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Elisabeth 1ère d'Angleterre
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Le 7 septembre 1533 au palais de Placentia à Londres

naît Élisabeth Ire née Elizabeth,


fille de henry VIII d'Angleterre et de Anne Boleyn. Elle est reine d'Angleterre et d'Irlande de 1558 à sa mort intervenue le 24 mars 1603 Palais de Richmond à Londres alors qu'elle a 69 ans. Sa sépulture se trouve à l'Abbaye de Westminster Elle est reine d'Angleterre et d'Irlande du 17 novembre 1558 au 24 mars 1603 soit durant 44 ans, 4 mois et 7 jours, elle est Couronnée le 15 janvier 1559 en l'Abbaye de Westminster, après le règne de sa demi-soeur Marie Ire et Philippe son Successeur sera Jacques Ier, elle appartient à la dynastie de la Maison Tudor

En bref

Fille d’Henri VIII et d’Anne Boleyn, Elisabeth Ire est reine d’Angleterre de 1558 à 1603. Elle succède à Marie Tudor. Surnommée parfois la reine vierge, elle a longtemps bénéficié d’une image très positive, étant considérée comme la plus grande reine de l’histoire de l’Angleterre, et l’un de ses plus grands souverains. Elle a régné à une période charnière, tant sur le plan politique que religieux, ce qui la rend passionnante, au-delà même de son mythe
Ce n’est pas dans les meilleures conditions qu’Elisabeth monte sur le trône en 1558. Née en 1533 à Greenwich, elle est la fille d’Anne Boleyn, deuxième femme d’Henri VIII, qui a fini décapitée sur ordre de ce dernier. La réputation plus que sulfureuse de sa mère suit la jeune princesse Elisabeth, et cela continuera une partie de son règne. Elle n’est donc pas la première sur la liste de la succession d’Henri VIII ; c’est d’abord Edouard VI et Jeanne Grey pour deux règnes courts neuf jours pour Grey…, puis donc Marie Tudor Marie Ire, fille d’Henri VIII et de sa première femme, Catherine d’Aragon.
Après avoir connu une enfance triste et studieuse, Elisabeth a également quelques déboires lors du règne de Marie Ire puisqu’elle est mêlée à l’insurrection de Wyatt en 1554. Elle fait même un séjour de quelques semaines à la Tour de Londres.
Elle monte néanmoins sur le trône en 1558, et est couronnée à Westminster le 15 janvier 1559. Son statut de fille illégitime d’Henri VIII, la réputation de sa mère, mais aussi tous les complots de la période 1547-1558 auxquels elle est soupçonnée d’avoir participé plus ou moins directement, font qu’elle n’est pas une reine totalement reconnue dès son avènement.

Environnement politique en Europe

Sous Élisabeth Ire, le petit royaume d'Angleterre, cerné au nord par une Écosse indépendante et hostile, à l'ouest par une Irlande incontrôlée, sur le continent par l'essor des grandes monarchies absolutistes d'Espagne et de France, se révèle, au cours de péripéties dramatiques, un partenaire majeur de l'aventure européenne et mondiale. L'Angleterre affirme alors une personnalité mûrie au cours de la guerre de Cent Ans, puis forgée de main de maître par les premiers rois Tudors. Modelée tour à tour par la ténacité rusée d'Henri VII, puis par les emportements calculés d' Henri VIII, elle développe les bases sociales et économiques de sa jeune puissance. Le déclin de la féodalité, accéléré par l'action gouvernementale, fait apparaître sur la scène nationale des acteurs nouveaux : les industriels, les commerçants et les aventuriers qui se sont renforcés aux dépens des anciens meneurs du jeu politique et économique, la noblesse et l'Église. En même temps, la physionomie spirituelle s'adapte aux structures sociales en pleine évolution ; Henri VIII utilise ses aventures matrimoniales pour rompre avec Rome et se placer à la tête de l'Église d'Angleterre, dont il contrôle le corps épiscopal et sécularise les monastères. Encouragées par la réforme henricienne, les tendances protestantes, luthériennes, puis bientôt calvinistes supplantent, dans les milieux gouvernementaux, les villes d'université ou de négoce, et surtout Londres, le vieux catholicisme resté ailleurs vivace. Sous le règne du successeur d'Henri, Édouard VI, l'Angleterre s'oriente décidément vers la Réforme, non sans parfois de vives résistances. Ainsi se cherchent les formules originales qui doivent fournir à l'Angleterre une religion adaptée aux nécessités de son évolution. La Couronne entend se libérer des ingérences romaines ; mais, malgré leur autoritarisme absolutiste, les gouvernants sont attentifs aux tendances socio-économiques et à leurs corollaires spirituels.
Le Parlement conquiert une influence inégalée en assumant la responsabilité suprême des initiatives religieuses d'Henri VIII et d'Édouard VI. Une politique extérieure, nouvelle elle aussi, reconnaît dans l'équilibre des forces en Europe le meilleur moyen pour l'Angleterre de participer en arbitre aux affaires du continent, et surtout à l'exploitation accrue des grands secteurs du commerce européen. La société, en profonde mutation, où les valeurs du système manorial sont déjà concurrencées par celles du capitalisme urbain, industriel et commercial, allie à la quête frénétique de l'argent le goût de l'aventure spirituelle manifesté depuis longtemps par tant d'esprits savants et hardis.
C'est dans ce climat de changements, de véhémence, d'équivoques politiques et religieuses, mais aussi d'énergies déchaînées, de culture à la fois brutale et raffinée, que grandit la personnalité énigmatique d'Élisabeth. Incertaine de la légitimité de sa naissance, tour à tour confinée, menacée, puis rendue aux honneurs, elle a souffert de l'ambiguïté de sa situation, de la méfiance de son aînée, issue, elle, d'un légitime mariage, des ambitions qui, tôt, ont essayé de l'utiliser. Nul doute que son apprentissage de la vie ne l'ait marquée profondément, ne l'ait contrainte à ne se fier qu'à son instinct politique, utilisant pour survivre – mais aussi pour dominer – tous les prestiges d'une instruction brillante, d'un esprit subtil et impérieux, d'une féminité dont elle use avec un brio déconcertant.
Ce qui fait la grandeur et le caractère du règne d'Élisabeth, à une époque où s'est amorcé sans se résoudre le débat sur la supériorité de la Couronne ou du Parlement, c'est, dans le pragmatisme de l'exercice du pouvoir, la connivence presque constante que la souveraine sut établir entre ses propres aspirations et celles de la majorité de ses sujets.

Sa vie

Elisabeth Ire et la religion

Élisabeth était la fille du roi Henri VIII d'Angleterre mais sa mère Anne Boleyn fut exécutée trois ans après sa naissance et elle perdit son titre de princesse. Son demi-frère Édouard VI nomma comme héritière sa cousine Jeanne Grey, ce qui écarta Élisabeth et sa demi-sœur catholique, Marie, de la succession au trône même si cela contrevenait à la législation. Le testament d'Edouard VI fut néanmoins ignoré, et Marie devint reine en 1553 et Jeanne Grey fut exécutée. Élisabeth lui succéda cinq ans plus tard après avoir passé près d'un an en prison en raison de son soutien supposé aux rebelles protestants.
Élisabeth Ire s'entoura d'un groupe de conseillers de confiance mené par William Cecil pour définir sa politique. L'une de ses premières décisions de reine fut d'établir l'autorité de l'église protestante anglaise dont elle devint le gouverneur suprême. Ce Règlement élisabéthain évolua par la suite pour devenir l'Église d'Angleterre. Malgré de nombreuses offres, Élisabeth Ire ne se maria jamais et la lignée Tudor s'éteignit avec elle. En vieillissant, elle devint célèbre pour sa virginité ; elle fut surnommée la Virgin Queen Reine Vierge et cet aspect fut célébré dans de nombreuses œuvres artistiques.

Elle était politiquement plus modérée que l'avaient été son père et ses frères et sœurs ; l'une de ses devises était video et taceo je vois et je ne dis rien. Élisabeth Ire était relativement tolérante sur le plan religieux et ne rechercha pas à programmer des persécutions. En 1570, le pape l'excommunia et autorisa ses sujets catholiques à ne plus lui obéir et elle échappa à plusieurs complots. Elle adopta une diplomatie prudente et ménagea les grandes puissances qu'étaient la France et l'Espagne. Elle ne soutint qu'à contre-cœur plusieurs campagnes militaires dans les Pays-Bas, en France et en Irlande qui échouèrent en grande partie du fait de manque de ressources. Après le début de la guerre anglo-espagnole en 1585, l'Espagne tenta de conquérir l'Angleterre et la défaite de l'Armada espagnole en 1588 fut l'une des plus grandes victoires de l'histoire anglaise.
Le règne d'Élisabeth Ire appelé ère élisabéthaine est associé à l'épanouissement du théâtre anglais représenté par William Shakespeare et Christopher Marlowe et aux prouesses maritimes d'aventuriers comme Francis Drake. Certains historiens ont cependant nuancé cet âge d'or supposé et qualifient Élisabeth Ire de souveraine irascible et indécise qui eut plus que sa part de chance. Vers la fin de son règne, une série de problèmes économiques et militaires affectèrent sa popularité. Élisabeth Ire est néanmoins reconnue pour son charisme et son caractère obstiné à une époque où les monarques des pays voisins affrontaient des difficultés internes qui mettaient en péril leur trône. Ce fut par exemple le cas de sa rivale Marie Ire d'Écosse qu'elle fit emprisonner en 1568 puis exécuter en 1587. Après les brefs règnes de ses demi-frère et demi-sœur, Marie Tudor, ses 44 années sur le trône ont apporté une stabilité bienvenue au royaume et aidé à forger une identité nationale.

Élisabeth fut le seul enfant d'Henri VIII et d'Anne Boleyn.

Élisabeth fut nommée d'après ses grands-mères Élisabeth d'York et Élisabeth Howard1. Son père était le roi Henri VIII d'Angleterre. Ce dernier était marié à Catherine d'Aragon avec qui il avait eu plusieurs enfants mais seule Marie, née en 1516, parvint à l'âge adulte. Désespéré d'avoir un héritier mâle, Henri entama une procédure de divorce et se rapprocha de sa maîtresse Anne Boleyn. Ils se marièrent secrètement le 25 janvier 1533 et l'archevêque de Cantorbéry, Thomas Cranmer, prononça le divorce du couple royal le 23 mai. À sa naissance, Élisabeth était donc devenue l'héritière présomptive à la place de sa demi-sœur Marie. Elle fut baptisée le 10 septembre et ses parrains étaient Thomas Cranmer, Henri Courtenay, Élisabeth Howard, duchesse de Norfolk et Marguerite Wotton, marquise de Dorset.
Après plusieurs fausses couches, Anne Boylen fut répudiée par le roi et exécutée le 19 mai 1536 alors qu'Élisabeth avait moins de trois ans. Elle fut déclarée illégitime et perdit le titre le princesse. Onze jours après la mort d'Anne, Henri épousa la courtisane Jeanne Seymour mais elle mourut peu après avoir donné naissance à un fils, Édouard, en octobre 1537 ; ce dernier devint donc le prince héritier. Élisabeth fut placée dans sa résidence et elle apporta sa robe de baptême lors de la cérémonie.
La première gouvernante d'Élisabeth, Margaret Bryan, écrivit qu'elle était une enfant aussi prometteuse et de dispositions aussi douces que j'en ai jamais rencontré dans ma vie, as toward a child and as gentle of conditions as ever I knew any in my life. À l'automne 1537, Élisabeth fut confiée à Blanche Herbert, Lady Troy, qui resta sa tutrice jusqu'en 15468. Catherine Champernowne, plus connue sous son nom de mariage d'Ashley, fut nommée gouvernante en 1537 et elle resta l'amie d'Élisabeth jusqu'à sa mort en 1565 ; elle lui apprit le français, le flamand, l'italien et l'espagnol. Lorsque William Grindal devint son tuteur en 1544, Élisabeth pouvait écrire en anglais, en latin et en italien et sous son enseignement, elle progressa en français et en grec. Après la mort de Grindal en 1548, Élisabeth fut éduquée par Roger Ascham et à la fin de son apprentissage en 1550, elle était l'une des femmes les plus éduquées de sa génération. À la fin de sa vie, elle parlait également le gallois, le cornique, le scots et l'irlandais en plus de l'anglais. L'ambassadeur vénitien avança en 1603 qu'elle maîtrisait ces langages si parfaitement que chacun d'eux semblait être sa langue natale.

Thomas Seymour

Henri VIII mourut en 1547 et son fils Édouard VI devint roi à l'âge de neuf ans. La veuve du souverain défunt, Catherine Parr, se remaria rapidement à Thomas Seymour, l'oncle d'Édouard VI et le frère du Lord Protecteur Edward Seymour. Le couple obtint la garde d'Élisabeth qui s'installa dans leur résidence de Chelsea. Certains historiens considèrent qu'elle y affronta une crise émotionnelle qui l'affecta jusqu'à la fin de sa vie. Seymour, qui approchait de la quarantaine mais conservait son charme, se lançait dans de nombreuses facéties avec Élisabeth alors âgée de 14 ans. À une occasion, il entra dans sa chambre en robe de chambre pour la chatouiller et la frapper sur les fesses. Parr, ne s'opposa pas à ces activités inappropriées, et y participa à plusieurs reprises ; elle immobilisa ainsi Élisabeth alors que Seymour déchirait sa robe noire en milliers de morceaux. Néanmoins, quand elle les trouva enlacés, elle mit un terme à ces activités et Élisabeth fut renvoyée en mai 1548.
Thomas Seymour continua toutefois à comploter pour contrôler la famille royale et essayer de se faire nommer gouverneur du souverain. Lorsque Parr mourut en couches le 5 septembre 1548, il recommença à s'intéresser à Élisabeth et avait l'intention de l'épouser. Les détails de son comportement antérieur avec elle furent révélés et cela fut trop pour son frère et le conseil de régence. En janvier 1549, il fut arrêté et accusé de vouloir épouser Élisabeth et de renverser le roi. Élisabeth, qui se trouvait à Hatfield House fut interrogée mais ne dit rien et son interrogateur, Robert Tyrwhitt, rapporta je peux voir sur son visage qu'elle est coupable. Seymour fut décapité le 20 mars 1549.

Marie Ire

Le roi Édouard VI mourut le 6 juillet 1553 à l'âge de 15 ans. Son testament, contraire au Third Succession Act, excluait Marie et Élisabeth de la succession et désignait comme héritier Jeanne Grey, la petite fille de la sœur d'Henri VIII, Marie de Norfolk. Elle fut proclamée reine par le conseil privé mais ses soutiens s'affaissèrent rapidement et elle fut renversée au bout de neuf jours. Marie entra triomphalement dans Londres avec Élisabeth à ses cotés.
Ce témoignage de solidarité entre les deux sœurs ne dura pas longtemps. Marie Ire, une catholique fervente, de mère espagnole, était déterminée à écraser la foi protestante dans laquelle Élisabeth avait été éduquée et elle ordonna que tout ses sujets assistent à la messe catholique ; Élisabeth fut obligée de s'y conformer en apparence. La popularité initiale de Marie Ire s'effrita en 1554 quand elle épousa le prince Philippe II d'Espagne, un catholique et le fils de l'empereur et roi d'Espagne Charles Quint. Le mécontentement se propagea rapidement dans tout le pays et beaucoup se tournèrent vers Élisabeth.
En janvier et février 1554, Thomas Wyatt mena une révolte contre les politiques religieuses de l 'intransigeante Marie Ire mais elle fut rapidement écrasée. Élisabeth fut convoquée à la cour pour y être interrogée sur son rôle ; elle déclara avec véhémence qu'elle était innocente mais elle fut emprisonnée le 18 mars à la Tour de Londres. Même s'il est improbable qu'elle ait comploté avec les rebelles, on sait que certains d'entre-eux l'avait approchée. L'ambassadeur de Charles Quint et le conseiller le plus proche de Marie Ire, Simon Renard, affirma que son trône ne serait jamais sûr tant qu'Élisabeth serait en vie et le Lord Chancelier Étienne Gardiner travailla pour organiser son procès. Les soutiens d'Élisabeth dans le gouvernement, dont William Paget, convainquirent néanmoins la reine d'épargner sa demi-sœur en l'absence de preuves solides contre elle. Le 22 mai, Élisabeth quitta la Tour et fut emmenée au palais de Woodstock où elle passa près d'un an en résidence surveillée sous la supervision d'Henry Bedingfeld. Les foules l'acclamèrent sur tout le trajet.
Le 17 avril 1555, Élisabeth fut rappelée à la cour pour assister aux dernières étapes de l'apparente grossesse de Marie Ire mais, lorsqu'il devint évident qu'elle n'était pas enceinte, plus personne ne croyait qu'elle pourrait avoir un enfant. Le roi Philippe, fils de Charles Quint, qui monta sur le trône d'Espagne en 1556, reconnut la nouvelle réalité politique et se rapprocha de sa belle-sœur. En effet, la reine Marie Ire d'Écosse, cousine d'Élisabeth, pouvait également revendiquer la Couronne d'Angleterre. Or elle était fiancée au Dauphin de France avec qui l'Espagne était en guerre ; Élisabeth représentait donc une alternative préférable. Lorsque son épouse tomba malade en 1558, le roi Philippe dépêcha le duc de Feria pour consulter Élisabeth. En octobre, Élisabeth préparait déjà son gouvernement et Marie Ire la reconnut comme son héritière le 6 novembre. Cette dernière mourut le 17 novembre 1558 et Élisabeth monta sur le trône.

Règne

Lors de la procession triomphale dans Londres le 14 janvier 1559, Élisabeth fut acclamée par la foule et son attitude ouverte et enjouée enthousiasma les spectateurs. Le lendemain, elle fut couronnée dans l'abbaye de Westminster.

Réforme religieuse Règlement élisabéthain.

Les convictions religieuses d'Élisabeth Ire ont fait l'objet de nombreux débats. Elle était protestante mais conservait des symboles catholiques comme le crucifix et minimisait l'importance des sermons malgré leur importance capitale dans la foi protestante. Par rapport à son intransigeante demi-sœur catholique Marie Ire, elle était plutôt tolérante. De manière générale, elle privilégiait le pragmatisme pour les questions religieuses. Élisabeth Ire et ses conseillers craignaient une possible croisade catholique contre l'Angleterre hérétique. La reine chercha alors une solution protestante qui n'irriterait pas trop les catholiques tout en satisfaisant les désirs des protestants anglais. Elle ne tolérait cependant plus les puritains radicaux qui demandaient des réformes profondes. Le Parlement commença alors en 1559 à légiférer sur une nouvelle Église basée sur les réformes d'Édouard VI avec le monarque à sa tête mais avec de nombreux éléments catholiques comme les habits sacerdotaux.
La Chambre des Communes était largement en faveur de ces propositions mais la loi de suprématie rencontra l'opposition des évêques de la Chambre des Lords. De nombreux évêchés étaient cependant vacants à ce moment de même que la fonction d'archevêque de Cantorbéry. Les partisans de la réforme étaient donc plus nombreux que les évêques et les lords conservateurs. Élisabeth Ire fut néanmoins forcée d'accepter le titre de gouverneur suprême de l'Église d'Angleterre plutôt que le titre de chef suprême que beaucoup ne voulaient pas accorder à une femme. Le nouvel acte de Suprématie fut adopté le 8 mai 1559 et tous les fonctionnaires durent prêter un serment de loyauté au monarque sous peine de perdre leur poste ; les lois d'hérésie furent annulées pour éviter une répétition des persécutions pratiquées par Marie Ire. Une nouvelle loi d'Uniformité fut adoptée au même moment pour rendre obligatoires la présence à l'église et l'utilisation de la version de 1552 du livre de la prière commune ; les peines pour les récusants ou le non-respect de la loi n'étaient cependant pas excessives.

Question du mariage

Dès le début de son règne, il était attendu qu'Élisabeth Ire se marie et la question était de savoir avec qui. Malgré les nombreuses demandes, elle ne se maria cependant jamais, pour des raisons qui restent peu claires. Les historiens supposent que Thomas Seymour l'avait découragée d'avoir des relations sexuelles ou encore qu'elle se savait stérile. Elle considéra plusieurs prétendants jusqu'à l'âge de 50 ans et le dernier fut le duc François d'Anjou de 22 ans son cadet. Même si, comme sa sœur qui était manipulée par le roi Philippe II d'Espagne, elle risquait de perdre son pouvoir, un mariage ouvrait la possibilité d'un héritier. Le choix d'un époux pouvait également provoquer une instabilité politique voire une insurrection.

Robert Dudley

Au printemps 1559, il devint clair qu'Élisabeth Ire était amoureuse de son ami d'enfance, Robert Dudley. Il était dit qu'Amy Robsart, son épouse, souffrait d'une maladie dans l'un de ses seins et que la reine épouserait Dudley si sa femme venait à mourir. À l'automne de la même année, plusieurs prétendants étrangers se pressaient autour de la reine ; leurs émissaires impatients se lançaient dans des discours toujours plus scandaleux et rapportaient qu'un mariage avec son favori ne serait pas bien accueilli en Angleterre. Amy Dudley mourut en septembre 1560 après une chute dans les escaliers et, malgré le rapport du médecin légiste concluant à un accident, de nombreuses personnes suspectèrent Dudley d'avoir provoqué sa mort pour pouvoir épouser la reine. Élisabeth Ire envisagea sérieusement d'épouser Dudley pendant quelque temps. William Cecil, Nicholas Throckmorton et certains pairs firent connaître leur désapprobation de cette union et des rumeurs annonçaient même un soulèvement de la noblesse en cas de mariage.
Robert Dudley n'en resta pas moins un possible candidat pendant près d'une décennie et fut fait comte de Leicester en 1564. Élisabeth Ire était extrêmement jalouse et quand Dudley se remaria finalement en 1578, la reine réagit par de nombreuses démonstrations d'antipathie et de haine envers sa nouvelle épouse, Lettice Knollys. Dudley resta néanmoins, dans les mots de l'historienne Susan Doran, toujours au centre de la vie sentimentale d'Élisabeth Ire. Il mourut peu après la défaite de l'Armada espagnole. Après la mort d'Élisabeth Ire, une de ses missives fut retrouvée parmi les objets les plus personnels de la reine avec l'inscription sa dernière lettre écrite de sa main.

Aspects politiques

Les négociations en vue d'un mariage constituaient un élément clé de la politique étrangère d'Élisabeth Ire. Elle refusa la main de Philippe II d'Espagne en 1559 et négocia pendant plusieurs années pour épouser son cousin Charles II d'Autriche-Styrie. En 1569, les relations avec les Habsbourg s'étaient détériorées et Élisabeth Ire envisagea d'épouser un prince français de la maison de Valois, Henri d'Anjou puis son frère François d'Anjou de 1572 à 1581. Cette dernière union était associée à une promesse d'alliance contre l'Espagne pour l'évincer des Pays-Bas méridionaux. Élisabeth Ire sembla prendre cette possibilité au sérieux et elle porta un temps des boucles d'oreille en forme de grenouille que le duc d'Anjou lui avait envoyé.

En 1563, Élisabeth Ire dit à un émissaire impérial : si je suis les penchants de ma personnalité, ce serait mendiante et célibataire bien plus que reine et mariée. Plus tard dans l'année, après que la reine eut souffert de la variole, la question de la succession devint un sujet brûlant au Parlement. Ce dernier la pressa de se marier ou de nommer un héritier pour éviter une guerre civile à sa mort ; elle refusa les deux propositions. En 1570, les membres du gouvernement étaient devenus convaincus qu'Élisabeth Ire jamais ne se marierait ou ne nommerait de successeur ; elle fut accusée d'irresponsabilité. Son silence renforça néanmoins sa propre sécurité car elle savait que si elle nommait un héritier, son trône serait vulnérable à un coup d'État ; elle se rappelait la manière dont une seconde personne, comme je l'ai été, avait été utilisée contre ses prédécesseurs.

Le célibat d'Élisabeth Ire inspira un culte de la virginité. Dans la poésie et la peinture, elle était représentée comme une vierge ou une déesse et non comme une femme ordinaire. Initialement, seule Élisabeth Ire faisait de sa virginité une vertu ; en 1559, elle déclara à la Chambre des Communes : Et au final, cela me suffira qu'une plaque de marbre déclare qu'une reine, ayant régné tant de temps, vécut et mourut vierge. Par la suite, les poètes et les écrivains reprirent ce thème et développèrent une iconographie exaltant Élisabeth Ire. Les hommages publics à la reine vierge à partir de 1578 témoignaient secrètement de l'opposition aux négociations de mariage avec le duc d'Anjou. Élisabeth Ire insista sur le fait qu'elle était mariée à son royaume et à ses sujets sous la protection de Dieu. En 1599, elle parla de tout mes époux, mon bon peuple.

Marie Ire d'Écosse

Au début de son règne, la politique étrangère d'Élisabeth Ire envers l'Écosse visait à réduire la présence française dans le pays. Elle craignait que ces derniers n'envahissent l'Angleterre pour placer Marie Ire d'Écosse, considérée par beaucoup comme l'héritière de la Couronne d'Angleterre sur le trône. Élisabeth Ire décida d'envoyer des troupes en Écosse pour soutenir les rebelles protestants et même si la campagne fut un échec, le traité d'Édimbourg de juillet 1560 écarta la menace française au nord. Lorsque Marie Ire retourna en Écosse en 1561 après plus d'une décennie en France, le pays, qui avait établi une église protestante, était gouverné par un conseil de nobles protestants soutenus par Élisabeth Ire. Elle refusa de ratifier le traité.

En 1563, Élisabeth Ire proposa que Robert Dudley épouse Marie Ire sans en informer les deux intéressés. Ces derniers ne furent pas convaincus et en 1565, Marie Ire épousa Henry Stuart, Lord Darnley qui pouvait également prétendre à la Couronne d'Angleterre. Cette union fut la première d'une série d'erreurs de jugement de Marie Ire qui permit la victoire des protestants écossais et d'Élisabeth Ire. Darnley devint rapidement impopulaire puis détesté en Écosse pour avoir commandité le meurtre du secrétaire italien de Marie Ire, David Rizzio, et, en février 1567, fut assassiné par un groupe probablement mené par James Hepburn. Peu après, le 15 mai 1567, Hepburn épousa Marie Ire, ce qui accrédita les rumeurs selon lesquelles elle aurait été complice dans le meurtre de son mari. Élisabeth Ire lui écrivit : Quel pire choix pour votre honneur qu'en si grande hâte épouser un tel sujet, qui en plus d'autres et fameux manquements, a été publiquement accusé du meurtre de votre défunt mari dans lequel vous seriez d'ailleurs impliquée même si nous ne croyons pas à cette idée.

Ces événements entraînèrent rapidement le renversement de Marie Ire qui fut emprisonnée au château de Loch Leven. Les nobles écossais l'obligèrent à abdiquer en faveur de son fils Jacques né en juin 1566 et ce dernier fut emmené au château de Stirling pour être élevé dans la foi protestante. Marie s'échappa de Loch Leven en 1568 mais ses partisans furent défaits et elle dut se réfugier en Angleterre dont on lui avait dit qu'elle pourrait compter sur le soutien de la reine. La première intention d'Élisabeth Ire était de la restaurer sur le trône d'Écosse mais son conseil et elle décidèrent d'être plus prudents. Plutôt que de prendre le risque de ramener Marie en Écosse avec une armée anglaise ou de l'envoyer en France auprès des ennemis catholiques de l'Angleterre, ils décidèrent de la garder en prison où elle resta pendant 19 ans.
Francis Walsingham était le maître-espion d'Élisabeth Ire et il déjoua plusieurs complots contre elle.
En 1569, un important soulèvement catholique eut lieu dans le Nord de l'Angleterre avec pour objectif de libérer Marie, de la marier à Thomas Howard et de la placer sur le trône d'Angleterre. Après leur défaite, plus de 750 rebelles furent exécutés sur ordre d'Élisabeth Ire. Croyant que le soulèvement avait réussi, le pape Pie V délivra en 1570 une bulle pontificale appelée Regnans in Excelsis qui excommuniait Élisabeth, prétendument reine d'Angleterre et servante du crime et délivrait tous ses sujets de leur allégeance envers elle. Les catholiques qui continuaient de lui obéir risquaient également l'excommunication. La bulle entraîna des propositions anti-catholiques au Parlement qui furent néanmoins assouplies par la reine. En 1581, convertir des sujets anglais au catholicisme avec l'intention de les libérer de leur allégeance à Élisabeth Ire devint un acte de haute trahison passible de la peine de mort. À partir des années 1570, des missionnaires catholiques du continent se rendirent secrètement en Angleterre80; beaucoup furent exécutés et cela entraîna un culte des martyrs.

Regnans in Excelsis donna aux catholiques anglais une forte incitation à considérer Marie Stuart comme la souveraine légitime d'Angleterre. Cette dernière n'était peut-être pas informée de tous les complots catholiques visant à l'installer sur le trône mais du complot de Ridolfi de 1571 au cours duquel Thomas Howard fut décapité au complot de Babington de 1586, le maître-espion d'Élisabeth Ire, Francis Walsingham, et le conseil royal accumulèrent les preuves contre elle. La reine était initialement opposée à l'exécution de Marie mais à la fin de l'année 1586, elle fut convaincue de sa culpabilité après la découverte de lettres écrites durant le complot de Babington. La proclamation d'Élisabeth Ier indiquait que la dite Marie, prétendante au titre de cette Couronne, a imaginé dans ce royaume divers choses visant à blesser, tuer et détruire notre royale personne. Marie fut décapitée le 8 février 1587 au château de Fotheringhay. Après cette exécution, Élisabeth Ire affirma qu'elle ne l'avait pas ordonné et en effet la plupart des rapports avancent qu'elle aurait dit à son secrétaire Davidson, qui lui avait apporté la condamnation à signer, de ne pas la transmettre. La sincérité des remords d'Élisabeth Ire et ses motivations pour avoir demandé à Davidson de ne pas appliquer le mandat d'exécution, furent débattues par ses contemporains et les historiens modernes.

Guerre et commerce outre-mer

En octobre 1562, les troupes anglaises occupèrent Le Havre avec l'intention de l'échanger contre Calais qui était tombé aux mains des Français en janvier 1558. Le plan échoua car les alliés huguenots d'Élisabeth Ire rejoignirent les troupes catholiques pour reprendre la ville et les Anglais durent se replier en juin 1563. Après cette attaque, Élisabeth Ire n'entreprit pas d'autres expéditions militaires sur le continent jusqu'en 1585. Elle mena néanmoins une politique agressive par l'intermédiaire de sa flotte et de ses chiens de mer comme John Hawkins ou Walter Raleigh qui s'attaquèrent au commerce espagnol dans les Caraïbes et l'Atlantique. Elle adouba ainsi le corsaire Francis Drake après sa circumnavigation du monde entre 1577 et 1580 et ce dernier s'illustra par la suite lors de ses assauts contre les ports et les navires espagnols, spécialement dans le Nouveau Monde, d'où les galions espagnols revenaient chargés d'or et d'argent métal.

Expédition dans les Pays-Bas

En 1585, Élisabeth Ire déploya une armée anglaise pour soutenir la révolte des Hollandais protestants contre Philippe II. Cela suivait la mort, en 1584, de ses alliés le stathouder Guillaume Ier d'Orange-Nassau et le duc François d'Anjou ainsi que la reddition de plusieurs villes hollandaises au duc Alexandre Farnèse, le gouverneur espagnol des Pays-Bas méridionaux. En décembre 1584, la signature d'une alliance entre Philippe II et la Ligue catholique française par le traité de Joinville menaçait la capacité du frère du duc d'Anjou, le roi Henri III de France, à contrer la domination espagnole dans les Pays-Bas. Cela étendait également l'influence espagnole sur la côte sud de la Manche où la Ligue catholique était puissante et exposait l'Angleterre à une possible invasion91. La prise d'Anvers par Farnèse à l'été 1585 après un siège d'un an imposait une réaction anglaise et en août 1585, Élisabeth Ire signa le traité de Sans-Pareil par lequel elle promettait de soutenir militairement les Hollandais. Le traité marqua le début de la guerre anglo-espagnole qui se termina par le traité de Londres en 1604.
Même si elle était menée par son ancien soupirant, Robert Dudley, Élisabeth Ire ne lui apporta pas un soutien très franc. Sa stratégie qui consistait à simplement soutenir les Hollandais tout en menant des négociations secrètes avec l'Espagne dès les jours qui suivirent l'arrivée de Dudley en Hollande était à l'opposée de celle de Dudley et des Hollandais qui voulaient mener une campagne offensive. Il ulcéra la reine en acceptant le poste de gouverneur-général des mains des États généraux des Provinces-Unies. Élisabeth Ire considérait qu'il s'agissait d'une ruse hollandaise pour l'obliger à accepter sa souveraineté sur les Pays-Bas, ce qu'elle avait jusqu'alors toujours refusé. Elle envoya une lettre de désapprobation qui fut lue devant le Conseil d'État en présence de Dudley. Cette humiliation publique de son lieutenant-général associée à ses négociations en vue d'une paix séparée avec l'Espagne sapa profondément ses soutiens dans les Pays-Bas. La campagne militaire fut entravée par les refus répétés d'Élisabeth d'envoyer les fonds promis pour soutenir ses troupes. Sa réticence à s'engager, les mauvaises décisions militaires et politiques de Dudley et le chaos politique hollandais entraînèrent l'échec de la campagne. Dudley démissionna de son commandement en décembre 1587.

Armada espagnole

Dans le même temps, Francis Drake avait entrepris une vaste campagne contre les ports et les navires espagnols dans les Caraïbes en 1585, 1586 et 1587. Il réalisa une attaque contre le port de Cadix où il détruisit de nombreux navires de guerre rassemblés pour l'invasion de l'Angleterre.
Le 12 juillet 1588, l'Armada espagnole mit le cap sur la Manche avec une force d'invasion commandée par Alexandre Farnèse. Une combinaison de mauvaises décisions, de malchance et l'attaque de brûlots anglais près de Gravelines le 29 juillet dispersa la flotte espagnole qui fut repoussée en mer du Nord ; seule la moitié de l'Armada parvint à rentrer en Espagne. Ignorant le destin de la flotte espagnole, les miliciens anglais se rassemblèrent pour défendre le pays sous le commandement de Robert Dudley. Ce dernier invita Élisabeth Ire à inspecter les troupes à Tilbury dans l'Essex le 8 août. Portant une cuirasse en argent et une robe blanche, elle donna l'un de ses plus célèbres discours :

" Mon peuple bien-aimé, des conseillers soucieux de ma sécurité m'ont mise en garde de paraître devant mes armées, par crainte d'une trahison. Mais, je vous l'assure, je ne veux pas vivre en me méfiant de mon peuple fidèle et bien-aimé… Je sais que mon corps est celui d'une faible femme, mais j'ai le cœur et l'estomac d'un roi, et d'un roi d'Angleterre – et je me moque que le duc de Parme Farnèse ou n'importe quel prince d'Europe ose envahir les rivages de mon royaume."
La menace d'invasion écartée, la nation fêta la victoire. La procession d'Élisabeth Ire lors d'une cérémonie à l'Old St Paul's Cathedral en rivalisa avec le faste de son couronnement. La défaite de l'Armada espagnole fut un important succès de propagande à la fois pour Élisabeth Ire et l'Angleterre protestante. Les Anglais prirent leur victoire pour une preuve de la faveur de Dieu et de l'inviolabilité de la nation sous la direction d'une reine vierge. Cette victoire ne fut cependant pas le tournant de la guerre qui se poursuivit et se déroula souvent à l'avantage de l'Espagne. Les Espagnols contrôlaient toujours les Pays-Bas et la menace d'invasion restait présente. Walter Raleigh avança après sa mort que la prudence d'Élisabeth Ire avait entravé la guerre contre l'Espagne :
"Si la défunte reine avait cru en ses hommes de guerre comme en ses scribes, nous aurions en son temps réduit un grand empire en morceaux et fait de leurs rois que des figues et des oranges comme dans les temps anciens. Mais sa Majesté fit tout par moitié et par d'insignifiantes invasions apprit à l'Espagnol à se défendre et à voir ses propres faiblesses."
Même si certains historiens ont critiqué Élisabeth Ire pour les mêmes raisons, le jugement de Raleigh a plus souvent été jugé injuste. Élisabeth Ire avait de bonnes raisons pour ne pas accorder trop de confiance à ses commandants qui, comme elle l'écrivit, étaient transportés par l'orgueil dans le feu de l'action.

Soutien à Henri IV de France

Lorsque le protestant Henri IV monta sur le trône de France en 1589, Élisabeth Ire lui apporta un soutien militaire. Ce fut sa première intervention en France depuis la retraite du Havre en 1563. La succession d'Henri IV était contestée par la Ligue catholique et Philippe II; en outre, Élisabeth Ire craignait que les Espagnols ne prissent le contrôle des ports français de la Manche. Les actions militaires anglaises en France furent cependant désorganisées et peu efficaces. Peregrine Bertie, ignorant la plupart des ordres de la reine, erra dans le nord de la France avec une armée de 4 000 hommes sans remporter de véritable succès militaires. Il se retira dans la confusion en décembre 1589 après avoir perdu la moitié de ses forces. En 1591, la campagne de John Norreys à la tête de 3 000 soldats en Bretagne ne rencontra pas plus de succès. Comme pour toutes les expéditions de ce type, Élisabeth Ire regimbait à accorder les renforts et les fonds demandés par ses commandants et Norreys fut par exemple obligé de se rendre à Londres en personne pour plaider sa cause. En son absence, une armée catholique anéantit le reste de son armée à Craon dans le nord-ouest de la France en mai 1591. Deux mois plus tard, Élisabeth Ire déploya une autre force sous le commandement de Robert Devereux pour soutenir le siège de Rouen par Henri IV. Ce soutien fut peu concluant ; Devereux rentra en Angleterre en janvier 1592 et Henri IV abandonna le siège en avril. Comme d'habitude, Élisabeth Ire manquait de contrôle sur ses commandants outre-mer : Où il est, ou ce qu'il fait, ou ce qu'il va faire, nous l'ignorons.

Irlande Reconquête de l'Irlande par les Tudors

Même si l'Irlande était l'un de ses deux royaumes, une grande partie de l'île était virtuellement autonome et Élisabeth Ire devait faire face à une population irlandaise catholique qui lui était hostile et prête à comploter avec ses ennemis. Sa politique était d'accorder des terres à ses partisans et d'empêcher les rebelles de fournir à l'Espagne une base avancée pour attaquer l'Angleterre. Lors d'une série de soulèvements, les forces royales appliquèrent une politique de la terre brûlée et massacrèrent les hommes, les femmes et les enfants. Durant une révolte dans le Munster menée par Gerald Fitzgerald en en 1582, près de 30 000 personnes moururent de faim. Le poète Edmund Spenser écrivit que les victimes furent acculés à une telle misère, que tout cœur de pierre se serait apitoyé. Élisabeth Ire demanda à ses commandants que les Irlandais, cette nation barbare et grossière, soient bien traités mais elle ne montra aucun remords quand la force et le carnage furent jugés nécessaires.

Entre 1594 et 1603, Hugh O'Neill mena un large soulèvement en Irlande avec le soutien de l'Espagne alors que les combats entre cette dernière et l'Angleterre étaient à leur paroxysme. Au printemps 1599, Élisbeth Ire ordonna à Robert Devereux d'écraser la révolte. À sa grande colère, la campagne fut un échec et Devereux rentra en Angleterre en violation de ses ordres. Il fut remplacé par Charles Blount qui mit trois ans pour venir à bout des rebelles. O'Neill se rendit finalement en 1603 quelques jours après la mort d'Élisabeth Ire et peu après le traité de Londres mit fin à la guerre entre l'Espagne et l'Angleterre.

Russie

Élisabeth Ire poursuivit les relations diplomatiques établies par son demi-frère avec le tsarat de Russie. Elle écrivait souvent à son souverain, le tsar Ivan IV, Ivan le Terrible, en des termes amicaux mais ce dernier était irrité par sa focalisation sur le commerce plutôt que sur la possibilité d'une alliance militaire. Le tsar lui demanda même la garantie qu'il pourrait se réfugier en Angleterre si son pouvoir était menacé. À la mort d'Ivan IV, son fils Fédor Ier lui succéda mais ce dernier ne voyait aucune raison de maintenir des relations commerciales privilégiées avec l'Angleterre. Il déclara que son royaume était ouvert à tous les étrangers et limogea l'ambassadeur anglais Jerome Bowes. Élisabeth Ire dépêcha un nouvel ambassadeur, Giles Fletcher, pour demander au régent Boris Godounov de convaincre le tsar de reconsidérer sa position. Les négociations échouèrent et Élisabeth Ire continua de plaider auprès de Fédor avec des lettres à la fois apaisantes et réprobatrices. Elle proposa une alliance, ce qu'elle avait refusé quand cela lui avait été offert par Ivan IV, mais le tsar refusa.

Méditerranée

Les relations commerciales et diplomatiques entre l'Angleterre et les États barbaresques se développèrent sous le règne d'Élisabeth Ire. Malgré l'interdiction papale, l'Angleterre échangeait ainsi des armures, des munitions, du bois et du métal contre du sucre marocain. En 1600, Abd el-Ouahed ben Messaoud, le principal conseiller du souverain marocain Ahmed al-Mansour de la dynastie des Saadiens se rendit en Angleterre à la cour d'Élisabeth Ire, pour négocier une alliance contre l'Espagne. Malgré les promesses d'attaques et de fourniture d'armes, les négociations s'enlisèrent et les deux souverains moururent deux ans plus tard.

Des relations diplomatiques furent également établies avec l'Empire ottoman à la suite de la création de la Compagnie du Levant et de l'envoi du premier ambassadeur anglais à la Sublime Porte, William Harborne, en 1578. Un traité commercial fut signé en 1580 et de nombreux émissaires furent envoyés par les deux puissances. Élisabeth Ire échangeait des lettres avec le sultan Mourad III et dans l'une d'elles ce dernier avança que l'islam et le protestantisme avaient plus de choses en commun qu'avec le catholicisme car les deux rejetaient l'idolâtrie et il proposa une alliance. Au grand désarroi de l'Europe catholique, l'Angleterre exportait de l'étain et du plomb nécessaires à la fabrication de canons et de munitions vers l'Empire ottoman qui progressait alors dans les Balkans. Élisabeth Ire envisagea sérieusement des opérations militaires conjointes avec Mourad III durant la guerre avec l'Espagne et les corsaires anglais et barbaresques coopérèrent fréquemment pour attaquer les navires catholiques.

Dernières années

À la suite de la défaite de l'Armada espagnole en 1588, Élisabeth Ire affronta de nouvelles difficultés. Les combats contre l'Espagne et en Irlande se poursuivaient et l'économie fut affectée par les mauvaises récoltes et le coût de la guerre. Les prix augmentèrent et le niveau de vie diminua. Au même moment, la répression des catholiques s'intensifia et Élisabeth Ire autorisa en 1591 l'interrogatoire et la surveillance des propriétaires catholiques. Pour maintenir une illusion de paix et de prospérité, elle se reposa de plus en plus sur le renseignement intérieur et la propagande. Vers la fin de son règne, la montée des critiques refléta une baisse d'affection du public pour sa reine.

L'une des raisons de ce qui est parfois appelé le second règne d'Élisabeth Ire131 fut l'évolution du conseil privé dans les années 1590. À l'exception de William Cecil, les hommes politiques les plus influents étaient morts vers 1590 : Robert Dudley en 1588, Francis Walsingham en 1590 et Christopher Hatton en en 1591. Les luttes de clans au sein du gouvernement, qui étaient restées discrètes avant les années 1590, devenaient de plus en plus fatales. Une profonde rivalité opposait Robert Devereux à Robert Cecil, l'un des fils de William Cecil, pour les fonctions les plus importantes du pouvoir. L'autorité personnelle de la reine s'affaiblissait et cela fut démontré par l'affaire du docteur Lopez, son médecin personnel ; lorsqu'il fut accusé à tort de trahison par Devereux, elle ne put empêcher son exécution.

Dans les dernières années de son règne, Élisabeth Ire se reposa de plus en plus sur l'octroi de monopoles plutôt que de solliciter le Parlement pour obtenir plus de fonds en temps de guerre. Cette pratique entraîna rapidement la fixation des prix, l'enrichissement des négociants aux dépens du public et un profond mécontentement. L'agitation gagna le Parlement en 1601 et dans son célèbre Golden Speech du 30 novembre 1601, Élisabeth Ire déclara son ignorance des abus et gagna les parlementaires par ses promesses et ses appels habituels aux émotions.
Cette période d'incertitudes économiques et politiques entraîna néanmoins un épanouissement littéraire sans précédent en Angleterre. Les premiers signes de ce nouveau mouvement littéraire apparurent à la fin des années 1570 avec Euphues de John Lyly et The Shepheardes Calender d'Edmund Spenser. Dans les années 1590, sous l'influence de Christopher Marlowe et de William Shakespeare, la littérature et le théâtre anglais atteignirent leur apogée. La notion d'age d'or artistique de l'ère élisabéthaine tient essentiellement au talent des architectes, des poètes et des musiciens et assez peu à Élisabeth Ire qui ne fut jamais une grande mécène des arts.

Alors qu'Élisabeth Ire vieillissait, son image évolua progressivement. Elle était représentée sous les traits de Diane et d'Astrée puis après la défaite de l'Armada sous ceux de Gloriana, la reine des fées éternellement jeune du poème d'Edmund Spenser. Ses portraits devinrent de moins en moins réalistes et présentaient de plus en plus de symboles lui donnant une apparence bien plus jeune. En réalité, sa peau avait été marquée par un accès de variole en 1562 qui l'avait laissé à moitié chauve et l'obligeait à utiliser une perruque et des cosmétiques. Walter Raleigh avança qu'elle était une dame que le temps avait surpris. Cependant, plus sa beauté s'effaçait, plus ses courtisans en faisaient l'éloge.

Élisabeth Ire était heureuse de jouer ce rôle mais il est possible qu'elle ait commencé à croire à ses propres attraits dans la dernière décennie de sa vie. Elle se rapprocha du charmant mais irascible Robert Devereux qui prenait des libertés vis-à-vis de son pouvoir et elle continua de le nommer à des hautes fonctions militaires malgré son ineptie. Après la désertion de Devereux en Irlande en 1599, Élisabeth Ire le plaça en résidence surveillée ; il fut privé de ses monopoles l'année suivante. En février 1601, Devereux essaya d'organiser un soulèvement à Londres. Il chercha à enlever la reine mais rassembla peu de soutiens et fut décapité le 25 février. Élisabeth Ire savait que ses propres mauvais jugements étaient en partie responsables de ces événements. Un observateur rapporta en 1602 que son plaisir était de s'asseoir dans le noir et parfois verser des larmes pour pleurer Devereux.

Mort

Le portrait arc-en-ciel d'Élisabeth Ire vers 1600. Une représentation allégorique de la reine toujours jeune malgré sa vieillesse.
Quand le principal conseiller d'Élisabeth Ire, William Cecil, mourut le 4 août 1598, son fils Robert reprit le flambeau et devint rapidement le chef du gouvernement150. L'une de ses réussites fut de préparer la voie à une succession paisible. Comme Élisabeth Ire ne nommerait jamais de successeur, Cecil fut obligé de procéder en secret151 et il entama une correspondance secrète avec Jacques VI d'Écosse qui pouvait prétendre au trône d'Angleterre. Cecil entraîna l'impatient Jacques VI à se faire apprécier d'Élisabeth Ire. Cela fonctionna et le ton de Jacques VI enchanta Élisabeth Ire et selon l'historien J. E. Neale, si elle ne se prononça pas ouvertement en sa faveur, elle fit connaître son opinion par des phrases voilées mais sans ambiguïtés.
La santé de la reine resta stable jusqu'à l'automne 1602 lorsqu'une série de décès parmi ses amis la plongea dans une profonde dépression. En février 1603, la mort de Catherine Howard, sa dame de compagnie depuis 45 ans et la nièce de sa cousine Catherine Carey, fut un choc particulièrement rude. En mars, Élisabeth Ire tomba malade et resta dans une mélancolie profonde et inamovible. Elle mourut le 24 mars 1603 au palais de Richmond entre deux et trois heures du matin. Quelques heures plus tard, Cecil et le conseil mirent leurs plans en application et proclamèrent Jacques VI d'Écosse roi d'Angleterre.
Le cercueil d'Élisabeth Ire fut transporté sur la Tamise jusqu'à Whitehall par une barge illuminée par des torches. Lors de ses funérailles, un corbillard tiré par quatre chevaux portant des couvertures de velours noir amena la dépouille dans l'abbaye de Westminster. Selon le chroniqueur John Stow en Westminster était encombrée de toutes sortes de personnes dans les rues, les maisons, aux fenêtres et dans les caniveaux venus voir les obsèques et lorsqu'ils virent sa statue sur son cercueil, il y eut des soupirs, des gémissements et des pleurs généralisés comme on n'en avait jamais vu de mémoire d'homme.

Élisabeth Ire fut inhumée dans l'abbaye de Westminster dans une tombe commune à celle de sa demi-sœur Marie Ire. L'inscription latine sur la sépulture Regno consortes & urna, hic obdormimus Elizabetha et Maria sorores, in spe resurrectionis signifie Consorts sur le trône et dans la tombe, ici nous dormons, Élisabeth et Marie, sœurs, dans l'espoir de la résurrection.

Héritage

Élisabeth Ire fut pleurée par beaucoup de ses sujets mais d'autres furent soulagés par sa mort. Le roi Jacques Ier portait beaucoup d'espoirs mais sa popularité diminua et les années 1620 virent l'apparition d'une nostalgie du règne d'Élisabeth Ire présentée comme une héroïne de la cause protestante durant un âge d'or à l'opposé de son successeur considéré comme un sympathisant catholique à la tête d'une cour corrompue. L'image triomphaliste qu'Élisabeth Ire avait cultivé à la fin de son règne sur fond de luttes factieuses et de difficultés militaires économiques fut prise pour argent comptant et sa réputation s'accrut. Son règne fut idéalisé comme une période où la Couronne, le Parlement et l'Église travaillaient de concert.

Portrait d'Élisabeth Ire réalisé après 1620 durant le premier regain d'intérêt pour son règne. Le Temps dort sur sa droite et la Mort regarde par-dessus son épaule droite ; deux chérubins tiennent une couronne au-dessus de sa tète.
Cette image fabriquée par ses admirateurs protestants au début du XVIIe siècle a été durable et influente. Sa mémoire fut rappelée durant les guerres napoléoniennes lorsque la Grande-Bretagne menaçait d'être envahie. Durant l'époque victorienne, la légende élisabéthaine fut adaptée à l'idéologie impériale de la période et dans la première moitié du XXe siècle, Élisabeth Ire était un symbole romantique de la résistance nationale face à la menace étrangère. Les historiens de la période comme John Ernest Neale 1934 et Alfred Leslie Rowse 1950 interprétèrent le règne d'Élisabeth Ire comme un âge d'or et idéalisèrent la personnalité de la reine : tout ses actes étaient justes et ses caractéristiques les moins appréciables étaient ignorées ou expliquées par la pression qu'exerçait sur elle le pouvoir.

Les historiens récents ont cependant adopté une approche plus nuancée de la souveraine. Son règne est célèbre pour la défaite de l'Armada et pour les raids réussis contre les Espagnols, comme ceux de Cadix en 1587 et 1596, mais certains historiens rappellent les échecs militaires sur terre et sur mer. En Irlande, les forces royales furent finalement victorieuses mais leurs tactiques salirent la réputation de la reine. Plutôt que la championne courageuse des nations protestantes contre l'Espagne et les Habsbourg, elle est plus souvent considérée comme prudente dans ses relations diplomatiques. Elle offrit très peu de soutiens aux protestants étrangers et délaissa fréquemment ses commandants outre-mer.

Élisabeth Ire établit une Église d'Angleterre qui aida à forger une identité nationale et existe encore aujourd'hui. Ceux qui la présentèrent par la suite comme une héroïne protestante oublièrent son refus d'abandonner toutes les pratiques d'origine catholique au sein de l'Église d'Angleterre. Les historiens notent qu'en son temps, les protestants considéraient le Règlement élisabéthain comme un compromis.

Même si Élisabeth Ire mena une politique étrangère largement défensive, le statut de l'Angleterre s'affirma durant son règne. Le pape Sixte V écrivit : Elle n'est qu'une femme, maîtresse de seulement la moitié d'une île et elle est pourtant crainte par l'Espagne, la France, par le Saint-Empire, par tous. Élisabeth Ire fut la première Tudor à reconnaître qu'un monarque gouverne par l'approbation du peuple. Par conséquent, elle travailla toujours avec le Parlement et des conseillers dont elle savait qu'ils lui diraient la vérité, une forme de gouvernance que ses successeurs Stuart ne parvinrent pas à suivre. Certains historiens ont considéré qu'elle avait eu de la chance. Se félicitant de n'être qu'une simple anglaise, Élisabeth Ire croyait que Dieu la protégeait et que le succès de son règne reposait sur l'amour de ses sujets. Dans l'une de ses prières, elle remercia Dieu que :

" où les guerres et les révoltes avec de cruelles persécutions ont affecté presque tous les rois et pays autour de moi, mon règne a été paisible et mon royaume un réceptacle pour cette Église affligée. L'amour de mon peuple a été ferme et les désirs de mes ennemis contrariés. "

Élisabeth Ire a été représentée dans de nombreuses œuvres de fictions dont :

Le poème La Reine des fées 1590 d'Edmund Spenser
L'opéra The Fairy Queen 1692 d'Henry Purcell adapté du Songe d'une nuit d'été de William Shakespeare
La pièce de théâtre Marie Stuart 1800 de Friedrich von Schiller
L'opéra Elisabetta, regina d'Inghilterra 1815 de Gioachino Rossini
Le roman Kenilworth 1821 de Walter Scott sur la mort d'Amy Robsart
L'opéra Elisabetta al castello di Kenilworth 1829 de Gaetano Donizetti

Elle a été jouée à l'écran par :

Sarah Bernhardt dans le film La Reine Élisabeth 1912
Athene Seyler dans le film Drake of England 1935
Florence Eldridge dans le film Marie Stuart 1936
Yvette Pienne dans le film Les Perles de la couronne 1937
Flora Robson dans les films L'Invincible Armada 1937 et L'Aigle des mers 1940
Bette Davis dans les films La Vie privée d'Élisabeth d'Angleterre 1939 et Le Seigneur de l'aventure 1955
Mildred Natwick dans l'épisode Mary of Scotland 1951 de la série Pulitzer Prize Playhouse
Jean Simmons dans le film La Reine vierge 1953
Agnes Moorehead dans le film L'Histoire de l'humanité 1957
Maxine Audley dans la série Kenilworth 1957 adaptée du roman de Scott
Jean Kent dans la série Sir Francis Drake, le corsaire de la reine 1961
Catherine Lacey dans le film Le Prince Donegal 1966
Judith Anderson dans le téléfilm Elizabeth the Queen 1968 pour lequel elle fut nommée à un Emmy Award
Gemma Jones dans la série Kenilworth 1968 également adaptée du roman de Scott
Glenda Jackson dans la série Elizabeth R en 1971, pour laquelle elle remporta deux Emmy Awards, et Marie Stuart, reine d'Écosse 1972
Graham Chapman dans l'épisode Erizabeth L de la série Monty Python's Flying Circus 1972, une parodie de la série Elizabeth R
Miranda Richardson dans plusieurs épisodes de la série La Vipère noire 1986, 1987 et 2000
Quentin Crisp dans le film Orlando 1992
Helen Baxendale dans l'épisode An Evil Business de la série In Suspicious Circumstances 1996
Cate Blanchett dans les films Elizabeth 1998 et Elizabeth : L'Âge d'or 2007 pour lesquels elle fut nommée deux fois à l'oscar de la meilleure actrice
Judi Dench dans le film Shakespeare in Love 1998 pour lequel elle remporta l'oscar de la meilleure actrice dans un second rôle
Catherine McCormack dans la série Gunpowder, Treason & Plot en 2004
Anne-Marie Duff dans la série The Virgin Queen 2005
Helen Mirren dans la série Elizabeth I 2005
Angela Pleasence dans l'épisode Peines d'amour gagnées de la série Doctor Who 2007)
Kate Duggan, Claire McCauley et Laoise Murray dans la série Les Tudors 2008-2010
Vanessa Redgrave et Joely Richardson dans le film Anonymous 2011
Joanna Page dans l'épisode Le Jour du Docteur de la série Doctor Who 2013

Liens

http://youtu.be/pCvJImomqHQ C'est femmes qui font l'Histoire
http://youtu.be/jtoihRa2pfU La reine vierge
http://youtu.be/8roKo52ItAQ La vie secrète de la reine Elisabeth
http://youtu.be/k-VkmQJE_wA La reine assassinée


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Posté le : 06/09/2014 23:09
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Tristan L'Hermitte
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De Montpellier
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HP : 629 / 1573
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Hors Ligne
Le 7 septembre 1655, à Paris, meurt François L'Hermite, sieur du Soliers,

dit Tristan L'Hermite
,


né en 1601 à Janaillat aujourd'hui département de la Creuse au château de Soliers, dans la Marche, poète et dramaturge français du mouvement baroque et libertinage il écrit aussi des romans historiques. Il occupa le fauteuil 17 de l'Académie française de 1649 à 1655.

En bref

Poète de l'amour, de la nuit et de la nature, il s'illustra au théâtre avec des tragédies, dont le succès balança celui du Cid. Les déchirements de l'amour et de la jalousie y sont rendus d'une manière déjà racinienne, grâce à un style homogène, dépouillé et soutenu. La Mort de Sénèque et la Mort du grand Osman racontent l'histoire de deux conspirations qui se referment sur leurs auteurs avec une froide précision.
On doit encore à Tristan l'Hermite une autre tragédie Panthée et une comédie le Parasite.
Il composa une amusante autobiographie romanesque
Après une jeunesse errante et aventureuse qu'il a racontée — ou plutôt romancée — dans un récit curieux et attachant, Le Page disgracié 1642, Tristan l'Hermite entre vers 1621 au service de Gaston d'Orléans, frère de Louis XIII, qu'il quittera vingt-cinq ans plus tard pour suivre le duc de Guise. Il mourra pauvre et désenchanté, regrettant ses années de vaine servitude.
Il fait représenter en 1636 une tragédie régulière, remarquable par la puissance dramatique et la majesté du ton, Marianne : le succès de cette pièce, dont l'héroïne est déjà cornélienne, balance celui du Cid joué la même année. D'autres pièces suivent : La Folie du Sage 1642, une tragi-comédie ; des tragédies où l'on retrouve la même simplicité, la même tension, la même noblesse, notamment La Mort de Sénèque 1644, La Mort de Crispe 1644 ou 1645, Osman 1645 ou 1646; une pastorale inspirée de Rotrou, Amarillis 1652 ; une comédie, Le Parasite 1654. Si l'œuvre dramatique de Tristan est vivement applaudie, son œuvre poétique est moins bien connue de ses contemporains. C'est qu'il se tient à l'écart des groupes littéraires ce qui ne l'empêchera pas d'être élu à l'Académie française en 1649 et des modes même si, vers la fin de sa vie, il se laisse entraîner par la vogue du burlesque et celle de la poésie galante.
Et pourtant, les recueils qu'il publie : Les Plaintes d'Acante 1633, Les Amours 1638, où l'on trouve le fameux Promenoir des deux amants, La Lyre 1641 — et plus tard un volume d'éloges de Grands, Les Vers héroïques 1648 — font de lui l'un des poètes lyriques les plus importants de son temps. Artiste au registre étendu — poésie élégiaque, poésie encomiastique, poésie descriptive la première pièce qu'il a fait paraître, La Mer, est, à l'époque, la plus belle réussite du genre —, sensible à la beauté des formes et à celle de la nature, attentif à la musique du vers, il sait varier savamment strophes et mètres, créer des images neuves et séduisantes, trouver des expressions d'un raffinement et d'une subtilité extrêmes : ses poèmes, aujourd'hui encore, frappent par leur noblesse ou charment par leur grâce rêveuse et inquiète.

Sa vie

Auteur dramatique fort applaudi en son temps, et dont la première pièce, la fameuse tragédie de Mariane au printemps 1636, surpassa le succès de Médée et préfigura celui du Cid en janvier 1637. Le comédien Montdory, considéré comme le meilleur acteur tragique de son temps, il créa aussi le rôle de Rodrigue dans Le Cid, et tenait le rôle du roi Hérode sur la scène du Théâtre du Marais à sa création; un an et demi plus tard, il est frappé de paralysie partielle en hurlant les fureurs d'Hérode à la fin de la pièce et doit se retirer définitivement du théâtre.

Poète lyrique à l’inspiration bien personnelle et au souffle large et parfois superbe, polygraphe intéressant dans ses Plaidoyers historiques et ses Lettres mêlées, conteur à la fois aimable et amusant dans sa curieuse autobiographie du Page disgracié en 1643, si instructive, en outre, sous le rapport des événements comme des mœurs de la période qu’elle embrasse, Tristan L’Hermite a emprunté son prénom à Louis Tristan L'Hermite, grand prévôt de France sous Louis XI, qu'il prétendait être un de ses ancêtres.

Descendant prétendument de Pierre l'Ermite, le prédicateur de la première croisade, sa famille est quasiment ruinée à l’époque de sa naissance. Il est malgré tout placé comme page chez Henri de Bourbon-Verneuil, fils illégitime d’Henri IV et de la marquise de Verneuil, en 1604. Il passe ensuite chez Scévole de Sainte-Marthe, trésorier de France avant de devenir secrétaire du marquis de Villars-Montpezat.
Descendant d’une race dont vingt-six étaient passés par les mains des bourreaux, il en avait hérité le sang bouillant et la violence primesautière. Ayant blessé successivement à coups d’épée un cuisinier qui avait eu le tort de lui jouer une mauvaise farce puis, à Fontainebleau, un promeneur qui l’avait heurté par mégarde, il est obligé, en 1619, de s’exiler en Angleterre après avoir tué un opposant en duel, épisode qu’il a relaté de façon romancée sur le mode burlesque dans le roman Le Page disgracié.

En 1620, il participe aux campagnes de Louis XIII contre les huguenots dans le Sud-Ouest. En 1621, il entre au service de Gaston d'Orléans, frère de Louis XIII et participe à la création de plusieurs ballets de cour.
Il est élu à l’Académie française en 1649. La vie de débauche qu’il mène dans l’entourage de Gaston d'Orléans et son goût immodéré pour le vin et le jeu finissent par avoir raison du peu de santé que lui laissait sa tuberculose. Rapidement oublié à sa mort, il a bénéficié de la redécouverte de la littérature baroque et des auteurs libertins dont il diffère pourtant.

Œuvre poétique

Sa vie errante ne l'a pas empêché de se faire un nom dans la République des lettres avec ses poésies mélancoliques chantant avec une grande sincérité les charmes de la nature et de l’amour : La Mer, 1627, les Plaintes d’Acante, 1633, Églogue maritime, 1634, les Amours de Tristan, 1638, la Lyre du sieur Tristan, 1641, Vers héroïques, 1648. Disciple de Malherbe, sa poésie se caractérise par une grande subtilité et fut assez mal reconnue par ses contemporains.

Œuvre théâtrale

Il écrit également pour le théâtre avec des tragédies, parmi lesquelles la Mariane, 1636, Panthée, 1637, la Mort de Sénèque, 1644, la Mort de Crispe, 1645, Osman, 1650, une tragi-comédie, la Folie du sage, 1644, une pastorale, Amaryllis, 1653 et une comédie Le Parasite, 1654.
Le succès, à l'exception de Panthée où la place tenue par le lyrisme nuit à l’intrigue remporté par ses tragédies, où la critique littéraire des XIXe et XXe siècles a discerné des moments pré-raciniens, le font considérer comme un rival de Corneille par ses contemporains. Lié aux Béjart, son frère cadet, Jean-Baptiste L'Hermite, avait épousé Marie Courtin, demi-soeur de Marie Hervé épouse Béjart, il confie la création de La Mort de Sénèque et de La Mort de Crispe à l'éphémère troupe de L'Illustre Théâtre, 1643-1645, constituée par les Béjart et Molière. C'est le rôle d'Epicharis dans La Mort de Sénèque qui vaut à Madeleine Béjart sa réputation de très grande comédienne.

Å’uvre en prose

Il a également publié des Lettres mêlées, 1642 et des Plaidoyers historiques, 1643. Mais son œuvre en prose la plus connue, qui est aussi son œuvre la plus lue de nos jours, est Le Page disgracié. Ce récit à la première personne raconte l'histoire d'un page disgracié en ce qu'il a perdu la grâce du souverain qu'il servait et les avantages qui y étaient attachés.
Les aventures qui suivent reprennent certains aspects du roman picaresque mais tout en conservant toujours au personnage une certaine dimension de noblesse. On rattache de ce fait ce texte aux histoires comiques à la française. Cette œuvre, publiée en 1643, est republiée en 1667 par le frère de Tristan, Jean-Baptiste L'Hermite qui y ajoute des Clefs censées éclairer le lecteur sur la dimension autobiographique de l'œuvre.
Mais Jacques Prévot souligne que ces notes aveuglent surtout le lecteur sur la dimension fictionnelle et moraliste de l'œuvre car le Page disgracié n'est pas une autobiographie, même s'il emprunte à la vie de son auteur.

Traductions

Tristan L'Hermite a également donné dans la traduction d'œuvres latines, scientifiques ou poétiques, notamment une cosmographie, tiré des manuscrits attribués à François Viète et destinés à faire l'éducation de Catherine de Parthenay, puis de ses enfants. Dédicacé en 1636 à Mlle de Lavardin, cet ouvrage, publié en 1637, 2 exemplaires 1643, 5 exemplaires et 1647, 3 exemplaires répertoriés par l'OCLC, donne d'une façon naïve une description du monde, géographique et astronomique, selon le point de vue de Ptolémée et les préceptes astrologiques en cours au XVIe siècle. On y découvre entre autres les correspondances entre le monde d'en haut et le monde d'en bas, sublunaire. Tristan L'Hermite, malade pulmonaire, y trouve des raisons de sa maladie dans les influences de Saturne. Tristan L'Hermite a pu connaître Mlle de Lavardin à Malicorne dans le Maine, dans le château de sa mère, Marguerite de la Baume, mais il l'a surtout fréquentée à Paris à l'Hôtel de Lavardin, dans le salon de sa mère, veuve du marquis de Lavardin et remariée depuis 1630 avec le seigneur, futur comte de Modène, "chambellan des affaires" de Gaston d'Orléans et meilleur ami de Jean-Baptiste L'Hermite. Séduit par la jeune femme de seize ans, Tristan lui offre de quoi satisfaire sa curiosité scientifique. On ne sait si le manuscrit attribué à Viète provient de la bibliothèque de Scevolle de Sainte-Marthe. Après le mariage de Mlle de Lavardin, il écrivit encore pour elle un sixain "Pour Mme la Comtesse de Tessé" publié dans La Lyre en 1641.

On retient également une autre traduction, très libre, de l'Ode à Postumus d'Horace et des sospiri d'Ergasto de Giambattista Marino, réécrite sous la forme des plaintes d'Acante

Å’uvres de Tristan L'Hermite

François Tristan L’Hermite, Œuvres complètes, Paris, Honoré Champion ; Genève, Slatkine, 1999-2003 : tome 1 Prose - tome 2 Poésie- tome 3Poésie- tome 4 Tragédies- tome 5 Théâtre, Plaidoyers.
Le Page disgracié, édition présentée, établie et annotée par Jacques Prévot, Gallimard, Folio classique», 1994.
Libertins du xviie siècle, premier tome, volume de la Pléiade contenant Le Page disgracié, 1998.
Principes de cosmographie. Epître à Mlle de Lavardin. Traduit du latin d'un manuscrit de François Viète. Avec un Traité de la Sphère - Elèments de Géographie. Elèments d'astronomie, A. Courbé, BN G 92058
Œuvres de Tristan L’Hermite en ligne sur le site Gallica
Stances et autres Å“uvres du sieur Tristan.
Ses pièces et leurs représentations sur le site CÉSAR
Choix de poèmes
Des extraits et des analyses, une présentation de l'auteur sur le site des amis de Tristan

Critiques

Ouvrages généralistes
Coulet Henri, Le Roman jusqu'à la Révolution, A. Colin, 1967-1968.
Demoris René, Le Roman à la première personne. Du classicisme aux lumières, A. Colin, 1975.
Lever Maurice, Le Roman français au XVIIe siècle, PUF, 1981.

Monographies

Claude Abraham, Tristan l’Hermite, Boston, Twayne, 1980
Claude K. Abraham, The Strangers: The Tragic World of Tristan l’Hermite, Gainesville, U of Florida Press, 1966
Véronique, Adam, Images fanées et matières vives: cinq études sur la poésie Louis XIII, Grenoble, ELLUG, 2003
Sandrine Berregard, Tristan L’Hermite, ‘héritier’ et ‘précurseur’: Imitation et innovation dans la carrière de Tristan L’Hermite, Tübingen, Narr, 2006
Doris Guillemette, La libre pensée dans l’œuvre de Tristan l’Hermite, Paris, Nizet, 1972
Catherine Maubon, Désir et écriture mélancoliques : lectures du ‘Page disgracié’ de Tristan l’Hermite, Genève, Slatkine, 1981

Lien

http://youtu.be/U9pUYl_COJA Le promenoir des amants par Régine Crespin
http://youtu.be/MODMLPBwOJQ Par Gérard Souzay


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Posté le : 06/09/2014 22:48
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Buddy Holly
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Le 7 septembre 1936 à Lubbock, Texas naît Buddy Holly,

de son vrai nom Charles Hardin Holley, chanteur, guitariste et compositeur de rock'n'roll et rockabilly, mort accidentellement à 22 ans, le 3 février 1959 à Clear Lake dans l'Iowa dans un crash d'avion.

En bref

Le chanteur et auteur-compositeur américain Buddy Holly a exercé une influence déterminante sur la musique rock.
Les lunettes les plus célèbres du rock, loin devant Elton John et Elvis Costello … Sur la pochette de son premier album, l'escogriffe pose tout raide, engoncé dans un costard étriqué, sur fond de collines boisées, le regard noyé derrière d'épais verres, le sourire ingénu découvrant une dentition immaculée. Pas étonnant qu'il ait péri en voulant nettoyer ses chemises, entre deux concerts… Car toute sa courte vie, Buddy le gentil s'est drapé de probité candide et de rock blanc.
Le rythme afro-américain et le blues que Holly entend à la radio ont sur lui un impact considérable, comme sur d'innombrables adolescents blancs dans l'Amérique des années 1950, où la ségrégation raciale est très forte. Parmi les disques de rhythm and blues qui semblent avoir influencé Holly, on peut citer Work with Me, Annie de Hank Ballard et les Midnighters, Bo Diddley de Bo Diddley et Love Is Strange de Mickey et Sylvia. Les riffs à la guitare et les idées rythmiques de ces trois disques se retrouvent à plusieurs reprises dans son œuvre. Déjà versé dans la country music, le bluegrass et le gospel et interprète expérimenté dès l'âge de seize ans, il se passionne pour le rhythm and blues. En 1955, après avoir entendu Elvis Presley, Holly se consacre à plein temps au rock and roll. La même année, il achète une guitare électrique Fender Stratocaster et met au point le style de jeu avec des accords majeurs retentissants qui le caractérise ce style est mis en évidence dans le solo de Peggy Sue). En 1956, il signe un contrat avec la division de Decca de Nashville, dans le Tennessee, mais les disques qu'il enregistre se vendent mal et sont de qualité inégale (en dépit de quelques plages remarquables, notamment son premier single, Blue Days, Black Nights et du classique du rock Midnight Shift.
En 1957, Holly et son nouveau groupe, les Crickets, Niki Sullivan à la seconde guitare et comme second chanteur, Joe B. Mauldin à la basse et le grand Jerry Allison à la batterie, commencent à travailler avec un producteur indépendant, Norman Petty, dans son studio de Clovis, au Nouveau-Mexique. C'est alors que la magie opère. Ensemble, ils réalisent une série d'enregistrements dont l'intimité émotionnelle et le sens du détail les placent en marge des autres interprètes de rock and roll des années 1950. Leur travail d'équipe fait fi des conventions et laisse libre cours à leur imagination. Contrairement à la plupart des producteurs de rock and roll indépendants de l'époque, Petty a un équipement de qualité. Il veut que ses enregistrements soient de grande classe et chers, mais il aime aussi faire des expériences. Les enregistrements des Crickets font appel à des techniques inhabituelles d'emplacement des microphones, à des effets imaginatifs de chambre d'écho et à la surimpression, procédé consistant dans les années 1950 à superposer un enregistrement sur un autre. Tout en gravant des chansons comme Not Fade Away, Peggy Sue, Listen to Me et Everyday, Holly et les Crickets campent pendant des jours dans le studio de Petty, qu'ils utilisent comme laboratoire et comme lieu de détente. Ce sont les premiers artistes de rock and roll à approcher ainsi le processus de l'enregistrement.
À la parution du premier 45-tours des Crickets, That'll Be the Day, en 1957, leur label, Brunswick, ne fait aucune promotion. Néanmoins, le disque a un esprit débordant et, dès la fin de l'année, il est vendu par millions d'exemplaires dans le monde entier. Holly devient une star et une idole. Toutefois, l'association de Holly et des Crickets avec Petty, qui est à la fois leur manager, leur partenaire pour l'écriture des chansons et leur éditeur, ainsi que le propriétaire de leurs enregistrements est loin d'être bénéfique : selon presque tous les témoignages, il encaisse les chèques de droits d'auteur des Crickets et garde l'argent. En 1959, les succès discographiques vont en s'amenuisant et Holly vit à New York avec sa nouvelle femme. Brouillé avec les Crickets et sans revenus, il envisage d'attaquer Petty en justice. Il n'a guère d'autre choix que de participer à la tournée Winter Dance Party de 1959, dans le Midwest ; c'est au cours de cette tournée que Holly et ses co-vedettes Ritchie Valens et The Big Bopper, Jiles Perry Richardson Jr. périssent dans un accident d'avion, près de Clear Lake, dans l'Iowa, le 3 février 1959.
Les Beatles, qui connaissaient à fond tous les enregistrements de Buddy Holly et des Crickets, ont été largement influencés par leur musique, par leur utilisation novatrice du studio d'enregistrement et le fait qu'ils ont écrit eux-mêmes la plupart de leurs chansons. Les disques de Buddy Holly, qui traduisent le sens des grands espaces de l'ouest du Texas et une irrépressible joie de vivre, restent essentiels.

Sa vie

Né le 7 septembre 1936 au milieu des champs de coton, dans un de ces trous perdus du cœur de l'Amérique profonde à Lubbock Texas, il est le cadet des quatre enfants d'une famille baptiste ; le gospel fait partie de sa vie dès son plus jeune âge. Bon élève, doté d'un charme personnel communicatif, il commence à s'intéresser sérieusement à la musique vers l'âge de douze ans et s'y consacre avec un talent naturel remarquable.
En 1941, Buddy Holly effectue sa première apparition sur scène en compagnie de ses frères Larry et Travis. Ils gagnent ce jour-là, un prix après avoir chanté Down the river of memories. Vers l’âge de 11 ans, Buddy étudie le solfège et le piano. Après une unique année d’étude musicale, il continue son travail au piano seul.
En 1949, il forme un duo avec un ami rencontré au lycée, Bob Montgomery. Les deux amis jouent ensemble jusqu’en 1953, date à laquelle ils enregistrent deux titres sur une bande chez Buddy : Footprints in the snow de Bill Monroe et un instrumental. À cette époque, ils commencent tous deux à animer de petites soirées locales. Un bassiste viendra se joindre au duo, formant en 1954 une petite formation qui tourne régulièrement au Texas.
À la fin de l’année 1955, le groupe compte quatre membres : Buddy, Bob, Don Guess qui reprend la basse et Jerry Allison à la batterie. Jerry Allison raconte que, remarquant l'absence de batterie dans les premiers enregistrements d'Elvis Presley réalisés chez Sun Records, à Memphis, Buddy lui demandera de se retirer momentanément du groupe, question de reproduire fidèlement la sonorité des titres de son idole... décision qui fut renversée lorsqu'Elvis Presley incorpora la batterie dans son petit ensemble. Remarqué quelque temps plus tôt par le label Decca, Buddy enregistre à Nashville quatre titres, Blue Days, Black Night, Midnight Shift, Love Me, et Don't Come Back Knocking avec ses complices Don Guess basse et Sonny Curtis guitare solo.
Durant un second voyage à Nashville 1956, Holly eut recours aux services de J.I. Allison à la batterie pour l'enregistrement d'une version mythique de Rock Around With Olie Vee, composée par Sonny Curtis et du premier jet d'un morceau qui passera plus tard à l'histoire: That'll Be the Day. À la fois proche - mélodiquement - et loin - structurellement- de la version de 1957, le That'll Be the Day version Nashville, sans être mauvais, ne présente pas Buddy Holly sous son meilleur jour : à la demande des responsables de l'enregistrement, la chanson fut enregistrée dans une tonalité qui s'avère être trop haute pour B. Holly, provoquant un certain inconfort tout au long de la prestation.
Lors d'une dernière session avec Decca, Grady Martin, talentueux musicien de studio de Nashville ayant aussi participé aux enregistrements de Johnny Horton, Brenda Lee, Johnny Burnette et de nombreux autres artistes, prit la relève de Curtis sur Modern Don Juan et une ultime version de Rock Around With Olie Vee- cette dernière pièce impliquant aussi le session man Buddy Harmon à la batterie. Les titres n’ont malheureusement aucun succès et au but de trois sessions d’enregistrements, le contrat n’est pas renouvelé. Pourtant, des titres comme Modern Don Juan, Ting a ling, Rock Around With Ollie Vee, entre autres, constituent une référence exceptionnelle en matière de Rockabilly primitif.

La montée de l'artiste

Buddy Holly représenté sur un timbre poste.
En 1957, Buddy forme un nouveau groupe composé de Jerry Allison à la batterie, Larry Wellborn à la basse et Nicky Sullivan à la guitare rythmique, le nom des Crickets est donné à cette formation où Holly assume lui-même la guitare solo. Ayant découvert le studio de Norman Petty, situé à Clovis, dans l'État du Nouveau-Mexique, Buddy s'y rend régulièrement afin d'enregistrer de nombreuses maquettes dont quelques-unes feront l'objet de publications posthumes après l'ajout de quelques pistes musicales, pour répondre à la demande des années 1960 pour le son stéréophonique. Au nombre de ces morceaux enregistrés à Clovis avant que Buddy Holly connaisse la renommée, citons "Bo Diddley", "Brown eyed hansome man", "Baby Won't You Come Out Tonight", "I'm Gonna Set My Foot Right Down", "Mona" ainsi que de nombreuses autres pièces d'autres artistes locaux pour lesquels il assure la guitare.
Dans la foulée de ces sessions supervisées par Norman Petty, Buddy enregistre donc That'll Be the Day avec son groupe qui se hissera à la troisième place des charts. D’autres hits suivront comme Maybe baby, Peggy Sue, Oh Boy, Rave On, Early in the Morning. Outre ces titres, le son Crickets était né, un son original influençant bon nombre d’artistes par la suite. Des passages télé et des tournées suivront aux sessions en studio. Sur scène, les Crickets côtoient entre autres, Eddie Cochran, Chuck Berry, Paul Anka, Fats Domino, et The Everly Brothers, etc.

Le 2 février 1959 à Clear Lake dans l'Iowa, l’affiche est composée entre autres de Ritchie Valens La Bamba, de Big Bopper Chantilly lace et de Buddy Holly. Les trois artistes, ainsi que Dion and the Belmonts, sont les têtes d'affiche de la Winter dance Party, une série de concerts qui doit traverser le Midwest.
Cette tournée marathon s'effectue dans des conditions très éprouvantes : le bus, où dorment bien souvent les musiciens, doit affronter un barrage continuel de glace et de neige. Pour comble de malheur, son chauffage tombe en panne Waylon Jennings, embauché comme bassiste par Buddy, attrapera des engelures dans le car.... Après le show de Clear Lake, Buddy, Big Bopper et Ritchie Valens décident de regagner Fargo dans le Dakota du Nord par avion pour pouvoir se reposer en évitant les interminables voyages en bus, mais l’avion s’écrase peu après le décollage, le 3 février 1959 à 0 h 50. Ce drame, "The Day the Music Died", inspire à Don McLean en 1971, la chanson émouvante intitulée " American Pie."
Il est aussi évoqué en 1964 par Ronnie Bird dans la chanson Adieu à un ami et en 1965, par Eddy Mitchell dans la chanson J'avais deux amis.

Hommages et postérité

Son Å“uvre influencera de nombreux groupes, notamment les Beatles, qui reprendront nombre de ses titres, les Rolling Stones, les Beach Boys et Bob Dylan.
Il y aura dans les années 1980 une chanson du groupe punk allemand Die Ärzte à la gloire des lunettes de Buddy Holly.
En 1994, Buddy Holly refait surface grâce au titre de Weezer qui porte son nom.
Sa chanson True Love Ways est désormais utilisée dans une publicité égyptienne humoristique, où l'on voit un panda semer la pagaille si l'on ne consomme ou n'achète pas sa marque.
En 1978, un film, The Buddy Holly story retrace sa vie.
En 1989, il est cité dans la chanson We Didn't Start the Fire de Billy Joel, où ce dernier fait l'énumération des événements politiques, militaires, artistiques ainsi que des figures qui ont marqué le XXe siècle, entre 1949 et 1989.
En 2001, un astéroïde découvert en 2000 par l'astronome John Broughton est baptisé 16155 Buddy en son honneur.
En 2009, on peut entendre dans le film Mr. Nobody réalisé par Jaco van Dormael son titre Everyday.

À la télévision

Dans l'épisode 4 de la saison 1 de la série télévisée Code Quantum, qui se déroule en 1956, le héros Sam, conseille à un jeune guitariste de donner à sa chanson le titre Peggy Sue. Ce jeune guitariste s'avère être Buddy Holly3.
Dans l'épisode 15 de la saison 14 des Simpson, un épisode de Itchy & Scratchy intitulé "Le saigneur de la bande" met en scène Scratchy dans l'avion dans lequel Buddy Holly a trouvé la mort.
Dans l'épisode 9 de la saison 3 de X-Files 1993, le voyant Clyde a obtenu son don suite au crash qui coûta la vie à Buddy Holly il était fan de Big Bopper qui se trouvait dans le même avion.
Aujourd'hui, on ne compte plus les artistes qui ont repris ses chansons, des Beatles, Words Of Love, à Santana, Well All Right, en passant par Linda Ronstadt, It's So Easy et les Stones, Not Fade Away. Ni ceux qu'il a influencés. Paul McCartney, grand admirateur de Buddy, a racheté tout le catalogue de ses chansons. En 1978, un film inédit en France, The Buddy Holly Story, avec l'acteur Gary Busey, a été réalisé à sa gloire. Quant à cette funeste date du 2 février 1959, on l'appelle désormais Le jour où la musique est morte….

Liens

http://youtu.be/DdR_GyUPjz4 Greatest hits
http://youtu.be/iJ_vQrbo8TA Legend raves
http://youtu.be/GMezwtB1oCU Every day
http://youtu.be/YwHrx0r0t2s Oh boy
http://youtu.be/uHuuZ8vXF_4 Greatest hits


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Posté le : 06/09/2014 22:14
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Re: Défi du 06/09
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Bravo Couscous, le changement de point de vue est très intéressant, savoureux si je puis dire avec Albert, c'était très drôle et j'ai bien ri tout du long !

Posté le : 06/09/2014 21:23
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Le soleil n'est qu'une étoile du matin.
H.D Thoreau
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Re: Défi du 06/09
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Eh bien Couscous tu as frappé fort sur ce défi.
Je me suis tordu les boyaux tout du long.
Et en plus, tu termines avec l'Albert, un grand moment.
Bravo ! Je te reconnais bien là.
Bises
Donald

Posté le : 06/09/2014 21:06
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Re: Défi du 06/09
Modérateur
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Histoire initiale :

Monsieur René, le boucher du village, sert Mademoiselle Julie, une jeune femme d’une vingtaine d’années lorsque Madame Lebon, une octogénaire, entre dans le magasin avec son petit chien Albert. Le boucher emballe la commande de la jolie dame et lui offre même un morceau gratuit. Madame Lebon demande le même privilège. Il la sert et donne une saucisse à Albert.

Version de Mr René

La sonnette de la porte d’entrée retentit et je me dirige vers mon étal. C’est Mademoiselle Julie, la nouvelle institutrice de mon cadet : un joli minois tout frais, une crinière blonde et bouclée, des yeux de biche et surtout un décolleté à faire rougir tout homme normalement constitué et pâlir d’envie les autres femmes moins gâtées par la nature. Elle m’adresse un sourire enjôleur en demandant :

« Vous avez une belle poitrine d’agneau là.
– La vôtre est très jolie aussi, Mademoiselle.
– Oh ! Quel coquin vous faites Monsieur René.
– J’espère qu’il travaille bien mon petit.
– Oui il est mignon.
– Tout son père ! »

Là, Madame Lebon entre avec son satané clebs. Je lui ai déjà dit cent fois de le laisser dehors. Il y a pourtant un panneau « animal interdit » sur ma porte d’entrée. Mais je fais bonne figure malgré tout et lui adresse la parole en montant le ton car je sais qu’elle est dure d’oreille :

«Bonjour Madame Lebon. Je suis à vous dans une minute.
– Faites… faites.
– Voilà Mademoiselle Julie. Et je vous offre un morceau d’araignée.
– Vous faites dans les nouveaux animaux, comme les insectes ? »

Elle grimace. Je me demande si elle blague. Pense-t-elle vraiment que l’on vend de la viande de ces horribles bêtes ? Il en faudrait des colonies pour remplir ma boutique. Il va falloir que je propose au petit de préparer un jour un exposé sur les morceaux de viande. Ça va l’éduquer la petite prof.

« Non, non. C’est une pièce de bœuf. Vous m’en direz des nouvelles.
– Merci Monsieur René. Au revoir. »

Je me tourne alors vers Madame Lebon. Ce n’est pas le même tableau. Je trouve qu’elle ressemble de plus en plus à son chien : lèvre pendante, yeux humides, joues plissées et bouclettes grisonnantes.

« Que souhaitez-vous aujourd’hui ?
– Vous avez de l’araignée pour moi aussi ?
– Ah non. Je n’en ai plus. Je vous mets du faux-filet.
– Et moi je vous paie en fausse monnaie alors. Je n’ai pas droit à un cadeau comme la jeune dame ?
– Si… voici une belle saucisse pour Albert. »

Je lance le morceau de bidoche au chien qui fait un bond et l’attrape en plein vol. Il est plus souple que sa maîtresse, le bougre. J’entends presque les articulations de la vieille dame grincer lorsqu’elle cherche ses piécettes dans son porte-monnaie.

Version de Mademoiselle Julie

J’entre dans la boucherie au coin de ma rue. Le patron sort de la pièce arrière et se plante derrière son étal, les deux poings fermés posés sur ses hanches dodues. Je regarde ses pièces de viande pendant qu’il détaille mon décolleté. Je me souviens de la dernière réunion de parents, il n’a pas cessé de me reluquer. J’en avais honte pour sa femme. Quel manque de retenue ! Mais c’est la seule boucherie du village. C’est elle ou devenir végétarien.

Je passe ma commande et il me fait du rentre-dedans. Ouf, une autre cliente qui entre. Elle tient un chien en laisse. Je pensais que les animaux étaient interdits dans les boucheries. Mais qu’est-ce qu’il me propose là ? De la viande d’araignée ? Je fais une drôle de grimace et il rit. Va falloir que je potasse les noms des pièces de viande pour la prochaine fois. Il me l’offre ? Cela compense mon épuisement de la semaine car son fils, ce n’est pas un cadeau !

Version de Madame Lebon

Je pousse la porte de la boucherie. Elle est toujours aussi lourde et grinçante. René n’en a pas encore huilé les gonds, comme je lui avais suggéré la dernière fois. C’est un radin ! Mais il aurait pu utiliser du saindoux, il doit en avoir des kilos en stock. Albert me suit dans le magasin. Je vois son museau se relever et ses naseaux s’ouvrir sous l’action des effluves de viande fraîche. La dernière fois, j’ai eu droit à une remarque car le boucher n’aime pas que les animaux pénètrent dans le magasin, autrement que morts. Mais mon petit Albert est tout petit, il ne va pas contaminer les kilos de viande posés derrière la vitrine. En plus, il y avait un gros berger allemand la dernière fois. J’ai fait la remarque à René mais il s’agissait apparemment d’un chien d’aveugle. Moi aussi je peux sortir mes lunettes de soleil et mettre un gilet orange à Albert.

Monsieur René est occupé avec la nouvelle institutrice. Il la regarde comme s’il allait la dévorer toute crue. Ces hommes ! Tous les mêmes ! Sauf mon regretté Lucien, il n’avait d’yeux que pour moi. Heureusement que j’ai Albert maintenant, il me sera toujours fidèle lui aussi. Et voilà le René qui offre un beau morceau d’araignée à la demoiselle de bonne famille. Il n’est pas si radin que ça finalement, du moins avec les jolies dames. Elle n’a pas l’air de savoir de quoi il parle exactement. Quelle gourde elle fait ! Et on donne des diplômes à ce genre de personnes ! Pas étonnant que les jeunes tournent mal et ne savent plus écrire deux mots sans fautes.

C’est enfin mon tour. Il me refourgue du faux-filet sans même me faire un prix. Je lui lance une vanne et finalement, il jette une saucisse à Albert. Je parie qu’elle est périmée. Mais c’est toujours ça de pris. Albert ne devra plus manger ce soir.

Version d’Albert

Ma maîtresse entre dans le magasin que je préfère, la boucherie de Monsieur René. La boulangerie de Madame Josette n’est pas mal non plus car elle me donne toujours un sucre. Mais là, c’est le paradis ! Sur la porte, il y a un écriteau avec un dessin de chien barré de rouge. Mon pote Wafwaf (oui, ses maîtres l’ont baptisé ainsi, certains humains sont cruels) m’a expliqué que cela signifiait que l’on devait rester dehors. Une histoire de poils et de microbes pour la nourriture des humains. Pourtant ils entrent aussi avec leurs poils et personne ne leur dit rien. Ma maîtresse n’a pas l’air de s’en préoccuper et je la suis dans le magasin. La dernière fois, il y avait un berger allemand, prénommé Rachid, qui était avec son maître. Mais il s’est avéré qu’il était chien d’aveugle et qu’il pouvait donc rentrer partout. Moi, je suis chien de sourde, alors c’est bon aussi je suppose.
Mes sens s’affolent et mon estomac se met à gargouiller. C’est que je suis un carnivore, moi ! Pendant que ma maîtresse bavarde, je bave devant la marchandise. Si on me faisait passer de l’autre côté de cette vitre, je ferais un sort à tous ces boudins, ces pâtés, cent fois meilleurs que ceux qui sortent des boîtes, et ces morceaux de viande en tous genres.

Soudain, le boucher lève une main, dans laquelle il arbore une belle saucisse. Il va la lancer. Si je suis plus rapide que ma maîtresse, elle sera pour moi. Je reste aux aguets, les pattes repliées comme des ressorts. La saucisse prend son envol et je bondis comme un diable hors de sa boîte. Elle est pour moi, tant pis si elle me prive de souper !

Posté le : 06/09/2014 19:18
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Re: Défi du 06/09
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J'ai déjà mal aux neurones !

Posté le : 06/09/2014 13:41
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Re: Défi du 06/09
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En voilà un challenge intéressant !

Merci Alexis.

Couscous

Posté le : 06/09/2014 13:32
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Re: Les expressions
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« Etre sous la coupe de quelqu'un »


Etre sous la dépendance ou l'influence de quelqu'un.


Cette expression n'a rien à voir avec le coiffeur, quand on a envie de perdre la tête : elle vient de la coupe aux jeux de cartes, cette opération banale qui consiste à couper le paquet en deux et qui va déterminer l'ordre dans lequel les cartes vont être distribuées.

D'après Furetière au XVIIe siècle, certaines personnes étaient persuadées que d'autres avaient la coupe malheureuse.
En effet, la coupe aux cartes avait une valeur quasiment "magique" et le joueur immédiatement après le coupeur pouvait se trouver sous son influence, bonne ou mauvaise.
Ce joueur était donc sous la coupe du précédent.

Posté le : 06/09/2014 13:31
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Défi du 06/09
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Salut à vous,
Cette semaine j'ai l'honneur de choisir le défi. J'ai décidé de soumettre votre habileté dirai-je. Pour cela je vous propose d'écrire une même scène ou histoire de manière différente, deux ou plus : vous pouvez varier les points de vue, les styles d'écriture, le format (nouvelle et roman), etc... Bonne écriture, hâte de voir les résultats.

Posté le : 06/09/2014 13:16
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Le soleil n'est qu'une étoile du matin.
H.D Thoreau
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Par une aquarelle de Tchano

Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
.

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