien qu'une seconde déclaration royale, tout en demandant la fin des massacres, en prête l'initiative à Charles IX pour prévenir un complot protestant. Dans un premier temps le coup d’État de Henri d'Anjou est un succès, mais Catherine de Médicis se serait ingéniée à l'écarter du pouvoir en France : elle l'envoie avec l'armée royale s'enliser devant La Rochelle et le fait élire roi de Pologne.

Les faits remis en cause

La fameuse phrase prononcée par le roi, le soir du 23 août. Il se serait écrié de colère, sous les conseils répétitifs de sa mère, excédé : "Eh bien soit ! Qu’on les tue ! Mais qu’on les tue tous ! Qu’il n’en reste plus un pour me le reprocher !"

Hors de France problèmes en europe

Luttes politiques et fanatisme religieux

La violence des luttes suscitées aux XVIe et XVIIe siècles par les désaccords religieux ne peut faire oublier que des ambitions politiques doublèrent souvent les desseins confessionnels. Si l'Invincible Armada (1588) avait été victorieuse d'Élisabeth, non seulement le catholicisme aurait été restauré outre-Manche, mais la concurrence maritime et coloniale d'un pays que l'Espagne commençait à redouter aurait été, pour un temps au moins, éliminée. Si Ferdinand II avait été vainqueur en Allemagne, comme il l'avait été en Bohême (1620), le protestantisme aurait sans doute été balayé de l'Empire ; mais en outre ce dernier aurait probablement acquis une plus forte cohérence politique au bénéfice des Habsbourg. Lorsque Catherine de Médicis organisa avec les Guises le massacre de la Saint-Barthélemy, ne songeait-elle pas davantage à son autorité compromise qu'aux intérêts du catholicisme ?

Comme toute action militaire, même motivée par des raisons confessionnelles, débouche sur des choix politiques, l'histoire des guerres de religion est remplie d'alliances contre nature. En France, Henri III, qui entendait rester fidèle à Rome, fit néanmoins assassiner les Guises, chefs du parti ultra-catholique, et s'appuya finalement sur un relaps – le roi de Navarre (plus tard Henri IV). En Allemagne, le luthérien Maurice de Saxe lutta un moment à côté de Charles Quint contre les autres princes protestants de l'Empire. De même Jean-Georges de Saxe, luthérien lui aussi, prit d'abord parti contre l'Électeur palatin, Frédéric V, un calviniste que les Tchèques avaient couronné roi de Bohême en 1619. Henri II, qui persécuta les protestants de France, et Richelieu, qui les vainquit, soutinrent ceux d'Allemagne contre les Habsbourg. Ces contradictions découlaient logiquement du parti général adopté par les uns et par les autres. Prendre les armes pour défendre une foi, c'était forcément rabaisser la religion au niveau de la politique et l'insérer dans le jeu souvent sordide d'intérêts très matériels.

Enfin, si le terme Contre-Réforme signifie volonté délibérée de détruire le protestantisme par tous les moyens, il faut dire que cette volonté fut parfois intermittente du côté catholique. Charles Quint désirait assurément rétablir l'unité religieuse de l'Empire, mais il aurait accepté d'importantes concessions à la Réforme si Rome n'y avait pas fait obstacle. En France, Henri II aurait voulu détruire le protestantisme. En revanche Catherine de Médicis, François II, Charles IX et Henri III ne combattirent les réformés que par à-coups. Moins d'un an après la Saint-Barthélemy, Charles IX accordait aux calvinistes l'édit de Boulogne (juill. 1573) qui leur assurait la liberté de conscience et le libre accès à tous offices et emplois. Quant à Philippe II, il hésita près de trente ans avant d'attaquer l'Angleterre.

Ces hésitations une fois marquées et compte tenu de l'inévitable contamination par le politique du religieux tel qu'il était alors conçu, les guerres de religion européennes des XVIe et XVIIe siècles méritent bien leur nom. Les princes et les villes d'Allemagne qui se groupèrent en 1531 dans la ligue de Smalkalde entendaient défendre la Réforme contre Charles Quint et ses alliés. Henri II se hâta en 1559 de terminer la guerre contre l'Espagne afin de se consacrer à la persécution des protestants. Si Philippe III, en 1609, n'accorda qu'une trêve de douze ans aux Provinces-Unies calvinistes, et non la paix définitive, c'est parce que les Néerlandais refusaient de donner, sur leur territoire, la liberté de culte aux catholiques. La guerre de Trente Ans commença par une révolte des Tchèques protestants, l'archevêque de Prague ayant fait fermer un temple et interdit le culte réformé dans une ville qui relevait de son autorité. Enfin les plus grands chefs de guerre du temps se considérèrent comme des croisés. Alexandre Farnèse, général de Philippe II aux Pays-Bas, était tenu pour un saint par ses soldats. Avant l'attaque, il faisait mettre ses hommes à genoux pour la récitation de l'Ave Maria ou pour une prière à saint Jacques. Chaque matin, les trompettes de son camp saluaient trois fois Marie. Gustave-Adolphe apparut, lui aussi, comme un chef religieux. Désireux d'opposer un « catholicisme évangélique » à celui de Rome, résolu à sauver la Réforme en Allemagne, ce luthérien convaincu entraînait son armée de « saints » au chant des psaumes et interdisait le pillage.

L'Allemagne, Les Habsbourg à la tête de la Contre-Réforme

C'est en Allemagne, pays d'origine de la Réforme, que les tensions religieuses provoquèrent au XVIe siècle les premiers affrontements sanglants. Faut-il inclure la révolte des chevaliers (1522) et celle des paysans (1524-1525) dans le long catalogue des guerres de religion ? Des raisons économiques expliquent partiellement ces deux mouvements. Cependant, les Ritter espéraient que le valeureux Sickingen allait répandre partout la vraie foi – entendez le protestantisme – en Allemagne. Quant aux paysans, s'ils se soulevèrent au début pour une question de corvée, ils furent bientôt dirigés par Münzer et les « prophètes » de Zwickau, dont l'inspiration religieuse apparaît évidente aux yeux de la recherche récente. Dépassant Luther, annonçant la fin imminente d'un monde pécheur, ils voulaient hâter le jugement de Dieu. Les mêmes convictions apocalyptiques guidaient les anabaptistes qui s'emparèrent en 1534 de la ville de Münster pour la transformer en « nouvelle Sion ». Le programme égalitaire – mais à motivation religieuse – des uns et des autres explique la férocité de la répression qui s'abattit sur les révoltés vaincus.

Luthériens et catholiques d'Allemagne étaient les uns et les autres hostiles aux paysans révoltés et aux anabaptistes. Ces dangers dissipés, ils s'opposèrent bientôt les armes à la main. En réponse à la formation, en 1525, d'une alliance des princes catholiques et aux décisions de la diète de 1529 qui voulait remettre en vigueur l'édit de Worms (1521) – celui-ci plaçait Luther au ban de l'Empire et interdisait la diffusion de sa doctrine –, des princes et des villes libres favorables à la Réforme formèrent la ligue de Smalkalde (1531), qui obtint l'appui de François Ier. Engagé dans de nombreux conflits hors de l'Empire, Charles Quint se tint d'abord sur la défensive et laissa la ligue replacer Ulrich de Wurtemberg à la tête de son duché qui lui avait été confisqué. En revanche, une fois conclue avec le roi de France la paix de Crépy-en-Laonnais (1544), et après avoir divisé ses adversaires en attirant de son côté Maurice de Saxe, il attaqua la ligue en 1546. Elle s'effondra rapidement. La victoire de l'empereur à Mühlberg (1547), la capitulation de Wittenberg, la capture de Philippe de Hesse et de Jean-Frédéric de Saxe parurent marquer la défaite de la Réforme en Allemagne. L'Interim d' Augsbourg, proclamé loi d'Empire en mai 1548, accordait seulement aux protestants la communion sous les deux espèces et le mariage des prêtres. Mais l'Interim fut aboli dès 1552 par la paix de Passau. Car, à l'instigation de Henri II, les princes protestants avaient repris les armes et Maurice de Saxe s'était retourné contre Charles Quint, qui faillit être capturé par surprise à Innsbruck. À la paix de religion d'Augsbourg (1555), Ferdinand de Habsbourg dut accepter le partage de l'Allemagne entre le luthéranisme et le catholicisme suivant le principe : cujus regio, ejus religio. À l'époque, les deux tiers du pays étaient devenus luthériens.

Les Pays-Bas

Les Habsbourg de Madrid, malgré une épuisante guerre, ne purent davantage reconquérir toutes les provinces des Pays-Bas qui, pour des raisons surtout religieuses, se révoltèrent contre eux. Dans ce secteur de l'Europe, la décision de Philippe II de ne plus réunir les états généraux, la diffusion du calvinisme, une crise économique provoquée par la fuite d'artisans protestants créaient, vers 1560-1565, une situation explosive. La régente, Marguerite de Parme, demanda à Philippe II d'adoucir les « placards » qui prévoyaient des peines sévères contre les réformés. Le roi refusa (1565). L'année suivante éclata une « furie iconoclaste » qui, partie de Wallonie, par Gand et Anvers, gagna la Hollande, la Zélande et la Frise. Au lieu d'essayer de calmer les esprits, Philippe II envoya aux Pays-Bas le terrible duc d'Albe avec une armée. L' Inquisition traqua les opposants religieux ; des opposants politiques furent exécutés. Le prince Guillaume d'Orange, acquis au protestantisme, s'enfuit, et les gueux constituèrent de véritables « maquis ». La guerre de Quatre-Vingts Ans commençait (1568-1648). Le 1er avril 1572, des gueux débarquaient près de Rotterdam. La Hollande et la Zélande se soulevèrent, Flessingue fut occupée. Après le sac d'Anvers en 1576 par les troupes espagnoles mal payées et mutinées, Guillaume d'Orange crut qu'il allait pouvoir maintenir l'unité des Pays-Bas. La Pacification de Gand (1576), puis la paix de religion (1578) cherchaient à faire coexister pacifiquement catholicisme et calvinisme dans les dix-sept provinces. L'échec fut rapide en raison des excès des extrémistes protestants et de la constitution, en 1579, par des nobles catholiques wallons, de l' Union d'Arras. Celle-ci se réconcilia avec le roi d'Espagne. Aussitôt se créa une Union calviniste, dite d' Utrecht, qui, en 1581, proclama la déchéance de Philippe II et se transforma en République des Provinces-Unies. L'entrée en scène d'Alexandre Farnèse, habile diplomate et bon général, faillit être fatale aux révoltés. Il reprit Maëstricht et Tournai (1581), Audenarde (1582), Ypres, Bruges, Gand, Bruxelles et Anvers (1584-1585). Philippe II eut le tort de l'envoyer débloquer Paris et Rouen. Le fils de Guillaume d'Orange (assassiné en 1584), Maurice de Nassau, profita de ces fautes pour réorganiser les forces calvinistes. Il occupa Breda en 1590, Nimègue, Zutphen, Deventer, Hulst en 1591, Turnhout en 1597, Nieuport en 1600. Le Génois Spinola parvint cependant, en 1604, à prendre la base néerlandaise d'Ostende. Mais l'Espagne, à qui les révoltés causaient de grosses pertes sur mer, cherchait à négocier. La trêve de Douze Ans (1609-1621) consacra l'existence de fait des Provinces-Unies. Pourtant, au début de la guerre de Trente Ans, Philippe IV et Olivarès tentèrent une dernière offensive contre les Néerlandais. Spinola, en 1622, envahit le pays de la Généralité et prit Breda (1625). Des négociations s'étant ouvertes, l'Espagne exigea notamment le libre exercice du culte catholique aux Provinces-Unies : ce qui fut refusé. La lutte continua donc. Frédéric-Henri, frère de Maurice de Nassau mort en 1625, s'empara de Bois-le-Duc en 1629, de Maëstricht en 1632, reprit Breda en 1637. À cette date, l'Espagne était depuis deux ans en guerre avec la France. Elle abandonna pratiquement le combat et, en 1648, reconnut définitivement l'indépendance de l'État calviniste néerlandais.

Chronologie

1571
lundi 11 octobre : bataille de Lépante
décembre : émeute parisienne pour empêcher la destruction de la croix Gastine, ordonnée par le roi. Cette croix avait été érigée pour commémorer la mort des frères Gastine, deux marchands protestants : ils avaient été assassinés et leur maison incendiée durant la dernière guerre.
1572
janvier : arrivée à Blois du légat Alessandrino chargé par le pape de faire entrer la France dans la ligue chrétienne et proposer un prince du Portugal pour Marguerite de France.
arrivée à Blois de Sir Thomas Smith ambassadeur extraordinaire de l'Angleterre pour faire entrer la France dans la ligue protestante.
lundi 21 février: refus officiel de Charles IX d'entrer dans la ligue chrétienne du pape.
vendredi 3 mars : arrivée à Blois de Jeanne d’Albret et de Louis de Nassau.
mardi 11 avril : signature du contrat de mariage entre Marguerite de Valois et Henri de Navarre. La dot est de 300 000 écus d'or.
mercredi 19 avril : signature du traité d'alliance entre la France et l'Angleterre. Les deux pays doivent se porter mutuellement secours contre l'Espagne.
lundi 1er mai : mort du pape Pie V.
24 et 29 mai : prise de Mons et de Valenciennes par Louis de Nassau. Charles IX et Catherine de Médicis quittent les bords de la Loire pour se rendre à Paris.
lundi 5 juin : arrivée du roi et de toute la cour à Paris.
vendredi 9 juin : mort de Jeanne d'Albret.
préparatifs de la guerre contre l'Espagne.
dimanche 25 juin : grand conseil au château de Madrid (bois de Boulogne) pour décider de la rupture avec l'Espagne, indécision et départ du roi pour la chasse en région parisienne.
samedi 8 juillet : entrée de Navarre à Paris.
lundi 17 juillet : défaite de Genlis, envoyé par Coligny à la tête de 4 000 hommes pour secourir Nassau enfermé dans Mons.
vendredi 4 août : retour à Paris de Catherine de Médicis et d'Henri d'Anjou, inquiets des projets militaires des protestants restés dans la ville.
mercredi 9 août : grand conseil où Catherine de Médicis résiste à Coligny et à son parti belliciste
jeudi 10 août : départ de Catherine de Médicis pour Montceaux où sa fille Claude est tombée malade et départ des protestants pour Blandy (Melun) pour les noces du prince de Condé avec Marie de Clèves.
jeudi 17 août : fiançailles de Henri de Navarre et de Marguerite de France.
vendredi 18 août : Mariage à Notre-Dame de Paris et réception au Palais de la Cité.
samedi 19 août : bal chez le duc d'Anjou et soirée au Louvre.
dimanche 20 août : pantomime-tournoi donnée à l'hôtel de Bourbon.
lundi 21 août : tournoi sur la place du Louvre.
mardi 22 août : attentat manqué contre Coligny (un peu avant midi) et visite du roi au chevet de l'amiral (vers 14 h).
mercredi 23 août : dans la nuit, lancement du massacre des chefs protestants.
jeudi 24 août : début du massacre général.
samedi 26 août : déclaration de Charles IX devant le parlement de Paris.

Personnalités présentes à Paris durant les événements
La famille royale

catholiques

Catherine de Médicis
Charles IX
Henri duc d'Anjou
François duc d'Alençon
Élisabeth d'Autriche
Marguerite de France
Claude de France
Diane de France

protestante

Renée de France

Les princes du sang protestants
Henri de Navarre
Henri prince de Condé
François, marquis de Conti
Charles de Bourbon
Marie de Clèves
Catherine de Bourbon
Les protestants

assassinés

Gaspard de Coligny †
Charles de Téligny †
Charles de Quellenec †
Pierre de La Ramée †
Pierre de La Place †

non assassinés

Gabriel Ier de Montgomery
Antoine de Crussol
Jacques de Crussol
Louise, duchesse d'Uzès
Pierre Merlin
Ambroise Paré
Catherine de Parthenay
Philippe Duplessis-Mornay
Jacques Nompar de Caumont
Maximilien de Béthune
Francis Walsingham
Philip Sidney
Les catholiques

acteurs des événements

Louis, duc de Montpensier
Louis, duc de Nevers
Henri, duc de Guise
Claude, duc d'Aumale
René de Birague
Albert de Gondi
Charles Danowitz
Annibal de Coconas

autres

François de Montmorency
Henri de Damville
Jacques, duc de Nemours
Charles, cardinal de Bourbon
Jacques Amyot
Anne d'Este
Henriette de Clèves
Catherine de Clèves

Représentations artistiques

Le tableau de Millais, Un Huguenot le jour de la Saint-Barthélemy
Les Huguenots, opéra de Giacomo Meyerbeer.
Le tableau Un Huguenot le jour de la Saint-Barthélemy de John Everett Millais.
La pièce de théâtre Le Massacre de Paris du dramaturge britannique Christopher Marlowe relate l'événement.
Le massacre a inspiré un célèbre roman à Alexandre Dumas père : La Reine Margot (1845) ainsi qu'à Robert Merle : Paris ma bonne ville (1980).
En 1916, D.W. Griffith a fait de la Saint-Barthélemy le cadre d'une des quatre histoires de son film Intolérance (Intolerance).
En 1954, Jean Dréville a réalisé La Reine Margot, un film sur un scénario d'Abel Gance d'après le roman d'Alexandre Dumas. Comme dans l'œuvre éponyme, le roi Charles IX planifie seul l’attentat initial contre Coligny (thèse du pamphlet catholique Le Stratagème ou la ruse de Charles IX, roy de France, contre les huguenots rebelles à Dieu et à luy, 1574). Parallèlement, Catherine de Médicis – aidée du duc Henri de Guise – prépare le massacre après avoir attiré la fine fleur de la noblesse huguenote à Paris grâce au mariage entre Marguerite de Valois et Henri de Navarre. Voir La Reine Margot (film, 1954).
En 1959, le peintre français Georges Mathieu crée une toile d'imposantes dimensions (250 x 600 cm) intitulée Le massacre de la Saint-Barthélemy.
En 1994, Patrice Chéreau, réalisateur français, signe lui aussi une version cinématographique de la Saint-Barthélemy qui emprunte des éléments à la pièce de Marlowe et au roman d'Alexandre Dumas. Voir La Reine Margot.
Henri 4 (2010), film allemand réalisé par Jo Baier, d'après Le roman d'Henri IV d'Heinrich Mann.
La Princesse de Montpensier (2010), film français de Bertrand Tavernier, adapté de la nouvelle éponyme de Madame de La Fayette, représente dans l'une de ses dernières scènes le massacre qui voit la mort du comte de Chabannes.
The Massacre of St Bartholomew's Eve, un épisode de la série britannique Doctor Who, diffusé en 1966

Liens

http://youtu.be/wCY_HiEzFEk La St Barthélémy
http://youtu.be/QpcQ_2Qcguo Le massacre de la st Barthélémy
http://youtu.be/WM9WohA4ae8 Extrait de la reine Margot
http://youtu.be/nn5qXkanP_0 2000 ans d'histoire 1
http://youtu.be/16Xf8NFS73Q 2000 ans d'histoire 2
http://youtu.be/27K7Flvdt4A La reine Margot film de 1954



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Posté le : 21/08/2014 16:12

Edité par Loriane sur 23-08-2014 18:58:43
Edité par Loriane sur 24-08-2014 16:31:11
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Demande à tous :

Je viens de me faire pirater mon compte Yahoo et ces sales gens ne répondent pas à mes appels et à mes lettres de réclamation. urgente.
Je suis une sotte de première et tous mes contacts sont sur mon compte mails, et je n'ai donc plus aucun contact?

Ceux qui ont la dernier envoi de Dimanche, peuvent-ils m'envoyer une copie

de la liste des contacts figurant derrière votre noms sur mon envoi. ?


Ma nouvelle adresse : maleville.lydia@bbox.fr

Merci à tous

Posté le : 21/08/2014 13:29
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Le Sunken Yacht, coulé en Antarctique
Dans certains endroits du monde, la nature et le silence ont repris leurs droits après l'abandon par les humains. C'est le cas par exemple pour le Sunken Yacht, ce bateau qui a coulé en Antarctique. Laissé dans l'eau après son naufrage, il semble apparaître comme une vision fantôme venue des profondeurs.
..

Posté le : 20/08/2014 17:19
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Re: Les plus beaux sites abandonnés du monde
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Le naufrage du SS America - Fuerteventura, Iles Canaries, Espagne
Ce paquebot transatlantique américain, construit en 1940 pour les United States Lines, aurait dû terminer ses jours en hôtel, mais il s'est échoué sur les côtes des îles Canaries en 1994.

Posté le : 19/08/2014 15:47
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Re: Les plus beaux sites abandonnés du monde
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Je suis comme toi Marco, profondément choquée, de voir cet infâme "gâchis" de tant et tant de belles choses, que tant d'artistes ou concepteurs ont conçus avec amour, puis fabriqué avec intelligence et amour et que des barbares ont laissé pour compte sans en voir la beauté, sans voir le génie humain caché derrière. La seule justification de l'homme sur terre c'est l'art.
Et cet infernal gâchis on le trouve partout, partout, des petits, des moyens des énormes gâchis partout ... partout ...

Posté le : 19/08/2014 15:44
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Par une aquarelle de Tchano

Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
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